Claude BELLEC TRÉGUEUX, le 17 mars 2017 Commissaire-Enquêteur 48 rue du Gué Morin 22950 TRÉGUEUX

Département des Côtes d’Armor _____

Bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers

Demande d’autorisation Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) Contrat territorial – Programme d’actions 2016 – 2018 (Syndicat Mixte des Bassins Versants du Jaudy-Guindy- Bizien et des ruisseaux côtiers)

Arrêté préfectoral en date du 2 décembre 2016

Enquête publique du 16 janvier 2017 au 17 février 2017

1 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Claude BELLEC TRÉGUEUX, le 17 mars 2017 Commissaire-Enquêteur 48 rue du Gué Morin 22950 TRÉGUEUX

Département des Côtes d’Armor _____

Bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers

Demande d’autorisation Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) Contrat territorial – Programme d’actions 2016 - 2018 (Syndicat Mixte des Bassins Versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers)

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Arrêté préfectoral en date du 2 décembre 2016

Enquête publique du 16 janvier 2017 au 17 février 2017

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A – RAPPORT DU COMMISSAIRE-ENQUÊTEUR 2 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

A – RAPPORT DU COMMISSAIRE-ENQUÊTEUR

A 1 – OBJET DE L’ENQUÊTE page 5

A 2 – CADRE JURIDIQUE DE L’ENQUÊTE ET ENVIRONNEMENT JURIDIQUE DES ACTIONS ENVISAGÉES page 6 A2-1 / Le cadre juridique de l’enquête publique A2-2 / L’environnement juridiques des actions envisagées

A 3 – CONTEXTE GÉNÉRAL page 9 A3-1/ Le maître d’ouvrage : le Syndicat Mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers A3-2/ Localisation et présentation des bassins versants concernés

A 4 – PRÉSENTATION DU PROJET DE PROGRAMME D’ACTIONS 2016/2018 page 15 A4-1 / L’objectif pour l’ensemble des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers A4-2 / Le territoire concerné A4-3 / Les objectifs à l’échelle des bassins versants A4-4 / Les actions et les travaux envisagés A4-4-1/ Actions améliorant la qualité du lit mineur A4-4-2/ Actions maintenant la structure des berges, restaurant ou conservant les fonctionnalités de la ripisylve A4-4-3/ Actions agissant sur l’impact des apports hydrauliques extérieurs A4-4-4/ Actions agissant sur l’hydraulique en période de hautes eaux A4-5 / Les actions prévues en 2016 et reportées en 2017 A4-6 / La (nouvelle) programmation 2017-2018 A4-7 / Les périodes de réalisation des travaux A4-8 / Le financement des travaux

A 5 – INCIDENCE ET IMPACTS POTENTIELS DES TRAVAUX – LES DIVERSES CONTRAINTES DE COMPATIBILITÉ page 31 A5-1 / Les impacts sur l’eau A5-2 / Les impacts sur le milieu physique A5-3 / Les impacts sur le milieu écologique A5-4 / Les prescriptions particulières, les mesures correctives et les moyens de surveillance A5-4-1/ Les prescriptions particulières et les mesures correctives A5-4-1/ Les moyens de surveillance A5-5 / Les diverses contraintes de compatibilité

A 6 – LE DOSSIER SOUMIS A L’ENQUÊTE page 44

A 7 – ORGANISATION ET DÉROULEMENT DE L’ENQUÊTE page 46 A6-1/ Désignation du Commissaire-Enquêteur A6-2/ Arrêté préfectoral A6-3/ Publicité et information du public A6-4/ Déroulement de l’enquête

3 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

A 8 – LES DIVERS AVIS ÉMIS page 50

A 9 – LES OBSERVATIONS DU PUBLIC page 50

A 10 – LE PROCÈS-VERBAL DE SYNTHÈSE / LE MÉMOIRE EN RÉPONSE page 51

Annexes : - 1) Arrêté préfectoral du 2 décembre 2016

- 2) Avis d’enquête publique

- 3) Arrêté préfectoral du 29 septembre 2016 (D.I.G.)

- 4) Planche photographique – Affichage sur sites

- 5) Avis d’accusé de réception – Mairie de Kermoroc’h

- 6) Procès-verbal de synthèse des observations, du 3 mars 2016

- 7) Mémoire en réponse du maître d’ouvrage, en date du 2 mars 2017

4 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

A – RAPPORT DU COMMISSAIRE-ENQUÊTEUR

A 1 – OBJET DE L’ENQUÊTE

Les bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers, situés au nord-ouest du département des Côtes d’Armor, sont gérés par un syndicat mixte qui a notamment parmi ses principaux objectifs d’améliorer, grâce à des actions appropriées, la qualité physique des cours d'eau et des zones humides dans le but d'atteindre l'objectif global de bon état défini par les réglementations européenne et française.

Dans ce but, le Syndicat mixte a mis en place le Contrat territorial du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers 2014-2018. Au sein de ce dispositif, un volet milieux aquatiques a été élaboré pour déterminer et définir les opérations à mettre en œuvre.

La Loi sur l’eau et les milieux aquatiques N° 2006-1772 du 30 décembre 2006 (LEMA) habilite les collectivités à entreprendre toute opération présentant un caractère général ou d’urgence et visant notamment l’entretien et l’aménagement des cours d’eau non domaniaux et la protection, la restauration des sites, des écosystèmes aquatiques et des zones humides ainsi que des formations boisées riveraines.

L’exécution de ces diverses installations, ouvrages, travaux, activités (IOTA), qui peuvent avoir des impacts sur les milieux aquatiques, est toutefois soumise à un régime de déclaration ou d’autorisation réglementé par les articles L214-1 et suivants et R214-1 et suivants du code de l’environnement.

Dans le présent dossier, le cumul de l’ensemble des actions envisagées a conduit la D.D.T.M., selon l’article R214-42 du C.E., à mettre en œuvre le régime de l’autorisation, nécessitant l’ouverture d’une enquête publique. Un dossier d’autorisation unique IOTA pour ces travaux, visant la période 2016 – 2018, a donc été adressé par le Président du Syndicat mixte à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer des Côtes d’Armor, qui l’a reçu le 11 juillet 2016 et enregistré sous le N° A 16/116 TER.

Par un arrêté en date du 2 décembre 2016, Monsieur le Préfet des Côtes d’Armor a prescrit une enquête publique, pour une durée de 33 jours à compter du lundi 16 janvier 2017 jusqu’au vendredi 17 février 2017 inclusivement. Le siège en avait été fixé en mairie de PENVÉNAN. (Annexe N° 1)

Le territoire de cette enquête comprenait les communes de Bégard, Brélidy, Coatascorn, Kermoroc’h, Landébaëron, , Pédernec, Penvénan, , , , , Prat, Runan, Saint-Laurent et Tréglamus.

L’arrêté préfectoral prévoyait que le commissaire-enquêteur tienne une permanence dans la mairie de chacune des communes suivantes : Penvénan (ouverture), Pleubian, Pédernec, Bégard, Plouisy (clôture).

5 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Le programme d’actions têtes de bassins versants et cours d’eau dans le cadre du contrat territorial des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers a été déclaré d’intérêt général, en vertu des 2°, 8° et 10° de l’article L211-7 du code de l’environnement, par un arrêté préfectoral en date du 29 septembre 2016 (joint en annexe N° 3).

A 2 – CADRE JURIDIQUE DE L’ENQUÊTE ET ENVIRONNEMENT JURIDIQUE DES ACTIONS ENVISAGÉES

A2-1 / Le cadre juridique de l’enquête publique

- le Code de l’Environnement et plus particulièrement ses articles L 123-1 et suivants et R 123-1 et suivants ; L 214-1 et suivants et R 214-1 ; - la loi N° 2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) ; - la loi N° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement ; - le décret 2004-374 du 29 avril 2004 modifié relatif aux pouvoirs des préfets, à l’action des services de l’État dans les régions et départements ; - le décret N° 2011-2018 du 29 décembre 2011 portant réforme de l'enquête publique relative aux opérations susceptibles d'affecter l'environnement et pris en application des articles 236 et suivants de la loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement ; ° la décision N° E16000354 / 35 en date du 18 novembre 2016, de Monsieur le Conseiller délégué du Tribunal Administratif de RENNES me désignant commissaire- enquêteur titulaire pour l’enquête publique afférente à ce dossier et Monsieur Bertin PERCEVAULT, commissaire-enquêteur suppléant ; ° l’arrêté de Monsieur le Préfet des Côtes d’Armor, en date du 2 décembre 2016, ordonnant et organisant la présente enquête publique relative à la demande d’autorisation des travaux du contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016- 2018 du Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers.

A2-2 / L’environnement juridiques des actions envisagées

La D.D.T.M. a donc été conduite à appliquer au présent dossier le régime de l’autorisation en considération de l'ensemble des opérations pouvant être engagées dans le cadre des programmations annuelles d'actions de 2016 à 2018 du « volet milieux aquatiques » du Contrat Territorial Jaudy-Guindy-Bizien 2014-2018 (article R214-42 du C.E.). Ces programmations annuelles concernent uniquement l'objectif d'amélioration de la qualité des cours d'eau et des zones humides. Les autres actions inscrites au sein de ce C.T.M.A 2014- 2018, à savoir la restauration de la continuité écologique pour les grands migrateurs et les actions destinées à éviter les dégradations (accompagnement, conseils, …) ne sont pas incluses dans la présente procédure et feront l'objet, si besoin, de procédures distinctes.

6 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Le dossier d’autorisation unique IOTA, adressé par M. le Président du Syndicat mixte à la Préfecture (où il a été reçu le 11 juillet 2016 et enregistré sous le N° A 16/116 TER), relève des dispositions de la loi sur l’eau. Les travaux envisagés sont visés par quatre rubriques du Tableau annexé à l’article R214-1 du Code de l’Environnement, plus précisément au TITRE III de ce dernier : IMPACTS SUR LE MILIEU AQUATIQUE OU SUR LA SÉCURITÉ PUBLIQUE :

Type d'action 3.1.2.0 3.1.3.0 3.1.4.0 3.1.5.0

Remplacement de buses X X X X Pose de passerelle Suppression d'ouvrage X X Aménagement de gué X X Restauration de lit mineur X X Réhabilitation de lit mineur X X

==> 3 1.2.0 : Installations, ouvrages, travaux ou activités conduisant à modifier le profil en long ou le profil en travers du lit mineur d'un cours d'eau, à l'exclusion de ceux visés à la rubrique 3.1.4.0, ou conduisant à la dérivation d'un cours d'eau : 1° Sur une longueur de cours d'eau supérieure ou égale à 100 m (A) ; 2° Sur une longueur de cours d'eau inférieure à 100 m (D).

Le lit mineur d'un cours d'eau est l'espace recouvert par les eaux coulant à pleins bords avant débordement.

==> 3.1.3.0 : Installations ou ouvrages ayant un impact sensible sur la luminosité nécessaire au maintien de la vie et de la circulation aquatique dans un cours d'eau sur une longueur : 1° Supérieure ou égale à 100 m (A) ; 2° Supérieure ou égale à 10 m et inférieure à 100 m (D).

==> 3.1.4.0 : Consolidation ou protection des berges, à l'exclusion des canaux artificiels, par des techniques autres que végétales vivantes : 1° Sur une longueur supérieure ou égale à 200 m (A) ; 2° Sur une longueur supérieure ou égale à 20 m mais inférieure à 200 m (D).

==> 3.1.5.0 : Installations, ouvrages, travaux ou activités, dans le lit mineur d'un cours d'eau, étant de nature à détruire les frayères, les zones de croissance ou les zones d'alimentation de la faune piscicole, des crustacés et des batraciens, ou dans le lit majeur d'un cours d'eau, étant de nature à détruire les frayères de brochet : 1° Destruction de plus de 200 m² de frayères (A) ; 2° Dans les autres cas (D).

------A = régime de l’autorisation D = régime de la déclaration

7 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

==> La rubrique 3.2.2.0 peut également être concernée par la déconnexion de fossés : Installations, ouvrages, remblais dans le lit majeur d'un cours d'eau : 1° Surface soustraite supérieure ou égale à 10 000 m² (A) ; 2° Surface soustraite supérieure ou égale à 400 m² et inférieure à 10 000 m² (D). Au sens de la présente rubrique, le lit majeur du cours d'eau est la zone naturellement inondable par la plus forte crue connue ou par la crue centennale si celle-ci est supérieure. La surface soustraite est la surface soustraite à l'expansion des crues du fait de l'existence de l'installation ou ouvrage, y compris la surface occupée par l'installation, l'ouvrage ou le remblai dans le lit majeur.

Considérés individuellement, les travaux envisagés relèvent en principe de la procédure de déclaration, mais l’application de leur cumul pour l’ensemble des opérations envisagées dans le cadre de ce C.T.M.A. par un même maître d’ouvrage, le Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien, et concernant le même milieu aquatique, a donc conduit à retenir une procédure d’autorisation (article R214-42 du code de l’environnement). Celle-ci est décrite par les articles R214-6 à R214-28 du Code de l'Environnement.

Ce cumul s'applique de façon temporelle, sur une durée de 3 ans (2016-2017-2018), et de façon spatiale, sur des territoires représentant des unités hydrographiques cohérentes, à savoir des bassins versants ou des groupements de bassins versants.

Par conséquent, pour les installations, ouvrages, travaux et activités soumis à autorisation au titre de la loi sur l’eau, une procédure unique intégrée a été élaborée, conduisant à une décision unique du préfet de département, et regroupant l’ensemble des décisions de l’État relevant :

- du code de l’environnement : autorisation au titre de la loi sur l’eau, au titre des législations des réserves naturelles nationales et des sites classés et dérogations à l’interdiction d’atteinte aux espèces et habitats protégés ;

- du code forestier : autorisation de défrichement.

Chaque année une note technique sera produite et transmise à la DDTM. Cette note précisera en année N-1 la nature exacte des travaux et leur localisation. La DDTM émettra, sur cette base, un avis et validera par écrit les travaux proposés en année N.

Par ailleurs, précisons que les prescriptions applicables aux travaux en rivière sont mentionnées au sein de divers arrêtés ministériels : deux arrêtés en date du 13 février 2002, l’arrêté ministériel du 28 novembre 2007, l’arrêté ministériel du 30 septembre 2014, l’arrêté ministériel du 11 septembre 2015.

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A 3 – CONTEXTE GÉNÉRAL

(Ce chapitre reprend, pour une large part, de façon plus synthétique, des éléments - y compris notamment des cartes - extraits du dossier établi et présenté à l’enquête publique par le Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers, ainsi que des éléments issus de son site internet : www.jaudy-guindy-bizien.org. Pour des précisions plus détaillées ou plus techniques, il convient de se reporter aux documents qui figuraient dans le dossier d’enquête).

A3-1 / Le maître d’ouvrage : le Syndicat Mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers

Ce Syndicat mixte a été créé par un arrêté préfectoral en date du 10 avril 2008, modifié par un arrêté préfectoral du 4 juin 2015.

Il regroupe l'ensemble des établissements publics de coopération intercommunale et de production d'eau potable situés sur le territoire des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers compris entre Perros-Guirec et Pleubian.

o Établissements publics de coopérations intercommunale territoriales :

- Communauté de communes de - Communauté de communes du pays de Bégard - communauté - Communauté de communes du pays de Belle-Isle-en-Terre - Trégor Communauté - Communauté de communes du Haut-Trégor - Communauté de communes de la Presqu’île de Lézardrieux

Depuis le 1 er janvier 2017, les quatre premiers de ces E.P.C.I. ont été regroupés au sein de Guingamp- Armor-Argoat (qui comprend également trois autres anciennes communautés de communes, mais situées en-dehors des bassins versants concernés ici), et les trois autres E.P.C.I. constituent désormais Lannion Trégor Communauté . Le rayon d’action de ce syndicat mixte se situe donc aujourd’hui à cheval sur ces deux nouvelles entités.

o Syndicats d’eau potable :

- Syndicat intercommunal d’adduction d’eau du Trégor - Syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement de Kernévec - Syndicat intercommunal de Kreis-Tréger - Syndicat intercommunal des sources de Kerloazec - Syndicat intercommunal d’adduction d’eau potable de la presqu’île de Lézardrieux - Syndicat mixte des eaux du Jaudy - Syndicat mixte de Kerjaulez

9 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Avec pour objectif la reconquête de la qualité de l'eau et des milieux aquatiques, ses compétences portent sur la mise en œuvre de programmes d’actions dans les domaines de la restauration de cours d’eau, de zones humides, du bocage, de l’animation agricole, des actions de gestion des espaces communaux.

Les coordonnées du Syndicat Mixte sont :

Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers 2, route de kabatous 22660 TRELEVERN Tél. : 02 96 15 19 19 – Fax : 02 96 15 19 20 Site internet : www.jaudy-guindy-bizien.org Président : Monsieur Germain SOL-DOURDIN, Maire de Coatascorn Directeur : Monsieur Sylvain LAVAUR

Deux techniciennes de rivière étaient plus particulièrement en charge du présent dossier : Mesdemoiselles Lena CORRE et Gwennina MATHIEU.

10 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

A3-2 / Localisation et présentation des bassins versants concernés

Le bassin versant du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers est situé au nord-ouest du département des Côtes-d'Armor, dans la région du Trégor. Il regroupe les bassins versants hydrographiques du Jaudy, du Guindy, du Bizien, de l’anse de Perros, du Lizildry, des côtiers Ouest et des côtiers Est (de Perros-Guirec au Sillon du Talbert).

11 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

o Superficie des bassins versants :

- bassin versant du Guindy : 12 500 ha - bassin versant du Jaudy : 18 500 ha - bassin versant du Bizien : 3 000 ha - bassin versant de l'estuaire : 9 000 ha - frange littorale : 9 000 ha.

Au total, ces divers bassins versants s’étendent sur 520 km² (52 000 hectares) et comptabilisent plus de 800 km de cours d’eau. Ce territoire, majoritairement rural, concerne 52 communes et représente une population de 56 000 habitants (et jusqu’à 100 000 personnes l’été). Cette population se concentre dans des villes de quelques milliers d'habitants : Bégard, Tréguier, La Roche-Derrien, ainsi qu'en bord de mer où les résidences secondaires dominent. Ailleurs, la population est dispersée autour de bourgs ruraux.

o Les activités :

Très peu d'industries sont présentes sur ce territoire : un atelier de découpe de viande, une fabrique d'engrais, un atelier de travail des métaux. Si l’emploi industriel y est donc peu développé, en revanche, l'agriculture est omniprésente avec près de 700 exploitations : élevage à dominante laitière au sud, avec de nombreuses parcelles en prairie ; élevage également au centre du secteur, mais majoritairement porcin et généralement hors-sol ; culture légumière sur le littoral et le long de l'estuaire au nord du bassin versant. Selon le site du Syndicat mixte, les agriculteurs y jouent un rôle économique majeur, participant à un aménagement du territoire équilibré.

Diverses activités économiques liées à l'eau sont présentes, notamment l'aquaculture : on trouve un élevage de truites de mer, un élevage de turbots, de nombreux élevages conchylicoles dans l'estuaire et à l'embouchure du Jaudy. À cela s'ajoute la pêche à pied professionnelle (coques, palourdes, …). Les activités récréatives sont également bien représentées. En rivière, coexistent quatre associations de pêche et un club de canoë-kayak. En mer, les activités sont variées : baignades, pêche (pêches à pied et à la ligne), activités sportives, etc. Ces activités sont bien évidemment tributaires de la qualité de l'eau.

° La climatologie :

Le secteur est situé en zone climatique de type océanique, qui est caractérisée par une faible amplitude thermique annuelle avec des températures moyennes douces, variant de 4° C en janvier à 21° C en août (Météo-). La pluviométrie y est assez importante avec des hauteurs de précipitation en moyenne de 720 mm par an, qui peuvent entrainer des phénomènes de ruissellement de l'eau et/ou de lessivage des sols. Cependant, les précipitations sont rarement fortes, se manifestant le plus souvent sous forme de crachin, leur importance décroissant de la source à l'estuaire.

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° La géologie et la pédologie :

Le substrat géologique du bassin versant est organisé en trois secteurs distincts. Au centre, on trouve un substrat constitué de roches volcaniques. Cette zone est marquée par un ensemble de failles où dominent les formations de schistes ; c’est une zone sensible à la pénétration de l'eau. Au nord et au sud, les formations de roches granitiques dominent. Lorsque le granite s'altère sous l'effet des conditions pédoclimatiques, il forme des éléments sableux favorables à l'infiltration des eaux en profondeur.

L’ensemble du bassin versant comprend deux types de sols : - les sols bruns lessivés : sols limoneux prédisposés à la formation d'une croûte de battance (organisation pelliculaire superficielle rendant le sol imperméable). Ils se sont développés sur les secteurs de plateaux et dominent la partie nord du territoire du bassin versant sur lequel on trouve des systèmes de grandes cultures (maïs, blé, légumes). - les sols bruns acides : sols présentant une texture sableuse qui favorise l'infiltration des eaux de pluie et qui limite les phénomènes de battance en surface.

° Le paysage :

- la topographie :

Le secteur géographique se subdivise en deux : sur les ¾ de la superficie, l'altitude se situe entre 50 et 100 mètres au nord, le ¼ restant ayant une altitude supérieure à 100 mètres au sud. Les fortes pentes (> 7 %) qui représentent 14 % de la surface totale sont cantonnées le long du Jaudy lors de son passage à travers une zone granitique. Ces pentes favorisent le ruissellement des eaux superficielles. À côté d’un boisement important, on y trouve également 10 % des surfaces cultivées en maïs et 11 % de celles en céréales.

- le réseau bocager

Sur l'ensemble des bassins versant du Jaudy, du Guindy et du Bizien, le linéaire bocager (talus et haies confondus) représente un total de 4 700 km. Le réseau bocager est dense (120 mètres linéaires/ha) et relativement bien conservé. On y observe des talus à forte valeur patrimoniale : ce sont des talus empierrés (talus-mur) surmontés d'une haie constituée principalement de chênes, de châtaigniers et de noisetiers. À certains endroits, notamment dans la partie centrale de ce secteur, on relève cependant la présence de grandes ouvertures dans le maillage, correspondant à des parcelles remembrées accueillant des cultures intensives telles que le maïs.

° Le réseau hydrographique :

Le réseau hydrographique est composé de trois rivières principales : le Jaudy, le Guindy et la Bizien. Leur est associé un réseau secondaire très dense de 460 km de cours d’eau.

