UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE ------DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE ------

MEMOIRE DE MAITRISE

TOURISME ET PATRIMOINE CULTUREL :

CAS DES COLLINES SACREES

DE L’IMERINA

( –Antsahadinta)

Présenté par :

RASOARIMALALA Volatina

Membres du jury Président : M. RAMANDIMBIARISON Jean Claude, Professeur Juge : M. RABARISOLONIRINA Yves Lucien, Assistant d’Enseignement Supérieur Rapporteur : Mme RAMANDIMBIARISON Noëline, Professeur Date soutenance : 04 Juillet 2012

Année Universitaire 2011- 2012 SOMMAIRE

Remerciements

Liste des abréviations

Liste des illustrations

Introduction générale

Partie I: Cadre général de l'étude

Chapitre I: Cadre conceptuel et aspect historique

Chapitre II: Mise en place du peuplement et tourisme de l’Imerina

Partie II: Richesses culturelles des collines sacrées de l’Imerina

Chapitre I: Atouts culturels typiques

Chapitre II: Présentation de la zone d'étude

Chapitre III: Inconvénients à l’exploitation des richesses culturelles

Partie III: Approche prospective

Chapitre I. Identité culturelle des collines et développement durable

Chapitre II: Promotion des collines sacrées en matière de tourisme culturel

Conclusion

Bibliographie

Table des matières

Annexes

Résumé Liste des abréviations

APM : Amis du Patrimoine de CENAM: Centre National de l’Artisanat CEG: Collège d'Enseignement Général CSB II: Centre de Santé de Base de niveau 2 CNOR : Commission Nationale Opération EPP: Ecole Primaire Publique FER: Fonds d'Entretien Routier ONU: Organisation des Nations unies OMT: Organisation Mondiale du Tourisme ORTANA: Office Régional du Tourisme d'Antananarivo ONG: Organisation Non Gouvernementale OSCAR: Office du Site Culturel d'Ambohimanga Rova PK: Point Kilométrique PCD: Plan Communal de Développement PME: Petite et Moyenne Entreprise PNB: Produit National Brut RN: Route Nationale IRD: Institut de Recherche pour le Développement UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture WCED: Commission Mondiale pour l’Environnement et le Développement Glossaire

Amontana : figuier sacré : classe noble Andriamanitra: Dieu ou le Seigneur parfumé Anjorofirazanana: coin des ancêtres Ambaniandro: autre appellation des Merina Alahamady: jour de l’an du calendrier lunaire utilisé autrefois et jusqu'à Aviavy: ficus Doany: sanctuaire Fanorona : jeu traditionnel malgache Fady : terme malgache, tabou ou interdit contrairement à la tradition Hasina: sacré Razana: ancêtre Sampy: idole, talisman Tranomasina: maison sacrée Mpanadro: devin Kabary: long discours Zanahary : celui qui a tout créé Croquis n° 1 : Les régions touristiques d'Antananarivo...... 23 Croquis n° 2: Localisation des collines sacrées de l’Imerina ...... 34 Croquis n° 3: Plan de la colline sacrée d'Ambohimanga ...... 38 Croquis n° 4: Plan de la colline sacrée d'Antsahadinta ...... 46

Liste des tableaux Tableau n°1: Comparaison du taux de fréquentation touristique dans l'Océan Indien .. 11 Tableau n°2: Répartition des touristes par pays d'origine ...... 12 Tableau n°3: Taux de visite par région ...... 21 Tableau n°4: Effectif des personnes enquêtées ...... 37 Tableau n°5: Effectif des personnes enquêtées par tranche d'âge ...... 37 Tableau n°6: Tableau récapitulatif des attraits et intérêts touristiques des deux sites ..... 51 Tableau n°7: Pourcentage des apports reçus par les communes ...... 55 Tableau n°8. Avantages et problèmes engendrés par le tourisme culturel ...... 56 Tableau n°9: Nombre des réponses recueillies aux différents groupes enquêtés ...... 56

Liste des schémas et photos Schéma n°1: Profits générés par le classement en patrimoine mondial...... 43 Schéma n°2: Les éléments de conception culturelle des personnes enquêtées ...... 53 Photo n°1 : La porte d'Ambatomintsangana Ambohimanga ...... 30 Photo n°2: Place destinée au culte phallique dans la cour du palais d'Ambohimanga ..... 32 Photo n°3: Lieu de sacrifice de zébus dans la cour royale d'Antsahadinta ...... 32

Liste des graphiques Graphique n°l: Evolution des arrivées des visiteurs non-résidents aux frontières ...... 12 Graphique n°2: Evolution des emplois directs générés par le secteur (cumul) ...... 14 Graphique n°3. Pourcentage des motifs de visite à Madagascar ...... 20 Graphique n°4: Connaissance du patrimoine culturel par la population d'Antsahadinta . 53 Graphique n°5: Connaissance de l'histoire de la colline royale d'Ambohimanga et d'Antsahadinta ...... 54 Partie I: Cadre général de l'étude 1

Introduction générale

Le patrimoine culturel joue un rôle important dans l’accroissement du tourisme et constitue l’une des plus importantes attractions des voyageurs. Depuis ces six dernières années, le tourisme est devenu l’industrie la plus importante au monde et elle ne cesse de se développer. L’Organisation Mondiale de Tourisme (OMT) prévoit que le nombre de touristes passera de 700 millions aujourd’hui à 1,5 milliard à l'horizon 20201. Et comme tant d’autres pays, notre île est dotée d’une surprenante beauté naturelle, de la biodiversité, et d’un patrimoine culturel et ses potentialités lui permettent d’accueillir un nombre important de touristes comme source de croissance économique et de réduction de la pauvreté, c'est-à-dire pour assurer la bonne gestion de l’évaluation du secteur tout en mettant l’accent sur les aspects économiques, environnementaux, sociaux et notamment sur la communauté locale. Certes, même si le tourisme représente la principale source de revenus pour de nombreux pays et devient un moyen de comprendre la diversité culturelle, on ne peut ignorer son impact négatif sur l’environnement tant naturel que culturel ainsi que sur les populations locales. Parlant du tourisme culturel, la Région d’Analamanga se caractérise par sa richesse en patrimoine naturel, historique et surtout culturel. D’abord, il faut noter que les intérêts touristiques de l’Imerina se focalisent sur la culture, et ces premiers centres d’intérêt sont les douze collines sacrées. En outre, l’authenticité des sites touristiques attire d’autant plus de touristes; par ailleurs, la capitale reste une ville de passage pour les touristes car jusqu’à présent, il n’y a pas encore vraiment d’autres formes que le tourisme culturel et tourisme urbain. Face à cela, le but principal de cette étude est donc de promouvoir et de faire connaître les valeurs et potentiels touristiques de la région d’Analamanga, plus particulièrement les collines sacrées d’Ambohimanga et d’Antsahadinta afin d’attirer l’attention des touristes étrangers et celle des Malgaches que nous sommes.

1 Atelier international réunissant les professionnels du tourisme des pays les plus visités afin d'encourager les touristes au respect et à une participation active de protection des sites naturels et culturels. 2

Motif du choix du sujet et du terrain L’identité malgache se distingue par la richesse de son patrimoine artistique, culturel et de ses techniques traditionnelles. Une richesse qui mérite d’être connue, reconnue et valorisée auprès du grand public et c’est donc la raison de cette thématique. Le choix de la région Analamanga (Antananarivo) repose sur le fait qu'elle n'est plus qu'une région de passage et non plus une étape, elle a une fonction de transit touristique (vers le grand Sud et Côte Est). Or, elle possède un patrimoine culturel très intéressant et bénéficie de plus en plus d'infrastructure et d'équipement touristique variés pouvant répondre aux besoins des touristes. Certes, pour une étude comparative, nous avons choisi comme terrain d’étude les collines sacrées d’Ambohimanga et d’Antsahandita. Vu leur spécificités et particularités, l’étude de ces deux sites touristiques s’avère être opportune pour faire connaître aux entités concernées l’importance et la valeur des sites culturels, et aussi de connaître les dessous à travers le vécu socio-économique de la population riveraine.

Problématique La relation entre tourisme et patrimoine culturel se souciant d'un développement durable intégrant la description, la conservation et la promotion nous incite à poser cette question: Dans quelles mesures les valeurs culturelles de l'Imerina peuvent-elles contribuer au développement du tourisme et de l’économie locale et nationale ?

Hypothèses - Cette contribution pourrait être apportée dans le sens où ces valeurs culturelles sont adaptées à la réalité. - Et cette contribution pourrait être apportée dans la mesure où ces valeurs culturelles sont conformes au développement du tourisme Objectif global L’objectif global de cette étude est de contribuer à une meilleure connaissance du patrimoine culturel local et à l’amélioration du tourisme culturel. 3

Objectifs spécifiques

- La place du tourisme culturel dans le développement du pays. - Tourisme culturel et amélioration de vie de la population.

Méthodologie ¾ Documentation Elle fait partie des phases les plus importantes dans une recherche scientifique. En tant que méthodologie de recherche, elle permet aux chercheurs d’avoir une vision scientifique et systématique. Il est donc nécessaire de faire la connaissance du terrain avant d’entamer l’enquête proprement dite. De ce fait, il est essentiel de se documenter pour bien organiser la recherche, elle facilite la recherche et donne une connaissance préalable du terrain à explorer. A part la lecture des ouvrages anthropologiques et sociologiques fondamentaux, nous avons eu recours à l'exploitation de quelques ouvrages spécifiques sur l'histoire de l 'Imerina. L'institut de recherche pour le développement (IRD), la bibliothèque universitaire d'Antananarivo, la bibliothèque nationale et le centre de documentation du département de sociologie sont les principaux centres fréquentés pour la collecte d'information bibliothécaire. Pour cela, la consultation des livres et sites internet s’est faite en deux semaines. Ensuite, la descente sur terrain s’est réalisée en trois semaines pour pouvoir recueillir le maximum d’informations. ¾ Technique d’enquête Echantillonnage : nous avons procédé à la méthode probabiliste ou par hasard mais nous avons aussi considéré quelques critères sur le choix des individus interrogés. Pour cela, nous avons procédé à une technique d’échantillonnage selon les différentes catégories : - Population locale (hommes, femmes, jeunes) - Visiteurs et personnels des sites. Déroulement de l'enquête et les difficultés rencontrées En général, les enquêtes se sont bien déroulées même si nous avons rencontré quelques problèmes lors de leur réalisation, à savoir l'éloignement du fokontany (Antsahadinta) et la réticence de certaines personnes à l'enquête. Certains de nos interlocuteurs ont du mal à répondre aux questions posées. Nous avons été souvent forcées de reformuler les questions et cela a engendré une perte de temps. En outre, quelques responsables de la commune et président du fokontany n'étaient pas présents sur place lors de notre visite. De même, du fait de leur occupation quotidienne, certains individus n'ont pas eu le temps de nous aider à répondre aux questions. Toutes ces épreuves ont limité notre investigation sur le terrain, ont engendré une perte de temps et ont rendu certaines 4 informations incomplètes. Ces différents procédés nous ont conduites au dépouillement et à l'analyse de toutes les données recueillies. Ainsi, nous avons enquêté 70 personnes d’une manière directive durant 20 jours pour que les réponses soient complètes, précises et instructives lors des entretiens. Ensuite, nous avons utilisé des techniques vivantes comme l’entretien libre et entretien directif avec questionnaire. Bref, la méthodologie adoptée est basée essentiellement sur la méthode empirique qui postule que, faire l’expérience d’un fait ou d’un événement constitue le seul critère de vérité acceptable. Ici, il s’agit alors de bien vérifier les hypothèses, qui, d’une manière générale, sont un énoncé visant à prédire les relations entre deux ou plusieurs variables. Dans ce contexte, il s’agit de vérifier les liens entre culture, tourisme, patrimoine et la population locale. ¾ Méthodes d’approche Comprendre la complexité du phénomène touristique nécessite une approche systémique dont les caractéristiques sont le résultat d’interaction entre les éléments internes (touristes, entreprise, espace rural) mais aussi le résultat d’interaction externe (l’histoire et la géographie pour intégrer le rôle de l’espace, l’économie pour comprendre comment s'organisent les échanges et la sociologie pour appréhender le fonctionnement social) Le pourquoi, le comment et les finalités de la dynamique du social vont nous permettre d’appréhender les dimensions de l’approche systémique, de l’approche individualisme méthodologique. Cette démarche vise à statuer sur la légitimité scientifique de notre vision prospective. ¾ Plan de recherche Ce travail comporte trois parties correspondant chacune à l'élément de réponse à notre problématique: - la première partie présente le cadre général de l'étude. - la deuxième partie se concentre sur l'étude des cas : richesses culturelles des collines sacrées de l'Imerina. - Enfin, la troisième partie se focalise sur une approche prospective. 5

Cette première partie sera consacrée à la présentation dans l’espace et dans le temps de l’Imerina. Dans la région Analamanga, on est envoûté par la coexistence dans une même ville, Antananarivo, et dans un même morceau de campagne périphérique des traits d’âge différents correspondant à la période « vazimba » jusqu’aux derniers souverains de l’Imerina. D’où une analyse culturelle qui apparaît proche de l’histoire. Elle permet de retracer l’apport des différents groupes qui ont successivement contribué à modeler l’espace. C’est ainsi donc que nous puisons notre inspiration dans une étude anthropologique, que nous nous attardons dans les aspects les plus naturels du paysage qui sont transformés par les groupements humains. Fascinée par cette approche, nous essayons de faire l’analyse du paysage naturel transformé et modelé par les différents occupants. Pour cela, nous allons tenter de délimiter des micros aires culturelles typées en fonction des vicissitudes de l’histoire.

Chapitre I : Cadre conceptuel et aspect historique

Section 1 : Concept de base

1-1. Tourisme Dans le dictionnaire Universel Francophone, le tourisme se définit comme étant une activité de loisir qui consiste à voyager pour son agrément. C’est une forme de mobilité spatiale, du lieu de résidence, le touriste effectue une boucle et revient à son lieu d’origine. Ce déplacement est donc temporaire, variant de quelques jours à quelques semaines. Les territoires et les acteurs mis en jeu sont variés : voyagistes, agents économiques, institutions étatiques en charge de la promotion, de l’accueil.

1-2. Tourisme culturel Le tourisme culturel est un voyage consistant à voir les pratiques sociales, les rituels, les arts du spectacle, les festivals, l’événement et l’artisanat d’un peuple. Il permet donc de mettre en valeur la culture indigène d’un pays au monde extérieur. Selon le National Trust for Historic Preservation des Etats- Unis, le tourisme du patrimoine culturel se définit comme l’expérience de voyager à des endroits et des activités qui représente authentiquement les gens du passés et ceux du présent. «Les attractions culturelles jouent un rôle important dans le tourisme à tous les niveaux, depuis les temps forts de la culture mondiale globale pour les attractions qui sous- tendent les identités locales. » (Richard, 1996)

1-3 Promotion du tourisme C'est le processus de lancer et de mettre en valeur la filière touristique. 6

1-4. Patrimoine Le patrimoine constitue l’ensemble des richesses du monde naturel, culturel ou historique héritées du passé et transmises à une collectivité qui doit le préserver pour le transmettre aux générations suivantes (Microsoft encarta, 2007). Le patrimoine est aussi un bien, une richesse commune. Il ne peut appartenir à une seule personne. Sa valeur est inestimable, on ne peut pas lui donner de prix et il ne peut pas être acheté ou vendu. D’après cela, le patrimoine se définit alors comme un ensemble de richesses acquises au cours du temps, que chacun reçoit en héritage. Il revêt une valeur économique et sa disparition constitue une perte pour la collectivité.

1-5. Patrimoine culturel : Il constitue toutes les œuvres artistiques et toutes les traditions issues de la culture populaire qui nous viennent des siècles passés. Le patrimoine culturel d’un peuple symbolise une grande partie de son identité, comme par exemple la langue; celle –ci est l’une des composantes principales d’un patrimoine culturel d’un pays ou d’une région.

1-6. Le sacré : Selon la formule célèbre de Durkheim, sont sacrées les « choses que les interdits protègent et isolent » (Durkheim, 1912) R.Otto (1949), a proposé le terme de «numineux » pour qualifier cette catégorie spécifique, manifestant la sphère au-delà de l’éthique et du rationnel, et qui se présente sous le double aspect de mystère effrayant et fascinant. Les rapports du sacré avec le profane sont fluctuants selon les auteurs. Pour Durkheim, l’opposition est constitutive du phénomène religieux.

1-7. Développement durable Le développement durable est une forme de développement économique ayant pour objectif principal de concilier le progrès économique et social avec la préservation de l’environnement. Ce dernier étant considéré comme un patrimoine devrait être transmis aux générations futures. La Commission Mondiale pour l’Environnement et le Développement (WCED), dite « Commission Brundtland » en a donné en 1987 la définition suivante : « Le Développement Durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de pouvoir répondre à leurs propres besoins ». Il faut pour cela que les générations futures détiennent au moins autant de ressources, sous la forme de capital ou de potentialités diverses, que la génération actuelle. 7

Toutefois, on parle aussi de développement social durable qui, d’une manière générale, protège les potentialités, renforce les capacités d’une génération donnée et facilite leur transfert à la génération suivante. Le développement repose sur trois objectifs bien définis, à savoir : le maintien de l’intégrité économique, l’amélioration de l’efficacité économique et enfin l’amélioration de l’équité sociale. Bref, la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement reconnaît que la diversité des peuplements humains, la pluralité des cultures, la richesse des savoirs faire et la pratique de gestion des ressources locales font partie intégrante du développement durable. x Patrimoine et développement durable Ce sont deux notions qui présentent de fait certaines analogies et qui expriment la même volonté de mieux intégrer la dimension temporelle, de mieux articuler le passé, le présent et le futur des sociétés dans une logique de transmission intergénérationnelle. Le patrimoine peut être considéré comme une ressource non renouvelable, qu’il s’agirait d’économiser, de sauvegarder et de valoriser. La référence au patrimoine et sa nécessaire préservation et transmission seraient même devenues l’un des modes de légitimation privilégiés de la durabilité à l’échelle planétaire. Le patrimoine est donc une ressource symbolique étroitement liée à la question de la mémoire et de l’identité, mais aussi une ressource économique sous l’angle notamment économique.

1-8. Patrimoine, objet du tourisme culturel Le patrimoine culturel du tourisme (ou juste le tourisme patrimonial ou de la diaspora du tourisme) est une branche du Erreur ! Signet non défini. orienté vers le patrimoine culturel de l'endroit où le tourisme est en cours. Culture a toujours été un objet majeur de voyage, comme le développement du Grand Tour à partir du 16ème siècle en témoigne. On peut dire aussi que la culture, le patrimoine et les arts ont longtemps contribué à l'appel de la destination touristique. Par ailleurs, le patrimoine culturel du tourisme a un certain nombre d'objectifs qui doivent être respectés dans le contexte du développement durable , tels que la conservation des ressources culturelles, l'interprétation précise des ressources, l'expérience authentique aux visiteurs, et la stimulation des recettes gagnées des ressources culturelles. Nous pouvons voir, par conséquent, que le tourisme du patrimoine culturel est non seulement concerné par l'identification, la gestion et la protection des valeurs du patrimoine, mais il doit aussi être impliqué dans la compréhension de l'impact du tourisme sur les communautés et les régions, la réalisation de bénéfices économiques et sociaux, en fournissant des ressources financières pour la protection, ainsi que le marketing et la promotion. 8

Certes, le tourisme culturel permettra de mettre en valeur la culture indigène de Madagascar au monde extérieur.

