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REMERCIEMENTS

La réalisation du présent mémoire n’a pas pu se faire sans la contribution de plusieurs personnes à qui nous tenons à exprimer toute notre reconnaissance et notre gratitude.

Nous distinguons en cela le Directeur de l’Ecole Normale Supérieure, Docteur RASOAMAMPIONONA Clarisse et tous les corps enseignants de l’Ecole Normale Supérieure de Fianarantsoa. Leurs efforts inestimables pour le bon déroulement de la formation, leurs conseils et suggestions ont été nécessaires à l’aboutissement de ce travail.

Nos pensées se dirigent également vers notre Encadreur Docteur RATSIMBAZAFY Ignace, qui nous a fournis des précieuses recommandations pour l’approfondissement de notre étude. Nous ne pourrions passer sous silences le temps qu’il a consacré tout au long de notre étude. Qu’il trouve ici nos profonds respects.

Nous tenons également à remercier les membres du Jury à savoir pour leur disponibilité. Nous distinguons en cela le Professeur RAMAMONJISOA Andriantiana Bertin Olivier qui a accepté à présider notre soutenance de mémoire, le Docteur RASOAMAMPIONINA Clarisse qui a assuré l’examinassions de notre travail et enfin, le Docteur RATSIMBAZAFY Ignace qui est Notre Directeur de recherche.

Nous sommes reconnaissants aux responsables locaux et toute la communauté de la commune rurale de Vohipeno de l’accueil chaleureux qu’ils nous ont réservé. Nous sommes satisfaites de leurs collaborations surtout en matière de collecte de données.

A tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail, qu’ils reçoivent ici la marque de notre gratitude.

Et enfin, nous nous adressons à notre famille, qu’elle trouve ici l’expression de toute notre profonde reconnaissance L’Intéressée,

RAKOTOARISON Florencia Roselyne

i Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Les 22 fokontany et sa localisation par rapport au chef lieu de la commune ...... 9 Tableau 2: Le nombre de la population et des ménages par fokontany (Année 2011) ...... 11 Tableau 3: La stratification socio- économique dans la commune ...... 19 Tableau 4: Les types de forêts existants dans la commune rurale de Vohipeno ...... 24 Tableau 5: Les lieux où la population a effectué des activités de reboisement ...... 24 Tableau 6: Disponibilité des écoles primaires 2009- 2010 ...... 33 Tableau 7: Les productions agricoles ...... 39 Tableau 8: Le prix de transport et les trajets pour joindre la commune ...... 47 Tableau 9: Récapitulation de recettes de la commune Année 2010 ...... 61 Tableau 10: Récapitulation de dépenses de la commune Année 2010 ...... 61 Tableau 11: Résultat du compte d’exercice 2010 ...... 62 Tableau 12: Récapitulation des problèmes de la commune rurale de Vohipeno ...... 70 Tableau 13: Schéma de développement de la commune ...... 75 Tableau 14: Les fokontany et hameaux dans la commune de Vohipeno ...... 86 Tableau 15: Statistique de l’enseignement primaire dans la commune rurale de Vohipeno (Année 2009- 2010) ...... 91 Tableau 16: Statistique de l’enseignement secondaire dans la commune rurale de Vohipeno (Année 2009- 2010) ...... 92 Tableau 17: Nombre de salle de classes ...... 92 Tableau 18: Nombre de consultation Externe (Année 2010) ...... 93 Tableau: Taux de couverture de vaccination (Année 2010) ...... 93 Tableau 19: Taux de couverture des enfants vaccinés en BCG (Année 2010) ...... 94 Tableau 20: Taux de couverture des enfants vaccinés en DTC3HepB3Hib3 (Année 2010) ... 94 Tableau 21: Nombre de femmes ayant suivi de Consultation Pré- Natale ...... 95 Tableau 22: Nombre de femmes enceintes vaccinées en Anti- Tétanique (Année 2010) ...... 95 Tableau 23: Nombre d’accouchements enregistré dans les centres de santé (Année 2010) .... 96 Tableau 24: Nombre de personnes ayant suivi le planning familial (Année 2010) ...... 96 Tableau 25: Les différents types de recours adoptés par la population locale en cas de maladie ...... 97

ii Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

LISTE DES GRAPHIQUES, CARTES ET PHOTOS

Carte 1: Carte de localisation de la commune rurale de Vohipeno ...... 7 Carte 2: Carte administrative de la commune rurale de Vohipeno ...... 8 Graphique 1: Organigramme administratif de la commune rurale Vohipeno ...... 10 Photo 1: Bureau de la commune rurale Vohipeno ...... 10 Carte 3: Carte de la répartition démographique de la commune rurale de Vohipeno ...... 12 Graphique 2: Courbe ombro- thermique de la zone de Fénérive-Est ...... 14 Photo 2: Vohipeno et ses paysages collinaires ...... 15 Graphique 3: La composition ethnique dans la commune rurale de Vohipeno ...... 17 Graphique 4: Les groupes socioprofessionnels des ménages de la commune ...... 18 Graphique 5: La répartition des couches sociales dans la commune ...... 20 Graphique 6: Circuit de la prise décision dans la commune ...... 22 Carte 4: Carte d’occupation du sol dans la commune rurale de Vohipeno ...... 25 Graphique 7: Les différents types d’école dans la commune ...... 29 Photo 3: Une tente utilisée comme salle de classe ...... 30 Photo 4: Caractéristique des bâtiments scolaires dans la commune ...... 30 Carte 5: Carte de localisation des établissements scolaires et les Centres de Santé de Base dans la commune ...... 32 Photo 5: Transport en pirogue sur le fleuve Maningory (village Antseranamatso) ...... 46 Photo 6 et 7: Le transport à dos d’homme un moyen le plus pratique dans la commune ...... 47 Photo 8 et 9: L’état déplorable de la piste reliant Mahatsara- Vohipeno ...... 48 Photo 10: L’état vétuste des ouvrages routiers dans la commune ...... 48 Photo 11: Transport en bac ramé avec des perches en bambou au niveau du village d’Antseranamatso ...... 48 Graphique 8: Le schéma de coordination de la structure de développement ...... 99

iii Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

RAKOTOARISON FLORENCIA ROSELYNE ASSISTANTE DE MOBILISATION SOCIALE Chargée du Renforcement de Capacités Institutionnelles

DIPLOMES OBTENUS

2011: Diplôme d’Etude Supérieure Spécialisée en Education et Formation d’Adultes- Université de Fianarantsoa- Ecole Normale Supérieure 2008 : Diplôme de Maîtrise Spécialisé en Formation et Développement- Université de Fianarantsoa- Ecole Normale Supérieure. 2000: Certificat II de Maîtrise en Géographie à l’Université de Toamasina 2000: Diplôme d’Etude en Langue Française II (DELF II) – Alliance Française 1999: Diplôme d’Etude en Langue Française I (DELF I) – Alliance Française 1999: Diplôme de Licence en Géographie à l’Université de Toamasina 1995 : BACC série A1

ATTESTATIONS OBTENUES

2007: Attestation en Montage et Gestion de Projet - CRADEC 2006: Attestation en Management et Leadership - CRADEC 2006: Attestation en Sûreté et Sécurité de Personnel - CARE International 2005: Attestation en formation en andragogie et pédagogie active - CRADEC 1998: Attestation d’étude en informatique (Word, Excel, Power point et navigation sur Internet) – Université de Toamasina

EXPERIENCES PROFESSIONNELLES

Août 2010 jusqu’à l’heure actuelle: Assistante de Mobilisation Sociale- Projet DIPECHO II- CARE International- Fénérive Est. Août 2009- 31 Mars 2010: Assistante de Mobilisation Sociale- Projet DIPECHO- CARE International- Fénérive Est.

iv Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Novembre 2007- Juillet 2009: Assistante de Mobilisation Sociale- CARE International- Fénérive Est/ Unité d’Appui à la Bonne Gouvernance et Gestion des Risques et de Catastrophes Novembre 2003- Octobre 2007: Assistante de Mobilisation Sociale- CARE International- Fénérive Est/ Projet de Renforcement de Capacités Institutionnelles/ FANDRIAKA Août- Septembre 2003: Stagiaire en Assistant de Mobilisation Social- CARE International- Tamatave II et Brickaville/ Projet CYPREP ou Cyclone Prepardness Project. Novembre – Décembre 2001: Superviseur- Société GETCO Novembre- Décembre 2000: Prestataire de Service- Programme d’Appui à l’Exportation Agricole/ Projet d’Appui à la Filière Litchi

AUTRES FORMATIONS PROFESSIONNELLES REALISEES

2011: Gestion de conflits: analyse, médiation et inter- médiation- Centre International d’Etudes pour le Développement Local- Université Catholique de Lyon 2011: Capitalisation de l’expérience - Centre International d’Etudes pour le Développement Local- Université Catholique de Lyon 2011: Analyse et action sociale- CARE International 2009: Formation sur le montage de projet- CARE International 2009: Formation sur les techniques managériales- CARE International 2009: Formation sur les droits de la femme et les droits fonciers dans le cadre de la communication en droit- CARE International 2008: Formation en Gestion des Risques et des Catastrophes- CARE International 2007: Atelier sur l’interrelation du Développement rural et la bonne gouvernance- CARE International 2007: Formation en leadership – CARE International 2006 : Formation sur l’Approche Basée sur les Droits Humains – CARE International 2006: Formation en matière d’Analyse et Recherches Participatives – CARE International 2004: Formation en Communication et Gestion de Réunion- CARE International 2004: Formation en Genre et Diversité- CARE International 2004: Formation en Approche basée sur la Sécurité des Conditions de Vie des Ménages – CARE International

v Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

DOCUMENTS PUBLIES: «Réduction de la vulnérabilité de la population face à un cyclone. Cas du Fokontany de Mangoandrano». Mémoire pour l’obtention d’un Diplôme de Maîtrise Spécialisé en Formation et Développement. Ecole Normale Supérieure de Fianarantsoa- Université de Fianarantsoa.

DIVERS

1996- 1999: Déléguée des Etudiants Géographes à l’Université de Toamasina 1998: Secrétaire de l’Association des Etudiants Géographes de l’Université de Toamasina ou AEGUT.

L’Intéressée,

RAKOTOARISON Florencia Roselyne

vi Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

LISTE DES ABREVIATIONS

BIF : Birao Ifoton’ny Fananantany ou Guichet Foncier CARE: Cooperative for Assistance and Relief Everywhere CEG: Collège d’Enseignement Général CISCO: Circonscription Scolaire CR: Commune Rurale CSB : Centre de Santé de Base DSRP: Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté ERP: Etude de Recherche Participative EPP: Ecole Primaire Publique FKL: Sekolin’ny Fokonolona IEC: Information Education et Communication INSTAT: Institut National de la Statistique ONG: Organisme Non Gouvernemental ONN: Office National de la Nutrition MAP: Action Plan MARP: Méthode d’Analyse pour la Recherche Participative PNUD: Programme des Nations Unies pour le Développement SAF. FJKM: Sampan’Asa Fampandrosoana Fiangonan’ny Jesoa Kristy eto Madagasikara

vii INTRODUCTION

Développement intégré, durable et harmonieux sont autant de termes pour désigner un processus d’amélioration des conditions de vie des ménages dans une localité donnée. Le développement durable est défini comme une amélioration des conditions de l’environnement socio- économiques d’une population.

De ce fait, cette amélioration est marquée par une croissance économique autoentretenue, une amélioration des indicateurs d’éducation, de santé, d’accès à l’eau potable, aux infrastructures et à la préservation de l’environnement.

Comme les autres pays en voie de développement, Madagascar qui est une île de prospérité et de gloire, rêve d’un développement durable. Eu égard à cette situation, notre pays a adopté les Objectifs du Millénaire comme un fil conducteur du développement du pays. Par ailleurs, le gouvernement Malagasy, dans le souci d’instaurer ce développement rapide et durable, a élaboré le Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP). Ce dernier présente des programmes pour la mise en œuvre des différentes actions allant à la réponse aux urgences et la gestion de risques des catastrophes, en passant par la densification des infrastructures hydro-agricoles et routières, de l’instauration de la bonne gouvernance à la santé et à l’éducation… Par ailleurs, il sert de point de repère dans l’analyse de contexte et l’instauration des stratégies de développement. Le DSRP a été reformulé avec plus de précision dans Madagascar Action Plan.

Malgré les potentialités dont notre île dispose, on constate que notre pays est une terre de contraste où se mêlent une pauvreté extrême et un fort potentiel de croissance et de développement. A Madagascar, la pauvreté frappe avec une gravité quasi-permanente et la dégradation des conditions de vie des ménages ne cesse de s’accentuer surtout en milieu rural. De plus, l’étude faite a montré que dans notre pays 71, 4% des gens qui vivent dans la pauvreté 1 se trouvent dans le monde rural. Cette situation prend sa source à de multiples raisons, tels que le non exploitation des ressources (économiques, humaines…), l’incapacité des dirigeants à gérer les affaires publiques, l’enclavement de la localité, la non implication de la population dans le développement de leur localité respective, ….

1 Donnée publiée par INSTA en 2007.

1 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Le contexte malgache est une situation de défi qui revient à tout un chacun surtout aux collectivités décentralisées. Cependant, on remarque qu’en matière de processus de développement, elles ne se trouvent pas sur les mêmes rangs d’intégration.

C’est pourquoi, les capacités de diverses communes sont mises en question pour assurer leur développement. Plus particulièrement celles qui sont enclavées où les informations y parviennent difficilement et que les partenaires techniques en des difficultés pour collaborer avec eux. C’est ainsi que l’idée nous est venue de l’exemple de la commune rurale de Vohipeno, une localité en plein centre du District de Fénérive Est, d’où l’intitulé de notre ouvrage «Contribution à l’étude de développement en milieu rural- Cas de la commune rurale de Vohipeno- District de Fénérive Est».

Nous aimerions nous associer au processus de développement et poser ainsi comme question spécifiques : quelles stratégies adoptées pour obtenir le développement de la localité considérée et réduire la vulnérabilité de la population dans le monde rural ? Comment améliorer les conditions de vie de la population locale ?

Nous pensons ainsi nous conformer aux conditions d’un développement local à savoir la détermination d’un territoire, et d’une communauté précise.

En fait, si la première caractéristique de la réduction de la pauvreté repose sur la bonne mobilisation des ressources et sur une meilleure gouvernance au niveau local, la question des affaires communales devient alors un élément capital de l’analyse.

2 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

METHODOLOGIE DE RECHERCHE

Trois principaux éléments constituent l’articulation de la méthodologie adoptée au cours de l’élaboration de ce document à savoir l’exploration sur terrain, la recherche bibliographique et l’exploitation des données collectées. L’exploration sur terrain a été faite à partir des analyses participatives avec la population locale et les autorités locales. Ceci est fait en vue d’identifier en premier lieu, les problèmes de développement de la commune; en second lieu de définir les caractéristiques de la vulnérabilité de la population; et enfin, de déterminer avec eux, les stratégies et actions susceptibles d’améliorer leurs conditions de vie.

Les recherches sur terrain ont nécessité des adoptions des différentes approches telles que la Méthode d’Accélérée de la Recherche Participative, l’approche Sécurité des Conditions de Vie des Ménages 2, l’approche Genre et Diversité,… Ces études sur terrain ont été complétées par des collectes de données secondaires effectuées au niveau de la commune où est rattachée notre zone d’étude. De plus, les ouvrages, notes et articles consultés dans les bibliothèques et sites «internet» nous ont aidés à nous guider dans la réalisation de cette étude. Ces documents concernent les études faites en matière de la réduction de la pauvreté, de développement en milieu rural et de collectivité décentralisée…

Au cours de ces démarches, nous avons été confrontés à des difficultés qui ont été accentuées pendant nos études sur terrain. Prenons par exemple, au niveau communautaire, les données reçues ne sont pas rationnelles mais consensuelles. De plus, il est difficile d’obtenir des données quantitatives car certaines d’entre elles sont imprécises d’autres n’existent même pas au niveau des services techniques. Nonobstant ces difficultés, nous avons pu finaliser ce présent mémoire, grâce aux différents entretiens que nous avons eu avec différents chercheurs et témoins privilégiés qui ont des connaissances spécifiques sur le développement, l’approche genre et le MARP; même s’ils n’ont pas eu un contact direct avec notre population cible. Ceci nous a permis d’élargir notre vision sur la question.

2 L’approche SCVM ou Sécurité de Conditions de Vie des Ménages est une approche élaborée par l’ONG CARE International. 3 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Ainsi, l’articulation du document s’orientera en trois grandes parties distinctes. La première partie donnera un aperçu sur l’organisation spatiale et sociale de la commune. La seconde partie montre le profil de la pauvreté des habitants de la commune. A travers cette partie l’analyse fait apparaître les atouts et contraintes de la commune en matière de développement. La dernière partie apporte une étude sur le défi de développement de la zone d’étude. Autrement dit, elle reflète une analyse de ressources financières et les compétences communales à améliorer suite à l’analyse des forces, faiblesse et opportunités.

4 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

PARTIE I: L’ORGANISATION SPATIALE ET SOCIALE DE LA COMMUNE RURALE DE VOHIPENO

5 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Chapitre I: L’organisation spatiale de Vohipeno

La compréhension de l’homme en tant qu’acteur de développement requiert une définition de son cadre physique, sociologique et institutionnel. A cet effet, ce chapitre essaie d’apporter une étude sur le cadre administratif de la commune, le cadre sociologique de l’homme et enfin le cadre naturel dans lequel ce dernier vit.

I. 1. Identification administrative Vohipeno, une Commune Rurale au cœur de la Région Agnalanjirofo La commune Vohipeno est située à 41 km de Fénérive Est. Elle est classée dans la catégorie des communes rurales de deuxième catégorie3 et fait partie des 11 communes du District de Fénérive Est Région Agnalanjirofo. Elle est composée de 22 fokontany 4 (voir la carte de localisation de la commune) qui sont répartis dans une superficie de 234,99 m². Pour joindre Vohipeno à partir de Fénérive Est, il faut passer par la piste carrossable de Morondrano ou la RIP 13 jusqu’au village de Mahatsara (CR ) se trouvant à 20 km. Arrivée à Mahatsara, il faut emprunter une piste de 19 km étant en mauvais état et difficilement carrossable. On peut aussi accéder à Vohipeno par la piste jusqu’à Morondrano qui se situe à 29 km de Fénérive Est. Il faut longer par la suite le fleuve de Maningory tout en empruntant après la rivière Fandramarana pour arriver au village d’Ankôbahôba, un des fokontany de la commune rurale de Vohipeno, et se trouvant à 3 km d’elle sur l’axe reliant Antseranamaso à Vohipeno. A noter que sur cette partie, les traversées sur Maningory et sur Fandramarana sont très difficiles à cause des courants et des rochers. Le moyen de transport utilisé est le canot, une sorte d’embarcation locale utilisée par les opérateurs économiques pour les transports des produits.

