Mardi 16 janvier 2018 Revue de presse du Monde de la Propreté

La Propreté dans les médias

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Alençon. Déca-Propreté : 52 ans d’existence, 350 salariés ...... 2 Quand on est courageux, on ne crève pas de faim dans ce secteur ! ...... 3

ITW Objectif réussite de Delphine Aitier, Directrice du CFA Propreté de l’INHNI PACA ...... 3

Marseille, diplômés de la Propreté ...... 4

PROPRETÉ. Travail en journée : l’essayer, c’est l’adopter ...... 4

Fédération des Entreprises de Propreté de l’Ouest ITW de Bruno Coeurdray ...... 5

Economie – Social – Réforme

La reprise de l’économie française gagne en vigueur ...... 5

La , un des pays les plus administrés au monde ...... 6 Smic, professions réglementées… : les surprises du futur projet de loi Le Maire ...... 6

Réformes : la « transformation » en profondeur du pays se fait attendre ...... 7

Apprentissage : Mobilisons-nous pour lutter contre le chômage des jeunes ...... 8 Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises ...... 9

#PlanEntreprises : la CPME fait des propositions pour éclaircir l'horizon des PME en 2018 ...9

Politique : nouveau gouvernement, nouvelle Assemblée Nationale

Macron avait fait campagne sous le signe de la séduction, il préside sous l’autorité ...... 9

Le groupe En Marche à l’Assemblée nationale peut-il rester uni ? ...... 11

Laurent Wauquiez se donne le temps de la reconstruction ...... 11 Alain Juppé, en « recul » du parti Les Républicains, acte le divorce de la droite ...... 12

Parti socialiste : qui sont les candidats déclarés pour la tête du parti ? ...... 13

Documents utiles disponibles sur le site RP

www.monde-proprete.com

1) Documents mis à jour :  Nos solutions pour 2018  Le suivi des rendez-vous 2018  Le reporting législatif Alençon. Déca-Propreté : 52 ans d’existence, 350 salariés 3 janvier 2018

"Le nettoyage est un secteur qui recrute !" Rencontre avec Nicolas Lamy, le directeur d'agence de Déca- Propreté à Alençon.

Déca-Propreté est une société de nettoyage au rayonnement national dont le siège social est basé à Nantes. « Elle emploie 3 650 salariés pour un chiffre d’affaires de 42 M € », annonce Nicolas Lamy, le directeur de l’agence d’Alençon, également aux commandes des agences « de Caen et de Bois-d’Arcy ».

Formation spécifique À Alençon, il gère 350 salariés « dont 75 % à temps partiel ». À l’exception de quelques agents de propreté, seuls les laveurs de vitres sont à temps complet. Son périmètre d’action depuis Alençon ? « Les départements de la Mayenne, la Sarthe, la région tourangelle et les villes de Chartres et Blois ».

Évidemment, tous les employés de ces zones n’ont pas à se présenter chaque jour à l’agence d’Alençon.

« On ne les voit même jamais ! Ils sont sous la coupe d’un responsable clientèle qui les encadre. Et dans notre secteur, on a coutume de dire, que les salariés ne travaillent pas pour nous mais pour nos clients ! »

Et la tâche est rude. « Dans ce métier, les agents commencent souvent très tôt, vers 5 h du matin, et finissent souvent très tard, vers 21 h. Car ils interviennent en dehors des heures d’ouverture des sites. Et entre les deux, ils ont une grosse coupure. » Mais, reconnaît le directeur d’agence, « tout cela est en train d’évoluer ».

À l’image du métier. « On n’intervient pas dans les entreprises comme on fait le ménage chez soi ! Si tout le monde peut être recruté comme agent d’entretien, une formation spécifique est néanmoins indispensable pour apprendre les produits, les dosages, les protocoles. C’est pour cela qu’on parle de métier d’agent de propreté. Parce qu’on ne nettoie pas une chambre d’hôpital comme un sol d’usine ou de grande distribution ».

Les secteurs d’intervention de Déca-Propreté sont, en effet, multiples : « de la banque à la grande distribution, des hôpitaux à l’industrie en passant par de nombreuses petites entreprises privées ». Ce qui fait de Déca-Propreté, « la seule société à avoir accès partout ! » Et, ajoute Nicolas Lamy, « sur tous les créneaux horaires : du matin au soir voire la nuit ».

Des produits éco-label Le métier d’agent de propreté évolue aussi en termes d’usage de produit. Bannie l’eau de Javel ! « On n’utilise plus de Javel notamment parce qu’associée avec d’autres produits, ça peut être très dangereux ! » Les agents travaillent désormais avec des produits éco-labellisés et des micro-fibres. « On est vigilant sur la qualité des produits et leur quantité. Les machines en utilisent de moins en moins. Les laveurs de vitre, par exemple, ont recours à de l’eau osmosée et n’utilisent désormais plus que de l’eau ! »

Déjà très implantée sur le territoire alençonnais, Déca-Propreté grappille encore du terrain. « Le secteur du nettoyage est très concurrentiel mais nous sommes en progression », confie Nicolas Lamy qui envisage 2018 avec sérénité.

« De nombreux anciens d’AlençonNet »

« C’est un secteur qui n’est pas porteur, pas reconnu, qui ne fait pas rêver mais qui recrute ». Et si certains salariés viennent toquer à sa porte, « d’abord pour un complément d’activité », certains y restent « par envie ». Parce que, selon Nicolas Lamy, « plus ils sont formés, plus ils ont envie d’évoluer et plus ils restent ».

Et sur le site d’Alençon, la stabilité du personnel est une réalité. « Nous sommes encore très nombreux à avoir débuté sous AlençonNet, l’entreprise créée par M. et Mme Marietta à Alençon, il y a 52 ans ». Nicolas Lamy est l’un d’eux.

« J’ai commencé en 1988 chez MPO, également dirigée par M. Marietta à l’époque. Au bout de six mois, j’ai eu l’opportunité de rentrer chez AlençonNet comme agent administratif. J’avais 22 ans. J’ai gravi les échelons en devenant responsable de secteur puis d’agence avant de succéder à Jean-Jacques Perrier au poste de directeur d’agence à son départ en 2009 ».

Preuve qu’on peut être né à Alençon et y faire carrière !

Pour quel salaire ? Nicolas Lamy n’élude pas la question et y répond même clairement. « Chez Déca-Propreté, un agent gagne un peu plus que le Smic. Il est rémunéré 10,09 € brut de l’heure quand le Smic est à 9,73 €/h. Ce n’est pas cher payé compte tenu des contraintes d’heures notamment ». En moyenne, les agents de Déca-Propreté réalisent 70 heures par mois. « Mais c’est une moyenne car certains ne font que deux heures par semaine quand d’autres sont à temps complet ».

Revue de Presse du Monde de la Propreté du 16 janvier 2018 2 Retour Sommaire « Quand on est courageux, on ne crève pas de faim dans ce secteur ! » 3 janvier 2018

Jacqueline Etienne est agent d'entretien depuis plus de 20 ans. Cette Sarthoise de 53 ans évoque un métier technique où la diplomatie et la discrétion doivent aussi être de mise.

L’aspirateur à bout de bras ou le chiffon dans les mains, Jacqueline Etienne a toujours le sourire ! Agent d’entretien depuis 1996, elle vit son métier avec bonheur.

Formée à cette profession via un CAP d’employée technique, la Mamertine aujourd’hui âgée de 53 ans a débuté sa carrière dans les maisons de retraite. Avant d’opérer un virage dans l’hôtellerie aux côtés de son époux. « J’étais assistante de direction dans un hôtel et mon mari était chargé de la cuisine. J’adorais le contact avec la clientèle mais mon mari a préféré renoncer ». Le couple qui s’était installé en Charente-Maritime fait donc son retour dans l’Orne en 1990.

« Je veux que tout soit nickel ! »

« On n’avait plus de travail et une maison à payer sur le dos ! », confie Jacqueline Etienne qui a donc remis le couvert dans la restauration à Alençon. « À l’hôtel Marmotte d’abord puis chez Sam Pizza ». Une expérience très réjouissante pour Jacqueline que les contraintes horaires ont néanmoins fini par user. « En juin 1996, j’ai réussi à trouver 70 heures de ménage par mois chez des particuliers. J’ai alors quitté la restauration ».

Trois mois plus tard, elle est recrutée chez AlençonNet (devenue Déca-Propreté) pour du nettoyage dans les entreprises. Entre ses interventions dans les sociétés et celles chez les particuliers, elle se constitue ainsi un temps complet.

