La politique éducative et culturelle de l’académie d’Aix-Marseille Domaine musique – Opéra d’Avignon Document pédagogique associé 2014-2015

Dossier pédagogique : « Mireille » de

Réalisé par Isabelle Luban, professeur d’éducation musicale, chargée du service éducatif associé à l’Opéra d’Avignon

Académie d’Aix-Marseille La politique éducative et culturelle de l’académie d’Aix-Marseille Opéra en actions 2014-2015 - Responsable du domaine musique DAAC : Isabelle TOURTET Chargée du service éducatif associé à l’Opéra d’Avignon : Isabelle Luban

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Dossier Pédagogique : Mireille, Charles GOUNOD

Sommaire :

Le compositeur, Charles GOUNOD : sa vie, ses œuvres page 4

1) Gounod, le début de sa vie 2) L’influence de ses voyages sur la musique 3) Gounod religieux ? 4) Au théâtre 5) / Mireille/ Roméo et Juliette

L’ope ra Mireille, de Charles GOUNOD page 7

1) L’argument 2) L’étendue des voix 3) La composition de l’orchestre 4) L’analyse musicale a) Ouverture b) Introduction, chœur des magnanarelles c) La farandole d) La chanson de Magali e) La musette

f) La chanson du berger 2

g) Marche et chœur Page

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Fre de ric Mistral page 13

1) Sa vie 2) Le félibrige 3) Le musée de 4) Mirèio 5) Extraits de poèmes

Dossier

Proposition d’une se quence de cours autour de « Mireille » page 24

Liens avec l’histoire des arts page 39

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Dossier Pédagogique : Mireille, Charles GOUNOD

Le compositeur, Charles GOUNOD : sa vie, ses œuvres

1) Gounod, le début de sa vie Charles Gounod est un des musiciens français les plus populaires et apparait (avec Jacques Offenbach) comme le compositeur officiel du second empire. Son écriture est de tradition française. Il cache malgré tout par son parcours, ses rencontres et sa vie intime une grande complexité dans sa personnalité et dans sa musique.

On distingue 3 grandes périodes dans la vie de Gounod :

- Ses années d’apprentissage sous la Restauration et la Monarchie de Juillet entre 1818 et 1839. 4

- Sa réussite au théâtre sous le Second empire, entre 1852 et 1870. Page

- Sa vieillesse, de 1875 à 1893. - Dossier Pédagogique : Mireille, Charles GOUNOD

Parisien, né le 18 juin 1818, il est le fils d’un peintre. Son père eu le Prix de Rome en 1783, et était Professeur à l’école Polytechnique, Maitre de dessin des Pages de Louis XVIII. Il mourut dès 1823. Sa mère, pianiste, lui enseigna la musique.

Gounod devient Bachelier en 1836, entre au conservatoire pour le contrepoint, la fugue et la composition. Au bout d’une seule année, il remporte un second prix de Rome avec sa cantate Marie Stuart et Rizzio. En 1839, il remporte le premier prix avec sa cantate Fernand.

2) L’influence des voyages sur sa musique Il part à Rome rejoindre Jean-Auguste-Dominique Ingres un ami de son père, qui fit un portrait de lui. Il lui apprend la peinture ; ce qui lui permit d’obtenir un premier prix de peinture. Par ses visites du pays, il découvre alors la musique de Giovanni Per Luigi Da Palestrina qui influencera son œuvre jusqu’à la fin de sa vie.

Il poursuit ses voyages par l’Autriche et l’Allemagne. Il va à Berlin, puis à Leipzig où il sera influencé par Félix Mendelssohn.

3) Gounod religieux ? A 25 ans, il rentre à Paris. Maître de Chapelle de la paroisse des Missions étrangères, il vit chez sa mère ou en compagnie d’ecclésiastiques. En février 1846, une fausse annonce dit qu’il vient d’entrer dans les ordres. Mais on le voit souvent porter l’habit des Dominicains. Tour à tour séducteur ou croyant, il confond parfois le profane et le sacré : un jour à une messe, il est tellement en extase et ému par la musique, qu’il murmure « encore, encore » comme au théâtre.

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4) Au théâtre A 33 ans, il va débuter à l’opéra : son premier opéra sera .

En 1854 : .

En 1855 : La fameuse Méditation, « » lui donne une grande célébrité. Camille St Saëns fut émerveillé devant la transformation du petit Prélude de Jean-Sébastien Bach et décida, en 1857, de jouer cette méditation au Cirque des Champs Elysées avec grand orchestre, chœurs…

Charles Gounod, surmené échoue sur Ivan le terrible. Il sombre dans la démence, est interné à Passy (où ont également séjournés Gérard De Nerval et Guy de Maupassant). Il inquiète par sa religiosité, et sa ferveur mystique un peu exaltée.

