ESCOUSSENS : Un territoire entre plaine et montagne

Fig. 1. Le paysage emblématique de la commune se trouve sur le piémont nord de la Montagne Noire.

Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du - 1 - Un paysage contrasté

La commune d’ occupe l’extrémité sud du département du Tarn. Au sud, la limite communale matérialise le point de jonction entre les départements du Tarn et de l’Aude et entre les régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. D’une superficie de 2362 ha, elle se trouve sur le piémont nord de la Montagne Noire avec une altitude s’étageant entre 250 m et près de 900 m1 (Fig. 3-4). Elle est délimitée au sud par les contreforts de la Montagne Noire, qui s’élèvent de 400 à 900 m, puis par les premiers coteaux, de 250 à 400 m, et s’étend, au nord, sur la plaine de (Fig. 1 et 2). Le bourg et les principaux hameaux se situent en moyenne à 300 m d’altitude sur les coteaux. Le village d’Escoussens colonise un coteau cerné par les ruisseaux du Bernazobre et du Mouscaillou.

Fig. 2. Vue de la plaine que ferme au sud la Montagne Noire.

1 - L’essentiel de ce paragraphe a été tiré de Bureau d’études Henry-Luc Mamar, « Lecture du paysage », PLU d’Escoussens, de la communauté de communes Sor et Agout, volet 2. Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 2 -

Fig. 3. Carte générale de la commune.

Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 3 -

Fig. 4. Carte de la commune.

Le réseau hydrographique est composé pour l’essentiel du ruisseau du Bernazobre et son affluent le ruisseau du Mouscaillou qui s’écoulent selon un axe sud-nord. Alimentés par de nombreux affluents, ils prennent leur source dans la montagne. Le Bernazobre, la prend à

Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 4 - 700 m d’altitude, au cœur de la forêt du Cayroulet et traverse la commune de part en part pour se jeter dans le Sor, dans la plaine de Castres. Le ruisseau du Mouscaillou, lui, prend sa source à 830 m d’altitude, non loin des Viviers de Fontbruno. Il rejoint le Bernazobre sur le territoire de la commune de Labruguière. Les deux principaux affluents sont le ruisseau des Barthès, affluent du Bernazobre, qui coule au sud-est du village et le ruisseau de la Prune, qui serpente non loin de la ferme du même nom dans la montagne et se jette dans le ruisseau du Mouscaillou. En contrebas de ce point de rencontre, une usine de délainage a été montée en 1961. Le ruisseau de Roudille et la rivière l’Alzeau prennent leur source à l’extrémité sud de la commune et alimentent les communes audoises du versant sud.

Fig. 5. Vue d’un bassin de Roudille, sur les hauteurs de la forêt de Cayroulet.

Le territoire est formé par une végétation naturelle fournie, composée de bois de feuillus et de conifères, de haies bocagères et de ripisylves. Les bois, la bordure de la forêt d’Hautaniboul et la forêt de Cayroulet pour l’essentiel, constituent la part la plus importante de la trame végétale soit 68 %. Les ripisylves soulignent le paysage en bordant les ruisseaux. La trame bocagère, elle, est présente sur les coteaux et le long des routes.

Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 5 - La forêt originelle était composée de hêtres et de chênes qui ont été abandonnés lors des premiers reboisements au début du XXe siècle. Les résineux à croissance rapide ont alors été favorisés, épicéa et douglas, mais maintenant, les feuillus comme le hêtre (Fig. 6), ou, les résineux à croissance lente comme le sapin pectiné, sont privilégiés. Le paysage de la montagne a été bouleversé à la suite de l’abandon de l’agriculture, les taillis ne sont plus coupés et les « vacants » communaux se reboisent naturellement.

Fig. 6. Hêtraie dans la forêt de Cayroulet.

Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 6 - La constitution du territoire

L’occupation antique et le Haut Moyen Âge

Escoussens est issu du nom de personne romain, Corsinius, « castel des Corcenx, d’Escorcenx »2. En l’état des connaissances, l’occupation antique ne peut être relevée que partiellement, et uniquement dans des écarts. Des céramiques antiques ont été retrouvées sur les sites de Mont-Saint-Jean et de Jossoly. L’habitat s’implante de manière diffuse et la première mention de l’église paroissiale Saint-Saturnin ou Saint-Sernin n’apparaît dans les sources qu’en 11503. Le vocable renvoie pourtant à une fondation plus ancienne, relevant au plus tard de l’époque carolingienne.

