GUICHEN / BOURG-DES-COMPTES (-ET-VILAINE)

Déviation de Bourg-des-Comptes - RD 38 et 48

Sondages d'évaluation archéologique 1ère tranche - commune de Guichen

14/04/97 - 14/05/97 Autorisation 1997/36

Sous la direction de Stéphan HINGUANT, Chargé d'études AFAN avec la collaboration de Elven LE GOFF et Hervé PAITIER, Assistants d'études AFAN

Avec le concours du Conseil Général d'Ille-et-Vilaine

Service Régional de l'Archéologie de Bretagne

Rennes, Mai 1997 DEVIATION DE BOURG-DES-COMPTES (35)

Evaluation archéologique, 1ère tranche - commune de Guichen

Générique de l'opération

L'intervention archéologique sur le tracé routier de la déviation de Bourg-des-Comptes, divisée en deux tranches compte tenu des problèmes d'accès à certaines parcelles, s'est déroulée sur le terrain du 15/04/97 au 28/04/97. Le personnel de l'AFAN recruté pour cette phase a concerné trois archéologues : Stéphan HINGUANT, Chargé d'études, responsable de l'opération et titulaire de l'autorisation de fouilles. Elven LE GOFF, Assistant d'études. Hervé PAITIER, Assistant d'études, photographe.

La phase de post-fouille, réalisée à la base AFAN de du 29/04/97 au 12/04/97, a quant à elle mobilisé les deux premiers.

Remerciements

Les intervenants de la présente opération souhaitent remercier les personnes et institutions qui ont contribué à sa mise en place et à son bon déroulement :

Le Conseil Général d'Ille-et-Vilaine (Direction des Routes, des Infrastructures et de l'Environnement) et notamment Messieurs M. DANIEL, Chef de la Subdivision Etudes et Travaux, et J. BEREL, Ingénieur. Le Service Régional de l'Archéologie de Bretagne, en particulier Melle A. VILLARD, Protohistorienne, pour nous avoir confié cette opération.

Origine de l'opération et méthodologie

Le programme de modernisation des routes départementales 38 et 48 se traduit à hauteur des communes de Bourg-des-Comptes et de Guichen par une déviation contournant par le nord la ville de Bourg-des-Comptes, sur une longueur totale d'environ 3,5 km (fig. 1). En préalable aux travaux routiers, une campagne de sondages archéologiques est mise en place sur la totalité du tracé afin de reconnaître le patrimoine enfoui et d'évaluer l'impact du projet sur celui-ci. Des contraintes d'accessibilité à certaines parcelles sur la commune de Bourg-des-Comptes sont cependant à l'origine d'une division de l'opération en deux tranches, de part et d'autre de la Vilaine (fig. 1). Le présent rapport ne concerne donc que la commune de Guichen pour laquelle 1,2 km de tracé a été sondé, entre l'origine du projet se greffant sur la RD 38, et la Vilaine. La deuxième tranche de sondages fera l'objet d'une nouvelle intervention pour laquelle aucune date n'est à ce jour arrêtée.

Les prospections aériennes sur le secteur n'ont pas mis en évidence de vestiges particuliers sur l'emprise du projet routier. Par contre, des prospections au sol réalisées ces dernières années ont permis de déceler la présence d'occupations néolithiques (ramassages d'industrie lithique dans les labours) dans certaines parcelles. Les sondages archéologiques ne confirmeront cependant pas la présence de vestiges enfouis associés à ces collections.

Les sondages ont été réalisés à la pelle mécanique sous la forme de tranchées linéaires d'une longueur moyenne de 12 m pour 2 m de largeur (Pl. I, photos du haut et du bas). Des extensions ou des vignettes sont localement ouvertes lorsque des vestiges sont mis en évidence, ceci afin de mieux en cerner l'importance et l'agencement. Un total de 107 tranchées couvre l'emprise du projet (excepté à l'emplacement et aux alentours de l'ouvrage d'art au niveau de la voie SNCF où les travaux sont déjà commencés) (fig. 2).

