DIRECTION RÉGIONALE DES AFFAIRES CULTURELLES

S E R V I C E R É G I O N A L D E L’ A R C H É O L O G I E

BILAN SCIENTIFIQUE DE LA RÉGION ALSACE

2001

MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION DIRECTION DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE SOUS-DIRECTION DE L’ARCHÉOLOGIE, DE L’ETHNOLOGIE, DE L’INVENTAIRE ET DU SYSTÈME D’INFORMATION 2005 DIRECTION RÉGIONALE DES AFFAIRES CULTURELLES Palais du Rhin 2, place de la République 67082 cedex Tél. : 03 88 15 57 00 / Fax : 03 88 75 60 95

SERVICE RÉGIONAL DE L’ ARCHÉOLOGIE

Le bilan scientifique vise à diffuser rapidement les résultats des travaux archéologiques de terrain. Il s’adresse aux archéologues, aux aménageurs, aux élus et à toute personne concernée par les recherches archéologiques menées dans la région. Il permet en outre aux membres des instances chargées du contrôle scientifique des opérations, comme à l’administration centrale, d’être tenus informés des opérations réalisées en région, dans le cadre de la déconcentration.

Les textes publiés dans la partie « Travaux et recherches archéologiques de terrain » ont été rédigés par les responsables des opérations, sauf mention contraire. Les avis exprimés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

Illustration de couverture : : place de l’Aigle, vue d’ensemble du secteur nord (Auteur : B. Saint-Jean-Vitus, INRAP)

Le bilan scientifique régional 2001 du service régional de l’archéologie d’Alsace a été réalisé de façon expérimentale en langage XML sur la plate-forme SDX du ministère de la Culture et de la Communication pour sa version électronique et traduit en LATEX pour sa version papier.

La version électronique est consultable à l’adresse suivante : http ://brea.culture.fr :8080/s1/bsr/index.xsp

Coordination : Marie STAHL Suivi technique : Emmanuel PIERREZ et Marielle DORIDAT-MOREL Cartographie : Emmanuel PIERREZ Relecture : Marie-Dominique WATON Impression : Imprimerie VALBLOR, ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN

ISSN 1262-6015 ISBN 2-11-095633-2 c 2005

MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION BILAN ALSACE SCIENTIFIQUE

Table des matières 2 0 0 1

Bilan et orientations de la recherche archéologique 7

Résultats scientifiques significatifs 9

Tableau de présentation générale des opérations autorisées 11

Travaux et recherches archéologiques de terrain

BAS-RHIN 13

Tableau des opérations autorisées 13 Carte des opérations autorisées 16 , Rue du Château 17 , Les Parcs de l’Europe 17 BISCHOFFSHEIM, Les Parcs de l’Europe 17 , 32, rue Principale 18 BRUMATH, Place de l’Aigle 19 BRUMATH, Place de l’Aigle 20 , Heidenkirche 20 , Lotissement La Roseraie 21 , 1a, impasse de la Mairie 22 , Zone de loisirs 22 , Zone d’activité commerciale Europe Tranche 1 22 , Lotissement Gaentzbruch I 23 ETTENDORF, Lotissement Gaentzbruch I 23 , Lotissement Gentil Home Est II 25 FEGERSHEIM, Lotissement Gentil Home Est II 25 , Zone d’activité du Forlen 25 GEISPOLSHEIM, Rue du Pont du Péage 26 GRIES, Chemin de Brumath 26 , Zone d’activité de la Hardt 26 -, Forêts de Kœnigsbruck et d’Haguenau est 26 HAGUENAU, 27, Grand Rue 27 HATTEN, Lieu-dit Rothsmatt 27 , Forêt de Hattmatt 29 , Lotissement Ried 30 , Les Sablières réunies 30 HOLTZHEIM, Zone d’activité Tranche 3 32 , Lotissement Kirchacker 32

3 LEUTENHEIM, Hexenberg 34 LICHTENBERG, Forteresse, caserne 34 LICHTENBERG, Forteresse, bâtiment des Dames 36 , Rue de la Gare 37 , Lotissement La Peupleraie II 37 MARLENHEIM, Lotissement La Peupleraie II 37 , Ancienne chartreuse 38 MOMMENHEIM, Zone d’activité intercommunale 39 , Lieu-dit Plaetze, Tumulus T4 39 , Château de l’Œdenbourg 39 ORSCHWILLER-SÉLESTAT, Lieu-dit Wannerhof 41 , Château de Kagenfels 41 , Lotissement communal, lieux-dits Langgarten et Buetzel 42 , Zone d’activité commerciale du Rosenmeer, Renecka 43 ROSHEIM, Zone d’activité commerciale du Rosenmeer, Renecka 43 ROSHEIM, Zone d’activité commerciale du Rosenmeer, extensions Baruch et Laser 44 , Fossé des Pandours 44 , Lotissement Les Myrtilles 45 SÉLESTAT, Allée du Maire Knol 45 SÉLESTAT, Place du Vieux Port 45 , Lotissement Les Acacias, lieu-dit Muehlsand 46 SELTZ, Zone d’activité de Hesselbusch 46 , Lieu-dit Hecklen 46 SESSENHEIM-, Prospection 48 SOUFFLENHEIM, Prospection 48 STRASBOURG, 149, route des Romains 48 STRASBOURG, 149, route des Romains 49 STRASBOURG, 32, rue de Bruxelles 50 STRASBOURG, 4-6, rue de Soleure 50 STRASBOURG, Clinique Sainte-Barbe 50 STRASBOURG, Eglise Saint-Pierre-le-Vieux 51 STRASBOURG, La Grande Mosquée 53 STRASBOURG, Les Diaconesses 53 STRASBOURG, Promenade dauphine 54 THAL-, Zone d’activité commerciale, lieu-dit Nachtweid 54 WANGENBOURG-ENGENTHAL, Château 54 , Caserne de gendarmerie 54 , Lieu-dit Jungholtz 55 , Lotissement Uppach 55 WINGEN, Lotissement Brunmatten 55

HAUT-RHIN 57

Tableau des opérations autorisées 57 Carte des opérations autorisées 59 ALTKIRCH, Ville 60 BEBLENHEIM, Prospection 60 BIESHEIM-KUNHEIM, Œdenbourg 61 DESSENHEIM, Gravière 64 DIDENHEIM--LE-BAS, Rocade ouest 65 FLAXLANDEN, Lotissement Les Coteaux du Steinberg, rue du Repos 65 HABSHEIM, Lotissement Lobelia II, lieu-dit Landsererweg 65 HIRTZFELDEN, Orsa Granulats, lieu-dit Auf die Münchhauser Strasse 69 HIRTZFELDEN, Orsa Granulats, lieu-dit Auf die Münchhauser Strasse 69 HORBOURG-WIHR, Rue Neuve 70 ILLZACH, Lieu-dit Am Weyer 70 KEMBS, Lotissement Les Bateliers I 71 KEMBS, Lieu-dit Steinbuehl-Loechle 71 KINGERSHEIM, Zone d’activité commerciale Les Dahlias II 71 NIEDERHERGHEIM, Gravière 71 RAEDERSHEIM, Lotissement Saint-Amarin 72 RIBEAUVILLÉ, Hôpital 72 SAINTE-CROIX-AUX-MINES, Samson, Vallon de Saint-Pierremont 72 SAINTE-CROIX-EN-PLAINE, Zone d’activité II, lieu-dit Holzackerfeld 73

4 SAINTE-CROIX-EN-PLAINE, Zone d’activité II, lieu-dit Holzackerfeld 75 STEINBACH, Carreau de la mine Saint-Nicolas 76 STEINBACH, Mine Donnerloch 77 THANN, Collège Faesch 77 THANN, Place Joffre 78

OPÉRATIONS INTERDÉPARTEMENTALES 79

Atlas-inventaire des sites miniers du massif vosgien, phase V 79

Index 81

Bibliographie régionale 83

Liste des abréviations 87

Liste des programmes de recherche nationaux 89

Personnel du service régional de l’Archéologie 91

5

BILAN ALSACE SCIENTIFIQUE

Bilan et orientations 2 0 0 1 de la recherche archéologique

LA LOI DE 2001 SUR L’ARCHÉOLOGIE PRÉVENTIVE «L’archéologie préventive, qui relève de missions de service public, est partie intégrante de l’archéologie. Elle est régie par les principes applicables à toute recherche scientifique. Elle a pour objet d’assurer, à terre et sous les eaux, dans les délais appropriés, la détection, la conservation ou la sauvegarde par l’étude scientifique des éléments du patrimoine archéologique affectés ou susceptibles d’être affectés par les travaux publics ou privés concourant à l’aménagement. Elle a également pour objet l’interprétation et la diffusion des résultats obtenus» (article 1erde la loi n˚2001-44 du 17 janvier 2001 relative à l’archéologie préventive). Votée le 17 janvier 2001, la loi relative à l’archéologie préventive est une petite révolution en soi : l’archéologie de sauve- tage n’est plus, il faut désormais parler de l’archéologie préventive, reconnue et entérinée comme telle pour la première fois dans une loi française. Jusqu’à présent, la légitimité de l’intervention des archéologues lors des travaux de construction s’appuyait sur la seule loi dite «Carcopino» du 27 septembre 1941 validée en 1945, à laquelle se sont ajoutés des articles disséminés dans plusieurs codes et législations. En 2000, au terme de trente années de pratique, on constate l’ampleur prise par l’ar- chéologie préventive au regard de l’archéologie programmée. Or elle est dépourvue de tout cadre juridique spécifique : la loi de 1941 montre, dans ce domaine, ses carences, son inadaptation et son décalage croissant avec les nouveaux besoins d’une archéologie de l’urgence face à l’accélération de l’urbanisation et de l’industrialisation. Plusieurs rapports ont été chargés de rendre compte de la situation de l’archéologie de sauvetage, de ses difficultés et de ses orientations éventuelles : un «aménagement du cadre législatif et réglementé apparaît ainsi indispensable afin de doter l’archéologie préventive d’un fondement juridique solide, de lui garantir durablement un niveau d’excellence scientifique et d’offrir à ses partenaires des interventions incontestables en termes de coût, de délai et de transparence» (rapport de M. Demoule, Pêcheur et Poignant, novembre 1998). L’exemple français est alors celui d’un équilibre fragile qui repose essentiellement sur des négociations entre services régionaux de l’archéologie et aménageurs, le financement des opérations «de sauvetage» se discutant au cas par cas. Le principal intervenant de terrain, l’AFAN (Association pour les fouilles archéologiques nationales), est une association de droit privé de loi 1901. Or elle a acquis des moyens considérables depuis sa création en 1973 : en 2000 elle emploie près de 1100 CDI, plusieurs centaines de CDD, et agit comme gestionnaire des opérations archéologiques autorisées ou décidées par l’État. Par ailleurs la , en tant que pays signataire de la convention européenne pour la protection du patrimoine archéologique signée à Malte le 16 janvier 1992 et entrée en vigueur en 1996, s’est engagée «à mettre en œuvre (...) un régime juridique de protection du patrimoine archéologique». La loi votée en 2001 vient à la fois asseoir certains principes déjà développés et présenter des innovations : – elle reconnaît l’archéologie préventive comme une discipline scientifique à part entière dont les missions relèvent du service public ; – elle crée, en remplacement de l’AFAN, un établissement public national à caractère administratif appelé INRAP (Ins- titut national de recherches archéologiques préventives) ; – enfin elle instaure un mode de financement de l’archéologie préventive fondé sur le principe par lequel les aménageurs concernés par une opération archéologique doivent s’acquitter d’une redevance. Deux mesures essentielles ressortent de cette nouvelle législation. La première est la création de l’INRAP. Celui-ci est conçu comme un «titulaire de droit exclusif» : il est chargé de réaliser l’ensemble des opérations d’archéologie préventive prescrites par les services de l’État, d’en assurer l’exploitation scientifique et d’en diffuser les résultats. Il garde toutefois la possibilité d’associer à ses missions les services des collectivités territoriales, les organismes de recherche et les associations compétentes en archéologie. La seconde consiste dans le financement de l’archéologie préventive par les aménageurs dont les projets déclenchent la réalisation d’un diagnostic et/ou d’une fouille préventive. Comme le préconise la convention de Malte, c’est vers «la conciliation et l’articulation des besoins respectifs de l’archéologie et de l’aménagement» que cherche à tendre la loi de 2001 par la mise en place d’une redevance. Le mode de calcul de la redevance diffère selon la nature de l’opération prescrite : la redevance due pour le diagnostic est fonction de la surface soumise à l’emprise au sol des travaux projetés, tandis que la redevance pour la fouille

7 fait intervenir la puissance de stratification du site et le nombre de structures archéologiques simples et complexes reconnues. Au-delà d’une première définition de l’archéologie préventive dans le droit français, l’enjeu majeur de ce texte est d’amé- liorer la transparence du financement des opérations tout en garantissant l’égalité de calcul de la redevance sur le territoire national. Il en résulte cependant que le coût de l’archéologie préventive garde un lien étroit avec la nature et la densité des vestiges mis en évidence : si les aménageurs sont a priori égaux devant le coût du diagnostic, le coût de la fouille reste, lui, soumis à l’aléatoire des découvertes.

L’ACTIVITÉ DU SERVICE RÉGIONAL DE L’ARCHÉOLOGIE EN 2001 Les relations avec l’Université de Strasbourg sont toujours suivies et régulières, des cours sont assurés par deux membres du SRA et des étudiants viennent travailler sur du matériel archéologique provenant des fouilles préventives. Un cycle de conférence commun DRAC-Université Marc Bloch s’est déroulé entre avril et décembre 2001. La collaboration avec l’ONF s’est poursuivie à travers la réalisation d’une nouvelle série de stages de formation destinés à sensibiliser les agents à la connaissance et à la protection du patrimoine archéologique. De plus, un suivi systématique des travaux de restauration sur les monuments historiques et des opérations d’amé- nagement et d’urbanisme ont entraîné un développement des opérations d’archéologie préventive. De très nombreux diagnostics ont été réalisés dans l’emprise des futurs lotissements et zones d’activité. Enfin, la Journée archéologique regroupant les intervenants régionaux en archéologie, bénévoles et professionnels, organisée par le SRA à , a rencontré un grand succès (une centaine de participants).

Laure DOBROVITCH, Conservateur du patrimoine

8 BILAN ALSACE SCIENTIFIQUE

Résultats scientifiques significatifs 2 0 0 1

NÉOLITHIQUE Le Néolithique ancien est documenté cette année par les sites de Pfulgriesheim et de Rosheim, Parc d’activités du Rosenmeer. Les trois maisons très érodées retrouvées sur ce dernier site appartiennent à un habitat connu depuis les années soixante-dix et qui couvre la plupart du cycle danubien. Un fragment de statuette décorée (Rubané ancien) y a été mis au jour. Le Néolithique moyen et récent a été étudié sur les sites de Holtzheim, Pfulgriesheim et de Bischoffsheim. Sur ces deux derniers sites, des trouvailles importantes ont permis de documenter cette période (ensemble clos de treize récipients à Pfulgriesheim pour la fin du Néolithique moyen) et le groupe d’Entzheim à Bischoffsheim avec un site pouvant rivaliser avec le corpus céramique du site éponyme. L’étude réalisée sur ce dernier site a permis aux chercheurs concernés de réfléchir sur la génèse de ce groupe et d’en proposer une nouvelle appellation, le «Bischheim occidental du Rhin supérieur».

ÂGE DES MÉTAUX La fin du Bronze final est attestée sur la zone d’ensilage d’Ettendorf (avec une sépulture en silo) et surtout sur les deux pôles funéraires de Fégersheim (Bronze final IIIa). À noter, deux enclos allongés, pour la première fois attestés dans la région. L’habitat sur poteaux est illustré par les découvertes de Sainte-Croix-en-plaine, même si le mobilier est indigent. Pour la période hallstattienne, deux faits sont à retenir : la reprise des fouilles sur la nécropole de Mussig qui n’ont rien donné en raison de l’extrême arasement des tertres explorés et l’existence, sur le site de Fégersheim, d’une «cave» rec- tangulaire avec treize vases entiers trouvés retournés et empilés les uns sur les autres (ha D1). La transition Hallstatt/La Tène ancienne a livré un site d’habitat à Hatten avec une série de fosses oblongues correspondant probablement à des activités spécialisées encore non comprises. La Tène ancienne est illustrée par le gros site d’ensilage à Ettendorf. Les phases suivantes ont pu être étudiées à Flaxlanden et à Hirtzfelden (bâtiments). Pour la fin de la séquence, un puits (avec stratigraphie et pièces en bois gorgé d’eau) et un atelier de travail du fer ont été découverts sur l’oppidum du fossé des Pandours. Sur le site de Hatten, une petite portion de ferme indigène a pu être fouillée. Dans ce secteur particulièrement humide, un bâtiment à porche a été trouvé installé sur une légère butte. À ce jour cet établissement reste le plus septentrional connu.

ANTIQUITÉ Si la fouille programmée de Habsheim semble confirmer l’interprétation défensive des vestiges dégagés à l’intérieur d’un enclos fossoyé avec la découverte d’une tour, celle de Biesheim/Kunheim, également dans le Haut-Rhin, continue d’ap- porter des informations remarquables sur le site d’Œdenbourg : une grande fenêtre ouverte sur les vestiges du second complexe militaire détecté par photographie aérienne a permis d’en étudier le système défensif et deux baraquements derrière l’intervallum (première moitié du Ier s. apr. J.-C. d’après le mobilier). Dans la zone du vicus à la sortie occidentale du camp où la stratigraphie s’est avérée importante, outre une voie est-ouest, de nombreux aménagements boisés (pour certains en relation avec un paléochenal) ainsi qu’un vraisemblable entrepôt en pierre ont été mis au jour ; par ailleurs, le plan du palais-forteresse de Valentinien a été complété par l’équipe allemande. Dans le même département, une intervention ponctuelle à Illzach a livré la trace probable d’une muraille en relation avec le castellum du Bas-Empire ; le mobilier recueilli appartient pour l’essentiel à l’extrême fin du IVe s. et au début du Ve s. C’est dans le Bas-Rhin cependant, à Brumath/Brocomagus chef-lieu de cité des Triboques, qu’une fouille préventive s’est avérée la plus notable pour cette époque : en effet, place de l’Aigle, outre des structures d’habitat réparties de part et d’autre d’un decumanus et s’étageant du milieu du Ierà la fin du IIIe s. apr. J.-C., une première occupation structurée de la fin du Ier s. av. J.-C. a été repérée tandis qu’une tranchée avec une excroissance semi-circulaire témoigne d’une muraille du Bas-Empire, jusqu’à présent méconnue.

9

HAUT MOYEN ÂGE ¡

Un C pratiqué sur un des squelettes retrouvés à la Clinique Sainte-Barbe de Strasbourg (Cour anglaise) confirme la longévité de la nécropole, dégagée en 1998 (Clinique Sainte-Barbe, Faubourg National) et qui s’étend, dans ce secteur de la ville, du Bas-Empire à l’époque carolingienne. L’habitat recouvrant la période de la fin du VIeau XIIe s. fouillé à Marlenheim – La Peupleraie II viendrait abonder la thèse de l’existence d’un palais royal sur le ban communal.

ÉPOQUES MÉDIÉVALE ET MODERNE Dans les deux départements, ce sont les systèmes fortifiés qui nous ont apporté le plus d’informations nouvelles : à Thann (Haut-Rhin), la rénovation du collège Faesch a permis l’observation d’un tronçon de la première enceinte (fin XIIIe s.) et à Strasbourg, l’agrandissement de l’établissement hospitalier des Diaconesses permet d’envisager qu’une première enceinte, au sud de l’ellipse insulaire, a été réalisée en terre (levée de gravier).

Marina LASSERRE et Marie-Dominique WATON Ingénieurs d’études

10 BILAN ALSACE SCIENTIFIQUE

Tableau de présentation générale 2 0 0 1 des opérations autorisées

BAS-RHIN HAUT-RHIN INTERDÉPARTEMENTALE TOTAL (67) (68) (67/68)

Diagnostic évaluation (EV) 40 16 / 56

Sauvetage (SP, SU, MH) 21 7 / 28

Fouilles programmées (FP) 3 3 / 6

Projet collectif de recherche / / / / (PC)

Sondage (SD) 4 2 / 6

Prospections (PI, PA, PR, PT) 6 5 1 12

TOTAL 74 33 1 108

Dossiers «POS et SDAU» traités par le service régional de l’archéologie

BAS-RHIN (67) HAUT-RHIN (68) POS 37 36 SDAU 0 0 TOTAL 37 36

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ALSACE BILAN BAS-RHIN SCIENTIFIQUE

Tableau des opérations autorisées 2 0 0 1

N˚de site Commune, lieu-dit Responsable (organisme) Nature de Prog. Époque Carte l’op. 67 019 0004 BALDENHEIM - Rue du Château HAMM É. (AUT) SU 24 MA-MOD 1 67 045 0028 BISCHOFFSHEIM - Les Parcs de LEFRANC Ph. (ANT) EV 12 NEO 2 l’Europe 67 045 0028 BISCHOFFSHEIM - Les Parcs de LEFRANC Ph. (ANT) SU 12 NEO 3 l’Europe 67 060 0023 BOURGHEIM - 32, rue principale WERLÉ M. (AFA) EV 20 GAL-HMA 4 67 067 0027 BRUMATH - Place de l’Aigle SAINT-JEAN-VITUS B. (AFA) EV 19 GAL 5 67 067 0088 BRUMATH - Place de l’Aigle LATRON F. (AFA) SU 19 GAL 6 67 072 0012 BUTTEN - Heidenkirche THOMANN E. (COL) SD 23 MA-CON 7 67 099 - Lamperstaecker THOMANN E. (COL) EV - Négatif 8 67 118 0019 ECKBOLSHEIM - Lotissement SCHNEIKERT F. (AFA) EV 20 GAL 9 La Roseraie 67 119 0005 ECKWERSHEIM - 1a, Impasse de KUHN J.-Cl. (ASS) SD 20 MA-MOD 10 la Mairie 67 124 ENTZHEIM - Zone de loisirs ZEHNER M. (ANT) EV - Négatif 11 67 130 0058 ERSTEIN - ZAC Europe Tranche 1 PELLISSIER J. (ANT) EV 15 NEO-BRA 12 67 135 0006 ETTENDORF - Lotissement WERLÉ M. (AFA) EV 15 BRF 13 Gaentzbruch I 67 135 0006 ETTENDORF - Lotissement PEYTREMANN É. (AFA) SU 15/16 BRF-FE2 14 Gaentzbruch I 67 137 0024 FEGERSHEIM - Lotissement TREFFORT J.-M. (AFA) EV 16 BRF 15 Gentil Home Est II 67 137 0024 FEGERSHEIM - Lotissement TREFFORT J.-M. (AFA) SU 16 BRF- 16 67 137 0025 Gentil Home Est II FE1-GAL- HMA- MOD 67 146 FRIESENHEIM - Rives de l’Ister BOËS É. (AFA) EV - Négatif 17 67 152 0038 GEISPOLSHEIM - ZA du Forlen BOËS É. (AFA) EV - IND 18 67 152 GEISPOLSHEIM - Rue du Pont du SCHNEIKERT F. (AFA) EV - Négatif 19 Péage 67 169 GRIES - Chemin de Brumath NILLES R. (AFA) EV - Négatif 20 67 176 GUNDERSHOFFEN - ZA de la WERLÉ M. (AFA) EV - Négatif 21 Hardt 67 264 0004 HAGUENAU/LEUTENHEIM - DENAIRE A. (AUT) PRD 27 BRO- 22 Forêts de Kœnigsbruck et FER-GAL d’Haguenau est 67 180 0060 HAGUENAU - Grand Rue 27 PEYTREMANN É. (AFA) EV - BMA- 23 MOD 67 180 HAGUENAU - Rue des WATON M.-D. (SDA) SD - CON 24 Dominicains 67 180 HAGUENAU - ZA Taubenhof BOËS É. (AFA) EV - Négatif 25 67 184 0011 HATTEN - Rothsmatt ZEHNER M. (ANT) SU 15 FE1-FE2 26 67 184 0013

13 N˚de site Commune, lieu-dit Responsable (organisme) Nature de Prog. Époque Carte l’op. 67 185 HATTMATT/SOUFFLENHEIM - WUSCHER P. (AUT) PRD - Négatif 27 67 472 Forêts de Hattmatt et Soufflenheim 67 194 0021 HERRLISHEIM - Lotissement Ried PEYTREMANN É. (AFA) EV 15 BRM 28 67 212 0011 HOLTZHEIM - Les Sablières LASSERRE M. (SDA) SU 12 NEO 29 réunies 67 212 0012 HOLTZHEIM - ZA Tranche 3 LEFRANC Ph. (ANT) SU 12/15 NEO- 30 67 212 0014 BRA-FE2 67 519 0001 LA WANTZENAU - Lotissement ZEHNER M. (ANT) SU 14/15 FE2-GAL 31 67 519 0006 Kirchacker 67 264 0001 LEUTENHEIM - Hexenberg LASSERRE M. (SDA) FP 15 BRF 32 67 265 0002 LICHTENBERG - Forteresse, KOCH J. (AFA) MH 24 MA-MOD 33 67 265 0009 caserne 67 265 0002 LICHTENBERG - Forteresse, KOCH J. (AFA) MH 24 MA-MOD 34 bâtiment des Dames 67 268 LIPSHEIM - Rue de la Gare PIERREZ E. (AFA) EV - Négatif 35 67 282 0039 MARLENHEIM - Lotissement SCHNEIKERT F. (AFA) EV 20 PRO- 36 67 282 0040 La Peupleraie II GAL-HMA 67 282 0050 67 282 0039 MARLENHEIM - Lotissement CHÂTELET M. (AFA) SU 20 NEO- 37 67 282 0040 La peupleraie II FER-GAL- 67 282 0049 HMA 67 282 0050 67 300 0002 MOLSHEIM - Ancienne chartreuse KOCH J. (AFA) EV 23 BMA- 38 MOD 67 301 0012 MOMMENHEIM - ZA intercommu- BOËS É. (AFA) EV 15/20 FER-GAL 39 nale 67 310 0001 MUSSIG - Lieu-dit Plaetze, HAMM É. (AUT) FP 16 FER 40 67 310 0002 tumulus T4 67 362 0002 ORSCHWILLER - Château de KOCH J. (AFA) SU 24 MA 41 l’Œdenbourg 67 362 0009 ORSCHWILLER/SÉLESTAT - KLINGER J.-Cl.(AUT) PRD - MES- 42 Lieu-dit Wannerhof NEO- BRO-FE1 67 368 0010 OTTROTT - Château de Kagenfels HEISSLER M. (AUT) PRD 24 MA 43 67 375 0001 PFULGRIESHEIM - Lotissement MEUNIER K. (AFA) SU 12/15 NEO-FE2 44 67 375 0008 communal, Lieux-dits Langgarten et Buetzel 67 411 0019 ROSHEIM - ZAC du Rosenmeer, BAKAJ B. (ANT) EV 12 NEO 45 Renecka 67 411 0019 ROSHEIM - ZAC du Rosenmeer, LEFRANC Ph. (ANT) SU 12/15 NEO-FE2- 46 67 411 0042 Renecka BAS 67 411 0043 67 411 0019 ROSHEIM - ZAC du Rosenmeer, ZEHNER M. (ANT) EV 12/15 NEO- 47 67 411 0027 extension Baruch PRO-GAL 67 411 0042 67 411 0043 67 411 0019 ROSHEIM - ZAC du Rosenmeer, ZEHNER M. (ANT) EV 12/15 NEO- 48 67 411 0027 extension Laser PRO-GAL 67 411 0042 67 411 0043 67 437 0036 SAVERNE - Fossé des Pandours FICHTL S. (SUP) FP 15 FE2 49 67 449 SCHIRRHEIN - Lotissement SCHNEIKERT F. (AFA) EV - Négatif 50 Les Myrtilles 67 462 0057 SÉLESTAT - Allée du Maire Knol WERLÉ M. (AFA) SD 19 GAL-MOD 51 67 462 0059 SÉLESTAT - Place du Vieux Port SCHNEIKERT F. (AFA) EV 19 MA 52 67 462 0059 SÉLESTAT - Place du Vieux Port SCHNEIKERT F. (AFA) SU 19 MA 53 67 463 0036 SELTZ - Lotissement Les Acacias, PEYTREMANN É. (AFA) EV - PRO 54 lieu dit Muehlsand

14 N˚de site Commune, lieu-dit Responsable (organisme) Nature de Prog. Époque Carte l’op. 67 463 0039 SELTZ - ZA de Hesselbusch FLOTTÉ P. (AFA) EV 20 GAL 55 67 465 0015 SESSENHEIM - Hecklen CHÂTELET M. (AFA) SP 25 HMA 56 67 185 SESSENHEIM/SOUFFLENHEIM - WUSCHER P. (AUT) PRD - PRO-HMA 57 67 472 Prospection 67 472 0020 SOUFFLENHEIM - Prospection CHÂTELET M. (AFA) PRD 25 HMA 58 67 472 0021 67 482 1082 STRASBOURG - Route des LATRON F. (AFA) EV 19 GAL 59 Romains 149 67 482 1082 STRASBOURG - Route des SCHNEIKERT F. (AFA) SU 19 HAU 60 Romains 149 67 482 1083 STRASBOURG - Rue de Bruxelles WERLÉ M. (AFA) EV 19 MOD- 61 32 CON 67 482 STRASBOURG - Rue de Gerold- LATRON F. (AFA) EV - Négatif 62 seck, Rue de Kurnagel 67 482 0984 STRASBOURG - Rue de Soleure NILLES R. (AFA) EV 19 MOD 63 4-6 67 482 0905 STRASBOURG - Clinique Sainte- FLOTTÉ P. (AFA) SU 23 BAS- 64 67 482 0906 Barbe HMA- MOD 67 482 0312 STRASBOURG - Eglise Saint- WATON M.-D. (SDA) MH 23 MA 65 Pierre-le-Vieux 67 482 1074 STRASBOURG - La Grande BOËS É. (AFA) EV 19 MOD 68 Mosquée 67 482 1079 STRASBOURG - Les Diaconesses NILLES R. (AFA) EV 19 GAL-MA 67 67 482 STRASBOURG - Promenade NILLES R. (AFA) EV - Négatif 68 dauphine 67 488 THAL-DRULINGEN - ZAC, lieu-dit NÜSSLEIN P. (ASS) EV - Négatif 68 Nachweid 67 122 0002 WANGENBOURG-ENGENTHAL - HAEGEL B. (ASS) SU 24 MOD 70 Château 67 520 0021 WASSELONNE - Caserne de NILLES R. (AFA) EV 15 FE1 71 gendarmerie 67 526 WESTHOUSE - Lieu-dit Jungholtz HAMM É. (AUT) EV - Négatif 72 67 529 WEYERSHEIM - Lotissement LATRON F. (AFA) EV 20 NEO-GAL 73 Uppach 67 537 WINGEN - Lotissement ZEHNER M. (ANT) EV - Négatif 74 Brunmatten

Pour l’organisme de rattachement du responsable, la nature de l’opération et l’époque concernée, les abréviations utilisées sont celles de DRACAR (cf. liste des abréviations en fin d’ouvrage).

15 ALSACE BILAN BAS-RHIN SCIENTIFIQUE

Carte des opérations autorisées 2 0 0 1

16 ALSACE BILAN BAS-RHIN SCIENTIFIQUE

Travaux et recherches archéologiques de terrain 2 0 0 1

BALDENHEIM Moyen Âge - Moderne Rue du Château

La motte castrale de Baldenheim est située au sud-est du l’époque comme instable compte tenu de l’importance de village, dans la rue du Château ; une fouille d’évaluation la construction. L’analyse dendrochronologique (Archéo- entreprise en août 1999 (responsable : Étienne Hamm) a labs réf. ARC 01/R2189D/1) réalisée sur six échantillons révélé plusieurs fossés attribuables à un système défen- de ces bois confirme l’époque de construction : début du sif de type castral. La fouille préventive en urgence abso- XVe s. Ce château a sans doute pris la relève d’une motte, lue de fin janvier-début février 2001 confirme cette hypo- mais dont l’existence n’est suggérée que par la forme thèse ; en effet, la mise au jour d’épaisses fondations de ovale et le dôme arrondi visibles sur ce terrain, sans autre murs indique la présence sur ce site d’un château attesté confirmation de nature documentaire ou archéologique. au début du XVe et détruit au début du XVIIIe s. La particu- On notera qu’un nouveau château a été construit vers larité de l’ensemble de ces murs est de reposer sur des ra- 1740, mais 400 m plus à l’est. diers de bois composés de troncs et de grosses branches de chêne refendus pour stabiliser les semelles de fon- Étienne HAMM dation en un milieu de gravier sans doute considéré à

BISCHOFFSHEIM Néolithique Les Parcs de l’Europe

Les sondages ont révélé la présence d’un habitat du Néo- lithique du groupe d’Entzheim. L’opération de diagnostic a Philippe LEFRANC été suivie d’une fouille de sauvetage urgent.

