Liberté • Egalité • Fraternité

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE l aSTITUT A T 1 0 N A L 0 E RECHI! C H DRACSRA ARC H É 0 L 0 G I Q U -E P R -É V EN T V E S - 5 m, 2005

; v * COURRIER ARRIVEE

Département : Côtes d'Armor

COMMUNE : TRÉMÉVEN CHÂTEAU DE COËTMEN (22 370 0001 AH)

Rapport de diagnostic archéologique Arrêté de prescription n° 2004 / 020

Sous la direction de Jocelyn Martineau

Avec la collaboration de: Emmanuelle Coffineau, Marc Dumas, Gilles Feuillet, Fabien Sanz-Pascual, Frédéric Boumier

Octobre-Novembre 2004 mo

SERVICE REGIONAL DE E ARCHEOLOGIE DE BRETAGNE, avenue Charles Foulon, 35700 RENNES CHÂTEAU DE COËTMEN EN TRÉMÉVEN Côte d'Armor

Table des matières Résumé 2 1 - Cadre d'intervention 6

1.1 -Le cadre géographique, topographique et géologique 6

1.2 - Le contexte historique 8

1.3 - Le territoire historique 8

2 - La recherche actuelle sur la fortification médiévale en Bretagne 8

3 - Méthodologie d'intervention 10

3.1 - Le débroussaillage 10

3.2 - Le diagnostic archéologique 11

3.3 - Le levé topographique 11

4 - Les résultats 13

4.1 -L'occupation primitive 13

4.2 -Le donjon 13

4.3 -La stratigraphie dans le donjon 14

4.4-Le rempart ouest 16

4.5- Les fossés et l'enceinte de la basse-cour 18

4.6- L'enceinte de la basse-cour 18

4.7-Le talus de contrescarpe 20

4.8-L'entrée 22

4.9 - L'absence de vestiges d'habitat à l'intérieur de l'enclos fortifié 22

5 - Conclusions et perspectives de recherche 23

6 - Annexes 25

6.1 - Le mobilier céramique (par Emmanuelle Coffineau) 25

6.2 - Le mobilier non céramique : la plaque en os décorée (par Jean-François Goret) 27 notes de fin 30

Bibliographie 31

1 DIAGNOSTIC ARCHÉOLOGIQUE Jocelyn Martineau, INRAR 2004

Résumé

Ce rapport présente les résultats du diagnostic archéologique réalisé sur le site du château de Coëtmen en Tréméven (22), du 18 octobre au 9 novembre 2004. L'objectif de l'opération était d'estimer l'état de conservation du donjon arasé en 1993 et des maçonneries médiévales enfouies à sa périphérie, afin que les parties prenantes au procès puissent se déterminer sur le programme de travaux le plus à même d'assurer une bonne application des décisions de justice. CHÂTEAU DE COËTMEN EN TRÉMÉVEN Côte d'Armor DIAGNOSTIC ARCHÉOLOGIQUE JocclynMartincau, 1NRAP,2004 FICHE SIGNALETIQUE

IDENTITE DU SITE N° de site : 22 370 0001 EA Département : Côtes d'Armor Commune : TREMEVEN Lieu-dit : Château de Coëtmen

Propriétaire(s) du terrain : Carrière Raud Protection juridique : Inscrit M.H

LOCALISATION DU SITE Coordonnées cadastrales Année : Section (s) : B2 Parcelle(s) : 165, 167, 384, 385, 84, 85

Coordonnées Lambert Zone : Coordonnées : Altitude : Altitude relative fixée par le topographe à 100 m

OPERATION ARCHEOLOGIQUE

Arrêté de prescription n° 2004/020 Date de l'arrêté : 15/03/2004

Titulaire : Jocelyn MARTINEAU Organisme de rattachement : I.N.R.A.P.

Type d'opération : Diagnostic archéologique Maître d'ouvrage : Carrière Raud Contraintes techniques : Site d'éperon en zone rurale avec débroussaillage préalable Surface estimée du site : 12000 m2 Emprise diagnostiquée : 10% Fouille menée jusqu'au substrat oui Localisation de l'étude de bâti Donjon et de la fouille : Donjon, Fossés

RESULTATS

Chronologie : Moyen-Age Vestiges mobiliers : Céramiques, faune, tabletterie, matériaux de construction Vestiges immobiliers : Courtines, donjon, fossés, talus Lieu de dépôt de la documentation SRA Rennes Lieu de dépôt du mobilier : Dépôt archéologique des Côtes d'Armor

4 CHÂTEAU DE COËTMEN EN TRÉMÉVEN Côte d'Armor

GENERIQUE

PARTENAIRES

MINISTERE DE LA CULTURE Avenue Charles Foulon DRAC Bretagne 35 700 RENNES Service Régional de l'Archéologie tél. : 02 99 84 59 00 - Fax : 02.99.84.59.19 Stéphane DESCHAMP, Yves Menez

CARRIERES RAUD 41 rue de Penthièvre M. Jean-Pierre RAUD 22000 Saint-Brieuc Directeur de l'Entreprise tél : 02 96 01 52 90

I.N.R.A.P. - Inter-Région Grand Ouest 37, rue du Bignon, Gilbert AGUESSE CS 67737, 35 577 CESSON-SEVIGNE Michel BAYEUX tél. : 02.23.36.00.40 - Fax : 02.23.36.00.50

Equipe archéologique

Responsable, Photos, PAO : Jocelyn MARTINEAU, INRAP

Relevés de terrain / DAO : Fabien SANZ-PASCUAL, INRAP

Topographie - Orthophotoplan Frédéric BOUMIER, INRAP

Techniciens de fouille : Emmanuelle COFFINEAU, Marc DUMAS, Gilles FEUILLET, INRAP

Archivage : Sylvie LERAY, INRAP

Cartographie : Thierry Lorho, SRA Bretagne

Photo aérienne et terrain : Hervé Paitier, INRAP

Remerciements M. Nicolas Faucherre, pour son expertise de terrain réalisée à la demande du responsable de l'opération

5 DIAGNOSTIC ARCHÉOLOGIQUE Jocelyn Martineau, INRAP, 2004

1 - Cadre d'intervention

1.1 -Le cadre géographique, topographique et géologique

Le château de Coëtmen est situé dans le Goëllo sur la commune de Tréméven, petite bourgade rurale de 280 habitants répartie sur une superficie de 512 hectares à l'est du pays de , à une altitude moyenne de 52 m NGF (communauté de communes -, préf. Saint-Brieuc - 22).

Le paysage bocager du Goëllo est découpé par deux principales vallées, le Jaudy et le , qui drainent de nombreux affluents profondément encaissés jusqu'au littoral. L'un d'entre eux, la Leff, coule au

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Fig.03 : Carte géologique au 1/50000°. La carrière de Coëtmen exploite une roche métamorphique acide altérnée avec des am- phibolites basiques sitées dans la formation de Lanvollon, en jaune sur la carte (fonds BRGM, / Etables-sur-Mer, n°204).

