OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 1 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 2

Jean-Christophe Spinosi OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 3

antonio vivaldi 1678-1741

nisi dominus RV 608 CONTRE-TÉNOR | COUNTERTENOR

crucifixus, extrait du | from the credo RV 592 marie-nicole lemieux CONTRALTO philippe jaroussky CONTRE-TÉNOR | COUNTERTENOR

stabat mater RV 621 marie-nicole lemieux CONTRALTO

ensemble matheus jean-christophe spinosi DIRECTION | CONDUCTOR

Philippe Jaroussky appears by kind permission of Virgin Classics

3 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 4

antonio vivaldi 1678-1741

nisi dominus per contro-tenore, archi e basso continuo RV 608 1 Nisi Dominus, allegro 2’34 2 Vanum est vobis, largo 1’15 3 Surgite postquam sederitis, presto 1’33 4 Cum dederit delectis suis somnum, andante 5’10 5 Sicut sagittæ in manu potentis, allegro molto 1’44 6 Beatus vir qui implevit, andante 1’02 7 Gloria Patri, larghetto 4’34 8 Sicut erat in principio, allegro 1’00 9 Amen, allegro 1’37

crucifixus, extrait du | from the credo in sol maggiore RV 592 10 Crucifixus etiam pro nobis 2’51

stabat mater, sequenza in fa minore per contralto, archi e basso continuo RV 621 11 Stabat Mater dolorosa, largo 3’04 12 Cujus animam gementem, adagissimo 1’50 13 O quam tristis, andante 1’43 14 Quis est homo, largo 3’02 15 Quis non posset, adagissimo 1’49 16 Pro peccatis suæ gentis, andante 1’41 17 Eja Mater, fons amoris, largo 3’03 18 Fac ut ardeat cor meum, lento 1’29 19 Amen 0’48

4 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 5

ensemble matheus jean-christophe spinosi DIRECTION | CONDUCTOR

VIOLONS I | FIRST VIOLINS laurence paugam, petr ruzicka, daniela nuzzoli, giancarlo ceccacci, alberto stevanin, philippe huynh

VIOLONS II | SECOND VIOLINS françoise paugam, laura corolla, laurent chatel, elena confortini, katia krassoutskaia, matthieu spinosi

ALTI | VIOLAS malik haudidier, marco massera, cédric lebonnois

VIOLONCELLES | CELLOS jennifer hardy, matthieu fontana, pierre-augustin lay

CONTREBASSE | DOUBLE BASS thierry runarvot

VIOLE D’AMOUR | VIOLA D’AMORE * jean-christophe spinosi

THÉORBE | THEORBO mauricio buraglia

CLAVECIN | HARPSICHORD yoko nakamura

* Nous remercions Agnieszka Rychlik pour le prêt de la viole d’amour | We thank Agnieszka Rychlik for the loan of the viola d’amore

5 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 6

le prêtre-musicien par frédéric delaméa

Dans la Venise de Vivaldi, comme dans toute l’Italie du premier settecento, la musique religieuse remplissait une fonction culturelle autant que liturgique. En cette période de consommation effrénée de musique, l’assistance à l’Office prenait le relais du concert de chambre et de la soirée au théâtre. Le banc de l’Église cousinait avec la loge d’opéra. Cet engouement devait susciter dans la péninsule une véritable concurrence commerciale opposant églises, institutions et congrégations, soucieuses d’attirer en leurs enceintes le plus vaste public et de tirer du succès obtenu force dons et protections. À Venise, l’intérêt croissant pour ce qui était devenu un véritable spectacle religieux devait d’ailleurs conduire l’éditeur vénitien Antonio Groppo à publier, en 1752, un guide des célébrations vespérales proposées tout au long de l’année par les quatre Ospedali Grandi, institutions charitables réputées pour l’exceptionnel niveau de leur orchestre. Vivaldi, célèbre compositeur de musique instrumentale et d’opéras, reçut naturellement tout au long de sa carrière des commandes de musique sacrée. La première dont nous conservions la trace, celle du Stabat Mater RV 621, lui fut adressée par l’ordre oratorien de Brescia. La création eut lieu dans l’église de la congrégation, dédiée à Santa Maria della Pace, lors de la Fête des Sept Douleurs de la Sainte Vierge Marie le 18 mars 1712. Le dépouillement de cette pièce en fa mineur, soutenue par une orchestration minimale, illustre admirablement la singularité de la langue sacrée naissante du prêtre-musicien, dont la foi devait trouver dans l’écriture musicale un terreau d’expression privilégié. Peu de temps après, Vivaldi recevait ses premières commandes de musique sacrée de l’Ospedale della Pietà de Venise, où il était employé en qualité de professeur de violon depuis 1703. C’est pour cette prestigieuse institution qu’il composa son Nisi Dominus RV 608 pour contralto, œuvre qui fut sans doute reprise par la suite en dehors des murs de la Pietà. Mise en musique inspirée du psaume 126, cette peinture mêlant théâtralité

6 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 7

saisissante et profonde spiritualité illustrait à la fois la maturation de la vocalité vival- dienne et le raffinement d’une écriture pour l’orchestre à cordes alliant sobriété extrême et expressivité suffocante. La réputation de Vivaldi en tant que compositeur de musique sacrée se répandit très tôt hors d’Italie, et plusieurs de ses œuvres circulèrent en Europe. Son nom apparaît notamment sur quelques manuscrits préservés en Pologne, dont celui du Credo RV 592 conservé à Varsovie. Il n’est toutefois pas exclu que le nom fameux du compositeur ait été associé à tort à cette œuvre, dont le style napolitain, particulièrement évident dans le galant Crucifixus, évoque davantage la langue de Pergolesi que celle de Vivaldi. Prêtre-musicien ne célébrant plus la messe, impresario invoquant le jugement de Dieu dans ses démêlés judiciaires, compositeur d’opéras travaillant le bréviaire à la main, Vivaldi tenta toute sa vie de concilier sa « furie de composition prodigieuse » (selon Charles de Brosses) avec les exigences de son statut clérical et de sa foi. Aux côtés de tant d’autres pièces sacrées admirables, son Stabat Mater et son Nisi Dominus pour contralto nous suggèrent qu’à mi-chemin de l’autel et du lutrin, ce sublime peintre de l’âme humaine trouva peut-être dans la composition sacrée le point d’équilibre de ces paradoxes.