3 Cette classification fait référence à l’article 146 de la constitution de la République de Madagascar. 4 La liste des 22 fokontany avec ses hameaux respectifs est mise en Annexe I. 6 Carte 1: Carte de localisation de la commune rurale de Vohipeno

Source: FTM et ERP 2011

7 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Carte 2: Carte administrative de la commune rurale de Vohipeno

Source: ERP 2011

8 Tableau 1: Les 22 fokontany et sa localisation par rapport au chef lieu de la commune

N° Fokontany Dispositions par rapport au Distance à vol d’oiseau chef lieu de la commune par rapport au chef lieu de la commune 1 Ambalafary Nord- ouest 12 km 2 Ambatoharanana III Ouest 16 km 3 Ambodihara Ouest 10,5 km 4 Ambodiampaly Sud- ouest 4 km 5 Ambodimangan'i Davo Sud- est 5 km 6 Ambohimanakana Nord 12, 3 km 7 Ambohitsara Nord 13 km 8 Ambodikilo Nord- est 5 km 9 Ambinanisahonotra Ouest 7, 5 km 10 Ampasimatera Nord 1, 5 km 11 Ampasimbola II Nord- est 15 km 12 Anamborano Nord- ouest 4, 5 km 13 Andrantambe I Sud- ouest 6 km 14 Antseranamatso Sud 7, 5 km 15 Ankobahoba Sud 3, 5 km 16 Madioranohely Ouest 21 km 17 Maromandia Est 6 km 18 Sahafotaka Sud- ouest 9 km 19 Sahandray Sud- ouest 5, 5 km 20 Tanetilava I Ouest 13 km 21 Vohiboahangy Nord- est 13 km 22 Vohipeno Chef lieu de la commune Source: Commune rurale de Vohipeno

L’épanouissement de l’homme constitue également une condition du cadre institutionnel qui peut être administratif ou traditionnel. En matière d’administration, la gestion de la commune repose sur le principe de séparation du pouvoir et de la règle démocratique. A cet effet, l’organe législatif de la commune rurale de Vohipeno est composé de sept Conseillers communaux dirigés par un président. Quant à l’organe exécutif, il est constitué par le Maire et ses deux adjoints complétés par trois personnels de l’Etat civil, trois personnels de la voirie, deux polices communales, un secrétaire trésorier et deux personnels de Bureau du Guichets Fonciers.

9 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Graphique 1: Organigramme administratif de la commune rurale Vohipeno

     

   

Employés             administratifs

         

   

      

  

La photo 1 représente le Bureau de la Commune: une maison en dur assez mal entretenue. Sa construction date de 1991.

Photo 1: Bureau de la commune rurale Vohipeno

Des liens fonctionnels et hiérarchiques existent entre ces différentes institutions. A part ces structures décentralisées, des services déconcentrés de l’Etat et les Organisations de la Société Civile font partie des acteurs dans la gestion des affaires publiques en vue d’assurer son efficacité. Pour ces derniers, on peut enregistrer les fonctionnaires du Ministère de

10 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno l’Education Nationale, du Ministère de la Santé publique et les représentants des associations à vocation communautaire.

I. 2.Situation démographique La commune rurale de Vohipeno est peuplée actuellement de 40542 âmes réparties dans 8510 ménages à l’intérieur de 22 Fokontany. A lui seul, le fokontany de Vohipeno englobe 10,28% de la population totale suivie de Tanetilava I avec 7,41% (voir la carte de la répartition démographique de la commune). Cette population en totalité rurale se caractérise par son comportement démographique dynamique.

Tableau 2: Le nombre de la population et des ménages par fokontany (Année 2011)

N° Fokontany Nombre de la Nombre de ménages population 1Vohipeno 4167 1062 2Ankobahoba 1065 262 3Sahandray 963 188 4Antseranamatso 1095 335 5Ambodimangan'Idavo 2025 388 6Maromandia 1690 340 7Ambodikilo 980 198 8Ampasimatera 3002 636 9Vohiboahangy 1621 245 10Ambohitsara 2388 532 11Ambohimanakana 2121 494 12Ambalafary 1780 384 13Ampasimbola II 2780 548 14Tanetilava I 3003 360 15 Ambatoharanana III 2283 510 16Madioranohely 1952 350 17Ambodihara 1603 387 18 Ambinanisahahonitra 1165 210 19Anamborano 1919 400 20Ambodiampaly 807 220 21Andratambe I 1286 295 22Sahafotaka 847 166 TOTAL 40542 8510 Source : Commune rurale de Vohipeno

11 Carte 3: Carte de la répartition démographique de la commune rurale de Vohipeno

Source: ERP 2011

12 I. 3. Un espace géographique intégré dans la Région Agnalanjirofo

1. 3. 1. Une zone chaude et humide Les conditions climatiques

Etant localisée dans la partie orientale de Madagascar, la commune rurale de Vohipeno jouit d’un climat de type tropical chaud et humide, favorable aux diverses cultures. La température

Il n’existe pas d’observation climatologique effectuée dans la commune rurale de Vohipeno. Nous rapportons ici aux observations effectuées dans la station de Fénérive-Est à 20km environ du chef lieu de la commune rurale de Vohipeno. Cette station enregistre à la fois la température et la pluviométrie du site.

D’après les données recueillies sur place, la température maximale de la zone est de 36°C et la température minimale est de l’ordre de 11,5°C. Cette situation caractérise celle de la côte-Est malgache. On a pu relever à partir de l’examen de l’isotherme que l’éloignement de la côte qui correspond à une augmentation de l’altitude qui en découle, provoque une légère diminution des moyennes de températures. Toutefois cet écart est inférieur à 1° C pour le secteur considéré. La pluie: (180 – 240 jours)

En général, dans la commune rurale de Vohipeno, la pluviométrie peut atteindre 3000 mm/an, repartie entre 180 et 240 jours de pluie par ans. Elles se répartissaient en deux saisons.

Saison dite de pluie: (novembre en avril)

C’est la saison fortement arrosée avec des pluies d’origine cyclonique (fin de journée et la nuit) rarement la matinée et exceptionnellement l’après-midi. Les maxima sont situés au mois de Mars qui reçoit les 60 à 80% de la précipitation annuelle. Pendant la saison pluvieuse: (Mai en Octobre), les pluies sont fines, modérées mais fréquentes. Les mois d’Octobre et Novembre sont les mois les plus secs (moins de 15 jours de pluies) ;

La période allant du mois de Septembre jusqu’à Novembre est la saison de transition ; les pluies diminuent, l’humidité atmosphérique s’atténue et la température remonte.

13 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Graphique 2: Courbe ombro- thermique de la zone de Fénérive-Est

Figure 1 : Courbe Ombrothermique de la région de Fe nerive Est

600,0 300,0

500,0 493,0 250,0

426,0 400,0 200,0

300,0 150,0

200,0 200,8 100,0 167,5 158,5 148,5 Température Température en °C

Précipitation en mm 125,0 100,0 99,5 95,0 50,0 76 ,0 29,866 ,5 28,5 28,1 27,8 20,9 22,1 22,3 26,1 26,851,5 26,2 24,2 21,6 - -

e r i r re rs in b b vril Ma Ju to Ma A Juillet c embre ptem O v Janvie Fevrier e S No

Source: Station Tampolo

La situation climatique de cette localité a des impacts sur les activités de la population. En fait, la population constituée à 98% d’agriculteurs se plaigne de la difficulté du travail des rizières. En effet, pendant les périodes de forte pluie, les paysans contrôlent mal les crues d’où la nécessité des barrages. Il en est de même pendant les périodes dans lesquelles les mois sont les moins humides. En cette période les paysans se plaignent de l’insuffisance d’eau qui alimente les rizières. En période cyclonique, la commune rurale de Vohipeno connaît des dommages engendrés par les crues. Les pluies accompagnant cet aléa gonfle davantage la trombe d’eau annuelle. A cet effet, les rizières sont inondées, les éboulements sont fréquents. La propagation des maladies est inévitable. Ces conditions climatiques rythment la vie des habitants.

Catastrophes naturelles La commune rurale de Vohipeno est sous la menace du cyclone, des inondations et dans certaine mesure de sécheresses. D’abord le cyclone est le premier phénomène qui peut détruire le fruit des activités réalisées par les ménages. Il attaque non seulement les plantations au niveau du terroir agricole mais en plus les édifications des membres de la communauté telles que l’habitat, les salles de classe, les ponts, …Ensuite, l’inondation est le responsable de destruction des rizières voire des maisons d’habitation. L’importance de turbidité des fleuves et rivières débordants fait augmenter les dégâts. Ces menaces, les ménages les subissent chaque année du fait du manque de préparation constaté durant les périodes de passage des cyclones.

14 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Enfin, le cas de sécheresse se retrouve sur les périmètres rizicoles du problème de maîtrise d’eau et des parcelles de riz sur tanety. Ce phénomène peut réduire à néant les récoltes en riz.

I. 3. 2. Une Commune à relief prédominée par des paysages collinaires Le relief de la commune est accidenté et cisaillé par des cours d’eau. On assiste à une prédominance de colline (estimé à 80% de la superficie totale de la commune) et des vallées humides. Ces collines très dominantes présentent des versants très raides. Parallèlement, les vallées drainées par les cours d’eau sont souvent très étroits, limitant la capacité de la Commune en terme de rizière. D’autre part, c’est à cause de ces collines que la zone est assujettie à des difficultés d’accès à l’intérieur. A travers les versants plus ou moins raides se rencontre souvent des torrents au moment de forte pluie.

Photo 2: Vohipeno et ses paysages collinaires

Par contre, des immenses surfaces aménageables se trouvent à proximité des cours d’eau et constituent une grande potentialité de la commune par exemple: Mandoavato, Behaoka, Ambilona, etc... A noter également qu’il est possible de développer des cultures en terrasse dans la majorité des fokontany de la commune, et certains paysans s’efforcent déjà d’en développer petit à petit, avec de système d’irrigation très rudimentaire. Les principales végétations rencontrées actuellement sur les basins versants sont de type «savane arborée» ou «savoka» et un peu de «gidanga». Avec la pratique quotidienne des cultures sur brûlis, les bassins versants sont souvent d’un état dégradé avec beaucoup d’érosions.

15 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Chapitre II: L’organisation sociale de Vohipeno

II. 1. Une localité caractérisée par l’homogénéité de sa population La situation géographique de Vohipeno plongée au cœur de la Région Agnalanjirofo la place entièrement dans la culture Betsimisaraka. Cette situation a des effets sur l’aménagement de l’espace.

En se référant par exemple sur le mode de construction des maisons, leur construction est typiquement betsimisaraka. Les matériaux de construction sont fabriqués à partir des produits locaux dont la grande partie est le Ravinala (ravenala Madagascariensis): les feuilles (ravimpotsy) pour la toiture, les tiges (falafa) pour le mur, et le tronc (honkona) pour le plancher. L'utilisation combinée de ces produits constitue déjà, pour un ménage donné, un indicateur de son statut social. D'après une vue globale, la dimension moyenne est d'environ 5 à 6 mètres de long sur 3 mètres de large. Les hauteurs varient de 3 mètres. Une maison d’habitation plus d’une pièce est très rare sauf aux commerçants et familles aisées. La technique de construction ne change pas. Elle reste de type traditionnel et auto- construction. C’est une construction sur pilotis dont la technologie répond bien aux conditions climatiques qui sont humides toute l’année. Les maisons sont faites à partir des matériaux périssables même si les villages sont riches en bois de constructions. Les bois durs et précieux sont réservés à la vente. La construction de maison d'habitation se fait dans le cadre de l'entraide au sein de la famille élargie et rare sont les cas ou un appel à des spécialistes hors de ce cadre est nécessaire. Malgré la prédominance de cette culture, Vohipeno est marquée par la composition ethnique de la population qui est composée de 92,5% de Betsimisaraka, 4% de sud Est, 02% de Betsileo, 1% de Merina, 0,5% des Antandroy. Les ethnies autres que les Betsimisaraka s’y sont installées pour le commerce, la fonction publique mais aussi grâce au brassage par le lien du mariage.

16 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Graphique: Composition ethnique dans la commune rurale de Vohipeno (Année 2011)

Betsimisaraka Betsileo Merina Antandroy Sud- Est

Graphique 3: La composition ethnique dans la commune rurale de Vohipeno Source : ERP (Année 2011)

II. 2. Répartition spatiale La population est inégalement répartie dans les fokontany. Dans le chef lieu de la commune, on constate des entassements de parcelle, constitués par des habitats regroupés et longeant les axes routiers. Le terroir communautaire est encore sous exploité. Chaque Fokontany prend la même caractéristique que le chef lieu de la commune. C’est-à-dire, les habitats s’entassent au niveau de village, alors qu’une bonne partie du terroir villageois reste en libre. On peut trouver des campements temporaires appelés lasy. Ce sont des habitats construits en vu d’installation de courte durée. Elle n’influence guère l’organisation sociale en place du fait que ceux-ci sont localisés à moins de douze heures de temps (12h) de marche de la résidence principale.

II. 3. Mouvement de la population Les déplacements vers les «lasy» influent beaucoup sur le déplacement des ménages car ce dernier dure pour la période de production et peut affecter la scolarisation des enfants. Les ménages occupent ce type de compement lorsqu’ils executent le calendrier rizicole à savoir le labour, le repiquage, le sarclage et la recolte. Les produits recoltés sont tranportés à leurs résidences principales. A côté de ces petits mouvements migratoires temporaires suivant le cycle de production, on trouve une forme de migration de durée plus ou moins longue; le départ des jeunes vers les villes comme Fénérive Est, Toamasina, Mananara et . Ces déplacements prolongés sont motivés par la recherche d’emploie.

17 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

II 4. Groupe socioprofessionnel de la population

On distingue cinq branches de groupes socioprofessionnels bien distincts dans la commune rurale de Vohipeno suivant le secteur et les catégories d’activités existantes. On peut repartir chaque catégorie suivant un ordre de pourcentage proportionnel comme le suivant :

Graphique 4: Les groupes socioprofessionnels des ménages de la commune

Groupes socio-professionnels

92,57%

4,51% 0,78% 2,14% 0,50%

rs ts s e u n al e a eur ç at er r icult st Libér ni Agr mm Co Coll. Produits Admi

Source : Commune rurale Vohipeno.

Remarque: flexibilité des activités de la population

Pour les paysans agriculteurs de la commune de Vohipeno, comme dans tout Madagascar, l’activité professionnelle des paysans reste encore toujours flexible. Ainsi un paysan est à la fois agriculteur, éleveur, et voire même quelquefois épicier. Toutefois, l’activité de l’élevage n’est pas perçue comme une activité professionnelle indépendante. La pratique de l’élevage extensif de zébus, d’oies et de volailles, des canards et des poules…existe ; mais elle reste de façon très coutumière.

En effet, tous les groupes repartis dans ces cinq catégories socioprofessionnelles citées ci-dessus peuvent être en même temps des éleveurs.

L’objectif vise d’abord à respecter la coutume traditionnelle plutôt qu’accroître l’économie ou les revenus du ménage. On ne vend des animaux domestiques qu’occasionnellement (en cas de maladie d’un membre de la famille ou parfois à la veille d’une grande fête officielle). On ne consomme quasiment pas de viande bovine dans les localités secondaire (Fokontany), ou si cela arrive c’est seulement à l’occasion des festivités

18 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

ou d’inauguration traditionnelle ou coutumière (Tsaboraha) ou pendant les fêtes publiques (jour de l’an et fête Nationale).

II. 5. Stratification socio-économique de la population:

Tableau 3: La stratification socio- économique dans la commune

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5 Le prix de salariat agricole dans la commune rurale Vohipeno varie entre 1500 Ar à 2000 Ar par jour. 6 Le «kapoaka» utilisé ici est la boite de lait instantané fabriqué par SOCOLAIT. 19 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Graphique 5: La répartition des couches sociales dans la commune

Graphique: Répartition des couches sociales dans la commune rurale de Vohipeno

3% 20%

RICHE MOYEN PAUVRE

77%

Source : ERP (Année 2011)

Définition des variables et indicateurs de développement

Les matériaux avec lesquels les maisons sont construites, permettent de distinguer une couche à une autre. Les riches peuvent se permettre d’acheter de bons matériaux telles que les planches, les ciments et les tôles tandis que les autres couches se contentent des matériaux disponibles sur place tels les bambous et les pailles qu’ils n’achètent pas.

Nombre de zébu est un indicateur de richesse. Ceci permet de différencier une couche à une autre puisque seuls les riches peuvent se permettre d’en posséder plus parce que son achat nécessite déjà beaucoup d’argent. En plus, l’achat de zébus est un moyen de thésaurisation.

Fréquence de consommation de viande est parmi l’indicateur de la catégorisation sociale car ce n’est pas tous les jours qu’ils ont la possibilité d’en manger. Dans les villages ruraux, la viande est parmi ce qu’on appelle un met de fête.

La réalisation des activités pendant une saison de culture est un indicateur permettant de différencier les classes sociales car similaire à la possession de zébu, seul les riches peuvent se permettre de payer d’engager plus d’employés journaliers. Les classes défavorisées se contentent quant à elle, (ce faut d’argent et en vue de trouver des ressources financières pour subvenir à ces besoins quotidiens), de travailler chez les classes sociales riches.

Durée de la période de soudure. Plus le ménage est riche plus la durée de la période de soudure est réduite.

Nombre de volailles: seuls les riches peuvent se permettre d’avoir un nombre élevé puisque la nourriture de ces volailles nécessite beaucoup d’argent et aussi d’attention.

20 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Quantité de semence en riz cultivée par cycle végétatif. Etant donné que la riziculture nécessite beaucoup de dépenses, la quantité de semence utilisée dépend de la qualité de vie de chacun des ménages.

En matière de santé, l’accès aux soins médicaux est l’un des critères majeurs qui différencie une couche à une autre car seul celui qui a de l’argent peut se soigner comme il faut tandis que celui qui est pauvre se contente de l’automédication dans les meilleures des cas.

II. 6. L’organisation sociale et le soubassement culturel: La culture Betsimisaraka puisant l’organisation de la population locale est une suite logique de l’héritage d’une tradition longuement acceptée par la quasi- totalité de la population. Cette tradition règle la vie de la société et inspire même le comportement de certains individus quand celle- ci se concrétise par des «fady» 7. En matière d’organisation, la société de Vohipeno accorde la primauté aux anciens et surtout les notables ou les «Tangalamena» 8. Ces derniers sont désignés par Ampehikely ou Chef de famille 9. Cette considération est du au fait qu’ils tiennent une place importante au sein de la communauté en tant que garant de l’harmonie de la vie communautaire et de personne- recours en des problèmes sociaux. Toutefois, c’est lors des cérémonies à caractère traditionnel, tels les "tsaboraha" et "tsikafara" que les «tangalamena» sont incontournables, car ils détiennent tous les pouvoirs requis pour la bonne marche de la cérémonie. Pour des cérémonies officielles, ils font dans la plupart des cas, des figurations symboliques. Outre, qu’ils sont approchés pour consultation, les Tangalamena sont des personnes influentes et très écoutées au niveau du village. Il est un chef religieux communautaire en raison de sa compétence dans la prise de décision au niveau communautaire. En effet, il est fortement conseillé de tenir compte de leurs appréciations. C’est une des raisons, à ce que les chefs fokontany et les Responsables communaux travaillent étroitement avec les "Tangalamena" dans la gestion des conflits sociaux.

