Journal de l’année 202011112222

DGAV & HPCA N° 888 Février 202011113333

Editorial Sommaire Voici deux ans « Histoire et Patrimoine de Coubon Activités de l’année 2012 DGAV 2 et d’Arsac » s’est associé à « Des Gardes aux Activités de l’année 2012 HPCA 3 Vallées » pour la rédaction de ce journal. Nous ne Le Mont Saint-Maurice nous est conté 4 pouvons que nous réjouir du résultat. D’autant plus Sur les traces des mystères du M t St-Maurice 4 que, tout en gardant notre autonomie respective, L'Abbé Jacques CHABRIER (1761-1793) 5 nous essayons de partager nos activités et sorties, Projet de blason pour Coubon 15 par exemple cette année en 2012, la visite du Mont Saint Maurice ou la « lecture » du paysage de la Château des seigneurs du Mézenc 15 vallée de La Loire. Nous continuerons dans cette Géologie du secteur de Charentus-Valhory 16 voie en 2013. Les crues de la Loire 18 Pour HPCA l’année a été riche et a vu la Nous avons revisité le Coubon des années 40 23 concrétisation de nombreux projets. Après la Une famille emblématique de Coubon 25 restauration de l’Assemblée de l’Holme et la Une initiative privée 27 création du Mémorial du Père CHANÈS en 2010, la Colloque pour une Biosphère Unesco 27 municipalité de Coubon a financé la rénovation des fours de Volhac et de L’Holme, belles réalisations qui mettent en valeur notre patrimoine et contribuent à l’attraction touristique de notre commune. Plusieurs conférences dont le détail est donné dans ce bulletin, ont fait revivre le passé de notre commune et associé les Coubonnais qui sont venus nombreux évoquer les souvenirs de l’usine de La Darne ou les crues récurrentes de la Loire depuis des siècles. Des marches ont été organisées pour (re)visiter les sites encore méconnus : le Mont Saint Maurice et ses mégalithes, les gorges de La Loire formées il y a Lecture du paysage autour de Charentus. plusieurs millions d’années ou tout simplement les commerces de Coubon il y a cinquante ans. Nous avons clôturé la saison avec la (re)découverte du château du Mézenc, vestige assurément le plus Directeur de la Publication : Daniel VEYSSEYRE emblématique du passé de notre région, sur les pas d’Albert BOUDON-LASHERMES qui l’avait déjà localisé il y a plus de cinquante ans. L’année 2013 sera, n’en doutons pas, aussi Le Bureau DGAV : passionnante car les chantiers sont nombreux. - Président Daniel VEYSSEYRE Henri GRANGETTE - Vice-Président Henri JOUBERT - Trésorière Elise ENGLES Rédacteurs : Jean-Pierre BONHOMME - Secrétaire Christine LONJON Brigitte DUMAS Michel GIRARD Le Bureau HPCA : Henri GRANGETTE - Président Henri GRANGETTE Christine LONJON - Vice-Président Michel GIRARD André Philippe MUTEL PAGÈS André PLAZANET - Trésorière Annie GÉRENTES Andrée ROLLAND - Secrétaires Louis ISSARTEL Daniel VEYSSEYRE Jean-Pierre BONHOMME Activités de l’année 2012 DGAV Le 5 février, a eu lieu l’assemblée générale de Le 24 juin, faisant suite à une conférence l’association dans la salle polyvalente de organisée par HPCA, les adhérents des deux Solignac. associations (HPCA et DGAV) ont fait le tour Le 10 février, une présentation du patrimoine du Mont St-Maurice afin d’y découvrir le trou local a été faite aux élèves de la classe cours du soleil, des dolmens, des citernes, des restes élémentaire de l'école « Jean MOULIN » avec de sarcophages et les ruines du Prieuré St- la participation de Bernard MOIROUX et Maurice de Magnore dont la première Daniel VEYSSEYRE. évocation daterait de 1179. Le 30 mars, a eu lieu dans la salle polyvalente Le 15 juillet, a eu lieu une journée découverte de Malpas la projection d’un diaporama sur la de Chadron animée par Pierre BONNET en Haute-Loire présenté par Louis CAUSSE. trois temps : découverte de l’histoire des églises de Chadron suivie d’une visite du Le 6 avril, les enfants, de la classe cours moulin EYRAUD de Colempce récemment élémentaire de l’école « Jean MOULIN », mis hors d’eau et enfin après un pique-nique à sont partis à la découverte des rues de Onzillon, une promenade qui nous a amenés Solignac encadrés par trois adhérents de jusqu’aux Salles de St-Martin-de-Fugères. l’association et sous la surveillance de leur institutrice. Le 10 août, la conférence d’André Philippe MUTEL PAGÈS sur « La vie et la mort de Au mois d’avril, une paire de meules a été Jacques CHABRIER 1 enfant de Chadron » mise en place dans le moulin « Eyraud » de s’est déroulée dans la salle de la mairie de Colempce par un petit groupe d’adhérents Chadron en présence d’une cinquantaine de sous le contrôle de Pierre BONNET. personnes. Au mois de mai, le chantier « Mise en place Le 11 août, la présentation de notre de la toiture du moulin Eyraud » est lancé à association, lors de la deuxième édition de Colempce et c’est le 5 juin que se sont « Mémoire en Fête » organisée par achevés ces travaux. Pendant ces travaux, l’association L.A.V.E., a permis l’inscription seuls trois serpents ont été aperçus, dans le tas d’un nouvel adhérent, de faire connaître et de de pierres où nous puisions la matière vendre quelques anciens numéros du Journal première pour consolider les bordures de la de l’association et surtout d’établir quelques toiture, les gants et les bottes ont été bien contacts avec des conférenciers et des utiles... personnes portant un grand intérêt au petit patrimoine. A Solignac-sur-Loire le 5 octobre, une conférence à deux voix sur Cornélie FALCON a permis une découverte du monde de l’opéra du début du 19 ème siècle grâce aux talents de nos conférenciers : Gérard BROLLES et Mireille EYMARD.

Christine LONJON

1 Jacques Chabrier, vicaire d', né à Chadron, le 7 février 1761, fut décapité le 29 mai 1793 au Puy.

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Activités de l’année 2012 HPCA Exposés Visites et sorties F L’usine de la Darne 2 (23 mars 2012) F Le Coubon des années 40 (11 mai conférence de Bernard FÉMINIER. La 2012) : visite guidée par Andrée conférence qui a réuni plus de ROLLAND. 80 personnes dont quelques unes avaient F Les fours à pain de Coubon (11 mai travaillé à l’usine a fait l’objet de 2012) : visite de deux fours privés fructueux échanges avec les participants encore existants à Coubon et du four dont Mme PUBELLIER ancien Maire commun de Volhac fraîchement de Coubon et fille de Marcel STEIGER. restauré. Auguste VACHER, dentellier aux F Découverte du Mont St-Maurice (sortie Pandraux, crée en 1908 cette usine sur organisée par l’association « Des Gardes une ancienne propriété pour fabriquer du Aux Vallées » le 24 juin 2012) : fil pour les dentelliers du Puy. Après compte-rendu joint. une liquidation consécutive à la guerre de 14-18, l'affaire, reprise par Marcel F Le château des seigneurs du Mézenc STEIGER, emploiera 180 personnes (21 juillet 2012) : visite sur site au pied dans la période faste des Filatures du du Mézenc. Velay. Après 1940, l'usine est la seule à F Lecture du paysage : la géologie autour fabriquer du fil en zone libre. L'auteur de Charentus (13 octobre 2012), analyse la construction de l'usine par commentée par André PLAZANET. Gustave ROUX avec une cheminée de 42 m de haut ; la technique ; la condition ouvrière, loisirs et les incidences sociales et économiques. L'usine cesse toute activité en 1976.

Ancien lit de la Loire F Géologie autour du Mont St-Maurice (15 juin 2012) : intervention passion- Les travaux sur le patrimoine nante de Christian STEULLET et André F Four de Volhac et de l’Holme : la PLAZANET. restauration effectuée par les services F La Loire : crues et ponts à Coubon techniques de la commune est achevée. (7 septembre 2012) : exposé de Brigitte F Etude pour la création d’un blason de DUMAS sur les crues connues de la Coubon. Loire et sur les différents ponts construits à Coubon. Jean-Pierre BONHOMME

2 L’intégralité du texte a fait l’objet d’un article paru dans les « Cahiers de la Haute Loire » 1996 p. 235 à 256.

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Le Mont Saint-Maurice nous est conté Peut-on imaginer que la Haute-Loire avec ses évoquant l’histoire du Mont à travers un 632 volcans est la région du monde qui en montage diapos, ainsi que ses souvenirs compte le plus et parmi eux, le Mont Saint- d’enfance à Orzilhac : chibottes, grottes, Maurice ! C’est à la découverte passionnante vignobles, ruines d’un ancien prieuré, de ce mont que l’association HPCA a invité sarcophage mérovingien, citerne ancienne, les personnes intéressées. sans oublier Saint-Maurice qui a donné son André PLAZANET, président du groupe nom à ce mont comme à beaucoup d’églises géologique de la Haute-Loire, faisait tout et de lieux en . Les deux intervenants d’abord découvrir, à travers un montage étaient vivement applaudis. photos, la géologie de ce mont emblématique de la commune de Coubon, le situant naturellement dans l’évolution de la planète : plaques tectoniques, bassins sédimentaires, failles nombreuses, bassins d’effondrement, arrivée des volcans fort nombreux de type strombolien et « maar » avec ses différentes phases (explosive et érosive), les prismes appelés communément orgues basaltiques, les couches successives superposées (basalte, calcaire, argile, etc.) : bref un grand voyage dans le temps de moins 530 millions d’années à nos jours où le Mont Saint Maurice trouvait Le Mont Saint-Maurice. sa place et l’explication de toutes ses Suite à cette conférence une sortie sur le originalités. terrain a eu lieu le 24 juin. Christian STEULLET ensuite, poursuivait en Michel GIRARD

