INSTITUT

KUDE RPARD IS E

Bulletin de liaison et d’information n°339

juin 2013 La publication de ce Bulletin bénéficie de subventions du Ministère français des Affaires étrangères (DGCID) et du Fonds d’action et de soutien pour l’intégration et la lutte contre les discriminations (FASILD) ————— Ce bulletin paraît en français et anglais Prix au numéro : France: 6 € — Etranger : 7,5 € Abonnement annuel (12 numéros) France : 60 € — Etranger : 75 €

Périodique mensuel Directeur de la publication : Mohamad HASSAN Numéro de la Commission Paritaire : 659 13 A.S. ISBN 0761 1285

INSTITUT KURDE, 106, rue La Fayette - 75010 PARIS Tél. : 01- 48 24 64 64 - Fax : 01- 48 24 64 66

www.fikp.org E-mail: [email protected] Bulletin de liaison et d’information de l’Institut kurde de Paris N° 339 juin 2013

• KURDISTAN D’IRAK : LE MANDAT DE MASSOUD BARZANI PROLONGÉ DE DEUX ANS

• TURQUIE : LE PROCESSUS DE PAIX SEMBLE PIETINER

• SYRIE : INCIDENTS GRAVES À AMUDE ENTRE LE PYD ET DES MANIFESTANTS

• IRAN : IMMOLATIONS ET PROTESTA - TIONS PARMI LES YARSANS DE SAHNEH

• CULTURE : SORTIE DU DOCUMENTAIRE « ROBOSKI, MON AMOUR »

KURDISTAN D’IRAK : LE MANDAT DE MASSOUD BARZANI PROLONGÉ DE DEUX ANS e 26 mai dernier, alors « Récemment nous nous sommes ne avait donné un avis défavo - que Massoud Barzani exprimés de façon très souple rable. Par la suite, les diverses « prononçait un discours sur la question. Nous avons crises » entre le Kurdistan et L pour commémorer le demandé à tous les partis de l’Irak avaient empêché sa tenue. soulèvement du 26 mai nous faire part de leurs 1976, quand, avec son frère Idris, remarques et commentaires sur « Nous avons insisté sur la tenue il avait repris le flambeau de la la constitution, mais nous d’un référendum parce que nous résistance contre l’Irak du Baath, n’avons reçu aucune réponse croyons que c’est le droit du après l’effondrement de l’insur - positive. Il semble que certains peuple de décider et que le prési - rection menée par son père, partis, qui disent refuser le chan - dent de la Région du Kurdistan Mustafa Barzani, le président du gement de régime parlementaire n’a pas l’autorité pour approu - Kurdistan d’Irak avait répondu à actuel en un régime présidentiel, ver la constitution, car c’est au ses détracteurs au sujet du réfé - n’ont pas étudié attentivement le peuple de décider. » rendum controversé portant sur projet écrit, tel que le premier l’approbation de la constitution. article qui énonce que le système Et Massoud Barzani d’appeler L’opposition l’accuse en effet de de gouvernement dans la Région tous les partis de la Région à ne chercher à briguer un troisième du Kurdistan est parlementaire. pas s’opposer aux droits des mandat ou, à tout le moins, de Je pense que leur opposition se citoyens de « choisir leur consti - rallonger considérablement son fonde sur des motifs politiques. » tution ». second mandat. Revenant sur les raisons de ce Mais l’opposition a continué de Massoud Barzani a rappelé que référendum tardif, Massoud tempêter pour que la constitution le projet de constitution a été Barzani a expliqué que son gou - soit amendée au lieu d’être votée approuvé en 2009 par 36 partis vernement avait « essayé » de en l'état, avançant le fait que la politiques de la Région et 96 par - l’organiser en parallèle avec les décision de tenir un référendum lementaires contre une seule élections de juillet 2009, mais que pour faire approuver les textes voix défavorable. la commission électorale irakien - relève des prérogatives du • 2 • Bulletin de liaison et d’information n° 339 • juin 2013

Parlement et non de la Présidence Parlement qui aurait à approu - inhabituellement violente, entre seule, en accord avec le gouverne - ver ou non la version finale. partis au gouvernement et l’oppo - ment et la Commission électorale. sition puisqu'une échauffourée a Les partis, cette fois, n’ont pas opposé physiquement des dépu - L’UPK s'est faite discrète tout le rechigné, et ont tous envoyé tés du parti Gorran à d’autres de temps de la crise, ce qui n’a pas leurs copies. Mais immédiate - l’UPK et du PDK. Les députés de empêché le porte-parole du PDK ment après, les deux principaux Gorran ont crié à la fraude et à d’annoncer à sa place que le parti partis, le PDK et l’UPK, annon - l’illégalité quand le président du de Jalal Talabani « soutenait » la çaient qu’ils s’étaient entendus Parlement a lu le texte visant à présidence de Massoud Barzani. pour demander à ce que la date prolonger de deux ans l’actuel Il indiquait également que son de l’élection présidentielle (fixée mandat de Massoud Barzani et le propre parti était aussi « prêt » à le 21 septembre, comme les légis - sien. S’en est ensuit un échange de signer un accord « stratégique » latives) soit repoussée, afin de coups, vite interrompu par l’arri - avec Gorran, le principal mouve - rédiger entre temps une nouvelle vée de la police. Un député de ment d’opposition. loi électorale sur le renouvelle - Gorran, Abdullah Mullah Nuri, ment de la présidence, en plus qui semble être à l’origine de Finalement, à la mi juin, des articles à réécrire dans la l’affrontement, a alors été arrêté et Massoud Barzani soumettait le constitution. Gorran a accusé les forces de problème au parlement, en l’ordre de partialité dans leur demandant auparavant à tous les Le 30 juin, les parlementaires intervention. partis politiques d’envoyer un kurdes ont commencé de débattre projet de constitution avec leurs du report de 2 ans de l’élection Cela n’a pas empêché l’extension remarques et suggestions, les - présidentielle. Cette question a d’être approuvée par le parle - quelles seraient remises au enflammé l'assemblée de façon ment, le 2 juillet.

TURQUIE : LE PROCESSUS DE PAIX SEMBLE PIETINER

out le temps des mani - juin et une visite aux respon - Mais l’optimisme affiché par le festations à Istanbul, la sables de Qandil, que la première BDP sur le processus de paix question de leur impact phase du processus était achevée n’est pas partagé par la guérilla. T sur le processus de paix et que devait commencer la Ainsi le 20 juin, l’un de ses chefs, initié par le chef empri - seconde phase, celle de la démo - Murat Karayilan, a dénoncé le sonné du PKK, Abdullah Öcalan cratisation de la Turquie manque de pas concrets de la et le Premier ministre turc Recep part du gouvernement turc et les Tayyip Erdoğan, a été débattue « Il n’y a aucun problème avec le opérations militaires qui se sont dans la presse ou entre respon - retrait, aucune interruption, ni accrues dans les régions kurdes, sables kurdes. Mais comme il tension ni conflit. La première ainsi que la construction de était prévisible, les provinces phase souhaitée par Öcalan dans postes militaires. kurdes n’a pas bougé, même si son discours est complète. « L’État fait ce qu’il peut pour des Kurdes, dont des respon - Maintenant il est temps de parler saboter le processus. Il se prépa - sables du BDP d’Istanbul ont de la deuxième phase, il est re à la guerre. C’est un sérieux pris part aux événements de temps de la mettre en pratique. » problème pour nous. » Gezi Park et que le PKK a plu - Murat Karyilan a souligné que le sieurs fois déclaré que les vio - Détaillant les réformes constitu - PKK avait rempli tous ses enga - lences policières allaient contre « tionnelles et juridiques néces - gements dans le processus mais le processus démocratique en saires, Demirtaş suggère un « que l’État n’avait, lui, rien fait en cours ». pack démocratique mixte », qui trois mois, et qu’un grand mettrait fin à des lois contraires nombre de responsables poli - Mais ces déclarations de soutien aux droits de l’homme, à des tiques kurdes était toujours sous au mouvement de Gezi Park peines disproportionnées par les verrous. n’ont eu aucune incidence sur le rapport aux délits, à l’arbitraire Le BDP a alors cette fois emboité retrait en cours du PKK de des durées de détention, en le pas à Qandil dans ses critiques Turquie. Le 13 juin, Selahattin concluant qu’il ne connaissait en pressant Ankara d’entamer Demirtaş, le co-président du pas les intentions du gouverne - les autres phases du processus BDP, annonçait, après une ren - ment, mais qu’il fallait « au de paix et le 22 juin, un autre res - contre avec Abdullah Öcalan le 7 moins amender 100 articles ». ponsable du BDP se faisait l’écho n° 339 • juin 2013 Bulletin de liaison et d’information • 3•

de l’insatisfaction de son parti étape et en tirerait les bonnes victimes ont été, eux, accusés de après une rencontre avec le vice conclusions. » tentative de meurtre pour avoir, premier ministre Besir Atalay et dans leur colère, lancé des pierres le ministre de la Justice Sadullah Mais les gestes de la Turquie se au sous-préfet venu présenter ses Ergin. font attendre et le mois de juin a condoléances au village. « Nous leur avons dit qu’il était été plutôt mauvais pour la situa - important pour apaiser les tion des Kurdes. De plus, les familles des victimes inquiétudes de prendre des ont été condamnées par un autre mesures concrètes et de faire une Ainsi le 27 juin, la 6ème Haute tribunal de Diyarbakir à payer déclaration d’intention avant la Cour pénale de Diyarbakir a une amende d’un montant équi - fermeture du parlement. » condamné neuf membres de valent à 1300 euros pour s’être l’Union des communautés kurdes rendu plus tard sur les lieux du Mais le conseiller principal du (KCK) à un total de 105 ans et 8 massacre, situé en zone irakienne, Premier Ministre Recep Tayyip mois de prison et à une amende en traversant illégalement la Erdogan, loin de vouloir « apaiser de 74.880 lires turques. frontière sur un trajet de quelques » quoi que ce soit, a répliqué aux kilomètres, sans être passé par le critiques du BDP en l’accusant Chacun des accusés a été condam - poste-frontière situé à plus de 5 d’exploiter les manifestations de né à 6 ans et 3 mois de prison heures de route. Gezi Park : pour « crime commis au nom d’une organisation illégale dont Mais l’incident le plus dramatique « Le BDP et le PKK essaient de ils ne sont pas membres », à 3 ans a eu lieu le 28 juin, quand les profiter de cette occasion. Ils exer - pour « possession de matériel forces de sécurité turques ont tiré cent des pressions sur le gouver - dangereux », à 2 ans et 6 mois sur une manifestation organisée nement via les incidents de Gezi. pour « dégradation de bien public au village de Kayacik (Lice) pour » », et à une amende de 8.320 lires protester contre la construction chacun. d’un poste militaire. Un jeune Le conseiller Akdogan a aussi Par contre, 23 autres membres du homme, Medeni Yıldırım, a été rejeté en des termes peu diploma - KCK ont été relaxés par décision tué et six personnes blessées, dont tiques les accusations portant sur de la Huitième Haute Cour péna - une jeune fille de 16 ans. une recrudescence des activités le de Diyarbakir. militaires au Kurdistan de Le gouverneur de Diyarbakir, Turquie : « Ils ont tellement exa - Auparavant, le 11 juin, un tribunal Cahit Kirac, a rapporté la version géré qu’ils ont fini par croire à de Diyarbakir en charge d’enquê - de l’armée, à savoir que 200 mani - leurs propres mensonges. » ter sur le massacre d’Uludere festants ont marché en direction (Roboski) où 34 jeunes contreban - du chantier pour incendier les Le 25 juillet, c’est Abdullah Öca - diers avaient été tués par des bom - tentes des ouvriers, que les sol - lan lui-même qui sortait de son bardements, en décembre 2011, dats auraient tiré en avertisse - silence en annonçant que le pro - s’est déclaré incompétent et a ment et qu’une «émeute» aurait cessus de paix était entré dans sa transféré le dossier à un tribunal éclaté, mais que l’enquête était en deuxième phase, alors qu’il venait militaire, chargé donc de juger une cours. à nouveau de recevoir une délé - bavure de l’armée, toute intention gation du BDP, dont Selahattin délibérée de tuer des civils ayant Deux jours plus tard, des manifes - Demirtaş et Pervin Buldan. Le été déjà écartée au cours de tations étaient organisées par le chef du PKK a dit espérer que « l’enquête, en se fondant sur un rap - BDP dans plusieurs villes, pour l’État évaluerait correctement ses port « secret ». inciter le gouvernement à «faire propositions relatives à la seconde Par contre, cinq cousins des jeunes sa part» dans le processus de paix.

SYRIE : INCIDENTS GRAVES À AMUDE ENTRE LE PYD ET DES MANIFESTANTS es forces kurdes du PYD interne de la part des Kurdes de laisser passer des milices sont de plus en en plus syriens soutenant le Conseil natio - arabes (et le bataillon kurde Salah engagées dans une nal kurde, et qui luttent contre la ad Din) dans la montagne d’Afrin, L bataille externe face à mainmise politique et militaire de pour leur permettre d’attaquer l’Armée syrienne de ses forces et YPG. des villages alaouites, Afrin s’est libération (ASL), mais tentent Sur le front contre l’ASL, après le retrouvé assiégée et sous embargo aussi de réprimer une fronde refus, fin mai, des forces kurdes par l'ASL. Sa situation humanitai - • 4 • Bulletin de liaison et d’information n° 339 • juin 2013

re est devenue très préoccupante, par Osman Sabri et Daham Miro, arrêtés au check-point avant leur agravée par le grand nombre de du Parti démocratique du village ont été tués par les YPG réfugiés qui campent en ville, où Kurdistan syrien (PDKS). Ce qui ont fait feu, tirant ensuite sur ils peuvent, dans les bâtiments parti ayant éclaté en 1965, entre d’autres personnes qui s’étaient publics, surtout après les attaques le Parti démocratique du portées au secours des deux vic - de l’armée gouvernementale Kurdistan et le Parti démocra - times et faisant six blessés. Un contre le quartier kurde de Sheikh tique kurde progressiste, que militant hostile au PYD a déclaré Maqsoud à Alep : le manque de l’on dit être proche de l’UPK, ces à KurdWatch que le village où a vivres et de médicaments se fait deux mouvements se considè - lieu l’exécution était depuis long - ainsi sentir. rent comme héritiers du PDKS. temps « une épine dans le flanc À cette occasion, le parti du PYD », car il fait partie de ces Comme c’est presque toujours le d’Abdulhakim Bashar, vu, lui, quelques lieux non contrôlés par cas, des partis kurdes rivaux du comme sympathisant du PDK de le PYD, pour la plupart sympa - PYD ont tout de même condam - Barzani, a été attaqué lors des thisants ou membres du Parti né l’attaque de l’ASL, leurs cri - célébrations à Afrin : plusieurs démocratique d’Abdul Hakim tiques vis à vis du PKK syrien ne dizaines de sympathisants ou Bashar, ou du Parti Azadî ou du les empêchant pas de se montrer membres du PYD ont fait un Mouvement pour le futur, des peu enclins à laisser les zones raid, armés de couteaux et gour - formations politiques hostiles au kurdes investies militairement dins, en dévastant la scène, inter - PYD. La même source a aussi par les Syriens arabes, dont ils rompant ainsi l’événement. indiqué que le PYD cherchait craignent, en plus des éléments activement 4 villageois membres islamistes, les pillages et les Le 17 juin, d’autres enlèvements de ces divers partis. agressions contre des civils, ainsi opérés par les YPG étaient rap - que les représailles de l'armée portés par le site KurdWatch, Trois jours plus tard, le jeune gouvernementale. notamment celui de Walat Dersim Adham, arrêté à Amude Isma’il al Umari (militant pour le et détenu par les Asayish du En contrepartie, les bataillons de Conseil national kurde), de PYD, était relâché, tandis que les l’ASL accusent tout autant les Serbest Najjari (membre de la deux autres militants arrêtés en YPG de « violer les traités et coordination des comités même temps que lui restaient en accords » qui ne cessent de se d’Amude) et de Dersim Adham détention. Depuis ces raids des conclure et de se défaire, depuis ‘Umar, membre du bataillon YPG, des manifestations contre le le début de l'année, mais aussi de Tahsin Mamo, force appartenant PYD étaient régulièrement orga - fournir clandestinement les vil - au parti Yekitî. nisées dans la ville, par des mou - lages alaouites (avec qui la mon - vements de jeunesse kurdes, qui tagne d’Afrin est mitoyenne) en Les trois hommes ont été arrêtés soutiennent le Conseil national armes et en provisions. par les YPG au cours d’un raid kurde, manifestations au cours de grande ampleur à Amude : desquelles ils réclamaient la libé - Mais les incidents les plus des check-points avaient été ins - ration de leurs camarades retenus graves, concernent, le mois der - tallés autour de la ville, des habi - par les Asayish du PYD. Le 20 nier, des exactions et des tations et des commerces juin, c’est même une forme de attaques contre les membres de fouillés, les media du PYD quali - #OccupyGezi qui s’est mise en partis kurdes rivaux du PYD, qui fiant ces fouilles et arrestations place à Amude, puisque des rapportent régulièrement, d’opération anti-drogue, alors jeunes ont dressé des tentes en depuis deux ans, des faits d’enlè - que plusieurs mouvements de centre ville et ont commencé une vements et d’intimidations, et jeunesse appelaient Amude à des grève de la faim. En riposte, le 21, même des tortures et des manifestations de protestation le PYD a organisé une contre- meurtres. du 17 au 20 juin. manifestation dans la ville, et inévitablement, les cortèges Ainsi, le 10 juin, le Parti démo - Le PYD n’a pas cependant mis rivaux se croisant, des supporters cratique du Kurdistan fin à cette série d’interventions et du PYD ont voulu attaquer d’Abdulhakim Bashar a accusé le le 23 juin, c’était dans la région l’autre cortège mais ils ont été PYD d’avoir kidnappé 6 de ses de Kobani qu’ils érigeaient des maîtrisés par les Asayish qui ont membres, alors qu’ils faisaient check-points, en cernant le villa - pu éviter, cette fois, que cela ne route vers Afrin. Entre le 14 et le ge de Tall-Ghazal. C’est alors dégénère. Le même jour, une 17 juin, le même parti célébrait qu’un villageois et son fils, manifestation à Kobanî réclamait dans quelques villes kurdes Haywai et Mustafa Abdhu que le PYD mette fin aux attaques l’anniversaire de la fondation, Hammu, qui ne s’étaient pas contre les autres partis kurdes. n° 339 • juin 2013 Bulletin de liaison et d’information • 5•

Les manifestations pro-CNK et les les Asayish du PYD. Nîshan avec qui les YPG se heurtent fré - raids du PYD se succédant, il était Malle, autre activiste informant quemment pour le contrôle des inévitable que cela tourne mal. Le l’AFP par Internet, a indiqué que villes kurdes ou mixtes. Le PYD 28 juin fut donc une journée noire : personne n’était admis à sortir et accuse aussi les autres groupes déjà, tôt le matin, le centre d’un qu’il y avait des snippers partout. kurdes de soutenir l’ASL ou de se mouvement de jeunesse indépen - Ce couvre-feu et le manque de battre à leurs côtés pour certains dant, Zelal, était brûlé, et un matériel médical a rendu les soins bataillons. témoin a accusé des sympathisants apportés aux blessés très diffi - du PYD d’en être les auteurs, ainsi ciles. Plus surprenant, le département qu’un véhicule des YPG d’avoir d’État américain a publié un com - empêché que des gens éteignent Le Conseil national kurde a muniqué condamnant les actions l’incendie. Une menace de mort à immédiatement condamné cet des Asayish, et entérinant donc la l’encontre du directeur du centre, incident « honteux », « résultat de version des manifestants Rodi Ibrahim a été tracé sur un la division des Kurdes » et appe - d’Amude, qualifiés de « paci - mur du local. Parallèlement, des lant à tous les efforts possibles fiques ». Le communiqué parle de locaux du centre pour femmes pour éviter l’escalade. Le même six morts, de dizaines de blessés Ronî, à Qamishlo, ont été brûlés, au appel à la retenue a été lancé par et de 90 militants détenus. même moment, centre où la femme le Conseil national syrien. de Rodi Ibrahim est active. « Il n’y a aucune justification à ces Du côté d’Erbil, le président attaques ni aux tentatives du PYD Mais les affrontements les plus Massoud Barzani a tenu, dès le de réprimer la liberté d’expres - violents ont eu lieu plus tard en lendemain, une réunion d’urgen - sion et de manifestations en fai - soirée, à Amude, et se sont termi - ce avec des représentants de par - sant taire ceux qui défendent paci - nés par un couvre-feu imposé à la tis kurdes syriens, pour mettre fin fiquement la cause des droits de ville par le PYD, après que des aux tensions. l’homme. Nous sommes conster - forces aient tiré sur une des mani - nés par les rapports sur les actes festations qui s’y déroulaient, en Mustafa Cuma, le leader du parti de torture sur détenus par le PYD faisant trois morts et des dizaines Azadî, a déclaré au journal kurde et nous demandons la libération de blessés, selon les militants du Rudaw que tant que le PYD ne immédiate et sans condition de CNK, tandis que le PYD affirmait mettrait pas fin à sa politique de tous les militants emprisonnés. » que leurs combattants avaient été coercition dans les régions pris dans une embuscade par un kurdes, la situation des Kurdes de Alors que la Syrie est à feu et à groupe armé et que l’un d’eux Syrie ne pourrait qu’empirer : « sang depuis deux ans et que des était mort, ce que nient les sympa - Les YPG se voient déjà comme accusations d’exactions très thisants de la manifestation, dont étant un gouvernement. Mais graves, voire de crimes contre le journaliste Massoud Akko, qui notre peuple ne peut l’accepter. l’humanité, fleurissent à a déclaré à l’AFP qu’il ne croyait Ils voient les YPG comme un l’encontre des forces gouverne - pas que les manifestants étaient groupe politique et rien de plus.» mentales syriennes et aussi de cer - armés. Revenant sur les innombrables taines milices de l’ASL, il peut accusations d’intolérance et paraître étonnant que les États- D’après le récit d’un autre journa - d’atteinte à la liberté d’opion que Unis se soucient à ce point des liste local, vers 7 heures du soir, tous les partis du CNK relaient événements d’Amude, petite ville des centaines d’habitants s’étaient contre le PYD, Cuma a répété que kurde restée jusqu’ici à l'écart des rassemblés dans les rues pour le PYD voulait être seul à contrô - combats. Mais sans doute demander la libération des déte - ler le Kurdistan de Syrie et ce, en Washington n’allait-il pas laisser nus du PYD. Les Asayish ont dépit des accords d’Erbil qui, passer l’occasion d’épingler le alors ouvert le feu, faisant six selon Cuma, sont juste utilisés par PYD, plus proche des positions morts et une trentaine de blessés. le PYD pour « promouvoir sa russes en Syrie que des siennes. Une video amateur qu’ils ont dif - propre feuille de route et écarter Le 25 juin, l’ancien ambassadeur fusée montrent des hommes en les autres groupes kurdes ». américain en Syrie, Robert Ford, a armes sur un pick up blanc tirer même présenté Abdul Basit Sayda dans la foule, dont on entend les Le président du PYD, Salih (Kurde lui aussi mais du Conseil cris. On entend des tirs et la foule Muslim, a continué de maintenir national syrien) comme seul scander « »(milices pro la version de l'« embuscade » par représentant légitime des Kurdes Baath) à l’adresse des YPG. un groupe armé et a fait porter la syriens à la conférence de Genève, Quoi qu’il en soit, le couvre-feu responsabilité de l’attaque à la alors que Moscou soutient la qui a suivi a bien été imposé par milice islamique Jabhat al Nusra, Commission suprême kurde, une • 6 • Bulletin de liaison et d’information n° 339 • juin 2013

émanation du PYD mais aussi l’homme au cours de leurs inter - national kurde et le Conseil du considéré comme un prête-nom rogatoires. Et pour prouver ses peuple du Kurdistan occidental pour les Kurdes collaborant avec dires, une video montrant l’inter - (qui gère le Kurdistan syrien au le Baath. rogatoire en kurde de Dersim nom du PYD) : Les raids du PYD Adham, Walat Isma’il al-‘Umari continuent, le CNK réclame tou - Ripostant à cette condamnation, et de Serbest Najjari, arrêtés le 17 jours la libération de ses membres le PYD réitère sa version d’une juin, a été diffusé sur les sites de toujours emprisonnés (une cin - attaque de Jabhat al Nusra, par - media du PKK et du PYD, où l'on quantaine) ; le PYD continue de lant de « conspiration » alors que voit les détenus interrogés sur dire que tous ces incidents sont ses forces faisaient route pour leurs identités et leurs activités un complot fomenté par la Qamishlo et que dans cette politiques. Turquie afin d'affaiblir ou d'em - attaque, avaient péri des combat - Or, après sa libération, Dersim pêcher la participation de la tants des deux côtés et des civils. Adham a accusé publiquement, Commission suprême kurde à la au cours des manifestations, les conférence de Genève, tandis que Sur les arrestations, le PYD parle Asayish de tortures, de mauvais les Conseil national kurde tente de « suspects » qui ont été ensuite traitements et parlant même de s'entendre à cet effet avec le relâchés, sauf les coupables : «Ces d’auxiliaires « arabes » apparte - Conseil national syrien. Abdul précautions ont été prises par les nant au Baath. Basset Sayda, l'ancien président forces de sécurité kurdes afin de du CNS a d'ailleurs tenu une stopper le chaos et de restaurer la Pour le moment, et malgré l'opti - réunion de 3 jours le 19 juin, à sécurité et la stabilité de la ville». misme affiché lors de la réunion Erbil, avec des partis kurdes du Il rejette aussi les accusations de des partis kurdes syriens avec CNK, en espérant obtenir aussi le torture, en assurant que ses Massoud Barzani, aucun accord soutien de Massoud Barzani à Asayish respectaient les droits de n'a été trouvé entre le Conseil l’opposition syrienne arabe. IRAN : IMMOLATIONS ET PROTESTATIONS PARMI LES YARSANS DE SAHNEH e 4 juin, un Kurde de la Le lendemain, 5 juin, c’est menaces de la part des services de religion Yarsan, Hassan Nimkard Tahari qui s’immolait Renseignements. Razavi, s’est immolé par devant le même bâtiment. Lui L le feu dans la ville de aussi transporté à l’hôpital, il n’a Le député de la province de Sahneh (province de pas survécu à ses blessures. Il a Kermanshah (qui compte la plus Kermanshah), devant un bâti - été enterré le lendemain de sa importante population yarsan) a ment administratif. Il voulait pro - mort, dans sa ville natale, Sahneh, envoyé une protestation officielle tester contre les sévices infligés en sous surveillance des forces de au ministre de la Justice et a pré - prison à un de ses coreligion - sécurité. Malgré cela, un sit-in a senté ses excuses à la population naires, Keyumars Tamnak, déte - été organisé devant le bâtiment de Sahneh. nu dans la prison de Hamadan, officiel où a eu lieu les immola - qui avait été forcé de raser sa tions durant deux heures, avant Les Yarsans ou Ahl é Haqq moustache, ce qui est formelle - que la police les ne disperse par la (Fidèles de Vérité) sont une mino - ment proscrit par sa religion. force. rité religieuse dont les adeptes sont très majoritairement kurdes Hassan Rezavi, brûlé à 60% a été Le 17 juin, deux autres Yarsans (il y a aussi des Yarsan azéris). Ils transporté à l’hôpital et mis sous s’immolaient aussi dans la ville de sont régulièrement persécutés par surveillance policière. Aucun Sahneh, et les dirigeants de la les autorités iraniennes, enclines à membre de sa famille n’a été communauté Yarsan étaient sou - les considérer comme « apostats », admis à lui rendre visite. mis à des pressions et des en plus d’être Kurdes.

CULTURE : SORTIE DU FILM ROBOSKI MON AMOUR n film documentaire sur « Le 28 décembre 2011, l'aviation 19 enfants. Ils sont confondus, les événements de turque bombarde le village de selon les autorités turques, avec un Roboski (Uludere) est Roboski, commune située dans le groupe de la guérilla du PKK. U sorti en juin. Sud-Est de la Turquie, près de la Pour le gouvernement turc, il Bülent Günduz présente frontière de l'Irak, dans le district s’agit d’une bavure, un prétexte son film au public dans ces termes: d'Uludere, tuant 34 Kurdes dont qui n’a jamais convaincu l’opinion n° 339 • juin 2013 Bulletin de liaison et d’information • 7•

publique. D'autant plus qu'aucun Ils ont filmé leur périple, leur ren - En 2001, il s'installe à Paris. En reponsable civil ou militaire n’a contre avec les villageois, 2007, il publie un livre sur les encore été enjoint à rendre des endeuillés mais aussi très en colè - médias turcs (Les soldats porteurs comptes sur ce bombardement re. Par devoir de mémoire mais de micro, des généraux et les mortel. aussi et surtout pour rompre le Kurdes) et devient journaliste silence assourdissant qui entoure pour un site d'actualités turques Très touché par ce massacre, le ce crime resté jusqu'alors impuni. "aktuelbakis.com" et pour l’hebdo - réalisateur se rend à Roboski madaire turc « Yeni Özgür Politika quelques semaines plus tard pour Bülent Gündüz est né à Karayazi » avec lesquels il collabore encore exprimer ses condoléances et par - ((Kurdistan de Turquie) en 1976. aujourd'hui. tager la souffrance des familles. Diplômé de l’Université Un an après, il retourne au village Kahramanmaras comme ingénieur avec la comédienne Handan en travaux publics, il s'intéresse En 2010, il sort son premier film en Yildirim, pour assister à un ras - très vite au monde des médias et tant que réalisateur et scénariste, semblement de commémoration au métier de journaliste en particu - EVDALE ZEYNIKE. Un documen - sous le slogan « Que nos cœurs se lier. Devenu reporter pour une taire sur la vie d'un dengbêj, un transforment en pierres si nous radio locale de Bursa, sa passion poète chanteur du XIXème siècle, l’oublions ». Arrêtés par la police, ne le quittera plus. Il étudie le ciné - qui a reçu de nombreux prix inter - ils parviennent difficilement à ma et le journalisme à Istanbul nationaux notamment le prix du atteindre le village. Ils arriveront puis devient, pendant deux ans, "Meilleur premier film" et le "Prix néanmoins à temps pour l'évène - journaliste pour la Chaine du jury" au festival du film indé - ment. National 6. pendant de New York en 2010. Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

£e3!ï©3ide Samedi 1° juin 2013 L'opposition syrienne fait monter les enchères avant la conférence de paix

La Coalition nationale menace de boycotter la réunion « Genève 2 » prévue par Moscou et Washington

La Coalition nationale syrien¬ ne (CNS) fait monter les I enchères. A l'image du régi¬ me Assad, qui se dit prêt à négocier «ti< mais multiplie les offensives sur le G terrain, la principale plateforme de l'opposition tente de mon¬ nayer au prix le plus fort sa partici¬ pation à la conférence de paix que les Etats-Unis et la Russie espèrent organiser au mois de juin. Jeudi

30 mai, au terme de huit jours de débats électriques dans des hôtels delàbanlieue d'Istanbul, son prési¬ dent par intérim, Georges Sabra, a annoncé qu'elle boycotterait cette initiative aussi longtemps que les « milices » de l'Iran et du t se battront au côté du régime.

«Aujourd'hui, les vies des Syriens sont beaucoup plus importantes + que n'importequellesolutionpoliti¬ sissi; que ou conférence internationale », a insisté M. Sabra, un chrétien de S'JCUI» # gauche. Le même jour, les défen¬ oc*>* seurs de Qoussair, une place forte de la rébellipn, dans l'ouest de la Syrie, assiégée par les forces gou¬ Manifestation anti-Assad, le 24mai, à Istanbul, où était réunie l'opposition syrienne, muradsezer/reuters vernementales et les combattants du Hezbollah, ont lancé un appel à tique, qu'à un refus définitifde par¬ mainsde la crise. Ilss'engagentdans le poids des islamistes, et emmené

l'aide, affirmant ne pas pouvoir ticiper à Genève 2. Il bouscule cer¬ un processus diplomatique pour par , un vétéran de l'op¬

évacuer des centaines de blessés. tes le calendrier russo-américain mieux se désengager du conflit. Ce position à Damas, a obtenu 14 siè¬

Mercredi soir, la CNS avait et repousse vraisemblablement la déséquilibre entregrandespuissan¬ ges sur les 25 qu'il espérait. Réguliè¬

publié un communiqué rappelant tenue d'une éventuelle conféren¬ ces est éminemment problémati¬ rementaccusée de ne pasfaire suffi¬ sa volonté absolue de considérerle ce à la fin juin voire au mois de que lorsqu'ilfaut organiser une réu¬ samment de place aux forces vives

départ du président syrien Bachar juillet. Mais il ne met pas un terme nion sous leurs auspices. » dela révolution, la CNS a aussi enté-

Al-Assad comme la seule issue pos¬ aux efforts des deux grandes puis¬ La position exprimée par Geor¬ rime le principe d'une intégration sible d'une négociation, mais s'abs- sances, qui ont d'ailleurs prévu ges Sabra est d'autant plus sujette à de$4représentants de l'opposition tenant de se prononcer sur l'éven¬ une nouvelle réunion de travail évolution que la CNS est en pleine intérieure et de 15 autres figures,

tualité que ses représentants s'as¬ sur le sujet, le 5 juin, à Genève, avec restructuration. L'élection de son lié*» à.J'Armée syrienne libre (ASL). soient à la même table que des la participationdu médiateurde la Ces renforts, qui consolident émissaires de Damas. Ligue arabe et des Nations unies, Le «niet» de la CNS l'assise de la CNS, devraient lui per¬ Baptisée « Genève 2 », en référen¬ l'Algérien Lakhdar Brahimi. mettre de peser davantage sur les

ce à un sommet organisé en «Le message envoyéparla CNS à s'apparente plus travaux préparatoires à Genève 2. juillet 2012, sur les bords du lac Istanbulest une tentativede respon¬ à une man Reste à savoir dans-quel sens pen¬ Léman, qui avait accouché d'un sabilisation de la communauté cheront les nouveaux venus. plan de règlementdu conflit mort- internationale, affirme le politolo¬ tactique, qu'à un refus Même s'il paraît davantage ouvert né, la conférence doit, dans l'esprit gue Ziad Majed, professeur à l'uni¬ définitifde participer à l'idée de siéger en face de repré¬ de ses parrains, se tenir dans la pre¬ versité américaine de Paris. L'inter¬ sentants du régime que les mem¬

mièrequinzaine de juin. Moscouet vention'du Hezbollah en Syrie, qui à «Genève 2» bres de la Déclaration de Damas et Washington planchent surun plan sefait désormais au grandjour, n'a du Parti du peuple démocratique de transition, qui en l'état actuel, pas été suffisamment condamnée président a été reportée à mi-juin. (l'autre courant «libéral» de la prévoit la formation d'un gouver¬ par les grandes capitales. » Pour Jeudi soir, après de longs déchire¬ CNS), le groupe de Michel Kilo nement d'unité, «doté des pleins Peter Harling, analyste à l'Interna¬ ments internes, dus à des querelles pose également des conditions

pouvoirs» mais laisse en suspens tional Crisis Group, le positionne¬ d'ego et aux interférences du Qatar pour toute participation.

le sort réservé au président syrien, ment «asymétrique» des Etats- et de l'Arabie Saoudite qui se dispu¬ La tenue ou non de Genève 2

l'undes nombreuxpoints de diver¬ Unis et de la Russie dans la crise tent son parrainage, la Coalition, dépend donc en grande partie de la gences entre la Maison Blanche et contribue à la méfiance de l'opposi¬ composée actuellement de capacité de la Russie à obtenir des

le Kremlin, allié de Damas. tion vis-à-vis de Genève 2. «Les Rus¬ 63 membres, a officialisé son élar¬ concessions de Bachar Al-Assad. Or De l'avis des bons connaisseurs ses veulent se servirde la conférence gissement à une quarantaine de jusque-là, Moscou n'a jamais sem¬

du dossier, le « niet » de la CNS s'ap¬ pour servir les intérêts du régime, personnalités supplémentaires. Le blé disposé à exercer de véritables parente davantage à une position tandis que les Américains enten¬ courant « libéral », soutenu par les pressions sur son protégé, a

d'attente,voire une man tac- dent en profiter pour se laver les Occidentaux, désireux d'atténuer Benjamin Babthe Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 3 juin 2013 Pour les Kurdes, négociations de la dernière chance avec Bagdad par Isabel Coles / (Reuters) leur frontière, dans un climat de vives ten- sions. RBIL, Irak - Le Kurdistan irakien Même si un compromis est trouvé avec Esera contraint de trouver "un nouveau Bagdad, la création d'un Etat kurde indé- cadre de relations" avec le gouvernement pendant reste le grand objectif de Massoud central à Bagdad en cas d'échec des négo- Barzani, qui a mené pendant des années la ciations en cours sur les différends territo- guérilla contre les forces de Saddam riaux et pétroliers, a souligné lundi Hussein. Massoud Barzani. Le président de la région autonome, inter- Les Kurdes, qu'on trouve en Iran, en Syrie, rogé à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, en Turquie et en Irak, sont plus de 25 mil- a longtemps défendu l'idée d'un Etat kurde lions. indépendant, qui reste pour lui un objectif "C'est le but de tous les Kurdes d'avoir un à terme, mais il s'est rallié par pragmatisme jour un Etat, et c'est légitime. Je pense que à la solution fédérale, de plus en plus mise ce sera en définitive la solution", a souligné à mal par les désaccords persistants avec le Barzani. gouvernement de Nouri al Maliki. Massoud Barzani, président du Pour réaliser leurs ambitions, les Kurdes Les discussions actuelles, ouvertes le mois Kurdistan irakien irakiens ont l'arme du pétrole. Ces der- dernier, "sont celles de la dernière chance", nières années, ils ont signé des contrats a-t-il dit dans une interview à Reuters. avec Exxon Mobil, Total et Chevron, provo- L'issue de ces négociations aura des consé- partage du pouvoir entre les communautés quant la colère du gouvernement de quences majeures pour des sociétés pétro- chiite, sunnite et kurde ont du mal à Bagdad qui s'estime floué. s'imposer dans les faits et une récente lières comme Exxon Mobil et pour la Si elle a suscité les protestations de flambée de violence fait craindre un retour Turquie voisine, qui a renforcé récemment Bagdad, l'arrivée dans la région de combat- à une situation de quasi-guerre civile entre ses relations énergétiques avec le tants du Parti des travailleurs du Kurdistan sunnites, minoritaires, et chiites, majori- Kurdistan, suscitant l'inquiétude de (PKK), qui ont quitté la Turquie après un taires. Bagdad et de Washington. accord avec le gouvernement d'Ankara, "On a constaté un assouplissement de la TOUJOURS LE RÊVE D'UN ÉTAT n'inquiète pas Massoud Barzani. KURDE position de Bagdad mais, concrètement, on "Quand le problème sera réglé, ils retour- n'a pas progressé", a déploré Massoud Dans le nord du pays, le Kurdistan a en neront chez eux", dit-il, confiant. Barzani. "Soit nous sommes capables de partie réussi à se préserver et jouit d'une Face à la guerre civile en Syrie, le gouverne- parvenir à un accord, soit il faudra réfléchir prospérité économique inconnue jusqu'ici. ment d'Erbil a envoyé de l'aide aux Kurdes à un nouveau cadre de relations entre la La région, avec ses plus de quatre millions syriens et a accueilli des milliers de réfu- région et Bagdad", a-t-il ajouté sans autre et demi d'habitants, s'est pratiquement giés. Il incite les partis politiques kurdes de précision. émancipée au point de vue énergétique et Syrie à surmonter leurs divisions "afin de Dix ans après l'intervention militaire diplomatique, ce qui a exaspéré le gouver- saisir toutes les occasions pour avancer conduite par les Américains pour chasser nement de Bagdad, à tel point que les deux vers leurs objectifs". Saddam Hussein, les accords politiques de camps ont envoyé cet hiver des renforts à

manifestants, l'armée irakienne a été obligée de se retirer de plusieurs villes-clés Kurdistan : Bagdad du Kurdistan. Un vide sécuritaire aussitôt investi en avril par les Peshmerga, combattants autonomistes kurdes en Irak, et que l'armée accuse de vouloir demande aux Kurdes de prendre le contrôle d'importants champs de pétrole. quitter des régions disputées Très riche en pétrole, la région de Kirkouk et sa capitale éponyme, ainsi que les régions aux alentours de Souleïman Bek et Touz Khourmatou, se trouvent sur BAGDAD, 05 juin 2013 (AFP) une large bande de territoire du nord de l'Irak, que revendiquent tant la région autonome du Kurdistan irakien que le gouvernement fédéral. Pour les diplo- mates et les politiques, ces tensions comptent parmi des plus graves menaces LE MINISTÈRE IRAKIEN de l'Intérieur a exhorté les forces loyales au à la stabilité du pays. Kurdistan irakien à se retirer de plusieurs territoires disputés, menaçant une paix déjà fragile après un mois d'avril meurtrier. L'Irak, dont le gouvernement chiite est déjà aux prises avec des manifestations de la minorité sunnite, voit les tensions avec le Kurdistan raviver celles suscitées "Le ministère de l'Intérieur appelle les frères chargés de la sécurité au Kurdistan en avril, mois le plus meurtrier depuis 2008, avec plus de 215 morts en cinq de retirer les Peshmerga des régions de Souleïman Bek, de Touz Khourmatou jours de violence continue. et de la province de Kirkouk, puisque cette région est sous l'autorité du gouver- nement fédéral", c'est-à-dire de Bagdad, dans un communiqué posté sur le site Bien que le mois de juin s'annonçait aussi agité dans le reste du pays, une frêle du ministère de l'Intérieur. trêve semblait observée entre les forces gouvernementales et les Peshmerga dans les territoires disputés du Kurdistan. Après plusieurs jours d'affrontements entre les forces gouvernementales et des

2 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

«...u-mï-î jîj^Turquie, la révolte

contre le pouvoir se propage

Ocagi h

Y / i Istanbul < ï Correspondance

Sur la place Taksim enfumée, jonchée de centaines de car¬ . touches de grenades lacrymo¬ gènes, de pierres et de bouteilles, La police turque tire des grenades lacrymogènes et utilise des canons à eau pour chasser un homme s'avance vers une cohorte de policiers àntiémeute les participants d'un sit-in pacifique dans le parc Gezi, vendredi 31 mai, à Istanbul, ap casqués, masqués, harnachés, qui mis aux bulldozers: A la place, la continuent d'arroserde gaz tout ce crises de nerfs. On distribue à boi¬ européenne a, de son côté, expri¬ municipalité, que dirigeait le pre¬ qui bouge. «La devise de la police re et on maudit en chur cette mé son « inquiétude ». Et vendredi, mier ministre Recep Tayyip Erdo¬ turque c'est "servir le peuple". C'est répression policière féroce qui un tribunal administratif de la vil¬ gan dans les années 1990, a prévu comme ça que vous servez le peu¬ s'abat sur la ville et ce premier le a suspendu la construction des de reconstruire d'anciennes caser¬ ple? En vous comportant comme ministre Erdogan, rebaptisé casernes. nes ottomanes agrémentées d'un des animaux?» D'autres suivent, « Tayyip le Chimique ». Mais la mobilisation est lancée centre commercial. Une opération Après une journée d'affronte¬ et prend une tournure de plus en opaque, menée sans concertation. ments qui se sont prolongés toute Une douzaine de « Cetteplace Taksim est un symbo¬ la nuit, les hôpitaux du quartier Ala place du parc, le que legouvemementvevtdétrui- traumatismes sont débordés. Des dizaines de frac¬ re, constate Akif Burak Atlar, de la la municipalité a tures, des malaises, des crises car¬ crâniens, causés par des chambre des planificateurs diaques et une douzaine de prévu de reconstruire urbains. Ils ont détruit les anciens tirs tendus de grenades patients en soins intensifs pour cinémas pour en faire des centres d'anciennes casernes des traumatismes crâniens, cau¬ lacrymogènes, ont été commerciaux et ils continuent, sés par des tirs tendus de grenades ottomanes et dans leur recherche du profit. » enregistrés lacrymogènes par la police, ont été Les projets urbains pharaoni¬ enregistrés, selon un bilan partiel un centre commercial ques lancés ces derniers mois par les yeux rougis par le gaz et la colè¬ de la chambre des médecins. le gouvernement turc - aéroport re : des citoyens, des retraités, des Amnesty International évoque plus politique. « Ce soir, il n'estplus géant, canal de contournement du mères de famille, ulcérés par ce une centaine de blessés. Une res¬ question d'empêcher qu'on coupe Bosphore, troisième pont sur le déferlement de violence auquel ils sortissante étrangère a été griève¬ des arbres mais d'une terrible vio¬ détroit, villes nouvelles et recons¬ ont assisté, vendredi 31 mai, en ment touchée à la tête et plusieurs lence policière », déclare Onur, un truction de la place Taksim - vont marge des manifestations organi¬ députés ont été blessés au cours de étudiant en droit venu manifester. redessiner Istanbul. sées dans le centre d'Istanbul la journée. « La répression nous pousse à nous Vendredi, l'intervention de la contre un projet d'aménagement Tout a commencé vendredi mobiliser. » police, plus brutale que les précé¬ urbain. matin, à l'aube, avec l'attaque par Toute la nuit, plusieurs quar¬ dentes, constituait la troisième Des policiers menacent de res¬ la police d'un campement de quel¬ tiers d'Istanbul ont résonné de tentative de déloger les occupants sortir lés matraques, avant de se ques centaines de manifestants, bruits de casseroles et de gamelles du parc Gezi. Pour tuer dans l'oeuf replier. Quelques rares touristes dans le parc Gezi, au-dessus de la et d'appels à la démission du gou¬ une mobilisation naissante, les en tenue estivale, que l'on n'avait place Taksim. Ce « Central Park » vernement. autorités n'ont pas lésiné. Amnes¬ pas mis au courant, passenten cou¬ stambouliote, en plus réduit, est Le mouvement, rebaptisé ty International a critiqué le rant et vont se réfugier, terrorisés, depuis le 28 mai le théâtre d'une «Occupy Gezi» sur les réseaux « recours excessif à la force contre dans les halls des hôtels ou dans mobilisation qui ne cesse de sociaux, a peu à peu pris la forme des manifestants pacifistes », pen¬ les sous-sols des cafés, transfor¬ gagner en importance. d'une coalition hétéroclite de jeu¬ dant que Reporters sans frontières més en centres de soins d'urgence. Audépart, associations environ- nes et de moins jeunes, de kémalis- (RSF) dénonçait, les «attaques On y distribue des citrons et du nementalistes, riverains et syndi¬ tes purs et durs, de militants d'ex¬ lait, censés apaiser les brûlures cats étaient là pour dénoncer la ciblées» des forces de l'ordre trême gauche ou du Parti pour la contre des journalistes. L'Union causées par les gaz. On y calme les destruction du parc arboré, pro paix et la démocratie (BDP, kurde), Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

d'autonomes incontrôlables et fcBonde même d'une partie de la mouvan¬ Dimanche 2 - Lundi 3 juin 2013 ce islamiste, à l'image de l'associa¬ tion Mazlum-Der. Et de simples

citoyens, pour la plupart, venus

exprimer leur colère contre Turquie : M. Erdogan ou l'ivresse du pouvoir M. Erdogan et sa conduite du pou¬

voir jugée autoritaire.

«Ils peuventfaire ce qu'ils veu¬ Un «printemps turc» C'est ainsi que, en quelques à l'Union européenne et à une

lent, notre décision est prise. Nous est-il en train de naî¬ jours, une loi a été votée pour res¬ dynamique réformatrice, le pou¬ allons faire revivre l'histoire», tre? Taksim est-elle la treindre la consommation d'al¬ voir de M. Erdogan était enca¬ avait déclaré le dirigeant turc mer¬ «place Tahrir» d'Is¬ cool. Sevan Nisanyan, un intellec¬ dré. Il a été renforcé par deux credi, en réponse aux critiques. tanbul, comme certains manifes¬ tuel arménien de Turquie, a été élections, qui ont tourné au plé¬ Au pouvoir depuis dix ans et tants le clament ? A coup sûr, la condamné pour « blasphème » à biscite, en 2007 et 2011, avec res¬ candidat probable à l'élection pré¬ mobilisation qui s'est enclen¬ treize mois de prison après avoir pectivement 47% et 50% des sidentielle qui doit se tenir en chée cette semaine aux abords critiqué le prophète Mahomet. voix à l'AKP. 2014, le premier ministre, conforté de la grande place centrale d'Is¬ Et la mairie d'Ankara a appelé les Cette mainmise électorale a

par ses scores électoraux, n'a pas tanbul va marquer un tournant citoyens «à adopter un compor¬ permis à M. Erdogan de se

vuvenir ce mouvement, inédit par . politique en Turquie. tement conforme aux valeurs débarrasser de tout contre-pou¬ son ampleur et la variété de ses Lancée par une poignée de morales». voir en interne. L'armée, l'appa¬ reil bureaucratique et judiciai¬ motivations. «Ses sorties contre manifestants «marginaux», Les partis de gauche et d'extrê¬ l'alcool, contre l'avortement, ou comme aime les qualifier le pre¬ me gauche, les étudiants, ainsi re, la presse, qui lui étaient encore les arrestations de milliers mier ministre, Tayyip Erdogan, quéles organisations syndicales, autrefois opposés, sont deve¬ d'étudiants et de militants de gau¬ sont éreintés par la répression nus des instruments au service che, de dizaines de journalistes», des manifestations et les vagues de l'AKP, le parti majoritaire, et tout cela nourrit ce qui est en train d'arrestations dont ils ont été la de son chef. de se passer, clame Esra, une étu¬ cible depuis des mois au nom de Ainsi, pendant que les émeu¬

diante. Le i"mai, déjà, la répres¬ pour la sauvegarde d'un mor¬ la lutte contre le terrorisme. Les tes éclataient à Taksim, les chaî¬ sion par la police de manifesta¬ ceau de jardin public, elle s'est alévis turcs, une branche minori¬ nes de télévision montraient

tions interdites autour de la place transformée en un vaste mouve¬ taire et libérale de l'islam, s'esti¬ M. Erdogantenant une conféren¬ Taksim avait fait des dizaines de ment d'union contre la politique ment victimes de discrimina¬ ce pour le jour de la lutte contre

blessés. du chef du gouvernement, tions de la part du gouverne¬ le tabac. Les forces de l'ordre,

Le parti kémaliste (CHP) de encouragé par une violente ment du Parti de la justice et du dont les effectifs ont triplé

Kemal Kiliçdàroglu tente, plus ou répression policière et un usage développement (AKP), qui ne depuis l'arrivée de M. Erdogan

moins adroitement, de récupérer excessif de la force. reconnaît pas leur particularis¬ au pouvoir, ontfait preuve d'une la dynamique et espère en profiter De l'extrême gauche à la droi¬ me cultuel. La.liste est longue. violence inouïe contre les mani¬ pour décrocher la mairie lors des te de l'échiquier politique, le Tous dénoncent, à l'unisson, la festants, en toute impunité. élections municipales, elles aussi mouvement cristallise tous les dérive autoritaire du chefdu gou¬ En 2014, c'est la présidence de prévues en 2014. «Le mot d'ordre griefs' accumulés contre celui vernement turc, son style brutal, la République que M. Erdogan

de cette élection sera "Tout sauf qui monopolise le pouvoir les projets urbains mégalomania- souhaite conquérir, après avoir

TayyipErdogan"»,pressentlepoli- depuis maintenant dix ans. Les ques dont il affuble Istanbul et le fait réformer la Constitution et

tologue Ahmet Insel. laïques s'émeuvent, chaque jour système clanique qu'il s'est bâti fait évoluer la Turquie vers un

En attendant, le mouvement un peu plus, de l'irruption de la dans la ville lorsqu'ilenétait mai¬ régime présidentiel. Ce qui fait s'est étendu à plusieurs autres vil¬ religion dans l'espace public et re, il y a près de vingt ans. craindre à beaucoup un nou¬ les dans le pays, comme Ankara et de son instrumentalisation par Adossé au départ au proces¬ veau tour de vis.»

Izmir. M. Erdogan pour gouverner. sus de négociations d'adhésion

Guillaume Perkier

Les alévis, des musulmans libéraux qui n'ont

« plus grand-chose à perdre »

vement de contestation contre le Istanbul alévis », souligne Metin Karakaya, le sultan responsable de massa¬ premier ministre Recep Tayyip Correspondance un Turc originaire de Malatya, vil¬ cres contre les alévis. Le nom a été le de l'est de la Turquie. Les alévis Erdogan et faire entendre leurs révélé mercredi 29 mai au cours revendications. Cette minorité d'une cérémonie d'inauguration Au pied du Monument de la Répu¬ cultivent un mode de vie libéral. religieuse au mode de vie libéral, du chantier, en présence des plus blique et de la statue de Mustafa « Le gouvernement est un parti dans un pays majoritairement hautes autorités du pays. Kemal, au milieu de la place Tak¬ sunnite religieuxqui ne nous aime sunnite, a souvent été victime de sim, des danseurs, bras dessus pas. Nous ne voulonspas de leurs massacres et d'exactions qui jalon¬ « Selim, c'est le bourreau » bras dessous, se lancent dans une cours de religion et nous ne vou¬ nent l'histoire de la Turquie « Pour les alévis, Selim, c'est le ronde endiablée, au rythme d'une lonspas prierdans leurs mos¬ moderne - et ce bien avant l'arri¬ clarinette et d'un tambour. Dans bourreau. Avec ce pont, on érige quées. Nous voulons notre vée au pouvoir du Parti de la jus¬ cette danse traditionnelle des un monument à la gloire de quel¬ culture», peste Metin. tice et du développement (AKP) et qu'un qui les a massacrés. Ça ne alévis, une branche de l'islam chii¬ Qu'ils soient sympathisants celle de l'Empire ottoman. Mais passepas du tout. Depuis, les chaî¬ te fortement implantée en Tur¬ kurdes, de l'extrême gauche, aux yeux de beaucoup, M. Erdo¬ nes de télévision alévies, comme quie - ils sont 10 à 15 millions -, membres de syndicats ou, le plus gan a franchi un nouveau cap Cem TV, neparlent que de cela », hommes et femmes se mélan¬ souvent, proches du Parti républi¬ symbolique en baptisant le futur décrypte Elise Massicard, respon¬ gent. Des Turcs entrent dans la cain du peuple (CHP), le parti troisième pont sur le détroit du vague avec leur drapeau, à côté sable de l'Observatoire de la vie kémaliste, les alévis de Turquie se des Kurdes. politique à l'Institut français des sont fortement mobilisés, depuis Bosphore du nom de « Sultan « Ce qui nous réunit ici, c'est que études anatoliennes d'Istanbul et Yavuz Selim ». Selim I"' (1512-1520), vendredi, pour rejoindre le mou spécialiste de la question alévié. beaucoup d'entre nous sont Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

Lés associations communautai¬ au Parlement, à Ankara, déjà doté se sententparticulièrementconcer¬ voisins », lance-t-il. La politique res qui ont appelé à rejoindre la d'une petite mosquée, s'est heur¬ nés par la politique du gouverne¬ syrienne du gouvernement turc à place Taksim pour grossir le flux tée à une fin de nôn-recevoirde la ment sur l'alcool et les questions laquelle il fait allusion inquiète des manifestants se sentent mises part du vice premier ministre religieuses, mais d'une manière vivement les alévis et la réaction au ban de la République. Leur BekirBozdag. «La reconnaissance générale, ils sont exclus du système des autorités après les attentats de culte n'est pas reconnu comme du statut des cemevipar le gouver¬ politique et n 'ontplus grand-chose Reyhanli, qui ont fait plus de nementpourrait tout changer, àperdre », poursuit Mmc Massicard. 50 morts, le 11 miai, près de la fron¬ tel, mais comme une particularité estime Elise Massicard. Mais on Au milieu des manifestants pré¬ tière avec la Syrie, se sont ajoutés «culturelle». Les cérémonies reli¬ touche là à la question de l'unité sents dans la nuit de samedi sur la aux griefs de ces manifestants gieuses mixtes se tiennent dans contre le pouvoir de M. Erdogan. de l'islam et toutes les institutions place Taksim, Erhan Demirci, un des cemevi (maison de réunion) font bloc.» petit employé venu de la rive asia¬ Gu.P. et non dans des mosquées. Des Autre revendication, la suppres¬ tique de la ville, trinque avec deux lieux considérés comme des sion des cours d'éducation reli¬ de ses amis qui se prennent en pho¬ enceintes culturelles par l'Etat, ce gieuse, toujours dispensés à l'éco¬ to. «Ilfautqu'Erdoganparte, nous qui les prive de financements le publique malgré une décision ne voulonsplus de cette dictature, publics. de la Cour européenne des droits de ce parti religieux qui entraîne la La demande qui a récemment de l'homme, en 2006. « les alévis Turquie dans une guerre avec ses été lancée pour ouvrir une cemevi

LE FIGARO lundi 3 juin 2013

Les dérives autoritaires d'Erdogan

pellent dictateur quelqu'un qui sert le

peuple, qu'est-ce que vous voulez quej'y DECRYPTAGE fasse?» a-t-il même lancé ironique¬

Laure Marchand ment dimanche. Son électorat ne se Istanbul joint pas aux manifestants. Mais même K parmi les Turcs conservateurs, il est des personnes qui n'apprécient pas son LE PROGRAMME de Recep Tayyip Er¬ style autoritaire. «Ou est le Tayyip des

dogan dans la journée de vendredi débuts ? Use comporte comme un dicta¬

montre à quel point il s'est enfermé teur», explique une mère de famille

dans une tour d'ivoire, hermétique à la voilée qui a «toujours voté pour lui» révolte qui grondait et qui a fini par ex¬ mais qui est scandalisée par la violence ploser. Au plus fort de la répression po¬ » 4 policière de ces derniers jours. licière, alors que les ambulances se

frayaient un chemin au milieu des gaz, « La cécité du pouvoir absolu »

le premier ministre turc disait tout le «Nous vivons un climat insurrectionnel

mal qu'il pensait de la cigarette et de extraordinaire et Erdogan ne comprend l'alcool dans une conférence organisée M rien à ce qu'il se passe, il est entouré de dans le cadre de la Journée mondiale " K "béni-oui-oui", analyse Cengiz Aktar, saris tabac, puis passait sa soirée dans un intellectuel libéral descendu dans

un imam hatip, un lycée religieux. la rue. C'est la cécité du pouvoir abso¬

Les dérives autoritaires du chef du lu. » Le premier ministre a en fait les

gouvernement, qui tient les rênes du Turk, jadis réputée pour la qualité de yeux rivés sur les prochaines échéan¬

pays depuis 2003, sont au c de la ses débats, diffusait... un documentaire ces électorales. En 2014, le président

contestation. À la tête du Parti de lajus¬ animalier. Rares sont désormais les dis¬ de la République sera élu pour la pre¬

tice et du développement (AKP), une cours de Recep Tayyip Erdogan qui ne mière fois au suffrage universel. Mais

formation islamo-conservatrice en' comportent pas une attaque en règle le fauteuil est trop étroit pour Erdo¬

rupture avec la traditionnelle allégean¬ contre les journalistes. gan, car la fonction est en partie ho¬

ce politique à l'armée, l'ancien maire norifique. Depuis plusieurs mois, le La disparition des contre-pouvoirs d'Istanbul avait su, à ses débuts, insuf¬ premier ministre veut modifier la traditionnels et une opposition incapa¬ fler un vent de libéralisme et de démo¬ Constitution pour introduire un sys¬ ble de proposer une alternative crédible cratie. Les négociations d'adhésion à tème présidentiel calibré à sa mesure. ont décuplé ses ambitions et accru son l'Union européenne fixaient le cap, et Les manifestations pourraient contre¬ assurance: elles se traduisent par une les réformes s'enchaînaient, adossées carrer son projet. certaine arrogance verbale. «S'ils ap aux bons résultats de l'économie. Ce

programme valut à «Tayyip», comme le surnomment affectueusement les Paris et Washington appellent les auti»riU\s classes pieuses qui ont enfin trouvé en lui un leader ne les méprisant pas, turques à faire preuve de « retenue » d'engranger deux victoires législatives supplémentaires en 2007 et 2011. Laurent Fabius, a appelé dimanche démocratiquement élu», a-t-ll

Mais, au fil des années, toutes les Ins¬ les autorités turques à faire preuve souligné. De son côté, Washington titutions ont été mises au pas. L'armée, de «retenue»face aux manifestants s'est dit «préoccupé» et la porte- la justice, les universités et les médias et à « analyser les causes» de la parole du département d'État, Jennifer sont passés sous le contrôle de l'AKP. protestation. Le chef de diplomatie Psaki, a appelé Ankara à «respecter Samedi soir, alors que des milliers de a toutefois réfuté l'idée d'un les libertés d'expression, d'association jeunes hurlaient «Erdogan, démis¬ «printemps turc» comparable aux et de rassemblement». Des libertés sion!» sur la place de Taksim, CNN printemps arabes. «Je rappelle qu'on a « vitales à toute démocratie saine», affaire (en Turquie) à un gouvernement a-t-elle Insisté. Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

Hcralb31SrU>une monday,june3,2oi3 Demonstrations spread throughout Turkey

ISTANBUL

More than 1,000 people injured in 3 days of ..it. s ; t. anti-government violence h

FROM NEWS REPORTS

Tens of thousands of people took to the streets in Turkey's four biggest cities on Sunday and clashed with riot police fir¬ ing tear gas in the third day ofthe fiercest \ anti-government protests in years. Prime Minister Recep Tayyip Er¬ dogan accused Turkey's main secular opposition party of stirring a wave of anti-government protests, as demon¬ strators regrouped in Istanbul after a lull and trouble flared again in Ankara,

the capital. The unrest erupted on Friday when Violent clashes Turkish police used tear gas Sunday to disperse protesters in Ankara,

trees were torn down in Istanbul's main as anti-government demonstrations continued throughout the country. Taksim Square over government plans to turn a park there into a replica Ottoman-

era army barracks and mall. The police changing the government's approach moved in Friday with tear gas and water and policy," said Sinan Ulgen, chairman "We think that the main cannons, scattering demonstrators and of the Center for Economics and For¬ opposition party, which is drawing criticism for violent tactics. eign Policy Studies, a research group in making resistance calls on The demonstrations quickly widened, Istanbul. "It gave for the first time a every street, is provoking with more than 90 around the country on strong sense of empowerment to ordin¬ Friday and Saturday, officials said. More ary citizens to demonstrate and further these protests." than 1,000 people have been injured in their belief that if they act like they did Istanbul and several hundred more in the last few days, they can influence roofof a cultural center that Mr. Erdogan Ankara, according to medical staff. events in Turkey." says will be demolished and turned into Protests on Sunday were not as viol¬ Calling the protesters "a few looters," an opera hall. À banner reading "Don't ent as the previous two days, but the po¬ Mr. Erdogan on Sunday said he would yield" was hung from the building. lice used tear gas to try to disperse hun¬ press ahead with redeveloping Taksim There was little obvious police pres¬ dreds of people in Ankara's main Kizilay Square. ence. Square. There were similar clashes in He singled out the Republican "We will stay until the end," said one Izmir and Adana, Turkey's third- and People's Party, or CHP set up in 1924 protester, who gave his name only as fourth-biggest cities. by Mustafa Kemal Ataturk, who foun¬ Akin, who has been in Taksim for the past The ferocity of the police response in ded Turkey's modern secular state as four days. "We are not leaving. The only Istanbul shocked Turks, as well as tour¬ inciting demonstrations he described as answer now is for this government to fall. ists caught up in the unrest in one of the ideological. We are tired of this oppressive govern¬ most visited destinations in the world. It "We think that the main opposition ment constantly putting pressure on us." has drawn rebukes from the United party, which is making resistance calls In Ankara, however, the police un¬ States, the European Union and inter¬ on every street, is provoking these leashed tear gas at several thousand national rights groups. protests," he said on Turkish television. protesters who tried to march toward While the protest began over plans to "This reaction is no longer about rip¬ destroy the park, for many demonstra¬ Mr. Erdogan's office from the city's ping out 12 trees. This is based on ideol¬ tors it had moved beyond that to be¬ main square. ogy," Mr. Erdogan said. Referring to the come a broad rebuke to the 10-year lead¬ A group of youths formed a barricade planned mosque, he added: "Obviously ership of Mr. Erdogan and Islamist- and hurled fire bombs or threw back gas I will not ask for permission for this rooted Justice and Development Party, canisters at the police. A reporter with from the head of CHP or a few looters." or AKP. They say his government has The Associated Press saw at least eight Tens of thousands of people gathered adopted authoritarian tactics. Some injured people being carried away, and on Sunday after a calmer night in Taksim saw the pullout ofthe police on Saturday the police appeared to directly target Square. The atmosphere was more fes¬ as a historic victory. journalists with tear gas. tive, with some chantingfor Mr. Erdogan "It's the first time in Turkey's demo¬ But despite the comparisons made in to resign and others singing and dan¬ cratic history that an unplanned, peace¬ some quarters with the street chaos of cing. Dozens of people climbed on the ful protest movement succeeded in Egypt's revolution, no political opposi- Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

tion seems capable of seizing the disen¬ chantment of secular-minded Turks and The widening chaos here and the im¬ of supporting 's rebels against the molding it into a cohesive movement. ages it produced threaten to tarnish government of President Bashar al-As- The' government, in its response to Turkey's image, which Mr. Erdogan has sad, his crackdown on dissent and in¬ the crisis, sent mixed messages. While carefully cultivated, as a regional power timidation of the news media, and un¬ Mr. Erdogan vowed to go forward with broker with the ability to shape the out¬ checked development in Istanbul. the plan to remake the park in Taksim come of the Arab Spring revolutions by On Sunday, Mr. Erdogan addressed Square, other members of his Justice presenting itself as a model for the critics who called him a "dictator." and Development Party, including a melding of Islam and democracy. "We have carried Turkey into a new deputy prime minister and the mayor of Now Turkey is facing its own civil un¬ era," he said. "If they call someone that Istanbul, have promised to listen to the rest, and the protesters presented a who is a servant of his country, then I concerns of citizens. long list of grievances against Mr. Er¬ have nothing to say to them." (reuters, ap, dogan, including opposition to his policy IHT)

_t KIEiN/OTONAJ.

JUiME5,2013 Turkey takes an

authoritarian turn

Islam, ljke Judaism, gives priority to vision. The legislative wing of the mili¬ Seyla Benhabib the mother's life and health over that of tant Kurdish movement has become a the fetus, but Mr. Erdogan, borrowing a junior member of the parliamentary page from America's Christian right, committee on constitutional reform, has introduced legislation to curb the giving Mr. Erdogan the numbers he

The huge demonstrations that engulfed availability of abortion through Tur- needs to eviscerate Turkey's parlia¬ Istanbul over the weekend were initially key's national health mentary system. It is widely believed prompted by a small grievance: the gov¬ If Erdogan ig- insurance system. that he has promised the imprisoned ernment's decision to build a shopping noreshiscrit- And he has compoun- Kurdish militant leader Abdullah mall and a replica of Ottoman military t ,, ded such measures, Ocalan some regional and cultural au¬ ics, Turkeys which would hurt barracks in an old, much beloved park tonomy in return for this support. experiment p00r women more where I played as a child. The impend¬ For Turkish progressives who have ing destruction of Gezi Park and Taksim in Islamic than the wealthy, supported some form of Kurdish auton¬ Square, an important civic space with democracy with nationalistic omy for decades, it is bitterly ironic to beautiful water fountains and flower could fail. calls to increase the see their old allies becoming pawns on stands, has touched a nerve because it population of the Mr. Erdogan's chessboard as he seeks seems an effort to erase the face of the great Turkish nation to fulfill his presidential ambitions. old, majestic Istanbul, which has largely by recommending that all women have Not all of the proposed reforms are ob¬ disappeared in recent years in favor of at least three children. jectionable. The 1982 Constitution, which shallow, gaudy, stupefied consumerism. This moral micromanagement of remains in force, still bears marks from But the protests are notjust about pro¬ people's private lives comes amid a a military coup, and Mr. Erdogan's pro¬ tecting urban greenery; they reflect a strident government assault on politic¬ posals would rightly establish a more resistance to the political path being al and civil liberties. Turkey's record on representative Constitutional Court, not taken by Prime Minister Recep Tayyip journalistic and artistic freedoms is dominated by the old secular elite. What Erdogan and his increasingly Islamist abysmal; rights of assembly and is irritating and bewildering to most Justice and Development Party, known protest are also increasingly restricted. Turks is the speed with which both good

as the A.K.P. Mr. Erdogan was re-elected The highest political stakes involve a and bad reforms are being undertaken. for a third term in 2011 and he has used proposed transition from a parliamen¬ This power grab has struck chords of the mandate to pursue an authoritarian tary to a presidential system. Mr. Er¬ alarm and anger deep enough to sug¬ agenda that many see as an assault on dogan's model would give a newly em¬ gest that Mr. Erdogan may have miscal¬ the secular republic that.emerged after powered president the prerogative to culated his strength. Some factions of the fall of the Ottoman Empire. dissolve the legislative assembly. his own party oppose him. Even Presi¬ In the weeks preceding the Taksim Coupled with other reforms of Turkey's dent Abdullah Gul has urged modera¬ demonstrations, tempers were already Constitutional Court, Mr. Erdogan's tion in response to the demonstrators. flaring around new curbs on serving al¬ proposal portends the most extensive The people who have now taken to cohol in public places passed hastily by refashioning of the political system the streets represent a new majority of the A.K.P.-dominated Parliament but since the establishment of the secular observant and nonobservant Muslim not yet signed into law. The real prob¬ republic in 1923. If a constitutional ref¬ Turks, as well as some Kurds who had lem, in a country where alcoholism is erendum is approved and Mr. Erdogan supported Mr. Erdogan's government minimal, is Mr. Erdogan's "culture war" is elected the new president next year, because it seemed tolerant, pluralistic against the country's secular classes Turkey could find itself with an author¬ and cosmopolitan. But a new opposi¬ and the illiberal form of democracy that itarian, charismatic presidential sys¬ tion, not only secularist and nationalist, he is advancing. I've heard many Turks, tem resembling Russia's or is stirring. So far Mr. Erdogan has arro¬ both devout and nonobservant, say: "If Venezuela's, much more than that of gantly dismissed his critics. If he con¬ consuming alcohol is a sin, let me reck¬ the United States or France, where a tinues to ignore their voices, the danger on with my own maker. The government strict separation of powers defines and is that Turkey will descend further into cannot force us not to sin." limits the president's authority. violence and see its much-trumpeted

Mr. Erdogan's attempt to forge a Mr. Erdogan is playing shrewdly experiment in Islamic democracy fail. Muslim moral majority is evident also with the prospects of peace with the in his government's stance on abortion, country's Kurdish separatists by seek¬ seyla benhabib, a professor ofpolitical which, until recently, had prompted no ing to conclude a three-decade-old war science and philosophy at Yale, is a senior theological or political controversies. by co-opting them into his presidential fellow at the Transatlantic Academy. Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti June / 1 / 2013

Constitution, or supporting a document that does not meet their minimum desires. “It would be stupid to think that we would The Kurdish political say ‘yes’ to an empty packet,” said Altan Tan. movement and As such, BDP representatives believe that the AKP has abandoned their push for a presidential or semi-presidential system. the Constitution Sırrı Süreyya Önder reminded people of By SEDAT ERGİN MHP. Abdullah Öcalan’s words on the issue, Another example illustrating the diver- namely, that “we can discuss the presiden- he month of May has ended. Thirty days sity is the article defining citizenship. While tial system, but only if it isn’t transformed are left for the works of the Constitution the BDP proposes “citizenship of Turkey,” into a hegemonic structure but results in TConciliation Commission. It must be deter- the AKP uses the phrase “citizenship of the complete democratization. When we’ve mined what will be done at the end of this Republic of Turkey;” the CHP and MHP, had the weight of the Kemalist CHP, we do period. Will a new Constitution be formed? however, insist on “Turkish citizenship.” not want to add a new hump.” These words What are the other alternatives? It is clear that it was not possible to suggest that Öcalan will not give the green Yesterday, as a group of journalists, we form a new Constitution. When it comes to light to Erdoğan on broad presidential had a chance to listen to the reviews of the the question “So what will happen next?” powers. Peace and Democracy Party (BDP) commis- we have three options ahead. A) A transi- At this point Erdoğan might want to at sion representatives Altan Tan, Meral Danış tory and temporary Constitution; B) A limi- least try to effect a constitutional amend- Bektaş and Sırrı Süreyya Önder regarding ted constitutional reform package; C) ment to bring in a “party president” model. these questions. Delaying the new Constitution until after Altan Tan has said Erdoğan could try BDP representatives think that it is not the 2014 presidential elections… and combine the 2014 presidential election very likely that a full consensus will be rea- In all these scenarios, we come to a and the 2015 general election so that it ched in the commission. “Even if we nego- point where Prime Minister Recep Tayyip would seem that he has the chance of deter- tiate for 10 years, we won’t have a consen- Erdoğan’s plans for the new presidential mining his own MP list. But for that, he sus, still,” Altan Tan said. system coincide with the expectations of would need to convince the party’s parlia- Over the 1.5 years that have passed Kurds on the peace process. If Erdoğan mentary group for early elections. since the commission started working, only does not agree with the CHP and MHP on “Whatever way you pull the blanket, some- 43 of 174 negotiated articles were agreed on the first and second options, he will espe- thing remains out in the open,” Tan said. by the four parties. While one or more par- cially have to take the support of the BDP. Meanwhile, some interesting details ties put annotations on the remaining 131 To achieve this, the Kurdish political move- emerged from yesterday’s talks. The BDP articles… For instance, only two articles ment needs to meet the expectations of the said AKP representatives have recently were agreed in the “Preamble” section of new Constitution, such as on identity and been making noises that the commission’s the Constitution, while there are annota- decentralization. end might be extended until fall instead of tions on 11 articles in this section. In the This is where the BDP representatives the end of June. If this suggestion is serious, “judicial” section, only one article was of the Kurds’ democratic demands say the it means that Erdoğan’s game plan is still agreed upon, while the remaining 22 arti- AKP has begun showing a decided lack of unclear and that he is trying to buy some cles were passed over. Also the number of desire. This attitude has particularly come more time before he makes a strategic articles agreed on under the category of the to the fore since the MHP’s rally in Bursa at move. executive, which is closely related to the the end of March. In any case, because this ambiguity will discussions of the new presidential system, The BDP believes that the AKP would delay a comprehensive solution to the is zero. risk losing votes in its base were it to enter Kurdish issue until 2014 and beyond, it While the Justice and Development any sort of bilateral collaboration with the could test the patience of the Kurdish J Party (AKP) and the BDP displayed similar BDP. public’s expectations. attitudes in some articles, some titles were Meanwhile, there is no question of the supported by the BDP-CHP or the CHP- BDP giving a blank check on the

BAGHDAD / JuneIraq: 01, 2013 / Reuters al-Qaida chemicalMohammed Al-Askari, gas a defence team ministry spokesman captured told reporters. “They got some programmes from al-Qaeda outside Iraq, they were wor- IRAQ HAS captured a suspected al-Qaida cell that planned to produce king ... to produce mustard gas ... and other gas,” he said. “There are some chemical poisons such as mustard gas to attack Iraqi forces and to ship confessions about organized cells to smuggle them outside Iraq through a overseas for attacks on Europe and the United States, the government neighbouring country in order to target Europe, America and different said on Saturday. capitals.” The announcement was made as investigators look into allegations over Officials showed reporters three suspects dressed in yellow jumpsuits the use of sarin nerve gas in next-door Syria where rebels and President with their heads covered by masks. They also displayed bottles of chemi- Bashar al-Assad’s forces have blamed each other for using chemical wea- cals and other lab equipment as well as remote controlled toy helicopters pons. authorities said the men planned to use to disperse the gas. During the height of the Iraq war, al-Qaida in Iraq used chlorine gas in its Bolstered by the Sunni Muslim rebellion against Assad in Syria, al-Qaida explosives to poison areas where their bombs detonated and Saddam in Iraq is regaining ground and since the start of the year has stepped up Hussein used chemical gas to attack Iraqi Kurdish villages in the north. its campaign of attacks to stoke sectarian conflict in Iraq. Five men were caught before they could manufacture any gas or chemical Western powers, including the United States and Britain, say there is gro- wing evidence of chemicals weapons use in the conflict in neighbouring weapons in makeshift factories in Baghdad and another province, G Syria, where fighting has killed more than 80,000 people in two years.