7 Le «Fady» est significatif de tabous et interdis. 8 Les « tangalamena » comprennent généralement les doyens d’âge. 9 Le chef de famille fait référence ici par le groupement des membres de famille venant d’une même lignée. 21 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Graphique 6: Circuit de la prise décision dans la commune

Circuit ordinaire

Administration Notables Masse

Notables Administration Masse

Transmission des instructions

Administration Notables Administration Masse

Masse

Règlement des litiges

Administration Notables Administration

Résolution Résolution

En dehors des Tangalamena, on y trouve également d’autres structures traditionnelles à Vohipeno telles que les «Ledama» et les «Mpiambinjiny». Concernant les «Ledama», il désigne une chefferie religieuse au niveau clanique. On parle aussi du premier responsable surtout en ce qui concerne l’affaire de tombeau ancestral. Malgré qu’il constitue en soi la structure en question, des consultations sont sollicitées par lui- même pour gérer les affaires claniques. La fonction du Ledama puise ses racines sur la notion du patriarche très valeureuse pour la société betsimisaraka. Un le dama sort finalement des «zanadalahy», littéralement un des descendants du père. Quant au «Mpiambinjiny», il est une personne, homme ou femme, dont la responsabilité est de recevoir les visiteurs. De ce fait, il ou elle part rarement aux champs puisque le village peut être visité en tout moment.

22 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

L’hospitalité du village est donc sous l’égide du Mpiambinjiny. Actuellement cette tâche est souvent léguée à une personne dont la capacité physique est faible. Le statut est donc source de force discrimination. Il est à souligner que, que ce soit Tangalamena ou Ledama ou Mpiambinjiny, l’âge n’est pas un critère déterminant pour être le chef. Suivant le cas, c’est plutôt la sagesse, l’appartenance à la lignée paternelle. Le pouvoir administratif et ceux issu de structures traditionnelles sont complémentaires. Le cas de dominance s’observe lors de fête nationale (26 juin) pour la structure administrative et lors des cérémonies traditionnelles pour les structures traditionnelles. L’harmonie sociale est une pratique traditionnelle qui concerne également la religion favorisant à une ouverture de la communauté vers des relations extérieures. En fait, la majorité des membres de la population locale ont leur affiliation vis à vis des églises et des mouvements religieux. La confession catholique tient une place importante dans la vie de la communauté de par l’histoire de son implantation ou tout simplement par les efforts fournis par la mission pour l’appui aux activités économiques et sociales de ses adeptes. Cet effort est matérialisé par l’existence d’une école de la mission Catholique et d’un Pré centre. La confession protestante Rainisoalambo œuvre pour sa part également dans l’éducation des enfants.

23 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Chapitre III: Aspect écologique de Vohipeno

III.1. Une forêt en dégradation La commune ne possède presque plus de la forêt primaire sauf celle de Madioranohely et d’Andraboagna à Maromandia (voir la carte de l’occupation du sol). Cette dernière a été renforcée par des reboisements et géré par des VOI ou «Vondron’Olona Ifotony». Les deux premiers responsables de la disparition de la forêt dans la commune sont d’une part la pratique quotidienne de la culture sur brûlis faute de surface irrigable disponible, et d’autre part les besoins en bois de chauffe pour les alambics traditionnels. En effet, les forêts dans la commune sont peu significatives en quantité par rapport aux besoins quotidiens de la commune. La dernière situation en 2007 fait un état de 13,5 Ha selon les données de la commune. D’autre part, on rencontre habituellement de feux de brousse par accidents suite au tavy. L’étude sur place a fait ressortir que, les surfaces ravagées par les feux de brousses sont environ de 8 Ha par an.

Tableau 4: Les types de forêts existants dans la commune rurale de Vohipeno

Localité Classement (*) Type de forêt Superficie (**) Andraboagna (Maromandia) RNI et FA Dense 6 Ha Anjilajila (Vohipeno) FA Dense 4,5 Ha Analanampotsy (Vohipeno) FA Dense 3 Ha Madioranohely RNI Dense 10 Ha (*) Réserve Naturelle Intégrale (RNI), Réserve Spéciale (RS), Parc National (PN), Site d'Intérêt Biologique (SIB), Forêt Artificielle (FA) (**) Dense, Savane, Steppe ………

Tableau 5: Les lieux où la population a effectué des activités de reboisement

Organismes Surface à reboiser Surface reboisée Utilisation du bois Ha Ha Fokonolona Nd Anjilajila: 4,5 Ha Construction de AntanetilavaI : 2 Ha maison Ambinanisahonotra: 0,5 Ha Bois de chauffe Source : Commune Vohipeno

24 Carte 4: Carte d’occupation du sol dans la commune rurale de Vohipeno

Source: ERP 2011

25 En ce qui concerne le reboisement, la pratique reste encore peu vulgarisée dans la zone malgré l’existence d’un centre de pépinière sur le chef lieu de la commune (dans le village d’Andranongisy). D’une manière générale, rares sont les ménages qui pratiquent le reboisement pour son propre terrain malgré les besoins incessants en la matière. De même, les actions communautaires de reboisement restent très occasionnelles. En effet, la culture environnementale est encore très peu développée au sein de la communauté faute de sensibilisation adéquate. Une action de sensibilisation et d’encadrement de la population sur la protection de l’environnement font partie d’un projet très important pour le développement intégré de la commune.

Du pâturage à un «gidanga 10 » Faute de terrain, les paysans ne pratiquent pas le système de culture en jachère mais plutôt des exploitations répétitives des parcelles. Par contre, la communauté n’est pas habituée au système de pâturage car l’élevage pratiqué dans la Commune est de nature contemplative. Bref, le processus de dégradation de savoka en gidanga est dû au surpâturage. Il ne reste plus sur les parcelles que de pauvre bozaka.

III. 2. Des cours d’eau à fort débit et turbidité La commune est dotée de plusieurs cours d’eau, constituant un grand atout pour le secteur agricole dont: le fleuve Maningory; les rivières: Sandrantsigny, Fotsialagnana, Volitaraigna; ainsi que plusieurs affluents. Par ailleurs, la zone est très vite inondable au moindre cru, car avec son relief présentant des pentes très raides, ces cours d’eau entretiennent en permanences d’importants débits avec de courant parfois très violent.

III. 3. Le caractéristique de sols dans la commune Le sol de la commune, est typique des zones de basses collines. Les deux types du sol sont les sols ferralitiques et alluvionnaires. Les sols de type ferralitiques de couleur jaune sur rouge se trouvent parfois sur les pentes de colline où les sols est rarement profond mais compact et à texture fine et souvent argileuse. Ce type de sol est menacé annuellement par l’érosion. La première menace est celui de la pratique de «tavy». Le «tavy» étant un mode de culture pluviale, se pratique au cours de période chaude et pluvieuse, afin d’offrir la possibilité de brûler et de semer. Cette pratique endommage le sol puisque ce dernier se

10 Le «gidanga» est une sorte de savane herbeuse.

26 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno dénude et laisse libre cours aux agressions de violentes averses. En conséquence, on assiste à une perte importante de la partie superficielle du sol. Concernant les sols d’apport fluvial qui sont riches en alluvions argileuses, ils se trouvent par contre sur les vallées. Ces sols se retrouvent surtout en bordure des cours d’eau. Ils sont facilement aménageables en rizière et favorables aux cultures pérennes à conditions qu’ils ne se trouvent pas sur des zones inondables.

27 Partie II: LE PROFIL DE LA PAUVRETE DE LA COMMUNE RURALE DE VOHIPENO

28 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Chapitre IV: Les problèmes de non développement local Il existe plusieurs services publics dans la commune rurale de Vohipeno, entre autre dans le domaine de l’éducation et de la santé. Cependant, leurs qualités laissent à désirer.

IV. 1. Un système éducatif peu satisfaisant La commune dispose trois types d’écoles primaires à savoir les écoles primaires publiques, les écoles communautaires ou les «Sekolin’ny Fokonolona» (FKL) et les écoles primaires publiques. Les Ecoles Primaires Publics ou premier cycle (ou EPP) répartie dans les fokontany de la commune. Elles sont 29 EPP qui sont réparties dans la commune 11 . Toutefois, vue l’éloignement de certains hameau par rapport au chef lieu du fokontany, vue également les obstacles que doivent affronter les élèves pour joindre l’école, la population dans certains villages ont construits des écoles communautaires ou appelées localement FKL (Sekolin’ny- Fokonolona). Ces écoles sont gérées par les parents d’élèves. Elles sont au nombre de 23 dans la commune 12 .

Graphique 7: Les différents types d’école dans la commune

Les différents types d'école dans la commune Vohipeno (Année 2009- 2010)

ENSEIGNEMENT PRIMAIRE PUBLIQUE ECOLE COMMUNAUTAIRE

ECOLE PRIVEE

ECOLE SECONDAIRE

Source: CISCO Fénérive Est

Les écoles primaires privées appartiennent à la mission catholique, de l’église FJKM, et à l’église Rainisoalambo. Elles sont au nombre de quatre dont trois se trouvent dans le fokontany de Vohipeno et une à Ambohitsara. Au niveau de l’effectif, on dénombre au total, 10247 élèves 13 inscrits dans la commune durant l’année scolaire 2009- 2010 y compris les établissements publics et privés.

11 Voir la carte de localisation des établissements scolaires et les Centres de Santé de Base. 12 Voir la carte d’infrastructures sanitaires et scolaires 13 La statistique de l’enseignement primaire et secondaire dans la commune est mise en Annexe III. 29 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Le ratio enseignant-élève est en moyenne 46, 82 pour les écoles primaires publics, 58, 31 pour les écoles communautaires, 35, 12 pour les écoles privées. Malgré le recrutement des enseignants suppléants, l’insuffisance de nombre d’enseignant se fait encore sentir pour les écoles publiques et FKL. Ceci a de répercussion sur le taux de réussite des élèves lors des examens. Le taux de redoublement pour les écoles primaires est en moyenne 16, 30%.

Le nombre des FKL existant dans la commune démontre l’engagement de la communauté et de la commune dans le développement du domaine scolaire. En dépit de ces efforts, des problèmes se rencontrent encore dans l’état de ces infrastructures et des mobiliers. Les infrastructures construites sont en mauvaise état car la majorité d’entre elle est construite en matériaux locaux, de plus, les équipements mobiliers tels les tables à banc sont en nombre insuffisant, certains sont construits en bambou ce qui rend difficile l’écriture surtout pour les élèves débutants. Photo 3: Une tente utilisée comme salle de classe

Photo 4: Caractéristique des bâtiments scolaires dans la commune

30 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Il faut aussi noter que la plupart des écoles primaires fonctionnent en classes multigrades, c’est à dire un instituteur assure deux ou trois classes en simultané à cause de l’insuffisance des salles de classe.

31 Carte 5: Carte de localisation des établissements scolaires et les Centres de Santé de Base dans la commune

Source: CISCO de Fénérive Est année 2011

32 En ce qui concerne les enfants scolarisés, on constate un taux d’absentéisme non négligeable pendant les périodes de récolte. La cause de ces absences s’explique par l’aide que ces enfants apportent aux parents dans les activités de subsistances des ménages. Une autre cause est à signaler, la carence en ouvrage de franchissement qui fait que lors des périodes de crue les élèves ne peuvent pas aller à l’école.

Tableau 6: Disponibilité des écoles primaires 2009- 2010

Nombre Nombre Nombre de Ratio élèves/ Ratio élèves/ d'élèves d'enseignants salles Salles Enseignants 10247 212 149 68, 65 48,33 Source: CISCO Fénérive Est

Outre les écoles primaires, la commune dispose également d’un Collège d’Enseignement Secondaire sis à Vohipeno. Au total, cet établissement compte 938 élèves dont en moyenne le ratio enseignant- élève est de 46, 9. Le taux de redoublement au niveau de ce collège est élevé de l’ordre de 29, 42%. Concernant le taux de réussite, il est estimé en moyenne à 68, 65 % pour le niveau primaire, 69, 51% pour l’école secondaire. Par rapport à l’abandon scolaire, l e taux est estimé en moyenne à 16, 89% pour la commune entière mais 26, 97% pour les FKL, 5,40% pour les écoles privées et 11, 53% pour les écoles publiques. L'âge d'abandon scolaire se situe habituellement vers 15 ans, âge correspondant à la fin des études primaires. Cet âge d'abandon peut parfois atteindre 17 ou 18 ans, âge auquel la participation aux diverses œuvres est exigée par les communautés. Que ce soit au niveau des écoles primaires que secondaires, les facteurs déterminants l’abandon scolaire et les causes de redoublement scolaire résident sur le fait que: durant la période des travaux de champs, les élèves assistent les ménages dans les travaux des champs et abandonnent leurs études temporairement. Au cours de l’année scolaire, l’absence d’un élève peut atteindre une durée de 03 mois. Par ailleurs, l’achat des fournitures scolaires est souvent négligé par les parents. On peut dire que ces derniers sont très réticents par rapport à la scolarisation de leurs enfants. Outre les problèmes cités ci- dessus, l’éducation dans la commune connaît des problèmes de: • Insuffisances des corps enseignants,

33 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

• Manque de motivation des enseignants par rapport à l’enclavement de lieu d’affectation, • Insuffisance des salles de classes, • Insuffisance des équipements mobiliers • Manque des matériels pédagogiques, • Faible niveau d’instruction des enseignants surtout au niveau des FKL et primaires. Concernant cette dernière, la réalité sur place montre qu’au niveau des FKL à travers lesquels le recrutement des enseignants se fait localement, le niveau des enseignants restent en général au dessous de la classe de troisième. Au niveau des écoles primaires, on enregistre des enseignants ayant atteint l’école secondaire. Les enseignants au niveau de CEG, dispose par contre le diplôme de baccalauréat. Tous ces problèmes affectent relativement sur les résultats scolaires des élèves ainsi que sur la qualité de l’enseignement dans la commune. Malgré les problèmes cités ci- après, on remarque que dans l'ensemble, la majorité des enfants de la commune fréquentent les écoles même si quelquefois, le niveau atteint est bas. Concernant les adultes, le taux d’analphabète est estimé à 51%. Les femmes composent près de 65% de cette proportion d'analphabètes. Dans la plupart du temps, les causes de ce fort taux d’analphabétisation proviennent des difficultés personnelles, scolaires et économiques des ménages. Elles viennent également du fait que les personnes concernées ayant quitté tôt l’école afin de subvenir aux besoins de leur famille, ont souvent de la difficulté avec le code écrit. Aussi, certains ont appris mais désappris la lecture et l’écriture faute d’avoir eu à utiliser ces acquis dans la vie courante.

IV. 2. Des conditions sanitaires précaires En matière d’infrastructure sanitaire, la commune rurale de Vohipeno se trouve parmi les communes les plus pauvres car il n’y a que trois centres de soin pour les 22 fokontany, dont un CSB II à Vohipeno et deux CSB I à Ampasimbola II et Ambodiara. Le CSB II de Vohipeno est géré par un médecin, une sage femme, une aide sanitaire recrutée localement, une servante, une dispensatrice et un gardien. Le CSB I d’Ampasimbola II est géré par une sage femme. Le CSB I d’Ambodiara a fermé sa porte par manque de personnel. Ce maigre effectif doit satisfaire l’ensemble de la population. Il faut dire que la capacité des centres est insuffisante face au nombre important des pathologies qui sont généralement liées aux conditions du milieu naturel. Cette situation a

34 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno diverses répercussions telles qu’une faiblesse de la capacité physique limitant la productivité du travail, une diminution du taux de fréquentation du centre sanitaire 14 . Cette dernière est due à l’éloignement des centres de santé par rapport au lieu d’habitation, à l’existence des cours d’eau qui monte facilement en période pluvieuse, à l’insuffisance des moyens financiers destinés pour l’achat des médicaments. Autres facteurs à ne pas négliger est l’absence fréquente de personnel de santé. Liées aux problèmes économiques, l’accès aux soins devient un luxe que les ménages surtout de classe défavorisée ne peuvent pas s’offrir aux soins. Généralement, ils font recours à l’automédication et à l’utilisation des tisanes. D’après l’étude effectuée au sein de la communauté, différentes maladies touchent la population de la commune mais les plus remarquables et les plus fréquentes sont la diarrhée, le paludisme, l’Infection Respiratoire aigüe, la grippe. Avant de recourir aux soins prodigués par les différents praticiens, la population se livre en premier lieu à l'automédication. Les médicaments tels que la nivaquine, l'aspirine, le paracétamol, la tétracycline et le cotrim, sont souvent disponibles auprès des épiciers. Après l'échec de l'automédication, la plupart des malades s'adressent souvent aux praticiens traditionnels. Près de 40% de la population se confient aux praticiens pour la diarrhée, le paludisme, la fatigue, et certains traumatismes. Les praticiens ordonnent diverses plantes médicinales pour soigner leurs malades mais la population connaît aussi ces plantes et leur mode d'emploi 15 . C’est seulement, en cas de complication qu’ils font recours au médecin. La médecine moderne n'est approchée qu'en dernier recours depuis la mise en vigueur de la participation financière des usagers aux différents soins dans les services de santé publics. D'ailleurs, les centres de soin ordonnent pratiquement dans plusieurs cas, les médicaments disponibles auprès des épiciers. A noter qu’à Vohipeno, le recours aux praticiens traditionnels est surtout accentué au niveau de la maternité surtout pour les fokontany les plus éloignés. Les matrones assurent près de 60% des accouchements. Les CSB ne servent que pour l'enregistrement officiel des naissances qui est une formalité obligatoire à faire dans les 24 heures suivant la naissance, sous peine d'amende. Malgré cela, rare sont les parents qui effectuent cette formalité. Cette situation est justifiée par le nombre de jugement supplétif des enfants exécuté par la commune en 2009 ayant atteint le nombre de 2942. En 2010 encore, 1547 enfants et 3102 adultes ont effectué des jugements supplétifs auprès des Responsables compétents de la commune.

14 Cf Annexe IV. 15 Cf annexe V. 35 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Chapitre V: Les facteurs économiques de blocage au développement local L’activité économique dans la commune rurale de Vohipeno est caractérisée par la domination de l’agriculture dans le secteur productif et de l’activité commerciale dans le secteur service. Par contre on constate une absence totale de l’industrie pour le secteur de transformation sauf les petits métiers de fabrication de «toaka gasy» rhum à fabrication locale, d’essence de girofle et de «betsabetsa» avec une exploitation purement artisanale.