1-9 Intérêts des sites historiques et culturels Madagascar offre des sites historiques et culturels intéressants pour la clientèle internationale. Citons toujours à titre d’exemple : - les vestiges royaux de l’Imerina (Ambohimanga, Antsahadinta, palais de la Reine etc) - les monuments funéraires du Sud et l’Ouest avec les œuvres d’arts délicates qui les accompagnent : statues, bas-relief, « aloalo » - les lieux sacrés tels que les lieux vazimba, les champs de bataille - les gisements paléontologiques où on peut découvrir des ossements énormes de dinosaures ou des accumulations parfois considérables de squelettes, des espèces animales disparues à des dates relativement récentes, comme les lémuriens géants. Tous ces sites ne présentent pas de degré d’intérêt, mais ils peuvent attirer chaque année des milliers de touristes au même titre que les monuments analogues des côtes de Kenya et de la Tanzanie. A Madagascar, des circuits à thèmes peuvent être bien programmés pour le développement du tourisme de découverte : randonnées, descente en radeau de certains fleuves, plongées sous-marines, visites de sites historiques et culturels.

Section 2: Cadre théorique

La culture d'identité régionale est l'ensemble de la manière de vivre, de penser, d'agir d'une région bien déterminée. Madagascar a plusieurs régions et chacune possède ses propres identités culturelles. Cela est montré par l'omniprésence des traditions, des us et coutumes. Alors pour pouvoir regarder le fait social étudié et aussi pour faire une analyse plus scientifique, la référence à différentes théories est importante.

2-1 Culturalisme Pour pouvoir cadrer et analyser scientifiquement cette étude, le culturalisme constitue une théorie pertinente. A vrai dire, le culturalisme emprunte à l'anthropologie la volonté d'étudier la diversité des organisations sociales humaines dans le temps et dans l'espace. A partir des sociétés primitives, M. Mead et R. Benedict ont montré que les personnalités des hommes et des femmes sont différentes selon la société dans laquelle ils vivent (MONTOUSSE et RENOUARD, 2003) 9

Au sens anthropologique du terme, la culture est l'ensemble des habitudes et aptitudes acquises par l'homme en tant que membre d'une société. Cela comprend tout à la fois des connaissances, des croyances, des savoir-faire, des valeurs et des normes. En outre, l'originalité des culturalistes est qu'ils font de la culture l'élément explicatif déterminant du fonctionnement d'une société. Pour eux (comme Durkheim), il existe un système culturel caractéristique de chaque société.

2-2 Fonctionnalisme Le mot "fonction" n'a acquis qu'au XIXe siècle un sens spécialisé, d'abord en mathématique, puis en biologie et enfin en sciences sociales. Dans les sciences sociales, elle consiste à comparer la société à un organisme vivant, c'est-à-dire l'ensemble de certains organes ayant chacun sa fonction propre dans la réalisation de l'unité de la vie. Si un seul organe ne remplit pas sa fonction, la vie a une dysfonction. Ainsi, plusieurs auteurs s'appuient sur le fonctionnalisme comme Radcliffe BROWN, le premier initiateur de cette théorie, en disant que "le concept de fonction se fonde sur une analogie entre la vie sociale et organique…Toute tentative d'application du concept de fonction dans la science sociale suppose que les sociétés humaines obéissent, de la même façon que les organismes animaux, à des conditions nécessaires d'existence et que l'on découvre par un mode spécifique de recherche" (BROWN, 1972) Pour Durkheim, "un phénomène social ne peut s'expliquer par une fonction: il faut distinguer la cause efficiente de la fonction. La fonction se définit non pas en terme de fins psychologiques utilitaires, mais par les besoins de l'organisme social"(Durkheim, 1912).

2-3 Individualisme méthodologique Nous avons choisi cette théorie pour voir le phénomène social d'une manière divergente en nous focalisant sur l'individu. Représentant de l'individualisme méthodologique, Raymond Boudon est à l'origine de nouvelles techniques d'analyse quantitative des phénomènes sociaux. Considérant que les actions et les convictions des acteurs individuels sont à l’origine de tout phénomène social, bien qu’elles produisent des effets pervers (Microsoft encarta, 2007), c’est-à-dire des résultats indésirables qui les rendent donc en partie imprévisibles, il adopte l’individualisme méthodologique en s’opposant à l’approche globale (holisme) prédominante à l’époque contemporaine.

La présentation de ce cadre théorique sera complétée par celle de l'aspect historique. 10

Section 3 :Aspect historique

3-1. Genèse du phénomène touristique Le tourisme ne date pas d’hier En 1497, au début de la Renaissance, on a assisté à la première ascension gratuite du Mont Aiguille dans la Dauphine et à la première expédition d’Italie (du Roi Charles VIII). Au cours de la même année, Christophe Colomb découvrira l’Amérique. En 1581, MONTAIGNE effectua son célèbre voyage en Italie, à partir duquel il rédigea son journal de voyage intime qui sera découvert fortuitement en 1774. Mais en fait, le tourisme est apparu à une époque précise en Europe, au tournant du XVIIIe siècle et XIXe siècle. D’origine anglaise (tourism), le mot s’appliquait à l’origine au « grand tour » que les jeunes Anglais de la haute société réalisaient en Europe et parfois jusqu’au Moyen-Orient, et ceci pour l’unique objectif de faire de l’enfant un homme de monde par le voyage, en éveillant en lui la connaissance et l’esprit d’aventure dont il aurait besoin pour sa future carrière diplomatique. Au départ, ce voyage avait une valeur d’initiation et de découverte des peuples européens et des civilisations du passé. La curiosité pour les mœurs locales et les plaisirs exotiques y étaient associés. Très tôt, une certaine commercialisation de l’entreprise touristique est intervenue, en particulier sous la forme de voyages organisés auxquels est associé le nom de Thomas Cook2. Aujourd’hui, par les subtilités de l’histoire, le tourisme signifierait plutôt de l’oisiveté ou la détente. Etrange retournement de l’histoire qu’il convient d’expliquer. L’aristocratie, mise au « chômage de sens et de fonction » au lendemain de la révolution de 1789, suite à la montée de la bourgeoisie, va donner naissance au « tourisme ».

3-2 Aspect général des activités touristiques actuelles

3-2-1 Situation actuelle du tourisme malgache Le secteur du tourisme a connu une expansion plus ou moins rapide au cours de ces dernières années. Ce développement s’est traduit par la création ou l’agrandissement de sites touristiques et d’activités connexes dans les zones côtières, mais aussi à l’intérieur du pays,

2 Cook, Thomas (1808-1892), homme d'affaires britannique, né à Melbourne (Derbyshire). Pasteur baptiste (1828), il se voua activement à des œuvres de tempérance. En 1841, il organisa un voyage pour ses fidèles, dont le succès l'amena à fonder une agence de voyages portant son nom ; celle-ci prit rapidement une extension considérable, grâce à un réseau de correspondants dans le monde entier.

Microsoft ® Encarta ® 2007. © 1993-2006 Microsoft Corporation. 11 notamment dans les villes de séjour et au voisinage des pôles touristiques tels que les parcs nationaux et autres sites naturels ou culturels. A Madagascar, le tourisme figure parmi les principaux pourvoyeurs de devises. 2011 a été une année productive avec un montant de recettes évalué à 189,86 millions d'Euros (=531,60 milliards d'Ariary). L'Etat malgache, à travers le Ministère du tourisme entend renforcer ce rôle dans le développement du pays. Ainsi, cette année, l'objectif est de dépasser le cap des 375 000 visiteurs, soit une hausse envisagée de près de 25% par rapport aux statistiques précédentes3.Ce défi s'inscrit dans le cadre de la concrétisation du tourisme durable, la politique mondiale qui respecte et préserve à long terme les ressources naturelles, culturelles et sociales et contribue de manière positive et équitable au développement et à l'épanouissement de la population. Au vu des tendances du développement touristique, une mise en exploitation des ressources naturelles peu respectueuse de l’environnement, de la culture et de mode de vie des populations, risque d’aggraver la perturbation de l’équilibre écologique et les effets néfastes dans les domaines social, économique et culturel au niveau des zones d’accueil des projets.

3-2-2 Une offre touristique très riche Madagascar est en retard par rapport aux destinations concurrentes dans la zone de l’Océan Indien, où elle tient la 3ème place. Tableau1 : Comparaison du taux de fréquentation touristique dans l’Océan Indien

Madagascar 139 230 Maurice 722 000 La Réunion 432 000 Seychelles 129 000 Source : Ministère du Tourisme, 2003

Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer cette situation : instabilité politique, problème de communication, coût excessif des prestations, faible professionnalisme dans certaines régions, insuffisance des infrastructures d’accueil… Cependant, Madagascar offre un potentiel touristique d’une très grande richesse, tant par son volume (5000km de côtes, innombrables sites intérieurs) que par sa variété (circuit, activité de loisirs…) et sa spécificité culturelle (architecture, sites historiques, civilisation etc.)

3 Ministère du tourisme, Promotion des Investissements Touristiques à Madagascar, 2011 12

3-2-3 Activités touristiques à Madagascar x Demande touristique Les arrivés aux frontières du pays sont composées de visiteurs non résidents et des visiteurs résidents. En 5 ans (2004-2008), le nombre d’arrivées des visiteurs non résidents est passé de 228 784 à 375 010. Les Européens représentent 80 à 83% des touristes, 3 à 4% sont des Américains et 13% sont des Asiatiques. On remarque également une tendance à la hausse du tourisme dans les cinq premières années (2004-2009) à part les trois années suivantes qui ont été perturbée par la conjoncture politique du pays. L’évolution des arrivées de non résidents aux frontières est représentée par le graphique suivant

Graphique 1 : Evolution des arrivées des visiteurs non résidents aux frontières

Source : Ministère du tourisme, 2012

Tableau n°2: Répartition des touristes par pays d'origine

Pays Année et pourcentage France 2008 2009 2010 2011 50% 59% 57% 58% La Réunion 15% 14% 12% 13% Suisse 4% 4% 4% 4% Amérique 5% 5% 5% 4% Allemagne 6% 4% 5% 5% Angleterre 7% 4% 5% 5% Italie 7% 6% 9% 8% Autres 15% 17% 14% 14% 13

Source: Ministère du Tourisme, 2012

Madagascar a accueilli 225 055 touristes en 2011. En termes de pays d’origine, la France arrive très largement en tête avec un taux de 58%. Un taux de croissance annuelle de l’ordre de 15% est constaté pour cette année.

3-3 Importance du tourisme dans l’économie malgache

Le tourisme est une activité économique de premier plan marqué par une forte croissance. Le secteur représente environ 10% du PNB mondial et concerne environ 15% de la population active mondiale. Même s’ils ne sont pas aisés à mesurer, environ 4 milliards de déplacements sont enregistrés annuellement (Ministère du tourisme, 2012). De ce fait même, ce phénomène a un impact énorme sur de très nombreux aspects de vie : transports, constructions, hôtelleries, arts et culture. Les performances de ce secteur sont de plus en plus considérables, notamment sur les investissements privés, les recettes en devises et la création d’emplois. Les investissements nécessaires au développement touristique sont de deux types : - investissement dans les entreprises vendant des biens et services directement consommables par les visiteurs (hôtels, villages de vacances etc.) - investissement d’infrastructures générales et de services publics (investissement dans les voies de communication et les viabilités : routes, aéroports, approvisionnement en eau potable, évacuation d’eaux usées, production d’énergie, etc.) Ainsi dit, le tourisme génère des recettes qui proviennent des paiements effectués en devises sous forme de dépenses de consommation en biens et services produits dans le pays, même au cas où le règlement a été effectué à l’étranger.

4-4-1 Création d’emplois Comme toute activité touristique, le tourisme crée deux emplois que l’on qualifie de « directs » et « indirects » comme ceux qui existent dans toutes les entreprises touristiques (hôtels, restaurants, objets artisanaux, guide, artistes etc.). Mais les emplois les plus importants sont ceux de l’hôtellerie. Certes, nul ne peut ignorer de nos jours, le rôle capital que le tourisme peut jouer en tant que secteur moteur de développement économique d’un pays. Economiquement, le tourisme est source d’emplois, d’afflux de capitaux, de devises étrangères et publiques. Pour cela, l’activité des services touristiques dans les sites entraîne des effets de création d’emplois et de distribution de revenus non négligeables. 14

Graphique 2 : Evolution des emplois directs générés par le secteur (cumul)

Source : Ministère du tourisme, 2012

Les potentialités touristiques de Madagascar sont nombreuses et les impacts de cette activité sont aussi importants tant en terme économique qu’en incidences sociales. D’après ce graphique, l’année 2011, le secteur tourisme a généré 31 209 emplois dont 25 412 dans les établissements d’hébergement ou de restauration et 5795 dans les entreprises de voyages et des prestations touristiques. 15

Au cœur de Madagascar, la province de l’Imerina offre sous le doux climat des Hautes-Terres l’image d’une parfaite harmonie entre la nature, les éléments, les hommes. L’Imerina est une terre de contrastes. Au centre de cette province essentiellement agricole, Antananarivo surgit parmi les rizières environnantes, accrochée sur les crêtes et les flancs de deux chaînes montagneuses en forme de Y. Contrairement à la plupart des capitales africaines, dénuées du passé, Antananarivo a su conserver son cachet authentique. De la plaine de Mahamasina aux hauteurs d’Andohalo, chaque site et chaque lieu de la vieille capitale dégagent un parfum d’histoire. Certes, les vestiges historiques ne remontent guère au- delà d’un siècle, mais la découverte n’en est que plus saisissante. La Capitale apparaît ainsi comme le fruit d’un brassage entre ses origines proprement malgaches et des apports étrangers, notamment dans le domaine monumental et architectural. Ce caractère original de la capitale lui confère, outre son attrait de haut lieu historique, une incontestable appartenance au patrimoine culturel de l’humanité.

Chapitre II : Mise en place du peuplement et tourisme de l’Imerina

Section 1 : Rappel historique

1-1- Découverte de l’Imerina La région fut longtemps désignée sous le nom d’Ankova (littéralement : au centre, au cœur du pays).Selon la tradition, le roi , qui régna vers la fin de XVIe siècle, donna à son royaume le nom d’Imerina ou plus exactement « Imerina Ambaniandro » c'est-à- dire pays élevé, sous le soleil. La seconde appellation, orthographiée Ymerne, apparaît pour la première fois dans une relation de voyage en 1808 (Sylvain Roux) et sur une carte en 1819 (carte de Lislet-Geoffroy). De même les habitants sont appelés ou Merina bien qu’en réalité il existe une distinction : le peuple merina comprenait trois classes sociales, les Andriana (nobles de famille régnante), les Hova (homme libre) et les Mainty (esclave). Les Merina sont aussi appelés « Ambaniandro », notamment par les populations des autres régions de l’île. Ainsi, l’histoire de l’Imerina commença à être étudiée de manière approfondie dans la seconde moitié du siècle dernier, notamment par le R.P Callet. Ce peuple, aux lointaines origines indonésiennes, arriva probablement sur les côtes de Madagascar autour du Xe siècle, puis gagna les Hautes terres du centre au cours du siècle suivant. 16

1-2- La période « Vazimba » Il existe de nombreuses versions sur les « Vazimba ». D’après la tradition orale, à l’époque où régnèrent les premiers souverains, les Vazimba occupaient le pays merina ; ils étaient constitués en tribus ou clans indépendants. Jusqu’ici, personne n’a pu dire à peu près exactement ce qu’il en était de l’origine des Vazimba; on n’est pas davantage renseigné sur les peuplades, qui les premières, auraient occupé Madagascar, Vazimba, Ombiasy ou tous autres individus. La présence des Vazimba est donc affirmée dans la tradition orale, les proverbes et les coutumes de l’Imerina. Ainsi, on peut citer le dicton suivant : « Ny vazimba no mankarary, ny akoho no mihanton-doha » qui se traduit comme suit : « c’est parce que la maladie est attribuée aux Vazimba que l’on suspend (ou accrocher) une tête de poulet sur un tombeau supposé être la demeure de l’un d’eux (afin d’obtenir la guérison) 4 » .Telle était la croyance des ancêtres et dès lors on faisait ce sacrifice dans le but d’apaiser la colère du Vazimba présumé habiter le tombeau. Ils pensaient que les maladies résultaient d’une profanation telle que poser le pied sur un tombeau de Vazimba ; c’est pourquoi ces tombeaux dits Vazimba étaient l’objet de respects, d’implorations, d’offrandes et de prières.

1-3- Formation du royaume Merina Le « Tantaran’ny Andriana » ou Histoire des Rois, publié en langue malgache par le R.P Callet, nous relate en détail la naissance et l’évolution de ces royaumes. Selon la tradition, le berceau du peuple merina se situe à Ampandrana et à Imerimanjaka où vécut la Reine Rangita. Par la suite, le roi Andriamanelo s’installa à Alasora, puis Ralambo à Ambohitrabiby et à Analamanga, l’actuelle Antananarivo. Vers 1710, à la mort d’, quatrième successeur d’Andrianjaka, le royaume fut partagé entre quatre des fils du défunt qui régnèrent à Ambohimanga, Tananarive, Ambohidratrimo et Ambohitrabiby. Pendant près d’un siècle, ces quatre petits Etats s’opposèrent entre eux en guerres fratricides, jusqu’à la réunification par , roi d’Ambohimanga. Bref, les localités que nous venons de citer sont situées sur des collines, car à cette époque les villages s’édifiaient sur les hauteurs, positions défensives naturelles.

4 R.P Callet, Tantaran’ny Andriana, 1873-1902. Histoire des Rois, traduction par Chapus et Ratsimba, 1953-1958 17

Madagascar est une destination touristique idéale avec sa beauté naturelle merveilleuse et une vaste gamme de la vie sauvage. Eparpillées dans les réserves naturelles et les parcs nationaux ainsi que les aires protégées, 95% d’espèces animales et végétales endémiques qui ne peuvent qu’élever le pays au rang de site touristique de classe mondiale. Madagascar abrite le peuple malgache qui est venu à cet endroit depuis bien longtemps, les richesses culturelles souvent représentées par les us et coutumes, spécifiques de chaque région, la diversité de leurs pratiques agricoles, les langues enrichissent la culture à Madagascar, d’où le secteur tourisme puise son essence.

Section 2 : Tourisme de l’Imerina

2-1- L’Imerina à l’échelle nationale A partir de la figure ci- après, on peut voir les pourcentages des différentes activités auxquelles les touristes se sont consacrés pendant leur séjour à Madagascar.