« Avec le bouche-à-oreille, ça se fait tout seul. On pourrait même travailler la nuit, dans le ménage ! Quand on est courageux, on ne crève pas de faim dans ce secteur ! »

Et Jacqueline l’est assurément. Au point de se coller une certaine pression. « Je me la mets toute seule mais je me dis aussi que les gens font appel à nous pour avoir un service de qualité donc il faut toujours être à fond. On intervient deux heures ici et hop, il faut reprendre sa voiture pour arriver à l’heure là-bas et recommencer une nouvelle mission pour un nouveau client, donc être à nouveau à fond ! Parce que je veux que tout soit nickel ! »

Que ce soit au bénéfice d’un particulier ou d’une entreprise : « Dans les deux cas, les toilettes sont les mêmes ! Et doivent être propres après mon intervention ! », lâche celle qui reconnaît qu’avec les particuliers, « des liens d’amitié peuvent se tisser ». Quand « le courant passe bien », Jacqueline étend parfois ses missions à d’autres tâches : « Il m’est arrivé de garder les enfants, de faire du jardinage ou de la tapisserie ! »

« Je ne vois rien, je n’entends rien »

Sa devise : « Faire preuve de diplomatie et de discrétion. D’une manière générale : je n’entends jamais rien et je ne vois rien », confie-t-elle, ravie de « la confiance » que lui accordent ses clients dont elle possède les clés de maison et d’entreprise.

Si elle devait rejouer sa vie professionnelle, Jacqueline se formerait « à un travail aux côtés des enfants ». Pour autant, à une décennie de la retraite, elle n’envisage pas d’autres métiers que le sien. « Si mes membres veulent bien encore suivre dix ans ! », s’amuse-t-elle.

Parce qu’une journée type d’agent d’entretien peut effectivement mettre à mal le corps.

« Je commence à 5 h 45 jusqu’à midi. Je reprends à 13 h jusqu’à 15 h avant une pause de deux heures pour repartir à 17 h. C’est cette pause qui est compliquée parce que chez soi, on se relâche et parfois, l’hiver notamment, c’est dur de se remettre au travail en soirée ».

Mais Jacqueline tient bon la barre parce que sa priorité reste de travailler. Même si, parfois, elle rêve « d’une retraite à 60 ans, pour nous les manuels ! »

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ITW Objectif réussite de Delphine Aitier, Directrice du CFA Propreté de l’INHNI PACA 9 janvier 2018

Dans notre rendez-vous éco sur Provence, focus cette semaine sur le secteur de la propreté. 40 000 emplois en région Provence-Alpes-Côte-D’azur et des perspectives toujours nouvelles. Notre invité, Delphine Aitier, directrice du CFA Propreté INHNI pour la région PACA.

https://www.youtube.com/watch?v=2hwfduQGBPY

Revue de Presse du Monde de la Propreté du 16 janvier 2018 3 Retour Sommaire Marseille, diplômés de la Propreté 10 janvier 2018

______PROPRETÉ. Travail en journée : l’essayer, c’est l’adopter Janvier 2018

Le 22 novembre dernier se sont tenues à Nantes les rencontres nationales sur le travail en journée dans les métiers de la propreté. L’occasion de faire un point dix ans après le lancement des premières expérimentations en entreprise sur le sujet.

Dix ans. Il y a dix ans que les premières expérimentations sur le nettoyage des locaux en journée ont été lancées. Dix ans après, quel bilan peut être tiré par les entreprises – utilisatrices et extérieures – ayant opté pour cette formule ? Les rencontres nationales sur le travail en journée dans le secteur de la propreté qui se sont tenues le 22 novembre dernier à Nantes ont été l’occasion de dresser un état des lieux des bénéfices et inconvénients à choisir une telle organisation.

Salariés, entreprises prestataires, collectivités territoriales utilisatrices ont présenté leurs témoignages et leurs expériences. « Il y a dix ans, dans les syndicats, on ne parlait pas de travail en journée, alors qu’aujourd’hui ça sonne comme une évidence, a déclaré Vincent Fischer, vice-président de la Fédération des entreprises de la propreté et services associés (FEP). On y voit les intérêts pour le client, pour l’entreprise et pour les salariés. »

Encore majoritaire dans le secteur, le travail de nuit est synonyme d’isolement, d’invisibilité, d’insécurité parfois, de distance avec la famille du fait des horaires fractionnés. Le passage en journée a pour premier effet de mettre en contact agents de nettoyage et salariés des entreprises clientes, de transformer la relation en instaurant une plus grande reconnaissance. Le travail de nuit, dépersonnalisé, s’humanise en journée. Les échanges directs aident à mieux identifier les besoins des clients. La qualité des prestations s’en trouve améliorée.

De la nuit au jour, de l’ombre à la lumière Ce changement d’organisation se traduit d’autre part très souvent par une augmentation du temps de travail, jusqu’à 5 à 6 heures par semaine et par salarié. En réduisant les horaires fractionnés, le travail en journée rend possible le travail à temps plein. Il procure également plus de temps passé en famille. Une récente enquête (1) a montré un niveau de satisfaction très élevé sur le travail en journée tant de la part des donneurs d’ordre (95 %) que des entreprises de propreté (92 %). « Les bénéfices sont durs à quantifier, mais depuis notre passage en journée, il n’y a plus jamais eu de pénalités », a constaté Laurence Souhil, directrice des moyens généraux à Rennes Métropole.

Une telle démarche s’inscrit néanmoins dans un temps long, car certains freins demeurent. Un tel changement ne s’improvise pas. Il ne s’agit pas juste d’un décalage des horaires, mais d’une véritable réorganisation. Des résistances au changement peuvent se faire jour. Car en premier lieu, les agents changent de posture : ils représentent leur société et occupent désormais plus un rôle de commercial. Cette évolution nécessite un accompagnement par l’encadrement, dont les fonctions deviennent centrales. Certains agents refusent d’ailleurs de passer au travail en journée : manquant d’assurance, complexés, ils préfèrent ne pas travailler devant le client. « Le travail en journée n’est jamais imposé », a précisé Wesley Gaillard, chef d’établissement chez GSF Celtus.

Pour que cette évolution soit couronnée de succès, les donneurs d’ordre doivent aussi jouer leur rôle en informant leurs équipes en amont des changements dans les horaires d’intervention du personnel de ménage. « Le passage en journée ne fait pas faire d’économies, mais c’est un investissement qui fidélise le personnel et réduit l’absentéisme », complète Wesley Gaillard. « Outre les bénéfices pour les agents, le travail en journée apporte de réels avantages sur le plan technique pour l’entreprise intervenante », a témoigné un autre responsable d’entreprise de propreté à travers un film projeté lors des rencontres nationales du 22 novembre dernier.

Revue de Presse du Monde de la Propreté du 16 janvier 2018 4 Retour Sommaire 12 janvier 2018

______La reprise de l'économie française gagne en vigueur 20 décembre 2017

L'Insee a revu mardi à la hausse sa prévision de croissance à 1,9 % cette année et l'économie française devrait garder ce rythme début 2018.Mais, pour la première fois depuis 2007, de plus en plus d'industriels ont du mal à répondre à la demande. Des tensions précoces sur l'offre jugées inquiétantes.

Ce sera sans précédent depuis 2011. La croissance devrait atteindre 1,9 % cette année en France, selon la nouvelle prévision dévoilée mardi par l'Insee. Et les économistes de l'institut de statistiques s'attendent à ce que « la France garde la cadence » au premier semestre de l'an prochain. Ils tablent sur une progression de l'activité économique de 0,5 % au premier trimestre 2018 puis 0,4 % au deuxième.

Il est vrai que la croissance est bien installée dans l'Hexagone et semble s'être calée sur ce rythme depuis la fin 2016. C'est un peu moins bien que la zone euro qui devrait voir son PIB grimper de 2,3 % cette année. Mais la France profite tout de même comme ses voisins de l'amélioration de la conjoncture. La baisse du chômage chez nos partenaires commerciaux, la hausse de la demande en provenance des pays émergents, la persistance d'une faible inflation et la forte reprise du commerce mondial font partie du cocktail permettant cette embellie. Mais ce n'est pas tout.

Le moral des chefs d'entreprise au plus haut depuis 10 ans L'activité est aussi « tirée par la demande intérieure », explique Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l'Insee. « En particulier, l'investissement des entreprises progresserait encore vivement à un rythme d'au moins 4 % par an, surtout dans un contexte où les capacités de production sont de plus en plus sollicitées ».

