MÉMOIRE
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LA TERRE DE L ISLE-SOUS-MONTRÉAL,
SES SEIGNEURS ET SES HABITANTS.
CHAPITRE PREMIER. L Isle-sur-le-Screifl, autrefois L Isle-sous-Montréal, dans l arrondissement d Avallon, département de l Yonne, est aujourd hui un chef-lieu de canton, peuplé de neuf cents et quelques âmes. Ce ne fut dans l origine qu un château baigné à l ouest par le Serein. Une tranchée qu on pratiqua ait sud, suffit pour l entourer d eau et former la petite île d où lui est venu gon nom (I). Le bourg deL Isle-sur-le-Serein ne s est véritable- ment développé et embelli que depuis la construction di pont sud-oriental; Avant cela, les gens de pied n avaient pour franchir la rivière en ce point qu un pont en bois. Les voitures la traversaient en passant dans l eau. Lorsque le cardinal de La Faro, après sa nomination à l archevêché de Sens, que la Restaura- tion venait de rétablir, visitaL Isle, en venant d Aval-
(J) L Isle-sons-Montréal,aujourd hui L ls!o-sur-Ie-Serein, in urbe Mandubioru,n2 pays qui s &endait entre les lrontiêros des Lingons et celles des Nivernais, faisait, avant l invasion romaine; partie de la république Eduenno.
Document D I I l Il N Hill IIilIiI! L 0000005562909 - —t--- Ion, les hommes qui travaillaient à la construction de ce pont, prirent par la bride les chevaux qui traî- naient la voiture, au moment où ils allaient entrer dans le lit de la rivière, et les conduisirent jusqu au- delà du chantier. A deux cents mètres de là, vous rencontrez une charmante Villa, qui appartient à M. Ach.illeChatcy, qui la fit constrùire, il n 5r a encore qu un petit nom- bre d années. M. Alfred Chate y, son cousin, marchand drapier à Avallon, a tassé avec lui ses preinière s an- nées, à Sainte-Colombe, chez une demoiselle Marey, leu tante. Un jour de carnaval, cette bonne tante vou- lant s amuser aux dépens de ses neveux, les éveilla de grand matin, e Voilà, leur dit-elle, la mère Malone qui tourne des crépiauds devant la croix de la Rue- Garnier, dépêchez-vous de vous lever, prenez ce pa- nier et partez.» Les enfants rose lefirent pas dire d eux fois; ils furent bientôt levés, mais hélas ! Quand ils -arrivèrent auprès de la croix, par la moindre trace de la mère Maïotte, ni de ses crépiauds (Maïotte est ici pour Marie, c était ma mère). Les deux enfants s en retournaient donc chez leur tante en baissant l oreille, lorsque la mère Maliitte les rencontra avec leur petit panier sous le bras. Celle-ci se doutant de S qui était arrivé, les interroge, et ceux-ci de lui raconter lugé- nûment la mésaventure:« Ah cestça, dit alors la mère Maïotte. Eh bien venez avec moi,» et elle de prendre aussitôt sa poète, une omelette est faite dansun vire- main, et mise dans le panier. La tante cependant riait sous,cape, en voyant revenir ùs1neveux.; les en- fants riaient aussi, ils firent plus, car ils ne furent pas rentrés qu ils mangèrent l omelette et trinquèrent â la santé de la mère Maïotce. -3—.- Lorsqu on a laissé derrière soi la Villa Chaléy et fait-une centaine de mètres, on aperçoit iinô tour càr- rée couverte en zinc, c est le clocher. II est fâcheux que l église, sur le pignon sud de laquelle cette tour s élève, n y répondu pas À la voir le. clocher Ôté, on la prendrait pour toute autre chose: A l intérieur, !ma— giflez un carré long a, trois eonpartimenls séparés par deux rangs de . côlonnettes au bout desquellessont trois autels faisant face au pignon du sud, aVec Un plafond à caissons pour voûte, et yods en aurez une juste et véritable idée. La place en avant de Yéglife est fort belle; elid éLait il n y a encore que peu d années, occupée en partie par la halle. On y a amené les eaux d une so.urce lim- pide qui retombent dans un bassin, en faiânt cas- cade. - La route d Avallon à Noyers traverse L !sle dans toute sou étendue, les rues en sont généralement bien tenues. On. en compte dix: 1° La Grande-Rue qui,ve- nant d kvallon, se prolonge jusqu à la rue de Bessy; 20 la rue du Calvaire;> 3 0 là rue des Magniens; 4° la rue de la Poterne 5° la rue des Ilolols ; 60 la rue de Bessy qui n est que la prolongation de la Grandè-Rue et se dirige par devers Noyers; 7° la rue du Quai ; 8° la rue du Puits-des-Juifs; 90 la rue Crot.Culliùre : 100 la place Saint-Geores. - On remarque, à l endroit où commence la rue de .- - Besy, une ancienne maison ayant tourelle -et donnant sur une place servant de champ de foire qui a appar- tenu à Antoine de Châlon, ancien évéque d Autun. On y a trouvé le cachet dont cet évtque se servait pendant la vacance du siége de Lyon. Ce cachet est en ce moment entre les mains, d un sieur .Â-miot chez qui
E je l ail ai vu. On lit sur le flanc du cachet les paroles qui suivetit : t S. REG ALIE. bien. P110. EPO. ED. SEDE.VÀCANTE, - et non pas comme l a dit M. Petit: SIGILLVM BF.GALE LUCDUNI PRIMATU3I EP1SOPALI 2EDUENSI SEDE VACANTE. - Les- évêques de Lyon et d Autun s étaient donné réci- proqueinent l administration de leur diocèse, le cas de mort échéant, en sorte que le mort saisissant le vif, le survivant prenait hic-et nunc l administration du pré- décédé, et ta gardait jusqu à la nomination et prise de possession du successeur. - Voici, d après e maréchal Vauban, quelle était la situation de L Isle au mois de janvier 1696. Maisons sur pied ...... 168 Maisons en ruines...... 20 Familles ...... ICI Hommes veufs et mariés. . . Femms veuves et mariées 134 Garçons au-dessous de 14 ans 38 Filles au-dessus de 12 ans. . Garçons au-dessous de 1k ans 86 Filles au-dessous de 12 ans. 97 Valets...... Servantes ...... s Nombre de personnes. .. 707 Charrues ...... 9 Bêtes chevalines ...... 70 - Bêtes de labour...... 22 Vaches et suivantes. . . 150 Bourriques ...... 21 Chèvres ...... S Brebis...... Pol-Cs ...... 35 Arpents de terre de taliour. 973 -5--. - Terres en friches 100 Terres désertes...... -; & Communs. Vignes en état ...... 88 Vignes en friches. ....77 Prés en revivre ...... 90 Prés communs ...... O Bois de futaie ...... O Bois taillis en propriétés. 102 Bois d usages ...... 3,200 Etangs ...... 11oûlins ...... • 2 Huileries ...... 3 Cabarets et tavernes. ....5 Débits de vins...... 23 Seigneur le marquis de Nesle. L isle-sur-le-Soieifl possède aujourd hui une mai- son commune, un presbytère, deux écoles, l une pour les garçons et l autre pour les rifles, une justice de paix, une perception, un bureau denregistrement, les deux études sont aujourd hui réunies sur une seule tête, des gendarmes, peu de laboureurs, beaucoup de vignerons, vanniers et gens de tout état. Le territoire de L Islc est très-restreint, sa super- ficie, d après le cadastre, n est que de 386 hectares, qui se divisent ainsi géologiquement: lias et argiles supraliasiques, -150 hectares; formation oolitiq.ue, 236 hectares; carrière dite des Lées; grande oolite, excellente pierre de taille ; couronnement de la vallée oolite inférieure; calcaire à cntroque, bon moellon, - bonne pierre pour route, cependant peu exploitée. Le bourg de L Isle est bordé de l Ouest au Nord et - dit à l Est d une chaine de montagnes en grande A -6- partie cûu vcfe en amont de vignobles q•uiroiIisent d assez bon vin. On récolte encore àànÉ le pays, mais en petite quantité, le blé,- l orge, -l avoine ainsi que des légumes de toutes espèces, quelques prés le long de la rivière. La position de LIste est très-salubre, et l on ne e rappelle pas dans le paysd avoir vu une épidémie en décimer les habitants. Le choléra, dans ses apparitions de 1832 et 1849, n y a même fait que vingt victimes pour les deux, douze dans la première et huit dans la seconde. La paroisse de L lsle, avant le renversement àu culte en Franco, n était qu une annexe de la paroisse de Talcy, aussi bien quo celle de Blary, diocèse de Lan- gres, ai-chiprêtré de Tonnerre. II y avait alors-à Liste un petit chapitre composé de trois chanoines réguliers qui pouvaient avoir huit à neuf cents livres (le rente. Cette paroisse, au rétablissemehtd u cafte, fut comprise dans le diocèse de .-Troyes; et ce n est que depui 1820 qu elle fait partie de 1; archevêché de Sens; - La chMellenie de L lsle-sous-Mentréal, élection de Vézelay, généralité de Parts, siège présidial deTroyes, avait quatre lieues de long sur trois-de- large. - M. Quantin, archiviste de l Yonne ) dit que Liste- sous-Montréal avait, au xvru 0 siècle; le titre de mar- quisat, mais il faut croire (lue cc savant aurapris le marquisat d Isles en Champagne, à deux lieues de Troyes, pour L Jsle-sous-Montréat, car dalis toutes lcs pièces qui m ont passé par les mains, je n en ai ren- contré aucunS où les seigneurs de L Jsle aient osé pren- dre cette qualité. Pense-t-on que la princesse de Nassau qui savait si lien faire ronfler ses litres, au- rait omis celui-ci, ta chose ne me parait pas probable. L D. Plancher, tome llI ,pnge 73, dit, sous l an U83, - que, par la mortJu comte de Flandres, la terre de L Isle- eh Champagne, avec celiS de Beaufort 6t dé Jaucourt, etc., élurent au duc Philippe-lé-Hardi, e cause de Marguerite de Flandres.-On lit encore dan cet auteur, sous ls années 1403 et 1404, qué le du6 de Bourgogne.pOur lui et la duchesse sa femme, con- jointement avec le comte et la conitSe de Nevers. donnent en mariage à la princesse leur fille, pour elle et ses descendants, les terres, châteaux et châtel- lenies d Jsle, VilTemor et Chaource avec tous leurs droits et dépendances situées en Champagne, dont le revenu -est d environ 3,000 livres par an. La duchesse de Bourgogne a qui ces terresappartiennent, les cède en faveur de ce mariage, on •y ajoute même une somme de deux cent mille francs qui doivent être employés e acquérir des fonds. Aux preuves, page ccxxiv, on lit aussi qu a l occasion du mariage de Louis, Dauphin de Vienne, dqc de Guyenne, -avec Marguerite de Bourgo- gne, le roi Charles promet avec sa femme donner et donnent les châteaux et châtellenies de L lsle, de Vil- lemor et de Chaource, assis en leur comté de Chaïu- pagne, qûi sont l héritage de leur dite tante. D après ces textes, il est clair que le marquisat de L Isle en Champagne, aujourd hui, L Isle-au-MonÇ érigé en du- ché-pairie, en 1665, ne doit pas être confondu avec L Isle-sous-Mon créa l. Gabrielle de Lavai, dans le dé- nombrement qu elle fournit après la mort de François aux Espaules, son mari, confesse et déclare tenir et posséder en plein fief et hommage du roi la terre et seigneurie de L Isle-sous-Montréal, tous et chacun les autres droits, fiefs et. arrière-fiefs, hommes, feu mes, prééminences ci autoritès, tant et tels qu il y OIE a et peut avoir, et ce à cause du comté de Champigne, cjiMeau et grosse tour de Troyes, au ressort d. icelui, sous la coutume locale de L lsle, et • aux privi1éggs exemptions, franchises et libertés db duché de Bour- gogne, dont cette terre et seigneurie est da fait partie de toute ancienneté, et dans lequel elle est de toutes p rts enclavée. Il résulté, une fois de plus, de cette reconnaissance de Gabrielle de Lavai que LIsle-sous-11ont,.éat non- - seulement ne doit pas être confondu avec L lsle en Champagne et que, même., il était en dehors de ce comté. Agnès de Montréal, daine de l Isle-sur-le-Serein- déclare, par charte du mois de janvier 1235, à Thi- haut, roi de Navarre, comte Palatin de Champagne et de Brie, quesi elle ne tenait les conventions qui avaient été arrêlées entre elle et son fils Anséric de Montréal, Thibaut pourra saisir et prendre sans méfait le fief qu elle tenait de lui. Agnès, veuve d Ansèrjc, fait aussi savoir, par charte du mois de juillet 12357 qu elle a légué et donné â Dieu et â l Eglise Sainte-Marie de Pontigny, dans laquelle elle veut être Inhumée auprès de son mari, un muid de froment et un muid d avoine à prendre sur ses terres d Aisy et de Pont, pour le repos (le l âme de son mail, de son père Guy de Thul, de sa mère Luce et de ses prédécesseurs M. d Arbois de Subainvjlle, archiviste du départe- nient de l Aube, histoire de Champagne, apprend aussi quAnséi ic çle flontréal fit, te 23janvier 1238, répa- ration à Thibaut, seigneur suzerain -de L Isle-sur-le- Serein, parce qu une querelle s ôtant élevée entre lui et Agnès, sa mère, daine de L Isle, il était entré en armes à l]Jsle, et y avait fait acte de violence, -9— Deux autres chartes du mois d aot 1338 ailes- lent que de nouvelles difficultés ne tardèrent pas de s élever entre Àn.série et Agnès, sa mère. Par là pre- mière,, Ans&ic convient que Guillaume de Tylia (Thil-en-Auxois) et Bigot de Vaulay feront une en- quête et présenteront leur rapport à Thibaut, et qu il se conformera aux conclusions de ce rapport. Il en donne des cautions jusqu à concurrence de quatre cent marcs d argent. Par la seconde, Agnès promet de payer à Thibaut quatre cents mares d argent, si elle ne se soumet n l enquête. - On lit ces mots dans une notice sur L Isle-sur-le- Serein. D. Plancher lit que Béîtrix apporta en dot, outre deux cent trente mille livres tournois, la terre de j Isle-sous-Montréal. C est une erreur. Les comtes de Champagne ne possédaient alors absolument rien dans ce pays. Le château de L !sle et quelques autres dépendanoes avait été confisqués par 1-lugues IV, en môme temps que Montréal, et les autres portions de Sue terre étaient entre les mains de Jean de Montréal, frère d Ansérie X. C est seulement par forme de douaire quet Isle fut donné à la duchesse Béatrix, lorsque son fils devint seigneur (le Montréal. Il me sflffira pour établir le contraire de rapporter ici les convenances du mariage d Hugues IV avec Béatrix de Champagne, soeur de Thibaut VIT, roi de Navarre, mort sans postérité, au royaume de Sicile, le décembre 1270, à Trapan, au retour du voyage d Outremer. Ces convenances sont ainsi conçues
