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Etude d’impact Opération d’Aménagement Foncier de la commune de

Conseil départemental Maître d’ouvrage et financeur de l’opération d’Aménagement Foncier Agricole et Forestier

Février 2018

SOMMAIRE

I. Introduction – Rappels règlementaires ...... 5 II. Présentation du projet ...... 9 A. Contexte et historique ...... 9 B. Description ...... 13 1) Périmètre d’aménagement et territoire communal ...... 13 2) Contenu du projet ...... 14 III. Mise à jour de l’analyse de l’état initial ...... 16 A. Présentation générale ...... 16 1) Géographie - Situation administrative et démographique ...... 16 2) Qualité de vie ...... 21 B. Aménagement du territoire, économie et urbanisme ...... 24 1) Equipements et services ...... 24 2) Habitat, Patrimoine et Urbanisme ...... 27 3) Activité économique et touristique - Chemins ...... 28 C. Foncier et Agriculture ...... 31 1) La propriété foncière ...... 31 2) Les exploitations agricoles ...... 31 3) Situation forestière ...... 31 D. Environnement : Milieux physiques ...... 32 1) Topographie, Géologie et Géomorphologie ...... 32 2) Pédologie ...... 35 3) Climatologie ...... 42 4) Fonctionnement hydraulique des bassins topographiques – Érosion des sols ...... 45 E. Environnement : Milieux naturels ...... 65 1. Méthodologie ...... 65 2. Sites et Paysages...... 66 3 Faune, flore et habitats naturels ...... 74 4 Continuités écologiques ...... 81 5 Conclusion ...... 82 F. Interrelations entre espaces et incidences Natura 2000 ...... 84

Etude d’impact – THENELLES - 02 2 / 138 G. Conservation des éléments structurant du paysage et de la biodiversité ...... 84 H. Conclusion : les enjeux spécifiques du territoire ...... 85 1) Améliorer les conditions d’exploitation des propriétés rurales...... 85 2) Protéger les sols, les biens et les cours d’eau ...... 85 3) Maintenir la biodiversité...... 86 4) Améliorer les paysages ...... 87 IV. Analyse des effets du projet sur l’environnement ...... 88 A. Effets sur le fonctionnement hydraulique du territoire ...... 88 1) Incidences possibles ...... 88 2) Compensation et aménagements complémentaires...... 91 3) Les mesures localisées ...... 91 B. Effets sur les plans écologique et paysager ...... 100 1) Incidences possibles ...... 100 2) Mesures localisées en faveur de la biodiversité et des paysages ...... 100 C. Evaluation des incidences Natura 2000 ...... 109 1) Incidences sur le fonctionnement hydraulique...... 110 2) Incidences sur les habitats...... 110 3) Incidences sur les espèces...... 110 4) Conclusion ...... 110 D. Effets indirects ...... 111 1) Le milieu naturel ...... 111 2) La consommation énergétique ...... 111 3) Commodité ...... 112 4) La santé ...... 112 5) L’hygiène, la sécurité, la salubrité publique ...... 113 6) L’addition et l’interaction des effets entre eux ...... 113 V. Analyse des effets cumulés du projet avec d’autres projets ...... 114 VI. Raisons pour lesquelles le projet final présenté a été retenu ...... 114 A. Respect des prescriptions de l’arrêté préfectoral du 11 Décembre 2015 ...... 114 B. Les choix effectués au cours de l’élaboration du projet ...... 117 1) Le chemin rural N° 4 dit des Gros Grés inscrit au PDIPR...... 117 2) Les plantations en vallée de l’Oise ...... 118 VII. Compatibilité du projet avec les autres plans, schémas ou programmes ...... 120 VIII. Hiérarchisation des mesures prises dans la séquence ERC ...... 120 A. Eviter les effets négatifs du projet sur l’environnement ou la santé humaine ...... 120 B. Réduire les effets n’ayant pu être évités ...... 121 C. Compenser les effets qui n’ont pu être ni évités, ni suffisamment réduits ...... 121

Etude d’impact – THENELLES - 02 3 / 138 D. Améliorer l’état initial ...... 121 E. Modalités de suivi des mesures prises ...... 122 IX. Précisions pour les chantiers de travaux connexes ...... 122 X. Présentation des méthodes utilisées pour l’étude ...... 122 XI. Difficultés techniques ou scientifiques rencontrées pour réaliser l’étude ...... 123 XII. Noms et qualités des intervenants et auteurs de l’étude d’impact ...... 123 XIII. Chantiers nécessitant un document ou une étude d’incidences ...... 124 XIV. Insertion de l’étude et de l’enquête publique dans l’ensemble de la procédure ...... 124 XV. Sources des illustrations ...... 126 XVI. Annexes ...... 128 A. Annexes à la présente étude ...... 128 B. Documents joints à la présente étude ...... 128

