DOSSIER DE PRESSE

ACT / REENACT

Avec les photographies de

Gilles Caron Alexander Gronsky

Vietnam, 1967 © Gilles Caron / Polka Galerie

, Volgograd, 2013 , Volgograd,

Stalingrad © Alexander Gronsky / Polka Galerie

13.09.2014 - 29.10.2014 COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ACT / REENACT Avec les photographies de Gilles Caron et d’Alexander Gronsky

Deux photographes qu’à première vue tout oppose sont réunis à la galerie Polka :

Gilles Caron, célèbre photojournaliste dont la courte carrière (cinq ans) est aujourd’hui célébrée au Jeu de Paume de Tours.

Alexander Gronsky, jeune photographe estonien, connu pour ses ré#exions sur les effets de l’environ- nement sur les populations locales.

Ces deux générations de photographes se re-

Jérusalem. Guerre des Six Jours. Israël, 1967 © Gilles Caron / Polka Galerie trouvent sur un même terrain, celui de la guerre.

L’exposition « Act / ReenAct » soulève la dif!cile problématique de la place de la photographie de guerre dans le monde de l’art. Peut-on considérer des documents d’information comme des objets d’art ? Un photojour- naliste est-il un artiste ? Et, à l’opposé, dans quelle mesure un artiste peut-il photographier la reconstitution d’une scène historique pour en dénoncer le propos ?

En confrontant ces deux moyens d’expression, l’exposition « Act / ReenAct » explore la frontière entre repor- tage d’information et photographie d’art.

Destruction du blocus, Saint-Pétersbourg, 2013 © Alexander Gronsky / Polka Galerie

Contacts presse : Emeric Descroix / [email protected] / T : + 33 1 76 21 41 32 ou M : +33 7 85 54 25 26

La galerie Polka a le plaisir de vous inviter au vernissage de l’exposition « Act / ReenAct » le jeudi 11 septembre de 17 h 30 à 20 h 30 à la galerie Polka.

Cour de Venise T +33 1 76 21 41 30 [email protected] 12, rue Saint-Gilles, IIIe F +33 1 76 50 21 83 www.polkagalerie.com COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ACT / Gilles Caron

Gilles Caron connaît la guerre – il a fait deux ans de service militaire en Algérie – et la litté- rature. Deux précieux atouts : curieux et éru- dit, il a acquis les ré"exes du reportage de terrain autant que ceux de l’analyse critique.

Pour la presse française et internationale, il a couvert les grands con"its armés des années 60 : le , la guerre des Six Jours, le Biafra, le Tchad et l’Irlande du Nord. A l’époque, la guerre change de vi- sage. L’ennemi disparaît... au détriment des civils, nouveaux « acteurs » de la guerre. Et la télévision concurrence la photographie. Les photographes sont dans l’obligation de proposer une nouvelle approche de leur art.

Gilles Caron est un pionnier : dernier repré- sentant d’une génération de photoreporters et premier à se confronter à la modernité des combats. Ses clichés sont des idéogrammes de la douleur, des « allégories visuelles » de la révolte, explique Michel Poivert, dans « Le con"it intérieur » (éd. Photosynthèses), où coïncident le présent et l’universel. « Caron a construit, pour une part intuitivement et pour une autre de façon ré"échie, un propos Irlande du Nord, 1969 © Gilles Caron / Polka Galerie au travers de ses images. »

La sélection proposée par la galerie Polka présente une exploration transversale de l’œuvre de Caron pour mettre en lumière le langage photographique de ce reporter à la carrière fulgurante.

La galerie tient en!n à remercier la fondation Gilles Caron pour sa précieuse collaboration.

En parallèle à « Act / ReenAct », découvrez l’exposition « Le conflit intérieur » réalisée en coproduction avec la fondation Gilles Caron et en collaboration avec le Jeu de Paume et la ville de Tours. Jusqu’au 2 novembre 2014, au Château de Tours, 25, avenue André Malraux, 37000 Tours. Infos sur www.jeudepaume.org

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« Les photographies de Gilles Caron relèvent à la fois du dessin et de l’idée. C’est rare qu’une photographie conjugue ces deux dimensions. Mais, un peu comme dans la littérature, cette transformation du regard docu- mentaire affecte en retour la photographie plasticienne, qui progressivement, va considérer que le concept de la guerre peut à son tour faire l’objet, par la !guration, d’une sorte d’esthétisation. »

Thierry Grillet, directeur de la diffusion culturelle à la BnF (in Polka Magazine #27).

