ÉTUDE DES FONDS D'EAU

DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA

I

MONOORAPIIIE DYDROBIOLOGIQUE PISCICOLE DU BASSIN DE LA MORTAGNE

Par E. HUBAULT

ASSISTANT A LA TROISIÈME SECTION DE LA STATION DE RECHERCHES ET EXPERIENCES FORESTIÈRES

ANN. FOREST. 9

ETUDE DES FONDS D'EAU

DU

BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE

INTRODUCTION

Chargée par l'Administration des Eaux et Forêts de l'étude hydrobiologique des fonds d'eau du bassin de la Moselle supérieure en vue de leur mise en valeur intensive, la Station de recherches de l'École nationale des Eaux et Forêts a adopté pour ce travail les méthodes préconisées par le professeur Léger, de la Faculté des Sciences de Grenoble, et qui ont donné les meilleurs résultats dans les cours d'eau du Dauphiné. Ces méthodes, qui ont par-dessus tout pour but la mise en valeur des rivières â Salmonides, sont basées sur une connais- sance aussi complète que possible des caractéristiques de chaque cours d'eau. « Celui-ci présente souvent des caractère biologi- ques extrêmement différents dans la partie haute et dans la partie basse, caractères qui donnent â ces deux portions une physionomie biologique et une valeur économique absolument différentes... « Le cours d'eau est alors partagé idéalement en deux sec- tions ou tronçons dont chacun est l'objet d'une étude mono- traphique détaillée (i). » Celle-ci porte sur les divisions adminis- tratives traversées, l'altitude de la limite amont et de la limite aval du tronçon, la largeur et la profondeur moyenne, les tem- pératures de l'eau, l'allure du courant, la nature du fond, les caractères de l'eau, les caractéristiques des rives, la flore aqua•

(r) L. LÉGER, Principes de la méthode rationnelle du peuplement des cours d'eau d Sal. monides. Travaux du Laboratoire de pisciculture de l'Université de Grenoble, 19ro. 132 ÉTUDE DES FONDS D'EAU tique, la faune des invertébrés du cours d'eau, la capacité biogé- nique, la faune piscicole (principales espèces de poissons, pêche, braconnage, épidémies), industrialisation du cours d'eau, déver- sements nocifs, affluents du tronçon envisagé. Celui-ci peut d'ailleurs être subdivisé lui-même en des frac- tions plus petites présentant entre elles des différences moin- dres bien qu'encore notables. Un travail analogue est exécuté pour les affluents. Ainsi donc, tout aménagement, qu'il s'agisse d'une rivière ou d'une forêt, comporte d'abord une division, soit en sections d'une part, soit en séries et en parcelles, d'autre part. Enfin, comme l'aménagiste, avait la détermination de la pos- sibilité de la forêt, commence par en étudier l'emplacement, les limites, le sol, les peuplements, de même l'aménagement du cours d'eau comportera d'abord l'examen de tous les facteurs susceptibles d'influer sur la production du poisson. De l'ensemble de ces données, valables pour une certaine lon- gueur de cours, ainsi que de leur comparaison, se dégage la notion de Capacité biogénique de la fraction envisagée. Nous dirons, avec Léger, que « c'est l'expression de la valeur nutritive du cours d'eau au point de vue de l'alimentation du poisson. Elle constitue une base sur laquelle on devra se fixer pour établir d'une façon judicieuse, la valeur locative d'un cours d'eau au point de vue de la pêche et des droits de riveraineté, la redevance à exiger des industriels dont les dispositifs hydro- moteurs empêchent la remontée et la multiplication naturelle des poissons, l'importance des repeuplements à imposer aux sociétés ou aux particuliers locataires de pêche, etc...; en un mot, la connaissance de la Capacité biogénique est indispen- sable toutes les fois que l'on a à tabler sur la valeur piscicole d'un cours d'eau, car elle en est l'expression même » (I). Nous la représenterons par la notation ß dans les formules qui vont suivre et nous la ferons varier de I à Io suivant les don- nées expérimentales énoncées plus haut. Sur les cartes hydrobiologiques, nous l'avons notée I à X, en chiffres romains.

(i) L. LÉGER, lot. cil. DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 133 L'affectation d'un tel coefficient à une fraction de rivière pourra au premier abord paraître sujette à caution. Néanmoins, â la suite de sondages, de déterminations, d'analyses stoma- cales et d'observations sur le terrain, l'opérateur apercevra peu à peu toute une gamme de différences ou de ressemblances entre les parties d'un cours d'eau et entre les cours d'eau d'une même région. L'appréciation cotée sortira alors naturellement de tous ces examens. En définitive, y a-t-il là des difficultés plus grandes que celles qui se présentent à l'aménagiste dans l'appréciation de la fertilité du sol de la forêt? La Capacité biogénique n'est-elle pas comparable à la notion de « Bonität » employée en Allemagne? La comparaison des fertilités de deux sols forestiers découle de celle des dimensions des arbres de même âge qui croissent sur ces terrains. En hydrobiologie, les ana- lyses des contenus des tubes digestifs et les déterminations des faunes nutritives nous conduiront à des résultats au moins aussi précis. La constatation des « Dominantes de faune nutritive » sera d'un secours appréciable pour l'établissement du coefficient ß. Presque toujours le cours d'eau ou la portion de cours envi- sagée présentera un élément nutritif animal qui dominera les autres et coïncidera avec la plus grande activité nutritive du poisson : Crevette. d'eau douce (Gammarus pulex Fabr.), larves de Diptères, d'Éphéméroptères, de Trichoptères, etc... L'emploi du coefficient ß sert à l'établissement de deux for- mules, celle de lancement et celle de rendement annuel. L» pre- mière fixe, d'après la Capacité biogénique, la quantité d'alevins de Salmonides que peut recevoir un cours d'eau. Ceci amène forcément à faire choix d'une unité. On prit une rivière de I ki- lomètre de long et de 5 mètres de large. La simplification des calculs dicta le choix de la longueur. L'expérience, celui de la largeur : 5 mètres sont en effet celle d'une rivière à Salmonides moyenne, d'un de ces cours d'eau que l'on rencontre fréquem- ment dans les régions accidentées et qui sont les plus intéres- sants au point de vue du repeuplement en espèces de cette fa- mille. Il n'a pas paru, d'autre part, utile de prendre une unité de largeur inférieure à ce chiffre, car l'expérience prouve cons- tamment que les éléments de la faune nutritive sont cantonnés 134 ÉTUDE DES FONDS D'EAU sur les bords et qu'un ruisseau de 2 mètres est presque aussi riche qu'une petite rivière de 5. Nous posons en principe qu'un cours d'eau de 5 mètres de large, de 1 kilomètre de longueur, et de Capacité biogénique I, pourra recevoir Ioo alevins de cinq à six mois, les seuls â dé- verser suivant Léger. Un cours d'eau de mêmes dimensions et de Capacité biogénique III en recevra 300... etc... Soit ß X ioo. De nombreuses recherches ont permis d'établir que dans les rivières d'une largeur supérieure à 5 mètres, la richesse nutritive était diminuée de moitié environ pour la partie du cours située à plus de 2 mètres ou 2n 50 des rives. La quantité d'alevins à immerger dans ce cas-lb, sera Ioo ß pour les 5 premiers mètre, plus autant de fois la moitié de ce nombre qu'il y aura de portions ioo ß L — 5 de 5 mètres en plus. Soit algébriquement :10o ß .+ 2 5 o L représente en mètres la largeur du cours d'eau. Cette formule, tous calculs faits, s'exprime ainsi :

(I) iop (L+5)

par kilomètre de cours d'eau. Un ou deux ans après l'immersion, le déchet d'alevins peut, suivant Léger, être estimé à 50 %. Enfin des expériences aussi complètes que possible lui ont montré qu'en deux années, les sujets lancés dans les proportions numériques de la formule pré- cédente, atteignaient en rivière un poids de I hecto- gramme. En tenant compte de cette croissance et du déchet numérique de I/2, nous déduirons le rendement annuel K d'un kilomètre de cours d'eau à Salmonides rationnellement peuplé :

(L x ÎOl kilogrammes

ou (2) K kgr — ß (L + 5) 2

Et pour rendre à nouveau plus tangibles les relations qui exis- tent entre l'aménagement d'un cours d'eau et celui d'une forêt, nous dénommerons Possibilité un pareil rendement. DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 135 S'il n'est pas atteint par le peuplement naturel, la différence pourra servir de base à l'évaluation du nombre de sujets de repeuplement à ajouter pour y arriver dans une rivière en dé- ficit. Puisqu'il faut mettre annuellement au moins 20 alevins de six mois pour augmenter la possibilité d'un kilo, le nombre d'alevins à ajouter, par kilomètre et par an, sera, en appelant K' la possibilité actuelle d'un cours d'eau en voie de dépeuplement :

(3) 20 (K — K').

Ce facteur 20 est un minimum qui pourra être accru sans inconvénient à mesure que K' se rapproche de K, en raison de la destruction autophagique des alevins par lis sujets préexis- tants, destruction d'autant plus grande que ceux-ci sont plus nombreux. Telle est, brièvement résumée, la méthode sur laquelle sont basées toutes les recherches, toutes les déductions, en un mot tous les aménagements qui vont suivre. « Il est bien entendu, unef ois pour toutes, que ces chiffres ne sont qu'approximatifs et qu'il ne peut en être autrement. Mais au moins ce sont des approximations basées sur des données scien- tifiques et sur des constatations de fait, alors que jusqu'à pré- sent on n'avait sur ce sujet que des données la plupart du temps fantaisistes, ou plutôt pas de données du tout (i). » Les listes des « faunes nutritives » qui résultent des sondages effectués, ont été dressées avec une précision supérieure à celle que réclamait une pratique courante. Toutes les fois que cela nous a été possible, nous avons poussé les déterminations jus- qu'aux espèces. En agissant ainsi, nous avons eu en vue la cons- titution d'un dossier scientifique qui puisse contribuer dans une modeste mesure à l'établissement de la faune des cours d'eau de l'Est de la . Nous terminerons en attirant l'attention sur le point suivant : L'application de l'aménagement rationnel d'un cours d'eau, quelque scientifique et soigneusement fait qu'il soit, ne portera ses fruits que si la surveillance et la répression des délits sont

(I) L. LtGER, loc. cit. 136 ÉTUDE DES FONDS D'EAU effectives. Les rivières dont nous allons nous occuper ont eu grandement à souffrir du braconnage, au cours de la dernière guerre et en souffrent encore maintenant. Les eaux de beau- coup d'entre elles sont polluées par des déversements nocifs. Des accords avec les propriétaires ou les directeurs d'usines sont donc nécessaires. A leur défaut, une action répressive devra être engagée. La surveillance la plus sérieuse s'étendra jusqu'aux petits affluents, puisque ce sont eux qui, d'après les méthodes que nous employons, reçoivent les principaux déversements d'ale- vins dans les parties où la capacité biogénique a été reconnue la plus forte. Faute de se pénétrer de la nécessité absolue d'une police et d'une protection réellement efficaces, les études qui commencent ne serviront à rien. MONOGRAPHIE HYDROBIOLOGIQUE PISCICOLE DU BASSIN DE LA MORTAGNE

Le système de la Mortagne comprend un ensemble de vallées qui drainent les eaux des massifs de basses montagnes s'éten- dant au nord de Bruyères et à l'ouest de Saint-Dié. Ces eaux rassemblées coulent ensuite paisiblement dans une vallée plus large qui se raccorde à celle de la au sud-ouest de Lunéville. La nature des cours d'eau participe étroitement de la consti- tution géologique des terrains qu'ils traversent. Dans les régions montagneuses ou accidentées du grès vosgien et du grès bigarré, les eaux sont froides, rapides et courent à vive 211ure au milieu de prairies naturelles soigneusement irriguées, au fond des val- lons encaissés ou « basses » dont les pentes sont couvertes d'une épaisse forêt de hêtres, de pins sylvestres et de sapins pectinés. C'est le type parfait des paysages des basses , aux rivières actionnant de nombreuses petites scieries qui puisent leur force dans ces courants vifs et abondants, ainsi que leurs matières premières dans les riches massifs forestiers. Une physionomie un peu spéciale est celle du petit îlot de permien qui s'étend autour de Bruyères et qui forme le col unissant les vallées de la Vologne et de la Mortagne. Ici, point de forêts : elles sont reléguées sur le grès vosgien, mais un pays ondulé, couvert de prés et de cultures avec quelques ruisseaux de caractère plus lent. Si l'observateur se transporte ensuite dans la vallée de la Mortagne, à partir de , et s'il suit Je cours d'eau jusqu'à son confluent avec la Meurthe, il voit un paysage tout différent. Les rivières ont ralenti leurs cours, elles forment de nombreux méandres dans des vallées plus larges. Les eau,c, trans- 138 ÉTUDE DES FONDS D'EAU parentes dans la partie supérieure du bassin, ont pris un: teinte glauque caractéristique des terrains calcaires. Les lits se bor- dent de roseaux épais. Les prés s'étendent toujours sur les rives, mais au loin sur les coteaux les cultures ondulent et la forêt résineuse a fait place à une forêt feuillue d'étendue moins impor- tante. Aux grès se sont substitués le muschelkalk et les marnes irisées, recouvertes cà et là d'alluvions anciennes ou modernes. Les caractéristiques s'étendent également assez bien à la faune des eaux et si dans ce domaine, il est impossible de faire des démarcations absolument nettes, on peut dire que les cours d'eau sur trias gréseux sont des cours d'eau à Salmonides et que les rivières sur trias calcaire ou marneux sont des rivières à Cyprinides ou de type mixte, tout au moins. De ce qui précède, il résulte que la division de la Mortagne en deux tronçons va être des plus faciles.

