EVALUATION RAPIDE et MULTISECTORIELLE DANS le CERCLE de

TENENKOU – 19 au 20 mars 2014

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I. DONNEES GENERALES sur le Cercle de TENENKOU

Objectif de la mission

La mission inter-agences s’est rendue dans le cercle de Tenenkou du 19 au 20 mars, en vue d’évaluer rapidement les besoins multisectoriels et prioritaires des populations affectées par le conflit et la crise alimentaire en termes d’accès aux services sociaux de base (eau, hygiène, santé, éducation,) la protection, la sécurité alimentaire et de résilience. Les localités visitées sont Diguicire et dans la commune de KARERI dans la zone exondée, , Dia et Diafarabe dans la zone inondée. Cette visite a permis aux acteurs humanitaires de faire des constats et proposer des actions à mener dans l’immédiat, à court et moyen termes.

Participants : CRN, CARE International, DRC, HCR, OIM, PAM, Droits de l’Homme-MINUSMA, LuxDev, Stop SAHEL, PADI, ONU-Femme et OCHA

Généralités sur le Cercle de Tenenkou :

Situé au Nord-Ouest de la ville de , le chef-lieu du cercle de Tenenkou est à 120 km de Mopti par voie routière. Tenenkou est un des huit (8) cercles de la région de Mopti avec une population estimée à 188.512 habitants (après la projection du recensement de 2009) est composé de dix communes rurales : Tenenkou, Toguéré Kotia, Ouro Guire, Toguéré Coumbe, , Diondiori, Diafarabé, Diaka , Sougoulbe et Kareri. Kareri une des communes visitées par les membres de la mission est la commune la plus affectée par le conflit armé de 2012avec des conséquences humanitaires. Le cercle de Tenenkou est limitrophe avec les cercles de au Nord, Mopti à l’Est, le cercle de Niono (région de Ségou) à l’ouest, Léré-Niafounké (région de Tombouctou) et la Mauritanie au Nord-Ouest.

Il faut aussi noter que le cercle de Tenenkou est enclavé par le Fleuve Niger et plusieurs marres et lacs, qui font que la zone est accessible par route seulement de mars à juillet et par voie fluviale d’août à février.

II. FACTEURS DETERMINANTS ET SOUS-JACENTS DE LA CRISE

1. Aperçu sur le conflit dans la zone

Le cercle de Tenenkou à l’instar de ceux de Youwarou et dans la région de Mopti a sans doute connu l’une des plus grandes crises de son histoire à cause de son occupation par les groupes armés. L’absence des forces de sécurité a créé un vide sécuritaire, avec des populations sans protection, des incidents de sécurité et des attaques de forains avec morts d’hommes et des blessés, des vols/enlèvements du bétail. Cette situation a provoqué le déplacement d’une catégorie de la population : de la seule commune de Kareri environ 1.500 personnes et la totalité des tamashek de la zone, qui ont trouvé refuge en Mauritanie. Les agents et fonctionnaires de l’Etat se sont aussi déplacés vers le sud du pays, notamment à . La majorité de la population civile est restée au milieu du conflit vivant dans des conditions précaires caractérisées par des pénuries d’eau et des services d’hygiène et d’assainissement, manque de nourriture, de protection, fermeture des écoles et des centres de santé, une violation flagrante des droits de l’homme. L’accès humanitaire est reste longtemps un défi majeur pour les acteurs humanitaires à cause de l’insécurité. L’enclavement de la zone suite à son inondation périodique renforce avec l’insécurité a fortement réduit l’aide d’urgence vers les communautés. Il est aussi important de signaler que les humanitaires éprouvent de des difficultés financières et logistiques à mettre en œuvre des interventions actions à cause de l’enclavement qui rend les coûts d’exploitation très élevés.

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2. Contexte sécuritaire

Actuellement la situation sécuritaire s’est positivement améliorée et est calme de puis le déploiement des FAMa à Dioura et à Gathy Lamou en fin novembre 2013. Ceci a fortement marque l’amélioration de la protection des populations civiles, l’accès et l’espace humanitaire, car aucun incident sécuritaire n’a été rapporté dans la zone depuis l’arrivée des FAMa. La présence des FAMa a même occasionné un début de retour, bien que timide de certaines fractions des refugiés maliens (Tamashek) de la Mauritanie, mais qui sont encore retranchés dans les brousses autour des marres dans la localité de Kita au nord de Dioura (vers la frontière avec la Mauritanie et la région de Tombouctou) par peur de revenir dans leurs campements. Certains seraient revenus avec leur bétail, leurs femmes et des enfants.

