7/05/11 RAVEL:N3/05/0711:03Page1 Intégrale delamusiquechambre SAMEDI 12MAI–20H SAMEDI 12MAI–17H VENDREDI 11MAI–20H Ces concerts sont enregistrés par Radio Classique.

Maurice Ravel Intégrale de la musique de chambre Vendredi 11 et samedi 12 mai 7/05/11 RAVEL:N 3/05/07 11:03 Page 2 7/05/11 RAVEL:N 3/05/07 11:03 Page 3

VENDREDI 11 MAI – 20H

Maurice Ravel (1875-1937) Sonate n° 2 pour violon et piano Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré Tzigane, rapsodie de concert pour violon et piano

entracte

Sonate n° 1 pour violon et piano opus posthume Trio pour violon, violoncelle et piano

Quatuor Capuçon : Renaud Capuçon, violon Gautier Capuçon, violoncelle Frank Braley, piano

Fin du concert vers 21h40. 7/05/11 RAVEL:N 3/05/07 11:03 Page 4

Intégrale de la musique de chambre de Maurice Ravel

Ravel le magicien, telle pourrait être une façon de surnommer le compositeur pour évoquer son art. Qu’il ait recours aux structures classiques que sont la sonate, le trio ou le quatuor, ou qu’il fasse appel à un petit ensemble comme dans les Chansons madécasses, ou à des formations plus proches d’un orchestre réduit comme dans l’Introduction et allegro ou les Trois Poèmes de Mallarmé, Ravel met son génie de l’orchestration au service de la musique de chambre. En utilisant d’une manière inhabituelle les possibilités de chaque instrument, il crée une matière sonore unique qui transcende l’effectif initial, comme le démontre avec brio chaque page de la Sonate pour violon et violoncelle. S’il n’hésite pas à s’inspirer des formes anciennes, de la littérature (la « Passacaille » et le « Pantoum » du Trio) ou du jazz (le « Blues » de la Sonate pour violon et piano), il en dévoie avec ingéniosité la formule pour créer une œuvre authentiquement nouvelle, même lorsqu’il se réfère apparemment à une esthétique « classique ». Et si influences il y a, que ce soit celles de Gabriel Fauré « son maître », de compositeurs contemporains comme Igor Stravinski ou , elles se retrouvent métamorphosées en un style personnel et inattendu qui échappe à toute convention et d’où il émane une intense poésie.

Sonate n° 2 pour violon et piano

Allegretto Blues Perpetuum mobile

Composition : 1923-1927. Dédicace : à Hélène Jourdan-Morhange. Création : le 30 mai 1927 à Paris, Concerts Durand, Salle Érard, avec Georges Enesco (violon) et Maurice Ravel (piano). Durée : environ 18 minutes.

L’idée d’écrire une sonate pour violon et piano naquit de la rencontre avec la violoniste hongroise Jelly d’Arányi, interprète et dédicataire des deux Sonates pour violon et piano de Béla Bartók. La composition de ce morceau s’enchaîna à celle de la Sonate pour violon et violoncelle et chevaucha celle de Tzigane et des Chansons madécasses. Les caractéristiques stylistiques de ces trois œuvres exercèrent une influence déterminante sur le style de cette Sonate pour violon et piano : l’écriture contrapuntique de l’Allegretto du premier mouvement va encore plus loin dans le dépouillement que celle de la Sonate pour violon et violoncelle ; la violence de Aoua, deuxième pièce des Chansons madécasses, transparaît dans le Blues, deuxième mouvement de la sonate, tandis que la virtuosité pyrotechnique de Tzigane se retrouve poussée à l’extrême dans le Perpetuum mobile qui clôt l’ensemble. En écrivant sa dernière œuvre de musique de chambre, Ravel avait conscience d’avoir poussé à son paroxysme – dans une forme apparemment classique : une sonate en trois mouvements – l’indépendance des parties de piano et de violon, « instruments essentiellement incompatibles », ajoute-t-il dans son Esquisse autobiographique1, « et qui, loin d’équilibrer leurs contrastes, accusent ici cette même incompatibilité ». L’œuvre fut créée en mai 1927 par Maurice Ravel

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au piano avec Georges Enesco, ancien condisciple du Conservatoire. Yehudi Menuhin consigne dans ses souvenirs qu’il avait entendu Ravel et Enesco jouer cette Sonate : « Un jour qu’Enesco nous donnait une leçon de violon, Maurice Ravel fit soudain irruption parmi nous, apportant une Sonate pour violon et piano qu’il venait à peine de terminer. Georges Enesco, avec Maurice Ravel au piano, se mit à déchiffrer cette œuvre difficile en s’arrêtant de temps à autre pour demander un éclaircissement. Maurice Ravel en serait resté là, mais Georges Enesco proposa de rejouer l’ensemble, ce qu’il fit en refermant le manuscrit et en exécutant le tout de mémoire » (Voyage inachevé, p. 80). Comme le rapportera quelques années plus tard le violoniste József Szigeti qui joua également la Sonate avec Ravel, ce dernier « était quelque peu nonchalant dans sa façon de jouer du piano ; à moins qu’insouciant ne qualifie mieux son attitude : c’était sa confiance d’artiste créateur qui lui dictait sa conception de notre tâche. C’est comme s’il disait : « Qu’importe, si nous jouons un peu mieux, ou d’une façon moins brillante et polie ? L’œuvre est fixée dans sa forme définitive, et c’est tout ce qui compte vraiment. »

Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré

Simplice

Composition : septembre 1922. Dédicace : à Claude Roland-Manuel. Création : le 13 décembre 1922 à Paris, Société Musicale Indépendante, Salle de la Société des Concerts, avec Hélène Jourdan-Morhange (violon) et Madeleine Grovlez (piano). Durée : environ 3 minutes.

Après avoir rendu hommage à Debussy et à Ernest Chausson, Henry Prunières, musicologue et directeur de la remarquable Revue musicale, décida de consacrer un numéro spécial à Gabriel Fauré, fascicule qu’il accompagna comme à l’accoutumée d’un supplément musical. Ce grand amateur de musique contemporaine sollicita les anciens élèves du maître en imposant que leur composition commence par le nom de Fauré, transposé en système anglo-saxon : F-fa A-la U-sol R-ré É-mi. Ravel, Georges Enesco, Louis Aubert, Florent Schmitt, Charles Koechlin, Paul Ladmirault et Jean Roger-Ducasse se plièrent à l’exercice. Ravel poussa même le jeu jusqu’à transposer en notation anglo- saxonne le prénom de Fauré tout en prenant une certaine liberté : le R et le I de Gabriel auraient dû être un ré et un si non un sol et un ré. Le thème énoncé au violon revêt une couleur fauréenne et est ponctué d’harmonies très ravéliennes ; il est repris à la fin par le piano. D’une apparente simplicité, cette œuvre recèle une émotion poétique raffinée. Ne pouvant livrer faute de temps un témoignage écrit comme les autres disciples, Ravel fut interviewé par Roland-Manuel sur les mélodies de son maître. Au détour de la conversation, il déclara que Fauré n’avait point proposé « de formules à ses disciples, s’employant tout au contraire à les mettre en garde contre les poncifs. » Bel hommage à l’enseignement qu’il reçut de l’auteur du Requiem.

1 - Texte transcrit par Roland-Manuel à partir de la sténographie d’un entretien avec Ravel réalisé en 1928.

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Tzigane, rapsodie de concert pour violon et piano

Composition : mars 1922-avril 1924. Dédicace : à Jelly d’Arányi. Création : le 26 avril 1924 à Londres, Aeolian Hall, avec Jelly d’Arányi (violon) et Henri Gil-Marcheix (piano). Durée : environ 9 minutes.

Lors d’un séjour londonien, Ravel fit la connaissance de la violoniste hongroise Jelly d’Arányi qui avait créé la Première sonate de Bartók accompagnée par le compositeur. Celle-ci s’était également éprise de la Sonate pour violon et violoncelle que Ravel venait de terminer. Il la vit de nouveau à Paris, et lors d’un dîner, prit plaisir à l’entendre improviser dans le style tzigane. De là germa l’idée de composer une pièce pour violon dans le « goût d’une rhapsodie hongroise » (Esquisse autobiographique). Il se fit même prêter une copie des Caprices de Paganini, car ce devait être également, comme il l’écrivit à la dédicataire de l’œuvre, « un morceau de grande virtuosité ». Cette œuvre débute par une cadence dont l’un des thèmes réapparaîtra dans la seconde partie. Celle-ci se compose de deux motifs, l’un staccato, l’autre plus fortement marqué avec une écriture en perpetuum mobile. Les constants changements de tempo et l’exploitation des couleurs du violon en combinant harmoniques, pizzicatos et diverses attaques d’archet, font de cette rhapsodie une pièce plus authentiquement tzigane que bien d’autres œuvres d’inspiration hongroise, tout comme le furent les œuvres hispanisantes de Debussy. Aux sonorités éblouissantes du violon, Ravel avait imaginé de mêler un accompagnement de piano luthéal, instrument qu’inventa Pleyel et qui, en combinant le son des cordes pincées avec la sonorité du piano, évoquait le timbre d’un cymbalum. C’est sur ce nouvel instrument que fut joué Tzigane à Paris, le 15 octobre 1924, quelques mois après la création londonienne.

Sonate n° 1 pour violon et piano opus posthume

Allegro

Composition : avril 1897. Création : à Paris, vraisemblablement en 1897 au Conservatoire, avec Georges Enesco (violon) et Maurice Ravel (piano). Durée : environ 16 minutes.

Cette sonate « à la Vinteuil » où transparaît l’influence de Franck et de Fauré serait née de la rencontre de Ravel avec le violoniste Georges Enesco. Ce dernier, qui arriva à Paris en 1893, suivait les cours au Conservatoire : condisciple de Ravel dans la classe de composition de Gabriel Fauré, il prenait également comme son camarade des cours particuliers de contrepoint avec André Gedalge. Restée dans les cartons du compositeur, cette œuvre ne sera publiée qu’en 1975 pour le centenaire de sa naissance. Dans son ouvrage Maurice Ravel, le jardin féerique, Christian Goubault y décèle « les tournures mélodiques et harmoniques du langage ravélien » ainsi que des « caractère et couleur basques » auxquels le compositeur aura recours dans son Trio.