Chapelle castrale Rebord de plateau pied de l'éperon rocheux de Coëtmen. Il offrait un lieu d'implantation particulièrement privilégié pour un habitat fortifié localisé à 5 kilomètres à l'écart du bourg de Tréméven. Un donjon et une chênaie de plan ovale signalaient dans le paysage la présence d'une forteresse, visible par ailleurs par photo La Leff - fonds de vallée aérienne. La carrière installée dans la vallée - qui exploite une roche gréseuse de couleur jaune orange affleurant sur le site à moins de 0,50 cm sous la terre végétale - a détruit un tiers de la surface totale de la fortification. On peut notamment signaler la disparition de la chapelle castrale encore visible sur des photos aériennes de l'I.G.N en 1966. La tour Fig.02 : Photo aérienne prise par l'IGN en 1966, avant la démo- octogonale a été détruite quant à elle le 12 décembre lition des vestiges bâtis. Le tracé rouge indique la présence de 1993. Le site se présentait avant notre intervention deux enclos sub-circulaires centrés autour du donjon. La chapelle sous la forme d'une broussaille dense couvrant une castrale est décalée sur le côté sud-est du premier enclos (fonds surface d'environ 1,2 hectares. SRA Bretagne)

6 CHÂTEAU DE COËTMEN EN TRÉMÉVEN Côte d'Armor

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Ijsçpm?// Fig.04 : Carte de localisation du site au 1/25000°. Les points rouges et jaunes localisent les sites archéologiques connus sur la commune de Tréméven (fonds IGN / SRA Bretagne)

7 DIAGNOSTIC ARCHÉOLOGIQUE Jocelyn Martineau, INRAP, 2004

1.2 -Le contexte historique - de Tonquédec, baillie de Tréguier, en qualité de vicomte, par mariage, environ 1180, de Geslin de L'objectif de cette partie historique n'est pas de Coëtmen et de l'héritière de Tonquédec faire un résumé des procédures judiciaires en cours. - de Runfao paroisse de , évêché de On trouvera les détails dans le dossier constitué par Trégiuer en qualité de châtellenie, par mariage, le Service Régional de l'Archéologie de Bretagne environ 1180, de Geslin de Coëtmen et de (S.R.A.) et la Société d'Etudes Historiques et l'héritière de Tonquédec | Archéologiques du Goëllo (SEHAG)1. Le but est plus simplement de faire un point historique général - de Pléhédel paroisse de Pléhédel, en qualité de sur la seigneurie de Coëtmen-Tonquédec au Moyen vicomte 2 Age . Toutefois, compte tenu de l'importance de la - de Lannevez, paroisse de Perros-Hamon, en famille des Coëtmen dans l'histoire de la Bretagne qualité de seigneur ducale, la fouille du site éponyme ne pourra se passer - de Landegonnec paroisse de , en qualité d'une étude historique renouvelée, menée sous la de seigneur direction ou avec la collaborations d'historiens de - de Châteauguy paroisse du Cellier, en qualité de la Bretagne reconnus. seigneur - du Bois-Guézennec paroisse de , en La seigneurie de Coëtmen n'apparaît pas dans les qualité de seigneur textes avant le tout début du XHIe siècle. Le fief - de Kerangouëz paroisse de Plouigneau, en qualité situé sur la paroisse de Trémévin dans l'évêché de de seigneur Tréguier, était alors tenu par Geslin fils cadet ou - de Keruezec paroisse de Pleumeur-Bodou, en « jeuveigneur » du comte du Goëllo- Penthièvre, qui qualité de seigneur meurt en 1231. Il est appelé le seigneur Geslin ou le - de Rosserff en qualité de seigneur seigneur Geslin fils du comte Henry (de Penthièvre), - de Kergadiou paroisse de Guimaëc, en qualité de ou simplement fils du comte. Ses armes (Avaugour) seigneur figurent en alliance avec celles des Tonquédec sur - de Leingouez paroisse de Guimaëc, en qualité de les vitraux de nombreux édifices religieux du XlVe seigneur et XVe siècles des bourgs du Trégor3 (Pays de - de Blavon paroisse de Nédée, en qualité de Tréguier - Guingamp). Le fief de Coëtmen fut tenu seigneur chronologiquement par les : - Coëtmen 2 - La recherche actuelle sur la - Acigné par mariage, en 1487, de Gilette de fortification médiévale en Bretagne Coëtmen et de Jean d'Acigné - Cossé-Brissac par mariage, en 1579, de Judith 2.1 -La recherche universitaire d'Acigné et de Charles II de Cossé-Brissac - Neufville de Villeroi par mariage, le 28/03/1662, Marie-Marguerite de Cossé-Brissac et de François Cet état des lieux de la recherche sur la fortification de NeufVille médiévale porte sur deux régions administratives, - La pierre de Talhouët par acquêt la Bretagne et les Pays-de-la-Loire, le département - Coëtmen de la branche cadette de Kergadiou, de la Loire-Atlantique (ancienne Loire-Inférieure) par acquêt, en 1737, en faveur d'Alexis-René de ayant été créé en 1791 sur les limites de l'évêché et Coëtmen du comté de Nantes, détaché de la région en 1941. - Rougé par mariage, en 1748 Une seule thèse d'Histoire de l'Art et d'archéologie a été soutenue ces dix dernières années sur la La seigneurie de Coëtmen fut érigée en baronnie en fortification bretonne5. Son auteur Christophe Amiot 14874. aborde la question de la fortification avant 1350 par le biais d'analyses architecturales comparatives6. 1.3 - Le territoire historique Deux autres thèses sont actuellement en cours. Le seigneur de Coëtmen est teneur des fiefs : La première, qui doit être soutenue par Gérard Danet dans le courant de l'année 2005, porte sur - de Coëtmen, paroisse de Tréméven, en qualité de l'architecture résidentielle des seigneurs de Rieux baron, par érection, en 1487 au XVe siècle7. La seconde concerne la relation entre l'artillerie et l'architecture fortifiée dans le duché au Il doit 5 chevaliers en 1294 des fiefs : XVe siècle8. La Bretagne aura à ce égard une place

8 CHÂTEAU DE COËTMEN EN TRÉMÉVEN Côte d'Armor

50 -MANCHE

TI / H- \ TREGUIERj? ^ „ ¿—£ I W i f TRHMßVEN TONQUHDEC { V I % LA ROCHE GOYON SAINT-MALŒ f GUINGIAMP 1 MONT-SAINT-MICHE

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GUERANDE »«¿¡L „ Marches séparantes entre le duché de Bretagne LE CROISIC ^-^r^V m 3 et le royaume de FranceD • • ""I SAINT-POL-DE-LEON Ville épiscopale gPORNIC

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T REDON Ville monastique TIFFAUGES 'MONT AIGU $ GUERANDE Château et ville sous administration ducale LA GARNACH \ SUSCINIO Résidence ducale

V CHATEAUBRIANT Château et ville sous admnistration seigneuriale \ 85 - VENDEE • TIFFAUGES Place forte des marches séparantes de Poitou, Anjou, Maine et Normandie A ® LA ROCHE-SUR-YON Fig.05 : Carte de localisation des principales interventions archéologiques sur la fortification bretonne depuis 2000 (étude de bâti, fouilles et diagnostics) particulièrement importante dans le colloque sur 2003. Le travail de maîtrise mené sur le château l'artillerie et la fortification qui se tiendra à Parthenay de Clisson (44) en 1995 pourrait être comparable14, en juin 20 069. Enfin une troisième thèse d'Histoire mais les interventions archéologiques successives médiévale propose une lecture croisée entre les se limitent pour le moment à des sondages ou des sources historiques et les données archéologiques études de bâti ponctuelles15. La maîtrise d'Histoire pour étudier au mieux la seigneurie et les fortifications de l'Art et d'archéologie sur Tonquédéc (22) et le du Finistère avant 135010. Ce travail de recherche a D.E.A. qui a suivi sur Suscinio (56) ont à l'inverse pour origine une maîtrise d'Histoire sur le château peu de chances d'aboutir à un chantier de fouille de la Roche-Maurice11 (29), qui a débouché sur un exhaustif6. L'équipe de castellologie de l'UMR inventaire exhaustif des fortifications du Finistère 6569 de l'Université de Poitiers reste à ce jour la en D.E.A., en 199412, inventaire publié en 199713. seule structure universitaire à jouer le rôle de relais Dans ce cas précis et unique, la maîtrise a aboutit scientifique pour nos interventions en Bretagne treize ans plus tard à la fouille exhaustive de la occidentale et orientale. Roche. Patrick Kernevez a donc été en toute logique associé à notre programme de recherche depuis

