La Vraie Histoire du Baseball à Montréal.

Le Stade Olympique, … un Stade de Baseball d’abord.

La conception.

Version au long.

Claude Phaneuf Mai 2018

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Avant-propos.

Le Stade Olympique est attaqué de toutes parts. Ses dénigreurs sont nombreux, ses défenseurs moins.

La Vraie Histoire du Baseball à Montréal, telle que je la raconte ici, a deux buts, tout d’abord préciser hors de tout doute que le Stade Olympique est un Stade de Baseball d’abord, qu’il fut conçu en premier pour ce sport et lever le voile sur sa conception, plans à l’appui, pour démontrer qu’il a un caractère plus Québécois que l’on pense.

Le dernier texte mis sur mon site date du 16 décembre 2012. Ce n’est certes pas mon habitude de rester muet aussi longtemps alors que tant d’événements méritaient mon attention ou mes commentaires. J’aurai l’opportunité d’y revenir prochainement.

Dernièrement, 3 événements frappants m’ont incité à reprendre la plume et je vais les débattre à fond. Ce ne sont pas les moindres.

Tout d’abord, le décès de ma femme Claudette, le 14 novembre 2017, où le Stade Olympique de Montréal n’est pas étranger à sa mort.

Au même moment, M. Couillard et sa troupe choisissent d’autoriser la Régie des Installations Olympiques à poursuivre le dossier final d’affaires pour un Xième concours de bricoleurs sur le Toit du Stade, $125 Millions plus élevés que le Toit rétractable Taillibert, une nécessité pour la viabilité du Baseball à Montréal.

Et le dernier affront est l’œuvre de Radio-Canada avec sa dernière série de trois épisodes dans le cadre de l’Émission « Tout le monde en parlait », les 17, 18 et 24 février 2018, une charge à fond de train contre le Stade et Mes. Jean Drapeau et Roger Taillibert, et ce, de la première ligne à la dernière des trois épisodes. À l’instar de la Commission Malouf, un seul côté de la médaille est judicieusement choisi et l’autre côté effacé. Ma plainte est faite et fera du bruit.

Certains médias aidant, notre manque de confiance envers nos politiciens du parti au pouvoir est pleinement justifié.

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Je vis ces grandes faussetés dans la Vraie Histoire du Stade et du Parc Olympique de Montréal où je fus l’un des trois pionniers concepteurs. Ces faussetés servent de paravent à un grand gaspillage des fonds publics (+ de $2 Milliards), ce qui faisait dire à M. Taillibert en juillet 2010 « Le Stade Olympique est un grand garde- manger où viennent se nourrir les partis politiques (au pouvoir) ».

Tellement de faussetés sont constamment véhiculées sur le Stade de Montréal, notamment en ce qui a trait au Baseball, que mon devoir à titre de concepteur m’oblige à remettre de l’ordre là-dedans.

À partir de documents et croquis, précieusement conservés, voici pour vous – Cette Vraie Histoire du Baseball à Montréal » telle que Claudette et moi l’avons vécue -.

En cette année d’élections (2018), rappelons-nous de cette fameuse phrase de M. Jean Charest « Les deux mains sur le volant ».

M. Charest a oublié de nous dire que la main gauche ferait le contraire de la main droite.

La main droite nous donne des bonbons, vante l’architecture de M. Taillibert de par les rapports qu’elle se fait écrire ou par les expositions des œuvres de cet architecte, fait des annonces et nous donnent des cadeaux au moment où des élections se pointent pour faire oublier le travail de la main gauche.

La main gauche te frappe de plein front avec des projets coûteux, mal préparés, selon les règles dénoncées d’Infrastructure Québec, faits sur mesure pour les amis, ignore M. Taillibert, cache ses décisions dans des documents dits confidentiels, etc., BREF

Si je faisais de la politique, mon thème de campagne serait :-

- Changeons le bras gauche pour notre bien d’abord -.

La Vraie Histoire du Baseball à Montréal. -4- Table des matières. (Pour accéder directement à un sujet, indiquer son numéro de page dans la barre des tâches ci dessus.)

0.00 Avant-propos ……………………….………………………………………………….. 2

La Vraie Histoire telle que nous l’avons vécue.

0.01 Une précision essentielle …………………………………………………………… 8 0.02 Je prends l’engagement …………………………………………………………….. 8 0.03 Également (mes 6 prochains textes) ……………………………………………. 9

1.00 LE BASEBALL À MONTRÉAL - JE RÉTABLIS LES FAITS.

1.01 Le Baseball m’a fait connaître Claudette ……………………………………… 9 1.02 Claudette – 14 ans apparaît, fervente du Baseball, comme son père … 10 1.03 1957 - Les frères Beaudry …………………………………………………………. 10 1.04 1967 – Montréal veut une franchise de Baseball …………………………… 10 1.05 Le 27 mai 1968, obtention de la franchise …………………………………... 10 1.06 1968 – La rue St-Denis et le Stade Jarry, un tremplin …………………… 11 1.07 1968 – La rue St-Denis ……………………………………………………………… 11 1.08 Le Stade Olympique de Baseball dans l’Est de la Ville ……………………. 11 1.09 1969 - Le Stade Jarry, vous vous rappelez ? ………………………………… 12 1.10 Les frères Beaudry et la construction du Stade Jarry ……………………. 12 1.11 Le 14 avril 1969 – Le match d’ouverture et la neige ……………………… 13 1.12 Bravo à M. Charles et à son équipe ………………………………. 13 1.13 Le Stade Jarry, ses points faibles, ses points forts ………………………… 14 1.14 Mai 1970 – Montréal est choisie Ville olympique d’été 1976 …………... 15

2.00 Ma conception du Stade Olympique … de Baseball débute ici …………. 15

2.01 Pourquoi cette pente vers le Mât ? …………………………………………….. 16 2.02 Cette coupe du Stade avec la pente du Toit ……..………………………….. 16 2.03 Mars 1971 – En route vers le Stade ……………………………………………. 16 2.04 Mon histoire personnelle ……………..…………………………………………… 16

Ici débute une période tenue secrète jusqu’à ce jour, pourtant une période essentielle, la conception……………………………………. 16

2.05 Qui a fait la conception du Stade ? ……………………………………………. 17 2.06 Munich/Paris – 15 au 18 Mars 1971 ………………………………………….. 17 2.07 Un appel surprise qui allait bouleverser toute ma vie …………………… 17 2.08 Première rencontre avec l’Architecte Roger Taillibert ………………….. 18 2.09 Paris et ma première rencontre avec M. Taillibert ……………………….. 18 2.10 Le Stade du Parc des Princes …………………………….……………………… 18 2.12 Ce que j’ai retenu du Stade du Parc des Princes ………………………….. 19

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2.13 Diner important - Hélène de Champlain - Avril 1971 …………………… 19 La commande de la Ville et la capacité du Stade. M. Drapeau suggéra la visite possible de Stades américains. 2.14 Lettre à M. Pierre M. Charbonneau – 20 Avril 1971 …………………….. 20 2.15 Lettre à M. Paul Beaudry – Avril 1971 – 3 Mai 1971 ……………………. 20 2.16 Montréal-Matin – 2 juin 1971. « Que nous réserve le …. » …………….. 21 2.17 Plus de 20 millions d’amateurs en 10 ans ………………………………….. 22 2.18 La question du dôme ………………………………………………………………. 22 2.19 Cet article a une importance capitale ……………………………………….. 24 Les besoins, les craintes sont clairement exposées. Qu’en avons-nous fait ?

2.20 Mon premier projet de Stade – Juin 1971 …………………………………… 25 2.21 L’utilisation en phase permanente …………………………………………….. 26 2.21.1 L’utilisation en phase permanente ……………………………. 26 2.21.2 Un autre impératif s’ajoute ……………………………………… 26 2.21.3 Ma 1ère présentation ……………………………………………….. 26 2.22 Mes critères de conception ………..………………………………………….…. 27

2.23 Projet de Juin 1971 – Plans Coupe et Toit mobile ………………………… 27 2.24 Autres documents du projet – Juin 1971 ……………………………………. 28 2.25 Croquis – Occupation du bâtiment …………………………………………….. 28 2.26 Les Stades Américains et Mexico – 29 Juin au 9 juillet 1971 ………… 29 2.27 Stades américains :- Los Angeles/Anaheim /San Diego /Houston ….. 29 2.28 Mexico, site des Jeux d’été 1968 …………………..………………………….. 30 2.29 Un ajout, visite du Stade de Philadelphie …………………………………… 30 2.30 Quelques-unes de mes notes personnelles sur ces Stades ……………... 31 2.30.1 Los Angeles – À noter – Applicables – À éviter …………… . 31 2.30.2 Anaheim – À noter – Applicables – À éviter ………………… 32 2.30.3 San Diego – À noter – Applicables – À éviter ………………. 33 2.30.4 Houston – À noter - À applicables – À éviter ………………. 34 2.30.5 Philadelphie - À noter - Applicables - À éviter ……………. 35 2.31 Note importante – Le Stade pas fait au hasard …………………………….. 36 2.32 Notre défi, Un Stade meilleur que les autres ……………………………….. 36 2.33 Ma conclusion / ma recommandation ………………………………………… 37

2.34 L’ENGAGEMENT DE M. TAILLIBERT – Sujet de controverses …………. 37 M. Taillibert à Montréal. M. Taillibert assiste à sa première partie de Baseball. 2.35 Une rencontre déterminante avec M. Jean Drapeau ……………………… 38 2.35.1 1ère question – Réponse …………………………………………… 38 2.35.2 2ème question – Réponse ………………………………………….. 39 2.36 Août 1971 M. Taillibert à Montréal …………………..………………………. 39 2.36.1 M. Taillibert au Service des Travaux publics ………………. 39 2.37 Le Parc des Princes lors de sa construction ………………………………… 40

2.38 Je promène M. Taillibert dans la Ville ………………………………………… 41 -6- 2.38.1 Le Stade McGill ……………………………………………………… 41 2.38.2 Le Stade Jarry ……………………………………………………….. 42 2.38.3 Le Parc Olympique …………………………………………………. 42 2.38.4 M. Taillibert à sa 1ère partie de baseball - 3 août 1971 ….. 42

2.39 Mon projet définitif accepté par le Comité exécutif ………………………. 43

2.40 Voici ces croquis chèrement conservés et publiés pour la première fois ………………………………………………….. 44 Plan 1 : 1er Balcon – Disposition Baseball ……………………………………… 44 Plan 2 : 1er Balcon – Disposition Piste de 400………………………………… 44 Plan 3 : 2ième Balcon – Disposition Baseball et Piste athlétisme 400m .. 44 Plan 4 : Coupe des gradins et Lignes de visibilité ………………………….. 44 Plan 5 : Toiture fixe et mobile ……………………………………………………. 45 Plan 6 : Photo remise lors de l’annonce – 6 avril 1972 …………………… 45

COMMENT J’EN SUIS ARRIVÉ À LA FORME EN PLAN DU STADE ?

ENTRONS DANS LA CONCEPTION DU STADE OLYMPIQUE … DE BASEBALL D’ABORD.

2.41 La première étape – La fonction …………………………………………………. 46 2.42 La surface de sports à prioriser ………………………………………………….. 46 2.42.1 Le Baseball américain – l’aire de jeu ……………………..…… 46 2.42.2 Les zones d’importances – Baseball …………………………… 46 2.42.3 Différence importante …………………………………………….. 47 2.42.4 Le Football canadien – l’aire de jeu ………………..………….. 47 2.42.5 Les zones d’importances – Football ……………………………. 47 2.42.6 La piste d’athlétisme de 400 m – l’aire de jeu ………..……. 47 2.42.7 Les bonnes places assises ………………………………………… 47 2.43 Établissement de la forme en plan du Stade …………………………………. 47 2.43.1 Choix #1 – La surface de jeu Baseball privilégiée ………….. 48 2.43.2 Choix #2 – L’orientation, son grand axe ……………………… 48 2.43.3 Choix #3 – Forme en plan des gradins ………………………… 48 Le point A ……………………………………………………… 48 Le point B ……………………………………………………… 48 Le point C ……………………………………………………… 48 Le tracé de la courbe ……………………………………….. 48 Vue des airs ……………………………………………………. 48 2.43.4 Choix #4 - Le nombre de rangées de l’estrade mobile …….. 48 Le choix du nombre de balcons …………………………. 49 2.43.4 Choix #5 - Répartition de l’hypoténuse ………………………. 49 2.43.5 Choix #6 – Loges privées derrière le marbre ………………… 50 2.44 Stades de Houston et St-Louis avec M. Taillibert 25 au 29.09.1971 …. 50

2.45 Programme des Installations du Parc olympique – Novembre 1971 ….. 50 -7- Ce livre affiché dans le film du 6 avril 1972. 2.46 Conception de base du Parc des Sports de M. Drapeau …………………... 50 2.46.1 Le grand Stade ……………………………………………………….. 51 2.46.2 Les Piscines et le Vélodrome …………………………………….. 51 2.47 Des deux pôles distincts que j’ai soumis à M. Drapeau …………………… 51 2.47.1 Premier pôle – Sports professionnels ………………………….. 51 2.47.2 Deuxième pôle Sports amateurs et population …………….. 51 2.48 Notre échéancier – Terminer un an avant les Jeux ………………………… 51 2.49 5 décembre 1971 - Montréal-Matin – M. Charles Bronfman … …………. 52 2.50 6 avril 1972 - L’annonce officielle et le film …………………………………. 52 2.50.1 Le film au Centre Maisonneuve …………………………………. 52 2.50.2 Tous les plans des bâtiments en couleur inclus …………… 53 2.50.3 La conférence de presse internationale à l’I.C.A.O ……….. 53 2.50.4 Mon appréciation de M. Taillibert ……………………………… 53 2.50.5 Roger Taillibert, le génie de l’audace …………………………. 54 2.50.6 Nos Expos et Nos Alouettes ébahis, Jacques Doucet …….. 54 Nos Expos ……………………………………………………… 54 Nos Alouettes ………………………………………………… 55 2.50.7 Nos Expos pas consultés ………………………………………….. 55 2.51 Pour en finir avec la conception du Stade Olympique ……………………. 56 2.52 Me Mireille Zigby plaide ……………………………………………………………. 56 2.53 Pourquoi ne pas avoir parlé de ma conception ……………………………… 57

Fin de cette 1ère partie. Partie 2 à venir « L’Après-Jeux. Nos Expos au Stade Olympique. 2.54 Autres chapitres à venir ……………………………………………………………. 57 2.55 Ma réflexion personnelle …………………………………………………………… 58 2.56 Il est où le problème au Québec …………………………………………………. 58 2.57 Bizarre quand même ………………………………………………………………… 59 2.58 Une histoire de faussetés ………………………………………………………… 59

Quant au nouveau Stade de Baseball au centre-ville, j’ai ma proposition à faire à ce sujet

Onglet : Le Baseball à Montréal.

La Vraie Histoire du Baseball à Montréal. -8-

C’est l’Histoire d’un homme, Monsieur Charles Bronfman, admiré par Montréal et Monsieur Jean Drapeau depuis 1968, mais trompé par Québec et la troupe de Monsieur Robert Bourassa depuis 1974.

C’est aussi notre Histoire personnelle à nous, Claudette et moi depuis 1957.

La Vraie Histoire telle que nous l’avons vécue.

Une précision essentielle.

Ma femme est décédée le 14 novembre 2017 et le dossier du Stade n’est pas étranger à son décès. Elle nous manque. Un jour je dirai tout.

Le Stade olympique et le Baseball pour moi ne font qu’un. Tout comme moi Claudette O’Connor, l’irlandaise, ma femme depuis 1962 (Eh oui ! Nous étions mariés depuis 55 ans), a vécu la Vraie Histoire du Baseball à Montréal depuis son tout début dans notre vie en 1957.

Je prends l’engagement. Comme j’ai fait pour M. Drapeau lors de son décès : « Ce jour du 16 août 1999, j’ai pris -9- l’engagement d’écrire la Vraie Vérité sur votre meilleur projet. Dormez en paix, Monsieur le Maire, je m’exécute. Aujourd’hui, je remplis ma promesse. » C’est ce que vous pouvez lire dans ce texte de mon site le A.JD01. www.stadeolympiquemontreal.ca/mon-dernier-rendez-vous-avec-jean-drapeau.php . À date, ce fut plus de 8000 heures de travail.

Pour dire Merci à ce grand homme qu’est pour moi Monsieur Charles Bronfman, pour son humanisme, pour son implication personnelle dans tant d’œuvres,

Je lui dédie mon prochain texte « « « La Vraie Histoire du Baseball à Montréal » » ».

Également,

Pour toutes les inquiétudes que j’ai fait supporter à Claudette et à mes enfants Patrice et Manon, pour les mises en demeure dont la RIO m’a accablé d’avoir défendu le Stade dans l’intérêt des Québécois (d’ailleurs après avoir mis en ligne plus de 175 textes sur mon site, je n’en ai plus mis depuis la mi-décembre 2012 – la 1ère mise en demeure m’ayant été signifiée par huissier en mars 2013) et pour l’autre mise en demeure en 2014 avec visite du huissier à tous les mois suite à l’émission #409 des Francs-Tireurs du 30 janvier 2014, où pour une 1ère fois en 37 ans vous pouviez voir assis l’un à côté de l’autre l’Architecte Taillibert et moi, 2 des 3 pionniers concepteurs du Stade et du Parc Olympique, pour répondre aux questions pointues de M. Benoit Dutrizac. Allez revoir cette émission des Francs-Tireurs #409 ; elle est archivée et encore visible. Cela en vaut la peine.