Le Jaudy prend sa source sur la commune de Louargat, au lieu-dit Pen-Jaudy, près du point culminant de la Lande Supplice (304 mètres d’altitude), au sud de la colline du Menez Bré, 13 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

vestige de la chaîne des monts d'Arrée. De la source vers la mer, il est rejoint par les ruisseaux de Run an Spern et de Kerogan, le Théoulas et le ruisseau de Poulloguer. Il se jette dans la Manche, entre la côte de Granit rose et celle du Goëlo, après une course orientée sud-nord de 44,2 km. Son estuaire s’étire de La Roche-Derrien, en amont, jusqu’à Plougrescant et Pleubian. Le débit moyen annuel du Jaudy est de 1,6 m³/seconde (selon la DREAL Bretagne).

Le Guindy prend également sa source au Menez Bré, mais à l’ouest et à une altitude de 185 mètres. Ce cours d’eau est peu ramifié jusqu’à hauteur de Tonquédec où il est rejoint par le ruisseau de Poul Roudour en rive droite et le ruisseau de Kernélégan et du Roudour en rive gauche. Il s’écoule sur une longueur de 44 km selon un profil sud-nord avant de se jeter dans l'estuaire du Jaudy, en rive gauche de celui-ci, à la hauteur de Tréguier. Le débit moyen annuel de cet affluent du Jaudy est de 1,1 m³/seconde (selon la DREAL Bretagne).

Le Bizien est également en fait un petit affluent, le plus à l’est, du Jaudy. Il prend sa source au lieu-dit Pen-Bizien, à 86 mètres d’altitude, en limite des communes de Ploëzal et de Pommerit-Jaudy. Il est peu ramifié et rejoint le Jaudy en rive droite, un peu en amont par rapport au confluent Jaudy-Guindy.

(Site de l’Observatoire des poissons migrateurs Bretagne)

La frange littorale entre les communes de Saint-Quay-Perros à l'ouest et de Pleubian à l'est est drainée par de nombreux ruisseaux côtiers dont les principaux sont : le Lizildry et le Pellinec à l’ouest ; le Brestan, le Ribisia (ou Ribiscia) et le Saint-Laurent à l’est.

14 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Il est à noter que le captage d’eau sur le bassin versant du Bizien est visé par le contentieux européen sur les eaux brutes en raison de la teneur trop élevée en nitrates de ses eaux (taux > 50 mg/litre).

Le contentieux européen qui visait, pour les mêmes raisons, le bassin versant du Guindy a, lui, été levé le 13 juillet 2015 par la Commission européenne.

A 4 – PRÉSENTATION DU PROJET DE PROGRAMME D’ACTIONS 2016-2018

(Ce chapitre reprend également différents éléments contenus dans le dossier élaboré par le Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers).

A4-1 / L’objectif pour l’ensemble des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers

La programmation de travaux menée sur la période 2016-2018 a pour objectif de restaurer l'ensemble des fonctionnements hydromorphologiques des cours d'eau prioritaires. Elle se fonde sur une étude préalable intitulée « Tête de bassins versants », visant la continuité, la morphologie, l’habitat piscicole, l’hydrologie des cours d’eau concernés. Elle tient compte également des bilans des précédentes programmations de travaux et notamment de l’année d’expérimentation de travaux dits « têtes de bassins versants » en 2015.

Cette programmation de travaux 2016-2018 a été élaborée autour de deux axes :

‹ grouper les actions dans un périmètre réduit (à l'échelle de bassins hydrographiques restreints - côtiers et sur le Jaudy), afin d’optimiser l’efficience de l’ensemble des actions en termes de gain écologique, de mise en œuvre technique par les entreprises, de suivi facilité par le technicien et de réduction des coûts ;

‹ agir sur le maximum de thématiques en associant les travaux cours d’eau, zones humides, bocage et agricoles dans la mesure du possible.

Selon le Syndicat mixte, cette méthode de mise en œuvre du programme d’actions présente l’avantage d’une meilleure compréhension, visibilité et acceptation des travaux par les élus et la population.

Par ailleurs, lors de ces trois années de programme, des travaux seront poursuivis sur le bassin versant du Jaudy, faisant suite à une étude hydromorphologique, afin de maintenir les efforts déjà engagés par le Syndicat mixte pour atteindre le bon état écologique sur ce cours d’eau.

Le dossier (dans le Résumé non technique rédigé par le Syndicat mixte) précise d’autre part : « La programmation de travaux pluriannuelle est validé lors de réunions techniques avec nos partenaires techniques (Fédération de pêche, ONEMA, DDTM, services environnement des communautés de communes) et nos partenaires financiers (Agence de l’eau, Conseil

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départemental). Des visites sur les terrain ont également lieu avec les services de police de l’eau afin de valider les itinéraires techniques ».

A4-2 / Le territoire concerné

La programmation 2016 prévoyait de débuter les travaux sur le bassin versant du Poulloguer pour la masse d'eau du Jaudy et les achever en 2017. Mais, la mise en œuvre de la programmation a pris du retard et les travaux n’ont pas encore débuté.

Les travaux prévus en 2017 devraient porter sur les bassins versants suivants :

- Poulloguer et Théoulas pour la masse d'eau du Jaudy ; - Pellinec et Lizildry pour la masse d'eau zone côtière Ouest.

La programmation 2018 portera sur les bassins versants du Saint-Laurent, du Ribisia, du Brestan et des sources du Jaudy pour la masse d'eau du Jaudy et côtiers Est.

Les communes concernées sont :

Masse d'eau Bassins versants Communes

Jaudy - Côtiers Est Théoulas Brélidy Kermoroc'h Landébaëron Plouisy Runan Saint-Laurent Poulloguer Bégard Coatascorn Prat Sources du Jaudy Louargat Pédernec Tréglamus Brestan Pleubian Ribisia St-Laurent

Guindy - Côtiers Ouest Pellinec Penvénan Lizildry Plouguiel Plougrescant

16 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

(page 15 du document-dossier d’enquête du Syndicat mixte)

17 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

A4-3 / Les objectifs à l’échelle des bassins versants

Les enjeux par secteurs d’intervention étaient présentés dans un tableau insérés dans le document du Syndicat mixte (pages 19, 20, 21, 22, 23 et 24) qui figurait dans le dossier d’enquête. Ce sont le plus souvent des enjeux liés à l’hydromorphologie, la continuité écologique, l’hydraulique, la qualité de l’eau.

Les objectifs, à l’échelle des bassins versants, du programme d’actions du Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers sont déclinés dans l’avenant « milieux aquatiques » du contrat territorial 2014-2018. Ils sont exposés, dans les tableaux suivants :

Favoriser les migrations des populations piscicoles au sein du bassin versant notamment par rapport à l’anguille (enjeu fort) et la truite fario.

Approfondir la connaissance sur la présence de la Continuité écologique population piscicole (Lamproie de Planer).

Accès aux zones de reproduction à l’amont.

Réduction du nombre d’ouvrages.

Diversification des habitats sur le cours principal.

Lizildry Réduction d colmatages directs (passages à gué). Morphologie Restauration du lit mineur – passage d’engins.

Actions transversales bocage.

Approfondir la problématique du réseau secondaire fossés).

Hydraulique Favoriser le débordement, connexion de bras morts en période des hautes eaux.

Réduction du linéaire de busage.

18 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Favoriser les migrations des populations piscicoles Continuité écologique au sein du bassin versant notamment l’anguille qui présente un enjeu fort.

Réduire le colmatage lié à la divagation du bétail Morphologie et abreuvements directs au cours d’eau. Pellinec Suppression de passages à gué.

Soutien des étiages. Hydraulique Réduction de la section d’écoulement pour garantir une lame d’eau suffisante en étiage.

Favoriser les migrations des populations piscicoles Continuité écologique au sein du bassin versant.

Réduction du nombre d’ouvrages. Théoulas

Réduire le colmatage lié à la divagation du bétail Poulloguer Morphologie et abreuvements directs au cours d’eau.

Restaurer les sections d’écoulement et limiter les Sources points d’érosions. Du Jaudy

Favoriser le bon écoulement des eaux sur zones de sources. Hydraulique Réduction des apports d’eaux pluviales.

19 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Favoriser les migrations des populations piscicoles au sein du bassin versant notamment par rapport à l’anguille (enjeu fort). Continuité écologique Accès aux zones de reproduction à l’amont.

Réduction du nombre d’ouvrages.

Saint- Laurent Morphologie Réduction du colmatage, actions transversales bocage.

Approfondir la problématique du réseau Hydraulique secondaire (fossés).

Réduction du linéaire de busage.

Favoriser les migrations des populations piscicoles au sein du bassin versant notamment par rapport à Continuité écologique l’anguille (enjeu fort).

Réduction du nombre d’ouvrages. Brestan

Morphologie Restauration du lit mineur, remise dans le talweg.

Hydraulique Réduction du linéaire de busage.

20 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Favoriser les migrations des populations piscicoles au sein du bassin versant notamment par rapport à l’anguille (enjeu fort) et la truite. Continuité écologique Accès aux zones de reproduction à l’amont.

Réduction du nombre d’ouvrages.

Ribisia Réduction du colmatage, actions transversales Morphologie bocage.

Restauration du lit mineur – passage d’engins.

Hydraulique Réduction du linéaire de busage.

Le dossier place ces objectifs et ces actions dans le cadre notamment de la Directive européenne Cadre sur l’Eau (D.C.E.) 2000/60/CEE du 23 octobre 2000, qui engage chaque état membre à parvenir à un « bon état écologique des eaux ». Or, sur le territoire du Jaudy- Guindy-Bizien, le paramètre « hydromorphologie » rend difficile l’atteinte du bon état écologique pour certains cours d’eau.

Il les met également en perspectives du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Loire-Bretagne 2016-2021, qui définit pour une période de six ans les grandes orientations pour une gestion équilibrée de la ressource en eaux, ainsi que les objectifs de qualité et de quantité des eaux à atteindre dans le bassin Loire-Bretagne.

En fonction des nécessités locales, définies suite à des diagnostics, les actions à mettre en œuvre viseront tout ou partie des rubriques de la nomenclature IOTA, article R214-1, rubriques 3.1.2.0, 3.1.3.0, 3.1.4.0, 3.1.5.0, 3.2.2.0.

Ainsi, notamment :

- les ouvrages hydrauliques sont concernés par les rubriques 3.1.2.0 , 3.1.3.0 et 3.1.5.0 ;

- les passages à gué par les rubriques 3.1.2.0 et 3.1.5.0 ;

- les aménagements d’abreuvoirs, les encoches de débordement, la diversification des écoulements sont concernés par la rubrique 3.1.2.0 ;

- la consolidation ou la protection des berges par la rubrique 3.1.4.0 ;

- la déconnexion de fossés par la rubrique 3.2.2.0 .

21 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

A4-4 / Les actions et les travaux envisagés

Les opérations envisagées ont pour but de maintenir les efforts déjà engagés par le Syndicat mixte pour atteindre le bon état écologique sur le Jaudy.

Les travaux à réaliser pour la restauration et la préservation des différents cours d’eau ciblent différentes composantes physiques et dynamiques des cours d’eau.

Ainsi, les actions présentées dans le dossier du Syndicat mixte sont des actions visant à :

° améliorer la qualité du lit mineur ; ° maintenir la structure des berges, restaurer ou conserver les fonctionnalités de la ripisylve ; ° agir sur l’impact des apports hydrauliques extérieurs ; ° agir sur l’hydraulique en période de hautes eaux.

A4-4-1/ Actions améliorant la qualité du lit mineur

Elles ont pour objectifs :

° le rétablissement de la continuité écologique : actions sur des ouvrages hydrauliques (pont, passages busés,…) afin de réduire les impacts de l’ouvrage (obstacle à la circulation des sédiments et des espèces, banalisation des habitats aquatiques et des écoulements, dégradation de la morphologie,…).

° la réduction de l’impact des usages agricoles sur le lit - les passages répétés d’engins agricoles et/ou du bétail dans le lit du cours d’eau - par l’aménagement de passage à gué ou la mise en place de passerelle.

Les ouvrages hydrauliques sont l’un des principaux problèmes à la migration des poissons, du fait de leur mauvais positionnement, provoquant une chute infranchissable, ou par leur obstruction. Mais aussi, ils peuvent avoir une influence sur la morphologie et le bon fonctionnement des cours d’eau : accélération des écoulements, formation d’érosion, destruction des habitats piscicoles.

Exemples d’actions proposées :

Problèmes Actions

Inutilité, plus d’usage Enlèvement d’ouvrage

Mal-positionné Repositionnement ou remplacement d’ouvrage

Sous-dimensionné, ruiné Remplacement d’ouvrage

Chute Aménagement d’ouvrage

22 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Photographies figurant page 29 et page 30 du document du Syndicat mixte (dossier d’enquête)

La mise en place de passerelles est proposée en remplacement d’ouvrages problématiques dès lors que les berges peuvent en supporter l’aménagement et que l’ancrage s’avère stable. Ces passerelles sont adaptées au passage de bovins et / ou d’engins agricoles de petite taille.

De ce fait, l’aménagement n’impacte en aucun cas le lit mineur, ni les berges ; l’écoulement de l’eau reste libre ; le profil en long et en travers n’est pas modifié. C’est une bonne alternative à l’installation de buse et au passage à gué pour bétail quand les conditions sont réunies à une pérennité de l’aménagement.

Certaines activités ou usages provoquent une dégradation du lit mineur. Le passage dans le cours d’eau d’engins motorisés et/ou de bétail entraîne un départ de matière terreuse, dommageable au bon déroulement du cycle biologique de certaines espèces (colmatage des frayères). L’aménagement de gués permet donc de minimiser les impacts sur les habitats piscicoles, d’éviter une destruction plus importante de la berge ainsi que la modification du cours de l’eau.

L’aménagement des gués consiste essentiellement à empierrer les rampes d’accès, voire le lit mineur si celui-ci est meuble, afin de limiter le départ de particules vers le cours d’eau.

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Schéma d’un passage à gué (page 31 du document du Syndicat mixte) :

A4-4-2/ Actions maintenant la structure des berges, restaurant ou conservant les fonctionnalités de la ripisylve

Elles visent à :

° lutter contre le piétinement des animaux : fermeture des abreuvoirs et mise en place de pompes de prairie ou aménagement d’un point d’abreuvement ;

° protéger les berges : utilisation de méthodes en génie végétal pour consolider les berges, notamment dans le cadre de la mise en sécurité de biens.

Pour lutter contre le piétinement des animaux, des aménagements sur plusieurs parcelles sont proposés.

Le but est :

- d’éviter les dégradations physiques apportées à la structure de la berge ; - d’éviter le départ de matières en suspension et de matières fécales au cours d’eau ; - de favoriser la présence d’une végétation adaptée ; - de reconstituer à terme des habitats de berge pour la faune aquatique.

Il s’agit donc de remplacer ou d’adapter les abreuvements directs au cours d’eau, soit :

- par des abreuvoirs directs, aménagés en pente douce où le bétail est conduit par des clôtures de part et d’autre, vers un point d’abreuvement unique et pourvu d’une barrière en bois empêchant l’avancée dans la rivière, 24 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

- par l’installation de pompes de prairie (conventionnement avec l’exploitant agricole), présentant l’avantage d’éviter tout contact avec le cours d’eau.

En général, cette technique est favorisée. Elle est accompagnée d’une reformation de la berge dégradée si la surface est importante.

Schéma d’un aménagement d’abreuvoir Pompe de prairie (illustrations figurant page 32 du document du Syndicat mixte – dossier d’enquête).

L’utilisation du génie végétal comme méthode de protection de berges est une alternative à l’artificialisation des berges par enrochement. Cet aménagement permet d’absorber l’énergie de l’eau et donc de limiter les érosions de berges que peuvent induire les enrochements.

Différentes techniques existent mais celle préconisée et préférablement utilisée sur ce territoire est le tressage.

Cette technique utilise des pieux de châtaigniers sur lesquels viennent s’enrouler des branches de saules tassées.

Schéma d’un tressage de saules (page 33 du document du Syndicat mixte – dossier d’enquête)

25 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

A4-4-3/ Actions agissant sur l’impact des apports hydrauliques extérieurs

Elles consistent en la déconnexion des fossés de voirie et agricoles : cette action permet d’augmenter les temps de transfert des eaux vers les cours d’eau, réduire les à-coups hydrauliques et par voie de conséquence la dégradation de la morphologie des cours d’eau.

Le Jaudy et ses affluents ainsi que les ruisseaux côtiers subissent, en période de pluie, des à-coups hydrauliques provenant des versants non protégés par des talus et du réseau routier. L’impact est immédiat : le niveau d’eau augmente rapidement en quelques heures et redescend de la même manière, créant une érosion des berges et une incision du lit, détruisant nombre d’habitats piscicoles.

Le Jaudy, d’un point de vue morphologique, est très dégradé. Une des solutions proposées pour réduire cet effet consiste à déconnecter un maximum de fossés des cours d’eau, et notamment sur l’amont du bassin versant.

Cette action concerne principalement des fossés de voirie, donc publics.

Le principe mis en œuvre est :

- soit de décharger de la découverte de carrière dans le fossé – en s’assurant à l’avance d’avoir une surface suffisante pour que les eaux provenant du fossé puissent se répandre sans nuire à la chaussée ; - soit de dévier le fossé dans une surface non connectée au cours d’eau.

A4-4-4/ Actions agissant sur l’hydraulique en période de hautes eaux

Il est procédé à la création d’encoches de débordement. Ces travaux ont pour but en période de hautes eaux de participer à la dissipation de l’énergie du cours d’eau et de favoriser le débordement du cours d’eau.

L’objectif est de favoriser la connexion du lit mineur et du lit majeur et/ou des bras secondaires en période de hautes eaux notamment lors de crues et par conséquent de dissiper l’énergie hydraulique.

Le principe est d’abaisser une section de berge de manière à reconnecter lit majeur / bras secondaire, tout en conservant une hauteur suffisante de berge pour garantir une ligne d’eau optimum en période d’étiage.

A4-5 / Les actions prévues en 2016 et reportées en 2017

La programmation d'actions qui avait été initialement prévue pour l'année 2016 se situait essentiellement sur le sous-bassin versant du Poulloguer (Jaudy). Cependant, en raison du délai d'instruction et d'enquête publique nécessaire, relatif à ce présent dossier, les travaux ont été reportés sur l'année 2017.

26 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Les travaux prévus en 2016 (et donc reportés en 2017) faisaient l’objet de fiches détaillées dans le document élaboré par le Syndicat mixte contenu dans le dossier, constituant le § 6 (intitulé « Focus sur l’année 2016 ») de sa III ème partie (« Mémoire explicatif »).

Il s’agit de :

° remplacement d’ouvrage de franchissement de cours d’eau sur le ru Ar Zeuren, au lieu-dit Moulin de Kerouguy (localisation : point N° 1 sur la carte ci-après) à Coatascorn, afin d’assurer la libre circulation des espèces piscicoles.

L’action consiste à remplacer l’ouvrage existant – deux buses en béton de 60 cm de diamètre chacune – par une buse unique d’1 mètre de diamètre. Elle nécessite notamment un dégagement éventuel du site par débroussaillage et élagage, une découpe du bitume et une réfection de l’enrobé à l’identique, avec une remise en état des abords du site.

° suppression d’obstacles sur le ru Dour vihan, au lieu-dit Moulin de Poulloguer (localisation : point N° 2) à Bégard, afin d’assurer, ici aussi, la libre circulation des espèces piscicoles.

L’action consiste à déplacer les blocs rocheux pour supprimer la succession de chutes, en dégageant l’accès en débroussaillant et élaguant les cépées de noisetiers, en repositionnant ces blocs rocheux sur les abords aval direct du cours d’eau et en remettant en état le site et ses abords.

° déconnexions de fossés sur des rus situés à Prat (lieu-dit Kergoat bihan - point N° 3) et à Bégard (lieux-dits Kervec - point N° 4 - et Coat Merrien - point N° 5). L’enjeu est ici l’hydraulique et la qualité de l’eau : limiter le transfert des eaux de ruissellement, de matières terreuses et de produits chimiques (ammonitrates, produits phytosanitaires).

L’action consiste à boucher l’exutoire des fossés avant leur confluence avec les cours d’eau par apport de terre ou de découverte de carrière, avec débroussaillage et/ou élagage et remise en état du site.

° Aménagement d’abreuvoir sur le Roharou au lieu-dit Monjoa à Prat (point N° 6). L’enjeu concerne la morphologie du cours d’eau : lutter contre la déstabilisation des berges et le colmatage du substrat.

L’action consiste à aménager un abreuvoir stable par empierrement et clôtures : - décapage de l'accès au point d'abreuvement ; - mise en place de lisses en bois en bord de berge et pour la clôture des côtés, maintenues par des pieux également en bois ; - apport d'un empierrement de 4 m sur 4 m environ, type découverte de carrière ; - remise en état du site.

27 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Carte figurant page 34 du document du Syndicat mixte (dossier d’enquête)

A4-6 / La (nouvelle) programmation 2017-2018

Le contenu et l'ampleur de la programmation 2017-2018 n’étaient pas encore définis au moment de l’enquête publique. Le dossier soumis à l’enquête ne contenait de façon précise que les travaux initialement prévus en 2016 (voir le paragraphe précédent : « A4-5 / Les actions prévues en 2016 et reportées en 2017 »). Ces opérations, qui n’ont pu débuter, vont être réalisées prioritairement en 2017. 28 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Ensuite, le Syndicat mixte envisage la réalisation des travaux concernant le bassin du Lizildry et de ses affluents et celui du Pellinec et de ses affluents. Les objectifs visés sont : la restauration de la continuité piscicole, l’amélioration de la morphologie des cours d’eau et/ou l’augmentation des temps de transfert des écoulements. Ces travaux projetés sont souvent des remplacements de busage (sous traversée de routes ou de chemins agricoles, busage entre deux parcelles agricoles), suppressions de buses (par déplacement de l’entrée de champ ou l’installation d’une passerelle en bois), mais également la réalisation de rampes d’enrochement (trois seraient envisagées), le renforcement d’ouvrages, l’aménagement d’un abreuvoir et l’arasement/évacuation d’un système de vannage inutilisé, accompagnés le plus souvent de débroussaillage, élagage, voire bûcheronnage des abords.

Des contacts doivent être pris prochainement avec les maires des communes concernées (Plougrescant Penvénan et Plouguiel – pour le secteur Lizildry et côtiers ouest) ainsi qu’avec les propriétaires des parcelles impliquées.

Toujours en 2017, les travaux sur le sous-bassin du Théoulas devraient être mis en œuvre (communes de Brélidy, Runan, Landébaëron, Kermoroc’h, Saint-Laurent, Plouisy).