9 DIAGNOSTIC ARCHÉOLOGIQUE Jocelyn Martineau, INRAP, 2004

2.2 - La recherche institutionnelle très lourds. Les deux archéologues de l'INRAP qui travaillent sur place ont tout de même sorti dans la Les opérations archéologiques les plus novatrices cour des beaux « morceaux choisis » du château proviennent essentiellement de programmes primitif, détruit et remblayé lors de la construction 21 de recherche initiés par le Service Régional de du château actuel à la fin du XVe siècle . Le donjon l'Archéologie de Bretagne. Elles sont réalisées par circulaire du XlIIe siècle ainsi qu'une tour d'angle l'Institut National de Recherche en Archéologie polygonale du XlVe siècle ont été notamment Préventive - qui accepte à titre exceptionnel la gestion découverts et nettoyés en surface. d'opérations de fouilles programmées - et financées par l'état et les collectivités territoriales. La fouille 3 - Méthodologie d'intervention du château du Guildo (22), démarrée en 1995, a ainsi ouvert le champ à d'autres fouilles telles qu'au 3.1 - Le débroussaillage château de la Roche-Maurice (29), démarrée en 200117. Ces opérations programmées ont permis aux L'opération archéologique a débuté par un deux responsables de se former progressivement aux débroussaillage intégral du site. Aucune élévation méthodologies et techniques de fouille en contexte n'étant apparue à la surface après trois jours de MH, ce qui leur a donné la possibilité d'aborder coupe du bois et de ramassage manuel réalisé sous des chantiers de fouille préventifs particulièrement surveillance archéologique, il a été décidé de passer complexes, tels qu'aux châteaux de Guingamp (22) au débroussaillage mécanique à l'aide d ' un bulldozer ou de Châteaubriant (44)18. Le Guildo et la Roche- de l'Entreprise Raud. Seule la haie de chênes a été Maurice ont enfin servi de lieu de formation pour de conservée, puisqu'elle signalait la présence d'une nombreux étudiants en archéologie, certains d'entre enceinte ou d'un talus de contrescarpe de plan sub- eux ayant initié leur propre programme où sont en circulaire de plus de 100 m de long. Le terrain ainsi voie de le faire dans les régions Bretagne et Pays-de- dégagé a révélé une dépression sub-circulaire de 13 la-Loire19. Cette dynamique doit perdurer et servir m de large qui se développait d'est en ouest sur un de base à une véritable programmation scientifique périmètre d'environ 60 m de long, à plus de 50 m sur la fortification médiévale dans l'Ouest de la au nord-est de la tour. Le donjon situé à l'extrémité dans les années à venir. sud-ouest du site n'a en revanche laissé aucune trace tangible en élévation, sinon un léger dôme 2. 3 - Les résultats non recouvert de broussaille. Il s'agit donc d'un site Les châteaux du Guildo (22), de la Roche- Maurice (29), de Guingamp (22) et de Châteaubriant (44) restent donc les seuls édifices à faire aujourd'hui l'objet de fouilles archéologiques importantes. Les résultats de ces quatre opérations attendus pour les années 2006 et 2007 devraient renouveler considérablement l'histoire de la fortification bretonne, du Xle siècle au XVe siècle. Il faut ajouter à cela le château de Tréméven (22), d'Ancenis (44) et de Clisson (44), dont les diagnostics positifs pourraient aboutir à des fouilles importantes dans les années à venir. La tour de Trémazan (29) a récemment été datée par dendrochronologie de la fin du XlVe et Fig.06 : Vue du site en cours de débrousaillage (photo Jocelyn Mar- du début XVe siècle (1395 à 1411), ce qui l'exclue tineau, INRAP, 2004) définitivement du champ chronologique attendu (1er moitié du XlVe)20. Toutefois, l'étude n'a pas été fortifié entièrement arasé dont les vestiges sont tous accompagnée de l'analyse monumentale et de la conservés en sous-sol. fouille que l'édifice mérite. Enfin, on peut regretter l'absence de fouilles archéologiques au château des 3.2 - Le diagnostic archéologique Ducs à Nantes, qui subit depuis un an des travaux d'aménagement muséographique et de restauration Le diagnostic archéologique a débuté par l'ouverture

10 CHÂTEAU DE COËTMEN EN TRÉMÉVEN Côte d'Armor d'une tranchée de sondage de 3 m de large sur 20 m et recalées sur le levé général du site. L'objectif de long implantée sur l'emprise du donjon abattu du levé micro-topographique était de localiser en il y a douze ans. Une fois repérée, la tour a été plan toutes les anomalies du relief, afin d'identifier entièrement décapée en surface afin de comparer son l'intégralité des fortifications sur les abords du site. état actuel avec son état avant démolition, à l'aide notamment des documents graphiques collectés par

Fig.07 : Vue aérienne des tranchée de sondages ouvertes sur l'em- prise du site fortifié. Celle du donjon apparaît en arrière plan (photo Hervé Paitier, INRAP, 2004)

le S.R.A. de Bretagne et la SEHAG22. Six autres tranchées de sondage ont ensuite été ouvertes sur les abords du site, afin de localiser l'emprise de la fortification autour du donjon et de la basse-cour. Les sondages 3, 4 et 7 ont été étendus sur le plateau afin de vérifier la présence d'habitats sur l'emprise supposée de la basse-cour.

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Fig.08 : Carte postale datée de 1910 représentant le donjon de Coëtmen dans la vallée du Leff (Fonds SRA Bretagne)

3.3 - Le levé topographique

Les structures archéologiques découvertes dans les tranchées de sondage ont été toutes topographiées

11 DIAGNOSTIC ARCHÉOLOGIQUE Jocelyn Martineau, INRAP, 2004

Fig.09 : Plan topographique du site levé après la réalisation du diagnostic archéologique (altitude relative)

12 CHÂTEAU DE COËTMEN EN TRÉMÉVEN Côte d'Armor

4 - Les résultats au mur et au foyer. Le Xlle siècle reste toutefois possible. Notons que la présence de céramique 4.1 - L'occupation primitive onctueuse à la limite du Trégor et du Penthièvre fait remonter la consommation de ce type de mobilier beaucoup plus au nord que l'aire de production et L'occupation la plus ancienne a été repérée au de consommation traditionnelle située dans le sud nord-est du site sous le talus de contrescarpe, dans et l'ouest du Finistère. la tranchée de sondage 5. Il s'agit d'une tranchée simple orientée nord-est / sud-ouest de 1,30 m de 4.2 -Le donjon large et de 0,30 m de profondeur, découverte sur une longueur de 14 m. Un sondage manuel réalisé dans le comblement de la tranchée n'a livré aucun mobilier identifiable. Le remblai du talus de contrescarpe vient recouvrir cette structure primitive située sur les abords du site fortifié, sans que l'on sache si elle est liée ou non à l'occupation médiévale ou à une occupation antérieure.

La seconde structure « ancienne » a été identifiée dans le sondage 3, sous le talus. Il s'agit d'un mur de 0,70 m de large découvert sur la largeur de la tranchée de sondage (sondage 3, us 1090). Construit en moellons de grès lié à l'argile, le mur est Fig. 11 : Vue de la semelle de fondation octogonale du donjon en partie éboulé sur un niveau de remblai rubéfié et (photo Hervé Paitier, INRAP, 2004) cendreux réparti sur une surface irrégulière en terre La tour est très vite apparue sous un remblai de battue. De fait, il peut s'agir d'un aménagement démolition d'environ 0,20 m à 0,30 m d'épaisseur. de foyer lié à un habitat arasé ou d'un niveau La maçonnerie est conservée sur une arase régulière d'incendie lié à la démolition d'une courtine ou située à une altitude de 96 m (altitude relative). Le d'une tour. Il n'est pas possible en l'occurrence de diamètre de la semelle de fondation assise sur le distinguer, entre fortification et habitat, la fonction rocher est de 15 m hors tout. Le sondage a permis de de la structure maçonnée. repérer le rocher à l'est, à 94,80 m. On le retrouve Ce niveau cendreux contient de nombreux fragments encore à 94,50 m, sous une salle basse, puis à 94 m de céramique onctueuse. La datation assez fluctuante NGF sur le côté occidental. Le rocher plonge ensuite de cette dernière ne permet pas de déterminer avec à 45° à l'emplacement d'un fossé d'environ 10 m de précision la chronologie des niveaux associés large qui barre le site d'est en ouest. La coupe est / ouest montre que la tour est fondée sur le bon sol incliné de 3° vers l'ouest.