« Nos Hugues dux de Bourgoingue, faisons savoir o à tous ceux qui ces présentes lettres verront quo com paroles fuissent de mariage de nos et de Béa- --10- e trix, la serai (sieur) à noble baron Thesbaul, par la « grâce de Dieu, roi de Navarre, comte de Champai- gne et de Brie, palalin, à la partie, -nos sommes « accordé en tel manière que li devant dit Thesbaut, • nos donne la devant dite Béatrix à femme, et donne • à la devant dite seror per tout son partage de père • et de mère, et de terre et de moble l Isle-dessous- ,, Montroyal et toutes les appartenancés et tous les - « fiefs, sauf le fié au signer .de Mers qui meut de o. L Jsle, et donne à la devant dite Béatrix jor son u partage, si comme il est devant dit vingt mil livres • de tornois à payer à nos ou à notre commande- • ment 6s termes cy-après nommés, c est à sçaaoir, « six mil livres de tornois â ceste prochaine Joire de Bar et sept mil livres de tornois à l autre foire-de -« Bar en suivant après,et les autres sept mil livres « de tornois à l autre .foire de Bar en suivant, et par- tant nos, la devant dite Béatrix avons quitté au de- « vant dit Thesbaut et à ses hoirs tout héritage qui «est avenu à la devant dite Béatrix .de par père et de par mère et toi le mobie sauve la droicte eschoite, u s il avenait, et s il avenait que la devant dite Béa- « trix morrut avant de-nos et sans hoirs de nos, et u nos eussions reçues Lotes les dictes vingt mil livres u de tornois, nos serions tenus à rendre à•dev,ant dict • Thesbaut, ou à ses hoirs quatorze mil livres de ter- • nois à quatre années, puis la mort à la devant dite • Béatrix, chacun an le quart, c est à scavoir, le pre- mier quart du jourjour qu elle seroit morte en un an, - u et serait cette paiefaicte.à Troies, et enfin chacun an « centinuemey t, en tel jour, et en ce •lieu , même jus- te ques a tant que les paies fussent falotes, et les six « mil livres de tornois de ces devant dites vingt mil - 11 - s livres, nos deineureraientpor les dépens et par les « couz qu elleaurait tant comme elle demorerait avec « nos, combien qu elle y demorast, ou poi ou onques, s et quel tans que ele inourust ou test ou tard, et si « nous n avions reçu lotes les vingt mil livres de tor- cc nois avant que sic morrust, nous ne serions tenu de « payer fors ce que nous aurions reçu outre les six o mil livres, et ès que nous aurions reçu outre les six o . mil livres, nos serions tenu à payer à quatre -an- « nées-prochaines, puis la mort de cèle Béatrix aux « termes et aulieu si coin est dessus devisé, et si « nos morions-avant que cels payements fussent faits, cc hoir serait tenu à la souir selon la forme de- s vaut dite, et s il avenait encor que nosinoSsions cc que la devant -dite Béatrix, et ele n eust « hoirs de nos vivant, nostre hoir serait tenu de ren- « dre à In -devant dite Béatrix ou à Siens lotes les cc vingts mil livres tornois, se nos les avions reçues, o et se nos ne lesaviofls reçues ce que-nos en aurions •o reçucs,et seroient ces paiemenis faicts à quatre an- cc nées, après nostre mort, chacun an le quartés ter- cc mes -et -vu lieu -selon la forme devant dicte, et la « devant dite Batrix e faict homage au dit Thesbaut ((ide son héritage de L Isle et de ses appartenances, « si comellés sont dessus nommées, et li hoirs de la • devant dito Béatrix -qui tenront la terre de l Isle • -dessus nommée seront tonus de faire bornage au- s devant dit Theshaut ou a ses hoirs et elle-inSe est cc tenue à faite bornage de la devant dite terre.de L lsle es hoirs dudit Thesbaut, si elle vivait plus de iui e et nos ne sommes pas tenu de faire bornage audit « Theshaut ni - ),ses -hoirs de ladite terre de Liste, et « nos avons doté la dicte Béatrix de quatre mil -livres - 12 - u de terre à Digenois qui Ii doivent être assises à Cas- « tellon-sur-Seine et en la Chastellenie et en Villènes • ou en Dusnois et ès appartenances et à Vietel et ès ap- • partenances, et Cinai et en la Chastellenie, et si ces • choses devant dites ne valaient les quatre mit livres • de terre pôr Ion pris des deux chevaliers qui mis y seraient, li un de par le dia Thesbaut et l autre e de par nos, elles ieroient parfaictes à l égara des u dons chevaliers qui mis y serment, si .com dit est « devant, li quel les préféraient en bonne foi por l une parti et porl autre on plus près des lieux devant « dicts, et en ces dicts lieux de doaire, nous ne po- « vans -rien retenir s ils ne valaient plus de quatre « mil livres por l égard des doua chevaliers qui y se- « roient mis, et si plus valoient, Li plus ne seroit pas • de doare, et à sçavoir que le diz rois et li hoir doi- • vent garentir contre tous hommes jusqu à droit de • L Isle et les appartenances, si corn est devant dit à • nos fl à la dicte Béatrix et es hoirs de la dite Béa- • trix, en tel manière que si ces choses ou aucune « d elles que li trois doust garentir ne poist garentir e ni si hoir, ils seraient tenu de faire sonnant ès- change per l égart des doux chevaliers des quex - « (levant est parlé, et si cil fussent mors, ou Ii uns • dons par autres qui y seroient mis en leu des morts • ou don mort selon la forme devant dite. Il en tes- • moignaye de la quel chdhse, nos avons fait sceller • ces présentes lettres do nostre scel, ce fut fait en • l an de grâce mil dons cent cinquante-huit, au mois • de novembre. »
Béatrix de Chanipâgne a eu d Hugues IV, un fils, connu sous le nom d lluguenin de Montréal et quatre D
- 13 - filles. Huguenin de Montréal, fils de Béatrix, a épousé Marguerite de Chillon , fille de Jean de Chalon dit le Sage, comte de Chalon et de Bourgogne, e de Laure de Commercy, dont il na eu qu une fihle connue sous le nom de Béatrix, qui lui survécut quelques mois seulement. Hugues IV avait déjà eu d Yolande, sa première femme, fille de Robert III, comte de Preux, trois fils et deux tilles. Robert, fils d Yolande, a suc- cédé à son père, dans le duché de Bourgogne. Par son testâment de 1272, Hugues IV, duc de Bourgogne, veut et entend que son fils Huguenin ait, pour sa part, dans ses biens, les châteaux et châtellenies d A- vallon, Chevannes, Montréal, ChAtel-Gérard, etc., les bois de Quarrées et tout ce qui est - il Saint-Germain et dans l étendue de leur territoire. L jsle-sous-iMon- tréal y est point énoncé, parce que ce fief ne lui appartenait pas. - Une charte du mois de mai 1273, donnée par extrait dans l inventaire des chartes du roi, atteste que Guy de Montréal fit à Béatrix l abandon de tout le droit qu il prétendait en la châtellenie de L Isle par le décès M Jean do Montréal, son père et d Anséric de Mont- réal. Un autre extrait des mêmes chartes imprimées parmi les preuves de Duchesne, page 83, apprend aussi que les soeurs de Guy de Montr?ial firent comme lui cession à la duchesse Béatrii de toutes leurs pré- tentions-et de tous les droits qu elles pouvaient avoir sur cette châtellenie. En vertu de ces traités, Béatrix se trouva en possession de toute la terre de L Isle, que jusque-là, elle n avait possédé qu en partie. On apprend aussi par D. Plancher, tome mi, page 38, que Béatrix céda, en 1293, à son frère Henri, comme -. u - héritier et successeur de soit père Thibaut, tout ce qui pouvait lui appartenir au comté de Champagne, et qu elle resta dans la propriété et possession de la tota- lité de la terre de L Isle où elle s était retirée aussitôt après la mort d Hugues IV, son mari.
CHAPITRE H.
La taillabilité et la maininortabilité au Moyen-Age étaient le droit commun des villes et des campagnes. Béatrix de Champagne, femme de .Hugues IV, et Ha- gucnin . de Montréal, son-fils, en relevèrent les habi- tants de Lista, par acte du.moisdc juillet 1279. En les relevant de ces servitudes onéreuses, Béatrix et Hu- gueninleur accordent encore plusieurs droits précieux, et en reliennentquelques-uns .auxquels les habitants, par reeonnaissance, en joignent quelques autres; Cet acte mémorable, qui ne peut que rendre chère leur mémoire aux habitants de L lsle, est ainsi conçu « Nous Béatrix de Bourgogne, jadis femme de noble baron, Hugues, duc de Bourgogiie, et de iluguenin do Bourgogne, escuycr, fils de ladite Béatrix .et dudit Hugues, faisons savoir à tous ceux qui ces présentes verront et errent. « t° Que nous donnons et avons donné ànos hom- mes et à leurs femmes demorans a Liste-sous-Mon- tréal sonbs et soubs nos hoirs, seigneurs, jusqu aux basanes cy dessoubs déclarées, c est assavoir dès la fontaine de la Réaule (la Rôle) jusqu à la rivière de LIsle, ainsi con la come porte pardessus Bossart jusqu au chemin qui va à•Annoux, .pâr-delà et autour des hées tangues :à la Pierreisambert, •et de Pierre- Isambert tout autour les bayes langues à l entrée de la 0- Louère (Loivre) et dez la Louère la eonieCotrauault (Coutarnoux) rez à rez les vignes de Sivry, tangues à la croix de Sivry pardessus les vignes de Sivry par- devers L IsIe, tangues au gué dessoubs la c-haucye de Diangy, et de quy tangues au poncel de Colemière, et-du poncel tout le rup contre Amont jusques à 1 is suyedu boys Duifle en haut (Baudouille) et du ehie,f du boys Duille jusques au rup de 1 Estang d Origny, et qui sont dits partir les tierces de L Isle et dOrigny, et du rup jusques à l Estang, et de I Estang ainsi coin le chemin porte tangues au rup dessoub Sainte-Co- lombe qui sen va tangire en la rivière de L"JsIe, nous avons franchi et franchissons dedans les dites bosifles nos dits hommes et nos femmes desmourans à L Isle, soubs-nous et soubs nos hoirs seigneurs de L Isle, de Taille que nous avions sur euix à notre volonté, à haut et bas, en biens meubles et non meubles, en telle manière que cil qui pourra payer quinze sols de tour- nois, les nous payera pour raison de ladite franchise, et de plus ne les pouvons,.ne devonsanstorcier,iy plus pouvresou ly moins puissans deux sols tournois, etdès lesquinze sols de tournoisjusques aux deux sols chacun des autres seloud ce qu il aura et pora avoir en nreu- hies et en héritages, et voulons que quatre personnes soient elys d eulx; et par nous ou par nostre prévôt ou chatelain, et deuix de par nos dits hommes et dis dits eslys chacun anjureront sur saints Evangiles, en notre main ou de notre commandement qu ils féalle- ment garderont notre droit et le droit de nos dits hum. mes, quant à jetter et asseoir ladite franchise, ttque ils avec notre prévôt ou chastellain jetteront quinze sols de tournois sur ceulx qui les pourront payer, sur le piuspouredeulx sols de tournois et des quinze sols - 16 - de tournois jusqu à deux sols de tournois, ils moyen- nieront par leurs sermons î leur adent et h leur con- science sur chacun selond ce q&iI aura; et seront cils quatre eslys (le ceuix qui nous payeront la franchise de quinze sols de tournois et sont lys devant dits deniers jettiez et levés en Lei pointqu ilssoient payés à nousou 5 notre commandement chacun an, huit jours devant la tète des Toussaints et dès ce dont pour le deffaut de ce que nous soyent payés, nous perrons gaifier et cx- ploicter jusque nous soyons payés; - 20 Nous octroyons et quittons à nos dits hommes et femmes et à leurs hoirs deinorans à L Isle soubs nous et sentis nos hoirs seigneurs de L lsle, la main- morte que nous avions sur eulx avant cettefranchise en meubles et en héritaiges, en telle manière que nous dits voulonset octroyais que de celles ou de ceulx qui en la dite franchise mourront sans hoirs de leur corps, ly plus prouchain ou-l ys plus proucbains parens qui, par droit,xloivent -ou devront hériter, ayent leur eschoite et-leur descendue en toutes choses, meubles et héritaiges quly mort quelque part qu il morra aura dedans les hosmes de la dite franchise, en tel manière que les dits parens ou parent qui auront la dite es- choite ou descendue seront de la dite franchise, et y demorront, et nous payeront la - rente de la dite fran- chise, si comme il est constenu en ces présentes tettes, et tout ainsi coin ly autres de la dite franchise. ci 31 Et ce ciiz- ou cil qui, pour cause de prohai- noté ou lignaige, devraient avoir l eschoite ou la des- cendue de celuy ou de ceulx qui morront sans hoirs de leurcorps, ne vouloient estre de la dite franchise, et dcmorer y,- et faire les faiz de la dite -franchise, si corne il est constenu en ces présentes, nous voulons et 4
octroyons que ly aultres plus prouchains parenS ou parcntqui vouldraient esfte Lie la .ditedranehise,, de , inorer y, et faire les faiz de la dite franchise, ainsi comme il est eonstenu en ces présStes lettres, ayent l eschoite ou descendue jacois:ce qu ils ne soient se prochains en lignaige. è 4° Et si aucuns hommes ou femmes de cette fran- chise deL Isle fait mansion où demorance en nos aul- tres villes soulis nous ou aulire seigneur ou en sei- gnorie soubz aultre seigneur que nous, par mariaige, ou pour marchander, nous voulons et octroyons que dès là ou il a, ou dcmorera ou fera mansion, il tiegne ses possessions et domaines qu il aura en la franchise de L Isle, en tel manière que ilz ou cilz qui pour luy tiendra ses possessions au lieu, payera b nous ou h nos- Ire comandement, ainsi comme ly aultres demorans sofls nous en la dite franchise, la rente de la fran- chise selànd ce qui est constenu en ces présentes lettres. a 5° Et voulons et octroyons, quoique notre dit homme etfemme de cette franchise de L isle puissent leurs filles marier là où ils pourront et vouldront, et vendre h ceuix h cuy ils voutiront, sauf le droit de la dite franchise sur celluy qui y acquierr.a, ou sur ceulx qui y acquerront, et voulons qu ils puissent acquerre don présent, saùf ce que les choses qu ils acquierront outre les bosmes de la dite franchise sont de la condi- tion de laquelle elles étaient devant cette franchise. 