BISCHOFFSHEIM Néolithique Les Parcs de l’Europe

La fouille réalisée à Bischoffsheim, rue du Stade, sur tures à remplissage détritique complexe offrant une suc- un placage de lœss localisé au pied des collines sous- cession de couches de lehm brun, de cendres, de char- vosgiennes, a permis de mettre en évidence un impor- bons etc. Le mobilier est particulièrement abondant dans

tant habitat du Néolithique moyen, reconnu sur une sur- les horizons cendreux. face d’environ 4000 m . Un peu moins de la moitié des Les traces liées à la fonction originelle de ces struc- 68 structures dégagées ont pu être attribuées au groupe tures de stockage sont ténues. On observe quelques fines d’Entzheim. Il s’agit essentiellement de fosses-silos de couches de charbons situées sur le fond des structures plan circulaire dont la profondeur oscille entre 0,75 et qui pourraient éventuellement correspondre à des opéra- 2,00 m pour les exemplaires les mieux conservés. Leur tions d’assainissement par le feu. Cette technique est clai- bon état de conservation général a permis de définir cinq rement attestée dans un silo plusieurs fois assaini, pré- types de silos, les mieux représentés étant les fosses à sentant un fond et des parois rubéfiés. fond plat et parois verticales et les fosses à parois lé- gèrement bombées et fonds concaves. L’étude des com- L’abondant mobilier exhumé rivalise avec le corpus mis au blements permet d’isoler deux groupes : le premier ras- jour sur le site éponyme du groupe d’Entzheim : le mobi- semble les structures au remplissage homogène de lehm lier lithique, relativement rare, se réduit à une douzaine brun, comblées par ruissellement, et le second, les struc- d’objets en silex et cinq outils polis. L’essentiel du mobilier

17 est composé par la faune, abondante et bien conservée, fortes affinités stylistiques existant entre le groupe d’Entz- et surtout, par la céramique. heim et le Bischheim Occidental du Bassin Parisien, et de Le très riche corpus de céramiques décorées découvert à la rupture stylistique radicale constatée entre Bruebach- Bischoffsheim a suscité une nouvelle réflexion sur la ge- Oberbergen et Entzheim. La thèse défendue dans un ou- nèse du groupe d’Entzheim – rebaptisé Bischheim Oc- vrage récent implique l’existence de mouvements de po- cidental du Rhin Supérieur (BORS) – et de proposer un pulations originaires du Bassin parisien en direction de la nouveau scénario capable de rendre compte à la fois des vallée du Rhin.

BISCHOFFSHEIM, les Parcs de l’Europe Choix de vases décorés du Bischheim Occidental du Rhin Supérieur Dessin : Philippe Lefranc

Bibliographie moyen et le Néolithique récent dans les régions rhénanes. Cahiers de l’Association pour la promotion de l’archéolo- Jeunesse, Lefranc, Denaire 2002-2003 : JEUNESSE gie en Alsace, 2002-2003, 18-19, 280 p. Christian, LEFRANC Philippe, DENAIRE Anthony. Groupe de Bischheim, origine du Michelsberg, genèse Philippe LEFRANC du groupe d’Entzheim : la transition entre le Néolithique

BOURGHEIM Gallo-romain - Haut Moyen Âge 32, rue Principale

L’intervention, préalable à la construction d’immeubles structures en creux et de niveaux d’occupation, peut être d’habitation, devait permettre d’évaluer le potentiel ar- attribuée à l’époque gallo-romaine (deuxième moitié du chéologique d’un terrain situé dans la partie nord de l’ag- IIe s.-IIIe s. ?). La seconde, datée de l’époque mérovin- glomération de Bourgheim, pour laquelle on ne dispose gienne, est marquée par un fond de cabane, par une que de rares éléments d’information épars. structure indéterminée et éventuellement par deux trous de poteau. Les sondages ont permis de distinguer deux phases d’oc- cupation. La première, caractérisée par la présence de Maxime WERLÉ

18 BRUMATH Gallo-romain Place de l’Aigle

La fouille conduite durant le printemps et l’été 2001 sur la maine de Brocomagus, capitale de la cité des Triboques ? place de l’Aigle, pratiquement au centre de la ville de Bru- Comment avait évolué l’urbanisation de cette zone, si- math, a été rendue nécessaire par le projet de construc- tuée au nord de la grand-rue moderne, ancien decumanus tion d’un bassin d’orage, à l’initiative du SIVU de Brumath maximus, et à proximité du cardo maximus, lequel lon- et de ses environs. Plusieurs fouilles dans les parages, y geait l’actuelle place de l’Aigle ? À ces questions s’ajou- compris sur la place elle-même, témoignaient déjà de l’im- taient celles des origines, du processus de fondation de portance des vestiges archéologiques, dans ce qui a été la ville antique, et d’une éventuelle occupation préalable. un chef-lieu de cité dans l’Antiquité romaine. Le creuse- Vingt-huit ans après les fouilles de E. Kern au sud de la ment du bassin a donc été précédé d’une opération d’ar- place, et après les observations ponctuelles effectuées chéologie préventive, d’une durée de trois mois. par F. Latron lors de surveillances de travaux, entre 1999 Par sa situation, ce site posait d’emblée une série de et 2001, c’était la première fois qu’on avait l’occasion de questions par rapport au développement topographique fouiller une surface conséquente sur plus de 1,40 m de de l’agglomération antique. Jusqu’où s’étendait la ville ro- profondeur, dans cette partie de la ville.

N

rencerd" é f O E zone B é oulement) S

"Sud - No Axe de r probable) é t ô (bande de r 0 1 5 m (bas-c zone surcreus 144,24 la cave ult

probable) é é é foyer rieure (phasee par IX) t 144,08 ô 144,26 98 sol

(bas-c 78 sol 84

143,96 144,20 144,00 cloison A - B 71 urs de terre ? 144,14

gatif 93 170 ent m 144,02 144,14 TP 185 é n 144,43 sol C foyer 69 143,98 147 = arrachem (cendrier ?) 144,20

ROXIMATIVE DU CARDO 144,55 sol 144,14 144,45

ton four 85 B é 144,05 174 135 n b

e 144,53 181 182 sol 171 zone C longrine 144,30 A 144,35 fossé Alignement de TP 184 144,32 EMPRISE APP 167 B 176 143,47 BAS-CÔTÉ 144,01

144,00 Seuil ? 167 fossé 144,25 144,00

182

143,45 fossé 143,99 167 B

144,04 144,00 perturbation VOIE profonde 144,25 XIX. s 144,15

144,25 bande de roulement TALUS 144,31 167 144,28

BAS-CÔTÉ

144,32 VOIE zone A zone 143,94 144 143,50 Cote d'altitude NGF 144,01 TP Niveau de voirie empierré D trottoir? Axe de 155 C ré "Ouestférence - Es (partie centrale, bien plane) 144,00 B 144,02 Emprise de voirie : restitution 144,03 A t"

Mur de terre crue sol 143,99 E 143 Mur de terre crue : proposition de 144,05 144,00 restitution foyer ou four perturbation Trou de poteau, négatif de pièce de bois 138 profonde XIX. s Sol d'occupation intérieur Sole de four ou foyer, aire rubéfiée ou très noire de charbon Dépôt cendreux zone D

BRUMATH, Place de l’Aigle Plan récapitulatif des vestiges de la phase V (troisième tiers du Ier s. apr. J.-C.) Relevé : mise en forme et DAO : Benjamin Saint-Jean-Vitus, Pierre Girard, relevés de détail : Rachel Bernard, Sylvie Bocquet, Heidi Cicutta, Nathalie Froeliger, Florent Jodry, Jacques Kohl, Martine Keller, Véronique Stahn, Sébastien Talour, Olivier Zumbrunn

Au total, cette fouille aura mis en évidence une strati- La première implantation humaine se signale par des graphie de plus de 3 m d’épaisseur de niveaux archéo- structures en creux, qu’un fossé et des alignements de logiques en place. Ceux-ci s’étagent depuis la fin du piquets semblent déjà inscrire dans un schéma d’orien- Ier s. avant notre ère, jusqu’au tournant des IIIe et IVe s. tation majeure est-ouest. Puis un sol d’habitat semble lié après J.-C. ; dans l’intervalle, l’occupation se fait sans dis- à une cloison-palissade, qui le sépare d’une surface em- continuité. pierrée. Celle-ci amorce peut-être déjà un semblant de

19 voirie, d’orientation est-ouest, que pourrait border un sys- trines (ou puits ?) à parois coffrées de bois étaient en- tème de fossés en quinconce, qui évoque, en modèle ré- core conservées d’un état du plein IIIe s. Le mobilier de duit, certains dispositifs d’entrée de camps romains ( ?). tous ces niveaux d’occupation était abondant, quoique Mais vers le milieu du Ier s. de notre ère, interviennent très fragmenté. Constitué de céramique essentiellement, des terrassements très importants – qui mettent à mal les il témoignait bien d’une activité domestique urbaine. vestiges des phases antérieures. On assiste alors à une À la fin de la période d’occupation antique, à partir du dé- véritable fondation urbaine, avec implantation rigoureuse but du IIIe s. à peu près, on observe une réduction de d’une chaussée rectiligne d’orientation est-ouest, à bande l’habitat dense au côté sud de la voie, une limite suivant de roulement centrale empierrée et damée, avec habitat son flanc nord matérialisant peut-être celle d’une zone ur- installé de part et d’autre selon une trame orthonormée. banisée restreinte, au-delà de laquelle se trouvent encore La voirie, bordée de fossés ou caniveaux, et de trottoirs quelques traces d’activité (four). Sur cette limite est pro- ou bas-côtés, ainsi que les constructions qui la flanquent, bablement édifiée, au tournant des IIIe et IVe s., une mu- sont sans cesse refaits au même endroit, jusqu’à la fin du raille d’enceinte flanquée de demi-tours : il n’en subsiste- IIIe s. à peu près. rait que l’arrachement, sous forme d’un fossé rectiligne, Ainsi a été mise en évidence une succession d’habitats large et profond, à fond plat et parois presque verticales, modestes, se perturbant les uns les autres, à parois de marqué vers l’extérieur d’une excroissance de plan semi- bois ou de terre, et sols de terre battue ou planchers. Des circulaire. foyers de différents types étaient conservés au ras des sols. Certaines constructions étaient visiblement montées L’abandon définitif a dû intervenir au cours du IVe s. Une sur plots de grès, peut-être pour ménager à leur base fondation de clôture du XVIIIe s., puis des fosses et traces quelque vide sanitaire. À l’inverse, subsistait d’une mai- de plantations d’arbres du XIXe s., sont les seules traces son de la fin du IIe s. une cave maçonnée, précédée d’occupation ultérieures, dans un espace remblayé qui a des vestiges de sa rampe d’accès, à marches en bois. dû rester ouvert jusqu’à nos jours. Les nombreux fragments de torchis brûlés qui la remplis- saient, après une destruction par incendie, laissaient de- Benjamin SAINT-JEAN-VITUS viner une élévation de terre et de bois. Enfin, deux la-

BRUMATH Gallo-romain Place de l’Aigle

Le déplacement de réseaux télécom de la place de l’Aigle rantaine de mètres de long sous le trottoir à l’ouest de a entraîné un suivi des travaux. Le creusement des tran- la place. chées téléphoniques a été effectué à l’aide d’une pelle mécanique munie d’un godet de curage. Le cardo maxi- Frédéric LATRON mus, orienté nord-sud, a été mis au jour sur une qua-

BUTTEN Moyen Âge - Contemporain Heidenkirche

Les fouilles menées en 1999 permirent de remettre au a été modifié par le démontage du mur est et par l’ad- jour le plan d’origine de l’église Saint-Mathias du village jonction d’un massif maçonné contreforté. La présence disparu de Birsbach, par ailleurs appelée la Heidenkirche. des contreforts indique que le nouveau chœur fut couvert En 2001, le dégagement complet des chevet et chœur d’une voûte d’ogives. C’est à l’occasion de ces travaux médiévaux apportèrent un nouvel éclairage sur l’histoire que fut édifiée la sacristie au nord du chœur. Des élé- de l’église Saint-Mathias. ments d’architecture sculptés découverts dans le chœur permettent de dater un embellissement de celui-ci dans Les travaux de 2001 mirent en évidence les trois états la seconde moitié du XVe s. Selon l’usage, les travaux en- successifs du chœur de la Heidenkirche. trepris dans le chœur d’une église étaient à la charge du Le chœur le plus ancien est de plan carré, aucune da- seigneur. Ainsi, en 1473, le seigneur Walther de Dhann tation précise n’a pu être établie. C’est à proximité de prit possession du village et, à cette occasion, peut-être la porte qui s’ouvrait dans le mur sud de ce chœur que a-t-il entrepris des travaux d’embellissement ? P. Amiet a découvert le linteau roman ; celui-ci était-il en Le dernier état est celui de 1955 où le chœur ne se dis- place ou remployé lors d’une reconstruction du chœur ? tingue plus de la nef. Le mur de 1955 a été démonté en Le second chœur est de plan rectangulaire. Aucune re- 2000. Les pierres de ce mur servirent à rehausser de 3 construction complète n’a été engagée, le plan du chœur assises le mur contreforté.

20 Eboulis du mur d'enceinte

0 5 m Mur d'enceinte médiéval

Eboulis de la "sacristie" N

BUTTEN, Heidenkirche Plan de l’ensemble des structures mises au jour en 1999 et en 2001 Relevé : E. Thomann, H. Cicutta, F. Fritsch, F. Mager

La stratigraphie en lien avec ces structures était toujours En résumé, les vestiges de la Heidenkirche conservent aussi peu lisible du fait de la nature très sablonneuse quatre états de l’église Saint-Mathias de Birsbach : du terrain. Le mobilier céramique recueilli le long des – le XIVe s. avec le pignon de façade et son portail go- structures dans un niveau perturbé recouvre la même thique et peut-être le chœur carré, fourchette chronologique que celle établie en 1999 (XIIe- – le XVe s. avec le chœur voûté et contreforté, la sacris- XVIe s.). Il s’agit essentiellement de céramique grise can- tie, nelée. Bien que les travaux n’aient donné lieu à aucun dé- – le XXe s. avec l’église de l’abbé Hemmerter, gagement d’inhumation, de nombreux ossements épars – le XXIe s. avec les vestiges consolidés, mis en valeur. sont apparus dans ce même niveau perturbé. Une nouvelle campagne permettra d’achever le dégage- Emmanuelle THOMANN ment du mur d’enceinte cimétérial.

ECKBOLSHEIM Gallo-romain Lotissement La Roseraie

L’aménagement du lotissement d’une surface de 2,4 ha Seul le fossé a livré du mobilier céramique le rattachant a conduit à la réalisation d’un diagnostic archéologique à la période romaine. Il a un profil en V et se développe mettant en évidence un fossé et 5 fosses répartis selon de manière rectiligne parallèlement à l’actuelle RN 4. Il un tissu relativement lâche. pourrait parfaitement être mis en relation avec une voie Toutes les structures sont creusées dans le lœss et ne romaine observée plus à l’est, sous l’actuelle route des sont discernables qu’à partir de ce niveau. Elles sont Romains à Kœnigshoffen. conservées sur des profondeurs comprises entre 10 et 40 cm. François SCHNEIKERT

21 ECKWERSHEIM Moyen Âge - Moderne 1a, impasse de la Mairie

Les sondages s’inscrivent dans le cadre d’une recherche dont le mur en briques fait partie, ont été démontés avant effectuée sur la maison d’habitation sise 1a, impasse de la construction de la maison du XVIe s. et possédaient la Mairie à Eckerwersheim en 2001. des murs en briques, moellons de grès et colombages. Les toitures étaient couvertes de tuiles creuses. Pour la maison datant du XVIe s., quelques éléments ont En observant le site, on décèle l’existence d’un fossé. Les été trouvés en fouilles. Le sondage extérieur a montré de constructions antérieures à la maison du XVIe s. font pro- grandes perturbations des strates anciennes vers le mi- bablement partie d’un site seigneurial fortifié identifiable lieu du XIXe s. Le sondage de la grande salle a révélé avec les seigneurs du village : les Eck d’Eckwersheim. l’existence d’un plancher dès l’origine dans cette salle. Le sondage de la cuisine a montré qu’un sol en terre battue Les nombreuses céramiques trouvées sur le site té- y a existé du XVIe au milieu du XIXe s. moignent d’une occupation s’étendant du XIe ou XIIe s. aux années cinquante du XXe s. Le matériel, très frag- Le sondage dans la cuisine de la maison du XVIe s. a per- menté, ne permet pas de donner un statut social aux per- mis de donner des renseignements sur les constructions sonnes auxquelles ces objets ont appartenu. antérieures au XVIe s. Ainsi un mur en briques est datable du début du XIVe s. Jean-Claude KUHN d’après le format et la couleur des briques. Les bâtiments,

ENTZHEIM Négatif Zone de loisirs

La commune d’Entzheim se trouve à une dizaine de ki- grande majorité du terrain a été perturbée jusqu’à 80 cm lomètres au sud-ouest de Strasbourg sur une terrasse de profondeur lors de l’aménagement du l’ancien com- de lœss. La zone concernée par l’évaluation archéolo- plexe sportif. Le lœss/lehm a été décapé sur une couche gique est localisée le long d’un ru appelé Bras d’Altdorf. de 50-80 cm puis le site a été remblayé avec du tout ve- Des fouilles d’évaluation ont été réalisées suite au projet nant pour drainer, stabiliser et égaliser les sols. Les son-

d’aménagement d’une zone de loisirs. Le terrain fouillé, dages ont été pratiqués jusqu’au terrain naturel. Aucune d’une surface de 23500 m , était occupé par les ves- structure profonde n’a été repérée. tiges d’un ancien stade et d’aménagements sportifs di- vers. Aucun vestige archéologique n’a été mis au jour. La Muriel ROTH-ZEHNER

ERSTEIN Néolithique - Âge du Bronze Zone d’activité commerciale Europe ancien Tranche 1

Le projet de lotissement ZAC Europe, tranche 1 a motivé légèrement éversé, panse ovoïde et fond plat) ne per- une opération d’évaluation archéologique. Les parcelles met de l’inscrire que dans une fourchette chronologique agricoles sondées se situent à l’ouest de la commune large, soit au Néolithique récent régional voire final, soit d’Erstein, en bordure nord de l’avenue de la Gare, soit au au Bronze ancien. sud du lieu-dit le Mittelfeld. La fouille couvre une superficie d’environ 2,3 ha. Les prochaines fouilles d’évaluation prévues sur des par- celles contiguës à notre terrain d’intervention (tranches Les tranchées réalisées ont permis de mettre au jour un 2 et 3 de la ZAC) pourraient permettre de rattacher les petit nombre de structures isolées dont deux silos au pro- quelques structures découvertes à un site d’habitat dont fil en cloche et quatre fosses fortement érodées. Seul un on ne saisit encore ni les limites ni les datations. de ces fonds de fosse a livré de la céramique apparte- nant à un vase de stockage ; sa forme (bord épaissi, col Julien PELLISSIER

22 ETTENDORF Âge du Bronze final Lotissement Gaentzbruch I

L’opération d’évaluation archéologique au lieu-dit Gaentz- structures en creux peuvent être interprétées comme des bruch à Ettendorf, préalable à la réalisation d’un lotisse- fosses-silos. Elles témoignent d’une zone de stockage im- ment (1,5 ha), a permis de mettre au jour un site qui, plantée en partie supérieure d’une terrasse lœssique. d’après la datation suggérée par le mobilier céramique recueilli, pourrait appartenir au Bronze final IIIb. Plusieurs Maxime WERLÉ

ETTENDORF Âge du Bronze final - Deuxième Lotissement Gaentzbruch I âge du Fer

La construction d’un lotissement à Ettendorf est à l’origine ment des silos ne sont pas signifiants d’un point de vue de la fouille qui porte sur une superficie de 2000 m . Le chronologique. gisement se trouve au sommet et sur l’amorce du versant L’étude carpologique pratiquée sur de rares prélèvements oriental d’une terrasse de lœss qui domine le Landgraben. réalisés dans le comblement des silos atteste de la culture Quarante-six silos et vingt-cinq fosses ont été dégagés. de l’orge vêtue polystique, de blé, d’épeautre et dans une La plupart des silos se concentrent au sein d’une bande moindre mesure de millet commun, de millet amidonier large de 10 m et longue de 40 m. Aucun vestige ne se et de l’ers comme légumineuse. Les essences identifiées développe à l’est, sur le versant de la terrasse. La limite à partir de charbons de bois indiquent une présence de méridionale du site a également été reconnue. Les limites chêne et en moindre quantité de hêtre et de saule ou peu- septentrionales et occidentales n’ont en revanche pas été plier, à proximité du site. atteintes. Édith PEYTREMANN Deux périodes d’occupation ont été décelées. La majorité des vestiges reste cependant non datée étant donnée la O

S faiblesse du mobilier recueilli. N La première période est attribuable à l’âge du Bronze fi- N E nal IIIb. Elle se caractérise par la présence de quelques fosses, probablement d’extraction de matériaux qui ont, dans un second temps, servi de dépotoir. L’une de ces fosses contenait le squelette d’un individu adulte. Le mo- bilier recueilli pour cette période correspond essentielle- ment à de la vaisselle céramique. La seconde période est datée de La Tène ancienne. Il est probable que la zone d’ensilage s’y rattache. Deux des silos ont révélé la présence d’inhumations. Dans le cas du silo 118, deux corps ont été déposés alors que celui- ci était en cours de colmatage. L’un des individus adulte était en connexion (SEP 3) tandis que le second individu (SEP 4) est en déconnexion partielle ce qui indique un re- maniement du corps avant le colmatage définitif du silo. L’individu SEP 3 portait un anneau ouvert, torsadé, en al- liage cuivreux à la main droite et deux anneaux ouverts

en alliage cuivreux à la main gauche. Cet individu est daté ¡

par C, avec 95,4 % de probabilités, de 406 à 202 av. J.- C. (GrN-26623). 0 25 50 cm Le silo 167 a révélé un seul individu adulte déposé alors que ce dernier était en cours de colmatage. Le corps a

également subi des manipulations avant le colmatage dé- ETTENDORF, lotissement Gaentzbruch I ¡

finitif du silo. Cet individu est daté par C, avec 95,4 % Relevé du squelette du silo 167 de probabilités, de 388 à 200 av. J.-C. (GrN-26623). Les Relevé : R. Bernard, É. Peytremann, É. Boës, P. Girard rares tessons de céramiques découverts dans le comble-

23 SIL 112

SIL 128 SIL 113 N

SIL 129 O E SIL 130

SIL 114 S

SIL 166

SIL 131

SIL 132 SIL 115 SIL 165

TPO 100

SIL 116 SIL 164 SIL 133 SIL 163

175 SIL 118 SIL 161 SIL 162

SIL 158 SIL 157 FOS 159

SIL 160

SIL 154 SIL 07 SIL 155 SIL 102 FOS 153 SIL 134 SIL 156

SIL 152

FOS 151 SIL 103 FOS 135

FOS 150 SIL 137 FOS 136

SIL 149 SIL 174 FOS 138

SIL 117

SIL 148 SIL 147

SIL 101

SIL 167 SIL 119

FOS 106

SIL 120 FOS 108

FOS 170

SIL 122 SIL 110 107 FOS169 SIL 121 FOS 140 FOS 124 st 140 FOS 171

st 171

FOS 144 123 FOS 109 FOS 172 FOS 173 SIL 127

FOS 126 FOS 142 FOS 176

SIL 111 ETTENDORF Section 26 SIL 145 " Ga entzbruch " FOS 146

0 10 m

silo concentration principale SIL 168

fosse squelette

stockage des déblais ?

ETTENDORF, lotissement Gaentzbruch I Plan du site Relevé : É. Peytremann 24 FEGERSHEIM Âge du Bronze final Lotissement Gentil Home Est II

224 sondages mécaniques ont été pratiqués sur l’em- de l’un de ces deux secteurs, où une tombe était instal- prise d’un projet d’extension de lotissement (Gentil Home lée dans un enclos allongé de forme sub-rectangulaire. 2000), localisé dans le Ried de l’Ill entre Fegersheim et Ce type de structure, connu dans d’autres régions, n’était Eschau. Ils ont conduit à la découverte de deux groupes jusqu’à présent pas représenté en Alsace. de sépultures à incinération attribuables au Bronze fi- nal IIIa, espacés de plus de 200 m, qui ont respective- Jean-Michel TREFFORT ment livré 8 et 3 sépultures. On notera l’intérêt particulier

FEGERSHEIM Âge du Bronze final - Premier Lotissement Gentil Home Est II âge du Fer - Gallo-romain - Haut Moyen Âge - Moderne Cette intervention fait suite à la découverte de deux a amené la découverte de structures qui attestent la fré- groupes de sépultures à incinération du Bronze final IIIa, quentation du secteur à d’autres époques, et notamment : espacés de plus de 200 m, sur l’emprise d’un projet d’ex- dans le secteur sud-ouest :

tension de lotissement (Gentil Home 2000). – une grande fosse hallstattienne (Hallstatt D1 probable)

Deux fenêtres ont été décapées, sur 3900 m au sud- contenant treize vases entiers disposés retournés et ouest et sur 1600 m au nord-est. parfois empilés contre ses parois, ainsi que quelques Le pôle funéraire sud-ouest, a priori entièrement situé éléments de rejet (tessons et galets), dans l’emprise du projet, a pu être fouillé en totalité. Il a – un petit dépôt antique, composé de deux vases vrai- livré dix-neuf tombes à incinération du Bronze final IIIa et semblablement protégés à l’origine par une tuile plate, une structure contemporaine de statut mal défini (poche – deux tombes à inhumation isolées du haut Moyen Âge, de sédiment cendreux contenant quelques tessons brû- – deux fossés modernes parallèles espacés de 3,8 m, in- lés). L’une des tombes est située à l’intérieur d’un enclos terprétés comme les fossés latéraux d’un chemin dis- circulaire de 12 m de diamètre. paru. Le pôle funéraire nord-est, partiellement localisé hors em- Dans le secteur nord-est : prise, n’a pu être qu’incomplètement exploré. Il a livré neuf – une accumulation de galets calibrés thermofractés ensembles mobiliers du Bronze final IIIa correspondant (structure à pierres chauffées ou zone de rejet d’élé- à six tombes à incinération certaines, deux tombes à in- ments provenant d’une ou plusieurs structures à pierres cinération probables et un ensemble de statut incertain. chauffées), dépourvue de mobilier associé, que sa po- Deux enclos allongés sub-rectangulaires ont également sition chronostratigraphique permet d’attribuer à une été fouillés. Une tombe occupe le centre de l’un d’entre époque antérieure au Bronze final IIIa. eux, qui a été fouillé en totalité ; l’autre se prolonge en dehors de l’emprise du projet. Jean-Michel TREFFORT Le décapage mécanique des nécropoles du Bronze final

GEISPOLSHEIM Indéterminé Zone d’activité du Forlen

La zone d’activité du Forlen est implantée entre les com- Deux groupes de creusements anthropiques ont pu être munes de et de Geispolsheim, au nord de mis en évidence en bordure de la dépression et sur la ter- Geispolsheim-Gare. Le site se trouve sur le ban de la rasse de graviers. Les éléments de datation sont demeu- commune de Geispolsheim, au lieu-dit Forlen. Le projet rés très peu nombreux. Les quelques tessons mis en évi- d’aménagement concerne l’extension vers l’ouest d’une dence signalent une occupation datée entre le Néolithique zone d’activité économique déjà évaluée en 1995 et 1996 et l’âge du Fer, sans qu’il soit permis de préciser davan- (Issele, Heilig 1995 ; Etrich 1996). Le site se trouve du tage. Les structures sont érodées, comme en témoigne la côté ouest de la rue des imprimeurs qui limitait les ter- présence de tessons roulés, en dehors des structures en rains évalués lors des précédentes opérations, dans le creux.

prolongement de la rue Forlen. L’ensemble s’étend sur Il est évident que les labours ont fortement détruit ce site.

22800 m . Les sondages ont été réalisés sur une portion de terrasse Bibliographie formée par des alluvions de la Bruche et une zone en dé- pression comblée par des sables fins et des sédiments Etrich 1996 : ETRICH Christian. Geispolsheim Forlen : argileux. rapport de diagnostic. Strasbourg : SRA Alsace, 1996.

25 Issele, Heilig 1995 : ISSELE J.-L., HEILIG M. Geispol- sheim Forlen : sondage archéologique. Strasbourg : SRA Éric BOËS Alsace, 1995.

