MÉMOIRE

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LA TERRE DE LISLE-SOUS-MONTRÉAL,

SES SEIGNEURS ET SES HABITANTS.

CHAPITRE PREMIER. LIsle-sur-le-Screifl, autrefois LIsle-sous-Montréal, dans larrondissement dAvallon, département de l, est aujourdhui un chef-lieu de canton, peuplé de neuf cents et quelques âmes. Ce ne fut dans lorigine quun château baigné à louest par le Serein. Une tranchée quon pratiqua ait sud, suffit pour lentourer deau et former la petite île doù lui est venu gon nom (I). Le bourg deLIsle-sur-le-Serein ne sest véritable- ment développé et embelli que depuis la construction di pont sud-oriental; Avant cela, les gens de pied navaient pour franchir la rivière en ce point quun pont en bois. Les voitures la traversaient en passant dans leau. Lorsque le cardinal de La Faro, après sa nomination à larchevêché de Sens, que la Restaura- tion venait de rétablir, visitaLIsle, en venant dAval-

(J) LIsle-sons-Montréal,aujourdhui Lls!o-sur-Ie-Serein, in urbe Mandubioru,n2 pays qui s&endait entre les lrontiêros des Lingons et celles des Nivernais, faisait, avant linvasion romaine; partie de la république Eduenno.

Document D I I l Il N Hill IIilIiI! L 0000005562909 - —t--- Ion, les hommes qui travaillaient à la construction de ce pont, prirent par la bride les chevaux qui traî- naient la voiture, au moment où ils allaient entrer dans le lit de la rivière, et les conduisirent jusquau- delà du chantier. A deux cents mètres de là, vous rencontrez une charmante Villa, qui appartient à M. Ach.illeChatcy, qui la fitconstrùire, il n5r a encore quun petit nom- bre dannées. M. Alfred Chate y, son cousin, marchand drapier à Avallon, a tassé avec lui ses preinières an- nées, à Sainte-Colombe, chez une demoiselle Marey, leu tante. Un jour de carnaval, cette bonne tante vou- lant samuser aux dépens de ses neveux, les éveilla de grand matin, e Voilà, leur dit-elle, la mère Malone qui tourne des crépiauds devant la croix de la Rue- Garnier, dépêchez-vous de vous lever, prenez ce pa- nier et partez.» Les enfants rose lefirent pas dire deux fois; ils furent bientôt levés, mais hélas ! Quand ils -arrivèrent auprès de la croix, par la moindre trace de la mère Maïotte, ni de ses crépiauds (Maïotte est ici pour Marie, cétait ma mère). Les deux enfants sen retournaient donc chez leur tante en baissant loreille, lorsque la mère Maliitte les rencontra avec leur petit panier sous le bras. Celle-ci se doutant de S qui était arrivé, les interroge, et ceux-ci de lui raconter lugé- nûment la mésaventure:« Ah cestça, dit alors la mère Maïotte. Eh bien venez avec moi,» et elle de prendre aussitôt sa poète, une omelette est faite dansun vire- main, et mise dans le panier. La tante cependant riait sous,cape, en voyant revenir ùs1neveux.; les en- fants riaient aussi, ils firent plus, car ils ne furent pas rentrés quils mangèrent lomelette et trinquèrent â la santé de la mère Maïotce. -3—.- Lorsquon a laissé derrière soi la Villa Chaléy et fait-une centaine de mètres, on aperçoit iinô tour càr- rée couverte en zinc, cest le clocher. II est fâcheux que léglise, sur le pignon sud de laquelle cette tour sélève, ny répondu pas À la voir le. clocher Ôté, on la prendrait pour toute autre chose: A lintérieur, !ma— giflez un carré long a, trois eonpartimenls séparés par deux rangs de . côlonnettesau bout desquellessont trois autels faisant face au pignon du sud, aVec Un plafond à caissons pour voûte, et yods en aurez une juste et véritable idée. La place en avant de Yéglife est fort belle; elid éLait il ny a encore que peu dannées, occupée en partie par la halle. On y a amené les eaux dune so.urce lim- pide qui retombent dans un bassin, en faiânt cas- cade. - La route dAvallon à Noyers traverse L!sle dans toute sou étendue, les rues en sont généralement bien tenues. On. en compte dix: 1° La Grande-Rue qui,ve- nant dkvallon, se prolonge jusquà la rue de Bessy; 20 la rue du Calvaire;> 3 0 là rue des Magniens; 4° la rue de la Poterne 5° la rue des Ilolols ; 60 la rue de Bessy qui nest que la prolongation de la Grandè-Rue et se dirige par devers Noyers; 7° la rue du Quai ; 8° la rue du Puits-des-Juifs; 90 la rue Crot.Culliùre : 100 la place Saint-Geores. - On remarque, à lendroit où commence la rue de .- - Besy, une ancienne maison ayant tourelle -et donnant sur une place servant de champ de foire qui a appar- tenu à Antoine de Châlon, ancien évéque dAutun. On y a trouvé le cachet dont cet évtque se servait pendant la vacance du siége de Lyon. Ce cachet est en ce moment entre les mains, dun sieur .Â-miot chez qui

E je lailai vu. On lit sur le flanc du cachet les paroles qui suivetit : t S. REG ALIE. bien. P110. EPO. ED. SEDE.VÀCANTE, - et non pas comme la dit M. Petit: SIGILLVM BF.GALE LUCDUNI PRIMATU3I EP1SOPALI 2EDUENSI SEDE VACANTE. - Les- évêques de Lyon et dAutun sétaient donné réci- proqueinent ladministration de leur diocèse, le cas de mort échéant, en sorte que le mort saisissant le vif, le survivant prenait hic-et nunc ladministration du pré- décédé, et ta gardait jusquà la nomination et prise de possession du successeur. - Voici, daprès e maréchal Vauban, quelle était la situation de LIsle au mois de janvier 1696. Maisons sur pied ...... 168 Maisons en ruines...... 20 Familles ...... ICI Hommes veufs et mariés. . . Femms veuves et mariées 134 Garçons au-dessous de 14 ans 38 Filles au-dessus de 12 ans. . Garçons au-dessous de 1k ans 86 Filles au-dessous de 12 ans. 97 Valets...... Servantes ...... s Nombre de personnes. .. 707 Charrues ...... 9 Bêtes chevalines ...... 70 - Bêtes de labour...... 22 Vaches et suivantes. . . 150 Bourriques ...... 21 Chèvres ...... S Brebis...... Pol-Cs ...... 35 Arpents de terre de taliour. 973 -5--. - Terres en friches 100 Terres désertes...... -; & Communs. Vignes en état ...... 88 Vignes en friches. ....77 Prés en revivre ...... 90 Prés communs ...... O Bois de futaie ...... O Bois taillis en propriétés. 102 Bois dusages ...... 3,200 Etangs ...... 11oûlins ...... • 2 Huileries ...... 3 Cabarets et tavernes. ....5 Débits de vins...... 23 Seigneur le marquis de Nesle. Lisle-sur-le-Soieifl possède aujourdhui une mai- son commune, un presbytère, deux écoles, lune pour les garçons et lautre pour les rifles, une justice de paix, une perception, un bureau denregistrement, les deux études sont aujourdhui réunies sur une seule tête, des gendarmes, peu de laboureurs, beaucoup de vignerons, vanniers et gens de tout état. Le territoire de LIslc est très-restreint, sa super- ficie, daprès le cadastre, nest que de 386 hectares, qui se divisent ainsi géologiquement: lias et argiles supraliasiques, -150 hectares; formation oolitiq.ue, 236 hectares; carrière dite des Lées; grande oolite, excellente pierre de taille ; couronnement de la vallée oolite inférieure; calcaire à cntroque, bon moellon, - bonne pierre pour route, cependant peu exploitée. Le bourg de LIsle est bordé de lOuest au Nord et - dit à lEst dune chaine de montagnes en grande A -6- partie cûuvcfe en amont de vignobles q•uiroiIisent dassez bon vin. On récolte encore àànÉ le pays, mais en petite quantité, le blé,- lorge, -lavoine ainsi que des légumes de toutes espèces, quelques prés le long de la rivière. La position de LIste est très-salubre, et lon ne e rappelle pas dans le paysdavoir vu une épidémie en décimer les habitants. Le choléra, dans ses apparitions de 1832 et 1849, ny a même fait que vingt victimes pour les deux, douze dans la première et huit dans la seconde. La paroisse de Llsle, avant le renversement àu culte en Franco, nétait quune annexe de la paroisse de Talcy, aussi bien quo celle de Blary, diocèse de Lan- gres, ai-chiprêtré de Tonnerre. II y avait alors-à Liste un petit chapitre composé de trois chanoines réguliers qui pouvaient avoir huit à neuf cents livres (le rente. Cette paroisse, au rétablissemehtd u cafte, fut comprise dans le diocèse de .-Troyes; et ce nest que depui 1820 quelle fait partie de 1; archevêché de Sens; - La chMellenie de Llsle-sous-Mentréal, élection de Vézelay, généralité de Parts, siège présidial deTroyes, avait quatre lieues de long sur trois-de- large. - M. Quantin, archiviste de lYonne ) dit que Liste- sous-Montréal avait, au xvru 0 siècle; le titre de mar- quisat, mais il faut croire (lue cc savant aurapris le marquisat dIsles en Champagne, à deux lieues de Troyes, pour LJsle-sous-Montréat, car dalis toutes lcs pièces qui mont passé par les mains, je nen ai ren- contré aucunS où les seigneurs de LJsle aient osé pren- dre cette qualité. Pense-t-on que la princesse de Nassau qui savait si lien faire ronfler ses litres, au- rait omis celui-ci, ta chose ne me parait pas probable. L D. Plancher, tome llI,pnge 73, dit, sous lan U83, - que, par la mortJu comte de Flandres, la terre de LIsle- eh Champagne, avec celiS de Beaufort 6t dé Jaucourt, etc., élurent au duc Philippe-lé-Hardi, e cause de Marguerite de Flandres.-On lit encore dan cet auteur, sous ls années 1403 et 1404, qué le du6 de Bourgogne.pOur lui et la duchesse sa femme, con- jointement avec le comte et la conitSe de Nevers. donnent en mariage à la princesse leur fille, pour elle et ses descendants, les terres, châteaux et châtel- lenies dJsle, VilTemor et Chaource avec tous leurs droits et dépendances situées en Champagne, dont le revenu -est denviron 3,000 livres par an. La duchesse de Bourgogne a qui ces terresappartiennent, les cède en faveur de ce mariage, on •y ajoute même une somme de deux cent mille francs qui doivent être employés e acquérir des fonds. Aux preuves, page ccxxiv, on lit aussi qua loccasion du mariage de Louis, Dauphin de Vienne, dqc de Guyenne, -avec Marguerite de Bourgo- gne, le roi Charles promet avec sa femme donner et donnent les châteaux et châtellenies de Llsle, de Vil- lemor et de Chaource, assis en leur comté de Chaïu- pagne, qûi sont lhéritage de leur dite tante. Daprès ces textes, il est clair que le marquisat de LIsle en Champagne, aujourdhui, LIsle-au-MonÇ érigé en du- ché-pairie, en 1665, ne doit pas être confondu avec LIsle-sous-Mon créa l. Gabrielle de Lavai, dans le dé- nombrement quelle fournit après la mort de François aux Espaules, son mari, confesse et déclare tenir et posséder en plein fief et hommage du roi la terre et seigneurie de LIsle-sous-Montréal, tous et chacun les autres droits, fiefs et. arrière-fiefs, hommes, feu mes, prééminences ci autoritès, tant et tels quil y OIE a et peut avoir, et ce à cause du comté de Champigne, cjiMeau et grosse tour de Troyes, au ressort d.icelui, sous la coutume locale de Llsle, et • aux privi1éggs exemptions, franchises et libertés db duché de Bour- gogne, dont cette terre et seigneurie est da fait partie de toute ancienneté, et dans lequel elle est de toutes p rts enclavée. Il résulté, une fois de plus, de cette reconnaissance de Gabrielle de Lavai que LIsle-sous-11ont,.éat non- - seulement ne doit pas être confondu avec Llsle en Champagne et que, même., il était en dehors de ce comté. Agnès de Montréal, daine de lIsle-sur-le-Serein- déclare, par charte du mois de janvier 1235, à Thi- haut, roi de Navarre, comte Palatin de Champagne et de Brie, quesi elle ne tenait les conventions qui avaient été arrêlées entre elle et son fils Anséric de Montréal, Thibaut pourra saisir et prendre sans méfait le fief quelle tenait de lui. Agnès, veuve dAnsèrjc, fait aussi savoir, par charte du mois de juillet 12357 quelle a légué et donné â Dieu et â lEglise Sainte-Marie de , dans laquelle elle veut être Inhumée auprès de son mari, un muid de froment et un muid davoine à prendre sur ses terres dAisy et de Pont, pour le repos (le lâme de son mail, de son père Guy de Thul, de sa mère Luce et de ses prédécesseurs M. dArbois de Subainvjlle, archiviste du départe- nient de lAube, histoire de Champagne, apprend aussi quAnséiic çle flontréal fit, te 23janvier 1238, répa- ration à Thibaut, seigneur suzerain -de LIsle-sur-le- Serein, parce quune querelle sôtant élevée entre lui et Agnès, sa mère, daine de LIsle, il était entré en armes à l]Jsle, et y avait fait acte de violence, -9— Deux autres chartes du mois daot 1338 ailes- lent que de nouvelles difficultés ne tardèrent pas de sélever entre Àn.série et Agnès, sa mère. Par là pre- mière,, Ans&ic convient que Guillaume de Tylia (Thil-en-Auxois) et Bigot de Vaulay feront une en- quête et présenteront leur rapport à Thibaut, et quil se conformera aux conclusions de ce rapport. Il en donne des cautions jusquà concurrence de quatre cent marcs dargent. Par la seconde, Agnès promet de payer à Thibaut quatre cents mares dargent, si elle ne se soumet n lenquête. - On lit ces mots dans une notice sur LIsle-sur-le- Serein. D. Plancher lit que Béîtrix apporta en dot, outre deux cent trente mille livres tournois, la terre de jIsle-sous-Montréal. Cest une erreur. Les comtes de Champagne ne possédaient alors absolument rien dans ce pays. Le château de L!sle et quelques autres dépendanoes avait été confisqués par 1-lugues IV, en môme temps que Montréal, et les autres portions de Sue terre étaient entre les mains de Jean de Montréal, frère dAnsérie X. Cest seulement par forme de douaire quetIsle fut donné à la duchesse Béatrix, lorsque son fils devint seigneur (le Montréal. Il me sflffira pour établir le contraire de rapporter ici les convenances du mariage dHugues IV avec Béatrix de Champagne, soeur de Thibaut VIT, roi de Navarre, mort sans postérité, au royaume de Sicile, le décembre 1270, à Trapan, au retour du voyage dOutremer. Ces convenances sont ainsi conçues

« Nos Hugues dux de Bourgoingue, faisons savoir o à tous ceux qui ces présentes lettres verront quo com paroles fuissent de mariage de nos et de Béa- --10- e trix, la serai (sieur) à noble baron Thesbaul, par la « grâce de Dieu, roi de Navarre, comte de Champai- gne et de Brie, palalin, à la partie, -nos sommes « accordé en tel manière que li devant dit Thesbaut, • nos donne la devant dite Béatrix à femme, et donne • à la devant dite seror per tout son partage de père • et de mère, et de terre et de moble lIsle-dessous- ,, Montroyal et toutes les appartenancés et tous les - « fiefs, sauf le fié au signer .de Mers qui meut de o. LJsle, et donne à la devant dite Béatrix jor son u partage, si comme il est devant dit vingt mil livres • de tornois à payer à nos ou à notre commande- • ment 6s termes cy-après nommés, cest à sçaaoir, « six mil livres de tornois â ceste prochaine Joire de Bar et sept mil livres de tornois à lautre foire-de -« Bar en suivant après,et les autres sept mil livres « de tornois à lautre .foire de Bar en suivant, et par- tant nos, la devant dite Béatrix avons quitté au de- « vant dit Thesbaut et à ses hoirs tout héritage qui «est avenu à la devant dite Béatrix .de par père et de par mère et toi le mobie sauve la droicte eschoite, u sil avenait, et sil avenait que la devant dite Béa- « trix morrut avant de-nos et sans hoirs de nos, et u nos eussions reçues Lotes les dictes vingt mil livres u de tornois, nos serions tenus à rendre à•dev,ant dict • Thesbaut, ou à ses hoirs quatorze mil livres de ter- • nois à quatre années, puis la mort à la devant dite • Béatrix, chacun an le quart, cest à scavoir, le pre- mier quart du jourjour quelle seroit morte en un an, - u et serait cette paiefaicte.à Troies, et enfin chacun an « centinuemey t, en tel jour, et en ce •lieu , même jus- te ques a tant que les paies fussent falotes, et les six « mil livres de tornois de ces devant dites vingt mil - 11 - s livres, nos deineureraientpor les dépens et par les « couz quelleaurait tant comme elle demorerait avec « nos, combien quelle y demorast, ou poi ou onques, s et quel tans que ele inourust ou test ou tard, et si « nous navions reçu lotes les vingt mil livres de tor- cc nois avant que sic morrust, nous ne serions tenu de « payer fors ce que nous aurions reçu outre les six o mil livres, et ès que nous aurions reçu outre les six o . mil livres, nos serions tenu à payer à quatre -an- « nées-prochaines, puis la mort de cèle Béatrix aux « termes et aulieu si coin est dessus devisé, et si « nos morions-avant que cels payements fussent faits, cc hoir serait tenu à la souir selon la forme de- s vaut dite, et sil avenait encor que nosinoSsions cc que la devant -dite Béatrix, et ele neust « hoirs de nos vivant, nostre hoir serait tenu de ren- « dre à In -devant dite Béatrix ou à Siens lotes les cc vingts mil livres tornois, se nos les avions reçues, o et se nos ne lesaviofls reçues ce que-nos en aurions •o reçucs,et seroient ces paiemenis faicts à quatre an- cc nées, après nostre mort, chacun an le quartés ter- cc mes -et -vu lieu -selon la forme devant dicte, et la « devant dite Batrix e faict homage au dit Thesbaut ((ide son héritage de LIsle et de ses appartenances, « si comellés sont dessus nommées, et li hoirs de la • devant dito Béatrix -qui tenront la terre de lIsle • -dessus nommée seront tonus de faire bornage au- s devant dit Theshaut ou a ses hoirs et elle-inSe est cc tenue à faite bornage de la devant dite terre.de Llsle es hoirs dudit Thesbaut, si elle vivait plus de iui e et nos ne sommes pas tenu de faire bornage audit « Theshaut ni - ),ses -hoirs de ladite terre de Liste, et « nos avons doté la dicte Béatrix de quatre mil -livres - 12 - u de terre à Digenois qui Ii doivent être assises à Cas- « tellon-sur- et en la Chastellenie et en Villènes • ou en Dusnois et ès appartenances et à Vietel et ès ap- • partenances, et Cinai et en la Chastellenie, et si ces • choses devant dites ne valaient les quatre mit livres • de terre pôr Ion pris des deux chevaliers qui mis y seraient, li un de par le dia Thesbaut et lautre e de par nos, elles ieroient parfaictes à légara des u dons chevaliers qui mis y serment, si .com dit est « devant, li quel les préféraient en bonne foi por lune parti et porlautre on plus près des lieux devant « dicts, et en ces dicts lieux de doaire, nous ne po- « vans -rien retenir sils ne valaient plus de quatre « mil livres por légard des doua chevaliers qui y se- « roient mis, et si plus valoient, Li plus ne seroit pas • de doare, et à sçavoir que le diz rois et li hoir doi- • vent garentir contre tous hommes jusquà droit de • LIsle et les appartenances, si corn est devant dit à • nos fl à la dicte Béatrix et es hoirs de la dite Béa- • trix, en tel manière que si ces choses ou aucune « delles que li trois doust garentir ne poist garentir e ni si hoir, ils seraient tenu de faire sonnant ès- change per légart des doux chevaliers des quex - « (levant est parlé, et si cil fussent mors, ou Ii uns • dons par autres qui y seroient mis en leu des morts • ou don mort selon la forme devant dite. Il en tes- • moignaye de la quel chdhse, nos avons fait sceller • ces présentes lettres do nostre scel, ce fut fait en • lan de grâce mil dons cent cinquante-huit, au mois • de novembre. »

Béatrix de Chanipâgne a eu dHugues IV, un fils, connu sous le nom dlluguenin de Montréal et quatre D

- 13 - filles. Huguenin de Montréal, fils de Béatrix, a épousé Marguerite de Chillon, fille de Jean de Chalon dit le Sage, comte de Chalon et de Bourgogne, e de Laure de Commercy, dont il na eu quune fihle connue sous le nom de Béatrix, qui lui survécut quelques mois seulement. Hugues IV avait déjà eu dYolande, sa première femme, fille de Robert III, comte de Preux, trois fils et deux tilles. Robert, fils dYolande, a suc- cédé à son père, dans le duché de Bourgogne. Par son testâment de 1272, Hugues IV, duc de Bourgogne, veut et entend que son fils Huguenin ait, pour sa part, dans ses biens, les châteaux et châtellenies dA- vallon, Chevannes, Montréal, ChAtel-Gérard, etc., les bois de Quarrées et tout ce qui est - il Saint-Germain et dans létendue de leur territoire. L jsle-sous-iMon- tréal y est point énoncé, parce que ce fief ne lui appartenait pas. - Une charte du mois de mai 1273, donnée par extrait dans linventaire des chartes du roi, atteste que Guy de Montréal fit à Béatrix labandon de tout le droit quil prétendait en la châtellenie de LIsle par le décès M Jean do Montréal, son père et dAnséric de Mont- réal. Un autre extrait des mêmes chartes imprimées parmi les preuves de Duchesne, page 83, apprend aussi que les soeurs de Guy de Montr?ial firent comme lui cession à la duchesse Béatrii de toutes leurs pré- tentions-et de tous les droits quelles pouvaient avoir sur cette châtellenie. En vertu de ces traités, Béatrix se trouva en possessionde toute la terre de LIsle, que jusque-là, elle navait possédé quen partie. On apprend aussi par D. Plancher, tome mi, page 38, que Béatrix céda, en 1293, à son frère Henri, comme -. u - héritier et successeur de soit père Thibaut, tout ce qui pouvait lui appartenir au comté de Champagne, et quelle resta dans la propriété et possession de la tota- lité de la terre de LIsle où elle sétait retirée aussitôt après la mort dHugues IV, son mari.

CHAPITRE H.

La taillabilité et la maininortabilité au Moyen-Age étaient le droit commun des villes et des campagnes. Béatrix de Champagne, femme de .Hugues IV, et Ha- gucnin . de Montréal, son-fils, en relevèrent les habi- tants de Lista, par acte du.moisdc juillet 1279. En les relevant de ces servitudes onéreuses, Béatrix et Hu- gueninleur accordent encore plusieurs droits précieux, et en reliennentquelques-uns .auxquels les habitants, par reeonnaissance, en joignent quelques autres; Cet acte mémorable, qui ne peut que rendre chère leur mémoire aux habitants de Llsle, est ainsi conçu « Nous Béatrix de Bourgogne, jadis femme de noble baron, Hugues, duc de Bourgogiie, et de iluguenin do Bourgogne, escuycr, fils de ladite Béatrix .et dudit Hugues, faisons savoir à tous ceux qui ces présentes verront et errent. « t° Que nous donnons etavons donné ànos hom- mes et à leurs femmes demorans a Liste-sous-Mon- tréal sonbs et soubs nos hoirs, seigneurs, jusquaux basanes cy dessoubs déclarées, cest assavoir dès la fontaine de la Réaule (la Rôle) jusquà la rivière de LIsle, ainsi con la come porte pardessus Bossart jusquau chemin qui va à•Annoux, .pâr-delà et autour des hées tangues :à la Pierreisambert, •et de Pierre- Isambert tout autour les bayes langues à lentrée de la 0- Louère (Loivre) et dez la Louère la eonieCotrauault (Coutarnoux) rez à rez les vignes de Sivry, tangues à la croix de Sivry pardessus les vignes de Sivry par- devers LIsIe, tangues au gué dessoubs la c-haucye de Diangy, et de quy tangues au poncel de Colemière, et-du poncel tout le rup contre Amont jusques à 1is suyedu boys Duifle en haut (Baudouille) et du ehie,f du boys Duille jusques au rup de 1Estang dOrigny, et qui sont dits partir les tierces de LIsle et dOrigny, et du rup jusques à lEstang, et de IEstang ainsi coin le chemin porte tangues au rup dessoub Sainte-Co- lombe qui sen va tangire en la rivière de L"JsIe, nous avons franchi et franchissons dedans les dites bosifles nos dits hommes et nos femmes desmourans à LIsle, soubs-nous et soubs nos hoirs seigneurs de LIsle, de Taille que nous avions sur euix à notre volonté, à haut et bas, en biens meubles et non meubles, en telle manière que cil qui pourra payer quinze sols de tour- nois, les nous payera pour raison de ladite franchise, et de plus ne les pouvons,.ne devonsanstorcier,iy plus pouvresou ly moins puissans deux sols tournois, etdès lesquinze sols de tournoisjusques aux deux sols chacun des autres seloud ce quil aura et pora avoir en nreu- hies et en héritages, et voulons que quatre personnes soient elys deulx; et par nous ou par nostre prévôt ou chatelain, et deuix de par nos dits hommes et dis dits eslys chacun anjureront sur saints Evangiles, en notre main ou de notre commandement quils féalle- ment garderont notre droit et le droit de nos dits hum. mes, quant à jetter et asseoir ladite franchise, ttque ils avec notre prévôt ou chastellain jetteront quinze sols de tournois sur ceulx qui les pourront payer, sur le piuspouredeulx sols de tournois et des quinze sols - 16 - de tournois jusquà deux sols de tournois, ils moyen- nieront par leurs sermons î leur adent et h leur con- science sur chacun selond ce q&iI aura; et seront cils quatre eslys (le ceuix qui nous payeront la franchise de quinze sols de tournois et sont lys devant dits deniers jettiez et levés en Lei pointquilssoient payés à nousou 5 notre commandement chacun an, huit jours devant la tète des Toussaints et dès ce dont pour le deffaut de ce que nous soyent payés, nous perrons gaifier et cx- ploicter jusque nous soyons payés; - 20 Nous octroyons et quittons à nos dits hommes et femmes et à leurs hoirs deinorans à LIsle soubs nous et sentis nos hoirs seigneurs de Llsle, la main- morte que nous avions sur eulx avant cettefranchise en meubles et en héritaiges, en telle manière que nous dits voulonset octroyais que de celles ou de ceulx qui en la dite franchise mourront sans hoirs de leur corps, ly plus prouchain ou-l ys plus proucbains parens qui, par droit,xloivent -ou devront hériter, ayent leur eschoite et-leur descendue en toutes choses, meubles et héritaiges quly mort quelque part quil morra aura dedans les hosmes de la dite franchise, en tel manière que les dits parens ou parent qui auront la dite es- choite ou descendue seront de la dite franchise, et y demorront, et nous payeront la - rente de la dite fran- chise, si comme il est constenu en ces présentes tettes, et tout ainsi coin ly autres de la dite franchise. ci 31 Et ce ciiz- ou cil qui, pour cause de prohai- noté ou lignaige, devraient avoir leschoite ou la des- cendue de celuy ou de ceulx qui morront sans hoirs de leurcorps, ne vouloient estre de la dite franchise, et dcmorer y,- et faire les faiz de la dite -franchise, si corne il est constenu en ces présentes, nous voulons et 4

octroyons que ly aultres plus prouchains parenS ou parcntqui vouldraient esfte Lie la .ditedranehise,, de, inorer y, et faire les faiz de la dite franchise, ainsi comme il est eonstenu en ces présStes lettres, ayent leschoite ou descendue jacois:ce quils ne soient se prochains en lignaige. è 4° Et si aucuns hommes ou femmes de cette fran- chise deLIsle fait mansion où demorance en nos aul- tres villes soulis nous ou aulire seigneur ou en sei- gnorie soubz aultre seigneur que nous, par mariaige, ou pour marchander, nous voulons et octroyons que dès là ou il a, ou dcmorera ou fera mansion, il tiegne ses possessions et domaines quil aura en la franchise de LIsle, en tel manière que ilz ou cilz qui pour luy tiendra ses possessions au lieu, payera b nous ou h nos- Ire comandement, ainsi comme ly aultres demorans sofls nous en la dite franchise, la rente de la fran- chise selànd ce qui est constenu en ces présentes lettres. a 5° Et voulons et octroyons, quoique notre dit homme etfemme de cette franchise de Lisle puissent leurs filles marier là où ils pourront et vouldront, et vendre h ceuix h cuy ils voutiront, sauf le droit de la dite franchise sur celluy qui y acquierr.a, ou sur ceulx qui y acquerront, et voulons quils puissent acquerre don présent, saùf ce que les choses quils acquierront outre les bosmes de la dite franchise sont de la condi- tion de laquelle elles étaient devant cette franchise. 6° Quant aux femmes qui viendront h mary en la dite franchise, qui sarislioirs de leur corps mour- rons, voulons nous que leur eschoiLe advitgne et des- cende à leur plus prouchain parent des choses quelles auront dedans les bosmes de la dite franchise, sauf le -18-- • droit de la di té franchise, sicomine il S dit cy-dessus; et sauve à nOEùset à noshoirs seigneurs de Lisle, 005n lit droit, - nostre mainmorte: sur les choses quelles auront outre les dites bosmes de la dite franchise. «7G Et retenons à nous et à nos hoirs seigneurs de Lislc, sur lb droit que nous avons, pouvons et devons avoir de taille, et de mainmorte, de justice, de soi- • «none grant petit, sur Les hommes, sur les femmes, sur leur mcix, sur léritaige et sur les choses des dits hommes et femmes que le Prieur de LIsle tieuit Lisle ou finaige, et ès appartenances de Liste, pour raison de Léglise de Notre-Dame la Magdelaine de Vézelay, ou quihy pourrit avoir et en ce mesme ou en ceste manière, retenons-nous sur IS hommes et femmes, sur les choses, iur lénitaige des dits hommes et femmes, donne comme dessus que léglise de Notre- Daine de Montréal aovendroii ou pourrait avoir à Lisle, ne ou finaige, ne es appirtenanees i fors que à ceulx es quels nous avons donné également cette fran- chise-5 si coin il est dessus devisé. « 80 Et si aucun delTor vient de la dite franchise en garantie, ou en refuge, nous le sumes tenu de garou-. tir, de garder et de detrendre jusques à droit. M 90 Nous quittons à nos dits hommes de EJ!sle le service, les actions de la faulx, de la fourche et du rateaul et la redevance de la messerie. « 10 Retenons à nous et à nos hoirs seigneurs de IJisle à mettre le messier. - «.11 0 Et retenons à nous et à nos hoirs dessus dits, les courvSs de charrues, si rom ils 3es ont accous- tumé de payer ça en airiez. « 120 Nous ou .nostr& commandement mettront chacun un S la saison le messier pour garder les biens e rios dits hommes;: giles:quil gardera bien et.Ioyalèment leursichousest leurs biens, et fera ly dit messier le serment ou mous lier de .Saint-Georgcs de Lisle, chacun ah en la main de nostre commandement présentvnos dits hommes se ils y veulent estre. « 13° Nous octroyons à nos aitshommes en nos bois dArvial leur usage si corne ils ont accoustuméde lavoir çà en arriez, ° - cç 14 0 Et leui octroyons laubespine et lespine en tel manière quils en demanderont, avant; congié de prendre à nostre chastellenie de LIsle, èL se rostre dit chastellain ne leur on donne congie, et ils y fus- sent trouvés coppant ou cuillant, ils ne doivent pas estre punis à aclioison de nous, sils peuvent ifions- trer ou prouver suffisamment quils en ayent - de- mandé congie à nostre devant dit chastellain. « t M Nous. retenons de orendroit-que sil advenait par adventnre que aucuns de nos bourgeois de la dite franchise se advoue ou fait advouer par aultre seiL gneur que par nous encontre nous, ou encontre nos hoirs seigneurs de LJsle, et face bourgeoisie aultre- part que à LIsle, encontre nous, ou encontre nos dits hoirs nous voulons expressément dès or endroit en cespréentes lettres que cilz ou cil qui ce feront tan- test perdent leur bénéfice de ceste frandhise, et que lys biens meubles quils auront, eschéent à nous et h nos hoirs, ainsi corne y fussent avant ceste présente franchisd. 160 Nous né pouvons prendre ne faire prendre chez nos dits bourgeois leurs lits ne leur gélines, ce nest par besoing que nous soyons à Llslé, 6u que nous ayons hostos, et a donc ly quatre eslyx, ou les U trois, u les deux, ou cil qui sera au. lieu, prendront dds lits tt des gélin ps jarlii ville tant corne il nous en conviendra, en tel manière que nous sont tonus de payer pour le lit deux deniers tournois et pour la g6 hue six deniers tournois.,- « 170 Ly cheval de nostre hostel sont hébergiés sur nos dits bourgeois, pour chacun cheval payant en li- tière et foin trois deniers tournois. e 18 Nous quittons t nos dits bourgeois les géli- nes quils nous avaient accoustumé do payer, et nostre dit bourgeois avecquez ce qui dit est dessus, doivent à nous et à nos .hoirs chacun an à toujours mais, au terme exprimé, pour chascune bête trayant, un moi- ton davoine. « 190 Et retenons pour ,nous et pour nos dits hoirs toutes aultres rentes des quelles mention nest falote en ces présentes lettres. - u 20° Et nostre devant dit bourgeois regracians, à nous la gràce et les biens dessus dits, nous ont oc- troyé de leur bonne volonté, et sans contraigneté se sont obligez à nous qui, ils mouldroi1t à nos motins, et que ils ne puissent inouidre leurs bleds à aultres molins que à nos mohins; et ont voulu de leur ap- prouve gré que cils deulx quo le fera, le nous amen- dait de cinq sols tournois pour chacune fois que oit le fera, et si nos malins ncstaient en tel point quils ne Pussent moutdre ne abonder à eaulx, en tel cas, ils mouldront là où ils vouldront sans achoison, jusques à ce que nos dits molins soient en point de mouidre et de abonder à eaulx, et leur inouidra bu bled au vintiesme. e 21° Et nous ont-octroyé nôs dits bourgeois, cha- cun an, à toujours mais, au moys de may, le ban à

D - 21 -• LIsle à vendre nos vins, et ont voulu que ne quuns aultres fors que nous et nos hoirs seigneurs de LIsle ne puissent pour te dit mois vendre vin en la ville de E.lsle; ne ès appartenances, ni en lieu de la dite fran- chise, ni en appartement, ni visiblement, cils ou cil qui le feront; soient en r1osre amende de soixante- cinq sols tournois. - « Les clrouses dessus dites, nous faisons à nos dits bourgeois, et retenons nostre seignorie, rostre part en grant et petite, rostre droit, nostre hoost, nos- Ire chevautchie sur nos dits bourgeois, sur leurs hoirs demoraris à LIsle, soubs nous et soubs nos hoirs sei- gneurs de LIsle et sur leurs chouses. « 23° Et est assavoir que nostre chasteltain, nostre prévôt, ou nostre cornandernent J a pour nous au lieu pour oir les clams et les surfaiz, et pour cognaistre et POU ! deWinir des causes, et pour faire justice et droit j ung cliascun deulx, selond ce quil est accoustumé sa enarriez. « 24P Les amendes qui, avant ceste franchise es- toient à sept sots do tournois, nous les mettons et tauxons à cinq sols de tournois, lamende du clain et du deffaut, àvingt deniers de tournois, lamende de la beste échappée, ii cinq deniers de tournois, et les aultres amendes demorront, et sont tauxées, adjugées et levées, si corne elles ont été sa en arriez. 25° Nous establissons à LIsle, marchié le jeudi en la sepmaine, deux foires en lan, une le mardi après Penlhecoste,1autre le lendemain de la fête Saint- André,apostre. Aces deux foires, on en n ajouté depuis sept autres. 260 Nostre chastellain, nostre prévost ou nostre comandement et iys quatre eslys tauxeront et adme- - 22 - sureront les denrées de pain à tendre, et adjusterohi les mesures et les pintes. 270 Nous retenons pour nous et pour nos • hoirs seigneurs de LIsle le niinaige du marchié, les ventes, lestallaige du tnarcliié, et tout led rail. que y append aux marchés et aux foires. « 28 0 Et souttenus, nos dits bourgeois il(, cils qui vendront aux marchiés, de vendre -et acheter à la mesure du maichié - en la halle, que nous .y avons falote. -. f - e 290 Et voulons et octroyons que ce nous ou nostre hoir par advanture que ja ne soit envenus encontre, qu&nous fussions contraingt par le comte de Champa- gne de Guy Fye, ces choses motivant & tenir et garder les choses si corne elles sont dessus dites. .. . . Les présentes lettres falotes et scellëp.s, eh lan de grâce hifi deux cent soixante-dix neuf, au mois de juigneta Béatrix sétant dix-huit ans plus tard, transportée à Villaines-en-Duesmois, elle y fit une, maladie qui lemporta en 1297.

