PC

Pour le compte de la société de projet SolaireParc05100 Commune de Ribeyret

Lieu-dit : « Plaine d’Antou »

ADDITIF n°2 au Permis de Construire

n°005 117 17 H0002 déposé le 10 octobre 2017

Réponse à l’avis de l’autorité environnementale émis le 09 Juillet 2018

MAITRE D’OUVRAGE :

Projet de parc solaire au sol

Indice Modifications Date Etabli Vérifié Validé A Réalisation du document 13/07/18 A.Martin A.Chapulliot L.Para B C D E F

Commune de Ribeyret (05) – Lieu-dit « Plaine d’Antou »

Projet de Parc Solaire Photovoltaïque ______Note d’information complémentaire suite à l’avis de la Mission Régionale d’Autorité Environnementale Avis unique permis de construire/autorisation de défrichement

SOMMAIRE

PREAMBULE ...... 4 1. LE CONTEXTE, LA PRESENTATION DU PROJET ET LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ...... 5 1.1. Contexte et présentation du projet ...... 5 1.2. Procédures relatives au projet ...... 5 1.2.1. Soumission à étude d’impact ...... 5 1.2.2. Procédures d’autorisation ...... 5 1.3. Enjeux identifiés par l’autorité environnementale ...... 5 1.4. Avis sur le contenu général du dossier, le caractère complet de l’étude d’impact et le résumé non technique ...... 5 1.4.1. Sur la qualité du dossier ...... 5 1.4.2. Sur le périmètre et la présentation du projet ...... 8 1.4.3. Sur la justification des choix et les solutions de substitution envisagées ...... 9 2. AVIS SUR LE CONTENU DE L’ETUDE D’IMPACT ET LA PRISE EN COMPTE DE L’ENVIRONNEMENT PAR LE PROJET AU REGARD DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX EN PRESENCE ...... 10 2.1. Sur la biodiversité, y compris natura 2000 ...... 10 2.1.1. L’état initial ...... 10 2.1.2. Incidences ...... 11 2.1.3. Mesures ERC ...... 11 2.1.4. Evaluation des incidences sur le réseau Natura 2000 ...... 13 2.2. Sur le paysage ...... 14 2.2.1. Etat initial ...... 14 2.2.2. Incidences et mesures ERC ...... 14 2.3. Sur les risques et le climat ...... 15 ANNEXES ...... 17 - Annexe 1 : Avis de la MRAE - Annexe 2 : Compte rendu de la réunion avec les services de l’état – 30 Mai 2017 - Annexe 3 : Courrier de la DDT 05 visant les expertises transmises en amont du dépôt officiel des de- mandes d’autorisations – 29 Septembre 2017

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PREAMBULE

La présente note a pour objectif d’apporter des réponses à l’avis unique formulé par l’autorité environnementale suite aux demandes de permis de construire n° 005 117 17 H0002 et d’autorisation de défrichement déposées le 10 Octobre 2017.

Le présent document sera joint au dossier d’enquête publique liée à la procédure d’instruction du permis de construire et à celle de l’autorisation environnementale unique.

Les réponses présentées dans ce document visent donc à détailler le projet et répondre aux remarques sur les sujets soulevés dans cet avis afin de soumettre à l’Enquête Publique un dossier aussi abouti et précis que pos- sible.

Solairedirect s’attache à travers ce document à répondre point par point aux remarques issues de l’avis de l’autorité environnementale. Les extraits de cet avis ont été importés et sont également en caractère italiques.

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1. LE CONTEXTE, LA PRESENTATION DU PROJET ET LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX

1.1. CONTEXTE ET PRESENTATION DU PROJET

Aucune recommandation.

1.2. PROCEDURES RELATIVES AU PROJET

1.2.1. SOUMISSION A ETUDE D’IMPACT

Aucune recommandation.

1.2.2. PROCEDURES D’AUTORISATION

Aucune recommandation.

1.3. ENJEUX IDENTIFIES PAR L’AUTORITE ENVIRONNEMENTALE

Aucune recommandation.

1.4. AVIS SUR LE CONTENU GENERAL DU DOSSIER, LE CARACTERE COMPLET DE L’ETUDE D’IMPACT ET LE RESUME NON TECHNIQUE

1.4.1. SUR LA QUALITE DU DOSSIER

Réponse SD :

1. Rappel des facteurs influençant l’évolution du site

- La dynamique naturelle d’évolution des écosystèmes

De manière générale, un écosystème n’est pas figé. Il évolue perpétuellement au gré des conditions abiotiques (conditions physico-chimiques, conditions édaphiques – structure du sol / granulométrie / teneur en humus…, conditions climatiques – température / lumière / pluviométrie / vent, conditions chimiques, conditions topographiques…) et des conditions biotiques (actions du vivant sur son milieu). La végétation, au travers de ses espèces caractéristiques, est l’élément biologique de l’écosystème qui initie l’évolution de celui-ci, notamment la modification des espèces associées.

En l’absence d’intervention humaine, la dynamique naturelle de la végétation suit le schéma suivant : - Substrat nu (roche, dépôt alluvial, sol labouré, eau libre…) ;

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- Développement d’une végétation pionnière, peuplement herbacé, discontinu, formé en majorité d’espèces annuelles (végétation des dunes par exemple) ; - Végétation continue où prédominent les plantes herbacées vivaces (prairie par exemple) ; - Végétation buissonnante, avec des espèces herbacées et de jeunes arbustes et arbres ; - Végétation forestière.

Ainsi, à terme, au bout de plusieurs dizaines voire centaines d’années sans aucune intervention humaine (gestion agricole, forestière…) ni perturbation naturelle (incendie, inondation…), un site finit par atteindre le stade ultime de la dynamique végétale, appelé stade climacique ou « climax » qui correspond à un habitat boisé dont la nature diffère en fonction de l’entité paysagère et climatique du site.

- Les changements climatiques

Depuis 1850, il est constaté que des dérèglements climatiques, impliquant une tendance claire au réchauffement, et même une accélération de celui-ci. Au XXème siècle, la température moyenne du globe a augmenté d'environ 0,6°C et celle de la métropolitaine de plus de 1°C (source : meteoFrance.fr).

En métropole, dans un horizon proche (2021-2050), les experts prévoient (Rapport Jouzel, 2014) : - Une hausse des températures moyennes entre 0,6 et 1,3°C (plus forte dans le Sud-Est en été), - Une augmentation du nombre de jours de vagues de chaleur en été, en particulier dans les régions du quart sud-est, - Une diminution du nombre de jours anormalement froids en hiver sur l'ensemble de la France métropolitaine, en particulier dans les régions du quart nord-est.

D'ici la fin du siècle (2071-2100), les tendances observées en début de siècle devraient s'accentuer. Les effets de ces changements climatiques sur la biodiversité sont encore en cours d’étude mais certains sont d’ores et déjà supposés : changement de la répartition géographique de certaines espèces, dépérissement d’essences forestières (chêne pédonculé, hêtre commun, …), …

- Les activités humaines

Les activités humaines influencent et modifient les paysages et les écosystèmes. Il peut s’agir notamment : - Des activités agricoles, - De la sylviculture, - Des constructions humaines (urbanisation, infrastructures de transports…), - Des activités industrielles, - De la gestion de l’eau, - Des activités de loisirs…

2. Évolution probable du site en l’absence de mise en œuvre du projet

Il est considéré pour l’analyse que : - La durée de vie du projet est prise comme échelle temporelle de référence. - Les effets du changement climatique s’appliqueront et la dynamique naturelle fera son œuvre sur les milieux qui sont pas déjà boisés. - L’évolution probable du site en l’absence de mise en œuvre du projet peut être analysée en considérant une intervention anthropique similaire à l’état actuel en termes de nature et intensité des activités en place, à savoir : un site communal soumis au régime forestier avec une gestion réalisée par l’Office Na- tional des Forêts. Un Plan d’Aménagement Forestier (2003 -2022) continuerait de s’appliquer entrainant des coupes d’améliorations et des régénérations successives dans l’objectif de produire des boisements exploitables. L’emprise du projet s’implante sur une zone qui a été ouverte suite à une coupe de bois réalisée il y a quelques années. Sa valeur écologique est donc évolutive et dépendante de cette dyna-

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mique. Ce secteur tend désormais à se refermer et évolue vers un taillis de chêne de plus en plus den- se. - L’analyse est réalisée « moyennant un effort raisonnable sur la base des informations environnementales et des connaissances scientifiques disponibles » (Article R. 122-5 du Code de l’environnement)

Thématiques Évolution probable du site sans projet  L’évolution de la qualité des sols dépendra de l’activité sylvicole et de l’évolution Sols naturelle

 La conservation voire le développement des boisements en l’état, n’aurait aucune modification sur les écoulements superficiels et souterrains actuels. Par conséquent, Ressource en eau aucune modification sur les débits en aval n’est à attendre avec le temps.

 Peu d’évolutions sont attendues vis-à-vis des risques hormis une amélioration des Risques naturels connaissances et d’une prise en compte accrue de ces derniers dans les futurs projets d’aménagement.  Les boisements se densifieraient, et en devenant plus matures deviendrait plus favorables aux chiroptères arboricoles, à certains oiseaux et aux amphibiens avec l’augmentation de caches et gîtes.  La dynamique liée à l’exploitation forestière (coupe, dépressage…) créerait une Biodiversité succession de destruction d’habitats favorables à certaines espèces forestières tout en favorisant le développement d’autres espèces de milieux semi-ouvert.  L’évolution des populations animales sera sans doute similaire aux tendances ob- servées à l’échelle régionale, nationale.  Le corridor local boisé serait complètement maintenu.  Sans mise en œuvre du projet, il est envisageable que l’occupation du sol n’évolue Aspect paysager guère au cours des prochaines années avec des modifications paysagères liées aux coupes effectuées dans le cadre du Plan d’Aménagement Forestier. Économie  Maintien de l’activité sylvicole  Il est à supposer que l’activité sylvicole en place sera maintenue ces prochaines Milieu années tout comme le tourisme, la chasse et la cueillette de champignons.  Il semble peu probable que l’urbanisation se développe dans ce secteur au regard humain Usages de l’éloignement des enveloppes urbaines existantes et des récentes lois en matière de réduction de la consommation des espaces agricoles, naturels et forestiers.

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« Le retour à l’état forestier annoncé est donc fondamental mais le dossier doit être complété pour présenter clairement comment ce retour à l’état initial est possible et à quel terme »

Réponse SD :

Ce point est abordé au sein de l’expertise forestière (Cf. page 140 du feuillet 4 de l’étude d’impact) : « Les mesures à mettre en place consistent à rendre les impacts réversibles à terme du temps d'exploitation du parc photovoltaïque. La caractérisation du sol avant travaux (description de la structure, mesure des caractéris- tiques principales notamment taux de matière organique) peut permettre de mettre en place des travaux avant restitution garantissant une fertilité du sol équivalente à la fertilité actuelle. »

L’objectif est bien de proposer ici un projet dit réversible avec une remise à l’état naturel suite à la fin de l’exploitation. La reprise de la végétation et son évolution après à minima 40 ans de secteur herbacé est difficile- ment anticipable. Le cas échéant et en collaboration avec la commune, le gestionnaire, les experts naturalistes et forestiers, des semis ou plantations pourront être envisagés en fonction de l’usage qui sera défini.

1.4.2. SUR LE PERIMETRE ET LA PRESENTATION DU PROJET

Réponse SD :

1. Les pistes Le plan de masse du projet (Pièce n°2 du PC-Additif n°1 au PC déposé en Juin 2018) localise l’ensemble des pistes existantes, à réaliser/conforter ou à créer. Le projet s’implantant sur la partie plane du plateau, le volume de déblais/remblais nécessaire pour les pistes sont considérés comme négligeables.

2. Les raccordements Dans l’emprise du site, la localisation précise des tranchées est déterminée lors de l’élaboration du plan d’exécution. Celles-ci sont situées à l’arrière de chaque rangée de panneau.

En dehors de l’emprise du parc, le raccordement au poste source de Trescléoux est situé à environ 18 kilo- mètres. Le tracé définitif sera connu lors de la signature de la convention de raccordement avec Enedis, après l’obtention du permis de construire Celui-ci sera effectué par la société Enedis à partir du poste de livraison du projet, par une ligne enfouie le long des voiries privées et publiques existantes. A noter que ce tracé sera le même que celui réalisé dans le cadre du projet de Montjay déjà construit. Celui-ci empruntera des pistes exis- tantes dans un premier temps puis la départementale menant à Trescléoux dans un second temps.