Existence d’une méfiance entre les communautés noires et les Tamashek est très perceptible dans la commune de Karire (Dioura et Kita), basée sur des tensions et conflits qui existaient avant la crise, mais exacerbée par le conflit armée de 2012 d’où la peur de ces derniers à revenir dans leurs campements. Ils craindraient aussi les représailles des FAMa, puisqu’ils toujours assimilés aux groupes armés opérationnels dans la zone. C’est ainsi que la zone de Kita, fief de Tamashek actuellement en refuge en Mauritanie est toujours inhabitée est considérée comme rouge/insécurisée par les populations noires.

Néanmoins, il convient de souligner que des groupes armés, apparemment bien organisés et bien équipés avec des moyens de communication, des armes modernes et sophistiquées sont régulièrement signalés dans les zones limitrophes au cercle de Tenenkou particulièrement vers Malemana (sud de Dioura) et Kita (nord de Dioura): Nampala-Niono (Ségou), Léré (Tombouctou) et le long de la frontière avec la Mauritanie.

La prolifération des armes légères dans la zone est aussi une réalité et préoccupation avec des milices d’auto-défenses particulièrement chez les éleveurs et leurs bergers pour protéger leurs bétails, qui sont régulièrement cibles par les groupes armes. Le président des éleveurs de Tenenkou a rapporté aux membres de la mission, que plus de 800 bœufs ont déjà volés et 35 bergers et bouviers déjà tués pendant le vol du bétail.

Action urgentes et immédiates : - Renforcer les positions militaires FAMa dans le triangle stratégique pour Tenenkou en effectifs, équipements et matériels roulant pour faciliter les patrouilles de sécurisation de la zone, r dans les localités de Dioura, Tenenkou et de Toguere Coumbe, surtout avec des effectifs d’une unité de la MINUSMA à déployer urgemment à Toguere Coumbe ou à Tenenkou ;

- Intervenir urgemment dans la réparation des antennes Malitel pour rétablir la communication, car l’isolement/enclavement est un facteur qui renforce l’insécurité ont mentionné les autorités locales ;

- Lancer un projet de cohésion sociale et dialogue inter communautaires soutenu par une campagne de désarmement volontaire (remise des armes contre kits ou projets AGR) dans la zone, particulièrement dans la commune de Kareri/Dioura.

Partenaires intervenant à Tenenkou en mars 2014

Sécurité alimentaire : PAM, Care International, PADIN. Santé : Médecins du Monde France.

Education : UNICEF, ENDA . Réhabilitation d’urgence : LuxDev.

Protection et cohésion sociale : ENDA Mali et résilience et relèvement immédiat : GRAFE et AMEN, WASH : FED.

Ce nombre limité de partenaires humanitaire appelle à un plaidoyer pour la mobilisation d’acteurs dans les autres secteurs afin de renforcer et élargir l’action humanitaire aux zones récemment accessibles, notamment la commune de Kareri (Diguicire, Dioura, Kita et Malemana).

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RESULTATS PAR SECTEUR/CLUSTER

Méthodologie

Pour collecter les informations sur le terrain, les membres de la mission ont eu des entretiens avec des informateurs clés (autorités et leaders locaux, ainsi que des focus groupes avec de femmes, d’hommes et de jeunes), mais aussi ont effectué des descentes sur le terrain avec des observations directes. Il convient de noter que les entretiens et observations étaient menés sur base d’un questionnaire d’évaluation rapide et multisectorielle (MIRA) adopté par la communauté humanitaire au Mali.

ABRIS ET ARTICLES NON ALIMENTAIRES A première vue, les problèmes de logement dans le cercle de Tenenkou ne sont pas très importants. Cependant une attention particulière doit être accordé aux maisons essentiellement en banco et qui nécessitent des réparations, particulièrement dans les familles d’accueil ayant reçus les rares PDIs (5 familles à Diguicire), 3 ménages de 11 personnes refoulés/rapatriés de la RCA à Diguicire.

Néanmoins, un suivi doit être fait pour les abris/logements des populations vivant dans les zones inondables et pour les nomades, particulièrement les quelques rapatriés spontanées, de 1.500 réfugiés en Mauritanie qui reviennent de manière timide dans la localité de Kita et ses environs. Recommandations

Dans l’immédiat et à court terme - Collecter des informations sur les PDIs, les 11 rapatriés/refoulés de la RCA à Diguicire et 50 ménages du village de Diafarabé menacés par les inondations à cause du mauvais état de la digue et prévoir un éventuel appui en NFIs pour ces personnes, - Se préparer à appuyer le retour et la réinstallation des 1.500 réfugiés maliens en Mauritanie avec distribution de matériaux de construction (pour abris nomades) et des NFI (bâches, des articles ménagers). A long terme : Concevoir et promouvoir des abris adaptés au logement des populations nomades dans la zone.

