APERÇU DES TENDANCES EN LIGNE Octobre 2018 – L’Initiative Pour Le Courage Civique En Ligne (OCCI)

APERÇU DES TENDANCES EN LIGNE Octobre 2018 – l’Initiative pour le courage civique en ligne (OCCI)

La veille des tendances des discours haineux et extrémistes en ligne menée par l’OCCI en septembre et octobre a permis d’identifier des tendances clés de l’usage des réseaux sociaux par les groupes extrémistes de toute part de l’échiquier politique.

Pour son analyse des réseaux d’extrême droite, ce rapport d’analyse se concentre sur deux événements en particulier : d’une part, la réaction des réseaux d’extrême droite en ligne à une controverse impliquant le rappeur Nick Conrad, accusé d’avoir tenu des propos haineux et actuellement mis en examen, et d’autre part l’occupation des locaux de l’association SOS Méditerranée par le groupe d’extrême droite Génération Identitaire à la fin du mois de septembre, opération qui a été coordonnée via Twitter.

A l’opposé de l’échiquier idéologique, cet aperçu aborde les thématiques qui ont agité les réseaux djihadistes à la fin de l’été. Les mois de septembre et octobre ont notamment donné lieu à une activité importante sur les réseaux djihadistes à l’occasion du 17ème anniversaire des attentats du 11 septembre – reflet de l’usage d’événements précis par la propagande djihadiste comme points de ralliement, tandis que la machine de propagande de l’Etat Islamique continue de diversifier sa communication sur les réseaux sociaux en dépit de son déclin territorial en Iraq et Syrie.

Les deux études de cas de la polémique Nick Conrad et de l’occupation d’SOS Méditerranée ainsi que les tendances sur les réseaux djihadistes sont le reflet de trois aspects clé de l’usage des réseaux sociaux par les groupes extrémistes que l’OCCI a pu noter dans ses travaux :

 L’usage des réseaux sociaux par les mouvements extrémistes comme moyen de diffusion de leurs thématiques centrales et d’influence du débat public à travers l’amplification coordonnée de polémiques  L’usage des réseaux sociaux par les mouvements extrémistes comme moyen de coordination d’actions hors ligne  L’usage des réseaux sociaux comme moyen de mobilisation idéologique

L’aperçu conclut sur une série de recommandations pour les praticiens du contre-discours et acteurs impliqués dans la lutte contre la polarisation. L’OCCI apporte en particulier des recommandations sur les réponses à apporter aux campagnes de communication ou « coups de com’ » élaborés par les mouvements extrémistes.

La controverse Nick Conrad : La fabrique de controverse en ligne de l’extrême droite

Une controverse créée par la « fachosphère »

Au cours de la dernière semaine du mois de septembre, la presse française a rapporté que le rappeur Nick Conrad était mis en examen pour incitation à la haine après la mise en lumière de sa chanson très controversée « PLB » (Pendez les Blancs). Le clip vidéo de la chanson

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montre le rappeur en train de kidnapper un homme blanc, l’enfermer dans un coffre de voiture et lui tirer une balle dans la tête. La vidéo de la chanson a depuis été retirée de YouTube.

La façon dont cette controverse s’est développée illustre des réseaux sociaux par l’extrême droite pour attirer l’attention sur les causes qui l’animent. Il est intéressant d’emblée de noter le choix d’une chanson aux paroles haineuses par l’extrême droite pour mieux encourager la polarisation. L’ISD a effectué une veille des réseaux sociaux du 23 au 30 septembre, période pendant laquelle cette controverse a le plus touché les réseaux sociaux, dans l’immédiate continuité de la révélation des faits, et a pu identifier les thématiques clés abordées par les réseaux d’extrême droite pendant cette affaire hautement médiatisée.

Avant que la controverse ne naisse, Nick Conrad était un rappeur relativement méconnu avec assez peu de fans sur les réseaux sociaux (186 abonnés sur sa chaine YouTube, 237 sur son compte Twitter et à peine un millier sur sa page Facebook). La controverse s’est développée lorsque des sites internet connus pour leur affiliation à l’extrême droite ont relayé les paroles des chansons du rappeur pour en encourager la couverture médiatique. Les premiers sites à avoir couvert l’affaire Nick Conrad incluent Riposte Laïque, TV Libertés et Fdesouche, tous connus pour leur affiliation à l’extrême droite. La controverse s’est ensuite répandue sur les réseaux sociaux, principalement Twitter, avant de recevoir une couverture médiatique nationale (et internationale).