En principe, l’année 2018 sera consacrée à terminer les travaux prévus en 2017 qui n’auraient éventuellement pas été exécutés, et aux opérations projetées sur le territoire de la commune de Pleubian (secteur côtiers est) et sur celles de Louargat, Pédernec et Tréglamus (secteur sources du Jaudy).

Les maires sont consultés sur les opérations envisagées, puis éventuellement sollicités avant la réalisation des travaux si ceux-ci nécessitent des interruptions de la circulation et la mise en place de déviations et de signalétiques. De même, le Syndicat mixte recueille l’avis des propriétaires, voire des utilisateurs, des parcelles privées et, sauf nécessité importante, n’entend pas outrepasser leur refus d’autorisation. Aucune participation financière ne leur est demandée.

En pratique, la programmation détaillée des travaux est définie annuellement et chaque année une note technique est produite et transmise à la D.D.T.M. Cette note précise en année N-1 la nature exacte des travaux et leur localisation.

Par ailleurs, le Syndicat mixte se réunit annuellement avec ses partenaires financiers (Agence de l'eau, Conseil départemental, Conseil régional) et techniques (O.N.E.M.A., D.D.T.M., services en charge de l’environnement au niveau des communautés de communes, Fédération de pêche, Bretagne Grands Migrateurs, structures de bassins versants voisines) pour soumettre à validation la programmation définitive de l'année suivante, en organisant également une visite sur site des futurs travaux.

A4-7 / Les périodes de réalisation des travaux

Selon le document du Syndicat mixte du dossier d’enquête, les périodes d’intervention définies s’inscrivent dans le respect des cycles biologiques des espèces piscicoles et de la réglementation. Ces périodes les moins dérangeantes pour la faune piscicole se situent entre les mois d’avril et d’octobre. En effet, dès le mois de novembre, les saumons, notamment, 29 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

remontent le cours d’eau pour venir frayer. La période la plus favorable pour la réalisation des opérations est celle de l’étiage en fin d’été, pour des raisons de faisabilité technique car le débit du cours d’eau est le plus faible, les travaux en étant donc facilités.

A4-8 / Le financement des travaux

Les travaux sont totalement portés financièrement par le Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers. Aucune participation n'est demandée aux propriétaires pour la réalisation des travaux que cet organisme met en œuvre.

Différents partenaires financiers apportent une aide à ce programme, tels que l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne, le Conseil départemental des Côtes-d'Armor et le Conseil régional de Bretagne.

L’ensemble des aides ne dépassera pas le seuil de 80%, les 20% restant à la charge du Syndicat mixte.

Un état estimatif financier était joint en annexe au Résumé non technique rédigé par le Syndicat mixte figurant dans le dossier soumis au public. Il est reproduit ci-après :

2017

participation participation secteur montants estimative estimative auto- totaux Agence de Conseil Départ. financement estimatifs l’Eau Côtes d’Armor Loire-Bretagne Zones Lizildry 16 000 € 8 000 € 4 000 € 3 200 € humides Théoulas 4 500 € 2 250 € 1 125 € 900 € Pleubian Têtes de Pellinec 25 300 € 12 650 € 6 325 € 5 060 € bassins Lizildry 17 800 € 8 900 € 4 450 € 3 560 € versants Pleubian Cours Théoulas / d’eau Poulloguer 61 200 € 30 600 € 15 300 € 12 240 € Sources du Jaudy 62 400 € 31 200 € 15 600 € 12 480 €

30 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

2018

participation participation secteur montants estimative estimative auto- totaux Agence de Conseil Départ. financement estimatifs l’Eau Côtes d’Armor Loire-Bretagne Zones Lizildry humides Théoulas Pleubian 45 000 € 22 500 € 22 500 € 9 000 € Têtes de Pellinec bassins Lizildry versants Pleubian 58 000 € 29 000 € 29 000 € 11 600 € Théoulas / Cours Poulloguer d’eau Sources du Jaudy

A 5 – INCIDENCE ET IMPACTS POTENTIELS DES TRAVAUX – LES DIVERSES CONTRAINTES DE COMPATIBILITÉ (Ce chapitre de mon rapport reprend les éléments présentés par le Syndicat mixte dans son étude d’incidence qui constitue la IV ème grande partie - « IV. Dossier d’incidence au titre du code de l’environnement » - de son document principal figurant dans le dossier d’enquête publique)

A5-1 / Les impacts sur l’eau

° Incidence durant les travaux

=> Atteinte à l’alimentation en eau potable

Selon le document du Syndicat mixte, du fait de leur faible ampleur, les travaux envisagés ne devraient pas avoir de conséquences sur l’alimentation en eau potable. Toutefois, lorsque des travaux seront effectués à proximité et à l’intérieur des périmètres de protection des prises d’eau de surface, les propriétaires et les gestionnaires des sites en seront avertis afin de suivre au plus près les éventuels impacts.

=> Dégradation de la qualité des cours d’eau

‹ Les effets sur la turbidité de l’eau

Les travaux sont susceptibles d’engendrer directement certaines incidences dues à leur propre fait et à l’utilisation de machines (tronçonneuses, débroussailleuses, tractopelles,…). À la suite du remaniement du substrat et du remodelage du fond du cours d’eau, il pourrait être observé la mise en suspension de particules fines. La quantité de sédiments emportés 31 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

dépendra du type de travaux, de leur importance et de leur durée, ainsi que des caractéristiques du cours d’eau, notamment de la granulométrie du fond.

Ce départ de matières en suspension peut présenter des risques pour la vie biologique.

En premier, des effets directs : - par atteinte de la fonction respiratoire liée aux particules en suspension qui affectent les branchies ; - par chute de la concentration en oxygène dissous ; - par les effets toxiques des éléments restitués par les sédiments (ammoniac gazeux, fer sous forme hydroxyde ou encore arsenic qui est bio accumulé le long des chaînes trophiques).

Mais aussi des effets indirects : - par colmatage du substrat par les éléments fins, notamment les zones de frayères à salmonidés au sein desquels les alevins risquent l’asphyxie du fait d’une mauvaise oxygénation des œufs.

Cependant, selon le document, les ouvrages concernés étant de taille très réduite (hauteur et volume retenus), la quantité de sédiments remis en suspension devrait être très faible ; et les risques devraient donc être minimes, voire inexistants.

‹ Les rejets polluants

Les rejets d’hydrocarbures issus des machines et engins de chantiers, qui peuvent être accidentels (fuite, déversements, …) ou liés au fonctionnement des mécaniques. L’usage de tronçonneuses implique, par exemple, un huilage permanent des chaînes qui s’accompagne d’un rejet. L’utilisation d’huiles végétales peut limiter ces nuisances.

Même si l’usage des ciments et bétons doit être restreint pour les travaux envisagés, il peut s’avérer nécessaire pour garantir la pérennité et l’efficacité de certains aménagements. Mais, selon le document du Syndicat mixte, il sera limité uniquement à quelques sites. Les rejets de lait de béton devront être dans ce cas évités et les chantiers en question devront être isolés.

=> Effets sur l’écoulement de l’eau

Selon l’étude d’incidence, aucun impact ne serait à prévoir dans ce domaine.

=> Atteinte à la qualité de la nappe d’eau

De même, les travaux ne se faisant pas au contact de la nappe, aucune atteinte ne serait prévisible.

° Impacts suite aux travaux

=> Atteinte à l’alimentation en eau potable

Selon le document du Syndicat mixte, les travaux n’auront aucun impact sur l’usage en alimentation en eau potable sur le long terme. 32 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

=> Dégradation de la qualité des cours d’eau

L’étude d’incidence estime qu’aucune détérioration de la qualité de l’eau ne serait prévisible sur le long terme.

Elle souligne que l’aménagement des passages à gué est destiné à limiter le départ des particules fines et donc devrait, a contrario, améliorer ce paramètre.

Seule, la suppression des seuils pourrait engendrer une diminution de la qualité des eaux liées au départ de matières en suspension provoqué par les phénomènes d’érosion régressive. En effet, la présence des seuils crée un ralentissement des écoulements qui entraîne une modification du profil en long avec une réduction de pente, ce qui engendre une diminution de l’énergie potentielle du cours d’eau et donc de sa capacité de transport solide, ayant pour conséquence un dépôt accru de particules. Il s’en suit un envasement de la partie amont, proportionnel à l’importance du ralentissement créé. La suppression de ces seuils va donc engendrer l’effet inverse : là encore, le profil en long est modifié, mais cette fois, avec une augmentation de la pente ; l’énergie potentielle va augmenter, ce qui va remettre en charge les particules fines déposées. Ceci pourra se traduire par une érosion régressive qui continuera tant que le cours d’eau n’aura pas retrouvé son profil d’équilibre (pente initiale avant l’ouvrage).

La quantité de sédiments emportée dépendra de l’importance du dépôt amont. Ce départ de matières en suspension peut présenter des risques pour la vie biologique. Les effets directs et indirects qui peuvent ainsi intervenir sur la vie biologique sont les mêmes, et dans les mêmes conditions, que ceux qui sont susceptibles de se produire durant les travaux (voir ci-dessus).

L’étude d’incidence relativise comme précédemment ce phénomène en mettant en avant la taille modeste des ouvrages concernés et la très faible quantité de sédiments de ce fait remis en suspension. Selon elle, ces risques devraient donc être minimes, voire inexistants.

Elle estime que ces phénomènes d’érosion seront limités dans le temps, et s’arrêteront d’eux-mêmes lorsque le cours d’eau aura retrouvé son équilibre. Pour l’y aider et limiter l’érosion régressive, elle suggère de mettre en place des seuils anti-érosifs en bois ou blocs (seuils de faible hauteur de moins de 10 cm).

=> Effets sur l’écoulement de l’eau

Les travaux ne consistent pas à dériver les cours d’eau. Aucun effet à long terme sur l’écoulement, et notamment sur les débits écologiques, ne serait à prévoir.

=> Atteinte à la qualité de la nappe d’eau

Selon l’étude d’incidence, aucune incidence à long terme sur la qualité de la nappe ne serait à prévoir.

33 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

A5-2 / Les impacts sur le milieu physique

° Incidence durant les travaux

=> Atteinte aux berges

Durant les travaux, des atteintes aux berges sont possibles (effondrements, retalutage, …). Mais, si elles se produisaient, elles seraient ponctuelles et limitées à l’emprise des travaux. Une remise en état sera prévue dans le cadre du Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP) établi en préalable aux travaux.

=> Modification temporaire des caractéristiques physiques ou hydrauliques des cours d’eau

Selon l’étude d’incidence, la grande majorité des travaux ne nécessitera aucune modification des caractéristiques physiques ou hydrauliques des cours d’eau.

Toutefois, dans quelques cas (suppression ou remplacement d’ouvrages), il pourra être nécessaire de travailler à sec de façon à réduire l’impact de l’exécution des travaux et assurer un meilleur déroulement des chantiers. Pour ce faire des dérivations de cours d’eau pourraient être réalisées de façon temporaire, uniquement le temps des travaux.

À la fin des chantiers, les cours d’eau seront remis en état et les dérivations rebouchées, ce qui sera précisé par des articles spécifiques du CCTP.

=> Augmentation de l’effet drainant des sols

Aucune augmentation de l’effet drainant des sols ne serait prévisible durant les travaux selon l’étude d’incidence.

° Impacts suite aux travaux

=> Atteinte aux berges

L’étude d’incidence relève que, dans leur ensemble, les travaux ne devraient pas entraîner de modifications au niveau des berges. Seuls les aménagements de passages à gué et les suppressions de seuils peuvent avoir des conséquences ponctuelles sur les berges.

Les aménagements de passage à gué nécessitent de profiler les rampes d’accès, mais ce profilage se limitera uniquement à l’emprise des chemins. Les atteintes aux berges seront donc limitées.

Les suppressions de seuils engendreront une diminution de la hauteur de lame d’eau en amont, proportionnelle à la hauteur de ces ouvrages, ce qui induira donc une augmentation de la hauteur des berges en amont, provoquant éventuellement des effondrements ponctuels. Ces derniers permettront aux cours d’eau de retrouver un équilibre et d’adapter leur morphologie aux nouvelles conditions.

34 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

=> Modification temporaire des caractéristiques physiques ou hydrauliques des cours d’eau

Selon l’étude d’incidence, les travaux prévus ne conduiront pas à modifier de façon importante les caractéristiques physiques et hydrauliques des cours d’eau.

Les changements apportés concerneront les lignes d’eau qui seront relevées dans le cas d’aménagements d’obstacles ou abaissées dans le cas de suppressions de seuils, la portée de ces changements se limitant cependant à l’emprise des ouvrages.

Les aménagements ne changeront en aucun cas les capacités hydrauliques des cours d’eau : pas de modification des sections d’écoulement, ni de la pente des cours d’eau. Ils ne modifieront pas les débits.

=> Augmentation de l’effet drainant des sols

Une augmentation de l’effet drainant des cours d’eau est possible dans le cas des suppressions de seuils. En effet, l’enlèvement d’un seuil va engendrer une diminution de la hauteur de ligne d’eau en amont ainsi qu’une augmentation des vitesses d’écoulement.

Suivant le site et l’importance du cours d’eau (présence ou non d’une nappe d’accompagnement), l’effet drainant naturel du cours d’eau sur les parcelles riveraines, peut en conséquence être augmenté de façon ponctuelle, durant les périodes d’étiage uniquement.

L’étude d’incidence précise que cette augmentation répondra à une dynamique naturelle restaurée et ne mettra pas en péril les zones humides riveraines puisqu’elle ne concernera que les berges dudit cours d’eau (effet berges).

A5-3 / Les impacts sur le milieu écologique

° Incidence durant les travaux

=> Atteinte à la zone humide attenante

Les zones humides attenantes pourront être impactées par le passage des engins nécessaires à la réalisation des travaux qui pourraient former des ornières. Celles-ci seront rebouchées après les travaux, comme cela sera précisé par des articles spécifiques dans le CCTP.

=> Atteinte à une zone de reproduction, de croissance et d’alimentation de la faune piscicole, des crustacés et des batraciens

Compte-tenu de la période d’intervention (avril à octobre) les travaux ne devraient pas impacter la reproduction des salmonidés et des batraciens.

=> Atteinte à la continuité écologique

Le transport sédimentaire ne devrait pas être perturbé par les travaux selon l’étude d’incidence. 35 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

=> Effets sur la libre circulation piscicole

Les travaux pourraient entraîner un dérangement et créer ponctuellement des obstacles temporaires à la circulation des poissons. Cette perturbation pourrait également nuire à l’effet corridor joué par le cours d’eau (circulation des espèces animales).

Cependant, l’étude d’incidence relève que leur durée étant limitée, ils ne produiront aucun impact à l’échelle d’un cycle de reproduction.

° Impacts suite aux travaux

=> Atteinte à la zone humide attenante

Les travaux se limitent au seul lit mineur. Ils sont destinés à restaurer la dynamique naturelle des cours d’eau. En conséquence, aucune atteinte aux zones humides attenante ne serait à prévoir sur le long terme.

=> Atteinte à une zone de reproduction, de croissance et d’alimentation de la faune piscicole, des crustacés et des batraciens

Les travaux devraient permettre de recréer une diversité d’habitats et de restaurer la continuité piscicole pour permettre aux poissons d’accéder notamment aux zones de reproduction. En conséquence, selon l’étude d’incidence, l’impact des travaux sera positif sur la faune piscicole mais également sur les crustacés, les batraciens et les insectes aquatiques.

Ponctuellement cependant, certains aménagements pourraient modifier les habitats d’espèces, mais le gain qu’ils apporteront (accessibilité aux zones amont) compensera largement ces modifications, toujours selon l’étude d’incidence.

=> Atteinte à la continuité écologique

En principe, aucun impact sur la continuité écologique ne serait à prévoir sur le long terme.

Les suppressions de seuils permettront de libérer le transport sédimentaire. Les aménagements d’ouvrages créeront de petites retenue qui entraîneront le dépôt de sédiments, mais à une échelle très réduite (étude d’incidence).

=> Effets sur la libre circulation piscicole

Les travaux, notamment les aménagements et les suppressions des buses et des petits seuils, ont pour objectif d’améliorer la libre circulation des poissons et de rendre accessible les têtes de bassins riches en zones potentielles de reproduction pour les salmonidés. A long terme, selon l’étude d’incidence, les travaux devraient donc apporter une réelle amélioration sur ce paramètre.

36 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

A5-4 / Les prescriptions particulières, les mesures correctives et les moyens de surveillance

A5-4-1/ Les prescriptions particulières et les mesures correctives

Le document du Syndicat mixte contenu dans le dossier d’enquête déclare (page 48) que les prescriptions d'exécution des prestations seront conformes à l'arrêté du 28 novembre 2007 fixant les prescriptions générales applicables aux installations, ouvrages, travaux ou activités soumis à déclaration en application des articles L214-1 à L214-6 du code de l'environnement et relevant de la rubrique 3.1.2.0 (2°) de la nomenclature annexée au tableau de l'article R214-1 du même code.

Le Syndicat mixte s’engage à mettre en place les dispositifs suivants ainsi décrits :

=> Réalisation d'un Cahier des Clauses Techniques Particulières

Le programme d’action sera établi annuellement. Un cahier des clauses techniques particulières sera réalisé pour chaque action afin de donner toutes les indications techniques et pratiques ainsi que les précautions à prendre pour limiter les impacts négatifs sur le milieu. Il fixera également les modalités de remises en état des sites.

=> Validation technique par la D.D.T.M. des Côtes-d'Armor

Une note technique complémentaire sera adressée chaque année à la DDTM (année N-1). Cette note sera destinée à décrire précisément les travaux à envisager pour l'année suivante (année N). Elle devra comporter, a minima, un plan au 1/25000, un plan cadastral, la localisation des accès, le nom du bassin versant concerné, une description des travaux, les incidences et les mesures de protection à prendre, notamment en phase travaux.

La D.D.T.M., après examen de ces notes, validera par écrit les travaux. Le maître d'ouvrage n'engagera les travaux qu'à réception de cette validation.

=> Accord préalable aux travaux

Les propriétaires riverains concernés seront informés et consultés sur site des opérations à effectuer, des dates d’intervention et de la procédure de mise en œuvre.

Les interventions nécessitant de passer sur des parcelles cultivées se feront sans préjudices pour les exploitants, en privilégiant la circulation des engins sur la périphérie de la parcelle.

Un contact et un accord préalable seront convenus avec le propriétaire et les exploitants riverains. Il est rappelé toutefois que dans le cas de travaux ayant été reconnus d’intérêt général, les propriétaires sont tenus de laisser libre accès aux sites de travaux.

=> Période de travaux

Pour limiter l’impact des travaux sur la faune terrestre et aquatique, les travaux seront réalisés au maximum en dehors des périodes de nidification et de fraie des poissons. La période d’étiage semble la plus appropriée. 37 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Entre les mois de novembre et jusqu’au mois d’avril (si des interventions sont décalées), il est interdit de pénétrer dans les secteurs de frayère ou en présentant toutes les caractéristiques. Seules les interventions d’urgence pour la préservation des biens et des personnes peuvent déroger à cette règle.

=> Circulation des engins

Certains chantiers nécessiteront l’utilisation d’engins plus ou moins lourds. La circulation de ceux-ci se fera prioritairement par les accès existants (routes, chemins, …) et en suivant les berges. En cas de nécessité, des pistes temporaires pourront être aménagées par apport d’éléments pierreux. Ces éléments devront être retirés et évacués à la fin des travaux.

Cette procédure devra être détaillée dans les notes complémentaires à transmettre à la Police de l’Eau.

=> Dispositifs de prévention des rejets polluants

- Rejets d’hydrocarbures

En cas d’usage d’engins mécaniques, la plus grande attention devra être portée afin d’éviter les fuites d’huile et de gas-oil. Les engins utilisés devront être en bon état de fonctionnement et l’état des flexibles et des vérins hydrauliques devront être vérifiés chaque jour, avant le démarrage des travaux.

L’usage d’huiles biodégradables sera à privilégier. Pour les tronçonneuses, on veillera notamment à l’utilisation d’huile de chaîne biodégradable d’origine végétale.

Toutes ces prescriptions seront inscrites dans le CCTP.

- Béton et laitance de béton

En cas d’utilisation de béton (ce qui est possible sur quelques chantiers en fonction des caractéristiques des sites), le chantier devra être isolé. Les jus et laitances seront pompés et dirigés vers une zone herbeuse ou un filtre à paille de façon à être filtrés.

V Libre circulation du poisson

Selon le maître d’ouvrage, compte tenu de la durée limitée des travaux sur chaque site, ils auront un impact très limité sur la libre circulation piscicole. Aucune mesure spécifique ne sera prise en ce sens.

V Remise en état des lieux

Les sites seront remis en état à la fin des travaux. Cela consistera à évacuer les déchets et gravats, notamment lorsque l’apport de granulats aura été nécessaire à l’accessibilité au site.

38 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Les ornières formées par le passage des engins sur les berges et dans les parcelles riveraines devront être rebouchées.

En cas d’isolement du chantier, les batardeaux seront retirés, et le chenal de dérivation rebouché par les matériaux terreux qui auront préalablement été mis de côté. Ces matériaux devront être compactés pour éviter les lessivages par les pluies. Un ensemencement avec des mélanges de graminées pourra être réalisé. Si nécessaire, un géotextile biodégradable, type toile de coco, pourra venir recouvrir le chenal ainsi que les berges qui auront été remaniées.

A5-4-1/ Les moyens de surveillance

° Information des services de la police de l’eau

Comme il a été indiqué précédemment, une note technique complémentaire sera adressée chaque année à la D.D.T.M. (année N-1).

Cette note sera destinée à décrire précisément les travaux à envisager pour l'année suivante (année N). Elle devra comporter, a minima : - un plan au 1/25000 ; - un plan cadastral ; - la localisation des accès ; - le nom du bassin versant concerné ; - une description des travaux ; - les incidences et mesures de protection à prendre notamment en phase travaux.

Le Service de la police de l’eau ainsi que l'antenne départementale de l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques seront prévenus avant le commencement des travaux et informés immédiatement en cas d’incident mettant en cause la protection du milieu aquatique.

° Suivi des chantiers

Lors de la phase de réalisation des travaux, une surveillance régulière de la bonne conduite des travaux sera exercée par le conducteur de travaux, ainsi que par les techniciens du Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers.

