L'atlas du Canal Seine- Europe connaître le territoire pour préparer l'arrivée d'une grande infrastructure

Projet européen, le canal Seine-Nord Europe est un maillon essentiel du réseau fluvial continental qui, en reliant la Seine à l'Escaut, mettra en relation l'espace économique du grand bassin parisien avec le centre de la dorsale européenne.

Au plan national, il figure parmi les conclusions du « Grenelle de l'Environnement » pour participer au développement de modes de transport de marchandises plus propres et contribuer à relever le défi du réchauffement climatique. Il répond aussi, à sa mesure, aux perspectives liées au renchérissement des énergies fossiles en renforçant la cohérence de la chaîne logistique aux côtés de la route et du fer.

Un enjeu majeur du projet est d'assurer la plus grande retombée économique possible de l'ouvrage, dans tous les territoires.

Avec la signature de la déclaration d'utilité publique le 11 septembre dernier, le projet entre maintenant dans une phase où cette formidable infrastructure devient un levier d'actions concrètes pour les élus et collectivités, pour les responsables socio-professionnels ou associatifs.

Le présent atlas leur est destiné.

L'interaction entre le projet et les territoires se décompose en deux phases. D’abord la période de chantier, qui s'engagera à partir de 2011, puis la mise en service du canal, à l'horizon 2015. Si les problématiques sont différentes, il convient de les articuler au mieux.

Résultat de la mobilisation des services de l'Etat dans les régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie, où le canal inscrira physiquement son tracé, l'atlas présente un panorama d'ensemble du projet ainsi que des territoires traversés. Il se poursuit par une analyse thématique, organisée autour de cartes et de chiffres-clés, et met en évidence les principales questions liées à la population et aux conditions de vie, à l'économie et aux flux, à l'environnement et à la gestion des territoires, ainsi qu'à leur gouvernance. Une synthèse des enjeux de développement durable vient compléter l'ensemble.

La quantité d'informations réunie sur des thématiques aussi diverses que les ressources en formation, les services à la personne, le logement, les zones d'activités, le transport des voyageurs, les espaces à haute valeur écologique, comme l'analyse qui en est faite, constituent un socle commun de connaissances pour alimenter ou approfondir les réflexions de tous les acteurs locaux.

Avec cet atlas, l'Etat contribue à faire que cet important projet d'infrastructure devienne un vrai projet de territoire.

Le Préfet de la région Picardie, Préfet coordonnateur

Henri-Michel COMET

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Sommaire Le projet de canal dans son territoire Le territoire traversé Le canal Seine-Nord Europe T-1 les périmètres d'étude C-1 la liaison Seine Escaut T-2 les territoires vécus C-2 le projet de canal à grand gabarit T-3 les infrastructures de transport T-4 les enjeux environnementaux Fiches thématiques Population et conditions de vie Économie et flux 1-1 population 2-1 agriculture 1-1-1 évolution 1982-1999 2-1-1 activités agricoles 1-1-2 évolution 1999-2005 2-1-2 foncier agricole 1-1-3 revenus 2-2 activités industrielles 1-2 emplois et formation 2-2-1 répartition des zones d'activités 1-2-1 répartition de l'emploi 2-2-2 répartition des sites logistiques 1-2-2 taux de chômage 2-3 tourisme 1-2-3 demande d'emplois dans les travaux publics 2-3-1 fréquentation tourisme 1-2-4 demande d'emplois dans la conduite d'engins 2-3-2 hébergement touristique 1-2-5 localisation des emplois liés au CSNE 2-3-3 zoom sur l'hébergement touristique local 2-4 transports et déplacements 1-3 commerces et services 2-4-1 taux de motorisation 1-3-1 classification des communes 2-4-2 infrastructures de transport par niveau de services 2-4-3 trafics routiers 1-3-2 évolution par niveau de services 2-4-4 transports collectifs 1-3-3 accessibilité aux communes équipées 2-4-5 haut-débit Internet 1-3-4 équipements scolaires 2-4-6 réseau de transport d'électricité 1-3-5 équipements sportifs 1-3-6 services médicaux Environnement et gestion du territoire 1-4 habitat 3-1 environnement et risques 1-4-1 parc de logements privés 3-1-1 relief 3-1-2 protections environnementales 1-4-2 logement social 3-1-3 artificialisation du sol 1-4-3 dynamique de construction 3-1-4 risques naturels et technologiques 1-4-4 programmes locaux de l'habitat 1-4-5 acteurs du logement 3-2 foncier 3-2-1 marchés fonciers et immobiliers 3-2-2 construction de locaux Gouvernance 3-2-3 friches d'activités G-1 coopération intercommunale 3-3 planification G-2 pays, départements, régions 3-3-1 planification locale (PLU, carte communale) G-3 administrations de l'état 3-3-2 schémas de cohérence territoriale G-4 acteurs socio-économiques 3-3-3 taxes locales d'équipement Enjeux du développement durable

enjeux environnementaux

enjeux enjeux économiques sociaux 4 Le canal Seine-Nord Europe Le canal Seine-Nord Europe

C-1 La liaison Seine-Escaut

6 La liaison entre la Seine et l’Escaut est un axe de transport stratégique au sein d’une région économique et industrielle hautement développée, accessible notamment à partir des ports du Havre, de Rouen, de Dunkerque, de Zeebrugge, d’Anvers et de Rotterdam. Retenue parmi les axes prioritaires en Europe, elle bénéficie de la politique de soutien au développement prioritaire des réseaux transeuropéens de transport (RTE-T). La liaison Seine-Escaut assurera ainsi, à l’horizon 2014, la connexion fluviale à grand gabarit depuis le bassin de la Seine à 20 000 km de voies fluviales des bassins de l’Escaut et du Rhin jusqu’au Danube. La liaison fluviale entre la Seine et l’Escaut comprend plusieurs tronçons : En France • la Seine aval et le canal de Tancarville (Le Havre-Rouen-Gennevilliers), qui peuvent accueillir des convois poussés de deux barges (4 400 t), • l’ aval entre Conflans-Sainte-Honorine et Janville, à grand gabarit mais dont les caractéristiques sont réduites en amont de Creil, • la liaison Oise - Nord-Pas-de-Calais, partie centrale, composée de deux canaux : le canal latéral à l’Oise entre Janville et -Pont-l’Évêque et le canal du Nord entre Noyon-Pont-l’Évêque et , limités aux péniches « canal du Nord » (650 t) ; le canal de Saint-Quentin à petit gabarit (Freycinet, 350 t), • le réseau du Nord-Pas-de-Calais, constitué par le canal, globalement au gabarit Va, Dunkerque- Escaut, reliant Dunkerque à Valenciennes avec deux branches vers la Belgique : l’une par la Deûle et la Lys et l’autre par l’Escaut. En Belgique

• la jonction avec le canal de ceinture de Gand s’effectue par la Lys (frontière entre la France et la Belgique) et le canal de dérivation de la Lys. Cette liaison est limitée au gabarit IV (1 000 t à 1 500 t) à l’aval de Comines. • au-delà de Gand, l’itinéraire, à grand gabarit, emprunte l’écluse d’Evergem vers le canal de Gand-Terneuzen, puis les écluses de mer de Terneuzen vers l’Escaut occidental et vers Anvers. La réalisation de la liaison Seine-Escaut comprend les travaux suivants :

– la modernisation du canal Dunkerque-Escaut et du canal de la Deûle, avec des travaux d’approfondissement et de relèvement de plusieurs ponts à 5,25 m,

– le doublement à 190 m de l’écluse de Quesnoy-sur-Deûle sur le canal de la Deûle entre Lille et la frontière belge ainsi que l’aménagement au gabarit Vb de la Lys mitoyenne,

– sur l’Oise, un programme d’aménagement entre Compiègne et Conflans-Sainte-Honorine visant à reconstruire sept barrages, à moderniser les écluses et à effectuer des travaux de dragage, portant à 3 m l’enfoncement des bateaux entre Conflans-Sainte-Honorine et Creil,

– la réalisation du canal Seine-Nord Europe et de ses ouvrages annexes, ainsi que le doublement des écluses lorsque les conditions de trafic le justifieront,

– en Belgique, l’amélioration de la navigabilité de la Lys à la classe Vb entre Deûlémont et Gand. Ce programme prévoit une hauteur libre sous ouvrage de 7 m, et un reprofilage de la rivière pour le passage des convois de 4 400 t. Le canal Seine-Nord Europe constitue donc le maillon central de la liaison Seine-Escaut.

7 Le canal Seine-Nord Europe

C-2 Le projet de canal à grand gabarit

8 Le projet de canal Seine-Nord Europe vise à construire le tronçon manquant à grand gabarit entre la Seine à partir de Compiègne et le canal Dunkerque-Escaut au niveau d’Aubencheul-au-Bac. Les caractéristiques principales du futur canal sont les suivantes : 106 kilomètres de long... dont 34 km dans l’Oise, 46 km dans la et 26 km dans le Pas-de- Calais et le Nord, dans un territoire essentiellement agricole. Les 18 premiers kilomètres du projet sont situés dans la vallée de l’Oise et consistent pour l’essentiel à l’aménagement de la rivière et l’élargissement du canal actuel, ensuite Seine-Nord Europe sera construit en tracé neuf à flanc de coteau ou en plaine. 54 mètres de large... pour le plan d’eau en section courante ; l’emprise globale de l’ouvrage, avec digues, berges et chemins de service, s’établit en moyenne entre 100 et 150 mètres. La superficie globale du projet (y compris les plates-formes multimodales, les réservoirs d’eau et les zones de dépôts de matériaux excédentaires) est de 2 450 ha. 4,5 mètres en profondeur... permettant un enfoncement des bateaux de 3 mètres.

55 millions de m3 de terre déplacés... dont 30 millions de m3 d’excédents à déposer sur des terrains à proximité du canal faisant partie du périmètre du projet et qui seront in fine remis en culture, boisés ou réaménagés à d’autres fins. 7 écluses... dont 1 dans la vallée de l’Oise (6,41 m de chute) et 6 entre Noyon et le canal Dunkerque-Escaut d’une hauteur de chute variant de 15 à 30 m. 3 ponts-canaux... 2 sur les autoroutes A29 et A26 et un ouvrage de 1 330 mètres de long pour franchir la Somme au niveau de Péronne. 57 ponts routiers... soit en moyenne 1 pont tous les 2 kilomètres. 2 ponts ferroviaires... permettant aux lignes Creil-Jeumont (à Pont-L’Evèque) et -Laon (à Nesle) de franchir le canal Seine-Nord Europe. 4 plates-formes d’activités : -, Péronne-Haute Picardie, Nesle, Noyonnais correspondant globalement à 360 ha. Elles offriront des services portuaires pour les entreprises régionales vers les 6 ports maritimes du Havre à Rotterdam et vers d’autres ports intérieurs. Elle seront également des lieux d’implantation pour de nouvelles activités industrielles ou logistiques, facteur de développement économique et de création d’emplois. 5 quais céréaliers : Graincourt-les-, , Cléry-sur-Somme, Languevoisin et Noyon, pour desservir les silos au bord du canal du Nord ou de nouveaux stockages de céréales. 2 quais de transbordement : Thourotte et Ribécourt permettant l’accès à la logistique fluviale pour les industries de la vallée de l’Oise.

5 équipements pour la plaisance : , , Biaches/pont-canal, Saint-Christ-Briost, pour l’accueil des bateaux de plaisance individuels ou collectifs (péniches-hôtel, paquebots fluviaux), qui seront des pôles d’animation locale. 2 bassins réservoirs d’eau : Allaines-Bouchavesnes-Bergen (vallée de la Louette) et Etricourt- Manancourt-Equancourt (vallée du Tarteron) d’un volume de stockage de 16 millions de m3 environ, assurant l’alimentation du canal en période d’étiage de l’Oise.

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Le territoire traversé Le territoire traversé

T- 1 Les périmètres d'études

12 Chiffres clés

Périmètres rapprochés Régions En % Oise Somme N-PdC Picardie N-PdC France Nombre de 164 158 114 2292 1546 36571 communes Population en 1999 175 440 69 018 17 515 1 857 000 3 997 000 58 518 000 ( INSEE)

Les thèmes abordés dans l'atlas conditionnent le périmètre d'étude. Nous avons retenu le parti de présenter trois périmètres selon la pertinence de l'analyse et la disponibilité des données.

L'analyse est principalement basée sur deux périmètres d'études: – un périmètre étendu : un quadrilatère compris entre les villes de Douai au nord, Saint-Quentin à l'est, Compiègne au sud et Amiens à l'ouest. Il est, selon l'analyse, décliné en quatre périmètres que sont le périmètre élargi du Nord – Pas-de-Calais (en hachuré turquoise), le périmètre élargi de la Somme (en hachuré vert clair), le périmètre élargi de l'Oise (en hachuré rose) et le périmètre élargi de l'Aisne (en hachuré violet). Cette échelle offre la possibilité d'avoir une vision globale des territoires impactés et de les comparer entre eux, notamment entre territoires traversés et territoires voisins. Ce périmètre permet alors de mettre en évidence les dynamiques sociales et économiques. – un périmètre rapproché, basé sur celui des EPCI statistiques bordant le tracé du canal pour présenter les thèmes d'intérêt local qui se rapportent essentiellement au territoire de la « vie quotidienne ». Ce périmètre est lui-même divisé en 3 parties : une partie dans le Nord – Pas-de- Calais (en bleu), une partie dans la Somme (en vert) et une dernière partie dans l'Oise (en rouge). Ces territoires fonctionnent différemment selon les sujets traités et les discerner permet de mieux en approcher les organisations respectives.

Cependant, afin de respecter certains critères de disponibilité des informations ou lorsque la problématique le justifie, l'atlas a recours à des périmètres plus vastes. Par exemple pour les sites de formation professionnelle ou bien pour les chiffres de l'emploi et du chômage, des périmètres régionaux et interrégionaux ont été nécessaires.

Enjeux

Répondre aux différentes problématiques en adaptant l'échelle d'observation des territoires tout en créant une unité dans les analyses effectuées.

Auteurs des fiches de l'Atlas du Canal Seine-Nord Europe :

DDE 02/59/60/62/80, DIREN Picardie, DRASS Picardie, DRAF Picardie, DRDJS Picardie, DRE Nord – Pas-de-Calais et Picardie, DRIRE Picardie, DRT Picardie, DRTEFP Picardie, Préfectures, Rectorat de Picardie.

13 Le territoire traversé

T-2 Les territoires vécus

14 Chiffres clés

Périmètres rapprochés Régions En % Oise Somme N-PdC Picardie N-PdC France Population vivant dans un 52 16 74 37 76 61 pôle urbain Population vivant dans des communes périurbaines 43 6 21 40 19 21 (mono et multipolarisées) Population vivant dans des communes à dominante 5785 23518 rurale Taux de progression de la 17 10 périurbanisation Nc Nc Nc Nc

Source : INSEE, RGP 1999 Analyse

L'analyse du recensement général de la population de 1999 a mis en évidence des aires urbaines regroupant un ensemble de communes dont les actifs résidents travaillent, pour au moins 40% d'entre eux, dans le pôle urbain de référence ou les communes périurbaines. Le reste de l'espace est dit à dominante rurale. Aux aires urbaines, se superposent des aires de service de taille plus modeste autour des pôles de services qui se répartissent entre le pôle urbain de référence et, selon les cas, des polarités secondaires.

En Picardie, la part de population rurale reste plus importante que la moyenne nationale malgré un phénomène de rattrapage, avec une progression de l'urbanisation plus forte que la moyenne nationale. La région est principalement structurée par un réseau de petites villes ; seules cinq agglomérations dépassent les 50 000 habitants, Amiens, capitale de région atteignant 160 000 habitants. Dans le Nord - Pas-de-Calais, une large partie de la région est sous influence de la région métropolitaine lilloise, et seule une zone longeant la frontière sud de la région est à dominante rurale.

Le secteur rapproché du Nord - Pas-de-Calais, Cambrésis et Artois, est constitué d'une zone rurale avant d'être soumis à l'influence de la région métropolitaine lilloise. Le Santerre est un large quadrilatère rural entouré par les aires urbaines d'Amiens, de Saint- Quentin, la région lilloise et le continuum de la vallée de l'Oise comprenant les aires urbaines de Chauny-Tergnier, Noyon et Compiègne qui sont elles-mêmes le prolongement de l'aire urbaine parisienne. Les équipements de services se concentrent dans les bourgs dont l'aire d'influence est souvent plus étendue que l'aire d'emploi. C'est un territoire sous l'influence de ses bourgs. L'aire urbaine de Compiègne a particulièrement crû en termes de population, en partie en raison d'une pression croissante de la région parisienne. Par un phénomène de remontée le long de la vallée de l'Oise, l'aire urbaine de Noyon croît également et tend à rejoindre celle de Compiègne comme l'illustre la présence de communes multipolarisées entre ces deux aires. Mais leurs aires d'emploi restent encore plus petites que leurs aires de services, contrairement au sud de la région. Enjeux

Maintenir un espace rural et naturel structuré entre les régions lilloise et parisienne très fortement urbanisées.

Acteurs : Collectivités locales, EPCI, syndicats mixtes des SCoT

15 Le territoire traversé

T-3 Les infrastructures de transport

16 Chiffres clés 551 km dont 33 km sur l' A28 qui Réseau picard Autoroutier est non concédée Le réseau fluvial comprend Routier d'intérêt 130 écluses, 4 tunnels, 24 440 km national barrages, 7 ponts-canaux et Ferroviaire 1 484 km 6 ponts mobiles. Fluvial 700 km dont 500 gérés par VNF

Analyse

Situé entre deux grandes régions génératrices de flux conséquents de voyageurs et de marchandises et recensant une importante densité d'infrastructures de transport (48km/1000 km² en Nord – Pas- de-Calais contre 16,2 en France), le territoire (élargi) du canal Seine-Nord Europe bénéficie de grands corridors de transport et d'un réseau routier dense et relativement bien maillé. Les infrastructures de transport sur le périmètre élargi sont essentiellement orientées nord-sud (A1, A2, A16, A26, canal du Nord, LGV Nord). Ce n'est que depuis l'ouverture de l'A29 en 2001 que le territoire bénéficie d'une liaison autoroutière est-ouest. Auparavant, le principal axe est-ouest était la RN31 à deux fois une voie, et, plus proche de la zone, la 2 X 2 voies Amiens Roye.

Les distances actuelles des plates-formes aux accès autoroutiers varient de 2 à 50 km.: plate-forme A1 A26 A29 A 2 Marquion 33 km 1,9 km 9,5 km Eterpigny 7 km 31 km 6,5 km Nesle 11 km 41 km 19 km Noyon 23 km 46 km Longueil Ste Marie 7 km

La LGV Nord dessert la gare TGV Haute Picardie située à la croisée des autoroutes A1 et A29 à mi distance d'Amiens et de Saint-Quentin. Deux autres axes ferroviaires traversent la zone : – Paris Saint-Quentin en nord-sud, – Amiens Saint-Quentin ou Amiens Laon Reims avec un tronçon commun Amiens Jussy en est- ouest. Cette ligne ferroviaire fait aussi partie de la ligne de contournement fret de l'Ile de France Le Havre Rouen Amiens Tergnier. Amiens et Saint-Quentin sont reliées à la région lilloise par des lignes ferroviaires passant respectivement par Arras et Cambrai. Les plates-formes de Longueil Ste-Marie, Noyon, Nesle et Marquion sont situées à proximité du réseau ferré. Un embranchement pour ces 4 plates-formes est envisageable ce qui n'est pas le cas de la plate-forme de Péronne/Eterpigny. Enjeux

Favoriser le développement de sites multimodaux en incitant à la mutualisation des installations. Assurer un maillage et une capacité des infrastructures adaptés au trafic et à l'accessibilité des plates-formes.

Acteurs : VNF, RFF, SANEF, CG 02/59/60/62/80, DRE, DIR

17 Le territoire traversé

T- 4 Les enjeux environnementaux régionaux

Source : Schéma de services collectifs des espaces naturels et ruraux. DIREN 1999

18 Analyse Les deux régions recensent des milieux et des paysages naturels de qualité ainsi qu’un patrimoine bâti riche. Le Nord - Pas-de-Calais est l’une des régions françaises les plus artificialisées (14,5 % du territoire) présentant la plus faible part d’espaces naturels (seulement 12,3 %). C’est pourquoi la conservation de la biodiversité représente une préoccupation majeure des acteurs régionaux. Pour la Picardie, les milieux agricoles forts jouent un rôle essentiel dans la qualité des paysages et participent au maintien de la biodiversité de certains milieux par des pratiques traditionnelles. Pour l'une comme pour l'autre, l’activité agricole, ainsi que l'urbanisation et les mutations industrielles, exercent des pressions importantes sur les milieux naturels. Les vallées de l'Aisne, de l'Oise, de la Somme et de la Sensée forment des ensembles écologiques exceptionnels. Des milieux humides remarquables assurent une richesse faunistique et floristique avec un large panel d'habitats qui génèrent des conditions très favorables pour de nombreuses espèces. Mais les deux premières sont aussi un lieu privilégié du développement des activités humaines ; et ces vallées présentent tous les risques d'une possible évolution conflictuelle. La qualité des eaux, et plus généralement de la ressource en eau, est une problématique considérable puisque ces rivières subissent des pressions parfois énormes tant avec l'exploitation agricole, qu'avec les rejets industriels et les rejets urbains plus ou moins bien organisés... Ces vallées sont presque toutes couvertes par des risques naturels rattachés au réseau hydrographique (inondations) et à la nature des sols et sous-sol (coulée de boue). Pour les vallées de l’Aisne et de l’Oise, des risques technologiques existent aussi, leurs impacts doivent être diminués. La délimitation de territoires stratégiques ou d'espaces à enjeux résulte de la superposition des critères relatifs à la diversité et aux aménités, à la qualité des eaux, aux risques, aux espaces de transit des espèces migratrices (corridors biologiques) sans qu'ils ne soient discriminants par leur simple présence. Des niveaux d'intérêt pour les territoires de Picardie (4 étant le niveau d'intérêt majeur) ont été mis en place en considérant ces aspects mais aussi la notoriété des espaces, leur rareté, leur usage effectif, leur potentiel et leur état de conservation et les avis d'experts. Parmi les territoires stratégiques, trois se situent dans le périmètre d 'étude rapprochée du canal Seine- Nord Europe : les vallées de l'Aisne et de l'Oise, la vallée de la Somme ainsi que celle de la Sensée. Ce sont des milieux où l'enjeu inondation doit être souligné. Enjeux Une démarche de préservation et de valorisation doit avoir lieu avec une gestion correcte de la qualité des eaux et de la biodiversité. A cela, il faut ajouter des actions de maîtrise des différents usages des territoires (agriculture, industrie, espaces naturels...) afin d’éviter tout rapport conflictuel (gestion des différentes pressions à des échelles intercommunales) et d’assurer un développement durable du territoire par une gestion globale. Pour cela, il convient d’expliquer aux différents usagers la valeur des lieux et de les encourager à leur entretien. Ce développement doit être établi sans aggravation des risques d'inondation et même en les diminuant. Par ailleurs, la question des risques et de leur connaissance est un véritable enjeu pour le maintien de l'environnement. La lutte contre toute forme de pollution est particulièrement importante sur les endroits sensibles. Dans ce sens, doter l'ensemble des vallées en documents de planification est essentiel (PPR, atlas, SAGE). La mobilisation des acteurs vers l'environnement dans les politiques territoriales pour le développement durable et d’une synergie de leurs actions accompagne cette démarche. Enfin, la qualité de vie en milieu rural dépend du cadre de vie offert par les « bourgs » qui doit être mis en valeur.

