UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ------FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES ------DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ------MEMOIRE DE DIPLOME D’ETUDE APPROFONDIE

« LES FACTEURS DE LA REGRESSION ET DE LA DEGRADATION DE LA FORET DU SOUS- ESPACE D’ANDONABE, ESPACE TANALA ; Sud Est Malagasy ».

Présenté par : RAHARISOA Julienne Sous la direction de : -Monsieur Tolojanahary ANDRIAMITANTSOA, Maître de Conférences -Monsieur Harivola ANDRIAMANANJARA, Directeur de Département

29/12/2014

A.U : 2013-2014

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ------FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES ------DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ------MEMOIRE DE DIPLOME D’ETUDE APPROFONDIE

« LES FACTEURS DE LA REGRESSION ET DE LA DEGRADATION DE LA FORET DU SOUS ESPACE D’ANDONABE, ESPACE TANALA; Sud Est Malagasy ».

Présenté par : RAHARISOA Julienne Membre de jury : Président : James RAVALISON, Professeur Rapporteur : -Monsieur Tolojanahary ANDRIAMITANTSOA, Maître de Conférences -Monsieur Harivola ANDRIAMANANJARA, Directeur de Département Juge :Monsieur Mparany ANDRIAMIHAMINA, Maitre de Conférences

29/12/2014

A.U : 2013-2014 RESUME

L’exploitation abusive de la forêt est un phénomène courant dans les pays en voie de développement. Une politique mal exploitée du gouvernement ou une pression économique favorise-t-elle ce fléau ?Dans le cas de Madagascar, la pauvreté, le trafic, la pression démographique et l’aménagement de la société humaine obligent les gens à pratiquer la déforestation. A l’exemple de l’espace Tanala, les reliques forestières du sous- espace d’Andonabe sont exposéau danger de l’exploitation illicite. En outre les besoins de la population riveraine qui augmentent participent à cette disparition de la forêt. Situé à soixante-dix kilomètres au Sud-est de Mananjary, le sous–espace d’Andonabe a une particularité : la vie quotidienne de la population dépend de la forêt. Depuis une vingtaine d’années, l’espace géographique d’Andonabe est en pleine mutation. Les évolutions socio-économiques et les pressions exercées sur l’environnement sont évidentes. La dégradation du milieu naturel de cette commune à vocation agricole s’exprime par l’accroissement des besoins en terre des agriculteurs pratiquant l’agriculture sur brûlis. Mise à part les besoins incessants de nouvelles terres cultivables, l’exploitation illicite de reliques forestières entraînant la disparition progressive des ressources naturelles de cette commune. L’avenir économique du sous espace d’Andonabe reste incertain si cette situation alarmante n’est pas maîtrisée d’une manière rationnelle, avec la synergie de la population locale, des ONG et des pouvoirs publics.

Mots clés : Espace Tanala, sous espace d’Andonabe, environnement, ressources naturelles, mutation, agriculture sur brûlis.

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REMERCIEMENTS

Le présent mémoire résulte du concours de nombreuses personnes. Ainsi, il nous est agréable d’exprimer ici nos vifs remerciements à l'endroit de tous ceux qui ont contribué, de près ou deloin, à sa réalisation.

Notre profonde gratitude s'adresse particulièrement aux membres du jury :

- Monsieur James RAVALISON, Professeur au Département de la Géographie qui nous a fait honneur de présider le jury de cettesoutenance malgré toutes ses obligations aussi impératives les unes que les autres.

- Monsieur Mparany ANDRIAMIHAMINA, Maître de conférences au Département de la Géographie. Qu’il soit remercié pour l'intérêt qu'il a témoigné à notre recherche en ayant accepté de juger ce travail

- Monsieur Harivola ANDRIAMANANJARA, Directeur du Département de la Géographie, qui n'a cessé de nous diriger et de nous supporter tout au long de nos recherches. Nous remercions aussi Monsieur Tolojanahary H ANDRIAMITANTSOA, Maître de Conférences à l’Université d’Antananarivo, qui a bien voulu nous guider dans la tâche difficile à laquelle nous étions assignée, et surtout pour les conseils, et les remarques qu’il nous a prodigués.

Nous exprimons également notre reconnaissance à tout le corps enseignant et à l’ensemble du personnel administratif du Département de Géographie. Nous ne saurions terminer les remerciements sans une pensée particulière à notre famille, ànos amis surtout à monsieur De Roux EDOUARD, qui ont apporté leur soutien, leur encouragement ou leur expérience durant la préparation de ce travail de recherche. Qu’ils trouvent ici l’expression de notre profonde reconnaissance et nos respects.

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SOMMAIRE

RESUME ...... 45 REMERCIEMENTS ...... v SOMMAIRE ...... vi ACRONYMES ...... vii LISTE DES CROQUIS ...... viii LISTE DES TABLEAUX ...... ix LISTE DES PHOTOS ...... x LISTE DES FIGURES ...... xi INTRODUCTION ...... 1 PARTIE I : LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE ...... 3 CHAPITRE I : LE THEME ET LA ZONE DE RECHERCHE ...... 3 CHAPITRE II : LA QUESTION DE DEPART ...... 20 PARTIE II : LES RESULTATS DE LA RECHERCHE ...... 39 CHAPITRE III : LES RELATIONS SOCIETE-NATURE : DES RELATIONS A PROBLÉMATIQUES ...... 39 CHAPITRE IV : LES AUTRES ASPECTS GEOGRAPHIQUES D’ANDONABE ...... 63 CHAPITRE V: LA PROPOSITION DU PLAN DE FUTURE THESE ...... 71 CONCLUSION ...... 75 BIBLIOGRAPHIE ...... A ANNEXES ...... E TABLE DES MATIERES ...... P

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ACRONYMES

APN : Agent de Protection de la Nature AVF : Aménagement de Vallon Forestier BCMM : Bureau du Cadastre Minier de Madagascar CAF : Cadre d’Appui Forestier CEF : Circonscription de l’Environnement et des Forêts CIREEF : Circonscription de l’Environnement, des Eaux et Forêts COBA : Communauté de Base FAO : Food and Agriculture Organization GDF : Gestion Durable de la Forêt Hab : habitant Km² : kilométrés carrés MNP : Madagascar National Park NPF : Nouvelle Politique Forestière PAE : Plan d’Action Environnemental PCD : Plan de Développement Local PCDI : Projet de Conservation et de Développement Intégré PE : Programme Environnemental I RIP : Route d’Intérêt Provincial. RN : Route Nationale TGRNR : transfert de Gestion des Ressources Naturelles Renouvelables WWF: World Wildlife Fund

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LISTE DES CROQUIS

Croquis n° 1 : La forêt malgache ...... 5 Croquis n° 2 : L a localisation de l’espace Tanala ...... 9 Croquis n° 3 : La couverture végétale de l’espace Tanala ...... 11 Croquis n° 4 : La localisation du sous-espace d’Andonabe ...... 13 Croquis n° 5 : Carte de la population d’Andonabe ...... 16 Croquis n° 6 : La Région ...... 18 Croquis n° 7 : L’évolution de la couverture de la forêt à Madagascar (1950 à 2005) ...... 22 Croquis n° 8 : La densité de la population Antanala en 2000 ...... 26 Croquis n° 9 : La topographie de l’espace Tanala ...... 28 Croquis n° 10 : L’occupation du sol à Andonabe ...... 30 Croquis n° 11 : La topographie du sous-espace d’Andonabe...... 41 Croquis n° 12 : Les titres miniers de la commune rurale d’Andonabe ...... 53 Croquis n° 13 : Les potentialités économique d’Andonabe ...... 59 Croquis n° 14 : Les infrastructures d’Andonabe ...... 64

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau n° 1 : Le taux d’échantillonnage de ménages enquêtés ...... 35 Tableau n° 2 : Activité pratiquée par les paysans d’Andonabe ...... 36 Tableau n° 3 : Les sociétés minières ...... 37 Tableau n° 4 : Le budget d’un ménage ...... 48

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LISTE DES PHOTOS

Photo n° 1 : Paysages à Andonabe ...... 14 Photo n° 2 : La culture pratiquée sur les pentes moyennes ...... 31 Photo n° 3 : Le bois tiré dans la forêt à Andonabe ...... 32 Photo n° 4 : Les marchands des marchandises générales d’Andonabe ...... 37 Photo n° 5 : La riziculture irriguée ...... 43 Photo n° 6 : Le Tavy ...... 46 Photo n° 7 : La culture du café à Andonabe ...... 49 Photo n° 8 : L’élevage, un élevage extensif ...... 50 Photo n° 9 : L’exploitation aurifère dans le sous espace d’Andonabe ...... 50 Photo n° 10 : La forêt Lakia ...... 52 Photo n° 11 : La végétation secondaire ...... 54 Photo n° 12 : La construction de maison dans le pays Tanala ...... 55 Photo n° 13 : Une carrière d’exploitation de l’émeraude à Andonabe ...... 60 Photo n° 14 : L’ensablement de champs de culture ...... 61 Photo n° 15 : Des carrières à Andonabe et ses matériaux d’exploitation...... 62 Photo n° 16 : CSB I et CSB II, mal équipé et insuffisant ...... 65 Photo n° 17 : Activité sportive ...... 66 Photo n° 18 : Borne fontaine : déséquilibre des infrastructures au niveau du Fokontany d’Andonabe ...... 67 Photo n° 19 : Le transport existant à Andonabe ...... 68 Photo n° 20 : La route secondaire d’Andonabe ...... 68 Photo n° 21 : Le marché hebdomadaire d’Andonabe ...... 70

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LISTE DES FIGURES

Figure n° 1 : Le profil de l’espace Tanala ...... 29 Figure n° 2 : Profil topographique...... 42 Figure n° 3 : L’exploitation forestière du temps de faible densité de la population ...... 47 Figure n° 4 : L’exploitation forestière correspondant à une forte densité de la population ..... 47

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INTRODUCTION

Les besoins obligent la population à transformerson cadre de vie. Cette exploitation a des répercussions sur l’environnement. La couverture forestière s’affaiblit à l’échelle planétaire1. En effet, des « Sommets de la terre » sont entrepris par des dirigeants mondiaux et organisés depuis 1972 par l’ONU. Ils ont pour but de définir les moyens de stimuler le développement durable au niveau mondial. Le premier sommet a eu lieu à Stockholm (suède) en 1972, le deuxième à Nairobi(Kenya) en1982, le troisième à Rio de Janeiro(Brésil) le 03 et 04 juin 1992, le quatrième à Johannesburg (Afrique du Sud) en 2002etle dernier sommet 2 s’est tenue à Rio de Janeiro du 20 juin 2012 . Ces sommets sont la preuve du développement d’une culture mondiale du respect de l’environnement. Ils visent à démontrer la capacité collective à gérer les problèmes planétaires. « Madagascar est un des pays les plus pauvres du monde… Les ménages sont majoritairement des ménages qui vivent en dessous du seuil absolu de pauvreté (1 $ par jour) »3. En 2005, le taux d'incidence de la pauvreté était de 68,7% pour l’ensemble du pays. La population la plus pauvre est rurale, avec un taux d'incidence de la pauvreté de 73,5% 4 contre 52% en milieu urbain (EPM 2005) . L’alternance des crises politiques (1972, 1992,2002, 2009) rend instable le développement économique de la Grande Ile. De plus, l’adoption du Programme d’Ajustement Structurel (1985), le Document Cadre Economique Politique (1998) et le Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté (2000) sous l’égide des Fonds

1Source : Les dossiers. Sciences au Sud. Le journal de l'IRD Octobre 2002. La FAO tire la sonnette d’alarme (Situation des forêts du Monde 2001, octobre 2001, FAO. Il s’agit de l’évaluation la plus récente et la plus complète de l’état des ressources forestières dans le monde.www.fao. org/forestry/FO/SOFO/sofo-f.stm.) : Les forêts naturelles continuent de disparaître à un rythme très élevé dans les pays tropicaux alors qu’ailleurs elles tendent à se stabiliser, voire progressent. Au cours des années 1990, elles ont perdu 16,1 millions d’hectares par an, dont 15,2 millions sous les tropiques. Cela correspond à des pertes annuelles de 0,4 % à l’échelle de la planète et de 0,8 % dans la seule zone tropicale. C’est en Afrique (République démocratique du Congo, Nigéria, Soudan, Zambie, Zimbabwe) et en Amérique latine (Argentine, Brésil, Mexique) que la déforestation a été la plus forte. L’essor des forêts naturelles s’observe en majeure partie dans les pays industrialisés (2,6 millions d’hectares par an d’accroissement dans les pays non-tropicaux et + 1 million sous les tropiques), là où l’agriculture n’est plus économiquement attractive. 2Source : fr.m.wikipedia.org/wiki/sommet (Décembre 2014) 3 Worldbank-Comment-financer durablement le réseau d’air protégée terrestre à Madagascar ? Apport de l’analyse economique Jean Christophe, Carret Denis Loyer, 12p 4Source : PIERRE BERNARD Alain, RAMBOARISON Rivo, RANDRIANARISON Lalaina, RONDRO- HARISOA Lydia (2007). Les implications structurelles de la libéralisation sur l’agriculture et le développement rural. Première phase : Synthèse Nationale Madagascar. 226 p.

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Monétaires Internationaux met fin à la politique interventionniste de l’Etat. Suite à l’échec de ces différents programmes, l’économie malagasy reste précaire. SelonBrand, 2001 cité parJürg Brand, Tim Healy, Andy Keck, Bart Minten et Jean- Claude Randrianarisoa, 2003, les forêts tropicales disparaissent globalement àun rythme croissant. A Madagascar, les taux annuels de déforestation sont estimés à 0,5% pour les régions de subsistance basées sur l’agriculture sur brûlis et 2,0% pour celles plus accessibles par des²routes en bon état. En 1993, les Malgaches ont consommé 1,8 kg de bois par jour et par habitant. Le bois, qui a une valeur énergétique de 1 500 kJ/kg, est le plus souvent transformé en charbon de bois plus commode à transporter comme à utiliser, et plus énergétique (32 000kJ/kg). Il faut 12 kg de bois frais pour faire 1 kg de charbon de bois, ce qui se traduit par plus de 80% de perte d’énergie5. Cette situation de Madagascar, sur le problème environnemental attire notre attention pour exposer le cas de l’espace Tanala, plus précisémentle sous-espace d’Andonabe. Ensuitele constat est que la forêt Tanala n’a jusqu’ici bénéficié d’aucune étude. Enfin la petite Antanala que nous sommes, nous voudrions participer à la conservation de ce que notre peuplea de plus cher, son capital naturel. Sous cet angle, nous orientons notre recherche sur : « Les facteurs de la régression et de la dégradation de la forêt du sous-espace d’Andonabe, espace Tanala (Est- Malagasy)».Cette recherche sur Andonabe contribuera à la connaissance de la forêt Tanala qui subit une déforestation mais aussi une dégradation sous l’action combinée de la pression démographique galopante, de l’exploitation anarchique de la forêt et de la recherche abusive des pierres et métaux précieux. Ce travail comprendra deuxparties : - Première partie : la méthodologie de recherche adoptée. - Deuxième partie : les résultats de la recherche, et la proposition du plan de future these.

5Source : http://amis.univ-reunion.fr/Conference/Complement/51_madagascar/index.MADAGASCAR.html

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PARTIE I : LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE

PARTIE I : LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE

CHAPITRE I : LE THEME ET LA ZONE DE RECHERCHE

1.1- Les concepts et l’idée du thème 1.1-1. Laforêt et la problématique forestière de la recherche. Selon la définition deFAO, 1981 une forêt est un milieu où le feuillage des arbres couvre au moins 10 % de la superficie (en excluant les terres agricoles ou les surfaces urbanisées). Ainsi, la forêt couvre environ 30 % de la planète. De manière courante, deux grands types de forêts se distinguent : la forêt primaire (environ 36% de la surface forestière mondiale) et la forêt secondaire, l'une se référant à une végétation naturelle et abritant l’essentiel de la biodiversité terrestre, sans intervention humaine qui aurait laissé des séquelles importantes ou observables, l'autre fortement ou entièrement façonnée par l’homme et quia repoussé après avoir été détruite ou exploitée6. Définir la forêt représente toujours une difficulté, qui perdure lorsqu’on l’étudie dans ses relations avec l’homme : - les forêts primaires sont composées d'espèces indigènes, sans trace visible d'activité humaine. Elles n'ont jamais été modifiées par l'homme (avec cependant la présence de petits groupes humains qui vivent de ces forêts pour la chasse et la cueillette). En 2005, les forêts primaires représentent 36,4 % des surfaces forestières mondiales 7; - les forêts naturelles modifiées sont composées d'espèces indigènes, avec des traces d'activité humaine et une régénération naturelle. Les forêts naturelles modifiées représentent, en 2005, 52,7 % des forêts mondiales ; - les forêts semi-naturelles sont gérées par les règles de la sylviculture (Cf. code forestier) et aménagées selon les besoins privés et publics ; - les plantations de production sont constituéesd’espècesindigènes ouintroduitespar semis ou plantations pour la production de bois ou de produits non ligneux ;

6FAO , www.fao.org/forestry/fr 7ONF, les forêts du monde

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- la plantation de protection comprend des espècesindigènes ou introduitespar semis ou plantations pour la protection des sols et des eaux ainsi que la conservation de la biodiversité. Les plantations de production représentent, en 2005, 0,8 % des surfaces forestières mondiales.8 Depuis la deuxième moitié du XXème siècle,il est question dans le monde entier de préservation de la nature, de l’environnement. Madagascar n’est pas en reste. A preuve la mise en place d’organismesétatiques ou non-étatiquespour lapréservation des sols, la protection dela formation végétale, ou pour la lutte contre la détérioration de l’environnement. A preuve aussi la venued’organismes internationaux à Madagascar œuvrant toujours dans le même sens comme la WWF, l’ANGAP,… A preuve enfin les réunions internationalesauxquelles le paysa participé comme à Rio de Janeiro, ou en Afrique du Sud. Comme nous le savons, la colonisation a commencéun travail d’inventaire de la couverture forestière de Madagascar. Nous avons remarqué aussi qu’à l’époque, la protection se faisait par la force.