D’une seigneurie laïque à la prise de possession des chartreux : un long cheminement

La création du nouveau castrum d’Escoussens, associant village et forteresse, s’inscrit selon S. Campech4 et J.-L. Biget5, dans une entreprise générale et systématique de peuplement6. C’est ce qui est communément appelé le mouvement des castelnaus, différents des bourgs castraux antérieurs qui, eux, se sont spontanément agglomérés auprès des châteaux. Sa création et construction est accordée en 1185 par le vicomte de Trencavel, Roger II7, qui l’inféode au seigneur Raimond de , permettant à cette famille un développement conséquent de leur seigneurie puisqu’en 1153, ils acquièrent et en 1183, Montcuq (Cuq-Toulza)8. Le castrum est implanté près de l’église paroissiale qui bénéficiait déjà d’un site de hauteur.

2 - J. LE POTTIER (dir.), Communes du Tarn, dictionnaire de géographie administrative, paroisses, étymologie, blasons, bibliographie, Archives et Patrimoine, , 1990, p. 137. 3 - G. BES, L’église Saint-Saturnin d’Escoussens, dact., mairie d’Escoussens, 1978, p. 9. 4 - S. CAMPECH, L’occupation du sol du piémont nord de la Montagne Noire au Moyen Âge : enquête archéologique et documentaire, mémoire de maîtrise, Université de Toulouse-Le Mirail, 1988, t. I, p. 62-63. 5 - J.-L. BIGET, Histoire de Castres, , la Montagne, Toulouse, Éd. Privat, Coll. « Histoires de », rééd. 2004, p. 40. 6 - J.-L. BIGET, op cit., p. 65 et 78. 7 - T. AZÉMAR, Coutumes d’Escoussens (Transaction du 10 janvier 1515), p. 133. 8 - J.-L. BIGET, op. cit., p. 71 et 78. Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 7 - En 11879, la seigneurie est divisée entre trois co-seigneurs : le seigneur de Dourgne, Pierre de Tripol, son neveu, et Unaut del Gua et sa femme Bernarde. C’est dans la nouvelle géographie politique dessinée après le traité de Paris de 1229, que le comte de Toulouse, Raimond VII, renforce sa suzeraineté au pied de la Montagne Noire10. Il achète en 1231 tous les honneurs de Raimond de Dourgne, ce qu’il possède tant à Dourgne qu’à , ou Escoussens. Par la suite, ce dernier concède la seigneurie d’Escoussens à Guillaume Fort de Beaufort et Arnaud de Ventenac11. Guillaume Fort de Beaufort en deviendra rapidement le seul maître.

Fig. 7. Le village en 1610 (A.D. Haute-Garonne, 8 B 059). En contrebas du village, le ruisseau du Bernazobre et les moulins.

Le territoire, sillonné par de nombreux ruisseaux, a donné lieu dès le Moyen Âge à l’exploitation de la force motrice de l’eau pour les ateliers de production. En 1278, lors du partage entre les frères Guillaume et Esquin Fort, il est question d’un moulin établi sur le ruisseau du Bernazobre12. En 1283, les co-seigneurs Gilibert Audebaut et Guillaume Fort donnent en acapte (en fief) à Guillaume Metge une terre dans la montagne au lieu-dit La Bougassara afin qu’il construise une mouline à battre le fer sur la montagne d’Escoussens, « una moulina a batre fer » et établisse à côté une forge13, « costa la dicha molina far et bastir una fargua per fondre peyra ». Il est précisé que le combustible, le bois, tant pour la mouline

9 - C. BRUNEL, Les plus anciennes chartes en langue provençale, Paris, Picard, 1926, p. 224, texte 232. 10 - J.-L. BIGET, op. cit., p. 83. 11 - S. CAMPECH, op. cit., p. 61. 12 - A.D. Tarn, H 190. 13 - A.D. Tarn., H 190, f° 19. E. CABIÉ, « Forges ou moulins à battre le fer de la Montagne du XIIIe au XVIIIe siècles », Revue du département du Tarn, 1903, t. 20, p. 240. Il est bien difficile de donner une interprétation fiable de « farga per fondre la peyra », forge ou atelier ? réutilisation de scories ? Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 8 - que pour la forge, est pris dans la forêt. L’attestation en 1283 de la mouline à battre le fer, forge hydraulique de réduction directe et ancêtre de la forge à la catalane, est la plus ancienne mention de mouline recensée dans le Midi14. La Montagne Noire a été le terrain d’une importante activité sidérurgique dès l’époque gallo-romaine. Ainsi, il n’est pas étonnant de trouver à une date précoce des activités issues de cette technique. Si la tradition voulait qu’il y ait eu une mine de fer à En Cancé, dans la montagne, les sources ne permettent pas de l’attester. Quant à la mine de cuivre, exploitée au XVIIIe siècle et rouverte au XXe siècle, aucune source ne permet de préciser s’il y a eu une activité au Moyen Âge en dehors de la tradition qui établit une corrélation entre la mine de cuivre dans la forêt de Cayroulet et le développement de l’activité des martinets à cuivre à Durfort dès le XIVe siècle. E. Cabié, dans une étude maintenant ancienne, précisait qu’il y avait une forge qui traitait le minerai de cuivre à La Prade, sur le versant audois15.