Acteurs : collectivités locales, DRIRE, DIREN, DRE ...

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Population et conditions de vie Population & conditions de vie Population

1-1-1 Évolution démographique 1982-1999

% , %o ????

22 Chiffres clés

Périmètres rapprochés Oise Somme N-PdC Picardie N-PdC France Population en 1999 175 440 69 018 243 534 1 857 481 3 996 588 58 518 395 Évolution démographique 0,77% -0,15% -0,12% 0,38% 0,09% 0,44% annuelle entre 1982 et 1999 part des - de 20 ans 27% 27% 28% 25% part des + de 60 ans 19% 19% 19% 21% Source : Filocom

Analyse

L'évolution dans la partie septentrionale de la France est moins favorable relativement à l'ensemble du pays : respectivement + 0,38 et + 0,09 pour la Picardie et pour le Nord - Pas-de-Calais contre + 0,44 pour la France. Quels que soient les périmètres concernés, la croissance s'est ralentie durant la dernière période inter censitaire (1990-1999). On retrouve la différence de comportement entre le nord et le sud de la Picardie: le premier connaît plutôt une faible évolution avec un solde naturel qui ne compense pas toujours le déficit migratoire; le deuxième (surtout pour l'Oise) bénéficie de sa proximité avec la région parisienne et est donc dynamique et beaucoup plus attractif. Cependant, dans le périmètre rapproché de l'Oise, le solde migratoire est devenu négatif à partir de la période 1990-1999. Il est toutefois compensé par l'important solde naturel, contrairement au territoire rapproché du Nord-Pas-de-Calais. Le déficit migratoire dans la zone rapprochée de la Somme est lui très faible par rapport à sa population.

La Picardie n'échappe pas au vieillissement général de la population française bien qu'il soit moins prononcé qu'ailleurs. Cependant, on constate une opposition entre la partie du périmètre rapproché de l'Oise où le vieillissement est moindre que la moyenne régionale et la partie en Somme où il est même plus fort que la moyenne française. Ce fort vieillissement est une caractéristique essentielle des zones à dominante rurale et touche moins les villes et leurs environs.

La part des jeunes diminue entre les deux recensements mais elle reste au dessus de la moyenne française. D'ailleurs, le long du canal, seul le territoire périmètre rapproché de la Somme connaît un taux un peu plus faible que la part picarde, mais reste au dessus de la moyenne française. On note un départ plus important des jeunes de l'Aisne et de la Somme, notamment pour les études. Par rapport à la moyenne nationale, les jeunes Picards font des études plus courtes et mettent plus de temps à trouver un emploi. Cependant, ils fondent plus tôt leur famille : la moitié d’entre eux ont créé leur foyer avant 25 ans, au lieu de 26 ans en moyenne.

La taille des familles picardes diminue mais reste au dessus de la moyenne française. Le nombre d'enfants par femme est plus important en Picardie qu'en moyenne nationale.

Enjeux

Développer l'attractivité du territoire et retenir les jeunes (améliorer la formation et les possibilités d'emploi).

Acteurs : les collectivités locales

23 Population & conditions de vie Population

1-1-2 Évolution démographique 1999-2005

24 Chiffres clés

Périmètres rapprochés En % Oise SommeN-PdC PicardieN-PdC France Évolution démographique annuelle entre 1999 et 2005 (estimation) 0,37 0,04 -0,03 0,26 0,07 0,75 Source: Filocom

Analyse

Les estimations de population utilisées ici proviennent de la source DGI (Filocom), pour les années 1999 à 2005. Elles ne sont donc pas directement comparables à celles issues des recensements de la population effectués par l'INSEE en 1982, 1990 et 1999. Au plan national, l'évolution apparaît sensiblement plus forte depuis 1999 (+0,75% en moyenne annuelle, contre 0,44%), mais ceci doit être relativisé par le fait que la collecte du recensement de 1999 a souffert, en Île-de-France surtout, d'un manque d'exhaustivité. A l'inverse, en Picardie, l'augmentation relative annuelle, de 0,26% en six ans, est en retrait de 0,12 point par rapport à celle observée durant les quelques 20 années précédentes (d'après Filocom), du fait des départements de l'Aisne, qui perd de la population, et de l'Oise, qui en gagne moins. L'augmentation annuelle des deux départements du Nord - Pas-de-Calais durant la dernière période est très proche de celle observée lors des deux décennies précédentes. Sur la zone rapprochée du canal, la dynamique selon les zones est moins contrastée que durant la période 1982-1999. La croissance démographique de l'Oise ralentit de 0,77 % par an à 0,37%. Le ralentissement est particulièrement marqué dans les territoires du sud de l'Oise, qui ont cherché à limiter les flux dus au desserrement de l'agglomération parisienne. Ces politiques restrictives ont eu pour effet de reporter la pression vers le nord, comme le montre la croissance observée dans la communauté de communes du Pays Noyonnais. Le périmètre rapproché en Somme maintient sa population, après deux décennies de léger déclin. Ces territoires bénéficient du phénomène national de redynamisation de zones rurales, dû à l'installation de ménages de plus en plus nombreux en provenance de l'agglomération amiénoise (Cf fiche « marchés foncier et immobilier »). Enfin, le nombre d'habitants de la zone rapprochée du Nord - Pas-de-Calais se stabilise (-0,03 % par an après -0,12 %), avec le même phénomène de rééquilibrage entre la partie Pas-de-Calais, plus rurale, dont la population augmente, et celle du département du Nord en recul, principalement dans l'agglomération de Cambrai. D'une manière générale, le secteur d'études se caractérise par une croissance faible, voire négative, essentiellement portée par le desserrement des agglomérations proches (Amiens, Compiègne).

Enjeux

Développer l'emploi et la formation, afin de créer une véritable dynamique, démographique et économique, propre aux territoires, qui ne repose plus sur les migrations alternantes de populations issues des pôles d'emploi proches.

Acteurs : les collectivités locales, dont les Conseils Régionaux, Éducation nationale, les CCI

25 Population & conditions de vie Population

1-1-3 Revenus de la population

26 Chiffres clés Périmètres rapprochés En % Oise SommeN-PdC Picardie N-PdC France Part des ménages dont les revenus sont < 60 % du plafond HLM – 2005 31,8 41,5 42,5 36,8 42,9 37,0 Part des ménages dont les revenus sont sous le seuil de pauvreté par UC – 2004 14,6 19,5 21,2 17,9 22,1 17,4 Découpage administratif En € Oise SommeN-PdC Picardie N-PdC France Revenu moyen des foyers fiscaux - 2004 17 447 15 076 14 738 15 938 Nc 17 334 Source : DGI-Filocom Définitions : – plafond HLM : revenu maximum par foyer ouvrant droit à l'attribution d'un logement social ordinaire (PLUS), – 60% du plafond HLM : revenu ouvrant droit à l'attribution d'un logement très social (PLA-I), – seuil de pauvreté : un ménage est considéré comme pauvre si son niveau de vie est inférieur à 50% du montant du revenu médian (revenu en-deçà duquel se trouvent la moitié des foyers), – UC (unité de consommation ) : afin de permettre les comparaisons entre ménages de compositions différentes, on attribue un coefficient à chaque membre du ménage : 1 UC pour le premier adulte du ménage, 0,5 UC pour les autres personnes > 14 ans, 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans.

Analyse

Globalement, le revenu moyen picard en 2004 est un peu plus faible que le revenu français : -8%. Celui de la région Nord - Pas-de-Calais est encore plus bas (-15%). Cette différence s'est même accrue depuis 1999 : alors qu'en France, le revenu a augmenté de plus de 17% en valeur, il n'a crû que de 16% dans ces deux régions. Si la part des ménages à très faibles revenus en Picardie est très proche de celle observée en France, la Région Nord - Pas-de-Calais se distingue par des taux de ménages pauvres bien plus importants.

La structure des revenus dans le périmètre d'étude montre de profondes disparités. La partie Oise apparaît relativement privilégiée, avec un revenu moyen supérieur à la moyenne nationale et une proportion nettement plus faible de ménages sous le seuil de pauvreté. Cependant, il convient de noter que ce niveau de vie élevé est le fait de l'agglomération de Compiègne, les revenus moyens sont plus faibles dans le Noyonnais. Le reste du périmètre présente des indicateurs nettement plus défavorables : taux de pauvreté supérieur de 2 points à la moyenne nationale dans la partie Somme et de près de 4 points sur le secteur Nord - Pas-de Calais, où le revenu moyen est inférieur de 15% à la moyenne nationale.

Ces chiffres sont fortement en relation avec ceux du chômage et de la structure de l'emploi.

Enjeux

Le projet de canal, par les perspectives de développement de l'emploi qu'il propose, est une opportunité à saisir pour améliorer le niveau de vie des ménages, en particulier sur les territoires du Santerre-Haute Somme et du Cambrésis, à condition d'organiser la qualification de la main d'oeuvre.

Acteurs : les DRTEFP, CCI, acteurs de la formation professionnelle

27 Population & conditions de vie Emplois et formation

1-2-1 Répartition de l'emploi

Ces limites n'apparaissent pas en légende

28 Chiffres clés

Zone d'emploi Région L'emploi Santerre - salarié (%) Compiègne Somme CambrésisPicardie N-PdC France Agriculture 1,2 5,5 2,8 2 1,1 1,5 Industrie 25 29,3 20,4 22,1 18,3 16,5 Construction 6,9 5,8 6,5 5,7 5,9 5,9 Commerce 13,3 11,9 13,6 12,9 13,9 13,3 Service 53,7 47,6 56,5 57,3 60,8 62,8

Source : INSEE L'agriculture est un secteur qui se caractérise par une part relativement importante de l'emploi non salarié. Les données la concernant sont donc à prendre avec précautions.

Analyse

L'évolution de l'emploi est plus faible qu'en moyenne française dans le nord de la France. Cependant, son évolution est plus rapide pour le Nord - Pas-de-Calais que pour la Picardie. Le nord de la France possède une culture et une activité industrielles fortes. Même en déclin, cette dernière reste importante et fournit plus d'emplois qu'en moyenne française. Cette régression de l'emploi industriel limite la croissance de l'emploi et explique, en partie, sa plus lente évolution. L'emploi tertiaire (commerces et services) augmente rapidement en Picardie. Cependant, il souffre d'un retard dû à un développement lent de ses activités au départ et reste donc inférieur à la moyenne française. L'agriculture, à dominante « grande culture » en Picardie, demeure une caractéristique de l'emploi régional même si elle est plus territorialisée dans les espaces non urbains ou périurbains.

Les 3 zones d'emplois ont des caractéristiques différentes. La zone d'emploi de Compiègne, de par sa forte urbanisation, concentre des emplois industriels et liés à la construction. Celle de Péronne est clairement orientée vers l'économie agricole et industrielle. Son déficit dans les domaines des services (plus de 15 points d'écart avec la moyenne française et près de 10 avec la moyenne picarde) est également une singularité. Enfin, dans la zone d'emploi de Cambrai, l'agriculture est présente sans l'être autant que dans le bassin d'emploi de Péronne. L'industrie est moins forte que dans les deux autres bassins d'emploi tout en restant au delà de la moyenne française. A l'opposé, la part des services est plus importante que dans les deux autres bassins d'emploi (dû, entre autre, à la présence de Cambrai), mais elle reste inférieure à la moyenne française. Enjeux

Développer la partie logistique en cohérence avec le canal Seine-Nord Europe et ses plates-formes. Développer la formation pour la construction du canal Seine-Nord Europe.

Acteurs : les CCI, DRTEFP, structures locales de l'emploi

29 Population & conditions de vie Emplois et formation

1-2-2 Taux de chômage

30 Chiffres clés

Zone d'emploi Région Santerre – En % Compiègne Somme Cambrésis Picardie N-PdC France Taux de chômage au 7,7 10,1 11,1 9,4 11,5 8,3 1er trimestre 2007 Source : INSEE

Analyse

Le taux de chômage dans le nord de la France (Picardie et Nord - Pas-de-Calais) est plus important qu'au niveau national, comme pour les deux régions séparément. Une baisse générale du taux de chômage est constatée depuis 2005. Dernièrement, celle de Picardie suit la baisse nationale.

En Picardie, le taux de chômage régional masque le clivage nord/sud habituel de la région ainsi que le faible taux du département de l'Oise. Son taux de chômage est inférieur à celui de la France et sa baisse est plus importante que celle observée nationalement. La proximité de la région parisienne lui fait capter une grande partie de son dynamisme et explique ce résultat. La Somme et l'Aisne ont des taux de chômage plus élevés qu'en moyenne française et sont en régression moins nette. Le chômage touche davantage les femmes et les jeunes. Le moindre niveau de formation explique en partie cette difficulté de l'accès à l'emploi.

En Nord - Pas-de-Calais, le fort taux de chômage recule en 2006 plus rapidement qu'en moyenne nationale.

Les 3 zones d'emploi à proximité du canal Seine-Nord Europe ont des comportements différents et on retrouve le clivage nord/sud de la Picardie. La zone d'emploi de Compiègne montre un taux de chômage bien inférieur à celui de la France et sa baisse est même plus rapide. Celle du Santerre-Somme connaît un taux de chômage assez variable dû aux mouvements saisonniers et toujours supérieur à la moyenne picarde. La zone d'emploi du Cambrésis profite fortement de la baisse du taux de chômage.

Enjeux

Les territoires du Santerre-Haute Somme et du Cambrésis sont surtout concernés par des enjeux liés à l'emploi. Améliorer la qualification et l'emploi entre autre lors de la construction et de l'exploitation du canal Seine-Nord Europe. Renforcer l'emploi durable dans le Santerre-Somme pour faire diminuer son chômage. Organiser la qualification de la main d'œuvre.

Acteurs : DRTEFP, CCI, acteurs de la formation professionnelle

31 Population & conditions de vie Emplois et formation

1-2-3 Les demandeurs d'emploi du gros œuvre et TP

32 Chiffres clés La carte représente le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois inscrits à l’ANPE en décembre 2007 par EPCI statistique et par ALE (Association de l'Emploi, elles ont une échelle d'action plus large que les EPCI statistiques). Il s’agit de demandeurs d’emploi : immédiatement disponibles pour reprendre un emploi en CDI à temps plein ou à temps partiel, ou bien un emploi temporaire. Périmètres rapprochés Périmètre étendu Régions Effectifs Oise SommeN-PdC Aisne Oise Somme NPdC Picardie N-PdC Assistant des travaux 100 38 262 290 39 263 919 1331 3995 publics et du gros œuvre Ouvrier des travaux publics ss1012s115653228 Ouvrier du béton 19 s 29 14 s 50 110 131 475 Ouvrier de la maçonnerie 35 11 171 154 45 159 525 810 2405 Monteur en structures s s 10 10 s 8 88 s 294 métalliques Monteur en structures bois ds3sss81342 Couvreur 13 s 28 59 14 28 105 224 537 Ouvrier de l’étanchéité et de ss913s52734100 l’isolation Ouvrier de l’extraction solide ssssss5s15 Ouvrier de l’extraction liquide sssssss78 Total 178 60 525 554 105 527 1843+s 2650 8099 Sources : ANPE-traitement SEPES Le signe « s » signifie secret statistique. Il s’applique à partir d’un effectif inférieur à 5 personnes

Analyse

L’ANPE classe les métiers en catégories professionnelles et domaines professionnels. Le 31 décembre 2007, cette catégorie des métiers du gros œuvre et des travaux publics regroupait 2650 demandeurs d’emploi en Picardie et 8099 dans la région Nord - Pas-de-Calais. Dans la région Nord - Pas-de-Calais, les effectifs les plus importants se trouvent dans le département du Nord (4724 personnes). En Picardie, ils se trouvent dans le département de l’Aisne (1081 personnes) puis dans la Somme (877 personnes) et l’Oise (692 personnes). Mais si le Nord - Pas-de-Calais compte davantage de demandeurs d’emploi de cette catégorie professionnelle que la Picardie, ils résident plus loin du chantier. Les effectifs sont cependant bien moindres quand on restreint l’analyse au périmètre élargi de l’atlas. En Picardie, ils sont divisés par deux (1424 personnes) alors qu’ils le sont presque par quatre dans le Nord - Pas-de-Calais (1846 personnes). On remarque que ces métiers sont plus présents en zones urbaine et périurbaine qu'en zone rurale. Le périmètre rapproché contient environ 10% des demandeurs d’emploi du secteur en Picardie et seulement 6% dans le Nord - Pas-de-Calais, avec toujours plus de demandes dans le Cambrésis, le Noyonnais et la région de Compiègne. Les métiers les plus représentés parmi les demandeurs d’emploi du domaine professionnels sont les assistants des travaux publics et du gros œuvre et les ouvriers de la maçonnerie. Les ouvriers des travaux publics sont peu nombreux, ainsi que ceux qui travaillent dans l’extraction. En Picardie environ 50% des assistants des travaux publics et des ouvriers de la maçonnerie résident dans le périmètre du canal (10% et 6% dans son périmètre proche), alors qu’en Nord - Pas-de-Calais, l’essentiel de la demande d’emploi sur ces métiers est située à l’extérieur (plus de 70% pour les premiers, 80% pour les seconds). Enjeux

Prendre en compte d’éventuels problèmes de mobilité étant donné qu'une majorité des demandeurs d’emploi n'est pas située à proximité des travaux du canal Seine-Nord Europe. Assurer la continuité de l'emploi après le chantier par la formation.

Acteurs : DRTEFP Picardie, Nord - Pas-de-Calais, DDTEFP Aine, Oise, Somme, Nord et Pas- de-Calais, ANPE

33 Population & conditions de vie Emplois et formation

1-2-4 Les demandeurs d'emploi conducteurs d'engins

34 Chiffres clés La carte représente le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois inscrits à l’ANPE en décembre 2007 par EPCI statistique et par ALE (Agence locale pour l'Emploi, elles ont une échelle d'action plus large que les EPCI statistiques). Il s’agit de demandeurs d’emploi immédiatement disponibles pour reprendre un emploi en CDI à temps plein ou à temps partiel, ou bien d’un emploi temporaire.

Périmètres rapprochés Périmètre élargi Régions Effectifs Oise Somme N-PdC Oise Aisne Somme NPdC Picardie N-PdC Conducteurs d’engin de chantier du BTP, du génie 16 9 32 14 48 44 111 317 551 civil, de l’exploitation de carrière (rome 43211) Conducteurs d’engins d’exploitation agricole et s 33 11 5 23 25 27 202 73 forestière (rome 43212) Conducteurs d’engins de ssssss s s11 traction (rome 43213) Conducteurs d’engins de 6 s 6 s 13 13 41 77 227 levage (rome 43221) Total 25 44 49 21 84 82 179 596+s 862 Sources : ANPE-traitement SEPES Le signe « s » signifie secret statistique. Il s’applique à partir d’un effectif inférieur à 5 personnes

Analyse

L’ANPE classe les métiers en catégories professionnelles et domaines professionnels (code ROME). Au 31 décembre 2007, 862 demandeurs d’emploi des métiers de conducteurs d’engins dans les travaux de manœuvre, de génie civil et de génie agricole résidaient dans le Nord - Pas-de-Calais, 429 dans le Nord, 359 dans le Pas-de-Calais. En Picardie, leur nombre est moins important puisqu’il est de 600 personnes. Elles résident à part égale dans la Somme et dans l’Aisne. Lorsqu’on restreint l’analyse au périmètre étendu du chantier, la situation s’inverse puisque c’est en Picardie que le nombre de demandeurs d’emploi est le plus élevé. Ils sont 256 contre 179 dans la région Nord - Pas- de-Calais. Comme dans le gros œuvre et les travaux publics, la répartition des demandeurs d’emploi par rapport à l’implantation du chantier est différente dans les départements. Les demandeurs d’emploi conducteurs d’engins et de levage sont très peu nombreux. Ils sont moins d’une centaine en Picardie. Leur nombre est plus important en Nord - Pas-de-Calais, mais la répartition régionale de la demande d’emploi fait qu’il est presque équivalent à celui de la Picardie sur le territoire du chantier. Région encore très agricole, la Picardie comprend un nombre de conducteurs d’engins de levage, d'exploitation agricole et forestière plus important que dans le Nord - Pas-de-Calais et notamment aux alentours de Péronne. Les conducteurs d’engin du BTP, du génie civil et de l’exploitation de carrière sont plus nombreux dans la région Nord - Pas-de-Calais, et sont marqueurs d'une importante urbanité : ils sont plus présents autour des plus grandes villes comme Amiens, Arras. Mais là aussi la répartition régionale fait que leur nombre est équivalent à celui de la Picardie dans le périmètre rapproché du chantier. Enfin, la part du chômage de longue durée est plus faible et indique que ces demandeurs d'emploi semblent retrouver plus facilement du travail, en lien peut être avec la saisonnalité. Enjeux

Prendre en compte d’éventuels problèmes de mobilité puisqu'une grande partie des demandeurs d’emploi des conducteurs d’engins de manœuvre, du génie civil et agricole est située dans le zonage élargi du chantier. Assurer la continuité de l'emploi après le chantier par la formation.

Acteurs : DRTEFP Picardie, Nord - Pas-de-Calais, DDTEFP Aine, Oise, Somme, Nord et Pas-de-Calais, ANPE

35 Population & conditions de vie Emplois et formation

1-2-5 Localisation des formations liées au CSNE

BATIMENT ET TRAVAUX PUBLICS

36 1-2-5 Localisation des formations liées au CSNE

AUTOMOBILE, MATERIEL AGRICOLE ET TRAVAUX PUBLICS

37 1-2-5 Localisation des formations liées au CSNE

TRANSPORT ET MANUTENTION

38 Chiffres clés

En Picardie, à la rentrée scolaire 2006-2007: – 30 500 élèves en enseignement professionnel ou technologique soit 54% des lycéens dont : . 4 376 élèves dans les bâtiments travaux publics . 1 772 élèves dans la maintenance automobile . 660 élèves dans le transport logistique

Analyse

Le niveau de scolarisation est plus faible qu'en moyenne métropolitaine. Le niveau de formation est bien en dessous de la moyenne, la part des jeunes qui sortent du système scolaire sans diplôme est importante, la réussite au bac marque un écart négatif avec la moyenne nationale... Ce sont autant d'indicateurs qui illustrent ce faible niveau de formation.

On constate en Picardie une préférence pour la voie professionnelle et ce, pour tous les niveaux de formation.

En regard du canal Seine-Nord Europe, nous nous sommes intéressés à 3 secteurs d'activités à 2 niveaux: – le BTP à l'horizon de la construction du chantier du projet de canal, – la maintenance de matériel à l'horizon de la construction du chantier du canal, – le transport et la logistique à l'horizon de l'ouverture du projet de canal.