8fr.wikipedia.org/wiki/Forêt secondaire ONF, Les forêts du monde

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Croquis n° 1 : La forêt malgache

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Sur le croquis n°1nous remarquons que l’essentiel de la forêt malagasy actuelle concerne la région orientalemalagasy.Le travail d’inventaire de cette forêt consiste en une typologie de forêt classée, forêt déclassée et aires protégées. A la dernière réunion d’Afrique du Sud, Madagascar a augmenté, pour mieux gérer ses forêts, le nombre de ses aires protégées. Ces dernières, de ce fait, sont passées de 41 à 46 après la réunion. Combienconcernentl’Est malagasy ?

1.1-2. Le concept de l’environnement On pense toujours que l’environnement c’est l’eau et la forêt. Cette pensée est une illusion car l’environnement n’est pas seulement défini par ces deux éléments mais c’est l’ensemble des éléments naturels ou artificiels qui nous entourent. Si telle est la définition du concept «environnement » quelssont les auteurs qui ont consacré du temps à écrire sur notre problématique ? D’une manière généralel’environnement comprend : - le cadre climatique et physico-chimique où évolue la population, - des sources de nourriture (espèces proies, éléments minéraux ou matière organique morte selon les cas), - des ennemis (prédateurs ou parasite, herbivores dans le cas des plantes), - de nombreuses autres populations qui peuvent interagir avec l’espèce étudiée […..]9 L’environnementse définitcommel’ensembledescomposantesnaturellesde notre planète :lesespècesanimalesetvégétales, le sol, l’airetl’eau10.Ony ajouteleclimatdepuisquelques années. Afin de dresser le contexte pour les sections suivantes : o Labiodiversitéet lesressourcesnaturellesrenouvelables11, o l’environnement naturel (l’eau, l’air et les paysages), o le climat, Nous décrirons succinctement ces trois composantes de l’environnement à Madagascar. Pour la géographie, l’environnement désigne les relations d’interdépendance entre la nature, l’homme et les sociétés (VEYRETY. 2001).

9BARBAULT (R) ,2008 : « ECOLOGIE GENERALE, Structure et fonctionnement de la biosphère »,6 è éd. 390p,pp 60. 10 A Madagascar, l’Office National de l’Environnement (ONE) publie chaque année un tableau de l’environnement. Le document le plus récent est le tableau de bord 2008, 400 pages d’information sur l’environnement à Madagascar. 11Jean Christophe Carret, Bienvenu Rajaonson, PaulJean Feno andJurg Brand

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Depuis la deuxième moitié du XXème siècle jusqu’au début du XXIème, l’environnementest devenu un souci majeur dans la société. A preuve, à Madagascar et dans beaucoupde pays envoie de développement et pays développés, un ministère de l’Environnement est mis en place. En outre, l’importanceaccordée à l’environnement par les médiasmais aussi par les politiques prendde plus en plus d’ampleur. Par ailleurs, l’environnement c’est l’ensemble des éléments physiques, chimiques ou biologiques, naturels et artificiels, qui entourent un être humain, un animal ou un végétal, ou une espèce 12. Il forme ainsi l'ensemble des milieux naturels et artificiels y compris les milieux humains et les facteurs sociaux et culturels qui intéressent le développement national13. Dans cette étude, nous considérons surtout les interactions entre la forêt, la nature et les sociétés en mettant en avant les liens de cause à effet.

1.1-3. Espace nataletle choix de la zone recherche à savoir Andonabe Depuis notre enfance, nous avons été toujours attirées par la forêt. Nous avons pris naissance dans la forêt d’Andonabe. Le premier paysage que nous avons connu, le premier espace oùnous avons vécucorrespond à la forêt d’Andonabe. Etant petite, nous avons déjà remarquéune régression de la superficie forestière mais c’était à peine perceptible. En une vingtaine d’années, de notre jeunesse jusqu’au temps de l’obtention de notre diplôme de licence à l’Université d’Antananarivo, cette régression était devenu évidente et très perceptible aujourd’hui. Malheureusement nous n’avons aucunedonnéepour étayerce constatcar les chiffresà Andonabebrillentpar leur absence. Pourtant, notre observation met en lumière que la forêt s’éloigne de plus en plus de notre villagenatal. Aussi,avons-nous pensé que l’étude que nous réalisons contribueraità améliorerla vision des dirigeants du district de la région d’appartenance d’Andonabe à savoir la région Vatovavy Fitovinany. Voilà pourquoicette étude concerne Andonabe.

12Le Petit Larousse Illustré, 2004 13Loi n°90-033 du 21.12.90 portant charte de l’environnement malagasy. (J.O. n°2035 du 24.12.90, p.2540) modifié par Loi n° 97-012 du 06.06.97 (J.O. DU 09.06.97, P.1171)

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1.2- Premièredéfinition de la zone de recherche Géographiquement, Madagascar se divise en cinq régions. Ce sont le Nord, le Sud, les Hautes Terres Centrales, l’Ouest et l’Est malagasy. Notre étude s’intéresse seulement à cette dernière.

1.2-1. L’Est malagasy L’Est malgache se différencie des autres régions géographiques par ses reliefs, son climat et surtout par ses formations végétales.Ces derniers disparaissent progressivement à un point telque la forêt primaire ne subsiste plus que dans les zones enclavées ou dans les zones à densité faible et surtout dans les zones à accessibilité physique difficile. Des cartes ont été élaborées dans le but de montrer le cadre spatial de notre zone de recherche. En premier lieu, l’utilisation de carte administrative de Madagascar nous permet d’atteindre notre objectif et de structurer le domaine d’appartenance des Antanala. Le croquis n°1 nous l’affiche et fait état du peu de forêt qui reste à Madagascar.Nous constatons que la majorité de forêt concerne l’Est malagasy. Il nous confirme par conséquent que l’essentiel de la forêt malagasy se situe dans la partie orientale de Madagascar. Parmi ces forêts relictuelles figure la forêt Tanala qui constitue un espace appelé l’espace Tanala. Au sein de ce dernier se localise la célèbre aire protégée de Ranomafana . La zone de recherche que nous avons choisie, Andonabe, fait partie également de cet espace Tanala. Mais l’espace Tanala n’est connuqu’à travers l’aire protégée de Ranomafana et leschef- lieu de district Ifanadiana. Le reste ressemble à undésert par rapport à Ranomafana. Une forêt remarquable dans cette partie de Madagascar est la forêt de l’espace Tanala grâce à l’aire protégée gérée par le MNP (Ranomafana- Ifanadiana) dans laquelle se localise Andonabe, la zone de recherche que nous avons choisie.

1.2-2. L’espace Tanala L’espace Tanala se localise dans le Sud-est de la Grande Ile. Il est relié à la Capitale par les RN7 et RN25. « En quittant Ambositra vers l’Est, puis vers le Sud –Est en direction d’Ambinanindrano, l’approche et la découverte du pays Tanala ne peut laisser indifférent » selon LEBOURDIEC(F) dans son ouvrage, Hommes et paysages du riz à Madagascar, pp276. Cet espace est un peu complexe à délimiter. En général, il n’a ni caractéristique de zone côtière ni de zone d’altitude. Cet espace joue un rôle d’intermédiaire entre les Hautes Terres et les Zone basses. Cette particularité nous a incitées à poser la question suivante : qu’est-ce- que l’espace Tanala ?

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Croquis n° 2 : L a localisation de l’espace Tanala

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« Puis, c’est une sorte de bout du monde : un véritable no man’s land » LEBOURDIEC (F). Ceci nous indique que ce pays est peu connu. Pourtant, il présente un aspect spécifique qui peut attirer une attention particulière des chercheurs scientifiques. Du nord au sud, d’ouest en est, le paysage Tanala est marqué d’une unité physique et humaine très originale. D’ailleurs, ces éléments nous ont servis à mieux localiser cet espace par rapport à l’Est Malagasy. Ce milieu a une forme longitudinale. Dans la partie septentrionale, il est limité par le pays Betsimisaraka, au sud par le massif de l’Andringitra, à l’ouest par le pays Betsileo et à l’Est par les populations littorales. Cet espace s’étend sur 10 000 km².

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Croquis n° 3 : La couverture végétale de l’espace Tanala

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A son tour, l’espace Tanala est à 30% de sa superficie,recouverte deforêt. C’est une estimation que nous avons faite à partir du croquis n°1, en 2005. Entenant compte de cette couverture forestière de l’espaceTanala, nous pouvons le structurer dans ses limites actuelles selon le croquis n°4 d’une manière longitudinale ou d’une manière méridienne : - première division : la frange occidentale de milieux inaccessibles. Cette première concerne les altitudes élevées à la limite occidentale de l’espace Tanala. Les altitudes varient de 1000m à 1500m. Cette partie de l’espace Tanala contient Ranomafana etle chef-lieu de district Ifanadiana, le chef- lieu de district d’. - deuxième division : en allant un peu plus vers l’Est nous rencontrons une division toujours longitudinale où nous trouvons à la fois des forêts dégradées et des savanes arborées correspondant toujours aux altitudes élevées, mais moins élevés par rapport à celle de la première division. Cette division mesure 12.5 km de largeur. - troisième division : ilexiste une division longitudinale où nous retrouvons par endroit à la fois, forêts denses, forêts dégradées et savanes arborées. Ces trois formations végétales constituent ce qui reste de la grande forêt orientale, il y a eu peine 50 ans selon la tradition orale des aînés de notre village natal. A preuve, il y a sur le croquis n°10 de la page 31, un espace que nous avons hachuré pour indiquer la présence de cette forêt il y a 50 ans. Cette partie hachurée porte le nom de « mezigna » littéralement « noir ». La toponymie révèle l’existenceà cet endroit d’une forêt aujourd’hui disparue. - quatrième division : il existe enfin une zone à la frange orientale de l’espace Tanalaoù la forêt a bel et bien disparu.

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Croquis n° 4 : La localisation du sous-espace d’Andonabe

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Andonabe fait partie de l’espace Tanala, situé à 70 kilomètres au Sud –ouest de Mananjary. Ce sous–espace est limité, comme nous le remarquons sur le croquis n°04, par beaucoup de communes. Il s’étend sur une superficie de 143 km². Il culmine à une altitude de 90 m à 600 m avec les coordonnées géographiques de 47° 47’ 43" et 47° 58’ 22" de longitude Est et 21° 23’ 59" et 21° 31’ 59" de latitude Sud. Andonabe : le sous-espace que nous avons choisi comme zone de recherche appartient de ce fait à la troisième division de l’espace Tanala, la division où l’on remarque quatre éléments se partageant l’espace : - la forêt dense relictuelleoccupant les zones élevées, - la forêt dégradée sur les pentes supérieureset les collines, - la savane arborée dans les bas despentes, - l’agriculture dans les fonds de vallons étroitsou dans certaines colluvions.

Photo n° 1 : Paysages à Andonabe

La photo n°1 nous montre le paysage du sous- espace Andonabe. Il est représentatif de la troisième division de l’espace Tanala. LesHameaux et les villages ont comme site les bas de pentes depuis la disparition du tavy. Le chef- lieu de commune d’Andonabe qui a donné son nom à toute lacommune et au sous-espace que nous avons choisi comme zone de recherche se situe dans l’extrême-Est de cette zone. Ainsi, l’essentiel de la population du sous-espace vient de l’Est et s’est installée dans la partie orientale avant de se disperser dans l’espace mais sans trops’éloigner des cours d’eau. Etymologiquement, Andonabe se traduit par « terre fertile ». Andonabe possède une petite histoire de peuplement. Les premiers venus de la zone étaient des Tavaratra ou des Betsimisaraka qui venaient de Mangabe, avec leurs trois filles. Ils ont suivi le fleuve de Namorona. Utilisant unepirogue, l’une des trois filles se dirigea vers le centre, longea la

14 rivière de Sahanapatranapour s’installer dans la zone Lakia. Elle épousa un homme de même origine qu’elle et s’installa à Ampitabe, autrefois dénommée Tsaboria, au sud de Lakia. Ensuite, elle s’est installée à Tsaboria et s’est déplacée en face, au sud de l’actuel village. En constatant la fertilité du sol, les habitants disaient « Lonakabe ambanin’ny Tsaboria » c’est-à- dire « La terre de Tsaboria est très fertile », d’où le nom actuel Andonabe. Par ailleurs une partie de la population en faible pourcentage dans le sous-espace est originaire des Hautes terres notamment du Betsileo sud. On dit aussi qu’une partie vient de l’Imerina. Cette population s’y est installée pour fuir la pacification coloniale. Ensuite, elle s’est mélangée avec la population Tanala. Cette venue de population extérieure au sous- espace justifie les noms patronymiques de beaucoup de familles Rakoto, Andria…

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Croquis n° 5 : Carte de la population d’Andonabe

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Nous remarquons qu’il y a selon le croquis n°6 trois zones de peuplement à Andonabe. La première, de loin la plus importante, se localise dans la partie Est rassemblant les localitésd’Andonabe, deMorafeno et d’Androrangavola.La deuxième concerne le triangle défini par Mahatsara II, Ambodisaina et Seranana. La troisième zone de peuplement est Ambatoringitra, Maholiafo, Tanambao et Mahasoa.Le reste du sous-espace parait vide mais la densité y estsupérieure à la moyenne nationale de 30 hab/km². Par conséquent, Andonabe est un sous-espace densément peuplé. La tradition orale rapporte qu’il y a50 ans, Andonabe était presque à 100% recouvert parla forêt et que la densité était supposée de10 hab/km². Cette situation nous a fait comprendre que la disparition de la forêt peut s’expliquer par la pression démographique issue d’une natalité élevée et donc d’un accroissementnaturel élevé et ce fait, le peu de forêt qui reste à Andonabe est très menacé. Nous rappelons que notre zone de recherche appartient à la troisième division de l’espaceTanala où il y a une concurrence entre l’agriculture, l’exploitation anarchique de la forêt et celle des ressources minières. Nous avons compris que nous ne pouvons pas faire notre recherche sur l’ensemble de cette troisième division de l’espace Tanala à partir de l’ouest. Ainsi selon nos possibilités et voulant jouir d’une sécurité relative dans nos déplacements, nous avons décidé de choisir le sous-espace d’Andonabe. Ce sous-espace d’Andonabe correspond à la commune du même nom. Géographiquement, notre sous-espace est limité à l’Est par la RN 12, au Sud par la rivière Namorona et au Nord et à l’Ouest par des sommets. Nous constatons qu’Andonabe peut représenter la division d’appartenance où l’on trouve à la fois une dégradation de la forêt ainsi qu’une régression inquiétante de la couverture végétale. Sans oublier, une densité élevée de la population. Nous précisions que notre zone de recherche appartient à la division administrative, la région Vatovavy Fitovinany.

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Croquis n° 6 : La Région Vatovavy Fitovinany

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Le croquis n°6 nous indique que l’espace Tanala est inclus dans la région Vatovavy Fitovinany. Le District Ifanadiana et Ikongo sont les deux grandes villes de la population « Antanala ». Ce pays appartient à l’ensemble de l’Est malagasy.

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CHAPITRE II : LA QUESTION DE DEPART

Dans quelle mesure la régression de la forêt ainsi que sa disparition sont-elles liées à la pression démographique ?

2.1- Les observations personnelles, point de départ du phénomène étudié. Nousavons dit plus haut que nous sommes natives d’Andonabe, la zone de recherche privilégiée. Ce choix s’explique par des observations échelonnées dans le temps notammentles observations durant notre enfance - Andonabe, et partant la commune du même nom, était une zone recouvertede forêts. Nous avonssouvenanceque même dans notre quartier natal même, nous jouions avec nos amis d’enfance, sur des arbres un peu partout. - Vers notre dixième année, nous avons entrepris nos étudesàMananjary ville. A chaque grande vacance, nous revenions àAndonabeavecdes yeux nouveaux. Nous commencions à remarquerque la forêt disparaissait progressivement, d’abord de notre quartiernatal, ensuitede la localité d’Andonabe pour s’éloigner d’avantagedu chef-lieu de commune d’Andonabe. - Nous avons par la suite rejoint la Capitale pour nous inscrire au département de Géographie. Les savoirs acquis dans lesenseignements mais aussi les informations issues de nos lectures ont contribué à ouvrir nos yeux sur un phénomène prenant de plus en plus d’importance dans notre espace d’origine : la disparition spatiale d’une manière progressive mais rapide de la forêt.