V. 1. L’agriculture La pratique de l’activité agricole touche les 95% de la population de la commune. Ce secteur comprend les cultures de rente comme le girofle, le litchi, la vanille, le café; les cultures vivrières constituées par le riz, le manioc, la patate douce…; les cultures fruitières comme les agrumes, la banane…; Et enfin la culture industrielle où la canne à sucre tout court. Pour la main d’œuvre des travaux agricoles, les paysans utilisent le plus souvent le salariat agricole à raison de 1500 Ar par personne par journée durant les périodes de crise et 2000 Ar durant les bonnes saisons. Les systèmes d’entraide traditionnels tels le «fandriaka», et surtout les «lampona» et «tambiro» sont de moins en moins pratiqués à présent d’une part à cause du coût des dépenses élevées et d’autre part à cause du besoin en argent de la population qui fait régner le salariat agricole. La terre constitue une richesse naturelle très importante pour les paysans de cette commune comme ailleurs. En effet, il existe deux modes d’acquisition de terrain: par héritage qui est le plus dominant et par achat de nouveau terrain pour ceux qui en ont la possibilité. Les paysans rencontrent des problèmes pour l’acquisition des terres car l’appropriation de terrain se fait d’une manière encore traditionnelle c’est à dire, les propriétaires des parcelles ne sont que des propriétaires légitimes mais non légaux (n’ayant encore procédé à la régularisation de leur parcelle). Cette situation engendre de nombreux litiges fonciers sous forme soit de d’accaparement par différent forme d’abus soit d’un conflit de mitoyenneté. Malgré l’existence de B.I.F sis dans le chef lieu de la commune 28 certificats fonciers seulement ont été délivrés 16 depuis son ouverture en 2008. La population n’est pas motivée à légaliser leur terre. Les raisons étant que la population locale sous estime le BIF en tant qu’un service récemment implanté dans la commune. Quelque personne confond par ailleurs les missions du service foncier à celles du BIF. D’autre n’a même pas eu confiance qu’après la

16 73 demandes sont en cours de traitement depuis le 01 mars 2011 au niveau du BIF. 36 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno délivrance officielle des certificats fonciers. Enfin, le constat auprès de ce service montre que les prétendus propriétaires sont démotivés à légaliser son terrain qu’après avoir confronté à des litiges. Or ceci rend difficile le traitement du dossier. 17  Les cultures vivrières La pratique des cultures vivrières constitue les sources d’alimentation pour les habitants de la commune. En effet la quasi- totalité de la production est destinée principalement à l’autoconsommation. Il existe deux types de cultures vivrières: la riziculture étant la base de l’alimentation et les autres cultures vivrières tels les maniocs, les patates douces, l’igname, le maïs,…  La riziculture La riziculture, base de l’alimentation de la population de la commune comme pour tant d’autres Malagasy est pratiquée par la quasi-totalité des habitants. On peut distinguer la riziculture pluviale qui est la plus importante ceci due au relief accidenté qui occupe une très grande partie de la superficie de la commune et la riziculture irriguée qui est pratiquée dans quelques parcelles du territoire de la commune. Le mode de faire valoir est de deux sortes: • Directe pour les propriétaires terriens • Et indirecte pour les sans terres ou ceux qui n’ont pas suffisamment de terre pour cultiver. De ce fait, les paysans pratiquent soit le fermage en raison de 100.000 à 200.000 Ar à l’hectare par an la location pour la riziculture irriguée et 15000 Ar à 40000 Ar à l’hectare par an pour la riziculture pluviale 18 . Soit le métayage connu par l’appellation locale «misasaka» c’est à dire la moitié de la production revient au propriétaire terrien. Les techniques culturales pratiquées sont encore les techniques traditionnelles avec des matériels rudimentaires constitués de pioche, de coupe- coupe, de bêche «angady» et l’inévitable zébu pour le piétinage; la récolte se faite à l’aide de petit couteau du nom de «kisombary» et le transport par des paniers ou «helitry» 19 .

17 Nous avons mis en annexe les renseignements concernant le BIF. 18 Ce tarif varie suivant la qualité de terrain. 19 Un «helitra» peut contenir 80 kapoaka de paddy. 37 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

La riziculture en terrasse est encore pratiquée par une infime partie des paysans. En tout, l’intensification du système culturale est encore quasi inexistante dans la commune pour les raisons évoquées ci-après: • L’encadrement des paysans s’avère insuffisant malgré l’intervention de l’ONG catholique Saint Benoît car un fort pourcentage des paysans n’est pas encore touché. • L’équipement est de type traditionnel et rudimentaire composé essentiellement de pioches, coupe-coupe, couteau, pèle, bêche ou «Angady», le sarclage est effectué manuellement • Non pratique de fertilisant en dépit de la dégradation souvent avancée du sol En outre, les rats, oiseaux prédateurs comme le «fody», les insectes nuisibles ainsi que le vol sur pied affectent souvent la production. Par conséquent, le rendement est faible, évalué à 0,8T à l’hectare pour la riziculture pluviale et à un plafond de 1,5T pour la riziculture irriguée d’après le service agriculture de Fénérive Est La quasi totalité de la production de ce secteur est destinée à l’autoconsommation estimée à 70%; 27% pour la vente et 03% pour les semences. Les catégories des riches et certains ménages dans la classe moyenne épargnent des semences. L’argent procuré à partir de la vente de riz est destiné très souvent pour subvenir aux besoins des ménages notamment à l’achat des PPN. On constate que la commune est encore loin d’arriver à l’autosuffisance en riz car les 611T de riz par an produit par la commune présente un déficit chronique. Il est évident que bon nombre de paysans traverse des périodes de soudure deux fois dans l’année.  Riziculture pluviale Comme il a été relaté ci-dessus, la riziculture pluviale est la plus pratiquée en raison de la caractéristique du relief de la commune. Il n’y a qu’une seule production dans l’année sur les versants des collines. Le semi est effectué entre le mois de novembre et décembre tandis que la récolte est au mois de Mai- Juin. La répartition des tâches aux travaux agricoles entre les femmes et les hommes n’est pas trop discernable sauf pour le brûlis qui est une activité typiquement masculine.

Riziculture irriguée Cette culture concerne les parties où se rencontrent les plaines ou vallées qui sont très étroites et morcelées. Néanmoins, quelques surfaces considérées comme les principales 38 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno plaines de la commune se trouvent dans les fokontany Ampasimbola, Ampasimatera, Ankobahoba, Ambodimangan’Idavo, Madioranohely, Ambinanisahahonitra. Il existe trois barrages d’irrigation dans la commune dont deux se trouvent à Ampasimbola et un barrage à Anamborano. Pourtant, ces trois barrages sont insuffisants pour irriguer la totalité des surfaces aménageables possibles. En matière de riziculture irriguée, on reconnaît que seule les 45% des plaines existantes seulement sont cultivées puisque le problème de la maîtrise de l’eau mine beaucoup cette pratique culturale. De plus, pour beaucoup de parcelles le problème d’organisation de partage d’eau persiste ce qui fait que certaines parcelles souffrent d’insuffisance en eau et le retombé sur le rendement rizicole est assez grave. Dans la commune, la riziculture irriguée est pratiquée deux fois en une année par les riziculteurs. Les périodes culturales sont reparties comme suit: • vary kitrana ou riz à contre saison, semé au mois de Janvier-Avril et récolté Décembre • vary taona ou première saison, semé en Octobre-Novembre et récolté en mois de Mai à Juin Le calendrier agricole non respecté entraîne la diminution de quantité de production.  Les quelques données qui suivent nous indique sur l’importance relative des différentes productions agricoles dans la commune de Vohipeno.

Tableau 7: Les productions agricoles

Typologie Produit Superficie (Ha) Tonne (T) Céréales Paddy 1156 Ha 611 T Maïs 11 Ha 11 T Tuberculeuses à Manioc 1139 Ha 2983 T Racines Fruit à pain 5 Ha 181 T Cultures industrielles Canne à sucre 642 Ha Cultures industrielles Café 32 Ha 15,5 T permanentes Girofle 1808 Ha 1267 T Fruits Bananes 24 Ha 20, 5 T Litchis 533, 5 Ha 3608, 5 T Autres Vanilles 1013 Ha 14, 4 T Source: ERP février 2011

39 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

V. 2. Les autres types de culture Ils concernent les autres cultures, spécifiquement le manioc, le maïs et le fruit à pain Ils constituent des aliments de substitution au riz ou de complément pendant les périodes de soudures. Quant aux prix de ces produits, ils se vendent à bas prix. Leurs ventes se font sur place faut d’accessibilité. A cause de l’enclavement, il est difficile de faire sortir les produits d’autant plus que le bénéfice reste faible par rapport aux coûts de la main- d’œuvre pour la production et aux frais de l’acheminement des produits. D’autre part, ces produits ont très peu de valeur ajoutée car ils ne subissent aucun traitement préalable avant d’être vendus. D’autant plus que dans la plupart des cas, les capacités de stockage et les possibilités de séchage des producteurs sont très limitées. Ce qui fait qu’ils sont obligés de les vendre frais. Pour la culture de girofle, ce produit prend une grande importance dans la vie quotidienne de la population malgré le rendement qui diminue de plus en plus faut d’entretien, de renouvellement de la culture, et de la destruction causée par les aléas naturels notamment les cyclones tropicaux. En effet, ce produit assure les besoins monétaires de la majorité des ménages soit par la vente des clous ou par la vente des huiles essentielles tirés des feuilles de girofles. Après la récolte, les clous se vendent auprès des commerçants locaux ou avec les collecteurs intermédiaires connus sous le nom de « Baolava ». La spécificité de ce dernier est qu’ils viennent dans les endroits très enclavés et ne se soucient pas de la qualité car ce sont en fait des escrocs qui volent les paysans par le coup de la balance, même si leur prix est intéressant soit 10000 Ar à 11000 Ar le kilo du clou de girofle et 20000 à 30000 Ar le litre de l’essence de girofle. Or cette filière rencontre des sérieux problèmes pour les raisons suivantes: le passage incessant de cyclone dans la Région, la vieillesse de la plantation, les pratiques itinérantes des huiles essentielles, les manques à gagner de la commune en matière de ristourne. Le cyclone provoque des pertes considérables sur les exploitations car rien qu’en parlant du dernier cyclone Ivan en février 2008, beaucoup de pieds de girofle ont été coupés et sinon pour ceux qui sont debout, les feuilles ont été asséchées complètement. Les conséquences de cette catastrophe naturelle ont provoqué des conséquences graves sur la vie économique des exploitants car non seulement, ils ne peuvent plus compter sur les clous pour la prochaine récolte, mais comme les feuilles aussi ont été touchées, les revenus tirés avec les huiles essentielles vont considérablement réduits. D’un autre côté, il est rare de trouver des jeunes plants dans la zone. De ce fait, la production globale baisse de plus en plus et même la qualité n’est plus assurée. La coupe des feuilles

40 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno pour les besoins en huile essentielle durant toute l’année, provoque aussi des conséquences néfastes sur la quantité et même la qualité de la production. D’autre part, la commune de Vohipeno, n’arrive pas jusqu’à maintenant à récupérer toutes les ristournes dues à la commercialisation de ce produit (clous ou huiles essentielles) pour des raisons diverses: l’enclavement de la zone qu’il est impossible de faire une barrière économique, certains produits sortent dans d’autres communes voisines car les producteurs cherchent directement des meilleurs prix, l’inexistence de système de contrôle au niveau communal, etc… Il est important de trouver une solution adéquate à toutes ces contraintes car le revenu procuré par ce produit prend une place irremplaçable dans la vie des ménages. La culture de la vanille commence également à prendre de l’importance dans presque tous les fokontany. Les fokontany de Vohipeno, Ambodimangan’Idavo, Sahandray et Ampasimatera regroupent le grand nombre de la production de la vanille dans la commune. La production est encore faible par rapport à la surface cultivée parce que les paysans ne sont pas encore rôdés pour la technique culturale et d’autre part ce sont des jeunes plants. En fait, ils n’ont jamais été encadrés et ils rencontrent beaucoup de problèmes pour trouver un circuit de commercialisation profitable pour eux 20 . Parallèlement, cette filière présente certaines difficultés aux producteurs spécifiquement l’existence des insectes nuisibles; et puis le problème d’insécurité rurale c'est-à-dire, beaucoup de vol sont constatés pour les vanilles qui sont encore vertes. La production de litchi est très importante dans la commune, seulement faute de piste de desserte, la production reste pourrie sur place et on peut dire que c’est une perte inestimable que ce soit pour la population ou pour la commune en terme de ristourne. Malgré cette difficulté, chaque année, les paysans essaient toujours de transporter une partie de leurs produits jusqu’à Antseranamatso à dos d’homme, pour trouver des preneurs. Il est évident que cette pratique est très risquée car étant donné l’état de la piste de Mahatsara jusqu’au bord du fleuve Maningory (à Antseranamatso), peu des collecteurs peuvent y accéder car seul les voitures 4x4 peuvent faire une telle aventure. Par conséquent, comme les demandeurs sont très faibles, les prix sont à leur faveur, c'est-à-dire, très faible jusqu’à 100 Ar le kilo. Pour l’ensemble des cultures, le développement des filières se heurte aux problèmes et contraintes suivants:

20 Les vanilles se vendent à bas prix dans cette commune. Les vanilles vertes sont estimées par les collecteurs à 2000 Ar le kilo. Celles qui sont séchées sont vendues entre 8000 Ar à 30000 Ar par kilo. 41 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

• La faiblesse des rendements agricoles, à cause des techniques et outils utilisés très archaïque et à défaut d’encadrement • L’enclavement de la commune • La prolifération des prédateurs et des insectes ravageurs, • L’insuffisance de l’aménagement des terrains de culture • L’insuffisance des infrastructures ainsi que des moyens de production • L’utilisation des semences non performantes • Le manque de volonté pour prendre et appliquer des mesures en faveur de la défense et restauration des sols • L’absence de structure paysanne pouvant redynamiser certaines filières • Les prix des produits sont très bas • La méconnaissance des débouchés potentiels et des exigences des marchés en matière des normes et qualité • L’absence des liens entre les producteurs et opérateurs. Malgré toutes ces contraintes, l’agriculture est une préoccupation principale de la population, et pour pouvoir lancer ce secteur d’une manière efficace et durable, il serait souhaitable en premier lieu de commencer par résoudre le problème d’enclavement de la zone.

V. 3. Un élevage mal développé: Les membres de la communauté de la commune rurale de Vohipeno pratiquent la technique d’élevage extensif. Ce secteur est, tel qu’on le trouve dans d’autres parties de la Région ou de la Province voire de la Grande Ile, il s’exerce d’une manière traditionnelle. Dans cette localité, ces bovidés sont d’une importance considérable pour la communauté car non seulement ils sont très utilisés dans les travaux des champs (riziculture) en tant qu’outil principal pour les activités de préparation de sol. Mais, il joue le rôle socioculturel qui est reconnu également dans la commune. Des rituels consacrés aux ancêtres sont conditionnés par l’abattage des zébus. La possession des bovidés représente un rang social non négligeable au niveau de la communauté, ainsi les ménages ayant la possibilité d’épargner mettent en prioritaires leurs économies dans l’achat des bovidés. Malgré l’importance de ces bovidés dans la vie sociale et culturelle, les développés relève un grand défi puisque les pâturages ne sont guère suffisants. Les espaces près des lieux d’habitation sont déjà occupés par les cultures vivrières telles que les maniocs, les patates douces…, et il faut lâcher les zébus dans les savanes pour trouver des herbes, sinon il faut les attacher près des rizières.

42 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Concernant les soins, un vétérinaire ambulant sillonne les Fokontany de la commune presque une fois par an pour la vaccination. Un couloir de vaccination est disponible et la Commune dispose deux tueries à la place d’abattoir. Nonobstant le passage du technicien, la situation que vit le secteur de l’élevage reste dans un état dérisoire. Similaire à l’élevage des bovidés, la promotion de l’élevage porcin présente un problème car il concurrence l’homme en matière de nourriture. Concernant les oiseaux de basse cours, ils sont élevés par la plupart des ménages. Les efforts pour le développement de cette filière remontent à une époque ancienne. Les produits d’élevage étaient destinés dans la réception des visiteurs. Cette tradition est encore pratiquée actuellement. La vente ne se fait qu’en cas de nécessité. L’exercice de cette activité s’est fait sans encadrement. Néanmoins, l’existence du Pré-centre catholique avec leurs techniciens dans le chef lieu de la commune est un atout considérable pour le développement de ce secteur. Malgré L’encadrement fourni, l’impact des formations octroyées ne sont pas encore perceptible dans la pratique locale. L’absence de sensibilisation, la propagation des maladies, l’isolement de la commune limitant l’ouverture de la population liée au développement de ce secteur ainsi qu’à la recherche de débouché, la manque d’intrants, l’ignorance et l’exiguïté de pâturage sont autant des problèmes qui affectent le développement des activités de l’élevage dans cette commune. Or, ce secteur peut être développé si on apporte une attention particulière sur la possibilité de professionnalisation, l’instauration des campagnes de vaccination et surtout l’intégration de l’élevage- agriculture.

V. 4. Un artisanat peu développé

La vannerie forme une activité artisanale la plus pratiquée dans la commune rurale de Vohipeno. Cette activité est pratiquée spécialement par les femmes. Selon la coutume locale nulle n’est censée ignorer la technique de tressage. Cependant cette activité n’est qu’une activité auxiliaire ou complémentaire, non indépendante. Les femmes ne la font que pendant les jours du repos ou encore après avoir fini ses tâches ménagères. En tous les cas, l’activité artisanale n’est pas leur première préoccupation. Elles la font suivant sa volonté et selon le besoin du ménage. Elles le font surtout en période de récolte du riz du girofle, et de letchi. La vannerie se rencontre partout dans la commune, mais il n’y a pas, jusqu’à présent, une unité d’organisation faute d’encadrement. Les matières premières utilisées sont surtout les «penja»

43 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

(larisa) zanzibéracé, les harefo, les rofia (raphia). Ces derniers deviennent de plus en plus rares dans la commune.

Comme nous l’avons dit, dans le cadre de la commune rurale de Vohipeno, l’activité artisanale comme la vannerie n’est pas une activité professionnelle de premier rang pour les femmes. En effet, la production est plutôt réservée pour satisfaire la consommation et les besoins du ménage que d’assurer l’approvisionnement des marchés. Il s’agit bien là d’une auto production.

Le peu qu’elles produisent à part ses besoins sont destinés à satisfaire en large partie le marché local que pour le marché extérieur. C’est à dire la majorité des productions est vendue sur place auprès des paysans venant de localité enclavée. Une minime partie est emmenée sur les marchés de Fénérive-Est. En dehors de la vannerie des amalgames d’activités artisanales sont pratiquées par la population locale telle que l’extraction de l’essence de girofle, la fabrication artisanale des boissons alcooliques, la charpenterie Concernant l’extraction des huiles essentielles des feuilles de girofle à partir d’unité d’alambic artisanal, cette activité est très répandue dans la commune, et qui rapporte beaucoup au ménage malgré l’instabilité des prix. En effet, elle fournit une source de rentrée d’argent pour les paysans et peuvent atténuer les difficultés financières pendant la période de soudure. Seulement, le revers de cette activité est qu’elle a des effets sur la quantité et la qualité de clous de girofle car le cycle végétatif n’est pas complet. D’autre part, à force de les pratiquer toute l’année, les matières premières commencent à diminuer beaucoup ces derniers temps. Outre les effets négatifs provoqués par cette activité, elle est également facteur d’insécurité dans la commune surtout à partir du moment où le prix de litre de l’essence de girofle s’est amélioré. Dans la commune, le nombre de cambriolage, de vol des feuilles de girofles, ainsi que d’assassinat se sont augmentés. Au cours du dernier trimestre de l’année 2010 par exemple, on a enregistré 03 vols à main armée suivis d’assassinat dans la commune. Quant à la fabrication artisanale de certaines boissons alcooliques comme le « betsabetsa » et le «kaletsaka» à partir de la canne à sucre, c’est une activité qui se pratique de façon illicite par rapport à la législation du pays. Pourtant, il est bien de reconnaître que cette activité est toujours pratiquée par les paysans. La plantation de canne à sucre sert principalement comme matière première à ces fabrications artisanales.

