09. SAINT-GIRONS Monument Aux Morts De La Guerre De 1914-1918, De La Guerre De 1939-1945, De La Guerre De 1945-1954 Et De La Guerre De 1954-1962
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________________________________________________________________________________ 09. SAINT-GIRONS Monument aux morts de la guerre de 1914-1918, de la guerre de 1939-1945, de la guerre de 1945-1954 et de la guerre de 1954-1962. Patrick Roques, 2013 ________________________________________________________________________________ Étude Inscriptions Documents Sources Illustrations Étude Plusieurs plaques et monuments aux morts ont été inaugurés dès 1920 à Saint-Girons. Le monument dédié aux sportifs et inauguré le dimanche 9 mai 1920 au stade du Luc est probablement le premier témoignage des saint-gironnais à leurs morts. Puis, le 16 mai de la même année, « au jour de son exaltation suprême », la paroisse de Saint-Girons fête Jeanne d’Arc devenant alors sainte et le monument aux morts situé dans cette église. Il est probable que les deux autres paroisses, celle de Saint-Valier et de Saint-Genès ont érigé aussitôt les plaques commémoratives qui sont d’un coût modeste, situées dans chacune des deux églises. Décidé à la fin de l’année 1920, le mausolée au cimetière dédié à ceux morts au cours de la Grande Guerre est terminé en 1921. Les corps de combattants de la Seconde Guerre mondiale seront ensuite inhumés. Décidée le 6 décembre 1921, le collège de Saint-Girons et l’association des anciens élèves œuvrent ensemble et le jeudi 13 juillet 1922, une plaque dédiée aux anciens élèves morts au champ d’honneur est inaugurée. Auparavant, dès la fin de la Grande Guerre, au cours d’une réunion, le 22 avril 1919, le conseil municipal et son maire, Jules Desbiaux prennent la décision de construire le monument aux morts de Saint- © Région Midi-Pyrénées. Direction de la Culture et de l’Audiovisuel, service Connaissance du Patrimoine – 2013 1 Girons. Il sera érigé sur la voie publique, sur la place du Plagnol, place située à l'entrée de la Ville et « sans réelle utilisation ». Le Comité du monument de guerre, présidé par le maire, est constitué et chargé de recueillir dès mars 1920, les souscriptions publiques. À la même époque, un article paru dans le quotidien régional « La Dépêche du Midi » fait état de l'impatience de certains habitants. C'est que des trois chefs-lieux d'arrondissement de l'Ariège, la ville de Saint-Girons est la dernière à construire son monument. Le projet est alors confié à l'architecte Patrice Bonnet, né à Saint-Girons le 27 juin 1879, élève à l'école primaire, au collège et au cours municipal de dessin. Puis, élève de Daumet et Esquié à l'École des Beaux-arts de Toulouse, il obtient le grand prix d'architecture de cette ville en 1901. Grand prix de Rome en 1906, il est pensionnaire de l’Académie de France à Rome à la villa Médicis jusqu'en 1910. Des études d'art en Italie, en Grèce, deux campagnes archéologiques en Asie Mineure, des relevés et restaurations des palais et jardins Farnèze de Caprarola en Italie lui valent la médaille d'honneur de la section architecture des artistes français au printemps 1920. Depuis l'année précédente, en 1919, il est architecte du Gouvernement à Strasbourg, ville dans laquelle il crée à l'université un cours d'architecture. Inspecteur général des monuments historiques de la région comprenant l'Ariège en 1921, il est nommé le 1er janvier 1925 architecte en chef et conservateur du domaine national de Versailles et de Trianon. Directeur de l'école des Beaux-arts de Toulouse en 1933, l'institut de France lui ouvre ses portes le 24 juin 1939. Il est encore inspecteur des bâtiments civils en 1944. Il décédera en novembre 1964 à Belbèze-en-Comminges dans le département proche de la Haute-Garonne. Auteur d'autres monuments - à Strasbourg le pavillon animalier de la faculté de médecine (1921) - il a conçu à Saint-Girons celui dédié au « père de la Houille blanche », Aristide Bergès, et celui à Oscar Auriac, éminent pédagogue et Jean son fils, résistant mort héroïquement pour la France en 1941. Le dossier du monument aux morts de Saint-Girons est présenté à la commission départementale d'esthétique réunie à Foix le 3 mars 1922, et accepté. Le décret présidentiel autorisant ce projet est signé le 12 juillet 1922. Le financement représente 105 097,43 francs, couvert par le budget communal et les souscriptions publiques de 10 400,15 francs recueillies auprès des habitants par les membres du Comité. Il est fait appel deux fois à la générosité de la population car les sommes recueillies lors du premier appel sont jugées bien faibles par la mairie. La liste nominative des personnes ayant participé à ces souscriptions et le montant de leur don est publié dans le journal local « l'Ariège Nouvelle » et dans le quotidien régional « La Dépêche du Midi ». 