Etude d’impact – THENELLES - 02 4 / 138 I. Introduction – Rappels règlementaires

Les agriculteurs des communes de THENELLES, , NEUVILLETTE et SISSY ont le souci d’améliorer le parcellaire de leur exploitation. Ils ont sollicité le Conseil Départemental de l’ afin de programmer une opération d’aménagement foncier. En effet, la loi sur le développement des territoires ruraux a transféré au Département les compétences en matière d’aménagement foncier et remplacé la procédure du remembrement par celle de l’Aménagement Foncier Agricole et Forestier. Convaincu de son utilité, le Conseil Départemental a ordonné l’opération, par délibération en date du 27 Janvier 2009. La réglementation impose la réalisation d’une étude d’impact sur le territoire des communes concernées (loi n°76-29 du 10 juillet 1976). L’étude d’impact, issue de l’article 2 du décret n°77-1141 du 12 octobre 1977 pris en application de l’article 2 de la Loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature, a été réformée par la Loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010, portant engagement national pour l’environnement, notamment ses articles 230 et 231 (décret d’application 2011-2019 du 29 décembre 2011). Elle s’appuie également sur la loi n°93-24 du 8 janvier 1993 sur la protection et la mise en valeur des paysages, et la loi n°2006-1772 du 30 décembre 2006 dite Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA). Ces dispositions sont transcrites dans les articles L.122-1 à L.122-3-3 et R.122-1 à R.122-15 du Code de l’Environnement. L’étude répond aux exigences posées par les articles R121-20 et R123-10 du Code Rural et de la Pêche Maritime (CRPM). De plus, la présente étude se conforme à la législation en vigueur et en particulier aux textes suivants : - l’article R.123-10 du Code rural et de la pêche maritime.

« Une fois le projet d’aménagement arrêté, il sera soumis à enquête publique (art. R 123-10 et suivants du code rural). C’est le Président du conseil général qui prescrit l’ouverture de cette ultime enquête. L’alinéa 5 de cet article stipule que le dossier d’enquête doit comporter l’étude d’impact définie par l’article 2 du décret n° 77-1141 du 12 octobre 1977 pris pour l’application de l’article 2 de la loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature et du décret n° 95-88 du 27 janvier 1995 adaptant certaines dispositions du Livre 1er nouveau du Code rural et de la pêche maritime, relatives aux procédures d’aménagement foncier en application de la loi n° 92-3 du 3 janvier 1992 sur l’eau et de la loi n° 93-24 du 8 janvier 1993 sur la protection et la mise en valeur des paysages. » - les décrets n° 2006-880 et 2006-881 du 17 juillet 2006 relatifs aux procédures d’autorisation et de déclaration prévues par les articles L.214-1 à L.214-3 du Code de l’Environnement pour la protection de l’eau et des milieux aquatiques et à la nomenclature des opérations soumises à autorisation ou à déclaration en application de l’article 10 de la loi 92-3 du 3 janvier 1992 sur l’Eau

Etude d’impact – THENELLES - 02 5 / 138 - la loi n°2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques et ses textes d’applications relatifs aux articles du Code de l’environnement et du Code rural et de la pêche maritime afférents aux études d’aménagement et d’impact de la procédure d’aménagement foncier. - la législation et la réglementation en vigueur relative aux études d’impact et à leur contenu pendant la durée d’exécution du présent marché. - l’article R121-20 du code rural et de la pêche maritime qui a pour objet de permettre à la commission communale ou intercommunale et au conseil général d’apprécier l’opportunité de la réalisation d’un aménagement foncier, ses modalités et son périmètre et de définir pour sa mise en oeuvre des recommandations - L121-21 du code rural et de la pêche maritime qui précise que lorsque les travaux connexes sont soumis à un régime d’autorisation au titre d’une autre législation, leur approbation, ainsi que celle du nouveau parcellaire correspondant, ne peuvent intervenir qu’avec l’accord de l’autorité compétente et valent autorisation au titre de cette législation. - L122-1 du code de l’environnement qui précise que lorsque les travaux connexes sont soumis à un régime d’autorisation au titre d’une autre législation, leur approbation, ainsi que celle du nouveau parcellaire correspondant, ne peuvent intervenir qu’avec l’accord de l’autorité compétente et valent autorisation au titre de cette législation.