Valeur piscicole. Pêche (I). — La Mortagne et ses affluents pourraient être des cours d'eau très poissonneux. Ils l'étaient autrefois. La richesse et la qualité des faunes nutritives et piscicoles dont le détail sera donné plus bas, dans la monogra- phie de chaque rivière, en sont les meilleures preuves. Malheureusement, un braconnage, effréné pendant la guerre de 1914-1918, et qui n'a pas entièrement cessé à l'heure actuelle, des usines à déversements nocifs sur lesquels nous reviendrons, ont dépeuplé les eaux. L'usage abusif du filet â mailles de 1 cen- timètre, qui constitue en somme un braconnage, a contribué également à cet appauvrissement. Des efforts en vue du repeuplement ont pourtant été faits depuis longtemps déjà par les soins de l'Administration des Eaux et Forêts et de la Société de Pêche de Rambervillers. Voici un relevé aussi complet que possible des déversements qui or.t eu lieu depuis 1906 : 1906. — 500 Poissons-Chats (Ameiurus nebulosus Les.) de deux ans.

(r) La plupart des renseignements contenus dans ce paragraphe et dans celui inti- tulé a Braconnage n ainsi que les listes des faunes piscicoles nous ont été fournis par MM. Maire, de Rambervillers, à qui nous sommes heureux d'adresser ici tous nos re merciements. DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 139 1907. — 500 alevins de Truite commune (Salmo fario L.). 1.000 Truites arc-en-ciel (Salmo irideus Gibb.) de IO centimètres. 1910. 1.100 Ides mélanotes (Idus melanotus L.) de deux ans et 550 Tanches (Tinta vulgaris Cuv.). 1911. — 2.000 Perches-Soleil (Eupomotis gibbosus Linn.) de deux à trois ans. 400 Truites arc-en-ciel de Io centimètres. 1912. — 7.000 alevins de Truite commune et 500 Gardons (Leuciscus rutilus L.) de Io à 12 cen- timètres. 1913. — 3.000 alevins de Truite commune et 500 Gardons de I0 à I2 centimètres. 1914. — 2.000 Truites arc-en-ciel et Saumon de fontaine (Sal- velinus fontinalis Mitch.) de Io à 12 centi- mètres. 1920. — 3.000 alevins de Truite commune. 1921. — 12.000 alevins de Truite commune. 1922. — 6.00o alevins de Truite commune, dans la Mortagne et divers affluents : l'Arentelle, l'Herbet, le ruisseau de la colline des Moussoux, le ruisseau de la colline de Chilimont et le ruisseau de la colline des Eaux. De tout ceci, on a pu déduire dans l'ensemble les enseigne- ments suivants : les espèces exotiques, sauf la Truite arc-en-ciel, n'ont donné aucun résultat. Il y a encore des Tanches et des Perches-Soleil dans quelques délaissés de la rivière et dan., des emprunts envahis par l'eau, creusés lors de la construction de la voie ferrée de Mont-sur-Meurthe à Bruyères. Suivant nous, les repeuplements devront porter dans l'avenir d'abord sur la Truite commune, à déverser aux endroits indi- qués sur la carte. Nous ne croyons pas devoir exclure la Truite arc-en-ciel qui rendra des services dans le cours inférieur de la rivière, à partir de Rambervillers. Nous préconiserons enfin l'introduction de l'Ombre commune (Thymallus vexillifer Ag.), également en aval de cette ville. L'époque favorable aux lancements d'alevins nous paraît être le mois de juin. 140 ÉTUDE DES FONDS D'EAU La Mortagne n'étant ni navigable ni flottable, légalement le droit de pêche appartient aux riverains. De fait, tout le monde prend du poisson. Certains lots sont affermés par les Sociétés de pêcheurs de Bruyères et de Ramber\'illers. La Truite se pêche, suivant la saison, au ver, à la mouche noyée, quelquefois à la mouche artificielle et surtout à la sau- terelle. Les meilleures époques sont la fin de mai, juin, puis sep- tembre et octobre. Les pièces supérieures à 2 livres sont rares. Le Chevesne (Squalius cephalus L.) se pêche à fond : au ver, à la larve de phrygane ou porte-bois, à l'asticot, à la cerise, au blé cuit, au vif (vérons, goujons, petits gardons et vandoises) ; en surface : à la sauterelle, au grillon, à la blatte, à la mouche domestique, aux phryganes, tipules et papillon. La pêche de la Vandoise (Squalius leuciscus L.), du Gardon (Leuciscus rutilus L.) et du Rotengle (Scardinius erythrophthal- mus Linn.) comporte à peu près les mêmes amorces. Le Brochet (Esox lucius L.) se pêche au vif. — La Perche (Perca fluviatiles L.), au ver, le plus souvent. L'Écrevisse, l'espèce à pieds blancs particulièrement (Astacus pallipes Lereb.) commence à réapparaître en assez grand nom- bre dans certains affluents.

Animaux nuisibles au poisson. — La Loutre (Lutra vulgaris Erxl.) est assez abondante et nuisible sur presque tout le cours. Les Martins-Pêcheurs et les canards font aussi des dégâts. Parmi les invertébrés, les Dytiscides (Coléoptères) et certains Hémiptères peuvent, çà et là, dans les bras à eau peu courante, où ils sont nombreux, causer quelques dommages au frai et aux alevins.

Braconnage. — Surveillance. — Ainsi que nous l'avons dit, une dévastation sans frein a été exercée par tous durant la guerre : permissionnaires, troupes françaises et étrangères au repos, gens du pays, etc... et par tous les moyens : filets défen- dus, saisons prohibées, grenades, fu,ils, poisons. A l'heure actuelle, quoique encore employée, la pêche à la grenade et aux explosifs tend à disparaître. DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 141 Les procédés de braconnage couramment adoptés dans la ré- gion sont les suivants : 1 0 L'empoisonnement de l'eau à la coque du Levant, au chlo- rure et au carbure de calcium; 20 L'épervier manié comme filet barrant la totalité de la rivière. Les braconniers entrent ensuite dans l'eau et rabattent le poisson en « bourrant » avec les pieds; 30 La pêche au troubleau ou simplement avec un sac monté sur une fourche; 40 La mise à sec d'une anse ou d'un bief d'usine au moyen du jeu des vannes. Dans l'ensemble, la surveillance est insuffisante. Un seul garde- pêche réside à Rambervillers. Son secteur comprend la Mortagne et ses affluents depuis les sources jusqu'à la limite du départe- ment des Vosges. Les préposés des Eaux et Forêts doivent éga- lement surveiller la pêche, mais cette mission n'est pas facile à remplir puisqu'ils ont également à assurer la garde des triages forestiers. Les sociétés de pêche donnent des primes pour les procès-ver- baux. Celles accordées par la Société de Rambervillers varient de 15 à 60 francs, plus la moitié des dommages-intérêts accordés si le délit a été commis sur un des lots de pêche de la Société.

Barrages. — Déversements nuisibles. — Aucun barrage d'u- sine, de scierie ou de moulin n'est susceptible d'arrêter complè- tement le poisson. Sauf au cours d'étés exceptionnellement secs, il existe en général assez d'eau dans les anciens lits situés à côté des canaux et conduits de mise eu charge pour assurer la com- munication du bief inférieur avec le bief supérieur. Le lit de la Mortagne a subi de nombreuses modifications, surtout entre et Rambervillers, modifications né- cessitées par la construction de la voie ferrée de 1899 à 1902. Les déversements nocifs sont de plusieurs sortes : 1 0 Le goudron et autres produits de l'usine à gaz de Ramber- villers; 2 0 Les résidus de féculeries; 30 La sciure des scieries. 142 ÉTUDE DES FONDS D'EAU Les sagards ont coutume de se débarrasser clandestinement de la sciure de bois qui les encombre er la jetant dans la riNiére. Il est certain que cette habitude est fâcheuse. Elle est d'ailleurs interdite. En aval des scieries, le lit des cours d'eau est couvert d'une couche épaisse de sciure qui peut s'étendre sur de grandes longueurs, si les usines sont nombreuses et rapprochées. Les fines esquilles de bois flottant dans l'eau peuvent être nuisibles au poisson en s'engageant dans ses branchies, en y accusant des lésions et en entravant la respiration. Néanmoins ces déversements sont intermittents. On peut les éviter en brûlant la sciure dans des fours faciles à construire. Les résidus des féculeries nous paraissent plus nuisibles. Ces petites usines qui dépendent des puissants tissages et blanchis- series des Vosges, sont établies à proximité des régions produc- trices de pommes de terre, sur les petits cours d'eau dont elles ont besoin pour la marche de leurs machines, le lavage des ma- tières premières et de l'amidon. Au cours de la campagne qui dure d'octobre à janvier, les eaux des rivières sont sans interruption encombrées et polluées sur plusieurs kilomètres en aval des usines, par des mousses épaisses dues à des matières protéiques qui les troublent et cou- vrent la surface, et par dts résidus cellulosiques très denses. Il est possible qu'en général le courant soit assez rapide et que l'eau se renouvelle suffisamment vite pour que les fermentations anaérobies, la fermentation butyrique notamment, n'aient pas lieu. Il n'en est pas moins vrai que ces déversements sont nui- sibles au poisson, â la Truite surtout, dont c'est justement l'époque de frai. De tels résidus recouvrant rapidement les oeufs tt les asphyxiant, rendent toute éclosion impossible et éliminent fatalement les Salmonides au moins de la partie du cours d'eau située en aval de la féculerie. Au cours de sondages il a été ramené des invertébrés appar- tenant à la faune nutritive du cours d'eau, nettement atteints de maladies qui n'ont pas été retrouvées dans des eaux claires et limpides. Il s'agit en l'occurrence de larves de Simulium para- sitées en grand nombre, par une Microsporidie. Ces organismes étaient manifestement en état de résistance moindre. En somme, il y a là une atteinte certaine aux arrêtés préfec- DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE I43 toraux rendus en application du décret du 5 septembre 1897, lesquels prescrivent aux usiniers de ne déverser dans la rivière que des eaux clarifiées et rendues limpides. Les bassins de décan- tation des féculeries sont insuffisants. Une action ayant pour but de supprimer ces déversements est nécessaire. LA MORTAGNE

(Affluent de gauche de la Meurthe)

Rivière rapide, surtout dans son cours supérieur; non navi- gable, non flottable. Longueur totale : 71 kilomètres.

Communes traversées. — Département des Vosges : Vané- mont, La Houssière, Bois-de-Champ, Les Rouges -Eaux, Brou -velieures, Mortagne, Frémifontaine, Autrey, Jeanménil, Ram- bervillers, Roville- aux-Chênes, Saint - Maurice - sur - Mortagne, . Département de Meurthe-et-Moselle : Magnières, , Moyen, Gerbévi11er, , Xermaménil, , Mont- sur-Meurthe. 9e Conservation des Eaux et Forêts (Vosges) et 5e (Meurthe Bruyères (Vosges) et-et-Moselle). Inspections de Saint-Dié, de de Lunéville (Meurthe -et-Moselle). Cantonnements de Saint- Dié, de Bruyères, de Senones (Vosges) et de Lunéville.

Affluents principaux présentant un intérêt piscicole. Rive gauche : G. i L'émissaire des étangs des Huttes. G. 2 Le ruisseau d'Angefosse ou de la Pim- pierre. G. 3 Le Buttant grossi du Roulé. G. 4 L'Arentelle grossie du Barabant. G. 5 Le Padouzel. G. 6 Le ruisseau du Molnéou de Saint-Maurice, formé du ruisseau de Derrière-le-Hàut et du ruisseau de Devant-Prays grossi lui-même du ruisseau de Naune. G. 7 Le ruisseau de Ménil ou de Deinvillers. G. 8 L'émissaire de l'étang de la Garenne. G. 9 Le Grand Rupt. G. Io Le ruisseau du Bidal. DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 145 Rive droite : D. I Le ruisseau de Blanchefontaine, grossi de la Gravelle. D. 2 L' Herbet. D. 3 Le ruisseau de la colline des Moussoux. D. 4 Le ruisseau de la colline de Chilimont ou ruisseau de Saint-Florent. D. 5 Le ruisseau de la colline des Eaux. D. 6 Le ruisseau Monseigneur ou de Saint- Benoît. D. 7 Le ruisseau de Belvitte ou d'Emblevette. D. 8 L'émissaire de l'étang de la Reine. D. 9 L'émissaire de l'étang du Fiscal. Embouchure dans la Meurthe, à l'altitude de 217 mètres, sur la commune de Mont, en aval de Lunéville.