Les formations pour la maintenance de matériels de chantier sont à distance du territoire du canal Seine-Nord Europe (sud de l'Aisne). Concernant la formation sur les métiers du BTP, elle est assez éloignée du territoire du canal Seine- Nord Europe, mais se trouve dans les principaux pôles départementaux. Pour les transports et la logistique, les formations disponibles dans la région sont accessibles à des personnes qui se trouvent aux environs du canal Seine-Nord Europe puisqu'elles se trouvent à Saint-Quentin et à Péronne. Le canal Seine-Nord Europe apparaît alors comme un moyen de diversifier l'offre en transport, de développer une logistique multimodale et de renforcer le pôle de compétitivité « I-trans ». Enjeux

Élever le niveau global des qualifications en réduisant le nombre de sorties prématurées du système scolaire et en promouvant les poursuites d’étude. Adapter une offre de formation cohérente aux besoins de la population et du marché. Anticiper le vieillissement et les départs à la retraite dans les secteurs où la structure de l'emploi se maintient (BTP) et dans les secteurs où elle est dynamique (logistique).

Acteurs : le Rectorat d’Amiens, la Région Picardie, la Direction Régionale de l’Agriculture et des Forêts

39 Population & conditions de vie Commerces et services

1-3-1 Classification des communes par niveau de services

40 Chiffres clés

Niveau des communes communes Part des équipement équipement totales dans communes ville petite ville bourg complet élémentaire la zone équipées 12 dont 2 ont zone rapprochée 1 1 2augmenté de niveau 8 161 13,0% dans l'Oise par rapport à 1980 4 dont 1 a diminué zone rapprochée 0 2 1de niveau par 2 158 5,7% dans la Somme rapport à 1980

35,5% de la population de Picardie n'habite pas dans une commune équipée au moins du niveau élémentaire. Source : DRE Picardie, « étude sur la structuration des territoires par les équipements», 2004 - Sans données sur le Nord-Pas-de-Calais. Analyse

La répartition des communes par niveau de service Typologie Fréquence Services minimums requis reprend les catégories de l'étude « structuration de la des niveaux d'utilisation du Picardie par les services » (2004) faisant référence à la de services service fréquence d'utilisation et à la typologie des services, Niveau Quotidien École primaire, boulangerie, basée sur les gammes de l'INSEE. élémentaire épicerie + supermarché, tabac Entre les deux périodes (1980 et 1998), les Complet Hebdomadaire Poste, médecin, pharmacie déplacements se sont faits plus longs et plus essence, garage, boucherie nombreux. De plus, la mobilité s'est améliorée : Bourg Hebdomadaire Dentiste, notaire, banque, collège, vétérinaire, gendarmerie, davantage de ménages sont motorisés et les et plus perception déplacements sont de plus en plus longs. Les offres de Petite ville Mensuel Laboratoire d'analyse, cinéma, services et de consommation ont évolué et sont piscine organisées différemment : il y a de plus en plus de Ville Mensuel et Ville de plus de 20 000 habitants grandes surfaces et de centre commerciaux. plus

Il n'y a pas la même organisation des territoires du fait de la différence de typologie entre les territoires : l'un est rural et l'autre est urbain.

La partie dans la Somme et jusqu'à Noyon est peu équipée. Elle fonctionne à partir du réseau des petites villes et des bourgs. Ils sont relayés par des communes de niveaux d'équipements complet et élémentaire. En effet, même si le territoire rural qu'est le Santerre présente d'importantes zones « vides » de services (justifié par une faible population), le maillage organisé par les communes équipées, notamment les « bourgs », assure une certaine autonomie du territoire par rapport au Grand Amiénois et au Saint-Quentinois. La partie Oise possède un taux d'équipement plus élevé. Seule Compiègne dispose de la totalité des équipements de la gamme (niveau « ville »), tandis que Noyon est la seule commune représentant le niveau « petite ville ». Les communes périurbaines de Compiègne sont bien équipées ainsi que celles bordant la vallée de l'Oise entre Noyon et Compiègne. Enjeux

Maintenir la structuration du territoire par les services (réseau des bourgs) notamment dans la partie rurale qu'est le Santerre et les adapter en fonction des besoins crées par le canal Seine-Nord Europe.

Acteurs : collectivités locales, CCI

41 Population & conditions de vie Commerces et services

1-3-2 Évolution des niveaux de services des communes

42 Chiffres clés

nombre de communes qui ont dont qui ont qui ont régressé de (nombre) au maintenu leur augmenté de total de la niveau niveau 0 niveau niveau zone 19, soit 45% Zone rapprochée des communes 18 16 7 161 dans l'Oise équipées 17, soit 71% Zone rapprochée des communes 14 61158 dans la Somme équipées

Sources : DRE Picardie, « étude sur la structuration des territoires par les équipements», 2004 à partir les données INSEE RGP de 1982, 1990, 1999 et inventaires communaux de 1979, 1988 et 1998. Sans données pour le Nord-Pas-de-Calais.

Analyse

Sur les vingt dernières années, les équipements ont évolué selon les 3 logiques qui déterminent l'implantation d'un service. Les équipements relevant d'une logique commerciale suivent l'évolution de la clientèle et de la fréquentation. Ils subissent les effets de la concurrence et des changements de mode de consommation (par exemple, la baisse du nombre de supérettes, l'augmentation d'une partie des professions de santé). D'autres équipements suivent une logique démographique, comme les boulangeries. Enfin, un certain nombre d'équipements répondent à une logique de la représentation du service qui consiste en un maintien du service sur le territoire par une volonté politique (bureau de poste).

Pour les deux secteurs picards du périmètre rapproché, les communes qui régressent de niveau sont des communes qui offraient, en 1998, des services de base. La baisse du niveau d'équipement concerne un pourcentage plus important de communes dans le secteur de Somme que dans celui de l'Oise. Dans le Santerre, seule une commune, dans la périphérie de Péronne, a vu son niveau d'équipement augmenter et apparaître dans cette classification. Les principaux pôles tels que Péronne, Ham, Chaulnes, Roye, Roisel conservent leur niveau d'équipement. Le Santerre se comporte ainsi comme toute zone rurale : il a perdu beaucoup d'équipements mais ses principaux pôles ruraux sont préservés. Pour la région de Compiègne, 7 communes ont progressé dans la classification des niveaux de service. Elles se situent aux environs de Compiègne et entre l'aire urbaine de Compiègne et celles de Noyon et de Creil. Enjeux

Maintenir les pôles ruraux dans leur rôle de bourgs relais. Organiser et hiérarchiser les pôles dans la zone de Compiègne-Noyon pour le périmètre rapproché.

Acteurs : CCI, collectivités locales

43 Population & conditions de vie Commerces et services

1-3-3 Niveau d'accessibilité des communes

44 Chiffres clés

Population en Nombre de Ménages Ménages avec Picardie 1999 communes sans voiture 1 seule voiture Communes 64,50% 14,10% 78,40% 69,40% équipées Communes 35,50% 85,90% 21,60% 30,60% non équipées

Source : DRE Picardie, « étude sur la structuration des territoires par les équipements», 2004 – sans données pour le Nord-Pas de Calais

Analyse

On remarque une réelle opposition entre les fonctionnements du Santerre-Haute Somme et la zone d'emploi de Compiègne. D'un côté, nous avons un territoire rural, avec une densité faible, et beaucoup de communes se trouvent sans équipement. Il n'existe pas de ville prédominante mais un réseau de « bourgs » et de « petites villes » bien marqué assure la couverture sur la zone d'emploi. Il est accompagné d'un réseau d'infrastructures routières dense. Ensemble, ces 2 réseaux assurent une accessibilité correcte malgré les temps de parcours parfois élevés. Cependant, le taux de motorisation varie d'un EPCI à l'autre (voir fiche « motorisation des ménages »), et, pour certains d'entre eux, le nombre de ménages sans voiture dépasse les 15%.

De l'autre, la zone d'emploi de Compiègne est un espace peuplé et plus dense. Il y a une forte densité de pôles de service de niveau élémentaire ou complet. Un plus grand nombre de communes ont un niveau au moins élémentaire, notamment le long du projet de canal et les autres communes recensent un bon taux de motorisation. L'accessibilité aux services est bonne, et ce d'autant plus que l'on va vers le sud du département de l'Oise grâce à un réseau de transport en commun plus performant. Enjeux

Réduire la tendance à l'élargissement des zones sous-équipées ou non-équipées d'autant plus dans des zones où les ménages sont faiblement motorisés. (repérer les zones à risques) Organiser et hiérarchiser les pôles de services afin de maintenir le maillage du territoire. Mettre en place une offre de transport adaptée dans les secteurs qui en sont dépourvus (transport à la demande, notamment).

Acteurs : collectivités locales, CCI, AOT (CRP, CG80, CG60, AOTU, SMTCO)

45 Population & conditions de vie Commerces et services

1-3-4 Équipements scolaires

46 Chiffres clés

A la rentrée scolaire 2006-2007, on comptait en Picardie : – 208 500 écoliers dans le premier degré pour 2 293 écoles – 175 600 élèves dans le second degré, soit – 10% depuis 1999 – 350 établissements soit 214 collèges, 64 lycées professionnels et 70 lycées généraux et technologiques – 38 500 étudiants sur 2 universités, Université Picardie Jules Verne et Université de Technologie de Compiègne – 13 000 apprentis

Analyse

Les infrastructures d’accueil en Picardie accusent un contexte de baisse démographique.

Plus de 20 000 jeunes sortent chaque année avec un diplôme de l’Education Nationale. Les jeunes Picards sont plus nombreux à s’orienter vers la voie professionnelle que la moyenne nationale. Toutefois un nombre significatif d’entre eux (2 500) sortent chaque année du système éducatif sans aucune qualification.

L'accueil, en ce qui concerne les équipements scolaires, est assuré et est tout à fait correct que ce soit en zone rurale ou urbaine et qu'il s'agisse de lycée ou de collège (bien que ces derniers soient moins nombreux que les lycées généraux, professionnels et technologiques).

Enjeux

L'enjeu est l'élévation du niveau global des qualifications en réduisant le nombre de sorties prématurées du système scolaire et en promouvant les poursuites d’étude. C’est pourquoi, dans la lettre de cadrage de la rentrée scolaire de 2008 adressée aux chefs d’établissement, le Rectorat d’Amiens, la Région Picardie et la Direction Régionale de l’Agriculture et des Forêts souhaitent mettre en place « une offre de formation indispensable et cohérente à l’échelle des bassins d’éducation et de formation au travers des chartes de bassins, en se plaçant dans une perspective d’aménagement de la carte des formations à 3 ans ».

Acteurs : les Rectorats, les conseils régionaux de Picardie et du Nord-Pas-de-Calais, les Directions Régionales de l’Agriculture et des Forêts

47 Population & conditions de vie Commerces et services

1-3-5 Équipements Sportifs

Schéma Régional Véloroutes et Voies Vertes

Chiffres clés Aisne Oise Somme Picardie Nombre d'installations sportives 1752 205 1964 5767 Nombre d'équipements sportifs 3936 4678 3532 12146 Nombre de communes disposant d'au moins 1 installation sportive 544 595 550 1639 Nombre moyen d'équipements par communes disposant d'installations sportives 7,2 7,9 6,4 7,2 Source : Schéma Régional des Loisirs et des Sports de Nature en Picardie (CRT/DRDJS 2007)

48 A signaler également : 1 800 Km de sentiers pédestres & 16 GR dans l’Oise, 5 000 Km de sentiers pédestres inscrits au PDIPR dans la Somme et 3 000 Km d’itinéraires de randonnée inscrits au PDIPR Analyse

La Picardie est dotée de 12 146 équipements sportifs répartis sur 5 767 installations. En Picardie, les communes ayant une installation sportive disposent en moyenne de 7,2 équipements. La Picardie se situe donc légèrement en dessous de la moyenne nationale (77%). Cette différence est due au nombre important de petites communes en Picardie. 85,9% des communes de l’Oise sont équipées d’au moins un équipement sportif contre 66,7% des communes de l’Aisne, ce qui est également imputable à la typologie des communes. Le nombre d’équipements par commune équipée est plus important dans l’Oise que dans l’Aisne ou la Somme. En France, il y a en moyenne 4,7 installations par commune et 2,3 équipements par installation (contre respectivement 3,4 et 2,1 au niveau régional). Cette différence est à relativiser en mettant en regard la densité des équipements sportifs : la Picardie compte 6,5 équipements sportifs pour 1 000 habitants, la France 5,4 équipements. Les communes picardes comptent donc, en absolu, moins d’installations et d’équipements que les communes françaises, mais, rapporté à la population, l’équipement sportif picard semble conséquent. Par ailleurs la Picardie compte 1 251 espaces et sites de pratique de sports de nature, soit 11% des équipements sportifs recensés (20% des équipements sportifs au niveau national).

Sur le secteur de l’étude, la densité d’équipements sportifs est relativement faible en comparaison des pôles urbains que sont Amiens et le Sud de l’Oise qui rassemblent la majorité des équipements picards. Sur ce territoire, les équipements sportifs se concentrent sur les principales agglomérations que sont Péronne, Ham, Noyon, Compiègne. Le territoire de la Haute Somme et dans une moindre mesure du Noyonnais laissent apparaître des zones sous-équipées alors que dans l’Oise le niveau d’infrastructures est plus élevé. Ces résultats sont à mettre en relation avec la densité de population sur ces zones. Pour la grande majorité, il s’agit d’équipements traditionnels (bassins de natation, pas de tir, salles de combat et de remise en forme, centres équestres….). Des opportunités apparaissent aussi. Le schéma régional des Véloroutes Voies Vertes ainsi que le projet Trans’Oise porté par le Conseil Général de l’Oise présentent des itinéraires cheminant sur le halage du Canal du Nord (réseaux européens ou nationaux). Il conviendra de veiller à leur intégration dans le tracé du canal Seine-Nord Europe. Le massif forestier de Compiègne ainsi que les canaux, rivières et bassins de rétention d’eau à proximité du tracé constituent des sites à forte valeur ajoutée pour le développement de pratiques en milieu naturel. Enjeux

Profiter des infrastructures inhérentes au canal Seine-Nord Europe (aménagement des berges, bassins de rétention d’eau…) pour développer des sites de pratiques de loisirs sportifs de nature (Véloroutes et Voies Vertes, Relais rando-vélo, bases de loisirs, sites d’activités nautiques, itinéraires de randonnée pédestre) et favoriser ainsi l’attractivité touristique de ce territoire. Augmenter le nombre d’équipements et l’offre de services sportifs mis à disposition des nouvelles populations générées par l’arrivée du canal Seine-Nord Europe avec pour objectif l’amélioration de la qualité de vie. Prendre en compte la dimension sportive dans les documents de planification territoriale (CDESI, SCoT, PLU, PADD…) des collectivités directement ou indirectement impliquées dans la réalisation, l’exploitation du canal Seine-Nord Europe.

Acteurs : Direction Régionale et Départementale de la Jeunesse et des Sports, Conseils Généraux, Collectivités concernées, Mouvement sportif associatif : Comité Régional et Comités départementaux Olympique et Sportif / Comités Régionaux et départementaux des disciplines concernées / Clubs des disciplines

49 Population & conditions de vie Commerces et services

1-3-6 Services médicaux

50 Chiffres clés Périmètres rapprochés Quatre centres hospitaliers : Oise Somme N-PdC Péronne, Noyon, Compiègne, Nombre de médecins généralistes 314 Nc Cambrai se trouvent à proximité du Nombre de médecins spécialistes 257 Nc canal Seine-Nord Europe. A une Nombre de pharmacies 58 22 Nc distance plus éloignée, des centres hospitaliers de plus grande importance : celui de Saint Quentin, d'Arras et d'Amiens sont présents.

Analyse

Le choix du lieu d’installation des médecins libéraux n’est pas réglementé et à ce jour chaque nouveau médecin peut choisir son implantation géographique où il le souhaite. La Picardie est une région déficitaire en terme de démographie des professionnels de santé et on constate, en plus, une raréfaction du nombre d’installations en milieu rural dans la région. On remarque que les médecins sont plus implantés à proximité des zones urbaines ou de bourgs. En revanche, l’implantation des pharmacies est très encadrée par la législation. Les dernières évolutions de cette législation visent à limiter les créations de nouvelles officines et à favoriser le regroupement de celles qui existent. L’impact de ces nouvelles dispositions n’est pas encore évaluable. On peut noter qu'elles sont bien moins nombreuses que les cabinets de médecins mais elles sont bien réparties sur les territoires. La création du canal provoquera des changements, comme toute infrastructure linéaire, dans l'accès des personnes aux services et plus particulièrement aux structures de soins. En effet, le canal Seine-Nord Europe nécessitera des ouvrages de franchissements importants qui ne seront sans doute pas multipliés à l’envie. Un allongement des temps de trajet entre certaines structures de soins (médecins, pharmacies) et les patients (visites à domicile ou déplacements de patients-clients vers la structure) existera suite à la suppression de certains axes de communication traversant le futur canal Seine-Nord Europe, notamment en milieu rural. L'accessibilité aux soins pourrait alors être modifiée. Ce changement d'accessibilité pourra donc faire évoluer en partie l’aire d’influence de certaines structures de soins comme en changer la répartition. Outre la nécessité que les axes principaux puissent être préservés (D 917, N 29, D 930, D 934, N 32, D 66), il conviendrait de s’assurer que chaque habitant puisse avoir accès à un service d’urgences hospitalier en moins de 30 minutes, en sachant qu’il existe aussi des orientations possibles vers le Centre Hospitalier de Saint-Quentin et le Centre Hospitalier Universitaire à Amiens.

Une étude plus précise, examinant les enjeux de la permanence des soins et des urgences par zones de recours aux soins ambulatoires, pourrait être envisagée avec le concours de la mission régionale de santé (URCAM-ARH).

Enjeux

Proposer des rétablissements d’axes de circulation permettant une bonne accessibilité aux services de santé et plus particulièrement aux services d'urgence lors des choix d’implantation des ouvrages de franchissement du canal.

Acteurs : Mission régionale de santé

51 Population & conditions de vie Habitat

1-4-1 Parc de logements privés

52 Chiffres clés Périmètres rapprochés Nord-Pas- Nord-Pas- Oise Somme de-Calais Picardie de-Calais France Part de l'habitat i ndividuel (source Filocom 2005) 67,00% 89,00% 78,00% 73,50% 72,40% 54,50% 44% Part des résidences principales construites (soit 327 avant 1949 (Filocom 2005) 37,00% 56,00% 46,00% 700 43,00% 37,00% Rés idences principales manquant d'au moi ns 1 élément de confort (Filocom 2005) 22,00% 39,00% 36,00% 28,00% 36,00% 25,00% Nombre de logements privés potentiellement indignes et part dans les résidences 2 646 2 430 NC 51 710 NC NC principales (Filocom 2003) (3,5%) (9,8%) (8,6%) Taux de vacance (part des logements vacants dans les résidences principales, Filocom 2005) 5,90% 8,20% 7,30% 6,90% 6,8*% 8,10%

Analyse

Hormis les deux grands centres urbains aux extrémités nord et sud du projet de tracé (Cambrai et Compiègne), le parc de résidences principales sur le territoire présente la caractéristique d'avoir été construit à près de 50% avant 1948. Dans la partie «Santerre-Haute Somme», qui correspond à la zone de combat la plus intense de la Grande Guerre, les logements construits entre les deux guerres mondiales représentent à eux seuls la majorité du bâti résidentiel. La forte proportion d'habitat ancien est aussi la conséquence du rythme très modéré de la construction neuve durant les dernières décennies, sur l'ensemble de la zone. Conséquence d'un habitat ancien, individuel à près de 80%, dont les occupants disposent de revenus faibles (73% des ménages concernés sont sous le plafond d'accès au logement social contre moins de 69% pour l'ensemble de la France), et sont en moyenne plus âgés, le parc de logements du périmètre d'étude souffre d'un déficit de confort sur les parties Somme et Nord-Pas-de-Calais. Seuls les EPCI dont les villes-centre sont les plus importantes (Amiens, Arras, Cambrai, Compiègne et Saint-Quentin) connaissent un taux de logements confortables supérieur à 75%. Sur le reste de la zone observée, seulement 67% présentent un confort qualifié de total (toilettes intérieures, douche et chauffage central) et près de 7% ne disposent ni de douche, ni de WC intérieurs, soit respectivement 8 points de moins et 2 points de plus qu'en France métropolitaine. Dans le secteur Somme, le parc privé potentiellement indigne représente près de 10% des résidences principales. C'est également dans ce secteur que l'on trouve les taux de vacance les plus élevés. Enjeux

S'appuyer sur le dynamisme économique induit par la construction du canal pour améliorer la qualité et le confort de l'habitat privé, notamment dans les parties Somme et Nord-Pas-de-Calais Reconquérir le parc de logements vacants, engager une action de repérage et de traitement des logements indignes dans la partie Somme. Ces actions nécessitent, en préalable, un recensement des logements indignes et des logements vacants et peuvent trouver dans le montage d'OPAH une traduction opérationnelle.

Acteurs : ANAH, collectivités territoriales, réseau d'associations d'amélioration de l'habitat

53 Population & conditions de vie Habitat

1-4-2 Logement social

54 1-4-2 Logement social

55 Chiffres clés Territoires rapprochés Oise Somme N-PdC Picardie N-PdC France Parc locatif (nombre de logements : source EPLS 2006) 13200 1900 15700 131800 318900 4181000 Taux de logement sociaux (nombre de résidences HLM /nombre de résidences principales : source EPLS 2006) 17,40% 17,38% 19,66% 17,70% 20,28% 16,20% Pression de la demande locative sociale (nombre de demandes insatisfaites au 31/12/2005 pour une attribution en 2006 : source ORDLS 2006) 3 2,6 3,82 3,1 3,3 Nc Logements sociaux financés (moyenne annuelle de 2002 à 2006 : sources DDE DRE) 287 64 Nc 2323 4396 Nc

Analyse

Le parc locatif social est en Picardie inégalement réparti (40% du parc est concentré sur les cinq principales villes : St-Quentin 7.570, Beauvais 9.098, Compiègne 6.708, Creil 7.136 et Amiens 20.296). On retrouve ce phénomène sur le territoire d'étude, où le parc locatif social se concentre dans les communautés d'agglomération du Douaisis (11.760 logements), de Cambrai (3.260), et de Compiègne (8.220). Hors agglomération, Noyon regroupe 80% des 2.330 logements sociaux du pays Noyonnais ; Péronne et Ham, les ¾ du parc locatif du territoire de l'association de développement de l'Est de la Somme (ADES, 1.906 logements). Le taux de logements sociaux est également plus élevé sur les secteurs du Douaisis (25%) et de Compiègne (27%). Il est compris entre 10 et 20% sur les communautés de communes Haute Somme, Hamois, pays Noyonnais, Deux Vallées, et sur le canton de Roye, qui bordent le canal. La CC du Pays Neslois présente un taux inférieur à 10%. Le taux de vacance dans le parc locatif, déjà faible en Picardie, tend à diminuer (0,7% en 2005 et 0,5% en 2006). Sur le territoire d'étude, il est inférieur à 0,1% à l'exception de la vallée de l'Oise (CC Noyonnais et Sources) où ce taux est supérieur à 0,3%. La pression de la demande locative sociale est légèrement plus faible sur le territoire rapproché du canal qu'en moyenne régionale (3,1 demandes en instance pour 1 attribution). Les pressions les plus fortes concernent les CC de Roisel (8, mais pour un nombre de demandes faible : 32) et du Pays Neslois (3,54) dans la Somme, la Plaine d'Estrée (3,9) et le Compiègnois (3,6) dans l'Oise. Près de 90% des demandeurs sur la partie Somme et 80% sur la partie Oise ont des ressources inférieures à 60% du plafond retenu pour l'accès à un logement social (la moyenne régionale étant de 81%). La moyenne des logements sociaux financés sur la période 2002-2006 apparaît globalement inférieure aux besoins estimés sur la partie Picarde de l'aire d'étude (sources : études DRE-CETE, PLH de l'ADES et du Noyonnais), à l'exception de la CC de la Haute Somme (Péronne) ou du secteur du canton de Roye, où la production récente est supérieure à l'estimation des besoins. Sur le Hamois et le Canton d'Attichy l'offre répond aux besoins estimés. Les programmes locaux de l'habitat existants ou en cours d'études visent à renforcer l’attractivité du territoire, retenir les jeunes ménages, accueillir les cadres et mieux répartir le parc de logements. Seul le PLH de l'ADES intègre des objectifs induits par le canal (estimés à 500 logements supplémentaires sur la durée du PLH). Enjeux

Promouvoir un développement durable des territoires qui lie emplois, habitat, services, dans un souci de qualité environnementale et en recherchant une complémentarité avec les territoires proches. Accompagner les collectivités locales dans la mise en œuvre des orientations des programmes locaux de l'habitat (PLH) et de projets de territoire habitat notamment aux travers de l'urbanisme réglementaire et des politiques et outils fonciers (reconquérir les friches et réserves foncières). Organiser l'offre de logement, en mobilisant le parc privé, notamment au travers d'actions d'amélioration de l'habitat et de remise en location de logements vacants, en particulier sur la partie Somme, et en recherchant une adéquation de l'offre aux ressources des ménages (logements locatifs très sociaux PLA-I, logements locatifs intermédiaire PLS, accession sociale à la propriété).

