Articles parus dans le bulletin n° 12 – 2017, publié en mars 2018

Résumés rédigés par Patrice Boufflers

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N° 175 – pages 19 et 20 – Brève histoire de la ville de Porrentruy (Suisse) – Auteur : Jean- René Quenet

La sortie annuelle de la CSV s’est déroulée le 10 septembre 2017 à Porrentruy (Suisse). La visite de la ville a été guidée par Jean-René Quenet, professeur retraité au Lycée cantonal et guide bénévole de la ville. Le nom de la ville de Porrentruy tient à ses ponts qui servent de gués à ses nombreuses sources. Les traces les plus anciennes de ce lieu datent de l’Antiquité. Porrentruy devient Ville Impériale du Saint Empire romain germanique le 20 avril 1283. En 1792, les troupes françaises révolutionnaires occupent la région. L'agglomération devient chef-lieu du département français du Mont-Terrible puis sous-préfecture du Haut-Rhin. L’évêché de Porrentruy retourne à la Suisse en 1815 sous le nom de Jura Bernois. Porrentruy sera reliée à la par la première ligne de chemin de fer du canton du Jura Bernois ouverte en 1872 entre Porrentruy et qui formera un tronçon de la ligne Paris-Berne. Le 23 juin 1974 marque la naissance du canton du Jura (23ème canton suisse). Delémont en est la capitale. Porrentruy reçoit alors le Tribunal Cantonal et reste une ville d’études (lycée cantonal et diverses écoles) et de culture.

N° 176 – pages 21 à 28 – La présence celte dans le Territoire de – Auteur : Jean- Pierre Mazimann

Dix communes du sont concernées aujourd’hui par des découvertes relevant de la Tène (second Age du Fer, longue période qui s’étend sur 5 siècles de – 450 à – 52 avant Jésus Christ). Ces dix communes sont : , Belfort, , Chaux, Delle, , , , Meroux et . Pour chaque commune est dressé l’inventaire des objets trouvés ainsi que les conditions de découverte (haches, parures, monnaies, épées, casque, …). De nombreux dessins illustrent le texte. Des informations sont également données sur les traces de cinq habitats : deux à Trévenans, un à Grandvillars, Giromagny et Bavilliers. Enfin, en trois endroits du Territoire de Belfort transparaît l’existence d’un possible culte (Lacollonge, Offemont et Chaux). Ainsi, la carte de répartition des habitats, des monnaies et des trouvailles isolées de cette période de la Tène dans le département se remplit de quelques points qui permettent d’envisager la perspective de nouvelles découvertes.

N° 177 – pages 29 à 34 – Le IVe siècle dans le Territoire de Belfort. Une approche nouvelle – Auteur : Jean-Pierre Mazimann

Au IVe siècle, notre région est essentiellement rurale. La présence humaine est induite des découvertes archéologiques. Les sites dont l’occupation est certaine au IV° siècle sont ceux de , Bavilliers, Belfort, , Bourogne, Delle (Avenue De Gaulle), , Essert et Offemont. Les découvertes concernent essentiellement des monnaies impériales, des céramiques et plus rarement de la verrerie. La présence humaine se répartit entre trois types de sites :  Les sanctuaires (Bavilliers)  Les grandes exploitations rurales (villæ de Bourogne et Offemont)  Les établissements agricoles plus modestes (quinze actuellement connus dans le Territoire de Belfort) Un chapitre est consacré à la christianisation de notre région grâce aux voies de communication qui la traversaient. Notre région communiquait avec le Rhin et le Rhône via le Doubs navigable jusqu’à Mandeure, port fluvial qui reçoit des denrées diverses. L’évangélisation a certainement profité de ces courants commerciaux. Cartes, dessins, tableau, restitutions photographiques illustrent cet article.