Je dédie à Claudette et à mes enfants mon prochain texte, le premier depuis le 16 décembre 2012 « « « La Vraie Histoire du Baseball à Montréal » » ».,

Je leur dédie également mes prochains 6 textes qui suivront celui du Baseball, qu’ils connaissent par cœur (!!), ils m’ont assez entendu en parler, à savoir * Le 5ième Toit de la honte, ASSEZ, c’est ASSEZ. * Trois émissions (2018) bien montées par Radio-Canada, mais à sens unique. * Rétablissons la Vérité sur les vrais responsables du gâchis. 40 ans d’histoire. * L’UPAC, la Commission Charbonneau, le Stade et moi. * La chronologie de l’Histoire des voussoirs de tête du Stade. * Le Stade est mort un vendredi saint 1974, mais il doit ressusciter à la Pâques.

LE BASEBALL À MONTRÉAL - JE RÉTABLIS LES FAITS.

Le Baseball m’a fait connaître Claudette.

Après avoir terminé mes études au Collège St-Ignace dans Rosemont, je complétai mes classes de philosophie au collège Sainte-Marie des bons Pères Jésuites de la rue Bleury à Montréal. C’est là que j’ai connu un certain M. Marcel Racine qui fut engagé pour diriger notre équipe de hockey Sénior A du Collège pour laquelle je jouais.

Surprise, l’été suivant je me retrouvai encore avec Marcel qui cette fois était l’entraîneur du club de Baseball Rosemont de la Ligue Junior de Montréal. Ma position, champ centre. -10-

Claudette – 14 ans apparaît, fervente du Baseball, comme son père.

À tous les samedis, et toute la journée mes amis, nous pratiquions au terrain coin 6ième avenue et Beaubien dans Rosemont. Claudette demeurait sur la 3ième et de son balcon arrière pouvait voir nos parties. Mais son père, un fervent du baseball, était toujours présent à nos pratiques … avec sa fille. Plus encore, avec une compagne, elles suivaient toutes nos parties, même à St-Henri, Ahuntsic ou Ville-Marie dans l’Est de Montréal, assises dans la 1ère rangée derrière notre banc. Je ne pouvais pas la manquer. Quelle bonne et belle fille !

Ce fut le coup de foudre suivi de notre mariage le 22 septembre 1962.

1957 - Les frères Beaudry.

Le Baseball à Rosemont m’a aussi fait connaître les frères Paul et Charlemagne Beaudry comme supporteurs de notre équipe. Nous étions en 1957, bien avant « Nos Expos ».

Il faut dire que M. Paul avait été dans la même classe que M. Jean Drapeau à l’école Sainte- Philomène de Rosemont et tout comme son frère, il raffolait du Baseball.

Quant à M. Drapeau, nous avions dans notre équipe un certain Jean-Paul Boucher, lanceur droitier et parent avec Mme Marie-Claire Boucher, la femme de M. Drapeau qui elle demeurait sur la 1ère avenue à quelques pas de notre terrain.

Alors mes amis, ce n’est pas d’hier que je patauge dans le Baseball avec de telles personnes qui prendront tout un sens en 1968 et 1971.

1967 – Montréal veut une franchise de Baseball. M. Jean Drapeau, alors Maire de Montréal, mandate M. Gerry Snyder pour entreprendre les démarches auprès du Baseball majeur pour que Montréal obtienne une franchise.

Jean Drapeau – Gerry Snyder – Charles Bronfman - Pourquoi cette demande ? Parce que M. Drapeau respectait au plus haut point M. Charles Bronfman et reconnaissait son implication dans la communauté. Il savait qu’il -11- pouvait compter sur lui et son amour pour le Baseball.

Le 27 mai 1968, une année après l’Expo 67, M. Warren Giles annonce que San Diego et Montréal feront désormais partie de la Ligue Nationale de Baseball des États-Unis.

1968 – La rue St-Denis et le Stade Jarry. Un tremplin pour moi vers le Stade Olympique.

Pensant d’abord aménager l’Autostade pour le Baseball, le journaliste Marcel Desjardins du journal La Presse amena M. Drapeau au Stade Jarry et suggéra plutôt d’aménager ce Stade Jarry sur une base temporaire à peu de frais $4 Millions.

M. Drapeau accepta la suggestion en s’engageant toutefois face à M. Bronfman qu’à court terme Montréal serait doté d’un vrai Stade digne des Ligues majeures de Baseball.

1968 – La rue St-Denis.

Une première à la Division des Améliorations locales du Service des travaux publics fut la construction simultanée des conduits électriques, égouts, conduites d’eau et de gaz, trottoirs et pavages de la rue Saint-Denis, du boulevard Crémazie à la rue Sherbrooke, une artère importante de Montréal. Pour une première fois, la Ville tentait l’expérience de faire tous ces travaux dans la même année, alors que jusque-là, ils se réalisaient sur deux (2) années au grand désespoir des commerçants limitrophes. Ce fut une réussite. Mes cédules de travaux furent retenues par l'Entrepreneur (une autre première) ; elles fonctionnaient. L’Entrepreneur décida de les respecter tout au long du contrat. Il n’avait pas tort, lui qui craignait ne pas pouvoir terminer avant l’hiver ; c’aurait été une honte et une mauvaise note pour lui. Ces cédules et le sérieux de l’Entrepreneur permirent de terminer en octobre, si tôt avant l’hiver qu’il put construire un autre projet important « la rue Côte des Neiges » dans l’Ouest de la Ville. J’avais passé ce 1er test !

Le Stade Olympique de Baseball dans l’Est de la Ville.

Le 2 février 1969 – Journal La Patrie.- « Disons tout de suite que j’étais contre le Stade de l’Expo. Le Baseball devait être joué dans l’Est. On a estimé que 70% des canadiens-français seraient les spectateurs aux joutes. Il faut considérer que Montréal n’est plus la même ville depuis l’époque des Royaux. Le Métro, les autoroutes, l’élargissement des rues, l’accroissement de la population, l’augmentation des salaires, la multiplication des heures de loisirs prêchent en faveur du Baseball. Je demeure convaincu que le Baseball est un sport pour la classe moyenne qui trouve en lui une excellente occasion de se récréer à prix modique », M. Paul Beaudry.

Même si Montréal planifiait ces Installations sportives dans ce Parc de l’est de Montréal depuis 1938, la déclaration de M. Beaudry confirmait le bien fondé de Montréal et de M. Drapeau pour l’Est de la Ville. www.stadeolympiquemontreal.ca/-le-planifie-depuis-100- ans.php . -12-

1969 - Le Stade Jarry, vous vous rappelez ?

Qui dans la soixantaine et plus, ne se rappelle pas de notre Stade Jarry, un autre défi pour moi ? Qui n’a pas crié, grelotté, applaudi pour que Nos Expos gagnent ?

À l’automne 1968, un autre défi de taille prenait naissance pour notre Service des Travaux publics, « Construire le Stade Jarry en hiver pour pouvoir y jouer au baseball le 14 avril 1969 », alors que nous sommes encore dans la neige ! Comment le faire ? À première vue, cela semblait impossible pour qui connaît les printemps hâtifs et pluvieux de Montréal. Nous n’avions jamais relevé ce défi de jouer si tôt au Baseball. Les premières parties débutaient plutôt à la mi-mai. J’en sais quelque chose puisque ma saison de Baseball comme joueur ne débutait pas avant que les terrains ne soient asséchés en mai.

Dans une grande ville comme Montréal, lorsqu’une chose semble impossible à réaliser et que les « politiciens » souhaitent qu’elle soit faite quand même, que peut faire le Directeur du Service qui s’en voit confier la responsabilité ? Pour éviter les représailles si ce n’est pas prêt à la date prévue, il lui suffit de nommer quelqu’un qui aura pour tâche de coordonner les travaux et de voir à ce que la partie d’ouverture ait lieu comme prévue, appelé « l’ingénieur coordonnateur ». Voilà, le coupable est choisi d’avance. Pour le Stade Jarry, ce fut moi. Je l’ai compris … quelques semaines après ma nomination !

Les frères Beaudry et la construction du Stade Jarry. Durs travaux en hiver, livraisons d’acier en retard venant d’Algoma Steel en Ontario, hiver rigoureux { nous avons refait ou déterré jusqu’à 4 fois les coffrages des colonnes, pas pour les mêmes raisons qu’au Stade Olympique, mais à cause des tempêtes de neige (!) }, pose de sièges tard dans la nuit, etc … Mes journées de travail furent longues et dures. J’ai même posé des centaines de sièges pour l’Entrepreneur.

Les frères Beaudry, Paul et Charlemagne, deux propriétaires de nos Expos et mandatés par leur CA que j’avais connus 10 ans plus tôt, venaient faire leur petit tour à tous les matins. C’était rafraîchissant de côtoyer ces bons québécois, travailleurs infatigables. Ils se tenaient au courant de nos problèmes et de l’avancement des travaux. Je leur donnais l’heure juste. www.stadeolympiquemontreal.ca/les-freres-beaudry- coproprietaires-des-expos.php .

J’ai aussi fait visiter notre Stade en construction à , Gene Kirby des Expos et à l’ancien lanceur étoile des Dodgers Don Drysdale.

Le 14 avril 1969 – Le match d’ouverture, mais avant la neige.- Avant la partie d’ouverture, une tuile de dernière minute nous tombe sur la tête « la neige ». Une bonne -13- bordée recouvrit tout le terrain 3 jours avant cette première. Il fallut l’enlever rapidement et assécher le terrain. La partie de nos Expos eut lieu comme prévu le lundi, 14 avril 1969 dans un Stade plein à craquer, devant 29 184 spectateurs. Nous avions réussi et j’avais gagné mes épaulettes face aux autorités de la Ville, à M. Drapeau et M. Charles Bronfman!

Nos Expos gagnèrent ce premier match au grand plaisir des Montréalais, de M. Bronfman, de M. le Maire et des partisans du « Jones ville », l’estrade au fond du champ gauche, en l’honneur du populaire joueur noir « Mark Jones ».

Il était temps que la partie finisse puisque le receveur John Bateman enfonçait dans le sol une manche après l’autre ; le sol était mou !

Bravo à M. Charles Bronfman et à son équipe. Ces Braves dans l’ordre de gauche à droite.

•• Bowie Kuhn, commissaire du baseball •• John Mc Hale, propriétaire •• Warren Giles, président de la Ligue nationale •• Hugh Hallward •• Lorne Webster, propriétaire •• Charlemagne Beaudry, propriétaire •• Sydney Maislin, propriétaire •• John Newman •• Charles Bronfman, propriétaire et président des Expos •• Paul Beaudry, propriétaire principal.

Sans leurs engagements et tout spécialement sans l’engagement de M. Charles Bronfman, appuyé par ses collaborateurs et les frères Beaudry, il n’y aurait pas eu de -14- Baseball à Montréal.

Le Stade Jarry, ses points faibles, ses points forts. Ici c’est le technicien qui parle.

Durant la construction de ce Stade, ayant déjà joué au baseball, des coéquipiers me visitaient pour voir la progression des travaux. Certains jouaient dans les Ligues majeures aux États- Unis. Je notais précieusement leurs remarques et dès leur départ je vérifiais si c’était fondé. Entre autres, les points faibles

La visibilité depuis tous les sièges était difficile où que vous fussiez à l’exception de la petite estrade derrière le marbre qui comprenait l’ancienne partie avec un angle de gradins plus prononcé et une dizaine de nouvelles rangées avec une pente trop faible.

C’était difficile de voir le marbre pour quelqu’un assis dans les premières rangées des estrades tout le long de la ligne du 1er but et du troisième but. Je l’ai vérifié.

Le nombre de bons sièges étaient très limités, spécialement derrière le marbre.

Les chambres des joueurs ont dû être reconstruites parce que pas assez larges. Elles ne tenaient pas compte des habitudes des joueurs.

Quelques pouces manquaient à la hauteur des abris des joueurs et ceux-ci devaient limiter leurs joies lors de bons coups … pour ne pas s’assommer !

Il pleuvait sous les estrades et les casse-croûtes étaient à caractère temporaire.

Le soir, le soleil frappait le joueur de premier but droit dans les yeux et rien n’empêchait le vent nord de balayer les estrades et de faire grelotter les spectateurs.

La pluie, si ce n’était pas la neige, retenait trop souvent plusieurs milliers de spectateurs à la maison en début et fin de saison, donc limitait la rentabilité. Le Métro ne passait pas à la porte et il fallait organiser la navette d’autobus avant et après chaque partie. -15-

Les stationnements extérieurs étaient non asphaltés et situés à une grande distance du Stade.

S’il y avait vents ou pluies, c’était l’enfer.

Les points forts.

Le Stade Jarry était chaleureux.

Les propriétaires aimaient que leurs spectateurs soient proches de l’action.

Mais …

… C’était convenu au départ, le Stade Jarry était un Stade temporaire, pas digne des Ligues majeures de Baseball. Le Stade Olympique règlerait le problème. Il fut réglé.

Ce fut ma mission personnelle.

Mai 1970 – Montréal est choisie Ville olympique d’été 1976.

M. Bronfman, en homme d’affaires responsables s’exprimait publiquement. Il ne voulait pas que la construction du Stade occasionne des dépenses élevées pour les Montréalais.

M. Drapeau l’avait compris et son plan d’affaires fut fait en conséquence. Les revenus engendrés par les Olympiques pairaient la totalité du coût du Stade, DONC UN STADE GRATIS POUR LES MONTRÉALAIS, ce qui aurait été le cas si Québec (le PLQ) n’avait pas chassé M. Drapeau et son équipe dès le vendredi saint mortel 12 avril 1974.

Voir ces 2 textes à ce sujet, www.stadeolympiquemontreal.ca/des-jeux-autofinances.php et www.stadeolympiquemontreal.ca/declaration-de-drapeau-plan-financement.php .

Ma conception du Stade Olympique … de Baseball débute ici.

Comment je rage d’entendre que M. Taillibert ne connaissait pas le Baseball ou que le Stade Olympique n’est pas approprié pour le Baseball de la bouche de gens qui devraient au moins prendre le temps de s’informer auprès de celui qui l’a conçu pour le Baseball pour voir s’ils disent vrai. D’ailleurs, le Stade porte la signature du Baseball. En effet, avez-vous remarqué la pente du Toit – plus élevé côté Pie IX et moins près du Mât - ? Si non, allez-y faire le tour du Parc Olympique avec votre petite famille en fin de semaine. Éloignez –vous un peu pour apercevoir cette pente qui n’a sa raison d’être qu’à cause du baseball. Pourquoi cette pente vers le Mât ? -16- Parce que j’ai privilégié la configuration baseball d’abord où il me fallait concentrer plus de 31 500 spectateurs assis dans les « bons sièges » derrière le marbre alors que pour les Jeux Olympiques (l’Athlétisme), le football ou le soccer ces bons sièges se trouvent de part d’autre du grand axe du Stade.

Cette zone des bons sièges « baseball » (31 500) se trouve derrière le marbre et en dedans d’une ligne passant par les 1er et 3ième buts ou par une ligne perpendiculaire située à 75% de la longueur de la ligne des balles fausses comme indiqué sur mon croquis ci-joint.

Voici cette coupe du Stade avec la pente de Toit.

Mars 1971 – En route vers un Stade Olympique … de Baseball d’abord !

Mon Histoire personnelle sur le dossier de la conception du Stade et du Parc Olympique de Montréal commence ici. Lorsque les experts « Historiens » écrivent qu’ils trouvent peu d’écrits sur la conception ou sur la date à laquelle l’Architecte Taillibert a débuté dans ce dossier, ici tous vont trouver leurs réponses. Pour une 4ième fois, je vais ressortir mes boîtes. Je l’ai fait une 1ère fois en 1983 lors du procès de M. Taillibert contre la RIO pour ses honoraires ; une 2ième fois en 1994 à M. Jean-Pierre-Payette, vice-président de la RIO qui fut mandaté par le PDG d’alors M. Pierre Bibeau et qui lui a fait rapport. Donc M. Bibeau savait qu’il disait des faussetés dans sa déclaration de 2008, voir plus bas ; une 3ième fois également en 1994 à l’ingénieur Lefebvre de la RIO qui voulait savoir ce que j’avais fait.

Vu mon passé, M. Drapeau me choisit comme première personne ressource pour travailler sur son Stade Olympique, en tout respect de l’engagement pris envers M. Bronfman de doter Montréal d’un Stade de Baseball digne des Ligues majeures.

Ici débute une période tenue secrète jusqu’à ce jour, pourtant une période essentielle. Qui a fait la conception du Stade ? -17- Stade « Taillibert exclusif » ? Il est beaucoup plus Québécois qu’on pense !

Cette cachotterie en a amené certains (dont Pierre Bibeau, PDG de la RIO), à faire de fausses déclarations publiques du type « Si M. Taillibert avait connu le Baseball, nous n’aurions pas les problèmes que nous avons avec eux » ou « le Stade Olympique n’est pas un bon Stade de Baseball, il en faut un nouveau plus petit au Centre-Ville ». Voir ce texte de mon site le P08 que j’ai écrit en mai 2010 www.stadeolympiquemontreal.ca/m-pierre-bibeau.php .

Munich/Paris – 15 au 18 Mars 1971. Première rencontre avec l’Architecte Roger Taillibert.

Un appel surprise qui allait bouleverser toute ma vie.

Un certain lundi matin 8 mars 1971, j’étais à mon bureau au Service des Travaux publics, division des Améliorations locales. Mon Directeur voulait me voir immédiatement, un fait rare à la ville qu’un ingénieur puisse rencontrer son Directeur sans la présence de son supérieur immédiat ! La fonction publique dans une municipalité a de ces particularités qui n’existent pas dans l’entreprise privée. J’étais surpris et intrigué.

Cette rencontre allait bouleverser le reste de ma vie. Mon Directeur m’informa que M. Drapeau nous demandait d’aller à Munich et à Paris. Pourquoi Munich et Paris ?

En mars 1971, Munich terminait la construction de ses Installations du Parc Olympique, site des Jeux de 1972 l’année suivante.

Pourquoi Paris et M. Roger Taillibert ? Parce que la Ville de Paris construisait le Stade du Parc des Princes dans le secteur nord-ouest de la ville et que son Architecte concepteur était M. Taillibert. Le bruit courait que ce stade allait révolutionner les techniques de construction et que son coût était très économique.

