Commune De Molliens-Au-Bois Archives Communales Déposées
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Archives départementales de la Somme Commune de Molliens-au-Bois Archives communales déposées Répertoire numérique détaillé Établi par Isabelle Gondré Juin 2005 Répertoire numérique établi par Isabelle GONDRE , maîtrise Mecadocto (Métiers de la culture, des archives et de la documentation pour les collectivités territoriales et des organisations) option «techniques d’archives et documentation » Sous la direction de Frédérique HAMM , conservateur du patrimoine, directrice des Archives départementales de la Somme Roland SEENE , attaché de conservation, responsable du service d’aide aux communes, et maître de stage. Répertoire des archives communales déposées de Molliens-au-Bois INTRODUCTION Répertoire des archives communales déposées de Molliens-au-Bois 2 Identification du fonds Référence : FRAD80/227 E_DEP (fonds). Intitulé : Commune de Molliens-au-Bois, archives communales déposées aux Archives départementales de la Somme. Le niveau de description choisi est le fonds. Date de création des documents : Les documents présents dans le fonds de Molliens-au-Bois ont été créés entre 1746 et 1933. Importance matérielle : 43 articles. 1 mètre linéaire. Producteur : Mairie de Molliens-au-Bois n° Insee : 553 Adresse mairie : 8 chemin du fonds de rue 80260 Molliens-au-Bois. n° téléphone : 03.22.93.77.73 Répertoire des archives communales déposées de Molliens-au-Bois 3 Contexte de production Comme l’indique l’intitulé de cet instrument de recherche, ce fonds appartient aux archives communales de Molliens-au-Bois, commune de 331 habitants dans le département de la Somme. Les archives présentes dans ce fonds ne sont pas uniquement produites par la commune de Molliens-au-Bois. La commune, en effet, peut avoir reçu, dans l’exercice de son activité, des documents produits par d’autres administrations (services préfectoraux, autres collectivités territoriales…). A. Sur les traces de l’histoire de Molliens-au-Bois Introduction L’histoire de Molliens-au-Bois, commune située à environ 13 kilomètres au nord d’Amiens, bien que difficile à retracer, est fort intéressante à connaître. A l’instar de bon nombre de petites communes du département de la Somme, l’histoire de Molliens-au-Bois permet de comprendre et de retracer le mode de vie des habitants des communes rurales dont l’économie et les paysages étaient fortement marqués par l’agriculture. Comment a évolué la commune de Molliens-au-Bois à travers les siècles ? Quels événements ont marqué son histoire ? Nous avons tenté de retracer l’histoire de la commune en deux parties. La première est consacrée à l’histoire de Molliens-au-Bois des origines à la Révolution. La deuxième partie est destinée à examiner les événements ayant marqué l’histoire de la commune durant les XIX e et XX e siècles. 1. Des origines à la Révolution a. Des origines gallo-romaines à un territoire ravagé par la guerre de Cent Ans La présence d’habitats sur le territoire de Molliens-au-Bois est ancienne. Envahie par l’armée de César, vers 58 avant J.C, la région de Samarobriva (Amiens) voit également l’arrivée d’une population dans le sillage des troupes armées. Répertoire des archives communales déposées de Molliens-au-Bois 4 Cette population s’installe alors aux abords des campements militaires, et le long des voies de circulation. Nous savons que pour continuer leurs conquêtes vers le Nord, et pour être ravitaillées, les troupes de César construisirent de nombreuses voies de circulation à travers la région, et notamment la voie romaine allant de Samarobriva à Pas [en Artois]. Nous pouvons supposer que cette voie de circulation a permis à des populations de s’installer sur l’actuel territoire de Molliens-au-Bois 1. A l’époque féodale, il semblerait que le territoire appartenant à la seigneurie de Molliens était divisé en trois fiefs 2 : - Moliens au bas . - Moliens au val . - Moliens lez Piergo . Comme pour les autres communes appartenant à cette terre de frontière qu’est la Picardie, le territoire de Molliens-au-Bois subit les ravages de la guerre de Cent Ans (1337-1453) opposant le royaume de France à celui d’Angleterre. Les habitants de la région vivent alors une véritable période de crise économique et politique, et subissent l’invasion, le pillage, la famine, etc.… b. La construction d’un habitat souterrain : « les Muches »3 Une période de calme relatif suivit la guerre de Cent Ans, mais les habitants traumatisés par les périodes de troubles restaient méfiants. En effet, la Picardie avait pour avantage d’être une région économiquement riche, capable d’approvisionner la région parisienne et les provinces du sud par sa production de céréales. Zone de frontière, zone d’enjeux économiques et stratégiques importantes, la région picarde était convoitée par les ennemis qui voulaient affaiblir le royaume de France. La guerre de Trente ans éclata en 1635 ; envahie par l’armée espagnole, la Picardie, fait l’objet de passage des troupes militaires. Le village est pillé, brûlé, la famine guette. 