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REENACT / Alexander Gronsky

Le siège de Leningrad, près de Saint-Pétersbourg, 2013 © Gilles Caron / Polka Galerie

« Reconstruction » (2013), le dernier travail d’Alexander Gronsky, revisite les codes de la peinture d’histoire russe. En photographiant des amateurs lors de scènes de reconstitutions militaires, le pho- tographe estonien compose des triptyques de grandes batailles historiques, de la Seconde Guerre mondiale à l’invasion russe de l’Afghanistan.

Chaque image est prise à un moment différent pour que chaque « tableau » raconte plusieurs espaces et plusieurs temps de la bataille. L’objectif est de compresser l’action et la durée en une seule œuvre.

Ces impressionnantes compositions dénoncent, à leur manière, le rapport que la société contem- poraine entretient avec la violence et les con!its. Ni le photographe, ni les amateurs déguisés en militaires, ni les touristes qui observent ces scènes, n’ont connu un vrai champ de bataille en action. En revanche, tous ont vu des "lms ou des jeux vidéo...

A travers ses images, Alexander Gronsky s’interroge sur le statut de notre mémoire collective. Il met en exergue l’interprétation que le monde paci"ste se fait de la guerre où, à force de trop d’intermé- diaires, la réalité historique est métamorphosée, jusqu’à prendre une forme cinématographique et enthousiasmer les touristes.

Finalement, dans pratiquement tous les cas, seul le paysage que Gronsky photographie en arrière- plan, toujours recouvert de neige comme souvent dans son travail, sait exactement ce qui s’est passé le jour de la bataille. Le paysage est ici le seul garant de notre mémoire collective.

Cour de Venise T +33 1 76 21 41 30 [email protected] 12, rue Saint-Gilles, Paris IIIe F +33 1 76 50 21 83 www.polkagalerie.com GILLES CARON Biographie / Bibliographie

Figure mythique du photojournalisme français, Gilles Caron (1939 - 1970) fait passer son métier dans une nouvelle ère. Héritier de la tradition du reportage de guerre inaugurée par dans les années 30, il annonce la "gure de l’auteur des années 70.

Homme d’action tout autant qu’esprit littéraire, le con#it est pour lui un enjeu d’information aussi bien qu’un questionnement personnel. Gilles Caron est au plus près des événements – la guerre des Six Jours (1967), le Biafra (1968) ou bien encore la guerre du Vietnam (1969) – et s’interroge sur le sens de son métier.

A Paris, Londonderry ou Prague – entre 1968 et 1969 –, ses reportages réalisés pour l’agence Gamma portent la marque de cette ré#exion qui annonce la crise du photojournalisme.

Au lendemain du coup d’Etat du général contre le prince , il se rend au Cam- bodge. Le 5 avril 1970, il disparaît dans une zone contrôlée par les Khmers rouges, sur la route numéro 1 menant au Vietnam. Il a alors 30 ans.

Plus de quarante ans après sa disparition lors de ce reportage au Cambodge, la vertigineuse intensité du regard de Gilles Caron sur son temps secoue notre esprit, nous invitant à revoir son œuvre et à redécouvrir ce qu’est aujourd’hui le photojournalisme.

Sa fulgurante carrière est aujourd’hui célébrée par le Jeu de Paume de Tours avec l’exposition « Le con#it intérieur ».