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Le raccordement téléphonique a déjà été réalisé dans le cadre des projets en exploitation de Sorbiers et Montjay à proximité immédiate. Le projet de Ribeyret viendra se connecter sur ce réseau déjà existant.

3. L’ancrage L’ancrage des panneaux se fait selon deux techniques possibles qui sont déterminés suite aux résultats de l’expertise géotechnique : système de vis ou système de pieux battus. Cet ancrage peut être complété par l’utilisation de liant hydraulique selon le type de sol afin de garantir une fixation pérenne de l’installation.

4. Le calendrier des travaux A ce stade du projet, il est difficile de présenter un calendrier des travaux plus précis que les étapes indiquées en page 73 du feuillet 4 de l’étude d’impact. Les grandes phases décrites permettent d’ores et déjà de diminuer de façon conséquente les impacts sur la plupart des compartiments étudiés au niveau écologique. Ce calendrier est également dépendant des conditions météorologiques sur le secteur (enneigement notamment).

5. Intégration dans le permis de construire Le maitre d’ouvrage précise que toutes les mesures actées au sein de l’étude d’impact, pièce intégrante du per- mis de construire, font l’objet d’un engagement et sont des obligations règlementaires liées au futur arrêté préfec- toral d’autorisation.

1.4.3. SUR LA JUSTIFICATION DES CHOIX ET LES SOLUTIONS DE SUBSTITUTION ENVISAGEES

Réponse SD :

L’approche réalisée par le maitre d’ouvrage en collaboration étroite avec la commune est présentée dans le feuil- let 3 de l’étude d’impact. Le premier point concerne l’absence de sites dits « anthropisés » techniquement réali- sables et économiquement viables. Le second point concerne la recherche de sites communaux propice à l’implantation d’un projet (site hors Natura 2000, site pas ou peu impactant au niveau paysager, site suffisamment grand…). En concertation avec la commune, propriétaire du terrain, il a été jugé que le site de la Plaine d’Antou était le plus propice à ce type d’installation.

Comme également décrit dans le Feuillet 3 de l’étude d’impact, l’emprise finale du projet a été définie en collabo- ration avec la commune, les experts naturalistes, paysagers, forestiers dont l’ONF, hydrauliques et les services de la DDT des Hautes-Alpes dans un souci d’une intégration de celui-ci dans son environnement en prenant en compte les enjeux forestiers et écologiques. Cette implantation a également été validée techniquement en pre- nant en compte la topographie du site.

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2. AVIS SUR LE CONTENU DE L’ETUDE D’IMPACT ET LA PRISE EN COMPTE DE L’ENVIRONNEMENT PAR LE PROJET AU REGARD DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX EN PRESENCE

2.1. SUR LA BIODIVERSITE, Y COMPRIS NATURA 2000

2.1.1. L’ETAT INITIAL

Réponse SD :

Les inventaires sur l’ensemble du secteur ont été lancés en 2014 et poursuivis en 2015 et 2016 ce qui peut être considéré comme une pression forte d’inventaire pour un tel projet (environ 50 jours et 5 nuits hors points d’écoute et pièges photographiques fixes).

Ces inventaires successifs ont permis de déterminer précisément les habitats naturels et les enjeux de chaque compartiment et ceci quand bien même l’absence de points d’écoutes « chauves-souris » sur la frange Est du site représentant environ 2 hectares de l’emprise finale.

L’analyse poussée du bureau d’études ainsi que les mesures de réduction liées aux chiroptères sur ce secteur (calendrier écologique spécifique aux chiroptères, abattage doux des arbres gites potentiels dans l’emprise du projet, pointage sur site en amont de la coupe de bois par un expert écologue, conduite de chantier en milieu naturel…) semblent suffisantes et proportionnées pour justifier un impact résiduel faible sur ce compartiment tel que présenté dans le tableau de synthèse en p.81 du feuillet 4 de l’étude d’impact.

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2.1.2. INCIDENCES

Réponse SD : Cf. réponse ci-avant.

Les incidences sur les déplacements et activités saisonnières de la grande faune, notamment les cervidés, pour- raient être précisés à l’échelle du massif pour identifier et localiser les reports de populations et les pressions associées sur le milieu naturel.

Réponse SD : Concernant le recalibrage des pistes, celui-ci a été effectué en grande partie lors de la construction du projet de Sorbiers puisque la piste d’accès sera commune aux deux parcs. Pour les autres, l’analyse des incidences sur les pistes a été intégrée a chaque thématique dans la définition des impacts et font parfois l’objet de mesures spécifiques notamment au niveau hydraulique. Sur les reports de populations de la grande faune, un observatoire sera mis en place et un suivi régulier permet- tra la cas échéant de mener des actions de régulation ou autres à déterminer lors du comité de suivi annuel.

2.1.3. MESURES ERC

Réponse SD : Le maitre d’ouvrage confirme la mise en place de toutes ces mesures ainsi que leur faisabilité. En effet, la plupart de celles-ci ont été mises en œuvre sur les projets existants sur les communes de Sorbiers et Montjay. La pré- sence d’expert lors de la conduite du chantier et dans le suivi des mesures garanti la bonne application de celles- ci. Par ailleurs, le comité de suivi annuel permettra de valider et/ou ajuster les mesures afin qu’elles soient le plus efficaces possible et pérennes dans le temps.

Réponse SD : Le plan écologique de débroussaillement du 05 octobre 2017 annexé à l’étude d’impact précise l’ensemble des points issus de cette recommandation. Celui-ci a été élaboré en concertation étroite avec les services de l’état.

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Comme pour les autres mesures, le maître d‘ouvrage devra confirmer son engagement à les mettre en œuvre et les faire valider par l’autorité compétente pour autoriser le défrichement et le permis de construire (la direction départementale des territoires des Hautes Alpes, pour le préfet de département). En tout état de cause, le projet devra obtenir l’autorisation spécifique de dérogation au régime de protection des espèces.

Réponse SD :

Le maitre d’ouvrage, dès lors qu’il inscrit ces mesures au sein de l’étude d’impact qui est une pièce constitutive du permis de construire, prend l’engagement de les mettre en œuvre. Concernant la dérogation évoquée, le compte rendu de la réunion du 30 Mai 2017 en présence de la DREAL PACA, la DDT 05 et de l’ONF précise qu’une dérogation n’est pas nécessaire au vu des impacts du projet. Cette absence de dérogation est confirmée dans le courrier transmis le 29 Septembre 2017 par la DDT en préalable du dépôt des demandes d’autorisation.

Le compte rendu de la réunion du 30 Mai 2017 et le courrier du 29 Septembre 2017 sont annexés à ce présent document.

Une coordination de l’application des mesures écologiques est prévue six jours / an sur 40 ans en mesure d’accompagnement et notamment de la coordination des suivis écologiques. Or, le suivi écologique semble limité à la phase chantier et à quelques mesures proposées en première phase d’exploitation (débroussaillage, fau- chage) sans engagement explicite du maître d’ouvrage. Aucune mesure de suivi des espèces en phase d’exploitation sur la durée ne semble prévue. Les modalités de suivi écologique devront être précisées, en parti- culier pour les mesures compensatoires proposées (durée, rythme, modalités de rapportage).

Réponse SD :

Concernant le suivi au sein du parc en exploitation et ses abords, le maitre d’ouvrage s’engage sur les suivis présentés ci-dessous :

 MA04 : Suivi scientifique du parc photovoltaïque en activité

- Constat et objectifs : Il est prévu dans le cadre des mesures de réduction la mise en place d’une gestion raisonnée de la végétation dont l’objectif est l’expression d’habitats naturels favorables au retour de certaines espèces de faune et flore. Cette gestion raisonnée passe notamment par la mise en place d’un pâturage adapté (Cf. MR5). Afin de suivre l’efficacité de cette mesure et d’apporter d’éventuelles corrections, il convient de mettre en place un suivi scienti- fique. Celui-ci concernera la flore (structure des habitats naturels) et les insectes (ciblé sur la Laineuse du prune- lier). - Mode opératoire : Le suivi botanique sera réalisé au cours de 3 passages : En début de printemps avant la mise en pâturage ; En fin de pâturage afin de relever les traces de surpâturage (terres mises à nu, développement de certaines espèces typiques, évolution vers un cortège floristique banalisé) ou de sous-pâturage (refus, rejets trop impor- tants, etc.); En fin d’été afin d’étudier la présence d’éventuelles espèces invasives.

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PLANIFICATION DES INTERVENTIONS DANS LE CADRE DE LA MESURE MA04 Type Années après la mise en exploitation du parc

d’interven

2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 tion 1 Suivi ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● botanique Suivi ● ● ● ● ● ● ● ● ● Insectes Suivi ● ● ● ● ● ● ● ● ● oiseaux Suivi chirop- ● ● ● ● ● ● ● ● ● tères

- Coûts estimatifs:

ESTIMATION DES COUTS DE LA MESURE MA4 Nb. Coût total Objet Prix par unité Unités 54 Suivi botanique (12 années – 3 jours / an) + 1,5 j rédaction 600 € HT 32 400 € HT jours 10 Suivi ciblé sur la Laineuse du prunelier (9 années – 1 jour / an) + 1j rédaction 600 € HT 6 400 € HT jours 38 800,00 € TOTAL HT Soit un total de 38 800 € HT pour la réalisation de ces suivis sur 40 ans.

- Contrôle et garantie de réalisation Les résultats des suivis seront transmis à la DREAL par l’intermédiaire du coordinateur (mesure MA2).

2.1.4. EVALUATION DES INCIDENCES SUR LE RESEAU NATURA 2000

Aucune recommandation.

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2.2. SUR LE PAYSAGE

2.2.1. ETAT INITIAL

Les enjeux à l’échelle du site du projet, notamment liés aux particularités de sa topographie locale et ses compo- santes paysagères, ne sont pas précisés : espace boisé à l’ouest, clairière en plateau, lisière, coteau abrupt à l’est, et talweg au nord.

Réponse SD : L’expertise paysagère présente les caractéristiques du site à l’échelle immédiate au sein du feuillet 2 de l’étude d’impact (pages 172 à 174). Ces composantes sont également détaillées à travers l’analyse des habitats naturels réalisée au sein de l’expertise écologique en pages 65 à 73 du feuillet 2 de l’étude d’impact. L’expertise hydrau- lique présente également les caractéristiques topographiques et géomorphologiques en page 53 et 54 du feuillet 2.

2.2.2. INCIDENCES ET MESURES ERC

À l’échelle du site, les incidences paysagères des aménagements et constructions du parc ainsi que l’impact paysager les OLD n’ont pas été étudiés, hormis par une présentation des perceptions immédiates depuis les entrées du site (photomontages) et la présentation des caractéristiques des locaux techniques.

Réponse SD L’état initial de l’expertise paysagère a permis de définir une carte de synthèse des enjeux à l’échelle de la zone d’étude (page 177 du feuillet 2 de l’étude d’impact). Le projet s’implante dans un secteur où les enjeux ont été définis comme négligeables voir nuls. Il en est de même pour la bande de 50 mètres de débroussaillement autour du projet. Concernant le col de , la carte p.115 du feuillet 4 de l’étude d’impact permet de situer les zones de visi- bilités potentielles du projet (sans prendre en compte la végétation existante faisant effet de masque) et le col n’est pas situé dans ces zones. La même analyse s’applique pour les hameaux et villages qui sont en dehors des secteurs de visibilités même si la carte p.115 ne prend pas en compte la végétation existante. Dès lors que celle-ci est prise en compte, notam- ment au Nord du site de projet, les visibilités sont considérées comme faibles à nulles.

Enfin, parmi les mesures d’accompagnement, l’autorité environnementale régionale recommande que le suivi de chantier soit également effectué par un paysagiste en équipe avec l’écologue afin d’assurer la bonne insertion du projet et de mettre en valeur des éléments naturels de paysage lors de la phase travaux.

Réponse SD : Le maitre d’ouvrage s’engage à missionner un paysagiste afin de garantir la bonne prise en compte de cette thématique dans la conduite du chantier et notamment lors du débroussaillement règlementaire.