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Trio pour violon, violoncelle et piano

Modéré Pantoum Passacaille Final

Composition : avril-août 1914. Dédicace : à André Gedalge. Création : le 28 janvier 1915 à Paris, Société Musicale Indépendante, Salle Gaveau, avec Gabriel Willaume (violon), Louis Feuillard (violoncelle) et Alfredo Casella (piano). Durée : environ 26 minutes.

Dans la seule conférence que Ravel fit aux États-Unis en avril 1928, il évoque son travail de compositeur et parle de la « longue période de gestation consciente » durant laquelle il arrive à voir progressivement « la forme et l’évolution que l’œuvre ultérieure prendra dans son ensemble », « sans écrire une seule note ». Et il ajoute : « après quoi la rédaction va relativement vite ». Ces réflexions de Ravel s’appliquent admirablement à la genèse du Trio, dont il mentionne l’idée dès mars 1908 dans une lettre à Cipa Godebski. Pourtant il n’en entreprendra la composition qu’à partir du 3 avril 1914, lors d’un séjour à Saint- Jean-de-Luz. Il l’acheva le 7 août comme l’indique le manuscrit de l’œuvre. Comme il le confia à son ami Roland-Manuel, le 26 septembre, il n’avait jamais autant travaillé, « et aussi rapidement que cet été » : « En cinq semaines, j’ai fourni le travail de cinq mois ».

L’achèvement du Trio coïncide avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale qui allait si profondément bouleverser Ravel. Le compositeur a laissé une analyse fort sobre de son Trio. Le mouvement initial se compose de deux thèmes dont l’un, le premier, inspiré de l’ancien zortico basque, est énoncé au piano puis repris par le violon et le violoncelle. Il se dégage de cette page une profonde nostalgie, comme si le compositeur avait prévu l’effondrement qu’allait provoquer la guerre. La construction du deuxième mouvement, traditionnellement un scherzo, est « inspirée de la forme poétique du pantoum », que Hugo puis les parnassiens, tel Banville, avaient pratiquée et que Baudelaire avait mise à l’honneur dans « Harmonie du soir ». Et Ravel poursuit : « On sait que dans ce genre de poème, deux sens formant contraste doivent se poursuivre du commencement à la fin ». Après cette page étincelante de virtuosité, l’austérité du troisième mouvement, intitulé « Passacaille », offre un contraste saisissant. Il se compose d’un thème de huit mesures, sans que celui-ci donne lieu comme il se doit à des variations. En fait, comme l’écrit Ravel, il procède soit par déformation, soit par développement. Le Trio se termine par un finale dont l’écriture quasi-orchestrale (cordes en arpèges ou en trille) tranche avec les mouvements précédents. Il est dédié au compositeur André Gedalge qui enseigna le contrepoint et l’orchestration au jeune Ravel ; ce dernier lui rendit un vibrant hommage dans son Esquisse autobiographique : « Je suis heureux de dire que je dois les plus précieux éléments de mon métier à André Gedalge. »

Denis Herlin

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SAMEDI 12 MAI – 17H

Maurice Ravel (1875-1937) Sonate pour violon et violoncelle* Quatuor à cordes

Quatuor Capuçon : Renaud Capuçon, violon* Aki Saulière, violon Béatrice Muthelet, alto Gautier Capuçon, violoncelle*

Fin du concert vers 18h50. 7/05/11 RAVEL:N 3/05/07 11:03 Page 10

Sonate pour violon et violoncelle

Allegro Très vif Lent Vif, avec entrain

Composition : avril 1920-février 1922. Dédicace : « à la mémoire de Claude Debussy ». Création : le 6 avril 1922 à Paris, Société Musicale Indépendante, Salle Pleyel, avec Hélène Jourdan-Morhange (violon) et Maurice Maréchal (violoncelle). Durée : environ 20 minutes.

Le premier mouvement de cette vaste sonate est en quelque sorte une œuvre de commande puisque Ravel répondait à la demande du musicologue Henry Prunières. Celui-ci voulait rendre hommage à Claude Debussy, mort en mars 1918, en réunissant des textes et des témoignages, mais également un supplément musical qui, sous le titre de « Tombeau de Claude Debussy », rassemblait les œuvres de dix compositeurs dont Paul Dukas, Albert Roussel, Béla Bartók, Manuel de Falla, Erik Satie, Igor Stravinski et Maurice Ravel. Cet ensemble constitua le deuxième numéro de La Revue musicale en décembre 1920. Ravel se mit au travail dès le mois d’avril 1920 et lui fit donc parvenir le 18 août le premier mouvement d’un duo pour violon et violoncelle, formation originale que seul Zoltán Kodály avait exploité en 1914 avec son Duo op. 7, également en quatre mouvements.

En choisissant de rendre hommage à Debussy avec une œuvre de musique de chambre, ce que ne firent pas la plupart des autres compositeurs qui privilégièrent le piano, Ravel fait implicitement référence aux dernières années de Debussy durant lesquelles celui-ci avait projeté de composer six sonates mêlant diverses combinaisons instrumentales et dont seules trois virent le jour. Toutefois, il s’en démarque aussi puisque de ce premier mouvement va naître une sonate qui, du point de vue formel, épouse une facture classique dont s’affranchissait Debussy.

Le premier mouvement – que Ravel composa rapidement –, où alternent accords parfaits mineurs et majeurs et successions de septièmes majeures, expose quatre thèmes, dont deux serviront à alimenter le matériau des trois autres parties de la sonate. La composition des trois autres mouvements ne se déroula pas sans heurts. À partir de février 1921, Ravel reprit son travail et confia en septembre à son ami Roland-Manuel que « ce bougre de duo [lui] donn[ait] bien du mal ». Devant les dimensions de l’œuvre, il décida en accord avec son éditeur Jacques Durand de la dénommer non plus duo, mais sonate et demanda que soit mis en tête de l’édition : « à la mémoire de Claude Debussy ». Conscient de la nouveauté de l’écriture, Ravel confia dans son Esquisse autobiographique que « cette sonate marque un tournant dans l’évolution de [sa] carrière ». Et le compositeur d’ajouter : « Le dépouillement y est poussé à l’extrême. Renoncement au charme harmonique ; réaction de plus en plus marquée dans le sens de la mélodie. » Non content de recourir à la bitonalité, d’exploiter des tessitures plutôt inhabituelles pour le violon et le violoncelle

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et d’utiliser différentes techniques de jeu, le compositeur y déploie aussi un audacieux contrepoint. Aussi Ravel a-t-il réussi le tour de force de créer une matière sonore faisant oublier l’existence même des deux instruments.

Achevée en février 1922, la sonate fut donnée la même année en première audition par la violoniste Hélène Jourdan-Morhange et le violoncelliste Maurice Maréchal, à qui le compositeur offrit le manuscrit du deuxième mouvement « en souvenir de la belle première exécution du 6 avril ».

Quatuor à cordes

Allegro moderato – Très doux Assez vif – Très rythmé Très lent Vif et agité

Composition : décembre 1902-avril 1903. Dédicace : « à mon cher maître Gabriel Fauré ». Création : le 5 mars 1904 à Paris, Société Nationale de Musique, Salle de la Schola Cantorum, par le Quatuor Heyman. Durée : environ 27 minutes.

En décembre 1902, Ravel entreprit d’écrire son Quatuor. Son achèvement en avril 1903 marque un tournant dans la carrière de Ravel, tout comme ce fut le cas pour Debussy qui avait composé son unique quatuor dix ans auparavant. En effet, c’est en quelque sorte sa première véritable grande œuvre tant par l’ampleur que par la richesse musicale qu’elle contient. Comme Ravel l’écrivit dans son esquisse autobiographique avec sa modestie habituelle, son « Quatuor en fa répond à une volonté de construction musicale imparfaitement réalisée sans doute, mais qui apparaît beaucoup plus nette que dans [s]es précédentes compositions ». Dédiée à son « cher maître Gabriel Fauré » qui fut son professeur de composition au Conservatoire, cette œuvre ne fut guère appréciée de ce dernier. Comme le note avec justesse Roland-Manuel, « cette musique grave et juvénile apparaît, dans son ardente suavité, comme la plus spontanée que Ravel ait jamais écrite ».

La forme est empreinte d’un certain classicisme et, comme bien souvent chez Ravel, les thèmes du premier mouvement se retrouvent dans les autres, notamment le troisième et le finale. Le 4 mars 1904, la veille de la création par le Quatuor Heyman lors d’un concert de la Société Nationale de Musique, Debussy assista à la répétition et lui enjoignit de ne rien changer à l’équilibre sonore de son œuvre : « Bardac vient de me dire votre intention de faire jouer votre quatuor – surtout l’Andante moins fort… Au nom de tous les Dieux et, au mien, si vous le voulez bien, ne faites pas cela. Songez à la différence de sonorité d’une salle avec et sans public… Il n’y a que l’Alto qui mange un peu les autres et qu’il faudrait peut-être apaiser ? Autrement, ne touchez à rien et tout ira bien. »

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L’œuvre fut accueillie avec enthousiasme et certains critiques, comme Pierre Lalo, ne purent s’empêcher de le trouver « une ressemblance incroyable avec la musique de M. Debussy ». Pourtant, comme le soulignera Ravel bien des années après dans une interview de mars 1931 : « n’oubliez pas que mon Quatuor à cordes était déjà conçu comme un contrepoint à quatre voix, alors que le Quatuor de Debussy est de conception purement harmonique ». Publié la même année par Gabriel Astruc, le quatuor fut édité une deuxième fois aux Éditions Durand en 1910, avec quelques changements introduits par Ravel. Il fit même l’objet en 1927 d’un enregistrement supervisé par le compositeur. Selon le témoignage du premier violon André Mangeot, « il annota les passages de la partition où il désirait qu’un changement soit apporté à une articulation ou à un tempo ». Fasciné par cette innovation technique, Ravel déclara à Mangeot que les compositeurs pouvaient maintenant dire d’une manière définitive comment ils concevaient l’interprétation de leurs œuvres !

