RÉPUBLIQUE D’HAÏTI

PROJET DE CONSTRUCTION D’UNE CLINIQUE DE MATERNITÉ TYPE SONUB - LÉOGANE

Bailleur de fonds : PETUNIA FOUNDATION

Agences exécutrices :

RAPPORT: Étude d’impact Environnemental et Social

JUILLET 2015 N/D: 115 049 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 i

Projet de construction d'une clinique de maternité type SONUB - Léogane

Rapport d'étude d'impact environnemental et social

Objet de Date Indice Rédaction Vérification Approbation l'indice Nom Signature Nom Signature Nom Signature Rapport 30/06/15 02 V. Vilmont C. Langlade B. Chancy

Rapport #02 N/D : 115 049

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 ii

SOMMAIRE

1. DESCRIPTION DE L’INITIATIVE ...... 1 1.1 Contexte du projet ...... 1 1.2 Mandat...... 1 1.3 Objectifs de l'étude d'impact ...... 1 1.4 Description des aménagements prévus ...... 2

2. DESCRIPTION DE LA SITUATION INITIALE ...... 4 2.1 Localisation et description du site ...... 4 2.2 Milieu physique ...... 7 2.3 Milieu biologique ...... 11 2.4 Diagnostic socio-économique ...... 11

3. CONTEXTE LEGAL ET INSTITUTIONNEL ...... 14 3.1 Contexte légal haïtien ...... 14 3.2 Autres lois applicables dans le cadre de la présente étude ...... 16 3.3 Déclarations, textes et conventions internationaux applicables à l'étude ...... 17 3.4 Contexte institutionnel ...... 18

4. ANALYSE DES ALTERNATIVES ET LEURS IMPACTS ...... 20 4.1 Situation actuelle ...... 20 4.2 Scenario sans projet ...... 20 4.3 Scenario avec projet ...... 20

5. IDENTIFICATION ET ANALYSE DES IMPACTS DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT ...... 21 5.1 Milieu physique ...... 21 5.2 Milieu biologique ...... 25 5.3 Milieu humain ...... 25

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LISTE DES FIGURES ET ILLUSTRATIONS

Photo 1 : Photo aérienne du site où sera construite la clinique SONUB de Léogane ...... 5 Photo 2 : Vue du Centre materno-infantile de Leogane ...... 6 Photo 3 : Volailles laissées libres à l’intérieur du centre de santé ...... 6 Photo 4 : Stockage des boites de seringues attendant d’être récupérées par le MSPP...... 7 Photo 5 : Pompe placée sur le puits artésien du centre de santé de Léogane ...... 7 Photo 6 : Déchets brulés dans l’espace où sera implantée la clinique SONUB ...... 11 Photo 7 : Déchets en verre jetés à même le sol ...... 11

Figure 1 : Découpage administratif de la commune de Léogane (source JICA)...... 4 Figure 2 : Plan de masse de la future clinique ...... 6 Figure 3 : Carte géologique de la République d’Haïti ...... 8 Figure 4 : Principales rivières de la commune de Léogane (source JICA, plan de base Google Earth) ...... 9 Figure 5 : Carte hydrogéologique de la zone de Leogane ...... 9 Figure 6 : Schéma de situation des failles majeures (Institut de recherches sismiques de l’Université de Tokyo, USGS) ...... 10

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ABRÉVIATIONS ET SIGLES

APD : Avant-Projet Détaillé BNÉE : Bureau national d’évaluation environnementale CDB : Convention sur la Diversité Biologique CTC : Centre de Traitement du Choléra EIE : Étude d’Impact Environnemental EIES : Étude d'Impact Environnemental et Social EPC : Équipement de Protection Collective EPI : Équipement de Protection Individuelle FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la Population MDE : Ministère de l’Environnement MSPP : Ministère de la Santé Publique et de la Population PGES : Plan de Gestion Environnementale et Sociale SONUB : Services Néonataux d'Urgence de Base SONUC : Soins obstétricaux et néonataux d'urgence complet UCS : Unité Communale de Santé UNICEF : United Nations of International Children's Emergency Fund (Fonds des Nations Unies pour l’enfance) UNOPS : United Nations Office for Project Services (Bureau des Nations Unies pour les projets et services)

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1. DESCRIPTION DE L’INITIATIVE 1.1 Contexte du projet L'ampleur des pertes en vies humaines et des dégâts matériels causés par le tremblement de terre du 12 janvier 2010 est encore visible. La destruction de nombreuses infrastructures tant privées que publiques a entraîné l'arrêt des prestations de nombreux services et le secteur de la santé n'a pas été épargné à cause des lourdes pertes enregistrées en termes d'installations médicales. En 2011-2012, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et le Bureau des Nations Unies pour les Projets et Services (UNOPS) ont, en partenariat avec le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), uni leurs forces pour remédier au manque d'accès aux services obstétricaux de base en Haïti, afin de réduire les problèmes liés à la santé maternelle et néonatale en Haïti. La réponse a consisté en en une phase préalable de construction, l'équipement et l'exploitation de quatre (4) maternités dans quatre sites prioritaires en Haïti. Ces cliniques ont été conçues afin d'offrir les services obstétricaux de base (SONUB - Services Néonataux d'Urgence de Base) tels que définis par le MSPP. Les trois agences onusiennes proposent de capitaliser sur cette expérience pour élargir le modèle et contribuer à soutenir le MSPP en construisant quinze (15) autres cliniques SONUB entre 2015 et 2016.

1.2 Mandat Un partenariat a été établi entre l'UNICEF, le FNUAP, l'UNOPS et le MSPP en vue de réaliser la construction de trois (3) cliniques de maternité dans le département de l'. Les sites devant abriter les cliniques se trouvent à , à et à Léogane. Les agences partenaires ont sollicité les services d'un consultant pour réaliser une Étude d'Impact Environnemental et Social (EIES) pour chaque site identifié. Cette étude d'impact devra évaluer les impacts environnementaux et sociaux associés à la phase de construction et au fonctionnement des cliniques. Un Plan de Gestion Environnemental et Social (PGES) adapté traitant des questions d'ordre environnemental, social, sanitaire et sécuritaire associé aux établissements de santé sera élaboré. Ce PGES reprendra les différentes mesures identifiées, proposera un programme de suivi des différentes composantes environnementales et sociales et présentera un estimatif des coûts.

1.3 Objectifs de l'étude d'impact La présente étude d’impact a pour objectifs de :  Procéder à une description sommaire de l'environnement qui sera touché par la construction des trois clinique de maternité à Gressier, Léogane et Ganthier ;  Décrire la situation sur le plan social dans chaque zone d'intervention ;  Vérifier la conformité des activités proposées avec les politiques haïtiennes en matière environnementale ;  Analyser les implications de la localisation, la construction et la mise en opération de chaque clinique ;  Déterminer et analyser les impacts environnementaux et socio-économiques induits par la construction de chaque clinique ;  Proposer des mesures pour la protection de l'environnement naturel et humain où chacune des trois (3) cliniques sera construite ;  Proposer des mesures de protection de chaque clinique contre les aléas environnementaux ;  Préparer un plan de gestion environnemental et social (PGES) en accord aux règlements et dispositions environnementales en vigueur pour les phases de construction et d'exploitation des trois (3) cliniques.