Acteurs : collectivités territoriales, organismes financiers (1% logement...), organismes HLM, associations d'insertion, ANAH.

56

Population & conditions de vie Habitat

1-4-3 Dynamique de construction

58 Chiffres clés

Périmètres rapprochés Oise SommeN-PdC Picardie N-PdC France logements commencés (logements ordinaires, source Sitadel 2006 868 386 867 8765 17978 401994 indice de construction (nombre de logements commencés pour 1.000 habitants, moyenne 2004-2006) 4,8 3,9 3,3 4,1 4,3 6,4 taux de vacance (part des logements vacants dans les résidences principales, source Filocom 2005) 5,90% 8,20% 7,30% 6,90% 6,80% 8,10%

Analyse

Globalement, en Picardie, le besoin de construction est estimé à 8 000 logements neufs environ par an (étude DRE Picardie sur les causes et conséquences de la faiblesse de la construction en Picardie, 2004), pour répondre, non seulement à la croissance démographique, mais surtout à l'accroissement du nombre des ménages (dû à l'augmentation de l'espérance de vie et à la poursuite de l'éclatement de la cellule familiale), ainsi qu'aux modifications du parc existant (destructions de logements vétustes, variation du nombre de résidences secondaires et de logements vacants).

Ce besoin annuel, décliné à l'échelle des « grands territoires » (définition BIPE, ils sont plus grands que nos périmètres rapprochés), est évalué à environ 200 logements pour le Santerre-Haute Somme et 1.125 logements pour Compiègne-Noyon.

Au regard de cette estimation, le périmètre d'étude présente des situations contrastées : sur la partie située dans l'Oise, la hausse significative de la construction observée sur la période 2004-2006. – 900 logements par an mis en chantier – n'a pas suffit à satisfaire les besoins quantitatifs estimés, – sur la partie située dans la Somme, alors même que l'indice de construction apparaît généralement faible (3 EPCI situés sur le tracé du canal présentent les indices de construction les plus faibles de la zone), le niveau de construction global – 550 logements commencés par an - dépasse très largement le besoin estimé, – dans la partie du Nord-Pas-de-Calais, les EPCI directement concernés par le tracé du canal présentent un rythme de construction très modéré.

La dichotomie nord-sud est confirmée par l'analyse de la vacance : dans l'Oise, le taux de vacance est inférieur aux moyennes régionale et nationale, signe d'une forte tension sur le parc, que le rythme de construction est insuffisant pour résorber. Dans la Somme au contraire, la vacance est relativement élevée, et constitue un potentiel de logements à reconquérir : le diagnostic de PLH de l'ADES souligne la présence de 1.760 logements vacants sur les 6 EPCI.

Les prêts à taux zéro (PTZ) représentent près de 30 % des logements commencés sur la partie Somme du tracé, contre 22 % en moyenne en Picardie.

Enjeux

Identifier les besoins en logements nouveaux liés au canal pour les 2 phases de chantier et d'exploitation. Relancer la construction neuve dans la partie Oise du périmètre, pour la porter au niveau des besoins estimés (1.125 logements sur Compiègnois et Noyonnais), en développant l'offre foncière. Mobiliser le parc privé vacant dans la partie Somme. Préparer les EPCI de la Somme proches du tracé à un développement de la construction neuve lié au canal, en les aidant à se doter d'une stratégie foncière (repérage du gisement foncier, recours aux outils juridiques et fiscaux).

Acteurs : Collectivités territoriales, entreprises de construction et de BTP, EPFL de l'Oise

59 Population & conditions de vie Habitat

1-4-4 Programmes Locaux de l'Habitat et autres projets de territoire Habitat

60 Chiffres clés

Sur le périmètre d'étude étendu Picard, trois PLH sont adoptés, un dans chaque département, et 16 EPCI sont engagés dans son élaboration (1 dans l'Aisne, 2 dans l'Oise et 13 dans la Somme). Sur le périmètre d'étude rapproché Picard et Nord-Pas-de-Calais, ce sont 11 EPCI qui sont concernés, dont un seul adopté celui de la communauté de communes du Pays Noyonnais dans l'Oise et 6 qui se sont regroupés pour mener Périmètres rapprochés ensemble le diagnostic (syndicat mixte de Nombre de: l’association de développement de l’Est de Oise Somme N-PdC la Somme – ADES). PLH engagés 362 PLH approuvés 100

Analyse

Le Programme Local de l'Habitat (PLH) est un document de synthèse qui formalise les politiques locales de l'habitat dans toutes leurs composantes sur le territoire d'un EPCI. Il s'agit d'un outil opérationnel destiné, après analyse, à la programmation et à la mise en oeuvre des politiques locales de l'habitat sur un territoire.

Le PLH, sur la base d’un diagnostic du fonctionnement de l’ensemble des marchés du logement, permet : – d'estimer les besoins en offre nouvelle dans tous les segments du parc (privé et social, en location ou en accession), en utilisant toutes les facilités et incitations offertes par la législation récente tels la majoration du coefficient d'occupation du sol, les emplacements réservés, la location accession (PSLA, le pass foncier, le nouveau prêt à taux zéro..), – de favoriser la réhabilitation du patrimoine bâti existant, – de produire une offre de logements à vocation sociale adaptée aux besoins, – d'offrir un logement adapté aux personnes défavorisées et leur en faciliter l'accès, – de développer une offre adaptée aux populations spécifiques.

La création du canal Seine-Nord Europe peut générer des besoins en logements lors de sa construction, pour loger les ouvriers du chantier et dans un second temps pour loger les employés des entreprises accueillies sur les différentes plates-formes.

Enjeux

Faire aboutir les PLH en cours d’élaboration sur le périmètre, en s’assurant qu’ils intègrent dans leur réflexion l'impact du canal Seine-Nord Europe sur le territoire. Inciter les EPCI qui n’ont pas de PLH à engager une réflexion sur les enjeux en matière d’habitat de l’arrivée du canal, dans le cadre de la mise en œuvre des SCoT ou de projets de développement.

Acteurs : les collectivités territoriales, les services du MEEDDAT

61 Population & conditions de vie Habitat

1-4-5 Acteurs du logement

Collectivités État locales

définissent les politiques mettent en place des moyens financiers

bailleurs sociaux construisent et gèrent des logements sociaux destinés aux ménages modestes ANRU financement des projets 1% logement de rénovation urbaine financement de l’accès au logement des salariés

AIVS Pact-Adrim gèrent des logements accompagnent les particuliers dans privés destinés aux la réhabilitation de leur logement ménages modestes

ANAH finance la réhabilitation des logements privés ADIL informent les particuliers sur le droit du logement

flux financiers

62 Analyse

L'État et les collectivités locales (Conseil régional, conseils généraux, EPCI et communes) définissent et financent des politiques de l’habitat et en confient la mise en œuvre à des acteurs aux statuts et aux missions extrêmement variées.

En ce qui concerne le parc social, les bailleurs sociaux construisent et gèrent un patrimoine de logements destinés aux ménages aux ressources modestes. Les principaux organismes présents sur le territoire d’étude sont : l’OPSOM, la SIP et la SAPI (Somme), la Maison du Cil, l’OPAC de l’Aisne et Logivam (Aisne), Picardie Habitat, l’OPAC de l’Oise, la SA de l’Oise (Oise).

Les collecteurs du 1% logement proposent aux salariés des entreprises privées de plus de 10 salariés des prestations financières destinées à faciliter l’accès au logement : subventions aux programmes de logements sociaux en l’échange de droits de réservation au profit des salariés, soutien à l’accession à la propriété, financement du dépôt de garantie et garantie de loyers, prêts pour travaux... Les organismes collecteurs en Picardie sont Cil-Somme (Somme), Cilova (Oise) et Maison du Cil (Aisne).

L’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) subventionne les projets de rénovation des quartiers d’habitat social. Deux projets sont situés dans le périmètre d’étude rapproché et concernent les quartiers « Clos des Roses » à Compiègne et « Mont Saint-Siméon » à Noyon.

Les principaux acteurs de l’amélioration de l’habitat sont: – l’Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (ANAH) qui verse des subventions aux propriétaires privés qui réalisent des travaux d’amélioration de leur logement, – les associations départementales d’information sur le logement (ADIL de l’Oise et de la Somme) répondent aux particuliers sur toute question relative au droit de l’habitat et les conseillent dans le montage juridique et financier de leur projet d’accession, – les Pact Adrim (de la Somme et de l’Oise), qui apportent des conseils techniques et financiers et accompagnent les particuliers et les élus locaux dans les travaux de remise en état de leur patrimoine (logement privé, loué ou occupé par son propriétaire, logement communal, dont le Pact Adrim de la Somme peut assurer la gestion dans le cadre d’un bail à réhabilitation), – les agences immobilières à vocation sociale (AIVS : Tandem Immobilier dans l’Oise, AIVS de la Somme, ADMI) assurent pour le compte de personnes physiques la gestion locative de logements privés destinés aux ménages modestes

Enjeux

Associer les professionnels du logement aux projets d’aménagement que définiront les acteurs locaux pour se préparer à l’arrivée du canal

63

Économie et flux Économie & flux Agriculture

2-1-1 Activités agricoles

66 Chiffres clés Périmètre rapproché 60 80 N-PdC Total Picardie N-PdC France Part de la SAU dans la superficie totale (%) 51,40% 82,40% 68,80% 66,10% 67,70% 66,20% 50,50% SAU moyenne par exploitation agricole (ha) 84,5 88,3 52,6 73,8 79,6 46,5 42 Part des surfaces leg+pdt dans SAU (%) 4,60% 18,40% 9,90% 11,70% 4,80% 9,20% 1,30% Part de la STH dans la SAU (%) 9,30% 2,40% 5,00% 5,30% 12,10% 21,00% 29,90% UGB pour 100 ha de SAU 31 23 47 32 51 115 101 Sources : IGN ; Agreste - RA2000 SAU : Superficie agricole utilisée ; leg+pdt : légumes ou pommes de terre ; STH : Superficie toujours en herbe ; UGB : Unité gros bétail (unité utilisée pour agréger des effectifs d’animaux de catégories différentes : une vache laitière = 1 UGB, une truie = 0,5 UGB, …).

Analyse

La réalisation d’un ouvrage tel que le canal Seine-Nord Europe et les aménagements périphériques ont évidemment un impact important sur les activités agricoles par la concurrence qu’ils exercent sur les superficies cultivées. Les effets sont tout aussi sensibles en matière de transports et de réseaux : accès des parcelles par les engins agricoles à partir des sièges d’exploitation agricole, livraisons des récoltes aux sites de stockage ou aux unités de transformation, liaisons entre les points d’alimentation en eau et les superficies à irriguer, réseaux de drainage, … En matière d’utilisation des superficies, le potentiel des terres agricoles constitue un facteur à prendre en compte. Les pommes de terre et les légumes frais sont parmi les cultures qui génèrent la plus forte marge sur les terres labourables. Ces cultures sont bien présentes sur le périmètre rapproché puisqu’elles y occupent 12% des terres agricoles pour une moyenne de 9% en Nord-Pas-de-Calais et de 5% en Picardie. Dans la partie Somme de ce périmètre, la proportion atteint même 18% ; elle dépasse 20% dans les communautés de communes de Roye et du pays Neslois et approche 30% dans celle de Haute-Picardie. Légumes et pommes de terre sont aussi l’objet de beaucoup d’attention de la part des agriculteurs. Au dernier recensement agricole, ces productions cumulaient 86% des superficies agricoles irriguées en Picardie et 94% en Nord-Pas-de-Calais. On rencontre assez peu de superficies toujours en herbe dans le périmètre d’étude, ce qui va de pair avec une faible présence de l’élevage d’herbivores. Les élevages hors-sol (porcs et volailles principalement) sont également peu répandus.

Enjeux

Préserver les terres agricoles, notamment celles à fort potentiel. Restructurer le parcellaire. Rétablir et aménager les voies de communication, les réseaux d’irrigation ou de drainage, constitution de réserves d’eau.

Acteurs : Collectivités territoriales, Chambres d’agriculture, Directions départementales de l’Agriculture et de l'Équipement, entreprises de génie civil et agricole

67 Économie & flux Agriculture

2-1-2 Foncier agricole

68 Chiffres clés

Par petite région agricole Soissonnais Santerre (Oise) Noyonnais Artois Cambrésis Picardie N-PdC France Prix des terres labourables occupées (€/ha) 4450 4350 3900 4000 3800 4180 3910 Part de la SAU dans la superficie totale (%) 82,30% 28,10% 57,20% 68,00% 73,50% 67,70% 66,20% 50,50% Sources : IGN; Agreste – RA2000, Enquête valeur vénale des terres 2005

SAU : Superficie agricole utilisée

Analyse

En matière d’aménagement autour du canal Seine-Nord Europe, dans la concurrence entre l’agriculture et les différentes autres activités consommatrices d’espace (cf fiche activités agricoles), le prix des terres agricoles constitue un facteur sensible.

L’indicateur retenu est le prix des terres labourables. Cette catégorie de terres est nettement plus répandue que les prairies naturelles, particulièrement dans la zone d’études. Les terres occupées (c’est à dire faisant l’objet d’un contrat de location en cours avec un fermier qui les exploite) sont aussi beaucoup plus fréquentes que les terres libres de tout bail.

Dans le secteur traversé par le canal, deux régions agricoles se distinguent par un indicateur de prix des terres élevé. Ce sont le Santerre et le Soissonnais (partie Oise). Dans le Santerre, l’explication principale du prix élevé réside dans la qualité des terres, confirmée par la nature des cultures produites. Dans le Soissonnais, la qualité des terres se conjugue avec une certaine rareté des terres agricoles en raison de la présence importante de la forêt. Dans le Noyonnais d’une part, le Cambrésis et l’Artois d’autre part, les prix des terres labourables sont dans la moyenne, plus proches de la moyenne nordiste que picarde.

Enjeux

Préservation des terres agricoles, notamment celles à fort potentiel.

Acteurs : Collectivités territoriales, Chambres d’agriculture, Directions départementales de l’Agriculture et de l'Équipement, SAFER (Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural)

69 Économie & flux Activités industrielles

2-2-1 Répartition des zones d'activités

70 Chiffres clés

Périmètres étendus Zones d'activités situées: Aisne Oise Somme N-PdC Nombr e Surf dispo Surf tot Nombr e Surf dispo Surf tot Nombr e Surf dispo Surf tot Nombre Surf dispo Surf tot Moins de 15 min 0 0 0 21 74,5 647,3 9 123,5 542,7 8 69 275,1 Entre 15 et 30 min 9 49,6 127,6 50 460,6 1318,1 12 119,7 272,1 31 246,4 1355,7 Entre 30 et 45 min 20 410 1059,8 22 75,3 474,7 21 80,8 1532,3 10 46,3 119,2 Entre 45 et 60 min 12 66,8 324,4 10 30,8 161,9 2 7,4 38 2 3,5 5 Plus de 60 min 2 1,8 2,5 3 2 47,6 2 11 56,5 0 0 0 Total 43 528,2 1514,3 106 643,2 2649,6 46 342,4 2441,6 51 365,2 1755 Surface moyenne des ZA 40,2 26,8 53,1 47,4 Par manque de données disponibles, les zones d'activités du Douaisis ne sont pas représentées et toutes les extensions ne sont pas identifiées. Les temps indiqués ont été calculés pour un déplacement effectué en voiture et les surfaces sont calculées en hectares. Sources: DRE Nord-Pas-de-Calais, CRCI, CCI Aisne, CCI Oise, CCI Amiens, Conseil Général de la Somme Analyse

Les zones d'activités sont réparties de manière différente selon les territoires. À l'échelle des périmètres étendus, le Nord-Pas-de-Calais et l'Oise sont plus dynamiques car plus urbanisés et à proximité des métropoles lilloise et parisienne. Tandis que la Somme et l'Aisne sont des départements davantage ruraux et donc moins couverts en terme de zones d'activités. L'Oise compte un grand nombre de zones d'activités mais celles-ci sont de petite taille. L'Aisne recense peu de zones mais dispose encore d'importantes réserves foncières. Quant à la Somme et au Nord-Pas-de-Calais, ils disposent de moins en moins d'espace disponible ; notamment sur Amiens et Arras.

À l'échelle des agglomérations, Amiens est le principal pôle d'activités dans le périmètre d'étude avec ses 8 zones d'activités et ses 1000 Ha. Suivent ensuite, Arras, Saint-Quentin, Soissons et Compiègne. À l'exception de Compiègne, toutes ces communes se situent à plus de trente minutes d'une plate-forme. Les futures plates-formes ont prévu un espace réservé pour accueillir une zone d'activité : 156 Ha pour Marquion, 60 Ha pour Eterpigny, 88 Ha pour Nesle et 60Ha pour Noyon sont en projet. Pour 37% des zones d'activités recensées, Longueil-Saint-Marie est la plate-forme la plus proche, suivie de celles de Marquion (22%), Eterpigny (19%), Noyon (18%) et enfin Nesle (4%).

En terme d'accessibilité, on distingue 2 cas : • pour la Somme et l'Aisne, les zones d'activités sont généralement à plus d'une demi-heure de la plate- forme la plus proche. Cela s'explique par le fait qu'Amiens, situé à plus d'une demi-heure d'une plate- forme, centralise les principaux pôles d'activités de la Somme et que les frontières de l'Aisne sont à un quart d'heure au moins d'une plate-forme. • pour l'Oise et le Nord-Pas-de-Calais, les zones d'activités se situent principalement à moins d'une demi- heure de la plate-forme la plus proche. Le fait que ces 2 territoires possèdent un certain nombre de grandes agglomérations à proximité du projet du canal explique cette proximité. On note aussi que l'ensemble des zones d'activités sont principalement situées le long des axes de fret ferroviaire et fluvial permettant ainsi d'envisager l'allègement du réseau routier et autoroutier. Enjeux

Développer une réflexion globale sur l'implantation et la nature des zones d'activités (accessibilités aux plates-formes, favoriser les zones d'activités intercommunales...) et plus particulièrement sur le territoire du Santerre Haute-Somme. Favoriser l'implantation de zones d'activités aux abords du canal ou le long des voies d'eau et des lignes ferroviaires en relation avec le canal et les plates-formes.

Acteurs : CRCI Picardie, CCI , Collectivités territoriales, Conseils généraux et régionaux

71 Économie & flux Activités industrielles

2-2-2 Répartition des zones logistiques

72 Chiffres clés Périmètres étendus Zones construites Aisne Oise Somme N- PdC entre : SurfaceNbre de PC Surf moy SurfaceNbre de PC Surf moy SurfaceNbre de PC Surf moy Surface Nbre de PC Surf moy 1980 et 1987 120393 103 1168,86 318746 248 1285,27 186941 136 1374,57 134477 NC NC 1988 et 1995 134817 107 1259,97 392675 217 1809,56 335927 224 1499,67 249914 NC NC 1996 et 2004 83778 62 1351,26 277527 96 2890,91 234172 104 2251,65 160453 NC NC Total 338988 272 1246,28 988948 561 1762,83 757040 464 1631,55 544844 NC NC m²/hab 0,86 1,47 1,87 1,01

Sont considérées comme zones logistiques, les zones de stockage non agricole de plus de 5 000 m². Il s'agit des locaux commencés en Surface Hors d'Oeuvre Nette (SHON) exprimées en m². Source : SITADEL - PC: Permis de Construire / Surf moy : Surface Moyenne / COS : coefficient d'occupation du sol Analyse Depuis 1980, l'implantation des zones logistiques a évolué de la manière suivante :

– de 1980 à 1987, le profil des zones logistiques (surfaces moyennes) était similaire sur l'ensemble de la Picardie. Cependant, l'Oise s'est développée de manière plus significative que les départements voisins, notamment pour le nombre de PC déposés.

– Pour l'ensemble du territoire, les zones logistiques se sont massivement construites, en termes de surfaces, pendant la période 1988 à 1995. Ceci est principalement dû au changement de profil des zones qui sont désormais de taille plus conséquente. Seule l'Aisne n'a pas connu une évolution significative.

– Enfin, sur la période 1996 à 2004, on remarque que le nombre de permis de construire a très nettement diminué en Picardie (plus de la moitié). Malgré des surfaces moyennes de plus en plus importantes (l'Aisne continuant néanmoins à accuser un certain retard), on observe globalement une nette diminution des surfaces consacrées à la logistique durant cette période sur l'ensemble du territoire. Le ratio m²/habitant permet d'apprécier plus précisément l'offre en zones logistiques par rapport à la demande liée, entre autres, à la densité de population. Sur la totalité de la période d'analyse et sur le périmètre d'étude étendu, c'est l'Aisne qui présente le ratio le plus faible tandis que la Somme est en tête avec un ratio deux fois plus important. Avec un ratio intermédiaire, les zones d'activités de l'Oise et du Nord-Pas-de-Calais sont, quant à elles, réparties de façon plus homogènes sur le territoire. Les secteurs de la Somme et de l'Oise sous influence du canal présentent des ratios supérieurs à la moyenne régionale (Picardie : 1,38 m²/hab), ce qui n'est pas le cas pour l'Aisne et pour le Cambrésis – Artois (Nord – Pas-de- Calais : 1,44 m²/hab). Les futures plates-formes viendront compléter l'offre locale ; des surfaces réservées à la logistique sont prévues : 66 ha pour Marquion, 35 ha pour Eterpigny et 17 ha pour Noyon. Si on applique un COS moyen de 0,41, les surfaces d'entrepôts - en SHON - pourraient atteindre respectivement 264 000 m², 140 000 m² et 34 000 m². À l'échelle des agglomérations, Amiens est la commune qui possède la plus grande surface immobilière de zones logistiques de tout le territoire. Elle regroupe (avec ses communes voisines) plus de la moitié de la surface totale du périmètre étendu de la Somme. Une importante surface immobilière est également dédiée à la logistique dans des communes comme Senlis, Compiègne, Clermont, Roye, Péronne, Saint-Quentin, Villers-Cotterêts, Arras et Douai. Enjeux L'ouverture des futures plates-formes logistiques est un atout majeur pour le territoire et tout particulièrement pour le développement de l'activité logistique (notamment pour l'Aisne). Offrir davantage de services sur les zones logistiques permettant la création d'une valeur ajoutée (logistique avancée). Favoriser la concertation au niveau de l'implantation des zones logistiques sur le territoire afin d'encourager le report modal (sites embranchés ou bord à l'eau).