EDUCATION Avant la crise le taux brut de scolarisation était de 39 % ; après la crise ce taux a chuté jusqu'à 13 % dans le localités affectées par la crise (Commune de Kareri) et reste à 80 % dans les localités non touchée (Tenenkou centre). L’effectif des enseignants est passé de 305 avant la crise à 160 après la crise (123 au premier cycle et 37 au second cycle) dont 20 % de femmes. Les enseignants ayant reçu la formation sur l’appui psychosocial aux enfants sont tous mutes. 14 écoles que compte la commune ne sont pas fonctionnelles: 6 sont délocalisées en Mauritanie, 4 écoles sont mobiles et peu fonctionnelle, 4 sont non fonctionnelles. Les préoccupations majeures dans ce domaine sont les suivantes : - Le non-retour de la majorité des enseignants d’où quatre écoles non fonctionnelles depuis le conflit armé en 2012 - L’insuffisance des équipements, du matériel d’apprentissage et pédagogique - L’insuffisance de structures d’encadrement de la Petite Enfance (1 seul jardin d’enfants pour tout le cercle) - Plusieurs écoles endommagées par les aléas (inondations, conflits armés). La mission a par ailleurs observé que la campagne de retour à l’école n’a pas été effective dans le cercle et les kits scolaires ne sont pas parvenus à tous les enfants (certains sont encore stockés au centre d’animation pédagogique). Il a été signalé à la mission l’attaque et l’occupation d’une école primaire à Dioura pendant la crise ayant entrainé un traumatisme profond sur les enfants. La mission a par ailleurs observé que les frais scolaires de 2000 F par élève constituent un frein à la scolarisation et au maintien des enfants à l’école.

Recommandations Actions immédiates et à court terme : - Encourager et soutenir le retour et le recrutement de nouveaux enseignants en faveur des écoles du cercle de Tenenkou - Soutenir la réouverture de quatre (4) écoles encore non fonctionnelles et assurer une distribution gratuite des kits scolaires et déclencher urgemment la sensibilisation et la campagne de retour à l’école dans la zone ; - Plaidoyer soutenu pour la suppression des frais scolaires pour faciliter l’accès à l’éducation - Elaboration d’une stratégie de scolarisation d’urgence des enfants non – scolarisés et déscolarisés

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- Evaluation approfondie de la situation (Etat des lieux des infrastructures, équipements, enseignants, cantines scolaires, Centres de Développement de la Petite Enfance et écoles).

A moyen/long terme - Réhabilitation/Construction et équipements des infrastructures scolaires et préscolaires - Mettre en place un programme d’éducation en urgence avec une assise communautaire (enseignant volontaire et ou communautaire) - Former les enseignants sur l’appui psychosocial. - Mettre en place des structures de formation professionnelle/informelle axée sur l’entreprenaient et artisanat en faveur de la jeunesse et des femmes.

EAU, HYGIÈNE ET ASSAINISSEMENT (WASH) Au terme de cette mission, les membres de la mission aperçoivent que dans l’ensemble du cercle, la situation est très préoccupante. En eau de boisson, les populations s’approvisionnent principalement dans les puits (traditionnel et les puits moderne à grand diamètre), les forages, adduction et les eaux de surface (fleuve, Marais etc).

Dans l’ensemble les populations ont évoqués une insuffisance en quantité d’eau disponible due au fait par une faible disponibilité des points d’eau (puits et forages) et que la plupart des forages tombe très souvent en panne. Cela explique la longue corvée autour des points d’eau. Huit (8) villages de Diondiori ont été affectés par la décrue actuelle causant le tarissement des puits (faits rapportés à vérifier sur le terrain) un seul village dessert difficilement les 08 autre en difficulté. Nous avons remarqué également l’absence des personnels qualifiés dans la maintenance des ouvrages hydrauliques et une mauvaise organisation des comités de gestion d’eau. Il y aussi une absence des pièces de rechange dans la zone, des artisans réparateurs et de techniciens. Il y a problème d’échange des informations sur la cartographie, l’état des lieux des ouvrages d’eau existant entre les différents acteurs intervenant en Eau, Hygiène et Assainissement.

Les comportements hygiéniques sont mitigés, les lavages des mains, le traitement des eaux et l’utilisation des latrines ne sont pas pratiqués par une majorité des populations. L’assainissement est un grand problème dans les zones par le fait que les ordures sont déposées dans les rues et une absence totale des systèmes de canalisation des eaux usées. Il y’a aucune action de promotion d’hygiène dans le cercle.