A5-5 / Les diverses contraintes de compatibilité

Les programmes et décisions administratives dans le domaine de l’eau, et notamment les autorisations délivrées au titre des articles L 214-1 et suivants du code de l’environnement, doivent être compatibles ou rendues compatibles avec les dispositions de divers programmes de mesures plus généraux (notamment : SDAGE, SAGE, Directives européennes) ou de dispositifs parallèles précis (en l’occurrence, un périmètre de captage d’eau destinée à la consommation humaine). Leurs règles sont opposables dans un rapport de conformité aux tiers, aux services de l’État, aux collectivités territoriales et à leurs groupements.

39 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

o Le SDAGE du Bassin Loire-Bretagne

L’ensemble des bassins versants Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers, leurs masses d’eaux superficielles et souterraines, sont incluses dans le périmètre du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (S.D.A.G.E.) du Bassin Loire-Bretagne. Le SDAGE 2016/2021 a été adopté par le Comité de Bassin Loire-Bretagne le 4 novembre 2015 et arrêté par le Préfet Coordonnateur le 18 novembre suivant. Il est entré en application le 1 er janvier 2016.

Le SDAGE - issu de la transposition en droit français, le 21 avril 2004, de la Directive Cadre européenne sur l’Eau (D.C.E. N° 2000/60/CE du 23 octobre 2000)- est devenu le principal outil de la mise en œuvre de la politique communautaire dans le domaine de l’eau en France. Il intègre les nouveaux objectifs environnementaux introduits par cette directive européenne, tout en continuant à s’attacher à des objectifs importants pour le bassin Loire- Bretagne comme l’alimentation en eau potable, la gestion des crues et des inondations, la préservation des zones humides.

Intégrant également les dispositions du Grenelle de l’Environnement, le SDAGE Loire- Bretagne définit les grandes orientations pour une gestion équilibrée de la ressource en eau ainsi que les objectifs de qualité et de quantité des eaux à atteindre dans le bassin pour la période 2016-2021.

Les orientations fondamentales et les dispositions du SDAGE précédent ont été reconduites sous quelques réserves, dans ce nouveau SDAGE. Elles sont exposées dans 14 chapitres de ce document :

1 – repenser les aménagements de cours d’eau 2 – réduire la pollution par les nitrates 3 – réduire la pollution organique et bactériologique 4 – maîtriser et réduire la pollution par les pesticides 5 – maîtriser et réduire les pollutions dues aux substances dangereuses 6 – protéger la santé en protégeant la ressource en eau 7 – maîtriser les prélèvements d’eau 8 – préserver les zones humides 9 – préserver la biodiversité aquatique 10 – préserver le littoral 11 – préserver les têtes de bassin versant 12 – faciliter la gouvernance locale et renforcer la cohérence des territoires et des politiques publiques 13 – mettre en place des outils réglementaires et financiers 14 – informer, sensibiliser, favoriser les échanges.

L’objectif concernant l’atteinte du bon état des eaux et des milieux aquatiques (cours d’eau, nappes, littoral, estuaires, plans d’eau, …), déjà énoncé en 2010, a notamment été reporté de 2015 à 2021. La notion de « bon état » correspond à des milieux dont les peuplements vivants sont diversifiés et équilibrés et à une qualité des milieux aquatiques permettant la plus large panoplie d’usages : eau potable, irrigation, usages économiques, pêche, intérêt naturaliste, …

40 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Dans son étude d’incidence constituant la IV ème partie de son document figurant au dossier d’enquête, le Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers, maître d’ouvrage, estime que :

« Par son caractère ponctuel et du fait du peu d’étendue des modifications définitives des caractéristiques physiques du cours d’eau qu’elle implique, l’intervention n’est pas de nature à remettre en cause les objectifs du SDAGE Loire-Bretagne. » (page 51)

o Le SAGE Argoat-Trégor-Goëlo

Le Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (S.A.G.E.) est un outil de planification, institué par la loi sur l'eau de 1992, visant la gestion équilibrée et durable de la ressource en eau. Déclinaison du SDAGE à une échelle plus locale, il vise à concilier la satisfaction et le développement des différents usages (eau potable, industrie, agriculture, ...) et la protection des milieux aquatiques, en tenant compte des spécificités d'un territoire. Délimité selon des critères naturels, il repose sur une démarche volontaire de concertation avec les acteurs locaux. Il est un instrument essentiel de la mise en œuvre de la Directive Cadre européenne sur l’Eau.

Le SAGE fixe, coordonne et hiérarchise des objectifs généraux d'utilisation, de valorisation et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau et des écosystèmes aquatiques, ainsi que de préservation des zones humides. Il identifie les conditions de réalisation et les moyens pour atteindre ces objectifs. Il précise les objectifs de qualité et quantité du SDAGE, en tenant compte des spécificités du territoire, énonçant des priorités d'actions et édictant des règles particulières d'usage.

Il est composé de deux documents : le Plan d’Aménagement et de Gestion Durable (PAGD), qui constitue le document de planification du SAGE, et le règlement, qui le complète, renforçant éventuellement certaines mesures.

Le PAGD exprime le projet de la Commission Locale de l'Eau (CLE). Il expose les enjeux, et les mesures prioritaires retenues pour atteindre les objectifs généraux définis par la CLE. Il précise les conditions et les modalités de réalisation du SAGE et les dispositifs à mettre en œuvre pour y parvenir, les acteurs concernés, les délais, en évaluant les moyens techniques et financiers nécessaires.

Le périmètre du SAGE Argoat-Trégor-Goëlo a été fixé par un arrêté préfectoral en date du 21 mai 2008. Il englobe 114 communes.

Ses projets de PAGD et de règlement ont été adoptés le 23 février 2016 par la CLE, puis soumis à la consultation des assemblées délibérantes de son périmètre, de mars à octobre 2016. Une délibération de la CLE en date du 5 octobre 2016 a arrêté le projet de SAGE qui a ensuite été soumis à l’enquête publique, du lundi 2 janvier au mercredi 1 er février 2017.

Les opérations envisagées dans le programme d’actions 2016-2018 du Contrat territorial des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers entrent dans le cadre de l’un des 6 enjeux principaux définis dans le SAGE, l’enjeu 4 : « Qualité des milieux aquatiques ». 41 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Dans le but de retrouver un bon fonctionnement des cours d'eau et des milieux aquatiques associés à l'échelle du bassin versant, la CLE fixe 3 objectifs :

o atteindre le bon état écologique des masses d'eau au plus tard en 2021 ; o retrouver un fonctionnement équilibré des cours d'eau et des milieux aquatiques associés, afin de bénéficier des services écosystémiques offerts par ces infrastructures naturelles (stockage et restitution d'eau, épuration des eaux, vie aquatique, etc…) ; o assurer la libre circulation des espèces piscicoles et des sédiments et de manière prioritaire sur les cours d'eau classés liste 2.

Aussi, le Syndicat mixte, dans son étude d’incidence, conclut :

« Les travaux engagés dans le cadre du « Contrat Territorial – volet milieux aquatiques 2014-2018 » ont pour objectif d'améliorer la qualité et les fonctionnalités des milieux aquatiques et des zones humides. Les actions proposées ont tenues compte des orientations définies par la CLE du SAGE Argoat-Trégor-Goëlo. A ce titre, ces travaux sont parfaitement compatibles avec la SAGE Argoat-Trégor-Goëlo. » (page 52)

o La Directive « Habitats » (réseau Natura 2000)

Le site du Trégor-Goëlo est inscrit sur la liste européenne des sites Natura 2000 depuis 2004. Il est concerné par la Directive « Habitats, faune, flore » (site FR5300010 – TREGOR GOËLO) et la Directive « Oiseaux » (site FR5300070 – TREGOR GOËLO) et s’étend sur 29 communes, de Trélévern, à l’ouest, jusqu’à , à l’est, sur une surface de 91.438 hectares depuis son extension en mer en 2008 (97 % de surface marine).

Les communes de Penvénan, Pleubian, Plougrescant et Plouguiel, concernées par le présent dossier soumis à l’enquête publique, font partie du périmètre de cette zone Natura 2000, ainsi que l’estuaire du Jaudy.

Les habitats et espèces d'intérêt communautaire, terrestres et marins, y sont nombreux et très variés. On y dénombre ainsi :

V 26 habitats inscrits à l’annexe I de la Directive « Habitats, Faune, Flore » ; V 13 espèces inscrites à l’annexe II de la Directive « Habitats, Faune, Flore » ; V 17 espèces d’oiseaux figurant à l’annexe I de la Directive « Oiseaux ».

Le document d’objectif (DOCOB) de ce site Nature 2000 a été réactualisé en 2014. Parmi les objectifs qui y sont distingués, figurent le maintien ou le rétablissement dans un état de conservation favorable, d’une part, des habitats naturels terrestres ou marins d’intérêt communautaire, d’autre part, des espèces, dont les oiseaux, d’intérêt communautaire et leurs habitats fonctionnels, ainsi que de maintenir et de favoriser des activités cohérentes avec les enjeux de préservation des habitats et espèces d'intérêt communautaire.

42 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Selon l’étude d’incidence du maître d’ouvrage aucun site de travaux n'est concerné par Natura 2000 (page 55). Ce document précise également :

« Les travaux engagés dans le cadre du « Contrat Territorial – volet milieux aquatiques 2014-2018 » ont pour objectif d'améliorer la qualité et les fonctionnalités des milieux aquatiques et des zones humides. A ce titre, ces travaux sont parfaitement compatibles avec le DOCOB du site Natura 2000 Trégor-Goëlo.

A noter que les Syndicats de bassin versant sont cités comme opérateurs pouvant, par leurs actions de restauration des milieux aquatiques et des zones humides, apporter une réponse aux objectifs définis dans le DOCOB. »

o Le périmètre de captage d’eau de Traou Guern (ou Traou Wern)

Le Syndicat intercommunal d’adduction d’eau du Trégor, dont le siège est situé à Trélévern (dans le même bâtiment que le Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers) exploite le captage d’eau, destinée à la consommation humaine, de Traou Guern. Ce captage est réalisé par pompage dans la masse d’eau souterraine grâce à trois forages : le forage N° 1 sur la commune de Plouguiel et les forages N° 2 et N° 3 sur celle de Plougrescant.

Un arrêté préfectoral en date du 27 mai 1997 (qui était joint en annexe dans le document du Syndicat mixte figurant dans le dossier d’enquête) a déclaré d’utilité publique cette dérivation des eaux souterraines ainsi que la détermination des périmètres de protection (immédiate, rapprochée zone sensible et rapprochée zone complémentaire) autour des forages de Traou Guern avec l’établissement des servitudes légales.

Or, la majeure partie des travaux sur le bassin versant du Lizildry se situe dans le périmètre de protection rapproché du captage de Traou Guern.

Cependant, selon l’étude d’incidence du Syndicat mixte, « la nature des actions, qui vont être entreprises, ne correspond pas à la nomenclature des activités interdites par l'arrêté préfectoral. »

Et elle conclut :

« Par conséquent, le programme d'actions 2016 cours d'eau et zones humides n'est pas de nature à affecter le site et contribue à la préservation des captages d'eau. »

43 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

A 6 – LE DOSSIER SOUMIS A L’ENQUÊTE

Il pouvait être consulté tout au long de la durée de l’enquête, du lundi 16 janvier au vendredi 17 février 2017 inclus, aux jours et heures habituels d’ouverture au public, dans les mairies de Bégard, Brélidy, Coatascorn, Landébaëron, Louargat, Pédernec, Penvénan, Pleubian, Plougrescant, Plouguiel, Plouisy, Prat, Runan, Saint-Laurent et Tréglamus (mais non pas à Kermoroc’h, où le dossier avait été égaré après sa réception en mairie).

Les registres étaient à la disposition du public, dans chacune de ces mairies, dans les mêmes conditions de jours et d’horaires. Ce ne fut pas le cas à Kermoroc’h.

Le dossier n’était pas consultable en ligne (ni sur le site de la Préfecture, ni sur celui du Syndicat mixte).

. Un dossier comprenant :

∑ L’arrêté préfectoral du 2 décembre 2016 prescrivant et organisant l’enquête publique.

∑ Le résumé non technique :

Il s’agit d’une note de 5 pages dont une annexe, rédigée par le Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers. Elle était datée de juillet 2016 (version définitive).

Elle était constituée de 5 paragraphes : 1 – Introduction 2 – Le maitre d’ouvrage et son territoire d’action 3 – Contexte et cadre réglementaire 4 – Justifications des actions 5 – Un programme concerté

L’annexe reproduisait le tableau du montage financier des opérations 2017 et 2018.

∑ Le dossier d’autorisation LEMA : la note de présentation.

Ce document de 78 pages y compris ses 4 annexes, daté de mai 2016 (version définitive), avait été également élaboré par le Syndicat mixte. Il comprenait de nombreux tableaux, cartes, photographies et schémas.

Après le sommaire, une liste des sigles et des abréviations et une introduction, il comprenait quatre chapitres :

I – NOM ET ADRESSE DU DEMANDEUR - désignation du demandeur et du maître d’ouvrage des travaux - présentation du maître d’ouvrage et de son territoire d’action

44 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

II – CADRE RÉGLEMENTAIRE - régimes d’autorisation et ou de déclarations – article L214-1 du Code de l’Environnement - principe de cumul des actions – article R214-42 du C.E. - nomenclature IOTA – article R214-1 du C.E. - procédure retenue - autorisation unique pour les projets soumis à la Loi sur l’Eau - Note technique annuelle

III – MÉMOIRE EXPLICATIF - présentation du territoire d’actions prioritaires - enjeux et objectifs des travaux - conteste réglementaire - nature des travaux cours d’eau - description des travaux cours d’eau - focus sur l’année 2016 - programmation 2017-2018 - période de réalisation des travaux - financement des travaux

IV – DOSSIER D’INCIDENCE AU TITRE DU CODE DE L’ENVIRONNEMENT - cadre juridique - incidence durant les travaux - impacts sur l’environnement suite aux travaux - prescriptions particulières / mesures correctives - moyens de surveillance - compatibilité avec le SDAGE Loire-Bretagne 2016-2021 - compatibilité avec le SAGE Argoat-Trégor-Goëlo - compatibilité avec la Directive Habitat (Natura 2000) - compatibilité avec le périmètre de captage d’eau de Traou-Wern

+ ANNEXES :

- Annexe 1 : Arrêté préfectoral du 4 juin 2015 portant modification du Syndicat mixte des bassins versants Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers - Annexe 2 : Les procédures réglementaires pour l’intervention des collectivités publiques (les articles L214-1 et suivants du code l’environnement, traitant des régimes d’autorisation ou de déclaration – les articles R214-6, R214-7 et R214-8 du de même code, dispositions applicables aux opérations soumises à autorisation – l’article L432-3 du C.E., qui, dans le cadre de la protection de la faune piscicole et de son habitat, prévoit des sanctions en cas de destruction de frayères ou de zones de croissance ou d’alimentation de cette faune). - Annexe 3 : Arrêté ministériel du 28 novembre 2007 fixant les prescriptions générales applicables aux installations, ouvrages, travaux ou activités soumis à déclaration en application des articles L214-1 à L214-6 du code de l’environnement et relevant de la rubrique 3.1.2.0 (2°) de la nomenclature annexée au tableau de l’article R214-1 du code de l’environnement - Annexe 4 : Arrêté préfectoral en date du 27 mai 1997 autorisant le Syndicat d'alimentation en eau potable du Trégor à un prélèvement des eaux de forages de "Traou-Guern" en Plouguiel, en vue de la consommation humaine et déclarant d'utilité publique les travaux de 45 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

prélèvement et déterminant les périmètres de protection (comprenant une carte au 1 / 6 500 ème du secteur des forages avec les délimitations des périmètres de protection immédiat et rapproché - zone sensible, zone complémentaire).

Il est à noter que la mairie de PLOUISY avait joint au présent dossier d’enquête, pour être mis également à la disposition du public, une sous-chemise rouge contenant une copie du dossier (avec ses annexes) de demande de Déclaration d’Intérêt Général concernant les Programmes d’Actions cours d’eau du Contrat Territorial sur les milieux aquatiques. L’original de ce dossier avait été réceptionné le 13 avril 2015 à la D.D.T.M. où il avait été enregistré sous le N° D 15 / 00062 TER. Cette sous-chemise contenait également 4 courriers administratifs (tous datés de juin 2015) dont une lettre de transmission d’une copie de l’arrêté d’intérêt général des travaux – mais sans que ce dernier y soit présentement joint.

. Le Registre d’enquête :

Il comprenait 16 pages dont les 4 de couverture de couleur verte, 10 réservées au dépôt des observations éventuelles du public, 1 pour la clôture avec son verso en blanc.

Un exemplaire devait être tenu à la disposition du public, avec le dossier d’enquête, dans chacune des 16 communes visées par l’arrêté préfectoral. Ce ne fut pas le cas à Kermoroc’h.

J’avais paraphé dans les locaux de la D.D.T.M., avant leur expédition et l’ouverture de l’enquête, les 16 exemplaires du dossier destinés aux mairies des communes concernées par l’enquête publique ainsi que les 16 registres.

A 7 – ORGANISATION ET DÉROULEMENT DE L’ENQUÊTE

A6-1/ Désignation du Commissaire-Enquêteur

Par une décision N° E16000354 / 35 en date du 18 novembre 2016, Monsieur le Conseiller délégué du Tribunal Administratif de RENNES m’a désigné commissaire-enquêteur titulaire pour l’enquête publique afférente à ce dossier et Monsieur Bertin PERCEVAULT, commissaire-enquêteur suppléant.

A6-2/ Arrêté de Monsieur le Préfet des Côtes d’Armor

Par un arrêté en date du 2 décembre 2016, Monsieur le Préfet des Côtes d’Armor a ordonné et organisé une enquête publique relative à la demande d’autorisation des travaux du contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016-2018 du Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers.

46 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Cette enquête publique a été prescrite pour une durée de 33 jours à compter du lundi 16 janvier 2017 jusqu’au vendredi 17 février 2017 inclusivement. Le siège en avait été fixé en mairie de PENVÉNAN.

Le territoire de cette enquête comprenait les communes de Bégard, Brélidy, Coatascorn, Kermoroc’h, Landébaëron, Louargat, Pédernec, Penvénan, Pleubian, Plougrescant, Plouguiel, Plouisy, Prat, Runan, Saint-Laurent et Tréglamus.

L’arrêté préfectoral prévoyait que le commissaire-enquêteur tienne une permanence dans la mairie de chacune des communes suivantes : Penvénan (ouverture), Pleubian, Pédernec, Bégard, Plouisy (clôture).

A6-3/ Publicité et information du public

Les formalités suivantes en matière de publicité ont été accomplies :

‹ affichage de l’Avis d’enquête publique :

• En mairie : les 16 mairies dont le territoire était concerné par la présente enquête publique devaient procéder à l’affichage dans les conditions habituelles de l’avis d’enquête, puis à l’issue de celle-ci adresser un certificat d’affichage à la D.D.T.M.

Cet affichage n’a pas été réalisé à Kermoroc’h où le dossier a été égaré.

• Sur la porte du siège du Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy- Bizien et des ruisseaux côtiers, 2 route de Kabatous à Trélévern.

• Sur sites : lors de ma visite de certains sites, le mardi 10 janvier 2017, avec les deux techniciennes de rivière, ayant constaté l’absence d’affichage, je leur en ai fait la remarque. Elles m’ont déclaré y procédé au plus tôt. Lors, de ma visite au siège du Syndicat mixte à Trélévern pour la remise du procès-verbal de synthèse, elles m’ont remis une planche photographique afin d’attester de l’affichage sur les 6 sites des prochains travaux (ceux initialement prévus en 2016 et correspondant à la carte de la page 34 du document-dossier d’enquête) – planche photographique joint en annexe N° 4 de mon Rapport).

J’ai constaté l’affichage en mairie dans celles où j’ai tenu une permanence :

- à Penvénan, le lundi 16 janvier ; - à Pleubian, le mercredi 25 janvier ; - à Pédernec, le jeudi 2 février ; - à Bégard, le mardi 7 février (et le mardi 10 janvier à l’occasion de ma visite de sites) ; - à Plouisy, le vendredi 17 février.

Les avis d’enquête étaient affichés sur les panneaux administratifs extérieurs, hormis à Pédernec où le panneau d’affichage administratif se trouve dans le hall d’accueil mais placé 47 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

derrière la baie vitrée de façon à être lisible de l’extérieur. À Penvénan, un 2 ème avis avait été installé dans le sas d’entrée de la mairie.

Lors de ma visite au siège du Syndicat mixte, le vendredi 24 février, j’ai constaté la présence de l’avis sur la porte d’entrée (il figure également sur la planche photographique qui m’a été remise)

J’ai, par ailleurs, vu cet avis sur le site de la Préfecture des Côtes d’Armor et sur celui du Syndicat mixte.

‹ publication dans la presse :

° le 1 er avis d’enquête publique est paru dans : - le quotidien « Ouest-France » du lundi 19 décembre 2016 ; - le quotidien « Le Télégramme de Brest » du même jour ;

° le 2 ème avis d’enquête publique a été publié dans : - le quotidien « Ouest-France » du jeudi 19 janvier 2017 ; - le quotidien « Le Télégramme de Brest » du même jour.

L’enquête s’est déroulée dans l’ensemble dans de bonnes conditions, hormis un problème au niveau de la mairie de Kermoroc’h.

Le mardi 21 février 2017 à 9 H 30, j’ai reçu un appel téléphonique de Melle CORRE, l’une des deux techniciennes de rivière qui s’étaient volontairement proposées pour procéder à la récupération des registres auprès des mairies, m’informant que la mairie de Kermoroc’h n’avait pas retrouvé le dossier.

J’ai aussitôt pris contact avec la D.D.T.M. où Mme NICOLAS a aussitôt trouvé dans son dossier l’avis d’accusé de réception postal daté du 15 décembre 2016, attestant de la réception du dossier d’enquête en mairie de Kermoroc’h. (une photocopie de cet avis d’A.R. est joint en annexe N° 5 à mon présent rapport).

J’ai immédiatement appelé la Secrétaire de mairie, Mme COLAS, qui m’a répondu qu’elle allait faire des recherches. De fait, elle m’a rappelé en fin de matinée pour me prévenir qu’elle avait retrouvé le dossier de la présente enquête publique qui avait été intégré par mégarde, dès sa réception semble-t-il, dans celui de l’enquête publique concernant le projet de SAGE Argoat-Trégor-Goëlo qui s’est déroulée du 2 janvier au 1 er février 2017. Selon la Secrétaire de mairie, aucune personne ne paraît être venue consulter aussi bien le dossier du projet de travaux du bassin versant Jaudy-Guindy-Bizien que celui du SAGE. Mme COLAS m’a adressé le registre par voie postale (reçu à mon domicile le vendredi 24 février). J’ai relaté ces faits à la D.D.T.M.