1 voir L. Vaillant, CSNE : quelles retombées socio-économiques attendre des plates-formes logistiques et quelles dynamiques territoriales susciter, CETE Nord Picardie, février 2008, p.32.

Acteurs : CCI, CRCI Picardie, Collectivités locales

73 Économie & flux Tourisme

2-3-1 Fréquentation touristique

Chiffres clés

Principaux sites par département Nord Pas-de-Calais Site Nb. visiteurs Site Nb. visiteurs Loisinord Base Nautique de Parc zoologique de Lille 1 327 268 Noeux les mines 600 000 PASINO - Casino de Saint- Amand 1 200 000 Nausicaa à Boulogne-sur-Mer 598 886 Parc dépt de loisirs d'Olhain à Casino de Dunkerque 894 489 Houdain 380 000 Parc du Héron (Lille) 700 000 CASINO de Berck-sur-Mer 335 705 Sportica de Graveline 324 168 Bagatelle à Merlimont 311 535 Complexe de loisirs le fleury à Vavrechain-sous-Faulx 230 288 Agora – Bowling de Berck 236 488 Palais des Beaux-Arts à Lille 217 447 Mémorial de Vimy 217 039

Sources : Comité régional du Tourisme Nord-Pas-de-Calais, Juin 2008

74 Chiffres clés Principaux sites par département Aisne Oise Somme Site Nb. visiteurs Site Nb. visiteurs Site Nb. visiteurs Base nautique de la Frette (Tergnier) 50 486 Parc Asterix 1 663 175 Cathédrale (Amiens) 700 000* Caverne du Dragon Mer de Sable Centre d'interprétation de (Oulches) 36 654 ( Ermenonville) 349 873 Thiepval 155 509 Abbaye Saint-Jean des Parc du château et musée Chemin de fer de la Baie Vignes (Soissons) 31 929 de Condé (Chantilly) 244 634 de Somme (St-Valéry) 128 836 Familistère Godin Musée vivant du Cheval à Aquaclub de Belledune (Guise) 25 565 Chantilly 153 767 (Fort-Mahon) 114 831 Parc ornithologique du Musée des Temps Base de loisirs (St-Leu Marquenterre barbares (Marle) 17 804 d'Esserrent) 104 905 (St-Quentin en Tournont) 112 275 Base de loisrs Mémorial Terre-Neuvien (Monampteuil) 14 430 Château de Pierrefonds 92 022 (Beaumont-Hamel) 111 169 Musée de l'Arsenal Château et musée de (Soissons) Compiègne 70 599 Hortillonages (Amiens) 100 327 * Estimation, hors offices Sources : INSEE – Comité Régional du Tourisme – CDT 60 et CDT 80, 2006 Sites à proximité du CSNE (nombre de visiteurs) : le château et musée de Compiègne (70 599), le musée de la Figurine Historique (Compiègne- 9 651), le musée de la Batellerie (Longueil-Annel 6 115), le musée Calvin (Noyon- 5 565), le musée du Noyonnais (5 559), l'Historial de Péronne (85 768).

75 Analyse

L’activité touristique concerne 32 000 emplois en Nord-Pas-de-Calais et 18 800 en Picardie en 2007. Elle repose aujourd’hui en majeur partie sur quelques équipements attractifs et les deux régions offrent des opportunités touristiques complémentaires. Si certaines activités sont plutôt recensées en des endroits précis: tourisme ludique et sportif au sud de l'Oise (parc Astérix et de la mer de sable), sur la côte picarde et du Pas-de-Calais (Nausicaa) et dans le centre du Pas-de-Calais (parc de Loisinord à Nœud-les-Mines), tourisme de mémoire dans l'Aisne, à l'Est de la Somme, et dans le Nord-Pas-de-Calais, les régions ont en commun la richesse de leur patrimoine bâti (cathédrales et autres monuments gothiques, monuments industriels...), et des espaces naturels préservés (4 PNR: « Oise-pays de France », « Caps Marais d'Opale », « Scarpe-Escaut » et de « l'Avesnois »). Ces espaces sont propices au développement des loisirs de plein air. Ils représentent un potentiel de développement important. Enfin, on peut remarquer que le Nord-Pas- de-Calais dispose du réseau muséal le plus dense de France, après l’Ile de-France, avec près de cinquante musées relevant du label « Musées de France » (Loi musées 2002).

Sur les zones rapprochées : Est de la Somme – Arrondissement de Péronne. Le tourisme de mémoire lié à la Grande Guerre est très présent dans l'est de la Somme : Circuit du souvenir sur les champs de bataille, Historial de Péronne, Musée de la Somme, mémoriaux et cimetières militaires. Ce thème attire des dizaines de milliers de Britanniques chaque année. Avec la construction du canal, le tourisme fluvial est amené à se développer. Le pont-canal de Péronne et l'écluse géante de Moislains, ouvrages d'art remarquables, seront un plus pour l'attractivité touristique. Les activités de pêche et de pleine nature complètent l'offre. Est de l'Oise – Arrondissement de Noyon Le tourisme de mémoire est également présent, bien qu'en moindre proportion que dans l'est de la Somme. Le Noyonnais possède par contre des constructions gothiques remarquables : cathédrale de Noyon, abbaye d'Ourscamp, circuit des églises de la reconstruction. La ville de Noyon abrite un musée consacré à l'histoire de la ville de l'Antiquité à aujourd'hui, à travers l'archéologie, l'histoire, les beaux-arts, les arts décoratifs, l'art sacré et contemporain. La maison natale du réformateur Jean Calvin, reconstruite, a été transformée en un musée qui lui est consacré. Est de l'Oise - Arrondissement de Compiègne La forêt de Compiègne est un lieu privilégié pour les activités de pleine nature, sportives ou familiales (circuits pédestres, cyclistes ou équestres, accrobranche). La ville abrite le château, que l'on peut visiter en partie. L'édifice héberge également le musée de l'automobile. L'offre muséographique de la ville est variée, puisqu'elle se compose, en plus du château, du musée Vivenel (vases antiques), du musée de la figurine, auquel il faut ajouter le musée de la batellerie, à Longueil Annel. Également à proximité, la clairière de l'Armistice, avec la reproduction du wagon-salon du Maréchal Foch, installé dans un bâtiment musée, et le célèbre château de Pierrefonds, restauré par Viollet-le-Duc. Nord-Pas-de-Calais – Arrondissement de Cambrai, Douai et Arras Les sites touristiques sont de l'ordre du loisirs et du tourisme de nature, ils sont principalement localisés autour de la vallée de la Sensée ainsi que de celle de l'Escault. Enjeux

Organiser et relier les produits touristiques développés autour du canal Seine-Nord Europe (pont- canal, base nautique...) avec les offres touristiques à proximité du canal Seine-Nord Europe mais aussi avec celles des deux régions concernées pour développer l'offre de court séjour. Assurer le renouvellement de certaines offres autour du canal Seine-Nord Europe. Gérer les abords du canal du nord notamment par rapport aux campings illégaux.

Acteurs : office de tourisme, CRT, CDT, DRT, Villes d'Art et d'Histoire

76

Économie & flux Tourisme

2-3-2 Hébergement touristique

78 Chiffres clés Périmètres rapprochés Régions Oise Somme N-PdC Picardie N-PdC France Campings (nombre d'emplacements ou 521 325 2122 72% 63% 55% part dans l'ensemble des hébergements) Hôtels (nombre de chambre ou part dans 892 588 741 19% 29% 24% l'ensemble des hébergements) Autres* 9% 8% 21% * village vacances, auberges de jeunesse, ch d'hôtes, réservation de tourisme, meublés

Analyse

Si l'hébergement marchand représente une même part (26%) de la capacité totale du parc d'hébergement en Picardie et en France, sa répartition est différente. Le parc de l'hébergement marchand est dominé par l'offre de campings représentant près des ¾ de l'offre en « nuitées » contre un peu plus de la moitié en moyenne nationale. L'hôtellerie est, quant à elle, un peu moins présente.

En Picardie, la fréquentation des hôtels est plus importante en début et en fin de saison d'été (juin et septembre), alors que celle des campings est davantage centrée sur les mois de juillet et d'août avec une diminution moins nette de la fréquentation pour les emplacements locatifs que pour les autres emplacements. Le taux d'occupation maximale pour les hôtels est inférieur à 75% (70% pour la France), celui pour les emplacements locatifs est de 89%.

Ce type d'hébergement (hôtel, camping, gîtes...) peut convenir aux employés des entreprises de construction du canal Seine-Nord Europe. En effet, il propose un mode d'hébergement adéquat aux courts ou moyens séjours correspondant à des périodes d'intervention sur le chantier.

Sur la partie située dans le Nord-Pas-de-Calais, les hôtels sont principalement présents sur et à proximité de Cambrai. Les hébergements de type campings sont, quant à eux, uniquement localisés autour de la vallée de la Sensée et de la Scarpe. Sur la partie située dans la Somme, seule la ville de Péronne ainsi que ses alentours et les environs de Nesle offrent des possibilités d'hébergement du type camping et/ou hôtel. Sur la partie située dans l'Oise, seule la zone entre Noyon et Compiègne dispose d'une offre d'hébergement temporaire.

Par ailleurs, l'offre en gîtes et chambre d'hôtes peut accueillir un hébergement à plus long terme ; elle est abordée dans la fiche 2-3-3 « Zoom sur l'hébergement touristique local ».

Enjeux

Recenser la demande de logements lors de l'organisation du chantier. Organiser une « bourse » aux logements intégrés à la vie locale plutôt que le modèle de base-vie autonome.

Acteurs : collectivités territoriales, Comités Départementaux et Régionaux du tourisme, acteurs économiques dont la CCI.

79 Économie & flux Tourisme

2-3-3 Zoom sur l'hébergement touristique local et liens avec l'hébergement pendant les travaux

80 Chiffres clés Territoires de 15 Km autour du CSNE 60 80 Nombre de Campings (chalet structures et/ou Mobil-Home) 2 (?) 5 (14 places) d'accueil (nombre Hôtels 23 (836 chambres) 5 (258 chambres ) Données issues de la de places/ Gîtes 21 (93 lits) 16 (123 lits) Délégation Régionale chambres/lits) Chambres d'hôtes 7 (24 chambres) 16 (100 chambres) au Tourisme (DRT)

Analyse

L'offre en hébergement touristique est limitée sur les territoires traversés. On remarque que de nombreux hébergements (gîtes et chambres d'hôtes) appartiennent à des propriétaires privés qui ne sont pas rattachés à une structure locale du tourisme (offices du tourisme ou syndicats d'initiatives).

A proximité du tracé du canal SNE, les zones les mieux pourvues en hébergement se trouvent autour de Compiègne (hôtels), entre Compiègne et Noyon (gîtes, chambres d'hôtes, mobil-homes et chalets), à proximité de Nesle (mobil-homes et chalets) et vers Péronne et la plate forme d'Eterpigny (tous types d'hébergement). Une occupation quasi permanente de ces hébergements sur de longues périodes interroge sur les différences de mécanismes entre les politiques du tourisme et de l'habitat. Les hébergements touristiques fonctionnent sur des modes de réservation à court terme (6 mois maximum) avec des taux d'occupation liés aux événements et temps forts (commémorations, période de pêche, visites culturelles privilégiées au printemps). Les acteurs de l'hébergement touristique (particulièrement en ce qui concerne les chambres d'hôtes) répondent préférentiellement à cette clientèle touristique et saisonnière ; il serait, en effet, inopportun de la refuser pendant la durée des travaux. Ces hébergements ne sont donc pas disponibles tout le temps. En outre, les tarifs pratiqués sur une partie de ces hébergements (principalement les chambres d'hôtes), bien que justifiés par la qualité des prestations, risquent d'être trop élevés pour une utilisation permanente. Les mobil-homes, chalets, gîtes ruraux, gîtes de groupe et une partie de l'hôtellerie seront plus abordables.

La solution à privilégier serait une recherche globale, par les entreprises retenues, des logements disponibles à court et moyen termes pour l'ensemble de leurs salariés. Elle permettrait aux pouvoirs publics et organismes associés du tourisme d'accompagner leur démarche et de favoriser le conventionnement avec les professionnels. En effet, le canal Seine-Nord Europe apparaît tout de même comme une opportunité pour les professionnels du tourisme qui, par une réflexion globale et anticipée, peuvent bénéficier sur la période de chantier d'un taux d'occupation exceptionnel.

L'accueil de personnels pour la construction du canal Seine-Nord Europe est aussi un moyen de promotion, de communication et d'intégration en faveur d'une population délocalisée. Elle permet aux territoires de s'exprimer sur leurs valeurs et leurs richesses. Ce temps sera l'occasion pour les professionnels et les populations d'être « les ambassadeurs » de leur territoire auprès de populations très diversifiées mais toutes en recherche d'un accueil et d'une intégration maximale. Enjeux

L'hébergement sera un outil puissant de communication sur la région et sur ses attraits. La stratégie mise en place par le Conseil régional de Picardie - « l'esprit de Picardie » - devrait trouver toute dimension lors de ces travaux exceptionnels. Il est donc indispensable dès à présent de : – mobiliser l'ensemble des acteurs du tourisme pour réussir ensemble le pari d'un accueil parfait, – être disponible afin de faciliter aux entreprises la mise en place d'une politique d'hébergement de qualité pour leur personnel.

Acteurs : DRT de Picardie et du Nord-Pas-de-Calais, Comités Régionaux Nord-PdeC/ Picardie, CDTs, structures locales du tourisme (OTSI), acteurs-propriétaires d'hébergement

81 Économie & flux Transports & déplacements

2-4-1 Taux de motorisation

Carte

82 Chiffres clés

Périmètres rapprochés Régions En % Oise Somme N-PdC Picardie N-PdC France Distance domicile-travail Nc Nc Nc 21 Nc 16 (km) Taux de motorisation (part des ménages ayant au 84 81 76 81 75,6 82 moins un véhicule (%)) Source : INSEE, RGP 1999 Analyse

Le taux de motorisation des ménages en Picardie (RGP 99) est similaire à celui de la métropole.

Les ménages non motorisés relèvent de plusieurs catégories : personnes âgées, personnes seules, jeunes ménages, personnes habitant les villes-centre, personnes aux ressources faibles, étudiants… Les personnes seules sont motorisées dans une proportion de 60% des ménages. Ce taux varie entre 92% et 96% pour les familles avec enfants.

Le taux de motorisation est plus faible dans les grandes villes où la population non motorisée peut trouver des moyens de transport et des services à proximité. Ce constat se vérifie à Lille où seuls 42% des ménages disposaient d’un véhicule en 1999.

Dans la zone étudiée autour du projet de canal Seine-Nord Europe, les villes d'Amiens, Saint- Quentin, Arras et Douai disposent d'un Périmètre de Transport Urbain et enregistrent le taux de motorisation le plus faible (69%). Ce taux progresse de 5 points si l'on analyse les EPCI statistiques incluant ces villes et prenant en compte un nombre de ménages plus conséquent. Les taux de motorisation sont plus élevés en zone rurale où l'accessibilité aux services repose essentiellement sur la voiture particulière.

Enjeux

Assurer l'accessibilité aux plates-formes du canal pour les futurs employés de ces dernières en développant des modes alternatifs à l'utilisation individuelle de la voiture.

Acteurs : DRE / INSEE/AOT

83 Économie & flux Transports & déplacements

2-4-2 Les infrastructures de transport

84 Chiffres clés 551 km dont 33 km sur l' A28 qui Réseau picard Autoroutier est non concédée Le réseau fluvial comprend Routier d'intérêt 130 écluses, 4 tunnels, 24 440 km national barrages, 7 ponts-canaux et Ferroviaire 1 484 km 6 ponts mobiles. Fluvial 700 km dont 500 gérés par VNF

Analyse

Situé entre deux grandes régions génératrices de flux conséquents de voyageurs et de marchandises et recensant une importante densité d'infrastructures de transport (48km/1000 km² en Nord-Pas-de- Calais contre 16,2 en France), le territoire (élargi) du canal Seine-Nord Europe bénéficie de grands corridors de transport et d'un réseau routier dense et relativement bien maillé. Les infrastructures de transport sur le périmètre élargi sont essentiellement orientées nord-sud (A1, A2, A16, A26, canal du Nord, LGV Nord). Ce n'est que depuis l'ouverture de l'A29 en 2001 que le territoire bénéficie d'une liaison autoroutière est-ouest. Auparavant, le principal axe est-ouest était la RN31 à 2 x 1 voie, et, plus proche de la zone, la 2 x 2 voies Amiens Roye.

Les distances actuelles des plates-formes aux accès autoroutiers varient de 2 à 50 km.: plate-forme A1 A26 A29 A 2 Marquion 33 km 1,9 km 9,5 km Eterpigny 7 km 31 km 6,5 km Nesle 11 km 41 km 19 km Noyon 23 km 46 km Longueil Ste Marie 7 km

La LGV Nord dessert la gare TGV Haute Picardie située à la croisée des autoroutes A1 et A29 à mi distance d'Amiens et de Saint-Quentin. Deux autres axes ferroviaires traversent la zone : – Paris Saint-Quentin en nord-sud, – Amiens Saint-Quentin ou Amiens Laon Reims avec un tronçon commun Amiens Jussy en est- ouest. Cette ligne ferroviaire fait aussi partie de la ligne de contournement fret de l'Ile de France Le Havre Rouen Amiens Tergnier. Amiens et Saint-Quentin sont reliées à la région lilloise par des lignes ferroviaires passant respectivement par Arras et Cambrai. Les plates-formes de Longueil Ste-Marie, Noyon, Nesle et Marquion sont situées à proximité du réseau ferré. Un embranchement pour ces 4 plates-formes est envisageable ce qui n'est pas le cas de la plate-forme de Péronne/Eterpigny. Enjeux

Favoriser le développement de sites multimodaux en incitant à la mutualisation des installations. Assurer un maillage et une capacité des infrastructures adaptés au trafic et à l'accessibilité des plates-formes.

Acteurs : VNF, RFF, SANEF, CG 02/59/60/62/80, DRE, DIR

85 Économie & flux Transports & déplacements

2-4-3 Trafics routiers

86 Chiffres clés En 2006 Trafic moyen journalier Part des poids lourds Ces trafics sont en croissance pour A1 60 500 veh/j au croisement A29 25,4% 2007, mais la part en poids lourds tend A1 83 200 veh/j à Survillers 19,3% à diminuer. A29 16 000 veh/j 15,1% veh/j : véhicules par jour A26 20 000 veh/j 23,3% Analyse Les infrastructures de transport des régions lilloise et francillienne connaissent des utilisations importantes et parfois des phénomènes de saturation. Ces aspects, moins présents pour la Picardie, engendrent pour ces trois régions des réflexions sur des moyens de délestage. Autoroute A1 Sur cet axe, les flux de transport sont très diversifiés : voyageurs et marchandises, courte, moyenne et longue distance se superposent sur l'axe Paris Lille Europe et ils sont particulièrement denses. Les trafics moyens journaliers sont encore plus importants quand on se rapproche des grandes agglomérations lilloise et parisienne. Un phénomène de congestion à ces deux extrémités de l'A1, dû au trafic et au mélange de fonctions (transit, échange, local), perturbe fortement et dégrade la fonction initiale de transit dans le corridor de fret Nord-Europe. Dans la partie Nord-Pas-de-Calais, le trafic augmente au fur et à mesure que l'on se dirige vers la région lilloise. On compte prés de 40 000 véhicules par jour à la frontière entre le Pas-de-Calais et la Somme, plus de 100 000 au croisement avec l'A21 (Nord) et plus de 120 000 vers la métropole lilloise. Au centre, les trafics sont plus faibles (toutes proportions gardées) : 60 500 veh/j au croisement de l'A1 et de l'A29 puis 61 000 au droit du péage de Maurepas. Part des Dans la partie Oise, ils diminuent encore : on compte 55 500 veh/j En 2006 Trafic poids entre Roye et Ressons-sur-Matz, en Picardie. Cependant, c'est après (veh/jour) lourds le péage de Bois d'Arsy et le croisement avec la RN 31 que les Bois d'Arsy 57800 25,10% trafics augmentent à nouveau, et ce, pour atteindre plus de 83 000 veh/j Chevrières 65400 23,50% en entrant dans la région Ile de France. Ce phénomène d'augmentation Chamant 81900 19,50% du trafic se poursuit en se dirigeant vers Paris. Survillers 83200 19,30% La part des poids lourds est importante : environ un quart sur cet axe mais elle baisse à l'approche de l'Ile de France. Ceci s'explique par le contournement du bassin parisien en utilisant l'A29 ou la RN 31 et par la diffusion sur Paris Nord. Autoroute A2 A hauteur de Cambrai, le trafic passe de 25 000 véh/j dans la section à péage à 40 000 véh/j au nord de celle-ci puis à 55 000 véh/j au nord de l'A21 (RN455). Autoroute A29 Les flux de l'A29 étaient en 2005 de 15 000 véhicules par jour à l'ouest de l'A1 et de 6 000 à l'est avec un pourcentage de poids lourds de 10 %.

Autoroute A26 Ceux de l'A26 atteignent 17 500 véhicules par jour avec une proportion de poids lourds de 22%. Aux abords de Saint Quentin, le flux de véhicules passe à 20 000 avec une proportion de 23% de poids lourds. La RD 1032 Compiègne-Tergnier enregistre des flux de près de 10 000 véhicules/j avec 9% de poids lourds. Enjeux Favoriser le développement des sites multimodaux en incitant à la mutualisation des installations. Assurer un maillage et une capacité des infrastructures adaptés au trafic généré par les futures plates-formes.

Acteurs : DRE/DDE, CG59/60/62/80, collectivités locales, SANEF, RFF, VNF, CCI, DIR, CR

87 Économie & flux Transports & déplacements

2-4-4 Les transports collectifs

88 Chiffres clés

1 Autorité organisatrice pour le Transport Express Régional : le Conseil Régional de Picardie. 3 Autorités organisatrices pour les transports interurbains : les 3 départements Aisne Oise Somme. 5 Autorités organisatrices de transport urbain sur le périmètre : Amiens, Chauny, Compiègne, Cambrai et Saint-Quentin.

Analyse

Ferroviaire La LGV Paris Lille Europe dessert la gare TGV Picardie, située dans le périmètre rapproché, donne accès à l'aéroport Roissy CDG, aux capitales régionales et à certaines capitales européennes. La région Picardie est autorité organisatrice pour le Transport Express Régional. Sur le périmètre « élargi » on trouve 4 services TER : Amiens Saint-Quentin, Amiens Laon Reims, Compiègne Saint-Quentin et la ligne Montdidier Roisel, assurée par car. En semaine, la ligne ferroviaire qui dessert Nesle offre 4 liaisons par jour dans un sens et 6 dans l'autre. 18 dessertes sont assurées en semaine entre Compiègne et Noyon et 14 entre Saint-Quentin et Noyon.4 dessertes par car relient Montdidier et Roisel à Roisel à Montdidier avec arrêt à Péronne. Le canal se trouve au milieu d'une zone Corbie, Saint-Quentin Roye dont l'accès à une gare TER de plus de 500 voyageurs par jour nécessite un trajet entre 15 et 30 min. Ceci ne prend pas en compte la ligne TGV.