2.2- La question de départ proprement dite Chaque fois que nous revenons chez nous, d’une manière fugitive, nous n’avons jamais manqué de poser desquestions à nos « Ray aman-dreny 14». En résumé, nous voulions connaitre la raison de la régression spatiale de la forêt. Les réponses obtenues ont révélé qu’il ne s’agit pas seulement de reculde la forêtmais aussi dedégradation des essences forestières. La question sous tendant notre travail de recherche se définit comme suit :Pourquoi le recul spatial et la dégradation de notre forêt ?

14 Parents, les sages du village

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Parrecul spatial, nous voulons exprimer la disparition lente dela forêt, à un tel point qu’une bande longitudinale de l’espace Tanala est entrain de s’identifier. Cette bande offre latendance paysagère suivante : disparition ponctuelle de la forêt dans l’espace, et exploitationde plus en plus importante des espaces déboisés. Par dégradation, nousentendons des ponctions d’essences et devariétés rares de la forêt. Bien entendu, cela a suscité en nous de nombreuses interrogations que nous avons résumées dans notre question de départ.

2.3- Les premières lectures L’étude bibliographique consiste à collecter le maximum d’informationspour bien fonder l’étude. Elle constitue une balise pour bien cerner le cadre du travail et pour assurer la logique de l’étude. La documentation est une base nécessaire pour aller dans le sens de la position de départ que nous avons définie. D’après Inventaire forestier national en 1986, plus de 2O% du territoire malgache est alorsrecouvert par la forêt ; cela représente environ 13 260 000 hectares. Depuis longtemps, Madagascar ne cesse d’être confronté à la dégradation excessive de ses ressources forestières, mais aussi à la déforestation. L’avenir du secteur forestier est de plus en plus préoccupant. Aujourd’hui, la déforestation, liée à des facteurs multiples, atteigne des proportions inquiétantes. Le taux annuel de progressionde la déforestation nationale est de 1.39%. Ilatteint1.47 % dans les forêts denses humides qui correspondent à notre zone de recherche.15 Nous avons lu : - BLANC-PAMARD et RAMIARANTSOA, 2003, « Madagascar : les enjeux environnementaux » pour alimenter nos réflexion sur un constat avéré de la disparition et régression dela forêt de l’Est malagasy, et partant de l’espace Tanala où se localise Andonabe. - RAJOELISON (LG.), 2005,« Les forêts littorales de la région orientale de Madagascar, vestiges à conserver et à valoriser ». Danssa thèse d’Etat, il a confirmé que «La forêt primitive a dû céder la place à des formes de plus en plus dégradées : d’abord les savoka (dans la région orientale) ou monka (dans la région occidentale), brousse épaisse évoluant d’elle-même vers une sorte de forêt secondaire, jeune taillis où domine une espèce

15georouen.univ-rouen.fr/.../Ch.7.Blanc-Pamard_C.-Rakoto_H. Madagascar MADAGASCAR : LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX Chantal BLANC-PAMARD (Centre d'Études Africaines CNRS-EHESS, Paris) Hervé RAKOTO RAMIARANTSOA (Université de Poitiers, ICOTEM/MSHS) Texte publié dans « L’Afrique. Vulnérabilité et défis », LESOURD M. (coord.) Collection Questions de géographie, Nantes (France), © Éditions du Temps, 2003, 447 p., pp. 354-376

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prépondérante, puis la prairie, qui soumise aux régimes des feux annuels s’appauvritjusqu’à ne plus se composer que de graminées coriaces, à souches vivaces, le bozaka. Celles-ci disparaissant même, livrent de vastes surfaces dénudées de tanety et de tampoketsa qui marquent le terme de cette évolution régressive déclenchée par les hommes. » page 24. - CARRET(J.C), RAJAONSON (B), FENO (J.P) et BRAND (J), 2008, « L’environnement à Madagascar, des enjeux à maîtriser. » Cet ouvrage nous donne davantage la réalité concernant la dégradation de la forêt à Madagascar. Notre zone de recherche n’échappe pas à ce fléau. Par ailleurs, LEBOURDIEC (F) 1970, « Hommes et paysages du riz à Madagascar » consacre tout un chapitre sur l’espace Tanala. Sa carte de la page 278 montre l’importance de l’espace forestière Tanala. Malheureusement nous ne disposons pas d’une image satellitaire16pour nous permettre de comparer l’évolution. Mais, le croquis n°7 nous montre une évolution de la couverture forestière malagasy durant la deuxième moitié du XXème siècle.

Croquis n° 7 : L’évolution de la couverture de la forêt à Madagascar (1950 à2005)

A partir de trois dates particulières nous observons la régression inéluctable de la couverture forestière. Cetteconstatation est valable pour toutes les régions géographiques de Madagascar et plus particulièrement pour l’espace géographique de zone d’appartenance d’Andonabe : l’espace Tanala.

16 Prix : 70 000 Ar

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- NAVETCH(P) ,1991 « Paysans de la Région Kianjavato (Sud-est de Madagascar), quelques aspects de leurs systèmes de production »mentionne l’attachement des paysans à leur territoire pour survivre. - RAHARISOA(J), 2013, dans son écrit intitulé : « Les enjeux de l’exploitation de l’émeraude dans la commune rurale d’Andonabe » souligne le besoin d’une collaboration des sociétés extractives d’émeraude avec la communauté de base pour le développement du sous-espace d’Andonabe. Cet espace Tanala a connu une dégradation excessive de sa forêt. Une nouvelle forme d’organisation spatiale devrait être envisagée pour l’avenir de ce lieu. - -RAVOLOMANGA(B) 2000, dans son article « La dignité de la femme Tanala » a rappelé que la femme prend une place importante dans la société Antanala.Elle est source des lignées à venir. Malgré tout, la dégradation économique à Madagascar a eu une répercussion sur le taux idéal de fécondité. L’enfant est devenu un fardeau au lieu d’une richesse. - BARBAULT(R), 2008, dans son livre qui a comme titre « L’écologie générale, structure et fonctionnement de la biosphère » a souligné que l’homme est l’origine de toute forme de changement. Il qualifiel’humain comme d’envahisseur, colonisateur et transformateur de la biosphère. - RAMIANDRISOA(L), 2003, dans son ouvrage intitulé « Les enjeux de la mise en place d’un guichet foncier au développement rural » évoque la nécessité d’une sécurisation foncière à Madagascar afin de développer le pays. Elle précise que la terre reste la seule source de production sûre et le pilier pour la croissance économique d’un pays. - RAHARILANTOSOA (A.Y), 2012, dans son travail « Diversification et commercialisation de la production agricole dans la région Beforina : un avenir prometteur »souligne la nécessité d’un appui aux paysans pour qu’ils puissent améliorer leurs rendements. L’orientation vers une diversification des produits commercialisables leur est vivement conseillée afin d’augmenter leur revenu. Ces divers ouvrages nous ont fourni des sujets de réflexion concernant le paradigme de la croissance démographique et la diminution des ressources disponibles. Donc, Andonabe n’est pas le seul endroit confronté à ce fléau. Nous avons consultéd’autres ouvrages que nous allons exploiter dans le travail de notre future thèse. Ce sont :

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- RATSIMBAZAFY (M.M.S), 2013, « Madagascar :concilier croissance démographique et environnement pour un développement durable » mémoire de maitrise, es-sciences économiques, 79p. - RAKOTOVAO (R.F.M), 2006, « Développement durable en milieu rural- Analyses et perspectives, cas de Madagascar. » 59p. - ANDRIAMISAINA (N.H), 2007, « Développement durable et conservation de la biodiversité, cas de Ranomafana »mémoire de maîtrise, département de l’économie, 49p. - RAKOTONIRINA (L.A), 2006, « Diagnostic du risque érosif en pays Tanala, cas des villages d’ et d’Ambodivana (commune rurale de - Fianarantsoa) » mémoire d’ingénieur en agronomie, eaux et forêts, 141p La législation concernant la forêt que nous avons consultée dans le site web du ministère de l’environnement nous a permis de savoir que les essences rares font l’objet d’interdiction et de permission depuis la colonisation. Nous pouvons dire que la législation forestière existe depuis longtemps à Madagascar. La législation depuis la colonisation consiste en la mise en place de nouvelles règles forestières depuis la colonisation jusqu’en 2008 (Cf. Annexe). Ces textes ont pour caractéristiques d’être : - spécifiques, car leur contenu ne concerne que la forêt (bois, autres produits issus de la forêt et droits d’usage) et présente un caractère inaliénable et imprescriptible ; - exclusifs, dans le sens où ils énoncent une succession d’interdits plutôt vagues et ambigus sans préciser ce qui est autorisé. En effet, on considère alors que si le paysan dénature la forêt il convient de l’en exclure. Ce n’est pas le cas de l’exploitant qui est réputé savoir ce qu’il fait et qui est le seul à avoir des droits intéressants sur cette forêt. Il y a en outre concentration entre les mains du gouverneur de toutes les concessions ; - répressifs (interdictions assez floues sauf pour les feux) et créateurs d’obligations (un régime spécial est mis en place pour faciliter les reboisements). À chaque usage forestier, on fait correspondre des délits qualifiés.

2.4- Les réflexions issues de ces premiers travaux 2.4-1. L’espace Tanala

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2.4-1.1. Un espace lié à la forêt au départ Au début du siècle, l’espace Tanala était recouvert par la forêt.À Madagascar, les usages et les politiques forestières tiennent compte du contexte politique et économique que le pays a connu. La forêt est une ressource capitale pour l’État. Il cherche à freiner la destruction de cette richesse en mobilisant de nombreuses parties prenantes. Pendant la période coloniale, les colonisateurs ont eu comme objectif la mise en valeur de la Grande-Ile et son développement économique, ou plutôt de leurs croissances économiques, en installant des réseaux d’activités agricoles. Ainsi, la forêt est détruite pour laisser l’espace aux cultures d’exportation (Desloges, 2000). A la même époque, une nouvelle législation naît : le décret du 16 juillet 1887 dicte que tout espace forestier appartient à l’État colonial. Fondée sur cette base, la publication en 1929 et 1930 de deux décrets concernant la propriété foncière impliqua la multiplication très rapide des plantations d’eucalyptus. En même temps, le concept « aires protégés »vitle jour en 1927 appelé RNI. Puis en 1956, Il y eut des parcs nationaux, des Réserves spéciales, les forêts classées. Il est nécessaire d’apporter la remarque que toutes ces législations favorisent les intérêts des colons. Durant cette période la loi a été appliquée. Les agents forestiers réagissaient face aux effractions.

2.4-1.2. La population et le groupe socioculturel Antanala Vers 1950, l’espace Tanala est encore boisé. La couverture forestièrea diminué en superficie de même que l’ensemble de l’espace malagasy. FAO a estimé en 1993, que dans les années 80 (entre 1981 et 1990), sur 21 millions d’hectares de forêts tropicales disparues chaque année, sur les plus de trois quarts voués à l’agriculture, 75% sont utilisées pour la culture sur brûlis17 cité par RAJOELISON en 2005, p 26. La forêt existe encore dans l’espace Tanala alors que la densité de la populationaugmente grâce aux progrès de lamédicine.Le croquis n°08 nous montre cette densité. A l’instar de Fort-Carnot, le district Ikongo actuel, la densité de la population était entre 29 à 31 hab/km ² en 1970. Cela atteint à « 50 hab/km² en 2014, soit 307 508 habitants sur une superficie de 2921 km² »18. Cette démographie galopante ne se limite pas à Ikongo, mais dans l’ensemble du territoire de l’espace Tanala.

17 RAJOELISON (L.G), 2005 : « Les forets littorales de la région orientale de Madagascar, vestiges à conserver et a valoriser » docteur d’Etat es sciences physiques, 268p 18 ANDRIAMAHASITRAKARIVO (J) ,2014 : « Ny fiankon’ny fomba bako eo amin’ny fampandrosoana ny Tanalan’Ikongo » mémoire de maitrise

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Croquis n° 8 : La densité de la population Antanala en 200019

19 Plan d’aménagement des filières commerciales, Ifanadiana 2003

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Nous remarquons, selon le croquis n°8, qu’y a trois zones de peuplement. La première se localise dans la partie Nord, Sud et Est rassemblant les localités, de Fasitsara, d’Ifanadiana, d’Androrangavola, de Tologoina, d’Ikongo, d’ et d’Ifanerea. La deuxième concerne Ifanadiana, et . La troisième zone de peuplement est le reste. Ce facteur constitue aussi un élément de délimitation de l’espace Tanala par rapport à la zone côtière. Le District Ifanadiana et Ikongo est le bassin du groupe socioculturel Antanala. « Les Tanala sont essentiellement fixés sur les territoires des deux sous-préfectures voisines d’Ifanadiana et de Fort-Carnot » a dit LEBOURDIEC (F). Les Antanala sont des ruraux. Ils dépendent entièrement de l’agriculture et de l’exploitation forestière. À l’époque où la démographie est peu significative, les habitants se contentent tout simplement de la culture sur brûlis et le bas fond étroit est moins aménagé. En effet, les paysages présentent une juxtaposition de deuxmodes d’exploitation. « Autour de chaque village du pays Tanala, tavy et rizière sont présents : le tavy comme marque de respect de la tradition ancestrale, la rizière comme preuve d’un état d’esprit soucieux de progresser. » LEBOURDIEC (F). C’est une réalité dépassée. D’abord, la lecture du paysage Tanala s’effectue en quatre dimensions selon les activités de la population : le tavy, la rizière, l’exploitationanarchique de la forêt et les ressources minières. Ensuite, la culture sur brulis ne se situe plus auprès du village, mais à une dizaine de kilomètres, puis son terroir est issu de la forêt secondaire ce qui fait que le rendement est très faible. Enfin, l’aménagement du bas fond est le symbole de pauvreté de la population. Les possibilités de tavy n’existent que dans les zones où les densités sont faibles. Par conséquent, les paysans sont obligés de transformer en rizière les zones inondées afin de subvenir aux besoins familiaux. La croissance démographique annuelle galopante de la population, et l’immigration toujours croissante et non contrôlée en périphérie et à l’intérieur de la forêt de l’espace Tanala sont les sources premières de toutes les pressions, car l’augmentation de la population entraîne une augmentation du besoin en surfaces cultivables d’où la pratique du tavy (culture sur brûlis) et des défrichements.

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2.4-1.3. L’espace Tanala offrant peu de possibilité à l’occupation humaine Croquis n° 9 : La topographie de l’espace Tanala

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Le croquis n°9, nous illustre l’altitude la plus élevée et la plus basse de la zone d’étude. Cette altitude s’accentue d’est en ouest.

Figure n° 1 : Le profil de l’espace Tanala

La figure n°1 nous donne une précision sur cette irrégularité topographique. Compte tenu du relief, cet espace pourrait se subdiviser, d’ouest en est, en deux sous-espaces : la haute colline et la moyenne colline. « Ensuite, du nord au Sud, sur une distance de 185 kilomètres reliant Ambinanindrano à Fort-Carnot, par Ifanadiana, le paysage reste identique : dans chacune des vallées admirablement rectilignes sur des dizaines de kilomètres, mais séparées par des interfluves dépassant généralement 1000 mètres. » a mentionné LEBOURDIEC(F).Bref, l’espace Tanala est un espace compartimenté. Ce qui fait quel’espace Tanala offre peu d’opportunité à la population. Le relief est accidenté. La haute colline constitue un obstacle à la pratique de l’agriculture. C’est un endroit difficile d’accès. Par contre, cela lui donnel’avantage de préserver sa forêt de l’agressivité de l’homme. Quant à la moyenne colline, ses ressources naturelles sont déjà exterminées par les activités humaines. Les vallons sont très rétrécis. Alors, la productivité est faible.

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2.4-2. La confirmation de la zone de recherche Nous avons mentionné précédemment la structuration de l’espace Tanala à partir de la forêt. Cet espace se divise en quatre zones bien distinctes. Cette division estfaitede manière longitudinale.Andonabe, notre zone de recherche, appartient à la troisième division. En effet, nous trouvons par endroit, à la fois, forêt dense, forêts dégradées et savane arborée. Ces trois formations végétales constituentce qui reste de la grande forêt orientale. Il y a à peine 50 ans, selon la tradition oraledes aînés de notre village natale. Il existait déjàdes facteurs supposés d’origine de la régression et de la dégradation de la forêt. Ils étaient liés à l’évolution de la démographie dans le sous espace d’Andonabe. Le croquis n°10expose l’occupation du sol dans notre zone de recherche.

Croquis n° 10 : L’occupation du sol à Andonabe

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2.4-3. La confirmation du thème Le thèmeest maintenu après les observationspersonnelles et les recherches d’informations. Tout cela nous permetun peu plus loin de définir notreproblématique. Andonabeestreprésentative de la bande longitudinale : - Premierélément, caractéristique du paysage et la tendance au regroupement de l’habitat en villages, en hameaux. - deuxième élément, mise en valeur des bas- fonds étroit en majeur partie à cause du relief compartimenté (la largeur des bas- fonds est trèspetite). La technique de la pratique de rizière irriguée est issue de l’enseignement Betsileo. Elle est aussi due àl’application de la politique forestière de l’administration coloniale des années 50. - Troisième élément : la conquête des pentes par les cultures de tubercules. La population augmente. Cela signifie que la superficie des terres à cultiver s’accroît aussi pour pouvoir satisfaire les besoins de chaque membre des familles. La culture sur la pente moyenne est un signe évident de la hausse de cette demande en terre cultivable. C’est aussi un signe de la pression démographique. La photo n°2 décrit ce phénomène.

