B retagne Bretagne, ,Guer

Chronologie Guer, l’Ecusson Guer, Morbihan, Guer,

Antiquité romaine , haut-empire Dans le cadre d’un projet de construction d’un poulailler sur la ferme de Guer, L’Ecusson l’Ecusson (EARL BE POS), dans la commune de Guer le Service Régional

Sujets et thèmes L’Ecusson Structure agraire de l’Archéologie de Bretagne a prescrit un diagnostic archéologique Diagnostic archéologique Fosse sur une surface 9 200 m2. Si aucun indice de site n’est répertorié au Sépulture service de la Carte Archéologique sur la zone à construire, le nord de la parcelle concernée a révélé lors de prospections aériennes, (M. Gautier), Rapport final d’opération final Rapport la présence d’enclos et de limites parcellaires. Les différentes traces se Mobilier Céramique développent également à l’est de la prescription, dans la parcelle adjacente. Par ailleurs deux voies de circulation ancienne situées à proximité du projet sont mentionnées à la Carte Archéologique : la première repérée en partie lors des campagnes de prospections citées plus haut a été suivie lors d’un diagnostic réalisé en 2011 sur le projet d’extension de la zone d’Activité de Val Coric ouest (Brisotto, 2011). Elle pourrait avoir une origine protohistorique. La seconde incluse dans la prescription (limite est) correspondrait à un tronçon de la voie antique Corseul-Rieux et s’apparente aujourd’hui à un chemin d’exploitation. La nature précise de cette portion attribuée à la voie n’est pas connue (prospections d’A. Provost). sous la direction de

Cette intervention motivée par la proximité de ces nombreux indices Vérane Brisotto de sites fait suite à deux précédentes opérations de diagnostics réalisées dans le cadre d’extension de la Zac de Val Coric Ouest (Brisotto, 2011 et 2016). La trentaine d’hectare sondée a livré des traces ténues de présence protohistorique et antique matérialisées essentiellement par des chemins, associés à des limites parcellaires.

Si le diagnostic de 2017 a permis de sonder et d’invalider la portion de chemin nord/sud comme appartenant à la voie antique Corseul-Rieux, la découverte de trois fosses à incinérations du bas-Empire apporte son lot d’informations. Les autres vestiges mis au jour correspondent à quelques fossés parcellaires dont quatre pourraient être liés aux occupations antiques. Vérane Brisotto

Inrap Grand Ouest 37 rue du Bignon CS 67 737 Inrap Grand Ouest 35 577 Cesson-Sévigné Janvier 2018 www.inrap.fr Rapport de Diagnostic

Bretagne, Morbihan,Guer Guer, L'Ecusson Rapport de diagnostic 56075 Code INSEE — Nr site

sous la direction de avec la collaboration de — Verane Brisotto Richard Delage Myriam Texier Entité archéologique

SRA 2016-326 Arrêté de prescription Lambert93CC48

Système d’information Inrap Grand Ouest 37 rue du Bignon CS67737 35577 Cesson-Sévigné cedex Tél. 02 23 36 00 40 D117100 Code Inrap Janvier 2018 2 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

Sommaire

2 Sommaire

Données administratives, techniques et scientifiques

6 Fiche signalétique 7 Mots-clefs des thesaurus 8 Intervenants 10 Notice scientifique 10 État du site 11 Localisation de l’opération 12 Arrêté de prescription 18 Arrêté de désignation

Résultats

22 1 Le cadre de l’opération

22 1.1 Circonstance de l’opération

22 1.2 Localisation de l’opération et topographie des lieux

24 1.3 Contexte archéologique

28 1.4 Contexte géologique

30 2 Présentation des vestiges

30 2.1 Observation générales

30 2.2 Les sépultures

32 2.3 Le sondage du chemin d’exploitation nord-sudw

33 2.4 Les fossés

36 3 Les tombes du Haut-Empire : étude anthropologique

(Myriam Le Puil-Texier, Anthropologue, Inrap)

36 3.1 Objectifs et méthode d’analyse des dépôts osseux

36 3.2 Catalogue des structures funéraires 36 3.2.1 Tombe F2 36 3.2.1.1 Le contenu de l’urne 38 3.2.1.2 Les données biologiques I. Données administratives, techniques et scientifiques Sommaire 3

38 3.2.2. Tombe F3 38 3.2.2.1 Le dépôt 38 3.2.2.2 Les données biologiques 38 3.2.3 Tombe F4 38 3.2.3.1 Le dépôt 42 3.2.3.2 Les données biologiques

42 3.3 Synthèse et discussion

43 3.4 Typologie des dépôts et mobilier d’accompagnement

43 3.5 Le degré de combustion

44 3.6 La représentation des os

45 4. Etude de la céramique (R. Delage, Inrap)

48 5 Conclusion

49 Bibliographie

49 Bibliographie générale 49 Anthropologie - M.TIXIER 50 Céramologie - R.DELAGE

51 Liste des figures

Inventaires techniques

54 Inventaire des tranchées 55 Inventaire du mobilier 55 Terre cuite 55 Mobilier métallique (fer) 55 Inventaire des prélèvements

I. Données administratives, techniques et scientifiques 6 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

Fiche signalétique

Localisation Statut du terrain au regard des Organisme de rattachement législations sur le patrimoine et Région l’environnement Inrap Grand-Ouest Bretagne — 37 rue du Bignon CS 67737 Département 35577 Cesson-Sévigné cedex Proprietaire du terrain Morbihan (56) EARL DEM PE POS Tél : 02 23 36 00 40 Fax : 02 23 36 00 50 Commune Guer Références de l’opération

Dates d’intervention sur le terrain Adresse ou lieu-dit Numéro de l’arrêté de prescription

L'Ecusson 2016-326 diagnostic Du 05/09/17 au 07/09/17 Numéro de l’arrêté de désignation Codes du responsable 2017-218 post-fouille code INSEE Du 10/2017 au 01/2018 56075 Numéro de l’opération D117100 Numéro de dossier Patriarche Surface fouillée

Maître d’ouvrage des travaux Emprise prescrite Numéro de l’entité archéologique d’aménagement 9 200 m2 — EARL DEM PE POS

Emprise diagnostiquée Coordonnées géographiques et Nature de l’aménagement 1 537 m2 altimétriques selon le système Poulailler national de référence Ratio Opérateur d’archéologie 16,7 % x (L93) : 677035,11 Inrap Grand-Ouest y (L93): 676999,35 z (L93): 76,73 et 87,20 m NGF Responsable scientifique de l’opération Références cadastrales Verane Brisotto, Inrap

Commune Guer

Année 2016

Section(s) et parcelle(s) ZY, n°292p I. Données administratives, techniques et scientifiques 7

Mots-clefs des thesaurus

Chronologie Sujets et thèmes Mobilier nb

Paléolithique Edifice public Industrie lithique Inférieur Edifice religieux Industrie osseuse Moyen Edifice militaire Céramique Supérieur Bâtiment Restes Mésolithique Structure funéraire Végétaux Néolithique Voirie Faune Ancien Hydraulique Flore Moyen Habitat rural Objet métallique

Récent Villa Arme Chalcolithique Batiment agricole Outil Protohistoire Structure agraire Parure Âge du Bronze Urbanisme Habillement Ancien Maison Trésor Moyen Structure urbaine Monnaie Récent Foyer Verre Âge du Fer Fosse Mosaïque Hallstatt (premier Âge du Fer) Sépulture Peinture La Tène (second Âge du Fer) Grotte Sculpture Antiquite romaine (gallo-romain) Abri Inscription République romaine Mégalithe … Empire romain Artisanat Haut-Empire (jusqu’en 284) Argile : atelier Etudes annexes Bas-Empire (de 285 a 476) Atelier Epoque médiévale … Géomorphologique haut Moyen Âge Archéologique Moyen Âge Anthropologie bas Moyen Âge Paléontologie Temps modemes Zoologie Epoque contemporaine Botanique Ere industrielle Palynologie Macrorestes An. de céramique An. de métaux Aca. des données Numismatique Conservation Restauration 8 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

Intervenants

Intervenants scientifiques

Prénom Nom, organisme d’appartenance Tâches génériques Tâches affectées dans le cadre de l’opération

Menez Yves, SRA Conservateur Régional Fourteau Anne-Marie, SRA Conservateur en charge du dossier Prescription et contrôle scientifique Le Potier Claude, Inrap Directeur Interégional Grand-Ouest Mise en place et suivi de l’opération Bailleu Michel, Inrap Directeur Adjoint scientifique et technique Mise en place et suivi de l’opération Verane Brisotto, Inrap Responsable d’opération Réalisation de l’opération

Intervenants administratifs

Prénom Nom, organisme d’appartenance Tâches génériques Tâches affectées dans le cadre de l’opération

Menez Yves, SRA Conservateur régional Prescription et contrôle scientifique Fourteau Anne-Marie, SRA Conservateur en charge du dossier Prescription et contrôle scientifique

Le Potier Claude, Inrap Directeur de projet Mise en place et suivi de l’opération