1 052 saint-gironnais ont donc donné, en moyenne, 10 francs. Certains, les moins fortunés, versent 0,50 francs, quelques sociétés donnent 250 à 300 francs et deux industriels près de 500 francs. Par ailleurs, des soirées récréatives participent à ce financement. Par exemple, le Royal-Skating de Saint-Girons organise une soirée sportive et culturelle proposant des spectacles d'escrime, boxe, musique, grand opéra, cinéma en décembre 1920 au bénéfice du monument. Un an plus tard, le 1er décembre 1921, la réalisation du projet débute. La partie statuaire est confiée au sculpteur toulousain Jean-Marie Fourès. Il est l'auteur d'autres monuments aux morts dans l'Ariège - celui de Varilhes - et dans la région Midi-Pyrénées - celui situé au cimetière de Castelnau-d'Estretefonds -. Le maire Jules Desbiaux signe le traité de gré à gré liant la commune à cet artiste associé au toulousain monsieur Bousquet. Ce dernier est chargé de poser et monter cette partie. Le 11 novembre 1922, la commémoration se déroule encore au cimetière communal. À cette occasion, en présence du préfet Marcel-Bernard, le maire remet officiellement le monument réalisé dans ce lieu à la Ville. Puis, l'aménagement de la place du Plagnol, aménagement urbain de grande importance, débute fin 1923 après que soit désignée l'entreprise adjudicataire. La Société Commerciale d'Entreprise sise à Paris doit réaliser, sous la direction de monsieur Cazaux habitant la commune proche de Soueix, les travaux de gros-œuvre, terrassement, maçonnerie, pavages, pierre de taille et plomberie. Le monument sera ensuite protégé par une clôture en fer forgé et grillage puisque le 6 avril 1924, Jules Desbiaux traite ce marché avec Alphonse Cours de Soueix. Le 7 juin 1924, il ne manque que la pierre de faîte et le motif surmonté d'une flamme en bronze qui le couronne ainsi que les diverses inscriptions dont, bien entendu, la gravure des noms des saint-gironnais. Cette liste, publiée en mairie, va être arrêtée à la date 10 juillet 1921, le Comité déclinant, à partir de cette date, toute responsabilité dans les erreurs ou omissions qui pourraient survenir. Parmi les noms gravés apparaît celui de © Région Midi-Pyrénées. Direction de la Culture et de l’Audiovisuel, service Connaissance du Patrimoine – 2013 2 Germaine Lacanal, seul nom féminin porté sur un monument aux morts dédié à la guerre de 1914-1918 dans l'Ariège. Infirmière à l'hôpital de Saint-Girons, appartenant au service de santé de la 17e région elle est décédée pendant la Grande Guerre dans cette commune. Le 11 octobre 1924 le conseil approuve la signature du traité intervenu le 6 avril 1924 entre le maire et la société parisienne Christofle et Cie, fabricants d'orfèvrerie afin que cette dernière réalise des travaux de bronze et bronze galvanoplastique pour les éléments de décor. Aussi, en mars 1925, après avoir établi les procès-verbaux de réception définitive, la Ville effectue les règlements des différents travaux. Le 1er juin 1925, le nouveau maire Pierre Mazaud traite le dernier marché de gré à gré d'un montant de 2 080 francs avec l'horticulteur Henri Clarac. Il confie à ce dernier les plantations et arbres nécessaires au projet. Devant être inauguré le 11 novembre 1924, le monument aux morts est inauguré le 30 novembre 1924 sur la nouvelle place baptisée place de la Belgique en présence du nouveau préfet de l'Ariège, monsieur Laffargue, du sénateur Pérès, du colonel Tixier, du sous-préfet Rouvières, du député Laffont, des conseillers généraux Dessort et Galy-Gasparrou, de Patrice Bonnet et du nouveau maire Pierre Mazaud entourés de nombreuses personnalités politiques, religieuses, militaires, associatives et d'une importante foule. Description de l'ensemble statuaire Dans « La Dépêche du Midi », datée du 25 octobre 1924 on peut lire au sujet de la femme représentée sur le monument « Une pauvre femme en deuil, une paysanne saint-gironnaise, mère ou grand-mère, vient de prier ou va faire sa prière et, en pensant à celui qu'elle a perdu dans la grande tuerie, elle presse en son sein, avec une pitoyable tendresse, la Croix de guerre du mort à jamais regretté !. Derrière elle, posé debout entrouvert, le Grand Livre d'Or sur les pages duquel seront inscrits les noms des soldats saint-gironnais morts pour la France. ». L'auteur du monument, Patrice Bonnet, présente son projet à la mairie puis le publie dans la presse « La Croix de l'Ariège » du 30 novembre 1924 en décrivant la statue de cette manière « ... Devant la porte de sa maison la vieille Couserannaise sourit à son rêve. Chaque jour éloigne d'elle l'effroyable cauchemar de la plus grande des guerres et cependant leur Souvenir est toujours plus chaud plus grand au cœur de « la vieille province ». La douleur affreuse se mue lentement, mais chaque jour davantage, en gratitude et en admiration et dans les vieilles maisons laborieuses l'éclat de la croix de guerre brille comme au fond de son vieux cœur le souvenir vivant des beaux enfants sacrifiés.