La profondeur des tranchées est variable en fonction de la puissance des formations superficielles à décaper jusqu'au substrat, de 0,30 à 0,40 m jusqu'à 1,50 m.

Le milieu naturel

Le projet routier sur la commune de Guichen concerne la rive droite de la Vilaine, depuis l'amorce du plateau de Guichen, vers 36 m NGF, jusqu'au lit actuel de la rivière vers 10 m NGF. Il suit approximativement un petit émissaire de la Vilaine, à l'origine d'un vallon assez prononcé dans lequel sont piégés des dépôts superficiels plus conséquents que sur le plateau. Les terrains traversés par le tracé routier sont essentiellement agricoles (blé, maïs... sur le versant, prairie sur les terrasses).

Le substrat géologique correspond à des schistes gréseux du Briovérien, gris à gris- jaune, plus ou moins altérés. L'orientation principale de la schistosité est globalement est-ouest et l'altération de la roche est à l'origine des nombreuses plaquettes se mêlant aux formations superficielles.

La géomorphologie locale se caractérise essentiellement par la présence des terrasses alluviales de la Vilaine. Trois terrasses sont recoupées par le tracé routier. La basse terrasse (Fy), weichsélienne, marquée par des alluvions grises homogènes sans apports de blocs ou de galets, la moyenne terrasse (Fx), formation saalienne d'alluvions rouges et de blocs erratiques parfois volumineux (grès, schiste pourpre...) et enfin la haute terrasse (Fw), composée de galets et graviers roulés dans une matrice d'argiles silteuses du Cromérien. Cette dernière est souvent démantelée par l'érosion (lambeaux témoins sur les hauteurs topographiques) mais atteint parfois encore des épaisseurs importantes (une coupe au niveau du pont SNCF montrait une belle succession de dépôts alluviaux sur plus de 3 m de puissance).

La présence de ces terrasses alluviales au niveau du diagnostic archéologique pouvait présager d'intéressantes découvertes. Topographiquement, ces vastes surfaces planes sont très propices aux installations humaines ou permettent de très bons rendements agricoles grâce aux apports fertiles des crues. De plus, des vestiges paléolithiques étaient tout à fait envisageables sur les terrasses anciennes, à l'image des découvertes réalisées il y a quelques années dans les gravières de St-Malo-de-Phily (industrie lithique du Paléolithique inférieur). Malgré la présence de silex taillés du Néolithique découvert en surface de la moyenne terrasse à proximité du tracé routier (prospections S. Blanchet), aucune trace d'occupation antérieure à l'Age du bronze n'a cependant été retrouvée au sein de ces divers dépôts. P*1 : Localisation générale et position du tracé routier sur la carte IGN au 1/25000° (feuille , 1219 O, 1990)

Résultats

Sur l'ensemble du tracé concernant la commune de Guichen, deux sites archéologiques inédits ont été découverts. Un site attribuable à l'Age du fer localisé à l'amorce du tracé à la jonction avec la RD 38 (site 1) et un site attribuable à l'Age du bronze, au lieu-dit La Basse-Bouëxière, sur un lambeau de la haute terrasse (site 2) (fig. 2).

SITE 1

Coordonnées Lambert : X = 293,650. Y = 2335,150. Z moy. = 36 m NGF Cadastre : 1986, section ZM, parcelles 98, 100, 102 .

Topographie : bord de plateau Substrat géologique : schiste gris altéré et placages argileux Formations superficielles : terre arable sur 0,30 à 0,40 m d'épaisseur reposant directement sur le substrat géologique.

Description des vestiges découverts :

Il s'agit d'un ensemble de fossés et d'excavations inscrites dans le substrat schisteux, pour lesquelles l'agencement général est difficile à cerner malgré les nombreuses tranchées réalisées (fig. 3).