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2.3. SUR LES RISQUES ET LE CLIMAT

Pour limiter l’érosion, il est également prévu de maintenir une couverture végétale (naturelle ou semée) à l’issue des travaux. Par ailleurs, l’entretien de la strate herbacée par méthode mécanique ou par pâturage ovin doit faire d’une évaluation comparative de leurs incidences sur les sols et le milieu naturel avant le choix définitif d’une technique.

Réponse SD : Les techniques d’entretien et leur fréquence dépendent évidement de la repousse de la végétation difficilement anticipable à ce stade. Il est tout de même prévu un ensemencement dès la fin des travaux avec un appui du CBNA dans le choix des espèces. Deux possibilités en terme d’entretien : fauchage mécanique et/ou pacage ovin. Que ce soit l’une ou l’autre des solutions, les modalités d’application se feront dans le respect des enjeux écologiques (calendrier écologique) et également dans le respect de l’arrêté préfectoral en vigueur lié aux risques de feu de forêt. Le comité annuel de suivi sera en charge de statuer sur ces modalités en fonction de l’évolution de la végétation.

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ANNEXES

- Annexe 1 : Avis de la MRAE

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Parc solaire de Ribeyret - Lieu-dit « Plaine d’Antou » – Réponse à l’avis de l’autorité environnementale – Juillet 2018 Page 18 Provence-Alpes-Côte d’Azur

Avis de la Mission Régionale

d’Autorité environnementale

de Provence-Alpes-Côte d’Azur

sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au

Ribeyret (05)

n° Garance – 2018-1918

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 1/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur Préambule

Conformément aux dispositions prévues par les articles L.122-1 et R.122-7 du code de l’environnement, la mission régionale d’autorité environnementale a été saisie par la direction départementale des territoires des Hautes-Alpes pour le préfet des Hautes-Alpes sur la base des dossiers d’autorisation de défrichement et de per- mis de construire du projet de parc solaire photovoltaïque au lieu-dit « la plaine d'Antou », situé sur le territoire de la commune du Ribeyret (05). Le maître d'ouvrage du projet est la société Solaire Direct. Le dossier comporte notamment : • une étude d'impact sur l’environnement incluant une évaluation des incidences Natura 2000, • les dossiers d’autorisation de défrichement et de permis de construire. La Dreal PACA1 a accusé réception du dossier à la date du 17/05/2018, date de départ du délai de deux mois pour formuler l’avis de l’Autorité environnementale. Suite à la décision du Conseil d’État n°400559 en date du 6 décembre 2017, la mission régionale d’autorité environnementale de la région Provence Alpes Côte d’Azur, a adopté le présent avis. Pour établir son avis, la Dreal PACA a consulté, conformément aux dispositions prévues par l'article R. 122-7 du code de l'environnement, l’Agence régionale de santé (ARS) et le préfet de département au titre de ses attributions en matière d’environnement. L’avis porte sur la qualité de l’étude d’impact présentée par le maître d’ouvrage et sur la prise en compte de l'environnement par le projet. L'avis devra être porté à la connaissance du public par l’autorité en charge de le recueillir, dans les conditions fixées par l’article R. 122-7 du code de l’environnement, à savoir le joindre au dossier d’enquête publique ou le mettre à disposition du public dans les conditions fixées par l’article R. 122-7 du code de l'environnement. Conformément aux dispositions de l'article R. 122-7–II, l’avis est également publié sur le SIDE (système d’in- formation développement durable environnement) : http://www.side.developpement-durable.gouv.fr/EXPLOITATION/DRPACA/avis-ae-projets-paca.aspx accessible via le site internet de l’autorité environnementale / Dreal : http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/autorite-environnementale-r1406.html L’avis de l’autorité environnementale est un avis simple qui ne préjuge en rien de la décision d’autorisation, d’approbation ou d’exécution du projet prise par l'autorité compétente. En application des dispositions de l'ar- ticle L. 122-1-1, cette décision prendra en considération le présent avis. L’article L. 122-1 du code de l’environnement fait obligation au porteur de projet d’apporter une réponse écrite à l’autorité environnementale. Cette réponse doit être mise à disposition du public, par voie électro- nique, au plus tard au moment de l’ouverture de l’enquête publique ou de la participation du public par voie électronique. L’autorité environnementale recommande que cette réponse soit jointe au dossier d’enquête ou de participation du public. Enfin, une transmission de la réponse à la Dreal serait de nature à contribuer à l’amélioration des avis et de la prise en compte de l’environnement par les porteurs de projets.

1- Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de Provence-Alpes-Côte d’Azur

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 2/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur Sommaire de l'avis

Préambule...... 2

Synthèse de l’avis...... 4

Avis...... 6

1. Contexte et objectifs du projet, enjeux environnementaux, qualité de l’étude d’impact...... 6

1.1. Présentation du projet, contexte et objectifs...... 6

1.2. Procédures...... 8 1.2.1. Soumission à étude d’impact au titre de l’évaluation environnementale...... 8 1.2.2. Procédures d’autorisation identifiées...... 8

1.3. Enjeux identifiés par l’autorité environnementale...... 8

1.4. Avis sur le contenu général du dossier, le caractère complet de l’étude d’impact et le résumé non technique...... 9 1.4.1. Sur la qualité du dossier...... 9 1.4.2. Sur le périmètre et la présentation du projet...... 9 1.4.3. Sur la justification des choix et les solutions de substitution envisagées...... 10

2. Avis sur le contenu de l’étude d’impact et la prise en compte de l’environnement par le projet au regard des enjeux environnementaux en présence...... 11

2.1. Sur la biodiversité, y compris Natura 2000...... 11 2.1.1. État initial...... 11 2.1.2. Incidences :...... 12 2.1.3. Mesures ERC...... 13 2.1.4. Evaluation des incidences sur le réseau Natura 2000...... 15

2.2. Sur le paysage...... 16 2.2.1. Etat initial...... 16 2.2.2. Incidences et mesures ERC...... 16

2.3. Sur les risques et le climat...... 17

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 3/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur Synthèse de l’avis

Le projet est localisé au sud du territoire de la commune du Ribeyret dans les Hautes-Alpes sur une parcelle appartenant à la commune. Le projet est implanté sur un plateau du chaînon des Baronnies. Les terrains sont majoritairement occupés par des bois de pins et par quelques secteurs semi-ouverts (prairies avec arbustes bas). D’après les éléments descriptifs du dossier, le projet consiste en la construction d’une centrale photovoltaïque d’une puissance installée de 9,2 MWc, d’une surface de 15,2 ha sur un ensemble foncier de 29 ha environ (comprenant la surface des OLD). Le défrichement porte sur 16,91 ha. Cette installation sera raccordée électriquement au poste-source le plus proche situé à environ 21 km sur la commune de Trescléoux. Sur les communes limitrophes de Sorbiers et Montjay, deux parcs solaires ont été réalisés repré- sentant au total 25,5 ha (hors zone de débroussaillement) et d’un autre projet en cours d’instruc- tion sur la commune voisine de L’Epine qui nécessiterait environ 63,15 ha de défrichement. Au regard des spécificités du territoire et des effets potentiels du projet, l’autorité environnemen- tale identifie les enjeux environnementaux suivants : Les principaux enjeux identifiés par l'autorité environnementale et susceptibles de présenter des sensibilités vis-à-vis du projet sont la préservation de la valeur écologique des milieux naturels, l’insertion paysagère du projet, et la prise en compte des risques naturels (ruissellement, ravine- ment, incendie). Les impacts du projet sont forts en particulier sur les paysages, la biodiversité et les risques. L’analyse des incidences est minimisée du fait des imprécisions sur le choix des techniques de mise en œuvre du projet, d’une définition du périmètre du projet qui exclut les raccordements du parc au réseau de distribution électrique et des insuffisances de l’état initial sur les chiroptères et des caractéristiques paysagères du site. Les mesures ERC (1) permettent de limiter les incidences du projet mais sous réserve d’une ré- évaluation de celles-ci (vues lointaines, intégration paysagère dans le site, chiroptères). Certaines mesures devront être adaptées et approfondies, notamment la mesure compensatoire de réouver- ture et de gestion d’un autre espace forestier. Enfin, l’étude d’une véritable solution de substitution de moindre impact environnemental est ab- sente du dossier.

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 4/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur Recommandations principales

• Inclure et préciser dans l’étude d’impact l’élargissement des pistes d’accès, les rac- cordements internes et au poste-source de Trescléoux, l’élargissement des pistes d’accès, les techniques d’ancrage au sol des panneaux et préciser le calendrier des travaux. Intégrer dans le permis de construire toutes les mesures ERC et le cas échéant, leurs adaptations.

• Justifier du scénario choisi au motif de son moindre impact environnemental, en te- nant compte des effets cumulés et de l’absence d’alternative d’implantation à une échelle intercommunale.

• Réévaluer les incidences sur les chiroptères en vérifiant la présence d’espèces pro- tégées en chasse, déplacement et gîte dans le secteur.

• Compléter l’analyse des incidences du projet par l’étude des incidences du recali- brage et de la suppression des pistes.

• Compléter les modalités du débroussaillage par un plan de localisation, un cahier des charges et un suivi écologique sur plusieurs années.

• Faire la démonstration de l’équivalence de la mesure compensatoire proposée au re- gard des impacts résiduels du projet sur la biodiversité.

• Préciser l’état initial des composantes et des ambiances paysagères à l’échelle du site

• Réévaluer les incidences visuelles du projet depuis les vues lointaines identifiées dans l’état initial : col de la Saulce, hameaux et villages

• Adapter la conception du projet et le suivi de sa réalisation pour en assurer l’inser- tion paysagère.

• Préciser les engagements et étudier les incidences des techniques de revégétalisa- tion et d’entretien du site.

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 5/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur Avis

1. Contexte et objectifs du projet, enjeux environnementaux, qualité de l’étude d’impact

1.1. Présentation du projet, contexte et objectifs

Le projet est localisé au sud du territoire de la commune du Ribeyret dans les Hautes-Alpes sur une unité foncière appartenant à la commune. Le projet est implanté sur un plateau du chaînon des Baronnies. Les terrains sont majoritairement occupés par des bois de pins et par quelques secteurs semi-ouverts (prairies avec arbustes bas). D’après les éléments descriptifs du dossier, le projet consiste en la construction d’une centrale photovoltaïque d’une puissance installée de 9,2 MWc et d’une surface de 15,2 ha sur un en- semble foncier de 29 ha environ, comprenant la surface des obligations légales de débroussaille- ment (OLD (2)). Le défrichement porte sur 16,91 ha. Le parc comprend : • Des modules photovoltaïques disposés sur des châssis de support métalliques d’une hau- teur comprise entre 0,8 et 2,65 mètres maximum et orientés vers le sud, montés sur un an- crage de pieux, • Cinq postes de transformation, raccordés directement à un poste de livraison lui-même rac- cordé au poste-source situé à environ 18 km au sud-est du projet (Poste source électrique de Trescléoux), • Une citerne rigide de 60 m3, positionnée à l’entrée du parc au nord. Elle sera accessible de- puis l’extérieur du parc, • Quatre portails, répartis sur l’ensemble du projet, permettant notamment de créer des liai- sons internes/externes avec les pistes existantes à l’extérieur du parc, • Une piste périmètrale interne, qui permet un déplacement à l’intérieur du parc le long de la clôture (bande coupe-feu de quatre mètres), • Un grillage de clôture de deux mètres de hauteur couplé à une vidéosurveillance. L’accès au terrain se fera par le nord via une piste existante déjà calibrée.

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 6/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur Figure 1 : localisation de la zone d’étude et de l’emprise du projet (Etude d’impact, feuillet 1))

Figure 2 : plan de masse final (étude d’impact, feuillet 3)

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 7/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur 1.2. Procédures

1.2.1. Soumission à étude d’impact au titre de l’évaluation environnementale

Le projet de parc photovoltaïque, compte-tenu de sa nature, de son importance, de sa localisation ou de ses incidences potentielles sur l’environnement, est soumis à étude d'impact conformément aux articles L.122-1 et R.122-2 du code de l'environnement. Déposé le 10/10/2017,dans le cadre de la demande de défrichement et au titre de l’autorisation de permis de construire, il entre dans le champ de l’étude d’impact des rubriques suivantes du ta- bleau annexe du R. 122-2 en vigueur depuis le 16 mai 2017 : • 47 a) : défrichements soumis à une autorisation en vue de la reconversion des sols, portant sur une superficie totale, même fragmentée, de plus de 0,5 hectare, • 30 : Ouvrages de production d'électricité à partir de l'énergie solaire, installations au sol d'une puissance égale ou supérieure à 250 kWc. Le contenu de l’étude d’impact est précisé à l’article R.122-5 du code de l’environnement.