Observation des tendances sur les réseaux sociaux

Entre les 23 et 30 septembre, le hashtag #NickConrad a été utilisé plus de 75,000 fois, ce qui représente une portée conséquente pour un épisode qui relevait plutôt de l’anecdote avant sa médiatisation. La prégnance de l’extrême droite au cœur de cette controverse apparait clairement à travers notre analyse des tendances sur Twitter. Parmi les cinq sites les plus associés au hashtag #NickConrad figure ainsi le site prechi-precha.fr qui se présente comme un « site de ré-information sur les sujets de société » et comporte une section « Média Mensonge et Propagande » dans laquelle figure plusieurs articles dédiés au racisme anti-blanc, à l’islam et à l’immigration.

L’affaire Nick Conrad a également suscité des tweets et partages de la part de nombreux cadres du Rassemblement National (anciennement nommé Front National), dont Marine Le Pen, ainsi que d’influenceurs d’extrême droite avec un suivi considérable sur Twitter. L’internaute qui a le plus tweeté sur l’affaire se trouve être @LePatrioteRN75, un militant anonyme du Rassemblement National dont le nombre de followers avoisine les 120,000.

Figure 1 – capture Twitter

Figure 2 – capture Twitter

La thématique du racisme anti-blanc

L’affaire Nick Conrad a réactivé dans les médias nationaux une thématique centrale à l’extrême droite, celle du ‘racisme anti-blanc.’ Le thème du racisme anti-blanc est en effet une notion historiquement mise en avant par les groupements et partis d’extrême droite, notamment le Front National. Des mouvements tels que Génération Identitaire organisent des actions contre le racisme anti-blanc et diffusent des contenus, sur cette thématique, comme cette vidéo YouTube intitulée « Tous unis contre le racisme anti-blanc » en référence et réaction à la campagne gouvernementale « Tous unis contre la haine », datant de 2016.

Figure 3 – Capture de la vidéo YouTube « Tous unis contre le racisme anti-blanc » de Génération Identitaire diffusée par le site Novopress

Cette thématique est apparue à de nombreuses reprises sur Twitter pendant la période étudiée, comme on peut le constater sur les captures d’écran ci-dessous. La chanson PLB a fait l’objet de nombreux commentaires, mais les internautes ont également utilisé cet exemple pour faire références à d’autres exemples supposés de racisme anti-blanc dans la société française.

Figure 4 – captures Twitter

Il est intéressant de noter que la reprise et le partage de la thématique du racisme anti-blanc s’inscrit dans un contexte plus général de diffusion de cette thématique dans les médias traditionnels et la société française. Ainsi notera-t-on qu’au début de l’année 2018 la France a vu la création de la première association dédiée au racisme anti-blanc (OLRA, ou organisation de lutte contre le racisme anti-blanc.

L’affaire Nick Conrad : illustration de la coordination en ligne de l’extrême droite

Les réseaux sociaux ont joué un rôle clé dans l’amplification de la controverse et illustrent la stratégie de coordination de l’extrême droite en ligne pour installer certaines problématiques qui lui sont bénéfiques dans l’espace public. L’idée de racisme anti-blanc s’inscrit en effet dans une idée de « guerre raciale » qui a été amplement théorisée par le mouvement identitaire, comme en témoignent les nombreux pamphlets publiés à ce sujet.

Il est intéressant de noter que le 23 septembre l’humoriste controversé Dieudonné, condamné à multiples reprises pour incitation à la haine, a partagé la vidéo sur Twitter mais le tweet n’a reçu qu’un nombre limité de likes et partages. C’est seulement trois jours plus tard, le 26 septembre, que plusieurs comptes Twitter liés au mouvement identitaire partagent la vidéo du rappeur, qui prend alors un caractère viral. L’amplification initiale de la polémique par quelques comptes Twitter affiliés au mouvement identitaire souligne le potentiel d’influence que celui-ci peut avoir sur les réseaux sociaux. Comme on le verra par la suite, les Identitaires se distinguent par leur stratégie de communication en ligne sophistiquée et par leur usage actif des réseaux sociaux pour coordonner des actions choc hors ligne.