Les écoles et les structures sanitaires sont dotées en latrines mais pas des points d’eau. Les latrines des écoles sont parfois utilisées par la population et les forains dans les localités où les foires sont voisines aux écoles. Absence d’action de promotion d’hygiène dans les écoles ni de distribution des kits d’hygiène.

Recommandations Immédiatement et à court terme : - Soutenir le retour immédiat du personnel du service de l’hydraulique et sa réinstallation dans la zone - Mener une enquête d’évaluation plus détaillée dans la zone, en vue de mettre à jour l’information sur l’état des lieux /cartographie des ouvrages d’eau et réparer urgemment tous les points d’eau qui sont en panne ; - Viabiliser le circuit d’approvisionnent en outillage, produits de traitement de l’eau et pièces de rechanges pour les différents systèmes d’approvisionnement en eau potable installés dans le milieu ; - Renforcer le mécanisme de communication/coordination entre les comités villageois de gestion des points d’eau et l’administration/structures étatiques (DRH et DRACPN) à tous les niveaux et autres partenaires intervenant dans le secteur ; - Mettre les écoles et les structures sanitaires aux standards WASH en ce qui concerne l’approvisionnement en eau potable, en hygiène et assainissement.

A long terme - Renforcer et améliorer l’accès des populations en eau potable en nombre d’ouvrages et en quantité d’eau - Mener des campagnes de sensibilisation à l’eau, hygiène et assainissement surtout dans les écoles et parmi les populations transhumantes avec peu ou pas d’infrastructures WASH plus exposées aux maladies d’origine hydrique ; - Renforcer le mécanisme de communication/coordination entre les comités villageois de gestion des points d’eau et l’administration/structures étatiques (DRH et DRACPN) à tous les niveaux et autres partenaires intervenant dans le secteur.

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NUTRITION Sur le plan nutritionnel, après les échanges avec le médecin chef du CSRéf et les responsables des CSCom on a noté : • Seuils de malnutrition de 17% au CSCom de Dia, supérieure à la normale. • Situation nutritionnel critique (MAM et MAG dépasse le seuil de 10%) • Manque des ressources faire le diagnostic/dépistage dans la zone pour une meilleure évaluation du problème • Défis de communication pour solliciter et disposer à temps des intrants de PAM et de l’UNICEF. Les causes de cette situation seraient principalement les habitudes culinaires et socioculturelles des populations soutenue par l’absence d’actions de dépistage systématiques et de système de référence fonctionnel/opérationnel. Une distribution limitées des produites de prévention (CSB+ ; CSB++) et la réduction des cantines scolaires : 08 écoles préalablement appuyées par le CRS ne sont pas assistées actuellement. Recommandations Dans l’immédiat et à court terme : • Faciliter et soutenir une enquête nutritionnelle dans la zone pour mieux cerner l’ampleur de la malnutrition Accroitre la capacité des CSCOM pour les campagnes de dépistage et de prise en charges des cas de malnutrition (URENAM, URENAS et URNENI) • Elargir la distribution des produits et intrants de prévention (CSB+, CSB++) à tous les ménages FEA.

PROTECTION La situation sécuritaire s’est améliorée depuis l’arrivée des FAMA à Dioura en fin novembre 2013. Néanmoins, on signale la présence des groupes armés dans la zone voisine aux localités de Kita et Malemana, dans la commune de Kareri vers la frontière avec la Mauritanie avec une prolifération d’armes légère et développement des stratégies d’autodéfense communautaires dans le cercle, particulièrement chez les éleveurs et bergers peulh.

La cohabitation pacifique demeure difficile entre tamashek, arabe et peulh avec un fort climat de méfiance au sein de la communauté. Tous les Tamashek qui vivaient dans les campements de Kati, commune de Kareri estimés à 1.500 avant la crise se sont tous refugiés en Mauritanie. Depuis le déploiement des FAMa, on a signalé un retour timide de quelques fractions Touareg et arabes à proximité de leurs sites de fixation, mais ils se retranchent dans les touffes non loin des points d’eau et craignent des représailles, notamment de la part des FAMa. La porosité de la frontière avec la Mauritanie (absence de poste de control et des forces de sécurité) et la prolifération des armes légères avec organisation en milices d’auto-défenses, particulièrement chez les éleveurs et bergers compliquent davantage la quiétude et la cohésion sociale dans la zone.