7 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 8

l’unisson parfait par yutha tep

Vivaldi, Spinosi, Lemieux, Jaroussky : quatre noms que les mélomanes ont indissolu- blement associés depuis un certain Orlando furioso qui fit souffler en 2003 un vent de folie sur les scènes françaises.Après Orlando, après , après aussi bien des concerts communs, cet enregistrement des deux œuvres sacrées les plus célèbres du Prete Rosso relève donc d’une évidence que nul ne contesterait. Côté chanteurs, c’est un unisson parfait : « Depuis le temps que nos noms étaient associés dans la musique de Vivaldi, il fallait bien en passer par là. » (Marie-Nicole Lemieux) « Ce disque est natu- rel, il nous tenait tous à cœur et nous en parlions depuis très longtemps. » (Philippe Jaroussky) Et le chef Spinosi d’ajouter son coup de baguette : « Sincèrement, je ne me suis jamais demandé si je pouvais l’enregistrer avec d’autres chanteurs. La seule ques- tion que je me suis posée, c’est à la limite de savoir comment le disque aurait fonctionné avec Philippe dans le Stabat Mater et, à l’inverse, avec Marie-Nicole dans le Nisi Dominus. Je pense honnêtement que nous avons fait les choses dans le bon sens. L’un comme l’autre peuvent être de grands interprètes des deux partitions. » Le regard que porte chaque soliste sur le travail de l’autre le confirme sans discussion. « Quand j’entends Philippe, j’entends quelqu’un que j’admire immensément mais qui est totalement différent de moi, confie Marie-Nicole Lemieux. Dans le Nisi Dominus, cela me plaît tellement, mes oreilles sont musicalement si heureuses que je n’ai pas envie de m’approprier ce qu’il fait. C’est une musique plus aérienne que celle du Stabat Mater. Le Gloria Patri, notamment, avec sa viole d’amour, va chercher les plus belles sonorités et les plus belles couleurs de sa voix, une voix très agile, très épurée, avec une lumière incroyable. » L’inverse est tout aussi vrai quand s’exprime Philippe Jaroussky : « J’ai eu la même impression dès que j’ai entendu Marie-Nicole enregistrer le premier mouvement du Stabat Mater. L’œuvre convient mieux à une voix de contralto

8 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 9

de manière générale et en particulier à Marie-Nicole. Ce mélange de sensualité, de dramatisme et d’abandon lui sied à merveille. Elle est aussi grande chanteuse que grande diseuse ; étant très sensible au texte, elle a une capacité à changer constamment son interprétation en fonction du mot qu’elle chante. C’est une force immense face à une œuvre évoluant de bout en bout dans un climat dramatique, avec une musique qui revient de manière cyclique. Je pense que c’est la première fois que nous avons deux chanteurs différents pour ces deux œuvres sur un même disque. C’est un élément qui peut éclairer la différence fondamentale existant entre ces deux partitions. »

Jean-Christophe Spinosi demeure encore sous l’émotion de ce Stabat Mater :«Il y a deux manières d’aborder le Stabat : on peut rechercher la représentation d’une douleur stylisée, qui peut engendrer l’écoute musicale et la prière ; on peut aussi vraiment incar- ner la douleur de la mère. Marie-Nicole a chanté le Stabat Mater comme une mère, cette mère qui pleure la chose la plus terrible qu’il y ait au monde – la perte d’un enfant. Elle incarne et vit directement les mots. Lorsqu’elle chante “dum pendebat filius”, si l’on écoute bien, sans les paroles, on a l’impression qu’il s’agit d’une berceuse, que la mère berce une dernière fois son enfant. C’est assez incroyable. » Il ne tarit pas d’éloges non plus au sujet de son contre-ténor favori, notamment au sujet du névral- gique et si fameux Cum dederit du Nisi Dominus :«Le Cum dederit utilise un principe que j’appelle “mouvement immobile”, que je trouve très vénitien. À Venise, sur les canaux, le soir, quand il n’y a plus aucun mouvement… Quand on pousse une barque, elle avance mais on a l’impression qu’il n’y aucun mouvement tant l’onde est calme. Il y a une composante à la fois onirique et aquatique. Pour atteindre ce mouvement immobile, j’ai pensé à la dernière minute qu’il fallait ralentir encore plus. Et ce qui est

