Rapport D'enquête Parc Éolien Fond Du Moulin

Enquête publique

Demande d’autorisation unique en vue d’exploiter un parc éolien comprenant dix aérogénérateurs et deux postes de livraison sur le territoire des communes de CAULIERES, EPLESSIER, MEIGNEUX et SAINTE-SEGREE par la SAS Fond du Moulin

du lundi 7 mars au mercredi 13 avril 2016 sur une période de 38 jours

Arrêté du de Monsieur le préfet de la Somme

Rapport d’enquête et conclusions motivées du commissaire-enquêteur désigné par ordonnance n° E16000004 / 80 du 21 janvier 2016 de Madame la Présidente du Tribunal administratif d’Amiens.

Jean-Claude HELY Commissaire-enquêteur

PLAN DU RAPPORT Page

Rapport du Commissaire - enquêteur ...... 4 1 GENERALITES CONCERNANT L’ENQUETE ...... 1 1.1 Objet de l’enquête ...... 1 1.2 Cadre juridique et administratif ...... 1 1.3 Nature et caractéristiques du projet ...... 2 1.3.1 Présentation du projet ...... 2 1.3.2 Historique du projet ...... 3 1.3.3 Localisation du projet ...... 4 1.3.4 Caractéristiques et particularités du projet ...... 5 1.3.5 Identification du maitre d’ouvrage ...... 9 1.3.6 Capacité technique et financière du demandeur ...... 10 1.3.7 Compatibilité avec les documents d’urbanisme ...... 10 1.4 Composition du dossier ...... 11 2 ORGANISATION ET DEROULEMENT DE L’ENQUETE ...... 13 2.1 Organisation de l’enquête ...... 13 2.2 Publicité et information du public ...... 13 2.2.1 Insertion dans la presse ...... 13 2.2.2 Affichage en mairie ...... 14 2.2.3 Affichage sur site ...... 14 2.2.4 Distribution d’un avis dans les boites aux lettres ...... 14 2.3 Permanences du Commissaire-enquêteur ...... 14 2.4 Conditions d’accueil du public et climat de l’enquête ...... 14 2.5 Formalités d’ouverture et de clôture de l’enquête publique ...... 15 2.6 Procès verbal de synthèse des observations et mémoire en réponse ...... 15 2.7 Participation du public ...... 15 2.7.1 Déroulement des permanences ...... 15 2.7.2 Relevé chiffré des contributions ...... 17 2.7.3 Délibérations des Conseils municipaux ...... 17 2.8 Clôture de l’enquête et transmission du rapport ...... 17 3 ANALYSE DES OBSERVATIONS ...... 17 3.1 Thème 1 – Concertation ...... 17 3.2 Thème 2 – Perte de valeur immobilière – Demande d’indemnisation ...... 18 3.3 Thème 3 - Densification, saturation et encerclement...... 22 3.4 Thème 4 – Acoustique ...... 27 3.5 Thème 5 - Impact sur un site classé (Eglise de Poix-de-Picardie) ...... 31 3.6 Thème 6 - Impact sur la faune ...... 34 3.7 Thème 7 - Création de haies et écrans visuels ...... 36 3.8 Thème 8 - Distance aux habitations ...... 37 3.9 Thème 9 - Réception télévisuelle et guidage RTK ...... 40 3.10 Thème 10 - Retombées économiques ...... 42 3.11 Thème 11 – Démantèlement ...... 42 3.12 Thème 12 – Autres ...... 43 4 Réponses aux questions du commissaire enquêteur ...... 53 Pièces jointes ...... 57 ANNEXES ...... 58 1. Arrêté préfectoral d’enquête ...... 58 2. Demande de désignation d’un Commissaire-enquêteur ...... 62 3. Désignation du Commissaire-enquêteur ...... 63 4. Insertions dans la presse ...... 64 5. Prospectus annonçant l’enquête distribués dans les boites aux lettres ...... 68 6. Procès verbal de synthèse ...... 70 7. Mémoire en réponse ...... 80 8. Délibérations Conseils municipaux ...... 122

Conclusions et avis du commissaire-enquêteur

Rapport du Commissaire - enquêteur

1 GENERALITES CONCERNANT L’ENQUETE

1.1 Objet de l’enquête

La Société par Actions Simplifiée « Centrale Eolienne Fond du Moulin » dont le siège social est situé 82, Grande Rue à PONTARME - 60520 a déposé une demande d’autorisation unique dans le but d’exploiter un parc éolien sur le territoire des communes d’Eplessier, Caulières, Sainte-Segrée et Meigneux rattachées à la Communauté de Communes du Sud Ouest Amiénois, localisées au centre ouest du département de la Somme à proximité des départements de l’Oise et de la Seine maritime et situées en zone favorable sous condition du Schéma Régional Eolien approuvé le 30 mars 2012 par le Conseil Régional et adopté par arrêté préfectoral en date du 14 juin 2012. Ce projet constitué de 10 éoliennes d’une hauteur qui varie de 124,90 à 149,40 mètres en bout de pale et de 2 postes de livraison consiste en l’extension du parc éolien d’Eplessier lui-même composé de 13 aérogénérateurs en cours de construction. La puissance nominale totale du parc est de 24,5 Mégawatts .

1.2 Cadre juridique et administratif

Depuis la loi du 12 juillet 2010 (Grenelle 2) portant engagement national pour l’environnement, les éoliennes relèvent du régime des ICPE (Installations Classées Pour la Protection de l’Environnement).

Le décret 2011-984 du 23 août 2011 soumet au régime de l’autorisation les parcs éoliens comprenant au moins un aérogénérateur dont le mât a une hauteur égale ou supérieure à 50 mètres (rubrique 2980 de la nomenclature des installations classées.)

Le décret n° 2014-450 du 2 mai 2014 place la Picardie parmi les 7 régions choisies pour mener l’expérimentation de l’autorisation unique notamment pour les installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent.

L’autorisation unique permet la délivrance d’un « permis unique » réunissant l’ensemble des autorisations nécessaires à la réalisation du projet. Outre l’autorisation au titre des installations classées (article L512-1 du code de l’environnement) elle rassemble, le permis de construire (article L421-1 du code de l’urbanisme) et l’approbation de construction et d’exploitation des ouvrages de transport et de distribution d’électricité (article L323-11 du code de l’énergie).

S’appliquent également : - Code de l’environnement notamment les articles L.512-1 et suivants et R.512-2 et suivants. les articles L.122-1 à L.122-3 et R.122-3 relatifs à l’étude d’impact. - Code de l’urbanisme notamment l’article L.421-1 - Code de l’énergie notamment l’article L.323-11

Le dossier doit aussi comprendre l’avis de l’autorité environnementale.

L’enquête a été prescrite par l’arrêté de Monsieur le préfet de la Somme en date du 26 janvier 2016. (annexe 1)

1.3 Nature et caractéristiques du projet

1.3.1 Présentation du projet

Le projet éolien du Fond du Moulin prévoit la construction de 10 éoliennes : - 5 (E1 à E5) de type NORDEX N117-R91 d’une puissance nominale de 2,4 MW et d’une hauteur en bout de pale de 149,40 mètres. - 5 (E6 à E10) de type NORDEX N100-R75 d’une puissance nominale de 2,5 MW et d’une hauteur en bout de pale de 124,90 mètres. et 2 postes de livraison sur le territoire des communes de CAULIERES, MEIGNEUX, SAINTE SEGREE et EPLESSIER ;

Le tableau suivant permet de localiser chaque éolienne et les postes de livraison en précisant, la commune, les références cadastrale, la superficie des terrains concernés ainsi que l’altitude au sol et en bout de pale.

Ces 10 aérogénérateurs viennent s’ajouter aux 13 éoliennes du parc d’EPLESSIER en construction au moment de l’enquête publique.

Les premières habitations se trouvent à 795 mètres sur la commune de Meigneux, à 805 mètres sur la commune de Caulières et à 811 mètres sur la commune de Sainte Segrée.

La puissance estimée de 24,5 MW pour l’ensemble du parc doit permettre la production annuelle d’environ 61 millions de kWh.

. 1.3.2 Historique du projet

Les premières réunions avec les mairies ainsi que la Communauté de Communes ont débuté dès 2013 :

- Juillet 2013 : Premiers contacts des mairies d'Eplessier, Meigneux et Sainte-Segrée : Présentation du projet éolien aux Conseils municipaux de chaque commune. Prise en considération des remarques des élus - Septembre 2013 : Rencontre avec les propriétaires et exploitants concernés par le projet - Octobre 2013 : Rencontre avec les élus de la commune de Caulières - Décembre 2013 : Accords de principe des communes de Meigneux, Eplessier et Sainte-Segrée - Décembre 2013 : Présentation du projet au Président de la C.C. du Sud-Ouest Amiénois - Janvier 2014 : Présentation du projet devant le conseil de la commune de Caulières - Juin 2014 : Présentation du projet à la DREAL de Picardie - Juillet 2014 : Présentation à la mairie de Caulières avec Photomontages à l’appui du projet - Novembre 2014 : Délibération favorable du Conseil Municipal d’Eplessier. - Décembre 2014 : Rencontre avec le Directeur de la C.C. du Sud-Ouest Amiénois - Janvier 2015 : Consultation de la mairie de Caulières concernant les mesures d’accompagnement - Février 2015 : Consultation des mairies d’Eplessier, Sainte-Segrée et Meigneux concernant les

mesures d’accompagnement - Mars 2015 : Rencontre avec le Directeur de la Communauté de Communes du Sud-Ouest Amiénois - Mars 2015 : Consultation des propriétaires et des maires concernant la remise en état des parcelles à la suite de l’exploitation du parc éolien du Fond du Moulin. - Avril 2015 : Délibération favorable du Conseil Municipal de Meigneux. - Mai 2015 : Délibération favorable du Conseil Municipal de Sainte-Segrée. - Juin 2015 : Délibération favorable du Conseil Municipal de Caulières.

Deux permanences publiques ont été organisées en mairie d’Eplessier le 26 mai 2015 et en mairie de Meigneux le 27 mai 2015. Afin de convier et informer un maximum de personnes, un bulletin d’information a été mis dans la boîte aux lettres de chaque foyer des quatre communes concernées 15 jours avant les dates de permanences.

1.3.3 Localisation du projet

Le projet est situé sur le plateau du Vimeu à environ 3,5 kilomètres à l’Ouest de la ville de Poix de Picardie et à 35 km au Sud Ouest d’Amiens dans le pôle 2 (Sud Amiénois) identifié comme pôle de densification dans le SRE (Schéma Régional Eolien). Les dix éoliennes viennent s’ajouter aux 13 du parc d’Eplessier en respectant la logique d’implantation du parc initial ( 4 au Sud, 5 à l’Ouest et 1 au Nord Est).

1.3.4 Caractéristiques et particularités du projet

1 - Enjeux patrimoniaux architectural

D’après la base de données Mérimée, au 24 juin 2014, on trouve 47 édifices protégés qui se répartissent comme suit dans un rayon de 18 km autour du projet :

19 Eglises, 1 Abbaye, 1 Chapelle, 1 Calvaire, 1 Prieuré, 3 Fermes, 4 Moulins, 15 Châteaux, 1 Halle en bois.

2 monuments classés (l’église Saint-Denis à Poix-de-Picardie et le clocher de l’église à Blangy-sous-Poix) et un monument inscrit (l’église à Equennes-Eramecourt) sont localisés dans un rayon de 5 kilomètres.

L’expertise paysagère précise que le village d’Equennes-Eramécourt présente une ceinture végétale limitant les vues possibles sur le projet de parc éolien. Le photomontage 8b indique un impact nul avec l’église de Blangy- sous-Poix et le photomontage5 un impact faible avec l’église Saint Denis de Poix : seules le bout des pales des éoliennes E2,E3,E4,E5 et E6 seront visibles depuis le chemin de l’église .

2 - Enjeux environnementaux

3 sites Natura 2000 sont présents au sein du périmètre intermédiaire et du périmètre éloigné :

- ZSC FR 2200362 « Réseau de coteaux et vallée du bassin de la Selle » situé à environ 3 500 mètres au sud du secteur d’étude. - ZSC FR 2200363 « Vallée de la Bresle » situé à environ 7 700 mètres à l’ouest du secteur d’étude. - ZSC FR 2200369 « Réseau de coteaux crayeux du bassin de l’Oise Aval (Beauvaisis) » situé à environ 15 500 mètres au sud du secteur d’étude. Ces 3 Zones Spéciales de Conservation sont séparées du projet par un maillage de terres cultivées et par différentes infrastructures de transport (RD, voie ferrée).

L’expertise paysagère conclut qu’il n’existe aucune connexion écologique entre l’emprise du projet et les ZSC recensés au niveau du périmètre intermédiaire et éloigné.

Le tableau suivant regroupe les zones d’inventaires présentes au sein des différents périmètres autour du secteur d’étude.

Deux zones naturelles d’intérêt reconnu se trouvent dans le périmètre rapproché de 500 mètres du secteur d’étude : - La ZNIEFF de type 2 FR 220420022 « Vallées des Evoissons et de ses affluents en amont de Conty » située au sein du secteur d’étude. - La ZNIEFF de type 1 FR 220013954 « Haute vallée et cours de la rivière Poix » située à environ 300 mètres au sud du secteur d’étude.

Le bureau d’études indique qu’aucun impact sur la flore et les milieux naturels des ZNIEFF n’est à considérer.

Concernant les espèces avifaunistiques d’intérêt communautaire ayant justifié la désignation des ZNIEFF, le projet pourra entrainer des impacts directs (mortalité) par collision avec les pales lors des parades nuptiales ou lors des déplacements locaux . La Bondrée apivore et le Busard Saint-Martin sont notamment concernés par ce type d’impact. Le projet de Parc éolien du Fond du Moulin devrait provoquer une baisse de la fréquentation des oiseaux autour des éoliennes. Néanmoins, la grande surface d’habitats similaires présente à proximité du site devrait servir de milieux de substitution dans la plupart des cas. Les impacts sont donc qualifiés de faibles. Un suivi de la faune aviaire est néanmoins préconisé, notamment pour le Busard Saint-Martin.

D’après l’étude, l’impact envisagé sera significatif faible sur les populations de chauves-souris surtout à cause des éoliennes E1,E2 et E10 situées entre 80 et 200 m des lisières de boisement. Un bridage de ces 3 aérogénérateurs est donc prévu.

3 - Retombées économiques

Les retombées économiques sont de plusieurs natures : - l’indemnisation reçue par les agriculteurs en dédommagement des surfaces de cultures cédées. - la location des terrains.

Par ailleurs, les collectivités locales (Région, Département et communes) percevront des retombées fiscales (environ 250 000 euros) du fait de l’exploitation du parc éolien sur leur territoire .

Répartition des retombées fiscales du bloc communal

4 - Démantèlement et remise en état du site

Conformément à la réglementation, les opérations de démantèlement et de remise en état comprendront : - Le démantèlement des installations de production d’électricité, y compris le «système de raccordement au réseau». - L’excavation des fondations et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l’installation sur une profondeur minimale de 1 mètre. - La remise en état qui consiste au décaissement des aires de grutage et des chemins d’accès sur une profondeur de 40 centimètres et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres à proximité de l’installation, sauf si le propriétaire du terrain sur lequel est placée l’installation souhaite leur maintien en l’état. Pour ce faire, une garantie financière de 500.000 euros sera constituée pour la totalité du parc.

5 - Servitudes

Une ligne moyenne tension passe à proximité de l’éolienne E1. Elle fera l’objet d’une modification pour respecter les distances réglementaires de sécurité. Les frais seront pris en charge à 100 % par le maître d’ouvrage du parc.

Le secteur d’étude étant grevé par 3 servitudes radioélectriques (gérées par France Télécom), les éoliennes seront implantées en dehors de celles-ci et de leur servitude de protection.

6 - Mesures d’évitement, de réduction et d’accompagnement

Différentes mesures sont prévues :

- Implantation de haies sur un linéaire de 1200 m pour conforter le réseau écologique. - Mise en place de protection grillagée autour des nids de busards. - Bridage des éoliennes E1,E2 et E10 pour éviter des collisions potentielles. - Suivi ornithologique étalé sur 3 ans - Réduction des émissions sonores nocturnes :

Les modélisations de l’impact acoustique potentiel ont révélé de possibles dépassements des émergences réglementaires nocturnes. Un bridage des éoliennes sera mis en place dans le but de respecter les seuils réglementaires. Un suivi acoustique sera réalisé après la mise en service du parc éolien pour s’assurer de l’efficacité du plan de fonctionnement et l’adapter si besoin.

7 - Mesures compensatoires

Pour compenser l’effet du parc éolien sur le paysage, le porteur de projet propose les aménagements suivants : - Création d’une haie bocagère rue de Sainte Segrée à Caulières. - Participation aux projets d’enfouissement de réseaux aériens et mise en place de luminaires sobres en énergie sur les communes d’Eplessier, Caulières, Sainte Segrée et Meigneux. - Plantations arborées de 3 entrées de village sur les communes de Lignières-Châtelain et Caulières. - Construction d’un panneau d’information sur le parc éolien sur la commune de Caulières. Le coût global de ces mesures est estimé à 177.000 € H.T

8 - Accès au parc

Les chemins existants seront utilisés et renforcés sur un linéaire de 1315 mètres ; 917 mètres de nouveaux chemins seront créés.