Sur les traces des mystères du Mont St-Maurice Christian STEULLET qui conduisait le groupe. Les participants n’ont pas regretté leur journée très ensoleillée, à peine interrompue par le pique-nique de midi. Premier émerveillement, le « Trou du soleil » à mi- pente, d’où l’on peut paraît-il, observer que les premiers rayons du soleil passant à travers cet ouvrage viennent illuminer une paroi rocheuse située à 50 m plus loin, où l’on

Le trou du soleil. distingue une figure animale : à défaut d’observer cela, le paysage sur le mont Le deuxième rendez-vous avec le Mont Saint- Mézenc était magnifique. Maurice faisait l’objet d’une découverte pédestre, excursion de ce mont emblématique Puis autre curiosité : la tombe rupestre de de la commune de Coubon. Une trentaine de Magnore, fosse aménagée directement dans la personnes se sont retrouvées pour cette balade roche. dès 10 h le matin, autour d’Henri Au sommet du Mont, dolmen écroulé et GRANGETTE, président de l’association citerne se succèdent ainsi que restes de HPCA, qui avait fait appel à Daniel sarcophages, vestige d’un culte préhistorique, VEYSSEYRE, président de l’association ainsi que les ruines du Prieuré St-Maurice de « Des Gardes Aux Vallées » de Solignac, et à Magnore, dont la première évocation daterait

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de 1179. Mais c’est au 17 ème siècle que les sarcophage témoignant d’une occupation écrits sont plus nombreux : on note mérovingienne. Ce fut vraiment une bien l’installation d’ermites en 1657, la foudre tua belle journée de découverte entre Histoire et l’un d’eux. De la chapelle, il ne reste que légende, où est la vérité ? Pour les quelques pans de murs, la date de sa participants, ce fut également un fort moment destruction est encore inconnue. Le sommet de rencontres et de convivialité. du mont aurait été un observatoire romain, un Michel GIRARD

L'Abbé Jacques CHABRIER (1761-1793) Dans la cathédrale du Puy-en-Velay, une Sulpice, ancien directeur du séminaire de plaque apposée sur un pilier, à la gauche du Clermont et curé de Notre-Dame du chœur, énumère les prêtres diocésains Marthouret, à Riom. victimes de la Terreur. Jacques CHABRIER y Né le 7 février 1761 à Chadron, Jacques figure en bonne place, car il fut l’un des Chabrier a été baptisé le lendemain par son premiers à subir la condamnation à mort, le cousin Jacques Buisson, alors vicaire. Son second en tous cas à monter sur l’échafaud au parrain était le frère de sa mère, Jacques Puy. BESSON, fermier du domaine du Truchet (Archinaud), appartenant aux VEYRAC, seigneurs de la Valette, et sa marraine sa grand-mère paternelle, Jeanne GAUTIER. Son père, Jean-Claude Chabrier, avait épousé Claudia BESSON, le 26 février 1759. Il appartenait à une famille de laboureurs, qui n’était cependant pas originaire de Chadron. C’est, en effet, le grand-père qui, à la génération précédente, s’y était installé à la faveur de son mariage. Les CHABRIER venaient de Couteaux, paroisse de , où vivait au XVII e siècle Me Jean CHABRIER, laboureur. Il avait épousé Françoise GALAND, qui portait la qualification honorifique d’« honneste », apparentée à la bienheureuse Agnès de Jésus GALAND, moniale dominicaine du monastère Sainte-Catherine de . Il a passé son enfance à Chadron avec son frère Jean-Pierre, né en 1763. Il est décrit comme « modeste jusqu’à la timidité, pur jusqu’à l’innocence, doué d’un caractère doux, aimant et loyal ». Le curé l’admit au Il existe une courte biographie manuscrite nombre des élèves qu’il préparait aux études anonyme, intitulée « Notice sur du séminaire et lui donna ainsi les premiers M. CHABRIER, vicaire d’Alleyras, mis à rudiments d’instruction, notamment en latin. mort au Puy, le 29 mai 1793 » (Archives A 18 ans, il fut temps pour lui d’aller au Puy diocésaines), dont le texte est repris, avec où il suivit l’enseignement du Collège, fondé quelques variantes, dans un opuscule de 1850, par les Jésuites mais tenu par des prêtres complété d’un portrait. Ces documents ont pu séculiers depuis que des lettres patentes de être élaborés sur la base de souvenirs 1767 en avaient fait un collège royal. Il familiaux livrés par Jean-Pierre CHABRIER, s’établit alors dans une pension de âgé de 60 ans à l’époque, prêtre de Saint- « caméristat » où, en contrepartie d’une

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rétribution modeste, on fournissait le comme curé de Chadron, mais les logement aux écoliers venus de villages circonstances vont changer l’orientation de sa éloignés et on accommodait le pain, le lard, vie… les légumes envoyés par la famille. C’est là C’est à Alleyras qu’il se trouve lors une qu’il connut Jean-Matthieu VASSEL, son Révolution, dont la politique antichrétienne aîné de trois ans, qui se destinait également à ne va tarder à se manifester, d’abord par la la prêtrise. mise à disposition de la Nation des biens Ils se retrouvèrent au séminaire où Jacques ecclésiastiques, mais surtout par le vote de la Chabrier fut admis pour la tonsure le 9 mai constitution civile du clergé prévoyant 1781. Ceux qui l’ont connu à cette époque l’élection des évêques et curés, devenus rendaient témoignage de sa vertu, de sa vive fonctionnaires, et leurs imposant un serment. piété et de la sévérité de ses mœurs, rappelant 12 juillet 1790 – Constitution civile du qu’il ne supportait pas la moindre parole clergé équivoque. Les diocèses et paroisses sont profondément Son travail, son zèle et ses talents lui remaniés, sur la base d'un diocèse par acquirent la sympathie de ses maîtres et département : de 130, leur nombre est réduit à attirèrent sur lui l’attention des supérieurs qui 83, regroupés en 10 métropoles. lui confièrent le soin d’enseigner le Les offices ecclésiastiques « sans charge catéchisme dans les paroisses proches du Puy. d'âme » comme les chanoines sont supprimés. Son ordination sacerdotale a dû avoir lieu Les évêques sont élus par l'assemblée des dans le courant du premier trimestre 1785, à électeurs du département et les curés par celle une date qui n’est pas connue, peut-être le des électeurs du district, que les électeurs samedi des Quatre-Temps de printemps (ce professent la religion catholique ou non. qui correspondrait au 12 février, Pâques tombant le 27 mars, cette année-là) puisque Le texte conserve la distinction entre la les vigiles des Quatre-Temps étaient les jours nomination (désignation du titulaire) et de collation des ordres majeurs. Il est l'institution canonique (qui confère la probable qu’il dut célébrer sa première messe juridiction), cependant si l'évêque conserve solennelle (c’est-à-dire avec diacre et sous l'institution des curés, il est lui-même institué, diacre) à Chadron au cours d’une cérémonie non plus par le pape, mais par le métropolitain comparable à celles dont l’abbé ou le plus ancien évêque de l'arrondissement AULAGNIER nous a laissé la description métropolitain. Le pape n'est plus qu' « un chef dans son Journal . Celle-ci aurait pu se visible de l'Église universelle » auquel il peut dérouler le 3 avril, dimanche de Quasimodo, écrire en gage d'unité de foi et de communion le lendemain de son départ définitif du dans le sein de l'Église catholique. séminaire, donnant lieu à grande festivité dans Avant leur sacre les évêques doivent prêter le village. « le serment solennel de veiller avec soin sur Le directeur du séminaire le proposa comme les fidèles du diocèse […] d'être fidèle à la vicaire de la paroisse d’Alleyras, desservie nation, à la loi et au roi et de maintenir de depuis 47 ans par Jacques SANIAL, âgé tout (leur) pouvoir la Constitution décrétée d’environ 70 ans. par l'Assemblée Nationale et acceptée par le roi ». Les curés devront faire de même, un La physionomie ouverte du vicaire, ses dimanche, avant la grand-messe. manières simples et dignes, sa ferveur, son zèle lui gagnèrent rapidement les cœurs. Les ecclésiastiques — évêques et curés — perçoivent un traitement de l'État. Au cours de ces années de formation, Jacques Chabrier ne négligeait pas sa famille. En effet, Tous les religieux (évêques, prêtres, moines, par exemple, il se rendit à Chadron, le 24 moniales) ont des droits civiques qui les février 1789, pour y célébrer le mariage de autorisent à quitter leurs postes ou leurs son frère Jean-Pierre, âgé de 25 ans. communautés monastiques. Sa voie semblait toute tracée en ce début Suivant l’exemple de son évêque, Mgr de d’année 1789 pour succéder à son cousin GALARD, Jacques CHABRIER s’efforça de