GEISPOLSHEIM Négatif Rue du Pont du Péage

Les sondages archéologiques effectués sur l’emprise de sur presque 1 m de profondeur. Ainsi, avant que l’Ill soit la zone d’activités située le long de la RN 83, sur une sur- canalisée, cette zone devait être relativement humide, ce face de 4,7 ha, n’ont livré aucun vestige archéologique. qui pourrait expliquer l’absence d’une quelconque implan- Au niveau de la topographie, le diagnostic a permis tation humaine. de mettre en évidence le tracé de deux paléochenaux d’orientation sud-nord, ayant creusé le substrat graveleux François SCHNEIKERT

GRIES Négatif Chemin de Brumath

Situé dans la partie ouest du village, le secteur est sen- en particulier. sible du fait de la proximité de vestiges gallo-romains. Le site n’a cependant livré aucun vestige archéologique Richard NILLES

GUNDERSHOFFEN Négatif Zone d’activité de la Hardt

L’opération d’évaluation archéologique au lieu-dit Hardt cienne. Une partie au moins du terrain, implanté sur les à Gundershoffen, préalable à l’établissement d’une zone sables alluviaux d’origine vosgienne, a été exploitée en d’activité industrielle, devait permettre d’évaluer le poten- sablière jusque dans les années 1970. Le site, ayant par tiel archéologique d’un terrain situé dans un secteur ayant la suite servi de dépotoir, a été nivelé et exhaussé. anciennement livré d’importants vestiges gallo-romains liés à un sanctuaire dédié à Mercure (fanum et stèles). Maxime WERLÉ Les sondages n’ont livré aucune trace d’occupation an-

HAGUENAU-LEUTENHEIM

Âge du Bronze - Âge du Fer - Forêts de Kœnigsbruck Gallo-romain et d’Haguenau est

Cette opération fait suite à celle menée en commun avec permis de restituer une coupe transversale. Nos observa- P. Wuscher en l’an 2000. Le manque de temps et des pro- tions confirment celles réalisées par F.-A. Schaeffer dans blèmes d’accessibilité à certaines parcelles dévastées par les années 1920 (Schaeffer 1929) : la couche sableuse la tempête de 1999, en particulier dans la partie est de la supérieure repose sur deux lits distincts de graviers d’une forêt de Haguenau, nous avaient alors contraints à délais- quarantaine de centimètres de puissance. Quant à l’habi- ser certaines zones. Il fut donc décidé avec le SRA Al- tat gallo-romain, il est signalé en surface par d’importants sace de prolonger cette opération en 2001 afin d’effectuer épandages de mobiliers dispersés sur une surface de plu- de nouvelles investigations dans deux secteurs riches en sieurs hectares. Déjà au début des années 1980, la chute vestiges archéologiques. de plusieurs arbres avait conduit des archéologues ama- Le premier est connu dans la littérature sous le nom de teurs à effectuer un petit sondage qui avait mis au jour les Schirrheinerweg (commune de Haguenau). Il est situé le fondations d’un bâtiment sur poteaux. Le couvert fores- long de la RD 37, au nord-est de Schirroffen. Les tu- tier de cette parcelle a de nouveau été fortement touché muli des deux nécropoles protohistoriques de Schirrhei- par la tempête de 1999. Plusieurs des souches déraci- nerweg et Fischerhübel-Kurzgeland ayant été épargnés nées ont livré des dés de grès équarris qui confirment la par la tempête, nous avons donc concentré nos efforts présence de constructions sur poteaux. Plusieurs concen- sur la voie antique Brumath-Seltz et l’habitat gallo-romain trations de blocs de torchis et des fragments de tuiles in- voisin. La voie se présente sous la forme d’une levée diquent également la présence d’autres édifices, situés de de terre de cinq à six mètres de large et de moins d’un l’autre côté d’un profond fossé qui rejoint le ruisseau voi- mètre de haut. Plusieurs souches renversées nous ont sin. Le rare mobilier céramique ou métallique associé à

26 ces bâtiments n’a malheureusement pas permis d’en pré- avec les aménagements défensifs de la dernière guerre ciser la datation. et les quelques tessons recueillis datent au plus tôt du Le second secteur prospecté s’étend sur la commune bas Moyen Âge. Les quelques vestiges mis au jour par F. de Leutenheim, aux lieux-dits Kœnigsbruck et Kloster- Sigrist proviennent vraisemblablement d’une tombe plate. berg. Il est également situé le long de la voie romaine Brumath-Seltz et compte plusieurs nécropoles protohis- Bibliographie toriques (Kœnigsbruck 1 à 3). Non loin de ces tumuli, F. Sigrist a ramassé un petit lot de mobilier qui suggère Schaeffer 1929 : SCHAEFFER Frédéric-Armand. Note l’existence d’un habitat hallstattien. La parcelle forestière sur la route romaine du canon de Schirrheinerweg dans ayant été détruite aux deux tiers par la tempête, il nous a la forêt de Haguenau. Bulletin de la Société d’histoire et paru opportun de le vérifier. Malgré la densité des chablis, d’archéologie de Haguenau, 1928/1929, p.129-130. aucune trace d’habitat protohistorique n’a été relevée. En effet, tous les vestiges repérés sont à mettre en relation Anthony DENAIRE

HAGUENAU Bas Moyen Âge - Moderne 27, Grand Rue

Une fouille d’évaluation a été réalisée préalablement à son de la presse, témoignent d’une occupation des XIVe- l’agrandissement de la maison de la presse. XVe s. Les sondages ont révélé un mur appartenant à un bâti- ment figurant sur un plan daté de 1774. Un fossé et une Les perturbations récentes reconnues sur l’ensemble du fosse ont par ailleurs été observés sans qu’il soit possible terrain ne permettent pas d’identifier avec précision la na- de les dater. Un niveau d’occupation reconnu dans l’un ture de l’occupation médiévale. des sondages est attribuable au XIVe-XVIe s. Les deux murs, observés dans l’actuelle cave de la mai- Édith PEYTREMANN

HATTEN Premier âge du Fer - Deuxième Lieu-dit Rothsmatt âge du Fer

Le projet d’aménagement d’une zone industrielle au lieu- trace de clayonnage. L’interprétation de ces structures dit Rothsmatt a motivé la fouille d’évaluation archéolo- est pour l’instant délicate. Plusieurs critères rappellent les gique menée par l’AFAN à la fin de l’année 2000 (Werlé structures de combustion connues surtout pour la période 2005). Les sondages se sont avérés positifs sur la ma- du Bronze final : standardisation des aménagements fos- jeure partie du site révélant deux occupations protohisto- soyés ; des fosses en enfilade ou parallèles qui appa- riques principales : la fin du Hallstatt/début de La Tène an- raissent en groupe et ne se recoupent jamais ; des fosses cienne et La Tène finale. La fouille de sauvetage se limite toujours orientées dans le même sens, à quelques excep- à quatre secteurs distincts : deux zones hallstattiennes/La tion près – souvent dans le sens des vents dominants ; Tène ancienne localisées au sud du lieu-dit (zones 1 et remplissage identique de toutes les fosses : présence de 4) et deux zones laténiennes finales situées au nord-est parois rubéfiées et grande quantité de charbons de bois (zones 2 et 3). et de cendres. Il manque pourtant l’élément principal : les galets chauffés. Aucun aménagement particulier n’a été L’occupation hallstattienne finale/La Tène ancienne observé dans le fond des fosses. Les fosses quadrangulaires pourraient éventuellement L’occupation hallstattienne finale/La Tène ancienne est être interprétées comme des fours (domestiques ?). Au- principalement localisée au sud du site (zones 1 et 4) avec cune paroi de four n’a pourtant pu être clairement identi- une importante concentration de vestiges dans le quart fiée. sud-ouest de la zone concernée par nos travaux (zone 4). L’habitat semble structuré. On constate en effet l’amé- La pauvreté du site ne permet pas de dater les struc- nagement de fosses oblongues dans la zone 4, toutes tures avec précision. Aucun élément métallique n’a été orientées dans la même direction. Les remplissages iden- mis au jour. L’étude de la céramique permet de propo- tiques supposent l’existence d’une activité particulière liée ser une fourchette chronologique large : Hallstatt D2/D3 - au feu. Cette activité est confirmée par le remplissage La Tène ancienne. Des éléments caractéristiques du Hall- d’autres structures, de forme subquadrangulaire, offrant statt final manquent dans l’ensemble étudié : la céramique également la même orientation que les fosses oblongues. graphitée, la céramique peinte, quelques formes carac- Certaines recèlent de nombreux fragments d’argile cuite. téristiques bien reconnues. Les quelques écuelles caré- Les parois des structures sont également rubéfiées. Les nées font leur apparition au Hallstatt final mais perdurent fragments d’argile incendiée n’appartiennent pas à des encore au début de La Tène ancienne. Une seule forme pans de torchis. Aucune adjonction d’éléments végétaux pourrait appartenir plus volontiers à un ensemble Hallstatt n’a été constatée sur les fragments recueillis, ni aucune D2.

27 Concentration d'objets

Bât 2 Bât 1 grenier 2

formation tourbeuse Bât 3? perturbations Fossé 22 modernes grenier 1 Fossé A

0 20m

HATTEN, lieu-dit Rothsmatt Plan de la zone 2 : ferme indigène de La Tène finale Relevé : Muriel Roth-Zehner

On note surtout la présence importante d’écuelles à bord pal qui présente un plan en abside (fig. 2). rentrant, ce qui témoignerait d’une appartenance de cet ensemble à la transition du Hallstatt final et de La Tène ancienne. Les quelques fragments de bouteilles carénées confirment également ce point de vue.

L’occupation laténienne finale

La partie nord du lieu-dit Rothsmatt a livré des structures apparentées à une «ferme indigène» de La Tène finale (fig. 1). Seule une infime partie de l’enclos, longeant les habitations côté ouest, a été mise au jour. Son tracé s’in- terrompt au sud. Des concentrations de mobiliers ont ré- gulièrement été observées le long du tracé. Ce sont des zones de dépotoir qui témoignent de l’activité de chacune des habitations à proximité. La faible profondeur du fossé, notamment par rapport aux bâtiments, prouve qu’il ne s’agissait pas là d’un fossé aux allures défensives mais d’un simple fossé de déli- mitation. Ce dernier circonscrivait la butte de sable sur laquelle les bâtiments s’étaient installés, c’est-à-dire une zone moins sujette aux inondations. Le fossé servait peut- être de drain ( ?). Un second tracé, postérieur au premier, a été décapé im- médiatement à l’est du premier. Une datation à La Tène finale est difficile à prouver. Les quelques tessons décou- 0 5m verts dans son remplissage peuvent provenir des struc- tures qu’il a recoupées. De surcroît on ne note aucune HATTEN, lieu-dit Rothsmatt concentration de mobiliers comme dans la structure pré- Plan du bâtiment à abside de La Tène finale cédente. Les habitations ne devaient plus être fonction- Relevé : Muriel Roth-Zehner nelles au moment de son aménagement.

Les bâtiments sont orientés nord-nord-ouest - sud-sud- Ce modèle architectural, déjà connu dans la vallée de est. Il est donc fort probable qu’ils étaient tous contempo- l’Aisne, la vallée de l’Oise ou encore en Seine et Yonne, rains. Au centre du dispositif se trouve le bâtiment princi- est actuellement recensé dans notre région. Les pre-

28 mières découvertes datent de 1999 à (Roth- quentée pendant toute La Tène finale. Zehner 2003a ; Zehner 2000). Hatten est le second site à livrer ce type de maison. Il Bibliographie

faut souligner ici la surface importante du bâtiment (env.

100 m ). Tout comme la maison de Matzenheim, celle de Zehner 2000 : ZEHNER Muriel. Un habitat de La Tène Hatten est orientée sud-nord. Le porche/abside se trouve finale à Matzenheim (Bas-Rhin). Cahiers de l’association par contre à l’opposé : à Hatten il est situé au sud, à Mat- pour la promotion de la recherche archéologique en Al- zenheim au nord. On observe ainsi une «standardisation» sace, 2000, 16, p. 119-138. d’un modèle architectural à La Tène finale tout comme ce- Zehner 2001 : ZEHNER Muriel. Les nécropoles de La lui des aménagements des poteaux. Les fosses de creu- Tène moyenne au début de l’époque romaine en Alsace. sement carrées (env. 70/100 cm de côté) sont caracté- Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, 2001, ristiques pour cette période dans la région. La présence 44, p. 13-31. de trous de poteaux carrés suppose nécessairement la Roth-Zehner 2003a : ROTH-ZEHNER Muriel. Matzen- présence de bâtiment laténien, au moins dans la sphère heim : lotissement Les Berges du Panama. Bilan scien- appartenant au Groupe Culturel Nord. Les plans de mai- tifique de la région Alsace 1999, 2003, p. 29-31. sons reconnues jusqu’alors dans la partie sud de l’Alsace Roth-Zehner 2003b : ROTH-ZEHNER Muriel. Groupes ne répondent pas du tout à ce standard (Houssen-, culturels dans la plaine du Rhin Supérieur de la fin de La Sierentz) ; les plans sont à une nef à 6 ou 8 poteaux, plans Tène finale au début de l’époque romaine. In : Zwischen «classiques» des habitations de plain-pied pour toute la Rhein und Rhone : verbunden und doch getrennt ? = Entre Protohistoire. Rhin et Rhône : liens et ruptures : actes du colloque de Zürich (4-7 décembre 2001). Zürich : Schwegler, 2003, p. Les aménagements à l’ouest de l’enclos Z2-A ne sont pas 43-52 (Revue suisse d’art et d’archéologie du Musée na- structurés et sont très espacés. Nous nous trouvons cer- tional suisse ; 60,1). tainement à l’extérieur du dispositif. L’incinération se trou- Roth-Zehner 2004a : ROTH-ZEHNER Muriel. L’habitat vait donc probablement à une centaine de mètres à la rural dans la plaine d’Alsace à La Tène finale. Archaeo- périphérie de l’habitat. Cette tombe est totalement iso- logia mosellana, 2004, 6, p. 153-166. lée. Les fosses et trous de poteau découverts de part Roth-Zehner 2004b (à paraître) : ROTH-ZEHNER Mu- et d’autre de la structure funéraire n’ont pu être datés riel. Sites et structures d’habitat à La Tène finale et au faute de mobilier. A priori, il ne s’agit pas d’une nécropole début de l’époque romaine dans la plaine d’Alsace. In : mais simplement d’un dépôt isolé. Un phénomène simi- MARTIN-KILCHER S., WILD D. et KAENEL G. Sites, laire a été observé à La Wantzenau (Bas-Rhin) (Schnei- structures d’habitat et trouvailles du 1er siècle av. J.-C., kert 2005 ; Zehner 2001). entre le Haut-Danube et la moyenne vallée du Rhône : actes du colloque de Zürich, 17-18 janvier 2003. Lau- L’habitat de Hatten appartient au Groupe Culturel Nord, sanne : Cahiers d’archéologie romande, 2004. (Cahiers localisé dans la partie septentrionale du Bas-Rhin à La d’archéologie romande). Tène D1 (Roth-Zehner 2003). Les pots de stockage/à Roth-Zehner 2005 (à paraître) : ROTH-ZEHNER Muriel. cuire sont nombreux et présentent les caractéristiques Hatten – Rothsmatt et La Wantzenau – Kirchacker : deux morphologiques et techniques (dégraissant à base de sé- habitats de La Tène finale dans le nord de l’Alsace. Ca- diments fossiles) retenues pour ce groupe. hiers de l’association pour la promotion de la recherche archéologique en Alsace, 2005, 20. Hatten est donc à ce jour le site alsacien le plus septen- Schneikert 2005 : SCHNEIKERT François. La Wantze- trional du Groupe Culturel Nord. La découverte d’une inci- nau : lotissement Kirchacker. Bilan scientifique de la ré- nération sur le site conforte l’idée que l’on se fait des tradi- gion Alsace 2000, 2005, p. 24-26. tions funéraires de ce groupe notamment l’isolement des Werlé 2005 : WERLÉ Maxime. Hatten : lieu-dit Rothsmatt. tombes. Une seconde incinération a été mise au jour dans Bilan scientifique de la région Alsace 2000, 2005, p. 19- la nécropole de Hatten-Hesselbusch. Datée de La Tène 20. D2, elle peut être mise en relation avec le site de Seltz- Eglise daté de la même période. La contrée est donc fré- Muriel ROTH-ZEHNER

HATTMATT Négatif Forêt de Hattmatt

Cette prospection fait suite à un suivi plus général des ef- ckenheld, qui y reconnaît une nécropole (stèle maison), fets de la tempête du 26 décembre 1999 sur les structures ainsi qu’un chemin et d’éventuelles traces d’habitat. Ac- archéologiques alsaciennes (responsables : A. Denaire et tuellement l’ensemble est composé d’un système de ter- P. Wuscher). La zone s’étend sur la forêt domaniale de rasses, de pierriers et d’un chemin bordé de murs. la Petite-Pierre Sud (Bas-Rhin) et la forêt domaniale de Ce suivi n’apporte aucune nouveauté à la question, puis- Phalsbourg (Moselle), sur un plateau délimité par la val- qu’aucune découverte de mobilier ne vient étayer la data- lée de la Zinsel et la vallée du Nesselbach. Peuplée de tion de Linckenheld. Seuls quelques blocs grossièrement sapins et d’épicéas sur sols gréseux peu profonds, elle a équarris ont été observés. été fortement touchée. Un site y est mentionné dans les années 1920 par Lin- Patrice WUSCHER

29 HERRLISHEIM Âge du Bronze moyen Lotissement Ried

Des sondages d’évaluation ont été réalisés sur une su- pients sont parfois décorés au peigne, par incision, par perficie de 6,34 ha préalablement à l’extension d’un lotis- digitation, par excision ou par l’adjonction d’un cordon qui sement industriel. peut être digité. Le second type regroupe la céramique semi-fine qui peut être décorée avant cuisson. La céra- Sept sondages ont révélé quatre fosses et deux niveaux mique grossière constitue le dernier type de céramique. attribuables à l’âge du Bronze moyen témoignant proba- Elle ne comporte aucun décor. blement de la présence d’un habitat. Le degré d’arase- Les formes identifiées correspondent à une coupe à pied, ment des vestiges ne permet cependant pas d’être totale- des gobelets, des récipients de stockage et des tasses à ment assuré. oreille de préhension. Le mobilier céramique s’avère important puisque pas moins de 1218 fragments représentant un NMI de 48 Onze autres sondages ont révélé des fosses ou fossés objets ont été recueillis. Son degré de fragmentation et modernes et contemporains. Quelques-uns n’ont pas été d’érosion a nuit à l’étude. Trois types de céramiques ont datés. néanmoins été distingués. Le premier correspond à de la céramique fine. Les réci- Édith PEYTREMANN

HOLTZHEIM Néolithique Les Sablières réunies

Suite au décapage réalisé en 2000 par la société Antea riques», «plats à cuire», «bouteilles», «gobelets à fond SARL, la fouille et l’étude du site du Néolithique récent plat» et «vases de stockage». Pour l’outillage lithique, (MK III et MK III-IV) ont pu être pratiquées par Ph. Le- toujours indigent, il faut signaler un fragment de hache franc. polie en roche verte indéterminée, élément très rare en contexte Michelsberg. Aucune fosse d’extraction n’a été retrouvée et les fosses Un des intérêts de ce site est de montrer l’existence de fouillées se ventilent classiquement en «silo à fond plat probables ensembles mixtes associant du mobilier Mi- et paroi concave», «silo à fond tronconique» et «fonds de chelsberg et Munzingen. fosses à profil en cuvette». Le cortège céramique se divise en «gobelet en sac», Marina LASSERRE «jattes tronconiques», «jattes carénées et hémisphé-

HOLTZHEIM Néolithique - Âge du Bronze Zone d’activité Tranche 3 ancien - Deuxième âge du Fer

Le site est localisé au nord-est du village d’Holtzheim, archéologique recueilli. Les remplissages étudiés sont immédiatement à l’ouest de la fouille réalisée en 2000. simples et correspondent, dans la majorité des cas, à une L’opération «ZA Tranche 3 2001» fait suite à trois fouilles alternance de dépôts de déchets et de remplissages natu- de sauvetage réalisées sur des terrains contigus, aux rels par ruissellement : aucun aménagement secondaire lieux-dits Altmatt (Site des Abattoirs), Am Schluesselberg particulier n’a été observé. et Holtzheim «ZA Tranche 3 2000». Ces trois opérations La grande majorité des fosses datées appartient au Mun- ont permis d’étudier un vaste habitat du Néolithique ré- zingen B, le Michelsberg III n’étant sûrement attesté que cent ainsi qu’une occupation du Premier âge du Fer. Des dans un seul silo. Avec les fouilles réalisées à Altmatt - traces d’occupations plus diffuses ont été observées pour Les Abattoirs, à Am Schluesselberg et à «ZA Tranche 3 les périodes du Bronze final et de La Tène finale. 2000», nous disposons pour cet habitat d’un abondant mobilier s’échelonnant du Michelsberg III au Munzingen B Le vaste secteur étudié avait livré lors du diagnostic réa- en passant par une phase de transition mise en évidence lisé en décembre 1999 des témoins d’une occupation lors de la fouille réalisée en 2000. La surface décapée sur du groupe d’Entzheim et du Néolithique récent ainsi que l’ensemble du site nous permet également d’appréhender deux sépultures non datées. Cette fouille a mis au jour l’organisation spatiale de cet habitat : les structures du 64 structures se répartissant entre le Néolithique moyen Néolithique récent dessinent de petites concentrations de (BORS, anciennement groupe d’Entzheim), le Néolithique fosses éloignées les unes des autres. Les espaces entre récent et la Protohistoire. Les structures néolithiques ces concentrations sont occupés par des fosses stériles les plus abondantes et les mieux conservées sont des interprétées comme de probables fosses d’extraction et fosses-silos dont est issue la quasi-totalité du matériel par quelques silos isolés.

30 Concentration 0 100 m de structures du Néolithique récent

Structures MK isolées.

Secteur 1 ZA- Phase 3 Secteur 2 Fouilles 2000 ZA-Phase 3 Fouilles 2001

89

Munzingen

Fouilles 1994 "Les Abattoirs"

Munzingen

Transition MK/Munzingen

Phase 1 (d'après Wiechmann,ABIVA 1998) Munzingen

HOLTZHEIM, Zone d’activité Tranche 3 Plan du site et choix de vases Michelsberg Relevé et dessin : Philippe Lefranc

31 La Protohistoire n’est représentée que par trois structures toirs» et de «ZA Tranche 3 2000». du Bronze final et un silo de La Tène. La rareté des struc- tures attribuables à ces périodes doit probablement être Bibliographie imputée à des phénomènes d’érosion. À l’appui de cette hypothèse, nous insisterons sur la très faible profondeur Lefranc 2001 : LEFRANC Philippe. L’habitat Néolithique de ces quelques structures et sur la présence de nom- moyen et récent de Holtzheim «Altmatt» / Zones d’Activi- breux tessons recueillis hors contexte au sommet de la tés Economiques, phase 3 (Bas-Rhin) - fouilles 2000 et couche de lehm. Pour le Bronze final I-IIa, il semble que 2001. Cahiers de l’Association pour la promotion de la re- les trois fonds de fosses observés soient les seuls reli- cherche archéologique en Alsace, 2001, 17, p. 107-134. quats d’un habitat presque totalement arasé. La fosse at- tribuée à La Tène finale doit être mise en relation avec les Philippe LEFRANC quelques structures observées sur les fouilles des «Abat-

LA WANTZENAU Deuxième âge du Fer - Lotissement Kirchacker Gallo-romain

Le projet d’aménagement d’un lotissement au lieu-dit Kir- dices d’habitations (trous de poteau) se trouvaient stricte- chacker a motivé la fouille d’évaluation archéologique me- ment sur des buttes de graviers. Les limons beiges-jaunes née par l’AFAN à la fin de l’année 2000 (Schneikert 2005). n’ont pas été investis et constituaient encore une zone Les sondages se sont avérés positifs sur une partie du humide dans le secteur que nous avons fouillé. Le site site avec une importante concentration dans la frange semble avoir été entouré d’un paléochenal le délimitant. est du projet. Ce secteur a révélé une occupation de La Tène finale : une série de trous de poteau, un paléoche- Pour comprendre l’aspect topographique du site gaulois, nal concentrant un important mobilier et une incinération il nous faut observer la micro-région de La Wantzenau, appartenant à la même période. ces multiples bras d’eau dont une grande partie est au- D’autres phases étaient également présentes sur le site : jourd’hui asséchée en raison de la canalisation du Rhin et le Bronze final/Hallstatt et la période romaine. À noter des cours d’eau alentour. Il existe de fortes présomptions aussi la présence d’un second paléochenal localisé à l’ex- sur les caractéristiques aujourd’hui oubliées du ruisseau trême ouest du site. Beaucoup plus imposant que celui appelé Grossaltrhein Rau qui était sans aucun doute un concerné par nos travaux, il semblait encore actif pen- bras d’eau navigable à l’époque romaine (IIIe s.). La dé- dant la période protohistorique et romaine à en juger par couverte d’une barque à cet endroit le laisse supposer les quelques fragments de tessons découverts dans son (Forrer 1911). La dépression de ce chenal est encore vi- remplissage. Il accusait la même orientation et n’a été dé- sible dans le paysage. Il est donc assuré que La Wantze- finitivement comblé que récemment. nau était une île pendant l’Antiquité et certainement aussi pendant la période gauloise. Les prescriptions scientifiques du SRA ont donné lieu Le village laténien s’est ainsi établi dans une zone hu- à une fouille restreinte se limitant à deux parcelles mide : les étendues d’eau étaient probablement utilisées conjointes localisées sur les vestiges d’habitat et le che- comme moyens de protection contre les prédateurs – il nal. La zone funéraire n’a pas été considérée comme es- fallait protéger les greniers à céréales –, et contre d’éven- sentielle pour la compréhension du site et n’a donc fait tuels ennemis, ainsi qu’une voie de circulation menant au l’objet d’aucune recherche approfondie. Rhin qui ouvrait une opportunité évidente aux échanges

de part et d’autre du fleuve.

Le décapage (1053 m ) a été réalisé sur une profondeur de 20 à 50 cm. Les buttes de graviers apparaissaient im- Les deux parcelles fouillées ont livré dix-huit trous de po- médiatement sous la terre arable, tandis que la plage li- teau et un paléochenal. Du point de vue architectural, moneuse et le chenal étaient «masqués» par une couche le site n’a pas répondu à nos attentes. Les éventuelles argilo-limoneuse brune-grise, vestige de la zone maréca- constructions localisées sur la butte de gravier étaient trop geuse qui existait à cet endroit pendant l’Antiquité. arasées et de fait aucun bâtiment n’a été mis au jour. Une structuration de l’espace est pourtant tangible avec L’habitat gaulois de La Wantzenau est établi sur une ter- de part et d’autre des rives du chenal – sorte de ru, pro- rasse limoneuse à limons de débordements holocènes bablement partiellement actif à La Tène finale – des amé- d’épaisseur variable et de couleur beige-jaune prove- nagements sur poteaux localisés sur la rive ouest et une nant du Rhin recouvrant des cailloutis rhénans würmiens. incinération côté est. Nous ne pouvons que regretter l’ab- Cette terrasse est continue de La Wantzenau à Drusen- sence de fouilles dans cette zone funéraire qui pouvait heim. Ces limons de débordements sont importants pour révéler une petite nécropole familiale à proximité de l’ha- la localisation ancienne de l’habitat et pour l’agriculture. bitation. En effet, ils concentrent l’essentiel des cultures (de nos jours, cultures céréalières principalement) et de l’habitat : Les mobiliers mis au jour dans le chenal correspondent on note la présence d’un chapelet de villages installés au bien à un dépotoir d’habitat comme le montrent les restes sec, entre la zone humide du Ried et la zone inondable osseux – reliefs de repas –, les haches en fer, les meules des bords du Rhin. Le site de La Wantzenau – Kircha- et les fragments de plaques foyères qui illustrent les acti- cker profite de cette zone moins hydromorphe. Les in- vités agricoles et artisanales présentes sur le site. Une

32 concentration importante de vestiges est localisée au carénés à décor ondé, les fragments de tonnelets à décor nord du décapage et prouve la proximité immédiate d’une de dents de loup, les bords de pots à pâte claire oran- habitation que pourtant nous n’avons pas découverte. gée se retrouvent dans des ensembles bien datés de la région et notamment parmi les rejets du four de potier n˚2 Malgré la pauvreté apparente des découvertes, le site de de -Ehl (Zehner 2000). Ces éléments ont été dé- La Wantzenau s’avère particulièrement intéressant pour couverts en association avec des imitations sigillées. Ces l’étude du mobilier céramique. La zone charnière entre formes datent ainsi au plus tôt de la transition La Tène fi- la fin de La Tène D2 et le début de l’époque augus- nale - début de l’époque romaine située dans les années téenne est encore aujourd’hui difficile à cerner. Cepen- 40-30 av. J.-C. Compte tenu de ces données chronolo- dant, nous pouvons désormais souligner les relations et giques et en comparaison avec des ensembles indigènes les échanges existants entre les différents «groupes cultu- voisins bien datés, le site de La Wantzenau date certaine- rels» localisés le long du Rhin et la présence encore très ment des années 60-30 av. J.-C. discrète des mobiliers italiques dans ces contrées à la fin de La Tène finale.

chenal.008 Céramique fine grise

chenal.001 1

chenal.009 Céramique fine grise

chenal.002 2 chenal.010 Céramique fine grise

LA WANTZENAU, lotissement Kirchacker Céramique fine grise à décor ondé Dessin : Muriel Roth-Zehner

L’habitat de La Wantzenau n’est pas isolé. De nombreux chenal.003 3 autres sites d’habitat ou de nécropoles aménagés pen- dant la même période occupent le territoire au nord de LA WANTZENAU, lotissement Kirchacker Strasbourg, jusqu’à Brumath. Les habitats qui côtoient ce- Amphores Dr 1a et 1b découvertes dans le chenal lui de La Wantzenau font partie du même groupe culturel. Dessin : Muriel Roth-Zehner Des pots de stockages avec des bords en forme de mas- sue et un dégraissant à partir de sédiments fossiles pi- lés ont également été mis au jour dans l’ensemble fouillé Les seules importations reconnues sur le site sont les (Zehner 2002). Les échanges avec le groupe culturel sud amphores vinaires de type Dressel 1. Le lot restreint à sont marqués par la découverte de fragments de meule notre disposition ne permet pas de dater le site avec pré- en «Rotliegend Brekzie» dont les carrières d’exploitation cision, mais nous constatons comme souvent ce «mé- ont été mises au jour à Schweigmatt dans le sud du lange» entre Dressel 1A et 1B. La mise en évidence Bade (Joos 1975). Certains fragments en roche volca- d’une «phase transitoire» entre les productions de Dres- nique grise pourraient également provenir de carrières lo- sel 1A et 1B admise par E. Lyding Will (Lyding Will calisées dans le massif du Kaiserstuhl. 1987) et démontrée par J. Metzler (Metzler 1991 et 1995), commence à mieux être cernée et datée. La fourchette L’habitat de La Wantzenau montre une fois de plus que chronologique que J. Metzler propose aujourd’hui pour les zones inondables de la plaine du Rhin étaient habi- cette «phase transitoire» est fondée essentiellement sur tées durant La Tène finale et au début de l’époque ro- l’ensemble clos de la tombe de Clemency datée de La maine. Les deux chenaux découverts sur le site étaient Tène D2a (80/70 - 60/50 av. J.-C.). Le lot de La Wantze- actifs pendant l’Antiquité. Le chenal localisé au niveau nau, modeste mais pourtant très comparable à la fameuse de notre décapage est modeste et a été comblé à la fin tombe aristocratique, pourrait bien correspondre à cette de La Tène finale et au début de l’époque romaine, tan- même fourchette chronologique. dis que le chenal repéré à l’ouest du projet d’aménage- Les céramiques indigènes découvertes sur le site de La ment est bien plus imposant et n’a été comblé qu’à la Wantzenau constituent un ensemble homogène. Les bols période moderne. Des tessons protohistoriques, dont cer-

33 tains appartiennent à La Tène finale, ont d’ailleurs été dé- rural dans la plaine d’Alsace à La Tène finale. Archaeo- couverts dans le remplissage. L’habitat, probablement dis- logia mosellana, 2004, 6, p. 153-166. persé, devait donc occuper une zone relativement vaste. Roth-Zehner 2004b (à paraître) : ROTH-ZEHNER Mu- La fouille limitée à deux parcelles à l’est du chenal n’a pas riel. Sites et structures d’habitat à La Tène finale et au livré de structures intéressantes alors que le potentiel du début de l’époque romaine dans la plaine d’Alsace. In : site, compte tenu de l’importante concentration de mobi- MARTIN-KILCHER Stefanie, WILD Dölf et KAENEL Gil- lier, devait être favorable à une étude plus étendue. Il est bert. Sites, structures d’habitat et trouvailles du 1er siècle notamment dommage de ne pas avoir pu fouiller autour av. J.-C., entre le Haut-Danube et la moyenne vallée du de l’incinération. Une tombe isolée n’est pas impossible à Rhône : actes du colloque de Zürich, 17-18 janvier 2003. imaginer puisque ce scénario est connu par ailleurs (Roth- Lausanne : Cahiers d’archéologie romande, 2004. (Ca- Zehner 2005). Pourtant la présence d’une nécropole fami- hiers d’archéologie romande). liale ne pouvait être exclue. Roth-Zehner 2005 : ROTH-ZEHNER Muriel. Hatten : lieu- dit Rothsmatt. Bilan scientifique de la région Alsace 2001, 2005, p. 28-30. Bibliographie Roth-Zehner 2005 (à paraître) : ROTH-ZEHNER Muriel. Hatten - Rothsmatt et La Wantzenau - Kirchacker : deux Forrer 1991 : FORRER Robert. Ein versunkener spätan- habitats de La Tène finale dans le nord de l’Alsace. Ca- tiker Mühlsteintransport in Wanzenau bei Strassburg. An- hiers de l’Association pour la promotion de la recherche zeiger für elsässische Altertumskunde, 1911, 7-8, p. 131- archéologique en Alsace, 20, 2005. 143. Schneikert 2005 : SCHNEIKERT François. La Wantze- Joos 1975 : JOOS Marcel. Eine permische Brekzie aus nau : lotissement Kirchacker. Bilan scientifique de la ré- dem Südschwarzwald und ihre Verbreitung als Mühlstein gion Alsace 2000, 2005, p. 24-26. im Spätlatène und frührömischer Zeit. Archäologisches Zehner 2000 : ZEHNER Muriel. Étude de la céramique Korrespondenzblatt, 1975, 5,3, p. 197-199. de La Tène finale et du début de l’époque romaine en Al- Lyding Will 1987 : LYDING WILL Elizabeth. The roman sace. Th. doct. : Histoire et civilisation de l’Europe : Stras- amphoras from Manching : a reappraisal. Bayerische Vor- bourg : 2000. 3 vol., 343 p., 249 p., 274 pl. Comprend : geschichtsblätter, 1987, 52, p. 21-36. Vol. 1, Texte ; Vol. 2, Catalogue ; Vol. 3, Planches. Metzler et al. 1991 : METZLER Jeannot, WARINGO Ray- Zehner 2002 : ZEHNER Muriel. Groupes culturels dans mond, BIS Romain et METZLER-ZENS Nicole. Clemency la plaine du Rhin supérieur à La Tène finale et au début et les tombes aristocratiques en Gaule Belgique. Dossiers de l’époque romaine. In : GARCIA D. et VERDIN Fl. (dir.). d’archéologie du Musée national d’histoire et d’art, 1991, Territoires celtiques : espaces ethniques et territoires des 1, 182 p. agglomérations protohistoriques d’Europe occidentale : Metzler 1995 : METZLER Jeannot. Das treverische Oppi- actes du XXIVe colloque international de l’AFEAF, Mar- dum auf dem Titelberg : zur Kontinuität zwischen der spät- tigues, 1er-4 juin 2000. Paris : Ed. Errances, 2002, p. 329- keltischen und der frührömischen Zeit in Nord-Gallien. 337. Dossiers d’archéologie du Musée national d’histoire et d’art, 1995, 3, 2 vol. 789 p., 405 pl. Muriel ROTH-ZEHNER Roth-Zehner 2004a : ROTH-ZEHNER Muriel. L’habitat

LEUTENHEIM Âge du Bronze final Hexenberg

Deux secteurs ont été fouillés lors de cette campagne, le pu être trouvé deux fois des rejets qui ont été assimilés secteur 30 (déjà décapé en 2000) et le secteur 31 qui est à des petits «dépôts», dont un avec une mandibule hu- un élargissement du secteur 30. maine retournée. En rebord du plateau, on a pu fouiller une vaste zone d’ex- Le matériel retrouvé ne présente aucune particularité no- traction de matériau qui a été recoupée par la palissade table par rapport au corpus déjà connu sur le site. La zone puis dans un second temps par sa réfection. Cette vaste d’extraction a livré environ 80 kg de tessons de divers ga-

fosse dont le volume extrait a été estimé à une trentaine barits. de m , semble s’organiser en deux lignes de surcreuse- ments globalement circulaires dans le fond desquels il a Marina LASSERRE

LICHTENBERG Moyen Âge - Moderne Forteresse, caserne

Les travaux de restauration entrepris sur le bâtiment de de desserte des étages. L’angle sud-est daté par un car- la «caserne», au sud-ouest de la forteresse, ont été ac- touche de 1821 occupe l’emprise de l’extrémité d’un logis compagnés d’une campagne de suivi archéologique. La médiéval (bât. 11) partiellement fouillé en 1993. partie sud du bâtiment est constituée d’une cave qui a été Le déblaiement de la cave a permis d’étudier le vestige de dégagée des gravats qui l’encombraient et d’un espace l’angle nord-ouest du bâtiment 11 attribué à la seconde

34 moitié du XIIIe s. La fouille a mis au jour un mur nord d’un but du XIVe s. Il était percé d’une porte dont la première bâtiment (n˚ 20) construit à l’ouest, dans l’enfilade du lo- assise des jambages est conservée. Construite en moel- gis. lons, cette annexe a pu faire office de bâtiment de service, La stratigraphie permet de situer sa construction au dé- peut-être de cuisine.