Bailleu Michel, Inrap Directeur Adjoint scientifique et technique Mise en place et suivi de l’opération Délégué au directeur adjoint Arnoux Thomas, Inrap Mise en place et suivi de l’opération scientifique et tecnhique Dumas Arnaud, Inrap Administrateur Mise en place et suivi de l’opération Giraud Isabelle, Inrap Conseillère Sécurité Prévention Mise en place et suivi de l’opération Champagne Frédéric, Inrap Logisticien Location du matériel I. Données administratives, techniques et scientifiques Intervenants 9

Équipe de diagnostic

Prénom Nom, organisme d’appartenance Fonction Tâches affectées dans le cadre de l’opération

Brisotto Vérane, Inrap Responsable d’opération Responsable Scientifique

Briand François, Inrap Technicien Technicien

Boulinguiez Philippe, Inrap Topographe Relevé du plan, redressement photo

Équipe de post-fouille

Prénom Nom, organisme d’appartenance Fonction Tâches affectées dans le cadre de l’opération

Brisotto Vérane, Inrap Responsable d'opération Rédaction, DAO Collado Emmanuelle, Inrap Infographiste/ Photographe PAO Delage Richard, Inrap Céramologue Etude des céramiques Texier Myriam, Inrap Anthropologue Etude des urnes cinéraires

10 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

Notice scientifique État du site

Dans le cadre d’un projet de construction d’un L’état des structures mises au jours apparait dans poulailler sur la ferme de l’Ecusson (EARL BE POS), un état de conservation variable selon leur situation dans la commune de Guer le Service Régional de topographique. Les fosses à incinération situées sur le l’Archéologie de Bretagne a prescrit un diagnostic point haut de la parcelle apparaissent directement sous archéologique sur une surface 9 200 m2. Si aucun le niveau de labour entre 0,30 et 0,35 m de profondeur. indice de site n’est répertorié au service de la Carte Si deux d’entre elles (F2 et F3) ont été épargnées par les Archéologique sur la zone à construire, le nord de travaux agricoles, seul le fond de la fosse n’a subsisté la parcelle concernée a révélé lors de prospections pour la dernière sépulture. De même les fossés apparus aériennes, (M. Gautier), la présence d’enclos et sur la moitié ouest de la zone prescrite sont moins bien de limites parcellaires. Les différentes traces se conservés que ceux de l’est, localisés en bas pente et développent également à l’est de la prescription, scellés par les colluvions. dans la parcelle adjacente. Par ailleurs deux voies de circulation ancienne situées à proximité du projet sont mentionnées à la Carte Archéologique : la première repérée en partie lors des campagnes de prospections citées plus haut a été suivie lors d’un diagnostic réalisé en 2011 sur le projet d’extension de la zone d’Activité de Val Coric ouest (Brisotto, 2011). Elle pourrait avoir une origine protohistorique. La seconde incluse dans la prescription (limite est) correspondrait à un tronçon de la voie antique Corseul-Rieux et s’apparente aujourd’hui à un chemin d’exploitation. La nature précise de cette portion attribuée à la voie n’est pas connue (prospections d’A. Provost).

Cette intervention motivée par la proximité de ces nombreux indices de sites fait suite à deux précédentes opérations de diagnostics réalisées dans le cadre d’extension de la ZAC de Val Coric Ouest (Brisotto, 2011 et 2016). La trentaine d’hectare sondée a livré des traces ténues de présence protohistorique et antique matérialisées essentiellement par des chemins, associés à des limites parcellaires.

Si le diagnostic de 2017 a permis de sonder et d’invalider la portion de chemin nord/sud comme appartenant à la voie antique Corseul-Rieux, la découverte de trois fosses à incinérations du bas- Empire apporte son lot d’informations. Les autres vestiges mis au jour correspondent à quelques fossés parcellaires dont quatre pourraient être liés aux occupations antiques. I. Données administratives, techniques et scientifiques Localisation de l’opération 11

Localisation de l’opération

Bretagne Coord. Lambert 93CC48 Morbihan moyenne de l'emprise : Guer X : 317048,52 L'Ecusson Y : 6769999,05 Z : entre 76,73 et 87,20 m NGF Section(s) et parcelle(s): Guer ZY - 292 p

N

29 22 Finistère Côtes d'Armor (I.G.N-1993) 35 Ille-et-Vilaine

Morbihan56 Guer Morbihan

Vannes Ploërmel D'après la carte de au 1.1000 000

44 Loire-Atlantique e

0 - 100 m

100 - 200 m 0 100 km 200 - 500 m infographie : S.Jean - INRAP 0 5km 1/250 000 © IGN

L'Ecusson (2017)

Val Coric Ouest , Tranche 2 (2016)

Val Coric Ouest , Tranche 1 (2011) 0 500m 1/25 000 © IGN 12 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

Arrêté de prescription I. Données administratives, techniques et scientifiques Arrêté de prescription 13 14 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson I. Données administratives, techniques et scientifiques Arrêté de prescription 15 16 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson I. Données administratives, techniques et scientifiques Arrêté de prescription 17 18 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

Arrêté de désignation I. Données administratives, techniques et scientifiques Arrêté de prescription 19

II. Résultats 22 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

1 Le cadre de l’opération

1.1 Circonstance de l’opération

Dans le cadre d’un projet de construction d’un poulailler sur la ferme de l’Ecusson (EARL BE POS), dans la commune de Guer, le Service Régional de l’Archéologie de Bretagne a prescrit un diagnostic archéologique sur une surface 9 200 m2 (fig.1). Si aucun indice de site n’est répertorié au service de la Carte Archéologique sur la zone à construire, le nord de la parcelle concernée a révélé la présence d’enclos et de limites parcellaires, lors de prospections aériennes, effectuées par M. Gautier (fig. 2). D’autres enclos et limites agraires se développent également à l’est de la prescription, dans la parcelle adjacente. Par ailleurs deux voies de circulation sont mentionnées à la Carte Archéologique : la première repérée en partie lors des campagnes de prospections citées plus haut a été suivie lors d’un diagnostic réalisé en 2011 sur le projet d’extension de la zone d’activité de Val Coric ouest (Brisotto, 2011). Elle pourrait avoir une origine protohistorique. La seconde incluse dans la prescription (limite est) correspondrait à un tronçon de la voie antique Corseul-Rieux et s’apparente aujourd’hui à un chemin d’exploitation. La nature précise de cette portion attribuée à la voie n’est pas connue (prospections d’A. Provost).

L’objectif de cette intervention était donc de vérifier la présence de cet axe antique nord-sud mais également d’évaluer la possible extension des occupations vers le sud. Cette intervention motivée par la proximité de ces nombreux indices de sites fait suite à deux précédentes opérations de diagnostics réalisées dans le cadre d’extension de la ZAC de Val Coric Ouest (Brisotto, 2011 et 2016). La trentaine d’hectare sondée a livré des traces ténues de présence protohistorique et antique matérialisées essentiellement par des chemins, associés à des limites parcellaires. L’indigence de vestiges sur les zones d’extension de la ZAC au regard des indices de la prospection aérienne peut s’expliquer en partie par une situation topographique des lieux plus ou moins favorable aux installations humaines (exposition différentielle).

1.2 Localisation de l’opération et topographie des lieux

Le diagnostic réalisé en 2017 pour le projet de construction d’un poulailler sur les terres de la Ferme de l’Ecusson se situe à environ 1,5 km au nord du centre de Guer (fig. 1). Localisée au sud des bâtiments de la ferme, l’emprise occupe une partie d’une parcelle cultivée située en rebord sud du plateau qui domine la vallée de l’Oyon. Elle est bordée à l’est par un chemin d’exploitation. II. Résultats 1.2 Localisation de l'opération et topographie des lieux 23

Bretagne Coord. Lambert 93CC48 Morbihan moyenne de l'emprise : Guer X : 317048,52 L'Ecusson Y : 6769999,05 Z : entre 76,73 et 87,20 m NGF Section(s) et parcelle(s): Guer ZY - 292 p

N

29 22 Finistère Côtes d'Armor (I.G.N-1993) 35 Ille-et-Vilaine

Morbihan56 Guer Morbihan

Vannes Ploërmel D'après la carte de France au 1.1000 000

44 Loire-Atlantique e

0 - 100 m

100 - 200 m 0 100 km 200 - 500 m infographie : S.Jean - INRAP 0 5km 1/250 000 © IGN

L'Ecusson (2017)

Val Coric Ouest , Tranche 2 (2016)

Val Coric Ouest , Tranche 1 (2011) 0 500m 1/25 000 © IGN

Fig. 1 Localisation du diagnostic de l’Ecusson à Guer (2017) et des opérations précédentes (extension ZAC de Val Coric Ouest), sur extrait de carte IGN au 1/100 000e, au 1/250 000e, et au 1/25 000e © IGN, J. Conan, V. Brisotto, Inrap 24 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