TRONÇONNEMENT BIOLOGIQUE

La Mortagne est divisible en deux tronçons :

Tronçon n° 1. — De la source à Rambervillers. Rivière à cours rapide, sur les grès triasiques. Faune piscicole dominante : Truite.

Tronçon n° 2. — De Rambervillers au confluent avec la Meurthe. Allure plus lente sur le muschelkalk, les marnes irisées et les alluvions anciennes. Faune piscicole mixte (Truite et Cy- prinides) jusqu'en amont du village de Magnières, puis faune de Cyprinides jusqu'à Mont.

TRONÇON N° 1

(De la source â Rambervillers)

Caractère de rivière de basses montagnes à cours rapide.

ANN. FOREST. IU I46 ETUDE DES FONDS D'EAU

Physionomie biologique et valeur piscicole des diverses parties du tronçon

De la source â Vidonchamp (confluent du ruisseau de Blan- chefontaine). — La Mortagne qui, dans cette partie, s'appelle le ruisseau des Rouges-Eaux, prend sa source dans les forêts de Conifères qui couronnent les montagnes au nord du village de Vanémont (Vosges) sur le territoire de cette commune, à l'alti- tude de 56o mètres. Puis elle quitte la forêt, coule à travers prés vers le nord- ouest, et devient bientôt assez abondante pour actionner de petites scieries. Au lieu dit Marmonfosse, elle reçoit, à gauche, l'émissaire assez abondant des deux étangs des Huttes. Le ruisseau continue sa course rapide toujours dans la même direction jusqu'au hameau de Vidonchamp. Les eaux sont lim- pides et transparentes, trop souvent polluées par les déverse- ments de sciure. Le fond, de nature alluvionnaire est d'une cou- leur brun-rougeâtre, à dépôts insignifiants par endroits. Les rives sont basses, bordées de prairies, çà et là quelques bou- quets d'aunes glutineux et de saules.

Flore aquatique du lit.

MUSCINÉES, HYPNACÉES : Fontinalis antipyretica L. HÉPATIQUES. JONCACÉES, CYPÉRACÉES. OMBELLIFÈRES : Helosciadium nodi florum Koch. CALLITRICHÉES : Callitriche vernalis Kutz.

Faune nutritive.

CRUsTAC É S. —Amphipodes. Gammarides : Gammarus pulex Fabr. INSECTES. - Hémimétaboles. Éphéméroptères. Baetides : Baetis Leach., Si- phlurus Etn. Heptageniides: Ecdyurus Etn. DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 147 Odonata. Calopterygides : Calopteryx virgo L., Calopteryx splendens Harr. Holométaboles. Mégaloptères. Sialides : Sialis Latr. Coléoptères. Parnides : Elmis Volkmari Panz. Diptères. Simuliides : Simulium Latr. (Domi- nante). Culicides : Tanypus Meig. Trichoptères. Hydropsychides : Hydropsyche Pict. (Dominante). Séricostomatides : Brachycentrus montanus Klap. Rhyacophilides : Rhyacophila Septentrionis McLachl. Odontocérides : Odontocerum Leach. Limnophilides: Stenophylax Kolen., Halesus Steph., Chcetopteryx Steph. MOLLUSQUES. — Lamellibranches : Sphcerium corneum L. (Domi- nante). Gastropodes : Limncea Brug.

Faune d'invertébrés indifférente ou nuisible au poisson.

VERS. - Turbellariés : Polycelis, Planaria.

INSECTES. - Holométaboles. Coléoptères. Dytiscides. Larves d'Agabus et de Platambus.

Faune piscicole.

CRUSTACÉS. -- Décapodes : Astacus pallipes Lereb. POISSONS. — Salmonides : Salmo fario L. Triglides. Cottus gobio L. Cyprinides : Phoxinus lavis Ag. La faune nutritive est visiblement assez riche. Elle contient des dominantes très bonnes pour la nourriture de la Truite : les larves de Simulies et d'Hydropsyche, le Lammellibranche Sphce- rium corneum L. — Gammarus pulex Fabr. est abondant égale- ment dans les touffes de Fontinalis et de Callitriche. Et si enfin 148 ÉTUDE DES FONDS D'EAU on note la présence du Chabot et du Véron que la Truite :con- somme également en grande quantité, le ruisseau des Rouges- Eaux peut être regardé comme un bon ruisseau à truites. L'Écrevisse à pieds blancs se rencontre surtout en amont de Marmonfosse. Température des eaux prise dans la seconde moitié de juin 1922, entre 1 i heures et 14h 30:11 ° 5-13° C. Largeur moyenne : i mètre. Profondeur moyenne : 40 centimètres. Capacité biogénique : V, de la source à Marmonfosse, sur 4km 300. Nombre d'alevins à déverser annuel- lement au kilomètre : 300. IV, de Marmonfosse au confluent du ruisseau de Blanchefontaine, sur 3km 600. Nombre d'alevins à déverser annuel- lement au kilomètre : 250.

De Vidonchamp â la Station de Brouvelieures. — Au hameau de Vidonchamp, le ruisseau des Rouges-Eaux reçoit celui de Blan- chef ontaine, de débit plus important que le sien. Cet affluent lui imprime sa direction presque complétement vers l'ouest. La Mortagne est alors constituée. C'est déjà une petite rivière aux eaux abondantes, rapides et transparentes qui font mou- voir de très nombreuses scieries. Le fond rougeâtre clair est constitué par des quartzites pro- venant de l'érosion des pouddingues du Grès vosgien, par quel- ques blocs de ce grès, par quelques bancs de sable et par de trop nombreux bancs de sciure. Il est, par places, un peu tourbeux. La rivière coule entre des bords bas, à travers des prairies bien irriguées de Graminées et d'Ombellifères. En certains en- droits, des rangées d'Aunes glutineux ombragent son cour.. La forêt de Pins sylvestres et de Sapins pectinés descend des collines jusqu'aux prés de la vallée. La Mortagne arrose le village des Rouges-Eaux, reçoit à droite l'Herbet, à gauche le ruisseau de l'Angefosse et le But- tant près de la station de Brouvelieures. DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 149 Flore aquatique du lit.

MUSCINÉES, HYPNACÉES : Fontinalis antipyretica L. HÉPATIQUES. OMBELLIFÈRES : Helosciadium nodiflorum Koch. RENONCULACÉES : Ranunculus fluitans Lam. PoTAMÉES : Potamogeton Sp. dans les canaux d'irrigation aux eaux calmes.

Faune nutritive.

CRUSTACÉS : Amphipodes. Gammarides. Gammarus pulex Fabr.

INSECTES : Hémimétaboles. Éphéméroptères. Heptagéniides. Ecdyurus Etn. Baetides. Siphlurus Etn. Baetis Leach. Ephe- merella Walsh. Odonata. Caloptérygides. Calopteryx virgo L. Agrionides. Agrion Fabr (I). JEschnides. Æschna Fabr. (i). Plécoptères. Nemurides. Nervura Latr. Perlodides. Isogenus nubecula Newn. Holométaboles. Trichoptères. Leptocérides. Triaenodes bicolor Curt. Rhyacophilides. Rhyacophila Pict. Sericostomatides. Oligoplectrum macula- tum Fourcr. Brachycentrus montanus Klap. Notidobia Steph. Silo nigricornis Pict. (parasité par Agriotypus). Hydropsychides. Hydro psyche Pict. Polycentropides. Polycentropus Curt. Limnophilides. Glyphotaelius pellucidus Retz (2). Drusus annulatus Steph. Ste- nophylax Kolen. Halesus Steph. Chae- topteryx Steph.

(r) Ces deux espèces dans les eaux peu courantes. (2) Dans les eaux calmes. 130 ÉTUDE DES FONDS D'EAU

Coléoptères. Parnides. Elmis Latr. Parnus luridus

Erichs.

Dascillides. Helodes minutus L.

Hydrophilides. Hydraena riparia Kugel.

HeZophorus Fabr.

Hydroporines divers.

Gyrinides. Gyrinus Linn.

Diptères. Simuliides. Simulium Latr.

Culicides. Tanypus Meig.

Tipulides. Phalacrocera repiicata Linn. VERS OLIGOCHÈTES. MOLLUSQUES : Lamellibranches. Sphaerium corneum L. Gastropodes. Limnaea Brug. Ancylus ^luviatilis Müller.

VERTÉBRÉS : Têtards de Batraciens.

Faune d'invertébrés indifférente ou nuisible au poisson.

INSECTES : Coléoptères. Dytiscides divers.

VERS : Hirudinés, Gordiacés, Turbellariés (Planaria, Polycelis).

Faune piscicole.

SALMONIDES : Salmo /ario L.

TRIGLIDES : Cottus gobio L.

CYPRINIDES : Phoximus laevis Ag. Alburnus bipunctatus Bl. GASTÉROSTÉI DES : Gasterosteus sp.

Nous n'avons pu établir de dominante nette de la faune

nutritive des invertébrés. Parmi les poissons, l'Épinoche est

assez abondante dans les eaux calmes et réchauffées. L'Ablette

spirlin apparaît à 3 kilomètres environ en amont du confluent

avec le Buttant.

Dans toute cette partie, on rencontre de nombreuses frayères naturelles pour la truite. Nous croyons devoir mentionner parti- culièrement comme lieu de déversement de Salmonides, le ruis-

selet de Chèvrefosse, très petit cours d'eau affluent de gauche

de la Mortagne en aval de Maillefaing. Les 200 mètres inférieurs DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 151 nous ont paru très propices tant par la nature de l'eau, le cou- rant convenable, la végétation et la faune nutritive (nombreux alevins de Vairon). Capacité biogénique : V. Température des eaux de la Mortagne prise le 29 juin 1922, à Io heures : 13°-14° C.; prise les 7-8 février et Io mars 1 923, entre 15 et 16 heures : 60-60 5 C. Largeur moyenne : 2 mètres. Profondeur moyenne : 5 0 centimètres. Capacité biogénique de la section envisagée (6km 400) III. Quantité d'alevins à déverser annuellement au kilomètre : 200.

De la Station de Brouvelieures (confluent du Buttant) â Autrey. — Après avoir reçu les eaux du Buttant grossi du Roulé, la Mortagne reprend sa direction première vers le nord-ouest qu'elle ne quittera plus désormais jusqu'à son confluent avec la Meurthe. Le Hêtre apparaît abondant maintenant dans les forêts qui couvrent les collines. La rivière est constituée : des dérivations empruntent constamment une partie de ses eaux soit pour la force motrice des petites usines, soit pour l'irrigation des prés. Le cours principal est toujours rapide entre des rangées inter- rompues de Saules et d'Aunes. Les eaux transparentes, à moins qu'elles ne charrient des sciures de bois, coulent sur un fond rougeâtre de cailloux roulés, de sable et de bancs de sciure. Le lit est parfois creusé dans le Grès Vosgien en place, mais en de nombreux endroits, le passage de la voie ferrée de Bruyères à Rambervillers a rendu nécessaires des rectifications et la cons- truction d'un lit en maçonnerie. Par places, f onds à herbes assez denses. A ikin 500 environ en aval de la station de Brouvelieures, la féculerie dite de la Patraque, sur la rive gauche de la rivière. Immédiatement en amont, des sources froides, abondantes cons- tituent un court affluent de gauche et une bonne place de lance- ments pour alevins de Truite commune; température : 12° C. le 14 juillet 1922, a 17 h 30. Dans cette partie de son cours, la Mortagne reçoit à droite, le ruisseau de la colline des Mossoux. 152 ÉTUDE DES FONDS D'EAU Flore aquatique du lit.

.JONCACÉES, CYPÉRACÉES. RENONCULACÉES : Ramunculus fluitans Lam. CALLITRICHÉES : Callitriche vernalis Kutz. OMBELLIFÉRES : Helosciadium nodi florum Koch.

Faune nutritive.

CRUSTACÉS : Amphipodes. Gammarides. Gammarus pulex Fabr. INSECTES : Hémimétaboles. Éphéméroptères. Baetides. Ephemerella Walsh. Odonata. Caloptérygides. Calopteryx virgo L. Plécoptères. Nemurides. Nemura Latr. (près des sources froides). Holométaboles. Trichoptères. Rhyacophilides. Rhyacophila Pict. Polycentropides. Polycentropus Curt. Lepto- cérides. Triaenodes bicolor Curt. Séricostomatides. Oligoplectrum macula- tum Fourcr. Brachycentrus montanus Klap. Limnophilides. Anabolia nervosa Leach. Halesus Steph. Chaetopteryx Steph. Coléoptères. Hydrophilides. Helophorus Fabr. Hydraena riparia Kugel. Spercheus (?) Kugel. Gyrinides. Gyrinus natator L. Orechtochilus villosus O. F. Müller. Diptères. Simuliides. Simulium Latr. Tipulides. Dicranota (?) Zett. Culicides. Tanypus Meig. MOLLUSQUES : Gastropodes. Limnaea Brug. Pas de dominante nette dans la faune nutritive.