44 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

V. 5. Le commerce: En prenant compte de la limitation des contraintes dû à l’accessibilité dans la commune, l’activité commerciale connaît de grande difficulté telle que la sécurité de transport de marchandise et la limitation des qualités des produits ou des marchandises transportables. Pourtant le commerce est développé dans la commune. Dans le chef lieu du Vohipeno, l’activité commerciale est similaire à celle des grandes villes où l’on vit dans une parfaite concurrence. Sans compter les stands et les ventes en plein air, on enregistre en moyenne 55 commerçants détaillants et plus de 200 petits commerces informels à travers la commune. En général, ces commerçants sont attirés par la potentialité de cette localité en matière de produits de rente notamment ce du girofle (huile essentielle et clou). Cependant, le prix des produits restes faible dû au problème d’accessibilité de cette commune. En plus, la commune ne bénéficie pas tellement de cette potentialité surtout en matière de ristourne.

V. 6. Des ressources minières non exploitées: La commune dispose des ressources minières non inventoriées et la plupart non exploitées officiellement telles que: or, saphir et cristal. Concernant l’existence de l’or, certaines personnes y travaillent presque quotidiennement sur les rivières: Fandramarana, Sandrantsigny et Sahambala. La quantité obtenue par exploitant est souvent très faible pourtant ils s’accrochent toujours surtout après les passages des montées d’eau. Quant aux pierres précieuses, les réserves n’ont pas été exploitées, et la commune n’a aucune information sur leurs quantités. Seulement, on rencontre parfois des paysans qui rapportent des échantillons de cristal venant d’Ambatoharanana III, Ambodiara, Anamborano, Ampasimatera et Antanetilava I.

Chapitre VI: L’intégration régionale de la commune

VI. 1. Une localité dont l’accessibilité est difficile Par rapport aux autres communes qui avoisinent Vohipeno, notre zone d’étude connaît un problème de communication justifiée par une difficile accessibilité. En effet, le problème du transport rural est un handicap majeur au développement économique de la localité étudiée, notamment la commune rurale de Vohipeno durant la saison de pluie, la montée des eaux, en saison cyclonique. Certaines zones peuvent même se

45 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno trouver coupées du reste de la commune pendant un bon moment, parce qu’elles sont inondées. La contrainte majeure du transport rural réside dans la mauvaise qualité des infrastructures routières, constitués par les routes de désenclavement des communautés rurales et par celles des villages et des zones de production. Ainsi, le coût des déplacements est très élevé. En fait, faute de réseau routier approprié, le transport à l’intérieur de la commune se réduit à quatre sortes. La marche à pied est un moyen de transport pratiqué par excellence par 95% de la population locale. Ceci est dû d’une part à la difficulté que les voyageurs doivent subir tout au long du trajet à cause de l’état vétuste de piste. D’autre part, cette pratique est due à l’insuffisance de moyen financier consacré au frais de transport. A signaler que seule la route Fénérive Est- Mahatsara- Vohipeno (Chef lieu de la commune) qu’est praticable pour des voitures tout terrain. Le transport fluvial par voie de pirogue «matso» et/ ou canote à moteur, le «dabalava» ou le transport à dos d’homme, le transport fluvial par voie des canote à moteur et le transport terrestre par le biais des taxi- brousses.

Photo 5: Transport en pirogue sur le fleuve Maningory (village Antseranamatso)

Concernant le «matso», il fait le va et vient en traversant les rives du fleuve de Maningory. La pirogue appartient à la communauté et les jeunes volontaires se relaient par tour et ce par jour afin d’assurer la traversée de la population. Le trajet coûte 500 Ar par personne, et cette activité procure de revenus plus ou moins décents pour les jeunes issus des Fokontany riverains.

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Le transport à dos d’homme ou les dockers «dabalava», sont ceux qui assurent les transports des marchandises ou produits entre le trajet Antseranamatso- Vohipeno, ou Vohipeno- Ankoba (CR ). Le tarif est estimé à Ar par kilo. Quant au transport par canot, il assure le trajet entre: Morondrano – Antseranamaso - Ankôbahôba. Ce type de transport est très utilisé par les opérateurs économiques pour faire sortir des produits de la zone ou pour transporter des marchandises.

Photo 6 et 7: Le transport à dos d’homme un moyen le plus pratique dans la commune

Tableau 8: Le prix de transport et les trajets pour joindre la commune

Trajet Moyens utilisés Tarification Durée du trajet Voyageur Produits Fénérive- Taxi- brousse de 5 000 Ar 120 Ar à 03 heures Morondrano- Fénérive jusqu’à 150 Ar/ Kg Ankobahoba Morondrano

Canot à moteur de 7 000 Ar 120 Ar/ Kg 04 heures Morondrano à Ankobahoba Fénérive Est- Taxi- brousse 15 000 Ar 120 Ar à 08 heures Vohipeno 150 Ar/ Kg Antseranamatso- Canot à moteur 3 000 Ar 25 Ar/ Kg 2 heures Ankobahoba (rarement) Vohipeno- Ankoba Transport à dos - 120 Ar / Kg 5 heures (CR Ampasina d’homme Maningory) Source : ERP (2011)

Enfin le transport en taxi- brousse, ce type de transport assure le trajet entre Fénérive- Est à Vohipeno. Le coût de transport est de 15 000 Ar pour un trajet de 41 km (avec huit

47 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno heures (8h) de route). Vu le frais de transport et la difficulté d’accès, ce genre de transport est faiblement emprunté par la population locale à l’exception des commerçants qui l’utilise pour transporter leurs marchandises.

Photo 8 et 9: L’état déplorable de la piste reliant Mahatsara- Vohipeno

Photo 10: L’état vétuste des ouvrages routiers dans la commune

Photo 11: Transport en bac ramé avec des perches en bambou au niveau du village d’Antseranamatso

48 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

VI. 2. Une faible circulation de biens et des personnes: Le problème d’accessibilité aggravé par l’insuffisance de moyen financier, limitent la circulation des biens et des personnes. A Vohipeno, le déplacement de la population se trouve à deux niveaux en fonction de son objet, soit le déplacement se fait à l’intérieur du District de Fénérive Est à la poursuite des marchés et des services sociaux; soit il se fait à l’extérieur dudit District à la recherche d’emploi. En général, ce sont surtout les ménages classés dans la catégorie des riches qui sont concernés par le premier. Le second par contre concerne les jeunes qui rêvent d’une vie meilleure et attirés par les grandes villes.

VI. 3. Une commune privée d’informations L’enclavement ne se limite pas à l’absence des biens physiques mais s’étend également à l’accès aux informations. La commune ne dispose pas d’une Bande Latérale Unique (BLU), ni de radio locale. Par ailleurs, elle est faiblement couverte par de réseaux téléphoniques. Sur ce point, seul le réseau Air Tel qu’est intercepté par la population. Cependant, il n’est pas accessible que sur des quelques points le plus souvent au niveau des points culminants. Face à cette situation, la population locale ne reçoit que des informations véhiculées par la radio nationale, les rencontres lors des fêtes traditionnelles ou ancestrales, ou encore lors des réunions communautaires.

VI. 4. La prise en otage des échanges: A souligner que la difficulté d’accès suivie de la hausse du prix de transport met en otage les échanges dans la commune. Il faut dire que le coût du transport augmente et favorise la flambée des prix de vente des produits tels que les PPN aux consommateurs. Cette difficulté d’accès limite également la quantité des produits acheminés dans la localité. En outre, elle rend difficile la construction puisque contrairement aux autres localités dont l’accessibilité est facile, les entrepreneurs ou les entreprises de construction devraient prévoir des frais supplémentaires en plus de la normale pour le transport des matériaux de construction.

49 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

PARTIE III: LE DEFI DU DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE RURALE DE

VOHIPENO

50 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Chapitre VII: Les perspectives de développement de la commune rurale de Vohipeno Elaborer une politique de développement communal cohérente constitue un défi pour les parties prenantes, surtout pour les responsables communaux. Ce défi commence par l’analyse de la situation, la détermination des objectifs et les activités prioritaires, en passant par la recherche de partenariat, la mise en œuvre et enfin l’évaluation. Ce processus requiert des ressources financières et répondent à un ou plusieurs critères. Ainsi faisant référence aux problèmes de développement, les actions que la commune rurale de Vohipeno doivent se tourner vers des objectifs clairs.

VII. 1. Amélioration des infrastructures de circulation et promouvoir les secteurs de production L’amélioration des infrastructures de circulation et de production font parties des premières axes stratégiques définit par la commune rurale de Vohipeno. Les deux objectifs suivants incluent cet axe stratégique à savoir: • Améliorer l’accessibilité dans la commune, • Améliorer les conditions économiques.

VII. 1. 1. Réhabilitation des voies d’accès Trouver des solutions sur le problème de circulation des biens et des personnes réside dans les premiers objectifs de la commune rurale de Vohipeno. Ce choix vient de nombreuse opportunité économique que pourrait offrir le projet de réhabilitation des pistes dans cette localité une fois mis en œuvre. Il faut dire également que la disponibilité d’une route surtout en milieu rural favorise l’augmentation de la productivité voir même le niveau de vie des ménages qui l’utilisent. Par ailleurs, elle peut être un facteur qui réduit les contraintes limitant la possibilité de développement d’un site. Consciente de l’avantage que pourrait offrir les infrastructures routières, la population locale a déjà entamé des actions liées à l’ouverture des pistes à l’intérieure de la commune mais cette action est minime face aux nombreux ouvrages (ponts, buses…) qu’elle n’arrive pas à réaliser, fautes des moyens financiers et techniques. Pour Vohipeno, la difficulté des voies de desserte et de la circulation des biens et des personnes font partie des problèmes majeurs de communication. A cet effet, l’amélioration des infrastructures de circulation s’avère importante.

51 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Pour cette partie, l’axe stratégique, les objectifs spécifiques ainsi que les résultats attendus se résument comme suit:

Axe Stratégique 1: Améliorer les infrastructures de circulation de la commune Objectif Spécifique 1: Améliorer l’accessibilité dans la commune Activités : Réhabiliter la piste reliant le chef lieu de la commune à la commune d’Ambatoharanana ou plus précisément réhabiliter la piste entre Vohipeno- Mahatsara. En général, la grande partie des échanges faite par la commune vers le chef lieu de la Région Agnalanjirofo voir même Antsinanana emprunte la piste Vohipeno- Mahatsara (une piste de 21 km). Or actuellement, elle est dans un état déplorable. Pour l’accéder en taxi- brousse venant de Fénérive- Est, il fallait environ 06 heures de temps.

Résultat 1: Accès facile de la population aux services de base et le chef lieu de la Région La plupart des services sociaux de base (écoles, centres sanitaires) se trouve dans le chef lieu de la Région Agnalanjirofo dont fait partie la commune rurale de Vohipeno. En outre, Fénérive Est possède des centres hospitaliers publics utiles en cas d’évacuation sanitaires. A part les hôpitaux, le chef lieu de la Région dispose également des établissements scolaires de choix. C’est pour cette raison que certains nombres des parents d’élèves y envoient leur progéniture pour continuer le second cycle.

Résultat 2: Evacuation des produits agricoles A Vohipeno, les produits agricoles ne sont pas évacuer alors que dans le District de Fénérive Est, elle constitue un grenier potentiel tant en matière de produits vivriers, de rente que fruitiers. Les études sur place ont montré que la majorité des produits vivriers et fruitiers sont auto- consommés. Pour le cas des produits de rentes (girofles, vanille), ils sont vendus à bas prix auprès des grands commerçants locaux ou des collecteurs qui y viennent sur place.

Objectif spécifique 2: Ouverture des pistes à l’intérieur de la commune Résultat 2. 1: Accès facile de la population aux services de base Similaire au résultat 1, l’ouverture des pistes inter- villageois à l’intérieur de la commune facilitera l’accès de la population locale aux différents services sociaux de base tels que les centres de santé de base, les établissements scolaires.

52 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Résultat 2. 2: Evacuation des produits agricoles L’ouverture de la piste favorise à la population l’évacuation des produits vers le chef lieu de la commune.

VII. 1. 2. Amélioration des conditions économiques Promouvoir les secteurs de productions La lutte contre l’insécurité alimentaire est un des moyens pour vaincre la pauvreté humaine. En d’autre terme, la sécurité alimentaire existe lorsqu’il y a disponibilité des aliments, la stabilité des provisions, et enfin un accès en permanence aux besoins alimentaires. La résolution des problèmes liés à l’insécurité alimentaire revient à la mise en place des investissements importants. Cette action est importante dans le cas où la grande partie des productions est destinée à l’auto consommation et où l’intégration des activités agricoles dans un circuit commercial est affaiblie par la pauvreté. Pour la commune rurale de Vohipeno, le projet d’amélioration des conditions économiques réside sur trois axes stratégiques tels que l’amélioration des infrastructures agricoles, le renforcement de capacités techniques et le regroupement des paysans.

Amélioration des infrastructures agricoles Concernant l’amélioration des infrastructures agricoles, la commune possède des vastes plaines aménageables. Cependant, les paysans n’arrivent pas à maîtriser l’eau pour l’intensification agricole. A cet effet, l’atteinte de ce résultat résolue les soucis quotidiens de la population locale qui est de trouver les moyens en vue d’assurer l’autosuffisance alimentaire étant un élément essentiel de l’amélioration des conditions de vie. Outre l’amélioration des infrastructures hydro- agricoles, l’accroissement des superficies cultivées et de la production font partie intégrante dans la priorité de la commune. En effet, nonobstant les efforts déployés par les agriculteurs, l’augmentation de surfaces cultivées suivie de la productivité est affaiblie par l’insuffisance des infrastructures. Il faut dire que les ouvrages locaux n’arrivent pas à soutenir les effets néfastes des aléas climatiques. Très souvent, un violent passage d’une averse ou orage peut submerger une rizière toute entière et endommage par conséquent la production.

53 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Renforcement de capacités techniques des paysans Comme il a été souligné dans la première partie de ce travail, la technique agricole utilisée par les paysans reste encore du type traditionnel et extensif. Cette situation limite la productivité. Ainsi donc, renforcer les capacités techniques des paysans par le biais des formations à travers de l’animation rurale s’avère nécessaire en vue d’augmenter le rendement agricole. En parallèle avec le renforcement de capacités techniques, la vulgarisation des semences améliorées est utile si l’on veut atteindre une amélioration durable des conditions de vie et accroitre la productivité. Mais ceci exige une appropriation à la fois technique et des variétés à utiliser de la part des paysans Toujours dans cette rubrique «améliorer les secteurs de production», on peut trouver également les objectifs suivants: • Amélioration de la production des secteurs de l’élevage, • Amélioration de la production issue de la culture de rente telle que le girofle, la vanille, • Promouvoir des activités du secteur de l’artisanat, • Organisation du circuit de vente et échange des produits. Concernant l’amélioration de la production de la culture de rentes notamment le girofle, le renouvellement des vieux plants, l’entretien des plants sont parmi les activités à mettre en considération. Les résultats attendus sont la réduction de la période de soudure (qui dure environ huit mois sur douze dans une année), amélioration des conditions de vie de la population ainsi que de sa sécurité alimentaire.

VII. 2. Valorisation des ressources humaines La valorisation des ressources humaines est une responsabilité que les pouvoirs publics doivent assumer. Ainsi, étant un élément des collectivités territoriales décentralisées de base, la commune est dans une situation de fournir des services sociaux à sa population. Cette valorisation des ressources humaines concerne deux secteurs à savoir le secteur de l’éducation et de la santé.

54 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

VII. 2. 1. Promouvoir l’éducation pour tous Le secteur éducatif vient en tête de perspective de la valorisation des ressources humaines. Dans cette localité, il mérite une amélioration et un effort particulier en matière de qualité de l’enseignement. Assurer une éducation pour tous dans le cycle primaire est un défi pour la commune. L’esprit d’associer les politiques nationales et les aspirations de la communauté locale doit se former sur une stratégie de développement bien concertée pour que tous les acteurs adhérés au processus puissent partager les responsabilités. Les activités proposées tournent en fait, sur une construction et réhabilitation des infrastructures pour les écoles. La réinsertion des adultes en matière d’alphabétisation est non négligeable également, sans oublier les activités de sensibilisation par le biais des informations, éducation et de communication. En outre, il est nécessaire de faire une action concernant la promotion des contrats programmes avec la communauté et enfin le recrutement et redéploiement du personnel enseignant. Les activités prévues se résument comme suit: • Construction des bâtiments en dur pour les EPP d’Ampasimbola II, Antanetilava I, Andrabe I, Ambodivohitra I. • Construction des bâtiments scolaires en du pour les FKL de Tanambao II, Marofinaritra • Réhabilitation des bâtiments scolaires au niveau des écoles primaires d’Ampasimbola II, Ambatoharanana II, Ambinanisahahonitra, Anjahamarina II, Ambalafary, Ambatolengo • Réhabilitation des bâtiments scolaires au niveau des FKL de Marofinaritra, Madioranohely, Ranomena, Ambalakondro, Ambohimarina II, Ampasimadinika, Anjahamarina I, Ambodihazomamy I • Réhabilitation des bâtiments scolaires au niveau du CEG • Confection des table- bancs au niveau de toutes les écoles

Outre les activités citées ci- dessus, l’organisation des campagnes de sensibilisation en matière de scolarisation à travers la commune n’est pas à négliger. Cette campagne devrait véhiculer des messages portant sur l’importance et l’intérêt qu’apporte l’éducation dans la vie d’une personne surtout des enfants ainsi que sur les droits liés à l’éducation. Cette activité peut être faite à travers des journées de l’éducation. Ces journées permettent d’effectuer une

55 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno communication de masse dans lesquelles toute la population soit invitée à assister. Des concours, des chansons folkloriques, de poésies,…véhiculant tous des messages IEC relatifs à l’importance de l’éducation sont autant des moyens qui permettront de transmettre à la population cible les informations nécessaires. Des affiches IEC compléteront ces différentes activités. Ces campagnes de sensibilisation ne se limitent pas à travers ces journées mais peuvent être effectuées à l’aide des réunions avec les parents d’élèves, des notables,… Nous estimons que la réalisation d’une campagne de sensibilisation au niveau d’un fokontany, nécessite une somme d’environ 700000 Ar le tout incluant la sonorisation, l’achat des lots aux différents concours, la confection des affiches IEC. Il est à souligner que ces activités impliquent la participation effective et active des Responsables communaux, des responsables du service technique de l’éducation nationale sur place. Autrement dit, ils constituent les principaux organisateurs de cette festivité. Cependant, comme la commune dispose peu de ressources financières, la mise en œuvre de cette activité peut être entre autre faite en partenariat avec des associations ou organismes œuvrant dans le domaine de l’éducation. En vue d’assurer la qualité de l’enseignement au niveau de la commune, il s’avère important en premier lieu d’augmenter le nombre de personnel enseignant. En second lieu, l’amélioration du niveau de recrutement de corps enseignants semble être primordiale afin de garantir une meilleure qualité de l’éducation des élèves dans le site. Enfin, la réalisation des formations périodiques de tous les enseignants (que ce soit au niveau des FKL, des EPP que des CEG) est également essentielle. La mise en œuvre de ces activités exige une importante contribution des Responsables du Service de l’Education sur tous les niveaux.