9 - Nombre de parcs éoliens dans le secteur

Parcs identifiés en juin 2015 sur les communes du périmètre éloigné autour du projet :

Parcs en exploitation : 71 éoliennes - Parc de Fresnoy-Aindainville, Saint Maulvis, Fresneville et Arguel : 18 éoliennes - Parc de Croixrault, Moyencourt-Les-Poix : 6 éoliennes - Parc de Caulières, Lamaronde : 7 éoliennes - Parc de Bougainville, Fresnoy-au-Val : 11 éoliennes - Parc de Dargies et Sommereux : 12 éoliennes - Parc de Hescamps : 5 éoliennes - Parc de Morvillers, Saint-Saturnin : 6 éoliennes - Parc de Lafresguimont-Saint-Martin : 6 éoliennes

Parcs accordés : 58 éoliennes - Parc Montagne-Fayel : 6 éoliennes - Parc de Caulières, Lamaronde, Eplessier : 10 éoliennes - Parc d’Eplessier : 13 éoliennes (dans l’emprise site d’étude) - Parc de Thieulloy-l’abbaye : 11 éoliennes - Parc de Fricamps : 3 éoliennes - Parc de Sentelie : 5 éoliennes - Parc de Grandvilliers : 3 éoliennes - Parc de Dargies : 3 éoliennes - Parc de Beaucamps-le-Jeune, Lafresguimont-Saint-Martin : 4 éoliennes

Parcs en instruction avec avis de l’autorité environnementale : 11 éoliennes - Parc d’Offignies, Lignières-Châtelain, Bettembos (Ferme du Cagneux) : 11 éoliennes

D’autres parcs en instruction n’ayant pas encore reçu un avis de l’autorité environnementale ont été portés à connaissance par la DREAL Picardie, à la date du dépôt le 17 juin 2015 : 36 éoliennes - Parc de Saint-Aubin-Montenoy : 7 éoliennes - Parc de Le Mesnil et Conteville : 6 éoliennes - Parc de Revelles : 8 éoliennes - Parc de Velennes : 8 éoliennes - Parc de Lavacquerie : 7 éoliennes Soit à terme avec le parc du Fond du Moulin et si tous les projets se concrétisent : 186 éoliennes .

1.3.5 Identification du maitre d’ouvrage

La société par actions simplifiée « Centrale éolienne du Fond du Moulin » à associé unique et au capital de 1 000 euros est le maitre d’ouvrage. Elle est présidée par M. Heinz LASSOWSKY. Son siège est situé 82, Grande Rue à PONTARME - 60520. Elle est immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de Compiègne sous le Numéro 809 508 443.

La centrale éolienne Fond du Moulin qui a été créée spécifiquement pour le projet est détenue à 100 % par la société VENTS DU NORD.

Les sociétés VENTS DU NORD et NORDEX France ont signé un contrat de partenariat dans le cadre du développement et de l’exploitation du parc éolien du Fond du Moulin. La société Fond du Moulin bénéficie de l’ensemble des compétences de ces deux compagnies qui ont convenus de mettre à sa disposition tous les moyens humains et financiers pour assurer le bon déroulement du projet..

1.3.6 Capacité technique et financière du demandeur

Les capacités techniques de la Centrale Eolienne Fond du Moulin lui sont apportées sous la forme de deux contrats, qui lui permettent de garantir, lors la mise en service du parc, une production conforme aux prévisions : - un contrat d’exploitation avec VENTS DU NORD ; - un contrat de maintenance avec le constructeur NORDEX.

VENTS DU NORD (VDN) est la filiale Française de la société allemande LOSCON, société indépendante basée à Beeskow, au Sud-Est de Berlin. Forte d’une expérience de plus de 13 ans dans le développement de projet éolien, Loscon a réalisé 9 parcs en Allemagne, totalisant une puissance de 180 MW en service. Loscon est également présent en Pologne et en Belgique avec des projets totalisant une puissance de 48 MW. La société VENTS DU NORD développe des projets éoliens depuis la phase de prospection de site jusqu’à la mise en service du parc. Présent notamment en Picardie, VDN opère également dans les régions Nord-Pas-de-Calais, Pays de la Loire, et Bourgogne.

VENTS DU NORD a choisi de s’associer avec NORDEX France, pour la qualité et la fiabilité de ses éoliennes et pour son expertise dans le développement de projets éoliens. NORDEX est partenaire des porteurs de projets du parc initial d’Eplessier, est dispose de ce fait d’une connaissance très pointue du secteur.

NORDEX est actif en France depuis le milieu des années 90, et a installé à ce jour plus de 550 éoliennes. Historiquement NORDEX est fortement implanté dans le Nord de la France, particulièrement en Picardie, où elle a développé et installé plus de 130 MW (principalement autour de Crèvecoeur-le-Grand (60) et Laon (02)). Nordex dispose aujourd’hui d’un bureau à Amiens de deux centres de maintenance dans la région (les centres sont situés à moins d’une heure de route des parcs en gestion) : - Centre de Crèvecoeur-le-Grand (60), en charge de 42 éoliennes, dans lequel travaillent 8 personnes dont 5 techniciens. - Centre de Verneuil-sur-Serre (02), en charge de 17 éoliennes où travaillent 5 personnes dont 3 techniciens.

L’investissement initial est estimé à environ 34 millions d’euros environ pour une puissance maximale de 24,5 MW (tandis que les charges d’exploitation sont comprises entre 500 et 1500 k€ par an). Il sera financé de la manière suivante : - Apport en capital des actionnaires de la société Fond du Moulin à hauteur d’environ 20% des besoins de financement du projet. - Emprunt bancaire à hauteur d’environ 80%.

La capacité de réaliser l’investissement initial est, à elle seule, une preuve importante de la capacité financière nécessaire à l’exploitation du parc éolien, la banque acceptant de financer 80% des coûts de construction uniquement avec la garantie d’une rentabilité suffisante. En termes de fonctionnement, le Taux de Rentabilité Interne du projet est estimé à environ 8 %.

1.3.7 Compatibilité avec les documents d’urbanisme

Les quatre communes d’implantation (Caulières – Eplessier – Meigneux et Sainte Segrée) ne disposant pas de document d'urbanisme, c'est le Règlement National d'Urbanisme (RNU) qui est en application sur leur territoire.

1.4 Composition du dossier

Le dossier a été réalisé par : ° le bureau d’études « AIRELE » Etudes générales / Paysage / Ecologie / Assemblage du dossier. ° Le bureau d’études « SOLDATE ACOUSTIC » : Acoustique ° NORDEX : Réalisation des photomontages et de l’étude de dangers

En plus de la demande d’autorisation unique, du dossier d’accompagnement et du cerfa 15293*01, le dossier est constitué des 9 pièces suivantes :

‹ Description de la demande Document au format A3 de 32 pages comprenant les chapitres suivants : 1 - Lettre de demande 2 - Identité du demandeur 3 - Description du projet 4 - Procédés de fabrication 5 - Annexes

‹ Etude d’impact sur l’environnement Document au format A3 de 209 pages comprenant les chapitres suivants : 1 - Cadre législatif et réglementaire de l’étude d’impact 2 - Généralités sur l’énergie éolienne 3 - Cadrage préalable 4 - Choix du site 5 - Etat initial de l’environnement 6 - Le projet éolien 7 - Impacts du projet et mesures pour limiter ou supprimer les impacts 8 - Analyse des méthodes 9 - Glossaire

‹ Etude d’impact Faune, Flore, Habitats Document au format A3 de 166 pages comprenant les chapitres suivants : 1 - Objectif de l’étude et méthodologie 2 - Etat initial 3 - Synthèse des enjeux écologiques 4 - Impacts et mesures 5 - Conclusion 6 - Résumé non technique 7 - Bibliographie et annexes

‹ Expertise paysagère, patrimoniale et touristique Document au format A3 de 145 pages comprenant les chapitres suivants : 1 - Préambule et méthodologie 2 - Etat initial paysager, patrimonial et touristique 3 - Analyse des impacts du projet

‹ Etude de dangers Document au format A4 de 149 pages comprenant les chapitres suivants : 1 - Préambule 2 - Informations générales concernant l’installation 3 - Description de l’environnement de l’installation 4 - Description de l’installation 5 - Identification des potentiels de dangers de l’installation 6 - Analyse des retours d’expérience 7 - Analyse préliminaire des risques 8 - Etude détaillée des risques 9 - Conclusion

‹ Synthèse non technique de l’étude d’impact acoustique Document au format A4 de 74 pages comprenant les chapitres suivants : 1 - Introduction 2 - Méthodologie utilisées 3 - Etat acoustique initial cas de figure n°1 4 - Etat acoustique initial cas de figure n°2 et n°3 5 - Etat acoustique initial cas de figure n°4 et n°5 6 - Impact acoustique du projet 7 - Optimisation du fonctionnement du parc 8 - Conclusion

‹ Résumé non technique Document au format A3 de 42 pages comprenant les chapitres suivants : 1 - Présentation et situation du projet 2 - Contexte et enjeux 3 - Conception et concertation 4 - Justification du projet 5 - Le projet éolien 6 - Précisions particulières 7 - Synthèse de l’état initial de l’environnement, des impacts et des mesures 8 - Conclusion 9 - Glossaire

‹ Carnet de vues optimisées ou vues réalistes Document au format A3 de 54 pages comprenant 63 photomontages.

‹ Accords et avis consultatifs Document au format A4 de 62 pages comprenant - Avis de la DGAC - Avis de Météo France - Avis de la Zone Aérienne de Défense - Avis des particuliers pour la remise en état - Avis des maires pour la remise en état - Délibérations des communes

‹ Avis de l’Autorité Environnementale Document au format A4 de 17 pages

Dans son avis, l’Autorité Environnementale recommande :

° De compléter l’étude d’incidence Natura 2000 ° De réaliser des inventaires concernant les chiroptères sur de plus longues période ° De compléter la carte de recommandation d’implantation en prenant en compte les fonds de vallées.

Ces 3 recommandations ont été prises en compte par le pétitionnaire.

2 ORGANISATION ET DEROULEMENT DE L’ENQUETE

2.1 Organisation de l’enquête

Par courrier en date du 13 janvier 2016, Monsieur le préfet de la Somme a demandé à Madame la Présidente du Tribunal Administratif d’Amiens la désignation d’un commissaire-enquêteur pour conduire l’enquête publique ayant pour objet la demande d’autorisation unique en vue d’exploiter un parc éolien comprenant dix aérogénérateurs et deux postes de livraison sur le territoire des communes de CAULIERES, EPLESSIER, MEIGNEUX et SAINTE SEGREE, par la SAS Fond du Moulin. (annexe 2)

Par décision n° E160000480 en date du 21 janvier 2016 Madame la Présidente du Tribunal Administratif d’Amiens a désigné Monsieur HELY Jean-Claude en qualité de Commissaire-enquêteur et Monsieur Alain DEMARQUET en qualité de suppléant pour mener cette enquête publique. (annexe 3) Le 25 janvier 2016 en préfecture d’Amiens, nous avons fixé les dates d’enquête et de permanences avec le commissaire suppléant et j’ai paraphé les 4 registres d’enquête. L’enquête a été prescrite par arrêté préfectoral en date du 26 janvier 2016, elle s’est déroulée du 7 mars au 13 avril 2016 soit pendant 38 jours consécutifs.

Afin d’aborder les aspects techniques de l’enquête, une réunion préparatoire s’est déroulée le 23 février 2016 en mairie d’ Eplessier en présence de :

- M. LOUART (maire d’Eplessier) - M. DELVA (1 er adjoint au maire d’Eplessier) - M. PETIT (conseiller d’Eplessier, concerné directement par le projet) - M. THOMAS (conseiller d’Eplessier, concerné directement par le projet) - M. ROBITAILLE (maire de CAULIERES) - M. DESMAREST (maire de Sainte-Segrée, concerné directement par le projet) - M. DENEUX (maire de MEIGNEUX, concerné directement par le projet) - Hugo LECOMTE (chef de projet Vents du Nord) - Marie PERRAULT (chargée d’études Vents du Nord) - Thierry JACQUES (chargé de mission pour Vents du Nord) - Clément LAINE (Chef de projet Nordex) - Alain DEMARQUET (commissaire-enquêteur suppléant) - François DAUPHIN (nouveau C.E – observateur) - Jean-Claude HELY (commissaire-enquêteur titulaire)

A la suite de cette réunion, nous avons effectué une visite des lieux avec M. LECOMTE, M. JACQUES, M. DEMARQUET, M. DAUPHIN et moi-même.

2.2 Publicité et information du public

2.2.1 Insertion dans la presse

L’avis d ʼenquête publique a été publié dans le Courrier Picard et l’Action Agricole le 19 février 2016, une nouvelle insertion a été effectuée le 11 mars 2016 (au cours de la première semaine de l’enquête) dans les mêmes journaux. (annexe 4)

2.2.2 Affichage en mairie

Lʼavis informant le public de l ʼouverture de l ʼenquête et de ses modalités a été affiché à l’extérieur des 4 mairies (CAULIERES, EPLESSIER, MEIGNEUX et SAINTE SEGREE). J’ai pu vérifier que ces affichages étaient bien en place lors de mes différentes permanences.

L’avis a également été affiché aux portes des 27 mairies des communes comprises dans le rayon d’affichage défini par la nomenclature des installations classées (rubrique 2980). Un certificat d’affichage établi par le maire de chacune des communes doit être envoyé en préfecture pour justifier la réalité de cet affichage.

2.2.3 Affichage sur site

Un affichage visible et lisible depuis la voie publique a également été réalisé à différents endroits sur les lieux d’implantation du parc éolien. Cet affichage a été contrôlé 3 fois par huissier au cours de l’enquête.

2.2.4 Distribution d’un avis dans les boites aux lettres

A ma demande, les communes de CAULIERES, EPLESSIER, MEIGNEUX et SAINTE SEGREE ont distribué des prospectus dans les boites aux lettres annonçant l’enquête et invitant les administrés à venir s’informer et donner leur avis sur le projet. (annexe 5)

2.3 Permanences du Commissaire-enquêteur

Conformément à l’article 3 de l’arrêté d’enquête, les permanences se sont déroulées:

• Le lundi 7 mars 2016 de 9 heures à 12 heures et le mercredi 13 avril 2016 de 15 heures à 18 heures en mairie d’Eplessier. • Le mardi 15 mars 2016 de 15 heures à 18 heures en mairie de Meigneux. • Le samedi 19 mars 2016 de 9 heures à 12 heures et le vendredi 1 er avril 2016 de 15 heures à 18 heures en mairie de Sainte Segrée. • Le jeudi 24 mars 2016 de 15 heures à 18 heures en mairie de Caulières.

En incluant une permanence le samedi matin, le public a eu la possibilité de rencontrer le Commissaire-enquêteur et d’émettre des observations à différents moments. En dehors de ces heures de permanence, le dossier a été mis à disposition du public dans les locaux des 4 mairies concernées aux jours et heures d’ouverture habituels. .

2.4 Conditions d’accueil du public et climat de l’enquête

L’enquête publique s’est déroulée dans les meilleures conditions possibles. A chaque permanence, j’ai disposé d’un local pour recevoir et renseigner au mieux les visiteurs. Le public a pu avoir librement accès aux documents du dossier.

Un groupe d’une dizaine d’opposants au projet s’est présenté à la permanence du samedi 19 mars à Sainte Segrée. Quelques rappels à l’ordre et une explication sur le rôle du commissaire-enquêteur ont été nécessaires pour que la permanence se déroule sereinement.

Les autres permanences se sont déroulées sans incident.

2.5 Formalités d’ouverture et de clôture de l’enquête publique

Les 4 registres que j’ai paraphés le 25 janvier 2016 en préfecture d’Amiens ont été ouverts par les maires des différentes communes. Ils ont tous été collectés et clos par mes soins le 13 avril 2016 après la dernière permanence qui s’est tenue en mairie d’ Eplessier.

2.6 Procès verbal de synthèse des observations et mémoire en réponse

J’ai remis le procès verbal des observations à M. LECOMTE chef de projets et représentant de la SAS Fond du Moulin le 19 avril 2016. (annexe 6) Conformément à l’article 7 de l’arrêté préfectoral du 26 janvier 2016, le mémoire en réponse m’a été adressé par courrier électronique le 02 mai 2016. (annexe 7)

2.7 Participation du public

En dehors des maires et des élus des différentes communes qui m’ont accueilli, j’ai reçu 33 personnes sur l’ensemble des permanences.

2.7.1 Déroulement des permanences

Permanence du 7 mars 2016 en mairie d’EPLESSIER

Accueil de M. Christian DELVA conseiller municipal

2 personnes se sont présentées au cours de cette permanence :

- Messieurs Christian DELVA et Mathieu PETIT conseillers municipaux ont chacun déposé une observation sur le registre.

Permanence du 15 mars à Meigneux

Accueil de M. Gérard DENEUX maire de Meigneux

3 personnes se sont présentées au cours de cette permanence :

- M. Jean Loup BALAVOINE 43 rue de Lignières Chatelain à BETTEMBOS a déposé une observation sur le registre. - Mme Valérie COLOMBA 23 rue de Poix à MEIGNEUX a déposé une observation. - M. VILLMONT de Sainte Segrée a consulté le dossier sans émettre d’observation sur le registre.