En 1359, Raimond Saisse et sa femme, riches bourgeois de Castres, fondent un couvent de Chartreux à Saïx16. En 1367, les Chartreux reçoivent les biens de Jordane Audebaud, fille héritière de Raymond, co-seigneur d’Escoussens, soit un quart de la montagne de Cayroulet, un four situé à Escoussens, un bois et des moulins. Par legs, donations et achats, les chartreux vont acquérir au cours du XIVe siècle une part de plus en plus importante de la seigneurie. Lorsqu’en 1457, Catherine de Loys lègue tous ses biens de la co-seigneurie d’Escoussens aux Chartreux, ils acquièrent le dernier quart de la montagne de Cayroulet17. Ils détiennent alors l’essentiel de la seigneurie. En 1448, ils désignent les consuls18. Ils ne possèdent pourtant la totalité de la seigneurie qu’en 1506-1507. En 1515, les Chartreux édictent les libertés et franchises d’Escoussens19, qui révèlent une réaction seigneuriale très marquée et une perte des libertés des habitants du lieu. Ils détiennent la seigneurie d’Escoussens jusqu’à la Révolution. L’ordre des Chartreux, au même titre que celui des Cisterciens, semble avoir été un ordre pourvoyeur de nouvelles techniques et un ferment de nouvelles activités économiques.

14 - C. VERNA, Le temps des moulines, fer, technique et société dans les Pyrénées centrales (XIIIe-XVIe siècles), Paris, Éd. de la Sorbonne, 2001, p. 99-100. 15 - E. CABIÉ, « op. cit. », p. 243. 16 - S. CAMPECH, op. cit., p. 61-62. 17 - J. ESCANDE, Escoussens sous la royauté (1185-1789), Castres, Éd. Midi France Communication, 1988, p. 39. A.D. Tarn, H 190, 1453, Cession à Catherine de Loys des droits et possessions sur Escoussens. Ce document permet d’évaluer la totalité des possessions et ce que détenaient les Chartreux. 18 - S. CAMPECH, op. cit., p. 62. 19 - T. AZÉMAR, Coutumes d’Escoussens (Transaction du 10 janvier 1515), Albi, 1899, 155 p. Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 9 - Le territoire dont ils prennent possession est déjà exploité à des fins économiques mais ils sont à l’origine de nouvelles orientations et de nouveaux développements. Le 16 septembre 1491, Elie de Brettes possède une scierie établie sur le ruisseau de Vernazobres au lieu-dit La Ressègue20. Elle est toujours en activité en 1521 et relève alors directement des Chartreux. En 1531-1532, le prieur des Chartreux donne en afferme une teinturerie21. Ceci témoigne du développement de l’activité textile, les moulins foulons n’apparaissent dans les sources qu’à partir du XVIIe siècle.

L’occupation du territoire sous l’Ancien Régime

L’habitat se structure très rapidement au pied du château22, dans un premier temps sous la forme d’un « barri »23 puis le village est protégé par une enceinte. La fin du XVe siècle et le début du XVIe siècle paraissent être une période prospère pour Escoussens. Elle correspond, de surcroît, à l’acquisition de la totalité de la seigneurie par les Chartreux de Saïx. Des vestiges ont été conservés de cette période dans les édifices, au château, dans l’architecture civile mais aussi dans l’église paroissiale, entièrement reconstruite à ce moment. Le chantier de construction est achevé en 1556, date gravée sur le culot sud-est du porche de l’église. Au cours des XVe et XVIe siècles, l’habitat semble émerger à l’extérieur et c’est au cours du XVIIe siècle que l’habitat colonise la pente en vis-à-vis de l’église puis au pied de cette dernière. Le compoix de 156724 recense 209 propriétaires à Escoussens, ce qui ramène la population par un système d’équivalence avec des chiffres postérieurs (1695 et 1874) à 600- 700 personnes25. Cinq hameaux sont alors cités : le Sindié, la Blancarié, la Faurinié, en Vayssière, la Rivalarié, les Ricardous. Un siècle plus tard, en 1674, Escoussens compte 754 âmes. En 1695, 237 propriétaires sont recensés sur Escoussens et le village compte 354 personnes26. Pourtant, c’est vraisemblablement au XVIIIe siècle, et principalement dans la première moitié, que l’explosion démographique et économique est à l’origine d’une reconstruction très