Photo n° 2 : La culture pratiquée sur les pentes moyennes

Cliché : Auteur, Septembre 2014

La population entame la pente en cultivant du manioc, des patates douces, des haricots… Notre dernière descente sur le terrain nous a confirmé des phénomènes (signes de la dégradation de la forêt) que nous soupçonnons déjà. A partir de nos enquêtes et observations, des sources documentaires, nous avons vu des acteurs nocifs autres que la population locale,

31 considérés comme à l’origine de la dégradation de la forêt. Nous constatons le prélèvement des meilleures essences dont la vente coûte chère.

Photo n° 3 : Le bois tiré dans la forêt à Andonabe

Cliché : auteur, Septembre 2014

Ces bois carrés proviennent de la forêt de Lakia. Ils sont destinés à la construction car ce bois est dur. Actuellement, des migrants l’exploitent pour la fabrication de meubles. Ils gagnent mieux que les paysans, car le coût du produit est très élevé. Nous le prouverons dans notre future thèse. D’où vient cette population ? Elle vient de l’extérieur d’Andonabe ou d’autres espaces ? Elle emploiede lamain d’œuvre locale pour le prélèvement. Il existe donc une filière « bois d’œuvre, bois rares »dont nous parlerons dans notre future thèse. Un troisième facteur provoque larégression et la dégradation de la forêt à Andonabe : l’exploitation minière. C’est une exploitation anarchique depuis 2009. Pendantnos travaux surle terrain, nous avons vu des pierres précieuses(Béryl verte) et de l’or (métal précieux)circuler dans notre espace chez les exploitants miniers. Nous l’avons vu de nos propres yeux, et nous irons loin dans notre future thèse.

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2.5- Problématique et hypothèse 2.5-1. Problématique Nous avons compris que dans notre zone de recherche, trois facteurs rentrent en interrelation et influencent négativementla forêt d’Andonabe. Ainsi, notre problématique est- elle la suivante : «Dans quelle mesure la combinaison des trois facteurs précités : la pression démographique, l’exploitation abusive de la forêt et l’exploitation minière anarchique expliquent-t-elles à la fois larégression spatiale de la forêt et sa dégradation ? »

2.5-2. Hypothèses Notre hypothèse au départétaitfocalisée sur le lien entre forêt et pression démographique. Les questionnaires que nous proposons dans ce mémoire concernent uniquement ce lien. L’exploitation de la forêt et des mines feront l’objet denotre future thèse.

2.5-3. Les questionnaires et les travaux de terrain Les travaux sur le terrain sont des phases incontournables pourlesgéographes. Ils servent à actualiser les informations. Les principaux objectifs ont été obtenusà partir de données secondaires sur le site et il fallait enquêter près des entités cibles : la collectivité locale, les autres acteurs de l’aménagement du territoire, les ménages. Une attention particulière a été donnée à la dégradation forestière qui est due aux diverses activités anthropiques. Qui détruit plus la forêt ? L’approche adoptée pour collecter des données sur le terrain est définie en fonction de la catégorie des sources d’information voulues. L’enquête a été effectuée en deux étapes bien distinctes : la phase préparatoire et l’enquête proprement dite sur le terrain. En effet, l’enquête dans un milieu enclavé n’est pas une tâche facile comme certains pourraient imaginer carelle demande du temps ; l’observation participante est inévitable pour acquérir des résultats fiables et authentiques.

2.6- Les préparatifs L’observation depuis notre enfance semble insuffisante pour produire ce D.E.A. Face à un tel constat, nous sommes obligéesd’engager une série d’entretiens. La méthodologie d’enquête consiste à établir des fiches portant des questions fermées et ouvertes, courtes et précises. Ces questionnaires facilitent les travaux sur le terrain aussi bien pour les enquêteurs que pour les enquêtés. Ce volet nous permet d’obtenir des informations tant quantitativement que qualitativement. Il doit tenir compte d’unfaitréel de

33 l’espace:le degré d’analphabetisation. Ainsi, des entretiens directs, semi-directs et libres ont été faits. La préparation intellectuelle : Nous avons procédé au Recueil de Données secondaires (RDS) pour obtenir des informations et une documentation relatives au thème ainsi qu’à la zone d’étude avant la collecte de données sur le terrain. Les choix des variables contrôlées d’enquêtes ont été nécessaires afin d’identifier les enquêtés avant de concevoir et d’élaborer la fiche d’enquête originale : - Choix des variables contrôlées pour l’enquête quantitative. - Elaboration du questionnaire pour l’enquête qualitative. Les techniques vivantes d’enquêtes utilisées durant la visite de courtoisie ont été exposées : la causerie et la communication interpersonnelle. Elles ont constitué la méthodologie d’approche auprès de toutes les entités rencontrées à savoir les autorités administratives locales, les élus, les notables, les paysans… La finalité de l’enquête et/ou étude sur le terrain est de savoir comment la forêt a disparu dans le sous-espace d’Andonabe.

2.7- L’enquête auprès de la collectivité territoriale décentralisée Ce type d’enquête consiste à recueillir des informations exhaustives sur le sous – espace d’Andonabe. L’objectif est de connaitre l’historique de la commune, l’organisation de l’aménagement de l’espace, la répartition de la population, les activités prédominantes, l’importance de la forêt. L’élément historique nous donne des informations exactes sur l’évolution de la population, la mise en valeur de l’espace agricole et la régression de la couverture végétale du sous –espace. À ce propos nous avons posé des questions (voir annexe). L’objectifprincipal des travaux sur le terrain était de vérifier lesfacteursprésumés du reculde la forêt. Dans ce premier questionnaire, notre attente n’a pas tout fait atteint son butvu l’ignorance de notre enquêté. De plus, il a déplacé le bureau de la Commune dans son magasin alors que c’étaitl’heure d’ouverture du bureau.

2.7-1. Questions auprès des ménages Des enquêtes relatives aux ménages ont été menées au niveau de 05 Fokontany parmi les 11 Fokontany de notre zone de recherche. Ces sont Andonabe, Morafeno, Seranana, Tanambao Tsi et Maholiafo. Le choix de ces lieuxs’est faiten fonction de leur géolocalité et

34 de leur poids démographique. Le taux d’échantillonnage est effectué pour fournir unresultat représentatif. Le sous-espace d’Andonabe compte environ 16000 habitants. Le taux d’échantillonnage est de Te= 1/10ème.Nous avons fait des enquêtes auprès de 213 ménages répartis dans les cinq Fokontany.Les enquêtes près des ménages ont été faites à partir des questionnaires Ces ménages sont majoritairement des agriculteurs. Les enquêtes auprès des paysans producteurs nous permettent d’acquérir des renseignements sur le mode etla technique de production, le rendement et la destination de la production. Cette enquête est effectuée suivant le principe de classification par sondage. Cette méthode consiste à trier le nombre de personnes à enquêter d’après les critères suivant : l’âge, le sexe, l’ethnie, le niveau de revenu, le niveau de compréhension et la capacité de réflexion. Dans tous les cas observés, les produits vivriers occupent une place importante (originepluvial ou fluvial). La culture à forte opportunité d’exportation vient à la seconde place. Toutes ces cultures ont-elles engendré des impacts négatifs surl’« or vert » ? Le tableau n°1 nous donne le nombre de ménages enquêtés durant les travaux sur le terrain. Tableau n° 1 : Le taux d’échantillonnage de ménages enquêtés Localité Effectif Pourcentage (%) Andonabe 49 23.01 Morafeno 47 22.06 Seranana 49 23.01 Tanambao Tsi 35 16.43 Maholiafo 33 15.49 Total 213 100 Source :Auteur, enquête 2014

Le tableau n°2 est le résultat du tableau n°01.

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Tableau n° 2 : Activité pratiquée par les paysans d’Andonabe Activités Effectif Pourcentage Exploitation 77 36,15 forestière Agriculture 117 55,91 Extractive 19 08,92 Total 213 100 Source : Enquête personnelle, septembre 2014

Le tableau n°2 montre les activités pratiquées par la population d’Andonabe. Sur 100%, 55% de ménages pratiquent l’agriculture. C’est leur activité de base et leur principale source de revenus. Ainsi, le secteur primaire occupe la majorité de la population active. Cela indique la qualité de vie de l’habitant. Or, ce secteur augmente toujours et implique l’exigence d’envahir un nouvel espace à aménager. La forêt en est la première victime. En effet, 36% de ménages sont obligés de conquérir la forêt pour survivre. Cette exploitation s’opère de deux façons : le défrichage pour cultiver, ou la prise des essences rarespour les vendre. Il en résulte un processus de dégradation des ressources naturelles.

2.8- L’enquête auprès de responsable de l’église Ce type de questionnaires nous avons aidé beaucoup. L’enquêté était ouvert. Il ne fait aucune réserve. D’après lui, la population locale n’est pas l’auteur principal de la dégradation et de la déforestation de la forêt à Andonabe. Ce sontles exploitants miniers. Ils détruisent sans apporter aucune solutionen vue du reboisement. Ceci va accélérer le processus de la désertification dans la zone.

2.9- L’enquête auprès des commerçants L’objectif est d’étudier le dynamisme du marché et son importance au niveau des opérateurs et des acteurs intervenant au sous-espace d’Andonabe. L’enquête au sein des commerçants se fait selon uneméthodeglobale visant à l’analyse des activités marchandes. Elle permet d’identifier le rôle du marché sur le développement de la commune. En outre, elle sert à retracer l’impact de la production sur la consommation de la population locale.

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Photo n° 4 : Les marchandsdes marchandises générales d’Andonabe

Source : Auteur, septembre 2014

Ces sont de marchands de tout venant ou marchandises générales.

2.9-1. Question au niveau des entreprises minières La présence de l’exploitation du béryl vert a attiré tout particulièrementnotreattention. Quand a-t-on commencé cette activité ? Quel changement apporte-t-elle ? Quels sont ses impacts sur l’équilibre écologique ? Au total, trois sociétés exploitantes d’émeraude et 40 miniers ont été enquêtés. Les informations obtenues sont peu satisfaisantes. Les mineurs sont très méfiants. Ils ne fournissent pas facilement les renseignements en nous prenant pour des agents contrôleurs au niveau de l’administration. Mais, elles nous ont servi un peu en les recoupant avec la longue série d’observations glanées depuis notre enfance.

Tableau n° 3 : Les sociétés minières ANNEE NOMBRE DE SOCIETES PRODUITS D’ARRIVEE MAIN D’ŒUVRE Le quartz 1979 56 Emeraude et autres Jean Luc 2005 35 Emeraude et autres Nana 2005 30 SOSUFI 1979 15 Emeraude et or Mégastore ou Jules 2008 12 Emeraude et autres Source : Enquête personnelle, Juillet 2012

37

Le tableau n°3 nous informe sur les sociétés extractives à Andonabe. Elles sont quatre et exploitent à peu près les mêmes produits. Nous voyons que la société « le quartz » et la SOSUFI sont les plus anciennes. Ces entreprises extractives n’appartiennent pas aux riverains mais à desgens venant de l’extérieur d’Andonabe.

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Conclusion partielle

L’espace Tanala se localise dans le Sud-est de la Grande Ile.Il joue un rôle d’intermédiaire entre les Hautes Terres et les zones basses en allant vers la mer. Son identité repose sur la couverture forestière, mais, celle-ci se disparait progressivement. L’espace tanala peut être structurer en fonction de l’absence ou la présence de la forêt. Cette structuration, en quatre divisions, se fait d’une manière longitudinale. Et le sous-espace d’Andonabe représente la troisième division où nous retrouvons par endroit soit la forêt dense, soit la forêt dégradée ou soit la savane arborée. L’action antropique est le principal facteur de régression de la couverture forestière dans notre zone de recherche. La deuxième partie nous en parle.

PARTIE II : LES RESULTATSDE LA RECHERCHE

PARTIE II : LES RESULTATS DE LA RECHERCHE

Si les travaux sur le terrain constituent une étape déterminante, la phase des synthèses et la rédaction permettent de tirer les éléments essentiels dans la mesure où elle représente la finalité de la recherche. Les données statistiques permettent d’interpréter les faits spatiaux avec les faits sociaux et économiques. L’étude des données démographiques nous a fourni des renseignements sur les conditions de vie des habitants en nous montrant sa densité et l’effectif de la population locale. Au total, ce sous-espace appartient à l’espace Tanala. Cet espace perd peu à peu son identité. La forêt disparait et trois éléments rentrent en conflit : l’agriculture, l’exploitation forestière anarchique, l’activité minière.

CHAPITRE III : LES RELATIONSSOCIETE-NATURE : DES RELATIONS A PROBLÉMATIQUES

Dans le monde entier, la croissance démographique est souvent considérée par les analystes comme un facteur essentiel de la dégradation environnementale. Des recherches menées dans quelques pays du Sud mettent l’accent sur la multiplicité des relations entre la démographie et l’impact anthropique sur l’environnement. Andonabe n’est pas à l’abri de cet aspect. La pression démographique entraîne une régression de la forêt. L’exploitation anarchique de la forêt et des ressources minières entrent en interférence pour la dégradation des milieux naturels dans le sous-espace.

1.1- Agriculture et survie La société traditionnelle pratique l'Agriculture comme activité principale de source de richesse. Sa structure sociale est fondée sur la propriété foncière. La hiérarchisation de la société se base sur le pouvoir des propriétaires de terrains.« Le développement de l’agriculture crée les bases d’une véritable division du travail, de la séparation de la ville et de la campagne20 »

20E. Mandel, 1962 : « Traité d’économie marxiste 2 » 317p, pp 163.

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Madagascar est un pays rural. Plus de 75 % de sa population sont des paysans selon les médias locaux. L'Agriculture est le secteur dominant avec une part de 43 % du PIB. «L’Agriculture est la seule source de l'enrichissement d'un pays, par la multiplication des productions qui résulte de la bonne gestion des grandes fermes »21. Cette agriculture, du type extensif au rendement très faible, est l’activité principale de la population à Andonabe. Le paysage Tanala a une vocation agricole. Différents types de sol se succèdent suivant la séquence topographique. Cet espace est marqué par l’alternance des sols ferralitiques en altitude, des sols sablo-alluvionnaires fluviatiles sur les bas de pente et dessols marécageux hydromorphes dans les bas –fonds.

1.1-1. La topographie d’Andonabe En général, le pays Tanala est caractérisé par un relief contrasté. La falaise est constituée par des éléments accidentés de l’escarpement de faille avec une altitude variant de 500 m à 1000m. La zone des collines (tanety) moyennes et basses dont l’altitude varie entre 50 m à 5 00 m. Notre zone d’étude se situe dans cette partie. Selon le relief, elle se divise en deux sous- espaces :la partie orientale marquée par une basse altitude ou plaine dont l’altitude varie entre 50 et200 m et la partie occidentale est constituée par une altitude plus ou moins élevée. Le croquis n°11 et la figure ci- après le montrent bien.

21QUESNAY(F) (1694-1774).

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Croquis n° 11 : La topographie du sous-espace d’Andonabe.

Le croquis n°11 nous donne l’altitude du sous-espace d’Andonabe. La valeur minimale est présentée en violet. Elle couvre la majeure partie à l’Est. En orange nous indiquel’altitude moyenne. Elle domine la partie Nord-est et centre Ouest. Enfin, l’orange

41 plus foncé nous indique la zone élevée. Cette planche topographique est une donnée capitale pour se représenter la couverture végétale qui est à l’abri de la pression démographique, du moins pour le moment.

Figure n° 2 : Profil topographique

D’après la figure n°2, Androrangavola se situe à la plus basse altitude de notre zone d’étude (à peu près 80 m). Et Seranana se trouve à la plus haute altitude à plus de 550 m. L’originalité du paysage se calque sur l’organisation spatiale et sociale de la Commune. Les hommes ont su transformer et aménager le rideau vert de la forêt pour survivre. La forêt dense fut remplacée par le savoka. La population pratique deux modes d’exploitation de leur cadre de vie : le tavy et la rizière.

1.1-2. La Riziculture Les photos suivantes montrent les phases des travaux d’une rizière jusqu’à la période de la récolte.

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Photo n° 5 : La riziculture irriguée 1 2

3 4

Cliché : Auteur, septembre 2011

Phase 1 : Les hommes aplanissent le sol qui vient d’être labouré afin que la hauteur d’eau soit la même dans le casier. Phase 2 :Les femmestransplantent des jeunes plants provenant de semis Phase 3 : arrachage des mauvaises herbes. Phase 4 : la moisson.