6° Quant aux femmes qui viendront h mary en la dite franchise, qui sarislioirs de leur corps mour- rons, voulons nous que leur eschoiLe advitgne et des- cende à leur plus prouchain parent des choses quelles auront dedans les bosmes de la dite franchise, sauf le -18-- • droit de la di té franchise, sicomine il S dit cy-dessus; et sauve à nOEùset à noshoirs seigneurs de L isle, 005n lit droit, - nostre mainmorte: sur les choses qu elles auront outre les dites bosmes de la dite franchise. «7G Et retenons à nous et à nos hoirs seigneurs de L islc, sur lb droit que nous avons, pouvons et devons avoir de taille, et de mainmorte, de justice, de soi- • «none grant petit, sur Les hommes, sur les femmes, sur leur mcix, sur l éritaige et sur les choses des dits hommes et femmes que le Prieur de L Isle tieuit Lisle ou finaige, et ès appartenances de Liste, pour raison de L église de Notre-Dame la Magdelaine de Vézelay, ou qu ihy pourrit avoir et en ce mesme ou en ceste manière, retenons-nous sur IS hommes et femmes, sur les choses, iur l énitaige des dits hommes et femmes, donne comme dessus que l église de Notre- Daine de Montréal aovendroii ou pourrait avoir à L isle, ne ou finaige, ne es appirtenanees i fors que à ceulx es quels nous avons donné également cette fran- chise-5 si coin il est dessus devisé. « 80 Et si aucun delTor vient de la dite franchise en garantie, ou en refuge, nous le sumes tenu de garou-. tir, de garder et de detrendre jusques à droit. M 90 Nous quittons à nos dits hommes de EJ!sle le service, les actions de la faulx, de la fourche et du rateaul et la redevance de la messerie. « 10 Retenons à nous et à nos hoirs seigneurs de IJisle à mettre le messier. - «.11 0 Et retenons à nous et à nos hoirs dessus dits, les courvSs de charrues, si rom ils 3es ont accous- tumé de payer ç a en airiez. « 120 Nous ou .nostr& commandement mettront chacun un S la saison le messier pour garder les biens e rios dits hommes;: giles:qu il gardera bien et.Ioyalèment leursichousest leurs biens, et fera ly dit messier le serment ou mous lier de .Saint-Georgcs de Lisle, chacun ah en la main de nostre commandement présentvnos dits hommes se ils y veulent estre. « 13° Nous octroyons à nos aits hommes en nos bois d Arvial leur usage si corne ils ont accoustuméde l avoir çà en arriez, ° - cç 14 0 Et leui octroyons l aubespine et l espine en tel manière qu ils en demanderont, avant; congié de prendre à nostre chastellenie de L Isle, èL se rostre dit chastellain ne leur on donne congie, et ils y fus- sent trouvés coppant ou cuillant, ils ne doivent pas estre punis à aclioison de nous, s ils peuvent ifions- trer ou prouver suffisamment qu ils en ayent - de- mandé congie à nostre devant dit chastellain. « t M Nous. retenons de orendroit-que s il advenait par adventnre que aucuns de nos bourgeois de la dite franchise se advoue ou fait advouer par aultre seiL gneur que par nous encontre nous, ou encontre nos hoirs seigneurs de L Jsle, et face bourgeoisie aultre- part que à L Isle, encontre nous, ou encontre nos dits hoirs nous voulons expressément dès or endroit en cespréentes lettres que cilz ou cil qui ce feront tan- test perdent leur bénéfice de ceste frandhise, et que lys biens meubles qu ils auront, eschéent à nous et h nos hoirs, ainsi corne y fussent avant ceste présente franchisd. 160 Nous né pouvons prendre ne faire prendre chez nos dits bourgeois leurs lits ne leur gélines, ce n est par besoing que nous soyons à L lslé, 6u que nous ayons hostos, et a donc ly quatre eslyx, ou les U trois, u les deux, ou cil qui sera au. lieu, prendront dds lits tt des gélin ps jarlii ville tant corne il nous en conviendra, en tel manière que nous sont tonus de payer pour le lit deux deniers tournois et pour la g6 hue six deniers tournois.,- « 170 Ly cheval de nostre hostel sont hébergiés sur nos dits bourgeois, pour chacun cheval payant en li- tière et foin trois deniers tournois. e 18 Nous quittons t nos dits bourgeois les géli- nes qu ils nous avaient accoustumé do payer, et nostre dit bourgeois avecquez ce qui dit est dessus, doivent à nous et à nos .hoirs chacun an à toujours mais, au terme exprimé, pour chascune bête trayant, un moi- ton d avoine. « 190 Et retenons pour ,nous et pour nos dits hoirs toutes aultres rentes des quelles mention n est falote en ces présentes lettres. - u 20° Et nostre devant dit bourgeois regracians, à nous la gràce et les biens dessus dits, nous ont oc- troyé de leur bonne volonté, et sans contraigneté se sont obligez à nous qui, ils mouldroi1t à nos motins, et que ils ne puissent inouidre leurs bleds à aultres molins que à nos mohins; et ont voulu de leur ap- prouve gré que cils deulx quo le fera, le nous amen- dait de cinq sols tournois pour chacune fois que oit le fera, et si nos malins n cstaient en tel point qu ils ne Pussent moutdre ne abonder à eaulx, en tel cas, ils mouldront là où ils vouldront sans achoison, jusques à ce que nos dits molins soient en point de mouidre et de abonder à eaulx, et leur inouidra bu bled au vintiesme. e 21° Et nous ont-octroyé nôs dits bourgeois, cha- cun an, à toujours mais, au moys de may, le ban à
D - 21 -• L Isle à vendre nos vins, et ont voulu que ne quuns aultres fors que nous et nos hoirs seigneurs de L Isle ne puissent pour te dit mois vendre vin en la ville de E.lsle; ne ès appartenances, ni en lieu de la dite fran- chise, ni en appartement, ni visiblement, cils ou cil qui le feront; soient en r1osre amende de soixante- cinq sols tournois. - « Les clrouses dessus dites, nous faisons à nos dits bourgeois, et retenons nostre seignorie, rostre part en grant et petite, rostre droit, nostre hoost, nos- Ire chevautchie sur nos dits bourgeois, sur leurs hoirs demoraris à L Isle, soubs nous et soubs nos hoirs sei- gneurs de LIsle et sur leurs chouses. « 23° Et est assavoir que nostre chasteltain, nostre prévôt, ou nostre cornandernent J a pour nous au lieu pour oir les clams et les surfaiz, et pour cognaistre et POU ! deWinir des causes, et pour faire justice et droit j ung cliascun deulx, selond ce qu il est accoustumé sa enarriez. « 24P Les amendes qui, avant ceste franchise es- toient à sept sots do tournois, nous les mettons et tauxons à cinq sols de tournois, l amende du clain et du deffaut, àvingt deniers de tournois, l amende de la beste échappée, ii cinq deniers de tournois, et les aultres amendes demorront, et sont tauxées, adjugées et levées, si corne elles ont été sa en arriez. 25° Nous establissons à L Isle, marchié le jeudi en la sepmaine, deux foires en l an, une le mardi après Penlhecoste,1 autre le lendemain de la fête Saint- André,apostre. Aces deux foires, on en n ajouté depuis sept autres. 260 Nostre chastellain, nostre prévost ou nostre comandement et iys quatre eslys tauxeront et adme- - 22 - sureront les denrées de pain à tendre, et adjusterohi les mesures et les pintes. 270 Nous retenons pour nous et pour nos • hoirs seigneurs de L Isle le niinaige du marchié, les ventes, lestallaige du tnarcliié, et tout led rail. que y append aux marchés et aux foires. « 28 0 Et souttenus, nos dits bourgeois il(, cils qui vendront aux marchiés, de vendre -et acheter à la mesure du maichié - en la halle, que nous .y avons falote. -. f - e 290 Et voulons et octroyons que ce nous ou nostre hoir par advanture que ja ne soit envenus encontre, qu&nous fussions contraingt par le comte de Champa- gne de Guy Fye, ces choses motivant & tenir et garder les choses si corne elles sont dessus dites. .. . . Les présentes lettres falotes et scellëp.s, eh l an de grâce hifi deux cent soixante-dix neuf, au mois de juigneta Béatrix s étant dix-huit ans plus tard, transportée à Villaines-en-Duesmois, elle y fit une, maladie qui l emporta en 1297.
CHAPITRE IIi.
JI existe encore & . L lsLe deux châteaux; le dei niér a été construit par les Soins dc. Phulippe-Aùdré de Mon- gaud, affidé de la princesse de Nassau, seigneur de Sore Cette maison, bâtie à la moderne située à JIisle, à laquelle Mengaud n donné son nom, est fort belle sans doute ;cependant on n y aperçoit rieil de cequi iappelle le souvenir deces vieux manoirs-du Moyen- Age. Le parc n une étendue de Seize hectares, et s é- itend entre la roule d Avallon t Noyers et le Serein. Ce -parc est coupé à l ouest phr une tranchée formant - 23 - canal, de grands, ormes séculaires bordent la route, à partir du pont auprès duquel un gracieux pavillon semble faire sentinelle. L ancien château qui n été la demeure des seigneurs de L lsle jusque vers la fin du nu° siècle, sert aujourd hui d habitation au fermier de M. La Rupefle, gendre Houdaille. . l exception d un plein-cintre eu portail qui servait d entrée au château et donne aujourd hui sur une grande -cour carrée, le reste ne vânt pas la peine qu on euparle, aux termes de l aveu de Frânçois aux EspaBtes du 6octobre 1581, la chapelle, dédiée sous le vocable de Sainte-Catherine, aujourd hui détruite, était assise et située dans le donjon. La demeure (les anciens seigneurs de L lsle, selon M. Petit de Vausse aurait Ôté incendiée, de 1196 à 1219. Edouard III, roi d Angleterre, comme -je l ai déjà dit dans mes Mt3moil es sur une partie de la Bour- gogne, accorda aux sujets du duc de Bourgo gne, ainsi qu à ceux du bailliage de L lsle, après le traité de Guillon, 10 mars 1359, un passe-port our conduire par terre et par eau leurs machandises par lent le royaume, en justifiant qu ils étaient sujets du duc et payant les péages et devoirs anciens. -Lorsque Henri 1H monta sur le trône en -157,Fran- çois de France, duc d Alençon, d Anjou et de Brabant se mit à la tête des mécontents, Catherine de Médicis, sa mère, le fit arrêter; mais le.roi le remit en liberté; il en- profita pour exciter de nouveaux troubles. Les députés, disons mieux, les espions que leî calvinistes et les politiques du tiers-parti, connus sous le- nom de confédérés, h cause de traité qu ils avaient lait en- tre eux, et consommé à Nftncs, entretenaient auprès du roi, malgré tes hostil È tés, exhortèr ent vivement les - - deux frères (leioi et le duc)à se délivrer de leur cap tinté (Mémoires de Marguerite). Le due d Alençon fut le premier (lui prêta l oreille à léurs suggestionL De Paris, il se sauva à Dreux, ville de son apanage, où il trouva une forte escorte. Thoré, frère du due de Montmorency, que le roi avait ordonné d étrangler à la Bastille, et qui n échappa à la mort qu aux délais et remontrances de Souvré, était, en France, à la tête d un cors de reisfl es, ou Allenîands, dans le dessein d aller joindre les confédérés au-delà de la Loire. Guise, gouverneur de Champagne, alla an-devant de lui, l attaqua près de Langres, et le défit, ce qui ne t empêcha pas de poursuivre sa route et de gagner le duc d Alençon, qui s était mis à la tête des troupes des confédérés, en 1775, pour se venger du refus qu on lui avait fait de ta lieutenance générale de royaume; mais ce ne fut que l année suivante, le 26 juin au soir, qu il arriva à L lsle, qu il quitta le 8 juillet suivant, pour se rendre à Châtillon-sur-Seine. (Notice sur 1, -Isle par M. Petit, de Vausse.) La ligue était une association qui, au premier coup d oeil, paraissait n avoir rien que de louable, puis- qu ons engageait par serinent à persévérer jusqu à la mort dans la Sainte-Union, au nom de la Très-Sainte- Trinité. Les habitants de Liste en épousèrent le parti. Mais Bayle, dont-la plume rend quelquefois, à la vé- rité, un hommage forcé reconnaît « que ni le (lue de îc Guise, ni le prince de Condé, n ont agi par esprit cc religion, mais par cet eïprit de politique qui cc fait que les grands d un royaume, Hérétiques, Schis- cc matiques, Romains, Grecs, Turcs, et tout ce qu il « vous plaira, forment plusieurs partis, pour se sap- a planter les uns les autres. ; - - 25 - Les royalistes occupèrent Lisle, après la mort d Henri III, ainsi que les châteaux de la Tour-de-Pré et de Thisy, forteresse bâtie par les moines de Mous- tier-Saint4ean. L isle fut c.ependadt repris l année suivante par le duc de Nemours, qui se porta de là sur Epoisses qu il prit également, niais il parait que L lsle ne resta pas longtemps au pouvoirdes Ligueurs, car l histoire apprend que cette place était revenue aux-royalistes, en 1593, avec Thisy, Girolles et autres. La Tour-de-Pré résistait cependant encore, niais on fit marcher contre elle l artillerie de Montréal, et cette place se vit bientôt forcée de se rendre. Bernard de L Isle, intendant ou préposé de Vieux- Château (Proepositus de veteri castro) signe, comme témoin, en 1 f45, l acte par lequel Ansêric de Montréal, donné à l abbaye de Pontigny toui ce qu il possède en terres et eu bois, depuis le chemin de Nitry à Tor- mancy jusqu au sentier de Massangis à Chablis, du côté de Villers-la-Grange avec droit de pâturage dans la forêt d llervaui et dans toutes ses terres jusqu au Serein. Il signe aussi la même année la charte par laquelle Hugues, évêque d Auxerre, condamne les moines de Pontigny à payer tous les ans à ceux de Saint-Germain,- trois sols de cens, monnaie de Pro- vins, pour les droits que ceux-ci prétendaient sur les terrés et bois qu Anséric de Montréal a donnés aux premiers. B signe aussi en 1147, l acte par lequel on fait savoir qu Ammséric de Montréal a donné aux moi- nes de fligny, droit d usage dans ses pâtures, ses bois et ses eaux, lorsqu il partit avec le roi pour Jéru- salem. Bernard et Salvages, de L Isle, signent aussi, en 1154, l acte par léquel Henri, évêque d Autun, fait - 26 - savoir et confirme par l an toriléde son sceau la dona- tion que Ttnherge d Avallon fait pour le repos des âmes de ses.maris et le repos de la sienne, de la terre de Chevannes, aux religieux de Sainte-Marie. de Bai- gity, près Vermenton, et leurs successeurs, sans en retenir pour elle, du consentement de ses fils, Séguin, Hugues 6t Odon,.et de ses filles, Agnès, .Parisie et Marguerite. Il signe aussi, en 1160, l acte par lequel Henri, évê- que d Autun, atteste que. Joscelin d Avallon, cheva- lier,. n fait don à l abbaye de Reigny de tout ce qu il prétendrait sur les dîmes de Magny. Il signe enfin, en 1164, la donation qu Ivon, d A- ;allon 5. fit à Ascelin, abbé de Bûigny, de tout ce,que sa première femme possédait entre le ruisseau de Grais- sant et celui de. Menjalin. Ansûric de Montréal, par la médiation duquel cet acte fut passé, signe aussi cet acte avec Gibaud de Mello, intendant ou préposé de Montréal. Mabile, seconde femme d lvon, approuve cette donation, à laquelle Hugues, chanoine de Sau - lieu, Obert, clerc de Montréal, Pierre, intendant -ou• préposé de Vieux-Château et plusieurs, autres assis- tout comme témoins. - .Jean de Chàlons, dit le Sage , à cause de ses grandes vertus, comte de Chètonsel le Bourgogne, est mort le 3OE septembre 1267. La seigneurie de Salins, après sa mort, fut réunie au comte de Bourgogne, , dont les souverains ajoutèrent dès-lors à.leurs titres, celui de sites de Salins. Cette ville est redevable à Jean de Cbàlons,.Uit le. Sage, de son premier affranchissement qu elle obtint de lui en 1249. IL s est marié trois fois, De Mahaud; sa première foraine, il eut, outre -ffii- gues, son fils ainé,,une fille, nomme Blanche, qui s est 27 Sciée deux fois, et qui, après la mort de son dernier mari, se fit religieuse, entra dans l ordre de Sainte- Claire de . Lyon, et fonda l abbaye de la Déserte: Isa- belle de Courtenay, sa seconde femme, le fit père: 1 DeJn de Châlons, seigneur dc Rochefort, qui devint ceinte d Auxerre, par son mariage avec Alix de Bourgogne, troisième fille d Eutles de Bourgogne, comte de Nevers; 2 0 de Pierre de ChAlons, seigneur de Châtel-Belin ; 8 d Etiennô de Châlons, seigheur de Bouvre Du troisième lit, sortirent, par Laure de Coiflerdy, 1111e de Sinon Ii, comte de Commeicy: de 1° Jean ChMons seigneur d ArIa]; 2 Hugues, archevêque de Besançon ; 3 Marguerite, femme de lingues, ou Huguei lU, (le Bourgogne, seigneur de Montréal, Fils d Hugues IV, duc tic Bourgogne, et de de Béatrix Champagne, dont il a déjà été parlé plus liant ° Agnès, femme d Amé Il, comte de Genève (Art de vérifier les (la Les, article, sires de Salins t. ii.) Jean de Chàlons, fils de Jean de Cliâlons, dit lé Sage et d isabelle de Courtenay, seigneur de Roche- fort, et Aux de Bourgogne, sa femme, fille deEudes de Bourgoghe, comtesse d Auxerre ci de Tonnerre, aéeht et amortissent, par charte du-23 avril IS4, le don qiid Guillaume Bearel, Hug&enin, Jean et Re- gnault, fils de Houdard d Etaules, ont fait à Dieu et à l Eglise du repos de Marcilly-lès-Avallon, -à charge par les religieuses de dire les Vigiles tt ur les trépas- sés à perpétuité, les jours de saint Georges, de saint Denis et de saint Màrtin: Voici ces lettres dont j ai trouvé une copie chez Madame de Ctécy, à AvaiIdn. « A tes cculx que ces présentes loures verront, Gie • Jehan de Châlon, comte d Auxerre CL AUx,. ma • femme, dame de L Jsle, salut en noire seigneur - 28 - e sachatt que le don que Guillaume Ileurel, Hugue- « nin, Jelian et Ilegnault, escuyers, (lui furent fils de « Moneigneiir 1-lodar d Estables, chevalier, ont fait d et donné à Dieu et l esglise du repous Nostre- « Daine de Marcilly-lès-Avallon, c -est assavoir. Dix o jornées de terre qui sont assis et situés en nostre «,terre de Provency en lieu appelé Brechelot, tenant « à la voie d Avallon d un long, et encore le droit de o tierce sur le canton en pendant au dit Brechelot en nostre ville de Provency, que lesdits chevaliers (l) o ontdonné à la devant dite église en aulmone perpé- « tuel et par ce que. lesdites terres et tierces sont en • mon fié, nous avons agréé moy et ma dite femme, • que les dits droits faits ft ladite église soit à perpé- tuité pour la nourriture nostre soeur abbesse, et de « tous-tes desvotes-religieuses d icelte abbaye à per- o -pétuité, ce que nous avons amorti et amortissons « pour héritage perpétuel et irrévocable, et seront q tenues les dites religieuses de dire Vigiles pour les