5) Faust/Mireille/Roméo et Juliette Sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré, la grande partition de La Damnation parait en 1854, dans un esprit de la renaissance. Gabriel Fauré, Claude Debussy et Maurice Ravel seront très admirateurs, à tel point que ce succès va lui ouvrir les portes de l’opéra.

En 1862, il part en Italie ; Faust triomphe à la Scala de Milan et fera le tour de toute l’Europe.

Il va se dépasser par son acharnement au travail avec Mireio, de Frédéric Mistral sur un livret de Michel Carré, grâce au folklore provençal. Pour écrire Mireille, il s’est installé à Maillane chez Frédéric Mistral, puis à St Rémy de .

En Avril 1865, il retourne dans le midi, au bord de la mer, sous le soleil de St Raphaël ; il essaie de faire renaitre Vérone au Moyen âge. Roméo est orchestré en 1866 et livré à Léon Carvalho. Les interprètes sont le ténor Jules Michot et Mme Carvalho. Il exige que son

ouvrage paraisse avec les dialogues parlés, ce qui n’était pas de coutume à l’opéra de cette époque.

La première de Roméo et Juliette a lieu le 27 avril. C’est un immense succès, suivi de 102 représentations, et sa première victoire au 6

théâtre. Page

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L’ope ra, Mireille de Charles GOUNOD

Mireille Opéra en 5 actes

Musique de Charles Gounod

Livret intégral de Michel Florentin Carré, d’après Mirèio, pouèmo prouvençau (1859) de Frédéric Mistral.

Dossier Pédagogique Les personnages : Maître Ramon, riche métayer de Provence, basse Maître Ambroise, vannier de Valabrègue, basse Le Passeur du gué de Trinquetaille, basse Vincent, fils d’Ambroise, ténor Ourrias, bouvier de la Camargue, baryton Mireille, fille de maître Ramon, Vincenette, sœur de Vincent, soprano Taven, la sorcière du Val d’Enfer, contralto Clémence, Norade, Azalaïs et Violane, jeunes filles arlésiennes, L’écho, baryton La voix d’en-haut, soprano

Les Saintes, Les Trèves, Paysans et paysannes de Provence.

Bourgeois d’Avignon, d’Arles et de Beaucaire. 7

En Provence, au XIXème siècle Page

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1) L’argument

Acte I Le matin de la Saint-Jean, les magnanarelles cueillent les feuilles destinées aux vers à soie. Taven, une sorcière qui vit dans les rochers du Val d'Enfer passe au milieu d'elles, évoquant leur insouciance. Les filles se moquent d'elle et Clémence chante bien haut qu'elle aspire à un riche mariage. Mireille, fille unique du propriétaire, déclare qu'elle épousera celui qu'elle aime, fut-il pauvre et timide. Les ouvrières la plaisantent car Mireille a déjà fait son choix : un pauvre vannier, nommé Vincent. Restée seule, Mireille se confie à Taven, qui lui promet son aide. La vieille femme la quitte et Vincent la rejoint bientôt, lui avouant qu'il l'aime. Le temps passant, ils doivent se séparer, mais promettent de se retrouver aux Saintes-Maries-de-la-Mer en cas de malheur.

Acte II Devant les arènes d'Arles, on chante la farandole en dansant. Mireille paraît avec Vincent : on leur fait fête et ils répondent en chantant tour à tour, bientôt séparés par le départ de la course de taureaux. Taven prend alors Mireille à part et lui confie avoir vu trois hommes (parmi lesquels Ourrias, riche bouvier), se disputer sa main. Restée seule, Mireille est abordée par Ourrias qui lui adresse ses compliments mais elle l'éconduit. Ébranlé, Ourrias laisse la place à Ramon (père de Mireille) et Ambroise (père de Vincent) : ce dernier lui confie que son fils est tombé amoureux d'une fille de riche famille, dont il se désespère ; Ramon lui propose le bâton comme remède mais Mireille intervient et révèle qu'elle est celle que Vincent aime. D'abord troublé, Ramon se ressaisit et maudit sa fille, puis Vincent et Ambroise, qu'il chasse dans la confusion générale.

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Acte III Tableau 1, Le Val d'Enfer Ourrias traverse le Val d'Enfer, peuplé de farfadets et de lutins, à la recherche de Taven, qui pourra lui vendre un breuvage magique pouvant lui apporter l'amour de Mireille. Laissé seul à sa jalousie, il rencontre Vincent qu'il raille et insulte. Le jeune homme essaie de le calmer mais Ourrias le frappe d'un coup de trident et le laisse pour mort. Alertée par les gémissements de Vincent, Taven aperçoit Ourrias qui s'enfuit et le maudit. Tableau 2, Le pont de Trinquetaille Pris de remords, Ourrias se rend au gué de Trinquetaille pour tenter de traverser le Rhône. La vision de spectres de femmes mortes par amour l'assaille. Lorsque le passeur arrive enfin, l'eau se gonfle et engloutit Ourrias. Il est damné.