9 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 10

extraordinaire, c’est que Philippe aurait pu dire : “Ce n’est pas comme cela qu’on fait d’habitude.” Au contraire, il a adhéré au tempo immédiatement. Ce fut un moment intense ! » L’amour du musicien est patent envers ses deux solistes, qui le lui rendent bien. Philippe Jaroussky : « Jean-Christophe mène une recherche perpétuelle d’échanges entre le soliste et l’orchestre. Quand nous travaillons ensemble, tout le monde est toujours ouvert à une suggestion si elle est pertinente, qu’elle vienne de Jean-Christophe, de moi ou de l’orchestre. La discussion est toujours ouverte, sans tabou, sans fierté personnelle. L’autre grande force de Jean-Christophe, c’est son souci permanent de mettre en valeur une œuvre, de la rendre le mieux possible. C’est une chose qui l’obsède, il veut la couleur juste et le tempo juste pour chaque musique. » Cet échange permanent est aussi ce que Marie-Nicole Lemieux affectionne particulièrement : « Ce qui est beau, c’est que Jean-Christophe est toujours plein de surprises ; avec les concerti ou l’Orlando furioso, on découvre un musicien explosif. Mais il a aussi cette tendresse, qui d’ailleurs appa- raît aussi dans Orlando. L’ensemble peut jouer sur un crin et obtenir ainsi une douceur incroyable. Jean-Christophe a gardé une pudeur religieuse pour dire la spiritualité et l’amour maternel. Lui et l’orchestre ont réussi à trouver une couleur vraiment à part pour le Stabat Mater, comme ils l’ont trouvée également dans le Nisi Dominus. »

On ne saurait rêver meilleure façon de dire que cet enregistrement occupera une place à part dans la discographie.

10 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 11

Marie-Nicole Lemieux OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 12

marie-nicole lemieux CONTRALTO

Marie-Nicole Lemieux commence le chant à Chicoutimi (Québec) avant de poursuivre sa forma- tion à Montréal. En 2000, elle reçoit le Prix Joseph-Rouleau des Jeunesses musicales du Canada, le Prix de la Reine Fabiola (Premier Prix) et le Prix spécial du Lied au Concours international Reine Élisabeth de Belgique. Elle se produit dès lors avec les meilleurs artistes et les formations les plus réputées, avec une vaste étendue de répertoire (Les Nuits d’été avec l’Orchestre national du Capitole de Toulouse et Michel Plasson, Mozart au Lincoln Center de New York, les Wesendonck- Lieder, Brahms et Mahler avec les pianistes Daniel Blumenthal ou Michael McMahon, le réper- toire symphonique avec les orchestres de Montréal, de Los Angeles et de Berlin). Marie-Nicole Lemieux conquiert également son public par son interprétation du répertoire sacré (Haydn, Beethoven, Mozart, Haendel, Pergolesi)… En 2003 s’ouvre pour elle la voie des premiers rôles lyriques avec l’Orlando furioso (Vivaldi) à Paris puis au disque (Meilleur enregistrement 2005 des Victoires de la musique classique). Elle chante depuis dans Béatrice et Bénédict et Les Troyens (Berlioz), Orfeo ed Euridice (Gluck), Alcina, Giulio Cesare et Rodelinda (Haendel), Jeanne au bûcher (Honegger), Die Zauberflöte (Mozart), Tancredi (Rossini), Falstaff (Verdi), Le Crépuscule des dieux (Wagner)… En 2005, elle fait ses débuts au Staatsoper de Berlin avec Il ritorno d’Ulisse in patria et L’incoronazione di Poppea (Monteverdi) avec René Jacobs. Marie-Nicole Lemieux a déjà fait paraître plusieurs enregistrements avant de signer en 2005 un contrat d’exclusivité avec Naïve.

philippe jaroussky CONTRE-TÉNOR

Depuis des débuts foudroyants en 2000 dans l’oratorio Sedecia d’Alessandro Scarlatti avec Gérard Lesne et Il Seminario Musicale et en 2001 dans la trilogie Monteverdi avec Jean-Claude Malgoire, Philippe Jaroussky n’a cessé de perfectionner un art du chant toujours plus raffiné et investi, qu’il emploie souverainement aussi bien dans les raffinements du XVIIe siècle italien que dans les pyrotechnies de l’opera seria du XVIIIe siècle. Après une Victoire de la musique comme « Révélation lyrique » en 2004, il est « Artiste lyrique de l’année » en 2007. Ses prestations l’ont conduit dans les salles (Théâtre des Champs-Élysées et Châtelet, Opéra Comique à Paris ;

12 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 13

Philippe Jaroussky OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 14

Palais des Beaux-Arts à Bruxelles ; Philharmonie de Cologne et Staatsoper de Berlin ; Konzerthaus de Vienne ; Barbican Centre à Londres ; Teatro Real à Madrid ; Lincoln Center à New York etc) et festivals (citons en France ceux d’Ambronay, de Saint-Michel-en-Thiérache, Pontoise, Froville, etc.) les plus prestigieux du monde. Outre son ensemble Artaserse, il attache une importance particu- lière à ses collaborations avec Jean-Claude Malgoire (La Grande Écurie et la Chambre du Roy) et, surtout, avec Jean-Christophe Spinosi (Ensemble Matheus). Philippe Jaroussky peut se targuer d’une discographie déjà considérable, notamment, avec Jean-Christophe Spinosi.

jean-christophe spinosi CHEF D’ORCHESTRE

Jean-Christophe Spinosi, violoniste, fonde le Quatuor Matheus en 1991. Rapidement, le groupe va s’étoffer et s’aventurer sous sa baguette dans des répertoires plus divers : symphonies, opéras, concertos, cantates, messes, oratorios, etc., avec des solistes tels que Philippe Jaroussky, Marie-Nicole Lemieux, Verónica Cangemi, Jennifer Larmore, Sandrine Piau, Sara Mingardo, Marijana Mijanoviç, Anthony Rolfe Johnson, Joyce Di Donato. Aujourd’hui, Jean-Christophe Spinosi se produit avec son ensemble dans les plus grandes salles et les plus grands festivals : à Paris (Théâtre des Champs-Élysées, Théâtre du Châtelet, Opéra national de Paris), Amsterdam (Concertgebouw), Vienne (Konzerthaus), Bruxelles (Bozar), New York (Carnegie Hall), Édimbourg (Usher Hall), Prague (Smetana Hall), Madrid, Turin… Inaugurant la première résidence de l’Ensemble Matheus au Théâtre du Châtelet, il dirige La pietra del paragone à Paris et l’enregistre en DVD pour Naïve. Invité régulier de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, Jean-Christophe Spinosi fera bientôt ses débuts à la tête de l’Orchestre national de France, de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, de l’Orchestre national d’Espagne, du Washington National Symphony Orchestra et du Philharmonia Orchestra. Il a triomphé, cet été 2007, à la tête du Scottish Chamber Orchestra au Festival d’Édimbourg. Il fera ses débuts aux États-Unis avec son orchestre au Carnegie Hall de New York et à Washington en février 2008. L’été 2008 le verra ensuite diriger La Flûte enchantée avec les Wiener Symphoniker et l’Arnold Schoenberg Chor au Theater an der Wien. Les prochaines saisons, il commence une collaboration avec la Scala de Milan, qui l’invite notamment à diriger Le Barbier de Séville (2010) et Le Comte Ory (2013).