Mon Directeur me tint ces propos :- « … … Accepte ce voyage comme un merci de la part de la Ville pour le bon travail que tu as fait lors de la construction du Stade Jarry où elle ne t’a jamais remercié ! … … Tu ne sais pas dans quelle galère tu t’embarques, mais prépare- toi, car la construction des projets olympiques représente un défi plus grand que celui des constructions de la Baie de James ».

Comme mots d’accueil et d’encouragement, j’avais déjà vu mieux ! Je me sentais en milieu hostile. Par ailleurs, je trouvais flatteur d’être invité par M. Drapeau.

Munich et Paris – Du 15 au 18 mars 1971.

Par un beau dimanche soir, le 14 mars 1971, je faisais ma première envolée vers l’Europe à bord d’un confortable Boeing 747 d’Air Canada. Le soleil brillait de tous ses feux avant de se coucher. C’était le début de l’aventure, de mon travail en étroite collaboration avec M. Drapeau. J’étais nerveux. Pour la première fois et certes pas la dernière, je laissais derrière -18- moi ma petite famille, ma femme et mes deux enfants, Manon 7 ans et Patrice 3 ans. …

Claude

- Claudette

– Manon

– Patrice.

Paris et ma première rencontre avec l’Architecte Roger Taillibert.

Imprégné de toutes les images des constructions de Munich que je venais de voir durant les 3 derniers jours, nous arrivâmes à Paris en milieu d’après-midi jeudi le 18 mars 1971. Nous nous sommes rendus directement au bureau de l’Architecte qui ne ménagea pas son temps pour bien nous présenter ses réalisations. J’apportai une attention toute spéciale à tous ses projets sportifs, notamment ses piscines avec toiture rétractable et son Stade du Parc des Princes. La présentation verbale fut suivie de la visite de ce Stade dans le nord-ouest de Paris et de ses piscines de Carnot et St-Mande où je notai les points qui suivent.

Le Stade du Parc des Princes.

Quelle merveille pour mes yeux d’ingénieur et quel bas coût ! Voir de proche ce chef d’œuvre d’architecture et de génie durant sa construction, c’était un régal. Voir la préfabrication des voussoirs sur place, sans grèves et peu de grues. Voir l’ingéniosité de la fabrication des poutrelles du Toit entre les consoles. Une productivité et un chantier en ordre ! WOW ! J’ai vite réalisé que je n’étais pas au Québec.

Situé en périphérie de Paris, le Parc des Princes était en pleine construction. Un Stade de 50 000 places avec un toit recouvrant les spectateurs seulement, laissant comme au Parc Olympique un grand « trou » au-dessus de la surface de jeux. Sa structure se compose de 54 consoles sur lesquelles viennent s’appuyer les gradins. Le boulevard qui ceinture la Ville de Paris (appelé Périphérique) passait sous le Stade, compliquant d’autant la construction. Ce Stade s’implantait dans un quartier urbain et les espaces de dégagement étaient très restreints. Il fallait construire par section pour garder la piste d’athlétisme adjacente ouverte. Nous pouvions circuler à l’intérieur des consoles et dans l’anneau technique. C’est par les consoles que passaient les fils et les tuyaux de plomberie (donc rien d’apparent) et l’anneau technique servait de galerie d’éclairage. Les pièces de béton des consoles, des supports de gradins et des gradins eux-mêmes étaient préfabriqués sur place. La structure s’assemblait tel un mécano, comme un enfant qui empile les blocs les uns par-dessus les autres, moins de 10 grues étaient pour le montage des pièces (quel contraste avec notre construction où à un moment donné il y en avait plus d’une centaine !). La toiture entre les consoles était géniale et très peu coûteuse. Les poutres de support du type « C » accolées deux à deux, dos à dos pour faire une poutre portante étaient façonnées -19- sur le terrain à partir d’un rouleau de métal qui donnait cette forme de « C ». Tout était caché dans la structure, pas de fils, pas de tuyauterie. L’utilisation du béton et la préfabrication des pièces ont rendu la construction très économique.

Je notai que les services complémentaires aux spectateurs sous les gradins étaient presque inexistants, pas de toilettes comme ici, mais seulement des trous dans les planchers (grossièrement nommées des chiottes à pédales!), pas de casse-croûtes, ni de restaurant où nous pouvons manger et voir le match en même temps comme à Los Angeles. Les spectateurs se lèvent entre les manches au baseball tandis qu’en Europe, ils ne se lèvent qu’à la mi-temps lors de parties de soccer. Son coût total : 90 Millions FrFr/$18MCa.

Ce que j’ai retenu du Stade du Parc des Princes.

Ce premier voyage fut très court, mais enrichissant autant à Munich qu’à Paris. Un voyage éclair quoi ! Tout compte fait, à Paris j’ai découvert une architecture riche, des projets spectaculaires, peu dispendieux et un Architecte de grande qualité, mais peu de services aux spectateurs, tels casse-croutes, toilettes, loges, resto VIP.

Pour le texte en entier www.stadeolympiquemontreal.ca/premier-voyage-munich-paris.php .

Diner important - Hélène de Champlain - Avril 1971 La commande de la Ville et la capacité du Stade.

Un bon matin d’avril 1971 qui s’annonçait bien calme pour moi, alors que j’étais au travail à Terre des hommes sur un projet spécial, je reçois un appel de mon Directeur qui me demande de me rendre à un dîner avec M. Drapeau et certaines autorités de la Ville au restaurant Hélène de Champlain, non loin de mon bureau de Terre des hommes. Je m’y rends confiant, car ce ne pouvait qu’être une suite logique à ce que je vivais.

Un dîner d’importance, présidé par M. Pierre Charbonneau, attaché au bureau du Maire et conseiller spécial de la Ville en matière d’olympisme, fut le signal du départ des études des projets du Parc Olympique. Messieurs Drapeau, Gérard Niding, alors président du Comité exécutif et mon Directeur y étaient également. Ce n’était pas coutume qu’un ingénieur fut présent en même temps que son Directeur lors de rencontre avec M. le Maire.

Au cours de ce dîner présidé par M. Pierre Charbonneau, directeur technique pour seconder M. Drapeau pour les Jeux, M. Drapeau abordent des sujets importants : « Le grand Stade avec ses stationnements, les Piscines et le Vélodrome se situeront dans l’Est de la Ville, au coin sud-est du boulevard Pie IX et de la rue Sherbrooke. -- Le nombre de places assisses du Stade Olympique sera de 55 000 en phase permanente et de l’ordre de 70 à 80 000 pour la période des Jeux Olympiques. -- Les ingénieurs débuteront les études avant la participation des architectes afin de définir le programme détaillé des besoins à satisfaire, conclusion qu’il avait retenue des Jeux de Mexico. M. Drapeau continua « Nous voulons des travailleurs infatigables aux manches retroussées et non des « signeux » de papier en chemise et veston. Comme de fait mon Directeur avait le -20- veston et moi la chemise à manches courtes ce jour-là. M. Drapeau ne regardait que moi tout le temps qu’il disait ces choses.

Avant de nous quitter, M. Drapeau suggéra la visite possible de Stades américains. Il savait que j’étudiais déjà ces stades avec les frères Beaudry puisque mon bureau d’ingénieur était dans le même espace que le leur. Après ce dîner historique où les autorités venaient de me donner ce que nous appelons « la commande du client », j’écrivis à M. Charbonneau pour l’informer de mon intérêt à participer à ce voyage et pour suggérer certains stades américains qui me préoccupaient déjà. Cette lettre fournissait les raisons qui justifiaient l’étude sur place de ces stades tout en démontrant que les études préparatoires du grand Stade progressaient sérieusement.

Le voyage tarda et au lieu de dresser une liste des besoins ou un programme, à l’aide des documents de Munich et des frères Beaudry, je préparai un premier projet de Stade, – Ma version juin 1971, un Stade de Baseball d’abord et ensuite un Stade Olympique.

Lettre à M. Pierre M. Charbonneau – 20 Avril 1971.

J’étudiais les Stades américains avec les frères Beaudry depuis le 22 mars 1971 après mon retour de Paris au grand bonheur de ma petite famille, donc quelques semaines avant ce diner à Hélène de Champlain.

M. Drapeau avait suggéré la visite possible de Stades américains lors de notre diner, je profitai de cette suggestion pour faire part à M. Charbonneau de mon intérêt à visiter certains Stades américains et le pourquoi dans cette lettre et ses Annexes du 20 avril 1971.

Ma conception d’un Stade Olympique … de Baseball d’abord débutait.

Lettre à M. Paul Beaudry – Avril 1971 – 3 Mai 1971.

J’avais besoin des fameux « Dope book » tellement utiles aux journalistes appointés au Baseball. Ils fournissent des informations essentielles quant à la forme du Stade, à la coupe verticale des gradins, aux différentes catégories de sièges, aux facilités pour les spectateurs, casse-croutes, à son coût, etc.

Pourquoi Merci ? À cause de mon travail lors de la construction du Stade Jarry, « Nos Expos » m’avaient donné des billets de saison très bien placés derrière le marbre pour assister aux matches. À chaque fois que M. Paul se levait pour aller au salon V.I.P., il me faisait signe et j’y allais. C’est ainsi que j’ai rencontré plusieurs personnalités dont Jean Béliveau, Jean-Pierre Roy et d’autres.

Note.- Je lis dans les rapports d’experts d’aujourd’hui (ex. La dernière Étude patrimoniale de la Régie des Installations Olympique) qu’il n’y a pas de documents sur la conception et sur l’utilisation future du Stade. C’est faux, ils existent, mais personne n’a voulu le dire.

Ces lettres faisaient suite à la suggestion de M. Drapeau de visiter des Stades américains et au travail que je faisais déjà sur mon Stade de Baseball avec les frères Beaudry. La lettre à M. Beaudry incluait deux pages Annexes où je mentionnais les points que je voulais vérifier dans plusieurs Stades américains. Voici copie de ces précieux documents, -21-

Montréal-Matin – 2 juin 1971. « Que nous réserve le futur Stade olympique » ? Entrevue de Jean-Paul Sarault avec M. Charles Bronfman. M. Charles Bronfman disait souhaiter des choses pour un futur Stade de Baseball. M. -22- Drapeau et moi en avons tenu compte.

Je ne sais pas quels sont les plans des autorités touchées par le projet du futur Stade Olympique qui sera éventuellement à Montréal, soit au parc Maisonneuve, pour la présentation des Jeux de 1976. Mais ceux qui sont concernés feraient bien de visiter le majestueux Stade des Dodgers à Los Angeles avant de prendre une décision. (1)

Le Stade des Dodgers qui célèbre cette année son 10ième anniversaire est le plus beau de la Ligue Nationale, pour ne pas dire des ligues majeures. Il a été érigé dans un décor enchanteur au ravin Chavez. Il a été construit en vertu du Baseball exclusivement. Au lieu d’être circulaire comme les nouveaux stades à St-Louis, Pittsburg, Cincinnati, Atlanta et Philadelphie, où ces amphithéâtres servent également au football, le Stade des Dodgers n’a pas de gradins au champ extérieur, sauf quelques rangées de sièges appelés communément bleachers.

C’est donc dire qu’on peut y admirer un panorama enchanteur formé d’une chaîne de montagnes décorées de nombreux palmiers. La surface du terrain est naturelle et comme on ne présente aucun autre événement que du Baseball au Stade des Dodgers, il est facile de constater que la pelouse y est en parfait état.

Plus de 20 millions d’amateurs en 10 ans …

« « « C’est le plus bel endroit pour jouer au Baseball … après le Parc Jarry, de s’exclamer Jim Fanning en pénétrant dans le Stade des Dodgers pour ls Xième fois lundi. Et Fanning en a bien vu. Et tous ceux qui pénètrent dans cette majestueuse enceinte pour la première fois en sont ravis.

Ils assistent à du Baseball majeur dans une ambiance de détente et de tranquillité et dans des conditions idéales. (2) À Los Angeles contrairement à San Francisco, le brise est légère et on peut compter sur les cinq doigts de la main les parties qui ont été remises à cause du mauvais temps au Stade des Dodgers.

Il est facile de comprendre pourquoi depuis 10 ans, soit depuis qu’ils ont quitté Ebbets Field pour le ravin Chavez les Dodgers ont attiré 20 005 730 spectateurs à leurs parties locales, soit une moyenne supérieure à deux millions par année, ce qui constitue un record sans précédent dans les annales du baseball majeur.

Le Stade des Dodgers contient 55 000 sièges et ce qui est très important, les bons sièges dans cet amphithéâtre sont plus nombreux que les mauvais. (3) Un club de Baseball sera chanceux de jouer à guichets fermés cinq ou six fois dans une saison, à moins qu’il ne gagne le championnat et participe à la série mondiale.

Mais une équipe même ordinaire attirera souvent des foules de 25 000 ou 30 000 spectateurs. Il est donc primordial que la majorité de ces spectateurs … présents lundi soir à Los Angeles entre les Dodgers et les Expos … soient pratiquement tous groupés entre le premier et le troisième but dans les quatre ou cinq gradins situés en arrière du marbre, exception faite de quelques milliers de jeunes admis gratuitement dans les estrades populaires du champ centre.

Au Parc Jarry, les bons sièges ne sont pas assez nombreux. (4) Le Stade contient 28 000 sièges, mais il n’y en a certainement pas plus de 5 000 ou 6 000 bien situés, soit entre les lignes de premier et du troisième but derrière le marbre.

La question du dôme. Avant la dernière partie des Expos au Parc Jarry contre Atlanta jeudi soir dernier, Charles Bronfman regardait tomber la pluie mélancoliquement. La conversation tourna naturellement sur -23- le projet de construction du futur Stade Olympique.

« Si M. Drapeau pouvait me rejoindre à ce moment-ci, il tenterait probablement de me vendre une fois de plus l’idée d’un Stade avec dôme », de commenter M. Bronfman.

On sait que le président du bureau de direction des Expos n’est pas en faveur de la construction d’un Stade avec toit. Il considère que le climat n’est pas plus mauvais à Montréal qu’à Boston, Chicago, Minnesota, New York et plusieurs autres villes des ligues majeures, même si le mois d’avril n’est pas le mois idéal pour jouer au Baseball au Québec.

Il a déjà préconisé la construction d’un deuxième balcon au Parc Jarry de façon à ce que la capacité du Stade soit portée de 28 000 à 40 000 et que les bons sièges soient plus nombreux que les mauvais. (5) Et on sait comment M. Bronfman veut conserver coûte que coûte l’esprit de famille qui règne au parc Jarry. Bref, M. Bronfman regretterait que les Expos aient à quitter un jour leur demeure actuelle.

Je ne sais pas ce que l’avenir réserve aux Expos, mais chose certaine, les autorités ne construiront pas un Stade Olympique pour une période de trois semaines seulement. (6) L’amphithéâtre devra nécessairement servir par la suite au Baseball et au Football. C’est la seule façon que ce projet, qui coûtera plusieurs millions, soit rentable.

Quant à un Stade avec dôme, il faut nécessairement l’oublier du moins au départ. Les Jeux olympiques n’ont jamais été présentés à l’intérieur que je sache et ne le seront sûrement pas en 1976 à Montréal. (7) Personnellement – et ce n’est pas là qu’une simple opinion – je verrais la construction d’un Stade Olympique à ciel ouvert, qui pourrait par la suite être transformé de façon adéquate pour les besoins du Baseball et du Football. Cet amphithéâtre moderne pourrait être coiffé d’un toit plus tard, et peut-être même d’un dôme qui pourrait s’ouvrir au besoin en cas de beau temps. De cette façon, tout le monde serait heureux. (8)

Quoi qu’on en pense, avant que M. Drapeau et ses adjoints ne dévoilent les projets du futur Stade Olympique à l’automne, je suggérerais fortement à ceux qui sont concernés de faire une petite visite au Stade des Dodgers. Le déplacement en vaut la peine. » » »

Voici l’original de cet article de M. Jean-Paul Sarault.

Cet article daté du 2 juin 1971 a une importance capitale. Les besoins, les craintes sont -24- clairement exposées. Qu’en avons-nous fait ?

(1) Mais ceux qui sont concernés feraient bien de visiter le majestueux Stade des Dodgers à Los Angeles avant de prendre une décision.

J’ai effectivement visité le Stade des Dodgers le 30 juin 1971 comme c’est écrit plus bas.

(2) Ils assistent à du Baseball majeur dans une ambiance de détente et de tranquillité et dans des conditions idéales. (2) À Los Angeles. … … Il est facile de comprendre pourquoi depuis 10 ans, soit depuis qu’ils ont quitté Ebbets Field pour le ravin Chavez les Dodgers ont attiré 20 005 730 spectateurs à leurs parties locales, …

Un ajout, un élément différent des autres Stades, un intérêt additionnel pour assister au match des Dodgers, et les assistances ont été très satisfaisantes. C’EST EXACTEMENT CET IMPACT ADDITIONNEL QUE Mes. JONH MCHALE ET JIM FANNING DE NOS EXPOS ONT PERÇU AVEC L’IMPACT DE LA TOITURE RÉTRACTABLE DE L’ARCHITECTE TAILLIBERT LE 9 AVRIL 1972, un élément touristique important pour plus de spectateurs aux joutes.

(3) … les bons sièges dans cet amphithéâtre sont plus nombreux que les mauvais.

Notre Stade Olympique de Baseball a une capacité de 55 000 sièges et les bons sièges sont de 31 500 sur mes plans, donc 57.3%, plus nombreux que les mauvais, comme Los Angeles.

(4) Au Parc Jarry, les bons sièges ne sont pas assez nombreux.

Le journaliste parle de 5000 à 6000 pour une capacité de 29 184 (20.6% maximum) alors qu’au Stade Olympique il y en a 31 500 pour une capacité de 55 000.

(5) Il a déjà préconisé la construction d’un deuxième balcon au Parc Jarry de façon à ce que la capacité du Stade soit portée de 28 000 à 40 000 et que les bons sièges soient plus nombreux que les mauvais.