Permanence du 19 mars à Sainte Segrée

Accueil de M. Gérard DESMAREST maire de Sainte Segrée

13 personnes se sont présentées au cours de cette permanence :

- M. Loïc BOUTHORS s’est renseigné sur le dossier sans émettre d’observation sur le registre. - M. Olivier DESMAREST n’a pas déposé d’observation sur le registre. - M. Christophe VILLEMONT a consulté le dossier sans émettre d’observation sur le registre. - Mme Marie-Pierre VILLEMONT a consulté le dossier sans émettre d’observation sur le registre. - Mme Sabine BOUTHORS a déposé une observation sur le registre. - M. Christian du PASSAGE Conseiller municipal a déposé une observation sur le registre. - Mme Monique du PASSAGE n’a pas déposé d’observation sur le registre. - Mme René du PASSAGE a déposé une observation sur le registre. - M. Michel BOILLEUX de MEIGNEUX s’est renseigné sur le dossier sans émettre d’observation. - M. et Mme Jean-Marie DESACHY de LAMARONDE. Monsieur a déposé une observation. - Mme Anne du PASSAGE a déposé une observation sur le registre. - M. Hubert du PASSAGE a déposé une observation sur le registre.

Permanence du 24 mars à Caulières

Accueil de M. Pierre Robitaille maire de Caulières

3 personnes se sont présentées au cours de cette permanence :

- Monsieur Pascal Crete de Lignières Chatelain a consulté le dossier sans déposer d’observation. - Madame Bernadette Colbert de Sainte Segrée a déposé une observation sur le registre. - Monsieur Jean-Marie Desachy a étudié le dossier sans émettre d’observation.

Permanence du 1er avril à Sainte Segrée

Accueil de M. Gérard DESMAREST maire de Sainte Segrée

5 personnes se sont présentées au cours de cette permanence :

- Monsieur Martial Patin de Souplicourt a déposé une observation sur le registre. - Monsieur Maurice Godard de Sainte Segrée a consulté l’implantation des éoliennes sans émettre d’observation sur le registre. - Monsieur Jean-Marie Desachy de Lamaronde n’a pas déposé d’observation sur le registre. - Monsieur Michel Boileux de Meigneux a déposé une observation sur le registre. - Monsieur Michel Lecoutre de Caulières a déposé une observation sur le registre.

Permanence du 13 avril à Eplessier

Accueil de M. Christian DELVA Conseiller municipal

7 personnes se sont présentées au cours de cette permanence : - Monsieur et Madame Yves LOIRE de Meigneux ont déposé une observation dans le registre. - Monsieur PENANT de Meigneux n’a pas émis d’observation sur le registre. - Madame Martine AVET de Caulières a déposé un courrier - Monsieur Philippe CREUNET d’Eplessier a déposé un courrier. - Monsieur et madame COLOMBA de Meigneux ont déposé un courrier. - J’ai pris possession des 13 courriers qui m’ont été adressé en mairie. - Madame Marie Pierre VILLEMONT a déposé une pétition signée par 75 personnes.

D’autre part, j’ai réceptionné le 22 avril un pli recommandé adressé à mon domicile par la mairie d’Eplessier

2.7.2 Relevé chiffré des contributions

Commune Observations écrites Courriers Pétition Total CAULIERES 1 1 MEIGNEUX 3 3 SAINTE SEGREE 9 2 11 EPLESSIER 2 21 1 24 Total 39

2.7.3 Délibérations des Conseils municipaux

Le 10 mai 2016 un point a été effectué avec Madame Mareschal du service BAGUP de la préfecture de la Somme. Au total nous comptabilisions 8 délibérations (annexe 8) :

° 7 Délibérations favorables : Sainte Segrée – Bergicourt – Dargies – Caulières – Famechon – Caulières – Thieulloy l’Abbaye ° 1 Délibération défavorable : Poix de Picardie

J’observe qu’il manque beaucoup de délibération dont celles des communes de Meigneux et Eplessier pourtant toutes deux concernées par l’implantation d’éoliennes sur leur territoire.

2.8 Clôture de l’enquête et transmission du rapport

Le mercredi 13 avril 2016, à l’issue de la dernière permanence en mairie d’Eplessier, j’ai récupéré les registres d’enquête des mairies de Caulières, Eplessier, Meigneux et Sainte Segrée.

Les quatre registres d’enquête ont été joints à mon rapport que j’ai déposé en préfecture d’Amiens (Bureau de l’Administration Générale et de l’Utilité Publique) le 17 mai 2016. A la même date, une copie du rapport a été transmise à Madame la Présidente du Tribunal Administratif d’Amiens.

3 ANALYSE DES OBSERVATIONS

Les observations recueillies dans les différentes contributions (registre ou courrier) ont été numérotées et regroupées en 12 thèmes dans la synthèse des observations.

3.1 Thème 1 – Concertation

Observation de : M. Hubert du PASSAGE – M. Gérard DENEUX

Réponse du pétitionnaire :

Comme indiqué dans l’Etude d’Impact aux pages 34 à 36, le projet éolien du Fond du Moulin a fait l’objet d’une démarche de concertation et communication locale. En effet, celui-ci a démarré en 2013 avec les premières prises de contact et rencontres des Conseils Municipaux des villages d’Eplessier, Meigneux, Sainte-Segrée puis Caulières. Suite à de multiples réunions de conseil et délibérations des communes, l’implantation du projet éolien s’est affinée en fonction de la collaboration établie. Une présentation à la DREAL Picardie s’est tenue le 12 juin 2014. Une fois une implantation privilégiée, il a été décidé avec les mairies des quatre communes de mettre à la

Exemple des bulletins distribués dans les boîtes aux lettres des habitants de Sainte-Segrée

Malgré l’information mise à la disposition des habitants, très peu de personnes se sont déplacées lors de ces permanences, événement dédié à l’échange et à la concertation autour du projet et des mesures compensatoires liées à celui-ci. Commentaire du Commissaire-enquêteur :

Peut-être qu’une implication du public plus en amont, avant que le projet ne soit défini aurait rassemblé plus de monde. Il est plus facile de mobiliser les citoyens s’ils participent effectivement au projet que s’ils sont simplement invités à une réunion d’information.

3.2 Thème 2 – Perte de valeur immobilière – Demande d’indemnisation

Observations de : Mme Sabine BOUTHORS - M. et Mme BOILEUX - M. et Mme Michel LECOUTRE - M. Jean Loup BALAVOINE M. Grégory LEFEBVRE - Mme Agnès SANSON Du PASSAGE - Mme Marie Pierre du PASSAGE - M. et Mme COLOMBA - Mme Martine AVET - Mme Bernadette COLBERT – M. et Mme MAHLER

Réponse du pétitionnaire :

• Dépréciation immobilière De nombreuses enquêtes en France et à l’étranger ont montré que l’immobilier à proximité des éoliennes n’est

Les résultats de cette étude montrent que les communes proches des éoliennes n’ont pas connu de baisse apparente de demande de permis de construire en raison de la présence visuelle des éoliennes. Il s’avère aussi que, sur les territoires concernés par l’implantation des éoliennes « Haute-Lys » et « Fruges », il a été constaté une augmentation du volume de transactions de terrains à bâtir (sans baisse significative de la valeur du m²) et du nombre de logements autorisés. Ceci peut s’expliquer par le fait que les élus semblent avoir tiré profit de retombés économiques pour mettre en oeuvre des services collectifs attractifs aux résidents actuels et futurs. Manifestement, il n’est pas observé de « départ » des résidents propriétaires (augmentation des transactions) associé à une baisse de la valeur provoquée soit par une transaction précipitée, soit l’influence de nouveaux acquéreurs prétextant des arguments de dépréciation. Au final, cette étude montre donc que dans les secteurs très concernés par l’éolien (notamment Fruges), aucun impact sur les biens immobiliers n’a pu être constaté. L'étude dans le département Pas-de-Calais montre que l’immobilier reprend le cours du marché lorsque le parc est en fonctionnement.

Etude en région Centre Nordex France a également réalisé une étude sur l’ensemble du territoire national (représentant 117 parcs éoliens étudiés), ayant abouti aux mêmes résultats. Ainsi, 80% des professionnels de la filière interrogés (sur un échantillon de 173 interlocuteurs constitués par des cabinets notariaux et des agences immobilières) arrivent au même constat : un parc éolien n’influence pas de manière négative la valeur immobilière des biens aux alentours. Outre ce sondage d’opinion, une approche plus locale, dite quantitative, a également été menée sur le canton de Janville (28310) (où se situent trois parcs éoliens regroupant 27 éoliennes), via la base notariale française PERvAL. Cette dernière a ainsi fourni des tendances précises sur le prix de l’immobilier, permettant d’estimer les répercussions des parcs éoliens sur le marché. Cette étude confirme que les évolutions constatées sur le prix de l’immobilier à l’échelle locale sont avant tout influencées par les tendances nationales ainsi que par l’attractivité de la commune (présences de services, terrains attractifs…) plus que par la présence des éoliennes. Les données nationales, régionales, départementales et cantonales ont été recensées afin de comparer les tendances immobilières à des échelles différentes.

Ce graphique permet d’observer une tendance générale identique sur l’ensemble des niveaux géographiques considérés, du niveau national aux niveaux cantonal et communal. En effet, les courbes sont sensiblement les mêmes, montrant les mêmes points d’inflexion et aucune ne présentant de cassures particulières. L’arrivée du parc éolien (2005) près des communes étudiées ne semble pas, d’après ce graphique, avoir eu une influence sur le prix de l’immobilier. L’ensemble des conclusions tendent à montrer que l’immobilier reprend le cours du marché lorsque le parc est en fonctionnement. Ainsi, de nombreuses communes ayant reçu des éoliennes sur leur territoire continuent de voir des maisons se construire et la population augmenter. Des informations erronées circulent sur les médias, notamment sur internet, et sont mis en avant par les opposants aux projets éoliens. La dévaluation de 30% de l’immobilier fait partie de ces fausses informations. Notons qu’une étude réalisée en Angleterre par la London School of Economics fait apparaitre une dévaluation de l’immobilier de 5 à 6 %. Il faut cependant replacer cette étude dans son contexte. En effet, cette étude traite de certains parcs éoliens installés en Angleterre, où la réglementation (notamment acoustique et paysagère), et différents facteurs sociaux-économiques ne sont pas comparables au contexte français. Par exemple, l’étude du parc de Plouarzel réalisée dans le Finistère par l’Université de Bretagne Occidentale précise au sujet de l’éolien : « Il apparaît par ailleurs qu’une telle infrastructure ne génère que peu d’externalités négatives sur les autres activités économiques que sont le tourisme et l’immobilier. Il semble donc qu’un territoire ne puisse que bénéficier économiquement, dans le sens classique du terme, de l’implantation d’un parc. Et ce d’autant plus que, contrairement à beaucoup d’industrie en ces temps de mondialisation, l’éolien n’est pas délocalisable. »

Globalement, l’impact de l’éolien sur l’immobilier est plutôt dans une tendance nulle voire même favorable. A ce titre, aucune demande d’indemnité ne saurait être recevable.

M. et Mme COLOMBA et M. LEFEBVRE font état d’un jugement de la Cour d’Appel d’Angers et du Tribunal de Grande Instance de Quimper. Si par le passé une condamnation par la Cour d’Appel d’Angers a bien été émise, la décision ne concerne pas la dévaluation de l’immobilier. Le fait reproché concerne « le manquement à l’obligation de renseignement » concernant l’installation d’un parc éolien. Il en va de même pour la décision du Tribunal de Grande Instance de Quimper. Aucune dévaluation des biens mis en vente n’a été constatée. Le préjudice porte bien sur la dissimulation d’information par les vendeurs et non sur la dévaluation prétendue liée au parc à venir.

L’installation d’éoliennes à proximité des habitations ne justifie donc pas d’une dévaluation des biens immobiliers ou d’une baisse des prix des loyers.

Attractivité et tourisme

Observations de Mme AVET, Mme VILLEMONT

L’étude de Plouarzel (Finistère) précise également que les éoliennes ont un rôle d’attractivité pour la commune : « Les éoliennes restent cependant aujourd’hui un lieu de promenade et de curiosité, qui amène par exemple collégiens et lycéens en sorties pédagogiques sur le terrain. » Plouarzel semble avoir su profiter du parc pour attirer les touristes et les curieux et mettre en avant une nouvelle forme de tourisme : le tourisme vert. Il est aussi à noter que les phases de constructions du parc accepté d’Eplessier vont nécessiter une main d’oeuvre importante sur site à compter de mi 2016 jusque mi-2017. Le territoire va être dynamisé par les professionnels de l’éolien pendant près d’un an. Des retombées économiques dans les secteurs de la restauration et l’hébergement sont donc à prévoir. Il en sera de même pour la construction du parc de Fond du Moulin. Les propriétaires de chambres d’hôtes et maisons en locations ont tout intérêt à se manifester auprès du Maître d’ouvrage lors de ces phases de chantier afin de proposer leurs services.

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

La construction des premiers parcs éoliens remonte à plus de quinze ans. Il me semble que le recul et le nombre d’installation sont suffisants pour connaitre les effets sur la valeur des biens et sur le tourisme.

3.3 Thème 3 - Densification, saturation et encerclement

Observations de : Mme Sabine BOUTHORS – M. et Mme BOILEUX – M. Jean Loup BALAVOINE – M. Gérard DENEUX – M. et Mme Yves LOIRE – M. Loïc BOUTHORS – M. et Mme François MOENECLAEY – M. Albert CAMIA – Mme Géraldine CADEL – M. Arnaud VILLEMONT – Mme Martine AVET – Mme Bernadette COLBERT – M. Christophe VILLEMONT

Réponse du pétitionnaire :

Densification

En ce qui concerne la densification d’éoliennes qu’induit ce projet, il faut d’abord noter qu’il s’agit là d’un des premiers objectifs de la stratégie régionale de développement de l’énergie éolienne, telle que détaillée dans le Schéma Régional Eolien (2012) dont voici des extraits :

Ainsi, le développement d’un projet en extension de projets et parcs existants a pour but principal d’éviter le mitage du paysage. Le secteur d’implantation du parc éolien du Fond du Moulin, constituant une extension du parc éolien accepté d’Eplessier, appartient au pôle 2 de densification défini dans le Schéma Régional Eolien (SRE) de Picardie qui « est propice à la création de nouveaux parcs éoliens ». Dans ce même pôle, le SRE indique « les parcs existants pourront être densifiés au cas par cas ». Ainsi l’extension du parc d’Eplessier correspond pleinement aux préconisations régionales pour le développement maîtrisé de l’énergie éolienne sur le territoire. Ces éléments sont repris dans l’Etude d’Impact aux pages 38 à 41. Le parc de Fond du Moulin vient prolonger de manière cohérente le parc initial d’Eplessier, en respectant l’alignement et la symétrie de celui-ci. Le tout formant en ensemble homogène et facilement lisible à l’oeil. Le fait de venir en extension du parc d’Eplessier évite la création d’un nouveau parc en site propre et de ce fait limite grandement l’effet de mitage du paysage.

Observation de M. BOUTHORS : L’objectif annoncé de densification ne tient pas compte de la réalité de l’ensemble des parcs éoliens construits, accordés et en projet. On est donc en saturation, ce qui est indiqué dans le rapport des autorités régionales.

Pour information, l’étude des impacts cumulés, page 195 de l’étude d’impact, a pris en considération les parcs éoliens en fonctionnement, acceptés et en instruction ayant eu l’avis de l’Autorité Environnementale (AE), conformément à l’article R 122-5 du Code de l’Environnement. Les parcs en instruction sans avis de l’AE ont également été pris en considération, notamment pour l’analyse du risque d’encerclement.

Figure 9 Carte de situation du parc initial d'Eplessier et son extension Fond du Moulin

Risque d’encerclement et de saturation

Le parc éolien du Fond du Moulin, en tant qu’extension du parc accepté d’Eplessier, impacte faiblement les villages riverains. Il ne crée pas de nouvelle entité paysagère et limite ainsi le mitage du paysage. Conscient de la problématique de saturation sur le secteur, Vents du Nord a pris en compte le risque d’encerclement des villages dès le début du projet. Comme présenté au sein de l’Etude d’Impact, pages 197 à 200, une analyse théorique permet d’estimer la saturation potentielle d’un territoire en fonction des parcs éoliens présents dans un rayon de 10 km du centre du village. D’après cette étude, une problématique d’encerclement est déjà existante sur la zone du projet . Pour autant, les 10 éoliennes viennent s’imbriquer dans le parc accordé d’Eplessier. De ce fait, le projet n’augmente que peu cette problématique en ajoutant : - 15° de visibilité aux 228° de champ de visibilité sur les parcs éoliens dans un rayon de 10 km, soit moins de 7 % de plus d’axe de visibilité des éoliennes depuis le village de Caulières, - 13° de visibilité aux 204° cumulés dans un rayon de 10 km, soit 6 % de plus d’axe de visibilité depuis le village de Meigneux, - 5° de visibilité aux 200° cumulés dans un rayon de 10 km, soit moins de 2,5 % de plus d’axe de visibilité depuis le village d’Eplessier, - 7° de visibilité aux 162° cumulés dans un rayon de 10 km, soit 4 % de plus d’axe de visibilité depuis Sainte- Segrée.

Observation de M. Jean Loup BALAVOINE de Bettembos sur le risque d’encerclement de son habitation à Bettembos

Depuis Bettembos, la situation correspond à celle des quatre communes d’implantation. En effet, le phénomène d’encerclement et de saturation visuelle est existant pour les habitants, avec une occupation par les éoliennes de 196° de l’horizon depuis le village. Pour autant le parc du Fond du Moulin n’ajoute aucun angle de visibilité. L’occupation visuelle des éoliennes est bien due à d’autres projets ou parcs éoliens du secteur.