D'autant que « les chefs d'entreprise sont de plus en plus optimistes », souligne l'économiste, qui rappelle que « le climat des affaires a atteint son point le plus haut depuis dix ans ».

« Les perspectives générales de production dans l'industrie sont d'ailleurs à leur niveau le plus élevé depuis le début des années 2000 », ajoute Dorian Roucher, économiste à l'Insee. La consommation des ménages devrait, elle, pâtir un peu de la hausse des taxes sur les carburants et le tabac ainsi que du calendrier fiscal.

La hausse de la CSG interviendra en janvier, tandis que les baisses de cotisations sociales, qui vont de pair, se feront, elles, en deux fois, en janvier et octobre. Mais « si la consommation pliera, elle ne rompra pas », selon l'expression de Dorian Roucher, grâce au dynamisme des salaires.

Créations d'emplois moins fortes Parallèlement, les créations d'emplois seront moins élevées en raison de la baisse du nombre de contrats aidés . Les créations d'emplois devraient passer d'un rythme de 150.000 par semestre à 70.000 environ dans la première moitié de l'année 2018. Et la reprise devrait inciter certains inactifs à se présenter sur le marché du travail. Ils seront alors de nouveau comptabilisés comme sans-emploi. Le taux de chômage ne devrait donc que peu reculer et toucherait encore 9,4 % de la population active à la fin juin 2018. ______

Revue de Presse du Monde de la Propreté du 16 janvier 2018 5 Retour Sommaire La France, un des pays les plus administrés au monde 27 décembre 2017

L’Hexagone est dans la moyenne haute des États qui ont le plus de fonctionnaires.

FONCTION PUBLIQUE La France, paradis des fonctionnaires ? Fin 2016, la fonction publique n’employait pas moins de 5,67 millions d’agents publics, un nombre encore en hausse de 0,4 %.

Néanmoins, comme le montre une étude de France Stratégie, un organisme rattaché à Matignon, l’Hexagone ne fait pas partie des pays les plus «fonctionnarisés», il se situe dans la moyenne haute, battu par les États scan di naves. Ainsi, la France comptait 89 emplois publics pour 1 000 habitants en 2015. Un taux d’administration supérieur à celui des États-Unis (68) ou de l’Allemagne (moins de 60) mais proche de celui du Royaume-Uni (80) et inférieur à celui de la Suède (moins de 140) ou de la Norvège (159).

En faisant les comparaisons avec un indicateur différent, celui de la part de l’emploi public dans la population en âge de travailler, les résultats sont similaires : la France affiche un taux de 14 %, élevé mais loin des records scandinaves. « Le niveau de rémunération en France dans le secteur public, rapporté au PIB par habitant, apparaît relativement modéré en comparaison internationale », souligne en outre France Stratégie.

Pour le centre prospectif, l’analyse ne doit pas se limiter aux chiffres bruts de l’emploi public, trop impactés par les différences d’organisation. Ainsi en Allemagne, « le personnel de santé hospitalier est en général payé par des contrats privés passés par l’administration avec des fournisseurs de soins ». Résultat, le niveau d’emploi public dans la santé est très faible de l’autre côté du Rhin alors que les postes de travail sont en réalité payés, indirectement, par la puissance publique.

En France, l’État, la Sécu et les collectivités locales recourent d’une façon générale assez peu à l’externalisation et à la sous-traitance, contrairement au Royaume-Uni ou au Danemark. En matière de frais de fonctionnement - hors dépenses de personnel - de la sphère publique rapportés à la richesse nationale, l’Hexagone n’est qu’en milieu de tableau des pays développés. De même, la solvabilisation d’emplois privés par des subventions publiques - typiquement, le remboursement de consultation chez des médecins libéraux - est moins importante en France (10 % des dépenses publiques, contre 19 % en Allemagne). Bref, contrairement à nombre de ses voisins, la France emploie directement de nombreux fonctionnaires, plutôt que d’acheter des prestations alors que, dans tous les cas, c’est l’argent du contribuable qui est utilisé !

Poids des prestations Si la France a un niveau de dépenses publiques si élevé (55 % du PIB hors crédits d’impôt en 2016), ce n’est pas tant à cause de son nombre de fonctionnaires mais du fait du poids des prestations sociales en espèces - pensions de retraite, indemnités chômage, allocations familiales, minima sociaux, etc. Elles y atteignent 20 % du PIB, contre 15 % en Allemagne. « Le poids croissant des dépenses publiques dans notre pays (+ 4 points entre 2005 et 2015) est en fait imputable, pour près des trois quarts, à la hausse graduelle des dépenses de transferts sociaux, en nature ou non, notamment dans les branches santé et vieillesse », souligne France Stratégie.

La conclusion ? Sans passage en revue des prestations sociales, il n’est pas possible de réduire véritablement le poids de la dépense publique dans le PIB. Baisser le nombre de fonctionnaires n’est pas suffisant. qui a promis de supprimer 120 000 postes au cours de son quinquennat est prévenu… ______Smic, professions réglementées : les surprises du futur projet de loi Le Maire 4 janvier 2018

Si le climat social du printemps le permet, le futur texte contiendra quelques mesures explosives.

Fin décembre, les binômes de parlementaires et de chefs d'entreprise ont remis à Bercy leurs propositions pour doper la croissance des entreprises, améliorer leur capacité d'exportations, leur financement, leur numérisation, ou encore simplifier leurs démarches administratives… Autant de points qui feront partie d'un vaste plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte) qui «décoiffera», a promis Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie.

Ces travaux ne constituaient toutefois pas le cadre final du projet de loi Le Maire, loin de là. À l'image de la loi Macron de 2015, le texte, qui sera écrit en février, pour un débat au Parlement en mars ou avril, ira au-delà de ces premiers thèmes. Il devrait, si le climat social le permet, contenir aussi son lot de dispositions sensibles politiquement, comme la réforme du smic ou l'ouverture au marché de professions réglementées. Tour d'horizon rapide des sujets sur lesquels l'exécutif reste pour l'instant discret.

Réforme de l'indexation du smic Les modalités de la réforme de l'indexation automatique du salaire minimum, souhaitée par l'Élysée et par Matignon, devraient atterrir dans le futur projet de loi. Le chef de l'État a été convaincu par les conclusions d'un groupe d'experts indépendants, présidé par l'économiste Gilbert Cette.

Revue de Presse du Monde de la Propreté du 16 janvier 2018 6 Retour Sommaire Ces derniers estiment qu'un smic trop élevé nuit à l'emploi des personnes peu qualifiées. «Deux pistes sont envisageables, écrivent les auteurs du rapport, une suppression des deux termes de revalorisation automatique (l'inflation et la moitié de la progression du pouvoir d'achat du salaire horaire de base des ouvriers et employés) ou la suppression du seul second terme». La seconde option aurait les faveurs de l'exécutif. Elle permettrait de limiter la progression annuelle du salaire minimum et de rapprocher le modèle français de ses voisins européens.

Ouverture à la concurrence des professions réglementées Ce sera l'acte II de la loi Macron de 2015. Le projet de loi Le Maire devrait ouvrir à la concurrence de nouveaux secteurs réglementés, comme le suggérait déjà le rapport Attali de 2008. En 2015, le gouvernement Valls, sous l'impulsion d'Emmanuel Macron, avait fait un premier pas en libéralisant le marché des autocars et réformant les conditions d'exercice de certaines professions réglementées du droit, comme les notaires. Plusieurs centaines de professions sont toujours protégées, comme la charcuterie, la pharmacie ou encore les coiffeurs. Le sujet est bien sûr explosif. La liste des secteurs concernés est encore en cours de discussion. Bruno Le Maire, qui estime que l'essentiel du sujet a été réglé en 2015, ne souhaite pas ouvrir trop de fronts en même temps. Les auto-écoles seraient a minima dans le viseur.

Privatisations Le gouvernement a besoin d'un véhicule législatif pour procéder aux privatisations, nécessaires à la constitution de son fonds de 10 milliards d'euros pour l'innovation. Il doit notamment obtenir une autorisation pour que l'État descende sous les 50 % du capital d'Aéroports de Paris (ADP), sous le tiers des droits de vote chez Engie, ou encore pour faire évoluer le capital de La Française des jeux. Compte tenu de l'embouteillage législatif qui se profile, le projet de loi Le Maire semble tout indiqué pour porter ces mesures.