(1) Louis de ChMons, chevalier, seigneur de l Isle-sous- Montréal et capitaine de gens d armes et de fret, fait sa- voir, par acte du 3 décembre 4474, donné en son château de Liste . qu il n pris et mis sous sa protection, sûreté et sauvegarde, les abbés et couvent de Marcitly, les Nonains, de laquelle abbaye ses prédécesseurs et lui étuient les fondateurs, prie et resquerre " escuyer, capitaine -de gens d armes, etfait défense à tous ses autres sujets et ser- viteurs... ny aux corps et vies desdits abbé et couvent, ni facent ou face, ne souffrir faire.... par pilleries, ransonne- mens, ni amendes en, quelque manière que ce soit..., mais de tous leurs pouvoirs garder et deffendre pour lui les dits abbé et couvent, leurs serviteurs et biens quels conques. Voir aux Archives de Chastellux. - 29 - trépassés le jour saint .Georges, le jour saint Denis et le jour saint Martin à perpétuité sans faillir; ce que nous promettons, sur nostre foy, sur les saints Eangiles de Dieu, tenir la dite donation et fonda- tion pour bonne 58fl5 (lue flOUS y puissions jamais aller au contraire, ny nous, ny nos hoirs... Fait et passé l an do grâce mil deux cent quatre-vingt-qua- tre, au.mois d avril, le jour saint Georges. »
Ainsi, il est constaté par l acte que je viens de rap- porter qu en 128(4, les comtes d Auxerre avaient des possessions àL isle ; puisqu Alix, femme de Jean de Châ- Ions, fière de Jean dd Chàlons d Arlay, est ici quali- fiée dame de L lsle. Un arrêt du 23 juillet 1673, relate deux autres actes du môme genre, l un du mois de janvier 1276, est un titre par lequel Jean de Cliâlons, comte d Auxerre, seigneur de Lisle, avait déjà donné à léglise Nostre-Dame de Marcilty, l usage dans ses bois dArveaux. L autre est un titre du 23 avril 1527, par lequelciaude (le Sainte-Maure, seignèur de Liste, et sa femme auraient confirmé à ladite abbaye la dite concession. Jean de Châlons dArlay, gouverneur du comté de Bourgogne, surnommé Brichemel, frère du comte d Auxerre, était, comme je l ai déjà dit plus haut, fils puîné de Jean de Cliâtons, dit le Sage, comte de Bour- gogne, et de Laure de Commercy. Il fut l un des sei- gneurs qui se trouvèrent à L Assemblée des grands de France, tenue par le roi (Philippe-le-Bel) à Cbàteau- Tliierry, au mois d octobre 1303, pour chercher les moyens de terminer la guerre de Flandres. Il est aussi l un des seigneurs Bourguignons qui figurent au rôle des seigneurs qui comparurent au ban et arrière ban, - an - convoqué pour la inêi e guerre (1). P accompagna, 14 même année, Philippe IV ou le B& , ausiége d e Lute, et accorda, le jour de l exaltation de la Sainte- Gioix, les articles de la capitulation (Laroque, Traité de la Noblesse, page 61). Ou lit,, h cette occasion, dans Geffroi de Paris, chronique rimée, les vers qui sni. vent -
Fu li rois Philippe en Flandres Et prist là par les seigneuriages Des gentis hommes les hommages Jours J séjourna plus du xx, Non pourqtiant, quant il s en revint Qtiei retourners l empressa, Toute la contrée lessa, Et la gent hardie et couarde À Jacques de Saint-Nul engarde, Puis vint au roi do uteus de guerre, Li Quens de Bar merci requerre, Autre si fist, d aute Avalon Mesire Jehan de Chàlon Jean de ChAlons batailla, l an 1.305 ou 1306, avec les Sarrazimis, cet an, dit encore Geffroi
• (1) L arrière-ban, avant Charles Vu-était la plus grande force de nos rois, car tous tenans fiefs; ou pleins fiefs, ou arrière fiefs étaient tenus de faire service personnel avec armes en guerre selon la valeur de leurs fiefs sans recevoir solde, et étaient tenus de servir trois mois dans le royaume, et quarante jours hors le royaume, sans comp- ter le temps daller et de retourner. La publication du han et arrière-ban se faisait de, l or- dre des baillis et sénéchaux ou de leurs lieutenants, par cris et par publication eu tous les lieux accoutumés A faire ces cris en leurs bailliages, sénéchaux et ressorts, à tous les nobles etc., etc. Debaono.et Beribrtno - Cet an, fut Ii roi dErnénie Au roi de Tarse grant aïe. Encontre les païennes gens, Chevaliers tramest et sergens Et mains autres pelerins, Passèrent tors sus Sarrazins Et encore en parle on, Mésire Jelian de Cb1on Lors i passa, et tant i fisi Que vers Triple grant terre .prist, Et j fist mainte occision, Des païens en la région, - S il ï fust habité grant temps Moult eut domagié païens, 1\iés retourner convint sa voie., Par ce que li Quens de Savôye Guerre avait contre le Dauphin Aussi com du Lohoren Gar1n Ne pu et fin ceste guerre avoir Ne sait qui a tort ne qui voir, En Viennois en dèle année Pu la guerre fort esfondrée. Entre le comte et le Dauphin. N encor n est-elle pas à fin, Més toutes voies lors de Savoye Le conte et le mains de la joie, De Clifilon, rnésire Jehan Pu lors à sa voie malan (fléau) Feu et flambe et ocrision Mist par toute sa région Et de chstian autans en prisÉ Et par le Dauphin ce emprist Et il fn fist si son vouloir £.Qu asseZ de gens en fut douloir.
Jean de Châlns fut employé, l année sui%ante,aVec Agnès de France, duchesse de Bourgogne, pour mé- - 32 - nager une trêve entre Jean, Dauphin de Viennois, et Amé, comte de Savoye. il reconnut, dent ans après, avoir pris en garde du roi, le comté (le Bourgogne, - pour le gouverner tant qu il lui plairait, avec pro- messe de le rendre au roi et à ses successeurs rois de France, lorsqu il en serait requis. Il guerroya aussi, en 1807, avec les habitants de Besançon. Laissons Gef- froi nous raconter encore cette guerre De Besançon issirent mil, Ce fut I jor qui moult reluit Tout droit el mois l on dit septembre, Dames demorèrent en chambre, Et les borjois si cheiinèrent Près de Besançon lyves un (lieues) Pour une forteresse abatre Que Mésire ChMon - Ot. fermée jusqu au talon For cela voulaient desfère Car Ne estoit A elz oentrère.
II assista, en 1312, au contrat (le mariage de Marie de France avec Robert, bonite d Auvergne et de Bot - logne. L an .1813, il prit part aux fêtes qui curent lieu, lorsque les filsde Philippe IV, reçurent la che- valerie: - Li quens de Flandres, ni fa mie Il n osa, ce (u la mestrie, Mèsire Jean de Chlon 1 (u, du pli jusqu au talon.
Il fut présent au Louvre, -le vendredi 6 avril 1316, avec le roi, Louis, ceinte d Evreu, Louis, seigneur de Bourbon, chambrier 4e France, et plusieurs grands seigneurs et officiers du roi, lorsque Gilles, archevê- que de Rouen, en vertu du pouvoir qui avait Ôté en- voyé par le pape Clément V, dont il lut publiquement la bulle, sur la prière et requête de Charles de France, comte d Anjou et de Valois, de Hugues Y, duc de Bourgogne, et de la duchesse, sa femme, dispensa ces princes des sermens et des traités qu ils avaient faits au sujet du mariage accordé de Hugues, duc de Bour- gogne, et de Catherine de Valois, impératricetitulaire de Constantinople, et leur en donna acte (Duchesne, Histoire de Bourgogne, livre iv, page 56 14). Il acheta, au mois de mars 4276, d iluguenin de Chapoy, fils do Renaud de Montmoret, trois familles d hommes, et ce qu il avait en sa seigneurie d Amandes, pour une somme de vingt livres. Jean de Châlons, sei- gneur d Arlai, s est marié deux fois, la première avec Marguerite de Bourgogne, baronne de Viteaux, fille de Hugues- IV, duc de Bourgogne et de Béatrix de Navarre, dont il a eu Hugues I du nom, sei- gneur d Arlai, Jean; évêque de Langres, mort vers l an 1335 et Jsabell, femme de Louis de Savoye. D. Plancher, t ix, pag. bi, s exprime ainsi à son oc- casion Marguerite, troisième fille de la duchesse Béatrix et du duc Hugues IV, mariée k Jean de Châ- Ion, fils du comte de Bourgogne, eut pour sa dot dix mille livres par le testament de son père; d après cela, il est évident que j ai fait erreur, lorsque j ai dit dans mes Mémoires sur une partie de la Bourgogne qu Hu- guenin de Montréal fut le seul fruit de l amour d Hu- gues IV, avec Béatrix de Champagne. Il a eu pour seconde femme, AUx de Nesle, veuve de Guillaume de Flandres, seigneur de Tenremoude, et tille de Raonl, seigneur de Nesle, connétable de France ci d Alix de Dreux, dont il n a point eu d enfants. On voit aux Archives de Dijon, des lettres du mois 4e mars i299rjpr , ,lesquelles . Marguerite, file dEu- des, con»e dp N y rs, jadis reine de JéusaIee1.de Sicile, pacifie le, différend qui s était élevé entre.jeao deChMons elle duc.I1obert, à l occasion de la sueçes- siondpBéatrix,dc .Alontréal,, fille d Huguenin. Ces lpt.res.sont ainsi conçues: Nous Marguerite, par la grâce de Dieu, jadis e reine. de Jérusalem et de Sicile, faisons savoir à tous, que, comme discorps fut entre noble baron « Robert,.duc.de Bourgogne,ostre cher oncle, d une « pan, et noble homme, Monseigneur Jean de Châ- « Ion, seigneur d M ia.y, ou nom du noble dame Madame Marguerite, sa fçnirne, notre chère tante, « et ou.nom u dit J5! an, pour raison de la dite Mar- guerite, sa femme, d autre •Part, sur l eschoite da- « mdisel1eBéatrix, jadis dame de Montréa.ul, laquelle (c eschoitte ensemble toutes ses obventions et tous ses ou «-droits; te dit Jehan nom, couine dessus disant • appartenir.etdevoir appartenir à la dite Marguerite, • quant à la tierce partie pour raison deprochenelé, ic e devant duc disant encontre et affirmant les de- n •ant dites chouses appartenir et devoir appartenir •à ar lui par plusieurs raisons. -&la partir, nous veuillans u et .désirans la paix entre les parties dessus dites cc requeresme et priesme à gratt constance le devant • dit due, et le dit khan ou nom que dessus qu ils • nous donessient povoir de faire, de dire et de orde- • ner à nostre volonté don dit diseort, la quel cliouse • les parties dessus dites ou nom comme dessus oc- • troyèrent à nous, et encore à nostre prière nous • donerent povoir de déclarer et de interpreter des • chouses dessus dites cl des appartenances â iceles, u, Se jvoit obscure, ne doutons toutefois que mesliers - 35 - « serait et qu il nous plairait. Et nous rechumes en « -nous-ceste chouse, les ijuex chouses enfin faites, g nous pour le bien de paix, disôns, volons et pro— cc que la dite Marguerite et le dit khan, ses u maris ou nous comme dessus quittoicnt pour eux et t pour leurs loirs au devant dit duc et à ses hoirs • tout le droit, tout le profit qu ils povoiènt avoir et • avoient en l cschoiste dessus dite au temps que la • dite Béatrix appattint, et tout droit et tout proffit. «,qu ils hont ou peusvent avoir en la dite eschoiste u ou pour occasion et -pour càuse de la d:ite-eschoiste « a maintenant, pour la quel chouse fesant, -nous di- «sons, volons et prononcons que le devant dit duc « pour -lui et pour ses hoirs asseie, baille et délivre à « la dite Marguerite, femme don dit Jehan, pour li « et pour ses hoirs et au dit khan ou nom cl iceulx, « les chasteaul de Vestiau-1 c est à savoir, la forte- « Fesse sans pris, e èst à savoir les murs et les mai- cc sons qui sont don domaine au seigneur.. Hem la « ville, tout l autte domaine, les fiés et toutes les u autres chouses appartenans au dit chasteaul pour cc mil livres de terre h tournois, en tel manière que si « les dites ehouses ne -soflisoient à l assise des dites « mir livres de terre, le ducpré[éroit les dites mil « livres de terre, autre part ou pl(rs près convenable- « ment pour les dites par- ties à castre regart. Et touÏes ,c chouses qui serontbaillées à la dite Marguerite « et à ses hoirs, et au dit Jehati ou nom «eux, se- « ront tenus en fief don duc et de ses hoirs. Et seront « baillées en tel condition (lue si la dame d Arlay inorait sans hoirs de son corps, que fa nauaigae, ou hoir de son propre corps, sans lofts de lui prb rLe corps, les cliouses dessus rapairerontaa dit duc ses hoirs duc de llourgogne, etc. » - 36— Les articles et convenances qui suivent étant de peu de valeur, je m arrête là. Le même mois et le même jour probablement de la mène année, Margue- guerite de Bourgogne et Jehan de Châl ons font savoir à tous, que pour biens de paix, ils ont quitté et quit- tent pour eux et leurs hoirs au duc Robert leur cher et Amé, seigneur et frère, tout le droit et tout le pro- fit qu ils avaient et pouvaient avoir en l eschoite sus- dite et par occasion ou pour cause d icelle. C est ainsi que le château de Viteau et ses dépendances est passé sur la tète de Jean. de Châlons, on s dit que la terre de L Ele lui fut apportée en dot par Marguerite de Bourgogne, sa femme, ceux qui l ont avancé, auraient bien fait d en fournir la preuve, car je ne connais aucun acte qui le constate.