N° 178 – pages 35 à 42 – Des sépultures carolingiennes dans les ruines antiques de Bavilliers (Territoire de Belfort) – Auteurs : David Billoin, Nicolas Hubert et Laurent Tatu

Les vestiges d’occupation antique de Bavilliers, à 3 km au sud-ouest de Belfort, sont signalés depuis la seconde moitié du XIXe siècle, au cœur du village actuel. Des ossements humains et des tombes ont été découverts à plusieurs reprises lors de travaux d’urbanisme sous la Grande Rue, à proximité du cimetière actuel. Trois tombes ont fait l’objet d’études approfondies : photographies, descriptions précises, relevés, dessins, datations radiocarbones et surtout analyses anthropologiques des squelettes. Ces analyses détaillées ont permis d’estimer la taille, le sexe et l’âge des personnes inhumées. Ces trois sépultures appartiennent à un ensemble funéraire plus vaste, dont une dizaine de tombes au moins sont recensées depuis la seconde moitié du XIXe siècle, notamment sous la route actuelle. Pour mieux comprendre les textes et illustrations de l’article, un plan resitue l’ensemble des découvertes archéologiques dans le village d’aujourd’hui. Cet article consacré aux tombes de Bavilliers apporte des compléments d’informations à l’étude des sépultures de parue dans le bulletin C.S.V n° 11 de mars 2017. Les auteurs David BILLOIN : archéologue à l’Inrap Franche-Comté Nicolas HUBERT : médecin légiste, service de médecine légale CHRU Besançon Laurent TATU : professeur d’anatomie, UFR Sciences Médicales et Pharmaceutiques Université de Franche-Comté Besançon

N° 179 - pages 43 à 54 – La chapelle Saint-Nicolas à Delle et son cimetière – Auteur : Michel Colney

La chapelle Saint-Nicolas, aujourd’hui disparue, se dressa jusqu’à la Révolution non loin de l’angle du carrefour du faubourg de Belfort et de celui d’Alsace. Son origine exacte n’est pas connue. Elle n’apparaît de manière indiscutable dans les textes qu’en 1546. D’après un plan dressé par Taverne de Longchamp en 1770, on peut juste déduire qu’elle avait une forme rectangulaire et qu’elle était axée Est-Ouest. Elle avait été à l’origine entourée d’un petit cimetière. Mais qui y enterrait-on ? Les paroissiens de Delle et étaient normalement inhumés dans la nécropole paroissiale qui entourait l’église Sain-Léger à l’intérieur de la ville. Ce cimetière de l’église dut être abandonné suite à un arrêté de Louis XVI du 10 mars 1776 qui prescrivait que, pour des raisons d’hygiène, les cimetières seraient dorénavant installés à l’extérieur des agglomérations. A la veille de la Révolution, en 1788, le procureur fiscal rappela au Magistrat de la ville, l’existence de la décision royale et l’obligation de s’y soumettre. Dès l’année suivante, en 1789, la ville de Delle put acquérir un terrain qui présentait toutes les caractéristiques souhaitables. Ce terrain jouxtait la chapelle Saint-Nicolas. Ainsi fut créé le cimetière Saint-Nicolas situé le long de la route de Joncherey. A partir de mars 1790, on procéda à l’aménagement des lieux. La fabrication de la clôture nécessita l’abattage de 24 ou 25 chênes. Il a fallu aussi arracher toutes les haies, aplanir le terrain, creuser une fosse destinée à recevoir les ossements se trouvant dans le charnier du cimetière de l’église, installer une croix au milieu du nouvel espace funéraire. Réduit à l’inutilité, l’ancien cimetière de l’église fut livré à la démolition. Un chapitre important de l’article est consacré à sa disparition. Quant à la chapelle Saint Nicolas, un marché de réparation fut adjugé le 12 mai 1793. Nous ne savons pas si les travaux étaient achevés lorsqu’éclata la crise antireligieuse de la fin de l’année 1793. La démolition de toutes les chapelles et croix existant sur la voie publique fut ordonnée. Il fallut se résoudre à faire démolir la chapelle. Dans les années 1800, le cimetière Saint-Nicolas se trouva à son tour environné de constructions comme l’était celui de l’église trente ans auparavant. Un décret impérial fit pour lui ce qu’avait fait jadis un arrêté royal pour le cimetière ecclésial.