Faune d'invertébrés indifférente ou nuisible au poisson.

INSECTES : Hémimétaboles. Hémiptères. Hydrométrides. Velia currens Fabr. DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 153 Holométaboles. Coléoptères. Dytiscides. Agabus maculatus L. Ilybius uliginosus Fabr.

Vertébrés nuisibles : Lutra vulgaris Erxl.

Faune piscicole.

CYCLOSTOMES : Petromyzon Planai Bl.

SALMONIDES : Salmo Fario L.

TRIGLIDES : Cottus gobio L.

GASTÉROSTÉIDES : Gasterosteus sp. (Dans les eaux calmes).

CYPRINIDES : Phoximus laevis Ag. Alburnus bipunctatus Bl. Squalius cephalus L.

Le Chevesne remonte jusqu'à la hauteur de la station de Brouvelieures. Partout où le courant n'est pas trop fort et dans les dérivations herbeuses assez profondes, les lancements d'ale- vins de Truite commune pourront être faits, car la faune nutri- tive est abondante. Température des eaux prise le 14 juillet 1922, entre Io heures et 17 heures : 130 5-15° C. Largeur moyenne : 3 mètres. Profondeur moyenne : 8o centimètres. Capacité hiogénique de la section envisagée (7kra 300) : V. Quantité d'alevins à déverser annuellement au kilomètre : 400.

D'_4utrey à RamberviZlers. — Après le village d'Autrey, la vallée commence à s'élargir, mais la rivière garde encore les caractéristiques d'un cours d'eau de basses montagnes, aux flots rapides, aux eaux transparentes, coulant entre des rives basses bordées de prés. Le fond, de couleur rougeâtre, est, par places, encombré d'herbes; ailleurs, des cailloux roulé, des dépôts de sable et de vase. La température des eaux est plus élevée : i6° 7 C. le 9 août 1922, entre 14 heures et i8 heures. Il ne nous paraît pas qu'il y ait des déversements d'alevins de Salmonides à effectuer en aval d'Autrey. 154 ÉTUDE DES FONDS D'EAU Dans cette section, la rivière reçoit à droite le ruisseau de Chi- limont, 11 e ruisseau de la Colline des Eaux et le ruisseau Monsei- gneur; à gauche, un affluent assez important, l'Arentelle. Puis, après avoir traversé les usines de Genavoid et de Blanchifon- taine, la Mortagne entre dans la ville de Rambervillers.

Faune piscicole.

CYCLOSTOMES : Petromyzon Planeri Bl. SALMONIDES : Salmo f arto L. TRIGLIDES : Coltus gobio L. GASTÉROSTÉIDES : Gasterosteus sp. CYPRINIDES : Phoxinus laevis Ag. Alburnus bipunctatus Bl. Alburnus lucidus Reck. Squalius cephalus L. Squa- lius Leuciscus L. Gobio fluviatilis Ag. ACANTHOPSIDES : Cobitis barbatula L. EsocIDES : Esox lucius L. Le cours d'eau commence à avoir une faune mixte. Mais si le Gardon remonte jusqu'à Autrey, les nouveaux venus de la f- une précédente n'apparaissent que bien plus bas. La Vandoise et l'Ablette commune se rencontrent un peu en amont de l'usine de Blanchifontaine. Le Barbeau fluviatile et la Loche franche, au confluent de l'Arentelle. Le Brochet apparaît juste en amont de Rambervillers. Largeur moyenne : 3 mètres. Profondeur moyenne : 8o centimètres.

TRONÇON N° 2

(De Rambervillers au confluent avec la Meurthe)

Caractère de rivière de plaine à cours régulier, assez rapide néanmoins jusqu'au village de Magnières.

Physionomie biologique et valeur piscicole des diverses parties du tronçon

De Rambervillers â Magnières. —A la sortie de Rambervillers, la Mortagne fournit la force à plusieurs usines. Les eaux forment DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 155 maintenant de larges méandres dans la vallée. Les bords sont ombragés çà et là de Saules, d'Aunes et longés de roseaux. Le fond est constitué de bancs de sable ou de petits cailloux roulés. Des herbes par places. L'eau est limpide et transparente, sauf d'octobre à janvier, époque pendant laquelle elle charrie les résidus des féculeries de la région. La rivière arrose Roville-aux-Chênes. Elle reçoit à gauche le Padouzel, le ruisseau de Saint-Maurice et celui de Deinvillers. A droite, l'Emblevette ou ruisseau de Belvitte.

Faune piscicole.

CYCLOSTOMES : Petromyzon Planeri Bl. SALMONIDES : Salmo fario L. TRIGLIDES : Coitus gobio L. GASTÉROSTÉIDES : Gasterosteus sp. ESOCIDES : Esox lucius L. PERCIDES : Perca fluviatilis L. MURÉNIDES : Anguilla vulgaris Flem. CYPRINIDES : Phoxinus laevis Ag. Alburnus bipunctatus Bl. Alburnus lucidus Reck. Squalius cephalus L. Squalius leucis- cus L. Gobio fluviatilis Cuv. Barbus fluviatilis Ag. Leuciscus rutilus L. Scardinius erythrophthalmus L. Chondrostoma nasus L. Rhode= amarus BI. (dans les taux calmes). La Truite a donc cédé le pas à tous les autres poissons. On la rencontre encore jusqu'à Magnières, mais plus bas on ne la pêche que par hasard. L'Anguille fait son apparition en aval de Rambervillers, mais elle n'atteint jamais une très grande taille en Mortagne. Elle n'est pas non plus abondante. Dans les environs de Ro i1le- aux-Chênes, apparaissent successivement la Perche, le Gardon, le Rotengle et le Chondrostome Nase. Largeur moyenne : 3 mètres. Profondeur moyenne : 8o centimètres.

De Magnières au confluent avec la Meurthe, â Mont. — La vallée, un peu resserrée à nouveau dans la région de Moyen, 156 ÉTUDE DES FONDS D'EAU pendant la traversée du muschelkalk supérieur, s'élargit de nou- veau à partir de Gerbéviller, sur des alluvions. La Mortagne est alors une rivière de plaine, à cours assez lent, aux eaux glauques, aux rives sinueuses bordées de roseaux épais. Elle arrose Moyen, Gerbéviller, Xermaménil, Lamath et confond à Mont-sur-Meurthe ses eaux avec celles de cette rivière à la cote 217, après un cours de 71 kilomètres. La faune piscicole est la même que celle décrite précédem- ment. Seule, la Truite n'y figure pas. L'Écrevisse se rencontre un peu en amont de Gerbéviller dans un très court affluent de gauche. La Mortagne reçoit, à droite, les émissaires des étangs de la Reine et du Fiscal; à gauche, celui de l'étang de la Garenne, le Grand Rupt et le ruisseau du Bidal. La largeur moyenne augmente progressivement de 5 à 8 mè- tres, la profondeur moyenne de 1 mètre à 1 m 20. AFFLUENTS DE LA MORTAGNE

Rive gauche

G. 1. — L'Émissaire des Étangs des Huttes

Le ruisseau a sa source dans les montagnes boisées au nord de La Houssière (Vosges). Presque dès sa source, il forme le petit étang domanial des Huttes, à côté de la maison forestière du même nom. Cette minime nappe d'eau se prête admirablement à l'élevage des reproducteurs de Salmo fario. On y entretient 120 à 130 de ces animaux. La fécondation artificielle a lieu sur place en novembre ou décembre et les œufs sont mis en incuba- tion à l'établissement de pisciculture de Retournemer (Vosges). Le ruisseau forme un peu plus bas un second étang, propriété particulière. Les dimensions sont sensiblement les mêmes. On y pracique l'élevage de la Truite commune. L'émissaire, aux eaux claires et limpides, suivant une direc- tion nord-sud, se jette dans le ruisseau des Rouges-Eaux à Mar- monfosse.

Faune nutritive des étangs.

INSECTES : Hémimétaboles. Odonata. Caloptérygides, Calopteryx virgo L. Agrionides, Agrion Fabr. Holométaboles. Tri choptères. Limnophilides,Chœtopteryx Steph., Halesus Steph., Stenophylax Kolen. (Ces trois genres sont nettement dominants.) Diptères. Culicides, Chironomus Meig. MOLLUSQUES : Lamellibranches, Sphcerium corneum L. Gastropodes, Limncea Brug. VERTÉBRÉS : Têtards de Batraciens. 158 ÉTUDE DES FONDS D'EAU Faune piscicole des étangs et de l'émissaire. SALMONIDES : Salm0 fario L. TRIGLIDES : COttus gobio L. Les Truites sauvages qui ne sont pas renfermées dans les étangs, fraient de préférence dans la partie du ruisseau située entre les deux pièces d'eau. De nombreuses Crevettes d'eau douce (Gammares pulex Fabr.) cachées dans les touffes de Fon- tinalis, et des conditions naturelles éminemment favorables font également de cette partie un bon emplacement de lancement pour les alevins de Truite commune. Température des étangs prise le 30 juin 1922 entre 9 heures et I0 heures : IO°-I I° C. Largeur moyenne du ruisseau : 5o centimètres. Profondeur moyenne : 20 centimètres. Capacité biogénique pour une longueur de 2 kilomètres : V. Quantité d'alevins à déverser annuellement au kilomètre : 3O0.

G. 2. — Le Ruisseau d'Angefosse

Appelé aussi ruisseau d'Érival ou de la Pimpierre. Il sort par plusieurs sources des montagnes couvertes de forêts résineuses situées au nord de Biffontaine (Vosges). De direction générale nord-sud, il passe près de la ferme des Cuveaux où se trouvait avant la guerre de 1914-1918 un petit établissement de pisciculture pour Salmonides. Le tout avait été aménagé avec soin : salle pour les auges d'incubation des oeufs, étangs pour les alevins, deux étangs plus grands pour les reproducteurs. L'eau provenait du ruisseau et du captage de plusieurs sources. Des déboires divers, comme la rupture d'une digue après un orage et la perte d'un grand nombre de poissons, la guerre enfin, amenèrent les propriétaires à abandonner l'affaire. C'est regret- table : l'emplacement était bien choisi et l'exécution soignée. L'État ne saurait trop, à notre avis, encourager de telles ini- tiatives. Ces petits établissements, surtout producteurs de Trui- tes, dites Truites portions, seront appelés à prendre chaque jour une importance plus grande, du fait de la raréfaction des Sal- monides dans les eaux libres. DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 159 Puis le ruisseau s'infléchit au nord-ouest. Il arrose le hameau d'Érival où il reçoit le petit cours d'eau de la Pimpierre et finit dans la Mortagne en aval de Maillefaing (commune de Bois-de- Champ). Les eaux rapides et même torrentueuses, sont transparentes et coulent sur un fond de couleur rougeâtre, herbeux par places, mais le plus souvent composé de bancs de sable et de petits cail- loux roulés provenant de l'érosion de la base géologique qui est le Grès Vosgien et que l'on aperçoit là où les alluvions ont été enlevées. Le ruisseau coule à travers des prairies irriguées composées de Graminées, d'Ombtllifères, de Renouée bistorte, de Jonca- cées, aux places humides.

Flore aquatique.

OMBELLIFÈRES : Helosciadium nodiflorum Koch. CYPÉRACÉES. JONCACÉES. CALLITRICHÉES : Callitriche vernalis Kutz. MUSCINÉES. HYPNACÉES : Fontinatis antipyretica L. HÉPATIQUES.

Faune nutritive.

CRUSTACÉS : Amphipodes. Gammarides, Gammarus pulex Fabr. INSECTES : Hémimétaboles. Éphéméroptères. Baetides, Siphlurus Etn., Bae- tis Leach (dominante), Cloëon prcetextum Bgt. Plécoptères. Chloroperlides, Chloroperla Newm. Perlodides, Isagenus nubecula Newm. Nemurides, Nemura Latr. (dominante). Odonata. Caloptérygides, Calopteryx virgo Latr. Agrionideq, Agrion Fabr. Holométaboles. Trichoptères. Limnophilides, Limnophilus po- litus McLachl., Drusus annulatus Steph., Gly- photcelius pellucidus Retz., Stenophylax Ko- len, Halesus Steph., Chaetoptreyx Stph. Polycentropides, Polycentropus Curt. 16o ÉTUDE DES FONDS D'EAU Rhyacophilides, Rhyacophila Pict. Hydroptilides, Hydreptila Dalm. Coléoptères. Parnides, Elmis Volkmari Panz. Dascillides, Helodes minutus Limn. (domi- nante). Diptères. Simuliides, Szmulium Latr. Culicides, Chironomus Meig., Tanypus Meig. MOLLUSQUES : Gastropodes, Limncea Brug.

VERTÉBRÉS : Larves de Batraciens.