C’aurait été un bon souhait de M. Bronfman, mais c’était impossible parce que l’estrade derrière le marbre devait être détruite et que les estrades côté 1er but et 3ième but devait aussi être remplacé, la visibilité n’étant pas bonne. Il fallait regarder entre les têtes ou se lever pour voir, certes pas digne d’un Stade des Ligues majeures de Baseball.

(6) les autorités ne construiront pas un Stade Olympique pour une période de trois semaines seulement.

Bizarre quand même ? Déjà en 1971, le journaliste écrit que Montréal ne construira pas un Stade Olympique pour trois semaines seulement. Vrai. Ça n’a pas empêché le PDG de la RIO, M. Pierre Bibeau d’affirmer dans La Presse le 16 août 2008 -- « Le succès des Jeux à long terme repose sur une planification du sort des installations avant même le début des festivités. L’erreur à Montréal a été de construire un Stade pour des événements de 15 jours ». Quelle fausseté ! Mes plans montrent le Baseball et le Football.

(7) Les Jeux olympiques n’ont jamais été présentés à l’intérieur que je sache et ne le seront sûrement pas en 1976 à Montréal. Une donnée importante ici. Lors de compétitions olympiques, notamment l’athlétisme, la toiture d’un bâtiment ne doit pas empiéter à la verticale sur la piste. Donc le Stade doit être -25- ouvert durant les compétitions.

(8) Cet amphithéâtre moderne pourrait être coiffé d’un toit plus tard, et peut-être même d’un dôme qui pourrait s’ouvrir au besoin en cas de beau temps. De cette façon, tout le monde serait heureux.

M. Bronfman ne s’en est pas caché. Un Toit dans un Stade multifonctionnel serait nécessaire pour l’hiver et pour les débuts et fins de saison où la température est mauvaise, mais en été il voulait que le Stade soit ouvert. Donc un Toit rétractable rendrait tout le monde heureux comme l’écrit M. Sarault. Pour cette raison, mon 1er projet de juin 1971 prévoyait un toit ouvrant. Ce croquis est produit au chapitre suivant.

Mon premier projet de Stade – Juin 1971.

« Un Stade de 55 000 spectateurs et de 70 000 à 80 000 pour les Jeux Olympiques, dans le quadrilatère Pie IX – Sherbrooke – Viau – Boyce (maintenant Pierre-de-Coubertin) ». Le défi m’était lancé, un défi de taille puisque je n’avais jamais fait de telles études et personne d’autres au Canada n’avaient été demandé à travailler sur un tel grand Stade. Un Stade de 55 000 places assises n’existait pas non plus au Canada. Nous serions les premiers.

Le défi était d’autant plus grand qu’il fallait concevoir un Stade pour le baseball, le football canadien et une piste d’athlétisme de 400 mètres, trois sports avec des géométries très différentes. Lors des audiences de la Commission parlementaire de janvier 1975 à Québec, M. Drapeau qualifia ce problème en ces termes : « Résoudre la quadrature du cercle », ce qui consistait à superposer 1) Un terrain de baseball américain, un carré de 330 pieds de côté ; 2) Un terrain de football canadien, un rectangle de 195 pieds de largeur et 480 pieds de long ; et 3) Une piste d’athlétisme de 400 mètres, mesurant 304 pieds de largeur et 580 pieds de longueur. Vous pouvez voir ces trois surfaces superposées au croquis #1 plus bas.

Je me suis mis à l’ouvrage les soirs, les nuits et les fins de semaine après mon travail normal de jour. J’étudiai attentivement les formes des Stades américains existants dans les petits livres de presse « Dope book » que m’avaient obtenus les Frères Beaudry. Je calculai les revenus moyens lorsque ces Stades étaient pleins les fins de semaine et lors d’assistances moindres durant la semaine pour arrêter le nombre de rangées de chaque niveau qui généreraient les revenus les plus élevés. Peu à peu, je dégageai des constantes. Je fis des choix personnels. De là, je commençai à tracer des formes en plan et des coupes. J’étudiai plusieurs lignes de visibilité. Après avoir travaillé des nuits entières, je me soulageais les lendemains matins au bureau, en montrant le résultat de mes recherches à un de mes amis, Claude Lacasse, ingénieur le seul privilégié puisque c’était ultra-secret.

Mon premier projet de Stade version juin 1971 prenait forme tranquillement. Mon premier objectif était de me familiariser avec les Stades de baseball tout en identifiant les sujets « problèmes » pour en arriver à un projet complet.

Nous étions en mai 1971 et mes connaissances en matière de grand Stade augmentaient rapidement. J’avais un atout non négligeable, j’avais joué au baseball plusieurs années dans ma jeunesse et mes études d’ingénieur civil ajoutées à mes années passées sur près d’un (1) millier de projets de construction allaient m’aider à me « démarquer » des autres et les frères Beaudry étaient de bons conseils.

-26-

L’utilisation en phase permanente.

L’utilisation.- Mon premier choix fut d’identifier pour quelle utilisation je devais concevoir notre grand Stade. Deux (2) semaines d’utilisation pour les Jeux olympiques ou des années d’utilisation permanente? L’utilisation annuelle du grand Stade pour les sports professionnels se résumait à « 82 parties de baseball américain et 7 parties de football canadien », plus des parties d’exhibition qui pouvaient se jouer durant l’hiver ou autres parties inter ligues. J’ai choisi de privilégier l’utilisation permanente tout m’assurant que les facilités pour la tenue des Jeux olympiques seraient respectées, principalement les cérémonies d’ouverture et de fermeture et l’athlétisme.

Un autre impératif s’ajoute ! La Ville de Montréal et M. Drapeau s’étaient engagés envers notre équipe de baseball, nos Expos. Nous leur avions fourni le Stade du Parc Jarry, un stade temporaire, petit (28 184 personnes), trop petit pour les ligues majeures américaines, mais chaleureux où les spectateurs étaient « proches » de l’action. Nous les avions assurés qu’à court terme ils auraient un Stade digne des ligues majeures et si possible avec un toit ouvrant.

Ma 1ère présentation.- Les croquis de ce projet version juin 1971 terminés, j’en fis une présentation à Messieurs Pierre Charbonneau et Jean Drapeau, au bureau du Maire. Durant quatre heures, nous avons discuté de ce projet, des problèmes à prévoir, de la polyvalence du Stade. M. Drapeau me rappelait constamment qu’il voulait un stade économique, à la portée de nos moyens de payer. Pas de sur dimensions, le strict nécessaire. Il fallait prévoir l’Après- Jeux. Ce projet avait un toit dont la partie centrale s’ouvrant par tranche triangulaire.

C’était un projet préliminaire que je voulais compléter après la visite de Stades existants. Je rappelai ma lettre du 29 avril 1971 à M. Charbonneau relative à la visite de Stades américains qui n’avait pas encore eu de suite.

Ma présentation terminée, M. Drapeau me demanda de montrer ce projet à mon Directeur dès le lendemain matin, sans lui mentionner notre séance de travail. Il ajouta : « Lorsque vous aurez terminé, dites à votre Directeur que je vous ai demandé par hasard ce que vous faisiez, … que vous m’avez répondu « Un premier projet est fait » et je vous ai dit « montrez-le à votre directeur et venez avec lui à mon bureau … pour que je le vois pour la première fois ».

Bien entendu, j’étais au bureau de mon Directeur en début de journée. J’étais excité et fier de voir que ce projet plaisait déjà. Je repris mes croquis et j’expliquai le détail du projet, etc. Je fus surpris de son attitude. Aucune question, aucun intérêt. Assis au plus profond de son fauteuil, il écoutait, à moitié ailleurs, la tête penchée vers l’arrière, comme s’il voulait dormir. Je terminai au bout d’une vingtaine de minutes. Il se redressa sur son fauteuil et me dit : « Tu n’avais pas à faire ce travail. Je ne t’ai rien demandé. » La veille, nous avions discuté quatre heures et là en 20 minutes, tout était consommé ! Mes débuts s’annonçaient difficiles, un loup dans la bergerie.

Je fis part à mon Directeur de la demande de M. Drapeau. Sa réponse ne fit pas attendre : « Je ne l’appellerai pas, je n’irai pas. » En milieu d’après-midi, M. Drapeau me rappela pour savoir si j’avais vu mon Directeur. Je dis « oui, à bonne heure ce matin ». Mais, je mentionnai que mon Directeur ne voulait pas l’appeler. M. Drapeau conclut : « C’est cet état d’esprit que je devrai combattre ». -27-

Mes critères de conception.#

Pour voir mes critères de conception, voir ci-après le paragraphe « Autres documents du projet – Juin 1971 ».

Projet de Juin 1971.

En plus du Stade, deux étages de stationnements étaient planifiés sous la pelouse. Le coût de ce projet $35,8 Millions. Le Métro desservirait le Stade directement sans sortir à l’extérieur, ce qui fait qu’en hiver un touriste pouvait partir de sa chambre au Reine Élisabeth et venir au Stade sans manteau. Montréal avait obtenu le match de la coupe Grey 1977 et en 1976, le commissaire du Football de la Ligue Canadienne voulut vérifier cet avantage remarqué. Un jour d’hiver, je suis allé le rejoindre à sa chambre du Reine Élizabeth et à pied nous nous sommes rendus au 2ième balcon du Stade via le Métro et la Station Pie IX sans sortir dehors. Il en était plus que ravi. Il n’avait que des éloges de l’excellente visibilité de partout et le nombre élevé de bons sièges entre les lignes de Jeux.

Mon dossier officiel contenait 36 pages, des croquis, des calculs, des évaluations de coûts et de revenus, des données sur tout le contenu intérieur, des renseignements manquants et les éléments à étudier dans divers Stades existants. Je vous fais grâce de certaines pages de calculs. Toutefois, vous verrez 4 croquis affichés plus bas, précisant ce projet et vous pourrez consulter 11 autres pages du projet en cliquant sur le lien indiqué.

Pour la première fois en trente-huit ans, je produis les 4 croquis suivants de mon premier projet de Stade de Juin 1971 présentés à Messieurs Charbonneau et Drapeau, soit

Croquis #1 - Vue en plan du 1er Balcon :- Piste de 400 mètres. Aire de jeu Baseball américain. Aire de jeu Football canadien.

Croquis #2- Vue en plan du 2ième Balcon :- Piste de 400 mètres. Aire de jeu Baseball américain. Aire de jeu Football canadien.

Croquis #3- Toiture – Partie fixe et mobile.

Croquis #4- Vue d’élévation - Coupe. Terrain existant vs roc. Niveaux.

#1- Vue en plan - 1er Balcon. #2- Vue en plan - 2ième Balcon. #3- Toiture - Partie fixe et Mobile. #4-. Vue d’élévation et Coupe. -28- Autres documents du projet – Juin 1971.

En plus de ces croquis, suite à mes visites de nombreux Stades existants, mon projet de juin 1971 incluait le programme complet de mon projet, notamment ces pièces. La pièce #9, une simple feuille, précise l’emplacement et le nombre par étage de casse-croutes, toilettes, téléphones, stationnements, loges privées, bref tout. Je vous le produis ci-dessous.

#1- Critères de conception - Page 1. Pour le voir, cliquez ici (S05.1). #2- Critères de conception – Page 2. Pour le voir, cliquez ici (S05.2). #3- Sommaire –Table des matières. Pour le voir, cliquez ici (S05.3). #4- Orientation – Mouvement des foules. Pour le voir, cliquez ici (S05.4). #5- Entrées et sorties. Pour le voir, cliquez ici (S05.5). #6- Diverses spécifications. Pour le voir, cliquez ici (S05.6). #7- Données à satisfaire – Page 1. Pour le voir, cliquez ici (S05.7). #8- Données à satisfaire – Page 2. Pour le voir, cliquez ici (S05.8). #9- Occupation du bâtiment. Voir ci-dessous. #10- Renseignements nécessaires à préciser. Pour le voir, cliquez ici (S05.10). #11- Visite de Stades existants. Pour le voir, cliquez ici (S05.11).

Pourquoi ne pas avoir parlé de ce travail dès le début ? À trois reprises au cours des années, je fus forcé de révéler ce projet sous serment, une première fois lors de mon -29- témoignage à la Commission Malouf en 1978, une deuxième fois au procès de la RIO contre M. Taillibert, celle-ci a mis en preuve ces travaux pour réduire de $500 000 les honoraires à payer à M. Taillibert et une troisième fois à mon propre procès en septembre 2000 où la RIO n’a pas reconnu ce travail et n’a pas payé non plus malgré son engagement à le faire ! Comme M. Taillibert, Québec m’identifiait un gars à Drapeau. Nous en avons payé le prix.

M. Drapeau aurait pu le révéler … … n’eut-été sa grande amitié avec M. Taillibert.

Les Stades Américains et Mexico – 29 Juin au 9 juillet 1971.

Faisant suite à ma lettre à M. Pierre M. Charbonneau, Messieurs Gerry Snyder et Pierre M. Charbonneau organisèrent le voyage suggéré par M. Drapeau lors du diner d’avril 1971, M. Snyder s’occupant des stades américains et M. Charbonneau des Installations de Mexico, ville hôtesse des Jeux olympiques de 1968.

M. Drapeau voulait impliquer tout le Service des travaux publics et il demanda que des responsables du Service participent à ce voyage, question de les intéresser. Mon Directeur fournit la liste des personnes qu’il voulait amener avec lui. Mon nom n’y était pas ! Merde. Pourtant, il savait où j’en étais rendu dans mes études ; il venait tout juste de voir mon projet de juin 1971. La liste revint … avec mon nom en plus. Messieurs Ron Piché et Harry Reneault des Expos nous accompagnaient pour faciliter la visite des Stades américains, Los Angeles, Anaheim, San Diego et Houston.

L’équipe de notre Service des Travaux publics se composait de notre Directeur, de l’Architecte Adjoint de la Ville, des Surintendants des Divisions des Ponts et Charpentes, de Mécanique/Électricité et de l’Aménagement des Parcs.

Un aparté « The Bears family ».- Pour agrémenter nos journées pas toujours faciles même en voyage … de travail, nous avions baptisé notre famille d’ours, soit M. Gerry Snyder, le bon « Papa Bear » qui organisait bien nos visites des Stades américains et qui choisissait de très bons restaurants, M. Charles-Antoine Boileau, notre « Mama Bear » qui nous surveillait du coin de l’œil, et moi le jeunot « Bébé Bear », un surnom que m’a donné M. Snyder. Plus tard, en novembre 1971 lors d’un voyage à Munich et Paris, nous avons complété la famille avec M. Taillibert, que M. Snyder et moi surnommions en secret notre « Teddy Bear » (M. Taillibert ne l’a jamais su ; il le saura maintenant !). Ce dernier surnom ne plaisait pas à M. Drapeau, mais donnait de la saveur à nos discussions.

Stades américains :- Los Angeles + Anaheim + San Diego + Houston.-

J’ai réussi à prendre toutes les mesures que je prévoyais. J’avais préparé des feuilles types où je n’avais qu’à écrire ces mesures. Durant le jour, je traînais toujours de la patte puisque je devais tout mesurer et noter ce qu’il y avait sur chaque étage. Le soir ou la nuit au retour de nos bons soupers, je reprenais mes notes et je les ordonnais. Avec les mesures prises, j’ai réussi à dessiner la coupe de chaque Stade visité. Je pus localiser toutes les facilités sur chaque étage, y compris le plan des chambres des joueurs, pas toujours facile d’y pénétrer. D'ailleurs, -30- toutes les facilités sur chaque étage, y compris le plan des chambres des joueurs pas toujours facile d’y pénétrer. D’ailleurs, j’ai retenu la conception de la chambre des joueurs d’Anaheim dans mon projet de septembre 1971 (ci-dessous) et c’est sur ce modèle que fut construite la chambre de nos Expos.

Mon croquis de cette chambre des joueurs d’Anaheim.

Photos des Stades de Houston, Los Angeles et San Diego.

Houston Los Angeles San Diego

Mexico, site des Jeux olympiques d’été de 1968 pour obtenir de précieux renseignements sur les Installations, leurs coûts, les dépenses et les revenus.

Après Houston, nous arrivâmes à Mexico, une ville magnifique et riche d’histoire et d’architecture. Les sites visités : Le Stade olympique de 80 000 personnes, le Stade Azteca pour le soccer - 100 000 personnes, le Centre de natation - 24 000 personnes, le Gymnase de Volley ball - 5 000 personnes, le Bassin d’aviron, le Village des athlètes, les sites d’entraînement, le Palais des Sports pour la gymnastique - 13 500 personnes, le Vélodrome - 5 500 spectateurs et le Champ de tir, un excellent complément aux renseignements obtenus à Munich en mars quelques mois auparavant.

M. Drapeau a retenu plusieurs idées de l’expérience “ Mexico ”. Restons-en au Baseball.

Un ajout, visite du Stade de Philadelphie.

Au retour de Mexico, M. Charbonneau me demande si notre voyage m’avait permis de trouver la réponse à mes questions. Je lui réponds « oui » pour la plupart des sujets en suspens. Je conclus que la majorité des Stades visités étaient localisés sur la côte du Pacifique où le climat est très différent du nôtre. J’aurais aimé voir les Stades de Philadelphie (des Vétérans) et de St-Louis, plus appropriés pour nous et avec estrades mobiles particulières (St-Louis). Deux semaines plus tard, le 21 juillet 1971, tout le groupe fit une visite éclair d’un jour au Stade des Vétérans à Philadelphie. Plus tard en fin septembre 1971, M. Taillibert et moi avons -31- enfin visité les Stades de St-Louis et l’Astrodôme de Houston (une 2ième fois pour moi).