Source : Ministère du tourisme, 2012

Pour mieux cerner les atouts qui attirent les touristes à Madagascar et situer l’Imerina, les sites les plus visités de chaque région sont représentés comme suit : 18

Tableau n°3 : Taux de visite par région Région Sites les plus Taux de visite par visités région Sud Isalo, Fort- 38,40% Dauphin, Ifaty, Parc Ranomafana Nord Antsiranana, 29% Nosy-Be, Montagne d’Ambre Est Sainte-Marie, 31% Tamatave, Foulpointe Ouest Majunga, 13,90% Morondava, Parc Bemaraha Imerina Antsirabe, 7,30% Ampefy, Itasy, Ambohimanga Source: Statistique du ministère du tourisme, 2012

D’après ce tableau, on constate un très grand décalage pour le taux de fréquentation touristique dans chaque région. Le Sud est la principale destination (38,4% de la totalité des visiteurs), suivie par l'Est avec 31,1%, qui attire les visiteurs par l’existence de belles plages, de beaux paysages littoraux , le Nord (29,3%) ce chiffre est aussi élevé grâce à l’île de Nosy- Be, une île les plus recherchées par les touristes amateurs de plages et lagons, à l’Ouest avec 13,9% des visiteurs qui sont avides de découverte de pittoresques et fascinants paysages comme le Tsingy de Bemaraha, et enfin les Hautes Terres occupent 7,3% des sites les plus fréquentés par les touristes. Parmi les principaux types de tourisme existant à Madagascar, la statistique du ministère du tourisme montre que Madagascar est principalement une destination écotouristique. Du fait de son endémisme élevé, le capital éco touristique de Madagascar est littéralement unique. Son capital soleil, mer et sable est remarquable mais est concurrencé par les autres destinations balnéaires plus connues de l’Océan Indien. Les écotouristes, un des segments de la demande touristique internationale augmentant le plus rapidement, est aussi un des segments les plus importants de touristes venant à Madagascar. La principale motivation 19 de voyage, réaffirmée par les Tour Opérateurs sur place, est de voir des lémuriens évoluant dans leur cadre naturel. Les amateurs d'oiseaux font le déplacement pour observer les 106 oiseaux endémiques sur les 250 que comporte l'île. Ensuite le tourisme balnéaire recueille 19% des motifs de visite, les touristes intéressés par le soleil, la mer et le sable apprécient l'impressionnant capital balnéaire. Les activités culturelles avec leurs envoûtantes multiples facettes recueillent 15%; les touristes culturels sont donc intéressés par les populations locales, leurs traditions et cadres de vie, les tombeaux richement décorés, les totems sculptés et gravures en l'honneur des morts, de même que le Palais de la Reine (Rova de Manjakamiadana), à Antananarivo. Enfin, le tourisme à vocation sportive, d’aventure attire un bon nombre de gens avec 3% des motifs.

2-2. Le tourisme dans la région Analamanga La région Analamanga possède des atouts touristiques qu’on ne peut comparer à ceux des autres coins de l’île, où le tourisme balnéaire est en plein essor ou encore les littoraux qui ont de fortes potentialités touristiques. La région touristique d’Antananarivo est comprise entre les axes des routes nationales avec les villes célèbres, beaux paysages, la diversité et le nombre important de ses sites touristiques qui ont toujours donné la réputation de la province. Découvrir les animaux, les plantes, les paysages, les hommes, voilà la perspective que peut offrir la région du centre aux touristes internationaux dès qu’ils foulent le sol malgache. Par ailleurs, d’après le tableau ci- dessus, avec 7,30% de touristes visitant les Hautes Terres Centrales, la fréquentation touristique dans la région Analamanga est encore faible. Elle est une ville de passage, d’escale pour les touristes étrangers, c'est-à-dire un rond point avant d’aller vers la Côte Sud ou la côte Est de l’île. Néanmoins, on peut alors classer trois types de tourisme dans la région Analamanga, à savoir : l’écotourisme (ou tourisme de découverte), le tourisme rural et le tourisme culturel 20

Croquis n°1 : Les régions touristiques d’Antananarivo

Source : Fond de carte de l’ORTANA, composition de l’auteur

2-2-1 Ecotourisme et/ou Tourisme de découverte Ces dernières années, il y a eu pour ainsi dire une explosion d’un type de tourisme se préoccupant de la découverte de la faune sauvage et des beautés des paysages, fondés sur les ressources naturelles : c’est le tourisme de découverte ou l’écotourisme. Ce type de tourisme est un phénomène mondial et à Madagascar, il se présente avec les caractéristiques suivantes : - c’est un tourisme exclusivement de groupes ou de couples; - les dépenses dans les étapes des circuits sont relativement modérées et offertes généralement en pension complète, pouvant ainsi déboucher sur le développement du tourisme national; 21

- les principaux modes de transport utilisés sont : le car, le taxi-brousse et le train, cet usage majoritaire des transports terrestres privilégie les destinations d’accès facile comme Andasibe, Ranomafana et Isalo; - les hôtels pour ce type de tourisme sont de conception différente de celle des établissements de même catégorie. Selon l’Office Régional du Tourisme d’Antananarivo, si on parle de l’état actuel du tourisme à Antananarivo, les destinations les plus appréciées sont les RN1, à Ampefy et Soavinandriana en passant par Miarinarivo, pour voir les beautés des paysages, les lacs magnifiques et les geysers. Le site touristique de l’Itasy couvre une superficie de 400km² environ, une grande partie de l’espace exploitable de cette région fait partie de l’ensemble volcanique des Hautes Terres Centrales avec l’Ankaratra. Cette zone à une centaine de kilomètres de la Capitale sur la Nationale 1 regroupe de beaux paysages fascinants (volcans, lacs de cratère, chute de la Lily, geysers à Andranomandroatra). L’existence de ces potentialités touristiques a énormément d’influence sur l’économie locale de cette région, une réelle source de revenus, outre la culture de papayes qui fait aussi sa célébrité. Pour les amateurs d’écotourisme, Ambohitantely sur la RN4 est de plus en plus visité ces derniers temps et a maintenant sa place à part entière dans le réseau des aires protégées. Cette réserve spéciale est très riche en faune (17 espèces de mammifères et 74 d’oiseaux ainsi qu’une large variété de reptiles et de lémuriens diurnes et nocturnes) et flore (sa figure emblématique est le Palmier Royal ou dypeisdecipieus5), la culture et l’histoire semblent s’être donné rendez-vous pour faire de l’endroit un sanctuaire d’une exceptionnelle richesse. Somme toute, ces sites à vocation touristiques jouent un rôle important dans l’économie de leur zone d’implantation et déterminent les recettes touristiques de la région.

2-2-2 Le tourisme rural D’abord, il est à signaler que le tourisme rural repose sur l’exploitation du monde rural et ses activités. On sait aussi que le monde rural domine la majeure partie de Madagascar, donc, faire découvrir aux touristes le mode de vie en monde rural; les occupations favorites des ruraux, leurs mode de survie (agriculture, artisanat…), faire connaître l’histoire des villages tout en visitant les sites qui ont fait leur célébrité incluent le tourisme rural. En voici un exemple précis, sur la Nationale 2, Ankadimanga et Imerinkasina sont des villages qui sont en phase de promotion. La beauté du paysage, le sacré et la terre, ces villages feront découvrir de nombreux vestiges, des maisons traditionnelles qui se visitent tout en écoutant

5 www-parcs-madagascar.com 22 l’histoire si riche en anecdotes d’un peuple au sourire légendaire. Il y a en outre la vie paysanne à découvrir et à vivre. En fait, Ankadimanga se trouve sur une colline à 45km d’Antananarivo, il fut le théâtre d’une aventure entre le roi Andrianampoinimerina et Ramiangaly, sa 12ème épouse ; un lac célèbre de la région porte son nom (« lac Ramiangaly » ou « dobon-dRamiangaly »). Bref, cette destination est encore à promouvoir mais cette exploitation du monde rural pourrait constituer un atout pour le développement de ce secteur.

2-2-3 Le tourisme culturel Celui-ci repose sur la culture. Lors de l’ouverture officielle de la fête du tourisme en Octobre 2007, on est convaincu davantage que la culture reste le principal acteur de développement du tourisme. Existe t-il un pays qui ne serait pas fier de son patrimoine 6?

En effet, Antananarivo ne recense pas moins d'une centaine de collines qui font de la capitale une destination touristique plus qu’intéressante. Une douzaine de ces collines est classée sacrée du fait de leur histoire et à cause de leurs particularités pouvant attirer l’attention des touristes. Et d’après les informations recueillies auprès de l’ORTANA, la visite des sites culturels a tendance à prendre de l’ampleur. L’inscription de la colline royale d’Ambohimanga sur la liste de patrimoine mondial de l’UNESCO a fortement dynamisé les visites qui, en six ans ont été multipliées par quatre (2001-2007). Plusieurs sites restent à exploiter, ce sont les sites touristiques et culturels qui regroupent un grand nombre d’avantages dans le cadre de la promotion du secteur.

Par ailleurs le tourisme culturel ne se limite pas seulement aux sites historiques mais aussi aux valeurs culturelles typiques de l’Imerina, au mode de vie : l’art, la cuisine, les activités, la religion….En effet, le secteur tourisme puise sa ressource dans le vivier du patrimoine culturel immatériel. Pourtant, le problème de ce secteur en Imerina réside au niveau de la capacité d’accueil.

6 « Le tourisme reste un élément indispensable », Hilton le 17 Octobre 2007, R. Daddy 23

En conclusion partielle de cette première partie, on peut dire que les collines boisées et dénudées et plaines étendues forment l’Imerina en une terre de contraste. En plus, la mise en place du peuplement discerne une population autochtone que représentaient les « vazimba ». En effet, les richesses culturelles de l’Imerina relèvent de ce brassage. Grâce aux merveilles que représente cette région, elle constitue un terrain de prédilection pour le secteur touristique. La région Analamanga proprement dite, dispose d’un atout touristique particulier, qui puise son essence dans la culture elle-même. Un potentiel palpable, malgré l’existence de plusieurs facteurs, qui ont souvent tendance à cacher sa valeur. Partie II:

Richesses culturelles des collines

sacrées de l’Imerina 24

Ce vaste espace que constitue l’Imerina présente des richesses touristiques, historiques, culturelles…qui sont inestimables. Certes, de l’époque des « Vazimba » à la période actuelle, de la culture traditionnelle à la civilisation moderne, de la case primitive aux grands immeubles à étages, l’Imerina présente une expression culturelle spécifique de sa part de civilisation qui constitue un préalable absolu à toute réflexion sur le devenir de la société. C’est de la présentation de ces valeurs culturelles qu’il est question ici, à travers les différentes époques qui ont façonné l’actuelle ville, notamment dans le domaine architectural. Il ne faut pas cependant nier que la transformation de cet aspect visible de la culture est le résultat de l’incessante évolution de cette dernière elle-même. Ainsi, de la tradition, farouchement respectée sur les lieux dits sacrés, au modernisme, le patrimoine culturel matériel et immatériel se présentent sous divers aspects pour donner cette forme actuelle du paysage urbain. Alors, par la description des opportunités constatées en tant qu’atouts touristiques, étalons-nous sur les collines sacrées et leurs caractéristiques, les curiosités qu’elles nous laissent découvrir à partir de paysage naturel, la sacralité qui a fait de ces montagnes royales des lieux les plus vénérés comme étant une partie de la gloire et d’honneur pour les Merina.

Chapitre I : Atouts culturels typiques Section 1 : Le patrimoine culturel matériel Le patrimoine, objet du tourisme culturel est matériel et immatériel : - patrimoine matériel : sites consacrés à la culture, réalisation de la main de l’homme comme les musées, les monuments, villes et villages, édifices religieux et militaire etc. - patrimoine immatériel : des fêtes et manifestations, des traditions et savoir-faire dont le passé et le présent sont à profusion.

C’est le fruit du savoir -faire matériel que nous ont légué les anciens, tous les efforts rendus visibles identifiant l’actuel paysage. Une des formes les plus remarquables est l’architecture, et également les différents types d'aménagement. L’architecture se limitait au temps des premiers rois par la simple construction pour l’édification d’une enceinte royale. Mais l’arrivée des architectes étrangers va apporter un net changement dans ce domaine, notamment les architectes français. De ce fait, le patrimoine architectural de la capitale est représenté par les édifices et monuments construits à travers ces différentes époques de l’histoire et dictent de leur image la valeur de l’identité merina. Ces éléments sont les témoins 25 d’un passé qui n’est pas lointain, le paysage exprime deux formes de civilisation bien tranchées : la tradition et le modernisme.

1-1 La terre Souvent, la terre illustre la forme ancienne de la civilisation. En Imerina, les tamboho, murs de 3 à 5m de hauteur en sont représentatifs. Les démarches dans la construction des tamboho, qui sont un peu longues leur confèrent un aspect et une résistance incomparable. Les tamboho faits d’un mélange de terre rouge, d’herbe sèche hachée, de sable de rivière et de bouse de vache n’ont pas besoin de fondation. On a vu de grosses pluies emporter les moellons, mais jamais des tamboho. En fait, dans tout l’Imerina, on peut encore contempler ces vestiges du passé, le long des routes aux endroits les plus reculés des campagnes antananariviennes, cachés par la végétation. Les plus célèbres murs traditionnels se localisent à Ambatofotsy. Mais les plus beaux se trouvent dans l’Avaradrano; parmi ceux-ci, Lazaina, qui a su préserver d’élégants échantillons de l’architecture merina ancienne, Manandriana village natal des joailliers de la Cour. Ils assuraient autrefois un système de défense contre d’éventuelles attaques d’ennemis. Ajoutés à ces murs, les tombeaux traditionnels ont débuté par un amoncellement de terre avec une pierre levée à côté en guise de signe.

1-2 Les constructions en pierre La construction au temps de Radama a subi une déformation ou plutôt une évolution, toujours en bois mais associé à d’autres éléments importés. Les premiers toits en bois couverts d’argent illustrés par le « tranovola », ont montré une nouvelle image de cette architecture. Les maisons deviennent spacieuses et comportent des étages. La région d'Antananarivo est graniteuse et fournit des pierres utiles à l’édification des monuments en dur. Temples et autres éléments du palais (palais de Majankamiadana) ont été bâtis. Par ailleurs, dans tout l’Imerina, la décision royale autorisant l’utilisation de la pierre dans les constructions civiles a modifié l’apparence de la maison traditionnelle par l’intermédiaire du palais de la Reine.

1-3 Les œuvres en bois traditionnels Lors qu’Andrianjaka fit la conquête d’Analamanga, c’est l’édification d’un palais qui lui était idéal pour fonder l’unité de son royaume. En ce temps, tout partait du «Rova », le « lapa » lui-même ainsi que les tombeaux princiers. Alors Besakana (à Ambohimanga) fut construit, une case en bois, typique de l’architecture traditionnelle. Cette construction relève de l’authenticité des produits utilisés. Les représentations de l’architecture traditionnelle se traduisent souvent par des cases en bois, les exemples en sont très rares. Seuls restent les édifices royaux qui ont fait l’objet de différentes restaurations mais ont conservé leur 26 caractère original. A Ambohimanga, par exemple, on peut visiter la case rustique d’Andrianampoinimerina, d’une seule pièce et garnie d'ustensiles d’utilisation quotidienne.

1-4 Les édifices religieux Ici, c’est la colline sacrée d’Analamanga qui semble être la plus vouée au spirituel. Il y a quatre temples, églises protestantes situées aux alentours du Rova et qui sont classées monuments historiques, à savoir le temple de Faravohitra (construit en 1869), Ambohipotsy au Sud du Rova (construit en 1869), Ambatonakanga et celui d’Ampamarinana. Ces temples gardent pour les chrétiens le souvenir des martyrs qui y étaient exécutés. Outre ces temples, il existe encore d’autres édifices religieux qu’il faut évoquer. Le temple du palais de la Reine à Anatirova construit sous Ranavalona II en 1869 par William Pool et détruit par l’incendie renaît de ses cendres avec un aspect identique à l’original. Egalement à Ambohitrabiby, Antsahadinta, Alasora, l’empreinte du christianisme résultant de l’évolution de l’architecture constitue un élément distinctif dans le paysage.

1-5 Les monuments funéraires Les Malgaches ont toujours cru à la vie après la mort et ont donné aux tombes des demeures éternelles, une importance remarquable tant au niveau des dépenses mais aussi de la valeur. L’intérieur des tombes peut contenir une ou plusieurs chambres funéraires selon les possibilités mais aussi suivant les époques de construction. L’extérieur est souvent caractérisé par un agencement de pierre de tailles, de colonnes, de balustres. Chaque colline sacrée est occupée par un ensemble de monuments funéraires. Les tombeaux royaux qui sont devenus de hauts lieux de pèlerinage avec de petites maisons au- dessus (tranomasina ou maison sacrée) souvent peintes aux couleurs royales (rouge, blanc), ce qui leur confère aussi un caractère indéniablement sacré. D’autres éléments méritent aussi d’être cités, comme les fameuses portes que chaque cité possède. Elles jouaient aussi un rôle important. Généralement en pierre, elles peuvent bien avoir été élevées côte à côte pour donner un accès; par ailleurs, comme beaucoup de poternes des villages de l’Imerina, les portes se composent aussi d’un disque de pierre de plus de 2m de diamètre et parfois environ 4m de hauteur. La porte d’Ambatomitsangana à Ambohimanga, subsiste encore de nos jours, un élément attractif pour les touristes et symbolise l’organisation durant les temps anciens. 27

Photo 1 : La porte d’Ambatomitsangana à Ambohimanga

Source : HANNEBICQUE, Madagascar mon île au bout du monde

Section 2 : Le patrimoine culturel immatériel Le patrimoine culturel immatériel se traduit par les modes de vie, les valeurs, les pensées des sociétés anciennes. De plus, il peut se définir par la description des us et coutumes qui ont façonné la morale des Malgaches : l’astrologie, la divination, le rôle accordé aux « sampy » (talisman), résidant dans le respect de ce qui est surnaturel. La famille, cellule de base de la société aussi est l’expression de la culture malgache. L’art de construction des maisons et leurs orientations, hérités des anciens où les cardinaux avaient leurs significations. Il est admis que l’ordre, l’harmonie et la paix sont des notions cardinales dans la culture malgache. Le respect le plus strict de l’ensemble de coutumes élaborées par les ancêtres est le chemin de l’élaboration de cette harmonie favorisant leur bénédiction.