La protection des femmes et des enfants est une préoccupation majeure selon la majorité des personnes interviewées. L’impact des conflits s’est beaucoup ressenti sur les enfants dont certains sont en détresse profonde sans assistance. L’accès des femmes et des enfants aux services sociaux de base est limité par l’inexistence des services, la faible capacité de la communauté à donner une réponse à leur préoccupation. On peut citer notamment, les enfants nés entre 2012 à ce jour n’ont pas été enregistrés à l’Etat civil, présence des enfants bergers/bouviers, qui pourraient détenir des armes légères pour se protéger des attaques sur le bétail, persistance de la pratique d’excision et de mariage précoce. Certaines femmes ont rapporté que des endroits sont infréquentables par les femmes pour raison d’insécurité et anéantie du coût leurs activités génératrices de revenus.

Il est à noter que les violences basées sur le genre (VBG) semblent être répandues mais non rapportées, car c'est un sujet tabou mais aussi en raison de la stigmatisation sociale des victimes et leurs familles. Ces violences constituent une menace potentielle pour la protection de la jeune-fille. A Diondiori, des cas de viols ont été signalés sur des femmes par des hommes malintentionnés et nécessite un travail approfondi pour en savoir plus.

Mouvements des populations : Il convient de signaler que pendant la crise on n’a pas connu un déplacement important des populations dans la zone. Néanmoins, les fonctionnaires de l’Etat et enseignants sur demande de leur hiérarchie était parti au sud du pays et la mission à noter avec satisfaction que la majorité est revenus, sauf les enseignants, puisque réaffectés au sud du pays et doivent être remplacés urgemment et le personnel de l’hydraulique. Quelques PDIs ont été enregistrés à Diondiori (151 dont 50 vivants à Ouro Boubou chez un Marabout dans un campement) 5 familles à Diguicire collectif le reste sont dans les familles d’accueil. Ils sont venus de Tombouctou, Youwarou, , Dioura. Trois ménages de 11 personnes rapatriés de la RCA en janvier 2014 sont aussi signalés à Diguicire. L’OIM vient d’achever une campagne de vérification de PDIs restant dans le cercle de Tenenkou, campagne accompagnée d’une enquête sur les intentions de retour le rapport subséquent sera édifiant.

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Par ailleurs, dans la commune de Kareri (sur l’axe Nord-Ouest) tous les Tamashek qui vivaient dans les campements de Kati, estimés à 1.500 se sont tous refugiés en Mauritanie. Un début de retour timide de la Mauritanie de certaines fractions Tamashek a été rapporté, avec quelques femmes et enfants mais ces derniers se cacheraient encore dans les hameaux suite aux tensions sociales encore persistantes dans la communauté. Les données chiffrées sur les rapatriés retournés dans la commune restent inconnues. Recommandations Immédiat : - Suivre le retour timide des Tamashek dans la zone de Kati (Dioura) pour une médiation, dialogue et cohabitation pacifique avec les autres communautés noirs, les identifier et évaluer leurs besoins prioritaires pour une meilleure réintégration sociale ; - Assurer le suivi des quelques PDIs de Diondiori et Diguicire, mener une enquête sur les intentions de retour et en cas de vulnérabilité les intégrer dans les programmes d’assistance humanitaires en cours dans la zone, ceci pour les 11 rapatriés de la RCA aussi se trouvant a Diguicire ; - Assurer urgemment une prise en charge psycho sociale d’enfants et autres membres de la communauté traumatisés par les évènements vécus particulièrement dans la commune de Karire (Diguicire, Dioura, Kati et Malemane). - Initier un programme de protection des femmes et enfants avec un fort accent sur l’accompagnement psychosocial dans la zone, en commençant par les communes de Kareri (Dioura, Diguicire, Kita et Malemana) et Toguere ;

- Faciliter l’octroi de documentation civile des enfants nés entre 2012 et 2013 (enregistrement des naissances, renouvellement des cartes d’identité ;

- Organiser une évaluation rapide spécifique à la protection avec toutes ses composantes (enfance, VBG et genre, mouvement des populations, cohabitation pacifique, etc… A court et long termes :  Renforcer les mécanismes institutionnelles et communautaires de protection – sensibiliser et informer les parents sur les VBG, renforcer leur capacité en conseil, appui et orientation des enfants ;

 Renforcer la communication de l’approche communautaire du Monitoring des cas de protection et assurer le suivi du mouvement de la population (profilage des rapatriés et IDPs) se trouvant dans la zone, surtout dans la commune de Kareri (Diguicire et Kita) ;  Envisager des solutions au problème des éleveurs et leurs bétails, car depuis deux ans la transhumance n’a pas été possible à cause du contexte sécuritaire ;  Prioriser la protection dans une approche intégrée d’intervention humanitaire pour réduire significativement l’impact de la crise sur la population civile.