CHAPITRE IIi.

JI existe encore & . LlsLe deux châteaux; le deiniér a été construit par les Soins dc. Phulippe-Aùdré de Mon- gaud, affidé de la princesse de Nassau, seigneur de Sore Cette maison, bâtie à la moderne située à JIisle, à laquelle Mengaud n donné son nom, est fort belle sans doute ;cependant on ny aperçoit rieil de cequi iappelle le souvenir deces vieux manoirs-du Moyen- Age. Le parc n une étendue de Seize hectares, et sé- itend entre la roule dAvallon t Noyers et le Serein. Ce -parc est coupé à louest phr une tranchée formant - 23 - canal, de grands, ormes séculaires bordent la route, à partir du pont auprès duquel un gracieux pavillon semble faire sentinelle. Lancien château qui n été la demeure des seigneurs de Llsle jusque vers la fin du nu° siècle, sert aujourdhui dhabitation au fermier de M. La Rupefle, gendre Houdaille. . lexception dun plein-cintre eu portail qui servait dentrée au château et donne aujourdhui sur une grande -cour carrée, le reste ne vânt pas la peine quon euparle, aux termes de laveu de Frânçois aux EspaBtes du 6octobre 1581, la chapelle, dédiée sous le vocable de Sainte-Catherine, aujourdhui détruite, était assise et située dans le donjon. La demeure (les anciens seigneurs de Llsle, selon M. Petit de Vausse aurait Ôté incendiée, de 1196 à 1219. Edouard III, roi dAngleterre, comme -je lai déjà dit dans mes Mt3moiles sur une partie de la Bour- gogne, accorda aux sujets du duc de Bourgo gne, ainsi quà ceux du bailliage de Llsle, après le traité de Guillon, 10 mars 1359, un passe-port our conduire par terre et par eau leurs machandises par lent le royaume, en justifiant quils étaient sujets du duc et payant les péages et devoirs anciens. -Lorsque Henri 1H monta sur le trône en -157,Fran- çois de France, duc dAlençon, dAnjou et de Brabant se mit à la tête des mécontents, Catherine de Médicis, sa mère, le fit arrêter; mais le.roi le remit en liberté; il en- profita pour exciter de nouveaux troubles. Les députés, disons mieux, les espions que leî calvinistes et les politiques du tiers-parti, connus sous le- nom de confédérés, h cause de traité quils avaient lait en- tre eux, et consommé à Nftncs, entretenaient auprès du roi, malgré tes hostil È tés, exhortèrent vivement les - - deux frères (leioi et le duc)à se délivrer de leur cap tinté (Mémoires de Marguerite). Le due dAlençon fut le premier (lui prêta loreille à léurs suggestionL De Paris, il se sauva à Dreux, ville de son apanage, où il trouva une forte escorte. Thoré, frère du due de Montmorency, que le roi avait ordonné détrangler à la Bastille, et qui néchappa à la mort quaux délais et remontrances de Souvré, était, en France, à la tête dun cors de reisfles, ou Allenîands, dans le dessein daller joindre les confédérés au-delà de la Loire. Guise, gouverneur de Champagne, alla an-devant de lui, lattaqua près de Langres, et le défit, ce qui ne tempêcha pas de poursuivre sa route et de gagner le duc dAlençon, qui sétait mis à la tête des troupes des confédérés, en 1775, pour se venger du refus quon lui avait fait de ta lieutenance générale de royaume; mais ce ne fut que lannée suivante, le 26 juin au soir, quil arriva à Llsle, quil quitta le 8 juillet suivant, pour se rendre à Châtillon-sur-Seine. (Notice sur 1,-Isle par M. Petit, de Vausse.) La ligue était une association qui, au premier coup doeil, paraissait navoir rien que de louable, puis- quonsengageait par serinent à persévérer jusquà la mort dans la Sainte-Union, au nom de la Très-Sainte- Trinité. Les habitants de Liste en épousèrent le parti. Mais Bayle, dont-la plume rend quelquefois, à la vé- rité, un hommage forcé reconnaît « que ni le (lue de îc Guise, ni le prince de Condé, nont agi par esprit cc religion, mais par cet eïprit de politique qui cc fait que les grands dun royaume, Hérétiques, Schis- cc matiques, Romains, Grecs, Turcs, et tout ce quil « vous plaira, forment plusieurs partis, pour se sap- a planter les uns les autres. ; - - 25 - Les royalistes occupèrent Lisle, après la mort dHenri III, ainsi que les châteaux de la Tour-de-Pré et de Thisy, forteresse bâtie par les moines de Mous- tier-Saint4ean. Lisle fut c.ependadt repris lannée suivante par le duc de Nemours, qui se porta de là sur Epoisses quil prit également, niais il parait que Llsle ne resta pas longtemps au pouvoirdes Ligueurs, car lhistoire apprend que cette place était revenue aux-royalistes, en 1593, avec Thisy, Girolles et autres. LaTour-de-Pré résistait cependant encore, niais on fit marcher contre elle lartillerie de Montréal, et cette place se vit bientôt forcée de se rendre. Bernard de LIsle, intendant ou préposé de Vieux- Château (Proepositus de veteri castro) signe, comme témoin, en 1 f45, lacte par lequel Ansêric de Montréal, donné à labbaye de Pontigny toui ce quil possède en terres et eu bois, depuis le chemin de Nitry à Tor- mancy jusquau sentier de Massangis à , du côté de Villers-la-Grange avec droit de pâturage dans la forêt dllervaui et dans toutes ses terres jusquau Serein. Il signe aussi la même année la charte par laquelle Hugues, évêque d, condamne les moines de Pontigny à payer tous les ans à ceux de Saint-Germain,- trois sols de cens, monnaie de Pro- vins, pour les droits que ceux-ci prétendaient sur les terrés et bois quAnséric de Montréal a donnés aux premiers. B signe aussi en 1147, lacte par lequel on fait savoir quAmmséricde Montréal a donné aux moi- nes de fligny, droit dusage dans ses pâtures, ses bois et ses eaux, lorsquil partit avec le roi pour Jéru- salem. Bernard et Salvages, de LIsle, signent aussi, en 1154, lacte par léquel Henri, évêque dAutun, fait - 26 - savoir et confirme par lan toriléde son sceau la dona- tion que Ttnherge dAvallon fait pour le repos des âmes de ses.maris et le repos de la sienne, de la terre de Chevannes, aux religieux de Sainte-Marie. de Bai- gity, près Vermenton, et leurs successeurs, sans en retenir pour elle, du consentement de ses fils, Séguin, Hugues 6t Odon,.et de ses filles, Agnès, .Parisie et Marguerite. Il signe aussi, en 1160, lacte par lequel Henri, évê- que dAutun, atteste que. Joscelin dAvallon, cheva- lier,. n fait don à labbaye de Reigny de tout ce quil prétendrait sur les dîmes de Magny. Il signe enfin, en 1164, la donation quIvon, dA- ;allon 5. fit à Ascelin, abbé de Bûigny, de tout ce,que sa première femme possédait entre le ruisseau de Grais- sant et celui de. Menjalin. Ansûric de Montréal, par la médiation duquel cet acte fut passé, signe aussi cet acte avec Gibaud de Mello, intendant ou préposé de Montréal. Mabile, seconde femme dlvon, approuve cette donation, à laquelle Hugues, chanoine de Sau - lieu, Obert, clerc de Montréal, Pierre, intendant -ou• préposé de Vieux-Château et plusieurs, autres assis- tout comme témoins. - .Jean de Chàlons, dit le Sage, à cause de ses grandes vertus, comte de Chètonsel le Bourgogne, est mort le 3OE septembre 1267. La seigneurie de Salins, après sa mort, fut réunie au comte de Bourgogne, , dont les souverains ajoutèrent dès-lors à.leurs titres, celui de sites de Salins. Cette ville est redevable à Jean de Cbàlons,.Uit le. Sage, de son premier affranchissement quelle obtint de lui en 1249. IL sest marié trois fois, De Mahaud; sa première foraine, il eut, outre -ffii- gues, son fils ainé,,une fille, nomme Blanche, qui sest 27 Sciée deux fois, et qui, après la mort de son dernier mari, se fit religieuse, entra dans lordre de Sainte- Claire de . Lyon, et fonda labbaye de la Déserte: Isa- belle de Courtenay, sa seconde femme, le fit père: 1 DeJn de Châlons, seigneur dc Rochefort, qui devint ceinte dAuxerre, par son mariage avec Alix de Bourgogne, troisième fille dEutles de Bourgogne, comte de Nevers; 2 0 de Pierre de ChAlons, seigneur de Châtel-Belin ; 8 dEtiennô de Châlons, seigheur de Bouvre Du troisième lit, sortirent, par Laure de Coiflerdy, 1111e de Sinon Ii, comte de Commeicy: de 1° Jean ChMons seigneur dArIa]; 2 Hugues, archevêque de Besançon ; 3 Marguerite, femme de lingues, ou Huguei lU, (le Bourgogne, seigneur de Montréal, Fils dHugues IV, duc tic Bourgogne, et de de Béatrix Champagne, dont il a déjà été parlé plus liant ° Agnès, femme dAmé Il, comte de Genève (Art de vérifier les (la Les, article, sires de Salins t. ii.) Jean de Chàlons, fils de Jean de Cliâlons, dit lé Sage et disabelle de Courtenay, seigneur de Roche- fort, et Aux de Bourgogne, sa femme, fille deEudes de Bourgoghe, comtesse dAuxerre ci de Tonnerre, aéeht et amortissent, par charte du-23 avril IS4, le don qiid Guillaume Bearel, Hug&enin, Jean et Re- gnault, fils de Houdard dEtaules, ont fait à Dieu et à lEglise du repos de Marcilly-lès-Avallon, -à charge par les religieuses de dire les Vigiles ttur les trépas- sés à perpétuité, les jours de saint Georges, de saint Denis et de saint Màrtin: Voici ces lettres dont jai trouvé une copie chez Madame de Ctécy, à AvaiIdn. « A tes cculx que ces présentes loures verront, Gie • Jehan de Châlon, comte dAuxerre CL AUx,. ma • femme, dame de LJsle, salut en noire seigneur - 28 - e sachatt que le don que Guillaume Ileurel, Hugue- « nin, Jelian et Ilegnault, escuyers, (lui furent fils de « Moneigneiir 1-lodar dEstables, chevalier, ont fait d et donné à Dieu et lesglise du repous Nostre- « Daine de Marcilly-lès-Avallon, c-est assavoir. Dix o jornées de terre qui sont assis et situés en nostre «,terre de Provency en lieu appelé Brechelot, tenant « à la voie dAvallon dun long, et encore le droit de o tierce sur le canton en pendant au dit Brechelot en nostre ville de Provency, que lesdits chevaliers(l) o ontdonné à la devant dite église en aulmone perpé- « tuel et par ce que. lesdites terres et tierces sont en • mon fié, nous avons agréé moy et ma dite femme, • que les dits droits faits ft ladite église soit à perpé- tuité pour la nourriture nostre soeur abbesse, et de « tous-tes desvotes-religieuses dicelte abbaye à per- o -pétuité, ce que nous avons amorti et amortissons « pour héritage perpétuel et irrévocable, et seront q tenues les dites religieuses de dire Vigiles pour les

(1) Louis de ChMons, chevalier, seigneur de lIsle-sous- Montréal et capitaine de gens darmes et de fret, fait sa- voir, par acte du 3 décembre 4474, donné en son château de Liste . quil n pris et mis sous sa protection, sûreté et sauvegarde, les abbés et couvent de Marcitly, les Nonains, de laquelle abbaye ses prédécesseurs et lui étuient les fondateurs, prie et resquerre " escuyer, capitaine -de gens darmes, etfait défense à tous ses autres sujets et ser- viteurs... ny aux corps et vies desdits abbé et couvent, ni facent ou face, ne souffrir faire.... par pilleries, ransonne- mens, ni amendes en, quelque manière que ce soit..., mais de tous leurs pouvoirs garder et deffendre pour lui les dits abbé et couvent, leurs serviteurs et biens quels conques. Voir aux Archives de Chastellux. - 29 - trépassés le jour saint .Georges, le jour saint Denis et le jour saint Martin à perpétuité sans faillir; ce que nous promettons, sur nostre foy, sur les saints Eangiles de Dieu, tenir la dite donation et fonda- tion pour bonne 58fl5 (lue flOUS y puissions jamais aller au contraire, ny nous, ny nos hoirs... Fait et passé lan do grâce mil deux cent quatre-vingt-qua- tre, au.mois davril, le jour saint Georges. »

Ainsi, il est constaté par lacte que je viens de rap- porter quen 128(4, les comtes dAuxerre avaient des possessions àLisle ; puisquAlix, femme de Jean de Châ- Ions, fière de Jean dd Chàlons dArlay, est ici quali- fiée dame de Llsle. Un arrêt du 23 juillet 1673, relate deux autres actes du môme genre, lun du mois de janvier 1276, est un titre par lequel Jean de Cliâlons, comte dAuxerre, seigneur de Lisle, avait déjà donné à léglise Nostre-Dame de Marcilty, lusage dans ses bois dArveaux. Lautre est un titre du 23 avril 1527, par lequelciaude (le Sainte-Maure, seignèur de Liste, et sa femme auraient confirmé à ladite abbaye la dite concession. Jean de Châlons dArlay, gouverneur du comté de Bourgogne, surnommé Brichemel, frère du comte dAuxerre, était, comme je lai déjà dit plus haut, fils puîné de Jean de Cliâtons, dit le Sage, comte de Bour- gogne, et de Laure de Commercy. Il fut lun des sei- gneurs qui se trouvèrent à LAssemblée des grands de France, tenue par le roi (Philippe-le-Bel) à Cbàteau- Tliierry, au mois doctobre 1303, pour chercher les moyens de terminer la guerre de Flandres. Il est aussi lun des seigneurs Bourguignons qui figurent au rôle des seigneurs qui comparurent au ban et arrière ban, - an - convoqué pour la inêi e guerre (1). P accompagna, 14 même année, Philippe IV ou le B& , ausiége d e Lute, et accorda, le jour de lexaltation de la Sainte- Gioix, les articles de la capitulation (Laroque, Traité de la Noblesse, page 61). Ou lit,, h cette occasion, dans Geffroi de Paris, chronique rimée, les vers qui sni. vent -

Fu li rois Philippe en Flandres Et prist là par les seigneuriages Des gentis hommes les hommages Jours J séjourna plus du xx, Non pourqtiant, quant il sen revint Qtieiretourners lempressa, Toute la contrée lessa, Et la gent hardie et couarde À Jacques de Saint-Nul engarde, Puis vint au roi douteus de guerre, Li Quens de Bar merci requerre, Autre si fist, daute Avalon Mesire Jehan de Chàlon Jean de ChAlons batailla, lan 1.305 ou 1306, avec les Sarrazimis, cet an, dit encore Geffroi

• (1) Larrière-ban, avant Charles Vu-était la plus grande force de nos rois, car tous tenans fiefs; ou pleins fiefs, ou arrière fiefs étaient tenus de faire service personnel avec armes en guerre selon la valeur de leurs fiefs sans recevoir solde, et étaient tenus de servir trois mois dans le royaume, et quarante jours hors le royaume, sans comp- ter le temps daller et de retourner. La publication du han et arrière-ban se faisait de, lor- dre des baillis et sénéchaux ou de leurs lieutenants, par cris et par publication eu tous les lieux accoutumés A faire ces cris en leurs bailliages, sénéchaux et ressorts, à tous les nobles etc., etc. Debaono.et Beribrtno - Cet an, fut Ii roi dErnénie Au roi de Tarse grant aïe. Encontre les païennes gens, Chevaliers tramest et sergens Et mains autres pelerins, Passèrent tors sus Sarrazins Et encore en parle on, Mésire Jelian de Cb1on Lors i passa, et tant i fisi Que vers Triple grant terre .prist, Et j fist mainte occision, Des païens en la région, - Sil ï fust habité grant temps Moult eut domagié païens, 1\iés retourner convint sa voie., Par ce que li Quens de Savôye Guerre avait contre le Dauphin Aussi com du Lohoren Gar1n Ne pu et fin ceste guerre avoir Ne sait qui a tort ne qui voir, En Viennois en dèle année Pu la guerre fort esfondrée. Entre le comteet le Dauphin. Nencor nest-elle pas à fin, Més toutes voies lors de Savoye Le conte et le mains de la joie, De Clifilon,rnésire Jehan Pu lors à sa voie malan (fléau) Feu et flambe et ocrision Mist par toute sa région Et de chstian autans en prisÉ Et par le Dauphin ce emprist Et il fn fist si son vouloir £.QuasseZ de gens en fut douloir.

Jean de Châlns fut employé, lannée sui%ante,aVec Agnès de France, duchesse de Bourgogne, pour mé- - 32 - nager une trêve entre Jean, Dauphin de Viennois, et Amé, comte de Savoye. il reconnut, dent ans après, avoir pris en garde du roi, le comté (le Bourgogne, - pour le gouverner tant quil lui plairait, avec pro- messe de le rendre au roi et à ses successeurs rois de France, lorsquil en serait requis. Il guerroya aussi, en 1807, avec les habitants de Besançon. Laissons Gef- froi nous raconter encore cette guerre De Besançon issirent mil, Ce fut I jor qui moult reluit Tout droit el mois lon dit septembre, Dames demorèrent en chambre, Et les borjois si cheiinèrent Près de Besançon lyves un (lieues) Pour une forteresse abatre Que Mésire ChMon - Ot. fermée jusquau talon For cela voulaient desfère Car Ne estoit A elz oentrère.

II assista, en 1312, au contrat (le mariage de Marie de France avec Robert, bonite dAuvergne et de Bot- logne. Lan .1813, il prit part aux fêtes qui curent lieu, lorsque les filsde Philippe IV, reçurent la che- valerie: - Li quens de Flandres, ni fa mie Il nosa, ce (u la mestrie, Mèsire Jean de Chlon 1 (u, du pli jusquau talon.

Il fut présent au Louvre, -le vendredi 6 avril 1316, avec le roi, Louis, ceinte dEvreu, Louis, seigneur de Bourbon, chambrier 4e France, et plusieurs grands seigneurs et officiers du roi, lorsque Gilles, archevê- que de Rouen, en vertu du pouvoir qui avait Ôté en- voyé par le pape Clément V, dont il lut publiquement la bulle, sur la prière et requête de Charles de France, comte dAnjou et de Valois, de Hugues Y, duc de Bourgogne, et de la duchesse, sa femme, dispensa ces princes des sermens et des traités quils avaient faits au sujet du mariage accordé de Hugues, duc de Bour- gogne, et de Catherine de Valois, impératricetitulaire de Constantinople, et leur en donna acte (Duchesne, Histoire de Bourgogne, livre iv, page 56 14). Il acheta, au mois de mars 4276, diluguenin de Chapoy, fils do Renaud de Montmoret, trois familles dhommes, et ce quil avait en sa seigneurie dAmandes, pour une somme de vingt livres. Jean de Châlons, sei- gneur dArlai, sest marié deux fois, la première avec Marguerite de Bourgogne, baronne de Viteaux, fille de Hugues- IV, duc de Bourgogne et de Béatrix de Navarre, dont il a eu Hugues I du nom, sei- gneur dArlai, Jean; évêque de Langres, mort vers lan 1335 et Jsabell, femme de Louis de Savoye. D. Plancher, t ix, pag. bi, sexprime ainsi à son oc- casion Marguerite, troisième fille de la duchesse Béatrix et du duc Hugues IV, mariée k Jean de Châ- Ion, fils du comte de Bourgogne, eut pour sa dot dix mille livres par le testament de son père; daprès cela, il est évident que jai fait erreur, lorsque jai dit dans mes Mémoires sur une partie de la Bourgogne quHu- guenin de Montréal fut le seul fruit de lamour dHu- gues IV, avec Béatrix de Champagne. Il a eu pour seconde femme, AUx de Nesle, veuve de Guillaume de Flandres, seigneur de Tenremoude, et tille de Raonl, seigneur de Nesle, connétable de France ci dAlix de Dreux, dont il na point eu denfants. On voit aux Archives de Dijon, des lettres du mois 4e mars i299rjpr , ,lesquelles . Marguerite, file dEu- des, con»e dp N y rs, jadis reine de JéusaIee1.de Sicile, pacifie le, différend qui sétait élevé entre.jeao deChMons elle duc.I1obert, à loccasion de la sueçes- siondpBéatrix,dc .Alontréal,, fille dHuguenin. Ces lpt.res.sont ainsi conçues: Nous Marguerite, par la grâce de Dieu, jadis e reine. de Jérusalem et de Sicile, faisons savoir à tous, que, comme discorps fut entre noble baron « Robert,.duc.de Bourgogne,ostre cher oncle, dune « pan, et noble homme, Monseigneur Jean deChâ- « Ion, seigneur dMia.y, ou nom du noble dame Madame Marguerite, sa fçnirne, notre chère tante, « et ou.nom u dit J5! an, pour raison de la dite Mar- guerite, sa femme, dautre •Part, sur leschoite da- « mdisel1eBéatrix, jadis dame de Montréa.ul, laquelle (c eschoitte ensemble toutes ses obventions et tous ses ou «-droits; te dit Jehan nom, couine dessus disant • appartenir.etdevoir appartenir à la dite Marguerite, • quant à la tierce partie pour raison deprochenelé, ic e devant duc disant encontre et affirmant les de- n •ant dites chouses appartenir et devoir appartenir •à ar lui par plusieurs raisons. -&la partir, nous veuillans u et .désirans la paix entre les parties dessus dites cc requeresme et priesme à gratt constance le devant • dit due, et le dit khan ou nom que dessus quils • nous donessient povoir de faire, de dire et de orde- • ner à nostre volonté don dit diseort, la quel cliouse • les parties dessus dites ou nom comme dessus oc- • troyèrent à nous, et encore à nostre prière nous • donerent povoir de déclarer et de interpreter des • chouses dessus dites cl des appartenances â iceles, u, Se jvoit obscure, ne doutons toutefois que mesliers - 35 - « serait et quil nous plairait. Et nous rechumes en « -nous-ceste chouse, les ijuex chouses enfin faites, g nous pour le bien de paix, disôns, volons et pro— cc que la dite Marguerite et le dit khan, ses u maris ou nous comme dessus quittoicnt pour eux et t pour leurs loirs au devant dit duc et à ses hoirs • tout le droit, tout le profit quils povoiènt avoir et • avoient en lcschoiste dessus dite au temps que la • dite Béatrix appattint, et tout droit et tout proffit. «,quils hont ou peusvent avoir en la dite eschoiste u ou pour occasion et -pour càusede la d:ite-eschoiste « a maintenant, pour la quel chouse fesant, -nous di- «sons, volons et prononcons que le devant dit duc « pour -lui et pour ses hoirs asseie, baille et délivre à « la dite Marguerite, femme don dit Jehan, pour li « et pour ses hoirs et au dit khan ou nom cliceulx, « les chasteaul de Vestiau-1 cest à savoir, la forte- « Fesse sans pris, eèst à savoir les murs et les mai- cc sons qui sont don domaine au seigneur.. Hem la « ville, tout lautte domaine, les fiés et toutes les u autres chouses appartenans au dit chasteaul pour cc mil livres de terre h tournois, en tel manière que si « les dites ehouses ne -soflisoient à lassise des dites « mir livres de terre, le ducpré[éroit les dites mil « livres de terre, autre part ou pl(rs près convenable- « ment pour les dites par- ties à castre regart. Et touÏes ,c chouses qui serontbaillées à la dite Marguerite « et à ses hoirs, et au dit Jehati ou nom «eux, se- « ront tenus en fief don duc et de ses hoirs. Et seront « baillées en tel condition (lue si la dame dArlay inorait sans hoirs de son corps, que fa nauaigae, ou hoir de son propre corps, sans lofts de lui prb rLe corps, les cliouses dessus rapairerontaa dit duc ses hoirs duc de llourgogne, etc. » - 36— Les articles et convenances qui suivent étant de peu de valeur, je marrête là. Le même mois et le même jour probablement de la mène année, Margue- guerite de Bourgogne et Jehan de Châlons font savoir à tous, que pour biens de paix, ils ont quitté et quit- tent pour eux et leurs hoirs au duc Robert leur cher et Amé, seigneur et frère, tout le droit et tout le pro- fit quils avaient et pouvaient avoir en leschoite sus- dite et par occasion ou pour cause dicelle. Cest ainsi que le château de Viteau et ses dépendances est passé sur la tète de Jean. de Châlons, on s dit que la terre de LEle lui fut apportée en dot par Marguerite de Bourgogne, sa femme, ceux qui lont avancé, auraient bien fait den fournir la preuve, car je ne connais aucun acte qui le constate.

CHAPITRE IV.

On lit ce qui suit dans le GaUja Chrislianix de - Claude Robert. Jean de Châlons, fils de Jean, surnommé par quel- ques-uns Richemer ou Brichemel, seigneur dArlay, et de Mathilde, soeur dHugues IV, duc de Bourgo- gne, comme le veut Tillius- ou de Marguerite, fille dHugues, comme laffirme Gollus, livre Yi, chap. XLIV, transige avec Eudes de Bourgogne, en 1331, au sujet dû fief et de lhommage de léglise de Langres, qui lui était dii pour raison du castram de Saux. Les do- muinicains tinrent de son temps, en 1333, un chapitre général de lordre, et lévêque de Tabarie, dans lar- chevêché de Naz-aretim, dans le patriarchat de Jêrusa 1cm, sen vicaire ou suffragant, fit, le dimanche Sut après lAscension 1334, la dédicace de léglise. Notç J, - 37 - Darne de Dijon . Dé cette famille sont sortis, Ru- gues, 49e évêque dAuxerre, Pierre, 57 évêque de Mâcon, Antoine, 57 évêque dAutun, Jean, 40 0 abbé de Clairvaux, Louis, fondateur des Franciscains de Noseroi-sur-SCinC en 1462, et Jean, fondateur du cou- vent du même ordre dans la ville de Liste-sous-Mon- tréal (in urbe insula Mandubiorum 1471) et Guillaume de Chàlon, prince dOfange, bienfaiteur (dotalor ,du couvent de femmes, dédié à Saint-Jean, à Autun, (apud oeduos). Enfin, notre Jean mourut le 10 des calendes de juillet, constitué aussi administrateur de Bâle. - Jeali de Châlons, dit labhéMatLlieU, abrégé chro- nologique de lHistoire des évêques de Langres, était doyen de lé glise cathédrale de Langres, autrefois, dédiée à Saint-Jean-Baptiste et maintenant à Saint- - Mammès, lorsquil fui, élevé sur, le siège de Langres, dont il prit possession dans le courant de décembre 1328. Le Gotha Christiana dHaureau, distribué en provinces ecclésiastiques, dit quon d oit lire avec pré- caution le passage dans lequel on dit que Jean de.Châ- Ion fut transféré du siége de Langres sur celui de Bâte, car cri mourant en 1335, Jean était tout à la fois évêque deLangres etadministrateur delévêché de Bâle. Une réponse •de M. Besson, supérieur du collége catholique de Besanç6n, qui vient de mêtre transmise par Sa Grandeur elle-même, en parle ainsi Jean de ChAton, seigneur de Vitteaux et de LIs e- sous-Montréal était le second fils de Jean de ChAton dÀrlay et de Marguerite, 1111e, dHugues 1V, duc de Bourgogne. Il entra dans létat ecclésiastique et devint chanoine de Langres et doyen de Saiht-Manirnès. 38 - En 1326, Gérard, évêque de Râle, étant mort, les chanoines de celte-cathédrale élurent -pour le rom- placer Harting,dune illustre famille de Râle, lun des membres du Chapitre. Le pape Jean XXII cassa lélec- tion et fit élite Jean de Chùlon. Harting fut calomnié avec ses adhérents, il se désista, lexcommunication fut levée, et Jean de ChAton demeura en possession du

Lévêché de Langres étant devenu vacant, Jean de Châlon lobtint sans renoncer au premier, seulement 11 prenait le titre dévêque de Langres èt.administra_ teur de Bâte. Il garda ces deux évêchés jusquà sa mort arrivée en 1336. Il est cerlain en ce qui concerne Langres, que Jean de Châloù prit possession du siège en décembre 1328. IL est certain, en ce qui concerne Bâle, que-Jean do, ChAton Tait la paix avec le comte de Neuchâtel, en 1;326, en qualité dévêque élea, les historiens de ban- gresde disentpourvu du siège de Râle dès 1325. D%- prèsceux de Râle, Gérard aurait encore occupé le -siège de cette ville en 1324. Si-la charte que possède M. lé curé de Savigny est bien de 1319, il faut en conctùrc que Jean de Châ- Ion avait été pourvu par expectative du siège de Bâle, car les papes étant en difficulté avec le chapitre -de celte cathédrale y avaient déjà nommé Gérard, malgré les chanoines, ils auraient pris la prétention de Lui donner un coadjuteur avec succession future. Eî tous-cas, il ny n -eu quun Jean de Cliâlon, évêque 6lsu de RAb. Cest lauteur de la charte rela- tive à LLsle. .. . - On Peut, au besoin , consulter lEssai sur Fffistoirc de ta Franche-Comté., tome-ù, Abrégé de [histoire de -19— lévêché de Ufle par Mous, puis, enfin, les Monu -.. ments de lév&lié de Bâte par Trouillat. On n dû remarquer, article 12 de la charte de Béatrix et dlluguernn, du mois de juillet 1279, quils y accordent à leurs hommes, en leurs bois dHervaux, leur usage, comme ils avaient coutume de ly avoir çà en airiez Jean de ChâIon étendit ces droits par une charte du fl juin 13t9, eu admettant que les copistes naient pas mis 1,119 pour 1329, ce qui, je crois, nest pas sans quelque vraisemblance, à en juger par ce qui a été dit plus haut. Cette charte est ainsi conçue: « Nous Jehan de Chalon, éleu de Bâle et sire de « LJsle.sous.Montréal, faions savoir à tous ceulx qui « verront et oiront les présentes lettres que nous avons « reçu lhumble supplication que nous a fait notre « bon père confesseur, rnaitre Germain Marie,- doc- « tenu en théologie, pour et à la requête de nos sei- gneurs les religieux de Saint-Germain dAuxerre, dé « leurs hommes, femmes, habitants et résidants à « Cou tarnouli, Disaogy et Massangy en noire Serre o de Llsle dessus dits disant le dit notre père confus- (ç scur; que les dits religieux ne pouvaient pas bien « entretenir loffice divin, et ne nous ne otions les « débats qui sont entre nous et eux, et que nous ne cc les laissons jouir de leurs rentes et droits seignen- « riaux que nos prédécesseurs que Dieu absolve, leur « ont donnés, et aussi que leurs dits hommes, feni- « mes, habitants et résidants au dit LJsle, et en toute « notredite terre dessus dite, ne pourraient bonner « ment nourrir ni labourer en nos ditesterres, et quq, o plusieurs des dits habitants et résidants étaient en cc voie deuxen aller, et de notregrâce, nous rfap- paisions leurs dits.débats, qui étaient entre nos dits -4O « religieux, leurs hommes et les nôtres, et que ne ci nous entremissions et -élargissions leurs usages et u vains pâturages, et- comme nos dits prédécesseurs e avaient fait ty en arriez, nous priant très-humble- « ment de le faire, pouI-quoi, nous, JehaFi de Clialon, « sire de iiIsle, inclinant à leur humble supplication, ct de notre bon gré, de bon courage et de bon amour, cc comme le bon père aux enfants, à la requête du dit « père notre confesseur pour le bien de notre âme et cc des âmes de nos prédécesseurs, fondateurs de lé- « glise du dit Saint-Germain dAuxerre, afin que les u dits religieux, leurs hommes et les nôtres habitans « ou résidaris en notre dits terre, prient Dieu pour « nous et nos dits prédécesseurs, et aussi pour étein- c dre le dit débat et nourrir paix, par lavis et délj- « bération de nostre conseil, grâce spéciale, donnons cc et élargissons à toujours mais, sans fin, aux dits - cc religieux de Saint-Germain dAuxerre, à leurs « hommes, femmes, habitans et résidans à Coutar « noult, Dissangy et Massangy en notre dite terre de - e LIs!e, et à leurs hoirs présens et à venir, et à nos g hommes, femmes, hahitans et résidans h Llsle, et « en toute notre dite terre de Lisle dessus dite, et â « leurs hoirs présens et à venir; leurs usages et vains cc pâturages, et par toute notre terre de LIsle dessus o dite, et en tous temps et voulons, nous, Jehan de « Chalon, sire de liIsle SUSditCr que les dits religieux, cc leurs hommes, femmes, habitans et résidans au dit e Coutarnouit, Dissangy et Massangy, et leurs hoirs « présens et à venir, puissent mener, pâturer et en- soigner toutes leurs vaches, porcs et autres bêtes e quelconques, et par toute notre terre dc Liste des- cc sus dite, par [ou tes nos terres et autres lieux, et en e tout temps, et retenant à nous, Jehan de Chalon, - 14 -

(C sire de Liste dessus dit, et à nos hoirs, que, de- n puis le jour et fête de saint llemi,jusques au pre- œ nier jour du mois de, mars, lesdits religieùx, leurs o hommes elles autres habitants et résidans cri notre « dite terre, ne pourront ni ne devront mener ni gar- « der leurs porcs tant seulement en nos bois de Loi- n vre, Baudouille et Chatnpelaifle tant seulement, • sus peine de payer h nous et h nos hoirs seigneurs • de Llsle, lamende de sept sols pour chacune fois, • et six deniers pour le paquaige de chacun porc. u - Et ne pourront les dits religieux ni les dits ha- • bilans couper chênes, pommiers, ni poiriers, et nos • dits bois de Loisvre, Bandouitle et Champelaine, • sus peine de lamende de soixante sols tournois, et • du dommage tel quil sera trouvé —Et quant aux • bois dArvault qui ont toujours été et seront tou- • jours les vières usages des dits religieux et de leurs •ditS hommes et des noires susdits, néanmoins, nous, • khan de Châlon, sire de lJ!sle dessus dit, pour- • ront vendre les glands diceux bois dÀrvault du- u rant les temps, depuis la fête saint Remi, jusquà la a fête saint André tant seulement, et sera la moitié

CC des paquaiges auxdits religieux de Saint-Germain u dAuxerre, et lautre moitié à nous et à nos hoirs, et prendront les dits religieux toutes les tierces des « dits bois dArvault, et auront les dits religieux • toute la justice haute, moyenne et basse, et toutes • les dépenses dicelles aux lieux de Coutarnoult, • Dissangy et Massangy des dits bois dArvaiilt, et en • tous lieux où ils trouveront coustuifles, tierces, • couses, et autres droits seigneuriaux on nos dites • terres; -- Et pourront les dits religieux, les dits • hommes et les noires, habitans et résidans en nos • dites terres, mener leurs porcs et toutes autres bes- « tes aux dits bois dArvault, et en leurs antres usages en toute notre dite terre au, dit temps, sans autre q redevance que celle ci après cscrite, à pourront les « dits religieux, leurs dits iionjrnts et les nôtres, ha_ Ir bilans et résidans en notre dite terre, couper aux dits

Il bois lArvault et en leurs autres usages, tous bois Il qui leurseront bons cm tout temps, etpOurfaire tout « ce quils voudront; Et pourront lesdits les reli- « gieux leurs ditahommes de Coutarnouit, Dissngy et u Massangy, et les notr.es de Ciste et de toutes mes « dites te!res,prendr.e et tendre. lacs et tous autres fi- « lets, et.chasser à touLes bestes sauvages à cois et à « cris et par toute notre terre de Lfsle .dessus dite, si cc non an nos dits bois de Lois yre et .BarjdouiIi et « :Champ elaine tant.senlemenç, es quels, dits bois de niLoisvreet Bauoui lle.eclanpelajne lesdits religieux • « et resiclans sus dits e pourront laver ni prendre, « mais lien, ils pourront Suivre et accueillir toutes Lestes saunges, et sils cri abattent, ils nous,eu o devront du cerf, les ci .niiers:et de la biche la hampe, « et du .anglier la hure; - Et pourront les dits,reli- « gieux, haljitans et résidans dessus •dits pêcher à "Mus Olets p t engins (en notre rivière depuis la Vanne Il du moulin de D.issangyjusqàau moulin Barget (ou. « .Barjo; - Et pollrce pie nos dits prédécesseurs Il autrefois avaient faits cirartres de toutes es choses « dessus écrites auxdits. religieux, leurs dits ,Dm_ Il mes elles nôtres, comme nous a apparu par un cc vidimus fais sur les dites chartes, les quelles ont été « perdues par forlune de guerre, et que celle se pour- rait perdre le semblablement . - Nous, Jehan de Cha- Ion, sire de lJIsle dessus dite, voulons, octroyons et consentons que foi. e,tvérité soient ajoutées au vi- Il dirmis de .ceste comme à-,cest .e, même, et que le ç- - « dit vidimus soit iot lement.de., telle valeur, force et e puissance en tous lieux, et pour toutes les dites « choses ci-dessus escrites, comme ces-dites présentes, dc deux notaires u pourvu que le Vidi mus soit sign é • royaux et sous le sceau du roi; r Et nous, Jehan • de Clalon dessus dit, avons donné, octroyé et élargi, « donnons, octroyons et élargissons à toujours, niais « sans fin, tes dits usages, vains pâturages, franchises « et libertés des susdits, aux dits religieux de Saint- • Germain dAuxerre, à leurs dits hommes, fera- .noult, Dissangy - • 111es1 habitans et résidans de Coutar dite terre, tenant et faisant feu, « .etMassangy Pli « et seront tenus de payer chacun an, le jour saint ç Etienne matin, i nous dit Jelian de Chaton, sire de « Liste, ou à nos successeurs, seigneurs dudit LJsle, la somme de dix deniers tournois de forestage, ceux tenants, tant seulement les religieux .parmissaflt, (les religieux no payaient quc cinq defiiers), aussi « que les dits habitans nous ont baillé, délivré et payé réellement et de fait, la somme de trois cent çin- • quante écus dor, laquelle somme nous, Jehan de • Chaton, sire de LIsle dessus diÇavons mis et con- « verti en nos aumônes pour le remède de nos âmes q et des âmes de nos prédécesseurs que Dieu absolve, ht au M oyen de la dite somme, et aussi de tous les « usages, xainsplt1ragCS, élargissement diceu%, fran- chises et libertés des susdits, nous ledit Jehan de o

c ClUilOfl, site de J14s1e dessus dit, nous tenons pour • bien payé et content et en quittons tous les dessus • dits, leurs hoirs et ayant case, et chacun deux à • toujours, mois et sans fin; - Et toutes ces couve-T minces et choses dessus dites toutes ensemble, et

o une chacune,, parsoY, faites aux dits religieux., et e • e tous les habitans dessus dits, nqus,-,Jeban de Cita- - • Ion, sire de LIsle dessus dit, promettons par notre • serment, etc., etc. En témoin desquelles choses, o avons mis notre sceau pendant en ces présentes, « (ailes et dorinées,à Auxerre, le jour et Nativilé de • saint Jean-Baptiste, qui fut lan de grâ ce, mil trois • cent dix-neuf (ou vingt-neuf) au mois de juillet,

CHAPITRE V.