Observation de M. DENEUX maire de Meigneux qui souligne que la densification devient importante et que la hauteur de 5 éoliennes sera de 150 m au lieu de 125 m prévus initialement : « un véritable belvédère pour les habitants du bout de la rue de Poix »

Au fur et à mesure des résultats des différentes études environnementales, l’implantation du projet éolien de Fond du Moulin et le type d’éoliennes envisagées ont évolué. L’ensemble de ces informations ont été communiquées aux Conseils Municipaux en parallèle des avancées du projet et ont été mises à disposition de tous pendant les permanences publiques de mai 2015 en mairies d’Eplessier et Meigneux.

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

Concernant l’observation de Monsieur DENEUX, s’agissant du maire de la commune, j’en conclus que la concertation n’a pas été complète d’autant qu’une éolienne est implantée sur une de ses parcelles.

Concernant la densification :

D’après l’étude d’impact, une problématique d’encerclement existe déjà. Vents du Nord indique que le projet augmente peu cette problématique. En effet, chaque parc pris individuellement participe plus ou moins faiblement à ce phénomène de saturation visuelle. C’est bien la multiplication des parcs autorisés et en projet dans le secteur qui donnent ce résultat.

Le 6 mai 2016, j’ai pris contact avec la CCSOA qui a la compétence de l’éolien depuis 2007 sur son territoire pour connaitre son avis sur le projet : M. ZACHAREWICZ Directeur des services m’a appris que l’objectif de 156 MW que la C.C s’était fixé était déjà atteint et que tous les projets en cours amèneraient cette puissance installée à environ 300 MW ! Ces propos m’ont été aussitôt confirmés par M. DESFOSSE Président de la CCSOA, il se déclare : « favorable au développement éolien mais de façon maitrisée et organisé avec les élus et les représentants du territoire pour éviter l’anarchie des installations et une densification à outrance. » Pour mémoire, la CCSOA s’était déjà opposée au projet du parc d’Eplessier lors de l’enquête publique de 2009.

Je rappelle aussi que le SRE recommande de privilégier les pôles de densification avec comme condition spécifique une vigilance accrue au phénomène de saturation visuelle par l’éolien.

En conclusion sur ce thème, j’estime : • Que d’après l’étude d’impact (page 197 à 201) les phénomènes d’encerclement et de saturation visuelle sont avérés. • Que l’objectif maximum de 156 MW fixé dans la ZDE par la CCSOA est largement dépassé. • Que la densification dans les périmètres d’étude de ce projet a déjà atteint ses limites.

3.4 Thème 4 – Acoustique

Réponse du pétitionnaire :

Les nuisances sonores

Observations de : Mme BOUTHORS, Mme et Mr BOILEUX, Mme SANSON du PASSAGE et M. CREUGNET – M. et Mme MOENECLAEY – Mme Marie Pierre du PASSAGE - Mme Cécile du PASSAGE

Comme toute activité et tout mécanisme en fonctionnement, les éoliennes émettent du bruit. Afin de protéger les populations des nuisances sonores générées par cette activité, la réglementation issue de l’Arrêté du 26 août 2011, fait référence aux dispositions de la norme NFS 31-114, est très stricte à ce sujet. L’émergence sonore (différence entre le niveau sonore ambiant avec et sans l’éolienne) ne doit pas excéder : ° 5 dB en période diurne (de 7 heures à 22 heures), ° 3 dB en période nocturne (de 22 heures à 7 heures). Lors de l’établissement de l’étude d’impact, il a été réalisé une étude acoustique spécifique au site par le bureau d’étude SOLDATA, basé sur une campagne de mesures d’un mois (Etude d’impact page 157). Afin de réaliser ces études, le bureau acoustique mesure le bruit résiduel (bruit de vent dans la végétation et/ou sur des obstacles, trafic routier, éoliennes en fonctionnement, etc…), modélise le bruit des parcs acceptés aux alentours et calcule l’émergence engendrée par le parc du Fond du Moulin. Les émergences pour les habitations riveraines du site seront toujours inférieures ou égales au niveau autorisé par la réglementation. Quelques dépassements d’émergences apparaissent lorsque le parc fonctionne en période nocturne, à certaines vitesses de vent. Ces dépassements disparaissent facilement par un plan de bridage acoustique des éoliennes les plus proches des habitations. Ainsi, le projet est conforme d’un point de vue acoustique.

Enfin, il convient de préciser que désormais, il est obligatoire pour l’opérateur éolien de réaliser une étude de conformité acoustique peu après la mise en service du parc, sous l’autorité du Préfet. En cas de dépassement imprévu, un bridage approprié des éoliennes sera appliqué. Les services de la DREAL peuvent par ailleurs ordonner un contrôle acoustique à tout moment. En cas de non-respect de la réglementation acoustique, le Préfet peut retirer l’autorisation d’exploiter. Il est à noter que les niveaux de bruit résiduel évoluent en fonction de la vitesse du vent mais pas dans les mêmes proportions que le bruit des éoliennes. Aux faibles vitesses de vent, l’éolienne est peu bruyante, mais souvent plus élevée que le bruit résiduel, tandis qu’aux grandes vitesses, l’éolienne fonctionnant à pleine puissance génère du bruit, qui reste plus faible que le milieu environnant.

Observations de Mme du PASSAGE et M. VILLEMONT : objectivité de l’étude / micros chez des agriculteurs

L’étude acoustique a été réalisée par le bureau d’étude SOLDATA, experts indépendants et reconnus dans le milieu de l’acoustique. Le choix de l’emplacement des points de mesure est défini par SOLDATA. Les micros sont placés dans la propriété de l’habitation la plus proche du projet dès que possible. Le calcul des émergences est dans tous les cas réalisé pour les habitations les plus sensibles aux projets, qui sont souvent les habitations plus proches du projet. Les conditions de mesurages et l’ensemble de l’étude sont conformes avec la norme NFS 31-114. Soulignons également que les mesures acoustiques ne peuvent aucunement être influencées par la qualité des riverains chez qui elles ont lieu : les appareils mesurent simplement un niveau sonore ambiant (en dB), qui ne peut être influé si la personne est favorable ou défavorable au projet.

Observations de Mme BOUTHORS : 45 dB dans les oreilles toute la journée, c’est stressant et inadmissible

Le bruit ambiant relevé à Sainte-Segrée pendant un mois en journée est compris entre 43 dB (par vent de Sud- Ouest de 3 m/s à 10 m) et 54 dB (par vent de Nord-Est de plus de 10 m/s à 10m). Le bruit ambiant sans éolienne est la plupart du temps supérieur aux 45 dB avancés par Mme BOUTHORS. Les émergences acoustiques du parc éolien de Fond du Moulin à Sainte-Segrée en journée seront inférieures à 1 dB, ce qui est bien inférieur à la réglementation en vigueur : 5 dB.

Les effets du bruit sur la santé

Observations de Mme BOUTHORS, Mme SANSON du PASSAGE et Mr CREUGNET

Suite au rapport de l’AFSSET (Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail), devenue en 2010 l’ANSES, des acousticiens ont effectué des mesures sur sites éoliens (Article scientifique pour l’élaboration du régime ICPE). Il est ressorti en mars 2008 de ce rapport expertise que « les émissions sonores des éoliennes ne génèrent pas de conséquences sanitaires directes, tant au niveau de l’appareil auditif que des effets liés à l’exposition aux basses fréquences et aux infrasons. À l'intérieur des logements, fenêtres fermées, on ne recense pas de nuisance ou leurs conséquences sont peu probables au vu des bruits perçus. En ce qui concerne l'exposition extérieure, les émissions sonores des éoliennes peuvent être à l'origine d'une gêne, souvent liée à une perception négative des éoliennes. »

Les troubles du sommeil sont engendrés par l’émission d’ondes basses fréquences. Dans cette même étude de l’ANSES, les conclusions indiquent que les conditions de fréquence et d’intensité responsables des troubles du sommeil ne sont pas spécifiques aux éoliennes. De surcroit, il a été montré également que les bruits intermittents ayant une intensité maximale de 45 dB(A) et au-delà, peuvent augmenter la latence d’endormissement de quelques minutes à près de 20 minutes (Öhrström, 1993). Comme expliqué précédemment, les limites sont strictes et l’installation du parc éolien n’engendrera pas des émergences supérieures à 3 dB en période nocturne (de 22 heures à 7 heures). Les valeurs mesurées sont effectuées à l’extérieur des habitations, ces mesures sont effectuées sur les zones habitées/habitables les plus proches du parc éolien c’est-à-dire dans le cas le plus défavorable. Les probabilités de perturbation du sommeil sont encore amoindries à l’intérieur des habitations. Selon l’article Eoliennes & Sécurité 1, les éoliennes émettent des basses fréquences (BBF). Cependant, si ces BBF peuvent effectivement, « dans certains cas, avoir une influence sur la santé humaine, elles sont parfaitement inoffensives dans le cas des éoliennes ».

Les infrasons En ce qui concerne les infrasons, ils sont naturellement présents dans notre environnement. Ils peuvent être générés par des phénomènes naturels tels que le tonnerre ou les tremblements de terre. On retrouve également des infrasons lorsqu'il y a production de turbulences aérodynamiques : à proximité de routes, à l'intérieur d'une voiture, dans les trains ou lorsqu’un vent fort souffle sur des obstacles. Quant aux pales des éoliennes en mouvement, en présence de vent, celles-ci provoquent des turbulences aérodynamiques. Elles génèrent donc des infrasons.

1 Source : http://aude.eolienne.free.fr/fichiers/ficheSecurite.pdf

Cependant, l’Institut de l’Environnement, de Mesure et de la Protection de la nature du Land de Bade- Wurtemberg (LUBW) a publié fin février 2016 les conclusions de son étude «Bruits de basses fréquences et infrasons émis par les éoliennes et d’autres sources». Son rapport final précise que les niveaux d’infrasons produits par les éoliennes se situent en-deçà du seuil de perception de l’homme et qu’il n’existerait pas de preuves scientifiques établies d’un impact négatif sur la santé de l’homme. Les conclusions de l’étude confirment qu’en respectant les règles juridiques et techniques de la procédure de planification d’un projet éolien, aucun effet négatif des sons émis par les éoliennes ne serait à craindre. Le niveau d’infrason a été mesuré à une distance de 150 à 300 m des éoliennes et s’est avéré clairement inférieur au seuil de perception de l’homme. En 2013, des mesures effectuées par l’Office bavarois de l’environnement confirment une nouvelle fois que les infrasons relevés à proximité d’éoliennes modernes sont nettement inférieurs au seuil de perception. Par ailleurs, une étude australienne confirme les conclusions de l’Office bavarois et montre que les éoliennes n’ont pas d’incidence significative sur l’intensité des émissions infrasonores. En milieu rural, les infrasons sont essentiellement dus au vent, alors que les installations techniques ou les véhicules en sont les principales sources en milieu urbain. Ces différents travaux de recherche sur les niveaux d’infrasons émis par les parcs éoliens et sur les effets physiologiques des infrasons sur l'homme confirment donc, au regard des connaissances scientifiques actuelles, que les infrasons émis par des éoliennes, nettement inférieurs au seuil de perception, n'ont aucune incidence sur la santé de l'homme . Concernant la distance entre les habitations et les éoliennes, l'ANSES indique que « la définition à titre permanent d'une distance minimale d'implantation de 1500m vis ‐à‐vis des habitations, même limitée à des éoliennes de plus de 2,5 MW, ne semble pas pertinente. Il paraît plus judicieux de recommander une étude locale systématique préalablement à toute décision ».

Les effets stroboscopiques Un effet stroboscopique se produit dans le voisinage immédiat d’une éolienne, résultant du passage des pales en rotation dans les rayons du soleil illuminant des pièces d’habitation ou des lieux de travail. L’ombre des pales en mouvement peut devenir dérangeante pour certains individus. L’étude détaillée des effets stroboscopiques est contenue dans le dossier d’étude d’impact sur le cadre de vie, la sécurité et la santé publique en page 165. L’effet stroboscopique ne se produit que lorsque l’ensemble des conditions suivantes sont réunies simultanément : - La position du soleil (fonction donc du jour et de l’heure) - L’existence d’un temps ensoleillé - Les caractéristiques de la façade concernée (orientation) - La présence ou non de masques visuels (relief, végétation) - L’orientation du rotor et son angle relatif par rapport à l’habitation concernée - La présence ou non de vent (et donc la rotation ou non des pales). Dans le cas du projet Fond du Moulin, les premières habitations étant à 795 m, l'effet des ombres portées est considéré comme négligeable d’après le bureau d’étude.

Les ondes électromagnétiques Dans notre quotidien, nous sommes en permanence exposés à des champs électriques et magnétiques. L’exposition nulle n’existe pas. Certains sont d’origine naturelle (champ magnétique terrestre, orages), d’autres sont créés par les activités humaines, notamment par le transport et la distribution de l’électricité, mais aussi par toutes les applications consommatrices d’électricité (TV, réfrigérateur, micro-ondes, etc.).² La plupart des champs proviennent de l’activité humaine. Ainsi, dans une habitation, un champ électrique est présent autour des conducteurs qui alimentent les prises de courant. Les champs électriques et magnétiques sont d’autant plus intenses que l’on est proche de la source et ils diminuent rapidement lorsque la distance augmente. Au pied des éoliennes, les champs électriques et magnétiques émis par les composants électriques de la nacelle peuvent être considérés comme négligeables car celle-ci se trouve à environ 100 m de hauteur. Ces champs sont donc totalement inoffensifs pour les habitants vivant à proximité car aucune éolienne ne peut être construite à moins de 500 mètres des habitations. Une étude a démontré qu’en s’éloignant de 30 m des connections au réseau électrique de distribution, le champ magnétique émis par les éoliennes est équivalent à celui mesuré à l’intérieur d’une maison. (Source : American Wind Energy Association, 2004) ² Source : RTE, Réseau de transport d’électricité

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

Le bridage des éoliennes selon l’orientation et la vitesse des vents rend le projet conforme au niveau acoustique.

3.5 Thème 5 - Impact sur un site classé (Eglise de Poix-de-Picardie)

Observations de : Mme Sabine BOUTHORS - Mme René du PASSAGE - M. Loïc BOUTHORS - Mme Marie Pierre du PASSAGE

Réponse du pétitionnaire :

L’église de Poix-de-Picardie fait partie des éléments touristiques majeurs du périmètre d’étude rapproché du projet. Une attention particulière a été portée à ce monument historique classé situé à 3,8 km de la première éolienne du projet. Depuis un chemin qui accède à l’Eglise, on pourra apercevoir le parc accepté d’Eplessier ainsi que le projet de Fond du Moulin. L’importance de ce point de vue a été influant sur le choix de l’implantation et le modèle d’éoliennes retenues. En effet, une attention particulière a été portée sur l’alignement des éoliennes E1 et E10 avec la première ligne d’éoliennes du parc d’Eplessier. Les éoliennes E2, E3, E4 et E5 (150m de haut) situées à l’Ouest de la zone viennent également dans la continuité des lignes suivantes du parc d’Eplessier. Depuis le chemin de l’Eglise, on ne peut apercevoir que des bouts de pales de ces machines. L’éolienne E6 (125m de haut) se trouve en continuité de la quatrième ligne du parc d’Eplessier. Seules les pales de cette éolienne seront perceptibles. Enfin, la dernière ligne, constituée par les éoliennes E7, E8 et E9 (125m de haut) ne sont pas visibles depuis ce point. Concernant le choix du type d’éoliennes, E6 à E10 ont été maintenues à 125m de haut afin de pas venir surplomber la vallée humide, la ville de Poix-de-Picardie, et respecter la vue depuis l’Eglise. Les photomontages traitant de l’Eglise de Poix-de-Picardie se trouvent pages 59 et 60 du volet paysager.

Depuis le parvis de l’Eglise, aucune éolienne n’est visible. L’impact est nul.

Observation de Mme du PASSAGE : En ce qui concerne l’amendement adopté le 10 février 2016 au Sénat en première lecture du projet de loi relatif à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine , visant à créer un périmètre de 10 kilomètres autour de tout monument classé ou inscrit, il a été supprimé par l’Assemblée Nationale en deuxième lecture.

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

Le photomontage 5 montre que seul le bout des pales des éoliennes E2,E3,E4,E5 et E6 seront visibles depuis le chemin de l’église. Aucune éolienne ne sera visible à partir du parvis de l’église (cf photomontage 6).