C’est une culture intensive au vu dessoins que les paysans apportent à l’aménagement de leur terroir. Mais elle est extensive si on se réfère au rendement de leur production qui est destinée à l’autosuffisance alimentaire du ménage. Cette culture contribue à la politique forestière de restriction des tavy. LEBOURDIEC(F) a dit : « En effet, la politique forestière de restriction des tavy se trouve rigoureusement appliquée en pays Tanala depuis la

43 généralisation de la rizière dans les bas-fonds », Hommes et paysages du riz à Madagascar, page 281. Les conditions physiques de cette zone sont favorables à cette pratique. Le drainage et la mise en valeur des bas-fonds ne posent aucun problème aux paysans. Le climat est du type tropical chaud et humide. On peut dire que tout est là. Les cultivateurs profitent bien de la générosité de la nature. Le résultat se traduit dans l’espace par un aménagement remarquable de casiers rizicoles. Chaque ménage dispose à peu près de 300 à 500 ares de rizières, subdivisées en 4 à 10 parcelles, mais localisées au même endroit. Le lot familial se délimite dans l’espace par un élément naturel « berge, terrasse ou appuyé contre un Canal d’irrigation ». Toutes les rizières sont irriguées à partir d’un canal de dérivation, branché sur une source pour les vallons, ou connecté dans les vallées à un micro barrage construit sur un seuil rocheux de rivière. Le calendrier agricole affiche les travaux à effectuer dans les champs. À part l’entraide familiale, le zébu tient une place importante lors de la préparation des rizières. C’est vrai que chaque unité villageoise n’en possède pas. Par contre, un seul ménage dans un groupe peut en avoir. Dans l’association, on s’arrange ainsi pour décider de l’« andro22 ». Par ailleurs, ils s’entendent bien et peuvent toujours démontrer que « l’union fait la force ». La plupart des paysans labourent les champs au moyen de l’« Angady23 ». La technique de production est toujours archaïque et cela donne des rendements très faibles aux alentours de 0,5t à l’hectare par ménage. Alors qu’une famille est composée en moyenne de 10 personnes. C’est la pénurie assurée.

1.1-3. Culture sur brûlis Avec 13 millions d’hectares, la forêt ne recouvre plus que 20 % environ du territoire de Madagascar. La déforestationengagée depuis longtemps atteint des proportions alarmantes. « A ce rythme, Madagascar n'aura plus de forêt d'ici 60 ans24 ». Le processus de déforestation s’est récemment accéléré, tout particulièrement dans le sud et le sud-ouest de l’île. Au sud-ouest, dans la forêt des Mikea, massif forestier de 1500 km2, les surfaces déboisées ont quadruplé depuis la fin des années 1980 (Razanaka et al. 2001). Sur le versant est du pays, les études réalisées par Sussman et al., (1994) rapportent que la vitesse de déforestation entre 1950 et 1985 est de 110 000 ha/an avec une déforestation totale évaluée à 50 %, ce qui conduirait dans les 2 à 3 prochaines décennies à une destruction de la forêt primaire orientale, si ce rythme se maintenait.

22 Dans un groupe, on définit le jour où chaque ménage peut bénéficier de la contribution du reste du groupe aux travaux rizicoles. 23 Bêche. 24 Ministre des Eaux et forêts déclarait en 1998

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Le « Tavy » est la culture sur brûlis itinérante. Le Tanala n’est pas le seul à le pratiquer. La pratique du Tavy demande des travaux de préparation du futur champ. D’abord, le défrichement de la forêt s’effectue d’août à décembre. C’est-à-dire que le paysan dispose de quatre à cinq mois pour préparer et cultiver son champ. L’agriculteur utilise l’« antsymeloka25 » et l’«antsy be26». La future parcelle à cultiver se réalise sur de fortes pentes. Ensuite, on laisse sécher les végétaux abattus. Cela se fait dans un intervalle de temps de deux semaines puis on les brûle. Enfin, les femmes se mobilisent pour la semence. Elles utilisent le « Fitomboka27 » et le « Fitôvana28 ». Ce travail a lieu à partir du mois d’octobre où la période de pluie commence. Les paysans s’entraident pour accomplir la culture du riz sur brûlis. Le groupe est composé de 5 à 20 personnes et il établit un petit calendrier pour que les personnes formant un groupe aient la même chance. On l’appelle le « Fagnimbona » ou « zazamaro ». On a dit qu’il est impossible de séparer le « tavy » de la vie des Tanala. Ceci fait partie de leur tradition. Ce système de culture montre la relation non interrompue entre les descendants et les ancêtres. En effet, le Tavy symbolise le respect de la Tradition ancestrale. Par conséquent, c’est l’un des éléments qui donne l’originalité du paysage du pays Tanala. C’est un système de culture extensive qui rapporte peu de production aux ménages. Mais cela n’empêche qu’ils le pratiquent tous les ans. La semence présente des variétés telles que « vary lohambitro, vary malady, vary mena ». La saison des récoltes est en fonction du type de la semence qu’on a cultivée.

25 Faucille. 26 Gros couteau. 27 Morceau de bois à bout pointu enfoncé dans le sol, le trou reçoit l’épi de riz à repiquer. 28 Habillement à base de natte avec poche contenant le riz à repiquer.

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Photo n° 6 : Le Tavy

Cliché : Auteur, Septembre 2014

La photo n°6nous montre que le tavy ne s’effectue plus en forêt primaire. Alors, les paysans s’efforcent de le pratiquer même si les conditions ne sont plus favorables. Cela traduit la présence d’une forte pression humaine sur la nature. Ceci démontre bien la première hypothèse. La pression démographique est à l’origine du recul de la forêt. « Depuis toujours, l’homme exploite la nature pour satisfaire ses besoins. Or, ces besoins ne cessent de croître d’autant plus que la société dans laquelle nous vivons nous pousse à consommer encore plus. Ce qui entraîne une surexploitation des ressources naturelles29». Les profiles suivantes nous aident à comprendre le rythme de disparition de la forêt dans notre zone d’étude. Il est fortement lié à la démographie.

29 RATSIMBAZAFY (M. M .S.), Mai 2013 : « Madagascar, concilier croissance démographique et environnement pour un développement durable », mémoire de maitrise es sciences économiques, 76p

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Figure n° 3 : L’exploitation forestière du temps de faible densité de la population

La figure n°3 clarifie que l’exploitation était d’abord verticale. C’était à l’époque où la densité de la population est encore faible. Alors, les habitants n’ont pas besoins d’un espace large pour la pratique de l’agriculture. Cependant, cela a changé au fil tu temps. La figure n°4 nous illustre ce fait.

Figure n° 4 : L’exploitation forestière correspondant à une forte densité de la population

La figure n°4 traduit que l’espace aménagé augmente lorsque l’accroissement naturel soit élevé. Ainsi, on peut en déduire que l’action anthropique est à l’origine de la régression de la couverture forestière dans notre zone de recherche. Actuellement, la pression démographique est très lourde sur la nature. La majorité de la population sont pauvre. Le tableau n°3, nous montre cette affirmation.

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Tableau n° 4 : Le budget d’un ménage Recette par Montant en Montant en Résultat en Dépense an Ariary Ariary Ariary Agriculture Riz 25 000 PPN 20 000 Café 40 000 Riz 50 000 Raphia 30 000 Vêtements 30 000 Cannelle 20 000 Education 70 000 Banane verte 20 000 Santé 25 000 Letchi - Forazaza30 15 000 Elevage - - Main d'œuvre 40 000 Artisanat - - Bovin - Minière Emeraude 200 000 Champs/Terrain - Or 50 000 Boisson - alcoolique Imprévues 20 000 Total 385 000 250 000 135 000 Source : Enquête personnelle

Le tableau n°4 est la suite logique du résultat de l’enquête. Nous précisons ici revenu moyen d’un ménage par an. A l’instar du riz, ce revenu ne présente pas la totalité de sa production. Il vend seulement le quart de son produit pour pouvoir acheter les PPN. Nous voyons que ce budget est très faible. Ce ménage vit dans une profonde pauvreté.

1.1-4. Les autres activités Pour pouvoir assurer les besoins alimentaires et financiers, les paysans Tanala à Andonabe s’adonnent à une agriculture à caractère commercial (café, cannelle, raphias, bananes…) et à l’activité minière.

1.1-4.1. Les cultures de rente Les paysans, dans la zone d’étude, pratiquent la caféiculture, la culture de bananes et de canne à sucre. Ce savoir-faire a un lien avec l’histoire de la Grande île àl’époque où les colonisateurs avaient besoin de produire plus de café. En ce temps - là, le Sud-est a bénéficié

30 Circoncision collective

48 de la mise en place de grandes concessions. À partir de cette période, les paysans sont devenus des planteurs de café dont la culture est possible, car les conditions naturelles sont favorables. La vente du café est la première source de revenu du ménage. Elle est destinée à l’achat des produits de première nécessité, d’habits, de la radio et du téléphone. Certains ménages ont su dépenser autrement leur argent. Grâce à ce revenu, ils ont pu payer les frais de scolarité de leurs enfants. Mais, ils sont peu nombreux à agir de la sorte. La vente de la banane devient une pratique courante. Elle aide aussi les gens à résoudre les problèmes de l’insuffisance financière dans la vie quotidienne. La culture de canne à sucre tient une place significative chez la population Tanala. Les paysans la transforment en alcool, appelé « Gilo » qu’ils vendent au marché noir. On sait que la vente en est interdite sur le territoire National. À part cela, on utilise assez souvent la canne à sucre pour sucrer le café qu’on boit le matin et le soir. À côté de ces cultures, le pays Tanala possède des plantes qu’on peut négocier sur le marché ; ce sont le Raphia et le Cannelier. On ne les cultive pas, il suffit tout simplement de les cueillir. Puis, on les prépare pour être vendus au marché. Actuellement, ces plantes commencent à s’épuiser. Les autorités locales ont pris conscience de ce fait. Elles incitent les gens à les cultiver. Ainsi, des associations et coopératives ont vu le jour et ont déjà obtenu de bons résultats.

Photo n° 7 : La culture du café à Andonabe

Cliché : Auteur, septembre 2014

Photo n°7 : des caféiersdans le sous- espace d’Andonabe.

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1.1-4.2. Elevage extensif Photo n° 8 : L’élevage, un élevage extensif

Cliché : auteur, Septembre 2014

La photo n°8 nous donne les types d’élevage existant dans notre zone de recherche. La disparition de la forêt donne une possibilité de pratiquer l’élevage dans notre zone de recherche. Le zébu fait parti des critères pour distinguer une famille riche et une famille pauvre.

1.1-4.3. Les activités minières En dehors de ses richesses sur le sol, l’espace d’Andonabe possède en sous-sol des ressources vitales participant au développement de cette Commune. On y rencontre de l’or, des gemmes comme l’émeraude.

Photo n° 9 : L’exploitation aurifère dans le sous espace d’Andonabe

Cliché : Auteur, septembre 2014 La photo n°9 montre le site d’exploitation aurifère à Andonabe.

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Actuellement, l’exploitation de l’or commence dans cette zone. On le cherche dans les lits des rivières. On n’a pas besoin d’engins pour l’obtenir. Par conséquent, les populations riveraines exploitent les gisements avec des matériels traditionnels. Ce sont eux-mêmes qui les fabriquent. Durant les travaux sur le terrain, on constate que cette activité prend une ampleur non négligeable temporellement pour les paysans. On a dit que certains cultivateurs n’arrivent pas à assurer leur calendrier agricole à cause de l’or. Les enquêtes le confirment bien. Ils ont dit : « On part le matin à la recherche de l’or et on rentre le soir avec de l’argent ». Ce genre de vie a des répercussions négatives sur la production agricole. On ne peut pas compter sur ce produit parce qu’il est épuisable. En fait, tous les produits miniers sont ainsi limités dans le temps et dans l’espace. Le pire c’est qu’on ne peut pas forcer les gens à abandonner cette activité, car ils y gagnent bien.

1.2- Une déforestation nécessaire à la subsistance « La croissance démographique est très souvent, à Madagascar comme ailleurs, considérée par les analystes,comme un facteur essentiel de la dégradation environnementale. Pourtant, à des niveaux d’échelle fine, des recherches menées dans de nombreux pays du Sud mettent l’accent sur la multiplicité des interactions entre la démographie et l’impact anthropique sur l’environnement. L’objet de cet article est de faire le point sur les relations entre la question démographique et la question environnementale à Madagascar »31. L’analyse historique des rapports entre la croissance démographique et les types de système agraire montre que la croissance démographique est un phénomène qui va forcer l’adoption d’un nouveau système agraire plus performant pour permettre de nourrir la population. Dans notre zone d’étude, les conséquences sont déjà observables. Les milieux naturels sont complètement dégradés. La croissance démographique en est la principale cause. Comme partout ailleurs, le type de climat est un facteur déterminant de la formation végétale d’un milieu donné. Ici, c’est un climat tropical chaud et humide.

31 Bénédicte Gastineau et Frédérique, dossier : La gestion durable de l’environnement

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Photo n° 10 : La forêt Lakia

Cliché : Auteur, septembre 2014

La photo n°10 témoigne du reste de forêts dans le sous- espace d’Andonabe. Cette forêt relictuelle possède encore des bois précieux comme le palissandre, le weinmannia spp… Nous voyons que la partie basse de la couverture végétale a déjà disparu. Cette disparitionest due à l’influence de la pression démographique et aussi à la mutation que le sous-espaceest entrain de subir. Seule la zone élevéeest en position de garder sa végétation, car c’est difficile d’accès et puis c’est un lieu tabou. Vue de loin, elleressemble à une couronne ou à un chapeau. Les Antanala ne construisent pas de tombeau, c’est là qu’on enterre le « razana ».Si on garde la forêt en haut, c’est en partie à cause du respect envers les ancêtres. Du moins pour l’instant, car les nouveaux migrants n’ont aucun égard pour cette tradition. Ils disent que : c’est « Finonoampoana ». A travers le Croquis n°12,nous constatons la présence d’un danger qui pèse sur la forêt relictuelle du sous- espace d’Andonabe.

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Croquis n° 12 : Les titres miniers de la commune rurale d’Andonabe

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Le croquis n°12 nous informe de la présence des exploitants miniers à Andonabe. Ceux- ci représentent une menace pour la forêt Lakia car une partie de cette forêt est insérée dans le carreau minier.

Photo n° 11 : La végétation secondaire

Cliché : auteur, juillet 2011

La photo n°11 présente la forêt secondaire à Andonabe. C’est une couverture discontinue. La forêt ombrophile de sempervirent est remplacée par une formation secondaire surtout de « Ravinala » et de « Digadigana ». C’est un signe de dégradation de l’écosystème d’Andonabe. La couverture végétalepermet de diviser en deux le sous-espace où notre recherche s’exerce. La forêt est complètement éradiquée dans la partie est. C’est normal, car la population s’y concentre. Historiquement, c’est là que les premiers venus se sont installés. Donc, son organisation est très ancienne. De plus, c’est une zone basse, alors son écosystème n’était pas à l’abri desdifférentes sortes d’exploitations. « La recherche constante de nouvelles terres cultivables et les incendies qui les précédents sont la principale cause du recul forestier à Madagascar ».32 Par ailleurs le gouvernement a voulu réduire le défrichement. Il a adoptélapolitique de l’AVF33.Cette politiques’effectue avec la participationdespopulationsdirectement bénéficiaires.L’AVFétaitconçueà l’originesousformededéplacementdes populations à

32 HEZO (R.O), 2002 : « L’occupation de l’espace et la gestion des forêts dans l’ibara occidental, dans le sud – ouest de Madagascar : cas d’ampoza et d’analamary». 33 RAKOTOSON (R.L), Analyse des formes d’intervention de l’État dans la politique forestière, pp 23

54 regrouperprès des bas-fonds aménagés ou aménageables en rizières.Sonobjectifestd’unepartdetransformerlepaysanforestier«taviste» enriziculteursdespérimètresirrigués (parla miseenplaced’ouvragesmicro hydrauliqueenzonesforestières) etainsidiminuersapression néfastesur la forêt. D’autre part, ce transfert pouvait élever le niveau de vie des populations intéressées. Cette opérationétaitmenéedanslesprovincesdeTamataveetdeFianarantsoa.Dans le cadredelaréalisationdel’AVF,ilyadeux directionstechniques : Eaux et forêtsetAgriculture.Lesvulgarisateursagricolesn’incluaientpastoujours lespérimètres aménagésdans leszones forestièresdans leurterritoired’interventionclassiques. Cetteinsuffisance d’intégrationduServiced’encadrementrizicoleaconstitué une lacune. Quant à l’Ouest, la pente est raide. Les vallées sont encaissées. Dans le monde, elle constitue un lieu de réserve. C’est là que les esprits logent et c’est « Tany fady » ou « Tany manakasina »34. En quelque sorte, ce concept de protection est efficace, car le seul endroit de forêt épargnée correspond. Dans la décentralisation, de la mise en place des régions, la synergie entre territoires et développement locale a été renforcée. Dans cette optique, les montagnards sont bien placés, car ils ont le sens de la discipline et de la solidarité : condition sine qua non de leur survie. Photo n° 12 : La construction de maison dans le pays Tanala

Cliché : auteur, Septembre 2014

La photo n°12 nous montre les matériaux de construction des maisons Antanala.

34 Lieu sacré

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La solidarité est une valeur culturelle non négligeable dans la société Antanala. Comme dit le proverbe Malagasy « Ny tafitrano tsy vita irery »35, c’est exactement pareil pourlesAntanala. La relation homme-nature est de plus en plusaccentuée à cause de la pression démographique. La forêt est très sollicitée afin de satisfaire les besoins de la population riveraine. En effet, la dualité foncière naît et la forêt disparaît dans certaine zone d’Andonabe. En d’autres endroits elle persiste, mais commence à subir le même sort. Cetembryon forestier se situe dans des zones où la pente est très raide, donc difficiled’accès. L’impact anthropique sur l’environnement est très lourd. L’habitat des biodiversités est menacé.