J’ai tenu les cinq permanences suivantes :

‹ le lundi 16 janvier, de 9 H à 12 H, en mairie de PENVÉNAN (ouverture de l'enquête) ; ‹ le mercredi 25 janvier, de 13 H 30 à 17 H, en mairie de PLEUBIAN ; ‹ le jeudi 2 février, de 13 H 30 à 17 H, en mairie de PÉDERNEC ; 48 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

‹ le mardi 7 février, de 13 H 30 à 17 H, en mairie de BÉGARD ; ‹ le vendredi 17 février, de 13 H 30 à 17 H, en mairie de PLOUISY (clôture de l'enquête).

Des locaux adéquats pour la réception du public ont été à chaque fois mis à ma disposition et j’ai reçu dans chaque mairie un très bon accueil, tant de la part des élus que du personnel communal.

De même, les relations avec le Syndicat mixte ont été d’un très bon niveau, tant de la part de son Directeur, M. Sylvain LAVAUR, que des Techniciennes de rivière chargées du suivi du dossier, Melles Lena CORRE et Gwennina MATHIEU.

---o---

A compter du vendredi 18 novembre 2016, j’ai eu plusieurs contacts téléphoniques avec, d’une part, Mme NICOLAS et M. CHARLES de la D.D.T.M. et, d’autre part, mon suppléant, M. Bertin PERCEVAULT, afin d’établir le calendrier de l’enquête publique qui a fait l’objet de l’arrêté préfectoral du 2 décembre. J’ai reçu le dossier et l’arrêté préfectoral, expédiés par voie postale par la D.D.T.M., à mon domicile le vendredi 9 décembre.

Parallèlement, tout au long de l’enquête j’ai eu divers contacts, toujours par téléphone, avec M. LAVAUR et Melles Lena CORRE et Gwennina MATHIEU, en ce qui concerne le Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers.

Le mardi 13 décembre, j’ai signé et paraphé, dans les locaux de la D.D.T.M., les 16 dossiers d’enquête et les 16 registres avant leur expédition aux mairies concernées par la présente enquête publique.

Le mardi 10 janvier 2017, je me suis rendu à BÉGARD où j’avais rendez-vous à 14 H avec Melles CORRE et MATHIEU pour une visite de sites concernés par le projet de travaux.

Les Techniciennes de rivière m’ont ainsi montré les sites suivants en me fournissant de nombreuses informations et explications :

- lieu-dit Moulin de Kerouguy à Coatascorn où est prévu le remplacement d’un ouvrage de franchissement de cours d’eau (site N° 1 des travaux qui étaient prévus en 2016 – voir page 35 du document-dossier du Syndicat mixte) ; - lieu-dit Moulin de Poulloguer à Bégard où est prévue la suppression d’obstacles (site N° 2 des travaux qui étaient prévus en 2016 – voir page 36 du document-dossier du Syndicat mixte) ; - sur un affluent du Lizildry à Plouguiel où des travaux sont prévus pour améliorer la remontée principalement des truites et des anguilles ; - sur le Lizildry, toujours à Plouguiel, sur le site de la future création d’une rampe d’enrochement pour étaler la chute d’eau.

Du lundi 16 janvier au vendredi 17 février, j’ai tenu les cinq permanences prévues. Je n’ai recueilli qu’une seule observation (au cours de ma dernière permanence à Plouisy).

49 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Au cours de mes permanences, j’ai rencontré divers élus dont les maires de Penvénan, Pleubian, Bégard et Plouisy.

Le vendredi 24 février, après avoir préalablement pris rendez-vous (pour 15 H 15), je me suis rendu dans les locaux du Syndicat mixte à TRÉLÉVERN afin de rencontrer le maître d’ouvrage en la personne de son Directeur, M. Sylvain LAVAUR, pour lui remettre et commenter le procès-verbal de synthèse. A cette occasion, Melles CORRE et MATHIEU, qui étaient présentes lors de cet entretien, m’ont remis le dossier d’enquête mis à la disposition du public au siège de l’enquête à la mairie de Penvénan ainsi que les 13 registres qu’elles avaient recueillis auprès des mairies (celui de Kermoroc’h m’avait donc été adressé directement par la mairie à mon domicile ; j’avais recueilli celui de Plouisy à la fin de ma dernière permanence qui se tenait dans cette commune ; enfin, celui de Saint-Laurent avait été adressé par la mairie à la D.D.T.M. qui me l’a transmis aussitôt – réception à mon domicile le 24 février).

Afin de respecter le délai de huitaine pour remettre le procès-verbal de synthèse, je m’étais renseigné de la présence d’éventuelles observations sur les registres auprès de leurs détenteurs, après la clôture de l’enquête.

A 8 – LES DIVERS AVIS ÉMIS

L’ Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (O.N.E.M.A.) et l’Agence Régionale de Santé (A.R.S) n’ont formulé aucun avis, tant auprès de la D.D.T.M. que du Syndicat Mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers, selon les renseignements recueillis auprès d’eux.

Par ailleurs, d’après ce qui a été porté à ma connaissance, les conseils municipaux suivants ont délibéré sur le projet :

- Plouguiel - délibération du lundi 30 janvier 2017 – Avis favorable ; - Louargat – délibération du mardi 7 février 2017 – Avis favorable ; - Bégard – délibération du vendredi 10 février 2017 – Avis favorable.

A 9 – LES OBSERVATIONS DU PUBLIC

Comme je l’ai indiqué précédemment dans le chapitre ‘’A6 – Organisation et déroulement de l’enquête’’ du présent rapport, le public ne s’est guère manifesté à l’occasion de cette enquête publique. Je n’ai reçu qu’une seule visite lors de mes cinq permanences ; elle a donné lieu à l’unique observation (ainsi déposée sur le registre ouvert en mairie de PLOUISY). De même, aucun courrier afférent à la présente enquête ne m’a été adressé par le public, que ce soit par voie postale ou dépôt en mairie.

J’ai numéroté cette observation R1 – PLOUISY : R = dépôt sur un registre ; 1 = numéro d’ordre chronologique sur ce registre ; PLOUISY = commune du registre concerné.

50 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

L’observation R1 – PLOUISY a été déposée par Madame Agnès BRESSON demeurant 44 rue de Port Béni à PLEUBIAN (22610), qui est venue me rencontrer à l’occasion de ma permanence du 17 février à PLOUISY.

Cette observation de Mme BRESSON étant brève, je la reproduis donc ci-après dans son intégralité :

« Le dossier concernant le Sud des Bassins Versants Jaudy-Guindy est très détaillé, complet mais concernant les travaux sur Pleubian, le dossier est très superficiel. Des avis vont être émis avant le détail technique. »

A 10 – LE PROCÈS-VERBAL DE SYNTHÈSE / LE MÉMOIRE EN RÉPONSE

L’Enquête publique, ouverte le lundi 16 janvier 2017, étant close depuis le vendredi 17 février 2017 à dix-sept heures, conformément à l’article R123-18 du Code de l’Environnement, dans la huitaine, le vendredi 24 février à 15 heures 15, je me suis rendu au siège du Syndicat Mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers, 2 route de Kabatous à TRÉLÉVERN, où après avoir préalablement pris rendez-vous, j'ai rencontré M. Sylvain LAVAUR, Directeur de ce Syndicat Mixte, en présence de Melles Lena CORRE et Gwennina MATHIEU, les deux Techniciennes de rivière. Je lui ai remis en le commentant le Procès-verbal de synthèse faisant état de l’unique observation (celle de Mme Agnès BRESSON) formulée par le public au cours de cette enquête, en l’invitant à me communiquer ses observations éventuelles dans le délai prévu de quinze jours.

Le jeudi 9 mars 2017, j’ai reçu la réponse du maître d’ouvrage par voie postale à mon domicile ainsi que par messagerie internet. Il s’agit d’un courrier en date du 2 mars 2017, signé par M. Germain SOL-DOURDIN, Président du Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers.

----- Le procès-verbal de synthèse des observations est annexé à mon présent rapport (Annexe N° 6), de même que le Mémoire en réponse du Syndicat mixte (Annexe N° 7).

Fait à Trégueux, le 17 mars 2017

Claude BELLEC

Commissaire-Enquêteur

51 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Claude BELLEC TRÉGUEUX, le 17 mars 2017 Commissaire-Enquêteur 48 rue du Gué Morin 22950 TRÉGUEUX

Département des Côtes d’Armor _____

Bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers

Demande d’autorisation Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) Contrat territorial – Programme d’actions 2016 - 2018 (Syndicat Mixte des Bassins Versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers)

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Arrêté préfectoral en date du 2 décembre 2016

Enquête publique du 16 janvier 2017 au 17 février 2017

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B – CONCLUSIONS ET AVIS MOTIVÉ DU COMMISSAIRE-ENQUÊTEUR

52 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

B – CONCLUSIONS ET AVIS MOTIVÉ DU COMMISSAIRE-ENQUÊTEUR

B 1 – RAPPEL DES PRINCIPAUX ÉLÉMENTS DU DOSSIER page 54

B1-1/ Le projet B1-1-1/Son objet et son contexte juridique B1-1-2/Son cadre géographique B1-1-3/Le territoire concerné B1-1-4/Les objectifs à l’échelle des bassins versants B1-1-5/Les actions et les travaux envisagés B1-1-6/La nouvelle programmation des travaux B1-1-7/Le financement des travaux B1-1-8/Incidence et impacts potentiels des travaux – Les diverses contraintes de compatibilité B1-1-9/Les diverses contraintes de compatibilité

B1-2/ Organisation et déroulement de l’enquête

B1-3/ Les divers avis

B1-4/ La participation du public

B1-5/ Le Procès-verbal de synthèse – Le Mémoire en réponse

B 2 - AVIS MOTIVÉ SUR LES OBSERVATIONS DU PUBLIC page 75

B 3 – AVIS MOTIVÉ DU COMMISSAIRE-ENQUÊTEUR SUR LE PROJET page 78

B3-1/ Le déroulement de l’enquête

B3-2/ Le dossier

B3-3/ Le projet

B 4 - CONCLUSIONS DU COMMISSAIRE-ENQUÊTEUR page 84

53 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

B – CONCLUSIONS ET AVIS MOTIVÉ DU COMMISSAIRE-ENQUÊTEUR

B 1 – RAPPEL DES PRINCIPAUX ÉLÉMENTS DU DOSSIER

B1-1/ Le projet

B1-1-1/Son objet et son contexte juridique

Les bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers, situés au nord-ouest du département des Côtes d’Armor, sont gérés par un syndicat mixte, le Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers, qui a notamment parmi ses principaux objectifs d’améliorer, grâce à des actions appropriées, la qualité physique des cours d'eau et des zones humides dans le but d'atteindre l'objectif global de bon état défini par les réglementations européenne et française.

Dans ce but, le Syndicat mixte a mis en place le Contrat territorial du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers 2014-2018. Au sein de ce dispositif, un volet milieux aquatiques a été élaboré pour déterminer et définir les opérations à mettre en œuvre.

La Loi sur l’eau et les milieux aquatiques N° 2006-1772 du 30 décembre 2006 (LEMA) habilite les collectivités à entreprendre toute opération présentant un caractère général ou d’urgence et visant notamment l’entretien et l’aménagement des cours d’eau non domaniaux et la protection, la restauration des sites, des écosystèmes aquatiques et des zones humides ainsi que des formations boisées riveraines.

L’exécution de ces diverses installations, ouvrages, travaux, activités (IOTA), qui peuvent avoir des impacts sur les milieux aquatiques, est toutefois soumise à un régime de déclaration ou d’autorisation réglementé par les articles L214-1 et suivants et R214-1 et suivants du code de l’environnement.

Dans le présent dossier, le cumul de l'ensemble des opérations pouvant être engagées dans le cadre des programmations annuelles d'actions de 2016 à 2018 du « volet milieux aquatiques » du Contrat Territorial Jaudy-Guindy-Bizien 2014-2018, a conduit la D.D.T.M., selon l’article R214-42 du C.E., à appliquer le régime de l’autorisation, nécessitant l’ouverture d’une enquête publique. Ces programmations annuelles concernent uniquement l'objectif d'amélioration de la qualité des cours d'eau et des zones humides. Les autres actions inscrites au sein de ce C.T.M.A 2014-2018, à savoir la restauration de la continuité écologique pour les grands migrateurs et les actions destinées à éviter les dégradations (accompagnement, conseils, …) ne sont pas incluses dans la présente procédure et feront l'objet, si besoin, de procédures distinctes.

54 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Le dossier d’autorisation unique IOTA, adressé par M. le Président du Syndicat mixte à la Préfecture (où il a été reçu le 11 juillet 2016 et enregistré sous le N° A 16/116 TER), envisage sur la période 2016 – 2018 des travaux visés par quatre rubriques du Tableau annexé à l’article R 214-1 du Code de l’Environnement, plus précisément au TITRE III de ce dernier : IMPACTS SUR LE MILIEU AQUATIQUE OU SUR LA SÉCURITÉ PUBLIQUE : 3 1.2.0 , 3.1.3.0 , 3.1.4.0 , 3.1.5.0 :

Type d'action 3.1.2.0 3.1.3.0 3.1.4.0 3.1.5.0

Remplacement de buses X X X X Pose de passerelle Suppression d'ouvrage X X Aménagement de gué X X Restauration de lit mineur X X Réhabilitation de lit mineur X X

La rubrique 3.2.2.0 peut également être concernée du fait de travaux projetés de déconnexion de fossés.

(le détail de ces rubriques figurent dans notre Rapport au § « A2-2 / L’environnement juridiques des actions envisagées »)

Considérés individuellement, les travaux envisagés relèvent en principe de la procédure de déclaration, mais l’application de leur cumul pour l’ensemble des opérations envisagées dans le cadre de ce C.T.M.A. par un même maître d’ouvrage, le Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien, et concernant le même milieu aquatique, a donc conduit à retenir une procédure d’autorisation (article R214-42 du code de l’environnement). Celle-ci est décrite par les articles R214-6 à R214-28 du Code de l'Environnement.

Ce cumul s'applique de façon temporelle, sur une durée de 3 ans (2016-2017-2018), et de façon spatiale, sur des territoires représentant des unités hydrographiques cohérentes, à savoir des bassins versants ou des groupements de bassins versants.

Par conséquent, pour les installations, ouvrages, travaux et activités soumis à autorisation au titre de la loi sur l’eau, une procédure unique intégrée a été élaborée, conduisant à une décision unique du préfet de département, et regroupant l’ensemble des décisions de l’État. (code de l’environnement, code forestier, notamment).

De plus, les prescriptions applicables aux travaux en rivière sont mentionnées au sein de divers arrêtés ministériels : deux arrêtés en date du 13 février 2002, l’arrêté ministériel du 28 novembre 2007, l’arrêté ministériel du 30 septembre 2014, l’arrêté ministériel du 11 septembre 2015.

Chaque année une note technique sera produite et transmise à la DDTM. Cette note précisera en année N-1 la nature exacte des travaux et leur localisation. La DDTM émettra, sur cette base, un avis et validera par écrit les travaux proposés en année N. 55 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Par un arrêté en date du 2 décembre 2016, Monsieur le Préfet des Côtes d’Armor a prescrit une enquête publique, pour une durée de 33 jours à compter du lundi 16 janvier 2017 jusqu’au vendredi 17 février 2017 inclusivement. Le siège en avait été fixé en mairie de PENVÉNAN. (Annexe N° 1)

Le territoire de cette enquête comprenait les communes de Bégard, Brélidy, Coatascorn, Kermoroc’h, Landébaëron, Louargat, Pédernec, Penvénan, Pleubian, Plougrescant, Plouguiel, Plouisy, Prat, Runan, Saint-Laurent et Tréglamus.

L’arrêté préfectoral prévoyait que le commissaire-enquêteur tienne une permanence dans la mairie de chacune des communes suivantes : Penvénan (ouverture), Pleubian, Pédernec, Bégard, Plouisy (clôture).

Le programme d’actions têtes de bassins versants et cours d’eau dans le cadre du contrat territorial des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers a été déclaré d’intérêt général , en vertu des 2°, 8° et 10° de l’article L211-7 du code de l’environnement, par un arrêté préfectoral en date du 29 septembre 2016 (joint en annexe N° 3).

Par ailleurs, les programmes et décisions administratives dans le domaine de l’eau, et notamment les autorisations délivrées au titre des articles L 214-1 et suivants du code de l’environnement, doivent être compatibles ou rendues compatibles avec les dispositions de divers programmes de mesures plus généraux (notamment : SDAGE, SAGE, Directives européennes notamment « Habitats » et « Oiseaux ») ou de dispositifs parallèles précis (en l’occurrence, un périmètre de captage d’eau destinée à la consommation humaine). Leurs règles sont opposables dans un rapport de conformité aux tiers, aux services de l’État, aux collectivités territoriales et à leurs groupements.

Le maître d’ouvrage est donc le Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy- Bizien et des ruisseaux côtiers dont le siège est situé 2, route de Kabatous à TRÉLÉVERN (22660) – Tél. : 02.96.15.19.19 - Site internet : www.jaudy-guindy-bizien.org Président : M. Germain SOL-DOURDIN, Maire de Coatascorn Directeur : Monsieur Sylvain LAVAUR Deux techniciennes de rivière étaient plus particulièrement en charge du présent dossier : Melles Lena CORRE et Gwennina MATHIEU

B1-1-2/Son cadre géographique

Le bassin versant du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers est situé au nord-ouest du département des Côtes-d'Armor, dans la région du Trégor. Il regroupe les bassins versants hydrographiques du Jaudy, du Guindy, du Bizien, de l’anse de Perros, du Lizildry, des côtiers Ouest et des côtiers Est (de Perros-Guirec au Sillon du Talbert).

o Superficie des bassins versants :

- bassin versant du Guindy : 12 500 ha - bassin versant du Jaudy : 18 500 ha - bassin versant du Bizien : 3 000 ha 56 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

- bassin versant de l'estuaire : 9 000 ha - frange littorale : 9 000 ha.

Au total, ces divers bassins versants s’étendent sur 520 km² (52 000 hectares) et comptabilisent plus de 800 km de cours d’eau. Ce territoire, majoritairement rural, concerne 52 communes et représente une population de 56 000 habitants (et jusqu’à 100 000 personnes l’été). Cette population se concentre dans des villes de quelques milliers d'habitants : Bégard, Tréguier, La Roche-Derrien, ainsi qu'en bord de mer où les résidences secondaires dominent. Ailleurs, la population est dispersée autour de bourgs ruraux.

o Le réseau hydrographique concerné :

Le réseau hydrographique géré par le Syndicat mixte est composé de trois rivières principales : le Jaudy, le Guindy et la Bizien. Leur est associé un réseau secondaire très dense de 460 km de cours d’eau.

Le Jaudy prend sa source sur la commune de Louargat, au sud de la colline du Menez Bré. De la source vers la mer, il est rejoint par les ruisseaux de Run an Spern et de Kerogan, le Théoulas et le ruisseau de Poulloguer. Il se jette dans la Manche, entre la côte de Granit rose et celle du Goëlo, après une course orientée sud-nord de 44,2 km. Son estuaire s’étire de La Roche-Derrien, en amont, jusqu’à Plougrescant et Pleubian. Le débit moyen annuel du Jaudy est de 1,6 m³/seconde (selon la DREAL Bretagne).

Le Guindy prend également sa source au Menez Bré, mais à l’ouest. Ce cours d’eau est peu ramifié jusqu’à hauteur de Tonquédec où il est rejoint par le ruisseau de Poul Roudour en rive droite et le ruisseau de Kernélégan et du Roudour en rive gauche. Il s’écoule sur une longueur de 44 km selon un profil sud-nord avant de se jeter dans l'estuaire du Jaudy, en rive gauche de celui-ci, à la hauteur de Tréguier. Le débit moyen annuel de cet affluent du Jaudy est de 1,1 m³/seconde (selon la DREAL Bretagne).

Le Bizien est également en fait un petit affluent, le plus à l’est, du Jaudy. Il prend sa source au lieu-dit Pen-Bizien, en limite des communes de Ploëzal et de Pommerit-Jaudy. Il est peu ramifié et rejoint le Jaudy en rive droite, un peu en amont par rapport au confluent Jaudy- Guindy.

La frange littorale entre les communes de Saint-Quay-Perros à l'ouest et de Pleubian à l'est est drainée par de nombreux ruisseaux côtiers dont les principaux sont : le Lizildry et le Pellinec à l’ouest ; le Brestan, le Ribisia (ou Ribiscia) et le Saint-Laurent à l’est.

Il est à noter que le captage d’eau sur le bassin versant du Bizien est visé par le contentieux européen sur les eaux brutes en raison de la teneur trop élevée en nitrates de ses eaux (taux > 50 mg/litre).

Le contentieux européen qui visait, pour les mêmes raisons, le bassin versant du Guindy a, lui, été levé le 13 juillet 2015 par la Commission européenne.

57 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

B1-1-3/Le territoire concerné

La programmation 2016 prévoyait de débuter les travaux sur le bassin versant du Poulloguer pour la masse d'eau du Jaudy et les achever en 2017. Mais, la mise en œuvre de la programmation a pris du retard et les travaux n’ont pas encore débuté.

Les travaux prévus en 2017 devraient porter sur les bassins versants suivants :

- Poulloguer et Théoulas pour la masse d'eau du Jaudy ; - Pellinec et Lizildry pour la masse d'eau zone côtière Ouest.

La programmation 2018 portera sur les bassins versants du Saint-Laurent, du Ribisia, du Brestan et des sources du Jaudy pour la masse d'eau du Jaudy et côtiers Est.

(page 15 du document-dossier d’enquête du Syndicat mixte)

58 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Les communes concernées sont :

Masse d'eau Bassins versants Communes

Jaudy - Côtiers Est Théoulas Brélidy Kermoroc'h Landébaëron Plouisy Runan Saint-Laurent Poulloguer Bégard Coatascorn Prat Sources du Jaudy Louargat Pédernec Tréglamus Brestan Pleubian Ribisia St-Laurent

Guindy - Côtiers Ouest Pellinec Penvénan Lizildry Plouguiel Plougrescant

B1-1-4/Les objectifs à l’échelle des bassins versants

Les enjeux par secteurs d’intervention étaient présentés dans un tableau insérés dans le document du Syndicat mixte (pages 19, 20, 21, 22, 23 et 24) qui figurait dans le dossier d’enquête. Ce sont le plus souvent des enjeux liés à l’hydromorphologie, la continuité écologique, l’hydraulique, la qualité de l’eau.