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 2 1.4 Description des aménagements prévus Selon le Guide de mise en œuvre d'une maternité SONUB préparé par le MSPP qui est l'organe régulateur du système de santé en Haïti, une clinique SONUB est « une maternité qui prend en charge des accouchements eutociques, certains accouchements compliqués et qui sont capables d’organiser une référence vers un SONUC (niveau de référence chirurgical et transfusion sanguine). Leur spécificité est d’être capable d’offrir des services de réponse à l’urgence, les fonctions SONUB, et des services intégrés en santé de la reproduction, les fonctions associées ». Les travaux concernent la construction d'une clinique de maternité de type SONUB et d'un dortoir pour le personnel médical. Le démarrage des travaux est prévu pour le début de mois de septembre 2015. La clinique SONUB de Léogane sera construite sur une superficie de 266.45 m2. Il s'agit un bâtiment d'un niveau recouvert de tuiles métalliques. Il comprend :  Une (1) salle d'enregistrement des patients de 45.88 m2  Un (1) bureau de 7.05 m2  Une (1) salle de prélèvement de 6.45 m2 avec toilette attenante  Deux (2) salles de consultations mesurant respectivement 8.55 m2 et 9.20 m2  Une (1) salle de stockage de 5.70 m2  Une (1) salle d'observation de 31.70 m2 avec toilette attenante  Une (1) salle d'accouchement de 20.60 m2  Une (1) salle de contrôle de 9.80 m2 pour les sages-femmes  Une (1) salle de stérilisation de 6.40 m2  Une (1) salle post-partum de 56.80 m2 avec 2 WC et une douche attenante  Un (1) local débarras de 2.15 m2 D’autres installations et structures connexes nécessaires au bon fonctionnement de la clinique sont prévues, ce sont : un dortoir, une fosse septique, un incinérateur, un système électrique, un système d’approvisionnement en eau et un espace de stationnement. Leurs caractéristiques sont les suivantes :  Le dortoir du personnel médical mesurera 77.31 m2. C'est un bâtiment d'un niveau qui sera situé du côté de la clinique. Il comprend quatre (4) chambres à coucher, deux (2) toilettes avec salle de bain, une (1) cuisine et une (1) aire de lavage ;  La fosse septique sera construite à côté de la clinique et comprend trois (3) compartiments ;  L'incinérateur qui sera utilisé est de taille moyenne avec une capacité de 15 à 20 kg / heure. Il fonctionnera au diesel et consomme en moyenne 4 litres de combustible par heure ;  Le système d'approvisionnement en eau sera supposément le même système que celui existant sur le site du centre de Léogane et qui consiste en un puits artésien et des châteaux d'eau pour le stockage ;  L'espace réservé pour le stationnement des ambulances se trouve devant l'entrée du bâtiment, sur la façade sud. L’Avant-projet Définitif (APD) décrivant de manière spécifique les différents travaux prévus en phase de construction n’étant pas disponible au moment où le présent rapport est produit, l'analyse des impacts des activités liées aux aménagements prévus tiendra compte uniquement des étapes standards de construction d'infrastructures telles que présentées ci-dessous :

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 3 a. Conception o Production et révision des plans détaillés o Approbation des plans o Production d'étude d'impact environnemental et social o Approbation de l'étude d'impact environnemental et social o Identification de banc d'emprunt o Obtention des permis d'exploitation du banc d'emprunt b. Construction o Délimitation des aires de travaux o Débroussaillage et décapage o Drainage (si nécessaire) o Fouille et purge o Profilage et terrassement o Construction des fondations o Construction des structures du bâtiment o Installation des conduits de plomberie et d'électricité o Finition (crépissage - enduisage - peinture - pose des accessoires de plomberie et d'électricité - parquet) La durée et le coût des travaux de construction ne sont pas encore connus. Au stade de la présente étude, il serait important d’être en mesure de décrire les caractéristiques détaillées et spécifiques au site prévu : - nombre de patients, nombre de lits, - main d’œuvre par catégorie d’emploi, - gestion des déchets biomédicaux (volume et type, lieu de disposition, etc..), - gestion des eaux usées (mode de traitement, caractéristiques des eaux usées, volume, lieu de rejet, etc.), - consommation en eau (litre/jour) et mode d’approvisionnement. Toutes ces informations spécifiques au projet de construction de la clinique SONUB sur le site de Léogane ne sont pas complètement disponibles au moment de la production de la présente étude. Le MSPP a toutefois défini d’un point de vue général un ensemble de normes relatives tant à l'aménagement extérieur des bâtiments devant abriter les cliniques de type SONUB qu'à l'agencement des différentes salles pour une meilleure prise en charge des patientes. Le Guide de mise en œuvre d'une maternité SONUB présente des spécifications pour le plan de construction des bâtiments types, pour le nombre de lits ainsi que pour les équipements de base qui y seront utilisés et fournit les principes standards de gestion en termes de qualification et nombre du personnel selon le niveau d’activité obstétricale. Les recommandations de l'étude se baseront, sans s'y limiter, sur ces normes.

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 4 2. DESCRIPTION DE LA SITUATION INITIALE 2.1 Localisation et description du site Situé au sud de Port-au-Prince, la commune de Léogane a une superficie de 385.23 km2 pour une densité de 495 habitants par km2. C'est l'une des quatre communes faisant partie de la région des Palmes. Elle fait partie du département de l'Ouest et est limitée au nord par le golfe de la Gonâve, au sud par , à l'est par Gressier et Carrefour et à l'ouest par Grand-Goâve. Le centre-ville de Léogane est constitué de quartiers construits en quadrillé à l’époque coloniale. Au point de vue administratif, mis à part la ville de Léogane et le quartier urbain et résidentiel de Trouin, la commune de Léogane comprend 13 sections communales :Dessources, Petite Rivière, Grande Rivière, Orangers, Parques, Beauséjour, Citronniers, Fond d'Oie, Gros Morne, Cormiers, Petit Harpon, Fond de Boudin et Palmiste à vin. La ville de Léogane, située dans la section de Trouin, ainsi que les sections communales Dessources, Petite Rivière et Boudin sont les zones les plus densément peuplées de la commune avec respectivement 20 438 habitants par km2, 1 475 habitants par km2, 14 670 habitants par km2, 1 475 habitants par km2..

Figure 1 : Découpage administratif de la commune de Léogane (source JICA)

La nouvelle clinique SONUB de Léogane sera construite dans la cour du Centre Materno Infantile de Léogane. Réhabilité en 2011 après le tremblement de terre, cet espace abrite déjà les 3 bâtiments suivants :  les locaux de l'Unité Communale de Santé (UCS) des communes Gressier et Léogane; il s'agit d'un bâtiment au toit métallique d'un seul niveau ;  le centre de santé materno infantile, qui est un bâtiment au toit en béton construit sur un seul niveau ;  l'espace d'enregistrement des patients qui est une tonnelle au toit métallique.

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Photo 1 : Photo aérienne du site où sera construite la clinique SONUB de Léogane

C'est le seul centre de santé public de la commune. Il fonctionne du lundi au vendredi et c'est un centre de santé sans lit qui reçoit en moyenne 50 à 70 patients par jour. Le centre offre actuellement des soins maternel et néonatal mais n'arrive pas à combler tous les besoins de la commune. L'accès au centre se fait par le tronçon de la route nationale #2 qui traverse la ville de Léogane. Bornée au nord par le centre de don de sang de la Croix Rouge Haïtienne, au sud par la RN#2 et le cimetière de Léogane, à l'est par des habitations privées et à l’ouest par une route secondaire et une station de tap-tap qui assure le transport de Léogane vers Port-au-Prince et de Léogane vers Dufort.

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Figure 2 : Plan de masse de la future clinique

L’espace où sera construite la nouvelle clinique se trouve au nord de la parcelle, dans la cour du centre, entre le centre et le bureau de l'UCS. L'enceinte du centre est délimitée par une clôture métallique, mis à part le mur de la façade de l'entrée qui est en béton armé. On y accède directement en passant devant l'espace abritant la pompe à eau ou en contournant le centre. Actuellement cet espace est utilisé pour stocker les déchets produits par le centre de santé. Quelques volailles ont été observées aussi dans cet espace.

Photo 2 : Vue du Centre materno-infantile de Leogane Photo 3 : Volailles laissées libres à l’intérieur du centre de santé

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Photo 4 : Stockage des boites de seringues attendant d’être Photo 5 : Pompe placée sur le puits artésien du centre de récupérées par le MSPP santé de Léogane

2.2 Milieu physique a) Climat La zone de Léogane bénéficie d'un climat tropical et présente deux saisons pluvieuses : l'une qui va d'avril à juin et l'autre d'octobre à novembre. A Léogane, l'hiver est caractérisé par des pluies moins importantes qu'en été. Sur l'année, la température moyenne est de 26.4°C. Les précipitations annuelles moyennes sont de 1347 mm. Le mois le plus sec est celui de Janvier avec seulement 32 mm en moyenne et le mois de Mai affiche les précipitations les plus importantes avec 199 mm. b) Géologie, géomorphologie et géotechnique Léogane est une zone majoritairement montagneuse avec des altitudes allant jusqu'à 1200 mètres. Le reste de son territoire étant caractérisé par des plaines alluvionnaires d'altitude inférieure à 50 mètres. Le sol à Léogane est constitué de formations géologiques sédimentaires et magmatiques inégalement représentées. Formations sédimentaires Éocène non-subdivisé L'éocène non-subdivisé est représenté par des calcaires massifs (terre rouge), à altération latéritique et des calcaires crayeux, blancs. Miocène Il est constitué de formations détritiques, surtout conglomératiques, à galets calcaires; de sables, de grès et de calcaires tendres; par des alluvions quaternaires. Pléistocène et Récent Cette période est représentée par des alluvions. Elles comprennent, comme à l'ordinaire, deux séries, une constituée de formations cohérentes, pléistocène, l'autre de dépôts meubles, récents. Formations magmatiques Ces formations très peu représentées datent du Crétacé et sont constituées de basaltes (ou labradorites), de dolérites et de roches basiques métamorphiques. D'après la carte géologique de la République d’Haïti, le site d’implantation du projet est constitué de dépôts d’origine alluvionnaire et de cônes d’épandage fluviatiles, éboulis et mangroves quaternaires typiques des formations récentes du quaternaire. De par leur mode de dépôt, ces formations sont hétérogènes, présentant des variations de faciès,

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 8 latérales et verticales selon les dynamiques de dépôts qui s’y sont succédés. Ainsi les sols seront essentiellement caractérisés par des argiles et des limons. Le site se situe sur un terrain de faible pente. La composition granulométrique du sol va de matériaux fins à des cailloux arrondis. Les essais in situ et de laboratoire pour les études géotechniques du site montrent que ce dernier est caractérisé par une couche de grave ou de sable limoneux surmontée par une couche d’argile très plastique (Plan Consult, 2015).