Hugues de Châloji, f" du nom, frère de flvêque de Langres, seigneur dArlay, baron de Viteaux. fils, comme lui, de Jean dArlay et de Marguerite de Bour- gogne, fut un de ceux qui furent mandés aux Octaves de la Penthecoste 1317. lI fut présent avec Guillaume, évêque de Menée et autres, lorsque Philippe-le-Long autorisa par lettres du 25 juin 1319, le don fait ù L6uis de Poitiers, par Aimai, comte de Valentinois, son père, des châteaux de Bologne, de Provins, de Tournon, de Saint-Vincent et de Legne. Il fit son les- lament en 1322. Humbert de Rougemoutse reconnut, Fan iBt g , vassal de Hugues de Châlon, sire dArlay, péur 500 livres quil en avait reçues, en présence de- Girard de Vaites et de Pierre de Préenteillers La méme année. IBIS, Hugues dé Brandon entra dans là fidélité de ugu es de Châlons_dArlay, pour 25 li- vres quil en avait également reçues, en présence des chevaliers Richard de Châtillon et de Guillaume dit Moruelle dArqiielJI concorda,la,jnée suivante 13191 en présence de Jean de Ce5 chevalier, avec Pierre de Granson; seigneur de Belmont. II épousa Béatrix de La Tour, dite (Je Viennois, dont il a laissé Jean de Châlon, seigneur dArlay, Louis et Hu gues qui tu- rent destinés â léglise par le testament de leur père et Jacques de Châldn. - 45 - Jean de Châlon, fils dHugues 1" du nom et de .Béalrix de La Tour, seigneur dArlay, de Cuisel,de \Titeaux et LIsle-sous-ilontréa1, chevalier banneret, se rendit . à Amiens, le 16 septembre 1337, avec sa compagnie composée de lui, chevalier banneret, de quatre chevaliers bacheliers et cinquanle-neuf écuyers Pour servir le roi Philippe VI de Valois dans son ar- mée de Flandres, commandée par le comte dEu, con- ppe nétable de France. Phili de Valois, par lettres pa- tentes du mois de décembre 1338, scellées de son grand sceau en lais de soie rouge et verte donne et octroye au duc de Bourgogne pour lui, les siens et successeurs ducs le fief de LIsle-sous-Montréal en Bourgogne et ses appartenances, du quel et pour le quel fief, Jean de ChMon, était son homme en sa foi. Cette charte, que rapporte D. Plancher dans son Bis-. loire de Bourgogne, tome ii, page 209, est ainsi conçue: « Philippe, par. la grâce de Dieu.... Nous donnons « à notre frère (le duc de Bàurgogne, comte dArtois) « et ses successeurs, le fié de LIsle-sous-Montréal.en u Bourgogne et de ses appartenances, du quel et pour u le quel fié était notre homme et en notre foi, nostre anté et féal, chevalier Jehan de Clilon, seigneur u clArlay, et le tenait nuans de nous, et voulons que o le dit Jelian de Châlon et ses hoirs et successeurs « qui de li auront cause, en ce cas, en soient tenus u faire et fassent foi et hommage, touttefois, que le o cas le requerrera nostre dit frère et à ses dits hoirs o et successeurs.....tout ainsi comme ils étaient tenus o faire à nous ou nos successeurs avant ce présent « octroi par telle manière que icelui nostre frère et o ses dits boirs et successeurs et ceux qui,.comme.dit est, tiendront cause de li tiendront le dit fié nu a - 46 - • nu de nous, et te se tous bomniès coiÙme fai- • soit et était le dit Jehan de Châlon,et icelui Jehan. • de Chçiloh le tiendra en arrière-fief de nous et nos • dits sucdesseurs, et en fié de flostre dit frère, et de

• ses dits hoirs etsucdesseurs qui de li auront cause. D D. Plancher, tom. ii, pag. 201 et 207, observe que le duc avait été obligé de prendre les armes pour ré- sister aux entreprises de Jean de Cliâlôn dArlay qui sétait mparé tic Pontarlier et de tout cd qui en dé- pendait, et que le duc sâ saisit de LIsle-sous4fon- tréal, du château et de la terre de Viteaux, et que, six mais après, Philippe de Val6is mit fin a cette guerre, comme il avait fait dix ans auparavant à une semblable, par un traité portant que les seigneurs qui avaient pris les armes rendraient les hommages au due, comme le foi ordonnerait qué Jeai de tlmâlon rentrerait en possession de tout ce qui lui appartenait cilla Sauneriede.Salins, que Llsle lui serait restitué, et que le roi rendrait au Même Jean de Cliâlon toutes les terres dont il sétait saisi pour lui avoir refusé les services quil lui devait en temps de guerre. Ainsi, aux termes du traité de 1338, ce nest plus au roi, ni h ses irnirs successeurs, que Jean de Châlon est tenu de rendre foi et hommage, pour le fief de Lisle, mais au duc de Bourgogne et à ses [mirs, tout ainsi quil était tenu, avant le présent ociroy, de le faire au, roi dont on déclare que Jean de Châlon le tiendraèn arrière fief, et eu fief du due pt•de ses dits hoirs et successeurs que de li auront cause. - Pérard rapporte, les ans 1253 or 1258, deux - Charles par lesquelles Marguerite, reine de Navarre, et Thibaut, roide Navarre, font savoir quils ont rendu foi et hommage nu due de Bourgogne, au bois de Vi w- cennes,és maisons du roi deFrance, pou,1 quils tenaient de lui, Ces deux charles sont ainsi con- çues: o Nos Marguerite, par, la grAce de Dieu, rame de ce Navarre, comtesse de Champagne cl de Brie, Pala- tine, faisons savoir à tous ceux qui ces lettres ver- ront, que don fié le quel nostre obiers sires Thibauz u roi de Navarre, cocus de Champagne et de Bie, u palatin, tenait don duc de Bourgogne, nos avons fait cc hommage à noble homme Hugues, due de Bourgo- gne, et il ns cii receut à femme, ou bois de Vin- cc és maisonsle roy de France; surceijnos t li avons fait homage en lieu devant dit ne tiegne u doinage ou devant dit duc, rie k ses hoir, ne à nos, o ni k ses Loirs, que li homage quant il avaudinhit des « ore en avant ne soient fait à Augtun; si comme il y. « ont esté accoustumé de faire. En tesnloignag,e dccc, u nos etc... Ce fut fait en lan de r1narnaiion noslre « seigneur 1253 ou mois de février. » Nous Tliibanz, par la grâce de Dieu, rois de N- « varre, de Champagne et de Brye, cuen, palatins, o faisons savoir à tous ceans qui sont, et-qui h venir e suai, que lorange que li sires de Champaigne doit o faire à noble home le duc de Bourgoygne à Au ctis- cc nous, par son consentément, et pr le nostre, o li feirues ù Vichenes dalès Paris, en tele manière1 « que par cest consentement ne demorera pas que • quant le diz hornage sera k faire. (lue li sires d • Champaigne nele soit tenus faire au duc de Bour- « go, me k Augustines, si comme u accouslunié est o à faire. En témoignage ile la quel chose etc., etc u Données.à Laigny, en lan de graca mil deux cent u et cinquante-huit, ou mois de juing. imcLIsle-sou-Montréal nest pas énoncé dans chartes, jen laisse lappréciation au lecteur: Le roi, par lettres du 28 avril 1339, mande h Jean de Châlon quil ait à entrer en foi et hommage envers le duc pour la terre de Llsle-sous-Montréal et ses appartenances suivant le don quil en a fait au dit duc. Jean de Châlon figure parmi ceux des barons et bannerets, chevaliers, à quil fut escrit pal le roi pour venir à son mandement quand mestier serait par ses lettres closes données le 23 daoûst de lan 1350. Jean deChâlon a été marié deux fois, la première, en 136, avec Marguerite de Melle, la seconde, en 1301, àvec Marie de Genève, dent il neut point den- fants. II a laissé de sa première femme 1° Bagues de Châlon, il : du nom, seigneur dÂrlai, mort sans postérité; 2 Louis, àeigneur dArguel; 30 Henri, mort sans enfants; - 40 Marguerite, mariée à Louis ou Jean,-comte de Menthol-liard-; 50 Béatrix, mariée à Antoine de Beaujeu, dame de Broyes; - 60 Et Jeanne, femme de Jean de Vergy, seigneur de Champlite. Louis de Châlon, fils de Jean de ChMon et de Mar- guerite de Mello, seigneur de LIsle, dArgucl et de Cuise], accompagna Amé, comte de Saoe dit le Verd, au voyage de Grèce, et mourut en 1366. Il épousa Marguerite de Vienne, tille de Philippe, sei- gneur de Pmont, dont il eut Jean de Châlon et Hu- gues de Châlon, seigneur dArguel,mort sans posté- rité qa la guerre contre les Turcs en Hongrie, le 11 septembre 1397. - [;9 - Jean de Châlon, fils de Louis de Châlon et de Margen- rite de Vienne, seigneur dArlay, Llsle.sous-Montréat et autres lieux, épousa, en 1389, Marie des Baui, fille unique de Raymond dos. Baux, V cia nom, prince «O- range, et de Jeanne de Vienne, et succéda à son beau- père dans la principauté dOrange. Il embrassa depuis le parti de Jean, duc de Bourgogne, qui le fit lieute- nant général des duché et comté de Bourgogne, et lui donna, en 1408, le commandement de lanuS quil envoya au secours de Jean de Bavière, évêque de Liège, contre ses sujets rebelles. Il fu t nommé cham- brier de France par tes partisans du ducdeBourgogne en 14I, gouverneur du Languedoc en 1417.11 testa, le 2 t octobre de la même année 1417, et mourut de peste à Paris, le 4 décembre 1418. Son testament est ainsi conçu -

cc Au nain de la Sainte-Trinité, du Père, du Fils eV du Saint-Esprit, Amen. Je, Jean de Chàlon; prince dOrange et seigneur dArlay, sain de corps et de pensée, par la grâce de Dieu, doutant lès eaux et périls fortuites de la mort es quelles est un chacun • pour humaine fragilité. Considerant aussi que nest • chose pins certai rie que la mort, ny chose plus incer- • laine que lheure dicelle, non veuillant décéder de cc ce siècle sans faire testament, et veuillant pourvoW • au salut et remède de mon âme avant mon déceds • et trespas, et à la disposition et ordonnance de mes • biens que Dieu ma donnés, et démontrer que sens,- « raison flbonne mémoire gouverne ma pensée, fais • et ordonne mon testament, nuncupation, ordonnance « et dernière voiont, révoquons tous autres testa- « menU par moy faitsautrefois, les quels je flets k -3 - -50 - « néant par ces prèsenles, de mon corps et de mes « biens, en la manière qui sensuit. « Premièrement, je recommande lâme de moy, quand elle partira de môn corps à son souverain a Créateur, à la glorieuse Vierge Marie et à toute la cc cour -célcstialeule Paradis. • « .ltem,.je. .eslis la sépulture de mon dit corps au • :q moflatèreeté n lise diiMont_Saiilte..j\larje.audioi.èse o de J3esanon, de lordre de Cisteauxç et veux •icelui M. - estr,8 enseveli en la chapelle en la quelle-ont et sont -e.ensevelisrfeu mon très-cher seigneur et-père, mes- u sirejIgotjjs de-ChMon et autres nies prédécesseurs. • -cc Itèm, je véu-x-et ordonne quen-la dite chapelre ,ci soitichacun jour et perpétuel, dite une-messe de • cc requiem pour -le remède de mon âme, et de celle-de « daine Marie des Baiilx, princesse dOrange et dame ci dArlay, ma bien-aimée femme, et celle de mes pré- cc décesseurs. Et pour dire et célébrer la dite messe, • comi dit-est, je donne-et laisse perpétuellement • aux abbé et religieux de la dite abbaye, cinquante • florins dor de rente, les uels je leur assiette, assi- • .gne et assis en et sur les rentes, profits et esinolu- mens de lXule de ma ville de Noseroy. Et Yeux p .iceux -cinquante florins de rente à eux estre payés « par quartons, par celui ou ceux qui levera ou rece- c vra, leveront ou recevront les dits émoluments de la ° dite Aule, -lesquels cinquante florins, mon hoir uni- jc versel.et ses héritiers pourronta•voir • et racheter des -dits abbé et religieux, par payant à ceux une cc fois -la -somme de cinq cens florins, des quels -cinq « cens florins les dits abbé et religieux seront -tenus « dacquét:ir terre au profit de la -dite église, pour i dire et célébrer In dite messe-comme -dit est, o Item, je veux ut ordonne quo mon obsjque soit « fait en,la dite église du Mont-Sainte-Marie, bien et -u solennellement, et comme il a été fait pour mes prédécesseurs, a que ii chascun prêtre qui sera-à « mondit obsêque, soit donné et payé avec saréfec- • :uon, quatre gros viez, et â •cbascun -évêque, abbé • Û prieur, à chascun diceulx selon ce quil sera ad- -c visé-par-mon hoir universel cy-après nommez et ses « gens.....Item, je fais, nomme et institue Ah-x de « Chillon, ma tille, femme Guillaume de Vienne, mon cc hoir, -ésehoses par moy à elle données et constituées, • par son-droit, portion, partage et mariage, pourtant • je yeuxet ordonne icelle estre et devoir ostre-con- • tente, sans ce quelle puisse ou doige aucune autre « chose que celles grusier ou -demander-en -mes-biens cc et successions, et au eaux, que la dite -Aux ira de cc vie â tte-spassement -sens laisser hoirs procréés de cc de son propre corps en léal mariage, je veux Mer- cr donne que la forteresse et ville de -Chaignay., vil- lages, renies, terres, hommesçflez, renflez, justice, noblesse, autres droits, appendices et ppartenances • quelconques dudit Chaigney, soient ii •Je/zars de • Chalon, mon lus et boira cy-après nommés, et « quatre mil francs des six mil francs par moy à da • dite Alix, -donaês par le traite de mariage. o Item, )e veux et ordonne -qne -Hugueninde -Châ- « Ion, mon fils, baye et emporte pour son droit part, • portion et partage les -châteaux, vihleset apparte- • •nonces -dic-eulx de Cuysey, de Saint-Laùrent,.etc. « item, je veux que Messire Louis de Châlon,isei • gneur dArguol etcle Mont-Faulcon, mon ayniéfi4s, « soit tenu de Bailler au dit lluguenin une ou .,deux » forteresses -en la comté de Bourgogne. D - 52 - Item, je donne à Marie de Châlon, ma fille, le • chastel, ville et appartenances du Cellier, au die-, « cèse de Lozanne selon le contenu (les lettres ma- « nage faites dicelle etge Jelian de Fribourg, etc. « Item, je fais, nomme, laisse et consuetit mon hoirs « et successeur Jehan de Chàlon, mon bien-amez fils, « au chastelde Lormes, et en tout le droit que Tay et puis avoir ès fiez renliez,j ustice, seigneuries, ren- « tes, censes, redevances, servitutez et autres appen- « dices et -appartenances au dit chaslel et lieu de a Lornies et chastel de, Prépertuis, LIsle-sous-Mon- tMal Brayes, Chavannes, Viteaul-, LIsle-en-Bresse, a ma maison de Paris...... Et aussi aura le dit Jehan a de Ch Mou toué les utensites dhostet et biens meubles estant ès dits châteaux, etc., etc. - « Et au demeurant de tous mes biens des quels je o nai ordonné cy-dessus ou orUannerai cg-après, je « fais, nomme, laisse et institue mon hoir universel seul et pour le tout le dit messire Loys de Châlon, « mon ayniez fils avec tout le droit raison et portion « que jay puis et dois en principalle et seigneurie « -dOrange, etou comte de Genève et aussi au Dan- (i phinez de Vienne, le quel je veux estre tenu de o payer et appaiser tous mes chambriers, legatz, deb- « tes et ausmèneset les autres choses par moy cy- o dessus ordonnées ou à ordonner. » -

Viennent ensuite les substitutions de mâles en mâ- les, et à, défaut de mâles, Jean de Ctiâlon substitue la fille aînée dAlix et de Guillaume de Vienne, comme je lai déjà dit plus haut.- - Jean de Châlon, fils de Jean de Châlon et de Marie des Baux, prince dOrange, seigneur de Lormes, de

L, - 53 - Pi erre- Peithnis, LIsle-sous-MOfltréal Viteaux et au- tres lieux, continue, par charte du A. juillet 1425, la charte de (sto, ou plutôt celle du jour de Noi3l 1357, dont jaurai occasion de parler plus bas, il y appelle tout à la fois lauteur de la charte de 1319 ou de 1357, son progéniteur et son prédécesseur, ce qui ne peut convenir quà Jean de Chûlon, fils dHugues de Chàlon, 1er du nom, qui était effectivement son grand- père, et, par cette raison, son prédécesseur. AprM avoir rappelé les rentes, droits seigneuriaux, usages, vains pâturages, franchises, privilèges et libertés dont les religieux de Saint-Germain, ont toujours usé et joui jusquà ce que les guerres (les Anglais occupaient alors la France et ravageaient nos pays) étant venus au moyen desquelles, est-il dit, a convenu daban- donner et laisser les lieux mêmement des villages de Coutarnoult, de Dissangy, de Massangy et de plusieurs autres lieux de sa dite terre, pourquoi les dites choses étaient comme en friche, et désertes et inconnues, Jean de Châlon sexprime ainsi: e Et à ces causes et « raisons par linsitigation de nos officiers de LIsle, nous les, voulions, en ce troubler, et voulions allé- guer et alléguerions possessions, saisines et pré- « somptoires, et cuidrons les dits religieux, leurs u hommes et les nôtres dessus dits non avoir les dites rentes, droits seigneuriaux, privilèges, usages et vains pâturages en notre dite terre, qui étaient, c comme nous a apparu, par lettres de chartres don- nées par notre progéniteur; pourquoi nous ont très «humblement requis les dits supplians, que de nô- somme dargent, • tre grâce, en prenant deux aucune hein- « nous les voulussions laisser, eux et leurs dits « mes, et les nôtres de notre terre, user et jouir de - 54 -. o-toutes leurs, dites rentes, droits. seigneuriaux, usa- ges, vâins, pâturages, franchises, priviléges.et liber_ o. tés, ainsLq•ifiisautaient faitavant:les dites guerres, e. et quanft ils auraient dûement regnés aux dits « lieux,,ev comme ils:sont, contenus: esdites lettres de notre prédécesseur, Jean de ChMon feu seigneur du. « dit IfIsle, lesquelles chartres nous ont!été.présen- tées baillées etmises en, nos mains, par Robert et o. Gauthier, bourgeois de Montréault et de Coutar- e- fouit, et-les quelles naus.avoiis vues, tenueset.lues, et cyraprès de-mot à mot Mit Lranscrire:et duement o colla tionnerselon Je contenu, forme et teneur dif celles Et peut ce que.le contenu- en icelle nau- o rait par nous été sçu,v.0 et confirmé aux dits reli- cc— gieux, leurs hommes, et les nôtres Watitant que le • temps fr venir les le vpusi en, ce omécIier, si nos • lettres de, confirmation . ne leur étaient- par nous o-. doiinées et octroyées. « Pourquoi: nous le dit Jean de Châlon, seigneur de O! L.Isle; les- choses. dessus dites, inclinant libérale- ment à.la supplication etrequéte des ditssupplians, o- en-continuant la- franchise, bon vouloir, pieuse in- e. tention de notre dit progéniteur, en inclinant et « gardant: les, ditsî droits de léglise, comme, celui «.quevouloflsaccompljr et parfaire les ordonnances «ide notre dit progéniteur, pour, abolir, terminer et, cc finir! tou& débats et procès, et pour donner force et, vigueur es dites lettres de notre dit; progéniteur, - par l:avis et délibération, de rostre conseil, le cola- • tenu es diteslettres, cyrdessus incorporées, et tous • les points contenus et déclarés en icelles, avons con- «- fil-mû, loué!, ratifié et approuvé; confirmons, louons, e ratifions et- app.r,Qu!yons de grâce et spéciale,, pure, - 5-5 - • fanche on- libériile volonté, ci maintenons, consir • vous et gardons nos dits religieux, et leurs dits • hommes et les nôtres, et tous ceux de notre- dite « terre en leurs possessions et saisines de tous les diti points et choses- contenues ès dites lettres d& notre « dit progéniteur.....Et voulons-nous le dit Jeande « Châlon, chevalier, seignéur dessus dit, consentons u et par ces présentes confirmons et approuvons et e octroyons que les dits supplians, tous Jeun dits u- hommes et tous ceux de notre dite terre. préens -et « à- venir, puissent user et jouir pléinement et -paisi-- « blement, de tous les dits points contenus èsdites « lettres de notre dit prédécesseur, et aussi de ces nos. « dites présentes confirmations et approbations dés o maintenant et à toujours, mais perpétuellement..... • Et quant au débat qui est entre nous- et nos-dits • religieux, touchant les successions de leurs dits hom- •- mes inourans sans lignages, nous le dit chevalier • avons appointé et acrordé i et par ces présentes, • appointons et accordons perpétuellement, que tout • ainsi que nous prenons en la terre de nos dits • religieux de Saint-Germain dAuxerre, les succes- • siens de nos hommes maininortables, - seiÈbla-ble- • ment nos dits religieux du dit Sain-t-Germain dAu- xerre, prendront en toute notre dite terre , de u L1se, soit:en la dite mainmorte, ou autre part, tou- u tes les successions qui pourront advenir à toujours, • même par le trépas de leurs dits hommes de Cou- • tarnoult, Dsangy et Massangy, mouraris sans li- • gnage - Et si leurs dits hommes de Coutarnouit, • Dissangy et IIassangy, ont aucuns lignages, et no- nobstant quils soient parties séparées et divisées u deux (et seuls) lignages et leurs hoirs présens et à - 56- « venir, semblablement prendront en toute notre dite de • terre LJsle, soit en la dite mainmorte ou autre • part, toutes les dites successionsde leurs lignages • trépassés, pour ce que dancienneté le droit demain- « morte, étant au dit Coutarnouit, Dissangy et Mas- « sangy cil et appartient aux dits religieux du dit « Saint-Germain dAuxerre. »

Jean de Châlon termine en déclarant que les dits religieux lont fait participant en toutes leurs prières, oraisons et bienfaits de leur église. Et ce aussi que les dits religieux, leurs hommes et les siens lui ont payé, baillé et délivré réellement et de fait, par, les mains des dits Robinet et Gauthier, la somme de deux cents écus dor dont il se tient pour contant et bien P ayé, et eu quitte tous les sus dits et leurs hoirs et ayans cause deux en temps à venir. - Ce fut le mémo Jean de Châlon, qui fit rédiger, en 1461, les terriers de Chevannes et de Beauvillers, contenus en un seul volume. On y trouve détaillés les droits dont il jouissait dans ces localités. Il fut marié, deux fois, lu prémière, en 1424 avec Jeanne de la Trémoille, dame de Grignon, dont il a eu

1° Charles de Chillon, seigneur de Viteaux; 20 Antoine de Châlon, évêque dAutun; 30 Louis de Châlon, seigneur de LIslc-sous-Mon- tréal, mort sans lignée; 4° Bernard de Châlon, seigneur de Grignon et dAn- cenay, époux de Marie de Rougemont, dont il eut Thi- bault de Cliâlon, seigneur de Grignon, mort sans pos- térité, lan 1512, 50 Léonardde Châlon, ieigneurde Lormes; - 67 - 6° Marguerite de Châlon, femme de Jean de Beau- fremont; - - 7° Isabelle de Châlon,feninie de Liébaud de Choisel; 8° klix de Châlon, femme du seigneur de Valengin. Jean de Châlon a eu pour seconde femme, Marie dEnghien, dame de la Novelle de Presles; il mourut en et1462, a été enterré dans labbaye de Vézelay. (Duchesne, livre iv, pag. 649.) • Charles de Châlon, Louis de Châlon, Bernard de Châlon, Léonard de Châlon et Antoine de Chàlon, tous enfants de Jean de Châlon et de Jeanne de la Trémoille, procédèrent au partage de leurs biens, meubles et terres et seigneuries le 10 décembre 1462. Charles de Châlon succéda à Louis de Châlon, son frère, dans la terre de LJsle, ainsi quà Louis de la Trémoille, son oncle, dans le comté de Joigny. II épousa; en 140, Jeanne de Baièquetin, veuve dAr- tus, seigneur de Châtillon-sur-Marne, zelé partisan du duc de Bourgogne, contre le roi Louis XI. Il fut fait prisonnier, lan 1475 1 un mardi 20 juin, avec Léo- nard, sûri frère, dans une rencontre à Guy, près de Chàteau-Chinon, où le duc de Bourbon leur tua plus de deux cents hommes.. Ayant recouvré sa liberté, le souvenir de sa disgrâce ne lui lit point changer de parti; après la mort de Charles-le-Téméraire 1 il con- sèrva pour Marie, sa fille, le ibûme attachement quil avait témoigné au père. Louis XI, ne pouvant lattirer à lui, le punit par !a confiscation du comte de Joigny, quil donna à Jean de Nanterre, gouverneur de Cor- beil. Mais, la paix qui fut faite en 1482,. Charles recouvra ce domaine avec les autres, dont il avait été privé. On -le voit présent aux états-généraux qui sas- semblèrent, aOEcommencement de lannée 1484, pour - .faire déclarer la majorié du roi Charles VIII. - (Du chêne, Hist. de la maison de )Jfontmorency, p. 259) - - LArt de vérifier les dates dit quil mourut lannée sui. vante, il fut enterré à labbaye deVézelay, auprès d • ses ancêtres, cest une erreur, car il fit savoir, le 2, ---février 1488, conjointement avec Hugues, abbé -de Saint-Germain dAuxerre, que-comme plusieurs procès étaient mus et â mouvoirientre eux, à cause deleur terre et seigneurie de L!ste, ainsi que des -tiercés qui appartenaient -aux religieux- susdits, à cause de, leur terre et seigneurie de £outar.noult,- pour lesquels pro- cès et discors éviter et nourrir paix et avoir amour .ensemble et -ainsi que les hommes et sujets de fa dite terre et seigneurie de Lisle et, les hornmes.et sujets .de3 religieux de Coutarnoult et Massangis ne pussent ulorénava-nt entreprendre -ni emporter le -droit de Lie-ce, les uns sur les autres, -et quau temps à venir nen fut plus diseurs, niprocès, ils avaient pacifié- et ,.accordéenfre eux que tes -dites tierces seraient bor- - nées et limitées -selon les anciennes bornes - du temps , ancien, et selon que lon avait -accoutumé do les lever autewps passé tant dun côté que de lautre. (Archi- ves de LJsle-sous-Montréal) - - Antoine de -Châlon, -dit le -Fou évêque, fils de Jean - de ChMon et de Jeanne de la -Tréinoille, -seigneur de LJsle en partie, succéda dans lévêché dAutun, au cardinal Bonn. Le chapitre l?élut â , lunanimité. Le commissaire du roi fit, il est vrai, tout son possible pour empêcher leffet-de celte élection, mais ses efforts furent inutiles; en vain, il nienaça les chanoines des -plus grands châtiments, même de lui faire payerdeux cents.mares dor, il ne put réussir. Charles VIII assembla les Ltats à Tours, en janvier 5g- ft84. Antoine de Châlon, doyen du chapitre, éêque nouvellement élu, et deux chanoines y furent députés, tant,pour solliciter la confirmation de son éléctidn, que, pour requérir -quil ny ont point de parlement .ttébli à Dijon pour la Bourgogne; ils demandèrent que lies choses restassent- dans te -Inêu]e état quelles étaient du temps du duc Philippe, et quele parlement nouvellement établi t- Dijon tut cassé. Les mêmes demandes férent réitérées- aux Etats de Bourgogne, mais sans succès. Enfin, après bien des troubles -qui agitèretit lévêque cule chapitre, lélection dAntoine de Châlon fut confirmée. - Cependant lévêque dAutun, qui était allé à Tours, comme on la vu.plus-Jiaut, -ne venait pas prendre possession de son évêché. Le chapitre à quil devait son élection, voyant avec peine quil touchaitlés dis- tributions de léglise et les revenus de son évêché, sans -y -faire aucun service, se crut on droit de lui faire donnér avis par un chanoine, de faire de sérieuses : té- flexions sur set-devoirs; il était- chargé de -luirefnon- trer quon laissait letout à-sa conscience, dans Pêspé- - rance qtfil dédommagerait aumoi-nsléglise du temps -de sa langue absence. Cet avis nayant rien opéré sûr lesprit du prélat qui continuait son séjour à Paris, ?avec un éhanoine qui laccompagnait, MM. le-s cha- noines levèrent les revenus de leur bénéfice, et les - distributions quotidiennes. Cela ne se fit pas sans de grandes oppositions de la part des parties intéressées, - -qui se-conclurent cependant peu de-temps après. Antoine de Chûlon se rendit enfin - aux désirs du chapitre et arriva,! en 1486, à sa ville épiscopale. Il -Cul la régale de Lyon en 1488, par la mort de Charles de -Bourbon, et gouverna léglise dAutun pendant dix- - 60 sept ans. Il y mourut le S mai 1500, et fut inhumé sous une ,tombe de cuivre dans la chapelle de Notre- Dame, où il avait fondé son. anniversaire. Les honneurs que lon rendait, à Avallon, aux CM- Ions témoignént que ces seigneurs y jouissaient dune grande considération. M Petit, deVausse, dit quà lar- rivée de chacun deux dans celte ville, les échevins allaient à leur rencontre et leur offraient, tantôt de lhypocras, tantôt des pains blancs, quelquefois de la- voine pour les chevaux, un veau gras, un mouton, mais toujours des présents en nature, selon lhabitude du xve siècle. -

CHAPITRE VI.