2-1 La tradition et le savoir-faire Pour nos ancêtres, l’édification de la maison obéit à de nombreux rites, avant le début de la construction et même l’agencement des meubles et objets domestiques. L’astrologie structure les représentations des rapports entre pouvoir et sujets et hiérarchise les rapports familiaux et sociaux. Elle commande les matériaux et les techniques de construction, c'est-à- dire les dimensions de la maison, son emplacement exact, qui seront strictement déterminés par le « mpanandro », devin de l’époque. Chaque coin de la maison a sa propre signification : les murs, le seuil, la porte… le coin nord étant sacré pour les Malgaches est celui des dieux, des ancêtres et des souverains. 28

En outre, les talismans sont l’art divinatoire par excellence des Malgaches. Ils se consultent dans toutes les circonstances, surtout pendant les guerres dont chaque roi de l’Imerina a fait usage pour se protéger et acquérir la force. Les rituels collectifs produits par les manifestations étaient bien institutionnalisés autour des douze sampy royaux. Mais le fondement de cette valeur est le respect des ancêtres.

2-2 Le culte des ancêtres Les morts ou ancêtres (razana) ont le pouvoir d’aider les vivants dans leur vie de tous les jours, mais pour cela les vivants ne doivent pas non plus les oublier. Avant de boire du rhum par exemple, il est de coutume d’en verser quelques gouttes pour les ancêtres par terre ou au coin nord-est de la maison dénommé coin des ancêtres (anjorofirarazana). Toutes proportions gardées, les ancêtres sont comme les saints des chrétiens qui assurent le lien entre les vivants et Dieu connu sous le nom d’Andriananahary ou Zanahary (Celui qui a tout crée) ou Andriamanitra (Le Seigneur Parfumé). Beaucoup de collines de l’Imerina ont à leur sommet de vieilles tombes nobles devenues des lieux de culte où se déroulent souvent des séances de possession appelées « tromba ». En effet, les cultes des ancêtres sont rendus sur les sites abritant des tombes princières qui conservent le caractère sacré, sur les sites qui gardent les idoles qu’Andrianamoinimerina classa au nombre de douze et qui sont devenus lieux saints. Tous les êtres invisibles invoqués ou considérés comme présents sur les lieux sont susceptibles d’entrer dans la catégorie « ancêtres » ou « dieux », détentrice d’une sainteté supérieure à celle de tout être vivant, puissants et protecteurs, particulièrement honorés. C’est alors pourquoi la société malgache attache beaucoup d’importance aux ancêtres. Les différentes expressions relatives à la crainte des ancêtres ne font qu’illustrer ce phénomène culturel. Par ailleurs, le culte des ancêtres est censé anéantir la crainte de la mort chez les gens qui le pratiquent car c’est une occasion de rapprocher les vivants des morts tout en restant chacun à sa place; seulement, après la mort, la personne acquiert un nouveau statut et une fois intégrée dans le monde invisible, elle est désormais dotée d’un pouvoir surnaturel. Actuellement, la pratique des cultes des ancêtres se fait de plus en plus rare et en toute discrétion. Toutefois le respect des ancêtres reste toujours une valeur culturelle de la société malgache. Le respect des aînés a depuis toujours un rôle important dans l’organisation de la société. Mais avec l’évolution de cette société, apparaît une nouvelle façon d’acquérir le pouvoir. 29

Photo 2: Place destinée au culte phallique dans la Cour du palais d'Ambohimanga

Source: cliché de l'auteur, 2012

Photo 3: Lieu de sacrifice de zébus dans la Cour royale d'Antsahadinta

Source: Cliché de l'auteur, 2012 30

Madagascar compte 146 sites et monuments classés dont seulement 27 ont été restaurés à ce jour. Certains font maintenant partie de l’héritage mondial, comme : La Colline Royale d’Ambohimanga, Les Tsingy du Bemaraha, Les Falaises et Grottes d’Isandra ou l’arrière pays Mahafaly. Parmi ces 146 sites et dans la province d’Antananarivo, on peut citer : les Plateaux du Rova, les Temples commémoratifs, la Colline d’Antsahadinta, les Chutes de Tsinjoarivo, la Montagne de Tsiafajavona, les vestiges de Jean Laborde à Mantasoa, la végétation primitive d’Ibity près d’Antsirabe, le Lac Itasy. Ceci nous amène alors à présenter la zone d'étude.

Chapitre II : Présentation de la zone d’étude

Section 1 : Aperçu général

1-1 Identification des collines Les douze collines sacrées sont les collines d'importance historique pour l’Imerina. Situés tout au long de l’Imerina , la région centrale des Hautes-Terres de Madagascar, les sites étaient souvent anciennes capitales, les lieux de naissance de personnalités publiques, ou abritaient les tombeaux des chefs estimés politiques ou spirituels. La première série de sites sacrés a été désignée par le roi Andrianjaka au début du XVIIème siècle. La notion a été ré- sanctifiée à la fin du XVIIIème siècle sous le roi Andrianampoinimerina , qui a remplacé plusieurs des premiers sites par de nouveaux. Plus de douze sites ont été ainsi désignés comme sacrés au fil du temps, bien que la notion de douze collines sacrées ait été perpétuée en raison de l'importance du numéro douze en malgache. Aujourd'hui, peu de preuves concrètes de l'importance ancienne de plusieurs de ces sites restent, mais l'important patrimoine archéologique et culturel de plusieurs des sites a été préservé. La signification historique de ces sites est le mieux représenté par le Rova d'Antananarivo( Analamanga), l'ancienne ville fortifiée (Alasora), la maison et les tombeaux de l' Andriana (classe noble) à Antsahadinta et les anciennes fortifications et des palais à Ambohimanga En fait, les sources documentaires ont donné des nominations différentes quand il s'agit de mentionner "douze" mais il est communément dit qu'Andrianampoinimerina avait douze femmes et les avait installées sur chacune des douze collines sacrées à travers son royaume . En réalité, il avait plus de douze épouses, et il y a plus de douze collines entourant Antananarivo qui revendiquent le statut sacré. En tant que tel, justement, savoir quelles collines se trouvent sur la liste des douze sites sacrés nommés par Andrianampoinimerina reste un point de certaines querelles, mais diverses sources ont souvent indiqué les sites 31 suivants: Alasora, Ambohidrabiby, Ambohidratrimo, Ambohimanga, Analamanga, Antsahadinta, kaloy, Namehana, Imerimanjaka, Imerimandroso, Ilafy. Il existe de nombreux autres sites moins fréquemment nommés parmi les douze collines sacrées. Parmi ceux-ci sont: Ambohijoky, Antongona, Androhibe, Ampandrana, Hiarandriana, Ambatomanohina, Ambohidrapeto, Fenoarivo, Iharanandriana, Ambohidrontsy (Ambohimanambola), Ambohitrondrana, Amboatany, Ambohiniazy (site où Andriambahoaka était traditionnellement enterré), Ambohijafy, Ambohitrimanjaka.

Croquis n°2 : Localisation des collines sacrées de l’Imerina

Source : Fond de la carte de l’ORTANA, 2004 32

1-2 Sacralité des collines Le nombre douze est devenu sacré et rituel. La mémoire collective retient les douze collines en tant que symbole de l’unification du royaume merina par l’extension du territoire. Les rituels collectifs menés lors des manifestations politiques étaient bien initiés autour des douze sampy royaux, objet de puissance défini comme dieu. Ces sommets abritent un mythe montrant en permanence une puissance basée sur le « hasina » pour une vertu spirituelle et que le peuple régénère et estime que le « fanasina » exaltant la sacralité des ancêtres rois qualifiant ces collines de « sacrées ». A la suite de cette décision du roi, ces douze montagnes furent des lieux de prière et d’invocation en vue de sanctifier le souverain que l’on servait. A travers les différentes époques, à chaque souverain de l’Imerina, ces collines dites sacrées ont abrité les résultats du savoir-faire matériel qui se représente en tant qu’héritage du passé. Sur chacune d’elles fut édifiée une enceinte royale couramment appelée « Rova ». On désigne par « Rova » un château d’un roi. A Antananarivo, il était le trône des rois de l’Imerina. Plusieurs Malgaches, surtout les Merina adorent les Rova d'Antananarivo et aussi les autres Rova dans les alentours de la capitale et dans d’autres parties de l’île comme des sanctuaires. Pour cela, le Rova est donc un berceau de l’identité architecturale de l’Imerina. Ces collines ont aussi un « lapa » en bois, architecture fatidique où chacun des côtés de l’habitation obéissait aux lois de la répartition astrologique et du destin. Ces lapa, enceintes royales organisées symboliquement assuraient autrefois des fonctions sacrées. La croyance populaire leur accorde certaines vertus où un pèlerinage est rendu. Mais avec l’avènement de la pierre, les temples et autres lieux de culte collectif occupaient également le Rova. Et ce qui fait de ces collines sacrées un bon lieu de rencontre entre l’ancienne religion et le christianisme, le culte ancestral et les apports étrangers. Outre l’architecture, ces collines présentent un aspect culturel exceptionnel, ces montagnes sont aussi réservoir d’une richesse naturelle authentique. Elles abritent un grand nombre de forêts séculaires désignées sous le nom de forêts des ancêtres qui donnent de véritables reliques de l’aspect ancien de l’Imerina à l’époque des « Vazimba ».Une raison pour laquelle ces montagnes sacrées conservent depuis longtemps leur prestige quasi surnaturel et reste jusqu’à maintenant à vénérer. 33

1-3 Particularités et caractéristiques des collines. Chaque site a ses caractéristiques particulières bien que le roi les ait tous placés au rang de sacrés et origines du royaume merina. Chaque site et chaque lieu dégagent un parfum d’histoire. Si le critère le plus communément admis est d’avoir été la résidence d’une des douze femmes qu’Andrianampoinimerina épousa pour des raisons souvent stratégiques, d’autres collines ont joué un rôle aussi plus important dans l’histoire de la royauté merina, dans l’organisation sociale, l’économie. ™ Lieux de premières manifestations culturelles Ici, il est nécessaire de parler un peu de l’histoire de la colline royale d’Ambohitrabiby où se sont déroulées différentes expressions du royaume merina. En fait, c’est une colline sacrée située à 20 km au Nord d’ Antananarivo sur la route d’Anjozorobe, un village historique dont le roi Ralambo en a fait la capitale de son royaume. Plusieurs faits ont marqué l’histoire de Madagascar sur cette colline; c’est là que les habitants d’Antananarivo ont été appelés pour la première fois « Imerina ambaniandro ». Cette colline garde son caractère sacré par le fait que ces grands rois y sont inhumés (Ralambo, Andrianjaka). Il était juste de parler de cette colline, mais ce qui nous importe dans cette partie du travail c’est d’évoquer le rôle des collines sacrées dans la vie socio-économique de l’Imerina et de la population elle-même.

Section 2 : Présentation des sites Dans le dessein de mieux cerner cette étude, il nous a fallu prendre le cas de deux des plus célèbres collines de la région d’Analamanga, Hautes Terres Centrales de l’Imerina, qui sont : Ambohimanga et Antsahadinta. Dans cette section, nous donnerons sur chacun de ces sites les renseignements généraux, les attraits et intérêts touristiques, les problèmes relatifs à l’environnement, ainsi que les éléments sur les structures des collectivités et enfin leur cadre de vie. Ces deux sites occupent chacun une place importante dans l’histoire et dans l’économie. Mais avant de donner les renseignements généraux des sites, nous allons dresser un tableau montrant les effectifs des personnes enquêtées par tranche d'âge. 34

Tableau n°4: Effectif des personnes enquêtées. Fokontany Ambohimanga Antsahadinta Total

Personnes enquêtées Population locale 20 20 40 Visiteurs 10 10 20 Personnels des sites 3 3 6 Personnels administratifs 2 2 4 Total 35 35 70 Source: Enquête personnelle, 2012

Tableau n°5: Effectif des personnes enquêtées par tranche d'âge Fokontany Ambohimanga Antsahadinta Ages ] 15-25[ 4 3 ] 25-35[ 6 7 ] 35-45[ 10 17 ] 45-55[ 10 6 ] 55 et plus 5 2 Total 35 35 Source: Enquête personnelle, 2012 2-1 Site d'Ambohimanga

2-1-1 Situation- délimitation- statut Le site se trouve à 25 km au Nord de la ville d'Antananarivo sur la route d’Anjozorobe avec bifurcation à gauche, plus précisément 40Km après PK 16, prendre à gauche la petite route qui mène jusqu’à Ambohimanga. Latitude 18 ° 45'66 .18 "S et 47 ° 33'69 .30" E de longitude. Il relève de la commune rurale d’Ambohimanga Rova, fivondronam-pokontany d’Antananarivo Avaradrano, Faritany d’Antananarivo. Site de la capitale de l'Imerina sous Andrianampoinimerina , Ambohimanga a été désigné site du patrimoine mondial par l' UNESCO en 2001.

2-1-2 Accès En une heure de trajet, la route est goudronnée puis carrossable. L'entrée du village s'effectue actuellement par la porte Ambatomitsangana qui est la mieux conservée et la plus pittoresque des sept portes dont on peut faire le tour par un sentier difficile. Cette porte se fermait la nuit par un énorme disque de pierre de 4,5 m de diamètre encore visible, pesant dans les 10 tonnes. Erigée comme une place forte, Ambohimanga était aussi entourée de deux séries de tranchées profondes. 35

Avant d’arriver aux larges escaliers menant au Rova (enceinte fortifiée), on traverse à droite la place d’Ambatorangotina où Andrianampoinimerina rendait la justice à l’ombre des figuiers sacrés (amontana). En haut des escaliers s’étend la place de Fidasiana couverte de figuiers et de ficus (aviavy), lieu de cérémonies et de kabary (long discours).

Croquis n°3 : Plan de la colline sacrée d'Ambohimanga

Source: Dossier de l'Association Culturelle MAMELOMASO, 2003 36

2-1-3 Historique ™ Description Le Rova est entouré d’une enceinte massive surmontée de pieux pointus, construite sous . On peut y visiter la case rustique d’Andrianampoinimerina d’une seule pièce et garnie des ustensiles d’utilisation quotidienne (sagaies, lits, louche…) puis deux pavillons de bois sculptés, reliés par une passerelle à balustrade datant de 1871 sous Ranavalona II. A un étage et composés de plusieurs pièces, ces élégants pavillons meublés à l’européenne servaient de lieu de détente aux dernières reines ainsi qu’au Général Gallieni. On pourra encore voir la fosse à bœufs utilisée la veille des fêtes, les bassins sacrés où se baignaient les rois et les reines, ainsi qu’un des canons fabriqués par le français Jean Laborde portant sa devise Soatsimanampiovana (beauté immuable) et les armes de la Reine (Ranavalona Mpanjaka). A l’exterieur du Rova et au sommet de la colline se trouve le rocher d’Ambatomiantendro où Andrianampoinimerina jouait au fanorona en profitant de la vue exceptionnelle sur la plaine en contrebas et au loin sur la colline d’Antananarivo. Témoignant le caractère sacré des lieux, des gardiens de Doany (sanctuaire) s’y réunissent encore de temps à autre. Pendant l’Alahamady (jour de l’an du calendrier lunaire utilisé jadis dans l’île) des festivités traditionnelles y sont organisées. Bref, la colline royale d'Ambohimanga se compose d'une cité royale, d'un site funéraire royal et d'un ensemble de lieux sacrés. Associée à un fort sentiment d'identité nationale, elle conserve son atmosphère de spiritualité et son caractère sacré, dans la pratique et dans l'esprit de la population, depuis quelque 500 ans. Elle demeure un lieu de culte et de pèlerinage que l'on vient visiter de Madagascar et d'ailleurs. ™ Valeur exceptionnelle La colline royale d’Ambohimanga est le symbole le plus significatif de l’identité culturelle du peuple malgache. La conception, les matériaux et la disposition traditionnelle de la colline royale d’Ambohimanga sont représentatifs de la structure politique et sociale de Madagascar depuis au moins le XVIe siècle. La colline royale d’Ambohimanga est un exemple exceptionnel de lieu où, pendant des siècles, la mémoire, le rituel et la prière ont façonné une expérience humaine collective. En un mot, la colline sacrée d’Ambohimanga détient plusieurs valeurs à savoir : la valeur historique, la valeur architecturale, la valeur archéologique, la valeur écologique, la valeur culturelle et cultuelle. Elle remplit trois critères culturels : - « la colline royale d’Ambohimanga constitue un témoignage exceptionnel de la civilisation qui s’est développée sur les Hautes Terres malgaches du XVème au XIXème 37 siècle et des traditions culturelles et spirituelles, le culte des Rois et des ancêtres, qui y sont étroitement associés. Critère iii (Le Berre, 1999) - La colline royale d’Ambohimanga constitue un exemple éminent d’ensemble architectural (le Rova) et paysage culturel associatif (bois et lacs sacrés) illustrant des périodes significatives de l’histoire humaine du XVIème au XIXè siècle des îles de l’Océan Indien. Critère iv - Le paysage de la colline royale d’Ambohimanga s’associe à des évènements historiques importants (site historique de l’unification malgache) et à des traditions et des croyances (culte des ancêtres) toujours vivantes, ayant une valeur universelle exceptionnelle. Critère vi » ™ Description historique Dès le XVe siècle, à Madagascar, le développement de structures politiques "féodales" a donné aux sites défensifs élevés une valeur particulière : on y construisait des rova ou enceintes royales fortifiées (analogues aux sommets fortifiés d'Europe occidentale du premier millénaire avant notre ère). Les bois n'ont plus subsisté que sur les pentes abruptes des collines, pour des raisons pratiques et spirituelles, mais la forêt a été défrichée dans les zones basses, pour assurer la subsistance économique des sites. Des terrasses de cultures sont également construites sur la base des versants. Dès le XVIe siècle, le paysage culturel est configuré. Le seul changement majeur depuis a été la disparition du couvert boisé des crêtes avoisinant Ambohimanga pendant la période coloniale française. 7 Ambohimanga existe depuis le XVe siècle, au bas mot, et devient au XVIIIe siècle, particulièrement sous le règne d'Andriantsimitoviaminandriana (1740-1745), une capitale dotée d'un système de défense et de sept portails fortifiés. Des défenses extérieures et sept nouveaux portails fortifiés sont ajoutés, probablement avant 1794, époque à laquelle le palais royal est transféré à Antananarivo, tandis qu'Ambohimanga abrite les restes des souverains décédés et prend le statut de capitale religieuse. Le mur d'enceinte actuel est édifié par la reine Ranavolona Ière (1828-1861), et muni d'un portail au nord et d'un autre au sud-ouest (vers 1830). Le palais Fandriampahalemana et la maison de verre Tranofitaratra sont ajoutés en 1871. En mars 1897, les autorités françaises de la colonie de Madagascar décident de transférer les dépouilles royales à Antananarivo, dans le but de supprimer la signification sacrée et la légitimité nationale liées au site d'Ambohimanga. En vain, les tombeaux royaux

7 Evaluation des Organisations consultatives. 38 sont démolis et des bâtiments militaires sont édifiés à leur place suite à l'implantation d'une garnison sur le site. En 1904, il n'en reste absolument aucune trace. La fonction religieuse du site perdure, particulièrement en tant que destination de pèlerinage, pendant tout le XXe siècle, et il reste aujourd'hui un lieu sacré actif.