Selon Les Décodeurs, le compte @danglog (qui se définit comme « Israélien francophone pro identitaires européens ») a lancé la polémique Nick Conrad en ironisant dans un tweet : « heureusement que le racisme anti-blanc n’existe pas ». Le tweet a ensuite donné lieu à plusieurs publications sur des sites connus pour leur ligne identitaire, dont TV Libertés, AgoraVox ou encore Fdesouche.com. Dans la même journée, de nombreux cadres du Rassemblement National, suivis d’élus politiques de tout bord, ont dénoncé la chanson haineuse.

Si les condamnations ont été unanimes et s’expliquent par le caractère très violent de la chanson, le processus de médiatisation de celle-ci reflète d’une part la capacité d’un petit groupe d’internautes actifs à installer une polémique dans la sphère médiatique traditionnelle et d’autre part le caractère très réactif de plateformes telles que Fdesouche dans le partage de contenus en ligne. Le cas Nick Conrad a ainsi suivi une trajectoire de diffusion des réseaux sociaux à la presse traditionnelle, où les sites phares de l’extrême droite, de par leur lectorat conséquent, ont joué un rôle de diffusion et d’amplification.

Génération Identitaire et l’opération #OccupSOSMed : l’utilisation des réseaux sociaux pour les opérations coup de poing

#OccupSOSMed : La campagne sur les réseaux sociaux

Le vendredi 5 octobre, des militants de Génération Identitaire ont occupé les locaux marseillais de l’association SOS Méditerranée qui a pour objectif de sauver des migrants en mer méditerranéenne. Les identitaires lui reprochent l’affrètement du bateau humanitaire Aquarius, et ont donc décidé de mener cette action « choc » pour dénoncer l’immigration clandestine. Ils accusent notamment l’ONG d’être complice de trafic d’êtres humains. Vingt-deux personnes ont été mises en examen pour "violences en réunion", "séquestration", "participation à un groupement en vue de commettre des violences" et "enregistrement et diffusion d'images violentes", selon les précisions du procureur de Marseille.

Figure 5 – capture Twitter

Les sympathisants du groupe identitaire ont exprimé leur soutien à ces activistes sur les réseaux sociaux via le hashtag #OccupSOSMed. Cet hashtag a été utilisé dans 10 678 tweets, et a généré 30 410 engagements (retweets, likes, réponses aux tweets). 878 comptes Twitter ont également été à l’origine de publications autour du hashtag.

Le lien entre l’action en ligne et hors ligne

L’usage des réseaux sociaux par Génération Identitaire offre une illustration de la relation entre les activités en ligne et hors ligne des mouvements extrémistes. Alors que certains groupuscules extrémistes opèrent essentiellement en ligne mais ne passent pas à l’acte, le militantisme nationaliste et anti-migrants de Génération Identitaire se distingue par la coordination d’actions directes. Le groupe est en particulier connu pour ses patrouilles aux frontières et ses actions d’intimidation anti-migrants.

Le nombre de militants au sein du groupe reste disputé mais les chercheurs s’accordent à dire que la base militante de Génération Identitaire est limitée. La capacité de Génération Identitaire à mener ses actions repose donc essentiellement sur sa stratégie de communication et son usage des réseaux sociaux pour coordonner ses actions. Au cours des derniers mois, Génération Identitaire a vu ses activités en ligne sanctionnées puisque Twitter, Facebook et Instagram ont suspendu les comptes de l’organisation.

L’usage de hashtags spécifiques tels que #OccupSOSMed sur Twitter montre cependant que l’organisation réussit à contourner certaines sanctions pour communiquer en ligne et mobiliser ses soutiens, souvent avec succès. Ainsi, 22 militants de Génération Identitaire se sont associés à l’action contre SOS Méditerrannée, un groupe non négligeable. Au mois d’avril, une centaine de militants a mené une action coup de poing dans les Hautes-Alpes en bloquant le Col de l’Echelle, point de passage de migrants venus d’Italie. Les hashtags #BorderClosed et #StopMigrantsAlpes ont été utilisés pour communiquer sur l’opération.