Les objectifs, à l’échelle des bassins versants, du programme d’actions du Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers sont déclinés dans l’avenant « milieux aquatiques » du contrat territorial 2014-2018. Ils sont exposés, dans des tableaux reproduits dans le § « A4-3 / Les objectifs à l’échelle des bassins versants » de mon Rapport.

Le dossier place ces objectifs et ces actions dans le cadre notamment de la Directive européenne Cadre sur l’Eau (D.C.E.) 2000/60/CEE du 23 octobre 2000, qui engage chaque état membre à parvenir à un « bon état écologique des eaux ». Or, sur le territoire du Jaudy- Guindy-Bizien, le paramètre « hydromorphologie » rend difficile l’atteinte du bon état écologique pour certains cours d’eau.

59 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Il les met également en perspectives du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Loire-Bretagne 2016-2021, qui définit pour une période de six ans les grandes orientations pour une gestion équilibrée de la ressource en eaux, ainsi que les objectifs de qualité et de quantité des eaux à atteindre dans le bassin Loire-Bretagne.

En fonction des nécessités locales, définies suite à des diagnostics, les actions à mettre en œuvre viseront tout ou partie des rubriques de la nomenclature IOTA, article R214-1, rubriques 3.1.2.0, 3.1.3.0, 3.1.4.0, 3.1.5.0, 3.2.2.0 (voir mon § ci-dessus « B1-1-1/Son objet et son contexte juridique »).

B1-1-5/Les actions et les travaux envisagés

Les opérations envisagées ont pour but de maintenir les efforts déjà engagés par le Syndicat mixte pour atteindre le bon état écologique sur le Jaudy.

Les travaux à réaliser pour la restauration et la préservation des différents cours d’eau ciblent différentes composantes physiques et dynamiques des cours d’eau.

Ainsi, les actions présentées dans le dossier du Syndicat mixte sont des actions visant à :

‹ améliorer la qualité du lit mineur

Les ouvrages hydrauliques sont l’un des principaux problèmes à la migration des poissons, du fait de leur mauvais positionnement, provoquant une chute infranchissable, ou par leur obstruction. Mais aussi, ils peuvent avoir une influence sur la morphologie et le bon fonctionnement des cours d’eau : accélération des écoulements, formation d’érosion, destruction des habitats piscicoles. Selon la situation rencontrée (devenu inutile ou sans usage, en ruine, sous-dimensionnement, mauvais positionnement, chute d’eau trop importante), la réponse consistera en son enlèvement, son remplacement, son repositionnement ou son aménagement.

Également la mise en place de passerelles permet d’améliorer l’écoulement de l’eau, qui reste ainsi libre, et l’aménagement de gués, de minimiser les impacts sur les habitats piscicoles, d’éviter une destruction plus importante de la berge ainsi que la modification du cours de l’eau.

‹ maintenir la structure des berges, restaurer ou conserver les fonctionnalités de la ripisylve

Il s’agit, afin de lutter contre le piétinement des bovins, de remplacer ou d’adapter les abreuvements directs au cours d’eau, par l’aménagement d’abreuvoirs directs où le bétail est conduit par des clôtures de part et d’autre, vers un point d’abreuvement unique et pourvu d’une barrière en bois empêchant l’avancée dans la rivière, ou, souvent, par l’installation de pompes de prairie (conventionnement avec l’exploitant agricole), présentant l’avantage d’éviter tout contact avec le cours d’eau.

60 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Par ailleurs, les berges peuvent être protégées par l’utilisation du génie végétal qui évite l’artificialisation des berges par enrochement. Cet aménagement permet d’absorber l’énergie de l’eau et donc de limiter les érosions de berges que peuvent induire les enrochements.

‹ agir sur l’impact des apports hydrauliques extérieurs

Elles consistent en la déconnexion des fossés de voirie et agricole : cette action permet d’augmenter les temps de transfert des eaux vers les cours d’eau, réduire les à-coups hydrauliques et par voie de conséquence la dégradation de la morphologie des cours d’eau.

Cette action concerne principalement des fossés de voirie, donc publics.

Le principe mis en œuvre est soit de décharger de la découverte de carrière dans le fossé – en s’assurant à l’avance d’avoir une surface suffisante pour que les eaux provenant du fossé puissent se répandre sans nuire à la chaussée, soit de dévier le fossé dans une surface non connectée au cours d’eau.

‹ Agir sur l’hydraulique en période de hautes eaux

Il est procédé à la création d’encoches de débordement. Ces travaux ont pour but en période de hautes eaux de participer à la dissipation de l’énergie du cours d’eau et de favoriser le débordement du cours d’eau. L’objectif est de favoriser la connexion du lit mineur et du lit majeur et/ou des bras secondaires en période de hautes eaux notamment lors de crues et par conséquent de dissiper l’énergie hydraulique.

Le principe est d’abaisser une section de berge de manière à reconnecter lit majeur / bras secondaire, tout en conservant une hauteur suffisante de berge pour garantir une ligne d’eau optimum en période d’étiage.

B1-1-6/La nouvelle programmation des travaux

La programmation d'actions qui avait été initialement prévue pour l'année 2016 se situait essentiellement sur le sous bassin-versant du Poulloguer (Jaudy). Cependant, en raison du délai d'instruction et d'enquête publique nécessaire, relatif à ce présent dossier, les travaux ont été reportés sur l'année 2017.

o La programmation initialement prévue en 2016

Les travaux prévus en 2016 (et donc reportés en 2017) faisaient l’objet de fiches détaillées dans le document élaboré par le Syndicat mixte contenu dans le dossier, constituant le § 6 (intitulé « Focus sur l’année 2016 ») de sa III ème partie (« Mémoire explicatif »). Ces travaux sont décrits plus en détail dans le § « A4-5 / Les actions prévues en 2016 et reportées en 2017 » de mon Rapport.

61 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Il s’agissait donc d’opérations se situant essentiellement dans le sous-bassin du Poulloguer (Jaudy) :

° remplacement d’ouvrage de franchissement de cours d’eau sur le ru Ar Zeuren, au lieu-dit Moulin de Kerouguy à Coatascorn, afin d’assurer la libre circulation des espèces piscicoles ;

° suppression d’obstacles sur le ru Dour vihan, au lieu-dit Moulin de Poulloguer à Bégard, afin d’assurer, ici aussi, la libre circulation des espèces piscicoles ;

° déconnexions de fossés sur des rus situés à Prat au lieu-dit Kergoat bihan, et à Bégard aux lieux-dits Kervec et Coat Merrien. L’enjeu étant ici l’hydraulique et la qualité de l’eau : limiter le transfert des eaux de ruissellement, de matières terreuses et de produits chimiques (ammonitrates, produits phytosanitaires) ;

° Aménagement d’abreuvoir sur le Roharou au lieu-dit Monjoa à Prat. L’enjeu concerne la morphologie du cours d’eau : lutter contre la déstabilisation des berges et le colmatage du substrat.

o La programmation 2017-2018

Le contenu et l'ampleur de la programmation 2017-2018 n’étaient pas encore définis au moment de l’enquête publique. Le dossier soumis à l’enquête ne contenait de façon précise que les travaux initialement prévus en 2016 (voir le paragraphe précédent). Ces opérations, qui n’ont pu débuter, vont être réalisées prioritairement en 2017.

Ensuite, le Syndicat mixte envisage la réalisation des travaux concernant le bassin du Lizildry et de ses affluents et celui du Pellinec et de ses affluents. Les objectifs visés sont : la restauration de la continuité piscicole, l’amélioration de la morphologie des cours d’eau et/ou l’augmentation des temps de transfert des écoulements. Ces travaux projetés sont souvent des remplacements de busage (sous traversée de routes ou de chemins agricoles, busage entre deux parcelles agricoles), suppressions de buses (par déplacement de l’entrée de champ ou l’installation d’une passerelle en bois), mais également la réalisation de rampes d’enrochement (trois seraient envisagées), le renforcement d’ouvrages, l’aménagement d’un abreuvoir et l’arasement/évacuation d’un système de vannage inutilisé, accompagnés le plus souvent de débroussaillage, élagage, voire bûcheronnage des abords.

Des contacts doivent être pris prochainement avec les maires des communes concernées (Plougrescant Penvénan et Plouguiel – pour le secteur Lizildry et côtiers ouest) ainsi qu’avec les propriétaires des parcelles impliquées.

Toujours en 2017, les travaux sur le sous-bassin du Théoulas devraient être mis en œuvre (communes de Brélidy, Runan, Landébaëron, Kermoroc’h, Saint-Laurent, Plouisy).

En principe, l’année 2018 sera consacrée à terminer les travaux prévus en 2017 qui n’auraient éventuellement pas été exécutés, et aux opérations projetées sur le territoire de la

62 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

commune de Pleubian (secteur côtiers est) et sur celles de Louargat, Pédernec et Tréglamus (secteur sources du Jaudy).

Les maires sont consultés sur les opérations envisagées, puis éventuellement sollicités avant la réalisation des travaux si ceux-ci nécessitent des interruptions de la circulation et la mise en place de déviations et de signalétiques. De même, le Syndicat mixte recueille l’avis des propriétaires, voire des utilisateurs, des parcelles privées et, sauf nécessité importante, n’entend pas outrepasser leur refus d’autorisation. Aucune participation financière ne leur est demandée.

En pratique, la programmation détaillée des travaux est définie annuellement et chaque année une note technique est produite et transmise à la D.D.T.M. Cette note précise en année N-1 la nature exacte des travaux et leur localisation.

Par ailleurs, le Syndicat mixte se réunit annuellement avec ses partenaires financiers (Agence de l'eau, Conseil départemental, Conseil régional) et techniques (O.N.E.M.A., D.D.T.M., services en charge de l’environnement au niveau des communautés de communes, Fédération de pêche, Bretagne Grands Migrateurs, structures de bassins versants voisines) pour soumettre à validation la programmation définitive de l'année suivante, en organisant également une visite sur site des futurs travaux.

o Les périodes de réalisation des travaux

Selon le document du Syndicat mixte du dossier d’enquête, les périodes d’intervention définies s’inscrivent dans le respect des cycles biologiques des espèces piscicoles et de la réglementation. Ces périodes les moins dérangeantes pour la faune piscicole se situent entre les mois d’avril et d’octobre. En effet, dès le mois de novembre, les saumons, notamment, remontent le cours d’eau pour venir frayer. La période la plus favorable pour la réalisation des opérations est celle de l’étiage en fin d’été, pour des raisons de faisabilité technique car le débit du cours d’eau est le plus faible, les travaux en étant donc facilités.

B1-1-7/Le financement des travaux

Les travaux sont totalement portés financièrement par le Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers. Aucune participation n'est demandée aux propriétaires pour la réalisation des travaux que cet organisme met en œuvre.

Différents partenaires financiers apportent une aide à ce programme, tels que l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne, le Conseil départemental des Côtes-d'Armor et le Conseil régional de Bretagne.

L’ensemble des aides ne dépassera pas le seuil de 80%, les 20% restant à la charge du Syndicat mixte.

Un état estimatif financier était joint en annexe au Résumé non technique rédigé par le Syndicat mixte figurant dans le dossier soumis au public. Il est reproduit dans mon Rapport au § « A4-8 / Le financement des travaux ». 63 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

B1-1-8/Incidence et impacts potentiels des travaux

Le Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers a consacré la IV ème partie de son document-dossier d’enquête à l’étude d’incidence à laquelle il s’est livré au titre du code de l’environnement.

J’ai présenté cette étude dans le chapitre « A5 – INCIDENCE ET IMPACTS POTENTIELS DES TRAVAUX – LES DIVERSES CONTRAINTES DE COMPATIBILITÉ » de mon Rapport, de façon plus développée que ce qui suit

L’étude a porté sur les impacts potentiels des travaux sur l’environnement, durant leur réalisation et consécutivement à celle-ci. Elle a ainsi examiné l’incidence possible sur :

o l’eau => atteinte à l’alimentation en eau potable (effets sur la turbidité de l’eau, risques de rejets polluants) => dégradation de la qualité des cours d’eau => effets sur l’écoulement => atteinte à la qualité de la nappe

o le milieu physique => atteinte aux berges => modification temporaire des caractéristiques physiques ou hydrauliques des cours d’eau => augmentation de l’effet drainant des sols

o le milieu écologique => atteinte à la zone humide attenante => atteinte à une zone de reproduction, de croissance et d’alimentation de la faune piscicole, des crustacés et des batraciens => atteinte à la continuité écologique => effet sur la libre circulation piscicole

(Ce qui suit est l’avis du maître d’ouvrage exprimé dans son étude d’incidence)

Selon l’étude d’incidence faisant partie du document versé au dossier par le maître d’ouvrage, certains risques ou problèmes ne sont pas à exclure :

V pendant les travaux :

ÏÏÏ effets sur la turbidité de l’eau, rejets polluants comme des rejets d’hydrocarbures issus des machines et engins de chantiers ou ciments et bétons provenant des travaux de maçonnerie. Pour le maître d’ouvrage, les ouvrages concernés étant de taille très réduite (hauteur et volume retenus), la quantité de sédiments remis en suspension devrait être très faible. Les risques devraient donc être minimes, voire inexistants. Quant aux risques de rejets polluants, des précautions devraient être prises : utilisation d’huiles végétales pour les tronçonneuses par exemple, usage limité des ciments et bétons à quelques sites, isolation de ces chantiers).

64 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

ÏÏÏ atteintes aux berges possibles (effondrements, retalutage, …). Si elles se produisaient, selon l’étude du maître d’ouvrage, elles seraient ponctuelles et limitées à l’emprise des travaux. Une remise en état sera prévue dans le cadre du Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP) établi en préalable aux travaux. Sur le long terme, l’étude d’incidence estime que, dans leur ensemble, les travaux ne devraient pas entraîner de modifications au niveau des berges. Seuls les aménagements de passages à gué et les suppressions de seuils peuvent avoir des conséquences ponctuelles sur les berges, les cours d’eau finissant par retrouver un équilibre et adapter leur morphologie aux nouvelles conditions. ÏÏÏ dans quelques cas (suppression ou remplacement d’ouvrages), il pourra être nécessaire de travailler à sec de façon à réduire l’impact de l’exécution des travaux et assurer un meilleur déroulement des chantiers. Pour ce faire des dérivations de cours d’eau pourraient être réalisées de façon temporaire, uniquement le temps des travaux. À la fin des chantiers, les cours d’eau seront remis en état et les dérivations rebouchées, ce qui sera précisé par des articles spécifiques du CCTP. ÏÏÏles zones humides attenantes pourront être impactées par le passage des engins nécessaires à la réalisation des travaux qui pourraient former des ornières. Celles-ci seront rebouchées après les travaux, comme cela sera précisé par des articles spécifiques dans le CCTP. ÏÏÏles travaux pourraient entraîner un dérangement et créer ponctuellement des obstacles temporaires à la circulation des poissons. Cette perturbation pourrait également nuire à l’effet corridor joué par le cours d’eau (circulation des espèces animales). Cependant, l’étude d’incidence relève que leur durée étant limitée, ils ne produiront aucun impact à l’échelle d’un cycle de reproduction.

V Suite aux travaux :

ÏÏÏ la suppression des seuils pourrait engendrer une diminution de la qualité des eaux liées au départ de matières en suspension provoqué par les phénomènes d’érosion régressive (le courant va être plus fort et emporter plus de matières en suspension). Leur suppression aura également pour effet d’emporter les dépôts de sédiments qu’ils provoquaient en amont (envasement). L’excès de particules en suspension peut porter atteinte à la fonction respiratoire des poissons en affectant les branchies et faire chuter la concentration en oxygène dissous. D’autre part, des éléments restitués par les sédiments (ammoniac gazeux, fer sous forme hydroxyde ou encore arsenic qui est bio accumulé le long des chaînes trophiques) peuvent avoir des effets toxiques. L’étude d’incidence relativise ces phénomènes en mettant en avant, comme précédemment, la taille modeste des ouvrages concernés et la très faible quantité de sédiments de ce fait remis en suspension. Selon elle, ces risques devraient donc être minimes, voire inexistants. Elle estime que ces phénomènes d’érosion seront limités dans le temps, et s’arrêteront d’eux- mêmes lorsque le cours d’eau aura retrouvé son équilibre. Pour l’y aider et limiter l’érosion régressive, elle suggère de mettre en place des seuils anti-érosifs en bois ou blocs (seuils de faible hauteur de moins de 10 cm). L’étude du maître d’ouvrage estime que, sur le long terme, aucune détérioration de la qualité de l’eau n’est prévisible, soulignant que notamment l’aménagement des passages à gué est destiné à limiter le départ des particules fines et donc devrait, a contrario, améliorer ce paramètre. 65 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

ÏÏÏ une augmentation de l’effet drainant des cours d’eau est possible dans le cas des suppressions de seuil. L’étude d’incidence précise que cette augmentation répondra à une dynamique naturelle restaurée et ne mettra pas en péril les zones humides riveraines puisqu’elle ne concernera que les berges dudit cours d’eau (effet berges). ÏÏÏ ponctuellement certains aménagements pourraient modifier les habitats d’espèces. Selon l’étude d’incidence, le gain qu’ils apporteront compensera largement ces modifications puisque les opérations devraient permettre de recréer une diversité d’habitats et de restaurer la continuité piscicole pour permettre aux poissons d’accéder notamment aux zones de reproduction en amont. En conséquence, l’impact des travaux sera positif sur la faune piscicole mais également sur les crustacés, les batraciens et les insectes aquatiques.

V En revanche, toujours selon l’étude d’incidence, les travaux ne devraient pas avoir d’impacts notables (voire aucun impact), sur :

Ï l’atteinte à l’alimentation en eau potable Du fait de leur faible ampleur, les travaux envisagés ne devraient pas avoir de conséquences sur l’alimentation en eau potable. Toutefois, lorsque des travaux seront effectués à proximité et à l’intérieur des périmètres de protection des prises d’eau de surface, les propriétaires et les gestionnaires des sites en seront avertis afin de suivre au plus près les éventuels impacts. Et sur le long terme, les travaux ne devraient avoir aucun impact sur l’usage en alimentation en eau potable. Sur le long terme : l’étude d’incidence estime qu’aucune détérioration de la qualité de l’eau n’est prévisible, soulignant que notamment l’aménagement des passages à gué est destiné à limiter le départ des particules fines et donc devrait, a contrario, améliorer ce paramètre. ÏÏÏ les effets sur l’écoulement Selon l’étude d’incidence, aucun impact n’est à prévoir dans ce domaine au cours des travaux. Les travaux ne consistent pas à dériver les cours d’eau. Aucun effet à long terme sur l’écoulement, et notamment sur les débits écologiques, ne serait à prévoir. ÏÏÏ l’atteinte à la qualité de la nappe Les travaux ne se faisant pas au contact de la nappe, aucune atteinte ne serait prévisible à l’occasion de leur réalisation. Selon l’étude d’incidence, aucune incidence à long terme sur la qualité de la nappe n’est à prévoir. ÏÏÏ la modification à long terme des caractéristiques physiques ou hydrauliques des cours d’eau Selon l’étude d’incidence, les travaux prévus ne conduiront pas à modifier de façon importante les caractéristiques physiques et hydrauliques des cours d’eau. Les changements apportés concerneront les lignes d’eau qui seront relevées dans le cas d’aménagements d’obstacles ou abaissées dans le cas de suppressions de seuils, la portée de ces changements se limitant cependant à l’emprise des ouvrages. Les aménagements ne changeront en aucun cas les capacités hydrauliques des cours d’eau : pas de modification des sections d’écoulement, ni de la pente des cours d’eau. Ils ne modifieront pas les débits.

66 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

ÏÏÏ l’augmentation de l’effet drainant des sols durant les travaux Aucune augmentation de l’effet drainant des sols n’est prévisible durant les travaux selon l’étude d’incidence. ÏÏÏ l’atteinte à la zone humide attenante sur le long terme Selon l’étude, les travaux se limitent au seul lit mineur. Ils sont destinés à restaurer la dynamique naturelle des cours d’eau. En conséquence, aucune atteinte aux zones humides attenante n’est à prévoir sur le long terme. ÏÏÏ l’atteinte à une zone de reproduction, de croissance et d’alimentation de la faune piscicole, des crustacés et des batraciens pendant les travaux Selon l’étude, compte-tenu de la période d’intervention (avril à octobre) les travaux ne devraient pas impacter la reproduction des salmonidés et des batraciens. ÏÏÏ l’atteinte à la continuité écologique Selon l’étude, le transport sédimentaire ne devrait pas être perturbé par les travaux et, en principe, aucun impact sur la continuité écologique n’est à prévoir sur le long terme. Les suppressions de seuils permettront de libérer le transport sédimentaire. Les aménagements d’ouvrages, créeront de petites retenue qui entraîneront le dépôt de sédiments, mais à une échelle très réduite (étude d’incidence). ÏÏÏ les effets sur la libre circulation piscicole sur le long terme Les travaux, notamment les aménagements et les suppressions des buses et des petits seuils, ont pour objectif d’améliorer la libre circulation des poissons et de rendre accessible les têtes de bassins riches en zones potentielles de reproduction pour les salmonidés. A long terme, selon l’étude d’incidence, les travaux devraient donc apporter une réelle amélioration sur ce paramètre.

Par ailleurs, l’étude d’incidence présente les prescriptions particulières, les mesures correctives et les moyens de surveillance que la maître d’ouvrage s’engage à mettre en œuvre :

Le document du Syndicat mixte contenu dans le dossier d’enquête déclare (page 48) que les prescriptions d'exécution des prestations seront conformes à l'arrêté du 28 novembre 2007 fixant les prescriptions générales applicables aux installations, ouvrages, travaux ou activités soumis à déclaration en application des articles L214-1 à L214-6 du code de l'environnement et relevant de la rubrique 3.1.2.0 (2°) de la nomenclature annexée au tableau de l'article R214-1 du même code.

Le Syndicat mixte entend donc mettre en place un certain nombre de dispositifs décrits au § « A5-4 / Les prescriptions particulières, les mesures correctives et les moyens de surveillance » de mon Rapport, cités ici pour mémoire :

=> Réalisation d'un cahier des clauses techniques particulières => Validation technique par la D.D.T.M. des Côtes-d'Armor => Accord préalable aux travaux par les propriétaires riverains => Période de travaux (période limitée d’avril à octobre) => Circulation des engins (précautions, remise en état des sites) => Dispositifs de prévention des rejets polluants (rejets d’hydrocarbures – béton et laitance de béton)

67 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

V Libre circulation du poisson

Aucune mesure spécifique n’a été prise concernant la libre circulation piscicole durant les travaux. Compte tenu de la durée limitée des travaux sur chaque site, le maître d’ouvrage a estimé que ces derniers auront un impact très limité dans ce domaine.