Mise en place des centres d’alphabétisation au niveau de tous les fokontany

Le niveau d’éducation de la population fait partie des contraintes majeures bloquant le développement d’une localité. On constate que 51% de la population dans la commune sont analphabètes. Grand nombre d’entre elle a fréquenté l’école primaire mais la plupart a oublié par manque d’occasion de pratiquer la lecture et l’écriture. Cette situation handicape d’une façon importante la maîtrise et la conduite de leur propre développement qui passe par la capacité de lire et comprendre les textes et de calculer les coûts et bénéfices de leurs activités.

56 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Aussi, il est apparu nécessaire que des alphabétisations fonctionnelles soient conduites dans une optique d’adapter les connaissances de la population de Vohipeno qui est majoritairement des agriculteurs aux exigences de leur développement économique et sociale.

Pour ce faire, la priorité devrait être accordée à toute la population analphabète dans la commune.

L’objectif de cet action est non seulement de transmettre aux personnes cibles un minimum de connaissance abécédaire en lecture, en écriture et en calcule, mais également des connaissances techniques adaptées à leurs travaux et besoins de développement de leurs activités économiques et sociales.

A la fin de l’intervention, les apprenants seront équipés, non seulement de la capacité de lire, d’écrire et de calculer mais également des compétences fonctionnelles visant à les aider dans la conduite de leurs activités et de leur propre développement. Les interventions devraient comprendre les phases suivantes:

La phase pré alphabétisation:

• Identification et préparation des ressources humaines nécessaires à la réalisation de la campagne entière; détermination des ressources spatiales d’implantation du site telle que des salles de classes • Identification de ressources financières destinées pour la mise en place de centre d’alphabétisation, • Préparation des ressources matérielles et infrastructures nécessaires à la réalisation de l’action, • Préparation et détermination des ressources temporelles qui constitueront le calendrier d’apprentissage mais qui doit être adaptées à la disponibilité des apprenants.

La phase d’apprentissage

• Transmission de la lecture, de l’écriture, du calcul, de l’éducation suivant un programme d’apprentissage et éducatif bien définis pour permettre aux apprenants adultes d’améliorer leurs conditions de vie • Suivi – évaluation et capitalisation des expériences.

57 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

La transmission des matières suit des méthodes et techniques appropriées correspondantes aux contenus pédagogiques et éducatifs; apprenants; alphabétiseurs.

La phase de post alphabétisation

Cette phase doit être concrétisée par:

• la mise en place de bibliothèques villageoises à travers lesquelles les apprenants pourront améliorer leurs acquis une fois les séances terminées. • des accompagnements à la lecture, • l’approfondissement des connaissances spécifiques pour tous les apprenants, • des formations particulières d’apprentissage particulier s’adressant aux jeunes • des formation- actions qui constitueront de véritables projets sociaux,

Pour la commune ce dernier point constitue des formations qui pourront aider les apprenants à l’amélioration de leurs conditions de vie. Autrement dit le but est de les aider à développer des compétences professionnelles dans le métier donné en sus des formations qu’ils ont acquis en matière de la lecture, d’écriture et de calcule. A cet effet, l’étude sur place a permis de déterminer que des formations citées ci- après contribueront à améliorer les compétences et les connaissances des néo- alphabètes dans la vie active. Les types de formations sont les suivantes: • Formation en matière de technique artisanale surtout celle qui est liée à la vannerie pour les femmes, • Formation technique pour les jeunes charpentiers, • Formation en matière de technique culturale et d’élevage. Ces activités doivent être accompagnées des appuis techniques en matière de recherches de partenariats et de débouchés. L’objectif de ces interventions étant d’améliorer la qualité des produits issus de ces secteurs qui pourront contribuer à l’amélioration de revenu des ménages.

VII. 2. 2. Amélioration du service sanitaire dans la commune Dans le domaine de la santé, la disponibilité des infrastructures dans cette commune reflète en général une réalité statistique alarmante avec deux centres de formations sanitaires fonctionnels pour assurer le soin de 40542 habitants. Cette situation est aggravée par

58 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno l’insuffisance de l’effectif de personnel, l’insuffisance également des matériels et surtout la disponibilité des médicaments. Tous ces problèmes font partie des aspects problématiques de la prestation de service. En matière d’adduction d’eau étant un élément essentiel de la santé, seul le chef lieu de la commune qui en dispose. Les autres fokontany en sont démunies et sont obligés de satisfaire leurs besoins auprès des cours d’eau ou sources à proximité des villages. Néanmoins, le chef lieu de la commune commence à sentir des problèmes sur cette adduction d’eau du au fait que les infrastructures mises en place sont en mauvais état faute d’entretien. A noter que, la structure d’entretien fait défaut dans le site. De plus, la source s’assèche en période d’étiage. La déforestation suite à l’ignorance des pratiquants en constitue la contrainte majeure. A cet effet, 96% des ménages utilisent de l’eau des rivières. Cette pratique les expose aux risques de prolifération de maladie diarrhéiques. Cette situation répond à un besoin de limiter la prolifération des maladies et renforcer l’accès de la population aux différents centres sanitaires. Les activités prévues se résument comme suit: • Mise en place des dispositifs pour l’accès à l’eau potable dans tous les fokontany • Mise en place de centre de santé de base à Madioranohely • Réouverture du Centre de Santé de Base niveau I à Ambodihara • Renforcement du nombre de personnel de santé à Ampasimbola II, Vohipeno et Ambodihara • Campagne de sensibilisation sur les modes de préventions contre les maladies endémiques • Campagne de sensibilisation sur la construction de latrine et fosse à ordure dans les fokontany

59 Chapitre VIII: Mettre un système de bonne gouvernance La bonne gouvernance se définit comme la manière dont les autorités en exercice gèrent les ressources économiques et sociales d'un pays, d’une communauté ou d’une institution en faveur de son développement, à travers un ensemble de principes: • le respect du droit et des droits humains, • la transparence et l’efficacité de la gestion des affaires, • la lutte contre la corruption, • la promotion de la démocratie et le développement participatif et durable 21 .

VIII. 1. Autonomie financière et mise en œuvre des investissements Etre autonome signifie disposer de ressources financières suffisantes qui correspond de ce fait à l’exercice de ses compétences. Sur ce point, les collectivités territoriales décentralisées doivent élaborer un programme d’investissement de développement et établir par conséquent des budgets en vue de mettre en œuvre ces programmes. La partie suivante essaie de situer la disponibilité financière de la commune afin de répondre à ses besoins d’investissement. Elle consiste entre autre de proposer des axes susceptibles de permettre à la commune d’augmenter son budget.

VIII. 1. 1. Amélioration du budget communal Le budget de fonctionnement et d’investissement de la commune sont élaborés par les membres exécutifs de la commune puis délibérés par les membres de conseillers par le biais d’une vote. Ce budget permet aux responsables communaux: • de payer les salaires du personnel de la commune, • de payer les indemnités du Maire et ses adjoints, • de régulariser les indemnités de session des conseillers, • d’acheter les fournitures de bureau. D’après le tableau ci- dessus, les budgets de fonctionnement et d’investissement de la commune ne permettent pas à la commune d’assurer les besoins de la communauté notamment, aux infrastructures sociales. Cette situation est due au fait que les sources de

21 Via: http://www.dmr.ch/echange/mission/dmr/bonne-gouvernance.html

60 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno revenu du site est faible. Il faut dire qu’en général, leurs sources de revenu tournent autour des subventions données par l’Etat et les impôts fiscaux directs et indirects.

Tableau 9: Récapitulation de recettes de la commune Année 2010

Nomenclatures Primitives et Recouvrements Reste à additionnelles 2010 Effectués (en Ar) recouvrer (en (en Ar) Ar) SECTION I FONCTIONNEMENT Impôts directs 16 580 000,00 1 400 102,00 0,00 Impôts indirects 4 410 000,00 3 165 500,00 0,00 Revenu du domaine et des 11 502 000,00 6 068 400,00 0,00 services Produits divers et accidentels 220 000,00 171 000,00 0,00

Contribution 14 240 000,00 7 208 032,89 5 000 000,00 Fonds de concours 31 070 000,00 13 913 800,00 15 370 400,00 Recettes additionnelles 175 840 315,09 18 122 715,02 0,00 TOTAL 95 606 315,09 50 049 549,91 20 370 400,00 SECTION II INVESTISSEMENT Investissement sur le fonds 14 340 947,26 0,00 0,00 propre de la collectivité Subvention d'équipement 40 500 000,00 9 000 000,00 0,00 TOTAL 54 840 947,00 9 000 000,00 0,00 TOTAL GENERAL DE 154 447 262,35 59 049 549,91 20 370 400,00 RECETTES Source: Commune Rurale Vohipeno

Tableau 10: Récapitulation de dépenses de la commune Année 2010

Nomenclatures Primitives et Recouvrements Reste à additionnelles 2010 Effectués (en Ar) recouvrer (en (en Ar) Ar) SECTION I FONCTIONNEMENT Bureau de la commune et de 12280000 8453306 495367 services de percepteurs Services d'hygiène d'assistance 8 900 000,00 4 073 210,00 0,00 et d'enseignement Voirie et services industriels 7 200 000,00 2 894 300,00 265 200,00

Fonctionnement du garage de 3 500 000,00 1246280 265200 la commune Fonctionnement des autres 3 340 000,00 2 178 440,00 0,00 services de la commune

61 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Nomenclatures Primitives et Recouvrements Reste à additionnelles 2010 Effectués (en Ar) recouvrer (en (en Ar) Ar) Dépenses communes 25 019 000,00 17 649 870,00 987 800,00 Dépenses diverses et 16 584 315,09 11 422 412,94 0,00 imprévues Contributions et subventions 5 183 000,00 188 510,00 0,00 Fonds de concours, des prêts, 11 600 000,00 0,00 0,00 dons, allocations TOTAL 93 606 315,00 48 106 328,94 1 748 367,00 SECTION II INVESTISSEMENT Construction d'immeuble 3 000 000,00 0,00 0,00 Travaux d'infrastructures 51 840 947,26 10 259 000,00 0,00 TOTAL 54 840 947,26 10 259 000,00 0,00 TOTAL GENERAL DE 148 447 262,35 58 365 328,94 0,00 DEEPENSES Source: Commune Rurale Vohipeno

Tableau 11: Résultat du compte d’exercice 2010

ORDINAIRE EXTRAORDINAIRE TOTAL RECETTES 50 049 549,18 9 000 000 59 049 549 DEPENSES 48 106 328,14 10 259 000 58 365 328,14 EXCEDENT DE 1 943 221,04 - 1 259 000,00 684 221,04 RECETTES Source: Commune Rurale Vohipeno

62 Au premier regard, on remarque la faiblesse de ressources financières de la commune par rapport à ces programmes d’investissement. En se référant au budget de l’année 2010, la commune fonctionne avec un faible taux de pression fiscale, avec un ratio de 1456,50 Ar par habitants. Ce ratio enferme toutes les ressources disponibles. L’insuffisance des ressources se solde par un déséquilibre entre les programmes d’investissement de la commune et les budgets réalisés. A souligner que ce manque se situe à deux niveaux: la disponibilité des ressources par rapport aux objectifs déterminés et la répartition capitulaire. Il faut dire également que l’insuffisance de ressources financières est due à l’incapacité de la commune à mettre en œuvre un système et une politique de recouvrement efficace. Elle vient en outre de la pauvreté des contribuables qui n’arrivent pas à payer leurs fiscs. Pour pallier à ce manque, l’utilisation de capital social est la première façon pour la commune de résoudre ce problème. En ce sens, l’appel au civisme pour le terrassement des pistes à l’intérieur de la commune est un exemple concret de l’utilisation de ce capital social. Il en est de même pour la mise en place et la gestion des écoles communautaires par la population dans les villages les plus éloignés de la commune. En vue d’améliorer l’efficacité de la politique de recouvrement, la commune doit orienter par ailleurs sa politique sur la vulgarisation de l’utilité des impôts auprès des contribuables, ce sous l’appui du Délégué d’Arrondissement Administratif. A part l’amélioration des ressources fiscales, la commune doit mettre en œuvre des investissements plus productifs comme: • la gestion rationnelle des ressources minérales et naturelles, • la valorisation des terres et le système régulier d’appropriation des terres, • la promotion de l’intercommunalité. En d’autre terme, la commune devrait mettre des prestations favorisant l’entrée par les impôts si les moyens des contribuables sont insuffisants tout en tenant compte du principe de prélèvement fiscal.

63 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

VIII. 1. 2. Susciter des partenariats avec des intervenants La recherche de partenariat auprès des bailleurs dépend de la compétence de la commune. Certes, la difficulté d’accès renvoie cette action difficile mais, la population locale met leur confiance à leurs dirigeants. L’étude du budget de la commune reflète combien il est nécessaire de chercher de partenariat afin de réaliser certaines activités de développement. Cette dernière devrait faire face à une concurrence dans son district d’appartenance par rapport à ses communes voisines. Malgré l’existence d’une main d’œuvre abondante, celle- ci ne peut pas assurer la réalisation des aspirations de la population locale. Cette situation oblige les autorités communales d’opter sur la nécessité d’engager des partenariats. En effet, engager des partenariats revient à voir l’importance des Organisations Non Gouvernementales et les associations de développement. Ces entités sont bien expérimentées en matière de technique de développement local. L’aide issue de ces entités rendrait facile pour les responsables communaux d’établir des communications avec les bailleurs. Jusqu’à l’heure actuelle, la capitalisation des acquis dans le domaine de partenariat avec l’ONN, CARE International, SAF/ FJKM, Saint Benoît…….est un avantage particulier de voir naître cette relation entre l’organisme de développement et la communauté locale. Outre le partenariat avec les ONG et les associations, il est nécessaire de considérer également l’intercommunalité. Cette perspective permettrait à la commune d’accéder facilement aux différentes sources de financement. Enfin il n’est pas à oublier que l’Etat joue un rôle important dans ce partenariat puisqu’il est le mieux placé pour assurer l’allocation des services sociaux si la commune ne peut pas le satisfaire localement.

64 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

VIII. 2. Gestion de la commune et efficacité administrative

VIII. 2. 1. Renforcement de capacités des responsables communaux La mise en œuvre des activités de développement identifiées par la population locale et les responsables communaux requiert une mobilisation importante des ressources dont font partie les compétences, les moyens matériels et financiers. Or l’étude faite sur les compétences de la commune révèle une faible capacité d’assumer les fonctions fondamentales (la résolution des conflits, la prise de décisions, la planification et évaluation, la mobilisation et gestion de ressources, la coordination et la communication) des collectivités dans l’atteinte des objectifs qu’elle a pu dresser avec la population. Vohipeno est une commune rurale qui est loin d’être expérimentée dans le domaine de mise en œuvre des investissements publics et de satisfaire les attentes de la population. En ce sens, il y a un faible taux de répercussions des activités de la commune sur la vie de la population. Autrement dit, la mise en place des programmes de développement incluse faiblement ses forces vives. Seuls les conseils communaux forment un poids aux propositions du bureau exécutif. Il faut dire que la commune présente une faible mobilisation de sa population locale dans la détermination des actions de développement indispensable pour le développement de sa localité. Cette situation fait appel à une nécessité de renforcement de capacités de la commune qui est en première vue une mesure d’accompagnement de prise de responsabilités s’opérant avec le processus de décentralisation. Dans un autre sens, le renforcement de capacités est une obligation inévitable à l’institutionnalisation parce qu’il implique une responsabilisation et des compétences. A cet effet, il s’avère indispensable pour le cas de la commune rurale de Vohipeno de promouvoir les institutions locales tout en optant sur le renforcement de capacités des responsables communaux en matière: • de technique de gestion des affaires communales, • de technique d’amélioration des ressources fiscales, • d’amélioration de ressources communales. Enfin, il s’avère important de mettre en place des cellules de concertation et de coordination. Ce dernier fait référence à la mise en place des structures de développement local.

65 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

VIII. 2. 2. Participation de la société civile et la population dans le développement de la commune En effet, l’existence d’un développement durable nécessite la mise en place des structures de développement tant au niveau communal qu’au niveau des villages. Ces structures constituent un appui et un support pour les structures étatiques qui, dans la plupart des cas s’occupent uniquement des affaires administratives. Elles assurent la prise de responsabilité des communautés cibles dans l’élaboration, la réalisation et le suivi des activités de développement. En fait, en tant qu’organe de décision et de consultation, de coordination et de conception, elle assure l’appropriation des initiatives et la pérennisation des activités au niveau des communautés. Afin de rendre conforme aux textes régissant la décentralisation à Madagascar, lesdites structures de développement doivent être sous la responsabilité des structures étatiques de sa zone d’implantation. Par ailleurs, elles sont les partenaires de tous les intervenants dès la phase d’analyse des problèmes, en passant par l’exécution des résolutions jusqu’à la pérennisation des actions. Elles permettent également aux intervenants d’avoir un accès et satisfaction durable aux ressources et aux moyens des communautés. La mise en place des structures communautaires est une occasion pour la commune d’intégrer la population dans la prise de décision et surtout la planification. De plus, le rapprochement de la prise de décision accroît l’efficacité et l’efficience des actions à entreprendre. 22 Pour les mettre en place, il s’avère important d’identifier à la base les personnes clés et de faire avant tout l’inventaire des structures existantes dans la localité. Cet inventaire des institutions locales consistent surtout à: • identifier et comprendre d’une façon approfondie les raisons d’être de tous les acteurs de développement ainsi que leurs activités, • considérer les entités déjà existantes, • comprendre les interactions, relations des acteurs et institutions identifiées, • inciter les acteurs identifiés à rejoindre la structure de développement. Il est à souligner que ces personnes clés vont être par la suite sensibilisées. Elles constituent un embryon des structures de développement villageois. Une fois ces opérations faites, il est incontournable d’effectuer des visites au niveau des personnes influentes et des leaders communautaires notamment les notables. Ces derniers constituent une porte d’entrée vers la population locale puisque rien ne peut être entrepris sans

22 PNUD, RNDH 2000, p 75. 66 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno leur accord. L’intérêt de cette considération est de solliciter leur collaboration et de mettre en place une structure ad’ hoc où toutes les forces vives et les différentes catégories socio- économiques locales seront représentées. Ces leaders organiseront par la suite des réunions au niveau de leurs entités respectives en vue de désigner leur représentant au sein de la structure de développement. La mise en place de la structure de développement local ou villageois doit se faire en assemblée générale organisée conjointement par les leaders et les personnes influentes. Au niveau communal, le processus de mise en place est le même. Il est important de souligner d’une part que, le processus de mise en place de ces structures de développement doit respecter la représentativité tant géographique que sociale dans la localité. D’autre part, pour légitimer la mise en place de ces structures de développement, les responsables communaux doivent établir un arrêtée communal stipulant sa formalisation officielle. Entre autre, les rôles et attributions des membres de ces structures doivent être expliqués tout au long du processus de mise en place de cette plate forme de développement. En fait, les structures de développement tant au niveau des villages qu’au niveau de la commune ont les rôles et attributions suivantes: • Planifier et coordonner les actions des différentes commissions (commissions de développement économiques, commissions de développement social, commission de l’infrastructure, commission de gestion de risques et de catastrophes et enfin la commission de la communication et de la relation extérieure) 23 . • Mobiliser la population et pérenniser les initiatives locales de développement, • Représenter la communauté durant les différentes phases de processus des interventions, • Appuyer les autorités dans la recherche de partenariats, • Coordonner les actions de différents intervenants. Dans le souci de rendre opérationnel ces structures de développement, il est primordial de renforcer leurs capacités après des évaluations approfondies de leurs capacités.