1.3 Contexte archéologique

Nous reprendrons ici l’état des connaissances développé dans les rapports de diagnostic de 2011 et 2016 (Brisotto, 2011 et 2016). Si l’emprise concernée ne recèle aucun indice archéologique, l’environnement immédiat de la zone prescrite est riche de plusieurs occupations et d’axes de circulation repérées en grande partie par M. Gautier en prospection aérienne (fig. 2). Ainsi au sud-ouest de la Ferme de l’Ecusson, et au nord du projet, ce sont deux enclos rectangulaires attribués à la période gallo- romaine qui se dessinent nettement. Plusieurs traces rectilignes pouvant être interprétées comme du parcellaire et des chemins sont également visibles. A l’est de cet ensemble, au lieu-dit Trébulan, une série d’enclos emboités de formes curvilignes apparaissent. Un important gisement de surface daté de l’époque gallo-romaine se développe à proximité (Galliou, 2009). Quant aux voies de circulation antiques connues sur ce territoire, la plus importante est celle qui relie Angers à Carhaix ou voie Aé dont le tracé passe au Sud de Guer (Orhan, 2004 et Marziou, 2001). Un tronçon est nettement visible en coupe sur la D171, entre et au niveau de Trignac. Un autre axe traversant le territoire du nord au sud relierait Rieux à Corseul où peut-être à St Brieuc (Langouët, 1988, Marziou, 2001, Orhan, 2004). D’après les prospections d’A. Provost, une portion de cet axe correspondant aujourd’hui à un chemin d’exploitation se situe au sud des bâtiments de la ferme de l’Ecusson et apparait donc incluse dans notre emprise. D’après l’ouvrage J. Orhan (2004), ancien maire de Guer, et érudit local, cet axe nord/sud qui passe par le centre de Guer se subdiviserait au nord du bourg, le plus à l’ouest menant à St Brieuc et le second à l’est menant à Corseul. Enfin, lors d’un survol effectué en 1994 et à nouveau à l’automne 2016, M. Gautier a nettement repéré la voie cavée orientée sud-ouest/nord-est, passant en limite des enclos emboités de Trébulan et se raccordant au chemin mis au jour lors du diagnostic de 2011. Par ailleurs, la commune de Guer révèle près une cinquantaine de sites répertoriés à la Carte Archéologique (fig. 3). Il s’agit en grande partie d’occupations gallo-romaines ou d’enclos d’époque indéterminée en partie connus grâce aux travaux de prospections d’A. Provost, et de M. Gautier. La période néolithique est représentée par la présence de deux monuments mégalithiques au lieu-dit Coeplan et à la Ville Boscher, à l’est de la commune, en direction de Monteneuf. La période protohistorique semble peu documentée sur ce territoire, même si des indices probants apparaissent aux alentours de la Chapelle Saint-Etienne. Au sud de cette dernière, au lieu-dit Coëplan, un enclos trapézoïdal constitué de larges fossés suggère une structure de l’âge du Fer (M. Gautier, A. F. Marziou, 2001). Un autre enclos de même forme est visible au lieu-dit Launay-Couëdor, un peu plus au nord. Enfin à l’ouest de Saint-Etienne, sur la commune de , deux éperons barrés marquent l’occupation de ce territoire aux périodes protohistoriques : il s’agit du Camp des Masses et de la Vallée Bouillante. Pour la période gallo-romaine, les indices sont nombreux. Parmi eux se trouvent le vicus de Saint-Etienne, ou encore les camps de Lecaté, de Créhus, ainsi que l’établissement de Carafort. On citera à nouveau le site de La Herupée ou La Bonde, situé à 1 km au nord-est de notre emprise. Fouillé en 1968 par M. Petit, l’occupation a livré plusieurs inhumations se rattachant à l’époque du Bas-Empire (Petit, 1970). Ces sépultures presque totalement dépourvues de restes humains ont livré un riche mobilier funéraire comprenant plusieurs armes et outils en métal, une plaque de ceinturon et de la verrerie. La récente fouille de Saint- Marcel « Le Bourg » (Le Boulanger, 2008) a permis de reconsidérer cette découverte en comparaison avec des sépultures de type germanique de la fin du Ve siècle. II. Résultats 1.3 Contexte géologique 25

294

1 5 6 7 2 9 3

4

1

Ancien numéro 292: Nouveau Numéro 332

1 1 2 3 4 5

1 4

Ancien numéro 292: Nouveau Numéro 331

2 3 324 5

N Morbihan - Commune de Guer Localisation des structures archéologiques Inrap RGF 93CC48 (zone 7) - IGN 69 - Ech.1 / Institut national Nom du fichierGuerD117100DAOA4-1000.dwg : Mise à jour 16/10/2017: - Impression 16/03/2017: de recherches archéologiques Inrap Grand-Ouest / Service Topographique région Bretagne - 37 rue du Bignon - CS 67737 - 35 577 Cesson-Sévigné - tél./fax : 02 23 36 00 67/60 - [email protected] préventives 0 100 m Siège Inrap - 121 rue d'Alésia - CS 20007 - 75 685www.inrap.fr Paris -

Emprise du dianostic de 2017 Emprise du diagnostic de 2011 emprise du diagnostic 2016

Chemin protohistorique Enclos d’habitat Limites agraires fossoyées Voie supposée Romaine Corseul - Rieux

(prospection aérienne M.Gautier, Carte Archéologique) (prospection A.Provost, Carte Archéologique)

Fig. 2 Plan général du diagnostic de l’Ecusson sur fond de plan cadastral napoléonien et actuel, avec localisations des enclos, parcelles et chemins repérées en aérien © M. Gautier, SRA Bretagne et J. Conan, V. Brisotto, Inrap 26 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

Périodes des sites archéologiques Néolithique Age du Fer Antique Moyen-âge Epoque indéterminé

Périodes des voieries Age du Fer Antique

Emprises des diagnostics chapelle L'Ecusson (2017) construction Val Coric Ouest Tranche 2 Val Coric Ouest Tranche 1 enclos Limites communales enclos occupation cimetière habitat enclos parcellaire habitat chemin enclos enclos enclos

enclos enclos enclos enclos enclos

levée enclos enclos habitat enclos enclos enclos occupation enclos mur occupation enclos occupation enclos (système d') menhir habitat allée couverte habitat

occupation occupation

enclos occupation

villa occupation

occupation

1/50 000 N 0 1000 2000 m Fig. 3 Carte archéologique de la commune de Guer d’après la Carte Archéologique avec localisation du diagnostic de L’Ecusson et des diagnostics de Val Coric Ouest (2011 et 2016) © J. Conan, V. Brisotto, Inrap II. Résultats 1.4 Contexte archéologique 27

1.4 Contexte géologique

D’un point de vue géologique et comme pour les deux précédentes opérations, l’emprise repose sur le schiste primaire du Briovérien (fig. 4). Il s’agit d’une roche tendre (siltite) se délitant en petites plaquettes de teinte gris-vert à bleuté. Les incursions de schiste cambrien, de couleur pourpre à violacée, repérées sur le rebord nord du plateau (de l’autre côté de la ferme), lors de l’opération de 2016 n’ont pas été observées ici. Il en est de même pour les blocs « volants » de poudingue. Le niveau de petites plaquettes de schiste que l’on atteint à une profondeur minimale de 0,35 m, correspond au substrat. Il est surmonté par un niveau limono-argileux issu de l’altération du schiste, que l’on retrouve ici sous forme de nodules jaunes-orangé. Les structures archéologiques apparaissent au sommet de ce niveau - soit directement sous la terre végétale, comme c’est le cas au sommet de la parcelle, - soit sous un à deux niveaux de colluvionnement, visibles en bas de pente, à l’est de la prescription. Les logs stratigraphiques présentés ici (fig. 5), illustrent cette variation de recouvrement.

1.5 Stratégie et méthodes mises en œuvre

L’opération s’est déroulée du 5 au 7 septembre 2017, mobilisant 2 archéologues ainsi qu’un topographe, venu pour le relevé des tranchées et des structures mises au jour. Cinq tranchées continues ainsi que des fenêtres de vérifications ont été ouvertes à l’aide d’une pelle hydraulique de 21 t, munie d’un godet lisse de 3 m. Sur les 9 200 m2 de surface prescrite, 1 537 m2 ont été ouverts, atteignant un ratio de 16,7 %. Les faits mis au jour ont été numérotés de 1 à n, et relevés au GPS. Les fossés ont été fouillés mécaniquement, et ont fait l’objet d’un relevé de coupe au 1/20e. En accord avec le SRA, les 3 fosses à incinérations ont été entièrement et finement fouillées manuellement. Elles ont été relevées manuellement au 1/20e et photographiées. Des prélèvements ont été effectués dans chacune d’elles et tamisés en partie (cf. inventaire des prélèvements, p. 53). L’urne complète prélevée dans une des fosses a été fouillée en laboratoire par M. Texier, anthropologue qui a réalisée l’étude. Une partie des prélèvements ont été tamisés. A l’issue de l’opération, toutes les tranchées du diagnostic ont été rebouchées. 28 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

Emprises des diagnostics 1/50 000 Val Coric Ouest , Tranche 2 (2016) 0 1000 2000 m L'Ecusson (2017) Val Coric Ouest , Tranche 1 (2011) N

Légende d’après la feuille de Guer, n°352, BGRM, 2009

PROTÉROZOÏQUE TERMINAL – PALÉOZOÏQUE BASAL : BRIOVÉRIEN DE BRETAGNE CENTRALE

faciès des Dalles de Néant (b1) : Poudingues de b1 siltites à débit très grossier en baïonnette ; bP poudingues à galets de quartz (bP)

b2S faciès type 2: alternances bPS poudingues avec intercalations de siltites (bPS). argilo-gréseuses à siltites dominantes.

faciès type 2 : alternances b2G O2B formation de Pont-Réan (Arenig inférieur) argilo-gréseuses à grès dominants. Siltites pourpres du Boël alternances argilo-silto-gréseuses b3S à argilites dominantes.