Léogane

Figure 3 : Carte géologique de la République d’Haïti

c) Hydrographie et hydrogéologie Le réseau hydrographique des eaux de surface dans la commune de Léogane est important. Il est constitué de 3 rivières naturelles permanentes principales qui sont Momance, Cormier, et Rouyonne. La première draine les eaux provenant d’un bassin versant de superficie 437 km2 et prend sa source au niveau du parc national La Visite. Un nombre important de sources ont été répertoriées lors des enquêtes de terrain parmi lesquelles : La Source, Baussan, Bellevalle, Failler, Lapoudrière. Deux ravines Tiby et Belloque ont aussi été identifiées.

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Figure 4 : Principales rivières de la commune de Léogane (source JICA, plan de base Google Earth)

La carte des ressources en eau ainsi que la carte hydrogéologique d’Haïti montrent que le site se trouve sur des formations aquifères alluviales à nappes captives sous couverture semi-perméable localement artésienne. Les enquêtes de terrain ont permis de répertorier plusieurs sources dans l'aire d'influence du projet (La source, Baussan, Bellevalle, Failler, Lapoudriere)

Léogane

Figure 5 : Carte hydrogéologique de la zone de Leogane

d) Risques naturels Les principaux risques naturels auxquels le site peut être soumis sont :  Risque d’inondation La faible capacité de rétention d’eau des bassins versants de la commune due à leur déforestation et les hauteurs d’eau atteintes lors des crues par les 3 rivières de la commune y accentuent le risque d'inondation. Selon les propos recueillis durant les enquêtes de terrain, l’entrée du centre donnait auparavant sur la route nationale qui longe le site

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 10 du côté sud. Durant la période pluvieuse, les eaux de ruissellement de la chaussée insuffisamment drainée inondaient la cour du centre de santé à chaque épisode de pluie. Cette entrée a été déplacée par la suite vers l’emplacement de l'entrée actuelle, ce qui a réduit considérablement le risque d'inondation sur l'espace où sera implanté le projet de construction de la clinique.  Risque sismique Léogane est une zone de forte activité sismique en raison de sa position sur la faille qui porte son nom plus communément appelée la faille Enriquillo. Trois tremblements de terre ont été enregistrés près de cette faille par le passé en 1751, en 1771 et en 1860 L'épicentre du tremblement de terre de 2010 qui avait dévasté la capitale du pays se trouvait à Léogane. Selon les informations collectées, le centre de santé a été affecté lors de ce séisme.

Figure 6 : Schéma de situation des failles majeures (Institut de recherches sismiques de l’Université de Tokyo, USGS)

 Risque de liquéfaction Les études géotechniques réalisées par Plan Consult indiquent que les sols du site ne sont pas exposés au risque de liquéfaction.  Risque d’érosion Quoique le risque d’érosion soit naturellement peu élevé en raison de la topographie plane du site, la faible couverture végétale du site, constituée majoritairement de broussailles, ne protège pas suffisamment les sols contre les risques d’arrachement des particules sous la force des gouttes de pluies et du ruissellement pluvial.

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 11 e) Qualité de l’air Il n’existe pas d’étude sur la qualité de l’air ambiant de Léogane et aucune analyse de la qualité de l’air n’a été effectuée dans le cadre de la présente étude. Cependant plusieurs facteurs pouvant causer la pollution de l’air, ont été relevés dans la zone : le mode d’élimination des déchets sur le site d'implantation du projet par brûlage, la poussière produite par le passage des véhicules sur la route secondaire qui longe le côté ouest du centre.

Photo 6 : Déchets brulés dans l’espace où sera implantée la Photo 7 : Déchets en verre jetés à même le sol clinique SONUB

2.3 Milieu biologique a) Flore Le site devant accueillir la construction de la clinique en soin maternel et néonatal pour la commune de Léogane se situe dans un espace géographique fortement urbanisé. Cependant de manière générale, la commune est connue pour sa richesse en arbres fruitiers tels que : cocotiers (Cocus nucifera), manguiers (Mangifera indica), avocatier (Persea americana) et arbres véritable (Artocarpus altilis). Sur le site, on retrouve beaucoup d’espèces végétales sauvages parmi lesquelles, la belle mexicaine (Antigononleptopus Hook et Arn.), le jatropha (Jatrophagossipyfolia Faux ricin.), l’assorossi (MomordicacharantiaL.) et le ricin (Ricinuscommunis L.). b) Faune Aucune espèce à caractère écologique important n'a été répertoriée dans la zone d'étude. L'espace du projet étant déjà clôturé, il y a très peu d’espèces animales qui le fréquentent. Au cours des visites de terrain, des caprins et des volailles en pâturage libre ont été remarqués à l'intérieur de l'enceinte du centre.

2.4 Diagnostic socio-économique a) Population Selon l'estimation démographique réalisée par l'Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique (IHSI), la population totale de la commune s'élevait à environ 190 682 habitants. 70% de la population de la commune de Léogane se concentrent sur les 3 sections communales en zone de plaine. La proportion de la population active occupée au-dessus de 18 ans dans toutes les communes est de 59%. La proportion de la population active est de 60,4% (la valeur la plus élevée) dans la section communale de Dessources englobant l’ancienne zone urbaine en quadrillé.

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 12 b) Éducation A Léogane qui est une commune partiellement urbaine et essentiellement rurale le taux d’analphabétisme est élevé car selon le PDNA (Post-Disater Needs Assessment) du tremblement de terre, 38% de la population de 15 ans et plus est analphabète. c) Activités économiques Selon les enquêtes réalisées auprès de la population, les principales activités économiques de la zone sont le commerce, l’agriculture et l'agro industrie de la canne-à-sucre. La sucrerie de Darbonne située à environ 4 kilomètres de la ville de Léogane est la plus connue, on dénombre aussi environ 250 usines de sucre brut et 250 guildives ou rhumerie dans la commune. A Léogane, on cultive intensément de la canne-à-sucre (Saccharum edule), la banane (Musa spp), la mangue (Mangifera indica L.), le café, le cacao, les légumineuses et les tubercules sont cultivées en majorité en zones montagneuses et à petite échelle. Le commerce va de la vente en gros au détail de produits divers. d) Environnement sonore Comme la majorité des centres urbains en Haïti, la zone urbaine de Léogane est le centre de nuisances sonores. Le centre de santé où sera implanté le projet est situé à proximité de la station de transport en commun important, d’un marché et de la route nationale #2, ce qui favorise une pollution sonore non négligeable aux environs du site de la future clinique. Situé à l’angle formé par la route nationale # 2 et la rue de la Croix Rouge, le centre materno-infantile est au cœur d’un espace où le trafic dense des camions, tap-tap, autobus, voitures privées et motocyclettes produisent un bruit continu. De plus, la génératrice de l’UCS qui est placé dans la cour du centre de santé augmente le niveau de l'ambiance sonore durant les heures de fonctionnement de l'établissement. e) Réseau routier La route nationale # 2 est l'artère principale qui relie la commune de Léogane au reste du pays. Les sections communales Gros Morne, Citronniers, Orangers, Parques et Beauséjour situées en montagne du côté est ont des routes régionales discontinues et peu carrossables tandis que les sections communales Palmistes à Vins, Cormiers, Fond de Boudin, Petit Harpon et Fonds d'Oie situées à l'ouest ont des routes relativement bonnes. f) Patrimoine à proximité du site Léogane, appelé Yaguana du nom des Indiens, où la reine du caciquat de Xaragua, Anacaona, y trouva la mort exécutée par les Espagnols, est une commune avec un passé historique important. Les sites historiques de la commune de Léogane sont nombreux et présents en zones rurale et urbaine. Les autorités locales font mention de neuf (9) sites. La majorité d’entre eux se trouvent en milieu urbain et non loin du site du projet. Les trois(3) sites suivants identifiés sont situés en milieu rural et restent éloignés de plusieurs kilomètres du Centre Materno Infantile :  La grotte de Belok ;  Le moulin colonial à manivelle ;  Le puits de Bossan. Les six(6) sites patrimoniaux et historiques suivants sont localisés dans le périmètre immédiat du site :  Le Centre culturel Claire Heureuse ;  La Chapelle Coloniale ;  L’église catholique où a été célébré le mariage de l’empereur Jean Jacques ;

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 13  La maison de Lacombe qui date de 1818 ;  Le puits colonial ;  Ça ira.