Ses blocs de parements taillés dans le grès local ont vraisemblablement été liés avec une chaux de mauvaise qualité réalisée avec du coquillage ramassé à proximité de la côte. Des huîtres et des patelles mêlées à de la chaux ont été en effet retrouvés en très grand nombre dans les remblais de démolition. La connexion entre la fondation liée à l'argile et l'élévation liée à la chaux est malheureusement perdue, ce qui empêche tout essai de restitution parfaitement fiable à partir des plans de la Fig.10 : Vue de la semelle de fondation retrouvée dans le sondage 3, au contact d'un niveau cendreux et rubéfié riche en mobilier SEHAG. La très grande épaisseur des fondations archéologique (photo Hervé Paitier, INRAP, 2004) maçonnées à l'argile, de 6,70 m à l'ouest, 5,55 m au

13 DIAGNOSTIC ARCHÉOLOGIQUE Jocelyn Martineau, INRAP, 2004

nord et 5,80 m à l'est, permet d'imaginer une élévation conséquente.

4.3 -La stratigraphie dans le donjon

La base tronconique octogonale de la tour est percée au centre par un cul de basse fosse de 2,80 m de diamètre, conservée sur 1,10 m de haut. Le volume cylindrique est rempli par un remblai stratifié.

Fig. 13 : Sondage 1, donjon, coupe stratigraphique détaillée des niveaux d'occupation intérieurs

3.3.1 - Phase 1 : une occupation primitive

Les premiers niveaux sous-jacents à la fondation sont identifiés par une terre limoneuse très organique, de couleur noire, qui pourrait correspondre au vieux sol ou paléosol (sondage 01, us 1020, us 1009- 1010). L'absence de mobilier céramique et non céramique interdit toute datation pour le moment. Un sol charbonneux (us 1000) scelle ensuite un niveau d'installation terreux dans lequel quelques tessons ont pu être retirés (us 1007). Ces derniers ne peuvent malheureusement pas servir de marqueur chronologique. En revanche, des prélèvements de

1 'I 1 " 'I " 1 'I 1 1 'I Fig.12 : Sondage 01, donjon, coupe stratigraphique nord sondage 1 (photo Jocelyn Martineau, INRAP, 2004)

14 I CHÂTEAU DE COËTMEN EN TRÉMÉVEN Côte d'Armor charbons de bois ont été réalisés dans les niveaux les datations. Les C14 pratiqués sur la faune rejetée 1007, 1005 et 1003, qui devraient permettre dans le talus au moment de la construction de la tour d'approcher un terminuspost-quem plus fiable.De s pourrait également apporter une bonne indication graines ont également pu être retirés du comblement chronologique post-quem. du sous-sol primitif (us 1001). Aucune motte n'a été identifiée en tant que telle sous Un pion en os a été ou autour du donjon. Le remblai argileux identifié récolté dans le niveau dans le sondage 1 est en effet rapporté a posteriori interne 1001. Une contre la fondation et ne peut correspondre à un première analyse emmotement antérieur ou contemporain. Les réalisée d'après photo niveaux 1028 et 1025 correspondent au contraire par Jean François Goret, à un apport massif de remblai argileux contre la archéologue spécialiste base tronconique afin de constituer une terrasse de la tabletterie à l'Unité périphérique postérieure à la construction du donjon. d'Archéologie de la ville Il peut s'agir du support d'une cour aujourd'hui de Saint-Denis, pourrait disparue. Toutefois, nous n'avons retrouvé aucun identifier un « pion de jeu, destiné à évoluer sur un sol d'occupation externe, aménagé ou non, ni aucun plateau, soit d'unjeton de jeu, correspondant à une valeur comme c'est le cas pour les plaquettes rondes ou rectangulaires du nain jaune » (voire annexe). L'objet n'est pas datable en l'état.

3.3.2 - Phase 2 : la construction de la tour

Deux tranchées détourent le comblement 1001 sur toute la périphérie intérieure. Il peut s'agir d'une tranchée de fondation qui aurait repercée les niveaux d'occupation antérieurs, notamment les sols 1000 et 1005. Liée à la construction de la tour, cette tranchée est comblée par un remblai très hétérogène qui scelle définitivement le Fig.16 : Vue de la coupe stratigraphique réalisée à l'est du don- cul de basse-fosse (us 1014, us 1013, us 1072). Le jon, dans les niveaux de remblais appuyés contre la fondation de mobilier retrouvé dans la tranchée est très proche de la tour. Le remblai argileux apparaît à droite sur le cliché (photo celui qui a été retrouvé dans le talus de fondation Hervé Paitier, INRAP, 2004) appuyé contre le parement extérieur de la tour, au seuil de porte. L'arasement de la structure en 1993 a sud-est. On peut reconnaître entre autres des formes fait disparaître non seulement l'édifice en élévation caractéristiques du bas Moyen-Age, avec notamment mais également ses niveaux de circulation internes des pâtes glaçurées vertes. Là encore, une étude plus et externes. fine du mobilier s'avérerait primordiale pour affiner

Fig. 15 : Sondage 1, donjon, coupe stratigraphique du talus ap- puyé contre la fondation à l'est du donjon

15 DIAGNOSTIC ARCHÉOLOGIQUE Jocelyn Martineau, INRAP, 2004

4.4 -Le rempart ouest ait été élevée avec un pierrier hétérogène peut-être tiré des fossés adjecents, sans réflexion poussée sur la modularisation et la taille des blocs ni sur 4.4.1 - La construction du rempart liée à celle du le montage de la structure. L'extrême épaisseur de donjon l'édifice et la présence du rocher semble avoir suffit au maître d'oeuvre pour élever une tour de bonne taille. La face de parement externe était de toute façon recouverte d'un enduit épais réalisé à chaux et sable, qui devait masquer l'absence d'assises régulières, la fameuse «pierre apparente» que le Moyen Age n'a jamais connu. L'enduit est encore conservé dans les aspérités des blocs taillés et dans les angles de la construction.