SANTÉ Grace à l’intervention de l’ONGI MDM-France, vingt (20) de 21 CSCom sont fonctionnels grâce à son intervention avec le financement d’ECHO. L’accès aux soins de santé essentiels est amélioré, les vaccins et les médicaments essentiels sont disponibles grâce à l’appui d’ECHO. Les CSCOM reçoivent des intrants nutritionnels grâce au PAM et l’UNICEF. Néanmoins, il manque d’ambulances dans les CSCOM et autres équipements dans les CSCom, notamment des motos et des points d’eau. Recommandations A court et à long terme : - Doter le CSCom de moyens roulants pour les stratégies avancées (surveillance et du PEV de routine), le référencement et les évacuations médicales ; - Réhabiliter/construire et équiper les CSCom, qui ne répondent pas aux normes, notamment les CSComs de Diguisire et de Dioura, voir LuxDev pour action.

SÉCURITÉ ALIMENTAIRE Sur le plan de la sécurité alimentaire, la mission a constaté: une mauvaises récoltes au cours de la campagne 2013- 2014, augmentation des prix des produits sur les marchés : 375 FCFA le kg de riz à Diafarabé, insécurité alimentaire pour une grande partie de la population (50 à 80%), population largement tributaire de Vivres PAM mais insuffisant au regard des besoins. La ration couvre les besoins alimentaires de 10 jours maximum et menace sur la campagne de 2014 : Ensablement des canaux naturels d’irrigation et des marres, faible moyen de production suite à la paupérisation généralisée des producteurs. 7

Comme actions en cours, distribution alimentaire gratuite (DAG) par CARE Mali et son partenaire AMPRODE avec le soutien de PAM au plus vulnérables soit 25% de la population. Recommandations : Immédiat et à court terme : - Accroitre le taux de couverture de la Distribution Alimentaire Gratuite à au moins 50% pour couvrir les besoins des plus vulnérables dans les Communes et idéalement à 80% dans la Commune de Kareri frontalière de la Mauritanie où les besoins sont plus critiques ; - Accroitre la distribution des CSB+, CSB++ et de l’Huile à toutes les Femmes Allaitante, Femmes enceintes de tous les Ménages des villages cible du DAG pour prévenir et améliorer l’état nutritionnel des enfants ; - Démarrer immédiat des activités de Cash et Food for Work pour aider les individus actifs à s’investir dans les activités de réhabilitation des caniveaux, des marres et des digues ; - Assurer la prise en charge vétérinaire et l’alimentation du cheptel

A moyen/long terme : - Un démarrage du programme de résilience de PAM pour un élargissement des actifs de production dans les Communes. - Résoudre les problèmes sécuritaires qui contraignent les éleveurs au pâturage de proximité et l’accroissement potentiel de la tension - Accroitre la capacité des CSCOM pour les campagnes de dépistage et de prise en charges des cas de malnutrition (UNRENAM, UNRENAS et URNENI).

RESILIENCE ET REHABILITATION D’URGENCE Pour faciliter le retour de l’administration et améliorer les conditions de travail de travail des enseignants et des élevés, LuxDev a réhabilité des bureaux et résidences (préfecture, sous-préfectures) et équiper des écoles avec 622 tables- bancs. Pour une meilleure auto-prise en charge des populations et réduction de leurs vulnérabilité, il y a lieu de renforcer les initiatives, projets et autres capacités existantes dans les communautés, il s’agira notamment de : - Promouvoir et renforcer dans l’immédiat des activités de Cash et Food for Work pour aider les individus actifs à s’investir dans les activités de maraichage, réhabilitation des caniveaux, des marres et des digues et autres infrastructures communautaires ; - Soutenir et élargir les activités génératrices de revenus (AGR), des micros crédits/tontines à base communautaire, particulièrement en faveurs des associations féminines et des jeunes pour leur autonomisation, mas aussi pour renforcer les échanges et la complémentarité inter et intra-communautaires, en vue d’une cohabitation pacifique et bonne cohésion sociale ; - Soutenir et élargir les interventions de LuxDev dans la réhabilitation/construction et équipement des bureaux de l’administration, des écoles, CSCom et autres infrastructures détruites et pillées pendant la crise, particulièrement dans les communes de Karire (Dioura et Diguicire), Diafarabé et Toguéré Coumbe. - Préparer la jeunesse à l’auto prise en charge non seulement en la formant sur l’entreprenariat mais aussi en l’équipant de l’outil et équipement de base pour la production agricole.