14 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 15

Jean-Christophe Spinosi a reçu des mains du ministre de la Culture la médaille de Chevalier des Arts et des Lettres (2006). Il vient d’être consacré « Meilleur chef lyrique 2007 » par l’Académie du disque lyrique.

ensemble matheus

L’Ensemble Matheus, sous la direction de Jean-Christophe Spinosi, est aujourd’hui unanimement reconnu pour son interprétation des répertoires baroque, classique, romantique et moderne, sur instruments d’époque. De nombreuses récompenses internationales sont venues couronner son travail, unique par la synthèse qu’il réalise entre les recherches musicologiques les plus pointues et une force de conviction musicale inégalée. L’Ensemble Matheus est habitué des plus grandes scènes nationales, européennes et internationales. L’année 2007 est par ailleurs placée sous le signe d’une nouvelle résidence au Théâtre du Châtelet. Ses premiers enregistrements sont tous récompensés par la critique internationale (Diapason d’or, Choc de l’année du Monde de la musique, Grand Prix de l’Académie Charles Cros, Premio internazionale Vivaldi-Fondation Cini-Venise-Grammophon, Orphée d’or de l’Académie du disque lyrique). L’Ensemble est définitivement révélé au grand public grâce à Orlando furioso, en 2004, enregistrement récompensé par de nombreuses distinctions, dont la Victoire de la musique de l’enregistrement de l’année (2005). En décernant un Award pour le Meilleur opéra de l’année à Orlando furioso en 2006 et à en 2007, le BBC Music Magazine britannique récompense deux années consécutives et pour la première fois de son histoire un même lauréat. En plus de son travail régulier au Théâtre du Châtelet, l’Ensemble Matheus participera, la saison prochaine, à une nouvelle production de Così fan tutte de Mozart au Théâtre des Champs-Élysées (2008) et du Messie de Haendel dans une mise en scène de Claus Guth au Teater an der Wien (2009).

L’Ensemble Matheus est soutenu par le conseil régional de Bretagne, le conseil général du Finistère, la Mairie de Brest, le ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Bretagne et par la Fondation d’entreprise Orange. Il est Ensemble associé au Quartz de Brest depuis 1996.

15 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 16

the priest-musician by frédéric delaméa

In Vivaldi’s Venice, as was the case all over Italy in the first half of the Settecento, the function of religious music was as much cultural as liturgical. In this age of unbridled musical consumption, attendance at the Office took over where chamber concerts and evenings at the theatre left off. The church pew hobnobbed with the opera box. This craze gave rise to veritable commercial competition among churches, institutions and congregations, who sought to entice the biggest possible audience into their precincts in order to milk their musical success for the maximum in donations and patronage. In Venice, the growing interest in what had become nothing short of religious entertainment even prompted the publisher Antonio Groppo to issue, in 1752, a guide to the vesper celebrations offered all year long by the four Ospedali grandi, charitable institutions renowned for the exceptional standard of their orchestras. As a celebrated composer of instrumental music and operas, Vivaldi naturally received commissions for sacred music throughout his career. The earliest that can be traced, for the Stabat Mater RV 621, came from the Oratorians of Brescia. The work’s first per- formance took place in the Congregation’s church, consecrated to Santa Maria della Pace, at the Feast of the Seven Dolours of the Blessed Virgin Mary on 18 March 1712. The austerity of this piece in F minor, supported by minimalist orchestration, admirably demonstrates the singularity of the nascent sacred language of the priest-musician, whose faith was to find in musical composition an ideal means of expression. Shortly afterwards, Vivaldi obtained his first commissions for sacred music from the Ospedale della Pietà in Venice, where he had been employed as a violin teacher since 1703. It was for this prestigious institution that he composed the Nisi Dominus RV 608 for contralto, which probably went on to receive performances outside the walls of the Pietà. This inspired setting of Psalm 126, mingling gripping drama and profound

16 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 17

spirituality, illustrated both the maturation of Vivaldi’s vocal style and the refinement of his writing for string orchestra. Vivaldi’s reputation as a composer of sacred music soon spread outside Italy, and several of his works circulated in Europe. His name appears, notably, on a number of manuscripts preserved in Poland, including that of the Credo RV 592 which is now in Warsaw. However, the possibility cannot be excluded that his famous signature was wrongly associated with this piece, whose Neapolitan style, particularly evident in the galant ‘Crucifixus’, recalls the language of Pergolesi rather than Vivaldi. A priest-musician who no longer celebrated Mass, an impresario who invoked the judg- ment of God in his legal disputes, an opera composer who worked breviary in hand, Vivaldi tried all his life to reconcile his ‘furie de composition prodigieuse’ (as Charles de Brosses put it) with the demands of his clerical status and his faith. Alongside so many other admirable religious pieces, his Stabat Mater and Nisi Dominus for contralto suggest that, midway between the altar and the music-stand, this sublime painter of the human soul may have found in sacred composition the point of equilibrium for his personal paradoxes.