8 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti June 3, 2013

Alawite state on the coast might be Assad's last resort Michael Williams the west, Syria, savaged by civil war, on the state is being corroded. An option thenational.ae shows increasing signs of national break- increasingly attractive to Alawites might down. The regime of Bashar Al Assad in well be independence. But as the Serbs n recent decades, we have seen the Damascus is no longer in control of con- did not give up Yugoslavia without a fight, break-up of European states such as siderable areas of the country. Like other the Alawites are even less likely to retreat IYugoslavia, Czechoslovakia and the for- Arab states,Syria - with its modern nation- from the Syrian Arab Republic. mer Soviet Union. This phenomenon is al borders -is barely a century old and like not restricted to Europe. Few would have the now defunct states of Czechoslovakia But under increasing military pressure ventured just over a decade ago that there and Yugoslavia, it was formed after the from a Sunni-dominated opposition, they would be an independent South Sudan or breakdown of the Austro-Hungarian and may yet opt for a de facto statelet, abetted an independent East Timor. Ottoman empires at the end of the First by other threatened minorities such as World War. Christians and Druze. After all, these Could we see similar developments hap- minorities have seen what has happened pening in the Arab world? As someone In advance of the Versailles conference of to their Iraqi equivalents in post-Saddam who has lived in the Balkans and the 1919, France and Britain had already Iraq. Indeed Syria hosted tens of thou- Middle East, and served the United agreed to divide the former Ottoman sands of Iraqi Christian refugees who fled Nations in both regions, I would not rule it domains through the Sykes-Picot after the US invasion in 2003. out. Agreement, with Paris taking modern-day Lebanon and Syria and London laying Such an eventuality might also find sup- Looking back at the conflicts of the past claim to Palestine and Iraq. A year after port among Turkey's Alevi community, three decades, there have been recurring Versailles, the French had created the which in the circumstances of weak Syrian patterns of war triggering or reawakening Territory of the Alawis (Daulat Jabal Al and Iraqi states seem to be rediscovering past identities that we thought were lost in Alawiyyin), with Alawites forming the back- its own identity. For its part, Hizbollah in history books. All too often they have bone of the "troupes speciales", or special Lebanon is now fighting in Syria alongside assumed new "national" identities through troops of the Levant, of the imperial power. the regime forces, on a sectarian basis a vortex of violence. openly admitted by its leader Hassan Faced with growing nationalist pressure, Nasrallah. In one sense, this process started in the the French agreed reluctantly in 1925 to Middle East a few years ago with the for- the formation of "the State of Syria", which Hizbollah is increasingly concerned that mation of the Kurdistan Regional excluded not only modern Lebanon but, the demise of the Assad regime will not Government in northern Iraq with a capital, strikingly, the Alawite State. Strategically, only imperil its critical supply lines from a flag, a national anthem and representa- that state straddled the Mediterranean Iran but will also rupture the Axis of tive offices overseas. The KRG signs con- coast between Lebanon and Turkey and Resistance that until recently grouped the tracts with foreign companies, and most included the ports of Tartous and Lebanese "resistance" with Iran, Syria and major countries, including the US, UK, Latakia.Although the Alawite state was the Palestinian Hamas. France, Germany, Russia and Turkey, reincorporated into Syria in 1937, the have consulates in Erbil. French continued to allow the Alawites, as Having already lost Hamas, which has well as the Druze, considerable autonomy. cozied up to an increasingly Islamist Ironically, the semi-independence of Egypt, neither Iran nor Hizbollah can afford Kurdistan is further enhanced by a growing I suspect that the historical memory of that to lose its Syrian ally. Were the regime in relationship with its former arch foe, state may come to the fore in the circum- Damascus to weaken further, they would Turkey. Most of the KRG's imports come stances of a disintegrating Syrian state have ample reason to find advantage in from Turkey. Under a planned energy deal, and of an incoherent opposition that will supporting an Alawite regime as a succes- G pipelines are to be built for Kurdish oil and face great difficulties in crafting a succes- sor and ally. gas exports to Turkey, independent of sor state to the Baathist regime. Iraq's national pipeline controlled by the Michael Williams is Distinguished Visiting government in Baghdad. Furthermore, territory now vacated by the Fellow at Chatham House and was UN regime is effectively ruled by three entities envoy to Lebanon from 2008 to 2012. A The autonomy of the KRG has been taken - the Free , the militantly version of this article will be published a step further as Turkish prime minister, Islamist al-Nusra Front and the Kurdish today in Chatham House's bi-monthly Recep Tayyip Erdogan, increasingly sees Democratic Union Party (PYD), an ally of magazine, The World Today. his future, and that of Turkey, in a radical the mainstream PKK. realignment with Kurdistan, but also with the insurgent Kurdistan Workers' Party Since independence in 1946, the Alawites (PKK) led by the still imprisoned Abdullah have continued to play a disproportionate- Ocalan. ly large role in the Syrian state, especially in the army. The 40-year rule of the Assad As such a process inevitably weakens an clan has fortified that role. With Syria's civil already sickly Iraqi state, its neighbour to war well into its third year, the Alawite grip

9 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

I'll 3JUIN2013

C'est la dérive autoritaire du leader de l'AKP qui fait réagir la Turquie laïque. Une révolte cousine des Indignés plutôt que des printemps arabes

moins qu'il y a cinq ans. Entre autres parce

que ce rêve d'une adhésion pleine et entière

dans un délai raisonnable s'est évanoui. Les

autorités ont multiplié ces dernières années ,! les procédures à l'encontre des journalistes ou des intellectuels trop critiques, jugés

parfois - comme le célèbre pianiste Fazil

Say ou l'écrivain d'origine arménienne Se¬ V V van Nisanyan - pour de simples tweets iro¬

nisant sur la religion et Mahomet, considé¬

rés comme blasphématoires.

Le gouvernement a aussi adopté récem¬ f ment une loi controversée limitant la con¬ sommation d'alcool, texte habilement pré¬

senté comme s'intégrarit dans les normes

^ » européennes de santé publique. Mais pour de nombreux Turcs aimant le raki, c'est un énième signal : l'islamisation du pays se fait «S à la fois par le haut, avec le modèle affiché par la nouvelle classe dirigeante de ses femmes en «turban» {le voile islamique) jusque-là bannies au sommet de l'Etat, et . UN AI' lE-INTEM' par le bas, sous une pression de l'opinion

A Istanbul, les manik-stai i< .i is du \\ eek end u mue le pi >uvi iir et du quartier encore plus implacable. Elites. «Unepartiedelasociété, notamment ravivent le souvenir des revolutions arabes de 201 1 . lajeunesse urbaine, se sent menacée directe- ,

Nombre d'intellectuels opposants dé¬ ment dans son mode de vie», rappelle Ahmet vue BirOdm, soulignant que depuis mainte¬ nonçaient de longue date la «pouri- Insel. Si l'AKP reste de loin le premier parti nant plus d'un demi-siècle, la politique tur¬ nisation» de l'homme fort de la dans les intentions de vote, il existe aussi que vit au rythme «d'élections dont nul ne Turquie, plus encore que l'islamisation cette autre Turquie, laïque, celle des «Turcs conteste la parfaite régularité» . Ce mouve¬ rampante des institutions de la République blancs», surnom des vieilles élites occiden¬ ment se nourrit d'abord du rejet d'un fondée par Mustafa Kemal sur les décom¬ talisées, mais également celle des alévis, homme pris par l'ivresse de son propre bres de l'Empire ottoman. C'est avant tout secte progressiste issue du chiisme qui défie pouvoir au fur et à mesure qu' il a, en une l'autoritarisme croissant du Premier minis¬ toujours le pouvoir. Elle représente peu ou tre qui a déclenché la révolte. Fon¬ décennie, enchaîné les succès tant écono¬ prou un tiers du pays. «Cëmouvementpopu-

dateur et leader charismatique de mique que politique et diplomatique, fai¬ laire sans précédent résulte de lafrustration

l'AKP, au pouvoir depuis novem¬ sant de son pays une puissance régionale desfranges laïques qui nepeuventplus influer bre 2002, Recep Tayyip Erdogan règne sans considérée comme un modèle par une sur la viepublique depuis une décennie», note

partage sur un parti islamo-conservateur bonne partie du monde arabo-musulman. Sinan Ulgen, de la fondation Carnegie.

qui contrôle tous les leviers du pouvoir «C'est Erdoganplus que l'AKP qui est visé, Les massives protestations de rue, comme

après avoir mis l'armée au pas. avec ce refus d'unpcnivoirquiditensubstance celles du printemps 2007, n'avaientjamais

«Taksim est Tàhrir», clamaient hier les ma¬ auxgens "taisez-vous et consommez", expli¬ ébranlé électoralement l'AKP. Ensera-t-il

nifestants. Au-delà du slogan, il n'y a pour¬ que Cengiz Aktar, spécialiste des autrement aux élections municipales à Is¬

tant guère de point commun. En dix ans de questions européennes. La Turquie tanbul, en mai 2014, puis à l'automne pour

pouvoir AKP, le revenu moyen des Turcs a est en train de connaître ses Trente la présidentielle, la première au suffrage triplé, et le gouvernement a utilisé l'Europe Glorieuses et, comme en 1968 en France ou universel, où Erdogan espère encore un peu et l'espoir qu'elle suscitait pour casser les ailleurs, unejeunesse rejette ce modèle consu- plus conforter son pouvoir? A Taksim, pour

structures autoritaires du vieil Etat kéma¬ mériste et le poids étouffant du conserva¬ la première fois, il a dû céder à la pression

liste. Par trois fois, en outre, améliorant tisme. » Ultralibéral en économie, l'AKP use de la rue. Il n'en rappelait pas moins, hier, à chaque fois son score, l'AKP a remporté et abuse en effet des valeurs islamiques avec toute sa superbe : «S'ês appellent dicta¬ haut la main les élections face à une opposi¬ dans une société elle-même très conserva¬ teur quelqu'un qui sert lepeuple, quevoulez- tion de gauche laïque manquant autant de trice, si l'on excepte les classes moyennes vous quej'yfasse ?»

vision que de leadership. des grandes villes. MARCSEMO Rejet. «Ceras-le-bdlcitoyenestbeaucoup Aujourd'hui, la Turquie est incontestable¬ plusproche d'un mouvement comme celui des ment beaucoup plus démocratique qu'il y Indignés que des révoltes arabes», analyse a quinze ans, avant les réformes lancées au Ahmet Insel, directeur de la prestigieuse re nom de l'Europe, mais elle l'est beaucoup

10 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

LE FIGARO Les raisons de la colère mercredi 5 juin 2013 de la jeunesse laïque

Les dérives autoritaires et religieuses du premier ministre islamiste nourrissent la frustration de nombreux Turcs de droite comme de gauche.

RETOUR sur les raisons pour lesquelles la Turquie s'est enflammée depuis le 31 mai.

k Quel a été le détonateur ^ de la révolte? La défense d'un petit parc attenant à la \ place Taksim, sur la rive européenne t d'Istanbul, menacé de destruction par ? .

un projet de réaménagement urbain est "V* à l'origine de la contestation qui a gagné l'Anatolie et Ankara, la capitale. La po¬ lice a tenté de déloger par la force lès quelques centaines de militants qui s'étaient installés dès mardi dernier en¬ tre les arbres. C'est la brutalité de la ré¬ ponse des forces de l'ordre, l'usage dis¬ proportionné de gaz lacrymogènes et de canons à eau qui a servi de révélateur à

cette immense colère populaire. Same¬ t di, par dizaines de milliers, des Turcs /

ont convergé vers Taksim, centre né¬ vralgique de la métropole sur sa rive Les manifestants dans les rues d'Ankara, lundi.

européenne, forçant les autorités à l⬠qu'il promouvait au début de son règne. cher du lest et à ordonner le retrait des Les premières années, les négociations forces de l'ordre. « La répression extrê¬ Si l'opposition recouvre d'adhésion à l'Union européenne ren¬ mement brutale des manifestations paci¬ un large spectre, forçaient la démocratie turque. Le pro¬ fiques de la place Taksim est proprement les kémalistes constituent cessus s'est totalement grippé. Des cen¬ scandaleuse, s'est alarmé John Dalhu- taines de journalistes, avocats, sien, directeur d'Amnesty International le gros des troupes étudiants, militants d'extrême gauche pour l'Europe. Elle a largement enveni¬ ou Kurdes sont en prison, accusés de mé la situation dans les rues d'Istanbul, nérationnelle est également essentielle, le «terrorisme ». Toutes les institutions où des dizaines de personnes ont été bles¬ mouvement est porté par les jeunes et les ont été mises au pas. L'absence de con¬ sées. » Des centaines de blessés.'ont été lycéens sont très nombreux », précise la tre-pouvoir et une opposition incapable recensés à travers le pays ces derniers chercheuse associée au Ceri, le Centre de proposer une alternative crédible ont jours et deux personnes ont.été tuées. d'études et de recherches internationa¬ laissé le champ libre à un mode de gou¬

les de Sciences Po. Enfin, cette révolte vernement hégémonique. k Qui sont les protestataires ? est aussi celle des femmes. L'injonction * « Les gens qui participent au mouve¬ répétée du premier ministre de faire S'agit-il d'un conflit ment le font à titre individuel, explique « au moins trois enfants », la suppres¬ entre laïques et islamistes ? Élise Massicard, responsable de l'Obser¬ sion de la pilule du lendemain et un ac¬ Une partie importante des manifestants vatoire de la vie politique turque àT'Ins- cès à l'avortement plus difficile font accuse le premier ministre de vouloir titut français d'études anatoliennes. partie des griefs énoncés. islamiser la société et de trahir le Même s 'ily a beaucoup de sympathisants concept de laïcité défini par le kémaiis- du CHP (le Parti républicain du peuple, w Que reprochent-ils à Erdogan? me. Les atteintes systématiques contre fondé par Ataturk, NDLR), ils ne vien¬ * « Erdogan, démission ! » La revendi¬ l'alcool cristallisent les critiques. Exem¬ nent pas à ce titre. Un spectre très large cation a été reprise par les manifestants, ple de l'absence de débat au Parlement, de la gauche turque est représenté. » Les d'Edirne, près de la frontière bulgare, à une loi sur l'alcool a ainsi été inscrite à kémalistes, qui défendent l'héritage laï¬ Antakya (Hatay), ville à la lisière de la l'agenda et votée en 48 heures au mois que et nationaliste de Mustafa Kemal, Syrie. Les protestataires ressentent un de mai. Elle prévoit l'interdiction de la constituent le gros des troupes. À leurs profond mépris de la part du premier vente au détail après 22 heures, ainsi côtés, on trouve aussi des membres ministre et se sentent totalement exclus que dans un périmètre de 100 mètres d'organisations d'extrême gauche et des des orientations sociétales. Le terme de autour des mosquées et des établisse¬ libéraux, déçus par le tournant conser¬ « bande de vandales » qu'il emploie ments éducatifs. En plus du cours de re¬ vateur de la politique d'Erdogan. Des ligion hebdomadaire obligatoire, le nationalistes de droite et des profils plus pour qualifier ceux qui marchent « main nouveau programme prévoit un ensei¬ dans la main avec les terroristes » ne fait conservateurs ont également répondu à gnement optionnel de la vie de Maho¬ que renforcer leur sentiment. Pour eux, l'appel, en nombre plus restreint. Les met et du Coran. Un choix éducatif qui ce ton cassant et goguenard est révéla¬ artistes et les alévis, qui appartiennent à passe d'autant plus mal qu'Erdogan a teur de ses dérives autoritaires. Au pou¬ une branche minoritaire de l'islam dis¬ ouvertement déclaré vouloir former voir depuis 2002, le premier ministre a criminée par les autorités, sont particu¬ « unejeunesse religieuse ». m tourné le dos aux réformes libérales lièrement mobilisés. « La dimension gé- L. M. (À ISTANBUL)

12 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 4 juin 2013

projet étatique consistant à refonder la société sur une base ultraconserva- A Istanbul, sur la trice. place de la Division CULTE DE PUISSANCE Son virage autoritaire, qui s'est traduit notamment par de nombreuses yeux des membres de cette confession arrestations d'intellectuels de gauche, alide : Recep Tayyip Erdogan a en se nourrit d'un culte de puissance Par HAMIT BOZARSLAN effet jugé bon de nommer le troisième identifiant l'homme Erdogan à la (Directeur d'études à l'Ecole des pont qui va relier les deux rives du "Nation turque et musulmane", laque- hautes études en sciences sociales) Bosphore Yavuz Sultan Selim ("Selim lle est invitée à être fière de son passé le Cruel") (1465-1520), sultan et à assumer "ses responsabilités dans es contestations qui secouent longtemps célébré par l'Etat pour son ancien espace impérial". Si, au Istanbul et plusieurs autres villes avoir, au début de XVIe siècle, "anéan- grand dam des courants nationalistes, deL Turquie traduisent la colère de trois ti les hérétiques". l'AKP a reconnu l'existence des Kurdes acteurs radicalement différents. Le –à charge pour eux de se mettre au premier, de loin le plus important, UN "SURSAUT NATIONAL" service de la "nation turque et musul- regroupe les intellectuels et une CONTRE LES "ENNEMIS" mane"-, il les a rejoints sur la négation jeunesse de sensibilité de gauche ou du génocide des Arméniens ou sur la écologiste qui rejettent la volonté de Enfin, il faut mentionner un courant qualification de toute expression d'une l'AKP, le parti au pouvoir, d'imposer national-socialiste dont certaines fig- pensée libre comme un délit et toute sa domination sur le corps, le temps et ures viennent d'une ancienne gauche dissidence intellectuelle comme une l'espace. Fort du soutien d'une grande radicale. Procédant à un transfert de forme potentielle de "terrorisme". partie de la bourgeoisie provinciale concepts du socialisme à depuis sa conversion à un néolibéral- l'ultranationalisme, celui-ci considère Mais le principe de majorité électorale, isme à outrance, ainsi que des couches les Turcs comme une ethnie et une que Recep Tayyip Erdogan accepte défavorisées clintélisées par ses poli- classe opprimée par d'autres "ethno- comme seul synonyme possible de la tiques de charité, le gouvernement classes" - Arménienne, Grecque, juive démocratie, se heurte aujourd'hui aux d'Erdogan transforme en effet la ou encore Kurde- et menacée dans son réalités d'une société qu'il n'est plus en société, autant par de nouvelles dia- existence par les "impérialismes" euro- mesure de comprendre. Son gouverne- positives juridiques que par un con- américains. Trouvant ses idoles dans ment nous rappelle que les pouvoirs trôle social accru. Mustafa Kemal (1881-1938) et Talaat payent toujours leur volonté de régner Pacha (1874-1921), architecte du géno- par l'hégémonie au prix fort de crises Son projet de reconstruire à cide des Arméniens, il tente de trans- épistémologiques, les laissant désar- l'identique une ancienne caserne former cette révolte d'indignation en més face aux contestations auxquelles ottomane, un "shopping-mall" et une un "sursaut national" contre les "enne- ils donnent eux-mêmes naissance. mosquée sur la place Taksim, en dit mis" de l'intérieur et de l'extérieur. long sur la projection qu'il fait de la La place de la Division, c'est ainsi Turquie à l'horizon du centième Face à l'ampleur des manifestations, le qu'on peut traduire fidèlement le nom anniversaire de la République en premier ministre Recep Tayyip de la place Taksim qui tire son origine 2023. Or cette place, qui n'est pour- Erdogan semble se trouver sans du partage des eaux de la ville, avant tant pas connue pour sa beauté archi- réponse autre que la surenchère dans de signifier la politique de partition tecturale, est au cœur de la seule "zone la provocation ou la menace de qu'Ankara voulait mettre en œuvre à libérée" d'Istanbul où la dissidence mobiliser ses propres troupes. Chypre dans les années 1950. Bien contre l'orthopraxie peut encore Pourtant, dans la première moitié des après une brutale invasion turque de s'exprimer avec une grande liberté. années 2000, son parti avait suscité de 1974 qui a ensanglantée cette île, nombreux espoirs y compris au sein Taksim devient aujourd'hui le théâtre La gauche radicale constitue le deux- de la gauche libérale qui voyait en lui où se manifestent dans la violence les ième acteur de la scène. Insignifiante l'homme qui allait briser les tabous divisions d'une société, qu'on n'a cessé sur le plan électoral, elle ne dispose séculaires du pays, diminuer le poids de vouloir homogénéiser depuis des pas moins d'un héritage historique des militaires et réaliser le rapproche- décennies. puissant marqué par des décennies de ment avec l'Europe. A partir de 2008- luttes et de répressions. Sur un plan 2009 cependant, alors qu'il a su effec- Hamit Bozarslan est aussi l'auteur de sociologique, elle se nourrit également tivement marginaliser l'armée–du L'Histoire de la Turquie de l'Empire à nos de la marginalisation de la commu- jours, Paris, Tallandier, 2013. moins provisoirement- et se rassurer nauté alévie (de 15 à 20% de la popu- de sa capacité de construire un vérita- lation), qui fut victime de nombreux ble bloc hégémonique par les urnes pogroms dans un passé pas si lointain. (50% de votes en 2011), son parti a L'attachement du pouvoir à un sun- cessé d'être une force "hors-système" nisme militant a pris récemment une pour devenir le maître d'œuvre d'un tonalité nettement outrageante aux

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BeralbSfSribune JUNE5'2013 France says nerve gas was used in Syria

an estimàted80,Ô0n people have died. could set off American or allied military PARIS Last month, Britain and France action. But there is no indication that pressed their partners in the European either the Syrian government or the BY STEVEN ERLANGER rebels have used chemical weapons in a AND NICK CUMMING-BRUCE generalized way. The French government didn't

France announced on Tuesday that its Washington has said that it had state which side used sarin, "varying degrees of confidence" that own laboratory tests had confirmed that as a U.N. panel warned of chemical weapons have been used sev¬ chemical weapons had been deployed. "new levels of brutality." eral times in the Syrian war "in a local¬ In April, President Barack Obama ized way," but did not say which side called for a vigorous investigation, say¬ used them. ing the use of such weapons would be a Union to allow an embargo on arms sup¬ In a statement, the French foreign min¬ "game changer" if verified. plies to Syria to lapse, potentially allow¬ ister, Laurent Fabius, said that French A little more than a week ago, Mr. ing European governments to arm the examination of samples taken from Syria Fabius said in Brussels that there were rebels they support politically and diplo¬ and tested at a French laboratory "prove growing suspicions of "localized" matically. At the same time, Moscow has the presence of sarin," a poisonous nerve chemical weapons use in Syria. He said said it will supply government forces gas that is both colorless and odorless. then that the evidence needed "very de¬ with advanced ground-to-air missiles. The announcement came on a day tailed verification." The commission's findings seemed to when Ù.N. investigators in Geneva re¬ Mr. Fabius was speaking after the take tacit aim at the Russian decision ported "new levels of brutality" in Syr¬ French newspaper Le Monde reported while reinforcing arguments made by ia. They said they believed that chemic¬ that the Syrian government had used European opponents of weapons sup¬ al weapons and more indiscriminate canisters of some form of toxic gas bombing had been used in recent weeks plies. President Vladimir V. Putin, against rebel forces in Jobar, a suburb of and urged world powers to cut off sup¬ speaking at a televised news conference Damascus. Le Monde said it had placed plies of weapons that could only result at the European Union-Russia summit two journalists with the rebels for two in more civilian casualties. meeting in Yekaterinburg, Russia, said months, and that a photographer work¬ The U.N. investigative panel, the In¬ on Tuesday: "I will remind you that ing for the paper "suffered blurred vi¬ dependent International Commission of Russian deliveries of weapons to Syria sion and respiratory difficulties for four Inquiry on Syria, which is seen by diplo¬ are completed on the basis of transpar- ; days" after inhaling a gas on April 13. mats as providing the most factual and ent, internationally recognized' con¬ The journalists for Le Monde brought authoritative record of developments in tracts. They do not violate any interna¬ back samples from Jobar and Saraqeb Syria, said "there are reasonable tional regulations. And they are carried : in Syria's northwest that were tested by grounds to believe limited quantities of out strictly in the bounds of internation¬ the French laboratory. toxic chemicals were used" in al law)* , The Syrian government has vehe¬ and Damascus on March 19, in Aleppo "With regard to the S-300, it is indeed mently denied using chemical weapons again on April 13 and in Idlib on April 29. one ofthe best antiaircraft complexes in and has charged that the rebels have the world, if not the best," Mr. Putin "Other incidents remain under investi¬ done so, while the rebels have blamed added, referring to missiles that Russia gation," the panel reported. the government. plans to deliver to Syria. "It is a serious But Mr. Fabius was more definite. In Geneva, the Independent Interna¬ weapon, of course. We don't want to dis¬ "France now is certain that sarin gas tional Commission of Inquiry on Syria turb the balance in the region. The con- was used in Syria multiple times and in a said its report to the U.N. Human Rights i tract was signed several years ago. For localized way," he said in his statement. Council "documents for the first time the time being it has not been fulfilled.'' Mr. Fabius's statement did not say the systematic imposition of sieges, the The panel also reported for the first whether the government of President use of chemical agents and forcible dis¬ time the use by government forces of Bashar al-Assad or the rebel opposition placement." thermobaric bombs, which scatter a used the chemical weapons, which were "Syria is in free fall," said Paulo Pin- cloud of explosive particles before det¬ in the stocks of the government. "It heiro, the chairman. "Crimes that shock onating, sending a devastating blast of would be unacceptable that those guilty the conscience have become a daily pressure and extreme heat that inciner¬ ofthese crimes can benefit from impuni¬ reality. Humanity has been the casualty ates those caught in the blast and sucks ty," Mr. Fabius said. of this war." the oxygen from the lungs of people in Mr. Fabius met Tuesday morning with "War crimes, crimes against human¬ the vicinity. Such weapons were used in Professor Ake Sellstrom, the chief of the ity and gross human rights violations March in the fierce struggle for the stra¬ mission of inquiry appointed by the U.N. continue apace," the report added, cit¬ tegic, western Syrian town of Qusayr, secretary general, Ban Ki-moon, to ing 17 cases that could be called mas¬ the panel reported. hand over France's evidence. Britain sacres from mid-January to mid-May. and France have asked Mr. Ban to inves¬ The findings played directly into the in¬ Alan CoweH contributed reportingfrom tigate various accusations about the use creasingly divisive debate in Europe and London. of chemical weapons in Syria. the United States about the possibility of The United States has said that use of supplying weapons to the rebels after chemical weapons by the Syrian gov¬ more than two years of strife that has ernment would be a "red line" that turned into a full-blown civil war in which

13 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti June 5, 2013 Why Is Obama Ignoring Iraq? larger economy: Iraq has a GDP of $155.4 pushed Iraq to buy arms from Russia and By Anthony Cordesman billion, and Syria had a GDP of $107.6 other suppliers. The U.S. State www.realclearworld.com billion in 2011, the last year for which Department's efforts to replace the mili- there are useful data. Most important, tary police training program collapsed Iraq is a critical petroleum state and Syria before they really began. The United t is hard to determine why Iraq receives is a cypher. Iraq has some 143 billion bar- States is a marginal player in the Iraqi so little U.S. attention as it drifts rels worth of oil reserves (9 percent of economy and economic development, and towardsI sectarian conflict, civil war, and world reserves) and Syria has 2.5 billion its only aid efforts are funded through alignment with Iran. Tensions in Iraq (0.2 percent). Iraq has 126.7 has trillion money from past years. The State have been rising for well over a year, and cubic meters of gas, and Syria has 10.1. Department did not make an aid request the UN warned on June 1, 2013 that Iraq has a major impact on the overall for Iraq for FY2014. "1,045 Iraqis were killed and another security of the Gulf, and some 20 percent 2,397 were wounded in acts of terrorism of the world oil and LNG exports go owever, it is far from clear that Prime and acts of violence in May. The number through the Gulf. Minister Nouri al-Maliki or most of of civilians killed was 963 (including 181 theH Shi'ite ruling elite really want ali- civilian police), and the number of civi- This does not mean the conflict in Syria is gnment with Iran or that anyone in Iraq lians injured was 2,191 (including 359 not tragic or that it is not important. But wants civil war. A revitalized U.S. office of civilian police). A further 82 members of from a practical strategic viewpoint, Iraq military cooperation and timely U.S. arms the Iraqi Security Forces were killed and divided Iran from the Arab Gulf states. transfer might give the United States 206 were injured." Iraqi-Iranian tensions acted as a strategic more leverage, and U.S. efforts to per- buffer between Iran and the rest of the suade Arab Gulf states that it is far better This neglect may be a matter of war Middle East for half a century between the to try to work with Iraq than isolate it fatigue; the result of a conflict the United 1950s and 2003. Today, Iraq has s Shi'ite might have a major impact. Limited and States "won" at a tactical level but seems government with close links to Iran and is well-focused U.S. economic and gover- to have lost at a strategic level. It may be a military vacuum. Iraq's Shi'ite leaders nance aid might improve leverage in a the result of the fact the civil war in Syria treat its Sunnis and Kurds more as a country that may have major oil export is more intensive, produces more human threat than as countrymen. Its Arab earnings but whose economy needs aid in suffering, and is more open to the media. neighbors treat Iraq's regime more as a reform more than money and today has The end result, however, is that that the threat than an ally, and the growing the per capita income of a poverty state, United States is just beginning to see how Sunni-Shi'ite tension in the rest of the ranking only 162 in the world. much of a strategic pivot Iraq has become. region make things steadily worse in Iraq and drive it towards Iran. Making Iraq a major strategic focus in The strategic map of the region is chang- dealing with Turkey and our Arab friends ing and Iraq's role in that change is criti- f Iraq moves towards active civil war, its and allies might avoid creating a strategic cal. It used to be possible to largely sepa- Shi'ites will be driven further towards bridge between Iran and the Gulf states. It rate the Gulf and the Levant. One set of IranI and Syria. If Assad survives and the might limit the growing linkages between tensions focused on the Arab-Israel con- Arab Gulf states continue to isolate Iraq, the tensions and conflicts in the Gulf and flict versus tensions focused on the Gulf. the largely token U.S. presence in Iraq is those in the Levant, and help secure Iraq stood between them. It sometimes likely to become irrelevant and Iraq is Jordan, Lebanon, and Egypt. It would not became a crisis on its own but always likely to become part of a "Shi'ite" axis be a major expense to give the State acted as a strategic buffer between two going from Lebanon to Iran. If Assad falls, Department's country team in Baghdad major subregions in the Middle East. and U.S. and Gulf Arab tensions with Iran all of the aid resources it needs to move continue to rise, Iran seems likely to do Iraq towards economic reform and a sta- However, it has become clear over the last everything it can to replace its ties to ble military. year that the upheavals in the Islamic and Syria with influence in Iraq. Arab world have become a clash within a Even limited success in damping down civilization rather than a clash between Arab and Turkish pressure on Iraq seems internal conflict in Iraq and helping Iraq civilizations. The Sunni vs. Alewite civil more likely to push Iraq towards Iran keep a distance from Iran might save the war in Syria is increasingly interacting than away from it. If Iraq becomes caught United States far more, even in the short with the Sunni versus Shi'ite tensions in up in sectarian and ethnic civil war, this run, than substituting strategic neglect the Gulf that are edging Iraq back will push its Shi'ite majority towards Iran, for strategic patience. It also might help towards civil war. They also interact with push its Kurds toward separatism, and prevent Iraq from becoming a far worse the Sunni-Shi'ite, Maronite, and other push the Arab states around Iraq to do civil conflict than now exists in Syria, confessional struggles in Lebanon. even more to support Sunni factions in fueling the religious war between Sunnis Lebanon, Syria, and Iraq while suppress- and Shi'ites, which can turn a clash with- The "Kurdish problem" now spreads from ing their own Shi'ites. in a civilization into a serious war and Syria to Iraq to Turkey to Iran. The ques- spill over into terrorism in the West. G tion of Arab identity versus Sunni or The United States has limited cards to Shi'ite sectarian identity divides Iraq from play. The U.S.-Iraqi Strategic Framework Anthony H. Cordesman holds the Arleigh the Arab Gulf states and pushes it Agreement exists on paper, but it did not A. Burke Chair in Strategy at the Center for towards Iran. Instead of terrorism we survive the Iraqi political power struggles Strategic and International Studies (CSIS) have counterinsurgency, instability, and that came as the United States left. The in Washington, D.C. religious and ethnic conflict. U.S. military presence has been reduced to a small U.S. office of military coopera- For all the current attention to Syria, Iraq tion at the U.S. Embassy in Baghdad and is the larger and more important state. it is steadily shrinking. The cumbersome Iraq is a nation of 31.9 million and Syria U.S. arms transfer process has already is a nation of 22.5 million. Iraq has the

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WraiNATOXAL. îferdb^I^Srïtwne Thursday, june e, 2013

longer a messy, egalitarian crossroads. Quixotic beginnings of As the occupation of Taksim Square continues, crucial questions remain: How will it all end, and can the many dis¬ parate groups leftists, environmental¬ the uprising in Turkey ists, secular liberals who have de¬ scended on the square transform the

protest movement into a viable political ISTANBUL ment's plans to convert the park in Tak¬ force? There is, so far, little evidence sim Square into a mall designed like a that the groups that have occupied Tak¬ replica Ottoman-era army barracks. He Environmental activists sim Square can unite around a shared vi¬ helped found an association with an un¬ sion for the future or a common leader. who started it all have no wieldy name the Taksim Gezi Park "I don't know," said Mr. Isin, who idea how things will end Protection and Beautification Associ¬ added that various protest leaders and ation whose aim was to protect the opposition political leaders had been last park in Istanbul's city center. holding meetings in recent days to weigh BYTIMARANGO What he had not counted on was the how to move forward. "We will see." He said: "No party in Turkey repre¬ It was just before midnight a week ago aggressive government response, un¬ sents me. Maybe one will come out of Monday when three friends saw the bull¬ leashing police officers armed with tear this." dozer approaching the edge of the park. gas, water cannons and a license to But even that the question is being ''We got in front ofit and called others, battle the demonstrators in the street. raised, and that Mr. Erdogan whose and from three people it's come to this," "I felt that Istanbul is my home, and popularity and hold on power were un¬ said Birkan Isin, a40-year-old lawyer, as Taksim Square is my sitting room," he he gestured out the window of a cafe in a said, recalling his outrage with the questioned has been challenged by an luxury hotel toward the thousands of plans. "And I felt like someone came in angry cross section of the citizenry, un¬ people occupying Taksim Square. and bulldozed my sitting room." derscores the dramatic shake-up in Tur¬ key's political life over the last week. Turkey's leadership is facing its On Tuesday, a day after Mr. Erdogan gravest political crisis in years, and it dismissed the protesters as extremists One woman sitting at a booth set up began with a few friends determined to and then left for a trip to North Africa, by a socialist group expressed her aim save a park in Taksim who unexpec¬ the deputy prime minister, Bulent Arinc, tedly inflamed public frustration with a apologized for "excessive violence" "No party in Turkey powerful prime minister, Recep Tayyip used by the police. Representatives of a represents me." Erdogan. group that helped incite the protests But the protesters, even before the gave a list of demands to Mr. Arinc on by saying, simply, "We want to get rid of convulsion thathas gripped the country, Wednesday, as the police expanded se¬ capitalism and establish socialism." represented one side of a fault line that curity operations and detained several runs through Turkish society and poli¬ dozen people accused of provoking illeg¬ A few steps away were followers of tics. While the prime minister and his al acts on social media networks. Deniz Gezmis, a Turkish Marxist revo¬ lutionary who was executed in 1972 and supporters are religious conservatives,- But now the cause that Mr. Isin and the leaders of this movement are secu¬ his fellow activists coalesced around has is known as "the Turkish Che Guevara." lar, leftist, liberal and, in Mr. Isin's case, been subsumed by the wider grievances A man there, wearing a red vest illus¬ trated with the outline of Mr. Gezmis's even a bit New Age. of alienated Turkish citizens who seem face, said: "We want a socialist Kur¬ On Tuesday afternoon, drinking united in one respect: anger toward the distan. That is why we are here." bottled water and eating chocolate at the governing elite led by Mr. Erdogan and That such an eclectic gathering of hotel, Mr. Isin pontificated on nature and his Islamist-rooted Justice and Develop¬ angry citizens have used this issue as a liberty and seemed during an interview ment Party. The complaint is that the rallying point to challenge the national to speak a different language from Mr. members of this new elite are encroach¬ government is even more unlikely con¬ Erdogan, whose reaction to the protest¬ ing on the private lives of others while ers has been intolerant and dismissive. remaking the landscape in their vision. sidering that the park itself, just a section of the wider Taksim Square, was never Mr. Isin was one of the original activ¬ Taksim will not just be renovated, the ists to mobilize against the govern complaint goes, it will be sanitized, no held by Istanbul residents as a particu¬ larly special place. It was considered dingy, and even dangerous at night. F "A lot of people were saying it wasn't

'A- being used," said Mr. Isin, who attended «:;>i Galatasaray Lycée, an elite French high school, a short walk from Taksim in the ; center of Istanbul. "So we started stag¬

' *-- ing events." y:M In weeks of activism to save the park, before the confrontations with the po¬ lice, Mr. Isin helped organize events there, like flash mobs, music concerts, m theater performances and photo exhib¬ its, to generate interest in the space. A »V^- petition drive gathered 120,000 signa¬ N\\ r I? ,\\ tures in a city of nearly 14 million. "Unfortunately, it's not a lot of signa¬ tures, but many more have come out, as you can see," Mr. Isin said. L* \ The first confrontation last week be¬ tween the bulldozer and Mr. Isin and his friends was followed by the occupation of the park by hundreds of like-minded ac-

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political groups be in the background. tivists until police forces raided the gath¬ protests in Istanbul and around the "They wanted to save the trees, and ering with tear gas at dawn on Friday. country that continue. Later in the day, the activists It has only been a few days since pro¬ they fought for three days, and then the parties came," he said. "That's not gathered in a different area of Taksim testers took the square, and already Mr. Square, and as most were sitting on the Isin and his fellow activists have de¬ right." ground, they were attacked with water veloped a feel for public relations. Cevlan Yeginsu contributed reporting. cannons and tear gas, and the police As a photographer snapped pictures, crackdown more thanjust the issue of one of Mr. Isin's activist friends, the park's potential destruction is Mustafa Uysal, 32, who works in digital what set off days of violent street marketing, insisted that no banners of

. wrBUMTiom îttralb^^MSrUnmc Thursday, june 6, 2013

Erdogan has been warned

ted campaign against him by those who demonstrations erupted, he had not yet Sule Kulu opposed his policies on partisan persuaded the nation to switch to an ex¬ grounds. This was understandable given ecutive presidential system.

that his opponents have ignored the Now many people, including his sup¬

A.KP.'s landmark achievements for the porters, opponents and prominent intel¬ ISTANBUL "History shows that if na¬ sake of partisanship in the past. lectuals, are voicing concerns over the tions cannot manage to win all togeth¬ However, a quick look was enough to proposed presidential system. The re¬ er, they are destined to lose all togeth¬ confirm that the opposition that took cent protests are likely to complicate Er¬ er," declared Turkey's prime minister, over Taksim was different. It was a dogan's calculations for a presidential Recep Tayyip Erdogan, on the first an¬ largely nonpartisan movement made up run, as it may be difficult for him to per¬ niversary of his 2007 re-election. "We of liberals, conservatives, independents suade and eventually garner the support defend freedom, justice, democracy and even likely A.K.P. voters. Their of the crowds he has refused to listen to.

and welfare for everybody." cause was later overshadowed by some In contrast to Erdogan's dismissal of Back then, he promised that his violent groups, who dealt a blow to the the protesters as "plunderers," the Justice and Development Party, known public image ofthe protests through Turkish president, Abdullah Gul, struck by its Turkish initials, A.K.P., would em¬ vandalism, looting and attacking women a different tone on Monday, telling re¬ brace all sections of society regardless wearing head scarves. Yet the initial sit- porters that "democracy is not just of political affiliation. He even thanked in group, as well as those participating in about elections" and that the protest¬ those who didn't vote for him. the broader protests that followed, rep¬ ers' "message has been received. What Five years later, Erdogan is facing resented a broad cross section pf society. is necessary will be done." Deputy growing criticism for disrespecting Erdogan has remained defiant, but Prime Minister Arinc also adopted a people's lifestyles and interfering in their there have been critics of his handling of conciliatory toneand apologized for the personal choices. His government has the crisis within his own party. Among excessive use of police force while Er¬ drafted and passed bills without public them was Deputy Prime Minister Bu- dogan was abroad on a visit to Morocco. consultation. A law on restricting alcohol lent Arinc, who said authorities should Tensions have eased slightly, but sales was passed on May 24 in Parlia¬ have communicated with the protesters nothing will be the same for Turkey after ment via a last-minute amendment. instead of tear-gassing them. He also these protests. Although Erdogan still

And then, two weeks later, he began openly praised a local administrative argues that the majority of the nation is the demolition of a popular park as part court that issued a stay on the Taksim behind him based on his party's recent of a controversial urban renewal plan project amid the continuing protests on internal polls, he would be wise to keep for Taksim Square. The small-scale sit- Friday. And Turkey's education minis¬ in mind the masses on Istanbul's streets in opposing the demolition morphed in¬ ter, Nabi Avci, observed on Monday that before making any future decision con¬ to mass nationwide public demonstra¬ the government had done what the sec¬ cerning people's personal lives. tions after the police used excessive ular opposition parties had not been Erdogan was shown a yellow card in force against protesters. able to achieve for years : The police Istanbul; it is a warning to return to his How could a skilled politician as crackdown brought together masses reformist agenda and to open up chan¬ smart and experienced as Erdogan, who had been incapable of uniting nels of communication with all seg¬ who has been able to overcome a num¬ against the government. ments of society. Those in the opposi¬ ber of political crises in the past, fail to The protests are hitting Erdogan at tion who wish to see him given a red see the bigger political picture? an inopportune time. He has been cam¬ card and ejected from office will have to In the past few days, Erdogan has paigning for a constitutional change wait until the next election in 2015 claimed that those rallying against him that would give broad executive powers unless Erdogan finds a way to ascend were mobilized by the country's opposi¬ to the currently ceremonial presidency, to the presidency before then. tion parties, especially the ultrasecular raising concerns over how checks and

and ultranationalist bloc led by the Re¬ balances will be ensured if he runs for sule kulu is the online editor ofToday's publican People's Party (C.H.P.). He said the post before his self-imposed three- Zaman, an English-language newspaper

the issue was not the park but a concer term limit expires in 2015. When the in Turkey.

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. MimXAIlOXAJ. MeralbiaiMi^StUmne Thursday, june 6,2013 Damascus, with Hezbollah, claims rebel stronghold

BEIRUT

BY ANNE BARNARD

Syrian government forces and their al¬ "! ïv* lies in Hezbollah, the Lebanese militant . <* group, seized most of the strategic y -* crossroads town of Qusayr early Wed¬ nesday, a painful defeat for outgunned *-.*< Syrian rebels and an advance for Presi¬ N dent Bashar al-Assad. If it sticks, the military gain could infuse his forces with momentum and embolden him to push for military victory just as Russia and the United States are pressing the

combatants to negotiate. The government's triumphal advance I into Qusayr also suggested that the in¬ tervention on Mr. Assad's side by Hezbollah proved decisive as its fight¬ >> ers besieged, then stormed, a rebel "*£' I- stronghold that the Syrian military had bombarded in vain for months. But the intervention also carries big political risks for Hezbollah, which has historically been revered in Syria for its prompt American intervention an op¬

opposition to Israel but is now seen as a tion for which his administration has sectarian-driven occupying force by Mr. shown waning enthusiasm. Assad's insurgent enemies, who are A shuffle on Wednesday of Mr. mostly Sunni. Hezbollah has said it in¬ Obama's security team, however, ap¬ tervened in Syria to protect neighboring peared to give new prominence to advo¬ Lebanon from Islamist extremists. cates of a more active American role, if SYRIA The government claimed victory in not of direct military intervention. Qusayr, broadcasting pictures of sol¬ A day after France announced that diers raising flags over wrecked build¬ French laboratory tests had confirmed ings as the rebels said they had with¬ that sarin gas had been used "multiple

drawn from much of the town. At the times" in Syria "in a localized way," j Horns same time, senior officials from Russia, Britain repeated an earlier assessment Wpdl £ /Oaba'a the United Nations and the United Wednesday that "a growing body of lim¬ f-!~~%j Qusayr States convened in Geneva to try to find ited but persuasive information" poin¬ enough common ground among them¬ ted to the use of the same toxin.

selves and the Syrian combatants to French and British officials did not hold talks to halt the carnage and work make public the details of the evidence <~ A" , js toward a political transition. on which their assessments were based. 7V- .- By late afternoon, they had failed to The French statements said there was f . ~\ Darfrascus agree even on who would attend, and of¬ "no doubt" the government or its ac¬ ? S ficials said they would adjourn and try complices were behind use of the gas in :£ again on June 25. Lakhdar Brahimi, the at least one case, based on samples of

special U.N. representative on Syria, bodily fluids from victims, including ur¬ Rebels have prepared for more than a told reporters that "evidently, there is ine samples brought out of Syria by year to defend the area, using tunnels still a lot of work to do." French journalists. British statements and storing food and supplies in under¬ With the 's political were more cautious, saying "the room leaders disunited and the government for doubt" about the use of sarin "con¬ ground command rooms that were seen

defiant, expectations remained low for tinues to diminish" and that the use was by a reporter who recently visited vil¬ any talks aimed at halting the conflict, "very likely" by the government. lages close to the town, including the vil¬ which is more than two years old and has In Qusayr, further underscoring the lage of Daba'a. Reuters, quoting a Syri¬ left an estimated 80,000 people dead. volatility of the conflict, rebels and anti- an security official, reported that the The Geneva meeting was also over¬ government activists said their fighters military and Hezbollah had left open shadowed by statements from France would battle on in surrounding villages corridors allowing rebels to withdraw and Britain that sarin nerve gas had and in the northern part of the town, toward Daba'a. been used in Syria. The statements con¬ where they are most deeply entrenched! The rebels, who had held Qusayr for fronted U.S. officials with the possibility Syria state media acknowledged that more than a year, fought for more than that Mr. Assad's government had the fight was not over, saying the mili¬ two weeks longer than expected crossed what President Barack Obama tary was still sweeping northern against intense assaults by a far larger

has called a "red linp" that could Qusayr for militants. force and inflicted unaccustomed casu-

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Lebanon and other countries who had alties on Hezbollah's seasoned fighters, joined the battle. by the United Nations, which had ex¬ many ofwhom were honored as martyrs Some rebels said they were bracing to pressed concern about a humanitarian in funeral ceremonies around Lebanon. fight Hezbollah if it pushed on to the crisis in Qusayr, especially after the But the situation inside Qusayr had northern city of Aleppo a city even government and Hezbollah fighters had grown desperate. Ammunition was run¬ farther outside Hezbollah's traditional refused to allow Red Crescent humani¬ ning out. Rebel reinforcements were sphere of strategic interest than tarian workers to enter and treat fewer than expected and many were un¬ Qusayr. Wounded civilians. able to penetrate the government cor¬ Though the claims could not be con¬ A member of the Syrian National Co¬ don around the city. With medical sup¬ firmed, the fact that Syrian rebels con¬ alition, the main exile opposition group, plies dwindling, hundreds of wounded sidered such an attack a possibility from said on condition of anonymity that people could not be evacuated as Hezbollah underscored the surprising after mediation by the Lebanese politi¬ Hezbollah. fighters assaulted the city turns the conflict has taken in recent backed by heavy government airstrikes cian Walid Jumblatt, United Nations of¬ weeks, as Hezbollah's involvement and artillery bombardment. ficials relayed a message that Mr. Assad heightened the sectarian tone of the The battle fit a pattern in which rebels had agreed to allow the wounded to combatants and threatened to spread hang on until the last minute and then leave on the condition that "armed fighting to Lebanon. announce a tactical withdrawal. gangs" leave Qusayr.

Syrian forces have sometimes been The battle the largest and most Hwaida Saad and Hania Mourtada in unable to hold reclaimed territory, such public intervention yet in Syria by Beirut, Nick Cumming-Bruce in Geneva, as in rebel strongholds in the city of Hezbollah increased tensions an employee of The New York Times in Horns and the Damascus suburbs. throughout the region, pitting Hezbol¬ Daba'a, Syria, Alan Cowell in London, A Syrian opposition figure said. the lah against mostly Sunni rebels from Steven Erlanger in Paris and Rick Glad¬ rebel retreat followed an intervention Qusayr as well as Sunni jihadists from stone in New York contributed report¬

ing.

. wraiwHMAi. ÏUrsàbiËMmÇfàbvmt June 10,2013

Turkish split is exposed in alcohol debate

"Cheers, Tayyip!" grievances, the alcohol controversy ISPARTA, TURKEY Now, there are signs that the govern¬ now entwined with the broader com¬ ment may be backing off. In recent days, plaints of a protest movement opposed BYTIMARANGO as anti-government protests convulsed to what they view as the government's After retaking Taksim Square in Istanbul cities around the country, a local court rising authoritarianism is particu¬ a week ago following hours of ugly street here quietly issued an injunction over¬ larly fraught because it strikes at the in¬ battles with police officers firing tear gas, turning a local law that restricted the tersection of Islamic versus secular val¬ many of the haggard protesters cracked sale and consumption of alcohol. A court ues, and also divides Turks along lines bottles of Efes beer and raised them in a in another small, conservative commu¬ of social class.

mock toast to their prime minister, who nity outside Ankara, the Turkish capital, To many protesters, it is a blatant ex¬ had recently pushed through Parliament issued a similar ruling. Meanwhile, the ample of the government's imposing an a controversial bill to curb drinking. president, Abdullah Gul, has yet to sign Islamist agenda Mr. Erdogan has And even here in Isparta, a religiously the national legislation, and raised the said "religion demands" curbs on conservative region that is a wellspring possibility of a veto by saying he would drinking and an affront to the secular of support for the prime minister, Recep take public opinion into account in mak¬ values of Turkey that many of them say Tayyip Erdogan, a small group of resi¬ ing his decision. they are defending. The modern coun¬ dents, drinks in hand, gathered outside Whether or not that is a concerted ef¬ try's founder, Mustafa Kemal Ataturk, the office of the local governor who is an fort on the part of the government to was a famouslv heavy drinker. ally of Mr. Erdogan and chanted, compromise over one of the protesters' In this conservative community where an important Muslim spiritual leader once lived, residents are more likely to drink a sickly sweet beverage made from rose syrup, served ice cold, than they are to raise a glass of raki, Turkey's famous anise-flavored liquor. Even before the proposed nationwide law, this community cracked down on drinking with local ordinances. But some residents do drink, and Is¬ parta is a college town. Despite its con¬ servative stripes it is not inoculated from the normal frictions between stu¬ dents and townspeople. And so even in this religiously conservative heartland !/«. where Mr. Erdogan and his Justice and- Development Party, known by its Turk¬ ish initials as A.K.P., draw their support, the clefts in modern Turkey that are be¬ ing contested in the streets and cities * » around the country are being contested 4?T' here, too. F.D OU FOR THE NEW YORK TIMES "It isn't really about religion," said In Istanbul's Taksim Square early one recent morning. The debate over alcohol strikes Yusuf Gunaydin, the mayor, who like at the intersection of Islamic versus secular values and divides Turks along class lines. many residents is a teetotaler. "For us

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it's more about the drunk people, the larly sensitive nerve in Turkish society, cial class, lifestyle and political values." as it both indicates an Islamist agenda On a recent night at a bar in one of the "Whatever I do, if I drink, being pursued by Mr. Erdogan and is an narrow alleyways of Istanbul's Euro¬ it's between me and my God. example of government intrusion into pean quarter, not far from Taksim My 86-year-old grandfather citizens' private lives. Square, Duygu Duman said she was so "Religion is a very personal thing," exasperated with her government that taught me that." said Tuba Inamlik, a 23-year-old engi¬ she might finally take the green card for neering student who was sitting outside the United States that she won in a lot¬ a bar here. "Whatever I do, if I drink, it's tery and pick up and move. disagreements, the violence against between me and my God. My 86-year- "The perception of Turkey has women." But, he added, "of course, in old grandfather taught me that." changed dramatically under this gov¬ Islam it is haram to drink alcohol.' ' But the issue also has deeper historic¬ ernment," said Ms. Duman, 36, drinking The mayor's spokesman, Hasan Par- al undercurrents. For better or worse, it Jack Daniel's Lynchburg Lemonade lakyildiz, another nondrinker, said: "Is- is closely associated with the lifestyle of while Bon Jovi blared from the bar's parta has always been conservative. Ataturk, who became a hard drinker speakers. "And now it's getting worse." There isn't a drinking culture here at all. while attending Istanbul's War College Standing next to Ms. Duman, her What we don't want is any new bars to and who once wrote to his secretary, ac¬ friend Gunay Attan, 40, said: "It's the open." cording to his biographer, Andrew religious pretext they have that annoys Turan Eroglu, the manager of a bar Mango, "I've got to drink: My mind me. There's a widespread feeling that called Barcelona, one of the few drinking keeps on working hard and fast to the our freedoms are being taken from us, places left in the center of Isparta, re¬ point of suffering." one by one." ferred to a brutal Ottoman sultan who Drinking has also been a marker of Cagri Tazgel, who is 25 and works at a reigned in the 17th century in describing secular values in the broader society, software company, stood outside a the government's plans to restrict alco¬ and at one time army officers who did nearby bar and framed the issue in hol. not drink were looked upon as closet Is¬ terms of a class divide that, as much as "We're going back to the time of lamists and found it difficult to secure religion, underlies the protest move¬ Murad IV when alcohol was banned," promotions. ment that has so dramatically exposed he said. "The A.K.P. is taking us back. In Turkey, lifestyle Choices whether this country's many fault lines. This only happens in Iran. Now it hap¬ or not to wear a head scarf, or to drink "Turkey is a country of mostly un¬ pens in Turkey." are often highly politicized. Jenny educated and illiterate people with At another bar nearby, the Flora Club White, a Boston University anthropolo¬ strong religious feelings, and this is and Bar, Merve Vural, a 20-year-old col¬ gist who recently published a book that what the A.K.P. represents," he said. lege student, said: "We're students and examines Turkey's changes under Mr. "This isn't my government. Ultimately we're always going to find ways to get Erdogan's decade in power called I will leave this country." alcohol. They are imposing their reli¬ "Muslim Nationalism and the New gion on us. They are doing it very Turks," described drinking in Turkey as Ceylan Yeginsu contributed reporting. slowly." ''a highly charged cultural marker of so The drinking issue touches a particu

TODAYS ZAMANl 9 June 2013

from the latest visit was interpreted by the media

Jailed PKK chief Ocalan: Doing as government interference.

Justice Minister Sadullah Ergin and Prime my best to solve Kurdish issue Minister Recep Tayyip Erdogan have the final say over who can join the BDP delegation on visits to imrali Island. TODAY'S ZAMAN, ÎSTANBUL The delegation was the sixth from the BDP to Imprisoned Kurdistan Workers' Party (PKK) leader have gone to imrali to meet with Ôcalan as part of Abdullah Ôcalan said in a message on Friday that the government-sponsored settlement process. he has been doing his best to resolve the decades- On Saturday, Demirtas said while in the pro¬ old Kurdish conflict and added that the ball is in the vince of Tunceli that Ôcalan sends his best wishes government's court. to the people of Dersim and that there is a great Two deputies from the pro-Kurdish Peace and opportunity for the people's movement in the Democracy Party (BDP) traveled to the island of Middle East, including Kurdish people and all imrali on Friday to meet with the PKK leader as those oppressed in Turkey. Demirtas. said that part of ongoing talks aimed at resolving Turkey's thanks to long years of efforts, the Kurds are now long-standing conflict in the Southeast. BDP Co- BDP Co-Chairman Selahattin Demirtas,BDP a strong and organized people. Chairman Selahattin Demirtaç and the deputy parliamentary group deputy chairwoman, Pervin Buldan (L) and the BDP's Sabahat Ôcalan considers Barzani leader of four-part chairwoman of the BDP parliamentary group, Tuncel (R) Kurdistan Pervin Buldan, set off for imrali from istanbul. In a letter Ôcalan reportedly wrote to the lea¬ In the message, read out by Demirtaç at a rence, the two BDP members expressed their der of the Kurdistan Regional Government (KRG), press conference following the delegation's return concerns over the government's possible interfe¬ Massoud Barzani, Ôcalan said that he sees to istanbul, Ôcalan also applauded the protests rence in deciding who will be included in future Barzani as the leader of a Kurdistan split into four against the government's reconstruction plan for delegations to imrali Island. parts and asked him to adopt the PKK members Gezi Park in istanbul but warned against attempts In response to a question on whether or not who have withdrawn from Turkey. by ultranationalists and Ergenekon supporters BDP deputy Sim Sûreyya Ônder was prevented According to the northern Iraqi WaranPress among the protesters to hijack the demonstra¬ from joining the delegation by the government website, Barzani received Ôcalan's letter on June tions. Ôcalan said he views the Gezi Park protests because of his leading role in the Taksim protests, 6. "You have taken back the rights of the first two as meaningful and important. However, he said, Demirtas said in an evasive remark that the parts of the Kurdish people; I believe you could democrats, revolutionaries, compatriots and pro¬ government should not interfere in the selection of also take back the rights of the remaining parts," gressive circles should not allow Ergenekon sup¬ the party's delegation. Ôcalan reportedly wrote in the letter. He also than¬ porters and ultranationalists to dominate or lead Ônder took part in many visits to the island as ked Barzani for his will and decisiveness in hel¬ the protests. part of past BDP delegations, but his absence ping to end the bloodshed in Turkey. Speaking to reporters at the press confe-

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Jeudi 6 juin 2013 Deux personnes sont mortes à l'occasion des manifestations

La mobilisation s'est poursuivie dans une soixantaine de villes du pays

Le mouvement de protesta¬

tion né dans le parc Gezi, près 1 t- '

de la place Taksim d'Istanbul, I *

en Turquie, a connu ses premiers morts. Lundi 3 juin, l'Union des I médecins turcs a révélé le décès, la

veille au soir, d'un jeune homme, MehmetAyvalitas, tué par unevoi¬

ture ayant percuté la foule, enmar¬

ge de la manifestation à Istanbul. il Lundi soir, un jeune homme de 22 ans, militant du Parti républicain y A- du peuple (CHP, centre gauche laï¬ que), Abdullah Ômert, est mort à

Antakya, près de la frontière > 1 syrienne. Selon le gouverneur de «l la province, il aurait reçu une balle \ 15s dans la tête dans des circonstances

encore inconnues.

La mobilisation s'est poursui¬

vie lundi. A Ankara, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de i'I canons à eau pour disperser des

manifestants qui appelaient à la démission du premier ministre, fc~ Recep Tayyip Erdogan, aux abords

de la place de Kizilay. Dans la soi¬ -iMiWt.

rée, dans le quartier de Kavaklide- Istanbul, mardi 4juin, lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, arismessinisa

re, les unités anti-émeute ont tiré

des balles en caoutchouc en direc¬ autorités. Le dernier bilan rendu La centrale syndicale de la fonc¬ chef du gouvernement. Quelques

tion des contestatires qui les ont public dimanche soir par le minis¬ tion publique (KESK) a appelé à heures plus tard, de Rabat, au attaqués à coup de pierres, selon la tre de l'intérieur, Muammer une grève de quarante-huit heu¬ Maroc, le premier ministre a esti¬

chaîne de télévision CNN-Tùrk. A Gùler, faisait état de 58 civils et de res à compter de mardi. «La ter- . mé que la situation était « en train Istanbul, près du palais de Dolma- 115 policiers blessés. reur exercée par l'Etat contre des de revenir au calme». «A mon bahçe, où se trouvent les bureaux Le c du mouvement manifestants totalement pacifi¬ retour de cette visite, les problèmes

du premier ministre, des heurts demeure à Istanbul, autour de la ques se poursuit de tellefaçon que seront réglés », a-t-il assuré.

entre manifestants et policiers se place Taksim, où, malgré la fin du cela menace la vie des civils », a fait De son côté, le président Abdul¬

sont produits pendant plusieurs week-end, le mouvement a gardé valoir la confédération dans un lah Gûl a appelé les manifestants heures. sa dynamique. Vide et rouverte communiqué publié lundi. Mar¬ au calme et pris, une fois encore, le Des manifestations ont eu lieu partiellement à la circulation qué à gauche, ce syndicat revendi¬ contrepied du premier ministre.

dans une soixantaine de villes du dans la journée, la place, ainsi que que 240 000 adhérents. « Il est tout à fait naturel d'expri¬ pays,*s -principalement dans le parc Gezi, ont été à nouveau M. Erdogan a une nouvelle fois mer des opinions différentes (...) l'ouest, mais aussi à Adana, occupés par des dizaines de mil¬ défié la rue avant de quitter la Tur¬ dam des 'manifestations pacifi¬

Antakya, Gaziantep {proche de la liers de personnes jusqu'au quie, lundi à la mi-journée, pour ques », a déclaré M. Gui. frontière syrienne), et Diyarbakir. milieu de la nuit. Des étudiants, une tournée de quatre jours au La Bourse d'Istanbul a terminé Cependant, dans leur majorité, les qui terminent l'année scolaire cet¬ Maghreb. « Nous ne céderons rien à sa séance de lundi sur une baisse Kurdes se tiennent pour le te semaine, ainsi que des lycéens, ceux qui vivent main dans la main de 10,47 %, traduisant l'inquiétude

moment à distance des manifesta¬ se sont joints à la mobilisation. avec le terrorisme », a affirmé le des marchés. Dans son sillage, la tions. Le Parti des travailleurs du livre turque a également brutale¬

Kurdistan (PKK) est engagé dans Les Etats-Unis se disent « préoccupés» ment chuté.

des négociations avec le gouverne¬ Catherine Ashton, chef de la

ment et ne veut pas en perdre le Le secrétaire d'Etat américain, à faire preuve de modération», diplomatie européenne, a évoqué,

bénéfice. John Kerry, a indiqué, lundi a-t-il ajouté. «Nous attendons dimanche, sa «vie inquiétude» et

Les violences des quatre der¬ 3juin, que les Etats-Unis sont toutà fait dugouvernement turc condamné 1' « usagedisproportion¬

niers jours ont fait plus de «préoccupés par les informa¬ qu'il règle cela», a déclaré de né de la force». A Paris, Laurent

1500 blessés à Istanbul et au tions sur un usage excessifde la son côté le porte-parole de la Fabius invitait les autorités à la

moins 700 à Ankara, selon les orga¬ force par la police» turque face Maison Blanche, Jay Carney. « retenue » et à une analyse des cau¬

nisations de défense des droits de aux manifestations. «Nous espé¬ M. Carey a souligné que les Etats- ses de la révolte populaire. Berlin a

l'homme et les syndicats de méde¬ rons évidemment qu'ilyaura une Unis allaient continuer à collabo¬ appelé au « dialogue » et à « l'apai-

cins des deux villes. Ces chiffres enquête approfondie sur ces inci¬ rer avec la Turquie sur le conflit sement».m

n'ont pas été confirmés par les dents et nous appelons la police syrien. - (Reuters.) Service international

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& IHondc

Jeudi 6 juin 2O13 Syrie : la preuve du az sarin

Washington + .

et Paris restent réservés sur une intervention SYRIE «fc âge'^gâzVaYirfavéré M. Fabius a remis les résultats des analyses chimiques à la mission d'enquête de l'ONU Capture «20 » 2, mardi 4 juin. France 2

sions françaises, par voie de lettres Ta France bouleverse la donne M.Fabius devant la commission adressées au secrétaire d'Etat amé¬ du débat diplomatique sur la Les Américains des affaires étrangères de l'Assem¬ ricain, John Kerry, et à soc homolo¬ j-^-â crise syrienne en accusant le blée nationale, le 29 mai, date à gue russe, Sergueï Lavrov. Une régime de Bachar Al-Assad d'avoir avaient affirmé laquelle on peut penser que les autre source indique que Londres recours à des armes chimiques. que l'usage d'armes autorités françaises avaient déjà et Washington avaient été infor¬ Pour la première fois depuis le une connaissance au moins partiel¬ més «la semaine dernière», préci¬ début du conflit, le ministre des chimiques le du résultat des analyses. sant qu'il ne s'agissait alors que des affaires étrangères, Laurent Fabius, constituerait leur Tout en affirmant qu'« on ne «premières conclusions, pas des a affirmé dans un communiqué, peutpas, d'un côté, dénoncer l'utili- analyses complètes ». mardi4juin,que«faFranceadésor- «ligne rouge» sationdesarmeschimiqueset,sicet-

mais la certitude que le gaz sarin a La réaction très prudente de te situation était avérée, ne pas

été utilisé en Syrie à plusieurs repri¬ Washington, considérant que Mais il y a fort à parier que cette répondre», Laurent Fabius avait ses et defaçon localisée ». davantage de preuves étaient commission onusienne ne pourra ajouté: «On peut discuter sur la «Nous n'avons aucun doute sur nécessaires, éclaire ce temps de parveniràdes conclusions définiti¬ nature de la réplique qui devrait lefait que les gaz ont été utilisés », a latence et laisse supposerque d'in¬ ves sur l'usage d'armes chimiques. avoir lieu et à quel moment puis¬ ensuite souligné le chefde la diplo¬ tenses tractations ont eu lieu entre Son protocole scientifique spéci¬ que, dans le même temps, ily a la matie française lors du journal de les deux pays, tant les révélations fie, en effet, que ses évaluations ne conférence de Genève. » France 2. «Ily a une ligne qui a été françaises paraissent compliquer peuvent être basées que sur des L'accent est donc autant mis sur franchie incontestablement, nous la position américaine. Ils avaient, échantillons prélevés en Syrie par l'évocation d'un éventuel recours discutons avec nos partenaires de en effet, été les premiers à affirmer ses propres équipes. Or les autori¬ à laforce que sur lavoie diplomati¬ cequ'ilvafalloirfaire. »« Ou bienon que l'usage d'armes chimiques tés syriennes leur refusent tou¬ que. Paris et Londres soutiennent décide de ne pas réagir ou bien on constituerait une «ligne rouge» jours l'accès au pays. l'idée de cette conférence interna¬ réagit,y compris defaçon armée, là dont- les «conséquences seraient Ce recours à l'ONU, prôné par tionale, lancée eh mai par Wash¬ ouest produit et stocké le gaz», a énormes », selon les mots du prési¬ Washington et relayé par Paris, est ingtonet Moscou, baptisée « Genè¬ insisté M. Fabius, avantd'indiquer : dent Barack Obama. une nuance de taille par rapport ve 2 », en référence à la première, «Nous n'en sommespas là. » Après les déclarationsfracassan¬ aux positions défendues jusqu'à avortée, qui s'est déroulée sur les Lors de son intervention télévi¬ tes de Laurent Fabius, qui mettent présent par la France. On est bien bords du lac Léman en juin 2012. sée, M. Fabius a précisé que les infor¬ en cause directement le pouvoir en deçà des propos tenus par Elle vise à rassembler autour de la mations françaises étaient fondées syrien, la France semble toutefois M.Fabius le 3 septembre 2012, qui même table des représentants de sur les analyses de deux séries de hésitersurles conclusions à tirerde affirmait alors que la réponse de la l'opposition syrienne et du pou¬ prélèvements,dont ceux rapportés ces révélations. M. Fabius a indiqué France « serait massive et fou¬ voir de Damas, en vue de parvenir de Damas par les envoyés spéciaux qu'il avait remis mardi les résultats droyante » en cas d'utilisation d'ar¬ à un départ négocié du pouvoir de du Monde, Jean-Philippe Rémy et des analyses au professeur suédois mes chimiques par le régime Bachar Al-Assad. Laurent Van der Stockt, dont le Ake Sellstrôm, chef de la mission syrien. Quelques jours plus tôt, le Sa tenue éventuelle, d'abord reportage a été publié dans notre d'enquête de l'ONU chargée d'éta¬ 27 août, M. Hollande avait emboîté envisagée en juin, est désormais édition du 28 mai. blir les faits surles allégationsd'uti¬ le pas au président Obama, en affir¬ repoussée au mois de juillet. Mais il « Ce.sont des éléments de certitu¬ lisation d'armes chimiques. mant que l'usage d'armes chimi¬ est clair que les révélations françai¬ de irréfutables que nous ne pou¬ La mission, selon une source ques enSyrie serait « unecause légi¬ ses sur l'usage des armes chimi¬ vionspas garderpour nous », souli¬ diplomatique,devraitprésenterun time d'intervention directe ». ques compliquent sérieusement la gne une source diplomatique fran¬ rapport, «sûrement intérimaire», Même si M.Fabius a affirmé, donne, car elles vont aggraver la çaise. Jusque-là, « nous n'avionspas avant la fin juin. Une fois cette éta¬ mardi, que «toutes les options sont tension entre les protagonistes du de preuves biologiques», ajoute un pe franchie, et en fonction des sur la table », tout semble indiquer conflit syrien. autre proche du dossier. conclusions de l'équipe Sellstrôm, que la France cherche à gagner du «Ce n'est pas un bon présage Selon des diplomates, Laurent « une saisie du Conseil de sécurité temps en invoquant l'implication pour les négociations, constate Fabius a prévenu Moscou et Wash¬ des Nations uniespourraitêtre envi¬ de l'ONU. Cette inflexion était per¬ une source diplomatique françai¬ ington il y a deux jours des conclu sagée », selon cette source. ceptible, lors de l'audition de se. Elles étaient déjà très compli-

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quées, cela va rendre encore plus difficile le dialogue recherché entre

l'opposition et le régime. » - ,<> D'autant que toutes les parties concernées par cette conférence, en Syrie comme à l'extérieur, pei¬ nent déjà se mettre d'accord sur le minimum : la liste des partici¬

pants et l'ordre du jour. y ! NE SE François Hollande avait pointé NE PAS VRAIMENT VRAiMENT la difficulté de l'exercice, le 31 mai : VRAiMEfTr FRANCHIR PAS «Genève, si cette conférence doit PAS FRANCHIR FRANCHiR avoir lieu, etje souhaite qu'elle ait lieu, cela doit être pour avoir une transition sans Bachar Al-Assad,

parceque sinon, commentl'opposi¬ tion pourrait-elle accepter un tel processus?» Un diplomate fran¬ çais ne cache pas son inquiétude : «Ce conflit dure déjà depuis deux \ ans et tous les éléments sont réunis ^^P^ pour qu'il dure encore deux ans, I sinon plus, car aucun des acteurs n 'estprêt à un compromis : Bachar ne veutpas abandonnerlepouvoir Bachar Al-Assad et Barack Obama vus par le dessinateur suisse Patrick Chappatte (« Le Temps »). etl'opposition ne veutpas leparta- qer. » Et de livrer un sombre paral¬

lèle : «J'ai en tête laguerredu Viet¬ servent à démontrer au régime de est de mise. «La priorité, c'est l'op¬

nam, lorsque les négociations de Bachar Al-Assad qu'aucune piste tion politique, insiste une source paix ontduré... cinq ans. » de représailles n'est, a priori, écar¬ française Nous voulons laisser une

Dans l'immédiat, les déclara¬ tée. Encore faudrait-il que les pays chance à Genève2. Pas six mois ou

tions de la France sur les armes occidentaux soient prêts à mettre un an, mais quelques semaines. » m

chimiques renforcent la pression leurs menaces à exécution. Pour le Christophe Ayad, Benjamin

internationale sur le pouvoir moment, rien n'est moins sûr. A Barthe et Yves-Michel Riols syrien. En cela, dit-on à Paris, elles Paris et à Washington, la prudence

&D!onde Jeudi 6 juin 2013

Syrie : on ne pourra plus dire que Ton ne savait pas

La preuve en est désor¬ avait «aucun doute » que « le régimeetses com¬ conférence dite <( Genève 2 ». Le dossier chimi¬

mais apportée. De maniè¬ plices » étaient responsables du crime. que venait compliquer singulièrement cette

re scientifique et irréfuta¬ Le Foreign Office britannique a affirmé stratégie nécessitant une étroite coopération

ble. Des armes chimiques dans la foulée détenir lui aussi des preuves avec les Russes. '

ont bel et bien été employées en Syrie : des d'usage d'armes chimiques. A Washington, 2. Les autorités américaines semblent

agents de la catégorie des substances prohi¬ en revanche, la prudence reste de mise : le por¬ avoir en conséquence demandé à leurs parte¬ bées par la convention sur l'interdiction des te-parole de la Maison Blanche estime que naires britanniques et français de ne pas faire armes chimiques, datant de 1993. Le régime de d'autre éléments doivent encore être réunis de déclaration définitive susceptible d'entra¬ Bachar Al-Assad a eu recours, lors d'attaques avant toute conclusion définitive. ver des pourparlers. D'autant que les déclara¬ contre l'opposition armée et la population La déclaration officielle française est spec¬ tions faites depuis l'été 2012 par Washington,

dans laquelle celle-ci se fond, à des gaz toxiques taculaire. Elle est de nature à changer la don¬ Londres et Paris, indiquant que le recours aux

contenant du sarin, puissant neurotoxique. ne dans le dossier syrien. Mais pourquoi une armes chimiques pourrait déclencher une telle annonce maintenant ? intervention en Syrie, risquaient de placer les 1. Les autorités françaises peuvent alléguer uns et les autres devant de considérables

EDITORIAL ne pas avoir disposé plus tôt -. c'est-à-dire contradictions, voire des reculades avérées.