Denis Herlin

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Maurice Ravel (1875-1937) Introduction et Allegro pour harpe Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé*

entracte

Ma Mère l’Oye Trois Chansons madécasses**

Sandrine Piau, soprano* Elsa Maurus, mezzo-soprano** Magali Mosnier, flûte Pascal Moraguès, clarinette Marie-Pierre Langlamet, harpe Michel Dalberto, piano Frank Braley, piano

Quatuor Capuçon : Renaud Capuçon, violon Aki Saulière, violon Béatrice Muthelet, alto Gautier Capuçon, violoncelle

Fin du concert vers 21h30. 7/05/11 RAVEL:N 3/05/07 11:03 Page 14

Introduction et Allegro pour harpe avec accompagnement de quatuor à cordes, flûte et clarinette

Composition : juin 1905. Dédicace : à Albert Blondel. Création : le 22 février 1907 à Paris, Cercle musical de la Société française de photographie, avec Micheline Kahn (harpe), le quatuor Firmin Touche, Philippe Gaubert (flûte), M. Pichard (clarinette), sous la direction de Charles Domergue. Durée : environ 11 minutes.

Au début du XXe siècle, les firmes Pleyel et Érard se livraient à une rude concurrence et commandaient des œuvres nouvelles aux compositeurs. C’est ainsi qu’en 1904 Gustave Lyon, directeur de la firme Pleyel, demanda à Debussy d’écrire une pièce pour son nouveau modèle de harpe chromatique. De là naquirent les deux Danses pour harpe et orchestre. La maison Érard ne fut pas en reste, et son directeur, Albert Blondel, passa commande d’une œuvre pour harpe à Maurice Ravel. L’œuvre semble avoir été achevée rapidement, si l’on en croit la lettre que Ravel adressa au critique et ami Jean Marnold, le 11 juin 1905 : « Huit jours de travail acharné et trois nuits de veille m’ont permis de l’achever, tant bien que mal. » La formation choisie par Ravel (un septuor) est d’une grande originalité et donne à l’œuvre une couleur champêtre : une flûte, une clarinette, un quatuor à cordes et une harpe qui se voit confier un rôle bien souvent de soliste. La structure est de facture classique : un allegro à deux thèmes, le second ayant été préalablement exposé dans l’introduction. Dans ses souvenirs, la violoniste Hélène Jourdan-Morhange évoque cette œuvre aux multiples facettes, « qui aurait pu, comme beaucoup de compositions ravéliennes, être dansée : petit ballet-conte de fée où tous les rêves eussent trouvé à s’alimenter dans le climat irréel de la musique ».

Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé

I. Soupir II. Placet futile III. Surgi de la croupe et du bond

Composition : I. avril 1913 ; II. mai 1913 ; III. août 1913. Dédicaces : I. « à Igor Stravinsky » ; II. « à Florent Schmitt » ; III. « à Erik Satie ». Création : le 14 janvier 1914 à Paris, Société Musicale Indépendante, Salle Érard, avec Jane Bathori (soprano) et un ensemble instrumental (piano, quatuor à cordes, deux flûtes, deux clarinettes) sous la direction de Désiré-Émile Inghelbrecht. Durée : environ 12 minutes.

Au début de l’année 1913, les Éditions de la Nouvelle Revue Française firent paraître la première édition complète des poésies de Stéphane Mallarmé. Cette publication n’échappa ni à Ravel ni à Debussy. Depuis le mois d’avril, Maurice Ravel travaillait à mettre en musique deux poèmes de Stéphane Mallarmé pour chant, piano, quatuor, deux flûtes et deux clarinettes : « Soupir » et « Placet futile ». Or, Debussy, par « un phénomène d’autosuggestion digne d’une communication à l’Académie de Médecine » (selon ses

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propres mots), choisit, sans le savoir, les mêmes poèmes que Ravel qui s’exclama à son tour dans l’une de ses lettres à Roland-Manuel : « Nous assisterons bientôt à un match Debussy-Ravel. » Pour la mise en musique du troisième, Ravel s’assura que son choix ne coïncidait pas avec celui de Debussy. Dans son Esquisse autobiographique, Ravel affirme qu’il a « voulu transposer en musique la poésie mallarméenne » : « Et particulièrement cette préciosité pleine de profondeur si spéciale à Mallarmé. “Surgi de la croupe et du bond” : le plus étrange, sinon le plus hermétique de ses sonnets. J’ai pris à peu près pour cette œuvre l’appareil instrumental du Pierrot lunaire de Schönberg ». Cette référence à Schönberg est cependant étrange. Dans une lettre à Mme Casella d’avril 1913, où Ravel trace le programme d’un concert de la Société Musicale Indépendante dans lequel s’enchaîneraient le Pierrot lunaire, les Trois Poèmes de la lyrique japonaise de Stravinski et ses deux Poèmes de Mallarmé, celui-ci précise qu’il ne connaît l’œuvre de Schönberg que « par ouï-dire ». Et il ajoute : « Mais nous devons jouer cette œuvre pour laquelle, en Allemagne et en Autriche, le sang coule. » La création parisienne du Pïerrot lunaire n’aura lieu qu’en janvier 1922. De son côté, Stravinski, chez qui Ravel séjourna en avril 1913 et qui est le dédicataire de la première mélodie, lui avait écrit le 14 novembre 1912 qu’il avait été fasciné par la « mélodéclamation Piero Lunaire [sic] accompagnée de petits ensembles » et qu’il n’avait « rien entendu de pareil dans la musique ». Stravinski composa donc ses Trois Poésies de la lyrique japonaise sous l’influence de Schönberg, influence dont il fit partager l’imaginaire sonore à Ravel lorsqu’il écrivit ses Trois Poèmes de Mallarmé.

Toutefois derrière « les pièges de l’enharmonie et les larges écarts mélodiques » des deux cycles de mélodies se cachent « des rapports plus simples, une tonalité moins en péril », comme le souligne le musicologue André Schaeffner. En composant pour un effectif instrumental aux timbres choisis, Ravel met en musique les trois poèmes de Mallarmé non comme des mélodies accompagnées, mais comme une œuvre de musique de chambre où l’écriture de la voix s’apparente plus à celle d’un instrument dont la couleur et le timbre se mêlent à la trame diaphane des flûtes, des clarinettes, du quatuor et du piano. Il prolonge ainsi admirablement l’expérience mallarméenne de la musique du vers, au-delà du sens des mots, son « immatérielle poésie », selon Ravel, « visions illimitées mais de dessins précis, enfermés dans un mystère de sombre abstraction ».

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Maurice Ravel Nommez-nous... pour qu’Amour ailé d’un éventail Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé M’y peigne flûte aux doigts endormant ce bercail, Princesse, nommez-nous berger de vos sourires. 1. Soupir

Mon âme vers ton front où rêve, 3. Surgi de la croupe et du bond ô calme sœur, Un automne jonché de taches de rousseur, Surgi de la croupe et du bond Et vers le ciel errant de ton œil angélique, D’une verrerie éphémère Monte, comme dans un jardin mélancolique, Sans fleurir la veillée amère Fidèle, un blanc jet d’eau soupire Le col ignoré s’interrompt. vers l’Azur ! – Vers l’Azur attendri d’octobre pâle et pur Je crois bien que deux bouches n’ont Bu, ni son amant ni ma mère, Qui mire aux grands bassins de sa langueur infinie Jamais à la même Chimère, Moi, sylphe de ce froid plafond ! Et laisse, sur l’eau morte où la fauve agonie Des feuilles, erre au vent et Le pur vase d’aucun breuvage creuse un froid sillon, que l’inexhaustible veuvage Se traîner le soleil jaune d’un long rayon. Agonise mais ne consent,

Naïf baiser des plus funèbres ! 2. Placet futile À rien expirer annonçant Une rose dans les ténèbres. Princesse ! à jalouser le destin d’une Hébé Qui point sur cette tasse au baiser de vos lèvres, J’use mes feux mais n’ai rang discret que d’abbé Et ne figurerai même nu sur le Sèvres.

Comme je ne suis pas ton bichon embarbé, Ni la pastille ni du rouge, ni Jeux mièvres

Et que sur moi je sais ton regard clos tombé, Blonde dont les coiffeurs divins sont des orfèvres !

Nommez-nous... toi de qui tant de ris framboisés Se joignent en troupeau d’agneaux apprivoisés Chez tous broutant les vœux et bêlant aux délires,

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Ma Mère l’Oye, cinq pièces enfantines pour piano à quatre mains

I. Pavane de la Belle au bois dormant II. Petit Poucet III. Laideronnette, impératrice des Pagodes IV. Les entretiens de la Belle et de la Bête V. Le jardin féerique

Composition : septembre 1908 (I) et avril 1910 (II-V). Dédicace : à Mimie et Jean Godebski. Création : le 20 avril 1910 à Paris, Société Musicale Indépendante, Salle Gaveau, avec Jeanne Leleu et Geneviève Durony. Durée : environ 16 minutes.

En septembre 1908, Ravel composa la « Pavane de la Belle au bois dormant » pour les enfants de ses amis Ida et Cipa Godebski, Mimie et Jean, qui raffolaient des contes de fées de Perrault, de Mme d’Aulnoy ou de Mme de Beaumont. Mais concevoir cette pièce relevait d’une certaine gageure de la part de Ravel : il venait d’achever son grand triptyque pour piano Gaspard de la nuit. Il fallut donc, comme il l’explique dans son Esquisse autobiographique, « simplifier [sa] manière et dépouiller [son] écriture » dans le dessein « d’évoquer […] la poésie de l’enfance ». Visiblement séduit par cette première expérience, il la poursuivit en avril 1910, en ajoutant dans un délai très bref quatre autres pièces à ce recueil, afin de donner une œuvre nouvelle lors du concert inaugural de la Société Musicale Indépendante, association qui marquait une volonté de rupture avec la très conservatrice Société Nationale de Musique. Pour rester dans l’esprit de l’enfance, la création de Ma Mère l’Oye fut confiée à deux jeunes filles, Geneviève Durony, âgée de quatorze ans, élève de Marcel Chadeigne, et Jeanne Leleu, âgée de onze ans et élève de Marguerite Long. Le lendemain de cette première, Ravel remercia chaleureusement Jeanne Leleu : « Mademoiselle, Quand vous serez une grande virtuose, et que je serai un vieux bonhomme, au comble des honneurs, ou tout à fait oublié, vous aurez peut-être un souvenir très doux d’avoir procuré à un artiste la joie bien rare d’avoir entendu interpréter une œuvre assez spéciale avec le sentiment exact qui y convenait. Merci mille fois pour votre exécution enfantine et spirituelle de Ma Mère l’Oye, et croyez, Mademoiselle, aux sentiments reconnaissants de votre dévoué Maurice Ravel ». L’histoire ne s’arrêta pas là, car un an plus tard, à la demande de Jacques Rouché, le compositeur métamorphosa ses pièces pour piano à quatre mains en de magnifiques pages orchestrales devant illustrer un ballet.