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 14 3. CONTEXTE LÉGAL ET INSTITUTIONNEL 3.1 Contexte légal haïtien Les dispositions légales et réglementaires relatives à la protection de l’environnement ainsi que le domaine social en Haïti sont multiples quoique leur application soit difficile. En tant que membre des Nations Unies, Haïti a ratifié bon nombre de traités et de conventions relatifs à la protection de l’environnement comme les Conventions de 1940 sur la protection de la flore, de la faune et des beautés panoramiques naturelles des pays de l’Amérique, la Convention de Bâle applicable aux domaines de l’eau, de l’assainissement et des déchets, la Convention de Marpol sur les déchets et la Convention de Nagoya sur la protection de la diversité biologique. Dans le domaine sociale, que ce soit les droits de l’homme ou les droits sociaux, Haïti est signataire de la déclaration universelle des droits de l’homme et est partie prenante de plusieurs autres traités et conventions y relatif. La Constitution haïtienne 1987, étant la loi mère qui régit toutes les composantes sectorielles du pays, intègre des considérations particulières et des mesures visant à protéger l'environnement et à garantir un milieu sain à la population. En son article 253, elle stipule que « l'environnement étant le cadre naturel de vie de la population, les pratiques susceptibles de perturber l'équilibre écologique sont formellement interdites ». L'article 257 rappelle que c'est la loi qui détermine les conditions de protection de la faune et de la flore, et sanctionne les contrevenants. C’est dans ce contexte que le Ministère de l’Environnement (MDE) a été créé le 26 janvier 1995, avec pour mission, de formuler et de faire appliquer, d’orienter et de faire respecter la politique du Gouvernement en matières de gestion et de protection de l’environnement, de préservation des écosystèmes et de conservation de la biodiversité pour améliorer la qualité de vie des citoyens, et assurer une utilisation durable de l’environnement et des ressources naturelles. Cependant depuis 2005, c'est le décret sur l'environnement du 12 octobre qui porte sur la gestion de l’environnement et de la régulation de la conduite des citoyens et citoyennes pour un développement durable qui constitue le cadre légal en termes de gestion de l'environnement en Haïti. Ce décret définit la politique nationale de gestion environnementale du pays quoique n'étant appuyé par aucune loi ou arrêté d’application. Il comporte entre autres des dispositions sur les eaux, l’air, la diversité biologique, les résidus solides, les substances et déchets dangereux, les risques liés aux phénomènes naturels, les compétences et responsabilités pour dommage environnemental. a) Principes de base Le chapitre II du Décret de 2005 présente les principes de base qui régissent le cadre de la protection de l'environnement en Haïti:  Article 3.- L’environnement Haïtien est un patrimoine national et un élément essentiel pour le développement durable du pays.  Article 4.-Les écosystèmes et leurs éléments, en particulier les ressources naturelles limitées doivent être utilisées de manière à assurer la productivité optimale et soutenue compatible avec leur intégrité.  Article 5.-La protection de l’environnement doit faire partie intégrante de tout de développement économique et social, de toute politique sectorielle et de leur stratégie de mise en œuvre en vertu du principe général de l’interdépendance entre l’environnement et le développement selon lequel la paix, le développement et la protection de l’environnement sont indissociables.  Article 9.- Toute personne a droit à un environnement sain et agréable. Ce droit est assorti de l’obligation constitutionnelle de protéger l’environnement.  Article 11.- Tout acte préjudiciable à l’environnement engage la responsabilité directe ou indirecte de la personne qui le commet ou le commandite. Le principe pollueur/payeur selon lequel le pollueur devrait se voir imputer les dépenses causées par le dommage qu’il a occasionné, sera appliqué conformément à la loi.

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 15 b) De l'évaluation environnementale Le décret de 2005 introduit le système d'évaluation environnementale comme outil de mise en œuvre de développement durable en Haïti. Le chapitre IV du décret de 2005 comporte les articles suivants :  Article 56.- Les politiques, plans, programmes, projets ou activités susceptibles d'avoir un impact sur l’environnement doivent obligatoirement faire l'objet d'une évaluation environnementale à charge de l’institution concernée. Le processus d’évaluation environnementale couvre l’étude d’impact environnemental (EIE), la déclaration d’impact environnemental, le permis environnemental et les audits environnementaux.  Article 57.- La liste des projets et activités devant faire l'objet d'évaluation environnementale ainsi que les normes et procédures relatives à la mise en route des Études d'impact environnemental (EIE) sont établies par voie réglementaire à la charge du Ministère de l'Environnement (MDE).  Article 58.- la déclaration d’impact environnemental est soumise, par la personne intéressée, à la non-objection du Ministère de l’Environnement selon les procédures établies par ce dernier. De telles procédures tiendront compte en particulier de la nécessité d’institutionnaliser les audiences publiques en vue d’assurer la plus large participation de la population.  Article 59.- La non-objection environnementale est délivrée par le Ministère de l’Environnement pour les projets et activités qui requièrent une évaluation d’impact environnemental.

c) De la surveillance environnementale  Article 62.- La surveillance environnementale est, en tout premier lieu, la responsabilité de chaque personne qui utilise les ressources de l’environnement. L’évaluation environnementale stratégique et le plan de gestion environnementale sont des outils pour l’aider à organiser une meilleure gestion de l’environnement.  Article 63.- La surveillance environnementale incombe à tous les services publics, chacun à ce qui le concerne. Les services directs de surveillances sont cogérés par le Ministère de la Justice et le Ministère de l’Environnement tandis que les services d’appoint relèvent exclusivement d’autres institutions publiques. Plus récemment, en juin 2014, un avant‐projet de loi relative à l’évaluation environnementale en Haïti a été élaboré. Dans sa section sur les procédures d'élaboration et d'approbation des études d'impact environnemental et social l'avant-projet de loi précise que le Plan de Gestion Environnemental et Social (PGES) constitue avec l'Étude d'Impact environnemental et Social (EIES) le cahier des charges environnementales et sociales pour le promoteur du projet en question. Cet avant-projet de loi comprend un certain nombre d'articles relatifs à la surveillance et au suivi environnemental :  Article 36.- L’exécution du PGES est au frais et sous la responsabilité du promoteur. Le promoteur adresse des rapports périodiques de l’exécution du PGES et de l’évolution des paramètres environnementaux et sociaux au ministre chargé de l’environnement. La périodicité des rapports est déterminée par le PGES.  Article 39.- En cas de nécessité dictée par la spécificité et l’envergure du projet, le Bureau national d’évaluation environnementale (BNÉE) peut solliciter le service d’autres entités ou experts pour la surveillance et le suivi. Dans tous les cas, les autorités locales des lieux d’implantation de ces projets seront associées aux travaux de suivi et de contrôle.  Article 40 (1).- Avant la fermeture du projet, le promoteur doit procéder à un audit environnemental dont les modalités de mise en œuvre seront définies par le ministère chargé de l’environnement dans des directives techniques environnementales. (2). Le rapport d’audit est soumis au ministère chargé de l’environnement pour évaluation et délivrance d’un quitus environnemental. Le ministère procède à un contrôle sur site par le BNÉE et tout autre expert requis qui produit un rapport assorti d’un avis motivé. (3). L’obtention d’un quitus environnemental délivré par le ministère chargé de l’environnement est nécessaire pour dégager la responsabilité environnementale du promoteur envers l’État.