Charlotte de Chàlon, fille unique de Charles de CM- Ion, nentra pas de plain pied enjouissance de la succes- sioifde son père aussitôt après sa mort. Ses trois oncles, Antoine de Châlon, évêque dAutun, Bernard de Gri- gnon et Léonard-de Châlon, seigneur de Lormes, la lui disputèrenten vertu dune prétendue substitution faite par un prince dOrange de la maison de ChAlon,en fa- veur de ses descendants mâles, à lexclusion des filles, quelle réduisait â une%légitime en argent; Antoine alléguait de plus une donation entre-vifs de Charles, son fière, comte Je Joigny, et cc avait joui quelque temps. Ce fut la matière dun long procès, qui finit le le 14 mai 1500 par un arrêt qui adjugea la succes- sion litigeuse à Charlotte. Elle a été mariée trois fois, la première, avec Jean de Ncucliàtel, comme latteste un acte de reprise de fief, de 25 septembre 1480, du comté de Joigny, Viteaux et autres terres, par Jean de Neuchâtel, conseiller et chambellan du roi, à cause, - 61 - est-il dit, de Charlotte de ChMon, damoiselle sa fem- me, lesquels avaient appârtenus à Charles de Châlon, père de Charlotte de Châlon, et dont le roi fit don au dit Jean de Neuchâtel, seigneurs de Montage, comme lui étant échues et advenues par droit de forfaiture et confiscations, Charles de ChMon ayant Toujours tenu et tenant encore le parti du duc. (Peincedé, Ârch. de Dijon, tom. ix, p 99). 11 résulte de cet acte quAn- seime a fait erreur en avancant quelle épousa, le 9 septembre 1480 de la même année, Adrien de Sainte- Maure, auquelson pre, donna, en le mariant, le comté de Nesle, après lavoir fait émanciper nétant encore alors âgé que de quinze ans. Adrien de Sainte-Maure, chevalier; comte de Nesle, seigneur de Mongaugier et de Beaulieu, était mort avant I 50i. Il reprit de fief, le 7 octobre 1498, ès- mains du chancelier, du comté de Joigny et de partie de la terre de LIsIe, ainsi que de la terre et sei- gneurie de Vitoux, alui appartenantes 4 cause de la succession du feuCbaries -de CUMon, père de Char- lotte de Châlonç sa femme. Le roi, dans ces lettres de reprise, qualifie do cousins, Charles de Châlon et Adrien, - son gendre. Charlotte de Châlon n laissé dAdrien de Sainte- Maure, six garçons et deux filles 1° Jean de Sainte-Maure, comte de Nesle 2° Nicolas de Sainte-Maure; 3° Arné de Sainte-Maure; 40 Adrien de SaintetMaure bn Florent de Sainte-Maure, ces trois derniers dé- cédés jeunes ; - 6° Clande de Sainte-Maure 79 Julienne de Sainte-Maure d - 62 - 8° Claudine de Sainte-Maure; baratiné de .Pierre- Pertftuis et de Lormes. On lit dans Moreri, au lieu de Julienne et de Clau- dine, Barbe et kvoye, deux surnoms :sans loute.. Charlotte de Châlon épousa en troisièmes noces, Français ŒÂlégre, et Obtint souffrance . pour faire la foi et hommage de son comté deJoigny et de sa sei- gneurie de LLsle, le 2& octobre 1525.. Henri .Geix et Laurent Brulard, fermiers des sei- gneurs .le lJIsle sétant ès moissons de i 5m emparés .destierces appartenantes aux religieux de :SajntGer- (main! dAuxerre, surpièces de terres labourables, en- semencées les unes de blé, .èt les autres •dorge et avoine tierçahles de toute ancienneté, et vus con- damner à rendre et -restituer aux-:exposants tout ce quils avaient pris, Thibaut de Châlon, Us de Bernard ideChâlon, et. Charlotte de Châlon, sa cousine, veuve dAdrien de Sainte-Maure se déclarèrent appetans de cette sentence. Laffaire fut portée devant le parlement qui, par arrêt du 19 février i5.05, confirma le juge- iment qui avait été rendu en faveur des religieux sus dits et ide leurs fermiers, .ordonna et prononça que les tierces en question seraient rendues à qui -de droit, et -les ravisseurs contraints par taules voies dues et rai- sonnables. Jean de Sainte-Maure, comte de Nesle et de Joigny, fils et héritier dAdrien de Sainte-Maure, est mort vers 1526, il a laissé dAnne dIIunières, quatre enfants: Charles de Sainte-Maure, comte de Nesle; Louis de Sainte-Maure,; comte de. Joigny, seigneur de LIsÏe; Louise de Sainte-Maure, abbesse de lAbbaye aux Bois;

e - - ,63 Louise de Sainte-Maure, femme de Gifles II Ae Lavai, fils de Pierre de Lavai, seigneur de Louis et de Philippe de Beaumont. Louis de Sainte-Maure, fils de Jean de Sainte- Maure et dAnne dHuniières, marquis de Nesle, comte de Joigny, seigneur de LIsle, chevalier de Fordre du roi, transigea, en 1538, avec Antoine du Prat, au su- jet des biens de Charlotte de Citâlon, son ayeul. Il fut donné en otage h Ehsabeth dAngleterre, en 1559, et mourut à Paris, le 9 septembre 1572. Il épousa, On premières noces, Jeanne de Rieux, comtesse de Lavai, et, et) secondes noce, Madeleine Olivier, fille deFran- çois Olivier, chancelier de France dont il a laissé: Charles de Sainte-Maure, marquis de Nesle, ceinte deJoigny, mort le 2 novembre 1576, âgé desixanset Antoine de Sainte-Maure, aussi mort jeune. Par suite de la mort de Charles et dAntoine de Sainte-Maure, la succession de Louis de Sainte-Maure passa sur la tête de Jean de Lavai, fils de Gifles 11 de Lavai et de Louise de Sainte-Maure, fille ,de Jean, comte de Nesle et de Joigny et dAnne dHurnières, dont il eut Jean de Lavai; René de Lavai Gabrielle de Lavai. Jean de Lavai, fils de Gilles II de Lavai et de Louise de Sainte-Maure, né le 2 avril 1542, fat marquis do Nesle et comte de Joigny, après la mort de Charles de Sainte-Maure, son cousin. Le roi Charles IX, le fit chevalier de son ordre, et gentilhomme de sa Cham- bre, et le roiHenri iHiui donna la chargc:de tapi- laine de cent gentilshommes de sa Maison et érigea en sa faveur la baronne de Maillé, en comté. il mourut 4 - 64 - e20 septembre 1576. Il épousa, en premières noces, Renée de Rohan, veuve de François de Rohan, sei- gneur de Gié et du Verger, et deRen% de Lava], sei- gneur de Loué, son frère. Il épousa, en secondes no- ces, Françoise de Birague, veuve de Jean de la Pla- tière, seigneur de Bourdilion, maréchal de France et cardinal. Ii a eu de sa première femme: Gui de Lavai Louis de Lavai, né le 30 mail 68, mort en bas âge; Charles de Lavai, né le 27 juin 1576, mort peu après. De sa seconde femme; il na eu quune fille, Mar- guerite de Lavai, qui mourut jeune. Ii mourut lui- inôme,.le 20 septembre 1578, et fut entené dans lé- glise de Sainte-Catherine-du-Val, en la chapelle de Birague, en léglise de Sainte-Catherine-du-Val. Gui de Lavai, fils de Jean de Lavai et de Louise de Sainte-Maure, petit-fils de Cilles II, succéda à son père au comté de Joigny, ainsi quau marquisat de Nesle, obtint du roi Henri III, lan 1583, des lettres patentes qui lui confirmaient le titre de doyen des sept comtes-pairs du comte de Champagne. Au milieu des fureurs de la Ligue qui tendaient à renverser cc prince et à en exclure le véritable héritier présomptif, il demeura fidèle à son devoir, et ne varia point dans le parti des royalistes quil avait embrassé. Lan 1590, à la bataille dIvry, donnée le 14 mars, il scella de son sang lattachement quil avait voué au roi Henri 1V, ayant reçu vingt-quatre coups de pistolet, dont il mourut huit jours après, sans laisser de postérité. Sa veuve se remaria au sieur de Givry, qui fut tué, dans les premiers jours de juillet 1592, au siége de Laon. René de Lavai, son oncle, seignèur de Loué, baron IL - 67— des preu%es dg sa valeur en plusieurs occasions et par. ticulièrement; à la bataille de Sénef, où il eut les, jambes cassées, fut blessé mortellement ait . siége de Philisbourg. il mourut le 18 octobre 1688, ûgé . de 36 ans, et fut enterré à Spire. Il avait épousé Màrie de Coligny, fille de Jean de Coligny, lientenant-général des armées du roi,. morte le vi août 1693, âgée de 26 ans, ayant eu peur fils Louis de-Mailly 111e du. nom, et Charlotte de Mailly, qui épousa, par contrat; du 13 mai 1711, Emmanuel-Ignace de Nassau-Siégen. fils de Jean-François-Désiré, prince de Nassau-Siégen et dIsabelle-Claire-Eugénie du Pujet de la Serre. Ill Louis de Mailly 111°du nom, fils de-Louis-de Mailly e du nom, c de Marie de Coligny, prince dOrange et seigneur de LJsle en parties chevalier des ordres du roi, né, posthume à Paris, 1e.27 février 1689, fit sapremiére.campagnc, en 1706, dans les .nlousque- taires du roi, et se trouva, le 23 mai, à la journée dOudenarde, ou avec le seul escadron. des-gendarmes écossais, il battit deux escadrons des ennemis, et défit larrière-garde de toute larmée. Depuis il se trouva à la bataille de Malplaquet, où il fut blessé, ajicom- bat de Denain et auxsiéges:de Marcliiennes, de.Douay, de Quesnoy et de Bouchain. Il quitta le service en 1714. Il fut chargé en 1717, daller recevoir à son débarquement à Calais, Pierre Aleniovitz, czar de Russie, de le complimenter de la part du roi, et de le• conduire à ta. cour. Ce fut lui qui porta la.queue du manteau du roi, lorsque Sa.Majestû reçut le collier de lordre du-Saint-Esprit, à.Reims, le 27 octobre 1722. Le roi layant.propost pour étre chevalier de sesor- dres, il en reçutIa croix et le collier le 3 juin I 72A, il avait épousé, 1e.2 avril 1709, Félicie-Armande Ma-5 - 68 - zarini,•fihle de Paul-Jules de la Porte Mazarini, duc de RetIieljlazarini, pair de France et de Cliarlotte-Féli- cie-Armande de Durfort-Duras. Elle fui nommée dame du palais de là reine, le 27 avril 1725, et elle mourut à Versailles, le 14 octobre 1729, âgée de 38 ans, il a eu delle - Louise-Julie de Mailly de Nesle, femme de Louis- Alexandre de Mailly, son cousin, elle fut faite darne du palais de la reine au lieu et place de fetfe sa mère au moins doctobre 1729, et mourut, à Paris, dans de grands sentiments de piété, le 30 mars 1751, à lâge de 41 ans; Pauline-Félicité de Mailly, damoiselle de Montca- yrel Marie-Aune de Mailly,- demoiselle de Mouchy, du- chesse de Châleaurou, femme dû Louis de la Tdur- nelle, marquis de la Tournelle, en Nivernais, dont elle est restée veuve, le 23 novembre 1740, morte, à Paris,. le 8 décembre 174k,, âgée de 27 ans, et - Hortense-Félicité de Mailly, demoiselle de Châlon. La vie scandaleuse des filles de Louis III, de l\Iilly, étant connue de tout le monde, il me suffira de dire quun jour oui M_de Mailly entrait dans léglise de Saint-Roch, un individu choqué de ce quon se déran- geàit pour lui faire place, dit tout haut: Voilà bien du bruit pour une ...... Monsieur, lui répàndit-elle, avec douceur, puisque vous la connaissez, priez Dieu pour elle. ....Après tant dégarements, il ne fallait rien moins quune pareille réponse pour nous les faire,.sinon oublier; du moins excuser. Charlotte de Mailly, soeur de Louis III, de Mailly, fille de Louis 11, de Mailly, et de Marie de Coligny, épousa à Paris, le 13 mai 1711, comme je lai déjà 89 - dit plus haut, I.naoe-Èmmanue de Nassau-Siégen, Prince 4e Nassu et du Saint-Empire, administrateur de la principauté de Siégen, premier lieutenant de la compagnie des gardes du corps Walons du toi dEs- pagne, Philippe V, ensuite chambellan h La clef dor de lempereur, sergqt général de ses armées et che- valier de lordre palatin de Saint-Huhert. IL fui nommé, au mois de septembre 4725, capitaine de la noble garde du corps des archers de larchiduchesse, gouvernante des Pays-Bas Autrichiens, et étant à Vienne, il prêta serment, le S juillet 1730, dans un conseil dEtht tend au palais de la Favorite, en qualité de membre actuel intime de ce conseiL. Lempereur le déclara, au mois de mais 173fr, général feld maréchal lieutenant de ses armées, avec son rang dancienneté, de sorte que dancien général major quil était resté, nayant poitit été compris dans la dernière promotion dofficiers généraux, il se trouva des plus anciens gé- néraux feld maréchaux, lieutenants, ayant repris son premier rang selon les usages du service impérial dans ces sortes de cas. IL mourut, à Bruxelles, le Il août 1735. IL parait par lexpédition du contrat de mariage du 13 mai 1711, visé par larrêt du conseil du 17 mai 170, que Charlôtte apporta en dot la terre de LIsle- sous-Moniréal. Cet arrêt nentend parler que de la moitié sans doute, puisque son frère possédait lautre, et que cette partie nest passée sur la tête de Char- lotte, quen vertu de ladjudication qui lui en fut faite à la suite de la saisie réelle ou fictive quelle en fit sur son frère en 1760. Lors de linterdiction de Louis 111, de Mailly, François-Placide Bonterns, curateur linterdiction du sieur deMailly, les- directeurs de ses créanciers et François Cadet, tuteur t la substitution - de la , maison :de Mailly; réc1ànNint t I juillet 1763) la moitié des andrnges db in Ierree.t seigneurie de •LIsle,jugés appartenir au sieur de Mailiy,à cause du droit de tierce. échu jusquau jour où cette moitié avait été adjugée h la princesse de Nassausur la saisie quelle en avait faite, ensemble tous les autres droits quelonques &hus.jusquaijdit jour, avec les intérêts subsidiairement qui en avaient couru ou qui cour- raient .àpartir deleur. réclamation, niais ils se virent déboutés de leurs demandes par un arrêt du 93 juil- let :1763, sauf aux réclanhants à. se pourvoir cii liris- :tancodo liquidation des fruits des sucessions de Louis Charles de Mailly Jet du nom, pendant.en la cour, les lins de non-recevoir et défenses du sieur Figuières, curateur rie Charlotte, qui venait dêtre interdite elle- même. • Le père Anselme dit qutni manne l-Ignac.e, prince -de Nassau-Siégen, u eu deux enfants de Charlotte,, morts tous deux en bas êge. Moreri, de son côté, dit quil a eu un Bis, né à Paris, te 14 février 17V2, qui mourut le r juillet suivant, sans avoir été nommé, de sorte quEmmanuel-Ignce de Nassau serait mort sans hisser de postérité après lui; mais il faut croire que ces deux grands historiens nont pas été suffisam- ment renseignés, puisquil est constant que Charlotte. u encore eu un fils; dont la légitimité a été contestée -par Louis de Mai lly, frère de Charlotte même. Lau- teur du Nouveau dictionnaire historique et portatif ou Histoire abrégée de tous les hommes qui se sont fait un nom, imprirnéen 1769, à Amsterdam, sexprime ainsi it cette occasion o Etnmanuel-Ignace-de Nassau-Siégen avait épousé cc Charlotte de.Maillydc,Nes1ecelleci avait donné le - 74 « jour à un fils dont elle déroba la naissance à son • mari et quaprés sa mort elle fit réinscrire sur les • registres de létat civil, sous le nom de Maximilien • de Nassau-Siégen. Le conseil italique de Vienne • refusa de reconohitro Maximilien en cette qualité, et sobstina à ne voit dans Charlotte que Pimitatrice « et la continuation des scandales de sa famille. Le tuteur du jeune. Nassau (Charles-Henri-Nicolas Othon) porta. les débats au parlement de Paris, qui, par arrét du3 juin 1756, se déclara pour la légiti- « mité. Le conseil aulique regarda cette décision

G comme non avenue, et ne lavait pas même attendu « pour disposer en faveur dun autre des biens de la « maison de Nassau S Allemagne. » Mais, M. de Luynes, tom. xv de ses Méinoires,.pag. .4O, fi février 1756, apprend quelles raisonsavaient fait suspecter la légitimité de Maximilien « M. de • Nesle, dit-il, a perdu sou procès au Châtelet, mais • on en n appelé au-Parlement.-Ce procès est au sujet • du prince de Nassau. Mile de Mailly, soeur de M. de • Nesle, épousa le prince de Nassau en 1711, elle se • brouilla avec lui; il y eut des accusations violentes • de part et dautre. Elle vint eu Franco, des.discus- cc sions dintérêt entre elle et M. de Nesle, les ont • brouillés ensemble. Elle prétend que cest la cause cc de ses malheurs et de ceux de son petit-fils. M. de cc Nassau étant le chef de la branche catholique avait • grand intérêt davoir des enfants; il parait par plu- • sieurs lettres, quil chercha à se raccommoder avec • sa femme, quil vint â Paris incognito, quelle devint • grosse, quelle accoucha dun fils, qui épousa une • Mouchy, de laquelle il a eu le prince de Nassau cc daujourdhui. On . voit aussi par ces lettres que - • le prince de Nassau, mari ju de Mailly parut • désirer que la grossesse de sa femme fut heureuse. • M. de Nesle soutient les lettres fausses, et prétend • que le fils dont sa soeur accoucha est bâlard. M. de • Nesle a été condamné en 100,000 livres de doinma- cc ges et intérêts. ) - M. de Luynes, tom. xv, 3juin 1756, pa. 93, sex- prime ainsi à ce sujet: «Tai parlé cy-dessus du procès « de MMS de Nassau contre M. de Nesle, son frère. Il « fut jugé bier,.la sentence du Chà[clet est confirmée « avec amendes et dépens, et ordoniié (lue larrêt sera « publié et afflché,• etqui1 en sera imprimé jusquà a mille exemplaii;S. La dite sentence déclare M. le u marquis de Nesle non recevable dans sa demande et e le condamne en 100,000 livres dommages et inté- térêts.et aux dépens. » - - La Biographie dAmsterdam dit que Charlotte fit réinscrire son fils sur les registres de létat civil, après la mort de son mari ; mais où est la preuve de ce fait? Au surplus, Maximilien, quil aitété ou non loeu- vredEmmanuel nen était pas moins légitime aux yeux de la lei, puisquil est né pendant le mariage avec Emmanuel, et non après sa mort. Ces cas, on le sait, ne sont hélas! que trop fréquents, mais à cela que faire? Rien. Is pater censetur quem nuptiw de.- monstrant De sorte queh vertu de cet axiôme, Em- manuel leut-il déclaré franchement franduleux, dans ces cas même, M. de Nesle aurait encore perdu son procès. - Charlotte de Mailly, veuve dEmmanuel-!gnace, prince de Nassau, fut marraine de la cloche de LJsle, le 13 décembre 17111, avec Pierre-André-Philippd de• Mengaud, seigneur de Sore, marquis de La Haye. Elle

- t - 73 - tint aussi sur les fonts sacrés, M le S sepleroble 1740, Charlouc, fille de Claude Demorillon, procureur fis- cal au bailliage et grueri.e de lIsle et de,Jeanne de Toridenel. Elle n eu pour fils Maximilièn .Guillaume- Adolphe, prince de Nassau-Siégen. (l ui épousa Made- leine Amicie, née comtesse de Monchy-Senarpont. - Maximilien-Guillaume-Ad&plie, époux de Made- leine-Amicie de Moneby, est qualirLé,. sur les registres de la paroisse de lIsle, dAltesse Sérènisirne parla grâce de Dieu, prince héréditaire de Nassau-Siégen, dOrange, dHamard etde Dissembourg, baron hérédi- taire dAnners et de Breda. Il tint sur les fonts, avec demoiselle Jeanne-Jaccjijed de Sainte-Maure, Janne- Marie Maximilien, fille de Claude Demorillon, assistés de César, marquis de Sainte-Maure, seigneur dOri-. - goy, et de Ni. le chevalier de Paccaroni, gouverneur. de. la dite altesse et du sieur Thornassin, intendant, desonkltesse Sérénissime. Mme la princesse douairière (le Nassau, princesse de liste; cest tout ce que je sais de lui. Maxim!lien-Guillaume-Adolplie de Nassau-Siégen a laissé de Madeleine Amicie de Monchy, deux enfants, Charlesllenri4icolas-Othon et Charlotte Amicie, prince et princesse de Nassau_Siégeo..Ces deux en- fants sont déclarés seuls et uniques-héritiers de Char- lotte de Mailly, née marquise de Nesle, veuve dEm- - nianuel-Ignace, prince de Nassau-Siéger). Une sentence du G mai 1760, leur donna pour tuteurs, un sieur Figuières, avocat au Parlement, qui comparut, le 3 mai 1769, devant les conseillersdu roi, notaires ait Châtelet de Paris, à leffet de eolfPtiqït4ètït général et spécial, le marquis de La Haye, baron usr fruitier de lIsle et dépendances, deineuraht-en - 7& - château de ilsle, auquel il donna pouvoir de suivre pour lui comparant lexécution dun arrêt du Parle- ment du7septembre 1768, et recevoirle montant descondamnations prononcées par cet arrêt, faire à cet effet, et entendre tous comptes et évaluations à lamiable et à dires dexperts. Linventaire des biens et effets trouvés après le dé- cès de Charlotte de Mailly, a ôté, fait par M. Trulat, les29-et M mars, à la requête du sieur Figuières, • tomme curateur à linterdiction de la dite princesse, nommé par arrêt du 9juillet 1763. Et àla requête de Joseph-Nicotas Jacob, secrétaire du prince de Nassau, au nom et comme subrogé-tu- teur et même tuteur, à leffet dudit inventaire, des dits seigneurs, prince et princessse de Nassau, leur aîeul, pour tous les cas où leurs intérêts seraient op posés à ceux du sieur Fignières, curateur de la prin- cesse, ainsi quil appert par sentence rendue au ChâLe-- let de Paris, le 25 mars de la même année. Charles-Henri-Nicolas-Othon, fils de Maximilien de Nassau et de Madeleine-Ainicie de .Monchy, né le 5 janvier t74.5, mena une vie très-aventureuse. A quinze ans, il était volontaire, puis aide-de-camp, lieutenant dinfanterie, capitaine de dragons en outre, il lit le tour du inonde avec Bougainville (1766-1769). Il dc- vint amoureux de la reine dOaïti, et combattit coutre un tigre en Afrique, ce qui lui valut une réputation dhomme intrépide. Ason retour en Europe, il fut colonel dinfanterie et brilla dans la guerre contre lAngleterre, surtout au siége de Gibraltar. Le roi dEspagne lui donna alors trois millions en cargaison vaisseaux, le brevet de major général, et le titre and dEspagne, déjà héréditaire dans sa famille. - 75 - Enfui, il, servit la reine et épousa Charlotte Godska, fille dun vaïvode de Poldaquie et dévoué du prince Sangusko. Après le traité dAmiens (1892), 11 revint en Franco où il mourut obsc.hréuxent. Le due de Lévis le dit grand et bien fait, rnai dune physionomie peu expressive et dun cspFit rùèdioere-,•demanières com- munes, sa- ferùtne était foit romanesque. Charles-lien ri-Ni cola s-OthOfl ptinôé de NasSil vendit, par contrat du 19 janvier -1771; passé dévant M. Lenoir et son confrère, notaires ail CIitelet; éôn formément au projet du 27 octobe 1770, avec pthL musse de warantic de tous troubles, dons, douaires, dettes, ilyfothèques, éversions, substitutions, h]iéna- lions et autres empèchehents généialèment quelcoù- ques à M. Louis-Bérigne-François Berthier, mettre des requètes, intendant de la Généralité dcPari, sur- intendant dela maison delà reine; laterre, seigneurie et baronie de lisle-sous-M ont réal, consistanten Iiaùte, moyenne et basse justice, métairies, terres labouiables, prés, bois, moulins, fours bannaux, dunes, dons, ren- tes, droits seigneuriaux et féodaux, droits de tierces, de corvées, de chasse, de pêche, droit de grueiie et autres en dépendant, ainsi quelle se poursuivait et comportait alors, sans rien exceptai ni réserver de ce quiappartenait et était possédé par feueMmo la princesse de -Nassau, appartenant la dite terre au dit seigneur prince de Na ssau, comme héritier pour moitié de la dame princesse de Nassau, sou aïeule paternelle, et -comme seul et unique héritier de demoiselle Char- lotte Amicie, a soeur, laquelle était aussi héritière pour lautre moitié` de la daine princesse de Nassau, - - aussi son aïeule paternelle, à qui ladite terre appar- tenait. . . pour, par le dit sieurl3erthier, jouir,. faire - 76 - et dispôser de la dite terre et de ses dépendances en toute propriété, et nen commencer toutefois la jouis- sance que du jour de la cessation de lusufruit de la dite terre, lequel usufruit avait été vendu par le cu- rateur à linterdiction de la feue dame princesse de Nassau douairière au sieur Mengaud, marquis de La Ilâge, parcontrat passé par M e Deshayes elsoncenfrère, notaires à Paris, le G septembre 1763, contre lequel contrat lu dit seigneur prince de Nassau sétait reservé la faculté de se pourvoir par les voies de droit, et ainsi quil appartiendrait. Etant la dite terre et baronie en la mouvance de - Sa Majesté et envers elle chargée de tels droits et de- voirs seigneuriaux et féodaux que ces parties nont pu dire et déclarer de ce enquis, franche et quitte des arrérages, des droits du passé jusquau jour où le dit sieur Berthier entrera en jouissance de la dite terre. - Cette vente faite à la eh irge par le dit Berthier, qui sy oblige,-de payer et acquitter à lavenir et à compter en du jour quil entrera jouissance, [es droits et de- niers seigneuriaux et féodaux et les charges réelles et foncières consistant eh 800 livres de rente ducs à lab- baye de Saint-Germain dAuxerre, 550 livres de. pa- reille rente dues au chapitre de Montréal, 100 livres (le • pareille rente dues à labbaye de Molesme,. 23 livres de rente dues aux héritiers Naudin et les portions congrues dues aux curés de iisle et de Civry, même à la chârge dacquitter les autres charges qui pour- raient se trouver sur la dite terre, jusquà la concur- rence, toutefois, de 100 livres par an, soit en argent, soit en grains. - • PRis à la charge de payer et dacquitter les droits seigneuriaux et féodaux si aucuns sont dûs à cause de la présente vente et le droit de centième denier. - 77 - Et, en outre, cette vente est faite moyennant la somme de cinq cent douze mille livres francs deniers au prince de Nassau, vendeur. Le prince de Nassau promet et soblige de remettre incessamment au sieur Bertl{ier tous les titres quil a entre les mains ou quil pourra recouvrir concernant la propriété de la terre de lIsle. Le prince de Nassau soblige même et consentà ce que lacquéreur se fasse remettre par_tous notaires, greffiers et antres déposi- taires tous les titres quils pourraient avoir entre les mains relatifs k la propriété de ta terre, quoi faisant, ils en seront bien et valablement déchargés. En conséquence de la présente vente, le seigneur vendeur met et subroge le sieur Berthier dans tous ses droits, rescindants et rescisoires, sans aucune,garan- tic, toutefois, pour les droits susdits. Et, en outre, le prince vendeur se dessaisit en fa- veur du sieur Berthier de tous ses droits de propriété de la dite terre, veut quil en soit saisi et mis en pos- session par qui et ainsi quil appartiendra, et sera loisible à lacquéreur de faire décréter sur lai en telle jurisdiction quil jugera à propos la dite terre, etc. Le prince de Nassau, Par les mêmes présentes, su- broge le sieur Berthier dans tous les droits résultants, tant de larrêt rendu contre ttes habitants (le la terre de ILle, le 23 juillet 1763, que de la transaction du, III mai 1764, qui lavait suivi, ainsi que de larrêt du 12 juillet de la même année qui lavait homologué, comme aussi ou les dits arrêts et transactions seraient detruits et annulés, ce qui, est-il dit, nest pas à pré- sumer (ce qui cependant a eu lieu), le prince de Nas- sau met et subroge le sieui Berthier dans tous ses droits, actions et répétitions de cens, droits et arré- rages échus, à quelques sommes quils puissent mon- - 78 ter,.dont il .lui Mit, on taujque;1jospip, tout transport nécessaire, le tout néanmoins sapa aucun-gaanUe: M. Berthier, en exécution de la clûs par .aquelle le •prince de Nassau proie,tcL sobljge de lui remettre tons, k-s titresquil :avait ou quil pourlatreeouvrpI! CQnCeCOalIt la propriété de la terie de lIsle, sest fait rejnettie., le, 2k itmi 1772, par .e.rnarquis de La.Hâge, trois millp,•sepLcenl un titres et rpnseighe,rnerits,con tOflUS,, Cfl vingt-six liasses, l dont. il aonié .ioo.dé charge .quia été .déposée chez Js $ç.upie, pqaiçe au

baillagect;1. pa.ihede Nqycçs, , 1,23 févtipr,17V8, par le comte de;La HAg% lère du déftnt, en.aider roux qii, pourraient avoir clroijde.sep pré- saIoir. La niaj,i;ie»dc.IIsie a pédition aiLhentiquej1e.cettedÔchrg.. On a vu, par lacve de.veatedu-ii9.jjanvep;t77t, quelle siOEur.F,iguières, curaleur3 à.lMnterdjctio,n de la - princesse de Nasau; .a yaiL pcpMrpt,çu16.e,ptcrnre 1763, vendu au sieur, PierreTAndré-P)lilippe4e Men gaud, niarquis.de .L?;11âgC Wuufr.ui1.ç1s laterre dè Fisle, ettjuele sieur Berthier, ne: devait entrer •eqjous sance «après .Ja,cessaLion du contrat dusufruit, con- Lre.lequed le prince de Nasaq sétait rservA la.facutê - dc.se :pourvoir : par k les voies de.dr.oij, et ainsiquil appartiendrait, un: tr.aiI4eut lieu, et;le sieur Mengaud se désista (le .s,on:ijsufruit, par;actedu 8juillet 1771. On sétaitobliRé envers te sieur •N[cngauO poOEr:t52,000 • livres que le.sieur;Berthier sobligea de pay?L-.àlaqquit cluprince de, Nassau., Aux termes de cet ac.t, le marff quis de La Hgeétait alors créancierde 29,0001ivres, son usufruit ,non compris. ,U vpuluL. revenir ÇQflUe lacte dabadon, demanda et obtint, l0Odécembc .1774, des.lej4rc de rescision, ,tant contre lacte..du 8 juillet: 1771, que contre ceux, 4uî.,en avaient été la - 79 - suite, il plaida Iùiinêrne sa cause son plaidoyer est aussi à la Mairie de LIsle. Cependant il fut débouté de ses demandes et poursuites, et le sieur Berthier entra en possession et jouissance de la terre quilavait acquise. On voit, aux Archives de Dijon; un Mémoire du procureur du roi dAvallon qui atteste que le sieur Mengaudfit abattre cette même année 1771, une porto comme sous le nom de porte Frémy, la seule qui res- tait des portes de ce bourg, et au-dessus de laquelle se voyaient les armes du duc de Bourgogne. - CHAPITRE VII-. On dOremzïrquer, en liânt1a charte de 1279 de Bèalrix de Cbampane et dIlugueniii, son fils, que le mesiér, cri dautres termes, le garde-chanipétre de- vait faire sermentaceOutum& au moustidr ou monas- tèrèSaint-Gebrges de .lJsle Je ne saurâis, il est vrai, préciser la date de la fondation- de cd monastère qui était au milieu de lIsle. Cependant, je crois quon — pourrait sans témérité la faire remonter au Xe osiXie siècle au plus Lard mais sil mest impossibleile pré- ciser lépoque de safondation, il nen est pas de même de celle où les moines lont abandonné. Jai, sur ce point, des documents certains. Cest un procès entre Claude_Marie_Antoine.DemOrillofl et les habitants de lIsle, qui en lannée 1797 (an VI de la République française une et indivisible) prétendirent la pro- priété de lancienne place Saint-Georges, et voulurent lenlever au sieur Demorillon qui en était alors pos- sesseur. Parmi les pièces que le sieur Demoi-illon produisit pour la défense de son droit, on voit qua- près la retraite des religieux; labbé devézelay donna, par acte du 30 août 1726, à titre de bail à cens, et rente annuelle et perpétuelle à Pierre Léeuyet, une - 80 - Petite maison appelée la maison Saint-Georges, avec les places et dépendances moyennant cinq livres de renie et trois àeniers de cens par an. Par un autre acte du 22 février 177, le fondé de pouvoIr de labbé de . Vézelay vend à un sieur Bon - doux un hàtiment en ruines faisant ci-devant la cha- pelle Saint-Georges, ensemble la place sur laquelle était assis ce bâtiment, le tout dépendant du prieuré Saint-Georges. Cette vente fut faite moyennant trois cent cinquante francs payés comptant. Et encore moyennant la rente perpétuelle et non rachetable de dix spis, et dùn cens de deux deniers emportant lods et autres droits de justice. Pierre [,écuyer, par acte du 18 mars 1772, déclare que la vente quil avait consentie au profit du sieur Mengaud, le. 27 juin. 1766, comprenait tous lés objets dont la propriété lui avait été transmise par lacte de, vente du.30 août 1728.. . Boudons. commencé dentourer de murs la place et les bâtiments de Saint-Georges quil venait dacquérir, le sieur Berthier (l ui venait dacheter la terre de lIsle sopposa aux entreprises de Bondoux qui, pour prévenir les actions que le sieur l3ei;liier était sur le point dintenter contre lui pour raison des acquisitions quil avait faites, de la maison située sur la e Plac Saint-Georges et des places qui en dépendaient, ensemble des matériaux de la chapelle etduterrairj sur lequel elle était construite, lui rétrocéde et mûrnc au besoin lui vendietout, parade du 42 juin 1772, Moyen- liant certaines sommes énoncées dans cet acte, et à charge de payer à son acquit,. les cens créés par les actes des 20 août 172G et 22 février 1772, au profit de labbé de Vézelay, 81 - Les Franciscains avaient aussi, à un kilomètre de lIsle, un très-beau monastère qui suivant la déclara- lion queu fit, le 9 janvier 1791, le sieur Ecline Matif froy, bourgeois dAvallon, lui fut adjugé, le -7 du même mois, avec les biens en dépendant, par les ad- ministrateurs du district dAvallon, moyennant 18,000 livres, au profit de son ami M. Dechateauvieux, sous- chef de ladministration des finances,, auquel, eskil dit, il navait fait que prêter son - nom à sa réquisi- tion, et pour lui faire plaisir (Minutes de M. Demoril- Ion, notaire à lIsle) qui procéda, le 21 mars, suivant a la -vente des effets mobiliers (le ce couvent, et dont le prix séleva à la somme de 509 livres 6 sols, comme en dépose une quittance du 29 du même mois, signée Compagnot, trésorier du district. Cet établissement quhabite aujourdhui le fils Rétif, avait été fondé, - - non pas en 1471, comme le dit Claude Robert dans son Galiits Christiana, comme-on la -vu plus haut, mais, en 1461, par Jean de Châlon, fils de Jean de Châlon et - de Marie des Baux, dernier seigneur de lIsle - qui ait porté le nom de Jean de Châlon, mort en 1462, comme je lai déjà dit plus liant. La maison «habita- .tien, encore sur pied, est fort belle, et ajourée au sud de trente-quatre ouvertures, dix-sept au rez-de- chaussée et dix-sept au premier. Une partie seulement sert aujourdhui dhabitation au propriétaire, lautre partie a été convertie en grangeou magasin â four- rage. Les quatre ailes formaient un carré dont le clef- -tre a été démoli. -Les religieux avaient fait creuser, dans lun des angles de la cour, un puits qui a cent pieds de profondeur, quils comblèrent eux-mêmes, après que lAssemblée nationale eut décrété la -suppres- sion des ordres religieux.. On y a trouvé, en le vidant, une bouteille en verre remplie de -liards, monnaie qui • avait cours alors. Ce couvent était composé do six (6) -religieux, qui•ne viraient que daumônes, et -de . la -desserte . de quelques paroisses. Il: existe sous les fenê- tres du sud une terrasse dont les ,terres reposent ien -partie, sur une, voûte ayant environ 20 pieds de.long . sur, douze:de large.On y arrive par un couloir à peine suffisant pour -une personne. Un marronnier séculaire en décoreles deux extrémités. Au-dessous et-en avant < decettè terrasse, il existe un clos emplanté de vignes • -qui: sétend jusques au cheminqul va de- -lIsle àBlacy, -A,peu de distance de ce chemin, vous trouvez-une source aux eaux limpides,: connue. dans le-pays sous le nom de, Fontaine ,de . .Sainte-Claire. Les gens qui :ayaientdcs maux dyeux,, venaient autrefois les y la- yer, Je ne sais sL des guérisons en. avaient, accrédité, le - - «pèlerinage. La déyotion envers Sainte:-tlaire nest pas encore éteinte, dans nos contrées, car voici que dans le courant de novemWe 1867, pas plus k-loin, jai vu arriver à Sauvigny-le-Beutéâl, deux lemmes de Guil- ion qui aétaient venues pour y implorer-le secours de cette sainte. Je venais dachever la messe et jétais encore dans la sacristie, lorsque le marguiller vint me dire que deux femmes demandaient b -me parler. Comme. on les. avait -induites en erreur, je leur fis comprendre :quenCO3re quil ny eut dans léglise de -Sauvigny-le-Beura1, ni statue ni image de Sainte- Claire, Pelles pouvaient, toutefois lui présenter leur re- et quête,. la prier dintercéder pourelles auprès de Dieu, puisque les saintssont au ciel,.eL que leurs ima- ges ou statues ne servent quà exciter notre foi en nous rappelant le.son-vcnir de Icûrs vertus. Tai re- marqué à langle Sud-Est de la maison dhabitation- in petit cadran portant en haut le. m1llésime-de-1770. La-chapelle aujourdhui convertie en une vile écurie - 83 - tfaqtie sept iièttes de lon(sur trois1ntres ihqùniite centimètres de large:LaVoûte esCen lirgèïu odatïse de panier, une plate bande ornée en haut et en bai dun rang de fleurs de lysl avec des fresques au centre, se poursuit dans toute son étendue. Le clo- cher n été démoli, iinscrision qui avait été enclavée dans lun de seS facadespdur perpétuer le souvenir de celui qui lavait fait construire, n été mise dans le pignon de lécurie qui sert dappui au hangar de lOuest.. En voici la reproduction.

, - LES AVMOSNES DES BIENFMPEVRS N • F. JOSEPTi - GIRÂRD - CESTE -TOVRA ÉStE FAJCTE 1607

Entre la chapelle et la maison d.habitation,on voit engoré quatre ccllules: pénhtexitiaires, chaque cellule ttaitfermée -diïnc double porte en aliène. La porte in- térieure ,t-un guichetsemhlable à celui de nos prisons. Une petite barre de fer ayant à peu près la largeur dun pouce maintenait cette porte au moyen «tin ca- denàs Chacune TIc ces cellules était aérée par une ouverture pratiquée entre la voûte et ft mur dappui, M - et fermée par de forts barreaux enter. On lit ces mois sur un pavé de lune de ces cellules.

LAN. -1606 CE A ESTE PAVE

I.