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Trois Chansons madécasses

I. Nahandove II. Aoua ! III. Il est doux

Composition : avril 1925-avril 1926. Dédicace : « à Mrs Elizabeth S. Coolidge en très respectueux hommage ». Texte : Évariste Désiré de Forges, vicomte de Parny (1753-1814). Création : le 13 juin 1926 à Paris, Salle Érard, avec Jane Bathori (soprano), Baudouin (flûte), Hans Kindler (violoncelle) et Alfredo Casella (piano). Durée : environ 13 minutes.

C’est à la demande du mécène américain Elizabeth Sprague Coolidge que Ravel écrivit les Chansons madécasses. Si la commanditaire lui imposa la formation instrumentale (flûte, violoncelle, piano et voix), le compositeur eut toute latitude pour choisir le texte. Il jeta son dévolu sur un recueil de la fin du XVIIIe siècle d’Évariste Désiré de Forges, vicomte de Parny, traducteur de chansons prétendument malgaches, mais dont il était en réalité l’auteur. Le choix de Ravel était volontairement provocateur : un deuxième texte explosif qui faisait écho aux mouvements anti-colonialistes de l’après-guerre, un premier et un troisième textes d’une grande sensualité. Le compositeur tenait en haute estime ses Chansons madécasses qui lui semblaient « apporter un élément nouveau – dramatique voire érotique – qu’y a introduit le sujet même de Parny ». Et Ravel d’ajouter : « C’est une sorte de quatuor où la voix joue le rôle d’instrument principal. La simplicité y domine. L’indépendance [s’y affirme] ». La première Chanson débute par un entrelacement contrapuntique de la voix et du violoncelle, tandis que la deuxième commence fortissimo et se déroule dans un climat bitonal. Dans la troisième, Ravel tire des instruments des couleurs d’une extraordinaire variété : plusieurs mesures en harmoniques au violoncelle se mêlent mystérieusement au timbre de la flûte et aux registres aigus du piano ; le violoncelle se métamorphose en un instrument exotique au moyen de pizzicatos sur des notes harmoniques. Comme le souligna Henry Prunières dans son compte rendu après la création parisienne de juin 1926 organisée par Mrs Coolidge, « ce qui tient du miracle, c’est la manière dont les instruments entrent en action et s’arrêtent sans rompre la continuité de la ligne mélodique ». L’édition que publia Durand en 1926 est ornée de trois lithographies dues au mari de la violoniste Hélène Jourdan-Morhange, dédicataire de la Sonate pour violon et piano n° 2, Luc-Albert Moreau.

Denis Herlin

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Maurice Ravel descendirent dans cette île. On leur dit : Voilà des terres, que vos femmes les cultivent ; soyez justes, Chansons madécasses soyez bons, et devenez nos frères. (Évariste Désiré de Forges, vicomte de Parny) Les Blancs promirent, et cependant ils faisaient des retranchements. Un fort menaçant s’éleva ; le 1. Nahandove tonnerre fut renfermé dans des bouches d’airain ; leurs prêtres voulurent nous donner un Dieu que Nahandove, ô belle Nahandove ! L’oiseau nocturne a nous ne connaissons pas, ils parlèrent enfin commencé ses cris, la pleine lune brille sur ma tête, et d’obéissance et d’esclavage. […] la rosée naissante humecte mes cheveux. Voici l’heure : qui peut t’arrêter, Nahandove, ô belle Nahandove ! Plutôt la mort. Le carnage fut long et terrible ; mais malgré la foudre qu’ils vomissaient, et qui écrasait Le lit de feuilles est préparé ; je l’ai parsemé de fleurs des armées entières, ils furent tous exterminés. et d’herbes odoriférantes ; il est digne de tes Aoua ! Aoua ! Méfiez-vous des Blancs ! charmes. Nahandove, ô belle Nahandove ! Nous avons vu de nouveaux tyrans, plus forts et plus Elle vient. J’ai reconnu la respiration précipitée que nombreux, planter leur pavillon sur le rivage. Le ciel a donne une marche rapide ; j’entends le froissement combattu pour nous. Il a fait tomber sur eux les pluies, de la pagne qui l’enveloppe ; c’est elle, c’est les tempêtes et les vents empoisonnés. Ils ne sont plus, Nahandove, la belle Nahandove ! et nous vivons, et nous vivons libres. Aoua ! Méfiez-vous des Blancs, habitants du rivage. Reprends haleine, ma jeune amie ; repose-toi sur mes genoux. Que ton regard est enchanteur ! Que le mouvement de ton sein est vif et délicieux sous la main 3. Il est doux qui le presse ! Tu souris, Nahandove, ô belle Nahandove ! Il est doux de se coucher, durant la chaleur, sous un Tes baisers pénètrent jusqu’à l’âme ; tes caresses arbre touffu, et d’attendre que le vent du soir amème brûlent tous mes sens ; arrête, ou je vais mourir. la fraîcheur. Meurt-on de volupté, Nahandove, ô belle Nahandove ? Femmes, approchez. Tandis que je me repose ici sous Le plaisir passe comme un éclair. Ta douce haleine un arbre touffu, occupez mon oreille par vos accents s’affaiblit, tes yeux humides se referment, ta tête se prolongés. Répétez la chanson de la jeune fille, penche mollement, et tes transports s’éteignent dans lorsque ses doigts tressent la natte ou lorsqu’assise la langueur. Jamais tu ne fus si belle, Nahandove, ô auprès du riz, elle chasse les oiseaux avides. belle Nahandove ! [...] Le chant plaît à mon âme. La danse est pour moi presque Tu pars, et je vais languir dans les regrets et les aussi douce qu’un baiser. Que vos pas soient lents ; qu’ils désirs. Je languirai jusqu’au soir. Tu reviendras ce imitent les attitudes du plaisir et l’abandon de la volupté. soir, Nahandove, ô belle Nahandove ! Le vent du soir se lève ; la lune commence à briller 2. Aoua ! au travers des arbres de la montagne. Allez, et préparez le repas. Aoua ! Aoua ! Méfiez-vous des Blancs, habitants du rivage. Du temps de nos pères, des Blancs

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M « B de or Lé ap ba C de se m da am bo de th l’â au e da B d d av (1 d e d T il co J et sé (1 de in de M de S en S L’ 7/05/11 RAVEL:N 3/05/07 11:03 Page 21

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Maurice Ravel à l’Opéra-Comique, fut accueilli avec Biographies des interprètes « Je suis né à Ciboure, commune des réserve. En revanche, la création Basses-Pyrénées, voisine de Saint-Jean- de Daphnis et Chloé par les Ballets russes Renaud Capuçon de-Luz, le 7 mars 1875. Mon père, de Diaghilev en 1912 et la métamorphose Né à Chambéry en 1976, Renaud Capuçon originaire de Versoix, sur la rive du de Ma mère l’Oye – à l’origine un recueil est admis à 14 ans au Conservatoire Léman, était ingénieur civil. Ma mère de pièces pour piano à quatre mains – National Supérieur de Musique (CNSM) appartenait à une ancienne famille en un ballet pour le Théâtre des Arts que de Paris et suit l’enseignement de Gérard basquaise. À l’âge de trois mois, je quittai dirigeait Jacques Rouché révélèrent au Poulet et Veda Reynolds. Il travaille Ciboure pour Paris, où j’ai toujours public parisien la splendeur de sa palette ensuite avec Thomas Brandis à Berlin, demeuré depuis. Tout enfant, j’étais orchestrale. L’achèvement de son Trio puis auprès d’Isaac Stern. En 1992, sensible à la musique – à toute espèce de pour violon, violoncelle et piano coïncida il obtient son premier prix de musique musique. Mon père, beaucoup plus instruit avec le déclenchement de la Première de chambre, en 1993 son premier prix de dans cet art que ne le sont la plupart des Guerre mondiale ; malgré sa faible violon au CNSM de Paris ; il reçoit en 1995 amateurs, sut développer mes goûts et de constitution, Ravel parvint à se faire le prix de l’Académie des Arts de Berlin. bonne heure stimuler mon zèle. À défaut engager en 1916 comme conducteur En 1998, choisi par Claudio Abbado, de solfège, dont je n’ai jamais appris la de camion, avant d’être définitivement il devient Konzertmeister du Gustav théorie, je commençai à étudier le piano à réformé en 1917. Durant ce conflit dont Mahler Jugendorchester (jusqu’en l’âge de six ans environ » (Esquisse la violence et la barbarie l’affectèrent 2000), ce qui lui permet de parfaire son autobiographique, 1928). Maurice Ravel profondément, il composa un recueil éducation musicale avec Pierre Boulez, entra au en 1879 de six pièces pour piano, Le Tombeau de Seiji Ozawa, Daniel Barenboïm et Franz dans la classe de piano de Charles de Couperin, qu’il orchestrera en 1919. Après Welser-Möst. En 2000 il est nommé Bériot, puis dans celle de composition la guerre, il s’installa à Montfort-l’Amaury « Rising Star » et « Nouveau talent de de Gabriel Fauré. Parallèlement il prit où il vécut entouré de ses chats au milieu l’année » aux Victoires de la Musique, qui des cours particuliers de contrepoint d’objets miniatures, de boîtes à musique lui décernent en 2005 le titre de « Soliste avec André Gedalge. À quatre reprises et de chinoiseries. Son poème instrumental de l’année ». Il reçoit en (1901, 1902, 1903 et 1905), il tenta chorégraphique La Valse, évocation 2006 le Prix Georges Enesco décerné d’obtenir le Prix de Rome. Son échec musicale de l’anéantissement de la par la Sacem. En novembre 2002, en 1905 fit scandale et provoqua la civilisation par la guerre, fut refusé il fait ses débuts avec le Berliner démission du directeur du Conservatoire, par Diaghilev. Malgré des moments de Philharmoniker et Bernard Haitink, puis Théodore Dubois. Durant cette période, désarroi, il composa une série d’œuvres en juillet 2004 avec le Boston Symphony il avait composé des œuvres qui majeures dont sa fantaisie lyrique L’Enfant Orchestra et Christoph von Dohnányi. contribuèrent à le faire connaître : et les Sortilèges (1925), le Boléro (1928), Il est en tournée avec l’Orchestre de Jeux d’eau (1901), le Quatuor (1903) les deux concertos pour piano (1929-1931), Paris et Christoph Eschenbach en Chine et Shéhérazade (1904). Puis vinrent une ainsi que son orchestration des Tableaux en novembre 2004 et en Allemagne série de pièces pour piano : la Sonatine d’une exposition de Moussorgski (1922). en février 2005. Renaud Capuçon est (1905), les Miroirs (1906) et Gaspard 1928 fut une année de consécration pour soliste de prestigieuses formations : de la nuit (1908). Esprit libre et le compositeur qui entreprit une tournée Deutsches Symphonie-Orchester de indépendant, admirateur de Chabrier, aux États-Unis et au Canada. En 1933, Berlin, Bayerischer Rundfunk de Munich, de Satie et de Debussy, lecteur de frappé d’une soudaine infirmité cérébrale, Bamberger Symphoniker, Hessischer Mallarmé, Poe et Baudelaire, Ravel fut l’un il ne put continuerà composer. Il s’éteignit Rundfunk, NDR Hambourg, WDR des membres actifs de la toute nouvelle le 28 décembre 1937 à l’âge de 62 ans. Cologne, Budapest Festival Orchestra, Société Musicale Indépendante (SMI) créée Orchestre Symphonique de Montréal, en 1910 en réaction au conservatisme de la Denis Herlin Philadelphia Symphony Orchestra, Société Nationale de Musique. Son opéra Houston Symphony Orchestra, L’Heure espagnole, représenté en 1911 Jerusalem Symphony Orchestra,