NATALIE NOUGAYRÈDE avant ces derniers jours - d'éléments suffi¬ M.Fabius a déclaré, mercredis juin, qu'il y samment probants. Il est permis d'en douter. avait «incontestablement» un «franchisse¬

Après des mois d'hésitation ou de déclarations Alors que les signauxd'emploi d'armes chimi¬ ment» de cette ligne. alambiquées des pays occidentaux, la France ques se multipliaient depuis l'année dernière 3. Le travail effectué par deux journalistes est devenue, mardi 4juin, le premier Etat à fai¬ et que ce sujet mobilisait les moyens considé¬ du Monde ayant rapporté de Syrie, dans des re publiquement ce constat, avec « certitude ». rables de services de renseignement de plu¬ conditions périlleuses, des échantillons de

Le ministre des affaires étrangères, Laurent sieurs pays occidentaux - tout porte à croire sang, d'urine et de cheveux prélevés sur des Fabius, l'a annoncé : « La France a désormais la qu'ily a eu, en particulier de la part de l'admi¬ victimes d'armes chimiques a constitué un certitude que le gaz sarin a été utilisé en Syrie à nistration Obama, une volonté de tempori¬ important facteur - à la fois accélérateur et plusieursreprisesetdefaçon localisée. » Ilaajou- ser. L'objectif étant de ménager une relance contraignant pour les autorités françaises. té que, dans un cas précis et documenté, il n'y de la diplomatie par la préparation d'une

22 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Statnpa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

îzMtmèt

Mercredi 5 juin 2013 Soyons clairs sur la démarche du Monde, qui peut soulever, ici ou là, la question du rapport entre médias et Etat. L'un des faisceauxde preu¬ « Aujourd'hui, les gens ves brandies par les autorités fran¬ çaises repose sur les échantillons rapportés de Syriépar nos. repor¬ sortent. C'est un nouvel ters. LeMonde a réalisé ses reporta¬ ges à Damas de manière entière¬ espace de parole » ment indépendanteet clandestine, sans d'ailleurs fixercomme objectif A Ankara, les jeunes sont partagés face initial une enquête surle chimique. Cesten constatant surplace l'am¬ au mouvement de contestation pleurde l'utilisation de gaz toxi¬ ques que nos journalistes ontdécidé Reportage la crème», dit-il), il est descendu qu'ils devaient tenterde sortir du dans la rue après avoir constaté pays des échantillons, destinés à Ankara « la violence avec laquelle ce régi¬ être expertisés. LeMonde a ensuite Envoyé spécial me a traité les manifestants ». Il se décidé de confier ces échantillons dit lassé du conservatisme de plus aux autorités françaises. Pourune 1%, epuis quatre jours, Ergin, en plus étroit de sa ville. Il a tenté raison simple : le seul laboratoire en I 27 ans, court les manifesta- de repousser des jeteurs de pierre,

France habilité à établirde manière J* tions à Ankara. Etudiant et a nettoyé les canettes de bières qui incontestable la nature des substan¬ employé dans un hôtel du centre- jonchaient le sol. Dimanche, il a ces transportées dépend de la Délé¬ ville, il n'a pourtant rien d'un oppo¬ goûté aux gaz lacrymogènes, pla¬

gation générale de l'armement Le sant : depuis qu'il en a l'âge, il vote ce Kizilay. Il s'est réfugié dans la

Monde a parallèlement obtenu un pour l'AKP, le parti au pouvoir. cave d'un commerçant avec quel¬ engagement formel, parécrit, des Mais il veut tout voir des violences ques dizaines de manifestants,

autorités françaises, selon lequel il et tout entendre des critiques. Il pendant une heure. aurions accès à l'intégralité des retient une chose : «Pour eux, c'est Ils sont plusieurs autourde lui à résultats des analyses. juste un jeu. Ils crient au dictateur, se dire novices en politique de rue, Le Monde considère qu'il est au mais est-ce qu'ils vous laisseraient « réveillés » par les images des vio¬ service de l'établissement des faits lesprendreenphotodans unedicta- lences à la télévision et le bruit des

et qu'il ne peut en aucune manière ture ? Est-ce qu'ils vous donneraient casseroles qu'on frappe en signe contribuer à dissimuler une éven¬ leur vrai nom?» de protestation, le soir, sur leur tuelle preuve de crime de guerre ou A quelques mètres, un groupe trottoir. Ainsi Ayse Ozgûnes, pro- d'utilisationd'armes chimiques. de manifestants improvise un fesseure de collège à la retraite : Nous savions aussi que, en cas de chant de libération. Ergin s'empor¬ « Avant, je protestais à la maison, doute surl'authenticité des résul¬ te, mais à voix basse : « Erdogan, on ou surFacebook. » Depuis vendre¬ tats qui nous seraient transmis, l'aélu. Et ma libertéà moi, qu'est-ce di, elle est partout en ville, au bras nous poursuivrions l'enquête. Les qu'ils enfont?» En début d'après- de son mari, Dogam Uzum, ingé¬ autorités françaises ont joué la . midi, Erginétait surla place Kizilay, nieur «apolitique» qui dit n'avoir

transparence et on ne peut que s'en en plein centre-ville. Un millier de pas apprécié une récente pique de féliciter. Dans le cas inverse, l'affaire manifestants y a affronté la police, M. Erdogan contre Mustafa aurait potentiellement relevé d'un pour le quatrième jour d'affilée : Kemal, le fondateur de la Républi¬ mensonge d'Etat. quelques pierres contre des gaz que turque. «Erdogan a étéélu, dit- Est-ce un tournant ? La France, lacrymogènes et des canons à eau. il lui aussi. Je ne peux rien yfaire. tout en déclarant désormais que Çafait dix ans que ça dure... Mais « toutes les options sontsurla Conservatisme étroit aujourd'hui, les gens sortent. C'est table », renvoie le dossier à une com¬ Alors qu'Istanbul avait connu un nouvel espace de parole, alors missiond'enquête de l'ONU dont la une accalmie, dimanche, les vio¬ j'y suis.» capacité à mener à bien son travail lences ne se sont pas interrom¬ Peu après, Ergin, le partisan de est des plus compromises. La priori¬ pues à Ankara, capitale adminis¬ l'AKP, pestera contre ces libéraux té est clairement de sauver l'option trative du pays et fiefdes kémalis¬ qui, dit-il, voudraient empêcher diplomatique, quelles que soient les tes, partisans d'une stricte laïcité. ses amies de porter le voile à l'uni¬ contradictions des uns et des autres Lundi dans lanuit, auteur de la pla¬ versité (pas sa petite amie, qui sur les « lignes rouges ». L'adminis¬ ce Kizilay déserte et sur la colline n'est «pas musulmane ») ; qui par¬ trationObama agit avec, à l'esprit, qui la surplombe, les taxis slalo¬ lent de liberté «mais qui ne lève¬

comme contre-exemple absolu, la maient entre des restes de feux de raient pas un doigt pour les Kur¬ guerre d'Irak, déclenchée sans légiti¬ joie et de courtes barricades, des, alors qu'Erdogan les a laissé mité onusienne et surla base d'allé¬ emportant les manifestants d'un parlerleurlangueetnégociemain- gations mensongères sur des armes lieu de rassemblement à un autre. tenant avec le PKK». Il s'inquiète de destruction massive. Mais, s'agis- Géographie complexe: dans le bien d'une dérive autoritaire de sant du chimique en Syrie, on ne parc Kugul, qui jouxte Kizilay, on a son premier ministre, « mais qui pourra plus dire, désormais, que fait sit-in et on a pique-niqué en avez-vous d'autre à me proposer? l'on ne savait pas.» famille toute la journée et une par¬ Ça n'est pas à ceux-là que je veux tie de la nuit, paisiblement. Natalie Nougayrede laisser ma ville», dit-il en dési¬ Un peu plus haut, rue Tunali, gnant un petit groupe de suppor¬ Yigit, 20 ans, manifeste malgré ters de football qui, écharpes de son examen du lendemain et son Ankaragûcù et de l'Ankaraspor recteur, qui n'approuve pas les mêlées, ont enterré les différends

désordres. Homosexuel, fier d'étu¬ pour ce soir, et allument un nou¬ dier les relations internationales à veau feu sur la chaussée.

la faculté de Bilkent («la crème de Louis Imbert

23 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

jeudi 6 juin 2013 LE FIGARO Armes chimiques en Syrie : Paris et Londres font cavalier seul

ISABELLE LASSERRE ' [email protected] i Mais, la France se trouve-t-elle en Blanche, qui, après avoir en vain tenté porte-à-faux avec les États-Unis? d'enterrer le dossier des armes chimi¬ «Nous n'avions pas le choix. Sur un sujet PROCHE-ORIENT Affirmant que la ligne ques, réclame de nouvelles preuves avant aussi important, nous avions un devoir de rouge sur les armes clùrniques a été de se prononcer. Mercredi, le secrétaire «franchie incontestablement» et en po¬ d'État américain, John Kerry, a cepen¬ vérité et de transparence. Etpeu importent les conséquences», explique une source sant la question de la réaction «y compris dant demandé à la France de partager ses diplomatique française. Plusieurs échan¬ d'une façon armée», la France a dit tout informations sur l'usage de gaz sarin. Il a tillons avaient déjà été analysés en Fran¬ haut ce que les capitales occidentales indiqué avoir été en contact avec Laurent ce. Mais ceux qui ont été fournis par les pensent tout bas depuis plusieurs semai¬ Fabius et a commenté : « Clairement, c'est journalistes du Monde auraient contraint nes. Quitte à afficher des divergences une déclaration très importante, une dé¬ Paris, selon certaines sources, à rendre - réelles ou supposées - avec la Maison- couverte très importante. » publics les résultats.

Cartes rebattues Le recours aux armes La France espère aussi pouvoir faire bou¬ ger les lignes diplomatiques. «En prenant

l'initiative, nous espérons provoquer une chimiques, une « ligne évolution positive de la situation, jusque-là figée. Les Russes, qui soutiennent le régime

de Damas, ont en effet condamné l'utilisa¬ rouge » incertaine tion des armes chimiques», poursuit la source diplomatique. Vu de Paris, il s'agit

de faire pression sur le régime de Bachar Depuis le début du conflit en mars 2011 syrien de recherche sur les armes

entre les insurgés syriens et le pouvoir, chimiques et biologiques. el-Assad, sur Washington et sur les la problématique de l'utilisation d'ar¬ autres grands acteurs internationaux. mes chimiques en Syrie a évolué au fil k, 19-20 mars 2013 Londres a illico emboîté le pas à la France

des soupçons-et des déclarations. Le régime et les rebelles s'accusent en affirmant à son tour disposer de preu¬ mutuellement d'avoir utilisé des gaz. ves de l'utilisation de gaz sarin en Syrie.

L. 23 juillet 2012 Les États-Unis disent n'avoir aucune La conférence internationale Genève 2 *Le régime syrien reconnaît pour la preuve, mais Obama affirme qu'un re¬ reste l'objectif affiché, à Paris comme à

première fois posséder des armes cours à ces armes modifierait «la règle Washington. «Notre but est toujours

clùrniques et menace de les utiliser en dujeu». d'obtenir une résolution politique du

cas d'intervention militaire occidentale, conflit» et de rester «dans le cadre de la mais «jamais» contre sa population. ^25 avril 2013 légalité internationale »,vaffirme un diplo¬ P^Les États-Unis reconnaissent que le mate. Si Barack Obama considère que la

août 2012 régime a probablement utilisé des armes discrétion et la retenue sont les meilleurs Le président américain Barack Oba¬ chimiques, tout en soulignant que leurs moyens de garantir la conférence inter¬ ma adresse un avertissement très fer¬ renseignements ne sont pas suffisants nationale, la France n'exclut pas de pou¬

me au régime,' affirmant qu'avoir re¬ pour avoir la certitude que Damas a voir, en rebattant brusquement les car¬

cours à de telles armes ou même les franchi la «ligne rouge» tracée par tes, bousculer le jeu.

déplacer reviendrait à franchir une Washington. «Jl estvrai que, contrairement aux Amé¬

«ligne rouge». ricains, nous n'avonsjamais utilisé le terme mai 2013 de ligne rouge», rappelle une source di¬

décembre 2012 Le secrétaire d'État américain John plomatique, sous-entendant que la France L'Otan et les États-Unis mettent en Kerry déclare que les États-Unis pen¬ a sur le dossier une plus grande marge de

garde contre le recours à ces armes, sent détenir une «preuve solide» de man Ce n'est qu'à moitié vrai. En l'utilisation d'armes chimiques par le qui entraînerait «une réaction interna¬ promettant une réponse «massive etfou¬ régime. tionale immédiate», un responsable droyante» ou en estimant que l'utilisation

américain affirmant que le régime de d'armes chimiques serait «une cause légi¬ mai 2013 Damas mélange les composants néces¬ time d'intervention directe», Laurent Fa¬ Le ministre français des Affaires saires à l'usage du gaz sarin à des fins bius et François Hollande s'étaient eux militaires. étrangères Laurent Fabius fait état de aussi bien avancés sur le sujet l'an dernier. «présomptions d'utilisation d'armes Reste que les moyens d'actions de la cJirmiques déplus enplus étayées ». décembre 2012 France sont aujourd'hui limités. En sor¬

«Je ne pense pas que la Syrie se serve tant du bois, Paris a chamboulé la donne juin 2013 d'armes chimiques. Si c'est le cas, cela diplomatique. Mais la France n'a ni les La commission d'enquête de l'ONU constituera un suicide politique du gou¬ moyens ni la volonté d'intervenir seule

vernement» (ministre russe des Affaires dénonce l'usage de «quantités limitées en Syrie. En renvoyant le dossier à une d'agents cîrôniques» à au moins quatre étrangères). commission d'enquête de l'ONU, avec

occasions. l'espoir, par la suite, d'une saisine du La France confirme l'utilisation par le janvier 2013 Conseil de sécurité de l'ONU, Paris veut régime syrien de gaz sarin à au moins L'aviation israélienne bombarde près placer ses partenaires devant leurs res¬ une reprise, soulignant que «toutes les de Damas un site de missiles sol-air et ponsabilités. La France, a déclaré Fran¬ options sont sur la table», même celle un complexe militaire adjacent soup¬ çois Hollande mercredi, «a apporté des çonné d'abriter des produits chimiques. d'une action armée. La Maison-Blanche éléments de preuve... qui obligent la com¬ soutient que davantage de preuves sont Selon le New York Times, le raid pourrait munauté internationale à agir». .» avoir endommagé le principal centre nécessaires. (AFP) H

24 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

50 km

Les cas rapportés d'utilisation de sarin le

M* Cheikh Maqsoud

l'WftoV JÎAI-Safira^- "«N3

LE CONTRÔLE DU TERRITOIRE'

Zones contrôlées Deir ez-Zor par le régime syrien

Zones contestées SYRIE ;» «Horns Zones contrôlées par les rebelles a m Furqlus »p Palmyre Principales zones A-Qusayr de peuplement Kurde

lAdra

LEMPLOI DES ARMES CHIMIQUES S) KhanAbouChamat PAR LE RÉGIME

©Utilisations avérées d'armes chimiques selon l'ONU et le Quai d'Orsay

-. Utilisations supposées d'armes chimiques -R.eSa osuayda Centres de recherche, de stockage ** ou de production d'armes chimiques r

En attendant, il n'est pas sûr que les ré¬ résolutions occidentales sur la Syrie. Mais ont en tout cas lancé un nouveau pavé vélations françaises facilitent l'organisa¬ le dossier des armes chimiques a mis dans la mare, dont les conséquences, tion de Genève 2. Elles pourraient même Moscou dans l'embarras. La Russie a déjà quelles qu'elles soient, mettront sans prévenu que Genève 2 ne pourrait pas se aggraver les divergences entre les prota¬ doute plusieurs jours à être évaluées. Un tenir avant le mois de juillet. gonistes. Pour relancer la diplomatie et temps que les Américains espèrent met¬ Après avoir défendu au printemps le attirer tous les acteurs du conflit à la table tre à profit pour influencer les Russes et principe d'un armement des rebelles sy¬ de la conférence, les Américains ont be¬ sauver la conférence de Genève. riens, la France et la Grande-Bretagne soin des Russes, qui ont mis leur veto aux

rrm Irak: le gouvernement au Kurdistan pour ^^ apaiser les tensions avec Erbil

ERBIL (Irak), 09 juin 2013 (AFP)

LE CONSEIL DES MINISTRES irakien présidé par le Premier ministre Nouri al-Maliki s'est exceptionnellement tenu dimanche à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, pour tenter d'apaiser les tensions entre Bagdad et la région autonome.

Les deux entités, qui s'opposent sur une palette de dossiers allant des hydrocar¬ bures à des différends territoriaux, ne sont parvenus à aucun accord, mais Massoud Barzani, le président de la région autonome, a qualifié la venue du

i gouvernement de "visite importante".

Cela marque "un début pour résoudre tous les problèmes", a-t-il souligné au cours d'une conférence de presse commune avec M. Maliki à l'issue du conseil / des ministres. V, "Nous n'avons pas de baguette magique pour résoudre tous les problèmes d'un 7 seul coup", a déclaré M. Maliki. "Mais il faut avoir la volonté de les résoudre".

Les relations entre le gouvernement de M. Maliki et les autorités du Kurdistan Il y a quelques jours, le ministère irakien de l'Intérieur a fermement exhorté les irakien, dans le nord du pays, sont notoirement exécrables. forces kurdes à se retirer de ces zones disputées. Les peshmergas kurdes y

Bagdad enrage de voir Erbil signer des contrats avec des compagnies pétro¬ avaient remplacé les troupes irakiennes après une flambée de violences en lières étrangères en se passant de son accord et l'accuse d'exporter son pétrole avril.

vers la Turquie voisine de façon "illégale". Selon Ali al-Moussaoui, le porte-parole de M. Maliki, le conseil des ministres doit

Au chapitre territorial, le Kurdistan et le gouvernement de M. Maliki revendiquent aussi se déplacer à Al-Anbar, une province majoritairement sunnite où les mani¬ tous deux une large bande de territoire riche en pétrole, qui comprend la ville de festations antigouvernementales se succèdent depuis fin décembre.

Kirkouk, où cohabitent Arabes, Kurdes et Turcomans. M. Moussaoui n'a toutefois pas précisé la date de ce déplacement.

Selon des experts et des observateurs, ce dernier dossier représente la plus grande menace pour la stabilité de l'Irak à long terme.

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June 9, 2013

Iraqi Prime Minister Nuri Al-Maliki Iraqi PM shakes hands with Kurdish regional President Massoud visits Kurdish Barzani, upon his arrival in Irbil, Sunday, June 9, 2013. north, hoping (AP)

to mend ties tionship remain. ders Syria, and involved what he believes "The issue of reaching permanent are members of the solutions needs an atmosphere of unders- rebel group. The spokesman, Saad Maan tanding and mutual trust," al-Maliki said. Ibrahim, said Iraqi forces are increasingly SINAN SALAHEDDIN "I can't tell you that brother Barzani or I coming under attack by armed groups Associated Press have a magic wand, but with our joint des- from the Syrian side of the border. AGHDAD — Iraq's prime minister on ire and cooperation and through mutual "We are determined and we have the Sunday made a rare visit to the coun- trust we can go forward." capabilities to repel any attack on our bor- try'sB self-ruled northern Kurdish region in The Kurds have signed dozens of oil der posts," he said. a bid to melt the ice between the Kurds and exploration deals with foreign energy The ministry said it foiled two other the Shiite-led central government, as a sui- companies over Baghdad's objections, attempts by gunmen and smugglers to cide attack in Baghdad claimed the lives of including U.S. oil majors Exxon Mobil infiltrate Iraq's border with Syria, forcing seven people. Corp. and Chevron Corp., and Total S.A. of them to retreat back across the border. The visit came as authorities said a France. The central government does not Sadoun al-Shaalan, a member in the border guard was killed and two others recognize the Kurdish agreements, which provincial council of Sunni-dominated were wounded in clashes along the Syrian offer more generous terms than its own. It Anbar province, also said clashes along frontier, the latest sign that the Syrian civil believes it should manage the country's oil the border are increasingly common bet- war risks spilling over into Iraq. policy and wants all exports to travel ween Free Syrian Army fighters and Iraqi Prime Minister Nouri al-Maliki's deci- through state-run pipelines. police guards. sion to hold a Cabinet meeting in Irbil — The Kurds are working on a pipeline to He blamed the clashes on "the secta- the first in the Kurdish regional capital ship oil produced in their region into rian fighting and tension taking place in since the 2003 U.S.-led invasion that top- neighboring Turkey and earlier this year Syria and the belief by the Syria opposi- pled Saddam Hussein — was part of an began trucking oil across their northern tion that Baghdad is supporting the Assad initiative started last year to better border, prompting charges of smuggling regime in its struggle with the opposition." understand provincial-level needs. Similar and threats of lawsuits from Baghdad. Shortly before al-Maliki landed in meetings have been held in other Iraqi The United Nations envoy, Martin Irbil, a car bomber rammed his explo- cities. Kobler, welcomed the Irbil meeting, as did sives-laden vehicle into an Iraqi army Kurdish regional President Massoud the U.S. Embassy, which hailed it as a checkpoint in a Shiite neighborhood in Barzani leads the Kurds' largely autono- "sign that Iraqi leaders are committed to Baghdad, killing five soldiers and two civi- mous and increasingly prosperous nor- strengthening their state under the Iraqi lians, officials said. Eighteen were repor- thern region, which has multiple govern- Constitution and isolating the terrorists ted wounded. ment ministries, its own security forces and criminal groups who seek to sow sec- The attack happened in the busy and other trappings of an independent tarian strife." Kazimiyah neighborhood, which last week state. It remains part of Iraq, however, Al-Maliki also urged Iraqis to unite to was the focus of an annual pilgrimage that and relies heavily on a share of the federal face the unrest roiling the region. brought hundreds of thousands of Shiite budget controlled by Baghdad to meet its Fears are growing that the ongoing faithful to a golden-domed shrine where budget needs. fighting in neighboring Syria could further two revered Shiite saints are buried. Arguments over dueling claims to the destabilize Shiite-led Iraq's already fragile Authorities imposed strict security oil-rich city of Kirkuk and other disputed security. Predominantly Sunni rebels in measures throughout the capital to pro- territories running along the Kurdish Syria, including the al-Qaida affiliated tect pilgrims, and no major attacks occur- region's border with the rest of Iraq are Jabhat al-Nusra, or the Nusra Front, are red during the pilgrimage itself, which one of the most serious threats to Iraq's fighting to try to topple Syrian President peaked midweek. It commemorates the stability. Bashar Assad. His Alawite sect is an offs- death of one of the saints, Imam Moussa Relations grew tenser in November, hoot of Shiite Islam and is backed by al-Kadhim. when an exchange of fire in one disputed Shiite powerhouse Iran. A medical official in a nearby hospital city led both sides to send military reinfor- "The region is going through a new confirmed the casualty figures. All officials cements and heavy weapons into the strong storm, a sectarian storm, a storm of spoke on condition of anonymity as they contested area. political challenges," al-Maliki said. "The were not authorized to release informa- Sunday's meeting gave both leaders an most dangerous one is the comeback of tion. opportunity to appear statesmanlike. Iraqi the extremist organizations like al-Qaida Shiites are one of the favorite targets state TV showed Al-Maliki and govern- and Jabhat al-Nusra and others who are for hardline Sunni insurgents who consi- ment ministers arriving by military plane backed by (hardline clerics') fatwas," he der them infidels. Violence has spiked in and being received on a red carpet by added. Iraq in recent weeks, raising fears of a Barzani, who wore traditional Kurdish Syria's unrest is increasingly worrying return to widespread sectarian bloodshed. clothes. for Baghdad. The two leaders later hailed the mee- Iraq's Interior Ministry spokesman ting as an important step, but acknowled- said the deadly frontier clash happened in ged that difficulties in repairing their rela- the western al-Waleed region, which bor-

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June 9, 2013 PKK,” referring to the Kurdistan Workers Party to which both the PYD and the YPG are affiliated. This allegedly resulted in an attack on the YPG in Aqibah and Ziyarah towns, which are close to Nubul and Zahra. Basam Mustafa Haji, commander of the Yusuf al-Azimi brigade, told Syrian Rebels Clash Welati, “Indeed this party (the YPG) continues to violate our treaties and agreements, while there was further deception on its part when it undertook the smuggling of arms and supplies to Nabl and Zahra, With Kurdish Militias and it had seized those things … with smuggling of sheep and ammu- By: Wladimir van Wilgenburg for Al-Monitor nition.” He suggested the fighting started as revenge for the killing of a FSA enewed clashes between Syrian insurgents and Kurdish groups have leader, saying the YPG “opened fire treacherously on the Free (Syrian) erupted in the province of Aleppo and quickly spread to other Army and killed one of the mujahedeen revolutionaries, along with the Rcities in northern Syria. Several combatants have been killed in fights assassination of the civilian leader Shamil, who was the leader of the between Liwa al-Tawhid and its allies and the Kurdish People’s Defense operation 'Echo Qusair.'” Units (YPG) since May 25 in the countryside of northern Aleppo, after According to the SOHR, the YPG on Friday, June 7, took control over Syrian rebels accused the Kurdish armed group of supporting the besie- the villages of Basila in Nahiyat shirawa, and Bashmera by . ged Shiite towns of Nubul and Zahra. “Clashes continue in the villages of al-Zeyara and Beineh, both sides The fighting is leading to worsening conditions for the Kurdish-domi- suffered losses.” The YPG said it would continue its “operations nated district of Efrin, where thousands of Arabs and Kurds fled after against armed gangs” until the Kurdish districts were “cleansed.” fighting worsened in Aleppo. A Liwa al-Tawheed spokesman told Al-Monitor on May 29 that FSA’s Thomas McGee, a researcher focused on Syrian affairs, told Al-Monitor Mustafa Sheikh wanted to solve the problem. “It’s a misunderstanding that prior to the “FSA (Free Syrian Army) siege,” Efrin was already between the two sides and there are some who benefit from the fight. “facing huge problems in accommodating IDPs [displaced persons], We hope that the fight stops permanently.” especially after the influx from Sheikh Maqsoud [in Aleppo city] when Although the FSA commander announced a cease-fire and some the regime attacked, and the schools and other public buildings that Kurdish civilians who were captured by the FSA were released, fighting are available are over capacity so people are finding themselves with continued. Later, he accused the YPG of working with Syrian President no shelter at all.” Bashar al-Assad. NGOs fear the fighting could have a negative effect on those who fled However, PYD official Alan Semo said it is difficult to reach an agree- and live in Efrin since the FSA surrounded Efrin and besieged it. The ment with the FSA due to the fact that the agreement was signed by prices of bread and medicine have already increased as a result of the 21 groups. “The Kurdish demand is that we cannot have a cease-fire FSA embargo. unless you leave the Kurdish areas and promise not to attack them According to the UK-based Syrian Observatory for Human Rights again.” (SOHR), the clashes took place in the villages of Aqbiya, Deir Joseph Mardellie, a member of a Kurdish youth group based in Aleppo Mishmish, Kurzelia, Ziyaret and Basila. Fighting also took place in Ain called the Kurdish Coordination Brotherhood, told Al-Monitor that the al-Arab, Ras al-Ain and Tal Tamr, but quickly ended. talks haven’t succeeded yet because the FSA demands that the YPG The fighting didn’t only include Arab fighters of the Islamist group hand over those who killed Mahmoud Hafiz Isa. Liwa al-Tawheed, but also Kurdish pro-FSA groups such as the “The YPG didn’t reply yet. I think this issue is going to be resolved in Salahadin brigade headed by Bewar Mustafa, and the Yusuf al-Azimi a few days. Fighting the YPG is not smart — the mutual enemy is the brigade. A declaration released by 21 groups claimed they would Syrian regime.” attack the Efrin area and cleanse it of PKK and pro-Assad militias. On Friday, the group protested the fighting between the FSA and YPG However, not all pro-FSA groups supported the attack, and both the in Ashrafiya in Aleppo, calling on both sides to end their differences YPG and the FSA fight against Assad forces in Aleppo. and to “maintain Syrian unity.” Even rivals of the YPG condemned the FSA attack; the Kurdish A Kurdish activist from Efrin wondered why the FSA tried to fight the Democratic Political Union issued a statement “calling on both sides to YPG while they are under pressure from Assad’s security forces and release civilians as a positive gesture” the Lebanese Hezbollah, which on June 5 took over Qusair after the Mustafa al-Sheikh, the head of the FSA’s military council, had impro- FSA retreated from the area after weeks of heavy fighting. “Their ved his relationship with the Kurdish Democratic Union Party (PYD) friends are massacred in Qusair, and they don’t do anything,” he told after the FSA signed an agreement with the PYD in Ras al-Ain in Al-Monitor. February. According to a report from the private intelligence firm Stratfor, the PYD spokesman Alan Semo told Al Monitor that the clashes erupted conflict comes at a bad time for the rebels, “who desperately need to after the YPG refused the entry of FSA fighters in Kurdish villages of press their attacks against regime forces in Aleppo and to Efrin close to Nubul and Zahra. “YPG told them, if you want to go to relieve the pressure on their comrades fighting farther north.” Nubul or Zahra, go another way. You cannot enter the Kurdish areas; Stratfor predicted that it is most likely that the rebel leadership will after you enter them, the regime will bomb them.” try to bring an end to the infighting. “However, eliminating all the The Kurdish politician blamed the FSA for trying to bring the war to clashes is proving difficult, adding yet another obstacle in the rebels' Kurdish areas by using Kurdish FSA groups to enter the YPG-controlled path to victory against the regime.” J villages. According to pro-Kurdish media, the FSA preplanned the attacks in Azzaz. Wladimir van Wilgenburg is a political analyst specializing in issues sur- The YPG’s central command released a statement that suggested that rounding on Kurdish politics. He has written extensively for Jamestown “mercenary groups related to the Syrian Free Army attacked the vil- Foundation publications and other journals such as the Near East Quarterly lage of Sherawa in Efrin city, with the approval of the general FSA and the World Affairs Journal. He currently writes for the Kurdish newspa- command. The attack took place in order to loot homes and proper- per Rudaw. On Twitter: @vvanwilgenburg ties.” However, the Liwa al-Tawhid brigade accused the YPG of killing Mahmoud Hafiz Isa, commander of the 21st regiment and nine of his men, with “al-Shabihah [pro-government militia] gangs known as

27 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 10 June 2013 Golden oil of Iraqi Kurdistan raises tensions with Baghdad Federal and regional governments locked in bitter dispute over revenue-sharing as new pipeline into Turkey nears completion

IAN BLACK IN TAQ TAQ sed administration that the Kurds hoped had gone with Saddam Hussein. Based on n a hot and dusty plateau in Iraqi their share of the country's population, the Kurdistan, engineers in hard hats are KRG is supposed to get 17% of national Ogathered around a section of new pipeline revenues. Baghdad in turn accuses the as they check final test data before oil starts Kurds of acting unconstitutionally. The flowing for the first time directly across the KRG retorts that whatever they earn, they border to Turkey. Twin flare towers behind will pay 83% into the national treasury. a bank of storage tanks send viscous black "There is a huge gap between this Iraq smoke billowing into the sky. and the other Iraq," muses Fuad Hussein, The powerful smell of sulphur is an an adviser to the KRG president, Massoud Iraqi Kurdistan Taq Taq oilfield indicator of the quality of what lies under- Barzani, whose photograph adorns every locator map The pipeline from the ground. "It's the champagne of Kurdistan," government office. "My generation grew Turkish-Chinese venture at Taq Taq, up in Iraq and we were part of the Kurdish grins Joe Stein, a softly spoken Texan who part of the world's last great onshore resistance. The new generation already has is operations manager for the joint oilfield. Photograph: Guardian Turkish-Chinese venture at Taq Taq, part freedom. They will not accept losing it of the last great onshore oilfield in the again." world. "It's very light. It's very good for Other contentious issues include pay- KRG's oil-protection force guarding the refineries. It's high grade and easy to pro- ment for Kurdish peshmerga fighters, perimeter and Ashaish, its CIA-trained duce. It's golden oil." compensation for the victims of Saddam's intelligence service, watching closely. Hydrocarbon wealth is transforming genocide and the status of disputed areas Peshmerga checkpoints line the roads to this strategic corner of the Middle East at a such as Kirkuk, from where Kurds were Mosul and Kirkuk, where al-Qaida bom- time of dramatic change and extreme vio- ethnically cleansed. But oil and the new bings are as frequent as in Baghdad. lence across the region – elsewhere in Iraq link with Turkey are giving the KRG a Erbil has become the exploration capi- itself, where a post-2006 record of 1,000 strong hand to play in the game of nations. tal of the world, and the bars of its best people were killed in May alone, as well as Seeking to mend fences, Maliki visited hotels echo with multilingual banter about in neighbouring Syria. Erbil for the first time in two years on oil and associated deals. The Turkish With an estimated 45bn barrels of Sunday, but his talks with Barzani were energy company Genel, partnered with reserves – the fourth largest in the world – largely symbolic. "Neither I nor President China's Sinopec at Taq Taq, is run by Tony and a century's worth of natural gas, the Barzani has a magic wand," he quipped. Hayward, the former BP chief executive Kurdistan regional government (KRG) has Barzani had warned that the latest who was forced to quit after the Deepwater become a big player in a geologically exci- contacts with Baghdad were the last Horizon disaster in the Gulf of Mexico. ting but politically sensitive market. chance, with the oil multinationals now In the face of such intense interest, In just a few weeks a final section of the calling the shots. Exxon Mobil's landmark awareness is growing of the effect on the new pipeline from Taq Taq will tie in to the agreement with Turkey, risking retaliation KRG economy and the urgent need for a border metering station at Fishkhabour, against its own operations in southern skilled local workforce. "Now everyone allowing 300,000 barrels of crude a day to Iraq, is at odds with US government policy. wants to go to university to do an oil-rela- begin flowing into Turkey. Targets are 1m Maliki has condemned it outright as ille- ted degree," says a young professional barrels a day in 2015, and 2m in 2019. gal. But Chevron, Total and Russia's woman, "but we don't yet have the Crucially, this is being done without Gazprom are taking risks too. Fifty compa- resources." Her husband has just quit a the approval of the federal government in nies have invested $20bn (£13bn). secure civil service job to move into pri- Baghdad, which is locked in a bitter dis- Iraq has had an oil industry since the vate-sector oil services. It looks like a pute with the KRG over the terms of the 1920s but Kurdistan's was started from smart and potentially lucrative career Iraqi constitution and the revenue-sharing scratch in 2006 because it was never deve- choice. that is supposed to flow from it. Economic loped under Saddam, who milked the utside of government circles, some sus- independence – and perhaps more – is country's hydrocarbon wealth to buy wea- Opect Turkey's motives – not surprising suddenly within sight for a sizeable chunk pons to kill Kurds in the infamous Anfal given its historic hostility to the Kurds. of the world's biggest group of stateless campaign and to invade Iran and Kuwait. There is a vivid reminder in the shadow of people. "This is all oil Iraq never knew it had," says Erbil's ancient citadel, where young men "Sharing wealth is a fundamental ins- an official in Erbil. "It's intoxicating. There collect signatures in support of Abdullah trument of power," argues Ashti Hawrami, is a sense of history about what is happe- Öcalan, the jailed PKK leader whose peace the KRG's natural resources minister. "By ning here." talks with Recep Tayyip Erdogan are ano- not implementing the constitution, he row over the unpaid revenues is ther important strand of the region's shif- Baghdad is encouraging instability and Tgrimly familiar, says the independent ting geopolitical landscape. disintegration. The only way we can sur- journalist Hiwa Osman. "For the KRG, it "Oil in Kurdistan is not just about vive is by having economic development. feels as if it's still dealing with the same Iraq," argues Asos Hardi, of the indepen- Slogans about democracy are not enough." Baghdad. Its economic sanctions are dent newspaper Awene. "It's about rela- Officials in Erbil, the KRG's booming straight from Saddam's playbook." tions with Syria, Iran and with the US, capital, complain that Nouri al-Maliki, Kurdistan's stability is a strong pull for which opposes what the KRG is doing. Iraq's Shia prime minister, is wedded to foreign investors. Security at Taq Taq is Everyone is using Kurdistan. the same authoritarian style and centrali- run by a UK company employing former "Erdogan wants to play the Kurdish South African special forces, with the card. That's his game, not an

28 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti independent Kurdistan." longer their point of reference so they star- Exactly how and where oil revenues ted looking elsewhere. Now Turkey is will be spent is another worry. Hawrami's giving them the possibility of making officials highlight "capacity-building" money out of oil. But oil could be a trigger agreements under which foreign compa- for the division of Iraq. If there is no agree- nies pay for facilities that give ordinary ment on oil, there is no Iraq." Kurds a share of the region's wealth. A troubled history Norway is cited as an example of prudent Iraq's 5 million Kurds have experien- planning and diversification. Gorran, the ced relative stability since the end of the main opposition party, complains of cor- 1991 Gulf war, when they were liberated ruption and nepotism in Barzani's KDP. from Saddam Hussein and lived under a But Kamal Kirkuki, the party spokesman, no-fly zone protected by US and British air dismisses "negative propaganda by an power. peshmerga fighters Iraqi Kurdish pesh- unhealthy and immature opposition". A persecuted people who famously had merga fighters, whose checkpoints ncertainty about the future has been a "no friends but the mountains", they were guard the roads to the oilfields. staple of Kurdish life for decades. But allied with the post-cold war world's only UTaq Taq and other oilfields, Turkey's vola- superpower. Iraq's 2005 federal constitu- creating a "stateless union" between Kurds tile politics and voracious energy needs, tion gave the Kurdistan regional govern- in Turkey, Iraq, Syria and Iran, which and the ambitions of the world's biggest oil ment (KRG) an unprecedented degree of would increase integration while maintai- companies are creating new options. For self-government. ning national borders. the moment the Kurds of Iraq seem to be But the last few months have also held Kurdish leaders everywhere are pain- improving their bargaining position to try out the prospect of change for the 14-17 fully conscious of a history of oppression to force a reluctant Baghdad to comply with million Kurds in Turkey, where the prime and betrayal by supposed friends. Hopes the federal constitution. If that does not minister, Recep Tayyip Erdoan, is in for statehood after the first world war happen, then all bets are off. negotiations with the jailed Abdallah Öca- came to nothing and the British put down "Iraq is going to hell," says Hussein, lan, leader of the PKK and its 30-year a Kurdish revolt in Iraq in the 1920s. In Barzani's adviser. "If we cannot live toge- insurrection. 1946 the short-lived Mahabad republic in ther we must talk about something else. Syria's 1.6 million Kurds have made big Iran was abandoned by the Soviet Union. We Kurds are not part of the conflict bet- gains since the uprising against Bashar al- In 1975 the US withdrew its support for an ween Shia and Sunnis. But if there is a fire Assad and now control the north-east of Iraqi Kurdish rebellion mounted from Iran in the house next door, it will burn you too the country – though their status has bede- and secretly aided by Israel, as part of a in the end. And there is no fireman." villed relations with the Arab opposition. rapprochement between Baghdad and the Foreigners have heard this message, Kurds in Iran (7 million) enjoy mino- Shah of Iran. "Covert action," Henry and tend to agree. "Iraq is disintegrating rity rights but experience persecution. The Kissinger told Mullah Mustafa Barzani, slowly," observed an Erbil-based diplomat. Tehran government is concerned that PKK father of the current KRG president, "is not "Over the last two years the Kurds have fighters leaving Turkey may now launch missionary work." N been pushed into a corner. Baghdad is no attacks inside Iran. Öcalan has talked of

3 June 2013

do with the security of the city.” Assi said that the solution for bad safety Kirkuk Governor Orders was a better police force, not kicking out Arab families. Unauthorized Arab Residents Expelled “That’s why we reject this decree and will not allow it to be implemented,” he said. rudaw.net Hussein be helped back. “If Iranian, Turkish and Syrian citizens can By Hiwa Hussamadin It is not clear how the authorities will live freely in Kirkuk, why can’t Iraqis?” he compel families to leave Kirkuk, which falls asked. But some Arab politicians have stood by IRKUK, Kurdistan Region – Arabs among the disputed Iraqi territories that are the governor’s policy. living in the disputed city of Kirkuk claimed both by the Arab central govern- “It was we Arabs who encouraged the without permission are being expelled by ment in Baghdad and the autonomous Kurds K passing of this decree,” said Abdullah Sami order of the governor, Najmaldin Karim, but in the north. Assi, member of the Arab Republic League it is not clear how the order will be enforced Abdulrahman said that families who in Kirkuk. “We sent our recommendation to and exactly who will have to leave. have settled in the city without consulting the security commission a year ago and it “We have received orders from the the authorities would be expelled, and he was under discussion until now.” governor and will start enforcing them from warned them not to return. “Any family that He said the new law applied only to Arab Monday, June 3,” Kirkuk police chief Orhan returns to Kirkuk after we have expelled families who have not properly registered Abdulrahman told Rudaw. them will be detained,” he warned. with the police. Kirkuk’s provincial security commission Kirkuk’s police chief believes that the Other officials say that the governor’s says that all Arab families who came to security situation in most provinces is better decision is unconstitutional. Kirkuk to flee violence in their own regions than that of Kirkuk and therefore there is no “The constitution says that Iraqi citizens must leave, claiming the areas they fled are excuse for these families to stay any longer. can live in any part of the country they now safe. But the city’s Arab officials argue “This decision by the governor will help want,” said Omar al-Jibbouri, an Arab mem- that only families without proper govern- reduce violence and stabilize Kirkuk,” he ber of the provincial council. “It is not fair to ment permits should be forced to leave. said. blame these displaced families for the bad But city officials insist they will only Arab politicians, however, have stood security situation in Kirkuk.” expel Arab families who have come to against the governor’s decision. The authorities themselves are to blame, he Kirkuk over the past 10 years, paving the “This decision by the governor and the said. way for implementation of constitutional security commission is meant to purge this Jibbouri said he believed that Kurdish Article 140 which stipulates that all Arab Iraqi city of its Arab residents,” said political parties who are in charge of families leave Kirkuk province, and Kurds Abdulrahman Murshid Assi, member of the Kirkuk’s security are behind this new policy. expelled under ousted dictator Saddam Arab Assembly in Kirkuk. “It has nothing to

29 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro delà Prensa-Basin Ozeti

LE FIGARO Le régime reprend al-Qusayr jeudi 6 juin 2013

GEORGES MALBRUNOT aux rebelles Ëm5lt5;'iir,otCf-le:iEï.:o.f: ENVOYE SPÉCIAL À DAMAS

>.

LE DRAPEAU officiel syrien flotte de

nouveau sur al-Qusayr, ce verrou stra¬

tégique que les rebelles ont dû céder après dix-huit mois d'occupation. À une &- heure du matin, mercredi, les forces ?*#- spéciales de l'armée régulière, appuyées par les unités d'élite de son allié libanais

le Hezbollah, ont lancé un assaut éclair

contre le quartier nord de la ville, der¬

nière poche où s'étaient retranchés les insurgés. À six heures, les militants anti-

Bachar el-Assad étaient défaits. Une

heure après, un bandeau de la chaîne

progouvernementale al-Ikhbaryah an¬

nonçait qu'al-Qusayr était entièrement

contrôlée par J'armée. Dans la foulée,

l'Iran, fidèle allié de Damas, félicitait la troupe, tandis que le principal groupe de * »» l'opposition, la Coalition, reconnaissait

que ses combattants avaient dû battre en

retraite «face àunimportant arsenal ».

Certains rebelles ont réussi à s'enfuir

pour se réfugier dans le village voisin de

Debaa, où des accrochages étaient signa¬ Des soldats de l'armée syrienne patrouillent dans un quartier en ruine d' al-Qusayr, ville

lés dans l'après-midi. reprise aux insurgés après deux semaines de pilonnages et de combats, afp. Arrivé sur place peu après la recon¬

quête d'al-Qusayr, un caméraman d'al- ouverte, mais la ville est elle aussi repas¬ nombre de 900 tués parmi les insurgés, Manar, la chaîne du Hezbollah, filmait sée entre les mains de l'armée régulière. dont seufement 200 à 300 Syriens. De 400 corps, qui auraient été rassemblés Pour Damas, al-Qusayr était également nombreux djihadistes sont en effet ac¬

dans une école par les insurgés avant de stratégique dans la mesure où elle fait le courus ces dernières semaines pour dé¬

prendre la fuite. Assiégé par l'armée et lien entre Homs au centre de la Syrie et le fendre al-Qusayr. Certains auraient fui à

les miliciens chiites, l'ancien bastion de « pays alaouite », la base arrière du régi¬ Tripoli, la ville du nord-Liban, où des af¬ la rébellion est désormais une ville fan¬ me, dominé par cette minorité. frontements meurtriers opposent quoti¬

tôme avec ses rues dévastées et ses bâti¬ Al-Qusayr neutralisée, les forces loya¬ diennement depuis une semaine mili¬

ments en ruines. listes devraient concentrer tants sunnites anti-Bachar et Les derniers appels au secours lancés leurs efforts sur la ville voi¬ alaouites partisans du régime

par les rebelles sont restés lettre morte. sine de Maarat al-Nomame, syrien.

Certes, des renforts avaient été dépéchés un n sur l'autoroute «Avant l'arrivée des mili¬

par certains bataillons. De leur côté, les Homs-Alep dont la recon¬ ciens du Hezbollah à al-Qu¬

pays du Golfe avaient bien tenté d'en¬ quête permettrait au régime sayr, souligne une source pro¬

voyer des armes, mais celles-ci ont été de s'ouvrir la route du nord, » che de Damas, l'armée avait interceptées par le régime ou ses alliés du région encore largement lancé un appel aux combattants Hezbollah. Combien ces derniers sous le contrôle des rebel¬ libanais sunnites pour qu'ils

étaient-ils à participer à la bataille ? Sept les. C'est un succès militaire quittent la ville. Damas ne vou¬ cents membres des commandos les de taille pour le pouvoir f Avec la lait pas que des Libanais tuent mieux formés, selon une source officielle avant la Conférence de Ge d'autres Libanais sur son sol. reconquête syrienne. Mais d'autres étaient égale¬ nève 2 qui pourrait avoir Beaucoup sont partis, mais les ment déployés à la périphérie d'al-Qu- lieu enjuillet. d'al-Qusayr, plus durs sont restés. » «En sayr pour empêcher les arrivées de com¬ En moins de trois semai¬ le régime revanche, ajoute la source, battants sunnites venus du Liban. nes de combats, l'armée et l'armée ne voulait pas du tout de Bachar Combien étaient ces derniers ? Plusieurs les miliciens chiites libanais laisser partir les djihadistes centaines également. ont peu à peu repris du ter¬ el-Assad étrangers, elle ne voulait Al-Qusayr est devenu le dernier front rain, commençant par une a marqué d'ailleurs pas les faire prison¬ de la fitna moyen-orientale, cette guerre douzaine de villes du bassin niers, le mot d'ordre était de les un point, c'est à l'intérieur de l'islam que se livrent de l'Oronte, avant de se fo¬ tuer. »

chiites et sunnites, via leurs parrains ré¬ caliser sur l'aéroport de De¬ incontestable Al-Qusayr et sa région sont gionaux, l'Iran et la Syrie d'un côté, baa. Jusqu'à terminer par la un réduit de cette mosaïque LAURENT FABIUS l'Arabie Saoudite et le Qatar de l'autre, et poche nord d'al-Qusayr, où multiconfessionnelle qui vole qui menace d'enflammer le Liban voisin. les rebelles avaient en éclats sous la violence. La Les rebelles ont perdu une importante construit des tunnels, fortifié leurs posi¬ ville de 30 000 habitants comptait envi¬ bataille. Pour eux, al-Qusayr et sa région tions et piégé certaines rues de cette ville ron 70 % de musulmans sunnites et 30 %

était un précieux conduit d'achemine¬ que les chois avaient quittée. de chrétiens, tandis que trois villages

ment en hommes et en armes à partir du Difficile de connaître le bilan des victi¬ chiites la bordaient. L'armée a appelé ses Liban. Seule la région frontalière nord mes, de part et d'autre. Certaines sour¬ habitants à rentrer chez eux. Un autre face à Telkalah leur reste théoriquement ces proches de l'opposition évoquent le appel qui devrait rester lettre morte. H

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LE FIGARO Jgudj^juin2013

i Km À Kasimpacha, \

BESKTAS

Place Palais de la classe Kasimpacha Taksim Ûolmabahçe

BEYOGLU moyenne reste FAT1H USKUDAR

Sainte-Sophie fidèle à Erdogan

d'Erdogan. Le soir, la jeune femme suit Non loin de la place Taksim, où la jeunesse des cours par correspondance de comp¬ tabilité. « La pression exercée sur lesfiHes turque mène sa fronde contre le pouvoir, voilées était terrible, elles étaient obligées de se présenter tête nue à l'université », les habitants de ce fief islamo-conservateur explique-t-elle. Elle s'interrompt, sert un client, éteint la télévision qui diffuse font bloc derrière le premier ministre. des images de La Mecque, avant de re¬ prendre : « C'est absurde dans un pays

musulman. Je sens enfin un respect, je n'en

la boutique de Yachar. « 11 est interdit demandepasplus. »

LAURE MARCHAND d'apporter de l'alcool et de rentrer ivre », Assis sous une tonnelle ombragée,

ISTANBUL prévient une pancarte dans le hall d'en¬ Orhan Yilmaz en oublie de boire son thé . trée. À l'accueil, Hûseyin Ôksûz explique tant la question l'amuse. « Pourquoi onle '

TURQUIE De Taksim, le boulevard de pourquoi il lui conserve son soutien: soutient ? Mais la vie est belle avec Erdo¬ Tarlabasi file vers la Corne d'Or. Cinq « L'AKP est le seul parti qui représente le gan. Avant il faUaii attendre des heures

minutes de voiture suffisent pour passer peuple anatolien. En dix ans, des routes et dans les couloirs surpeuplés des hôpitaux de l'ambiance libertaire qui s'est instal¬ des métros ont été construits, des écoles, pour voir un docteur. Maintenant, les : lée sur la place à celle, pro-Erdogan, du des universités, des hôpitaux ont été pauvres ont un accès gratuit à la santé ', quartier de Kasimpacha. Sur les rives de ouvertspour subvenir ànosbesoins. » grâce à la carte verte, les enfants ne L'électorat de Recep Tayyip Erdogan l'estuaire, le faubourg fait bloc derrière payent pasjusqu'à leur majorité et tout le « Tayyip ». C'est le fief du premier mi¬ n'est pas dupe des affaires de clientélis¬ monde peut téléphoner au "182" (un ser¬ me étouffées, de l'enrichissement de son nistre. Ce fils d'un capitaine de vapur - vice centralisé pour prendre un rendez- entourage. « Maisaumoins, ilnevidepas bateau qui effectue la traversée du Bos¬ vous dans l'hôpital de son choix). » Son les caisses, il nous en laisse », résume un phore- y est né. Dans les années 1970, voisin grogne en lisant Gùnes, un ta¬ alors fougueux islamiste, il a politisé tout étudiant assis sous un abribus. Dix-sep¬ bloïd : « Tout cela ne suffitpas àfaire une le quartier en prêchant sur une estrade tième économie mondiale, la Turquie démocratie. J'aivotépour lui en 2011 mais dans le jardin de la mosquée. d'aujourd'hui n'a plus grand-chose à on ne m'y reprendrapas. Une telle bruta¬ À deux pas de l'édifice, Yachar Ayhan, voir avec celle de 2001. lité policière, comment est-ce possible ? coiffeur, ne doute pas des capacités de En raison d'une gestion calamiteuse Depuis qu'il est au pouvoir (2002, NDLR), son champion, -mis en difficulté par la des deniers publics, le pays était exsan¬ il travaille à devenir un dictateur. » La di¬ révolte, à se relever : « L'adversité lui gue. Les islamo-conservateurs ont su minution de points de vente d'alcool à donne desforces, c'est un leader. » Recep remettre le pays en marche. Et Kasim¬ Kasimpacha alimente son argumentai¬ Tayyip Erdogan ne s'installe plus dans pacha, faubourg populaire, s'embour¬ re : « De 12, on est passé à 7, les licences les fauteuils en Skaï de sa boutique mais geoise. Sans surprise, le quartier est un n'ont pas été renouvelées. » Orhan ra¬ peu plus gâté en infrastructures publi¬ lui envoie une voiture pour qu'il vienne broue son compère : « Tu es un vrai al¬ lui couper les cheveux dans sa villa de la ques que ses voisins. Une bibliothèque et coolique, il nous reste la taverne d'à côté, rive asiatique. Pour Yachar et ses clients, une piscine - avec des horaires réservés c'est bien suffisant. » cette fidélité est « lapreuve de sa modes¬ aux femmes et aux enfants - flambant tie, il est resté proche de son peuple ». neuves ont ouvert le long de la Corne «Nous donnerions jusqu'à la dernière d'Or. Le stade de football du club Ka¬ goutte de notre sangpour lui », s'emballe simpacha Spor, monté en première di¬ l'un d'eux, entre deux coups de rasoir. 11 vision, a été baptisé « Recep Tayyip Er¬ s'appelle Ahmet Erdogan, c'est un de ses dogan». cousins. Au-delà du réflexe de clan, ce dévoue¬ Élites traditionnelles ment s'explique en six lettres : hizmet. Ce Pour les Turcs pieux, si longtemps mépri¬ mot, à connotation religieuse, désigne sés par les élites traditionnelles, ce mu¬ désormais le « service » des collectivités sulman qui brandit la religion comme un et des administrations à la population. Le étendard et truffe ses discours de « Si Jiizmet est la clef du succès du Parti de la Dieu le veut » leur a rendu leur fierté. La justice et du développement (AKP) et de journée, Burcu Denizhan tient une bouti¬ ses trois victoires législatives d'affilée. que de thé cultivé dans la région de la mer

L'hôtel Demircan se trouve juste derrière Noire, celle d'où est originaire la famille

31 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

LE FIGARO jradHyuin20L3 Retour à la guerre froide en Syrie ?

grâce aux armes de leurs alliés (Qatar, des millions de morts. L'hécatombe

Emirats, Arabie, Turquie). pourrait tragiquement se poursuivre, PIERRE Une guerre de religion entre sunnites d'autant que la guerre en Syrie a VERMEREN* et chutes prolonge la guerre Iran-Irak ressuscité les alliances de la guerre froide. L'URSS y soutenait les Pour l'auteur, des années 1980, quand l'Irak était républiques arabes, et l'Occident les sunnite. la partie se joue dans le professeur d'histoire domino syrien, dirigé par les alaouites. monarchies et Israël. Après la à Paris-I/ce conflit L'Iran chiite y combat l'Arabie révolution iranienne de 1979, l'alliance en cache un autre: wahhabite. Damas éprouve la solidarité s'est renversée : l'Iran a rejoint l'anti- celui que se livrent l'Iran, de milliers de combattants chiites, impérialisme, et Saddam le camp chiite, et l'Arabie Saoudite, pasdarans iraniens, combattants du occidental. En 2013, Damas est allié au camp wahhabite. Hezbollah libanais ou Irakiens de feu l'armée du Mahdi. Comme dans chiite, à la Russie, à la Chine... et à l'Espagne des années 1930, des l'Algérie, isolée dans un monde arabe Le printemps arabe de 2011 a brigades internationales affluent. Les été lancé par des humiliés et « saoudisé » . Le camp anti-impérialiste chiites se rappellent que Saddam des démocrates. Très vite, est reconstitué. La Russie arme sans Hussein, mandaté par les Occidentaux Frères musulmans et compter son allié historique et devient et les wahhabites, a tenté de détruire la de facto le protecteur des chrétiens salafistes ont pris le train en révolution iranienne. La domination d'Orient. Quant au camp de la marche, rêvant d'une chiite permet d'animer la guerre révolution islamique sunnite, après les « révolution » , il est soutenu par les (Hezbollah) et la résistance (Hamas) à échecs en Algérie (années 1990) et en pétromoharchies et les Occidentaux, Israël, assurant un leadership islamique Irak (années 2000). La chaîne qatarie pétrole oblige. Depuis 2011, les à l'Iran. H. Nasrallah a bien expliqué al-Jazeera a soufflé sur les braises en Américains, qui soutiennent les Frères que la victoire était vitale. Egypte et en Libye, avant que les musulmans, comptent sur l'Arabie Pour Riyad, l'enjeu est aussi pour calmer al-Nosra, affiliée à al- . Saoudiens ne « sauvent » le Yémen. considérable. Des milliers d'apprentis Partout, les monarchies sunnites ont Qaida, leur ennemi commun. Mais la combattants affluent, recrutés et été sauvées (Bahrein) ou épargnées, porosité règne entre wahhabites,

quand les républiques tombaient. transportés à grands frais du Maghreb Frères, salafistes et al-Qaida. Pour les Européens, amis de toutes En portant le fer en Syrie, les (au moins 800 Tunisiens, par exemple). salafistes espèrent un nouveau trophée. d'Europe occidentale (300 Belges), des les parties et des chrétiens d'Orient, cette guerre vire au cauchemar. Ils Les Frères musulmans ont d'emblée Balkans, du Caucase, de Turquie, du veulent aider les révolutionnaires, mais participé, les armes affluant du Golfe Moyen-Orient et d'Egypte, etc. La pas les djihadistes. L'Allemagne est dès l'été 2011. La chute de Damas Syrie pourrait être la première victoire permettrait aux wahhabites d'en finir d'une révolution islamique sunnite. Si réservée. La Grande-Bretagne pousse en leur faveur. Le résultat est illisible. avec le régime alaouite, compensant la Frères musulmans et salafistes Israël assiste à la destruction de son perte de l'Irak que les Américains ont gardaient le contrôle de l'Egypte, de la pire ennemi, mais l'arrivée des offert aux chiites. Ils reprendraient la Libye et de la Tunisie, l'Algérie serait la djihadistes à Damas serait une main sur le Liban et le Hamas après dernière république militaire « arabe » . catastrophe. Un rapprochement entre rupture du croissant chiite. L'Arabie Or les Frères musulmans au pouvoir affirmerait sa domination sur le camp (Egypte, Tunisie) Israël et l'Iran post-Ahmadinejad n'est pas à exclure. La Turquie a bien changé sunnite grâce à son hégémonie sont contestés, d'alliance. financière et idéologique. Le retour comme en Au Maghreb, la poudrière syrienne d'un califat arabe attendu depuis 1925 Turquie exaspère, et les ingérences grossières est à ce prix. désormais. La de l'Arabie et du Qatar indisposent. Mais Damas et ses alliés ne victoire du L'Algérie est moins isolée qu'il n'y l'entendent pas ainsi. Au fil des mois, la salafisme en Syrie paraît, sauf si les Frères musulmans révolution syrienne, d'abord libérale et est imperative.

multicommmiautaire, engagée contre Outre que cette venaient à se faire élire en Tunisie et en Libye. Quant au Maroc, soutenu par une des pires dictatures de la région guerre bloque l'Arabie et ennemi de l'Iran, il tente - nonobstant les monarchies féodales toute contestation dans la péninsule d'échapper au tourbillon qui aspire la qui la combattent -, est devenue un Arabique.

champ de bataille national, arabe et Champ de bataille des puissances région. Guerre civile, guerre confessionnelle, international. régionales, la Syrie est dévastée, guerre froide, la Syrie est une poudrière Les minorités religieuses et hormis Damas. Cent mille morts n'y

culturelles (40 %) ont peu ou prou changent rien. Dans l'Algérie des que tous redoutaient, car elle évoque les rejoint le régime de Damas. Non par années 1990, 200000 morts avaient été guerres balkaniques de 1912.

loyauté, mais par terreur face aux nécessaires.pour sauver la république. * Dernier ouvrage, «Idées reçues sur le monde arabe », Paris, salafistes purificateurs, tel Jabhat al- Entre l'Iran et l'Irak, la guerre a causé Le Cavalier bleu, 2012. Nosra. Depuis dix ans, des centaines de chiites sont massacrés chaque mois en Les Frères musulmans au pouvoir Irak, et bien des chrétiens ont dû fuir le (Egypte, Tunisie) sont contestés, pays. Une partie des sunnites reste fidèle au régime. Face à l'armée de \ comme en Turquie désormais. Bachar, les opposants ont construit La victoire du salafisme en Syrie l'Armée syrienne libre, mais les salafistes acquièrent un poids croissant est imperative

32 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti leBonde ======

Vendredi 7 juin 2013 INTERNATIONAL | chronique

> par Alain Fkachon

Syrie : Poutine 1, Obama o

Ce devait être juin, ce sera peut-être juillet base navale en Méditerranée, à Tartous. Elle

ou jamais. Américains et Russes peinent équipe l'armée syrienne -du fusil d'assaut aux1 à organiser une conférence de paix sur la missiles balistiques en passant par les Mig. Elle Syrie. Ils ne sont d'accord sur rien, saufsur le voit dans l'idéologie laïque du parti Baas, qui heu : Genève. Ils sont censés être les parrains de s'appuie sur la minorité alaouite du pays, l'un WASHINGTON cette initiative. Mais, en l'espèce, les parrains des derniers remparts contre la menace de sont des rivaux. Ils ne poursuivent pas le même l'époque : la montée au Proche-Orient d'un isla¬ NE SE DONNE objectif. Ils s'appuient sur des camps opposés. misme sunnite - émanation de la branche LES MOYENS Ils ne s'imposent pas les mêmes règles. majoritaire de l'islam- qui déstabilise aussi les La Russie défend un allié, le régime de Bachar républiques russes du Caucase. NI DE FAIRE Al-Assad, avec détermination ; les Etats-Unis La Russie conçoit, la conférence de paix com¬ PRESSION défendent quelques principes, pas toujours me un moyen de conforter ses amis de Damas. avec conviction. Jeu inégal. Au milieu, les « Genève 2 » doit relégitimerle régime syrien, SUR MOSCOU Syriens sont entrés dans la troisième année garantir qu'il fera partie d'une éventuelle solu¬ NI d'une guerre intérieure qui, chaque jour, débor¬ tion politico-diplomatique. Moscou veut s'assu¬ de un peu plus à l'extérieur. rer que l'avenir préservera ses intérêts en Syrie. D'INTIMIDER Les Russes savent ce qu'ils veulent. Ils ont Le Kremlin plaide pour que Bachar Al-Assad DAMAS une stratégie. Dans la guerre de Syrie, ils appar¬ puisse se présentera l'élection présidentielle tiennent à un camp. Le régime de Damas est prévue pour 2014... leur allié au Proche-Orient, héritage d'une L'ensemble dessine une politique claire,

alliance passée du temps delà guerre froide. La poursuivie avec constance et détermination.

Russie de Vladimir Poutine se retrouve dans la Le Kremlin n'a jamais cru que les rebelles

forme de dictature affairiste, aux services de étaient en passe de renverser le régime syrien.

sécurité omniprésents, que représente le régi¬ Et a tout fait pour que ceux-ci n'y arrivent pas.

me ANAssad. Non seulement la Russie n'a cessé de livrer des Elle protège des intérêts commerciaux et armes à Damas, mais elle envisage de fournir

militaires en Syrie. Elle y dispose de son unique au régime des Mig dernier cri et des missiles

de plus en plus sophistiqués. ter limité en Syrie. Il redoute une implication

Soutien politique, diplomatique et militai¬ sans cesse plus avant dans un pays disposant

re : en Syrie, Moscou a une ligne. Et pas de de l'appui russe - ce qui n'était pas le cas de la

« ligne rouge ». La Russie ne trouve rien à redi¬ Libye. Le double traumatisme de l'Irak et de

re à l'emploi de Mig, de Scud et de munitions l'Afghanistan pèserait ici, celui du Vietnam aus¬

chimiques à rencontre de la population syrien¬ si. ne. Vladimir Poutine, l'ancien du KGB, ne M. Obama agit comme s'il jugeait que la cré¬

pèche pas par sensiblerie, il croit dans les rap¬ dibilité des Etats-Unis se jouait ailleurs qu'au

ports de force. Proche-Orient. Il a dit, redit et écrit que la capaci¬

Les Etats-Unis aussi ont choisi leur camp. té des Etats-Unis à conserver leur learship mon¬ Depuis le début, Barack Obama a accordé son dial se décidait à l'intérieur. Etre capable de pro¬

appui politique à la rébellion syrienne. Les jeter sa puissance suppose d'abord de la recons¬

alliés arabes de Washington dans la région, truire : assainissement des finances et redresse¬ l'Arabie Saoudite et le Qatar, dispensent aide ment de l'économie du pays. L'un des grands financière et militaire aux principaux groupes sachems de la diplomatie américaine, Richard rebelles. La Maison Blanche exige que Bachar Haass, président de réminent Council on Forei¬ Al:Assad quitte le pouvoir - un jour. gn Relations, publie ces jours-ci un livre au titre

révélateur : Foreign Policy Begins at Home (« La Tragique incompréhension politique étrangère commence à la maison », Les premiers mois, les Occidentaux ont pu non traduit). On ne peut pas faire moins inter¬

croire que le régime de Damas allait se déliter, ventionniste.

assez vite. Et les rebelles ont pu penser que les Seulement, la tactique syrienne de la Maison Occidentaux se comporteraient comme en Blanche, faite d'attentisme prudent, n'est pas Libye : ils ne laisseraient pas Damas écraser une compatible avecles objectifs affichés parles

révolte qui n'a pris les armes que parce qu'elle a Etats-Unis. Qu'il s'agisse de « ligne rouge » sur été agressée avec une sauvagerie sans limite. l'usage d'armes chimiques ou du départ de

Tragique incompréhension : s'agissant de la Bachar Al-Assad, Washington ne se donne les Syrie, M. Obama a toujours jugé qu'un appui moyens ni de faire pression sur Moscou ni d'in¬ militaire direct - zone d'exclusion aérienne, timider Damas.

fourniture d'armes lourdes - présentait trop de La guerre syrienne commence à déstabiliser

risques. l'ensemble de la région. Le Liban et l'Irak sont Ce n'est pas seulement à cause des divisions touchés. Pas plus les Russes que les Américains au sein de la rébellion et par crainte de voir cer¬ n'ont à y gagner. C'est peut-être ce qui les amè¬

taines livraisons atterrir dans les mains de grou¬ nera à réunir la conférence de Genève. Pas for¬

pes islamistes radicaux. En dépit de la pression cément à la réussir. de nombre de ses proches, M. Obama a du mal à

croire qu'un engagement militaire puisse res- [email protected]

33 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

^'' '' Erdogan aura du mal à venir à bout d'une opposition

JOJUIN2013 hétérogène sans revendication commune.

Le pouvoir face à un ment s'étend peu à peu à tout le pays. Il y a le refus de l'arrogance et de l'autoritarisme du «nouveau sultan» qui veut transformer la Turquie en une république présidentielle dont de ses plus grands défis il serait, à l'automne 2014, le premier chef d'Etat élu au suffrage universel. Au ras-le-bol d'une jeunesse qui n'a jamais connu d'autre pouvoir que celui de l'AKP, et son conserva¬ tisme religieux de plus en plus étouffant, s'ajo> ite la grande colère des alévis qui se sen¬ tent marginalisés politiquement et sociale¬ ment par le nouvel Etat-AKP. -m« Jusqu'ici engagés dans toutes les batailles pour la démocratisation, les Kurdes ont cette fois fait profil bas, misant sur le processus de &t& Recep Tayyip Erdogan ne peut pas miser sur la matraque sans risquer de fracasser ce qu'il reste d'une aura internationale V déjà bien écornée.

paix sans précédent lancé par Erdogan, qui avait commencé à négocier avec Abdullah Ocalan, le leader de la rébellion emprisonné

depuis 1999. Mais ce dernier a finalement sa¬

lué vendredi «un mouvement de résistance qui »! * H^p" ?t^*' . i* nous parle beaucoup». Le caractère composite d'un mouvement

sans vrai leader ni revendication commune

- ' l« !. I rend difficile la négociation, mais le Premier ? ., .... ministre ne peut pas non plus miser sur la - 4 .