Acte IV Tableau 1, Les Micocoules Le soir, au mas, les moissonneurs fêtent la Saint-Jean sans parvenir à réconforter Ramon, qui sait que son refus a brisé le cœur de sa fille et mis fin à la vieillesse heureuse qu'il se préparait. Vincenette, la sœur de Vincent, se glisse jusqu'à la chambre de Mireille et lui apprend que Vincent a été blessé par Ourrias mais qu'il est vivant. Mireille décide d'aller prier aux Saintes-Maries-de-la-Mer pour conjurer le malheur. Tableau 2, La plaine de la Crau Dans le désert de la Crau, Mireille rassemble ses forces pour la partie la plus pénible du voyage. Prise de vertige, victime d'une insolation, elle croit mourir mais se reprend et se remet en route. Acte V Dans la chapelle des Saintes-Marie-de-la-Mer, les pèlerins chantent un hymne d'action de grâce. Vincent paraît et Mireille, exténuée, se

jette dans ses bras puis s'évanouit à nouveau. Elle ne reprend conscience que pour mourir dans ses bras, tandis qu'une voix céleste

l'appelle. 9 Page

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2) L’étendue des voix

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3) La composition de l’orchestre

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4) L’analyse musicale a) Ouverture

A la différence de Faust, Roméo et Juliette et les grands ouvrages de Cette tension se dénoue par l’arrivée de la Musette, sur Gounod, Mireille comporte une ouverture, qui plonge l’auditoire pédale de Sol, puis motif expressif qui reprend le duo de dans une autre époque (Style néo classique) ou un autre lieu. La l’acte I. tonalité est en Sol Majeur, rare pour une ouverture, le ton de la Chanson de Magali, de la musette, de la chanson du Berger et de la Valse.

Pourquoi pas Sol comme Soleil, thème présent dans cette œuvre ? L’Andante donne une impression d’immobilité écrasante avec des L’ouverture se poursuit par un développement dans octaves creuses de tout l’orchestre, et les anches en octaves parallèles lequel se font entendre les 3 motifs. imiten t un instrument ancien, effet de pentatonisme.

A la fin, un bref choral lent et majestueux clôture cette

ouverture.

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b) Introduction / Chœur des magnanarelles

Elle débute par un trait ascendant en unisson et en octaves, sur une CHOEUR. idée pentatonique et introduit le chœur des magnanarelles. Chantez, chantez, Magnanarelles, Car la cueillette aime les chants! Comme les vertes sauterelles, Au soleil dans l'herbe des champs. Chantez, chantez, Magnanarelles, Car la cueillette aime les chants!

Fillettes, rieuses C’est une vision musicale du Midi que l’on retrouve aussi dans Et laborieuses, Carmen et L’arlésienne de . Un rayon d’été

Le chœur des femmes à 2 voix sera le refrain du tableau. Nous met en gaîté! Nous sommes pareilles En contraste avec ce chant, la cantilène de Taven apparait plus Aux blondes abeilles, sombre marquée par la double pédale à la basse comme un Dont l’essaim léger bourdon. Sur les fleurs vermeilles Aime à voltiger! Chantez, chantez, Magnanarelles, Car la cueillette aime les chants! Comme les vertes sauterelles,

Au soleil, dans l’herbe des champs,

Chantez, chantez, Magnanarelles, 13

Car la cueillette aime les chants! Page

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c) La farandole

Gounod a tenté de s’inspirer d’airs provençaux traditionnels, pour cette danse tournoyante.

Après une pédale de Dominante et des mesures bien marquées, le chœur à 6 voix se fait entendre sur un bourdon de quinte vide.

Ce chœur est en 2 parties enchainées : AB.

Le retour de A se fera entendre après la chanson de Magali.

La partie A est tripartite avec des sauts de quintes, et des CHOEUR et DANSE. mélodies qui coulent « Le bon muscat de Baume ». La Farandole Joyeuse et folle La partie B, « Quelle clameur quelle joie » conserve la Entraîne au bruit des chansons double pédale, avec des harmonies plus précises. Les filles et les garçons! LES BUVEURS. Quelles clameurs! Quelle joie! De Nîmes à Tarascon, Et d'Arles au pays gascon Tout s'ébaudit et festoye!

Le bon muscat de Baume et le férigoulet

Se boivent à la régalade!

Et les chants et le rire, amis du gobelet, 14 Guérissent plus d'un cœur malade!.