CHAPITRE IV.
On lit ce qui suit dans le GaUja Chrislianix de - Claude Robert. Jean de Châlons, fils de Jean, surnommé par quel- ques-uns Richemer ou Brichemel, seigneur d Arlay, et de Mathilde, soeur d Hugues IV, duc de Bourgo- gne, comme le veut Tillius- ou de Marguerite, fille d Hugues, comme l affirme Gollus, livre Yi, chap. XLIV, transige avec Eudes de Bourgogne, en 1331, au sujet dû fief et de l hommage de l église de Langres, qui lui était dii pour raison du castram de Saux. Les do- muinicains tinrent de son temps, en 1333, un chapitre général de l ordre, et l évêque de Tabarie, dans l ar- chevêché de Naz-aretim, dans le patriarchat de Jêrusa 1cm, sen vicaire ou suffragant, fit, le dimanche Sut après l Ascension 1334, la dédicace de l église. Notç J, - 37 - Darne de Dijon . Dé cette famille sont sortis, Ru- gues, 49e évêque d Auxerre, Pierre, 57 évêque de Mâcon, Antoine, 57 évêque d Autun, Jean, 40 0 abbé de Clairvaux, Louis, fondateur des Franciscains de Noseroi-sur-SCinC en 1462, et Jean, fondateur du cou- vent du même ordre dans la ville de Liste-sous-Mon- tréal (in urbe insula Mandubiorum 1471) et Guillaume de Chàlon, prince d Ofange, bienfaiteur (dotalor ,du couvent de femmes, dédié à Saint-Jean, à Autun, (apud oeduos). Enfin, notre Jean mourut le 10 des calendes de juillet, constitué aussi administrateur de Bâle. - Jeali de Châlons, dit l abhéMatLlieU, abrégé chro- nologique de l Histoire des évêques de Langres, était doyen de l é glise cathédrale de Langres, autrefois, dédiée à Saint-Jean-Baptiste et maintenant à Saint- - Mammès, lorsqu il fui, élevé sur, le siège de Langres, dont il prit possession dans le courant de décembre 1328. Le Gotha Christiana d Haureau, distribué en provinces ecclésiastiques, dit qu on d oit lire avec pré- caution le passage dans lequel on dit que Jean de.Châ- Ion fut transféré du siége de Langres sur celui de Bâte, car cri mourant en 1335, Jean était tout à la fois évêque deLangres etadministrateur del évêché de Bâle. Une réponse •de M. Besson, supérieur du collége catholique de Besanç6n, qui vient de m être transmise par Sa Grandeur elle-même, en parle ainsi Jean de ChAton, seigneur de Vitteaux et de L Is e- sous-Montréal était le second fils de Jean de ChAton d Àrlay et de Marguerite, 1111e, d Hugues 1V, duc de Bourgogne. Il entra dans l état ecclésiastique et devint chanoine de Langres et doyen de Saiht-Manirnès. 38 - En 1326, Gérard, évêque de Râle, étant mort, les chanoines de celte-cathédrale élurent -pour le rom- placer Harting,d une illustre famille de Râle, l un des membres du Chapitre. Le pape Jean XXII cassa l élec- tion et fit élite Jean de Chùlon. Harting fut calomnié avec ses adhérents, il se désista, l excommunication fut levée, et Jean de ChAton demeura en possession du
L évêché de Langres étant devenu vacant, Jean de Châlon l obtint sans renoncer au premier, seulement 11 prenait le titre d évêque de Langres èt.administra_ teur de Bâte. Il garda ces deux évêchés jusqu à sa mort arrivée en 1336. Il est cerlain en ce qui concerne Langres, que Jean de Châloù prit possession du siège en décembre 1328. IL est certain, en ce qui concerne Bâle, que-Jean do, ChAton Tait la paix avec le comte de Neuchâtel, en 1;326, en qualité d évêque élea, les historiens de ban- gresde disentpourvu du siège de Râle dès 1325. D%- prèsceux de Râle, Gérard aurait encore occupé le -siège de cette ville en 1324. Si-la charte que possède M. lé curé de Savigny est bien de 1319, il faut en conctùrc que Jean de Châ- Ion avait été pourvu par expectative du siège de Bâle, car les papes étant en difficulté avec le chapitre -de celte cathédrale y avaient déjà nommé Gérard, malgré les chanoines, ils auraient pris la prétention de Lui donner un coadjuteur avec succession future. Eî tous-cas, il n y n -eu qu un Jean de Cliâlon, évêque 6l su de RAb. C est l auteur de la charte rela- tive à L Lsle. .. . - On Peut, au besoin , consulter l Essai sur Fffistoirc de ta Franche-Comté., tome-ù, Abrégé de [ histoire de -19— l évêché de Ufle par Mous, puis, enfin, les Monu -.. ments de l év&lié de Bâte par Trouillat. On n dû remarquer, article 12 de la charte de Béatrix et d lluguernn, du mois de juillet 1279, qu ils y accordent à leurs hommes, en leurs bois d Hervaux, leur usage, comme ils avaient coutume de l y avoir çà en airiez Jean de ChâIon étendit ces droits par une charte du fl juin 13t9, eu admettant que les copistes naient pas mis 1,119 pour 1329, ce qui, je crois, n est pas sans quelque vraisemblance, à en juger par ce qui a été dit plus haut. Cette charte est ainsi conçue: « Nous Jehan de Chalon, éleu de Bâle et sire de « L Jsle.sous.Montréal, faions savoir à tous ceulx qui « verront et oiront les présentes lettres que nous avons « reçu l humble supplication que nous a fait notre « bon père confesseur, rnaitre Germain Marie,- doc- « tenu en théologie, pour et à la requête de nos sei- gneurs les religieux de Saint-Germain d Auxerre, dé « leurs hommes, femmes, habitants et résidants à « Cou tarnouli, Disaogy et Massangy en noire Serre o de L lsle dessus dits disant le dit notre père confus- (ç scur; que les dits religieux ne pouvaient pas bien « entretenir l office divin, et ne nous ne otions les « débats qui sont entre nous et eux, et que nous ne cc les laissons jouir de leurs rentes et droits seignen- « riaux que nos prédécesseurs que Dieu absolve, leur « ont donnés, et aussi que leurs dits hommes, feni- « mes, habitants et résidants au dit L Jsle, et en toute « notre dite terre dessus dite, ne pourraient bonner « ment nourrir ni labou rer en nos ditesterres, et quq, o plusieurs des dits habitants et résidants étaient en cc voie d euxen aller, et de notregrâce, nous rfap- paisions leurs dits.débats, qui étaient entre nos dits -4O « religieux, leurs hommes et les nôtres, et que ne ci nous entremissions et -élargissions leurs usages et u vains pâturages, et- comme nos dits prédécesseurs e avaient fait ty en arriez, nous priant très-humble- « ment de le faire, pouI-quoi, nous, JehaFi de Clialon, « sire de iiIsle, inclinant à leur humble supplication, ct de notre bon gré, de bon courage et de bon amour, cc comme le bon père aux enfants, à la requête du dit « père notre confesseur pour le bien de notre âme et cc des âmes de nos prédécesseurs, fondateurs de lé- « glise du dit Saint-Germain d Auxerre, afin que les u dits religieux, leurs hommes et les nôtres habitans « ou résidaris en notre dits terre, prient Dieu pour « nous et nos dits prédécesseurs, et aussi pour étein- c dre le dit débat et nourrir paix, par l avis et délj- « bération de nostre conseil, grâce spéciale, donnons cc et élargissons à toujours mais, sans fin, aux dits - cc religieux de Saint-Germain d Auxerre, à leurs « hommes, femmes, habitans et résidans à Coutar « noult, Dissangy et Massangy en notre dite terre de - e L Is!e, et à leurs hoirs présens et à venir, et à nos g hommes, femmes, hahitans et résidans h L lsle, et « en toute notre dite terre de L isle dessus dite, et â « leurs hoirs présens et à venir; leurs usages et vains cc pâturages, et par toute notre terre de L Isle dessus o dite, et en tous temps et voulons, nous, Jehan de « Chalon, sire de liIsle SUSditCr que les dits religieux, cc leurs hommes, femmes, habitans et résidans au dit e Coutarnouit, Dissangy et Massangy, et leurs hoirs « présens et à venir, puissent mener, pâturer et en- soigner toutes leurs vaches, porcs et autres bêtes e quelconques, et par toute notre terre dc Liste des- cc sus dite, par [ou tes nos terres et autres lieux, et en e tout temps, et retenant à nous, Jehan de Chalon, - 14 -
(C sire de Liste dessus dit, et à nos hoirs, que, de- n puis le jour et fête de saint llemi,jusques au pre- œ nier jour du mois de, mars, lesdits religieùx, leurs o hommes elles autres habitants et résidans cri notre « dite terre, ne pourront ni ne devront mener ni gar- « der leurs porcs tant seulement en nos bois de Loi- n vre, Baudouille et Chatnpelaifle tant seulement, • sus peine de payer h nous et h nos hoirs seigneurs • de L lsle, l amende de sept sols pour chacune fois, • et six deniers pour le paquaige de chacun porc. u - Et ne pourront les dits religieux ni les dits ha- • bilans couper chênes, pommiers, ni poiriers, et nos • dits bois de Loisvre, Bandouitle et Champelaine, • sus peine de l amende de soixante sols tournois, et • du dommage tel qu il sera trouvé —Et quant aux • bois d Arvault qui ont toujours été et seront tou- • jours les vières usages des dits religieux et de leurs •ditS hommes et des noires susdits, néanmoins, nous, • khan de Châlon, sire de lJ!sle dessus dit, pour- • ront vendre les glands d iceux bois d Àrvault du- u rant les temps, depuis la fête saint Remi, jusqu à la a fête saint André tant seulement, et sera la moitié
CC des paquaiges auxdits religieux de Saint-Germain u d Auxerre, et l autre moitié à nous et à nos hoirs, et prendront les dits religieux toutes les tierces des « dits bois d Arvault, et auront les dits religieux • toute la justice haute, moyenne et basse, et toutes • les dépenses d icelles aux lieux de Coutarnoult, • Dissangy et Massangy des dits bois d Arvaiilt, et en • tous lieux où ils trouveront coustuifles, tierces, • couses, et autres droits seigneuriaux on nos dites • terres; -- Et pourront les dits religieux, les dits • hommes et les noires, habitans et résidans en nos • dites terres, mener leurs porcs et toutes autres bes- « tes aux dits bois d Arvault, et en leurs antres usages en toute notre dite terre au, dit temps, sans autre q redevance que celle ci après cscrite, à pourront les « dits religieux, leurs dits iionjrnts et les nôtres, ha_ Ir bilans et résidans en notre dite terre, couper aux dits
Il bois l Arvault et en leurs autres usages, tous bois Il qui leurseront bons cm tout temps, etpOurfaire tout « ce qu ils voudront; Et pourront lesdits les reli- « gieux leurs ditahommes de Coutarnouit, Dissngy et u Massangy, et les notr.es de Ciste et de toutes mes « dites te!res,prendr.e et tendre. lacs et tous autres fi- « lets, et.chasser à touLes bestes sauvages à cois et à « cris et par toute notre terre de L fsle .dessus dite, si cc non an nos dits bois de Lois yre et .BarjdouiIi et « :Champ elaine tant.senlemenç, es quels, dits bois de niLoisvreet Bauoui lle.eclanpelajne lesdits religieux • « et resiclans sus dits e pourront laver ni prendre, « mais lien, ils pourront Suivre et accueillir toutes Lestes saunges, et s ils cri abattent, ils nous,eu o devront du cerf, les ci .niiers:et de la biche la hampe, « et du .anglier la hure; - Et pourront les dits,reli- « gieux, haljitans et résidans dessus •dits pêcher à "Mus Olets p t engins (en notre rivière depuis la Vanne Il du moulin de D.issangyjusqà au moulin Barget (ou. « .Barjo; - Et pollrce pie nos dits prédécesseurs Il autrefois avaient faits cirartres de toutes es choses « dessus écrites auxdits. religieux, leurs dits ,Dm_ Il mes elles nôtres, comme nous a apparu par un cc vidimus fais sur les dites chartes, les quelles ont été « perdues par forlune de guerre, et que celle se pour- rait perdre le semblablement . - Nous, Jehan de Cha- Ion, sire de lJIsle dessus dite, voulons, octroyons et consentons que foi. e,tvérité soient ajoutées au vi- Il dirmis de .ceste comme à-,cest .e, même, et que le ç- - « dit vidimus soit iot lement.de., telle valeur, force et e puissance en tous lieux, et pour toutes les dites « choses ci-dessus escrites, comme ces-dites présentes, dc deux notaires u pourvu que le Vidi mus soit sign é • royaux et sous le sceau du roi; r Et nous, Jehan • de Clalon dessus dit, avons donné, octroyé et élargi, « donnons, octroyons et élargissons à toujours, niais « sans fin, tes dits usages, vains pâturages, franchises « et libertés des susdits, aux dits religieux de Saint- • Germain d Auxerre, à leurs dits hommes, fera- .noult, Dissangy - • 111es1 habitans et résidans de Coutar dite terre, tenant et faisant feu, « .etMassangy Pli « et seront tenus de payer chacun an, le jour saint ç Etienne matin, i nous dit Jelian de Chaton, sire de « Liste, ou à nos successeurs, seigneurs dudit L Jsle, la somme de dix deniers tournois de forestage, ceux tenants, tant seulement les religieux .parmissaflt, (les religieux no payaient quc cinq defiiers), aussi « que les dits habitans nous ont baillé, délivré et payé réellement et de fait, la somme de trois cent çin- • quante écus d or, laquelle somme nous, Jehan de • Chaton, sire de L Isle dessus diÇavons mis et con- « verti en nos aumônes pour le remède de nos âmes q et des âmes de nos prédécesseurs que Dieu absolve, ht au M oyen de la dite somme, et aussi de tous les « usages, xainsplt1ragCS, élargissement d iceu%, fran- chises et libertés des susdits, nous ledit Jehan de o
c ClUilOfl, site de J14s1e dessus dit, nous tenons pour • bien payé et content et en quittons tous les dessus • dits, leurs hoirs et ayant case, et chacun d eux à • toujours, mois et sans fin; - Et toutes ces couve-T minces et choses dessus dites toutes ensemble, et
o une chacune,, parsoY, faites aux dits religieux., et e • e tous les habitans dessus dits, nqus,-,Jeban de Cita- - • Ion, sire de L Isle dessus dit, promettons par notre • serment, etc., etc. En témoin desquelles choses, o avons mis notre sceau pendant en ces présentes, « (ailes et dorinées,à Auxerre, le jour et Nativilé de • saint Jean-Baptiste, qui fut l an de grâ ce, mil trois • cent dix-neuf (ou vingt-neuf) au mois de juillet,
CHAPITRE V.