C5 est un mouvement inédit dans l'his¬ villes dans un mouvement encadré par di¬ matraque sans risquer de fracasser ce qu'il

toire turque par son caractère spon¬ verses organisations kémalistes, depuis dé¬ reste d'une aura internationale déjà bien

tané comme par son ampleur et sa mantelées par une justice reprise en main. écornée. Lors d'un colloque à Istanbul, ven¬

créativité multiforme, évoquant les Indignés A l'époque comme aujourd'hui, se cô¬ dredi, le commissaire européen à l'Elargisse¬

espagnols, le «printemps érable» du Québec toyaient dans les cortèges les classes moyen¬ ment, Stefan Fuie, a clairement mis en garde

ou Mai 68. Cette «révolte de la dignité», selon nes occidentalisées, les étudiants, les alévis le Premier ministre contre tout «recours

la formule de l'universitaire Ahmet fidèles d'une branche hétérodoxe excessifà laforce», rappelant le droit «dema¬

Insel, met pour la première fois ANALYSE et progressiste du chiisme, pour nifesterpacifiquement» et celui «aune infor¬

sérieusement sur la défensive un dénoncer l'islamisation rampante mation libre». «Notre parti a été élu par le

Premier ministre islamo-conservateur qui, des institutions. La colère de cette autre Tur¬ peuple, et seul le peuple peut décider de son

jusqu'ici, avait su remporter haut la main quie pesant peu ou prou un tiers de la popu¬ avenir», martèle Recep Tayyip Erdogan dans

trois élections législatives et deux référen¬ lation se focalisait alors sur le «turban», le ses meetings, devant des dizaines de milliers

dums en dix ans. foulard islamique. Aujourd'hui, la question de partisans. «Le défi est sans précédent car ces enfants du du voile importe guère aux jeunes de la place Pourrissement. Son atout maître reste l'ab¬

kémalisme manifestent au nom des libertéspour Taksim, qui craignent surtout un retour en sence d'alternative réelle. Les expériences

tous, et non, comme leurs parents, pour de¬ arrière remettant en cause les réformes libé¬ de l'Espagne comme du Qué¬

mander une intervention des militaires gardiens rales menées par l'AKP lors de ses premières bec montrent que de tels mou¬

autoproclamés d'une laïcité autoritaire», ana¬ années de gouvernement - afin de permettre vements peinent à se transfor¬

lyse Menderes Cinar, professeur de sciences à la Turquie d'entamer les négociations mer en une force politique. Le

politiques à l'université Baskent d'Ankara. d'adhésion avec l'UE. Selon une enquête CHP, principale force de l'op¬

Pris à contre-pied par cette contestation aty¬ menée par l'université Bilgi, 80% des pro¬ position de gauche et héritier

pique, le leader de l'AKP fait quelques con¬ testataires se définissent avant tout comme proclamé de Mustapha Kemal,

cessions pour la forme disant accepter «les «libertaires». manque autant de crédibilité que de lea¬

revendications démocratiques» mais pas le «Nouveau sultan». Cette réalité, Recep dership. Le leader de l'AKP appelle pour le

«vandalisme». Mais, surtout, il dénonce un Tayyip Erdogan ne peut ni ne veut l'entendre moment ses partisans à se mobiliser pour les

supposé complot de «ceux qui ne peuventpas même si certains poids lourds de son propre élections municipales de 2014. Il joue le

supporter que des gouvernements soientportés parti, comme le chef de l'Etat Abdullah Gùl pourrissement du mouvement et pourrait

au pouvoir par les urnes». C'est-à-dire les ou le vice-Premier ministre Bulent Arinç, ont ensuite convoquer des élections anticipées

vieilles élites kémalistes et l'armée, bien que tenté quelques ouvertures aussitôt désa¬ où son parti, même affaibli, arrivera très

celle-ci ait été mise au pas par le pouvoir. vouées. Le Premier ministre continue de bien probablement en tête. Mais rien pour lui ne

Au printemps 2007, des centaines de milliers tenir en main l'appareil d'un parti fonction¬ sera plus comme avant.

de personnes avaient défilé dans les grandes nant sur un modèle stalinien. Mais le mouve- M.S. (à Ankara)

34 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

LE FIGARO En collaboration avec Bht^tMf^Ork n JUIN 2013

La guerre en Syrie

ravive les sectarismes

Un article de Tint Arango, Anne sunnites, qui s'étaient calmées ces der¬ BarnardetDuraidAdnan. nières années, ont repris, les milices BAGDAD En Irak, la recru¬ sunnites combattant l'armée. descence des meurtres sectaires L'Arabie Saoudite, le Qatar et la Tur¬ signe la plus forte hausse du nom¬ quie sont dirigés par des sunnites op¬ bre de morts en cinq ans. Lors d'un posés à Bachar el-Assad, tandis que séminaire chiite, déjeunes écoliers l'Iran chiite et le Hezbollah le soutien¬ ALAA AL-MARJANl/REUTERS irakiens se sont portés volontaires nent. Les divisions sectaires latentes Des chiites irakiens rassemblés à Damas. Au pour combattre les sunnites en Sy¬ depuis l'invasion américaine de l'Irak Proche-Orient, les conflits entre sectes s'aggravent. rie. Plus à l'ouest, au Liban, dans la se répandent dans toute la région. ville de Tripoli, les affrontements La guerre syrienne est le fruit et la entre sectes se sont aggravés. source d'antagonismes plus larges, es¬ port fiable d'armes et d'argent frais En Syrie même, "les chiites sont sentiellement enracinés, non dans les que des donateurs sunnites extrémis¬ devenus laprincipaleciblé",raconte sectes, mais dans des intérêts géopo¬ Malek, un activiste de l'opposition. litiques et stratégiques divergents : la tes envoient aux djihadistes. L'appel de lutte de pouvoir régionale entre l'Ara¬ ces derniers en faveur d'un État islami¬ Il s'est rendu au Liban depuis la bie Saoudite et l'Iran ; la confrontation que est soutenu par certains Syriens ville syrienne d'al-Qusayr, où son de l'Iran avec l'Occident sur son pro¬ influencés par des religieux intransi¬ frère est mort récemment en com¬ gramme nucléaire ; et l'alliance entre geants d'Arabie Saoudite. . battant la guérillachiite de lamilice le Hezbollah et le gouvernement laïque Rafiq Lotof, un chiite américa¬ libanaise du Hezbollah. "Les gens de Bachar el-Assad contre Israël sou¬ no-syrien qui a quitté sa pizzeria perdent des frères, des fils et ils sont tenu par les Américains. dans le New Jersey pour aider les en colère", assure-t-il. Le 5 juin, les Mais le sentiment sectaire s'est infil¬ responsables syriens à organiser des troupes syriennes et le Hezbollah tré. Et l'Irak est particulièrement vul¬ milices, a récemment affirmé à Damas ont revendiqué la victoire à al-Qu¬ nérable. La majorité sunnite de Syrie que les passions religieuses chiites aide¬ sayr. La guerre civile syrienne pro¬ raient le gouvernement à survivre. "Si page un conflit sectaire qui vient lutte pour renverser un gouvernement nous commençons à perdre le contrôle, contaminer les pays voisins et ravi¬ dominé par la secte alaouite de Bachar des milliers d'Iraniens, de Libanais ver les anciennes tensions latentes el-Assad, une branche du chiisme. Et et d'Irakiens se déverseront en Syrie, entre les sunnites et les chiites. Les en Irak, des membres de la minorité assure Rafiq Lotof. Ils y vont pour se experts craignent qu'il n'ébranle sunnite se sont sentis encouragés par battre, pas pour simplement regarder. la perspective de renverser leur propre les fondations des pays recomposés Cela fait partie de leur religion." gouvernement chiite. après l'effondrement de l'empire De nombreux chiites pieux considè¬ Le rapprochement de Bachar el-As¬ rent également que laguerre syrienne ottoman. sad avec le Hezbollah et l'Iran est avant Pendant des mois, les combats en est la réalisation d'une prophétie chiite tout stratégique. Bien que sa secte, en¬ Syrie se sont répandus au-delà des qui annonce la fin des temps : un per¬ viron 12% de la population, forme le frontières: Mais à présent, laguerre sonnage diabolique, Soufyani, lève une socle de ses partisans, la plupart des syrienne, et ses plus de 80 000 morts, armée en Syrie et marche sur l'Irak alaouites sont laïques. Les chiites sy¬ pour tuer les chiites. Abu Ali, un étu¬ incite les sunnites et les chiites des riens traditionnels, moins de 200 00Ô autres pays à se combattre. diant de Nadjaf, en Irak, explique que "Les images d'Assadmassacrant ses collègues sont convaincus que le les sunnites en Syrie - avec l'aide chef du Qatar, principal partisan des des Iraniens - ont contribué plus rebelles sunnites syriens, est Soufyani. que tout à faire comprendre le dé¬ Sunnites et chiites sont Ils affluent en Syrie "pour protéger l'is¬ lam", affirme-t-il. saccord entre sunnites et chiites", en train de rallumer affirmeTrita Parsi, analyste régio¬ Plusieurs jours après le massacre leur haine mutuelle. par les milices pro-gouvernementales, nal et président du Conseil national en mai, de dizaines de civils du village américano-iranien, faisant référen¬ de Bayda, près de la côte syrienne, un ce au président syrien. Et d'ajouter : résident sunnite a déclaré dans une "L'IranetBacharel-Assadpeuvent interview : "À partird'aujourd'hui, je personnes, sont une petite minorité, gagner labataillemilitaire, mais au suis sectaire. Je suis sectaire ! Je ne moins de 1%. prix fort, en instaurant des décen¬ veux plus de la paix." Se reprenant, il À vrai dire, le Hezbollah chiite et les nies de discorde ethnique." ajoute: "Soeur, pardonne-moi de te sunnites dominés par le Front al-Nos- Le soulèvement syrien a com¬ parler ainsi." ra, un groupe radical allié à al-Qaida, mencé avec des manifestations sont devenus les deux milices prédomi¬ pacifiques contre Bachar el-Assad nantes de laguerre civile syrienne. Les et s'est transformé depuis deux ans deux protagonistes n'ont pas manqué en une sanglante guerre d'usure. de puiser dans les alliances et les émo¬ Aujourd'hui, les massacres ne sont tions sectaires. plus liés au fait de soutenir ou non le L'Occident hésitant à pleinement gouvernement. Certains chiites vien¬ soutenir l'opposition, les rebelles ont nent se battre en Syrie par devoir re¬ accepté l'aide d'al-Qaida en Irak, un ligieux. En Irak, les attaques aveugles groupe militant sunnite, ainsi que l'ap- contre les mosquées et les quartiers

35 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti June 11, 2013 Syria: The End of an Order Dalal Mawad tions were merged with Alawites and Druzes where a majority of Alawites live, President Freelance multimedia entities in a larger Syrian Republic. Assad's sect. Winning the battle of Qusayr was only the beginning in the government's journalist Today, events in Syria and their spillover attempt to control that swath of land. across the region are defying the notion of Meanwhile, the Syrian army has given up on nation-state and reversing national bounda- trying to take back the north, which rebels grew up hearing my parents and ries into sectarian ones. Arab social nationa- vastly control. This area, largely a Sunni their generation, blame the woes lism, which many Arab states had adopted entity, is becoming more and more detached and wars of the Middle East on the during the cold war, including Syria, has from the rest of the country. The northeast, Iarbitrary borders imposed by the colo- disintegrated back to the basic ethno-reli- largely Kurdish, and already autonomous, nial powers on the region after World gious entities. War One. could become part of a Kurdish state joined The towns of Tripoli and Sidon in Lebanon The secretive 1916 Sykes-Picot agreement, to Iraq's Kurdistan. The summit between are fighting the wars of Homs and Aleppo in between the French and the Brits, partitio- Iraq's Kurdish Leader Massoud Barzani and Syria, supporting the Sunni rebels against ned the defeated Ottoman Empire into Iraq's Shiaa Prime Minister Nuri Al-Maliki Assad's forces. Shiite Hezbollah has moved nations disregarding ethnic and religion ele- last week looked more like a summit bet- from its national fight against Israel to a sec- ments. Countries constantly struggled to ween two heads of states than anything else. tarian war fighting for the protection of the keep those boundaries unchallenged. Jordan and Turkey are also feeling a pres- Shias inside Syria and alongside its Syrian sure on their borders with recurrent inci- But as the protracted conflict in Syria lingers ally, itself an ally of Shiite Iran. on, dragging the whole region with it, those dents spilling over from Syria and a refugees' The Sunni-Shia violence in Iraq has seen boundaries might be lastly redefined. The crisis that might have long run repercussions unprecedented levels in the past months, old paradigm on which the current bounda- on demographics and borders. exacerbated by the Syrian conflict. Sunni ries of the Levant were drawn might no lon- Syria's war is now clearly a proxy war; not fighters have joined forces to support their ger hold. pitting nations against each others, but "Sunni brothers" in Syria while their Shia- Sunnis against Shias, largely defining new Sykes-Picot came at a moment where natio- led government, an ally of Iran, continues its boundaries of the Levant. These new boun- nalism and secular ideas were dominant covert support of Assad. Inside Iraq, calls for daries, profoundly sectarian, clearly under- creeds. Smaller states, some built on ethno- autonomy are growing. A couple of weeks mine the notion of nation-states. religious identities merged into wider ago, the religious clerics of Anbar, a largely nation-states. Sunni province in west of Iraq, warned the Some would argue the region is witnessing a To give an example, Mount Lebanon, origi- Iraqi Prime minister of a full-fledged war return to its natural boundaries, boundaries nally of Christian Maronite and Druze majo- should they not get their own state. Shiites in that were once forcefully reconfigured. But rity, emerged as Greater Lebanon in 1920 southern Iraq are also increasingly calling are these new boundaries really a reflection annexing to its original territory the coastal for autonomy. of people's will? And will they necessarily ensure more stability than the ones once towns of Tripoli, Beirut, Sidon and Tyre as Syria is breaking down into different enti- drawn by European diplomats? well as the fertile valley of the Bekaa (origi- ties. Assad's latest government military nally part of the state of Damascus) and with offensive has focused on controlling a strip Sykes-Picot is dead. But the last thing this it, the Muslim Sunni and Shia populations of land linking Damascus in the south to region needs is a protracted religious war living in these areas. The State of Damascus, Homs in the center up to Aleppo and the that will drown us in more bloodshed for the state of Aleppo and their Sunni popula- western coastland of Tartus and Lattakia many years to come. I

Un millier de soldats irakiens prêts à faire allégeance aux forces kurdes KIRKOUK (Irak), 11 juin 2013 (AFP) Halkurd Mullah Ali, le porte- parole du ministère des pesh- merga, parle seulement de UN MILLIER DE SOLDATS KURDES ont fait défection de l'armée ira- rations. kienne et veulent rejoindre les forces de la région autonome du "Si nous ne trouvons pas Kurdistan, un coup dur au pouvoir central. d'accord avec Bagdad au sujet Cette décision a été prise après un différend avec le commandement de de ces soldats, nous sommes l'armée, ont affirmé mardi deux responsables kurdes. prêts à les intégrer aux pesh- Les soldats, membres de la 16e brigade de l'armée, avaient refusé en avril de merga", a indiqué Halkurd participer à une opération qu'avait ordonnée le gouvernement dominé par les Mullah Ali. chiites contre une ville à majorité sunnite. Le commandant kurde de la bri- Depuis, ils n'encaissent plus leurs salaires et ne reçoivent plus des rations de gade et deux commandants de bataillons, eux aussi kurdes, ont été remplacés l'armée. par des officiers arabes, selon le maire de Touz Khourmatou et le porte-parole des peshmerga. Les 1.070 militaires pourraient être intégrés aux peshmerga, les combattants du Kurdistan, mais les avis des responsables kurdes divergent sur l'état Si leur intégration au sein des peshmerga est acceptée, une telle défection d'avancement de cette intégration. massive serait un coup dur pour l'armée du pays qui tente de faire face à une nouvelle vague de violences provoquée par les insurgés sunnites face au pou- Shallal Abdul, maire de Touz Khourmatou, a affirmé que les soldats perce- voir central chiite. G vaient désormais salaires et rations de la part des peshmerga, tandis que

36 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti June 11, 2013

stature has also fallen. All this is likely to weaken Erdogan’s ability to implement Erdogan's Troubles radical, politically unpopular policies (significant constitutional change, greater regional self-rule, possible changes in Endanger Kurdish Peace Ocalan’s jailing) to resolve the Kurdish issue. Morton Abramowitz , Omer Zarpli So far Erdogan remains unyielding to the esolving the Kurdish problem in protesters, giving a little ground only grud- Turkey is difficult by any measure- gingly. He bashed President Gul’s and ment.R It has gotten immensely harder with Deputy Prime Minister Arinc’s attempts to the outbreak of a major political upheaval. mollify the masses, and announced that he Turkey is once again in politically unchar- will go ahead with the plans to uproot the ted wars, and the country is in deep trou- Gezi Park and build a replica of former ble. Events can change quickly, but right Ottoman barracks there. Instead of sho- now it looks like Prime Minister Erdogan wing any deference to the concerns of the is throwing down the gauntlet at the protesters, who he continues to label as various heterogeneous opposition groups. "looters" and "extremists," Erdogan turned So far he has done little listening, ving the peace process has been the top to his strong voter base. His defiance can cost him politically Rather he continues to portray the protests priority for the Kurdish political move- as a plot, facilitated by various “internal ment. While more than sixty provinces His uncompromising approach is resented and external enemies,” terrorists, and have been engulfed with protests, relative even in his own party ranks, and could dee- money bags—some read Jews. He now calm has prevailed in the major Kurdish pen the divisions within the party, notably plans to hold competing vastly larger cities. Even though a Kurdish parliamenta- along the Erdogan-Gul fault line, and demonstrations in Istanbul and Ankara. rian prevented an earthmover from uproo- impair his incessant practice of issuing Turkey seems set to divide, with profound ting the trees in now famed Gezi Park and ukases and moral pronouncements. laid the foundation for mass protests, the political effects, unless he changes tactics. The already strained ties between Erdogan Kurdish political movement has been equi- These developments could end the first and the Gulen movement are also likely to vocal about the uprising. This can be attri- serious and extremely difficult effort to further erode. The tension first peaked in buted less to the absence of resentments resolve Turkey’s most glaring existential 2012, when a public prosecutor in Istanbul among the Kurds against the AKP govern- issue—the future of its Kurds. called the intelligence chief Hakan Fidan ment than a careful policy by main Kurdish for questioning in a Kurdish case, which Since coming to power in 2002, Erdogan political entities. and his Justice and Development Party Erdogan quickly quashed. This episode (AKP) have made important strides on the The Kurdish political parties clearly do not was widely interpreted as a move by the Kurdish issue, from opening Kurdish lan- want to jeopardize the peace process by Gulenists against Erdogan. While both guage state television to allowing Kurdish alienating Erdogan. Major Kurdish politi- sides have been trying to patch up dama- language programs at universities. Most cal figures and PKK leaders necessarily ged relations, tensions remain—and not importantly, Erdogan has put the issue expressed their solidarity with the protes- just under the surface. ters against the dictatorial prime minister, front and center. Erdogan also started The movement, a key player in the politi- but also made known their concerns that negotiations with the most reviled man in cal process with its influence in the secu- continuing demonstrations could turn Turkey—the imprisoned leader of the rity forces and judiciary and its important against the peace process. Some Kurds Kurdistan Workers Party (PKK), Abdullah media, has been somewhat ambivalent also believe that a weakened Erdogan can- Ocalan—to end the three-decade insur- about the Kurdish peace process. It is, not make the necessary political changes to gency that has cost forty thousand lives. So however leaning negatively towards resolve the Kurdish issue. However, if far Turkey has been reaping the benefits of Erdogan’s increasing power and authorita- Erdogan keeps up with his hardline and the peace process. The violence finally hal- rian tendencies and may further distance illiberal stance, it will be harder for Kurds ted as the PKK announced a ceasefire and itself from the government, which would to maintain their distance from the pro- began withdrawing its forces from Turkey. hurt his ability to manage the Kurdish tests. PKK leader Ocalan’s recent state- peace process. While the PKK withdrawal marks a major ments praising the protests and asking the turn in the long conflict, reforms in local Kurds not to leave the streets to nationa- The AKP will remain in control, but it is administration, education, election and lists and the supporters of “the deep state” too early to say anything definitive about antiterrorism laws need to follow. That may signal further Kurdish involvement in the longevity of Erdogan’s continued poli- requires a new civilian constitution. the uprising. tical domination and his unique ability to However, the uprisings and Erdogan’s dis- implement bold political, social and cultu- ERDOGAN’S DILEMMA AND HIS missal of expressed concerns raise ques- ral changes without much challenge. ESSENTIALITY tions about the future of the peace process, Present events have yet to play themselves which above all requires greater democra- For the moment, the political domination out. tization. Moreover, events could damage of Erdogan and his Turkish miracle has The fate of the Kurdish peace process, Erdogan sufficiently to prevent him from been shaken. The “wall of fear” in the however, is tied to Erdogan and his effi- making the necessary but politically diffi- society may be breaking down and people cacy. It will not likely happen without him. cult and mostly unpopular changes in the are probably more likely to rise up vocally His Kurdish efforts have not been particu- Constitution to solve the Kurdish issue against government measures or policies larly popular, and if his political fortunes once and for all. they do not like, making it more costly for diminish, he will find it harder to make the the government to turn a blind eye to THE KURDISH REACTION necessary concessions to the Kurds, redu- public opposition. Erdogan’s international ➼ Throughout the present uprisings, preser- cing the likelihood of an agreement.

37 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti ➼ The protests also indicate that Erdogan sidential system. More importantly, his Political change is often ironic.I might be forced, despite his strong AKP efforts to write a new constitution with majority and current support of Kurdish par- Kurdish rights will be increasingly difficult ties, to build a larger consensus across poli- and quite likely fall short of Kurdish Morton Abramowitz, a senior fellow at The tical and civil-society groups in drafting a demands. The peace process, difficult Century Foundation, was U.S. ambassador to new constitution: he may well have to give enough, may fall victim to Erdogan’s politi- Turkey from 1989 to 1991. Omer Zarpli is a up on efforts to enshrine his cherished pre- cal woes and diminished reputation. research associate at the Century Foundation.

11 June 2013

PYD’s Asia Abdulla: ‘Kurds Have To Prepare for all Sorts of Scenarios’ rudaw.net struggle. By Mashallah Dakak Rudaw: It is said that the PYD has igno- red the Erbil Agreement? Asia Abdulla, the co-chair of the Asia Abdulla: I attended the Erbil Democratic Union Party (PYD) in Syria, is Agreement. At the end of the agreement, emphatic: “We will not allow any other when we had discussions there were diffe- force to come to Western (Syrian) Kurdistan rent views. We agreed on a number of points. and rule us again.” In an interview with One of them was defense matters. When Rudaw, she also says that outside interfer- there is interference, they show no reaction. ence in Syria’s Kurdish regions is a “red We have our own stance on these matters. line that must not be crossed.” Here is her We are in a revolution now. full interview: Asia Abdulla, the co-chair of the Democratic Union Party (PYD). A collective decision was made to avoid a Rudaw: What is the current situation in Photo: Rudaw war-of-words through the media. Before the Western Kurdistan? decision, a statement would be made every now and then. After the decision, now there Asia Abdulla: In West Kurdistan, civil the freedom of the Syrian people, then go are three statements every now and then. We society organizations and administrative fight in Aleppo, Homs, and Damascus. We can complain against them. However, when bodies are being built. The system there is are not against that. We, as a political force, we choose not to respond, let them not take independent and democratic. Now, we have also oppose the same regime. this wrongly: Our lack of response does not an official entity. In order to establish this In Aleppo, the regime shells Kurdish neigh- mean they are right. In the Erbil Agreement, system, we have not asked anyone for help. borhoods. In Afrin armed groups do this! we decided that the media war must stop. We We established the system through our own The people resist both the regime and the have stopped it on our part. They have not. efforts. However, the future of Syria is still armed groups. For us, there is no difference. not clear. Kurds have to prepare for all sorts Interfering in the affairs of Western Rudaw: Why does the PYD not agree to a of scenarios. Kurdistan is a red line that must not be cros- joint military of Kurdish forces in Syria? Rudaw: Why were some members of the sed. We will not allow any other force to Asia Abdulla: Both councils signed an Kurdish Democratic Party in Syria (Al- come to Western Kurdistan and rule us agreement. They both agreed that there Parti) arrested? again. should be only one army in Western Kurdistan. The army was to be headed by an Asia Abdulla: A group of them were detai- Rudaw: Some political parties accuse you expert committee and everyone had the right ned for crossing the border. We have had of signing some agreements with the to partake in the army. We do not accept any- other groups that have crossed the border Syrian regime. What is your comment? thing but this agreement. and have not been arrested. But this group Asia Abdulla: We do not believe we need to was arrested by the Asayish (security appara- respond to certain political party leaders. Rudaw: Has the peace process in Turkey tus). Asayish is not PYD. It is a a national Our reply is our struggle in Western in any way improved your relations with body and works to protect the nation. This Kurdistan. Those who constantly make state- Ankara? detained group had been trained militarily, ments against PYD, why don’t they make Asia Abdulla: We have not had relations and tried to cross the border. Therefore, statements against those who interfere in our with Turkey. Therefore, there cannot be Asayish had to do its job as a national and region’s affairs? improvement in relations. We still do not state body. The task of the National Council is not to have relations with Turkey. However, the Rudaw: Why is your party against other make statements. Their task is to protect, and process in Northern (Turkish) Kurdistan will Kurdish groups and organizations? struggle with the people. The party leaders leave an impact on all Kurds, particularly Kurds in Western Kurdistan. The situation in Asia Abdulla: No armed group has the right must not make statements to the media. Western Kurdistan will open a door on an to enter the West. We have no problems with Their goal must be defending and serving the international level. As PYD, we will try to groups who fight the Syrian regime. But, people. have the High Commission participate in all today there is no Syrian government pre- Some parties have said, “The responsibility meetings abroad in order to strengthen the sence in Afrin. Some parties -- in the name of now is just too much! We will not shoulder G political will in Western Kurdistan. Kurdish struggle -- bring looters and bandits these responsibilities. Let PYD take the res- to Afrin. Why do you bring these bandits to ponsibility, so that it will take the blame.” the cities? If you are really concerned about We accept criticism, but we will continue our

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June 11, 2013

time, he felt Kurds had something that Turks wanted. “If Kurdish people really joined the protests, the government would In Taksim Square, Where have a problem,” he said. Are the Kurds? There is distrust on both sides. Even by Jenna Krajeski though the B.D.P. has progressive views www.newyorker.com (on the environment, and on the rights of women, the L.G.B.T. community, and minorities) that mirror those of Turkey’s ne evening last week, just before six, left wing, their association with the P.K.K. members of the pro-Kurdish Peace makes Turks nervous. Furthermore, secu- Oand Democracy Party (B.D.P.) gathered in lar Turks worry that, if the peace talks pro- front of the high iron gates of Galatasaray ceed, Erdoğan’s religious party will get High School, in Istanbul. They planned to stronger with Kurdish support. “People march to Taksim Square, about half a mile feel threatened that, together, the A.K.P. away, where they would join a mass of pro- and the B.D.P. will dismantle testers. In the square, a range of groups ens the opposition,” Murat Somer, a pro- ‘Turkishness,’ ” Somer told me. “A lot of have joined together against Prime fessor at Koc University, told me when we people don’t know how to support both Minister Recep Tayyip Erdoğan, and their met, later that evening, in Taksim Square. Turkish identity and diversity.” political and ideological diversity has been “It weakens the democratization of the held as evidence of Erdoğan’s sweeping protests… Kurds are the most organized n Wednesday, a few hours before the unpopularity. But, with some notable political group, and the least hierarchical. protest was scheduled to start, I visi- exceptions, Kurds, usually Turkey’s most They have a lot of experience. They have ted the B.D.P. offices in Tarlabasi, a poor robust anti-government protesters, had O seen first hand the iron fist of the state.” neighborhood adjacent to Taksim. The been absent. office is across a narrow street from a At Galatasaray that evening, there were a Kurds make up about twenty per cent of police station, where gates protect armored few Kurdish women in loose white head- the Turkish population, and are the coun- vehicles and riot police protect other riot scarves. They are the Saturday Mothers, a try’s most organized dissenters. The B.D.P. police from angry passersby. I talked to group that gathers once a week to protest is a largely grassroots party, experienced in Neyzat Yeziz, the office director. Yeziz was the disappearance of Kurdish detainees, quickly mobilizing large groups for joining the rally that evening, but not even usually family members. In western demonstrations. Kurds are accustomed to he was sure where the Kurds would collec- Turkey, they are seen as proponents of police brutality, tear gas, unwarranted tively end up. “Over the last ten years, the Kurdish separatism; for many Turks, there arrest, and voicelessness. When I first saw government has tried to suppress many is little difference between peaceful images from the protests in Istanbul—sil- sides of Turkey,” Yeziz said. “The only Kurdish protesters and groups like the houettes in front of billows of tear gas and group they couldn’t control were the P.K.K., which has a history of terrorism. police stacked like dams around protest- Kurds.” Osman told a story about a previous ers—I thought of Diyarbakir, the city in Saturday Mothers protest in Istanbul: “Two Some Kurds are bitter that, throughout Turkey’s southeast that is the political secular women walked past and said, ‘I years of media censorship and police bru- heart of what many Kurds hope will some- would kill them if I could.’ ” tality aimed at Kurds, no one has protested day be an independent Kurdistan. The in their defense. Ramazan Tunc, an econo- police violence around Taksim Square mist and co-founder of Diyarbakir’s came as no surprise to anyone who knows earby, two Kurdish men stood smo- Mesopotamia Foundation, wrote to me in how demonstrations in Diyarbakir often king cigarettes and holding yellow an e-mail: “The Kurds faced gas bombs in end. But this time, it wasn’t Kurds march- NB.D.P. flags. Later, others would set up a any democratic protest, but the people in ing. small camp in Gezi Park that also had pic- tures of Abdullah Öcalan, the founder of the west of Turkey did not hear the voice of their brothers in the east or did not want to Their absence was beginning to irk some the P.K.K., who is in prison for his party’s hear.” protesters. “They always look like they are campaign of violence. One of them told me part of the leftist movement, but this shows that Kurds had waited to march because it Perhaps the experience in Taksim Square they have a different agenda,” Osman, a was a “sensitive period,” referring to will change that, too. Osman, the govern- government clerk, told me. “They protest ongoing peace negotiations. But he had ment clerk, for all his frustration with the on the basis of ethnicity, but they are in seen nationalists in the square promoting Kurds, suggested as much. He told me, Turkey, too.” To protesters like Osman, the Ataturk, who Kurds consider an oppressor, “Turks are now saying, ‘Who knows what pro-Kurdish party is beginning to look pro- and it seemed important to come in order was actually going on in southeast Erdoğan. Many think that the Kurds ought “to show that they didn’t start the protest.” Turkey?’ ” I to realize the value of gaining support, and Orhan Aslan, a young Kurdish restaurant sympathy, from the Turkish public in the worker, was less conciliatory. “We don’t square. trust the nationalists,” he told me. “They are trying to make Kurdish people join the Osman’s dismay reflects another reality: protests, but we don’t feel like we are part the Gezi Park protesters need the Kurds. of it.” He spoke with pride; for the first “The lack of Kurdish participation weak-

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. wiulsautowl

JUNE 12, 2013 Gains by Assad forces worry U.S.

were police officers. spokeswoman, said on Monday at least WASHINGTON President Barack Obama has stead¬ 100 Syrians who had been fleeing fastly resisted even a modest involve¬ Qusayr, a town in western Syria near Strategy threatened, ment in the Syrian conflict, and there the border with Lebanon that was re¬ was no sign on Monday that a decision cently captured by Hezbollah fighters Washington looks again to use American force was imminent. and Mr. Assad's forces, were killed this at its military options But Hezbollah's large-scale entry into past weekend in "an abhorrent massa¬ the fight in recent weeks and the Assad cre." government's firepower has tilted the "We are taking a closer look at what BY MICHAEL R. GORDON battlefield in favor of the Syrian govern¬ we can continue to do to help the opposi¬ AND MARK LANDLER ment. tion," said Ms. Psaki, who declined to

President Bashar al-Assad's gains on "I think the rebels are in trouble," provide specifics. The United States has provided food the battlefield have called the United said Jeffrey White, a former Middle rations and medical kits to the armed States' strategy on Syria into question, East analyst with the Defense Intelli¬ wing of the Syrian opposition. The addi¬ prompting the Obama administration to gence Agency who is now a fellow at the tional nonlethal aid to the military wing again consider military options, includ¬ Washington Institute for Near East of the opposition that Mr. Kerry an- ing arming the rebels and conducting Policy. "Speed is of the essence. The re¬ nounced in late April, which might in¬ airstrikes to protect civilians and the gime's momentum needs to be brought clude armored vehicles, has not yet Syrian opposition, administration offi¬ to a halt" been delivered, Obama administration cials said on Monday. Gen. , the head of the mili¬ officials said. At the time of the an¬ Secretary of State John Kerry post¬ tary wing of the Syrian opposition, dis¬ nouncement, Mr. Kerry suggested that poned a trip to the Middle East this cussed the rebels' deteriorating posi¬ week in part to focus on the Syria crisis, tion in a phone call last weekend with A. and the deteriorating situation in the Elizabeth Jones, the acting assistant "The rebels are in trouble. country is the subject of a round of secretary of state for Near Eastern Af¬ Speed is of the essence." meetings inside the administration. The fairs. heightened debate on Syria reflects a At the center of the Obama adminis¬ it would be sent soon so it could have a concern that military developments on tration's strategy are its hopes for a "direct impact" on the battlefield. the ground have outpaced the Obama peace conference it has been trying for The British and French, who pushed administration's deliberations over how several weeks to convene in Geneva successfully for a repeal of the Euro¬ to respond to the crisis, which has killed with Russian support. The American pean Union arms embargo, have said more than 80,000 Syrians. goal has been to bring together repre¬ they might provide arms in August, The conflict struck at the heart of Da¬ sentatives of the Syrian opposition and which would presumably be after a mascus on Tuesday, when at least 14 the Assad government to negotiate a Geneva conference, if it is held. But in people were killed and more than two transitional government that would his interview on Friday, General Salim dozen injured as two suicide bombers take control if Mr. Assad gave up said those weapons would come too late. attacked a central square in the Syrian power. "We can't wait until August," General capital, according to the Syrian state But General Idris said in an interview Salim said. "It is ajoke." news agency. on Friday that the rebels' position had Mr. Kerry held a video conference on The news agency said both bombers been so weakened that they would have Monday with William Hague, the Brit¬ attacked near a police station, killing ci¬ little leverage at a Geneva meeting and ish foreign secretary, while sub-cabinet- vilians. A watchdog group, the Syrian thus would not attend the conference level officials met on Syria at the White Observatory for Human Rights, said unless they received additional arms that one of the bombers struck inside and ammunition. House. The Assad government's recent gains the station and that most of the victims Jen Psaki, the State Department

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Security officers inspected the damage after two suicide bombers attacked a square in Damascus on Tuesday,

killing at least 14 people. Many of the victims were police officers.

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reflect a new strategy that combines lieved to be setting their sights on Horns carrying out airsfrikes against Syrian and even Aleppo, which would be a big¬ Hezbollah fighters as a paramilitary forces. A no-fly zone, however, would in¬ ger military challenge. force with its long-range artillery, sur¬ volve the Obama administration in the The rebels are badly overmatched face-to-surface missiles and air power. sort of open-ended military operation it compared to a government with long- The strategy, some American ana¬ has sought to avoid. range artillery, surface-to-surface mis¬ lysts believe, has been overseen by Mr. Obama has said that conclusive siles, aircraft and tanks. Equipped with Qassim Suleimani, the head of the Irani¬ proof of the use of chemical weapons by light weapons, the opposition needs ef¬ an Quds Force, which has been helping the Assad government would be a trig¬ fective anti-tank and antiaircraft the Assad government in its fight ger to greater American involvement, weapons, military analysts say. against the resistance. though he has declined to be specific. The Assad government had some ad¬ Even so, some senior administration vantages in capturing Qusayr, as the officials believe that with Hezbollah Kareem Fahim and Hwaida Saad con¬ city was near Hezbollah's base of opera¬ joining the fight, arming the rebels may tributed reportingfrom Beirut. tions in Lebanon. no longer be sufficient to reverse the As¬ Having seized the city, the Syrian gov¬ sad government's gains unless the ernment and its Hezbollah allies are be United States takes additional steps like

WEDNESDAY, JUNE 12, 2013

Stay out of Syria

make it happen. history of mayhem beginning with Al

The hawkish McCain is taken to be a Qaeda itself that has followed pre¬

tough-minded realist. Those who op¬ cisely on that tactic in the past. pose him, and his knee-jerk interven- McCain's failure of realism is still

tionism, are taken to lack the spine for more evident in his readiness to ignore hard action. But what is tough-minded what may already have happened on

about the refusal to learn from experi¬ the ground. Syria's doom as a fragmen¬ James ence? McCain and others advocate ex¬ ted former state may already be sealed, actly the policies that have led to a as three distinct political entities take Carroll series of American catastrophes from shape: Assad's fellow Alawites, a Shiite Baghdad to Benghazi, without offering sect, in one enclave ; a Kurdish domain ;

any suggestion as to why this interven¬ and jihadis dominated by forces tion would be different. In fact, McCain friendly to Al Qaeda There is simply no In a bold bid to force President Obama's is not motivated by a positive assess¬ longer any question of restoring the

hand on Syria, Senator John McCain ment that any conceivable military ac¬ political, economic or social integrity of

made a surprise trip to Syria early this tion taken by Washington could ad¬ what was known as Syria. McCain does month. He met with rebel leaders, as¬ vance order, much less democracy. On not explain how his intervention, sessed the situation as grim, and re¬ the contrary, he whatever its scope, would redraw that turned home with a reinvigorated call Barbarities swats aside informed geography. All it would do, in fact, is of¬ for military intervention by the United like Assad's warnings, including fer Americans some relief from the frus¬ States at least to the extent of creat¬ , from the Pentagon, tration of "just sitting by and watch¬

ing a no-fly zone and safe zones for cannot be that U.S. military in- ing.'' That relief would be short-lived. rebels and refugees. French and British whisked away volvement could The effects of American power under leaders, meanwhile, seemed in sync by U.S. air make, a terrible situ- 21st-century constraints are clearest, with McCain, announcing intentions to power or a ation even worse. ironically, when that power fails. If the begin supplying arms to some rebel full-bore U.S. Horrible as Syria is, United States were to intervene militar¬ groups. Calls for U.S. intervention are invasion and ^e present conflict ily in the , the vast and gaining urgency, precisely because the pales beside the divergent collection of parties, includ¬ occupation. tyrant Bashar al-Assad's prospects prospect of an entire ing U.S. allies, would all be drawn into a have brightened recently. Middle East inflamed swirl around the self-declared indis¬ The Syrian government was in a Sunni-Shiite war, with even Israel pensable nation. The level of killing bolstered with support from Hezbollah and Palestine reduced to sideshow. would massively escalate. Enemies fighters in from Lebanon and from No, interventionist impulses like Mc¬ would find common ground in demoniz- crack units in from Iran. Then came Cain's derive not from cogent strategic ing Americans. Allies would shirk re¬ news of significant increases in Russian analysis but from a truly weak-minded sponsibility, leaving the superpower to

military aid, especially antiaircraft mis¬ failure to grasp that, in the 21st century, take the weight.

siles and warplanes. Secretary of State barbarities like Assad's cannot be But there's the problem. In today's John Kerry sought to initiate peace whisked away by an immaculate Amer¬ thicket of real-world moral breakdown,

talks between rebels and the Syrian ican air power or even, as we learned no power is super. And by presuming to government, but those hopes have in Iraq and Afghanistan, by full-bore declare itself the solution, Washington fizzled. "Bashar Assad now has the up¬ American invasion and occupation. puts itself, in that instant, at the heart of per hand, and it's tragic," McCain said, Arming select rebel groups is lovely in the problem. "while we sit by and watch." the abstract, but what if the group The United States should continue So the discussion winds back to what, emerging as the central force in the providing humanitarian relief to Syrian actually, Obama can do. "Assad must anti-Assad opposition Jabhat-al- civilians, and should do all it can diplo¬ go," was his mantra until not so long Nusra is tied to a sworn American matically to broker Assad's exit. But ago. McCain does not want to let enemy, Al Qaeda in Iraq? Casual talk of militarily, America must stand aside.

Obama forget that. He wants Obama to arming rebel groups ignores the dark BOSTON GLOBE

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mardi 11 juin 2013 . ... LE FIGARO Syrie : la vallée Alep

Lattaquié

où se réfugient Lia SYRIE l. 'eoiicncnce Hama Wadi al-Nassara

les chrétiens Homs

Tripoli \ ° Al-Qusayr pro-Assad Beyrouth a ...r'

Dans le Wadi al-Nassara, la population y s Damas chrétienne a doublé en deux ans, protégée Quelque 80 000 chrétiens - des or¬ thodoxes en majorité - y vivaient jus¬ par une milice progouvernementale. qu'au début de la crise. Depuis que la guerre a pris un tour nettement

confessionnel, 80 000 autres les ont

GEORGES MALBRUNOT depuis deux ans. « Ici, nous nous sen¬ rejoints dans ce havre apparent de

gmaibrunotfîlefigaro.fi tons en complète sécurité, se réjouit tranquillité, au pied du légendaire ENVOYÉ SPÉCIAL À MARMARITA Haytham en fumant le narguilé dans Krak des Chevaliers, ce château fort

un restaurant en plein air. Les rebelles datant des croisades - aujourd'hui en¬

seraientfous de venirjusque-là: » tre les mains de 200 à 300 rebelles, PROCHE-ORIENT Sans aucune explica¬ Dans la Syrie des révoltes, la vallée des dont certains djihadistes étrangers. tion, Haytham a emmené sa femme et Chrétiens, qui s'étire sur une quarantai¬ C'est la principale menace pour les son fils de 24 ans dans le Wadi al-Nas¬ ne de kilomètres, est un monde à part. chrétiens du wadi, qui ont fermé la sara, la « vallée des Chrétiens ». Pour Aucune famille musulmane n'y vit et, de routé d'accès au Krak. la troisième fois, il venait d'être la cible mémoire dé chrétiens, jamais personne de tirs. La première, alors qu'il sortait ne s'est aventuré à vendre la moindre Portraits des « martyrs » de son bureau à Damas, la deuxième parcelle de terrain aux rares sunnites des Mais depuis qu'ils ont formé des comi¬ sur la route à Harasta, une banlieue ac¬ deux seuls villages qui bordent le réduit. tés de défense populaire, en liaison quise aux rebelles. Et une dernière fois On y accède en quittant l'autoroute qui avec le pouvoir, les incidents sont il y a huit mois, près de chez lui dans le relie Homs à la côte peuplée en majorité moins fréquents. «Avant, les rebelles quartier résidentiel de Malki. d'alaouites, l'autre minorité - à laquelle tiraient souvent sur les voitures qui pas¬ Cadre de l'industrie pétrolière, Hay¬ appartient le président Bachar el-Assad. saient au pied de la citadelle, ils ont tham, 55 ans, s'est réfugié avec les Une fois franchi un barrage de l'armée, même décapité une personne après siens à Marmarita, gros bourg de 7 000 une cinquantaine de hameaux se succè¬ l'avoir kidnappée », affirme Tanios habitants dans cette vallée entre Homs dent le long d'une petite route qui ser¬ Isaac, le maire de Marmarita. et le littoral, où des milliers de chré¬ pente à flanc de coteaux verdoyants, Maintenant, les « terroristes », tiens fuyant les combats ont afflué de parsemés d'oliviers. comme on appelle ici les opposants ar- toute la Syrie pour se mettre à l'abri

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Des enfants agitent le drapeau syrien au passage des soldats fidèles au régime de Bachar el-Assad, mercredi, dans le village chrétien de Rableh, près d'al-Qusayr. mohamed azakir/reuters

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tiens, proclame le chef de la milice pro- mes à Assad, sont encerclés par les 800 l'Irak l'a été après 2003 », dit Haytham. miliciens du Wadi al-Nassara, qui ont Assad, tandis que la France, elle, protège

reçu des armes. Comme dans les autres les terroristes et est prête à leur donner Pari dangereux des armes qu'ils retourneront contre villages, les portraits des « martyrs » Son fils, Ibrahim, étudiait en Allema¬ nous. » Un reproche souvent entendu de Marmarita - trois civils et trois mili¬ gne au début de la révolution. « R dans ce village où les rues sont animées taires - sont affichés dans les rues. n'avait à la bouche que les mots de dé¬ tard le soir. Danny Adnan al-Hanna montre la mocratie, de liberté, et Bachar était pour Jeans moulants et décolletés échan- photo de son fils sur son téléphone por¬ lui un dictateur », se rappelle son père. crés, les filles sont attablées au Café table. Policier à Tartous Jdeideh dans la Puis, fin 2011, Ibrahim est rentré en Sy¬ Vigo, qui n'a rien à envier aux terrasses banlieue de Damas, Aïssa, 32 ans, a été rie. Il a vu que « les choses étaient plus tué début 2012, alors qu'il sortait de branchées de Beyrouth. Certaines complexes ». Les vidéos des égorge- chez lui. « Une douzaine de terroristes consultent leurs tablettes, d'autres fu¬ ments pratiqués par certains djihadis¬ lui ont tiré dans le dos devant sa femme ment la chicha, les lèvres peintes. On tes l'ont fait réfléchir. Sûrs de leurs ap¬ et ses enfants, raconte son père, avant est très loin des djihadistes qui partici¬ puis, les solides montagnards du wadi de jeter son corps sur la route quelques pent à la révolution à quelques kilomè¬ n'affichent pas d'inquiétude apparen¬ kilomètresplus loin. » tres de là. « Vous pensez qu'on a envie te. Après la reconquête d'al-Qusayr,. Militaire à la retraite, Adnan a encore que la Syrie devienne un pays islamis¬ une poignée de réfugiés se préparent à deux fils dans le comité de défense de te? », lance l'une d'elles. rentrer chez eux à Rableh, un village Marmarita. Son chef, qui ne veut pas « C'est une question de vie ou de mort voisin de l'ancien bastion de l'insur¬ donner son nom, est un jeune homme pour nous, poursuit le maire. Si unjour rection. espiègle aux joues rubicondes sous une les salafistes parviennent à contrôler la À Marmarita, on ne craint pas de barbe poivre et sel. Au-dessus de son Syrie, aucun chrétien ne survivra, ils rappeler qu'adolescent, Bachar y sé¬ bureau encombré de téléphones trô¬ nous pourchasseront dans la vallée. » La journait en vacances. On confie même nent les inévitables portraits de Bachar, plupart de ses habitants sont convain¬ que le village a offert l'asile à des com¬ de son père, Hafez, et un dernier, plus cus que leur pays est « occupé par des battants du Hezbollah avant la bataille inattendu, celui de cheikh Hassan Nas- puissances étrangères qui envoient des d'al-Qusayr, à laquelle auraient parti¬ rallah, le chef du puissant Hezbollah combattants ». On fustige les dirigeants cipé les plus vaillants des miliciens de. chrétiens de l'opposition extérieure qui chiite libanais, qui vient d'aider l'ar¬ Marmarita. Un pari dangereux, en cas ne représentent qu' « eux-mêmes et . mée à chasser les rebelles d'al-Qusayr, de revers de fortune pour les chrétiens leurs enfants ». « S'il n'y avaitpas l'ar¬ à une cinquantaine de kilomètres au du wadi. mée, la Syrie serait déjà divisée comme sud. « Ici Nasrallàh protège les chré

12 juin 2013 rarn &&E 6-6 m

Pour devenir capitale touristique Kurdistan, la nouvelle arabe, l'autorité de la zone autonome du Kurdistan a promis d'organiser une série d'activités : destination touristique ? patinage sur glace, marathon international ou concours de beauté. Erbil souhaite attirer 3 Erbil sera la capitale du millions de visiteurs en 2014. tourisme arabe en 2014. Malgré des tensions récur¬ Avec l'aide d'experts interna¬ rentes dans la région, les tionaux, les autorités restaurent autorités de cette ville du les murs de la vieille citadelle qui Kurdistan autonome domine le centre de la ville. La espèrent attirer 3 millions de fondation de la ville remonte en visiteurs. iî effet à 8000 ans. Dalia Farouqi2-o6-20i3 - 4": -' Malgré des troubles récurrents £.*» *rW tr t. ' dans la région, Erbil est une ville Erbil, capitale de la zone calme et sécurisée : son armée de autonome du Kurdistan située au Peshmergas contrôle avec efficac¬ nord de l'Iraq, a été choisie par le ité les tensions sunnites-chiites. conseil du tourisme dépendant de la Ligue arabe, capitale du .*.. *" ~ '- tf I Mais la situation reste fragile avec tourisme arabe 2014. ville pour son climat doux et le situées entre la ville et les mon¬ une renaissance d'Al-Qaëda dans calme qui y règne, contrairement tagnes du nord. La ville peut la province de Kirkouk et le repli Erbil succède à la capitale au reste du pays. aujourd'hui se vanter de posséder des combattants du PKK vers les bahreïnie, Manama. Cette nomi¬ une douzaine d'hôtels aux stan¬ montagnes du Kurdistan iraqien. nation apportera beaucoup à Erbil connaît un boom touris¬ dards internationaux, un salon Par ailleurs, les frontières nord- Erbil qui occupe d'ores et déjà tique depuis la fin du régime de d'automobiles de luxe, des bou¬ ouest du Kurdistan voient affluer une place relativement impor¬ Saddam Hussein. Le développe¬ tiques de grands designers et des de plus en plus de réfugiés tante auprès des touristes du ment des hôtels haute gamme fast-foods à l'américaine. syriens. monde arabe, et particulièrement s'est étendu jusqu'aux plaines d'Iraq. Les Iraqiens ont pris cette

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LE FIGARO mercredi 12 juin 2013 Turquie : Erdogan choisit l'épreuve de force

Le premier ministre a ordonné hier l'assaut

de la place Taksim. i$ Cette affaire est maintenant terminée,

nous ne montrerons plus

LAURE MARCHAND (qui) ternissent l'image de la Turquie », de tolérance ff ISTANBUL assurait dans une conférence de presse RECEP TAYYiP ERDOGAN Avni Mutlu, gouverneur d'Istanbul, et

en aucun cas les occupants du parc ad¬ TURQUIE Dès midi, des militants d'or¬ besoin d'organiser une rencontre pour jacent de Gezi, installés sous des tentes. ganisation d'extrême gauche avaient cela, le monde entier connaît le sujet repris, pour une courte durée, la statue Avec ce grand nettoyage matinal maintenant, mêmes les Kirghizes. » Cet manu militari, la police effectuait donc d'Ataturk sur la place Taksim. L'éten¬ intellectuel, descendu dans la rue les son premier retour sur la place Taksim, dard rouge de « l'Union pour la lutte » premiers jours de la révolte, espère qu'elle avait évacuée le samedi 1er juin. flottait de nouveau dans le vent. «Nous qu'il s'agit « d'une façon pour lui de se En trois heures, dix-huit blessés étaient reviendrons encore et encore », souffle ménager une porte de sortie honorable déjà recensés, selon la chambre des Tuçe, adossée contre le socle avec des car iljoue avec lefeu ». médecins d'Istanbul. Dans la matinée, camarades. Lors de son discours hebdomadaire la police pénétrait également dans l'en¬ Cinq heures auparavant, au petit ma¬ devant les députés du Parti de la justice ceinte du palais de justice d'Istanbul et tin, les forces de l'ordre avaient investi et du développement (AKP), Recep arrêtait soixante-treize avocats qui la place, retiré les drapeaux plantés sur Tayyip Erdogan n'a pas montré de si¬ manifestaient contre l'intervention à la statue et étaient grimpées sur le toit gnes d'apaisement. Il a accusé un com¬ Taksim. Et à 13 heures, la place s'em¬ du Centre culturel Atariirk. En quelques plot international, mené par le « lobby brasait une nouvelle fois. Appuyée par minutes, la grande façade noire s'était du taux d'intérêt», d'être derrière la retrouvée nue. À la place du grand drap des blindés, la police chargeait en fai¬ fronde de dizaines de milliers de ses sant usage de gaz lacrymogènes et de blanc sur lequel tous les passants et les concitoyens. À l'attention de son élec¬ canons à eau, pénétrant même briève¬ téléspectateurs du monde entier pou¬ toral, il a également répété que ces ment dans le parc de Gezi. vaient lire « Tayyip, ferme-la », un « extrémistes » avaient profané des Des visages graves sont penchés drapeau rouge et blanc ainsi qu'un por¬ mosquées en y pénétrant chaussés et trait de Mustafa Kemal, le père de la Ré¬ autour d'un matelas, civière de fortune avec des bouteilles d'alcool. Il faisait ré¬ sur laquelle un homme divague de dou¬ publique, avaient été suspendus. Cette férence à la mosquée du palais de Dol- leur. «Ils tirent avec des balles en caout¬ intervention visait seulement à en finir mabahçe, à Istanbul, investie par les chouc, maintenant. »« Erdogan veut « avec ces panneaux publicitaires géants manifestants au début du soulèvement. faire place nette sur Taksim avant de¬ pour des organisations légales et illégales L'imam en personne avait en fait ouvert main pour montrer qu'il maîtrise la si¬ les portes afin qu'ils puissent se mettre tuation, mais, tant que nous aurons des à l'abri de la répression policière. Et la forces, nous manifesterons pacifique¬ mosquée s'était transformée en hôpital ment », souffle Ece, réfugiée dans le de campagne. fond du parc, les yeux et la gorge en feu «Cette affaire est maintenant termi¬ à cause des gaz. née, nous ne montrerons plus de toléran¬ Un entretien doit se dérouler aujour¬ ce», a également martelé Erdogan. d'hui entre le premier ministre Recep Quelques heures plus tard, l'assaut des Tayyip Erdogan et une dizaine de figu¬ forces de l'ordre sur Taksim concréti¬ res et de jeunes issus du mouvement sait cet avertissement. Vers 19 heures, contestataire. Ceux-là mêmes qu'il une ambiance de kermesse régnait traite de « vandales » et de « terroris¬ pourtant sur la place. Des milliers de tes » devant les caméras ou face à ses manifestants y étaient rassemblés à partisans. l'appel du collectif Solidarité pour Tak¬ Les observateurs politiques, eux, se

demandent si cette entrevue permettra sim. L'appel à un «meeting calme» de sortir de la crise qui paralyse la Tur¬ était respecté.' Par centaines, des poli¬ quie depuis bientôt deux semaines. ciers, souvent acheminés par blindés, « La bombe va-t-elle être désamorcée ? ont commencé à charger la foule à Le premier ministre va-t-il enfin décla¬ coups de gaz lacrymogènes et de ca¬ rer qu'a sursoit à la construction (d'une nons à eau. Et en quelques minutes, réplique) d'une caserne ottomane dans le c'est une ambiance de guerre civile qui parc ? s'interroge Cengiz Aktar, ensei¬ s'est emparée de la place. Des manifes¬ gnant à l'université de Bahçesehir. Pas tants se sont mis à riposter avec des i cocktails Molotov. Disant répondre aux <+ «provocations» de «groupes extrémis¬ tes», le gouverneur d'Istanbul jurait ..«* que la police poursuivrait ses opéra¬ tions «jour et nuit» jusqu'à la fin de Mercredi matin, armées de canons à eau, les forces de l'ordre ont procédé à l'évacuation des opposants de la place Taksim. aris messims/af? l'occupation de la place Taksim.

44 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti GÉO & POLITIQUE | .*£& prend à contre-pied toute la tradition chii¬ te, se retrouve dans la Constitution (arti- 4 1 cle 5) : « Durant l'occultation du Maître du

4 . temps - que Dieu hâte sa réapparition - le ^ ï-k»* pouvoir revient au juste et au pieux faqih

. Û g («docte religieux»), qui est courageux, plein de ressources etpossède des aptitudes ® <*> <&«. . administratives. » J V ': r C'est dit. Et lefaqih, c'est Ali Khamenei, ^; » doté de pouvoirs quasi divins, classé 21' sur rVm> l la liste des personnes les. plus puissantes " .Y X' ,. £ au monde par le magazine Forbes en 2012. A sa nomination au poste de Guide suprê¬

^ /' v , me, en 1989, il n'était que hodjatoleslam

-*i "*t * t. («autorité sur l'islam»), un rang moyen <*fc '- '.* dans le. clergé chiite. Peu importe : il a été ». 1 1 ,S V* fait ayatollah du jour au lendemain, un saut hiérarchique qui nécessite habituelle¬

ment dix ans d'études coraniques. Depuis, il a vuéliretrois présidents, dont il a savam¬

ment circonscrit la marge de manauvre et les succès: Akbar Hachémi-Rafsandjani,

Mohamed Khatami et Mahmoud Ahmadi- nejad. Ces trois-là, malgré des tempéra¬ ments et des mouvances politiquestrès dif¬ férents, ont terminé leur second mandat Le Guide suprême de la République islamique d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, entouré ligotés, voire ridiculisés, par le Guide. de gardiens de la révolution lors d'une cérémonie officielle à Téhéran, le 27 mai 2013. Avec unbrin d'admiration, le chercheur Karim Sadjadpour, du think tank améri¬

cain Carnegie Endowment for Internatio¬ nal Peace, compare les méthodes du Iran Rahbar (« Guide ») à celles du Prince de Machiavel (Foreign Policy, 21 juillet 2011). Comme cette capacité à exercertout le pou¬ voirsans en porterla moindre responsabili¬ té : le prix du pain a doublé et celui de la Entre les mains viande sextuplé ? C'est au présidentAhma- dinejad qu'onenveut. Des candidats popu¬ laires sont interdits de se présenter aux élections ? C'est le conseil des Gardiens qui assume. Des émeutes sont réprimées dans du Guide le sang ? Ce sont les bassidjis (« volontaires islamiques ») qui concentrent la haine des tion, qui est aussi le titre d'un livre (Whô manifestants.

Rules Iran ?, de Wilfried Buchta, Washing¬ En 2009, pourtant, son nomfut conspué Serge Michel ton Institute for Near East Policy, 2000) et dans la rue. Ala prière du vendredi de Téhé¬

que se posent tous les négociateurs, diplo¬ ran, une semaine après la réélectioncontes¬ mates et états-majors occidentaux, a pour¬ tée de Mahmoud Ahmadinejad, le Guide a Voilàunours dont la peau a tant une réponse simple : c'est Dieu. La pris, pourla première fois, le risque d'appa¬ souventétévendue et qui, Constitution.de la République islamique raître en première ligne. Sans doute parce pourtant, s'apprête une (1979) est sans ambiguïté : Dieu exerce en que le régime tremblait sur ses bases. «La nouvelle fois à triompher. victoire [d'Ahmadinejad] est indéniable et Ali Khamenei, 74 ans le Iran une souveraineté absolue et préside à divine, a-t-il déclaré. Ceux qui la conteste- > 17 juillet, Guide suprême l'élaboration des lois (article 2). Quant au

de la République islamique d'Iran, ne paie pouvoir terrestre, il est, dans l'islam chiite pas de mine. Il n'a ni le charisme nile crédit iranien, censé être exercé par les imams religieux de son prédécesseur, l'ayatollah descendants d'Ali, le beau-fils du Prophète. Ali Khamenei a pour Khomeiny. Et pourtant, si le maître de la Or le douzième et dernier imam, Mahdi, a révolution islamique a régné dix ans sur disparu à l'âge de 5 ans, en 874 de notre ère. principe de ne jamais l'Iran, son successeur, lui, est en place D'où ses surnoms d'« Imam caché », de depuis vingt-quatre ans - preuve s'il en « Maître du temps ». Que faire en atten¬ céder de terrain faut de sa grande habileté. Après Qabous, dant son retour, dont les chiites pensent sultan d'Oman depuis 1970, Ali Khamenei qu'il interviendra pour sauver le monde ? sous la pression, est le doyen des chefs d'Etat du Moyen- Pendant des siècles, le clergé a répondu Orient. Son autorité n'est remise en cause qu'il fallait surtout ne rienfaire et se tenir à convaincu que par aucun des nombreux cercles de pou¬ l'écart de la politique, pour ne pas usurper voir iraniens. Les pasdarans (« gardiens de le rôle réservé à l'Imam caché. le moindre compromis la révolution ») ne jurent que par le Guide, L'ayatollah Khomeyni n'était pas de cet tout comme la justice, le Parlement, le avis. Durant ses années d'exil avant la chu¬ ne ferait qu'encourager Conseil des gardiens, l'assemblée des te du chah, il a élaboré la doctrine du experts et, bien sûr, la présidence, quel que velayat-efaqih («gouvernement du doc¬ l'adversaire soit le vainqueur des élections du 14 juin. te »), qui confère aux religieux la primauté Qui dirige vraiment l'Iran? Cette ques sur le pouvoir politique. Ce principe, qui

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raientferontcouler le sang à leurs dépens. » Ali Khamenei ne répond à aucune inter¬ et de « rétrogrades », d'« hégémoniques » et C'est ce qu'il s'est passé. De juin à décem¬ view, ne sort pas d'Iran et ne rencontre, de «cancéreuses», d'« oppressives» et de bre 2009, plus d'une centaine de protesta¬ chez lui, que quelques chefs d'Etat, Vladi¬ «venimeuses». taires ont été tués par l'implacable répres¬ mirPoutine et Lula da Silva ayanteu ce rare L'homme, donc, est inquiet, toujours sur sion des pasdarans. Les manifestants privilège. De ses discours et prières devant ses gardes. Il a pour principe de ne jamais avaient alors changé de slogan : au heu de d'innombrables assemblées, toujours céder de terrain sous la pression, convain¬ « Où est mon vote ? », ils ont crié « Mort au acquises à sa cause et sans que jamais une cu que le moindre compromis ne ferait Guide ! », mais ont fini par rentrer chez eux. question ne soit posée, on apprend qu'il lit qu'encourager l'adversaire, qu'il s'agisse Parfois aussi, un pion doit être sacrifié, des magazines américains, qu'il a été un de Barack Obama ou des manifestants comme ce directeurde prisonayantorgani¬ admirateurdeJean-Paul Sartre et qu'il a lon¬ danslesruesdeTéhéran. De fait, Ali Khame¬ sé en 2009 le viol et le meurtre de détenus. guement médité la déroute du système nei a consacré une grande partie de son Mais jamais aucun lien ne pourra être éta¬ soviétique après l'introduction de la glas- règne à consolider sa propre position, et bli avec la maison du Guide (beit-e Rahba- nostet de laperestroïka parMikhailGorbat¬ cela de deux manières. La première fut le ri), qui compte plus d'un millier d'em¬ chev. noyautage de chaque institution de la ployés - sorte de gouvernement parallèle, Pour le reste, ses interventions sont un République islamique - Dieu sait qu'elles qui flanque chaque gouverneur de provin¬ concentré de théories du complot et de sont nombreuses - pour aller au-delà de ce, chaque ministre, chaque chef d'une mises en gardé contre les «ennemis», ces ses pouvoirs constitutionnels déjà très lar¬ entreprise d'Etat, chaque patron de fonda¬ puissances étrangères (Etats-Unis et Israël ges (article 110 : il nomme le directeur de la tion religieuse, d'un émissaire aussi loyal avant tout) qualifiées tour à tour d'« arro¬ radio et de la télévision nationales et tous >-

que discret. gantes » et de « diaboliques », de « cupides » .

£tWonàt Une théocratie Jeudi 13 juin 2013 de moins en moins religieuse

L'Iran est le pays du Moyen- une bonne part de leur prestige. tollah Montazeri, assigné à résidence

Orient où les mosquées sont «Depuis la révolution constitutionnel¬ et déchu de son titre de dauphin pour les plus vides le vendredi à le de 1905, écrit la sociologue Mahnaz avoir protesté contre la vague d'exécu¬

l'heure de la grande prière heb¬ Shirali [La Malédiction du religieux. La tions dans les prisons en 1988.

domadaire. Dans la première -et seule défaite de la pensée démocratique en Dès son arrivée au pouvoir, Ali Kha¬ à ce jour - théocratie islamique Iran, éd. François Bourin, 2012], l'Iran menei s'est attachée affermir son pou¬

contemporaine, ce paradoxe signe un est entré dans le processus de sortie de voir en réformant la Consitution, ce

échec patent. Comme si trop de reli¬ la religion, mais il a fallu attendre qui lui permet d'interférer dans tous

gion avait vacciné les Iraniens contre l'émergence du régime islamique, en les domaines, et en promouvant le

sa pratique publique. 1979, pour que le débat politico-reli¬ modèle du « mollah combattant »; un

Un autre exemple ? L'enterrement gieux se cristallise autour du thème de religieuxexerçant des fonctions sécuri¬

de l'ayatollah Jalaleddine Taheri, mar¬ la séparation du politique et du reli¬ taires, à l'instarde l'hodjatoleslam Hus¬ di 4 juin à Ispahan, a tourné à la mani¬ gieux. Les Iraniens ont pris conscience seinTaeb, ancien chefdes bassidji (mili¬ festation contre le Guide suprême Ali de la placeproblématique qu'occupe la ciens) et actuel chef des renseigne¬

Khamenei : ce religieux prestigieux et religion au sein de l'organisation socia¬ ments des pasdarans (gardiens de la

proche du mouvement réformateur le etpolitiqueàpartirdu momentoù ils révolution).

avait démissionné en 2002 de son pos¬ se sont trouvés sous la chape de plomb L'ordre donné aux forces de sécurité te de prêcheur officiel de la grande du khomeynisme et après la confisca¬ parAli Khamenei de réprimerles mani¬ mosquée d'Ispahan en signe de protes¬ tion de toute liberté individuelle etpoli¬ festants en juin2009 a achevé de cas¬ tation contre la mise au pas de la socié- tique au nom de l'islam. » ser le lien entre le clergé - du moins sa té et la répression. Durant ses funé¬ fraction impliquée dans la gestion du railles, les slogans de juin 2009 («A bas « Normalisation » pays -et une bonne partie de la popula¬ la dictature») ont été repris par la fou¬ Ce mouvement de remise en cause tion. Pour la première fois, des slogans

le, visiblement noyautée par des parti¬ de la religion, du moins dans sa volon¬ ont visé directement le Guide suprê¬

sans des deux leaders du « mouve¬ té de régenter la sphère politique et me. Quelques mois plus tard, le grand

mentvert », Mehdi Karoubi et Mir Hus¬ sociale, est devenu plus patent après la ayatollah Montazeri était enterré à

sein Moussavi, assignés à résidence mort, en 1989, de l'ayatollah Khomey- Qom dans une ambiance d'émeute. depuis février20ii. Comme l'ayatollah ni, dont la très forte légitimité de lea¬ Mais, s'il se sait détesté, le clergé chiite Taheri, Mehdi Karoubi est un homme der de la Révolution et de père de la ne peut pas se désolidariser d'un régi¬ de religion et désormais l'un des oppo¬ Constitution avait occulté le débat. La me qui a assuré sa fortune. Sa chute

sants de l'intérieur les plus résolus au succession d'Ali Khamenei, simple signifierait aussi une période de repli

régime iranien. hodjatoleslam élevé en quatrième sans précédent pour les oulémas. Plus puissant que jamais, le clergé vitesse au rang d'ayatollah, marque D'autant que la chute de Saddam Hus¬

chiite atteint également des sommets une « normalisation». Khomeyni par¬ sein a redonné son lustre à Nadjaf, la d'impopularité. C'est le paradoxe de la lait au nom de Dieu, il avait même été principale ville sainte d'Irak et du chiis- République islamique, qui a donné le proclamé imam, Khamenei n'est me, ce qui enfait à nouveau une concur¬

pouvoir aux clercs et, partant, leur a même pas marja (source d'imitation), rente pourle centre spirituelde Qom. fait perdre leur indépendance et donc contrairement à son grand rival l'aya Christophe Ayad

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> les commandants des forces armées). Le m résultat est un entrelacs d'influences, un véritable nnud gordien. Jugez plutôt : en théorie, l'assemblée des experts, qui com¬ % prend 86 religieuxde haut rang, peut desti¬

tuer le Guide suprême et nommer un suc¬ cesseur. En réalité, les candidats à cette * \ assemblée sont triés sur le volet par le redoutable Conseil des gardiens, composé \*> de douze membres dont une moitié est nommée par le Guide lui-même et l'autre i par le Parlement, mais sur proposition du ministère de la justice, lequel répond direc¬ tement... au Guide. La boucle est bouclée. ^ D'autre part, Ali Khamenei, sans doute \ en raison de sa légitimité religieuse limi¬ tée, a choisi de s'appuyer sur les forces de -? sécurité plutôt que sur le clergé. Il a ainsi

offert aux pasdarans maints avantages

matériels et les a associés de façontoujours plus affirmée à la conduite de l'Etat. Au t point que certains observateurs considè¬ v- > rent désormais l'Iran non plus comme une

mollahcratie, mais comme une dictature

militaire.» Le candidat Hassan Rohani, en campagne à la mosquée Jamaran, à Téhéran, le 1" juin, atta kenare/afp

Les pasdarans, une milice au ceur du régime

Certains membres du « mouve¬ I ceux du ministère du même nom. Le corps des gardiens de la révolu¬

ment vert » qui avait suivi la j L'armée d'élite, pas l'armée régulière. tion compte plus de 100000 hom¬

réélection contestée de Mah¬ i Ce sont les pasdarans qui ont pris mes. Enrichi par la contrebande, ren¬ moud Ahmadinejad, arrêtés lors des en main la répression de 2009, sans due nécessaire par les sanctions inter¬

émeutes de l'été 2009, avaient déjà doute après avoir organisé la fraude nationales visant le régime, il bénéfi¬

une expérience assez complète de la qui a permis de proclamer la victoire cie des équipements les plus sophisti¬

prison d'Evin, au nord de Téhéran. De de Mahmoud Ahmadinejad, au soir qués. Les pasdarans contrôlent aussi ses interrogateurs, de ses gardiens, de du 12 juin. Alors que certains respon¬ un tiers de l'économie iranienne. Et sa géographie en grande partie sou¬ sables de la police hésitaient devant les spéculations vont bon train sur le

terraine, dé ses blocs numérotés et de des centaines de milliers de civils des¬ rôleque joue, à la maison du Guide, ses couloirs sinistres. Ils furent pour¬ cendus dans la rue, alors qu'un géné¬ le mystérieux Qassem Suleimanï, '

tant troublés. Quelque chose ne tour¬ ral de l'armée régulière se refusait à commandant d'Al-Qods, la force d'in¬

nait pas rond. Les questions n'étaient tirer sur la foule, les pasdarans, eux, tervention extérieure des pasdarans.

pas comme d'habitude, la brutalité n'ont pas flanché. Ils ont lancé leurs Lui et les siens seraient à l'origine de des interrogateurs non plus. meutesde milices de bassidjis l'engagement iranien en Syrie pour Que se passait-il? Le 21 juin 2009, le («volontaires islamiques »), montés défendre le régime de Bachar journaliste Maziar Bahari, les yeux sur des motos, armés de chaînes et Al-Assad, considéré comme un poste

bandés dans une cellule, commence à de bâtons pour casser les cortèges. avancé de là République islamique. comprendre. Le bandeau ne lui laisse Résumant l'opinion des iranolo- voir que les chaussettes grises de son Un corps de 100 000 hommes gues, Abbas Milani, directeur des étu¬ tortionnaire, dans des sandales impec¬ Ils ont organisé la torture des déte¬ des iraniennes à Stanford, a déclaré à cables en cuir noir. Voilà l'indice ! « Les nus dans des prisons ouvertes à cette Reuters que les pasdarans «allaient

fonctionnaires du ministère du rensei¬ occasion. Ils ont obtenu de faux tout simplement être laforce domi¬

gnementportentsouvent des sanda¬ aveux, mis en place de vrais procès. nantepourdéterminerle résultatdes les en plastique et ont des trous dans Enquelques mois; ils ont vidé les élections du 14juin». leurs chaussettes, écrit-il dans rues de leurs contestataires. Bref, ils Selon le site d'opposition jonbeshe Newsweek, le 30 novembre 2009. J'es¬ ont sauvé le Guide, et le régime tout Rahe Sabz, le chef des pasdarans, pérais quemon interrogateursoit un entier. Mohamad Ali Jafari, s'est rendu en juniorqui roulait les mécaniques. J'es¬ Cela explique sans doute l'aplomb personne au bureau du Conseil des pérais trouver un trou dans ses chaus¬ d'Ali Saedî, représentant du Guide gardiens pour s'assurer qu'ils allaient settes. Il n'y en avaitpas. » auprès des gardiens de la révolution. bien rejeter la candidature de l'an¬ Et pour cause : Maziar Bahari a été En janvier20i3, il a suscité un scanda¬ cien président Akbar Hachemi Raf- arrêté et interrogé par les agents du le en priant les autorités de conce¬ sandjani. Il faisait figure de principal service de renseignement des gar¬ voir, pour ce mois de juin, des élec¬ espoir des réformateurs.

diens de la révolutionet non par tions « logiques et raisonnables ». S.M.

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uks^ hrdogan deriant in clearing out protesters

ISTANBUL

BY TIM ARANGO, SEBNEM ARSU

AND CEYLAN YEGINSU a LJ As riot police officers continued to drive thousands of protesters from Taksim f* Square on Wednesday using tear gas and water cannons, Prime Minister Re¬ r cep Tayyip Erdogan of Turkey ordered % his interior minister to end the protests within 24 hours.