1.3- L’exploitation anarchique de la forêt ou absence de normes. Dès le XIXème siècle, les autorités administratives de l’île avaient déjà légiféré sur les ressources naturelles. « Les forêts appartenaient à l’État »36. La royauté merina qui unifia le pays en 1829 interdisait le déboisement pour des raisons de sécurité intérieure du pays. Le tavy devint alors un moyen d’expression contestataire des populations vis-à-vis du pouvoir royal (Henkels, 1999). En 1868, avec le Code des 101 Articles et en 1881 avec le Code des 305 Articles, le brûlis et l’installation de nouveaux habitants en forêt furent interdits. Cette politique avait surtout pour objectif de contrôler des ressources naturelles jugées d’une grande valeur (Henkels, op. cit.). Nous pouvons dire que la législation forestière existe depuis longtemps à Madagascar. Est-elle appliquée dans notre zone d’étude ? Les pressions démographiques qui sont à l’origine de la dégradation et la déforestation actuelle du paysage se sont récemment intensifiées sous l’effet de crises que notre Pays connait. Cette instabilité conduit la population à se rabattre sur la forêt et agresser de plus en plus les milieux naturels. « La crise politique de 2009 à Madagascar semble avoir impulsé l’exploitation illicite ou clandestine des produits forestiers dans les Aires Protégées.»37 Lors de nos travaux sur le terrain, nous avons découvert la présence de société de collecte dans notre zone d’étude. Sur les 05 conventionnaires en PFNL du CEF Mananjary en 2012- 2013, seule la société PERLE TRADE CO (raphia) et la société MADETRA SARL(Joncs) ont renouvelé leurs conventions de collecte (Rapport d’activités années 2012 -

35 On n’arrive pas à construire une maison tout seul 36 La loi 97017 du 08 Août 1997, Département des forêts 37RASOAZAFY Olga, 2011 : « La réglementation relative à l’exploitation forestière : cas de la région sud ouest de Madagascar », mémoire de maitrise, 96p

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2013). Notre zone d’étude est parmi l’endroit où ces sociétés font de collecte. Il était impossible d’apporter une vérification. La coupe de bois pour la construction et l’artisanat constitue un autre facteur, assez important, de déforestation. En effet, la législation forestière est loin d’être appliquée dans notre zone de recherche. Durant nos travaux sur le terrain, certains de nos enquêtés ont dit qu’ils ignorent l’existence de cette loi.

1.4- La recherche minière abusive ou la disparition de l’autorité en générale Madagascar est une Ile qui possède beaucoup d’originalités :sa situation géographique, l’importance de sa richesse en faune et en flore son potentiel minier relativement considérable.L'activité minière peut bouleverser les milieux terrestre et marin : sol, air, eau douce, habitat, forêts, mer. Le défi majeur consiste donc à délimiter, extraire et traiter les ressources minérales, tout en causant le moins de bouleversement possible à notre écosystème. Le BCMM est un établissement public à caractère industriel et commercial régi par la loi N° 98-031 du 20 janvier 1998 portant définition des établissements publics. Il est placé sous la tutelle technique du ministre de l’Énergie et des Mines, sous la tutelle budgétaire du ministre chargé du Budget, ainsi que sous la tutelle comptable du ministre chargé de la Comptabilité publique. Le BCMM est doté de la personnalité morale ainsi que de l’autonomie financière. Il a été mis en place en 2000. Lors de la concession de permis miniers (permis de recherche et/ou d’exploitation octroyés conformément aux dispositions du Code minier Malagasy) les règles du 1er Octobre 2008 fournies par le BCMM nous informent de l’existence des titres et demandes en permis suivants : - Les Permis d’Exploitation - Les Permis réservés aux Petits Exploitants - Les Permis de Recherche - Les Autorisations exclusives de Réservation de Périmètres - Les Demandes de Permis d’Exploitation - Les Demandes de Permis réservés aux petits Exploitants - Les Demandes de Permis de Recherche - Les Demandes d’Autorisation exclusive de Réservation de Périmètres. Il existe une législation minière. Mais dans l’application, elle est absente. Les exploitants miniersagissentà leur guise. En parlant d’Andonabe, multiples sont les impacts de l’extraction minière. Ils sont d’ordre économique, social, culturel, spatial et surtout environnemental.

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1.4-1. Les dégâts à Andonabe L’activité minière est l’une des formes de la dépendance de l’homme vis-à-vis de la nature ou la terreelle-même. Nous insistons seulement sur l’impact de cette activité par rapport à l’environnement. En général, l’organisation de l’espace qui en résulte bouleverse le monde rural. Cela suppose à l’origine une adaptation au milieu, un amour de la terre. L’homme tire du sol sa subsistance. L’exploitation minière est l’une des formes de cette dépendance à la terre. En effet, l’environnement est de plus en plus l’objet d’actions humaines agressives. Les exploitants de l’émeraude à Andonabe ne sont pas loin de ce constat. Alors, on assiste à la destruction de la biodiversité due aux agissements démesurés de l’homme. L’exploitation d’émeraude est un exemple concret de cette destruction. L’étude d’impact environnemental, avant et après l’exploitation, ne suffit pas pour empêcher la dégradation de la nature.

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Croquis n° 13 : Les potentialités économiques d’Andonabe

Le croquis n°13 nous donne un aperçu des différentes ressources naturelles et des cultures de la zone de recherche.

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1.4-2. La perturbation de l’équilibre écologique « L’écologie est l’étude des interactions entre les organismes vivants et leurs milieux et l’étude des organismes vivants entre eux dans les conditions naturelles », (cours sur l’environnement). Ce mécanisme de vie est de plus en plus ressenti lorsqu’on visite de l’espace Tanala. Andonabe fait partie de cet ensemble. L’exploitation de l’émeraude est une activité qui affecte la flore, la faune, le sol et l’air.

Photo n° 13 : Une carrière d’exploitation de l’émeraudeà Andonabe

Cliché : Auteur

Les sociétés minières s’engagent à se conformer aux lois, aux règlements environnementaux, aux obligations et aux permis applicables comme normes minimales pour ces pratiques et procédures de gestion environnementales. Pourtant, il semble qu’il n’y ait pas de suivi environnemental adéquat. Or il est dit que : « … Le titulaire a l’obligation de constituer la provision de réhabilitation et de protection de l’environnement, » code minier, art 192, p.115. C’est toujours le cas dans notre pays. La loi n’est pas appliquée là où elle devrait l’être. En parlant de la disparition de la forêt, la Commune d’Andonabe possède encore un embryon de forêt vierge. Les habitants du village commencent à l’exploiter, car elle ne figure pas parmi les aires protégées. De plus, les exploitants de l’émeraude ont voulu débuter leur activité aux alentours de cette forêt. Mais, les Autorités locales parviennent à les en empêcher pour l’instant. On constate aussi que l’exploitation du béryl vert accélère l’érosion. Partout, on trouve des clivages de terrain. C’est signe qu’unéboulement se produira plus tard. Il parait que les sols sont très mous et ne supportent pas les engins d’exploitation. Ce dégât a des répercussions énormes sur la vie des paysans.

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1.4-3. La pollution de l’eau Les sociétés extractives de l’émeraude à Andonabe ont mis en place quelques organisations de traitement de déchets. Elles construisent des latrines. On remarque durant les travaux sur le terrain, qu’elles ne gèrent pas bien leurs déchets. Pendant la période des pluies, l’eau de ruissellement les emporte. Ces déchets se déversent dans la rivière ou dans les rizières. Pourtant la communauté locale a l’habitude de se laver dans la rivière et y puise l’eau potable. Ces déchets jetés dans la rivière provoquent la pollution de l’eau. Cette pollution renforce la diarrhée qui existe déjà. Les habitants boivent cette eau sans utiliser le « sur’ eau » par exemple. De plus, les boues venant de la carrière se jettent dans les rivières. En effet, les lits des rivières sont remplis de ces boues. Donc, ils sont souillés. Durant la saison de pluie, elles ensablent les rizières, les champs de culture et les rives de la rivière appelée Sanapatrana.

Photo n° 14 : L’ensablement de champs de culture

Cliché : Auteur, Juillet 2011

La photo n°14 montre l’état de la rivière en période sèche. L’eau se retire et laisse un banc de sable sur cinquante mètres. Mais la largeur de la rivière augmente lorsque la pluie tombe. C’est pourquoi elle peut couvrir une étendue assez large et détruit la culture sur son passage, car les trombes d’eau sont très fortes.

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1.4-4. Une situation intenable Comme le pouvoir de l’autorité est absent, rien ne va convenablement à Andonabe. Petit ou grand l’exploitant ne se comporte pas conformément à la législation minière. Des champs de culture sont transformés en carrière et des conflits fonciers sont générés par cette activité. De plus, les écosystèmes sont perturbés.

Photo n° 15 : Des carrières à Andonabe et ses matériaux d’exploitation.

Cliché : Auteur, septembre 2014

La photo n°15 montre que les outils d’exploitation tiennent compte du type de l’exploitation minière. Pour l’exploitation de l’émeraude, la société extractive utilise des enjins mécaniques (photo à gauche). L’exploitation de l’or se fait de façon artisanale avec des moyens rudmentaires (photo à droite) Les engins entraînent l’érosion. Le petit exploitant utilise des troncs dubois. Donc, il dégrade la forêt. En un mot, les enjeux de l’activité minière à Andonabe sont énormes.

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CHAPITRE IV : LES AUTRES ASPECTSGEOGRAPHIQUES D’ANDONABE

Pour mieux comprendre le phénomène d’un espace donné, il faut étudier sa population, ses infrastructures, et toutes les contraintes existantes.

2.1- Le peuplement et l’origine d’Andonabe Le sous-espace d’Andonabe est encore sous-peuplé. Mais, il est déjà surpeuplé par rapport à son espace d’appartenance. La densité atteint 80 hab/km2 en moyenne. La population est inégalement répartie sous son Territoire. Le nombre de femmes est supérieur à celui des hommes. C’est comparable au contexte national et international. Ils sont repartis dans 2130 ménages qui comprennent en moyenne 7 personnes. Actuellement, la commune compte à peu près 16 000 habitants. Le nombre d’habitants varie selon les Fokontany. La Commune a une population jeune et dynamique. Cette population occupe son territoire de façon inégale ce qui fait qu’il ya des zones où la densité de la population est très forte. Le cas d’Andonabe et Mahatsara II nous révèle cet aspect. Les habitants s’y concentrent à cause de la présence des infrastructures de bases.

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2.2- Les infrastructures d’Andonabe Croquis n° 14 : Les infrastructures d’Andonabe

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D’après le croquis n°14, Andonabe dispose de plusieurs églises, d’EPP, de CSBII et CSBI, d’un CEG et debornes fontaines. Mais, ces infrastructures sont encore insuffisantes et très mal réparties pour acquérir ou développer de nouvelles activités. Il y a des Fokontany qui n’en disposent pas.

Photo n° 16 : CSB I et CSB II, mal équipé et insuffisant

Cliché : Auteur, juillet 2011

La photo n°16 montre l’état de l’infrastructure sanitaire à Andonabe.

2.3- Service social 2.3-1. Santé Il existe un CSBII dans le chef-lieu de commune ruraleun CSBI à Seranana. Mais il y a un problème majeur causé par l’insuffisance du dispositif d’encadrement sanitaire malgré l’effort du Ministère de la santé. De plus, des difficultés demeurent, au niveau des Fokontany enclavés, pour l’évacuation des malades étant donné l’inaccessibilité et le mauvais état des pistes reliant les Fokontany avec le Chef-lieu de la commune. De plus, le matériel usé influe sur la qualité des soins apportés aux malades. Les maladies les plus fréquentes varient selon la saison, ce sont principalement : le paludisme, la diarrhée, la bilharziose.

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En outre, le service informel de la santé, notamment la médecine traditionnelle, est très développée dans la zone.

2.3-2. Éducation La zone est dotée d’établissements publics comme l’EPP etle CEG, mais malheureusement, les salles de classes sont insuffisantes et vétustes au niveau de l’EPP. De plus les enseignants n’ont pas le niveau requis pour enseigner. C’est le cas par exemple des enseignants qui ont le diplôme du BEPC et enseignent dans les écoles primaires voire même au CEG.

2.3-3. Sport et loisir Sur le plan sportif, les jeunes s’intéressent aux sports collectifs comme le football, mais l’insuffisance des infrastructures reste un problème majeur à surmonter par les jeunes. En effet, ces derniers s’orientent davantage vers l’alcoolisme, et le mariage précoce. L’alcoolisme et le tabagisme font rage dans la zone.

Photo n° 17 : Activité sportive

Cliché : Auteur,Septembre 2014

La photo n°17 montre un match amical entre villageois sur un terrain peu approprié. L’activité sportive protège les jeunes contre l’alcoolisme. Du point de vue des infrastructures d’eau potable, le taux d’accès des populations locales à l’eau potable est encore faible.

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Photo n° 18 : Borne fontaine : déséquilibre des infrastructures au niveau du Fokontany d’Andonabe

Cliché : auteur,Septembre 2014

La photo n°18 nous indique deux puits différents. A gauche : capture d’une source. A droite : pompe sur un puit.

2.3-4. Le transport L’époque du modernisme demande un équipement de moyens de transport de masse sur des distances plus ou moins longues. Ce phénomène est observable dans tous les domaines. L’existence de l’émeraude attire le flux monétaire, le flux humain et toutes sortes de marchandises. Dans ce cas, les paysans Tanala sont invités à faire face à une nouvelle civilisation. Peu à peu, leur mode de vie évolue.

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Photo n° 19 : Le transport existant à Andonabe

Cliché : auteur/ Septembre 2014

La Commune rurale d’Andonabe possède la RN12 en bon état reliant Irondro à , des pistes qui relient les dix Fokontany et une route secondaire que les sociétés ont aménagée. Ces deux dernières sont en mauvais état pendant la période pluvieuse. Voici une photo de la route secondaire.

Photo n° 20 : La route secondaire d’Andonabe

Cliché : Auteur, Juillet 2011

La photo n°20 nous présente la route secondaire qu’une société exploitante a tracée.

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2.3-5. La commercialisation des produits agricoles Logiquement, l’implantation d’une activité minière entraîne le développement du secteur agricole. Le marché s’approche du producteur. En effet, la commercialisation du produit s’avère facile pour les paysans. A Andonabe, le paysage agricole est radicalement transformé. D’une part, les cultivateurs ont acquis les techniques de la culture maraîchère qui parait-il est la plus demandée par les mineurs venus pour la plupart, de grandes villes de Madagascar. En général, cette culture s’adapte à l’arrière-pays, où les conditions sont favorables. Il reste à améliorer les moyens et les techniques de production. On se demande alorsd’où vient ce savoir-faire. Le district de Mananjary a bénéficié d’un projet de développement rural financé par des organismes tels que le PSDR, SAF FJKM… Leur encadrement consiste à aider les paysans à augmenter leur source de revenu en pratiquant d’autres cultures. Dans cette zone, le résultat est plutôt positif. Les œuvres sociales de l’Eglise Catholique ont joué aussi un rôle important. Cet organisme donne des formations aux ménages et aux jeunes. D’autre part, l’évolution des cultures traditionnelles est aussi importante depuis l’ouverture de l’exploitation minière. Ce sont les cultures de rente et vivrières. Dans l’ensemble, il y a une extension des surfaces cultivées et les paysans y apportent plus de soins. Suite à cette préoccupation, les productions augmentent. Une partie de ces productions est destinée à satisfaire la consommation locale et régionale. Elle contribue aussi au marché international. Andonabe a un marché hebdomadaire le mardi : « TALATA ».

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Photo n° 21 : Le marché hebdomadaire d’Andonabe

Cliché : Auteur, Septembre 2014

Ce marché est très animé à la saison de la récolte du riz de Vatomandry et lors de la campagne du café. Après avoir parlé des problèmes de la déforestation engendrée par la pression démographique, de l’exploitation anarchique de la forêt par l’absence de normes, et les recherches minières anarchiques, nous allons essayer d’évoquer dans lechapitre suivant sujet d’être traitédans la rédaction de notre future thèse.

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CHAPITRE V: LA PROPOSITION DU PLAN DE FUTURE THESE

Désormais, le fait environnemental est devenu une préoccupation majeure pour tous les dirigeants mondiaux. Les ressources naturelles sont menacées par la nombreuse population planétaire, surtout dans les pays tropicaux où la majorité de la population vit exclusivement de l’exploitation forestière. « A Madagascar, les principales activités sources de déforestation et dégradation de forêts détectées sont surtout la conversion des forêts en terrain de culture c'est-à-dire l’agriculture itinérante de rente et de subsistance (tavy, élevage), l’exploitation minière et l’exploitation de bois d’énergie et de bois d’œuvre.38 » Pour l’espace Tanala,la dégradation et la régression des forêts sont des phénomènes en plein essor. Elles sont liées à l’accroissement démographique galopant. Celui-ci exerce une pression sur la nature car les besoins à satisfaire ont augmenté. L’augmentation de productivité agricole oblige à une extension de paysage agraire. La couverture forestière voit son étendue diminuer ou parfois même disparaître. L’espace Tanala se divise en quatre zones différentes en tenant compte de la forêt. Le sous-espace d’Andonabe se localise dans la troisième division marquée par l’alternance de forêts denses, forêts dégradées et savanes arborées. Ces forêts sont les témoins de l’existence autrefois de forêts tropicales humides dans notre zone de recherche. Mais l’action anthropique les a arrachées. Donc, la liaison entre la régression, la dégradation de forêt et la pression démographique s’est confirmée durant la réalisation de ce D.E.A. Dans la continuité du travail de recherche sur ce phénomène, nous restons à l’espace Tanala pour la réalisation de future thèse. Cet espace subit des sérieux problèmes sociaux et économiques que nous comptons étudier de plus près. Cette fois ci, nous élargissons notre zone d’étude à l’ensemble de l’espace Tanala pour éviter l’égocentrisme du phénomène. Rappelons que les Antanala sont des ruraux.