FORMATIONS SEDIMENTAIRES TERTIAIRES FORMATIONS SUPERFICIELLES Fy alluvions des basses terrasses Fyg argiles et marnes vertes (Oligocène) du bassin de Loutehel sous terrasse Fy Fz limons de débordement et alluvions récentes

Fig. 4 Localisation du diagnostic de l’Ecusson à Guer (2017) et des opérations précédentes (extension de la ZAC de Val Coric Ouest), sur extrait de la carte géologique au 1/50000e, feuille n°352 © BRGM, J. Conan, V. Brisotto, Inrap II. Résultats 1.5 Stratégie et méthodes mises en oeuvre 29 7203600 7203700

1 localisation des logs

Log 1 Tr 2 Log 2 Tr 2 Log 3 Tr 2 4 0 E 0 E E O

8 TV TV TV

2 1 1 1 2 2 N 1 1- schiste altéré 1- sédiment limoneux 1- sédiment limoneux dans sédiment légèrement légèrement argileux limono-argileux argileux brun-beige brun-beige jaune-gris-bleu , 2 - sédiment limoneux 2- plaquette de schiste quelques quartz légèrement argileux beige, altéré, avec quelques quartz avec quelques nodules et argile de schiste altéré et quartz (= fossé F1)

Log 4 Tr 3 Log 5 Tr 3 Log 6 Tr 3 Log 7 Tr 3

E O 0 E 0 E 0 E

TV TV TV TV 1 2 1 1316800 1 2 1 1 2 2 3 1- sédiment limoneux 1- sédiment limoneux 1- limon beige brun 1- sédiment limoneux légèrement argileux légèrement argileux compact légèrement légèrement argileux brun-beige (fossé F5), beige-brun avec argileux compact 4 1 brun-beige, quelques creusé dans schiste traces de charbons de bois, 2- limon plus n traces de charbons de bois alltéré 2 2 - plaquette de schiste et quelques quartz beige orangé 3 altéré, avec quelques quartz 2- sédiment plus n, plus 9 et argile limoneux et plus meuble avec traces de schiste altéré 3- schiste altéré

Log 8 Tr 4 Log 9 Tr 4 Log 10 Tr 4 Log 11 Tr 4

0 E E O E O 0 E TV TV TV 3 TV 1 1 1 1 2 2 2 1- sédiment brun-jaune 1- sédiment brun-jaune 2 1- sédiment légèrement avec schiste altéré avec schiste altéré argileux beige-brun (interface) (interface) 3 compact 2 - schiste altéré dans 2 - schiste altéré dans argile 2 - sédiment limoneux argile gris-bleuté avec gris-bleuté avec quelques légèrement argileux quelques quartz quartz 1- sédiment limoneux 10 beige-jaune compact, légèrement argileux 5 avec quelques brun beige compact quartz et schiste 2- limon légèrement (fossé F 5) 1/50 plus n, compact beige jaune 0 0,5 1m 3- limon légèrement 3 6 4 argileux compact avec nodules de schiste jaune Ancien numéro : 292 Nouveau Numéro 331

292 1316900 1 Ancien numéro : 2 5 Nouveau Numéro 332 3

4

5 6

7 9 11 voie romaine ?

0 10 20 30 40 50 m chemin actuel

Fig. 5 Plan général du diagnostic au 1/1000e avec relevés des logs stratigraphiques au 1/50e © P. Boulinguiez, V. Brisotto, Inrap 30 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

2 Présentation des vestiges

2.1 Observations générales

La découverte principale de cette intervention localisée à proximité de vastes enclos antiques consiste en la présence de trois fosses à incinérations antiques. Deux d’entre elles renfermaient des urnes dont une exceptionnellement bien conservée. La troisième n’a livré qu’une concentration d’esquilles d’os. L’extension réalisée autour de cet ensemble situé en limite d’emprise n’a pas permis de repérer d’autres sépultures. Il pourrait donc s’agir d’un petit ensemble complet isolé comme il est fréquent pour cette période d’en mettre au jour en Armorique. Par ailleurs, le sondage effectué dans le chemin d’exploitation menant à la ferme, suspecté de reprendre le tracé d’une voie antique et sensé être l’axe Corseul-Rieux n’a pas permis de valider cette hypothèse. Quant aux fossés mis au jour, certains correspondent à un chemin présent sur le cadastre napoléonien alors que d'autres pourraient être liés à l'occupation antique de l'Ecusson. On notera également la présence de plusieurs tessons de céramique de l’âge du Bronze, trouvés essentiellement hors structures.

2.2 Les sépultures

La mise au jour de deux petites fosses charbonneuses apparues dans la tranchée 4 à 0,35 m de profondeur a conduit à l’ouverture d’une fenêtre faisant apparaitre une troisième structure au comblement similaire (Fig. 5).

- Fait 2 Cette fosse se présente en surface de forme ovalaire, avec un comblement limoneux légèrement argileux brun charbonneux (fig. 6). Longue de 0,90 m pour une largeur maximale de 0,50 m, elle présente un profil en «U » évasé. Profonde de 0,30 m, son remplissage homogène renfermait, une urne entière en céramique déposée au fond de la fosse, et quelques tessons appartenant à un autre récipient (cf. étude R. Delage, § 4). Etaient également présents de nombreux charbons de bois, quelques fragments de terre cuite accompagnés d’un cailloutis de schiste. L’urne prélevée entière a été fouillée en laboratoire par M. Tixier (cf. § 3 ).

- Fait 3 La deuxième fosse de forme sub-rectangulaire était située à moins d’un mètre au sud de F2. Longue d’1,10 m pour une largeur de 0,58 m le sédiment de surface était charbonneux et présentait un petit col de récipient en céramique accompagné de quelques tessons et d’un clou en fer (fig. 7). A la fouille, trois unités stratigraphiques ont été distinguées : la première correspond à un sédiment limoneux légèrement argileux brun-foncé à gris avec de nombreux charbons de bois et plusieurs fragments de terres cuites. La seconde de teinte brun-gris terne renfermait également des charbons de bois mais en nombre plus restreint. On remarque en outre la présence d’esquilles d’os qui se retrouvent concentrées au fond du comblement. Le II. Résultats 2.1 Observation générale 31

F2 N

E O 1- sédiment brun avec nombreux charbons de bois, quelques terres cuites et petits cailloux, 1 quelques tessons céramiques, et fragments d’os , céramique entière 4 prélèvements (10L) us1

0 1 m

Fig. 6 Relevé en plan/en coupe et clichés de la fosse à incinération F2 (© F. Briand, V. Brisotto, Inrap)

F3 N

SE NO

3 2 1

1- sédiment brun foncé à gris avec nombreux charbons de bois et terres cuites, quelques cailloux, tessons de céramique, 1 clou 2- sédiment brun-gris terne avec charbons de bois et nombreux os brûlés 3- substrat remanié (schiste altéré jaunâtre) (2 prélèvements (10 l) Us 1 et 2 prélèvements (10l) Us 2)

débris et esquilles d’os

0 1 m

Fig. 7 Relevé en plan/en coupe et clichés de la fosse à incinération F3 (© F. Briand, V. Brisotto, Inrap) 32 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

dernier niveau est représenté par une poche de substrat remanié, localisé au centre du creusement. Cette structure semble correspondre à un dépôt de résidus de bucher à même la fosse comme il est possible d’en trouver en parallèle des dépôts en urne.

- Fait 4 La dernière sépulture mise au jour dans l’extension sud de la tranchée est la moins bien conservée. Elle apparait dans le substrat schisteux comme un fond de fosse ovalaire (0,75 m x 0,65 m). Située à moins d’une dizaine de mètres des deux précédentes, elle se situe sur le point haut de la parcelle expliquant son état de conservation par ailleurs perturbé par les labours (fig. 8). Elle présentait dans un sédiment charbonneux, les fonds de deux vases en céramique ainsi qu’un clou en fer. Le premier vase contenait les restes d’un défunt et le second, dénué d’os, correspond à un petit vase d’accompagnement. Le fond de la fosse, très vite atteint, est plat.