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 16 3.2 Autres lois applicables dans le cadre de la présente étude  Arrêté du 12 avril 1919 sur les règlements sanitaires ;  Code d’hygiène et d’assistance publique et sociale produit en 1919 et révisé en 1954. C'est le cadre de référence en matière d’hygiène publique en Haïti. Cependant en ce qui a trait à la gestion des déchets hospitaliers, le ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) a élaboré et publié en 2006 une politique nationale pour la gestion des déchets issus des activités de soins, dans laquelle sont prévues des dispositions à prendre pour un cadre légal qui définira les modes de gestion, de traitement et d’élimination des déchets médicaux. Entre autres, les documents suivants ont aussi été élaborés: une politique nationale pour la sécurité des injections et gestions des déchets issus des activités de soins ; o un plan stratégique national pour la gestion des déchets médicaux ; o un guide de formation pour le personnel de soutien sur la prévention et le contrôle des infections ; o un guide de formation pour les prestataires de soins sur la prévention et le contrôle des infections.  Loi N XV du Code rural François Duvalier sur l’hygiène rurale ;  Code sanitaire panaméricain signé à La Havane le 14 Novembre 1924 et ratifié le 25 juin 1926 ;  Décret du 24 Juin 1940 établissant une procédure célère pour l'application des sanctions prévues en violation des règlements sanitaires ;  Décret du 16 Novembre 1953 sanctionnant le protocole annexé au Code sanitaire panaméricain ;  Code du travail haïtien publié en 1961, révisé en 1984 puis en 2003 et qui, à l'heure actuelle fait l'objet d'une autre révision afin de refléter la réalité actuelle du secteur de l'emploi ; Hygiène Et Sécurité : Le chapitre V du Code du Travail s’intéresse notamment aux travaux nécessitant l’utilisation de matières toxiques et insalubres (art 438) et générant des déchets (art 439), à l’installation obligatoire d’installations sanitaires sur les lieux de travail (art 439), aux équipements de protection sur les lieux de travail et notamment les chantiers (art 440) sur les équipements de protection respiratoire (art 441), sur les échafaudages (art 444), sur l’utilisation des engins et machines(art 447 à 449), sur la mise en œuvre des mesures de sécurité préventive par les entreprises (art 451)sur l’obligation de réembauche d’un travailleur accidenté du fait de son travail (art 452-453) sur la proscription des boissons alcoolisées et des stupéfiants (art 455) l’emport et le poids maximal autorisés de manutention, – 80kg (art 456) sur les dispositions relatives aux logements et repas des personnels(art 458) sur les cantines et leur organisation (art 459) sur la fourniture de produits alimentaires aux travailleurs dans des zones éloignées des services de distribution (art 462) sur les lieux de repos et de récréation (art 460-461) sur le transport des travailleurs aux frais de l’ entreprise (art 466) sur l’aide au logement des travailleurs (art 467) sur les équipements anti- incendie (art 468) sur les lieux d’ aisance et d’hygiène corporelle (art 469- 476) sur le service médical (art 477-480). Sont notamment précisées les dispositions relatives au personnel médical permanent (art 478- 479) et à l’équipement de secours (art480).  Code rural de François Duvalier de 1962 qui réglemente la plupart des composantes sectorielles du pays ;  Décret du 3 mars 1981 créant une loi-cadre régissant la gestion et l’élimination des déchets et prévoyant en même temps les sanctions appropriées.

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 17 3.3 Déclarations, textes et conventions internationaux applicables à l'étude  Déclaration de Stockholm sur l’environnement de 1972 Elle établit le principe de la préservation des ressources naturelles du globe pour une gestion écologiquement rationnelle de l’environnement, la préservation et l’amélioration de l’environnement, la conservation de la nature, la sauvegarde et la sage gestion du patrimoine constitué par la flore et la faune sauvages et leur habitat, la préservation des ressources naturelles du globe, y compris l’air, l’eau, la terre, la flore et la faune, et particulièrement les échantillons représentatifs des écosystèmes naturels.

 Charte Mondiale de la Nature de 1982 Elle établit la nécessité de contrôler les activités pouvant avoir un impact sur la nature, avec évaluation de leurs conséquences et études préalables concernant l’impact sur la nature des projets de développement et à la remise en état des zones dégradées en vue de les rendre conformes à leur potentiel naturel et compatibles avec le bien-être des protestations affectées.

 Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone de 1988 Selon cette convention, les gouvernements sont convenus de prendre des mesures pour protéger la santé humaine et l’environnement contre les effets nocifs résultant ou pouvant résulter des activités humaines qui modifient ou peuvent modifier la couche d’ozone et se sont engagés à protéger la couche d’ozone et à coopérer pour la recherche scientifique et l’échange de renseignements afin de mieux comprendre les processus atmosphériques ainsi que les aspects techniques et économiques.

 Déclaration de Rio de 1992 Vingt ans après Stockholm, la Conférence de Rio connue sous l'appellation de Sommet Planète Terre s'est tenue du 3 au 14 juin 1992. Durant cette réunion fut produite la Déclaration de Rio qui parachève la globalisation du droit international de l’environnement et la formulation de vingt-sept (27) principes définissant les droits et responsabilités des États pour garantir l’intégrité de l’environnement mondial dans le processus de développement. Cette Déclaration est organisée autour de deux grandes préoccupations apparues pendant l’intervalle des vingt (20) années qui ont séparé ces deux conférences: la détérioration de l’environnement quant à sa capacité à entretenir la vie, et l’interdépendance de plus en plus accentuée entre les progrès économiques à long terme et la nécessité d’une protection de l’environnement.

Parmi les principes ayant vu le jour dans la foulée se trouvent:  le principe de précaution (No 15) décrit comme suit « En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l’environnement » ;  le principe « pollueur-payeur » (No 16) sur l’internalisation des coûts en matière d’environnement qui prévoit que « Les autorités nationales devraient s'efforcer de promouvoir l'internalisation des coûts de protection de l'environnement et l'utilisation d'instruments économiques, en vertu du principe selon lequel c'est le pollueur qui doit, en principe, assumer le coût de la pollution, dans le souci de l'intérêt public et sans fausser le jeu du commerce international et de l'investissement » ;  le principe de la généralisation de l’évaluation de l’impact sur l’environnement (No 17) qui stipule que « Une étude d'impact sur l'environnement, en tant qu'instrument national, doit être entreprise dans le cas des activités envisagées qui risquent d'avoir des effets nocifs importants sur l'environnement et dépendent de la décision d'une autorité nationale compétente ».

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 18  Convention sur la Diversité Biologique (CDB) Adoptée le 22 mai 1992 duquel découle le protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques qui établit les principes de notification et information, de l'évaluation et de la gestion des risques.

3.4 Contexte institutionnel Créé le 26 janvier 1995, le MDE a pour mission, de formuler et de faire appliquer, d’orienter et de faire respecter la politique du Gouvernement en matières de gestion et de protection de l’environnement, de préservation des écosystèmes et de conservation de la biodiversité pour améliorer la qualité de vie des citoyens, et assurer une utilisation durable de l’environnement et des ressources naturelles.

En ce qui a trait aux évaluations environnementales le MDE a élaboré un guide général de réalisation d'une étude d'impact environnemental qui présente 1) le contenu des études d'impacts; 2) la démarche à suivre pour réaliser une étude d'impact ; 3) les modalités de présentation de l'étude d'impact au ministère.

L'avant-projet de loi de 2014 présente les principes fondamentaux et le cadre institutionnel du Bureau National d'Évaluation Environnementale (BNÉE) récemment créé au sein du ministère qui est un service technique déconcentré dont la mission est d'assurer la promotion et la mise en œuvre du système national d’évaluation environnementale, notamment les études d’impacts environnemental et social (ÉIES), les évaluations environnementales stratégiques (ÉES), les audits environnementaux, et la participation publique.

Le BNÉE comprend les services suivants :

 un secrétariat de la Direction générale ;  une direction des Études d’impacts sur l’environnement ;  une direction des Politiques, études générales et évaluations environnementales stratégiques ;  une direction de Contrôle, suivi et audit environnemental et social ;  une direction de Communication, participation publique et coordination des audiences publiques ;  une direction administrative et financière incluant la régie des recettes.

Les attributions, l’organisation et le mode de fonctionnement de ce bureau seront fixés par une loi portant sur son organisation et son fonctionnement. Plusieurs organismes gestionnaires des études d'impact sont présentés dans l'avant-projet de loi de 2014, entre autres :

 Les agences nationales de l’environnement qui s’occupent entre autres, d’assurer la compatibilité des projets, programmes, plans et politiques de développement avec l’environnement en assurant la coordination du processus d’ÉE, le suivi des plans de gestion environnementale (PGE) issus des études fournies par les promoteurs.  Les agences nationales d’évaluation environnementale qui sont des organismes indépendants de tout ministère ou agence publique, dont la mission est de promouvoir et d’administrer les politiques et les pratiques d’évaluation environnementale dans le pays.  Les bureaux nationaux en charge des évaluations environnementales qui sont des institutions publiques autonomes fonctionnant suivant le modèle des agences nationales d’évaluation environnementale, mais ne possédant pas de conseil d’administration coordination de la mise en œuvre et du suivi de la politique nationale en matière d'évaluation environnementale, et de la participation publique.  Les sous-directions ou services techniques relevant des directions nationales en charge de la gestion de l’environnement qui sont des services techniques chargés de la mise en œuvre partielle ou intégrale des ÉIES.