Hugues de Châloji, f" du nom, frère de flvêque de Langres, seigneur d Arlay, baron de Viteaux. fils, comme lui, de Jean d Arlay et de Marguerite de Bour- gogne, fut un de ceux qui furent mandés aux Octaves de la Penthecoste 1317. lI fut présent avec Guillaume, évêque de Menée et autres, lorsque Philippe-le-Long autorisa par lettres du 25 juin 1319, le don fait ù L6uis de Poitiers, par Aimai, comte de Valentinois, son père, des châteaux de Bologne, de Provins, de Tournon, de Saint-Vincent et de Legne. Il fit son les- lament en 1322. Humbert de Rougemoutse reconnut, Fan iBt g , vassal de Hugues de Châlon, sire d Arlay, péur 500 livres qu il en avait reçues, en présence de- Girard de Vaites et de Pierre de Préente illers La méme année. IBIS, Hugues dé Brandon entra dans là fidélité de ugu es de Châlons_d Arlay, pour 25 li- vres qu il en avait également reçues, en présence des chevaliers Richard de Châtillon et de Guillaume dit Moruelle d ArqiielJI concorda,l a,jnée suivante 13191 en présence de Jean de Ce5 chevalier, avec Pierre de Granson; seigneur de Belmont. II épousa Béatrix de La Tour, dite (Je Viennois, dont il a laissé Jean de Châlon, seigneur d Arlay, Louis et Hu gues qui tu- rent destinés â l église par le testament de leur père et Jacques de Châldn. - 45 - Jean de Châlon, fils d Hugues 1" du nom et de .Béalrix de La Tour, seigneur d Arlay, de Cuisel,de \Titeaux et L Isle-sous-ilontréa1, chevalier banneret, se rendit . à Amiens, le 16 septembre 1337, avec sa compagnie composée de lui, chevalier banneret, de quatre chevaliers bacheliers et cinquanle-neuf écuyers Pour servir le roi Philippe VI de Valois dans son ar- mée de Flandres, commandée par le comte d Eu, con- ppe nétable de France. Phili de Valois, par lettres pa- tentes du mois de décembre 1338, scellées de son grand sceau en lais de soie rouge et verte donne et octroye au duc de Bourgogne pour lui, les siens et successeurs ducs le fief de LIsle-sous-Montréal en Bourgogne et ses appartenances, du quel et pour le quel fief, Jean de ChMon, était son homme en sa foi. Cette charte, que rapporte D. Plancher dans son Bis-. loire de Bourgogne, tome ii, page 209, est ainsi conçue: « Philippe, par. la grâce de Dieu.... Nous donnons « à notre frère (le duc de Bàurgogne, comte d Artois) « et ses successeurs, le fié de L Isle-sous-Montréal.en u Bourgogne et de ses appartenances, du quel et pour u le quel fié était notre homme et en notre foi, nostre anté et féal, chevalier Jehan de Clilon, seigneur u cl Arlay, et le tenait nuans de nous, et voulons que o le dit Jelian de Châlon et ses hoirs et successeurs « qui de li auront cause, en ce cas, en soient tenus u faire et fassent foi et hommage, touttefois, que le o cas le requerrera nostre dit frère et à ses dits hoirs o et successeurs.....tout ainsi comme ils étaient tenus o faire à nous ou nos successeurs avant ce présent « octroi par telle manière que icelui nostre frère et o ses dits boirs et successeurs et ceux qui,.comme.dit est, tiendront cause de li tiendront le dit fié nu a - 46 - • nu de nous, et te se tous bomniès coiÙme fai- • soit et était le dit Jehan de Châlon,et icelui Jehan. • de Chçiloh le tiendra en arrière-fief de nous et nos • dits sucdesseurs, et en fié de flostre dit frère, et de
• ses dits hoirs etsucdesseurs qui de li auront cause. D D. Plancher, tom. ii, pag. 201 et 207, observe que le duc avait été obligé de prendre les armes pour ré- sister aux entreprises de Jean de Cliâlôn d Arlay qui s était mparé tic Pontarlier et de tout cd qui en dé- pendait, et que le duc sâ saisit de L Isle-sous4fon- tréal, du château et de la terre de Viteaux, et que, six mais après, Philippe de Val6is mit fin a cette guerre, comme il avait fait dix ans auparavant à une semblable, par un traité portant que les seigneurs qui avaient pris les armes rendraient les hommages au due, comme le foi ordonnerait qué Jeai de tlmâlon rentrerait en possession de tout ce qui lui appartenait cilla Sauneriede.Salins, que L lsle lui serait restitué, et que le roi rendrait au Même Jean de Cliâlon toutes les terres dont il s était saisi pour lui avoir refusé les services qu il lui devait en temps de guerre. Ainsi, aux termes du traité de 1338, ce n est plus au roi, ni h ses irnirs successeurs, que Jean de Châlon est tenu de rendre foi et hommage, pour le fief de Lisle, mais au duc de Bourgogne et à ses [mirs, tout ainsi qu il était tenu, avant le présent ociroy, de le faire au, roi dont on déclare que Jean de Châlon le tiendraèn arrière fief, et eu fief du due pt•de ses dits hoirs et successeurs que de li auront cause. - Pérar d rapporte, les ans 1253 or 1258, deux - Charles par lesquelles Marguerite, reine de Navarre, et Thibaut, roide Navarre, font savoir qu ils ont rendu foi et hommage nu due de Bourgogne, au bois de Vi w- cennes,és maisons du roi deFrance, pou ,1 qu ils tenaient de lui, Ces deux charles sont ainsi con- çues: o Nos Marguerite, par, la grAce de Dieu, rame de ce Navarre, comtesse de Champagne cl de Brie, Pala- tine, faisons savoir à tous ceux qui ces lettres ver- ront, que don fié le quel nostre obiers sires Thibauz u roi de Navarre, cocus de Champagne et de Bie , u palatin, tenait don duc de Bourgogne, nos avons fait cc hommage à noble homme Hugues, due de Bourgo- gne, et il ns cii receut à femme, ou bois de Vin- cc és maisonsle roy de France; surceijnos t li avons fait homage en lieu devant dit ne tiegne u doinage ou devant dit duc, rie k ses hoir, ne à nos, o ni k ses Loirs, que li homage quant il avaudinhit des « ore en avant ne soient fait à Augtun; si comme il y. « ont esté accoustumé de faire. En tesnloignag,e dccc, u nos etc... Ce fut fait en l an de r1narnaiion noslre « seigneur 1253 ou mois de février. » Nous Tliibanz, par la grâce de Dieu, rois de N- « varre, de Champagne et de Brye, cuen, palatins, o faisons savoir à tous ceans qui sont, et-qui h venir e suai, que l orange que li sires de Champaigne doit o faire à noble home le duc de Bourgoygne à Au ctis- cc nous, par son consentément, et pr le nostre, o li feirues ù Vichenes dalès Paris, en tele manière1 « que par cest consentement ne demorera pas que • quant le diz hornage sera k faire. (lue li sires d • Champaigne nele soit tenus faire au duc de Bour- « go, me k Augustines, si comme u accouslunié est o à faire. En témoignage ile la quel chose etc., etc u Données.à Laigny, en l an de graca mil deux cent u et cinquante-huit, ou mois de juing. imcLIsle-sou-Montréal n est pas énoncé dans chartes, j en laisse l appréciation au lecteur: Le roi, par lettres du 28 avril 1339, mande h Jean de Châlon qu il ait à entrer en foi et hommage envers le duc pour la terre de L lsle-sous-Montréal et ses appartenances suivant le don qu il en a fait au dit duc. Jean de Châlon figure parmi ceux des barons et bannerets, chevaliers, à qu il fut escrit pal le roi pour venir à son mandement quand mestier serait par ses lettres closes données le 23 d aoûst de l an 1350. Jean deChâlon a été marié deux fois, la première, en 136, avec Marguerite de Melle, la seconde, en 1301, àvec Marie de Genève, dent il n eut point d en- fants. II a laissé de sa première femme 1° Bagues de Châlon, il : du nom, seigneur d Ârlai, mort sans postérité; 2 Louis, àeigneur d Arguel; 30 Henri, mort sans enfants; - 40 Marguerite, mariée à Louis ou Jean,-comte de Menthol-liard-; 50 Béatrix, mariée à Antoine de Beaujeu, dame de Broyes; - 60 Et Jeanne, femme de Jean de Vergy, seigneur de Champlite. Louis de Châlon, fils de Jean de ChMon et de Mar- guerite de Mello, seigneur de L Isle, d Argucl et de Cuise], accompagna Amé, comte de Saoe dit le Verd, au voyage de Grèce, et mourut en 1366. Il épousa Marguerite de Vienne, tille de Philippe, sei- gneur de Pmont, dont il eut Jean de Châlon et Hu- gues de Châlon, seigneur d Arguel,mort sans posté- rité qa la guerre contre les Turcs en Hongrie, le 11 septembre 1397. - [;9 - Jean de Châlon, fils de Louis de Châlon et de Margen- rite de Vienne, seigneur d Arlay, L lsle.sous-Montréat et autres lieux, épousa, en 1389, Marie des Baui, fille unique de Raymond dos. Baux, V cia nom, prince «O- range, et de Jeanne de Vienne, et succéda à son beau- père dans la principauté d Orange. Il embrassa depuis le parti de Jean, duc de Bourgogne, qui le fit lieute- nant général des duché et comté de Bourgogne, et lui donna, en 1408, le commandement de l anuS qu il envoya au secours de Jean de Bavière, évêque de Liège, contre ses sujets rebelles. Il fu t nommé cham- brier de France par tes partisans du ducdeBourgogne en 14I, gouverneur du Languedoc en 1417.11 testa, le 2 t octobre de la même année 1417, et mourut de peste à Paris, le 4 décembre 1418. Son testament est ainsi conçu -
cc Au nain de la Sainte-Trinité, du Père, du Fils eV du Saint-Esprit, Amen. Je, Jean de Chàlon; prince d Orange et seigneur d Arlay, sain de corps et de pensée, par la grâce de Dieu, doutant lès eaux et périls fortuites de la mort es quelles est un chacun • pour humaine fragilité. Considerant aussi que n est • chose pins certai rie que la mort, ny chose plus incer- • laine que l heure d icelle, non veuillant décéder de cc ce siècle sans faire testament, et veuillant pourvoW • au salut et remède de mon âme avant mon déceds • et trespas, et à la disposition et ordonnance de mes • biens que Dieu m a donnés, et démontrer que sens,- « raison flbonne mémoire gouverne ma pensée, fais • et ordonne mon testament, nuncupation, ordonnance « et dernière voiont, révoquons tous autres testa- « menU par moy faitsautrefois, les quels je flets k -3 - -50 - « néant par ces prèsenles, de mon corps et de mes « biens, en la manière qui s ensuit. « Premièrement, je recommande l âme de moy, quand elle partira de môn corps à son souverain a Créateur, à la glorieuse Vierge Marie et à toute la cc cour -célcstialeule Paradis. • « .ltem,.je. .eslis la sépulture de mon dit corps au • :q moflatèreeté n lise diiMont_Saiilte..j\larje.audioi.èse o de J3esanon, de lordre de Cisteauxç et veux •icelui M. - estr,8 enseveli en la chapelle en la quelle-ont et sont -e.ensevelisrfeu mon très-cher seigneur et-père, mes- u sirejIgotjjs de- ChMon et autres nies prédécesseurs. • -cc Itèm, je véu-x-et ordonne qu en-la dite chapelre ,ci soitichacun jour et perpétuel, dite une-messe de • cc requiem pour -le remède de mon âme, et de celle-de « daine Marie des Baiilx, princesse d Orange et dame ci d Arlay, ma bien-aimée femme, et celle de mes pré- cc décesseurs. Et pour dire et célébrer la dite messe, • comi dit-est, je donne-et laisse perpétuellement • aux abbé et religieux de la dite abbaye, cinquante • florins d or de rente, les uels je leur assiette, assi- • .gne et assis en et sur les rentes, profits et esinolu- mens de l Xule de ma ville de Noseroy. Et Yeux p .iceux -cinquante florins de rente à eux estre payés « par quartons, par celui ou ceux qui levera ou rece- c vra, leveront ou recevront les dits émoluments de la ° dite Aule, -lesquels cinquante florins, mon hoir uni- jc versel.et ses héritiers pourront a•voir • et racheter des -dits abbé et religieux, par payant à ceux une cc fois -la -somme de cinq cens florins, des quels -cinq « cens florins les dits abbé et religieux seront -tenus « d acquét:ir terre au profit de la -dite église, pour i dire et célébrer In dite messe-comme -dit est, o Item, je veux ut ordonne quo mon obsjque soit « fait en,la dite église du Mont-Sainte-Marie, bien et -u solennellement, et comme il a été fait pour mes prédécesseurs, a que ii chascun prêtre qui sera-à « mondit obsêque, soit donné et payé avec sa réfec- • :uon, quatre gros viez, et â •cbascun -évêque, abbé • Û prieur, à chascun d iceulx selon ce qu il sera ad- -c visé-par-mon hoir universel cy-après nommez et ses « gens.....Item, je fais, nomme et institue Ah-x de « Chillon, ma tille, femme Guillaume de Vienne, mon cc hoir, -ésehoses par moy à elle données et constituées, • par son-droit, portion, partage et mariage, pourtant • je yeuxet ordonne icelle estre et devoir ostre-con- • tente, sans ce qu elle puisse ou doige aucune autre « chose que celles grusier ou -demander-en -mes-biens cc et successions, et au eaux, que la dite -Aux ira de cc vie â tte-spassement -sens laisser hoirs procréés de cc de son propre corps en léal mariage, je veux Mer- cr donne que la forteresse et ville de -Chaignay., vil- lages, renies, terres, hommesçflez, renflez, justice, noblesse, autres droits, appendices et ppartenances • quelconques dudit Chaigney, soient ii •Je/zars de • Chalon, mon lus et boira cy-après nommés, et « quatre mil francs des six mil francs par moy à da • dite Alix, -donaês par le traite de mariage. o Item, )e veux et ordonne -qne -Hugueninde -Châ- « Ion, mon fils, baye et emporte pour son droit part, • portion et partage les -châteaux, vihleset apparte- • •nonces -d ic-eulx de Cuysey, de Saint-Laùrent,.etc. « item, je veux que Messire Louis de Châlon,isei • gneur d Arguol et cle Mont-Faulcon, mon aynié fi4s, « soit tenu de Bailler au dit lluguenin une ou .,deux » forteresses -en la comté de Bourgogne. D - 52 - Item, je donne à Marie de Châlon, ma fille, le • chastel, ville et appartenances du Cellier, au die-, « cèse de Lozanne selon le contenu (les lettres ma- « nage faites d icelle etge Jelian de Fribourg, etc. « Item, je fais, nomme, laisse et consuetit mon hoirs « et successeur Jehan de Chàlon, mon bien-amez fils, « au chastelde Lormes, et en tout le droit que Tay et puis avoir ès fiez renliez,j ustice, seigneuries, ren- « tes, censes, redevances, servitutez et autres appen- « dices et -appartenances au dit chaslel et lieu de a Lornies et chastel de, Prépertuis, L Isle-sous-Mon- tMal Brayes, Chavannes, Viteaul-, L Isle-en-Bresse, a ma maison de Paris...... Et aussi aura le dit Jehan a de Ch Mou toué les utensites d hostet et biens meubles estant ès dits châteaux, etc., etc. - « Et au demeurant de tous mes biens des quels je o n ai ordonné cy-dessus ou orUannerai cg-après, je « fais, nomme, laisse et institue mon hoir universel seul et pour le tout le dit messire Loys de Châlon, « mon ayniez fils avec tout le droit raison et portion « que jay puis et dois en principalle et seigneurie « -d Orange, etou comte de Genève et aussi au Dan- (i phinez de Vienne, le quel je veux estre tenu de o payer et appaiser tous mes chambriers, legatz, deb- « tes et ausmèneset les autres choses par moy cy- o dessus ordonnées ou à ordonner. » -