At a meeting with representatives of Tesk, a labor union, Mr. Erdogan dis¬ missed international criticisms of his handling of the protests and claimed f'c " that his foreign critics knew three months ago about efforts to inflict chaos Yte.--" in Turkey, according to a union official /// who attended the meeting and who vr- w n.. >3* spoke on the condition of anonymity. / v "There are people who claim this is the Turkish Spring, but what they do not see is that Turkey has been living through its spring since 2002," said Mr. Locals and tourists strolling through the wreckage in Taksim Square in Istanbul on Wednesday. Erdogan, referring to the year his Justice and Development Party won a Prime Minister Recep Tayyip Erdogan has blamed foreigners for stoking the unrest. majority of seats in Parliament

For nearly two weeks, the prime min¬ testers on streets that surround the since coming to power, but it also high¬ ister has remained largely defiant, de¬ park, while riot police officers and their lights the kind of class politics that have manding that protesters leave the armored vehicles stood on guard divided society, with his conservative square, placing armed police officers on around the old opera house, which was religious followers strongly supporting standby to sweep the area and insisting stripped of the various political banners his position. But although he enjoys that the demonstrations were nothing and posters that had been decorating its political backing from a majority of like the Arab Spring protests, which facade for more than 10 days. Turks, the economy is suffering as the ousted entrenched leaders across the A smaller group of police officers currency loses value and the cost of bor¬ Middle East and North Africa. But as circled Republic Monument in the heart rowing rises. In response, he blamed

homemade firebombs were set off and of the square, preventing groups from speculators. tear gas wafted in the city center, it putting up their banners on a statue of "Those who attempt to sink the seemed that Mr. Erdogan and his sup¬ Mustafa Kemal Ataturk, the founder of bourse, you will collapse," Mr. Erdogan porters had miscalculated the opposi¬ said at one of several speeches he gave modern Turkey. tion's tenacity and conviction. Sunday. "If we catch your speculation, The medical aid tent inside the park "Thugs! Thugs!" a protester shouted was moved to another location after the we will choke you. No matter who you at the police as she was shrouded in a police fired tear gas in and around the are, we will choke you." cloud of tear gas. "Let God bring the Mr. Erdogan, in rally after rally over tent, injuring the medical workers and end of you!" the weekend, sought to energize the protesters. Demonstrations against a plan to re¬ A news site, Bianet, reported that masses who propelled him to power by place Gezi Park in Taksim Square with a Ethem Sarisuluk, a protester who was invoking his personal history as a reli¬ mall escalated when Mr. Erdogan sent reportedly shot by a plastic bullet in the giously oriented leader opposed to the the police to clear the park. head on June 1, was brain dead. Two oth¬ old secular state and its undemocratic The tactic backfired, leading to large er protesters and a police officer have nature. His supporters represent a social protests and expressions of frustration been killed, while at least 4,947 people class that was previously marginalized, at a rising authoritarian streak in Mr. have been injured in the violence. and Mr. Erdogan has used his speeches Erdogan. Environmentalists and con¬ Thousands of black-robed lawyers left to play on those class resentments. servationists were joined in the protest courthouses around the country to "The potatohead bloke, . itching his by radical leftists and street hooligans. protest the behavior of the police, televi¬ belly this was how they regarded us Mr. Erdogan pulled back the police, but sion images showed. Agroup of 11 people, for decades," he said in a speechTuesday. for days Taksim Square has been a including academics, artists and stu¬ "They think we do not know anything sprawling hub of grievance against him dents, met the prime minister in Ankara, about politics, arts, theater, cinema, po¬ and his party. while Taksim Solidarity, an umbrella etry, paintings, aesthetics, architecture." On Monday, he offered to talk on Wed¬ group ofprotest organizers that had been Analysts now worry that Mr. Er¬ nesday but then sent the police back excluded from the meeting, said it was an dogan, instead of finding a way out of the to clear out the protesters. By Wednes¬ effort to mislead Turkish public opinion crisis, has only made it worse by harden¬ day morning, the operation had suc¬ and would not produce anything while ing divisions among his constituents. ceeded, but anger over Mr. Erdogan's police violence continued. "The leaders may be searching for a handling of the protests had not abated. For Mr. Erdogan, the smoldering vio¬ way out of the deadlock," wrote Melih In Taksim Square, the police cleared lence is not only his worst political crisis Asik, a columnist in Milliyet, a centrist out most of the barricades set up by pro-

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newspaper. "However, has inciting one But there is a danger, analysts say, be¬ Istanbul courthouse, several lawyers half of the people against the other half cause even with a strong majority as his who had supported the protesters were ever been a remedy for overcoming base, he is vulnerable if the crisis drags detained, and as tear gas filled Taksim Square, Mr. Erdogan addressed his party such a crisis? If limitless anger does not on. Several columnists for Zaman, a pro- in a speech broadcast to the nation. give way to common sense, Turkey will Islamist newspaper linked to Fethullah Mr. Erdogan, offering no hint of com¬ have a very difficultjob ahead." Gulen, an important spiritual leader in promise, called the protest movement Though Mr. Erdogan was democratic¬ Turkey who is exiled in the United "an uprising against the democratic ad¬ ally elected, unlike Arab leaders he ad^ States, have become critical of Mr. Er¬ ministration." He described the ban¬ vised to negotiate and compromise, dogan's intimidation of the news media ners of leftist groups that had decorated commentators say he appears to have and his pursuit of a powerful presiden¬ the square as those of "terrorist organ¬ appropriated several tactics of those tial system. izations." ousted by popular uprisings. In addition The continuing crisis that has engulfed "When I speak against all that, they to sending in the police, he has blamed Mr. Erdogan's government and say, 'The prime minister speaks very foreigners for stoking the unrest a re¬ threatened to tarnish the image of Tur¬ harshly.' If you call this harsh, sorry. frain also heard in Cairo and Damas¬ key as a rising power played out in other Tayyip Erdogan never changes." cus. places simultaneously on Tuesday. At an

. WnSXATOX/U. Hcralb^S^SrUrunc june .13,2013 As Turkey clamps down, Europe recoils

PARIS sion to the Union have lately been Turkish Spring, and Mr. Erdogan, un¬ supporting. like Mr. Assad, is a popular leader who ' 'No democracy can be built on the re¬ had been democratically elected three New membership talks pression of people who try to express times. If elections were held today, he take a step backward themselves in the street," Mr. Repentin added, the prime minister would easily said. "The right to protest, to oppose the win 60 percent of the vote. even before they start government, must be respected." "After the first night of demonstra¬ In Paris on Wednesday, Turkey's tions, people in the Western media said chief E.U. negotiator, Egemen Bagis, BYDANBILEFSKY the Turkish Spring had started," he said there were "sincere" protesters in said. "I highly condemn that approach. After three years of stalled talks on Tur¬ Taksim Square who had a democratic Comparing what is happening in Turkey key's bid to join the European Union, right to protest. But he insisted that ter¬ to the Arab Spring is out of sight, out of the planned relaunching of negotiations rorists and unspecified foreign forces logic. Turkey is a democracy. There is a at the end of June was meant to herald a were the real impetus behind the anti- campaign to tarnish a democratically new beginning in their often fraught re¬ government actions and that Turkey elected government." lationship. had a right to defend itself from violence Analysts noted that a growing rift be¬ Now, influential ministers from Ger¬ and provocation. tween Turkey and Europe would only many and France and European ana¬ "Those who resort to violence will be accelerate a shift by Ankara toward the lysts are warning that the bloody crack¬ dealt with like they are in all democratic Middle East that gained force as the down in Taksim Square threatens to societies," he said, arguing that allow¬ euro crisis made the European Union undermine frayed relations while rein¬ ing the situation in Taksim Square to increasingly unattractive to many- forcing doubts that Turkey has the persist would be analogous to allowing Turks and as the leadership sought new democratic credentials to join the club. Al'Qaeda to post banners or posters on regional clout in the wake of the Arab The violent mayhem Tuesday night as the Statue of Liberty or in Times Square Spring. rioters clashed with the police in Taksim in New York. Sinan Ulgen, a visiting scholar at Square marked an apex in the worst The demonstrations began over aplan Carnegie Europe in Brussels, said the crisis to buffet Prime Minister Recep to replace the last green space in the protests in Istanbul had laid bare the ex- Tayyip Erdogan of Turkey since he came center of the city, Gezi Park in Taksim to power 10 years ago. The clampdown on Square, with a mall designed like an Ot-- Germany said Turkish leaders the protesters has undermined Turkish toman-era barracks. But when the police were sending the wrong attempts to cultivate an international im¬ intervened to clear the park, the move age as a predominantly Muslim country emboldened protesters to air more gen¬ signal, and the French have i that cleaves to secular European ideals eral grievances against what they see as been even more emphatic. .and can serve as a model for the region. Mr. Erdogan's authoritarianism. The German foreign minister, Guido Mr. Bagis said police behavior in deal¬ Westerwelle, called the images from the ing with the protesters was being investi¬ tent to which a distracted European Un¬ square disturbing on Wednesday and gated. He also stressed that the events in ion had lost leverage to influence Mr. said the Turkish government's reaction Taksim Square served as a reminder to Erdogan's behavior. "The E.U. has lost to the crisis was sending the wrong sig¬ Europe that opening its arms to Turkey so much leverage in Turkey," he said. nal at home and abroad. rather than blocking it would help "The only way forward is to use carrots "We expect Prime Minister Erdogan the country to ensure that E.U. norms, in¬ not sticks. to de-escalate the situation, in the spirit cluding individual human rights, were "If the E.U. had been a more visible of European values, and to seek a con¬ respected. "I think this should be seen as and engaged player, the Erdogan gov¬ structive exchange and peaceful dia¬ an opportunity,'' he said. ernment's actions would have been dif¬ logue," he said in a statement. Asked to explain why Mr. Erdogan has ferent." The French E.U. affairs minister, Thi¬ been an ardent supporter of democracy Mr. Bagis, for his part, warned that erry Repentin, has been even more em¬ movements in Egypt, Tunisia and Syria, those who sought to destabilize Turkey phatic. He told the French Senate last yet resorted to a tough stance with at and undermine its economic progress Thursday that police repression in Tur¬ least rhetorical echoes of dictators like would be disappointed. In due course, key had gone too far and warned that the Syrian leader, Bashar al-Assad, Mr. he said, Mr. Erdogan would expose the country's behavior threatened to Bagis said that such analogies were those who had been plotting against jeopardize plans to restart the accession baseless and any attempt to label Mr. Er¬ Turkey. "I have bad news for them," Mr. talks, which both France and Germany dogan authoritarian was "slander." Bagis said. "They will not be able to

long skeptics about Turkey's admis The protests, he stressed, were not a stop us."

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«lUCVIUWUL

, JUNE 14, 2013 Erdogan gives protesters his 'final' warning

ISTANBUL t V >\

BYSEBNEMARSU GEYLAN YEGINSU V Prime Minister Recep Tayyip Erdogan êi on Thursday toughened his stance

against demonstrators who continued ,ttj, to occupy a park in central Istanbul, just a day after he had met with leaders of the protest movement for the first time, '* declaring in a nationally televised speech that the use of force by the police was justified if order was not immedi¬ ately restored. He said it was his "final" * warning. I Over the past two weeks, Gezi Park, »l in Taksim Square, has become a central gathering place for Turkish citizens dis¬ illusioned with Mr. Erdogan's govern¬ Police officers in Istanbul lined up on Thursday in front of a defaced bank on Taksim Square.; ment, presenting him his most serious Despite warnings from the prime minister, crowds grew at a park there in the morning. challenge in his decade in- power. De¬ spite his blunt warning, crowds grew in the park on Thursday morning, prepar¬

ing for a confrontation. Mr. Erdogan's mixed message of¬ of civil unrest against what many Turks After Mr. Erdogan met with protest fering a referendum while threatening a see as the increasing authoritarianism leaders on Wednesday, he seemed to of¬ crackdown was the latest move in his of Mr. Erdogan and his party. fer acompromise, proposing a public ref¬ seemingly confused strategy to resolve "A referendum would be a step for¬ erendum to decide the fate of the park, the crisis over Gezi Park. ward, and I think we could win," said a where the government plans to build a On Thursday, he called foreign and lo¬ protester, Zeynep Pinto, 28, an interior mall designed like an Ottoman-era army cal news coverage "immoral and mis¬ designer. "But we want more than the barracks. But he coupled any thought of leading." Speaking before officials of his park now. We want change." reconciliation with an ultimatum that if Justice and Development Party in An¬ Speaking in Paris on Wednesday, Ege- . protesters did not disperse immediately, kara, Mr. Erdogan dismissed criticisms men Bagis, Turkey's chief negotiator , they would be forcibly removed. by the European Union, which Turkey with the European Union, said the dem¬ "We have not responded to punches has long aspired to join. "I do not recog¬ onstrators had a democratic right to .with punches," Mr. Erdogan said on nize any European Union Parliament protest. But he said that terrorists had in¬ Wednesday. "From now on security decision on us," he said to a standing filtrated the square and that Turkey had forces will respond differently." ovation. a right to defend itself from violence. He reiterated and sharpened that As Mr. Erdogan's government issued Asked how Mr. Erdogan could sup¬ warning on Thursday morning. its latest warning, protesters in Gezi port democracy movements- in Egypt "Using a Molotov cocktail is a crime, Park were girding for a police raid that and Syria, yet appear to be resorting to burning and destroying is a crime, de¬ they expected to come at any moment. the kind of language used by some dic¬ stroying public order is a crime," Mr. Er¬ Many were skeptical of the govern¬ tators, Mr. Bagis said such comparisons dogan said in his televised statement, re¬ ment's plan to hold a referendum, and were baseless. ferring to protesters who set up barriers some said it was not a suitable solution. "After the first night of demonstra¬ . around Gezi Park to block police interfer¬ "They first tell us to go home, and tions, people in Western media said the ence. "These cannot be called a struggle then they presentthe idea ofthe referen¬ Turkish Spring had started," he said. "I for freedom, struggle for rights." dum?" said Bora Ekrem, 24, a student. highly condemn that approach. Com¬ He signaled yet another security op- "How can we trust them? If they were paring what is happening in Turkey to ' eration in Gezi Park, the epicenter of sincere about a vote, they would not ask Arab Spring is out of sight, out of logic. protests during which several protest¬ us to leave the park. We will not leave ers and a police officer have been killed Turkey is a democracy. There is a cam¬ until they declare the park is ours." and thousands have been injured. paign to tarnish a democratically elect¬ The referendum was also seen as an ed government." "Please attend your children," he attempt by the government to confine said. "Pull them back. Otherwise we the protests to the debate about the would not be able to wait any longer, be¬ TimArango contributed reportingfrom park, when the park controversy was in Istanbul, Dan Bilefskyfrom Paris and cause Gezi Park does not belong to oc¬ fact the catalyst for a broader outburst Marc Santorafrom New York. cupying forces."

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COEBNATIOMU,

îlerall^»Sribune ;-iune 15-16,2013 C.I.A., and backed by the State Depart¬ ment and the Pentagon was rejected by the White House because of Mr. Aid offer reshapes Obama's deep reluctance to be drawn into another war in the Middle East. But even with the decision to supply lethal aid, the Obama administration re¬ battle for Aleppo mains deeply divided about whether to take more forceful action to try to quell the fighting, which has killed more than

lashed out at the decision to arm the 90,000 people over more than two years. CAIRO rebels. "While seeking banal means to Many in the U.S. government believe justify the U.S. President Barack that the military balance has tilted so far City faces worst clashes Obama's decision to arm the Syrian op¬ against the rebels in recent months that in months as U.S. says position, the U.S. is practicing a flagrant American shipments of arms to select double standard policy in dealing with groups may be too late. it will arm Syrian rebels terrorism," the statement read. Some senior State Department offi¬ Much remained unclear about the cials have been pushing for a more ag¬ gressive military response, including BY BEN HUBBARD airstrikes to hit the primary landing

Clashes that anti-government activists strips in Syria that the Assad govern¬

described as the heaviest in months ment uses to launch the chemical

erupted on the edge of a rebel-con¬ weapons attacks, ferry troops around trolled neighborhood in Syria's largest the country and receive shipments of city on Friday, while opposition activists arms from Iran.

debated how the United States' decision But White House officials remain to send arms would affect their fight to wary, and on Thursday Benjamin J. topple President Bashar al-Assad. Rhodes, one of Mr. Obama's top foreign

The Obama administration an¬ policy advisers, all but ruled out the im¬

nounced Thursday that Mr. Assad's position of a no-flight zone and indicated troops had used chemical weapons and that no decision had been made on other

that the United States would send small military actions. arms and ammunition to rebel fighters Mr. Obama declared last August that for the first time. the use of chemical weapons by the Syr¬

Rebels who had gathered in an apart¬ A sniper in Aleppo. Rebels are asking ian government would cross a "red line" ment near one of the front lines that di¬ whether the U.S. help will come in time. that would prompt a more resolute U.S. vide Aleppo, Syria's largest city, were response. In a letter to Congress in April, surprised by the Obama administra¬ the White House said that intelligence- American aid, including how much it tion's announcement and focused on a agencies had "varying degrees of confi¬ would involve, when the weapons would question asked by many in Syria's be¬ dence" that Syrian government troops arrive and how they would be distribut¬ leaguered opposition: Would the prom¬ had used chemical weapons. But the con¬ ed. For at least some of those in Aleppo, ised aid really help the rebels, or would clusion of the latest intelligence review, worried about the approach of govern¬ it be too little, too late? according to officials, is more definitive. ment forces, the announcement was An older rebel who leads a few dozen Mr. Obama's caution has frayed rela¬ good news. Although many said it was fighters on one of the front lines in tions with important allies in the Middle not nearly everything the rebels need, it Aleppo was skeptical. 'TllbeHevo that East that have privately described the was a step. America is helping us when I see Amer¬ White House strategy as feckless. Saudi "Now we can say Americans are our ican arms in my group's hands, not Arabia and Jordan recently cut the real friends, and we will not forget their statements and food baskets," said the United States out of a new rebel training position and help to finish the Assad re¬ fighter, Abu Zaki, 40. program, a decision that American offi¬ gime," said an activist named Abdel- U.S. officials said the military aid cials said came from the belief in Riyadh Qader,30. would be coordinated by the Central In¬ and Amman that the United States has The Obama administration had been telligence Agency and could include anti¬ only a tepid commitment to supporting hesitant about sending military aid, say¬ tank weapons. It would not, however, in¬ rebel groups. ing that it would inflame the conflict and clude the antiaircraft weapons that rebel Moreover, the United Arab Emirates that the weapons could fall into the leaders have long said they need to chal¬ declined to host a meeting of allied de¬ hands of extremists who have risen in lenge Mr. Assad's air force. fense officials to discuss Syria over con- ; the rebel ranks. Gen. Salim Idris, the head of the mili¬ cerns that, in the absence of strong U.S. ( Those calculations appear to . have tary wing of Syria's Western-backed op¬ leadership, the conference might de- ' shifted after the United States con¬ position, said tnat the new weapons generate into bickering and finger- cluded that Syrian government forces would bolster his fighters' morale after pointing among various Gulf nations had used chemical weapons a move a string of recept losses to Mi. Assad's with different views on the best ways to that President Barack Obama had forces and their allies in Hezbollah, the support the rebellion. called a "red line." Lebanese rmlitarit. "group. He. said he The U.S. calculations have also been A White House official said Thursday also hopedi.ew weapons would help his influenced by the overt role played by that Mr. Assad's military had used fighters.take a more-aggressive role for Hezbollah fighters in the government's chemical weapons "on a small scale the opposition, whose forces are now recent rout of rebel forces in Qusayr, on against the opposition multiple times in dominated by radical Islamists aligned the Syrian-Lebanese border. Interven¬ the last year." It is believed that 100 to withAlQaeda. tion by Hezbollah and continued arms 150 people have died in those attacks, the "We hope to have the weapons and shipments to government forces by : announcement said, but officials cau¬ -ammunition we need in a few weeks," Russia and Iran have raised fears that tioned that the number could be higher. he said in an interview with the televi¬ the anti-Assad insurgency could col¬ Supplying weapons to the rebels has sion news channel Al Arabiya. lapse. been a long-sought goal ofadvocates of a The Syrian government on- Friday de¬ Military gains by Mr. Assad's forces more aggressive American response to nounced the claim by the Obama admin¬ could improve his bargaining position at the Syrian civil war. A proposal to sup¬ istration that Syrian forces had used an international conference ap¬ ply weapons made last year by David chemical weapons as "fullof lies," and proved by.the United States and Russia H. Petraeus, then the director «of the

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EflOXmONAL

that is scheduled to take place in JUNE 15-16, 2013 Geneva in coming weeks. It is not clear that the meeting, which is intended to Syrian towns ofUtaybah on March 19 this negotiate an end to the conflict, will ac¬ year, and at Sheikh Maqsood on April 13. tually proceed. Europeans "We believe that the scale of the use is Since the fall of Qusayr, anti-govern¬ sanctioned and ordered by the Assad re- ment activists have reported govern¬ ment troop movements toward Aleppo, reluctant to The shift in the U.S. position which remains roughly divided between the rebel and government forces, with reverberated around European . front lines snaking in between. send arms to capitals, but the extent of The fighting Friday was the fiercest American support was unclear. near the rebel-held neighborhood of Sa- khour in eastern Aleppo, according to the Syria rebels

British-based Syrian Observatory for gime," he said. "We have not seen any Human Rights, which relies on a network credible reporting of chemical weapons PARIS of contacts inside Syria for information. used by the Syrian opposition. However, Government forces bombarded the we assess that elements affiliated to Al BY STEVEN ERLANGER area with missiles and tank shells for Qaeda in the region have attempted to AND MARC SANTORA several hours before sending in ground acquire chemical weapons for use in

troops from two directions in an attempt European countries said Friday that Syria." to gain control over the strategically im¬ they agreed with Washington's assess¬ The French president, François Hol¬ portant roadways that cut through the ment that the Syrian government of lande, avoided specifics, saying at a area, witnesses said. President Bashar al-Assad had used news conference in Paris: "We must ex¬ It was unclear whether the assault chemical weapons, but they were less ert pressure on the regime of Bashar As¬ was successful. Some rebel fighters in eager to join the United States in sup¬ sad. We must get him to understand that ; the city suggested that it was designed plying arms to the rebels. there is no other solution than a political ' as much to make a show of strength as it The shift in the American position re¬ solution.'' He added : ''Assad must go." I was to actually seize territory. verberated around capitals from Mos¬ Meanwhile, Russia has been sending Abu Louay, an activist in Aleppo, said cow to Paris, though it remained un¬ the Syrian government arms, and has that the rebels were preparing for clearjust how far the U.S. support would sold but not shipped an advanced air de¬ heavy fighting near the airport to the go and how soon new arms would start fense system. city's southeast. flowing into the country. On Friday, the Russians reminded the Aleppo, which is near the Turkish bor¬ Germany called for an urgent meeting United States of its intelligence failings der, was a hub of commerce before the of the U.N. Security Council to reach a that preceded the 2003 invasion of Iraq. war, prized for both its beauty and an¬ joint position and said that Berlin would AlexeiK. Pushkov,aformerjournalist cient treasures. not be supplying any weapons to any side who is chairman of the Russian Parlia¬ As the rebellion grew after the gov¬ in a civil war. Britain said that it agreed ment's foreign affairs committee, said ernment crackdown against largely with the U.S. assessment on the use of I on Twitter that "information about As¬ peaceful protesters in March 2011, chemical weapons and wanted urgently I sad's use of chemical weapons has been Aleppo was at first spared the worst of to discuss how to respond with American | fabricated in the same place as the lies the violence. But in July 2012, rebels and French leaders, including at a Group | about Hussein's weapons of mass de¬ stormed the city, and after months of of 8 summit meeting next week in North¬ struction." He said that it "makes no battles established control in many ern Ireland, which the Russian president, sense" for Mr. Assad to use sarin gas areas. The strategic victory came at a Vladimir V. Putin, will also attend. "in small amounts." great cost, reducing neighborhoods to Aides to Prime Minister David Yury Ushakov, a Putin adviser, said rubble and leaving scores dead or Cameron of Britain said he would be dis¬ chances for peace talks on Syria would wounded. cussing the issue directly with Presi¬ be hurt by large-scale assistance to the As the fighting has worn on, residents dent Barack Obama in a telephone con¬ rebels. But the Americans believe that who have remained in the city have versation later on Friday. only if the Syrian opposition is suffered from shortages of oil, food, France and Britain had already said strengthened will Mr. Assad come to the medicine, doctors and gasoline. they believed that the Assad government table for serious talks. That was also the had used chemical weapons in small rationale for Britain and France to let Hania Mourtada contributed reporting amounts against the rebels, and both ac- ' the E.U. arms embargo lapse. from Beirut; an employee ofThe New ted in late May to relax an E.U. embargo The American finding that Syria had York Timesfrom Aleppo; and Mark _ against arms supplies to the Syrians. But used chemical weapons was embraced Mazzettt, Michael R. Gordon and Mark they have also said that they would not by countries that have pushed for a Landlerfrom Washington. supply arms to the rebels until a negoti¬ stronger course of action to end the vio¬ ating process got under way. Peace talks lence, including urging the establish-, backed by the United States and Russia, ment of a no-flight zone. But they also however, have been deferred. invoked Iraq, notably the 1988 chemical j Mr. Cameron appeared on Friday to attack on the Kurdish city of Halabja, strengthen the arguments of those in his which killed an estimated 5,000 people. government who favor supplying at The NATO secretary general, Anders least small arms to the rebels by making Fogh Rasmussen, said in Brussels that public for the first time details of the sci¬ Syria should immediately grant access entific tests in Britain that have con¬ to U.N. investigators to look into all re¬ vinced the government that Syrian gov¬ ports of chemical weapons use. ernment forces have used the nerve "This is indeed a matter of great con¬ agent sarin against rebel-held positions. cern," he said. "The international com¬ He said at a news conference at 10 munity has made clear that any use of Downing Street that tests undertaken at chemical weapons is completely unac¬ Britain's biological and chemical ceptable and a clear breach of interna¬ weapons research center showed sarin tional law." had been used by "regime forces" at the

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15 juin 2013

ENQUÊTE/KURDES Trois meurtres et une piste turque Qui a tué trois militantes kurdes du PKK, le 9 janvier, à Paris ? L'enquête sur les traces du prin- cipal suspect, un exilé au profil déroutant, mène de la Seine-Saint-Denis au coeur de l'Anatolie. Et ravive le spectre d'un crime politique.

De notre envoyé spécial en Turquie Eric Pelletier (avec Camélia Paugam- Bougharbel (à Paris) et Burcin Gercek (à Istanbul et à Ankara)

es voyages en train n'en finiront donc jamais. A 54 ans, Sakine Cansiz les sup- Cporte de moins en moins. "Peut-on vivre sans air?", écrit-elle dans son journal intime, en septembre 2012 alors qu'elle vient de s'asseoir dans un wagon climatisé du Thalys. La pasionaria de la cause kurde voyage beaucoup, un jour en Allemagne, le lende- main en France, ou en Suède. La monotonie Après le meurtre de trois militantes kurdes du PKK en janvier dernier, l'enquête chaloupée de ces trajets la ramène à sa condi- fait craindre un crime politique. AFP PHOTO/BULENT KILIC tion d'exilée.

C'est devenu un rituel. Sakine Cansiz ouvre modification d'adresse sur son permis de ne semble avoir été fouillé ou dérangé." maintenant son carnet ivoire qui tient lieu de séjour. L'affaire de trois ou quatre jours. Détail troublant, trois tasses et un verre fenêtre ouverte sur le Kurdistan, aux confins sèchent dans l'évier. Avaient-elles un invité? de la Turquie, de la Syrie, de l'Irak et de Elle en profite pour voir des amis, notam- l'Iran. Une région qu'elle rêve de connaître ment Fidan Dogan, trentenaire au sourire lors que le drame suscite une émotion autonome. "A chaque fois, que je sors ce éclatant, chargée de communication. Fidan considérable dans la diaspora, avec à la calepin, mon univers émotionnel, mon âme passe pour une lobbyiste hors pair: le prési- Aclef une impressionnante manifestation gare et mon corps se retrouvent dans ces mon- dent François Hollande, rencontré lorsqu'il du Nord, un jeune homme timide se présente tagnes majestueuses, poursuit-elle. était premier secrétaire du Parti socialiste, quelques jours plus tard au siège de la police L'insurrection gagne du terrain. J'ai la nostal- figure sur son carnet d'adresses. Le 9 janvier, judiciaire parisienne au 36, quai des orfèvres: gie des attentes à l'ombre de ces maudits en fin de matinée, les deux femmes se retrou- Ömer Güney, 30 ans, ex-agent d'entretien à drones." vent en compagnie d'une troisième militante, l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, domici- la jeune Leyla Soylemez, au 147, rue lié à La Courneuve (Seine-Saint-Denis). Bien Cette rousse au visage d'icône bizantine est Lafayette (Xe), près de la gare du Nord. Au que turc de souche, il se dit sympathisant de une héroïne aux yeux de ses camarades. Pour premier étage de l'immeuble, un apparte- la cause kurde. Surtout, il affirme être le der- eux, son parcours est à jamais lié au conflit ment de trois pièces abrite le Centre nier à avoir vu les victimes vivantes, le 9, qui les oppose aux autorités d'Ankara depuis d'information du Kurdistan, chargé de la "vers midi". Vérification faite, il les connais- 1984 (40 000 morts). Même si elle a été propagande du PKK en France. Ce mercredi sait bien et servait de chauffeur occasionnel à écartée des instances décisionnelles du Parti d'hiver, la porte cochère se referme sur ce qui Sakine Cansiz. La veille du drame, ils sont des travailleurs du Kurdistan (PKK), Sakine sera leur tombeau. même allés ensemble retirer 1000 euros dans Cansiz fait partie des fondateurs de ce mou- une agence de la Poste, à Bobigny (Seine- vement marxiste, considéré comme un mou- a nuit suivante, vers 1 h 45, des militants Saint-Denis). A l'en croire, la pasionaria était vement terroriste par l'union européenne inquiets de ne pas avoir de nouvelles, en parfaite santé quand il a quitté depuis 2001. Son ardeur au combat, et onze Lmontent les 22 marches qui séparent le rez- l'appartement de la rue Lafayette ; elle devait années de détention dans les geôles turques de-chaussée du local, poussent la porte de se rendre, vers 13 h 30, Porte de la Chapelle, (1979-1990), au cours desquelles elle aurait celui-ci et découvrent leurs corps sans vie, pour profiter d'un covoiturage vers eu la poitrine mutilée, lui confèrent une indé- autour de la table basse du salon. Fidan l'Allemagne. niable aura. Une photo ne la montre-t-elle Dogan porte sa doudoune et son écharpe. pas en treillis, Kalachnikov à la main, au côté Sakine Cansiz gît près de sa valise ouverte. A Les images de vidéosurveillance du quartier du "leader très solennel", le chef du PKK, l'intérieur : quelque 3000 euros. L'écran TV esquissent un autre scénario. Si Güney a bien Abdullah Öcalan (1)? affiche "No signal"... Sitôt arrivés, les enquê- regagné sa voiture, une Peugeot 308 hors teurs de la brigade criminelle font leurs pre- d'âge stationnée dans un parking souterrain Quand elle arrive à Paris, en provenance de mières constatations dans une ambiance du quartier, il est ensuite revenu sur ses pas. Belgique, au début de janvier 2013, Sakine sépulcrale. Dix coups de feu ont été tirés par Entre 12 h 11 et 12 h 56, il se trouve dans Cansiz sait que l'heure est historique pour sa la même arme, un 7.65, calibre rare l'immeuble. Or ces quarante-cinq minutes cause. Un processus de paix vient d'être aujourd'hui. Chaque balle a atteint sa cible. correspondent au créneau horaire des annoncé avec le gouvernement islamo-con- Faut-il y voir un signe? Fidan Dogan, la meurtres établi par les enquêteurs... Mis en servateur turc, dirigé par Recep Tayyip porte-parole, a reçu un projectile dans la garde à vue, le suspect s'empêtre dans cette Erdogan. Pendant ces négociations, elle vient bouche. Les autres pièces sont "d'une chronologie poisseuse et crie au complot.➤ régler en France une simple formalité: une extrême propreté, notent les policiers. Rien Pour lui, les images ont été trafiquées

53 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti ➤ afin de l'impliquer dans "un grand jeu qui consiste à tout mettre sur [son] dos".

Déroutant personnage... Tout en affichant ses sympathies pro kurdes, il demande que le consulat de...Turquie soit prévenu de sa situation. Et surtout quand les enquêteurs l'interrogent sur le mobile possible des crimes, il évoque deux pistes embarrassantes pour le PKK: un trafic d'armes, ou un règle- ment de comptes interne (citant même à ce stade le nom d'un possible commanditaire). Divers éléments concrets sont venus con- forter les soupçons de la police, comme les De gauche à droite, Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Soylemez, résidus de poudre relevés à l'intérieur de sa les trois militantes kurdes assassinées le 9 janvier 2013 à Paris. sacoche en cuir. Selon une source judiciaire, d'infimes traces de sang et de cellules Cinq mois ont passé depuis le triple meurtre. Sans pour autant revendiquer un rôle déci- biologiques mêlées - pouvant correspondre à Le jeune homme, détenu à la maison d'arrêt sionnel dans l'association, le nouvel arrivant l'une des victimes - viennent d'être décelées de Fresnes, continue de clamer son inno- sait se rendre indispensable. Tout le monde sur sa parka militaire et sur une chaussure. cence. Sa famille, soudée dans l'épreuve, s'habitue à son regard sombre, à ses cheveux s'inquiète pour sa santé. Les enquêteurs, en brosse, à ses costumes bon marché. Et utre indice: un ticket de pressing, daté eux, cherchent toujours la preuve scien- puis ses facilités en français sont bien utiles du 11 janvier à 10h17, indique qu'il a fait tifique irréfutable. Mais ils se heurtent à bien pour les démarches administratives. En Alaver plusieurs de ses vêtements à Villiers-le- des mystères. Ainsi, une empreinte géné- 2012, il participe à diverses manifestations à Bel (Val-d'Oise). "C'était un vendredi, se sou- tique retrouvée sur une douille ne corre- Paris (occupation de la Tour Eiffel le 31 vient Sandrine, l'employée du commerce spond pas à Güney mais à un homme non mars) ; en Allemagne (à Meinheim) ; aux interrogée par L'Express. Je n'ai pas remar- identifié. Un complice? Le tireur? Pour le Pays-Bas (à Ellemeet, le 3 décembre). qué de taches particulières. Il m'a seulement savoir, peut-être faut-il remonter dans le Comme ses camarades, il est arrêté, avant dit qu'il était un peu pressé." Ömer Güney temps, et tenter de reconstituer le parcours d'être relâché. "Il faisait le gars hyper timide, assure que ce nettoyage n'a rien à voir avec du suspect. discret et très respectueux, assure Murat, les crimes. Il s'agissait, selon lui, d'être pré- l'homme qui a donné l'alerte après la décou- sentable devant les "officiels" du PKK venus Né en Turquie en 1982, arrivé en France neuf verte des corps. Les jours suivants, il venait en nombre à Paris pour rendre hommage ans plus tard, Ömer Güney passe l'essentiel sans arrêt, très serein." Une militante va plus aux trois camarades assassinées. de son enfance et son adolescence avec sa loin en soulignant son air "tellement naïf, famille, en Seine-Saint-Denis, où le père tellement pur". "Un peu comme un enfant de Depuis 2012, Güney habite à La Courneuve, ouvre un petit restaurant. La suite est plus choeur, vous comprenez?". Chose impens- en Seine-Saint-Denis, où il partage un floue. De 2003 à 2011, il vit en Allemagne, où able pour un mouvement aussi militarisé appartement avec deux colocataires kurdes. il épouse une cousine, prénommée Serap. Le que le PKK, ce jeune homme, surgi de nulle L'un d'eux, interrogé par L'Express, évoque couple habite alors à Bad Tölz, une ville de part, finit par se retrouver au côté de l'icône le moment où ils ont été prévenus du drame, cure, située à une cinquantaine de kilo- Sakine Cansiz lors de son passage à Paris du par téléphone, dans la nuit du 9 au 10 janvi- mètres de Munich. Güney, employé comme mois de janvier 2013. Seul. Une faille de er. "Nous avons pris la voiture d'Ömer, soudeur dans une société locale, mène une sécurité énorme. raconte-t-il, et nous sommes partis sur place, existence a priori sans histoire. Un respons- en état de choc. Ömer était excité. Jamais il able de la mosquée Mevlana, joint par l faut reconnaître qu'il est difficile de déce- ne nous a dit avoir vu les trois femmes dans L'Express, le dépeint comme un fidèle parmi ler en Güney un as du double jeu. Un "pro" la journée. Cet homme-là n'a pas d'idéologie, d'autres, plutôt "effacé", venu prier "10 à 15 Ide l'espionnage diffuserait-il des dizaines de ni d'expérience, ni de conscience politique fois". Un ex-collègue assure qu'il n'a jamais photos narcissiques sur Facebook? Il se mon- kurde." Le portrait que ce témoin en dresse milité pour la cause kurde, préférant au con- tre aux Champs-Elysées, au Trocadéro, est celui d'un trentenaire au comportement traire se rapprocher des extrémistes turcs. En devant une Ferrari, essayant des lunettes étrange: sa sacoche, dans laquelle des traces 2011, alors que son mariage vire au naufrage, Hugo Boss... A le découvrir ainsi, on finit de poudre ont été relevées, ne le quitte il divorce et regagne la région parisienne. même par s'interroger sur sa fragilité psy- jamais ("Il s'en servait même d'oreiller Cette "période allemande" apparaît rétro- chologique. Une tumeur, logée derrière le lorsqu'il dormait dans le salon"), il a cinq ou spectivement comme un carrefour de sa vie, front, le tourmente depuis 2008, et grossit six téléphones portables, des couteaux, intime bien sûr, mais peut-être aussi poli- parfois dans de telles proportions qu'elle lui plusieurs bombes lacrymogènes, une tique. donne des allures de boxeur défait. Cette cagoule militaire... Güney, lui, ne conteste maladie lui a également valu au moins une pas sa passion pour les armes, mais il la met son retour en France, ses convictions hospitalisation en service psychiatrique sur le compte d'une forme d'atavisme. "C'est pro kurdes semblent en effet se révéler pour dépression, et l'a contraint, en mai notre culture. Je ne vais quand même pas Ad'un coup, créant des tensions avec son père. 2012, à quitter son emploi d'agent d'entretien aimer les poupées, confie-t-il au juge. Ce que Le 18 novembre 2011, Ömer Güney au terminal 1 de Roissy. En juillet de la je voudrais avoir dans la vie? Une voiture, débarque à la Maison culturelle kurde de même année, ce patient est suivi à l'hôpital une compagne et une arme..." Il réactualise Villiers-le-Bel, et prend une carte d'adhérent parisien Sainte-Anne, spécialisé en psychia- ainsi un antique dicton d'Asie centrale por- (n° 325). Les militants locaux ne s'étonnent trie. "Je voue ma vie à la cause kurde, résu- tant sur l'honneur: "un cheval, une femme, pas de ses racines turques: les associations mera Güney. Ce que je fais me permet une arme". Un adage très en vogue chez les satellites du PKK ne recrutent pas en fonc- d'oublier ma maladie." "Il est sujet à de fré- nationalistes turcs. Son compte Facebook tion de considérations ethniques mais bien quentes crises d'épilepsie, ajoute son avo- affiche une photo de lion, "aslan" en turc, politiques. "L'une des chefs du mouvement cate, Me Anne-Sophie Laguens. Sa mémoire symbole de puissance et, bizarrement, le était turque et non kurde", rappelle une immédiate est parfois défaillante. Les faits cliché d'un civil posant à l'avant un fourgon source judiciaire. qui lui sont reprochés n'apparaissent pas➤ de la police turc. cohérents avec sa personnalité." Face

54 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti ➤ aux policiers, l'une de ses soeurs le pré- dans le plus pur style stalinien. Dans les avocats du groupe." Malheureusement, le sente comme "un pauvre bougre", victime mois précédant sa mort, elle s'en tenait à la système de vidéo surveillance de l'hôtel, d'échecs scolaires et amoureux. ligne majoritaire, celle de la négociation. "Il y braqué en permanence sur la façade de cet a bien des divergences au sein du PKK, immeuble de pierre rouge et de verre bleuté, Ces portraits si antagonistes - un homme cal- reconnaît le chercheur Etyen Mahcupyan, n'est d'aucun secours: le stockage des images culateur pour les uns, perdu pour les autres - Mais même ceux qui doutent se rangent, est limité dans le temps. Seules les caméras conduisent à des hypothèses opposées. La pour l'instant, derrière öcalan." des aéroports gardent en mémoire les première est d'ordre privé, voire intime: il arrivées de Güney. "Il est seul, portant un aurait tué dans un accès de colère. Lui-même La situation d'extrême tension qui a suivi les simple sac de sport", précise une source a d'ailleurs évoqué ses relations, parfois événements parisiens de janvier 2013 a alar- turque ayant eu accès à ces enregistrements. ambiguës, avec les militantes kurdes : "J'ai mé le politologue Ali Bayramoglu, l'un des Dans la presse, le procureur d'Ankara a lais- trouvé que Leyla [la plus jeune des victimes, "sages" en charge du processus de paix. sé filtrer son irritation devant le manque de NDLR] était belle, a-t-il déclaré lors d'une "Dans les deux camps, on a tenté coopération de ses homologues français. audition. Son prénom est beau aussi. En d'instrumentaliser ce drame mais, depuis, Après avoir longuement réservé sa réponse, arabe et en turc, il signifie "amour". Si elle chacun a fait preuve de mesure, et le proces- il a refusé de rencontrer L'Express. Côté turc avait dit oui, j'aurais dit oui aussi. "Aurait-il sus s'est poursuivi", remarque-t-il. aussi, la transparence a des limites. été lassé des humiliations? Un enquêteur révèle ainsi que Sakine Cansiz se montrait Et si les responsables n'étaient pas des e Paris à Istanbul, en passant par "très cassante" avec lui. Mais, dans ce cas, acteurs de ces négociations? Ce qu'on Munich, tout ramène donc à Ömer pourquoi les supprimer toutes les trois? appelle en Turquie l'"Etat profond", alliance DGüney. Sa trace conduit même dans la d'intérêts ultra nationalistes et mafieux, Turquie profonde, au village de son enfance. a piste politique paraît aujourd'hui la opposée à toute idée de discussion, a pu Une route droite et plane comme une piste plus plausible. "Ces meurtres sont inter- s'inviter dans cette danse macabre. Sans d'aviation, dessert Polatpasa et sa douzaine Lvenus six jours après la première rencontre compter les services étrangers, iraniens par de maisons, au coeur du plateau anatolien, à entre nos élus et Öcalan, dans sa prison, exemple, intéressés à la question du près de 1 000 kilomètres d'Istanbul, à égale visant à mettre au point les modalités du Kurdistan. Ainsi, un courriel étrange est distance de la Mer Noire, au Nord, et de la processus de paix, note la députée Meral venu confirmer l'écho international de ce Méditerranée, au sud. Une sorte de nombril Danis Bestas, adjointe au président du BDP fait-divers, le dimanche 20 janvier. Alors que géographique de la Turquie, ouvert aux qua- (parti pro kurde). Ce triple assassinat est un Güney est encore en garde à vue, un message tre vents, mais rétif aux influences exté- acte planifié, destiné à saboter le processus. parvient à la préfecture de police de Paris. Le rieures. A la naissance du père d'Ömer La France doit faire plus d'efforts pour résou- rédacteur, censé habiter en Allemagne, Güney, en 1955, le hameau portait encore le dre l'énigme." A Bruxelles, où vivent de nom- affirme que le suspect est un agent turc et nom de Tuzla. Depuis l'intervention militaire breux exilés, Zübeyir Aydar, l'un des négo- qu'il a passé trois jours en Turquie, où il a turque à Chypre, en 1974, il a été rebaptisé en ciateurs du processus de paix avorté de 2008- reçu l'ordre de tuer des chefs du PKK. Les hommage à un officier méritant, un enfant 2011, nous certifie avoir été avisé par un ser- recherches sur l'origine du courriel ajoutent à du pays. Lors des législatives de 2011, la cir- vice de renseignement occidental que "des la perplexité des enquêteurs: l'adresse de conscription a plébiscité (plus de 61 % des équipes de tueurs cherchaient à éliminer des l'ordinateur conduit...en Iran. voix) l'AKP, le parti islamiste conservateur cadres du PKK". Il se garde de désigner l'Etat du Premier ministre. Les ultranationalistes qui aurait armé ces assassins. Mais pour bon üney, pour sa part, conservait surtout de du MHP, les "loups gris", y réalisent eux nombre de responsables du PKK, cela ne fait forts liens avec la Turquie. Malgré des aussi de bons scores. Autant dire que per- aucun doute: les Turcs sont à la manoeuvre. Gmoyens financiers limités, il y a séjourné sonne, dans les parages, ne soutient la rébel- "Une main négocie quand l'autre tue", neuf fois au cours de la seule année 2012. lion kurde. disent-ils. Sakine Cansiz n'écrivait-elle pas, Pour reconstituer son parcours, les enquê- dans son journal intime, que le Premier teurs disposent d'une pièce essentielle: son Dans un virage hérissé de peupliers, voici la ministre turc Erdogan était un "maître en art passeport, délivré le 24 août 2012 à Ankara. maison d'un cousin des Güney. Sourcils et de la diversion" et un "menteur hors pair"? Pour le retrouver, ils ont dû désosser sa pantalon froncés, ce retraité n'est guère L'avocat parisien Antoine Comte, partie Peugeot 308: le document avait été enchanté de nous voir. Dans cette région où civile pour la famille de Fidan Dogan, caché...derrière la console de l'autoradio. Un le voyageur est roi, il interrompt cependant s'emporte contre ce qu'il considère comme premier examen de la voiture n'avait rien son travail au champ pour saluer l'étranger. une certaine passivité française: "Depuis révélé. A en croire les tampons, Ömer Güney "Nous sommes une famille honnête, nation- l'affaire Ben Barka, il existe un permis de tuer a effectué trois voyages à Istanbul en 2012, aliste, qui a donné naissance à plusieurs mil- des opposants dès lors qu'apparaissent en un en été (vraisemblablement entre le 22 et le itaires, rappelle-t-il d'emblée. Quant à Ömer, arrière-plan des Etats alliés, avec lesquels 31 août), un à l'automne (1er-3 octobre) et un je ne connais rien de ses opinions." "Il a été Paris entretient des liens particuliers, poli- en hiver (probablement du 18 au 21 décem- piégé", croit savoir son épouse. Devant cette tiques ou économiques. Cela n'a jamais cessé. bre), soit un retour trois semaines avant les agitation inhabituelle qui fait même jaser les Basques, Palestiniens, et maintenant assassinats. "Je voulais trouver une épouse", pintades, le chef de village arrive à la Kurdes... Il ne s'agit évidemment pas de assure-t-il, évoquant la coutume ancestrale rescousse sur sa mobylette. Après s'être complicité. Mais va-t-on continuer dans cette des alliances entre familles. Mais dans son assuré de notre identité, il jure qu'on n'a voie? Va-t-on continuer à fermer les yeux?" entourage proche, peu de gens connaissent "jamais entendu parler d'un assassin dans l'existence ces allers-et-retours. cette famille aussi loin que remonte la Reste à savoir quel intérêt aurait eu le princi- mémoire". Les habitants de Polatpasa pal service de renseignement turc, le MIT, à Le procureur antiterroriste d'Ankara aimeraient rester à distance d'une affaire faire capoter une négociation dont Erdogan aimerait savoir qui le suspect a rencontré lors dont les secrets dorment bien loin de chez de brefs séjours. C'est pourquoi il a ouvert eux: derrière une porte cochère du 147, rue l'a justement chargé. A l'inverse, les Turcs I dénoncent un règlement de comptes interne une enquête. Les investigations auraient déjà Lafayette. au PKK. Il est vrai que la guérilla ne permis d'établir qu'en août 2012, Güney est s'embarrasse pas d'entretien préalable au descendu dans un hôtel 4 étoiles de la capi- (1) Arrêté en 1999, Abdullah Öcalan est licenciement. Ainsi, le propre époux de tale, à 54 euros la nuit, le Best Western 2000. incarcéré sur l'île-prison d'Imrali, face à Istanbul, Sakine Cansiz fut exécuté par le mouvement Le responsable de la réception nous le con- en mer de Marmara. en 1991. Elle-même, soupçonnée de dévia- firme à demi-mot, répétant en boucle: "C'est tionnisme, dût se fendre d'une autocritique une affaire qui doit être discutée avec les

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^\\> | |" 17JUIN2013

Le nouveau président, homme du sérail, n'est niun réformiste ni un traditionaliste.

Rohani, symbole de l'opposition maigre lui

Ce sera le premier test de sin¬

cérité pour Hassan Rohani et ral pendant seize ans, qui avait dé¬

une indication de sa puis¬ cidé d'arrêter les deux hommes...

sance de feu: va-t-il faire libérer Espérance. «En appelant à la libé¬

Mir Hossein Moussavi et Mehdi Ka¬ ration desprisonnierspolitiques, Ro¬

roubi, les deux leaders réformistes, hani a essayé de récupérer tout lepo-

candidats malheureux" au scrutin tentiel électoral écarté lors de

présidentiel de 2009 qui a vu l'élec¬ l'élection de 2009, explique Yann

tion contestée de Mahmoud Ahma¬ Richard, iranologue et spécialiste Hassan Rohani, 64 ans, dinejad? C'est ce que va lui de la sociologie religieuse. Mais membre du clergé demander avec insistance PROFIL c'est un homme du système. Râla chiite, a fait toute sa une large partie de la jeu¬ confiance du Guide, Ali Khamenei. » carrière politique dans nesse qui a voté pour lui. Pendant Le profil de Rohani rappelle celui les cercles du pouvoir. sa campagne, Rohani a été à ce su¬ du président réformiste Moham¬

jet d'une extrême prudence. S'il a mad Khatami, qui exerça deux

répété au cours de ses meetings mandats (1997-2005). «Les gens

qu'il fallait «libérer tous les prison¬ s'étaient enthousiasméspour lui mais adversaire, à la fois moderniste et

niers politiques» , il s'est gardé de il n'a rien pufaire», rappelle Yann dur idéologiquement, il s'est per¬

prononcer les noms des deux hom¬ mis de rappeler à son adversaire Richard. L'espérance de la jeunesse mes, véritables symboles pour qu'il avait manié le bâton contre les à son égard est néanmoins très l'opposition iranienne et bêtes noi¬ étudiants en révolte au seuil des grande. Samedi soir, on a pu aper¬ res du régime. années 200Q. Et puis, énorme dif¬ cevoir pour la première fois des Une prudence de chat qui est dans férence avec Khatami, on ne per¬ filles en robe parmi les jeunes qui la manière du personnage, conser¬ çoit aucune animosité du Guide su¬ célébraient la victoire, du jamais vu vateur, oui, mais modéré, partisan prême à son égard et l'on sait que

du nucléaire, oui leurs relations sont excellentes. Khamenei semble même lui avoir mais aussi de sou¬ « \ ix- plesse dans les né¬ écrit une lettre très douce pour le i.e eo' gociations. Mais sur féliciter et appeler les forces de sé¬ 'i « jiïii.ï Ij-.U le sujet des deux curité à travailler avec lui.

leaders placés en ré¬ été br -uivloki.» Etau. i

tente d'une large partie des élec¬ depuis la révolution islamique Makaremi, un chercheur et psy¬

teurs est imniense: Un slogan lancé de 19^9. Lui-même a eu ces mots chanalyste iranien qui vit à PmIs. Je samedi soir dans les rues de Téhé¬ lors d'un discours : «Je ne laisserai croisplutôt que c'est tout àfait réflé¬ ran traduit bien cette ambiguïté : jamais embêter les jeunes chi de sapart. L'élection de Rohani va «Le violet [sa couleur de campagne, filles dans la rue», sous-en¬ Mpermettre de gagner du temps sur ndlr], c'est le vert ensanglanté [en tendu par les milices islami¬ le nucléaire, de calmer le jeu, de

référence à la révolution verte de ques du bassidj. l'aider à venir à bout des terribles dif-. ,2009].» Tout comme cet autre Mais il y a des différences entre les ficultés économiques de l'Iran.» Et

commentaire, très ironique, sur Fa- deux hommes : Rohani n'est pas un d'ajouter: «Je suis content, il n'y

cebook, de Ali Kolahi : «Votre cou¬ réformiste. Il apparaît plutôt aurapas la guerre. Cette nuit, je vais

leur violette, c'est le corps de millions comme un pont entre «principalis- dormir tranquille.» Dès lors, Rohani

d'Iraniens qui était vert mais qui a tes» -dont il a dénoncé «l'extré¬ serait une des cartes dans la main

tellement été battu qu'il est devenu misme» - et réformistes. Il est du Guide qui lui permettrait de des¬

violet. J'espère quevous serez recon¬ peut-être aussi moins chol (mou), serrer l'étau dans lequel l'Iran est

naissants de notre vote etj'espère que comme disent les Iraniens, que pris, une réponse au mouvement de

vous enferez un capital pour l'Iran et Khatami. Lors des débats télévisés protestation que la violente crise

les Iraniens.» Or, c'est le Conseil de campagne qui l'opposaient à économique pourrait provoquer et

suprême de la sécurité nationale, Mohammed Bagher Ghalibaf, le à l'embargo international qui ag¬

dont Rohani fut le secrétaire géné maire de Téhéran et son principal grave la situation. Agé de 64 ans,

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cet hodjatoleslam (rang intermé¬ han, selon un proche conseiller de diaire dansle clergé chiite - le nom Rafsandjani. Or, en se prononçant Rohani signifie d'ailleurs «reli¬ 50,7% pour lui, ils ont apporté une forte gieux» en persan) a fait toute, sa légitimité à-un régime qui l'avait en carrière politique dans lès cercles C'est le score de Hassan grande partie perdue à cause de la du pouvoir. Sa proximité avec le Rohani au premier tour de politique catastrophique de Mah¬ Guide fait que non seulement il fait la présidentielle iranienne. moud Ahmadinejad et des événe¬ partie de la puissante Assemblée Le conservateur Mohammad ments de 2009, notamment la mort

des experts, institution chargée no-, Bagher Ghalîbaf est arrivé de plusieurs dizaines de manifes¬

tamment de .la nomination, voire second, avec 16,6% des voix. tants, tués par les forces-de l'ordre,

de la destitution du Guide, mais même parfois comme l'homme de un régime contre lequel ils criaient: aussi d'un Comité chargé de valori¬ Rafsandjani - dans les meetings de «Mort, à la dictature !» ser cette fonction. En fait, il n'a ja¬ campagne de Rohani, on distribuait De Rohani, il faut donc s'attendre mais été éloigné du pouvoir, dont des photos montrant les deux hom¬ à ce qu'il se situe au point d'équili¬ il a hanté pendant trente ans les mes côte à côte {Libération du bre entre les différents centres de coulisses. C'est une différence es¬ 14 juin). Or, Rafsandjani s'est éloi¬ pouvoir : le bureau du Guide su^ sentielle avec l'ex-président Kha¬ gné du Guide, ce qui lui a valu de prêmè - soitle coeur du régime -,

tami, par exemple, qui, au moment voir ses fils-et sa fille emprisonnés les Gardiens.de la révplution "- pas de son élection,~bccupait un poste et sa candidature refusée, à la veille moins influents et plutôt proches subalterne, celui de directeur de la du scrutin, par l'organisme de vali¬ des candidats principalistes bat¬

Bibliothèque nationale. C'est ce dation des élections. Là encore, Ro¬ tus -, le Parlement - dont la majo¬

dernier qui l'avait nommé négocia¬ hani sera le pont entre les deux rité des députés ne s'est pas pro¬

teur en chef du nucléaire, de-2003 hommes, les deux dernières gran¬ noncée en sa faveur - et les écoles théologiques de Qom. Dès lors, son à 2005. des personnalités de la république gouvernement risque d'être une Mais il est tout aussi proche d'Ali islamique. Akbar Hachémi Rafsandjani (lui Point d'équilibre. Le paradoxe de navigation à vue au beau milieu aussi ancien président), qui, avec cette élection, c'est que ce sont d'un champ de mines. Et lui-même

Khatami, fut l'un de ses principaux surtout les jeunes électeurs qui ont d'être le dernier capitaine à tenter la réconciliation entre une jeunesse artisans de sa campagne électorale, fait un triomphe à Hassan Rohani et un système. ce qui contribua sans doute pour à chacun de ses meetings de cam¬ Envoyé spécial à Téhéran beaucoup aie faire élire. Il apparaît pagne - ils étaient 40 000 à Ispa JEAN-PIERRE PERRIN

.Il 18JUIN2013 La révolte de Taksim hiérarchie et mis au pas une

armée souvent intervenue

dans la vie politique quand étouffée par Erdogan elle estimait la République en danger. Pour la première fois dans une crise d'une telle Turquie La place est reprise en main par les autorités ampleur, celle-ci est restée totale¬

et les syndicats ont échoué à mobiliser à nouveau. ment muette. Le

pouvoir veut ainsi

(Kesk), épaulées par trois clairement signi¬ La contestation contre autres syndicats, ont ras¬ l'autoritarisme du Pre¬ fier, notamment semblé moins de 2 000 per¬ Quelque 450 personnes ont mier ministre islamo- aux manifestants sonnes. Lors de leur dernière brandissant des portraits de conservateur turc s'effiloche, été interpellées à Istanbul mobilisation, le 5 juin, les deux jours après que les dans les affrontements de Mustapha Kemal, fondateur deux organisations avaient de la République, que désor¬ autorités ont fait intervenir ce week-end, 150 à Ankara. réuni plusieurs dizaines de massivement la police pour mais il a les forces armées milliers de manifestants. bien en main. chasser les occupants du parc Dans la capitale, Ankara, «Trop dure». Mais l'image Gezi d'Istanbul, à côté de la Bûlent Arinç, a durci le ton 2 000 personnes ont égale¬ du Premier ministre est place Taksim. Alors que con¬ hier, se disant prêt si besoin ment défilé, sans incident. maintenant sérieusement tinuent des affrontements à utiliser «les forces armées Les autorités turques sem¬ écornée en Occident. Angela sporadiques, la mobilisation turques sous l'autorité des blent bien avoir repris Merkel a ainsi jugé «beau¬ syndicale pour dénoncer la gouverneurs» de régions. la main, et elles intensifient coup trop dure» la répression. violence policière n'était pas Cette menace laisse per¬ la répression. Quelque «Ce qui se passe actuellement au rendez-vous, hier. plexe. A coup de purges et de en Turquie ne correspondpas, Répression. A Istanbul, les 450 personnes ont été inter¬ procédures judiciaires pour selon moi, à notre conception deux cortèges de la Confédé¬ pellées à Istanbul dans les af¬ de présumés complots, le de la liberté de manifestation et ration syndicale des ouvriers frontements de samedi et di¬ gouvernement du Parti pour d'expression des opinions.» révolutionnaires (Disk) et de manche, 150 à Ankara. la justice et le développe¬ MARCSEMO la Confédération syndicale Le vice-Premier ministre, ment (AKP) a décapité la . des salariés du secteur public

57 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 17 June 2013

legal obligations in the quickest possible time. This is the same for hydro- Kurdistan to Maliki - your carbon law which has gathered dust since 2007, status of last (last) chance? Peshermrga forces, national budget etc. In the case of Kurdistan Kirkuk, even a national census, Regional delayed on so many occasions, By Bashdar Pusho Ismaeel Government would have at least marked one www.kurdishglobe.net President achievement. Even that has Massoud been sidelined as Baghdad s Iraqi Prime Minister Barzani shakes knows it would serve as a de- Nouri al-Maliki landed in hand with facto referendum on disputed A Erbil to chair a rare but Iraq's Prime territories. symbolic meeting of the Iraqi Minister Nuri Now is the time for practical cabinet in the Kurdish capital and al-Maliki dur- steps and firm timelines for discuss a number of issues with implementation of issues by the ing his visit to the Kurdish leadership, expecta- Kurdistan leadership. Until the capital tions appeared high. Baghdad resolves disputed ter- As Iraqi Prime Minister Erbil on ritories, KRG and Peshmerga Nouri al-Maliki landed in Erbil Sunday June 9. forces have the right to jointly to chair a rare but symbolic govern and control these meeting of the Iraqi cabinet in regions. the Kurdish capital and discuss The bitter Sunni protests a number of issues with the relations. have become more protracted, and the latest cycle of sectarian Kurdish leadership, expecta- Kurdistan Massaud Barzani entrenched and distant from violence has redrawn sharp tions appeared high. emphasized that the latest round resolution. Kurdistan should lines between Shiites and Sunni However, Maliki has shown of negotiations are a final have given a ?last chance? to and coupled with sectarian political shrewdness when chance and that Kurdistan will Maliki and Baghdad many polarisation in the wider region, backed against a corner in the be forced to seek a "new form of years ago. may prove to be even greater past, making concessions, stri- relations" with the central Maliki was accused of cen- than peaks reached in 2007. king agreements, renewing pro- government in Baghdad if tralist tendencies, inciting secta- Maliki can ill-afford to carry mises and proposing commit- negotiations fail to resolve key rian tensions and foot-dragging on antagonising ever corner of tees when the heat has been on, disputes. on constitutional implementa- Iraq (including his own Shiite only to prove that rhetoric pre- The issues between the tion in his first term of power, alliance) and for Iraqi Kurds the vailed over real action and prac- KRG and Baghdad have never mind the second term (or time is ripe to seek real conces- tical steps. become so deep-rooted, cyclic even in a third term if he gets sions. If Baghdad refused to A delegation to Baghdad led and predictable that it is hard to his way). succumb to Kurdish demands by Kurdistan Regional see why this time around will be The relations between Erbil when it is at its knees, it will Government (KRG) Prime any different. and Baghdad have been shrou- never implement agreements at Minister Nechirvan Barzani in The Kurdistan leadership ded by formation of commit- its peak. May culminated in a decision to has played a role in reaching the tees, agreements and political The recent provincial elec- form seven committees all gea- current predicament and the road-maps. But how many more tions only served to highlight red towards addressing specific lack of progress on historic meetings and committees do the the deepening polarisation of issues between Kurdistan and issues such as disputed terroto- Kurd want to participate in? the county and weak political Baghdad which also ended the ries. KRG has rubber-stamped Kirkuk and disputed territo- picture. Forming a new govern- boycott of Kurdish MPs in two terms of power for Maliki ries is a prime example. ment and choosing a Prime Baghdad. in return for strategic partner- It is understandable if there Minister after elections in 2014 The committees, to be H ships. are technical delays to imple- will prove as daunting as ever. directly by Maliki and Barzani, Yet several years since the menting complex constitutional include ones to oversee reviews first Iraqi elections and over 10 articles. But should there be a of the federal budget, draft oil years since the liberation of delay of several months or 6 and gas law, article 140 and Iraq, the strategic agreements years? And since there were overseeing of parliamentary have not been fully implemen- delays, any sincere government work and Baghdad and Erbil ted and if anything disputes would adopt a plan to meet its

58 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

fcïUonde Vendredi 14 juin 2013 La France envisage d'armer les rebelles syriens

avons toujours rappelé qu'ily avait sifdes Iraniens », souligne un diplo¬ mercredi, la position défendue par a France envisage de livrer Paris depuis la levée de l'embargo il des armes à la rébellion un lien entre les évolutionssurle ter¬ mate. Un telenracinementde Téhé¬ européen surles exportations d'ar¬ Jv-J\ syrienne pour éviter un écra¬ rain et la tenue de la conférence [de ran fait redouter un bouleverse¬ Genève] Pour que les parties puis¬ ment de l'équilibredes forces dans mes vers la Syrie, le 27 mai à Bruxel¬ sement militaire des forces hosti¬ sent négocier, il nefaut pas qu'ily la région qui inquiète au plus haut les : « Il nousfaut respecterla régle¬ les au régime de Bachar Al-Assad en ait une qui soit en position de point les voisins turcs et israéliens. mentation européenne qui dit que qui ruinerait définitivement les trop grandefaiblesse ou l'autre en Il risque aussi de déstabiliser enco¬ c'est à partir du f'août que des chances d'amener les deux parties position de trop grandeforce. » Et re davantage le Liban et ne pourra armes puissantes peuvent être autour de la table des négocia¬ laisser indifférent les Saoudiens, données. Pour le moment, tions, lors d'une conférence inter¬ de préciser: «La question qui nous est posée est celle d'aller un cran ni leur principal allié américain. nous n'avonspas encore décidé. » nationale que les pays occiden¬ plus loin et de livrerdes armes. » tauxtentent d'organiser à Genève, A Washington, les conseillers Orl'interprétationde ladéclara¬ La question a été évoquée ces en juillet. du président pour la sécurité se tion du Conseileuropéen est sujet¬ jours-ci, selon plusieurs sources Jusque-là hésitant à s'impliquer sont réunis, mercredi, pourexami¬ te à caution. Les Britanniques, qui davantage auprès de la résistance diplomatiques françaises concor¬ ner la crise syrienne. Le secrétaire ont poussé avec la France pour la syrienne en raison, notamment, dantes, qui confirment que Paris d'Etat, John Kerry, a annulé un levée de l'embargo, ont clairement de ses nombreuses divisions, Paris envisage de livrer des armes à l'op¬ déplacement au Proche-Orient fait comprendre que ce texte les a décidé d'infléchir sa position au position syrienne. Le sujet a été au pour y assister et a également ren¬ autorise, s'ils le souhaitent, à pro¬ vu de la dégradation du rapport de csur d'intenses consultations contré son homologue britanni¬ céder à des livraisons d'armes. «Le forces sur le terrain. La prise de la diplomatiques depuis le début de que, William Hague. Sur la ques¬ texte est limpide.: si on veut livrer, ville de Qoussair, une place forte la semaine. Le ministre français tion des livraisons d'armes, «les on peut», insiste un acteur fran¬ de la rébellion, le 5 juin, par l'ar¬ des affaires étrangères, Laurent Etats-Unis sont en réflexion, plus çais du dossier. mée régulière, fortement appuyée Fabius, l'a évoqué, mardi au télé¬ qu 'ilya huitjours », relève un diplo¬ Ces hésitations de langage - on par le Hezbollah libanais pro-ira- phone, avec ses homologues amé¬ mate français. lève l'embargo, on dit qu'il est nien; a marqué un tournant. ricain, britannique et turc. La Cette accélération du débat sur urgent d'aider l'opposition, mais «Ily a des conséquences à tirer veille, il avait reçu, à Paris, le chef les livraisons d'armes marque une on ne fait rien avant le- 1er août - de ce qui s'estpasséà Qoussairetde de la diplomatie saoudienne ainsi évolution par rapport aux posi¬ visent, à en croire une source bien ce qui se profile à Alep », a déclaré, quele patrondes services de rensei¬ tions prudentes défendues jus¬ informée, à démontrer au régime

maidi 11 juin, Philippe Lalliot, por¬ gnements du royaume wahhabite, qu'à présent par les pays occiden¬ syrien que « toutes les options sont

te-parole du Quai d'Orsay, en réfé¬ particulièrement inquiet de l'in¬ taux. Alors que la Russie et l'Iran sur la table », selon l'expression de

rence à laville du norddu pays, bas¬ fluence grandissantede l'Irandans sont ouvertementengagés militai¬ Laurent Fabius. tion de l'opposition, vers laquelle la région à la faveur de la crise rement auprès du régime syrien, Quoi qu'il en soit, « seule une

ferait route l'armée syrienne. « La Washington, Londres et Paris hési¬ livraison massive d'armes pour¬ syrienne. Le sens de ces entretiens, première conséquence, a-t-il pour- tent sur la marche à suivre depuis rapporte un diplomate, « a étéd'en¬ rait, à ce stade, faire pencher la svAv'\,c'estque laFrancedoit resser¬ deux ans, redoutant de s'impli¬ balance en faveur de l'opposi¬ courager les pays qui livrent déjà rer ses liens déjà très étroits avec la quer dans un autre conflit après tion », insiste un diplomate. «Mais des armes aux opposants, à savoir Coalition [principale composante les interventions en Afghanistan, pour cela, dit-il, ilfaudrait lefeu l'Arabie Saoudite, le Qataretla Tur¬ de l'opposition] et avec sa structu¬ en Irak et en Libye. vert des Etats-Unis, seuls capables quie, de continuer à lefaire pour re militaire. » Il a précisé que les Toutefois, l'urgence sur le ter¬ d'orchestrer une telle opération. répondre à l'appel au secours lancé autorités françaises auront des rainpousse à une révision des posi¬ Or, pour le moment, c'est loin par le général Idriss ». «contacts», samedi, avec le géné¬ tions. «Aujourd'hui, l'alternative d'être acquis.» m Cette urgence diplomatique est ral Salim Idriss, qui dirige l'Armée est claire, souligne un diplomate Yves-Michel Riols aussi dictée par la crainte de l'Iran. syrienne libre (ASL). Selon un pro¬ «Derrièrelaquestionsyriennejlya de haut rang : soiton laisse tomber, che du dossier, des «opération¬ la question iranienne », a déclaré soit on aide l'opposition sur le ter¬ nels» français, britanniques et M.Fabius, mercredi sur France 2. rain pour ne pas avoir à intervenir américains participeront à cette «Si l'on n'est pas capable d'empê- dans une situation déplus en plus rencontre. «La discussion portera cherl'Iran deprendrela main surla complexe. » sur lafaçon de rééquilibrer, dans le Syrie, a-t-il affirmé, quelle crédibili¬ Même si la France multiplie les dur, le rapport deforces », précise té aura-t-on en exigeant qu'elle signaux offensifs depuis quelques cette source. n'aitpas l'arme atomique ? » jours, elle n'a toutefois pas franchi Cette inflexion de la position La bataille de Qoussair a démon¬ le pas en annonçant ouvertement française est dictée par les circons¬ tré que « le régime de Bachar ne des livraisons d'armes à la rébel¬ tances, a souligné M. Lalliot. « Afous peut se maintenirsans l'appui mas- lion syrienne. M. Fabius a répété,

L'inexorable militarisation de l'insurrection syrienne « Ily a des conséquences

30avril 2011 Assaut contre 12avril Entrée en vigueur et à tirer de ce qui s'est Deraa, berceau du soulèvement échec du cessez-le-feu de l'ONU. passé à Qoussairet de pacifique syrien.

21juillet Offensive rebelle à Alep. ce qui se profile à Alep » 30juillet 2011 Création de Philippe Lalliot

l'Armée syrienne libre (ASL). 27mai 2013 Levée de l'embargo porte-parole du Quai d'Orsay

de l'UE sur lès armes à destina-

29février 2012 A Homs, premiè¬ ; tions de l'opposition. re bataille d'importance entre î - . l'ASL et l'armée régulière. ! 5juin Chute de Qoussair.

59 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensn-Bnsin Ozeti

TIME June 17, 2013

Briefing

*v BELARUS /

WHO IS

SUPPORTING UKR/ Syria's Civil EACH SIDE? The northeastern city of War Mapping Ar Raqqah is the only Syrian WHERE DOES provincial capital fully in the E.U. On THE CIVIL WAR hands ofthe rebels; an al-Qaeda- the chaos May 27, the E.U. STAND NOW? Iinked militia is dominant there let an arms BY ISHAAN THAROOR embargo on

ACCORDING TO THE U.N., AT Syria's rebels ROMANIA least 80,000 Syrians have expire, a move

died since the start of aimed at boosting the hostilities in 2011, and more outgunned than 4 million have been opposition's forced from their homes. BULGARIA fighting chances What was once a peaceful uprising against the regime of President Bashar Assad has TURKEY turned into a vicious sectarian conflict pitting Iran- backed Shi'ites allied with the 372,326 regime against Sunni rebels refugees backed by Saudi Arabia and

Qatar. Each side has attracted

asymmetrical support: AStUWAYDA LEBANON The powerful Lebanon-based Hizballah for Shi'ite group Hizballah, backed the regime and disparate by Iran, is aligned with the Islamist-extremist fighters for While battles rage across LEB Assad regime, but the rebels most of the country, the rebels. The U.S., Russia also enjoy support among there are four main war and other regional players zones: around the most many Lebanese hope the road to peace can If the regime's position populous city, Aleppo; begin with talks in Geneva worsens, Assad may the strategic transport fall back to the coastal corridors of Idlib near for which no dates have yet EGYPT region, which is Turkey; the war-battered been set but neither of heavily populated by cities of Hama and Homs Syria's warring camps Alawrtes, the minority and their environs; and 500,654' seems in a mood to cease Shi'ite sect to which the capital, Damascus, Assad belongs the regime's stronghold refugees hostilities. Here's a primer on the world's bloodiest contemporary conflict. 472,764'

refugees

STATE OF PLAY MAJOR PLAYERS

The regime's air force and

superior firepower give it

ASSAD the clear advantage, as President President President Ayatullah AN Sheik Hassan REGIME demonstrated by its June 5 Bashar Assad Vladimir Mahmoud Khamenei Nasrallah capture of the pivotal city (Syria) Putin Ahmadinejad (Iran) (Hizballah) of Qusayr, near Homs 3 (Russia) (Iran)

WHO ARE THE

COMBATANTS? The dozens of rebel

fighting brigades remain

only loosely united, while REBELS Brigadier Secretary Prime Minister Emir Hamid bin King opposition leaders in exile General Salim of State Recep Tayyip Khalifa al-Thani Abdullah struggle to exert control Idris (Free John Kerry Erdogan (Qatar) (Saudi over militias inside Syria Syrian Army) (U.S.) (Turkey) Arabia)

60 Revue de Presse-Press Revieiv-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

Briefing

RUSSIA

RUSSIA

A longtime Syrian

ally, Russia keeps INE supplying the

regime with

military equipment KAZAKHSTAN while pushing for

a negotiated WHAT ARE U.S. peace that could PRIORITIES? perhaps even keep

Assad in power

IRAQ Plagued by its

people's own sectarian

divisions, Iraq's Shi'ite-

dominated government

UZBEKISTAN shelters Syrian refugees AVOIDING A MESS

GEORGIA while allowing Iranian arms The White House has shipments to Syria to move been criticized for its

through its airspace go-slow approach to

The Erdogan AZERBAIJAN the conflict; its caution government led early calls for is due in part to the

Assad's removal and says the U.S.'s humbling experi¬ TURKMENISTAN ence occupying Iraq Syrian regime was behind

a recent deadly bomb attack

in a Turkish border town

IRAN

RAQ SYRIA PROTECTING IRAN Desperate to ISRAEL AN preserve its mam Arab ally. Chaos in Syria may AFGHANISTAN Iran has sent arms and pose new security risks 372 reportedly troopsto aid for the U.S.'s main Assad. Syria is a vital regional ally, spurring

conduit lor Iran to supply its QATAR The tiny more decisive action on Washington's part Lebanese proxy. Hizballah Gulf state has used its pëtro-wealth to

play an outsize role

in the conflict,

backing some of ARABIA The kingdom sees the more radical the Syrian conflict as a chance to rebel militias undermine regional rival Iran and is HURTING IRAN

reportedly funding and arming , QATAR The fall of the Assad

elements of the rebellion regime would strip UAE Iran of its closest

Middle Eastern ally and shrink the Islamic Republic's regional

FOREIGN reach and clout ESTIMATED STRENGTH WEAPONRY FIGHTERS

100,000-150,000 Rebels say thousands of

Attrition has shrunk a standing Hizballah

army of 320,000 to a third its fighters have CURBING size; it's joined now by 50,000 joined Assad's AL-QAEDA to 60,000 irregular militia forces illi The Obama

Administration is wary

that a post-Assad 20,000-30,000 Sunni jlhadis vacuum would benefit from Libya, extremist groups

Some estimates range up Tunisia, Saudi among the rebels

to 100,000, though Arabia and

reliable totals are hard to elsewhere

come by have enlisted

61 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 17 June 2013

spread of tuberculosis because of a lack of medicines. The Afrin region, halfway bet- Kurds fight for place in ween Aleppo and the Turkish border, has a population of more than half a million, along with more than 200,000 Syrians who Syrian civil war fled there from fighting elsewhere, said the Observatory, an anti-regime group that has By BASSEM MROUE a network of activists on the ground. The Associated Press The Afrin assault began when rebels EIRUT — Taking advantage of the chaos wanted to pass through it to attack the pre- of the civil war, Syria's Kurdish minority dominantly Shiite villages of Nubul and Bhas carved out a once unthinkable degree of Zahra, controlled by Assad loyalists, the independence in their areas, creating their own head of the Observatory, Rami Abdul- police forces, even their own license plates, and Rahman, said. After Kurdish groups refu- exuberantly going public with their language sed, rebels attacked Kurdish checkpoints and culture. and laid siege, beginning May 25. But by pursuing their own path distinct Dozens have been killed on both sides in from both the opposition and the regime, the clashes since, he said. Kurdish groups in they are also colliding with Sunni rebels, In this Sunday, March 3, 2013 file the area are mostly secular, while the rebels who have increasingly clashed with Kurdish in the northern regions are made up of photo, Kurdish female members of militiamen. Rebels have besieged a pocket Muslim extremists, including al-Qaida-lin- of Kurdish towns and villages in the mainly the Popular Protection Units stand ked Jabhat al-Nusra. Sunni Arab corner of northwest Syria for guard at a check point near the north- "There is no trust between the two weeks, leading to reports of shortages of eastern city of Qamishli, Syria. sides," Abdul-Rahman told The Associated food and medicine. openly teach their language or celebrate Press. "There are efforts taking place to pre- The fighting threatens to expand into an their New Year, or Nowruz, and Kurdish vent a bigger war that could burn the ethnic war between Kurds and Arabs, activists were routinely jailed. region." adding another layer to the potent mix of The fighting reflects in part the Kurds' fighters and conflicts in a brutal civil war "There was a political vacuum and it complicated response to Assad and the that, according to the United Nations, has was filled," said Mustafa Osso, secretary uprising against him. When the revolt already killed 93,000 people. The ethnic general of the Azadi Kurdish Party in Syria began in March 2011, some Kurds joined in tensions come on top of virulent sectarian and a senior member with the National the peaceful protests against his rule. hatreds between pro-rebel Sunnis and pro- Kurdish Council, an umbrella to 15 groups. regime Alawites and Shiites that have spira- "A future Syria should be democratic, Assad also tried to keep the community led amid the fight for power. pluralist and cannot be ruled by a central on his side by ceding ground on a major Kurdish demand, granting citizenship to Kurds are the largest ethnic minority in government any more. We want to propose some 200,000 Kurds who were registered Syria, making up more than 10 percent of a political program that Syria be a federal as aliens before. The Kurds long complai- the country's 23 million people. They are state like Iraq," he told The Associated ned of discrimination, and many of them centered in the poor northeastern regions of Press. were denied citizenship, making it difficult Hassakeh and Qamishli, wedged between But Kurdish gunmen and rebels have for them to find work or enroll in the state- the borders of Turkey and Iraq. The capital fought several pitched battles over the past run education system. Damascus and Syria's largest city, Aleppo, months. also have several predominantly Kurdish Since late last month, rebels have laid Kurds' suspicion of the opposition — neighborhoods. siege to a predominantly Kurdish pocket increasingly dominated by Islamist fighters — kept many on the fence, much like mem- Long put down by President Bashar around the town of Afrin, northwest of the bers of other minorities like Christians. Assad's regime, the Kurds are now exulting city of Aleppo. Fearing the future if Assad's secular regime in the new, de facto autonomy that they sei- In a statement Monday, the Britain- collapses, Kurds have not thrown them- zed. As the fighting intensified last summer, based Syrian Observatory for Human selves into the armed uprising — beyond particularly in the northern province of Rights warned of shortages of food, milk carving out their own interests. Aleppo, Assad's forces were stretched thin and medicine in the Afrin area. It said hos- and pulled back from mainly Kurdish towns pitals in the area are concerned about the The Kurds are also hampered by their and villages near the Turkish border, ceding own divisions among multiple factions, one de facto control to armed Kurdish fighters. of which is accused of openly siding with Assad's regime. Some Kurds say that the Over the past year, some Kurds began pro-government militia of the Kurdish openly calling for an officially autonomous Democratic Union Party, or PYD, is indi- region in Syria similar to that of northern rectly enforcing Assad's rule in several Iraq. Kurdish areas it took over last year. Vehicles sporting license plates reading PYD, Syria's most powerful Kurdish "Rojava Kurdistan," or "western group, is affiliated with the PKK, rebels who Kurdistan," have become more common. were fighting for autonomy in Kurdish- Kurdish red, green and white flags with a dominated southeastern Turkey. sun in the middle — the same flag flown in Iraqi Kurdistan — fly over homes and public The clashes between the two sides have offices. A local police force known involved PYD militiamen and extremist "Asayish," whose members include women, rebels, and the exiled opposition accuses have taken over security in the areas aban- the regime of stoking the tensions. doned last year by Assad's forces. In this Monday, Feb. 26, 2013 file "The regime wants a sectarian war bet- Kurds now study their own language photo, a boy carries a Kurdish flag as ween Alawites and Sunnis and an ethnic and cultural heritage in schools. Under he and others hold toy guns on a street war between Arabs and Kurds so that it appears to be everyone's protector and  Assad, Kurds have not been allowed to in Ras al-Ayn, Syria.