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 19 D'autres structures comme les cellules environnementales des ministères sectoriels et les comités techniques d’évaluation seront aussi impliquées dans les procédures en lien avec les études d'impacts. Les premières sont des cellules établies au niveau de chaque ministère sectoriel, et chargée de l'intégration de la dimension environnementale dans les politiques sectorielles respectives, dans une optique de développement durable. Les deuxièmes sont des comités ad hoc ou permanents, chargés de l’examen des rapports d’études d’impact environnemental et social, et composés en général des représentants des directions techniques du ministère de l’environnement, des ministères sectoriels, de la société civile, et de personnes ressources choisies au cas par cas.

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4. ANALYSE DES ALTERNATIVES ET LEURS IMPACTS 4.1 Situation actuelle Actuellement il existe environ 6 centres de santé à Léogane, des privés et des semi-privés. Le Centre materno infantile étant le seul établissement public qui offre des soins liés à la maternité dans la commune. La gamme de service offert est très limitée à cause du manque de personnel. Il offre les soins allant de la consultation à l'accouchement mais se limite aux accouchements simples car il ne dispose pas de bloc opératoire. L'hôpital de Médecins Sans Frontière (MSF) de la commune offre une gamme de services plus variés mais leur coût n'est pas toujours accessible à toute la population. D'un autre côté, selon les propos recueillis auprès du médecin en chef du centre de santé, l'hôpital MSF va fermer ses portes dans les prochains mois selon le plan de retrait de leur mission en Haïti. Ceci implique que la demande de services liée à la santé maternelle et aux soins néonataux de la commune va augmenter. Par ailleurs, le centre dépend beaucoup du bureau de l'Unité Communale de Santé pour son fonctionnement. C'est grâce à la génératrice, aux panneaux solaires et à l'inverter de l'UCS que le centre dispose de quelques heures d'énergie électrique. Le centre ne dispose pas d'incinérateur ce qui rend la gestion des déchets médicaux difficile. Quoiqu'un tri à la source soit pratiqué l'élimination finale des déchets est problématique.

4.2 Scenario sans projet Actuellement le centre reçoit quotidiennement entre 50 et 70 patients parmi lesquels des femmes enceintes et des enfants. Il fournit les soins de base (consultation et suivi pré et post-partum), il n'offre pas les soins néonataux qui manquent dans la commune. En cas de complication, le centre est obligé de référer les patientes vers les centre mieux équipés. L'option de ne pas réaliser le projet de construction de la clinique SONUB serait préjudiciable pour la population de la commune dont la population majoritairement n'a pas les moyens économiques de fréquenter les centres de santé privés ou semi-privés.

4.3 Scenario avec projet La réalisation du projet apporte plusieurs avantages :  augmentation de la gamme de services offerts dans la commune par un établissement public  accès aux soins de maternité et néonataux institutionnels à moindre coût pour la population  amélioration de la santé des mères et des enfants de manière générale  un centre de santé mieux équipé  un accès plus rapproché à des soins pour la population  une meilleure prise en charge des grossesses et du suivi post-partum  réduction significative de la mortalité maternelle et infantile  création de nouveaux emplois à court et moyen terme  amélioration du niveau de vie de la population

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5. IDENTIFICATION ET ANALYSE DES IMPACTS DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT Les principaux impacts anticipés du projet de construction de la clinique maternité SONUB concernent principalement :  La phase de construction : possible perturbation du fonctionnement général du Centre materno infantile de Léogane qui va abriter la nouvelle clinique, modification de l’utilisation actuelle du sol, impact sur le paysage environnant, abattage d’arbres, poussière, vibrations, circulation plus importante de machinerie, de la piste de desserte, création d’emplois locaux ;  La phase d’exploitation : génération d’un flux plus important de déchets et d’eaux usées, augmentation du volume de déchets anatomiques et infectieux, possible contamination du sol et des eaux souterraines, création d’emplois. Les impacts potentiels sont identifiés et sont évalués selon le degré d’importance anticipé. L’évaluation se base sur la connaissance actuelle du projet et de ses activités, des connaissances actuelles des composantes de la zone d’étude et finalement sur la compréhension, basée sur la littérature, des enjeux d’un tel projet dans un milieu d’insertion comme Léogane. Les degrés d’importance de l’évaluation sont les suivants :  un impact faible (ou négligeable) correspond à une modification mineure de la nature ou de l’usage d’un élément sans qu’il n’y ait de conséquences notables.  un impact modéré correspond à une modification partielle de la nature ou de l’usage d’un élément environnemental identifié comme étant d’importance moyenne. Un impact de cette nature est perçu par une fraction limitée de la population de la zone d’étude.  un impact fort (ou négatif) correspond à une modification profonde de la nature ou de l’usage d’un élément environnemental identifié comme étant de forte importance. Un impact de cette nature remet en cause l’intégrité d’un ou de plusieurs éléments du milieu naturel, ou en réduit fortement l’utilisation ou la qualité.  un impact résiduel correspond à l'impact qui subsiste après l'application d'une mesure d'atténuation.  un impact positif résulte d’une activité du projet qui améliore la situation existante pour une composante du milieu.

5.1 Milieu physique a) Dégradation et contamination des sols Description  Le drainage inadéquat du site joue sur les propriétés physico-chimiques du sol. Sur le site, une couche verdâtre superficielle a été observée et est liée à une mauvaise circulation de l’air dans le sol. L’eau stagnante peut causer l’asphyxie des micro-organismes vivants dans le sol. Lors des travaux de préparation de sol et de construction, des purges doivent être réalisées pour enlever ces couches de sol si toutefois elles sont encore visibles.  Les travaux de préparation de site tel le débroussaillage peuvent exposer le sol à l’érosion que ce soit par l’action du vent ou par l’arrachement des particules sédimentaires en période pluvieuse.  Durant la phase de construction, les travaux d’excavation peuvent affecter la structure et la texture du sol. En effet la circulation d’engins lourds risque de provoquer le tassement du sol, qui, par la suite va diminuer son aération et nuire au bon fonctionnement de sa microfaune. Si les travaux s’effectuent en période pluvieuse, à cause de la topographie plane du site et de la texture argileuse du sol, le risque de compactage sera élevé.  Durant la phase de construction, les sols risquent aussi d’être contaminés par les fuites ou les déversements accidentels d’hydrocarbures induits par la présence et la circulation de véhicules et engins de chantier.

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 22  Durant la phase d’exploitation de la clinique, une mauvaise gestion des déchets peut conduire à la contamination des sols par percolation des lixiviats si ces derniers sont laissés sur le sol.  En phase d'exploitation de la clinique et de fonctionnement de l'incinérateur, si les cendres et les autres résidus de l'incinération des déchets biomédicaux ne sont pas correctement gérés, ils peuvent exposer le sol au risque de contamination. Mesures d’atténuation proposées Les mesures à suivre pour minimiser ces impacts négatifs seraient de :  S'assurer de limiter la formation de dépressions humides et prévoir un système de drainage adéquat au cours de la construction.  Limiter au strict minimum les aires de débroussaillage et d'abattage d'arbres.  Procéder par étape à l’excavation des sols.  Procéder à la réhabilitation des aires perturbées au fur et à mesure que se font les travaux.  Éviter le plus possible les zones susceptibles d'érosion et de déstabilisation sachant que la zone présente une morphologie particulièrement bien adaptée pour limiter naturellement ces phénomènes d’érosion.  Réaliser les travaux de purge, fouille ou excavation de préférence en période sèche.  Stocker soigneusement le sol excavé pour être réutilisé dans la mesure du possible que ce soit en remblai ou pour des travaux d’aménagement paysager si il s’agit de terre arable.  Mettre en œuvre le programme de gestion des déchets tant domestique que médicaux du PGES.

Impact résiduel en phase construction : Faible Impact résiduel en phase d’exploitation : Faible

b) Qualité des eaux souterraines Description  Dans la zone de Léogane, l’eau souterraine est peu profonde, elle constitue la source d’approvisionnement potentiel en eau pour les besoins domestiques via un système de pompage. Non loin de la surface du sol, elle peut être exposée à la pollution d’hydrocarbures déversés par la machinerie et à la pollution issue des eaux usées produites lors de la construction. Ces eaux dérivées en phase de construction contiennent souvent des matériaux en suspension, des adjuvants, et des polluants capables d’altérer la qualité de l’eau souterraine. Dans ce contexte, il faut sensibiliser l'entrepreneur aux risques de contamination pour la nappe d’eau peu profonde, le mettre en garde contre une mauvaise gestion des eaux usées, et des matériaux de construction afin de prévenir et contrôler les risques de contamination.  Actuellement, les eaux provenant des sanitaires et du nettoyage des dispositifs médicaux sont déversées dans la fosse septique du centre. La conduite utilisée pour l’évacuation est en PVC. Les eaux de lavage de l’établissement et des poubelles sont jetées sur le sol de la cour.  Durant la phase de construction les eaux souterraines peuvent être contaminées par infiltration à cause des déversements accidentels suite à une mauvaise manipulation ou une fuite d’hydrocarbure.  Les travaux d’entretien de la machinerie du chantier peuvent aussi générer des résidus dangereux pour les eaux souterraines s’ils se font à même le sol. Les déchets générés par ces travaux comme les huiles usagées, les batteries et filtres usées et souillées par des hydrocarbures ou d’autres substances dangereuses peuvent aussi s’infiltrer dans le sol et atteindre la nappe phréatique qui, selon le personnel du centre est peu profonde.