Durand de Cluny, comme latteste un pro5ès-verbal du 26 aoit 1755, détenu en ce couvent par ordre du roi; sétait permis dé sabsenter pendant quatre ou cinq jours sans quon put savoir où il était. Etant rentré le samedi. 23, k Révérend Père Perreau, supé- rieur du couvent en -labsence du Révérend Père Ber- nard, qui en était alors père gardien, ne put senipé- cher de se plaindre dune si longue absence et de lui remontrerquétant au couvent, par lettre de cachet, il ne pouvait passer des journées et des nuits entières sans y rentrer, et que, du moins, il devait se trouver aux repas, et sy rendre tous les jours pour le coucher, comme il était tenu de le faire. Le Père Perreau layant invité à se retirer dans sa chambre, le sieur Durand tout en furie, lui rèpôndit non-seuWment avec menaces et emportements, mais encore avec tant de - violence quil lui déchira sa robe depuis le haut jus- ques en bas, et comme il continuait toujours ses mé- rnes violences, il s vit obligé, dans la crainte de quelque événement plus fâcheux encore, de le mettre en prison dans le couvent; mais quoique cette prison fui fermée à deux portes lune et Vautre double avec verrouils et serrures, il ne laissa pas que den sortir - 85 - le dimanche 24 du courant, après avoir cassé à moitié une barre de fer qui était derrière la porte qui sou- vre sur lintérieur de la prison, enlevé une planche dans toute la longueur de cette porte avec un verrouil et la serrure, forcé le guichet, arraché les gonds et les bandes qui la soutiennent, avec une bande qui sou- tenait lun des verrouils de la première porte dentrée, dbmmages quil avoue être de son fait, et promet de réparerà ses frais et dépens, Le Révérend Père Per- reau layant fait enfermer dans la prison voisine, le sieur Durand, comme latteste un autre procès-verbal du 10 septembre 1755, sen évada la nuit sans cha- peau, ni perruque en perçant, on ne sait avec quel instrument, un trou 5 côté de la porte. « Le notaire et u ses témoins disent que cette prison était une petite c chambre ventée, pavée de grands carreaux de pierre, u bien fermée à deux portes et assez saine. » Il ré- sulte de ce procès-verbal que lhistoire de lanneau en fer, agrafé à un énorme pavé et scellé avec du plomb, auquel on attachait le détenu, comme je lai moi-même entendu dire avec emphase par une nota- ble de 11sle, dont je passe le nom-sous silence, nest quun fagot lancé dans le monde pour déconsidérer les ordres religieux du temps passé. II existe encore dans la cour de ce couvent une pierre tumulaire qui a été mise en guise de pavé de- vant la porte dune bergerie. Linscription en est ainsi conçue

GY GIST PIEVX PERSONNAGE ANr THOINE GARA À$MARC ANDDEM- - 51E QVI FVT EN 1-1ERVSALEM. - - .PREDIGT SA MORT DONT MOVRYT EN HABIT, S, FRAÉOIS, 1576. - - de `Il en est encore une autre tndehh cette cour qui sert de margelle à une diLerrw ui a té creuse dansunepètite cour ahôutissànt sdrIa^, tbrr,,tsse! Lins- icriptioni en atitctères coupés, est iÙsi-conçue

-

• ;F .> JGY GIT HÙNOBXBLE s - HOMME EFIENNE - BO.VL .LARfl AMI CPIHÏFFV EL DV:COVVENT;DE GEANS Gb .1fl\TJ -N - .BOVR-

•GEOIS DEiILLE---L-E -• 1QLTREPASSAEN LAIT SAINT TRANÇOTS LEV11c ifOYR DE LAN MaLVGXT r

Le- père-du propriétaire actuel de ce couvent, a fait trnsportcr à lIsle quatre autres tombes fi ont servi an pavage du trottoir quiest en aflntdc sa maison. A Iexcèption dune, toutes les autres ont été grande- ment endommagées.-Lapreflhière est celle dun vicaire deBlacy; En voici linscription : Cygist lecorps de - feu maUre Nicolas Bouchardat., luy vivant: prestre vicaire de Blacy, lequel trespassa - au dit Blacy, le xxii 6ùr du mois dejhiiIÔti636, priés Dieu pour le saluCdcsbnrime. La sccondettcèlie d&siét.ir MâillYd vMnt, capi- taine et: jiIe UePIMeoùbjMontrÔàlRPIi4lécéda 1û2 juin 6 1.- : -- -87 - La troisième est celle dun Rt., escdyer, homme darmes- en la compagnie dé l Monsieur le maresehal de Balagoy. e jean de Montluc, fils natufel-de Jean, connu sous1e ,nom de Balagny, fut légitimé cri 1567. Il sattacha au duc dAlençon qui lui dormi le gouvernement de Cam- brai en 1581. Après la mort de ce prince, il fut -en- trame dans •le parti de la Ligue, et y-joua un-tôle -assez important. Renée--de Clermont dAmboisey -sa femme, parla si vivement à- HeMi IV en sa faveur, que ce monarque luit laissa Cambrai ensouveraineté et lui donna le bâton de maréchal -de France;ent1595. En somme toute, Balagny était un vilain drôle; il pilla et dévasta tous les tnvirons,de Cambrai, et surtout les églises et les monastères, il opprima meihe si cruelle- menties, habitants de Cambrai, qhilsappelèrenv les -Espagnols-à leur, secours cette annéelà même. La quatrième tombé -dont il me -reste-àparler, est celle d-unefeihmeSeugnot qui noffre rien dintéres- -sant ru ppintcle vue de lhistoire. - - Jacqucsiî:urreau, --gouverneur de M. le ceinte-de Nantay, pays de Berry, étant de présent en sa maison de -t?isle,, desa -pure, fraQche et :libérale volonté, -par acte du 25 aoûu 1627, cède, quitte -et transporte au couvent - de -Saint-François, acceptant par religieuse personne Me Alexandre Georges, docteur en théologie, gardien du -dit couvent, une pièce de terre consistant en deux -journels environ, assis au finage de lIsle, lieu-dit au Tur, francs et tenants au champ du Cou- vent et à la ruelle des Asues, à charge dune messe à perpétuité qui -devait -se dire -au - couvent; le- premier jour de mai, à neuf heures du matin, et encore à charge quil s5 chanterait -par ces religieux -aussi-per- pé[uellement- tous-les -dimanches-à lissue de -leurs VO. - 88 - pros, les Litanies du saint nom de Jésus, et aussi êha- que jour et fête de Notre-Dame les Litanies de la Vierge aussi a perpétuité à lissue aussi de leurs Vêpres. Lacte est signé, Père Georges acceptant, Pierre-Ga- briel Dustot, Edme Talissaulx, Ambroise Grangis, Claude Chrestiennol, religieux du couvent sus dit, et Barbe, prêtre, garde note Louis dAncienville, par acte du li décembre 1645, reçu Durey, notaire à Epoisses, donna aussi aux Cor- deliers de lIsle dix journaux et demi de terre, finage. de Etacy, à charge dune messe haute, le 3 décembre de chaque année à perpétuité.

CHAPITRE VIII.

La terre de lIsle ne relevait du comté de Troyes que par un seul hommage lige; elle était située et enclavée de toutes parts, comme oif la déjà vu plus haut, dans la Bourgogne. Cette terre était même, au- trefois, une principauté qui avait des coutumes parti- culières et des dispositions toutes contraires à celles de Troyes. Un titre, du 5 août 1496, dont M. deClias. tellux a bien voulu me donner une copie, porte en tôte: « Quen obtempérant aux injonctions de M. le ci bailly de Troyes.... du roy iiostre sire, les officiers « de la. terre et châtellenie de lIsle-sous-Montréal, « ont fait assembler les gens déglise, nobles gens, « praticiens et autres habitants de la dite terre, les- ci tous ou la plupart diceulx assemblés, ont • rédigé par écrit touchant les coutuntes locales et • stiles et usances de la dite terre, ce qui en suit que « les susdits submettent à la correction de MM. les u commissaires députés par le roi nostre sire en cette o partie... La substance diceulx articles non muée, - 89 - « car ainsi a-t-on usé et use-t-on en la dite terre de u lIsle. . - q Premièrement est à scavoir que tous les manans o et habitans demorans en la terre du dit lIsle, fins o et meettes dicelle sont ffancs et exempts de tous cc subsides, aydes, subventions, gabelles, impositions • et de toutes autres charges quelconques mises et x • mettre tant au royaume de France, comme..; pour o quelque cause ou moyen que cc soit. Touchant le fait de la justice lon a accoutumé de — toute ancienneté faire en la manière qui! suit que ,mesdits seigneurs du ditlIsIe, ont toute justice, u haute, moyenne et basse en leur ville du dit lIsle, « et ailleurs sur leurs hommes et sujets de quelque • état quils soient, et la haute justice par toute la • dite terre bailliage et châtellenie du dit lIsle ès « fins et mecttes dicetle, et sur tous seigneurs tant « déglise, nobles que autres, tellemenVque le bailli de lIsle, bailli, garde.....cas de nouvelteté et Leu- ci, tes autres provisions qui sont accoutumées et qui se ci peuvent bailler en justice et scel auteritique, ettou- « tes mesures sont tenues, toutes personnes de quel- « (lue état quils soient user et non.daitres, sur peine u de soixante et cinq sols lamende à appliquer à mes cc dits seigneurs contre toutes personnes, mesurans à o autres mesures que les mesures de mes dits seigneurs • enlenr dite seigneurie de lIsle et étendues, fins et • me.ettes dicelle terre. « En la dite terre de lIsle est cette usance que si u aucuns malfaiteurs, délinquans ou autres à cause de leurs délits et démérites sabsententde leurs lieux et retirent en la dite terre de lIsle, ils y sont reçus ci en sûreté, et y peuvent vivre, démorer et y faire ci négoces et autres besognes, sans pour ce être 00 - en:dangef désoffleiers du roy notrelsiré, ne datt- o tres seigneurs quelsconques auxquels mes dits .sei- cc gueurs ont accoutumé par cidevant les recevoir et soutenir jusquà droit.. -. •. cc Toucha nt. lesdroitures delajlistidéEonuseainsi

o et quù:mes dits seigneurs appartiennent toutèsdroi- cc tures,de justice au. dit lIsle, comme touchant les • clams- et défauts sontcIevingt deniers tournois sur cc les francs bourgeois, arrêts... brandons et prinses de « cinq sols tournois, etde-toutes auI:rc,.soientcforains (C: ou habitans en la dite terre, les dits clams, défauts o etprinses 4 arrêts, brafldonsj:soiflde sept sols tour- « flbis, sauf à aucuns de la dite terre dehors delIsle, o qui prétendent avoirdroit.de-franchise,.qui Useront ai des! dits droits selon leur franchise. « Aussi nies dits! seigneurs- de llsle pour les dé- « --fauts, clams ou appellationsrenonches,ou ourdées par le baiiiy, du- dit lIsle, preignênt poûr leur ai amende sur les francs et bourgeois , du dit VIsIe o vingt- deniersto.urnois.sur les autres habitants de a- la dite terre qui ne sont bourgeois-, sept sols tour- • fois,, et sur les forains soixante-cinq sols tournois, Gains! en a-t-on accoutumé duser Ôn ladite terre-. « Tous sergens de la (lite terre de lIsle sont Grils • de leurs ajournements simples et- aussi soient ser-

a , ou messiers sont crus jusques à sept sols tour- • nois pour prinse et arrêt suries bourgeois, et sept • sols tournois sur les autres sujets de lues dits sei- cc-gneurs--ou.étrangers. - - «. Toutes épaves -trouvées en la dite. seigneurie, ter- res; fins et meettes- de la dite terre sontà messei- « gneurs4u dit lfsleqour toute la: dite terre, comme ccllâ .uts justiciers,.et ceux qui les trouvent sont tenus a-i de les dénoncer et rappor-ter.à. justice-de dans vingt- quatre heires après quil les aura trouvées, sur « peine dé soixante-cinq sols tourois à appliquer à • mes dits seigneurs damendd, les quelles épaves et • amendes sont.à mes guIs seigneurs et. non à autres; o Et semblablement tamende de toutes recousses « des greiges et bêtes est de soixante-cinq sols tour- nois selon • la générale coutume à appliquer à mes • dits .seigneurs du dit lIsle pour..toute. leur, dite • terre. . Lamende de; main-mise sans, faire sang, est de cc cinq sols tournois sur les francs bourgeois et do « sept sols sur les autres, etsil y a. main-mise jps- o, quà effusion desan, lamende estde soixante-cinq • ifils tQurnois. sur toutes gens,; . et sil y. acoup,s, • hes. aussi,. et sil. y n mutilation dq .membres ou • garde enfraintte, il y a amende arbitraire selon la L fa9ulté e .puissance du dit délinquant et,lçxigencc ojlu cas.. « Quantaux asseurancps enfraîntes lon, en use;se- • Ion la générale coutume du bailliage de Troyes; et • sont et appartiennent. à mes dits seigneurs par.toute o. la dite terre dudit lIsle, tins et moelles dicelle, cc toutes confiscations advenues par quelque cause que «:ce soit, en quelque lieu quelles adviennent en, la • diLe terre de, lIsle, membres et appendances.di- • celle, « Aussi lon-useque tous biens varans soïtet apr • partienneit à.mes- dits seigneurs « Preignent aussi mes- dits seigneurs par toute la • dite terre de lIsle les successions des albains, fo- • rains cu bta&ls quànd ils meurent sans boira de • leurs corps, ,comme , bâts j usticiers. - 92 -

Des droits que mes dits seigneurs ont sur leurs - vassaux. o Les dits seigneurs ont droit sur leurs féaux et « lieds tels et semblables quon use au bailliage de e Troyes.

De la nature des héritages.

« Lon ne peut mettre cerise sur couse au-préjudice « du premier - seigneur censier, lequel seigneur ccii- u sier peut adresser son action contre lassigna( de sa • cense bu contre le tenementier dicelle. u En la diteterre de lIsle n plusieufs héritages de • diverses conditions et natures, car les uns sont fia- • daux, et tenus en fiefs, selon Quil est dit ci-de- • vant; lés autres sont francs, comme ceux qui sont « assis, et. que lon tient par titres de franchise; les « autres sont sérfs et mainsuortables. Aussi ceux qui « sont assis en la circuité de la mainmorte; les autres • doivent cens portant amende les autres doivent • coutume; les autres - tierces, ou quelque autre • charge ; et doivent les acheteurs des dites héritages • payer les lods à sçavoir vingt deniers tournois pour t livrequils sont tenus payer pour remercier dedans • quarante jours, sur peine de soixante-cinq sols tour- nois damende, et que personne de quelque état • quil soit ne tient aucuns héritages en la dite terre « sans en faire lied ou payer redevances, sil na titre « faisant au contraire soit à mes dits seigneurs ou à o autres seigneurs bas justiciers. Des droits appartenons à gens mariés. - -« Entre gens mariés cala dite terre de lIsle, lon

I - 93 - « use selon la générale coutume du bailliage de Troyes, « réservé qu lhomme et la femme joints ensemble « par mariage sont en Nerfs, meubles ou en héritages o pour qùelque cause ou raison que ce soit, ne peu- vent advantager lun lautre contant leur mariage.»

Des droits de succession, et communion des gens ma- riés, et droits diceulx entre gens nobles, et comme ils succèdent.

« Elle demeure comme la générale coutume et an- • cienne du bailliage de Troyes, et a-t-on ainsi ne- • coutumé den . user en la dite terre et seigneurie, du « dit lIsle, fins et ineettes •dicelte és cas qui sont ci sont advenus de la mémoire des assistans. o

Des droits et successions des gens non nobles.

cc On use et a-t-on usé en la dite terre de lIsle, • que représentation n lieu en toutes successions di- • rectes et collatérales, toutes et quantes fois quelle • n lieu, et que les neveux viennent avec leurs oncles • et tantes à la succession (les frères, ou frère ou soeur, • ou vient de leurs dits oncles et tantes, et autres pa- • rents trépassés aussi semblablement en toutes au- • tres successions collatérales en pareil degré. Encore • use-t-on en la dite terre de Isle, fins et incettes • dicelle que lhomme de mainmorte succède au • franc, et le franc ou serf, sans préjudice du dit sei- • gneur de la mainmorte, et quil ny n hoirs en celle.

Des Mainmortes.

« En la terre de lIsle sont gens de mainmorte ex- ce cepté les liabitans du dit lIsle qui usent de fran- « chise selon les chartes, et aucuns de la dite terre - 04 - « qui en useront slon ieflu chartes particulières, et « les autres habitans -en la dite terre sont serfs de € )Uaffimorte et de Poursuite (i). u Lhomme de Mainmorte en la (lite terre de lIsle;. « ne Peut prescrire franchise, ni liberté contre Son seigneur, quelque part quil aille demorer, par quel- « que laps de temps que ce soit, et lui peut le seigneur e imposer sa taille, ou quil soit demotant hôrs dola e dite terre, auquel lieu de mainmorte lenfant ensuit u la nature de son père, « Lon use on la diteterre de lIsle, que lhomme u. de mainmorte ne peut disposer de ses biens par der- « nière volonté au préjudice du seignéur sans le con-

(4) Cinq ans sétaient à peine écoulés depuis que Lotis XVI était mdnté sur le trône, lorsque ce prince, véritable amide son.peujle, donna, dans le courant daoût 47-19, un Edit portant suppression du droit de Mainmorte et de servitude dans les domaines du roi et abolition du droit de Suite, sur les serfs et mainmortables Mais, y dit le roi, si les principes que nous avons développés nous em% péclient dabolir sans distinction le droit (le servitude, nous avons cru cependant quil était un excès dans Vexer-, cite de ce droit, que nous ne pouvons différer darrêter et (le prévenir, nous voulons parler du droit de Suite sur les serfs et mainmortables, droit en vertu duquel des sei- gneurs de fiefs ont quelquefois poursuivi dans les terres franches de notre royaume etjusques dans notre capitale, les biens et les acquets (tes citoyens éloignés depuis un grand nombre dannées du lieu de leur glèbe et de leur servitude, droit excessif que les tribunaux ont hésité dac- cueillir, et que les principes de justice sociale ne nous permettent plus de laisser subsister. Enfin, nous verrons, continue le souverain, avec satisfaction que notre exem- ple et cet amour de lhumanité si particulière à la nation française, amène sous none règne Uabolition générale des - 95 - • sentement du dit seigneur et ne peut désavouer, • ni aussi ceux (le la dite condition ne peuvent suc- • céder lun â lautre, sinon enix demorans ensem- « bic, et étant ,en communion en biens, et sils se • séparent, ni se peuvent réunir ni mettre en coin- • munion sans licence du seigneur. « Messeigneurs de lIsle peuvent appliquer à eux • tous les biens étants et séants en leur mainmorte, • toutes les -fois que les tenementiers possédant di- • ceux biens de quelque état quils soient vont de vie • à trépas sans hoirs, des quels biens Messeigneurs • sont vètus et saisis quand le cas y échet, et sont le- • nus Messeigneurs mettre, hors de leurs mains tous • les héritages à eux advenus à caOEse de la dite main- • morte dans lan et jour. droits de Mainmorte et de servitude, et que nous serons ainsi témoin de lentier affranchissement de nos sujets, qui dans quelque état que la Providence les ait fait naitre occupent notre sollicitude et ont des droits égaux à. notre protection et à notre bienfaisance. Larticle vi de cet Edit est même ainsi conçu t Nous ordonnons que le droit de Suite sur les mainmortables demeurera éteint et supprimé dans tout notre royaume, dès que le serf ou mainmortable aura acquis un véritable domicile dans un lieu franc, voulons qualors il- devienne franc au regard de sa personne de ses meubles, et même de ses immeubles qui ne seraient pas mainmortables par leur situation ou par des titres particûhiers. Si donnons en mandement , à nos amés et féaux conseillers les gens tenant notre cour de Parlement à Paris, que notre présent édit ils avent à faire lire, publier et registrer et le contenu en icelui garder, observer et executer selon sa forme et teneur, car tel est notre plaisir, etc. il me semble quo jaurais forfait à lhonneur, si javais passé sons silence un Hit qui fait tant dhonneur à la branche aînée des. Bourbons, - - 913 - « Lhomme franc acquiert sur le serf en payant les «charges, corses et redevances ordinaires et autres; • sauf au dit seigneur que si les dits francs vont de vie • à trépas sans hoirs, les dits seigneurs succ(,deront • eu la dite mainmorte tout ainsi qùe sils étaient de • la condition de mainmorte; « Lhomme serf -de mes dits seigneurs demorant en a leur dite terre de lIsle acquieit sur le franc en lieu « de franchise et non entre étrangers et forains non n denwrans en la servitude de mes dits seigneurs. o

Du Retrait.

n La retraite et rescousse des héritages vendus, lon « use en la dite terré de lIsle, selon et par la ma- o Mère observée et gardée au dit bailliage de Troyes, Ç sauf que le plus prochain parent du vendeur sera o parfois en la rescousse contre le lointain, n

Des -eaux, bois, forêts et pâturages.

o Lon use en la dite terre de lIsle, par la manière « observée et gardée au dit bailliage de Troyes, sauf «. et réserve les garennes des regains qui ont été nu- « ses sises en la dite terre,-lesquelles se font du con- sentement du seigneur liautjusticier et dont la cou- • Lume do Troyes ne fait inèntion. « Fait au dit par noble et puissant seigneur • messire Bernard de Challon, chevalier seigneur de • Grillon et du dit lIsle-sous-Montréal, en pleine • assemblée par ordonnance de mon dit seigneur et • par les officiers dessus dits, de tous les gens dé- • glise, nobles, praticiens et-autres gens de bien, et • icelles accordées publiquement et par le consente- • muent des assistans en icelle, aussi révérend père en - 97 - « Dieu, frère Nicolas, abbé do Marcifly, frère Guy, « prieur de Vausse,Jean Pierre, procureur des abbé « et couvent do Saint-Germain dAuxerre, Antoine • Chambeau, procureur des abbés et couvent de Mous- • tier-Saint-Jean, messire Jean Frêmy, prêtre procu- • reurdes abbé et couvent de la Madelaine de Véze- • lay, messire Pierre Malaquin, procureur des abbé • et couvent de Coire (Chore autrement Cure), Hu- • guenin Farcy, procureur des abbé el couvent de Fontenay, Christophe Lignard, procureur des abbés « et couvent de Pontigny, Guillaume Durand, pro- « cureur des abbé et couvent de Iligny, Lancelot Jn- « liot, procureur de léglise collégiale de Notre-Dame « de Montréal, messire Jacques Perrier, vicaire de « lIsle-sous-Montréal, messire Guillaume Calmens, « curéde Sainte-Colombe, messire Barthélemi Su- « chart, vicaire de Provency, messire Péchenot, curé de Disangy, messire Jean Farcy, vicaire de Mas- cc sangy, messire Andrien Milot, vicaire de Sivry, no- « bles hommes Georges Moisson, Louis Dascies, sei- gneur en partie de Gelloigny (Genouilly) Pierre « Preneaul, procureur de noble seigneur Jean de cc Ferrières, chevalier conseigueur du dit Genoilly, Bernard de Marey, Hugues Dieudonné, prêtre, pro- « curent, pour la veuve maître Jean Anchement, mes. « sire Jacques Perrier, prêtre procureur de Guillaume « Suchart, Philippes, clerc, procureur de - Etienne Sandrat, écuyer, Jean Pierre Guillaume Durand, « iluguenin; Iloslot et Andoctie Frémy, échevins du dit lIsle, messire Jean-Fremy, Hugues Dieudonné, cc prêtre, Aubert Perrier, Jean de Bracy, Thevenin Dieudonné, notaire et praticiens du dit lIsle en la « dite Chûtellenie, le cinquième jour du mois daoust « mille quatre cent quatre-vingt-et-seize, faisant les 98 «.protestations, -par les dites assemblées, la dite cou- « time de bailliage de Troyes non déroguer nj ;pré- jt4ieier à la coutume locale pydessus écrite. D A ces coutumes et usances de la terre de hale, jajouterai encore une foule de droits, qui sont déjà, il est vrhi,ccompris, en germes du moins, dans les actes des mois de juillet 1279 et 5 aoùt 1496, mais plus détaillées dans le dénombrement de 1583, déjà cité. On y lit, en effet; que Gabrielle de Lavai avait à lIsle Un château et maison fdrte, bassecour, ver- cc ge, ]ar.ins, fausses brayes, fossés à. leptour, rem- c plis deau vive, enclos et porpris contcqanÇ envi- cc rot cinq arpens. cc 2° Justice im pie, moyenne et basse tant à lIsle que dans toute létendue de la Principauté, terre et cc seigneurie de lisIe, avec droit et pouvoir tlinsti- tuer, Sous officiers nécessaires pour son exercice, cc tels que baillyr heutnant-généraI et particulier, « chatelain, proctreul fiscal et greffier pour traiter -fl au bailliage et connaître tant des causes criminelles ç que civiles, comice aussi des cas royaux, selon la cc, poutume du bailliage de TrQyes. « 30 Un maître grLlyer des eaux •et forêts. - & Les habitants de IIsle étaient tenus enjernp cc de guerre s déminents périlà de faire garde et de « donner et mettre chaque jour deux hommes à les- « charnier, qai était-la garde de jour seulement, au- devant de !a premiére porte du château. - °. Les liabita ns de lIsle étaient encore tenus à • a lentretien et réparation du pont-dormant qui était çc au-4evant 4.q la pprte ,dont il vient dêtre parlé. 6° Lçsautçs siijes, man5ns et balitaps la rre et u baronie de lIsle étaient tenus aussi de faire, guet « et garde au chûtea ji en temps de guerre et diifli- « tient péril, tant de nuit que de jour, et de, fae u le cureinet des fossés et réparations defausès il brayes, ponts-ivis et autres choses qui délie pdaient « de la fortification du château, suivant la coutume Ùe « Tioyes.Françoisaux Espaules,aveti4u 60ctobre 158 L u avait déjà déclaré aussi avoir droit de faire appelè et « contraindre en temps déminent péril, au guet •et u garde et chargnier, les maisons et habitants de lIsle. « de Civry, Massangy, Villiers-Tournon, Origpy, Mou- -tomble, Sainte-Colombi3, la Cour-dOrigny, ico- u venoy, Genouilly, Buisson, Marzy et généraiSint • tous antres sujets et- retrayans. On voit encore par • cet aveu, que les habitans de Luqy-le-Bois ôtaiént « sujets au guet et gardçt dancienneté; nais quil u y avait eu un contrat dexemption fait entre eux et de • Louis de Sainte-Maure, marquis Nesle, comte de • Joigny et baron de lIsle, moyennant la somme de « 602 livres, et que le seigneur sétait réservé le « droit dy entretenir un capitaine pour la garde du u pays, et quç depuis naguères un contint du même u genre avait été fait entre lui et les h. abitans de Côu- u tarnoux. « (Aux termesdu même aveu les abbés de Saint- ce Gerniain dAuxerre prétendaient avoir qtielque droit o de justice en titre de Mairie, dont les appellations o. ressortissaient pardevnt le bailli de lIsle). Les o mairies ou fiefs boursiers, étaient inhérentes à cer- « laines terres, et ne consistaient quen cerlainsdroit

(C et érnoluuiens, sans dprnaine. Du Cange dit que les « Mairies étaient héréditaires, et se donnaient enfief. « 7° Gabrielle de Lavai avait aussi dans sa tete et baronie de Llsle droit de signe patibulaire â cinq LI

- 100 - • pilliers, ayant neuf handerolles armoiriées de ses • armes, au lieu dit la Justice. Le terrier Jasa dit que cc ce signe était situé et assis entre les villages de Di- cc sangy, Coutarnoux et les bois dArvyault. cc 8° Deux moulins banaux sur la rivière, vulgai- rement appelés le Grand et le Petit moulins, aux- e quels les babitans de lIsle étaient tenus de porter e •et aller moudre leurs blés au 20e sous peine da- « mende, comme latteste lacliarte du mois de juillet iI79. - u 9° Elle prenait la moitié dé la rivière n partir du « moulin de Marzy, tirant contre la terre de Llsle, et u. du côté den haut allant à Montréal, jusquà la Tour « de Poney, lautre moitié se partageait avec le roi à cc de sa châletiènie de Montréal. u 10° Lautre partie de la rivière, à partir du mou- lin de Marzy jusquau moulin de Disangy, lui abpar- u tenait en totalité, cette partie était banale et de cc « (La banalité était le droit quavait -le seigneur « de taire construire un moulin, un four, un pires.- « soir, et de contraindre ses vassaux, à y moudre, à y « cuire leurs pâtes et â y pressurer leurs raisins.) « 11° Elle avait quatre gours à prendre depuis le e moulin de Disangy jusques â la . terre de Noyers; « celui de Civry, celui de Vitters-Tournois, celui de cc et celui de Tormancy, quelle ou ses fer- miers pouvaient faire courir chacun an à trois di- « verses fois, et, à chaque fois, les tenir ouverts trois e jours entiers. -

cc La tierce se prenait de douze gerbes lana cc sur chaque héritage et terres emblavées au frnage de lIsle, â moins quils ne fussent trouvés eensables cc envers elle, ou chargés de coutumes darôme. Quant - 101 - « aux dîmes, elles se prenaient de vingt gerbes lune. a Les diffies et les tierces réunies rapportaient par « communes années, de dix à douze muids de blé, par tiers froment, orge et avoine. e 13° Le droit de minage des blés quise vendaient • chaque jeudi qui était et est encore aujourdhui le • joui du marché, valait deux cents livres. « 14 0 Elle y percevait aussi un droit de foire, dé- • talage, vente de bêtes, daulnage et égaùdillonnage • des poids et mesures, droit de sui et tabel1ionage • qui pouvait valloir, années communes, dix livres • tournois, « 15° Elle y perbevait encore les droits qui sui- • vent: droit de greffe et de gruerie, exploits, lods et • ventes, corvées de boeufs, droit de forestage, droit • de paisson et de glandée, plusieurs couses et me- nues redevances qui se payaient. au jour et fête de • Notre-Darne de Mars, et les autres au joùr et fête • de la Nativité de salut Jean-Baptiste. Elle avait • aussi le droit dy prendre et percevoir le jour de la • Tèùssaint, vingt sols sur chaque bouclier à cause • des étaux sur lesquels ils débitaientlêui-s viandes e au-dessous de la halle. Item un droit de cens con- sistant en cire payable le Sine jour sur plusieurs « bâtiments et héritages qui y étaient affectés. Item, « des coutumes davoines à prendre et lever tant • à lIsle, quà Marzy, Buisson, Buissonnet, Ge- • nouilly, Provcnry,4 Moutomble, Sainte-Colombe, • Origny, Coularnoux, Villet-s-Tpurnois et Civry, ainsi • quil est contenu et déclaré plus amplement aux • papiers terriers, payables le jour de Noël. Item • un droit pour la traicte de la Perrière du Champ- • Retard, en la quelle néanmoins tous les habi- • tants de la terre et seigneurie de lIsle pouvaient _t2L k rehUk ehièriéP et tirer pierres br tbilksteurs cbàiiii°ociltès, sanè toutefài quils lb puSnt jeter « ÔÛ in dire hors de là seigneurie et liaronie de lIsle. « Itemhanvin, pendant le mois de mai, durant le à quel il nétait periis ni licite à.qui que. ce fut ven- dre vin au-dedans du circuit de la franchise de « lIsle, à peine de soixante-cinq sols tournois. tx tè Droit de ptessoir à raison de huit pots lun e dc làiifis pressurés, k peine damende, dommages iÔtétèt et confiscation des raisins contre les contre- C Vènâhis:

cc 17° Droit de mainmorte sur les villages de Buis- sou, BhisÈôtinèt; Moutombie et Sainte-Colombe. (Jai e dpéddht lu quelque pari que Buissonnet ho pou- Vait, hi nb Uctali être soumis 5 ce dÈdit, à cause de & iUfraje hisseinent de 1357, dont- je regrette infini- Les ci ihment Vabsèdte.) hommes et femmes demeurants ès dits lièbx taieÏit dd serve condition, de poursuite 4 ihaiinortàblè è taillables une fôis Jan àsa volonté, elle décla pe, toutefois, quelle ne relirait > du droit c susdit aucune chôse pôlit le présent, et 4unlle ne û fltàit ûficqueà aduhodiée à ttôns lés habtians des villages dé la terre et & baronnie do rlsle étaient tenus ressortir pal appel é àÙ bailIikge pârdevant le bailiy de lIsle. Les vil- k ageb ihaiùmortabFes étaient sujets et ressortissaient e mênie tôut à la fois au bailliage et à 1h justice ordi- û naiÉe pardevant lés baillis et officiers de cette Jus-

ci tic é n Liàveu de 1583 ipprend encore que les seigneurs dé lIsle avaientfondé ou doté de gros revenus à pren- dre tir• leur terre de lisle: f Ïiabbaye deMkûiily-lès-Àvàllon; 2° Leprinuré de fausse; - - ° tabhré de Sàint-Geiiflaiii dÀtÏterre 4 Labbaye de Mous tict-Siuu-Jean; Labbaye de Vézelay; 6° Labbaye de Cure, dit autrefois ChOEre. 16 Labbaye de Molesmes; 86 Ldbhiyd de Pdntigny; 9° Labbaye de llaigny; tO Léglise NÔtreDarne duChapitrôde Montréal; Cure 11° La do LIsle; - 12° Llise paroissiale de SainteCoIornbt; 13° Léghse paroissiale de Proveney ¶4P Ler églises paroissiales (le Disonfl, Msangy et Civry. Les monastères de Silnt-Georled et de la Cdrdelle ne sont point énoncés daiS cet aveu. Gabrielle de Lavai remontre dans laveu précité, que laterre etbaronniede lIsle est et peut être tenue u ban et arrière-ban, et que de tout .temps et dan- ciennetV ses prédécesseurs seigneurs de lIsle notam- fflent feu, haut et puissant seigneur de bonne.rné- moire messire François aux Espaules vivant, son mari et époux a toujours été au service du roi, et proche la personne de Sa Majesté en temps de guerre et lorsquil était mandé comme était encore de pré- sent, haut et puissant seigneur messire René dLaval aux Espanles, marquis de Nesle, comte de Joigny, seigneur et baron de lIsle, son fils, ;pourquoi la dite terre et baronnie na oncques été en commise (cest-à- dire confisquée) ni cotisée, et pour. sétre, autant du moins quil est h sa connaissance, toujours acquittés du devoir quils ont et doivent h Sa Majesté. CIIAPInÉ IX.