62 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti

 to say that the substitute (to the regime) by clashes in Afrin, Tel Abyad, Hassakeh, regime always has. They see the demands would be chaos and infighting," said Qamishli, Ras al-Ayn and Tel Tamr near for autonomy — or even for greater rights Abdelbaset Sieda, a senior Kurdish mem- the border with Turkey. The two sides cla- — as an attempt to split the country. One ber of the main Western-backed opposition shed in Ras al-Ayn for three months until a point of friction is also control of oil fields Syrian National Coalition. cease-fire was reached in February. in Hassakeh, especially the Rumailan field, "We are in contact with all parties to Kaniwar Ayani, 28, an activist in Ras al- currently held by Kurdish gunmen. calm the situation and to consolidate all Ayn, said hard-line Islamist rebel factions Kurdish autonomy in post-Assad Syria, efforts against the regime," Sieda said. are seeking to dominate the Kurds. When similar to the Iraqi model, could strengthen The tension first began last summer rebels entered the town, they prevented long-standing demands for an independent when rebels captured several neighbo- residents from raising any flag other than homeland for the more than 25 million rhoods in the city of Aleppo. When the the militants' black banner with Islamic Kurds in parts of Turkey, Iran, Syria and rebels reached the predominantly Kurdish slogans, he said. When they went on Iraq. neighborhood of Achrafieh, PYD members mosque loudspeakers to demand Kurdish "As Kurds, we have a right that we have controlling the district told them not to fighters surrender, the Kurds decided to been deprived from for decades. I frankly enter. stand up against them. dream of a Kurdish state," said university Some rebels accused the PYD of being "The Islamic groups entered Ras al-Ayn student Shayar Aziz, 24, from the Kurdish collaborators with the regime. The Kurds to liberate it but they stayed to impose their town of Amouda. N accused the Arab rebels of wanting to will," Ayani said. dominate their neighborhood. Many in the opposition react to The friction in Achrafieh was followed Kurdish demands much like the Assad

16 June 2013

and religious groups do not enjoy any reli- gious or political rights. “The Iranian constitution does not Kurdish Vote Contributes recognize these groups and discriminates against some of them,” he added. Meanwhile, a number of Kurds who to Rouhani’s Victory in registered for the local elections were dis- qualified by the authorities: Out of 191 Many Kurds candidates in Urumiyeh, only eight were in Kurds. Kermanshah But some of those who managed to get voted for through the vetting process did manage to reformist form joint blocs to run in the local elec- candidate tions, and their posters adorned streets and Hassan public places in Kurdish cities and vil- Rouhani. lages. Photo: ISNA In the city of Naghada, where Kurds and Azeri Turks live, only eight of the 30 approved candidates were Kurds. To increase their chances of winning the city’s nine seats, the eight Kurdish candidates ran on a joint list. by RUDAW visited Iran’s largest Kurdish city Naghada’s MP in the Iranian parlia- rudaw.net Sanandaj (Sina), but Rouhani received the warmest welcome. ment said that the authorities had initially allowed only three Kurdish candidates, RBIL, Kurdistan Region – Kurdish During his visit, while rejecting Iran’s but his efforts in parliament had convin- voters contributed to the victory of current foreign policy and promising ced the country’s election authorities to Hassan Rouhani in Iran, the only candidate friendly relations with the outside world, E allow five more Kurdish candidates into in the presidential election who promised Rouhani also said that as president he will the race. to work for minority rights and help the work to facilitate the return to Iran of Many Iranian Kurds residing in the return of Iranian Kurds living abroad. Kurds who live abroad. Kurdistan Region headed to four special Kurdish activists said that they had But some Iranian Kurdish leaders polling stations set up by the Iranian encouraged Kurds to vote for Rouhani, were skeptical of the elections in general. consulate to cast their votes. 64. He won many votes in the major In an interview with BBC Arabic, Khalid One such station was in the Soran Kurdish-Iranian cities of Kermanshah, Azizi, secretary general of the Kurdistan city’s youth center where Iranian workers Urumiyeh and Mahabad. Democratic Party of Iran (KDPI) said that and businessmen lined up to cast their Rouhani’s campaign teams were visi- the elections and their outcome would not vote to their preferred candidate. bly seen on the streets in Kurdish cities, change anything for the people of Iran. Muhsin Bawafa, head of the station openly encouraging people to vote for “These elections aren’t about human told Rudaw that the station was opened their candidate. rights or the rights of the Iranian people,” for nearly 400 Iranian families who live in Rouhani who won the votes of more he said. “It is a way for the Iranian regime the Soran area. He said more than 1,000 than 70 percent of 50 million eligible to come out of its own crisis. People par- Iranian families were living across the voters, had said during his campaign that, ticipate only to find a solution for the eco- I Kurdistan Region. if elected, he would ensure cultural and nomic crisis the regime has got them language rights of minority groups. into.” Five of the presidential candidates Khalidi said that Iran’s many ethnic

63 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

fcUîoude Mardi 18 juin 2013 L'élection d'Hassan Rohani, fruit des sanctions

Analyse

es sanctions économiques occidentales, dont l'efficacité i est toujours très discutée en K

tant qu'«arme» diplomatique,

ont-elles conduit à la victoire inat¬ tendue du candidat le plus modé¬

ré à l'élection présidentielle ira¬

nienne ? Ce seraitoublierl'irrepres-

sible aspirationà la liberté de la jeu¬ nesse iranienne et la formidable

mobilisation des mouvements « vert » et réformateurquisont der¬

rière Hassan Rohani et ont permis son élection dès le premier tour de

la présidentielle du 14 juin avec

50,71% des voix. Le mécontentement des élec¬

teurs iraniens envers lebilan catas¬

trophique du président sortant,

Mahmoud Ahmadinejad, a joué Explosion de joie dans les rues de Téhéran, samedi 15 juin, 22 heures, à l'annonce officielle de la victoire un rôle essentiel dans cette victoi¬ du religieux modéré Hassan Rohani. maryam rahmanian/upi re, accueillie comme une «divine surprise» par la population urbai¬ est tombée à 1 million en 2012 et LJRANj ne et fêtée dès l'annonce des résul¬ probablement la moitié en 2013) ; tats officiels, samedi soir, dans la Nom officiel République les salaires sont payés avec difficul¬ plupart des villes du pays. islamique d'Iran té ; les médicaments importés sont Car les huit années de présiden¬ introuvables sur le marché, et la Tabriz % Chef de l'Etat Hassan Rohani ce Ahmadinejad ont été synony¬ Machhad monnaie nationale a perdu 75 % de mes de crise économique, d'isole¬ ©Téhéran \ Guide suprême Ali Khamenei sa valeur en un an et demi. mentet de confrontationavec l'Oc¬ Tous les Iraniens le savent, mais Superficie 1 635 000 km2 cident sur le programme nucléai¬ Ispahan il a fallu que les candidats à l'élec¬ re iranien, que les Occidentaux tion présidentielle se disputent Population (hab.) 75,6 millions soupçonnent d'être à visées mili¬ IRAN surla stratégie à tenir pour que les taires, ce que nie Téhéran. Croissance -1,8% électeurs se sentent autorisés à Chiraz (Prév. 2012) Jusqu'à présent, personne n'éta¬ exprimer leur mécontentement Inflation blissait publiquement en Iran de + 30,6% dans les urnes. La campagne électo¬ (Prév. 2012) lien direct entre l'état catastrophi¬ rale présidentielle, qui ronronnait que de l'économie (l'inflation IDH (2012) 76«surl86 jusqu'au 7juin,. s'est brutalement dépasse les 30 %, le chômage est à réveillée avec le troisième débat Espérance de vie 73,2 ans 25 %, plus encore chez les jeunes) et télévisé entre les huit candidats à 400 km l'entêtement nucléaire du pays. SOURCES :PNUD: FMI la présidence. Le régime, tout en fustigeant M. Jalili, allant jusqu'à asséner «la Se sentant en perte de vitesse, Surtout, la question nucléaire l'injustice de l'Occident, préten¬ diplomatie n'est pas un minbar» Saïd Jalili, tenant d'une ligne dure, venait de faire irruption dans le dait surmonterles sanctions par la a attaqué M. Rohani, négociateur -la chaire depuis laquelle on pro¬ débat. Les Iraniens ont voté, sinon diversification de son économie et nonce les sermons dans la mos¬ lui aussi surle dossier du nucléaire contre le programme nucléaire, du une stratégie de « résistance ». quée - et s'est amèrement plaint de 2003 à 2005, l'accusant d'avoir moins contre la manière dont les Mais la réalité a fini par être la d'avoir vu sa mission « secrète » cédé aux Occidentaux et trahi le négociations ont été conduites ces plus forte: les revenus pétroliers Guide suprême; Ali Khamenei. auprès de Nicolas Sarkozy en 2007 dernières années avec l'Occident. . ont chuté de moitiéen 2012 par rap¬ Devant les caméras de télévision, sabotée en interne. «Lessanctionsontéchouéà stopper' port à l'année précédente; la pro- Pour la première fois, ce qui se M. Rohani lui a rétorqué verte-' le programme nucléaire iranien et disait tout bas, entre amis, a été ment qu'en suspendant le pro¬ à changerle régime, fait remarquer Le mécontentement porté sur la place publique. gramme à l'automne 2003, il avait Bernard Hourcade, directeur de Les Iraniens ont alors compris des Iraniens envers évité à l'Iran d'être dans le collima¬ recherche émérite au CNRS. Mais que le camp conservateur était teur du Conseil de sécurité, de elles ont affaibli et isolé l'Iran et les le bilan catastrophique l'ONU, tandis que l'équipe suivan¬ très divisé et que ses candidats, Iraniens n'en veulentplus. » du président sortant te avait essuyé quatre résolutions , emportés par leurs passions, ne Pour le Guide Ali Khamenei, respectaient plus le Guide, le véri¬ l'élection de M. Rohani n'est pas ajoué un rôle essentiel de condamnation. Ali-Akbar Velayati, un candidat table chefde l'Etat iranienet princi¬ une mauvaise affaire : il retrouve lors de ce scrutin proche du Guide dépité de devoir pal décisionnaire dans le dossier un peu de sa popularité perdue en affronter des concurrents conser¬ nucléaire. Le désistement du réfor¬ 2009, lorsqu'il avait dû caution¬

duction automobile s'effondre (de vateurs, est alors sorti de sa réser¬ mateur Mohamed Aref en faveur ner la réélection douteuse de Mah¬

1,5 million de véhicules en 2011, elle ve pour s'en prendre, lui aussi, à de Hassan Rohani a fait le reste. moud Ahmadinejad, et peut affi-

64 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

cher sur la scène internationale un dans ce vote un « signepotentielle¬ régime ou même de politique, les personnage dans lequel il a toute mentporteurd'espoir». Les monar¬ Occidentaux ont obtenu un chan¬

confiance et qui sera nettement chies du Golfe, qui espèrent un gement de climat. Reste à savoir plus respecté que son prédéces¬ désengagement iranien en Syrie, s'ils feront les gestes nécessaires

seur, discrédité parses sorties toni¬ ont salué le changement. pourconforterHassanRohani, sou¬ truantes sur la Shoah et sur Israël. En revanche, le premierministre mis à des attentes très fortes de la Mais M. Rohani aura-t-il grand- israélien Benyamin Nétanyahou, population. Le précédent de 2003 chose à offrir? Cela depend aussi qui va avoir davantage de mal à ne plaide pas dans ce sens : M. Roha¬

des Occidentaux. « vendre » la nécessité de frappes ni avait obtenu peu en échange de L'élection de Hassan Rohani a contre l'Iran, a appelé la commu¬ la suspension du programme. En

été saluée par Washington, qui nauté internationale à ne pas «se 2005, le programme nucléaire ira¬

s'est dit «prêt à collaborer directe¬ bercerd'illusions » et à faire cesserle nien reprenait.» ment» sur la question du nucléai¬ programme nucléaire iranien «par Christophe Avad re. Le chef de cabinet de la Maison tous les moyens nécessaires ». it Serge Michel

Blanche, Denis McDonough, voit A défaut d'un changement de

£tMmèz

Mercredi 19 juin 2013

Le gouvernementturc

Mardi 18 juin 2013 menace d'utiliser l'armée

igypte se rallie aux appels A Istanbul, l'appel à la grève de deux syndicats n'a pas été entendu

Istanbul Memur-Sen, proche de l'AKP, n'y

Correspondance avait pas appelé. L'ÉPOQUE OÙ l'Egypte proposait dans son discours, il y a fait allu¬ Plus que les syndicats, c'est un ses bons offices pour résoudre la sion de manière voilée en accu¬ equinousestdemandés'ilya mouvement de désobéissance civi¬ crise syrienne, en décalage avec la sant certains Etats de la région de une manifestation illégale, le-original, relayé par les réseaux position très offensive adoptée mener en Syrie «une campagne c'est de l'arrêter. Notre police sociaux, qui a attiré l'attention sur par le Qatar et l'Arabie Saoudite, d'exterminationprogrammée ». fait son devoir. Si ce n'estpas suffi¬ Taksim, lundi soir. Un danseur cho¬ est révolue. En rompant, samedi Une déclaration qui tranche avec sant, les gendarmes feront leur régraphe a lancé une protestation 15 juin, les ultimes liens diplomati¬ les efforts déployés par la diplo¬ devoir. Mais si ce n'est toujours pas silencieuse et pacifique, debout au ques qui subsistaient entre Le Cai¬ matie égyptienne à l'été 2012 suffisant, nous pouvons aussi utili¬ milieu de la place, face au centre re et Damas et en accueillant, deux pour inclure Téhéran dans un ser des éléments desforces armées culturel Atatûrk, avant d'être jours plus tôt, sur les bords du Nil, groupe de contact régional sur la turques.» Cet avertissement du rejoint par des dizaines d'autres une conférence de dignitaires sun¬ Syrie. Autre rupture qui marque vice-premier ministre turc, Bùlent « hommes immobiles ». La police a nites partisans du djihad en Syrie, un rapprochement des positions Arinç, lancé lundi 17 juin, sonne fini par arrêter plusieurs manifes¬ le président égyptien Mohamed égyptiennes et saoudiennes : comme un coup de semonce dans tants, laissant librele danseurà l'ori¬ Morsi a fait grimper de quelques M. Morsi s'est rallié à l'idée d'une un pays où l'armée a longtemps été gine de cette initiative. Sur Twitter degrés la fièvre confessionnelle zone d'exclusion aérienne, alors le foyer d'une opposition farouche onironisait surla réponse des auto¬ qui gagne le Proche-Orient. qu'il était jusque-là opposé à tou¬ à la montée en puissance des isla- rités: «L'homme immobile est sans Depuis le stade duCaire, rempli te intervention étrangère. mo-conservateursdu Partide la jus¬ doute un agentde la CIA. » de milliers de ses partisans, le chef tice et du développement {AKP). de l'Etat a rendu publique sa déci¬ « Clique de comploteurs » Mais surtout, le gouvernement Thèses conspirationnistes sion de couper toute relation avec Jeudi 13 juin, des dizaines de célè¬ réaffirme ainsi son autorité sur les Car depuis qu'il a repris la main le régime Assad. Cette mesure bres oulémas sunnites, réunis institutionsturques,y compris l'ar¬ et le contrôle des environs de la pla¬ devrait se traduire par le rappel du au Caire, ont appelé au djihad en mée, désormaisdirigée parun géné¬ ce Taksim, le gouvernement de chargé d'affaires égyptien à Syrie, estimant que l'implication ralloyal au premier ministre Recep M. Erdogan règle ses domptes. Par¬ Damas et parla fermeture de l'am¬ de l'Iran et du Hezbollah consti¬ Tayyip Erdogan. mi les principaux responsables de bassade. Le président issu des Frè¬ tuait « uneguerre déclarée à l'islam Après l'évacuation par la force la crise politique qui touche la Tur¬ res musulmans a aussi adressé etaux musulmans ». Même si le du parc Gezi, samedi 15, et un nou¬ quie figurent, selon le premier une mise en garde au Hezbollah, la pouvoir égyptien n'a pas officielle¬ veauweek-endde violences, le pou¬ ministre, « le lobby du taux d'inté¬ formation chiite libanaise, dont ment repris cet appel à son comp¬ voir montre sa détermination à ne rêt» et «lafinance internationale» l'implication au grand jour, dans la te, le fait qu'il ait accepté qu'une tel¬ pas laisserle mouvementde protes¬ quivoudraient déstabiliserl'écono¬ bataille de Qoussair, un bastion de le conférence se déroule chez lui tation reprendre son souffle. Les mie turque. Les thèses conspira¬ la rébellion repris par les pro- témoigne de son soutien tacite. H y syndicats n'ont pas réussi à le relan¬ tionnistes foisonnent. Des minis¬ Assad au début du mois, a été res¬ a quelques jours, un conseiller de cer. Deux centrales syndicales de tres ont dénoncé notamment l'A- sentie comme une provocation M. Morsi avait affirmé que les fonctionnaires, KESK et DISK, ainsi merican Entreprise Institute, un dans le monde sunnite, en particu¬ Egyptiens qui prendraient part à que l'Union des médecins avaient think tank néoconservateur, ou le lier par les islamistes. «Le Hezbol¬ l'insurrection syrienne ne seraient appelé à une journée de grève, peu philanthropeGeorge Soros. La pres¬ lah doitquitterla Syrie, et ce ne pas poursuivis à leur retour au suivie, pour la journée de lundi. se étrangère, CNN, BBC et Reuters sontpas desparoles en l'air, a mena¬ pays. Damas a réagi dimanche, en Leur manifestation vers la place en tête, a également été prise pour cé Mohamed Morsi. Il n'y a pas de déclarant que M.Morsi «s'esr/oint Taksim, déclarée «illégale» par le cible en raisonde ses « mensonges » placepourle Hezbollah en Syrie. » à la clique des comploteurs menée gouverneur de la province d'Is¬ et de ses « efforts pour donner une Bien qu'il n'ait pas mentionné par les Etats-Unis etIsraël». m tanbul, a été bloquée. Le principal mauvaise image de la Turquie ». m l'Iran, le principal allié de Damas, Benjamin Barthe syndicat de la fonction publique, Guillaume Perkier

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X(1)îonde

Mardi 18 juin 2013

A Istanbul, l'évacuation du parc Gezi scelle la victoire de M. Erdogan

Le premier ministre turc a profité des divisions du mouvement de la place Taksim

Istanbul

Correspondance

Il n'y avait plus un manifestant sur la place Taksim et dans le

parc Gezi, lundi matin. Sur les escaliers du parc, à l'endroit où se

tenaient barricades, tentes et cam¬ pement de fortune, des centaines

de policiers montent la garde pour

empêcher quiconque de s'y réins¬

taller. Samedi soir, les autorités

ont évacué par la force plusieurs

milliers de manifestants pacifi¬

ques du parcGezi, faisant, une nou¬

velle fois, des dizaines de blessés.

En vingt-quatre heures, les ser¬

vices de nettoyage de la municipa¬

lité ont débarrassé les allées du

parc des stigmates de quinze jours

d'occupation, des tentes, des réser¬ vés de nourriture et de médica¬

ments, remplissant les bennes de plusieurs camions. Les véhicules de la police, vandalises, exposés

comme des trophées depuis deux

semaines, ont été retirés. Dès le len¬ demain, des parterres de fleurs ont Lors durassemblement de l'AKP, le parti de Recep Tayyip Erdogan, dimanche 16 juin, à Istanbul, ozan kose/afp

été replantés. «Nous sommes les

seuls vrais écologistes», a lancé le ses, pour mettre le dernier coup de révolutionnaire comme de l'extrê¬ d'avoir provoqué ces émeutes. Le

premier ministre Recep Tayyip balai et « rendre le parc Gezi au me droite ultranationaliste, que gouvernement turc s'en est vio¬

Erdogan devant ses partisans, peuple ». les autres manifestants tentaient lemment pris à la presse étrangè¬ dimanche, à Istanbul. Dimanche, Solidarité Taksim, tant bien que mal de retenir. La re, à l'Unioneuropéenne et au « lob¬ Ces derniers jours, M. Erdogan qui regroupe plus d'une centaine police a pris d'assaut un hôtel de bydu tauxd'intérêt», cette finance avait lancé plusieurs ultimatums, d'associations et d'organisations luxe, situé en bordure du parc internationale accusée d'avoirten-

appelant les manifestants à capitu¬ politiques, avait appelé à retour¬ Gezi et qui servait de refuge té de déstabiliser son pouvoir. Le

ler. «Aux pères et aux mères, s'il ner sur la place. Le mot d'ordre depuis plusieurs jours aux mani¬ dirigeant turc a invité ses oppo¬ vous plaît, prenez vos enfants par était d'y rassembler de nouveau festants. Au total, 350 personnes sants à s'exprimer dans les urnes, la main etfaites les sortir de là», ont été arrêtées dimanche, selon dès les élections municipales du

avait-il déclaré jeudi. En réponse, le barreau d'Istanbul. La police printemps.2014. La premier ministre a les mères des occupants avaient refuse de délivrer des informa¬ Plusieurs syndicats de gauche constitué un cordon de protection invité ses opposants tions sur leur sort, souligne ont appelé à une journée de grève, autour du parc, pour protéger Andrew Gardner, d'Amnesty lundi, pour tenter de prolonger la à s'exprimer dans leurs rejetons de la police. Elles ont International. mobilisation. La jeunesse de la pla¬ dû reculer au moment de l'assaut les urnes, lors des Dans le même temps, de l'autre ce Taksim sort vaincue de cette final. côté delà Corne d'Or, Recep Tayyip bataille politique où M. Erdogan municipales, en 2014 Au milieu de la place livrée au Erdogan était ovationné par près n'a accordé, comme seule conces¬ chaos, le politologue Ahmet Insel de 300 000 militants de son parti, sion, que.la promesse de respecter observe, dépité, l'évacuation du unmillion de personnes. Mais tou¬ l'AKP, réunis pour un « meeting du la décision que donnera la justice

parc « C'est terrible, ilfallait se reti¬ te la journée et une partie de la respect de la volonté nationale ». administrative sur la construction

reretconsidérercomme une victoi¬ nuit, la police antiémeute a « Nous ne laisserons pas les gens de la réplique d'une caserne otto¬ re le recul d'Erdogan qui a accepté repoussé les tentatives à coups de prendreenotagelavolontédupeu- mane, à l'emplacement du parc. Le un référendum pour le projet de gaz lacrymogènes, de grenades ple, nous ne laisseronspas le vanda¬ f'juin, le tribunal a demandé la

construction », se désole-t-il. Mais assourdissantes et de balles en lisme et l'immoralité de gangs de suspension du projet. Après vingt :1e premier ministre turc a habile¬ caoutchouc, affrontant dans les terroristes détruire l'état d'esprit jours de lutte, la défaite a un goût

ment exploité les faiblesses des ruelles de petits groupes de mili¬ pacifique d'une nation », a lancé amer.»

manifestants, profondément divi- tants issus de l'extrême gauche M. Erdogan, accusant l'opposition Guillaume Perkier

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JUNE 18, 2013 Iran's president-elect speaks of healing ties

Inspectors from the International Atomic EnergyAgency have repeatedly TEHRAN sought access to the military site of Parchin, near Tehran. But Iran has Alienation with U.S. denied such a visit by saying that mili¬ tary sites are not part of their obliga¬ is 'old wound,' he says tions under the Nuclear Nonprolifera- but rules out direct talks tion Treaty, which Iranian diplomats often refer to as the "international S framework." BY THOMAS ERDBRINK But indirectly underlining the effects % President-elect Hassan Rowhani, of the sanctions, Mr. Rowhani said he speaking on Monday for the first time was already working with the departing since his election victory, said he government to prevent food shortages. wanted to reduce tensions with the "People are in instant need of basic United States but ruled out direct talks staples," he said. The government will between Tehran and Washington. increase domestic production to stabi¬ In his first news conference after win¬ lize prices and rising unemployment, he ning Friday's presidential election said without elaborating. promising more freedoms and better re¬ The cleric, who is nicknamed the dip¬ lations with the outside world, Mr. Row¬ lomat sheik in Iran for his white turban hani called the issue of nonexistent rela¬ and pragmatic streak, said his victory tions between Iran and the United States and the high turnout in Friday's election "an old wound, which must be healed.' ' had altered the view that other coun¬ Iran, he said, wants to reduce ten¬ tries have of Iran. in Syria in 2014, the current government sions between the two countries, which "On a global level, our image has must be officially recognized by the have no diplomatic relations and are at changed," he said. "The atmosphere in world countries." odds over the nature of Iran's nuclear the global opinion has changed, and this He noted the street parties that erup¬ enrichment program. ted on Saturday after his official victory, Echoing similar statements from the provides new opportunities for us." In¬ saying the "time of sadness for Irani¬ departing administration of President teraction with the rest of the world ans" was finished. But he did not offer Mahmoud Ahmadinejad, Mr. Rowhani except for Israel, which Iran does not any clear examples of the measures he said there would be no direct talks until recognize is important, he stressed. would take to lift the security atmos¬ the United States stopped "interfering "I hope all countries will seize this op¬ phere that has pervaded the country in Iran's domestic politics," respected portunity created by our people and during Mr. Ahmadinejad's presidency. what he called Iran's nuclear rights and their vote," he said. Mr. Rowhani said he would never for¬ lifted economic sanctions. He paid special attention to neighbor¬ get the promises he made during his "All should know that the next gov¬ ing countries, especially the Gulf king¬ campaign. "But we need to set our pri¬ ernment will not budge from defending doms that reduced relations with Iran orities first," he said. "We need time." our inalienable rights," Mr. Rowhani under Mr. Ahmadinejad's presidency. told reporters. He emphasized that like "The priority of my government's for¬ eign policy will he to have excellent rela¬ those of his predecessors, his govern¬ Nuclear 'progress' seen ment would not be prepared to suspend tions with all neighboring countries," he

uranium enrichment, something he had said. Iran is making "steady progress" in ex¬ Mr. Rowhani singled out Iran's done as a nuclear negotiator in 2004 as a panding its nuclear program and inter¬ biggest regional rival, the Sunni king¬ trust-building measure in discussions national sanctions do not seem to be dom of Saudi Arabia, which supports with European countries. slowing it down, the chief of the Interna¬ rebels in Syria while Iran supports the "We have passed that period," he said tional Atomic Energy Agency said Mon¬ government of Syria's president, of that time. "We are now in a different day, Reuters reported from Vienna. Bashar al-Assad. situation." Yukiya Amano, the director general of "We are not only neighbors but also Instead, Mr. Rowhani, who is sched¬ the agency, said he remained committed brothers," he said. "Every year hun¬ uled to take office on Aug. 3, offered to a dialogue with Iran to address the dreds of thousands of Iranian pilgrims more openness concerning Iran's nucle¬ agency's concerns about what it calls visit Mecca. We have many common ar program, saying that was his way of the possible military dimensions. points with Saudi Arabia." working to end the sanctions that have But no new meeting has yet been set On Syria, he made the same points severely damaged the Iranian economy. after 10 rounds of talks since early 2012 Iran has always contended that its offered by Iranian diplomats over the failed to make progress in reviving a uranium enrichment is for peaceful pur¬ last two years. The Syrian people should stalled investigation into suspected poses, rejecting Western suspicions decide their own fate in the presidential atomic bomb research by Iran. that the country is seeking the capabili¬ election in 2014. "It's up to them to de¬ Mr. Amano said that Iran had made ty to build weapons. cide," Mr. Rowhani said without com¬ advances in building a heavy water re¬ "First, we are ready to increase menting on the military support to Mr. search reactor near the town of Arak but transparency and clarify our measures Assad provided by Hezbollah, the Leba¬ that it was difficult to say whether its within the international framework," he nese Shiite organization that is financed timetable, which envisages it starting said. "Of course our activities are by Iran. operations next year, was realistic. The already transparent, but still we in¬ "We hope that peace will return to reactor could give Iran an alternative in¬ crease it. Second, we will increase the this country with the help of all coun¬ gredient, plutonium, for nuclear bombs. trust between Iran and the world.' ' tries," he said. "Until the next election

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June 19, 2013

ment finds itself for the first time off balance and unsure of itself. On the other hand, not criticizing the Turkish govern- Obama Flails on Syria ment, especially in light of the conspira- intervention by Hezbollah. torial invective stemming from it, would make the White House look diminished. These lines are not being written by Either way, the Turks may decide, despite someone who favors a U.S. intervention American wishes to the contrary, to conti- in Syria. Quite on the contrary. I strongly nue, in collaboration with the Qataris, to believe that the United States should stay support fundamentalist fighters such as out of Syria unless there is an internatio- Jabhat al-Nusra, as they are the ones who nal consensus expressed through the UN can really fight. Security Council or our regional allies take the lead and ask for our help. What are we left with? The new policy is limited in what it can materially provide The administration has to date wisely the rebels. Arms have a tendency to be resisted calls from various quarters, both shared on the battlefield and no one domestic and international, to establish wants sophisticated weaponry to fall into either safe havens or a no-fly zone in the hands of vicious, Jabhat al-Nusra- Syria. Both would have required exten- type fighters. Clearly the new policy will Henri J. Barkey sive and continuous application of U.S. not make much of a difference against firepower resulting in casualties, inclu- seasoned Hezbollah fighters. The only ding many innocent ones. It is not clear he Obama’s administration’s recent thing that could help somewhat is intelli- that either choice would necessarily bring announcement that it would start gence sharing with the rebels to alert down a regime whose supporters believe armingT the Syrian rebels—the right them of Syrian and Hezbollahi troop they are fighting for dear life and there- ones—looks like a sign of desperation. movements so they are not caught by sur- fore are willing to visit untold damage This is especially true because it followed prise. and violence on their own country. The a White House announcement that 100- Iraq experience also demonstrated that a The White House has to view its Syrian 150 Syrians had been killed because of regime can live with a no-fly zone indefi- policy through the prism of all its ele- the regime’s use of chemical weapons. nitely. Once committed to this, the expec- ments: Iran, which has elected a new and The president’s earlier declaration that tation would be that the United States promising president; Iraq, where the the use of chemical weapons would cross would have to finish the job and thus repercussions of the Syrian crisis are felt a “red line” forced the White House to engage the U.S. military in another war in most intensely; the peace process, preci- act. another Muslim country, with no help sely because (Benjamin Netanyahu not- The irony is that the administration has from anyone else. withstanding) this is a moment of oppor- been deeply involved in the delivery of tunity; and Turkey, where Erdogan needs arms to rebels, most of which cross into There are other problems with this help to stabilize his wobbly administra- Syria through Turkey or Jordan, both announcement. Washington was already tion. close U.S. allies. The problem with the knee-deep in both Turkey and Jordan, The Syrian crisis is one big event. Little White House announcement, therefore, is working with their respective security steps like those announced over the that it appears to be a half-hearted, half- establishments’ programs with the Syrian weekend are not what is needed. The baked idea—clearly not a first choice. It rebels. Both Turkey and Jordan have administration should clearly state its does not seem to be part of an overall made it clear that they want the United objectives, elucidating what it is willing strategy towards Syria, unless one wants States to intervene in Syria; though regio- and unwilling to do—and under what to interpret it as a “diplomatic” move des- nal powers most directly affected by the conditions is it willing to take action, igned to strengthen the stature of the Syrian uprising, they have been generous diplomatic or military. Syrian opposition in advance of the with humanitarian assistance and have nonexistent Geneva negotiations. also helped the rebels. But they have also Considering all the firepower and help elected to rely on America to deliver from Iran, Hezbollah and Russia the them from Assad. Henri J. Barkey is a professor of inter- regime has at its disposal, this attempt Recent events in Turkey have made the national relations at Lehigh University. diminishes the White House’s standing situation even more complicated for the and does little to help the rebels. Obama administration. The harsh police Moreover, it also makes the administra- intervention against the peaceful demons- tion look as if it is flailing; why respond trators and especially the anti-Western to one hundred deaths and not to the rhetoric emanating from Turkish leaders almost one hundred thousand already kil- and their associates in the press and led? elsewhere have cast doubts on the reliabi- In reality, the White House announce- lity—and perhaps even on the close- ment is nothing more than an attempt to ness—of the two administrations. inject some element of resolve into an Severely criticizing Prime Minister opposition that has been battered of late, Recep Tayyip Erdogan risks the latter’s with the fall of Qusayr following the wrath at a time when the AKP govern-

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The last round of Turkey-PKK dialogue took place from 2008 to 2011. Following The PKK’s tentative exploratory contacts mediated by an unknown international guarantor, parallel sets of talks convened in Oslo, where peace with Turkey Turkish intelligence officials held meetings with a KCK delegation, at Imrali prison, where Ocalan is serving a life sentence. By Jake Hess The Kurdish side submitted three protocols ANDIL MOUNTAINS, IRAQ -- for a settlement to the Turkish government QMurat Karayilan's mustached face sou- in May 2011. It also provided detailed pro- red as he read from the daily intelligence posals for a new constitution. Karayilan report prepared by his field commanders in asserted that the government has never the Kurdistan Workers' Party (PKK), the "put them into practice nor rejected them" rebel group that has fought Turkey since or submitted written proposals of its own. 1984. Prime Minister Recep Tayyip Erdogan later said Turkey cut off the talks due to "insin- The Turkish army is flying Cobra attack hel- Ankara's court. The two or three months cerity in communication." icopters even as PKK guerrillas withdraw ahead are very important." from Turkey to camps in northern Iraq, the There is little indication that Turkey was report said. U.S. drones still buzz over the The portly rebel rattled off a list of reforms ever sincere about reaching a negotiated PKK's mountain strongholds. Turkish mili- when asked what he expects from Turkey in settlement with the PKK. It detained or tary operations continue near the Iraqi bor- the next phase of the process. "There are arrested thousands of Kurdish politicians der, the militants have written. things that needed to be done for Turkey's during the Oslo years. Military assaults on democratization prior to now but weren't, the guerrillas continued. In 2009, the ruling Karayilan, chairman of the executive coun- unfortunately," he said. First on the list: Justice and Development Party (AKP) cil of the Kurdistan Communities Union release the "thousands" of Kurdish politi- launched an "opening" that quickly closed (KCK), the umbrella formation that encom- cians, activists, and intellectuals impris- with few results. In a diplomatic cable, passes the PKK, denounced these and other oned on terrorism charges. Doug Silliman, Deputy Chief of Mission at "provocations," but insisted they will not the U.S. Embassy in Turkey from 2008 to upset the tentative peace process with Next is a series of legislative changes the 2011, said Turkish security officials repeat- Ankara as long as there are no attacks. The government could enact without amending edly described the government's goal for its PKK's broad popular support and impene- the constitution -- "road cleaning," in "opening" as isolating and defeatining the trable mountain fortress on the Iraqi border Karayilan's words. This includes revision of PKK's leadership through a mixture of with Iran offer it the choice of continuing Turkey's notorious Anti-Terror Law, which reform and repression. the insurgency. But Karayilan sees the has been used to punish nonviolent dissent, PKK's future in the cities of Turkey, not the and reduction of the 10 percent electoral nkara moved to get Washington on rebel hideouts he has waged war from for threshold, which has hindered representa- Aboard with this approach. Ray Odierno, almost 30 years. tion of Kurds in Turkey's parliament. "If the then the top commander of U.S. forces in government wishes, it can do all of this right Iraq, began preparing a common anti-PKK "If Turkey carries out reforms, if the process away. The fact that it has not done so is "action plan" with Turkey in February 2010. is successful, our goal is to be legal and law- thought-provoking," Karayilan said. Odierno described "isolating the true [PKK] ful, not illegal in the mountains," Karayilan ideologues and rendering them ineffective" told Foreign Policy in an interview at a PKK But Karayilan was pragmatic, refusing to as a goal. Turkey presented the United safe house in the Qandil Mountains. describe any of these as "red lines" or mini- States with two of its own plans it hoped mum requirements for the PKK's continued Washington would incorporate into the Some 40,000 people have been killed in the participation in the peace process. Nor did final. The first aimed at "termination of the conflict, most of them Kurds. The PKK he try to set a deadline for moves by the armed presence of the [PKK] terrorist orga- abandoned its original goal of establishing government. "It's possible that not all of our nization in Northern Iraq as soon as possi- an independent Kurdish state in the 1990s. goals will be immediately realized in the ble" by disrupting its logistics and commu- It now officially backs a negotiated settle- current solution process," he said. "If the nications. The second outlined steps Ankara ment based on Kurdish rights and some political path is opened to us, we can expected the Kurdistan Regional form of autonomy within Turkey's existing achieve our aims through political means." Government to take against the PKK. borders. Turkey, the United States, and Iraq In Karayilan's ideal scenario, the PKK's announced the plan that April, though its Talks between Turkey and jailed PKK leader focus will eventually shift from armed to terms were obscure. On the political front, Abdullah Ocalan resumed in fall 2012 fol- cultural insurrection. He said that a future, Washington imposed personal sanctions on lowing months of bloody fighting and a dra- legal PKK will leave the electoral realm to two of the three members of the Kurdish matic hunger strike by thousands of the pro-Kurdish Peace and Democracy delegation to the Oslo talks. In October Kurdish political prisoners. Both sides have Party (BDP). "The PKK aims to shape socie- 2009, the Treasury Department declared honored a cease-fire, and the PKK started ty, not rule over it. It will carry out various KCK member Zubeyir Aydar a "Significant pulling back its fighters in May. Karayilan projects to bring society to a higher level. Foreign Narcotics Trafficker" along with said they are all "on their way" to Qandil, The PKK will open academies, carry out cul- Karayilan. In April 2011, it deemed PKK co- where guerrillas shelter in oddly pictur- tural and philosophical activities, do ideo- founder Sabri Ok a "Specially Designated esque tent camps nestled in lush valleys. logical work, raise social consciousness." Narcotics Trafficker."

"We have fulfilled our duties in the first Will they return to violence if the peace The Obama administration's statements in stage of the process. If the Turkish govern- process falls apart? "There's a possibility. support of the current peace process leave ment and state want to solve the Kurdish We hope there will be no need for that, but Karayilan optimistic that this time could be issue, they should do what is required of if there's a real collapse, we will, of course, different. He hopes the West will use its ➤ them," Karayilan said. "The ball is in defend ourselves." influence to improve prospects for a

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➤ solution. "I see a softening. I see the armed opposition has a completely Fidan is heard saying that Erdogan and support of the outside world, and especial- Islamist outlook." But he hinted that ties Ocalan were in accord on "90 to 95 per- ly the U.S.A., as important. I think devel- are improving. "I hear that America and cent" of their views. Karayilan said the par- opment of a more active posture on their Europe are just now looking at the PYD ties have edged closer since: "In terms of part would allow the process to speed up," and Syrian Kurds. There are also positive our discussions and dialogue, I can say it's he said. "We want the U.S.A. and European developments on this front. There are even more advanced [today] than it was Union to develop policies to solve the warmer contacts, but I think America and then. Our leader says he trusts the delega- Kurdish issue. The most important path for Europe are late on this." tion that's meeting with him. But it's not this is to remove the PKK from the list of clear to what extent the state and govern- terrorist organizations." arayilan added that the KCK plans to ment power behind the delegation will Kexploit the nascent diplomatic oppor- abide by the discussions." The KCK leader asserted that Western tunities created by the peace process. "We interests would be served by more cordial want to carry out informational activities For now, the PKK plans to wait and see relations with the Kurds. "Solving the in the European Union and America as a what happens. Kurdish issue will definitely pave the way first step. Up until now, the American to democratization and normalization in public hasn't learned about us from our- "How serious are they this time? I don't Turkey. In addition, it will have a similar selves; they've learned about us from know. The PKK isn't a sitting target. We impact on the Middle East. I think the Turkey. We want to change this. I hope can't just be eliminated," said Karayilan. West has an interest in this," he said. opportunities will be born in the future, "If America and Turkey have finally seen and that we'll have more effective projects. this, are truly sincere about a solution, and Karayilan offered Syria as an example. The We want to carry out diplomacy, but there not planning to approach the process as KCK has influence in due are obstacles. For example, America won't they did during Oslo, we're ready. Time to its relations with the Democratic Union give us a visa because we are PKK mem- will show their intentions." I Party (PYD), the most powerful party bers." there. "Syrian Kurds have the most secular, Jake Hess is a journalist based in modern, and democratic policies in that Karayilan maintained that the sides have Washington, D.C. He can be reached at society. The Kurds are closest to the West. reached a significant spoken agreement. In [email protected]. But due to Turkey's veto, [the West] does- a leaked audio recording of a meeting at n't even have relations with them. The Oslo, Turkish intelligence official Hakan

cent, a Total spokesman said. "This participation in an operated explora- Total acquires tion block was contemplated at the time Total made its move in Kurdistan during new Iraqi Kurdish the summer 2012," Total said in an emailed statement to Reuters. exploration block In the summer 2012, the French major PARIS/ARBIL / 17 Jun, 2013 / Reuters bought a 35 percent stake in the Harir and Safen exploration blocks in Kurdistan, where contract terms are more TOTAL HAS bought an 80 percent stake in the Iraqi Kurdish explo- attractive than in the southern part of the country. ration block Baranan in a move that reinforces the French oil The move drew at the time an angry response from Iraqi authorities, major's position in the semi-autonomous region where crude who warned Total, which has a stake in the Halfaya oilfield in the reserves are plentiful. southern Missan province, that it would be forced to sell it if it did not H The Kurdistan Regional Government will own the remaining 20 per- cancel or freeze deals with Kurdistan.

published by Istanbul-based The Oil & Gas Year. A source at state company Turkiye Petrolleri (TPAO), Turkey's main oil exploration Iraqi Kurdistan company, denied his company won the licences. The Turkish entity will have 80 percent stakes in the Choman, gives Turkish company six Hindren and Arbat blocks, the report said. Choman and Hindren are contiguous sections on the border with oil exploration blocks Iran, and Arbat is in the southeast near the city of Sulaymaniyah and ISTANBUL, June 18, 2013 (Reuters) has had some seismic work completed. The entity will hold a 40 percent stake in Pulkhana in the south, LOCAL authorities have given an unnamed Turkish company where eight wells have been drilled, and Jabal Kand in the west. It is licenses to explore for oil in Iraqi Kurdistan, according to a report, expected to be given a 40 percent stake in the Khalakan block in the a move that could anger the central government in Baghdad already east of Iraqi Kurdistan, the report said. worried about the region's growing independence. The ease of extraction and favourable production-sharing terms have The report, co-published by The Oil & Gas Year and the autonomous attracted majors such Exxon Mobil Corp, Chevron Corp and Total SA Kurdistan Regional Government (KRG), is the first official confirma- to the Kurdistan region, despite threats of blacklisting from Baghdad, tion of the deal. It said a company described only as "a Turkish entity" which considers the KRG contracts illegal. was given stakes in the Choman, Hindren, Arbat, Pulkhana, Jabal The central government's refusal to pay for exports from the north Kand and Khalakan blocks. has sharply reduced shipments, which are currently made overland Resource-hungry Turkey and neighbouring Iraqi Kurdistan, rich in by truck to Turkey. hydrocarbons, have been negotiating on energy since last year. Resolution of the dispute between the regional capital Arbil and However, the central government insists it has the sole authority to Baghdad is essential if the Kurdish region is to reach itsG export goal sign energy deals. of more than 1 million barrels of oil per day in by 2015. A Turkish Energy Ministry official declined to comment on the report

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in Ifrin to soar, residents said. Kurdish farmers are also struggling to Arab Islamist rebels, Kurds market their crops, the sources said, with rebels extorting high fees at roadblocks. "Ifrin has been sympathetic to the clash in northern Syria revolution but the rebels are not serving their cause by what they are doing," said Abboud Hakim, a retired government offi- Kurdish fighters cial in Ifrin. from the Popular "They accuse the PKK of delivering supplies to Nubbul and Zahra when they Protection Units themselves let trucks go there if they pay pose for a pic- them at the roadblocks," he said. ture in Aleppo's Rebel sources said the overnight Sheikh Maqsoud clashes began when PKK gunmen attacked neighbourhood a roadblock held by an offshoot of the al (MUZAFFAR Qaeda-linked Nusra Front near Jindaris, a SALMAN, Kurdish town southwest of Ifrin city, des- pite a truce brokered two days earlier by REUTERS / June Colonel Mustafa al-Sheikh, a moderate 20, 2013) Free Syrian Army (FSA) commander. Under the deal between the FSA and the Kurdish Protection Units, a de facto A l t h o u g h PKK unit, the siege on Ifrin was to be lifted Kurdish politicians hold senior posts in on Wednesday and both sides were to have Khaled Yacoub Oweis / Reuters the mostly Arab Sunni Muslim opposition, freed their prisoners. attempts to bring the main Kurdish parties An opposition source in northern Syria AMMAN (Reuters) - Islamist rebels into the umbrella Syrian National Coalition said the ceasefire deal had little effect have cut access to a Kurdish area in nor- have failed, amid rows over how to define because Sheikh had only limited influence thern Syria and clashed with Kurdish Kurdish rights in a future Syria. on the Islamist brigades which hold sway nationalist PKK fighters whom they accuse Assad, whose minority Alawite sect is on the ground. of backing President Bashar al-Assad, an offshoot of Shi'ite Islam, has pulled his The PKK, the source said, also seemed sources on both sides said on Thursday. troops out of cities in eastern Syria and to have little interest in the deal, especially The confrontation threatens to open a out of many parts of Ifrin in the north- after Arab reconciliation delegates sent to new front in Syria's 27-month-old civil west, in effect granting the Kurds an auto- Ifrin were reportedly killed a few weeks war, in which Kurds, who form about 10 nomy many of them fear losing if he is ago. percent of the population, have so far toppled. Massoud Akko, a Kurdish activist played a limited role. Ifrin was thrust deeper into the based in Norway, said the conflict in Ifrin Fighting erupted overnight on the edge conflict when Assad's forces reinforced had become turf warfare with scant rele- of Ifrin, a rugged, olive-growing area on Zahra and Nubbul, two Shi'ite villages vance to the Kurdish cause or the aims of the Turkish border, the sources said. Four situated between Ifrin and the divided city the anti-Assad revolt. people were killed, bringing to at least 30 of Aleppo, as part of an apparent attempt "Even if the Kurdish Protection Units the death toll from battles and assassina- to capture the rural north, a supply line to have committed violations, it does not jus- tions in the last few days. Dozens more Aleppo and to various rebel-held areas in tify besieging 150,000 civilians living in have been taken in tit-for-tat kidnappings, the interior. over 300 villages," Akko said. "The rebel the sources said. Lebanese Shi'ite Hezbollah fighters forces are using the same methods of col- Tensions between Arabs and Kurds, deployed in Zahra and Nubbul. The army lective punishment as Assad." whose relationship is riven by land dis- also airlifted troops and loyalist militia to In Aleppo, opposition activists repor- putes, especially in eastern Syria, have an area in Ifrin behind rebel lines, opposi- ted the heaviest fighting in months as risen since the uprising against Assad tion sources said. rebels fought to claw back gains by erupted in March 2011. ECONOMIC DISRUPTION Assad's forces in several districts. Pro- Thousands of Kurds joined peaceful Accusing PKK (Kurdistan Workers' Assad forces came under attack in al- pro-democracy protests early on in the Party) fighters of supplying the two vil- Sakhour. Fighting also raged in Suleiman revolt but the community has mostly lages, Islamist rebels cut main roads from Halabi, a district largely held by Assad's stayed out of the armed and largely Ifrin to the provinces of Idlib and Aleppo loyalists. Ë Islamist insurgency that followed. this month, causing prices of basic goods

capital Irbil. Chevron secures Iraqi Financial terms weren't disclosed. Chevron last year became the second Kurdish oil deal US oil major after Exxon Mobil to BAGHDAD / June 18, 2013 / Associated Press sign an energy exploration deal with the Kurds, signing up for two explo- ration blocks north of Irbil. US oil giant Chevron says it has signed a deal with Iraq's Iraq's central government in Baghdad Kurdish regional government to expand its oil exploration has been in a long-running dispute with the Kurds over energy territory in the northern self-rule region. policy and disputed land rights. Baghdad wants to manage the The California-based company said in a statement emailed on country's energy resources nationwide and have the final say on Tuesday that it acquired the rights to hunt in the Qara Dagh energy deals. H exploration block, which is located southeast of the regional

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can bring Kurdish oil and gas to international markets, bypassing Baghdad. Kurdistan: Pipeline The last pipeline link, slated to be completed by the end of September, will link up Kurdistan’s fields to the Turkish border at to ‘Independence’ Fishkabour and will have a capacity of 1 million barrels a day by 2015. By Jen Alic The country is close to having enough oil to fill that capacity, and more Oilprice.com discoveries are coming on line all the time. For now, the Kurds can only export to Turkey by truck, to the tune s Kurdish authorities in Northern Iraq announce they will begin of about 30,000 barrels a day. In March this year, the Kurds sold their Aexporting crude oil by pipeline to Turkey as soon as the last link is first crude on international markets, while previously they were trading finished in September, Gulf Keystone Petroleum launches a new explo- crude with Turkey in return for refined products for use at home. ration round that could reveal the best resource potential in the region. It was this first international sale that really re-sparked Baghdad’s UK-based Gulf Keystone Petroleum this week started operations at ire. Baghdad views this as illegal oil and gas activity, but the Kurds— its Shaikan-7 exploration well in Iraqi Kurdistan, targeting reserves and foreign companies doing business in Northern Iraq—have shrug- more than 2.5 miles underground. ged off Baghdad’s multiple threats. Drilling for the company’s first deep well will take an estimated 9 The Kurds have the advantage, even more so not that the rest of months, and there is a lot of optimism for this play. Gulf Keystone Iraq is engulfed in a sectarian conflict as it becomes the definitive thinks it holds up to 10.5 billion barrels of oil and is targeting 2015 for second front in the war in Syria. Last week, Iraqi Prime Minister Nouri production of 150,000 barrels per day. al-Maliki flew to Erbil, the capital of Iraqi Kurdistan, to hold high-level Kurdistan is already a hot venue, which just keeps getting hotter talks. This hasn’t happened since 2003, and it indicates that the talks by the week, with amazing drilling success rates across the board. The were on the Kurds’ terms, as well as their terrain. territory governed by the Kurdistan Regional Government (KRG) has Will Baghdad be able to stop the Kurdish oil and gas momentum? about 45 billion barrels of proven reserves. Not at this point. Once the pipeline is up and running, the game is over Ë What everyone is waiting on now is the pipeline to Turkey, which and Baghdad doesn’t have the resources to turn it into a conflict.

27 June 2013 Diyarbakir Conference Discusses Independent Kurdish State for First Time rudaw.net By MASHALLAH DAKAK The smoke-filled venue turned into a place of heated IYARBAKIR, Turkey – By openly debate, but BDP co- debating the independence of Turkey’s founder Ahmet Turk Kurdish areas for the first time, a confe- D tried to ease the ten- rence in Diyarbakir two weeks ago drew sion and keep every- attention and reaction by the Turkish media one to the agenda of and politicians. the gathering. The Kurdish Peace and Democracy Photo: DIHA Party (BDP) and the Congress of Democratic Society (KCD) have held many conferences on Kurdish issues in the to the Kurdish struggle as a whole as “the of Kurdish cultural and political rights past, but this was the first where Kurdish 30-year struggle.” within a democratic Turkey, Besikçi leaders discussed a possible fragmentation The representatives of the Freedom encouraged the Kurds to work for an inde- of Turkey and an independent Kurdish and Socialism Party and some other pendent state, saying that true Kurdish state. Kurdish groups objected that the PKK was freedom can be achieved only through an Leaders of the KCD and BDP reitera- placed at the heart of the Kurdish struggle. independent Kurdish state. ted the right of the Kurdish people to edu- The smoke-filled venue turned into a But Leyla Zana, an independent cation in their mother tongue in Turkey, place of heated debate, but BDP co-foun- Kurdish MP who also spent more than 10 where Turkish is the only official language. der Ahmet Turk tried to ease the tension years in prison for speaking in Kurdish on In the meantime, they praised the and keep everyone to the agenda of the the opening day of the Turkish parliament struggle of veteran Kurdish politicians gathering. in 1994, said, “An independent Kurdistan have long advocated for Kurdish indepen- Ocalan himself sent a message from is in my heart, but it is not realistic in the dence. his prison cell to be read at the conference. current world state and the situation in the The conference, however, was not The long message was received by the Middle East.” without disagreements among representa- audience with enthusiasm. Osman Baydemir, the mayor of tives of various political parties. A speech by İsmail Besikçi, a Turkish Diyarbakir -- the largest Kurdish city in Organizers of the conference referred scholar who spent years in jail for defen- Turkey -- said that unity was of paramount to the jailed leader of the Kurdistan ding the national rights of the Kurdish peo- importance for the Kurds at this stage, and Workers Party (PKK) Abdullah Ocalan as ple, received yet a warmer welcome. recited from classical Kurdish texts on soli- “the president of the Kurdish nation,” and Unlike Ocalan’s message, which spoke darity.G

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Mercredi 19 juin 2013 La Turquie doit se libérer de la dérive

autoritaire des islamistes au pouvoir

poursuite de la contestation, et à l'appro¬ de la place Taksim, et on peut se deman¬ che de plusieurs échéances électorales, la der si sa réaction excessive n'est pas liée majorité au pouvoir montre des signes de BayramBalci au fait que les troubles ont gâché sa visite, tensions internes et de dislocation. Le par¬ dans ce Maghreb où il est habituellement Chercheur invité à la Carnegie ti AKP pourrait être amené à se restructu¬ accueilli en héros et où l'AKP a influencé inâavi/mentfar International Peace, rer, et avec lui tout le paysage politique les formations islamistes dans leur réfor¬

Washington DC turc recomposé. me et leur aggiornamento. Cette hypothèse est d'autant plus plau¬ Etrangement, ce qui se passe en Tur¬ sible qu'une force d'influence socio-politi¬ quie depuis le début juin est peut-être le a crise actuelle marque un que majeure en Turquie et alliée histori¬ signe que le modèle turc devient un vrai pointde rupture dans lavie poli¬ que de l'AKP, comme la communauté de sujet de débat et gagne en substance démo¬ tique de la Turquie républicai¬ Fethullah Gûlen, a désapprouvé l'am¬ cratique. Il est intéressant de constater ne. C'est la première fois dans pleur de la répression policière, se désoli¬ qu'un gouvernement islamo-conserva- , l'histoire récente du pays qu'un darisant du gouvernement. Si les rela¬ teur est rappelé à l'ordre par une société J tel mouvement de protestation tions entre MM. Gûlenet Erdogan sont ten¬ civile qui refuse ses dérives autoritaires parvient à défier un gouvernement démo¬ dues, elles le sont moins entre MM. Gûlen « à la Poutine». Elle a atteint cette maturi¬ cratiquement élu à trois reprises consécu¬ et Gûl. Si la crisevenait à s'aggraver, un rap¬ té, et la révolte en cours force désormais le tives. S'agit-il d'une fronde, d'une révolte prochemententre ces deux dernières figu¬ gouvernement au respect de la démocra¬ ou d'une révolution ? Alors que la situa¬ res ne serait pas à exclure. tie consensuelle. M. Erdogan vient d'évo¬ tion sur le terrain reste tendue et l'issue Enfin, la crise pourrait contribuer à la quer l'organisation d'un référendum local incertaine, ces événements ont déj à modi- détérioration de la question kurde. Epar¬ pour une décision concertée sur l'aména¬ fié le rapport au politique. gnés pour l'instant par les convulsions gement du parc Gezi, espérant ainsi étouf¬ Tout d'abord, le premier ministre, que connaît la société turque, les Kurdes fer la contestation. Cette concession vali¬ Recep Tayyip Erdogan, n'a plus de piédes¬ se sont peu impliqués dans ces manifesta¬ de l'hypothèse quelemodèleturcaencore tal, immunisé, inattaquable. Renforcé tions de défiance face au premier minis¬ de belles années devant lui et offre un for¬ dans son arrogance par d'incontestables tre. Depuis sa cellule, le chefhistorique du midable laboratoire d'analyse sur la conci- et spectaculaires victoires électorales, en PKK, Abdullah Ôcalan, a déclaré son sou¬

2002, 2007 et 2011, il a péché par autorita¬ tien au mouvement de protestation, mais A. I"'f : p jy ï:o .?ï.i g og )_>lv.yk uxv risme, oubliant que démocratie ne veut il l'a aussitôt assorti d'une nuance de pas dire domination de la majorité sur la taille, en mettant en garde les manifes¬ édléc-.YiCQ-S 6I.GCÎ GY6 ) CP, minorité et que, même élu par les urnes, il tants et en les invitant à ne pas tomber 7 - ' * T S- _^_ C io YYlo. JOI'j.lC o II jlUirvQTX se devait de gouverner en concertation dans le piège de la récupération nationalis¬

avec le peuple. Cette leçon de modestie lui te par les nostalgiques du kémalisme. Les rappelle que ses pouvoirs sont limités,, drapeaux kurdes étaient peu nombreux O..Q-\icYi£i.011£ j.T.lt.CniCT qu'il ne peut passer outre la volonté popu¬ sur la place Taksim, et dans les villes kur¬

laire, quand bien même celle-ci serait non des, la mobilisation a été quasiment nulle,

partisane, voire apolitique. alors qu'en temps ordinaire, les associa¬ Ensuite, lacrise fissure le très monolithi¬ tions et partis kurdes sont les premiers à liation entre islam et démocratie. Une sor¬ que AKP, sous le contrôle étroit de M. Erdo¬ profiter des rassemblements pour faire tie de crise pacifique marquera pouria Tur¬ gan. Issu de l'ancien parti islamiste, mais entendre leur voix. quie une nouvelle longueur d'avance sur créé sur de nouvelles bases sans référence Si la crise devait faire chuter M. Erdo¬ le reste du monde musulman. Et il est fort aucune à l'islam politique, l'AKP se veut gan, ce serait fort dommageable pour le à parierque les décideurs du monde arabo- isla'mo-conservateur à l'exemple des par¬ processus de résolution politique du pro¬ musulman, qui suivent avec attention les tis chrétiens-démocrates européens. blème kurde, qui repose essentiellement événements turcs, considéreront le cas M. Erdogan risque de ne plus pouvoir sur les négociations engagées entre le pre- d'école turc dans la gestion de leur pays. contenir les ambitions dissidentes des mierministreet le leaderdu PKK. Une rup¬ L'impact de la contestation sur la deux autres ténors du parti, Abdullah Gui, ture du plan de retrait des rebelles kurdes manière dont la Turquie se positionne en aujourd'hui président de la République, et serait une catastrophe non seulement Syrie est plus embarrassant. Alors que la Bûlent Arinç, vice-premier ministre. Dès pour les Kurdes et les Turcs de Turquie, guerre civile en Syrie dure depuis plus de les premières heures de la crise, Abdullah mais pour l'ensemble du Moyen-Orient, deux ans et a forcé à l'exil en Turquie près Gui tenait des propos d'apaisement en où les Kurdes constituent une dynamique de 500 000 réfugiés, la Turquie a joué un défendant l'idée que la démocratie turque fort active. Envisager une déstabilisation rôle crucial dans l'organisation de l'oppo¬ se devait de respecter la libre expression régionale est sans doute exagéré, mais les sition syrienne contre le régime de Bachar de chacun. Et dès le lendemain, Bùlent protestations de la rue pèsent déjà sur la Al-Assad. Des débordements de repré¬ Arinç présentait ses excuses pour l'usage politique extérieure turque, tout au sailles militaires ont touché le territoire abusif et disproportionné de la force pour moins sur l'image internationale du pays. turc et fait des victimes. Deux attentats, réprimer les manifestations. Ce n'est pas Le prestige dont jouit la Turquie dans dont celui de Reyhanli, probablement liés la première fois, dans le gouvernement le monde arabe et musulman, égal à à l'engagementturc enSyrie, ont aussi fait actuel, qu'une fine stratégie politique l'aura personnelle de son premier minis¬ des dizaines de victimes. C'est depuis le répartit ainsi les rôles entre les différentes tre, est égratigné par la crise. C'est tout un territoire turc que des combattants étran¬ figures de l'exécutif. On a déjàvu Abdullah mythe qui menace de s'écrouler, celui gers entrent en Syrie pour combattre le Gûl apaiser l'opinion et rassurer partenai¬ d'un pays musulman, gouverné par des régime. Or le principal promoteur de cet res et analystes, quand M. Erdogan .mon¬ islamistes modérés qui ont su concilier engagement turc en Syrie et le principal tait au créneau et imposait sa vision. Il islam, démocratie et libéralisme économi¬ défenseur de l'opposition syrienne est s'agit donc peut-être d'une stratégie de sor¬ que. Ironiquement, Recep Tayyip Erdo¬ M. Erdogan, ce qui lui a valu des critiques tie de crise, avec une savante répartition gan était en visite dans le Maghreb au en Turquie. des rôles. Mais quoi qu'il en soit, en cas de moment des premières manifestations

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Certains opportunistes ont profité des ver, la position turque, malgré un pro¬ tique. Tout au plus l'obligera-t-elle à réa¬ manifestations de la place Taksim pourfai- gramme humanitaire exceptionnel salué juster son mode de gouvernement. Les re entendre leur position sur la Syrie. de tous, se trouve très affaiblie, rendant la effets néfastes à court terme de cette crise Après la répression policière des manifes¬ tâche de la communauté internationale pourraient devenir des atouts bénéfiques tations de Taksim, le régime syrien, de plus délicate encore. à long terme pour le fonctionnement de la manière cynique, a qualifié M. Erdogan de La contestationsoulignel'échec person¬ démocratie turque, pour peu que M. Erdo¬ «terroriste maltraitant son peuple», lui nel de M. Erdogan, celui-là même qui a ganfasse preuve de modestie et de concer¬ renvoyant la critique qu'il avait lui-même mené la Turquie sur la voie de la démocra¬ tation dans la gestion intérieure et exté¬ utilisée pour suggérer à Bachar de quitter tisation depuis 2002. Sa dérive autoritaire rieure des affaires du pays.

le pouvoir. Alors que l'armée syrienne se vient d'être sanctionnée certes, mais la ressaisit et que la crise ne fait que s'aggra contestation n'enterre pas sa carrière poli

£2st Le chat persan est retombé

SUR SES PATTES

M. Rafsandjani, écarté de la présidentielle mais ANALYSE vu commele dernier « bouclier » des démocrates HASSAN enIran. Comme il importaitplus quetout au régi¬ ROHANI par Christophe Ayad et Serge Michel me d'assurer une forte participation, il n'a pu Service International empêcher les Iraniens de voter. Cette stratégie EST HABILE, est la preuve d'une maturité peu commune en politique. Elle est à l'image du candidat Rohani, TENACE En20og, lasociété iranienneavait pris un homme pragmatique qui pense que « mieux ET A UNE de court le régime en descendant valent20 % de réformes qui sefontqueioo % qui CONNAIS¬ dans la rue pour protester contre la ne sefontpas », comme dit l'un de ses proches. réélection suspecte de Mahmoud Ali Khamenei aussi a fait preuve d'une sou¬ SANCE INTIME Ahmadinejad et soutenir Mir Hus¬ plesse qu'on ne lui prêtait plus. Si M. Rohani DES ROUAGES sein Moussavi et Mehdi Karoubi, les n'était pas son candidat favori, il semble avoir deux animateurs du Mouvement vert, aujour¬ préféré une élection calme et conforme au vote SÉCURI¬ d'hui en résidence surveillée. Quatre ans plus delà population plutôt que d'imposer son choix TAIRES DU tard, c'est le régime qui a surpris sa propre popu- par la force et tout faire exploser. La leçon de lationenlaissantl'électionprésidentielledu ven¬ 2009 et des révolutions arabes a été apprise. A RÉGIME dredi 14 juin se déroulerdans des conditions aus¬ l'instar d'un chat (persan), le régime est ainsi si honnêtes que possible - une fois éliminés les retombé sur ses pattes, grâce à une intelligence candidats inacceptables par le système. Dans de situation et une flexibilité peu répandues certains membres rentreront probablement une opération d'une rare transparence, le minis¬ dans les dictatures moyen-orientales. Après Kha¬ d'exil. Et cela ne sera pas de trop pour redresser tère de l'intérieur a égrené les résultats tout au tami (1997-2005), le réformateur impuissant, et le pays et ses relations avec ses voisins ainsi que

long de la nuit du vendredi^ au samedi 15 juin, Ahmadinejad (2005-2013), l'extrémiste discrédi¬ l'Occident. jusqu'à la confirmation, à 20 h 20 samedi (heure té, le régime iranien pourrait avoir trouvé son Le risque existe, évidemment, qu'il subisse de Téhéran), de l'énorme surprise : l'élection dès point d'équilibre. l'ascendant de M. Rafsandjani, qui dispose enco¬ le premier tour avec 50,7% des voix d'Hassan re d'une influence si importante qu'elle pourrait

Rohani, un religieux modéré parrainé par l'ex- Echapper à l'emprise des pasdarans se révéler encombrante pour le nouveau prési¬ président Akbar Hachémi Rafsandjani, soutenu Par ailleurs, toujours dans cet équilibrage dent. Néanmoins, Hassan Rohani est tenu à la par le camp réformateur et le Mouvement vert. constant desforcesenprésencequifontla péren¬ fois par l'impatience de ses électeurs et par la Cette « divine surprise » est riche d'enseigne¬ nité du système, on peut .voir dans ce résultat situation économique, que certains n'hésitent ments intérieurs comme extérieurs. Elle illustre inattendu l'occasion pour le Guide d'échapper à pas à qualifierde «faillite » au seinmême du régi¬ toutd'abordl'existence et lavigueur, même sou¬ l'emprise croissante des pasdarans (gardiens de me. Pour cela, il faudra nécessairement une

terraine, du Mouvement vert né en 2009. la révolution), l'armée d'élite du régime, sur les levée, même partielle, des sanctions. Au-delà d'un « mouvement » interdit par le régi¬ institutions et sur l'économie, dont ils contrôle¬ Dernière leçon à tirer de cette élection du :

me de se transformer en formation politique, ce raient déjà un tiers. Leur candidat, Mohamad 14 juin : c'est vraiment à l'intérieur du pays que vote montre la force de l'aspiration de la jeu¬ BagherGhalibaf, a été ouvertement soutenu par réside le moteur du changement, et nondans les nesse iranienne au changement. M. Rohani a le général Qassem Souleimani, le chefde la force différents groupes et groupuscules qui tentent, beau être un religieux ayant mené une carrière Al-Qods, le corps d'intervention extérieur des deseprésenter.enexu.commel'oppositionpnn- de fils exemplaire de la Révolution islamique de pasdarans et l'architecte du soutien iranien au cipale - voire officielle. Près de 37 millions d'Ira¬

1979, il est apparu comme le meilleur espoir régime syrien: En vain. niens se sont déplacés auxurnes, soit74% de par¬ d'une libéralisation et d'une sortie de l'isole¬ Pour Hassan Rohani, les choses s'annoncent ticipation. C'est énorme, et cela démontre, si cela ment du pays causé par l'extrémisme de Mah¬ plutôt bien. L'homme est habile, tenace, et pos¬ était nécessaire, l'inanitédes opposants del'exté¬ moud Ahmadinejad et l'intransigeance du régi¬ sède une connaissance intime des rouages sécu¬ rieur, les plus radicaux, malgré les moyens par¬

me sur la question nucléaire, entraînant l'adop¬ ritaires du régime, lesquels ont donné tant de fil fois importants dont ils disposent.»

tion par les Occidentaux de sanctions de plus en à retordre au président Khatami {1997-2005). plus dures, qui ont plongé le pays dans une crise Outre son grand pragmatisme, une des qualités économique aiguë. de Rohani relevée par les Occidentaux qui l'ont Le courant réformateur et le Mouvement fréquenté entre 2003 et 2005, lorsqu'il était le vert, au lieu de se réfugier dans une abstention chef négociateur sur le dossier nucléaire, est de stérile, se sont regroupés derrière un candidat savoir bien s'entourer. On s'attend donc à un considéré comme compatible avec le Guide gouvernement d'éléments assez brillants, dont suprême, Ali Khamenei, mais aussi proche de

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nite ouvertement hostile à leur égard, qui attiserait les tensions confessionnelles en Irak. L'Irak craint de ne pouvoir Le Premier ministre, Nouri al Maliki, s'appuie en outre sur l'influence de l'Iran pour maintenir la cohésion de son gouver- par Samiarester Nakhoul et Patrick neutre Markey sur la Syrie nement dominé par les chiites. MOUVEMENT INVERSÉ Cependant, les dirigeants irakiens se AGDAD (Reuters) - L'Irak a de plus en souviennent aussi que Bachar al Assad fer- plus de mal à maintenir sa neutralité à mait les yeux sur le transit par la Syrie de propos du conflit en Syrie en raison des B combattants sunnites allant affronter les fortes pressions contradictoires qu'il subit de forces américaines et irakiennes après la part des différentes puissances s'affrontant l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis. par procuration chez son voisin, déclare son Le mouvement s'est désormais inversé. ministre des Affaires étrangères. Les trois principales organisations armées Après deux ans de combats et plus de chiites d'Irak - l'Armée du Mahdi, Assaïb 93.000 morts, le chaos en Syrie évolue en un Ahl al Hak et Kata'ib Hezbollah - envoient affrontement entre l'Iran chiite, qui soutient toutes des volontaires en Syrie, disent des le président Bachar al Assad, et les monar- "CONFLIT RÉGIONAL" chefs chiites. chies arabes sunnites du Golfe, qui appuient D'Irak partent vers la Syrie aussi bien Une cinquantaine de combattants seule- les rebelles. des sunnites radicaux gonflant les rangs des ment, disent-ils, franchissent la frontière En Irak, la recrudescence des attentats à rebelles que des miliciens chiites allant se chaque semaine pour se relayer alors que, caractère confessionnel témoigne d'un réveil battre aux côtés des forces de Bachar al selon les sources, le nombre de combattants des tensions entre sa majorité chiite et ses Assad. chiites irakiens en Syrie est estimé entre 600 minorités sunnites et kurdes. Les Etats-Unis, qui ont permis aux et un millier. Officiellement, le gouvernement irakien, chiites de s'installer au pouvoir en Irak en "On exagère au sujet des brigades ira- dominé par les chiites, ne soutient aucun renversant Saddam Hussein en 2003, ont kiennes combattant en Syrie", assure pour sa camp en Syrie, à sa frontière occidentale. Il annoncé la semaine dernière qu'ils fourni- part Hochiar Zebari. est toutefois accusé de laisser l'Iran, à sa raient une aide militaire aux rebelles syriens Le chef de la diplomatie irakienne frontière orientale, utiliser son espace aérien en raison de l'afflux en Syrie de milliers de s'inquiète surtout de la paralysie de la com- pour acheminer des armes en Syrie, ce qu'il combattants du Hezbollah chiite libanais, munauté internationale en raison des divi- dément. qui ont permis au régime Assad de gagner sions persistantes entre, d'une part, les Etats- "Nous faisons de notre mieux pour du terrain. Unis et les pays européens, qui peinent à maintenir une position de neutralité mais les "L'Irak est dans la situation la plus diffi- unifier une opposition politique fragmentée, pressions sont énormes et quant à savoir cile au milieu de ce chaos régional et le et, d'autre part, la Russie, qui fournit des combien de temps nous pourrons tenir, cela conflit en Syrie s'est transformé à tous points armes au régime. dépend vraiment de l'évolution de la situa- de vue en un conflit régional", poursuit "Personne n'exerce le moindre contrôle, tion en Syrie", souligne Hochiar Zebari dans Hochiar Zebari. ni sur le régime ni sur l'opposition, c'est ça une interview à Reuters. Depuis le début du conflit chez son voi- qui est inquiétant", dit Hochiar Zebari. "Il "D'après notre interprétation des dyna- sin, l'Irak a refusé de se joindre aux appels n'y a pas de consensus international." miques à l'oeuvre dans le conflit syrien, d'autres pays arabes en faveur d'une mise à "Sans un effort sérieux de la part de la nous avons adopté une approche plus pru- l'écart de Bachar al Assad et il s'est abstenu communauté internationale et du Conseil de dente. Pas par un quelconque amour du lorsque la Ligue arabe a suspendu la Syrie sécurité (de l'Onu) pour intervenir, soyons régime (...) mais en raison de nos profondes de ses instances. honnêtes, cela continuera longtemps car inquiétudes quant aux intérêts nationaux de En privé, des dirigeants irakiens disent aucun camp ne peut remporter la victoire". l'Irak", ajoute le ministre irakien des Affaires redouter un effondrement du régime syrien étrangères. et l'installation à Damas d'un pouvoir sun-

Irak/pétrole: Chevron signe un troisième accord avec la région autonome kurde

BAGDAD, 17 juin 2013 (AFP) les régions non kurdes d'Irak. "Chevron va acquérir des parts et exploiter le bloc de Qara Dagh dans le cadre d'un accord de partenariat avec le gouvernement régional du Kurdistan", a indi- LE GÉANT PÉTROLIER américain Chevron a annoncé lundi avoir signé un qué la compagnie dans un communiqué diffusé à partir de la capitale de la troisième accord de prospection pétrolière avec les autorités de la région région autonome kurde Erbil. autonome du Kurdistan, dans le nord de Irak. Le bloc se situe au sud-est d'Erbil et a une superficie de quelque 860 kilomètres Cet accord fait suite à plusieurs autres signés par le Kurdistan irakien avec des carrés, précise le communiqué. compagnies étrangères provoquant l'ire du gouvernement central de Bagdad. Chevron s'est vu attribuer le champ de Qara Dagh en janvier. Il avait déjà obtenu L'accord, qui porte sur l'exploration du champ de Qara Dagh, dans le sud de la deux contrats dans le Kurdistan irakien en juillet 2012. région kurde, est le troisième conclu par Chevron avec des responsables du Kurdistan. La dispute autour des contrats pétroliers est une des pommes de discorde entre Bagdad et la région autonome kurde. Le gouvernement central de Bagdad a qualifié d'illégaux ces accords signés avec des compagnies étrangères arguant qu'ils n'ont pas été approuvés par le Les diplomates et les spécialistes estiment que les problèmes entre Bagdad et ministère fédéral de l'Energie. Il avait de ce fait interdit à Chevron d'opérer dans Erbil sont l'une des plus lourdes menaces pesant sur la stabilité à long terme du pays.