Aucun fossé ne correspond à une limite parcellaire ancienne figurant sur le cadastre napoléonien de 1832 (fig. 2). Dès la première tranchée (T.1), un large fossé a été mis en évidence, sensiblement orienté est-ouest et retrouvé dans les tranchées 6, 6 bis, 16, 16 bis et 15 bis, à partir desquelles il présente une légère inflexion. Un sondage a été réalisé dans la tranchée 6 bis afin d'apprécier le profil et le comblement de la structure. La coupe stratigraphique (fig. 4) montre un fossé à profil en auge à fond plat. Le remplissage indique un fonctionnement ouvert de la structure avec des curages successifs (PL. Il, photo du haut). Sa profondeur conservée est de 1 m pour 1,5 m d'ouverture au sommet.

Dans la tranchée T. 16 (et T. 16 bis), il est recoupé perpendiculairement par deux petits fossés parallèles que l'on retrouve en T.5 et T. 18. Bien que ne figurant pas sur les cadastres, ces structures sont interprétées comme un possible chemin dont la datation est incertaine (mais antérieure au cadastre de 1832).

Dans la tranchée T.2, un petit fossé légèrement curviligne, orienté WNW/ESE, à profil en auge de 30 cm de profondeur conservée et 50 cm d'ouverture au sommet, montre un comblement stratifié indiquant son fonctionnement ouvert (fig. 4 et PL. I, photo du bas, PL. Il, photo du bas). Son extrémité, retrouvée en T. 18, est arrondie et le prolongement du sondage n'a pas mis en évidence son vis-à-vis avec lequel nous supposions une entrée. Le remplissage a fourni du mobilier céramique sous la forme de fragments de plaques de cuisson mobiles et d'un fond d'écuelle (fig. 4), mobilier que l'on rapporte à La Tène finale. En T. 14, un fossé de gabarit similaire semble perpendiculaire au précédent et, si son comblement n'a pas fourni de mobilier pour le confirmer, il est envisageable de le rattacher à la même période. L'ensemble pourraît effectivement former l'angle d'un petit enclos, de type "ferme indigène". Dans la même tranchée, trois petites excavations, à l'extrémité nord, correspondent à des fosses d'implantation de poteaux de 15 cm de profondeur conservée. Ces structures pourraient indiquer que Fig. 3 : Guichen. Site 1, Age du fer. Emplacement des tranchées de sondages et position des faits archéologiques mis en évidence. En orange, structures de l'Age du fer. En vert, chronologie indéterminée. En bleu, structures modernes. Tranchée 2, coupe stratigraphique du petit fossé

Plaquettes de schiste

I Argile gris-jaune compacte à galets 1° * ,d et nodules de terre cuite

Argile jaune à gris-jaune homogène compacte

Fig. 4 : Guichen. Site 1, Age du fer. Coupes stratigraphiques de deux fossés et mobilier archéologique (fond d'écuelle et sections de plaques de cuisson mobiles). nous sommes bien en présence d'un habitat, du moins en périphérie de celui-ci, pour lequel une extension vers le nord est envisageable. Si le premier grand fossé décrit n'est probablement pas contemporain de ce petit enclos du fait de l'angle très fermé qu'il forme avec lui, nous le rattachons à la même période par le mobilier que son comblement a fourni (fragments de plaques de cuisson mobiles, céramique).

D'autres excavations jalonnent les alentours de ces structures fossoyées. Une grande fosse circulaire dans la tranchée T.3, pratiquement arasée (une dizaine de cm de profondeur conservée) et correspondant probablement au comblement d'un chablis, a fourni de nombreux fragments d'une plaque de cuisson mobile (PL III, photo du haut). Des excavations similaires en T.9 et T.10 correspondent à des écofacts modernes au même titre que les caves à pommier à l'extrémité de T. 18. Mais d'autres structures, non sondées, peuvent très bien se rattacher à l'ensemble gaulois.

D'une manière générale, la densité de structures mise en évidence sur le site 1 est assez importante. La contemporanéité des unes par rapport aux autres, ainsi que leur agencement relatif, sont cependant difficiles à établir et la pauvreté du mobilier archéologique découvert ne permet guère d'aller plus avant dans l'interprétation du site. La présence des plaques de cuisson mobiles indique seulement la proximité de l'habitat.