4.4.2 - Phase 3 : la construction de deux latrines à conduits biais ou de deux ponts- levis

Le front occidental reçoit deux Fig.18 : Vue générale des élévations ouest vers le sud. La coupe aménagements maçonnés identiques postérieurs à stratigraphique située à droite du cliché laisse apparaître le ro- la tour et au rempart. La première structure appuyée cher sous les fondations, à la jonction de la tour et du rempart (Photo Hervé Paitier, INRAP, 2004) contre la face occidentale de la tour est composé de deux piles d'environ 0,70 m de large qui encadrent un glacis de 0,50 m de large. Le même Le donjon est lié à un rempart de 1,80 m de large, type d'aménagement a été installé contre le rempart taluté vers l'ouest, du côté du fossé. Les deux au nord-ouest du donjon. Les deux piles d'environ maçonneries sont chaînées, parmentées et liées par le même mortier argileux. La surface du décapage n'a pas permis de découvrir l'ensemble du mur, mais il Pile pont-Ievis iNO) ou latrines ^ semble s ' étendre vers le nord, en direction de la basse- cour. La maçonnerie est fondée sur le bon sol sur la totalité de la surface sondée. Les matériaux utilisé 9M.0 / I 9MC pour la construction ont été extraits du substrat local et taillés au pic ou au taillant droit. Aucun module 9M0 ne ressort de l'analyse du bâti. Tous les blocs taillés : "jïïJ ont des dimensions différentes qui varient de 1,15 94JKI

V/ hypothèses ne pourront être départagées qu'après la ?Éll L 1 95,00 ^////¿^JtS^^ 1034 - - fouille complète du secteur ouest de la tour. - \ 1037 «o -> - / substrat 94JM 1036/

Fig.19 : Coupe stratigraphique sud-ouest réalisée contre le pare- ment ouest du donjon

16 CHÂTEAU DE COËTMEN EN TRÉMÉVEN Côte d'Armor

sondage 01

ech. : 1/lOOc 5 Elévation ouest (AB) m Fig.21 : Plan général du niveau d'arase du donjon et élévation du front ouest. Le parement du rempart ouest est lié à celui du donjon

17 DIAGNOSTIC ARCHÉOLOGIQUE Jocelyn Martineau, INRAP, 2004

3.3.4 -Phase 4 une démolition moderne (XVIe semble se connecter au précédent entre les sondages siècle) 3 et 4. Ce deuxième fossé, dont l'amorce a été repérée dans le sondage 3, isolerait ainsi la tour maîtresse de la basse-cour. Il semble en effet avoir été recoupé dans le sondage 1 à l'extrémité sud du site fortifié. Malheureusement, le temps imparti à l'opération L Vase 1

1 vase 2 \ \ vase 9 1

Fig.23 : Vue générale du fossé nord-ouest vers le nord, après le 1 A débroussaillage et avant l'ouverture des tranchée de sondage vase 8 vase 4 de diagnostic a empêché un décapage plus étendu 0 is Ech 1:6 qui aurait permis de vérifier sa présence. Il se peut Fig.22 : Céramiques complètes que la courtine repérée contre le donjon se prolonge vers le nord-est, se rattachant ainsi à l'enceinte de la De nombreux tessons de céramique provenant de basse-cour sans couper de fossé. deux ou trois pots archéologiquement complets ont été trouvés sur le ressaut de fondation de la 4.6 - L'enceinte de la basse-cour structure appuyée contre le rempart, dans le niveau de démolition final. Leur typologie générale permet Trois segments de l'enceinte de la basse-cour ont de dater la production de la fin du XlVe siècle ou été repérés dans les sondages 4, 5 et 6. Il n'y a plus du XVe siècle, datation qui reste à confirmer par la dans le sondage 4 qu'une tranchée de récupération fouille. du mur en pierre, remplie par un remblai argileux. La largeur et la hauteur de la courtine ne sont donc 4.5 - Les fossés et Venceinte de la basse-cour plus connues. Un talus d'escarpe devait s'appuyer contre la maçonnerie et plonger dans le fossé à 45°. Un grand fossé sub-circulaire taillé en V barre tout le site depuis le donjon au sud-ouest jusqu'à l'entrée du site au nord-est (sondage 6). Sa plus grande largeur a été recoupée 94,00 94 00 dans les sondages 2, 3 et 4 (12 m de large). Il semble se rétrécir dans le sondages 5 où il ne fait « plus » que 8 m de large, jusqu'à finir en tête 931)0 9100 d'épingle dans le sondage 6 (3,60 m de large), à 75 m du donjon. Un deuxième fossé perpendiculaire au premier et orienté vers le sud-est détail 2 Fig.24 : Coupe stratigraphique réalisée dans le rempart nord- ouest, sondage 5

18 CHÂTEAU DE COËTMEN EN TRÉMÉVEN Côte d'Armor DIAGNOSTIC ARCHÉOLOGIQUE Jocelyn Martineau, INRAP, 2004

fossé 6 pourrait permettre de restituer le processus de démolition et d'abandon de la fortification. Le mur d'enceinte semble en effet s'être effondré vers l'extérieur, au nord. Les blocs de maçonnerie ont roulés sur le talus d'escarpe pour finir leur course en fond de fossé, remplissant du même coup la tranchée (us 1053) en scellant son niveau d'utilisation (us 1055). L'absence de niveau d'abandon sous la démolition semble indiquer que le mur a été détruit alors que le fossé était encore entretenu. Le mobilier ramassé au-dessus de la démolition 1053, dans les niveau d'abandon 1052 et 1051, indiquerait une datation post-moderne Fig.26 : Vue du rempart de la basse-cour coupé par la tranchée du sondage 5 (XVIe - XVIIe), ce qui renvoie à une démolition dans le courant du XVIe siècle. Aucun élément On retrouve le même type d'aménagement plus datant n'a été retrouvé en fond de fossé, dans les à l'est, dans la tranchée 5. Mais cette fois-ci, le niveaux d'utilisation. mur a été conservé sur une hauteur de 0,55 m. La semelle de fondation, d'une largeur de 1,70 m, a été 4.7-Le talus de contrescarpe assise sur le rocher afin d'améliorer la stabilité de la structure maçonnée en élévation. Le mur borde un Le talus de contrescarpe était le seul vestige fortifié talus d'escarpe vers le nord (us 1063), en direction encore conservé en élévation sur les abords du du grand fossé. La courtine limite également des site. Il semblait constitué avant l'intervention niveaux d'occupation stratifiés vers le sud, côté archéologique une enceinte à part entière, qui basse-cour. Un niveau de sol notamment (us 1068) n'aurait conservé que son talus de base ou une vient s'appuyer contre le mur. Il peut s'agir de partie de son élévation en pierre. En fait, les cinq vestiges d'un habitat appuyé contre l'enceinte, ou coupes stratigraphiques réalisées en travers ont de lambeaux de sols externes. Cette occupation reste révélé une tout autre configuration. Il ne s'agit pas non datée à défaut de marqueur chronologique fiable. d'une enceinte ou d'un talus d'escarpe, mais d'un Le tracé de l'enceinte forme un coude vers l'est, où talus de contrescarpe. on la retrouve à l'état de tranchée de récupération. La dynamique de comblement identifié dans le Les trois coupes stratigraphiques des sondages 2, 3 et 4 révèlent deux talus distincts, correspondant à deux phases de remblaiement successives. Le premier tertre devait avoir une hauteur initiale d'environ 2 m pour une largeur d'environ 5 m à la base (sondage 2, us 1044, sondage 4, us 1082). Il a été arasé plus au nord et à l'est (sondage 5, us 1061, us 1085 et sondage 6, us 1050). Une nouvelle masse de remblai tirée du creusement du grand fossé ouest vient recharger la contrescarpe primitive. Le nouveau talus est légèrement déplacé vers le nord et remonté de 1 m à 1,40 m (sondage 2, us 1046, sondage 4, us 1083, 1084 et sondage 5, us 1058, us 1057). La hauteur totale du nouveau talus ainsi constituée faisait donc au moins 2 m à 3 m de haut. Le tracé de cette nouvelle contrescarpe ne suit pas celui de l'ancienne ligne de fortification vers le nord- est. Son orientation est en effet désaxée vers l'est (sondage 6). Le chemin actuel qui descend depuis l'entrée du site vers la carrière longe la fortification du fossé de la basse-cour, dans le sondage 6 jusqu'au front de taille de la carrière.

20 CHÂTEAU DE COËTMEN EN TRÉMÉVEN Côte d'Armor

sondage 04 coupe est

sondage 06 nord ouest

coupe

sondage 02 - coupe sud ouest

sondage 04 - coupe est

sondage 05 - coupe nord ouest

Fig.28 : Coupes stratigraphiques réalisées dans le talus de contrescarpe

21 DIAGNOSTIC ARCHÉOLOGIQUE Jocelyn Martineau, INRAP, 2004

Aucun fossé ne double la fortification à l'extérieur de la contrescarpe. Le substrat rocheux apparaît ici au contraire à une altitude régulière de 93,50 m au sud-ouest (sondage 2) et de 92,20 m au nord-est (sondage 6).