1.2.2. Procédures d’autorisation identifiées

Le projet relève des procédures d'autorisation suivantes : • autorisation de défrichement, • autorisation de permis de construire. L’autorité environnementale a été saisie dans le cadre de la demande d’autorisation de défriche- ment et de permis de construire : • pour le défrichement, envoyée le 9 mars 2018, reçue le 15/03/18 puis complétée et rece- vable le 18/04/18, • pour le permis de construire, envoyée le 9 mai 2018, reçue le 17 mai 2018. Ces deux saisines étant concomitantes, sur la base d’une étude d’impact identique, l’autorité envi- ronnementale se prononce par cet avis unique.

1.3. Enjeux identifiés par l’autorité environnementale

Les principaux enjeux identifiés par l'autorité environnementale et susceptibles de présenter des sensibilités vis-à-vis du projet sont les suivants :

• la préservation de la valeur écologique des milieux naturels constitués de forêts de pins à l’écart de l’urbanisation et peu fréquentées, ainsi que des fonctionnalités écolo- giques à large échelle. La zone d’étude est entourée de nombreux périmètres à statuts (Znieff (4) de Type I et II et une zone Natura 2000 (3) et identifiée comme réservoir de bio- diversité au SRCE (5), témoignant de la richesse écologique du secteur. Ainsi, le secteur d’étude est susceptible d’accueillir plusieurs espèces protégées ou d’intérêt patrimonial.

• l’insertion paysagère du projet dans le grand paysage boisé et le relief homogène du massif des Baronnies et à l’échelle du plateau de « la Plaine d’Antou », • la bonne prise en compte des risques et du climat : ◦ une climatologie locale influencée par un massif boisé et dense, sensible au chan- gement climatique,

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 8/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur ◦ des risques en lien avec les phénomènes de ruissellement des eaux et de ravine- ment des sols au droit de nombreux vallons très marqués sur les flancs du plateau et l’aléa d’incendie, • la bonne prise en compte des services écologiques et écosystémiques rendus par la forêt. Deux projets de parcs photovoltaïques ont vu leur permis de construire accordés sur les com- munes de Montjay et Sorbiers. Ces futurs parcs seront situés à moins de 500 mètres de la zone d’étude immédiate. Une étude du cumul des incidences de ces projets sur les milieux naturels, le paysage et le risque incendie est donc attendue, notamment les conséquences liées au mitage, à l’artificialisa- tion et à la fragmentation de ce secteur.

1.4. Avis sur le contenu général du dossier, le caractère complet de l’étude d’impact et le résumé non technique

1.4.1. Sur la qualité du dossier

Sur le plan réglementaire, l’étude d’impact est incomplète et ne comprend pas certaines exi- gences définies dans l’article R. 122-5 du code de l’environnement. L’étude de la variante « 0 » (c’est-à-dire en l'absence de mise en œuvre du projet), ainsi que la présentation de solutions de substitution et l’étude de la vulnérabilité du projet au changement climatique devront compléter le dossier. Sur la forme, le dossier est imprimé dans un format trop réduit qui nuit à la lisibilité du texte et des illustrations . Sur le fond, l’étude présente des insuffisances dans les domaines de la biodiversité, du paysage et des risques. La destruction de cet espace forestier pose aussi la question de la « réversibilité » réelle après dé- mantèlement des équipements. En effet, cette forêt ancienne présente une certaine dimension pa- trimoniale via ses divers usages (randonnées, cueillette.. ), et des sols très anciens s’y sont consti- tués. Le retour à l’état forestier annoncé est donc fondamental mais le dossier doit être complété pour présenter clairement comment ce retour à l’état initial est possible et à quel terme.

1.4.2. Sur le périmètre et la présentation du projet

Le périmètre du projet étudié dans l’étude d’impact comprend l’emprise clôturée du parc, de l’aire de retournement, de la piste périmétrale interne et du poste de livraison ainsi que la servitude d’ensoleillement et la bande des OLD. Ne sont pas décrits de façon précise et exclus de l’étude des incidences : • l’élargissement des pistes d’accès à recalibrer aux normes DFCI (6) avec leurs bandes de débroussaillement tel que présenté dans le plan-masse du permis de construire, • le linéaire et la localisation des raccordements électriques et téléphoniques dans le site et hors site. Le raccordement du poste de livraison au poste-source de Trescléoux, situé à en- viron 21 km, est annoncé par une ligne enfouie le long des voiries privées et publiques exis- tantes (page 25, feuillet 3) indiquées sur une carte illisible.

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 9/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur De plus, la description des techniques d’ancrage au sol (vis ou pieux, liant hydraulique ou pas se- lon le type de sol rencontré) nécessite des choix à l’issue d’une étude géotechnique qui n’est pas encore réalisée. La durée du chantier est précisée mais pas son calendrier global, qui devra inclure non seulement la mesure MR2 « adaptation du calendrier des travaux à la phénologie des espèces » mais aussi le planning précis des terrassements, du remodelage des sols, du réensemencement, ainsi que l’aménagement de gîtes favorables à la faune (mesure MA3, non localisée) et de micros barrages/ bandes empierrées afin de limiter l’érosion du site après le défrichement. Enfin, certaines mesures ne semblent pas avoir été intégrées dans le projet décrit dans le permis de construire, notamment la perméabilité des clôtures (MR3) et l’obstruction des poteaux suppor- tant les caméras de vidéosurveillance (MR6). Le permis de construire devra également prendre en compte l’adaptation des mesures ERC re- commandée par l’autorité environnementale.

Recommandation 1 : Inclure et préciser dans l’étude d’impact l’élargissement des pistes d’accès, les raccordements internes et au poste-source de Trescléoux, l’élargissement des pistes d’accès, les techniques d’ancrage au sol des panneaux et préciser le calendrier des travaux. Intégrer dans le permis de construire toutes les mesures ERC et le cas échéant, leurs adaptations.

1.4.3. Sur la justification des choix et les solutions de substitution envisagées

La justification du projet s’appuie sur une démarche qui a consisté en une première recherche de site dans un rayon de 20 km autour du poste-source à plusieurs échelles : • à l’échelle du département, la commune du Ribeyret a été choisie en raison de l’absence de contraintes réglementaires liées aux espaces naturels et sites protégés ; • à l’échelle du territoire communal, les enjeux agricoles et sylvicoles ont été pris en compte. Cette démarche a abouti au choix du site de la plaine d’Antou sur un plateau boisé de faible valeur forestière. L’étude ne fait pas cependant état de recherche de sites alternatifs anthropisés ou à moindre va- leur écologique et paysagère à une échelle intercommunale. L’existence de parcs photovoltaïques situés à proximité est présenté comme une des raisons du choix du site sans prendre en compte leurs effets cumulés sur l’environnement. Des variantes du projet sur le même site de la plaine d’Antou sont comparées selon des critères environnementaux mais aussi réglementaires et économiques (facilité de desserte et de raccorde- ment, respect des servitudes et des règles d’urbanisme, contraintes sylvicoles, notamment l’exis- tence de parcelles soumises à un contrat FFN (7) qui doivent garder une vocation forestière). Les quatre variantes présentées sur le même site restituent l’évolution du projet et la réduction de l’emprise de ce dernier sur les milieux naturels avec la réduction de l’emprise du projet et l’évite- ment de certaines zones écologiques sensibles et de zones faisant l’objet d’un contrat FFN. La va- riante retenue résulte donc de mesures d’évitement. La variante V1 semble être celle qui induit la moins d’impact sur les zones écologiques sensibles.

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 10/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur Figure 3 : Variantes du projet - source : Etude d’impact, feuillet 3

Recommandation 2 : Justifier du scénario choisi au motif de son moindre impact environ- nemental, en tenant compte des effets cumulés et de l’absence d’alternative d’implanta- tion à une échelle intercommunale.

2. Avis sur le contenu de l’étude d’impact et la prise en compte de l’environnement par le projet au regard des enjeux environnementaux en présence

2.1. Sur la biodiversité, y compris Natura 2000

2.1.1. État initial

L’étude d’impact comprend une synthèse des zonages réglementaires et de conservation (ZNIEFF, zones Natura 2000) ainsi qu’une description et une cartographie des habitats naturels. Plusieurs sessions d’inventaires écologiques ont été menées en 2014, 2015 et 2016 à différentes échelles pour compléter et affiner les prospections. Les secteurs situés à l’est, qui ont fait l’objet des prospections complémentaires en 2016, ne sont pas cependant exhaustifs sur l’ensemble des compartiments écologiques : ils ne concernent que les habitats naturels, la flore, les oiseaux et les insectes mais pas les chiroptères, les reptiles et les amphibiens. L’analyse présente, à partir de ces inventaires, par compartiment et par espèce, une cartographie et une analyse de l’intérêt patrimonial et des enjeux locaux de conservation. Cette analyse révèle la présence de plusieurs espèces protégées ou à fort enjeu de conservation : Flore : l’étude mentionne la présence de 200 à 300 pieds de Rosier de France, espèce protégée à fort enjeu local de conservation. Quatre autres espèces à enjeux ont également été observées :

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 11/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur l’Anthéricum ramifié, l’Asperge à feuilles ténues, la Gentiane à feuilles étroites et le Daphné camé- lée. Oiseaux : 48 espèces d’oiseaux ont été observées. Parmi elles, trois espèces à enjeu local de conservation modéré : le Circaète Jean-le-Blanc, l’Engoulevent d'Europe, le Pic noir. Chauve-souris : huit espèces ont été identifiées et trois autres de manière incertaine (Sérotine bi- colore, Oreillard montagnard, Murin de Bechstein). Le site voisin de l’Epine à 500 mètres en re- cense 19 sur le même type de milieu. Parmi elles, la Barbastelle d'Europe présente un enjeu fort dans la zone d'étude. Peu d'arbres étant favorables à l'accueil de colonies de l'espèce, c'est principalement pour la chasse et le dé- placement que l'espèce l'utilise. Les trois espèces potentielles présentent aussi un enjeu fort ou majeur. Les inventaires (neuf nuits d’échantillonnages) sont incomplets sur la partie est de la zone d’étude. Des investigations complémentaires sur ce cortège permettraient de confirmer la présence et la densité des espèces avérées et potentielles de chiroptères, notamment au niveau de la zone d’im- plantation du projet. Insectes : 130 espèces ont été inventoriées. Les enjeux de conservation concernent : la Laineuse du prunellier, la Zygène de la Vésubie et le Moiré provençal (enjeu local de conservation fort). La majorité des insectes se concentre sur les chemins, ainsi que dans les milieux ouverts et semi-ou- verts (coupes forestières et petites pelouses). Mammifères terrestres : Huit espèces de mammifères ont été recensées sur la zone d'étude. La seule espèce à enjeu recensée sur la zone d'étude est l'Écureuil roux. Cette espèce, protégée au niveau national, est relativement commune aux abords de la zone d'étude et dans le département. Elle représente ainsi un enjeu faible pour la zone d’étude. Les enjeux locaux de conservation sont moindres pour les reptiles et les amphibiens. Une évaluation par inventaire de la richesse mycologique, mentionnée dans l’état initial au titre de la pratique de la cueillette de champignons, aurait permis de compléter le tableau de la richesse naturelle de la zone d’étude. Fonctionnalités écologiques : La zone d’étude est localisée au sein d’un vaste massif boisé formé de divers types de milieux (milieux forestiers, milieux pré-forestiers, milieux semi-ouvert, pelouses, milieux agricoles, etc.). Ceci constitue un grand ensemble qui s’avère globalement fonctionnel et sans rupture forte. La faune volante et terrestre peut donc se déplacer du nord au sud et d’est en ouest sur l’ensemble du territoire. forment des lisières, milieux favorables aux insectes et reptiles

Recommandation 3 : Réaliser des inventaires complémentaires pour confirmer ou pas la présence et la densité des espèces avérées et potentielles de chiroptères, notamment au niveau de la zone d’implantation du projet.

2.1.2. Incidences :

Les impacts sur la biodiversité sont qualifiés mais ne sont pas systématiquement quantifiés (sur- face, nombre d’individus).