SITE 2

Coordonnées Lambert : X = 294,150. Y = 2334,650. Z moy. = 25 m NGF Cadastre : 1986, section Al, parcelles 631, 634, 635.

Topographie : replat assez marqué façonné dans une haute terrasse de la Vilaine. Une légère pente s'amorce vers l'ouest en direction d'un petit ruisseau. L'emprise routière concerne cette inflexion topographique et ne touche qu'une partie du replat sur lequel nous supposons que subsiste la majeure partie de l'occupation du Bronze final. Substrat géologique et géomorphologie : le substrat correspond aux alluvions anciennes de la Vilaine caractérisées par des dépôts de galets et de blocs émoussés dans une matrice argileuse brun-rouge. Au delà du replat, vers l'ouest, les dépôts alluvionnaires disparaissent au profit de niveau plus limoneux reposant directement sur la roche mère, en l'occurence un schiste gris-jaune compact. Celui-ci affleure même localement sous les trente centimètres de terre végétale, notamment dans les tranchées réalisées dans la parcelle 634. Vers le nord (parcelle 631), des dépôts sableux francs ou plus ou moins argileux remplacent les niveaux de galets. Ils correspondent également à des alluvions anciennes de la Vilaine et permettent une meilleure lecture des structures excavées au moment du décapage.

Descriptions des vestiges découverts :

Une vingtaine de tranchées permet d'apprécier la répartition spatiale du site dans l'emprise routière (fig. 5). Dans la tranchée C, étendue sous forme de vignette après les premières découvertes (fig. 6), plusieurs structures excavées ont été mises en évidence, et fournissent du mobilier archéologique dans leur comblement. Il s'agit essentiellement de fosses de petites dimensions et de trous de poteaux inscrits dans le niveau de galets de la terrasse. La coupe stratigraphique réalisée au droit de la fosse 100 (fig. 7 et PL. IV, photo du haut) montre que les structures apparaissent immédiatement sous la couche 0 20 m

Fig. 5 : Guichen. Site 2, Age du bronze. Emplacement des tranchées de sondages et position des faits archéologiques mis en évidence. En orange, structures de l'Age du bronze. En vert, chronologie indéterminée. En bleu, structures modernes. Fig. 6 : Guichen. Site 2, Age du bronze. Vignette C, détail. Position des structures et ensembles céramiques de l'Age du bronze. de terre végétale de 0,20 à 0,30 m de profondeur. Cependant, au décapage, les contrastes de couleurs et la nature des matériaux entre les comblements des excavations et le substrat ne sont pas suffisamment marqués pour identifier clairement les structures dès cette profondeur et il convient de décaper les horizons superficiels jusque vers 0,40/0,50 m avant de les discerner en plan. Les conditions de sécheresse durant le diagnostic n'ont par ailleurs certainement pas facilité la lecture des excavations.

Dans cette même vignette, à son extrémité nord, deux petits fossés parallèles (10 et 11), orientés est-ouest, s'inscrivent dans un substrat argilo-sableux alluvionnaire. Les comblements se caractérisent par la couleur jaune à rouge-orangé du sédiment, un sable argileux compact. Ils ne coïncident avec aucun fossé de parcellaire figurant sur le cadastre ancien (fig. 2) et, malgré l'absence de mobilier archéologique dans les remplissages, il est possible qu'ils soient en relation avec les structures adjacentes datées de l'Age du bronze. La présence de fossés sans aucun lien avec le parcellaire actuel ou napoléonien se retrouve d'ailleurs dans d'autres sondages, en l'occurence les tranchées B, L et Q, fossés dont l'orientation reste sensiblement est-ouest mais pour lesquels nous n'avons pas d'attribution chronologique.