• Les theû desc-octobre 1581 et 1583, apprêndefit aussi pie PtahØis nuxEspailles, Gbrielle de Lavai, sa femme, et leurs prédécesseurs seigneurs de lIsle, avaient dans leur principauté et baronnie de lIsle- sous-Montréal, plusieurs fiefs et arrière-fiefs dont voici le détail 1° Le fief de Presles alors tenu par Sébastien Cou- reau, avocat nu bailliage dAvallon, et Claude Robert, marchand à Genouilly 20. Le fief de Genouilly, alors tenu par François et René de Moisson, situé en partie sur Sainte-Colombe. Laveu du 6 octobre 1581, parle de ce fief eu ces termes : - « Frinçois de Moisson, soigneur de Genouilly, tient e en foy et hommage, tant de son chef que pour René « et Jeanne de Moisson, ses fière et soeur; 1 0 le fief e terre et seigneurie, de Genouilly consistant dans la & haute justice du village finage et territoire, tout • ainsi :et en la forme quil n été donné, par feu, mes- sire Loys de Sainte-Maure, marquis de Nesle, comte de Joigny, baron seigneur de lIsle, par lacte en e faveur de mariage à Jean de Sainte-Maure, sei- i gueurde Chassenet et à demoiselle Renéede Moisson, « son épouse, passé au mois de septembre 1548, et « dont il a droit par échange fait entre le dit sieur cc défunt de Sainte-Maure, seigneur de Chassenet et cc Renée de Moisson, son -épouse, avec « Pierre de Moisson, lequel vivant en a été reçu à foy « et hommage, icelle donation portant tous et tels droits « qui en ce appartenaient, au dit sieur marquis, et « quicclui marquis en jouissait au temps que lui et cc ses prédécesseurs seigneurs de lIsle en avaient « joui et usé, sauf et réserve toutefois le droit de ha- cc ronnie, chàtellenie, bailliage, ressort, et du scel au e contrat et -à charge de la foy et hommage, envers o le dit marquis, des choses ainsi par lui ey-dessus ZZZ

- 105 - « données que le dit Jean de Sainte-Maure et demoi- « selle Renée de Moisson seront tenues faire et porter c et à lui et à ses successeurs le cas échéant, selon la • coutume de Troyes. ci2° La maison seigneuriale du dit Genouilly et • corps de logis, granges, étables, murailles de dix- • huit à vin gt pieds de haut, avec quatre tours aux « quatre coings flanquées de fossés autour, ayant huit ic pieds de large environ etc., plus la tierce partie « des dixmes de Provency portant par moitié avec le « curé du dit Provency. » hem, tous lesquels hom- mes doivent chacun an, une corvée à faucher ceux qui fauchent pour autrui, et ceux qui ne fauchent pas pour autrui, une corvée a faner les prés, par chaque feu. Les habitants de Genouilly furent affranchis de la mainmorte, pour une taille abonnée, par transaction de 1544. Les seigneurs sy réservent le droit de tierce en ces termes: q Les dits sieurs et dames nentendent « par cette présente transaction, rien diminuer, ni « innover au droit de tierce quils ont de toute an- « cienneté accoutumé de prendre et lever sur les dits « habitans, ains le leveront de douze gerbes lune, en e la manière, accoutumée, qui est dappeler et crier o par trois fois la tierce des seigneurs à peine de « soixante-cinq sols damende. » - 3° Renée de Moisson, Jean de Sainte-Maure,Renée et Françoise de Sainte-Maure par les mêmes présentes conf&ssent tenir en plein fief, foy et hommage, la terre et seigneurie de Provency en toute justice moyenne et basse, avec pouvoir et faculté de nommer, établir et instituer pour ly cxercer,jnge, procureur, etc., y pren- dre et lever tous exploits et profils. Les appellations ressortissaient immédiatement par devant le bailli de -C-

- 106 - RlsleniTout hontès:îe r femmes y devaient chacun an au.jourict fête de lExaltation dé la Scinte-Croix,.14, septembre cinq sols dé bourgeoisie, et une .pouleaa jour de Noël, droit de cens sur, plusieurs héritages qui se payaiaL annuellement air jour et tète de- saint Jean-Baptiste et pouvaient, monter à la somme de cin- quante sols tournois ol.0 eiw irou. - Iten], certain droit de; coutume davoine à lever sur plusieurs héri- tages qui pouvait sélever àla quantité de deux biclets- et demi davoine, portant lods vente, delTaut, retenue etamendeledas échéanv,ledroit de baronnie réservé,, et à la charge de la foy et hommage, suivant lacou- turne de.Champagne 1 ci aux devoirs accoutumés. (r Renée d"kqlnay, veuve de Philippe, de Layon, seigneur de Thcirot, reconnaît, tant en son nom que comme.inre et ayant la gardenoble.dEtienne,:llcné, François, Jeanne et Elisabethi de Loron, tenir à Pro- veney, en foy et hommage et à. tous autres devoirs requis eL . nécessaires,.çle François aux Espaules, le fief noble de la! Motte des Ouches ce fief était, cnl583, tenue thabité par Hubert et Pierre Gagnea .u, son frère.. 5.0 Le baron de lIsle déclare aussi quès anciens papiers dola baronnie de lIsle, il a trouvé un ancien dénombrement bâillé par Antoine Davout, seigneur de: Pros en partie, des héritages quil tenait en fief de. la dite baronnie.— Rein, le tiers des dixrns de la Cure deSainte-Colombe, revenant par communes années à la quantité dun muid de blé par moitié froment et avoine, de vingt gerbes lune.. Cette dime fut ensuite acquise par- messire Pierre Bourgeois, Humbert dû Guérard et demoiselle Barbe Dauteuil, qui la remi- rent ensuite à messire Nicolas Filzjean et à demoiselle DenisetFilzjean, sa soeur, suivant dénombrement du 24 février 1503.- . - - 107. - 6° Le flef de la Tour de Prey, duquel dépendaient les climats des Aubues Réinond et Chamario, distraits. par arrêt de 1763, au profit du sieur Damoiseau, avec tous les droits seigrieuMaui attachés à la tierce. - 7 Ou voit pat laveu de François aux Espaules que Pierre Le Moyne et Marguerite Filzjean, sa femme, tant en leurs noms que comme ayant la garde et. administration des corps et biens de Hubert et Pierre Gagneau tenaient de lui en fief et hômmage les héri- tages assis au lieu appelé le château Moran - près le Village dAthies. Ce château a complétemeiit disparu. Vous apercevez non loin de là, une nitairie connue sous le nom deBuissenot, dont la grange rebâtie à neuf a été incendiée en 1820. Cette, liabitation située dans lenclave du finage dAthiesest cependant la seillède cette commune qùiaitdrôit à la forêt, du{ervaux. Guiliaurn Champion, escuyer, laurier du corps de In reine, seigneur en partie do Marciliy et du fief du chateau Moran, avoue et confesse, par acte du 16 jan- vier 1738, pdssédèvant Thomassin, notaire; àilsle,. tenir de Son kftesse Srénissiine dame Charlotte de Nassan, en foy et hdmmage, le fief noble du clàeau Moran et déclare lui 4voir pour ce 1° un denier S cens par ouvrée de vigile sur environ vingt ou vingt- cinq ouvrées situees en la côt€ des Chênes; 2° un dSit de tierce à raison de douze gerbes lune, sur environ douzé ou quinze journaux de terre; 3° deux sols de cens sur trente jdurnaux situés au (mage dAthies,iieu dit le champ Michelol et généralement tous les droits qui lui appartenaient à cause de ce fief >- (On appelait fief noble ou rural.,, celui qui était tenu en plein hommage, eu pairie, ou en pleine ligne, où -108— il y avait jusUce, :maisô àu cJMtcau iotabl& fossés, 011 autres signes de noblese et dancienneté.) 8° Le fief dès Gosinex, isitué à Moutomble, paroisse dé Sâinte-Goldmbe ; 9° Le fief à lAvocat, situé aussi à Moutomble; tOo Le fief dOhgny, situé aussi sur la paroisse de Sainte -Colombe, je parlerai de Ces trois fiefs à larti- cle de Sainté-Colombe; - il- Le fief Grancey ou GrandCour, situé à Ter- mancy, alors tenu par Claude dAvout 12° Le fief de ta Rue-Chièvre, par abréviation, tArchùvre, situé, aussi àlormancy était divisé en deux parties, comme latteste le dénombremcht de François aux Espaules; La premiùre partie de ce fief désignée sous le nom de fief du Vault, et fut à JacquesI3astard de Grignon, consistant, pour sa part et portion, en une maison assise au lieudit le VauJL-, et héritages en dépendant détaillés dns lé dénornbrSent de François aux Es- paules, était algrs possédée par Bafte de Marey, veuve de Claude Danou, :en son vivant escuyer. La seconde, partie dés!gré6 sous le nom de Rue- Chièvre proprement dito, était alors , tenue en fief et hommage par Ctaud6 Rabutin escuyer, seigneur de Cerisy, et consistait en une maison, un préau, une cour, un courtil et autres héritages en dépendant. François aux Espaules, après avoirdétaillé ces héri- tages, dit quil était encore dû au sieur Ilabutin, cinq sols, cinq deniers, un tiers de cens payables au jour et fête de saint Jean-Baptiste portants lods, ventes et autres droits seigneuriaux, et avec ce au jour de la Toussaint, six boisseaux, trois picotins divoine de coutumes, mesùre de Noyers. - 109 - 130 Le fief de Marzy. Frahçois aux Esaules dé- clarequil a trouvé, parmi les anciens titres et papiers de la baronnie de lIsle, un dénombrement fourni par feu Antoine de Vezon, daprès lequel Jeanne Le- febvre le lui aurait donné. Cette métairie qui appat- tenait aux e1igieux de Saint-Germain dAuxerre, comme latteste un factum contre messire Louis de Mailly, défendeur, seigneur de Liste, se composait de cent cinquante journaux de terre, situés tant au finage de LIsle, Sainte-Colombe et Angely que lieux. circonvoisins. M. Petit de Vausse dit que le pape (Clément III) confirma, en 1185, la donation de la Grange-de-Marzy, aux moines de Saint-Germain dAu- xerre, il aurait bien fait de nous dire par qui cette donation leur avait été faite. - Les moulins de Marzy servent aujourdhui à lex- ¼ ploitation dune usine A ciment romain. iM Le fief de Buisson était tenu, en 1583, par Adrien Dufebvre. Jai trouvé pàrmi les minutes de Me Baudoin, notaire à Montréal, un acte, du 22 avril 1639, reçu Poulet, notaire et tabellion royal à Mon- tréal, par lequel François Desvieux, escuyer,-sieua de La Rivière;, demeurant ii Turny, près Saint-florentin, fils de Jean-Baptiste Desvieux, escuyer, seigneur de Varennes et de Edinée Degagrot assisté, quoique usant de ses droits, de Louis Degagrot, escuyer, sieur de La Grange, son oncle maternel et de Louis de Belin, son cousin germain paterne!, demeurant à Tut-ny. Et da- inoiseile Claude Dufebvre, fille de défunt Louis Du- febvre, £scuyer, sieur de La Cour, y demeurant, et de Charlotte de Despense, autorisée de la dite Charlotte de Despense, sa mère, assistée de Jean Dufebvre, es- cuyer, seigneur de Frenoy ., bailliage de Chaulmon, Wklexis Dufebvre, escuyer, juge civil et criminel pour le roi à Mdntrèal, son. ocIe:paternel, de François Du- febvre, son cousin germain, escuyer, sieur de Buisson y demeurant, etc., promettent se prendreet avoir lfl. lautre en--mariage selon Dieu et notre Mère sainte Eglise, catholique, apostolique et romaine; 15 Lé fief Caudrat, situé sur" le finage de LIsle,• que soulait tenir Etienne Candrat, (solebat), lors du dénombrement fourni par •Gabrielle de Lavai, était possédé par le sieur foyer, escuyer, sieur de Proven chère. Tous les particuliers désignés à cet article avaient droit de moudre, pour la provision de leur maison, au moulin de Marzy, appartenant à MM. les venérables chanoines de Vézelay, franchement, sans payer- mouture et droits. Ce fief se trouve détaillé dans un aveu ou dénombrement de 1r352 16° Le fief et mcix Candrat énoncé-au terrier Jasu, 1485. Jen parlenfi dans un Mémoire sur Sainte-Co- lombe, au: mot Ancy; 172 Le fief Anchement, ainsi appelé. de Jean et de Simone, Ancliement, consistait, comme latteste le dé-, nonbvement de Fi aux Espaules, dans les meix, maisons et manoir accin, assis en la ville de lIsle, lendroit appelé le Meix-au-Chapitre, clos de murailles - 0 entouré de fossés, ce fief étaitalors tenu pour une partie en fief, foy ethommage lige par Pierre le Candrat, fils et.hèriLier dc Picrre-le-Candrat et autres membres de cette famille. Noble. dame Boursault, demeurant à Rochefort, portait lautre partie avec demoiselle Barbe de Vezion, veuve de noble homme fiacre Au», sei- gneur de Beauregard, bailly de lIsle, et en fit, comme mère de Jeanne le Robert, fille ainée de Pierre le Robert de Pancy,, à la convocation des fiefs, foy et - tI!t - hommage pour la succession qui lui était échue, cause de ses feux pète et mère 18° François aux Espaules dit et déclare aussi que,, noble François le Robert fils ainé, demeurancà Pancy, fit semblablement, tant pour lui quo pour ses succes- seurs enfants et héritiers de feu Pierre .le-Roberi, foy, et hommage, pour le fief, dit Je lief, Saint-Aubin, qui. fut Guillaume des Granges,.que souioit tenir Lance- lot-le-Robert, et navait toutefois donné aucun dtnoin- brenient des biens com pris: en ce fief, ce qui faisait quil ne pouvait te faire .lui-méme, ayant icelui sieur de lIsle, usé par voie de saisie et Taule de dénombre: ment ouaveu donné; M. Petit de Vausse, dans une note sur Pancy, flF- saut suite à sa notice sur lJsle, dit que Lancelot le Robert,, secrétaire du duc de Bourgogne, avait, en 1448, acheté la terre de Pacy, dune fille de Jaa de, Vieux€ liâteai châtelain de Montréal, et que son Gis, Roland le Hobefl, et son gendre Jehan Bataille., par- tagèrent entre eux ce domaine.• Louis. de Sainie-Maure, marquis de Nesle, comte de Joigny,, de Lavai et, de lIsle-sous-Montréal, con- seiller du roi,,etc;, fait savoir par lettres du 7janvier 1 557, que vu la requête à lui faite bar son bien-aimé: Jehan Bataille dit de PaneL écuyer de sa grande cu rie, et en considération des services que le dit Jeijan de Pancy lui a fait et quil espérait quil ferait encore en ladvenir, et autres bonnes causes et considéra- tions à ce se mouvant et parce quil lui plaît ainsi, il a, à icelui Jelian Bataille de Pancy, présent et accep- tant pour lui, ses hoirs et ayans cause au temps ad- venir, baillé, cédé,- quitté et transporté par ces présen- tes, baille, cède, quitbe et transporte, et délaisse à titre 112 - de cens, droit spécial annuel et perpétuel, portant lods, vente, deffaut, amende, droit de retenue et tous autres maulx et censuelsÇ le cas échéant, les hérita- ges qui sensuivent (quatre soitures de pré et vingt- six journaux de terre) à charge par lui de lui payer chacuh ait, à sa rècette de lIsle au jour ou jours que les receÏeurs avaient coutume dêtre payés, la somme de vingt-cinq sols tournois de cens et droit spécial de la nature et condition que dessus, et, en outre, den- tretenir les dites terres et prés en bon état et valeur, tellement qpe le dit cens puisse ..... ele... En temoi- guage de quoi il a. signé S les présentes de sa main et fait sceller du scel de ses armes en son ehastel de Joigny, les jour, mois et an que dessus. Louis de Sainte-Maure, cinq ans plus tard, le 8 fé- vrier 1562, cède et transporte aussi à la veuve de Jehan Bataille et Martin, Bataille, ion fils aîné et ses frères et soeur, vingt arpens de terres, bois et buis- sous assis au lieu dit Rouet, pour en jouir par eux en tous profits, revenus et émoluments. Item, quatre- vingts arpens, à charge de douze deniers tournois payables chacun an à sa recette ordinaire, non compris trois cent soixante livres tournois pour entrée et belle- main, de laquelle somme le dit seigneur marquis, en rémunération des services que Jehan Bataille lui avait faits, et quil espérait que le dit Martin, son fi ls, lui ferait cy-après, remet et quitte par les présentes la somme de cent soixante livres tournois, et accorde deux ans de terme pour le payement des deux cents livres qui restaient à solder. Le château de Pancy, encore existant, appartient aujourdhui à la famille Baudenèt dAvallon, saur la portion qui sert dhabitation au fils Auret; - ils - 19° Civry. Le village de Civry et la terre en dé- pendant • appartenait pour un tiers aux seignèurs de lIsle, les deux autres appartenaientaux chanoines de Montréal qui les vendirent à titre de bail à rente moyennant cinq cents livres par an, le S mars 1741, à Son Altesse Sérénissime Charlotte 4e Nassau Chaque habitant tenant feu au.lieu de Civry, comme Jatteste le terrier de Civry, 15 mai 1538, confesse y devoir pour franchise et abonnement au terme de la Toussaint, la somme de vingt-trois livres tournois, qui se jettaient par quatre habitants quils choisis- saient entre eux, appelé le -greffier de la dite Mairie aujour et fête de saint Lue. GAins, est-t-il dit, en ont • toujours vu jouir et user les dits seigneurs, et les • ont payés et payent chacun an au dit terme, avec • quarante sols pour ledit greffler.et vingt sols pour • le receveur, qui sont vingt-trois livres pour le tout • chacun an. ) - Le seigneurs de ilsle avaient la haute justice à Civry. Le tiers des tierces de Civry appartenait au seigneur de lIsle, et vallaït par communes années de sept à huit septiers, partie froment, orge, et avoine. Les deux autres tiers appartenaient au chapitre de Mont- réal. Cc même chapitre y percevait aussi le tiers des dîmes de laine et dagneaux, comme je lai déjà dit dans mes Mémoires sur une partie de la Bourgogne.. Jai trouvé chez M. Cueneau, notaire à lIsle, un acte du 13 juillet 1755, daprôs lequel, les sieurs Edme Beruelle, syndic du village deCivry, Edme hotte et autres, composant la majeure partie des habi- tants de cette communauté, comparaissent devant M°- Bouchardquils requièrent et déclarent que pour faire - M-

connaître ft sa Grandeur Monseigneur ltnteùdani de la Généralité d& Paris, leur déplorable sitùtiOh et combien lettts dàinpagiersont désoléés et jeu frtid- tueusesils ont Invité lés nommés Claùdé Cunâult et François Mercier, marchands, résidants à Annoux, de provitce Bourgogne, afin quils eussent à se tians- poriet et faire la visite en entier du territoire du dit Civry, gens cAnnaisseurg et souvent pris pour pfucl- 1ommes pour , des estimations, lesquels lui ont dit et nommés .déclaré; en préseice dés témoins en bas et soussignés, qffl ont réponduaux invitations qui leur ont été tMtès par les hahi(nts de Ciny et qtfençon- s&ehce, ils se Sort thnsportés et fait là visite de tous lés climats du territoire, et quaprès avoir scru- ,)Uie ùseiineiii éxahiné tant les blés que lés seigles, ils ont reconnu que dans une cohtrêb emblavée en blé et hiteil, nommée au Pard-LànclôÏ, elle ne satwait±a- porter par arpent plus de six gerbes quine paraissent ps gainées la claleOt lesaaPt surpris en sorlant du foureau, et les gelées tellement endommagé ctte contrée cfliè les habitants y pourront à peine recueillir la semence. Et «ne de là séLdiit transportés dans ûe autre contrée nommée ilù CPat, aussi emblavée de sei- gle et méteil, qui est la moins mauvaise, ils orita- reillénient reconnu que les blés à recueillir ne peu- Vent rendre par cbacunarpent plus de dix gerbes au plus,, 0h sorte quà peine le habitants pourront retitr de Cesdix gerbés au plus cinq quartes, la qflaPte pe- sant vingt-cinq livres; et q&i3nsuite ils se sont trdh- portésdans un autre climat; noihmé Derrière-les-Hées, aussi- emblavé de méteil et seigle,> Oit ils ont aussi feconnU que cèttecôntrée ést si faible, gn grain quà peiné ils ci] peuèûtfaire une estirnatioùdclavant - - 4b4il nétait pa5 de leur connaissance, avoir jamais vii les dits blés si Mauvai quils sont dans cette contrée, dautant que tout au plus chaque arpent pourra pro- duire cinq gerbes, lesquélles cinq gerbes pourront taire trois quartes. Lés prudhommes sétant ensuite transportés dans le peu de vignes qui y sont, Consis- tant en trentenrpeùs environ, ils ont reconnu que ces vigtîes ont Ôté tellement gelées dans le mois davril, quils ne pensent pas quon y puisse récolter plus de dix feuillettes de vin pour le tout: - Jai pris aussi, aux Archives de la Mairie de liste, copie dun certificat du 3 février 1780, signé de vingt- deux personnes, daprès lequel les syndics habitants des paroisses de Civry, Massangy et Tormançy 4 son annexe, affirment et certifient que depuii la ville de Noyers en Bourgogne jusquau bourg de lIsle, dis- tant de trois lieues, il nexistait alors, sur la rivière de Serein, quun pont en bois, à Civry, en très-mau- vais état, ou les personnes de pied et les Mtes de somme ne pouvaient même passer sans courir des ris- ques, ce qui était de la plus grande incommodité pour tous ceux qui possédaient des fonds au-delà de la ri- vière, et les exposait à pe?dre une partiede leurs récoltes, lorsque les eaux venaient à croitre. M. Quesse de Valcour, lieutenant de cavalerie, comme possédant des fonds dans toute létendue des minages énoncés cy-dessus, certifie le même jour que lexposé des soussignés est dans lexacte vérité. 200 Le bourg des Goix, aujourdhui réuni à la pa- toisse de Coutarnoux, faisait, avant le renversement du culte en France, partie de la paroisse de Sainte- Colombe, jen parlerai ailleurs; 21 La terre et seigneurie de Coutarnoux na coin- - 116 - mencé à. faire partie de la terre de LIsle quen i7kl. Cette seigneurie sétendait sur la majeure partie du limage de Dissangy et de Coutarnoux, et la plus faible partie du finage de Massangy et Tormancy; 220 Le fief de fa Ruche, aussi appelé le fief de la Roche, à cause dune énorme roche, qui lui a donné son nom, consistait cri une maison, grangê, courUl, préau, jardin, fossés, pourpris, aisances et dépendan- ces, était tenu, en 1580, en, fief plein et hommage, par Guillaume Talienot, qui fut à Guillaume. Tallenot, à cause de Marguerite de Preuvancy, sa femme, et mûre .de ;Guillaume Tallenot, susnommée; Leifie f de la petite Borde; LaMétairie bu fief de Rochefort; Le fief Satin, aussi appelé le fief Corrabeuf; situé sur le territoire de Dissangis, lieu dit le Vault-dOri- gny, tse trouvait; comme Les trois précédenTts dans la terre ,et seigneuiie de CoutaPnoux. Ce fief détaillé dans un relief de 1600, était possédé, en 1580, en fief foy et hommage par Marguerite Verrier, veuve de Denis Billard, lieutenant procureur fiscal au bailliage de lIsle; 230 La moitié du fief ou tierce lAllemand, finage de Sainte-Colombe, en fut distraite par arrêt de 1763, avec ses accessoires, tels que lods et ventes, au profit de trois pai-ticuliers; 2 On regardait encore comme fiefs, trois canions dits le Pré-des-Fontaines, le Grand-Pré, aussi appelé le Pré-sous-la-Ville et Champereau. Les religieux de Pontigny en étaient seuls seigneurs, en ayant fait bail à cens, le 6 février 1518, â charge de trois sols, par arpent portant lods et droit, de retenue à leur pro- - 117 - lit. (Voir pour plus amples renseignéments aux Ar- chives de Liste). Haut et puissant prince, Monseigneur Turenne, sti- pulant par Jean-Baptiste Séjournant, commis à la re- cette des aides, vend, par acte du 18 novembre 1666, à un nommé Benoît, demeurant k Disangy, une mai- son, pour assiette de cabaret, moyennant seize livres, payables par quartier, au bureau des aides de Vézelay. Voir aux minutes de M 0 Guéneau).

CHAPITRE X.

Lorsquun seigneur de lIsle, qui nest pas nommé, comme latteste une ancienne concession _de lan 1170, visée dans un arrêt du Conseil du 29 juillet 1673, conservé aux archives de lempire, accorda aux habi- tants de cette terre, e lusage de la forêt dÂrveaux « avec deffenses dy coupper des tusteaux verds et c et extaincis, il y avait déjà longtemps que les re- ligieux de Saint-Germain dAuxerre, leurs hommes de Coutarnoux, de Disangy et de Massangy étaient en posessiondu même droit. On lit, en effet, ce qui suit, dans une charte rie Charlemagne du mois de juin 778, dans laquelle ce prince confirme les nombreux privi- Jêges que Charles Martel, son ayeul, leur fait donner et concéder. Il y a encore, en outre, dautres privilé- ges que le dit et devant toujours ÔLEe dit très-glorieux Charles notre aïeul est su avoir fait donner, est su avoir donné et avoir concédé aux sus dits hommes de Saint-Germain dAuxerre, de Coutarnoux (de Curti- lano), de Disangy et de Massangy, assavoir, que tous. les jours et même en tout temps tes dits hommes peu- vent et pourront à perpétuité, mener, nourrir et en- - 118 - graisser leurs porcs et tous leurs animaux dans le dit bois dHervaux, nous lisons que tous les privilèges cy-dessus énoncés du susdit Charles, notre aïeul, ont été donnés et concédés aux hommes dessus dits, moyen- tant dix deniers tournois qui doivent être rendus cha- cun an à perpétuité, et payés pour droit de Iorestage, toutes lesquelles choses, à la prière et en présence du dit abbé Hugues, nous louons et confirmons de nou- veau par notre sanction dautorité, et prehons avec bonté en notre garde sous notre très-pleine défense avec toutes les choses du même monastère ou lui ap- partenant au même liéu. Donné aux Ides do juin, la VI année du règne de Charlemagne, glorieusement régnant « Sont preterea et alla privilcgia quo, jam « dictu semper qua dicendus gloriosissiinus Karolus « avus noster, per pnnceptum suum dedisse cognos. cc char et conccssisse cogùosèitur, et concessisse prm- cc dicUs hoininibus Sancti-Germani Autissiodorensis, « de Curtflano, Disangiaco et Massangiaco, videlicet « quod omnibus diebus, ac eliam iemporibus jain « dicti hommes passant, poterunt que perpetuo du- « cere, nutrire ac insaginare sucs Pol-cos et omnia sua « animalia in prmdicto Bosco de Hervaux, hoec omnia cc supradicta privilegia , authoris proefali Caroli An « nostri legimus fuisse data et çoncessa, hominibus « przddictis, mediantibus decem denariis turonensibus omni anno perpetuo scilicet redclendis et solvendis cc forestagii tributo, qure omnia rogante scilicet e cc comparante prfato abbate, Hugone denuo authori- « tatis nosLra sanctione laudamus et confirmamus, ac « sub plenissima deffensione nostra cum omnibus -« ejusdem monasterii vol ad eumdem boum Pertinen- ct benignesuscepimus in custodia, datum in idibus -149- « junii anno sexto regnante Carolo gloriosissimo rege e (indictione secunda). Malgré un droit si clairement établi et après une jouissance de près de quatre siècles, un Anséric essaya cependant de sy opposer. Le débat fut porté devant! lingues, évêque dAuxerre, qui fit justice, commeIat-. - testent des lettres de lan 1141, dans lesquelles ,cet Anseric reconnaît que la forêt dHervaux, tomme usages, appartient aux abbés de Saint-Germain et leurs hommes. - De nouvelles contestations sélevèrent quarante- - deux ans plus tard, mais Bernard de Monthéliard, li- cencié en lois, bailly de lIsle, pour haut et puissant seigneur Anseric, chevalier, seigneur de Montréal et de lIsle, fit savoir 5 tous, par sentence et jugement du 7 mars 1183, jo que les défendeurs avaient bien et dûment prouvé leurs défenses; 20 que les religieux et leurs hommes avaient le pouvoir et faculté de rompre et labourer en lesdits bois dHervaux, en payant les tierces aux religieux seulement; 3° dit et déclare les bois et terres dHervaux conteifus dans les bornes et confins déclarés être les vrais, liropres et anciens héritages diceulx religieux, de leur églisoet leurs hommes; 4° déclare et dit que les religieux et leurs hommes ont leurs usages de tous les bois dHervaùx, et quiceult religieux et leurs hommes ont droit-et faculté et pouvoir dy mener, nourrir, garder et en- graisser, en tout temps et cri toutes saisons, soit de grainier ou autrement, tous leurs porcs et autres bestes en tous lesdits bois dHervaux,- pour ce que chacun porc payera chacun an, le jour de Saint- Etienue, dix deniers tournois, en ],a accoti- tuméc,et comme les agens du seigneur avaient pris et emmené leurs porcs, Bernard de Montbéliard le - 120 - renvoya saris amende et sans rappel, et imposa silence perpétuel à Anseric et ses gens. • Jusque-là les contestations ne sétaient élevées quentre les seigneurs et les religieux de Saint-Ger- main et leurs hommes. Les tracasseries sétendirent un siècle plus tard auxhommes de la terre de LIsle elle-même, comme on le voit par la charte de 1319, ou 1329, comme jen ai déjà fait la remarque plias haut. LÉlu de Bley fait effectivement savoirà tous quil a reçu, par lentremise de son bon père confes- seur, Germain Marie, docteur en théologie, une humble supplication et requête des religieux de Saint-Ger- main dAuxerre, leurs hommes et les siens, dans la- quelle on expose que les religieux ne pouviient pas bien entretenir loffice divin, sil ne faisait cesser les débats qui étaient entre lui et eux, et ne les laissait jouir des rentes et droits que ses prédécesseurs leur avaient donnés. • Jean de Châlon, chevalier seigneur de Viteaux et de lIsle-sous-Montréal, fait aussi savoir, le 4 juillet 1425, « que, par linstigation de ses officiers de lIsle, il les voulait aussi en ce troubler, etvou]ait alléguer et allait alléguer-possession, saisines et présomptions, et considérait les religieux susdits, leurs hommes et les siens, non avoir lesdites rentes, droits seigneuriaux, privilèges, usages, ni vains pâturages en sadite terre. » Les religieux de Saint-Germain, leurs hommes et les siens restèrent cependant encore cette fois dans la pleine possession et jouissance des droits susrelatés, moyennànt deux cents écus dor quils lui payèrent ainsi quils Pavaient déjà fait cent ans auparavant en- vers lÉlu de Bâle. Un arrèt du 17 mars 1740 relate une copie extraite - 121 - du registre-terrier et censier de ta terre et seigneurie de lIsIe-sous-Montréal, fait le 6 avril 1485, par Jean Jasu, notaire royal nommé à cet effet par sentence du 23 mars ik8, rendue par le bailli de Troyes, coin- missaire nommé par lettres patentes de Charles VIII, données à Paris, te 30 août précédent, obtenues par Antoine Chaalons, évêque dAutun, seigneur en partie de lIsle-sous-Montréal par cet extrait il est dit, folio 227, s quil est écrit audit registre, bois bannaux • appartenant à mes dits Ligemeni, entre autres la • grande forêt dHarvaux, contenant trois lieues de • long et une de large, en laque1l les -bourgeois, • manans et habitants de la ville de lIsle et de la • terre ont leur usage, à prendre bois, â moissonner, • chauffer, et pour toutes leurs nécessités deux et de • toutes leurs bêtes en tout temps, excepté en temps • de grenier que mes dits seigneurs plaignent lesdits • grains, depuis la Saint-Remy jusquà la Saint- • Audré, sur peine de soixante sols damende contre • ceux qui y seraient trouvés, et après la Saint-André • ont lesdits habitants droitet usage de vaine pâturer • toutes leurs bêtes audit bois de J-Iarvaux et ès-autres • bois liges, ne peuvent mener lesdits porcs devant le • premier jour du mois de mai. n (Le mot Ligement nest point un nom propre, mais seulement ladverbe de ladjectif lige, parce Que les seigneurs de lIsle te- naient cette terre à titre de fief, et quen cette qualité ils étaient tenus et obligés den servir le seigneur fietîant, envers tous et coutre tous, excepté contre leur père.) Le même arrêt relate aussi la copie collationnée dune transaction passée le 10 novembre 1580, entre François aux Espaules et dame Gabrielle de Laval, son épouse, seigneur de lIsle-sous-Montréal dune 6 - 122 - part, les habitants dùdit lIsle, ceux rie Contarhoux, Tourrrraney, Massangy, Sivry, Villers, Turnoy, Buis- son, Marcy, Genouilly, Provency, Montomble, Sainte- Colombe, Cour dOrigny, Origny et le bourg Moreau dautre part, dans laquelle transaction le titre del319, ci-devant énoncé est rappelé, et pour terminer les procès et différends mus entre ledit seigneur de lIsle et lesdits habitants à fin de partage des bois dusage, dans lesquels ledit seignêur ddmantlait les deux tiers, comme eiï étant seigneur direct n propriétaire; et de- mandait dailleurs des dommages éL intérêts pour raison: des dégradations lue les habitants y avaient ctnmis, lesdits habitants ont abandonné audit sei- gneuries bois appelés Buisson-Bruneau, faisant partie desdits bois dusage, ainsi quil se comportait, et sû- tendait, pout être propre audit seigneur, ses hoirs et ayants-cause, et eu disposer comme seigneurs-proprié- taires ainsi que bon leur semblerait, et pourdornrnages et intérêts ils proiuirentdelui payer TREIZE CENT TRENTE-- TROIS iccs et UN TIERS D1CU SOL, pour réduction de qùatte mille livres. u Ainsi, lorsque lès habitants dans leurs défenses postérieures faisaient sonner haut les sommes données énoncée dans les chartes pré- citées, comme prix do la forêt, il est évident quils faisaient erreur, ces sommes nétaient que des com- pensations des dommages quils avaient causés dans l forêt; nais elles nen étaient nullement le prix, doù il suit que les droits dusage accordés ont hién été réellement dans le principe une faveur de la part des seigneurs, et non le résultat dune concession à prit dargent, comme je lentendais dire il ny a encore que fort peu de temps à un notable de la contrée, que si, plus tard, des seigneurs cupides ont essayé desT dép6sséd& nos pères, cd nest pas une raisotf pour que - 123 - nous soyons ingrats vis-à-vis des premiers. « A légard du surplus des bois, contient larrêt évoqué, il e convenu que les habitants en demeureraient en pas- session, en payant dix deniers de redevance chacun an audit seigneur de lIsle et à ses successeurs, lequel sest réservé le droit dy usager, avec stipulation que lesdits hnbitantsne pourraient vendre desdits bois, ni les employer à dautres usages quô pour leurs hàes sités seulement, lesquels habitnLs seraient teffiÏ dy établir dèut gardes quiseraient reçus à la justice du lieu,)) Une tranaètibti aussi réfléchie stÈbloivdijï&nié pour jâniais la porte 5 de no avelles réblanatibÙs, où plutôt à de nouveau-, empiétements; mais l:exeh1ie quel quil soit, trouve toujours les imitateurs. Iléné aux Espaules marcha sur les traces de son père. Qua- rante-quatre ans sétaient à peine écoulés quil entre- prità son tourde sapproprier une nouvelle partie de la forêt. Peut , y parvenir, il accusa aussi les habitants dabus et dc dégradationss dans leurs Ibis, et •les força de transiger avec lui et ii lui céder par acte du 2 jan- vier 16 121 tierce partie de la forêt en toute pro- priété, et laissa aux habitants les deux autres tierces parties. Louis-Charles de Mailly, gendre de Berrand-André de Moncliy et de Madelaine aux Espaules, fille de Ilené aux Espaules, résolut aussi, après la mort de ce dernier, davoir un autre tiers de la férêt dHervaux, quil obtint effectivement selon donation de 1652. Les liahitairs, dès-lors, neurent plus que le tiers de la forêt, dont Ils poùvaiènt être dépouillés dun instant à lautre par la cupidité des seigneurs; ôia!s parun édit du mois davril 1667,,le souverain daigne venir leur seôours, ainsi quà celui dune très-grande par- A tic de ses sujets qui languissaient dans loppression. On sait que cet édit, ouvrage du célébre Colbert, remit de plein droit les babitans des paroisses et coin- munautés, dans la propriété et jouissance de tous tes fonds, prés, pâturages, bois, terres, usages, communs et communaux quelles avaient aliénés depuis 1620. Pour cette raison, lacte de I h80 qui admettait un triage nétait pas attaquable, mais la transaction de 162k et la donation de 1 6S2 étaient dans ce cas. Louis-Charles de Maiily, pour se maintenir dans ces usurpations, avait eu recours à de tels excès et à de telles voies de fait que Louis XIV, commanda à M. Poncet, maitre des requêtes de se transporter sur les lieux, à leffet de sinformer de ce qui sétait passé. On lit dans une requête au roi, do 1775, pour les syndics et habitants des différentes communauté s , dé- pendantes de ta « terre et seigneurie de lIsle, quil avait • répandu des troupes dans létendue de cette terre, - • qui battaient les uns et tuaient les autre. » On lit pareillement, dans un précis peur les liabitans et com- munautés de la même terre cdntre les sieur et dame Mengaud, héritiers du-marquis de La Hâye a quil fit « voler sur les-grands chemins les titres qui établis- « saient les droits de ses vassaux, a La force et la vio- lence établies par le procès-verbal (lu sieur Poncet, les habitans se pourvurent au conseil --contre la tran- saction de iGM et la donation de 1652; ils demandè- rent à être rétablis et mis en pleine propriété et jouis- sauce de la forêt,dHervaux, et que pour être-fait droit sur leur requête, elle fut renvoyée paidevant qui il plairait à Sa Majesté. Un art du 9 mai 1669 renvoya la requête des communautés pardevant le sieur de Beauchamp, tré- r sorier de Franco en h généralité de Paris, pour en- tendre les parties, dresser procès-verbal de leurs dires et contestations et donner son avis au conseil pour, le tout vu et rapporté, être ordonné ce que de raison. - - Cependant, voici quun sieur Hachette, trésorier de France, et commissaire choisi dans la même affaire, avait rendu un jugement par lequel il avait débouté les habitans de leurs demandes et conclusions, cefai- saut, maintenu et gardé le marquis en h pleine pro- priété, possession et jouissance dela forêt dliervaux et du Buisson-Bruneau et les liabitans dans lusage, pour en jouir conformément aux titres. Les habitants firent signifier au niarguis de Mailly le 18 mai 1669, larrêt du 9 du même mois qui com- mettait le sieur de Beaùcliamp, avec assignation pour procéder devant le commissaire. Le marquis de Mailly présenta, alors une requètè, par laquelle il concluait S ce que, sans sarrêter 5 lar- - rét du conseil du 9 mai 1669, il fut ordonné que le jugement rendu par le sieur Hachette, serait exécuté selon sa forme et teneur. Mais un arrêt du 22 mars 1670, sans préjudice aux droits des parties an principal, remet les habitans appelans du jugement du sieur Hachette, et ordonna que sur cet appel, les partiesprocéderaieflt au Con-- scil, en conséquence, que le procès-verbal commencé par le sieur de Beauchamp, serait par lui parachevé pour être joint avec son avis, à linstance dappel. Le 10 avril 1670, le sieur de Beauchamp donna son avis, sur les titres desparties, et après les avoir res- pectivement entendues, il conclut - ce que sous le • Q bon plaisir de Sa Majesté, le sieur. de Mailly, serait « maintenu en la propriété et jouissance du Buisson- • Bruneau, et que suivant et au désir de lédit de

• 1667, sans avoir égard à la transaction de 162i, ni • à celle de 1652, et autres actes gin sen étaient en- • suivis, les liabitans des coin ni una u tés dépendantes • (le la terre de liste seraient rétablis en la libre propriété dusage dans la forêt dHervaux, tant « pour leurs bâtiments, chauffages, quautres iiéces- o sués, et quil fut fait défenses au sieur de Mailly et • aux habitans des communautés, de faite aucunes • ventes particulières h lavenir, des bois de la forêt, • et sans que le dit sieur de Mailly put prétendre à • lavenir autre droit dans la dite forêt dljervaux, • que celui dusage, avec tous Tes dits liablians. ainsi « que le tout se pratiquait avant la transaction de « 1G2i, » Après la plus ample instruction, le jugement du sieur hachette fut infirmé, par arrêt du conseil du 29 juillet 1673, rendu en la Grande-Direction au rapport de M. Bignon. Par cet arrêt, Sa Majesté ordonna que le parties seraient remises au même état quelles étaient avant. En conséquence, que la transaction dit 10 novembre 1580 serait exécutée, ce faisant, que le dit sieur de Mailly, comme seigneur de liste et les habitaris de ladite terre et des villages et hameaux en dépendans, jouiraient de la totalité de la forêt dl-1er- vanx, comme de leur propre usage et communauté, dans laquelle le seigneur de lIsle, serait premier et principal usageant, à cet effet, que dans le délai dun mois, il serait procédé, à la poursuite et diligence du procureur de Sa Majesté, en la mafirise dAuxerre, à larpentage, figure et bornage de la dite forêt. Le même arrêt ordonna quil serait dressé procès- - 127 - verbal des dégradations commises dans la polirtion abandonnée à René de Lavai, par la transaction du 2 janvier $624, pour, le dit procès-verbal fait el rab- porté, être ordonné ce que de raison. Le marquis de Mailly, en exécution de cet arrêt, fut condamné à rendre et restituer au profit des commu- nautés de la terre de lIsle, ayant droit à la dite forêt la .soiïioie de 40,000 livres par lui reçues pour la vente de 4n arpens de bois de haute futaie, faite par contrat du l et octobre 1658, somme dont ni lui, ni ses héritiers ne se sont jamais libérés: En ce qui regardait les informations cf procédures criminelles faites par le sieur Poncet, Si Majesté les renvoya en son grand Conseil pour y être pourvu à la requête du procureur général. de Les habituas la terre de lIsle, appelans du juge- ment du sieur Hachette, trésorier de France, exposent en un fart ùah septehefs de demande sur les qûèls le Conseil avait n prbnonccr, que « sur le soupçon da- « voir été dans la fôrêt dHervaux, et pour avéir trouvé « devant la porte de quelques pariiculier quelque • peu de bois, sans savoir doù-il venait, Id sieur de • MaiIl a-fait donner des coups de.bàton aux uns, • emprisonner les autres, et fait confisquer les bes- • tiaux de la plus part dentre eux. Et cependant • ajoute-t-on; quand les habitans se plaignent quil les • empêche de prendre aucun bois dans la dite forêt, il répond que cest une imposture, et quils ont ou- « jours joui paisiblement de lusage, ce qui siinpli- (lue avec les confiscations (Joli( les habi tans d eman- u dent aujourdhui la restitution. 11 est vrai que se « voyant pressé de ce raisonnement, il dit (lue les u confiscations lui ont été adjugées, parce que les ha-