Faune d'invertébrés indifférente ou nuisible au poisson.

VERS : Turbellariés. Polycelis cornuta Johns.

INSECTES : Hémimétaboles. Hémiptères. Notonectides, Notonecta L. Hydrométrides. Velia currens Fabr.

Faune piscicole.

SALMONIDES : Salmo fario L.

TRIGLIDES : Cottus gobio L.

CYPRINIDES : Phoxinus lcevis Ag. Le cours d'eau se prête bien aux lancements d'alevins de Truite commune. Température des eaux prise le 30 juin 1922 entre 17 heures et i8 heures : I00 5-I2° C.; prise le 9 mars 1923 à 15h 30: 6 0 5 C. Largeur moyenne : I mètre. Profondeur moyenne : 30 centimètres. Capacité biogénique pour une longueur de 4km 800 : IV. Quantité d'alevins à déverser annuellement au kilomètre : 250.

G. 3. — Le Buttant

Il prend sa source sur les pentes des collines boisées, à l'est de Bruyères (Vosges), à la limite des terrains permiens qui forment sa vallée ainsi que le soubassement des collines, et du Grès Vos- gien qui en forme la partie supérieure. DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE I6I Les eaux sont assez rapides et transparentes. Le fond, allu- vionnaire, laisse voir par endroits la roche en place. Le ruisseau coule dans une région mamelonnée couverte de prés et de cultures. Il est bordé de prairies irriguées. Cà et là, des Saules et des Aunes glutineux. Après avoir arrosé les villages de Belmont et de où se trouvent des féculeries et fourni la force à quelques scie- ries, il reçoit à l'extrémité de son cours le Roulé, qui vient du nord de Bruyères. Puis il se jette dans la Mortagne un peu en aval de la station de Brouvelieures.

Flore aquatique du lit.

JONCACÉES. CYPÉRACÉES. RENONCULACÉES : Ranunculus fluitans Lam. OMBELLIFÈRES : Hetosciadium nodiflorum Koch. CALLITRICHÉES : Callitriche vernalis Kutz.

Faune nutritive.

CRUSTACÉS : Amphipodes. Gammarides, Gammarus pulex Fabr. INSECTES : Hémimétaboles. Éphéméroptères. Heptagéniides, Ecdyurus Etn. Baetides, Baetis Leach., Ephemerella Walsh. Odonata. Caloptérygides, Calopteryx virgo L. Holométaboles. Trichoptères. Séricostomatides, Notidobia Steph., Silo nigricornis Pict. Rhyacophilides, Rhyacophila Pict. Hydropsychides, Hydro psyche Pict. Limnophilides, Anabolia nervosa Leach. Coléoptères. Parnides, Elmis Volk mari Panz. Diptères. Simuliides, Simulium Latr. Culicides, Dixa Meig., Tanypus Meig.

MOLLUSQUES : Gastropodes, Ancylus fluviatilis Müller , Lim- ncea Brug. VERTÉBRÉS : Tétards de Batraciens.

ANN. FOREST. II 162 ÉTUDE DES FONDS D'EAU Faune indifférente ou nuisible au poisson.

VERTÉBRÉS : Mammifères, Lutra vulgaris Erxl.

INVERTÉBRÉS : Insectes. Hémimétaboles. Hémiptères. Hydrométrides, Velia currens Fabr., Hydrometra stagnorum L. (dans les eaux calmes). Holométaboles. Coléoptères. Dytiscides, Agabus macuiatus L., Ilybius uliginosus Fabr. Vers : Hirudinés.

Faune piscicole.

CRUSTACÉS : Décapodes, Astacus pallipes Lereb.

POISSONS : Salmonides, Salmo fario L. Triglides, Cottus gobio L. Cyprinides, Phoxinus lavis Ag. L'Écrevisse existe quoique en quantité moindre que dans le Roulé, décrit ci-dessous. Le Buttant est propre aux lancements d'alevins de Truites communes. Températures des eaux prises le 13 juillet 1922 entre 9 heures et 14 heures, des sources à l'embouchure : I2°-16° C. Largeur moyenne : I mètre. Profondeur moyenne : 40 centimètres. Capacité biogénique pour un cours de 6 11111 500: V. Quantité d'alevins à déverser annuellement au kilomètre : 30o.

G. 3. — Le Roulé

Il sort par plusieurs sources de collines situées au nord-est de Bruyères. La vallée ressemble beaucoup à celle du Buttant. Même base permienne. Mais ses eaux sont moins rapides. Elles sont d'abord claires et transparentes, puis un peu troubles dans le cours inférieur. Le fond du lit est composé de bancs de sable, de petits cailloux roulés. Il est, par places nombreuses, couvert d'une végétation assez dense. DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 163 Il arrose le hameau de Vervezelle, traverse à l'est de Brouve- lieures une petite plaine herbeuse où son cours se ralentit et il finit dans le Buttant, à la hauteur de la station de Brou- velieures. La flore aquatique est la même que celle de la rivière précé- dente.

Faune nutritive.

CRUSTACÉS : Amphipodes. Gammarides, Gamarus pulex Fabr. (dominante). INSECTES : Hémimétaboles. Éphéméroptères. Éphémérides, Ephemera vul- gata L. (dominante). Heptagéniides, Ecdyurus Etn. Baetides, Ephemereiia Walsh, Baetis Leach. Odonata. Cordulegastérides, Cordulegaster an- nulatus Latr. Caloptérygides, Calopteryx virgo Limn. Holométaboles. Mégaloptères. Sialides, Sialis Latr. Trichoptères. Hydropsychides, Hydropsyche Pict. Séricostomatides, Notidobia Steph., Silo Curt. (parasité par Agriotypus Hymé- nopt.). Rhyacophilides, Rhyacophila Pict. Limnophilides, Stenophylax Kolen., Hale- sus Steph., Chcetopteryx Steph. Coléoptères. Gyrinides, Orechtochilus villosus O. F. Müller. Hydrophilides, Helophorus Fabr. Diptères. Simuliides, Simulium Latr. Culicides, Tanypus Meig., Dixa Meig. MOLLUSQUES : Gastropodes, Ancylus fluviatilis Müller, Limncea Brug. VERTÉBRÉS : Têtards de Batraciens. 164 ÉTUDE DES FONDS D'EAU Faune indifférente ou nuisible au poisson.

VERS : Turbellariés. Polycelis cornuta, Johns.

INSECTES : Hémimétaboles. Hémiptères. Hydrométrides. Hydro- metra stagnorurn Limn. Velia currens Fabr. Notonectides. Notonecta L. Nepides. Nepa cinerea L. Holométaboles. Coléoptères. Dytiscides divers. VERTÉBRÉS : Mammifères. Lutra vulgaris Erxl.

Faune piscicole.

CRUSTACÉS : Décapodes. .Astacus pallipes Lereb (parasitée par Telohania Contejeani).

POISSONS : Salmonides. Salmo fario L. Triglides. Cotti..s gobie L. Cyprinides. Phoxinus laevis Ag. (dominant). Alburnus bipunctatus B1. Par ses trois dominantes (Crevette d'eau douce, Éphémère vul- gaire et Véron commun), le Roulé présente une faune nutritive très bonne pour la Truite : sa capacité biogénique est élevée. Son lit, encombré de végétation, ses eaux au cours pas trop rapide en font un ruisseau éminemment propre aux lancements d'alevins. On trouve l'Ablette spirlin dans la partie inférieure du cours. Nous y avons rencontré une Écrevisse à pieds blancs atteinte de Télohaniose. Muscles blancs, opaques, mouvements lents. L'exa- men microscopique confirma en tous points notre remarque. C'est la seule Écrevisse atteinte de cette maladie que nous ayons pêchée dans le bassin de la Mortagne. Température des eaux prise le 12 juillet 1922, à Ioh 30, au hameau de Vervezelle (partie supérieure du cours) : 13° C. Température prise le 13 juillet à 151145, dans le cours infé- rieur du ruisseau : 15° 5 C. Largeur moyenne : 75 centimètres. Profondeur moyenne : 40 centimètres. Capacité biogénique pour un cours de 3 kilomètres : VII. Quantité d'alevins à déverser annuellement au kilomètre : 400. DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 165

G. 4. — L'Arentelle

L'Arentelle (ou Arentèle) est le principal affluent de la Mor- tagne. C'est un cours d'eau à Salmonides dans sa partie supé- rieure, puis une rivière à Cyprinides. Nous la diviserons donc en deux tronçons.

Tronçon no 1. — De la source au confluent du principal affluent de gauche, le Barabant. Rivière à cours rapide, en majeure partie sur les Grès triasiques. Faune piscicole domi- nante : Truite.

Tronçon n° 2. — Du confluent du Barabant à l'usine de Blan- chifontaine où elle se jette dans la Mortagne. Allure bien plus lente. Faune de Cyprinides.

TRONÇON N° 1

(De la source au confluent du Barabant)

Caractère de rivière de basses montagnes à cours rapide.

Physionomie biologique et valeur piscicole du tronçon

L'Arentelle prend sa source aux lisières nord-est de la ville de Bruyères, court d'abord vers le nord, traverse le petit étang de Pointhaie et s'infléchit au nord-ouest. Après avoir coulé dans une vallée assez resserrée, elle atteint le village de Grandvillers, sur sa rive droite. Elle le longe de bout en bout. Puis la rivière se redresse vers le nord. La vallée s'élargit beaucoup. Elle arrose successivement Pierrepont et Sainte-Hélène où elle quitte les Grès bigarrés pour le Muschelkalk. Féculerie de Hataneau. La vitesse du courant ralentit, les méandres s'accusent. Elle s'unit au Barabant, ruisseau à Écrevisses, qu'elle reçoit à gauche. Comme tous les cours d'eau de ces régions, des prés la bordent Les caractères du fond, la flore aquatique du lit sont les mêmes que ceux décrits précédemment. I66 ÉTUDE DES FONDS D'EAU Faune nutritive.

VERS OLIGOCHÉTES. CRUSTACÉS : Amphipodes. Gammarides. Gammarus pulex Fabr. (dominante). INSECTES : Hémimétaboles. Éphéméroptères. Baetides. Ephe- merella Walsh. Baetis Leach. Odonata. Caloptérygides. Calopteryx Virgo L. Plécoptères. Némurides. Nemura Latr. Holométaboles. Mégaloptères. Sialides Latr. Trichoptères. Hydropsychides. Hydro psyche Pict. Séricostomatides. Silo nigricornis Pict. Limnophilides. Anabolia nervosa Laech. Halesus Steph. Chcetopteryx Steph. Coléoptères. Dascillides. Helodes minutus L. Hydrophilides. Hydreena riparia Kugel. Diptères. Simuliides. Simulium Latr. (domi- nante). Culicides. Chironomus Meig. MOLLUSQUES. Gastropodes. Limncea Brug. Lamellibranches. Spheerium corneum L.

Faune indifférente ou nuisible au poisson.

VERS : Turbellariés. Polycelis cornuta, Johns. Hirudinés. INSECTES : Hémitaboles. Hémiptères. Hydrométrides. Velia currens Fabr. Holométaboles. Coléoptères. Dytiscides. Ilybius uli- ginosus Fabr. Agabus nitidus Fabr. Haliplus Latr.

Faune piscicole.

CYCLOSTOMES : Petromyzon Planeri Bl. SALMONIDES Salmo f ario L. TRIGLIDES : Cottus gobie L. DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 167

CYPRINIDES : Phoxinus laevis Ag. Squalius cephalus L. Squalius Leuciscus L. Gobio fluviatilis Cuv. Alburnus bipunctatus B1. Alburnus lucidus Heck. Gastérostéides. Gasterosteus sp.

Le Chevesne apparaît à Grandvillers. L'Épinoche, un peu plus bas. Le Goujon (Gobio fluviatilis Cuv.) à Pierrepont. Les Ablettes et la Vandoise, à Sainte-Hélène, tout à fait à la limite inférieure du tronçon. Les dominantes Crevettes d'eau douce et larves de Simulies, font de ce tronçon un cours d'eau à capacité biogénique assez élevée, propice aux lancements d'alevins de Truite commune, aux endroits indiqués sur la carte. Températures prises le 26 juillet 1922, entre II heures et 15 heures : 14° 5-16° C. Largeur moyenne : 1 m 50. Profondeur moyenne : 4o centimètres. Capacité biogénique du tronçon salmonicole sur une longueur de 15 kilomètres : VI. Quantité d'alevins à déverser annuellement au kilomètre : 400.

TRONÇON N° 2

(Du confluent du Barabant â la Mortagne)

Rivière de plaine à cours assez lent.