St-Louis Philadelphie

Comme il se devait, au retour de nos visites, notre Directeur réunit les notes de tous les participants, les miennes incluses, et il remet son rapport final de tout le groupe à M. Drapeau. Son rapport avait 4 ou 5 pages pour 15 jours de visites dans une vingtaine d’installations sportives ce qui étonna M. Drapeau. Il me demanda le mien de 12 pages avec plus de 20 pages de notes et les centaines de diapositives des Stades que j’avais visités (je les ai encore!), qu’il remit en août 1971 à M. Taillibert lors de sa visite ! Je me rappelle d’avoir expliqué à M. Taillibert mes diapositives avec un petit appareil viewer du temps (écran ± 3po x 3po), tous deux installés au niveau de la mezzanine du Reine Élizabeth !

Qu’est-ce qui se préparait dans la bergerie, dans notre groupe de travail ? Est-ce que notre Directeur avait les mêmes objectifs que M. Drapeau ?

Quelques-unes de mes notes personnelles sur ces Stades. -

Los Angeles 30 juin1971 – À noter.

Tour d’observation, vue dedans, dehors. Site très pittoresque (vue sur montagne). Premiers soins avec 8 à 10 lits. Club Stadium, 400 personnes, parfait. Bureau du directeur, vue parfaite du Stade. Salle de rédaction à prévoir, galerie de presse. Joueurs arrivent sous l’estrade. Sorties du public 6 unités. Concession circulation de gauche à droite (non en ligne). Garde-corps pour diviser loges 4 un. – 4 un. 2 lignes (HT) séparées d’électricité. Gazon naturel en parfait état, baseball seulement. Air conditionné dans les bureaux.

*********************************** Los Angeles – Applicables. -32- Toit permanent pour bâtiments sous l’estrade. Largeur des allées verticales = 42 pouces, parfait. 1ère rangée vs terrain = 18 po, pourrait être 22 à 24 po. Prévoir sortie d’eau pour le lavage. Siège en aluminium conseillé. Joueurs arrivent sous l’estrade. Galerie de presse, prévoir 150 à 175 personnes. Minimum 3 ascenseurs. Ne pas oublier abreuvoirs sur chaque étage. Prévoir une salle de rédaction. Club Stadium, chic et design parfait avec vue sur le terrain. Prévoir salle de premiers soins pour 8 à 10 personnes. Prévoir un grand espace de rangement pour chambre des joueurs. Tour d’observation, dedans seulement ?

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Los Angeles – À éviter.

Béton des estrades se fissure = Eau coule. Allée 24 po au 1er et 2ième balcon, trop étroit. Siège en bois craqué. Pas de drain sous le terrain. Éclairage repris, poteaux allongés, lumières ajoutées. Dernière rangée des gradins à 133 pi de haut ? Distance horizontale estrade à ligne des balles fausses = 120 pi. Galerie de presse pour 90 personnes, pas assez. Seulement 2 ascenseurs, besoin d’un 3ième. Abreuvoirs oubliés. Pas assez de toilettes. Manque espace de rangement dans chambre des joueurs. Pente accentuée du 4ième balcon (contremarche=22.5 po haut) Visibilité des dernières rangées 1er et 2ième balcon pas trop bonnes (vs balles hautes). Restaurant pour loges 1er et 2ième balcon trop haut. Nettoyage à la main. Rien pour empêcher les gens de communiquer d’un balcon à l’autre.

Anaheim 01 juillet 1971 – À noter.

Agencement béton-acier pour estrade. Lumières fixées au Toit en porte-à-faux. 1er rangée vs allée des balcons = 35 po. Corridor arrière du 2ième balcon en tuile, très propre. Tartan dans abri des joueurs. Handicapés 5 sections de 12 chaises. Écran du frappeur, toile noire.

4 ascenseurs 270° - 0° (2) - 90°. -33- Conception de la chambre des joueurs. Conception des estrades à remarquer. Garde-corps pour loges et pour dernière rangée des balcons 1 et 2. Tours d’éclairage séparées pour baseball ou football. Magnifique Club Stadium opéré par la Cité.

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Anaheim – Applicables.

Toit des bâtiment permanent. Lumières fixées au porte-à-faux. 1ère rangée vs allée horizontale = 36 à 42 po. Numérotage des sièges et rangées pas enlevables. Tartan dans les abris. Enclos de pratique comme Jarry. Voir tours du panneau. Handicapés. Toile noire pour écran des joueurs. Entrepôts à tous les étages. Chambre des joueurs.

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Anaheim – À éviter.

Estrade coule dans les bâtiments. Numérotage plaquette vissée au dossier. Abri des joueurs 60 pi, trop petit. Impossible de voir les tours d’éclairage du panneau de contrôle.

San Diego 03 juillet 1971 – À noter.

Air conditionné dans tous les bureaux. Grande galerie de presse baseball = 270 personnes. Petits chariots motorisés peuvent circuler partout. Couleurs des bâtiments identifient leur utilité. Idem panneaux électriques. Même nombre de sièges baseball, football. Projecteurs montés sur une poutre de ceinture facilitent orientation, remplacement, entretien. Les 3 restaurants sont à la même localisation sur différents niveaux. Système de rampes, escalateurs, élévateurs à remarquer (facile sur un terrain de niveau).

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San Diego – Applicables.

Même nombre de sièges baseball, football = économie/coût de construction, entretien, espace, déplacement. Projecteurs sur poutre de ceinture = économie/facile d’accès, de remplacement, diminue coût d’entretien. -34- Petits chariots doivent pouvoir circuler sur tous les niveaux, d’où pour nous besoin d’un monte-charge minimum. Couleurs identifiant leur utilité. Gradins coulent, d’où prévoir toits permanents, économie entretien. $1.5 Millions pour changer gazon à astroturf.

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San Diego – À éviter.

Estrade mobile sur pneu accommode toute forme d’estrade, mais exige 12 heures de travail pour effectuer le changement. 33 sections, dont plusieurs entreposées. Éclairage non prévu sous cette estrade. Sorties des estrades mobiles mal pensées, gens descendent, marchent et remontent au niveau des sorties de la plaza (2étages). 1ère rangée des balcons « plaza », loge vs allée élévation trop petite, 1 marche seulement. Au 5ième balcon (upper), 1ère rangée vs allée = 23 po, pas assez. Mauvaise pente dans galerie de presse, 1ère rangée avance trop, presque 5 pi, cache le marbre. Visibilité en haut du 2ième balcon (plaza) pas bonne, 3ième balcon moyenne. Garde-corps devant des balcons (loges) cache le marbre. Pompe l’eau venant des drains 1ère rangée des balcons, coûteux. 2ième balcon, trop loin. Distance estrade permanente à ligne des balles fausses = 130 à 145 pi. 10 000 sièges, plastique changé. Stade construit pour football en 1er , baseball ensuite (histoire). $1.5 Million pour changer vers astroturf. Public sort très vite des estrades, mais les stationnements sont évacués très lentement. Entretien très dispendieux, routes aux alentours n’absorbent pas autos après partie. Gradins coulent, problème dans les bâtiments.

Houston 5 juillet 1971 – À noter.

Estrade mobile sur rails, moteur 10 c.v, simple et peu coûteux, forme circulaire. Terrain 25 pi plus bas que stationnements public, 13 pi plus haut que niveau 400. Guichets au 400, 700 pour échange des billets. Handicapés, arrière niveau 400 et 600. Siège 20 po partout, sauf 22 po dans galerie de presse. Plate-forme de béton et garde-corps 1ère rangée des balcons. Garde-corps arrière dernière rangée du 2ième balcon. 1ère rangée du 1er balcon, 21 po à 30 po plus haut que le terrain. Restaurant pour public au niveau 600. Chute à déchets, compresseur, chariots économiques. Dome skeller, pique-nique au cham- centre. Poser plateau + drain au monticule, économie de temps pour changement de sport. 2 pavillons au champ-centre les plus populaires, couronne au centre pour éclairage et son si spectacle, nécessaire. 4 000 000 visiteurs par année, parties incluses. ***********************************

Houston - À applicables. -35-

Si estrade mobile = rails. Public entre arrière, niveau du 1er balcon permanent. Plate-forme, garde-corps 1ère rangée devant des balcons. Chute à déchets, économique, coût minime d’installation, achat 2 chariots, incinérateur. Plateau du lanceur, drain au monticule. Pas d’acrylique pour le toit, voile mince.

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Houston – À éviter.

Coulisse venant du toit le long des poutres. Pas trop creux pour pompe. 2ième balcon, trop loin. Entrée, sortie des toilettes, même endroit, 3 pi trop petit. ½ restaurant au niveau 900, ne sert pas. Loges privées au niveau 900, trop hautes et sièges pas isolés. Rembourrages des sièges, pas conseillés, plusieurs déchirés, nettoyés au vacuum, $$. Rails, pourraient être moins profondes, ex : St-Louis où ½h pour changer, écono. Toit, 10 sections au-dessus ont été peinturées. Acrylique du toit ne fait pas propre. Cercle des estrades entraine 340 pi – 390 pi – 406 pi. Visibilité des 2ième, 3ième, 4ième balcon, laisse à désirer dans dernière rangée. Estrade mobile, 115 pi profond, dans les 5 autres balcons sont très loin de l’action.

Philadelphie 21 juillet 1971 - À noter.

L’agencement rampe- escalateurs, tourniquets, guichets permet une évacuation rapide. Les loges privées sont bien placées et très populaires. L’emplacement pour handicapés est bien placé à l’arrière du 1er balcon. La conception des sorties du 1er balcon est parfaite. La visibilité est excellente de partout, sauf les dernières rangées de 1er balcon. Les largeurs d’allées perpendiculaires aux gradins sont bonnes. Les petites concessions (casse-croutes) sont bien agencées et invitantes. Le nombre d’ascenseurs + un monte-charge sont nécessaires.

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Philadelphie - Applicables.

Même nombre de sièges Baseball – Football si possible. Pompage dispendieux. Conception du 1er balcon parfaite. Pittsburg en tartan turf, à étudier. St-Louis, l’ensemble est remarquable. Peut-être piste d’avertissement en gazon ou astroturf. Pas d’estrade mobile en petite section. Bureau au niveau de la rue. -36- Entrée du public 1 étage plus haut, au niveau de l’arrière du 1er balcon. Les entrées et sorties extérieurs en « U ».

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Philadelphie - À éviter.

Le prix du Stade est très élevé. Trop d’Entrepreneurs généraux. Trop d’études reprises parce que refusées par les Équipes en place. Plusieurs bâtiments construits en double sur demande des Équipes (Baseball- Football). Le 2ième balcon aurait dû être divisé en 2 balcons plutôt qu’un seul = il y aurait eu épargne de bâtiment à construire ± 40 pieds x 2400 pieds long x 120 pieds haut. L’estrade mobile par section bouge sous le marchement, là où les billets sont les plus dispendieux ! … Le changement de sport est complexe et très coûteux. Les estrades (gradins) sont trop profondes = 217 pieds, donc les spectateurs trop loin. Les sièges foncés exigent plus d’entretien que les autres. La clôture de 4 pieds aux champs extérieurs a dû être remplacée par une clôture de 12 pieds à cause des bonds de la balle rendant inutilisables certains sièges. Le pompage est très coûteux. Le drain devant le 2ième balcon en acier est mal pensé er ne va pas avec l’architecture de l’estrade. Trop de différence entre le nombre de sièges Baseball-Football, très coûteux. Ne fait pas un bon Stade de Football, gens trop loin des lignes, le terrain étant placé du 3ième but au champ droit. Le numérotage des sièges avec plaquettes d’acier vissées au dossier devrait être changé, elles tombent. L’agencement de toiles pour cacher les sièges ne servant pas pour le Baseball n’est pas très esthétiques.

Note importante.- Il s’est dit tellement de faussetés sur le Stade, que c’est à dessein que j’ai mis ces notes pour démontrer que tout n’a pas été fait au hasard, mais fut le fruit d’une étude sérieuse, alors que j’étais seul au dossier avec M. Drapeau.

Également vous comprendrez pourquoi M. Drapeau, avec qui j’ai travaillé ce projet (il était devenu technicien à l’œil aguerri) s’est adressé à moi en juillet 1971, ce qui a mené à l’engagement de M. Taillibert.

Notre défi, mon défi « Un Stade meilleur que les Stades américains visités ».

En 1971, la grande majorité des Stades construits aux États-Unis étaient circulaires et en acier, un produit plus dispendieux que le béton, mais facile à ériger et dangereux lors de feu. C’était de l’architecture facile, à bon marché, pas appropriée pour des Jeux Olympiques. Services aux spectateurs.- Le contenu intérieur Nord-Américain était bien diversifié avec toutes les facilités pour les spectateurs qui n’avaient à se déplacer sur de longues distances -37- pour les atteindre. Cette conception favorisait de bons revenus et c’était à imiter.

La conception d’un Stade consiste à définir la répartition en plan des gradins et la coupe des balcons superposés les uns au-dessus des autres, sans colonnes apparentes pour gêner la visibilité des spectateurs partout où ils s’en trouvent dans le stade. Pour le faire, l’utilisation de poutres en porte-à-faux est préférable. Notre console courbée vers le haut règle ce problème comme l’indique sa vue d’élévation (coupe des balcons).

Vue d’élévation d’une console du Stade Olympique.

Aux États-Unis, d’une architecture simpliste, facile, commune, les concepteurs utilisaient des poutres supportées par des colonnes distantes de 25 à 30 pieds chacune. Les spectateurs qui se promenaient sous les gradins voyaient ces colonnes qui se succédaient tout le tour du bâtiment, c’était « du banal » pour mes yeux d’ingénieur.

Le béton est un matériau plus économique que l’acier, avec ses composantes naturelles, sable, pierre et l’élément de liaison le ciment. Imitant le Parc des Princes que j’avais visité quelques mois auparavant, pour que l’opération soit la plus économique, il fallait opter pour la préfabrication des pièces, soit en usine ou sur le site. M. Taillibert connaissait à fond cette méthode et il l’avait expérimentée avec succès sur ses projets. Ainsi, nous pouvions mieux contrôler la qualité des pièces. Peu de pièces sont à reprendre, nous sommes à l’abri des grèves, le Stade s’érige rapidement et nous obtenons le coût le plus bas.

J’ai trouvé dans ce voyage la réponse à mes questions. J’ai découvert plusieurs éléments à considérer et des lacunes à éviter. Dès mon retour, je revois mes notes et je retravaille mon projet de Juin 1971.

Pour conclure sur mes visites de tous ces stades USA – Mexico – Paris - Munich.

Ma conclusion. Construire un Stade en béton parce que c’est le matériau le plus économique et le plus propice à des lignes architecturales uniques, mais avec un contenu intérieur nord-américain pour une meilleure rentabilité.

L’ENGAGEMENT DE M. TAILLIBERT – Sujet de controverses. M. Taillibert à Montréal. M. Taillibert assiste à sa première partie de Baseball.

Nous étions à la fin de juillet 1971. Tout juste revenu de mes voyages aux États-Unis et au Mexique, je retournai à mon travail normal pour coordonner les travaux que nos Divisions du Service des Travaux publics effectuaient à Terre des hommes. À chaque année, notre Service reparaît, rénovait et construisait de nouveaux projets aux bâtiments de Terre des hommes. -38- C’était mon travail de jour payé par la Ville.

Mon travail sur les projets olympiques s’effectuait les soirs, les nuits et les fins de semaine, non payé puisqu’il n’y avait pas d’argent de voter pour ces projets. Les premiers crédits furent votés en 1973. L’entente avec la Ville et M. Drapeau était simple. Je notais mes heures travaillées et lorsque l’argent serait disponible, la Ville me paierait.

Tranquillement, je réfléchissais aux nombreuses notes recueillies lors de mes visites des Stades américains. Je recommençai un autre projet (mon 1er étant celui de juin 1971), en y ajoutant des détails importants. Je voulais résolument que notre Stade soit le meilleur de tous les stades visités et que les gens soient près de l’action comme au Stade Jarry. Je pensais continuellement à le perfectionner. J’avais toujours mes plans avec moi pour pouvoir y référer en tout temps.

Une rencontre déterminante.

Un jour de cette fin juillet 1971, je rencontrai tout à fait par hasard M. Drapeau en face d’un pavillon sur le site d’Expo 67. Nos autos se sont croisées. J’arrêtai immédiatement et je débarquai. C’était la 1ère fois que je lui parlais depuis ma visite du Stade de Philadelphie. M. Drapeau avait hâte de m’entendre sur mes nombreuses visites d’installations sportives à grande capacité. Il me posa deux questions.

1ère question.- « Vous avez visité des Stades américains, mexicains, d’autres en Europe, à Munich et à Paris. Que pensez-vous de tous ces Stades, j’oserais dire que vous connaissez maintenant par cœur, je crois ? Quelle est votre conclusion d’ingénieur et d’ancien joueur de baseball ? » Bang, une balle rapide (!), la balle venait de passer dans mon camp.

Un rappel avant ma réponse.

Aux États-Unis, j’avais vu des Stades simplistes, circulaires, faits d’acier avec des rangées de colonnes aux 25 à 30 pieds, pleins d’erreurs de conception qui faisaient perdre des sièges ou réduisaient la visibilité des spectateurs. J’avais aussi découvert des facilités intérieures bien localisées pour les spectateurs, qui généraient des revenus importants (Restaurants, Casse- croûtes, Loges privées dites corporatives, Club privé VIP, Kiosques de souvenirs, etc.), bref, une opération intérieure à retenir. Seul, le Stade de Houston avait un toit fixe.

À Mexico et à Munich, j’avais vu des Stades immenses, trop grands pour nous, sans sièges avec dossier, axés sur le soccer, mais avec toutes les facilités pour y tenir des Jeux Olympiques.

C’était important de ne construire que l’essentiel et de prévoir l’utilisation des pièces pour l’Après-Jeux. Il fallait un Stade au plus bas coût possible, en utilisant des dimensions justes, pas plus grandes que nécessaires, ce qui n’était pas le cas dans certains Stades américains.