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 12/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur Les impacts bruts sont jugés forts sur le Rosier de France, espèce protégée, évitée mais exposée aux OLD ainsi que sur la Laineuse du prunellier (destruction d’individus, dégradation d’habitats d’espèces). Ils sont jugés modérés pour l’Anthérium ramifié, l’Engoulevent d’Europe et le Pic noir, ainsi que la Barbastrelle d’Europe, espèce en chasse, en déplacement et potentiellement en gîte sur le site et ses voies d’accès. La présence potentielle de chiroptères protégés en chasse et dé- placement dans le secteur devra être vérifiée pour conclure à un impact faible sur les espèces concernées. Les effets cumulés avec le projet de l’Epine sur ce cortège devront être réévalués.

Recommandation 4 : Réévaluer les incidences sur les chiroptères en vérifiant la présence d’espèces protégées en chasse, déplacement et gîte dans le secteur.

L’analyse des incidences du recalibrage de certaines pistes d’accès, et des obligations de dé- broussaillement associées (sur 5 mètres de part et d’autre) ainsi que la réalisation du raccorde- ment interne et externe sous les voies existantes entre le site et le poste-source de Tréscléoux ne semblent pas avoir été intégrées dans l’étude d’impact. L’impact sur les fonctionnalités écologiques est jugé modéré : L’emprise du projet est incluse au sein d’un grand massif forestier identifié comme réservoir de biodiversité au sein de la trame verte régionale (du SRCE). Ce massif, aujourd’hui préservé, va subir une artificialisation et une fragmentation engendrant une perte d’espace naturel. Ce réservoir de biodiversité va donc être dégradé. L’impact sur la trame verte et bleue est cependant jugé fort pour les effets cumulés avec les autres parcs photovoltaïques, notamment pour les mammifères en déplacement, comme les chiro- ptères et les cervidés. Les incidences sur les déplacements et activités saisonnières de la grande faune, notamment les cervidés, pourraient être précisés à l’échelle du massif pour identifier et localiser les reports de po- pulations et les pressions associées sur le milieu naturel.

Recommandation 5 : Compléter l’analyse des incidences du projet par l’étude des inci- dences du recalibrage et de la suppression des pistes.

2.1.3. Mesures ERC

Les mesures proposées sont en lien avec l’analyse de l’environnement et les effets potentiels du projet. Toutefois, les mesures récapitulées pour évaluer les impacts résiduels par espèce ou groupe d’espèces ne sont pas toujours en adéquation avec l’écologie de ces dernières et adap- tées aux impacts : la perméabilité des clôtures (par exemple la mesure MR03, grillage adapté) n’est utile que pour les reptiles et les petits mammifères et l’humidification de la couche superfi- cielle du sol que pour la flore et les insectes. L’impact résiduel global devra être mieux argumenté. Certaines mesures de réduction et d’accompagnement devront être confirmées et précisées, no- tamment la faisabilité technique et l’engagement du pétitionnaire pour : • le choix du réensemencement (technique, espèces), pour s’assurer de la reprise de la végé- tation herbacée, • le pâturage et le fauchage, notamment le coût et les modalités de contractualisation et de suivi, et la compatibilité de ces mesures avec les mesures d’évitement et de réduction concernant le milieu naturel (mise en défens des stations d’espèces protégées) et les sols, • la localisation des gîtes favorables à la faune (MA 3),

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 13/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur • la mise en place d'un observatoire de l'impact de l'aménagement sur comportement du grand gibier, pendant 5 ans.

Recommandation 6 : Confirmer et préciser la faisabilité technique de certaines mesures de réduction et d’accompagnement et l’engagement à les mettre en œuvre : réensemence- ment, pâturage, fauchage, gîtes, observatoire du grand gibier.

Le débroussaillage fait l’objet d’adaptations en fonction de la sensibilité des différents secteurs dans un plan écologique présenté en annexe de l’étude d’impact. Un débroussaillage sélectif est proposé avec des dispositions contraignantes (création de layons, préservation d’îlots circulaires avec mise en défens d’habitats d’espèces protégées, des pierriers, pelouses arbres de gros dia- mètre). Ces dispositions à intégrer dans l’étude d’impact, devront pour être opérationnelles faire l’objet d’un plan de localisation précis à une échelle adaptée (1/500e) et d’un cahier des charges spécifiques pour l’entreprise chargée du débroussaillage ainsi que d’un suivi écologique au-delà de la première année.

Recommandation 7 : Compléter les modalités du débroussaillage par un plan de localisa- tion, un cahier des charges et un suivi écologique sur plusieurs années.

Malgré les mesures d’évitement et de réduction mises en œuvre, des impacts résiduels persistent sur plusieurs enjeux écologiques liés à la destruction d’habitats de la Laineuse du prunelier (im- pact résiduel fort) et à la fragmentation et la dégradation d’un réservoir de biodiversité régional (impact résiduel modéré) Une mesure compensatoire est proposée sur des parcelles boisées situées au nord de la com- mune (15 ha) prévoyant une ouverture de milieu par des coupes sélectives pour compenser la perte d’habitats propres aux espèces des milieux ouverts avec une gestion pastorale. Une autre parcelle située au nord ferait l’objet d’une gestion sylvopastorale sur 5,5 ha avec la création d’éclaircies et de lisières favorables aux chiroptères et à la Laineuse du prunellier. Ces mesures compensatoires doivent être de nature à compenser de manière équivalente les ef- fets négatifs du projet avec un « objectif d’absence de perte nette voire de gain de biodiversité »2. Or, l’étude d’impact ne fait pas la démonstration de cette équivalence et notamment : • de la proportionnalité de la compensation par rapport à l’intensité des impacts sur des cri- tères écologiques sur les espèces et habitats concernés, notamment les chiroptères sur les- quels les incidences sont sans doute sous-évaluées, ainsi que sur les fonctionnalités écolo- giques du réservoir de biodiversité à restaurer, • de l’efficacité de la compensation au vu de retours d’expérience de ce type de mesures dans des milieux similaires, • de la pérennité avec l’effectivité des mesures de compensation pendant toute la durée des atteintes (L. 163-1 du code de l’environnement). Il convient également de démontrer que le défrichage d’un milieu forestier n’a pas d’incidences sur la biodiversité. Par ailleurs, les modalités d’acquisition ou de contractualisation foncière ne sont

2 Article L 163-1 :« Les mesures de compensation des atteintes à la biodiversité visent un objectif d'absence de perte nette, voire de gain de biodiversité. Elles doivent se traduire par une obligation de résultats et être effectives pen- dant toute la durée des atteintes. Elles ne peuvent pas se substituer aux mesures d'évitement et de réduction. Si les atteintes liées au projet ne peuvent être ni évitées, ni réduites, ni compensées de façon satisfaisante, celui-ci n'est pas autorisé en l'état.

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 14/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur pas précisées, de même que l’état initial (inventaires écologiques) des sites pressentis pour la compensation pour évaluer la richesse écologique des milieux forestiers concernés avant toute ouverture du milieu. Comme pour les autres mesures, le maître d’ouvrage devra confirmer son engagement à les mettre en œuvre et les faire valider par l’autorité compétente pour autoriser le défrichement et le permis de construire (la direction départementale des territoires des Hautes Alpes, pour le préfet de département). En tout état de cause, le projet devra obtenir l’autorisation spécifique de dérogation au régime de protection des espèces .

Recommandation 8 : Faire la démonstration de l’équivalence de la mesure compensatoire proposée au regard des impacts résiduels du projet sur la biodiversité.

Une coordination de l’application des mesures écologiques est prévue six jours / an sur 40 ans en mesure d’accompagnement et notamment de la coordination des suivis écologiques. Or, le suivi écologique semble limité à la phase chantier et à quelques mesures proposées en première phase d’exploitation (débroussaillage, fauchage) sans engagement explicite du maître d’ouvrage. Aucune mesure de suivi des espèces en phase d’exploitation sur la durée ne semble prévue. Les modalités de suivi écologique devront être précisées, en particulier pour les mesures compensa- toires proposées (durée, rythme, modalités de rapportage).

Recommandation 9 : Consolider le suivi écologique du projet dans la durée et sur l’en- semble des mesures et leurs incidences, y compris pour les mesures compensatoires.

2.1.4. Evaluation des incidences sur le réseau Natura 2000

Le projet est susceptible de concerner le site Natura 2000 zone spéciale de conservation (directive Habitats) n° FR9301519 « Le Buëch » Le projet a fait l'objet d'une évaluation de ses incidences sur les espèces et les habitats ayant dé- terminé la désignation de ces sites. Cette analyse montre qu’il existe un risque d’incidences sur deux espèces de chiroptères pré- sentes dans la ZSC « Le Buëch ». Il s’agit du Grand rhinolophe et du Petit rhinolophe. En effet, les individus de ces espèces rencontrés en déplacement dans la zone d’étude, sont susceptibles d’appartenir aux populations du site Natura 2000 « Le Buëch ». Elles subiraient alors une destruc- tion et une altération d’habitats naturels, notamment les lisières et les chemins utilisés pour leurs déplacements. Toutefois, l’étude indique que ces espèces n’utilisent que ponctuellement la zone d’étude et uni- quement pour leurs déplacements le long des chemins forestiers. De plus, la zone d’étude ne constitue pas une zone d’importance pour ces espèces. Ainsi, bien qu’il soit présent, le risque d’in- cidences sur les populations de ces deux espèces de la ZSC « Le Buëch » est jugé très faible. Au regard du risque d’incidences très faible sur les espèces d’intérêts communautaires, la réalisa- tion du projet de parc photovoltaïque aura une incidence non notable sur la ZSC « Le Buëch ». L’étude conclut que le projet ne portera pas atteinte à l’état de conservation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire ayant justifié la désignation de ce site Natura 2000.

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 15/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur Cette conclusion est recevable sous réserve des résultats de la réévaluation de l’état initial recom- mandée pour les chiroptères.

2.2. Sur le paysage

2.2.1. Etat initial

Les Barronnies sont un territoire de moyenne montagne peu peuplé et éloigné des grands axes de circulation et des centres urbains. L'agriculture et l'élevage se développent en plaine et sur les pla- teaux tandis que les versants sont laissés à la forêt où dominent la chênaie verte et, plus haut, le Pin sylvestre. La rigueur montagnarde est atténuée par l’influence méditerranéenne que l’on de- vine grâce aux différents milieux et végétaux. Les montagnes s’imposent dans le paysage, expo- sant la diversité de leurs roches en de nombreux endroits. Le périmètre immédiat du projet se situe sur un haut-plateau charnière entre la vallée du Blême, ouverte et peuplée, et la vallée de la Blaisance, beaucoup plus étroite et pentue. Le site se trouve sur un plateau en situation de belvédère. Il présente une mosaïque de milieux et d'ambiances as- sez représentatives des Baronnies provençales. Les versants difficilement praticables garantissent en partie l'isolement du périmètre dans un écrin boisé. Le territoire d'étude est donc relativement isolé, desservi par un seul axe important. Il présente une faible densité de population, regroupée dans les petits bourgs dispersés. Les vues sont très nombreuses en raison du relief et de l'exploitation agricole des vallées qui laissent courir la vue sur les versants. Cette visibilité est cependant atténuée par un couvert boisé parfois très dense. Par sa situation sur un plateau, la zone d'étude immédiate est facilement visible depuis les points hauts et dégagés du territoire. L’analyse paysagère de l’étude d’impact mentionne de nombreuses perceptions visuelles éloi- gnées au Nord et à l'ouest et très rares au sud et à l'est. L'enjeu est fort depuis les hameaux des Chapaïsses et de Sironne dont les habitants disposeront de visibilités sur le périmètre immédiat, et modéré depuis le GR 946 à l'est et le mont Rison à l'ouest qui offrent de potentielles visibilités éloignées sur le périmètre d’étude. À l’échelle du périmètre immédiat du projet, les enjeux sont forts pour les coteaux pentus de l'ouest qui supportent le plateau et participent à l'intégration du site dans la morphologie environ- nante et ils sont modérés autour du plateau ou la fonction d'écran visuel de la végétation doit être conservée voie renforcée, particulièrement sur les côtés nord et ouest. Les enjeux à l’échelle du site du projet, notamment liés aux particularités de sa topographie locale et ses composantes paysagères, ne sont pas précisés : espace boisé à l’ouest, clairière en pla- teau, lisière, coteau abrupt à l’est, et talweg au nord.