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prouver à ses paroissiens que le véritable cette entrevue, l’abbé VASSEL se serait objectif était de détruire l’Eglise et les écrié : « S’il faut des victimes à la justice de avertissait des dangers que courrait ainsi la foi Dieu, je désire être la première. » « Et moi, la catholique. seconde », poursuivit alors le vicaire Il résulte du rapport d’un officier municipal d’Alleyras. d’Alleyras au procureur-syndic du Puy, du Jacques Chabrier ne s’éloigna guère 9 juin 1791, que « ledit Chabrier, vicaire, n’a d’Alleyras, qu’il continua d’habiter quelques cessé depuis plus de six mois de prêcher, temps, offrant la messe tantôt dans une surtout dans les catéchismes, contre les maison, tantôt dans l’autre. Si les personnes décrets de l’assemblée nationale et de tenir les qui l’abritaient exprimaient leurs inquiétudes mêmes discours au peuple que M. de pour sa sécurité, il leur répondait : « Hélas ! GALARD dans sa lettre… Il demande même Je n’aurai jamais le bonheur de mourir sur à ses pénitents s’ils sont de la religion de l’échafaud. » Il finit cependant par céder aux l’assemblée nationale ou de la bonne. » instances de ses amis et se retira donc dans sa La pression est mise sur les prêtres pour les famille à Chadron, où la persécution était forcer à se prononcer pour ou contre. Le moins virulente. serment, d’abord exigé sous huitaine, est Pourtant, pour plus de sûreté, il s’établit dans requis dans les 24 heures. une cachette, dont il ne sortait que la nuit Les trois quarts des curés refusèrent tombée, célébrant la messe dans une chambre d’obtempérer et le nombre des vicaires fut et même quelquefois dans l’église, bien que le proportionnellement plus important. Dans de curé constitutionnel y fût installé depuis le nombreux villages, cependant, l’insermenté, 20 décembre 1792. faute de curé constitutionnel, se maintint Par sa présence et ses exhortations, Jacques parfois jusqu’au début de 1792… Ce fut le Chabrier rassurait cette population attachée cas d’Alleyras, où Jacques Chabrier perçoit aux « vrais prêtres ». En effet, lorsque le curé son traitement jusqu’au 1 er juillet 1792. jureur était venu prendre ses fonctions, les Le 10 août 1792 marque dans le département femmes de Chadron l’avaient d’abord chassé, de la Haute-Loire un durcissement de la l’accablant d’injures et de reproches, le persécution. Dès la fin de 1791, plusieurs poursuivant à coups de pierres, jusqu’à ce prêtres avaient été emprisonnés ; les patriotes qu’il fût hors du territoire de la paroisse. avaient dévasté les églises de Saint-Georges Il ne délaissait pas pour autant ses anciens et de Saint-Pierre-Latour ; à partir du paroissiens. Des communications fréquentes dimanche 12 août 1792, il ne fut plus possible étaient établies entre les deux localités, pour les insermentés de célébrer la messe en pourtant éloignées d’une trentaine de public. kilomètres, de sorte que Jacques CHABRIER Jacques Chabrier se résigne, non par crainte était instruit de ce qui se passait à Alleyras et des mauvaises dispositions des habitants qui pouvait s’y rendre sans retard en cas de lui étaient acquis, mais il n’était pas aussi sûr nécessité. des localités voisines, notamment Saint-Rémy Deux décrets de la Convention aggravèrent (près de ), dont les patriotes, disait- bientôt ceux de la Législative en étendant aux il, seraient venus mettre tout à feu et à sang prêtres le traitement de hors-la-loi jusque-là s’il avait célébré publiquement la messe du réservé aux émigrés et aux contre- 15 août. révolutionnaires, ce qui permettait de leur Pour échapper au risque d’être arrêté et appliquer une procédure d’exception incarcéré, Jacques CHABRIER avait formé le expéditive. Considérant que les prêtres projet d’émigrer. Toutefois, la résolution qu’il réfractaires ne cessaient d’allumer la guerre avait prise de vivre et de mourir pour la civile et que la paix ne pouvait être rétablie défense de la religion, ainsi que les sans que le département ne « soit purgé de ces exhortations de Jean-Matthieu VASSEL, êtres malfaisants », les représentants en modifièrent ce dessein initial qu’il se reprocha mission envoyés de Paris lançaient un appel à par la suite comme une lâcheté. Au cours de la dénonciation.

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C’est ainsi que Jean-Matthieu VASSEL, Ils descendirent donc jusqu’à Collence où ils ancien vicaire de Saint-Just-lès- prirent le chemin de la Varenne, pour passer (Bellevue-la-Montagne), fut arrêté le 13 avril la Loire à la Baume et remonter ensuite en et traduit devant la commission militaire qui direction de , qui se trouve à mi- fut constituée au Puy dès le 16 mars 1793. parcours. Là, ils entrèrent chez un cultivateur Condamné à mort, il fut exécuté sur la place où l’abbé Chabrier avait coutume de faire du Martouret où avait été dressée la étape. Il y trouva, cachés, le curé du Bouchet- guillotine, faite avec les bois de charpente du Saint-Nicolas, l’ancien chapelain du Mas-de- clocher de l’église Saint-Georges. et surtout le curé de Chadron, Jacques Il ne restait plus à l’abbé Chabrier qu’à suivre Buisson. Ce dernier — qui devait être capturé son ami, conformément au dialogue échangé à son tour à Chomelix et condamné à la lors de leur dernière rencontre, à l’automne déportation, avant de retrouver sa cure après précédent… le concordat de 1801 — le pressa de ne pas Le 27 mai 1793, l’abbé Chabrier venait de continuer. Inutilement. Après s’être confessé, célébrer à Chadron la messe du lundi des le vicaire se remit en marche et atteignit à la Rogations, qu’avait précédée la récitation pointe du jour le hameau de Conil où il se traditionnelle des Litanies majeures et hâta de baptiser l’enfant. mineures. Un homme du village d’, Il venait à peine de terminer lorsqu’on limitrophe d’Alleyras, se présenta, priant le s’aperçut que la maison était cernée : prêtre de venir baptiser un enfant de Saint- soupçonnant les projets de sa femme, le père Privat-d’Allier. Le rendez-vous était fixé à était accouru avec un détachement des gardes Conil, hameau de Saint-Jean-Lachalm, dans la nationales de Saint-Privat-d’Allier et de Saint- maison du grand-père maternel, un nommé Didier-d’Allier. En regardant par une fenêtre, Béraud, pourtant connu pour ses opinions il avait reconnu Jacques Chabrier à l’intérieur patriotiques. La mère y avait amené le de la maison. nouveau-né pour contrecarrer son mari Comme toutes les portes étaient fermées, le farouchement antireligieux. Usant d’un grand-père eut le temps de donner au prêtre subterfuge pour procurer le baptême à traqué les vêtements de son domestique et le l’enfant, la femme prétexta le désir d’aller fit sortir sous ce déguisement par une porte de voir son père et se rendit à Conil où elle derrière, après lui avoir placé une pioche entre pensait pouvoir appeler un prêtre catholique. les mains, comme s’il l’envoyait travailler aux En dépit de toutes les représentations, le champs. prêtre n’hésita pas à répondre à cet appel L’expédient avait réussi. Malgré ses sabots, pourtant suspect. Sa résolution était prise : on Jacques Chabrier allait bon train en direction l’appelait, il irait. La crainte de la mort ne le de Saint-Jean-Lachalm. Il avait déjà pris de détournerait pas. l’avance et se voyait déjà hors de danger. - Prenez garde, l’avertit Jeanne Marie Toutefois, la rapidité même de sa fuite l’avait Buisson, la sœur du curé. Vous serez pris dénoncé : un patriote, le voyant près de infailliblement, croyez-moi. s’échapper, tira sur lui. La balle atteignit le - Eh bien, Jeanne-Marie, répondit-il, si vous prêtre à la jambe. Les gardes nationaux apprenez que je suis pris, vous saurez que accourus s’emparèrent de lui et le mon sacrifice est fait. garrottèrent. Les habitants de Chadron se réunirent pour le Sur l’emplacement du lieu de son arrestation, dissuader, mais rien ne peut l’ébranler. Même au bord de ce triste plateau de Conil, s’élève les instances de sa mère ne le retinrent pas : un oratoire entouré d’une barrière métallique. l’ayant embrassée, il lui fit ses adieux. Il est constitué d’un mur que surmonte une croix. Il y est apposé une plaque de marbre Jacques CHABRIER quitta donc le village blanc portant l’inscription : avec son guide, à l’égard duquel il put dissimuler ses craintes, mais l’autre, Ici l’Abbé Chabrier protestant de ses bonnes intentions, se plaignit Vicaire d’Alleyras d’être ainsi soupçonné. A été blessé et arrêté

