LES SEPT SACREMENTS

Après avoir donné une grande biogra- phie, celle de Saint Paul par Daniel-Rops, la collection LE LIVRE CHRÉTIEN a voulu aborder une question d'ordre général. C'est pourquoi elle offre à ses lecteurs un livre sur la source même de la vie chré- tienne : Les Sept Sacrements. L'autorité de son auteur sur le plan spirituel et littéraire lui donne une particulière im- portance. Successeurs des Apôtres, les évêques ont la mission de maintenir et d'enseigner la doctrine. Mgr Grente nous donne l'essentiel de ce qu'il faut savoir sur les Sacrements, leurs origines, leurs règles, leur sens pro- fond. Son livre alimentera la vie spirituelle de tous les chrétiens. Il pourra aussi servir aux esprits de bonne foi, étrangers à des pensées religieuses. « Regardant l'Église, du dehors, nous dit Mgr Grente, et la jugeant purement humaine, ils ne com- prennent pas l'importance qu'elle attache aux sacrements. A leurs yeux, ce sont rites insignifiants, surannés, et, d'ailleurs, avérés si peu efficaces, chez des catholiques de leurs relations, que leur scepticisme, ou leur dédain, s'en trouvent affermis. Leur en découvrir le sens, la grandeur, et leur expliquer ainsi la place capitale qu'ils tiennent dans le plan divin de la sanctification des hommes, réformeront peut-être leur opinion hâtive, les amène- ront au moins à la déférence. » Ce livre capital nous aide à entrer dans les avenues qui conduisent à Dieu.

Couverture : Messe de Saint Grégoire École d'Amiens - XV Siècle ( Louvre )

Broché : 150 Fr. Relié : 225 Fr. Taxe locale en sus MONSEIGNEUR DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE ARCHEVÊQUE-ÉVÊQUE DU MANS

LES SEPT SACREMENTS

LE LIVRE CHRÉTIEN LIBRAIRIE ARTHÈME FAYARD

OUVRAGES DE Mgr GRENTE

LIBRAIRIE ARTHÈME FAYARD Dictionnaire des Lettres françaises (Direction).

BONNE PRESSE Sommes-nous les Fils de la, Sainte Église? Notre Dame. Les pensées de Joubert. La magnificence des Sacrements. (Traduit en allemand, en anglais et en italien). Français et Chrétiens. Une Sainte normande : Marie-Madeleine Postel. (Traduit en allemand et en anglais).

LIBRAIRIE LECOFFRE-GAB ALD A . Le poète Jean Bertaut, Abbé d'Aunay, premier Aumônier de la Reine, Évêque de Séez. Quœ fuerit in cardinali Davy du Perron vis oratoria. Saint Pie V. Collection « Les Saints ». (Traduit en italien).

LIBRAIRIE PLON Le beau voyage des cardinaux français aux Etats-Unis et au Canada. LIBRAIRIE FLAMMARION Fléchier. Collection « Les grands Cœurs ».

ÉDITION BEAUCHESNE ET SES FILS La Composition et le . Principes et conseils. Semailles et Semeurs. Propos d'éducation. Une Mission dans le Levant. Aux parents. Les vices actuels de l'éducation familiale. (Traduit en italien). Rayons de . Œuvres oratoires. Tome I à IX. Écrits et paroles. . LIBRAIRIE GALLIMARD L'Éminence grise. ÉDITION MARCUS La Sainte Vierge Marie, illustré par Jean-A. Mercier (Traduit en italien). LES SEPT SACREMENTS ÉCOLE D'AMIENS : LA PENTECOTE (Amiens). MONSEIGNEUR GEORGES GRENTE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE ARCHEVÊQUE-ÉVÊQUE DU MANS

LES SEPT SACREMENTS

LE LIVRE CHRÉTIEN

LIBRAIRIE ARTHÈME FAYARD 18 RUE DU SAINT-GOTHARD PARIS XIV Copyright by F. Brouty, J. Fayard et C 1952. TITIEN : LE CONCILE DE TRENTE (Louvre).