Recommandation 10 : Préciser l’état initial des composantes et des ambiances paysagères à l’échelle du site

2.2.2. Incidences et mesures ERC

Le nord de la zone d’étude jouant le rôle d’un masque visuel et identifié comme un enjeu fort a été évité, ce qui selon l’étude supprime les visibilités depuis les axes de circulation et les lieux de vie au nord (depuis les hameaux et villages). L’évitement est démontré par une coupe nord-sud mais pas suffisamment par des photomontages pertinents. Ceux présentés se limitent à illustrer une

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 16/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur vue éloignée (Col des Tourettes), une vue aérienne inaccessible au quotidien, et deux perceptions immédiates depuis les chemins DFCI. Les vues sensibles identifiées depuis le col de la Saulce et les hameaux et villages dans l’état ini- tial n’ont pas fait l’objet de photomontages. En fonction de cette réévaluation des impacts visuels du projet, intégrant les effets cumulés avec le projet de l’Epine et les parcs déjà autorisés (Sorbiers et Montjay), la conclusion sur l’impact faible du projet devra être reconsidérée. À l’échelle du site, les incidences paysagères des aménagements et constructions du parc ainsi que l’impact paysager les OLD n’ont pas été étudiés, hormis par une présentation des perceptions immédiates depuis les entrées du site (photomontages) et la présentation des caractéristiques des locaux techniques.

Recommandation 11 : Réévaluer les incidences visuelles du projet depuis les vues loin- taines identifiées dans l’état initial : col de la Saulce, hameaux et villages

En cohérence avec les documents du permis de construire, les incidences de tous les aménage- ments du parc (remodelage du sol, postes, implantation des panneaux, piste périmétrale, citerne, clôture, etc.) devront être analysées et faire l’objet de mesures de réduction pour s’intégrer dans la topographie et l’identité paysagère du site : traitement des lisières autour de la clairière, adaptation au sol des postes, hauteur et couleur des citernes et des clôtures. De même, les mesures de réduction et d’accompagnement en faveur de la biodiversité et en pré- vention de l’érosion et du ruissellement (gîtes pour la faune, bandes empierrées, micro-barrages, broyats) devront faire l’objet d’adaptations aux motifs paysagers du site et la micro-topographie existante. Les impacts paysagers du débroussaillement, de même que celui du raccordement et de la modi- fication des pistes forestières, devront être étudiés avec le même degré de précision. Enfin, parmi les mesures d’accompagnement, l’autorité environnementale régionale recommande que le suivi de chantier soit également effectué par un paysagiste en équipe avec l’écologue afin d’assurer la bonne insertion du projet et de mettre en valeur des éléments naturels de paysage lors de la phase travaux.

Recommandation 12 : Adapter la conception du projet et le suivi de sa réalisation pour en assurer l’insertion paysagère.

2.3. Sur les risques et le climat

Le climat du site est de type « montagnard à influence méditerranéenne » avec des étés chauds, de longues périodes sèches pouvant être interrompues par des épisodes orageux parfois violents et un hiver froid. La zone bénéficie d’un taux ensoleillement très élevé. Le climat est un facteur aggravant vis-à-vis des risques naturels identifiés dans l’aire du site en présence d’une topographie très marquée favorisant les inondations et les glissements de terrain au droit du réseau hydrographique et des vallons (ravinement et évènement torrentiel). De plus, le couvert végétal densément boisé est caractérisé par un risque de feu de forêt considéré comme moyen au niveau de la zone d’étude.

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 17/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur D’une manière générale l’étude prend en compte l’ensemble des risques naturels qui représente d’après l’état initial des enjeux moyen à fort. Dans ce contexte, l’implantation du parc solaire au sol peut avoir les effets suivants : • l’érosion des sols par une mise à nu des sols après une opération de dessouchage, de tra- vaux de tranchées et de création de pistes pouvant augmenter les risques de mouvement de terrains, • l’imperméabilisation partielle des sols au droit des constructions, des fixations de panneaux et par le tassement des sols au droit des pistes et des zones de passage des engins de chantier, • l’augmentation des vitesses d’écoulement des eaux de ruissellement par un appauvrisse- ment végétal du sol pouvant augmenter les risques d’inondation à l’aval des bassins ver- sants, • l’augmentation du risque d’incendie d’origine électrique depuis les postes, par d’explosion des transformateurs ou par des court-circuits, • la création d’un îlot de chaleur au-dessus des panneaux pouvant influencer le microclimat lo- cal actuellement tempéré par la forêt et sensible au changement climatique. Concernant les effets du projet sur l’érosion et l’imperméabilisation des sols et l’augmentation des débits de ruissellement, l’étude et les mesures proposées sur la gestion hydraulique sont satisfai- santes sous réserve de leur bonne intégration paysagère et écologique. Pour limiter l’érosion, il est également prévu de maintenir une couverture végétale (naturelle ou semée) à l’issue des travaux. Par ailleurs, l’entretien de la strate herbacée par méthode méca- nique ou par pâturage ovin doit faire d’une évaluation comparative de leurs incidences sur les sols et le milieu naturel avant le choix définitif d’une technique.

Recommandation 13 : Préciser les engagements et étudier les incidences des techniques de revégétalisation et d’entretien du site.

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 18/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur Glossaire

Acronyme Nom Commentaire 1. ERC La séquence «éviter, réduire, compenser» (ERC) a pour objectif d'éviter les atteintes à l’environne- ment, de réduire celles qui n’ont pu être suffisamment évitées et, si possible, de compenser les effets notables qui n’ont pu être ni évités, ni suffisamment réduits. Elle s’applique aux projets et aux plans et programmes soumis à évaluation environnementale ainsi qu’aux projets soumis à diverses procé- dures au titre du code de l’environnement (autorisation environnementale, dérogation à la protection des espèces, évaluation des incidences Natura 2000, etc.). 2. OLD Obligation Légale de Les Obligations Légales de Débroussaillement sont issues du Code Forestier et notamment de ses ar- Débroussaillement ticles L131-1 à L136-1 3. Natura 2000 Les sites Natura 2000 constituent un réseau européen en application de la directive 79/409/CEE « Oi- seaux » (codifiée en 2009) et de la directive 92/43/CEE « Habitats faune flore », garantissant l’état de conservation favorable des habitats et espèces d’intérêt communautaire. Les sites inventoriés au titre de la directive « habitats » sont des sites d’intérêt communautaire (SIC) ou des zones spéciales de conservation (ZSC), ceux qui le sont au titre de la directive « oiseaux » sont des zones de protection spéciale (ZPS). 4. Znieff Zone naturelle d’inté- L'inventaire des Znieff est un programme d'inventaire naturaliste et scientifique lancé en 1982 par le rêt floristique et faunis- ministère chargé de l’environnement et confirmé par la loi du 12 juillet 1983 dite Loi Bouchardeau. La tique désignation d'une Znieff repose surtout sur la présence d’espèces ou d’associations d’espèces à fort intérêt patrimonial. La présence d'au moins une population d'une espèce déterminante permet de défi- nir une Znieff. 5. SRCE Schéma régional de Élaboré, mis à jour et suivi conjointement par la région et l’État. Il vise à la préservation et la remise en cohérence écologique bon état des continuités écologiques. Il a vocation à être intégré dans le schéma régional d'aménage- ment, de développement durable et d'égalité des territoires.(cf.L371-3 du code de l’environnement) 6. DFCI Défense des forêts contre l’incendie La Défense des Forêts Contre l’Incendie vise principalement à limiter le développement des incendies dans les massifs forestiers. Elle comprend notamment :

• La mise en place d’équipements dans chaque massif sensible pour le cloisonner, en faciliter la surveillance, permettre l’accès et la sécurité des secours et assurer la permanence de l’eau.

• La mise en oeuvre d’un dispositif estival de surveillance d’alerte.

7. FFN Fonds forestier natio- Le reboisement peut bénéficier d’une aide du Fonds Forestier National (F.F.N.). Cette aide, un contrat nal F.F.N. lie la commune à l’État, par lequel le F.F.N. a financé la réalisation de plantations de production de bois et leur desserte contre le remboursement de cette dette à terme. Le remboursement s'effectue par prélèvement de 50 % de la valeur des produits des coupes, déduction faite des frais de garderie, jusqu'à extinction de la dette. 8. CNPN Conseil national de protection de la nature

Avis du 9 juillet 2018 sur le parc solaire au lieu dit "Plaine d'Antou" au Ribeyret (05) Page 19/19 Provence-Alpes-Côte d’Azur

- Annexe 2 : Compte rendu de la réunion avec les services de l’état – 30 Mai 2017

Parc solaire de Ribeyret - Lieu-dit « Plaine d’Antou » – Réponse à l’avis de l’autorité environnementale – Juillet 2018 Page 19

Parc solaire de Ribeyret - Lieu-dit « Plaine d’Antou » – Réponse à l’avis de l’autorité environnementale – Juillet 2018 Page 20 PRÉFET DES HAUTES-ALPES Direction Départementale des Territoires BP 50026 05001 Gap Cedex Compte-rendu de la réunion du du 30 mai 2017 dans les locaux de la DDT05

Objet réunion technique de présentation des expertises forestières et environnementales réalisés par l'ONF visant à l'identification des mesures compensatoires à mettre en œuvre pour les projets de parcs photovoltaïque de l'Epine et de Ribeyret portés par Solaire Direct

Participants Jean Michel Duverney, Simon Ipoutcha, Laurence Teyssier, Fabrice Bertin et Pascale Thomassin (ONF), Laurent Para et Alexandre Martin (Solaire Direct), Robin Rolland (DREAL/SBEP), Marc Petiteau et Marc Fiquet (DDT05).

Pièces jointes : power-point exposé en séance par l'ONF

Compte-rendu En préambule, Marc Fiquet (DDT) rappelle que lors de la réunion du 17 janvier dernier, il avait été décidé conjointement que Solaire Direct confie à l'ONF une mission d'expertises forestières et environnementales pour identifier des mesures compensatoires adaptées et réalisables pour les projets de l'Epine et de Ribeyret. En effet, les mesures proposées par le pétitionnaires sur le projet de l'Epine avaient alors été jugées jusque là non acceptables et déséquilibrées car privilégiant l'ouverture de milieux et conduisant à détruire davantage de forêt ; la faisabilité et l'additionnalité d'autres mesures n'étaient pas démontrées. Sur Ribeyret, le projet devait être affiné.

L'ONF a donc mené ces expertises durant l'hiver et le début du printemps et à produit pour chacun des projets un rapport synthétique transmis la veille de la réunion à la DDT et la DREAL. Des échanges ont eu lieu en amont entre l'ONF et Solaire Direct sur la mise au point des propositions. Une présentation jointe au compte rendu est exposée par Laurence Teyssier (ONF).

Le projet de parc de l’Epine, prévu sur une superficie de 40,76 ha (plus 20 ha concernés par les Obligations Légales de Débroussaillement) est entièrement situé en forêt communale relevant du régime forestier. Les enjeux forestiers portent principalement sur des peuplements de pins sylvestres et de chênes (75 %) dont la valeur économique est qualifiée de moyenne à assez forte. Les enjeux environnementaux portent principalement sur des habitats forestiers et les espèces forestières impactées sont : le pic noir, la Barbastelle d'Europe, le Murin de Bechtein (toutes relevant de protection nationale). Ce massif est situé dans le réservoir de biodiversité identifié dans le SRCE-PACA. Les autres enjeux portent sur des milieux ouverts avec comme espèce présente La laineuse du Prunelier. Le parti pris par l'analyse ONF, dont la démarche se distingue de celle menée par le bureau d'études Ecoter en charge d'étude d'impact, est d'identifier des mesures conciliant l'amélioration sylvicole et la compensation environnementale en faveur des espèces forestières principalement impactées. En matière de compensation forestière, la priorité est de favoriser les plantations les plus adaptées aux milieux en fonction du potentiel sylvicole. Les compensations environnementales visent à favoriser la connectivité des milieux forestiers et d'améliorer la transition des milieux (pelouses-lisières-forêts).