Vivent le vin de Baume et le férigoulet! Page

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d) La chanson de Magali

A l’origine, Mistral avait laissé dans Mirèio un vieil air provençal sur lequel il avait adapté ses propres vers. Gounod ne l’a pas utilisé.

Il a mis des paroles françaises avec une mélodie de sa O Magali, ma bien-aimée, composition, avec des mesures en alternance 6/8 et 9/8 pour Fuyons tous deux sous la ramée, créer un rubato, comme un chant populaire. Au fond du bois silencieux! La nuit sur nous étend ses voiles! Ce duo est chanté par Mireille et Vincent, avec des répliques Et tes beaux yeux en alternance de plus en plus serrées. Dans la conclusion, les Vont faire pâlir les étoiles, deux voix sont à l’unisson, avec une écriture du chœur à la Au sein des cieux! manière d’un choral

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e) Musette f) La chanson du berger

Gounod eu une inspiration italienne pour créer cette mélodie rustique. La mélodie est en Sol majeur, mais la tonalité est trompée avec l’importance du Mi et du SI, puis l’arrivée La couleur sonore : quintes à vide aux violoncelles, du Mi bémol. D’inspiration pastorale et poétique, elle

pizzicato de contrebasse pianissimo, ostinato des est souvent confiée à une voix de mezzo-soprano. clarinettes. L’écriture souple et sacrée, à 4 temps, fait entendre Elle est jouée entre la chanson de Magali et la l’intervalle de quinte à la basse puis la tierce avant chanson du berger. l ’entrée du dialogue entre le hautbois et le cor anglais.

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g) Marche et chœur

L’instrumentation rappelle une mélodie traditionnelle du Cantique de Sant Gènt (un ermite contadin), qui aurait été fourni par Mistral : timbre des cloches, grosse caisse, quintes creuses aux cors, timbales, altos et violoncelles, traits descendants, et rythme obstiné de procession.

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Fre de ric MISTRAL "Lou Soulèu me fai canta", soit : Le Soleil me fait chanter.

1) Sa vie

Frédéric Mistral est né le 8 septembre 1830 à Maillane, dans un mas nommé Le mas du juge. Écrivain occitan, l'ami filial, le disciple et ensuite le maître de Joseph Roumanille, Frédéric Mistral a été à l'initiative de la création du Félibrige aux côtés de Joseph Roumanille, Théodore Aubanel, Anselme Mathieu, Paul Giera, Jean Brunet et Alphonse Tavan.

Durant toute sa jeunesse passée aux pieds des Alpilles, au milieu des champs d'oliviers et des agriculteurs, Frédéric Mistral n'a entendu parler que la langue provençale. A douze ans, après avoir fréquenté plusieurs

établissements scolaires, il se retrouve au pensionnat Dupuy. C'est là qu'il fait la rencontre d'un jeune surveillant avec qui il gardera contact et va bouleverser sa vie : Joseph Roumanille. Cette amitié naquit lorsqu'un beau jour, le surveillant surprit le jeune élève écrivant des vers en provençal. Dès lors, accompagnés par Anselme Mathieu,

camarade de Frédéric Mistral, ils créèrent, sans le savoir bien entendu, le premier rassemblement de félibres. Frédéric Mistral continua son apprentissage et décrocha son baccalauréat à Nîmes, en 1847, en excellent dans toutes les disciplines, et notamment en latin. Mistral retourne alors au mas familial pour s'occuper de la terre.

Mais au bout d'une année, Mistral se rend compte que ce n'est pas là sa passion. Il se rend alors à Aix-en- Provence, pour étudier le droit. C'est là qu'il prend contact avec la noble histoire de Provence. Il découvre à Aix la vie des théâtres et s'initie aux œuvres des troubadours à la bibliothèque Mejanes. Au bout de trois années d'études, Mistral se retrouve diplômé et décide de nouveau de rentrer à Maillane. Nous sommes donc en 1851,

et c'est un moment important où Mistral prend conscience de sa véritable envie. Il jure de relever le sentiment de

race, de provoquer la résurrection de la vieille langue et de réhabiliter cette langue par le prestige de la poésie. Il 18

sera élu Capoulié (Président) du Félibrige en 1876, lorsque les premiers statuts officiels sont publiés. Page

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C'est d'abord Joseph Roumanille qui lui fait commencer et terminer son recueil Li Prouvençalo, puis

s'enchaînent les deux congrès d'Aix et d'Arles qui précéderont la création du Félibrige, le 21 mai 1854, aux côtés de Roumanille et cinq autres jeunes poètes.