Physionomie biologique et valeur piscicole du tronçon

L'Arentelle coule dans une large vallée, enroulant son cours en boucles nombreuses. Elle arrose Saint-Gorgon et se jette dans la Mortagne, à l'usine de Blanchifontaine, à I kilomètre environ en amont de Rambervillers. C'est un cours d'eau à Cyprinides. On y trouve les poissons indiqués précédemment, moins la Truite. Mais il faut leur ajouter le Barbeau (Barbus fluviatilis Ag. Cyprinides) qui remonte à peu près jusqu'à Saint-Gorgon. I68 ÉTUDE DES FONDS D'EAU

G. 5. — Le Padouzel

Le Padouzel n'est pas un ruisseau salmonicole. Son impor- tance en ce qui concerne les Cyprinides est néanmoins réelle dans la partie inférieure de son cours. Il sort à proximité du village de (Vosges) puis, sui- vant une direction générale nord-est, il roule des eaux assez chaudes, lentes et légèrement troubles en des boucles nombreuses, dans une vallée large et plate qui intéresse constamment l'étage du Muschelkalk. Il reçoit à gauche le ruisseau de Padaine, sans importance pis- cicole. Détourné de son cours aux environs de Rambervillers pour la construction de la voie ferrée de Gerbéviller, il se jette dans la Mortagne, un peu en aval de la première de ces deux localités.

Flore aquatique du lit.

JONCACÉES. GRAMINÉES : Phragmites sp. NYMPHÉACÉES : Nuphar Nymphea. LABIÉES : Mentha sp.

Faune piscicole.

CRUSTACÉS : Décapodes. Astacus pa'llipes Lereb. POISSONS : Cyclostomes. Petromyzon Planai BI. Triglides. Cottus gobio L. Gastérostéides. Gasterosteus sp. (nombreux). Cyprinides. Phoxinus Laevis Ag. Squalius ce- phalus Linn. Squalius leuciscus Linn. Rho- deus amarus Bl. Leuciscus rutilus L. Gobio fluviatilis Cuv. Alburnus bipunctatus Bl. Al- burnus lucidus Heck. Esocides. Esox lucius L. Acanthopsides. Cobitis barbatula L. DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 169 Ceux de ces poissons qui remontent le plus haut sont naturel- lement le Chabot et le Vairon. Le Chevesne, le Brochet, la Van- doise, la Bouvière, le Gardon commun, le Goujon, les deux Ablettes et la Loche de ruisseau ne sont abondants qu'à partir du hameau de Vomécourt. Température des eaux prise le 4 octobre 1922, à 14 heures, au pont de Vomécourt : 18° C. Largeur moyenne : 1 m 30. Profondeur moyenne : 5o centimètres.

G. 6. — Le Moitié

ou Ruisseau de Saint - Maurice - sur- Mortagne

Il est formé de la réunion de deux cours d'eau : le ruisseau de Derrière-le-Haut et le ruisseau de Devant-Prays, grossi lui- même du ruisseau de Naune. Les deux premiers sont les plus intéressants. Le ruisseau de Derrière-le-Haut prend sa source au sud du village de (Vosges) aux lisières de la forêt de Romont. Il coule suivant une direction nord-est, au milieu des prés, entre des rives bordées de Saules et d'Aunes. A la hauteur d'Hardancourt et de Romont, il reçoit à droite des sources assez froides, issues de marécages, et qui augmentent son débit. Malgré une vallée large et plate d'apparence, modelée sur le muschelkalk, les eaux sont assez rapides et claires. Il conflue avec le ruisseau de Devant-Prays en amont de Saint-Maurice- sur-Mortagne. Ce dernier cours d'eau qui prend sa source au sud du village de Saint-Genest a une physionomie semblable. Après avoir arrosé Fauconcourt, il reçoit le ruisseau de Naune au pont d'Hardan- court.

Faune nutritive.

CRUSTACÉS : Amphipodes. Gammarides. Gammarus pulex Fabr. (dominante). 170 ÉTUDE DES FONDS D'EAU

INSECTES : Hémimétaboles. Éphéméroptères. Heptagéniides. Ecdyurus Etn. Baetides. Baetis Leach. Odonata. Agrionides. Agrion Limn. Caloptérygides. Calopteryx virgo L. Holométaboles. Trichoptères. Leptocérides. Lepto- cerus aterrimus Steph. Limnophilides. Glyphotaelius pellucidus Retz. Lim- nophilus politus Mc Lachl. Anabolia nervosa Leach. (Dominante). Diptères. Simuliides. Simulium Latr. Culicides. Tanypus. Meig. Coléoptères. Gyrinides. Gyrinus sp. MOLLUSQUES : Gastropodes. Limnaea Brug. Ancylus fluviatilis Müller. Planorbis Guettard.

Faune indifférente ou nuisible au poisson.

VERS : Turbellariés. Planaria, Polycelis. INSECTES : Hémimétaboles. Hémiptères. Hydrométrides. Velia currens Fabr.

Faune piscicole.

CRUSTACÉS. Décapodes. Astacus pallipes Lereb. POISSONS : Cyclostomes. Petromyzon Planeri Bl. Triglides. Cottus gobio L. Gastérostéides. Gasterosteus sp. Cyprinides. Squalius cephalus L. Squalius leu- ciscus L. Leuciscus rutilus L. Acanthopsides. Cobitis barbatula L.

La Truite fait défaut, mais des déversements d'alevins pour- ront être faits dans de bonnes conditions dans le ruisseau de Derrière-le-Haut et dans le ruisseau de Devant-Prays, dans les parties qui précèdent leur confluent. Les qualités de l'eau, la flore qui couvre le fond, les dominantes de Crevettes d'eau douce, de Phryganes et de Limnées rendent ces parties de cours DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 17 1 d'eau propres aux déversements d'alevins de truites. De cette façon pourra s'assurer le peuplement de la Mortagne en pois- sons de cette espèce, pour la partie de la rivière comprise entre Rambervillers et le confluent de l'Emblevette. Le Chevesne, la Vandoise, le Gardon et la Loche ne se rencon- trent qu'en aval de Saint-Maurice-sur-Mortagne. Température des eaux, le 23 novembre 1922, à 14 heures : 4° C. Largeur moyenne des ruisseaux de Derrière-le-Haut et de Devant-Prays : 8o centimètres. Profondeur moyenne : 50 centimètres. Capacité biogénique : V, pour une longueur piscicole de 7 kilo- mètres en ce qui concerne le ruisseau de Derrière-le-Haut et de 5 kilomètres pour le ruisseau de Devant-Prays. Quantité d'alevins à déverser annuellement au kilomètre : 300.

G. 7. — Ruisseau du Mesnil ou de Deinvillers

Cet affluent n'a d'intérêt piscicole que dans la partie située en aval de Deinvillers où des sources froides rafraîchissent ses eaux. La Truite arrivant de la Mortagne, le remonte jusqu'au vil- lage.

Faune piscicole.

CYCLOSTOMES : Petromyzon Planeri BI. SALMONIDES : Salmo 1ario L. TRIGLIDES : Cottus gobio L. GASTÉROSTEIDES : Gasterosteus sp. CYPRINIDES : Gobio fluviatilis Cuv. Lev ciscus rutilus Limn. Squa- lius leuciscus L. Squalius cephalus L. Alburnus lucidus Heck. ACANTHOPSIDES : Cobitus barbatula L. Aucun déversement d'alevins de Salmonides n'est à en- vis ager. 172 ETUDE DES FONDS D'EAU

G. 8. — L'Émissaire de l'Étang de la Garenne

L'étang de la Garenne dont l'émissaire se jette dans la Mor- tagne un peu en aval de Gerbéviller, a une superficie de 5 hec- tares pour une profondeur moyenne de VII 25. Il est peuplé arti- ficiellement de Cyprinides et de Perches. CYPRINIDES : Carassius vulgaris Nilss. Cyprinus Carpio L. Abramis Brama L. Scardinius erythrophthalmus L. Leuciscus rutilus L. Idus melanotus Heck. Gobio fluviatilis Cuv. PERCIDES : Perca fluviatilis L.

G. 9 et G. 10. — Le Grand Rupt et le ruisseau du Bidal

Écrevisses. Dans le ruisseau du Bidal, ces crustacés se rencontrent autour de l'ancien moulin de Landécourt.

Rive droite

D. 1. — Ruisseau de Blanchefontaine

Le ruisseau de Blanchefontaine prend sa source dans les mon- tagnes basses couvertes de forêts de Sapins et de Pins sylvestres qui entourent le col du Haut-Jacques, sur la ligne de partage des eaux entre le bassin de la Meurthe et celui de la Mortagne. Ses eaux rapides et transparentes coulent d'abord en forêt, puis au travers de prés irrigués. Le lit est modelé dans le Grès Vosgien. Peu ou pas d'alluvions, à part quelques bancs de sable, de petits cailloux roulés (quartzites du pouddingue). Dans la partie inférieure du cours, bancs de sciure de bois provenant des scieries. Le ruisseau suit une direction sud-ouest jusqu'à son confluent avec la Mortagne, à Vidonchamp. Il reçoit, à gauche, un ruis- selet, la Gravelle, de caractères identiques aux siens. DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 173 Faune nutritive.

CRUSTACÉS : Amphipodes. Gammarides. Gammarus pulex Fabr.

INSECTES : Hémimétaboles. Éphéméroptères. Baetides. Baetis Laech. Si- phlurus Etn. Cloeon prcetextum Bgtn. Odonata. Cordulegasterides. Cordulegaster annu- latus Latr. Plecoptères. Chloroperlides. Chloreperla Newm. Némurides. Nemura Newm. Holométaboles. Trichoptères. Séricostomatides. Brachycentrus montanus Klap. Polycentropides. Polycentropus Curt. Limnophilides. Stenophylax Kolen. Hale- sus Steph. Chcetopteryx Steph. (Ces trois espèces dominent.) Coléoptères. Hydrophilides. Hydrobius fuscipes Limn. Parnides. Elmis Volkmari Panz. Dascillides. Helodes minutus Limn. Diptères. Simuliides. Simulium Latr. Culicides. Chironomus Meig. Tanypus Meig. MOLLUSQUES : Lamellibranches. Sphœrium corneum L.

VERTÉBRÉS : Têtards de Batraciens.

Faune indifférente ou nuisible au poisson.

VERS : Turbellariés. Polycelis cornuta, Johns.

INSECTES : Hémimétaboles. Hémiptères. Notonectides. Notonecta Limn. Hydrométrides. Velia currens Fabr.

Faune piscicole.

SALMONIDES : Salmo f ario L.

TRIGI.IDES : Cottus gobie L. Le ruisseau de Blanchefontaine est un cours d'eau propre aux déversements d'alevins de Truites, principalement en amont de 174 ÉTUDE DES FONDS D'EAU la Maison forestière du Bas-Jacques, où la Truite remonte pour frayer. Température de l'eau prise le 15 juin 1922, à II heures : II° C. Largeur moyenne : I mètre. Profondeur moyenne : 40 centimètres. Capacité biogénique pour une longueur de 7 kilomètres (y compris le ruisseau de la Gravelle) : IV. Quantité d'alevins à déverser annuellement au kilomètre : 250.

D. 2. — L'Herbet

Ce ruisseau, qui conflue avec la Mortagne au village des Rouges-Eaux, a les plus grandes analogies avec le ruisselet de la Gravelle mentionné plus haut. La direction de son cours est presque exactement nord-sud. Ses eaux sont claires, rapides et transparentes. Aucune scierie ne les trouble par des déversements de sciure. Enfin les dominantes, Gammarus puiez Fabr. (Crevette d'eau douce) et Ecdyurus Etn. (Éphémère), en font un cours d'eau propre aux lancements d'ale- vins de Truite commune.

Faune piscicole.

SALMONIDES : Salmo /aria L. TRIGLIDES : Cottus gobio L. Largeur moyenne : 5o centimètres. Profondeur moyenne : 20 centimètres. Capacité biugénique pour une longueur de cours de 'km 500: V. Quantité d'alevins à déverser annuellement au kilomètre : 300.

D. 3. — Ruisseau de la Colline des Mossoux

C'est le premier d'une série d'affluents de droite de la Mor- tagne ayant tous des caractères presque identiques. Même direc- tion générale de vallées de l'est vers l'ouest. Mêmes sources dans le même massif de basses montagnes boisées. Mêmes terrains DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 175 traversés : les grès triasiques avec leurs cours inférieurs sur des alluvions modernes. Mêmes eaux froides et rapides coulant dans des prés irrigués entre des collines boisées. Mêmes fonds de gra- viers et de bancs de sable, par places recouverts d'herbes. C'est géologiquement et hydrologiquement, avec un débit moindre pourtant, la répétition du cours de la Mortagne entre Vidon- champ et Brouvelieures. Les scieries sont moins nombreuses. Par contre, on trouve des féculeries sur presque tous ces cours d'eau. Le ruisseau de la colline des Mossoux arrose la commune de Mortagne (Vosges), passe au nord de ce village et a son con- fluent entre Brouvelieures et Frémifontaine. Il actionne une féculerie dans la partie inférieure de son cours.

Flore aquatique du lit.

MUSCINÉES, HYPNACÉES : Fontinalis antipyretica L. HÉPATIQUES. JONCACÉES, CYPÉRACÉES. RENONCULACÉES : Ranunculus fluitans Lam. CALLITRICHÉES : Callitriche vernalis Kutz. OMBELLIFÉRES : Helosciadium nodiflorum Koch.