La question des seuils sociaux sera traitée Le sujet des seuils sociaux et fiscaux est très attendu côté patronal. Il sera au rendez-vous de la loi Le Maire du printemps. «Il n'y a aucun sujet tabou: seuils, aides à l'innovation, transmission», avait promis le ministre fin décembre. Sur le point précis des seuils, rien n'a encore été arrêté: relèvement des paliers, étalement des délais d'application… Seule certitude, Bercy est convaincu qu'il faut réformer le format actuel. Aujourd'hui, quand une entreprise franchit le seuil de 10, 20 puis 50 salariés, elle doit répondre à différentes obligations et s'acquitter de nouvelles cotisations.

La députée de Paris LREM Olivia Grégoire et la dirigeante d'entreprise Clémentine Gallet, qui ont planché sur le sujet, ont suggéré de «permettre aux entreprises de croître en consacrant une période de trois à cinq ans pour s'acquitter des obligations légales et réglementaires liées au franchissement des seuils». ______Les réformes s’accumulent, la «transformation» en profondeur du pays se fait encore attendre 8 janvier 2018

En dépit d’un agenda gouvernemental et législatif surchargé, la plupart des réformes de fond, censées s’attaquer aux problèmes structurels du pays, ne sont toujours pas engagées

Alors que les députés et sénateurs feront leur rentrée le 15 janvier, après trois semaines de vacances parlementaires, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé une feuille de route chargée pour le premier semestre, avec pas moins de dix textes de loi à examiner. Logement, asile et immigration, apprentissage, formation professionnelle, assurance chômage, entreprises figurent parmi les grands sujets des prochains mois.

Trop de réformes tue-t-il la réforme ? À vouloir afficher un agenda plein à craquer, Emmanuel Macron ne prend-il pas le risque de bâcler la « transformation » promise ? « Il y a eu quelques réformettes intéressantes depuis huit mois, mais beaucoup de changements superficiels, accusait le député LR du Loir-et-Cher Guillaume Peltier dans Les Échos, le 4 janvier. Aucune réforme structurelle profonde permettant de transformer la vie des Français. Ce gouvernement, sous prétexte d’aller vite, s’interdit d’aller loin ».

De fait, on assiste depuis juillet à une véritable course de vitesse. Le gouvernement, fort d’une majorité large et docile, empile les projets de loi, annonçant un nouveau texte quasiment chaque semaine – mercredi dernier, c’est un projet de loi pour lutter contre les fake news qui a été promis pour 2018, sans qu’aucune réflexion, consultation ou concertation n’ait été engagée.

Une frénésie législative qui rappelle le quinquennat de . L’ancien Président pratiquait déjà, en son temps, le « carpet bombing », saturant l’agenda de nouvelles annonces plus ou moins spectaculaires. Emmanuel Macron a repris cette stratégie de communication, et ce d’autant plus qu’il ne peut guère, pour l’instant, afficher de résultats. Il s’agit de donner aux Français le sentiment que l’exécutif est toujours en mouvement et ne cesse d’agir pour le bien du pays.

Une dizaine de projets de loi ont été adoptés en six mois. À l’exception de la réforme du Code du travail qui devrait impacter fortement la vie des entreprises (voir ci-dessous) et de la loi de finances (avec la suppression de l’ISF et l’instauration d’une flat tax), il ne s’agit pas, loin s’en faut, de lois de transformation, mais bien de lois d’adaptation : avec la loi pour la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, il s’agissait d’intégrer dans le droit commun des dispositions jusque-là réservées à l’état d’urgence ; avec la loi pour la confiance dans la vie politique, de réduire les

Revue de Presse du Monde de la Propreté du 16 janvier 2018 7 Retour Sommaire avantages des parlementaires ; avec la loi sur l’orientation et la réussite des étudiants, de remplacer la plateforme APB pour l’accès au premier cycle de l’enseignement supérieur par un nouveau dispositif (Parcoursup) etc…

Même la première version du projet de loi logement, qui sera débattu au Parlement au premier semestre 2018, est apparue très cosmétique… en attendant le résultat de la conférence de consensus, qui réunit actuellement les acteurs du secteur.

La vitesse est un élément de la stratégie politique du Président, que les membres de la majorité ont intégrée. « Si certains opposants trouvent que cela va trop vite, c’est probablement qu’il est temps pour eux d’arrêter », raille Bruno Fuchs (LREM). « Nous sommes obligés d’aller vite si nous voulons transformer le pays, qui évolue plus rapidement que le politique, poursuit le député du Haut-Rhin. Par ailleurs, nous sommes désormais des députés à plein-temps. Il y a eu plus de 600 heures de discussions à l’Assemblée. Nous travaillons davantage que sous les mandatures précédentes, avec des textes votés le vendredi ou le samedi. On ne peut pas dire que nous survolons les choses ».

Il y a cependant comme un hiatus entre la volonté de donner de l’air au pays en limitant le nombre de normes – Matignon a par exemple fait passer une circulaire en ce sens sur les collectivités locales au mois de juillet dernier – et cette fièvre législative.

Pour d’autres, comme la directrice de la fondation IFRAP, Agnès Verdier-Molinié, qui a mis en place le « macronomètre», observatoire des réformes du gouvernement, celles-ci, au contraire, ne vont pas assez vite. La « mère des réformes », celle de l’État, n’est par exemple toujours pas à l’ordre du jour. Cette spécialiste des politiques publiques s’inquiète de voir les semaines et les mois passer sans qu’elle prenne corps. « On n’a pas encore la feuille de route de la transformation publique », regrette-t-elle, tout en saluant un gouvernement qui veut « réellement réformer » et a eu « le courage de s’attaquer à la fiscalité du capital ».

Alors que le Premier ministre Édouard Philippe rappelle, dans le Journal du Dimanche, l’objectif de réduction des dépenses publiques et de réforme de l’État (« Le Président a pris des engagements. On doit les tenir. C’est ce que j’ai dit aux ministres », insiste-t-il), Agnès Verdier-Molinié considère qu’il « n’y aura pas de baisse de la dépense publique sans une réforme profonde des retraites, de l’assurance maladie et une réduction du nombre d’élus et d’agents de l’État et des collectivités. Or sur ces points, on n’a pas de calendrier très clair ».

De fait, si les réformes de l’assurance chômage, de la formation professionnelle et de l’apprentissage sont annoncées pour 2018, celle des retraites, très délicate politiquement, ne semble pas envisagée avant 2019.

Les mesures déjà prises, et les plus à même d’affecter la vie des Français, sont pour l’instant des mesures de dépense publique : revalorisation de certaines aides sociales (allocation adulte handicapé, prime pour l’emploi, minimum vieillesse…), suppression des cotisations salariales ou encore baisse de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages.

Il ne faut cependant pas désespérer de la volonté de ce gouvernement d’« aller loin ». « La croissance mondiale repart, souligne Édouard Philippe dans le JDD. Tant mieux. Ça va nous permettre d’accélérer les réformes ». Il faudra faire vite cependant : la plupart des économistes s’accordent à penser que le cycle économique devrait se retourner dans le courant de l’année 2019… ______Apprentissage : Mobilisons-nous pour lutter contre le chômage des jeunes – Communiqué de presse commun (Medef, Cpme, U2P) 22 décembre 2017

Le chômage des jeunes n'est pas supportable. Tout le monde le dit et rien ne change. Et pourtant une voie existe, jamais pleinement explorée, et dont l'efficacité pour l'insertion des jeunes dans l'emploi est prouvée, en France pour quelques milliers de jeunes et dans beaucoup de pays pour des millions d'entre eux.

Alors prenons nos responsabilités, engageons-nous pour développer cette voie d'insertion et d'excellence pour les jeunes... et pour les entreprises. Pour cela organisons nous, avec l'ensemble des parties prenantes, pour être à la hauteur de cette ambition.

Les entreprises doivent pleinement assumer cette responsabilité en étant au cœur du dispositif, en s'engageant pour recruter plus de jeunes apprentis et en prenant en charge le financement de leur formation. L'Education nationale doit impérativement faire de cette voie une filière attractive et inciter les jeunes et leur famille à découvrir les métiers et les emplois auxquels ils conduisent. Les régions doivent créer les conditions d'une formation de qualité et assurer un cadre exemplaire d’accueil des jeunes, afin de répondre ainsi aux besoins exprimés par les entreprises et aux aspirations des familles. Nous devons tous être à la hauteur de l’importance du sujet et ne faire en sorte d’avoir à l’esprit que l’intérêt des principaux concernés : les jeunes.