4

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11

A : 2e moitié du XIIIe siècle

B : XIVe siècle N C : avant 1450 ? 0 20 m

LICHTENBERG, forteresse Zone sud-ouest : plan chronologique Relevé : Jacky Koch

Une troisième phase a été identifiée grâce à la décou- sard était initialement placé au centre d’un bassin de fil- verte des restes d’une citerne à filtration installée dans tration. une construction placée au nord des deux bâtiments pré- Ses parois étaient exhaussées avec un mur en moellon cédents. Le puisard central est bien conservé, étant en contre lequel a été plaquée de l’argile verte maintenue usage sous une forme simplifiée jusqu’en 1870. Ce pui- avec des dalles quadrangulaires, le remplissage filtrant

35 observé en surface étant constitué de blocs de grès scel- été murée lors de cette phase et un sol de dalles posé lés par une couche de grès broyé. Le niveau d’occupation en remplacement de l’ancien revêtement en terre. Les cé- situe sa construction au XVe s. au plus tard. La construc- ramiques retrouvées sous le dallage permettent de dater tion englobant la citerne est peut-être la fin du bâtiment cette phase de la fin du XVIe voire du début du XVIIe s. 17 dont une large partie orientale a été fouillée en 1993. Il constitue donc une dernière étape de la grande cam- Le bâtiment 5 a été adossé au nord du logis 11 et de pagne de construction et de modernisation en partie diri- son annexe 20. Cette construction a nécessité la démoli- gée par Specklin en 1580. tion du bâtiment englobant la citerne ; mais le point d’eau a été conservé. La porte du mur nord du bâtiment 20 a Jacky KOCH

LICHTENBERG Moyen Âge - Moderne Forteresse, bâtiment des Dames

395 m

Ressaut

390 m Ressaut Ressaut

LICHTENBERG, forteresse Elévation ouest de la partie sud du bâtiment dit «bâtiment aux Dames» Relevé : Jacky Koch

La poursuite du programme de réhabilitation du château structure semble dater de la première phase du château de Lichtenberg a touché l’ensemble de logis communé- (début XIIIe s.). Elle disparaît sous un remblai recelant des ment appelé «bâtiment des Dames», localisé dans la par- tessons du XIVe s. La zone a été remblayée une première tie occidentale de la forteresse. Le déblaiement d’une ter- fois avec la construction du logis S, dont les niveaux de rasse située au-dessus de la rampe d’accès et à l’est de travail (aire de gâchage de chaux) ont été reconnus. Plu- ces bâtiments a été effectué jusque sur le substrat. À la sieurs niveaux d’occupation ont succédé à ce chantier at- base, le socle de grès rose poursuit une pente très lé- tribué aux XIVe-XVe s. Le mur de soutènement de la ter- gère du nord au sud. Une nouvelle citerne (la huitième rasse a été construit au XVIIe s. du site, toutes périodes confondues) a été localisée dans cette zone. Elle est formée par un cuvelage de grès d’un Jacky KOCH diamètre de 1,10 m construit dans l’arène gréseuse. Cette

36 LIPSHEIM Négatif Rue de la Gare

Le projet de construction de petits collectifs sur un terrain été excavé sur deux mètres de profondeur puis remblayé. d’une superficie de 4500 m près de la gare, est situé à Ces excavations ont oblitéré le terrain le rendant stérile 40 m au sud d’une nécropole mérovingienne reconnue en d’un point de vue archéologique. 1985 par J.-P. Nassau. Les cinq sondages de diagnostic entrepris se sont révélés négatifs. Le terrain a semble-t-il Emmanuel PIERREZ

MARLENHEIM Protohistoire - Gallo-romain - Lotissement La Peupleraie II Haut Moyen Âge

Préalablement à l’aménagement du lotissement La Peu- période du haut Moyen Âge dont deux restent sujettes à pleraie II au lieu-dit Hinter den Berg, un diagnostic archéo- caution, deux structures pourraient être de période pro- logique a été réalisé sur une surface de 2,76 ha au cours tohistorique et une fosse est datée de la période gallo- du mois de février 2001. romaine.

Cette opération a permis de révéler 65 structures locali- Les structures identifiées comme des fonds de cabane sées en périphérie sud et ouest du projet immobilier. Elles sont définies en fonction de leur forme, plus ou moins qua- se répartissent de la manière suivante : drangulaire, et de leur taille. Les dimensions maximales

– 7 fonds de cabane dont 4 restent hypothétiques, observées vont de 1,20 0,28 m pour le plus petit fond (il – 36 trous de poteau, dont 7 comportent dans leur com- pourrait s’agir de l’extrémité d’un fond de cabane observé

blement des pierres de calages, dans le sondage 14 st. 20) et de 3,60 2,06 m pour le – 7 empreintes de sablière basse ou de solin dont 3 sont plus grand. Ces fonds de cabane semblent conservés sur à vérifier, de faibles profondeurs (8 cm pour la st. 2 et 20 cm pour – 3 tranchées ou fosses oblongues, la st. 18). Des aménagements y ont été observés : trou – 4 fossés, de poteau, dépression oblongue pouvant correspondre à – 6 fosses, l’empreinte d’une sablière. – 2 concentrations de blocs de grès et calcaire dont une, d’orientation nord-ouest - sud-est dans le sens de la Une fouille sera réalisée au courant de l’été 2001. pente, pourraient correspondre à un ancien chemin. François SCHNEIKERT Le mobilier a permis de rattacher douze structures à la

MARLENHEIM Néolithique - Âge du Fer - Lotissement La Peupleraie II Gallo-romain - Haut Moyen Âge

La fouille a été réalisée dans le cadre de l’extension du diévale. Recouvrant la période de la fin du VIe au XIIe s., lotissement de La Peupleraie, situé en limite est du vil- elle regroupe une vingtaine de fonds de cabane, des

lage actuel, à 800 m de son noyau historique. La surface fosses, un puits et quelques constructions sur poteaux explorée a couvert près de 7000 m et a permis de repé- (dont un bâtiment et un grenier surélévé), se répartissant rer quatre phases d’occupation successives. Les trois pre- sur l’ensemble du site. La partie haute, plus argileuse et mières correspondent à des établissements dont l’exten- très humide, était assainie par un réseau de fossés or- sion se développait principalement en dehors de la zone thogonaux. En raison de la superficie limitée de l’espace explorée. Du premier établissement, daté du Néolithique étudié, l’organisation de l’habitat n’a pas pu être identi- moyen ou récent, il n’a ainsi été retrouvé qu’une inhuma- fiée. On notera cependant que les bâtiments s’orientaient tion isolée ; du second, situé entre le premier et le second tous selon un même axe, celui de l’ancien chemin romain, âge du Fer, qu’une fosse et du matériel résiduel ; du troi- attestant de la pérennité d’au moins une partie du parcel- sième, daté de l’époque romaine, un fossé, délimitant la laire antique jusqu’à l’époque médiévale. partie méridionale d’une villa située en amont, un habitat Cet établissement du haut Moyen Âge est le troisième re- sur poteau, un ancien chemin et un puits. Par ailleurs les trouvé à Marlenheim, localité connue par les textes pour restes soliflués d’une partie des constructions de la villa avoir abrité entre le VIe et le IXe s. un palais royal. Cette ont été retrouvés dans les niveaux de colluvionnement an- forte densité est certainement liée à la présence de ce ciens recouvrant le haut du site. palais, dont les vestiges n’ont toujours pas été retrou- vés. À «La Peupleraie», certains indices, comme la pré- L’occupation la plus importante se rattache à l’époque mé- sence d’un orfèvre attestée par une pierre de touche et

37 la découverte exceptionnelle de deux monnaies, dénotent du statut particulier de cet établissement. Sans doute, Madeleine CHÂTELET s’agissait-il d’une dépendance du palais.

puits médiéval

chemin romain

sépulture néolithique

puits romain

0 20 m

MARLENHEIM, lotissement La Peupleraie II Plan général du site Relevé : Madeleine Châtelet

MOLSHEIM Bas Moyen Âge - Moderne Ancienne chartreuse

Une nouvelle campagne de sondages a été effectuée en cupation agricole de la zone. préalable au comblement de la zone de l’ancienne église Le plan de la sacristie de l’église conventuelle a été com- cartusienne de Molsheim. Les cinq creusements répartis plété par l’étude complémentaire d’une série d’arases de à l’intérieur et autour du chœur de l’église conventuelle fondations précédemment découvertes et qui englobaient ont permis de compléter notre connaissance sur le fonc- le chœur. Cet édicule était constitué de deux parties dis- tionnement du couvent. L’occupation antérieure n’était re- tinctes séparées par un refend intérieur. présentée que par des niveaux de colluvionnement limo- neux incluant des nodules de charbons de bois et de la Jacky KOCH céramique roulée. Ces maigres indices attestent de l’oc-

38 MOMMENHEIM Âge du Fer - Gallo-romain Zone d’activité intercommunale

Le projet d’aménagement concerne l’extension d’une pu être attribuée de façon claire à cette phase chronolo- zone d’activité économique située à l’est de Mommen- gique. heim, au lieu-dit Brumather Strasse. La zone concernée D’autres sondages ont permis la mise en évidence par les sondages d’évaluation s’étend entre la route dé- d’importants creusements contenant de la céramique partementale 421, en direction de Brumath, et la voie fer- d’époque romaine. Un grand fossé rectiligne (n˚14) rée qui relie Strasbourg à Saverne. De façon générale, les orienté est-ouest et mesurant au moins 175 m de long, terrains se situent entre la zone inondable de la Zorn et rejoint à l’est un fossé orienté nord-sud, mesurant 45 m un ancien rebord de terrasse sur laquelle est implantée la de long pour 1 m de large en moyenne. À l’est, un creu-

route départementale. Le lot concerné par le projet d’amé- sement à fond plat de grandes dimensions, de forme tri- nagement s’étend sur 99600 m . Les sondages réalisés angulaire (20 à 25 m de côté), rejoint un petit fossé d’une dans la partie basse du site ont révélé quelques artefacts dizaine de centimètres de longueur. Le sédiment situé à en position secondaire (datés du Néolithique et/ou de la la base de ce creusement présente une forte coloration Protohistoire). Certains tessons ont été retrouvés dans un noire liée à la décomposition de végétaux. Trois trous de niveau noir correspondant à l’activité terminale d’un che- poteaux ont été mis en évidence le long du bord recti- nal. ligne est. Les tessons peu nombreux retrouvés dans ces différents aménagements importants sont datés du IIe s. Un sondage, situé à quelques mètres de la route dépar- apr. J.-C. tementale, au nord-ouest du site, a révélé la présence de À l’est du site, un bâtiment a pu être repéré dans le son- deux fosses ovalaires directement creusées dans le sub- dage 88. Il est caractérisé par l’aménagement d’un sol strat de gravier. Quelques trous de poteaux ont été mis aménagé avec des graviers, délimité par des blocs de cal- en évidence à proximité de ces fosses. La céramique re- caire qui signalent la présence de murs porteurs sur au cueillie dans les fosses 1 et 2 du sondage 56 correspond mois trois côtés. Ce bâtiment est entouré par des fosses à un ensemble de treize individus. Un vase est commun contenant des fragments de tuiles d’époque romaine. aux deux structures. Une écuelle à bord éversé ainsi que La fonction de ces aménagements antiques n’a pu être la morphologie d’une urne à col oblique provenant de la précisée dans le détail, mais ils peuvent probablement fosse 2 permettent de situer cet ensemble dans la pre- être mis en relation avec des aménagements hydrau- mière moitié du Hallstatt C. Les observations faites sur les liques à fonction agraire. tessons provenant d’un trou de poteau évoquent une da- tation plus récente (La Tène), bien qu’aucune fosse n’ait Éric BOËS

MUSSIG Âge du Fer Lieu-dit Plaetze, Tumulus T4

L’importante érosion des tumulus de Mussig, due à la étapes de l’édification des tertres. En outre, un premier disparition des prairies naturelles, a motivé une nouvelle examen des terres noires sur lesquelles ont été installés opération de fouille programmée menée durant l’été 2001. les tumulus confirme l’intérêt du secteur du Grand Ried La nature des destructions intervenues récemment et de Sélestat dans le domaine paléoenvironnemental et la leurs conséquences sur les sépultures et les aménage- nécessité d’étendre le programme d’étude à des analyses ments funéraires des tumulus illustrent la fragilité des ves- microtopographiques et pédologiques. tiges encore conservés. L’étude d’un fossé circulaire a permis de mener une réflexion sur des aménagements Éric BOËS en matériaux périssables et leur fonction par rapport aux

ORSCHWILLER Moyen Âge Château de l’Œdenbourg

Une campagne d’étude archéologique du bâti a accompa- nigsburg. L’observation des murs nord et sud du logis go- gné les travaux de restaurations entrepris sur la ruine de thique a permis d’affiner les relations entre différents élé- l’Œdenbourg (ou Petit-Kœnigsbourg), voisine du Hohkœ- ments construits existant sur le site.

39 ? ?

A : Xe - XIe s. ? D : XIVe - XVe s. N B1 : début du XIIIe s. Tracé indéterminé

B2 : avant le 3e 1/4 du XIIIe s.

C : 3e quart du XIIIe s. 0 20 m

ORSCHWILLER, château de l’Œdenbourg Étude du logis : synthèse chronologique Relevé : Théodolite : Jacky Koch et Marie-Dominique Waton, DAO : Jacky Koch

Une première phase a été observée au contact du mur de cette dernière a été noyé dans la maçonnerie posté- sud du logis et du refend coupant le donjon de la construc- rieure. La seconde séquence de construction a été basée tion à l’est. Une séquence (B2) intermédiaire entre les sur la mise en place des murs extérieurs du logis, raccor- deux éléments évoqués a été identifiée grâce à la mise dés au mur-bouclier oriental. Les amorces des divisions en évidence d’un mur en appareil grossier sommairement internes figurent dans le tracé. La mise en œuvre de cet raccordé au mur antérieur. En limite sud, une maçonnerie ensemble est caractérisée par une segmentation du tra- perpendiculaire de même qualité délimite le rebord du pla- vail à plusieurs niveaux. Les rangs de pierres ont été rac- teau. Cette étape, inconnue jusque-là, annonce le tracé cordés par des cales verticales. Par ailleurs, de nombreux du futur logis. Elle est datée par chronologie relative entre coups de sabre verticaux témoignent de la construction le début et le troisième quart du XIIIe s. par tronçons. Les interruptions étaient dues à la mise en place des voûtes des nombreuses ouvertures. Les fe- L’étude du logis a été ciblée sur la mise en œuvre des ma- nêtres et autres éléments perçant les murs expriment la çonneries. La phase C, constituée par la mise en place monumentalité et la recherche de confort inscrite dans le des murs nord, sud et intérieurs, est divisée en trois programme de construction. Mais à l’instar d’autres sites séquences. Dans un premier temps, les bâtisseurs ont comme Spesburg, les détails techniques démontrent que ébauché un mur d’attente au sud-ouest, en connexion la conception du site répond à un projet initial, les bâtis- avec la muraille en appareil grossier. Le parement nord seurs procédant selon une idée globale et associant les

40 différentes composantes du bâtiment au fur et mesure de l’avancement de la construction. Le registre décoratif per- Jacky KOCH met une datation au milieu du XIIIe s. au plus tôt.

ORSCHWILLER-SÉLESTAT Mésolithique - Néolithique - Âge Lieu-dit Wannerhof du Bronze - Premier âge du Fer

Des surveillances de labours ont été effectuées par l’au- du Mésolithique, du Néolithique et de l’âge du Bronze teur sur les communes d’ Orschwiller et de Sélestat, lieu- ainsi qu’une trentaine de tessons de poterie décorés dit Wannerhof, département du Bas-Rhin, sur le site d’ha- datant du Néolithique, notamment rubané, de l’âge du bitat préhistorique que nous avons dénommé «Orsch- Bronze puis du Premier âge du Fer ont ainsi été récol- willer/Sélestat» lors de sa découverte en 1999. tés lors de ces prospections 2001. Tout ce matériel est déposé à la Bibliothèque humaniste de Sélestat. Une vingtaine d’outils lithiques (microlithes, matériel de mouture, grattoirs, perçoirs, raclettes, pointe de flèche...) Jean-Claude KLINGER

OTTROTT Moyen Âge Château de Kagenfels

La poursuite des prospections réalisées en 2000 a permis connue à ce jour. de compléter le plan du château jusqu’alors lacunaire, et Si la majorité des structures découvertes concerne les de préciser ses phases de développement. Cinq grandes aménagements défensifs du château, la connaissance de phases de construction ont ainsi été identifiées, dont plu- sa composante résidentielle a également bénéficié d’ap- sieurs sont connues par des documents d’archives. ports conséquents. Les vestiges épars d’une petite cha- pelle, implantée probablement au XVe s. au-dessus de Les éléments nouveaux concernent pour l’essentiel la l’entrée du logis, ont ainsi été retrouvés sur la pente sud, pente ouest : il s’agit de multiples murs encore partiel- parmi lesquels de nombreux fragments de nervures et lement conservés en élévations, mais également d’élé- un petit autel en grès. L’analyse de multiples éléments ments d’encadrement épars en grès rose, qui permettent de chenaux provenant du système d’évacuation des eaux d’envisager des propositions de restitutions de plusieurs pluviales permet de proposer une restitution du volume portes, meurtrières et fenêtres aujourd’hui ruinées. Ce de toiture du logis. Celui-ci aurait comporté un mur pignon sont plus de 220 blocs taillés qui ont ainsi été relevés de- sur la façade ouest, et aurait par ailleurs fait l’objet d’une puis cinq ans, la grande majorité d’entre eux gisant hors- probable surélévation au XVe s. sol. Plusieurs typologies de fenêtres ont été identifiées et res- Les archives photographiques et les récentes prospec- tituées, parmi lesquelles au moins une grande baie à tions ont permis d’identifier vingt typologies de meur- fenestrons rectangulaires multiples comparable à celles trières, datant pour l’essentiel des XVe et XVIe s. Parmi du voisin Birkenfels, plusieurs fenêtres doubles rectangu- elles, on note deux larges canonnières implantées dans laires, ainsi qu’une fine fenêtre à remplage provenant pro- une tour d’artillerie exhumée au nord-ouest du site, dont bablement de la chapelle. l’une présentait une embrasure externe large de 220 cm. L’étroit pertuis de tir interne accuse une construction tar- Parmi le maigre mobilier archéologique recueilli, on relève dive, remontant probablement à la campagne de travaux d’intéressants fragments de céramique de poêles des des années 1503/1508. La découverte d’une pierre de pa- XVe et XVIe s. Des travaux bénévoles de consolidation rement portant le blason des Hohenstein permet de pro- d’urgence ont commencé, qui concernent certaines par- poser une datation relative des différentes enceintes. Un ties exhumées ainsi que des vestiges hors-sol en grand élément d’encadrement de meurtrière cruciforme en gra- péril. nit provenant du donjon circulaire du XIIIe s. serait par ailleurs la plus ancienne référence cruciforme alsacienne Mathias HEISSLER

41 PFULGRIESHEIM Néolithique - Deuxième âge du Lotissement communal, Fer lieux-dits Langgarten et Buetzel

0 20 cm

PFULGRIESHEIM, lotissement communal Vases entiers du dépôt de la structure 58 Dessin : Kathia Meunier

Un projet de lotissement sur la commune de Pfulgrie- sentés dans la céramique, avec le décor de type «Dach- sheim a donné lieu à une opération de sauvetage réalisée stein» et le peigne à deux dents, que dans l’outillage os- par l’AFAN en février 2001. Le site est implanté sur un ver- seux et l’éventail des espèces animales domestiques et sant de colline dominant le village, celui-ci étant traversé chassées. par un affluent de la Souffel, le Leisbach. Le dénivelé du terrain est important, l’altitude variant de 158 à 161 m sur L’intérêt majeur du site porte sur l’occupation du Néoli- une distance de 30 à 37 m. En conséquence, la forte éro- thique moyen-récent, représentée par un groupe de huit

sion n’a pas toujours permis une bonne conservation des fosses de profil cylindrique figurant probablement la partie structures. La fouille a porté sur 5000 m divisés en deux inférieure de silos. Une fosse en particulier est exception- secteurs, regroupant des structures attribuées au Néoli- nelle par son assemblage de vases : six vases entiers et thique ancien, au Néolithique moyen-récent et à La Tène sept vases fragmentés. Ces vases présentent l’avantage ancienne. d’associer des caractéristiques du groupe d’Entzheim et du Michelsberg. L’assemblage est représentatif des Seize fosses d’habitat, sans association à des vestiges formes classiques de la fin du Néolithique moyen : bou- de bâtiment, ont été datées du Rubané. L’analyse des dé- teilles, vases tulipiformes, coupe, puisoir, cruche, disques cors de la céramique a permis de distinguer une phase en terre cuite. L’organisation des vases entiers, la diver- du Rubané moyen-récent, et une autre du Rubané final, sité des formes, ainsi que leur association à un amas de celle-ci étant la mieux représentée sur le site. Les traits vases brisés et à deux pendeloques permettent de poser caractéristiques du Rubané final sont aussi bien repré- la question d’une signification symbolique. Enfin, quatre

42 fosses et deux silos sont datés du Hallstatt final/Tène an- Rhin) : un dépôt de vases du groupe d’Entzheim. Bulletin cienne. Ils permettent de renouveler l’état de la documen- de la Société préhistorique française, 2002, 99,2, p. 373- tation peu développée en Alsace pour cette période. Les 374. deux silos ont fourni un matériel rare en contexte domes- Meunier, Arbogast, Sidera 2003 : MEUNIER Katia, tique. L’un a livré une pendeloque en céramique et un ARBOGAST Rose-Marie, SIDERA Isabelle. Rubané et torque en alliage cuivreux. Dans le second, un squelette groupe d’Entzheim à Pfulgriesheim «Langgarten» et entier de porcelet était déposé dans le fond de la fosse. «Buetzel» (Bas-Rhin). Bulletin de la Société préhistorique française, 2003, 100,2, p. 267-292. Bibliographie Kathia MEUNIER Meunier 2002 : MEUNIER Kathia. Pfulgriesheim (Bas-

ROSHEIM Néolithique Zone d’activité commerciale du Rosenmeer, Renecka

Suite au développement de la zone industrielle à la sor- bané. L’opération de décapage a été suivie d’une fouille tie est de Rosheim, la société Antea SARL est intervenue de sauvetage urgent. pour réaliser le décapage archéologique d’une parcelle qui a révélé la présence d’un habitat du Néolithique ru- Bertrand BAKAJ

ROSHEIM Néolithique - Deuxième âge du Zone d’activité commerciale du Fer - Bas-Empire Rosenmeer, Renecka

Une nouvelle fouille réalisée dans la zone d’activité du Rosenmeer à Rosheim (Bas-Rhin) a permis la mise au jour de 120 structures appartenant, pour la plus grande partie, au cycle danubien. Il s’agit essentiellement de l’ex- tension de l’habitat rubané observé dès les années 1970 dans la sablière Helmbacher et étudié lors de multiples opérations. Nous avons observé les vestiges très ara- sés d’au moins trois maisons rubanées matérialisées par des fosses latérales, quelques tierces éparses et des fos- sés de fondation. S’y ajoutent plusieurs fosses relative- ment profondes interprétées comme des fosses d’extrac- tion. Au niveau de la chronologie, toutes les étapes du Rubané sont représentées. Les fosses du Rubané an- ROSHEIM, ZAC du Rosenmeer, Renecka cien n’ont pas livré d’ensembles mobiliers très importants, Fragment de statuette du Rubané ancien mais elles contenaient quelques objets insolites dont un Dessin : Philippe Lefranc fragment de statuette décorée que nous avons pu rappro- cher d’objets découverts en Autriche, en Hesse et en Thu- Nous avons également mis au jour une demi-douzaine ringe. Il s’agit de la seconde découverte de ce type réali- de structures de type «fente», structures stériles que l’on sée sur la commune de Rosheim : rappelons le fragment peut imputer au cycle danubien sans plus de précision. découvert en 1971 et qui est longtemps resté l’unique ob- jet de ce type identifié avec certitude signalé en France Enfin, nous avons également observé une petite poignée (Thévenin, Munger 1971). de silos de La Tène ancienne ainsi qu’une demi-douzaine L’essentiel du mobilier recueilli appartient au début du Ru- de fosses gallo-romaines qu’un rare mobilier a permis bané récent et est issu de deux fosses latérales apparte- d’attribuer au Bas-Empire. nant à une même maison ainsi que d’une fosse d’extrac- tion : on notera particulièrement une importante série de Bibliographie vases décorés et un petit ensemble d’outils en os venant s’ajouter à l’importante série exhumée sur le site de Ro- Bakaj et al. 1998 : BAKAJ Bertrand, BOËS Éric, JEU- sheim Sainte-Odile. NESSE Christian et MAUVILLY Michel. La nécropole Néo- Une fosse isolée a été attribuée au Grossgartach récent : lithique moyen de Rosheim «Rosenmeer», fouilles 1998. cette structure doit être mise en relation avec l’habitat lo- Cahiers de l’Association pour la promotion de la re- calisé sur la parcelle contiguë occupée par l’entreprise La- cherche archéologique en Alsace, 1998, 14, p. 45-106. ser (Lefranc, Arbogast et Mauvilly 1999) et, bien sûr, avec Lefranc et al. 1999 : LEFRANC Philippe, ARBOGAST la nécropole du Rosenmeer (Bakaj et al. 1998). Rose-Marie et MAUVILLY Michel. L’habitat Néolithique moyen (cultures de Grossgartach et de Roessen) de Ro-

43 sheim «Laser» (Bas-Rhin). Cahiers de l’Association pour lithique à Rosheim. Bulletin de la Société préhistorique la promotion de la recherche archéologique en Alsace, française, 1971, 68,2, p. 533-539. 1999, 15, p. 113-151. Thévenin, Munger 1971 : THÉVENIN André et MUN- Philippe LEFRANC GER Charles. Découverte d’un fragment de statuette néo-

ROSHEIM Néolithique - Protohistoire - Zone d’activité commerciale du Gallo-romain Rosenmeer, extensions Baruch et Laser

Suite au souhait de développement de deux sites indus- position fléchie et accompagné d’une herminette, une ar- triels, la société Antea SARL est intervenue pour réali- mature de flèche et un «briquet» composé de plusieurs

ser le décapage archéologique de deux parcelles totali- lames et d’un percuteur en silex ainsi que d’un petit ré- sant 10970 m . Le relevé du plan des vestiges et une ceptacle aménagé dans une côte de grand mammifère. datation approximative de ceux-ci ont permis de don- Quelques fosses ont livré des tessons décorés attri- ner une évaluation du potentiel archéologique du ter- buables au groupe de Bruebach-Oberbergen ancien, pé- rain. 163 structures archéologiques ont été mises au jour. riode déjà reconnue sur le site du «Rosenmeer», ainsi La quasi-totalité des structures observées sur l’extension qu’au groupe d’Entzheim (B.O.R.S.). «Laser» appartient à la période gallo-romaine. Sur l’ex- tension «Baruch», l’occupation gallo-romaine est beau- Outre un nombre conséquent de structures attribuables coup moins dense et se cantonne au sud et au sud-ouest à la Pré- ou à la Protohistoire, le site a livré nombre de de la parcelle. Les structures néolithiques et/ou protohis- vestiges gallo-romains, particulièrement de vastes fosses toriques se distribuent sur l’ensemble de la surface déca- comblées de matériaux de destruction datés du IIe au pée. IVe s. Certaines de ces structures correspondent à des aménagements de type semi-excavé (cave, fond de ca- Le Néolithique ancien est représenté par deux tronçons bane), tels ceux déjà entrevus lors de la fouille d’un lot de fossés attribués au Rubané moyen, quelques fosses attenant. Deux fours domestiques ont également été ob- et une sépulture isolée : cette dernière a été fouillée lors servés. de notre intervention. Il s’agit d’un adulte orienté ouest- sud-ouest - est-nord-est, tête au sud-ouest, inhumé en Muriel ROTH-ZEHNER

SAVERNE Deuxième âge du Fer Fossé des Pandours

La campagne 2001 s’est concentrée sur deux des sec- Ils forment une surface parfaitement horizontale. La diffé- teurs du Barbarakopf déjà ouverts en 2000 : les zones 3 rence maximale entre les trois corbeaux mesurables était et 7 du Barbarakopf. C’est dans la zone 3 que les résul- de 3 cm. Ils servaient sans doute à supporter un plancher. tats ont été les plus intéressants. Nous avons pu achever C’est sans doute à cette phase qu’il faut également attri- en particulier la fouille du puits n˚1 et une zone d’atelier. buer le creusement d’une abside semi-circulaire, installée juste au-dessus du niveau rocheux. Ce puits devait être Le puits n˚1 régulièrement entretenu.

Ce puits est la première structure sur l’oppidum du Fossé Phase 2 : abandon du puits à eau des Pandours pour laquelle une stratigraphie peut être Le puits, à un moment donné, a été abandonné. Il a cessé proposée. En effet, il est passé par plusieurs étapes qui d’être entretenu. Le fond n’a plus été curé. À partir de là, correspondent soit à des états d’utilisation, soit à des états le fond s’est rapidement envasé et de nombreuses pièces d’abandon. de bois y sont tombées ou y ont été jetées.

Première phase : le creusement et l’utilisation en tant que Phase 3 : un rebouchage volontaire puits à eau La phase suivante correspond à un rebouchage volon- La partie supérieure du puits, creusée dans le sable gré- taire. Dans ce remplissage, il faut noter la présence seux, est de plan ovalaire avec une forme d’entonnoir de deux amphores presque complètes, les deux parties

(2,1 2,9 m). Le rocher a été atteint à une profondeur d’une meule encore intacte (catillus et meta) et surtout 62 d’environ 1,50 m. À ce niveau, il prend une forme car- ratés de potins du type Scheers 186, au sanglier. Ces po-

rée (1,85 1,78 m). Dans sa partie inférieure, le puits tins, composés d’unités mal coulées ou de grappes de 2 à retrouve une forme plus arrondie. Sa profondeur totale at- 5 individus, indiquent clairement la présence d’un atelier teint les 4 m. monétaire à proximité du puits. À la profondeur où le puits atteint le rocher, quatre cor- beaux ont été laissés en ressaut dans les quatre angles. Dernière phase La pierre présente encore des marques nettes d’outils. Le second creusement est également de forme ovalaire

44 dans sa partie supérieure et de forme plus quadrangu- Sur le côté sud, se trouvaient trois petits foyers. Ils étaient laire à bords arrondis au fond. Il avoisine les 2,20 m pour parfaitement alignés et reposaient contre la paroi sur sa- son diamètre interne supérieur et 1,25 m pour ses dimen- blière. Sa fonction est clairement celle d’un atelier. La sions inférieures internes. Ce second creusement corres- grande quantité de scories de fer, et la rareté des sco- pond plutôt à une citerne. En effet, les côtés et le fond ries de bronze, indiquent plutôt une zone de travail du fer. sont tapissés d’une épaisse couche de sable argileux de Il paraît donc difficile d’y voir l’emplacement de l’atelier couleur rose (US 1212). Sa profondeur moyenne est de de fabrication de potins, dont les restes ont été retrou- 1,60 m. C’est sans doute à cette phase qu’il faut ratta- vés dans le puits. On note cependant la découverte, dans cher la construction d’un muret en pierres sèches, installé le même secteur, de plusieurs outils : quatre poids et un directement au bord de l’abside semi-circulaire. marteau de dinandier. Ces objets font clairement penser au travail d’un métal coulé (poids) et martelé (marteau de Le bâtiment 1, de la zone d’atelier dinandier), tel que le bronze.