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Orchestre Philharmonique de Radio . Il s’est produit dans Gautier Capuçon Ba France, Orchestre National de France, les plus grands festivals : Berlin, Davos, « Nouveau Talent de l’année » aux Ph Orchestre de Paris, Ensemble orchestral Mostly Mozart à Londres, Tanglewood, Victoires de la Musique 2001, Gautier Jä de Paris, orchestres de Bordeaux, Jérusalem, Lockenhaus, Ludwigsburg, Capuçon, né en 1981 à Chambéry, Fr Lille, Lyon, Monte-Carlo, Toulouse, Rheingau, Schwarzenberg, Stavanger, commence le violoncelle à 5 ans et le W Gustav Mahler Jugendorchester, Davos, Lucerne, Verbier, Lugano, Gstaad, piano à 7 ans. Il obtient un premier prix M Orchestre royal du Danemark, Édimbourg, Stresa, Brescia-Bergamo, de violoncelle en 1995 et un premier prix Sy Orchestre de la Radio suédoise, Canaries, Saint-Sébastien, Aix-en-Provence, de piano l’année suivante, suivis en 1997 O Orchestre Tchaïkovski de Moscou, Colmar, Divonne, Menton, La Roque d’un premier prix de violoncelle au CNR (V Academy of St Martin-in-the-Fields, d’Anthéron, Saint-Denis, Strasbourg. de Paris dans la classe d’Annie Cochet- sy Chamber Orchestra of Europe, City of En 1995 il crée son propre festival à Zakine. En 2000, il reçoit son prix de Co Birmingham Symphony Orchestra, Chambéry. Sa discographie comprend : violoncelle et son prix de musique de Ch Mahler Chamber Orchestra, Maggio le Quintette de Schumann avec Maria chambre au Conservatoire National W Musicale de Florence, Philharmonique de João Pires (DGG), des trios de Haydn Supérieur de Musique (CNSM) de Paris th la Scala de Milan, Santa Cecilia de Rome, et Mendelssohn et le Triple concerto de dans la classe de Philippe Muller. Il reçoit BB Tokyo Philharmonic, NHK Symphony Beethoven avec Martha Argerich (EMI), ensuite l’enseignement d’Heinrich Schiff O Orchestra, Orchestre de la Suisse et chez Virgin un programme Berlioz, lors de masterclasses à Vienne. O romande, orchestres de chambre de Saint-Saëns, Milhaud et Ravel avec la En 1998, Gautier Capuçon remporte Ph Lausanne et de Zurich. Il se produit Deutsche Kammerphilharmonie et Daniel le premier prix de l’Académie (C sous la direction de chefs tels que Harding, la musique de chambre de Internationale de Musique Maurice Ravel fe Roberto Abbado, Marc Albrecht, Ravel avec son frère Gautier et Frank de Saint-Jean-de-Luz, en 1999 le 2ème Sa Christian Arming, Myung-Whun Chung, Braley, L’Arbre des songes de Dutilleux prix au Concours International de d’ Jean-Claude Casadesus, , avec le Philharmonique de Radio France violoncelle de Christchurch en Nouvelle- Be Frans Brüggen, Semyon Bychkov, et Myung-Whun Chung (Grand prix de Zélande (concerto de Dvorák) et Lo Thomas Dausgaard, Christoph l’Académie Charles-Cros, Choc du Monde le Premier Grand Prix du Concours Sc Eschenbach, Vladimir Fedoseyev, de la musique, Diapason d’or, Stern des International André Navarra à Toulouse Be Iván Fischer, Hans Graf, Daniel Harding, Monates de Fono Forum), des duos avec grâce auquel il se produit en Allemagne, Sa Günther Herbig, Armin et Philippe son frère, le Carnaval des animaux de Angleterre, Autriche et France. Ve Jordan, Emmanuel Krivine, Jesús López Saint-Saëns, des trios de Brahms avec Parallèlement, en 1997 et 1998, Gautier A Cobos, , Marc Minkowski, son frère et Nicholas Angelich (Preis der Capuçon parfait son expérience au sein de David Robertson, Dennis Russell Davis, deutshen Schallplattenkritik), La Truite de l’European Union Youth Orchestra pa Wolfgang Sawallisch, Michael de Schubert, Mendelssohn et Schumann avec Bernard Haitink, puis du Gustav A Schonwandt, Leif Segerstam, Jeffrey avec le Mahler Chamber Orchestra et Mahler Jugendorchester avec Kent Ba Tate, Hugh Wolff… Passionné de musique Daniel Harding, des sonates de Brahms Nagano, Daniele Gatti, Pierre Boulez, Gé de chambre, il collabore avec Martha avec Nicholas Angelich (Diapason d’or, Seiji Ozawa et Claudio Abbado. Il se W Argerich, Elena Bashkirova, Hélène Choc du Monde de la musique). produit depuis en soliste avec de G Grimaud, Katia et Marielle Labèque, Renaud Capuçon joue le Guarneri del prestigieux orchestres : Orchestre de M Maria João Pires, Nicholas Angelich, Gesù « Panette » (1737) qui a appartenu Paris (Christoph Eschenbach), Orchestre V Daniel Barenboïm, Frank Braley, Yefim à Isaac Stern, acheté pour lui par la National de France (Tugan Sokhiev), Pl Bronfman, Myung-Whun Chung, Stephen Banque Suisse Italienne (BSI). Orchestre Philharmonique de Radio Je Kovacevich, Mikhail Pletnev, Jean-Yves France, Ensemble Orchestral de Paris, Li Thibaudet, Vadim Repin, Maxim orchestres de Bordeaux, Lille, Monte- le Vengerov, Natalia Gutman, Mischa Carlo, Strasbourg, Toulouse, Belgrade, à Maisky, Truls Mork, Gérard Caussé, Yuri Jérusalem et Liège, orchestres de M Bashmet, Antoine Tamestit, Paul Meyer, chambre de Vienne et de Zurich, Br