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 23  Durant la phase d’exploitation les eaux souterraines seront exposées au risque de contamination par les eaux usées de la clinique. Elles peuvent être de 3 types : les eaux noires qui sont hautement polluées puisque contenant des fortes concentrations de matières fécales, de sang et d’urine ; les eaux grises qui sont celles qui contiennent des résidus plus dilués comme celles des cuisines, des douches, les eaux de lavage et de procédés de laboratoire ; les eaux pluviales peuvent être les moins souillées mais représentent un apport supplémentaire devant être géré. Les eaux usées de la clinique peuvent contenir des produits chimiques, des produits pharmaceutiques, des agents biologiques contagieux et d’autres agents pathogènes.  La décharge de ces eaux dans l’environnement sans les traiter présente un risque important de contamination des eaux souterraines et peut causer des maladies hydriques comme le choléra et des maladies à transmission vectorielle comme le paludisme et la filariose. Actuellement les eaux de lavage de bâtiments, des véhicules, des poubelles et de la lessive des vêtements des patients hospitalisés, des résidents et des stagiaires sont jetées sur la cour du centre, cette pratique peut favoriser la reproduction et la propagation de parasites dans le sol qui peuvent atteindre la nappe phréatique.

Mesures d’atténuation proposées Les mesures à suivre pour minimiser ces impacts négatifs seraient de :  Prévoir, pendant la phase de construction, un espace étanche dédié à l’entreposage et l’entretien de la machinerie.  Prévoir du matériel absorbant et des contenants en vue de contenir tout déversement éventuel et de récupérer le sol contaminé par des hydrocarbures ou des huiles.  Réaliser le transvasement d’hydrocarbure, le lavage de la machinerie ou toute autre opération produisant des eaux usées sur une aire étanche pour éviter toute percolation vers la nappe phréatique. Ces eaux doivent être collectées et évacuées de manière sécuritaires soit par un canal collecteur ou par dans des contenants pour être acheminées à la fosse septique.  Pratiquer la ségrégation, la minimisation et le stockage sécuritaire des eaux usées est recommandé. La séparation des eaux de pluies et des eaux usées peut être une bonne option afin de diminuer la quantité d’eau qui va dans la fosse septique. Les eaux de pluies une fois stockées peuvent être utilisées pour l’arrosage de plantes, pour vider les toilettes, pour le lavage des véhicules. Réduire au strict nécessaire la quantité d’eau utilisée est aussi une option pour réduire les risques de contamination. Les eaux usées hautement contaminées comme celles contenant des produits chimiques, des colorants pharmaceutiques devraient subir un premier traitement avant d’être déversées dans la fosse septique soit par une neutralisation acide-base ou par filtration pour éliminer sédiments. Impact résiduel en phase de construction: Nul Impact résiduel en phase d’exploitation : Moyen c) Drainage Description  Le fait d'avoir orienté l'entrée du centre vers la route secondaire a beaucoup diminué le risque d'inondation auquel faisait face le centre de santé. Cependant à cause du fait que le terrain soit situé en dessous du niveau de la route et vu sa topographie plane, les eaux de pluies peuvent s'y accumuler si des travaux de drainage ne sont pas mis en œuvre.

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 24 Mesures d’atténuation proposées Les mesures à suivre pour minimiser ces impacts négatifs seraient de :  Définir un profil hydraulique qui permette l'écoulement des eaux vers l'aval du site pour éviter leur accumulation aux abords de la clinique.  Durant la phase de construction, éviter toute accumulation d'eau sur le chantier. Les eaux des mares et des flaques devront être rapidement évacuées pour éviter la prolifération de moustiques et les mauvaises odeurs.  Réaliser les travaux de préférence en période sèche.  Prévoir l'entretien périodique des fossés aménagés durant la phase d'exploitation. Impact résiduel en phase de construction: Faible Impact résiduel en phase d’exploitation : Faible

d) Qualité de l'air Description  La méthode actuelle d’élimination des déchets produits sur le site est inefficace et inadaptée, et va à l’encontre des principes de protection de l’environnement. Au cours de la phase de construction, des déchets volatils néfastes à la qualité de l’air seront produits, comme le ciment, la poussière et les fumées.  La poussière générée par le va-et-vient de la machinerie ainsi que lors des activités de déchargement des camions transportant les matériaux risque d’altérer la qualité de l’air localement durant la construction de la clinique. Ces poussières peuvent causer des troubles respiratoires chez les patients ainsi que le personnel de l’hôpital.  Les gaz d’échappement provenant de la machinerie vont contribuer à polluer le milieu ambiant.  En phase d’exploitation, la mauvaise gestion des déchets solide et liquide peut causer des mauvaises odeurs, des fumées et des poussières nuisibles susceptibles d’altérer la qualité de l’air ambiant.

Mesures d’atténuation proposées Les mesures à suivre pour minimiser ces impacts négatifs seraient de :  Utiliser des abats-poussière non dangereux comme l’eau pour réduire les levées de poussière.  Fixer des limites de vitesse pour la machinerie de chantier.  Utiliser systématiquement des bâches de protection recouvrant les bennes des camions transportant des matériaux.  Procéder à la décharge des camions transportant les matériaux en plaçant le camion en contre vent, donc en orientant la décharge selon le souffle du vent, le camion servant de barrière le temps de la décharge.  Réaliser l’entretien de la machinerie sur une base périodique pour éviter les émissions de gaz contaminants et nocifs.  Disposer les sols excavés selon les spécifications de mise en dépôt prévues dans le PGES et les décompacter au besoin, le temps d’en disposer adéquatement.  Travailler durant des heures conformes aux périodes de fonctionnement du centre de santé pour réaliser les activités productrices de poussières et de fumées et aussi, essayer de minimiser leur dégagement.  Suivre le programme de gestion des déchets tant domestique que médicaux proposé dans le PGES.

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 25 Impact résiduel en phase de construction : Nul Impact résiduel en phase d’exploitation : Faible

5.2 Milieu biologique a) Pertes de la végétation Description  Les espèces végétales menacées sont constituées essentiellement d’herbes et de quelques arbustes. Les grands arbres sont très espacés et sont placés en bordures du site. Il n’y aura pas de pertes d’arbres. Les animaux présents sur le site étant conduits à la corde, pourront être simplement déplacés lors de la construction pour éviter des accidents.  Le site ne se trouve pas dans une zone présentant un intérêt écologique majeur. Les arbres existant sur le site ne présentent pas non plus d’intérêt écologique et ne font pas partie des espèces menacées. Ce sont des arbres pour la plupart natifs de la zone.  Il n’est pas apparu d’espèce remarquable ou objet de protection particulière sur le site et la faune identifiée est la faune commune de la zone. De ce fait, la construction de la clinique n’est pas susceptible d’être à l’origine d’un déséquilibre de la faune par une destruction partielle.

Mesures d’atténuation proposées Les mesures à suivre pour minimiser ces impacts négatifs seraient de :  Réduire la coupe d’arbres au strict minimum.  Valoriser le bois issu de l’abattage selon son potentiel.  Compenser la perte de végétation par la mise en terre d’arbres jeunes.  Utiliser des arbres natifs de la région pour favoriser leur acclimatation. Ils doivent être assez matures pour pouvoir résister au choc et s’adapter au nouvel environnement.  Utiliser des plantules mesurant au moins 50 cm de haut, présentant un tronc non bifurqué et des racines bien développées en proportion de 3 arbres par arbre abattu. Impact résiduel en phase de construction : Nul

5.3 Milieu humain a) Altération du paysage Description  Dans l’espace réservé pour la construction de la nouvelle clinique, il n’y aura pas de coupe d'arbres existant hormis un manguier qui se trouve dans l'emprise du projet. Une petite parcelle de terrain où sont plantés des bananiers sera aussi affectée lors de l'implantation des travaux. Il n'y aura pas de démolition susceptible d'altérer le paysage, cependant la mobilisation de la machinerie, l'installation de chantier et l'érection des bâtiments constitueront des éléments nouveaux du paysage.