Le lien entre l’action en ligne et les manifestations hors ligne est également illustré par le soutien que les groupes extrémistes parviennent à trouver parmi les acteurs politiques grâce à leur communication sur les réseaux sociaux. Dans le cas de l’opération #OccupSOSMed, 56 personnalités de droite et d’extrême droite ont signé un appel dans le mensuel Valeurs Actuelles appelant à la libération des militants mis en examen. La stratégie de communication de Génération Identitaire et la couverture médiatique qu’a reçue l’opération ont été déterminantes dans la mobilisation de ce soutien hors ligne.

Les réseaux djihadistes

11 septembre : la recrudescence des activités en ligne sur les réseaux djihadistes

Les réseaux djihadistes ont été particulièrement actifs la semaine du 11 septembre, afin de célébrer le tragique anniversaire des attentats du World Trade Center. Des slogans à la

gloire d’Oussama Ben Laden ont été diffusés, ainsi que de nombreuses photos et vidéos rappelant l’évènement.

Figure 6 – capture Telegram

La glorification des grandes attaques terroristes fait partie des pratiques de propagande de différentes groupes djihadistes. Le 11 septembre 2001 reste l'événement privilégié par ces derniers, mais nous pouvons également recenser les attentats de Madrid du 11 mars 2004, celui de la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier ainsi que les tueries coordonnées du 13 novembre 2015 à Paris. Des pics de diffusion ont été repérés sur Telegram pendant ces périodes. Les attaques terroristes sont un point de ralliement pour la majorité des groupes djihadistes, au-delà de leurs divergences idéologiques.

L’usage de vidéos d’animation par l’Etat Islamique

Les djihadistes ont également été actifs du côté de Daesh, puisqu’une vidéo d’animation a été diffusée en hommage à Abou Mohammed al-Adnani, ancien porte-parole du groupe terroriste tué le 30 aout 2016 et toujours très populaire au sein du groupe. Cette vidéo est un court métrage animé de 5 minutes qui représente un « produit » facilement diffusable sur les réseaux sociaux et qui peut donc potentiellement toucher un public très jeune.

La vidéo se caractérise par une production simple mais efficace, puisqu’elle relate les points importants de la vie de l’ancien propagandiste, en le présentant comme une figure bienfaisante et dévouée à la communauté musulmane, en contraste avec son parcours au sein de Daesh. Le personnage s’est en effet distingué pour son appel à multiplier les attentats en occident quel que soit le moyen d’action, de l’attaque au couteau au meurtre par balle en passant par l’empoissonnement.

L’usage par Daesh de clips animés contredit l’idée souvent mise en avant que le groupe a abandonné la propagande médiatique depuis le début de son déclin territorial. La propagande a en effet fortement diminué en raison d’une part de l’affaiblissement des moyens humains et financiers de l’organisation et d’autre part des restrictions de plus en plus efficaces imposées par les plateformes numériques sur les contenus extrémistes. Toutefois les cyber activistes ont gardé la main sur la communication de Daesh et n’hésitent pas à proposer de nouveaux “produits” à ses sympathisants, faisant preuve d’une grande

imagination afin de contourner la censure mise en place par les grandes plateformes du web.

Ainsi sur Facebook certains contenus sont-ils diffusés en commentaire de publication, ce qui ne rend pas l’élément visible pour tous, mais laisse aux sympathisants connaissant ce subterfuge la possibilité de le consulter. Il en va de même sur Instagram où certains comptes paraissent vierge de tout média, mais hébergent pendant 24 heures des photos et vidéos en format stories (publication éphémère), ce qui rend plus difficile la détection et le signalement de ces contenus pour les chercheurs, les plateformes en ligne et les acteurs de la société civile.

Figure 7 – capture Telegram

Consignes pour le « djihad médiatique »

Une infographie officielle diffusée dans la newsletter hebdomadaire de l’état islamique « An-Naba » #146 propose aux sympathisants une « série de consignes sur le djihad médiatique ».