20 - A.D. Tarn, H 190. 21 - A.D. Tarn, H 190. 16 février 1531-1532. 22 - La formation du village fait l’objet d’un dossier, « Escoussens, un village du piémont nord de la Montagne Noire », auquel il est possible de se référer pour le détail. 23 - Un « barri » est un faubourg qui se développe aux pieds des murailles. 24 - J. ESCANDE, op. cit., p. 58. 25 - J. ESCANDE, op. cit., p. 58-59. A.C. Escoussens, CC 4. A.D. Tarn, H 213. 26 - A.D. Tarn, H 213, Registre. Dénombrement des familles d’Escoussens. Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 10 - importante. En 1732, la population recensée compte 172 feux soit approximativement 894 habitants27.

Fig. 8. Carte de Cassini, milieu XVIIIe siècle, le territoire d’Escoussens (A.D. Tarn, 1 Fi 352/2).

27 - C. ASTOUL-BACH, Escoussens en Montagne Noire, dact., 1980, p. 81. Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 11 - Masages, hameaux, métairies et fermes

Neuf hameaux sont représentés sur le cadastre de 1837. Leur origine semble être ancienne et l’appellation « masage » retrouvée dans les compoix d’Ancien Régime apporte des indications supplémentaires. Les masages sont des habitats groupés qui se sont formés à partir de l’implantation d’une famille, à la fin du XVe siècle. Ils se sont multipliés au XVIe siècle dans la moitié septentrionale du Lauragais28 mais ne se sont pas développés au-delà du XVIe siècle. Ainsi, sur le territoire, plusieurs masages emblématiques peuvent être relevés. Le Masage des Ricardous est cité en 1567 et la majorité des habitants portaient encore le patronyme en 1837. Il est de même du masage des Faurinié (des Faury), de la Blancarié (des Blanc), du « masage de Vayssieyre » (d’En Vayssière), tous mentionnés en 1567. Le hameau des Miquelles est appelé « Massage sivé des Corbières » en 1567. Au XVIIe siècle, les Chartreux possédaient en biens propres sept métairies. Seize fermes sont encore nommées « métairie » sur le cadastre de 1837. Les petites unités d’exploitation, les métairies29, sont implantées en plaine et en Montagne. Une grande part appartenait aux Chartreux ou l’ont été à une période donnée. Le compoix de 1567 dénombre la métairie du Brel, « del Bruelh », et celle de Mont-Saint-Jean, appelée alors « Mettarie de la Garrigue ». Quelques toponymes peuvent être directement reliés à l’implantation des Chartreux sur le territoire. Le hameau des Abbats établi en contrebas d’Escoussens fait référence directe aux abbés et aux Chartreux. Le site de Fontbruno, domaine agricole des Chartreux ou grange monastique, situé dans la montagne, a emprunté le nom du fondateur de l’ordre. L’aménagement hydraulique avec les bassins de Roudille existeraient dès 150230, période à laquelle les Chartreux sont les seigneurs principaux d’Escoussens. Sur place, pourtant, la date la plus ancienne relevée est celle de 1666, date gravée dans les caves voûtées du château.

28 - C. LHUISSET, L’architecture rurale en Languedoc-Roussillon, Baume-les-Dames, Éd. Les Provinciades, 1980, p. 55. 29 - Cf. note précédente. 30 - G. BES, Les seigneurs d’Escoussens, dact., 1978, p. 14. Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 12 - L’activité économique au XVIIe siècle

L’eau et le bois

Une autre activité directement liée au territoire est celle du charbonnage, non négligeable au regard de la place de la forêt sur le territoire de la seigneurie. La production existe probablement depuis la formation du village, et elle apparaît dans les sources très tôt : dans les coutumes de 135031 mais également lors du détail des droits sur la forêt au milieu du XVe siècle32. En 169533, si seulement neuf charbonniers logeaient au village, trente-deux vivaient dans les écarts. Cette profession est alors la plus représentée lors du recensement de la population, avec quarante et un charbonniers alors que seulement douze tisserands sont mentionnés. Quatre moulins nobles sont recensés en 1616 et 161834 et un seul moulin drapier dépendant des Chartreux est mentionné en 1651. Dans un acte notarié du mois de décembre 1682, un autre moulin foulon est baillé par les Chartreux à un marchand Mathieu Faury35.