N° 180 – pages 55 à 109 – L’année 1917 dans le Territoire de Belfort – Auteur : Jean- Christophe Tamborini

Dans une première partie de l’article, Jean-Christophe Tamborini évoque les échos de la guerre 1914-1918 en général avec le front anglais dans la bataille de la Somme, la guerre sous-marine, la guerre technologique, le désastre des troupes italiennes à la terrible bataille de Caporetto, la conférence de Stockholm et la recherche de la Paix, la guerre aérienne mais aussi les deux révolutions russes qui voient l’abdication du tsar mais les Russes continuent la guerre. L’auteur s’appuie sur de nombreux articles de presse (L’Alsace, Germinal) mais donne toujours une note locale avec les éphémérides de Louis Herbelin qui apportent aussi de nombreuses informations sur la reconquête de l’Alsace et sur la situation en Suisse (neutralité, économie, bombardement à Porrentruy). Plusieurs pages sont consacrées à la guerre aérienne au-dessus du Territoire de Belfort. Des nouvelles sont données des soldats belfortains dans la guerre : 35e R.I., 42e R.I. mais aussi 171e et 172e R.I. L’effort de guerre est important dans le Territoire de Belfort : collecte d’or, comité d’orphelins de guerre, récolte de fonds, manifestations et spectacles, emprunt d’Etat, productions industrielles avec travail de nuit (exemple : fabrication d’obus aux usines Vermot de Chatenois). La vie à l’arrière du front est marquée par la crainte des bombardements, les cantonnements de troupes françaises ou étrangères, la construction d’hôpitaux militaires (en particulier l’Hôpital d’Origine des Etapes de mais aussi à Giromagny et à Lachapelle sous Rougemont), les visites officielles… L’ambiance générale est marquée par une météo défavorable en début d’année 1917, par un regain religieux, par les querelles politiques, la peur des gaz de combat, les difficultés d’approvisionnement, la hausse des prix, les problèmes du tramway belfortain, le contrôle de la population, les prisonniers de guerre allemands présents à Belfort, mais aussi le devoir de mémoire et de commémoration (mémoire de l’aviateur Adolphe Pégoud).

N° 181 – pages 111 à 136 – La ferme suisse du Largin, une fenêtre ouverte sur la Grande Guerre – Auteur : André Dubail

Le saillant du Largin est une curiosité cartographique ; il forme la corne nord-est de l’Ajoie, le pays de Porrentruy, sur la commune de Bonfol. Cette excroissance du Territoire suisse, large de 375 m et longue d’environ 1 125 m, descend en pente douce vers la Largue. En 1887, sur une carte d’Etat-Major, la Prusse avait même annexé cette partie de la Suisse. Au moment où éclate la guerre en août 1914, le Largin était connu, par les uns comme un lieu de villégiature, de vacances, par les autres comme un lieu d’amusement et de contrebande. Le 2 novembre 1914, le général Thévenet, gouverneur militaire de Belfort, prit la décision d’avancer le front français jusqu’à la pointe du Largin. Un poste fut construit en bois. Il se présentait comme une banquette de tir et d’observation pour deux ou trois hommes. Ce poste, dénommé communément le « Poste suisse » par les militaires français, fut immortalisé par une photographie parue dans le Miroir de la guerre du 24 mars 1918. En avant du « Poste suisse », les Français installèrent un poste d’écoute équipé d’un téléphone. Cette position jouissait d’une vue panoramique sur les lignes suisses et allemandes. Le 11 février 1918, Georges Clémenceau vint saluer les deux observateurs français. L’auteur, André Dubail, explique avec précision, le rôle du Largin dans le contexte de la Grande Guerre, les aménagements militaires réalisés par les Suisses dans le saillant et l’organisation militaire du Largin. En octobre 1914, les Allemands envoyèrent six obus sur le secteur. Les militaires allemands aménagèrent des postes pour les mitrailleuses et des abris pour les hommes face au front français. Ils créèrent une zone pour neutraliser l’accès de Bâle, délimitée par une clôture en fil de fer barbelé, clôture ensuite électrifiée. De nombreuses photos, cartes et croquis illustrent cet article.