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 26  L’aménagement de la nouvelle clinique dans un espace utilisé antérieurement pour l'entreposage et l'élimination des déchets va redéfinir l'aspect du centre hospitalier de Léogane. Les utilisateurs auront une autre perception des conditions dans lesquelles les soins en santé maternelle et néonatale sont prodigués.

Mesures d’atténuation proposées Les mesures à suivre pour minimiser ces impacts négatifs seraient de :  Limiter les travaux de préparation de sol strictement à l'emprise du projet.  Aménager, dans la mesure du possible, les nouvelles infrastructures de manière à ne pas perturber le paysage environnant en les intégrant aux bâtiments déjà existants soit en utilisant les mêmes matériaux, soit en privilégiant la même structure de bâtiment. Impact résiduel en phase de construction: Nul Impact résiduel positif en phase d'exploitation: Moyen

b) Environnement sonore Description  Quoique le site soit situé en zone urbaine, à proximité d’une route nationale, d'un marché et d'une station de transport en commun, le bruit produit durant les travaux de construction, peut perturber le fonctionnement du centre de santé existant, du bureau de l’UCS et les autres institutions aux environs du site.  Le bruit généré peut distraire le personnel du centre de santé et de l'UCS en particulier.  Le bruit peut rendre difficile les opérations comme les consultations au cours desquelles il faut suivre le rythme des battements du cœur des patients.  Le bruit peut augmenter les crises de migraine ou de céphalée des patients.

Mesures d’atténuation proposées Les mesures à suivre pour minimiser ces impacts négatifs seraient de :  Le centre de santé ferme ses portes dès 2:00 heures de l'après-midi. Il est recommandé d'effectuer les travaux bruyants après la fermeture du centre afin de minimiser l'impact du bruit sur son fonctionnement.  Placer des signaleurs pour aider les chauffeurs des camions à faire les opérations de recul en limitant l’usage du klaxon à l’intérieur du centre.  Sensibiliser les travailleurs (chauffeurs, maçons, ferrailleurs, charpentiers et autres) afin d’éviter de produire du bruit susceptible de perturber le fonctionnement du centre.  Aviser par des annonces les patients et le personnel des établissements situés à proximité du site des travaux de la nouvelle construction et des nuisances sonores qui risquent de se produire. Impact résiduel en phase de construction: Moyen

c) Fonctionnement du centre de santé materno infantile de Léogane  La pompe du puits artésien du centre risque d'être endommagée par la circulation de la machinerie de chantier car elle se situe non loin de l'espace où sera implanté le projet.

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 27  Les conduits d'eau en PVC du centre de santé sont des tuyaux superficiels qui longent le mur du centre ainsi que sa clôture est. Ces conduits risquent d'être endommagés lors des travaux de préparation de sol et de construction.  Le centre de santé de Léogane est doté d'une seule barrière servant pour l'entrée et la sortie au centre. L'utilisation de cette barrière lors des travaux peut rendre difficile la circulation des patients et du personnel du centre.  La mauvaise disposition des matériels et des matériaux de chantier peut obstruer les passages-piéton utilisés par le personnel et les patients du centre de santé.  Le bruit produit par les travaux peut interférer avec les activités qui se font à l'intérieur du centre.  La circulation de la machinerie de chantier peut augmenter les risques d’accident pour les patients et le personnel du centre de santé.

Mesures d’atténuation proposées Les mesures à suivre pour minimiser ces impacts négatifs seraient de :  Éviter dans la mesure du possible d'endommager la pompe à eau du centre de santé.  Localiser les conduites en PVC et éviter de les endommager lors des travaux.  Éviter de bloquer la barrière du centre afin de ne pas perturber le va-et-vient des patients et du personnel.  Placer des signaleurs avec drapeau pour faciliter la circulation de la machinerie.  Faire respecter les normes en vigueur en matière de bruit, vibrations et gaz d’échappement par les chauffeurs.  Stocker les matériels et les matériaux de chantier de manière à ne pas gêner la circulation du personnel et des patients.  Exiger le respect des limites de vitesse fixées pour éviter les risques d’accident.  Exiger le respect des règles de chargement des camions pour éviter les accidents. Impact résiduel en phase de construction : Faible

d) Risques pour la santé et la sécurité des travailleurs Description  Les travailleurs sont exposés à plusieurs types de risques parmi lesquels : les blessures, les chutes, les maladies. Les blessures peuvent être causées entre autres soit par la mauvaise manipulation de matériels soit par des accidents, les chutes peuvent avoir lieu lors des travaux en hauteur comme sur des échelles mais aussi en circulant sur des surfaces glissantes ou aux abords de fouilles, le risque d'être malade provient aussi entre autres de la manipulation ou l'exposition à des produits dangereux soit par inhalation ou par contact direct avec la peau.

 Au regard de la gestion des déchets qui se fait actuellement sur le site, lors des premiers travaux de préparation de site, les travailleurs sont exposés à des déchets coupants comme les débris en verre qui sont jetés à même le sol à l'endroit où sera implanté la clinique.

Mesures d’atténuation proposées Les mesures à suivre pour minimiser ces impacts négatifs seraient de :  Appliquer le code du travail en vigueur.  Procéder à la délimitation et la sécurisation des aires de travail par des barrières de protection.

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 28  Restreindre l'accès aux aires de travail seulement au personnel qualifié et autorisé.  Mettre des EPI (Équipement de Protection Individuelle) et des EPC (Équipement de Protection Commun) certifiés et adaptés aux travaux à effectuer à la disposition des travailleurs. Le renouvellement des stocks d'ÉPI/ÉPC doit être fait selon les besoins.  Rendre le port des ÉPI obligatoire sur les aires de travail.  Restreindre les accès et la manipulation des matières dangereuses présentes sur les aires de travail au seul personnel autorisé.  Mettre à disposition une trousse de secours sur les aires de travail.  Assurer la présence d’un responsable de santé et sécurité sur les aires de travail. Les coordonnées de ce responsable ainsi que la chaîne de communication en cas d'accident doivent être connus par tout le personnel.  Mettre le plan de santé et sécurité sur chantier présenté dans le PGES en application.

Impact résiduel en phase de construction: Faible

e) Risques pour la santé et la sécurité de la population Description  Le carrefour où se trouve le centre de santé est très fréquenté. Mis à part l'existence de la station de transport et du marché, un centre d'enseignement se trouve non loin. A cause de la présence du chantier, le flux de véhicules incluant des engins lourds va augmenter dans cet espace. Les risques d'accident de la route ou de chute de pierres transportées par les camions pour les travaux vont augmenter.  Lors des travaux de préparation de terrain et de construction, les poussières peuvent affecter le système respiratoire des personnes.  Le bruit causé par la machinerie peut augmenter les maux de tête des patients souffrant de ce problème.  Les patients et personnel du centre en particulier les enfants, les femmes enceintes et les vieillards sont les plus à risque. Ils risquent de trébucher sur des matériels ou des matériaux mal stockés, de glisser sur des restes de matériaux laissés sur le sol, de tomber, ou de se blesser.  La venue de nouveaux individus dans la zone à cause des travaux peut augmenter les risques de transmission de maladies et créer des conflits avec la population locale.

Mesures d’atténuation proposées Les mesures à suivre pour minimiser ces impacts négatifs seraient de :  Dans ce contexte, déplacer la station de transport en commun du carrefour vers l'intérieur afin de réduire les risques d'accidents.  Recouvrir les camions avec des bâches et ne pas les surcharger.  Éviter l'usage du klaxon dans l'enceinte du centre et ne pas prévoir des travaux durant la nuit.  Délimiter et sécuriser les aires de travail par des barrières de protection pour éviter les chutes et les accidents.  Restreindre l'accès aux aires de travail seulement au personnel qualifié et autorisé.  Respecter les limites de vitesse fixées et les règles de chargement des camions pour éviter les accidents.  Sensibiliser les travailleurs externes de la zone sur le comportement à adopter durant la période des travaux.  Exiger le respect du code la route haïtienne pour éviter les accidents.

Impact résiduel en phase de construction : Nul

Juillet 2015 ÉIES - Clinique de maternité SONUB - Léogane N/D : 115 049 29 f) Emplois et retombées économiques Description  La construction de cette nouvelle clinique constituera un gain pour la communauté de Léogane. A court terme, lors de construction, des emplois vont être créés autant pour les petits métiers que pour la main d’œuvre qualifiée. A moyen et long terme grâce au fonctionnement de la clinique de nouveaux emplois seront créés.  Avec la venue des employés de la firme de construction sur les aires de travaux, les marchands informels dont le petit commerce se trouve dans les environs enregistreront une augmentation de leurs ventes.

Mesures de bonification proposées  Privilégier la main d'œuvre locale pour les travaux de construction.  Appliquer le code du travail en vigueur.

Impact résiduel en phase de construction : Moyen

Juillet 2015