17 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 18

perfect unison by yutha tep

Vivaldi, Spinosi, Lemieux, Jaroussky: four names inextricably linked in music-lovers’ minds ever since a certain Orlando furioso created a furore in concert halls across Europe in 2003. After Orlando, La fida ninfa, and the many concerts the three artists have given together, this recording of the two most famous sacred works of the Prete Rosso was an obvious and unquestioned next step. From the singers’ point of view, there is perfect unison: ‘Ever since our names began to be associated with Vivaldi’s music, it’s been inevitable we would do this project’ (Marie-Nicole Lemieux). ‘This CD is a natural development: we were all really keen to make it and we’d been talking about it for a long time’ (Philippe Jaroussky).And the conductor Spinosi chips in:‘Quite sincerely, I never wondered if I could record it with other singers. The only question I suppose I might have asked myself was how the programme would have worked with Philippe in the Stabat Mater and Marie-Nicole in the Nisi Dominus. I honestly think we did things the right way round. Both of them can be great interpreters of either work.’ The soloists’ comments on each other’s work offer ready confirmation. ‘When I listen to Philippe, I hear someone I admire immensely but who is completely different from me’, says Marie-Nicole Lemieux. ‘In the Nisi Dominus, I like it so much, my ears are musically so happy that I don’t feel any desire to appropriate for myself what he’s singing. It’s a more ethereal kind of music than the Stabat Mater. The “Gloria Patri”, especially, with its viola d’amore solo, brings out the most beautiful sonorities and colours in his voice. It’s a very agile, very pure voice, with an incredible radiance.’ And Philippe Jaroussky returns the compliment: ‘I had the same impression as soon as I heard Marie-Nicole record the first movement of the Stabat Mater. It’s a work that’s better suited to the contralto voice in general and to Marie-Nicole’s in particular. Its blend of sensuality, drama and emotional abandon is perfect for her. She’s not only a

18 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 19

great singer, she’s also exceptionally good at projecting the text, which gives her the ability to change her interpretation constantly according to the needs of the specific word she’s singing.That’s a huge asset in a work whose atmosphere remains dramatic throughout, with music that returns in cyclic fashion. I think this is the first time two different singers have performed these two works on the same CD, and that’s something that can shed light on the fundamental difference between the scores.’

Jean-Christophe Spinosi is still visibly moved as he recalls this performance of the Stabat Mater:‘There are two ways of approaching the Stabat: you can aim for a stylised representation of sorrow, which encourages contemplation of the music and a prayer- ful attitude; or you can try really to convey a mother’s grief. Marie-Nicole sang the Stabat Mater like a mother, a mother lamenting the most terrible thing in the world – the loss of a child. She really embodies the words; she lives them. When she sings “dum pendebat filius”, if you listen carefully to the music without knowing the words, you get the impression that it’s a lullaby, that the mother is cradling her child in her arms for the last time. It’s pretty amazing.’ He is similarly eloquent in praise of his favourite countertenor, notably when discussing the celebrated ‘Cum dederit’, the nerve centre of the Nisi Dominus: ‘The “Cum dederit” uses a principle I call “motion- less movement”, which I think is very Venetian. It reminds me of evenings in Venice, when nothing is moving on the canals any more. When you push a boat out, it does make headway, but you get the impression that there’s no movement, because the water is so calm. There’s a dreamlike element here, as well as a purely aquatic one. In order to achieve this “motionless movement”, I thought at the last minute that we should slow the tempo down even further. And what is extraordinary is that Philippe

19 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 20

could have said: “That’s not the way we usually do it.” But, on the contrary, he fitted into the new tempo straight away. That was a moment of great intensity!’ Spinosi’s affection for his two soloists is patent – and reciprocated. Philippe Jaroussky: ‘Jean-Christophe is perpetually in search of possibilities for exchange between soloist and orchestra. When we work together, everyone is always receptive to any pertinent suggestion, whether it comes from Jean-Christophe, from me, or from the orchestra. The discussion is always open, without taboos, without personal pride. Jean- Christophe’s other great strength is that he is always concerned to bring out the best in a work, to show it in the most flattering light. This is something that obsesses him: he wants the right colour and the right tempo for each piece of music.’ Marie-Nicole Lemieux is also particularly fond of this constant exchange:‘The wonderful thing is that Jean-Christophe is always full of surprises. In Vivaldi’s concertos or Orlando furioso, you see him as an explosive sort of musician. But he also has a tender side to him, which in fact comes out in Orlando too. The ensemble can play as if on a single bow hair and produce an incredibly gentle sound. Jean-Christophe kept within a very reli- gious discretion to express spirituality and maternal love. He and the orchestra suc- ceeded in finding a truly special tone-colour for the Stabat Mater, just as they had in the Nisi Dominus.’

One cannot imagine a better way of explaining why this recording will occupy a place all its own in the catalogue.