Viennent ensuite les substitutions de mâles en mâ- les, et à, défaut de mâles, Jean de Ctiâlon substitue la fille aînée d Alix et de Guillaume de Vienne, comme je l ai déjà dit plus haut.- - Jean de Châlon, fils de Jean de Châlon et de Marie des Baux, prince d Orange, seigneur de Lormes, de
L, - 53 - Pi erre- Pei thnis, L Isle-sous-MOfltréal Viteaux et au- tres lieux, continue, par charte du A. juillet 1425, la charte de (sto, ou plutôt celle du jour de Noi3l 1357, dont j aurai occasion de parler plus bas, il y appelle tout à la fois l auteur de la charte de 1319 ou de 1357, son progéniteur et son prédécesseur, ce qui ne peut convenir qu à Jean de Chûlon, fils d Hugues de Chàlon, 1er du nom, qui était effectivement son grand- père, et, par cette raison, son prédécesseur. AprM avoir rappelé les rentes, droits seigneuriaux, usages, vains pâturages, franchises, privilèges et libertés dont les religieux de Saint-Germain, ont toujours usé et joui jusqu à ce que les guerres (les Anglais occupaient alors la France et ravageaient nos pays) étant venus au moyen desquelles, est-il dit, a convenu d aban- donner et laisser les lieux mêmement des villages de Coutarnoult, de Dissangy, de Massangy et de plusieurs autres lieux de sa dite terre, pourquoi les dites choses étaient comme en friche, et désertes et inconnues, Jean de Châlon s exprime ainsi: e Et à ces causes et « raisons par l insitigation de nos officiers de L Isle, nous les, voulions, en ce troubler, et voulions allé- guer et alléguerions possessions, saisines et pré- « somptoires, et cuidrons les dits religieux, leurs u hommes et les nôtres dessus dits non avoir les dites rentes, droits seigneuriaux, privilèges, usages et vains pâturages en notre dite terre, qui étaient, c comme nous a apparu, par lettres de chartres don- nées par notre progéniteur; pourquoi nous ont très «humblement requis les dits supplians, que de nô- somme d argent, • tre grâce, en prenant d eux aucune hein- « nous les voulussions laisser, eux et leurs dits « mes, et les nôtres de notre terre, user et jouir de - 54 -. o-toutes leurs, dites rentes, droits. seigneuriaux, usa- ges, vâins, pâturages, franchises, priviléges.et liber_ o. tés, ainsLq•ifiisautaient faitavant:les dites guerres, e. et quanft ils auraient dûement regnés aux dits « lieux,,ev comme ils:sont, contenus: es dites lettres de notre prédécesseur, Jean de ChMon feu seigneur du. « dit IfIsle, lesquelles chartres nous ont!été.présen- tées baillées et mises en, nos mains, par Robert et o. Gauthier, bourgeois de Montréault et de Coutar- e- fouit, et-les quelles naus.avoiis vues, tenueset.lues, et cyraprès de-mot à mot Mit Lranscrire:et duement o colla tionner selon Je contenu, forme et teneur d if celles Et peut ce que.le contenu- en icelle nau- o rait par nous été sçu,v.0 et confirmé aux dits reli- cc— gieux, leurs hommes, et les nôtres Watitant que le • temps fr venir les le vpusi en, ce omécIier, si nos • lettres de, confirmation . ne leur étaient- par nous o-. doiinées et octroyées. « Pourquoi: nous le dit Jean de Châlon, seigneur de O! L. Isle; les- choses. dessus dites, inclinant libérale- ment à.la supplication etrequéte des ditssupplians, o- en-continuant la- franchise, bon vouloir, pieuse in- e. tention de notre dit progéniteur, en inclinant et « gardant: les, ditsî droits de l église, comme, celui «. quevouloflsaccompljr et parfaire les ordonnances «ide notre dit progéniteur, pour, abolir, terminer et, cc finir! tou& débats et procès, et pour donner force et, vigueur es dites lettres de notre dit; progéniteur, - par l:avis et délibération, de rostre conseil, le cola- • tenu es diteslettres, cyrdessus incorporées, et tous • les points contenus et déclarés en icelles, avons con- «- fil-mû, loué!, ratifié et approuvé; confirmons, louons, e ratifions et- app.r,Qu!yons de grâce et spéciale,, pure, - 5-5 - • fanche on- libériile volonté, ci maintenons, consir • vous et gardons nos dits religieux, et leurs dits • hommes et les nôtres, et tous ceux de notre- dite « terre en leurs possessions et saisines de tous les diti points et choses- contenues ès dites lettres d& notre « dit progéniteur.....Et voulons-nous le dit Jeande « Châlon, chevalier, seignéur dessus dit, consentons u et par ces présentes confirmons et approuvons et e octroyons que les dits supplians, tous Jeun dits u- hommes et tous ceux de notre dite terre. préens -et « à- venir, puissent user et jouir pléinement et -paisi-- « blement, de tous les dits points contenus ès dites « lettres de notre dit prédécesseur, et aussi de ces nos. « dites présentes confirmations et approbations dés o maintenant et à toujours, mais perpétuellement..... • Et quant au débat qui est entre nous- et nos-dits • religieux, touchant les successions de leurs dits hom- •- mes inourans sans lignages, nous le dit chevalier • avons appointé et acrordé i et par ces présentes, • appointons et accordons perpétuellement, que tout • ainsi que nous prenons en la terre de nos dits • religieux de Saint-Germain d Auxerre, les succes- • siens de nos hommes maininortables, - seiÈbla-ble- • ment nos dits religieux du dit Sain-t-Germain d Au- xerre, prendront en toute notre dite terre , de u L 1se, soit:en la dite mainmorte, ou autre part, tou- u tes les successions qui pourront advenir à toujours, • même par le trépas de leurs dits hommes de Cou- • tarnoult, Dsangy et Massangy, mouraris sans li- • gnage - Et si leurs dits hommes de Coutarnouit, • Dissangy et IIassangy, ont aucuns lignages, et no- nobstant qu ils soient parties séparées et divisées u d eux (et seuls) lignages et leurs hoirs présens et à - 56- « venir, semblablement prendront en toute notre dite de • terre L Jsle, soit en la dite mainmorte ou autre • part, toutes les dites successionsde leurs lignages • trépassés, pour ce que d ancienneté le droit demain- « morte, étant au dit Coutarnouit, Dissangy et Mas- « sangy cil et appartient aux dits religieux du dit « Saint-Germain d Auxerre. »
Jean de Châlon termine en déclarant que les dits religieux l ont fait participant en toutes leurs prières, oraisons et bienfaits de leur église. Et ce aussi que les dits religieux, leurs hommes et les siens lui ont payé, baillé et délivré réellement et de fait, par, les mains des dits Robinet et Gauthier, la somme de deux cents écus d or dont il se tient pour contant et bien P ayé, et eu quitte tous les sus dits et leurs hoirs et ayans cause d eux en temps à venir. - Ce fut le mémo Jean de Châlon, qui fit rédiger, en 1461, les terriers de Chevannes et de Beauvillers, contenus en un seul volume. On y trouve détaillés les droits dont il jouissait dans ces localités. Il fut marié, deux fois, lu prémière, en 1424 avec Jeanne de la Trémoille, dame de Grignon, dont il a eu
1° Charles de Chillon, seigneur de Viteaux; 20 Antoine de Châlon, évêque d Autun; 30 Louis de Châlon, seigneur de L Islc-sous-Mon- tréal , mort sans lignée; 4° Bernard de Châlon, seigneur de Grignon et dAn- cenay, époux de Marie de Rougemont, dont il eut Thi- bault de Cliâlon, seigneur de Grignon, mort sans pos- térité, l an 1512, 50 Léonardde Châlon, ieigneurde Lormes; - 67 - 6° Marguerite de Châlon, femme de Jean de Beau- fremont; - - 7° Isabelle de Châlon,feninie de Liébaud de Choisel; 8° klix de Châlon, femme du seigneur de Valengin. Jean de Châlon a eu pour seconde femme, Marie d Enghien, dame de la Novelle de Presles; il mourut en et1462, a été enterré dans l abbaye de Vézelay. (Duchesne, livre iv, pag. 649.) • Charles de Châlon, Louis de Châlon, Bernard de Châlon, Léonard de Châlon et Antoine de Chàlon, tous enfants de Jean de Châlon et de Jeanne de la Trémoille, procédèrent au partage de leurs biens, meubles et terres et seigneuries le 10 décembre 1462. Charles de Châlon succéda à Louis de Châlon, son frère, dans la terre de L Jsle, ainsi qu à Louis de la Trémoille, son oncle, dans le comté de Joigny. II épousa; en 140, Jeanne de Baièquetin, veuve d Ar- tus, seigneur de Châtillon-sur-Marne, zelé partisan du duc de Bourgogne, contre le roi Louis XI. Il fut fait prisonnier, l an 1475 1 un mardi 20 juin, avec Léo- nard, sûri frère, dans une rencontre à Guy, près de Chàteau-Chinon, où le duc de Bourbon leur tua plus de deux cents hommes.. Ayant recouvré sa liberté, le souvenir de sa disgrâce ne lui lit point changer de parti; après la mort de Charles-le-Téméraire 1 il con- sèrva pour Marie, sa fille, le ibûme attachement qu il avait témoigné au père. Louis XI, ne pouvant l attirer à lui, le punit par !a confiscation du comte de Joigny, qu il donna à Jean de Nanterre, gouverneur de Cor- b eil. Mais, la paix qui fut faite en 1482,. Charles recouvra ce domaine avec les autres, dont il avait été privé. On -le voit présent aux états-généraux qui s as- semblèrent, aOEcommencement de l année 1484, pour - .faire déclarer la majorié du roi Charles VIII. - (Du chêne, Hist. de la maison de )Jfontmorency, p. 259) - - L Art de vérifier les dates dit qu il mourut l année sui. vante, il fut enterré à l abbaye de Vézelay, auprès d • ses ancêtres, c est une erreur, car il fit savoir, le 2, ---février 1488, conjointement avec Hugues, abbé -de Saint-Germain d Auxerre, que-comme plusieurs procès étaient mus et â mouvoirientre eux, à cause deleur terre et seigneurie de L !ste, ainsi que des -tiercés qui appartenaient -aux religieux- susdits, à cause de, leur terre et seigneurie de £outar.noult,- pour lesquels pro- cès et discors éviter et nourrir paix et avoir amour .ensemble et -ainsi que les hommes et sujets de fa dite terre et seigneurie de Lisle et, les hornmes.et sujets .de3 religieux de Coutarnoult et Massangis ne pussent ulorénava-nt entreprendre -ni emporter le -droit de Lie -ce, les uns sur les autres, -et qu au temps à venir n en fut plus diseurs, niprocès, ils avaient pacifié- et ,.accordéenfre eux que tes -dites tierces seraient bor- - nées et limitées -selon les anciennes bornes - du temps , ancien, et selon que l on avait -accoutumé do les lever autewps passé tant d un côté que de l autre. (Archi- ves de L Jsle-sous-Montréal) - - Antoine de -Châlon, -dit le -Fou évêque, fils de Jean - de ChMon et de Jeanne de la -Tréinoille, -seigneur de LJsle en partie, succéda dans l évêché d Autun, au cardinal Bonn. Le chapitre l?élut â , l unanimité. Le commissaire du roi fit, il est vrai, tout son possible pour empêcher l effet-de celte élection, mais ses efforts furent inutiles; en vain, il nienaça les chanoines des -plus grands châtiments, même de lui faire payerdeux cents.mares d or, il ne put réussir. Charles VIII assembla les Ltats à Tours, en janvier 5g- ft84. Antoine de Châlon, doyen du chapitre, éêque nouvellement élu, et deux chanoines y furent députés, tant,pour solliciter la confirmation de son éléctidn, que, pour requérir -qu il n y ont point de parlement .ttébli à Dijon pour la Bourgogne; ils demandèrent que lies choses restassent- dans te -Inêu]e état qu elles étaient du temps du duc Philippe, et que le parlement nouvellement établi t- Dijon tut cassé. Les mêmes demandes férent réitérées- aux Etats de Bourgogne, mais sans succès. Enfin, après bien des troubles -qui agitèretit l évêque cule chapitre, l élection d Antoine de Châlon fut confirmée. - Cependant l évêque d Autun, qui était allé à Tours, comme on l a vu.plus-Jiaut, -ne venait pas prendre possession de son évêché. Le chapitre à qu il devait son élection, voyant avec peine qu il touchaitlés dis- tributions de l église et les revenus de son évêché, sans -y -faire aucun service, se crut on droit de lui faire donnér avis par un chanoine, de faire de sérieuses : té- flexions sur set-devoirs; il était- chargé de -luirefnon- trer qu on laissait letout à-sa conscience, dans Pêspé- - rance qtfil dédommagerait au moi-nsl église du temps -de sa langue absence. Cet avis n ayant rien opéré sûr l esprit du prélat qui continuait son séjour à Paris, ?avec un éhanoine qui l accompagnait, MM. le-s cha- noines levèrent les revenus de leur bénéfice, et les - distributions quotidiennes. Cela ne se fit pas sans de grandes oppositions de la part des parties intéressées, - -qui se-conclurent cependant peu de-temps après. Antoine de Chûlon se rendit enfin - aux désirs du chapitre et arriva,! en 1486, à sa ville épiscopale. Il -Cul la régale de Lyon en 1488, par la mort de Charles de -Bourbon, et gouverna l église d Autun pendant dix- - 60 sept ans. Il y mourut le S mai 1500, et fut inhumé sous une ,tombe de cuivre dans la chapelle de Notre- Dame, où il avait fondé son. anniversaire. Les honneurs que l on rendait, à Avallon, aux CM- Ions témoignént que ces seigneurs y jouissaient d une grande considération. M Petit, deVausse, dit qu à l ar- rivée de chacun d eux dans celte ville, les échevins allaient à leur rencontre et leur offraient, tantôt de l hypocras, tantôt des pains blancs, quelquefois de l a- voine pour les chevaux, un veau gras, un mouton, mais toujours des présents en nature, selon l habitude du xve siècle. -
CHAPITRE VI.