Le document aborde des points très techniques tels que les mesures de sécurité à adopter par les djihadistes afin de préserver leur anonymat, et recommande également de se prémunir contre les “fake news” touchant le groupe.

Figure 8 – Infographie

Au cours derniers mois, de nombreux conseils liés à l’anonymat en ligne ont circulé sur les réseaux djihadistes, notamment au sujet de l’utilisation de VPN, qui permet de fausser sa localisation sur le web. Les activistes de Daesh énumèrent précisément dans un document PDF les cinq points qui déterminent un « bon » VPN, avec des éléments tels que son accès aux données d’un smartphone ou bien son mode de paiement qui doit être anonyme.

La fondation Electronique Horizons, canal de propagande non officiel de Daesh a, quant à elle diffusé un document en langue française à propos de l’application Orbot, un outil permettant d’utiliser le darkweb sur son smartphone, et d’être ainsi « invisible » sur internet. Les militants de Daesh sont toujours dans une démarche de protection de leur identité et ne laissent pas place au hasard dans leur comportement en ligne.

Recommandations

Comme on a pu le voir dans cet Aperçu, les réseaux extrémistes maitrisent les codes de la communication en ligne et parviennent à utiliser les réseaux sociaux pour imposer leurs thématiques dans l’espace public et coordonner des actions parfois violentes. Malgré les sanctions d’entreprises telles que Facebook, Twitter et Instagram, les groupes extrémistes parviennent parfois à contourner les restrictions et, comme on a pu le voir dans le cas de Génération Identitaire, à fédérer des soutiens via certains hashtags.

La veille des réseaux sociaux demeure un outil essentiel de recherche et d’analyse des ressorts de la stratégie des groupes extrémistes en ligne. Des sites gratuits tels que TweetDeck et Hoot Suite représentent des outils utiles pour effectuer un travail de veille des réseaux sociaux. Pour comprendre comment les groupes extrémistes opèrent, l’observation de leur comportement en ligne et stratégie de communication est essentielle et permet d’adapter les campagnes de contre-discours aux tactiques changeantes des groupes extrémistes.

Certaines thématiques chères à l’extrême droite s’imposent de plus en plus dans l’espace public par le biais de polémiques qui reçoivent une large couverture médiatique. Des controverses telles que l’affaire Nick Conrad reflètent la stratégie d’occupation de l’espace médiatique des mouvements d’extrême droite. Les campagnes de contre-discours doivent s’attacher à exposer et/ou déconstruire ces stratégies communicationnelles et de « construction de la polémique » et démontrer les éléments de manipulation émotionnelle qu’elles contiennent.

Lorsqu’une polémique est déjà installée dans l’espace public et prend une ampleur considérable sur les réseaux sociaux, il peut être utile de mettre en avant des discours alternatifs en ligne et de s’engager dans le débat sur les réseaux sociaux afin de contrebalancer les discours extrémistes. Le choix d’intervenir ou non dans ce type de controverses dépend cependant d’une série de considérations, dont : - Les capacités de votre organisation : le choix de répondre aux discours extrémistes ou polarisants en ligne comporte des exigences en terme de temps et dépend des ressources humaines de votre organisation - Les objectifs de votre organisation : le fait d’apporter une réponse aux discours extrémistes peut être en cohérence avec vos objectifs et se situer dans la continuité d’autres activités que vous menez ou de campagnes particulières - Les questions de sécurité : répondre à des groupes extrémistes signifie s’exposer à certains risques et exige de prendre des précautions ; la Safety Checklist de l’OCCI vous fournit tous les éléments à prendre en considération.

Dans certains cas, reporter des discours extrémistes est préférable au fait de s’engager dans le débat. Lorsque la veille internet révèle le dessein d’une organisation de mener à bien une action violente, il peut être utile d’attirer l’attention des autorités compétentes sur ces activités, qui peuvent relever d’une violation de la loi.

Pour en savoir plus sur les stratégies de communication des groupes extrémistes, les campagnes de contre-discours ou comment répondre aux discours extrémistes, n’hésitez pas à contacter le Help Desk de l’OCCI. Vous pouvez également lire le rapport de l’ISD The Fringe Insurgency.