4.8 - L'entrée

Les grands axes de circulation extérieurs et intérieurs du château de Coëtmen restent très difficiles voire impossibles à restituer avant fouille. L'hypothèse d'une tour porte quadrangulaire située au nord- est face à l'entrée actuelle a pourtant été évoquée à de nombreuses reprises, à partir de témoignages oculaires contemporains, alors qu'aucun vestige bâti n'émergeait du sol. La topographie ne trahissait aucune présence de bâtiment, même arasée, à cet endroit. Une fenêtre de décapage a tout de même été ouverte sur la zone afin de vérifier la présence ou l'absence d'une structure maçonnée liée à une éventuelle entrée fortifiée (sondage 6). Fig.30 : Vue de la tranchée de récupération d'un mur fantôme fondé dans le comblement du fossé La fin du grand fossé a été croisée sur toute la largeur manière formelle. Un nettoyage manuel du décapage du décapage, ainsi que le talus de contrescarpe et mécanique a tout de même permis de révéler la l'enceinte de la basse-cour sous la forme d'une présence de tranchée de récupération de matériaux tranchée de récupération de mur. ou de fondation, creusées dans le comblement du fossé. S'il y a eu un bâtiment à cet emplacement, il ne Un bâtiment en pierre couvert d'ardoise et pavé de peut pas être associé à une entrée fortifiée puisqu'il carreaux en terre cuite a très certainement existé dans serait postérieur à l'abandon de la fortification. les parages. On retrouve en effet dans le comblement L'entrée de la basse-cour doit être recherchée soit du fossé un très grand nombre de matériaux de sous la forme d'une barbacane extérieure au fossé, construction issu d'une structure bâtie très proche. soit sous la forme d'une simple porte percée dans Une petite surface du même remblai possède un très l'enceinte ou d'un couloir aménagé dans une tour grand nombre de déchets alimentaires et de tessons élevée sur l'enceinte, ce qui n'est pas le cas ici. On de céramique, comme dans un dépotoir. Pourtant, il ne peut donc pas répondre à la question concernant n'a pas été possible d'identifier des latrines, une cave l'existence d'un ou plusieurs accès au château. ni aucune autre structure d'habitat à proximité de 4.9 - L'absence de vestiges d'habitat à l'intérieur de l'enclos fortifié

Mis à part les lambeaux de sols identifiés contre le rempart dans le sondage 5, aucune structure d'habitat n'a été repéré à l'intérieur du périmètre fortifié. Le substrat affleure rapidement à moins de 50 cm sous terre dans les sondages 4,5 et 7, ouverts du nord-est vers le sud-ouest. Il est possible que les excavations naturelles aient piégé des niveaux d'occupation épargnées par les travaux de labours, ces derniers ayant vraisemblablement perturbé en profondeur Fig.29 : Vue générale du sondage 6 depuis l'entrée du site vers les éventuels vestiges d'habitats. Ces derniers le sud

22 CHÂTEAU DE COËTMEN EN TRÉMÉVEN Côte d'Armor restent donc très difficile à repérer aux vues d'un nord-ouest de la tour et orienté vers le nord-est. Son seul décapage mécanique. Un nettoyage manuel des épaisseur invite à restituer une grande hauteur, peut- sols naturels aurait été nécessaire pour aller plus être équivalente à celle du donjon. En revanche, le loin dans nos recherhes, ce qui n'a pas été fait par diagnostic n'a pas permis de déterminer la présence manque de temps. d'un chemisage et d'un fossé périphérique centré autour du donjon. La tour en elle-même conserve 5 - Conclusions et perspectives de à l'ouest une élévation de 2 m de haut. Il ne reste recherche plus au nord, à l'est et au sud qu'une élévation de moins de 1,50 m. L'ensemble est fondé sur le rocher et arasé à une altitude régulière qui ne correspond L'objectif principal du diagnostic archéologique à aucun niveau de sol intérieur ou extérieur et qui était d'estimer l'état de conservation du donjon, se situe sous le niveau de relevé de 1993. Aucun ainsi que des maçonneries médiévales enfouies point de calage commun n'ayant été conservé, il à sa périphérie, dix ans après la démolition de la est aujourd'hui très difficile de repositionner la tour tour. Les résultats attendus devaient ainsi définir polygonale sur sa base octogonale sans une marge le programme de travaux le plus à même d'assurer d'erreur importante, tant en plan qu'en élévation. une bonne application des décisions de justice. Le La structure maçonnée liée à l'argile est par ailleurs décapage réalisé sur l'emprise du donjon a ainsi gorgée d'eau, à tel point que les blocs de maçonnerie permis de découvrir un rempart inédit chaîné à l'angle n'ont plus aucune tenue. L'analyse de cette tour qui semble isolée - peut-être rattachée à un logis qui n'aurait pas été vu lors du diagnostic - n'en demeure pas moins importante si on la replace dans le contexte de la recherche actuelle sur la fortification médiévale. Si la mise en oeuvre des matériaux témoignent d'une main d'oeuvre locale de qualité moyenne, la conception générale de la tour polygonale sur base tronconique octogonale n'en demeure pas moins originale et parfaitement réalisée. Les tours polygonales sont en effet relativement rares en Bretagne. Le département des Côtes d'Armor en possède trois connues, le Guildo, la Chèze et la tour de Cesson à Saint-Brieux. Les deux exemples les plus emblématiques se trouve à Largoët-en-Elven dans le Morbihan et à Oudon en Loire-Atlantique. La tour de Coëtmen n'a sans doute pas les dimensions ni la

Fig.31 : Report du plan relevé par la SEHAG en 1993 sur l'arase de la tour découverte en octobre 2004 par l'INRAP. Le nord théorique du plan de 1993 a été recalé sur le nord magnétique du plan de 2004. Les marges d'erreurs sont donc très importantes.

23 DIAGNOSTIC ARCHÉOLOGIQUE Jocelyn Martineau, INRAP, 2004 qualité d'exécution de ces deux exemples construits pas les seigneurs de Rieux et de Malestroit à la fin du XlVe siècle, mais elle n'en demeure pas moins un exemple à part entière du renouveau de l'habitat aristocratique breton entre la guerre de succession (1341 - 1364) et la guerre franco-bretonne (1460 - 1488) et mérite pour cela une fouille complète et exhaustive tant intérieure qu'extérieure.

Le diagnostic archéologique a également révélé l'existence d'un fossé taillé en V de plus de 10 m de large, qui prend en écharpe tout le front nord- ouest du site sur une périmètre restitué d'environ 100 m de long. Un rempart et un talus d'escape lui était associé vers l'intérieur. Il n'en reste que des fondations très ruinées. Une haie de chênes révélait quant à elle la présence d'un talus de contrescarpe parfaitement visible par photographie aérienne, vers l'extérieur du site. Les coupes stratigraphiques réalisées en cinq endroits différents dans le talus ont permis d'identifier au moins deux phases de remblaiement successifs. Une première masse de remblais est en effet rejetée sur le substrat avant d'être remontée d'environ 1 m à 1,40 m par l'apport de matériaux vraisemblablement tiré du curage du fossé adjacent. Celui-ci est finalement comblé par un niveau de charbon très noir qui marque la phase de démolition définitive du site, qui subit un remblaiement progressif pendant les périodes post- modernes.