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Bayerischer Rundfunk de Munich, et Tokyo. En janvier 2006, il se produit Grand prix et le prix du public. Le public Philharmonique de Munich (Paavo en tournée aux USA en duo avec et la presse s’accordent à reconnaître Järvi), Radio-Sinfonieorchester de Renaud. Sa discographie comprend en lui un « grand » lauréat, aux qualités Francfort (Hugh Wolff), NDR Hanovre, des trios de Haydn et Mendelssohn musicales et poétiques exceptionnelles. WDR Cologne (Semyon Bychkov), Gustav avec Martha Argerich et Renaud Capuçon Régulièrement invité au Japon, aux Mahler Jugendorchester, Deutsches (EMI), le Trio n°2 de Chostakovitch avec États-Unis, au Canada et dans toute ix Symphonie-Orchester de Berlin, Martha Argerich et Maxim Vengerov l’Europe, Frank Braley se produit avec 7 Orchestre Tchaïkovski de Moscou (EMI). Chez Virgin Classics il a enregistré l’Orchestre de Paris, l’Orchestre National R (Vladimir Fedosseyev), Orchestre la musique de chambre de Ravel avec de France, l’Orchestre Philharmonique symphonique de Malmö (Jesús López son frère Renaud et Frank Braley, de Radio-France, l’Ensemble orchestral Cobos), Santa Cecilia de Rome et des duos avec son frère, les concertos de Paris, les orchestres de Bordeaux, Chamber Orchestra of Europe (Myung- de Haydn avec le Mahler Chamber Lille, Montpellier et Toulouse, l’Orchestre Whun Chung), Academy of St Martin-in- Orchestra et Daniel Harding (Diapason du Gewandhaus de Leipzig, the-Fields, Scottish Chamber Orchestra, d’or et Choc du Monde de la musique), le Philharmonique de Londres, le BBC it BBC Wales Orchestra, BBC Scottish la musique de chambre de Saint-Saëns, Wales Orchestra, le Royal National f Orchestra, Houston Symphony dont le Carnaval des Animaux, La Truite Scottish Orchestra, les orchestres Orchestra, Detroit Symphony Orchestra, de Schubert et les trios de Brahms avec de la Suisse romande et de la Suisse Philadelphia Symphony Orchestra Renaud Capuçon et Nicholas Angelich italienne, l’Orchestre de la Radio de (Charles Dutoit). Il est invité par les (Preis der deutschen Schallplattenkritik, Berlin, l’Orchestre National de Belgique, el festivals de Chambéry, Divonne, Menton, Diapason d’or, Choc du Monde de la le Philharmonique de Rotterdam, Saint-Denis, Strasbourg, La Roque musique). Gautier Capuçon est lauréat le Symphonique de Göteborg, d’Anthéron, Musique en Côte Basque, de la Fondation d’entreprise Natexis l’Orchestre royal du Danemark, - Bergen, Jérusalem, Mostly Mozart de Banques Populaires, d’une bourse le Tokyo Philharmonic, le Boston Londres, Édimbourg, Berlin, Rheingau, Lavoisier du ministère des Affaires Symphony Orchestra. Il a joué sous la Schwarzenberg, Lockenhaus, Brescia- étrangères et du Borletti-Buitoni Trust. baguette de chefs tels Jean-Claude Bergamo, Spoleto, Stresa, Canaries, Il joue un Matteo Goffriler de 1701 et un Casadesus, Stéphane Denève, Charles e, Saint-Sébastien, Tokyo, Davos, Gstaad, violoncelle de Joseph Contreras de 1746 Dutoit, , Hans Graf, Verbier, Lucerne et le Progetto Martha prêté par la Banque Suisse Italienne (BSI). Günther Herbig, Christopher Hogwood, Argerich à Lugano. Passionné Eliahu Inbal, , Kurt de musique de chambre, il a pour Frank Braley Masur, Sir Yehudi Menuhin, Michel partenaires son frère Renaud, Nicholas Après avoir longtemps hésité entre Plasson, Yutaka Sado, Michael Angelich, Martha Argerich, Daniel études scientifiques et musicales, Frank Schonwandt, Antonio Pappano… Barenboïm, Yuri Bashmet, Frank Braley, Braley décide de quitter l’université pour Frank Braley a effectué des tournées Gérard Caussé, Sarah Chang, Myung- se consacrer entièrement à la musique. dans le monde entier : en Chine avec Whun Chung, Michel Dalberto, Hélène Au Conservatoire National Supérieur l’Orchestre National de France et Charles Grimaud, Stephen Kovacevich, Katia et de Musique (CNSM) de Paris, il suit les Dutoit, au Japon et en Chine avec Marielle Labèque, Gabriela Montero, cours de Pascal Devoyon, l’Orchestre National du Capitole de e Viktoria Mullova, Paul Meyer, Mikhail et , avant d’y obtenir, Toulouse et Michel Plasson, en Italie Pletnev, Vadim Repin, Antoine Tamestit, à l’unanimité, ses premiers prix de piano avec l’Orchestre Français des Jeunes et Jean-Yves Thibaudet, Maxim Vengerov, et de musique de chambre. En 1991, Emmanuel Krivine, puis avec l’Orchestra Lilya Zilberstein, Nikolaj Znaider, il se présente pour la première fois à di Padova e del Veneto, à Paris et le quatuor Ysaÿe. En 2005, il participe un concours international. C’est l’un des Francfort avec l’Ensemble Orchestral de à des hommages à Friedrich Gulda avec plus prestigieux d’entre eux, le Concours Paris et John Nelson. Il a joué au Festival Martha Argerich à Buenos Aires, Reine Elisabeth de Belgique, dont il de Tanglewood (États-Unis) avec le Bruxelles, Munich, La Roque d’Anthéron remporte, à vingt-deux ans, le premier Boston Symphony Orchestra dirigé par

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Hans Graf et, en septembre 2003, il a Aki Saulière parfaire sa formation à New York, où S participé à l’inauguration de la nouvelle Aki Saulière a débuté ses études en France elle devenue l’unique altiste de la classe R salle du Carnegie Hall, le Zankel Hall, avec Marie-Claude Theuveny avant de les de Pinchas Zukerman à la Manhattan au à New York avec l’Ensemble poursuivre à la Guildhall School of Music School of Music. De retour en Europe, H Intercontemporain. En récital, il a joué and Drama de Londres avec David Takeno, Béatrice Muthelet est entrée à l’Académie Le à Paris, Londres, Amsterdam, Bruxelles, où elle a obtenu son diplôme avec Karajan du Berliner Philharmoniker, dont S Hanovre, Ferrare, et en duo avec Renaud Distinction. Elle a également effectué un elle a fait partie jusqu’en 1999. Elle est ré Capuçon à Amsterdam, Athènes, cycle de perfectionnement au Mozarteum actuellement premier alto du Gustav d Birmingham, Bruxelles, Rome, Florence, de Salzbourg et a étudié deux ans à Mahler Jugendorchester et l’on peut d Trieste, New York, Washington, Paris, l’Académie Karajan du Berliner régulièrement l’entendre en tant que de Vienne… En musique de chambre il a Philharmoniker. Elle a complété sa premier alto invité avec des orchestres se également pour partenaires Maria João formation musicale avec Yuko Mori comme la Deutsche Kammerphilharmonie et Pires, , Paul Meyer, et Georgy Kurtag. Elle s’est produite ou l’orchestre du Gewandhaus de Leipzig. (P Gérard Caussé, Eric Le Sage, Emmanuel avec le Berliner Philharmoniker, Elle fait en outre partie des membres au Pahud, … Il se passionne le London Symphony Orchestra, fondateurs de l’Orchestre du Festival au pour des projets originaux : il participe la Camerata de Salzbourg, entre autres. de Lucerne, créé par Claudio Abbado. et notamment à une intégrale des Sonates Elle est fondatrice du Kyoto Ensemble En tant que musicienne de chambre, (Ä de Beethoven donnée en 2004 et du Nagaokakyo Chamber Ensemble. Béatrice Muthelet est fréquemment à É au Festival de La Roque d’Anthéron Membre du Quatuor Capuçon et de l’affiche de festivals aussi prestigieux C ainsi que dans plusieurs villes françaises, Musique Oblique, elle est aussi la que le Festival d’Aix-en-Provence, (N mais aussi à Rome et au Brésil et en première violoniste française à intégrer le Festival de Bel-Air, le Festival de Saint- T 2005 à Bilbao, Lisbonne et Tokyo. le Chamber Orchestra of Europe avec Denis, le Festival de Verbier, le Festival au Sa discographie comprend, chez lequel elle tourne trois mois par an sous de Berlin, le Festival d’Heimbach, a Harmonia Mundi, la Sonate D959 et les la baguette de chefs tels que Claudio le Festival de Lucerne, le Festival L’ Klavierstücke D946 de Schubert – disque Abbado, Nikolaus Harnoncourt ou Frans d’Édimbourg, la Schubertiade, le Festival N qui lui vaut un Diapason d’or et des Brüggen entre autres. Depuis son retour de Delft ou le Festival de Pise. É comparaisons flatteuses avec Claudio en France en 1998, elle est régulièrement Ses principaux partenaires se nomment A Arrau, Alfred Brendel, Radu Lupu, invitée par Renaud Capuçon dans Lars Vogt, Hélène Grimaud, Bruno e András Schiff –, l’œuvre pour piano de des festivals tels que Deauville, Bel-Air, Canino, Sarah Chang, Joshua Bell, S , enregistrement salué Tautavel… Par ailleurs, elle se produit Viktoria Mullova, Isabelle van Keulen, bû jusque dans les colonnes du New York régulièrement au Japon en musique de Kolja Blacher, Gérard Caussé, Wolfram d Times, les Sonates op. 27 n°2, op. 57 chambre et est invitée chaque année Christ, Emmanuel Pahud, Paul Meyer, av et op. 110 de Beethoven. Chez Virgin au Festival de Kuhmo en Finlande en Steven Isserlis, Clemens Hagen et Alois M Classics, il a enregistré la musique tant que soliste. Elle est, depuis 3 ans, Posch. Avec le quatuor à cordes qu’elle fa de chambre de Ravel avec Renaud assistante de Yuko Mori au College of a créé en 2001 avec Renaud Capuçon, au et Gautier Capuçon et Le Carnaval des Performing Arts de Chicago. Gautier Capuçon et Aki Saulière, Béatrice B Animaux de Saint-Saëns (Choc du Monde Muthelet a notamment enregistré pa de la musique, Recording of the month Béatrice Muthelet Le Carnaval des animaux et le Septuor A de Gramophone). Ses derniers Béatrice Muthelet a commencé par de Saint-Saëns pour Virgin Classics. Elle a G enregistrements sont La Truite de étudier le violon au Conservatoire de également participé à l’enregistrement du M Schubert (Virgin Classics), le Double Versailles. Ce n’est qu’à l’âge de 19 ans, Quintette à cordes en sol de Mozart et de A Concerto de Poulenc (BMG – Prix après avoir passé quelque temps à la Kammersymphonie de Schönberg avec m Caecilia en Belgique, Diapason d’or) travailler avec Haim Taub en Israël, Christian Tetzlaff et Boris Pergamenshikov O et un récital Gershwin (Harmonia Mundi). qu’elle a décidé de se consacrer à l’alto. (EMI). d Une bourse lui a alors permis d’aller Fr

