L’église Saint Pierre de Druye

L'église de Druye, dédiée à saint Pierre, est connue Brillac, archevêque de . Révolution. dès 1081 (ecclesia S. Petri de Droe) dans le cartu- Des fresques du début des années 1900 ont été laire de l’abbaye de Noyers, abbaye dont dépendait Le samedi 23 mai 1562 l’église est en partie pillée peintes sur les murs de la chapelle sud, de l’abside le Prieuré-cure de Druye, suite à une donation du par une compagnie de Huguenots à cheval qui allait en cul de seigneur de cette paroisse. à . Le lendemain une autre bande, parmi les- four et le quelles se trouve Pierre Bauldré de Savonnières, plafond Des éléments de maçonnerie en petit appareil du détruit l’autel et les peintures et pille tout ce qui du premier édifice subsistent à la base du mur de fa- reste dans l’église. chœur. çade. Pour l'essentiel l'édifice actuel est du XIIème Suite à ces saccages le collatéral est supprimé et on Ces siècle. Il comprend une nef couverte en charpente et peut voir aujourd’hui la trace des travées de fresques un chœur voûté en berceau brisé que prolonge une l’époque. ont été abside semi-circulaire éclairée de trois fenêtres en réalisées plein cintre. Le clocher, recouvert d’ardoises, masque en partie par l’Ab- la façade. Il a été construit au XVIII ème siècle. bé Brisa- Durant la Révolution l’abbaye de Noyers est dé- cier qui possédée de son prieuré. avait créé L’abbé Pierre Ploquin, qui une en- fut vicaire de cette pa- treprise roisse, refusa de prêter d’ébénis- serment à la Constitution terie, de civile du clergé et s’enfuit décora- à Paris au couvent des tion mu- Sulpiciens d’Issy. Il fut rale et de arrêté avec tous les prêtres sculp- présents le 15 aout 1792 ture. et incarcérés au couvent Les frises, Fresques des années 1900, des Carmes. Le 2 sep- les torsades, œuvres de l’Abbé Brisacier tembre 1972 il fut massa- les entrelacs Au début du 16ème siècle, côté méridional, sont cré en dans ce couvent Bx Pierre Ploquin et les guirlandes forment un ensemble rappelant les ajoutés un collatéral (disparu), et une chapelle s'ou- avec 217 autres prêtres. couleurs utilisées pour la décoration des églises au vrant sur l'extérieur par un porche en charpente. La L’abbé Ploquin a été proclamé Bienheureux le 17 Moyen Age. Une série de saints ont été peints à la chapelle est bénite en 1519 par Mgr Christophe de octobre 1926 avec d’autres prêtres martyrs de la base des murs.

La vie du Bienheureux Pierre Ploquin . Pierre Ploquin est né le 12 décembre 1762 à . Il vit en famille tout d’abord à Villandry puis à où ses parents, Jean PLOQUIN qui a épousé Marie-Agathe Petit le 15 février 1762, mes ancêtres, sont les maîtres de la poste aux chevaux. Pierre commence ses études au Collège Royal de Chinon en 1772 puis entre au grand séminaire d’Angers en 1780 où il est ordonné prêtre en mai 1787. Il devient vicaire en juin 1787 et choisit d’exercer son ministère dans l’humble paroisse de Druye en Indre-et-Loire, non loin de Langeais à l’Ouest de Tours. Mais le destin et les aléas de l’Histoire vont tragiquement boule- verser sa vie puisque, le 16 mars 1792, la municipalité de Lan- geais prend un terrible arrêté d’expulsion contre une douzaine de prêtres réfractaires et les chasse ignominieusement de la com- mune. Pierre part alors à Paris où il est accueilli chez les Sulpi- ciens d’Issy où son frère cadet, Jacques-Martin, est économe. Le 29 juin, il rédige son testament et sur les deniers qu'il possède, soit huit mille Livres de l’époque, il lègue la moitié à sa famille et l’autre moitié aux pauvres de Druye, Langeais, Villandry et Chinon. Considéré comme ennemi de la Patrie et rebelle à la Constitution Civile du Clergé après avoir prononcé « J'appartiens à l'Église catholique, apostolique et romaine », il est arrêté le 15 août 1792 par une bande de soudards sanguinaires, les « Bonnets rouges », dirigés par le sinistre Lazovski surnommé « Le Fou- Statue en pierre du XVème siècle droyant ». Sous escorte, 31 Sulpiciens d’Issy et l’abbé Ploquin sont alors conduits manu militari jusqu’à la prison improvisée des Carmes, insultés et maltraités par une foule parisienne sur- voltée. Une mise au À Paris, le 2 septembre 1792 dans l’abbaye des Carmes, après tombeau du un simulacre de procès rapidement expédié, Pierre PLOQUIN est condamné à mort et aussitôt sauvagement assassiné, avec un XVIIIème grand nombre de ces compagnons, à coups de piques et de siècle sabres. Plus tard, l’abbé de la Pannonie, blessé et miraculeuse- ment rescapé de cette innommable tragédie, écrira : « Je n’ai en- tendu se plaindre aucun de ceux que j’ai vu massacrés ». Mon digne cousin fut proclamé Bienheureux à Saint-Pierre de Rome le 17 octobre 1926. Un vitrail et sa statue l’ont depuis immortalisé dans l’église de Druye où il exerça son sacerdoce de 1787 à 1792. L’église

Récit d’un de ces lointains cousins, alors que la barba- Saint Pierre

Paroisse Notre-Dame du Cher 1 boulevard Léo-Lagrange 37510 BALLAN-MIRE, Tel 02 47 53 00 52 DRUYE [email protected] messe le dimanche à Ballan à 10h30