2-1-4 Contexte socio-économique Le développement du tourisme dans une région constitue un phénomène social caractérisé par une évolution accélérée vers un nouvel ordre économique et social. Il bouleverse les rapports sociaux traditionnels de la population locale. Il change les habitudes dans l’acte de production et de la consommation. Avec le développement du tourisme, les gens vont dorénavant produire pour vendre et acheter pour consommer, c'est-à-dire s’adonner complètement à l’économie de marché. Par ailleurs, le tourisme affecte les conceptions et le système de valeurs traditionnelles par suite du contact de la population locale avec les étrangers. Il sera difficile à cette population d’appréhender et de vivre sa propre originalité dans un milieu économique tendant de plus en plus vers l’anonymat et l’uniformisation créée par les normes et la standardisation des fonctionnements des hôtels, restaurants et infrastructures. Le tourisme est certes une source de revenus, mais il est avant tout source de changement. De ce fait, dans cette sous-section nous allons présenter les données socio- économiques et culturelles actuelles sur la population résidant à proximité des sites. Cette présentation est nécessaire pour déterminer l’angle sous lequel, les problèmes de changement et de bouleversement évoqués précédemment devraient être abordés par les promoteurs du tourisme dans ces sites, comment la population locale maîtrise actuellement son espace physique, ces ressources naturelles, la démographie ou encore l’utilisation du temps dans la production économique. ™ Structure de la collectivité et cadre de vie Dans la vie quotidienne, les différentes modes d’utilisation des ressources nationales et d’organisation des activités économiques, ainsi que les pratiques et habitudes culturelles se manifestent sensiblement, d’où la nécessité de la description de tous ces éléments dans les paragraphes qui vont suivre : 39

- Activités économiques

A Ambohimanga, la population est encore rurale. L’agriculture reste dominante dans l’activité de la population. La riziculture se pratique le long des berges dans la partie Nord de la commune. La forme traditionnelle de la riziculture en gradins se maintient dans le contre- bas sud de la colline royale d’Ambohimanga. La population pratique aussi l’élevage, mais celui-ci reste une activité secondaire d’appoint orientée vers l’agriculture. On se sert surtout de ces animaux pour la production de fumure, pour les diverses tractions que l’on effectue lors des activités agricoles. Le secteur artisanal reste timide malgré l’existence de plusieurs branches de travaux artisanaux : broderie, ébénisterie, travaux du bois, couture. Tandis que le secteur industriel est un secteur jeune, car celui-ci ne s’est développé dans la commune que depuis quelques années avec la présence de zone franche (Festival), d’entreprise de matériaux de construction béton. - Précarité de la condition sociale Aujourd’hui, la population de la commune compte environ 16270 habitants. La commune compte dans son territoire 22 écoles primaires dont 16 publiques et 6 privées et un CEG. Le nombre d’établissements publics d’enseignement secondaire est encore très insuffisant pour l’effectif des élèves et pour l’ensemble de la commune. Pour l’infrastructure sanitaire, la commune ne possède que deux CSBII, sis à Anosiarivo et à Ambohinierenana. La population fréquente ces CSBII pour les maladies courantes : fièvre, grippe, toux. Pour la plupart de la population, l’habitat est encore traditionnel (soit une maison en terre à toit de chaume, soit celle en brique à toit de chaume ou en tôle). Certaines familles ont des puits dans leurs propriétés. Et celles qui n’en possèdent pas puisent l’eau de sources environnantes ou s’approvisionnent aux bornes fontaines. Pour l’électricité, l’axe routier RN51 et ses environs immédiats sont encore les seuls desservis de la région. - Le tourisme, un potentiel à assurer Il faut exploiter les filières pourvoyeuses d'argent, entre autres la promotion du tourisme car la commune en question est dotée d'un site classé patrimoine mondial. Donc, la promotion de ce site augmentera le nombre de visiteurs, d'où accroissement des taxes et des ristournes dans la caisse de la commune. Ambohimanga est un pôle d'attraction touristique et favorable à la pratique du tourisme historique et culturel grâce à la présence du palais royal. Ce dernier attire beaucoup 40

de touristes tant nationaux qu'internationaux. En effet, sa gestion est assurée par l'ONG OSCAR avec l'appui du Ministère du tourisme. En outre, il y a des artisans qui vendent leurs produits de sculpture et de la broderie à l'entrée du palais lors de notre visite. Notons que pour la gestion du palais, la commune reçoit 15% des droits d'entrée8 L’industrie touristique perce avec la création de plusieurs espaces hôteliers et de restauration (Espace Eldorado, Relais du Rova, Maya club…), situés le long de la RN3, qui contribuent à la vie économique de la commune. Le secteur touristique est un secteur porteur de la commune avec le classement en patrimoine mondial de la colline royale. Donc c’est un potentiel à préserver et exploiter. La figure ci-dessous montre les avantages liés au classement d’Ambohimanga en patrimoine mondial. Il se focalise principalement autour du secteur touristique, cette figure n’étant pas exhaustive. Les bénéfices peuvent être de trois ordres : amélioration du niveau de vie de la population, entrée de devises, possibilités d’aménagement et d’investissement communaux. Schéma n°1 : Profits générés par le classement en Patrimoine mondial

Classement

Tourisme Activités connexes (artisanat, hôtellerie…)

Augmentation des recettes

Social National Investissement Amélioration Entrée de devises Augmentation part d’investissement du niveau de vie Source: Enquête personnelle, 2012

Toutefois, quelques facteurs de risque peuvent entraver ce processus liés aux avantages générés par le classement : - le choc de culture pouvant occasionner une acculturation

8 Donnée recueillie auprès du responsable de la commune 41

-l' incapacité de gestion -la réorientation des activités fondatrices de la société (abandon des pratiques agricoles)

™ Conception matérielle et spirituelle La sacralité de la colline a amené le Roi à y interdire la culture du maïs et de la courge. Ce caractère sacré peut aussi s'expliquer par la prohibition de l’élevage porcin et de la consommation d’alcool sur la colline, due à la fréquentation des islamisés par le roi Nampoina. Des croyances à la tradition La croyance des Malgaches se base sur des faits « vécus » par les ancêtres. De ces faits, des interdictions ou des restrictions ou simplement des leçons doivent être retenues. Du temps d’Andrianampoinimerina, par exemple, le corbeau avait une grande importance pour le roi. Les cris du corbeau ont, en effet prévenu le roi d’une invasion d’ennemis sur la colline. Le devin a confirmé que le danger est proche. Quelques temps après, deus corbeaux sont venus dans la case d’Andrianampoinimerina; prudent, il appela le devin, celui-ci dit que les deux corbeaux lui annonçaient une bonne nouvelle. Peu de temps après, un messager leur annonça que les ennemis sont repoussés. Depuis, Andrianampoinimerina interdit de tuer ou de chasser les corbeaux, car ils ont prévenu le roi contre les ennemis. « Ary izao no mba lazaiko aminareo : indro ny goika mitoetra eto Ambohimanga, fa vorona manompo ahy ireo; koa raha misy mitoraka sy mamono ny goaika, ataoko mahameloka : fa ny vorona manidina any an-danitra aza manontany ahy » « Et maintenant, je vais dire : voilà les corbeaux d’Ambohimanga, ce sont mes serviteurs ; si vous osez les chasser ou les tuer, à mes yeux vous êtes coupable : car même ces oiseaux me défendent » (Trad. Littérale) Cet exemple reflète donc le sens de l’observation et de prudence qu’avait le roi en régnant. D’autres récits évoqueraient aussi la sagesse des ancêtres à travers leur mode de vie. Ces observations sont ainsi témoins de la culture malgache. En effet, cette culture englobe les savoir-faire, la conception des choses, la tradition, la sacralité des Malgaches qui sont associés à la notion de patrimoine.

Le deuxième site étudié est celui d'Antsahadinta. 42

2-2 Site d'Antsahadinta

2-2-1 Situation- délimitation- statut Située de l'autre coté de la plaine à l'ouest d'Antananarivo, dominant la vallée de la Sisaony, Antsahadinta fait partie des douze collines sacrées de l'Imerina avec Androhibe juste à proximité. Elle fut le chef -lieu d'Ambodirano, l'une des quatre subdivisions de l'Imerina ancienne.

La colline se trouve à 9°01’ de latitude S et à la 47°27’E de longitude. Actuellement, le village d’Antsahadinta relève du firaisampokontany d’Androhibe, fivondronam-pokontany d’Antananarivo Atsimondrano, faritany d’Antananarivo.

2-2-2 Accès 17 Km au sud ouest d’Antananarivo à 1h de trajet en voiture, sortir par la RN1 (vers Arivonimamo/Tsiroromandidy). A Ampitatafika, prendre à gauche dans le virage juste après le pont sur la rivière Sisaony, rester sur cette route principale, jusqu’au village d’Ambohibary où est indiquée la bifurcation pour Antsahadinta, petite route qui monte sur la droite: tel est le circuit à emprunter pour y accéder. Du village d’Ampitatafika au chef-lieu de la commune rurale d’Androhibe Antsahadinta, la route est carrossable mais en mauvais état. La montée sur la colline d’Antsahadinta par contre est bitumée. Un parking aménagé peut accueillir les voitures au village même. Une piste ceinture le village, tantôt elle est aménagée à flanc de coteaux, tantôt elle suit les anciens fossés, mais dans tous les cas elle permet d’admirer la forêt naturelle. Un embranchement en direction de l’ouest aboutit à un tour d'où on peut voir de loin les étangs giboyeux d’Andromba et le dôme du Vontovorona (massif balsatique). A peu près 10km, traverser les villages typiques d’Alatsinainy Ambazaha, Ambohimahamanina, villages typiques où le paysage devient rural : les rizières, les champs de maniocs et maïs sur les pieds de versant sont les quelques indices. L’influence de la ville est encore perceptible au niveau architecture mais le style change déjà, les maisons à pignons rouges surplombent le cadre. Ambohibary est le dernier village qu’on traverse avant d’atteindre Antsahadinta. 43

Croquis n°4 : Plan de la colline sacrée d'Antsahadinta

Source: Dossier de l'Association Culturelle MAMELOMASO, 2003 44

2-2-3 Historique et valeur exceptionnelle du site ™ Brève description Avant d’atteindre le site, un disque de pierre récemment aménagé montre qu’on n’est pas loin du site. Non loin de là, en suivant la montée vers la colline, le syndicat d’initiative a aménagé un chalet, une table d’orientation montrant les sites et collines voisines. C’est un endroit idéal pour une partie de pique nique. L’entrée du site témoigne déjà de l’organisation des éléments s’y trouvant. Le mont Antsahadinta fait partie des rares endroits au cœur de l’Imerina où il y a encore des forêts à caractère primaire. En contournant la colline, continuant vers le Sud, passer par Fidasiana, un village typique qui regorge d'un potentiel touristique culturel, un disque de pierre, servant d’entrée d’un fossé est très remarquable. En quittant le lieu, on trouve un paysage typiquement rural, des successions des rizières sur le bas fond.

™ Valeur exceptionnelle et historique du site Antsahadinta, colline royale renfermant des vestiges historiques importants du 18ème siècle et une forêt où l’on peut encore admirer quelques essences rares, elle passa par des dominations successives, dont celle de la fille d'Andrianamboatsimarofy, Roi d'Antananarivo avant sa défaite devant Andrianampoinimerina. La colline et sa vallée boisée étaient infestées de sangsues dans ces temps anciens. D’où le nom d’Antsahadinta ou« la vallée des sangsues ». Le village a été fondé vers 1725. Juste avant le dernier virage de la montée d’Antsahadinta, on peut trouver Ampitsinjovana, littéralement « Là où on fait le guet ». De cet endroit, l’on observe une vue imprenable qui donne sur la vallée de Sisaony et sur une chaîne de collines à l’horizon. Jadis, il n’y avait pas encore de moyens de communication. On y faisait donc du feu pour signaler à Antananarivo et aux environs qu’un danger survenait à Antsahadinta. Le jour, c’est la fumée qui alertait les gens, et la nuit, c’était la lueur du feu. Aujourd’hui, une aire de repos y est installée. Le village d’Antsahadinta renferme de considérables vestiges historiques pour Antananarivo. On peut y trouver le tombeau de Rabodozafimanjaka, fille du Roi d'Alasora Andriatsiramanjaka, et l’une des 12 femmes officielles d'Andrianampoinimerina, plus précisément la dixième épouse qui, suspectée de trahison et de manœuvres politiques contre son époux, fut soumise à l’ordalie du tanguin, en mourut et fut enterrée dans la cité royale. Juste à côté, il y a le tombeau de Ratsimisotry, frère de Rabodozafimanjaka qui est décédé en 1320. La Reine se sentant un peu seule à Antsahadinta à cause de la fréquente absence d’Andrianampoinimerina, demanda à ce dernier de lui envoyer son frère pour lui tenir compagnie. Juste à l’entrée du village d’Antsahandita 45 repose Andriamangarira, fondateur d’Antsahadinta, qui a régné de 1725 à 1775. On peut aussi voir la tombe d’Andriamboatsimarofy, qui régna sur Antananarivo avant d’être renversé par Andrianampoinimerina, et de mourir en exil en 1794. Le dernier tombeau est celui du Général Ratsimihara, décédé en 1889, dont les descendants occupent la grande maison de bois voisine. Rappelons qu’au dessus des tombeaux royaux, il y a des petites cases appelées« Trano Masina » dans lesquelles on est censé demander la bénédiction des esprits des Rois décédés. Du Rova qui s’élevait jadis à côté de ces tombeaux de pierre subsistent quelques vestiges, comme le lieu de sacrifice de zébu, la pierre à discours d’Andrianampoinimerina. Il y a également un musée où l’on peut voir les restes des objets utilisés autrefois par la Reine et le Roi, comme le lit royal, le livre d’exercice des jeunes filles, un sabre, des peignes, un des diadèmes de la Reine, le cor pour annoncer que le Roi veut faire un discours, les âtres… Près du village royal d’Antsahadinta, on peut aussi voir une forêt qu’on appelle « alan - drazana » avec un sentier de 500 m, dénommé Chemin des amoureux. Rappelons aussi que dans cette partie de la Capitale, on peut croiser plusieurs sortes d’oiseaux, comme les guêpiers, l’hibou malgache, la huppe ou encore des plantes médicinales, comme le «zahana, alampona, hazotokana, tsingila… ». Il faut noter qu’étant un village royal, la présence d’arbres comme les «amontana et aviavy » était remarquée à Antsahadinta. Le village historique d’Antsahadinta qui fait partie des douze collines sacrées de l’Imerina, étant actuellement un patrimoine national, est un grand vestige à visiter pour prendre l’agrément de redécouvrir l’histoire de la royauté d’Antananarivo.

2-2-4 Contexte socio-économique - Activités économiques L’élevage et l’agriculture sont deux activités inséparables pour les paysans. A Antahadinta les gens cultivent du riz, du manioc, de la canne à sucre et des légumes (choux, carottes, laitues…) sur des surfaces de 0-50a pour sept familles et de 50a-1ha pour quatre autres. La superficie de la commune est de 32km². Les rizières et les champs sont un peu loin du village. La production est destinée à la consommation familiale sauf pour quelques familles qui vendent presque entièrement leurs produits ailleurs (à Antananarivo ou au marché de Fenoarivo à 14km d’Antsahadinta). Chaque famille possède une dizaine de têtes de volailles, trois familles enquêtées possèdent des bœufs élevés par d’autres familles résidant dans un autre fokontany à qui ils laissent travailler en partie leurs terres en métayage. En outre, l’artisanat reste une activité secondaire pour les gens. 46

- Education, santé

L’EPP du village est fréquentée par une cinquantaine d’élèves pour les cinq niveaux de l’enseignement primaire. Les enfants des hameaux voisins fréquentent l’EPP d’Antsahadinta. On ne trouve qu’un CEG dans la commune d’Androhibe et 7 EPP. Mais la majorité des habitants savent lire et écrire. L’infrastructure sanitaire est insuffisante pour les 11 932habitants des huit fokontany de la commune. A vrai dire, cette dernière ne possède qu’un CSBII, les fokontany les plus éloignés en souffrent beaucoup. De ce fait, le personnel médical s’occupant de la santé de la population locale ne suffit pas. La diarrhée, la dysenterie et le paludisme restent les maladies pérennes de la commune du fait du non accès à l’eau potable. Mais, la commune dispose d’innombrables richesses en plantes médicinales.

- Habitat, eau et électricité Les maisons d’habitation sont en dur, à étage, à toiture en chaume, en tôle ou en tuiles. Il y a quelques maisons entièrement en bois, appartenant aux descendants des anciens rois d’Antsahadinta. Jusqu’ici, les principaux problèmes de la commune reposent sur l’adduction d’eau potable, l’électrification et l’infrastructure routière. Selon le dire du maire de la commune, il y a quelques années de cela, un projet routier que le FER (Fonds d’Entretien Routier) aurait dû réaliser a été interrompu à cause des faits sociopolitiques de 2009, aucune subvention n’est acquise. - Coutumes et traditions Il n’y a pas de tabou particulier pour les endroits historiques du site, sauf l’interdiction de l’oignon et de l’alcool. Il n’y a pas non plus de jours « fady » ni de nourriture fady pour la population. Les gens sont enclins à la propreté et se relaient pour balayer les sentiers et l’enceinte des tombeaux royaux qui se trouvent dans leur village. Les jeunes et les enfants s’attachent aux chants et danses traditionnelles qu’ils présentent de temps en temps aux visiteurs. - Tourisme local Ce secteur reste à promouvoir depuis l’existence du site jusqu’à ce jour. La problématique se pose sur l’infrastructure d’accueil (restaurant, hôtel…), l’infrastructure routière, l’eau et l’électrification. Même si la colline sacrée d’Antsahadinta dispose de richesses naturelles et culturelles, ces problèmes restent un grave handicap pour le développement du tourisme local. Néanmoins, par le décret du 25 avril 1937 et du 08 novembre 1939, Antsahadinta est classé village historique malgache qui a conservé le 47 caractère de l’ancien temps par le gouvernement français et comme tel devrait être préservé à cet aspect initial et de toute détérioration9. * Les produits touristiques Antsahadinta attire les visiteurs pour l’histoire du lieu et les vestiges d’un village fortifié. Il est classé musée d’architecture en plein air depuis 1985. La visite du site se fait généralement en journée, c'est-à-dire il est destiné à un tourisme de week-end surtout pour les nationaux. Les activités sous-jacentes à ce type de tourisme sont l’excursion, la visite du musée en plein air et la photographie. * Avantage touristique Les gens d’Antananarivo viennent la fin de semaine à Antsahadinta pour une excursion. Les touristes y font un tour pour le comparer avec Ambohimanga, le village natal d’Andrianampoinimerina. Le nombre de visiteurs a baissé depuis la conjoncture politique du pays et aussi depuis que le Syndicat d’Initiative à arrêté de fonctionner. Entre autres, la proximité de la capitale constitue un avantage pour ce site; cependant, la mauvaise qualité de la route décourage vite les visiteurs.