F4 N

E O

1

1- sédiment brun cendreux avec quelques charbons de bois, nombreux os éparpillés (coup de charrue) et 2 céramiques cassées (fonds) , 1 clou (1 prélèvement (10l ) us 1)

traces de charrues céramique

débris et esquilles d’os 0 1 m

Fig. 8 Relevé en plan/en coupe et clichés de la fosse à incinération F4 (© F. Briand, V. Brisotto Inrap) 2.3 Le sondage du chemin d’exploitation nord-sud

Le chemin d’exploitation compris dans notre emprise et supposé reprendre le tracé de la voie antique Corseul-Rieux a été sondé dans la tranchée 4 (fig. 9). Cet axe figure également sur le cadastre napoléonien sous le nom d’« ancien chemin de ». Sous les niveaux de recharges récentes (us 2 et 3), on trouve un sédiment limoneux argileux brun compact, plutôt hétérogène avec des poches de substrat. Aucun élément ne permet donc d’attribuer une origine ancienne à ce chemin certainement fortement remanié. A l’inverse, le fossé mis au jour dans cette même tranchée à proximité du sondage correspond à un fossé bordier d’un autre chemin venant s’embrancher sur ce premier (fig. 5). Ce fossé a fait l’objet d’un sondage dans la tranchée 3 (cf. clichés fig. 10). II. Résultats 2.4 Les fossés 33

0 Coupe Est/Ouest du chemin nord/sud (Tr 4)

TV

2 1 3 E 4 4

5 5’

1- sédiment limono-argileux beige-brun compact 0 1 m 2- plaques de schiste dans sédiment compact gris-bleuté 1/50e 3- bloc de quartz et de schiste avec graviers compactés 4 - sédiment limono-argileux brun assez hétérogène compact et quelques cailloux de quartz, et nodules d’argile jaune-orangée 5- altérite de schiste gris-vert-jaune argileux (5’ substrat remanié)

Fig. 9 Relevé en coupe et cliché du chemin d’exploitation au 1/50e (TR 4) (© V. Brisotto, Inrap) 2.4 Les fossés

- Tr 3 F1/F4 (F2/F3 ?) - le chemin du cadastre napoléonien ouest-sud-ouest/ est-nord-est La tranchée 2 a livré plusieurs fossés dont la plupart parallèles correspondent vraisemblablement (fig. 5) au chemin figurant sur le cadastre napoléonien. Orienté ouest-sud-ouest/est-nord-est, il vient rencontrer plus à l’est l’ancien chemin de Beignon. Les fossés F1 et F4 se superposent parfaitement au tracé du chemin présent sur le cadastre du XIXe. Si leurs comblements sont comparables leurs profils et leurs profondeurs diffèrent quelque peu (fig. 10). Le fossé F1 affiche un profil en « u » évasé avec une profondeur de 0,50 m. Son comblement correspond à un sédiment limoneux légèrement argileux beige-gris assez homogène et compact. Le fossé F2 se présente plutôt en cuvette avec une profondeur de 0,20 m (fig. 10). Deux autres petits creusements parallèles sont présents entre ces deux fossés bordiers. Ils correspondent à des fonds de fossés en cuvette au remplissage meuble évoquant un comblement relativement récent et pouvant correspondre à des fluctuations de ce même chemin.

- F 5 TR 3 Le fossé F5 situé à l’est du chemin présente une orientation nord-est/ sud-ouest qui diverge légèrement de l’axe du chemin. Bien conservé, ce creusement en « V », profond de 0,55 m, comporte 3 unités stratigraphiques (fig. 5 et 10). Il a livré lors du sondage de touts petits fragments de céramique non prélevés pouvant se rattacher à des productions protohistoriques ou antiques. 34 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

Tr 3 F1 Tr 3 F4 Tr 3 F2

OSO ENE ENE OSO OSO ENE

1 1 1 2

2

1- sédiment limoneux légèrement 1- sédiment hétérogène limoneux 1- sédiment limoneux légèrement argileux compact assez homogène légèrement argileux beige-orangé argileux, meubles, traces de racines beige-gris avec quelques nodules compact avec schiste altéré (moderne ?) de schiste altéré 2-substrat remanié (e ondrement) 2- paroi e ondrée-substrat remanié avec argile et chiste gris vert composé de schiste argileux jaune-orangé limoneux

0 1 m

Tr 3 F5 Tr 4 F5 Tr 4 F6

NE SO

1 SO NE NE SO

3 2 1 1

4

1- sédiment limoneux brun-gris compact 1- sédiment limoneux légèrement argileux avec graviers beige jaune compact (poudreux) avec 1- sédiment limoneux légèrement argileux 2- sédiment limoneux légèrement argileux quelques graviers de quartz et de schiste beige jaune compact (poudreux) avec beige-jaune avec nodules de schsite jaune -substrat, plaquette de schiste quelques graviers de quartz et de schiste et quelques traces de charbons de bois -substrat, plaquette de schiste 3- e ondrement de parois avec plaquettes et graviers de schiste dans limon beige 4- sédiment limoneux beige brun compact avec rares nodules de schiste altéré

Tr 2 F1 Tr 4 F1

TV OESO NE 1 OSO ENE 1 2

1- sédiment limoneux légèrement argileux beige avec quelques nodules 1- niveau d’interface , limon légèrement de schiste altéré et quelques quartz argileux beige-brun compact substrat - plaquette de schiste altéré 2 - fossé , limon brun gris légèrement argileux jaune vert et argile substrat - schsite altéré et plaquette de schiste

Fig. 10 Relevé en coupe des fossés au 1/50e II. Résultats 2.4 Les fossés 35

Bien que perçu dans une seule tranchée, son orientation semble correspondre à celles des fossés F 1, F5 et F6 de la tranchée 4 et 5.

- F 5 et F 6 Tr 4 Ces deux fossés parallèles distants de 6,50 ont été sondés dans la tranchée 5. Large de 0,80 à 1 m, ils possèdent tous deux un profil en cuvette avec un comblement identique caractérisé par un sédiment limoneux légèrement argileux beige-jaune compact renfermant quelques graviers de schiste et de quartz (fig. 10). Leur profondeur est d’environ 0,30 m. Leur orientation est similaire au petit côté de l’enclos repéré en prospection aérienne. De même ils reprennent l’axe de limites parcellaires visibles du ciel, et fonctionnent probablement avec les enclos quadrangulaires.

- F 1 Tr 2 / F1 Tr 4 Ce fossé retrouvé dans les tranchée 1 et 4 procède très certainement du même découpage parcellaire fonctionnant avec les enclos. Son profil et son remplissage sont comparables aux deux précédents creusements décrits (fig. 10). 36 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

3 Les tombes du Haut-Empire : étude anthropologique (Myriam Le Puil-Texier, Anthropologue, Inrap)

3.1 Objectifs et méthode d’analyse des dépôts osseux

Les urnes funéraires ont été prélevées pour être ensuite étudiées en laboratoire. Le protocole de fouille et d’analyse des vases ossuaires s’appuie sur les travaux d’H. Duday, G. Depierre et T. Janin (Duday et al. 2000). Dans le cas de F3, les os ayant été déposés directement dans la fosse, l’ensemble de la terre de comblement a été prélevé, trié puis tamisé.

La seconde étape de l’étude des incinérations consiste à quantifier les vestiges osseux à partir de la pesée en tenant compte du niveau de démontage. Cette opération permet d’étudier l’organisation interne du dépôt et indirectement le mode de collecte des os sur le bûcher. Nous distinguons quatre grand groupes anatomiques : le squelette céphalique, le tronc (rachis, côtes, sternum), les membres supérieurs, les membres inférieurs. Les fragments d’os longs non différenciés sont classés parmi les membres indéterminés. Enfin, les esquilles représentent« le degré extrême d’indétermination » (Duday et al., 2000, p.15).

Les objectifs de l’analyse des restes osseux consistent à estimer le nombre d’individus dans la sépulture, l’âge au décès, et éventuellement le genre 1. Selon la méthode proposée par Duday et al., 2000, les restes osseux font l’objet d’une analyse pondérale. Elle permet d’évaluer la représentation du squelette (part relative des différentes régions anatomiques) et d’établir des comparaisons avec des références théoriques obtenues dans des crématoriums actuels (McKinley, 1993). Cette analyse a pour objet la mise en évidence des gestes funéraires se rapportant aux modalités de prélèvements des os sur le bûcher.

3.2 Catalogue des structures funéraires

3.2.1 Tombe F2

3.2.1.1 Le contenu de l’urne

L’urne en céramique, complète, a une hauteur de 24 cm. Elle est comblée de limon argileux brun clair. Ce sédiment comprend des inclusions de cailloutis ainsi que des fragments de plaquettes de schiste. On remarque de rares charbons de bois en surface ainsi que de petites esquilles d’os brûlés. La densité osseuse s’accroît dès 5 cm de profondeur (Fig. 11, R1), les vestiges osseux occupent ensuite tout l’espace du contenant. Le sédiment est meuble entre les os et on note l’absence de charbon de bois.