Au final, l'expertise ONF aboutit à l'identification de mesures compensatoires forestières et environnementales détaillées et sectorisées :

• mesures forestières : sur 136 ha dimensionnées sur la base d'un coefficient multiplicateur de 4,5, représentant une compensation financière de plus d'1 M€. Ces mesures sont réalisables sur 8 communes du Buech dont 18 ha à proximité immédiate du site. Il s'agit de plantations de pins

1 / 3 noirs sur 55.3 ha, de plantations de mélèzes et d'épicéa sur 18.5 ha, de dépressage/éclaircies sur 44.1 ha et d'opération favorisant la régénération naturelle sur 14 ha.

• Mesures environnementales : sur 64,8 ha, représentant un ratio de compensation de 1.60 et un coût estimé à environ 405 K€. Elles concernent 4 communes. Les mesures portent sur le renforcement de la continuité forestière sur 16.76 ha, des mesures en faveur du sylvo- pastoralisme sur 5.5 ha, la mise en œuvre d'îlots de sénescence sur 10.8 ha, des actions en faveur des feuillus et de l'ouverture de milieux sur 17 ha. En complément des mesures d'accompagnement par des suivis environnementaux (notamment sur les lichens) et des suivis de pâturage sont proposées.

Sur le projet de parc photovoltaïque de Ribeyret (15,56 ha + 11 ha d'OLD, une approche comparable a été développée. Les enjeux sont toutefois sensiblement différents puisque l'implantation retenue du parc permet d'éviter les parcelles forestières communales à forts enjeux et impacte des milieux ouverts dans des zones de coupes rases, des peuplements de pins sylvestres de qualité médiocre et, de manière marginale, une plantation de pins noirs dans un contrat FFN de faible valeur. Les enjeux environnementaux portent principalement sur des espèces de milieux ouverts et 3,9 ha de milieu favorable à la Laineuse du Prunelier sont impactés. Les mesures compensatoires forestières et environnementales proposées sont donc :

• mesures forestières : sur 74 ha dimensionnées sur la base d'un coefficient multiplicateur de 3, représentant une compensation financière de 247 K€. Ces mesures sont réalisables sur 4 communes du Buech. Il s'agit de plantations de pins noirs et sylvestres sur 12,5 ha, de dépressage/éclaircies sur 43 ha et d'opération favorisant la régénération naturelle sur 6 ha.

• Mesures environnementales : sur 86 ha, représentant un ratio de compensation de 5,2 et un coût estimé à environ 195 K€. Elles sont situées entièrement sur la commune de l'Epine. Les mesures portent sur la réouverture de milieu sur des parcelles publiques et privées par débroussaillement puis gestion pastorale (mise en place d'une convention avec un groupement pastoral). En complément des mesures d'accompagnement par des suivis environnementaux (arbres à gîtes) et des suivis de pâturage sont proposées.

Concernant les compensations forestières, la DDT valide le contenu des propositions techniques. Les valeurs des coefficients de compensations retenues pour le dimensionnement devront être confirmées en phase d'instruction de la demande d'autorisation de défrichement mais les valeurs annoncées sont conformes aux premières analyses effectuées (notamment sur l'Epine où la procédure était la plus avancée). La DDT interroge l'ONF sur les raisons ayant conduit à compenser le projet de Ribeyret sur la commune de l'Epine (12 ha) alors que pour le projet de l'Epine, seuls 18,3 ha sont compensés sur place sur les 136 ha au total. Cette approche pourrait poser problème dans la mesure où les deux projets feront l'objet d'instruction distincte. L'ONF précise que l'analyse a été menée globalement s'agissant d'un portage par le même opérateur et le périmètre a été élargi car il n'était pas possible d'identifier des mesures pertinentes sur le territoire des communes impactées. L'ONF souhaite également avoir confirmation de l'intégration des coûts liés à la protection des plantations contre les dégâts de gibiers dans la définition du montant des compensations financières.

Concernant les compensations environnementales, la Dreal confirme la justification d'une demande de dérogations pour destruction d'espèces protégées sur le projet de l'Epine. Elle estime les nouvelles propositions de mesures compensatoires bien proportionnées et un meilleur équilibre entre mesures forestières et mesures environnementales. Il indique que le CNPN devra être consulté lors de l'instruction de la dérogation s'agissant du volet faune. Pour le projet de Ribeyret, il confirme que sur la base des éléments connus à ce jour ce projet ne justifie pas une demande de dérogation. En effet, la laineuse du prunelier qui est l'espèce potentiellement la plus impactée est globalement peu menacée, les surfaces d'habitat impacté sont assez faibles, la séquence ERC a été déclinée avec une cohérence entre la prise en compte des enjeux forestiers et environnementaux.

Solaire Direct précise qu'il intègrera ses mesures dans les dossiers de demande d'autorisation qu'il envisage de déposer dans les meilleurs délais, début du second semestre 2017. Ces mesures viennent en complément des mesures d'évitement et de réduction qui ont déjà été discutées précédemment (cf. CR de

2 / 3 la réunion de janvier 2017). DDT et DREAL indiquent qu'il serait souhaitable d'apporter des garanties sur la faisabilité des différentes mesures proposées pour consolider la solidité du dossier : courrier d'engagement des communes concernées par les mesures, projet de convention pastorale avec le groupement pastoral… En matière de procédure, le dossier de l'Epine sera soumis à la nouvelle autorisation environnementale avec une entrée autorisation loi eau (+ defrichement + derogations espèces protégées). Pour Ribeyret, la procédure pourrait relever d'une autorisation supplétive qui reste à préciser (défrichement + déclaration eau). Suites à donner Solaire Direct indique qu'il va demander à son bureau d'études de mettre à jour les dossiers de demande d'autorisation avec ces expertises ONF. Des échanges sont prévues entre Ecoter/ONF pour faciliter ce travail d'appropriation. La DDT insiste sur l'importance de bien intégrer dans les futurs dossiers le déroulé de la séquence Eviter / Réduire / Compenser avec le choix final des sites retenus. Il invite le pétitionnaire avant le dépôt officiel de ses demande à effectuer un échange sur les dossiers avec les services afin d'en faciliter l'instruction administrative ultérieure.

Pour la DDT Marc Fiquet chef du service Eau Environnement Forêt

3 / 3

- Annexe 3 : Courrier de la DDT 05 visant les expertises transmises en amont du dépôt officiel des de- mandes d’autorisations – 29 Septembre 2017

Parc solaire de Ribeyret - Lieu-dit « Plaine d’Antou » – Réponse à l’avis de l’autorité environnementale – Juillet 2018

Parc solaire de Ribeyret - Lieu-dit « Plaine d’Antou » – Réponse à l’avis de l’autorité environnementale – Juillet 2018

Il UHrll • i,allll • Fratm,111 RéPIIBLIQJJI! FRANÇAISE

PRÉFET DES HAUTES-ALPES

Direction Départementale Solairedirect des Territoires des Hautes­ 55, avenue George Vacher Alpes 13106 ROUSSET CEDEX

Service Eau Environnement Forêt

Dossier suivi par : Marc Fiquet Mèl : [email protected]

Tél.: 04 92 51 88 16 Objet : Projet de parc solaire de l'Eplne et Ribeyret Fax: avis sur les documents remis

Réf.: GAP.le

Monsieur,

Veuillez trouver ci-joint nos remarques sur les pièces transmises pour avis préalable avant dépôt des demandes d'autorisation relatives aux projets de parc photo-voltaïques de l'Epine et de Ribeyret et qui portent d'une part sur le plan de débroussaillement écologique et d'autre part sur le dossier de saisine du CNPN sur la demande de dérogation « espèces protégées» pour le projet de l'Epine et au volet naturel de l'étude d'impact sur le projet de, Ribeyret.

A/ AVIS SUR LE PLAN DE DEBROUSSAILLEMENT ECOLOGIQUE DE RIBEYRET ET L'EPINE

1 • Contexte général L'été 2017 a été marqué par de tres nomoreux feux ae forêt dans la zone sud mettant en avant la nécessité de· débroussailler et l'importance du débroussaillement. Une étude ONF sur le débroussaillement montre pour que dans 80 % des cas, un débroussaillement est efficace à condition qu'il soit entièrement conforme aux prescriptions réglementaires. Le débroussaillement est une obligation, le préfet de la zone de défense sud a demandé à l'ensemble des ses services une action accrue en faveur de l'application réglementaire du débroussaillement. La DDT des Hautes-Alpes s'est engagée dans un plan d'action annuel, relatif aux Obligations Légales de Débroussaillement (OLD), qui comporte le suivi et le respect de ces OLD sur les parcs photovoltaïques. Les parcs photovoltaïques étant un facteur qui augmentent le risque feux de forêt, leur débroussaillement est capital afin de limiter les départs de feu de foret et de faciliter l'intervention des moyens de secours. 2 - Remarques sur les plans de débroussaillement écologique (PED) Il est fait allusion au fait que le débroussaillement a un impact écologique non négligeable, il est important de rappeler que cet impact n'est pas lié aux OLD mais bien à l'implantation d'un parc photovoltaïque en forêt et que cette installation est soumise aux OLD. Il est nécessaire de rappeler que le débroussaillement est une obligation réglementaire qui s'applique à toute installation et non une volonté du porteur de projet comme c'est écrit dans la partie "contexte et objectifs" de chaque PED.

Direction Départementale des Territoires des Hautes-Alpes Service Police de l'Eau des Hautes-Alpes 3 place du Champsaur BP 98 05007 GAP CEDEX La phase la plus à risque en terme e1e feu e1e forêt est 1a pnase travaux, il est donc nécessaire de rappeler que les OLD sont à mettre en œuvre dès le début du chantier et avant la mise en place effective des panneaux, c'est un préalable. La DDT devra être informée du début du débroussaillement afin de pouvoir s'assurer de la conformité des travaux avec la réglementation. Il est nécessaire de faire figurer dans les PED que le débroussaillement s'applique sur un rayon de 50 mètres à partir de la clôture du parc (partie 1-2). Dans les PED, il est nécessaire d'écrire le pourcentage et la superficie de chaque type de · débroussaillement. Il en ressort ainsi que le type 1 est, en l'état, minoritaire alors que parfaitement conforme aux préconisations des OLD. Le débroussaillement incombe au propriétaire des infrastructures de fait, en cas de coupe de bois dans la zone à OLD, ce ne sont pas les exploitants forestiers qui devront éliminer les rémanents de coupe mais bien Solaire Direct dans le cadre des OLD et de leur entretien. Il est important que cette obligation soit écrite. Comme dans les précédents dossiers, il est fait allusion à la "servitude d'ensoleillement", cette dernière consiste pour des raisons de lumière, à couper tous les arbres de plus de 4 m de haut faisant de l'ombre sur certains panneaux photovoltaïques. Cette action met fin à la destination forestière, il s'agit donc d'un défrichement indirect dont la superficie n'est pas prise en compte dans les autorisations. C'est pourquoi, cette servitude doit être incluse dans la zone de défrichement autorisée, si nécessaire, ou alors Solaire. Direct devra prendre en compte cette contrainte d'ensoleillement en positionnant les panneaux en retrait par rapport à la rangée d'arbres et à l'ombrage provoqué. Le type 2 "débroussaillement alvéolaire composé d'îlots arbustifs" préconise la coupe des arbres dans les îlots et le maintien de la végétation herbacée et arbustive. Cette action bien que sous forme d'îlot (donc pas en plein) n'est pas conforme aux OLD et de plus favorise la transformation d'un feu courant en un feu de cimes (absence de discontinuité horizontale). Ce type 2 n'est donc pas accepter. Le type 4 "absence de débroussaillement" ne peut être retenu, en effet, la présence d'espèces protégées n'est pas un motif de distraction des OLD. Concernant le projet de Ribeyret, les éch~nges lors de la phase amont ont permis d'écarter la nécessité de déposer une demande de dérogation pour destructions d'espèces protégées. Les mesures compensatoires prévues (cf. §B/2) sont de nature à favoriser le développement des espèces arbustives, tout particulièrement la laineuse du prunellier. Solaire Direct ne peut donc se dispenser de respecter les OLD sur ces zones. Dans les 2 PED, il est écrit qu'il faut intervenir tous les 4 ans en entretien sur les layons, il est nécessaire de modifier cette phrase en précisant que le débroussaillement doit se faire dès que la végétation atteint 50 centimètres de haut, soit un entretien annuel voire deux fois par an les premiers temps, puis de façon plus ou moins espacée en fonction de la dynamique de repousse et d'embroussaillement. Notons que pour certains parcs déjà autorisés, le débroussaillement est parfaitement réglementaire sur 50 mètres et il n'a pas été mis en place de PED. Cette pratique doit être privilégiée car plus facile à mettre en oeuvre, à entretenir et à contrôler.