V Remise en état des lieux

Les sites seront remis en état à la fin des travaux. Cela consistera à évacuer les déchets et gravats, notamment lorsque l’apport de granulats aura été nécessaire à l’accessibilité au site.

Les ornières formées par le passage des engins sur les berges et dans les parcelles riveraines devront être rebouchées.

En cas d’isolement du chantier, les batardeaux seront retirés, et le chenal de dérivation rebouché par les matériaux terreux qui auront préalablement été mis de côté. Ces matériaux devront être compactés pour éviter les lessivages par les pluies. Un ensemencement avec des mélanges de graminées pourra être réalisé. Si nécessaire, un géotextile biodégradable, type toile de coco, pourra venir recouvrir le chenal ainsi que les berges qui auront été remaniées.

Des moyens de surveillance seront aussi mis en place :

=> Information des services de la police de l’eau

Comme il a été indiqué précédemment, une note technique complémentaire sera adressée chaque année à la D.D.T.M. (année N-1).

Cette note sera destinée à décrire précisément les travaux à envisager pour l'année suivante (année N). Elle devra comporter, a minima : - un plan au 1/25000 ; - un plan cadastral ; - la localisation des accès ; - le nom du bassin versant concerné ; - une description des travaux ; - les incidences et mesures de protection à prendre notamment en phase travaux.

Le Service de la police de l’eau ainsi que l'antenne départementale de l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques seront prévenus avant le commencement des travaux et informés immédiatement en cas d’incident mettant en cause la protection du milieu aquatique.

=> Suivi des chantiers

Lors de la phase de réalisation des travaux, une surveillance régulière de la bonne conduite des travaux sera exercée par le conducteur de travaux, ainsi que par les techniciens du Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers.

68 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

B1-1-9/Les diverses contraintes de compatibilité

Les programmes et décisions administratives dans le domaine de l’eau, et notamment les autorisations délivrées au titre des articles L 214-1 et suivants du code de l’environnement, doivent être compatibles ou rendues compatibles avec les dispositions de divers programmes de mesures plus généraux (notamment : SDAGE, SAGE, Directives européennes) ou de dispositifs parallèles précis (en l’occurrence, un périmètre de captage d’eau destinée à la consommation humaine). Leurs règles sont opposables dans un rapport de conformité aux tiers, aux services de l’État, aux collectivités territoriales et à leurs groupements.

Ce point a été détaillé dans mon Rapport au § « A5-5 / Les diverses contraintes de compatibilité ». Je rappellerai donc seulement la position du maître d’ouvrage.

o Le SDAGE du Bassin Loire-Bretagne

L’ensemble des bassins versants Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers, leurs masses d’eaux superficielles et souterraines, sont incluses dans le périmètre du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (S.D.A.G.E.) du Bassin Loire-Bretagne. Le SDAGE 2016/2021 a été adopté par le Comité de Bassin Loire-Bretagne le 4 novembre 2015 et arrêté par le Préfet Coordonnateur le 18 novembre suivant. Il est entré en application le 1 er janvier 2016.

Dans son étude d’incidence constituant la IV ème partie de son document figurant au dossier d’enquête, le Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers, maître d’ouvrage, estime que :

« Par son caractère ponctuel et du fait du peu d’étendue des modifications définitives des caractéristiques physiques du cours d’eau qu’elle implique, l’intervention n’est pas de nature à remettre en cause les objectifs du SDAGE Loire-Bretagne. » (page 51) o Le SAGE Argoat-Trégor-Goëlo

Le périmètre du SAGE Argoat-Trégor-Goëlo a été fixé par un arrêté préfectoral en date du 21 mai 2008. Il englobe 114 communes.

Ses projets de PAGD et de règlement ont été adoptés le 23 février 2016 par la CLE, puis soumis à la consultation des assemblées délibérantes de son périmètre, de mars à octobre 2016. Une délibération de la CLE en date du 5 octobre 2016 a arrêté le projet de SAGE qui a ensuite été soumis à l’enquête publique du lundi 2 janvier au mercredi 1 er février 2017.

Le Syndicat mixte, dans son étude d’incidence, conclut quant à la compatibilité de son projet à l’égard du SAGE :

« Les travaux engagés dans le cadre du « Contrat Territorial – volet milieux aquatiques 2014-2018 » ont pour objectif d'améliorer la qualité et les fonctionnalités des milieux aquatiques et des zones humides. Les actions proposées ont tenues compte des orientations 69 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

définies par la CLE du SAGE Argoat-Trégor-Goëlo. A ce titre, ces travaux sont parfaitement compatibles avec la SAGE Argoat-Trégor-Goëlo. » (page 52)

o La Directive « Habitats » (réseau Natura 2000)

Le site du Trégor-Goëlo est inscrit sur la liste européenne des sites Natura 2000 depuis 2004. Il est concerné par la Directive « Habitats, faune, flore » (site FR5300010 – TREGOR GOËLO) et la Directive « Oiseaux » (site FR5300070 – TREGOR GOËLO) et s’étend sur 29 communes, de Trélévern, à l’ouest, jusqu’à Plouha, à l’est, sur une surface de 91.438 hectares depuis son extension en mer en 2008 (97 % de surface marine).

Les communes de Penvénan, Pleubian, Plougrescant et Plouguiel, concernées par le présent dossier soumis à l’enquête publique, font partie du périmètre de cette zone Natura 2000, ainsi l’estuaire du Jaudy.

Selon l’étude d’incidence du maître d’ouvrage aucun site de travaux n'est concerné par Natura 2000 (page 55). Ce document précise également :

« Les travaux engagés dans le cadre du « Contrat Territorial – volet milieux aquatiques 2014-2018 » ont pour objectif d'améliorer la qualité et les fonctionnalités des milieux aquatiques et des zones humides. A ce titre, ces travaux sont parfaitement compatibles avec le DOCOB du site Natura 2000 Trégor-Goëlo.

A noter que les Syndicats de bassin versant sont cités comme opérateurs pouvant, par leurs actions de restauration des milieux aquatiques et des zones humides, apporter une réponse aux objectifs définis dans le DOCOB. »

o Le périmètre de captage d’eau de Traou Guern (ou Traou Wern)

Le Syndicat intercommunal d’adduction d’eau du Trégor, dont le siège est situé à Trélévern (dans le même bâtiment que le Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers) exploite le captage d’eau, destinée à la consommation humaine, de Traou Guern. Ce captage est réalisé par pompage dans la masse d’eau souterraine grâce à trois forages : le forage N° 1 sur la commune de Plouguiel et les forages N° 2 et N° 3 sur celle de Plougrescant.

Un arrêté préfectoral en date du 27 mai 1997 (qui était joint en annexe dans le document du Syndicat mixte figurant dans le dossier d’enquête) a déclaré d’utilité publique cette dérivation des eaux souterraines ainsi que la détermination des périmètres de protection (immédiate, rapprochée zone sensible et rapprochée zone complémentaire) autour des forages de Traou Guern avec l’établissement des servitudes légales.

Or, la majeure partie des travaux sur le bassin versant du Lizildry se situe dans le périmètre de protection rapproché du captage de Traou Guern.

70 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Cependant, selon l’étude d’incidence du Syndicat mixte, « la nature des actions, qui vont être entreprises, ne correspond pas à la nomenclature des activités interdites par l'arrêté préfectoral. »

Et elle conclut :

« Par conséquent, le programme d'actions 2016 cours d'eau et zones humides n'est pas de nature à affecter le site et contribue à la préservation des captages d'eau. »

B1-2/ Organisation et déroulement de l’enquête

J’ai été désigné commissaire-enquêteur titulaire pour l’enquête publique afférente à ce dossier et Monsieur Bertin PERCEVAULT, commissaire-enquêteur suppléant, par une décision N° E16000354 / 35 en date du 18 novembre 2016, de Monsieur le Conseiller délégué du Tribunal Administratif de RENNES .

L’enquête publique a été prescrite et organisée par un arrêté, en date du 2 décembre 2016, de Monsieur le Préfet des Côtes d’Armor , pour une durée de 33 jours à compter du lundi 16 janvier 2017 jusqu’au vendredi 17 février 2017 inclusivement. Son siège en avait été fixé en mairie de PENVÉNAN.

Le territoire de cette enquête comprenait les communes de Bégard, Brélidy, Coatascorn, Kermoroc’h, Landébaëron, Louargat, Pédernec, Penvénan, Pleubian, Plougrescant, Plouguiel, Plouisy, Prat, Runan, Saint-Laurent et Tréglamus.

L’arrêté préfectoral prévoyait que le commissaire-enquêteur tienne une permanence dans la mairie de chacune des communes suivantes : Penvénan (ouverture), Pleubian, Pédernec, Bégard, Plouisy (clôture).

Les formalités suivantes en matière de publicité ont été accomplies :

‹ affichage de l’Avis d’enquête publique :

• En mairie : les 16 mairies dont le territoire était concerné par la présente enquête publique devaient procéder à l’affichage dans les conditions habituelles de l’avis d’enquête, puis à l’issue de celle-ci adresser un certificat d’affichage à la D.D.T.M.

Cet affichage n’a pas été réalisé à Kermoroc’h où le dossier a été égaré.

• Sur la porte du siège du Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy- Bizien et des ruisseaux côtiers, 2 route de Kabatous à Trélévern.

71 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

• Sur sites : lors de ma visite de certains sites, le mardi 10 janvier 2017, avec les deux techniciennes de rivière, ayant constaté l’absence d’affichage, je leur en ai fait la remarque. Elles m’ont déclaré y procédé au plus tôt. Lors, de ma visite au siège du Syndicat mixte à Trélévern pour la remise du procès-verbal de synthèse, elles m’ont remis une planche photographique afin d’attester de l’affichage sur les 6 sites des prochains travaux (ceux initialement prévus en 2016 et correspondant à la carte de la page 34 du document-dossier d’enquête) – planche photographique joint en annexe N° 4 de mon Rapport).

J’ai constaté l’affichage en mairie dans celles où j’ai tenu une permanence :

- à Penvénan, le lundi 16 janvier ; - à Pleubian, le mercredi 25 janvier ; - à Pédernec, le jeudi 2 février ; - à Bégard, le mardi 7 février (et le mardi 10 janvier à l’occasion de ma visite de sites) ; - à Plouisy, le vendredi 17 février.

Les avis d’enquête étaient affichés sur les panneaux administratifs extérieurs, hormis à Pédernec où le panneau d’affichage administratif se trouve dans le hall d’accueil mais placé derrière la baie vitrée de façon à être lisible de l’extérieur. À Penvénan, un 2 ème avis avait été installé dans le sas d’entrée de la mairie.

Lors de ma visite au siège du Syndicat mixte, le vendredi 24 février, j’ai constaté la présence de l’avis sur la porte d’entrée (il figure également sur la planche photographique qui m’a été remise)

J’ai, par ailleurs, vu cet avis sur le site de la Préfecture des Côtes d’Armor et sur celui du Syndicat mixte.

‹ publication dans la presse :

° le 1 er avis d’enquête publique est paru dans : - le quotidien « Ouest-France » du lundi 19 décembre 2016 ; - le quotidien « Le Télégramme de Brest » du même jour ;

° le 2 ème avis d’enquête publique a été publié dans : - le quotidien « Ouest-France » du jeudi 19 janvier 2017 ; - le quotidien « Le Télégramme de Brest » du même jour.

L’enquête s’est déroulée dans l’ensemble dans de bonnes conditions, hormis un problème au niveau de la mairie de Kermoroc’h.

Le mardi 21 février 2017 à 9 H 30, j’ai reçu un appel téléphonique de Melle CORRE, l’une des deux techniciennes de rivière qui s’étaient volontairement proposées pour procéder à la récupération des registres auprès des mairies, m’informant que la mairie de Kermoroc’h n’avait pas retrouvé le dossier.

72 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

J’ai aussitôt pris contact avec la D.D.T.M. où Mme NICOLAS a aussitôt trouvé dans son dossier l’avis d’accusé de réception postal daté du 15 décembre 2016, attestant de la réception du dossier d’enquête en mairie de Kermoroc’h. (une photocopie de cet avis d’A.R. est joint en annexe N° 5 à mon présent rapport).

J’ai immédiatement appelé la Secrétaire de mairie, Mme COLAS, qui m’a répondu qu’elle allait faire des recherches. De fait, elle m’a rappelé en fin de matinée pour me prévenir qu’elle avait retrouvé le dossier de la présente enquête publique qui avait été intégré par mégarde, dès sa réception semble-t-il, dans celui de l’enquête publique concernant le projet de SAGE Argoat-Trégor-Goëlo qui s’est déroulée du 2 janvier au 1 er février 2017. Aucune personne ne paraît être venue consulter aussi bien le dossier du projet de travaux du bassin versant Jaudy- Guindy-Bizien que celui du SAGE. Mme COLAS m’a adressé le registre par voie postale (reçu à mon domicile le vendredi 24 février). J’ai relaté ces faits à la D.D.T.M.

J’ai tenu les cinq permanences suivantes :

‹ le lundi 16 janvier, de 9 H à 12 H, en mairie de PENVÉNAN (ouverture de l'enquête) ; ‹ le mercredi 25 janvier, de 13 H 30 à 17 H, en mairie de PLEUBIAN ; ‹ le jeudi 2 février, de 13 H 30 à 17 H, en mairie de PÉDERNEC ; ‹ le mardi 7 février, de 13 H 30 à 17 H, en mairie de BÉGARD ; ‹ le vendredi 17 février, de 13 H 30 à 17 H, en mairie de PLOUISY (clôture de l'enquête).

Des locaux adéquats pour la réception du public ont été à chaque fois mis à ma disposition et j’ai reçu dans chaque mairie un très bon accueil, tant de la part des élus que du personnel communal.

De même, les relations avec le Syndicat mixte ont été d’un très bon niveau, tant de la part de son Directeur, M. Sylvain LAVAUR, que des Techniciennes de rivière chargées du suivi du dossier, Melles Lena CORRE et Gwennina MATHIEU.

---o---

A compter du vendredi 18 novembre 2016, j’ai eu plusieurs contacts téléphoniques avec, d’une part, Mme NICOLAS et M. CHARLES de la D.D.T.M. et, d’autre part, mon suppléant, M. Bertin PERCEVAULT, afin d’établir le calendrier de l’enquête publique qui a fait l’objet de l’arrêté préfectoral du 2 décembre. J’ai reçu le dossier et l’arrêté préfectoral, expédiés par voie postale par la D.D.T.M., à mon domicile le vendredi 9 décembre.

Parallèlement, tout au long de l’enquête j’ai eu divers contacts, toujours par téléphone, avec M. LAVAUR et Melles Lena CORRE et Gwennina MATHIEU, en ce qui concerne le Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers.

Le mardi 13 décembre, j’ai signé et paraphé, dans les locaux de la D.D.T.M., les 16 dossiers d’enquête et les 16 registres avant leur expédition aux mairies concernées par la présente enquête publique.

Le mardi 10 janvier 2017, je me suis rendu à BÉGARD où j’avais rendez-vous à 14 H avec Melles CORRE et MATHIEU pour une visite de sites concernés par le projet de travaux. 73 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Les Techniciennes de rivière m’ont ainsi montré les sites suivants en me fournissant de nombreuses informations et explications :

- lieu-dit Moulin de Kerouguy à Coatascorn où est prévu le remplacement d’un ouvrage de franchissement de cours d’eau (site N° 1 des travaux qui étaient prévus en 2016 – voir page 35 du document-dossier du Syndicat mixte) ; - lieu-dit Moulin de Poulloguer à Bégard où est prévue la suppression d’obstacles (site N° 2 des travaux qui étaient prévus en 2016 – voir page 36 du document-dossier du Syndicat mixte) ; - sur un affluent du Lizildry à Plouguiel où des travaux sont prévus pour améliorer la remontée principalement des truites et des anguilles ; - sur le Lizildry, toujours à Plouguiel, sur le site de la future création d’une rampe d’enrochement pour étaler la chute d’eau.

Du lundi 16 janvier au vendredi 17 février, j’ai tenu les cinq permanences prévues. Je n’ai recueilli qu’une seule observation (au cours de ma dernière permanence à Plouisy).

Au cours de mes permanences, j’ai rencontré divers élus dont les maires de Penvénan, Pleubian, Bégard et Plouisy.

Le vendredi 24 février, après avoir préalablement pris rendez-vous (pour 15 H 15), je me suis rendu dans les locaux du Syndicat mixte à TRÉLÉVERN afin de rencontrer le maître d’ouvrage en la personne de son Directeur, M. Sylvain LAVAUR, pour lui remettre et commenter le procès-verbal de synthèse. A cette occasion, Melles CORRE et MATHIEU, qui étaient présentes lors de cet entretien, m’ont remis le dossier d’enquête mis à la disposition du public au siège de l’enquête à la mairie de Penvénan ainsi que les 13 registres qu’elles avaient recueillis auprès des mairies (celui de Kermoroc’h m’avait donc été adressé directement par la mairie à mon domicile ; j’avais recueilli celui de Plouisy à la fin de ma dernière permanence qui se tenait dans cette commune ; enfin, celui de Saint-Laurent avait été adressé par la mairie à la D.D.T.M. qui me l’a transmis aussitôt – réception à mon domicile le 24 février).

Afin de respecter le délai de huitaine pour remettre le procès-verbal de synthèse, je m’étais renseigné de la présence d’éventuelles observations sur les registres auprès de leurs détenteurs, après la clôture de l’enquête.

B1-3/ Les divers avis

L’ Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (O.N.E.M.A.) et l’Agence Régionale de Santé (A.R.S) n’ont formulé aucun avis, tant auprès de la D.D.T.M. que du Syndicat Mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers, selon les renseignements recueillis auprès d’eux.

Par ailleurs, d’après ce qui a été porté à ma connaissance, les conseils municipaux suivants ont délibéré sur le projet :

- Plouguiel - délibération du lundi 30 janvier 2017 – Avis favorable ; - Louargat – délibération du mardi 7 février 2017 – Avis favorable ; - Bégard – délibération du vendredi 10 février 2017 – Avis favorable. 74 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

B1-4/ La participation du public

Comme je l’ai indiqué dans le chapitre ‘’A6 – Organisation et déroulement de l’enquête’’ de mon Rapport, le public ne s’est guère manifesté à l’occasion de cette enquête publique. Je n’ai reçu qu’une seule visite lors de mes cinq permanences ; elle a donné lieu à l’unique observation (ainsi déposée sur le registre ouvert en mairie de PLOUISY). De même, aucun courrier afférent à la présente enquête ne m’a été adressé par le public, que ce soit par voie postale ou dépôt en mairie.

B1-5/ Le Procès-verbal de synthèse – Le Mémoire en réponse

L’Enquête publique, ouverte le lundi 16 janvier 2017, étant close depuis le vendredi 17 février 2017 à dix-sept heures, conformément à l’article R123-18 du Code de l’Environnement, dans la huitaine, le vendredi 24 février à 15 heures 15, je me suis rendu au siège du Syndicat Mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers, 2 route de Kabatous à TRÉLÉVERN, où après avoir préalablement pris rendez-vous, j'ai rencontré M. Sylvain LAVAUR, Directeur de ce Syndicat Mixte, en présence de Melles Lena CORRE et Gwennina MATHIEU, les deux Techniciennes de rivière. Je lui ai remis en le commentant le Procès-verbal de synthèse faisant état de l’unique observation (celle de Mme Agnès BRESSON) formulée par le public au cours de cette enquête, en l’invitant à me communiquer ses observations éventuelles dans le délai prévu de quinze jours.

Le jeudi 9 mars 2017, j’ai reçu la réponse du maître d’ouvrage par voie postale à mon domicile ainsi que par messagerie internet. Il s’agit d’un courrier en date du 2 mars 2017, signé par M. Germain SOL-DOURDIN, Président du Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers. ----- Le procès-verbal de synthèse des observations est annexé à mon présent rapport (Annexe N° 6), de même que le Mémoire en réponse du Syndicat mixte (Annexe N°7).

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Dans ce qui suit, les avis du commissaire-enquêteur sont en caractères gras

B 2 - AVIS MOTIVÉ SUR LES OBSERVATIONS DU PUBLIC

Comme je l’ai indiqué précédemment, une seule observation a été formulée par le public lors de cette enquête. Elle a été déposée sur le registre ouvert en mairie de PLOUISY à l’occasion de ma dernière permanence.

75 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Je pense que cette absence de participation du public s’explique principalement par le fait que l’objet de ce type d’enquêtes n’est pas suffisamment connu du public qui estime que celles-ci sont réservées à des spécialistes, jugeant a priori le dossier trop technique. Malgré l’importance cruciale, notamment sur le plan écologique, du problème de l’eau et notamment de l’état des cours d’eau, une part trop importante de la population paraît ne pas se sentir concernée par le sujet. De plus, aucun moulin en état de conservation - dont les propriétaires sont très vigilants vis-à-vis des travaux sur leur rivière – ne serait recensé sur le secteur de la présente enquête. Les pêcheurs ne se sont pas déplacés, mais il est vrai que leurs représentants (fédération de pêche) sont associés en amont à l’élaboration du programme d’actions.

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J’ai numéroté cette observation R1 – PLOUISY : R = dépôt sur un registre ; 1 = numéro d’ordre chronologique sur ce registre ; PLOUISY = commune du registre concerné.

L’observation R1 - PLOUISY de Mme Agnès BRESSON

L’observation R1 – PLOUISY a été déposée par Madame Agnès BRESSON demeurant 44 rue de Port Béni à PLEUBIAN (22610), qui est venue me rencontrer à l’occasion de ma permanence du 17 février à PLOUISY.

Mme BRESSON fait remarquer que « le dossier concernant le Sud des Bassins Versants Jaudy-Guindy est très détaillé, complet mais concernant les travaux sur Pleubian, le dossier est très superficiel. Des avis vont être émis avant le détail technique. »

Réponse du Syndicat Mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers dans son Mémoire en réponse :

« Le dossier d'autorisation déposé auprès des services de l'Etat présente un état détaillé du programme 2016, contrairement aux années de travaux 2017 et 2018. Seuls des secteurs (sous-bassins versants) prioritaires ont été identifiés pour les deux dernières années du contrat.

En effet, au moment du dépôt du dossier, les programmes de travaux n'étaient pas établis techniquement (nature, consistance, volume,...). Chaque action fait l'objet d'une rencontre avec le ou les propriétaires permettant d'obtenir ou non l'autorisation de travaux et de s'accorder sur les modalités des travaux (type de l'action, moyens, positionnement, accès, période d'intervention,...).