COORDINATION OCHA en partenariat avec les agences chefs de files de clusters assure que des plans de réponse sont réalisés par cluster pour relever les défis identifiés en termes des besoins prioritaires dans le cercle de Tenenkou. Ces plans seront suivi à travers le GIAC au niveau de Mopti, l’Inter clusters et EHP au niveau national à Bamako.

Trois prochaines missions sont prévues dans les cercles de Youwarou (Gathy Lomou) et Douentza ( et ) d’ici fin avril 2014, pour le même exercice d’évaluation des besoins et de mise en place des plans de réponses sectorielles.

Le cercle de Tenenkou étant accessible seulement par voie fluviale de Juin a mars à cause de l’hivernage, la mission renouvelle la recommandation au cluster logistique, à l’Inter cluster et l’EHP d’envisager l’achat d’un Speed Boat conforme aux normes MOSS pour faciliter les opérations et le déplacement des humanitaires dans la zone. La communauté humanitaire du Nord aura besoin d’autres bateaux/pinasses pour les régions de Tombouctou et de Gao.

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RECAPITULATIF DES RECOMMANDATIONS PRIORITAIRES PAR SECTEUR

SECTEUR RECOMMANDATIONS PARTENAIRE OBSERVATIONS/Niveau d’exécution

Evaluer les besoins réels et fournir des bâches, matelas, nattes, couvertures, moustiquaires, ustensiles de cuisine, ABRIS bidons d’eau, etc.) aux rapatriés spontanés revenant de UNICEF, OIM, NRC et HCR Appui du cluster national requis la Mauritanie et aux quelques PDIs identifiés dans la zone.

Soutenir urgemment le retour des enseignants, la EDUCATION réouverture des4 écoles non fonctionnelles depuis la crise par manque d’enseignants, mettre en place un UNICEF, ENDA Mali et APPUI DU CLUSTER EDUCATION

projet d’éducation d’urgence pour le rattrapage des DRC REQUIS enfants non scolarisés/déscolarisés et assurer la gratuite de l’éducation pour scolariser le maximum d’enfants.

Soutenir le retour immédiat du personnel du service de l’hydraulique et sa réinstallation, Faire un état des lieux EAU HYGIENE ET /cartographie des ouvrages d’eau et réparer urgemment ASSAINISSEMENT tous les points d’eau qui sont en panne, approvisionner UNICEF, Stop Sahel et les comités d’eau en outillage/pièces de rechanges et APPUI DU CLUSTER WASH REQUIS OIM mettre les écoles et les structures sanitaires (CSCom) aux standards WASH (avec de l’eau, des latrines et l’hygiène). Réhabiliter/Construire de nouveaux ouvrages pour renforcer la l’accès en terme de quantité.

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SECTEUR RECOMMANDATIONS PARTENAIRE OBSERVATIONS/Niveau d’exécution

Renforcer les positions FAMa dans la zone en troupes, équipements et matériels, leurs patrouilles et soutenir CH auprès de la Malitel dans la réhabilitation urgente des antennes pour Très important pour stabiliser la zone. MINUSMA rétablir la communication cellulaire dans la commune de Kareri (Dioura, Diguisire et Kita).

Suivre, identifier et évaluer les besoins des rapatriés spontanés de Kita (Dioura) et poursuivre la médiation et HCR, NRC, DRC, OIM, le dialogue intercommunautaires dans la commune de APPUI DU SOUS CLUSTER AJM, CNCR, Croix Rouge Kareri (Dioura) pour une assistance humanitaire PROTECTION REQUIS et ENDA Mali adéquate et une meilleure réinsertion sociale des rapatriés spontanés. PROTECTION

Faciliter l’acquisition des actes de naissance aux enfants nés depuis 2012, assurer la prise en charge psycho UNICEF, ONU-Femme et sociale des victimes de VBG, des autres victimes du DRC conflit, particulièrement des femmes et des enfants.

Promouvoir et renforcer la cohésion sociale avec l’implication des jeunes et les femmes et soutenir PNUD, UNICEF, DRC l’approche de protection communautaire et du Monitoring.

Organiser une évaluation spécifique à la protection pour une cartographie des conflits, des besoins de protection HCR, DRC, ONU-Femme, de l’enfant, VBG et genre, des PDIs et des rapatriés PNUD et ENDA Mali spontanés, et des éleveurs et bouviers ;

- Doter le CSCom de moyens roulants pour les stratégies OMS, MDM-F, Lux Dev, SANTE avancées (surveillance épidémiologique et du PEV de UNICEF routine), le référencement et les évacuations médicales ; Appui du cluster santé requis.