Cet atelier est construit sur des sablières basses sur au Stephan FICHTL

moins 3 côtés formant un bâtiment de 5,50 3,50 m.

SCHIRRHEIN Négatif Lotissement Les Myrtilles

Les sondages effectués préalablement à l’aménagement du lotissement, sur une superficie de 5 ha, n’ont livré au- François SCHNEIKERT cun vestige archéologique.

SÉLESTAT Gallo-romain - Moderne Allée du Maire Knol

L’évaluation archéologique, motivée par des travaux de fondeur à environ 5,90 m ; le mur de contrescarpe, partiel- construction d’un immeuble en périphérie nord-ouest du lement détruit avant l’intervention archéologique, n’a pas centre de Sélestat, devait permettre de localiser et d’ana- pu être analysé. lyser les vestiges du mur d’escarpe d’une demi-lune de l’enceinte bastionnée édifiée dans le dernier quart du Par ailleurs, une couche, correspondant vraisemblable- XVIIe s. ment à un apport de terre pour l’édification du talus de la demi-lune, a livré un petit lot de céramiques en position La face nord de cet ouvrage défensif a été mise au jour sur secondaire, daté avec réserve du IIe ou du IIIe s. Il pour- une longueur de 9,40 m et une profondeur maximum de rait témoigner de la présence de vestiges gallo-romains 1,25 m. Le mur, épais de 1,55 m en moyenne au niveau à proximité immédiate du site (perturbés lors du creuse- de l’arase, présente un fruit du côté de l’attaque. Il est ment du fossé ?). renforcé au moyen de contreforts de plan trapézoïdal. La largeur du fossé peut être évaluée à environ 18 m, sa pro- Maxime WERLÉ

SÉLESTAT Moyen Âge Place du Vieux Port

L’intervention archéologique s’inscrit dans le cadre d’un rieures au Moyen Âge et sont matérialisées par des trous projet immobilier devant voir la construction d’un im- de poteau, une fosse et un fossé. L’élément le plus ancien

meuble le long de la place du Vieux-Port, entre la rue de est un tesson de céramique du VIIe-VIIIe s.

Turenne et l’ancien hôpital, sur une surface de 325 m . Le bas Moyen Âge est marqué par une phase d’abandon Cette intervention devait faire suite aux observations de ce secteur. faites au cours de la fouille de l’îlot Saint-Quirin, et no- Les premières constructions sur fondations maçonnées tamment en ce qui concernait les aménagements de ne sont pas antérieures au XIIIe-XIVe s. et se développent berges observés alors. Malheureusement ces aménage- tout au long de la période moderne. ments escomptés n’ont pu être observés, faute d’avoir pu atteindre les niveaux graveleux où ils étaient apparus. François SCHNEIKERT Les premières traces d’occupations ne sont pas anté-

45 SELTZ Protohistoire Lotissement Les Acacias, lieu-dit Muehlsand

Des sondages diagnostics ont été réalisés sur une su- et le trou de poteau qui ont été découverts. Malgré un perficie de 2,5 ha préalablement à la construction d’un environnement particulièrement riche en vestiges archéo- lotissement. Une vingtaine de tessons de céramiques, at- logiques, la fouille d’évaluation n’a révélé aucun gisement tribuables à la Protohistoire, attestent la proximité d’un gi- archéologique. sement. Du mobilier céramique moderne et des fossés témoignent de fumure et d’anciennes parcelles. En re- Édith PEYTREMANN vanche, il n’a pas été possible de dater les trois fosses

SELTZ Gallo-romain Zone d’activité de Hesselbusch

Les sondages d’évaluation, effectués à l’occasion de la Âge apparemment sans contexte associé et une dizaine création de la zone d’activité (superficie concernée : de fosses datables de la période moderne et contempo- 4,07 ha ; surface sondée : 6,2 %), ont révélé : un fossé raine probablement en rapport avec des pratiques cultu- linéaire (larg. : 2,20 m ; prof. : 1 m) contenant du mobilier rales. gallo-romain, reconnu sur 150 m de longueur et d’orien- tation ouest-est ; un tesson de céramique du haut Moyen Pascal FLOTTÉ

SESSENHEIM Haut Moyen Âge Lieu-dit Hecklen

L’habitat du haut Moyen Âge, situé sur les lieux-dits He- tains étaient intégrés dans une gangue d’argile, laissant cklen, Finhaag et Metzenkritt, s’étend sur près de 16 ha ainsi penser qu’ils provenaient du revêtement argileux qui dans un secteur qui s’est révélé avoir été densément peu- devait recouvrir les pierres calcaires pour limiter les pertes plé à cette époque. Reconnu en prospection en 1987, il a de chaleur. Le four a pu être daté du VIIe s. grâce à ce ma- pu être daté grâce au matériel céramique du VIIe au Xe s. tériel. La tempête de décembre 1999 a conduit à reprendre les Ce four est le deuxième découvert dans le secteur : il y investigations sur le site et à les poursuivre dans la forêt a quelques années, une première structure de construc- adjacente où un nombre important d’arbres a été abattu. tion identique et datée de la même période avait déjà été Elles ont permis de reconnaître plusieurs structures, dont fouillée à 4 km de là, à Roeschwoog (Châtelet 1998). La un four à chaux qui a été entièrement dégagé. destination de la chaux n’a pu être définie, ni dans un cas, La fouille, réalisée manuellement depuis la surface, a mis ni dans l’autre. On peut envisager néanmoins que la pré- au jour une construction bien conservée, constituée d’une sence exceptionnelle de ces fours dans un rayon relative- chambre de cuisson et d’une aire de travail, creusée dans ment limité puisse être liée au palais royal de Seltz, situé le gravier sous-jacent à 0,70 m de profondeur. La chambre à 10 km plus au nord.

de cuisson, de forme ovale, mesure 1,40 1 m. Elle est délimitée par des briques posées de chant, doublées à Bibliographie l’intérieur par une paroi en clayonnage formant un départ de voûte. Le chargement de pierres, dont aucune trace Châtelet 1998 : CHÂTELET Madeleine. L’habitat du n’a été conservée, devait reposer sur cette construction haut Moyen Âge de Roeschwoog «Schwartzacker» (Bas- et former un dôme, qui s’élevait au niveau du sol de circu- Rhin) : découverte d’un four à chaux et d’un nouveau site lation. Le comblement du four était constitué par plusieurs de référence pour la céramique. Revue archéologique de niveaux de chaux alternant avec des couches de cendres, l’Est, 1998, 49, p. 249-293. correspondant aux restes de deux ou trois cuissons. Une grande quantité de fragments de céramiques y a été dé- Madeleine CHÂTELET couverte, dont la plupart était déformée par le feu. Cer- 46 C

5

25

A 23

fosse d'accès 3

26 chambre de chauffe

B

23

3 25

5

D

limite de fouille

23 paroi en argile fondue Profil C/D 3 paroi en argile faiblement cuite

26 gravier rubéfié E O brique en terre cuite 23 23 céramique 5 5 25 3 3 clayonnage 25

26 24

S Coupe A/B N

TV

1

4

2 7 11 10 9 9 8 12 20 5 17 25 cendre 13 18 14 19 16 27 25 brique 24 gravier mélangé à de la cendre 26 terre cuite provenant de la voûte effondrée chaux

24 remblai de gravier 0 1 m

SESSENHEIM, lieu-dit Hecklen Relevé en plan et en coupe du four Relevé : Madeleine Châtelet

47 SESSENHEIM-

Protohistoire - Haut Moyen Âge SOUFFLENHEIM Prospection

Cette prospection fait suite à un suivi plus général des ef- dans notre précédent rapport n’a cependant pas été affi- fets de la tempête du 26 décembre 1999 sur les structures née par de nouvelles trouvailles caractéristiques. archéologiques alsaciennes (responsables : A. Denaire et P. Wuscher). Le secteur du Hecklen était presque entièrement à terre, Ces forêts plus ou moins hydromorphes, sur alluvions dans un axe est-ouest, ce qui a gêné considérablement la calcaires rhénans indifférenciés ont été inégalement tou- lecture de l’organisation spatiale du site. Une cartographie chées par la tempête. Si les résultats sont moins catas- sommaire a néanmoins été tentée. trophiques qu’en forêt de Haguenau, de nombreuses par- Les chablis ont livré plusieurs dizaines de tessons, datés celles étaient à terre et justifiaient un suivi. du haut Moyen Âge (VIIIe et IXe s.). En outre la présence de torchis a pu être relevée. Le mobilier se trouvait dans De nouveaux gisements ont été observés par F. Sigrist un sédiment limono-argileux, parfois sableux, brun/noir, qui a assuré un premier suivi de la zone et qui nous a assez aéré, parsemé de micro-charbons, qui tranche avec accompagné lors de nos sorties. Cette campagne s’est le substrat gravelo-sableux. Il s’agit vraisemblablement de attachée à deux zones, aux lieux-dits Riedmatt/Surloch, fosses domestiques, mais seul un grand décapage pour- au nord-est de la Maison Forestière du Ramelhauser, sur rait en assurer la nature (fonds de cabanes, fosses d’ex- la commune de Soufflenheim, et au lieu-dit Hecklen, dans traction du gravier...). Une des structures a révélé de la cé- la frange est du bois sur la commune de Sessenheim. Elle ramique déformée et du torchis rubéfié. Elle a depuis fait s’est effectuée conjointement à la prospection thématique l’objet d’un sondage (responsable d’opération : M. Châte- de M. Châtelet sur Soufflenheim et ses environs. let).

L’extension du gisement protohistorique de Ried- Patrice WUSCHER matt/Surloch a pu être précisée. La datation annoncée

SOUFFLENHEIM Haut Moyen Âge Prospection

Les prospections effectuées sur la commune de Souf- d’éventuelles découvertes anciennes. L’approche de ter- flenheim se sont faites en marge du projet collectif de rain s’est avérée particulièrement fructueuse. Un nombre recherche engagé en 1998, dont l’objectif est de cerner important de céramiques a été ramassé, dont la datation plus précisément, grâce à des analyses en laboratoire, s’est révélée relativement homogène. Ce matériel a per- la production et la diffusion de la céramique pendant le mis ainsi de situer l’origine du village au VIIe siècle et haut Moyen Âge dans le sud du Rhin supérieur (Alsace de cerner pour cette époque deux noyaux d’occupation, et Bade). Le but de cette intervention était de localiser installés de part et d’autre d’un ruisseau aujourd’hui as- les ateliers de potiers de céramiques à pâte claire, que séché. En revanche, aucune trace tangible d’une activité les analyses d’argile et l’étude archéologique avaient per- potière, même plus récente, n’a été localisée. Il faut noter mis de situer dans le secteur, aux abords de la forêt cependant que le matériel ramassé en surface était trop de Haguenau. Les prospections se sont orientées prin- fragmenté pour identifier les éventuels défauts de cuis- cipalement sur le village lui-même où les observations son, qui seuls, avec les vestiges de fours, auraient permis étaient restées très limitées jusqu’à maintenant. Toutes d’assurer la présence d’ateliers. La question reste donc les plates-bandes et tous les potagers y ont été systéma- ouverte et fera l’objet prochainement d’autres investiga- tiquement inspectés, ainsi que les quelques chantiers de tions. construction. Parallèlement, une enquête a été réalisée auprès des habitants, pour recueillir des informations sur Madeleine CHÂTELET

STRASBOURG Gallo-romain 149, route des Romains

La présente opération de diagnostic archéologique est lo- au sud. La parcelle, de 39 m de long sur 18,50 m de calisée dans le quartier de Kœnigshoffen, appartenant large, est de forme trapézoïdale ; son altitude moyenne à la banlieue ouest de Strasbourg. Le terrain sondé se est de 147,00 m NGF. C’est un projet de construction trouve à l’ouest du faubourg entre la route des Romains d’immeuble qui a entraîné la fouille d’évaluation archéolo- et la rue des Capucins, sur la terrasse lœssique domi- gique préalable aux travaux de terrassement. L’évaluation nant le Muehlbach qui coule à une centaine de mètres du terrain a été effectuée à l’aide d’une pelle mécanique

48 munie d’un godet lisse de curage d’une largeur de 2 m. qui l’a recouverte. Une aire de gravier damée, contempo- Aucun vestige archéologique n’apparaissait en surface. raine de la voie ainsi que des fosses gallo-romaines té- Les vestiges gallo-romains sont apparus à 1,10 m sous moigne d’une occupation humaine de ce quartier durant le niveau du sol actuel. Une portion de voie bordée d’un le second siècle organisée autour de cet axe de circula- fossé a été mise au jour dans l’angle ouest de la fouille. tion. Elle est formée d’un apport homogène de gravier, qui cor- Des observations complémentaires seraient nécessaires respond à une seule phase de construction. Il s’agit d’un afin de mieux comprendre le type d’occupation de cet îlot axe secondaire construit lors de l’urbanisation du secteur périurbain : habitat ou artisanat. Il serait également inté- et qui rejoint probablement l’axe antique plus important ressant de préciser la date de construction de la voie ainsi qui suit le tracé de l’actuelle rue des Capucins. L’abandon que sa durée d’utilisation. de la voie peut être estimé à la première moitié du IIIe s. grâce au mobilier céramique découvert dans la couche Frédéric LATRON

STRASBOURG Haut-Empire 149, route des Romains

145,13 145,07 N

O 145,09 E

canalisation S

dation moderne tranchée de fon

s ablière

145,12 143,24 145,12

144,99 cave 145,04 structure de combustion

144,94 145,15

144,24

145,32 145,11

145,27 puits moderne

puits

144,22 145,26

145,26

145,24 145,08

145,21

145,09 145,29 piquets

145,10 fossé gravier

voie

0 5 m

STRASBOURG-KŒNIGSHOFFEN, 149, route des Romains Localisation des structures archéologiques Relevé : François Schneikert

49 Une fouille de sauvetage urgent d’une durée de huit jours fondation quadrangulaires correspondant à des supports

a été réalisée fin octobre-début novembre dans le cadre destinés à maintenir une structure de type portique. Ces d’un projet immobilier d’une surface de 685 m . L’as- aménagements sont à mettre, de toute évidence, en re- siette du projet est située à l’ouest de Kœnigshoffen, dans lation avec la voie observée en stratigraphie. Cette phase l’angle formé par la jonction de la route des Romains au est suivie d’une séquence d’abandon matérialisée par un nord et la rue des Capucins au sud. niveau de limon lœssique stérile. Cette séquence d’aban- don pourrait se situer au cours de la première moitié du Cette fouille a permis d’apporter de nouvelles données IIe s. sur le réseau viaire d’époque romaine. Une voie d’orien- tation nord-ouest - sud-est avec un fossé bordier a été La deuxième phase est matérialisée par des aménage- partiellement observée au sud-ouest du terrain. Ce tron- ments sur poteaux, un puits de 2,05 m de diamètre, le çon de voie est situé dans le même axe que la route des creusement puis le comblement d’une cave avec l’aména- Romains en provenance de Saverne. gement d’une chape d’argile. Le mobilier céramique issu de ces structures, daté de la seconde moitié du IIe s., Ainsi, la voie romaine de la route des Romains ne forme- laisse supposer que cette deuxième phase succèderait rait pas le coude de l’actuelle rue, mais suivrait un tracé rapidement à la phase précédente et pourrait s’achever rectiligne pour rejoindre la voie antique de la rue des Ca- au courant de la première moitié du IIIe s. pucins, la jonction se faisant, approximativement, au ni- D’autres vestiges ont été mis en évidence comme une veau du n˚15 de la rue des Capucins. tranchée de sablière basse de 5,5 m de long et une struc- Outre la voie, au moins deux phases successives d’occu- ture de combustion de 1,33 m de diamètre comblée de pation ont pu être mises en évidence pour le Haut-Empire. tuiles, de fragments d’enduits peints, de charbons de bois La première phase d’occupation correspond à l’aménage- et de céramique de la première moitié du IIIe s. ment d’un sol en gravier de 2 à 5 cm d’épaisseur recou- vert d’un sol d’usage auquel sont associés des trous de François SCHNEIKERT

STRASBOURG Moderne - Contemporain 32, rue de Bruxelles

L’évaluation archéologique, motivée par un projet de titre d’hypothèse, à la base du glacis aménagé en avant construction de logements sociaux dans un espace non de l’ouvrage militaire. Le terrain, employé comme dépo-

bâti en bordure de la rue de Bruxelles à Strasbourg, de- toir, a été exhaussé et nivelé dans la première moitié du vait permettre d’appréhender un terrain de 720 m situé XXe s., lorsque ce secteur de la ville se voit définitivement en avant d’un ouvrage à cornes défendant la citadelle édi- urbanisé. L’évaluation n’a finalement livré aucune trace fiée dans le dernier quart du XVIIe s. d’occupation humaine antérieure à la fin du XVIIe s.

Aucune structure défensive n’a été mise au jour, même si Maxime WERLÉ le toit du substrat graveleux excavé peut correspondre, à

STRASBOURG Moderne 4-6, rue de Soleure

Prescrite dans l’optique d’un repérage en plan de l’en- vers 1540. Enfin, trois bâtiments appartenant à la caserne ceinte de la Krutenau datant du XVe s., l’intervention ar- des canonniers, créée par Vauban, ont été en partie dé- chéologique n’a pas abouti aux résultats escomptés, mais gagés. Deux d’entre eux appartiennent à la construction a néanmoins apporté un certain nombre d’informations in- d’origine de la fin du XVIIe s., alors que le troisième se téressantes. On a ainsi mis au jour et ponctuellement étu- rattacherait à la reconstruction datée de 1753. dié un chenal jusque là inconnu et dont l’abandon date du XVIe s. Le site est ensuite fortement exhaussé, a priori Richard NILLES dans le cadre des travaux de réfection des fortifications

STRASBOURG Bas-Empire - Haut Moyen Âge - Clinique Sainte-Barbe Moderne

La fouille s’est déroulée en préalable à la construction et une fosse moderne. La datation de l’ensemble funé-

d’une «cour anglaise» (superficie concernée 150 m ; sur- raire fouillé sur le secteur d’intervention (14 inhumations face fouillée : 80 m ). Des éléments du Grossgartach fouillées) est peu précise, en raison de l’absence de mo- ont été trouvés en position résiduelle dans une sépulture bilier d’accompagnement. Une seule sépulture a livré du

50

mobilier datable de la fin du VIe-début du VIIe s. Une autre a porté quelques mois plus tard sur une autre zone à a fait l’objet d’une datation par le radiocarbone (LY11455 quelques mètres plus au nord (50 m ). Ont été recon- 1365 +/- 30 BP, 777-956 apr. J.-C.) et ce résultat permet nues 2 fosses interprétées comme des silos (époque néo- d’envisager que le secteur funéraire a été fréquenté au lithique ou de l’âge du Fer ?), 5 sépultures dont une proba- moins jusque dans la période carolingienne. Une grande blement du Bas-Empire et les 4 autres probablement du fosse profonde d’époque moderne, qui se développe sur haut Moyen Âge, et des fosses et maçonneries d’époque près de la moitié du secteur de fouille, a certainement dé- moderne. truit de nombreuses sépultures. Une surveillance de travaux, effectuée par M.-D. Waton, Pascal FLOTTÉ

STRASBOURG Moyen Âge Eglise Saint-Pierre-le-Vieux

Un projet de restructuration de l’église protestante Saint- listiques permettent avec les réserves d’usage d’attribuer Pierre-le-Vieux, à Strasbourg, avait fait l’objet de fortes le décor de l’ensemble à la fin du XIIe ou au début du réserves de la part du service régional de l’archéologie XIIIe s. 3 sont trop fragmentaires pour proposer une data- en 1998. Le pasteur de la paroisse ayant changé entre tion ; pour 7 des dalles, le décor permet de proposer une temps, les travaux ont commencé en mai-juin 2001, sans datation du XIVe ou du XVe s., pour l’une d’entre elles que le service en ait été avisé ; une intervention archéolo- le XVe ou le début du XVIe s. D’après les inscriptions en gique a été montée d’urgence (Waton 2002). Lors du dé- onciales, une datation des XIVe-début XVe est proposée montage des bancs, 29 dalles funéraires ont été relevées. pour 8 dalles ; 2 comportent une date : 1438 et 1484 . Une Ces monuments funéraires médiévaux, inaccessibles de- dalle anépigraphe présente la date de 1469. Une autre, puis longtemps, sont totalement inédits ; leur étude vien- avec inscriptions en gothique, propose la date de 1364 ou dra compléter celle réalisée lors des travaux de consoli- de 1367. Les 5 dalles restantes comportent des inscrip- dations, effectués à l’emplacement du jubé en 1985 [nous tions en gothique, attribuées pour l’une au XIVe ou XVe s., regrettons de ne pas avoir eu le temps de relever les pour une autre au 1er quart du XVe s. ; l’une d’entre elles dalles situées dans le jubé et publiées en 1986 : les prises est plus globalement cadrée dans le XVe s., une autre de vue (qui existent heureusement !) sont, malheureuse- dans le milieu-2e moitié du XVe s. et la dernière dans le ment, parfois prises en oblique. Ces dalles ont fortement 1er quart du XVIe s. souffert des travaux actuels et n’ont fait l’objet, lors de la Le projet d’installation de quatre pieux pour soutenir une campagne 2001, que d’un relevé topographique]. nouvelle structure dans la partie ouest de l’édifice a été modifié à la demande du SRA ; seuls trois creusements ont été réalisés sous le contrôle des archéologues et les vestiges, à l’emplacement du pilier médian, ont pu être partiellement conservés. Les trois puits de fondation ont livré des vestiges de sols (pavement en terres cuites architecturales, carreaux ; ce avec des niveaux de remblai entre chacun des niveaux) et des murs, dont un appartient vraisemblablement à l’édi- fice roman primitif ( ?). À l’extérieur du mur de façade de l’édifice de la fin du XIIe s. ( ?), un niveau anthropisé de limon sableux brun vert, au toit subhorizontal damé, a été repéré ; au sommet de ce dernier, quelques rares frag- ments de céramique du XIIIe-XIVe s. ont été recueillis. Témoin de modifications importantes de la fin du XIVe s., la pile d’un support disparu de plan quadrangulaire

(1,06 0,96 m) a été observée sur une hauteur de 1 m, dans l’axe du mur de façade de l’édifice roman ; ap- pareillée en briques digitées de couleur jaune et jaune

0 1 m orangé, disposées en carreaux et boutisses (format :

STRASBOURG, église Saint-Pierre-le-Vieux 34/35 16,5/17 7,5 cm) et aux joints non lissés, té- Dalle en grès rose dédiée à Ernest Breitenbach moigne d’un agrandissement vers l’ouest du bâtiment Relevé : Maxime Werlé, dessin : Marie-Dominique Waton cultuel avec reconstruction de la nef en 1382, grâce à des dons à la suite des épidémies de 1381. En 1398, l’église, Parmi les 29 dalles étudiées, l’une d’entre elles, trapézoï- citée en tant qu’édifice paroissial pour la première fois en dale et en grès gris, présente dans le champ principal un 1227, est affectée au chapitre collégial de Honau- décor de pampres et de grappes de raisin, d’entrelacs où et fera l’objet d’une nouvelle campagne de travaux... l’on discerne la forme typique du bretzel. Les critères sty- 51 52 0 1 Rele vé : 5 m Maxime M1

M3 W er STRASBOURG, lé et Mar

ie-Dominique M1

pilier sol

église M1 Saint-Pierre-le-Vieux W porte aton, murée dessin

M1

: sol Mar

M2 ie-Dominique W

aton G r a fin XIVesi XII/XIIIe si n d ' r u e è è cle cle Il a été exclu de sonder les murs de la tour dans laquelle vragée, de style gothique flamboyant, a été conservée in a été construite une cage indépendante, afin d’abriter le situ. système de chauffage, sans porter atteinte à la struc- ture ancienne qui présente des traces de peintures (fi- Bibliographie lets rouges et noirs décelés), non datables en raison de l’exiguïté des surfaces observées ; sur la voûte d’un des Waton 2002 : WATON Marie-Dominique. Strasbourg renfoncements, la date de 1727 est inscrite en noir sur (Bas-Rhin) : église Saint-Pierre-le-Vieux. Archéologie mé- badigeon blanc. diévale, 2002, tome 32, p. 232.

Sur le flanc ouest de la tour, une magnifique porte ou- Marie-Dominique WATON

STRASBOURG Moderne La Grande Mosquée

L’intervention menée sur le terrain de la Mosquée de été mises en évidence dans la portion nord du décapage. Strasbourg concerne un secteur délimité par le quai Jean- Il s’agit d’un aménagement en brique maçonné de 2,30 m

Pierre Mayno et la rue de la Plaine des Bouchers. Les ter- de longueur pour 2,10 m de large, avec l’emplacement rains, sondés sur une surface de 10330 m , concernent d’une ouverture à l’est. La structure n’a pas été fouillée des sables rouges vosgiens de la Bruche et des limons dans sa totalité, du fait des risques de remontée de la beiges stériles, recouvrant des sables gris rhénans à plus nappe phréatique. de 2 m de profondeur. Situé en bordure de l’Ill, le terrain est directement implanté dans une zone inondable, ac- L’implantation de ces latrines à proximité du cours d’eau tuellement protégée par une digue. Des remblais récents et l’absence d’autres structures datées de la même pé- ont été mis en évidence sur la majeure partie des sec- riode évoquent une faible anthropisation de ces berges teurs sondés. Ce contexte de berge a toutefois permis la au cours des époques moderne et contemporaine. découverte des latrines datées entre le XVe et le XVIIe s., d’après les éléments de céramiques recueillies dans le Éric BOËS sommet du remplissage (datation M.-D. Waton). Elles ont

STRASBOURG Gallo-romain - Moyen Âge Les Diaconesses

L’intervention a porté sur l’enceinte épiscopale, sur un maçonnées et d’autres palissadées, renvoie à une pra- tronçon situé à mi-chemin entre les Ponts-Couverts et la tique déjà attestée et étudiée dans d’autres villes. porte de l’Hôpital. L’analyse a montré que la courtine dé- Des observations complémentaires menées à l’arrière de gagée sur le site ne date pas du XIIIe s. mais n’a été la courtine apportent des informations concernant l’état construite qu’autour des années 1466/67 et a en par- du site antérieurement à la levée de graviers. On y dé- tie été reprise après 1556/57. Un talus graveleux a par couvre l’existence d’un petit cours d’eau dont les abords ailleurs été observé immédiatement derrière la muraille marécageux ont servi de dépotoir et attestent d’une oc- et s’avère antérieur à celle-ci. Cette découverte permet cupation très proche d’abord au cours de l’Antiquité, plus de proposer deux hypothèses permettant d’expliquer l’ab- précisément aux IIIe et IVe s., puis de la période carolin- sence de la courtine du XIIIe s. On peut d’une part pro- gienne jusqu’au XIIe s. poser que la levée graveleuse appartienne à un système On terminera en précisant qu’un étang artificiel, aménagé de fortification légère, avec fossé et palissade, antérieur au cours du Moyen Âge et comblé vers la fin du XVIe s., à l’enceinte épiscopale. La maçonnerie du XVe s. témoi- a été reconnu à une dizaine de mètres derrière le mur gnerait alors dans le sens d’une destruction intégrale de la d’escarpe. Ce plan d’eau est identifiable sur le plan Mo- courtine épiscopale suivie d’une reconstruction. On peut rant de 1548 et pourrait avoir appartenu à l’hospice des d’autre part envisager que ce système de fortification lé- Pauvres-Passants et Pauvres-Pélerins implanté, a priori, gère soit partie intégrante de l’enceinte du XIIIe s. et n’ait dans l’actuelle rue Ste-Elisabeth. en fait été reconstruit en dur que beaucoup plus tardive- ment. Cette hypothèse d’une fortification mixte durant un Richard NILLES certain laps de temps, c’est-à-dire composée de parties

53 STRASBOURG Négatif Promenade dauphine

La construction du nouveau conservatoire de musique, dices concernant la voie reliant le Rhin au castrum. Aucun promenade Dauphine, en face de la place de l’Étoile élément ne permet, une fois de plus, de déterminer l’exis- a nécessité la réalisation d’un diagnostic archéologique. tence et le tracé de cet axe. Celui-ci intervient dans la continuité des deux interven- tions (route du Rhin et Passages de l’Étoile) réalisées plus Richard NILLES à l’est en 2000 selon un même objectif de recherche d’in-

THAL-DRULINGEN Négatif Zone d’activité commerciale, lieu-dit Nachtweid

La construction d’un réservoir d’eau devant desservir la zone d’activité dans une zone où les prospections pé- Bibliographie destres ont relevé des traces d’occupations néolithique et gallo-romaine a amené la Société de recherches ar- Roth-Zehner 1999 : ROTH-ZEHNER Muriel. Thal- chéologiques d’Alsace Bossue à effectuer une opération Drulingen : ZAC Phase 1. Bilan scientifique de la région préventive. Alsace 1999, 2003, p. 61. Cette opération s’est faite dans la continuité de deux pre- Roth-Zehner 2000 : ROTH-ZEHNER Muriel. Thal- miers sondages réalisés en 1999 et 2000 par la société Druligen : ZAC. Bilan scientifique de la région Alsace Antea SARL (Roth-Zehner 1999 et 2000). 2000, 2005, p. 38. Le diagnostic 2001 n’a relevé aucune couche anthro- pique, le sol naturel n’a subi aucune altération, le résultat Paul NÜSSLEIN archéologique de ce diagnostic est négatif.