23 Le schéma de coordination de la structure de développement est mis en annexe VI. 67 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

VIII. 2. 3. Création d’un champ de concertation et d’échange entre les intervenants et les autorités locales Depuis la période où le gouvernement malgache a eu cette initiative d’instaurer un développement planifié à la base, presque la totalité des communes disposent chacune un plan communal de développement. Malgré les efforts déployés par toutes les parties prenantes, les responsables locaux ne sont pas en mesure d’exploiter ces documents. Parmi les causes identifiées l’inexistence d’un moyen de communication qui aurait déclenché les échanges d’informations entre les autorités locales et les partenaires techniques potentiels. De ce fait, la création d’un champ de concertation et d’échange semble être nécessaire afin d’améliorer cette situation. Cette activité se fait sous forme d’une table ronde entre les partenaires techniques et les structures de développement sous l’égide des autorités locales. En fait, l’objectif étant en premier lieu une étape pour la mise en œuvre de plan de développement qui de ce fait permettra aux structures de développement et aux autorités locales de présenter aux intervenants leurs projets prioritaires. En second lieu, elle permettra d’améliorer la capacité des structures et ces autorités locales dans le domaine de communication. Sur ces points, la réalisation de cette activité contraint les autorités locales ainsi que les structures de développement d’inviter les partenaires techniques d’envergure nationale ou régionale qui pourraient répondre à leurs besoins à participer à cette table ronde. A travers cet atelier, les comités de développement ainsi que les autorités communales effectueront une brève présentation de la monographie de la commune afin que les partenaires techniques puissent avoir une aperçue de la situation de la localité. Ils présenteront par la suite les projets prioritaires décrits dans leur plan de développement. Après ces séries de présentation, il incombe à leur tour aux partenaires techniques d’apporter leurs avis sur la faisabilité ou non de la réalisation des activités qui sont dans leur domaine d’intervention. Il faut dire que pour une meilleure mise en œuvre de plan de développement de la commune, la concertation avec les intervenants devraient se faire périodiquement (au moins tous les ans).

68 SCHEMA DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE

Les tableaux ci- présent montrent un récapitulatif des problèmes et le cadre général des interventions pour le développement de la Commune rurale de Vohipeno. Concernant ce dernier, l’atteinte de l’objectif global qui est d’améliorer les conditions de vie de la population nécessitait des analyses profondes des ressources et des potentialités. Ce qui aboutit à l’identification des cinq (5) Axes stratégiques d’intervention qui sont décrits dans le tableau.

69 Tableau 12: Récapitulation des problèmes de la commune rurale de Vohipeno

Domaines Nature des problèmes Causes Effets- impacts Agriculture Production agricole reste -Technique et outils adoptés est -Prolongement de la durée de insuffisante du type traditionnel, période de soudure, -Prolifération des prédateurs et -Les produits agricoles n’arrivent des insectes ravageurs, pas à assurer le besoin -Insuffisance de l’aménagement en matière de nourriture tout au des terrains agricoles, long de l’année -Insuffisance des infrastructures et -Produits destinés à la vente sont moyens de production, faibles -Utilisation des semences non -Faible revenu des ménages performantes, -Afflux de la population vers - Non existence des semences l’activité améliorées. de déboisement et de la -Non maîtrise de l’eau sur les destruction de l’environnement. plaines - Découragement des paysans à rizicoles, produire plus. - Absence des techniciens sur place. -Manque de connaissance technique, pour les paysans producteurs. - Insécurité rurale, -Passage fréquent de cyclone/inondation, -Manque de volonté pour prendre et appliquer des mesures en faveur de la défense et restauration des sols. Baisse du prix des -Mauvais état des pistes de

70 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Domaines Nature des problèmes Causes Effets- impacts produits agricoles desserte pour la vente des produits agricoles. -Insuffisance de marchés aux produits agricoles. -Difficulté d’écoulement des produits agricoles. -Mauvaise qualité des produits. Elevage Faible revenu issu de l’activité de -Production de l’élevage faible -Animaux mal entretenu l’élevage -Prix de vente des produits faible -Nombre d’éleveur dans la commune faible Faible niveau de productions - Inexistence de ferme d’élevage. -L’élevage reste une activité -Persistance de la maladie des accessoire de la population. animaux domestiques, -Ressource financière des -Absence de suivi des vétérinaires ménages en (niveau fokontany), baisse. -Absence d’encadrement technique chez les éleveurs, - Rétrécissement des terrains de pâturage, -Absence de couloir de vaccination, - Vols sur pieds des produits, -Technique d’élevage utilisée est du type traditionnel -Infertilité de la majorité des terres. Artisanat Précarité et -Manque de nouvelles -Débouché des produits limité, immobilité des connaissances et de -Revenu issu des produits de

71 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Domaines Nature des problèmes Causes Effets- impacts activités de savoir-faire. l’artisanat est faible, l’artisanat - Manque de sensibilisation. - Le secteur artisanal n’est pas -Utilisation des techniques et considéré comme une activité matériels génératrice de revenu. anciens et non modernisés. - Manque de professionnalisme. Education Conditions de l’éducation est -Insuffisance des corps -Hausse du taux de dérisoire enseignants, déperdition ; -Insuffisance des salles de classes, -Baisse du taux de réussite -Manque des équipements -Persistance du taux mobiliers, d’analphabétisme. -Manque des matériels pédagogiques -Faible niveau d’instruction des enseignants surtout au niveau des FKL et primaires, -Manque de motivation des enseignants par rapport à l’enclavement de lieu d’affectation, -Faible niveau de pouvoir d’achat des parents d’élèves. Santé Difficulté de la -Eloignement des fokontany par -Taux de morbidité de la population d’accéder rapport aux population reste élevée, aux soins médicaux centres de santé existants, -Accentuation de la pratique -Difficulté des chemins d’accès de l’automédication, aux CSB, -Ampleur des accouchements -Faible pouvoir d’achat de la chez les matrones (tradi- population, praticiennes). -Insuffisance du personnel médical.

72 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Domaines Nature des problèmes Causes Effets- impacts Précarité de la santé de la -Prolifération des maladies population endémiques, -Consommation de l’eau non potable, -Non respect de l’hygiène corporelle, -Non pratique des systèmes de préventions contre les maladies endémiques, Mauvaise qualité des Absence de dépôts de médicament soins offerts au villageois niveau des CSB Sécurité publique Persistance de -Le vol à l’esbroufe -Règne du sentiment l’insécurité rurale est très fréquent d’insécurité chez les dans les communes, habitants, -Insuffisance des nourritures, - Permanence de la crainte -Le litige foncier se présente quant au vol des biens et des fréquemment dans, produits pour l’ensemble de les communes, la population, -Une grande partie de terre n’est - Découragement de la pas en règle, population à travailler au -Les mouvements des biens et champ et à produire en personnes sont incontrôlées, grande quantité. -Violation des pactes sociaux, -Lassitude de la société et des autorités vis-à vis, de l’application de DINA. Communication Faible circulation des biens et des -Enclavement de la commune, -Prise en otage des échanges, personnes -Pistes à l’état vétuste. -Augmentation de frais de transport, -Hausse de prix de vente des

73 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Domaines Nature des problèmes Causes Effets- impacts produits au niveau des commerçants, -Faible quantité des produits acheminés à l’intérieur dans la commune, -Faible accès à l’information.

Gouvernance locale Faible implication de la -Faible capacité technique des -Les initiatives des membres de la population dans le développement responsables communaux à gérer communauté dans la contribution de la commune les affaires publiques, communautaire sont limitées, -Faible orientation de -Mauvaise gestions des affaires responsables communaux sur communales. leurs rôles et attributions -Faible circulation des informations entre les responsables locaux et la population, Source : ERP février 2011

74 Tableau 13: Schéma de développement de la commune

Axes stratégiques Objectifs Spécifiques Activités Lieux d’intervention Amélioration des infrastructures de OS 1: Améliorer Réhabilitation la piste reliant la commune à Vohipeno- Mahatsara production et de circulation l’accessibilité dans la d’autres communes voisines commune Réhabilitation des pistes reliant les fokontany à Tous les fokontany au chef lieu de la commune Mise en place de structure d’entretien des pistes Tous les fokontany OS 2: Améliorer les Construction d’infrastructure hydroagricole dans Vohipeno infrastructures hydro- la commune Ampasimatera agricoles Ambodikilo Madioranohely Maromandia Ambodimangan’Idavo Aménagement des surfaces agricoles Vohipeno Ampasimatera Ambodikilo Madioranohely Maromandia Ambodimangan’Idavo Promotion de tous les secteurs OS 3: Promouvoir le secteur Formation des artisans en matière de technique Tous les fokontany productifs artisanal artisanale Regroupement les artisans de la commune Tous les fokontany Dotation de matériels aux groupes d’artisan Tous les fokontany OS 4: Améliorer la production Augmentation de nombre des associations Tous les fokontany du secteur d’élevage paysannes Formation en matière de technique d’élevage Tous les fokontany Mise en place de techniciens d’élevage au Tous les fokontany niveau de la commune Campagne de vaccination des animaux Tous les fokontany domestiques

75 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Axes stratégiques Objectifs Spécifiques Activités Lieux d’intervention OS 3: Améliorer le rendement Regroupement des agriculteurs de la commune Tous les fokontany agricole par Fokontany et/ ou villages Formation en matière de technique agricole Tous les fokontany Promotion de la visite des techniciens agricoles Tous les fokontany au niveau de la commune Renouvellement des vielles plantations de Tous les fokontany culture de rente Entretien des cultures de rente Tous les fokontany Mise en place de techniciens agricoles Tous les fokontany OS 4: Organiser le circuit de Recherche de débouchés Tous les fokontany vente et échange des produits Organisation de foire pour les produits de la Vohipeno Commune Promouvoir l’organisation pour la Tous les fokontany commercialisation des produits par filière OS 5: Exploiter les ressources Création des structures relatives à l’exploitation Ambatoharanana III minières des ressources minières Ambodiara Anamborano Ampasimatera Antanetilava I Formation des exploitants miniers sur les Tous les fokontany techniques d’exploitation miniers Regrouper les exploitants miniers Tous les fokontany Légalisation de l’exploitation des ressources Tous les fokontany minières dans la commune Campagne de sensibilisation sur la valeur des Tous les fokontany ressources minières Conservation de l’environnement Tous les fokontany Valorisation des ressources OS 6: Accès à l’éducation Campagne de sensibilisation sur la scolarisation Tous les fokontany humaines pour tous Mise en place de centres d’alphabétisation Tous les fokontany Mise en place des bibliothèques villageoises Tous les fokontany

76 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Axes stratégiques Objectifs Spécifiques Activités Lieux d’intervention Campagne d’alphabétisation sur l’ensemble de Tous les fokontany la commune Réaliser des formations périodiques pour les Tous les fokontany enseignants Renforcer le nombre de personnels enseignants Tous les fokontany dans les établissements scolaires OS 7: Améliorer les Réhabilitation des bâtiments scolaires au niveau Ampasimbola II infrastructures socio- des EPP Ambinanisahonitra éducatives Anjahamarina II Ambalafary Ambatolengo Réhabilitation des bâtiments scolaires au niveau Marofinaritra des FKL Madioranohely Ranomena Ambalakondro Ambohimarina II Ampasimadinika Anjahamarina I Ambodihazomamy Réhabilitation des bâtiments scolaires au niveau Vohipeno du CEG Construction des bâtiments scolaires au niveau Ampasimbola II des EPP Antanetilava I Andrabe I Ambodivohitra I Construction des bâtiments scolaires au niveau Tanambao II des FKL Marofinaritra Confection des table- bancs Toutes les écoles Formation en matière d’entretien des Tous les fokontany établissements scolaires

77 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Axes stratégiques Objectifs Spécifiques Activités Lieux d’intervention OS 8: Améliorer les services Mise en place d’un Centre de Santé de Base Madioranohely sanitaires Réhabilitation des centres de santé de base Vohipeno existants Renforcement du nombre de personnel dans les Vohipeno centres de santé Ambodihara Ampasimbola II OS 9: Promouvoir des Campagne de sensibilisation dans le but Tous les fokontany mesures d’hygiène publique d’inciter la population à s’intégrer dans les associations œuvrant dans le domaine de santé Campagne de sensibilisation sur la construction Tous les fokontany et utilisation de latrines et fosses à ordure dans les Fokontany Campagne de sensibilisation périodique sur les modes de prévention contre les maladies endémiques Mise en place des dispositifs pour l’accès à l’eau Tous les fokontany potable OS 10: Améliorer la santé Formation en matière de santé nutritionnelle Tous les fokontany nutritionnelle, maternelle et infantile dans la commune Sécurisation des biens et des OS 11: Renforcer la sécurité Application de «Dina fototra» dans les Tous les fokontany activités de production dans la commune Fokontany Mise en place de comité de surveillance ou Tous les fokontany «Andrimasom- pokonolona» OS 12: Renforcer la sécurité Promotion d’une opération de régularisation Tous les fokontany foncière collective des titres fonciers Campagne de sensibilisation relative à Tous les fokontany l’obtention de titre foncier

78 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Axes stratégiques Objectifs Spécifiques Activités Lieux d’intervention Promouvoir les institutions locales OS 13: Renforcer la capacité Renforcement de capacité de responsables Vohipeno des institutions locales communaux sur les techniques de gestion des affaires communales Formation pour les responsables communaux en Vohipeno matière de technique d’amélioration des ressources fiscales Campagne de sensibilisation en matière de lutte Tous les fokontany contre la corruption Amélioration des ressources de la commune Vohipeno Source: ERP (2011)

79 CONCLUSION

La pauvreté est considérée comme la non appropriation ou la non maîtrise des moyens d’existence et aussi la non jouissance des fruits de la croissance pour satisfaire les biens essentiels de base 24 .

Ce travail s’est promis d’analyser les situations locales et d’en tirer quelques conclusions qui puissent propulser le développement de la commune.

Pour la commune rurale de Vohipeno, la problématique est multiple devant les atouts mal exploités et la diversité des contraintes. Les actions à entreprendre doivent être primordialement axées sur l’instauration de la bonne gouvernance pour le bien-être de la communauté et sur le développement socioéconomique harmonieux avec la participation effective de toute la population et tous les acteurs de développement. Ceci nécessite la mise en place d’un environnement de travail meilleur dans la structure: renforcement de capacité du personnel technique et des élus, transparence de gestion, dépolitisation de la structure, uniformisation des lignes de conduite.

La promotion du développement économique et sociale qui est à vocation agricole doit être axée sur l’intensification des activités agricoles basées sur le principe de l’agriculture contractuelle afin d’assurer la sécurité alimentaire et la sécurité monétaire. Le désenclavement, la mise en place des infrastructures productives, la professionnalisation des acteurs économiques du monde rural et la sécurisation foncière sont des conditions nécessaires pour pouvoir améliorer les conditions de vie des ménages de ladite commune.

Dans le domaine de la santé et l’éducation, l’amélioration de l’accès aux services sociaux permettra d’une part, la promotion de la santé, l’intensification de la lutte contre la malnutrition et d’autre part, l’augmentation du niveau de l’alphabétisation de la population rurale.

La redynamisation de la participation du secteur privé en milieu rural apportera un nouveau souffle à cette promotion du développement.

24 Définition tirée de la DSRP, p. 21.

80 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Enfin, la participation de la population en âge économiquement actif et surtout des femmes et des jeunes filles au développement doit être effective. Ainsi, le développement rapide et l’épanouissement socioéconomique de cette commune, sont conditionnés par la résolution immédiate des problématiques influant aux secteurs institutionnels, sociaux, économiques et commerciaux.

A l’aide de cette présente étude, nous pensons aboutir à la conscientisation des communautés locales pour qu’elles puissent mieux appréhender la problématique du développement local et être cohérente dans leurs actions.

L’alphabétisation des adultes occupe une place primordiale. Il s’agit de commencer par les initiations à la lecture mais surtout de la prolonger en donnant des initiations dans divers domaines comme la santé, l’environnement, le droit…

L’accomplissement de ces divers types d’alphabétisation permettra une pérennisation des actions.

81 BIBLIOGRAPHIE

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9. Direction Générale de l’Education fondamentale et de l’Alphabétisation, Tendances récentes et situation actuelle de l’éducation et de la formation des adultes (EdFoa)- Rapport national de Madagascar, Direction de l’Alphabétisation. Avril 2008.

10. Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP)

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14. Lambelle (P)- Gauthier (N), La planification des interventions par objectifs, un parcours semé d’embûches. Observations à partir d’une application de la méthode Pipo au Viêt-nam - Août 2001.

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19. PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 2002: Approfondir la démocratie dans un monde fragmenté , PNUD, 2002. Disponible sur http.//www.undp.org/

20. PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 2003. Les objectifs du Millénaire pour le développement: un pacte entre les pays pour vaincre la pauvreté humain , PNUD 2003. disponible sur http.//www.undp.org/hdr2003/français/

21. PNUD, Renforcement de capacités , Division du renforcement de la gestion et de la gouvernance, Document de référence technique N°2, New York, 1997.

22. PNUD, Rapport National sur le Développement Humain (RNDH): le rôle de la gouvernance et de la décentralisation dans la réduction de la pauvreté , PNUD, 2001, disponible dans http://www.onu/pnud/docs/RNDH-2000.pdf

23. PRIMATURE, PNUD, Le guide du Maire , Septembre 2000.

24. UNESCO, L’éducation pour tous en 2015, Un objectif accessible . Rapport mondial de suivi sur l’EPT, 2008.

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NOTES ET ARTICLES 1. Constitution de la République Malagasy . 2010.

2. Courrier ACP- UE N° 195, Confier la planification aux communautés locales: une piste à explorer? Novembre- Décembre 2002.