20 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 21

marie-nicole lemieux CONTRALTO

Marie-Nicole Lemieux began studying singing in Chicoutimi (Quebec) before continuing her training in Montreal. In 2000 she won the Joseph Rouleau Prize of the Jeunesses Musicales du Canada, and the Queen Fabiola Prize (First Prize) and the Special Lied Prize at the Queen Elisabeth Competition in Belgium. Since then she has appeared with the finest artists and the foremost ensembles in a wide-ranging repertoire (Nuits d’été with the Orchestre National du Capitole de Toulouse under Michel Plasson, Mozart at Lincoln Center in New York, the Wesendonck-Lieder, Brahms, and Mahler with the pianists Daniel Blumenthal and Michael McMahon, and the sym- phonic repertoire with the orchestras of Montreal, Los Angeles and Berlin). Marie-Nicole Lemieux has also conquered audiences with her interpretations of the sacred reper- toire (Haydn, Beethoven, Mozart, Handel, Pergolesi). In 2003 she began singing leading operatic roles with Orlando furioso (Vivaldi) in Paris then on CD (voted ‘Best recording of 2005’ at the Victoires de la Musique Classique). Since then she has appeared in such works as Béatrice et Bénédict and Les Troyens (Berlioz), Orfeo ed Euridice (Gluck), Alcina, Giulio Cesare and Rodelinda (Handel), Jeanne au bûcher (Honegger), Die Zauberflöte (Mozart), Tancredi (Rossini), Falstaff (Verdi), and Götterdämmerung (Wagner). In 2005 she made her debut at the Berlin Staatsoper in Monteverdi’s Il ritorno d’Ulisse in patria and L’incoronazione di Poppea conducted by René Jacobs. Marie-Nicole Lemieux released several recordings on various labels, before signing an exclusive contract with Naïve in 2005.

philippe jaroussky COUNTERTENOR

Ever since his stunning debuts in 2000 in Alessandro Scarlatti’s oratorio Sedecia with Gérard Lesne and Il Seminario Musicale and in 2001 in the Monteverdi trilogy with Jean-Claude Malgoire, Philippe Jaroussky has constantly striven to polish an ever more refined and committed vocal art, which he deploys with sovereign skill in the subtleties of seventeenth-century Italian music and the fireworks of eighteenth-century opera seria. Having won a Victoire de la Musique as ‘Vocal Discovery’ in 2004, he was voted ‘Vocal Artist of the Year’ in 2007. His engagements have taken him to the world’s most prestigious venues, including the Théâtre des Champs-Élysées, Châtelet,

21 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 22

and Opéra Comique in Paris, the Palais des Beaux-Arts in Brussels, the Cologne Philharmonie and Berlin Staatsoper, the Vienna Konzerthaus, the Barbican Centre in London, the Teatro Real in Madrid, and Lincoln Center in New York. Among the festivals at which he has appeared in France are Ambronay, Saint-Michel-en-Thiérache, Pontoise, and Froville. In addition to his own ensemble Artaserse, he attaches particular importance to his collaborations with Jean-Claude Malgoire (La Grande Écurie et la Chambre du Roy) and, above all, Jean-Christophe Spinosi (Ensemble Matheus). Philippe Jaroussky can already boast an extensive discography, notably with Jean-Christophe Spinosi.

jean-christophe spinosi CONDUCTOR

The violinist Jean-Christophe Spinosi founded the Matheus Quartet in 1991. The group soon expanded and began to tackle, under his direction, a wide variety of repertoires, from symphonies and concertos to cantatas, masses, oratorios, and operas, with eminent soloists like Philippe Jaroussky, Marie-Nicole Lemieux, Verónica Cangemi, Jennifer Larmore, Sandrine Piau, Sara Mingardo, Marijana Mijanoviç, Anthony Rolfe Johnson, and Joyce Di Donato. Today, Jean-Christophe Spinosi appears with his ensemble at the leading festivals and venues in centres such as Paris (Théâtre des Champs-Élysées, Théâtre du Châtelet, Opéra national de Paris), Amsterdam (Concertgebouw), Vienna (Konzerthaus), Brussels (Bozar), New York (Carnegie Hall), Edinburgh (Usher Hall), Prague (Smetana Hall), Madrid, and Turin. To inaugurate the first residency of the Ensemble Matheus at the Théâtre du Châtelet in Paris, he conducted La pietra del paragone there and recorded it on DVD for Naïve. Jean-Christophe Spinosi is a regular guest with the Orchestre National du Capitole de Toulouse, and will shortly make debuts with the Orchestre National de France, the Orquesta Nacional de España, the National Symphony Orchestra of Washington, and the Philharmonia Orchestra. At the Edinburgh Festival in August 2007 he enjoyed a triumph in Vivaldi’s Orlando furioso with the Scottish Chamber Orchestra. He will make his US debut with his orchestra at Carnegie Hall in New York and in Washington in February 2008 The summer of 2008 will see him conduct Die Zauberflöte with the Wiener Symphoniker and the Arnold Schoenberg Chor at the Theater an der Wien.

22 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 23

In coming seasons he will begin a collaboration with La Scala in Milan, which has invited him to conduct productions including Il barbiere di Siviglia (2010) and Le Comte Ory (2013). Jean-Christophe Spinosi was decorated with the insignia of Chevalier des Arts et des Lettres by the French Minister of Culture in April 2006. He was voted ‘Best operatic conductor of 2007’ by the Académie du Disque Lyrique.

ensemble matheus

The Ensemble Matheus, under the direction of Jean-Christophe Spinosi, is today unanimously acclaimed for its interpretations of the Baroque, Classical, Romantic and modern repertoires on instruments of the appropriate period. It has received many international awards for its unique synthesis of cutting-edge musicological research and matchless musical conviction. The Ensemble Matheus is a regular visitor to the leading concert halls and opera houses in Europe and around the world. The year 2007 was notable for the start of its residency at the Théâtre du Châtelet in Paris. The group’s first recordings were all distinguished by awards from the international press, including the Diapason d’Or, ‘Choc’ of the Year in Le Monde de la musique, the Grand Prix de l’Académie Charles Cros, the Premio Internazionale Vivaldi of the Cini Fondation in Venice, and the Orphée d’Or of the Académie du Disque Lyrique. The Ensemble Matheus broke through to a wide audience in 2004 with its performances of Orlando furioso, the CDs of which won many prestigious awards, including the Victoire de la Musique Classique for best recording of 2005. BBC Music Magazine gave its Opera of the Year Award to Orlando furioso in 2006 and Griselda in 2007 – the first time in the magazine’s history that an award had been made to the same winner two years running. In addition to its regular work at the Théâtre du Châtelet, the Ensemble Matheus will take part, during the 2008-09 season, in new productions of Mozart’s Così fan tutte at the Théâtre des Champs-Élysées (2008) and Handel’s Messiah in a staged version by Claus Guth at the Theater an der Wien (2009).