Alors engageons la réforme proposée par le gouvernement et mobilisons-nous tous pour l'emploi des jeunes. Le statut quo n'est plus possible. Prouvons ensemble (entreprises, organisations syndicales, régions, Education nationale) que nous savons relever le défi vital pour notre jeunesse qui nous est proposé.

Revue de Presse du Monde de la Propreté du 16 janvier 2018 8 Retour Sommaire Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises 21 décembre 2017

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______#PlanEntreprises : la CPME fait des propositions pour éclaircir l'horizon des PME en 2018 20 décembre 2017

Jeudi 21 décembre, la restitution des travaux des binômes chefs d'entreprise/parlementaires sur le Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises aura lieu à Bercy.

Auditionnée à plusieurs reprises, la Confédération s'est fortement impliquée dans la préparation de cette loi qui s'annonce substantielle pour les TPE/PME. Cette contribution s'est matérialisée par un document de propositions remis notamment aux parlementaires et au ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.

Ce document s'articule autour de six grands chapitres : création, croissance, transmission, rebond ; partage de la valeur et engagement sociétal ; financement ; numérisation et innovation ; simplification et conquête de l’international.

Fruit de la réflexion des experts et des adhérents de la CPME, cet ouvrage propose des solutions pour améliorer l’environnement des TPE/PME.

Pour François Asselin : "le cadre fourni par notre plateforme de recommandations, élaborée au plus proche des préoccupations des patrons de PME, permettra au législateur de faire bouger des lignes en 2018 et d’éclaircir l'horizon des dirigeants de petites entreprises". ______«Macron avait fait campagne sous le signe de la séduction, il préside sous celui de l’autorité» 8 janvier 2018

Ni de droite, ni de gauche, libéral et étatiste, autoritaire et ouvert, plus sarkoziste que hollandais ? A travers onze contributions exceptionnelles, l’Opinion tente de mettre à nu les ressorts du macronisme. Aujourd’hui, le journaliste François Bazin.

Emmanuel Macron est-il un Président qui, à la différence de ses deux prédécesseurs, a pris conscience des deux corps du roi ? Je sais bien que pour certains, Emmanuel Macron est « un président philosophe » et qu’« aucun de ses mots n’est le fruit du hasard », mais il n’est peut-être pas nécessaire de réveiller les mânes de Kantorowicz pour comprendre que, pour lui, présider, c’est incarner. Ses prédécesseurs – même les deux derniers – en avaient également conscience, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’ils aient réussi dans cette opération de transmutation. L’originalité de Macron est ailleurs. Elle tient peut-être à sa culture et à sa formation. Elle est surtout le fruit, à mon sens, de son parcours atypique.

Revue de Presse du Monde de la Propreté du 16 janvier 2018 9 Retour Sommaire Mettons de côté le Général de Gaulle qui estimait être la France depuis le 10 juin 1940. Tous les autres présidents de la Ve République, de Pompidou à Hollande, avaient derrière eux, en entrant à l’Elysée, un cursus politique et électoral qui les avaient familiarisés avec l’exercice très particulier de la représentation. Pour le dire autrement, leur accession à la magistrature suprême était pour eux un point d’aboutissement. Or pour Emmanuel Macron, c’est une rupture. Sans aucune expérience du suffrage universel, jeune, peu familiarisé avec l’exercice de l’Etat, doté par ailleurs d’une silhouette fluette et d’une voix haut perchée, il n’avait pas, pour le dire vulgairement, la tête de l’emploi. Du coup, je pense qu’il avait réfléchi, plus que d’autres avant lui, à ce que signifiait le changement de statut auquel il prétendait. Intellectuellement et concrètement, il s’était donc préparé. D’un manque, il a fait un plus. Vous avez évoqué Kantorowicz et les deux corps du roi. S’agissant de Macron, je citerai plutôt Hobbes pour qui « les sujets sont la multitude » tandis que « le roi est le peuple ». Même en République, c’est le paradoxe de la représentation au plus haut niveau. Elle explique qu’Emmanuel Macron soit d’abord et avant tout un Président de mise en scène.

Comment définissez-vous celle-ci ? Dans son beau livre intitulé Le miroir et la scène, Myriam Revault d’Allonnes rappelle que toute mise en scène est d’abord « une mise en sens ». Tout cela nous ramène à ce qu’on appelle plus trivialement la communication qui, lorsqu’elle est réussie, n’est pas un simple artifice. « La forme, c’est le fond qui remonte à la surface » disait Victor Hugo. Souvenons-nous par exemple de la cérémonie du 7 mai dernier au pied de la pyramide du Louvre. Qui a encore en mémoire ce qu’a dit Macron ce soir-là ? Qui a oublié, en revanche, l’image d’un homme seul et sans complexe plaçant ses pas, à peine élu, dans ceux de l’Histoire ? Cette levée de rideau était une mise en scène chargée d’inaugurer un quinquennat – un règne – dont le nouveau président entendait être le scénariste et l’acteur principal, pour ne pas dire unique. Depuis, c’est cette scène des origines qu’Emmanuel Macron reprend et développe dès qu’il en a l’occasion. Parfois, c’est réussi, parfois ça l’est moins. Entre l’acteur et le comédien, la différence peut être faible. L’autre soir sur France 2, avec Laurent Delahousse, la fiction était trop évidente pour qu’on ne se rappelle pas cette maxime de Baltazar Gracian : « L’entrée sent le palais, et le logement la cabane ». Tout cela s’est d’ailleurs terminé au pied d’un sapin, ce qui est un comble pour un Président qui prétend régulièrement ne pas être le père Noël !

Représenter, sans être un peu Narcisse, ça n’existe pas puisque la représentation est un jeu de miroir

Emmanuel Macron se regarde-t-il faire ? Représenter, sans être un peu Narcisse, ça n’existe pas puisque la représentation est un jeu de miroir. Eric Zemmour a écrit il y a longtemps une biographie de Jacques Chirac intitulée L’Homme qui ne s’aimait pas. Je ne suis pas sûr que cela ait été tout à fait vrai. Admettons, pour faire court, qu’Emmanuel Macron n’est pas chiraquien. La vraie question n’est d’ailleurs pas celle-là. Toute mise en scène exige de l’action, sauf à être un exercice de style un peu vain. C’est ce qu’ont pu reprocher les Français à Emmanuel Macron, l’été dernier. Rien que de la com’ ! Si leur regard et donc leur jugement ont aujourd’hui changé, c’est que sur la scène du pouvoir, l’acteur principal ne s’est pas contenté de jouer un rôle aussi prestigieux soit-il. Il l’a également maîtrisé. Bref, il a agi et cela d’autant plus aisément qu’à la différence de son prédécesseur, il s’en était donné les moyens spécifiquement politiques. Macron n’a pas d’alliés dans son gouvernement. Il n’a que des obligés. Sa majorité parlementaire est aussi massive qu’évanescente. Elle ne connaît pas la fronde ou, en tout cas, pas encore. A partir de là, le Président a pu, mieux que d’autres avant lui, dérouler un agenda de réformes maîtrisé, sinon apprécié, en même temps qu’une communication cohérente, centrée sur son unique personne.

Le macronisme, en ce sens, est – qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore - l’intrusion de l’héroïsme dans l’univers de la normalisation libérale

Derrière l’image, quel est le message ? Au début du quinquennat, Emmanuel Macron se disait jupitérien mais c’est la foudre qui a failli lui tomber sur la tête. On est donc passé à autre chose. Désormais, un mot revient sans cesse dans sa bouche : c’est celui de héros. En le saluant à la moindre occasion, le Président se célèbre lui-même. Il place son règne sous le signe de ce que Machiavel appelait « la virtu », c’est-à-dire la capacité à saisir « la fortune », à la renverser, à la prendre dans un sens quasiment sexuel. Le héros, c’est donc celui qui gagne, au-delà de toute morale. « Faire le bien quand c’est possible, faire le mal quand c’est nécessaire ». Etre lion et renard, en même temps, en fonction des circonstances. C’est ainsi qu’Emmanuel Macron a pu qualifier Johnny Hallyday de « héros français » puisque ses victoires étaient celles de la musique. Les siennes sont des Valmy quotidiens qui, dit-il, n’en finissent pas de « stupéfier les Européens ». Le macronisme, en ce sens, est – qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore - l’intrusion de l’héroïsme dans l’univers de la normalisation libérale. Comme Julien Sorel, son héros préféré, Emmanuel Macron ne veut pas être un de ces séminaristes qui se contentent de « manger de la choucroute tous les soirs ». Sous son lit, il y a le Mémorial de Sainte-Hélène. Simplement, il faut espérer pour lui que l’histoire se termine un peu mieux que pour Julien Sorel.