9 Du Syndicat D’Initiative d’Antsahadinta, promoteur du tourisme, site Antsahadinta 48

2-3 Attraits et intérêts touristiques des deux sites Tableau 6: Tableau récapitulatif des attraits et intérêts touristiques des deux sites

Nom des sites Richesses naturelles Richesses Intérêts historiques Infrastructures culturelles Ambohimanga *Ambohimanga« colline *Composé *Village natal du roi Boutique d’art bleue »se trouve au d’un site Andrianamoinimerina malgache, cœur d’une région royal, site *Une des douze collines restaurants, superbe où l’austérité funéraire et sacrées de l’Imerina buvette, des crêtes rocheuses est un ensemble *Kianja de fidasiana, épiceries compensée par la de lieux place publique pour les douceur des plaines et la sacrés cérémonies, beauté du village. *Lieu de culte réjouissances et Kabary *La colline et de lorsque les souverains d’Ambohimanga pèlerinage convoquaient le peuple dispose aussi d’un site * Des portes défensif élaboré : relief monumentales en pierres escarpé, rochers, forêt sèches enjambent les dense qui est complétée fossés. Ces portes par un réseau de fossé (dotées d’un gros disque ou hadivory longs d’une de pierre) ont été dizaine de kilomètres construites sous dont la profondeur peut Andrianampoinimerina atteindre 30km. en période de trouble *C’est là que fut *Belle esplanade intronisé le roi ombragée par un Andrianampoinimerina immense Amontana aux branches noueuses et d’Aviavy (ficus sacré) et de jacarandas. Antsahadinta * Vestiges de forêts des * Tombeaux * Une des douze collines Un kiosque, Hautes Terres avec royaux sacrées de l’Imerina buvette espèces caractérisant les * village * Village fondé en 1725 collines sacrées fortifié » avec par le roi * gibiers d’eau aux maisons Andriamangarika environs traditionnelles * résidence d’une des et fossés, douze épouses classé musée d’Andrianampoinimerina architecture en plein air Source : enquête personnelle, 2012

2-4 Problèmes relatifs à l’environnement Aucune trace d’exploitation de la forêt naturelle n’a été remarquée à Ambohimanga et Antsahadinta. Seuls les arbres dépérissant sur pieds sont abattus pour éviter les accidents. Les 49 forêts dans les deux sites n’ont jamais été attaquées par les feux de brousse provenant des environs. La régénération naturelle est difficile dans la forêt d’Antsahadinta, sauf pour le madagascariensis10. Il serait intéressant d’essayer de produire des plantes de ces différentes espèces forestières de la forêt primitive et d’éviter à l’avenir de planter des espèces introduites. Les forêts d’Antsahadinta et d’Ambohimanga ont un intérêt scientifique certain. Elles peuvent constituer une source de graines pour les espèces arbustives et arborescentes des Hautes Terres.

Section 3: Perception locale de la valeur du patrimoine culturel

3-1 Conception de la population d'Ambohimanga Rova A travers nos recherches, nous avons voulu voir comment les habitants vivant aux alentours des sites étudiés percevaient la valeur du patrimoine culturel. Presque plus de la moitié de personnes enquêtées dans les fokontany de la commune d’Ambohimanga-Rova ignore la vraie signification du patrimoine culturel. Ces gens ont un minimum de connaissance sur l’histoire de la colline, sur la richesse de celle-ci. Pour certains, « il n’y a rien à voir dans la colline outre les restes des bâtiments royaux ». Pour les autres, ils n’y vont plus faute de temps, à cause de la distance (cas des habitants de Soavinimerina) ou aussi faute d’argent (le prix d’entrée reste cher pour certains). Aujourd’hui, la colline sacrée d’Ambohimanga reste pour certains un repère et une valeur identitaire par son histoire (Rova et Andrianampoinimerina) et les « fomba malagasy » (fihavanana et respects des aînés). Pour les autres personnes, elles considèrent malgré leur religion (chrétienne), l’existence encore des cultes traditionnels basés sur les rites d’offrandes et de demande de bénédiction.

10 www-parcs-madagascar.com 50

Schéma n°2 : Les éléments de conception culturelle des personnes enquêtées.

Culture

(1) (2) Repère/ valeur Culte traditionnel Identitaire

Rova, Royauté Rituels : offrande, purification, demande de bénédiction Fihavanana/ respect des aînés 1er cas : dissociation des éléments (1) ou (2) 2ème cas : association des deux éléments (1) et (2) D’après les personnes enquêtées, aucune information officielle n’était à leur disposition. La population désire en outre, acquérir de plus amples informations sur ce qui se passe sur leur territoire, car certaines personnes craignent que ce « Patrimoine mondial » appartienne désormais à l’UNESCO ou tout simplement aux étrangers. Désormais, sans savoir la signification, cette population espère déjà des retombées financières à son niveau.

3-2 Conception de la population d'Antsahadinta Sur les 35 personnes enquêtées uniquement dans le village d’Antsahadinta, on constate que 60% prétendent connaître la notion du patrimoine culturel.

Graphique n°4 : Connaissance du patrimoine culturel par la population d’Antsahadinta 51

Source : Enquête personnelle, 2012

Mais si nous entrons dans le détail, nous remarquerons que cette notion reste floue. Les personnes confondent souvent l’art du patrimoine culturel ou mélangent la culture avec le patrimoine. Cependant, la plupart des personnes enquêtées connaissent l’histoire de la colline notamment comme site originel du village

Graphique n°5 : Connaissance de l’histoire de la colline royale d’Ambohimanga et d’Antsahadinta

Source: Enquête personnelle, 2012 En un mot, c’est justement cette connaissance de la valeur historique de ces collines qui justifie l’intérêt pour la population locale de la sauvegarder. Mais la connaissance de l’histoire est très limitée. Elle est uniquement fondée sur la tradition orale.

3-3 Respect de la culture locale De plus, le tourisme, un symbole de l’évolution, et la tradition paraissent contradictoires mais convergent ensemble vers une optique de développement. En fait, la venue des touristes ne doit marquer un changement dans le comportement et dans la manière de vivre de la population. Bien que secteur clé de développement, le tourisme doit prévenir toute forme tendancielle à la mendicité. Les touristes doivent s’abstenir de ne rien donner aux habitants. Si celui-ci veut offrir quelque chose, ceci doit se faire sous forme de dons que l’on regroupera au syndicat d’initiative ou au fokontany pour être distribué équitablement à la population. Celle-ci a aussi une part de responsabilité pour éviter la mendicité qui risque de ternir l’image positive du pays. Pour cela, une campagne de sensibilisation sera alors souhaitée pour un meilleur comportement social. 52

Section 4: Tourisme culturel et développement durable: du concept à la réalité Dans la mesure où les éléments du patrimoine culturels sont exploités au niveau touristique, la culture elle-même constitue un produit touristique qui va mener au développement. Et qui dit développement, dit amélioration de la qualité de vie, un produit consommable pour la croissance économique. Mais, il ne peut y avoir de développement sans une compréhension et un aménagement des structures du passé. Dans le chapitre précédent, nous avons essayé de réveiller le passé culturel de l'Imerina à travers l'histoire des plus célèbres collines sacrées et leurs caractéristiques qui peuvent constituer un potentiel culturel efficace pour la croissance économique dans le cadre du tourisme. Les tableaux ci-après répondent à nos questions sur les avantages et problèmes engendrés par le tourisme culturel, les pourcentages des apports du développement du tourisme culturel et la contribution du tourisme culturel dans le développement communal et du pays. Tableau n°7: Avantages et problèmes engendrés par le tourisme culturel dans les deux communes Avantages Problèmes Ambohimanga-Rova - Entrée de devises - Rentabilité "menacée" - Création d'emplois (crise politique, basse saison) - Investissements dans le - Incapacité de gestion domaine touristique - Acculturation et - Interculturalité déculturation - Faible part de marché des nationaux dans les investissements touristiques (hôtellerie, restauration, agence de voyage ect) - Manque d'innovation et de créativité faute de financement - Abandon des pratiques agricoles. Androhibe-Antsahadinta - Entrée de devise - Infrastructure routière - Création d'emplois - Problème d'eau potable - Interculturalité - Quasi-inexistence d'infrastructures d'accueil (hébergement, restaurations…) - Manque de personnel - Rentabilité "menacée" (crise politique, basse saison) 53

Source: enquête personnelle, 2012

Tableau n°8: Pourcentage des apports reçus par les communes en matière de tourisme culturel

Année 2008 2009 2012 2011

Communes

Ambohimanga- 58% 45% 38% 40% Rova Androhibe- 55% 36% 30% 39% Antsahadinta Source: PCD de la Commune rurale d'Ambohimanga-Rova et d'Androhibe Antsahadinta, 2008

Le tableau ci-après montre les réponses recueillies aux différents groupes enquêtés sur la contribution du tourisme culturel dans le développement de la commune et du pays.

Tableau n°6: Nombre des réponses recueillies aux différents groupes enquêtés.

Modalité des réponses Oui Non Total Groupes enquêtés Jeunes 9 11 20 Adultes 17 3 20 Touristes 16 4 20 Personnels des sites 6 - 6 Responsables 4 - 4 administratifs TOTAL 52 18 70 Source: enquête personnelle, 2012

D'après ce tableau, on constate que tous les groupes ci-mentionnés sont convaincus de la contribution du tourisme culturel au développement de la commune et du pays, surtout au niveau des responsables administratifs. Par ailleurs, les 55% des jeunes ont donné des réponses négatives, malgré leur ignorance sur la valeur culturelle des collines sacrées. Les touristes sont aussi conscients des valeurs culturelles malgaches, mais il y a un certain doute pour quelques-uns (soit 20%); cela explique donc la réalité et la conformité de notre patrimoine culturel. Cela demande alors une part de responsabilité pour chaque entité concernée. Leur mise en valeur, la conservation et la sauvegarde constituent une tâche assez difficile, mais les efforts réalisés constituent déjà un atout majeur pour le développement. 54

Même si les collines sacrées de l’Imerina devraient être des potentialités touristiques qui profitent à la région d’Analamanga, il se trouve que leur exploitation est insuffisante face aux risques qui peuvent atteindre les sites, d’une part une dégradation causée par cette sous exploitation, d’autre part, par les facteurs naturels qui peuvent influencer l’état de ces sites.

Chapitre III : Inconvénients à l’exploitation des richesses culturelles

Section 1 : Manque de promotion

1-1 Insuffisance de sensibilisation Les sites sacrés, pour ne pas dire totalement oubliés, restent encore méconnus de tous. En fait, il n’existe que peu d’organisation pour sensibiliser les gens sur la valeur des sites royaux. Bien sûr, nombreuses sont les associations formant les responsables (scolaire, administratif) sur la gestion des objets et lieux culturels et leur valorisation donc leur promotion, mais cela n'atteint pas tous les niveaux visés (catégories de touristes ou autres gammes de visiteurs…) pour qu’ils puissent constituer un réel avantage. Les moyens destinés à l’exploitation de ces sites ne répondent pas aux demandes. D’abord pour inventorier les monuments, mais aussi pour les restaurer ou les valoriser. A vrai dire, les associations qui s’occupent de ces travaux reçoivent peu d’équipement même si l’initiative semble opportune.

2-2 Facteurs de dégradation ¾ D’ordre naturel Le facteur qui touche le plus ces sites est l’alternance des pluies et du soleil. Le climat affecte les matériaux de construction, notamment des palais en bois, mais même en dur, ils s’exposent aux risques de dégradation. Ajoutée aux facteurs naturels, l’action anthropique tient un rôle prépondérant dans la détérioration de ces sites. ¾ Faute d’entretien Vétusté et délabrement : faute d'entretien et de surveillance de certains bâtiments anciens préservés jusqu'à présent, ceux-ci subissent un processus de destruction rapide.

¾ L'urbanisation La croissance urbaine rapide entraîne la détérioration, la destruction de bâtiments coloniaux plus au moins délabrés ou leur transformation. A la périphérie des villes, l'extension anarchique de l'habitat entraîne directement ou indirectement (érosion, dépôts d'immondices, extraction de matériaux de construction) la disparition de sites archéologiques. 55

¾Perte des traditions L'exode rural, l'influence de la modernité, les bouleversements sociaux, économiques et religieux concourent à la perte des traditions ancestrales : disparition des savoirs et savoir- faire en matière de langue, de traditions orales et musicales, d'environnement, de techniques de fabrication et d'extraction.

2-3 Problème de base : l’intérêt porté sur le patrimoine Le fait de protéger et de valoriser le patrimoine n’entraîne pas nécessairement l’adhésion de tous. Premièrement, la connaissance du patrimoine n’est pas encore développée chez les Malgaches. On a vu que même dans le contexte de la ville d’Antananarivo, où les réalisations sont palpables, il y a des personnes qui ne connaissent pas encore l’intérêt de telle action. Deuxièmement, beaucoup de personnes considèrent que ce n’est pas une action prioritaire dans le contexte socio-économique actuel du pays. La question du financement des travaux de restauration de sites en est la principale raison. Et ils n’ont pas tort.

2-4 Une faible intégration institutionnelle Le manque de ressources et de volonté politique au niveau des autorités locales constitue une réelle entrave au développement du tourisme. En tant que « bien d’une collectivité », la gestion du patrimoine doit tout d’abord relever des pouvoirs publics. L’appui du secteur public s’avère particulièrement important pour la mise en place d’infrastructure d’accueil des touristes (signalisation, services d’interprétation, réseau routier…) mais également dans la mise en œuvre d’une politique générale du tourisme. Le développement d’un produit touristique tel que le patrimoine, exige une collaboration étroite de tous les maillons de la chaîne d’activité. Sachant que l’industrie du tourisme est dominée par les PME, on peut raisonnablement supposer que ces entités sont d’autant plus fragmentées qu’elles sont moins organisées. Pour attirer un nombre de visiteurs qui rendent le tourisme économiquement viable, une région doit déjà, ou potentiellement, offrir de nombreux centres d’intérêt. Ces derniers doivent, en outre, être suffisamment attrayants, spécifiques et mis en valeur pour être compétitifs. L’intégration du patrimoine, comme produit touristique peut étoffer ces circuits touristiques qui sont essentiellement tournés vers la découverte de la biodiversité. L’activité touristique dépend fortement, en outre, de la coopération et de la participation d’autres secteurs afin d’avoir notamment accès aux services et aux matériaux de base (la communication, les médias, les entreprises de transport…) voire à des éléments du patrimoine culturel situés sur des terrains privés. 56

En conclusion partielle de cette deuxième partie, nous avons constaté que les rois qui se sont succédé ont façonné le royaume merina de Madagascar, l’actuelle Antananarivo, et ont aussi laissé en témoignage un patrimoine immatériel regroupant les valeurs, les savoir-faire au quotidien des Merina, le culte traditionnel et le patrimoine culturel matériel spécifique de cette région.

Toutes les formes de l’évolution de l’architecture sont représentées dans le Rova, enceinte royale aménagée en Imerina, sur des hauteurs des collines dont certaines sont élevées au rang des aînés des montagnes. Elles présentent les expressions culturelles identifiant chaque période de leur occupation et constituant des richesses culturelles en Imerina. Mais du point de vue touristique, des failles sont repérables dans leur exploitation vu leur état. Partie III: Approche prospective 57

Une personne et/ou une communauté peut définir son identité par la compréhension des structures du passé, la connaissance des témoignages de l’histoire à l’égard de l’incessante évolution du monde actuel, la culture étant les traits distinctifs, les spécificités, les modes de vie de cette personne et/ou communauté face à la civilisation actuelle.

Chapitre I : Identité culturelle des collines et développement durable

Section 1 : Valorisation du patrimoine Dans cette section, nous allons parler de la valorisation du patrimoine qui, d’une manière générale, est une étape très essentielle pour différentes raisons. Premièrement, parce que les sites historiques restent encore méconnus et deuxièmement, ils disposent aussi de peu d’infrastructures d’accueil pour les visiteurs. Ces derniers repartent parfois déçus car ils ont du mal à appréhender toutes les richesses des sites. Le but est donc de faire connaître aux Malgaches et aux étrangers la nécessité de valoriser le patrimoine et de le protéger.