WANGENBOURG- Moderne ENGENTHAL Château

Les fouilles effectuées au château de Wangenbourg en entièrement conservée. À l’instar de l’espace B1a, aucun 2001 s’inscrivent, comme les années précédentes, dans sol aménagé n’a été retrouvé sous la masse de matériaux le cadre de la troisième tranche de travaux des MH enga- provenant de la destruction du bâtiment. Les dalles qui gée en 1998. couvraient le sol ont été arrachées avant la destruction du château comme cela a été constaté en d’autres endroits En 2001 a été poursuivi le dégagement du logis de Georg du château. de Wangen (espaces B1b). Il s’agit d’un espace rectan- gulaire couvert à l’origine d’une voûte. Dans le mur de sé- Bernard HAEGEL paration avec l’espace B1a a été mise au jour une porte

WASSELONNE Premier âge du Fer Caserne de gendarmerie

L’objectif de cette intervention était de vérifier si des identifié. Cependant, les sondages ont révélé l’existence éléments se rapportant aux vestiges découverts en d’au moins deux fosses non aménagées et datées du 1865 (maçonneries gallo-romaines et sépultures mérovin- Hallstatt ancien, premiers témoins reconnus concernant giennes) lors de la construction du chemin de fer auraient cette phase d’occupation sur le ban communal. pu être épargnés par ces travaux, la parcelle étant située aux abords de l’ancienne gare. Richard NILLES Aucun indice se rapportant à ces découvertes n’a été

54 WESTHOUSE Négatif Lieu-dit Jungholtz

Une dernière action menée au printemps 2001 sur le tu- verte d’une «hache-marteau» du Néolithique moyen net- mulus T1 de cette petite nécropole a consisté à vérifier tement en dehors du tertre et sans rapport avec ce der- des bermes subsistantes et la limite nord du tertre ; cette nier. vérification n’a apporté aucun élément nouveau par rap- port aux fouilles de 1999/2000, à l’exception de la décou- Étienne HAMM

WEYERSHEIM Néolithique - Gallo-romain Lotissement Uppach

Le projet de construction d’un lotissement de maisons in- été élargis afin de vérifier l’étendue des vestiges décou- dividuelles par la Communauté de Communes de Basse- verts. Zorn a entraîné une fouille d’évaluation archéologique Une fosse gallo-romaine, datant de la seconde moitié préalable aux travaux de terrassement. Le terrain sondé, du IIe s. ou de la première moitié du IIIe s. apr. J.-C. a d’une superficie de 1,7 ha, se trouve au sud-ouest du ban été mise au jour, complétant ainsi les observations anté- communal entre la rue des Merles et la rue du Moulin : rieures concernant l’Antiquité faites en divers endroits de il est situé sur un substrat géologique constitué de collu- la commune. La découverte de céramique remontant au vions limoneuses. Néolithique moyen ou récent, piégée dans les colluvions, L’évaluation du terrain a été effectuée à l’aide d’une pelle est une nouveauté car il n’existait encore aucun témoi- mécanique munie d’un godet lisse de curage. 58 tran- gnage d’une présence humaine pour cette époque sur le chées de sondage rectilignes ont été creusées suivant ban communal. une disposition en quinconce, afin de couvrir l’ensemble du terrain. Deux sondages se sont révélés positifs et ont Frédéric LATRON

WINGEN Négatif Lotissement Brunmatten

À la suite du projet d’aménagement d’un lotissement au tige d’habitat (céramiques, restes de murs...) n’a jamais lieu-dit Brunmatten au sud-ouest de la commune de Win- été découvert dans la commune.

gen, des fouilles d’évaluation ont été proposées. Le projet Le terrain sondé est également resté vierge de structure occupe 6200 m sur des terrains actuellement occupés archéologique. En outre, le fort dénivelé observé sur les par des vergers et des prés. parcelles évaluées ne favorisait pas l’aménagement d’un Une stèle votive romaine (représentation de Mars et Ne- habitat antique dans cette zone. metona ? Pétry 1984 : 263-264) a été découverte en 1983 à proximité immédiate de notre zone d’investigation Bibliographie (200 m). Cette trouvaille semble isolée, pourtant d’autres lapidaires ont également été mentionnés dans la com- Pétry 1983a : PÉTRY François. Découverte récente d’un mune : une inscription au château du Hohenbourg – pro- relief romain du IIe siècle à Wingen. L’Outre-Forêt, 1983, bablement une réutilisation (CIL XIII, n˚ 6079) – ; une stèle 41, p. 49-53. aux quatre dieux, élément d’une colonne du dieu cavalier Pétry 1983b : PÉTRY François. Note sur un monument à l’Anguipède (MAS 30172 ; Pétry 1983a et 1983b) ; et religieux gallo-romain découvert à Wingen. Revue ar- enfin les fragments d’une «ancienne conduite d’eau en chéologique de l’Est, 1983, 34,1-2, p. 153-159. tuyaux de céramique» (peut-être d’origine romaine ?) si- Pétry 1984 : PÉTRY François. Circonscription d’Alsace. gnalée en 1932 («Reste einer Wasserleitung», article de Gallia, 1984, 42,2, p. 247-270. journal du 12 avril 1932). Ces quelques éléments per- mettent de supposer la présence de vestiges romains plus Muriel ROTH-ZEHNER conséquents dans la région proche. Pourtant, aucun ves-

55

ALSACE BILAN HAUT-RHIN SCIENTIFIQUE

Tableau des opérations autorisées 2 0 0 1

N˚de site Commune, lieu-dit Responsable (organisme) Nature de Prog. Époque Carte l’op. 68 004 0003 ALTKIRCH - Ville BAKAJ B. (ANT) EV 19 MOD 75 68 004 0004 68 023 0012 BEBLENHEIM - Prospection MUNCH M. (AUT) PRD - NEO-GAL 76 68 036 0004 BIESHEIM/KUNHEIM - REDDÉ M. (SUP) FP 19 GAL 77 Œdenbourg 68 BRETTEN/SOPPE/ THOMANN M. (COL) PRD - Négatif 78 STERNENBERG... 68 069 DESSENHEIM - Gravière STRICH J. (ASS) EV - Négatif 79 68 093 0010 FLAXLANDEN - Lotissement Les BAKAJ B. (ANT) EV 15 FE2 80 Coteaux du Steinberg, rue du Repos 68 094 FOLGENSBOURG - Rue des Prés BAKAJ B. (ANT) EV - Négatif 81 68 118 HABSHEIM - Lotissement Lobelia WERLÉ M. (AFA) PRD - Négatif 82 II, lieu-dit Landsererweg 68 118 0053 HABSHEIM - Lotissement Lobelia ZEHNER M. (ANT) PRD 20 GAL 83 II, lieu-dit Landsererweg 68 118 0045 HABSHEIM - Lotissement Lobelia ZEHNER M. (ANT) SD 12/20 NEO-GAL 84 68 118 0053 II, lieu-dit Landserweg 68 140 0006 HIRTZFELDEN - Orsa WERLÉ M. (AFA) EV 15 FE2 85 Granulats, lieu-dit Auf die Munchhauser Strasse 68 140 0007 HIRTZFELDEN - Orsa STRICH J. (ASS) EV 15 FE2 86 Granulats, lieu-dit Auf die Munchhauser Strasse 68 140 0007 HIRTZFELDEN - Orsa STRICH J. (ASS) SU 15 FE2 87 Granulats, lieu-dit Auf die Munchhauser Strasse 68 140 0007 HIRTZFELDEN - Orsa STRICH J. (ASS) PRD 15 FE2 88 Granulats, lieu-dit Auf die Munchhauser Strasse 68 145 HORBOURG-WIHR - Rue Neuve FUCHS M. (ASS) EV - Négatif 89 68 154 0001 ILLZACH - Lieu-dit Am Weyer NILLES R. (AFA) SU 19 BAS-HMA 90 68 163 0004 KEMBS - Lotissement Les VIROULET J.-J. (AUT) SU 19 HAU 91 Bateliers I 68 163 KEMBS - Lieu-dit Steinbuehl- VIROULET J.-J. (AUT) SD - Négatif 92 Loechle 68 166 0016 KINGERSHEIM - ZAC Les ZEHNER M. (ANT) SP 20 BRF-GAL 93 68 166 0017 Dahlias II

57 N˚de site Commune, lieu-dit Responsable (organisme) Nature de Prog. Époque Carte l’op. 68 070 0008 MORSCHWILLER-LE-BAS/ BAKAJ B. (ANT) SU - NEO- 94 68 070 0009 DIDENHEIM - Rocade Ouest de BRF-FE1- 68 070 0016 Mulhouse FE2-GAL 68 070 0017 68 070 0018 68 070 0019 68 070 0020 68 218 0008 68 235 NIEDERHERGHEIM - Gravière SCHNEIKERT F. (AFA) EV - Négatif 95 68 260 RAEDERSHEIM - Lotissement PELLISSIER J. (ANT) EV - Négatif 96 Saint-Amarin 68 269 0037 RIBEAUVILLE - Hôpital KOCH J. (AFA) EV 19 MA 97 68 294 0002 SAINTE-CROIX-AUX-MINES - GRANDEMANGE J. (AUT) FP 25 MOD 98 Samson, Vallon de Saint-Pierremont 68 295 0039 SAINTE-CROIX-EN-PLAINE - ZEHNER M. (ANT) EV 15 BRF 99 ZA II, lieu dit Holzackerfeld 68 295 0039 SAINTE-CROIX-EN-PLAINE - ZEHNER M. (ANT) SU 15 BRF 100 ZA II, lieu dit Holzackerfeld 68 322 0017 STEINBACH - Carreau de la mine LATASSE F. (AUT) EV 25 MOD 101 Saint-Louis 68 322 0009 STEINBACH - Mine du Donnerloch BOHLY B. (AUT) FP 25 BMA- 102 MOD 68 334 0025 THANN - Collège Faesch KOCH J. (AFA) EV 19 MA-MOD 103 68 334 0025 THANN - Collège Faesch KOCH J. (AFA) SU 19 MA-MOD 104 67 334 0026 68 334 0003 THANN - Place Joffre KOCH J. (AFA) EV 19/23 MA-MOD 105 68 334 0006 68 334 0026 68 334 0003 THANN - Place Joffre KOCH J. (AFA) EV 19/23 MA-MOD 106 68 334 0006 68 334 0026 68 376 WITTENHEIM - Centre de Gros LEFRANC Ph. (ANT) EV - Négatif 107

Pour l’organisme de rattachement du responsable, la nature de l’opération et l’époque concernée, les abréviations utilisées sont celles de DRACAR (cf. liste des abréviations en fin d’ouvrage).

58 ALSACE BILAN HAUT-RHIN SCIENTIFIQUE

Carte des opérations autorisées 2 0 0 1

59 ALSACE BILAN HAUT-RHIN SCIENTIFIQUE

Travaux et recherches archéologiques de terrain 2 0 0 1

ALTKIRCH Moderne Ville

L’opération archéologique menée à Altkirch s’inscrit dans strates ne semble pas annoncer la présence d’un obstacle un vaste projet de réaménagement urbain engagé par en aval (contrescarpe) ; il est donc probable que la pente la municipalité. La première tranche prévoyait la création naturellement marquée de la colline à cet endroit (environ d’une nouvelle voie destinée à désengorger le centre-ville. 45%) ait suffit à interdire l’accès aux murailles. Le mobi- L’emprise de cette nouvelle route longe vers l’aval les for- lier trouvé dans les couches observées les plus profondes tifications médiévales de la ville et se superpose ainsi à s’insère dans une fourchette XVe-XVIe s. La masse impor- l’emplacement attendu des anciens fossés. Une partie tante de gravats rencontrée correspond, d’après le mobi- du tronçon devait également empiéter sur l’enceinte ex- lier relativement récent recueilli, à des démolitions au sein térieure du château médiéval, aujourd’hui remplacé par de la ville que l’on ne peut faire remonter avant le XVIIIe s. l’église paroissiale. Le suivi archéologique ainsi que les Il est même assuré que l’apport de matériaux le plus im- sondages préalables avaient pour objectif d’identifier les portant date du XIXe s., lequel pourrait être mis en relation éventuels vestiges mis au jour lors des travaux. avec la démolition du château et de l’ancienne église et la Les terrains étudiés ont fait l’objet, vers les années 1950- construction du sanctuaire actuel. 60, d’aménagements en terrasses nécessaires à l’instal- Dans la zone touchant l’enceinte du château, les travaux lation de locaux préfabriqués appartenant au lycée atte- ont permis de vérifier la proximité du substrat ainsi que nant : ces travaux se caractérisent par un apport de ma- la présence d’une terrasse anciennement aménagée (an- tériaux divers substantiels qui a rehaussé largement le cienne basse-cour). Les travaux de construction du lycée niveau du terrain naturel. De fait, la plateforme à réali- au XIXe s. ayant toutefois déjà fait disparaître les ves- ser pour la nouvelle voie n’entaillait que très faiblement tiges médiévaux, nos observations, qui ont essentielle- les niveaux anciens ou en tout cas les terrains non rem- ment porté sur les niveaux superficiels, n’ont pas amené blayés. Ce sont ces îlots préservés qui ont été étudiés. En d’information complémentaire à ce sujet. aval des fortifications, les tranchées réalisées ont permis La campagne archéologique menée sur le site, faute de d’observer la présence d’importantes couches de gravats résultat remarquable, a toutefois démontré que les travaux montrant une forte déclivité vers l’aval. La base de ces de voirie projetés ne porteraient pas préjudice à d’éven- remblais n’a pu être atteinte (profondeur importante et in- tuels vestiges archéologiques. stabilité des matériaux) : seule l’escarpe du fossé ou plus certainement l’amorce de la pente naturelle du substrat Bertrand BAKAJ a été ponctuellement entrevue. En effet, le pendage des

BEBLENHEIM Néolithique - Gallo-romain Prospection

Une prospection de surface menée au lieu-dit Alter Ge- confirmant la datation obtenue dès le milieu des années marerweg a livré les traces d’une occupation romaine 1980 à l’occasion d’une autre campagne de prospection (tessons de céramique sigillée, quelques monnaies en de surface. mauvais état) et d’une occupation du Néolithique ancien. Les tessons décorés découverts appartiennent à l’étape SRA Alsace récente du Rubané (groupe régional de Basse-Alsace),

60 BIESHEIM-KUNHEIM Gallo-romain Œdenbourg

En 2001, le programme triennal 2000-2002 s’est pour- lemagne, Suisse). En 2001, l’Université de Bâle n’a pas suivi sur le site d’Œdenbourg, conformément au plan sou- conduit de fouille autonome ; ses laboratoires de paléobo- mis à l’approbation de la CIRA. On trouvera le point des tanique et d’archéozoologie ont en revanche pleinement connaissances antérieures à cette campagne dans le Bi- collaboré à l’analyse des données, et plusieurs étudiants lan scientifique de la région Alsace 2000, p. 69-76, ainsi de l’Université ont été intégrés dans l’équipe française. que l’organisation de ce chantier international (France, Al-

BIESHEIM/KUNHEIM, Œdenbourg Plan du complexe militaire julio-claudien Relevé : Michel Reddé

Les fouilles du complexe militaire julio-claudien 2000 est en en effet visible un second complexe, dont le (fig. 1) fossé semble s’abouter sur ceux du premier ensemble.

Les détections aériennes ont permis d’identifier deux en- Une aire de 20 20 à 25 m a été décapée mécanique- sembles superposés, de tailles et d’emprises différentes, ment et raccordée à l’extrémité orientale du sondage de constituant le complexe militaire du Ier s. à Kunheim (lieu- 1998, en incluant les systèmes défensifs (fossés, rempart) dit Rheinacker) : au nord-est du camp fouillé en 1998- et les dispositifs internes sur une profondeur de 11 à 18 m.

61 Le chantier était dirigé par J.-J. Wolf. Le nettoyage géné- fosses dépotoirs. En revanche, la fouille de 1998 avait mis ral en plan des structures a fait apparaître des ensembles en évidence la trace probable d’une tour qui chevauche cohérents, pour la plupart aisément identifiables et tous partiellement le remplissage du fossé interne. On a donc attribuables à une occupation antique : probablement affaire ici, avec ces deux fossés, à deux – le système défensif, composé de deux fossés et du états successifs. rempart, – l’intervallum, Deux baraquements ont été mis en évidence derrière – les baraquements et les structures excavées annexes. l’intervallum. La baraque 1 a été identifiée formellement par les tracés Le fossé externe a été repéré sur une longueur totale de de ses sablières. Elle affecte une forme quadrangulaire : 33 m. Comme la documentation de cette structure décou- son grand axe est vraisemblablement perpendiculaire au verte en 1998 ne posait aucun problème, il n’a pas fait rempart. D’une largeur de 7,50 m entre les murs goutte- l’objet d’une investigation particulière en 2001. Le fossé reaux, sa longueur n’est pas connue, puisque la construc- interne, observé seulement en coupe, avait fait l’objet d’in- tion s’étend au-delà de la limite de fouille 2001. Le mur terprétations divergentes en 1998 : paléochenal ou struc- pignon s’approche à 8 m du fossé interne. La baraque ture anthropique ? Nous savons désormais que son orien- 2 est distante de 7,50 m de la première, écartement qui tation est bien parallèle à celle du fossé externe, mais les est strictement identique à la largeur du premier baraque- travaux de 2001 ont démontré que son remblai est très ment et était occupé par une venelle. Il y a donc là l’indice hétérogène et différent de celui du fossé externe. Il s’agit d’une castramétation régulière. L’ensemble a livré une as- d’une sédimentation progressive et lente, suivie d’un rem- sez riche série de fosses dépotoirs. Le mobilier, étudié blai (ou d’une sédimentation ?) plus rapide de sédiments par B. Viroulet, semble révéler un faciès légèrement plus grossiers. La fouille n’a pu mettre en évidence la trace ancien que celui des complexes fouillés en 1998-2000, et matérielle d’un rempart, d’autant qu’à l’emplacement pré- qu’on doit situer dans la première moitié du Ier s. apr. J.-C. sumé de celui-ci, l’espace est occupé par une série de

BIESHEIM/KUNHEIM, Œdenbourg Plan de la zone du vicus à la sortie occidentale du camp Relevé : Michel Reddé

La zone du vicus à la sortie occidentale du camp 2000 dans cette même zone. Il a été implanté au plus près (fig. 2) du talus du canal d’alimentation, de manière à décou- vrir au maximum une surface où les sondages préalables

Ce chantier, ouvert en 2001 sur une surface d’environ avaient mis en évidence une grande richesse de maté-

1200 m , fait directement suite aux chantiers de 1999- riaux organiques, bien préservés par une nappe phréa-

62 tique assez haute. L’objectif initial de cette fouille était de d’un dispositif à vocation artisanale, lié à l’utilisation de vérifier la présence ou l’absence du système défensif oc- l’eau (bac pour le rouissage ?) ; cidental du camp julio-claudien. Le chantier a été conduit – une structure sur pilotis (38), peut-être à l’origine une par M. Reddé et J. Pellissier (Antea SARL). cave, en très bon état de conservation, et pourvue d’un abondant matériel a été mise en évidence sous la voie Aucun élément défensif cohérent avec les structures du est-ouest. La datation dendrochronologique donne une camp julio-claudien n’a été observé. Il faut donc consi- date d’abattage en 145-146. L’analyse du matériel in- dérer que la limite occidentale du camp se situe plus à dique que la structure a ensuite été réutilisée comme l’ouest, dans l’emprise du canal moderne, ce qui interdit latrines, puis comme dépotoir ; à tout jamais de l’étudier. Cette conclusion est corroborée – un grand bâtiment de pierre, contreforté sur ses flancs par la présence, en limite nord du chantier, de la pour- par de gros pilastres, est aligné sur la voie est-ouest. Le suite de la voie nord-est/sud-ouest qui sort de la porte dé- plan est incomplet, en raison de la présence du talus du cumane du camp et dont le point d’articulation avec l’axe canal. Il semble s’agir d’un entrepôt ; médian du camp se situe légèrement à l’est du chantier – au sud de la voie est-ouest apparaît un complexe ther- ouvert en 2001. mal encore incomplètement fouillé.

Ce secteur borde un paléochenal, mis en évidence dans En complément de ces recherches, un vaste sondage, la partie occidentale du chantier, et très certainement actif dirigé par B. Gissinger, a porté sur les structures de la pendant la période d’occupation militaire, ce qui suppose grande voie est-ouest, en contrebas de la butte d’Altkirch. que le camp ait été largement entouré d’eau, y compris Il a permis de montrer que la chaussée, au moins dans vers l’ouest. La zone a, en outre, révélé des épisodes de cette partie du site où elle traverse une zone humide, était crue pendant la durée de l’époque romaine. La géomé- installée entre des pieux datés de 97-98, ce qui corrobore trie exacte de ce paléochenal reste toutefois à déterminer la chronologie générale de ce grand axe est-ouest du vi- précisément. cus, implanté après l’abandon du camp julio-claudien.

La stratigraphie de ce secteur s’est révélée beaucoup plus Le palais-forteresse de Valentinien (fig. 3) importante que ce que nous connaissions jusqu’ici, ce qui s’explique évidemment par l’existence du paléoche- L’Université de Freiburg (H.U. Nuber et G. Seitz) a pour- nal découvert. Comme nous l’avions soupçonné en 1999 suivi ses recherches sur la forteresse tardive. Les objec- et 2000, la mise en place de la voie est-ouest, posté- tifs de la campagne étaient les suivants : rieure à celle qui sort de la porte décumane du camp 1. Saisir, fouiller et topographier définitivement l’aile nord et très certainement postérieure à l’abandon de celui-ci, de la forteresse, ainsi que les structures à l’est et à l’ouest, détermine deux phases majeures de l’occupation du vi- dans la limite du chantier ouvert. cus dans cette zone : avant sa construction, on observe 2. En avant de la forteresse devait être vérifié le tracé des structures de bois, essentiellement liées à la voie qui du fossé à fond de cuve, coupé pour la première fois en sort du camp et aux berges du paléochenal ; après sa 2000. Il fallait en outre déterminer s’il s’agissait d’un fossé construction apparaissent des structures ordonnées se- simple ou double, comme par exemple à Breisach. lon le nouvel axe et dont certaines emploient désormais 3. À l’intérieur de la forteresse, il paraissait nécessaire de la pierre. La prospection géophysique révèle toute une vérifier l’existence d’un portique, en façade des caserne- série de grands bâtiments, dont la «signature» magné- ments, et de déterminer son mode de construction : sur un tique implique l’emploi de la brique et du basalte : mansio, soubassement continu (modèle de Pfalzel) ou avec des thermes, complexe religieux... ; aucun ne chevauche l’em- piliers (modèle d’Altrip). prise antérieure du camp julio-claudien, pourtant aban- 4. Il fallait en outre observer l’état de conservation des donné à cette époque. structures internes de la forteresse, éventuellement en fouiller certaines. La fouille a révélé les ensembles suivants : 5. Poser la question des constructions antérieures. – près de la voie qui sort du camp, on reconnaît une sé- 6. Pour finir, établir, dans un secteur précis, un sondage rie de constructions en bois et de fosses. L’une d’elles profond, pour contrôler les observations de l’année 1981 (01-04-75) était remplie d’os longs de bovins, qui ne (Pétry 1982, p. 350 sqq, fig. 4-5) et récupérer des élé- semblent pas correspondre à des rejets de consomma- ments de datation sur la première occupation humaine tion alimentaire. Il semble au contraire qu’on ait cherché d’Altkirch. particulièrement à extraire la moelle, peut-être à des fins industrielles. La présence du talus du canal inter- La forteresse est orientée exactement selon les points dit d’observer les différentes structures dans toute leur cardinaux. Le dénivelé actuel entre le bastion N1 extension. Dans une phase ultérieure, tout ce secteur a [190,65 NGF] et le bastion O2 [189,32 NGF] atteint accueilli un gros dépotoir, sans doute lié à la dernière 1,33 m. Ceci ne correspond pas au dénivelé antique de période d’utilisation du camp. Vers le sud-est on ob- fondation des murs externes qui atteint 1,74 m. Malgré la serve des aménagements de berge, avec notamment forte érosion sur l’Altkirch, on remarque encore bien que la présence d’un bâti de bois et de branchages dont l’implantation de la forteresse a suivi la pente du terrain, la forme et la dimension ont d’abord fait penser à une ce qui a facilité le drainage de l’intérieur, qui a respecté la barque ; l’absence de charpente plaide plutôt en faveur pente naturelle de 1,8%.

63 500 H

490 H

480 H

470 H

460 H

450 H

BIESHEIM/KUNHEIM, Œdenbourg Plan du palais-forteresse de Valentinien Relevé : Université de Freiburg i. Breisgau

Au milieu de l’aile nord apparaît une porte en forme tions antérieures à la forteresse ont aussi été mises au de tour, dont les structures qui faisaient encore défaut jour. Les sondages profonds ont en outre montré l’exis- (l’angle nord-ouest, la pièce centrale, le mur sud) sont tence d’une couche d’incendie généralisée, datable vers maintenant connues avec certitude. La fouille de 2000 la fin du Ier s. apr. J.-C. avait révélé à cet endroit les restes d’un bâtiment an- Les monnaies montrent que le fossé, à l’époque de Va- térieur, légèrement désaxé, mais lui aussi spolié de la lentinien – la monnaie la plus profonde dans le comble- même manière. La largeur externe de la porte atteint ment du fossé est de ce règne – atteint une couche de 13,40 m, comme celle des bastions d’angle ; elle forme gravillons augustéenne et est peut être resté ouvert jus- une saillie de 5,08 m en avant de la courtine, large de qu’à la fin du IVe s. Les monnaies théodosiennes pro- 3 m. Alors que l’accès vers l’extérieur – à l’instar d’autres viennent d’une couche de déblais plus haute, elle-même portes tardo-antiques – était fermé par une herse, le pas- recouverte par un dépôt ultérieur (médiéval ?). sage vers l’intérieur est divisé en deux par un pilier cen- tral et l’entrée était fermée par un double vantail de bois. Bibliographie L’espace intérieur de la tour présente une dimension de

13,14 m 7,98 m. La longueur des courtines, de part et Pétry 1982 : PÉTRY François. Circonscription d’Alsace. d’autre atteint 21,31 m. Les deux bastions de l’angle nord- Gallia, 1982, 40,2, p. 347-371. est présentent à peu près les mêmes dimensions que ceux de leur pendant nord-ouest. Différentes construc- Michel REDDÉ

DESSENHEIM Négatif Gravière

Le projet d’extension de la sablière des ELBEN de Des- vionnaire d’origine rhénane (FyR) d’âge würmien de la senheim située sur la basse terrasse rhénane de la Hardt, basse terrasse. a conduit le Service régional de l’archéologie à pres- Aucune structure ni mobilier archéologique n’a été dé- crire une surveillance archéologique du décapage des tecté. Les seuls indices anthropiques observés était la couches non exploitables, sur l’aire du projet d’une su- présence, sur le secteur ouest du terrain décapé, de plu- perficie de 1,4 ha. La présence de 6 tumuli disséminés à sieurs négatifs de 0,15 m de diamètre disposés en quin- moins de 1 km autour de la gravière a motivé cette pres- conce et espacés d’environ 40 m renfermant dans le com- cription. blement de terre noire un dispositif mécanique contempo- Le décapage, effectué sur l’ensemble du site à l’aide rain en métal de fonction indéterminée. d’une pelle mécanique pourvue d’un godet de curage lisse, a été poussé jusqu’au substrat de formation allu- Joseph STRICH

64 DIDENHEIM- MORSCHWILLER-LE-BAS Rocade ouest

L’opération s’étant achevée en 2002, les résultats seront 2002. publiés dans le Bilan scientifique de la région Alsace SRA Alsace

FLAXLANDEN Deuxième âge du Fer Lotissement Les Coteaux du Steinberg, rue du Repos

st.03.001 2 non tournée fine 1 lustrée noire st.03.002 tournée lustrée noire

FLAXLANDEN, lotissement Les Coteaux du Steinberg Céramique de la fosse-silo 3 Relevé : Muriel Roth-Zehner

Le projet d’aménagement d’un lotissement au lieu-dit Les champ longeant le côté est du secteur décapé. Coteaux du Steinberg a motivé la fouille d’évaluation ar- chéologique menée par Antea SARL aux mois de février- Les remplissages de type dépotoir de ces trois structures mars 2001. Trois des 122 sondages se sont avérés posi- démontrent l’existence d’un habitat proche. Les structures tifs. 1 et 3 ont livré du mobilier datant ; la fosse-silo 3 contenait l’essentiel du matériel céramique. Cet ensemble date le Les vestiges d’habitat mis au jour se limitent à deux site de l’extrême fin de La Tène ancienne et du début de fosses-silos et un fond de fosse. Les vestiges sont locali- La Tène moyenne. sés dans la partie est de la zone à lotir, en limite du déca- page. Le site protohistorique s’étend certainement sur le Muriel ROTH-ZEHNER, Bertrand BAKAJ

HABSHEIM Néolithique - Gallo-romain Lotissement Lobelia II, lieu-dit Landsererweg

Les deux campagnes de fouilles du lotissement Le Lo- sur le site de Habsheim, une étroite collaboration s’est belia (1999, fouille AFAN et 2000, fouille Antea SARL) mise en place avec l’École et Observatoire des sciences ont révélé des aménagements surprenants du début de de la terre de Strasbourg (EOST), plus particulièrement l’époque romaine qui ont motivé les recherches complé- avec le groupe de recherche «Rifts et dorsales», sous la mentaires menées par Antea SARL dans le cadre d’un direction des professeurs Edel et Munschy. Les étudiants sondage programmé en octobre 2001. de cette institution travaillant habituellement sur des élé- ments de grandes échelles (failles tectoniques, fossés Les prospections géophysiques océaniques, etc.) avec un matériel performant, il était ten- tant de se confronter à des éléments de la sub-surface Parallèlement à la reprise des recherches archéologiques proche, jusqu’à un mètre de profondeur.

65 230 Paléochenal Graviers (limon brun)

280 281 229 234 278 282 231 232 oligo

276 233 235 279

277 275

236 284 concentration 268 de mobiliers 286 209 paléosol? 267 262 238 208 283 239 210 240 261 221 259 241 242 258 219 218 287 254 214 215 252 256 212 253 251 211 213 246 250

249

288 206 205 207 Traces rempart?

LEGENDE Romain

Néolithique 204

Indéterminé 201

0 10m 203

202

1

HABSHEIM, lotissement Lobelia II, lieu-dit Landsererweg Plan de la fouille 2001 Relevé : Bertrand Bakaj

66 Deux modes de prospection ont été utilisés : la prospec- Dans la partie ouest de notre décapage est apparue une tion électrique et la prospection magnétique. tour quadrangulaire formée de 4 poteaux carrés. Cette La prospection électrique a été très satisfaisante pour la structure était visible en photographie aérienne et sa dé- détection de structures en creux (fossé et structure 205 couverte a motivé en partie la localisation de notre son- fouillés en 2001) de dimensions assez importantes. La dage. Le bâtiment est parallèle au fossé de délimitation. Il prospection magnétique permet plusieurs niveaux de lec- est situé à 23 m au nord de celui-ci. Les poteaux carrés ture, proportionnés à l’investissement en temps prévu. En ont des côtés de 140 à 170 cm. Les fantômes avaient un effet, un maillage large du terrain aboutit à la détection diamètre d’environ 40/50 cm. Les poteaux sont conser- des grandes «lignes» du site (orientation générale des vés sur une profondeur moyenne de 50/60 cm. Ils pré- structures, différences de densités de structures, etc.) Un sentent des parois droites et des fonds plats, ou légère- maillage fin permet la mise en évidence de vestiges plus ment convexes. Les remplissages accusent une stratigra- fugaces ou plus ponctuels mais reste étroitement soumis phie identique. à la nature de ces derniers. Très intéressante est la pos- La découverte de la tour confirme l’idée d’une vocation sibilité de trouver, et dans ce cas là sans effort particu- défensive des aménagements internes de l’enclos. La lier, des vestiges à fort écho magnétique, en particulier parfaite adéquation entre l’orientation des tours de la fa- les structures de combustion (four, foyers, artisanats des çade et la tour 2001 montre la planification des installa- métaux), mais également des niveaux de gravats conte- tions et le respect de normes pré-établies. Le parallélisme nants beaucoup d’éléments métalliques (couches de des- entre l’ensemble de ces structures et le fossé d’enclos truction contenants de nombreux clous, par exemple). montre également cette intention. Il en est de même de la Les prospections de 2001 ont permis de mettre en évi- structure 205 (cave) ou des aménagements de type palis- dence, au sein de l’enclos, un «pic» magnétique qui dis- sade repérés dans la partie est du décapage. simule vraisemblablement un four. La structure 205, tout comme la tour sur poteaux, était Les fouilles 2001 visible en photographie aérienne et en prospection élec- trique. Cette structure en creux est parallèle au fossé de La localisation du sondage a été dictée par les vestiges délimitation, au même titre que la tour ; elle est donc éga- apparus en photographies aériennes : quatre taches for- lement parallèle à cette dernière. Et tout comme celle-ci, mant un plan quadrangulaire et une grande tache rectan- elle est située à 23 m de l’enclos. gulaire à proximité. Les prospections électriques menées La fosse est rectangulaire, légèrement trapézoïdale. Elle dans cette zone ont confirmé la présence de structures en accuse une longueur de 5,80 m (axe ouest-est), une lar- creux et ont permis de circonscrire précisément le carré geur max. de 4,80 m côté ouest et une largeur min. de de fouilles 2001. 3,30 m côté est. Sa forme trapézoïdale est due à l’ef- fondrement des parois de graviers dans le quart sud- Le site a livré deux gisements archéologiques distincts : ouest. La fosse est conservée sur une profondeur de – Néolithique : un fond de fosse (fosse latérale ?) et un 1,40/1,50 m. Les parois sont obliques et le fond est plat. trou de poteau, Le remplissage de la fosse est complexe. Des traces de – Romain : le fossé d’enclos, une tour, une cave ( ?), une poteaux ont été observées dans le fond de la structure, palissade et des structures appartenant probablement plus particulièrement, le long de la paroi nord. Les diffé- à un baraquement. rentes US composant le fond de la structure peuvent être interprétées comme des couches de démantèlement, pro- Les structures néolithiques sont quasiment inexistantes ; bablement assez lent de l’excavation elle-même. L’homo- pourtant un nombre important d’éléments de mobilier a généité de ces couches est d’autant plus frappante que été mis au jour dans les structures romaines localisées les couches de destructions qui les recouvrent sont par dans la moitié ouest du décapage. Les prospections au contre très hétérogènes et que l’on «voit» parfaitement sol menées par J.-J. Wolf avaient également livré beau- qu’il s’agit de charretées qui ont été versées dans la fosse. coup de mobilier dans ce secteur. Les structures sont to- Nous ne pouvons pas dire grand chose de la fonction de talement arasées, ce qui explique la concentration de mo- cette fosse. Il s’agit éventuellement d’une cave, certaine- bilier dans les labours à cet endroit. ment d’une zone de stockage. Cette structure s’inscrit par- faitement dans le dispositif observé : elle se trouve dans La période la mieux représentée est le début de l’époque l’axe des autres aménagements, que ce soit le fossé ou la romaine. Le décapage a livré une portion du fossé tour. Elle est donc sans doute contemporaine des autres d’enclos, une tour, une structure rectangulaire excavée installations. (cave ?), un segment de palissade et des vestiges pou- vant appartenir à des baraquements. Une ligne de poteaux a été mise au jour dans le quart Le fossé d’enclos présente un profil équivalent à celui nord-est du décapage. Il s’agit de 12 poteaux, orien- observé lors des campagnes précédentes (Roth-Zehner tés est-ouest, dont 5 sont aménagés dans une tranchée 2005). Son remplissage est identique : on remarque une de fondation. Cet alignement de poteaux a été suivi sur fois de plus l’apport conséquent de graviers qui se dé- 16,35 m. Des concentrations de mobiliers ont été notées verse dans la structure côté interne et colmate le fond du à proximité. Elles sont exclusivement localisées dans le li- fossé, puis une couche de destruction charbonneuse qui mon du paléochenal. Cette «nappe» d’objets correspond scelle définitivement le dispositif. Nous ne pouvons que peut-être à un niveau de sol perturbé par les labours. regretter l’absence de tessons dans le fond du fossé. Il C’est également dans ces mêmes limons qu’un niveau de n’est donc toujours pas possible de dater son aménage- sol avait été repéré en 2000 (Roth-Zehner 2005). ment avec précision.