Il commence dès 1851 un poème épique en douze chants, Mirèio (Mireille) qui sera publié en 1859 qui évoque

des passions soumises à une fatalité toute romantique dans le cadre puissamment réaliste de la Provence rhodanienne. Cette œuvre reste aujourd'hui comme le plus grand chef d'œuvre de la poésie provençale, et même française. Charles Gounod en fera même un opéra en 1863. Huit années après la publication de Mirèio, Mistral écrit Calendal, dans lequel apparaît encore la farouche volonté d'indépendance des provençaux. Mistral se lance

ainsi dans un travail de monacal pour devenir l'auteur de Lou Tresor dóu Felibrige (1878-1886), qui reste à ce jour le dictionnaire le plus riche de la langue occitane, et l'un des plus fiables pour la précision des sens. C'est un dictionnaire bilingue occitan français, en deux grands volumes, englobant l'ensemble des dialectes d'oc, et en graphie mistralienne.

Mistral est reçu membre de l'Académie de Marseille en 1887 et obtiendra en 1904 le prix de littérature pour l'ensemble de ses œuvres. Par son travail, Mistral a réhabilité la langue occitane en la portant aux plus hauts sommets de la poésie épique.

Lien du site de Thibaut PLANTEVIN sur Mistral et la musique :

http://www.zictrad.free.fr/Provence/Cours/Analyses/Mistr al/Mistral-musique.htm

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2) Le félibrige

Le Félibrige est une association littéraire fondée le 21 mai 1854 par sept jeunes amis provençaux au château de Font-Ségugne, à Châteauneuf-de-Gadagne. Le but de cette association était très bien défini dès le début : créer une association d'esprits choisis et sérieux qui ont la volonté et les compétences pour restaurer la langue et la littérature provençale, loin des troubaires faciles et grossiers. Afin de se démarquer du reste des poètes provençaux qu'ils jugeaient banals et vulgaires, les sept amis choisirent un nom original, et personnel : le Félibrige. Ce nom vient d'une vieille chanson : l'Oraison de St Anselme, apportée à la réunion par Frédéric Mistral, dont le texte décrit : ...avec les docteurs de la Loi, avec les sept Félibres de la loi (Eme li set felibre de la lèi). Etant donné qu'ils étaient eux-mêmes au nombre de sept, et qu'ils désiraient incarner la loi nouvelle de poésie, ils étaient les docteurs de la loi : les félibres.

C'est au château de Font-Ségugne, que le Félibrige fut fondé. Il y avait tout d'abord Joseph Roumanille, véritable Père du Félibrige et compère de Frédéric Mistral, qui sera un des membres les plus actifs. Théodore Aubanel sera avec les deux premiers cités, un des trois piliers du Félibrige. A ces trois-là, il convient d'ajouter Anselme Mathieu, compagnon de poésie de Mistral depuis le collège. Jean Brunet faisait aussi parti de ces félibres, ainsi que Paul Giera et Alphonse Tavan.

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3) Le musée de Maillane

Extrait du site :

http://www.visitprovence.com/guide-de-voyage/visites/musees/maillane/19811-musee-frederic-mistral

« C'est à Maillane que vécut le poète Frédéric Mistral (1830-1914), où il composa toute son œuvre, couronnée en 1904 par le Prix Nobel de Littérature, créateur du Félibrige. La maison où il résida de 1876 jusqu'à sa mort (25 mars 1914) a conservé depuis l'aspect

authentique du temps de Mistral, grâce aux travaux de restauration réalisés de 1992 à 1995 par le service des Monuments Historiques. En effet, après la mort de Madame Mistral en 1943 la maison devint musée en 1944. On peut y découvrir tous les souvenirs et œuvres d'art offertes au poète tout au long de sa vie (objets, livres, photos..), conservant ainsi l'atmosphère

que Mistral a su créer dans sa maison, donnée à la commune par testament en 1907. Le bâtiment est classé au titre des Monuments Historiques le 10 novembre 1930.

Charmante demeure bourgeoise en forme de bastide aixoise à un étage, un bandeau

sépare les deux niveaux. Les fenêtres sont à encadrement à crossettes, et au-dessus des ouvertures du rez-de-chaussée sont sculptées les figures de Mireille et Esterelle (les héroïnes des œuvres de Mistral : Mireille et Calendal), et des étoiles du Félibri ge. La maison présente un important fronton sculpté, composé des symboles de la culture régionale : fruits, légumes,

trident de gardian, ancre,... On y observe aussi les initiales VM (Vincent et Mireille) et EC (Esterelle et Calendal), ainsi que la devise du poète : "Le soleil me fait chanter". »

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« Pas de visite libre. Visites guidées et commentées. » Page

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4) Mirèio

C'est un poème épique en douze chants qui évoque la vie et les traditions provençales au XIXe siècle en contant les amours contrariées de deux jeunes provençaux de conditions sociales différentes, Mirèio (Mireille) et Vincèn (Vincent). Ce poème a valu de recevoir le prix Nobel de littérature en 1904.