À Paris, la structure inédite du Parc des Princes et cette ligne française d’une qualité architecturale unique m’avaient frappé avec ses 54 consoles (nous en avons 34 au Stade plus 4 petites fixées au Mât). Sur les plans, j’avais noté son toit astucieux en pentes variables pour assurer l’écoulement des eaux dans des tuyaux cachés à l’intérieur des consoles, toit qui couvre tous les spectateurs. L’utilisation du béton plutôt que l’acier des Stades -39- américains, la préfabrication des pièces en béton et un chantier bien organisé en faisaient un Stade peu coûteux de $17 à $18 Millions pour 50 000 places assises et 54 consoles !!!

Ma réponse.- Ma réponse fut simple et sincère. Lors de Jeux Olympiques, la Ville Hôtesse construit la plupart du temps des Installations qui sortent de l’ordinaire. Pour moi, Montréal devrait choisir la conception d’un Stade avec une ligne française, tel le Parc des Princes, quant à sa structure autoportante et son enveloppe pour le fermer des intempéries de l’hiver, mais avec un contenu intérieur nord-américain pour un grand confort et une plus grande rentabilité.

2ième question.- M. Drapeau ajouta : « Si je donne suite à votre recommandation, la Ville de Montréal devrait engager l’Architecte Taillibert. Êtes-vous prêt à recommander son engagement ? Je réponds : « Oui, avec grand plaisir, ce serait un honneur pour moi de recommander un Architecte d’une telle valeur, mais à deux (2) conditions ».

La première quant à la faisabilité d’un Stade à la « Taillibert ». J’ajoute : « Que M. Taillibert vienne à Montréal expliquer en détails aux ingénieurs de notre Service des Travaux publics la technique de construction de son Stade pour que nos ingénieurs expérimentés du service se prononcent sur la faisabilité du Parc des Princes ici à Montréal, avec nos matériaux, nos équipements de levage et nos ouvriers. Vous avez confiance en nos ingénieurs, ils pourront vous conseiller adéquatement sur cette faisabilité. »

La deuxième condition relative à son coût de construction : « Que M. Taillibert explique le coût de son Parc des Princes pour que nos ingénieurs se prononcent en pleine connaissance de cause sur ce qu’aurait coûté ce Stade de Paris s’il avait été construit à Montréal par nos ouvriers et avec nos équipements. »

Nous avons parlé longtemps des Stades, des techniques de construction, des différences entre un Stade en acier ou en béton, de l’avantage de la technique de préfabrication des pièces du Parc des Princes qui permet de réduire les coûts de façon remarquable. M. Drapeau n’était plus Maire, il s’était transformé en technicien. Avant de nous laisser, il ajouta : « Continuez votre bon travail et surtout ne lâchez pas. »

Août 1971, M. Taillibert vient à Montréal.

M. Drapeau retient mes deux conditions quant à l’engagement de M. Taillibert. Quelques jours plus tard en début d’août 1971, il vient à Montréal pour expliquer à nos ingénieurs surintendants, directeurs-adjoints et à notre directeur son Parc des Princes et sa technique française afin qu’ils concluent si nous étions capables de le construire ici à Montréal avec nos ouvriers et nos équipements, et combien il aurait coûté.

L’architecte Taillibert au Service des Travaux publics. Le 4 août 1971, l’architecte français fait une présentation de son Stade à une dizaine d’ingénieurs de -40- notre Service. Techniques de construction, appareils de levage, préfabrication sur le site des travaux mêmes, organisation du chantier, main d’œuvre, coûts, etc. étaient à l’ordre du jour. Questions, réponses, tout allait rondement. M. Taillibert fournit beaucoup de détails sur la structure de son projet et cette technique de construction mise au point par l’ingénieur français Eugène Freyssinet, sur l’économie à réaliser avec la préfabrication de pièces.

Le Stade du Parc des Princes à Paris.

Notre Directeur rassemble les conclusions de tous les ingénieurs présents et fait rapport à M. le Maire. La réponse à mes deux questions est là sans équivoque.

Question 1.- Est-ce qu’ici à Montréal, avec notre main d’œuvre et nos appareils de levage, nous aurions pu construire le Parc des Princes ? (Notre Stade olympique est fait sur le même principe)

La réponse est « oui » et notre Directeur ajoute que ce serait plus facile et plus économique puisque notre main d’œuvre est plus expérimentée et que nos appareils de levage sont de beaucoup supérieurs à ceux utilisés en France à ce moment-là. Les morceaux peuvent être plus gros, donc moins de morceaux et le coût plus bas.

Question 2.- Qu’aurait coûté le Parc-des-Princes s’il avait été construit à Montréal ? Construit à Paris, le coût anticipé au mois d’août 1971 se situait à 87 millions de francs français ou $17,5 Millions, qui finalement s’est soldé à 90 millions de francs français ou $18 Millions.

Nos ingénieurs conclurent que ce Stade de Paris construit à Montréal aurait coûté entre 25 et 28% plus élevé qu’en France pour tenir compte des charges sociales qui en 1971 étaient de l’ordre de 68% là-bas plutôt que 15% ici. Donc, le Parc des Princes aurait coûté $23 Millions.

Eh oui ! $23 Millions pour un Stade pouvant accueillir 50 000 places assises, avec une toiture recouvrant tous les spectateurs.

Le Parc des Princes fut inauguré officiellement par le Président de la République, M. Georges Pompidou, le 4 juin 1972. Lignes merveilleuses, jeux de toit savants en pente pour l’écoulement des eaux de ruissellement où elles sont captées dans les coins près de l’anneau technique à l’intérieur des consoles, toiture au-dessus des spectateurs, structure porteuse en béton précontraint et post-contraint, coût très économique.

Avant d’engager M. Taillibert, M. Drapeau a vérifié si nous pouvions maîtriser cette technique de construction et son coût. Nous pouvions le faire et nous avions les moyens de nous le payer.

Le Parc des Princes lors de sa construction. Durant les travaux. Vue intérieure. -41-

Je promène M. Taillibert dans la Ville.

Vu mon implication depuis plusieurs mois, M. Drapeau me demande un bon dimanche d’amener M. Taillibert visiter des endroits bien identifiés. C’est ainsi que nous nous sommes rendus 1) Au Stade Mc Gill où jouaient nos Alouettes de la Ligue Canadienne de Football ; 2) Au Stade Jarry où nos Expos évoluaient à ciel ouvert alors que le baseball ne se joue pas sous la pluie ; et enfin 3) Au Parc Olympique, au coin des rues Pie IX et Sherbrooke, site des principales Installations que nous prévoyions construire pour les Jeux de 1976.

Puisque la présentation faite par M. Taillibert aux ingénieurs de notre Service avait été concluante, ces visites devenaient plus que nécessaires. Tôt ou tard, M. Taillibert allait en avoir besoin.

Le Stade McGill.- Notre premier arrêt fut au Stade McGill, sur un site enchanteur, au pied de la montagne et très près du centre-ville. Le terrain ne peut servir que pour le football et le soccer, certes pas pour le baseball et les spectateurs sont près de l’action. Deux rues bordent ce site, au sud et à l’est, rendant difficile son accès pour de grosses foules (30 à 40 000 personnes). Le Stade Jarry.- Le Stade du Parc Jarry suit en deuxième avec ses stationnements au nord du Stade, près de la rue Jarry. La Ville avait déjà pris l’engagement de construire un Stade -42- digne des Ligues majeures pour remplacer ce petit stade à caractère temporaire et sans toit, ni protection contre les vents qui soufflaient de tous les côtés.

Le Parc Olympique.- Le clou de nos visites est bien sûr le Parc olympique. M. Taillibert me semble impatient de fouler le sol de ce Parc. Nous parcourons à pied tout le Parc. Le site est particulier et en milieu urbain, borné par des rues du type boulevard, donc avec de belles possibilités. Une dénivellation de quelques 60 pieds entre le niveau de la rue Sherbrooke et celui de l’ancienne rue Boyce, maintenant rebaptisée Pierre de Coubertin nous fournit de nombreuses options de conception et de circulations piétonnières et automobiles. Deux (2) stations de métro allaient être construites à la partie sud, aux deux extrémités du terrain, l’une à l’ouest, “ la Station Pie IX ” et l’autre à l’est, “ la Station Viau ”.

J’explique à M. Taillibert ce qui était en projet, puisque j’avais déjà soumis à la Ville de Montréal deux projets complets de stades et un croquis d’un plan d’ensemble, sans mentionner où j’en étais rendu. Nous discutons du terrain, du sous-sol et de l’implantation possible des bâtiments. Nous faisons le tour du Parc en auto à plusieurs reprises pour voir la vue de tous les côtés.

Je gardais pour le dessert la visite de notre fameux Jardin Botanique, mondialement connu. M. Taillibert l’avait déjà visité lorsqu’il est venu à l’Expo 67. Il n’était pas encore question du Village olympique, ni du Mât, ni d’un passage souterrain pour relier le Parc olympique au Jardin Botanique.

L’Architecte Taillibert assiste à sa 1ère partie de baseball le 3 août 1971.

Je le dis à la blague et sans méchanceté. La Vraie Vérité étant ce qu’elle est, je vous raconte. Nos Expos, le principal utilisateur de notre Stade après les Jeux jouent 82 parties par année d’avril à fin septembre. La conception doit donc être faite en premier pour le plus grand utilisateur, tout en prévoyant ce qui est nécessaire pour y tenir les Jeux olympiques et jouer au football canadien. Mes critères de conception étaient basés sur ces prémices, mais M. Taillibert ignore mon travail jusque-là et il n’a jamais assisté à une partie de baseball.

Il fallait que M. Taillibert assiste à une partie de baseball parce qu’en France les spectateurs à une partie de soccer sont assis sur le bout des fesses toute la demie et se lève à la mi- temps (les toilettes ne peuvent fournir !), alors qu’au Baseball le même spectateur s’écrase au fond de son siège en attendant peanuts à la main le prochain lancer. C’est un va et vient continuel entre chaque manche. Ajoutons qu’un ballon est plus facile à voir qu’une petite balle blanche.

C’est ainsi qu’à la demande de M. Drapeau et avec la complicité de mes bons amis, les Frères Paul et Charlemagne Beaudry, copropriétaires des Expos, j’amène M. Taillibert au Stade Jarry. C’est différent du soccer (qu’il connait bien) où il faut être à une bonne distance, si vous voulez apprécier le jeu d’ensemble. Proche, vous ne voyez rien. Tout au contraire, plus vous êtes proche de l’action au baseball, plus vous appréciez les stratégies et les signaux des entraîneurs. Nous sommes dans la deuxième rangée, tout juste à côté de l’abri des joueurs des Expos et derrière M. Charles Bronfman, le grand manitou des Expos, certes les meilleures places. -43-

Je m’empresse d’expliquer les règles du jeu. Il suit la partie avec intérêt. Je dois croire que je n’étais pas assez rapide dans mes explications. Car, à un moment donné, il me dit « qu’il comprenait qu’un frappeur gaucher après son coup de bâton courait vers le 1er but, mais qu’il ne comprenait pas pourquoi un frappeur droitier ne courait pas vers le 3ième but ». Ceci dit sans malice, cette partie demeure mémorable pour moi et Messieurs Beaudry.

Un jour ou deux après, M. Taillibert retourne à Paris.

Montréal et M. Drapeau avait raison de choisir l’Architecte Taillibert, spécialiste en Équipements sportifs qui gagnait tous les concours en France avec ses œuvres spectaculaires et économiques.

MON PROJET DÉFINITIF ACCEPTÉ PAR LE COMITÉ EXÉCUTIF.

De surprise en surprise, vendredi le 3 septembre 1971, M. Drapeau me rejoint au travail et me dit : « Êtes-vous capable de me soumettre mardi matin votre projet définitif de Stade ? Nous en avons discuté quelques-uns, mais le dernier, le vrai, je voudrais que vous veniez me le présenter mardi matin à mon bureau, est-ce possible ? »

Il connaissait bien ma réponse, le ratoureux ! Il savait que le travail ne me faisait pas peur d’autant plus que jusque-là toutes mes recommandations avaient trouvé preneur, « j’avais frappé dans le 1000 » pour emprunter une expression qui parle par elle-même au Baseball. Mais, quelle fin de semaine, ce fut ? La fin de semaine de la Fête du Travail … à travailler ! Dehors, le soleil et la chaleur en réjouissaient plusieurs ; ce n’était pas pour moi. Le défi de dessiner mon dernier projet en valait l’effort et pendant que les miens se débattaient dans la piscine le jour ou ronronnaient la nuit, je travaillai sans relâche pour que ce dernier Stade fut le bon. Même mes parents et certains de mes frères se mirent de la partie à me narguer. Eux aussi faisaient éclater l’eau pour se rafraîchir, pendant qu’attablé dans la cuisine, je recalculais mes distances, tout en les observant du coin de l’œil de temps en temps. C’est bien vrai la première phrase de cet article : « Le Stade Olympique est né, en 1971, sur une table de cuisine, au domicile de Claude Phaneuf, … »

Montréal-Matin – 13 Septembre 1978.

Je mis de côté tous mes brouillons et je recommençai à zéro. Point par point, je fignolai ce qui allait devenir « la base de notre Stade olympique ». 24 heures sur 24, à quelques quarts d’heures près, je travaillai toute cette fin de semaine pour définir et polir mon dernier projet. Comme nous disons à la Canadienne, « Ou ça passe, ou ça casse ». Mardi 7 septembre 1971 à bonne heure, je me présentai au bureau de M. Drapeau, fier -44- de ce que j’avais à lui soumettre. Je mis sur la table mes esquisses et tout le contenu du Stade. Je constatai rapidement que mon projet lui plut puisqu’il m’ajouta lorsque j’eus terminé : « C’est très bien, je vais montrer cela à mes collègues du Comité exécutif. » Il fit descendre à son bureau tous les membres du Comité exécutif présents à l’Hôtel de Ville, de mémoire après 38 ans, Messieurs Drapeau, père, John Lynch-Stauton, Gerry Snyder et Jean Labelle. Il y avait quorum ! Fièrement, M. Drapeau leur soumit mon projet et ses annexes. Je refis ma présentation avec force détails. Quelques questions suivirent, des commentaires flatteurs, et unanimement (!!!) ils l’approuvèrent. M. Drapeau conclut cet accord en ces termes :

« Messieurs maintenant, nous pouvons dire à M. Phaneuf d’aller à Paris rencontrer M. Taillibert et lui dire que c’est cela que nous voulons. Allez porter vos documents à Paris dès ce soir ! »

Le soir même, je partais pour Paris accompagné de M. Alexandre Bourgault, ingénieur surintendant de notre Division des ponts et charpentes, mes documents sous le bras, laissant encore ma petite famille derrière pour un retour le 17 septembre 1971

Voici ces croquis chèrement conservés et publiés pour la première fois.

Plan 1 : 1er Balcon – Disposition Baseball. Plan 2 : 1er Balcon – Disposition Piste de 400m.

#3 - 2ième Balcon – Disposition Baseball #4 - Coupe des gradins et Lignes de visibilité. Et Piste athlétisme 400m.

#5 - Toit fixe et ouvrant (Juin 1971). #6 -Photo remis au journaliste le 6 avril 1972. -45-

Quant au Toit, vu le manque de temps, je gardai le même principe de Toit avec ses parties fixes et ouvrantes de mon projet de juin 1971. J’ai redéfini tout le contenu intérieur et les accès en tenant compte de mes trouvailles dans les Stades visités.

Pour la forme en élévation de la console, je recommandai que les parties fixes avant et arrière du poteau de support soient maintenues en équilibre, la partie avant courbée vers le haut pour donner une impression de liberté, d’ouverture, contrairement au Parc des Princes où les spectateurs des dernières rangées pouvaient se sentir un peu écrasés par ces masses de béton.

Quelques mois plus tard en novembre 1971, au retour de Munich, M. Paul Desrochers, représentant de M. Bourassa, assis avec moi dans la dernière rangée du Parc des Princes me demanda de ne pas oublier

« La console courbée vers le haut, j’étouffe ». Oui, Monsieur Paul …

Une primeur pour nous Québécois.

COMMENT J’EN SUIS ARRIVÉ À LA FORME EN PLAN DU STADE ?

Transformez-vous en technicien et suivez-moi bien dans la conception du Stade.

ENTRONS DANS LA CONCEPTION DU STADE OLYMPIQUE … DE BASEBALL D’ABORD.

Montréal désignée à tout jamais « Ville olympique » en mai 1970 avait l’obligation de se doter d’un Stade d’envergure, ce qui lui permettait de remplir l’engagement pris envers « Nos Expos » d’avoir un Stade digne des Ligues majeures de Baseball, le Stade Jarry n’étant qu’un Stade temporaire, un passage obligé quoi vers l’excellence. -46-

La première étape – La fonction.

M. Drapeau et Montréal avaient pris cet engagement d’un Stade digne des Ligues majeures. Sa raison d’être, les Jeux Olympiques d’été de 1976 et après les Jeux, les sports majeurs avec en tête d’abord le Baseball et ses 82 parties régulières par année.

La conception du Stade consiste à définir la répartition en plan des sièges, le nombre de rangées et de balcons pour assister à une partie, en adaptant leur positionnement en fonction des sections « dites les meilleurs sièges » de chaque activité pour obtenir la capacité totale demandée par les autorités de la Ville.

La surface de sports à prioriser - Baseball américain – Football canadien – Athlétisme.

Surfaces de sports, places des spectateurs, donc gradins et nombre de balcons, en concentrant un plus nombre de places dans les sections dites “ des bons sièges ” pour le sport considéré, vestiaires des athlètes et des arbitres, arrivée et le départ des spectateurs et facilités pour eux, sanitaires, restaurants, loges privées, média d’information, administration, tous éléments doivent guider les premiers choix en privilégiant l’opération permanente et en prévoyant tous les pré-requis pour y tenir les Jeux Olympiques.

Le baseball américain.