Les structures certifiées de l'Age du bronze par le mobilier archéologique se concentrent donc essentiellement dans la vignette C. Mais au delà du talus séparant les parcelles 631/634 de 635, les tranchées L et M ont permis de mettre en évidence des excavations et du mobilier associé en relation avec cette période. Plusieurs ensembles céramiques ont été identifiés dans ces structures qui semblent, pour certaines d'entre-elles, faire figure de fosses de rejets. C'est le cas notamment de la fosse des ensembles A et B (fig. 7 et PL. V, photo du haut), excavation oblongue de 120 x 70 cm issue de la jonction probable de deux creusements circulaires, et dans laquelle au moins quatre individus céramiques différents, brûlés, ont été identifiés. Sa profondeur conservée est de 20 cm et son comblement de terre brune à galets est également souligné par la présence de quelques blocs émoussés (notamment sur son pourtour) et surtout par des charbons de bois nombreux dont certains, de grosses dimensions, semblent se rapporter à des fragments de bois travaillé (planchette ?). La présence de ces charbons est, quoi qu'il en soit, très intéressante dans la perspective de datations absolues sur le site.

Une autre céramique, isolée quant à elle, se trouve dans la fosse C dont les contours précis n'ont pu être mis en évidence. La fosse d'implantation du vase semble en effet s'inscrire dans une excavation plus large (fig. 7 et PL. VI, photos du haut et du bas), informe et au remplissage difficilement discernable de l'encaissant, dans laquelle nous avons néanmoins découvert un éclat laminaire de jaspe (fig. 8). Cet ensemble évoque plus un vase-silo, en place dans sa fosse, qu'un rejet. Il s'agit de la base d'un vase tronconique à fond plat, de grand gabarit, écrêté par les labours, et conservé sur 15 cm de hauteur (PL. VI, photos du haut et du bas).

Les trous de poteaux sondés (39 et 102) montrent des profondeurs conservées variables, de 15 à 25 cm. La structure 39 (fig.7 et PL. IV, photo du bas) présente le "fantôme" du poteau, matérialisé par un comblement de terre brune homogène au sein d'un remplissage de galets ayant servi de calage.

La céramique découverte sur le site fait référence à deux productions principales. La céramique grossière, majoritaire, se caractérise par une pâte à forte proportion de dégraissant moyen de quartz blanc concassé et des surfaces brutes d'aspect. Certains récipients sont réalisés à partir d'une argile à spicules. Ces céramiques grossières Plans et coupes des trous de poteaux 102 et 39

j Coupe strattgraphique N.S de la fosse 100 (berme est)

Plan et coupe de la fosse double contenant les ensembles céramiques A et B

Fossé 11

S

Coupe stratigraphlque des fossés 10 et 11

Terre limoneuse brune homogène \&§\ Terre brun-jaune à galets \M Blocs émoussés Sable jaune-orangé «i Pseudogley rouge-orangé compact Charbons de bois

Fig. 7 : Guichen. Site 2, Age du bronze. Vignette C. Coupes stratigraphiques. présentent de nombreux décors digités et d'impressions de baguette localisés sur une carène vive ou encore sur le col des vases (fig. 8 et PL VIII). Par ailleurs quelques individus de céramiques fines à surface lustrée sont recensés. Ils peuvent présenter le même type de décor sommaire et des pâtes avec ou sans spicules.

L'agencement générale des structures liées à l'Age du bronze ne permet pas d'établir de plan cohérent à ce stade du diagnostic. Il semble bien, compte tenu de la céramique découverte, que nous avons affaire à un site d'habitat qu'il convient de rapprocher de la fouille récente du site du "Champ Blanc" (Saint-Sauveur-des-Landes, llle-et-Vilaine, Autoroute des Estuaires) montrant la forte dispersion des structures et l'aspect ouvert, sans limites évidentes, de l'occupation 1-

Perspectives

Les deux sites découverts sur le tracé routier sur la commune de Guichen ne reflètent pas le même intérêt.

Le site 1 fait référence à une période chronologique et à un type d'habitat que l'on commence à bien connaître en llle-et-Vilaine et plus généralement en Armorique. L'opportunité d'une fouille sur les critères du diagnostic reste cependant à décider.