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21 JUIN 2013 ) Ht-??* v» Mal *ïê

REPORTAGE îimgutïdiijp'ontentmirmi-

figure d'enclavepacifiée, tâj^tt^ig^ Il n'y expérimente une

forme (it « 'trvfflème vvie~ » entre le régime cl'Assacl et les

disciples ihil-'Qùkki. Patrice Franceschï en revient. Récit

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Kurdes Syrien Turquie 'était il y a six mois

environ : plusieurs

centaines de miliciens d'al-Nosra - les parti¬ sans d'al-Qaida en .;./;* v^riu* Syrie - pénètrent de nuit au Kurdistan syrien depuis la Turquie. Us sont lourde¬ a r. >- ment armés, endoctrinés et détenninés à Mer < mettre un coup d'arrêt à l'expérience poli¬ Méditerranée \ tique et sociale que les rebelles kurdes sont enpasse deréussirdepuis qu'ils ont chassé les troupes de Bachar el-Assad de leur ter¬ ritoire : instaurer chez eux l'équivalent TURQUIE y IRAN d'un Etat autonome dont les pivots sont la I > démocratie, la protection des communau¬ tés religieuses - à commencer parles chré¬ tiens - et l'égalité homme-femme. Un pro¬ jet intolérable pour des islamistes nourris .,*- JOHUWE à l'idéologie de Ben Laden. D'autant que là ordanie Kurdes où ces derniers ont pris le pouvoir, c'est l'anarchie et la loi du plus fort qui régnent Ces événements de Sérikani n'ont pas

en maître. brouillons et vociférants, qui laissent plu¬ retenu l'attention des décideurs politiques La bataille décisive s'engage dans la sieurs centaines d'hommes sur le terrain. occidentaux et encore moins de la presse région de Sérikani, faite d'une série deplai¬ Combledu déshonneur, ils doivent refluer internationale. A tort. Car ils sont emblé¬ nes adossées à une chaîne montagneuse. vers la zone arabe, poussés par l'ardeur matiques des rapports de force qui se sont

Elle est brève et violente. Les Kurdes, guerrière des femmes kurdes, qui combat¬ installés dans le puzzle syrien. Entre le redoutablement aguerris et disciplinés, tent en grand nombre dans les rangs de la régime de Damas et l'Année syrienne libre

taillent en pièces les islamistes, un tantinet guérilla. Tout un symbole. (ASL), ily a désormais les Kurdes, repré- ..

76 Revue de Presse-Press Revieiv-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

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Pour assurer b sécurité publique sur leur territoire (en haut à gauche et en bas à droite), les Kurdes ont, Après les combats qui ont libéré la dès leur prise de pouvoir, créé une zone kurde du régime de Damas, la vie académie de police, les « Asayis ». a repris son cours dans une paix qu'on Ces jeunes recrues, hommes et ne trouve nulle part ailleurs en Syrie. femmes, prêtent serment sur une kalachnikov et le livre des discours .,»« dTJcaum, mitre à penser du PYD,

principal mouvement de guérilla. » -. - -s»'-'

Depuis la montée en puissance des groupes islamistes radicaux, la ;i.":> ! , ,vfc r~ région kurde libérée est devenue une ' terre d'asile pour les chrétiens, ; qui y trouvent sécurité et protection. Ici, dans l'église des miracles Sainte- l Marie de Dayrik (ci-contre à droite). i '4

Tristesse et fierté se devinent sur les visages de ces mères * 4 ' ± ^^^, de guérilleros tués au combat (an bas i gauche). Cérémonie '-) de comnémoration dans la région *^Hi de Dayrik, au nord-est de la Syrie.

* t.

X.

T7 Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

... sentants crédibles d'une « troisième voie ». Et ces alliés naturels des démocra¬ ties occidentales sont à cejour, le seul fac¬ teur de stabilité dans le « réacteur nu¬ & cléaire » du Moyen-Orient qui menace de

déborder de tous côtés, comme un

Fukushima militaro-politique. Mais l'Occident ignore les Kurdes. Capiat Voyager au Kurdistan syrien, c'est jeté sur le Tigre rebe comme aller sur une autre planète. Ou tes Kurcfctan dTrak plutôt parcourir une oasis au milieu du et de Syrie. Lassurance d'un désert. C'est découvrir comment 3 mil¬ I- lions d'hommes se sont mis à espérer f ' double dans l'avenir et la liberté alors qu'autour (fun symbole s. d'eux régnent le désespoir, la terreur et politique fort. -"-- l'aliénation.

Ce voyage de l'étonnement a commencé « Tu devrais y aller, me dit-il à la fin d'un tion de ce qui a eu lieu en France en 1943, par un coup de téléphone d'un vieil ami déjeuner en tête à tête. Pratiquement tout le quand fut créé le Conseil national de la kurde irakien, Ahmed Bamarni. Nous Kurdistan syrien est libéré, c'est Je seul endroit résistance (CNR), qui réalisa le tour de nous sommes connus en 1991 pendant la où la démocratie s'installe vraiment, etper¬ force d'unifier tous les mouvements sonne n 'en parie ou ne nous aide. C'est incom¬ combattant les nazis. Le CNR des Kurdes préhensible... » de Syrie s'appelle le Conseil suprême Qui aide Le Kurdistan syrien, c'est une bande de kurde, le CSK. Ilregroupe les 17 partis poli¬ terre de 800 kilomètres qui court le long tiques de la rébellion, malgré leurs diffé¬ de la frontière sud de la Turquie jusqu'à les Kurdes rences et leurs antagonismes. Et le princi¬ l'Irak. De part et d'autre de cette fron¬ pal mouvement de guérilla, le PYD, a tière, et jusqu'à l'Iran, une trentaine de acceptéde mettre ses troupes sous latutelle millions de Kurdes rêvent d'indépen¬ syriens ? decetteentitéunique - choserareetremar¬ dance depuis des siècles, oppressés par quable. Ce n'était pas gagné d'avance. Le les trois grands peuples dont ils ont tou¬ PYD, cousin idéologique du PKK des Kur¬ jours subi la tutelle : les Arabes, les Mystère... des de Turquie, est un parti révolution¬ Perses et les Ottomans. naire au sens propre. Pendant dix longues Pour ce qui est des Arabes, les Kurdes en première guerre du Golfe. C'était un années, il a patiemment construit des hié¬ ont fait leur affaire en Irak il y a dix ans et résistant remarquable par son niveau rarchies parallèles et clandestines dans vivent depuis de manière autonome dans intellectuel. Ensemble, nous avons fait toute la société kurde de Syrie. Il a entraîné une opulence, une paix et une stabilité qui deux ou trois choses pour son peuple au - des dizaines de milliers d'hommes et de font d'autant plus l'admiration que par¬ cours des années suivantes. Puis, la femmes au c des montagnes turques tout ailleurs dans le pays, chiites et sun¬ guerre enfin gagnée, son chef est devenu et combattu les troupes d'Ankara au côté

président de la République d'Irak et lui, nites se massacrent allègrement. En ce qui du PKK D a attendu son heure. Quand le

ambassadeur de haut rang. Il ne s'est pas concerne la Turquie et l'Iran, les Kurdes printemps arabe a gagné la Syrie, il était « refroidi » pour autant. Il arrive de sont encore loin du compte. Mais ce qu'ils prêt à prendre lé pouvoir.

Bagdad et veut me parler de ce qui se bâtissent en Syrie est comme une duplica- Mon vieil ami Ahmed m'a convaincu,je passe chez ses frères de Syrie. vais aller voir comment cela se passe là-bas... ..

Lesjèmmes omniprésentes, y compris dans Varmée

forces vives. Les milieux La présence de femmes dans & tous les appareils de pouvoir traditionnels ont tiqué, mais est une constante chez la société kurde était I les Kurdes de Syrie et une suffisamment évoluée pour x rV source d'étonnement que ces mesures passent

permanente dans un Moyen- sans trop de problèmes.

Orient largement masculin. Le puissant PYD est ainsi

L'une des premières mesures coprésidé par une femme

que les Kurdes ont prises, et elles sont nombreuses

après avoir chassé les au Conseil suprême kurde

troupes de Damas, a été (CSK). Beaucoup sont juges,

l'abolition de la polygamie, policiers, professeurs ou

l'abrogation de toutes les lois fonctionnaires, et elles ont -HE»^ anti-féminines et la montré tant de vaillance .->* proclamation de l'égalité au combat qu'elles disposent

homme-femme. L'idée désormais de leurs propres

déclarée était qu'une nation bataillons féminins, les

digne de ce nom ne pouvait Yapajan (YPJ), commandés

se priver de la moitié de ses par des femmes. Jeunes combattantes kurdes au repos dans la région de Dayrik.

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Kurdes et chrétiens dans l'église

orthodoxe de Dayrik, au mois de mai 2013. Ces deux minorités de l'ancien régime sont désormais unies par une communauté ^ r de destin qui reste encore fragile.

les premières chaleurs, devisent le soir dans des salons de thé... A vrai dire, ils ont Y réussi l'exploit d'éviter toute guerre civile lors de leur prise de pouvoir. Et toute

explosion de la criminalité. Dans ce genre d'affaires, pourtant, c'est la foire d'empoi¬ gne qui prévaut dès qu'un Etat disparaît - et c'est ce que j'ai été habitué à voir de l'Afghanistan à la Somalie. Ici, tout a été réorganisé en un temps record, de la base au sommet, et les associations pullulent pour gérer la vie quotidienne et pallier les pénuries qui affectent jusqu'aux hôpitaux

tants, policiers, juges, fonctionnaires ou et aux écoles. De plus ingénieurs, lemontant de leur salaire, tous Fait remarquable aussi, les chrétiens sont répondent d'un air désolé : «Rienpour l'ins¬ de plus en plus nombreux. Il y a ceux qui tant, lasituation estdifficile, l'argentmanque. H étaient présents avant la guerre - syria¬ en plus de faut attendre... » Mais comme tout à l'air de ques, arméniens, orthodoxes, catholiques - fonctionner, on finit par se demander : qui mais aussi ceux qui ont fui la vindicte des fournit de l'aide aux Kurdes ? Mystère. On islamistespour se réfugierdansleseulterri¬ chrétiens a le culte du secret quand on a été long¬ toire où ils seraient en sécurité, défendus temps révolutionnaire et clandestin... parles redoutables Yapagués, les guérilleros

Les jours suivants, je parcours une kurdes. Quand on demande leur avis à ces réfugiés grande partie de la zone orientale du Kur¬ chrétiens, ils répondent en substance : distan, grande comme deux fois la Corse et «Avant, nous avions la liberté religieuse. Main¬ peuplée de 2 millions d'hommes.J'ai peine tenant, nous avons la liberté tout court... »

.. La frontière entre les Kurdistan d'Irak à croire que je suis dans la Syrie à feu et à On revient néanmoins d'un tel voyage

et de Syrie est d'une insolentebeauté, com¬ sang que les journaux télévisés décrivent avec un sentiment de précarité. Qui sou¬ posée d'une mosaïque de plaines et de chaque soir. Une paix générale règne dans haite voir ces Kurdes réussir leur expé¬ montagnes qui s'enchevêtrent à l'infini. Le cette région et la ferveur patriotique est rience politique, au risque de faire tache mythique fleuve Tigre coupe cette fron¬ partout. Pourunefois, le sensationnel de la d'huile dans les autres pays, à commencer tière de ses eaux puissantes et disparaît à situation n'est pas dans des images de par la Turquie ? Personne. Pourtant, les l'horizon pour rejoindre l'Euphrate et le guerre mais dans des images de sérénité, Kurdes sont les seuls aujourd'hui à pou¬ golfe Persique. On est au caur de l'antique incroyables dans leurbanalité. Les Kurdes voir arbitrer la lutte à mort engagée entre Mésopotamie et la lumière, dans sa trans¬ n'en reviennent pas d'être libres et de se chiites et sunnites en Syrie. Et ils sont le parence, peut prendre toutes les teintes de gouverner eux-mêmes. Ils vont pique- rempart le plus ferme à l'expansion de l'islamisme radical dans la région. l'arc-en-del. niquer le dimanche, cultivent leurs

Symbole matériel des temps nouveaux, champs, mangent des crèmes glacées avec PATRICE FRANCESCM unpontflottantaétéjetésurleTigreparles Kurdes des deux pays. Avant, il n'y avait rien. L'exploit est moins technique ou éco¬ Les leaders de 3 millions de Kurdes syriens nomique que politique. Il exprime la volonté des Kurdes de retrouverun destin Personne ne les connaît femme de caractère qui llham Ahmed pour les commun par-delà leurs affrontements en Occident, mais les a résisté à toutes femmes, et Ahmed Elselam et Aldar Khalil historiques. dirigeants du Kurdistan les épreuves de la Lepont ondule dans lecourant, tirantsur syrien compteront demain clandestinité. Les autres - qui a perdu une main

ses câbles d'acier, mais des colonnes de sur la scène du Moyen- dirigeants d'importance à la guerre -, pour les camions le traversent depuis l'Irak pour Orient. L'homme fort de sont Sinam Mohamad et hommes. Trois millions ravitailler la Syrie. Sur ce bord-là, on ce Kurdistan est Saleh de Kurdes attendent construit à coups de bulldozers des instal¬ Muslim (photo), un d'eux le développement

lations frontalières modernes, et on per¬ intellectuel de haut des institutions niveau qui lutte depuis démocratiques et des çoit déjà des taxes douanières dans des *$s Algeco installés à la hâte : il faut faire vivre toujours pour les droits libertés fondamentales le Kurdistan syrien libéré. Et le Conseil des Kurdes. Il est l'actuel - et si possible une suprême qui le dirige est démuni de tout. président du PYD avec future Syrie fédérale qui Quand on demande à ceux qui travaillent Asyia Abdullah, une garantira leur culture. pour l'Etat nouveau, qu'ils soient combat

LE FIGARO MAGAZINE - 21 JUIN 2013

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JUNE 22-23, 2013 For Syrias Alawite community, a loyalist trap

Syrian Alawites, bound to president's fate, face calls for their massacre

BY ROBERT F. WORTH ^ * The Damascus neighborhood known as Mezze 86 is a dense, dilapidated warren of hillside streets adorned with posters -- bearing the face of Syria's president, t Bashar al-Assad. The presidential palace f is nearby, and the area is crawling with » 1 V National myths fracture % From The New York Times Magazine

well-armed guards and soldiers. It is next to impossible to enter unless you are Ibtisam Ali Aboud, whose husband was killed by rebels, with her son Jafar in Damascus. She said there, accompanied by government officials or had been lime distinction among sects, but "now they are ready to slaughter us." well-known locals, almost all of them members of Mr. Assad's Alawite sect

I drove there on a quiet Friday morn¬ had been slipping notes under their the worst of that history. Radical jihadis ing in May, and we were stopped several door' "Die, Alawite scum," "Get out, among the rebels now openly call for the times at checkpoints by soldiers who ex¬ regime thugs" and sectarian killings extermination or exile of Syria's reli¬ amined our documents before waving and kidnappings were growing more gious minorities. Most outsiders agree us on. When we arrived at our destina¬ common; even Muhsin had narrowly that Mr. Assad cynically manipulated tion, in a small parking lot, I emerged escaped being taken captive by armed the fears of his kinsmen for political sur¬ from the car to the suspicious glares of men. But he refused to listen to his vival, but few have asked how the Ala¬ several middle-aged men in fatigues. wife's warnings when she told him that wites themselves feel about Mr. Assad, "They are not expecting foreigners Ayham was working with Sunni rebel and what kind of future they imagine here,' ' one of the men who accompanied gunmen. now that the Sunni Arab world has ef¬ me said. "The rebels are trying con¬ "Ayham is my friend," he had told her. fectively declared war on them. stantly to hit this place, because they "This is Syria, not Iraq." On the day I arrived in Syria, in late know who lives here." One night he went out to run an er¬ April, I was startled by the seeming nor¬ To many Syrians, Mezze 86 is a terri¬ rand and never came home. They found mality of the capital. There was fresh fying place, a stronghold for govern¬ his body in the family car the next day, a fruit in the market stalls and crowds of ment officers and the ruthless paramil¬ bullet hole in his head. The family's shoppers in the Old City. But behind the itary gunmen known as shabiha, or auto-repair shop was burned to the comforting bustle of street sounds, the "ghosts." These are the men accused of ground days later. dull thump of artillery could be heard, carrying out much of the torture and The family fled their home on the cap¬ day and night. killing that has left more than 90,000 ital's outskirts to Mezze 86. "We are the Only after taking the highway north . people dead since the Syrian uprising ones who are being targeted," Ibtisam out of Damascus did I see the war: began two years ago. Yet Mezze 86 now told me. "My husband did nothing. He houses reduced to rubble or burned be¬ emanates a sense of aggrieved martyr¬ was a retired officer volunteering at a yond recognition, posters bearing the dom. The streets are lined with portraits hospital." faces of Mr. Assad and his clan shot to of dead soldiers; every household pro¬ After two years of bloody insurrec¬ pieces. Beyond the suburbs, the high¬ claims the fallen and the wounded and tion, Syria's small Alawite community way skirts the embattled city of Homs the vanished. remains the war's opaque protagonist, a and then turns west, toward the moun¬ I went there to meet Ibtisam Ali core of loyalists whose fate is now irre¬ tainous Alawite heartland along the Aboud, who had fled her home after her vocably tied to Mr. Assad's. Alawite of¬ Mediterranean. husband, a retired Alawite officer ficers commanded the regime's shock This is the route Mr. Assad and his named Muhsin, was killed in February troops when the first protests broke out loyalists would take if, in the fantasy by rebels. Ibtisam is a woman of 50, but in March 2011 jailing, torturing and embraced by, their enemies, they ever she looked 20 years older, her face a pale killing demonstrators. Mr. Assad's intel¬ abandon the capital and try to forge a canvas of anxious lines. Her son was ligence apparatus did everything it rump state in the land of their ancest¬ with her, a timid-looking 17-year-old could to stoke sectarian fears and blunt ors. named Jafar. We spoke in a dingy, the protesters' message of peaceful Latakia, the capital city of Syria's sparsely furnished room. change. Alawite region, is a sleepy seaside town. "We never used to feel any distinction Yet the past two years have made The hills around it have long provided between people of different sects," Ib¬ clear that those fears were not com¬ refuge for Syria's minorities, and once tisam said. "Now they are ready to pletely unfounded. Syria's Sunnis and briefly formed part of an Alawite state slaughter us." Her husband's killer was Alawites were at odds for hundreds of under French protection, just after a car mechanic named Ayham, she said, years, and the current war has revived World War I. This gives its people a dif- who had eaten at their table. Someone

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ferent view of the country and its his¬ -Y,V tory, one that Western journalists have .-N. not often been permitted to see. ' / It was in Latakia that I met a devoted government supporter named Aliaa Ali, ^ the 27-year-old daughter of a retired Alawite military officer and a French teacher. Unlike many loyalists, Aliaa g\ was willing to acknowledge the brutalit¬ ies of her own side. "I was pro-revolu¬ tion at first," she said. "There is a lot that v& '< needs to change here, I know that. But

the fact is that it turned sectarian and vi¬ *" r" olent much sooner than people think."

In early April 2011, Aliaa told me, she was in traffic on a coastal road when she heard loud explosions and gunfire. Only after returning home to Jableh did she learn that nine Syrian soldiers had been

ambushed and killed nearby. Early re¬ ports described them as would-be de¬ fectors killed by their superiors, but no

evidence for that claim has ever Aliaa Ali, 27, a government supporter in Latakia, Syria, willingly acknowledges the brutalities1, emerged, and amateur video taken at of her own side. Yet the unleashing of anger against Alawites was a revelation, she said. the scene suggests the killers were

rebel gunmen. For Aliaa and her ning. "We started the protests with nity stood close to extinction at some friends, it fit a pattern: The Western me¬ three principles: nonviolence, no for¬ points in their history. dia were refusing to acknowledge the vi¬ eign interference and no sectarianism," In 1936, when the French were poised olence of the uprising and ignoring the Amir said. "The régime targeted the to merge the newly formed Alawite losses on the government side. protesters until they were forced to coastal state into a larger Syrian repub¬ That spring, despite the protesters' abandon all three of them.' ' lic, six Alawite notables sent a petition insistence on an inclusive movement, begging them to reconsider. "The spirit will annihilate the freedom of thought sectarian rhetoric began creeping in. of hatred and fanaticism embedded in and belief." One popular slogan was "We don't want the hearts of the Arab Muslims against One of the petition's signers was Su- Iran, we don't want Hezbollah, we want everything that is non-Muslim has been layman Assad, the grandfather of Syr¬ someone who fears God." This may perpetually nurtured by the Islamic re¬ ia's current president. Later, after the sound harmless to outsiders, but in Syr¬ ligion," they wrote. "There is no hope French abandoned them, the Alawites ia it was a clear call to Sunnis to rally that the situation will ever change. rushed to embrace the cause of Syrian against their enemies. Therefore, the abolition of the mandate nationalism, and went to great lengths Aliaa and her friends did not even pre¬ will expose the minorities in Syria to the to make the rest of the country forget tend to be impartial witnesses to the up¬ dangers of death and annihilation, irre¬ their separatist ambitions. rising. They shut their eyes to most of spective of the fact that such abolition The Assad clan has always defined its what happened in their country after Syria as the "beating heart of Ara- the demonstrations began : the mass ar¬ thanks to a flood of refugees from other bism," the bulwark of the Palestinian rests, the torture, the killings of thou¬ parts of Syria. Some are Alawites re¬ cause. The Baath Party was meant to turning to their home villages. But tens sands of peaceful protesters. In their embody this spirit, and Syria's minorit¬ talks with me, they seemed unwilling to of thousands of Sunnis have also re¬ ies were eager to prove their loyalty as believe the government was respon¬ settled there, seeking refuge on the

sible for the sectarian rumors that ac¬ coast from war-torn areas. The state of Most outsiders agree that Mr. companied the first protests. Still, there Alawistan, if it were to ever be formed,

was an emotional truth at the core of would be riddled with potential insur¬ Assad cynically manipulated their case. They had sensed a pent-up gents. the fears of his Alawite Bashar Assad's father, Hafez, grew anger directed at them as Alawites, and kinsmen for political survival. the unleashing of that anger felt like a up in a two-room stone house in the mountains. As president, he loved to re¬ revelation, a sign that they had been liv¬ mind people of his origins. Hafez's chil¬ ing a lie. Arabs in a Muslim-majority society. dren grew up in the palace and never The Alawite faith, developed a millen¬ This was the glue that would hold to¬ cared much about Syria's poor. nium ago, is a mystic blend of Neopla- gether the country's fractious commu¬ Bashar's economic reforms in the early tonism, Christianity, Islam and nities. But now Syria has been formally 2000s brought new restaurants and Zoroastrianism. It included a belief in excommunicated by the Arab League nightclubs to Damascus, but the coun¬ reincarnation and a deification of Ali, and the old unifying ideologies are tryside sank deeper into poverty. the cousin and son-in-law of the Prophet openly mocked. In late 2010, 1 drove through Syria's Muhammad. These unorthodox tenets Syria's national myths may be frac¬ agricultural belt and was amazed by the may have led the crusaders and other turing, but it is hard to see how the map damage wrought by five, years of outsiders to favor them, seeing them as could be reconfigured in any stable way. drought and government neglect. Many potential allies against Muslims. There is some speculation that Mr. As¬ peasants had abandoned their desic¬ The theologian Ibn Taymiyya, the an¬ sad may retreat to the coastal moun¬ cated farms and moved to slums on the cestor of today's hard-line Islamists, tains if the war turns against him. That outskirts of the cities, where they be¬ proclaimed in the early 1300s that the region is calm compared with Damas¬ came perfect tinder for the revolt. Alawites were "more infidel than Jews cus, but the population is said to have But there is another reason for the un¬ and Christians, even more infidel than doubled there since the war started, polished face of the Syrian rebellion, a many polytheists," and urged Muslims crueler one. I asked whether he was still active in to slaughter and rob them. The Alawites One night in Damascus, I met a 33- the rebellion. "They put me in prison for sought shelter in the mountains, and year-old computer programmer named two days," he said. "I was not tortured, rarely dared to come even to Latakia. Amir who had been part of the nonviol¬ no one even said a bad word to me. But Many of them were slaughtered by Ot¬ ent protest movement from the begin for me it was " He stumbled for toman armies, and parts of the commu- words, then turned toward me.

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Abdulhameed, to their ancestral town, "You know how Dante went to hell pression of rapturous pride. I asked her Duraykish, in the Alawite mountain hin¬ and was allowed to return? This cell how it made her feel to know that West¬ terland. We parked at the bottom of a was 10 meters square with 152 people in ern human rights groups had docu¬ narrow hillside street and walked up to it. It was two stories underground. mented repeated atrocities by the Syri¬ the family house, a 100-year-old stone There is no air, you feel constantly that an government some, perhaps, by building. Aliaa's uncle, Amer Ali, led us you will choke. They had an undeclared people like the ones we had just talked upstairs to a large room where dozens of system: For the first week, you stand, to. people waited. all day and all night. Then you get to Aliaa glanced downward. "Yes, there Amer had gathered them to tell their lean against the wall for a few days. have been atrocities," she said. "You stories of relatives or spouses lost to the Then you get to sit. When you are stand¬ can never deny that there have been war. I listened to them, one by one. They ing, you are terrified to fall asleep, be¬ atrocities. But you have to ask yourself: were working-class people, and all were cause you may never get up. Some What will happen if Bashar falls? That's Alawites, as far as I could tell. Some people were there for only a few hours, why I believe victory is the only option. were probably shabiha, though none of some for days or weeks, and some had If Bashar falls, Syria falls. And then we, them would have used that word. One of been tortured in ways I never imagined. here, will all be in the niqab" the full them, a middle-aged construction work¬ For food, you get a bit of bread and some veil worn in conservative Muslim soci¬ er named Adib Sulayman, pulled out his water, but that does not matter. You get eties "or we will be dead." cellphone and showed me the message about 30 seconds, once a day, in the Before we climbed back down, Aliaa's he received after his son Yamin was kid¬ bathroom, but trust me, you are not uncle showed me a rusted tripod, set in napped by rebels: "We have executed even worried about that. Because there the center of the roof. "It is for tele¬ God's will and killed your son. If you are are people in there who are literally ask¬ scopes, for looking at the stars,' ' he said. still fighting with Bashar, we will come ing for death." He looked up at the cloudless evening to your houses and cut you into pieces. He stopped talking and, after a pause, sky, then down the mountain toward Never fight against us." I asked him why he had been arrested. where the hills give way to the vast Syr¬ Later, Amer led me to the roof, where "I lit a candle at a funeral vigil," he ian plain. "But we can use it to set up a we gazed out at the town where his fam¬ said. sniper rifle and defend ourselves ily has lived for hundreds of years. Aliaa One morning in early May, I drove here." stood next to me looking out with an ex with Aliaa and her 23-year-old brother,

^ HlBUtmOMU. îli»raIb#p5ê®rU>une june 22-23, 2013 Will Iran now come around?

over Iran's increasingly advanced nu¬ ers former Deputy Secretary of State clear research effort. President Obama The Iranian R. Nicholas Burns Jim Steinberg, former National Security was right to welcome a new round of Adviser Steve Hadley, and former Sena¬ election negotiations as there is still time for di¬ tor Joe Lieberman warned "the time brought plomacy. Iran has not yet crossed is fast approaching when diplomacy will either the Israeli or American red lines. good news, Hassan Rowhani's surprise victory in be of little or no value or credibility." And, while negotiations will be difficult, Iran's presidential election carries im¬ They worry that Iran's advances in but not the it makes sense to exhaust diplomacy portant implications for the country's powerful new centrifuges and a heavy- before considering the use of force. panacea future as well as for its tortured rela¬ water reactor are "significantly reduc¬ But Rowhani's election may not be many.are tionship with the United States. ing the time that Tehran will need to pro¬ the panacea that many are trumpeting. Rowhani overturned nearly all predic¬ trumpeting. First, Rowhani has always been a duce a nuclear weapon." tions and the carefully laid plans of strong supporter of Iran's nuclear pro¬ Obama should respond to Rowhani's Iran's leadership by defeating a group of gram. While he is a more polished diplo¬ election by putting an ambitious Ameri¬ much more conservative candidates. In mat than most Iranian leaders and can proposal on the table that would ac¬ a field of gray conformists, Rowhani was worked well with Europeans in earlier cept a limited Iranian civil nuclear ca¬ the only one who took a more moderate rounds of nuclear diplomacy, it is too pacity but prevent Iran from becoming line on social, economic, and interna¬ early to believe he will overturn the os¬ a nuclear weapons power under strict tional issues. The key to his success was sified anti-Americanism that has and severe international oversight. He in capturing the latent underground denned Iran's regime for three decades. would be smart to couple this with even sentiment for change that spilled into Second, there is no question that it will tougher sanctions and the continued the streets after the 2009 elections. threat of force. be Iran's supreme leader, Ayatollah Ali His election is better news than the Obama will also need help from the Khamenei, not Rowhani, who will con¬ Obama administration had expected. rest of the world. Israel will need to be tinue to call the shots. Khamenei has Rowhani's openness to diplomacy on patient and let the United States lead. tight control of foreign policy and the the nuclear issue is a welcome break Russia and China should be more force¬ military. And he has exhibited consis¬ from the cynical attitude of his prede¬ ful in pushing Iran to compromise. And tently a closed and bitter attitude toward cessor, Mahmoud Ahmadinejad, and if negotiations actually make progress, successive U.S. adrninistrations. Iran one of the people he defeated, the cur¬ congressional leaders in Washington will show up at negotiations but is un¬ rent nuclear negotiator Saeed Jallili. will have to refrain from insisting on likely to yield on the key concessions the Rowhani seems to understand how iso- unreasonable demands, which could United States and others will demand. , lated a pariah state Iran has become and torpedo any agreement. ; Third, Iran has how profoundly international sanctions The road ahead with Iran remains It is time for a been racing ahead on have affected his country. His open re¬ twisted, unpredictable and perilous. To bold US. pro- its nuclear agenda cognition of "an old wound, which must paraphrase President Reagan: Engage , J_ while acting in a des- be healed" Iran's three-decade isola¬ posalonthe uit0ry manner in Iran, don't trust yet, and verify. tion from the United States is unusual nuclear issue talks with the United for an Iranian leader to acknowledge. r.nicholas burns is a professor of the that the rest of States over the past Iran is now likely to return to talks practice ofdiplomacy and international the world can six months. Indeed, in with the United States, Europe, Russia politics at Harvard's Kennedy School of get behind. a sober Washington and China in one last attempt to reach a Government. Post article last week, negotiated agreement and avoid war BOSTONGLOBE three American lead

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TIME June 24, 2013

VIEWPOINT Robin Wright

Al-Qaeda vs. Hizballah The world's most fearsome terrorist groups are facing off in Syria. That's bad news for everyone

are responsible for two of THE BATTLE FOR THE SOUL and in the eastern Damascus mosques have come under

of Syria has taken an even suburbs, reportedly with increasing attack. the deadliest attacks on U.S.

deadlier turn over the past two growing help from foreign The sectarian furies spill¬ targets since World War II. months. The strategic center of fighters from Libya, Saudi ing across Syria's borders have Hizballah killed 241 Marines the Middle East is also now a Arabia, Tunisia and beyond. implications for countries and military personnel in a battleground between Hizbal¬ Hizballah and al-Qaeda are from Morocco to Iran. Attacks bombing in Beirut in 1983,

lah and al-Qaeda, the region's also now redefining the Syrian have already erupted inside and al-Qaeda killed nearly

two toughest extremist move¬ conflict in sectarian terms, Lebanon. And Sunni clerics 3,000 people on Sept. 11, 2001,

ments. The groups, both with pitting Shi'ites against Sunnis most notably popular Egypt- in New York City, Virginia

roots outside Syria, represent and inflaming passions that born televangelist Yusuf and Pennsylvania.

rival versions ofjihadism. date back to Islam's greatest al-Qaradawi have responded

Both use the same repugnant¬ split 1,400 years ago, when to Hizballah's intervention by The role of both groups' fol¬

ly violent tactics and advocate two factions ofthe Prophet exhorting followers to mobi- lowers in Syria increases the

rigid Islamic rule: they're just danger that Hizballah or al-

from different sects. Qaeda could gain a long-term

This war within the war political or physical foothold carries new dangers for the in one of the most important Middle East, for Islam and '-' jJJ, i: countries in the Middle East. for the outside world. The That sort ofinfluence would regionalization of the con¬ represent the exact opposite flict was reflected on May 25 «^'J.^:1^ \ of the democratic dream envi¬ when Hizballah chief Hassan s*~ > sioned by many in Syria when Nasrallah vowed his Leba¬ \. the initial protests erupted in nese militia would "bear the '.% March 201 1, triggered by the responsibilities and the sacri¬ arrest of teenagers who had At spray-painted antigovernment fices. This battle is ours, and I promise you victory." Since graffiti on the walls in the Syr¬ then, Hizballah's fighters have ian town of Dara'a. helped rep«lthe rebels' spring 4 + The presence of Hizballah offensivelBTiorthern Syria. In and al-Qaeda in Syria will also a pivotal battle on June 5, they Victorious Forces loyal to Syrian President BasharAssad celebrate the almost certainly complicate

helped the Syrian military re¬ defeat ofrebels in the city ofal-Qusayr on June 5 diplomatic efforts to find any

capture the city of al-Qusayr, a form of political compromise. rebel hub for the past year. The Muhammad's followers quar¬ lize against the Syrian regime. Neither group has ever shown

victory was a huge military reled over who was his rightful "I call on Muslims everywhere much interest in negotiating. and psychological break for heir. As a result, the conflict is to help their brothers be vic¬ The biggest losers from President Bashar Assad and no longer just about man-made torious," al-Qaradawi said on the emergence of this new

a particularly forceful way ideology or temporal politics or May 31. "Everyone who has fault line are the uprising's for Hizballah to announce its an autocratic dynasty. It's also the ability and has training to early heroes the peaceful presence in the frajfc about interpreting God's will. kill ... is required to go." That dissidents and defectors who The dangers are reflected fiery rhetoric may fan the later took up arms to protect

Among Assad's , in each group's recent targets. flames of hatred and mistrust themselves against Assad's al-Nusra Front test- The al-Qaeda affiliate claimed even after the war ends. As military. Their brave struggle armed and most v lined in late April to have dug up history repeatedly shows, sec¬ seems increasingly marginal as of the rebels' many disjointed the remains of 7th century tarian wars are often harder to Syria becomes a battleground

factions formally an¬ Shi'ite martyr Hojr Ibn Oday resolve than political conflicts. for the region's extremists.

nounced its allegiance to (also known as Hajar Ben For the outside world,

al-Qaeda in April. It has been Adi al-Kundi) after allegedly the possible consequences Wright is the author o/Rock the

especially effective this year destroying his shrine outside ofthis new conflict are also Casbah: Rage and Rebellion in northern Idlib province Damascus. In turn, Sunni dire. Hizballah and al-Qaeda Across the Islamic World

time June 24, 2013

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. CTIUXATIOMU

JUNE 25, 2013 Inching into Syria

pretend to control of critics like Bill Clinton, mocking the them all. And of president's poll-minded caution? Is course, among the Syria is not there a belated revulsion at the human¬ rebels there is a itarian catastrophe? A recognition that Iraq redux. minority of fanatic Islamists with diplomacy backed by nothing much Qaeda sympathies, filling a vacuum the The stakes which has been the White House an¬ standoffish West declined to fill. this time swer until recently is a fool's errand? Over tea in a Reyhanli café with a Whether or not you agree with me that are real, not view of the Syrian hills, I asked a rebel America has a big stake in the outcome, Bill commander named Abu Jarah how he fabricated; you are entitled to wonder: What, ex¬ imagined Syria after Assad. we have Keller actly, is the strategy? "Maybe Somalia plus Afghanistan," Assad has been pounding his people options far mercilessly for more than two years, he replied. short of with a death toll that is nearing 100,000, That, I allowed, was a pretty horrify¬ ing prospect. occupation. REYHANLI, TURKEY In the border the total for the entire Bosnian war in "Not our mistake," he said. "It's not towns where Syrian rebels recuperate about half the time. With or without what we want. It's what you gave us, and resupply, the buzz is that the long chemical weapons, Assad has achieved with two years standing and watching." wait for Barack Obama may be near an mass destruction and cinematic des¬ In Istanbul, Fahêd Awad, a spokes¬ end. peration. man for one major Free Syrian Army The excitement is not the result of the In Aleppo, Syria's biggest city, rebels battalion, told me, with disarming White House announcement on June 13 say residents have already clear-cut candor, that it would probably take that the United States will supply light the trees for fuel to get through one cold three wars to complete the Syrian revo¬ weapons to the groups seeking to over¬ winter under siege and will face the lution one to defeat Assad; then a throw the homicidal regime of Bashar next one without firewood. In Homs, a sectarian war within Islam between the al-Assad. Bullets and body armor won't rebel from that city said, the opposition Sunnis and Assad's Shia sect, the Alaw¬ help much against Assad's tanks, recently completed a two-mile tunnel, ites; and finally a fight over just how Is¬ bombs and mortars. foul from crossed sewage lines, to bring lamic the new Syria should be. (Like But the rebels say they see Obama's in supplies and evacuate the sick and most of the opposition, he favors a more hand in some bigger, less-publicized de¬ wounded. secular Islamic democracy, similar to velopments: the arrival of more and The refugee burden is straining the Turkey's.) better antitank weapons, and rumors of good will and budgets of neighboring These are worst-case scenarios, but long-withheld antiaircraft weapons. The countries. In Jordan and Lebanon the hardly far-fetched. That is one reason heavier ordnance is coming from frictions between fleeing Syrians and so many Americans recoil from any in¬ Europe, the gulf and as The New York the locals have erupted in violence. volvement. Seared by two wars in the . Times reported Saturday from Libya In Turkey, which has been by far the But it seems to be flowing now with a most warmly hospitable neighbor to region, Americans are understandably wink and a nod from the United States. the rebels and the displaced, refugee doubtful that Syria is our problem, or "These thing don't happen without camps like Altinozu, a camp we visited within our competence, or even within America's permission,' ' said a logistics in Hatay, were once a media novelty. our comprehension. While many Syri¬ coordinator for a rebel unit fighting in Now some of them have become more ans believe Americajust wants to keep Homs, the birthplace of the uprising. like permanent settlements: clinics, Syria weak, the more sophisticated un¬ When I set out to meet with Syrian classrooms, laundry service, arts and derstand that their uprising is a casu¬ rebel operatives in the wake of crafts classes, Al Jazeera news on TV alty of Iraq and Afghanistan. Obama's halfhearted shift, I expected a and Internet access, all paid for by the "We've been unlucky in our revolu¬ reaction of rolled eyes, too-little-too- Turkish government at some price in tion," said Awad, acknowledging Amer¬ late and thanks-for-nothing. What I public resentment. And here in Rey- ica's reluctance. "Unlucky in our tim¬ found was a surprising surge of opti¬ hanli last month, a duet of car bombs ing. Unlucky in our geography." mism, a sense that something has assumed to be spillover of the Syrian I've written before that Syria is, in changed specifically, that America is war killed more than 50 people. critical ways, not Iraq redux. The inching toward more serious engage¬ Like the rebels, the refugees are wait¬ stakes this time are real, not fabric¬

ment. ing for America. ated; the insurgency is genuine and in¬ Of course, nobody is saying this is yet "They think American will have the digenous; we have options far short of a game-changer. Gen. Salim Idris, the last word," said a camp administrator. occupation. We should not, as Bill Clin¬ former Syrian Army officer who heads "When America decides, it will end, ton put it in his recent excoriation of the opposition Supreme Military. Coun¬ and they can go home." Obama's passivity, "overlearn the les¬ cil, told me that while the Americans We should have no illusion that this sons of the past." have become more helpful in recent war will end neatly, whatever we do. What we know is that without our in¬ days, the speculation about antiaircraft The opposition figures I talked to con¬ volvement several things are likely: missiles is premature, and there is still cede that Syria now is a much bigger The slaughter will continue. The men¬ no sign that the United States is willing mess than a year ago. Assad is faring acing alliance of Iran, Hezbollah and to enforce a no-fly zone or use cruise better thanks to help from Iran, Russia Syria, stoked by Russia, will be em¬ and Hezbollah. The opposition is frac¬ powered and emboldened. America's in¬ missiles against Syrian airfields, which tured into so many "Grandsons of the fluence on issues like Iran's nuclear pro¬ could shift the advantage to the rebels. Prophet" and "Tiger Brigades" that it gram will be seriously diminished: (I'm told Qatar arranged a small ship¬ tt. , _ " is hard to keep the Jordan and Lebanon and Iraq will be de¬ ment of surface-to-air missiles and the The dangers players straight. stabilized. Bloodied Syria will be more U.S. looked the other way.) Whatever ofinterven- The umbrella Free than ever a breeding ground of terror. the details, intentionally or not, Obama tion are many. Syrian Army that Andrew Tabler, a Syria expert at the has raised expectations. But keeping General Idris's coun- Washington Institute, says that even if Whether this fresh whiff of faith in our distance cil oversees labors to Assad rémains in power, large swaths America is justified, only the president doesn't avoid keep track of the of Syria will remain beyond his control. can tell us, and I wish he would. them. Itjust metastasizing fight- "We have a Syria which is being trans¬ It's hard to tell what has driven formed from a U.S.-listed state sponsor Obama even this far. Is it the prodding postpones them. ^ units' and doeslrt

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of terrorism which is bad enough avoid them. Ifjust postpones them and his circle into exile, and move from into a Syria divided into three parts, raises the price. blood bath to diplomacy. Is thatachiev¬ with terrorist groups ascendant in each. Nobody, except perhaps our enemies, able? I honestly don't know; But given

And Syria is home to the largest stock¬ wants to see American troops in Syria. the certain costs of doing nothing, I pile of chemical weapons in the region.'' Our aim should be to make life so miser¬ think it's worth a try. I wish I knew The dangers of intervention, even a able for Assad and his friends that he whether President Obama felt the same. carefully calibrated intervention, are agrees, or his sponsors agree, that it is real. But keeping our distance doesn't time to stop the killing, send Assad and

lyiMNATONAL JUNE 24, 2013

Syria scorecard

hope for building a unified, multisectari- Libyan intervention. Really? Libya is ah an, democratic Syria not after two example of the let's-send-them-some- years of civil war. The U.S. goal should arms-and-hope-we-get-lucky approach. simply be to arm the rebels enough so Let's remove the Qaddafi regime from they can hurt two ofAmerica's main re¬ the air, arm the rebels on the ground and gional foes Hezbollah and Iran and then hope they come together and pro¬ deny them an easy victory with Presi¬ duce a decent, pluralistic democracy. So Thomas L. dent Assad in Syria. In the long run, far, we've not been very lucky. Our de¬ though, this strategy most likely would bate about Libya has been focused en¬ Friedman lead to the partition of Syria into an tirely on the sacking of our facility in Alawite zone along the coast, a Kurdish Benghazi, but the proper debate should zone in the northeast and a Sunni zone in be about why there was and remains the rest. The Sunni zone, though, would such a security vacuum in eastern ISTANBUL If you look at it from 30,000 almost certainly be embroiled in a power Libya in the first place. The transition feet, what we're actually dealing with struggle between secular Sunnis, whom government has not been strong enough in the Middle East today are the long- we'd support, and various Islamist Sun¬ to bring order to Libya, and the instabil¬ delayed consequences of the end of the nis, financed by mosques, charities and ity there has metastasized. As Reuters Ottoman Empire. When the Ottoman governments in the reported from Benghazi on Wednesday, Empire collapsed as a result of its de¬ After two Arab ^M- WMe P31"" "Libya remains anarchic and awash feat in World War I, the colonial powers years ofcivil tition might actually with weapons nearly two years after" Britain and France were right there, for be the most stable Muammar el-Qaddafi was toppled. The war in Syria, their own interests, to impose their own and humanitarian good news is that moderate Libyans what are die order on the diverse tribes, sects and long-term option have pushed back against their lawless religions that make up the Arab East. options for breaking Syria into tribal andjihadist militias, but without When the British and French left after U.S. involve¬ smaller units capable outside help it is an uphill struggle. World War II, they handed power, in ment? of self-governance In Syria, we would be hoping that, many cases, to monarchs, who, in many getting there would withjust small arms, the rebels could at cases, gave way to generals, who, in all be ugly, and the Sunni least fight Assad & Friends to a stale¬ cases, kept their diverse populations in Muslim chunk could easily end up domi- mate so the regime would agree to ne¬ line with iron fists. byjihadists, not "our guys." gotiate Assad's departure. Even if by But, now, the Ottomans are gone, the The idealist approach argues that if some miracle that were to happen, so colonial powers are gone and even the our goal is a unified, multisectarian, much more blood would be spilled along iron-fisted generals are gone. In Tunisia, democratic Syria, then simply arming the way that we would still need an in¬ Yemen, Syria, Egypt, Iraq and Libya, all the "good rebels" would not be suffi¬ ternational peacekeeping force to refer¬ that's left is a single question: Can the cient to get there. We (or NATO) would ee any post-Assad power-sharing deal. people in these countries who for so long have to have boots on the ground to help All volunteers, please raise your hand. have been governed vertically from them topple Assad and then stay for Those are the options as I see it. None the top down now govern themselves yearsto keep the warring parties from feel very good because those in Syria horizontally by writing their own social murdering each other, to suppress the who are truly fighting for a democratic contracts for how to live together as violent extremists in each community outcome are incredibly brave, but weak equal citizens with regular rotations in and to help the moderates write and im¬ and divided. Fighting for democratic power and without iron fists from above. plement a new social contract for how to values rather than for family, sect, When President Obama says he live together. Those who want a unified, tribe or Shariah is still a new thing for plans to arm the anti-Bashar Assad multisectarian and democratic Syria, a these societies. Those who are fighting rebels in Syria, this is the vortex into noble goal, need to be honest about for a sectarian or Islamist outcome, which he is inserting America. It is still what it would take to achieve that from though, are full of energy and well fi¬ unclear to me where the president is where we are now. It would take anoth¬ nanced. That's why staying out guaran¬ going with Syria, but I see only three er Iraq-scale intervention something tees that only more bad things will hap¬ possible strategies: the realist, the we did not do well, and which very few pen, but going in, big or small, would not

idealist and the God-I-hope-we-are- Americans would vote to repeat. guarantee success. And that's why I'd lucky approaches. Some would say that we don't need like to hear which option Obama is purs¬ The realist says : I really don't see any boots on the ground, as proved by the ing and why he thinks it would succeed.

85 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 23 juin 2013 Au Kurdistan irakien, Erbil vit son boom loin des bombes (AFP) Guillaume Decamme Kirkouk", touchées comme le reste de l'Irak par des cou- RBIL (Irak)Chez un pures de courant incessantes, Econcessionnaire d'Erbil, explique Kamiran Mufti. au Kurdistan irakien, La manne du pétrole Abdullah Abdelkarim, éle- Mais le fondement de veur aux yeux rougis par le l'économie régionale reste, et travail, guigne sur un pick- de loin, le pétrole. up à 24.500 dollars. "Chaque jour les choses Les sous-sols du Kurdistan s'améliorent" sourit-il. Avec renferment 45 milliards de sa croissance et son calme, barils de brut, soit environ un Erbil est une oasis au nord tiers des réserves prouvées de d'un Irak qui navigue entre l'Irak, selon les autorités attentats et instabilité. régionales. Et le magot est l'objet de nombreuses convoi- A Erbil, la capitale du tises. officiels et aux barrages tenus chose en plus. "La sécurité. Kurdistan irakien, on sirote Bagdad est outré qu'Erbil se par les peshmergas et les C'est vraiment la clef de la des cafés en terrasse, on va au passe de son blanc-seing à assaïch, les forces de sécurité réussite", juge Ghada Gebara, restaurant sans se soucier des l'heure de signer des contrats attentats et, plus révélateur locales. présidente de Korek, une entreprise de télécommunica- avec des compagnies étran- encore du gouffre qui la Aujourd'hui, le Kurdistan tions basée à Erbil et qui gères et qu'il exporte son brut sépare du reste de l'Irak, on affiche une croissance de 12% opère dans tout l'Irak. vers la Turquie sans l'accord croise énormément par an et compte près de 800 du gouvernement fédéral. d'investisseurs étrangers firmes étrangères, dont 500 Quand en mai 1.000 per- Mais ces bisbilles, auxquelles prêts à y vivre. viennent de la Turquie voi- sonnes ont péri dans des s'ajoute un différend territo- sine, grâce notamment à une attaques dans le reste du "Il est très facile de s'installer rial sur une zone riche en loi très généreuse sur les pays, selon l'ONU, le ici", reconnaît Jorge Restrepo, hydrocarbures au sud du investissements en vigueur Kurdistan n'a pas enregistré un Américain d'origine colom- Kurdistan, ne sont, "qu'un bienne qui conseille des com- depuis 2006. un seul incident lié aux vio- lences confessionnelles. échange démocratique sain", pagnies pétrolières étran- "Les investisseurs sont martèle Ghada Gebara. gères. exemptés d'impôts sur le Et les différences ne s'arrêtent Hunar Majid est Kurde, mais revenu et de taxes sur les pas là. "Le gouvernement du peut tout aussi bien bénéfices pendant 10 ans. Ils Kurdistan est très ouvert sur "La bureaucratie est pesante s'exprimer en arabe ou en peuvent détenir la totalité du l'étranger", note-t-il. ici aussi, mais à Bagdad il y a anglais. Toute en verrières et capital de leur entreprise et en plus les divisions reli- en lumière, sa concession En 22 ans d'autonomie, rapatrier leurs bénéfices gieuses (entre chiites et sun- Toyota du centre d'Erbil tient gagnée dans le sillage de la comme bon leur semble", nites) et bien évidemment la plus de la salle d'exposition première guerre du Golfe, le détaille Kamiran Mufti, direc- corruption", précise Jorge que du garage. Elle ne désem- Kurdistan a largement distan- teur général du Comité Restrepo. plit pas. cié le reste de l'Irak. d'investissement, pièce-maî- La région dispose d'un gouver- tresse dans le dispositif éco- Dans le classement dressé par "Nous voulons multiplier nos nement, d'un Premier minis- nomique de la région. Transparency International ventes par trois par rapport à qui mesure la perception de la l'année dernière", annonce-t- tre et d'un président. Son dra- Mais le Kurdistan a quelque peau flotte sur les bâtiments corruption dans le monde, il. l'Irak pointe d'ailleurs au 169e rang, sur 176, des Etats per- A l'entrée du garage, Abdullah çus comme les moins corrom- Abdelkarim, un éleveur de pus. moutons vêtu du charoual, l'habit kurde traditionnel au Mais à en croire Kamiran pantalon bouffant, inspecte le Mufti, le phénomène est peu pick-up de ses rêves. Il lui en présent au Kurdistan et "les coûtera 24.500 dollars. Qu'il dirigeants régionaux ont mis compte débourser sans sour- en place un programme pour ciller. s'y attaquer". "Avant la vie était dure, je Alors que fabrique-t-on au n'aurais jamais pu me payer Kurdistan? cette voiture. Mais mainte- Du ciment, des médicaments, nant, tout va bien", dit-il. de l'acier, de l'électricité, en telle quantité d'ailleurs que "la région est auto-suffisante et elle en exporte vers les pro- vinces voisines de Ninive et

86 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

jfjtlÏÏflJUte Mardi 25 juin 2013 lllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll Illllllllllllllllllllllllll Illlllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllilllllllllllll Illlllllllllllllllllllllllllll 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 i 1 1 1 Plus d'un an après le retrait américain, les Irakiens restent confrontés aux violences et aux blocages politiques, exacerbés par la manne énergétique Irak : la rente au cmur de la crise

La répartition inégale TUEQUI dès ressources à l'origine *ftN D0H0UK d'ambitions autonomistes d»tarritoire

Ressources

Hi Pétrole NINEVEH Kurdistan autonome Réserves de pétrole et région de Kirkouk fin 2011, en milliards

de barils

>^V SOULAIMAN.ïA 23* SYRIE Principales communautés Jts V ,"' * 45 en 2013 d'après Kurdes Samarri * -_ * le gouvernement local Important gisement Sunnites % X K IRAK de gaz découvert

Chiites en 2011 \ DIYALA

Projets autonomistes raffia ANBAR et régionalistes IX^ IRAK RBAL #*WASIT

BABIL

adJa* QADISIYAH JORDANIE MAYSAN

ê NADJAF Sud

DHI-QAR 77

ARACIE Projet régionaliste chiite S'.OI'BIIE porté par le Conseil l.'.OUTHANNA »BA

suprême islamisque irakien

(parti conservateur) Projet régionaliste chiite Golf*

porte par le Parti de la vertu Pt'iHH» 100 km islamique (AI F.idhila)

SOURCES : MYRIAM BENRAAD : IEA : LE MONDE INFOGRAPHIE LE MONDE

de énergétique intérieure. L'autre priorité Myriam Bënraad Dix ans après la guerre, l'Irak affichée du gouvernement irakien consis¬ Chercheuse au Centre d'études et de recherches demeure en proie à la vio¬ te en un meilleur usage des revenus tirés internationales {Sciences Po-oRI) et à l'Institut de recherches et d'études surle monde arabe lence et à l'insécurité de ses exportations de pétrole et de gaz en et musulman (IremamCNRS). autour de vagues réguliè¬ vue de diversifier son économie et de Docteur en sciences politiques, Myriam Benraad est res d'attentats portant, relancer un processus de reconstruction spécialistedel'Iraketdumondearabe. Elle enseigne la géopolitique etla diplomatie pour l'essentiel, la marque toujours stagnant. parallèlement à ses activités de consultantepour d'Al-Qaida. Cette flambée de violence a A ce jour, l'immense manne pétrolière plusieurs agences internationales et le secteurprivé. Elle est l'auteur de «L'Irak» (leCavalier bleu, 2610) atteint de tels niveaux ces derniers mois dont dispose l'Irak a été réaffectée au bud¬

que certains agitent déjà le spectre d'une get de la défense, ainsi qu'à la réhabilita¬ tions cumulées. Une part trop peu impor¬ nouvelle guerre civile, inspirée des déve¬ tion de ses infrastructures endommagées tante des revenus du pays a été employée loppements voisins en Syrie. Mais le par des décennies de guerres et de sanc- pour améliorer les conditions de vie tou¬ conflit irakien ne saurait être réduit à sa jours précaires de la population, malgré seule dimension identitaire. Quoique peu La nouvelle « stratégie une contestation sociale montante. Les abordés, ses ressorts socio-économiques jeunes, qui représentent plus de 57% des sont tout aussi déterminants. Ils conver¬ énergétique nationale » 31,1 millions d'Irakiens, sont très touchés gent autourde l'épineuse questiondes res¬ doitpermettre aupays par le chômage depuis 2003 et consti¬ sources et de leur partage. tuent un vivier idéal pour les groupe» Le 12 juin, Bagdad annonçait le lance¬ detirer, d'îdà2030, armés - notamment l'Etat islamique ment d'une nouvelle «stratégie énergéti¬ 6000 milliardsdedoliaii d'Irakd'Al-Qaida-, déterminés à en décou-- que nationale», devant permettre au dre avec ce qui succède à la presenceaméri¬ pays de tirer, d'ici à 2030, 6000 milliards de ses exportations caine. Pour l'ancien ministre du pétrole de dollars de ses exportations en hydro¬ en Thamir Al-Ghadhban, candidat de l'Irak à carbures et de couvrir, à terme, sa deman

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la tête de l'Organisation des pays exporta¬ teurs de pétrole (OPEP), ce sont dix mil¬ lions de nouveaux emplois qui devraient Bagdad en quête de nouvelles être créés grâce à cette stratégie, qu'il s'agisse du secteur des hydrocarbures ou d'autres domaines. Or, passé l'optimisme alliances officiel, les freins à la relance économique

pourraient être nombreux. DOTÉ DE RÉSERVES estimées à 150 mil¬ tion pétrolière irakienne est de retour Théoriquement, la rente pétrolière liards de barils de pétrole et 3 200 mil¬ sur les marchés, et Bagdad entend bien était supposée permettre à l'Irak une liards de mètres cubes de gaz naturel, en faire un facteur de puissance. Dési¬

reconstruction rapide, de même que sa l'Irak se place en tête des principaux pays reux de s'affranchir de son ancien tuteur démocratisation. En réalité, la libéralisa¬ producteurs et exportateurs d'hydrocar¬ américain, l'Irak se tourne aujourd'hui

tion du secteur pétrolier et sa restructura¬ bures au monde. Bagdad, qui produit vers de nouveaux partenaires, au pre¬ tion par la coalition étrangère et ses alliés actuellement près de 3,5 millions de mier rang desquels la Chine, qui, dès irakiens ont conduit à d'importants dys¬ barils de pétrole par jour (mbj), mise sur 2009, a remporté une série de conces¬ fonctionnements institutionnels, un l'exploitation de nouveaux gisements sions pétrolières dans le sud du pays et

essor généralisé de la corruption et une pétroliers et la signature de nouveaux s'impose aujourd'hui comme premier

violence sans précédent. L'insurrection, contrats pour pousser à la hausse sa pro¬ importateur d'or noir irakien. sunnite et chiite, continue de financer la duction. Fort de son impressionnante Plusieurs éléments pourraient toute¬ plupart de ses opérations par le" biais de la richesse énergétique, le pays compte sur¬ fois venir assombrir l'optimisme des tout retrouver sa grandeur passée, à la contrebande de pétrole, déjà monnaie autorités irakiennes. La crise traversée fois sur un plan régional et plus global. courante du temps de l'ancien régime et par le pays et le conflit énergétique oppo¬ L'actuelle montée en force du pays au de l'embargo, et exacerbée sous l'occupa¬ sant le gouvernement central aux provin¬ sein de l'OPEP se veut très emblémati¬ tion américaine. Parallèlement, le divor¬ ces et régions en l'absence d'un cadre juri¬ que de cette quête de puissance, qui ce entrele pouvoir et la société ne cesse de dique reconnu continuent de peser sur vient indiscutablement modifier les rap¬ .se creuser, du fait de l'absence des servi¬ les arbitrages de nombreuses compa¬ ports de force dans la région. L'Irak s'est ces les plus élémentaires, et a donné lieu à gnies étrangères. L'absence d'un Etat de ainsi hissé au rang de deuxième plus plusieurs manifestations antigouverne¬ droit et les attaques contre les infrastruc¬ important producteur de l'organisation mentales dans la foulée des révoltes ara¬ tures et les installations pétrolières et a refusé de revoir à la baisse ses bes de 2011. posent également un problème sécuritai¬ niveaux de production comme vou¬ Adoptée fin 2005 dans des conditions re de taille qui contraint l'exploration de laient initialement l'y contraindre cer¬ difficiles, la nouvelle Constitution irakien¬ nouvelles ressources comme le gaz, large¬ tains membres en vue de maintenir des ne aura certes consacré la réorganisation ment inexploité malgré son fort poten¬

du pays sur des bases fédérales, sans cours du brut élevés. En sus de ses moti¬ tiel. Les moyens de transport devront aus¬

jamais vraiment trancher la question de vations économiques et financières, l'ex¬ si faire l'objet d'une remise en état, dont la répartition des pouvoirs entre Bagdad pansionnisme pétrolier de Bagdad a le coût est actuellement estimé à plus de et les entités fédérées (région autonome pourbut de contrecarrer l'influence et 530 milliards de dollars. A défaut, les

kurde et provinces arabes) en matière les man de pays comme l'Arabie objectifs de production irakiens devront

énergétique. Ses articles ill et 112 stipulent Saoudite, le Qatar et la Turquie, qui ont nécessairement être revus à la baisse.

ainsi, dans des termes très flous, que «le tantôt fait le choix de soutenir les sunni¬ Pour répondre à la décrue de la deman¬

pétroleetlegazsontlapropriétédetousles tes, tantôt d'appuyer les Kurdes pour de mondiale de brut, qui touche de prime

Irakiens dans toutes les régions et provin¬ affaiblir le gouvernement de Nouri abord les membres de l'OPEP, l'Irak a déjà ces» et que «le gouvernement fédéral Al-Maliki et, derrière lui, l'Iran. fait part de sa volonté d'abaisser son pla¬ administrera le pétrole et le gaz extraits fond de production sur le long terme et des champs existants en coopération avec La Chine, partenaire de choix de renégocier l'ensemble de ses accords les gouvernements des régions et provin¬ Au niveau international, la produc pétroliers. ces productrices, à condition que les reve¬ nus soient distribués de manière équitable et compatible avec la distribution démo¬

graphique dans le pays». premier ministre, Nouri Al-Maliki, s'y une donne à leur avantage. Bagdad consi¬ Or, la richesse pétrolière ne se répartit oppose depuis 2006. Depuis, les discus¬ dère la politique d'Erbil « illégale ». Le vice- pas de manière homogène. Elle se concen¬ sions piétinent. En août 2007, les Kurdes premiér ministre en charge de l'énergie, tre à l'est, dans le Sud, chiite, près de Basso- ont'même adopté leur propre «loi sur le Hussein Al-Shahristani, proche d'Al-Mali¬ ra et dans la province de Maysan, ainsi que pétrole et le gaz de la région du Kurdis¬ ki, n'a pas manqué d'en dénoncer les ter¬

dans les régions kurdes du Nord, aux tan », en négociant unilatéralement une mes. A plusieurs reprises, ce dernier a abords de Kirkouk. Les provinces du Cen¬ série de contrats avec plusieurs majors réclamé la révision de l'ensemble des tre et de l'Ouest, sunnites, en sont relative¬ (ExxonMobil, Chevron, Gazprom Neft, contrats déjà négociés et menacé de sanc¬

ment dépourvues. Ce déséquilibre éclaire Total). Fondés sur un partage de la produc- tions et d'exclusion des enchères nationa¬

les poussées autonomistes, voire sépara¬ tionet de ses revenus entre autorités régio¬ les toute compagnie qui les signerait.

tistes, qui agitent aujourd'hui les périphé¬ nales et opérateurs étrangers, ces accords Dans les provinces chiites duSud, la ren¬

ries du pays, où dirigeants locauxet popu¬ sont beaucoup plus lucratifs que ceux, de te est à l'origine delà conception des deux

lations civiles se disent favorables à une services, proposés par Bagdad et qui n'oc¬ principauxprojets régionaux : l'un propo¬

déconcentration accrue de la gestion des troient aux sociétés pétrolières qu'une se de réunir les trois provinces de Bassora, hydrocarbures. Le gouvernement central, rétribution limitée. Dhi Qar et Maysan au sein d'une seule et

quant à lui, appelle à sa recentralisation Les Kurdes, qui jouissent d'une large même entité, la « région du Sud » ; l'autre, .

autour d'un nouvel Etat fort. autonomie depuis la fin de la première porté par le Conseil suprême islamique A la fin de l'année 2006, une première guerre du Golfe (1990-1991), ont fait du irakien (parti conservateur), prône une ébauche de loi nationale sur le pétrole a dossier pétrolier une carte stratégique fédération élargie entre les neuf provin¬

fait son entrée dans l'enceinte du Parle¬ pour contrecarrer les ambitions de Bag¬ ces du Sud, avec Bassora pour capitale/la ment. Soutenue par les Kurdes, elle devait dad. Ils ont autorisé l'exploration de nou¬ « région du centre et du Sud ». Dans les lever les ambiguïtés constitutionnelles et veauxgisements près de Kirkouk-deuxiè¬ deux cas, ces projets illustrent bien les servir une plus grande fédéralisation. Or, me ville pétrolifère d'Irak, que se dispu¬ limites du prisme ethno-religieux, sou¬ non disposé à céder de ses prérogatives, le tent Arabes et Kurdes - en vue de créer vent retenu pour analyser la situation en

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ont tout d'abord rejeté l'idée du fédéralis¬ Irak et comprendre ses lignes de faille. Ils ge de sa rente ef de ses circuits de redistri^ me. Puis, au pied du mur, ils s'y sont réso¬ opposent en effet des forces chiites entre bution- les exportations de pétrole finan¬ lus. En 2011, plusieurs provinces (Al-Anbar, elles autour de conceptions différentes de cent 95 % du budget public et constituent Salahaddin, Diyala, Ninive) ont ainsi récla¬ l'Etat irakien et de ses contours. D'ancien plus des trois quarts du PIB - a déterminé mé la tenue d'un référendum sur l'autono¬ défenseurdu fédéralisme, M. Al-Maliki est la structure du pouvoir irakien. Après Sad¬ mie, évoquant la possibilité d'une sépara¬ passé à recentralisateurs, euphorie du dam Hussein, c'est ainsi Nouri Al-Maliki tion territoriale s'ils n'étaient pas dûment pouvoir oblige, tandis que les partis et les qui est à présent fustigé par ses adversai¬ réintégrés au jeu politique. Or, ce revire¬ syndicats pétroliers locaux menacent de res pour sa tentative de monopoliserle sec¬ ment n'est pas non plus dissocié dufacteur réduire, voire d'interrompre leur produc¬ teur pétrolier comme instrument de énergétique. Au même moment, le conseil tion si Bagdad s'entête à vouloir malme¬ consolidation de son autorité. Or, le virage d'Al-Anbarannonçaitla découvertede nou¬ ner leurs intérêts. autoritaire pris par Bagdad vaut aussi velles ressources gazières à l'extrême pour les provinces et régions dont les diri¬ ouestde laprovince, susceptibles d'assurer En lieu et place d'une geants poursuivent une logique analogue à ses habitants de substantiels revenus. de concentration de la rente comme outil Depuis fin 2012 et le soulèvement de ces reconstruction effective, de verrouillage social et politique. régions contre le pouvoir, accusé de dérive la rente semble avoir Du côté des Irakiens, ce regain d'autori¬ autoritaire, les sunnites ont multiplié les tarisme est d'autant plus mal vécu que appels à la sécession. aggravé les clivages leur sentiment de dépossession économi¬ Alors que l'Irak poursuit lentement sa et, plus encore, posé que et d'injustice sociale est bien réel. Indé¬ transition politique, peut-on parler de pendamment de leurs allégeances com¬ nouvelle «malédiction des ressources»! les jalons d'un retour munautaires respectives, tous revendi¬ En lieu et place d'une reconstructioneffec¬ du pays à l'autocratie quent un partage équitable de la rente tive, la rente semble avoir aggravé les cliva¬ comme prérequis à touteforme de norma¬ ges et, plus encore, posé les jalons d'un lisation. Au milieu de ces luttes, les sunnites sont retour du pays à l'autocratie.

très partagés. Craignant d'être écartés de la. Le caractère central des hydrocarbures

rente et de la réallocation de ses revenus, ils dans une économie peu diversifiée et ota

Cinq morts en Irak dans des Près de Kirkouk, l'explosion d'une bombe en bord de route a tué trois membres d'une même famille, deux femmes et un homme, qui circulaient à bord d'un véhi¬ territoires disputés du nord cule rempli de nourriture, ont indiqué un médecin et une source policière.