D’où lui vient ce goût du contrôle ? Pour Emmanuel Macron, la présidence est une autorité. Il est en cela totalement différent de son prédécesseur pour qui, même à l’Elysée, la valeur suprême était celle de la liberté et d’abord de la sienne au risque de céder, au final, à une forme d’impuissance.

Revue de Presse du Monde de la Propreté du 16 janvier 2018 10 Retour Sommaire On l’a dit, « la virtu » pour Emmanuel Macron, c’est le gain, la victoire, la réussite. Or ce sont là des choses qui s’organisent. Pour libérer les forces de la réussite, pour que chacun puisse s’enrichir sans entrave, comme auraient dit les héritiers réunis de Guizot et de mai 1968, il faut qu’à la main invisible du marché vienne s’ajouter la main de fer de la réforme. Emmanuel Macron avait fait campagne sous le signe de la séduction. Il préside sous celui de l’autorité. Le sourire est le même. La poigne s’est resserrée. Il y a dans sa manière de gérer les hommes et les services quelque chose de potentiellement autoritaire ou, pour le moins, d’un peu pète-sec qui, cette fois-ci rappelle dans le style celui de Jacques Chirac : je décide, ils exécutent. Le général de Villiers en a fait le constat dès les premières semaines du quinquennat.

Emmanuel Macron a-t-il déjà tissé un lien solide avec les Français ? Ce qui est sûr, c’est qu’il a évité la rupture. On sait maintenant le coût d’une entame loupée. Nicolas Sarkozy et François Hollande peuvent en témoigner. La force d’Emmanuel Macron est double : son pouvoir est stable et, pour l’instant, sans alternative crédible à la fois en interne et en externe. Il règne sans partage. Pour prendre la métaphore de la mise en scène, tout se passe comme si l’opinion était devant un spectacle dont elle devine l’intention et qui, du coup, attire son attention. C’est déjà beaucoup. On est loin de cette indifférence un peu méprisante qui avait marqué le précédent quinquennat. De là à parler d’une adhésion solide et durable… En politique, comme au théâtre, il arrive qu’on apprécie les premiers actes et puis qu’on s’en aille à l’entre-acte, soit que les acteurs se fatiguent, soit que la pièce ne tienne pas ses promesses. C’est ce que le commentaire de la critique oublie trop souvent : ce quinquennat n’est vieux que de six mois. ______Le groupe En Marche à l’Assemblée nationale peut-il rester uni ? 15 janvier 2018

Face aux possibles dissensions au sein du groupe La République en marche sur la future loi asile et immigration le gouvernement a amorcé depuis la rentrée un délicat mais nécessaire travail d'explication auprès des parlementaires du futur projet de loi asile-immigration, un texte potentiellement crispant voire clivant pour une frange de la majorité. Par ailleurs, la député LREM Brigitte Bourguignon la présidente LREM de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, anciennement PS a indiqué qu'une trentaine d'élus du groupe majoritaire avaient lancé un "organe de réflexion" sur le volet social des réformes pour "apporter leur pierre à l'édifice dans cette pensée sociale qui commence". ______«Laurent Wauquiez se donne le temps de la reconstruction 15 janvier 2018

Le président de LR refonde les instances dirigeantes et va mettre en place un comité stratégique avant le conseil national du 27 janvier.

Laurent Wauquiez apprend en ce mois de janvier un art qui lui est relativement inconnu : celui de la patience. Elu il y a un peu plus d’un mois président du parti Les Républicains (LR), l’ambitieux chef de file de la droite, âgé de 42 ans, s’efforce de rebâtir les bases de sa formation avant de se lancer tête baissée dans l’opposition à Emmanuel Macron. Une nécessité pour celui qui prétend incarner l’alternative au président de la République, et doit avant tout réunir autour de lui ce qu’il reste de sa famille politique. Ses premières semaines comme patron de LR sont donc consacrées en grande partie aux nominations au sein des structures dirigeantes. « C’est une machine à remettre en place. Il y a tout un boulot de fond », avance-t-on dans son entourage.

En ce début d’année, M. Wauquiez a attendu deux semaines avant de refaire son apparition dans le débat politique national. Dans un entretien au Journal du dimanche, dimanche 14 janvier, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy a affiché une opposition radicale à Emmanuel Macron sur à peu près tous les sujets, et tenté de se poser en héraut d’une France populaire. L’économie ? « Il y a un acharnement du gouvernement contre les classes moyennes, (…) cette France des gens modestes qui prennent leur voiture pour aller travailler et qui, eux, ne profiteront pas des dispositions sur les produits financiers », dénonce-t-il. L’abaissement à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur certaines routes ? « Une approche typiquement technocratique. » Le projet de loi asile et immigration ? « Un catalogue de mesures techniques qui ne changeront rien à la vague migratoire. »

« Faire vivre les sensibilités » Cette prise de parole sera en théorie une de ses rares incursions médiatiques d’ici à la fin du mois. Le président de LR prépare en priorité deux événements : son passage à « L’Emission politique » de France 2, le 25 janvier, puis la réunion, deux jours plus tard, du conseil national de LR, le parlement du parti. Une instance dont il a décidé de confier la présidence à l’ancien centriste Jean Leonetti.

Dans son entretien au JDD, M. Wauquiez a confirmé vouloir réunir les figures reconnues et expérimentées de LR au sein d’un comité stratégique. « L’idée est de faire vivre les différentes sensibilités sans pour autant recréer des courants », explique au Monde un dirigeant. Une hypothèse qui suscite quelques haussements de sourcils. « Les sensibilités, il

Revue de Presse du Monde de la Propreté du 16 janvier 2018 11 Retour Sommaire faut qu’elles s’expriment au bureau politique et à la commission d’investiture, il ne s’agit pas juste de les afficher », estime un proche de Valérie Pécresse. Ce comité stratégique va réunir le président du Sénat, les présidents de groupe parlementaires LR, les présidents de région LR ainsi que les anciens présidents du parti. L’objectif de rassemblement qui sous-tend ce projet reste en tout cas plus que jamais d’actualité : dans Le JDD, le juppéiste Dominique Bussereau a annoncé pour sa part se mettre « en congé » de LR, dénonçant une ligne trop radicale.

De son côté, Mme Pécresse peut se féliciter d’avoir obtenu gain de cause, puisque Laurent Wauquiez s’est montré ouvert à l’idée que son mouvement Libres ! devienne un mouvement associé de LR. « Au même titre que Chasse, pêche, nature et traditions, et que Sens commun », a-t-il précisé, non sans malice. « C’est un premier pas, à suivre », commente-t-on dans l’entourage de la présidente de la région Ile-de-France.

Comme l’a révélé L’Opinion, un centre d’études politiques pourrait également voir le jour en marge du parti et être dirigé par , qui a quitté en décembre ses fonctions de secrétaire général de LR. « Si on me propose cette responsabilité, je l’assumerai, assure au Monde l’intéressé. Les partis politiques n’appuient pas assez leur réflexion sur un travail d’amont, de connaissances. » Ce centre d’études n’aura « pas la prétention d’être la Fondapol [un think tank de droite] ou la Fondation Konrad Adenauer [qui est adossée à la CDU, en Allemagne], mais ça s’en inspire », revendique l’ancien président de l’Assemblée nationale. Favoriser le temps long : une maxime que Laurent Wauquiez tente de s’appliquer en ce début d’année. ______Alain Juppé, en « recul » du parti Les Républicains, acte le divorce de la droite 16 janvier 2018

Le maire de Bordeaux veut « observer ce que sera l’évolution » du parti, « notamment dans la perspective des élections européennes de 2019 ».

Le supplice chinois de Laurent Wauquiez continue. Après le départ de son parti, Les Républicains, du président de la région Hauts-de-France, , et le « congé » du président du conseil départemental de la Charente-Maritime, Dominique Bussereau, tous deux anciens ministres, qui faisaient suite à l’exil des « constructifs » ayant rejoint ou soutenant Emmanuel Macron, voici venu le temps du « recul » d’Alain Juppé.

Le fondateur et premier président de l’UMP c’était en 2002 continue l’entreprise de dépouillement du parti de droite, aujourd’hui LR, dont l’élection de M. Wauquiez à la présidence en décembre 2017 hérisse la frange la plus modérée. Le maire de Bordeaux, âgé de 72 ans, a annoncé, lundi 15 janvier, qu’il ne reprendra pas sa carte du parti cette année.