1. La diagnose sexuelle est rarement possible sur les os incinérés en raison de la déformation induite par la combustion (Duday et al., 2000, p. 8). II. Résultats 3. Les tombes du Haut-Empire : étude anthropologique 37

Relevé R1 Relevé R2

Relevé R5 Relevé R10

Fig. 11 Ossuaire en cours de fouille @ M. Le Puil-Texier, Inrap, (planche 4 photos avec relevé : R1, R2, R5, R10) 38 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

3.2.1.2 Les données biologiques

Le contenu de l’urne a révélé un ensemble d’ossements bien conservés, mais friables lors du prélèvement. D’un poids total de 1 146,34 g, ils correspondent aux vestiges osseux d’un unique individu d’âge adulte (Tableau 1). L’âge au décès a pu être évalué à partir de plusieurs indicateurs : épaisseur et diamètre diaphysaires, fragments de vertèbres et de crête iliaque sans ligne de fusion, épiphyse distale humérus soudée, apex de racines dentaires fermés. L’ensemble des parties anatomiques du squelette est représenté. 59,50 % des esquilles sont restées indéterminées. Parmi les os les plus remarquablement conservés on note la présence de la glène scapulaire, la dent de l’axis, des fragments de métatarses, de l’os zygomatique, de phalanges moyennes et distales des mains, d’un fragment de la surface préauriculaire du coxal droit, de l’atlas. Les esquilles osseuses ont une couleur majoritairement blanche en dehors de rares éléments légèrement bleutés (Niveau 6 et 7). Cette coloration est en faveur d’une combustion poussée (650-800°C), mais inégalement répartie.

3.2.2. Tombe F3

3.2.2.1 Le dépôt

Le dépôt est constitué d’esquilles osseuses découvertes au sein du comblement de la fosse. Elles sont plus particulièrement concentrées au centre et au fond du creusement.

3.2.2.2 Les données biologiques

Les ossements recueillis au sein de la fosse ont un poids total de 364,12 g (Tableau 2). Ces esquilles présentent toutes une couleur blanche et un aspect crayeux, témoignant d’une combustion poussée (650-800°C) et homogène. La corticale osseuse est altérée sans doute en raison des conditions taphonomiques (exposition aux aléas climatiques ruissellements d’eau…). Les vestiges sont très fragmentés, leur dimension oscillant entre 0,5 mm et 30 mm. Beaucoup d’entre eux sont demeurés indéterminés (64 %). Ils correspondent, en l’absence de doublon, ou d’incompatibilité de pièces anatomiques, aux restes osseux d’un unique sujet. L’âge au décès a pu être évalué à partir de plusieurs indicateurs : l’épaisseur et le diamètre diaphysaires, des fragments de vertèbres sans ligne de fusion. Il s’agit d’un sujet adulte, dont le genre ne peut être déterminé en l’absence de pièces anatomique pertinentes. Les ossements comptent essentiellement des fragments de diaphyses des os longs des membres appendiculaires, quelques restes crâniens, de rares fragments de racines dentaire et d’épiphyses. Le rachis et notamment les côtes, les petits ossements tels ceux des mains et des pieds ne sont pas représentés. Ce dépôt ne comprend qu’une part du squelette d’un individu adulte.

3.2.3 Tombe F4

3.2.3.1 Le dépôt

Le dépôt se compose de deux vases en céramique dont l’un (N°2) a eu une fonction d’urne (Tableau 3). L’autre céramique correspond à des fragments de cruche. L’urne n’est conservée que dans sa partie inférieure. Son contenu a par conséquent été trié à sec puis tamisé (Fig. 12). II. Résultats 3. Les tombes du Haut-Empire : étude anthropologique 39

Tombe R1 R2 R3 R4 R5 R6 R7 R8 R9 R10 Total

F2

Crâne 5,34 3,25 4,69 13,49 4,76 25,92 14,09 9,34 27,35 29,42 137,65

Mandibule 0,65 1,14 1,79

dents sup. 1,79

dents inf. 0

dents indéte. 0,21 0,3 0,23 0,35 1,09

os hyoïde 0

osselets oreille 0

cartilage calciné 0

Tête 5,55 3,55 4,69 14,37 4,76 25,92 15,58 9,34 27,35 29,42 142,32

Atlas 1,99 1,99

Axis 1,73 1,73

vert C3-C7 1,51 1,59 0,99 4,09

Vert Thoraciques 0

vert. Lombaires 3,82 3,82

Vert. Indet. 1,67 3,51 3,25 5,84 0,66 4,01 3,23 22,17

Sacrum 1,46 1,46

coccys 0

côtes 0,62 2,19 1,87 0,53 0,85 1,87 7,93

sternum 0

Tronc 1,67 0,62 2,19 6,89 3,25 7,96 8,12 0,66 5,88 5,95 43,19

Clavicule 0

scapula 1,56 2,14 4,28 0,78 8,76

humérus 15,11 15,11

radius 2,14 1,97 1,61 7,68 0,34 13,74

ulna 0

carpe 0,17 0,81 0,98

métacarpe 0

phalanges main 0,6 0,18 0,93 0,82 2,53

diap. Membre sup. 1,21 2,4 7,08 12,45 5,96 29,1

Mb. Sup. 0 1,81 2,49 5,3 7,08 3,98 2,14 8,5 16,73 22,19 70,22

coxal 2,36 2,35 0,41 5,41 10,53

fémur 3,84 10,8 2,68 17,32

patella 0

tibia 4,12 18,15 2,34 24,61

fibula 2,46 3,89 1,62 7,97

tarse 0

métatarses 2,88 2,88

phalanges pieds 0,41 0,27 0,16 0,84

sésamoïde 0

diap. Membre inf. 35,28 4,53 28,04 6,72 4,79 5,74 10,44 3,51 140,83

Mb.Inf. 6,99 34,79 204,98

MTC,MTT, Pm, Pp 0,27 0,5 0,2 1,47 0,2 0,83 3,47

Total déterminé 464,18

os plat 1,32 1,73 3,33 10,67 3,7 0,71 2,51 23,97

os court ou épiphyse 2,17 2,75 1,45 23,97 5,64 35,98

diap. Indet. 38,2 5,85 48,32 106,52 31,25 83,11 58,92 53,56 46,11 50,25 522,09

esquilles 9,96 9,41 4,85 5,65 0,39 69,86 100,12

Total indéterminé 38,2 7,17 60,01 121,43 31,25 101,38 66,02 57,26 71,18 128,26 682,16

Total 1146,34

Tableau 1 : Analyse pondérale des restes osseux de la tombe F2. 40 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

Tombe Us1 us2 us2 us2 us2 Total

F3

Crâne 0,6 3,09 2,06 3,48 6,68 15,91

Mandibule 0

dents sup. 0

dents inf. 0

dents indéte. 0,07 0,21 0,28

os hyoïde 0

osselets oreille 0

cartilage calciné 0

Tête 0,6 3,16 2,27 3,48 6,68 16,19

Atlas 0,84 0,84

Axis 0,89 0,89

vert C3-C7 0,39 0,39

Vert Thoraciques 0

vert. Lombaires 0

Vert. Indet. 2,21 0,11 2,32

Sacrum 0

coccys 0

côtes 0

sternum 0

Tronc 0 0 2,21 0,39 1,84 4,44

Clavicule 0

scapula 0

humérus 0

radius 1,26 0,83 2,09

ulna 0

carpe 0

métacarpe 0

phalanges main 0

diap. Membre sup. 5,57 0,94 6,51

Mb. Sup. 0 0 5,57 1,26 1,77 8,6

coxal 0

fémur 2,29 14,52 16,81

patella 0

tibia 0

fibula 0

tarse 0

métatarses 0

phalanges pieds 0

sésamoïde 0

diap. Membre inf. 11,5 21,15 14,1 82

Mb.Inf. 21,15 14,1 98,81

MTC,MTT, Pm, Pp 0

Total déterminé 128,04

os plat 0,5 1,42 1,92

os court ou épiphyse 1,22 1,22

diap. Indet. 9,7 21,7 46,5 32 63,11 173,01

esquilles 1,22 22,5 29,85 5,12 1,24 59,93

Total indéterminé 10,92 44,7 76,35 37,12 66,99 236,08

Total 364,12

Tableau 2 : Analyse pondérale des restes osseux de la tombe F3. II. Résultats 3. Les tombes du Haut-Empire : étude anthropologique 41

Tombe fond urne Us 1 Total

F4 céram 2

Crâne 8,64 3,45 12,09

Mandibule 0

dents sup. 0

dents inf. 0

dents indéte. 0

os hyoïde 0

osselets oreille 0

cartilage calciné 0

Tête 8,64 3,45 12,09

Atlas 0

Axis 0

vert C3-C7 0

Vert Thoraciques 0

vert. Lombaires 0

Vert. Indet. 0

Sacrum 0

coccys 0

côtes 0

sternum 0

Tronc 0 0 0

Clavicule 0

scapula 0

humérus 0

radius 0

ulna 0

carpe 0

métacarpe 0

phalanges main 0

diap. Membre sup. 2,37 3,1 5,47

Mb. Sup. 2,37 3,1 5,47

coxal 0

fémur 0

patella 0

tibia 5,27 5,27

fibula 0

tarse 0

métatarses 0

phalanges pieds 0

sésamoïde 0

diap. Membre inf. 11,76 11,76

Mb.Inf. 17,03

MTC,MTT, Pm, Pp 0

Total déterminé 34,59

os plat 0,47 0,47

os court ou épiphyse 0

diap. Indet. 48,37 34,06 82,43

esquilles 10,03 6,32 16,35

Total indéterminé 58,87 40,38 99,25

Total 133,84

Tableau 3 : Analyse pondérale des restes osseux de la tombe F4 42 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

Fig. 12 Ossuaire de la tombe F4 après prélèvement @ M. Le Puil-Texier, Inrap

3.2.3.2 Les données biologiques

Les ossements récoltés dans la fosse ainsi que dans le fond du vase 2 ont un poids total de 133,84 g. Ils sont très fragmentés, leur dimension n’excèdent pas 3 cm de long, la majorité étant inférieure à 1 cm. Les os provenant de la fosse présentent une altération des couches supérieures de la corticale conséquente à une exposition aux aléas climatiques (ruissellements d’eau gel, dégel…). L’ensemble des ossements représentent les vestiges très fragmentaires d’un unique individu, du moins en l’absence de doublon et de pièces anatomiquement incompatibles. Cependant le caractère très lacunaire du dépôt ne permet pas de l’affirmer avec certitude d’autant que ne nous est parvenu que le fond de l’urne, soit une partie congrue du dépôt initial. L’observation des os présents nous orientent vers un sujet de taille adulte en raison de l’épaisseur et du diamètre des os longs. On compte en dehors des fragments de diaphyses des os longs, quelques fragments de voûte crânienne. Les esquilles osseuses sont de couleur blanche homogène à de rares exceptions puisque certains fragments ont un aspect légèrement bleuté. Cette coloration accrédite une exposition aux flux thermiques soutenue, mais pas totalement homogène (650°-700°C).