Par ailleurs nous nous appuyons sur plusieurs textes pour proposer la mise en œuvre de mesures complémentaires : - La loi 2005-157 du 23 Février 2005 sur le développement des territoires ruraux, des articles 78- 80 à 95 de la LDTR relatifs à l’aménagement foncier rural qui modifie le Code Rural : * l’article L111-2 en définissant les objectifs de l’aménagement foncier : « la politique d’aménagement rural devra notamment :

1° Favoriser la mise en valeur durable des potentialités et des caractéristiques locales de l’espace agricole et forestier ; 2° Améliorer l’équilibre démographique entre les zones urbaines et rurales ; 3° Maintenir et développer les productions agricole et forestière, tout en organisant leur coexistence avec les activités non agricoles et en intégrant les fonctions sociales et environnementales de ces activités, notamment dans la lutte contre l’effet de serre grâce à la valorisation de la biomasse, au stockage durable du carbone végétal et à la maîtrise des émissions de gaz à effet de serre ;

4° Assurer la répartition équilibrée des diverses activités concourant au développement du milieu rural ; 5° Prendre en compte les besoins en matière d’emploi ; 6° Encourager en tant que de besoin l’exercice de la pluriactivité dans les régions où elle est essentielle au maintien de l’activité économique ; 7° Permettre le maintien et l’adaptation de services collectifs dans les zones à faible densité de peuplement ; 8° Contribuer à la prévention des risques naturels ;

Etude d’impact – THENELLES - 02 6 / 138 9° Assurer la mise en valeur et la protection du patrimoine rural et des paysages ; 10° Préserver les ressources en eau, notamment par une politique de stockage de l’eau, la biodiversité sauvage et domestique et les continuités écologiques entre les milieux naturels. » * l’article L123-8 : « La commission communale d’aménagement foncier a qualité, dans le respect des équilibres naturels, pour décider à l’occasion des opérations et dans leur périmètre :

- Tous travaux d’amélioration foncière connexes à l’aménagement foncier agricole et forestier, tels que ceux qui sont nécessaires à la sauvegarde des équilibres naturels, à la protection des sols ou à la remise en bon état des continuités écologiques ; - L’exécution de travaux de nettoyage, remise en état, création et reconstitution d’éléments présentant un intérêt pour les continuités écologiques et les paysages tels que les haies, plantations d’alignement, talus, fossés et berges. La commission communale d’aménagement foncier identifie les emprises foncières correspondant à ces éléments. »

- le code rural dont l’article L121-14, modifié par la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 - art. 240 précise : « Si le conseil général a décidé d’ordonner l’opération, ou si la commission constituée en application de l’article L. 123-24 s’est prononcée en faveur d’un aménagement foncier agricole et forestier, le préfet fixe la liste des prescriptions que devront respecter les commissions dans l’organisation du plan du nouveau parcellaire et l’élaboration du programme de travaux, en vue de satisfaire aux principes posés notamment par l’article L. 211-1 du code de l’environnement, et la notifie au président du conseil général. Lorsque l’opération envisagée concerne un ouvrage linéaire, le préfet veille à la cohérence entre les mesures environnementales figurant dans l’étude d’impact de grand ouvrage et les prescriptions ainsi notifiées. »

L’étude d’impact est accompagnée d’un résumé non technique nécessaire à une large compréhension pour un public non averti.

Etude d’impact – THENELLES - 02 7 / 138 Objectifs de l’étude Compte tenu du contexte réglementaire et de l’ensemble des données issues des études préalables, l’étude d’impact doit apporter les éléments d’informations complémentaires nécessaires pour justifier : - du choix du projet d’aménagement foncier, - du programme de travaux connexes, de leurs dimensionnements, de leurs impacts sur l’environnement, les milieux naturels et le paysage. L’étude d’impact doit permettre d’apprécier les incidences de l’opération d’aménagement foncier engagée. Il s’agit d’évaluer, au mieux, les conséquences positives et négatives, temporaires et permanentes, directes et indirectes, du projet proposé et de définir, éventuellement, des mesures compensatoires. Pour le Conseil Départemental de L’Aisne, c’est aussi une opportunité, non seulement de reconsidérer l’aménagement complet d’un territoire mais également, de promouvoir sa politique en matière de préservation de l’environnement, de valorisation des paysages, de gestion hydraulique et d’aménagement de l’espace rural d’une manière générale. Cette étude s’inscrit de plus dans le cadre de la Charte Départementale d’ Aménagement Foncier adoptée par une délibération du Conseil Départemental de l’Aisne en date du 27 janvier 2009