Comme indiqué dans le dossier d'autorisation, le syndicat procédera annuellement à un dépôt d'une note technique précisant l'ensemble des programmes de travaux, précédé d'une validation sur sites par la police de l'eau (DDTM, ONEMA) ainsi qu'une validation par nos partenaires techniques (collectivités, Fédération de pêche, Bretagne Grands Migrateurs, structures de bassins versants voisines) et financiers (Agence de l'eau, Conseil départemental, Conseil régional). »

76 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Avis du commissaire-enquêteur :

Lors de sa visite à ma permanence à Plouisy, Mme BRESSON m’a expliqué que sa propriété à Pleubian est bordée par le ruisseau côtier le Brestan. N’ayant pas pu venir à ma permanence de Pleubian, elle s’est déplacée à celle de Plouisy afin d’obtenir des renseignements sur les travaux prévus, notamment dans sa commune. Elle s’est étonnée que ceux-ci, prévus en 2018, ne soient pas détaillés dans le dossier d’enquête contrairement à ceux qui étaient prévus en 2016 dans le sous-bassin du Poulloguer. Elle estime qu’il est difficile d’émettre un avis dans ces conditions.

Dès ma prise de connaissance du dossier, j’avais questionné sur ce point la D.D.T.M. et le Syndicat mixte qui m’avaient expliqué que cette démarche était normale. Ainsi, j’avais déjà pu expliquer cette procédure à Mme BRESON lors de sa visite.

Comme l’expose le maître d’ouvrage dans sa réponse ci-dessus, au moment du dépôt du dossier, les programmes de travaux n'étaient pas établis techniquement pour 2017 et 2018 ; seuls les secteurs prioritaires d’intervention avaient été identifiés pour ces années.

Le dossier ne contient donc pas de fiches détaillées des interventions comme c’est le cas pour le sous-bassin du Poulloguer (pages 34 à 38 du dossier) qui auraient dû être exécutés en 2016 et qui ont été reportés à cette année du fait des délais de procédure.

Toutefois, les enjeux et les objectifs de ces futures opérations 2017-2018 sont inscrits dans des tableaux au sein du dossier, notamment page 23 et page 26 (de ce dossier) pour ce qui concerne le territoire de Pleubian. Les travaux-types correspond à ces objectifs sont décrits dans le dossier.

En outre, chaque année une note technique complémentaire précisant la nature exacte des travaux prévus pour l’année suivante ainsi que leur localisation, est établie et transmise à la D.D.T.M. par le maître d’ouvrage qui n’engage les travaux qu’après avoir obtenu sa validation par la Préfecture (voir pages 38, 48 et 50 du dossier et la réponse du maître d’ouvrage).

Par ailleurs, la programmation définitive de l’année suivante est également annuellement validée lors de réunions avec les partenaires techniques et financiers du Syndicat mixte. Les propriétaires (et éventuellement les exploitants) riverains sont consultés et informés sur site des opérations à effectuer, des dates d’intervention et de la procédure de mise en œuvre et leur accord préalable est sollicité ; aucune participation financière n’est demandé aux propriétaires pour la réalisation des travaux - (voir pages 38, 48 et 49 du dossier d’enquête ainsi que la réponse du Syndicat mixte). Toutefois, ce programme d’actions ayant été déclaré d’intérêt général par un arrêté préfectoral en date du 29 septembre 2016, les propriétaires sont tenus de laisser libre accès aux sites de travaux.

En principe, donc, Mme BRESSON devrait être contactée et consultée par le Syndicat mixte dans les mois qui viennent si des travaux sont envisagés sur sa propriété.

77 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

B 3 – AVIS MOTIVÉ DU COMMISSAIRE-ENQUÊTEUR SUR LE PROJET

B3-1 / Le déroulement de l’enquête

On peut regretter la quasi-absence de participation du public. En dehors de ce fait, l’enquête s’est bien déroulée, hormis le fait que la mairie de Kermoroc’h , comme je l’ai signalé précédemment (voir le § « A6-3/ Publicité et information du public » de mon Rapport), a égaré le dossier après sa réception par voie postale. Il avait, en fait, été intégré, en mairie, par inadvertance dans le dossier concernant le projet de SAGE Argoat-Trégor-Goëlo dont l’enquête publique était en partie concomitante.

Cependant, je pense que ce problème n’a pas eu de conséquence de fond sur la participation du public. En effet, selon ce que m’a déclaré la Secrétaire de mairie, aucune personne ne semble être venue consulter le dossier de la présente enquête, ni celui du SAGE, ce qui peut être mis en parallèle avec le fait qu’une seule observation a été relevée sur l’ensemble des 15 autres communes concernées.

Par ailleurs, les travaux du sous-bassin du Théoulas dans lequel est située la commune de Kermoroc’h, initialement prévus en 2017, n’étaient pas encore définis de façon précise, au moment de l’enquête publique (et par conséquent dans le dossier). Les élus et les propriétaires et exploitants concernés directement devraient être contactés et consultés prochainement par le Syndicat mixte. D’un point de vue formel, cette procédure, de toute façon prévue et complémentaire par rapport à l’enquête publique, n’efface pas l’absence d’affichage et de mise à disposition du public du dossier à Kermoroc’h, mais devrait permettre d’informer au moins les propriétaires et les exploitants les plus directement intéressés de cette commune.

B3-2 / Le dossier soumis à l’enquête

Il pouvait être consulté tout au long de la durée de l’enquête, du lundi 16 janvier au vendredi 17 février 2017 inclus, aux jours et heures habituels d’ouverture au public, dans les mairies de Bégard, Brélidy, Coatascorn, Landébaëron, Louargat, Pédernec, Penvénan, Pleubian, Plougrescant, Plouguiel, Plouisy, Prat, Runan, Saint-Laurent et Tréglamus (mais donc pas à Kermoroc’h, où le dossier avait été égaré après sa réception en mairie).

Les registres devaient être tenus à la disposition du public, dans chacune de ces mairies, dans les mêmes conditions de jours et d’horaires. Ce ne fut pas le cas à Kermoroc’h.

Le dossier n’était pas consultable en ligne (ni sur le site de la Préfecture, ni sur celui du Syndicat mixte).

• Le dossier comprenait :

∑ L’arrêté préfectoral du 2 décembre 2016 prescrivant et organisant l’enquête publique.

∑ Le résumé non technique :

78 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Il s’agissait d’une note de 5 pages dont une annexe (le tableau du montage financier des opérations 2017 et 2018), rédigée par le Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy- Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers. Elle était datée de juillet 2016 (version définitive).

∑ Le dossier d’autorisation LEMA : la note de présentation.

Ce document de 78 pages y compris ses 4 annexes, daté de mai 2016 (version définitive), avait été également élaboré par le Syndicat mixte. Il comprenait de nombreux tableaux, cartes, photographies et schémas.

Après le sommaire, une liste des sigles et des abréviations et une introduction, il comprenait quatre chapitres :

I – NOM ET ADRESSE DU DEMANDEUR II – CADRE RÉGLEMENTAIRE III – MÉMOIRE EXPLICATIF IV – DOSSIER D’INCIDENCE AU TITRE DU CODE DE L’ENVIRONNEMENT

+ ANNEXES : - Annexe 1 : Arrêté préfectoral du 4 juin 2015 portant modification du Syndicat mixte des bassins versants Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers ; - Annexe 2 : Les procédures réglementaires pour l’intervention des collectivités publiques (les divers articles concernés du code l’environnement) ; - Annexe 3 : Arrêté ministériel du 28 novembre 2007 fixant les prescriptions générales applicables aux installations, ouvrages, travaux ou activités soumis à déclaration relevant de la rubrique 3.1.2.0 (2°) de la nomenclature annexée au tableau de l’article R214-1 du code de l’environnement ; - Annexe 4 : Arrêté préfectoral en date du 27 mai 1997 autorisant le Syndicat d'alimentation en eau potable du Trégor à un prélèvement des eaux de forages de "Traou-Guern" en Plouguiel, en vue de la consommation humaine et déclarant d'utilité publique les travaux de prélèvement et déterminant les périmètres de protection.

• Le Registre d’enquête :

Il comprenait 16 pages dont les 4 de couverture de couleur verte, 10 réservées au dépôt des observations éventuelles du public, 1 pour la clôture avec son verso en blanc.

Un exemplaire était tenu à la disposition du public, avec le dossier d’enquête, dans chacune des 16 communes visées par l’arrêté préfectoral. Ce ne fut pas le cas à Kermoroc’h.

J’avais paraphé dans les locaux de la D.D.T.M., avant leur expédition et l’ouverture de l’enquête, les 16 exemplaires du dossier destinés aux mairies des communes concernées par l’enquête publique ainsi que les 16 registres.

---o--- Le résumé non technique, très synthétique, permettait de prendre connaissance des grands principes du dossier. Il comprenait en annexe le plan de financement 79 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

prévisionnel de travaux, document important, qui ne figurait pas dans le document principal du dossier.

Le document principal était clair et pédagogique.

Il présentait de façon complète le contexte juridique, en reproduisait notamment tous les articles du code de l’environnement concernés et en citant toutes les références communautaires, législatives et réglementaires afférentes au dossier.

Il comportait de nombreux tableaux, cartes, photographies et croquis explicatifs très intéressants et permettant de comprendre parfaitement, par exemple, le principe des pompes de prairie, de l’aménagement d’un abreuvoir de rivière ou d’un passage à gué.

L’étude d’incidence me semble complète.

Comme il a été signalé précédemment, notamment à l’occasion de mon avis sur l’unique observation recueillie, seuls les travaux prévus en 2016 (et reportés en 2017) étaient détaillés concrètement. Toutefois, ceux prévus en 2017 et 2018 étaient annoncés par secteurs dans divers tableaux qui exposaient leurs enjeux et leurs objectifs et le dossier, comportant une description des divers types de travaux pouvant être exécutés dans les cours d’eau, il était ainsi possible de se représenter ce qui devrait être réalisé dans les deux prochaines années. De toute façon, les propriétaires et les exploitants riverains seront consultés sur site quand les fiches annuelles de travaux, détaillées et concrètes, auront été validées.

Au bilan, je considère que le dossier présenté au public était de nature à l’informer de façon satisfaisante sur l’objet de l’enquête, les principes de la programmation retenue, les types de travaux envisagés et leurs incidences prévisibles.

Le dossier n’était pas consultable sur internet ; cela aurait pu s’avérer utile même si le public, en fin de compte, ne s’est pas mobilisé.

B3-3 / Le projet

Le Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers est une structure opérationnelle dont l’objectif est d’œuvrer pour la reconquête de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques. Pour ce faire, il porte et mène des actions en faveur du bocage, des cours d’eau et des zones humides, en agissant auprès des collectivités territoriales, des agriculteurs, des particuliers, des scolaires, afin de les sensibiliser à ces problématiques.

Le programme d’actions 2016-2018 défini par le Syndicat mixte et déclaré d’intérêt général par un arrêté préfectoral en date du 29 septembre 2016, entre dans le cadre du Contrat territorial des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers 2014-2018 qu’il a mis en place et, plus précisément, de son volet milieux aquatiques. Ce dernier vise à mettre en œuvre des opérations destinées à améliorer la qualité physique des cours d’eau et des zones humides dans le but d’atteindre l’objectif global de bon état des eaux conformément aux réglementations européenne et française. 80 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Les travaux envisagés ont pour objectif de restaurer l’ensemble des dysfonctionnements hydromorphologiques des cours d’eau qui ont été jugés prioritaires à la suite d’études. Ils visent à améliorer la continuité écologique, l’hydromorphologie, l’habitat piscicole, les paramètres hydrauliques des cours d’eau concernés.

Cependant ces travaux sont susceptibles d’engendrer des impacts qui peuvent s’avérer négatifs, tant durant leur réalisation que consécutivement à celle-ci (en conséquence sur le long terme). Ils ont été recensés et examinés dans une étude d’incidence intégrée au document-dossier (IV ème grande partie de celui-ci) élaboré par le maître d’ouvrage : mise en suspension de particules pouvant asphyxier ou intoxiquer la faune piscicole, rejets de polluants (hydrocarbures, ciments, bétons, …) ; atteintes diverses (à l’usage de l’alimentation en eau potable, aux berges, à la nappe, à la zone humide attenante, à une zone de reproduction, de croissance et d’alimentation de le faune piscicole, des crustacés et des batraciens, à la continuité écologique) ; effets sur l’écoulement, sur la libre circulation piscicole ; modifications des caractéristiques physiques ou hydrauliques des cours d’eau ; augmentation de l’effet drainant des sols.

Le maître d’ouvrage relativise toutefois ces risques en mettant en avant l’ampleur assez modeste de ces travaux et de leur durée ainsi que la taille très réduite (hauteur et volume) des ouvrages concernés.

Ce qui est plutôt exact à mon avis. Et j’estime, à l’étude du dossier et des éléments qu’il fournit, ainsi qu’en considération de ce que j’ai pu constater sur place (par exemple le mauvais fonctionnement de certains ouvrages comme des busages encombrés ou des chutes trop importantes pour la circulation piscicole qu’il me paraît nécessaire de changer ou de modifier selon toute évidence) que les bénéfices attendus en termes d’amélioration de l’état des cours d’eau et de circulation de la faune piscicole, devraient largement compenser les modifications éventuellement provoquées.

J’ai noté que les travaux seront réalisés au maximum en dehors des périodes de nidification et de fraie des poissons afin de limiter leur impact sur la faune terrestre et aquatique.

Par ailleurs, le dossier accorde une place importante aux mesures préventives ou correctives et aux moyens de surveillance que le Syndicat mixte s’engage à mettre en œuvre pendant et après les travaux.

Ainsi, un Cahier des clauses techniques particulières doit être rédigé, avec des prescriptions techniques pratiques et des précautions à observer afin de prévenir ou limiter les impacts négatifs et de fixer les modalités de remises en état des sites : vérification de l’état de fonctionnement, particulièrement au niveau des flexibles et des vérins hydrauliques, des engins mécaniques utilisés avant le démarrage des travaux ; recommandation de l’usage d’huiles biodégradables (notamment d’origine végétale pour les tronçonneuses) ; isolation des chantiers en cas d’utilisation de béton ; rebouchage des ornières créées par les passages d’engins sur les berges et dans les parcelles riveraines ; de façon générale, remise en état des sites à la fin des travaux ; …

81 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Pendant les travaux, le conducteur de travaux et des techniciens du Syndicat mixte exerceront une surveillance régulière de ces prescriptions et de la bonne conduite des travaux.

Lors de ma visite de sites, les deux techniciennes de rivière m’ont précisé que le Syndicat mixte avait sélectionné un panel d’entreprises familiarisées avec ce genre de travaux qui exigent des précautions, et sensibilisées à l’écologie, à qui il fait habituellement appel pour la réalisation de ces opérations.

En ce qui concerne la compatibilité de ce programme d’actions avec les dispositions de divers programmes de mesures plus généraux dont les règles sont opposables dans un rapport de conformité :

- le SDAGE Loire-Bretagne : pour moi les travaux envisagés ne sont pas de nature à s’opposer aux objectifs et prescriptions du SDAGE. Au contraire, ils répondent à certaines de ses orientations fondamentales : repenser les aménagements des cours d’eau pour restaurer les équilibres ; réduire la pollution organique et bactériologique ; préserver les zones humides ; préserver la biodiversité aquatique ; préserver les têtes de bassin versant.

- le SAGE Argoat-Trégor-Goëlo : j’ai le même avis quant au SAGE. Ces travaux sont compatibles avec lui et correspondent avec l’un de ses enjeux, la qualité des milieux aquatiques, ainsi qu’à certaines de ses propositions de dispositions (il n’est pas encore définitivement approuvé), notamment : restaurer la morphologie des cours d’eau ; gérer et aménager les ouvrages pour améliorer le fonctionnement des cours d’eau ; assurer la préservation, la gestion et la restauration des zones humides ; identifier, caractériser les têtes de bassins versants.

- les Directives européennes « Habitats, faune, flore » et « Oiseaux » (zone Natura 2000 Trégor-Goëlo) : selon le dossier, aucun sites de travaux ne serait directement concerné. Et, à mon avis, les travaux prévus étant des travaux d’amélioration de cours d’eau débouchant en mer au niveau de la zone Nature 2000, ils ne peuvent qu’être bénéfiques pour la faune aquatique, terrestre et aérienne.

- le périmètre de captage d’eau destinée à la consommation humaine de Traou Guern : une partie des travaux (ceux sur le bassin versant du Lizildry) se situeront dans le périmètre de protection rapproché de ce captage. Le dossier précise que « la nature des actions, qui vont être entreprises, ne correspond pas à la nomenclature des activités interdites par l’arrêté préfectoral » du 27 mai 1997 afférent à son autorisation et à sa protection.

Les opérations devront donc y être menées avec des précautions renforcées et une vigilance toute particulière, même si à terme les travaux auront un effet indirect bénéfique sur la préservation de ce captage d’eau. J’ai noté dans le dossier (page 43) que les propriétaires et les gestionnaires des sites seront avertis afin de suivre au plus près les éventuels impacts lorsque les travaux seront réalisés à proximité et à l’intérieur des périmètres de protection. De plus, le Syndicat intercommunal d’adduction d’eau du

82 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

Trégor, qui exploite ce captage d’eau, est adhérent au Syndicat mixte, ce qui devrait être une garantie de bonne coopération.

Le coût de l’ensemble des travaux du programme d’actions 2016-2018, tel qu’il figure en annexe du résumé non technique, assuré à 80 % par les aides de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne et le Conseil Départemental des Côtes d’Armor, les 20 % restant à la charge du Syndicat mixte, ne me semble pas disproportionné par rapport aux nombreux travaux répertoriés et au vu des objectifs fixés. Aucune participation n’est demandée aux propriétaires pour la réalisation des travaux exécutés sur leurs parcelles.

La procédure incite, par ailleurs, à une concertation avec ces propriétaires riverains et les divers exploitants éventuels, ce qui est très important selon moi, sachant que toutefois, à terme, le maître d’ouvrage peut s’appuyer sur une Déclaration d’Intérêt Général.

Il est vital, c’est évident, que l’effort engagé afin d’améliorer l’état des cours d’eau se poursuive afin de retrouver une bonne qualité des eaux. Rappelons que si le contentieux européen qui visait les eaux brutes du bassin versant du Guindy, en raison du taux trop élevé en nitrates, a été levé en 2015, celui concernant le captage d’eau sur le bassin versant du Bizien est toujours maintenu.

Or, j’estime que les travaux de Programme d’actions 2016-2018 du Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers sont de nature à participer à cette reconquête. Les bénéfices qui peuvent en être attendus justifient, à mon avis, de devoir éventuellement supporter certains impacts mineurs.

Le maître d’ouvrage a prévu un certain nombre de mesures préventives ou correctives et de moyens de surveillance, exposés précédemment et notamment devant être prescrits dans un cahier des clauses techniques particulières. Une attention toute particulière devra toutefois être accordée aux opérations menées aux abords du captage d’eau potable de Traou Guern.

EN RÉSUMÉ :

En considération des motivations personnelles que je viens d’exposer ci-dessus, j’estime qu’il y a lieu d’émettre un avis favorable sur le présent projet de programmes d’actions 2016-2018 du Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers.

83 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

B 4 – CONCLUSIONS DU COMMISSAIRE-ENQUÊTEUR

Je soussigné, Claude BELLEC, commissaire-enquêteur, désigné par la Décision N° E16000354 / 35 en date du 18 novembre 2016, de Monsieur le Conseiller délégué du Tribunal Administratif de RENNES .

- Vu l’arrêté de Monsieur le Préfet des Côtes d’Armor, en date du 2 décembre 2016, prescrivant et organisant la présente enquête publique ;

- Vu les avis au public par voie de presse et l’accomplissement des formalités d’affichage, hormis dans l’une des seize communes concernées, faisant connaître l’ouverture de l’enquête publique prescrite par l’arrêté précité ;

- Vu le contenu du dossier soumis à l’enquête publique ;

- Vu l’unique observation formulée par le public ;

- Vu le Mémoire en réponse du maître d’ouvrage en date du 2 mars 2017 ;

EN RAISON DES MOTIVATIONS QUE J’AI EXPRIMÉES CI-DESSUS, EN TENANT COMPTE NOTAMMENT :

- de l’intérêt général des travaux envisagés vis-à-vis de l’amélioration de la qualité physique des cours d’eau, et par voie de conséquence de la qualité de l’eau, ainsi qu’à l’égard de la conservation des espèces, principalement de la faune piscicole ;

- de la relativement faible ampleur des éventuelles incidences prévisibles ;

- des bénéfices attendus en termes d’amélioration de l’état des cours d’eau et de la circulation piscicole devant largement compenser les modifications et les incidences éventuellement provoquées ;

- des mesures préventives ou correctives et les moyens de surveillance envisagés par le maître d’ouvrage ;

- du coût financier raisonnable des travaux tel qu’il est prévu, par rapport aux nombreux travaux répertoriés et au vu des objectifs fixés ;

- de la compatibilité de ce programme d’actions avec le SDAGE Loire-Bretagne et le projet de SAGE Argoat-Trégor-Goëlo, ainsi qu’avec la présence du site Natura 2000 Trégor-Goëlo et du périmètre de captage d’eau de Traou Guern ;

84 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

J’émets un AVIS FAVORABLE sur la présente demande d’autorisation des travaux du Contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016-2018 du Syndicat mixte des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers en recommandant d’apporter toutes les précautions nécessaires et une vigilance toute particulière lors de la réalisation de travaux aux abords du captage d’eau de Traou Guern, en collaboration avec les propriétaires et les gestionnaires des sites.

Fait à Trégueux, le 17 mars 2017

Claude BELLEC

Commissaire-Enquêteur

85 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)

ANNEXES

. ANNEXE N° 1 : Arrêté préfectoral du 2 décembre 2016

. ANNEXE N° 2 : Avis d’enquête publique

. ANNEXE N° 3 : Arrêté préfectoral du 29 septembre 2016 (D.I.G.)

. ANNEXE N° 4 : Planche photographique – Affichage sur sites

. ANNEXE N° 5 : Avis d’accusé de réception – Mairie de Kermoroc’h

. ANNEXE N° 6 : Procès-verbal de synthèse des observations, du 24 février 2017

. ANNEXE N° 7 : Mémoire en réponse du maître d’ouvrage, du 2 mars 2017

86 Dossier E16000354/35 – Demande d’autorisation unique IOTA concernant les travaux dans les cours d’eau et les zones humides prévus dans le contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) 2016 – 2018 des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien et des ruisseaux côtiers (Côtes d’Armor)