3.3 Synthèse et discussion

Au cours de cette opération de diagnostic, trois structures funéraires ont été mises au jour. La typologie des céramiques a permis une attribution chronologique à la seconde moitié du premier siècle de notre ère (cf. étude R. Delage). Durant cette période, le rite de la crémation est prédominant. Ce petit groupe de tombes évoque une communauté restreinte issu soit d’une unité familiale, soit d’un domaine agricole de taille modeste. II. Résultats 3. Les tombes du Haut-Empire : étude anthropologique 43

3.4 Typologie des dépôts et mobilier d’accompagnement

Dans deux des structures, le dépôt se présente sous la forme d’une urne en céramique unique (F2), ou accompagnée d’un autre vase (F4) (débris de cruche). Ce dernier comportait des traces de chauffe (cf. étude céramique R. Delage) accréditant l’hypothèse de son transit sur le bûcher au cours de la cérémonie funéraire. La présence de cette cruche évoque les vestiges du repas partagé entre les vivants et les défunts. Connue à Rome à la fin de la République sous le terme Silicernium, la coutume consiste à prendre un repas sur le lieu de l’ensevelissement, ce dernier geste concluant les funérailles. Il est difficile de différencier la part entre le dépôt primaire déposé avec le défunt et les restes de ce banquet qui était lui aussi détruit par le feu (Scheid 1984). Dans le contexte romain, les pratiques funéraires ne se limitaient pas à la constitution de la tombe comme un locus religiosus « lieu religieux » selon les textes juridiques (voir par exemple Goudineau 2009, Van Andringa et Lepetz 2006), elles intervenaient également tout au long des funérailles afin d’assurer une séparation «en bonne et due forme » du mort avec les vivants. Les textes accordent une place centrale au sacrifice suivi du banquet partagé entre le mort et les vivants, et répété lors de repas funèbre et notamment lors de la fête des morts. Par ces actes symboliques, il s’agit de purifier les membres de la famille et d’honorer les droits dus au défunt ou aux dieux mânes qui le représentaient 2 . Dans le cas de la fosse F3, les ossements se situent dans le comblement de la fosse sans contenant céramique. L’examen du contenu de cette fosse permet deux hypothèses. Il s’agit soit d’une fosse à résidus de crémation (« Brandgrubengräber » : Van Doorselaer, 2001), soit des vestiges d’une tombe secondaire à crémation 3. Ses faibles dimensions s’opposent en effet à l’hypothèse d’une « tombe-bûcher ».

Le mobilier métallique recueillis dans les fosses ou dans les urnes, parfois très corrodé, correspond pour partie au moins à des clous 4 qui peuvent provenir de l’édification du bûcher, à sa décoration et son aménagement, ou du lit de présentation du défunt ou encore de coffres, coffrets, accompagnant ce dernier sur le bûcher. Cette coutume est largement répandue dans les sites funéraires de l’Armorique antique.

3.5 Le degré de combustion

La couleur des os nous renseigne sur la température atteinte par le bûcher : la couleur blanche signifie une intense exposition au flux thermique 5. Leur dureté constitue également un indicateur important (Duday et al. 2000). La gamme chromatique des ossements dépend de la température, du tirage du foyer, ou encore de la durée d’exposition (Grévin, 2004). Dans l’ensemble des ossuaires, les ossements présentent une couleur dominante blanche, avec dans certains cas une coloration bleutée. La

2. Dieux mânes : divinités collectives chargées de représenter les défunts une fois leurs dépouilles déposées et ensevelies (Van Andringa et lepetz, 2006, Goudineau 2009). 3. On utilise aujourd’hui plutôt le terme crémation que celui d’incinération (Duday et al. 2000), le second désignant une réduction en cendre. 4. La corrosion de certaines pièces n’autorise pas toujours leur détermination et demande un examen radiographique complémentaire. 5. Bonucci et Graziany, 1975, proposent une classification des couleurs en fonction du degré de combustion : noir : 300-350° Gris : 550-600° Blanc : > 700° 44 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

couleur blanche argumente une combustion poussée et/ou une conduction du bûcher 6.

3.6 La représentation des os

Les ossements présents au sein des ossuaires nous renseignent indirectement sur la manière dont sont collectés les restes du défunt sur le bûcher. Seuls les dépôts complets sont pertinents pour percevoir ces modalités de prélèvement. La tombe F2 est la seule a livré une urne complète. La quantité d’ossements déposée en son sein est de 1 146,34 g, soit un poids inférieur aux références théoriques 7 d’un squelette adulte qui peut atteindre plus de 2 000 g (Krogman 1978, Mc Kinley 1993). Toutefois si on compare cette masse osseuse à des sites contemporains tel que l’ensemble funéraire de Brielles en Ille-et-Vilaine (Pouille 2014) pour lequel le poids moyen des sujets adultes est de 347,82 g (écart type 142,29 g, N=5), elle se situe dans les plus hautes valeurs. Ce résultat confirme donc une bonne conservation des os ainsi que la volonté des officiants de déposer l’ensemble des vestiges osseux dans le vase ossuaire. Bien que ne comportant que peu de dépôts secondaires à crémations, le site de Guer l’écusson vient enrichir les connaissances dans le domaine funéraire de l’époque antique en Bretagne et notamment dans le département du Morbihan.

6. Cette opération consiste à brasser les ossements sur le bûcher afin d’accélérer le processus de combustion. 7. D’après des données issues de crématorium modernes. II. Résultats 4. Etude de la céramique 45

4. Etude de la céramique (R. Delage, Inrap)

Tr. 4, F2

Sépulture comportant une urne funéraire en céramique commune de mode B et la partie basse d’un récipient brûlé correspondant certainement à l'origine à une petite cruche en céramique commune de mode A (fig. 13 A et B). Cette dernière présente un fond composé d'un petit pied de section quadrangulaire, pour un diamètre relativement large typique des récipients en usage au cours des trois premiers quarts du Ier s. Il en va de même de l'urne, un pot à cuire dont la forme est des plus courantes au Ier s. en Bretagne romaine. Ces caractéristiques techniques sont très proches de la céramique dite « onctueuse » avec une matrice très peu argileuse composée de nombreux dégraissants dont des micas en grandes quantités. Il correspond au type Quimp. 386 ou encore CoB3 (Le Bihan et Villars, 2012). Son utilisation en tant qu'urne funéraire est également des plus répandues. P. Galliou mentionne la présence de cette forme dans diverses nécropoles (Carhaix, Vannes, Quimper, etc.) sans données chronologiques pertinentes toutefois (Galliou 1989). Notons également que les pots globulaires à petite lèvre dominent le corpus du comblement de la cave F 256 de Corseul Val de Gravel datée des années 50/70 (Menez 2015).

Tr.4, F3

Nombreux fragments, partiellement brulés, d'une cruche CoA7 en céramique commune de mode A (fig. 13 A). Les particularités morphologiques de cette forme très populaire trouvent de nombreuses correspondances avec des récipients en contextes de la deuxième moitié du Ier s. : par exemple, le puits P7 de , Parking Hoche (dernier quart Ier s. ; Pouille 2008, p. 224 et sq.), En complément, présence d’un petit fragment de céramique de l’âge du Bronze, à mettre en relation avec les autres fragments retrouvés au sein de cette tranchée. Deux fragments d’un clou en fer.

Tr. 4, F4

Fond de céramique commune de mode B ayant servi d'urne funéraire. La forme et les caractéristiques techniques du vase sont identiques à celles de l’urne de la sépulture F2 en plus petit toutefois puisque le diamètre du pied est de 80 mm contre 104 mm pour l'autre (fig.13 A). Autre analogie avec la tombe F2 : la présence d’un vase associé correspondant à une forme fermée brûlée en pâte fine de type céramique commune de mode A. Il s’agit donc d’une sépulture, là encore, potentiellement, de la seconde moitié du Ier s. Deux fragments d’un clou en fer.