67 Nord sud

couche de destruction

Limon

Limon et loess

HABSHEIM, lotissement Lobelia II, lieu-dit Landsererweg Structure 205 : coupe et mobiliers Relevé : Muriel Roth-Zehner

L’interprétation des vestiges romains du Landserer Weg périphériques de type tour et palissade avait déjà été sou- se complique depuis les découvertes inattendues de lignée lors de la campagne 2000. Lors du décapage, nous 1999-2000 qui amènent un éclairage nouveau sur l’occu- avions été surpris par la «propreté» de cette zone dans pation et la fonction de ce site. Ces campagnes de fouilles laquelle nous n’avons découvert aucun tesson, ni aucune ont montré le hiatus entre l’abandon/comblement du fossé «salissure», contrairement à ce qui avait été observé au et la première phase de construction de la villa. Même si niveau de la palissade et à l’arrière de celle-ci. Cette im- la datation de l’aménagement du fossé n’est pour l’ins- pression se confirme avec la campagne 2001. Pourtant, tant pas acquise faute de mobiliers, il nous semble aujour- un autre décapage dans cette zone est à envisager pour d’hui évident que les installations repérées à l’intérieur de confirmer ce sentiment. l’enclos s’organisent selon un plan orthonormé que suit le tracé de l’enceinte. Il y a donc concomitance entre l’amé- Les premières installations ont probablement été amé- nagement de l’enclos et les installations à l’intérieur du nagées à la fin de la période augustéenne. Parmi les dispositif. La fonction du fossé est donc à l’évidence d’en- mobiliers (Auguste-Claude), nous constatons la présence clore des séries de bâtiments et probablement aussi de de gobelets à paroi fine italiques, de fragments de les défendre. Nous retrouvons les «coulées» de graviers plats à engobe interne rouge-pompéien, de plats à en- le long des parois internes du fossé. La présence d’un gla- gobe rouge provenant peut-être ( ?) de Lyon, d’une série cis ne peut donc être définitivement exclue. Le «vide» ap- d’écuelles/jattes à pâte blanche et couverte grise produite parent entre le fossé et les premières installations pouvait dans le Jura, l’absence de Terra Nigra véritable, la pré- accueillir des structures fugaces, tels que stimuli ou cip- sence de fibules coudées en bronze de type Riha 1.6., pia qui empêchaient une avancée trop rapide des troupes variante 1 (Eingliedrige Drahtfibel ; datation : Auguste- ennemies. Claude). L’hypothèse d’un «vide» entre le fossé et les installations

68 Remarquons l’absence de monnaies : aucune des trois tié du Ier s. apr. J.-C.

campagnes de fouilles de 1999 à 2001 n’a livré la moindre

pièce (plus de 5000 m fouillés dont 3400 m dans l’en- Bibliographie clos). L’établissement de Habsheim – Landserer Weg a une Roth-Zehner 2005 : ROTH-ZEHNER Muriel. Habsheim : configuration atypique comme l’attestaient déjà les re- lotissement Lobelia II, lieu-dit Landsererweg. Bilan scien- cherches menées en 2000. Il est certain que seule une tifique de la région Alsace 2000, 2005, p. 54-57. poursuite des travaux pourra permettre de clarifier le sta- tut et la fonction du site. Les fouilles 2001 confirment une Muriel ROTH-ZEHNER, Bertrand BAKAJ datation précoce que l’on place pendant la première moi-

HIRTZFELDEN Deuxième âge du Fer Orsa Granulats, lieu-dit Auf die Münchhauser Strasse

L’évaluation archéologique au lieu-dit Auf die Münschhau- et trois trous de poteau qui, tous, se caractérisent par un ser Strasse à Hirtzfelden a été motivée par l’extension remplissage essentiellement formé de matériaux issus du d’une gravière sur un terrain de 1,8 ha environ. Elle devait substrat, dans lequel les inclusions d’origine anthropique permettre de cerner l’extension vers l’est d’un site d’ha- et le mobilier céramique, daté de La Tène finale, sont bitat attribué à l’époque de La Tène finale, fouillé sous la rares. Ces structures, apparaissant par ailleurs relative- direction de Joseph Strich (Association de sauvegarde du ment isolées, pourraient appartenir aux marges orientales patrimoine archéologique de Wittelsheim et environs) en du site d’habitat laténien. mars/avril 2001. Maxime WERLÉ Les sondages ont permis de mettre au jour deux fossés

HIRTZFELDEN Deuxième âge du Fer Orsa Granulats, lieu-dit Auf die Münchhauser Strasse

À la suite d’une surveillance de décapage préconisée par de poteau de plan circulaire ou quadrangulaire dont cer- le SRA, qui s’inscrivait dans le projet d’extension d’une tains sont attribués à des constructions sur poteaux de gravière à Hirtzfelden sur un terrain d’environ 3 ha, une bois plantés. Aucun plan cohérent n’est perceptible à l’ex- fouille de sauvetage urgent a été réalisée en avril 2001 par ception d’une sorte d’isolat au nord du site comprenant :

l’Association pour la sauvegarde du patrimoine archéo- un bâtiment de plain pied (bât. 1) à 6 poteaux (9 6 m), logique de Wittelsheim et environs (ASPAWE). Le déca- orienté sud-est - nord-ouest (habitation ?) avec à proximité

page et les fouilles se sont limités à une aire mesurant un petit silo de stockage (S. 4) de plan ovoïde (2 1,9 m), 140 m de long sur 100 m de large constituant la première un tronçon de fossé sub-circulaire (S. 6), long de 40 m, phase d’extension de l’exploitation. de profil trapézoïdal, peu profond, attribué à la fonda- Le site est localisé dans la partie méridionale de la plaine tion d’une palissade qui s’intercale entre le bâtiment et

d’Alsace dans la Hardt rouge à une dizaine de kilomètres le silo, un grenier (bât. 2) sur 4 poteaux (2 3 m) et à au nord de Mulhouse sur le ban de la commune de Hirtz- 30 m au sud-ouest de cet ensemble, deux grands trous felden. Il se développe à la croisée de deux routes. L’une de poteaux quadrangulaires que nous attribuons à une des voies, la D2bis, est la voie antique Mandeure-Brisach structure (bât. 4) à deux poteaux médians supportant une passant par Wittelsheim et Ensisheim. La seconde, d’axe ferme à 2 pans (atelier ?). nord-sud, appelée chemin D8 de Bantzenheim à Rouf- fach, conduit du village à l’agglomération de Bantzenheim Les autres structures mises au jour se situent à environ par Munchhouse. 50 m au sud-est de cet ensemble. Il s’agit d’un grenier

(bât. 3) sur 4 poteaux (2 2 m) et d’un fossé rectiligne La fouille a révélé l’existence d’un habitat de plaine daté (F 5), de profil trapézoïdal ou concave par secteur, long de de l’époque de La Tène finale. Les composantes de l’ha- 38 m et présentant une interruption de 2,70 m. L’ouverture bitat, ou plus précisément de la partie de l’habitat mis au du fossé est de 1,30 m pour une profondeur conservée de jour (car les limites de l’espace occupé ne sont pas at- 0,70 m. De par la nature du comblement, il est attribué à teintes), s’organisent dans un espace mesurant environ un fossé de fondation d’une palissade à poteaux jointifs. Il 140 m de long sur 60 m de large, orienté nord-nord-ouest - se perd sous le terrain cultivé au sud. Hormis 7 trous de sud-sud-est et pratiquement parallèle aux anciens che- poteaux isolés, l’espace entre ces deux zones est libre de naux fluviaux du Rhin. toute structure. Sur l’ensemble de la zone explorée, au- cun sol d’occupation n’est apparu, l’érosion ayant fait son Les structures rencontrées, au nombre de 40, consistent œuvre. en 2 tronçons de fossés, une fosse silo et de 37 trous

69 Le matériel recueilli dans les structures se compose de Bibliographie céramiques très fragmentées, de deux fibules de type Nauheim en fer et en bronze, d’une fibule en fer à 6 spires Chossenot 1988 : CHOSSENOT Michel. L’habitat gau- latérales à arc externe (type Feugère 1a1), d’une lame de lois de la Tène finale de la Cheppe-Camp de Mourmelon couteau, d’un piton en fer et de fragments d’os. (Marne). In : AUDOUZE Françoise et BUSCHENSCHUTZ L’étude de la céramique a permis de dater le site de La Olivier (dir.). Architectures des âges des métaux : fouilles Tène D1. Le site présente peut-être deux périodisations, récentes. Paris : Ed. Errance, 1988, p. 103-110. (Archéo- la première représentée par la fibule La Tène II à 6 spires logie d’aujourd’hui. Dossier de protohistoire ; 2). datée généralement de La Tène C2-D1a (180 à 120 av. J.- Forrer 1937 : FORRER Robert. Quatre nouveaux cime- C.) et la seconde représentée par les fibules de Nauheim, tières de l’âge du Bronze et du Fer : Schweighouse, Lin- le fragment d’amphore Dressel 1 et la céramique indi- golsheim, Fergersheim et Holtzheim. Cahiers d’archéolo- gène à pâte claire enrobée de blanc, série de mobiliers qui gie et d’histoire d’Alsace, 1937, p. 105-110. n’apparaissent dans la région qu’à partir de La Tène D1b Jud, Zehner 1996 : JUD Peter et ZEHNER Muriel. La (120-80 av. J.-C.). Tène moyenne et finale dans le sud de la plaine du Rhin supérieur. In : PLOUIN Suzanne, DUNNING Cynthia et L’établissement de La Tène finale de Hirtzfelden s’ajoute JUD Peter (dir.). Trésors celtes et gaulois : le Rhin supé- aux rares témoins du peuplement de la Haute-Alsace à rieur entre 800 et 50 av. J.-C. : exposition présentée au la fin de l’époque gauloise et contribue à éclairer l’orga- Musée d’Unterlinden du 16 mars au 2 juin 1996. Colmar : nisation de l’espace du Rhin supérieur au cours de cette Musée d’Unterlinden, 1996, p. 195-203. époque charnière. Le site n’étant pas dégagé dans sa to- Wolf 1983 : WOLF Jean-Jacques. Contribution à talité, son organisation globale et sa vocation restent in- l’étude des établissements gaulois du Rhin supérieur : déterminées. La poursuite des recherches sur les terrains l’aedificium de La Tène III de Sierentz et la station de Hab- avoisinant le site au sud et à l’est devrait permettre de sheim. Revue d’Alsace, 1983, 109, p. 3-29. mieux cerner l’histoire de cet habitat. Joseph STRICH, Muriel ROTH-ZEHNER

HORBOURG-WIHR Négatif Rue Neuve

Les travaux de surveillance opérés lors de la construc- et les limons post-romains alors que la tranchée d’assai- tion du pavillon de M. Keller, au printemps, puis le creuse- nissement a entamé de manière superficielle des niveaux ment du réseau d’assainissement à l’automne n’ont pas antiques qu’il n’a pas été possible de dater. mis au jour de vestiges archéologiques significatifs. Les fondations du bâtiment n’ont touché que la couche arable Matthieu FUCHS

ILLZACH Bas-Empire - Haut Moyen Âge Lieu-dit Am Weyer

Implantées dans la partie sud-est de la place de la Mai- plat, est d’être comblée principalement d’éclats de pierre rie à Illzach, les fouilles ont apporté des informations in- calcaire et de gros fragments de mortier. L’hypothèse de édites concernant le site antique partiellement fouillé par travail retenue, et qu’il conviendra cependant de préciser R. Schweitzer durant les années 1970, et ce pour un sec- ultérieurement, est qu’il s’agisse des vestiges en négatif teur jusque-là très peu connu. d’une partie de la muraille appartenant au castellum du On retiendra tout d’abord qu’ici, et contrairement à l’em- Bas-Empire. Les éclats de pierre qui constituent le com- prise dégagée par R. Schweitzer, l’occupation ne démarre blement proviendraient alors du démantèlement de la ma- que tardivement et ce au cours du IVe s. Les premières çonnerie dont l’essentiel aurait été récupéré et probable- séquences d’occupation voient la mise en place de bâti- ment réemployé. Plusieurs fragments de céramique trou- ments, dont la fonction reste indéterminée, mais dont on vés dans la tranchée permettraient de dater ce démantè- a découvert plusieurs sols en mortier, de même que l’on a lement du IXe ou du Xe s. Le maintien éventuel de tout pu mettre en évidence une unique séquence de destruc- ou partie de la fortification jusqu’à une date aussi tardive tion par incendie. n’apparaîtrait nullement aberrant, sachant qu’un domaine L’élément le plus inattendu reste néanmoins une impor- royal mérovingien est censé occuper l’emplacement du tante tranchée, large d’au moins 3 m pour une profondeur fortin du Bas-Empire. de 1,50 m, recoupant les aménagements du IVe s., et tra- versant la place selon une orientation nord-sud. Sa parti- Richard NILLES cularité, en dehors de son profil à parois verticales et fond

70 KEMBS Haut-Empire Lotissement Les Bateliers I

Cette opération a été dictée par l’aménagement d’une pis- fosse (extraction de gravier pour recharger la voie ?) :

cine dans le lot 6 du lotissement des Bateliers I à Kembs, milieu Ier s. apr. J.-C, ¡ dont la «fouille» en 1993 avait révélé une occupation – la 1 phase de construction du quartier, avec solin de dense et une qualité de conservation des substructures tuiles, sol de gravillons et foyers domestiques : 2emoitié peu courantes. Ier s. apr. J.-C, – le niveau de destruction de cette phase, à la fin du Ier s. L’intervention de sauvetage ayant eu lieu alors que l’ex- apr. J.-C, probablement provoqué par un incendie, et cavation avait déjà été pratiquée, nos observations se sur lequel repose les fondations de la 2e phase d’occu- sont limitées à l’interprétation stratigraphique, en regard pation. des résultats antérieurs. Nous avons ainsi constaté que La fouille en sape a permis d’extraire une quantité de la tranchée pratiquée en 1993 avait mis au jour les struc- mobilier nettement suffisante pour proposer une datation tures d’habitat correspondant à la deuxième phase d’oc- fiable. La couche de destruction a notamment livré de cupation du site (1ère moitié IIe s. apr. J.-C.), mais occul- nombreuses céramiques sigillées calcinées, complètes. tait les niveaux préexistants, à savoir : – l’occupation initiale du secteur matérialisée par une Jean-Jacques VIROULET, Bénédicte VIROULET

KEMBS Négatif Lieu-dit Steinbuehl-Loechle

L’aménagement d’un lotissement à proximité du lieu de Bibliographie découverte d’un four de tuilier gallo-romain (Viroulet 2003) a motivé une surveillance de travaux au lieu-dit Steinhu- Viroulet 2003 : VIROULET Jean-Jacques. Kembs : bel à Kembs-Loechle. Le secteur étant passablement per- Steinbuehl-Loechle. Bilan scientifique de la région Alsace turbé par des excavations antérieures, il ne subsiste au- 1999, 2003, p. 86. cun vestige contemporain de la structure de chauffe. Jean-Jacques VIROULET

KINGERSHEIM Âge du Bronze final - Zone d’activité commerciale Gallo-romain Les Dahlias II

Cette opération fait suite aux fouilles de 2000 qui ont es- de grès rose...) et quelques céramiques que l’on date du sentiellement livré des structures datées du Bronze final. Bas-Empire. Cinq larges tranchées ont été pratiquées dans la partie Les fondations de la villa gallo-romaine, décapées au mo- sud-est du projet d’aménagement, dans un secteur où les ment du diagnostic, se sont avérées modernes. vestiges d’une villa gallo-romaine avaient été signalés lors du diagnostic (Rémy, Zumbrunn 2003). Bibliographie

Les sondages ont mis au jour une fosse du Bronze final Rémy, Zumbrunn 2003 : RÉMY Anne-Claude, ZUM- qui circonscrit l’occupation protohistorique au sud-est du BRUNN Olivier. Kingersheim : ZAC des Dahlias, lieu-dit site et des structures romaines. Ces dernières se limitent Klotzenanwaender. Bilan scientifique de la région Alsace à un fossé (Ier-IIe s. apr. J.-C.) et une série de fosses 1999, 2003, p. 86-87. quadrangulaires qui recueillaient du mobilier de destruc- tion de bâtiments (imbrex, tegulae, moellons, fragments Muriel ROTH-ZEHNER

NIEDERHERGHEIM Négatif Gravière

Les sondages archéologiques réalisés sur l’emprise de serrer le périmètre de la nécropole tumulaire située dans l’extension de la gravière, sur une surface de 1,3 ha n’ont la forêt communale de Dessenheim. livré aucun vestige archéologique significatif. Cette opération, faisant suite à deux interventions simi- François SCHNEIKERT laires effectuées dans le même cadre, aura permis de res-

71 RAEDERSHEIM Négatif Lotissement Saint-Amarin

Un projet de lotissement par la Foncière Hugues Au- Malgré un contexte archéologique relativement sensible, rèle a motivé une fouille d’évaluation archéologique. Les le résultat des sondages s’est révélé négatif puisque au- parcelles sondées (65,4 a) se situent au nord-ouest de cun vestige archéologique n’a été décelé. Seul un réseau la commune de Raedersheim (canton de Soultz, Haut- de chablis modernes a été reconnu. Rhin), en bordure nord de la rue d’Issenheim. Julien PELLISSIER

RIBEAUVILLÉ Moyen Âge Hôpital

Les sondages, entrepris à l’occasion de la dernière catholique construite à partir de 1282, de rares vestiges tranche de travaux de restructuration de l’hôpital de Ri- d’occupation (fosses, mur de soutènement) ont été iden- beauvillé, ont concerné un terrain caractérisé par une tifiés. Le mobilier recueilli n’est pas antérieur à la période forte pente, c’est-à-dire le versant nord du vallon occupé du début de la construction de l’église. Cette zone, établie par la ville. Cette zone était jusque-là organisée par des en contrebas du site du lycée, formait un espace ouvert terrasses artificielles de 4 m de hauteur chacune. Les son- séparant la ville du château urbain construit au XVe s. sur dages ont démontré que le substrat, composé de grès à les vestiges d’un établissement ecclésial du XIe s. voltzia, a été soustrait lors de la mise en place des ter- rasses à une époque récente (XVIIe-XVIIIe s.). À l’extré- Jacky KOCH mité orientale du site, dans une zone mitoyenne de l’église

SAINTE-CROIX-AUX-MINES Moderne Samson, Vallon de Saint-Pierremont

Le site du SAMSON fait l’objet d’une fouille programmée Les travaux de cette année ont permis d’avancer de 2,55 depuis 1985. Cette dix-septième campagne s’inscrit dans m dans l’effondrement, soit du mètre 49,7 au mètre 52,25, le cadre d’une autorisation pluriannuelle 2001-2003. Le ce qui représente l’évacuation de près de 40 tonnes de chantier de fouilles s’est déroulé du 19 juillet au 24 août, matériaux. soit pendant plus de cinq semaines avec une vingtaine de – l’ouvrage s’inscrit toujours dans la direction générale de fouilleurs au total. la faille suivie par la mine sus-jacente du Samson 2 si- tuée au niveau + 29,5 m, Cette campagne avait pour objectif la poursuite de la – la tenue du rocher du parement est s’améliore rapide- désobstruction de l’effondrement qui est au contact de la ment et la première encoche de toit (E1) apparaît au faille que les mineurs ont suivi lors du percement de leur mètre 45. Mais c’est à partir du mètre 49 que le rocher travers-banc d’accès aux zones filoniennes. du parement est se tient enfin : sa hauteur évolue de 0,3 m à 1,15 m au mètre 52,25. Si ce relevage, actuel- Précédé par un long couloir d’accès boisé de 29,5 m de lement régulier, se poursuit, nous devrions atteindre en longueur, le travers-banc débute au contact du rocher vif 3 m, donc au mètre 55,25, une hauteur de rocher de de la faille par un porche que l’on peut situer grâce à la 2 m. De tous les signes encourageants quant à l’issue première encoche de toit destinée à supporter une poutre prochaine de l’effondrement, celui-ci est le plus signifi- horizontale. Ce travers-banc se poursuit dans le rocher catif. vif sur 2 m dans la même direction que le couloir, soit 25 grades, avant d’être réorienté en raison de la trop grande En outre, les analyses dendrochronologiques apportent dureté de la roche : c’est le sitzort, ouvrage du premier un nouvel éclairage : sur les 166 analyses concernant ouvrier de martel qui ne sera pas approfondi. Le travers- les différents vestiges du boisage, 6 présentent une date banc se poursuivra donc au contact de la faille dans une d’abattage comprise entre 1502 et 1539, 53 une date roche broyée ce qui facilitera l’avancement des mineurs d’abattage comprise entre 1542 et 1594 et 107 une date sur le plan du percement mais pas sur celui du boisage. d’abattage comprise entre 1603 et 1609. Ainsi donc, l’ar- Au mètre 40, les mineurs ont croisé une faille sécante chéologie – avec les datations fournies par la dendrochro- orientée 350 grades à pendage sud-sud-ouest qu’ils ont nologie – confirme les textes : le boisage du couloir et du suivie par deux galeries opposées, créant ainsi le premier travers-banc ont été refaits en 1608 et 1609 par les re- carrefour de la mine. Si la galerie de droite n’est plus ac- preneurs Didier Guerel et David Demenge qui reprennent cessible aujourd’hui en raison de son effondrement, la ga- l’exploitation alors abandonnée depuis 10 ans (1598 à lerie de gauche se poursuit sur 30,4 m jusqu’à son front 1607). En 1608, ils achètent «toute sorte de bois pour de taille. estansonner jusques a la quantité de 40 pièces de petits

72 sappins» ; en 1609, ils acquièrent encore «la quantité de année sur des piliers utiles au boisage montrent la pré- dix huict pièces» (AD Haut-Rhin. M et M B 9635, f.1, 1608 sence de piliers antérieurs à la réfection générale de 1608 et f.2, 1609). Au total, c’est donc 58 pièces de bois qui et 1609. Situés entre les mètres 40 et 49, six jambes sont achetées pour «reprendre et relever de nouveau ...le du parement est présentent en effet une date d’abattage porche de plus de cent toises de longueur» (AD Haut- comprise entre 1572 et 1584 à l’exception d’un plus an- Rhin. M et M B 9684.2, f. 1, 14 mars 1609). cien abattu en 1553. Ils témoignent tous du réemploi dont Si la destination première de ce stock de 58 pièces de ils ont fait l’objet lors du relevage effectué en 1608 et bois est la confection de piliers «d’estanconnement», les 1609. Ce réemploi implique l’intégrité physique de ces repreneurs y ont aussi puisé pour faire les poutres de toit, poteaux ce qui indique aussi qu’ils échappent à l’effon- les piquets et les planches nécessaires au maintien du toit drement massif du travers-banc qui s’est produit jusqu’au et du parement est. Des nombreux vestiges inventoriés, 3 mètre 40 et, où, tous les piliers ont dû être changés en piquets, 19 planches, 7 piliers de renfort et 2 limandes, en 1608 sapin, datent en effet de cette période. Avec ce stock de Ces corrélations permettent donc d’appréhender la tenue 58 pièces, nous pouvons estimer que les repreneurs dis- générale du travers-banc qui, à partir du mètre 40, s’amé- posaient de 700 m linéaires de bois, dont les deux tiers liore de plus en plus nettement. Cette amélioration de la vraisemblablement, soit 470 m, ont été consacrés à la fa- tenue des terrains est largement confirmée par l’appari- brication des piliers. En prenant une hauteur moyenne de tion du rocher sur le parement est, qui, à partir du mètre 2,2 m, ils disposaient donc de près de 210 piliers. 49, s’élève régulièrement pour atteindre une hauteur de La fouille des 52,25 premiers mètres livre 155 piliers, soit 1,15 m au mètre 52,25. Tous ces indicateurs nous encou- un tous les 0,65 m en moyenne ; plus précisément un ragent à penser que la fin de cet effondrement est relati- tous les 0,72 m dans les 40 premiers mètres puis un tous vement proche. les 0,39 m dans l’avancement actuel du travers-banc. En Enfin, des 18 pièces achetées en 1609, la fouille n’en a conséquence, il resterait moins de 60 piliers pour la suite livré qu’un seul témoin pour l’instant : le pilier BC’. Elle du boisage, ce qui signifie que le travers-banc n’a pas été confirme ainsi que les 49,7 premiers mètres de l’ouvrage «relevé» sur toute sa longueur, soit 200 m environ, mais ont été reboisés en 1608. certainement sur près de 20 m encore. Corroborant cette hypothèse, les datations fournies cette Jacques GRANDEMANGE

SAINTE-CROIX-EN-PLAINE Âge du Bronze final Zone d’activité II, lieu-dit Holzackerfeld

À la suite du projet d’aménagement de la seconde phase strat est composé essentiellement de graviers rhénans et de la zone d’activités économiques de Sainte-Croix-en- de sables, notamment dans la partie ouest et sud-est du Plaine par le SISCO (Syndicat intercommunal de la site. Une couche de limons bruns argileux et compacts a Plaine d’activités de Sainte-Croix-en-Plaine – Colmar), été observée dans la partie nord-est de la zone ; le reste

des fouilles d’évaluation ont été réalisées sur une surface du site est recouvert d’une terre sablo-limoneuse brune de 86708 m sur des terrains actuellement réservés à la foncée à noire, plus meuble que la précédente. Ce sub- culture. Une partie du site a été détruit récemment (1992- strat est en partie lié à la présence des chenaux fossiles 1994) lors de l’aménagement de l’autoroute A35 qui longe dans ces zones. le côté est de notre terrain (récupération de tout-venant). Le terrain est traversé par 3 chenaux fossiles principaux. Notre diagnostic fait suite à une série d’opérations ar- Dans la partie ouest du site, on constate la présence de chéologiques réalisées sur des terrains contigus au nôtre. deux paléochenaux de couleur noir constitués d’une terre Des fouilles de sauvetage urgent ont été réalisées à l’em- sableuse très légère (paléochenal 1 = 124 m de long ; placement de l’actuelle zone industrielle (Georjon 1999), l. moyenne = 5 m ; paléochenal 2 = 90 m de long ; l. au lotissement Mermoz (Jeudy 2003) et au lieu-dit Jeb- moyenne observée = 10 m). D’après leur remplissage, sen Boden (Kuhnle 2003). Les fouilleurs ont mis au jour ces bras d’eau appartiennent probablement à un système des incinérations datées du Bronze final, des tumuli du de chenaux de divagation de la Thur. Ces derniers for- Hallstatt, des habitats de l’époque hallstattienne, de La maient encore une cuvette à l’époque du Bronze final et Tène ancienne et de l’époque romaine. À ceci se rajoutent pouvaient être actif une partie de l’année. Des mobiliers les fouilles du Oberes Holzackerfeld (Thévenin 1980a et ont régulièrement été découverts dans ces derniers. 1980b, Plouin 1987) qui ont livré une importante nécro- Au sud du paléochenal 2, un petit bras d’eau se désoli- pole tumulaire située à environ 300 m au sud-est de nos darise du chenal principal. Ce dernier est conservé sur sondages. Les nombreuses photographies aériennes réa- une profondeur maximum de 20 cm. À cet endroit, le li- lisées par R. Goguey, J.-J. Wolf et P. Jeanneau (doc. mon jaune affleurait, ou apparaissait à environ 30 cm de SDAHR) permettent de bien appréhender le paysage à profondeur (dans le bras principal cette strate n’apparais- l’époque protohistorique et notamment les nombreuses sait qu’à 1 m voire 1,50 m de profondeur). C’est à cet nécropoles localisées sur le territoire de Sainte-Croix-en- endroit que l’on trouve une série de fosses polylobées, Plaine. traces d’extraction du limon jaune, probablement utilisé pour la réalisation de pans de torchis des habitations à Le site évalué se trouve à l’ouest du village de Sainte- proximité. Croix-en-Plaine, aux lieux-dits Holzackerfeld. Il est situé Un chenal fossile de couleur brune (paléochenal 3) tra- entre la Thur et l’Ill sur une terrasse de graviers. Le sub- verse la partie nord-est du site (L. = 52 m ; l. moyenne =

73 7 m). Ce dernier appartient plus probablement à un sys- celles émises par ailleurs, à savoir la rareté du mobilier tème de divagation de l’Ill. datant mais aussi l’absence de marque de feu sur la cé- ramique et les ossements animaux découverts principale- La nappe phréatique est proche de la surface. Elle se si- ment dans le remplissage supérieur des fosses. tue actuellement à environ 2,30 m de profondeur. Avant Le remplissage est «classique» : une couche supérieure la canalisation des différents réseaux hydrauliques qui composée de terre noire et dans laquelle la quasi tota- datent du XIXe s. et du début du XXe s., la zone concernée lité du mobilier a été recueilli ; une couche intermédiaire par les travaux était régulièrement inondée par les crues composée des mobiliers lithiques calcinés (grès, granit, de la Thur ou par des remontées de nappe. galets) ; une couche charbonneuse qui recouvre le fond de la structure. Dans deux des structures, on note égale- Le terrain sondé a livré 157 structures : 103 trous de po- ment des traces de rubéfaction le long des parois. teau, 24 fosses, 3 fosses-silos, 2 fosses polylobées - ex- Dans la région proche, aucune de ces fosses n’a pu traction de limon, 2 fosses subquadrangulaires, 3 fosses être mise en relation avec un habitat de la même pé- de combustion assurées et 3 fosses de combustions pro- riode, ceci certainement en raison des décapages res- bables, 15 segments de fossés, 1 puits et 1 découverte treints qui avaient été effectués (Sierentz, 25 fosses ; Bat- de surface. tenheim, 2 fosses ; Kembs, 1 fosse ; Colmar, 1 fosse ; Le diagnostic archéologique a permis de révéler l’exis- Spechbach-le-Bas, 1 fosse ; Bruebach, 1 fosse). Dans tence d’une implantation humaine concernant essentiel- d’autres régions, ces structures ont toujours été décou- lement le Bronze final II-III. La découverte de surface cor- vertes dans des contextes d’habitat ou en périphérie de respond à du mobilier céramique romain qui provient cer- ceux-ci comme dans le Jura (Choisey, Ruffey-sur-Seille, tainement d’un épandage (une importante agglomération Champagnole), dans le Doubs (Valentigney, Thoraise) ou secondaire se situe au nord de notre site au lieu-dit Fron- encore en Suisse (Sion) (Rougier 2001). holtz (Zehner 1998). Des structures isolées ou des épan- Un grand nombre de ces structures est daté du dages sont donc possibles dans notre zone). Bronze final et plus particulièrement des phases IIb à IIIb. Quelques-unes sont plus anciennes (Sion, Bronze L’ensemble des 8 ha a livré exclusivement des vestiges ancien) voire plus récentes (transition Bronze final- protohistoriques. Toutefois, les structures se concentrent Hallstatt C). Les fosses de combustion se trouvent dans dans trois zones dont deux sont denses, la troisième plus l’aire de répartition attribuée au groupe Rhin-Suisse- clairsemée. L’habitat se structure de part et d’autre de pa- France orientale avec une nette concentration dans les léochenaux, probablement actifs une partie de l’année à régions Alsace, Jura et Doubs et sur le territoire suisse. la période du Bronze final. Des mobiliers ont été décou- verts à plusieurs endroits dans les chenaux fossiles no- La découverte du puits (plan subcirculaire :

tamment dans la zone 2. 3,70 4,00 m), au sud-est du site, doit également être soulignée. La fouille de ce puits pourrait s’avérer inté- La découverte majeure du site est incarnée par les 3 voire ressante, tout d’abord par l’abondance du mobilier déjà 6 fosses à combustion, découverte remarquable pour la découvert en surface, mais aussi par la présence du cuve- région. Seul Sierentz a livré un nombre important de ces lage qui pourrait être conservé dans le fond d’autant plus structures (25) ; les autres sites n’en ont livré qu’une ou que la nappe phréatique ne se trouve qu’à 2,30-3,00 m deux (Rougier 2001). Toutes les fosses de combustion de la surface du sol actuel. La céramique date cette struc- fouillées et celles présumées sont orientées nord-sud. ture du Bronze final II-III tout comme celle découverte Deux d’entre elles sont regroupées et en enfilade. Toutes dans l’ensemble des structures mises au jour sur le site. les structures de ce type sont localisées dans la zone 2, la zone la plus riche du site. On peut supposer l’existence L’habitat du Holzackerfeld daté du Bronze final n’est pas

d’un noyau dans le quart sud-est du terrain (surface esti- isolé dans la région. En effet, des indices d’habitat de la mée env. 1800 m ). Une dernière structure est localisée même période ont été signalés au nord de notre déca- à l’extrême sud-ouest de la zone 2, à environ 210 m des page au lieu-dit Oberer Kätzis (Zehner 1998). D’autres premières. indices ont été notés au lieu-dit Hochweg (Sainty 1994). Les plans sont équivalents : une fosse subrectangulaire Au lieu-dit Schlittweg (Zehner 1998), on mentionne éga- d’environ 2 à 3 m de long sur 1 m de large. Les dimen- lement la présence d’une fosse de combustion interpré- sions sont dans la moyenne de ce que nous connaissons tée alors comme une fosse de crémation en relation dans la région pour la période. avec les nécropoles tumulaires environnantes. Enfin, des Les matériaux utilisés dans ces fosses diffèrent de ceux incinérations du Bronze final ont également été mises connus dans la région proche. On y rencontre générale- au jour dans la commune, à l’emplacement de l’actuelle ment des galets incendiés tandis que les fosses-foyers de zone industrielle (Georjon 1994, Kuhnle 2003). L’habitat Sainte-Croix-en-Plaine recèlent majoritairement des frag- du Bronze final semble ainsi étendu, du nord au sud sur ments de grès et de granit calcinés. La découverte de une bande de 3 km à l’ouest et au nord de la commune. ces matériaux ne constitue pourtant pas une particularité L’abondance des découvertes dans cette zone montre car, dans d’autres régions, on constate également l’uti- que le site était régulièrement fréquenté et sans aucun lisation de matériel différent comme par exemple le cal- doute prospère de l’époque du Bronze à La Tène an- caire dans le Jura. La singularité du mobilier lithique re- cienne. cueilli dans ces structures se manifeste avant tout par des marques de chauffe que l’on constate systématique- La micro-région de Colmar et environs a toujours été une ment et que l’on note également à Sainte-Croix-en-Plaine. zone de passage privilégiée puisque se rencontrent deux Les observations sur nos structures rejoignent également axes importants : celui qui traverse la plaine du sud au