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s - 128 - • bilants dégradent toute la forêt 4e question. A la • vérité, cette répons, est impertinente de la prt du • dit de Mailly, comme les habitans le peuvent avan- • cer fort judicieusement contre lui, puisquil est la • véritable cause de la ruyne de la dite forêt. Et de • fait, il ne peut pas nier quil nen ait fait couper « 494 arpens de haute futaye par Martin Bellier qui • lui en donna 52,000 livres en 1653. Semblablement • il ne peut pas disconvenir que de cette même forêt, • il nait vendu la coupe de 620 arpens de bois taillis, • sans réserve daucuns baliveaux, qui ont élé cx- • ploités par Gagé et l3onneau, marchands de bois, • depuis et au préjudice de la présente instance, de • laquelle exploitation il recèle le contrat de vente, - • pour éviter la conviction de ce fait, et la restitution • du prix quil en a touché. Et enfin, il ne peut pas • dissimuler que pour désoler la portion dont il na • point vendu la superficie, il nait permis aux habi- • tans du bourg dc lIsle (et autres ses favoris dé- • nommés dans les désaveux quil a produits) de • commettre dans la dite portion toute sorte dabus, • pendant que les habitans dénommés dans les pro- • cura Liens faites au sieur de Fresne (le sieurdeFresne • était le procureur_ (les plaignants) ny oseraient « , couper seulement une houssine. Ce (lui SC justifie e par les pièces produites au procès. On voit aussi, au • second chef de demande, que k sieur Poncet fit • emprisonner deux fripons quil lui produisit, contre • les quels, il y avait preuve de fausseté suffisante • pour être condamnés aux galères. n - 129 -

CHAPITRE XI. Les communautés jouissaient assez tranquillement de la forêt, daprès la répression du marquis (le Mailly, lorsque Charlotte de Mailly, sa petite fille, renouvela la question en 1719, à loccasion dun arrêt du conseil, du 19 novembre 1719, portant rénion au domaine de tous les bois qui avaient jusqualors été engagés. Le grand maUre des eaux et forêts, au département de Paris, crut, b tort, que la forêt dHervaux pouvait t?e lobjet de Larrêt (les seigneurs de lIsle nétaient pas engagistes, ils tenaient leur terre à titre de fief, et non à turc dengagement), il rendit, le 21 du même mois, une ordonnance portant que tous les préteii- dans droits, dans la forêt dIlervaux et bois adjacents, seraient assignés devant le mai Ire particulier dAu- xerre, poui représenter leurs titres de propriété. En conséquence, la princesse de Nassau, les habi- tans de sa terre, les seigneurs voisins et tous lesusa- geans dans la forêt furent assignés, tous comparurent, il en fut dressé procès-verbal. - Du côté des habitants, ils réclamèrent leur pro- priété sur le fondement de la transaction de 1580 et de larrêt de 1673. Du côté de la princesse de Nassau, elle prétendit, vis-à-vis de Sa Majesté, que la forêt nétait pas do maniale et vis-à-vis des habitants, quelle en -était pro- priÔtaire, b la charge dun usage, dont ils devaient être privés, parce quils en avaient abusé. Les titres furent respectivemej i t communiqués et remis au sieur Magueùx, lors inspecteur du domaine, Po ur avoir son avis. .Le sieur Magueux ayant dit quil estimait que la - 130 - forêt dHervaux appartenait aux habitans des diffé- rentes conùnunautés de la terre dedc lIsle, comme bois communaux; quil ne serait 5as juste et quil serait même dan gereux de les cii dépouiller, parce que cela causerait leur ruine totale, CL quil ne sopposait point ce quayant aucunement égard aux deman&es des communautés, la propriété des bois communaux leur fut adjugée, et quen conséquence, le prix des adjudi- cations qui en avaient été faites leûr fui délivré, il in- tervint arrêt le 17 niai 170, lequel « sans sarrêter « aux requêtes, demandes et conclusions de la prin- « cesse de.-Nassau, en ce qui concernait la propriété, « par elle prétendue, de la forêt dliervaux, dont Sa cc Majeté la déboutée, ordonne que larrêt du conseil - « du 29 juillet 1673, serait exécuté selon sa forme et o teneur - maintient, tant la daine princesse de Nâs- osaIl, que les habitans de IIsle-sous-MOfltréLl et des « autres villages et hameaux cl(pendans,dafls la pos- « session et jouissance de la forêt, pour en jouir par eux, suivant et conformément à larrêt du 29 juillet « 1673. a - Ordonne de plus un arpentage, lappo- silion du quart de réserve, e t un règlement,des trois autres quarts, etc. Il fut procédé un exécution de cet arrêt, le H août suivant, à larpentage général de la forêt, qui se trouva contenir 1990 arpens, 63 perches: Il semblait que larrêt de 1740 allait, enfin, mettre un terme à toutes les contestations, il nen fut point ainsi; il ne tarda même pas de sen élever une fort sérieuse entre les maîtrises de Troyes et dAuxerre, sur la question de savoir de Laquelle des deux maîtrises dépendait la forêt dHervaux, laffaire se trouva de nouveau erfga- gée au Conseil, - 131 - La princesse de Nassau • intervint et demanda,pp une requête du 21 mai 1755, àêtre main tenue, .no,t dans la propriété, mais dans la directe et seigneurie de la forêt dHersaux, en laquelle die avait le droit dusage, conjointement avec les habitans de lIsle- sous-Mon tréil (t )•. La princesse de Nassau argumèntait de sa seigneu- rie direete,, contre les officiers des deux. maîtrises; afin de se conserver lexercice de la police sur les bois, et toute juridiction à cet égard. Mais lorsquelle vient à la propriété utile,, elle déclare en termes exprès :- quelle ny a rien, et quelle na quun droit dusage, conjointement avec les habitants. ffest, en effet, ce qui avait été jugé par les ariêts de 1673 et 1740, et surtout par le premier dans lequel le seigneur est uniquement qualifié de principal usàgeant. Larrêt du 29 juillet 1673, disait-elle, n confirmé la transaction de 1580, et n ordonné lexÔcutio, et lar- réÉ de 1740 a ordonné lexécution de celui de 1673, qui renvoie à la transaction de 1580. - IL faut donc, reprenait-elle, considérer cette tran- saction,, comme la loi de la contestation présente, et convenir, daprès mes elauses,que la forêt dHeraux, est dans ma directe et justice foncière, et que je dois lexercr sur ce qui a été retranché de cette foret, pour tenir lieu de triage au seigneur de lIsle, comme sur ce qui a été essarté, pour devenir le propre hé- ritage des habitants.

(I) La directp seignetirialé consistait dahs lxeMcede la justièc ou de la féodalité sur le tenement jorti de la main du seigneur, cétait à .lui que Ion devait payer les droits de lods et ventes ou de.mutmnion, etc. - 132 - La princesse de Nassau ayant, durant cet intervalle, exercé pat le ministère dp ses juges,: des ckations multipliées contre les communautés, lappel des pro- cédures extraordinaires fut porte au Parlement, mais ,comme il sagissait dexécution darrêts du Conseil, et que les procédures, dailleurs, tendaient n suspendre lexécution des arrêts du Conseil et à arrêter lanéna- gement de la forêt, il intervint, le 2 avril 1742, un arrêt qui ordonna lexécution des arrêts du Conseil des 13 novembre 1736 et 17 mai 174o. En conséquence, cassa et annula tontes les procédures ordinaires et ex- traordinaires, sentences et jugements de la. seigneurie de lIsle, concernant la dite forêt, et sans sarrêter aux arrêts du Parlement, évoqua au Conseil, tous les appels qui y avaient été portés, - ordonna, en outre, que les procédures ordinaires et extraordinaires des officiers de la niaitrise dAuxerre, seraient conti- nuées jusquà sentence détinitive, sauf lappel au Conseil. Le 2avril 1756, un nouvel arrêt ordonna une plus ample contestatioti, et néanmoins par provision, char- gea les officiers de la maitrise dAuxerre de continuer les opérations de laménagement, en exécution de larrêt de 1740. La plus ample contestation ordonnée par larrêt du 24 avril 1756, ne portait que sur les prétentions des maltrises entre elles, et non sur les droits des habi- tants, qui avaient été déiinitivemcnt consacrés par les arrêts de 1673 et-do 1740. -Quelque teuips après, la princesse de Nassau fat in- terdite, on lui créa un curateur; le sieur Figuières, avocat au Parlement, fut choisi à cet effet, comme je lai déjà tilt plis haut. Le projet de dépouiller le communautés fut de nouveau suivi, mais par des voies et dans un tribunal différent La princesse de Nassau, comme on la déjà vu aussi plus haut, avait fait saisir 1a moitié de la terre de lIsle, sur le maruisde Nesle., son frère, qui en était propriétaire eu partie, celte saisie réelle, fleuve, fut parlée en la troisième chambre des enquêtes, où les causes du maiquis de Nesle étaient attribuées par lettres patentes. On inséra dans les affiches la propriété du fond de la forêt dliervaux: Les habitants formèrent aussitôt opposition, et de- mandèrent la distraction, sur le fondement de la Iran- - saction de 1580, et des arrêts du Conseil de 1673 et 170. Le curateur de la princesse prévit bien limpossibi- lité de faire admettre le système de propriété utile, ou tendaient ses désirs. Il donna, en conséquence, le 14 juillet 1763, 1100 requête par laquelle il déclara que la dame princesse de Nassau navait point entendu contester et quelle ne contestait pas le droit dusage des habitants dans la forêt dHervaux, conformément à • la transaction du 10 novembre 1580, à larrêt du Conseil du 29 juillet 1Ù73 et à celui du 17 mai 1740. Larrêt qui intervint sur cette contestation donna .au sieur Figuiéres acte de la déclaration que la prin- cesse de Nassau na point entendu, et de ce quelle. nentend point contester -le droit dusage des habitans de la forêt dHervaux, conformément h la transaction dudit jour lb novembre 1580, et aux arrêts du Con- seil des 29 juillet 1673 et 17 mai 1740. Cet arrêt, considéré sous ce rapport, ne faisait au- cun tort aux habiiants, mais comme en les éctarant, - I& — noz recevables dans leur opposition, et dans leur de- mande à fin de distraire la propriété du fonds de la forêt, cet arrêt les avait astreints chacun en particu- lier à (tes droits exorbitans et à des arrérages dont la perception devait opérer leur ruinci 1a princesse de Nassau qui soccupait moins de ces droits fort incer- tains,- à cause de linsolvabilité de la plupart des babitans débiteurs, que du dessein de semparer de la forêt dHervaux, qui leur offrait des ressources consi- dérables pour linstant, e fit proposer aux commu- e nautés de les réduire à un usage, qui serait déter- miné, et de leur céder le surplus de la forêt en toute pFopriété. De son côté, elle devait décharger les « habitants des arrérages dont ils étaient tenus vis-à- • vis delle, et que lon faisait monter à des sommes • immenses. » Dans cette fclieuse situation, les malheureux habi-, tants de la terre de lIsle, prirent la parti de transi- ger, Cétait le t4 mai I 764, les fondés de pouvoirs re- connurent, article il, que les seigneurs de lIsle avaidn[ la propriété de la forêt dHervaux, •des ac- crues, des broussailles et friches de la seigneurie. En conséquence, on réduisit les habiaans ii. un simple droit de forestage, pour lequel on devait leur aban- donner uncertain canton déterminé, te surplus d-evait passer au seigneur. - Cette transaction, par laquelle on faiait céder à la princesse de Nassau la propriété de plus de 400,000 livres de bois, sur lesquels elle navait aucune espèce de dioit, ct. cela, sous le vain prétexte de payer les dettes des particuliers avec les biens communaux, fut homologuée par arrêt du u 12 juillet suivant, mais u sans conclusions du ministère pu•hlic,parce quon - 135 - • craignait qftiI sopposâ t à une aliénation sans cause • et prohibée par les ordonnances. » Les communautés curent recours à lautorité du Con- seil, elles demândèrent la cassation de larrêt du 23 juillet i 1e3, en ce qui concérnait la propriété de la forêt dilervaux, et de larrêt du 12juillet 1761, homo- logatif de la transaction du Iii mai précédent. IL fut ordonné, par un arrêt du S avril 1768, què la requête. des habitants serait communiquée tant à la princesse de Nassau,, quà linspecteur du domaine. Après larrêt de 1763 et la transaction de t76 le marquis de La Hûge, usufruitier de la terre de lIsle, arrêta les coupes annuelles des bois des babitants,pour raison des dépens adjugés par larrêtde 1763. Les habitants se pourvurent au Conseil, pour avoir main- levée (le cette opposition. Daprès lexamen de leurs titres, il intervint, le 22 novembre 1768; un arrêt e qui ordonna pie, par pro- « vision et jusquau jugement du fond des contesta- [ions, larrêt du Conseil du 2 no(t 1756, serait « exécuté selon sa forme et teneur: en conséquence, « que, sans sarrêter à toutes oppositions faites ou à • faire, dont Sa Majesté a fait main-levée, les habi- • tanCdcs communautés de la terre de llsle conhi- • nueraient de jouir des bois de la forêt dlleivaux, « conformément à laménagement qui en avait été « fait.

CHAPITRE XII.

Ni. Bertier fit lacquisition de la terre de lIsle, par acte du 19 janvier 1771, moyennant 5i2,000 li- vres, comme je lai déjà dit plus haut. il ne fut - 136 - pas plutôt devenu possesseur de cette terre quil en- treprit de mener à bonne fin le projet formé par ses ré P décesseurs, et réclama la propriété des bois, no- tanament de la forêt dHervatjx. t La transaction du 10 novembre 1580, indépendam- ment de la clause portant expressément que les liahi- tans de la terre de lIsle, leurs hoirs et successeurs ne pourraient à lavenir être poursuivis par les sei- gneurs de lIsle, de faire autre partage, ni division, que ce qui était contenu dans la dite transaction, en renfermait encore plusieurs autres quil est nécessaire de résumer. Ainsi, il était dit encore dans cette tran- saction :1° quil serait établi pouf les bois, des gardes qui seraient nommés par les communautés, mais pré- sonlés sur la réquisitién du procureur fiscal, pour prêter serment devant les officiers de la grueric; les- quels gardes seraient salariés aux fiais des habitans 2° Que, lorsque les usageans couperaient de gros arbres, ils seraient tenus demporter les branches avant la tige, qui ne pourrait être emortée que dix jours après Larbre abattu, cL que. lusageant ne pour- rait saccommoder de cette tige quavec tin autre usa- geant; 3° 11 était dit. aussi quil était défendu aux babi- tans de couper aucuns pommiers, ni poiriers, à peine damende envers le seigneur, et intérêts des usageans, auxquels les dits seigneur et dame -participeraient comme étant principaux et premiers usageans â° Il était dit aussi quils ne pourraient couper des bois que pour leur usage personnel et non pour ven- dre; - 50 11 était défendu pareillement de mener aicuns bois ès maisons des chantiers et buclieteurs, mais - 137 - quils seraient tenus faire besogner pour leurs néces- sités et leurs maisons, à peine damende; 60. Il était dit aussi que les habitants ne pourraient transporter aucuns bois provenant des usages, pour les vendre, débiter ou distribuer hors de la terre de lIsle, aux non-usagers, à peine dêtre frustrés de leurs droits dusage pour un an, damende et intérêts comme dessus; 70 11 était dit, enfin, que les habitants usageans ne pourraient défricher ni rompre des bois et buissons dusage,ni entreprendre sur iceux pouraugmenter ou accroître leurs héritages par labourage, à peine,. etc. De ces différentes stipulations, M. Bertier conclut que les habitants navaient, dans la forêt dHervaux, quun simple usage proportionné leurs besoins, puis- que la transaction ne leur dontiait à ses yeux dautre qualité que celle dusagers, et quaux termes du même acte, ils étaient privés de la faculté de vendre, cest— à-dire du droit qui constitue essentiellement ! a pro- priété, et quils ne pouvaient en quelque manière que ce fut, disposer daucune espéce de bois en faveur dun non-usageant. Mais il ne faut pas confondre une propriété dont le droit est acquis à une communauté, et celle qui ap- partient à un simple particulier. Dans ce dernier cas, il est libre au propriétaire duser de sa chose, et même den abuser: mais, dans le premier cas, aucun des individus ne peut, en usant de, la chose commune à tout le corps, préjudicier à la communauté. - Cest, dans cette vue quon a cru devoir arrêter et prévenir bien des abus qui, sils étaiet multipliés, dégraderaient les bois et anéantiraient le bénéfice que leur usage procure à la communauté. On a voulu - 188 - concentrer le bénéfice dans le corps des habitants et perpétuer la durée.- Ces réflexions que suggère le seul sens commun auraient dû ouvrir, les yeux à M. Berfier et larrêter dans son entreprise. Il nen fut point ainsi, il demanda, par requête du L>2 janvier 1772, dêtre reçu rarticin- tervenante dans les contestations pendantes au Con- seil, entre la princesse de Nassau, les maîtrises de Troyes et dAuxerre et les habitants. Il conclut ensuite à ce que faisant droit sur la plus ample contestation, ordonnée par larrêt du Conseil de 1756, il fut gardé et maintenu, en sa qualité de sei- gneur et propriétaire des bois composant la forêt dllervaux, sauf le droit dusage au profit des habi- tants. Il demanda encore que les habitants fussent dérla- rés non-recevables et mal fondés en leur demande en cassation des arrêts des 23 juillet 1763 et 12 juillet 176. Il conclut aussi à co que pour effectuer le canton- nement convenu par la transaction de 176%, il fut ordonné que les 1,493 arpents de bois aménagés, en vertu de larrêt de I 740, fussent délaissés aux habi- tans pour leur tenir lieu de lusage quils avaient droit de prétendre; quil fut fait un bornage à cet effet u et • que le surplus des dits bois, nolamment la partie • de 497 arpers, 82 perches, mise en réserve, lui • appartiendrait en toute propriété, franc et quitte de • tout usage. » Le Conseil, et dapi-ès lavis de M. Le Brun, ins- pecteur du Domaine, rendit, le 13 avril 1773, un arrêt très-contradictoire, dont voici le texte: « Le roi, en son Conseil, faisant droit sur Pins- -139- e lance, a déclaré et déclare nul lacte, eïi forme de « transaction, pasé devant notaire au Châtelet de e Paris, le 14 mai 176 4,1 comme aussi a cassé et an- « nulé larrêt rendu au Parlement de PaFis, le 12 (, .juillet au dit aw portant homologation- de la dite • transaction ce faisant, ordonne Sa Majesté, qne la • transaction du 10 novembre 1580, larrêt du 29 • Juillet 1673, 17 mai 1740 et 24 août 1756, ensern- bIc larrêt du Parlement de Paris du 23 juillet « 1763, seront exécutés selon leur forme et teneur « en conséquence, maintient et garde, Sa Majesté ., les - n habitans et communautés dépendantes de la terre • (le lIsle-sous-Montréal, dans la jouissance de la • forêt dHervaux, pour en jouir conformément à-la - • transaction du iO novembre 1580 et aux dits.arrôts • sans que les hahitans usageans, leurs lioïrs et suc- cc seurs puissent, à lavenu, être poursuivis par les. o dits seigneurs de la dite terre, leurs hoirs-succes- n sèurs et ayans cause, de faire autre partage otdi_ cc vision des dits- bois dusage, que ce qui est contenu e en la dite transaction du 10 novembre 1580: u- Le même arrêt, en ce qui concerne la jurididtion sur les bois tient il sagit, ordonne que les dites pr- tics, ensemble les officiers de la maîtrise &Auxeire et - ceux de la inccilrise de Troyes, contesteront pIusam- plement cônforruément larrêt du 24 août 1756: Cependant, voici que sans respect pour-lautorité de la chose, tant de fois et si solenfldlemeittjugéè, les agents de M. Bertier imaginent ddfaiie--assig-uer tes habitants, le 19 décembre 1773, en la chambre des enquêtes, pour voir dire et ordonner que larrêt de 1763 serait exécuté, en conséquence, que pii devant - tel commissaire quil -plairaità. la..Cour commettre, il - - -. serait procédé au réglement de la qualité et de bois qui seraient -jugés nécessaires pour lusag des habitants,; quil leur fut assigné un canton de I forêt dHervaux, et quelesurplus fut délaissé ai sieur Bertier, libre et franc de toute servitude. Les habitans des communautés sur une consulta tien de MM. Bazin, Boudet, Ragon, Despaulx et Ma nette, du 17 mars 1774, se pourvurent au Consel pour y demander la main-levée des oppositions, et faire évoquer lassignation à eux donnée au Parle ment, pour y procéder en vertu de larrêt do 1 76 Sur leur requête, il fut rendu, le fi avril 177é un arrêt, par lequel, en évoquant la demande formé en la chambre des enquêtes par M. Bertier, il ft ordonné que le surplus de la requête des habitants li serait communiqué. Et cependant, par provision, Sa Majesté fit mali levée de toutes saisies et oppositions faites à la N quête. de M. Bertier, ès-mains dun sieur Colle marchand de bois h Vermenton, et dun sieur Peu receveur particulier de la maîtrise dAuxerre, et toi autres dépositaires des deniers provenus des bois do il sagit. M. Bertier forma opposition à cet arrêt, au ch - seulement de lévocation, et sous la réserve de s autres moyens, niais il en fut débouté, pararrêt du: janvier 1775, sur le motif que la demande ne pouv et ne devait régulièrement élit portée quau Const - qui, par larrêt de 1773, avait fixé Lt déterminé - manière dont le seigneur et les habilans devaient jeu de la forêt clHervaut M. Bertier, pour satisfaire à larrêi dév6cation 26 avril 177/, donna, le 4 octobre .{ 775, une requÉ - 141 - ar laquelle il demandait quo larrêt du Parlement de avis, du 23 juillet 1763, fut exécuté selon sa forme t teneu...... Et procédé par les officiers de lIsle ou l autre officier quil plairait à Sa Majesté de coin- ettre, au rè glement de la qualilé etquaiitité de bois e.toute espèce, qui seraient jugés nécessaires pour emplir les habitants de leur droit dusage, jusquà oncurrence de leurs besoins conformément à leurs itres. M. Bertier conclut, en outre, à ce quil fut fait .éfenses aux habitants de rien demander, prétendre ni nlever sur le surplus de la forêt, sil sen trouvait xcédant leurs besoins, duquel surplus il jouirait sans ucune clarge dusage envers les habitants, si ce ué- ait au cas dinsuffisance de ceux qui auraient été dé- erminôs par le règlement, et sauf aux habitants à en rOvOqùer, dans ce cas, un nouveau, et à y être pro- édé, sil y échet, et condamner les habitants aux dé- )efls. - Cette nouvelle demande occasionna de la part des iabitants une requête (7 décembre 1759). par laquelle Is conclurent à cè que M. Berticr fut déclaré pure- nent et Mmptement non-recevable dans toutes ses leniandes, avec dépens et intérêts. Un arrêt du 18 mars 1777 avait autorisé les députés les communautés à emprunter une somme de 12,000 ivres à leffet de suivre les procès quelles avaient à outenir contre M. Bertier, et dit que le rembourse- nent, ainsi que les intérêts, seraient pris sur les cou- pes annuelles des bois des habitants. Tel était létat des choses, lorsque laffaire contra- Jictoire instruite sur le fond, et au moment dêtre re- vue et jugée au Conseil des finances, doù étaient déjà - I&2 - émanés tant doracles, M. Bdrtier déserta - ce tri- bunal. Il demànda et obtint, le G mai I 777un arrêt de renvoi à la grande direction, portant « que les requê- « tes et pièces -de linstance dentre le sieur Bertier et 1&s bahitans ., introduite au Conseil, par arrêt du « 26 avril 1774,, seraient remises ès-mains du sieur u Laurent Villedeuil, maître des requêtes. n Par les mêmes motifs et, par arrêt du 17 novembre 1778, M. Bertier lit joindre linstance dentre les officiers de la maîtrise dAuxerre et ceux de Troyes, te]ative à la jurilictiop de la forêt. On se rappelle que M. Bertier avait formé. diffé- rendes oppositions à la délivrance du prix des bois des communautés,cque par un arrêt du Conseil du 26 avril 177ê, Sa Majesté avait fait, par provision, main- levée de ces oppositions, que M. Bertier avait formé opposition. à cet arrêt et quil en avait été débouté par arrêt contradictoire du 31 janvier -1775. Les hahilans ayant, au mois doctobre 1779, éprouvé de nouvelles oppositions faites à la requête de M. Ber- tier, relativement à lexploitation de 73 arpents d leurs triages, ils présentèrent requête , tendante à ce quil plut à Sa Majesté, ordonner que les arrêts (lu Conseil qui avaient assuré aux communautés la forêt dllervaux, et notamment celui du 26 avril 1774, se- raient, par provision exécutés selon leur forme et teneur.; en conséquence, leur faire main-levée des op- positions faites de la part de M. Bertiér. Cette requête fut communiquée à M. Bertier qui conclut dabord à- ce que les oppositions fussent déclarées bonhes et valables, et quen conséquence, il fut fait défenses, tant aux, habitants quà ladjudi- - tAS - cataire de leurs bois, de poursuivre la coupe sous les plu%s grandes peines, même, dune instruction à lex- traordinaire.flaire. M. Bertier sétant consulté et désespérant de réus sir, consentit enfin de dobner main-levée de son op- position et sur son désistement, il fut rendu, le tA- août 1780, un arrêt dont voici les dispositions: « Le roi, en son Conseil, faisant droit sur linstance, Ç( donne acte aux habitans des communautés de la leri de liste de la main-levée consentie par le sieur. o Uei-tier, et des oppositions précédemment formée «- àla vente et à la coupe des 63 arpens de bois dont • il sagit, et, nséquence, a permis et permet • aux dits habilans de paer outre aux dites ventes et • coupes, ainsi quil appartiei ha » - Et en ce qui touche les dommagiutérèts deman- dés par les habitans, pour raison des o;!CS opposi- tions et les défenses den faire de semblables û Fa ve- nir, ordonne que les dites demandes seront et denleu_ reront jointes à linstance au fond pendante entre les: dites parties, pour être fait droit conjointement ou séparément, ainsi quil appartiendra, condamne le siêur Denier , aux dépens de lincident envers les habitans et communautés, jusques au jour de la si- gnification de la main-levée, ceux faits depuis ré- serrés. Sa Majesté ordonne au surplus « que dans six mois, jbour tont délai, les parties feront les diligerice nécessaires pour mettre linstance au fond en état dêtre jugée, et faute de ce faire dans le dit délai,il sera, par Sa Majesté, statué sur la demande formée, t( par les habitans et communautés, en disjonction des instances jointes par larrêt de son Conseil du 17 - iitk « novembre 1778; ainsi quil appartiendra, dépens réserves. ) La cause, par appel, fut portée à la table de marbre à Paris et, par sentence contradictoire du 27 octobre 1780, la résiliation fut ordonnée, et dit quil serait pro- cédé à une nouvelle adjudication aux risques et pé- rils de M. Bertier, qui fut condamné à payer aux hab1 ta.nts la somme dont le prix de ladjudicaiion pour- rait se trouver monter au-dessous de celle qui en avait été faite par le sieur Merat, le 19 octobre 1779. M. Bel, fut en outre condamné à pater aux ha- bitants, la somme de 600 livres pour lindemnité dune ahiïêe de retard de la coupe et interversion de lad ite coupe et aux dépens envers toutes les parties. M. Bertier ne se tint pas pour battu, il attaqua de nouveau larrêt par ta voie de la cassation. Il entre- prit aussi de faire détruire, par le même moyen, un arrêt de 1742, qui nétait que la suite du précédent, comme Le précédent était lui-même la conséquence de larrêt de 1673 et de la transaction de 1580, Un arrêt du 21 décembre 1781, avant de faire droit, ordonna que les requêtes sciaient communiquées aux habitants et communautés, ainsi quaux officiers des deux maîtrises, pour, par eux, fournir des réponses dans les délais du Règlement. Cet arrêt fut communiqué et les habitans donnèrent, le 15 niais 1582, leur requête tendante à ce que M. Bertiér fat déclaré non-recevable dans ses demandes et condamné en lamende portée par le Règlement, -etc. Le 8 mai 1782, la maîtrise dAuxerre présenta aussi la sienne tendante, comme celle des habitants, 5 ce que M. Berlier fut déclaré non-recevable dans ses de- - 145 - - mandes et subsidiairement débouté, avec amendes et dépens. Les officiers de la maîtrise de Troyes en firent au- tant le 30 avril 1783. - Enfin, le 14 août 1783, requête de production nou- velle de deux procès-verbaux des 3 et 19 mars 1781, constatant les dégradations et les délits arrivés dans les bois, et le périt qui les menaçait, si la coupe était Plus longtemps suspendue; les habitants, en censé- quence, concluent à lexécution de larrêt du Conseil du 14 août 1780, et faute par M. Bertier, conformé- ment au dit arrêt, davoir mis linstance en état dans le délai fixé, leur adjuger leurs précédentes conclu- sions. -. Et où Sa Majeté y ferait difficulté « attendu le « mauvais état des bois, la nécessité de les couper le cc promptement possible, la crainte dun plus• cc dépérissement, et lutilité dont ils pourraient « être pour lapprovisionnement dé Paris donner cc aux habitans de leur soumission, à ce quelle

CI daignera ordonner à cet égard, sans préjudice des « droits des parties au principal. - «Et attendu, en outre, que tout estjugé, quant à la propriété des habitants, et quil est évident que M. Bertier renouvelle aujourdhui la même question décidée contre Uii par larrêt du Conseil dd 13 avril 1773, et que lexécution est toujours due aux arrêts, ordonner que, sur le prix des bois à adjuger, dont sera fait charge, les communautés seront payées aus- sitôt ladjudication, dune somme de 1,000 livres quelles ont été autorisées demprunter, par arrêt du 18 mars 1777, à la caution des bois à elles apparté- flans, comme il a déjà -été dit plus haut. -. - 16 - c En tout événement, condamner le sieur Bertier en 20,000 livres de dommages-intérêts, sans préjudice des 30,000 livres auxquelles les liabitans ont conclu par leur requête du 15 mars 1682 et, en outre, le dé- clarer garant et responsable de la perte, dégradation et diminution des bois, qui pourraient arriver dans la suite pour navoir pas satisfait dans lé délai de six mois, à larrêt du Conseil du 14. août 1780, avec dé- pens. » Dix arrêts du Conseil, dont cinq rendus contradh> toiremeflt 4 en 1673,1694, 1695,1740 et 1773 4 avaient déjà prononcé sur la pleine propriété des habitants et cinq sur le provisoire en 1756, 1768, 1774, 1777 et 1780, lorsquun arrêt contradictoire du Conseil de grande direction vint enfin, 1e25 février 1788, mettre un terifte, aux angoisses de nies compatriotes, en dé- boutant définitivement M: Bertier de ses demandes et poursuites; mais, alors ou était à la veille dévé- nements qui ont amené en Franco un nouvel état, de choses. M. Bertier prétendait que la forêt dHervaux était sa propriété et que tes habitants de sa terre ny avaient quun simple droit dusage, qui devait être réglé au proratade leursnécessités, les habitants pensaientavec raison le contraire; ils se sont vaillamment défendus; ils ont dautant mieux fait, que le droit était pour eux. Le chiffre des habitants co-propriétaires de la forêt dHorvaux, située sur les communes de Sainte-Co- lombe, Coutarnoux et Massarigy, sélève en ce moment à 1137, qui tous reçoivent chaque année leur portion datToaage. Le quart de cette forêt est mis en réserve. Il en est de même des petits bois situés -sur Massangy, Civry et .Annotfx, les Pâtis dits de Montroupeau, de - 1147 -. Lay et de Marzy, y compris les Aubiottes, situées sur. Massangyi livrées à la jouissance commune, leur ap- partiennent aussi par indivis, le Pâtis de Montrou, peau a été récemment planté en bois.