Tr. 4 est, -40 cm

3 fragments de récipient de l’âge du Bronze dont une portion de fond relativement massif. 46 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

Fig. 13 Céramiques gallo-romaines des sépultures de la Tr. 4 ; B. photographie de l’urne F.2. Illustrations : R. Delage, Inrap II. Résultats 4. Etude de la céramique 47

Tr. 4 est, -50 cm

5 fragments de récipient de l’âge du Bronze dont une portion de fond.

Tr. 4 est, -40 – 60 cm

Lot de fragments de céramique et terre cuite de très petite taille sans caractérisation de forme. 5 fragments de récipient de l’âge du Bronze. 1 fragment de fond de pot gallo-romain. 5 fragments de terre cuite sans caractérisation chronologique. 48 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

5 Conclusion

Le diagnostic effectué sur les terres de L’Ecusson à Guer a permis la découverte d’un petit ensemble funéraire datant du Haut-Empire. Il se compose de trois tombes à incinérations dont deux renferment des urnes. L’une d’elle apparait très bien conservée, tant pour l’urne retrouvée entière que pour l’ossuaire. La présence isolée de fosses à incinérations est une pratique courante à cette période de l’Antiquité. A Guer, il est probable que cet ensemble se rattache aux enclos situés à une centaine de mètres de la découverte. De même, l’usage d’enterrer les morts le long d’axe de circulation rappelle la proximité de la voie Corseul-Rieux. Cette dernière supposée longer notre emprise n’a pas été reconnue ici. II. Résultats Bibliographie 49

Bibliographie

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LE BIHAN J.-P.et VILLARD J.-F. dir. (2012) - Archéologie de Quimper. Matériaux pour servir l'Histoire, t. 2 : au temps de l’Empire romain. Quimper, II. Résultats Liste des figures 51

Liste des figures

Fig. 1 Localisation du diagnostic de l’Ecusson à Guer (2017) et des opérations précédentes (extension ZAC de Val Coric Ouest), sur extrait de carte IGN au 1/100 000e, au 1/250 000e, et au 1/25 000e © IGN, J. Conan, V. Brisotto, Inrap 23 Fig. 2 Plan général du diagnostic de l’Ecusson sur fond de plan cadastral napoléonien et actuel, avec localisations des enclos, parcelles et chemins repérées en aérien © M. Gautier, SRA Bretagne et J. Conan, V. Brisotto, Inrap 25 Fig. 3 Carte archéologique de la commune de Guer d’après la Carte Archéologique avec localisation du diagnostic de L’Ecusson et des diagnostics de Val Coric Ouest (2011 et 2016) © J. Conan, V. Brisotto, Inrap 26

Fig. 4 Plan général du diagnostic au 1/1000e avec relevés des logs stratigraphiques au 1/50e © P. Boulinguiez, V. Brisotto, Inrap 27 Fig. 5 Localisation du diagnostic de l’Ecusson à Guer (2017) et des opérations précédentes (extension de la ZAC de Val Coric Ouest), sur extrait de la carte géologique au 1/50000e, feuille n°352 © BRGM, J. Conan, V. Brisotto, Inrap 29

Fig. 6 Relevé en plan/en coupe et clichés de la fosse à incinération F2 (© F. Briand, V. Brisotto, Inrap) 31

Fig. 7 Relevé en plan/en coupe et clichés de la fosse à incinération F3 (© F. Briand, V. Brisotto, Inrap) 31

Fig. 8 Relevé en plan/en coupe et clichés de la fosse à incinération F4 (© F. Briand, V. Brisotto Inrap) 32

Fig. 9 Relevé en coupe et cliché du chemin d’exploitation au 1/50e (TR 4) (© V. Brisotto, Inrap) 33 Fig. 10 Relevé en coupe des fossés au 1/50e 34

Fig. 11 Ossuaire en cours de fouille @ M. Le Puil-Texier, Inrap, (planche 4 photos avec relevé : R1, R2, R5, R10) 37 Tableau 1 : Analyse pondérale des restes osseux de la tombe F2. 39 Tableau 2 : Analyse pondérale des restes osseux de la tombe F3. 40 Tableau 3 : Analyse pondérale des restes osseux de la tombe F4 41

Fig. 12 Ossuaire de la tombe F4 après prélèvement @ M. Le Puil-Texier, Inrap 42

Fig. 13 Céramiques gallo-romaines des sépultures de la Tr. 4 ; B. photographie de l’urne F.2. Illustrations : R. Delage, Inrap 46

III. Inventaires techniques 54 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Morbihan, Guer, L’Ecusson

Inventaire des tranchées

Tr Niveau atteint Prof.min/ N° fait Nature Niveau apparition Dimension Testé max L/l/ en m

1 Schiste plaquette/altérite/limon-argileux 0,35

2 Schiste plaquette/altérite/limon-argileux 0,35 1 fossé 0,35 0,80 X

3 Schiste plaquette/altérite/limon-argileux 0,35 1 fossé 0,35 1,20 X

2 fossé 0,35 0,70 X

3 fossé 0,35 0,40 X

4 fossé 0,35 1 X

5 fossé 0,30 1,30 X

4 Schiste plaquette/altérite/limon-argileux 0,90 1 fossé 0,30 0,70 X

2 fosse à incinération 0,30 0,90 x 0,50 X

3 fosse à incinération 0,30 1,10 x 0,60 X

4 fosse à incinération 0,30 0,75 x 0,65 X

5 fossé 0,30 1 X

6 fossé 0,30 0,8 X

9 fossé 0,70 1,10

10 chemin actuel 6,50 X III. Inventaires techniques 55

Inventaire du mobilier

Céramique

Tranchée Réf. archéologique NR Datation

Tr. 4 F2 9 Gallo-romain

Tr. 4 F3 56 Gallo-romain

Tr. 4 F3 1 Age du bronze

Tr. 4 F4 104 Gallo-romain

Tr. 4 Est -40 cm 3 Age du bronze

Tr. 4 Est -50 cm 5 Age du bronze

Tr. 4 Est -40 -60 cm 5 Age du bronze

Tr. 4 Est -40 -60 cm 1 Gallo-romain

Terre cuite

Tranchée Réf. archéologique NR Datation

Tr. 4 Est -40 -60 cm 5 w

Mobilier métallique (fer)

Tranchée Réf. archéologique NR Identification

Tr. 4 F3 7 clou

Tr. 4 F4 2 clou

Inventaire des prélèvements

Guer l'écusson F2 F3 F4

prélèvements 5 seaux 4 seaux 1 seau

tamisage non tamisé tamisé tamisé

40 litres 32 litres 8 litres

B retagne Bretagne, Morbihan,Guer

Chronologie Guer, l’Ecusson Guer, Morbihan, Guer,

Antiquité romaine , haut-empire Dans le cadre d’un projet de construction d’un poulailler sur la ferme de Guer, L’Ecusson l’Ecusson (EARL BE POS), dans la commune de Guer le Service Régional

Sujets et thèmes L’Ecusson Structure agraire de l’Archéologie de Bretagne a prescrit un diagnostic archéologique Diagnostic archéologique Fosse sur une surface 9 200 m2. Si aucun indice de site n’est répertorié au Sépulture service de la Carte Archéologique sur la zone à construire, le nord de la parcelle concernée a révélé lors de prospections aériennes, (M. Gautier), Rapport final d’opération final Rapport la présence d’enclos et de limites parcellaires. Les différentes traces se Mobilier Céramique développent également à l’est de la prescription, dans la parcelle adjacente. Par ailleurs deux voies de circulation ancienne situées à proximité du projet sont mentionnées à la Carte Archéologique : la première repérée en partie lors des campagnes de prospections citées plus haut a été suivie lors d’un diagnostic réalisé en 2011 sur le projet d’extension de la zone d’Activité de Val Coric ouest (Brisotto, 2011). Elle pourrait avoir une origine protohistorique. La seconde incluse dans la prescription (limite est) correspondrait à un tronçon de la voie antique Corseul-Rieux et s’apparente aujourd’hui à un chemin d’exploitation. La nature précise de cette portion attribuée à la voie n’est pas connue (prospections d’A. Provost). sous la direction de

Cette intervention motivée par la proximité de ces nombreux indices Vérane Brisotto de sites fait suite à deux précédentes opérations de diagnostics réalisées dans le cadre d’extension de la Zac de Val Coric Ouest (Brisotto, 2011 et 2016). La trentaine d’hectare sondée a livré des traces ténues de présence protohistorique et antique matérialisées essentiellement par des chemins, associés à des limites parcellaires.

Si le diagnostic de 2017 a permis de sonder et d’invalider la portion de chemin nord/sud comme appartenant à la voie antique Corseul-Rieux, la découverte de trois fosses à incinérations du bas-Empire apporte son lot d’informations. Les autres vestiges mis au jour correspondent à quelques fossés parcellaires dont quatre pourraient être liés aux occupations antiques. Vérane Brisotto

Inrap Grand Ouest 37 rue du Bignon CS 67 737 Inrap Grand Ouest 35 577 Cesson-Sévigné Janvier 2018 www.inrap.fr Rapport de Diagnostic