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par les révolutionnaires d’autres cas semblables, elle était Guillotiné au Puy probablement constituée de cinq des gardes nationaux ayant arrêté le prévenu. Quant à Le 29 mai 1793 l’interrogatoire, il est vraisemblable qu’il n’a En haine du Christ fait l’objet d’aucun procès-verbal. Dans cette Mission de 1950 procédure expéditive, le rôle de la En-dessous, un entablement formant autel commission se bornait à constater les faits, porte une Piéta de pierre, sur le socle de voire la seule identité du coupable. laquelle est gravé le millésime 1954. Les commissaires l’ayant interrogé sur son Jusqu’aux années 1970, on pouvait voir au nom, il leur répliqua justement : « Si vous pied du monument le fragment d’une croix de l’ignoriez, je ne serais pas ici. » pierre grossièrement taillée. Selon toute Ils lui demandent ensuite où il s’est caché vraisemblance, elle avait été dressée peu après depuis les lois de proscription, quelles la Révolution pour marquer le lieu de personnes l’ont nourri et enfin s’il avait l’arrestation. « fanatisé » à Alleyras ou ailleurs. « Au nom Les gardes nationaux hissèrent leur prisonnier de la charité et de la reconnaissance », il sur un cheval et le conduisirent d’abord à refusa évidemment de répondre aux deux Saint-Privat-d’Allier où ils furent bien aise de premières questions ; la troisième lui inspira montrer leur capture. De là, ils prirent la route cette réflexion : « Les ministres de Jésus- du Puy, sans se mettre en peine de la blessure Christ ne fanatisent jamais. » dont souffrait Jacques CHABRIER. A Bains, Sans autre formalité, le président du jury lui la troupe s’arrêta dans une auberge où on lui lit sa sentence le condamnant à mort. « Dieu laissa le temps de se restaurer frugalement, soit loué, jubile le prêtre, je m’y attendais. » car il était à jeun. Il put s’y entretenir avec un L’exécution devait avoir lieu le jour même, habitant de la localité qui lui procura des entre une heure et trois heures de l’après-midi. souliers en place des sabots qu’il gardait aux Reconduit dans sa geôle, le condamné pieds. Celui-ci lui offrit de réunir quelques demanda de l’encre et du papier et rédigea personnes déterminées pour le délivrer, mais dans la paix son testament, mais celui qui le il refusa par crainte des représailles des reçut déchira le document, au motif que cette révolutionnaires sur les habitants. pièce « fanatiserait non seulement une La nouvelle de l’arrestation était déjà connue paroisse, mais la République tout entière. » au Puy et une foule nombreuse de patriotes se Il s’agissait très certainement de son porta au-devant de lui, jusqu’au faubourg « testament spirituel », puisque la mise hors- Saint-Marcel, pour le narguer et l’assaillir de la-loi appliquée à Jacques Chabrier quolibets. s’accompagnait de la confiscation de tous les Conduit à la maison d’arrêt, le prêtre fut biens, ce qui l’empêchait de disposer de son écroué sur la réquisition de Didier BRENAS, patrimoine. C’est le 12 frimaire an 3 [2 maire de Saint-Privat-d’Allier. Des personnes décembre 1794] qu’il sera décidé de procéder charitables s’empressèrent d’aller le voir pour à la levée des scellés sur « les effets de lui proposer ce dont il pouvait avoir besoin. l’ émigré Chabrier », après le décès de celle On lui présenta un bouillon gras, qu’il refusa, qui en était dépositaire et gardienne. Le juge ce jour étant le mardi des Rogations, car il ne de paix fut chargé de dresser l’inventaire de se croyait pas exonéré d’observer l’abstinen- ces effets qui consistaient principalement en ce. « D’ailleurs, ajouta-t-il, en souriant, il y a livres. Ils seront transportés au Muséum qui six mois que je n’en ai pas goûté et il ne vaut conservera les tableaux et les livres dignes pas la peine que je commence. » d’intérêt ; le reste sera vendu. Une Après une nuit passée en prison, il comparut délibération du département du 14 messidor devant la commission militaire. Le jugement an 6 [1 er juillet 1798] indique que, dans le n’ayant pas été retrouvé, la composition de cadre du recollement de la bibliothèque du celle-ci n’est pas connue, mais par dépôt national situé dans la maison de l’école comparaison avec ce qui s’est passé dans centrale, on mentionne 170 volumes ayant

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appartenu à Jacques Chabrier, sans les sur la foule nombreuse, car c’était un jour de détailler. marché : « Je pardonne de bon cœur à tous les Le gardien lui demanda s’il voulait manger, auteurs de ma mort ; Jésus-Christ, mon mais l’âme du prêtre était toute aux pensées Maître, est mort innocent et je meurs de l’éternité, car il répondit : « Mon temps pêcheur. » Le roulement des tambours couvrit sera mieux employé à me préparer à mourir et sa voix et l’empêcha de poursuivre. à paraître devant Dieu. » De même, il Alors il se déshabilla lui-même et demanda au repoussa les services d’un prêtre bourreau s’il devait également retirer son constitutionnel : « Non, Monsieur, je connais gilet. Sur la réponse négative de cet homme, il ma religion, je sais que le martyre me suffit et sourit, s’allongea sur la planche et se laissa toute la grâce que je vous demande est de serrer les poignets et attacher les jambes avec vous retirer. » une courroie. Le cou engagé dans la lunette, il Comme on lui proposait d’avertir ses parents, attendait la mort en silence. il préféra leurs épargner le spectacle de son D’une fenêtre de l’hôtel de ville, l’officier qui exécution : « Les pauvres gens ne seront que commandait l’exécution cria alors au trop tôt informés de ma mort. » bourreau d’ôter également le gilet du Il se montra plein de reconnaissance pour tous condamné. L’ayant délié, il l’invita à se ceux qui s’affligeaient sur lui, mais loin de remettre debout. Pour la première fois, partager leur douleur, il ne cessait de répéter Jacques Chabrier pâlit : « Qu’est-ce donc ? – qu’il était heureux de mourir pour une si belle Il faut retirer votre gilet. » Il obéit aussitôt, cause. sans murmurer. « Eh bien, dit-il alors, y a-t-il Trois heures après le prononcé du jugement encore quelque chose à faire ? Puis-je mourir qui, dans l’intervalle, avait été mis sur le maintenant ? » Il reprit place sur la bascule. bureau du conseil permanent du département On le lie de nouveau. Le silence se fait. Le de la Haute-Loire, bourreau et gardes vinrent couperet tombe devant une foule le prendre pour le conduire au lieu de son impressionnée… exécution. Les préparatifs consistant à lui Pénitence (le Miserere ), confiance en la couper les cheveux qu’il portait longs (« à la Vierge Marie (le Salve Regina ), action de prêtre ») et à échancrer le col de sa chemise, grâces (le Te Deum ), avant le pardon et le don n’abattirent ni son courage ni ses forces. La de sa vie : tel est le témoignage que donne le joie de son âme était comble et son ardeur se martyre de ce prêtre et son véritable testament reflétait sur toute sa personne, enflammant spirituel. son visage qu’il avait déjà naturellement Le lieu de son inhumation n’est pas connu : il coloré. pourrait avoir été enterré dans une fosse La colonne se mit en marche vers l’hôtel de commune du cimetière des Carmes, sur ville. Le condamné avançait d’un pas ferme et l’emplacement duquel a été créé le petit jardin résolu, en chantant à voix très haute le public. psaume « Miserere ». Au verset Amplius me L’exécution avait eu lieu le mercredi 29 mai lava ab iniquitate mea (50, 4 : Lavez-moi tout 1793, veille de l’Ascension. Les habitants des entier de ma faute), sa voix parut plus forte. A campagnes s’étaient rendus au Puy pour la l’angle de la place où subsistait une petite foire des Rogations. Parmi eux, se trouvaient statue de Notre-Dame des Agonisants, il quelques gens de Chadron qui furent donc s’agenouilla et entonna l’antienne du « Salve témoins du supplice de leur compatriote. Le Regina », composée selon la tradition par soir, à leur retour au village, ils virent Jean- l’évêque ADHEMAR de MONTEIL, qu’il Claude Chabrier, occupé à travailler aux continua jusqu’au pied de l’échafaud. Debout champs. Il leurs demanda quelles étaient les devant la guillotine qu’il fixait des yeux sans nouvelles de la ville, mais personne n’eut le crainte, il commença l’hymne d’action de courage de l’informer de l’événement grâces du « Te Deum laudamus » (Dieu nous tragique qui venait de se dérouler. Ce n’est vous louons…), gravit les marches de bois et, que plusieurs jours après que la famille fut du haut de la plate-forme, promena son regard informée.

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Le choc fut si brutal que Jean-Pierre, le fils Toutefois, la comparaison entre le cliché pris cadet, décéda des suites d’une congestion en 1981 et celui de 2012 tendrait à témoigner cérébrale, moins de six semaines plus tard, le que l’entretien de cette croix est plutôt 10 juillet 1793 au soir. négligé, traduisant une désaffection de Au Puy, la mort de Jean-Matthieu VASSEL l’intérêt pour l’abbé CHABRIER. puis de Jacques CHABRIER réveilla les De même, dans une chapelle latérale de sentiments de foi aussi bien chez leurs l’église de Saint-Jean-Lachalm, la première à confrères que dans le cœur des fidèles. A droite du portail d’entrée, consacrée aux l’annonce de leur exécution, Mgr de victimes de la guerre, se trouve une plaque de GALARD, émigré à Ratisbonne, mit l’accent marbre, assez récente, mais non datée, portant sur leur « héroïsme chrétien » et fit le l’inscription : panégyrique de leur « sort glorieux », n’hésitant pas à les proposer à ses prêtres † comme « martyrs, protecteurs, modèles. » Sur A la mémoire place, « on s’animait par leur exemple. On De l’Abbé Chabrier vénérait leurs reliques, on leurs adressait des Blessé et arrêté à Conil prières, on recevait des grâces par leur Au cours de son ministère intercession, on chantait des cantiques. » Décapité au Puy S’agissant de l’Abbé CHABRIER, faut-il voir En haine du Christ ce cantique dans la « Complainte de Monsieur En 1793 Chabrier » qui se chantait encore, paraît-il, dans les veillées, vers 1880, sur la musique André Philippe MUTEL PAGÈS d’un choral attribué à Pergolèse Au sang qu’un Dieu va répandre . Ainsi, grâce à cette complainte, le souvenir de l’Abbé CHABRIER a pu se perpétuer pendant une centaine d’années. Même si les voix se sont tues, faute de veillées, ce n’est pas pour autant que le vaillant vicaire a été oublié dans nos contrées du Velay, et cela jusqu’à ces dernières années. Outre la plaque de la cathédrale du Puy, c’est ainsi qu’en 1950, à l’occasion d’une mission à Saint-Jean-Lachalm, l’oratoire fut élevé à Conil pour remplacer l’ancienne croix, et la statue de la Vierge des Douleurs y fut installée lors de l’année mariale de 1954.

L’oratoire de Conil (Saint-Jean-Lachalm) en 2012

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Ascendance de Jacques CHABRIER.

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É Ah ! Messieurs, je vous remercie, à On le conduit donc au martyre. Leur répond-il d'un ton riant, Ah ! quel spectacle attendrissant ! Je donnerai cent fois ma vie, Par son maintien, il nous inspire Plûtot que de prêter serment. Le pur amour du Tout-Puissant. O grand Dieu ! pour moi quelle grâce ! En lui ne voit-on pas revivre 4 La mort pour moi n'a rien d'affreux, Le christianisme naissant ? Ce soir, je vais prendre ma place, Quel exemple il nous donne à suivre ! Dans le séjour des bienheureux. Il court au supplice en chantant.