Les sondages mécaniques pratiqués à l'intérieur du périmètre fortifié n'ont pas permis d'identifier des vestiges de bâtiments en bois ou en pierre. Le taux d'érosion des sols naturels étant très important - du fait de la mise en culture de la parcelle notamment - il aurait fallu réaliser des sondages manuels sur une surface relativement grande et parfaitement nettoyée pour repérer des stuctures d'habitat en creux, ce qui n'a pas été fait pour des questions de temps.

24 CHÂTEAU DE COËTMEN EN TRÉMÉVEN Côte d'Armor

6 - Annexes ici associées, ce qui est courant : un pichet élancé à col droit et à pâte blanche doté d'une glaçure mou- 6.1 - Le mobilier céramique (par Emmanuelle chetée verte (vase 10) de type " Tours 8a " (HUSI : Coffineau) 2003, p.24), avec un pichet à paroi fine à pâte sa- bleuse gris beige (vase 11) dépourvu de glaçure, à Lors du dégagement du donjon et d'une partie de panse ovoïde et à col évasé avec une anse plate rac- l'enceinte, un petit nombre de vases a été retrouvé cordée à la lèvre (forme 256 ; HUSI :1991, p.209). dans les remblais correspondant à la construction Le mobilier retrouvé présente une véritable cohé- de la tour d'une part (tranchée de fondation) et à rence chronologique (située entre le XlVe et le XVe la destruction d'une partie du château de Coat Men siècle) et typologique malgré la faible quantité de au pied du pont-levis d'autre part. Les céramiques céramiques retrouvée. retrouvées sont à usage Sondage/ Datation Céramique Eléments de construction Faune Autre domestique et datent en- US tre le début du XlVe et Sond.l 1 jeton en os Sond.l XlVe . 1 bord glaçuré d'un - 4 fragments (terre le XVe siècle. Le vais- FI pichet cuite) selier est constitué de - 1 fragmentd e mortier vases destinés à la pré- Sond. 1 XlVes. -1 fond glaçuré -7 frag. de plaques en 8 fragments 1 tige en fer coudé à une TF donjon -1 amorce d'anse d'un schiste d'os extrémité (ferrure ?) paration des aliments pichet -4 frag. d'enduit blanc comme une terrine ou -4 frag. de panses (chaux,) sur du mortier -1 frag. de terre cuite un plat à lèvre aplatie -1 frag. de granite dotée d'une collerette Sond. 1 7 fragments (terre cuite) 2 fragments de plaques (vase 4) de forme iden- donjon en fer (ferrure de porte) Sond. 1 1 fond plat 4 fragments 4 fragments de plaques tique à la poterie trou- Entrée d'1 mâchoire en fer (ferrure de porte) vée dans la maison de (remblai) Kerguellec-Pallud dans Sond. 1 1 os Entrée le Finistère (GIOT- (remblai) MORZADEC, 1996, Sond. 1 1 frag. de panse p. 122) ; ainsi qu'à leur US 1000 Sond. 1 -1 fond plat 9 frag. d'os cuisson avec la présen- US1001 -5 frag. de panses ce d'une oule (vase 3), Sond. 1 1 frag. de panse d'un coquemar à lèvre US 1003 Sond. 1 XIVe s. 1 bord d'un pichet à méplat avec une anse US 1004 rattachée sous la lèvre Sond. 1 3 fragments (vase 7) et des marmi- US1021 d'os Sond. 1 XlVes. -1 bord d'un pichet à 2 fragments (terre cuite) tes à fond plat et à lèvre US1031 paroi fine à méplat (vases 1, 2, 5, -2 frag. de panses Sond. 3 -1 collerette 8 et 9) et probablement -3 fonds plats une cruche dont il ne -16 frag. de panses reste qu'une anse (vase Sond.4 XlVes. -1 bord à collerette 1 plaque perforée en 1 fragment -16 frag. de panses dont schiste d'os 6). Ces vases sont des 1 glaçurée productions locales à Sond. 6 XlVes. -3 bords de pots dont 1 -4 fragments ( terre pâte micacée brune qui coquemar cuite) -2 fonds plats -3 fragments de mortier ont comme particula- -1 anse -1 plaque en schiste rité d'être modelées et -15 frag. de panses dont 1 glaçurée d'avoir un bord fini au Sond. 6 Xlle- 5 frag. de panses dont 1 tour rapide. Enfin, des entrée XlVes. glaçurée pichets viennent com- Sond. 12 XlVes. -1 bord à collerette 5 fragments (terre cuite) 2 fragments -1 bord d'un couvercle d'os pléter le vaisselier (va- -1 amorce d'un fond ses 10, 11 et 12). Ce -8 frag. de panses dont 1 sont des importations glaçurée US 1082 -4 amorces de fonds provenant de la région -16 frag. de panses centre, plus précisé- Pont-levis XlVes. -2 pots (terrine) -1 fragment (terre cuite) 3 fragments démolition -3 bords (oule et jatte) -1 fragment de mortier d'os ment des productions -5 fonds tourangelles trouvées -30 frag. de panses Fig.32 : Tableau d'inventaire du mobilier archéologique

25 DIAGNOSTIC ARCHÉOLOGIQUE Jocelyn Martineau, INRAP, 2004

——vase 12

^ vase 11 1 X v_ ^ vase 10 Vase 1 / T / f o l / vase 2

î VEis e 7 \ / vase 9 A P vase 8 vase 4

II I

vase 3

r J

1vas e 5 i 15 • r.m Fig.33 : Mobilier archéologique

26 CHÂTEAU DE COËTMEN EN TRÉMÉVEN Côte d'Armor

6.2 - Le mobilier non céramique : la plaque en os décorée (par Jean-François Goret) Il s'agit d'une pièce tout à fait originale pour laquelle je n'ai pas de parallèles significatifs dans mes inventaires et dans les collections de Saint-Denis. Des plaquettes carrées en os ou en bois de cervidé sont connues mais elles sont percées aux angles, ce qui n'est pas le cas ici, soit pour être fixée sur un support en guise d'ornementation, soit pour être utilisée pour le tissage (technique dite au carton).

D'après les clichés, la nature du tissu et la forme des alvéoles du tissu spongieux visible au revers semble indiquer que nous sommes en présence d'un objet en os et non en bois de cervidé. La pièce est vraisemblablement prise dans l'épaisseur de corticale (tissu compact) d'une diaphyse d'un os long de grand herbivore (tibia ou métapode).

Il ne s'agit pas d'un pion de trictrac tel que ceux fréquents entre le IXe et le Xlle siècle. Ces derniers se présentent systématiquement sous la forme de disques pris principalement dans des mandibules de bœuf ou dans des pédicules de bois de cervidé (partie située à la base des bois, sous la couronne).

Toutefois, je pense qu'il s'agit soit d'un « pion de jeu «, destiné à évoluer sur un plateau, soit d'un « jeton de jeu «, correspondant à une valeur comme c'est le cas pour les plaquettes rondes ou rectangulaires du nain jaune. Dans ce dernier cas, le motif concentrique au centre de l'avers pourrait justement indiquer cette valeur. A ce jour, je n'ai pas d'idées précises sur la nature du jeu auquel cette pièce pourrait être associée.

Enfin, il me semble d'après les photos que les bords sont assez émoussés ce qui pourrait être lié à la prise en main répétée de l'objet ce qui s'accorde bien avec l'idée d'une pièce de jeu.