« Je n’ai pas payé ma cotisation de 2017 et je n’ai pas envie de payer celle de 2018, donc j’ai fait savoir que je démissionnais de la présidence de la fédération LR de la Gironde, a-t-il annoncé lors de ses vœux prononcés depuis la cité bordelaise. Je prends du recul et je vais observer ce que sera l’évolution de cette formation politique dans les mois qui viennent, et notamment dans la perspective des élections européennes de 2019. » Un scrutin lors duquel l’ancien premier ministre pourrait tomber dans les bras d’Emmanuel Macron.

L’ancien perdant de la primaire de la droite en 2016 n’a pas dit formellement qu’il quittait sa famille politique, mais il n’en parle plus au possessif. « Une des difficultés de la formation politique LR, c’est que sa composante centriste s’est détachée de ce parti, ce que je regrette », a-t-il souligné. Des centristes pour qui la défense d’un projet résolument pro- européen est indispensable, et qui ne se reconnaissent donc pas dans les accents eurocritiques développés par M. Wauquiez.

« Pour ou contre l’Europe »

En août 2017, M. Juppé avait tracé à l’intention de son cadet trois « lignes rouges » à ne pas franchir pour ne pas précipiter son départ ainsi que celui de ses amis : pas d’alliance avec le Front national, pas de compromission avec le « conservatisme idéologique rétrograde » de Sens commun, le parti associé à LR issu de La Manif pour tous, et pas d’« hostilité à la construction européenne ».

C’est seulement sur ce dernier point que le maire de Bordeaux s’est exprimé lundi. « Il y aura ceux qui sont pour l’Europe et ceux qui sont contre. Ce sera un point de clivage fondamental », a-t-il estimé à propos de l’échéance de 2019. De quoi renforcer l’idée émise en novembre 2017 qu’un « vaste mouvement central » pourrait être formé avec La République en marche (LRM).

Cette décision n’a pas vraiment surpris au sein de la direction de LR, où l’on s’attendait à une telle issue, même si certains reconnaissent que « ce n’est pas une bonne nouvelle ». « Je crois qu’on le sentait déjà depuis un certain nombre de semaines et de mois à travers ses déclarations », a reconnu Virginie Calmels, première vice-présidente de LR et ancienne proche de M. Juppé, qui s’est néanmoins étonnée : « Aujourd’hui, pour moi, il n’existe pas de ligne rouge qui ait été franchie par Laurent Wauquiez. »

Revue de Presse du Monde de la Propreté du 16 janvier 2018 12 Retour Sommaire Les juppéistes sont éclatés

Les dirigeants du parti de la rue de Vaugirard avaient ménagé une place à l’ancien premier ministre, puisque tous les ex-présidents de LR sont appelés à rejoindre le nouveau comité stratégique qui doit être créé dans les prochaines semaines. « Je ne siège pas dans les instances nationales de LR », a tenu à préciser M. Juppé.

« Je suis prêt à payer sa cotisation, sourit de son côté le député européen , proche de Laurent Wauquiez. Une partie de mes amis disent qu’il appartient au passé, qu’il a contribué à l’échec, mais on doit maintenir la main tendue vaille que vaille. Alain Juppé a sa place dans notre famille politique. »

« C’est un retrait, ce n’est pas un départ. Nous espérons qu’on pourra le convaincre à l’occasion du débat sur les élections européennes », veut croire de son côté le député de l’Ain , troisième vice-président de LR. Un conseil national doit être organisé sur le sujet au cours de l’année.

Chez les juppéistes, on estime en tout cas qu’il est déjà trop tard pour chercher à rabibocher ces deux droites qui ne veulent plus ou ne peuvent plus s’entendre depuis des mois, voire des années. « Les positions de Laurent Wauquiez sont suffisamment connues sur tous les sujets, même s’il met parfois de l’eau dans son vin ou qu’il manie la langue de bois. Il faut assumer à un moment », résume le député européen Alain Lamassoure, qui a pour sa part quitté LR en octobre 2017. « Laurent Wauquiez finit un peu par avoir les termes du FN dans ses réunions électorales. Il y a une inquiétude par rapport à un parti qu’on ne reconnaît plus », ajoute la sénatrice Fabienne Keller, cofondatrice du parti « constructif » Agir.

« Le fait de s’éloigner de LR va lui donner la cohérence pour s’exprimer. Il va retrouver de la liberté de parole » Un proche d’Edouard Philippe

Les mois passent et l’éclatement de la droite et du centre se confirme, poussant à la reconstitution de deux pôles distincts, comme à l’époque du RPR et de l’UDF dans les années 1980 et 1990. « Ce n’est plus l’UMP qu’on a créée, il n’y a plus que la frange la plus conservatrice. Moi, je suis venu en politique par Valéry Giscard d’Estaing, un positionnement centriste, libéral, européen », rappelle Dominique Bussereau.

Ce qui attend Les Républicains ces prochains mois

L’année 2018 se précise pour le parti Les Républicains. Le 27 janvier, LR tiendra un conseil national pour entériner les nouvelles instances. Un deuxième conseil pourrait avoir lieu dans l’année sur une thématique précise, sans doute sur l’Europe. Les élections dans les fédérations auront lieu soit juste avant l’été, soit à la rentrée. Autre dossier pour Laurent Wauquiez : la réduction de la dette de 55 millions d’euros du parti. Le nouveau président devrait rencontrer les banques durant le premier trimestre et trancher entre plusieurs options en ce qui concerne le siège parisien : vendre quelques étages ou la totalité, ou en louer une partie.

Si certains élus chez LR se félicitent de tourner la page et de profiter de cette recomposition pour clarifier la ligne de leur parti, en face, chez les modérés, on peine à se réunir derrière une stratégie commune. Les juppéistes gardent bien le contact comme le 22 novembre 2017, pour une réunion organisée au Sénat autour du maire de Bordeaux, mais ils sont éclatés, entre Matignon, avec le premier ministre Edouard Philippe, LRM, Agir, Les Républicains, sans compter ceux qui ne se retrouvent dans aucun parti.

« Les lignes bougent encore. Tout le monde n’est pas arrivé à destination, souligne-t-on dans l’entourage de M. Philippe, un des disciples d’Alain Juppé. Se retirer de LR est une décision lourde, chacun y va à son rythme. Les européennes seront la prochaine étape de la recomposition. »

Un proche de l’ancien maire du Havre souligne en tout cas que, si Alain Juppé « ne s’est pas exprimé avant, c’est parce qu’il ne voulait pas perturber l’élection interne des LR » : « Alain, c’est un légitimiste, pas un perturbateur ni un dissident ». Mais, aujourd’hui, « le fait de s’éloigner de LR va lui donner la cohérence pour s’exprimer. Il va retrouver de la liberté de parole ». Le supplice ne fait sans doute que commencer. ______Parti socialiste : qui sont les candidats déclarés pour la tête du parti ? 15 janvier 2018

ÉCLAIRAGE - Cinq candidats pour un poste. Delphine Batho, Emmanuel Maurel, Olivier Faure, Stéphane Le Foll, et Luc Carvounas sont candidats pour le poste de premier secrétaire du Parti socialiste. Avec chacun leur style, ils recommandent tous de refonder le Parti socialiste.

La multiplication des candidats. En une semaine, plusieurs socialistes ont officialisé leur candidature pour le poste de premier secrétaire du Parti socialiste. Une accélération due au calendrier : le 29 janvier prochain, les candidats devront déposer leur "texte d'orientation", à l'occasion du Conseil national. Ensuite, les militants devront désigner leur chef le 29 mars prochain, avant la tenue du Congrès qui se déroulera les 7 et 8 avril prochain.

Revue de Presse du Monde de la Propreté du 16 janvier 2018 13 Retour Sommaire Luc Carvounas, Stéphane Le Foll, Olivier Faure, Emmanuel Maurel et Delphine Batho se voient à la tête du Parti socialiste. Ces adversaires politiques ont tous un point commun : le constat qu'ils font de leur parti. Les dernières élections présidentielle et législatives ont été dévastatrices et la reconstruction de la formation politique est indispensable.

Luc Carvounas, l'ancien vallsiste Il a été le premier à se lancer dans la course. Le 30 novembre dernier, Luc Carvounas a partagé, sur France 2, son souhait d'être "candidat pour emmener avec lui, rassembler une équipe de femmes et d'hommes, de visages nouveaux, proposer un projet clair aux militants, aux Français et faire en sorte que ce congrès qui nous attend, le congrès du mois de mars soit le congrès du commencement". Le député du Va-de-Marne assure que sa campagne sera "positive" : "Je vais faire des propositions, je vais tout mettre sur la table". Tout ceci dans l'objectif de "rassembler tout le monde dans la même maison".