L’objectif de la recherche  Analyse approfondie sur le rapport entre la pauvreté rurale et la régression, dégradation de la forêt : - Pour connaître l’indice de la pauvreté de la masse paysanne Antanala, « A Madagascar, 75% de la population vit en milieu rural et fait face à une extrême pauvreté et une très forte dépendance aux ressources naturelles. Le caractère non durable du mode d’exploitation traditionnel des ressources est l’une des causes

38 RALEFOMANANA (N),2013 : « Etude des revenus issus de la redd+ et des activités sources de déforestation et dégradation des forêts à Madagascar. » 89p, p08

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profondes de l’importante dégradation des forêts et des sols, dont les conséquences provoquent des réactions en chaîne très complexes39 » - Pour connaitre le rythme de dégradation et régression au niveau des districts, communes et localités de l’espace Tanala  Eveiller la conscience environnementale auprès de la population riveraine, des ONG, et de l’Etat sur les problèmes de l’espace Tanala.

Problématique : La pression démographique engendre-t-elle une pauvreté ?

Méthodes de recherche  Consultation des ouvrages concernant : - l’environnement, - les mutations spatiales et sociales de la société, - l’aménagement agraire dans le monde tropical, - l’économie, - l’exploitation de ressources minières…  Interprétations des images satellites, photographies aériennes de la zone d’étude sur l’évolution de la dégradation du milieu naturel Tanala (entre 1980 et 2010 par exemple)  Observation sur le terrain des zones les plus touchées par la dégradation du milieu naturel à paritr de l’évaluation de : - L’espèce (des végétations, taxonomies) - Type des cultures pratiquées par les paysans  Enquêtes auprès des paysans - Exploitants forestiers - Exploitants miniers - Agriculteurs

39Jean-Baptiste Roelens, Daniel Vallauri, Apollinaire Razafimahatratra,Gérard Rambeloarisoa, FaraLala Razafy, 2010 : «Restauration des paysages forestiers cinq ans de réalisationsà Fandriana-Marolambo (Madagascar) » 92p, p16

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Attente : Pour connaitre leurs revenus

 Enquêtes auprès des responsables Administratifs

Attente : Mesures prises ou travaux d’aménagements envisagés pour atténuer ces fléaux  Réalisation des cartes - Localisations des zones à risques - Localisations des zones d’études - Localisations des zones avec les restes des couvertures végétales….

Choix du site de l’étude Le choix du site de cette étude tient compte de plusieurs raisons.  Premièrement, étant originaire de cette région, la constatation de menace qui pèse sur l’avenir de l’espace Tanala a touché notre pensée. Peut- être qu’à travers cette étude nous pouvons apporter notre contribution pour apaiser ce fléau,  Deuxièmement, l’espace Tanala est un espace peu connu et délaissé par tous les pouvoirs politiques qui se sont succédé. Nous souhaitons que cela change maintenant, car les Antanala ne peuvent plus compter sur leur capital naturel pour survivre.  Troisièmement, à cause de la régression de la forêt, les Antanala vivent dans une profonde pauvreté. Il est nécessaire de comprendre les causes de ce phénomène.

Chronogramme  Juillet 2015 à juillet 2016 : - Documentation - Préparation des travaux sur le terrain  Juillet à décembre 2016 : travaux sur le terrain  Janvier à 31 juillet 2017 : dépouillement des données  Août 2017 à mars 2018 : rédaction  Novembre 2018 : thèse

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Plan  Etudes exhaustives de l’exploitation forestière et de l’exploitation minière  Etudes comparatives des facteurs de dégradation de forêt : - Activités agricoles - Pression démographique - Echec de la politique environnementale du pays (exploitation anarchique de la forêt et des ressources minières)  Application de la politique effective de collectivité territoriale décentralisée

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Conclusion partielle

En bref, ce sous-espace appartient à l’espace Tanala. Ce dernier perd peu à peu son identité. La forêt disparait et trois éléments rentrent en conflit : l’agriculture, l’exploitation forestière anarchique et l’activité minière. La pression démographique est à l’origine du recul de la forêt dans notre zone de recherche. L’accroissement démographique traduit la nécessité d’une extension d’espace agricole pour satisfaire les besoins de la population. Nous constatons aussi une mauvaise gouvernance du secteur forestier qui met en danger l’écosystème.Par conséquent, l’exploitation anarchique de la forêt etdes ressources minières gagnent du terrain. Des problemès environnementaux affectent profondément l’espace tanala. Aussi, avons-nous décidé de traiter le même sujet pour notre future thèse.

CONCLUSION

En somme, des problèmes environnementaux affectent lourdement l’espaceTanala.Ce derrnier est en train de perdre sa réputation forestière. Comment en est-il arrivé là ? Vu la disparition de la forêt, quatre paysages différents se sont affirmés dans l’espace Tanala. Cette structuration s’effectue de manière longitudinale. La couverture végétale s’affaiblit d’Ouest en Est.La première division se situe à la frange occidentale de milieux inaccessibles où les altitudes sont élevées (1000 m à 1500 m). Cette partie de l’espace Tanala contient Ranomafana, le chef-lieu de district Ifanadiana et le chef- lieu de district d’Ikongo. La deuxième division est marquée par l’existence des forêts dégradées et des savanes arborées correspondant toujours aux altitudes élevées, mais moins élevées que celles de la première division. La zone de recherche se situe à la troisième division où nous observons par endroit à la fois, forêts denses, forêts dégradées et savanes arborées. Ces trois formations végétales constituent ce qui restede la grande forêt orientale depuis 50 ans selon la tradition orale des aînés de notre village natal. La dernière division correspond à la frange orientale de l’espace Tanala où la forêt a bel et bien disparu. Au total, le sous-espace d’Andonabe appartientà l’espace Tanala. Pourquoi une régression et dégradation de forêt ? Dans le monde entier, la croissance démographique est souvent considérée par les analystes comme un facteur essentiel de la dégradation environnementale. « Depuis toujours, l’homme exploite la nature pour satisfaire ses besoins. Or, ces besoins ne cessent de croître d’autant plus que la société dans laquelle nous vivons nous pousse à consommer encore plus. Ce qui entraîne une surexploitation des ressources naturelles40 ». Le sous-espace d’Andonabe, représentatif de l’espace Tanala, n’est pas à l’abri de cettecalamité.Nous admettons quela pression démographique, l’exploitation abusive de la forêt et l’exploitation minière anarchique expliquent à la fois la régression spatiale de la forêt et sa dégradation dans notre zone de recherche. L’accroissementdémographique traduit la nécessité d’une extensiond’espace agricole pour satisfaire les besoins de la population. Cela est supposé d’augmenter la production mais la couverture forestière est en recul. D’où vient cette population nombreuse ?

40 Le petit dictionnaire Microsoft Encarta 2007 définit les ressources naturelles comme un ensemble des richesses minérales, forestières et énergétique. Une ressource naturelle est un bien ou une substance présente dans la nature et est exploité pour les besoins de l’homme.

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Cette démographie galopante provient d’un accroissement naturel élevé etdu flux migratoire de la population à l’échelle nationale. Nous constatons aussi une mauvaise gouvernance du secteur forestier qui met en danger l’écosystème. En effet, l’exploitation anarchique de la forêt et des ressources minières gagnent du terrain. Ce phénomène a dégradé les milieux naturels du sous-espace d’Andonabe. La législation forestière existe mais elle est absente dans son application. « Le drame écologique se produisant à Madagascar depuis janvier 2009 a suscité un grand nombre de réactions au niveau national et international. Le trafic des bois précieux endémiques n’a jamais été aussi florissant que cette année à cause de la crise politique »41. A cause de la régression et de la dégradation de la forêt, la population d’Andonabe vie dans l’insécurité et dans une alarmante pauvreté. Serait-il possible d’envisager que la pauvreté ruralesoit l’un des facteurs de régression et de dégradation de la forêt dans le sous- espace d’Andonabe ? Le fait est perceptible dans cet espace et il est en train de subir une mutation spatiale. La pauvreté et la mutation du cadre physique sont des difficultés que les Antanala doivent surmonter. Alors des questions se posent : - Quelle nouvelle politique d’aménagement doit êtreadoptée pour la survie du groupe socioculturel Antanala ? - Quelles seront les mesures d’accompagnement pour que cette politique ait des résultats positifs ? - Les Antanala disposent-ilsdes infrastructures aptes à accueillir des nouveaux aménagements territoriauxs ?... L’avenir de l’espace Tanala semble incertain. Cette situation nous a poussés de consacrer notre travail de thèse sur cet espace.

41RASOAZAFY (O), 2011 : « La réglementation relative a l’exploitation forestière : cas de la région sud ouest de Madagascar », mémoire de maitrise, 96p, p44

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BIBLIOGRAPHIE

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Ouvrages sur la méthodologie 11- PLOT (B) : « Ecrire une thèse ou un mémoire en sciences humaines », collection, Unichamp 305p. 12- BOUVIER (JC), 1980 : « Tradition orale et identité culturelle, problème et méthodes. 13- FAO, Guide pour l’Analyse Socio-économique selon le Genre (méthodologie d’approche). 14- FAO/ UNICEF/ La psychologie paysanne et les techniques de vulgarisation (groupe d’étude vulgarisation et développement rural).

A

15- BEAU (M), mars 1997, l’art de thèse : « Comment préparer et rédiger une thèse de doctorat, un mémoire de DEA ou maitrise ou tout autre travail universitaire », Coll. Guide Repère dirigé par Jean Paul PIRIOU, Paris XIIIe, éd. La Découverte, 178p.

Ouvrages spécifiques 16- LAGRANGE (L) : « La Commercialisation des produits agricoles et alimentaires », L’agriculture d’aujourd’hui. 17- SCOOMES (I), THOMPSON(J), 1999 : « La reconnaissance de savoir rural, savoirs des populations, recherche agricole et vulgarisation » Karthala et CTA. 18- L’ULANIE (H) : «Le riz à Madagascar, National agronomique-Paris) » éd. Ambongotany et Karthala. 19- FREUDENBERGER, Juin 1995 : « Course Pour le Corridor, une étude sur l’Économie familiale et la Gestion de Ressources naturelles dans la commune d’Ikongo Madagascar LDI. 20- MOREAU (S), 2002 : « Les gens de la rizière, la forêt, l’arbre et la construction d’une Civilisation paysanne, Sud Betsileo, Madagascar. Thèse de géographie-école doctorale « Milieu, cultures et sociétés du passé et du présent », Université Paris Coll. Mémoire n°106 /505 p. 21- NDJEBET (C), CHUEGOUE (D), « Décembre 1998, « Femmes et Ravitaillement, vers une plus grande visibilité in Arbres, Forêts et Communautés rurales » ; n°15/16p- 55. 22- RAVOLOLOMANGA (B), 2000 : « La dignité de la femme Tanala », in TALOHA, n° spécial, pp99 à 110. 23- VOLOLONIRAINY(R.) 1995 : « Dynamique de la couverture végétale de la région de Beforona-Ranomafana, exemple des trois bassins versants, Vohidrazana-Fierenana- Salampinga,Mémoire de DEA à l’Université d’ Ankatso à Antananarivo,100p . 24- RANDRIANARISON Heriniaina Luc : « Commercialisation des produits vivrière et développement régional, le cas du district d’AMBOSITRA (Betsileo Nord) »Mémoire de DEA à l’Université d’ Ankatso à Antananarivo,97p 25- RAHARILANTOSOA(A.Y), 2002 :« Diversification et commercialisation de la production agricole dans la région de Beforona : un avenir prometteur. » Mémoire de DEA à l’Université d’ Ankatso à Antananarivo,103p. 26- RAMILISON (A),2003 : « contribution à l’étude géographique de la mise en valeur agricole dans le moyen ouest d’Antananarivo, exemple de la commune rurale

B

Ankadinondry Sakay, Tsiroanomandidy » Mémoire de DEA à l’Université d’ Ankatso à Antananarivo,87p. 27- RATSIMBAZAFY (A), 2007 : « Femme et développement dans le corridor forestier de Ranomafana Andringitra Ivohibe, l’exemple de la commune rurale d’Ambohimahamasina, région de la Haute Matsiatra (Pays Betsileo) » DEA. 28- REJO (R.O),2002 : « L’occupation de l’espace et la gestion des forêts dans l’Ibara occidental, dans le sud-ouest de Madagascar, cas d’Ampanga et d’Analamary. »Mémoire de DEA à l’Université d’ Ankatso à Antananarivo. 29- RAMIANDRISOA Lucie, 2013 : « Les enjeux de la mise en place d’un guichet foncier au développement rural, cas de la commune rurale d’, district de Manakara, région Vatovavy Fitovinany »Mémoire de DEA à l’Université d’ Ankatso à Antananarivo,105p 30- NAVETCH (P), 1991 : « paysans de la Région Kianjavato (Sud-est de Madagascar), quelques aspects de leurs systèmes de production. » Montpellier, 67p. 31- RAKOTONIRINA (LA), 2006 : « Diagnostic du risque érosif en pays Tanala, cas de village d’Ambalavero et d’Ambodivanana (commune rurale Tolongoina- Fianarantsoa) » Université d’Antananarivo, 93p. 32- RAZAFINDRAMIARANA (EMR), 2010 : « Les cultures fruitières de l’économie rurale de la commune de Tsiatosika, district de Mananjary », Mémoire deMaîtrise à l’Université d’ Ankatso à Antananarivo,71p. 33- TSIRESY (CE), 2010 : « Exploitation aurifère et le développement de la commune rurale de Vohilava, district de Mananjary, région Vatovavy Fitovinany » Mémoire de Maîtrise à l’Université d’ Ankatso à Antananarivo,88p. 34- LE BOURDIEC (F), 1974 : « Hommes et paysages du riz à Madagascar. » Imprimerie du Foiben-taon-tsaritanin’i Madagascar, Dépôt légal n°01,647p. 35- RAHARISOA (J), 2013 : « Les enjeux de l’exploitation de l’émeraude dans la commune d’Andonabe, District de Mananjary.)Mémoire de Maîtrise à l’Université d’ Ankatso à Antananarivo,63p.

C

WEBOGRAPHIE

36- http// www. Foncier.gouv.mg. Consulté en octobre 2014 37- via GoogleEarth. Consulté en décembre 2014 38- http //www.fiantso.madagascar .mg. Consulté en février 2014 39- http // observatoire. Foncier.mg. Consulté en janvier 2013 40- http // www.taloha. Info / document.php .consulté en août 2014 41- http // www.droit.afrique .com. Consulté en septembre 2014

D

ANNEXES

ANNEXE I : QUESTIONNAIRES D’ENQUETES

I-QUESTIONS AU NIVEAU DES AUTORITES LOCALES

- Depuis quand êtes vous arrivés dans cet espace ? - Quelle est la superficie de la Commune ? - Nombre de Fokontany ? - Nombre d’habitants ? - Qu’est –ce qui fait la renommée d’Andonabe ? - Quelle est l’activité principale de la population ? - Y-a-t-il une relation entre cette activité et la forêt ? - Observez- vous une exploitation forestière dans cet espace ? o Si oui ? En connaissez-vous les causes ? o Si non ? Comment expliquez-vous cette disparition de la forêt ? - Savez-vous l’importance de la forêt ? - D’après vous, quels sont les facteurs de la dégradation et de la déforestation progressivede l’espace forestier ? - Avez-vous pratiqué le reboisement ? Oui/ non ? - Quelles sont vos perspectives d’avenir ?

II-QUESTIONS AUPRES DES MENAGES

- Âge ? - Situation matrimoniale : o Célibataire ? o Marié ? - Originaire : o Population riveraine ? o Autres régions ? - Nombre de personnes dans la famille ? - Activités pratiquées : o Agriculteur ?

E

o Ouvrier à la carrière ? o Agriculteur et ouvrier ? o Fonctionnaire ?

 À propos de l’activité agricole :

o Revenu mensuel ? o Dépenses journalières ? Type ? - Quels sont les moyens de production que vous utilisez ? - Quels types de cultures pratiquez-vous ? - Pratiquez-vous la culture sur brûlis ? Oui/ Non ? Pourquoi ? - Saviez-vous l’importance de la forêt ? - Quels moyens utilisez- vous sur vos terres ? - Avez-vous pratiqué la jachère ? - Comment faites-vous pour survivre pendant la période de soudure ? - Élevez-vous des animaux domestiques ? Quels types ? Combien ? - Comment les nourrissez-vous ? - Sont-ils destinés au marché ? - Vous servez-vous d’engrais pour les cultures ? - Comment se déroule votre calendrier agricole ?