Fig. 9. Détail de la carte de Cassini, deuxième moitié du XVIIIe siècle. Les moulins sont installés le long du Bernazobre (A.D. Tarn, 1 Fi 352/2).

31 - M. GRESLE-BOUIGNOL, « À Escoussens, 1350, Un curieux différent entre les coseigneurs et les habitants », Bulletin de la Société des Sciences, Art et Belles Lettres du Tarn, XXXe année, 1971, p. 530-542. 32 - A.D. Tarn, H 190, 1464. 33 - A.D. Tarn, H 213. 34 - A.D. Tarn, 6 E 1-332, f° 42 v°. 35 - A.D. Haute-Garonne, 8 B 060, H3 Castelnaudary, 1669. Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 13 - Avec le domaine agricole de Fontbruno et les autres métairies créées dans la montagne, les religieux exploitent le couvert forestier. Un texte de 1669 relate avec force détails les activités des Chartreux qui ont défriché plus de « mille cesterées » du terrain situé en montagne pour en faire des terres labourables pour les métairies et une fabrique de verre à vitre36.

Le verre à vitre ou le verre plat

Les verreries forestières sont connues dans la Montagne Noire dès le XIVe siècle. Elles sont initiées par la famille de Robert au XVe siècle dans la région de Revel et ce jusqu’au milieu du XVIe siècle37. Les de Robert se déplacent par la suite sur le « plateau » d’ au milieu des forêts où ils forment un petit centre verrier durable de 4 à 5 verreries. Mais les verreries de ce secteur disparaissent à l’extrême fin du XVIIe siècle, moment où les Chartreux développent un autre centre de production, celui du verre à vitre ou verre plat. Ils font appel à des maîtres verriers extérieurs, dans un premier temps, les lorrains Salomon de Thiétry et le sieur de Tissac, gentilshommes verriers, pour constituer un premier centre de production à Laprade, sur le versant sud de la montagne. Ce dernier approvisionna en 1642 la communauté Cistercienne de La Rode et le couvent des Chartreux à Saïx pour « 210 liens de verre pour fere des vitres ». Ce site fut rapidement abandonné et un acte de 1648 précise que les sieurs de Tiétry fabriquent à la vitrière de la forêt de Cayroulet 4100 liens de vitres en une seule campagne. Entre 1651 et 1683, le syndic des Chartreux passe plusieurs contrats avec la famille d’Hennezel, famille de gentilshommes verriers du Nivernais et Cambrésis38. Il est alors précisé qu’ils peuvent s’installer dans la verrerie du Pas de l’Apost, dans le bois de Cayroulet, non loin de Fontbruno. La production augmente : 6300 liens de verre plat en 1658-1659. L’établissement est alors en pleine activité du 8 mai au 26 octobre. En 1682, le syndic des Chartreux passe un dernier contrat avec Josué d’Hennezel pour trois campagnes. Le contrat est passé pour des quantités importantes puisqu’à raison de 300 liens par semaine pour une campagne de six mois soit 6000 liens, reprise trois fois, la production peut atteindre 20000

36 - A.D. Haute-Garonne, 8 B 060, H 3, Castelnaudary, Plainte des consuls d’Escoussens contre les chartreux de Castres, 1669. 37 - J. BONHÔTE, W.VAN RIESEN, « La longue tradition verrière du Tarn jusqu’à la fin du XIXe siècle », De la verrerie forestière à la verrerie industrielle, du milieu du XVIIIe siècle aux années 1920, Actes du colloque d’Albi, 1996, 1998, p. 184. 38 - Cf. note précédente et L. CALISTE, Le verre du Moyen Âge à nos jours, coll. Guides du Patrimoine du Tarn, Patrimoine en Montagne Noire, CAUE du Tarn, Éd. Un Autre Reg’Art, Albi, 2008. A.D. Tarn, 6 E1 327, 328, 329, 332. Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 14 - liens. Pour l’année 1669, les Chartreux tirent plus de 10000 livres de rente de la vente des productions de verre. Cette collaboration dura trente années et fut fructueuse, il semblerait que les chartreux se soient attribué une part importante du marché du verre à vitre dans le Midi. Leur activité a largement entaillé le couvert forestier si l’on en croit les plaintes des consuls d’Escoussens en 166939. Ils détenaient deux scieries. Le bois alimentait en combustible la vitrière mais aussi, et ceci est un élément nouveau, le bois scié servait à la fabrication de caisses pour l’entrepôt et le transport des vitres. Les Chartreux retiraient tous les ans plus de 140000 livres de profit tant de la forêt que de la vitre et du « cristal », et du charbon qu’ils faisaient faire. Le plan de 1669 révèle un véritable complexe d’activité : la vitrière, la métairie attachée, une scierie et un martinet. Ce dernier pouvait être utilisé pour les fonctions de la verrerie : pour écraser les pierres de soude.