En l'état, les PED ne sont pas recevables car non conformes aux OLD et doivent donc être modifiés en intégrant les remarques formulées ci dessus.

B/ dossier de saisine du CNPN relatif à la demande de dérogation « espèces protégées » sur le projet de parc photovoltaïque de L'Epine • volet naturel de l'étude d'impact sur le projet de parc photovoltaïque de Ribeyret

Le chapitre V intitulé « Présentation des variantes et du plan de masse final » du dossier de saisine du CNPN doit être plus détaillé au niveau de l'explication de la concertation réalisée avec les différents acteurs (date de réunions, définition des acteurs ... ) et de la définition du périmètre du projet finalement retenu. Cette explication détaillée doit également figurer dans l'étude d'impact du projet sur Ribeyret. C'est un point essentiel démontrant que la démarche ERC a bien été conduite lors de la phase amont

Direction Départementale des Territoires des Hautes-Alpes Service Police de l"Eau des Hautes-Alpes 3 place du Champsaur BP 9B 05007 GAP CEDEX de définition des projets. Certaines mesures d'évitement, de réduction, de compensation environnementales et d'accompagnement appellent également des observations par rapport aux attentes formulées par les services de l'Etat notamment lors des réunions des 17 janvier et 30 mai 2017 : - La mesure « Appliquer une gestion raisonnée des végétations à l'intérieur du parc propice à l'expression d'une diversité animale et végétale optimale et au retour de certaines espèces » (MR4 sur l'Epine et MR5 sur Ribeyret) prévoit dorénavant la réalisation d'un semis peu dense après les travaux avec des semences labélisées par le Conservatoire Botanique National. Le pâturage envisagé est à déconseiller lors des 3 premières années afin de permettre une bonne reprise du couvert herbacé. La fauche annuelle proposée à partir du mois d'août (si possible avant novembre et au besoin réalisée jusqu'au mois de janvier de l'année suivante) est cependant trop tardive pour être compatible avec les OLD et la prévention du risque incendie élevé dans ces communes. La période d'intervention doit être revue pour prendre en compte le risque incendie et la reproduction des espèces de faune et de flore. - La réalisation d'un plan de gestion écologique de débroussaillement chiffré à 2 925 € (hors coût du géomètre à définir) est toujours présentée comme une mesure de réduction d'impact (MR9 sur l'Epine) ou d'accompagnement (MA4 sur Ribeyret) alors que ces installations sont soumises aux obligations légales de débroussaillement (OLD). Cette mesure doit donc être retirée. - La mesure « Renforcement de la végétation en place avec plantation d'arbres et d'arbustes au seins des secteurs à contraintes d'ensoleillement » (MR11 sur l'Epine) incompatible avec les OLD a été supprimée dans la description des mesures mais elle figure toujours dans le tableau de synthèse des mesures avec un montant de 22 300 €. Cette mesure doit donc être retirée. - La mesure MA3 prévoit l'installation de gîtes favorables aux reptiles et à la petite faune dont 50 tas de bois constitués de branches et de buches issues de la phase de défrichement et 25 gîtes en pierres sur l'Epine ainsi que 40 tas de bois sur Ribeyret. La création de gîtes en bois n'est pas compatible avec les OLD ; ces gîtes doivent par conséquent être contruits en pierres (cf arrêté du parc de Montmaur). - La mesure MA4 « déplacement des pruneliers ne pouvant pas être évités par les travaux » figurant dans le tableau de synthèse des mesures et estimé à 5 750 € ainsi que la mesure ME2 « préservation des enjeux écologiques liés aux chemins forestiers du massif de la Plaine d'Antou ». Cette mesure bien que peu détaillée ne présenteà notre sens très peu d'intérêt dans le conte~te local du projet de parc de Ribeyret. - La mesure d'accompagnement relative à la création de placettes de suivi des dégâts forestiers occasionnées par le grand gibier s'intégrant au réseau départemental de i'Observatoire Grande Faune et Habitats actée dans le cadre de l'autorisation du pàrc photovoltaîque de Montmaur ne figure pas dans les documents transmis pour !'Epine et Ribeyret. - Les mesures compensatoires environnementales proposées et rédigées par l'ONF porte bien sur les espèces et enjeux identifiées dans les études d'impact :

1/ Pour le projet de l'Epine, elles concernent l'habitat naturel ouvert « Pelouses subméditerranéennes », l'enjeu de « réservoir de biodiversité » forestier et les espèces inféodées à ces milieux (Pic noir, . Barbastelle d'Europe, Murin de Bechstein et Laineuse du Prunellier). Les mesures compensatoires sont situées sur 4 communes.

* ME_E1 : Renforcement de la continuité de milieux forestiers sur Ribeyret (unités 4 et 5 de la parcelle n°4 et unités 3 et 4 de la parcelle n°5 de Ribeyret d'une surface totale d'environ 8.6 ha) en favorisant le développement des feuillus par l'exploitation de certains pins sylvestres avec conservation des arbres-gîtes potentiels. A la suite du changement d'essence, un retrait de la sylviculture par mise en place d'un îlot de sénescence sur environ 3 ha pérennisera cette mesure. Prospection terrain avec double expertise (écologique et forestière) prévue en mesure d'accompagnement afin d'identifier les individus à conserver et les éclaircies à effectuer ainsi que leur intensité.

Direction Départementale des Territoires des Hautes-Alpes Service Police de l'Eau des Hautes-Alpes 3 place du Champsaur BP 98 05007 GAP CEDEX * ME_E2 : Renforcement de la continuité de milieux forestiers sur l'Epine avec le retrait de la partie Ouest de la parcelle 22 sous contrat FFN où le feuillu est majoritairement présent. Prospection terrain nécessaire pour identifier les zones où les reboisements de pin noir n'ont pas fonctionné. Prospection et mise en place de suivis de lichens {dont Lobaria pulrnonaria, espèce protégée et réglementée,) sur les parcelles n°4 de Sorbiers, n°22 de l'Epine et la partie Est de la n°5 de Ribeyret afin d'adapter la gestion forestière sur les secteurs de présence du lichen. Retrait de la sylvicùlture envisagé par la mise en place d'îlots de sénescence sur une surface à déterminer en fonction des résutats de prospection.

• ME_E3: Mise hors sylviculture en îlot de sénescence de trois parcelles communales d'une superficie de 10,8 ha à intérêt environnemental comparable sur la commune de . Choix des parcelles en attente de validation de la commune. Visite de terrain préalable pour marquer les arbres intéressants et réalisation d'un suivi sur le long terme (environ tous les 1O ans).

• ME_E4 et ME_E5 : Ouverture de milieux pour compenser la perte d'habitats propres aux espèces à enjeux de milieux ouverts présentes dans la zone d'implantation des parcs photovoltaîques, comme la laineuse du Prunellier. Cette mesure concerne : - une parcelle privée de 6 ha sur la Haute-Beaume où un groupement pastoral est présent sur cette zone et serait intéressé pour l'intégrer à leur parcours de gestion. - deux parcelles communales sur l'Epine faisant l'objet Gle mesures de dépressage et d'éclaircies sur 17 ha (mesures compensatoires forestières MF_EE_D et MF_RE_D). Des entretiens ponctuels (éclaircies/dépressage) pourront être réalisés périodiquement pour l'entretien du milieu. - deux parcelles situées en forêt domaniale {Forêt de l'Oule) de 61 ha au nord de la commune de !'Epine. Les peuplements majoritairement de pins sylvestres de faible densité feront l'objet d'un débroussaillage la première année puis d'un entretien pastoral.

Afin de favoriser l'habitat de la laineuse du prunellier, les fourrés et bosquets d'épineux tels que les prunelliers et aubépines, les souches et les arbres présentant un potentiel intéressant pour la biodiversité seront conservés lors de l'intervention réalisée en période sèche. Réalisation d'une convention déterminant les modalités de mise en oeuvre de la gestion pastorale (charge, intensité, etc.). Suivis du pâturage, de la flore et de l'entomofaune à réaliser périodiquement.

L'ensemble de ces mesures compensatoires sont estimées à 481 170 € TTC (dont 131 170 € TTC de mesures d'accompagnement) sur 40 ans avec un ratio de 2,75. Les mesures d'évitement, de réduction et d'accompagnement sont estimées à 29 9~3,5 € HT en ôtant MR09 et MR11. Le ratio de compensation de 1, 60 et le coût estimé à 405 000 € lors de la réunion du 30/05117 sont ainsi satisfaits.

2/ Pour le projet de Ribeyret, elles concernent les milieux ouverts, la Laineuse du Prunellier et l'enjeu « réservoir de biodiversité ». Les mesures compensatoires proposées sont situées sur la commune de l'Epine. ·

* ME_R1_R2 : Ouverture de milieux sur 25 ha de parcelles privées situées au nord de la commune de l'Epine à proximité de l'implantation des deux parcs. Réalisation de coupes sans dessouchage et de broyage en fonction de la densité. Conservation des fourrés et bosquets d'épineux tels que les prunelliers et aubépines favorable à la présence de la laineuse du Prunellier et des arbres présentant un potentiel intéressant pour la biodiversité. Intervention en période sèche avec rémanents issus des interventions laissés au sol après régalage. Réalisation d'une convention pour déterminer les modalités de mise en oeuvre de la gestion pastorale (conduite, charge, intensité, etc.). Réalisation de suivis du pâturage, de la flore et de l'Entomofaune durant la période d'exploitation du parc photovoltaïque (40 ans).

* ME_R2: Mise en place d'une gestion sylvopastorale au nord du parc situé sur la commune de l'Epine sur 5, 5 ha d'une parcelle communale non soumise au régime forestier afin d'étendre le parcours pastoral d'une éleveuse dans ces espaces boisés. Expertise forestière et environnementales préalables pour localiser et définir les interventions sylvicoles (éclaircies) et identifier et suivre les

Direction Départementale des Territoires des Hautes-Alpes Service Police de l'Eau des Hautes-Alpes 3 place du Champsaur BP 98 05007 GAP CEDEX arbres gîtes. Réalisation d'une convention pour déterminer les modalités de mise en oeuvre de la gestion pastorale et de suivis de pâturage.

L'ensemble de ces mesures compensatoires sont estimées à 119 917 € TTC (dont 28 426 € TTC de mesures d'accompagnement) sur 40 ans avec un ratio de 1,85. Les mesures d'évitement, de réduction et d'accompagnement sont estimées à 32 456 € HT en ôtant la mesure relative à la réalisation d'un plan de débroussaillage. Le ratio de compensation de 5,2 et le coût estimé à 195 000 € lors de la réunion du 30/05117 ne sont pas atteints dans le volet naturel présenté.

C) En matière de procédures environnementales, je vous confirme que :

- le projet de parc de l'Epine relève d'une autorisation environnementale intégrant les procédures d'autorisation au titre de la loi sur l'eau, de dérogation espèces protégées et d'une autorisation de défrichement. Le service pilote de l'instruction sera le service police de l'eau de la DDT05.

- le projet de Parc sur Ribeyret relève d'une autorisation de défrichement et d'une simple déclaration au titre de la loi sur l'eau. Il n'y a donc pas d'autorisation environnementale unique. C'est l'autorisation de défrichement qui portera donc les mesures ERC de l'étude d'impact. Cette dernière pourra intégrer l'incidence sur l'eau et les milieux aquatiques mais ce volet pourra faire l'objet d'un simple récépissé de déclaration. Le défrichement étant également soumis à étude d'impact et portant sur une surface de plus de 1 O hectares sera donc soumis comme l'étude d'impact à enquête publique, Une enquête conjointe {étude d'impact/ défrichement) est donc à privilégier. C'est l'unité en charge du défrichement et des évaluations environnementales qui sera le service instructeur de ce dossier.

Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'assurance de ma considération distinguée.

Pour le Préfet et par délégation, Pour le Directeur Départemental des .erritoires, Le Chef du Service Eau · nnement, Forêt, M FIQUET

Direction Dëpartementale des Territoires des Hautes-Alpes Se1Vice Police de l'Eau, des Hautes-Alpes 3 place du Champsaur BP 98 05007 GAP CEDEX