Le site 2 est quant à lui à rattacher au Bronze atlantique final, période très mal connue en Armorique, notamment la transition Bronze final/Hallstatt ancien, surtout en ce qui concerne l'habitat. Même si l'emprise routière ne touche qu'une partie du replat sur lequel semble se trouver l'essentiel de l'occupation, l'opportunité d'un décapage extensif et d'une fouille de sauvetage sur un site très probablement de cette période ne doit donc pas être négligée.

Dans l'hypothèse d'une intervention sur le site de l'Age du fer, le décapage devrait prendre en compte la surface comprenant les parcelles 96, 98, 100 et 102, soit une surface d'environ 5000 m2.

L'intervention sur le site de l'Age du bronze concerne quant à elle une surface de 6000 m2, entre les bornes d'emprise 961 et 965 et sur la totalité de la largeur du tracé, soit les parcelles 631,634 et la moitié nord de 635. Dans l'optique d'un décapage généralisé, il est indispensable, compte tenu de la nature du substrat, de procéder à plusieurs nettoyages après le passage du godet. Dans cette perspective, l'utilisation de compresseurs, aspirateurs et groupes électrogènes semble nécessaire. L'épaisseur des terres à décaper est de 30 à 50 cm. La fouille devrait pouvoir être menée à bien par une équipe de cinq personnes durant 1,5 mois.

1 BLANCHET, S., 1996 : Un habitat de l'Age du bronze final. Saint-Sauveur-des-Landes "le Champ Blanc" llle-et-Vilaine. DFS de fouille préventive, SRA Bretagne, Rennes. 3 cm

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Ensemble C, éclat laminaire de jaspe

Fig. 8 : Guichen. Site 2, Age du bronze. Mobilier céramique et lithique. PLANCHE I

Photo du haut. Guichen. Moyenne terrasse de la Vilaine, vue générale des tranchées de sondages.

Photo du bas. Guichen. Site 1, Age du fer. Tranchée 2 montrant une section d'un petit fossé, (clichés H. Paitier). PLANCHE II

Photo du haut. Guichen. Site 1, Age du fer. Tranchée 6 bis, coupe stratigraphique du grand fossé.

Photo du bas. Guichen. Site 1, Age du fer. Tranchée 2, coupe stratigraphique du petit fossé, (clichés H. Paitier). PLANCHE III

Photo du haut. Guichen. Site 1, Age du fer. Tranchée 3, plaque de cuisson mobile en surface d'une fosse.

^hoto du bas. Guichen. Site 2, Age du bronze. Vignette C, fossés 10 et 11 (clichés H. Paitier). PLANCHE IV

Photo du haut. Guichen. Site 2, Age du bronze. Vignette C, coupe stratigraphique de la fosse 100. La structure apparaît sous 30 cm de terre arable, inscrite dans le niveau de galets de la haute terrasse de la Vilaine.

Photo du bas. Guichen. Site 2, Age du bronze. Vignette C, coupe stratigraphique du trou de poteau 39. (clichés H. Paitier). PLANCHE V

Photo du haut. Guichen. Site 2, Age du bronze. Vignette C, coupe stratigraphique de la fosse contenant les ensembles céramiques A et B.

Gu Chen Site 2 Age du bronze Tran Paitier) ^ ' " ' chée B, fosse circulaire, (clichés H. PLANCHE VI

Photo du haut. Guichen. Site 2, Age du bronze. Vignette C, empreinte du vase C après la phase de décapage.

Photo du bas. Guichen. Site 2, Age du bronze. Vignette C, vase C en cours de dégagement, (clichés H. Paitier). PLANCHE VII

Photo du haut. Guichen. Site 2, Age du bronze. Vignette C, ensemble céramique B en cours de dégagement.

Photo du bas. Guichen. Site 2, Age du bronze. Vignette C, vase B, fond en cours de dégagement, (clichés H. Paitier). PLANCHE VIII

Guichen. Site 2, Age du bronze. Vignette C, vase B montrant un double décor d'impressions digitées au niveau du col et de la carène de la céramique (cliché H. Paitier).