Fig. 10. Extrait d’une carte de 1669 (A.D. Haute-Garonne, 8 B 060), sur laquelle il est possible de voir le complexe associé à la Vitrière.

39 - A.D. Haute-Garonne, 8 B 060, Castelnaudary, H3, 1669. Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 15 -

Fig. 11. Extrait de la carte de Cassini, deuxième moitié du XVIIIe siècle (A.D. Tarn, 1 Fi 352/2).

Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 16 - Le développement économique au XVIIIe siècle grâce à l’essor de l’activité textile

L’inventaire des biens des chartreux en 1750 détaille un territoire de 1780 ha en biens propres, ce qui revient aux trois-quarts de la superficie de la commune (2362 ha)40. 1378 ha sont alors occupés par de la forêt et 402 ha sont des terres cultivables exploitées par neuf métairies : la Serre-Haute, la Métairie-Haute, Fontbruno (129 ha), la Prune, En Cancé, la Vitrière, la Rassègue, le Sindié, En Vaissière. Ils sont également propriétaires de trois moulins à blé, un moulin à foulons (Lavessenq), une teinturerie, une scierie, du four banal du village, et des verreries. La politique d’exploitation du territoire par les Chartreux s’est concentrée pour l’essentiel dans la montagne, peu dans la plaine, pourtant très productive. Les unités agricoles qu’ils ont développées ont pour vocation le défrichement, et sont liées directement à l’entretien et à l’exploitation de la forêt. L’activité textile, si elle s’est développée sur la seigneurie au même titre que dans le reste du territoire du pied de la Montagne Noire, peut être suivie à Escoussens à travers l’activité d’un homme, Claude Choussat. Arrivé dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, son entreprise fut poursuivie par celle de son successeur, Claude Choussat Cadet. Sa maison qui disposait aussi d’une petite boutique contenait pour « 200 livres de marchandise et des frisons et du fil qui était aux fileuses »41.

40 - G. BES, op. cit., p. 13. 41 - J. ESCANDE, op. cit., p. 80. Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 17 -

Fig. 12. Vue de la halle construite en 1737.

Claude Choussat, alors consul, fait construire la halle en 1737 au centre de la place, signe de l’essor marchand que connaît ce petit village. Claude Choussat Cadet reprend l’activité en 1747. Grâce à son livre de raison, son activité est détaillée entre 1757 et 180942. Marchand-fabricant, il achète régulièrement des cheneviers (champs de chanvre), des ballots de laine ou de la bourre, il fait fabriquer des cordelats, tissu épais, solide et presque imperméable, vendu au Canada, et des frisons, « espèce de flanelle de demi-aune de large », qui se vend surtout aux foires de Bordeaux, puis est expédiée à Genève et consommée en Suisse et en Allemagne43. Ces deux productions apparaissent dans les transactions effectuées

42 - A.D. Tarn, 1 J 1207 1. Voir aussi, F. HUBAUT, « Présentation de la série J des Archives départementales du Tarn », L’industrie en Midi-Pyrénées de la préhistoire à nos jours, Actes du Congrès régional de la Fédération Historique de Midi-Pyrénées, juin 2006, 2007, p. 369-381. S. IZAC-IMBERT, « L’apport des archives pour la connaissance de l’histoire industrielle : quelques exemples tarnais. Quelle stratégie pour la collecte des archives industrielles ? », L’industrie en Midi-Pyrénées de la préhistoire à nos jours, Actes du Congrès régional de la Fédération Historique de Midi-Pyrénées, juin 2006, 2007, p. 359-368, et A. BÉA, Escoussens, un village du piémont, coll. Guides du Patrimoine du Tarn, Patrimoine en Montagne Noire, CAUE du Tarn, Albi, Éd. Un Autre Reg’Art, 2007, p. 22-23. 43 - L. DUTIL, L’État économique en Languedoc à la fin de l’Ancien Régime (1750-1789), Paris, Hachette, 1911, p. 461. Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 18 - avec de grands marchands, à Saint-Affrique, Castres et Toulouse. Il établit aussi des contrats avec une fabrique de teinturerie pour teindre ses pièces. Propriétaire d’un moulin à foulon, il en achète un deuxième au cours de la décennie 1760. Les transactions deviennent plus importantes dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle : 15046 livres avec le Sieur Alby et compagnie et 44082 livres avec un négociant de Saint-Affrique.