1-1 Mesures de protection Les mesures de protection résultent de l’intérêt général. En effet, les collines royales présentent la richesse culturelle de l’Imerina et expriment l’expérience historique et un témoignage essentiel de sa civilisation. Pourtant, ce patrimoine risque de faire face à plusieurs formes de dégradation contre quoi leur protection est jugée nécessaire pour leur valorisation. 1-1-1 Prise de conscience La modernisation incontrôlée elle-même est la source principale de dégradation des sites sacrés. Cependant, nous ne voulons pas mentionner le terme « acculturation » si lors de nos enquêtes sur terrain, plusieurs personnes habitant ou non les collines sacrées ignorent ce que vraiment elles représentent, les valeurs qu’elles gardent à part le fait que se sont des lieux de culte conservés depuis leurs aïeux. Ce sont des sites consacrés aux ancêtres mais ils assurent en même temps un rôle de « pôle identitaire », ce qui caractérise cette fréquentation ordinaire de ce genre de sanctuaire dans presque toutes les Hautes Terres. C’est de la nature individuelle du lien noué avec ces collines sacrées, de son rôle dans cette construction identitaire que tout le monde doit tenir compte. Ainsi, la prise de conscience de ces personnes et même de tous les habitants de l’Imerina sera une meilleure mesure pour la protection de cette richesse culturelle que constituent les collines sacrées, notamment ce qu’il reste de la royauté Merina. Développer er rechercher les valeurs culturelles (Soatoavina malagasy) outre que spirituelles comme leviers et forces motrices de la fierté du citoyen d’Antananarivo. 58

En plus de cela, les habitants de l’Imerina et plus particulièrement les jeunes s’intéresseront à la langue et la culture malgache, ce qui leur permettra d’asseoir et de stabiliser leurs repères identitaires à partir desquels ils pourront puiser leurs forces au quotidien. La conscience que la société a de sa culture est un facteur essentiel de développement. Donc, le volet sensibilisation doit être un axe important pour contribuer à la multiplication des moyen de communication déjà organisés pour faire connaître aux gens la valeur des sites. Pour cela, il faut donc : - créer les conditions administratives et techniques telles que la gestion, la création d’infrastructures etc.…pour la bonne réalisation des ouvrages culturels ou historiques par exemple les inventaires des sites historiques. - Instaurer une dynamique d’échange sur les valeurs culturelles malgaches par des publications, des dépliants des CD Rom, des émissions radiographiques, des concours primés sur la culture malgache, le Kabary, la littérature et la poésie malgache, le Hira Gasy (ou le folklore), les Bandes dessinées à thématique historique. - Promouvoir une vaste campagne de recueil et de publication du « lovan-tsofina » (tradition orale) sur l’histoire, les us et coutumes, les contes et légendes, les proverbes, les traditions et les pratiques ancestrales sur l’étendue de la Capitale. - Promouvoir la lecture de ces écrits en multipliant les bibliothèques en salle voire ambulantes. 1-1-2 Conservation Il faut noter que les transformations apportées par l’urbanisme n’ont pas vraiment atteint les collines royales quand il s’agit de les protéger. Néanmoins, les facteurs de dégradation d’ordre physique dont le climat menacent ces sites. L’alternance de la pluie et du soleil est responsable du manque de résistance probable des matériaux et de construction entraînant la déformation voire la dégradation de certaines œuvres architecturales. Pourtant les travaux de conservation jouent un rôle très important dans la protection et la sauvegarde de patrimoine dans le but de le valoriser. Il s’agit alors de renforcer les moyens permettant de conserver les œuvres et objets d’intérêt culturel. Sur chaque colline sacrée planent des témoignages de l’histoire qui doivent être protégés contre toute atteinte. 59

1-1-3 Contribution du tourisme dans la protection de l’environnement Pour plus de facilité, on peut diviser en deux éléments la contribution assignée au tourisme dans la protection de l’environnement : - premièrement, répercussion sur la population des retombées financières du tourisme, les habitants considèreront leur site comme « une poule aux œufs d’or » qu’il faudra protéger contre tous les facteurs de dégradation. - Le deuxième élément est l’appréciation par les habitants des comportements bien intentionnés dans leur région, les visites régulières de tous les circuits à l’intérieur des sites par les agents luttant contre la dégradation des ressources naturelles ( défrichement, feux de brousse etc.) leur feront prendre conscience des intérêts des ressources naturelles et du sens de responsabilité qu’ils devront avoir à l’égard de leur protection et leur conservation. A présent, le patrimoine culturel joue un rôle important dans l'accroissement du tourisme et constitue l'une des plus importantes attractions des voyageurs. Même si le tourisme représente la principale source de revenus pour de nombreux pays et devient un moyen de comprendre la diversité culturelle, on ne peut ignorer son impact négatif sur l'environnement aussi bien naturel que culturel ainsi que sur les populations locales. Alors que la philosophie du "développement durable" encourage un développement qui réponde aux besoins des communautés et respecte les ressources naturelles, celui-ci ne tient pas assez compte de la détérioration du patrimoine culturel par un tourisme de masse incontrôlé. Plus que jamais les touristes doivent prendre conscience de la fragilité du patrimoine culturel et du rôle important qu'ils doivent jouer pour sa protection. Les professionnels du tourisme tels que les tours opérateurs, les agences de voyages et les syndicats d'initiatives nationaux, qui sont en contact avec des millions de touristes, peuvent contribuer notablement à sensibiliser les voyageurs sur le respect du patrimoine dans leurs programmes de visites. 1-1-4 Archéologie Celui-ci participe aussi à la sauvegarde et la promotion du patrimoine. L’entreprise des fouilles et les recherches scientifiques peuvent contribuer à la protection des collines royales pour restituer le passé Pour ce qu’il est de la lutte contre la destruction du patrimoine, le classement et l’identification de celui-ci va amener à sa protection. Aussi, il est-il à noter que les sites ayant marqué un événement spécial pour la société peuvent constituer un atout pour son développement et pour celui de la région même, donc il est très utile de les conserver en leur état. Déjà le rôle que les organismes assurent pour leur protection s’annonce prometteur ainsi que celui de l’association culturelle et touristique 60 locale. Les syndicats d’Initiative pour la gestion des sites sacrés ont rassemblé leur force pour les valoriser. Mais en plus, certains organismes privés, convaincus de la richesse de ces sites ont focalisé leurs efforts sur leur mise en valeur.

1-2 Mise en valeur des sites 1-2-1 Les programmes de restauration La mise en valeur des sites sacrés qui sont les patrimoines culturels et historiques de la province d’Antananarivo s’avère indispensable. En fait, la protection de cette richesse va de pair avec sa valorisation. Ainsi, toutes mesures qui ont été prises pour la sauvegarder, associées aux programmes de restauration des sites sacrés dont nous reparlerons ultérieurement constituent les principaux efforts pour réaliser cette mise en valeur des sites culturels que nous identifions ici par les collines sacrées de l’Imerina et qui peuvent être un facteur essentiel pour le développement du tourisme. Tant pour la région que pour toute la province elle-même, ces potentialités pourront permettre à la Capitale de devenir une destination touristique à part entière. Comme il a été mentionné, il faut renforcer les moyens permettant de conserver ces œuvres et/ou ces objets culturels. Des organisations privées ont déjà initié les travaux de restitution des vestiges historiques ayant été détruits ou même déformés. Cependant, il ne faut pas oublier que les programmes de restauration nécessitent des fonds pour la réalisation, sans quoi elle peut être difficile ou interrompue (baisse des aides prévues, donc problèmes financiers…) Dans le dessein de mieux cerner ce point sur la restauration des sites, prenons les objectifs de deux associations culturelles convaincues de la valeur que constituent les collines sacrées de l’Imerina voire de Madagascar, un patrimoine à sauvegarder. Pour cela, il y a d’abord l’Association MAMELOMASO, qui regroupe des Malgaches d’ici et d’ailleurs à travers le monde et qui s’est investie moralement et matériellement dans ce programme de valorisation. Cette association a assuré la restauration des anciennes portes de la colline royale d’Ambohimanga, mais aussi des tombeaux et d’autres vestiges historiques. En fait, cette association est totalement consciente que les collines sacrées (à l’exemple de celle d’Ambohimanga) possèdent tous les caractéristiques : division de l’espace, type d’habitat, place de chaque clan. Elles font partie d’un ensemble cohérent que représentent le centre symbolique et sacré, des valeurs qui méritent d’être connues. Ces anciennes portes d’Ambohimanga, des chemins de ronde qui les relient entre elles et d’autres monuments tels que les fontaines, lac sacré, lieux de culte, fossé de défense font partie des vestiges à restaurer. Alors, pour garder l’authenticité des monuments, il faut que la restauration soit bien respectée dans toutes les règles et conformités, sinon ils perdent sa 61 qualité de « témoins de l’histoire ». Dans ce but, l’étude préalable est indispensable. Elle englobe par exemple, la recherche documentaire, le sondage et même le plan, c'est-à-dire : - la collecte de documents concernant l’histoire par les photographies ou les plans, les rapports des précédentes restaurations. - L’état des lieux, qui est vraiment indispensable; et pour ce faire, donc on a besoin des relevés photographiques, stratigraphiques ainsi que des matériels archéologiques, etc. - Les stratégies de restauration : le choix du type de restauration mobilisera des compétences variées telles que les historiens, les archéologues, les chimistes, les ingénieurs en bâtiment et les ethnologues… - Identification des menaces : les actions de l’homme, manque d’entretien, les intempéries. L’objectif étant de respecter son authenticité tout en lui donnant les moyens de résister aux agressions du temps. C’est donc un travail multidisciplinaire. Bilans des actions de l’Association : - Six vavahady (portes anciennes) sur les seize identifiés ont été réhabilités, ainsi que la fontaine d’Andranomboahangy et la digue du lac sacré d’Amparihimasina. - Six km de chemin de ronde sur les seize km répertoriés ont réhabilités. - des dizaines d’action de sensibilisation, de formation et de communication (conférences, exposition, stage de formation) Cette série de travaux entrepris constitue un préalable absolu pour toute réflexion sur le devenir de ces sites. Mais il y a aussi l’Association des Amis du Patrimoine de Madagascar ou Aron’ny Harem-bako-Pirenena Malagasy (APM). Première association malgache œuvrant pour le patrimoine, créée à l’Académie malgache le 9 Juin 1990 et officiellement agréée le 3 Août 1992. A but lucratif et apolitique, l’association des APM réunit toutes personnes physiques, de profession et compétences diverses, sensibles à la préservation du patrimoine malgache, tant matériel qu’immatériel. Les fondateurs des APM se sont donné des objectifs qu’ils concrétisent au travers d’actions ciblées de « Sauvegarde et Promotion du Patrimoine culturel Malgache ». Certes, ces domaines d’activités se focalisent sur la restauration, la conservation et la sensibilisation. Depuis sa création et jusqu’à ce jour, bon nombre d’actions ont été réalisées comme celui du Domaine de Rainimboay à Ankadifotsy Ambatomitsangana (1990-2005); c’est une maison totalement disparue aujourd’hui, mais il reste le tombeau de style labordien en très mauvais état. Il y avait donc des actions de sensibilisation des riverains et des autorités publiques, de lancement d’une étude et de recherche de financement pour sa sauvegarde. 62

Une deuxième action de l’association pour le Rova d’Ambohimanga (1996-1997) : expertise du site et inventaire des zones en danger, avec le Ministère chargé de la Culture et la Mairie d’Ambohimanga. Restauration de la porte monumentale d’Ambatomitsangana. En 1998-1999, site Royal d’Ivato Vohopeno : documentation technique et historique sur le TRANOBE (Palais Royal), haut-lieu de l’histoire Antemoro abritant les Sorabe (manuscrits arabico-malgaches) et autres documents historiques de Madagascar. Appui technique et financier à la restauration du bâtiment principal. Rova Manjakamiadana : recommandations techniques sur les actions de restauration au sein de la Commission Nationale Opération Rova (CNOR). Organisation de visites de chantiers, de marches sportives et de découverte des alentours et accès historiques. Et enfin, des expositions de photos anciennes, des écrits, ouvrages et articles. A Antsahadinta, il y avait le Syndicat d’Initiative qui s’occupe de la gestion et l’entretien du Rova. Bref, les résultats de ces initiatives vont faire renaître la beauté de chaque colline avec tous les monuments environnants, tout en préservant les détails qui ont fait le charme de ces sites historiques et culturels et non moins un symbole de l’identité malgache. Les responsables de ces programmes de restauration ont décidé de concrétiser leurs efforts pour sauvegarder l’authenticité et l’intégrité de ces sites. Conscients de la richesse que constituent ces sites, ils contribuent moralement et financièrement pour leur redonner toute leur splendeur, témoin de notre histoire. Alors la balle est entre les mains de toute personne à qui les sites sacrés non moins historiques présentent un intérêt particulier, de quelque nature soit-il, ainsi, de participer à la mise en valeur dans le but d’y retrouver une identité. Il se trouve parfois que certaines personnes se référent à ces collines pour s’identifier et se situer à un rang social. Témoins du passé, ces sites sacrés sont un lieu de vie et confèrent une identité régionale et nationale. La valorisation de ce patrimoine par la réalisation des mesures de sauvegarde et leur mise en valeur est donc, un outil efficace dans le cadre du progrès culturel pour une stratégie de développement économique et social. 63

Section 2 : Culture et développement

2-1 Progrès culturel et croissance économique Beaucoup de touristes sont encore à la recherche «d’une expérience culturelle malgache unique ». A Madagascar aujourd’hui, comme dans d’autres sociétés, la préservation d’une culture distincte est une bataille de tous les instants dans le monde d’aujourd’hui en contact continuel avec les cultures dominantes à travers la radio, la télévision, les cassettes, les CDs, les vidéos, et Internet. Madagascar dispose d’une motivation énorme à travers le tourisme de renforcer et coordonner l’effort national pour préserver une culture traditionnelle riche et variée. Avec une politique intégrée et bien conçue sur l’héritage culturel et les arts, mise en place à un niveau national et provincial, Madagascar devrait être capable de donner aux touristes une expérience culturelle des plus vibrantes. Cela stimulerait les dépenses des visiteurs et, au cours de la procédure, donnerait une valeur et contribuerait à préserver l’héritage culturel vivant et construit de l’île et à renforcer la création de revenus dans les villages, particulièrement les plus éloignés. Considérant que le tourisme joue un rôle important dans la diffusion des connaissances relatives à la culture, il occupe également une grande place dans l’économie et pouvant porter atteinte à la préservation des valeurs du patrimoine national. Il s’avère indispensable d’accorder une attention particulière au développement de la culture afin d’assurer un équilibre harmonieux entre progrès culturel et la croissance économique. Depuis l’indépendance, le gouvernement malgache a axé tous ses efforts sur le développement du niveau et mode de vie de chaque citoyen, pour lui promettre un avenir meilleur. Mais, il ne peut y avoir développement sans une compréhension et un aménagement des structures du passé. Les spécificités des collines peuvent constituer un potentiel culturel efficace pour la croissance économique dans le cadre du tourisme. Leur mise en valeur, la conservation et la sauvegarde sont une tâche assez difficile mais les efforts réalisés constituent déjà un atout majeur pour le développement. A vrai dire, culture et développement évoquent deux dimensions différentes mais compatibles : culture et modernité. La culture, se référant aux valeurs traditionnelles peut bien s’adapter aux exigences du monde moderne et donner un mélange habituel pour le développement. Il s’agit donc d’identifier les enjeux du développement du tourisme dans les relations avec la culture et le développement, en vue de contribuer à l’élaboration d'une politique touristique respectueuse des sociétés, des cultures et de l’environnement. Certes, si 64 les programmes de restauration et de conservation des sites sont un point fort pour la promotion culturelle, les tâches qu’ils imposent vont donner à de plus en plus de gens des responsabilités, de créativité, en d’autres termes, la participation de tous. Actuellement, la province d’Antananarivo est entrée dans la période de réalisation et de l’exploitation de ses valeurs naturelles et culturelles en amorçant un courant touristique qui laisse entrevoir de belles perspectives. La promotion culturelle devrait contribuer au développement économique de la région. C'est-à-dire que les activités dérivant du progrès culturel vont augmenter le nombre de la population active, ce qui, nous le savons bien, est un indice pour la croissance économique. Ainsi, les activités qui en découlent définiront les intérêts que l’Imerina peut exploiter dont la création d’emplois locaux, l’aménagement des zones prioritaires, c'est-à-dire les zones directement liées à la promotion des sites sacrés de l’Imerina en tant que patrimoine touristique.

2-2 Création d’emplois

La recherche d’une capacité d’accueil dans ces grands travaux pour la promotion des sites touristiques augmente le niveau d’emploi. Par exemple, l’installation d’un hôtel offre de l’emploi à plus d’une dizaine de personnes (composée du gérant, des personnels dont une gouvernante, des femmes de ménage, cuisiniers, gardien, chauffeurs…). Il en est de même pour les petites activités qui découlent de cette promotion des sites : l’artisanat, d’autres petits métiers que sont les travaux de récupération, métier ayant toujours fasciné les touristes. En effet, l’artisanat malgache occupe toutes les catégories de personnes et utilise tous les matériaux possibles (bois et végétaux, métaux, pierres, peau et cornes de zébus,…) Le secteur tourisme motive ces habitants à travailler et à créer pour répondre à ses besoins. Antananarivo a la chance d’être un point de convergence de l’artisanat qui profite directement à la population et est présent périodiquement dans les salons et expositions destinés à la promotion de ces produits locaux. Les plus fréquentés des touristes sont le marché de la route digue, le village artisanal du CENAM (67 ha); s’y ajoutent les magasins dans les environs des enceintes royales (comme à Ambohimanga). Par ailleurs, il faut signaler un net apport des sites touristiques (naturels ou culturels) dans l’augmentation de revenus, par les droits d’entrées, les dons…Ainsi, la création de ces infrastructures touristiques ainsi que l’épanouissement des activités entraînent le développement de leurs zones d’implantation, et même de la région. Et la diminution du chômage, l’accroissement du nombre de la population active et du revenu sont un indice de développement économique. 65

Les réalisations des exploitations des richesses touristiques de l’Imerina sont sur la bonne voie. Néanmoins, les problèmes liés aux infrastructures constituent un véritable handicap pour promouvoir le secteur. La spécialisation dans ce domaine s’avère insuffisante pour parfaire ce genre d’activité. Quant à la culture, au tourisme culturel, différentes manifestations sont organisées dont l’objet est de sensibiliser le public malgache et étranger sur les avantages à tirer des valeurs culturelles. Ces programmes sont également organisés dans le but d’attirer de plus en plus de touristes. Mais pour viser plus haut et obtenir un effectif plus élevé, le perfectionnement des infrastructures d’accueil est indispensable d’autant plus que des centres historiques peuvent et doivent être aménagés pour le tourisme. Cette tâche revient aux organismes spécialisés et opérateurs touristiques en vue de la promotion des sites culturels.

Chapitre II : Promotion des collines sacrées en matière de tourisme culturel

Section 1 : Aménagement des centres et sites historiques pour le tourisme Antananarivo assure la modernisation de son infrastructure pour répondre aux besoins d’une métropole en plein essor. L’élargissement des voies de communication et l’apparition de nouveaux périmètres commerciaux et / ou sociaux ou encore des aires de stationnement de taxi-brousse, les efforts s’annoncent prometteurs pour faire de l’Imerina un pôle d’intérêt. Ainsi, pour accueillir un tourisme qui n’est pas toujours d’ordre physique mais puisant ses ressources dans la culture à Antananarivo, certains centres sociaux et culturels doivent être aménagés et donc répondre aux conditions de réalisation de ce secteur. Les collines dites sacrées de l’Imerina sont elles-mêmes de véritables musées en plein air, réservoir de tous les renseignements et preuves historiques de l’identité nationale. Pour les travaux de restauration et de réhabilitation de ces sites aussi bien par le gouvernement que par les Syndicats d’Initiative pour la gestion de chaque colline, les résultats présentent concrètement un avantage dans cette promotion culturelle, d’où le tourisme va puiser ses essences. Face à cette importance, plusieurs centres sont transformés en musée et présentant un intérêt touristique optent pour la conservation d’objet de valeur. A Antsahadinta, ces Syndicats d’Initiative ont aménagé dans l’entrée un musée historique où, en plus des informations sur le site, sont exposés d' anciennes photographies ainsi que des ustensiles de cuisine…La création de ces centres devenus lieux d’exposition et de conservation, vitrines de la civilisation culturelle du pays, de la région, a pour vocation d’informer et sensibiliser la population à conserver sa culture, mais surtout, est appelée à créer des pôles d’attraction pour 66 le touristes avides de connaissance des traditions. Ils retracent en même temps l’histoire de l’Imerina. Il ne faut cependant pas oublier de mentionner l’aménagement d’un centre culturel écotouristique près de la colline royale d’Ambohimanga. Aménagement typique qui devrait toucher l’ensemble des collines sacrées de l’Imerina.

1-1 Amélioration et / ou réhabilitation des infrastructures touristiques

1-1-1 Infrastructures routières Les routes constituent un indice de développement d’un pays, d’une région, d’une ville, et même d’un quartier. Les voies de communication souvent en état des plus délabrés peuvent être des freins pour le développement. A Madagascar, la réhabilitation des routes nationales devra jouer un rôle important dans la promotion de l’économie. Les environs d’Antananarivo, en banlieue, sont desservis par un important réseau routier. Il reste à le rendre accessible pendant toute l’année. En Imerina, les taxi-brousses relient les différentes localités à partir de la Capitale. Et l’intérieur des quartiers est desservi par les taxis et les transports en commun appelés « taxi-be » En toute saison, les routes qui mènent aux collines sacrées de l’Imerina sont accessibles. Par exemple, à 21 km à gauche se dessine une route qui de la Capitale sinue aux flancs des collines et traverse des agglomérations de jardins et de maisons et conduit à Ambohimanga, une colline sacrée. Ces cités royales, bien qu’il y ait encore des difficultés, sont desservies par une route ou du moins une piste. Il est juste question de les conserver et indiquer aux carrefours la position des localités sur des panneaux bien visibles, pour mieux motiver les touristes à accomplir des circuits intéressants en direction des sites.