N° 182 – pages 137 à 150 – Souvenirs d’une Bourignaise sur la Libération du village de Bourogne le 25 novembre 1944 – Auteur : Suzanne Roy

Suzanne Roy née Bonvalot a vu le jour à Bourogne le 22 juillet 1931. Elle avait huit ans à la déclaration de guerre en 1939 et treize ans au moment du débarquement allié en Normandie. Ses souvenirs étaient restés bien vifs pour ce qui concerne l’occupation et la libération de son petit village. De plus, son texte a été rédigé initialement cinquante ans après les faits. Le village comptait quatre importantes voies de communication : la route nationale 19, la voie ferrée Paris-Berne, la rivière (la Bourbeuse) et le canal du Rhône au Rhin. Il y avait quatre ponts : deux pour la voie ferrée et deux pour la route. Les Allemands avaient miné le pont de la Bourbeuse appelé pont Vauban en grès rose des Vosges. Sur les trois arches, deux ont été reconstruites en béton teinté de rose pour s’harmoniser avec la troisième en véritable grès des Vosges et restée intacte. Les trois autres ponts avaient déjà sauté une fois en 1940 et ils avaient été reconstruits en ciment ou en bois. Suzanne Roy évoque ses très longues vacances scolaires de fin mai 1944 à janvier 1945, la tentative infructueuse de la famille pour passer en Suisse, l’écoute en cachette de la radio suisse par l’émetteur de Sottens, la réquisition des hommes valides par les Allemands pour creuser des tranchées antichars sur la Côte, les blessés rapatriés dans la cave voûtée du vieux château, l’incendie des maisons Bonvalot et Coinçon situées près de la rivière sur la RN 19. Mais le souvenir marquant reste l’évacuation forcée des habitations du village le vendredi 17 novembre 1944 et la vie, pendant huit jours et huit nuits, à l’abri sous un rocher rue Sous la Côte. Le samedi 18 novembre 1944, lendemain du jour où le village a été évacué, les alliés avec la 1ère Division Blindée avaient longé la frontière suisse et libéré Delle. Enfin, le samedi 25 novembre 1944 au matin, les soldats français de la 5ème D.B (et des Américains) sont arrivés par le sud-est venant de Morvillars pour libérer Bourogne. Dans le village, il y eut au moins cinq morts et sept blessés civils. Hélas, il y eut encore la mort de Jean Salomon (18 ans) tué par une grenade qui lui a explosé entre les mains puis celle des jumeaux Noël et Henri Grevillot tués par un obus trouvé dans le pâquis.

N° 183 – pages 151 à 172 – L’épuration dans le Territoire de Belfort -1944-1946 – Auteur : Marie-Antoinette Vacelet

A la fin de la seconde guerre mondiale a été pratiquée l’épuration c’est-à-dire l’action de répression légale (tribunaux) ou sommaire (exécutions) exercée contre les collaborateurs. Dans le Territoire de Belfort quatre instances sont mises en place à la Libération :  Le préfet et son cabinet  Le Comité Départemental de Libération (CDL)  Le tribunal de Grande Instance  La maison d’arrêt de Belfort Des consignes sont données, dès le 30 août 1944, à la justice pour organiser la répression et procéder aux arrestations. Opérées par les FFI, gendarmes et policiers, celles-ci débutent dès le 21 novembre 1944. Les personnes arrêtées sont conduites à la caserne Bougenel et également à l’hôpital militaire de Belfort où elles sont incarcérées. L’épuration extrajudiciaire est marquée par des désordres, des exécutions sommaires (débutées dès l’été 1943) et la répression contre les femmes. Des juridictions d’exception sont créées : la cour de justice et la chambre civique. L’auteur donne quelques exemples de dossiers traités par la cour de justice à partir du 2 février 1945 et par la chambre civique qui jugeait surtout l’indignité nationale. L’épuration atteint également l’administration (préfecture, justice, PTT, caisse d’épargne, SNCF, …) mais aussi l’économie (peu touchée dans le Territoire de Belfort) et la culture. Enfin, des condamnations ont été prononcées pour des profits illicites. L’article s’appuie principalement sur des documents des Archives départementales du Territoire de Belfort.

N° 184 – pages 173 et 174 – Recette d’antan : les crosnes – Auteur : Dany Duina

Les légumes oubliés font toujours une réapparition remarquée sur les étals de nos marchés et sur nos tables. Dany Duina propose deux recettes permettant de déguster des crosnes :  Une entrée : les beignets de crosnes  Un plat : les crosnes aux tomates et au basilic. Bon appétit !