3.6 Thème 6 - Impact sur la faune

Observations de : Mme René du PASSAGE - M. Loïc BOUTHORS - Mme Cécile du PASSAGE - Mme C. de Pas - M. Christophe VILLEMONT

Réponse du pétitionnaire :

Le volet écologique de l’étude d’impact a été réalisé par un bureau d’études spécialisé et indépendant (AIRELE, Nord (59)). Les inventaires sur site ont révélé la présence de rapaces chassant et nichant au sol, tels que le Busard Saint-Martin ou le Busard cendré. Pour autant, le retour d’expérience indique que ces espèces subissent un impact direct plutôt faible et temporaire puisque celles-ci semblent ne pas être affectées par les éoliennes à long terme. En prenant en considération les parcs à proximité et le fait qu’il s’agisse d’une extension d’un parc éolien, le secteur sera déjà potentiellement sous-occupé et des sites similaires à celui étudié sont présents autour du site d’implantation : aucune conséquence négative n’est envisagée pour la plupart des espèces aviaires. Le site d’implantation a été choisi, et la configuration du parc éolien du Fond du Moulin, en extension du parc d’Eplessier, a été conçue de manière à éviter au maximum la création d’obstacles supplémentaires pour les oiseaux et les chauves-souris. Comme indiqué pages 125 à 133 de l’étude d’impact, grâce à la prise en compte des principaux enjeux et la mise en place des mesures d’accompagnements, l’impact du projet éolien sur les oiseaux et les chauves-souris sera faible. En effet, toutes les éoliennes seront implantées dans des parcelles cultivées ou contre des chemins agricoles, d’intérêt écologique très faible. Les éoliennes les plus proches des lisières vont faire l’objet de bridage en fonction de paramètres climatiques et saisonniers, préconisé par la DREAL. Le respect de l’application du bridage, comme l’ensemble des prescriptions réglementaires appliquées au parc éolien du Fond du Moulin, est contrôlé par les services de l’Etat d’Inspection des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Le bridage préconisé entraînera une perte de production estimée à hauteur de 0,7 % sur le productible du parc. Ainsi, les éoliennes à moins de 200 mètres des boisements conservent leur intérêt en termes de production d’électricité tout en ayant un moindre impact sur la chiropterofaune locale. Conformément à la réglementation, un suivi sera mis en place (suivi d’activité et de mortalité au moyen de différents protocoles) qui permettra de réaliser des mesures de correction en cas de la persistance d’un impact. Dans le même temps, un suivi régulier des oiseaux nicheurs, plus spécifiquement des busards, sera réalisé afin d’apprécier réellement la perte de territoire des oiseaux suite à l’implantation des éoliennes. Les suivis donnent suite à la rédaction de rapports qui sont transmis notamment aux services des milieux naturels de la Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DREAL).

Observation de Mme René du PASSAGE : « Mauvais pour le gibier qui va déserter le territoire, les abeilles, les chauves-souris. »

L’impact d’un parc éolien sur les abeilles est nul. En effet, celles-ci volent au ras de la végétation pour butiner les fleurs, voler à hauteur de pale engendrerait une dépense d’énergie inutile. D’ailleurs, elles sont sensibles au vent et ont une activité réduite lorsque les éoliennes fonctionnent. En ce qui concerne le gibier, comme évoqué dans l’étude d’impact à la page 133, l’impact est négligeable. En effet, la plupart des mammifères terrestres (notamment les lièvres, renards, chevreuils …) ont des capacités d’adaptation importantes et reprennent possession de leur territoire peu de temps après la fin du chantier de construction du parc éolien.

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

Concernant les chiroptères , j’observe : 1. Qu’en page 64 du Schéma Régional Eolien, concernant le secteur Somme Sud Ouest / Oise Ouest qui correspond au secteur d’étude, la recommandation n° 3 précise : (source : Picardie Nature) « La majeure partie du secteur est en sensibilité potentielle moyenne à très élevée pour les chiroptères rares et menacés, avec la présence de nombreuses cavités d’hibernation et de parade et de sites de parturition. Cette sensibilité est notamment due aux vallées des Evoissons, de la Bresle et du Liger. Ainsi, une vigilance particulière devra être apportée à ce secteur. Seul le quart sud-est du secteur est peu sensible. A noter que la vallée de la Bresle est très importante pour le Grand Rhinolophe, le Grand Murin, le Murin de Bechstein et potentiellement le Murin à oreilles échancrées. Ainsi, une vigilance particulière devra être apportée à ce secteur . »

2. Que dans la synthèse des enjeux page 71 de l’étude d’impact : « Les enjeux liés aux chiroptères sont […] - forts pour les secteurs présentant une activité forte à très forte et/ou une diversité spécifique forte à savoir les boisements, et/ou la présence d’espèce vulnérable, en danger ou en danger critique . »

3. Que la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM) recommande pour la prise en compte des chiroptères dans la planification des projets éoliens terrestres version 2 (février 2016) : « L’étape de planification privée ou publique est essentielle, pour assurer aux futurs projets, une prise en compte de la conservation des chauves-souris. Cette étape doit permettre : ° d’identifier les principaux enjeux et sensibilités liés aux chauves-souris ; ° d’exclure dès cette étape les zones à fort enjeu ou à forte sensibilité ; [ …] 4. Que les lignes directrices d’EUROBATS (actualisation 2014) recommandent une exclusion de projets éoliens dans les zones suivantes :  Les couloirs migratoires et les principaux corridors de déplacements des chauves-souris ;  La proximité des gîtes d’importance régionale, nationale et internationale;  Les zones d’alimentation importantes pour les chauves-souris, notamment pour celles vulnérables (Pipistrelles, Noctules, Sérotines, etc.) ;  Les boisements de tous types, jusqu’à une distance de 200 mètres en bout de pale (recommandation déjà mentionnée par EUROBATS en 2008).

Je considère donc que les éoliennes E1 – E2 et E10 qui sont implantées à moins de 200 mètres de zones boisées où la présence de chiroptères (espèce protégée) a été détectée (cf pages 64 à 71 de l’étude d’impact) auraient dû être évitées si la démarche ERC avait été employée et si les recommandations du SRE, de la SFEPM et d’ EUROBATS avaient été prises en compte. Vents du Nord a fait le choix de les maintenir sans même présenter d’autres variantes d’implantation et en proposant un plan de bridage qui n’aura que très peu d’incidence sur la productivité, concluant : « Ainsi, les éoliennes à moins de 200 mètres des boisements conservent leur intérêt en termes de production d’électricité tout en ayant un moindre impact sur la chiropterofaune locale. » Ce propos démontre que « l’enjeu chiroptère » n’a pas été pris en compte au même niveau de considération que « l’enjeu économique », ce qui devrait être le cas ; sauf si la hiérarchisation des enjeux à été menée de façon concertée et non unilatéralement comme c’est le cas dans le projet du Fond du Moulin. J’observe également que dans son rapport d’enquête de 2009 sur le parc accordé d’Eplessier, le commissaire-enquêteur avait noté : « Les deux éoliennes les plus proches d’Eplessier ont été également supprimées, car étant situées trop proches de la vallée dite de la Marlière et pouvant générer des impacts négatifs sur l’avifaune locale . » L’éolienne E10 se situe exactement dans cette zone.

J’estime donc que les éoliennes E1 – E2 et E10 ne peuvent être maintenues aux emplacements prévus.

3.7 Thème 7 - Création de haies et écrans visuels

Réponse du pétitionnaire :

Parmi les mesures compensatoires prévues par Fond du Moulin S.A.S., la constitution de haies est prévue, comme indiqué pages 129 à 131 et 183 à 189. En effet, le renforcement du maillage écologique est prévu avec 1200 mètres de haies en continuité des corridors écologiques définis par le document « Trames Vertes et Bleues » élaboré par les services de la DREAL. D’autre part, des haies paysagères sont prévues sur les communes de Caulières et Lignières Châtelain.

Observation de M. Martial Patin : Demande la plantation de haies le long des chemins d’accès

La demande de M. Martial serait effectivement intéressante pour la faune locale. Cela dit, Vents du Nord a privilégié au cours de l’étude écologique la création de haies afin de renforcer les corridors écologiques, qui sont des zones de déplacement et de chasse privilégiées par la faune (secteurs Sud-Ouest d’Eplessier et les environs des villages de Lachapelle et de Saulchoy-sous-Poix). De plus, ce type de plantations est souvent prohibée par la DREAL lorsqu’il est proposé à proximité immédiate des éoliennes, en raison du caractère attractif qu’elle peut provoquer, avec un effet contraire à celui désiré (c’est-à-dire d’augmenter le risque d’impact dû aux éoliennes).

Observations de M. LEFEBVRE, M. et Mme COLOMBA, M. et Mme MAHLER : Demande de plantation de haies en fond de jardin

L’effort de concertation lors de l’élaboration de l’implantation finale du parc du Fond du Moulin a eu pour objectif d’aborder la mise en place de mesures compensatoires pertinentes et adaptées au territoire. Les conseils municipaux ont été consultés et des mesures appropriées ont été retenues. Dans le cadre de l’enquête publique, plusieurs riverains ont fait la demande de plantations d’arbres en fond de jardin afin d’atténuer la visibilité du parc depuis leur lieux de vie, notamment sur le village de Meigneux.

Cette demande a retenu notre attention. En effet la société Fond du Moulin est disposée à s’engager, en plus des mesures compensatoires précitées, à mettre à disposition un budget 10 000 € afin de réaliser la plantation de haies bocagères simples en limite de jardin, pour les habitations les plus exposées au projet. Cette mesure s’adresse aux riverains du site d’implantation du parc du Fond du Moulin, sur les communes de Caulières, Meigneux, Sainte-Segrée et Eplessier, et concerne une dizaine de maisons. Si la mesure est retenue par les autorités , une information sera donnée lors de réunions dans les villages, la mise en oeuvre sera entreprise à la fin de la construction du parc éolien, lorsque l’impact réel pourra être constaté par les habitants.

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

Dont acte !

3.8 Thème 8 - Distance aux habitations

Observations de : M. Christian du PASSAGE – M. Loïc BOUTHORS – M. et Mme François MOENECLAEY

Réponse du pétitionnaire : La distance réglementaire d’éloignement d’un parc éolien au bâti est de 500 mètres sur le territoire français, définie dans l’arrêté du 26 août 2011 relatif aux installations de parcs éoliens. Cette distance a été reprise dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte adoptée le 22 juillet dernier, à l’article 139. La délivrance de l’autorisation d’exploiter est subordonnée au respect d’une distance d’éloignement entre les installations et les constructions à usage d’habitation, les immeubles habités et les zones destinées à l’habitation définies dans les documents d’urbanisme en vigueur à la date de publication de la loi n°2010-788 du 12 juillet 2010 (Loi Grenelle), appréciée au regard de l’étude d’impact prévue à l’article L. 122-1 du Code de l’Environnement. Elle est fixée au minimum à 500 mètres. (Article 553-1 de ce même code). Cette distance à vocation à prévenir toute nuisance sonore pour les riverains des parcs. Cette notion d’éloignement minimum est reprise par différents pays. Ainsi, la France se situe dans la moyenne des pays européens en matière de distance des éoliennes vis-à-vis des habitations comme le montre le tableau ci-dessous :

Il n’existe pas, en Allemagne, de distance générale d’éloignement d’un parc éolien, cette compétence revient aux régions. Ces régions ont adopté des recommandations d’éloignement des éoliennes par rapport aux habitations, en fonction de la nature de l’habitat (zone urbaine, habitat dispersé…), mais, même dans ce cas, la distance finalement retenue par l’autorisation administrative dépend des résultats de l’étude acoustique en fonction des caractéristiques de l’environnement du projet, comme c’est le cas en France. Seule la Bavière a récemment adopté une règle de distance stricte de 10 fois la hauteur de l’éolienne, qui a fait l’objet d’une plainte devant la Cour constitutionnelle de Bavière. Il est reproché à cette règle, notamment, de porter atteinte à la compétence planificatrice des communes. En France, un sondage BVA a été réalisé en mai 2015, à la demande du SER, auprès de 900 personnes vivant dans un rayon de 600 à 1 000 mètres de parcs éoliens, dans six départements. Il révèle que 84% des personnes interrogées estiment que le parc éolien est situé à une distance suffisante des habitations. Par ailleurs, un autre sondage réalisé par le CSA cette fois, en mars 2015, à la demande de la FEE, auprès de riverains habitant à moins de 1000 mètres d’un parc éolien. Ce sondage montre que : - 2/3 des riverains avaient une image positive des éoliennes, - 71% les considéraient bien implantées dans le paysage, et - 61% les considéraient d’abord comme un engagement écologique.

Observation de M. et Mme COLOMBA : demande la suppression de l’éolienne E5 à moins de 800 m

En ce qui concerne la visibilité des éoliennes depuis les premières habitations, le schéma suivant réalisé par le Parc Naturel Régional Anjou-Touraine nous donne un aperçu du rendu visuel des éoliennes à différentes distances. On constate que plus on s’éloigne des éoliennes, plus l’impression de grandeur décroit. La distance joue donc un rôle important dans la perception visuelle, tout comme l’angle de vision. Sur le schéma, on voit qu’à 400 m l’angle de vision est de 17° pour descendre à 7° à 1000 m. A 750 m, l’angle de vision est estimé à 11°.

Observations de M. et Mme BOILEUX, et M. du PASSAGE : projet trop proche des habitations

Concernant l’habitation de M. et Mme BOILEUX, les éoliennes les plus proches sont E3, E5 et E7, situées respectivement à 1230 m, 1075 m et 1585 m. M. Du Passage peut également être rassuré quant à son logement situé rue de Poix à Meigneux. Les éoliennes E3, E4 et E5 se trouvent respectivement à 795 m, 1090 m et 805 m de leur location.

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

La perception dans le périmètre rapproché est aussi en relation avec la taille de l’éolienne.

3.9 Thème 9 - Réception télévisuelle et guidage RTK

Observation de : M. Matthieu PETIT

Réponse du pétitionnaire :

La réception TV Les perturbations que peuvent provoquer les éoliennes sur la réception TV proviennent de leur capacité à réfléchir et diffracter les ondes électromagnétiques. Le rayon réfléchi ou diffracté va se combiner avec le trajet direct de l’onde radioélectrique allant de l’émetteur vers le récepteur et potentiellement créer une interférence. La réception de la télévision par réseau hertzien terrestre numérisé (TNT) est installée en France depuis 2009, son installation est achevée quasiment complètement depuis 2011. Dans le processus technique, le signal analogique a été remplacé par un signal numérique, réputé beaucoup plus robuste vis-à-vis d´éventuels obstacles ou autres dérangements.

En même temps, la puissance des émetteurs a été renforcée ce qui a amélioré la couverture du territoire de

Le guidage RTK Le guidage RTK utilise les liaisons satellitaires (non impactées par l’installation de parc éolien), les ondes radioélectriques basse fréquence via une balise (ou base ou station de référence) terrestre et des liaisons de type GPS pour opérer une correction (non impactées). Les services mobiles (réseaux privés ou cellulaires) ou la radiodiffusion FM sont adaptés à des déplacements de l’utilisateur et donc au franchissement d’obstacles (immeuble, forêt, etc.). Les éoliennes s’inscrivent au même titre comme des obstacles franchis par ces ondes multi- trajets. Aucune corrélation particulière n’a été établie entre l’implantation de parcs éoliens et la perturbation significative du guidage RTK précédemment installé. Pour autant, s’il y a perturbation, cela ne peut être que pendant un court laps de temps (lorsque l’éolienne réfléchie le signal entre le tracteur et la base RTK).

En tout état de cause, la société Fond du Moulin s’engage à apporter les garanties techniques du maintien de la réception RTK des opérateurs ou à défaut, à mettre en place des solutions pour atténuer les perturbations subies.

Les ondes téléphoniques A l’inverse des ondes télévisuelles, il n’existe à ce jour aucune perturbation avérée des ondes de téléphonie mobile par les éoliennes. Pour preuve, les techniciens de maintenance travaillant sur les éoliennes témoignent qu’ils peuvent communiquer sans aucun problème à l’aide de leur téléphone portable, que les éoliennes soient à l’arrêt ou en fonctionnement.

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

Concernant la réception télévisuelle, le promoteur éolien est en effet dans l’obligation légale d’intervenir et de rétablir à ses frais la bonne réception des signaux : article L. 112-12 du Code de la Construction et de l’Habitation , « lorsque l’édification d’une construction […] est susceptible […] d’apporter une gêne à la réception de la radiodiffusion ou de la télévision […], le constructeur est tenu de faire réaliser à ses frais […] une installation de réception ou de réémission propre à assurer des conditions de réception satisfaisantes dans le voisinage de la construction projetée »).

3.10 Thème 10 - Retombées économiques

Observation de : M. et Mme BOILEUX

Réponse du pétitionnaire : Le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) a récemment indiqué, en faisant le bilan des 15 dernières années de développement éolien en France : « avec 1,5% de la valeur ajoutée des entreprises du secteur éolien directement réinvesti dans l’économie locale, c’est plus d’un milliard d’euros d’investissements qui ont été réalisés par an depuis 10 ans au service de la croissance, 10 000 emplois créés et près d’un millier d’entreprises de toutes tailles impliquées pour la filière ». Le SER a également rappelé que les retombées fiscales des projets éoliens représentaient « 70 millions d’euros de ressources fiscales directement reversées aux collectivités locales chaque année qui contribuent à l’amélioration du cadre de vie. », et que la production éolienne permettait « un bénéfice de 600 millions d’euros pour la balance commerciale énergétique de la France ». Ces chiffres sont révélateurs des bénéfices économiques de l’éolien au niveau national. Au niveau local, comme indiqué dans l’étude d’impact page 146, le projet éolien de Fond du Moulin aura un impact positif sur l’économie locale, à travers les recettes fiscales versées aux collectivités, les loyers versés aux propriétaires fonciers et exploitants agricoles, et les emplois créés. La maintenance des parcs nécessite la création d’emplois locaux. Le ratio est d’environ 1 technicien de maintenance pour 5 éoliennes, soit la création d’environ 4 emplois directs et non délocalisables pour les 23 éoliennes des parcs d’Eplessier et Fond du Moulin. Des entreprises locales sont généralement chargées de l’entretien des chemins d’accès et des plateformes. Pendant la phase de travaux, les entreprises locales sont consultées pour les différents lots techniques du chantier (terrassement, câblage, aménagement paysager, etc.).

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

Les retombées fiscales à destination des collectivités locales (Région, département, Communauté de communes, communes) sont estimées à 250 000 euros.