The Ensemble Matheus receives support from the Conseil Régional de Bretagne, the Conseil Général du Finistère, the City of Brest, the French Ministry of Culture and Communication-DRAC Brittany, and the Fondation d’Entreprise Orange. It has been Associate Ensemble at Le Quartz in Brest since 1996.

23 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 24

Nisi Dominus 1 Nisi Dominus ædificaverit domum, in vanum laboraverunt qui ædificant eam. Nisi Dominus custodierit civitatem, frustra vigilat qui custodit eam. 2 Vanum est vobis ante lucem surgere. 3 Surgite postquam sederitis, qui manducatis panem doloris. 4 Cum dederit dilectis suis somnum: ecce hæreditas Domini, filii: merces, fructus ventris. 5 Sicut sagittæ in manu potentis: ita filii excussorum. 6 Beatus vir qui implevit desiderium suum [ex ipsis: non confundetur cum loquetur inimicis suis [in porta. 7 Gloria Patri, et Filio, et Spiritu Sancto, 8 Sicut erat in principio et nunc et semper in secula seculorum 9 Amen.

Crucifixus 10 Crucifixus etiam pro nobis sub Pontio Pilato passus et sepultus est.

24 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 25

Nisi Dominus (psaume 126) Nisi Dominus Si ce n’est le Seigneur qui bâtit la maison, Except the Lord build the house, en vain travaillent ceux qui la construisent. their labour is but lost that build it. Si ce n’est le Seigneur qui garde la cité, Except the Lord keep the city, en vain veille celui qui la garde. the watchman waketh but in vain. En vain, vous vous levez avant l’aube, It is but lost labour that ye haste to rise up early, en vain vous vous couchez tard, and so late take rest, mangeant le pain des douleurs. and eat the bread of carefulness, Le Seigneur comble ses amis dans leur sommeil. for so he giveth his beloved sleep. Voyez : l’héritage du Seigneur, ce sont ses fils, Lo, children and the fruit of the womb: sa récompense, le fruit de ses entrailles. are an heritage and gift that cometh of the Lord. Telles des flèches dans la main d’un guerrier, Like as the arrows in the hand of the giant: tels sont les fils engendrés dans la jeunesse. even so are the young children. Heureux l’homme qui remplit son carquois Happy is the man that hath his quiver full [de telles flèches : [of them: il ne sera pas confondu quand il défendra sa cause they shall not be ashamed when they speak [contre ses ennemis aux portes de la ville. [with their enemies at the gate. Gloire au Père, au Fils Glory be to the Father and to the Son: et au Saint Esprit and to the Holy Ghost. Qui règnent maintenant et à jamais As it was in the beginning, is now and ever shall be: pour les siècles des siècles. world without end. Ainsi soit-il. Amen.

Crucifixus Crucifixus Crucifié pour nous He was crucified for us, sous Ponce Pilate, suffered under Pontius Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. and was buried.

25 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 26

Stabat Mater 11 Stabat Mater dolorosa Juxta crucem lacrimosa, Dum pendebat Filius. 12 Cujus animam gementem, Contristatam et dolentem Pertransivit gladius. 13 O quam tristis et afficta Fuit illa benedicta Mater Unigeniti! Quæ mœrebat et dolebat Et tremebat cum videbat Nati pœnas inclyti. 14 Quis est homo qui non fieret Christi matrem si videret In tanto supplicio? 15 Quis non posset contristari Piam matrem contemplari Dolentem cum Filio? 16 Pro peccatis suæ gentis Vidit Jesum in tormentis Et flagellis subditum. Vidit suum dulcem natum Morientem, desolatum, Dum emisit spiritum. 17 Eja Mater, fons amoris, Me sentire vim doloris Fac, ut tecum lugeam. 18 Fac ut ardeat cor meum In amando Christum Deum, Ut sibi complaceam. 19 Amen.

26 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 27

Stabat Mater Stabat Mater Elle se tenait, la Mère douloureuse, At the Cross her station keeping, au pied de la croix, toute en pleurs, Stood the mournful Mother, weeping, tandis que pendait son fils. Close to Jesus at the last. Son âme gémissante, Through her soul, of joy bereaved, attristée et dolente, Bowed with anguish, deeply grieved, d’un glaive fut transpercé. Now at length the sword has passed. Oh, qu’elle est triste et affligée, O, that blessed one, grief-laden, elle, entre toutes bénie, Blessed Mother, blessed Maiden, la Mère d’un Unique Enfant ! Mother of the all-holy One. Livrée au chagrin, à la peine, O that silent, ceaseless mourning, Elle frémissait en voyant O those dim eyes, never turning, Les tourments de son divin Fils. From that wondrous, suffering Son. Qui pourrait retenir ses larmes Who on Christ’s dear Mother gazing, en voyant la Mère du Christ In her trouble so amazing, de tant de douleur accablée ? Born of woman, would not weep? Qui ne compatirait Who on Christ’s dear Mother thinking, avec la pieuse mère, en voyant Such a cup of sorrow drinking, comme elle partage la douleur de son fils ? Would not share her sorrow deep? Pour les péchés de ses semblables, For His people’s sins, in anguish, elle vit Jésus supplicié There she saw the Victim languish, et par les verges lacéré. Bleed in torments, bleed and die. Elle vit son doux enfant Saw the Lord’s Anointed taken, Mourant et abandonné Saw her Child in death forsaken, Qui rend l’esprit. Heard His last expiring cry. Ah, Mère, fontaine d’amour, In the passion of my Maker fais que de la douleur je ressente la force, Be my sinful Soul partaker, afin de pleurer avec toi. May I bear with her my part. Fais que mon cœur se consume Of His Passion bear the token, d’amour pour le Christ notre Dieu, In a spirit bowed and broken pour qu’à mes propres yeux je trouve grâce. Bear His death within my heart. Ainsi soit-il. Amen.

