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Séquences La revue de cinéma

1955, Bad Day at Black Rock (un homme est passé), États-Unis 1955, 81 minutes Maurice Elia

Cannes 50 ans Number 189-190, 1997

URI: https://id.erudit.org/iderudit/49341ac

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Publisher(s) La revue Séquences Inc.

ISSN 0037-2412 (print) 1923-5100 (digital)

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Cite this review Elia, M. (1997). Review of [1955, Bad Day at Black Rock : john Sturges / Bad Day at Black Rock (un homme est passé), États-Unis 1955, 81 minutes]. Séquences, (189-190), 25–25.

Tous droits réservés © La revue Séquences Inc., 1997 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/

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'est avec difficulté que l'on considère aujourd'hui John Sturges vant, un rancher et ses hom­ Palme d'or: Marty comme l'un des maîtres du moderne. The Law and Jake mes de main avaient incen­ (Delbert Mann) USA C Wade abordait d'intéressantes variations sur l'amitié d'un hors-la- dié la maison et abattu son • loi et d'un shérif, mais elles étaient brèves et rapidement escamotées au occupant dans un geste de Prix spécial du jury: Continent profit de quelques scènes d'action. ne dut son délire patriotique. L'homme perdu (Leonardo Bonzi, Mario succès commercial qu'à l'extraordinaire présence physique de Steve reprendra le train après avoir Craveri, Enrico Gras, Francesco A. McQueen, Yul Brynner ou Charles Branson. The Last Train from Gun triomphé du rancher (mal­ Lavagnino, Giorgio Moser) IT Hill accumulait les poncifs et un très artificiel antiracisme de commande. gré son handicap) et offert à ne semblait bénéficier que de la très belle musique de la petite ville la médaille du Prix d'interprétation masculine: Jerry Goldsmith. Quant à Gunfight at the O.K. Corral, ses bons moments Japonais, symbole de sa di­ pour Bad Day at se limitaient à quelques solides répliques dites par Burt Lancaster/Wyatt gnité retrouvée. Black Rock de John Sturges Earp. Ce n'est un secret pour (USA) Seul Bad Day at Black Rock se démarque du lot et demeure, dans sa personne: Bad Day at Black et l'ensemble des artistes de filmographie, comme sa plus belle réussite. Rock, allégorie politique Une grande famille d'Iossif limpide et fable libérale anti­ Kheifits (URSS) raciste sur la lâcheté et l'ir­ • responsabilité collectives, vi­ Prix d'interprétation féminine: sait le maccarthysme au Betsy Blair pour Marty même titre que High Noon • (Fred Zinnemann, 1952) Prix de la mise en scène: Serguei auquel il ressemble par bien Vassiliev pour Les Héros de des aspects. (Dans cer­ Chipka/Hommes en guerre tains grands journaux de (URSS) et Jules Dassin pour Du l'époque, circulait souvent rififi chez les hommes (FR) une caricature du sénateur McCarthy, champion radical CANADA - Palme d'or du court métrage: B/inkety Blank de la lutte anticommuniste, de Norman McLaren descendant du train à midi pour investir Washington). Mais le film possède d'immenses qualités qui le classent parmi les plus grands westerns jamais tournés: une utilisation remarquable du CinémaScope pour filmer les grandes étendues désertiques, et un excellent scénario (qui aurait été écrit, selon la rumeur, par Dalton Trumbo, lui- même victime de la chasse aux sorcières maccarthyste), qui établit un équi­ Sturges raconte l'histoire d'un manchot d'une soixantaine d'années qui libre entre l'aridité des lieux et le dessèchement moral de personnages pos­ débarque d'un train dans une minuscule bourgade de l'Ouest où le rapide sédant une mauvaise conscience. ne s'est pas arrêté depuis quatre ans. Au début, personne ne sait ce que veut M.E. l'étranger et les habitants ne manifestent à son égard que méfiance et sus­ picion. On finira par comprendre qu'il est à la recherche d'un Japonais à qui BAD DAY AT BLACK ROCK (un homme est passé) il veut remettre une médaille obtenue à titre posthume par son fils qui lui États-Unis 1955,81 minutes. Réal.: John Sturges — Scén.: et Don McGuire, d'après avait sauvé la vie pendant la guerre. Or, sur l'emplacement de la maison du la nouvelle Bad Time at Hondo de — Photo: William C. Mellor — Mus.: André Prévin — Int.: Spencer Tracy (John Macreedy), (Reno Smith), (LizWirth). Japonais, l'homme ne trouve qu'un vieux puits abandonné et une tombe (Tim Horn), (le docteur Velie), (Coley Trimble), Lee dont seules quelques fleurs sauvages signalent la présence. Il comprendra au Marvin (Hector David) — Prod.: /MGM. fil des heures que peu après l'attaque de Pearl Harbor, quatre ans aupara-

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