« Au pays des Baux, en Provence, Mireille, fille de riches paysans et Vincent, jeune vannier modeste, s'éprennent l'un de l'autre. Amour impossible : les parents de la jeune fille, furieux de son choix, alors qu'elle éconduit de beaux partis, refusent la mésalliance. Mireille, désespérée, s'enfuit de chez elle. Sous le soleil d'été, elle traverse la Camargue, dans le but d'aller aux Saintes-Maries-de-la-Mer implorer les saintes d'infléchir la décision de ses parents. »

Sa course est pénible : accablée de chaleur, elle est frappée d’insolation. Quand elle arrive au terme de sa route, les saintes lui apparaissent, lui racontent leur propre épopée et lui font entrevoir le bonheur de l'autre monde. Au milieu des siens qui, éplorés, la retrouvent, elle se laisse doucement glisser dans la mort, confiante et sereine.

Ecrit en Provençal, avec sa traduction française, Mirèio a été écrit par Mistral à l’âge de 29 ans. Il était encore inconnu de la vie littéraire. Le félibre de Maillane, la langue d’oc, sera l’œuvre de sa vie : mettre au sommet la langue provençale tant délaissée. C’est donc une œuvre originellement méditerranéenne.

Mirèio est un drame paysan, une histoire de mauvaise alliance comme il a vécu dans sa famille. Elle raconte une catastrophe, une chute tragique d’une jeune fille qui aurait pu être heureuse. Elle tombe trois fois sur la via dolorosa (chemin que Jésus avait emprunté avant sa crucifixion) : une allégorie choisie pour sa fin.

Cette œuvre en douze chants avec un équilibre idéal où l’on retrouve au centre, Chant VII, (Les viellards), l’affrontement des deux

figures paternelles, le riche et le pauvre. 22 Page

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5) Extraits de poèmes :

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Proposition d’une se quence pe dagogique

Problématique : Quels procédés d’écriture musicale peuvent décrire le folklore d’une région : la Provence ?

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Déroulement des séances

Séance 1 / OBJECTIF : Contrastes dynamiques Ecoute "Chœur des magnanarelles" extrait de l'opéra "Mireille" de GOUNOD.

Partition de l’opéra « Mireille » : http://www.youscribe.com/catalogue/partitions-et-tablatures/art-musique-et-cinema/partitions-de-musique-romantique/partition- complete-mireille--comique-en-cinq-actes-gounod-1376269  définir un opéra.  opposition des parties (dansant-lent/ joyeux-sombre/ majeur-mineur/tout l'orchestre-cordes)  chanter le refrain Ecoute "Les marchés de Provence"  définir les différentes parties (pulsée-non pulsée/rapide-lent/beaucoup d'instruments-peu d'instruments)  apprentissage du chant.

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2 Séance 2 / OBJECTIF : Ostinato rythmique Chant "Les marchés de Provence"  suite de l’apprentissage  forme rondo  mise en place de l'ostinato rythmique écrit :  le frapper en même temps que le chant.  définition de l'ostinato Ecoute "La farandole" de "Mireille" de GOUNOD.  repérer l'ostinato et le faire frapper aux élèves. Carillon: "Coupo santo"  déchiffrage début.  parler de Mistral et lien avec Mireille

 qu’est-ce que la coupo santo ? 29

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Séance 3 :

3 Carillon: "Coupo santo"  travail en entier  écoute et repérage de l'ostinato rythmique qui sera frappé pendant qu'un autre groupe joue. Chant "Les marchés de Provence"  voix + instruments percussions ostinato Couplet

Refrain

Evaluation : Chant "Les marchés de Provence".

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Séance 4 / OBJECTIF : Accents dynamiques Ecoute: "La farandole" de "Mireille" de GOUNOD  en déduire la forme  chanter le refrain  frapper les accents  qu'est-ce qu'une farandole? Ecoute: "La farandole" de BIZET  forme rondo/rappel du chant de Noël "La marche des rois"  chanter le début en marquant les accents. Danse sur "La farandole" de GOUNOD avec la mise en avant des accents qui seront frappés aux pieds.