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II. Présentation du projet

A. Contexte et historique

L’annulation de l’arrêté du 27 novembre 1995 ordonnant le remembrement de la commune de THENELLES, par le Tribunal Administratif d’AMIENS, le 23 mars 2004 est à l’origine de la mise en œuvre d’un nouveau projet d’aménagement foncier. Cette annulation est intervenue alors même que les agriculteurs avaient déjà pris possession, à titre provisoire, des nouvelles parcelles et que l’Association Foncière de Remembrement avait déjà réalisé les travaux connexes. Par conséquent, la situation foncière de fait, en désaccord total avec la situation de droit, rend notamment difficile le renseignement des déclarations administratives par les exploitants agricoles ainsi que le projet d’aménagement de 2 créneaux de dépassement sur la RD 1029. De ce fait : - Le Conseil municipal de la commune de THENELLES, par délibération du 5 novembre 2008, a autorisé le maire à demander une procédure d’A.F.A.F. afin de résoudre les difficultés foncières actuelles. - Le Conseil général a délibéré le 27 janvier 2009 et a autorisé la création d’une nouvelle opération pour compte de tiers pour le financement des actions d’aménagement foncier sur la commune de THENELLES ; une Autorisation de Programme a été ouverte à cet effet. - Le maire de THENELLES a demandé par un courrier du 9 février 2010, le démarrage d’une procédure d’AFAF sur sa commune. - Une nouvelle étude d’aménagement a été engagée en 2013-2014 et réalisée par le bureau d’études Emergence et le cabinet de géomètre Lévêque et Ninin. Elle a consiste d’une part, en une analyse détaillée de l’état initial du site et en l’établissement d’une carte d’état initial (volet 1). D’autre part, cette analyse a permis l’élaboration d’un périmètre d’aménagement et de propositions d’aménagement transcrites sur une carte des propositions ainsi qu’un Contrat d’Objectifs pour un Aménagement Durable (volet 2).

Vu l’étude d’aménagement et les propositions de la Commission Communale d’Aménagement Foncier de THENELLES dans ses séances des 3 Décembre 2013, 19 Février 2015 et 28 Janvier 2016 ; Vu l’avis des conseils municipaux des quatre communes concernées ; Vu la délibération de la Commission Permanente du Conseil Départemental de l’AISNE du 28 Septembre 2015 confirmant son intention d’ordonner les opérations d’aménagement foncier sur la commune de THENELLES ; Vu l’arrêté préfectoral du 11 Décembre 2015 fixant les prescriptions que devront respecter la CCAF et la CDAF dans l’organisation du plan de nouveau parcellaire et l’élaboration du programme de travaux connexes ; La Commission Permanente du Conseil Départemental de l’AISNE ordonne l’aménagement foncier agricole et forestier sur la commune de THENELLES, avec extension sur les communes de NEUVILLETTE, REGNY et SISSY, par délibération du 2 Mai 2016.

Etude d’impact – THENELLES - 02 9 / 138 Nous reprenons ci-dessous les prescriptions contenues dans l’arrêté préfectoral du 11 Décembre 2015 (N° sur le plan des propositions en annexe B). Il est obligatoire de conserver les éléments suivants compte tenu de leurs intérêts hydraulique (limitation des inondations, des ruissellements, des coulées de boue et donc de l’érosion des sols), écologique et paysager :

Bandes boisées

1.1. Bande boisée sur talus n° L29. Longueur = 212 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.2. Bande boisée sur talus n° L28. Longueur = 77 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.10. Bande boisée sur talus n° L6. Longueur = 385 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.14. Bande boisée n° L17, sur les bords du chemin en cavée. Longueur = 170 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.15. Bande boisée sur talus n° L13. Longueur = 411 m, hauteur >4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.16. Bande boisée n° L46, le long de la route. Longueur = 123 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 4.5. Bande boisée n° L12, le long de la route RD13. Longueur = 202 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 7.6. Bande boisée n° L19, le long de la route RD13. Longueur = 415 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 9.1. Formations boisées n° L22, 23, 24. Longueur = 345 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental fort. Bosquets - Bois 2.1. Bosquet n°S9. Surface 3100 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.2. Boisement sur coteau calcaire des Pendants n°S11. Surface 3100 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort ZNIEFF typeI). 2.3. Bosquet n°S19. Surface 955 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.6. Bosquet n°S16. Surface 1645 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.8. Bosquet n°S17. Surface 958 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.10. Bosquet n°S18. Surface 2420 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.17. Bosquet n°S21. Surface 4630 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental fort. 6.1. Bosquet n°S8. Surface 4570 m2. Intérêt paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 6.3. Bosquet n°S7. Surface 3215 m2. Intérêt paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 6.4. Bois n°S6. Surface 37700 m2. Intérêt paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 8.2. Bosquet n°S3. Surface 6275 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 8.4. Bosquet n°S1. Surface 13070 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort.