L’aire de jeu.- Elle comprend un champ intérieur où se déroulent l’action et les stratégies et où les points sont comptés en atteignant le marbre, et un champ extérieur. Le champ intérieur est la surface bornée par quatre (4) buts, éloignés de 90 pieds les uns des autres et formant un carré. Le champ extérieur est la surface au-delà du champ intérieur limitée par le prolongement des deux (2) lignes de balles fausses et qui se termine par une clôture formant un terrain carré, à l’exception du champ centre où cette clôture est en arc de cercle. Ce terrain est habituellement symétrique par rapport à son axe marbre – champ centre. La longueur de la ligne des balles fausses n’a pas de règles fixes. En exemple, la clôture du champ gauche mesure 37 pieds de haut et est localisée à 315 pieds au stade Fenway des Red Sox de Boston, alors qu’à l’ancien stade des Yankees les distances étaient de gauche à droite 361’ – 402’ – 461’ – 400’ – 296’ donnant au terrain la forme d’une poire.

Pour Montréal, j’ai opté pour des dimensions suivantes : 330 pieds (100,58 m) le long de la ligne des balles fausses ; 408 pieds (124,36 m) du marbre au champ centre et 375 pieds (114,3 m) du marbre aux champs centre droit et centre gauche. Au stade Jarry, nous avions 340 pieds (103,63 m) le long de la ligne dite des balles fausses, 417 pieds (127,1 m) du marbre au champ centre et 380 pieds (115,82 m) (champs centres) du marbre aux champs centre gauche et centre droit.

Les zones d’importance - baseball.- Les bonnes places assisses se situent au cœur de l’action, derrière le marbre et s’étendent vers les 1er et 3ième buts. Ma conception a été arrêtée de façon qu’en partant du marbre, sur 75% de la longueur de la ligne des balles fausses, j’aie plus de 31 500 spectateurs dans un Stade qui pouvait en contenir 56 500 sièges. J’ai fait une deuxième vérification en prenant comme base une ligne passant par les 1ers et 3ièmes buts qui se prolongent dans les gradins. -47-

Différence importante.- Lors d’une partie de baseball, la plupart du temps les yeux des spectateurs sont dirigés vers un seul point le marbre où se passent l’action et les stratégies du lanceur et du positionnement des joueurs du champ intérieur alors qu’au football, c’est comme au soccer, l’action se déplace d’un bout à l’autre du terrain. Quant à visibilité, il faut tenir compte qu’une balle de Baseball est beaucoup plus petite qu’un ballon de football ou de soccer.

Le football canadien.

L’aire de jeu.- L’aire de jeu mesure 110 verges de long (110,58 m) sur 65 verges de large (59,44 m). Les zones de but situées, à chaque extrémité, prolongent le terrain de 20 verges chacun (18,29 m). Les limites du terrain incluent l’aire de jeu et les zones de but réunies, formant un grand rectangle de 150 verges de long (450 pieds – 137,16 m) incluant 20 verges aux deux bouts par 65 verges de large (195 pieds – 59,44 m).

Le terrain de football canadien est donc plus long que le terrain de football américain de 30 verges (27,43 m) avec son 150 verges (137,16 m) incluant les zones de but par rapport à 120 verges (109.73 m) pour le football américain et 10 verges moins large.

Les zones d’importance.- Mes calculs furent basés sur plus de 30 000 places assisses réparties 50%-50% de chaque côté du terrain d’une ligne de poteau des buts à l’autre, et plus de 36 000 sièges d’une ligne de fonds à l’autre. Vu l’absence de colonnes et la forme elliptique des gradins, la visibilité est parfaite de partout.

La piste d’athlétisme de 400 m pour les Jeux Olympiques.

L’aire de jeu.- La piste d’athlétisme réglementaire de 400 mètres de longueur requise pour la tenue des Jeux Olympiques d’été se composent de 8 couloirs. Un couloir de cette piste est formé de deux lignes droites et de deux demi-cercles. Chaque couloir a une largeur de 1,22 m. La longueur officielle de la piste est calculée à 30 cm de la lice, à 20 cm pour les couloirs suivants.

La dimension « optimum », m’a été fournie par notre Division de l’Aménagement des Parcs du Service des Travaux publics qui est responsable des plans et devis de telles pistes dans nos Parcs de Montréal, soit 240 pieds de large (73,15 m) mesurés sur la ligne intérieure de la piste par 516 pieds de long (157,28 m), ses 2 bouts étant en arcs de cercles. Huit (8) corridors de 4 pieds de large (1,22 m) sont prévus, portant les dimensions extérieures à 304 pieds par 580 pieds (92.66 m par 205,03 m).

La longueur totale de la piste de bout en bout impose des restrictions sur le type de Stade à cause de sa longueur qui dépasse de quelques 172 pieds la clôture du champ centre au baseball.

Les bonnes places assises.- Elles se situent tout autour de la piste, les sièges les plus souhaités étant face à la ligne d’arrivée où sont placés les journalistes et les V.I.P.

Établissement de la forme en plan du Stade. Choix #1 – La surface de jeu Baseball privilégiée.- J’ai établi la forme en plan du Stade à partir du terrain de jeu du baseball américain parce que notre club « Les Expos de Montréal » -48- était notre principal utilisateur avec ses 82 parties locales et ses millions de spectateurs par année.

Choix #2 – L’orientation, son grand axe.- La piste d’athlétisme dicte le grand axe du Stade, sa longueur hors tout dépassant largement celle des deux autres. Pour respecter une norme olympique, ce grand axe doit être 10 degrés Ouest de la ligne Nord-Sud.

Choix #3 – Forme en plan des gradins.-

+Le point A.- Dessinons le carré de 330 pieds de côté (100,58m) en mariant la ligne du marbre au centre sur le grand axe du Stade. Le poteau des balles fausses au champ gauche fournit mon 1er point du bâtiment fixe, le point A, aucune structure fixe ne devant empiétée sur le terrain.

Le point B.- Mon 2ième point du bâtiment fixe, le point B se situe à 108 pieds du marbre (32,92m), 60 pieds (18,29m) du marbre à la 1ère rangée fixe (la même distance qu’au Stade Jarry), plus les 18 rangées de 32 pouces (81,3cm) de l’estrade fixe.

Le point C.- Le 3ième point du bâtiment fixe pour tracer la courbe elliptique irrégulière, le point C se situe à 104 pieds (31,7m) du 3ième but, soit 45 pieds (13,72m) de ce but à la première rangée de l’estrade mobile (comme à Jarry), plus les 22 rangées de 32 pouces (81,3cm).

Le tracé de la courbe.- Par ces 3 points A, B et C, j’ai dessiné une courbe du type elliptique irrégulière (1) qui convenait plus que le cercle pour garder les spectateurs plus près de l’action au baseball dans la section à 45° par rapport au grand axe du Stade. J’ai projeté cette courbe au-delà du point A en respectant la forme arrière de l’estrade mobile. Par symétrie, la courbe se répète du côté du 1er but. Cette courbe devient la 23ième rangée puisqu’elle vient après les 22 rangées de l’estrade mobile, mais en fait c’est la 1ère du bâtiment fixe de même niveau tout le tour du Stade.

Vue des airs.- À cause de l’estrade mobile, cette courbe ne peut se répéter dans les 4 cadrans de l’ellipse. Par contre, Monsieur Taillibert garda cette courbe intérieure et il choisit l’ellipse pour la forme extérieure du stade, une figure géométrique pure. Elle peut être observée « vue des airs ».

La forme du bâtiment provient directement et uniquement de l’aire de jeu « baseball ». Je donnais suite à une recommandation d’utiliser l’ellipse d’un certain M. Mike Barrant, bras droit de M. McHale, que j’avais connu lors de la construction du Stade Jarry.

Choix #4 - Le nombre de rangées de l’estrade mobile.-

Il y a une section fixe de gradins derrière le marbre et selon qu’on passe du Baseball au football, soccer ou athlétisme une section mobile fut conçue. J’ai fait le choix d’un nombre de rangées moindre dans la section derrière le marbre que celui de l’estrade mobile, afin d’y implanter des loges privées avec visibilité sur le jeu. Lors de la construction, avant les Jeux, cette loge avait été cancellée. Elle fut construite en 1991, calée dans le sol, lorsque la RIO, -49- écoutant les plaintes continuelles de nos Expos, a rapproché les spectateurs du jeu, au coût de 8,5$ millions, parce que mes plans originaux n’avaient pas été respectés.

Une fois dessinée la forme en plan des sièges, il faut déterminer le nombre de rangées et de balcons. Les stades américains m’ont donné une bonne idée de ces éléments.

Suite aux Stades étudiés, j’ai arrêté mon choix sur 22 rangées parce que pour accéder dans cette estrade, les spectateurs n’arrivent que par l’arrière. Vingt-deux rangées, ça s’approche de trop de marches à descendre ou à monter.

Le choix du nombre de balcons n’est pas régi par des règles strictes. Le concepteur doit adapter ce choix au site de son stade. Je peux citer en exemple le stade des Dodgers de Los Angeles où le stade est construit au milieu de montagnes. La coupe de ce stade se compose de plusieurs balcons puisque les accès se font tout le tour à divers niveaux. La coupe de l’Astrodôme de Houston est déficiente, car trop de balcons se superposent les uns au-dessus des autres. Et en plus, les loges privées sont situées au 7ième balcon, l’endroit le plus haut. Ce 7ième balcon n’a que quelques rangées, une allée horizontale pour la sortie des gens et à l’arrière les loges. Une erreur qui a certes été prise en compte pour justifier la construction d’un nouveau stade inauguré en l’an 2000.

Quant au nombre de balcons, mon choix fut de deux balcons séparés par une mezzanine, le niveau des loges privées et de la galerie de presse.

Choix #5 - Répartition de l’hypoténuse.- Le plus délicat fut de répartir cette hypoténuse (la ligne rouge sur le croquis ci-contre) du terrain de jeu Baseball, un carré de 330 pieds de côté de 330 pieds de côté. Ici cette hypoténuse mesure 466,7 pieds (142,04 m).

Dans cette longueur, il faut prévoir d’un côté à l’autre * Une estrade mobile * un espace libre * la piste d’athlétisme * un espace libre * une estrade mobile.

Ces 466,7 pieds se répartissent comme suit :- a) Une estrade mobile de 22 rangées de 32 pouces 58,7 pouces – b) Un espace libre pour la piste d’athlétisme 22,7 pieds (77,2 pieds si football canadien) ; c) La piste d’athlétisme 304 pieds ; d) Un espace libre pour la piste d’athlétisme 22,7 pieds (77,2 pieds si football canadien) ; e) Deux (2) estrades mobiles de 22 rangées de 32 pouces. La piste d’athlétisme est utilisée dans ce calcul, car elle est plus large (304’) que le terrain de -50- football canadien (195’). La 1ère rangée des gradins ne doit empiéter sur cette piste et n’être trop loin du terrain de football canadien ; j’ai fixé 90 pieds maximum. Ici c’est 77,2 pieds.

Choix #6 – Loges privées derrière le marbre.- Il y a une section fixe de gradins derrière le marbre. Son nombre de rangées est moindre que celui de l’estrade mobile, ce qui permet d’y implanter une loge privée avec visibilité sur le jeu. Lors de la construction, avant les Jeux, cette loge avait été cancellée. Elle fut construite en 1991, calée dans le sol, lorsque la RIO, écoutant les plaintes continuelles de nos Expos, a rapproché les spectateurs du jeu, au coût de 8,5$ millions, parce que mes plans originaux n’avaient pas été respectés. Le croquis qui suit précise ce sixième choix.

Stades de Houston et St-Louis avec M. Taillibert 25 au 29.09.1971.

Sachant que la saison de Baseball se terminait en fin septembre/début octobre 1971, avant de revenir de Paris pour travailler sur les Piscines et le Vélodrome, je suggérai à M. Taillibert de visiter des Stades américains pour voir au moins une partie de Baseball dans un grand Stade. Il accepta.

Dès samedi 25 septembre 1971, je rejoignais M. Taillibert sur Air France à Dorval pour notre visite des Stades de St-Louis et de Houston où nous avons assisté à des parties. Pour une première fois et la seule nos femmes étaient du voyage.

Programme des Installations du Parc olympique – Novembre 1971.

M. Taillibert avait apprécié le travail que j’avais fait pour le Stade, il en parla à M. Drapeau et il me demanda de faire de même pour les Piscines et le Vélodrome, les deux autres nouvelles installations prévues dans le Parc Olympique.

Comme il disait « Le travail que vous avez fait nous a fait sauver six mois d’études pour notre bureau. Pendant qu’il travaillait à mettre en plan le Stade à partir de mes croquis, avec M. Drapeau je m’attaquai aux Piscines et Vélodrome.

Montréal prend exemple sur Munich et rassemble plusieurs disciplines dans ce Parc pour limiter les déplacements des journalistes d’un site à l’autre. À Mexico en 1968, les journalistes avaient du mal à couvrir plusieurs compétitions le même jour puisqu’ils étaient retardés dans la circulation, à cause des longs déplacements. En 1972, Munich règle ce problème en rassemblant Stade, Piscines, Gymnase, Vélodrome et son Village olympique.

Durant l’été 1971, M Drapeau m’avait parlé avec enthousiasme de son Parc. Doter Montréal d’un véritable Parc des Sports pour le Québec et le Canada, c’était son rêve depuis 1960. Je lui ai proposé le concept de deux pôles, un pour les sports professionnels et l’autre pour les sports amateurs et la population. Je tombai dans le mille, c’était sa planification.

Conception de base du Parc des Sports.- En 1971, deux (2) bâtiments existaient, le Centre de Maisonneuve, et l’Aréna Maurice- Richard. Il fallait y intégrer les Stade, Piscines, Vélodrome, piste d’athlétisme pour -51- l’entraînement, aires de lancer et les Stationnements.

Je découpai des cartons à l’échelle de mon plan d’ensemble pour chaque installation et je m’amusais à les plaçai à différents endroits dans ce quadrilatère, vu les différences de niveaux entre les rues De Coubertin et Sherbrooke.

Le grand Stade.- Son emplacement était connu, voir la maquette de 1954 ci-contre ; il fallait ré-enligner son grand axe pour respecter les normes olympiques.

Les Piscines et le Vélodrome.- C’était la mode de construire des ensembles multifonctionnels. Je venais tout juste de visiter le PEPS de l’Université Laval à Québec, où gymnase, salles et piscine sont réunis, d’où l’idée m’est venue de créer un pôle pour la population et les athlètes amateurs, en réunissant ces deux bâtiments avec un accueil commun et en complétant l’offre de services avec le Centre Maisonneuve et à l’Aréna Maurice-Richard.

C’est ainsi que naquit l’idée de deux pôles distincts que je soumis à M. Drapeau.

Premier pôle.- Le pôle dit « Sports professionnels avec son grand Stade et ses stationnements. Quelques mois, l’étude rigoureuse des origines et destinations des autos pour un match de baseball ou de football déboucha sur des stationnements souterrains adjacents au Stade et au Vélodrome, pour autos et autobus, avec rotation autour du Parc.

Deuxième pôle.- Le pôle dit « Sports amateurs et la population avec ce nouveau centre polyvalent « Piscines Vélodrome » adjacant au Centre Maisonneuve et à l’Aréna Maurice- Richard. Plus tard en début 1972, M Taillibert le déplaça et implanta les Piscines sous son Mât avec une butée conjointe reliant le Vélodrome aux Piscines.

M Drapeau me répétait :- « Les profits que nous ferons avec le pôle « sports professionnels » et les loyers que paieront Montréal et l’Université du Québec couvriront toutes les dépenses. Le surplus de revenus servira à payer les dépenses d’autres parcs de sports dans la Ville ». C’était sa planification.

Paris – 20 novembre au 9 décembre 1971.

Le travail débuta par apporter certains ajustements à notre premier livre « Montréal Stade Olympique – Programme ».

Comme demandé lors de ma visite de septembre 1974, j’avais fait le même travail que celui du Stade pour les Piscines et le Vélodrome. À mon arrivée, j’ai soumis mes croquis très préliminaires et j’ai dicté le programme complet de ces deux bâtiments.

Une phase essentielle pour nous « Un échéancier ». Avec l’aide de M. Taillibert, nous avons arrêté un échéancier de la phase d’étude et de la phase opérationnelle.

-52- Nous avions prévu terminer ces travaux en juillet 1975, UN AN AVANT LES JEUX.

Notre travail se conclut par le bouquin que nous avons vu dans le film lors de l’annonce officielle de ces projets du Parc Olympique du 6 avril 1972 intitulé « Montréal 1976 – Programme d’ensembles - Secteur Viau – Boyce - Sherbrooke – Pie IX ».

Le 5 décembre 1971 - Montréal-Matin – Cette fois, c’est M. Charles Bronfman qui parle :

« Je tiens nécessairement à ce que l’ambiance et l’atmosphère qui règnent au Parc Jarry, règnent également au futur Stade en ce qui a trait au baseball. … … Il est essentiel que l’esprit de famille qui règne au Parc Jarry, règne également au futur Stade et c’est pourquoi mes associés, les frères Paul et Charlemagne Beaudry travaillent en étroite collaboration avec l’ingénieur Phaneuf et ses collègues de la Ville de Montréal, pour que tout ce qui a trait au baseball au futur Stade ressemble, en autant que possible au Parc Jarry ».

Le 6 AVRIL 1972 - L’ANNONCE OFFICIELLE et UN FILM SPECTACULAIRE D’ANDRÉ MORIN DE RADIO-CANADA. Les projets du Parc olympique sont lancés ! C’est jour de fête. Nous sortons publics.

Jeudi, le 6 avril 1972, c’était le grand départ public. Finies les cachettes ! Jusqu’à cette journée, tout se réalisait dans le plus grand secret. C’était la consigne et aussi la meilleure manière de procéder pour des projets les plus complets possibles. L’équipe était restreinte, mais coriace. Ici à Montréal, tout comme à Paris, il ne se terminait pas une seule journée sans que les études et les plans n’aient progressés de façon significative.

Ce 6 avril allait être pour nous une arrivée et un départ. Une soirée à savourer puisque nous étions tous fiers de notre Complexe, un chef d’oeuvre consacré par les journalistes du monde entier dans tous leurs écrits du lendemain. Tous les québécois et les gens du monde entier sont restés bouche bée tellement cet Ensemble était spectaculaire, du jamais vu.