I. — QUE SONT LES SACREMENTS?

ANS Le Génie du christianisme, Chateaubriand, qui intitule un de ses chapitres : « Les sacrements », se contente de ces deux phrases : « Si les mystères D accablent l'esprit par leur grandeur, on éprouve une autre sorte d'étonnement, mais qui n'est peut-être pas plus pro- fond, en contemplant les sacrements de l'Église. La connais- sance de l'homme civil et moral est renfermée tout entière dans ces instructions. » Et Chateaubriand passe au Baptême. C'est aller un peu vite ; on aimerait qu'il eût indiqué les motifs de son « étonnement ». Voulez-vous qu'adoptant une autre allure, pour nous épargner des redites, nous considérions les sacrements en général, avant d'étudier chacun d'eux?

Avec la prière, que Notre-Seigneur a proclamée nécessaire et efficace, et dont il nous a donné, dans le Pater, le sublime modèle, les sacrements sont nos moyens d'obtenir la grâce et de maintenir notre union à Dieu. Je n'ai pas à vous apprendre leur nom et leur nombre. Depuis vos années de catéchisme, vous avez retenu, et les circonstances de la vie vous ont rappelé, qu'il y en a sept, imposés par le Concile de Trente, comme articles de foi : le Baptême, la Confirmation, la Pénitence, l'Eucharistie, l'Extrême-Onction, l'Ordre et le Mariage. Ils sont, tout à la fois, des symboles et des sources de la grâce : ils la représentent et la produisent. De même que des pas, sur le sable ou la neige, décèlent le passage d'un être vivant, et que certains signaux commandent à une foule tels mouvements ou attitudes, l'eau, le pain, le vin, l'huile, en soi de petites choses, vont, unis à des formules et à des gestes, exprimer de sublimes réalités. « La parole, dit saint Augustin, s'ajoute à l'élément, et le sacrement existe. » Maître de ses présents et de la manière de les accorder, Dieu aurait pu nous octroyer la grâce sans le secours d'aucun inter- médiaire. Mais, tenant compte de notre nature matérielle et spirituelle, sa bonté associe notre corps et notre âme au grand œuvre de notre sanctification. « C'est une loi établie par tous les mystères du christianisme, dit Bossuet, qu'en passant à l'intel- ligence, ils se doivent premièrement présenter aux sens, et il l'a fallu en cette sorte pour honorer Celui qui, étant invisible par sa nature, a voulu paraître, pour l'amour de nous, sous une forme sensible. » Ainsi Notre-Seigneur nous révèle encore son amour quand il adapte à notre tempérament, à nos inclinations, à nos besoins, la réception de l'admirable « don de Dieu » qu'est la grâce.

Peut-être vous étonnez-vous que des éléments matériels pro- duisent une action spirituelle aussi profonde. Mais le ciseau du sculpteur et le pinceau du peintre ne font-ils pas apparaître, dans le marbre ou sur la toile, des chefs-d'œuvre, par le génie de l'artiste? A plus forte raison, la toute-puissance de Dieu, qui, du néant, créa l'univers et l'homme, sait opérer les merveilles de la grâce par des moyens inattendus. « Sept choses, enseigne le Catéchisme du Concile de Trente, sont nécessaires à l'homme pour vivre, conserver la vie et l'em- ployer utilement. Il faut qu'il naisse, croisse, se nourrisse, qu'il se guérisse par des remèdes s'il tombe malade, qu'il répare ses forces quand elles s'affaiblissent, qu'il ait autour de lui des magistrats investis de l'autorité nécessaire à procurer le bien public; enfin, qu'il perpétue le genre humain par la génération légitime des enfants. Or, ces sept choses s'appliquent facilement à la vie spirituelle, qui consiste dans l'union de nos âmes avec Dieu, et expliquent la raison du nombre des sept sacrements. » Beaucoup ont relevé cette analogie, souligné l'harmonie du groupe, qui, depuis le Baptême jusqu'à l'Extrême-Onction, marque les étapes de notre vie surnaturelle. Il nous faut naître à la grâce en purifiant notre âme de la tache originelle. L'ablution du Baptême symbolisera cette purification, en même temps que le sàcrement nous infusera la vie nouvelle du chrétien. Il nous faut croître et nous fortifier spirituellement. L'huile, qui assouplit et endurcit les membres des athlètes, signifiera l'énergie morale que nous transmettra le sacrement de Confir- mation, afin que nous devenions soldats du Christ. Pour entretenir constamment notre vie surnaturelle, « le Pain vivant » sera, par la merveille de l'Eucharistie, notre puissante nourriture. Nous devons nous repentir de nos fautes, mais nous désirons savoir qu'elles sont pardonnées. Un jugement, prononcé sur elles, dans le sacrement de Pénitence, nous rassurera; l'absolution effacera nos péchés ; elle nous restituera la santé morale et la grâce dont ils nous dépouillèrent. Il nous faut des guides et des soutiens de notre foi et de notre piété, des dispensateurs du secours divin. Les saintes onctions, les paroles décisives du sacrement de l'Ordre marqueront les élus, chargés de cet office sacerdotal et de la majesté du culte, investis de la paternité des âmes. Pour perpétuer la race, et stabiliser la famille, voici le contrat sacré du sacrement de Mariage, qui sanctifie et consolide l'union des époux, qui garantit l'éducation saine et religieuse des enfants. Enfin, à l'heure de paraître devant Dieu, le sacrement de l'Extrême-Onction tranquillise et réconforte l'âme, et il élimine les restes des fautes pardonnées.