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Séance 5 / OBJECTIF : Densité, instrumentation et orchestration Ecoute-vidéo: "Coupo santo"  les instruments traditionnels de Provence : le galoubet et le tambourin.  carillon: finir le thème principal. Evaluation : Carillon: "Coupo santo" Comment ces instruments (galoubet et tambourin) sont-ils représentés dans l'orchestre? La farandole/ Le chœur des magnanarelles/ Les marchés de Provence  Galoubet= flûte traversière et piccolo  Tambourin provençal = tom grave ou tambour de basque  Bachas = timbales

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Séance 6 : Evaluation écrite sur les différents objectifs: "Mon cœur ne peut changer" extrait de Mireille de GOUNOD. = contrastes dynamiques/ accents dynamiques à la voix/ ostinato rythmique/ l'orchestration - Les musiques de Provence - HDA = Nicolas SABOLY "Suite de Noël" - Intervention d'un groupe de tambourinaire (sur une autre heure) + visite Musée Maillane

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Liens avec l’histoire des arts

- Visite du musée de Maillane (voir page 21 du dossier pédagogique) - Visite des Saintes Maries de la mer. - Histoire : Les Saintes. Qui sont-elles ? - Visite du Palais du Roure à Avignon : la culture Provençale, des portraits de Mistral, des tableaux, du mobilier, l’autobus, la diligence, la presse/ visite guidée gratuite : 0490808088. - Français : extraits de Mirèio, mise en scène par les élèves. - Intervention d’un groupe folklorique provençal - Etude du galoubet et du tambourin : visite atelier http://www.galoubets-tambourins.com/index.html - Site de Thibaut PLANTEVIN sur le galoubet et le tambourin : http://www.zictrad.free.fr/Provence/Cours/Instruments/galoubet.htm - La cuisine provençale : atelier au marché des Halles à Avignon. - Arts plastiques : étude des aquarelles de Gustave- Louis Jaulmes (1945)/ fabrication de santons de Provence - SVT : visite Parc national des Alpilles http://www.parc-alpilles.fr/

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Dossier Pédagogique : Mireille, Charles GOUNOD

La farandole est une danse traditionnelle, considérée comme la plus ancienne des danses ainsi que comme la

plus caractéristique et la plus représentative de la Provence. Si son nom n'est attesté qu'à partir du XVIIIe siècle, elle a été représentée depuis la préhistoire par des gravures rupestres puis au cours de l'Antiquité sur des céramiques ou des fresques. Danse des rites agraires, elle

était à la fois une danse de la vie et de la mort. Elle a intéressé les plus grands compositeurs tels Georges Bizet,

Piotr Ilitch Tchaïkovski, Charles Gounod, Vincent d'Indy, Henri Casadesus et Darius Milhaud. Aujourd'hui en Provenc e, elle est dansée sur les airs joués par les tambourinaires qui l'accompagnent de leurs galoubets et de leurs tambourins. Sa popularité l'a faite entrer dans la

crèche et elle est l'un des éléments les plus caractéristiques de la tradition provençale.

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Le meneur ou la meneuse guide la chaîne en dessinant Les caractéristiques de la farandole : une forme de serpent. Son rôle est d'articuler la farandole, danse des rites agraires, en ses deux grands thèmes : celui - Tempo rapide de la spirale (dit encore escargot ou labyrinthe) et celui du - Rythme ternaire 6/8 passage sous la voûte (dit du serpent) - Un groupe de personnes se tient par la main, formant une longue chaine - Danse sur des petits pas sautillés, nets et précis - Danse communautaire en chaîne ouverte itinérante, la farandole tire vraisemblablement son origine des danses médiévales : caroles des XIIe et XIIIe siècles, et branles des XVe et XVIe siècles, danses aux pas indéfiniment répétés, comme ses lointaines cousines les gavottes bretonnes et les jigues irlandaises, ou, plus proches de nous, les tarentelles transalpines. - La farandole populaire est dansée dans le comté de Nice sur un pas très libre. Les danseurs se tiennent par la main, et marquent chaque temps par des sautillements : temps forts sur un pied, alternativement gauche puis droit, l’autre étant levé ; temps faible à pieds joints. Elle est conduite par l’abbat-mage, qui tient dans sa main libre la hallebarde enrubanée. Au village de Belvédère, à l’occasion de la fête patronale de la Saint-Blaise, c’est le couple le plus récemment marié qui conduit la farandole dans les rues. - Il est curieux de constater comment la farandole a voyagé, géographiquement et linguistiquement, vers la Bretagne, apportée là-bas par les soldats des guerres de l’Empire, où elle est devenue war an daol, littéralement « sur la table » ! Il en est de même pour la monferrina piémontaise, qui, ayant suivi des chemins identiques, se retrouve en Centre Bretagne sous le nom de « danse montfarine » ou « danse de la farine » ! Polig Montjarret a collecté quelques-uns de ces airs, e

encore vivants au milieu du XX siècle, dans son recueil Tonioù Breiz Izel (Airs de Basse Bretagne). 44