Le film au Centre Maisonneuve.- Ce jeudi soir, au Centre Maisonneuve de la rue Viau, un peu au sud de la rue Sherbrooke, quelques 2 000 dignitaires et invités visionnèrent un film d’une heure tourné dans les bureaux de l’Architecte parisien par un excellent réalisateur de Radio-Canada, M. André Morin. La 1ère partie du film traite de « l’olympisme » et la 2ième révèle petit à petit ce chef d’œuvre auquel j’étais fier d’être associé, notamment son Toit rétractable demandé par M. Charles Bronfman et élément indiscutable de sa rentabilité avouée par Messieurs John McHale, Jim Fanning, Charlie Fox, Dick William et . Tous les plans des bâtiments étaient montrés en couleur, y compris les aménagements de terrain et -53- les étages du Mât. De la mi-décembre 1971 au début avril 1972, en trois mois et demi, tous les plans préliminaires et le film avaient été complétés par une petite équipe de l’Architecte. L’étape suivante consistait à faire les plans et devis de structure du Stade pour débuter la construction.

Les projets annoncés ébahirent tous les invités. « Un Ensemble Sportif digne de Montréal et de son Maire », titraient les journalistes le lendemain. Lorsque nous connaissons la géométrie de cet Ensemble, nous ne pouvons qu’être renversé devant une telle œuvre d’art.

La conférence de presse à l’I.C.A.O.- Cette présentation du film au Centre Maisonneuve fut suivie d’une conférence de presse à laquelle assistaient plus de 200 journalistes venus de tous les pays du monde. À partir de ce jour, notre Complexe du Parc Olympique fit le tour de la terre.

L’Architecte Taillibert et moi, formions un duo qui se complétait bien, lui « l’architecte » et moi « le Mozart de l’architecture » comme il se plaisait à me taquiner. Cette complicité s’était développée par un respect mutuel de nos connaissances. L’Architecte avait apporté ses grandes connaissances en matière de sports olympiques, son architecture avancée dont la renommée débordait la France seule et l’utilisation dans ses œuvres du béton armé et précontraint, l’utilisation de voiles minces rendant chacun de nos projets très économiques. Oui, je n’ai pas peur de l’affirmer, très économiques.

Quant à moi, j’ajoutais la connaissance des sports nord-américains, notamment le baseball, notre principal utilisateur du Stade, un esprit créateur et critique plein de propositions pour rentabiliser les projets, les erreurs de conception à éviter. J’apportais deux projets de Stade dont le deuxième avait été retenu par la ville « Un Stade Olympique … de Baseball d’abord » et une programmation olympique complète pour le Stade, les Piscines et le Vélodrome.

Mon appréciation de M. Taillibert.- Le lendemain de la présentation, je rencontrai le journaliste Gilles Blanchard du Dimanche-Matin, un confrère de classe, qui m’a demandé ce que je pensais de M. Taillibert. Voici copies des deux textes qu’il produisit dans l’édition du dimanche 9 avril 1972.

Dimanche-Matin – 9 avril 1972 (ces 2 articles)

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-54- « Roger Taillibert, le génie de l’audace » --

« Claude Phaneuf n’y va pas par quatre chemins quand il parle de Roger Taillibert, l’Architecte parisien qui a réalisé le miracle de l’architecture du Stade. « Tu me connais, je suis un gars pondéré, commence Claude. Eh bien! Ce gars-là est fantastique tout simplement ». « C’est un bourreau de travail. Il n’y a jamais une solution évidente à un problème donné, puis vingt solutions qu’il imagine, puis une étude comparative, et finalement, une décision ». « M. Taillibert est ensuite une autorité en matière d’installations sportives. Il faut voir son Parc des Princes, ses Piscines de Carnot, Reims, Lyon, Marseille, etc. pour apprécier son génie à sa juste valeur ».

« Puis il est audacieux. Audacieux comme, personnellement, je n’en ai jamais vu. C’est un spécialiste en architecture courbe, un gars qui possède un tas de nouvelles méthodes ». « C’est au fond un révolutionnaire, un architecte qui a le don de faire travailler le béton à sa plus grande capacité, donc de produire des structures incroyablement économiques ». Et M. Drapeau de déclarer à mon sujet : « Un jeune ingénieur qui a effectué un travail considérable dans le projet du Stade et qui a aussi travaillé d’arrache-pied à la construction du parc Jarry… ». La Presse – 7 avril 1971

…. Nos Expos et Nos Alouettes ébahis, signé Jacques Doucet – 9 avril 1972

Nos Expos.- Permettez-moi de vous rappeler, M. Pierre Bibeau ex-Directeur de la RIO, que le journal Dimanche-Matin Édition du 9 Avril 1972 titrait :- L’Astrodôme, un « bunt » à côté de notre Stade! L’Astrodôme aura l’air d’un jouet lorsqu’il sera comparé à ce Stade, disait John McHale, président des Expos, faisant référence au Stade de Houston alors qualifié de 8ième merveille du monde. M. McHale était accompagné de M. Jim Fanning, directeur général et très connaisseur de baseball, un chic type que j’ai appris à respecter. Le 7 Octobre 1976, sous la plume de Serge Touchette dans le Journal de Montréal, Charlie Fox disait :- Nous sommes obligés de bâtir un bon club avant de nous présenter dans un tel parc. Ce royaume sera l’orgueil des Expos. Comparant l’Astrodôme de Houston et le Stade Olympique, M. Fox ajoutait « D’après la position des estrades, ce Stade sera propice à une bien meilleure ambiance. » et Dick William répétait « Un véritable bijou. Une merveille ». Pour clouer le bec aux dénigreurs du Stade de baseball et aux braillards pour faire baisser leurs loyers, voici ces articles …

Nos Alouettes.- M. Sam Berger, propriétaire des Alouettes, a suivi dans le salon, tout intrigué et anxieux de voir notre Stade. Après avoir vu nos plans et poser ses questions, tellement ravi, il voulait signer un bail tout de suite. Il est sorti en rêvant ! Le Stade contenait plus de 36000 sièges de part et d’autre du terrain de football, une capacité de plus de 56000, avec une visibilité parfaite de partout.

-55-

La Presse – 6 février 1999 Journal de Montréal – 7 octobre 1976

Lors de la sortie de son 3ième Livre « Les Mémoires d’un micro » en novembre 2014, M. Jacques Doucet est allé au Stade, a donné une entrevue TV et ses propos différaient de ce qu’il a écrit dans ce texte …

Dimanche-Matin – 9 avril 1972

Ce n’est que par la suite, que les crachats sur le Stade ont commencé. Tout d’un coup, nous le trouvions mauvais, froid, trop grand, trop loin de l’action … pour négocier des baux à la baisse, la vraie raison de ces crachats ! La RIO aurait pu corriger ces faussetés qui chassaient les foules, mais sa non-connaissance des qualités de sa conception et le fait qu’elle faisait peur aux gens avec son Toit, un problème majeur en 2008, … qui perdure en 2018, 42 ans après les Jeux. Nos Expos et nos Alouettes ont quitté le Stade et cela n’a rien à voir avec le Stade lui-même, mais avec sa gestion erronée.

Nos Expos pas consultés.

Vous l’avez entendu à plusieurs reprises celle-là « Nos Expos n’ont même pas été consultés » de la bouche de journalistes appointés à Nos Expos, les supposés connaisseurs.

Pourtant, j’ai conçu mes projets de Stade avec M. Drapeau et les frères Beaudry des Expos. Durant ce voyage de fin juin 1971, j’avais en main mon 1er Projet présenté deux semaines avant à M. Drapeau. Lors de nos déplacements, il y avait toujours dans la section avant de -56- l’avion nos dirigeants des Travaux publics et dans la section arrière Mes Charbonneau et Snyder et Mes. Piché et Reneault des Expos avec qui je discutais de mes plans et de leurs besoins. Un point les intriguait, mon Toit ouvrant. Déjà je tenais compte du souhait de M. Charles Bronfman exprimé dans l’article du 2 juin 1971 « Que nous réserve le futur Stade Olympique ? », fermé l’hiver et en début et fin de saison, mais pouvant s’ouvrir l’été.

Pour en finir avec la conception du Stade Olympique.

Un sujet essentiel et délicat à la fois qui me dérange -- la conception du Stade Olympique --. Habituellement, un architecte conçoit un projet à partir d’un programme du client qui définit sa commande. À Montréal, ce fut différent.

Mexico indique dans son analyse des Jeux de 1968 « Le travail préliminaire, avant l’établissement des plans proprement dits, qui a consisté à présenter un inventaire détaillé et ordonné des nécessités à satisfaire, a été décisif. … … Ainsi les problèmes qui traditionnellement se réduisaient à une « composition » par l’architecte d’une série d’espaces différents formant un tout organisé, (comme dit le proverbe mexicain : tout tient dans une cruche pour qui sait l’y placer) se trouvèrent soudain multipliés, ce qui d’une manière générale plaide en faveur de l’efficience accrue des responsables des programmes des nécessités à satisfaire et des plans définitifs. … … ».

Mexico concluait à débuter les projets des installations complexes telles les Olympiques avec les responsables des programmes avant l’arrivée des architectes et M. Drapeau décida de procéder ainsi. Après réflexion, il me choisit pour ce travail à la mi-mars 1971. Toutefois, sa participation active comme technicien et grand responsable nous mena tous les deux, non pas à un programme, mais à un projet détaillé que Montréal a retenu en septembre 1971, comme je vous le raconte dans ce chapitre. Il respectait ce principe que les besoins soient fixés avant l’entrée au dossier de l’architecte.

Au cours des années, la Commission Malouf (1978) m’a fait déclarer mes travaux de conception de l’été 1971. Au procès de M. Taillibert en 1983, la RIO m’a forcé à déposer mes plans et les a utilisés pour faire réduire les honoraires de M. Taillibert de $500 000. Ces déclarations furent toujours rapportées dans les journaux du lendemain. Même à mon propre procès pour mes travaux non payés en l’an 2000, le juge s’est mis à rire et a ridiculisé mes propos lorsque j’ai déclaré avoir fait les premiers croquis du Stade que Montréal et M. Taillibert ont utilisés.

La Presse publiait le lendemain des propos de l’avocate de la RIO Me Mireille Zigby :-

« Elle va encore plus loin, et soutien qu’on semble vouloir nous faire payer en double, ici et là, et que le requérant (M. Taillibert), au chapitre initial de la programmation, a largement emprunté dans les travaux et recherches préliminaires de M. Claude Phaneuf, et ce en regrettant qu’on ait tenté de ridiculiser cet ancien directeur des Travaux publics de la métropole, lors de son passage dans le box. Elle souligne immédiatement que la preuve de ses projets, il ne l’a pas faite en paroles seulement, mais avec des documents rédigés ou des esquisses dessinées il y a maintenant dix ou douze ans -57- (1971) ».

À maintes reprises depuis 26 ans, plusieurs québécois m’ont questionné à ce sujet. Une lettre datée du 5 novembre 1974 remise à l’avocat de la Ville faisant état de mon travail alors encore non rémunéré (il ne l’était pas plus en 2009 !!) avait refroidi M. Drapeau. Au cours des années, il n’a pas cru bon d’affirmer ces conceptions que nous avons faites ensembles pour ne pas minimiser la conception spectaculaire et audacieuse de M. Taillibert. N’ayez crainte, pour moi c’est le Stade Taillibert. Mes projets font partie de la Vraie Vérité et dans le présent texte je vous expose les croquis de mon projet du 3 septembre 1971 retenu par le Comité exécutif de Montréal dans les circonstances décrites précédemment. Pour voir le projet de juin 1971, cliquez ici (S05).

Je reconnais que c’est le Stade de M. Taillibert, j’en parle à tous ceux que je rencontre, … issu de mes croquis point à la ligne.

Pourquoi ne pas avoir parlé de mon travail de conception dès le début ? À trois reprises au cours des années, je fus forcé de révéler mon travail sous serment, une première fois lors de mon témoignage à la Commission Malouf en 1978, une deuxième fois au procès de la RIO contre M. Taillibert, celle-ci a mis en preuve ces travaux pour réduire les honoraires à payer à M. Taillibert et une troisième fois à mon propre procès en septembre 2000 où la RIO n’a pas reconnu ce travail et ne l’a pas payé non plus même si elle s’était engagée à le faire ! Comme pour M. Taillibert, Québec m’identifiait « un gars à M. Drapeau. Nous en avons payé le prix ». M. Drapeau aurait pu le révéler … … n’eut-été sa grande amitié avec M. Taillibert.

Fin de cette première partie.

C’est à suivre – Tant d’autres chapitres, y compris le départ et le nouveau Stade au Centre-Ville (j’ai ma proposition à ce sujet).

Dont,

M. Bronfman a été trompé par Québec, le Toit rétractable Taillibert n’est jamais venu.

Nos Expos au Stade – 1977 à 2004.

L’ère M. et son 5% peut-être.

Les gens ont peur du Stade.

21 Avril 2000 – Mon dossier à M. André Boisclair.

27 Avril 2000 – Mon dossier à M. .

18 septembre 2002 – Lettre de M. Robert Bibeau.

2 octobre 2002 – Lettre de M. Roger Nicolet. 16 mai 2009 Lettre à un certain M. Fernand. -58- Un nouveau plus petit Stade au Centre-Ville, quel non-sens ?

2004 La fin d’un rêve. Nos Expos nous quittent. M Brochu reçoit ses $Millions.

L`Ex-Expo M. Cromartie prend la relève pour ramener une franchise de Baseball à Montréal.

M. Stephen Bronfman s’engage et forme un groupe. Bravo.

M. Coderre, un fan du Baseball.

Je remets à Mme Valérie Plante et M. Stephen Bronfman les premières pages de mon texte « La Vraie Histoire du Baseball à Montréal ».

M. Bronfman rencontre Mme Plante.

Mme Plante, OK pour le retour, mais pas d’argent sans référendum.

Les faussetés à corriger.

Ma conclusion de cette Histoire du Stade.

J’ai une suggestion à faire pour le retour de Nos Expos.

Ma réflexion personnelle avant cette suite.

À l’instar de l’Histoire du Stade et du Parc Olympique, le Stade Olympique … de Baseball d’abord subit les mêmes faussetés, le même dégout, alors que c’est un chef d’œuvre qu’ont tous vantés ceux de la première heure que ce soit de Nos Expos, de Nos Alouettes ou des journalistes locaux ou internationaux.

Il est où le problème au Québec ? Chez nos politiciens qui ont déformé la Vraie Vérité depuis 41 ans et qui manquent de volonté pour corriger adéquatement les manières de faire, dont la protection des sonneurs d’alarme, les lois sur l’accès à l’information, les contrats mal libellés, le favoritisme, les vrais experts ignorés, les dossiers mal préparés, etc.

À partir de mon vécu, de mes expériences, de mes recherches, des confidences reçues, de documents dits confidentiels, ma réponse est simple à la question « le problème au Québec vient de la politique », oui ce projet où la technique devait prévaloir, ce fut plutôt la prise en main de nos politiciens au pouvoir, du PLQ plus précisément, au profit de ses amis qui ont implanté « la manière de mal faire de Québec » dès le 12 avril 1974 et qui ont démontré leur incapacité dans ces techniques avancées du béton, … … à l’image du concours pour un 5ième Toit en marche qu’il faut arrêter. MERDE.

Pourquoi cette réflexion ici dans l’Histoire du Baseball à Montréal ? Parce que si le Projet était resté sous M. Jean Drapeau, M. Bronfman, père n’aurait pas été trompé par Québec et « Nos Expos » n’auraient pas quitté Montréal. That’s it, that’s all.

Bizarre quand même ! -59- À l’image de M. Drapeau que Québec a chassé de son Parc Olympique,

À l’image de M. Taillibert, le « maudit » français que Québec ne veut surtout pas voir dans son Stade,

Personne, non vraiment personne ne m’a posé une seule question sur mon Stade de Baseball, depuis le 8 septembre 1971 où j’ai remis mes croquis à M. Taillibert jusqu’à ce jour du 5 mai 2018. La RIO me permettra-t-elle de vérifier si on a construit en accord avec mes plans, ou si des changements sont requis ?

Une histoire de faussetés.

Parce que j’écris la Vraie Vérité, étant le seul québécois à l’avoir vécu depuis son 1er jour, je suis conscient que je ne suis pas le bienvenu dans ce dossier du Stade. À preuve, à la demande expresse de M. Taillibert, un ingénieur expert et moi, nous nous sommes présentés au Stade vendredi le 25 janvier 2013 pour voir de l’intérieur les fissures du voussoir de tête de la console 1A. Le PDG d’alors de la RIO, M. David Heurtel nous a fait expulser par trois agents de sécurité du Parc Olympique, prétextant que les réparations n’étaient pas faites, ce qui était faux puisqu’elles avaient été faites en novembre 2012 précédant cette visite. Notre inspection avait pour but de voir sur place le type et l’ampleur des fissures et ainsi pouvoir les comparer aux plans émis. À notre avis, ce que nous avions vu sur les plans étaient des fissures d’éclatement.

Dehors les amis, dixit la RIO ce 25 janvier 2013.

… comme le Gouvernement du Québec a chassé M. Drapeau le 12 avril 1974,

… comme Le Gouvernement du Québec a chassé le concepteur M. Taillibert le 12 avril 1974.

La Vraie Vérité choque à ce point, mais elle rectifierait tout ce qu’on a implanté de faux dans la tête des Québécois depuis 40 ans.

Soyez certain que je travaillerai à rectifier ces 40 dernières années de faussetés habilement incrustées dans la tête des gens par le PLQ et sa politisée Régie des Installations Olympiques, et ce, très bientôt, c’est promis.

Claude Phaneuf, B.A., B.Sc.A. Un des 3 pionniers concepteurs du Stade et du Parc Olympique de Montréal. Membre de l’Ordre Professionnel des Ingénieurs du Québec de 1962 à Octobre 2006. Ce 5 mai 2018