Faune nutritive.

CRUSTACÉS : Amphipodes. Gammarides. Gammarus pulex Fabr. (dominante). INSECTES : Hémimétaboles. Éphéméroptères. Baetides. Baetis Lach. Holométaboles. Diptères. Simuliides. Simulium Labr. (domi- nante). Trichoptères. Limnophilides. Stenophylax Ko- len. Halesus Steph. Cheetopteryx Steph. Rhyacophilides. Agapetus Curt. Odontocérides. Odontocerum Leach. Coléoptères. Hydrophilides. Helophorus Fabr. VERS OLIGOCHÉTES. 176 ÉTUDE DES FONDS D'EAU MOLLUSQUES : Gastropodes. Ancylus fluviatilis Müller. Limncea Brug. VERTÉBRÉS : Têtards de Batraciens.

Faune indifférente ou nuisible au poisson.

VERS : Turbellariés. Polycelis cornuta, Johns. INSECTES : Holométaboles. Coléoptères. Dytiscides. Dytiscus Linn. Larves de Platambus et d'Aga bus.

Faune piscicole.

SALMONIDES : Salmo f ario L. TRIGLIDES : Cottus gobio L. CYPRINIDES : PhoxinuS icevis Ag. Avec ses dominantes de Crevettes d'eau douce et de larves de Simulies, ce cours d'eau présente des conditions favorables aux lancements d'alevins de Truites communes. Températures des eaux prises le Ier juillet 1922, entre 9h 30 et Ioh 45 : 100-11 0 5 C. Largeur moyenne : 1 mètre. Profondeur moyenne : 3o centimètres. Capacité biogénique pour une longueur de 4 kilomètres : V. Quantité d'alevins â déverser annuellement au kilomètre : 30o.

D. 4. — Ruisseau de la Colline de Chilimont

Ou simplement ruisseau de Chilimont. Mais s'appelle en outre ruisseau de Saint-Florent dans son cours inférieur. Il se jette dans la Mortagne à quelques cent mètres en aval d'Autrey. Même flore aquatique que précédemment.

Faune nutritive.

VERS OLIGOCHÉTES

CRUSTACÉS : Amphipodes. Gammarides. Gammarus pulex Fabr . DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 177

INSECTES : Hémimétaboles. Éphéméroptères. Baetides. Baetis Leach. Ephe- merella Walsh. Odonata. Caloptérygides. Calepteryx virgo Latr. Holométaboles. Trichoptères. Sericostomatides. Notidobia Steph. Rhyacophilides. Agapetus comatus Pict. Glossosoma Boltoni Curt. Rhyacophila Pict. Limnophilides. Halesus Pict. Coléoptères. Parnides. Elmis Latr. Hydrophilides. Hydrobius f usci pes L. Diptères. Simuliides. Simulium Latr. Culicides. Tanypus Meig.

MOLLUSQUES : Gastropodes. Limncea Brug.

Faune indifférente ou nuisible au poisson.

VERS : Turbellariés. Polycelis cornuta, Johns. Hirudinés. Hcemopis sanguisuga L. (I).

INSECTES : Hémimétaboles. Hémiptères. Hydrométrides. Velia currens Fabr. Holométaboles. Coléoptères. Dytiscides. Agabus maculatus L.

Faune piscicole.

CRUSTACÉS : Décapodes. Astacus pallipes Lereb.

CYCLOSTOMES : Petromyzon Planeri Bl.

SALMONIDES : Salmo f arie L.

TRIGLIDES : Cottus gobie L. CYPRINIDES : Phoxinus Levis Ag. Ruisseau propre aux lancements d'alevins de Truites com- munes. Températures des eaux prises le 27 juillet, entre 7 heures et 10 heures : I I° 5-12° 5 C. Largeur moyenne : i mètre.

(s) Dans les fossés à eau plus chaude et calme.

ANN. FOREST. I2 178 ÉTUDE DES FONDS D'EAU Profondeur moyenne : 3 0 centimètres. Capacité biogénique pour une longueur de 6 kilomètres : V. Quantité d'alevins à déverser annuellement au kilomètre : 300.

D. 5. — Ruisseau de la Colline des Eaux Il arrose le hameau de Fraispertuis et se jette dans la Mor- tagne, à la hauteur de la station de Jeanménil. Il actionne une féculerie à Fraispertuis et une seconde à Jeanménil. Même flore aquatique.

Faune nutritive. CRUSTACÉS : Amphipodes. Gammarides. Gammarus pulex Fabr. INSECTES : Hémimétaboles. Éphéméroptères. Baetides. Baetis Leach. Odonata. Caloptérygides. Calopteryx virgo Latr. Plécoptères. Chloroperlides. Chloroperla Newm. Nemurides. Nemura Newm. Holométaboles. Trichoptères. Limnophilides. Anabolia nervosa Leach. Halesus Steph. (dominante). Séricostomatides. Notidobia Steph. Rhyacophilides. Glossosoma Boltoni Curt. Rhyacophila Pict. Coléoptères. Parnides. Elmis Latr. Hydrophilides. Hydrœna riparia Kugel. Diptères. Simuliides. Simulium Latr. Culicides. Chironomus Meig. MOLLUSQUES : Gastropodes. Limncea Brug.

Faune indifférente ou nuisible au poisson. VERS : Turbellariés. Polycelis cornuta, Johns. INSECTES : Hémimétaboles. Hémiptères. Hydrométrides. Velia currens Fabr. Holométaboles. Coléoptères. Dytiscides. Agabusmaculatus Limn. DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 1 79 Faune piscicole.

CYCLOSTOMES : Petromyzon Planeri Bl. SALMONIDES. : Salmo fario L. TRIGLIDES : Cottus gobio L. CYPRINIDES : Plioxinus lavis Ag. Squalius cephalus Limn. Le Chevesne remonte jusqu'à Fraispertuis. On le trouve éga- lement dans les étangs particuliers alimentés par le ruisseau et qui dépendent de la poterie de Jeanménil. Cours d'eau propre aux déversements d'alevins de Truites communes. Températures des eaux prises entre i i heures et 16 heures, le 27 juillet 1922 : II° 5-13° C. Largeur moyenne : I mètre. Profondeur moyenne : 3o centimètres. Capacité biogénique pour une longueur de 8 km 500: V. Quantité d'alevins à déverser annuellement au kilomètre : 30o.

D. 6. — Le ruisseau Monseigneur

Il prend sa source dans la région montagneuse au sud du col de la Chipotte et s'appelle d'abord ruisseau de Corbé. Il traverse le petit étang particulier de Clairegoutte, arrose le village de Saint-Benoît et prend alors le nom de ruisseau Monseigneur. Il passe à Bru et se jette dans la Mortagne à Rambervillers même. Le cours d'eau paraît avoir une faune assez pauvre. Quatre féculeries polluent les eaux d'octobre à janvier. L'usine à gaz y déverse des produits goudronneux au confluent. Actuellement, la Truite n'y existe plus. Peut-être pourrait-elle y revenir, s'il intervenait une réglementation des déversements d'usines. Flore aquatique du lit analogue aux précédentes.

Faune nutritive.

CRUSTACÉS : Amphipodes. Gammarides. Gammarus pulex.Fabr. INSECTES : Hémimétaboles. Éphéméroptères. Baetides. Baetis Leach. I80 ÉTUDE DES FONDS D'EAU Odonata. Caloptérygides. Calopteryx virgo L. Agrionides. Lestes Leach. (dominante dans l'étang de Clairgoutte). Plécoptères. Chloroperlides. Chlore perla Newm. Nemurides. Nemura Newm. Holométaboles. Trichoptères. Séricostomatides. Notidolia Steph. Hydropsychides. Hydro psyche Pict. Rhyacophilides. Rhyacophila Pict. Glosso- soma Boltoni Curt. Limnophilides. Halesus Steph. Mégaloptères. Sialides. Sialis Latr. Coléoptères. Hydrophilides. Hydrebius fusci- pes L. Diptères. Simuliides. Simulium Latr. MOLLUSQUES : Lamellibranches. Sphcerium corneum Lim. Gastropodes. Limncea Brug.

Faune indifférente ou nuisible au poisson.

VERS : Turbellariés. Polycelis cornuta, Johns. INSECTES : Hémimétaboles, Hémiptères. Hydrométrides, Velia currens Fabr. Holométaboles. Coléoptères. Dytiscides. Agabus maculatus L.

Faune piscicole.

CYCLOSTOMES : Petromyzon Planeri Bl.

TRIGLIDES : Cottus gobie L. CYPRINIDES : Phoxinus lavis Ag., Gobio fluviatilis Cuv.

Le Goujon remonte jusqu'aux f éculeries bâties entre Bru et Saint-Benoît. Température des eaux prise le 5 octobre I922 à 14h 30 : I2° C. Largeur moyenne : I mètre. Profondeur moyenne : 30 centimètres. Capacité biogénique pour une longueur de 12 kilomètres : III. Quantité d'alevins à déverser annuellement au kilomètre : 200. DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE I 8

D. 7. — L'Emblevette ou Ruisseau de Belvitte

Ruisseau à Salmonides dans sa partie supérieure, il devient ensuite un cours d'eau à Cyprinides. Nous le diviserons donc en deux tronçons : I° De la source au village de Doncières; 20 De Doncières au confluent.

TRONÇON No 1

Caractère de ruisseau de basses montagnes à cours assez rapide.

Physionomie biologique et valeur piscicole du tronçon envisagé

Ruisseau coulant sur les grès triasiques et en tous points comparable aux affluents que nous venons d'étudier. Il arrose le village de Mesnil-sur-Belvitte, puis passe sur le muschelkalk entre cette localité et Doncières. Une féculerie est établie à Mesnil. Flore aquatique du lit analogue aux précédentes.

Faune nutritive.

CRUSTACÉS : Amphipodes. Gammarides, Gammarus pulex Fabr.

INSECTES : Hémimétaboles. Éphéméroptères. Heptagéniides, Ecdyurus Etn. Baetides, Baetis Leach. Odonata. Agrionides, Lestes Leach. Plécoptères. Chloroperlides, Chloroperla Newm. Némurides, Nemura Latr. Holométaboles. Trichoptères. Hydropsychides, Hydro psyche Pict. Rhyacophilides, Rhyacophila Pict., Glosso- soma boltoni Curt. I82 ÉTUDE DES FONDS D'EAU Séricostomatides, Notidobia Steph. Hydroptilides, Hydroptila Daim. Limnophilides, Apatania fimbriata Pict., Halesus Steph. Diptères. Simuliides, Simulium Latr. (parasité par Microsporidies). Coléoptères. Dascillides, Helodes minutus L. Hydrophilides, Hydreena riparia Kugel. MOLLUSQUES : Gastropodes, Limncea Brug.

Faune indifférente ou nuisible au poisson.

INSECTES : Hémimétaboles. Hémiptères. Hydrométrides, Velia currens Fabr. Holométaboles. Coléoptères. Dytiscides, Agabus Leach.

Faune piscicole.

CYCLOSTOMES : Petromyzon Planeri Bl. TRIGLIDES : Cottus gobio L. GASTÉROSTÉIDES : Gasterosteus sp. CYPRINIDES : Phoxinus lavis Ag., Gobio fluviatilis Cuv. Le Goujon apparaît en aval de Mesnil-sur-Belvitte. Sans la pollution des eaux causée par la féculerie de Mesnil, la Truite pourrait y prospérer. Les eaux sont convenables, la faune nutritive, suffisamment abondante. Des lancements d'ale- vins peuvent être faits. Largeur moyenne : I mètre. Profondeur moyenne : 3o centimètres. Capacité biogénique pour une longueur de 9 kilomètres : V. Quantité d'alevins â déverser annuellement au kilomètre : 30o.

TRONÇON No 2

(De Donciéres au confluent avec la Mortagne)

Caractère de rivière de plaine à cours assez lent. DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA MOSELLE 183

Physionomie biologique et valeur piscicole du tronçon envisagé

Rivière aux eaux de couleur glauque, bordée de roseaux abon- dants. Une seconde féculerie est établie au lieudit Moulin Goro. Le confluent avec la Mortagne se trouve à quelques centaines de mètres en amont de Magnières. Avant de se jeter dans la Mortagne, l'Emblevette arrose Saint- Pierre mont. C'est un cours d'eau à Cyprinides.

Faune piscicole.

CYCLOSTOMES : Petromyzon Planeri Bl.

CYPRINIDES : Gobio fluviatilis Cuv., Leuciscus rutilus Limn., Alburnus lucidus Heck., Squalius leuciscus L., Squalius cephalus L.

ACANTHOPSIDES : Cobitis barbatula L.

D. 8. — Étang de la Reine

Cet étang particulier a une surface de IO hectares pour une profondeur moyenne de lm 50. L'émissaire se jette dans la Mortagne en aval de Gerbéviller. Nombreuses Anodontes. On y élève :

CYPRINIDES : Cyprins Carpio L., Carassius vulgaris Nils. , Leu- ciscus rutilus L., Scardinius erythrophthalmus L., Gobio fluviatilis Cuv., Tinca vulgaris Cuv. PERCIDES : Perca fluviatilis L. ESOCIDES : Esox lucius L.