3.11 Thème 11 – Démantèlement

Observations de : M. Loïc BOUTHORS - Mme Bernadette COLBERT

Réponse du pétitionnaire : Il est important de rappeler le principe du démantèlement d’un parc éolien, comme ceci a pu être précisé page 23 du dossier de Description de la Demande. La durée du bail emphytéotique signé avec les propriétaires fonciers et donc du fonctionnement potentiel du parc est de 41 ans. Elle pourra être renouvelée pour une durée que les parties détermineront ensemble. La durée de vie des éoliennes du parc est estimée par le Maître d’Ouvrage à une durée de 20 ans. Fond du Moulin S.A.S. s’engage à respecter scrupuleusement les dispositions prévues par l‘article L.553-3 du code de l’environnement, définies par le décret n° 2011-985 du 23 août 2011, précisées par l’arrêté du 26 août 2011 relatif à la remise en état et à la constitution des garanties financières, et l’arrêté du 31 juillet 2012 relatif aux modalités de constitution des garanties financières. Ces garanties financières seront constituées avant la mise en activité de l’installation, sous forme de caution

Enquête publique n° E16000004 / 80 Rapport du commissaire-enquêteur Demande d’autorisation unique de la SAS Fond du Moulin en vue d’exploiter un parc éolien comprenant dix aérogénérateurs et deux postes de livraison sur le territoire des communes de CAULIERES, EPLESSIER, MEIGNEUX et SAINTE SEGREE 42 bancaire, selon les modalités prévues par les articles 2, 3 et 4 de l’arrêté du 31 juillet 2012. Ce coût est fixé à 50 000 euros par éolienne (actualisation 2014). Le montant initial des garanties financières constituées par la S.A.S Fond du Moulin pour le parc éolien sera donc de 500 000 € (Page 23 du dossier de Description de la Demande). Ce montant a été fixé par l'arrêté du 26 août 2011. Le coût de démantèlement d’une éolienne modèle N100R75 est estimé à 31 700 euros et celui d’une N117R91 à 27 900 euros en considérant une revalorisation des matériaux. L'ordre de grandeur de la garantie demandée par l'Etat est donc cohérent. Les opérations de démantèlement et de remise en état du site après exploitation comprennent (obligations définies par la loi, d’après l’arrêté du 26 août 2011, pris en application de l’article R. 553-6 du Code de l’environnement) : 1. Démantèlement des éoliennes et du système de raccordement au réseau (poste de livraison et câbles enterrés autour des installations) 2. Excavation des fondations sur une profondeur minimale de 1 mètre et remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l’installation 3. Remise en état du site consistant en un décaissement des aires de grutage et des chemins d’accès sur une profondeur de 40 centimètres et un remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres à proximité de l’installation, sauf si le propriétaire du terrain sur lequel est sise l’installation souhaite leur maintien en l’état. 4. Valorisation ou élimination des déchets de démolition et de démantèlement dans les filières dûment autorisées à cet effet.

Depuis le passage des éoliennes dans la nomenclature des ICPE, l’article R 512-6 I.7° du Code de l’Environnement impose que les propriétaires de chaque parcelle qui reçoivent une éolienne et la collectivité concernée soient consultés sur les conditions de démantèlement. Tous les propriétaires et les municipalités ont donc donné leur accord sur les conditions de remise en état, y compris sur la profondeur d’excavation des terres (Pages 10 à 55 du dossier regroupant les Accords et Avis consultatifs). Le site éolien sera donc remis en état conformément à la réglementation en vigueur et aux engagements présentés dans cette annexe. En effet, la S.A.S. Fond du Moulin s’engage à réaliser le démantèlement au plus tard 1 an après la fin de la période d’exploitation et à effectuer la remise en état du site conformément à l’état des lieux établi avant travaux par un expert. Après la mise à l’arrêt du parc éolien et remise en état des parcelles d’implantation, le site sera tel qu’il était avant l’installation des éoliennes, adapté à l’exploitation agricole des terres.

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

En effet, les éoliennes sont des constructions réversibles qui peuvent être facilement et rapidement démontées en rétablissant l’état initial du paysage.

3.12 Thème 12 – Autres

Observations de M. Hubert du PASSAGE et Guislain d’HAUTEVILLE : Conflit d’intérêt de certains élus

Réponse du pétitionnaire :

Depuis quelques années, de manière quasi systématique, les opposants à l’éolien cherchent à mettre en évidence des cas de conflits d’intérêt sur les projets en développement. Cette stratégie, qui a abouti au dépôt de centaines de plaintes sur le territoire national, mais à seulement quelques cas isolés de condamnations, vise à fragiliser le développement éolien en dégradant l’image de l’éolien, en intimidant les élus et propriétaires fonciers qui craignent dorénavant d’être mis en cause devant les tribunaux, et en ajoutant de nouvelles procédures judiciaires au processus déjà complexe d’autorisation des parcs éoliens. Dans les petites communes rurales, dans lesquelles s’implantent les projets éoliens, l’argument est en effet facile : les conseils municipaux sont très souvent des exploitants ou des propriétaires fonciers, qui sont concernés par les zones potentielles des projets étudiés. De là à dire que les opérateurs éoliens « achètent » les élus des communes, il n’y a qu’un pas, que les mouvements anti-éoliens ont franchi allègrement !

Afin de limiter les effets de cette stratégie, Vents du Nord demande systématiquement aux élus concernés en tant qu’exploitants ou propriétaires des zones d’étude de se retirer des débats et délibérations relatives au projet. Dans le cas du projet éolien de Fond du Moulin, cette situation a été rencontrée sur les différentes communes d’implantation. Les conseillers municipaux ou maires concernés se sont donc bien retirés des délibérations relatives au projet.

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

La délibération du 25 mars 2016 de la commune de Sainte-Segrée (cf annexe 8 ) qui m’a été remise par M. Gérard DESMAREST maire de Sainte Segrée amène 2 commentaires :

1. 2 conseillers municipaux ont voté pour (avis favorable) alors qu’ils ont chacun déposé une observation contre le projet (observations 1R06 et 4R01) 2. 3 élus, concernés directement par le projet ont participé au vote. (Membres présents : 7 - Nombre de votants : 7 - Pour : 7 – Contre : 0 – Abstention : 0). Ils n’ont donc pas respecté la demande de Vents du Nord.

Observation de M. Jean Marie DESACHY : système de financement et autorisation des parcs éoliens

Réponse du pétitionnaire :

Il n’appartient pas à la société Fond du Moulin d’établir ou même de remettre en question le système de financement et d’autorisation des parcs éoliens. Notons cependant que ces systèmes n’ont rien d’exceptionnel : - En termes d’autorisations, un parc éolien est soumis à Permis de Construire (règles d’urbanisme) et à Autorisation d’Exploiter (code de l’Environnement, soumis à la police de l’Environnement). Ces deux autorisations ayant récemment été réunies au sein de l’Autorisation Unique, suite à la volonté de simplification administrative voulue par le législateur ; - En termes de financement, les parcs éoliens sont financés la plupart du temps sur la base d’environ 20% de fonds propre et 80% d’emprunt bancaire. Les exploitants éoliens sont des sociétés ayant pignon sur rue (quelles soient producteurs d’énergie renouvelables indépendantes, grands énergéticiens, ou institutions financières type banques souhaitant diversifier leurs investissements).

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

Pas de commentaires

Observation de Mme Anne du PASSAGE : Considère que cette technique sera périmée dans quelques années

Réponse du pétitionnaire :

Il est tout d’abord important de rappeler les engagements européens : 20% d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie totale en 2020, et français : 23% d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie totale en 2020, atteints à travers une feuille de route établie lors du Grenelle de l’Environnement, prévoyant en 2020 19 GW d’éolien terrestre (9,7GW installés fin juin 2015), 6 GW d’éolien offshore, 5,4 GW de solaire photovoltaïque, etc.

Ces engagements sont réaffirmés de manière plus ambitieuse dans la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015. Cette loi donne pour objectifs de réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990, de porter la part des énergies renouvelables à plus de 30 % de la consommation énergétique finale en 2030 et de baisser à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité à horizon 2025.

L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) a publié en 2015 l’étude d’un scénario « Vers un mix électrique 100% renouvelable en 2050 », qui démontre que l’idée d’un système électrique totalement renouvelable à l’horizon 2050 est non seulement techniquement, mais aussi économiquement crédible. D’après cette étude, élaborée avec l’appui du centre d’études Armines-Persée, ce scénario coûterait à peine plus cher aux consommateurs que celui maintenant le nucléaire à 50 % de la production électrique, voire moins cher en limitant la part des énergies renouvelables à 80% du mix électrique (coût de l’énergie scenario 100% énergies renouvelables : 119€/MWh ; coût scenario 50% nucléaire 117€/MWh ; coût scenario 80% énergies renouvelables 113€/MWh). A noter que la production d’électricité se décompose ainsi dans le cas de référence : 63 % d’éolien , 17 % de solaire, 13 % d’hydraulique et 7 % de thermique renouvelable (incluant la géothermie). Le dernier rapport de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) met l’accent sur le rôle primordial que l’éolien joue d’ores et déjà pour répondre aux besoins en énergie. D’après le Global Wind Energy Council (GWEC), le parc éolien mondial s’élève à plus de 432 GW fin 2015 contre 370 GW en 2014, enregistrant une croissance de 17%. Pour rappel, il y a 10 ans, en 2005, la puissance du parc était de 59 GW. Le GWEC prévoit que la capacité éolienne atteindra 3 000 GW en 2030 et représentera de 17 à 19% de l’électricité mondiale. A l’échelle de l’Union européenne, l’AIE prévoit que l’éolien seul pourra passer de 7% de la consommation électrique annuelle à 20% en 2040. Rappelons que le Danemark, précurseur dans le domaine, a assuré 42% de la consommation électrique du pays grâce à l’énergie éolienne sur l’année 2015 (Source AFP).

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

L’intérêt de l’éolien n’est pas contestable dès lors que les implantations respectent strictement les recommandations des documents directeurs (SRE notamment) et des organismes reconnus par la profession éolienne qui a d’ailleurs participé à la rédaction de leurs directives (EUROBATS, SFEPM, …)

Observation de Mme Valérie COLOMBA : prix de l’électricité 3 fois supérieur au prix du marché

Réponse du pétitionnaire :

Comme toutes les filières énergétiques en leur temps (nucléaire, thermique, hydraulique), l’électricité éolienne bénéficie actuellement d’un tarif incitatif pour l’aider à se développer. Ce tarif d’achat de l’électricité d’origine éolienne est aujourd’hui de 82 €/MWh les 10 premières années, puis les 5 années suivantes entre 28 € et 82 €/MWh suivant le nombre d’heures de production des 10 premières années. Aucune autre subvention n’est touchée par l’exploitant du parc éolien. L’éolien terrestre est à ce jour l’énergie renouvelable la plus compétitive de par ses coûts complets de production (LCOE-méthode du coût de production moyen actualisé). Le graphique ci-dessous, extrait du récent rapport « Vers un mix électrique 100% renouvelable en 2050 » de l’ADEME, illustre le coût actuel de production de l’éolien et les projections pour les prochaines décennies. Les courbes colorées sont issues de diverses analyses nationales et internationales, la courbe noire est celle retenue par l’ADEME dans son étude.

Même si les résultats des calculs et analyses varient significativement, il est intéressant de constater que toutes les analyses confirment une baisse progressive des coûts de production de l’éolien, de 2010 où le coût de production est estimé entre 5 et 9 c€/kWh, à 2050 où ce coût est compris entre 4,5 et 7,5 c€/kWh. Depuis plusieurs années, il est avéré que l’éolien sera largement compétitif par rapport aux coûts de production d’électricité des futures centrales nucléaires. « […] l’éolien terrestre apparaît d’ores et déjà comme une filière mature, compétitive par rapport à la plupart des filières non renouvelables, et dont les coûts n’excèdent pas ceux des réacteurs nucléaires EPR actuellement en construction en Europe. » (Source : Commission d’enquête parlementaire sur le coût réel de l’électricité – 18/07/2012). C’est la conclusion que l’on peut également tirer de l’accord passé en octobre 2013 entre EDF et le gouvernement britannique, qui fixe un tarif d’achat de l’électricité nucléaire de 114 €/MWh pendant 35 ans avec l’EPR d’Hinkley Point. A noter que cet accord fait d’ailleurs l’objet de plusieurs plaintes (Œil, alliance germano autrichienne de dix fournisseurs d’énergie et services municipaux) devant la justice européenne, pour distorsion de concurrence au détriment des énergies renouvelables, et subventionnement de l’industrie nucléaire. Un exemple similaire est celui de l’EPR de Flamanville dont les travaux ont commencé en 2007 et dont la mise en service était prévue pour 2012. Le budget initial pour la réalisation des travaux était de 3,3 milliards d’euros. Aujourd’hui, l’EPR n’est toujours pas en fonctionnement et ne le sera pas avant 2018. Les coûts ont donc été revus à la hausse atteignant désormais 10,5 milliards d’euros. Selon un rapport de la Cour des comptes de 2012, le coût au mégawattheure qui devait avoisiner les 50 euros au départ a été réévalué entre 70 et 90 euros (coût de l’éolien actuel en Œil) quand le projet été évalué à 8,5 milliards d’euros. Avec cette réévaluation du coût de réalisation, le coût du mégawattheure sera donc bien supérieur à celui de l’éolien (>100 €/MWh). De manière plus générale, l’éolien est aujourd’hui reconnu comme étant une énergie compétitive par rapport à l’ensemble des autres moyens de production conventionnels. Ainsi, l’IRENA estime dans son dernier rapport que les coûts de production de l’éolien terrestre sont significativement moindres que ceux du nucléaire, du charbon, ou du gaz.

Concernant la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE) Une taxe, la Contribution au Service Public de l’Electricité, a pour but de dédommager EDF du manque à gagner engendré par ce tarif de rachat préférentiel imposé aux fournisseurs d’électricité. En 2015, cette taxe s’établit à 19,5 €/MWh (soit 1,95c€/kWh), payée par tous les consommateurs d’électricité. Dans une délibération du 15 octobre 2015, la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a établi une prévision d’une hausse de 3 €/MWh pour 2016. Ramené au poids de la facture d’électricité des consommateurs finaux soumis à cette charge, en prenant comme hypothèse le tarif bleu de 0,1467 €/kWh TTC (valable au 1 er août 2015), la CSPE compte pour 15% de la facture d’électricité.

Coût de l’éolien pour le consommateur final

Au titre de l’année 2016, l’assiette prévisionnelle de répartition de la CSPE est de 361,8 TWh (consommation soumise à la CSPE). Le surcoût de l’éolien (lié au mécanisme de soutien aux ENR) représente donc le montant suivant : 1 190 000 000 € / 361 800 000 MWh = 3,29 €/MWh. D’après les chiffres de septembre 2015 de l’ADEME, la consommation électrique moyenne d’un ménage est de 3200 kWh (hors chauffage et eaux chaude). Le surcoût annuel moyen lié à l’éolien pour un ménage moyen est donc le suivant : 3,2 MWh x 3,29 €/MWh = 10,5 €/an/ménage. La facture totale d’électricité d’un ménage moyen (pour une consommation de 3200 kWh par an, hors chauffage et eau chaude) est quant à elle de 3,2 MWh x 146,7 €/MWh = 469,5 €/an/ménage. Le surcoût de l’éolien représente donc 2,2% du montant de la facture d’électricité du consommateur final. A titre de comparaison, le surcoût du solaire représente 5,1% du montant de cette même facture. La péréquation tarifaire, elle, représente 23,4% de la CSPE. Cette péréquation tarifaire assure un prix de l’électricité égal pour tous. En effet, bien que dans certaines régions (notamment la Corse ou les DOM TOM) l’électricité ne représente pas le même coût de production, celle-ci est au même prix pour tous grâce aux paiements de tous les français de cette péréquation tarifaire qui vient aider les fournisseurs d’électricité.

Toujours selon la CRE, la CSPE contribue :

- au développement des énergies renouvelables (63,7% de la CSPE ; à noter que le photovoltaïque est celle qui occupe la plus grande place, cf. diagramme ci-dessous) ;

- à la péréquation tarifaire (23,4% de la CSPE, qui permet aux consommateurs des Zone Non Interconnectées (ZNI) au réseau métropolitain, à savoir les îles françaises et les DOM par exemple, d’avoir accès à l’électricité au même prix qu’en métropole, bien que son coût de production sur place soit beaucoup plus important) ;

- au dispositif des tarifs sociaux, qui représentent aujourd’hui 5,5% de la CSPE contre 2% précédemment, le nombre de foyers éligibles aux Tarifs de Première Nécessité (TPN) étant en constante augmentation.

Sur cette page internet figurent tous les détails, dont les graphiques ci-dessus en sont extraits : http ://www.cre.fr/operateurs/service-public-de-l-electricite-cspe/montant

On peut certes qualifier la CSPE de « subvention », cependant le calcul exposé ci-dessus montre que la contribution de chaque consommateur d’électricité pour participer au développement de l’énergie éolienne est relativement faible, de plus cette « subvention » est visible car apparentée à une taxe à part entière. N’oublions pas cependant que les coûts de base de production d’électricité sont amenés à augmenter, particulièrement avec le parc nucléaire (75% de la production française) vieillissant et nécessitant de lourds travaux de mise aux normes. Les réacteurs nucléaires de 3 ème génération, comme évoqué ci-dessus alourdirons encore d’avantage la facture du nucléaire. En revanche, les éoliennes ne bénéficient pas d’avantages fiscaux, étant soumis à la Taxe Foncière, à la Cotisation Foncière des Entreprises, à la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises et à l’Imposition Forfaitaire sur les Entreprises de Réseau.