Je ne m'étendrai pas sur ces convenances et ces rapproche- ments, où les orateurs et les mystiques puisent des considérations pleines d'enseignement et de charme. Ce qu'il vous importe de savoir, c'est que Notre-Seigneur est « seul l'auteur de la justi- fication et des sacrements », fruits de ses mérites. Ce dogme, qui nous vient de l'Évangile, des origines du chris- tianisme et de la tradition, a été défini par le Concile de Trente, et Pie X l'a confirmé solennellement, à l'encontre de l'hérésie moderniste. Avec quelle véhémence saint Paul réprimandait ceux qui l'oubliaient : « Est-ce que Paul a été crucifié pour vous ? Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés?... Qu'est-ce qu'Apollos? Qu'est-ce que Paul? Simplement les ministres de Celui en qui vous avez cru... Ne nous considérez donc que comme les ministres du Christ et les dispensateurs des mystères de Dieu. » Les Actes des Apôtres, d'une valeur historique incontestable, nous apprennent, d'ailleurs, que ceux-ci baptisaient, imposaient les mains pour la Confirmation, distribuaient la sainte Eucha- ristie, priaient sur les infirmes, ordonnaient des évêques et des prêtres, réconciliaient les pécheurs avec Dieu, enseignaient la sainteté du Mariage.

Mais il est clair que l'institution des sacrements par Jésus- Christ ne comporte pas tels détails de leur constitution. Le jour où il a concédé à son Église de continuer sa mission jusqu'à la fin du monde, il lui a aussi accordé de mettre au point les sacrements, dont il lui léguait le dépôt. Elle n'a certes la liberté, ni d'en changer l'essence, ni d'en accroître le nombre. Mais elle a le droit et le devoir de régler ce qui favorise le respect, ou l'utilité, de ceux qui les reçoivent, de VAN DER WEYDEN LES SEPT SACREMENTS (Anvers). fixer ou de modifier les rites, pour les rendre majestueux, attrayants, dignes d'attiser la piété. En agissant ainsi prudemment, le long des siècles, elle s'est maintenue dans les limites de ses possibilités. « Il convenait que les mystères sacrés soient célébrés et conférés avec des céré- monies religieuses, destinées à représenter la sainteté qu'ils exigent de ceux qui les administrent. Puis les effets de chaque sacrement sont figurés d'une manière plus expressive par des rites, qui les mettent comme sous les yeux, et qui impriment plus profondément, dans l'esprit des fidèles, l'idée de leur sain- teté. »