3. Guisnel (I), Les indicateurs de bonne gouvernance: fabrique et pratique des indicateurs de gouvernance . Séminaire Régional sur la gouvernance locale au Sud- Observatoires des fonctions publiques Africaines.

4. Marniesse (S), Note sur les différentes approches de la pauvreté . Octobre 1999.

84 ANNEXES

85 ANNEXE I

Le tableau suivant présente les hameaux que composent les 22 fokontany dans la commune rurale de Vohipeno.

Tableau 14: Les fokontany et hameaux dans la commune de Vohipeno

N° Fokontany Hameaux 1 Ambalafary Ambalafary Ambodisoanambo Mahatsara Ambodibonarahely Ambodihazohely Ambodihazomamy Anteviala Beririnina Ambodiviava Bivato Ambatofotsy Sahateza 2 Ambatoharanana III Ambatoharanana III Vohitsara Ambodivoahangibe Ambatomasina Analamaitso Andrantabe II Tanetilava II 3 Ambodihara Ambodihara Faravohitra Sahamalaza Vohitrasina Anjahamarina III 4 Ambodiampaly Ambodiampaly Maromena Anteviala Andranovelona Morarano Ambodihintsina Amboniriana Ampiranambo 5 Ambodimangan'i Davo Ambodimangan'i Davo Ambohimangahely

86 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

N° Fokontany Hameaux Mahavanona Ambodilaitra Ambodirafia / Ambodicoco Antanetilava Antsirabolo 6 Ambohimanakana Ambohimanakana Anjahamarina I Ambodisatrana Tsirarafana Ambohimarina II Ambodimanga IV Tsaratanana 7 Ambohitsara Ambohitsara Ambatoharanana I Sahampaly Ambodivohitra I Marofinaritra Ambodimanga II 8 Ambodikilo Ambodikilo Andraoka Ambalahady Manakambahiny 9 Ambinanisahonotra Ambinanisahonotra Ambodihazomamy Ambalafary Angirimbe Ambohimahasoa 10 Ampasimatera Ampasimatera Antanambao Ambatovaky Manahiravina Amboniriana Ambatofotsy Antsiramanasy Ambodigavo/Ambodimanga Anteviala Ambodigavo Ambony 11 Ampasimbola II Ampasimbola II Salalangy Ambodifamo Ambalakondro

87 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

N° Fokontany Hameaux Lampilava Antsilavoana Tanambao III Ambinanirano Vohitralanana Sahavantana /Ambodinanto Ambodibonara 12 Anamborano Anamborano Vatolava Ambatoharanana II Vatolava Ambodizoambo Antsampanana 13 Andrantambe I Andrantambe I Sanandiana Andity Ambodibonara Ambavadilana Sahavintanona Ambodivoahangy 14 Antseranamatso Antseranamatso Antanambao/Tanambao Anjahambe Sahavolo Marovato 15 Ankobahoba Ankobahoba Antailampy Mahavanona Tsararivotra Tsaratanana 16 Madioranohely Madioranohely Andrafia Tanambao II Tsaratanana Ampasimazava Ampasimpotsy 17 Maromandia Maromandia Ambatolengo Ambohimarina I Antanatilavan'i Tsirimbelona Sahamivany

88 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

N° Fokontany Hameaux Mahatsinjo Antsirakoraka 18 Sahafotaka Sahafotaka Marokiso Ambodimanga II Ampasimbola I 19 Sahandray Sahandray Vohidriana Amboditsomanga Ankobahoba 20 Tanetilava I Tanetilava I Ampasimadinika Antsiradrano Tanambao V Antohitava Ambilona Ranomena 21 Vohiboahangy Tanambao Vohiboahangy Tanetilava Andondona Antsiradrano Anjahamarina 22 Vohipeno Vohipeno Ambodivoapaka Ambodihasina Sahavavihely Source: ERP (2011)

89 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

ANNEXE II

90 ANNEXE III Les tableaux suivants montrent la statistique de l’école primaire public- privé- communautaire et de l’enseignement secondaire dans la commune rurale de Vohipeno.

Tableau 15: Statistique de l’enseignement primaire dans la commune rurale de Vohipeno (Année 2009- 2010) Types d'école NEQE 2010 EEN 2009 EJ 2010 Préscolaire CP1 CP2 CE CM1 CM2 CP1 CP2 CE CM1 CM2 Préscolaire CP1 CP2 CE CM1 CM2

EPP 0 2729 1314 1329 955 768 292 83 107 51 65 0 2523 1603 1251 918 731 Ecoles 0 127 658 468 150 124 94 27 29 30 14 0 1227 649 447 186 115 Communautaires Ecoles Privées 99 128 120 115 125 31 1 16 1 2 4 99 127 104 115 131 29 TOTAL 99 2984 2092 1912 1230 923 387 126 137 83 83 99 3877 2356 1813 1235 875 Source: CISCO de Fénérive Est

Types d'école NEACS NEAR NE Préscolaire CP1 CP2 CE CM1 CM2 CP1 CP2 CE CM1 CM2 T FRAM Sub NS EPP 0 1554 1038 776 660 592 364 214 179 77 37 54 90 6 Ecoles 0 896 464 304 149 96 331 185 143 37 19 17 65 21 Communautaires Ecoles Privées 99 107 93 101 119 23 20 11 21 12 5 17 0 0 TOTAL 99 2557 1595 1181 928 711 715 410 343 126 61 88 155 27 Source: CISCO de Fénérive Est

91 Tableau 16: Statistique de l’enseignement secondaire dans la commune rurale de Vohipeno (Année 2009- 2010) Types d'école EEN 2009 NEQE 2010 EJ 2010 CEG 6 5 4 3 6 5 4 3 6 5 4 3 Vohipeno ème ème ème ème ème ème ème ème ème ème ème ème 392 214 142 126 0 3 5 0 436 224 147 131 Source: CISCO de Fénérive Est

Types d'école NEACS NEAR NE CEG 6 5 4 3 6 5 4 3 T FRAM Vohipeno ème ème ème ème ème ème ème ème Sub NS 341 189 97 25 95 35 40 106 15 0 5 Source: CISCO de Fénérive Est

Tableau 17 : Nombre de salle de classes Types d'école Définitives Provisoires BE A A Utilisée BE A A Utilisée Réh cons Réh cons EPP 60 39 5 84 10 12 7 34 Ecoles 4 9 2 15 4 17 6 28 Communautaires

Ecoles Privées 9 4 0 6 2 8 0 6 CEG Vohipeno 20 4 0 0 0 0 0 0 Source: CISCO de Fénérive Est Explication des abréviations EEN 2009: Effectif des élèves en Novembre 2009 EEN 2009: Effectif des élèves en Novembre 2009 EJ 2010: Effectif en juin 2010 NEQE: Nombre d’élèves qui sont enregistrés en 2010 NEACS: Nombre d'élèves admis en classe supérieure NEAR: Nombre d'élèves autorisés à redoubler NE: Nombre d'enseignants T: Titulaire Sub: Subventionné NS: Non Subventionné BE: Bon Etat A Réh: A Réhabiliter A Cons: A construire

92 ANNEXE IV

Tableau 18: Nombre de consultation Externe (Année 2010)

FS* % rap. Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct Nov. Déc. rendus CSB2 100,0 261,0 283,0 263,0 368,0 268,0 332,0 257,0 227,0 358,0 286,0 391,0 314,0 Vohipeno CSB1 75,0 127,0 72,0 72,0 64,0 110,0 115 103,0 64,0 52,0 Ambodiara CSB1 75,0 36,0 33,0 29,0 21,0 23,0 26,0 86 127,0 75,0 Ampasimbôla II Total 388,0 355,0 335,0 468,0 411,0 476,0 381,0 314,0 436,0 372,0 518,0 389,0 Source: SDSP ou Service de District de la Santé Public de Fénérive Est

Tableau: Taux de couverture de vaccination (Année 2010)

FS* % rap. Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct Nov. Déc. rendus CSB2 100,0 3,6 2,5 2,2 14,4 1,3 2,2 4,2 10,3 5,6 13,1 3,7 3,6 Vohipeno CSB1 75,0 5,3 2,2 2,2 19,7 2,5 10,5 5,5 6,6 Ambodiara CSB1 75,0 0 10,7 1,0 1,2 4,7 8,2 7,9 4,5 2,5 Ampasimbôla II Total 8,9 4,7 4,4 44,8 4,8 3,4 19,4 24,0 20,1 13,1 8,2 6,1 Source: SDSP ou Service de District de la Santé Public de Fénérive Est

93 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Tableau 19: Taux de couverture des enfants vaccinés en BCG (Année 2010)

FS* % rap. Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct Nov. Déc. rendus CSB2 Vohipeno 100,0 5,6 5,8 4,8 6,2 1,2 1,6 3,7 8,2 3,9 6,3 4,7 7,0 CSB1 75,0 4,2 4,4 4,4 20,8 3,6 16,3 6,1 10,0 Ambodiara CSB1 75,0 0 11,7 3,7 5,5 19,9 2,0 16,1 0,0 4,5 Ampasimbôla II Total 9,8 10,2 9,2 38,7 4,8 5,3 25,5 34,2 15,9 22,4 4,7 11,5 Source: SDSP ou Service de District de la Santé Public de Fénérive Est

Tableau 20: Taux de couverture des enfants vaccinés en DTC3HepB3Hib3 (Année 2010)

FS* % rap. Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct Nov. Déc. rendus CSB2 100,0 7,6 5,4 5,1 10,0 2,3 5,3 4,8 5,4 4,1 13,0 5,6 6,8 Vohipeno CSB1 75,0 5,0 3,3 3,3 18,0 6,6 7,2 6,1 9,7 Ambodiara CSB1 75,0 0 0 0 7,9 1,5 1,2 5,0 9,2 12,2 16,9 7,2 1,7 Ampasimbôla II Total 12,6 8,7 8,4 35,9 10,4 6,5 17,0 20,7 26,0 29,9 12,8 8,5 Source: SDSP ou Service de District de la Santé Public de Fénérive Est

94 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Tableau 21: Nombre de femmes ayant suivi de Consultation Pré- Natale

FS* % rap. Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct Nov. Déc. rendus CSB2 100,0 30 76 43 79 38 28 39 41 76 57 48 56 Vohipeno CSB1 75,0 10 28 4 6 11 6 12 Ambodiara CSB1 75,0 0 0 0 16 0 9 18 22 18 Ampasimbôla II Total 40 76 43 123 42 34 50 47 97 75 70 74 Source: SDSP ou Service de District de la Santé Public de Fénérive Est

Tableau 22: Nombre de femmes enceintes vaccinées en Anti- Tétanique (Année 2010)

FS* % rap. Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct Nov. Déc. rendus CSB2 100,0 13 15 22 106 17 4 5 10 28 28 21 17 Vohipeno CSB1 75,0 18 12 43 22 17 24 Ambodiara CSB1 75,0 0 112 5 8 12 24 30 15 18 Ampasimbôla II Total 31 15 34 261 44 4 13 39 76 58 36 35 Source: SDSP ou Service de District de la Santé Public de Fénérive Est

95 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Tableau 23: Nombre d’accouchements enregistré dans les centres de santé (Année 2010)

FS* % rap. Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct Nov. Déc. rendus CSB2 100,0 9 12 15 12 19 11 16 19 16 19 18 14 Vohipeno CSB1 75,0 10 8 8 6 9 5 4 4 3 Ambodiara CSB1 75,0 0 2 1 0 3 5 8 Ampasimbôla II Total 19 20 23 18 28 16 22 24 19 22 23 22 Source: SDSP ou Service de District de la Santé Public de Fénérive Est

Tableau 24: Nombre de personnes ayant suivi le planning familial (Année 2010)

FS % rap. Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct Nov. Déc. rendus CSB2 100,0 252 664 364 337 386 422 560 587 604 647 702 745 Vohipeno CSB1 75,0 139 130 127 240 295 354 201 348 303 Ambodiara CSB1 75,0 0 68 46 32 42 95 90 96 100 98 Ampasimbôla II Total 96,6 391 794 491 645 727 808 803 1 030 997 743 802 843 Source: SDSP ou Service de District de la Santé Public de Fénérive Est

*FS: Formation Sanitaire

96 ANNEXE V

Le tableau suivant montre les types de recours que la population locale adopte en cas de maladie Tableau 25: Les différents types de recours adoptés par la population locale en cas de maladie

Maladies Cibles Période de fréquence Premiers recours Deuxième recours Paludisme Toute la population Durant toute l’année mais Médecine traditionnelle: Voir le docteur mais les plus touchés le mois d’octobre en mai il Inhalation avec des Eucalyptus, du canel, du radriaka sont les enfants et les est plus accentué Infusion des feuilles de: papaye, ratràko, mainkanjo, femmes enceintes aferon-tany Automédication: Paracétamol, nivaquine par les marchands ambulants ou des épiceries du village Diarrhée Enfants Septembre en avril Utilisation des feuilles de goyave pillées et bouillies. CSB Faire bouillir aussi l’écorce du jambonner Mélange de vinaigre et miel. IST Jeunes Le mois des jiro mena (mai Bouillir du lela menarana, ravim-boandelaka, ravi- CSB en septembre) nonoka La période de récolte des produits (girofle, litchis) Rhumatisme Hommes Toute l’année Utilisant ’essence de girofle, miel, gingembre CSB Femmes Mais plus accentué pendant l’hiver (juin-septembre) Asthme Hommes A chaque fois où il y a un Mélange de «ravina sakoana» et du sel CSB Femmes changement de climat Infusion de feuilles de «nonosay» Enfants Infection de Hommes Par mois Massage CSB maladie bucco- Femmes Essence de girofle dentaire Racine de raphia Acide

97 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Maladies Cibles Période de fréquence Premiers recours Deuxième recours Antsotry Tabac Oreillon Enfants Hiver Bleu d’azur CSB cotrim Jaunisse Hommes Toute l’année Les feuilles venant des guérisseurs Femmes Toux Enfants Inter saison et hiver Citro+miel CSB Rômba (plante médecinale) Cotrim + miel Rougeole Enfants Septembre en décembre Vilona CSB Gingiza Source: ERP (2011)

98 ANNEXE VI

Graphique 8: Le schéma de coordination de la structure de développement

SDC

Commission en Commission en Commission en Commission en Commission en infrastructure développement développement communication gestion de économique sociale et des relations risques des extérieures catastrophes

• La commission des infrastructures regroupe toutes les structures et associations qui assurent l’entretien des infrastructures, les associations qui ont déjà des expériences en matière de construction des infrastructures,… • La commission en développement économique peut regrouper les représentants des associations des paysans agricoles, des éleveurs, des artisans, les représentants des services techniques liés à l’agriculture, élevage,… • La commission en développement social constitue les associations des parents d’élève, les enseignants, les comités de développement social, les représentants des services techniques tels que la santé, l’éducation, … • La commission et des relations extérieures regroupent les représentants issues des associations des femmes, les notables, les représentants des jeunes,… • La commission en gestion de risques des catastrophes regroupe les membres des comités en gestion de risques des catastrophes, les quartiers mobiles (agents de sécurité locale),…

99 TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ...... i LISTE DES TABLEAUX ...... ii LISTE DES GRAPHIQUES, CARTES ET PHOTOS ...... iii LISTE DES ABREVIATIONS ...... vii INTRODUCTION ...... 1 METHODOLOGIE DE RECHERCHE ...... 3 PARTIE I: L’ORGANISATION SPATIALE ET SOCIALE DE LA COMMUNE RURALE DE VOHIPENO ...... 5 Chapitre I: L’organisation spatiale de Vohipeno ...... 6 I. 1. Identification administrative ...... 6 I. 2.Situation démographique ...... 11 I. 3. Un espace géographique intégré dans la Région Agnalanjirofo ...... 13 1. 3. 1. Une zone chaude et humide ...... 13 I. 3. 2. Une Commune à relief prédominée par des paysages collinaires ...... 15 Chapitre II: L’organisation sociale de Vohipeno ...... 16 II. 1. Une localité caractérisée par l’homogénéité de sa population ...... 16 II. 2. Répartition spatiale ...... 17 II. 3. Mouvement de la population ...... 17 II 4. Groupe socioprofessionnel de la population ...... 18 II. 5. Stratification socio-économique de la population: ...... 19 Définition des variables et indicateurs de développement ...... 20 II. 6. L’organisation sociale et le soubassement culturel: ...... 21 Chapitre III: Aspect écologique de Vohipeno ...... 24 III.1. Une forêt en dégradation ...... 24 III. 2. Des cours d’eau à fort débit et turbidité ...... 26 III. 3. Le caractéristique de sols dans la commune ...... 26 Partie II: LE PROFIL DE LA PAUVRETE DE LA COMMUNE RURALE DE VOHIPENO ...... 28 Chapitre IV: Les problèmes de non développement local ...... 29 IV. 1. Un système éducatif peu satisfaisant ...... 29 IV. 2. Des conditions sanitaires précaires ...... 34

100 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

Chapitre V: Les facteurs économiques de blocage au développement local ...... 36 V. 1. L’agriculture ...... 36 V. 2. Les autres types de culture ...... 40 V. 3. Un élevage mal développé: ...... 42 V. 4. Un artisanat peu développé ...... 43 V. 5. Le commerce: ...... 45 V. 6. Des ressources minières non exploitées: ...... 45 Chapitre VI: L’intégration régionale de la commune ...... 45 VI. 1. Une localité dont l’accessibilité est difficile ...... 45 VI. 2. Une faible circulation de biens et des personnes: ...... 49 VI. 3. Une commune privée d’informations ...... 49 VI. 4. La prise en otage des échanges: ...... 49 PARTIE III: LE DEFI DU DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE RURALE DE VOHIPENO ...... 50 Chapitre VII: Les perspectives de développement de la commune rurale de Vohipeno ...... 51 VII. 1. Amélioration des infrastructures de circulation et promouvoir les secteurs de production ...... 51 VII. 1. 1. Réhabilitation des voies d’accès ...... 51 VII. 1. 2. Amélioration des conditions économiques ...... 53 VII. 2. Valorisation des ressources humaines ...... 54 VII. 2. 1. Promouvoir l’éducation pour tous ...... 55 VII. 2. 2. Amélioration du service sanitaire dans la commune ...... 58 Chapitre VIII: Mettre un système de bonne gouvernance ...... 60 VIII. 1. Autonomie financière et mise en œuvre des investissements ...... 60 VIII. 1. 1. Amélioration du budget communal ...... 60 VIII. 1. 2. Susciter des partenariats avec des intervenants ...... 64 VIII. 2. Gestion de la commune et efficacité administrative ...... 65 VIII. 2. 1. Renforcement de capacités des responsables communaux ...... 65 VIII. 2. 2. Participation de la société civile et la population dans le développement de la commune ...... 66 VIII. 2. 3. Création d’un champ de concertation et d’échange entre les intervenants et les autorités locales ...... 68 SCHEMA DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE ...... 69 CONCLUSION ...... 80

101 Contribution à l’étude de développement en milieu rural Cas de la Commune rurale de Vohipeno

BIBLIOGRAPHIE ...... 82 ANNEXES ...... 85 TABLE DES MATIERES ...... 100

102