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Sandrine Piau Cros). Son album Haendel avec Christophe du Japon (direction Michiyoshi Inoue) ; e Révélée au public par la musique baroque Rousset et Les Talens Lyriques a été dans les Kindertotenlieder et les Lieder aux côtés de William Christie, Philippe distingué comme Editor’s Choice par eines fahrenden Gesellen avec le Nouvel Herreweghe, Christophe Rousset, Gustav Gramophone Magazine et élu Haendel orchestre de Russie et Vladimir e Leonhardt ou encore Sigiswald Kuijken, Recording of the Year 2005. Citons Spivakov ; dans La Nuit de Walpurgis nt Sandrine Piau affiche aujourd’hui un large également ses motets de Vivaldi, de Mendelssohn avec Jeffrey Tate répertoire reflété par une abondante enregistrés avec Ottavio Dantone et et l’Orchestre National de France au discographie, et confirme sa place l’Accademia Bizantina (Disque baroque Théâtre des Champs-Élysées ; dans d’exception parmi la nouvelle génération de l’année au Midem). Sandrine Piau la Symphonie n° 9 de Beethoven avec de chanteurs français. Sur la scène lyrique, a été faite Chevalier de l’Ordre des Arts l’Orchestre de Paris ; dans L’Enfance ses rôles sont ceux de l’opéra classique et Lettres en 2006. du Christ de Berlioz et Elias de ie et romantique : Gluck (Servilia), Mozart Mendelssohn à Mulhouse (sous la g. (Pamina, Ismène, Konstanze) au Châtelet, Elsa Maurus direction de Cyril Diedrich), le Requiem au Grand Théâtre de Genève, Élève de Heidi Raymond et de Eugenia de Mozart à Kiev avec l’Orchestre au Bayerische Staatsoper de Munich Besalla-Ludwig, mère de Christa Ludwig, national de Russie et Vladimir Spivakov, et à La Monnaie de Bruxelles, Weber Elsa Maurus débute en France avec le ainsi qu’avec Marc Soustrot et le (Ännchen) au Théâtre des Champs- rôle de Rosine dans Le Barbier de Séville Beethoven Orchester à Bonn... Elsa Élysées, Berlioz (Héro) au Teatro puis chante très vite sur les grandes Maurus donne également de nombreux Communale di Bologna, mais aussi Verdi scènes. Après les Rossini de ses débuts récitals avec Emmanuel Strosser, (Nanette) Britten (Titania) au Grand (Le Barbier, La Cenerentola, Le Turc en Christian Ivaldi, Susan Manoff, Michel t- Théatre de Bordeaux, Massenet (Sophie) Italie), elle aborde Faust (rôle de Siebel) Dalberto, notamment au Festival de au Châtelet et à Toulouse. Ses premières à l’Opéra de Zürich, le Dialogue des Colmar, aux Folles Journées de Nantes, amours la ramènent par ailleurs à Carmélites (Mère Marie) à Cagliari au Festival de Prades, à Chartres… L’incoronazione di Poppea (Amsterdam, (2000), Carmen (rôle-titre) à Nantes Elle retourne également au Japon pour al New York), Xerses (Dresde, Champs- (2001), Don Quichotte (Dulcinée) et des concerts Mahler avec l’Orchestre Élysées), Tamerlano (Drottningholm, Madame Butterfly (rôle de Suzki) à symphonique de Tokyo et chante Roméo t Amsterdam), Arianna (Halle)… Au concert, Marseille (2002), puis Les Contes et Juliette au Festival de l’Été Musical elle se produit dans L’Enfant et les d’Hoffmann (La Muse et Nicklaus) dans Loire en Rhône-Alpes, Les Nuits d’Été Sortilèges, La Création, Jeanne d’Arc au la production d’Olivier Py sous la avec la Philharmonie de Belgrade, bûcher (Philharmonie de Berlin), Le Songe direction de Jean-Yves Ossonce. La Damnation de Faust en Allemagne, d’une nuit d’été (par ailleurs enregistré Elle participe à la Tétralogie au Capitole Le Requiem de Verdi avec l’Orchestre avec Philippe Herreweghe) ou encore la de Toulouse (Walkyrie et Fille du Rhin) de Mulhouse et les Nuits d’Eté à Tours, Messe en ut (Festival de Salzbourg). Elle a en 2001 et 2003. Aux côtés de Ferruccio Das Lied von der Erde à Châlon-sur- fait récemment ses débuts new-yorkais Furlanetto, elle chante avec l’orchestre Saône ; elle interprète Fauré et Chausson au Lincoln Center avec le Freiburger du Teatro Regio de Turin dans un avec l’Orchestre de Chambre de Toulouse. e Barockorchester. En récital, elle a pour spectacle consacré à Verdi. Sur scène elle interprète Eva Lückes partenaires les pianistes Corine Durous, Elle se produit également dans dans Elephant Man de Laurent Petigirard , Christian Ivaldi, Le Martyre de Saint Sébastien sous à Nice, Dulcinée (Don Quichotte) au a Georges Pludermacher, Susan Manoff, la direction de Georges Prêtre, Teatro Regio de Turin, Wellgunde dans u Myung-Whun Chung et Jos van Immerseel. au Musikverein de Vienne, avec la Die Götterdämmerung au Capitole e Avec ce dernier, elle enregistre des Philharmonie de Vienne, à La Scala de de Toulouse. Elle chante dans La Rondine c mélodies de Debussy (Prix Ravel aux Milan, puis à Madrid avec Lorin Maazel ; au Capitole de Toulouse et au Théâtre ov Orphées), faisant suite à un premier dans les Symphonies n° 2 et n° 3 et Das du Châtelet, dans Arabella au Capitole disque d’airs d’opéras de Mozart avec le Lied von der Erde de Mahler, avec le de Toulouse, dans les Scènes de Faust ; Freiburger Barockorchester (Prix Charles Nouvel orchestre philharmonique elle interprète Nicklaus (Les Contes

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d’Hoffmann) à l’Arena Sferisterio de le Collegium Musicum de Bâle, Bychkov, Carlo Maria Giulini, Zubin co Macerata et à La Scala de Milan. l’Orchestre d’Auvergne, l’Orchestre Mehta, Emmanuel Krivine, Frans d À Paris, elle se produit en concert avec de chambre de Bruxelles, l’Ensemble Brüggen. Partenaire de musique m l’Orchestre de Paris, l’Ensemble 2e2m, de Tokyo. Elle a donné tout récemment de chambre particulièrement sollicité, L et avec l’Orchestre Colonne dans un le Concerto n° 1 de Mozart au Théâtre il est membre du Quintette Moraguès, U programme Ernest Chausson avec des Champs-Élysées avec l’Orchestre de l’Ensemble Viktoria Mullova et de C Laurent Petitgirard. Ses projets sont Philharmonique de Radio France dirigé l’ensemble de Katia et Marielle Labèque. p nombreux : mélodies de Ravel, Requiem par Myung-Whun Chung. Magali Mosnier Le Chamber Orchestra of Europe tr de Verdi avec l’Orchestre de Pau, a été l’invitée du Festival de Rheingau, l’associe fréquemment à ses activités. e musique de chambre au Festival de Festspiele Mecklenburg-Vorpommern, On le retrouve également aux côtés de le Kuhmo (Finlande) et au Festival Festival Bach de Leipzig, Saint-Denis, Christian Zacharias, Elena Bashkirova, l’î d’Essaouira (Maroc), Chausson avec Radio France à Montpellier, Colmar, Pascal Rogé, Oleg Maisenberg, Joseph p l’Orchestre National de Lille, Les Nuits Menton, Deauville ainsi que les festivals Kalichstein, Shlomo Mintz, Joshua Bell, C d’Été avec l’Orchestre du Conservatoire d’Obuse et Yamanami au Japon. Elle se Gary Hoffman, Boris Pergamenshikov, (p de Lille ; elle sera également au Capitole produit aux côtés d’artistes tels que Felicity Lott, du Trio Guarneri et des in de Toulouse dans le Chevalier à la rose. Marielle Nordmann, Bertrand Chamayou, quatuors Borodine, Sine Nomine, re Elsa Maurus a enregistré des œuvres de Edna Stern, Roland Pidoux, Nora Gubisch, Carmina, Prazák et Lindsay. Il apparaît G Chausson et de Berlioz pour la firme le Quatuor Ébène. Ayant particulièrement régulièrement au programme des C Naxos avec l’Orchestre National de Lille, à cœur d’interpréter la musique de son institutions musicales internationales les re sous la direction de Jean-Claude temps, elle a eu l’occasion de travailler plus prestigieuses telles que le Wigmore ce Casadesus. auprès de compositeurs tels que Pierre Hall de Londres, le Konzerthaus de J Boulez, Éric Tanguy, Thierry Pécou Vienne et le Konzerthaus de Berlin, 19 Magali Mosnier et Jacques Lenot entre autres. Magali le Théâtre des Champs-Élysées so Ces dernières années ont vu la carrière Mosnier a signé un contrat d’exclusivité et le Théâtre du Châtelet à Paris, le (d de Magali Mosnier prendre un essor chez Sony Classical (Sony BMG Berlin). Carnegie Hall de New York. Il se produit o considérable : en 2003, elle est nommée Son premier album Fantaisie avec également au Moyen-Orient, en Australie N première flûte solo, supersoliste de l’Orchestre de la Radio de Munich est et au Japon où il est invité chaque O l’Orchestre Philharmonique de Radio sorti au printemps 2006. Un second avec année. Pascal Moraguès est professeur (d France (direction Myung-Whun Chung). la Kammerakademie de Potsdam dans un au Conservatoire National Supérieur de M En septembre 2004, Magali Mosnier programme baroque est prévu en 2007. Musique (CNSM) de Paris depuis 1995 ca remporte le premier prix et le prix du Prochainement, elle se produira en et au College of Music d’Osaka au Japon E public au Concours International de soliste ou en musique de chambre, depuis 2004. Il donne, en outre, de P l’ARD à Munich. Elle était déjà lauréate notamment à la Cité de la musique, nombreuses masterclasses à travers d des concours internationaux Jean-Pierre à la Philharmonie de Berlin, au le monde entier. Il a enregistré ro Rampal (Paris) et Leonardo de Lorenzo Concertgebouw d’Amsterdam, à la une quinzaine de disques salués l’E (Italie). Issue du CNSM de Paris où elle Philharmonie de Cologne, au Heidelberger unanimement par la presse internationale. l’O obtient le premier prix à l’unanimité Frühling, au Festival de Rheingau… Dans l’intégrale de Sviatoslav Richter L en 1999, Magali Mosnier s’est produite parue chez Philips en 1995, le pianiste à en soliste avec de prestigieux orchestres Pascal Moraguès russe a choisi le Quintette Moraguès H tels que le Sinfonieorchester Première clarinette solo à l’Orchestre pour l’enregistrement du Quintette d des Bayerischen Rundfunks, de Paris depuis 1981, Pascal Moraguès pour piano et vents de Beethoven. L la Kammerakademie de Potsdam, poursuit une brillante carrière de Y l’Orchestre de la MDR, l’Orchestre de concertiste. En soliste, il s’est produit, Marie-Pierre Langlamet a chambre de Prague, l’English Chamber entre autres, sous la direction de Daniel Née en 1967, Marie-Pierre Langlamet d Orchestra, Les Virtuoses de Moscou, Barenboïm, Pierre Boulez, Semyon effectue ses études musicales au d