Charlotte de Chàlon, fille unique de Charles de CM- Ion, n entra pas de plain pied enjouissance de la succes- sioifde son père aussitôt après sa mort. Ses trois oncles, Antoine de Châlon, évêque d Autun, Bernard de Gri- gnon et Léonard-de Châlon, seigneur de Lormes, la lui disputèrenten vertu d une prétendue substitution faite par un prince d Orange de la maison de ChAlon,en fa- veur de ses descendants mâles, à l exclusion des filles, qu elle réduisait â une%légitime en argent; Antoine alléguait de plus une donation entre-vifs de Charles, son fière, comte Je Joigny, et cc avait joui quelque temps. Ce fut la matière d un long procès, qui finit le le 14 mai 1500 par un arrêt qui adjugea la succes- sion litigeuse à Charlotte. Elle a été mariée trois fois, la première, avec Jean de Ncucliàtel, comme l atteste un acte de reprise de fief, de 25 septembre 1480, du comté de Joigny, Viteaux et autres terres, par Jean de Neuchâtel, conseiller et chambellan du roi, à cause, - 61 - est-il dit, de Charlotte de ChMon, damoiselle sa fem- me, lesquels avaient appârtenus à Charles de Châlon, père de Charlotte de Châlon, et dont le roi fit don au dit Jean de Neuchâtel, seigneurs de Montage, comme lui étant échues et advenues par droit de forfaiture et confiscations, Charles de ChMon ayant Toujours tenu et tenant encore le parti du duc. (Peincedé, Ârch. de Dijon, tom. ix, p 99). 11 résulte de cet acte qu An- seime a fait erreur en avancant qu elle épousa, le 9 septembre 1480 de la même année, Adrien de Sainte- Maure, auquel son pre, donna, en le mariant, le comté de Nesle, après l avoir fait émanciper n étant encore alors âgé que de quinze ans. Adrien de Sainte-Maure, chevalier; comte de Nesle, seigneur de Mongaugier et de Beaulieu, était mort avant I 50i. Il reprit de fief, le 7 octobre 1498, ès- mains du chancelier, du comté de Joigny et de partie de la terre de L IsIe, ainsi que de la terre et sei- gneurie de Vitoux, alui appartenantes 4 cause de la succession du feuCbaries -de CUMon, père de Char- lotte de Châlonç sa femme. Le roi, dans ces lettres de reprise, qualifie do cousins, Charles de Châlon et Adrien, - son gendre. Charlotte de Châlon n laissé d Adrien de Sainte- Maure, six garçons et deux filles 1° Jean de Sainte-Maure, comte de Nesle 2° Nicolas de Sainte-Maure; 3° Arné de Sainte-Maure; 40 Adrien de SaintetMaure bn Florent de Sainte-Maure, ces trois derniers dé- cédés jeunes ; - 6° Clande de Sainte-Maure 79 Julienne de Sainte-Maure d - 62 - 8° Claudine de Sainte-Maure; baratiné de .Pierre- Pertftuis et de Lormes. On lit dans Moreri, au lieu de Julienne et de Clau- dine, Barbe et kvoye, deux surnoms :sans loute.. Charlotte de Châlon ép ousa en troisièmes noces, Français ŒÂ légre, et Obtint souffrance . pour faire la foi et hommage de son comté deJoigny et de sa sei- gneurie de L Lsle, le 2& octobre 1525.. Henri .Geix et Laurent Brulard, fermiers des sei- gneurs .le lJIsle s étant ès moissons de i 5m emparés .destierces appartenantes aux religieux de :SajntGer- (main! d Auxerre, surpièces de terres labourables, en- semencées les unes de blé, .èt les autres •dorge et avoine tierçahles de toute ancienneté, et vus con- damner à rendre et -restituer aux-:exposants tout ce qu ils avaient pris, Thibaut de Châlon, Us de Bernard ideChâlon, et. Charlotte de Châlon, sa cousine, veuve d Adrien de Sainte-Maure se déclarèrent appetans de cette sentence. L affaire fut portée devant le parlement qui, par arrêt du 19 février i5.05, confirma le juge- iment qui avait été rendu en faveur des religieux sus dits et ide leurs fermiers, .ordonna et prononça que les tierces en question seraient rendues à qui -de droit, et -les ravisseurs contraints par taules voies dues et rai- sonnables. Jean de Sainte-Maure, comte de Nesle et de Joigny, fils et héritier d Adrien de Sainte-Maure, est mort vers 1526, il a laissé d Anne d I Iunières, quatre enfants: Charles de Sainte-Maure, comte de Nesle; Louis de Sainte-Maure,; comte de. Joigny, seigneur de L IsÏe; Louise de Sainte-Maure, abbesse de l Abbaye aux Bois;
e - - ,63 Louise de Sainte-Maure, femme de Gifles II Ae Lavai, fils de Pierre de Lavai, seigneur de Louis et de Philippe de Beaumont. Louis de Sainte-Maure, fils de Jean de Sainte- Maure et d Anne d Huniières, marquis de Nesle, comte de Joigny, seigneur de L Isle, chevalier de Fordre du roi, transigea, en 1538, avec Antoine du Prat, au su- jet des biens de Charlotte de Citâlon, son ayeul. Il fut donné en otage h Ehsabeth d Angleterre, en 1559, et mourut à Paris, le 9 septembre 1572. Il épousa, On premières noces, Jeanne de Rieux, comtesse de Lavai, et, et) secondes noce, Madeleine Olivier, fille deFran- çois Olivier, chancelier de France dont il a laissé: Charles de Sainte-Maure, marquis de Nesle, ceinte deJoigny, mort le 2 novembre 1576, âgé desixanset Antoine de Sainte-Maure, aussi mort jeune. Par suite de la mort de Charles et d Antoine de Sainte-Maure, la succession de Louis de Sainte-Maure passa sur la tête de Jean de Lavai, fils de Gifles 11 de Lavai et de Louise de Sainte-Maure, fille ,de Jean, comte de Nesle et de Joigny et d Anne dHurnières, dont il eut Jean de Lavai; René de Lavai Gabrielle de Lavai. Jean de Lavai, fils de Gilles II de Lavai et de Louise de Sainte-Maure, né le 2 avril 1542, fat marquis do Nesle et comte de Joigny, après la mort de Charles de Sainte-Maure, son cousin. Le roi Charles IX, le fit chevalier de son ordre, et gentilhomme de sa Cham- bre, et le roiHenri iHiui donna la chargc:de tapi- laine de cent gentilshommes de sa Maison et érigea en sa faveur la baronne de Maillé, en comté. il mourut 4 - 64 - e20 septembre 1576. Il épousa, en premières noces, Renée de Rohan, veuve de François de Rohan, sei- gneur de Gié et du Verger, et deRen% de Lava], sei- gneur de Loué, son frère. Il épousa, en secondes no- ces, Françoise de Birague, veuve de Jean de la Pla- tière, seigneur de Bourdilion, maréchal de France et cardinal. Ii a eu de sa première femme: Gui de Lavai Louis de Lavai, né le 30 mail 68, mort en bas âge; Charles de Lavai, né le 27 juin 1576, mort peu après. De sa seconde femme; il n a eu qu une fille, Mar- guerite de Lavai, qui mourut jeune. Ii mourut lui- inôme,.le 20 septembre 1578, et fut entené dans l é- glise de Sainte-Catherine-du-Val, en la chapelle de Birague, en l église de Sainte-Catherine-du-Val. Gui de Lavai, fils de Jean de Lavai et de Louise de Sainte-Maure, petit-fils de Cilles II, succéda à son père au comté de Joigny, ainsi qu au marquisat de Nesle, obtint du roi Henri III, l an 1583, des lettres patentes qui lui confirmaient le titre de doyen des sept comtes-pairs du comte de Champagne. Au milieu des fureurs de la Ligue qui tendaient à renverser cc prince et à en exclure le véritable héritier présomptif, il demeura fidèle à son devoir, et ne varia point dans le parti des royalistes qu il avait embrassé. L an 1590, à la bataille d Ivry, donnée le 14 mars, il scella de son sang l attachement qu il avait voué au roi Henri 1V, ayant reçu vingt-quatre coups de pistolet, dont il mourut huit jours après, sans laisser de postérité. Sa veuve se remaria au sieur de Givry, qui fut tué, dans les premiers jours de juillet 1592, au siége de Laon. René de Lavai, son oncle, seignèur de Loué, baron IL - 67— des preu% es dg sa valeur en plusieurs occasions et par. ticulièrement; à la bataille de Sénef, où il eut les, jambes cassées, fut blessé mortellement ait . siége de Philisbourg. il mourut le 18 octobre 1688, ûgé . de 36 ans, et fut enterré à Spire. Il avait épousé Màrie de Coligny, fille de Jean de Coligny, lientenant-général des armées du roi,. morte le vi août 1693, âgée de 26 ans, ayant eu peur fils Louis de-Mailly 111e du. nom, et Charlotte de Mailly, qui épousa, par contrat; du 13 mai 1711, Emmanuel-Ignace de Nassau-Siégen. fils de Jean-François-Désiré, prince de Nassau-Siégen et d Isabelle-Claire-Eugénie du Pujet de la Serre. Ill Louis de Mailly 111°du nom, fils de-Louis-de Mailly e du nom, c de Marie de Coligny, prince d Orange et seigneur de L Jsle en parties chevalier des ordres du roi, né, posthume à Paris, 1e.27 février 1689, fit sapremiére.campagnc, en 1706, dans les .nlousque- taires du roi, et se trouva, le 23 mai, à la journée d Oudenarde, ou avec le seul escadron. des-gendarmes écossais, il battit deux escadrons des ennemis, et défit l arrière-garde de toute l armée. Depuis il se trouva à la bataille de Malplaquet, où il fut blessé, ajicom- bat de Denain et auxsiéges:de Marcliiennes, de.Douay, de Quesnoy et de Bouchain. Il quitta le service en 1714. Il fut chargé en 1717, daller recevoir à son débarquement à Calais, Pierre Aleniovitz, czar de Russie, de le complimenter de la part du roi, et de le• conduire à ta. cour. Ce fut lui qui porta la.queue du manteau du roi, lorsque Sa.Majestû reçut le collier de l ordre du-Saint-Esprit, à.Reims, le 27 octobre 1722. Le roi l ayant.propost pour étre chevalier de sesor- dres, il en reçutIa croix et le collier le 3 juin I 72A, il avait épousé, 1e.2 avril 1709, Félicie-Armande Ma-5 - 68 - zarini,•fihle de Paul-Jules de la Porte Mazarini, duc de RetIieljlazarini, pair de France et de Cliarlotte-F éli- cie-Armande de Durfort-Duras. Elle fui nommée dame du palais de là reine, le 27 avril 1725, et elle mourut à Versailles, le 14 octobre 1729, âgée de 38 ans, il a eu d elle - Louise-Julie de Mailly de Nesle, femme de Louis- Alexandre de Mailly, son cousin, elle fut faite darne du palais de la reine au lieu et place de fetfe sa mère au moins d octobre 1729, et mourut, à Paris, dans de grands sentiments de piété, le 30 mars 1751, à l âge de 41 ans; Pauline-Félicité de Mailly, damoiselle de Montca- yrel Marie-Aune de Mailly,- demoiselle de Mouchy, du- chesse de Châleaurou, femme dû Louis de la Tdur- nelle, marquis de la Tournelle, en Nivernais, dont elle est restée veuve, le 23 novembre 1740, morte, à Paris,. le 8 décembre 174k,, âgée de 27 ans, et - Hortense-Félicité de Mailly, demoiselle de Châlon. La vie scandaleuse des filles de Louis III, de l\Iilly, étant connue de tout le monde, il me suffira de dire qu un jour oui M _de Mailly entrait dans l église de Saint-Roch, un individu choqué de ce qu on se déran- geàit pour lui faire place, dit tout haut: Voilà bien du bruit pour une ...... Monsieur, lui répàndit-elle, avec douceur, puisque vous la connaissez, priez Dieu pour elle. ....Après tant d égarements, il ne fallait rien moins qu une pareille réponse pour nous les faire,.sinon oublier; du moins excuser. Charlotte de Mailly, soeur de Louis III, de Mailly, fille de Louis 11, de Mailly, et de Marie de Coligny, épousa à Paris, le 13 mai 1711, comme je l ai déjà 89 - dit plus haut, I.naoe-Èmmanue de Nassau-Siégen, Prince 4e Nassu et du Saint-Empire, administrateur de la principauté de Siégen, premier lieutenant de la compagnie des gardes du corps Walons du toi d Es- pagne, Philippe V, ensuite chambellan h La clef d or de l empereur, sergqt général de ses armées et che- valier de l ordre palatin de Saint-Huhert. IL fui nommé, au mois de septembre 4725, capitaine de la noble garde du corps des archers de l archiduchesse, gouvernante des Pays-Bas Autrichiens, et étant à Vienne, il prêta serment, le S juillet 1730, dans un conseil d Etht tend au palais de la Favorite, en qualité de membre actuel intime de ce conseiL. L empereur le déclara, au mois de mais 173fr, général feld maréchal lieutenant de ses armées, avec son rang d ancienneté, de sorte que d ancien général major qu il était resté, n ayant poitit été compris dans la dernière promotion d officiers généraux, il se trouva des plus anciens gé- néraux feld maréchaux, lieutenants, ayant repris son premier rang selon les usages du service impérial dans ces sortes de cas. IL mourut, à Bruxelles, le Il août 1735. IL parait par l expédition du contrat de mariage du 13 mai 1711, visé par l arrêt du conseil du 17 mai 170, que Charlôtte apporta en dot la terre de L Isle- sous-Moniréal. Cet arrêt n entend parler que de la moitié sans doute, puisque son frère possédait l autre, et que cette partie n est passée sur la tête de Char- lotte, qu en vertu de l adjudication qui lui en fut faite à la suite de la saisie réelle ou fictive qu elle en fit sur son frère en 1760. Lors de l interdiction de Louis 111, de Mailly, François-Placide Bonterns, curateur l interdiction du sieur deMailly, les- directeurs de ses créanciers et François Cadet, tuteur t la substitution - de la , maison :de Mailly; réc1ànNint t I juillet 1763) la moitié des an drnges db in Ierree.t seigneurie de •L Isle,jugés appartenir au sieur de Mailiy,à cause du droit de tierce. échu jusqu au jour où cette moitié avait été adjugée h la princesse de Nassausur la saisie qu elle en avait faite, ensemble tous les autres droits quelonques &hus.jusqu