Ñ Mirmand, tout écumant de rage, â Les intrus 5, transportés de rage Tourne des yeux étincelants ; De voir ce prêtre si joyeux, Irritê 3 d'un aussi grand courage, Appréhendent qu'un tel courage Comme un lion, il grince des dents. Aux leurs ne fasse ouvrir les yeux. Il le traite de fanatique, Ils attribuent à l'ivresse D'imposteur, de séditieux, Ce qui provient de l'esprit divin ; De scélérat et d'impudique, Disant qu'une telle allégresse Horreurs qui font frémir les cieux. Est l'effet d'un excès de vin.

Ö Chabrier, sans faire paraître Schismatiques abominables, Le plus petit ressentiment, Quel est donc votre aveuglement ? Avec la douceur d'un saint prêtre, Vous vous montrez en tout semblables Répond par des remerciements. Aux pharisiens de l'ancien temps. O Dieu, dit-il, plein de clémence, Chez eux, si Jésus fait des miracles, Vous voyez tout du haut des cieux ; C'est au nom de Belzébuth ; Vous connaissez mon innocence, Et des apôtres les oracles Pardonnez à ces malheureux. Sont l'effet du vin qu'ils ont bu.

Ü Enfin, la séance finie, Hélas ! si son âme est contente, On le livre à l'exécuteur. Chante, il sait bien pourquoi ; Peut-être, hélas ! par ironie, La mort peut-elle être affligeante, On lui parle d'un confesseur. Quand on la souffre pour la foi ? Vous allez, lui dit-on, paraître L'âme peut-elle être tremblante Devant votre Dieu dans l'instant, Allant au céleste festin ! Voulez-vous qu'on appelle un prêtre ? Ah ! que cette ivresse est charmante, Citoyen Nolhac est présent. Qui provient de l'amour divin.

á Je sens ma conscience pure, Arrivé sur la guillotine, Je connais, leur dit-il, mon devoir, Il veut, pour la dernière fois, L'enfer sur moi, je vous l'assure, De Jésus prêcher la doctrine, Ne peut exercer son pouvoir. Mais hélas ! on s'en aperçoit ; De votre criante injustice De l'erreur la nuée épaisse Le criminel exécuteur Son discours pourrait dissiper, Peut seul me conduire au supplice ; Tambours, battez vite la caisse, Non, je ne veux point de jureur. Bourreau, hâte-toi de frapper.

4 Var. « En lui, je vois encore revivre ». 5 Les « intrus » sont les prêtres constitutionnels ou 3 Var. « Triste ». jureurs.

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Chrétiens, redoublons de courage, Si nous ne pouvons pas entendre Ne déplorons pas notre sort, La douce voix de nos pasteurs, Devons-nous redouter l'orage Dieu, par un amour le plus tendre, Qui nous conduit tout droit au port ? Nous console dans nos malheurs. Dans cette terre d'esclavage, De saints prêtres la constance, Réduits à la captivité, Au milieu des persécuteurs, Pour nous la mort n'est qu'un passage Est au-dessus de l'élégance A une heureuse éternité. Des excellents prédicateurs.

Projet de blason pour Coubon

Lors de l’assemblée générale du 20 février Un groupe de réflexion a été constitué 2012, Mr le Maire de Coubon a demandé à associant Daniel VEYSSEYRE pour la HPCA de lui faire une proposition pour une réalisation. Les premiers résultats ont fait bannière de Coubon, qui serait présentée à l’objet d’un article dans « Coubon l’occasion de toutes les cérémonies officielles. Actualités ». Au stade actuel, le projet est abouti. Comme pour la plupart des communes qui ont une histoire (Allègre, Solignac, Polignac, Saint- Julien, etc..), le blason proposé reprend celui d’une famille emblématique de la commune : la famille de POINSAC dont le dernier descendant direct vivait au XVIII e siècle mais dont l’origine remonte au XI e siècle. Cette famille a toujours joué un rôle de premier plan dans l’histoire de Coubon mais c’est surtout la plus ancienne de la commune. Des ornements au blason sont proposés dont une couronne murale rappelant les châteaux de la commune et des feuilles de chêne, symbole d’enracinement. Un exemple parmi les plusieurs propositions faites. Henri GRANGETTE

Château des seigneurs du Mézenc Sur les traces d’Albert BOUDON- « Chastelas » bien nommé, dyke de rhyolite LASHERMES, visite du château des dont le sommet culmine à 1506 m d’altitude. seigneurs du Mézenc le 21 juillet 2012 C’est dans ce site désolé que se dressait le C’est une petite troupe d’une quinzaine de fameux « castrum » maintes fois évoqué par personnes qui se lança à l’assaut du plus le cartulaire de l’abbaye de Saint CHAFFRE emblématique château vellave situé dans les depuis Etienne qualifié de « vir nobilis de parages du Mézenc. Castro Mezengo » et sa femme Ermengarde Parti de la croix de Peccata dans le brouillard, qui donnèrent en 975-982 à l’abbaye de Saint le groupe prit la direction des « dents du Chaffre un manse situé dans le diocèse du Diable » sur la route de . Puy . C’était d’ici que les cadets turbulents de Heureusement le ciel se dégageant à l’arrivée ces seigneurs menaient leurs exactions contre de la Roche Pointue, nous arrivâmes les moines qui, de guerre lasse, financèrent rapidement à la première dent du Diable, le leur expédition en Terre Sainte en 1096.

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bâtiments ont été dégagés et il est vraisemblable que le « castrum », comme l’avait pressenti Albert BOUDON- LASHERMES, s’étendait sur une plus large surface entre les deux premières dents du Diable, localisation parfaitement visible depuis Chaudeyrolles.

Les deux premières dents du Diable : à gauche le « Chastelas », à droite la Roche Pointue

Contre l’avis de nombreux détracteurs dont M. DESCOURS, Albert BOUDON- LASHERMES fut le premier à localiser le château sur cet éperon. Quatre campagnes de fouilles réalisées de 1995 à 2000 ont confirmé ses dires. Il est vrai qu’Albert BOUDON- Partis à la recherche du fameux souterrain LASHERMES en plus de ses qualités visité à son époque par Albert BOUDON- d’historien, fin connaisseur des écrits anciens, LASHERMES et des habitants de était un infatigable marcheur qui arpenta de Chaudeyrolles, nous avons finalement atterri long en large ces contrées sauvages, à la cascade des narces de Chaudeyrolles, recueillant au passage les témoignages des magnifique site naturel encore préservé,… gens du pays. mais bien décidés à retourner sur les traces de Le site est loin d’avoir été mis complètement notre illustre prédécesseur en ces lieux. à jour, seul le donjon (le « Chastelas »), l’« aula » (logis seigneurial) et quelques Henri GRANGETTE

Géologie du secteur de Charentus-Valhory Le 13 octobre 2012, le groupe de participants de découvrir le granit du Velay daté à se réunit place de l’église à Coubon, sous un 300 Ma. Il a deux particularités essentielles : ciel dégagé qui nous assure un agréable après- son hétérogénéité (il contient des enclaves de midi d’automne. roches de natures différentes) et des nodules Notre premier arrêt se situe en bordure de de cordiérite (minéral bleu à l’origine et route en direction de Charentus Bas, près du devenant verdâtre par altération). dépôt des services techniques de la commune. Après une courte marche jusqu’aux alluvions Nous observons un affleurement de roches du lit de la Loire, nous arrivons vers un petit claires qui sont des marnes calcaires du type piton de lave basaltique surmonté d’un dépôt Ronzon (stratotype local du bassin du Puy en de brèche surtseyène. Le basalte est une lave Velay). C’est une roche sédimentaire volcanique qui fait éruption à une température carbonatée dans laquelle on peut voir des de 1100 °C en moyenne. Le volcanisme de fossiles d’eau douce. Ces fossiles permettent type surtseyen se produit lorsque ce basalte de dater cette formation d’un étage arrive en surface sous une lame d’eau géologique appelé Rupélien qui s'étend de (localement un lac). La chaleur de cette lave 33,9 à 28,4 Ma (Million d’Années). vaporise instantanément l’eau qui va refroidir Le second arrêt sur le chemin qui mène à le basalte et le fragmenter en petits éléments l’usine électrique de Charentus nous permet dont la chaleur va vitrifier les sédiments

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lacustres entrainés au cours de cette éruption d’époque glacière et les sables villafranchiens et les transformer en un minéral : la datés à 2 Ma environ. Palagonite qui forme un ciment de couleur Le dernier arrêt se situe sur la route de jaune d’or à rouille-orangé autour des Coubon à hauteur de Montjonnet près d’un éléments de basalte. dépôt d’éléments très fins parfois cendreux de Au quatrième arrêt en direction du méandre type Maar. Ce type de volcanisme se des Farges, nous observons la plus manifeste lorsque la lave rencontre de l’eau spectaculaire stratification de sédiments de au cours de sa remontée à travers l’écorce notre département qui datent de l’Oligocène terrestre. Cette eau est mise sous pression par 33,9 à 23,3 Ma. Ces sédiments contiennent vaporisation. Lorsque cette pression devient des fossiles d’eau douce. supérieure à celle de la couche de roches sus- Près du carrefour sur la route de Vallory avec jacentes, l’explosion se produit entrainant la route de Coubon, nous observons le paléo avec elle des éléments de croûte. Des lit de la Loire dont le parcours à été modifié panneaux entiers de roche encaissante par les éruptions volcaniques locales il y a tombant dans le cratère, sont fragmentés, 1,5 Ma environ. Ce fleuve coulait 150 mètres mélangés à la lave et l’eau sont projetés. C’est plus haut que son cours actuel. Ceci permet de la bétonnière ! Plus en aval, une très belle prendre conscience des incidences de prismation de coulée (orgues basaltiques) l’érosion naturelle sur la formation des s’observe. Un vigneron local donne paysages. aimablement, à certains participants, des détails sur sa culture. Sur la route de Cussac sur Loire, nous découvrons un contact entre des colluvions André PLAZANET