Inter urbain Les conseils généraux sont autorités organisatrices de transport interurbain. Pour ces liaisons, Péronne représente un hub à 7 branches et Noyon à 9 branches. La fréquence des services reste modeste avec au minimum un service journalier. La ville de Nesle est desservie une fois par jour par la liaison Etalon Ham.

Urbain et à la demande Cinq autorités organisatrices de transport sont présentes dans le périmètre d'étude et assurent un service de transport public dans leur périmètre de Transport Urbain : Amiens, Chauny-Tergnier, Compiègne, Cambrai et Saint-Quentin. Trois d'entre elles organisent également des services de transport à la demande selon divers objectifs : desserte industrielle pour Amiens, plutôt périurbaine à Saint-Quentin pour permettre aux résidents des 15 communes de l'agglomération d'accéder au centre ville et taxis payants en complément de l'offre urbaine gratuite à Compiègne. Deux autres TAD sont en cours de réflexion en Santerre-Somme (rabattement gares et complément aux lignes du conseil général) et dans la Communauté de Communes des Deux vallées (rabattement sur gares).

Enjeux

Promouvoir la desserte transport en commun des sites implantés le long de cette nouvelle infrastructure en phase de chantier et des plates-formes en phase d'exploitation : l'état des lieux fait apparaître, sur certains secteurs, une population peu motorisée et résidant jusqu'à 30 min des principales gares.

Acteurs: CR de Picardie, CG 60/80 - Autorités Organisatrices de Transport Urbain

89 Économie & flux Transports & déplacements

2-4-5 Haut débit internet

90 Chiffres clés

98,32% de la population française est couverte par l’ADSL, c'est-à-dire qu'elle dispose d’une connexion téléphonique fixe compatible avec une transmission de données à haut débit sur fil de cuivre, ce qui laisse encore de côté près de 2% de la population sur 10% du territoire. Source ORTEL Analyse

La desserte internet peut se faire via deux services : – le haut débit : la notion de haut débit est une notion relative, fonction de l'état des technologies à un moment donné. Actuellement, il est généralement admis que le haut débit correspond à un débit au moins égal à 512 kbits par seconde, – le très haut débit : liaison adaptée pour des services haut débit allant jusqu' à 16 Mégabits/s, voire 100 Mégabits grâce à des raccordements sur fibres optiques. Le service "haut-débit" peut être dispensé par différentes technologies : le réseau de raccordement numérique asymétrique (plus communément connu sous le nom d'ADSL), la boucle locale radio (BLR), le réseau câblé, les commutateurs ou routeurs interconnectés par des liens hauts débits (MAN), l'accès internet de technologie hertzienne (WIFI), les courants porteurs en ligne (CPL). Est présenté ici le nombre de technologies différentes recensées sur une commune. Lorsqu'une technologie ne couvre que partiellement une commune, elle est comptée comme telle. La France est en tête des pays européens en matière de "haut débit". Elle connaît une des plus fortes croissances de parc ADSL en Europe, avec aujourd'hui plus de 14 millions de lignes ADSL. 98,32% de la population française peuvent désormais bénéficier de l'internet "haut débit". Cette croissance place la France dans le peloton de tête des pays européens en nombre d'internautes raccordés à l'ADSL. En Picardie, 6 000 kilomètres de fibre optique ont été déployés, complétant plus de 80 000 kilomètres de fibre optique du réseau France Télécom. Le plan "Haut Débit pour Tous" en Picardie a permis à tous les répartiteurs d'être raccordés à l'ADSL depuis fin 2006. Désormais, plus de 98,70% de la population de Picardie est éligible à une offre ADSL : le pourcentage de la population régionale ayant accès à une offre "haut débit" est ainsi passé de 85% fin 2004 à 96% fin 2005 pour atteindre 98,55% fin 2006. Début 2008, ce taux s'élève désormais à 98,7%. Pour ce qui est des zones d'activités économiques (ZAE), France Télécom en recense 21 équipées en "très haut débit" (10 dans la Somme, 5 dans l'Oise et 6 dans l'Aisne) et pouvant bénéficier d'une large gamme de services "très haut débit", en fonction de leurs usages. Des points d'accès "très haut débit" sont déjà ouverts, permettant des liaisons adaptées aux besoins des entreprises : services "haut débit" allant jusqu'à 16 Mégabits/s, voire 100 Mégabits grâce à des raccordements sur fibres optiques. Chaque entreprise, depuis le 1er décembre 2005, quelle que soit son implantation géographique en Picardie, peut bénéficier d'une offre d'accès "haut débit" garanti à 2 Mégabit/seconde symétriques et pouvant aller jusqu'à 100 Mbits. Enjeux

Développer le raccordement sur les plates-formes. Prendre en compte les réseaux haut débit existants pendant la phase chantier.

Acteurs : Préfecture de Région, Conseil régional, RENUPI

91 Économie & flux Transports & déplacements

2-4-6 Réseaux de transport d'électricité

92 Chiffres clés

L'électricité est produite sous des tensions de l'ordre de 15 000 volts. Les usages dans l'industrie et dans certains secteurs du tertiaire (transports et télécommunication, commerces, services marchands) nécessitent des hautes tensions (en kV), les usages domestiques et divers (professionnels et services publics) des basses tensions (en V).

Longueurs des ligne électriques par typologie (en km, source ) Départements Typologie en km Aisne Oise Somme Picardie France métropole Haute tension 6551 5838 5799 18188 606525 dont 17 à 25 Kv inclus 3958 4798 3913 12669 519029 Basse tension 4847 5310 4686 14843 664683

Analyse

En Picardie, la distribution de l'énergie électrique s'effectue au moyen d'un réseau de lignes électriques dont la longueur représente 2,6% du réseau national (soit 33 031 km).

La consommation d'électricité par habitant est plus faible en Picardie qu'en France : en 2004, elle s'élevait à 2,3 milliers de kWh contre 2,8 au niveau national. En 2006, la consommation d'électricité en Picardie était en hausse de +1,8% par rapport à 2005. Elle atteint donc 14,3 TWh (1TWh = 1 milliard de kWh), soit 3% de la consommation nationale. Cette hausse est due à la hausse de la consommation domestique (+2,6% en 2006). La consommation industrielle, elle, régresse de 0,7% en 2006.

La structure de la consommation est marquée par le poids de l'industrie nettement supérieur à la moyenne nationale (50% pour la région contre 40% au niveau national). A contrario, le poids du tertiaire est inférieur à la moyenne nationale (19% pour la région contre 26 % au niveau national). Le secteur agricole a une consommation d'énergie électrique proche de la moyenne nationale (31% en Picardie contre 33% au niveau national).

Il n'existe pas de production centralisée en Picardie. Des groupes de cogénération clients (traitement des déchets urbains ou industriels, incinérateurs, ou autre moyen alternatif de production), d'une puissance totale installée de 142 MW, sont raccordés sur le réseau RTE principalement sur Amiens et dans la vallée de l'Oise. Le choix du lieu d’implantation des transformateurs est très encadré par la législation. De plus, ces législations (distance avec les lignes aériennes, caractéristiques climatiques,...) visent à favoriser l'implantation de production d'énergie nouvelle environnementale de type éoliennes (51 MW produit fin 2005).

Enjeux

Prendre en compte les réseaux aériens pendant la phase chantier (surtout dans la zone entre Nesle et Noyon). Organiser la production d'énergie en fonction des sources disponibles et des échelles intercommunales.

Acteurs : RTE, INSEE

93

Environnement et gestion du territoire Environnement & gestion du territoire Environnement & risques

3-1-1 Relief

96 Analyse

Le canal Seine-Nord Europe va suivre et emprunter par endroit le tracé de l'actuel canal du Nord. Il traversera donc un paysage de vallée à fond plat, avec une amplitude de plus ou moins 5 m en altitude pour la Picardie.

Le territoire du canal Seine-Nord Europe est parcouru de vallées, notamment la vallée de l'Oise et la haute vallée de la Somme, et la présence de l'eau se décline sous diverses formes: – canal, rivière à méandres (voie naturelle) et herbages humides, – anciennes sablières reconverties (étangs, base de loisirs), rivière navigable.

Dans le Nord - Pas-de-Calais, le relief est un peu plus élevé que sur les territoires traversés plus au sud mais il reste peu marqué au sud de l'Artois et dans le Cambrésis, qui est une continuité du plateau picard. Dans la Somme, le territoire traversé par le canal Seine-Nord Europe présente un paysage plat et peu urbanisé. Ses horizons sans limites accrochent peu de repères. L'Oise, vallée industrielle, concentre les axes routiers, ferrés et de navigation (Oise, canal latéral à l'Oise) structurants.

La création du nouveau canal va conforter un paysage déjà marqué par les infrastructures du corridor qui relie le Bassin parisien au Nord de l'Europe : navigation (ponts, canal, ports, écluses), réseaux (routiers, ferrés, électriques).

Les nombreux ponts qui vont enjamber le canal vont rythmer le paysage. De plus le canal va dérouler un ruban d'infrastructures dont les écluses qui seront reliées par un chemin de halage.

Enjeux

Dans un paysage au relief peu marqué, le canal Seine-Nord Europe va générer des aménagements annexes qui, avec ceux du canal en lui-même, risquent de marquer fortement le paysage par les talus, remblais, déblais, quais et ponts réalisés.

Être vigilant sur la qualité des aménagements réalisés et leur intégration dans le paysage reste un enjeu environnemental de poids dans la réalisation de ce projet.

Acteurs : les collectivités locales, VNF, DIREN

97 Environnement & gestion du territoire Environnement & risques

3-1-2 Protections environnementales

98 Chiffres clés

Seule une trentaine de communes impactées par le tracé disposent d'une procédure de protection environnementale.

Analyse

La Picardie constitue aux abords de Paris et de l'agglomération lilloise une réserve naturelle et touristique de tout premier plan.

Certaines communes bénéficient compte tenu de leur richesse écologique de mesures de protection environnementale telles : Les zones natura 2000 qui ont pour objectif de contribuer à préserver la diversité biologique sur le territoire de l'union européenne, tout en tenant compte des exigences économiques, sociales, culturelles et régionales, dans une logique de développement durable. Le réseau Natura 2000 est composé de sites désignés spécialement par chacun des États membres en application des directives européennes « oiseaux » de 1979 et « habitats »de 1992. Les zones de protection spéciale (ZPS) concernent la conservation des oiseaux sauvages. Dans ces zones, l'État a pris un engagement de protection vis à vis de l'union européenne. Tout projet d'aménagement susceptible d'avoir un impact négatif sur les espèces à préserver et leurs habitats devra être justifié soit par un intérêt majeur, soit des mesures compensatoires seront à prévoir. Les zones humides bénéficient depuis 1995 d'un plan national d'action. Ce plan marque la volonté d'agir pour arrêter la dégradation de ces milieux, favoriser la restauration, garantir par une bonne gestion leur préservation durable et reconquérir les sites d'intérêt national. En 2007, des orientations ont été prises afin de renforcer les contraintes sur ces dernières. La moyenne vallée de l'Oise et la haute vallée de la Somme constituent des zones humides remarquables. Les zones pour la protection des oiseaux (ZICO) sont des sites qui présentent une valeur particulière au plan ornithologique par la présence ou l'absence d'une ou plusieurs espèces d'oiseaux rares ou menacées. Ces zones ont pour objet la protection, la gestion et la régulation de toutes les espèces d'oiseaux vivant naturellement à l'état sauvage sur le territoire européen des États membres, ainsi que les œufs des oiseaux, leurs nids et leurs habitats mais également la réglementation de leur exploitation.

Le tracé du canal Seine-Nord Europe impacte peu les zones de protection environnementale. Les parties les plus sensibles par rapport aux critères environnementaux sont celles situées entre Compiègne et le sud du Noyonnais ainsi que le secteur de la Haute vallée de la Somme. Ce sont des secteurs préservés au titre de la conservation des oiseaux, de la protection des zones humides et de zones de protection spéciale. Enjeux

Préserver les sites qui sont recensés dans l'étude d'impact du projet. Mettre en place un observatoire de l'impact des travaux du canal (avant, après et pendant ceux-ci) sur l'environnement comme le demandent les conclusions de la commission d'enquête publique. En effet, cela permet d'évaluer l'effectivité des mesures de compensation figurant à l'étude d'impact du dossier d'enquête publique.

Acteurs : VNF, les services de l'État

99 Environnement & gestion du territoire Environnement & risques

3-1-3 Artificialisation du sol

100 Chiffres clés

- 1 737 ha véritablement artificialisés entre 1990 et 2000 sur l’aire d’étude.

- Origine des sols artificialisés : terres arables (1 427 ha), prairies (117 ha), systèmes culturaux et parcellaires complexes (110 ha), forêts de feuillus (81 ha).

- Destination des sols nouvellement artificialisés : infrastructures de transport (998 ha), zones industrielles et commerciales (303 ha), extraction de matériaux (178 ha), tissu urbain (169 ha).

Analyse

L’un des outils en notre possession pour la mesure de la consommation d’espace est la base de données Corine Land Cover. Une base 2000 dite CLC 2000 a été dressée à partir d’images satellitaires de l’année 2000. La base de données CLC 1990, réalisée à partir d’images acquises entre 1987 et 1994, a été corrigée pour de meilleures comparaisons avec CLC 2000. Cet outil présente toutefois certaines limites. Une phase de photo-interprétation doit être ainsi réalisée. D’autre part, les zones homogènes d'occupation du sol de moins de 25 hectares ne sont pas prises en compte ou sont associées à d'autres pour former une unité homogène.

D'après cette source, au total, 1 737 ha ont été véritablement artificialisés entre 1990 et 2000 sur l’aire d’étude. Plus de 80% des surfaces consommées ont été prélevés à partir des terres arables. Le reste se partage à peu près équitablement entre les prairies, les systèmes culturaux et parcellaires complexes et les forêts de feuillus. Pour plus de la moitié, les superficies nouvellement ponctionnées ont été destinées aux infrastructures de transport durant la décennie 1990 soit près de 1 000 ha (ligne LGV Nord). Près de 500 ha ont été consommées pour des activités (zones industrielles et commerciales (300 ha) et extraction de matériaux (178 ha)). L'aire d'étude étant très rurale, à peine 10% des surfaces consommées ont été destinées au tissu urbain soit 169 ha.

Enjeux

Maintenir les bio-corridors conformément aux principes des mesures compensatoires prévues à l'étude d'impact du dossier d'enquête publique. Assurer la viabilité des exploitations agricoles concernées par l'aménagement foncier. Structurer le développement par le recours aux outils de planification.

Acteurs : les collectivités locales, DDE, DDAF, chambre d'agriculture

101 Environnement & gestion du territoire Environnement & risques

3-1-4 Risques naturels & technologiques

PPRN : Plan de Prévention des Risques Naturels PPRI : Plan de Prévention des Risques Inondation PPRT : Plan de Prévention des Risques Technologiques PPRMT : Plan de Prévention des Risques Mouvements de Terrain PPPRG : Plan de Prévention des Risques Retrait Gonflement

102 Chiffres clés Périmètres rapprochés Oise Somme N-PdC Picardie N-PdC Communes concernées par un 45 33 58 679 414 PPRN Nombre d'ICPE SEVESO AS 8162847

Il n'y a encore aucun PPRT approuvé ou prescrit le long du tracé du canal. Les 2 PPRT picards sont à prescrire fin 2008 - début 2009, leur approbation interviendra 18 mois plus tard (sauf complications durant la procédure).

Analyse

Le plan de prévention des risques (PPR) complète les outils de l'urbanisme sur les risques majeurs, qu'ils soient naturels ou technologiques, puisqu'ils doivent être annexés aux documents d’urbanisme existants. Le PPR constitue ainsi une servitude d'utilité publique et est alors opposable aux autorisations d'urbanisme à la condition d'être annexé au PLU ou directement pour les cartes communales (les SUP s'appliquent alors de plein droit). Le fait d'aménager un terrain dans une zone interdite par un PPR, ou de ne pas respecter les conditions de réalisation, d'utilisation ou d'exploitation prescrites par ce PPR constitue une infraction. Pour les risques technologiques, l’évolution réglementaire suite à la catastrophe d’AZF rend en effet nécessaire l’élaboration de PPRT autour des sites SEVESO AS (avec servitudes). Sur le territoire étendu, les PPR concernent les risques naturels d'inondations, par débordement ou remontées de nappes, de mouvements de terrain, de cavités, de coulées de boues et les risques technologiques. Des PPR inondation, mouvement de terrain et technologiques en cours ou approuvés sont présents sur le territoire rapproché et concernent directement le tracé du canal Seine-Nord Europe. A ce titre, 3 PPRT doivent être élaborés le long du canal : un en Nord-Pas-de-Calais et deux en Picardie (Ribécourt et Mesnil Ste Nicaise). A noter que les ICPE font aussi partie des restrictions d'urbanisme en contraignant ou interdisant les constructions à proximité : ils sont présents sur presque l'ensemble des communes et nous ne pouvons donc les cartographier. Les risques naturels et technologiques sont à intégrer en amont du projet et tout du long de la construction du canal Seine-Nord Europe et auront des impacts sur la construction du canal comme sur le développement des communes concernées. Il se doit de les préciser avec les correspondants territoriaux.

Enjeux

Veiller à ce que le futur canal soit compatible avec son environnement. Durant la construction du canal et jusqu'à la révision de nouveaux PPR, ce sont les documents approuvés et opposables qui s'appliquent. Durant les travaux et une fois la construction réalisée, il sera loisible d'utiliser les études réalisées par VNF pour mettre en évidence les impacts en terme de réduction de la vulnérabilité et de lancer la révision des PPR. Ceux-ci pourront alors déterminer les nouveaux zonages et s'imposeront aux documents d'urbanisme en vigueur. Éviter ou limiter l’augmentation de la vulnérabilité induite par le canal de par la présence de tiers (barges, embarcations diverses) dans les zones d’effets d’établissements à risques. Anticiper les interactions entre le canal et des installations industrielles et éviter d’éventuelles augmentations du risque, induits indirectement par le canal.

Acteurs : les collectivités territoriales et les services de l'État: DIREN, DRIRE, DDE et VNF

103 Environnement & gestion du territoire Foncier

3-2-1 Les marchés fonciers et immobiliers

104 Chiffres clés

Périmètres rapprochés au sens du BIPE En % Agglomération Le noyonnais Santerre-Haute Picardie France de Compiègne (3 EPCI) Somme Taux de mutation net 3,39% 2,19% 2,58% 3,32% 0,75 Nombre de logements privés anciens vendus rapporté au parc 23 630 803 220 privé (actes notariés 2003) Nc Nc Nc Prix moyen (HT) des maisons 108 500 € 86 900 € 71400 € 102 100 € anciennes (actes notariés 2003) Nc Ventes de terrains à bâtir (à des personnes physiques-SCI) (Actes 27 127 213 2472 notariés 2003) Nc Surface moyenne des terrains 1676 1620 1486 1507 Nc Prix moyen par lot 38 150 € 26 800 € 21 900 € 29 450 € Nc

Dans la Picardie nous avons les données par territoire qui regroupent plusieurs EPCI statistiques, pour le Nord-Pas-de-Calais, nous n'avons qu'une partie des données et par EPCI. Analyse

Le marché de l'immobilier est marqué en Picardie par la prépondérance des transactions de logements anciens (97% des transactions) et de la maison individuelle (71% du marché). Sur le secteur d'étude, le marché de l'immobilier est très segmenté. L'agglomération de Compiègne se distingue par les ventes en collectif (plus de la moitié), un dynamisme et des niveaux de prix élevés, sous l'influence des acheteurs d'Ile-de-France (11% des ventes) et du reste de la France (8%). Dans le Noyonnais, le marché est très peu actif et les prix inférieurs de 15% à la moyenne régionale. Les acheteurs venant du reste du département de l'Oise – en particulier de Compiègne – représentent près de la moitié des transactions. Dans la partie Somme, le marché est peu actif, très local (56% des acheteurs originaires de la même commune ou des communes voisines), les prix moyens sont inférieurs de 30% à la moyenne régionale. Le secteur autour de Péronne se distingue toutefois par un taux de mutation élevé, stimulé par les acheteurs du Nord-Pas-de-Calais qui représentent 7% des achats. Le marché foncier (ventes de terrains à bâtir) du secteur d'étude se caractérise par une taille moyenne des terrains légèrement supérieure à la moyenne régionale (1.546 m² en moyenne), notamment dans la partie Oise (1.629 m²) et des prix inférieurs, sauf à Compiègne (38.000 € par lot). Sur le Noyonnais, le marché est moyennement actif, fortement influencé par le reste du département (36% des achats) et les acheteurs franciliens (10% des achats). On observe un marché dynamique autour de Montdidier (118 terrains vendus en 2003), dominé par les acheteurs du reste du département (42% des transactions, dont les trois-quarts proviennent d'Amiens), qui portent les prix à des niveaux proches de la moyenne régionale (28.000 € par lot). Autour de Péronne, le marché est très local et peu actif : 95 transactions, 69% d'acheteurs originaires de la même commune ou de son proche voisinage, des niveaux de prix très faibles (14.000 € par lot). Enfin, dans le territoire rapproché du Nord-Pas-de-Calais, le marché est peu dynamique, sauf dans la zone de Cambrai. Enjeux Redéfinir, dans une optique de développement durable des territoires et d'utilisation rationnelle de l'espace, les formes urbaines souhaitées et les besoins fonciers qui en découlent. Inscrire dans les documents de planification un potentiel foncier suffisant qui permette notamment de maîtriser la spéculation liée à l'arrivée du canal.

Acteurs : collectivités locales, DDE (service habitat, aménagement...), EPF Nord-Pas-de-Calais, syndicats mixte de SCoT

105 Environnement & gestion du territoire Foncier

3-2-2 La construction de locaux

106 Chiffres clés

Périmètres rapprochés Oise Somme N-PdC Picardie France Locaux non résidentiels (LNR) 109.080 m² 56.735 m² 113.610 m² commencés (m² SHON, source (moyenne 2004- (moyenne 2004- (moyenne 2004- 1.108.068 m² 36.781.154 m² Sitadel) 2006) 2006) 2006) (2005) (2005) Surface des LNR rapportée à la superficie du territoire (m² SHON/ ha) 0,83 m²/ha 0,53 m²/ha 1,42 m²/ha 0,57 m²/ha 0,76 m²/ha Part des bâtiments à usage agricole (dont stockage ) 8% 46% Nc 28,7% 30,4% Part des bâtiments industriels 49% 39% Nc 33,5% 20,3%

Analyse

Le secteur de la construction de locaux non résidentiels (LNR, bâtiments non destinés à l’habitation) connaît un certain dynamisme depuis 3 ans, en France (+ 6% en 2006) comme en Picardie.

Si l’on retient comme indicateur le nombre de m² SHON (surface hors-œuvre nette) de locaux commencés rapporté à la superficie du territoire, la Picardie apparaît globalement moins dynamique que la moyenne nationale, ce qui est en partie dû au faible nombre de grandes agglomérations, où l’on observe les ratios les plus élevés (Amiens Métropole 1,8 m²/ha, CU Arras 5,9 m²/ha, Valenciennes-Anzin 3,6 m²/ha).