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Dans la farandole, au rythme du galoubet et du tambourin, les

danseurs, hommes et femmes alternés ondulent en formant une grande chaîne. C'est une danse typique d'une large Provence, de Nîmes à Nice, certainement apparentée à la danse grecque connue

sous le nom de "danse des grues". C’est d'ailleurs ce nom que la farandole portait jadis dans certains villages de Provence. La farandole symbolise le thème de la mort et de la renaissance. Le meneur de la

farandole la fait parfois s'enrouler comme un serpent jusqu'à un centre, avant de la faire se dérouler en sens inverse. Cette forme de danse hautement symbolique apparaissait déjà dans la mythologie Massette grecque : au sortir du labyrinthe, Thésée, ivre de joie d'avoir triomphé du Minotaure et d'être sorti vivant du labyrinthe, se lance avec ses Galoubet compagnons dans une danse ondulante et sinueuse qui entend reproduire les méandres du dédale souterrain et ceux de sa lutte contre le monstre. Mais alors, pourquoi la "danse des grues" ? Parce que cette danse est censée imiter les ondulations du vol des grues dans Tambourin le ciel. En effet, la grue est un oiseau migrateur sachant quitter et

rejoindre un même lieu après des détours sinueux et capricieux.

http://www.zictrad.free.fr/Provence/Cours/Instruments/galoubet.htm

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Fabienne Potherat a analysé cette danse à travers une œuvre de Matisse : « Ce sont encore ces bacchanales que nous retrouvons chez Matisse dans cette ronde envolée au-dessus de la colline. » Expliquant que c'est cette même serpentine que Matisse chante et peint dans La Joie de vivre et La Danse après avoir vu une

farandole au Moulin de la Galette, elle souligne « Il pose du vert, du bleu, du rose,

en à-plat, qui sont les couleurs de la

Provence dit-il, de la nature, fond commun universel. Il pose sa propre voix comme rythme des couleurs et comme volume à la couleur. Il chante l'air de la farandole, le

pinceau danse avec la peinture comme en résonance à son chant. Une forme est née :

la danse. »

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Les sources

Sources Textes :

La revue musicale « Avant scène opéra » « Mireille » et « Roméo et Juliette ». http://www.notreprovence.fr/ecrivain_mistral-frederic.php http://www.notreprovence.fr/mouvement_felibrige_histoire.php http://fr.wikipedia.org/wiki/Mir%C3%A8io http://fr.wikipedia.org/wiki/Farandole#La_farandole_dans_les_arts http://mtcn.free.fr/mtcn-musique-traditionnelle-danse.php#farand http://www.zictrad.free.fr/Provence/Cours/Analyses/farandole/analyse-farandole.htm

Images http://www.google.fr/imgres?imgurl=http%3A%2F%2Fwww.le- livre.fr%2Fphotos%2FRO4%2FRO40171538.jpg&imgrefurl=http%3A%2F%2Fwww.antiqbook.com%2Fsearch.php%3Faction%3Dsearch%26author%3DFrederic%2BMistral%26Language%3Den%26owner_id%3D%26sort_type%3Dasc%26sort_order%3Dau thor_name%2Basc%252C%2Btitle_first_word%26page_num%3D5&h=679&w=499&tbnid=CTTrgpJOLwpe8M%3A&zoom=1&docid=H64S9gUzsU64JM&ei=ZBgLVPj3M4XpaOG8gqgO&tbm=isch&iact=rc&uact=3&dur=1479&page=1&start=0&ndsp=39& ved=0CDcQrQMwBw http://www.google.fr/imgres?imgurl=http%3A%2F%2Fupload.wikimedia.org%2Fwikipedia%2Fcommons%2Fb%2Fb3%2FMuseon_Frederi_Mistral_%2525C3%2525A0_Maillane.jpg&imgrefurl=http%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FMus%25C3% 25A9e_Fr%25C3%25A9d%25C3%25A9ric-Mistral&h=1670&w=2590&tbnid=YtM69DE8qoHCmM%3A&zoom=1&docid=Hny0fFHoSCqywM&ei=O8AVVK- nJI73av3vgtgC&tbm=isch&iact=rc&uact=3&dur=5726&page=1&start=0&ndsp=33&ved=0CCIQrQMwAA http://www.google.fr/imgres?imgurl=http%3A%2F%2Fwww.visitprovence.com%2Fpatio-resource%2Fdefault%2Fb3d9f6b8cbce4c10b5cf9e56ebd98761.jpg&imgrefurl=http%3A%2F%2Fwww.visitprovence.com%2Fguide-de- voyage%2Fvisites%2Fmusees%2Fmaillane%2F19811-musee-frederic-mistral&h=300&w=400&tbnid=zrqxNyZjFzxP0M%3A&zoom=1&docid=dzXmzELKJ8r1-M&ei=O8AVVK- nJI73av3vgtgC&tbm=isch&iact=rc&uact=3&dur=5386&page=1&start=0&ndsp=33&ved=0CDcQrQMwBw

http://www.passionprovence.org/archives/2012/11/23/25621839.html

Musiques 47

http://www.deezer.com/album/301587 Page