D. 9. — Étang du Fiscal

Petit étang particulier de I hectare et d'une profondeur moyenne de 8o centimètres. L'émissaire très court conflue avec la Mortagne en amont de Xermaménil. I84 ÉTUDE DES FONDS D'EAU On y trouve : CYPRINIDES : Cyprinus Carpio L., Carassius vulgaris Nilss., Abramis brama Linn., Leuciscus rutilus L., Scardinius erythrophthalmus L., Idus Melanotus Heck., Gobio fluviatilis Cuv. PERCIDES : Perca fluviatilis L. A nnales del' É col eNati on ale d es E auxet F orê t s—I Annat es de 1'

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Monk La JfleurHi& CONCLUSION

Le système de la Mortagne présente une longueur totale de cours d'eau piscicoles de 205 kilomètres. La capacité biogénique moyenne y est de 4, 5. Des repeuplements de Truite commune (alevins de six mois environ) doivent être effectués suivant les indications que nous avons énoncées, dans toutes les rivières, sauf : La Mortagne, de Rambervillers à son confluent; L'Arentelle, du confluent du Barabant à l'usine de Blanchi- fontaine; Le Padouzel; Le Moine, en aval de Saint-Maurice-sur-Mortagne; Le ruisseau de Deinvillers, en aval de cette localité; L'émissaire de l'étang de la Garenne; Le Grand Rupt; Le ruisseau du Bi dal; Le ruisseau de Belvitte, de Doncières au confluent; L'émissaire de l'étang de la Reine. Ces rivières ou parties de rivières sont des cours d'eau à Cypri- nidés exclusivement, ou à l'état dominant. Des reproducteurs de poissons de cette famille pourront être déversés â certaines places choisies, réserves par exemple, des cours inférieurs de la Mortagne, de l'Arentelle, du Padouzel, du Molné, du ruisseau de Deinvillers et du ruisseau de Belvitte. Nous sommes d'avis de continuer dans ces mêmes eaux, les lancements d'alevins de Truites arc-en-ciel et d'essayer l'introduction en Mortagne de l'Ombre commune (Thymallus vexillifer Ag.). APPENDICE

Analyses de contenus stomacaux de sujets de Salmo fario L. pris dans la Mortagne en 1922

I° Phalangide. Apide. Deux ou trois larves de Baetis Leach. Larve de Goera pilosa Fabr. (Trichoptères. Séricostoma- tides). Débris indéterminables de Coléoptères, Trichop- tères et Diptères adultes. Nématode parasite. 20 Trois vairons. Débris de poissons indéterminables. Larve de Calopteryx virgo L. Larve de Tanypus Meig. Larve de Simulium Latr. Trichoptère indéterminable, venant de quitter l'étui nymphal. 3° Phalangide. Larve de Goera pilosa Fabr. Larve de Tabanide. Larve d'Agelastica alni Linn. tombée des aunes. Pontes difficilement déterminables. Trichoptères venant de quit- ter l'étui nymphal. 4° Vespa L. Phalangide. Larve d'Agelastica alni L. Larve de Calopteryx virgo L. Larve de Tanypus Meig. Ailes d'Hé- miptère adulte. Débris de Coléoptères. Larve d'Ephemera vulgata L. (débris). Nématodes parasites. 5° Larves de Simulium Latr. en grand nombre. Débris de Dip- tères. Têtes de larves de Trichoptères. Graine. Débris végétaux. Nématodes parasites. 6° Larve d'Agelastica alni L. Trois larves de Notidobia Steph. Un gravier. Nématode parasite. 7° Cinq â six Lombrics. Coléoptère indéterminable. Gravier. 8° Larve d' Agelastica alni L. Coléoptère indéterminable. 90 Larve de Goera pilosa Fabr. Débris indéterminables d'In- sectes. 100 Limace. Élytres d'Agelastica alni L. APPENDICE 187 I1 ° Nombreuses larves de Simulium Latr. Larve de Sialis Latr. Trois ou quatre Hydropsyche Pict. Trois larves de Dip- tères. Larve de Calopteryx virgo L. Larve de Cloéon præ- textum Bgtn. Larve de Tanypus Meig. Larves de Baetis Leach. Nombreux débris indéterminables d'insectes. Né- matodes parasites. I2° Vespa L. Larve de Tanypus Meig. Deux Pentatomides adultes. Gastropode. Chrysomélide. Larve de Notidobia. Graine. Débris végétaux. 13° Débris d'un Orthoptère sauteur. Larve d'Agelastica alni L. Débris indéterminables d'Insectes. 14° Larve de Sialis Latr. Diplopode (débris d' Iule probable- ment). Larve indéterminable de Trichoptère, Séricosto- matide probablement. Trichoptère sortant de l'étui nym- phal. 15° Lombrics nombreux. Plusieurs Diplopodes. Staphylinide. Deux Limaces. 16° Notonecte adulte. Larve de Diptère. Nymphe de Trichop- tère. Débris indéterminables d'Orthoptères et de Coléop- tères. Chenilles de Lépidoptères. Carabide.

E. HUBAULT. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE

JACQUELIN Du VAL, Genera des Coléoptères d'Europe. Paris, 1857- 1 868. PUTON, Synopsis des Hémiptères Hétéroptères de France. Paris, 1878 et Remiremont, 1881. V. FATIO, Faune des Vertébrés de la Suisse. Poissons. Genève, 1890. L.-E. ADAMS, British Land-and Freshwater Shells. Leeds, 1896. Aug. LAMEERE, Faune de Belgique. Tomes II et III. Bruxelles, 1900- 1 907. Carl VOGT et Bruno HOFER, Die Süsswasser fische von Mitteleuropa. Francfort, 1909. BRAUER, Süsswasser-Fauna Deutschlands. Jena, 1909. Louis LÉGER, Travaux du Laboratoire de Pisciculture de l'Université de Grenoble. 1910, 1912, 1913. L.-C. MIALL, The naturel history of aquatic Insects. Londres, 1912. E. ROUSSEAU, Les Poissons d'eau douce indigènes et acclimatés de la Bel gique. Bruxelles, 1915. J. CARL, Catalogue des Invertébrés de la Suisse. — Crustacés décapodes. Genève, 1920. E. ROUSSEAU, Les Larves aquatiques des Insectes d'Europe. Bruxelles, 1921.

IMPRIMERIE BERGER -LEVRAULT, NANCY-PARIS-STRASBOURG

EXPLICATION DES SIGNES DE LA CARTE

HYDROBIOLOGIQUE PISCICOLE

TOPOGRAPHIE GÉNÉRALE

CHEF-LIEU DE DÉPARTEMENT

CHEF-LIEU D'ARRONDISSEMENT

CHEF-LIEU DE CANTON

Chef-lieu de commune

Village, hameau, ferme

Maisons d'habitation

0 Église

(1 Sf°" Chemins de fer et stations — — — — — — —I Routes praticables pour automobiles Chemin praticable seulement aux voitures légères

— — + — Limites de département

— de canton

— de commune

(2i2.) Altitude

Û P Garde-pêche Maison forestière O Siège de cantonnement du garde général des Eaux et Forêts 0 Siège de l'Inspection des Eaux et Forêts 0 Siège du Conservateur des Eaux et Forêts

HYDROGRAPHIE

DANS SES RAPPORTS AVEC LA PISCICULTURE ET L'ÉCONOMIE

DES COURS D'EAU

O Fontaine de ravitaillement utilisable au cours du trans- port des alevins

O ter= en bassin

4).) en filets Source en marais

C vauclusienne

Lacs ou étangs avec vanne

Marais

Cours d'eau

Cours d'eau navigable

Cours d'eau flottable

Ruisseau canalisé ou petit canal

Canal

Portion très torrentueuse d'un cours d'eau

Cours d'eau en forêt ou sous taillis

Partie de cours d'eau fréquemment asséchée pour les besoins industriels ou autres

Partie de cours d'eau susceptible d'être asséchée ou interrompue mais seulement pendant les grandes sécheresses. Partie de cours d'eau permanente mais industrialisée ou grevée de servitudes et impropre à la pisciculture

Cascade naturelle franchissable

Suite de cascades franchissables

Cascade naturelle infranchissable

Barrage industriel franchissable

infranchissable

Grillage arrêtant le passage du poisson

Échelle à poisson

Barrage avec échelle à poisson

Usine hydro- électrique

Moulin ou autre industrie hydromotrice dont le dispo- sitif n'empêche pas la remontée du poisson au moins pendant les fortes eaux

Moulin ou autre industrie hydromotrice dont le dispo- sitif empêche la remontée du poisson

Déversement industriel nocif

L 2,50 Largeur moyenne p o, 65 Profondeur moyenne 3 Ha. Surface S _ (Étangs, Lacs) Profondeur moyenne P 0780

(I) (II) (III) (N) Capacité biogénique (échelle de Léger)

POISSONS ET PISCICULTURE

Zone de frayères â Salmonides

4-4- ± r Zone propice au déversement d'alevins (en dehors des .. ;.i zones de frayères)

Établissement de Pisciculture faisant seulement l'élevage

Établissement de Pisciculture faisant l'élevage et- la re- production

Petit établissement possédant des reproducteurs, faisant la fécondation et expédiant les œufs

Siège de société de pêche ou de repeuplement Is pl SIGNES INDICATIFS DES POISSONS (0)

Les diverses espèces de poissons existant dans les cours d'eau sont indiquées par des lettres conformément au tableau ci-dessous, exemple : la lettre T indique la, présence de la Truite. La limite d'extension d'une espèce de poisson donnée est indiquée par une flèche surmontant la lettre abréviative -r et dont la pointe est tournée vers la portion du cours d'eau habitée par l'espèce considérée. La fréquence relative de chaque espèce est indiquée par un ou deux traits placés en-dessous de la lettre abréviative; l'absence de traitT indique seulement la présence du poisson dans le cours d'eau; un trait T indique que le poisson y est assez commun; deux traits T indiquent qu'il y est commun ou domine au point de vue de la faune piscicole.

A. Anguille commune, Anguilla vulgaris Flem. b. Ablette commune, Ablette argentée, Sardine, Alburnus lucidus Heck. Ap. Apron, Aspro vulgaris Cuv. As. Ablette spirlin, Aublotte, Alburnus bipunctatus Bloch. B. Barbeau fluviatile, Barbeau commun, Barbillon, Barbus fluviatilis Agass. Bm. Brême, Abramis brama L. Br. Brochet, Esox lucius L. By. Bouvière, Carpe de Baccarat, Rhodeus amarus Bloch. Ch. Chabot, Bavard, Becnard, Cottus gobio L. C. Carpe, Cyprinus carpio L. Ca. Carassin, Carache, Carpe de Stanislas, Carassius vulgaris Nilsson. E. Épinoche, Pingué, Gasterosteus aculeatus L. Es. Esturgeon, Asipenser sturio L. Et. Épinochette, Gasterosteus pungitius L. Fi. Flet, Plie, Flesus vulgaris. Gb. Gardon blanc, Rousse, Leuciscus rutilus L. Gj. Goujon, Gobio fluviatilis Cuv. Gm. Grémille, Perche goujonnière, Acerina cernua L. Gr. Gardon rouge, Rotengle, Rousse, Scardinius erythrophthalmus Linn. H. Hotu, Nase, Chondrostome Nase, Chondrostoma Nasus L. 1. Ide mélanote, Orfe, Idus melanotus Heck. L. Loche de Ruisseau, Chatte, Moutoile, Cobitis barbatula L. Lp. Lamproie de Planer, Sucet, Ver d'eau, Sept-ceils, Petromyzon Planeri Bloch.

(x) L. LÉGER, Travaux du Laboratoire de Pisciculture de l'Université de Grenoble, 19X0. 1. LP. Lamproie fluviatile, Petromyzon fluviatilis L. LP'. Lamproie marine, Petromyzon marinus L. LT. Loche de rivière, Cobitis taenia L. Lt. Lotte commune, Lota vulgaris Cuv. M. Chevesne, Meunier, Blanc, Vilain, Squalius cephalus L. O. Ombre commune, Thymallus vexillifer Ag. P. Perche, Perca fluviatilis L. Pc. Poisson Chat, Ameiurus nebulosus Le Sueur. Ps. Poisson soleil, Calico Bass, Eupomotis gibbosus L. Sm. Saumon de,mer, Salmo salar L. T. Truite commune, Salmo fario L. et autres Salmonides exotiques d'eau courante (Truite arc-en-ciel, Saumon de fontaine, etc.). Tc. Tanche, Tinca vulgaris Cuv. V. Vairon commun, Gravelle, Phoxinus laevis Ag. Vd. Vandoise, Squalius leuciscus L. Écrevisse, Astacus fluviatilis Fabr. et Astacus pallipes Leref. ►+E