1 Monographie rédigée par l’instituteur du village, datée de 1899. 2 Ibid. 3 Bernard Petit, les « muches » dans le canton de Villers-Bocage, page 9. Muche : terme régional qui définit les cavités d’origine anthropologique. Le terme muce est déjà présent dans les textes du XIII e siècle pour désigner une cachette. En patois picard, mucher signifie cacher. Répertoire des archives communales déposées de Molliens-au-Bois 5 Les habitants, pour se protéger et pour ne pas abandonner leurs biens, décident de construire des galeries souterraines (« les muches »), où ils pourraient se réfugier lors des attaques. Il apparaît que l’occupation la plus ancienne de « la Muche » de Molliens-au- Bois date, selon les inscriptions retrouvées dans celle-ci, du milieu du XVI e siècle. 4 Les souterrains semblent avoir été délaissés dès la fin de la guerre de Trente Ans, en 1658. c. 1789, la rédaction des cahiers de doléances Dans la période trouble qui précède l’ouverture des Etats Généraux, la rédaction des cahiers de doléances est demandée aux sujets du royaume de France. Les habitants du territoire de Molliens-au-Bois, qui n’échappèrent pas aux idées des philosophes des Lumières, rédigèrent eux aussi leurs doléances. Mais, leurs préoccupations étaient bien loin d’un idéal de liberté ou d’égalité. En effet comme nous l’indique Christian Manable, les habitants de Molliens-au-Bois eurent pour doléances, le mauvais état des routes, qui selon eux les empêchait de circuler et donc de vendre comme ils le désiraient leurs productions. Nous pouvons citer l‘un d’entre eux : « Les chemins vicinaux sont si détruits que nous ne pouvons pas avoir aucune communication avec nos voisins, par conséquent plus de circulation pour le transport des denrées, soit à la ville, soit de village à village »5. 4 Bernard Petit, les « muches » dans le canton de Villers-Bocage, page 35 5 MANABLE (C HRISTIAN ), «Les cahiers de doléances du canton de Villers-Bocage», dans la revue Histoire et traditions du Pays des Coudriers, n°16 - 17, mai et novembre 1998, pp.4 – 10 et pp.4 – 8. 175 REV 16 et 175 REV 17 . Répertoire des archives communales déposées de Molliens-au-Bois 6 2. Du XIX e au XX e siècle, entre la prospérité et la brutalité des guerres Après la Révolution, le territoire de la commune de Molliens-au-Bois est entouré des sept communes : Rubembré, Pierregot, Mirvaux, Montigny, Saint-Gratien, Rainneville, Villers-Bocage. a. Une relative prospérité Le XIX e siècle et le début du XX e siècle, marqués par la guerre de 1870, restent une période relativement faste pour la commune. Les habitants, qui vivent essentiellement du travail de la terre, peuvent vendre leurs produits en ville. A cette époque encore, la chasse est d’une relative importance pour se nourrir. Cependant, et comme nous l’indique l’article de François Ansart, « les églises néo-gothiques dans le canton de Villers-Bocage» 6, la commune n’a pas les moyens de réparer l’église. Madame Marie-Colette-Amélie Poujol de Molliens, propriétaire du château, décide, avec ses propres moyens financiers, de faire reconstruire une église et d’en faire don à la commune de Molliens-au-Bois. Cette décision a fait l'objet de plusieurs délibérations du conseil municipal, c'est notamment le cas lors des séances du 19 mai 1867 ou du 1 er février 1870 : " le conseil municipal de la commune de Molliens-au-Bois, réuni sous la présidence de M. Le Maire , s'est occupé de délibérer sur l'acceptation d'une donation faite à la commune par Madame veuve Poujol de Molliens…Le Maire fait connaître au conseil que par l'acte en date du 9 novembre 1869, passé devant Maître Lelong notaire à Rubempré, la dame veuve Poujol de Molliens a fait don à la commune d'un terrain d'une contenance superficielle de vingt et un ares, 62 centiares, avec une église en construction" 7. L’église est reconstruite entre 1870 et 1872, avec une forme de croix latine ; elle est surmontée d’une haute flèche octogonale flanquée de deux tourelles. Au début du XX e siècle, le village ne possède pas d’autre moyen de communication que la route pour se rendre à Amiens. Par conséquent, l'entretien des chemins vicinaux et des voies de grande communication fait régulièrement l'objet de délibérations lors des conseils municipaux 8. Pour ce qui concerne le service postal et la police, c’est de Villers-Bocage que dépend la commune de Molliens-au-Bois. 6 ANSART ( F RANCOIS ), " Les églises néogothiques dans le canton de Villers-Bocage", dans la revue Histoire et traditions du Pays des Coudriers n°17, novembre 1998, pp.19 - 29. 7 227 E_DEP 2 8 227 E_DEP 1 à 3 Répertoire des archives communales déposées de Molliens-au-Bois 7 Comme dans beaucoup de petites communes, l'instruction des enfants en âge d'aller à l'école se fait au village.