Sur le secteur d'étude, c’est la partie Nord-Pas-de-Calais, plus urbanisée, qui affiche le rythme de construction de locaux le plus élevé. Le rythme est cependant beaucoup plus faible dans les EPCI à dominante rurale situés sur le tracé du futur canal. La partie Oise du périmètre d’étude rapproché profite du dynamisme de Compiègne et de la CC Plaine d’Estrées, tiré par les bâtiments industriels. Le rythme de construction est nettement plus modéré dans les autres communautés de communes, où les bâtiments agricoles dominent. Les bâtiments à usage commercial représentent 42% de la construction dans la CC du Pays Noyonnais en 2006. La partie Somme apparaît comme la moins dynamique, à l’exception de la CC Haute-Picardie, située à l’intersection des autoroutes A1 et A29 et de la LGV Paris-Lille. La construction dans le secteur Somme du périmètre d’étude concerne essentiellement les bâtiments à usage agricole (46% des surfaces) et industriel (39%), les bureaux en sont pratiquement absents.

Enjeux

Aider les territoires à anticiper les évolutions liées à l'arrivée du canal : – maîtriser la spéculation foncière, – mobiliser le tissu local d’entreprises du BTP, – proposer l’assistance des services de l’État dans l’aménagement d’emprises foncières.

Acteurs : collectivités locales, DDE (service habitat, aménagement), EPF Nord-Pas-de-Calais, fédérations du BTP

107 Environnement & gestion du territoire Foncier

3-2-3 Les friches d'activités

108 Chiffres clés Périmètre rapproché Les méthodes de recensement des friches ne sont pas les FRICHES Oise Somme N-PdC mêmes en Picardie et en Nord-Pas-de-Calais qui dispose Nombre de 11 28 162 d'un Établissement Public Foncier Régional (EPF). friches Dans le référentiel Picard, une friche d'activité est « un espace surface des bâti ou non, anciennement utilisé pour des activités industrielles, 419 000 574 000 11 560 000 friches (m²) commerciales, ferroviaires ou militaires, désormais vacant depuis plus de deux ans voire largement sous-utilisé, de plus de 300 m2 ». Pour le Nord – Pas-de-Calais, une friche est un « espace libéré et laissé à l’abandon temporairement à la suite de l’arrêt brutal d’une activité agricole, portuaire, industrielle, de service, de transformation, de défense militaire, de stockage, de transport. Les friches sont caractérisées par leur concomitance d’apparition dans le temps et dans l’espace, la dégradation des milieux, la déstructuration économique de bassins d’emploi et le coût élevé de la réhabilitation. », selon la définition de l'Union professionnelle des entreprises de dépollution de sites.

Analyse

Le recensement des friches répond à des enjeux de politique publique tels que le renouvellement urbain, la mobilisation du foncier en faveur de la construction de logements, la limitation de l'étalement urbain. Présent dans le PASER Picardie et dans la loi ENL, il contribue à la remise sur le marché d'un foncier dégradé ou inutilisé donc à ouvrir des opportunités de renouvellement urbain lorsque ces espaces sont situés dans un tissu déjà constitué. Le nord de la France présente un passé industriel dont témoignent les friches d'activités situées dans des secteurs urbains de villes moyennes ou petites et de bourgs importants, cela constituant une spécificité locale. Dans le Nord-Pas-de-Calais, l'EPF participe activement à leur renouvellement : depuis sa création en 1990, 4 500 hectares de grandes friches périurbaines et surtout minières ont été traitées par démolition et revégétalisation. Ces travaux, soit plus de 120 millions d’euros, ont été financés par le contrat de plan État- Région et les fonds européens (Feder). Aujourd’hui, les sites des friches à traiter sont de plus petite taille, mais fréquemment pollués et imbriqués dans des tissus urbains mixtes. Les friches sont alors plus souvent renouvelées dans le cadre de la géographie prioritaire : contrats de ville, grands projets de ville, etc.

Les territoires étudiés sont concernés à des degrés divers. La taille des friches sur le périmètre rapproché de l'Oise est plus grande que sur celui de la Somme, sans comparaison possible avec celui du Nord-Pas-de- Calais. Cependant, les friches sont plus nombreuses dans ces deux derniers territoires. Sur les secteurs du périmètre rapproché dans l'Oise et plus particulièrement celui de Compiègne, et pour beaucoup de secteurs urbains, la pression foncière incite davantage au recyclage des terrains et les collectivités ont davantage de moyens pour piloter une opération complexe de réhabilitation. Les terrains en friches sont donc plus rapidement recyclés. Sur des territoires plus ruraux, comme sur le périmètre rapproché en Somme, les structures intercommunales ne disposent pas de moyens opérationnels pour agir et la pression foncière est bien moins importante. Les friches sont alors très éclatées et réparties sur le territoire et leur superficie est plutôt importante. Ce territoire présente aussi une part non négligeable de terrains mutables c'est à dire facilement mobilisables pour des réhabilitations mais la dynamique foncière n'est pas assez forte pour assurer un recyclage rapide des friches, même des plus aisées à utiliser. Le territoire concerné en Nord-Pas-de-Calais présente une grande densité de friches notamment dans la région lilloise. Les friches à proximité des plates-formes sont d'autant plus intéressantes qu'elles représentent une opportunité foncière en partie organisée pour accueillir des entreprises en lien avec ces plates-formes. Enjeux

Utiliser les friches à proximité des plates-formes pour les entreprises. Réhabiliter les friches le long du canal et utiliser les terrains situés en milieu urbain pour l'accueil (logements lors de la construction).

Acteurs : collectivités locales, DDE, DRIRE, EPF Nord, EPFL Oise, VNF

109 Environnement & gestion du territoire Planification

3-3-1 Planification locale

110 Chiffres clés Nombre de communes Périmètres rapprochés régies par Oise Somme N-PdC Un PLU ou un POS 44+65 16+12 39+32 Une CC 7 28 10 Le RNU 48 102 33 Com tot 164 158 114 Analyse

Les documents de planification (PLU, cartes communales) sont les outils les plus appropriés pour organiser l'espace et définir le projet d’aménagement et de développement de la commune. La loi solidarité et renouvellement urbain du 13 août 2000 prévoit que les plans locaux d'urbanisme (PLU) soient élaborés dans le respect des trois principes fondamentaux définis à l'article 121-1 du code de l'urbanisme à savoir : – l'équilibre entre l'urbanisation et la préservation des espaces naturels, – la diversité entre les fonctions urbaines et la mixité sociale de l'habitat rural et urbain, – la protection de l'environnement et la prévention des risques naturels et technologiques. Le PLU comporte ainsi un projet d'aménagement et de développement durable (PADD). En fixant les règles d’utilisation du sol, le PLU permet de réguler l’offre foncière et d’influer sur la valeur des terrains. Ainsi, en l'absence de document de planification, le développement communal reste limité aux « parties actuellement urbanisées ». De même, les collectivités ne peuvent instaurer d'outil d'aide au développement tel que le droit de préemption (DPU, TLE...).

Le taux de couverture en documents d'urbanisme (PLU/POS/CC) au 4ème trimestre 2007 était de 52% en France et de 36% en Picardie. Sur les 1185 communes du périmètre d'étude étendu, seules environ 35% d'entre elles disposent d'un document d'urbanisme approuvé (POS, PLU, carte communale) et 50% des communes sont encore soumises au règlement national d'urbanisme (RNU). Le reste est en phase d'étude : POS en révision ou PLU et carte communale en élaboration. Pour le périmètre rapproché, prés de la moitié de ces communes sont couvertes par un document d'urbanisme approuvé et un peu plus de 40% sont encore soumises au RNU. Dans ce contexte, l'Oise est mieux positionnée puisque près des 2/3 de ses communes sont couvertes par un document d'urbanisme en vigueur (approuvé). Les communes situées dans le périmètre rapproché du canal qui n'ont pas de document de planification sont alors dans l'incapacité d'anticiper sur les besoins et effets de la construction et du fonctionnement d'un tel équipement. On remarque, dans le Santerre, que celles qui sont le plus proches du tracé du canal Seine-Nord Europe se dotent depuis peu de carte communale. Enjeux

Encourager les collectivités locales à se doter de documents de planification indispensables pour anticiper sur les effets positifs ou négatifs de l'arrivée du canal Seine-Nord Europe, équipement structurant pour les territoires communaux traversés. Ces documents de planification peuvent être établis à l’échelle de l’EPCI. Leur élaboration permettra d'engager une réflexion sur un projet urbain choisi et partagé sur chacune d'entre elles.

Acteurs : les collectivités locales, les services du MEEDDAT

111 Environnement & gestion du territoire Planification

3-3-2 Schémas de cohérence territoriale (SCoT)

112 Chiffres clés Périmètres rapprochés Oise Somme N-PdC Part des communes recouvertes 87,8 0 82 par un SCoT(%) Part des communes recouvertes 11,6 0 23 par un SD (%)

Analyse

Les schémas de cohérence territoriale (SCoT) ont été instaurés par la loi SRU du 13 décembre 2000. L'objectif des SCoT est de définir les orientations d'aménagement. Il précise : – les orientations générales de l’organisation de l’espace et de la restructuration des espaces urbanisés, – les grands équilibres entre les espaces urbains et à urbaniser et les espaces naturels et agricoles. Il permet de mettre en cohérence les choix pour l'habitat et les activités, en tenant notamment compte des possibilités de déplacement ou des aires d'influence des équipements et de restructurer les tissus bâtis, en limitant la consommation des nouveaux espaces. Les documents de planification (PLU, PLH, PDU…) et les opérations d’aménagement (ZAC, ZAD, lotissements…) doivent lui être compatibles.

Plus de la moitié des communes du territoire d'étude sont engagées dans un processus d'harmonisation de leur projet de développement. Sur le périmètre étendu, 21 schémas de cohérence territoriale (SCoT) et schémas directeurs (SD) ont été recensés. Parmi eux, quatre SCoT et six SD sont approuvés et opposables. Pour ces derniers, deux sont maintenus en vigueur à titre transitoire car élaborés avant la publication de la loi SRU du 13 décembre 2000. Il convient toutefois d'ajouter à ce recensement le SCoT du Grand Amiénois dont le périmètre a été publié au début de l'année 2008 et qui couvre à lui seul 380 communes. Sur le territoire d'étude rapproché Picard, 8 SCoT ou SD ont été recensés dont cinq sont approuvés. Seul le territoire rapproché de la Somme ne possède aucune structure de planification globale de type SCoT ou SD.

L'arrivée du canal Seine-Nord Europe va indéniablement et a minima, avoir un impact sur l'économie (plate-forme multimodale) et les déplacements (attractivité des plates-formes) des territoires. Si une stratégie forte est montée autour des lieux d'échange de ce canal, les répercussions socio-économiques et environnementales pourront être anticipées et adaptées au niveau local.

Enjeux

Mettre en place des SCoT à l'échelle des pays à l'initiative des structures intercommunales compétentes ou les conduire à leur terme pour ceux en cours d'élaboration. Intégrer les questions économiques et des déplacements sur les projets de SCoT arrêtés et concernés par le tracé du canal Seine-Nord Europe.

Acteurs : les collectivités territoriales et leurs syndicats mixtes en charge des SCoT, les services de l'État

113 Environnement & gestion du territoire Planification

3-3-3 Taxes locales d'équipement

114 Chiffres clés

Dans la Somme, seules dix communes situées dans le périmètre rapproché, ont instauré la TLE. Dans l'Oise ce sont 75 communes. Périmètres rapprochés Oise Somme N-PdC Nombre de communes à TLE/ nombre de 46% 6% NC communes totales (%) Taux moyen de TLE pour les communes NC 2% NC concernées

Analyse

La taxe locale d'équipement permet de faire contribuer les constructeurs au financement des équipements publics communaux rendus nécessaires par l'urbanisation.

Chaque conseil municipal, par simple délibération, décide de son instauration ainsi que de son taux (entre 1% et 5% du coût forfaitaire de la construction). Elle est obligatoire pour les communes de plus de 10 000 habitants.

Tout projet de construction, d'agrandissement ou de rénovation est soumis au versement de la taxe locale d'équipement (TLE) dans les communes qui l'ont instaurée. La commune peut néanmoins exempter de la taxe les opérations de logements locatifs aidés, afin de faciliter leur financement.

La TLE fait partie, avec la participation pour voie et réseaux (PVR) et le programme d’aménagement d’ensemble (PAE) des outils juridiques et financiers indispensables à une commune pour maîtriser son développement.

Dans l'Oise, les communes semblent s'être mieux préparées pour agir sur leur développement que dans la Somme, et ce, même si un grand nombre d'entre elles, notamment les plus petites, n'ont pas utilisé la totalité des possibilités offertes. La plupart ont voté des taux modérés, inférieurs à 3%.

Enjeux

Il s'agit de faire connaître les différents outils disponibles pour accompagner les collectivités dans leurs projets de développement.

Acteurs : les collectivités locales, les services de l'État

115

Gouvernance Gouvernance

G-1 Coopération intercommunale- EPCI

118 Chiffres clés

Les cinq départements concernés sont bien couverts en établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) puisque seuls 3,4% des communes de l'Oise, 4,2% des communes de la Somme et 2,3% des communes de l'Aisne ne sont pas intégrées dans un EPCI.

Analyse

A l'exception du secteur de Roye, et d'une bonne trentaine de communes dispersées sur l'ensemble du territoire d'étude étendu, le territoire est bien couvert en EPCI (communautés de communes et communautés d'agglomération). En revanche, de nombreux EPCI sont de taille modeste et faiblement intégrés : pour la Picardie, sur les 20 EPCI du périmètre d’étude restreint, seuls cinq ont une population supérieure à 20 000 habitants, dix ont mis en place une fiscalité unique (4 communautés d’agglomération et 6 communautés de communes à taxe professionnelle unique –TPU). Le secteur de Roye situé dans le périmètre rapproché de l'étude et concerné directement par le tracé du canal Seine-Nord Europe se situe en dehors de tout dispositif de gouvernance. Ce secteur n'est donc pas préparé à l'arrivée de cet important équipement structurant. Or, les potentialités offertes soulèvent des enjeux d'aménagement importants.

Enjeux

Inciter le secteur de Roye ainsi que les communes orphelines à créer ou à intégrer un EPCI. Organiser les compétences des EPCI par rapport à la grande infrastructure qu'est le canal Seine- Nord Europe.

Acteurs : les services de l'État, les collectivités locales

119 Gouvernance

G-2 Pays, Départements, Régions

120 Chiffres clés

Périmètre rapproché Périmètre étendu régions Nord – Pas-de-Calais, Picardie Nord – Pas-de-Calais, Picardie départements Nord, Oise, Pas-de-Calais, Somme Aisne, Nord, Oise, Pas-de-Calais, Somme pays (périmètre publié) Artois, Cambrésis, Santerre Haute Idem et Saint-Quentinois, Grand Somme, Sources et Vallées, Amiénois, Chaunois, Soissonnais, Compiègnois Clermontois – Plateau Picard, Sud Oise Source : Préfecture Picardie 31/01/2008 – Insee Nord - Pas-de-Calais 03/2008

Analyse

Les Pays sont de véritables territoires de projets fondés sur une volonté et une solidarité locale. Les territoires pressentis pour se rassembler en Pays sont des unités qui permettent une cohésion géographique, culturelle, économique ou sociale à l'échelle du bassin de vie ou d'emploi. Ils peuvent donc servir à ce titre de périmètre d'étude aux futurs SCoT. Dans le Nord-Pas-de-Calais, les pays du Cambrésis et de l'Artois sont concernés par le tracé du canal. Ils réunissent, à quelques rares exceptions près, l'ensemble des communes du périmètre élargi. Pour la Picardie, la couverture progressive en Pays montre un désir des acteurs de travailler ensemble, pour mettre en oeuvre des projets communs. Cependant, la cohésion des acteurs semble être plus délicate dans la partie centrale de la région, celle justement traversée par le canal. Si le Santerre Haute Somme vient de se constituer en pays autour des communautés de communes du nord-est du département, le secteur des cantons de Moreuil, Montdidier, Roye n'a pas suivi pour compléter la couverture du département sur sa partie orientale. Sur la partie Oise, le pays du Compiégnois est constitué depuis 2005 et le périmètre du Pays Sources et Vallées, autour de Noyon, a été arrêté à la fin de l'année 2007.

Les conseils généraux sont appelés à jouer un rôle de premier plan dans le projet de canal en raison de la compétence d'aménagement foncier rural qui leur est dévolue et qui sera nécessaire pour l'acquisition des terrains et la réorganisation des exploitations agricoles autour du canal. Ils sont également appelés à jouer un rôle dans l'organisation des territoires par leur action dans le domaine social et sanitaire qui constitue un enjeu particulièrement aigu dans les territoires traversés, dans l'aide à l'équipement rural, dans l'offre de transport collectif interurbain, et dans le réseau des voies d'eau navigables (compétences qui leur ont été transférées). Ils peuvent également développer des actions dans le domaine économique.

Au travers des politiques d'aides économiques et d'aides à l'immobilier, les conseils régionaux sont engagés dans le développement économique pour lequel ils sont appelés à assurer la coordination de l'ensemble des politiques d'aides publiques. Dans le domaine de l'aménagement des territoires, ils interviennent par la mise en place de schémas régionaux d'infrastructures et de transports et de schémas régionaux d'aménagement et de développement du territoire. Ils assurent l'organisation des services de transport de personnes à l'échelle régionale (TER). Ils élaborent avec l'État les contrats de projet État-Région (CPER). Les Régions sont également appelées à définir les programmes de formation professionnelle continue et d'apprentissage dans le cadre du plan régional de formation professionnel.

Enjeux

L'objectif est, dans le cadre de l'élaboration de ces documents, de définir le bon périmètre d'étude pour asseoir la pertinence du diagnostic. Inciter à la mise en place d'un SCoT sur le périmètre du pays Santerre-Haute Somme pour mieux prendre en compte tous les aspects du canal Seine-Nord Europe.

Acteurs : Voir ci-dessus et les Préfectures

121 Gouvernance

G-3 Administrations de l'État

122 Chiffres clés Territoire rapproché Territoire élargi Nb de régions concernées 2 2 Nb de départements concernés 4 5 Nb d'arrondissements concernés 5 12

Analyse

Le territoire rapproché, le plus directement impacté par le projet, est couvert par les sous-préfectures d'arrondissement de Cambrai, Arras, Péronne, Montdidier, Compiègne. En terme de services techniques de l'État, sur ces territoires, il est intéressant de ne disposer : – que de deux services territoriaux pour la Picardie avec l'Unité Territoriale du Santerre-Haute Somme (UTSHS) et le Service d'Aménagement Territorial de Compiègne (SATC) – que de deux services territoriaux en Nord-Pas-de-Calais (qui n'est concerné que par ¼ du tracé) avec l'arrondissement de Douai-Cambrai et la Coordination Territoriale Artois-Ternois. Les représentants territoriaux des DDE et les sous-préfectures sont les interlocuteurs privilégiées des collectivités locales.

Selon les thématiques abordées, éventuellement d'autres interlocuteurs techniques spécifiques, et qui sont présents sur le territoire élargi, peuvent être à considérer. Ainsi à : – Amiens, chef lieu de région, se trouvent les services de l'État suivant: DRE, DRIRE, DIREN, DRAF, DRTEFP, DRDJS, DRASS – Amiens et Arras, chefs lieu de département, se trouvent les services de l'État suivant: DDE, DDAF, DDSV, DDTEFP, SDAP, DDJS.

En terme de communes et intercommunalités : – pour l'arrondissement de Douai-Cambrai et la Coordination Territoriale Artois-Ternois, 11 communes sont traversées par le projet du canal Seine-Nord Europe et se regroupent sur 3 communautés de communes : celle de Marquion, celle de l'Enclave et celle de Bertincourt. A noter que les communes de Marquion et de Sauchy-Lestrée accueillent la plate-forme de Marquion – pour l'unité territoriale Santerre-Haute Somme, 26 communes sont traversées par le projet du canal Seine-Nord Europe. La plupart appartiennent à 3 communautés de communes : celle du canton de Combles, celle du Pays Nesloise et celle de la Haute Somme. Par ailleurs, certaines de ces communes n'ont pas encore intégré de communauté de communes. Quatre communes sont concernées par les plates-formes de Nesle et d'Eterpigny : Barleux (4ha), Eterpigny (56 ha), Mesnil-Saint-Nicaise (25 ha) et Nesle (59 ha) – pour le SAT de Compiègne, 22 communes sont traversées par le projet du canal Seine-Nord Europe et se réunissent dans 3 intercommunalités: les communautés de communes du Pays Noyonnais, des Deux Vallées, et la communauté d'agglomération de la Région de Compiègne. Les communes de Vauchelles, Porquéricourt et Beaurains les-Noyon sont concernées par la plate-forme de Noyon. Enjeux

Établir et disposer d'un discours unique de l'État sur ce projet et sur ses impacts et relations sur le territoire. Décliner ce discours et le portage des enjeux de l'État à travers un plan d'action des services.

Acteurs : les services territoriaux et centraux de l'État

123 Gouvernance

G-4 Gouvernances territoriales spécifiques en structuration

Association de préfiguration pour la promotion de la PFM de Cambrai-Marquion

Agence de Développement de l'Est de la Somme (ADES) + CCI Péronne: ASSOCIATION > réflexion sur la valorisation touristique SEINE-NORD EUROPE

- fédération des initiatives de l'ensemble des acteurs territoriaux - coordination des acteurs territoriaux avec l'Etat et le Maître d'ouvrage

Syndicat mixte pour la création, l'aménagement, la gestion et l'entretien du port fluvial de la PFM de Longueil Sainte-Marie

124 Analyse

Le projet de canal Seine-Nord Europe est un grand projet d'aménagement constituant une opportunité de développement des territoires qu'il traverse. Afin d'accompagner le projet et d'en valoriser les retombées pour un développement durable de ces territoires, les acteurs locaux ont besoin de se structurer en gouvernances spécifiques liées au canal Seine-Nord Europe.

Des initiatives et actions ont déjà été engagées par un certain nombre d'acteurs, elles doivent permettre : – une valorisation économique de l'arrivée du canal, – une convergence et une coordination des initiatives dans les différents domaines, – une interface entre les territoires et le maître d'ouvrage.

Deux échelles de gouvernance se dessinent : – une gouvernance « globale » associant les acteurs sur l'ensemble géographique du projet, – une gouvernance « locale » liée à un des aspects du canal à valoriser comme les plate-formes multimodales.

Sur le premier point, l'association Seine-Nord Europe se destine à assurer une mission de coordination des acteurs territoriaux dans leur relation avec l'État et le maître d'ouvrage et plus largement pour la mise en œuvre des politiques d'accompagnement au projet. Ses modalités d'intervention passent par : – un réseau de correspondants au niveau des structures concernées (collectivités locales, chambres consulaires, associations,...), – des dispositifs de réunion des acteurs (groupes de travail thématiques, colloques, etc...).