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Les crues de la Loire

La Loire, ce fleuve impétueux et capricieux a Grégoire de Tours 6 la rapporte en termes bercé la vie des coubonnais depuis des précis : générations. Pour en connaitre son histoire, il « La cinquième année du roi Childebert, le faut dans un premier temps se référer aux pays d'Auvergne fut accablé d'un grand ouvrages anciens. déluge d'eau, tellement que la pluie ne cessa Dans les périodes du haut moyen-âge, la de tomber pendant douze jours ; et celui de plupart des chroniques renferment des Limoges fut inondé de telle sorte, que mentions météorologiques. Grégoire de beaucoup de gens furent dans l'impossibilité Tours, et autres chroniqueurs, interrompent le de semer. Les rivières de Loire et de Flavaris, récit des événements politiques ou religieux qu'ils appellent l'Allier, ainsi que les autres pour parler de la pluie et du beau temps. courants qui viennent s'y jeter, se gonflèrent à Les livres de raison, les journaux de famille ce point, qu'elles sortirent des limites qu'elles sont en cela les dignes continuateurs des n'avaient jamais franchies, ce qui causa la annales et des chroniques médiévales. perte de beaucoup de troupeaux, un grand ème dommage dans l'agriculture, et renversa Jusqu'à la fin du XVII siècle, les journaux particuliers restent la source principale de la beaucoup d'édifices. » météorologie. Indifférents aux événements La première crue répertoriée avec une date qui bouleversent l'ordre social mais qui précise n'atteignent pas ses intérêts privés, le notaire, C’est donc en 1378 que l’on trouve avec le bourgeois, le gentilhomme campagnard certitude dans les chroniques d’Etienne de consigne dans son livre de comptes ce qui le 7 MEDICIS , la première crue datée de la touche de plus près, c'est-à-dire à côté des Loire, le texte ne nous permet pas de naissances et des décès, les gelées qui gèlent connaitre les dommages exacts causés par sa vigne ou la foudre qui met le feu à son celle-ci. toit... Le pont le plus ancien que l’on peut recenser A partir de 1595 et jusqu’en 1679, de avec certitude est celui qui fut emporté par la nombreuses crues sont relatées dans les crue du 10 octobre 1506. Nous en trouvons la registres de Solignac-sur- Loire. ème Le XVIII siècle étant pauvre en documents, nous n’avons qu’une vue partielle des crues lors de cette période. Une autre source d'information apparaît avec le ème XIX siècle, qui, au cours des temps, ira toujours en s'amplifiant : c'est ce que l'on appelle aujourd'hui la presse. Un violent orage, un tremblement de terre, une comète parue au ciel. 6 GRÉGOIRE de TOURS (Georges Florent Grégoire), né à Clermont-Ferrand vers 539 et mort à Tours en Les premiers caprices connus de la Loire 594, fut évêque de Tours, historien de l'Église, des Francs et de l'Auvergne. L'œuvre majeure de Grégoire La première inondation simultanée connue du de Tours a survécu à travers plusieurs manuscrits du Rhône et de la Loire remonte à l'an 580, et Moyen Âge. 7 Le manuscrit des chroniques d'Etienne MÉDICIS, bourgeois du Puy qui vivait à la fin du XV e et au commencement du XVI e siècle, est le document le plus précieux qui existe sur l'histoire de cette ville.

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trace dans le « Journal de BELUT 8 ». En Les deux ponts demeureront le temps de la Haute-Loire, il y en a sûrement eu d’autres construction, puis le vieux pont suspendu sera auparavant… détruit. Le Bac Entre 1676 et la construction du premier pont suspendu mis en service en 1845, nous ne trouvons aucune trace d’un pont à Coubon. Nous trouvons cependant une note où le 23 janvier 1674, un certain PORTAL de franchit la Loire en bateau et double le pont en décrépitude. Le 25 octobre 1786, l’intendant PERONNE dans une requête fait la remarque suivante : « le pont de Goudet est le seul pont existant entre celui de Brives et les sources de la Loire . » Les ponts suspendus de Coubon Un premier pont suspendu de Coubon, construit en 1833 et mis en service en 1845, sera détruit par une crue en 1866. Il est reconstruit en 1871. La crue de 1864 perturbe la construction de la ligne PLM « Le 26 courant, la crue des eaux de la Loire a causé de grands dégâts aux travaux d'art du chemin de fer de Saint-Etienne. Le pont de Saint-Simon, qui traverse la Loire, a trois arcades : deux étaient sur le point d'être Construction du pont armé. finies ; les cintres de ces deux arcades ont été enlevés par les eaux et tous les matériaux qu'ils soutenaient sont tombés dans le fleuve. Les boiseries emportées par la violence du courant ont entrainé aussi le pont de Tolence. La pluie continue et les craintes redoublent. » La Haute-Loire, 29 octobre 1864. Construction du pont armé de Coubon en béton (1925 à 1930) Le pont suspendu trop étroit et fragilisé par plusieurs crues successives sera remplacé par un pont plus moderne en béton armé. Le nouveau pont en béton armé est inauguré le 1er juin 1930. 8 Le Journal de BELUT est un vieux livre, faisant partie des archives de la famille BELUT, de Cussac, La crue de 1980 qui nous a fourni les deux documents suivants, écrit l'abbé PAYRARD : le premier est pour ainsi dire C’est la crue qui reste dans la mémoire de l'histoire des inondations de la Loire dans le Velay tous les coubonnais. Le pont de Coubon est depuis 1282 jusqu'à 1795 (rédigé vers 1824) ; le englouti par les eaux, les dégâts sont second est un épisode en vers patois de l'inondation de considérables sur toute la vallée de la Loire. 1795.

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Cette crue fera l’ouverture de tous les pharmacie, sont touchés et la Loire s’avance journaux télévisés, ces reportages sont jusqu’à la maison de repos. Pendant ce temps toujours disponibles sur le site de l’INA. le pont contre lequel s’est formé un bouchon provoqué par l’enchevêtrement d’arbres Chronologie déracinés, subit de violents assauts portés par Vers 9 h : Les gendarmes du Monastier qui d’autres troncs à la dérive qui viennent avec rencontrent les autorités municipales de une force effroyable, cogner sur cet amas. Coubon, signalent que la Gazeille est en crue. Bientôt, sous les coups de boutoirs répétés, La Loire est trouble, sans plus, mais son une partie du garde-fou, coté Coubon, cède et niveau est bas. des paquets d’eau balaient la chaussée. La Vers 10 h : La mairie de Coubon, n’ayant conduite d’eau potable amarrée sous le aucune information sur la situation en amont, tablier, est arrachée par des caravanes et des téléphone à Goudet qui annonce une crue objets de toutes sortes que le fleuve charrie importante. depuis 11 h 30. 10 h : la sirène sonne l’alerte. Dans le pré du 14 h - 14 h 10 : des paquets de ciment Four, c’est le début de l’évacuation des tombent des superstructures ; en quelques caravanes et des véhicules forains. secondes, les arceaux qui les composent se fissurent d’un coup. Le pont semble soufflé, Vers 10 h 30 : Le colonel Dubost, de la donne l’impression de s’élever et dans un protection civile, est à Coubon. Il estime que fracas et jaillissement d’eau épouvantables, la Loire ne montera pas de plus d’un mètre s’abat d’une seule pièce. L’estafette des environ. gendarmes, engagée sur le pont, coté Volhac, 11 h : le dégagement du nouveau parking de la place et celle de l’église se poursuit. C’est la sortie de la messe. M le Maire demande au micro d’évacuer toutes les voitures qui n’ont rien à faire sur la place et de quitter Coubon dès que possible. L’eau commence à monter de façon inquiétante. 11 h 15 : la Loire envahit le Pré du Four. L’eau grimpe à une allure vertigineuse. La pour en interdire l’accès, échappe de justesse municipalité fait appel aux pompiers du Puy au grand plongeon. Heureusement des et à EDF. personnes ont averti le chauffeur à temps. La 11 h 30 : L’eau atteint maintenant la place. liaison Volhac-Coubon est rompue, les lignes Les responsables municipaux font interdire la électriques et téléphoniques ont disparu avec circulation sur le pont. Les forains le pont. abandonnent leur matériel à la furie des flots. Pendant ce temps d’autres rivières ont Certains ont perdu une grande partie de leurs complété le désastre. La Gagne a emporté une biens, quelques femmes pleurent, désespérées partie du pont, de la route de Peyrard et la de voir leurs manèges emportés par le est bien près d’inonder la Darne. cataclysme. Après 14 h : la décrue s’amorce et lorsque De 12 h à 14 h : la crue est à son maximum. vers 16 ou 17 h les eaux se retirent, elles L’eau atteint un niveau jamais égalé et laissent derrière elles un incroyable spectacle certains habitants sont obligés de se réfugier de désolation. La place est couverte d’une au premier étage. L’église, le cimetière, la épaisse couche de boue, jonchée de voitures mairie (80cm dans la pièce principale), la tordues et d’épaves de toutes sortes, panneaux