CUAPITRE XIII. La princesse de Nassau désespérant, depuis larrêt du 17 mai 1740, de réussir dans le proj6t formé, tant par elle, que par ses auteurs, de sapproprier la tota- lité des bois de la forêt dHervaux, à la charge dun usage, quelle eut fixé comme elle eut jugé, simagina de faire revivre des droits insolites, exorbitants la plu- part nayant jamais existé ou prescrits. Elle débuta par faire valoir un droit de mainmortd générai, dont jusque-là on navait point entendu par- ler dans la terre de lIsle. Ensuite elle soccupa sérieusement dun droit de tierce ou champart, fort considérable pour son objet, puisquil était de douze gerbes lune. Ce droit était singulier, die je voulut rendre gênéral, voici comment elle sy prit. Un sieur Mor.izot, lieutenant particulier à Avallon, avait acquis des biens dans létendue de la châtelleni de lIsle et notifié ses contrats, les 30 avril 1726 et S avril 4728, avec sommation à la princesse dè justifier de ses titres, si elle prétendait avoir un droit de di recle sur les héritages acquis. La princesse se pourvut pardevant son juge par e- plojt (lu 2 décqmbre 4729, pour avoir le payement des droits seigneuriiux ainsi que de la tierce pré- tendue, mais son juge même ordonna quelle commu- niquerait ses titres. - La princesse peu satisfaite, usa 4e violence et fit en- r

- tuB - lever les gerbes, on dit même quelle avait ordonné de tirer sur le fils du sieur Morizot, qui ne cessa cepen- dant de demander à la princesse de Nasèau, la coin- munication de ses titres. il avait môme obtenu une sentence au bailliage de Troyes qui lavait ainsi or- donné et fait défenses duser de voies de fait; la même sentence avait aussi ordonné que, faute de communi- quer dans quinzaine, la princesse serairtenue de res- tituer ce quelle avait enlevé, avec défense de réci-. cliver, mais celle-ci avait interjeté appel de cette sentence, comme de juge incompétent. Le Parlement- ayant renvoyé les parties au bailliage de lIsle, pour y procéder suivant :les derniers erreinens, la princesse transigea avec le sieur Morizot, Un Mémoire pour M. Bertier, page 13, porte que le sieur Morizot reconnut son tort et confessa lexis- de tence des droits tierce et de mainmorte, et quil se soumit à les payer par une !ransaction ; mais sil est vrai que le sieur Morizot reconnut.ses torts, la prin- cesse navait point à transiger avec lui et Morizot na- vait plus quà sexécuter. Un mémoire signifié pour Jean-Joseph-Albert de Quesse de Valcourt et ses frères, contre M. Bertier, atteste que les agents de la princesse de Nassaù ras- semblèrent en 1741, un certain nombre dhommes dont les uns avaient été des repris de justice et les autres flétris par-des condamnations infamintes ces hommes, réunis aux dometiques de la princesse, for- maient en tout une troupe de quarante personnes qui, munies darmes offensives, se répandirent dans la campagne, en temps de la moisson, enlevèrent les gerbes quils trouvèrent dans les champs et les firent conduire au château. - 149 - du lit dans un autre écrit signifié pour les sndics et habitants de la terre de lIsle CL SCS forains, que de temps irumémorihi, ils y avaient joui tranquillement de leurs biens, sousdivers seigneurs qui sétaient toujours contentés de percevoir les droits qui leur étaient légitimement dus, en vertu de leurs titres pa r- ticuliers, sans avoir jamais prétendu de mainmorte, ni que la tierce fut générale, lorsque Mme deNassau simaida pour la première fois ès moissons de 1744 de sen faire payer une de tous grains de douze gerbes lune et fit, pour cela, répandre tout-à-coup dans les campagnes et lorsque personne ne sy attendait, les mêmes hommes dont il vient dêtre parlé, qui enlevè- rent des gerbes à discrétion sur tous les héritages in distinctement, frappant même ceux qui étaient assez osés pour leur résister. - La princesse de Nassau avait pour affidé un sieur Mengand plus connu sous le- nom le marquis de La Elâge. Ce personnage dirigeait lui-même les vexations, au nom de la princesse; h laide dofficiers quil instiH tuait-et destituait si arbitrairement-, quun arrêt de la •Tournelle, du 4juillet 1744, leur fit défense de con-- naître des affaires de la seigneurie et ordonna de les porter rectà au bailliage de Troyes. - Ces violences qui avaient commencéh Disangy ayant donné lieu à des plaintes, le lieutenant criminel de Troyes reçut lordre de se transporter s lIsle avec une trentaine de cavaliers de la maréchaussée qui investi- rent le château, où - les décrétés sétaient réfugiés. Bloqués Pendant dix-sept jours, on ne put le nettoyer quen en brisant les portes. Et voila à quoi se réduit ce fameux siège, quejai quelquefois entendu raconter avec emphase par un notable de lIsle qui nest plus, - 150 - une scène scandaleuse ettriminelle, tût, 41efl trai, quon ne doit jamais-prendre pour argent .comptanh les traditions orales, et quil faut toujours aller aux sources, pour -bien savoir à quoi lon doit sen tenir. La princesse fut enlevée, -et Mengauci emprisonné Sept ans de prison, toutefois, ne purent lut faire ou- blier son autorité usurpée, car il ne fut pas plutôt relâché qu-il continua de dépouiller et de surcharger les: habitants comme au$ravant. Pour taire cesser ces nouveaux excès et tes hou- veaux enlévoments,ptusieurs habitants qui en avaient -fait •dress des procès-verbaux, se pourvurent an -bailliage afin de restitution et défenses denlever leurs gerbes, ët, le 15 jùirf474i5, ils obtinrent sentence lui, dutéglant fies parties, fit, par provision, défensè denlever par force les gerbes de blé, hi datscunê espèce de ii1ns. - - Mbe de Nassau •surpiltèn la cour un atrèl sur re- quête, qui, en la recevant appelante detette sentence, -fit-défehses de lexécuter et à la faveur ide cet arrêt, ,elleconti nuises vexations, mais les habitants yformè- rent oppositioh, et par -àrrétsurdppointdment Ô. met- tre du 21 août 1745, main-levée leur fut ,faite des défenses surprises -par M me de Nassau avec dépens; -et ipar un autre-arrêteontradictoire d-u -3septembre 17a6, -rendu sur -les conclusions:de M. le procureur général, -lors duquel Mme de Nassau demandait à être main- tenuednsla prétebdue possession où ,elle devait être de percevoir là tierce -générale dont il-sagit, sans &ar-rêter-h sa demande, la sentence du 15 juin i& fut-confirmée avec amende eLdépens. Ainsi il fut-jugé 4ue-$rprovision, Mme de -Nassau ne . pouvait per6evôir la -tierce générale dont il est - lb! - question. Cependant, voici quau mépris de ces sen- tences etarr.ts, Mm e de Nassau continua, en 1-745 1746 et 1747, de faire enlever des gerbes par force, tantôt dans un endroit, tantôt dans un autre, et comme insensiblement, elle recommençait ses premiè- res hostilités, les habitants se pourvurent de nouveau et obtinrent, an bailliage de Troyes, le 23 juillet 17&8, sentence qui renouvelle 1s défenses portées par celle du 15 juin 1710, et permet darrêter et constituer prisonniers les contrevenants, et pour réprimer les vio- lences qui se continuaient de la part de la princesse de Nassau, permet aux :habitants de saider de la ma- réchaussée, en sorte que ce fut sous la proteôtion de toutes les brigades du pays, que ceux-ci purent, cette aimée, faire leurs moissons. La princesse de Nassau fut alors obligée de com- muniquer aux habitants les titres quelle produisit plus tard au Parlement. Sur le fondement de ces titres, elle demanda main-levée des défenses, mais, par sentence du 3 iseptembre 1748, le bailliage de Troyes ordonna que les habitants contrediraient ces et litres, ladébouta de sa demande, quanlà luniver- salité des droits de tierce et de main-morte sur, tous les héritages situés dans létendue -de la •terre Let ba- ronnie de lIsle et dépendances, sauf à elle, toutefois, à lever et percevoir le droit dû tierce sur les héritages seulement qui 7-étaient sujets, en veutu:de liftes par- ticuliers au surpius,la même sentenceordonna Vexé- cation des précédentes. La princesse -de Nassau interjeta dabord appel de cette sentence, mais elle se désista ensuite de son ap- pel ; il lui en fut donné acte par -jugement de bailliage de Troyes, rend u_le 2.1 avril 1749. Malgré ce désiste- ment, elle interjeta cependant depuis un nouvel ap- Pei de cette même sentence, et demanda par provi- sion à jouir de la tierce et mainmorte dont il sagit, mais cette demande fut rejetée par arrêt sur appoin- toment au rapport de M. Severt, du 5 août 1750. Ce fut dans ces circonstances que la princesse fit saisir la moitié de la terre de lIsle, sur le marquis de Nesle, son frère. Elle comprit dans les affiches, une multitude de droits, comme ceux de tierce, de âme, de mainmorte, de lods et ventes, de cens, de corvées, de bannalité et autres. La mainmorte y fut énoncée en ces termes: .« Le droit de mainmorte, de poursuite « mainmôrjgbie et de taille à volonté dans toute Yé- « tendue de la seigneurie et directe de lIsle, excepté « néanmoins les habitants du Bourg de lIsle, et des « autres lieux de la seigneurie, qui ont des chartes daffranchissement, ou qui par des chartes particu- « liètes portant abonnement, payent à la seigneurie « des droits de franèhise. » Les syndics et habitants du Bourg-Moreau, de Lucy-le-Bois, ceux de Massang et Tormancy, ceux de Civry, de . Dissangy, la communauté de lIsle, celle (10 Sainte-Colombe, de Buisson et de Marz et les habitants de Provcncy CL Genouilly, formèrent oppo- sition, àfin de distraction et de suppression des droits énoncés dans les affiches susdites. Les contestations déjà pendantes •u Parlement de Pari, sur lappel interjeté par la princesse de Nas- eau, des sentences clos 3 septembre 1748, 22 avril et 13 mai 1749, furent jointes aux oppositions, et le tout ne forma plus quun seul procès en la troisième chambre des enquêtes. Les opposants se fondèrent sur larticle 51 de la -. 153 coutume de Troyes qui déclarait les personnes elles propriétés franches et allodiales. Dans limpuissance de contester la franchise uni- verselle du territoire, la princesse de Nassau rapporta des chartes daffranchissement de la mainmorte et de la taille, et prétendit que laffranchissement supposait une servitude originelle et universelle, puis elle an- nonça quelle navait point entendu exercer le droit de mainmorte -et de taille dans la- réalité, ni semparer des successions des habitants, au préjudice de leurs lignagers, et par les conclusions quelle pfit dans linstance, elle déclara quelle ne demandait « ,quun • droit de mainmorte et de taille K volonté, payable • une fois lan, en monnaie courante, le jour de saint • Remi, 1er octobre de chaque année, croissant et dé- • croissant, suivant la faculté des gens. » Les opposants ne furent point satisfaits de cette dé- claration qui supposait toujours un assujétissement universel, représentatif de la mainmorte et de la taille. ils combattirent les chartes produites -par la princesse, sur le fondement quelles nétaient pro- duites quen copies collationnées sur dautres copies; ils soutinrent, en outre, que ces pièces eussent-elles même été produites en original, auraient encore été mutilés, parce quelles nétaient pas le fait des habi- tants, mais celui des seigneurs seuls, enfin ils revin- rent à la coutume de Troyes, et ce fut leur principal -moyen. Ils contestèrent pareillement le droit de directe universelle et soutinrent que la princesse ne pouvait lexercer que sur des titres particu- liers. - - La princesse de Nassau produisit encore les sen- tences quelle avait faitrendre en 1742 et 17h3 qui - 154 - lui .avaientadjugé la Secéssio;nde cinq particuliers qui étaient morts sans héritiers apparents. - -Sur cette nouvelle. production, les opposants obser- vùrcnt que les sentences tenduespar défaut contre les cinq particuliers dont il vient détrè fait mention ne • pouvaient faire un titrp vis-à-vis deux; ils firentvoir quelles étaient plutôt leffet dii déshérence; ou ligne • éteinte, que de la mainmorte, et déclarèrént quils en interjetteraient appel, en tant que de besoin, non pour en faire rétracter les dispositions qui leur étaient étrangères, mais por faire disparaitre linduction quon voulait en tirer contre eux. • Dans lecours de linstance, le sieur Figuiéres fut nommé cutateur à linterdiction de la princesse, 41 -Poursuivit én cette qualité son enfreprise, et, le 23 juillet 1763, il intervint tin arrêt contradiôtoire, dont voici les princi paies .dispositions: 4a En tant que touche lappel interjeté des sen- tences du bailliage de Troyes des 3 septembre 1748, 22 avril et 03 mai 1749;-pr Charlotte de Mailly, •pnincessedeNassau, au lieu de laquelle, Jean-Baptiste Figuières comme curateur à son interdiction, a re- pris...., notre dite cour faisant droit sur le tout, n mis et met1appellation au néant. r En tant que touche lappel inteijeté par Ifs ha- bitants et communautés de la terre et seigneurie de ;IIslc-sous-Montrôal, tous réunis, des sentences du bailliage de lIsle, des 20 septembre, 1, 9 et 12 octo- bre 171 2, et 8 septembre 1 7A 3, a mis lappellation à néant, ordonne que ce dont été appelé, sortira son effet. En conséquence, sans sarrêter aux demandesévo- quéesen la cour, et formées au bailliage .de-Troyes.... ni aux oppositions à fin de distraire.....ni âux droits tSb - / de tierce, lods et ventes, mainmorte, poursuite do mainmorte, taille à volonté, -etc., etc., dont main -levée pure et simple est fuite au dit Figuièresau. dit -nom.....ou pareillement aux demandes formées à cet égard en la cour, pur .....Marie-Anne-Madele{ne- Françoise de Quesse, les syndics et communautés du Bourg-Moréau....., etc. desquelles demandes ils sont déboutés, maintient et garde le dit .Figuières, an dit -nom, dans la directe universelle.....suivant ses titres Et, en conséquence, dans le droit g0 percevoir...... 1a tierce de-douze gerbes.....sur toutes -tes terres la- bourables existantes, ou qui pourront exister de -cette nature et-qui ne-seront pas justifiées être tenues en fief, ou sujettes à des cens en argent et grains, ou af- franchies par -des titres particuliers; le dit droit em- portant lods et ventes.... droit de retenue, etc. Comme aussi maintient le dit Figuières au dit nom, dans le droit de -percevoir les cens en argent, grains, cire, coutumes davoine, volailles et autres redevances sur toutes les autres terres et héritages ;non laboura- bles..... qui ne seront pas justifiées par -titres parti- culiers, être affrànchiè, les dits cens emportant pa- reillenient droits de lods let ventes et retenue, etc. Maintient pareillement le dit Figuières au dit nom: dans le droit-de mainmorte, de poursuite, do taille -et autres accessoires -dudit droit, dans toute létendue de la terre de lIsle, sur tous les biens, hommes -et fem- mes, qui, par des-titres généraux ou particuliers, non seront pas exempts ou affranchis; le dit droit demain- morte et de taille à volonn, payable une fois lan, en monnaye courante, le jour de saint Rouit, Jor octobre de chaque année; croissant et décroissant, suivant la faculté de gens. - 156 Comme aussi, dans le droit de corvées, devoirs obli- gations et redevances en argent, volailles, grains, foin, lits, logements, pailles et autres droits dus au sei- gneur de lIsle, en vertu de la charte de 1279, et gé- néralement dans tous les autres droits « mentionnés « dans la dite charte ...... sauf néanmoins, à ceux des propriétaires qui prétendraient que des vignes, terres a et près, par eux possédés, seraient en franc-aleu, ou « sous des charges et redevances, moins fortes que « celles-ci desis, à le justifier par litres, les défenses « du dit Figuiùres au dit nom, réservées au cou- ic traire. n Daprès la restriction dg larrêt de 1763, dont je viens de rapporter les principales dispositions, il était indispensable de distinguer et de fixer les héritages sujets à la tierce et autres droits, et ceux qui en étaient affranchis, mais le sieurFiguières ne crut pas suivre cette voie. Dés le mois doctobre 1763, il forma demande contre plusieurs habitants de lIsle , à -ce quils fussent condamnés au payement da droit de tierce de toutes les terres labourables quils possédaient. M. Bertier suivit la voie que Fignières avait tracée; il fit assrkner à la cour plusieurs habitants, les uns pour procéder avec lui suivant les derniers errements, surIes demandes coutre eux formées par Figuières, les autres pour reprendre aux lieu et place de leurs auteurs, dautres, enfin, pour voir déclarer, commun avec eux larrêt à intervenir, et tous pour être condain- nés apaycr le droit de tierce de, toutes les emblaves recueillies par eux ou leurs fermiers sur leurs héri- tages en nature de terres labourables, depuis vingt- neuf ans jusques et compris lannée 1763, avec bité- rêts du jour de la demande. - 157 - Les syndics et habitants de lIsle et dépendances croyant pouvoir arrêter les poursuites de M. flertier, lui Cirent signiller, le 22 juillet 1778, un acte extra- judiciaire dans lequel après avoir rappelé la disposi- tion de larrêtée 1763, relatives au droit de tierce et la restriction de cette même disposition, ils indiquè- rent différents titres particuliers qui affranchissaient du droit de tierce plusieurs territoirei de la seigneu- rie, notamment trois contrats passés devant notaire, les t? juin 155%, 11 décembre 1558 et 28 mars 1697. M. Bertier ne crut pas devoir répondre un seul mot à cette signification. Le payement du droit de tierce, aux termes do lar- rêt de 1763, étant subordonné aux titres de la sei- gneurie, les particuliers attaqués, ayant à leur téta un nommé Michel Barbier; instruits quaussitôt après lacquisition de a terre de lIsle M. Bertier avait ob- tenu du marquis de la Hâge, qui en était usufruitier, la remise de Ions les titres de la seigneurie, au nom- bre de 3,701, et que, parmi ces titres, bu trouvait les terriers appelés de Jasu, de Tircuit, de Perrier, et un autre signé de quatre notaires,-Fremey, Jomcy, Bar- bier et Perrier, et surtout un acte authentique daf- franchissement fait le jour de Noël, 1357, par Jean de Chlon pensant que ces titres devaient bonteliir les preuvès daffranchissement de la tieice, de la mainmorte et autres droits, ils adressèrent au Parle- ment, le 18 août 1778, une requête ayant pour but dobtenir que M. Bertier fut tenu de leur ommuni- quer ces titres sous le récépissé de leur procureur, à leffet, par eux, de voir quels étaient les héritages sou- mis au Uroit de tierce, et à faute par lui de le faire de se voir débouté de ses demandes. Deux jours après;, le 20aoiit 1778, il intervint un arrêt contradictoire, ien. la troisième chambre des en- quêtes, qui ordonna r que les parties procéderaient & en la cour suivant les derniers errements, et sursit en « à faire droit sur la demande communication jus-

IX ce que les; opposants eussent exécuté larrêt de « 1763, et fourni leurs déclarations. » On sempressa de satisfaire autant quil fut possible aux dispositions de larrêt précité, et la presque tota- lité de ceux qui avaient été actionnés par M. ]lertier, firent signifier létat des héritages, quils possédaient et distinguèrent ceux qui étaient sujets à un cens, et conséquemment affranchis du droitde tierce.. Les déclarations fournies, on sattendait que le payement de la tierce naurait lieu que lorsquon aurait fait la distinction des quelques héritages pour lesquels on ne prouvait pas daffranchissement. M. B.ertier pensa autrement, et crut quen atten- .dant toute distinction et justilication, il pouvait per- cevoir le dicit de tierce sur tous les héritages indis- tinctement; en conséquence, il, fit faire des coin- mandements à plusieurs habitants, et pour plus prompte expédition, les huissiers saisirent et vou- lurent enlever les grains qui se trouvaient dans les granges. . . -. Les particuliers attaqués formèrent opposition à ces commandements et obtinrent, en la troisième chambre des Enquêtes, arrêt, le 4 janvier 1779, qui les reçut appelants des commandements .et saisies, et leur per- met dintimer (assigner) N. Bertier. sur ,leur appel, mais trois jours après quil avait été assigné à la re- quête des opposants susdits, pour procéder en la troi- sième chambre des Enquêtes, sur lappel quils - 159 - avaient interjeté de ses commandements et saisies il présenta requête •au Lieutenant général du Bail- liage de Troyes, etobtint ordonnancequi leur permit de •passeroutre, et ce nonobstant toute opposition ou appel., Les particuliers qui se trouvaient en jeu, signi- fièrent aussitôt un acte déclaratif de lappel quilsse proposaient dinterjeter de lordonnance du Lieute- -nant de Troyes et des poursuites ultérieures; mais ce ne fut que le t février suivant (1779) quils purent présenter requête en la troisième chambre, des En- qUêtes et-obtenir arrêt, quils firent signifier le 5 à M. IJertier, .pour comparaitre sur la demande pro- visoire en main-levée, le lundi 22 du même mois. M. Berlier de son côté, avait déjà présenté, le AS janvier, requête en la grand chambre et obtenu Arrêt qui lui :pePmettait dintimer les habitants sur leur appel de lordonnance du Lieutenant général de Troyes, à tin- dexécution de cette ordonnance, et fait assigner, le i février, pour le fi du même-mois: les appelants, aux délais delordonnance susdite, et sur la demande provisoire.; tuais voici, que le 1 - février même,, ou obtenait à Paris, pour eux, en la troisième chambre des Enquêtes, •un second arrêt qui recevait -leur appel de cette ordonnance. La question entamée par Michel Barbier et ses adhérents était vitale pour tous, les syndis et habi- tants composant la généralité des habitants de la sei- gneurie, au nombre de sept communautés, ayant fini par comprendre, ils présentèrent leur requête et- in-tervinrent dans la contestation sur la demande en communication de titres, le 31 mai 1779, et le 19 juillet suivant, il intervint un arrêt -dont -le dispositif est ainsi conçu 1 -160 - « Notre dite Cour a donné deffaut,. t pour le « profit donne acte sut dits habitans de lIslcsous- Montréal, de ce que par leur requête dû -15 du pré- « sent mois, ils se sont désisté purement et simple- ci ment du bénéfice de larrêt de notre dite Cour rendu à leur profit coutre le défaillant le 21. juin der- nier (1779) en ce quil na pas été renduivecie ministère public, et de ce quils nentendent au- « cunement eu faire usage, faisant droit sur leur in- « tervefition, ensemble sur la dite demande de Miçhel cx Barbier et consorts portés par leurs requêtes des «-18 août 1778 et Si, mai dernier, ordonne que dans « trois jours à compter de la signification du présent « arrêt, à personne ou domicile, le défaillant sera « tenu de communiquer aux parties de Ilimbert, sous « le récépissé de, leur procureur en notre dite Cour, u tous les titres et pièces quil a entre les mainscon- « cernant la terre de lIsle-sous-Montréal, dont, il est « seigneur, lesquels se trouvent énoncés dans la te- « connaissance quil en a donnée, à deffunt de la cc Ilâge, seigneur usufruitier de la terre de lIsle-sous- « Montréal, le 2& mai 1772, laquelle a été déposée « par le comte de la Hàge, son frère, chez Meunier u notaire au Bailliage et Pairie de Noyers, le 23 fé- vrier 1778, notamment les Terriers Jasu, Perriér, - « et celui signé des quatre notaires Fremey, Jomey, « Barbe et Pérrier, ensemble la charte dalTranehisse- « ment donnée par Jean de Chantons, le jour de « Noël treize cent cinquante-sept (t357) afin de cons- o tater quels sont les héritages qui sont affranchis dé « la tierce, à leffet de quoi ordonner quil sera u sursis à toutes poursuites et procédures de la part o du défaillant jusquaprès la communication entière 161 - « des litres mentionnés dans la reconnaissance dont il o sagit, sinon et faute de ce faire dans le dit terme, et icelui passé le déclare dès à présent, non rece-

(C vablê, dans toutcs ses demandes en payement du cc droit de tierce et le condamne aux dépens. Or voici comment lexistence de ois titres ont été à la connaissance des habitants de la terre de lIsle. Haut et puissant seigneur Messire Louis-Marie- Cécile, comte de Sainte-Maure, capitaine de cavalerie, seigneurdeSaint-Léger-du-Foucheret, Ruère, la Tour- de-Prey, Origny et autres lieux, avait acheté de. M. Bertier, par acte du 5 avril 1772, les terres et sei- gneuries particulières de Sainte-Colombe, Moutomble et Coutarnoux, avec toute justice haute, moyenne et basse, ensemble les domaines utiles des dites terres et seigneuries, bâtiments, terres, et prés, et tous droits de rnôuvance, tierces,, cens, corvées et autres droits appartenant aux dites seigneuries, quelque dénomination et quelquorigine quils pussent avoir, sans en rien excepter ni réserver, sinon la bannalité des moulins à laquelle, fut-il dit, les habitants de Sainte-Colombe, Moutomble et Coutarnont, continue- raient dêtre assujétis envers le dit Bertier, ensemble le fief à Lavocat, enclavé dans la seigneurie dudit Sainte-Colombe, ledit fief appartenant audit sei- gneur Bertier, comme acquéreur de Provency. Lannée suivante, la servante du curé de Sainte- Colombe sen alla de vie à trépas, et le sieur dOrigny usa ou voulut user à cette occasion du droit de main- morte: Le curé en écrivit au frère du marquis de la Flâge qui lui répondit en ces termes le 24 août 4773 « Si la mainmorte, ajoutez-vous, nexiste plus dans

(C la baronnie de lIsle depuis plus de (jeux sièçles et 1.62 - o plus, sur quel fondement liorte larrêt de 1763? La • réponse à cette question est bien simple n porte • sur lignorance-des aNtans qui ne savaient pas ce • que mon frère savait, et qui navaient pas ce que • mon frère avait, et vous sentez bien qualors mon • frère nétait pas tenu de leur donner des lumières • au préjudice du propriétaire ..... Ensuite vous faites • la question suivante pourquoi -navez-vous pas • trouvé dobstacle en le faisant valdir (le droit de • ,mainmorte -contre deshér,itiers de toute condiLion? te A cette question, réponse aussi pertinente ; nayant ,point trouvé dobstacle pour obtenir larrêt, mon « frère na pas dû ce trouver lorsquil sest agi de o • lexécution, il est pourtant vrai que darrêt (de 1763) ne déclara les habitans mainmortables quau- Lant quils ,ne justifieraient pas en avoir été affran- chis, et quils auraient IpU alors, comme ils le «. peuvent encore -à présent, prouver que le droit de , omainmorte nexiste plus depuis un -temps iminémo- trial; mais ils ne l.ontpas fait -en lignorance où ils o étaient apparemment et où ils sont sans doute en- « core des , titres CL des moyens décisifs pour cette u preuve. » - o ta conduite qtiattenue mon frère-Qle marquis de u b Hâge) à légard des échoites dont il a d•isposéa o suffisamment déposé de isa répugnance pour iex& e cation de -cet -arrêt. tCroyez-vous quil -les eut aban- z -données pour dautresmenues redevances sil:nava.it e couté les sentiments-degutice qui dérivaientde-ses connaissances, secrètes sur la légitimité de ce droit? o Vons concluez, enfin, que tant que cet arrêt a subsistera, -MM. -Bettieret dOrigny .&en serviront c avec le -plus grand succès. - 163 -

k t Je dis sur cela, que ce nest pas tant de Iexis-

« tence decet arrêt, que les habitants doivent sin-

-n quiéter, que du soin de trouver les moyens de se

« procurer des lumières qui peuvent leur eu rendre

cc Puisque Cet arrêt ne Is assujettit aux droits qui

« y sont énoncés que dans le cas dimpuissance à

« prouver quils en sont affranchis; il est vrai et -

e exactement vrai que MM. Renfler et dOrigny ne « peuvent s ^enpromettre le grand succcis que vous

- « dites, quautant qui les habitans de la terre de- meureront, en exécutant cet arrêt, dans la même

• ignorance, dans la même inaptitude à sindustrier

• dans la recherche des moyens, et des monuments e propres s les favoriser, où lis ont été dans le cours

« de linstance ou cet arrêt est intervenu. -

« Quant à ce qui vous est personnel, Monsieur;

cc permettez, en supposant la réalité du droit de

CI. mainmorte, que: je vous dise que vous êtes dans o lerreur, etc. - Les habitants de la terre de lIsle avaient bien, il est vrai, toujours parlé de ces titres, ils nignoraient - -pas lés conséquences avantageuses qui en résultaient pour eux, mais il leur avait été impossible de prou- ver que la princesse de Nassau les eut en sa pos- session, ils sétaient trouvés hors détat de -lui in- diquer précisément ceux dont elle était obligée de les aider. « Mais comme le marquis de la ilâge, depuis la e remise des lettres -à M. Bertier, voyait ce dernier soutenir, tomme la -princesse de Nassau, le non

Cc affranchissement contre le point de -vérité sortant o des titres quil -avait eu entreles mains, et quil ne - 164 - « se sentait pas assez de force pour venir au secours n des malheureux vassaux quil avaitlui-ntême écrasés pendant de si longues années, il voulut du moins, • un peu pr ressentiment, contre M. Berlier, sans • doute en préparer la possibilité après sa mort, et • au lieu de laisser passer la reconnaissance (le remise • des litres que lui avait donnée M. Bertier, à des • héritiers qui auraient pu se contenter de la garder • pour leur sûreté, mais dans le secret, sa conscience, • quelquenpuisse âtre le motif, lui suggéra de re- • mettre cette décharge au comte de la ifige, son • frère, auquel il expliqua ses intentions, et celui-ci n les exécuta, comme je vais le dire. » - Peu de jours après le décès du marquis arrivé k Paris, le comte de la Hâge, qui demeurait au château de Montréal, fit venir, le 28 février 1778, M Meunier, notaire au Bailliage et Pairie de Noyers, auquel il déclara que le marquis de la liâge, son frère, lui avait confié, bien avant son décès, la décharge des ti tres et papiers concernant la $eigneurie de Piste, remis par ledit seigneur marquis de la Hâge à M. Ber- tier, intendant de la généralité de Paris, et seigneur actuel de lIsle, et que lors de la remise faite au Sei- gneur comparant de ladite décharge, par ledit mar- quis de la 1-lâge, celui-ci lui témoigna « quen.eas é dévénement de sa vie, son intention était que cette n décharge fut confiée par ledit comparant à une per- sonne intègre incapable dabuser du dépôt qui lui • était confié de la décharge dont il sagit, et. toujours • disposé à en aider ceux qui pourraient avoir droit • de sen prévaloir. En conséquence, pour satisfaire et • correspondre, etc,., etc. » Il semblait que larrêt du 19 juiWt 1779 devait - 165 - mettre un terme aux angoisses des vassaux, il nen fut cependant point ainsi, parce que les contestations relatives aux drgits de la Seigneurie ayant, .je ne sais pourquoi été renvoyées et retenues en la grand chambre, ils se virent dans la nécessité de demander, par requête du If février 1780, qué M. Bertier fut tenu de leur communiquer les titres énoncés dans larrêt susdit. Ils demandèrent pareillement, par requête du 2 jan- vier1781, acte dé ce quils navaient jamais entendu demander h M. Bertier que la communication des Litres qui de droit étaient communs entre le Seigneur et ses censitaires, tels que les terriers, chartres et autres titres de cette espèce. M. Bertier avait déclaré et était convenu dans une requête du li janvier 1781, que les terriers dont on lui demandait la communication navaient point été produits lors de linstance, jugée par larrêt de 4763, et que tous ceux qui avaient été condamnés par lai— têt de là troisième chambre des Enquêtes du 20 août 1778, à donner létat des héritages précédés dans lé- tendue de la mouvance, y avaient satisfait, il soutint les habitants non recevables en leur demande en com- munication des titres, en se fondant sur cet axiôtne personnenest tenu de prouver contre soi Nemo tenelur edere contra-se Les habitants en demandèrent acte par requête-du 3février suivant. Or voici ce que les gens daffaires de M. Bertier purent imaginer de mieux, et le grand moyen quils opposèrent à la demande des habitants « Tout est jugé, disaient-ils, par larrêt de 1763, « contre lequel il est impossible de revenir. » Mais cela nétait point du tout exact, et les gens daffaires - 166 - de M. Bertier allaient beaucoup trop loin il est vrai lue larrêt de 1763 maintenait le Seigneur de lIsle dans les droits de mainmorte, de tierce et autres Mfis il est vrai aussi que par trois dispositions du même arrêt; la cour avait réservé, aux habitants, la faculté de prouver quils, étaient affranchis de ces droits Mais puisque M. Bertier, ou ses gens, no- saient ni n!er avoir les titres quon indiquait, ni soute- nir quils naffranchissaient point les héritages énoncés dans les états qui avaient été fournis, il me semble quen agissant ainsi, cétait avouer tacitement que ces titres étaient entre leurs mains, et dans ce cas il ny avait plus quune chose e faire était de syreportet, et de voir sils établissaient nettement le- droit de tierce dans toute létendue de la Seigneurie, et si ce droit sy percevait dedouze gerbes lune ou de douze portions lune de toutes les espèces de grains et autres fruits qui y étaient sujets, et si elle se recueillait sur toutes les terres labourables,- ou prouvaient que ce droit nétait pas dû, ou sil nétait dû que sur quel- ques portions particulières; il est évident que dan lun et lautre do ces cas divers, leur production ou inspection aurait mis fin à Linstant au conflit. La plupart des droits seigneuriaux, celui de La tierce entre autres, navait certainement rien que de fort légitime, puisquil nétait,dans sou origine, quun simple droit que les seigneurs sétaient réservés pour euxet leurs successeurs sur les propriétés quils avaient généreusement abandonnées à Iotirs vassaux, aussi je suis loin de trouver mauvais, quils se les soient faits .payer par ceux qui les leur devaient; mais du mo- ment que ces seigneurè avaient jugé à propos déchan- ger ces droits effectifs, contre des cens )en :argent, il -- I&7 - est évident que ces seigneurs ou leurs successeurs navaient plus que le droit de réclamer les cens qui en étaient la représentation et que leurs vassaux au- raient été injustes vis-à-vis deux, sils leur en avaient refusé le payement. il me semble aussi, puisque lar- rêt de 1763 avait réservé aux habitants la faculté de prouver quils étaient affranchis, que ces seigneurs allaient contre les règles de la justice, lorsquils vou- laient lever sur , les terres de leurs censitaires des droits quils savaient- bien ne leur être point dûs. Il est vrai que les censitaires nen pouvaient apporter la preuve, mais du moment que cette preuve était entre les mains des seigneurs, il est patent que ceux-ci ai- laient, tout à la fois, Contrie les lois de la bonne foi et de léquité.

BIUIIJILLÀRn, piètre. -168--

Notes supplémentaires qui mont étéotninuniquées trop tard pour pouvoir être insérées dans •ce Mé- moire: -

1 0 1B18. Par convention entre Hugues de Châloji, sieur dArlay et Jean de ChMon, son frère, ledit Jean a emporté les châteaux de Lisle-sous-Montréal et de Vitteaux, le châteu de Broye et ses dépendances avec toutes les terres que tient de présent la comtesse de La Marche, leur tante, après sa mort, lesquels châ- teaux et terres il ne peut posséder que sa vie durant et qui, après sa mort, retourneront audit Hugues et s ses hoirs, à lexception de 100 liv. de terre dont ledit Jean pourra disposer à sa volonté, ledit traité fait au- dit Jean pour Ions biens quil pouvait prétendre en la succession. 20 Pénultième de juin. Marguerite devienne, veuve de Louis deChâlon et ses Ris Jean et Henri, si ce nest Hugues, ont un discors sur ce que Marguerite -pré- tendait avoir en douaire du domaine de ta succession de Louis de Châlon, ses enfants disaient le contraire. Il fut convenu quelle jouirait sa vie durant de Vit- teaux etses dépendances, terres qui retourneraient aux- dits Jean et Henri, après la mort de leur mère. Elle exigea encore une rente annuelle de 200 francs dor sur ce quils possédaient en la Sauncrie de Salins et voulut avoir en sa possession tous les meubles de sa maison de lIsle-sous-Montréal. Ladite dame cède à ses enfants, pour après son trépas, les villes, chHeaux et seigneuries de Saint-Laurent, de la Roche, Angisey, IJaurepaire et Givengev. - 3e Par acte du 24 avril 1466, Antoine do Cliâlon, protonotaire apostolique, Charles de Ch51o, seigneur de Viteaux, Louis de ChAton, seigneur de IlsIe-sous- Montréal,Befnard de Châlon, seigneur de Grignon, et Léonard de Châlon, seigneur de Larmes, tant en leurs noms que de demoiselles Jsabelle etAlix de Châlon, leurs soeurs, enfants de Jean de Châloit et de Jeanne de la Trémoille, Guillaume de Pontailler, tant en son nom que de Guillaume de Vergy, sa femme, Guillaume dAngoulement, Jean de Ferrières et Charles de \Tergy, chevalier, seigneur dAutrey, pour et au nom de Mar- guerite de Vergy, fille légitime dAntoine de Vergy, tous héritiers de Louis de la Trémoille, comte de Joi- gny, consentent à ce que Claude de Montagu, prenne possession de la terre de Jiourbilly et ses dépendances, par ce moyen, le procès qui était pendant entre les- dites parties au Parlement, fut assoupi et terminé. 4° Par acte du 24 avril 1470, Charles de Châlon, Antoine de ChAton, Bernard de CliAlon, seigneur de Grignon, Léonard de Chàlon, seigneur de Lormes et Louis de Ctiàlon, seigneur de lIsle, tant en leurs noms que disabelle et dAlix, leurs soeurs, Lotis héri- tiers de Jean de Chillon et de Jeanne de la Trémoille, conviennent que le comté de Joigny et toutes ses ap- partenances et dépendances seronicédées audit Chillon. 5- Donation entre-vifs du il mars 1484 faite par Charles de Châlon, seigneur de Viteaux, à R. P en Dieu, Antoine de Châlon, évêque dAutun, son frère, de ses terres et seigneuries de Joigny et Viteaux avec les parts qui pouvaient lui appartenir des seigneuries de Duclion et lIsle-sous-Montréal, tant i cause de lui que par le décès et trépas de feu Louis de Cliâlon, son frère, avec tous les gens, droits desdites seigneu- ries pour, par lui, en jouir sa vie durant, et après la- • t - - 170 - quelle ils retourneraient à Bernard et Léonard de Châlon, ses autres frères. - 6° Par acte de I490, Charles de Châlon promet de payer â lévêque dAutun et h ses frères, une somme de 16,000 livres pour restitution de la jouissance quil avait eue des villes, terres et seigneuries de Joigny, Viteaux et lIsle-sous-Alontréal.. 7° Lettres patentes de 1491 obtenues du roi par Bernard et Léonard de Châlon, pour faire contraindre Charles de Chillon, leur frère, au payement des 16,000 livres ci-dessus. - 80 Par actedu 24 mars 1495, Léonard de ChâlQu, seigneur -de Larmes, et Antoine de Châlon, son frère, évêque dAutun, se donnent mutuellemênt les biens quils possèdent à Braux en Auxois, lIsle en Bresse, Chevannes, Viteaux et des seigneuries du comté de Joigny et Ile-sous-Monti-éal, 9° Un acte de- 1497 atteste quen cette année eut lieu la révocation dune procuration supposée avoir été faite par Jean de Châlon, prince dOrange, à An- tome de Cliâlon, au sujet dun mandement quil avait fait exécuter pour décret et saisie sur les terres de Viteaux, lIsle-sous-Montréal et en plusieurs autres lieux. 100 Par acte de 14:99, Antoine de-CliMon, évêque dAutun, et Thibaut, son neveu, se donnent récipro- quement les terres, châteaux, maisons fortes et sei- gneuries de Braux-en-Auxois, lIsle -en-Dresse, Che- vannes, Viteaux, Bordeaux, Artinez, des lieux de Grignon et de Lormes, et ce qui leur pouvait appar- tenir des terres et seigneuries du comté de Joigny, lIsle, Pierre-Perthuis et autres lieux. - 11 0 Des lettres en parchemin du 9 octobre 1511, r-, - 17i - contenant le testament de Thibaut de Chion, appren- nent que ce seigneur avait choisi Yéglise des Frères -mineurs de lIsle, pour sa sépulture. (Voir aux Archi- ves du Doubs.) Je dois ces notes à M Petit de Vausse.

LIREUILLARU, prêtre.

£uurre .—fl p. - LiLIa. Albert taBou. a