27 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 28

également disponibles | also available

de lhoyer vivaldi Griselda RV 718 Duos et concerto pour guitare La verità in cimento RV 739 M-N. LEMIEUX,P.JAROUSSKY, DUO SPINOSI P. J AROUSSKY,G.BERTAGNOLLI, V. CANGEMI,S.KERMES, ENSEMBLE MATHEUS, G. LAURENS,S.MINGARDO, S. FERRARI,I.DAVIES J.-C. SPINOSI N. STUTZMANN,A.ROLFE JOHNSON ENSEMBLE MATHEUS, 1 CD OP 30396 ENSEMBLE MATHEUS, J.-C. SPINOSI J.-C. SPINOSI 3 CD OP 30419 enesco, hahn, chausson, 3 CD OP 30365 Vivaldi Edition Opere teatrali vol.8 debussy Vivaldi Edition Opere teatrali vol.2 L’heure exquise, mélodies Concerti per flautino: Orlando furioso RV 728 M.-N. LEMIEUX,D.BLUMENTHAL ‘La notte’, ‘La tempesta 1 CD V 5022 M.-N. LEMIEUX,P.JAROUSSKY, di mare’, ‘Il gardellino’… J. LARMORE,V.CANGEMI, S. MARCQ rossini L. REGAZZO,A.HALLENBERG, ENSEMBLE MATHEUS, La pietra del paragone B. STASKIEWICZ,CHŒUR J.-C. SPINOSI LES ÉLÉMENTS 1 CD OP 30371 S. PRINA,J.HOLLOWAY, ENSEMBLE MATHEUS, L. GIORDANO,F.LIS, J.M. ZAPATA, J.-C. SPINOSI J. MARTÍN-ROYO,C.SENN, 3 CD OP 30393 F. P OLINELLI,CORO DEL TEATRO REGIO Vivaldi Edition Opere teatrali vol.4 DI PARMA,ENSEMBLE MATHEUS, J.-C. SPINOSI G.B. CORSETTI,P.SORIN (direction, designs, video) P. B ÉZIAT (film director) 2 DVD + BOOK V 5089

28 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 29

La Fondation Orange, mécène de l’Ensemble Matheus

Mécène depuis 1987, la Fondation Orange s’engage en faveur de la musique vocale dans les répertoires classi- ques, jazz, et musiques du monde. Elle contribue à la découverte de nouvelles voix, à la formation professionnelle de jeunes chanteurs, à l’émergence d’ensembles vocaux. Elle accompagne des projets sociaux et pédagogiques destinés à sensibiliser de nouveaux publics à la création musicale. Depuis 2003, la Fondation Orange soutient Jean-Christophe Spinosi et son Ensemble Matheus et les accom- pagne sur toutes leurs activités de créations, tournée de concerts et enregistrements, dont leur premier DVD consacré à La pietra del paragone de Rossini. Aujourd’hui elle choisit de contribuer à l’édition chez Naïve du Nisi Dominus et du Stabat Mater de Vivaldi, interprétés par deux voix exceptionnelles : Marie-Nicole Lemieux et Philippe Jaroussky. La Fondation Orange. Un monde en partage.

The Orange Foundation, patron of the Ensemble Matheus Active as a patron of the arts since 1987, the Orange Foundation is committed to encouraging vocal music in the classical, jazz, and world music repertoires. The Foundation contributes to the discovery of new voices, the professional training of young singers, and the emergence of vocal ensembles. It assists social and educational projects aimed at introducing new audiences to musical creation. Since 2003 the Orange Foundation has sponsored Jean-Christophe Spinosi and his Ensemble Matheus, accom- panying them in all their activities: creation of new programmes, concert tours and recordings, including their first DVD, Rossini’s La pietra del paragone. Today it has chosen to contribute to the release on Naïve of Vivaldi’s Nisi Dominus and Stabat Mater, sung by two exceptional voices, Marie-Nicole Lemieux and Philippe Jaroussky. The Orange Foundation. A world to share.

29 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 30

Recording producer and editing: Laure CASENAVE-PÉRÉ Sound engineer: Thomas DAPPELLO Sound assistant: Etienne GROSSEIN

naïve classique, Director: Didier MARTIN [email protected]

Recorded July 2007 at the Salle Surcouf, Brest (France)

Recording system Preamplifier and A/D converter: DAD AX 24 Mixing desk: Yamaha DM 1000 Microphones: Neumann TLM 50, DPA 4003, Neumann TLM 170, Neumann U 87, Schoeps Recording and editing on Pyramix

Stabat Mater translated by Michel CHASTEAU (French) Articles translated by Charles JOHNSTON (English)

Thanks to the Warsaw University Library (Music Department), which conserves the manuscript of the Crucifixus from the Credo in G major RV 592

Cover: Elyse REGEHR, Stone/Getty images

Inside photo: p.2, p.13 © Richard DUMAS p.11 © Denis ROUVRE

P & © 2007 naïve OP30453 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 31 OP 30453 LIV DEF 27/11/07 14:39 Page 32

OP 30453