Bibliographie

Ecrits du photographe Gilles Caron, J’ai voulu voir. Lettres d’Algérie, Paris, Calmann-Lévy, 2012 Gilles Caron, Mort du Biafra, présentation de Floris de Bonneville, Paris, Solar, 1968

Monographies et catalogues d’exposition Marianne Caron-Montely (dir.), Gilles Caron Scrapbook, Genève, Fondation Gilles Caron / Montreuil-sous- Bois, Liénart éditions, 2012 Raymond Depardon, Gilles Caron-Reporter 1967-1970, Paris, Le Chêne, 1977 Hervé Guibert, La Photo inéluctablement. Gilles Caron, reporter, témoin météore de l’histoire, Paris, Gallimard, 1978 Michel Poivert, Gilles Caron. Le Con!it intérieur, Arles, Photosynthèses / Lausanne, Musée de l’Elysée, 2013 Gilles Caron, Paris, Nathan, coll. Photo Poche, no 73, 2006 (rééd.) Gilles Caron pour la liberté de la presse. Reporteurs sans frontières, Paris, RSF, 2006 Gilles Caron. Plutôt la vie, Ivry-sur-Seine, Manufacture des Œillets / Arles, Actes Sud, 1998 Sous les pavés la plage, Mai 68 vue par Gilles Caron, Paris, La Sirène, 1993

Articles Gaëlle Morel, « Gilles Caron, auteur photographe dans les années 1940 », Revue de l’art, no 175, « Photographies », mars 2012

Film Séverine Lathuillière, Gilles Caron, le con!it intérieur, Naïa Productions, Fondation Gilles Caron, Musée de l’Elysée, 2013, 40 minutes.

Cour de Venise T +33 1 76 21 41 30 [email protected] 12, rue Saint-Gilles, Paris IIIe F +33 1 76 50 21 83 www.polkagalerie.com ALEXANDER GRONSKY Biographie / Bibliographie

Né en 1980 à Tallinn, en Estonie, Alexander Gronsky vit actuellement à Riga en Lettonie. Son œuvre photo- graphique se concentre sur les paysages. Abandonnées, silencieux, ils offrent à l’artiste la possibilité de mener une ré!exion sur les effets de l’environnement sur les populations locales.

Dans Less Than One (2006-2009), le photographe se déplace dans les endroits les plus reculés de Russie où la densité de population est inférieure à une personne par kilomètre carré. Il poursuit sa ré!exion avec The Edge (2008-2009), travail documentaire autour d’un Moscou enneigé, dont les grandes étendues aux conditions hostiles constituent le théâtre d’une histoire sans drame, celles de vies isolées et silencieuses.

Après avoir été récompensé par le prix Foam Paul Huf en 2010 pour The Edge, Alexander Gronsky décide de partir vers de nouvelles contrées, en Chine, à la lisière des mégalopoles de Shanghai, Chongquing ou Shenzen, où l’agitation génère un chaos. Mountains & Waters (2011) est une série de diptyques grand format dans lesquels le photographe épouse une conception chinoise du paysage, moins descriptive que mentale.

Avec Pastoral (2008-2012), le photographe revient dans la périphérie moscovite pour y explorer les friches urbaines et les terrains abandonnés. Ce travail, exposé à la galerie Polka en janvier 2014, a été récompensé par le Prix Aperture Portfolio en 2009 et a remporté le 3e prix dans la catégorie « Vie quotidienne » du World Press Photo en 2012.

Alexander Gronsky reste constant dans sa méthode de distanciation dans sa série Norilsk, réalisée en 2013. A"n de comprendre son objet d’étude, il réalise un travail documentaire qui vise à explorer la ville, sans idée préconçue. Le photographe marche, observe, attend. La ville russe baigne dans une atmosphère à la fois apocalyptique et mélancolique ; elle invite à méditer sur l’impact de l’être humain sur son environnement. La série Norilsk fut présentée au festival RussenKo à Paris début 2014.

Représenté par la galerie Polka depuis 2010, Alexander Gronsky a publié dans de nombreuses revues dont Foam, Stern, Spiegel, Art+Auction... Pastoral / Moscow Suburbs a fait l’objet d’une publication, sortie aux éditions Constrasto en janvier 2014 et aujourd’hui épuisée.

Il présente ReenAct, son dernier travail en cours sur les reconstitutions militaires, à la galerie Polka en sep- tembre 2014.

Bibliographie

Pastoral / Moscow Suburbs, Contrasto, Rome, 2014

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