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SECTEUR RECOMMANDATIONS PARTENAIRE OBSERVATIONS/Niveau d’exécution

- Réhabiliter/construire et équiper les CSCom, qui ne répondent pas aux normes, notamment les CSCom de Diguicire et de Dioura, voir LuxDev pour action ; APPUI DES CLUSTER WASH et Relèvement Immédiat - Améliorer et installer le système d’adduction d’eau et d’hygiène dans les CSCOM.

Faciliter et soutenir une enquête nutritionnelle dans la zone pour mieux cerner l’ampleur de la malnutrition ;

Accroitre la capacité des CSCOM pour les campagnes de dépistage et de prise en charges des cas de malnutrition NUTRITION (URENAM, URENAS et URNENI) ; PAM, UNICEF, MDM APPUI DU CLUSTER NUTRITION Améliorer et élargir le système d’approvisionnement et de REQUIS distribution des produits de prévention et des intrants de prise en charge à tous les ménages des Femmes Enceinte et Allaitantes (FEA).

- Accroitre le taux de couverture de la Distribution Alimentaire Gratuite à au moins 50% pour couvrir les besoins des plus vulnérables dans les Communes et idéalement à 80% dans la Commune de Kareri frontalière de la Mauritanie où les besoins sont plus critiques ;

- Accroitre la distribution des CSB+, CSB++ et de l’Huile a SÉCURITÉ Appui du cluster sécurité alimentaire toutes les FEA de tous les Ménages des villages cible du ALIMENTAIRE requis. DAG pour prévenir et améliorer l’état nutritionnel des enfants ;

- Démarrer immédiat des activités de Cash et Food for Work pour aider les individus actifs à s’investir dans les PAM, Care International, activités de réhabilitation des caniveaux, des marres et PADIN, CICR des digues en impliquant les femmes et les jeunes;

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SECTEUR RECOMMANDATIONS PARTENAIRE OBSERVATIONS/Niveau d’exécution

- Assurer la prise en charge vétérinaire et l’alimentation du cheptel et soutenir la reorganisation de la transhumance dans la zone.

B PAM, PNUD, ONU- RESILIENCE ET Femmes, Care Soutenir LuxDev dans les travaux très appréciés de Appui de l’EHP, UNCT et des PTF est REHABILITATION International, OIM, réhabilitation, équipement des bureaux de requis. D’URGENCE l’administration, des infrastructures sociales de base MINUSMA (Affaires (écoles, CSCom etc). civiles)

Soutenir l’élaboration des plans des réponses sectoriels et encourager le suivi par des missions d’évaluations sectorielles et faciliter les trois prochaines missions a Gathy Lomou (Youwarou) et Mondoro et Hombori (Douentza) ;

Acheter et doter la communaute humanitaire de 3 Speed OCHA et chefs de files Boat/pinasses conformes au MOSS (Mopti, Gao et des clusters et groupes COORDINATION Appui de l’Inter clusters et EHP. Tombouctou) pour leurs operations et deplacement thématiques, municipalités pendant l’hivernage ; et services étatiques.

Encourager et soutenir la préparation aux urgences avec la mise en place des plans de réponses aux menaces des épidémies, inondations et autres catastrophes et pré positionnement des stocks d’urgence en médicaments, NFIs et autres intrants.

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LISTE DES PARTICIPANTS

Prénom Nom Agence Fonction Téléphone

Bony MPAKA OCHA Coordonnateur de terrain 75993200

Sékou Salla BORE OCHA National HAO 75997384

Oscar SAFARI OIM Chef de Sous-bureau 75995597

Karamoko TRAORE OIM Assistant WASH

Yacouba CISSE OIM Assistant Protection

Siaka MALLET MINUSMA Officier droits de l’homme 91580985

Abdoulaye KONOTA LuxDev Assistant Technique 90360234

Chargé des Services Mamadou SANOGO HCR 79115247 Communautaires

Ibrahima TANAPO PAM Assistant principal Programme 76464309

Amadou Osseni Care International Coord des Urgences 76542929

Aimée NDAKALA DRC Chef de Sous-bureau 90705566

Sékou TRAORE ONU Femme Chef de Sous-bureau 76437847

Mohamed CAMARA CNR Superviseur 76 43 19 09

Siriman DIARRA PADIN Responsable Recherche-action 76 23 65 42

Alioune Bagou DIARRA Stop SAHEL Superviseur 79 77 57 38

Mahalmadane ABDOULAYE NRC Responsable Abris et NFIs 76 02 38 31

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