 Sur l’exploitation de la forêt :

- Avez-vous remarqué la disparition progressive de la forêt dans votre commune ? Oui ou Non ? Si oui, pouvez-vous nous en dire les causes ? - Êtes-vous conscients de l’importance de la conservation de la forêt ? - Éduquez-vous votre famille en ce qui concerne la protection et le respect de l’environnement ? - Avez-vous suivi des formations sur l’agriculture, l’environnement ou autres ? - Quels sont les produits que vous tirez de la forêt ? - Des étrangers qui ont- ils visité cette forêt ?

 Sur l’élevage - Quels types d’élevage pratiquez-vous ?

F

- Y-a-t-il une raison particulière d’avoir choisi l’élevage de volaille, de porcs, de bovins ? - Quelle méthode pratiquez-vous pour l’élevage ? - Quelles idées proposez-vous pour développer l’élevage dans votre commune ?

 Questions concernant les aspects fonciers - Avez-vous un terrain ? – Titré : Oui/Non - possédez-vous ou louez-vous des terrains agricoles ? - Comment avez-vous obtenu vos terres ? - En avez-vous le titre légal ? - Quelle est la superficie de votre terre ? - Superficies cultivables ? o En ha o En a o Moins de 1 a - Quel est le mode de faire-valoir : o Gratuit : o Fermage : o Métayage : - Avez-vous déjà vendu votre terrain ? Oui/Non - Si oui, pour quelle raison ? - Avez-vous des problèmes sur l’appropriation foncière ? - Qui est l’acteur le plus influent ou décisif du type de conflit ? - Quel mode de gestion foncière est appliqué dans cette commune ? Types de ces modes : o Privés et individuel o Public o Communautaire/villageois/Tranobe

III-ENQUETE AUPRES DE RESPONSABLES DE L’EGLISE

- Depuis quand vous avez fait une activité missionnaire dans ce sous-espace ? - Avez-vous remarqué une régression de la couverture végétale dans cette zone ? oui/non ? Si oui, quelles sont les causes d’après vous ?

G

- Au sein de votre église, avez-vous fait une sensibilisation à la population locale ?

IV-QUESTIONS AUPRES DES COMMERCANTS

- D’où venez-vous ? - Depuis quand vivez- vous ici ? - Quellesmarchandisesrendez-vous ? - Avez-vous des registres commerciaux ? - Payez- vous une patente régulièrement ? - Pratiquez-vous d’autres activités ? - Comment trouvez-vous l’évolution de la production agricole ? - Est-ce que vous constatez une régression de la forêt ici ? oui/non ?si oui, en connaissez- vous les causes ? - Connaissez-vous les problèmes de ce sous-espace ? - Quelles solutions suggérez- vous ?

V-QUESTIONS AUPRES DES ENTREPRISES MINIERES

- D’où venez-vous ? - Depuis quand vivez-vous ici ? - Dénomination de l’entreprise ? - Type de l’entreprise ? - Avez-vous un permis d’exploitation ? Oui/Non - Si oui, quel en est le type ? - Quand l’avez-vous obtenu ? - Durée prévue de l’exploitation ? - Dans la vie sociale, respectez –vous les traditions locales ? Pourquoi ? - Types de ressources minières exploitées ? - Type de matériels d’exploitation ? Engins mécaniques ? - Contribution sociale et économique pour la population locale ? - Pratiquez-vous la gestion des déchets ? - Dégradation environnementale liée aux activités ? Quelles sont les mesures prises ?

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ANNEXE II : ARRETE INTERMINISTERIEL Nº4355 /97 PORTANT DEFINITION ET DELIMITATION DES ZONES SENSIBLES

Article premier : - Le présent arrêté s’inscrit dans le cadre de l’application du décret nº95-377 relatif à la Mise en Compatibilité des Investissements avec l’Environnement. - Il a pour objet la définition et la délimitation des zones particulièrement sensibles conformément aux dispositions des articles 1, 2 et 35 dudit décret.

Article 2 : est dite sensible une zone constituée par : - un ou plusieurs éléments de nature biologique, écologique, climatique, physico- chimique, culturelle, socio-économique caractérisée par : - une valeur spécifique et une certaine fragilité vis-à-vis des activités humaines et des phénomènes naturels susceptibles de modifier lesdits éléments et /ou de dégrader voire de détruire ladite zone

Article 3 : sont considérées comme zones sensibles : les récifs coralliens, les mangroves, les îlots, les forêts tropicales, les zones sujettes à érosion, les zones arides ou semi-arides sujettes à désertification, les zones marécageuses, les zones de conservation naturelle, les périmètres de protection des eaux potables, minérales ou souterraines, les sites paléontologiques, archéologiques, historiques ainsi que leurs périmètres de protection Les zones abritant les espèces protégées et/ou en voie de disparition sont fusionnées avec les zones de conservation naturelle à l’intérieur desquelles elles se trouvent.

Article 4 : Chaque zone sensible fait l’objet en annexe d’une définition et d’une délimitation Spécifiques

Article 5 : Sont abrogées les dispositions contraires au présent arrêté.

Article 6 : Le présent arrêté sera publié, enregistré et communiqué partout où besoin sera.

Fait à Antananarivo le 13 mai 1997 Le Ministre des Eaux et Forêts Le Ministre de l’Environnement Le Ministre de l’Industrie Le Secrétariat d’Etat près et de l’Artisanat du Ministre des Forces Armées Chargé de la Gendarmerie Les forêts tropicales

1. Définition - sont sensibles les zones de forêts tropicales comprenant les surfaces couvertes d’arbres ou de végétation ligneuse, autre que plantées, les terrains dont les fruits exclusifs ou principaux sont des produits forestiers, les terrains dont la vocation

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naturelle principale ou exclusive est forestière telle que les définit la réglementation forestière en vigueur.

2. Délimitation La délimitation des forêts tropicales est déterminée dans la définition même. Néanmoins les critères de gestion à utilisation sont pris en considération notamment : - classement des forêts - écosystème forestier à usage multiple (ESFUM) - les aires protégées Peuvent être assimilées à la forêt tropicale les zones suivantes : .Les surfaces occupées par les arbres et les buissons situés sur les berges des cours d’eau, des lacs et sur les terrains érodés ; - les surfaces non boisées du bien-fonds forestier tel que les clairières ou surfaces occupées par des routes forestières, construction et installation nécessaires à la gestion forestière, notamment pour la conservation et la restauration des sols, la conservation de la biodiversité, la régulation des systèmes hydriques ou l’accroissement de la production forestière dès qu’ils auront fait l’objet d’un classement ; - les terrains déboisés n’ayant pas fait l’objet d’autorisation de défrichement prévu - les marées et les plans d’eau situés à l’intérieur d’une forêt ou sur un terrain ou surface répondant aux qualifications sus-annoncées - les peuplements naturels d’Aloès : - les peuplements naturels d’arbres produisant des fruits, tels que les manguiers, les palmiers et les anacardiers ; - les mangroves, les bois sacrés, les raphières - les dunes littorales de protection

Les zones sujettes à érosion

1. Définition Sont sensibles les zones sujettes à érosion présentant une vulnérabilité caractérisée par une perte visibles ou reconnue du sol et/ou du sous-sol susceptible d’être aggravée et/ou accélérée par les activités humaines.

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2. Délimitation Sont incluses dans les zones sujettes à érosion toutes régions présentant des signes extérieurs de dégradation telles que les lavaka, mouvement de masse (affaissement, éboulement) dont l’analyse des caractères pédologiques, géomorphologiques, pluviométriques, des couvertures végétales confirmeront ou non les caractères de vulnérabilité et ce, tout en se référant aux données et ce, tout en se référant aux données relatives à l’érosion et à la conservation des sols (1) se trouvant dans le documents utilisés dans le cadre du Plan d’Action Environnementale (PAE).

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ANNEXE III : QUELQUES DATES DE L'HISTOIRE DE LA CONSERVATION DE LA NATURE A MADAGASCAR

Dates Mesures 1787 à 1881 Politique forestière pendant la monarchie merina 1881 Code des 305 articles 1895 à 1960 Politique forestière sous la colonisation française 1923 5 îlots sont déclarés réserves pour tortues nidifiantes 1925 Création du parc botanique et zoologique de Tsimbazaza à Tananarive 1927 Décret du 31 décembre 1927 qui a créé les 10 premières Réserves Naturelles (RN) de Madagascar 1930 Décret forestier 1933 Convention internationale pour la protection de la faune et de la flore en Afrique adoptée à Londres et ratifiée par la France en 1938. Les Réserves Naturelles deviennent Réserves Naturelles Intégrales (RNI) 1954 Décret qui introduit le terme de Parc National PN dans la législation 1960 à 1983 Politique de reboisement 1970 Première Conférence internationale sur l'utilisation rationnelle des ressources naturelles et la conservation de la nature organisée à Tananariveavec la collaboration de l’UICN et de l'UNESCO 1979 Ouverture d'une représentation de l'ONG internationale WWF (Fonds Mondial de la Nature) à Madagascar avril 1984 Création d'une commission nationale de la stratégie de la conservation des ressources vivantes au service du développement national placée sous la tutelle directe de la Présidence de la République juin-juillet 1984 Élaboration d'une stratégie nationale de conservation (SNC) mai 1985 Publication de la politique forestière visant à "protéger et produire, développer sans détruire". novembre 1985 Tenue à Antananarivo d'un séminaire international sur "la conservation au service du développement". 1990 Promulgation de la loi n°90-033 portant Charte de l'Environnement qui définit la politique nationale de l'environnement à Madagascar

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1990 Plan d'action environnemental PAE 1990 Création de l'Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées(Angap) 1992-1996 PE I Plan environnemental Phase I 1993 Ordonnance n°93-022 du 04/05/93 portant réglementation de la pêche et de l'aquaculture 1994 A Majunga, Atelier national (novembre) sur les occupations humaines dans les aires protégées 1995 Décret n°95-377, relatif à la Mise en Compatibilité des Investissements avec l'Environnement (MECIE) 1995 Ratification de la Convention sur la Diversité biologique de Madagascar (loi n°95-013 du 9 août 1995, décret n° 95-695 du 3 novembre 1995 1996 Loi 96-025 sur la gestion locale sécurisée dite loi GELOSE 1997 Redéfinition de la politique forestière (décret n°97 1200 du 2/10/97 1997 Arrêté ministériel n°4355/97 portant définition et délimitation des zones sensibles 1997-2001 PE II Plan environnemental Phase II 1998 Ratification de la convention de RAMSAR sur les zones humides (Loi n° 98-003 du 19/02/98, Décret n°98-261 du 24/03/1998) 1998 Ratification de la Convention pour la protection, la gestion et la mise en valeur du milieu marin et des zones côtières de la région de l'Afrique orientale, Convention de Nairobi (Loi n° 98-004 du 19/02/98 et décret n° 98-260 du 24/04/98) 2001 Nouvelle Politique Forestière 2001 Loi n° 2001/05 portant Code de gestion des aires protégées. ANGAP : Plan de Gestion du Réseau National des Aires Protégées de Madagascar GRAP 2002-2006 PE III Plan environnemental Phase III 2002 Adoption du Code des Aires Protégées 2002 Semaine de l'écotourisme (21 au 28 septembre)

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ANNEXE IV: LES AIRES PROTEGEES DE MADAGASCAR

En juin 2003, Madagascar contient 46 aires protégées (AP) sur tout le territoire, soit une superficie protégée de 3%, un taux faible si l'on se réfère au taux de 10 % que l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) considère comme raisonnable pour chaque pays du monde. Madagascar est pourtant bien pourvue en aires protégées classées par ordre d'importance dans l'une des trois catégories suivantes : Réserve Naturelle Intégrale (RNI), Parc National (PN), Réserve Spéciale (RS). La répartition est la suivante : 8 Parcs nationaux -PN-, 5 réserves naturelles intégrales -RNI- et 23 Réserves Spéciales -RS- (données ANGAP, 2003). Réserves Naturelles Intégrales (RNI) Réserves Spéciales (RS) 1594 km2 (9%) 3754 km2 (21,1%) Bemaraha (en partie) Ambatovaky Betampona Ambohijanahary Lokobe Ambohitantely Tsaratanana Analamazaotra Zahamena (en partie) Analamerana Andranomena Anjanaharibe Sud Ankarana Bemarivo Bezaha Mahafaly Bora Cap Sainte Marie Forêt d'Ambre Kalambatritra Kasijy Mangerivola Maningoza Manombo Manongarivo Marotandrano Nosy Mangabe Pic d'Ivohibe

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Tampoketsa-Analamaintso Parc National (PN) Une Aire Protégée (AP) est un territoire délimité, 12279 km2 (69,2%) terrestre, côtier ou marin, eaux larges saumâtres Andohahela et continentales, dont les composantes présentent Andringitra une valeur particulière et notamment biologique, Ankarafantsika naturelle, esthétique, morphologique, historique, Baie de Baly archéologique, cultuelle ou culturelle et qui de ce Bemaraha (partie Sud) fait, dans l'intérêt général, nécessite une Isalo préservation contre tout effet de dégradation Kirindy Mite naturelle et contre toute intervention artificielle Mananara-Nord susceptible d'en altérer l'aspect, la composition et Mantadia l'évolution (Art. 1 du Code des AP, 2002). Marojejy Masoala Midongy du Sud Montagne d'Ambre Ranomafana Tsimanampetsotsa Tsingy de Namoroka Zahamena (en partie) Zombitse Vohibasia

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TABLE DES MATIERES

RESUME ...... 45 REMERCIEMENTS ...... v SOMMAIRE ...... vi ACRONYMES ...... vii LISTE DES CROQUIS ...... viii LISTE DES TABLEAUX ...... ix LISTE DES PHOTOS ...... x LISTE DES FIGURES ...... xi INTRODUCTION ...... 1 PARTIE I : LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE ...... 3 CHAPITRE I : LE THEME ET LA ZONE DE RECHERCHE ...... 3 1.1- Les concepts et l’idée du thème ...... 3 1.1-1. La forêt et la problématique forestière de la recherche...... 3 1.1-2. Le concept de l’environnement ...... 6 1.1-3. Espace nataletle choix de la zone recherche à savoir Andonabe ...... 7 1.2- Première définition de la zone de recherche ...... 8 1.2-1. L’Est malagasy ...... 8 1.2-2. L’espace Tanala ...... 8 CHAPITRE II : LA QUESTION DE DEPART ...... 20 2.1- Les observations personnelles, point de départ du phénomène étudié...... 20 2.2- La question de départ proprement dite ...... 20 2.3- Les premières lectures ...... 21 2.4- Les réflexions issues de ces premiers travaux ...... 24 2.4-1. L’espace Tanala ...... 24 2.4-1.1. Un espace lié à la forêt au départ ...... 25 2.4-1.2. La population et le groupe socioculturel Antanala ...... 25 2.4-1.3. L’espace Tanala offrant peu de possibilité à l’occupation humaine ...... 28 2.4-2. La confirmation de la zone de recherche ...... 30 2.4-3. La confirmation du thème ...... 31 2.5- Problématique et hypothèse ...... 33 2.5-1. Problématique ...... 33 2.5-2. Hypothèses ...... 33

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2.5-3. Les questionnaires et les travaux de terrain ...... 33 2.6- Les préparatifs ...... 33 2.7- L’enquête auprès de la collectivité territoriale décentralisée ...... 34 2.7-1. Questions auprès des ménages ...... 34 2.8- L’enquête auprès de responsable de l’église ...... 36 2.9- L’enquête auprès des commerçants ...... 36 2.9-1. Question au niveau des entreprises minières ...... 37 PARTIE II : LES RESULTATS DE LA RECHERCHE ...... 39 CHAPITRE III : LES RELATIONS SOCIETE-NATURE : DES RELATIONS A PROBLÉMATIQUES ...... 39 1.1- Agriculture et survie ...... 39 1.1-1. La topographie d’Andonabe ...... 40 1.1-2. La Riziculture ...... 42 1.1-3. Culture sur brûlis ...... 44 1.1-4. Les autres activités ...... 48 1.1-4.1. Les cultures de rente ...... 48 1.1-4.2. Elevage extensif ...... 50 1.1-4.3. Les activités minières ...... 50 1.2- Une déforestation nécessaire à la subsistance ...... 51 1.3- L’exploitation anarchique de la forêt ou absence de normes...... 56 1.4- La recherche minière abusive ou la disparition de l’autorité en générale ...... 57 1.4-1. Les dégâts à Andonabe ...... 58 1.4-2. La perturbation de l’équilibre écologique ...... 60 1.4-3. La pollution de l’eau ...... 61 1.4-4. Une situation intenable ...... 62 CHAPITRE IV : LES AUTRES ASPECTS GEOGRAPHIQUES D’ANDONABE ...... 63 2.1- Le peuplement et l’origine d’Andonabe ...... 63 2.2- Les infrastructures d’Andonabe ...... 64 2.3- Service social ...... 65 2.3-1. Santé ...... 65 2.3-2. Éducation ...... 66 2.3-3. Sport et loisir ...... 66 2.3-4. Le transport ...... 67 2.3-5. La commercialisation des produits agricoles ...... 69

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CHAPITRE V: LA PROPOSITION DU PLAN DE FUTURE THESE ...... 71 CONCLUSION ...... 75 BIBLIOGRAPHIE ...... A ANNEXES ...... E TABLE DES MATIERES ...... P

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