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du dancing, morceaux de manèges, partie du gué de Charentus a été emportée, la distributeurs de bonbons. A l’intérieur des Loire y a modifié son cours. Elle a aussi maisons inondées, la situation est tout aussi creusé la rive droite sur 200 mètres en aval du affligeante et la douleur fait peine à voir. Pont. (Archives municipales de Coubon) En janvier 2009, la Loire a repris un cours normal, mais la crue de novembre a laissé des Le pont Bailey traces et c’est ainsi que l’on peut voir les Dans un premier temps, en service à traces de plusieurs ponts en une seule photo. Charentus afin de réparer la canalisation des Conclusions eaux du Roulon, il sera remonté à Coubon le 7 février 1981 pour le passage des véhicules Nous avons dénombré avec certitude 99 crues entre les deux rives. sur une période de 630 ans (entre 1378 et 2008). Le 2 novembre 1980, le pont Bailey est

Pont Bailey à Coubon. démonté à Charentus et installé à Coubon Le plus gros écart entre 2 crues est de 71 ans pour permettre le passage des véhicules. (écart peu significatif car entre la crue de La construction d’un nouveau pont débute en 1421 et celle 1492, période où nous n’avons 1981 et durera trois ans. que très peu de données). Le pont actuel est terminé et inauguré le Le plus petit écart est d’une semaine environ. 3 octobre 1984. La moyenne des crues est de 6,36 ans. La crue du 1 er novembre 2008, comme les Un douzaine de ponts au moins ont été précédentes, a généré des dommages et dégâts construits sur la Loire à Coubon, dont sept ont très importants sur les rives de la Loire et été emportés par une crue : aussi de la Laussonne : embâcles, dépôt de - 10/10/1506 : 1er pont emporté par une crue matériaux (pierres, sable, arbres arrachés - 09/09/1559 : 2ème pont emporté par une crue déchets), effondrements de berges, - 29/09/1603 : 3ème pont emporté par une crue d'enrochements et de murs, glissements de - 01/12/1625 : 4ème pont emporté par une crue terrains... De nombreuses infrastructures sont - 01/10/1633 : 5ème pont emporté par une crue détruites ou au moins endommagées. Une

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- 23/01/1674 : 6 ème pont considéré comme Bibliographie : dangereux et impraticable • L’histoire des Francs de Grégoire de - 24/09/1866 : 7ème pont (pont suspendu) em- Tours porté par une crue • Les chroniques d’Etienne MÉDICIS - 18/09/1868 : 8ème pont (pont suspendu) • historique des Inondations de Maurice détruit en 1930 CHAMPION - 01/06/1930 : 9ème pont (pont en béton armé) • Petites éphémérides Vellaviennes de détruit par la crue de 1980 l’abbé PAYRARD - 04/10/1980 : 10 ème pont (passerelle provi- • Journal de Belut de l’abbé PAYRARD soire pour piétons) • Le journal d’un Bourgeois du Puy par - Février 1981 : 11 ème pont (pont Bailey) Jean BUREL - 03/10/1984 : 12 ème pont (en béton précon- • Le journal de l’Abbé AULANIER traint). Il s’agit du pont actuel. • Les mémoires d’Antoine JACMON Nous pouvons constater que les crues les plus • Journaux : fortes, celles qui causent le plus de dégâts, ont - L’avenir de la Haute-Loire textes lieu entre septembre et décembre. d’Ulysse ROUCHON - Le Moniteur - Le Journal de La Haute-Loire. - La Haute-Loire - L’Eveil

Brigitte DUMAS

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Nous avons revisité le Coubon des années 40 L’Association HPCA (Histoire et ° L’épicerie PAYS (au début de la route de Patrimoine de Coubon et d’Arsac) avait Chaland – l’enseigne encore récente a été confié à Andrée ROLLAND (aidée dans ses effacée). recherches par Augusta CHAPUIS) le soin ° L’épicerie-café COTTIER (en contrebas du d’accompagner un groupe de visiteurs dans restaurant CHALENDARD). Réputée pour ses bonnes dragées ! un tour du bourg le 20 juillet dernier, détaillant à chaque pas ce qu’était Coubon Les quatre boulangeries : au temps de sa jeunesse. Nostalgie pour ° MICHEL, la boulangerie, dont le four, avec une beaucoup, commentaires amusés, inter- haute cheminée qui existe encore, était située rogations, souvenirs… derrière l’actuel bar-tabac de la Loire. ° BENOIT (l’actuelle boulangerie à l’enseigne Le décor Banette). ° BRUCHET : cette boulangerie avait son Imaginez le bourg, peu éclairé, des façades sur la magasin à l’emplacement des cuisines actuelles Loire toujours animées, un bourg traversé par un du restaurant Dance. Le four était situé au rez- bief qui portait l’eau vers la Darne, un grand parc de-chaussée avec un accès direct à la rue du central clôturé de hauts murs avec une belle bief, tout près du café COTTIER (voir encadré bâtisse bourgeoise flanquée d’écuries, des entrées et photo). d’étables et montées de grange dans chaque rue… ° JULLIARD, installé à Volhac et attenant à la et surtout une quantité de petites devantures, lieux maison BENOIT-GORY « café de la Loire ». d’activité d’une multitude de commerçants et Cette boulangerie a été détruite par un incendie. artisans qui œuvraient souvent sur leur pas de ° Notons encore (précision de Mme Augusta porte. Puis des gens qui vaquent à leurs CHAPUIS) que M. Célestin ROBERT (dit occupations, qui se pressent vers l’usine, des Célestou) vendait de la pâtisserie chaque attelages, des petits troupeaux qui vont au pré… dimanche sur un étal placé entre le four à pain et Signes de modernité et de développement : un le sabotier NUEL. pont flambant neuf, tout en béton et une usine à Les six cafés la Darne en pleine activité. ° DUMAS (le maire). Café situé sur la place, près Auguste DUMAS était maire, Joseph FARGIER de l’ancienne Poste. C’est le bar-tabac actuel. puis Pierre GRAVEGEAL, curés. ° CHALENDARD : aujourd’hui café-restaurant Beauséjour tenu par M et Mme DANCE. Une vie très active ° BERTRAND : locaux occupés aujourd’hui par Commerçants et artisans apportaient une l’Auto-école, et avant par la pharmacie. dynamique permanente au service d’une ° COTTIER : épicerie-café, au rez-de-chaussée population solliciteuse. Les besoins étaient dans le prolongement du restaurant importants, ce qui explique le nombre surprenant CHALENDARD en face du bief. de commerces. Ainsi dénombrait-on 4 épiceries, ° BENOIT à Volhac, à l’enseigne « Café de la 4 boulangeries, 6 cafés, 2 boucheries. Les artisans Loire ». Cette enseigne existe encore. et autres commerçants n’en étaient pas moins ° PERRE : hôtel-restaurant situé près du passage actifs puisqu’ exerçaient : 1 forgeron, 2 charrons, à niveau de la gare et où les tenanciers tenaient 1 sabotier, 2 cordonniers, 1 ferblantier-rétameur, bal tous les dimanches. 1 tailleur, 1 menuisier, 1 lavandière, 1 mercière, Les deux boucheries 1 quincaillère... Concouraient encore à cette vie ° CARTAL : boucherie située à l’entrée de la locale les religieuses, le garde champêtre, le route de Dempeyre. Locaux occupés sonneur de cloche, la fanfare. Le recensement est aujourd’hui par l’institut de beauté. Mr le suivant et reste peut-être à compléter. CARTAL avait son abattoir (tuerie) sur la route Les quatre épiceries : de Chaland. Il a été le premier à posséder une ° La famille CHAPUIS tenait le casino sur la voiture automobile pour le transport des place (près de Mr SAHUC, sabotier). viandes. ° L’épicerie CORDAT (entre l’ancienne Mairie ° Moulin : située en face la boulangerie BENOIT et la maison de retraite). (maison occupée aujourd’hui par Mme Félicia DUPUY).

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La mercerie : elle était située à Volhac à droite dans la rue montante qui longe l’école privée. On y vendait outre des bobines de fil et des boutons… des bonbons ainsi que les fameux rouleaux de réglisse tant appréciés par les enfants ! La quincaillerie : Mme DUPUY tenait boutique près de son mari, forgeron. La maison devait se situer près du bief dans la petite rue qui descend vers la Loire après le café COTTIER. Les artisans Le forgeron : Mr DUPUY (probablement sur la photo ci-après, mais sous toute réserve – photo de Mme Andrée ROLLAND).

Un ferblantier-rétameur (M. PAUZIN) : sa boutique suivait celle du cordonnier, route de Chaland, et particularité, les maisons étaient reliées par une passerelle en pierres qui existe encore. Un menuisier : M. BONNEFOUX avait son atelier sur la route de la Darne, après le pâté de maisons de la boulangerie actuelle. Un tailleur : M. PERTUIS exerçait sur la place Deux charrons : près de l’ancienne Poste. ° RANCHET : l’atelier était situé face à l’entrée de l’actuelle boulangerie Banette. Il y persiste une belle enseigne en fer forgé, à l’angle de la rue qui conduit à la Maison de retraite (photo ci-dessous de H. GORY).

Le pigeonnier et les écuries où sont construits aujourd’hui des logements et le bureau de Poste (photo Michel GALLAND en 1985) ° FALCON : l’atelier était situé entre l’ancienne Poste et le café DUMAS. Une lavandière : Marie GIRY proposait ses services de lavandière à qui voulait. Le lavoir se Un sabotier : sur la place, à la belle enseigne situait au bief du pré du four. peinte, encore existante « SAHUC-NUEL, sabotier, remontage de galoches ». Les services Deux cordonniers : Les sonneurs de cloches : Mme GIRY était ° GORY : la façade donnait sur la place, dans chargée d’ouvrir les portes de l’église et de sonner l’alignement du café DUMAS (photo ci-après l’Angélus. De petite taille, la corde des cloches la d’Andrée ROLLAND). faisait quitter le sol à chaque balan ! Pour les ° La deuxième cordonnerie était à droite à l’entrée grandes occasions (mariages, enterrements…), il de la rue de Chaland. Cordonnier mal chaussé était fait appel aux hommes forts, alors le rôle diront les anciens, car il avait une jambe de bois ! était tenu par MM Albert et Marcel CHOUVIER puis MM BRUCHET et BONNEFOUX.