Concernant la valorisation et le développement des plates-formes multimodales, des gouvernances spécifiques sous forme d'association, pouvant évoluer en syndicats mixtes, se sont mises en place : – l'association de promotion des ports de Haute-Picardie, pour l'accompagnement des plates- formes de Nesle et Péronne/Eterpigny, – l'association de préfiguration pour la promotion de la PFM de Cambrai-Marquion, autour du Syndicat Mixte Marquion-Osartis. Une cellule emploi-formation spécifique est mise en place en commun entre la maison de l'emploi du pays d'Artois et la maison de l'emploi du Pays du Cambrésis, – le syndicat mixte pour la création, l'aménagement, la gestion et l'entretien du port fluvial de Longueil Sainte-Marie.

Une réflexion visant à définir un programme d'action sur la valorisation touristique du projet et d'ouvrages connexes est menée dans l'est du département de la somme à l'initiative de l'Agence de Développement de l'Est de la Somme (ADES) et la CCI de Péronne. Les ouvrages concentrés sur cette partie du tracé permettent un axe de développement touristique fort (pont-canal de 1300m, écluse de Moislains de 30m, bassin réservoirs) en lien avec les atouts touristiques actuels (étangs de la Haute-Somme, Historial de Péronne, tourisme de mémoire).

Enjeux

Mettre en œuvre des politiques d'accompagnement pour un développement durable des territoires en valorisant les opportunités offertes par le canal Seine-Nord Europe.

Acteurs : collectivités territoriales et associations concernées

125

Enjeux du développement durable une responsabilité économique, environnementale et sociale pour un territoire viable, vivable et équitable

Les enjeux de l'état présentés ci-dessous ont fait l'objet d'un regroupement thématique. Ceux-ci ont été opérés grâce à la grille RST 02, un outil de questionnement et d'analyse destiné à mettre en lumière les points faibles et les points forts d'un projet au regard du développement durable.

Le schéma reprend les trois dimensions des responsabilités sociale, environnementale et économique ainsi que leurs interfaces définissant un monde viable, vivable et équitable et par voie de conséquence durable.

 préservation d'un espace de "respiration" entre les métropoles parisienne et lilloise  protection de la faune, de la flore et des corridors biologiques  préservation des milieux naturels fragiles RESPONSABILITE ENVIRONNEMENTALE

 intégration de l'infrastructure dans les paysages

 montage d’un observatoire de l’impact des travaux  consommation économe  lutte contre la pollution de la ressource en eau et maîtrisée de l'espace  prévention des risques naturels et technologiques  réutilisation des friches situées à proximité du canal  prévention de l'augmentation VIVABLE VIABLE de la vulnérabilité liée à la  gestion des campings illégaux création du canal

 valorisation des  mise en place d’une stratégie foncière  constution de réserves d'eau territoires pour les  maintien de la structuration des differents usagers  restructuration du parcellaire agricole pôles de service du territoire rural  rétablissement des voies et des réseaux DURABLE (réseau des bourgs du Santerre)  mise en place d'une  repérage et traitement  préservation des terres agricoles, notamment celles à fort potentiel gouvernance du territoire des logements indignes (Somme) et d’outils de planification  améliorationde la qualité  mobilisation des acteurs locaux du BTP  renforcement de la et du confort du parc privé  développement de la logistique et des zones coopération intercommunale d'activités en cohérence en fonction des  reconquête du parc de logements vacants  mobilisation et durabilité plates-formes et de la multimodalité  relance de la construction neuve (Oise) de l’emploi local RESPONSABILITE ECONOMIQUE  accessibilité des actifs RESPONSABILITE SOCIALE  organisation d'une "bourse" aux logements pour aux plates-formes et  élévation du niveau global la phase chantier permettant l'intégration à la vie locale aux pôles de services de qualification des élèves  qualification de la main  raccordement des plates-formes  recherche de l'adéquation de l'offre à Internet haut-débit d'oeuvre en rapport avec le chantier et les métiers du canal en logement avec les ressources des ménages  liens entre les nouveaux produits touristiques et les produits touristiques existants  réhabilitation des  repérage du gisement foncier pour le logement friches selon leur  organisation de produits touristiques liés au canal emplacement  augmentation de l'offre d'équipements  développement de l'offre de court séjour sportifs pour répondre aux besoins  développement de sites de pratique des populations nouvelles de loisirs sportifs de nature EQUITABLE

129 ENJEUX ECONOMIQUES DRE Picardie - SPAT Lens Géofla - IGN Paris 2005 reproduction interdite sources : DRAF, DRE, VNF, CRCI Douai Valenciennes

Arras

A2

RN25 Cambrai

Bapaume

Albert A26

Péronne

TGV Corbie Amiens Haute-Picardie RD1029 Saint-Quentin IRE LE OVIA HAVRE A 29 RR - RO FE UE Chaulnes E N - D REI A MS C O Rosières-en-S. R Nesle

Roye Ham Tergnier

Montdidier Chauny

A1

Noyon

A16

Beauvais Ribécourt

RN31 Soissons Clermont Compiègne Longueil

RN2 Creil

INFRASTRUCTURES PLATES-FORMES PRODUCTION AGRICOLE ACTIVITES INDUSTRIELLES CANAL SNE zone d'activité enjeux autoroute production plate-forme enjeux de ZA en projet d'organisation légumes des ZA en relation ligne régionale CSNE préservation du foncier avec les PFM embranchée développement + grandes agricole logistique desserte favorisant ligne TGV port céréalier cultures le report modal

130 Enjeux économiques

Le projet de canal constitue une opportunité économique exceptionnelle pour les territoires traversés. Cependant l'apport d'une infrastructure sur un territoire n'est pas automatique. Il dépend dans une large mesure « du mode d'appropriation des agents économiques et des acteurs locaux de l'infrastructure – et des services et opportunités qu'elle [permet] de développer »1. Le développement sera donc largement conditionné à la mobilisation des acteurs économiques locaux et à l'organisation de l'interface entre chantier et exploitation du canal d'une part et territoires traversés d'autre part.

Des dynamiques économiques à anticiper milieu urbain, les friches pourront accueillir des afin d'en faire bénéficier les territoires programmes de logement ou de services tandis que les terrains à proximité des plates-formes Le canal doit profiter au tissu local d’entreprises : pourront compléter les besoins d'accueil BTP, matériaux et matériel de construction, d'entreprises. logistique (transport et manutention). Les services de l’État peuvent proposer leur Le dynamisme lié à la construction du canal assistance dans le domaine de l'aménagement Seine-Nord Europe concerne également les foncier. métiers et les entreprises de services indirects aux personnes, à des degrés différents selon l'apport Un potentiel touristique à relier aux offres de population qui sera constaté. Ainsi, une existantes véritable dynamique démographique et L'exploitation à des fins touristiques des nouvelles économique, différenciée selon les territoires peut infrastructures inhérentes au projet de canal sont se mettre en place. Les territoires du Santerre- d'ores et déjà envisagées : pont canal, écluses, Haute Somme et du Cambrésis sont les premiers aménagement des berges, bases de loisirs et concernés par les enjeux liés à l'emploi. Il s'agit sites d’activités nautiques dans les bassins de aussi de pouvoir renforcer les potentialités d'un rétention d’eau, sites de pratiques de loisirs emploi durable au-delà de la construction pour sportifs de nature (Véloroutes et Voies Vertes, faire diminuer le chômage à long terme. Relais rando-vélo, itinéraires de randonnée Pour la phase d'exploitation, le développement de pédestre). Toutes ont pour objectif de favoriser zones logistiques autour de sites multimodaux l’attractivité touristique des territoires traversés. doit être favorisé en incitant à la mutualisation des Ces nouveaux produits devront être organisés en installations et en assurant une bonne tenant compte du tourisme déjà présent sur les accessibilité aux plates-formes, tant en termes de territoires : découverte de la nature et tourisme de fluidité des trafics qu'en termes de sécurité mémoire notamment. Ces différentes pratiques routière. Le report modal doit être favorisé en touristiques doivent être mis en relation afin de exploitant les sites embranchés ou ceux qui développer l'offre tant du point de vue quantitatif borderont le réseau navigable. que qualitatif, avec un enjeu particulier sur le court Un foncier à organiser selon les usages séjour. Cette réflexion apporte également l'occasion de gérer les abords du canal du Nord L'enjeu concerne en premier lieu la préservation notamment par rapport aux campings illégaux. des terres agricoles, et tout particulièrement celles à fort potentiel qui bordent le futur canal. Le projet La mobilisation de l'ensemble des acteurs du nécessitera la restructuration du parcellaire pour tourisme est nécessaire pour réussir le pari d'un assurer la viabilité des exploitations. Ces accueil parfait. évolutions devront également assurer le maintien des bio-corridors. La gestion des différents usages du sol (agriculture et extension de l'urbanisation) doit Acteurs s'inscrire dans les documents de planification, en définissant un potentiel foncier urbanisable DRTEFP, CCI, chambres d'agriculture, acteurs permettant de proposer des terrains à construire de la formation professionnelle et initiale, en quantité suffisante afin d'éviter un phénomène structures locales de l'emploi, Conseil de spéculation lié à l'arrivée du canal tout en Régional, Conseils généraux, EPF Oise, limitant la consommation de l'espace. Comités départementaux du Tourisme, DRT. Cet objectif peut être en partie rempli par la 1 JOIGNEAUX G., LANGUMIER J.F. (2004), « Les observatoires réhabilitation de friches situées dans les territoires autoroutiers : l'expérience des autoroutes Paris-Rhin-Rhône et quelques bordant le canal. Lorsqu'elles sont situées en enseignements », Les Cahiers Scientifiques du Transport, n°46, p.21.

131 ENJEUX SOCIAUX DRE Picardie - SPAT Lens Géofla - IGN Paris 2005 reproduction interdite sources : DRAF, DRE, VNF, CRCI Douai Valenciennes

Arras

Cambrai

Bapaume

Albert

Péronne

TGV Amiens Corbie Haute-Picardie Saint-Quentin

Chaulnes

Rosières-en-S. Nesle

Roye Ham Tergnier Montdidier Chauny

Noyon

Beauvais Ribécourt

Soissons Clermont Compiègne

Longueil

Creil

TRANSPORTS INTER URBAINS EVOLUTION ET STRUCTURATION DES PÔLES ACTIONS EN MATIERE DE LOGEMENT croissance promouvoir pôle régional petite ville réhabiliter les diminution le report modal logts existants ligne régionale développer le relancer bourg conforter les pôles transport à la la construction enrayer la dévitalisation demande ligne TGV ville village des centres promouvoir PLH

132 Enjeux sociaux

Le projet de canal Seine-Nord Europe, par les perspectives de développement ouvertes par sa construction et son exploitation, est une occasion à saisir pour améliorer le cadre de vie des ménages sur le territoire traversé. Il constitue également une opportunité pour attirer une population nouvelle. Il suppose une analyse du potentiel de compétences et de qualification à mobiliser.

Des pôles de service à conforter contribution à travers des actions comme la création d'une « bourse » aux logements disponibles afin de Ce projet traverse des espaces à dominante urbaine permettre aux entreprises du chantier de loger leur ou à dominante rurale, avec des caractéristiques personnel. socio économiques diversifiées selon les territoires - Compiègnois, Santerre ou Cambrésis. Dans la zone L'hébergement de loisir (camping, hôtels, chambre majoritairement urbaine de Compiègne-Noyon, d'hôtes, gîtes) ne peut apporter qu'un complément l'enjeu par rapport au cadre de vie relève davantage très partiel d'un point de vue quantitatif. De plus, il ne de l'organisation et de la hiérarchie entre les peut être envisagé que comme une réponse différents pôles que de leur constitution ou de leur temporaire en dehors des saisons de forte renforcement. fréquentation touristique. Du nord de l'Oise au sud du Nord-Pas-de-Calais, le Ces types d'hébergement facilitent l'intégration d'une territoire traversé est à dominante rurale ; il convient population extérieure à la vie locale. Ils participent au d'en préserver les spécificités - agriculture puissante renforcement de l'économie résidentielle, en faisant et de nombreux espaces naturels - pour assurer une fonctionner les commerces de proximité, et à la « respiration » entre les métropoles parisienne et découverte de la région. L'ensemble contribue à lilloise. Le maintien d'une qualité de vie en milieu améliorer l'image de la Picardie. rural dépend de manière significative de la proximité L'offre en logement doit être organisée par les des services. Actuellement, la tendance est à collectivités locales et de façon concertée entre elles l'élargissement des zones sous-équipées ou non- pour mettre en place une stratégie foncière : équipées. Ce phénomène est aggravé par un taux repérage du gisement foncier, recours aux outils de motorisation relativement faible et, dans certains juridiques et fiscaux pour mobiliser des terrains pour secteurs comme le Santerre-Haute Somme, par une la construction de logements. Cette action ainsi que moindre mobilité des habitants. Il s'agit donc de la mise en place d'OPAH pour le parc privé existant conforter le réseau des bourgs et de petites villes qui seront inscrites dans des programmes locaux de fait la spécificité de l'espace rural picard. Cette action l'habitat (PLH) ou de projets de territoire habitat. doit être complétée par une réflexion sur les L'association des professionnels de l'habitat aux déplacements et l'accès à ces pôles de services tant projets d’aménagement permet une mise en place en termes d'infrastructures (rétablissement des plus rapide des politiques prévues. voiries modifiées par le canal Seine-Nord Europe, qualité des aménagements au regard de la sécurité Des compétences à promouvoir et des routière et du niveau de trafic) que dans qualifications à faire évoluer l'organisation des déplacements (développement du Le canal Seine-Nord Europe apparaît également transport à la demande, incitation au co voiturage comme une opportunité pour recourir aux principalement lors du chantier). compétences présentes sur le territoire et pour Les pôles de services devront évoluer, en se améliorer et diversifier les qualifications par rapport renforçant ou selon une nouvelle organisation, en aux besoins actuels de la population et aux offres du fonction des besoins créés par l'arrivée de marché. Ce développement, qui concerne la populations nouvelles, notamment pendant la phase formation initiale comme la formation de chantier. professionnelle, doit être envisagé à l'échelle des Un parc de logement local à requalifier en bassins d’éducation et de formation au travers des chartes de bassins, tout en prenant en considération mettant à profit l'apport du chantier sur certains territoires une plus faible mobilité de la L'analyse des besoins en logements sur les population. Cette qualification permettra, entres territoires fait apparaître la nécessité de relancer la autres, de retenir les jeunes, d'anticiper le construction dans les secteurs à dominante urbaine, vieillissement et les départs à la retraite dans les de reconquérir le parc de logements vacants et secteurs où la structure de l'emploi se maintient d'améliorer le confort d'un habitat vieillissant, (BTP) et dans les secteurs où elle est dynamique notamment en milieu rural. Ces besoins endogènes (logistique). en logements peuvent rencontrer ceux inhérents au canal Seine-Nord Europe pour les phases de chantier et d'exploitation, en s'appuyant sur les Acteurs dynamiques économique et démographique ainsi DDE, collectivités locales (dont CR et CG), générés. syndicats mixte (planification), ANAH, associations Pendant la période de chantier, les solutions d'amélioration de l'habitat, EPF, entreprises de BTP, d'hébergement ne passent pas forcement par la organismes financiers (1% logement...), organismes construction de bases de vie autonomes ou par la HLM, associations d'insertion, acteurs du tourisme construction neuve. Le parc existant peut être mis à (DRT, OTSI, propriétaires...)

133 ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX DRE Picardie - SPAT Géofla - IGN Paris 2005 reproduction interdite sources : INSEE, VNF, DRE, DIREN Douai Valenciennes

Arras étangs de la Sensée

Cambrai SEUIL DE BAPAUME

Bapaume

secteur du Souvenir Albert

COLLINES DU VERMANDOIS Péronne Corbie vallée de l'Omignon Amiens boucles de la Saint-Quentin Somme

Chaulnes PLATEAU DU VERMANDOIS Nesle PLATEAU DU SANTERRE haute vallée de la Somme Roye Ham Tergnier Montdidier Chauny

PLATEAU PICARD COLLINES DU Noyon NOYONNAIS bassin du ChaunoisMassif de St-Gobain Beauvais Ribécourt

PLATEAUX DU SOISSONNAIS Clermont Soissons Compiègne

Longueil Massif de Compiègne

Creil

DEVELOPPEMENT ENSEMBLES PAYSAGERS PATRIMOINE LOISIRS -TOURISME FLUVIAL PERIURBAIN enjeux de protection des vues escale fluviale enjeux de protection et perspectives limitation développement maîtrisé ou de gestion du mitage et des loisirs aquatiques de l'étalement corridors monument amélioration habitations urbain grande faune repère légères de loisir / campings

134 Enjeux environnementaux

Dans un paysage au relief peu prononcé, le canal Seine-Nord Europe va générer des aménagements le long de son tracé (plates-formes multimodales, base nautique, escales de plaisance,..) mais également sur son périmètre d'influence. Ces développements risquent de marquer fortement le paysage notamment pendant la phase de travaux. La qualité des aménagements réalisés, le respect des contraintes physiques (relief, réseau hydrographique, milieux naturels...) et leur intégration dans le paysage constituent un enjeu environnemental essentiel dans la réalisation de ce projet.

Des risques à prendre en compte et à Les SCoT permettent de mettre en place ces limiter orientations. La prise en compte des risques existants dans la conception et la réalisation des projets (canal Seine- Un patrimoine à valoriser par une gestion Nord Europe ou en lien) est importante, que les intégrée risques connus ou avérés soient naturels ou technologiques ou que les documents qui les Dans l'ensemble des démarches d'aménagement, recensent soient opposables ou en cours les différents usages des territoires doivent être d'élaboration (pour les PPRT entre fin 2008 et 2010). maîtrisés afin d’éviter tout rapport conflictuel. Cette gestion des différentes pressions sur les territoires Il convient aussi de veiller à limiter l’augmentation de permet d’assurer un développement durable et la vulnérabilité (aggravation des risques) induite par intégré. Pour cela, il convient d’expliquer aux le canal et d'éviter la création de nouveaux risques différents usagers la valeur des lieux et de les induits directement ou indirectement par le canal. encourager à leur entretien. Les modifications générées en terme de réduction Les acteurs des territoires doivent, de même, de la vulnérabilité devront être prises en compte prendre en compte l'environnement et construire dans le cadre de la révision des PPR naturels ensemble une politique commune de gestion inondations qui interviendra après la mise en service durable. du canal. Par ailleurs, leur connaissance est un véritable enjeu pour le maintien de l'environnement. Enfin, les spécificités locales du patrimoine naturel et bâti participent amplement à la qualité du cadre de La lutte contre toute forme de pollution est vie, en particulier en milieu rural. Elles doivent être particulièrement importante sur les secteurs mises en valeur et préservées. sensibles, notamment en ce qui concerne la qualité des eaux. Doter l'ensemble des vallées traversées ou à proximité en documents de planification et de Observer pour mieux anticiper gestion est essentiel. Suite aux différents travaux relatifs à l'évaluation a priori des impacts du canal, il est d'ores et déjà Des territoires fragiles à préserver nécessaire de mettre en place un observatoire permettant de disposer d'informations en continu sur Il convient de définir à l'échelle de l'ensemble du l'évolution du milieu et de pouvoir, si nécessaire et projet quels sont précisément les territoires à en complément des compensations déjà présentées protéger et ceux qui peuvent être le support de dans le cadre de l'étude d'impact, ajuster les développement tout en veillant à la qualité des mesures. aménagements qui y seront réalisés. En effet, certains territoires traversés ou à proximité du tracé du canal Seine-Nord Europe sont très fragiles et très sensibles; il s'agit principalement de la forêt de Compiègne, de la vallée de la Somme et de Acteurs la vallée de la Sensée. La plupart font l'objet de DDE, collectivités locales (dont CR et CG), mesures de protections qui limitent fortement leur syndicats mixte (planification), ANAH, associations développement. D'autres territoires, également d'amélioration de l'habitat, EPF, entreprises de BTP, fragiles mais ne nécessitant pas le recours à des organismes financiers (1% logement...), organismes outils de protection aussi forts, peuvent faire l'objet HLM, associations d'insertion, acteurs du tourisme d'aménagements conséquents. Ceux-ci devront (DRT, OTSI, propriétaires...) néanmoins être réalisés en prenant soin de limiter leur impact sur l'environnement.

135

Cet ouvrage a été réalisé dans le cadre d'une action partenariale associant plusieurs services de l'État en Picardie et dans le Nord-Pas-de-Calais, régions traversées par le projet de Canal Seine-Nord Europe. La Direction Régionale de l'Équipement de Picardie en a assuré le pilotage et l'animation.

Cet atlas a été produit directement par les services de l'État qui ont mobilisé leurs ressources internes en termes d'information géographique et d'analyse territoriale. L'échange des points de vue et la définition commune d'enjeux pour le territoire concerné ont été assurés par l'organisation d'ateliers rassemblant l'ensemble des partenaires. Le Centre d'Études Techniques de l'Équipement Nord-Picardie est venu apporter un éclairage prospectif en présentant deux études de « benchmarking » sur les grands chantiers d'infrastructure et l'organisation territoriale autour des plates-formes multimodales.

Le groupe de production des fiches thématiques a rassemblé : DRE Picardie /SPAT : C. Batteux – C. Cazier – B. Chauvin – G. Crochu – C. Febbrari – N. Lenoir – J. Lentieul – AL. Masson – D. Saïfi, DRE Picardie / HCF : D. Bouthors – R. Couaillier – J. Engelaere – D. Lefebvre, DRE Picardie / MGC : D Pajak – C Poirie, DDE 80 : P. Devilly, DRE Nord-Pas-de-Calais : JC. Holderic, DIREN Picardie : A. Briat – C. Caffin – T. Obé, DRASS Picardie : P. Pruvot – A. Hardel, DRAF Picardie : N. Darras – F. Lejeune – F. Specq, DRDJS Picardie : C. Lesage, DRIRE Picardie : L. Weber, DRT Picardie: MF. Salon – F. Sapart, DRTEFP Picardie : L. Durand – I. Manant – L. Obein, Rectorat de Picardie : L. Laude – JM. Marty – J. Muzernhart.

Ont également contribué à l'apport d'éléments de connaissance et d'analyse des territoires :

DDE 02 : B. Lesaffre (puis en DDE 62), DDE 59 : B. Morque – C. Brunel, DDE 60 : D. De Paoli – F. Poulain, DDE 62 : A. Benhima – D. Storez, DDE 80 : D. Maelstaf – F. Cedeyn – M. Casalis, INSEE : L. Leroux – M Bouscasse, Préfecture de l'Oise : M. Malledant, Préfecture de la Somme : E. Ménindés – C. Pelay.

La rédaction générale a été réalisée par AL. Masson.

La coordination du projet a été assurée par : T. Guilloux, N. Lenoir, M. Marseille et AL. Masson.

Nous remercions Joël Bye, la Préfecture de région et Voies Navigables de France pour avoir contribué à l'illustration photographique de l'ouvrage.

Illustration « population et conditions de vie » : Historial de Péronne – Maître d'ouvrage : Conseil général de la Somme – Maître d'œuvre : Henri Ciriani, architecte.

Impression et assistance à la mise en page : Yvert – Amiens - Olivier Boulanger / M.COM 33 (0)3 22 09 82 34

Direction régionale de l'Equipement de Picardie

Imprimé sur du papier 100 % recyclé 56 rue Jules Barni 80040 AMIENS cedex1

contact : service Prospective Aménagement Transport / tél. : 33 (0)3 22 82 25 85

document téléchargeable à l'adresse suivante : http://www.picardie.equipement.gouv.fr rubrique : urbanisme et aménagement du territoire > infrastructures > Canal Seine-Nord Europe