Jean-François Goret

Archéologue municipal

Unité d'Archéologie de la ville de Saint-Denis

27 Echelle en X : 1/300 Echelle en Y : 1/300 A

PC : 90.00 m Numéros des points TN

Altitudes TN

Distances cumulées TN t-o Distances partielles TN 00

fig.01 : Profil est-ouest

Echelle en X : 1/300 Echelle en Y : 1/300 C PC : 90.00 m Numéros des points TN

Altitudes TN

Distances cumulées TN § i s ; 2 s 5 3 Distances partielles TN .032 3320 1.662 ï

fig.02 - Profil nord-sud Profils topographiques est-ouest et nord-sud Tremeven Côte d'Armor (22) Arrêté N° : 2004 /020 J. Martineau Site N° : TOPO : F. Boumier/ DAO : F. Sanz-Pascual Coat-Men 226 27 28

Si S K ESS s sa S S

I 5.2 a sa g S g P 2

2.067 2.663 .056 0.838 3.152

fig.Ol : Profil nord-sud

Echelle en X : 1/300 Echelle en Y : 1/300 G

PC : 90.00 m

Numéros des points TN

Altitudes TN l î Distances cumulées TN Ì S

Distances partielles TN 2.012 1 ,2», 3 195

fig.02 : Profil sud-est / nord-ouest Profils topographiques sud-est / nord-ouest et nord-sud Tremeven Côte d'Armor (î Arrêté N° : 2004 /020 J. Martineau Site N" : TOPO : F. Boumier / DAO : F. Sanz-Pascual Coat-Men DIAGNOSTIC ARCHÉOLOGIQUE Jocelyn Martineau, INRAP, 2004 notes 11 KERNEVEZ (P.), Châteaux et fortifications du comté du Léon (Xlème siècle - milieu du XlVème siècle), mémoire de maîtrise d'Histoire, Brest, 1988 I Une partie de la documentation administrative, historique 12 KERNEVEZ (P.), Rapports préliminaires de prospection et archéologique est consultable au Service Régional thématique pluri-annuelle, 1992, 1993, 1994, SRA Bretagne, de l'Archéologie de Bretagne ; BERNARD (Claude), Rennes. De SAGAZAN (Yves), le donjon de Coatmen, rapport 13 KERNEVEZ (P.), Les fortifications médiévales du Finistère. dactylographié, non daté (vers 2000). La recherche sur internet Mottes, enceintes et châteaux, Institut culturel de Bretagne, livre également une quantité importante d'informations Centre régional d'archéologie d'Alet, 1997 historiques sur la généalogie de la plupart des familles 14 aristocratiques bretonnes, qui ne sont pas toujours vérifiables. MARTINEAU (J.), Le château de Clisson, mémoire de Nous retiendrons particulièrement la page « base de données maîtrise, sous la direction de Madame M.Th. Camus, Poitiers, généalogiques » Page affichée par GeneWeb 4.09 (c) Copyright 1995. 15 2003 INRIA - DOC : http://216.119.68.87/cgi-bin/gwd. exe?b= MARTINEAU (J.), Le château de Clisson, relevés et histoirebretonne.ou http://216.119.68.87/histoirebretonne/terre/ analyse des dallages de la cour seigneuriale, SRA Pays-de- teneur/C/Coetmen.htm, dont l'auteur reste indéterminé, mais la-Loire, INRAP, février 2004 ; Le château de Clisson, étude qui semble assez sérieux pour être retenu. du cavalier nord, SRA Pays-de-la-Loire, INRAP, mars 2004 ; étude en cours sur les structures résidentielles cuisines / 2COUFFON (René), « Quelques notes sur les seigneurs de grande salle / oratoire et sur le front nord du château. Coetmen », Bull, de la Société d'émulation des Côtes d'Armor, 16 CORBEL-LECHARTIER (V.), Le château de Suscinio 1926. (Morbihan), étude historique et architecturale, Mémoire de 3 PASTOUREAU M., «L'héraldique bretonne. Des origines à DEA, sous la direction de Monsieur Dany Sandron, Paris IV- la guerre de succession de Bretagne», Bulletin de la Société Sorbonne, septembre 2003. archéologique du Finistère, t. CI, 1976. 17 BEUCHET (L.), «Un exemple de résidence seigneurial 4 D. MORICE, Mémoires pour servir de preuves à l'histoire bretonne au XVe siècle, le logis du château du Guildo (Côte ecclésiastique et civile de la Bretagne, Paris, 1742-1746, T.III, d'Armor)», dans Château Gaillard, t.20, p.41-50, CRAHM, 429, 4331,457, 471... 2002. 5 AMIOT (Ch.), Lignages et châteaux en Bretagne avant 1350, 18 Travaux commandités par le Conseil Général de Loire- thèse dactylographiée, Université Rennes II, 1999, 4 tomes. Atlantique à M. l'architecte des Monuments Historiques, dans Thèse non publiée. le cadre de la deuxième tranche de travaux de rénovation du 6 AMIOT (Ch.), «Les donjons quadrangulaires avant 1350», vieux château, de 2005 à 2007. Par ailleurs, une opération dans Mémoire Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, de fouille a eu lieu dans la chapelle castrale et le logis du t.LXXIV, 1996. chapelain pendant l'été 2004, sous la direction de Jocelyn 7 DANET (G.), Le donjon de Largoët et les chantiers de Jean Martineau. IVde Rieux en Bretagne, 1470-1502, doctorat de troisième 19 Teddy Bethus, Caroline Chauveau, Emmanuel Barbier sont cycle en cours à l'université de Tours, sous la direction de doctorants en Histoire de l'Art et archéologie à l'Université de M. Alain Salamagne. Gérard Danet a suivi les travaux de Poitiers et contractuels à l'INRAP en région Grand Ouest et restauration de la courtine sud-est du château de Suscinio et Grand Sud-Ouest. réalisé diverses études documentaires en Bretagne comme 20 historien du Patrimoine, pour le compte des Monuments L'étude dendrochronologique a été menée par Vincent Historiques. Bernard au printemps 2000, CNRS, UMR 6566 Civilisations atlantiques et archéosciences, Université Rennes 1. Une 8 MARTINEAU (J.), Fortification et artillerie sous François courte présentation est toutefois visible à Trémazan, publiée II (1458 - 1488), doctorat de troisième cycle en cours à dans, Le château-fort de Trémazan, Architecture, légende, l'université de Poitiers, sous la direction de M. Nicolas Histoire, catalogue d'exposition, association «SOS Château de Faucherre. Trémazan», 2001. 9 ARTILLERIE ET FORTIFICATION, XIIIe-XVe siècles, 21 PASCAL (J.) , BONNIN (N.), responsable et technicien de Projet de colloque de l'équipe castellologie du CESCM fouille INRAP au château des Ducs de Bretagne à Nantes, (FRE du CNRS), Parthenay (79) ; printemps 2006, Comité opération en cours. d'organisation : Emmanuel de Crouy-Chanel, Nicolas 22 Service Régional de l'Archéologie de Bretagne. Faucherre, Jocelyn Martineau, Marie-Pierre Baudry. Comité 23 Bibliographie tirée de la page internet : http://216.119.68.87/ scientifique : Philippe Contamine, Alain Salamagne, Philippe histoirebretonne/terre/source.htm#l 1. Auteur indéterminé. Bragard, Fernando Cobos Guerra, Jean-Pierre Leguay, Paul Benoît. Déclaration d'intention : Après la fécondité des travaux sur l'artillerie qu'a connu le milieu du XIXe s., on constate aujourd'hui un regain d'intérêt des chercheurs en histoire militaire, grâce à la prise en compte de l'artillerie comme vecteur d'expérimentation technique. On peut désormais rouvrir le dossier du rapport fortification / projectile (« la lutte du boulet contre la cuirasse ») en apportant le regard croisé de plusieurs disciplines neuves, archéologie de la métallurgie, archéologie du siège, enquête iconographique, et en acceptant le fait que le développement de l'artillerie est indépendante e la fortification, alors qu'au contraire, la fortification est conditionnée par l'artillerie. Un point qu ' il convient de souligner avec force : le XIXe siècle s'est trompé en considérant qu'il y avait eu obsolescence brutale de l'artillerie mécanique lors de l'apparition de l'artillerie à poudre. 10 KERNEVEZ (P.), La seigneurie du Léon

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