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Le garde-champêtre : M. ASSEZAT, puis Mr Les fours à pain de Coubon COURRIOL étaient chargés de communiquer les Nous avons visité également les trois fours à pain annonces de la Mairie. Installés sur le piédestal de qui existent encore dans le bourg. la croix, ils sollicitaient l’attention par un Le four de la boulangerie BRUCHET : roulement de tambour, prononçaient le fameux Magnifique four situé sous le restaurant DANCE. « avis à la population » puis lisaient leur message L’accès du magasin au four se faisait par un long (« qu’on se le dise !»). escalier en pierre. Deux images sont restées : cette Les religieuses de St Charles : installées à odeur inoubliable de pain frais, puis la boulan- gère qui, pour économiser des allers et retours l’emplacement de la maison actuelle de retraite, chargeait ses bras d’une quantité impressionnante elles disposaient d’articles de pharmacie de de couronnes et autres pains ! première nécessité (ouate, désinfectant, Le four provenant du pré du four : pansements…). Le plus ancien qui semble-t-il n’était plus utilisé Le corbillard : la paroisse disposait d’un dans les années 40. corbillard remisé près du cimetière à Le four commun de Volhac : l’emplacement de l’actuelle chambre funéraire. Le Ce four, qui vient d’être restauré, dispose d’une vaste gloriette dont certains avaient changé la corbillard était tiré par un cheval ou deux, mis à la destination en la mettant à la disposition d’un disposition par Mr MOULIN. Corbillard, cheval bouilleur de cru ! et entrée de la maison du défunt, étaient drapés de noir avec des parures plus ou moins riches selon qu’il s’agissait d’un enterrement de 1 ère , 2 ème ou 3ème classe. Le cinéma : Mme PÉLISSIER de Bains organisait des projections de films une fois par mois au café BENOIT à Volhac, puis plus tard au café BERTRAND.

Voûte du four provenant du pré du four (photo H. GRANGETTE)

Four de la boulangerie BRUCHET Andrée ROLLAND et J.-P. BONHOMME (photo H. GORY) Une famille emblématique de Coubon Le château de Poinsac… tour d’Archinaud » car les Poinsac Dominant la vallée à 830 mètres d’altitude, possédaient aussi la maison forte Poinsac est, après , l’un des d’Archinaud. En 1632 Gaspard II de Poinsac premiers châteaux de la Loire. C’est aussi avait pris le parti de Gaston d’Orléans, frère et l’un des plus anciens, conservé en l’état. Il a adversaire du roi Louis XIII lors de la été classé Monument Historique en 1981. Ses conspiration d’Henri II de Montmorency, parties les plus anciennes datent du XIII e gouverneur du Languedoc et le château faillit siècle, à cette époque c’était un édifice être rasé sur ordre de Richelieu. imposant qui possédait vraisemblablement six La famille de Poinsac… tours. Pour faire face à l’insécurité pendant la Les POINSAC sont une famille très ancienne. Guerre de Cent Ans, Raymond de POINSAC Leur patronyme est DALMAS et on retrouve obtint, le 20 février 1389, de RANDON leur trace dès le XI e siècle. A l’origine ils Armand X vicomte de Polignac et baron de furent possessionnés près de Servissac. Leur Solignac, l’autorisation de faire ériger un premier château était situé sur « la Roche donjon « dans la même forme qu’estoit sa Dalmas », devenue « la Roche du Mas »,

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surplombant le hameau de Faure près Une anecdote est significative des « rivalités » d’Orzilhac. Rameau des CHAPTEUIL, ils qui pouvaient surgir au XVII e siècle entre descendent du célèbre troubadour Pons de l’ancienne noblesse et les nouveaux acqué- CHAPTEUIL et des plus hauts lignages du reurs de seigneuries, issus pour la plupart de Velay dont les MERCŒUR issus d’Ithier de la riche bourgeoisie ponote. MERCŒUR, chancelier de Charlemagne. En 1624 une querelle s’éleva entre Hugues Hugues DALMAS était en 1254 le neveu SPERT, seigneur de Volhac et Gaspard II de d’André DALMAS, précepteur (comman- POINSAC. La seigneurie de Volhac avait été deur) de la Commanderie des Templiers du acquise en 1538 par Michel SPERT arrière- Puy. Guillaume, chanoine de la cathédrale du grand-père de Hugues et riche marchand du Puy, créa avant 1347 la vicairie de Coubon et Puy. Hugues SPERT prétendait avoir droit de la chapelle Sainte-Catherine de l’église de préséance sur le baron de POINSAC aux Coubon où les Poinsac élirent leur sépulture premiers honneurs de l’église de Coubon. jusqu’au XVI e siècle. Guillaume III de Gaspard II de POINSAC dont les ancêtres Poinsac qui mourut en 1441, possédait une avaient fondé la vicairie et la chapelle Sainte grande fortune et ses biens s’étendaient du Catherine où ils étaient enterrés, ne l’entendit Velay au Vivarais. Sa fille, Isabeau de point de cette oreille. De longs pourparlers POINSAC, épousa 19 août 1437 Déodat s’engagèrent entre les parties et des arbitres IRAILH de LUGAN, frère de Vital IRAILH, furent pris pour régler ce « grave » différend. abbé du Monastier. La femme de Théofrède Après bien des péripéties, Gaspard II de de POINSAC, Jeanne Béraud de JANDRIAC, POINSAC obtint finalement plein droit sur était en 1550 la filleule de Diane de Hugues SPERT par arrêt du Parlement de POITIERS, favorite du roi de France Henri II. Toulouse en date du 4 mars 1628. Jacques, baron de POINSAC qui dilapida sa Le blason des Poinsac… grande fortune à la Cour de Louis XV à Tous les auteurs qui ont écrit sur la Versailles et qui mourut en 1750 sans généalogie des POINSAC ont repris une enfants, fut le dernier des POINSAC à erreur commise par la principale historienne occuper le château. Ce dernier échut à son de cette famille, E. Las COMBES, qui voulait cousin Scipion de VOCANCE dont le fils le les rattacher aux Damas du Forez en la revendit en 1760 à Jacques de VEYRAC personne de Hugues III DALMAS ou de seigneur de la Valette habitant au Monastier. DAMAS seigneur d'Olliergues en 1195 Mais si les POINSAC quittèrent leur château (Recueil des Actes des premiers seigneurs à la veille de la Révolution, plusieurs d'Olliergues et de MEYMONT L. DROUOT membres de cette famille étaient déjà Charte N° 4 p 27) confondu avec Hugues I er « descendus » à Coubon dès le XVII e siècle. DALMAS de POINSAC. En conséquence E. Gaspard II et Tanneguy de POINSAC étaient Las COMBES attribue des molettes au blason encore mineurs à la mort, vers 1570, de leur des POINSAC « d’or à trois pals de gueules, père Antoine fils de Théofrède. Abandonnés au chef d’azur chargé de trois molettes par leurs oncles, ils furent donc obligés de d’argent » pour le rapprocher de celui des travailler pour vivre. Gaspard II ouvrit une Olliergues « de sable, à 3 molettes d'éperon boutique au Puy et TANNEGUY devint d'argent » et confond les molettes avec les tailleur d’habits. A la mort de Jean II de étoiles. Or aucun doute n’est permis puisque POINSAC en 1615, Gaspard II recouvra la les armes des POINSAC ont été décrites par seigneurie de POINSAC et son titre de baron Gaspard I er de POINSAC dans son testament mais son frère Tanneguy n’eut pas le même du 5 février 1515. En fait les trois étoiles en sort et dérogea à la noblesse. Son fils appelé chef sont caractéristiques du blason des Antoine comme son grand-père, est la tige des CHAPTEUIL-BONNEVILLE (Hugues POINSAC de Coubon dont la dernière DALMAS de POINSAC avait épousé en descendante était Maria POINSAC épouse 1286 Guicharde de CHAPTEUIL- Chalendard bien connue des anciens BONNEVILLE). Coubonais. Une querelle de préséance… Henri GRANGETTE

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Une initiative privée Une maison en rénovation, rue de Les couleurs, de publicités des commerces qui l’Argentière, dont les travaux ont débuté au se sont succédés, ont été ravivées mais sans printemps 2012 (propriété de Mme Christiane excès, c'est une réussite totale. J'en remercie PETIT née ROME, fille de Simone la propriétaire pour cette belle initiative de CHARUEL) et ont été confiés aux « Ateliers conservation du patrimoine. Chanteloube ». Ces travaux sont maintenant achevés comme on peut le constater Daniel VEYSSEYRE extérieurement.

Colloque pour une Biosphère Unesco A l'initiative de SOS Loire-Vivante, un colloque, organisé le 24 octobre 2012, a lancé un premier appel à la création d'une biosphère UNESCO pour les Sources et les Gorges de la Loire, de l'Allier et de l'Ardèche. L'obtention du label UNESCO pour une Réserve Biosphère permet de promouvoir un territoire où les activités humaines sont en harmonie avec la nature. Il existe aujourd'hui 580 Réserves de Biosphère dans 114 pays dont 11 en France, la dernière reconnue étant celle du Bassin de la Dordogne en juillet 2012. Pour disposer d'un complément d'informations consultez : http://mab-france.org/workspace//uploads/actualites/plaquette-loireallier.pdf

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Des Gardes Aux Vallées Histoire et Patrimoine de Coubon et d’Arsac Mairie de Solignac-sur-Loire Mairie de Coubon 43370 Solignac-sur-Loire 43700 Coubon Site Web : http://dgav.net23.net/ Courriel : [email protected] ______Ne pas jeter sur la voie publique Imprimé par LA BUREAUTIQUE le 31/01/2013

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