1-1-2 Les signalétiques Ici, il s’agit de panneaux, des points d’identification, d’indication qui sont indispensables pour la visite des sites. Mettre en place une signalétique appropriée et une structure d’accueil pour les visiteurs à tous les endroits où il existe une curiosité à voir. Un des problèmes rencontrés lors de nos descentes sur terrain, c'est que les places (surtout à Antsahadinta) ne sont pas toutes identifiées et par manque de guide, les visiteurs partiront sans connaître la véritable histoire du site. Toutefois, il y a quelques panneaux indiquant les vestiges et monuments, mais les informations sur les sites sont insuffisantes. Par ailleurs, la colline sacrée d’Ambohimanga dispose actuellement à l’entrée, à la porte ancienne (restaurée) de Tsiombiomby d’un grand panneau à inscription en trois langues (malgache, français, 67 anglais) sur l’histoire du site, le système défensif, les mesures particulières destinées aux touristes et un plan général du site d’Ambohimanga, ainsi qu’une aire de repos. Un tel aménagement devrait être réalisé sur l’ensemble de chaque colline royale qui est de plus en plus visitée en Imerina. Ces points se trouvent encore insuffisants malgré les efforts déjà entrepris pour la valorisation de ces sites.

1-1-3 L’infrastructure hôtelière De plus, l’amélioration des équipements hôteliers vise à offrir à la clientèle un réel confort. Les touristes qui débarquent dans la Capitale trouveront des hôtels de leur choix, allant de la grande maison ultra chic au petit restaurant et petites auberges qui leur font goûter aux spécificités typiquement malgaches. Néanmoins, l’état actuel des infrastructures hôtelières à Antananarivo ne nous permet pas d'attirer une catégorie plus élevée de touristes. Remarquons que sur l'axe routier vers Anjozorobe, là où se trouvent plusieurs collines sacrées, l'équipement hôtelier ou de restauration offre un service assez convenable pour ce qui est de la spécificité malgache, en quête du confort pour pouvoir accueillir un bon nombre de visiteurs nationaux et étrangers, dans le but de promouvoir la visite de ce genre de local pour l'économie touristique. Mais le problème est au niveau des sites qui sont dépourvus d'infrastructures. A l'exemple de la colline royale d'Antsahadinta, c'est l'élément manquant du puzzle pour constituer un centre d'intérêt touristique. La visite doit opter pour les circuits demi-journée où une journée, pour une partie de pique nique. Toutefois, l'aménagement d'une petite auberge traditionnelle ennoblit le site et renferme l'exploitation des atouts que présente ce village historique et donc contribuer à son développement, à celui de l'économie locale et même celle de l'Imerina où il présente une vertu spécifique et en tenant compte des intérêts que chacun peut en tirer. Cette mesure est valable pour tous les sites où les potentialités, quelle que soit la nature peuvent et doivent être transformées en opportunité touristique. Sachant que la qualité des hôtels, facteurs déterminants pour la venue des touristes étrangers, doit répondre aux besoins de la clientèle. Dès lors, la promotion des sites sacrés historiques et culturels s'avère être une tâche importante tant pour l'Etat, les responsables directs que pour la population riveraine. 68

1-2 Rôle des opérateurs touristiques dans la promotion des sites culturels Le but de toute entité œuvrant dans ce domaine est de donner aux visiteurs une meilleure image de l'Imerina et prolonger leur séjour dans cette région à la croisée des traditions. L'OMT, l'ORTANA, l'Association des Tours Opérateurs professionnels réceptifs de Madagascar, ces entités convaincues des richesses naturelles, historiques et culturelles de la Capitale ont pour objectif de promouvoir le tourisme national en faisant connaître aux Malgaches les spécificités et richesses de cette province. Le tourisme et la culture devraient être dans le même département ministériel pour faciliter la tâche dans la promotion des sites culturels afin que le tourisme culturel puisse être au cœur de la stratégie de développement.

1-3 Lancement des spécificités de la région Par ailleurs, il existe plusieurs groupements professionnels qui s'organisent à tous les niveaux de la profession à la production touristique pour promouvoir les produits touristiques et mettre en œuvre les actions de communication et de promotion. Les Opérateurs spécialisés exercent une fonction majeure dans la publication de ces opportunités touristiques. A travers les médias et les moyens de diffusion possibles (brochures, magazines, films documentaires…), la population ainsi que la clientèle seront en contact continuel avec les cultures dominantes, atouts et avantages de la province d'Antananarivo à présenter. Développer les moyens de publication s'avère primordial dans ce programme de lancement. En fait, les diffusions sont déjà en cours auprès de ces opérateurs touristiques par le biais de dépliants ou de revues et magazines. Mais il serait judicieux surtout pour la promotion des sites sacrés, d'organiser des animations culturelles que ces opérateurs pourraient commercialiser avec les offices chargés de promouvoir la destination "Analamanga". Faire connaître à la cible les atouts que constituent les collines sacrées d'Antananarivo par les souvenirs historiques, les vestiges et monuments du passé, les charmes d'antan s'avère nécessaire. Donc, cette forme de publicité est indispensable pour mettre en exergue les objectifs pour la promotion de ces sites. Créer et éditer des revues spécialisées, des magazines illustrant un véritable catalogue de la tradition. Diffuser des films ou documentaires présentant les valeurs culturelles de la région, principal élément de la découverte à promouvoir. Ces actions de promotion des sites et infrastructures touristiques contribueront à la connaissance des sites par les touristes et en même temps pourront attirer les investisseurs. L'arrivée de ces acteurs verra naître l'épanouissement des activités des sites et l'amélioration des potentialités touristiques. 69

Face à cela, nous allons énoncer quelques recommandations dans la mise en œuvre de la politique du tourisme et des programmes touristiques.

Section 2: Recommandations dans la mise en œuvre de la politique du tourisme - Concentrer l'intervention de l'Etat dans le développement touristique aux questions d'orientation et de soutien - Orienter les attributions du Ministère chargé du tourisme vers la supervision au niveau central, la détermination de la politique de promotion du tourisme à l'étranger et la définition du programme touristique national. - Favoriser la participation des associations touristiques et para-touristiques (associations artisanales, syndicat d'initiative) et des Services Provinciaux du tourisme à la diffusion de la politique de développement du tourisme dans leur région ainsi qu'à l'élaboration du plan régional et national du tourisme avec les responsables de l'organe central.

Section 3: Recommandations dans la mise en œuvre des programmes touristiques - Encourager dans les lieux de séjour l'exposition, vente d'articles d'art local, de cartes postales montrant les curiosités spécifiques des sites, de dépliants touristiques avec les différents itinéraires. - Ouvrir dans chaque site un livre d'or où les visiteurs mettront leurs impressions et leurs suggestions. - Installer à la sortie de chaque site une tirelire pour recueillir les dons qui pourront servir à supporter en partie les frais de fonctionnement. Education, information, conscientisation - Etablir en premier lieu un dialogue de sensibilisation de la population locale aux problèmes de l'environnement et aux valeurs du patrimoine naturel, historique et culturel. - Apprendre aux élèves des écoles locales les intérêts écologiques, économiques et scientifiques du site pour les faire participer à la conservation de la nature. - Faire participer les mass média à l'information du public sur les valeurs des sites et la nécessité de les protéger. - Pour chaque site, éditer et publier des dépliants faisant connaître au grand public les ressources naturelles et culturelles. - Informer les touristes sur les conditions de vie, les mœurs locales, les interdictions édictées par la législation et les coutumes locales avant leur arrivée au site. 70

En conclusion partielle de cette troisième partie, nous remarquons qu'il ne peut y avoir de développement sans une compréhension et un aménagement des structures du passé que nous ont léguées les ancêtres. A travers les sites historiques et culturels, l'identité s'exprime par la valorisation, la défense de la tradition, de l'histoire et des valeurs liées à ces lieux, considérant que les collines jouent un rôle prépondérant dans la diffusion des connaissances relatives aux patrimoines culturels de la région d'Analamanga. Cette vertu culturelle est une composante essentielle du développement. Et toute personne consciente de cette valeur ne se doit de prendre des mesures pour l'améliorer et la préserver pour permettre la réalisation d'activités touristiques, afin d'assurer un équilibre harmonieux entre le progrès culturel et la croissance économique. Ainsi l'individu peut se vanter d'avoir retrouvé sa fierté régionale par la connaissance de son patrimoine; mais aussi, la valorisation de cette richesse touristique a mobilisé tous les services du développement: les organisations gouvernementales et privées, les maisons d'éditions, les agences de voyages compétents, les syndicats d'initiative pour exploiter cette potentialité à la diffusion d'une politique de développement adaptée aux besoins et aux caractères propres des cultures malgaches. Le vivier culturel est bien un atout majeur pour la promotion du tourisme en l'occurrence culturel, et le développement de ce secteur serait un pont pour passer de l'autre côté de la pauvreté vers un développement économique durable. 71

Conclusion générale

Les souverains de l'Imerina se sont servis de leur monarchie respective pour fonder l'actuelle Antananarivo. La vie culturelle y est fondée sur le culte et le respect des ancêtres ainsi que la transmission de génération en génération de cette sagesse par l'oralité, caractéristique essentielle de la culture malgache. Et c'est par ce respect que s'est développée la culture matérielle, en l'occurrence l'architecture. Elle représente les diverses pressions culturelles de chaque occupation : de l'époque "vazimba", de la royauté d'Andrianjaka à Nampoina centralisant le pouvoir et la sacralité sur le Rova, l'ère de Radama et les reines successives, période de la formation de la plus grande partie du Patrimoine bâti d'Antananarivo et enfin la période actuelle où tout ceci va être un produit économique. Mais quelle que soit son évolution, l'Imerina a atteint une physionomie originale et a su conserver son cachet authentique. Cette originalité s'est exprimée par les collines sacrées, sites ayant abrité une épouse du roi Nampoina, un tombeau royal et un talisman. L'objet de cette étude s'est proposé de comprendre, de faire connaitre la particularité de ces sites et les vestiges associés à leurs caractéristiques sacrées et qui les différencient des autres sites historiques de l'Imerina afin de procéder à leur mise en valeur et leur exploitation pour le secteur touristique dans la région. A vrai dire, les hypothèses avancées ne sont pas effectivement vérifiées, puisque les inconvénients à l'exploitation des richesses culturelles freinent carrément le développement du tourisme. Certes, cette valeur existe à travers les collines de la région d'Analamanga et elle peut contribuer au développement du tourisme dans toute cette entité géographique que constitue l'Imerina. Et aussi parce que les éléments de ce patrimoine sont tous les produits touristiques potentiels. Et en rapprochant les préoccupations économique, sociale et environnementale, le tourisme culturel peut apporter une contribution décisive au développement durable. Il peut améliorer la situation des entreprises et le bien- être de la population, favoriser un comportement responsable des touristes tout en répondant à leurs attentes et faciliter la gestion du patrimoine naturel et culturel. Aussi, le développement touristique participe-t-il à la préservation du patrimoine et à l'intégration de nouveaux acteurs dans l'espace rural. Des organismes spécialisés dans la promotion des sites touristiques vont s'ouvrir aux enrichissements extérieurs pour le développer et donc créer plus de moyens possibles pour publier et faire connaitre les cultures dominantes. La médiatisation des actions de promotion doit être menée à bien pour que la restauration et la valorisation du patrimoine deviennent un 72 enjeu pour un développement durable. Durable également car la mise en place d'un tourisme culturel respectueux de la tradition et de l'environnement naturel peut devenir un sérieux atout pour Madagascar. Bref, le tourisme culturel peut bien se développer dans la mesure où ce secteur puise la plupart de ses ressources dans le vivier culturel et ainsi, il peut être au cœur de la stratégie de développement même de l'économie de la région d'Analamanga, des Hautes Terres Centrales de l'Imerina et de Madagascar. 73

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- Ouvrages spécifiques 8-BOYER(M.)1996. l'invention du Tourisme. s.l. : Gallimard, 1996.

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10-DECARY (R.) sd. Le tourisme à Madagascar. Paris : encyclopédie mensuelle d'Outre-Mer, sd.

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19-RAHARIJAONA( Dr.) 1954. Les tombeaux royaux du rois d'Ambohimanga. s.l. : BAM, 1954. XXXII . 74

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24-Dossier de l'Association MAMELOMASO, 2003

25-Un appel au civisme pour la préservation d'in patrimoine historique. s.l. : Revues de l'Océan Indien, Madagascar, Fevrier 2004. Vol. p 36-38.

26-Les 39 sites touristiques inventoriés Hautes Terres:. s.l. : Midi Madagascar n° 6437. Vol. p 12.

27-PCD de la commune rurale d'Ambohimanga -Rova et d'Androhibe Antsahadinta

-Site Web BIBLIOGRAPHY \l 1036 [Microsoft Corporation] s.l. : Microsoft Encarta 2007, c 1993-2006.

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http://en.wikipedia.org/wiki/ http://www.analamanga.gov.mg 75

Table des matières

Sommaire Introduction générale ...... 1 Chapitre I : Cadre conceptuel et aspect historique...... 5 Section 1 : Concept de base ...... 5 1-1. Tourisme ...... 5 1-2. Tourisme culturel ...... 5 1-3 Promotion du tourisme ...... 5 1-4. Patrimoine...... 6 1-5. Patrimoine culturel : ...... 6 1-6. Le sacré : ...... 6 1-7. Développement durable ...... 6 1-8. Patrimoine, objet du tourisme culturel ...... 7 1-9 Intérêts des sites historiques et culturels...... 8 2-1 Culturalisme...... 8 2-2 Fonctionnalisme ...... 9 2-3 Individualisme méthodologique...... 9 3-1. Genèse du phénomène touristique ...... 10 3-2-1 Situation actuelle du tourisme malgache ...... 10 3-2-2 Une offre touristique très riche ...... 11 Chapitre II : Mise en place du peuplement et tourisme de l’Imerina ...... 15 Section 1 : Rappel historique ...... 15 1-1- Découverte de l’Imerina ...... 15 1-2- La période « Vazimba » ...... 16 1-3- Formation du royaume Merina ...... 16 Section 2 : Tourisme de l’Imerina ...... 17 2-1- L’Imerina à l’échelle nationale ...... 17 2-2. Le tourisme dans la région Analamanga ...... 19 Section 2 : Le patrimoine culturel immatériel ...... 27 2-1 La tradition et le savoir-faire ...... 27 2-2 Le culte des ancêtres ...... 28 Chapitre II : Présentation de la zone d’étude ...... 30 Section 1 : Aperçu général ...... 30 76

1-1 Identification des collines ...... 30 1-2 Sacralité des collines ...... 32 1-3 Particularités et caractéristiques des collines...... 33 Section 2 : Présentation des sites ...... 33 2-1 Site d'Ambohimanga ...... 34 2-2 Site d'Antsahadinta ...... 42 2-3 Attraits et intérêts touristiques des deux sites ...... 48 2-4 Problèmes relatifs à l’environnement ...... 48 Section 3: Perception locale de la valeur du patrimoine culturel ...... 49 3-1 Conception de la population d'Ambohimanga Rova ...... 49 3-3 Respect de la culture locale ...... 51 Chapitre III : Inconvénients à l’exploitation des richesses culturelles ...... 54 Section 1 : Manque de promotion ...... 54 1-1 Insuffisance de sensibilisation ...... 54 2-2 Facteurs de dégradation ...... 54 2-3 Problème de base : l’intérêt porté sur le patrimoine ...... 55 Chapitre I : Identité culturelle des collines et développement durable ...... 57 Section 1 : Valorisation du patrimoine ...... 57 1-1 Mesures de protection ...... 57 1-2 Mise en valeur des sites ...... 60 Section 2 : Culture et développement ...... 63 2-1 Progrès culturel et croissance économique ...... 63 Section 1 : Aménagement des centres et sites historiques pour le tourisme...... 65 1-1 Amélioration et / ou réhabilitation des infrastructures touristiques ...... 66 1-2 Rôle des opérateurs touristiques dans la promotion des sites culturels ...... 68 1-3 Lancement des spécificités de la région ...... 68 Face à cela, nous allons énoncer quelques recommandations dans la mise en œuvre de la politique du tourisme et des programmes touristiques...... 69 Section 2: Recommandations dans la mise en œuvre de la politique du tourisme ...... 69 Section 3: Recommandations dans la mise en œuvre des programmes touristiques ...... 69 Conclusion générale ...... 71 Nom: RASOARIMALALA Prénom: Volatina Date et lieu de naissance: 24 Décembre 1986 à Morondava Adresse : Bloc La Céleste, pl2, CU Ankatso II Thème : Tourisme et Patrimoine Culturel, cas des collines sacrées de l'Imerina (Ambohimanga-Antsahadinta) Rubrique épistémologique: Sociologie du Tourisme Nombre de pages:80 Nombre des tableaux: 09 Nombre des figures: 14

Résumé Depuis le début de 1'époque de la royauté et même jusqu'à présent, la colline royale représente le principal symbole de l’identité culturelle du peuple de Madagascar. A vrai dire, les douze collines sacrées de l'Imerina ont une grande importance historique pour les Merina, et constituent une véritable illustration de son histoire. Cette forme de paysage dispose sans doute d'un intérêt touristique pour la ville. Certes, la valorisation de ces sites sacrés et avec les efforts déjà commencés contribue à leur promotion grâce à une politique intégrée bien conçue sur l'héritage culturel, de ce fait, la région Analamanga devrait être capable de donner aux touristes une expérience culturelle d'une valeur égale à celle d'autres pays. Bref, la culture reste le principal acteur de développement du tourisme, ce dernier rime toujours avec la culture et ce n'est pas pour rien si le tourisme culturel existe !

Mots clés : patrimoine culturel, sacré, tourisme culturel, promotion du tourisme, développement durable.

Directeur de recherche: Mme Ramandimbiarison Noëline, Professeur CURRICULUM VITAE

Nom : RASOARIMALALA Prénom : Volatina Date et lieu de naissance : 24 Décembre 1986 à Morondava Adresse: Bloc La Céleste, p12, CU Ankatso II

DIPLOMES OBTENUS

2006 : Baccalauréat d'enseignement général série A2 2009 : Diplôme de fin d'études du 1" cycle en Sociologie (DEUG) 2010 : Licence en Sociologie à la faculté de Droit, d'Economie, de Gestion et de Sociologie, Université d’Antananarivo.

CONNAISSANCES LINGUISTIOUES Malgache : langue maternelle Français : Parlée et écrite Anglais : en cours de perfectionnement

CENTRES D'INTERETS Lecture, voyage et musique.