Activité agricole et mutation des activités économiques aux XIXe et XXe siècles

En 1792, les possessions des Chartreux sont achetées par un particulier, Pierre Joseph Ladès qui acquiert le château d’Escoussens, La Fumade et six métairies situées dans la montagne, La Rassègue, En Cancé, La Vitrière, Fontbruno, La Métairie Haute, La Prune44.

Fig. 13. Détail du château de Fontbruno extrait d’un plan dressé en 1806 (A.D. Tarn, 5 P 15).

44 - J. ESCANDE, Escoussens sous la Révolution et l’Empire, Labruguière, 1992, p. 59. Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 19 - Le territoire de la commune, probablement équivalent à celui de la paroisse, est néanmoins un peu plus restreint que le territoire de la seigneurie des Chartreux qui s’étendait sur le versant audois de la montagne et englobait La Rivalarié et Touscayrats, ses fermes et sa tuilerie. Sur le cadastre de 1837, neuf hameaux sont recensés, dix-huit fermes, trois bergeries isolées, une grange isolée, un chanvrier isolé et huit moulins. En 1838, le moulin de Cayroulet est construit45 et dans le recensement de 186246, le moulin de Fontbruno est mentionné. Le recensement de 1862 dénombre trois fermes nouvelles : En Blanc, Le Carlaret, En Pargaud. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle et au tournant du siècle suivant la vitalité agricole se traduit par la construction de nouvelles fermes en plaine : La Madeleine, La Sauze, Bel Air, Masseport Neuf, Le Pasquet, Mont-Louis. Le seigle et le maïs, essentiellement, et la pomme de terre, sont produits sur des terres qui permettent des récoltes avantageuses47. En plaine, la part importante est réservée aux pâtures, très productives grâce à la qualité et l’humidité du sol et améliorées par un système d’irrigation traditionnel. L’élevage des ovins est délaissé pour celui des bovins qui présente un rapport plus avantageux.

45 - A.D. Tarn, 7 S 155. 46 - A. TRANIER, Dictionnaire historique et géographique du département du Tarn, Albi, Éd. Tranier, 1862. 47 - M. BASTIÉ, Le Languedoc, description complète du département du Tarn, 1875, rééd. 1992, Vol. 1, p. 476- 477. Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 20 -

Fig. 14. Les canaux d’irrigations des champs dans la plaine.

Entre 1870 et 1889, vingt-six nouvelles maisons sont construites48, ceci en apparente contradiction avec la régression démographique que connaît la commune puisque de 1831, où elle comptait 1211 habitants, elle ne comptabilise plus que 1075 habitants en 1856, et 754 habitants en 190149. L’état des sections de 1838 détaille une population importante de charbonniers habitant principalement dans les écarts et formant la grande majorité de la population des villages situés à l’est d’Escoussens, aux Ricardous, La Faurinié, la Blancarié. En 1854, il est recensé 94 charbonniers soit près de 40% de la population active. La production de charbon de bois est de 40 000 quintaux en 187250.

48 - A.D. Tarn, 3 P 741, Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882, Registre des augmentations. 49 - A.D. Tarn, Récolement de la population. 50 - M. BASTIÉ, op. cit., p. 476-477. Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 21 - Si le XVIIIe siècle a été marqué par l’essor de l’activité textile, cette dernière semble décliner dès le début du XIXe siècle en raison de la cherté des laines et des difficultés d’approvisionnement51. Cependant, la force hydraulique est toujours exploitée, le moulin foulon de Lavessenq est converti en moulin à farine en 1804. L’activité économique, tout en conservant ses secteurs traditionnels, moulins céréaliers, scierie, se spécialise vers de nouveaux secteurs. Le moulin de La Combanière devient un moulin à papier en 1820. En 1826, d’après une statistique de l’arrondissement de Castres, on note la présence d’une papeterie avec une cuve dans le canton de Labruguière. L’industrie textile apparaît pourtant sous une autre forme, l’atelier de défilochage, à une date précoce du XIXe siècle, 185752. Cette nouvelle industrie repose sur la récupération de vieux tissus qui, après triage manuel sont traités chimiquement et effilochés pour ne conserver que la laine qui sera ensuite travaillée en filature. Au début du XXe siècle, comme ailleurs dans la vallée, la tendance est à l’exploitation des ressources forestières locales avec l’installation de scieries : à Combanière mais aussi sur le site d’As Moulis, près de La Fumade, en 1904 et dans le village53.