Tous les sacrements se composent de ce que l'on appelle tradi- tionnellement la matière et la forme. Celle-ci consiste dans les paroles qui communiquent à la matière — l'eau, le pain, le vin, le chrême, l'huile — son efficacité sacramentelle. « Jésus- Christ, écrivait saint Paul aux Éphésiens, a aimé l'Église et s'est livré lui-même pour elle afin de la sanctifier, en la puri- fiant dans l'eau, par la parole de vie. » « Matière et forme sont ici nettement exprimées... L'eau peut rafraîchir, ou purifier. Les paroles sacramentelles précisent la propriété de l'eau bap- tismale. » La forme agit à l'image du contact électrique, qui produit aus- sitôt la lumière ou le mouvement. Sans ce contact, obscurité ou inertie; sans la forme, la matière garde sa parité avec tout élément de même nature. Il importe donc que les deux parties constitutives du sacre- ment soient réunies pour avoir une signification spirituelle et opérer leur effet de grâce. « A la matière, dit Gratry, la forme donne une âme, qui est la parole sacrée du ministre, qui est elle-même celle de l'Église, qui n'est elle-même, au. fond, que le continuel rayonnement et la vivifiante palpitation du cœur de Jésus-Christ. »

Il vous faut savoir encore que trois sacrements, le Baptême, la Confirmation et l'Ordre, se distinguent des autres en ce qu'ils impriment dans l'âme un caractère, c'est-à-dire le sceau du Christ. Il y est gravé, dit le Concile de Trente, d'une manière intime et profonde, par la vertu du sacrement. Et comme ce sceau spirituel est indélébile, les trois sacrements qui nous le donnent ne peuvent être réitérés. Pourquoi, me demandez-vous, ce caractère leur est-il spécia- lement réservé? Avez-vous observé que l'un d'eux concerne tous les dis- ciples du Christ; l'autre, ses soldats, et le troisième, leurs chefs ? Permettez-moi encore une comparaison profane. De même que nous marquons de notre signature, de notre blason, de notre chiffre, ou de nos initiales, les objets qui nous appartiennent, le Christ appose ainsi sa divine empreinte sur ceux dont il est le Maître. Leur âme en restera toujours scellée devant Dieu, ici-bas et au ciel. Oui, le chrétien pourra être un renégat; le prêtre, trahir son sacerdoce et apostasier; jamais ils n'élimineront en eux l'empreinte spirituelle de ces trois sacrements, pas plus que ne cesse d'être homme le plus vil et le plus dégradé des humains. Admirons plutôt la merveille que nous portions ainsi le cachet de Dieu. Déjà créés à son image, selon le mot de l'Écriture, nous sommes, comme l'enseigne saint Thomas d'Aquin, « confi- gurés à la Trinité sanctificatrice », et désignés ineffaçablement pour membres de sa famille. Mais ne confondez pas, je vous prie, le caractère sacramentel et la grâce propre à chaque sacrement. Ils ont des propriétés distinctes. Le caractère consacre l'âme et lui confère l'aptitude à recevoir, ou à transmettre, d'autres sacrements. Il est inamissible en cette vie et en l'autre; mais il n'a pas le pouvoir d'assurer notre salut. Au contraire, la grâce habituelle, donnée ou accrue par le sacre- ment, nous sanctifie, nous vaut l'amitié de Dieu, et nous sauve. DANIEL-ROPS

MISSA EST

PHOTOGRAPHIES DE LAURE ALBIN-GUILLOT

Pour chacun des grands "moments" de la Messe, Daniel-Rops a écrit un bref commentaire historique et liturgique et composé une prière; Laure Albin-Guillot a fait une suite d'admirables photographies. Ce livre sera nécessaire à tout chrétien de tout âge; il est particulièrement recommandé à ceux qui veulent prier en commun, à haute voix, et à tous ceux qui désirent mieux pénétrer le sens profond de la liturgie dans ses gestes et dans ses paroles. Pour que ce livre soit vraiment accessible à tous, son prix a été fixé extrêmement bas.

Reliure souple avec or 350 Frs Broché ...... 250 Frs

LIBRAIRIE ARTHÈME FAYARD Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal. Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*

La société FeniXX diffuse cette édition numérique en accord avec l’éditeur du livre original, qui dispose d’une licence exclusive confiée par la Sofia ‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒ dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.