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

Pas de commentaire

Observation de M. Albert CAMIA et Mme Géraldine CADEL : climat délétère engendré par un projet éolien, les villages se divisent

Réponse du pétitionnaire : Comme pour tout projet d’envergure, l’éolien doit être développé dans une démarche de concertation avec l’ensemble des acteurs du territoire (Elus locaux, citoyens, administrations, …). Nous regrettons que ce ne soit pas votre sentiment concernant les projets développés aux alentours de votre commune. Les projets éoliens n’ont pas vocation à diviser mais au contraire à réunir les citoyens. Leur mise en place et la concertation qui les accompagne créée une occasion particulière de s’investir sur un projet de territoire. Le développement de l’activité éolienne en France répond à une volonté politique portée par des enjeux et problématiques majeurs tel que le réchauffement climatique, l’indépendance énergétique, la décentralisation de l’énergie. Participer à l’élaboration d’un projet éolien c’est participer à la réflexion et à l’action autour de ces thèmes. Leur complexité et leur importance nécessitent la participation de tous : politiques, entreprises privées et publiques, scientifiques, chercheurs, citoyens, …

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

Dans le cas du projet, les citoyens n’ont pas eu l’occasion de participer à l’élaboration du projet. Ils ont été invités à une réunion d’information.

Observation de Mme Mauricette MOENECLAEY : porteuse d’un neuromodulateur S3 extrêmement sensible

Réponse du pétitionnaire : Un neuromodulateur est un appareil médical permettant de stimuler électriquement les nerfs sacrés. L’arrêté du 26 Août 2011 relatif aux installations soumises à autorisation au titre des ICPE précise que le parc éolien doit être implanté de sorte à ce que les habitations ne soient pas exposées à un champ magnétique supérieur à 100 µT à 50-60Hz. L’avis de conformité p164 de l’Etude d’Impact de la part du fabricant Nordex en atteste. A titre informatif, le neuromodulateur Medtronic par exemple ne peut être perturbé qu’à partir de 1000 µT (selon un ingénieur commercial de la société Medtronic), 10 fois plus que la limite imposée par la réglementation. La société n’a par ailleurs constaté aucun retour d’expérience indiquant la perturbation de leur appareil installé sur un patient habitant à proximité d’un parc éolien.

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

J’apprécie la qualité de la réponse, malgré le cas spécifique évoqué.

Observation de Mme Marie Pierre du PASSAGE : changement de la destination des terres à proximité du parc dont elle est propriétaire en plantant des bois

Réponse du pétitionnaire : Les communes d’implantation du parc du Fond du Moulin étant soumises au Règlement National d’Urbanisme, aucun zonage n’a été créé sur le site d’implantation. L’installation d’un parc éolien à proximité de parcelles n’en change pas la destination, ni les dispositions réglementaires auxquelles le propriétaire est soumis. Ainsi, sauf engagement préalable avec le porteur de projet sur l’impossibilité de constituer un obstacle au vent dans un rayon défini par cet accord, chacun reste maître de l’usage de ses terres en tant que propriétaire de ces dernières.

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

Il serait étonnant qu’on puisse planter un bois au pied des éoliennes ! Ce serait contraire aux prescriptions EUROBATS qui recommandent un éloignement des éoliennes de 200 mètres par rapport aux zones boisées pour éviter les collisions de l’avifaune avec les pales.

Observation de Mme Marie Pierre du PASSAGE : Horaires et fréquences des permanences inadaptées

Réponse du pétitionnaire : La société Fond du Moulin n’a aucun pouvoir de décision concernant le choix des horaires, ni de la fréquence de permanences. Les dates et horaires des permanences ont été décrétés par arrêté préfectoral. A noter que des flyers d’informations sur le parc du Fond du Moulin, présentant les éléments essentiels du projet ainsi que les lieux et horaires de permanences publiques, ont été mis à disposition des habitants des quatre communes d’implantation au cours de la semaine précédant le démarrage de l’enquête publique.

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

6 permanences ont été assurées pendant l’enquête qui a duré 38 jours, une chaque jour de la semaine du lundi au samedi. D’autre part, le dossier d’enquête était consultable et un registre disponible dans les 4 mairies concernées par le projet aux jours et heures de permanence de mairie habituels. Enfin, les observations pouvaient être adressées par courrier au commissaire-enquêteur, ce qui a été d’ailleurs fait par un grand nombre de personnes. Je considère donc que cette observation n’est pas recevable.

Observation de M. Bruno VILLEMONT : Objectivité des photomontages

Réponse du pétitionnaire : La méthodologie utilisée pour la réalisation des photomontages est détaillée à la page 50 du volet Paysager. Toutes les photos ont été réalisées avec une focale équivalente à environ 50 mm pour un appareil 24x36 (vision la plus proche de l’œil humain). Dans le cas de panoramas de plusieurs photos, il est possible que la focale soit déformée par rapport à la réalité. C’est pour cette raison que pour chaque photomontage où les éoliennes du projet sont visibles, une simulation de vue réelle a été réalisée. Ces simulations sont consultables en annexe séparée de l’étude d’impact dans le dossier « carnet vues optimisées ». Ces vues optimisées suive une méthodologie bien précise demandée par la DREAL. Ces vues visent à traduire l’impression visuelle de la vue réelle sur le terrain lorsque l’on tient la page A3 de simulation à 50 cm de son œil. Le carnet de photomontages de vues réelles fait l’objet d’un carnet à part nommé Carnet vues optimisée. Certains points de vue ont été réalisés en hiver afin d’illustrer la vue à « feuilles tombées ». C’est le cas des photomontages N° 9, 10, 15, 32, 34 et 35. Le photomontage N° 42, pris depuis la route de Meigneux, en sortie de Sainte-Segrée, a été réalisé lors d’une série de prises de vues complémentaires prenant en compte les lieux de vie. Il illustre la sortie Nord du village, comme demandé par la DREAL. Si le photomontage avait été réalisé à « feuilles tombées », l’observateur aurait pu apercevoir en effet l’éolienne E7 à travers les branches de l’arbre en premier plan, les bouts de pâles de l’éolienne E9 derrière le bâtiment, et les éoliennes E2 et E5 derrière l’arbre dans l’axe de la route.

Si la photo avait été réalisée plus bas, le rendu aurait été relativement similaire étant donnée les haies de type persistante longeant la route, ainsi que le bâti du corps de ferme faisant obstacle :

La vue représentant le centre du bourg de Sainte-Segrée correspond au photomontage N°10, page 67 du volet paysager. Les points de vue sont choisis en concertation avec le paysagiste. Il est par ailleurs impossible de faire figurer l’ensemble des points de vue d’un village.

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

Pas de commentaires

Pétition signée par 75 personnes : Demande du retrait du parc du Fond du Moulin

Réponse du pétitionnaire : Les réponses développées précédemment ont pour but de dissiper les craintes des habitants du secteur du parc du Fond du Moulin. Nous nous sommes attachés à répondre avec précision aux différents thèmes abordés dans l’enquête publique. Une pétition s’opposant au projet a été signée par 75 personnes. Il convient de remettre ce chiffre dans le contexte qui est le sien : Concernant les communes qui vont accueillir les éoliennes, 18 habitants sur 60, répartis dans 8 familles, ont signé la pétition à Sainte-Segrée (30% de la population). A Meigneux, 20 habitants sur 165 ont signé cette pétition, représentant 12% de la commune. Les signataires résidants à Eplessier ne représentent que 0,5% de la commune et ceux de Caulières 1%. Les signataires résidants dans les 4 communes d’implantation représentent environ 5% de la population de ces 4 communes (42/816). Les pétitionnaires représentent moins de 1% de la population des communes concernées par le rayon d’affichage de l’enquête publique (75/8847 habitants). On peut également noter que 8 signataires résident en dehors du rayon d’affichage de 6 km.

Figure 23 Répartition des signataires de la pétition contre le projet éolien de Fond du Moulin

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

Il est exact de constater que cette pétition n’a pas mobilisé beaucoup de monde.

4 Réponses aux questions du commissaire enquêteur

Pourquoi les 5 éoliennes E1 à E5 mesurent 150 m alors que les 5 autres et aussi les 13 du parc initial mesurent 125 m ?

Réponse du pétitionnaire : Les éoliennes projetées correspondent à l’extension du parc d’Eplessier accordé, constitué de 13 éoliennes de type NORDEX N100 R75 hautes de 124,9 m en bout de pale. Les 10 éoliennes du projet d’extension, comme précisé dans le volet paysager de l’Etude d’impact pages 48 à 49, sont de 2 types : - NORDEX N117 R91 pour les éoliennes E1 à E5 : ces éoliennes font 149,40 m de hauteur en bout de pale et 91 m de hauteur pour le moyeu. Le diamètre des pales étant de 116,80 m. - NORDEX N100 R75 pour les éoliennes E6 à E10 : ces éoliennes font 124,90 m de hauteur en bout de pale et 75 m de hauteur pour le moyeu. Le diamètre des pales étant de 99,80 m.

Le choix de 2 types d’éoliennes différents se justifie pour plusieurs raisons. Les éoliennes de type N117 de 150 m de haut sont de hauteurs comparables à la plupart des éoliennes dont le permis est accepté au Nord de la zone (communes de Caulières, Lamaronde, Thieulloy-l’Abbaye, Eplessier). En termes de rendement, une éolienne de type N117 produira 20 à 25 % d’électricité en plus qu’une éolienne de type N100. Ce gain de production important est dû aux progrès technologiques et à l’augmentation du diamètre du rotor. Les N117 sont donc capables de produire plus d’énergie tout en améliorant leurs performances acoustiques. Cette augmentation de diamètre du rotor implique une augmentation de la hauteur totale à 150 m. Il est à noter que les éoliennes les plus récentes ont des diamètres de rotors supérieurs à 130 m, pour une hauteur en bout de pale allant de 180 à 200 m. Plusieurs demandes d’Autorisation Unique avec ce

Enquête publique n° E16000004 / 80 Rapport du commissaire-enquêteur Demande d’autorisation unique de la SAS Fond du Moulin en vue d’exploiter un parc éolien comprenant dix aérogénérateurs et deux postes de livraison sur le territoire des communes de CAULIERES, EPLESSIER, MEIGNEUX et SAINTE SEGREE 53 type de machines ont été déposées depuis l’année 2015 en Picardie. Elles s’adaptent plutôt à des espaces plus vastes. Le choix d’intégration des éoliennes N117 de 150 m à un parc initial d’éoliennes N100 de 125 m a été travaillé afin que l’intégration paysagère du projet de Fond du Moulin soit la plus adaptée. Les éoliennes N117 E1 à E5 se situent plus à l’intérieur du plateau et en extrémité Ouest du parc initial d’Eplessier. Elles viennent s’imbriquer de manière homogène dans le parc initial en prolongeant les lignes de celui-ci. Un éloignement de ces éoliennes E1 à E5 de 795 m minimum a été respecté par rapport aux premières habitations de Caulières, Meigneux et Sainte-Segrée. Les sensibilités paysagères principales relevées dans l’état initial du volet paysager à la page 44 sont : - Le respect d’un recul par rapport à la vallée humide de Poix ; - Le risque d’interaction avec l’Eglise Saint-Denis, monument historique classé ; - Un éloignement des lieux de vie proches . Afin d’éviter tout effet de surplomb sur la vallée de Poix, et de limiter la visibilité depuis l’Eglise Saint-Denis, le choix d’éoliennes N100 de 125 m de haut a été fait pour les éoliennes E6 à E10, situées à l’Est et au Sud du projet. Afin de s’assurer de la pertinence de ce choix, un important travail d’analyse par photomontages a été réalisé. Se reporter aux photomontages du volet paysager p.53 à 134. Les photomontages 4bis et 17, respectivement au Nord-Est et au Nord-Ouest, à moins de 1 km du projet, illustrent bien à quel point il est difficile, même de près, de faire la différence entre les 2 types de machines dans leur ensemble.

Le projet d’extension de Fond du Moulin vient conforter de manière cohérente le parc initial d’Eplessier. Le choix des éoliennes N117 et N100 est confirmé par l’analyse des différents photomontages du volet paysager. Le parc de Fond du Moulin ainsi constitué produira 12 % de plus que s’il était constitué de 10 éoliennes N100 de 125 mètres de haut. Ainsi, en termes d’équivalence, il faudrait plus de 11 éoliennes N100 pour arriver à la même production que le projet de 10 éoliennes.

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

Que les progrès technologiques contribuent à diminuer le nombre d’éoliennes pour atteindre les objectifs est une bonne chose à condition qu’un bridage ne soit pas nécessaire à cause de leur proximités avec les habitations.

L’Autorité Environnementale a recommandé de compléter l’inventaire des chiroptères. Cette étude est-elle prévue ? Réponse du pétitionnaire : L’avis de l’Autorité Environnementale relatif au projet de parc éolien du Fond du Moulin recommande de « réaliser des inventaires concernant les chiroptères sur de plus longues périodes d’écoute au sol ainsi que des inventaires à une plus haute altitude (hauteur des pales des éoliennes). » Afin de répondre à cette demande de complément, la société AIRELE a été mandatée pour réaliser cette étude complémentaire dont les écologues connaissent finement le secteur depuis la réalisation de l’étude écologique de 2014. Pour ce faire, trois enregistreurs automatiques de chauves-souris seront disposés en lisière des boisements (un au Bois du Grand Crouen à l’Ouest, un à celui de la Marlière à l’Est et un au bois de Longue Mare au Sud) pendant : - Une semaine en transit printanier (avril-mai) ; - Une semaine en parturition (juin à mi-août) ; - Une semaine en transit automnal (fin août à mi-octobre). Ainsi, des enregistrements totalisant plusieurs heures d’écoute permettront de caractériser plus précisément l’utilisation des lisières par les chauves-souris. Les conditions météorologiques et les horaires des inventaires seront consignés systématiquement. Afin de caractériser avec plus de précision l’activité des chauves-souris en altitude, six sessions d’écoutes nocturnes seront réalisées en période d’activité : 2 en transit printanier, 2 en parturition et 2 en transit automnal. Celles-ci seront effectuées au niveau d’un point d’écoute en altitude, destiné à contacter les individus en migration active ou déplacement. La technique proposée consiste à fixer un enregistreur à des ballons gonflé à l’hélium. L’ensemble est placé à une altitude d’environ 80 m de 1 heure avant le crépuscule jusque 3 heures

Enquête publique n° E16000004 / 80 Rapport du commissaire-enquêteur Demande d’autorisation unique de la SAS Fond du Moulin en vue d’exploiter un parc éolien comprenant dix aérogénérateurs et deux postes de livraison sur le territoire des communes de CAULIERES, EPLESSIER, MEIGNEUX et SAINTE SEGREE 55 après, laps de temps durant lequel tout contact de chiroptère détecté par le matériel est mémorisé par l’enregistreur. Le bilan de ces inventaires sera transmis aux services de la DREAL au travers d’une étude écologique complémentaire concernant l’activité chiroptérologique avant la fin de l’année 2016. Rappelons que l’étude chiroptérologique initiale a conclu que les enjeux sont localisés au niveau des lisières forestières et des zones de bocages, soit essentiellement au nord-ouest, à l’est et au sud du site d’étude et que l’impact du projet, avant toute mesure, est significatif faible sur les populations de chauves-souris (page 97 de l’étude d’impact). L’étude réalisée en 2011 par M. Lustrat aboutit aux mêmes conclusions. Ce complément d’étude doit selon toute vraisemblance confirmer que ce secteur ne présente que de faibles enjeux de ce point de vue. En cas d’infirmation, ou d’apparition d’impacts supplémentaires, elle permettra à la Préfecture d’établir, le cas échéant un arrêté complémentaire pouvant contenir des bridages supplémentaires lors des périodes où les chiroptères sont le plus susceptibles d’être impactés par le parc.

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

Dont acte !

Des bridages sont prévus pour limiter les risques de collision avec les chiroptères et pour respecter les seuils réglementaires acoustiques. Les pertes de production liées à ces bridages ont-elles été estimées ? Réponse du pétitionnaire : Lors de l’élaboration de l’étude d’impact au travers des différentes études scientifiques, notamment acoustique et écologique, des bridages ont été proposés afin de limiter les nuisances potentielles d’une partie des éoliennes. Les éoliennes E1, E2 et E10, à moins de 200 mètres des boisements, seront bridées en fonction de paramètres climatiques et saisonniers définis dans l’étude d’impact page 128, notamment pour des vents inférieurs à 6 m/s, permettant le vol des chauves-souris sans dépense énergétique excessive. Ce bridage entrainera une perte de production estimée à 0,7% pour l’ensemble du parc éolien. Ainsi, les éoliennes à proximité des boisements conservent leur intérêt en termes de production d’électricité tout en limitant les impacts écologiques. Au titre du bridage acoustique adapté en fonction des intensités et des orientations de vents, la perte de production a été estimée à 1,5 % sur la totalité du parc du Fond du Moulin. Ainsi, les pertes de production sont estimées à 2,2 % sur le productible du parc du Fond du Moulin du fait des bridages écologique et acoustique cumulés.

Commentaire du Commissaire-enquêteur :

A première vue, ces bridages représentent peu de pertes de production. Cependant, sur ces bases, il faut à peu près 1 éolienne sur 45 pour compenser les pertes de production ce qui n’est pas sans effet sur l’environnement.