74 nord et celui qui traverse la région d’est en ouest, pro- Plaine. Bulletin de la Société Schoengauer 1983-1986, venant de la région de Breisach-am-Rhein et accédant 1987, p. 68-71. probablement à la fortification du Hohlandsberg (Wint- Rougier 2001 : ROUGIER Virginie. Les structures de zenheim) qui était occupée du Bronze moyen à la fin combustion à remplissage de galets chauffés de Sierentz du Bronze final. L’établissement d’une agglomération en (Bronze final). Mémoire de maîtrise : Archéologie : Stras- plaine à proximité de ce site majeur n’est certainement bourg 2 : 2001, 194 p. pas anodin. Sainty 1994 : SAINTY Jean. Sainte-Croix-en-Plaine : Hochweg. Bilan scientifique de la région Alsace 1991, Bibliographie 1994, p. 60. Thévenin 1980a : THÉVENIN André. Haut-Rhin : Infor- Georjon 1999 : GEORJON Catherine. Sainte-Croix-en- mations archéologiques (Sainte Croix en Plaine). Gallia Plaine : ZAC III. Bilan scientifique de la région Alsace Préhistoire, 1980, 23, 2, p. 322-336. 1997, 1999, p. 54. Thévenin 1980b : THÉVENIN André. Sainte-Croix-en- Jeudy 2003 : JEUDY Françoise. Sainte-Croix-en-Plaine : Plaine (Haut-Rhin), Oberes Holzackerfeld : rapport de lotissement Mermoz. Bilan scientifique de la région Al- sauvetage programmé. Strasbourg : Direction des antiqui- sace 1999, 2003, p. 95. tés préhistoriques d’Alsace, 1980, 20 p.-42 pl. Kuhnle 2003 : KUHNLE Gertrud. Sainte-Croix-en-Plaine : Zehner 1998 : ZEHNER Muriel. 1998. Le Haut-Rhin. Pa- ZA Jebsen Boden, au lieu-dit Jebsen Boden. Bilan scien- ris : Fondation Maison des Sciences de l’Homme, 1998, tifique de la région Alsace 1999, 2003, p. 96-98. 375 p. (Carte Archéologique de la Gaule ; 68). Plouin 1987 : PLOUIN Suzanne. Acquisitions récentes en archéologie : le mobilier funéraire de Sainte-Croix-en- Muriel ROTH-ZEHNER, Virginie ROUGIER

SAINTE-CROIX-EN-PLAINE Âge du Bronze final Zone d’activité II, lieu-dit Holzackerfeld

La fouille de la Tranche 1 sur le site du Holzackerfeld de Sainte-Croix-en-Plaine est relativement décevante : elle a 52 certes permis de mettre au jour deux bâtiments de plain- pied et 3 greniers à quatre poteaux, mais malheureuse- ment aucun mobilier datant. Ceci s’explique par l’arase- ment des structures, mais aussi par la pauvreté du site 51 49 qui avait déjà été souligné lors du diagnostic.

Toutes les structures ayant livré du mobilier sur le site da- 50

48 tant du Bronze final II-III, il est légitime de penser que ces 40 bâtiments ont été construits pendant cette période. Mais 47

évidemment il faut rester très prudent et aucune attribu- 39 tion chronologique définitive ne peut être proposée. 45 Remarquons d’emblée que les bâtiments ont la même 38 46 orientation (est-ouest ou nord-nord-est - sud-sud-ouest). 34

Sont-ils pour autant contemporains ? Rien n’est moins sûr. 44 Leur architecture est également très différente. Les plans 35 de maison pour la période du Bronze final et du Hallstatt 33 dans la région sont extrêmement rares. Des parallèles Bâtiment 1 43 36 existent pour le bâtiment 1 pour toute la protohistoire. Les 32 greniers sont également classiques. Le bâtiment 2 est, 37 31 quant à lui, unique dans la région pour la période pro- 41 tohistorique. 42 Dans le sud de l’Allemagne et dans la région de Munich, 28 30 Grenier 1 des séries de bâtiments datés du Bronze final et du dé- 27 26 but du Hallstatt ont été mises au jour (Schefzik 2001). Les 29 bâtiments de la zone 1 trouvent de nombreux parallèles. 25 Les constructions à quatre poteaux de type grenier appa- 24 raissent dès le Bronze moyen et deviennent plus fréquent SAINTE-CROIX-EN-PLAINE, zone d’activité II, lieu-dit à partir du Bronze final (Urnenfelderzeit). Le bâtiment 2, Holzackerfeld reste pour l’instant unique. Des maisons avec fossé de Plan du bâtiment 1 et grenier 1 fondation pour sablières ou série de poteaux existent bien Relevé : Muriel Roth-Zehner sûr, mais un parallèle exact n’est pour l’instant pas pos- sible.

75 La fenêtre ouverte au sud du site a livré quelques struc- 101 tures quadrangulaires pouvant être interprétées comme les vestiges de fosses de combustion, dont trois (voire six exemplaires) avaient déjà été découverts lors du diagnos- tic. Là aussi, les résultats sont plutôt décevants car nous n’avons pu prouver définitivement l’existence d’autres

103 structures de ce type dans ce secteur. De surcroît, aucun 102 tesson n’a été mis au jour. Les fosses ne peuvent donc pas être datées.

104 105 La Tranche 2 des travaux doit se poursuivre au sud du site du Holzackerfeld. Des structures de type fosses de combustion, puits, mais aussi fosses d’extraction de lehm ayant ensuite servi de dépotoir, permettront peut-être de mieux dater le site. Évidemment, rien ne permettra défi- nitivement de dater les bâtiments au nord de ce secteur, nappe de limon brun mais l’homogénéité des découvertes sur l’ensemble du site permet raisonnablement de dater l’habitat du Bronze final II-III. Les prochaines fouilles affineront probablement cette fourchette chronologique. 106

Bibliographie

110 107 114

109 Schefzik 2001 : SCHEFZIK Michael. Die bronze- 111 108 und eisenzeitliche Besiedlungsgeschichte der Münchner Ebene : eine Untersuchung zu Gebäude- und Siedlung- graviers sformen im süddeutschen Raum. Rahden/Westf. : M. Lei- dorf, 2001, 3 vol., 472 p.-101 fig., 96 pl., 51 plans et 112 24 pl. ht. (Internationale Archäologie ; 68). Bâtiment 2 SAINTE-CROIX-EN-PLAINE, zone d’activité II, lieu-dit Muriel ROTH-ZEHNER Holzackerfeld Plan du bâtiment 2 Relevé : Muriel Roth-Zehner

STEINBACH Moderne Carreau de la mine Saint-Nicolas

Les investigations archéologiques mises en oeuvre en de la voie de roulage de la galerie «Nicolas II». 2001, qui s’inscrivent dans le cadre d’un programme de valorisation initié par la Communauté de Communes de La deuxième structure mise au jour est constituée d’un Cernay et Environs, ont permis de confirmer tout l’intérêt petit muret et d’un amas de briques plates. Si rien ne per- du carreau de la mine «Saint-Nicolas». met d’affirmer avec certitude à ce jour qu’il s’agit d’élé- Après la découverte, au cours de l’année 2000, de plu- ments de la forge, sa position au sein du carreau, ainsi sieurs pièces de bois liées au système hydraulique d’ex- que la présence d’une très forte concentration de scories haure, et d’un couloir d’entrée attestant l’existence d’une et de charbon de bois, constituent des indices intéres- deuxième galerie (Nicolas II) sur le même carreau, la sants qui pourraient attester de la proximité de cet atelier. campagne 2001 a permis la mise au jour de deux struc- tures particulièrement intéressantes, en limite de son- Bien que les investigations au niveau de ces deux struc- dage. tures n’aient pu être poursuivies, de par la proximité im- médiate d’un petit bâtiment, la découverte d’un atelier de La première de ces structures, située au point de conver- tri et la confirmation de l’existence d’une forge contribuent gence des dispositifs de roulage des galeries «Saint- à faire du carreau de la mine «Saint-Nicolas» un site com- Nicolas» et «Nicolas II», correspond à un petit atelier de plexe et remarquable pour son potentiel archéologique, tri du minerai ; il est constitué d’une gouttière en bois, particulièrement intéressant pour l’étude des installations d’une vasque, de quelques trous de poteau, et de plu- d’exhaure et de traitement mises en place aux XVIe et sieurs tables de concassage en pierre. Cet ensemble est XVIIe s. dans le massif vosgien. limité au nord et à l’ouest par un muret de pierres sèches en arc de cercle, qui vient buter contre la partie terminale Frédéric LATASSE

76 STEINBACH Bas Moyen Âge - Moderne Mine Donnerloch

Pour la troisième année consécutive, les travaux de dé- très étroite, voûte arrondie et partie inférieure resserrée, blaiement de la vaste cavité à ciel ouvert creusée en rive telle qu’elle a pu être reconnue en Forêt-Noire. Le boi- gauche à l’entrée du vallon du Silberthal ont été poursui- sage est de structure bien différente du précédent, formé vis, concentrés sur la fosse antérieure, dont le fond ro- de poutres de chêne de section carrée plus faible (8 à cheux a enfin été atteint. Deux facteurs ont accru les diffi- 10 cm) soigneusement assemblées par tenons et mor- cultés de cette campagne. D’une part, les conditions mé- taises. Cette galerie est située 1 m sous le niveau de téorologiques désastreuses de l’hiver et du printemps ont la précédente qu’elle croise dans une zone non fouillée. provoqué d’importants éboulements, permettant la purge Sa datation est en cours par dendrochronologie, mais il des parties instables, mais nous occasionnant de labo- est vraisemblable qu’elle soit contemporaine d’un amas rieux terrassements. D’autre part, le fait que le fond de la de bois de chêne et de hêtre accumulé au centre de la cavité et ses prolongements souterrains se situent sous le fosse antérieure et au même niveau altimétrique, et qui a niveau aquifère nous impose un pompage constant, impli- été daté des années 1255 à 1270. quant un déploiement de matériel incompatible avec toute À l’aplomb de la paroi nord, la pelle mécanique a cassé intervention ponctuelle. un morceau de tronc évidé ; la fouille a révélé la pré- sence de deux éléments de gouttière en place, dont l’un, Cette année, la fouille a porté exclusivement sur la fosse en connexion avec la paroi, réceptionnait un suintement antérieure. d’eau faible mais constant. Le nettoyage soigneux de Dans un premier temps, nous avons porté toute notre toute cette paroi a mis en évidence de frustes aména- attention sur deux volumes d’extraction superficiels et gements destinés à collecter les eaux et il apparaît que proches de l’entrée de l’exploitation, avec l’idée qu’ils ces gouttières ont été mises en place pour freiner l’en- pouvaient correspondre à la phase initiale d’activité. La noiement de volumes d’extraction inférieurs qui restent à fouille d’une petite salle avec pilier central et d’une amorce découvrir. de galerie à section ronde n’a livré d’autres indices que

quelques fragments de charbon de bois en cours de da- Nos efforts se sont enfin portés sur le dégagement de la ¡

tation C. base du puits rectangulaire dont 3 côtés entaillent la pa-

roi sud. Sept jours de pompage et l’enlèvement d’environ

Nous avons fouillé et étudié la galerie boisée et effondrée 9 m de stériles et de boue nous ont révélé l’existence abordée et datée des années 1478-1479 lors de la précé- d’une galerie inférieure de forme trapézoïdale de grand dente campagne. Dégagée sur une longueur de 9 m, elle gabarit, antérieure à la galerie du XIIIe s. sous laquelle apparaît composée d’une succession de cadres formés elle se dirige. Une quantité importante de bois divers en de billes de sapin d’environ 20 cm de diamètre, soutenant cours d’étude et de datation, et un racloir moustérien en des planches et quartiers de résineux plus ou moins ap- silex y ont été trouvés, accumulés dans une boue noire. pointés vers l’avant et calés par de gros galets de rivière.

Plusieurs indices nous permettent d’affirmer que cette ga- Dans l’attente des résultats de nombreuses analyses, au- ¡

lerie a été construite à travers les déblais de la phase tant par C que par dendrochronologie, nous pouvons af- d’exploitation antérieure, pour s’enfoncer ensuite dans la firmer que cette très importante exploitation minière a été roche afin de rejoindre et explorer l’extrémité de l’exploi- active à une période ancienne qui ne pourra être datée tation médiévale. Elle est équipée d’une voie de roulage au terme de cette campagne. Elle a été reprise intensive- suspendue à environ 30 cm au-dessus d’un sol régulier ment, au plus tard au XIIIe s., pour prendre l’aspect qu’on tapissé d’argile noire. lui connaît aujourd’hui. À la fin du XVe s. enfin, une gale- Découverte en décembre 2000, une galerie faisait com- rie en partie construite à travers les déblais des phases muniquer la fosse antérieure avec le thalweg pour en per- antérieures traverse toute l’exploitation dans le sens de la mettre l’assèchement. Elle donne accès à un petit réseau longueur, afin de rechercher d’éventuelles parties encore complexe et fortement remblayé qui n’a pu être étudié. vierges du filon. Par contre, les deux premiers mètres de galerie et deux cadres de son boisage dans la fosse ont été fouillés ; elle Bernard BOHLY a une section caractéristique de la période médiévale,

THANN Moyen Âge - Moderne Collège Faesch

Le collège Faesch, localisé dans la limite sud-est de l’an- premier mur, de médiocre mise en œuvre, avait une va- cienne enceinte fortifiée de Thann, a fait l’objet d’inves- leur militaire assez restreinte (absence de flanquements, tigations archéologiques au cours de l’année 2001. La niveaux défensifs limités au seul chemin de ronde, utili- fouille a permis d’observer le premier mur d’enceinte est, sation d’une tour d’église comme guet...). Les caracté- construit à la fin du XIIIe s. par Thibaut de Ferrette, sei- ristiques techniques traduisent une volonté d’économie gneur de la ville résidant au château de l’Engelbourg. Ce dans la construction et la comparaison se limite avec des

77 exemples d’enceintes entourant de petits bourgs fortifiés du vignoble alsacien. Une tour d’angle a été construite en N E

O second lieu à l’intérieur de l’angle sud-est de ce rempart. S Son mur nord a été identifié par la fouille. Il est remplacé, Mairie annexe moins d’un siècle plus tard, par une seconde enceinte plus soignée dans sa mise en œuvre et plus épaisse (1,40 m).

À l’intérieur de cette partie de la ville, le développement urbain a connu une multiplication de grands bâtiments, ZONE I rattachés à l’administration de l’église paroissiale voisine. Bât. 2 Un grand bâtiment avec cave a été partiellement fouillé. Il était adossé à la première enceinte et construit au droit du mur nord de la tour carrée. Son sous-sol, placé dans Bât. 1 la moitié arrière de l’édifice, était desservi par un corri- dor d’accès, dispositif isolant le volume souterrain de la rue. Il était destiné à recevoir les foudres de vin stockant la récolte de la dîme paroissiale puis du chapitre à partir de 1441. Ce bâtiment a connu quelques modifications in- ternes (approfondissement des niveaux, cloisons...) avant Collège sa démolition en 1866. Bibliothèque Jacky KOCH ZONE II

0 5 10 m

Limites de fouilles profondes THANN, Collège Faesch Plan des fouilles Relevé : Jacky Koch

THANN Moyen Âge - Moderne Place Joffre

Les sondages entrepris sur la place Joffre à Thann ont restaient présentes à proximité du second rempart, le ter- permis d’observer la topographie de la ville en périphérie rain ayant été dérasé à l’époque contemporaine. En par- de la collégiale Saint-Thiébaut. La première phase d’oc- tie sud, l’espace cimetérial était occupé par une chapelle cupation du site est matérialisée par des niveaux de rem- ossuaire à chevet polygonal. Cette construction avait une blais comblant le fossé oriental de la ville de la fin du longueur estimée autour de 25 m d’après les vestiges lo- XIIIe s. L’ampleur de ce fossé n’a pas été définie par les calisés. sondages. Ce fossé était situé en avant d’une muraille liée L’abandon du cimetière a été fait par étapes successives. à la tour sud de l’église, actuelle chapelle Saint-Thiébaut Dans un premier temps, la partie orientale a été cédée à datée de la seconde moitié du XIIIe s. Cette première en- la ville. À cette occasion, un mur en galets a été construit ceinte semble avoir été démolie lors de l’agrandissement en prolongement de la façade est de la sacristie de la col- du milieu du XIVe s. Au sud de l’église actuelle, un mur légiale. Il est postérieur à une partie de l’édifice construite orienté d’est en ouest appartenait à une construction lé- à la fin du premier quart du XVIe s. L’abandon définitif du gère (clôture, habitation...). cimetière date de 1550 d’après les sources historiques. La seconde période est consécutive à l’extension de la La partie occidentale du cimetière incluant la chapelle os- ville, dont le nouveau rempart, épais de 1,40 m, a été suaire a été abandonnée dans un second temps. La cha- construit près de 35 m plus à l’est. L’agrandissement de pelle a été vidée de son contenu avant sa démolition. Les la collégiale a été accompagné par la création d’un cime- sources historiques permettent de situer cet événement tière au sud de l’église. Celui-ci était divisé en deux es- autour de 1785. paces nord et sud selon une limite basée sur l’ancien mur évoqué précédemment. La moitié sud talutée a été arasée Jacky KOCH lors de l’abandon définitif du cimetière. Peu d’inhumations

78 BILAN ALSACE SCIENTIFIQUE

Opérations interdépartementales 2 0 0 1

N˚de site Libellé de l’opération Responsable (organisme) Nature Prog. Époque de l’op. 67/68 Atlas-inventaire des sites miniers du massif LATASSE F. (AUT) PI 25 MOD vosgien, phase V

Atlas-inventaire des sites miniers du massif vosgien, phase V

La prospection 2001 fait suite aux campagnes mises en ouvrages miniers répartis sur 14 sites. œuvre en 1997, 1998, 1999 et 2000. Ces opérations ont pour finalité la constitution d’un atlas-inventaire des sites Depuis 1997, plus de 2700 ouvrages miniers répartis sur miniers couvrant l’ensemble de la partie alsacienne du 368 sites ont été inventoriés (dont 35 sites et 404 ou- Massif vosgien et ses marges. vrages inédits). Actuellement, 162 des 278 communes bas-rhinoises et Lors de la prospection 2001, 27 sites (26 sites pour le 102 des 119 communes haut-rhinoises concernées, sont Haut-Rhin et 1 site pour le Bas-Rhin) ont été traités, et entièrement traitées. 176 ouvrages miniers ont été recensés et localisés. Pour le Haut-Rhin, au-delà de la nette prédominance de la commune de Sainte-Marie-aux-Mines (838 ouvrages ré- L’inventaire a essentiellement porté sur 7 sites de la vallée partis sur 98 sites), citons l’importance des communes de la Doller (commune de Sewen), et sur les mines de fer de Sainte-Croix-aux-Mines (290 ouvrages sur 35 sites), de la vallée de la Thur (19 sites dont 8 sites et 81 ouvrages Bourbach-le-Bas (246 ouvrages sur 9 sites), Thann (235 inédits), avec la poursuite de la prospection engagée en ouvrages sur 31 sites), Steinbach (170 ouvrages sur 2000 dans le vallon du Steinby (commune de Thann) ; il 17 sites) et Bitschwiller-les-Thann (135 ouvrages sur 15 a aussi permis de mettre en évidence toute l’importance sites) pour leur patrimoine minier remarquablement riche. du secteur de l’Erzenbach (commune de Bitschwiller-les- Thann), exploité pour le fer aux XVIIIe et XIXe s. avec 132 Frédéric LATASSE

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BILAN ALSACE SCIENTIFIQUE

Index 2 0 0 1

RIBEAUVILLÉ (68)...... 72 Index géographique ROSHEIM (67)...... 43 à 44 SAINTE-CROIX-AUX-MINES (68) ...... 72 SAINTE-CROIX-EN-PLAINE (68) ...... 73 à 75 ALTKIRCH (68) ...... 60 SAVERNE (67)...... 44 BALDENHEIM (67) ...... 17 SCHIRRHEIN (67) ...... 45 BEBLENHEIM (68)...... 60 SÉLESTAT (67) ...... 45 BIESHEIM-KUNHEIM (68) ...... 61 SELTZ (67) ...... 46 BISCHOFFSHEIM (67)...... 17 SESSENHEIM (67) ...... 46 BOURGHEIM (67) ...... 18 SESSENHEIM-SOUFFLENHEIM (67) ...... 48 BRUMATH (67) ...... 19 à 20 SOUFFLENHEIM (67) ...... 48 BUTTEN (67) ...... 20 STEINBACH (68) ...... 76 à 77 DESSENHEIM (68) ...... 64 STRASBOURG (67) ...... 48 à 54 DIDENHEIM-MORSCHWILLER-LE-BAS (68) ...... 65 THAL-DRULINGEN (67) ...... 54 ECKBOLSHEIM (67) ...... 21 THANN (68) ...... 77 à 78 ECKWERSHEIM (67) ...... 22 WANGENBOURG-ENGENTHAL (67) ...... 54 ENTZHEIM (67)...... 22 WASSELONNE (67) ...... 54 ERSTEIN (67) ...... 22 WESTHOUSE (67)...... 55 ETTENDORF (67) ...... 23 WEYERSHEIM (67) ...... 55 FEGERSHEIM (67) ...... 25 WINGEN (67) ...... 55 FLAXLANDEN (68) ...... 65 GEISPOLSHEIM (67) ...... 25 à 26 GRIES (67) ...... 26 GUNDERSHOFFEN (67)...... 26 HABSHEIM (68) ...... 65 Index chronologique HAGUENAU (67)...... 27 HAGUENAU-LEUTENHEIM (67) ...... 26 HATTEN (67) ...... 27 HATTMATT (67)...... 29 Mésolithique ...... 41 HERRLISHEIM (67) ...... 30 Néolithique ...... 17, 22, 30, 32, 37, 41 à 55, 60, 65 HIRTZFELDEN (68)...... 69 Protohistoire ...... 37, 44, 46, 48 HOLTZHEIM (67) ...... 30 à 32 Âge du Bronze ...... 26, 41 HORBOURG-WIHR (68) ...... 70 Âge du Bronze ancien ...... 22, 32 ILLZACH (68) ...... 70 Âge du Bronze moyen...... 30 KEMBS (68) ...... 71 Âge du Bronze final ...... 23, 25, 34, 71, 73, 75 KINGERSHEIM (68) ...... 71 Âge du Fer ...... 26, 37, 39 LA WANTZENAU (67)...... 32 Premier âge du Fer ...... 25, 27, 41, 54 LEUTENHEIM (67)...... 34 Deuxième âge du Fer ...... 23, 27, 32, 42 à 44, 65, 69 LICHTENBERG (67) ...... 34 à 36 Gallo-romain ...... 18, 19, 20, 21, 25, 26, 32, 37, 39, 44, LIPSHEIM (67)...... 37 45, 46, 48, 53, 55, 60, 61, 65, 71 MARLENHEIM (67) ...... 37 Haut-Empire ...... 49, 71 MOLSHEIM (67) ...... 38 Bas-Empire ...... 43, 50, 70 MOMMENHEIM (67) ...... 39 Haut Moyen Âge ...... 18, 25, 37, 46, 48, 50, 70 MUSSIG (67) ...... 39 Moyen Âge . . . . 17, 20, 22, 34, 36, 39, 41, 45, 51, 53, 72, 77, 78 NIEDERHERGHEIM (68) ...... 71 Bas Moyen Âge ...... 27, 38, 77 ORSCHWILLER (67)...... 39 Moderne ...... 17, 22, 25, 27, 34, 36, 38, 45, 50, 53, ORSCHWILLER-SÉLESTAT (67) ...... 41 54, 60, 72, 76 à 78 OTTROTT (67) ...... 41 Contemporain ...... 20, 50 PFULGRIESHEIM (67)...... 42 Indéterminé ...... 25 RAEDERSHEIM (68)...... 72 Négatif...... 22, 26, 29, 37, 45, 54, 55, 64, 70, 71

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BILAN ALSACE SCIENTIFIQUE

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WERLÉ Maxime. Strasbourg (Bas-Rhin) : 9-10, place de l’hôpital. Ar- chéologie médiévale, 2000-2001, 30-31, p. 472-473.

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BILAN ALSACE SCIENTIFIQUE

Liste des abréviations 2 0 0 1

Chronologie Nature de l’opération

BAS Bas-Empire EV Évaluation BMA bas Moyen Âge FP Fouille programmée BRA âge du Bronze ancien PA Prospection aérienne BRF âge du Bronze final PC Projet collectif de recherche BRM âge du bronze moyen PI Prospection inventaire BRO âge du Bronze PP Prospection programmée CHA Chalcolithique PR Prospection CON Contemporain RE Relevé d’art rupestre EPI Épipaléolithique SD Sondage FER âge du Fer SP Sauvetage programmé FE1 Premier âge du Fer SU Sauvetage urgent FE2 Deuxième âge du Fer GAL Gallo-romain HAU Haut-Empire Organisme de rattachement des HMA haut Moyen Âge responsables de fouilles IND Indéterminé MA Moyen Âge AFA AFAN MES Mésolithique MOD Moderne ASS Autre association AUT Autre NEO Néolithique BEN Bénévole PAL Paléolithique PAM Paléolithique moyen CDD Contrat à durée déterminée CNR CNRS PAS Paléolithique supérieur PRO Protohistoire COL Collectivité territoriale EN Éducation Nationale MAS Musée d’association MCT Musée de Collectivité territoriale MET Musée d’État MUS Musée SDA Sous-direction de l’Archéologie SUP Enseignement supérieur ANT ANTÉA

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BILAN ALSACE SCIENTIFIQUE

Liste des programmes de recherche nationaux 2 0 0 1

Du Paléolithique au Mésolithique Périodes historiques

1 Gisements paléontologiques avec ou sans présence hu- 19 Le fait urbain maine 20 Espace rural, peuplement et productions agricoles aux 2 Les premières occupations paléolithiques contempo- époques gallo-romaine, médiévale et moderne raines ou antérieures au stade isotopique 9 : > 21 Architecture monumentale gallo-romaine 300000 ans) 22 Lieux de culte et pratiques rituelles gallo-romains 3 Les peuplements néandertaliens /.s. (stades isotopiques 23 Établissements religieux et nécropoles depuis la fin de 8 à 4 : 300000 à 40000 ans ; Paléolithique moyen /.s.) l’Antiquité : origine, évolution, fonctions 4 Derniers Néandertaliens et premiers Homo sapiens sa- 24 Naissance, évolution et fonctions du château médiéval piens (Châtelperronien, Aurignacien ancien) 5 Développement des cultures aurignaciennes et gravet- tiennes 6 Solutréen, Badegoulien et prémices du Magdalénien (cultures contemporaines du maximum de froid du Der- nier Glaciaire) 7 Magdalénien, épigravettien Histoire des techniques 8 La fin du Paléolithique e 9 L’art paléolithique et épipaléolithique (art pariétal, ru- 25 Histoire des techniques, de la Protohistoire au XVIII s. pestre, mobilier, sculpture, modelage, parure...) et archéologie industrielle 10 Le Mésolithique 26 Culture matérielle, de l’Antiquité aux Temps modernes

Le Néolithique Réseau des communications, aménage- ments portuaires et archéologie navale 11 Apparition du Néolithique et Néolithique ancien 12 Le Néolithique : habitats, sépultures, productions, échanges 27 Le réseau des communications : voies terrestres et voies d’eau 13 Processus de l’évolution, du Néolithique à l’âge du Bronze 28 Aménagements portuaires et commerce maritime 29 Archéologie navale

La Protohistoire

14 Approches spatiales, environnement, interactions homme/milieu Thèmes diachroniques 15 Les formes de l’habitat 16 Le monde des morts, nécropoles et cultures associées 30 L’art postglaciaire (hors Mésolithique) 17 Sanctuaires, rites publics et domestiques 31 Anthropisation et aménagement des milieux durant l’Ho- locène (paléoenvironnement et géoarchéologie) 18 Approfondissement des chronologies (absolues et rela- tives) 32 L’outre-mer

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BILAN ALSACE SCIENTIFIQUE

Personnel 2 0 0 1 du service régional de l’Archéologie

NOM TITRE ATTRIBUTION Frédérik Letterlé Conservateur du patrimoine Conservateur régional de l’archéologie. Coordination gé- nérale ; relations avec l’AFAN et les collectivités ; CIRA ; fouilles programmées ; Bilan scientifique régional ; mines. Caroline Finck Adjoint administratif Secrétariat. Christian Jeunesse Conservateur du patrimoine Tracés linéaires (routes, TGV, gazoduc, canaux, aéroport Bâle-Mulhouse) ; autorisations de lotir, ZI, ZA du Haut- Rhin ; Gallia ; publication des actes du colloque de Stras- bourg. Reine Gangloff Adjoint administratif Secrétariat. Erwin Kern Ingénieur de recherche Étude de ses travaux de terrain en vue de leur publication ; PC de Brumath et de Bourgheim. Marina Lasserre Ingénieur d’études Autorisations de lotir, ZI, ZA du Bas-Rhin ; prospection aé- rienne ; carrières sur l’ensemble de l’Alsace ; fouille pro- grammée. Micheline Longuet Vacataire Secrétariat. Emmanuel Pierrez Technicien (AFAN) Carte archéologique : administration des bases de don- nées, de données cartographie ; suivi des autorisations de fouille. Liliane Scotée Assistant-ingénieur Analyse de la verrerie antique et médiévale. Georges Triantafillidis Chargé d’études (AFAN) Carte archéologique : révision de la carte archéologique, étude des POS et SDAU. Marie-Dominique Waton Ingénieur d’études Autorisations d’urbanisme sur l’ensemble de l’Alsace (CU, PD, PC), sauf autorisations de lotir ; suivi des travaux M.H. ; tramway de Strasbourg ; carte archéologique.

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