Dans la ville même, un homme armé a abattu un soldat et en a blessé un autre KIRKOUK (Irak), 26 juin 2013 (AFP) A Touz Khourmatou, un chef tribal a été retrouvé mort. Son corps était marqué de plusieurs impacts de balles et de signes de torture, ont expliqué des respon¬ sables et des sources médicales. CINQ PERSONNES ont été tuées par une série d'attaques mercredi dans des territoires disputés du nord de l'Irak où les diplomates craignent que Le Kurdistan irakien souhaite intégrer ces territoires disputés du nord dans une les tensions ne se transforment en un conflit ouvert. région autonome kurde composée de trois provinces, ce que Bagdad refuse et qui pourrait conduire à un conflit armé entre les deux parties, craignent des Les violences se sont produites dans et à proximité des villes ethniquement diplomates et des analystes. mixtes de Kirkouk et Touz Khourmatou, au coeur d'une région que se disputent le Kurdistan irakien et le gouvernement central de Bagdad. L'Irak connaît depuis le début de l'année un regain de violences, coïncidant avec une mobilisation sunnite contre le gouvernement du chiite Nouri al-Maliki, Les tensions autour de cette bande frontalière qui s'étend de la frontière orien¬ accusé d'accaparer le pouvoir. tale de l'Irak avec l'Iran à sa frontière occidentale avec la Syrie, sont citées par les diplomates comme l'une des plus grandes menaces à long terme pour la sta¬ Depuis le début du mois de juin, plus de 350 personnes ont péri dans des vio¬ bilité de l'Irak. lences en Irak, o

mfl ,rak: percée surprise des Kurdes dans une élection provinciale

BAGDAD, 26 juin 2013 (AFP) Les élections provinciales à Ninive et Al-Anbar se sont tenues deux mois après celles de douze autres provinces du centre et du sud de l'Irak. Elles ont été dif¬ férées pour des raisons de sécurité, selon les autorités. DES CANDIDATS KURDES ont créé la surprise en remportant le plus grand nombre de sièges à Ninive, une des deux provinces irakiennes où Les détracteurs du gouvernement ont cependant estimé que ce report était se sont tenues des élections provinciales différées, selon des résultats avant tout motivé politiquement et des diplomates l'ont aussi largement critiqué. publiés mercredi. Les résultats de ces élections sont perçus comme un baromètre pour la popula¬ La liste Taakhi et Taayish, une alliance pro-kurde, a obtenu 11 des 39 sièges qui rité du Premier ministre Nouri al-Maliki, accusé par la communauté sunnite étaient soumis au vote le 20 juin. La liste Moutahidoun du gouverneur sunnite d'accaparer le pouvoir, alors que des élections législatives sont prévues en de la province n'a remporté que huit sièges.

La province de Ninive, gouvernée par Athil al-Noujaïfi, frère d'Oussama al- L'Irak connaît depuis le début de l'année un regain de violences, coïncidant avec Noujaïfi, le président du parlement fédéral, est à majorité sunnite, mais com¬ la mobilisation sunnite contre le gouvernement. porte une importante minorité de Kurdes. Depuis le début du mois de juin, plus de 350 personnes ont péri dans des vio¬ Dans la province d'AI-Anbar, région sunnite de l'ouest de l'Irak où se tenait éga¬ lences en Irak et en mai, plus d'un millier de personnes ont été tuées dans des lement des élections différées, la liste Moutahidoun a en revanche remporté le attentats, faisant de ce mois le plus meurtrier depuis 2008, selon les Nations plus grand nombre de siège, avec 8 élus sur 30 au conseil provincial. unies, o

89 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 25 June 2013 Iranian Kurdish Activists, Parties Divided Over Engaging With Tehran Regime by FUAD HAQIQI unique. We do not want to imitate others. rudaw.net We want to play our role as Kurds from Eastern Kurdistan,” says Dr. Raheem RBIL, Kurdistan Region – Kurdish Farahmand, former spokesman of the activists in Iran are looking at the peace Kurdish United Front in Tehran. Eprocess in Turkey as a possible model, advo- “Iranian Kurds have their own views cating engagement with the government in and opinions. Therefore, if we play our role Tehran to achieve greater Kurdish rights. here, we will be much more victorious,” he But Iranian Kurdish parties, which for adds. decades have believed Tehran will never Hamanazeef Qadri, a member of the relinquish rights to its large minority Kurds Kurdistan Democratic Party-Iran (KDPI), except through armed conflict, say that the believes: “The political battleground in political arena in Iran is so closed to the Iran, unlike Turkey, is a closed one. There Kurds that there is no chance of a civil Iran's president-elect Hassan are no hopes that Iran will allow political struggle similar to the one in Turkey. parties to carry out their civil and political Rouhani. Photo: AP In Iran’s presidential election this activism. Therefore, there are no hopes for month, in which Hassan Rouhani was Kurdish political parties to exercise their of Prime Minister Recep Tayyip Erdogan declared winner, Kurdish activists had political rights.” and PKK leader Abdullah Ocalan, who has asked Kurds to vote for the moderate in In the more than three decades since the been imprisoned in Turkey since his capture large numbers, while the parties had urged a Iranian Islamic revolution, efforts by in 1999, was facilitated by the Kurdish near-boycott: More Kurds showed up to Kurdish Iranian groups and individuals to Peace and Democracy Party (BDP) in vote than in previous years, an increase lar- engage with Tehran in pursuit of greater Turkey. gely attributed to Kurdish civil rights advo- rights for Iranian Kurds have come to While civil rights advocates in Iranian cates. nothing. Kurdistan want to imitate that model to get Abdollah Sohrabi, a Kurdish activist Several prominent Iranian Kurdish lea- closer to Iranian authorities, the old politi- and Rouhani supporter, told Rudaw, “The ders have been assassinated in different cal parties that have been struggling against people in Eastern (Iranian) Kurdistan have parts of the world – sometimes while nego- different Iranian regimes for decades -- carefully chosen this candidate. He has pro- tiating with Iranian government representa- without making headway -- warn that the mised to grant some of the political and tives -- with suspicions and accusations for political ground in Turkey cannot be com- national rights of the minorities.” the murders pointing to Iran. pared to that in Iran. Sohrabi, who formerly represented For decades no Kurdish politician advo- Both the BDP and PKK have grown Mariwan city in the Iranian parliament, cating local Kurdish governance and shoulder-to-shoulder in Turkey, they note, believes that local Kurdish activists will demanding basic Kurdish rights has been explaining that no comparable Kurdish help Rouhani fulfill his promises to Iranian allowed to take part in Iranian elections. party exists in Iran, since Tehran does not Kurds. “Political activism needs structure and allow civil rights advocacy. Turkey, they Kurdish activists have been closely organization,” says Taher Khadew, a docto- note, is a semi-democratic state in which observing the unfolding historic peace pro- ral student in political science at Tehran political activism is allowed and parliamen- cess in neighboring Turkey, where Ankara University, adding that Kurdish politicians tary freedoms exist. and the Kurdistan Workers Party (PKK) are in Iran need to reinvent themselves in The political parties believe the only negotiating an end to a bloody three-decade accordance with the current situation in way to get greater Kurdish rights is through J separatist conflict, as a way to gain greater order to remain relevant. the collapse of the current Iranian regime. Kurdish rights. “The situation in each country is The dialogue between the government

Keystone Petroleum Ltd. Iraqi Kurds upbeat Gulf Keystone, a company with headquarters in London, said last week it started drilling its first exploration well in the Shaikan oil on oil export poten- field. It said the entire field could hold as much as 10.5 billion bar- rels of oil. tial The KRG said the first phase of production under the plan, which starts in a few weeks, will yield 40,000 bpd. That level will increase gradually and reach 250,000 bpd by 2018. ERBIL, Iraq, June 27, 2013 (UPI) "Production from the Shaikan block will play a crucial role in helping the Kurdistan region to achieve its overall oil export targets of 1 mil- PRODUCTION from an oil field in the northern Kurdish region of lion barrels per day by the end of 2015, and 2 million barrels per day Iraq will help meet export targets of 1 million barrels per day, the by the end of the decade," the government said in a statement regional government said. Wednesday. The semiautonomous Kurdistan Regional Government said it suppor- The central and Kurdish governments in Iraq are at odds over legal ted a development plan for the Shaikan oil field as proposed by Gulf issues related to oil. The central government says some of the uni-

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guage news desk, founded at the time of A A launches solution process, will undertake a very criti- Kurdish-language cal mission." Experts on news academy Kurdish-language are 06 June 2013 giving lectures about the details of the lan- Anadolu Agency has started training program for Kurmanji guage and translation dialect of Kurdish-language reporters techiques to the reporters. Ankara / Anadolu Agency has launched training program for Deputy Rector of Mardin Artuklu University Professor Kadri Yildirim Kurmanji dialect of Kurdish-language reporters under its Kurdish is teaching Kurdish-language grammer and new terminology, while Broadcasting Project. Assoc. Prof. Abdullah Kiran from Mus Alparslan University, assistant Kurdish will be one of the broadcasting languages of AA by researcher Ayhan Tek and Murat Civan, a journalist famous with his September 1st within the scope of its efforts to be an international works on Kurmanji, are giving "News language in Kurdish" courses. agency that makes broadcast in 11 languages. Yildirim defined AA's Kurdish-language News Project as "extremely AA News Academy is providing the Kurdish-language reporters with important", and said, "It is very important that AA has started such a courses on interpreting techniques in addition to reporting skills. project in academic level." AA Board Chairman and Director General Kemal Ozturk, who gave "International Journalism" course to the reporters, said, "Kurdish-lan-

June / 26 / 2013

US envoy pledges full support in efforts to

DİYARBAKIR solve Kurdish problem he US envoy to Ankara says on a visit US Ambassador to Diyarbakır that Turkey 'can count to Ankara Francis Ton his country' in the ongoing Kurdish Ricciardone is peace process seen at a local United States Ambassador to Turkey market in Francis Ricciardone said Turkey could Diyarbakır. ‘I "count on" the United States to stand by believe Turks care its side throughout the peace process. very much about Ricciardone said the U.S., as a friendly and allied country that wishes having a world for Turkey success, supported efforts to standard economy solve the three-decade-long conflict and democracy,’ known as the Kurdish issue. he says. DHA “You can count on the United States photo to be with Turkey, to stand with the Turkish government, the people as you not only wished luck but also stood by ways of expressing different feelings, deal with this very complicated and diffi- Turkey while it worked through its pro- ideas, view points and support for social cult process,” the U.S. Ambassador told blems. causes. He referred to allowing people Turkish broadcaster CNN Türk in a live The U.S. ambassador said he believed the ability to communicate with each interview in Diyarbakır. “We are very the southeastern part of Turkey had a other, the public and the world as a chal- confident in you and in your success.” “fabulous potential” with peace and sta- lenge for any democracy. Ricciardone has been on a visit to the bility being the missing ingredient. “With Ricciardone said it was important southeastern part of Turkey since June 23. peace – the hope of peace alone – these that all points of view be expressed freely He visited Van, Batman, Diyarbakır and past few months have already brought for any democracy to function. “The free his next stop is Gaziantep. more tourists and more business people. exchange of ideas is the lifeblood of any ‘WISDOM’ NEEDED Yesterday in Cizre, TÜSİAD [Turkish democracy. It’s the lifeblood of any free The ambassador said during his trip Industry and Business Association] came economy, and I believe Turks care very he had encountered people who had a and met with local business people and much about having a world standard great desire for peace and great hope that that’s just based on the hope of peace,” economy and democracy.” He added that the peace process would work out. He said Ricciardone expressing that Turkey, people should assemble and meet each said this process would take wisdom, the U.S., Turkey’s allies and also its other in freedom and security. patience and courage from all sides. neighbors would benefit more from He called the Turkish youth “unstop- Upon a question about whether the peace and stability in the region. pable” regarding their use of social media U.S. President Barack Obama had delive- “Imagine if peace takes root what will and their connection to international red a message during the phone call with happen.” media. “You’re one of those connected Turkish Prime Minister Recep Tayyip Regarding the Gezi Park protests, the young demographics of the world,” he I Erdoğan, Ricciardone said the context U.S. ambassador told CNN Türk that in a said. was of frequent content and that the U.S. healthy democracy people should have

91 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 25 June 2013 Gülen calls for broadening freedoms, improvement in Kurdish rights TODAYSZAMAN.COM, İSTANBUL removed any kinds of doubts over the pre- sence of the schools in northern Iraq as ell-known Turkish Islamic scholar Kurds have embraced them in cementing Fethullah Gülen has encouraged the ties of brotherhood with Turks. Wbroadening of rights and freedoms of peo- In another speech published by her- ple and the improvement of ties with Kurds kul.org, a website that usually publishes to restore peace and security in areas long speeches by Gülen, he urged people not plagued by a simmering conflict that has to use the word “çapulcu,” a phrase killed at least 40,000 people. Erdoğan frequently wielded to refer to Speaking to Rudaw, an online news- protesters involved in violence. A likely paper in northern Iraq's Arbil, Gülen tou- security atmosphere in the region, there translation of the word into English would ched upon a wide array of issues ranging needs to be an improvement in economic, be “looters” and it was widely used in the from the ongoing settlement process social, cultural and spiritual relations, par- social media by protesters themselves to aimed at ending the decades-old Kurdish ticularly in education,” Gülen noted. ridicule the description. Gülen said these dispute to regional developments and He urged state officials to bolster ties “looters” could one day undertake “heroic” domestic political issues. between eastern and western regions of activities and asked people not to use the Human rights and freedoms, Gülen the country through various socio-econo- word. said, are natural rights and no one has the mic projects in a move to enhance natio- He also underlined the significance of authority to grant those rights to others as nal unity. holding consultations and cited examples if they were favors. “Every human being, Regarding the ongoing peace settle- from the life of the Prophet Muhammad, including prophets, is equal because of ment that the government launched in a who frequently asked the opinion of his the fact that they were created by God as move to find a political solution to the companions and wife about moves he human beings. Without recognition of this Kurdish conflict, Gülen called on both was going to undertake. fact, there would be no possibility of a sides to adopt a reconciliatory tone with Education in native language state of justice or a legal system.” great sensitivity towards avoiding inflam- Gülen also voiced strong support for Gülen reiterated his support for the matory remarks in a bid not to offend the education in one's mother tongue, in refe- settlement process, saying that it is other side in the fragile process. rence to allowing the use of Kurdish in impossible to do otherwise. He recited a Gülen also called on both sides to education in Turkey, and said basic hadith, a saying of the Prophet refrain from fighting and causing unrest. human rights and freedoms could not be Muhammad, in which he said “hoping for He recalled that different ethnic and reli- the object of any political bargaining as others the same things that you want for gious populations in the Middle East, they are the natural rights of human yourself and denying others the same unlike today, have coexisted peacefully in beings. things that you would not want for your- the region for centuries. He said it is He asserted that recognition of the self” will be key in eradicating social pro- necessary to rebuild education models use of mother tongue in education as a blems in the region, referring to the sou- and civil society institutions to again bring principle is indicative of a state's fair treat- theastern Turkey, which is predominantly the era of coexistence among diverse ment of its citizens. populated by Kurds. groups. For decades, Turkish state denied He urged Turkish and Kurdish civil Gülen said it is not only Turkey, Kurds to use their mother tongue in many society organizations to work toward a Kurdish brothers and Iraqi Kurdistan but public areas, including education. The goal to prepare the grounds to mitigate also the entire Islamic world which is Turkish government has only recently the problems and make efforts to restore going through turmoil. He blamed igno- made it possible for schools and other unity. rance, poverty and discord as the chief facilities to offer elective Kurdish courses, He said it is also very important to act reasons why the Islamic world is facing as part of a program to improve rights of in such a way never to offend people with deep problems. the Kurdish people. words and behavior, to be embracing and Gülen also dismissed what he called Gülen insisted that Turkey should not exercise patience. Everyone should be “ideological propaganda” and said that his only grant “every right” to its Kurdish citi- very careful and act with restraint and not movement is aiming at ethical improve- zens, such as recognition of use of be tricked into provocations. Problems ment, the spreading of peace and quality Kurdish in education, but should also help won't be solved by yelling, screaming or education in line with laws of host coun- Kurds who are suffering in other parts of slogans. One needs to settle problems by tries by establishing education facilities. the world. According to him, Turkey not yelling, burning, destroying or killing He also spoke on the Turkish schools should appear as a representative of but with wisdom, prudence and compas- in northern Iraq, highlighting the warm Kurds who face legal, political, ethnic and sion, he emphasized. welcome of the locals towards the religious difficulties across the world and He spoke on the necessity of econo- schools. should defend their rights at the UN and in mic and social investment in Kurdish “As far as I follow, Turkish schools in other international organizations. regions to increase the level of literacy northern Iraq not only work to deepen the and education, which are the primary integration of locals with the world, but causes of underdevelopment. also to enrich local culture. Activities such He said the Kurdish-populated areas as Kurdish festival eloquently illustrate should become an “zone of attraction” that any kind of ideological activity or assi- and education should be given a major milation is alien to the founding philoso- boost there. He spoke highly of the Kurds, phy of these schools,” Gülen said in res- calling them “very smart people” and ponse to criticism raised by some Kurdish urged both sides to avoid using remarks nationalists that the schools promote cul- that would be offensive. tural assimilation of Kurds. “Benefitting from slowly restoring the He stated that the past 20 years have

92 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

IVÎlïondt

Mercredi 26 juin 2013 :

Les Vingt-Sept plus divisés que jamais sur la Turquie

L'UE doit décider de l'ouverture ou non d'un nouveau chapitre des négociations d'adhésion

Luxembourg a été conclu, 8 sont bloqués, en rai¬ confirmé, dimanche, son hostilité des ne peuvent être une excuse

Envoyé spécial son notamment du refus de laTur- à un élargissement qui «déborde¬ pour retarder tout le reste en Euro¬ quie d'admettre un accord de libre- rait» l'UE, «en raison de la taille et pe », a répliqué le ministre suédois

A Luxembourg, les ministres échange entre les Vingt-Sept, et de la structure économique de la Cari Bildt. La France soulignait de

des affaires étrangères ont donc aussi avec Chypre. Turquie». son côté qu'une grande majorité

tenté en vain, lundi 24 juin, La nécessité de renouer le dialo¬ des pays membres était favorable

de trouver un compromis sur gue avec la Turquie s'est imposée Improbable compromis à l'ouverture du chapitre 22 et qu'il

l'ouverture d'un nouveau chapi¬ compte tenu de la répression vio¬ L'Allemagne, soutenue par les fallait continuer à «parlera la Tur¬

tre des négociations en vue d'une lente du récent mouvement de Pays-Bas et l'Autriche, a dès lors quie ». « Ce pays est sorti des règles

éventuelle adhésion de la Turquie contestation du pouvoir islamo- proposé un compromis lundi : le de l'Etat de droit, mais il serait ris¬

à l'Unioneuropéenne (UE). Il s'agis¬ conservateur. «Nous ne pouvons principe de l'ouverture d'un nou¬ qué de condamner définitivement

sait de déterminer siles Vingt-Sept pas ignorer ce qui s'est passé au veau chapitre serait admis, mais la négociation », plaidait le Luxem¬

acceptaient, ou non, d'organiser, cours des dernières semaines», a les discussions ne seraient lancées bourgeois Jean Asselborn.

mercredi 26 juin, une discussion expliqué Guido Westerwelle, le qu'en octobre. A savoir, après la La présidence irlandaise de devant déboucher sur l'ouverture chef de la diplomatie allemande. publication d'un rapport annuel l'Union était donc appelée à trou¬

du chapitre 22, qui concerne la poli¬ Berlin est en conflit ouvert avec le d'évaluation établi par la Commis¬ ver un improbable compromis

tique régionale et la contribution régime du président Recep Tayyip sion européenne, qui examine entre les deux camps, tandis que

financière des Etats membres. Erdogan. La chancelière Angela l'harmonisation de la législation des sources turques annonçaient Commencées en décem¬ Merkel s'était dite «épouvantée, turque avec les règles et les prati¬ une «forte réaction » en cas d'ajour¬

bre 2004, les négociations d'adhé¬ comme beaucoup de gens », par la ques de l'Union. nement de la réunion prévue mer¬

sion avec Ankara patinent et plus répression des manifestations, Après, surtout, les élections credi à propos de la reprise des

aucunnouveauthème n'a été abor¬ qu'elle juge «beaucoup trop législatives du 22 septembre en négociations d'adhésion.»

dé depuis 2010. Un chapitre sur 35 dure ». Son parti, la CDU-CSU, a Allemagne. « Les élections alleman Jean-Pierre Stroobants

IVHîondf EUROPE | CHRONIQUE Jeudi 27 juin 2013

pas Arnaud Lepakmentier

Le miracle du Bosphore attendra

C'était un temps où l'on pouvait encore Et de concéder : «Ilfaut arrêter: la Turquie n 'in¬

rêver d'Europe. C'était avant 2005 et le tégrerapas l'Union européenne. C'est réglé, c'est

non français à la Constitution européen¬ fini. Ilfaut voirquel type departenariatprivilé¬

ne. Avant la crise de l'euro. Dany Cohn-Bendit gié on peutdévelopper. »

rêvait mieux que les autres. «L'Europe est une Le diagnostic de Cohn-Bendit est largement

suite de miracles », chantait en 2004 le héros de partagé. Calmement. En fait, la querelle turque

Mai 68. Après le « miracle du Rhin », qui permit est close. Si elle déchaîna tant de passions dans EN FAIT, la réconciliation franco-allemande, était venu, les années 2000, c'est qu'elle posait à l'Europe avec l'élargissement de l'Union aux pays de des questions existentielles. La première por- . LA QUERELLE l'Est, le « miracle de l'Oder», qui réunit désor¬ tait sur son identité. La vision des pères fonda¬ TURQUE mais l'Allemagne à la Pologne. «Jl nous rested teurs était à la fois chrétienne (Schuman, Ade¬ réaliserle miracle du Bosphore. Peut-être leplus naueret De Gasperi étaient catholiques et ger¬ EST CLOSE difficile », proclamait Cohn-Bendit, fervent par¬ manistes) et universelle, onusienne à l'image .

tisan de l'adhésion de la Turquie à l'UE. de Jean Monnet. L'accueil de la Turquie de

L'alliance de l'Occident chrétien avec le mon¬ Recep Tayyip Erdogan, qualifié alors d'islamis¬ de musulman, la construction d'un pont entre te modéré, était une tentative d'affranchir l'Eu¬ l'Europe et l'Asie : quel projet ! Il s'agissait de rope de ses racines chrétiennes et d'en faire un démontrer, après l'invasion de l'Irak par Bush projet fondé sur des valeurs devenues univer¬ junior, que l'Europe n'était pas un club chrétien selles à la fin de la guerre froide. et éviter le « choc des civilisations » annoncé Ce projet a échoué. Par sa dérive autoritaire,

par l'Américain Samuel Huntington. Erdogan n'a pas démontré qu'il pouvait conci¬ Quelques jours après la dispersion des mani¬ lier islam et démocratie. Au contraire, son régi¬

festations de la place Taksim, ce mini-Mai 68 à me se durcit, la pression religieuse aussi. L'hom¬

Istanbul, Cohn-Bendit rêve toujours. Mais me fort d'Ankara ne peut plus se présenter en

ouvre les yeux. « Le miracle du Bosphore ? On modèle magnifié des révolutions arabes, dont

prend rendez-vous dans un demi-siècle », glisse aucune n'a accouché d'une démocratie répon¬ le président des Verts au Parlement européen. dant aux critères occidentaux. Paradoxale-

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La Turquie n'est plus vraiment un enjeu de immigrés clandestins entrés en Europe par la ment, le durcissement turc, conjugué à celui de politique intérieure. Les Européens soutien¬ Turquie. En échange, l'Europe promettait de la Russie, a un mérite : redonner à l'Europe une nent les manifestants de la place Taksim, com¬ faciliter les visas pour les Turcs. identité, des valeurs et une frontière. me les Français défendaient la révolution en Le processus est menacé, tout comme les Second enjeu, la finalité de l'Europe. L'UE est- Tunisie. Avec amitié et compassion, mais en négociations d'adhésion qui devaient repren¬ elle un instrument géopolitique, confié aux se jugeant différents. Il y a bien quelques sou¬ dre cette semaine avec l'ouverture du chapitre diplomates du Foreign Office, voire du Quai bresauts en Allemagne. DerSpiegel a fait un sur la politique régionale. Dans un lâche com¬ d'Orsay, qui fait de la promesse d'élargisse¬ « coup » en publiant dix pages d'enquêtes, en promis conclu mardi 25 juin, l'échéance a été ment un outil de pression efficace sur ses voi¬ turc et en allemand. Angela Merkel a été accu¬ repoussée à octobre, après les élections alle¬ sins ou s'apparente-t-elle à un projet politique sée de faire de la politique intérieure en se mandes. à finalité fédérale ? disant « épouvantée » par la répression place « Nous avonsperdu tous nos leviers d'action Taksim. Mais est-elle plus amène avec la Rus¬ surla Turquie», confie un fonctionnaire « Angleterre du Sud » sie pôutinienne ? bruxellois, qui ajoute : «Nous neparviendrons Les partisans de la thèse géopolitique sont Il faut inventer un nouveau mode d'emploi pas à allerplus loin avec Erdogan. » Mais Dany les Britanniques, soutenus par les Américains, pour renouer avec cette puissance émergente Cohn-Bendit, tel Sisyphe heureux, ne renonce soucieux d'inclure dans l'Europe l'ancien Empi¬ au potentiel économique formidable, et jamais : « Ouvrons lesnégociqtions sur les re ottoman, appelé à faire tampon avec le Cau¬ Bruxelles est à la peine. L'UE avait prévu de droits de l'homme et la justice. » m case, la Syrie, l'Irak et l'Iran. Ils ont été déçus par négocier des accords de réadmission pour les l'affranchissement d'Erdogan : la Turquie a beau faire partie de l'OTAN, elle s'affirme en puissance autonome. Cette «Angleterre du LE REGARD DE PLAN [U Sud » a joué la carte, non pas du grand large, mais de l'Orient. Seule. Vers one adkésion dt ^Turquie Les partisans de l'Europe politique ont cru déceler dans la Turquie l'élargissement de trop à l' Union, euro " '? qui empêcherait le saut fédéral. Imagine-t-on On. wuxfte! que ce pays envoie plus de députés à Stras¬ fTFL.Vous .* bourg que l'Allemagne, qu'Erdogan se soumet¬ ReFosezrtort te à la Commission ? Irréaliste, en effet. Pour¬ C^ excepTioiO tant, lacrise de l'euro en a décidé autrement. n culTurclle! L'Europe s'est effondrée par son centre, pas par V . \ % sa périphérie. C'est autour de la monnaie uni¬ V que qu'elle reconstruira son projet, tandis que

l'Union élargie ne sera jamais davantage fédéra- O lisée. Fédéralistes et diplomates sont donc ren¬ voyés dos à dos : la Turquie n'empêche pas l'Eu¬ rope politique, mais elle ne sera pas non plus l'instrument d'une Europe puissance. O O 0

RTBOMnOXAl. ïiftalbiaMEribuirc Wednesday, june 26, 2013

TURKEY UNDERMINES Mr. Erdogan's harsh, even dangerous, attacks on Europe ITS BID TO JOIN THE E.U. and foreign journalists are at odds with the goal of member¬ ship in an economic union whose 35 criteria include a re¬

spect for civil rights, freedom of the press and other demo¬

Prime Minister Erdogan is harming cratic values, as well as compliance with free-market prin¬ the country's chance for membership ciples. On Monday, after the 27-nation bloc criticized his au¬ with an undemocratic crackdown thoritarian ways, he denounced the union as "anti-demo¬ cratic" and said he would no longer recognize the European on antigovernment protests. Parliament.

Talks on Turkey's membership, stalled for three years, For 26 years, Turkey has been angling for membership in the were supposed to resume on Wednesday, but Germany, European Union, only to see its bid thwarted. Now, with the which has long opposed Turkey's accession, last week union on the verge of reviving talks on Turkey's accession, blocked negotiations. On Monday, however, Germany sug¬ Prime Minister Recep Tayyip Erdogan's outrageous crack¬ gested a compromise that would postpone negotiations until down on antigovernment protests in recent weeks is giving the fall. European foreign ministers were supposed to decide some Europeans a new excuse to question whether Turkey how to proceed at a meeting on Tuesday. merits membership. Mr. Erdogan deserves the strongest possible criticism, but Mr. Erdogan has refused to seek political compromise with membership in the European Union is a strategic imperative protesters who opposed a plan to build a shopping mall and a that, like NATO membership, is intended to bind Turkey to mosque in a park in Taksim Square in Istanbul, and he has di¬ the West. Endeavoring to meet the bloc's criteria has already rected police to subdue them with tear gas, water cannons encouraged Turkey to make important political and econom¬ and rubber bullets. Thousands of people have been detained, ic reforms. Given the recent turmoil, Mr. Erdogan will have to and at least four have been killed. show that he is willing to accept dissent in a democracy and Mr. Erdogan and other officials have denigrated their crit¬ capable of making further reforms. It would be a mistake, ics as terrorists and accused them of planning to topple the however, to fuel the estrangement between Europe and Tur¬ government. The leaders have promised to deploy Turkish key by shutting down the membership negotiations com¬ military forces if the police cannot succeed in containing the pletely. unrest.

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iïîlïuntk liililllllllllllllllllliillllllltlllllllllllllllllljllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllilllllllllllllllllllll

Jeudi 27 juin 2013 Les Occidentaux doivent enfin armer

les démocrates syriens

re sont de simples habitants organisés au niveau d'une localité, sans couleur politique. Une étude en

cours les recense et montre qu'elles sont présentes partout.

Directrice du centre Arab Reform Initiative Pousser à l'unification des rangs de l'Armée syrien¬ et cofondatrice de l'Initiativepour une nouvelle ne libre sans donner aux brigades démocratiques des

Syrie, ellefut membre du bureau exécutif moyens risque de consacrer l'hégémonie des briga¬ du Conseil.national syrien, des islamistes. Il est évident que le front commun dont elle démissionna en août 2012 s'impose contre le régime. Dotées de moyens, les for¬

ces démocratiques seraient en situation de coopérer

Ala tragédie humaine qu'endurent les sur un pied d'égalité avec les islamistes au lieu d'être à Syriens s'ajoute la souffrance de voir le la merci de ces derniers . La formation du Conseil mili¬ récit de la réalité largement déformé. Le taire suprême (CMS) était incontestablement un pro¬

régime de Bachar Al-Assad continue de grès. Mais son chef, Selim Idriss, reconnaît lui-même

consacrer un budget considérable à sa que ce conseil n'est qu'une structure de coordination propagande médiatique et cible notam¬ et que ce sont les commandants qui forment le haut ment les pays occidentaux. A défaut de pouvoir enco¬ commandement militaire qui sont en contact avec

re susciter des soutiens, il s'emploie à faire peur. La les groupes sur le terrain.

Russie et la Chine paralysent depuis deux ans le Récemment, un groupe d'officiers membres du

Conseil de sécurité sur la question syrienne à coups haut commandement militaire de l'état-major ont de veto, tandis que le régime se charge de paralyser la annoncé la formation d'un Front des Syriens libres. décision des pays dits amis de la Syrie en brandissant En cours de préparation depuis plus de trois mois, ce

l'épouvantail du « tout islamique ». Depuis plus d'un front se place clairement sous l'autorité du CMS. Il an, Européens et Américains répètent : « Livrer des regroupe une centaine de bataillons (kataeb) et de bri¬

armes ? Nous sommes prêts à le faire si seulement gades triés sur le volet, qui ont souscrit à un code de

nous savions à qui les livrer ! » conduite dans lequel ils s'engagent à respecter les

Le débat est pour le moins mal engagé. Il ne devrait conventions internationales en matière de protec-

pas tourner autour de la nature de l'aide, mais plutôt de l'identité des bénéficiaires. S'il n'y a plus que des Ce sontles sources de financement extrémistes en Syrie, comme le prétend le régime, alors pourquoi leur fournir une aide quelconque, etles conditions quiy sont attachées même non létale ? L'Europe, les Etats-Unis et les pays parlesbailleurs defonds qui façonnent dits « amis de la Syrie » ne peuvent avoir une politique

cohérente sans identifier clairement des partenaires le paysage delarésistance, et non l'inverse

sur lesquels parier pour l'avenir. Pour cela il faudrait

commencer par reconnaître clairement un certain tion des droits de l'homme et déclarent leur adhésion

nombre de réalités. à une Syrie démocratique et pluraliste. Le Front des Admettre d'abord que, depuis que la révolte s'est Syriens libres regroupe près de 10 000 hommes et militarisée, ce sont les sources de financement et les s'enorgueillit de compter dans ses rangs des mem¬ conditions qui y sont attachées par les bailleurs de bres, y compris des chefs de brigade, issus des différen¬ fonds qui façonnent le paysage de la résistance, et non tes minorités du pays. Ceux-là s'engagent à se soumet¬

l'inverse. La révolution syrienne n'est pas devenue isla¬ tre à une autorité civile et peuvent être convaincus de

miste, mais elle a été financée essentiellement par des respecter un compromis politique et de faire respec¬ sources islamistes identifiées. ter un cessez-le-feu. Une fois qu'un groupe a pris les armes, il lui faut Depuis son annonce à la fin mai, le front se voit

trouver coûte que coûte des munitions et de la nourri¬ approché par des milliers de combattants qui vou¬ ture pour ses combattants qui affrontent la mort. draient se joindre à lui. Il s'est constitué autour de Dans l'incapacité d'entretenir leur bataillon, les offi¬ principes communs, mais il manque de tout. Cela va ciers-dé l'armée libre se voient souvent abandonnés de la nourriture pourles familles des combattants jus¬ «J parleurs troupes, qui rejoignent des groupes plus radi¬ qu'au matériel militaire avancé. Le Conseil

caux car ils sont plus nantis. En annonçant leur intention d'armer les insurgés, national syrien

Admettre ensuite que l'absence de moyens a affecté les pays occidentaux donnent enfin les moyens aux est une autorité

la stratégie même de l'Armée syrienne libre (ASL). Les forces de la révolution d'arrêter la progression de l'ar¬ politique attentats et les attaques-suicidescontre des cibles mili¬ mée du régime et de ses alliés du Hezbollah, d'Iran et de transition,

taires et sécuritaires sont devenus le seul moyen de d'Irak. Mais leur action ira bien au-delà, car ils seront créée

progresser dans une guerre asymétrique. C'est ep cela en position d'agir à plusieurs niveaux. A la source, sur en septembre 2011

que les djihadistes excellent. Ils sont en fin de compte les pays de la région pour leur signifier que le finance¬ lors de la guerre une arme en eux-mêmes. A l'intérieur de cette asymé¬ ment du courant islamiste effraie un nombre grandis¬ civile syrienne

trie s'est installé un autre déséquilibre entre brigades sant de Syriens et retarde la chute d'Assad; à la base, afin de -

financées par des sources islamistes et celles qui ont sur les brigades elles-mêmes, pour renforcer celles coordonner tous

résisté à cette attirance. qui portent le projet démocratique ; enfin, sur les les opposants Celles qui n'ont pas accepté les financements isla¬ pays qui protègent encore le régime, la Russie en tête, au régime

mistes sont nombreuses et ont leurs racines au sein pour les convaincre du fait que les pays occidentaux de Bachar

de la société : certaines sont encadrées par des militai¬ ont une vraie politique vis-à-vis de la crise syrienne, à Al-Assad

res sans idéologie politique, d'autres ont un ancrage un moment où l'absence d'action décisive menace

politique clair, de gauche ou de droite, et comptent d'une débâcle irréversible toutes les sociétés du

des non-musulmans dans leurs rangs ; d'autres enco Moyen-Orient.»

95 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti

VOA News bers on white trucks firing at the crowd. Activists say the protest was JUNE 28, 2013 sparked by the detention of three people who had been protesting against the PYD's rule. The PYD defended its actions. Salih Nasir Hajmansur with the PYD's Kurdish Militia Accused of executive committee member told VOA's Kurdish service a PYD patrol vehicle was attacked by some gunmen, resulting in the death of one Killing Syrian Protesters fighter and four others were wounded.

urdish activists in Syria are accusing a Kurdish militia of The Kurdish Democratic Union Party has controlled large areas of nor- Kgunning down three protesters as tensions rise in towns theastern Syria since government troops withdrew last year. The PYD is along the Turkish border. also affiliated with the Turkey-based Kurdistan Workers' Party (PKK), considered a terrorist group by the United States and the European An activist with the Kurdish Unity Party told the VOA Kurdish service the Union. deaths took place during a protest late Thursday in the town of Amuda, when members of the Kurdish Democratic Union Party (PYD) opened Some Kurdish activists accuse the PYD of collaborating with the govern- fire to prevent demonstrators from taking to the streets. ment of Syrian President Bashar al-Assad. Many of the activists have supported the uprising against the Syrian regime. N Video posted online by the activists claims to show PYD militia mem-

28 June 2013

Silencing opposition Azad Amoudi, a 31-year-old teacher in Armed Kurds clash with Amuda, told Al Jazeera there has been a wave of arrests in order to silence opposi- protesters in Syria tion Kurdish activists and parties. “But they cannot stop us from protesting Three people killed in northern against Assad. Amuda was the number four Amuda town after Kurdish town in Syria to hold rallies against the party members open fire on regime,” he said. protesters, activists report. Amuda, a town with about 50,000 residents, has seen several anti-Assad protests since Basma Atassi the uprising against the regime began in March 2011, and some protests were bru- tally quelled by regime troops. embers of a dominant Kurdish party have opened fire at a protest in the In July 2012, Assad’s forces withdrew from MSyrian Kurdish-dominated town of Amuda, the town, allowing for the PYD to take res- killing at least three people and leaving at ponsibility for security. least 10 others injured, activists have told In an attempt to unite the divided Kurds, Footage purported to show protest- Al Jazeera. The PYD last year agreed to join with other Thursday's rally was held to protest against ers dispersed amid heavy gunfire and groups and form Kurdish Supreme the detention of three prominent Kurdish injured at hospital [SNN Activist Committee, the governing body for the activists by the Democratic Union Party Network] Kurdish areas. (PYD), an armed group that controls much of confrontation. People's Defense Units (YPG), the armed the Kurdish areas in Syria's north and nor- The opposition says the PYD has been colla- wing for the Committee, was created to theast. borating with the regime, eventhough it is protect the areas from both Syrian rebels Activists posted footage online purporting to critical of the Assad government. and regime forces. show a protest being dispersed amid sounds The PYD accused the three detained activist “At the beginning, we were happy with the of heavy gunfire. of drug dealing. YPG because they promised to protect the Kurdish website Firat News, meanwhile, said Mohammad Mahmoud Bachar, a local journa- Kurdish towns. But it turned out that the an "armed gang" shot at People's Defense list in Hassaka, told Al Jazeera this was “a PYD dominated the Committee and the YPG Units (YPG), a group made up mainly of PYD silly accusation”. were solely members of the PYD,” fighters and responsible of the security of Mohammad Ali, a Kurdish activist based in Kurdish areas. The website, citing YPG Press "The activists are well known in Amuda," he Turkey, told Al Jazeera. Office, said one YPG fighter was killed. said. "They have been active since day one of the Syrian uprising. Since their arrest, “They are using the committee as a cover to "Clashes in the area broke out after YPG camps have been set up in the city centre exert power,” he said, adding that he expec- units surrounded the city and denied access and several activists went on hunger strike ted the latest incidents would lead to an into and out of it following the attack by the in protest.” escalation among the Kurds. armed group," the website said a day after Amoudi told Al Jazeera the PYD was popular the reported attack. Bachar said some of the injured were being treated in the “underequipped” Dari among residents at the beginning, but its Rallies and sit-ins in the town, located in Hospital in Amuda. Others were smuggled to crackdown on activists has turned people Hassaka province, broke out on June 17, fol- Turkey for treatment, he said. against it. “It is now ruling with the power lowing the arrests by PYD of the activists of weapons,” he said. supportive of the Syrian uprising against The PYD - affiliated with the Kurdistan Kurds are the largest ethnic minority in Syria President Bashar al-Assad. Workers' Party (PKK), an armed group des- ignated as a terrorist organisation by Turkey, and make up about nine percent of the Tension has been running high between the the US and the EU – said the three activists country's population. They have faced dis- PYD and Kurdish anti-Assad activists, but were detained for drug dealing. crimination and harassment for decades by Thursday's violence was a rare bloody the government. G

96 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 28 June 2013 Kurdistan Presidency Holds Emergency Meeting With Syrian Kurdish Parties by RUDAW groups. rudaw.net “The PYD wants to be the sole RBIL, Kurdistan Region - The controller of the area without the parti- office of the Kurdistan Region cipation of anyone else,” he charged. EPresident Massoud Barzani has held an The Kurdish president has played emergency meeting with representa- the role of mediator between Syria’s tives of Syrian Kurdish parties to dis- Kurdish groups in the past two years, cuss recent tensions between different and last year he brokered a deal known groups in that country. as the Erbil Agreement, whereby This meeting came a day after six Syrian Kurdish leaders agreed to people were killed and more than 30 cooperate on security. injured in clashes between security they were killed in an ambush,” But Cuma said that the PYD is forces of the People’s Protection Units Muslim said. using the Erbil Agreement to promote (YPG) and protesters in the city of He blamed the recent tensions in its own agenda, and that it uses the Amude. the Syrian Kurdish areas on the Islamic agreement to sideline all other groups. “Following yesterday’s clashes Jabhat Al-Nusrah, saying the radical The PYD is the strongest Kurdish both rival groups have gathered with Islamic group is trying to gain control party in Syria, with a well-organized the Kurdish president to find a way to of all Kurdish towns and cities. security force that has managed to end the tensions forever,” an official Kurdish groups in Syria say that keep the Kurdish areas stable and out from the president’s office told Rudaw, the PYD does not tolerate any rivalry, of the war raging in the rest of Syria for on condition of anonymity. and that members of the YPG conti- more than two years. Rudaw reporter in Amude, Farhad nuously detain and harass members of The group has accused other Hamo, says that the injured are in criti- Kurdish parties. Kurdish parties of sending their figh- cal condition due to lack of medicine Mustafa Cuma, head of the ters to fight the regime of Bashar al- and a curfew imposed by the YPG. Kurdish Azadi (Freedom] Party told Assad alongside the Free Syrian Army The representative of a Syrian Rudaw hours after the eruption of (FSA), which the PYD sees as a risk group at the meeting also said, “There clashes in Amude that, unless the YPG that might drag the Kurdish areas into is good understanding between both changes its policies, the situation for the civil war. sides and in the next 72 hours we Syria’s Kurds may get worse. But Cuma said that the fighters of expect to reach a good outcome.” “The YPG sees itself as government other Kurdish parties are only there to , the head of the already,” Cuma said. “But our people protect the people and their own Democratic Union Party (PYD), which cannot accept that. They see the YPG as offices. controls the YPG, rejected that the vic- a political group and nothing more.” “It is all baseless accusations,” he tims were innocent protesters killed by said. “The truth is that the PYD does Cuma said that the PYD does not J his forces. tolerate criticism and that it suppresses not tolerate anyone else. That is it.” “Those killed were armed men and different opinions among other

Tofiq, head of public relations for opposition party Gorran (Change). Iraqi Kurdish "It proves to everyone that there is no democracy (in Kurdistan)". Once the most impoverished and repressed region in Iraq, Kurdistan President set to rule now exists as a quasi-state within a state and has successfully insu- lated itself against the sectarian violence that plagues the rest of the country. ARBIL, Iraqfor | Sun Jun two 30, 2013 Reuters/Azad more Lashkari years Stability and oil have drawn in foreign investment and the region is prospering, but a domestic opposition has built up a considerable THE PRESIDENT of Iraqi Kurdistan Masoud Barzani is set to stay following by railing against corruption, lack of transparency and the in office for another two years, after lawmakers voted on Sunday hegemony of two ruling parties. to extend his tenure amid scuffles in parliament and an outcry Barzani's Kurdistan Democratic Party (KDP) governs the northern from opposition parties. enclave in partnership with the Patriotic Union of Kurdistan (PUK), Barzani's presidency had been due to end this summer, when his whose leader Iraqi President Jalal Talabani was flown to Germany second term of four years ends, but in recent months members of his last December after suffering a stroke. party said legal ambiguities might allow him to remain longer or run Between them, the KDP and PUK hold a majority of seats in the again. assembly, followed by Gorran, which was at the forefront of anti- The region's presidential law places a limit of two four-year terms on government protests in 2011 during which at least 10 people died. G the position. Parliamentary elections are scheduled to be held later this year. "We are against the extension. We think it is illegal," said Mohammed

97 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 29 June 2013

IRAN AWAITS 'KURDISH SPRING' After gains for Kurds in Turkey, Syria and Iraq, Iran appears to have bucked the trend.

Jake Hess www.aljazeera.com

rbil, Iraq - Armanj Berxwedan fidgets anxiously in a plastic chair at the cen- treE of a rebel camp in Iraq's Qandil Mountains. A Kalashnikov rifle leans on the tent that doubles as the camp's library and dining hall. The pimply faced, 18-year-old guerrilla from Iran is a member of the Free Life Party of Kurdistan (PJAK), and thinks he could soon be back on the frontlines. It is only a matter of time, he says, until the "Kurdish Spring" reaches his country. After a century of political exclusion, Kurds are making landmark advances across the Middle East. The Kurds of Syria have built a de-facto autonomous zone in parts of the country's north since the Assad administra- PJAK is now the only Iranian Kurdish group former PDKI president Abdulrahman tion pulled back its forces last summer. involved in armed struggle against the Qasimlu. Most of the rebels are in their Talks between Turkey and the Kurdistan Islamic Republic. Founded in 2004, it is 20s, and about half are women. They come Workers' Party (PKK) edge towards a settle- connected to the Kurdistan Communities from Iran and Turkey. Union (KCK), the umbrella body that ment to the bloody conflict there. The ON THE OFFENSIVE Kurds of Iraq boast a federal region that includes the PKK. Its bases in the Qandil The rebels may be tempted to go on the enjoys a semblance of democracy and Mountains on the Iraq-Iran border are next offensive as Iran is strained by the loss of prosperity. to the PKK's. PJAK claims to also control an area spanning 2,200 sq km inside Iran. its military alliance with Turkey, its increa- So far, Iran has bucked the regional trend singly active involvement in Syria, and towards empowerment of the Kurds. Azad Awraz, a member of the PJAK coordi- domestic troubles exacerbated by harsh Kurdish political activism there is harshly nation committee, told Al Jazeera changes international sanctions. suppressed. Kurds and other nationalities in the regional order bode well for his Iran has recently built up its military pre- "face multifaceted discrimination, and organisation's goal of a "democratic Iran their legitimate freedoms and rights are and confederal Kurdistan". frequently transgressed", the UN reports. "North, south, and west Kurdistan are fal- But gains by their brethren elsewhere in ling like dominoes. The Kurdish issue is We think it's best for the ceasefire the region are feeding Iranian Kurds' bitter- being solved everywhere. Iran has no between PJAK and the Iranian ness at their own lack of political status. At choice but to do the same," he says. state to continue. the same time, Iranian Kurdish parties see PJAK welcomed the Turkey-PKK detente as these developments as a landmark oppor- a way to isolate Iran. In 2004, Ankara and Murat Karayilan, KCK executive tunity to carve out a new standing for their Tehran softened their centuries-old rivalry council chairman people. for regional pre-eminence to join forces "We're hopeful that Iran will be forced to against PJAK and the PKK. They shared give us our rights, too. Let it be like Syrian intelligence on rebel movements and coor- sence along the borders with Iraq and Kurdistan. They're ruling themselves with dinated their military operations. Ankara's Turkey, according to Awraz. PJAK foreign their own will," Berxwedan told Al Jazeera. peace process with the PKK therefore affairs spokesman Shamal Bishir told Al "Why shouldn't it be the same in Iran? This leaves Iran lonely and exposed on the Jazeera that that the Kurds had responded is our expectation. We don't want to fight, . in kind: "We will and have increased our but we will if we have to in order to defend [armed] forces inside Iranian Kurdistan. "The Iran-Turkey alliance was an obstacle Kurdish rights." Increasing forces in villages and cities is to us. They made war on us a few times," one of our major goals." Iranian Kurds' most recent chance for free- Awraz said. "Now, that won't happen." dom came after the Iranian revolution of We think it's best for the ceasefire bet- PJAK's side of Qandil has been mostly quiet 1979. Both the liberal nationalist ween PJAK and the Iranian state to conti- since 2011, when Iraqi Kurdish authorities Democratic Party of Iranian Kurdistan nue. negotiated a ceasefire with Iran following (PDKI) and the Marxist-oriented group intense clashes. At a PJAK camp an hour Murat Karayilan, KCK executive council Komala backed the uprising against the down a dirt road from a village in Iraq's chairman Shah, taking over swaths of the Kurdish Sulaymaniyah province, fighters spend region in the uprising. Tehran regained Bishir quickly added that PJAK sought a much of their time reading. Several works control following abortive talks and years peaceful solution to the Kurdish issue and by jailed PKK leader Abdullah Ocalan sit on of bitter fighting. PDKI and Komala fled to prioritised political agitation. Part of this a stuffed bookshelf alongside a Turkish-lan- ➩ Iraqi Kurdistan, where they remain today. doubtlessly has to do with the fact that guage copy of The Kurds and Kurdistan by

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➩ the PKK wants to avoid any turmoil that PJAK and other Iranian Kurdish parties see each other." could disrupt its ongoing withdrawal from intra-Kurdish strife as a major threat to The PDKI split in 2006, while five groups Turkey as part of the peace process. their improving prospects. They fear a claim the name Komala. Today, the larger replay of northern Syria, where the PYD "We think it's best for the ceasefire bet- PDKI faction, headed by Mustafa Hejri, is has squared off with parties tied to the ween PJAK and the Iranian state to conti- based in three desolate camps in northern KDP. The equivalent in Iran would be a nue," KCK executive council chairman Iraq. Hejri claims the party has 800 pesh- showdown between PJAK and the factions Murat Karayilan told Al Jazeera. "The merga - Kurdish guerrillas - but the mostly Middle East is in a pre-storm period. aging, pot-bellied men would be no match There's a big possibility that a greater for Iran's Revolutionary Guards. storm will start. It would be more correct The Middle East is going to Hejri's PDKI signed a cooperation accord if Kurds didn't rush to take up arms against change. When the Islamic with a Komala faction last August. He anyone in this period." Republic came to power, it was rejects contacts with PJAK, which he sees Growing KCK influence in Syria and Turkey very weak, but the Kurdish as a mere extension of the PKK. PDKI last also presents new political opportunities groups were not aligned with met with the PKK last year, according to for PJAK. The rise of the KCK-affiliated each other. That's why we're Hejri. Democratic Union Party (PYD) in Syria has negotiating with each other. Still, Hejri says intra-Kurdish negotiations strengthened the latter's regional leve- have taken on greater urgency in recent rage. Meanwhile, the ruling parties in Iraqi Mustafa Hejri, PDKI months. The lessons of 1979 - when inter- Kurdistan - the Kurdistan Democratic Party nal discord helped Iranian Kurds miss a (KDP) and the Patriotic Union of Kurdistan landmark opportunity - weigh on his mind. (PUK) - both have recently cozied up to the claiming the names PDKI and Komala, both PKK as a way of boosting their sagging of which have long-running ties with Iraqi "The Middle East is going to change. When popularity at home. Kurdish parties. the Islamic Republic came to power, it was very weak, but the Kurdish groups were Bishir says Iraqi Kurdish authorities are The Middle East is going to change. When not aligned with each other. That's why also giving PJAK a fresh look as they pre- the Islamic Republic came to power, it was we're negotiating with each other," Hejri pare for possible developments in Iranian very weak, but the Kurdish groups were tells Al Jazeera. Kurdistan. PJAK decided to buy its own not aligned with each other. That's why safe house in Sulaymaniyah last summer in we're negotiating with each other. "Sometimes change occurs speedily. If G order to facilitate these contacts. "We're we're not ready, we'll lose time." "If in this atmosphere we go through a time trying to develop good relations for the of change and a vacuum, of course, it will coming new period. Soon, eyes will shift be hard to control the situation," Bishir from Syria and Turkey to Iran," he says. says. "Our goal has been first to establish KURDISH COALITIONS dialogue and common understanding of

Kurdish-backed al-Taakhi list won 11 of 39 provincial council seats up Iraq: Kurdish list wins for grabs. Ninevah borders Iraq's largely autonomous Kurdish region and has a sizable Kurdish minority. Many of the remaining seats went to Arab largest bloc in Ninevah parties. BAGHDAD - June 26, 2013 - The Associated Press Iraqi parliament speaker Osama al-Nujaifi's Sunni Arab-backed United bloc came in second, with eight seats. The Loyalty to Ninevah party, IRAQI ELECTORAL OFFICIALS say a Kurdish coalition has backed by Prime Minister Nouri al-Maliki, was third with four seats. won the largest single bloc of seats in provincial elections in the res- Residents in Ninevah and neighboring Anbar province voted last week tive northern province of Ninevah, though it fell short of a majo- in local elections that had been delayed due to security concerns. H rity. The Independent High Electoral commission announced that the

were demonstrating Friday against construction work to expand a mili- tary post in the mainly Kurdish town of Lice. 1 Killed in Protest in The state-run news agency says security forces fired warning shots into Southeast Turkey the air to disperse the protesters after some hurled fire bombs and stones. ANKARA, June 28, 2013 By THE ASSOCIATED PRESS It reported there were seven people hurt. The different casualty figures could not immediately be reconciled. A Kurdish politician says paramilitary police have fired on a group The incident comes as autonomy-seeking Kurdish rebels are withdra- of Kurdish protesters in southeast Turkey, killing one person and wing from Turkey as part of peace talks with the Turkish government. injuring eight others. A rebel commander last week criticized Turkish government efforts to Kurdish legislator Nazmi Gur told The Associated Press the protesters build new military posts amid the peace efforts. H

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June / 30 / 2013

Police quell BDP demo urging reforms for Kurdish solution in Diyarbakır DİYARBAKIR Around 3,000 www.hurriyetdailynews.com people attended the march demonstration in the southeastern city of Diyarbakır, organized by the Peace in Diyarbakır, Aand Democracy Party (BDP) and aimed at including mayor urging the government to speed up reforms Osman to move the Kurdish peace process forward Baydemir and was quelled by riot police on June 30. MP Aysel Security forces used water cannons Tuğluk. DHA and tear gas to disperse the protesters as photo Van independent deputy Aysel Tuğluk was preparing to make a statement. Clashes spread to side streets and at least three protesters were injured. Some have also been detained, daily Radikal fascist attack," Kışanak told reporters. month-long "Democratic Resolution reported. "The government should decide if it Move" demanding the government take Around 3,000 people had gathered in wants a solution, peace and democratic action in the form of legal reforms for the Diyarbakır upon a call from the BDP, politics, or war, conflict and fascism. Then "second phase" of the peace process, the including Diyarbakır Mayor Osman we will make our own decisions and move first one being considered the outlawed Baydemir, the BDP's provincial chairman on," Kışanak said, adding that she did not Kurdistan Workers' Party's (PKK) withdra- Zübeyde Zümrüt and other top local offi- believe that the intervention was not rela- wal from Turkish soil. cials. ted to the ruling Justice and Development "The main demand of the 'Democratic How can peace be achieved without Party (AKP). "The AKP's attitude is one Resolution Move' was for the government our rights? BDP co-chair asks that incites these attacks. Nobody will to fulfill freedom for [jailed PKK leader] BDP co-chair Gültan Kışanak negotia- escape by accusing local officials or Mr. Abdullah Öcalan," the BDP's statement ted with police officers, asking them to police." also said. stop their intervention The demonstration in Diyarbakır was The crowd also protested the recent "How are we going to achieve peace if the first of the "Government, take a step" clashes in nearby Lice between soldiers rallies recently announced by the BDP. The and villagers, which left one dead and 10 we can't fulfill our most democratic and I legitimate rights? I condemn this violent, party said it would organize a three- injured.

June / 29 / 2013

hatred will win," Çelik wrote. "The extensions of Ergenekon and Lice clashes are the Kurdish version racist nationalists are trying to support the Big Plot in Lice," he also added, in reference to the shadowy deep state net- of Gezi Park: Ruling AKP spokesman work accused of plotting a coup against ISTANBUL the AKP government. www.hurriyetdailynews.com 'No new gendarmerie station' Çelik also said it was untrue that a he clashes in southeastern gendarmerie station was being built in Diyarbakır's Lice district on June 28 Lice, a fact that allegedly sparked the Taimed to "disrupt" the ongoing Kurdish protests of the villagers. peace process, the ruling Justice and "There are currently 15 gendarmerie Development (AKP) Party's constructions underway in Diyarbakır, Spokesperson Hüseyin Çelik has com- all of which are just renewals. There are mented via Twitter. no new gendarmerie stations. The "Those who are planning a Big Plot AKP's Spokesperson Hüseyin Çelik construction at Lice-Kayacık is also a are trying to put in place the Kurdish renewal. Besides, a new facility could be Çelik also launched the hashtag version of Gezi Park. Please be careful, built if necessary," Çelik wrote, calling on #resistresolution ("#dirençözüm") on my Kurdish brother," Çelik wrote on his people not to believe what he described Twitter, echoing the slogans of the Gezi Twitter account, adding that the clashes as "social media lies." Park protesters. "The resolution process between villagers and soldiers which left The clashes left one dead and 10 inju- is seriously disturbing the warlords and one person dead were the result of a red. Peace and Democracy Party (BDP) those who want to reach their goals "dirty conspiracy." co-chair Gültan Kışanak and indepen- through the blood of this country's chil- dent Van deputy Aysel Tuğluk went to "Big Plot" was the catchphrase I dren. That's why we say #resistresolu- during AKP's mass rallies organized as a visit the site to collect information. tion, because if you don't, blood and response the nationwide protests.

100 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti Couvre-feu dans une localité kurde après la mort de trois manifestants BEYROUTH, 28 juin 2013 (AFP) Trois manifestants ont été tués et des dizaines d'autres ont été blessés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Une vidéo amateur distribuée par les militants montre des hommes armés à UN COUVRE-FEU a été imposé vendredi à Amouda, dans le nord de la bord d'un pick-up blanc tirant alors que des cris sont entendus dans la foule. Syrie, au lendemain de la mort de trois manifestants tués par des miliciens kurdes du Parti de l'union démocratique (PYD), ont affirmé des militants et Dans cette ville, d'où s'est retirée l'armée de Bachar al-Assad, le pouvoir du PYD une ONG. et des autres mouvements kurdes est contesté par un fort courant démocratique qui reproche à ces organisations l'usage de la force pour contrôler la région, Pour sa part le PYD, émanation syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan selon un militant. (PKK), a affirmé qu'un de ses membres avait été tué le même jour à Amouda, à 700 km au nord-est de Damas sur la frontière avec la Turquie. Pour sa part, le PYD a assuré qu'un de ses combattants avait été tué le même jour par balle lorsqu'un de ses convois avait été attaqué dans la ville. "Un couvre-feu a été imposé aujourd'hui par le PYD dans la ville. Personne n'est autorisé à sortir dans les rues et il y a partout des tireurs embusqués. Je ne vois "Un de nos combattants a été tué par des mercenaires à Amouda et deux autres pas comment nous allons pouvoir enterrer nos morts", a affirmé à l'AFP Nichane ont été blessés", a affirmé le PYD dans un communiqué. Malle, un militant de la ville contacté par internet. Cependant le journaliste indépendant et militant kurde Massoud Akko a assuré Jeudi des combattants du PYD ont ouvert le feu contre une manifestation appe- ne pas croire que les manifestants étaient armés. "Il s'agissait d'une manifesta- lant à la libération de trois personnes emprisonnées depuis la semaine dernière tion pacifique et rien ne justifie l'usage d'armes ici", a-t-il dit à l'AFP via internet. par l'organisation kurde. Un autre groupe important kurde, le Conseil national kurde (CNK), a dans un "Jeudi, vers 19H00 (16H00 GMT), des centaines d'habitants d'Amouda s'étaient communiqué condamné "cet incident honteux". Le CNK se déclare "convaincu" rassemblées dans les rues pour demander la libération de trois militants arrêtés que la crise à Amouda est "le résultat des divisions entre Kurdes" et que ceci par le PYD sous le prétexte fallacieux qu'ils étaient des trafiquants de haschich", "requiert des efforts de tous pour ne pas aller vers une escalade".¨ a expliqué à l'AFP le journaliste-citoyen Havidar de la province de Hassaké, dont Pour sa part, la Coalition de l'opposition syrienne a dénoncé dans un communi- Amouda fait partie. qué la violence à Amouda, appelant "toutes les parties à la retenue". Alors que les manifestants entonnaient des slogans hostiles au PYD, "les Les Kurdes représentent environ 15% des habitants de la Syrie. Assaych (services de sécurité) du PYD ont ouvert le feu sur eux", a précisé Havidar.

O Observatoire b s e r v atoire de la Vie Politique Turque (OVIPOT)...... 2 9 j u in2013 i n 2 0 1 3 D’un printemps turc à un été kurde Par Jean Marcou

Hier un jeune homme de 18 ans a été tué et une dizaine de per- sonnes blessées, lors d’une manifestation dans le sud-est de la Turquie. C’est le projet de construction d’une nouvelle gendarme- rie à Kayacık, dans le district de Lice (Diyarbakır), qui est à l’origine des troubles qui ont conduit au drame. Ces derniers ont opposés 200 manifestants à des forces de sécurité qui ont fait usage de leurs armes pour des raisons qui restent encore à éluci- der. Le gouverneur de la province de Diyarbakır a lui-même reconnu l’opacité des faits et annoncé qu’une enquête avait été ouverte. Toutefois, ce grave incident semble déjà susceptible de mettre le feu aux poudres. Quelques heures plus tard, en effet, des militants du PKK ont mière phase du «règlement» avait commencé le 8 mai dernier, enlevé un sous-officier de Gendarmerie sur la route reliant Bingöl avec le départ des troupes du PKK vers leurs bases-arrière en Irak à Diyarbakır, et ce samedi, des marches de deuil et de protestation du nord. Par la suite, les provinces kurdes de Turquie sont restées ont eu lieu à l’appel des organisations kurdes, non seulement à relativement en retrait, lorsqu’à Istanbul, la contestation a éclaté. Diyarbakır, mais également à Istanbul. Le co-président du BDP, Pourtant, depuis que celle-ci s’est atténuée ou plus exactement Selahattin Demirtaş, a appelé le gouvernement à limoger le com- muée en actions civiques de protestation, de nombreuses per- mandant de la Gendarmerie du district de Lice, en estimant qu’il sonnes doutent de la poursuite du règlement de la question kurde était responsable d’un recours injustifiable à l’usage d’armes à et certains responsables pressent le gouvernement d’agir. feu. Toutefois, dans un tweet, le porte-parole de l’AKP, Hüseyin Au cours des 15 derniers jours, plusieurs incidents inquiétants sont Çelik, mettant en garde «ses frères kurdes», n’a pas hésité à affir- intervenus dans le sud-est. Le 21 juin dernier, un hélicoptère de mer que les incidents de Lice étaient en réalité «une version kurde l’armée turque a essuyé des tirs du PKK. Par ailleurs, lors des mee- de Gezi Parkı», ourdie par des forces qui veulent porter atteinte au tings qu’il a lancés pour essayer de reprendre l’initiative après processus de paix en cours. l’évacuation de Taksim, le premier ministre n’a cessé de faire état Cette affaire intervient au moment où, après la fronde de Gezi du «grand complot», accusant les manifestants d’être en réalité Parkı et ses suites, beaucoup d’observateurs s’interrogent sur la des «saboteurs» du processus engagé pour résoudre la question viabilité du processus engagé ces derniers mois par le gouverne- kurde. Plus récemment, il a estimé que seule une minorité des ment et le PKK pour essayer de résoudre la question kurde en militants du PKK avait quitté le territoire turc, en se montrant Turquie. Les heurts de Lice sont sans aucun doute le plus grave ainsi plutôt pessimiste sur l’issue des opérations. Le récent tweet incident survenus dans le sud-est du pays, depuis que, le 21 mars d’Hüseyin Çelik semble relever de la même posture… dernier, à l’occasion des fêtes de Newroz, Abdullah Öcalan a Côté kurde, l’impatience est de plus en plus perceptible. ➡ appelé à la paix et au cessez-le-feu. On se souvient que la pre-

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➡ Le chef de la branche militaire du PKK, Murat Karayılan s’est a rendu récemment un rapport en faisant savoir que la balle était inquiété des reconnaissances effectuées, ces derniers temps, par désormais dans le camp du gouvernement. Le vide qui perdure est l’aviation turque au-dessus des montagnes de Qandil où ses troupes donc dangereux. La Turquie sort de trois semaines de manifesta- se trouvent stationnées, et il a prévenu que ses hommes étaient tions qui l’ont fortement ébranlée. Alors même que la contestation prêts à reprendre la lutte armée, si besoin était. Selahattin se poursuit, la reprise des affrontements en zone kurde, voire le Dermirtaş, pour sa part, a demandé au gouvernement d’engager développement d’un mouvement global de protestation compara- sans plus tarder la seconde phase du processus de paix, celle où ble à celui de Gezi Parkı, pourrait ajouter un «été kurde» au récent l’on doit s’attacher à résoudre sur le fond les problèmes qui se «printemps turc», et avoir des conséquences totalement imprévisi- posent. bles, si les deux mouvements parvenaient à faire leur jonction. Le gouvernement n’a cependant toujours pas fait connaître ses Or, aujourd’hui sur Istiklal Caddesi à Istanbul, les syndicats de la intentions ultimes, et en tout état de cause, il n’a pas pris fonction publique ont défilé avec le BDP, et ce soir, à Taksim, des d’initiative afin d’accréditer l’idée d’une reprise du processus de manifestants protestent tant contre la libération d’un policier sus- paix. Nommé dans le cadre de celui-ci par le premier ministre, le pecté d’être à l’origine de la mort de l’une des victimes du «prin- groupe des sages, qui a visité l’ensemble des départements turcs, temps turc» que contre les violences de Lice…

18 juin 2013 Total renforce sa présence au Kurdistan

Par ANNE FEITZ cours de l’été 2012. Dès ce temps-là l’intention initiale était que Total apporte e groupe français vient d’acquérir son expertise technique et son savoir-faire 80% d’un bloc d’exploration dans opérationnel via un rôle actif d’opérateur», Lcette région autonome du nord de l’Irak. a indiqué le groupe. Total a acheté une participation majo- Plus de 40 milliards de barils de ritaire dans un bloc d’exploration pétro- réserves lière au Kurdistan, vient de révéler D’autres grands groupes, comme les l’agence Dow Jones. Il s’agit du bloc de américains ExxonMobil et Chevron, ou Baranan, dans lequel le groupe français encore le russe Gazprom, ont aussi pris prendra 80%, aux côtés du gouvernement position au Kurdistan, où les réserves sont Total monte à 80% dans le bloc régional du Kurdistan, qui en conservera estimées à plus de 40 milliards de barils et d\'exploration pétrolière de Baranan, 20%. où les contrats de partage de production au Kurdistan - AFP Total renforce ainsi sa présence dans la sont plus intéressants que dans le sud du région semi-autonome du nord de l’Irak, pays. Chevron a ainsi annoncé hier avoir été approuvés par le ministre fédéral de après y avoir déjà acquis, fin juillet 2012, signé un troisième contrat de prospection, l’Energie. Or, Bagdad et Erbil ne parvien- une participation de 35% dans deux autres après avoir déjà remporté deux contrats en nent pas à se mettre d’accord sur la répar- blocs d’exploration. «Cette nouvelle parti- juillet 2012. tition des revenus pétroliers. Bagdad a cipation dans un bloc en cours Ces contrats signés avec le gouverne- sommé à plusieurs reprises ExxonMobil et d’exploration avait été envisagée lorsque ment du Kurdistan ont toutefois provoqué Total, qui détiennent des intérêts dans le Total a effectué son entrée au Kurdistan au la colère du gouvernement central irakien, sud du pays, de choisir leur camp. Sans qui les juge illégaux tant qu’ils n’ont pas conséquence tangible pour le moment.

29 juin 2013

Hollande a reçu le président du Kurdistan irakien Par AFP étaient autonomes depuis la première guerre du Golfe en e président François 1991 mais divisées. Hollande a reçu samedi le Le Kurdistan jouit d’une Lprésident du gouvernement grande autonomie et fait de régional du Kurdistan d’Irak, plus en plus cavalier seul dans Massoud Barzani, a annoncé la conduite de ses affaires, en l’Elysée, en se refusant à tout particulier pétrolières, provo- commentaire sur la teneur de quant la colère de Bagdad. cet entretien. Une élection présidentielle Mahmoud Barzani préside doit se tenir en septembre, et aux destinées de la région Mahmoud Barzani envisage autonome kurde depuis la de se présenter à un troisième réunification, en 2005, des mandat, ce que l’opposition régions kurdes d’Irak, qui juge illégale

102 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti

29 juin 2013

sonnes y sont restées. "ATTENTION, ERDOGAN" Les policiers les ont dispersées en les Tension en Turquie après la poussant à l'aide de leur bouclier. Ils étaient appuyés par un canon à eau qui mort d'un manifestant kurde n'a pas été utilisé. Plusieurs centaines de personnes ont ISTANBUL (Reuters) - Dix mille per- également manifesté à Diyarbakir, dans le sonnes ont défilé samedi en direction de la sud-est de la Turquie, lors des obsèques place Taksim, dans le centre d'Istanbul, en de la victime. "Attention, Erdogan, ne scandant des slogans hostiles au gouver- nous pousse pas dans les montagnes!", nement turc après la mort d'un manifes- ont-elles lancé. tant kurde tué la veille par les forces de Dans le cadre du processus de paix, les l'ordre dans le sud-est du pays. combattants du PKK ont commencé à Le rassemblement entrait dans le quitter la Turquie pour rejoindre leurs cadre du mouvement de contestation camarades retranchés dans le nord de entamé fin mai, mais s'est mué en élan de l'Irak. solidarité avec la minorité kurde après ce Le ministère de l'Intérieur a annoncé décès. l'ouverture d'une enquête sur le décès, "Policiers assassins, hors du précisant que 250 personnes avaient atta- Kurdistan!", ont crié certains manifes- Des centaines de personnes ont scandé des qué le chantier et que les forces de l'ordre tants. "L'Etat meurtrier paiera!", lançaient slogans contre le gouvernement samedi à avaient procédé à des tirs de sommation d'autres militants. Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, pour disperser la foule. Le jeune Kurde de 18 ans tué vendredi lors des funérailles d'un manifestant kurde Le Parti pro-kurde pour la paix et la à Kayacik, dans la province de Diyarbakir, tué la veille par les forces de sécurité. démocratie (BDP) a appelé à des manifes- protestait contre la construction d'une /Photo prise le 29 juin 2013/REUTERS/Umit tations ce week-end dans plusieurs villes gendarmerie. Dix autres manifestants ont Bektas de Turquie, notamment Diyarbakir, été blessés par les forces de l'ordre. Mersin et Adana. Il entend lancer un "été Ces troubles sont les plus violents de mobilisation" et faire pression sur le depuis l'appel au cessez-le-feu lancé en A Istanbul, les forces de l'ordre ont gouvernement afin qu'il lance les mars par Abdullah Öcalan, chef histo- empêché les manifestants d'accéder à la réformes prévues par l'accord de paix rique du Parti des travailleurs du place Taksim, épicentre de la contestation conclu avec le PKK. Kurdistan (PKK) détenu depuis 1999, qui depuis bientôt un mois. Après in sit-in a entamé un processus de paix avec le dans les rues avoisinantes, la plupart ont gouvernement de Recep Tayyip Erdogan. quitté les lieux, mais un millier de per-

L'élection présidentielle au Kurdistan irakien repoussée de deux ans ERBIL (Irak), 30 juin 2013 (AFP) élections du 21 septembre concerneront uniquement le Parlement et les assemblées provinciales". Il a indiqué que ce report, vivement critiqué par l'opposition, était destiné à LES ÉLUS DE l'Assemblée régionale du Kurdistan irakien ont décidé donner du temps aux partis politiques kurdes irakiens pour qu'ils se mettent dimanche de reporter de deux ans l'élection du président de cette d'accord sur une Constitution, qui a été votée par les députés régionaux en région autonome, en raison d'un différend sur la possibilité du diri- 2009 mais n'a jamais été soumise au référendum prévu par la loi. geant actuel, Massoud Barzani, de briguer un troisième mandat. Le PDK et l'UPK, dirigé par le président irakien vieillissant Jalal Talabani, Les élections législatives et provinciales du Kurdistan se dérouleront le 21 dominent largement à eux deux la politique au Kurdistan irakien, et ils ont septembre comme prévu, mais le scrutin présidentiel a été reporté de deux même présenté des listes communes lors d'un récent scrutin. ans, ont indiqué des députés. Ils contrôlent la majorité des 111 sièges du Parlement régional kurde. Ce report est le dernier rebondissement en date d'une querelle en cours depuis des mois au sujet du maintien au pouvoir de Massoud Barzani, prin- Barzani, fils du dirigeant nationaliste très respecté Mulla Mustafa Barzani, cipale personnalité politique de cette région autonome composée de trois fondateur du PDK jouit d'une popularité immense dans la région. Lors du provinces. dernier scrutin présidentiel en date, en 2009, il avait empoché 69,6 % des voix. L'opposition fait valoir que M. Barzani a effectué deux mandats, soit le maxi- mum autorisé par la loi. En revanche, le Parti démocratique du Kurdistan Le Kurdistan irakien est considéré comme un exemple de stabilité et de (PDK) au pouvoir et son partenaire l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) croissance économique dans un pays secoué depuis plusieurs mois par une ont appelé à un référendum sur une nouvelle Constitution qui permettrait à flambée de violences et une profonde crise politique, mais des critiques sou- M. Barzani d'exercer jusqu'à deux mandats supplémentaires. lignent que le duopole PDK/UPK a tendance à mélanger les genres entre les institutions régionales et les instances des deux partis, entraînant corruption Dimanche, ce différend a dégénéré en bagarre dans le Parlement régional, et clientélisme. avec des députés d'opposition jetant des bouteilles d'eau alors que les élus en venaient aux poings, avant de voter le report du scrutin présidentiel. En février, Human Rights Watch avait accusé les autorités kurdes d'étouffer la liberté de parole et d'emprisonner sans les inculper des journalistes, des "Le Parlement kurde a approuvé le report de l'élection présidentielle de deux militants et des opposants politiques. ans" a indiqué Omar Sadiq, un député partisan du PDK de M. Barzani. "Les

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