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conservatoire de Nice, auprès décerné pour l’année 2003. Marie-Pierre de France). Il s’est produit dans les plus d’Elizabeth Fontan, et suit les Langlamet a enregistré, pour EMI, le grands festivals : Édimbourg, Lucerne, masterclasses de Jacqueline Borot et Concerto pour flûte et harpe de Mozart Vienne, Miami, Aix-en-Provence Lily Laskine. Elle part ensuite aux États- avec Emmanuel Pahud et le Berliner (Orchestre Philharmonique de Radio Unis pour approfondir sa formation au Philharmoniker dirigé par Claudio France avec Marek Janowski), Festival Curtis Institute of Music de Philadelphie Abbado et la Fantaisie pour violon et de la Grange de Meslay, La Roque e. pendant deux ans et demi. Elle remporte harpe de Camille Saint-Saëns avec d’Anthéron, Florence (avec Rudolf très tôt de nombreux prix internationaux : Renaud Capuçon (2003). Pour Egan Barshai au Maggio Musicale), Schleswig- en 1983, elle est première lauréate (avec Records, elle a gravé un disque consacré Holstein. Récemment, il a effectué le 2ème prix) du Concours international de à des études de divers compositeurs d’importantes tournées en Australie, l’île de Man. En 1984, elle obtient le pour harpe solo, et pour Assai, le Concerto Chine, au Japon, en Hollande, Italie, premier prix du Concours Louise de Ginastera avec l’Orchestre de Picardie Angleterre. Chambriste apprécié, Charpentier, et en 1986, le 2ème prix sous la direction d’Edmon Colomer. il collabore avec Boris Belkin, Yuri (première lauréate) du Concours Elle donne régulièrement des masterclasses Bashmet, Renaud et Gautier Capuçon, international de Genève. En 1989, elle à la Juilliard School de New York. Truls Mork, Paul Meyer, Dmitri remporte également le Concert Artists Sitkovetski, Henri Demarquette et Lynn Guild et, en 1992, le premier prix du Michel Dalberto Harrell, ainsi que, dans le domaine vocal, Concours international de harpe d’Israël, Né à Paris, Michel Dalberto étudie avec Barbara Hendricks, Jessye Norman, es reconnu comme le plus important pour au Conservatoire National Supérieur Nathalie Stutzmann ou Stephan Genz. e cet instrument. Elle est aussi lauréate de Musique de Paris (CNSM) avec Vlado Sa discographie est importante et il a Juventus (Conseil de l’Europe). Depuis Perlemuter, un des disciples favoris enregistré notamment pour Erato, 1993, Marie-Pierre Langlamet est harpe d’Alfred Cortot. Après avoir remporté Denon, EMI. Ses disques ont reçu de solo du Berliner Philharmoniker deux des concours internationaux les nombreuses distinctions, comme le (direction : Simon Rattle), après avoir plus prestigieux, le Clara Haskil en 1975 Grand Prix de l’Académie Charles-Cros t occupé le même poste à l’Orchestre de et le Leeds en 1978, sa carrière s’est en 1980 (Sonates de Schubert), Grand ie Nice puis à l’Orchestre du Metropolitan affirmée dans le monde entier. Il est Prix de l’Académie du disque français, Opera de New York de 1988 à 1993 particulièrement reconnu comme Diapason d’or en1993 pour le Concerto (direction : James Levine). Parallèlement, un des meilleurs interprètes de Schubert de Grieg et la Burleske de Strauss avec e Marie-Pierre Langlamet poursuit sa (dont il est le seul pianiste vivant à avoir le Philharmonia Orchestra, sous la carrière de soliste et de chambriste. enregistré l’œuvre intégrale pour piano) direction de Jean-Bernard Pommier. n Elle a joué notamment avec le Berliner et de Mozart dont il a joué tous les Depuis 1997, il enregistre exclusivement Philharmoniker, le Philharmonique Concertos pour piano. Michel Dalberto pour BMG : un récital Debussy (Choc du d’Israël, l’Orchestre de la Suisse a travaillé avec des chefs tels Erich Monde de la musique et ffff de romande, l’Orchestre National de Lille, Leinsdorf (Orchestre de Paris), Wolfgang Télérama), deux concertos de Mozart l’Ensemble Orchestral de Paris, Sawallisch (Orchestre de la Suisse avec l’Ensemble Orchestral de Paris et e. l’Orchestre de la Radio suisse de romande), Yuri Temirkanov (orchestre John Nelson. Sa dernière parution, des Lugano… Elle s’est produite en soliste Santa Cecilia de Rome), Sir Colin Davis paraphrases de Liszt sur des airs d’opéra à la Philharmonie de Berlin, au Suntory (orchestre du Concertgebouw de Verdi et de Wagner, a obtenu un Hall de Tokyo, au Concertgebouw d’Amsterdam), Charles Dutoit (Orchestre Diapason d’or. Depuis 1991 Michel d’Amsterdam, au Royal Albert Hall de National de France), Frans Brüggen, Dalberto préside le jury du Concours Londres, au Avery Fisher Hall de New Leonard Slatkin, Thomas Dausgaard, Clara Haskil. Il enseigne à l’Académie York, au Festspielhaus de Salzbourg, Neeme Järvi, Matthias Bamert d’Imola. En 1996, le gouvernement au Kultur- und Kongresszentrum (orchestre de la NHK à Tokyo), Louis français l’a fait Chevalier de l’Ordre de Lucerne… Le prix Cino Del Duca Langrée (orchestre Philharmonique de National du Mérite. de l’Académie des beaux-arts lui a été Liège), Kurt Masur (Orchestre National

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Salle Pleyel Prochains concerts DU DIMANCHE 13 AU MERCREDI 30 MAI

DIMANCHE 13 MAI, 17H MERCREDI 23 MAI, 20H MARDI 29 MAI, 20H JEUDI 24 MAI, 20H Orchestre National de Lyon Orchestre Philharmonique de Strasbourg Jun Märkl, direction Orchestre de Paris Marc Albrecht, direction Deborah Polaski, soprano Chœur de l’Orchestre de Paris Nina Stemme, soprano (Salomé) Eivind Gullberg Jensen, direction Chris Merritt, ténor (Hérode) Richard Wagner Didier Bouture, Geoffroy Jourdain, chefs de Anja Silja, mezzo-soprano (Hérodiade) Prélude de Tristan et Isolde chœur James Johnson, baryton (Jean-Baptiste) Wesendonck-Lieder Jonathan Gilad, piano Rainer Trost, ténor (Narraboth) Mort d’Isolde Sergueï Leiferkus, baryton-basse L’Anneau du Nibelung (extraits) Richard Strauss Wolfgang Amadeus Mozart Salomé (version de concert) Coproduction Orchestre National de Lyon, Salle Pleyel Concerto pour piano n° 17 Dmitri Chostakovitch Coproduction Orchestre Philharmonique de Strasbourg, Symphonie n° 13 « Babi Yar » Salle Pleyel

MARDI 15 MAI, 20H

Academy of St Martin in the Fields VENDREDI 25 MAI, 20H MERCREDI 30 MAI, 20H Murray Perahia, piano et direction Orchestre de Paris Orchestre Philharmonique de Radio France Paavo Järvi, direction Wolfgang Amadeus Mozart Andreï Borejko, direction Lisa Batiashvili, violon Symphonie n° 31 « Paris » Roger Muraro, piano Ludwig van Beethoven Jean Sibelius Concerto pour piano n° 2 Anatol Liadov Concerto pour violon et orchestre Joseph Haydn Kikimora Dmitri Chostakovitch Symphonie n° 104 « Londres » Sergueï Rachmaninov Symphonie n° 7 « Leningrad » Concerto pour piano n° 4 Sergueï Prokofiev Symphonie n° 5 SAMEDI 19 MAI, 20H

Première Partie Baptiste Trotignon, piano solo

Deuxième Partie Michel Portal, clarinettes, saxophone, bandonéon Louis Sclavis, clarinettes, saxophone Bojan Zulfikarpasic, piano Bruno Chevillon, contrebasse Éditeur : Hugues de Saint Simon Daniel Humair, batterie Rédacteur en chef : Pascal Huynh Rédactrice : Gaëlle Plasseraud Correctrice : Angèle Leroy

Maquette : Elza Gibus 7503080 7503079, n° 7503078, | Licences | Imprimeur SIC Gerfau Treins © Tiphaine couverture Photo

Le bar du hall est ouvert une heure avant le début du concert et pendant l’entracte. Le bar du foyer, en fond de parterre, est ouvert pendant l’entracte. Un point de vente harmonia mundi vous accueille dans le hall. Il est ouvert une heure avant le concert, pendant l’entracte et à l’issue du concert. Les partenaires média de la Salle Pleyel 7/05/11 RAVEL:N 3/05/07 11:03 Page 29

Afin de dynamiser la vie musicale parisienne, le ministre de la culture et de la communication a souhaité que la Salle Pleyel retrouve, après rénovation, sa vocation à accueillir les plus grandes formations symphoniques françaises et étrangères, à travers une programmation ouverte à toutes les formes de musique. À cet effet, la Cité de la musique, établissement public placé ourg, sous la tutelle du ministère de la culture et de la communication, a pris à bail la Salle Pleyel pour une durée de cinquante ans.

Désormais, la Cité de la musique assure la gestion de la Salle Pleyel par l’intermédiaire d’une filiale associant la Ville de Paris.

La saison 2006/2007 comprend cent cinquante concerts. Quatre-vingts d’entre eux sont programmés par la filiale de la Cité de la musique et couvrent un large spectre (baroque, symphonique, opéra en concert, musique de chambre, jazz, musique du monde, variétés…). L’Orchestre de Paris, résident permanent, présente pour sa part ses cinquante concerts parisiens et l’Orchestre Philharmonique de Radio France propose une vingtaine de programmes.

La filiale de la Cité de la musique est subventionnée par le ministère de la culture et de la communication ainsi que par la Ville de Paris. mon Elle reçoit également le soutien de mécènes privés. ynh aud roy bus 7503080 7503079, n° 7503078, | Licences | Imprimeur SIC Gerfau Treins © Tiphaine couverture Photo La Société Générale est son partenaire principal.

cte. 7/05/11 RAVEL:N 3/05/07 11:03 Page 30 7/05/11 RAVEL:N 3/05/07 11:03 Page 31 7/05/11 RAVEL:N 3/05/07 11:03 Page 32