Fig. 15. Photographie de l’ancienne scierie installée sur le site As Moulis (coll. Particulière).

51 - A. BÉA et J. BONHÔTE, op. cit., p. 28-32. 52 - J. BONHÔTE, op. cit., p. 29. 53 - A.D. Tarn, 3 P 741, Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882. Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 22 - Au début du XXe siècle, les ressources du sol sont à nouveau explorées. Le minerai de cuivre d’En Cancé, mis en évidence par les prospections de la fin du XIXe siècle, est d’abord exploité en 1910 par la société allemande Meyer et Lowenstein54. L’exploitation est reprise par la Société anonyme des mines d’Escoussens. On extrait du minerai de cuivre de la chalcopyrite massive associée à de la malachite et de l’azurite. Une vingtaine d’ouvriers sont employés pendant cinq ans de 1925 à 1930. En 1932, la société suspend son activité.

Fig. 16. Descenderie de l’ancienne mine de cuivre.

En 1950, les carrières de marbre, situées dans la montagne, sont exploitées mais sur une durée très courte car les voies de communication, peu développées dans cette partie de la montagne, n’ont pas permis l’essor de l’activité. Pourtant, quelques informations éparses permettent de retrouver cette activité au XIXe siècle : le tombeau du général Soult à Saint- Amans-Soult55, dans la vallée du Thoré, édifié en 1845, a été taillé dans le marbre d’Escoussens.

54 - J. BONHÔTE, op. cit., p. 35. 55 - C.R.M.H., Dossier de la chapelle funéraire du Maréchal Soult, tombeau, AP Reille Soult, Comptes de la construction du Tombeau, Barthes, 1845. Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 23 - Fig. 17. Vue générale d’un front de taille de la carrière de marbre.

En 1961, une usine de délainage s’implante le long du Mouscaillou, à la Resclause, près du hameau de la Faurinié56. Elle resta en activité jusqu’en 1987, renouant ainsi avec la tradition textile et l’exploitation de la laine.

56 - C. ASTOUL-BACH, op. cit., p. 46.

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Fig. 18. Une journée de travail à l’usine de délainage de la Resclause (coll. particulière).

Malgré l’abandon de nombreuses fermes dans la montagne au cours du XXe siècle, le dépeuplement ou même la disparition de quelques écarts, l’activité agricole est toujours présente dans la plaine et la population comptabilise aujourd’hui 521 habitants.

Fig. 19. Le hameau des Naudets représenté sur le cadastre de 1837, aujourd’hui disparu.

Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 25 - Adeline Béa, septembre 2008 Chargée de l’inventaire du Patrimoine bâti © CAUE du Tarn, © Région Midi-Pyrénées-Inventaire Général

Crédits photographiques : © CAUE du Tarn, © Région Midi-Pyrénées-Inventaire Général, ADAGP - Fig. 1, 5, 6, 12, photographies de Philippe Poitou, photographe du Service de la Connaissance du Patrimoine, Région Midi-Pyrénées. - Fig. 4, carte de Patrick Roques, Service de la Connaissance du Patrimoine, Région Midi- Pyrénées. - Fig. 2, 7, 14, 17, photographies d’Adeline Béa. - Fig. 16, photographie de Jérôme Bonhôte, chercheur, Patrimoine Industriel, Service de la Connaissance du Patrimoine, Région Midi-Pyrénées.

© Archives départementales du Tarn Fig. 8, 9, 11, 13, 19, atelier de numérisation des Archives Départementales du Tarn. © Archives départementales de la Haute-Garonne Fig. 10, atelier de numérisation des Archives Départementales de la Haute-Garonne.

Mission d’inventaire du patrimoine bâti - CAUE du Tarn - 26 - Sources

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Archives Départementales de la Haute-Garonne : A.D. Haute-Garonne

8 B 059, plan d’arpentement de la forêt d’Hautaniboul, 1610/ 8 B 060, Castelnaudary, H 3, Plainte des consuls d’Escoussens contre les Chartreux de Castres, 1669 et plan de 1669.

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