Cet ancien proche de Manuel Valls a "coupé les ponts" avec ce dernier, comme l'explique Libération. Pourquoi ? Le soutien de l'ancien de premier ministre à Emmanuel Macron lors de l'élection présidentielle a brisé leur relation. À ce sujet, Luc Carvounas confie avoir été "proche de Valls, et souvent, lorsque je sentais qu'il allait un peu trop loin, j'étais toujours présent pour le lui rappeler". C'est donc ainsi que le député est "passé de l'aile droite du parti à l'aile gauche", résume le journal. Il prône ainsi l'alliance "rose, rouge, verte", mais ne franchit pas la ligne de la France insoumise.

Âgé de 46 ans, il se décrit comme "rassembleur" et se considère comme "un jeune socialiste". Mais lorsqu'il organise un déjeuner avec des journalistes, il n'hésite pas "dézinguer" ses concurrents, rapporte Libération. Mais face à cette contradiction, Luc Cavournas choisit d'en rire", tout en continuant à distribuer les tacles.

Stéphane Le Foll, le loyal Figure phare du quinquennat de François Hollande, Stéphane Le Foll a déclaré au Maine Libre qu'il était "décidé à relever le défi, ou plutôt les défis qui sont face à nous, en présentant un projets devant les militants". Selon l'ancien ministre de l'Agriculture, la "refondation du Parti socialiste et de la gauche ne passera pas par des parcours individuels, mais par le retour du collectif et un vrai renouvellement. On ne bâtira pas l'avenir sur le passé. Chacun de ceux qui 'y pensent' devraient y songer avant de 'se lancer' seuls...", a-t-il ironisé sur Twitter.

Ce proche de François Hollande a déjà reçu le soutien d'un ancien collègue, François Rebsamen. L'ancien ministre du Travail sous le précédent quinquennat a indiqué au Journal du Dimanche qu'il faudra "de la persévérance, des convictions de gauche chevillées au corps, et rassembler toute une génération de jeunes élu-e-s qui demain poursuivront le combat pour un monde plus juste, plus écologique et donc plus fraternel". Et c'est donc "dans ce contexte, qu'il estime que Stéphane Le Foll est le mieux placé pour conduire le Parti socialiste vers la reconquête".

Le député de la Sarthe, qui n'a pas eu de candidat de La République En Marche face à lui aux dernières législatives est décrit par l'ancien président de la République comme "le fidèle des fidèles. Le loyal des loyaux. Un des plus proches, celui qui m'a accompagné pendant toutes ces années pour m'amener là où je suis".

Olivier Faure, "biberonné" au rocardisme "Personne n'a remplacé le Parti socialiste", selon Olivier Faure. Au Monde, le chef de file des députés Nouvelle Gauche à l'Assemblée nationale expliqua avoir "envie de conduire la renaissance des socialistes". Et d'ajouter : "Qu'il s'agisse du libéralisme jupitérien de l'un, du populisme protestataire de l'autre ou du nationalisme identitaire de la troisième, aucune de ces visions ne se substitue aux objectifs et aux réponses socialistes (...) Il y a en ce moment un gouvernement qui n'est pas de gauche et une gauche qui n'est pas de gouvernement".

Le député assure que "le cœur de notre identité, hier comme aujourd'hui, c'est la lutte contre les inégalités. Nous en avons fait reculer certaines pendant les années où nous avons gouverné. Mais dans le nouveau monde de la mondialisation et du numérique, en naissent de nouvelles qui appellent de nouvelles réponses. C'est le rôle du PS de les inventer".

Olivier Faure est un "habitué" du Parti socialiste, "il le connaît comme sa poche, note Le Point. Il est de cette génération d'apparatchiks biberonnés au rocardisme au début des années 90, qui ont fait leurs armes et grimpé les échelons au sein de l'appareil, loin de et de l'ENA.

À l'image de Benoît Hamon, avec qui il partage un appartement dans le 10e arrondissement de Paris. Quand celui-ci prend le contrôle du Mouvement des jeunes socialistes, Faure devient secrétaire général des Jeunes Rocardiens à la suite de Manuel Valls".

Emmanuel Maurel, l'homme de la synthèse Emmanuel Maurel et la "synthèse nouvelle". "Ma chance, c'est que je peux travailler avec tout le monde. Il y aura dans ma motion des gens qui ont un parcours très différent du mien et avec qui parfois, je me suis affronté", a déclaré le député européen lors d'une interview au groupe Ebra. Comme ses concurrents, il souhaite tourner la page au Parti socialiste, "y compris celle du quinquennat Hollande, on en revient aux fondamentaux qu'on n'aurait jamais dû abandonner, on se fixe des objectifs très clairs, à l'élaboration desquels les militants sont étroitement associé".

Revue de Presse du Monde de la Propreté du 16 janvier 2018 14 Retour Sommaire Quelle est la ligne Maurel ? "Républicain, anti-libéral, écologiste : j'ai ma cohérence, ma constance et des propositions pour relever le Parti socialiste (...) Le partage des richesses au cœur de notre identité, reste d'actualité. Le PS redeviendra central à gauche s'il renoue avec les classes populaires et moyennes qui se sont détournées de lui", détaille-t-il.

En 2012, Libération dresse un portrait de ce candidat "socialo vintage". "J'ai un penchant nostalgique mais je me soigne", confiait-il alors au quotidien. "On sent chez Maurel un besoin de prendre du recul. L’accélération des temporalités politiques, infos en continu et tweets obligés, l’irrite. Charlotte Brun pointe aussi une autre de ses manières de ralentir la cadence : 'Il aime la marche en forêt. La notion de 'balade', la contemplation de la nature'", ajoute le quotidien.

Delphine Batho, la révolution du système "Je ne peux pas laisser faire ! Je suis candidate pour l'espérance et changer le système". C'est ainsi que Delphine Batho a officialisé sa candidature au poste de premier secrétaire du Parti socialiste. Dans un entretien au Parisien, la députée "conteste de A à Z les modalités d'organisation de ce congrès de confiscation, dans ce qui n'est plus un parti mais une petite mafia politique avec ses parrains, ses lieutenants, ses exécutants".

À ses détracteurs, elle prévient : "Que les choses soient claires, j'irai jusqu'au bout. Les liquidateurs de l'espérance, le verrouillage de l'appareil ça suffit (...) Ma candidature vient de loin, des combats pour l'éducation, l'anti-racisme, l'écologie. Je ne suis pas candidate pour changer les individus, mais les règles du système. Il faut évidemment partir à la reconquête des catégories populaires, des territoires ruraux, de la jeunesse, sans laquelle il n'y a pas d'élan possible pour la gauche".

Ministre de l'Écologie de François Hollande, Delphine Batho avait critiqué à l'antenne de RTL son "mauvais budget". En 2014, les crédits de son ministère avait baissé de 7%. Cette déclaration provoquera son limogeage et remplacement par Philippe Martin. Son mentor, Julien Dray, la décrit, dans Libération en 2014, comme "brillante", "très brillante", "travailleuse" et "bûcheuse". "Elle sait tout de ses dossiers. Avec elle, on est dans le sérieux, pas dans l'aventureux. Mais, elle n'a pas assez confiance en elle. Pour masquer ses fragilités, elle a durci son caractère. Et, comme elle est féministe jusqu'au bout des ongles, elle ne veut rien en dire et perd en humanité".

Julien Dray, pas candidat... mais intéressé Il reste le cas Julien Dray. Le socialiste n'a pas cédé à la vague de candidatures et a déclaré à BFMTV "prendre son temps" et "penser sérieusement" au poste de premier secrétaire du Parti socialiste. "Ce qui compte (...) c'est de savoir si on est en capacité d'assumer pleinement le défi gigantesque qui est d'éviter la marginalisation ou la groupuscularisation du parti socialiste qui est à l'œuvre en ce moment", a-t-il précisé.

Même s'il ne s'est pas encore lancé officiellement dans la bataille, Julien Dray a développé ses idées concernant la gouvernance. Il plaide pour une "co-présidence" du PS, "avec un homme et une femme", ce qui serait "l'antithèse du pouvoir jupitérien". Le socialiste propose également que le congrès se tienne désormais annuellement et non plus tous les trois ans, "avec droit de censure des militantes et des militants". ______

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