Fait à Pont Noyelles le 12 mai 2016

Le Commissaire-enquêteur Jean-Claude HELY

Pièces jointes

‹ Registre de la commune de MEIGNEUX

‹ Registre de la commune de SAINTE SEGREE

‹ Registre de la commune de CAULIERES

‹ Registre de la commune de EPLESSIER

‹ Avis de la DSAE du 27 juillet 2015

‹ Avis de la DGAC du 23 juillet 2015

‹ Avis de l’autorité environnementale du 13 janvier 2016

ANNEXES

1. Arrêté préfectoral d’enquête

2. Demande de désignation d’un Commissaire-enquêteur

3. Désignation du Commissaire-enquêteur

4. Insertions dans la presse

5. Prospectus annonçant l’enquête distribués dans les boites aux lettres

6. Procès verbal de synthèse

Jean-Claude HELY Commissaire-enquêteur 40 route de Daours 80115-PONT NOYELLES Tel. 03 22 40 16 78 [email protected]

PROCES-VERBAL DE SYNTHESE DES OBSERVATIONS RECUEILLIES

Document de 10 pages établi en application des dispositions de l’article R123-18 du Code de l’Environnement et de l’article 7 de l’arrêté d’enquête. Remis le mardi 20 avril 2016 à Monsieur Hugo LECOMTE chef de projets Vents du Nord et représentant de la SAS Fond du Moulin.

Monsieur,

Conformément à l’article R123-18 du Code de l’environnement et à l’article 7 de l’arrêté d’enquête, je vous invite à me communiquer dans le délai de 15 jours votre mémoire en réponse aux observations mentionnées sur les registres d’enquête et dans les courriers qui m’ont été adressés au siège de l’enquête.

En plus de la copie numérique de la totalité des observations et courriers que je vous ai remis, vous trouverez ci-après une synthèse de ces observations classées par thème. Toutes les observations ont été numérotées suivant le principe suivant : N° de commune : 1- Ste Segrée 2- Meigneux 3- Eplessier 4- Caulières R pour les observations portées sur les registres C pour celles reçues par courrier

NN numéro de l’observation.

Thème 01 - Concertation

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Hubert du PASSAGE 1R02 Je n’ai reçu aucune convocation nominative à Sainte Segrée quelque réunion que ce soit. Il y a très certainement un manque d’information auprès des habitants de la commune.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Gérard DESMAREST 1C01 Rappel des délibérations du Conseil Municipal Maire de Sainte Segrée sur le projet depuis 2013 et sur les réunions publiques d’information en mairie de Meigneux et d’Eplessier.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Gérard DESMAREST 1C02 Réponse au nom du Conseil Municipal au Maire de Sainte Segrée courrier de Mme Marie Pierre du PASSAGE épouse VILLEMONT adressé aux membres du Conseil municipal.

Thème 02 – Perte de valeur immobilière – Demande d’indemnisation

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Sabine BOUTHORS 1R01 Perte de valeur de nos maisons et de nos Sainte Segrée bois. Qui va nous indemniser ?

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. et Mme BOILEUX 1R08 Perte de valeur immobilière (-30%) Meigneux

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. et Mme Michel LECOUTRE 1R09 Perte de valeur immobilière. Caulières

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Jean Loup BALAVOINE 2R01 Des indemnités sont-elles prévues afin de Bettembos compenser la perte de valeur des maisons ?

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Grégory LEFEBVRE 3C04 Demande un dédommagement de 30 % de Meigneux la valeur immobilière de leur bien dans un courrier de 6 pages qui fait état d’un jugement de la cour d’appel d’Angers de juin 2010 et du tribunal de grande instance de Quimper du 21 mars 2006 qui confirment que la présence d’éoliennes constituait une perte sur la valeur vénale des biens.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation

Mme Agnès SANSON 3C06 Les éoliennes causeront des préjudices Du PASSAGE immobiliers irréversibles. Mézières en Santerre

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Marie Pierre du PASSAGE 3C09 Nous nous attendons à beaucoup de Epouse VILLEMONT difficultés pour louer notre maison située à Sainte Segrée 700 m des éoliennes E3/E4/E5 Des indemnisations sont elles prévues en cas de nuisances avérées (bruit, effets lumineux, baisse du foncier) ?

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. et Mme COLOMBA Fabrice et 3C15 Demandent un dédommagement de 30 % de Valérie la valeur immobilière de leur bien. Meigneux Courrier de 6 pages qui cite les jugements de la C.A d’Angers et du TGI de Quimper ainsi qu’une étude anglaise sur les conséquences d’un parc éolien à proximité des habitations sur le prix de l’immobilier.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Martine AVET 3C16 Le gîte rural dont je suis propriétaire ainsi Caulières que ma résidence seront directement impactés puisque situés face au projet. Quelles garanties les sociétés Vents du Nord et Nordex France peuvent elles nous apporter sur la non dépréciation de ces biens immobiliers et sur la baisse de fréquentation du gîte ?

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Bernadette COLBERT 4R01 Les machines de 150 m de hauteur faisant Sainte Segrée craindre des nuisances visuelles et sonores significatives et une dépréciation certaine de nos biens.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. et Mme MAHLER 3C20 Demandent un dédommagement immédiat Meigneux de 30 % de la valeur de leur bien en prenant comme base de calcul la valeur vénale hors présence d’un parc éolien à moins de 800 m

Thème 03 – Densification – Saturation – Encerclement

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Sabine BOUTHORS 1R01 La densification est effrayante et nocive pour la santé.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation

M. et Mme BOILEUX 1R08 Projet de 40 éoliennes autour de Meigneux Meigneux me parait énorme et disproportionné.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Jean Loup BALAVOINE 2R01 Très inquiet par la multiplication des Bettembos éoliennes sur le territoire. Son habitation est cernée sur 3 côtés par des éoliennes et il est question d’en rajouter d’autres de 125 et 150 m de haut rendant la vue atroce. Se déclare pour les énergies renouvelables mais de manière réfléchie.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Gérard DENEUX 2R03 La densification devient importante. La Maire de Meigneux commune de Meigneux avait pris une délibération pour 7 éoliennes, aujourd’hui c’est un projet de 10. Je constate également que 5 éoliennes seront d’une hauteur proche de 150 m au lieu de 125 m. Un véritable belvédère pour les habitants du bout de la rue de Poix.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. et Mme Yves LOIRE 3R02 Présent à la réunion en mairie d’Eplessier. Meigneux Défavorable au projet d’extension, la campagne est assez défigurée, il y en a assez des 13 en construction.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Loïc BOUTHORS 3C02 L’objectif annoncé de densification ne tient Sainte Segrée pas compte de la réalité de l’ensemble des parcs éoliens construits, accordés et en projet. On est donc en saturation, ce qui est indiqué dans le rapport des autorités régionales.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. et Mme François 3C05 Entre un projet initial d’une dizaine MOENECLAEY Ste Segrée d’éoliennes au loin et un parc de 23 éoliennes en ligne de mire, la différence est de taille et ma tolérance n’est plus la même.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Albert CAMIA et 3C07 Décrivent un phénomène d’encerclement Mme Géraldine CADEL dans un rayon de 6500m autour de leur Fourcigny habitation. Nous ne pouvons plus poser nos yeux sur la nature sans voir des éoliennes. Nous sommes littéralement envahis.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation

M. Arnaud VILLEMONT 3C10 Les champs d’éoliennes situés sur les Sainte Segrée communes de Lamaronde, Quevauvilliers, Croirault et d’Hescamps sont très visibles et nous pouvons en conclure que le paysage environnant est plus que saturé.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Martine AVET 3C16 L’accumulation des éoliennes déjà en place Caulières et de celles à venir aboutira à un effet d’encerclement plus prononcé du village où je réside.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Bernadette COLBERT 4R01 L’implantation laisse présager une covisibilité Sainte Segrée gênante.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Christophe VILLEMONT 3C11 Le projet est excessif, nous sommes Sainte Segrée réellement et visiblement encerclés, nous nous sentons oppressés par toutes ces éoliennes.

Thème 04 – Acoustique

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Sabine BOUTHORS 1R01 45 db dans les oreilles toute la journée, c’est très stressant et inadmissible.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. et Mme BOILEUX 1R08 Pollution bruit Meigneux

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. et Mme François 3C05 Je suis inquiète du bruit occasionné par les MOENECLAEY Ste Segrée plus proches. A quel point s’accommoder de ce ronronnement pour profiter des extérieurs

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Agnès SANSON 3C06 Les nuisances sonores ne seront pas du PASSAGE négligeables, surtout la nuit par vent du Mézières en Santerre nord, elles procureront un bruit régulier et sourd, franchement néfaste pour le sommeil et le bien être des habitants.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation

Mme Marie Pierre du PASSAGE 3C09 Propriétaires d’une maison en location sur la Epouse VILLEMONT commune de Meigneux située à 700m Sainte Segrée environ des éoliennes. Subira de plein fouet les effets stroboscopiques et le bruit des Et M. Christophe VILLEMONT 3C11 éoliennes E3/E4/E5 L’étude acoustique a été réalisée chez des agriculteurs qui ont des éoliennes et pas aux Et M. Bruno VILLEMONT 3C13 endroits des villages les plus impactés. Qu’elle en est alors l’objectivité ? Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Cécile du PASSAGE 3C12 Que se passera-t-il avec le bruit de fond Epouse DEUSCHER engendré par 23 éoliennes ? 24480 Le Buisson

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Philippe CREUGNET 3C17 Je porte de grandes réserves sur les Eplessier nuisances sonores et électromagnétiques produites par un parc surdimensionné à mon sens. Qui peut me garantir que ce parc n’aura pas d’impact sur ma tranquillité et ma santé au quotidien ?

Thème 05 – Impact sur site classé (église de Poix)

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Sabine BOUTHORS 1R01 Moins de 5 km de l’église de Poix, c’est Sainte Segrée effrayant, c’est un monument classé.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme René du PASSAGE 1R04 Le sénat a voté en Février 2016 une loi Sainte Segrée interdisant la construction d’éolienne à moins de 10 km d’un site classé. L’église de Poix se trouve à moins de 5 km.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Loïc BOUTHORS 3C02 L’impact visuel est trop fort pour préserver le Sainte Segrée cône de vue de l’église de Poix située dans le périmètre sensible.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Marie Pierre du PASSAGE 3C09 Ce parc sera visible de l’église de Poix de Epouse VILLEMONT Picardie (3,5 km du projet) classée Sainte Segrée monument historique. Voir avis défavorable du Conseil Municipal de Poix (2000 habitants) du 22 mars 2016.

Thème 06 – Impact sur la faune (chiroptères, migrateurs, gibier …)

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme René du PASSAGE 1R04 Mauvais pour le gibier qui va déserter le Sainte Segrée territoire, les abeilles, les chauves souris

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Loïc BOUTHORS 3C02 La protection du bois de Longuemarre situé à Sainte Segrée 200 m de l’éolienne n’est pas assuré. Brider une machine est un non sens économique, autant ne pas la construire.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Cécile du PASSAGE 3C12 L’implantation de 3 éoliennes ne respecte Epouse DEUSCHER pas les distances minimales requises par 24480- Le Buisson rapport aux limites forestières. L’installateur prévoit des bridages, quel intérêt ? Elles conserveront des effets destructeurs tout en ne produisant pas l’énergie escomptée. Qui se préoccupera du contrôle effectif de ce bridage ?

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme C. de Pas 3C14 Cette implantation provoquera des nuisances 76130 – Mont Saint Aignan sonores et des nuisances pour la faune notamment pour les chiroptères à proximité des bois. Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Christophe VILLEMONT 3C11 Signale que la zone qui doit accueillir le Sainte Segrée projet constitue un terrain de chasse pour les rapaces comme le busard Saint Martin qu’il a pu observer.

Thème 07 – Création de haies – écrans visuels

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Martial PATIN 1R07 Demande la plantation de haies le long des Souplicourt chemins d’accès et au pied des éoliennes.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Christian DELVA 3C01 Demande la plantation de haies autour des Eplessier éoliennes pour que gibier en profite.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation

M. Matthieu PETIT 3R01 Améliorer le paysage en contre partie des Eplessier machines par l’implantation et l’entretien de haies.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Grégory LEFEBVRE 3C04 Demande la plantation d’arbres pour Meigneux masquer la vue sur le parc éolien et atténuer le bruit depuis son habitation.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. et Mme COLOMBA Fabrice et 3C15 Demande la plantation d’arbres pour Valérie masquer la vue et atténuer le bruit si Meigneux l’éolienne E5 est maintenue.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. et Mme MAHLER Ivan et 3C20 Demande la plantation d’arbres pour Lysiane masquer la vue et atténuer le bruit si Meigneux l’éolienne E5 est maintenue.

Thème 08 – Distance aux habitations

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Christian du PASSAGE 1R06 Opposé au projet d’extension trop proche Sainte Segrée des habitations pour ne pas impacter la qualité de vie des habitants d’un point de vue visuel et sonore.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. et Mme BOILEUX 1R08 Inquiet sur la proximité des éoliennes Meigneux E3/E5/E7

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Valérie COLOMBA 2R02 Différentes nuisances sont rapportées sur Meigneux des projets aboutis en Picardie : Nuisances sonores jusqu’à 1500 m

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Loïc BOUTHORS 3C02 Une distance minimale de 1500 m depuis les Sainte Segrée habitations comme aux USA ou en Allemagne doit inspirer les décisionnaires quant à l’implantation des éoliennes.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. et Mme François 3C05 Sans méconnaitre les avantages de l’énergie MOENECLAEY Ste Segrée éolienne, je m’interroge sur les effets de telles structures aussi près des habitations.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation

M. et Mme COLOMA Fabrice 3C15 Demandent la suppression de l’éolienne E5 Meigneux car situé à moins de 800 m avec vue directe.

Thème 09 – Réception télévisuelle – guidage RTK

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Matthieu PETIT 3R01 Veiller à ce que les engins agricoles puissent Eplessier toujours bien recevoir les signaux GPS (RTK) nécessaires au guidage de ceux-ci ainsi que les ondes téléphoniques et TV.

Thème 10 – Retombées économiques

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. et Mme BOILEUX 1R08 Il faut m’expliquer à qui profite Meigneux économiquement ce supplément de projet.

Thème 11 – Démantélement

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Loïc BOUTHORS 3C02 Garantir le remblaiement en terre arable sur Sainte Segrée 1 m de profondeur alors que le puits de fondation est d’environ 20 m revient à renoncer à ces terres arables pour les générations futures.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Bernadette COLBERT 4R01 D’une durée de vie de 30 ans environ le parc Sainte Segrée reste à la charge des propriétaires qui souhaiteront le détruire. Au pire des cas il est destiné à offrir le spectacle de squelettes rouillés. Thème 12 – Autres

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Hubert du PASSAGE 1R02 Il y a conflit d’intérêt car le maire et d’autres Sainte Segrée membres du conseil municipal sont parties prenantes dans ce projet d’extension.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Jean Marie DESACHY 1R05 Opposé au système de financement et Lamaronde d’autorisation des parcs éolien en général.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Anne du PASSAGE 1R03 Généralités contre les éoliennes. Considère Sainte Segrée que cette technique sera périmée dans quelques années.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Valérie COLOMBA 2R02 Prix de l’électricité éolienne 3 fois supérieure Meigneux au prix du marché. Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Albert CAMIA et 3C07 Nous insistons sur le climat délétère Mme Géraldine CADEL qu’engendrent ces éoliennes. Beaucoup de Fourcigny conflits ont vu le jour entre les habitants des villages, les élus. Les prises illégales d’intérêt et les complicités de prise illégale d’intérêt se multiplient, les villages se divisent.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Mauricette MOENECLAEY 3C08 Défavorable au projet d’autant qu’elle est Sainte Segrée porteuse d’un neuromodulateur S3 extrêmement sensible.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Marie Pierre du PASSAGE 3C09 Si je désire changer la destination de mes Epouse VILLEMONT terres en plantant des bois, aurais-je encore Sainte Segrée le droit de le faire vu la proximité de mon exploitation avec le parc éolien ?

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation Mme Marie Pierre du PASSAGE 3C09 Les horaires et la fréquence des Epouse VILLEMONT permanences de l’enquête publique sont Sainte Segrée inadaptés aux personnes qui travaillent à l’extérieur de la commune.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation M. Bruno VILLEMONT 3C13 Photomontage N° 42 pris route de Meigneux Sainte Segrée dans le village de Sainte Segrée, la photo a été prise derrière un arbre. Dans cette rue, nous verrons l’éolienne de plein pied sur 160 mètres. Il y a une volonté flagrante de minimiser l’impact du parc.

Intervenant N° de l’observation Résumé de l’observation

Pétition 3C18 L’intensification du parc éolien sur les signée par 75 personnes communes de Caulières, Eplessier, Meigneux, Sainte Segrée placé trop près des villages engendrerait des nuisances sonores compromettant dangereusement la santé de leurs habitants. Gâchant irrémédiablement le paysage et causant un préjudice quant à la valeur du foncier. Nous demandons, par cette pétition, le retrait du projet d’extension du parc ci nommé.

Questions du commissaire-enquêteur ° Pourquoi les 5 éoliennes E1 à E5 mesurent 150 m alors que les 5 autres et aussi les 13 du parc initial mesurent 125 m ? ° L’Autorité Environnementale a recommandé de compléter l’inventaire des chiroptères. Cette étude est elle prévue ? ° Des bridages sont prévus pour limiter les risques de collision avec les chiroptères et pour respecter les seuils réglementaires acoustiques. Les pertes de production liées à ces bridages ont-elles été estimées ? 7. Mémoire en réponse

8. Délibérations Conseils municipaux