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Ripisylve

2.9. Ripisylve n° L36. Longueur = 60 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.11. Ripisylve n° L37. Longueur = 182 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.12. Ripisylve n° L31. Longueur = 723 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort.

Talus Ensemble des talus identifiés sur le plan.

Pour les autres éléments listés ci-dessous, en cas de suppression qui devra être argumentée par l’étude d’impact, le remplacement, à titre de compensation, par un élément à rôle équivalent, sur une zone proche de l’élément d’origine devra être prévu dans le cadre de l’élaboration des travaux connexes. 1.3. Bande boisée sur talus n° L1. Longueur = 228 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.4. Bande boisée n° L27. Longueur = 52 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.5. Bande boisée n° L25. Longueur = 179 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.6. Bande boisée n° L26. Longueur = 85 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.7. Bande boisée sur talus n° L1. Longueur = 386 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.8. Bande boisée sur talus n° L4. Longueur = 185 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.9. Bande boisée sur talus n° L5. Longueur = 223 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.11. Bande boisée sur talus n° L7. Longueur = 149 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.12. Bande boisée sur talus n° L9. Longueur = 182 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.13. Bande boisée sur talus n° L8. Longueur = 745 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.4. Alignement d’arbres n° L34. Longueur = 176 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.5. Alignement d’arbres (saules têtards) n° L47. Longueur = 80 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.7. Alignement d’arbres n° L35. Longueur = 80 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.10. Bosquet n°S18. Surface 2420 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.13. Talus non boisé n° L16. Longueur = 199 m, hauteur >2 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.17. Bosquet n°S21. Surface 4630 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental fort. 5.1. Bande boisée n° L11, le long de la route RD13. Longueur = 115 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 6.1. Bosquet n°S8. Surface 4570 m2. Intérêt paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort.

Etude d’impact – THENELLES - 02 11 / 138 6.3. Bosquet n°S7. Surface 3215 m2. Intérêt paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 6.4. Bois n°S6. Surface 37700 m2. Intérêt paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 6.5. Bosquet n°S4. Surface 3965 m2. Intérêt paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 6.6. Bande boisée n° L10, le long de la route RD13. Longueur = 260 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 6.7. Bande boisée n° L18, le long de la route RD13. Longueur = 126 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 6.9. Marais de REGNY n°S5. Surface 42210 m2. Notons que ce marais n’est pas inclus dans le périmètre des opérations mais l’AFAF doit gérer son projet en évitant toute incidence négative sur ce marais. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 8.2. Bosquet n°S3. Surface 6275 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 8.3. Bande boisée sur talus n° L20. Longueur = 62 m, hauteur = 3 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 8.4. Bosquet n°S1. Surface 13070 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. Par ailleurs, la portion de périmètre localisée dans la vallée de l’Oise est considérée comme sensible et par conséquent, il n’y aura pas d’échange possible entre des terres de ce secteur et celles du reste du territoire. Enfin, l’étude d’impact déterminera l’ampleur des effets en cas de destructions d’habitat dans ce secteur et proposera les mesures adéquates pour limiter, réduire ou compenser ces incidences négatives.

Dates 02/03/2017 Consultation sur le classement des terres au 03/04/2017 18/04/2017 Réunion de la CCAF : examen des réclamations relatives à la consultation sur le classement 20/11/2017 Consultation sur l’avant-projet au 01/12/2017 20/12/2017 Réunion de la CCAF : examen des réclamations relatives à la consultation sur l’avant-projet

Etude d’impact – THENELLES - 02 12 / 138 B. Description

1) Périmètre d’aménagement et territoire communal

Vu la nécessité de réconcilier la situation réelle et la situation de droit, il a été proposé à la Commission Communale d’ Aménagement Foncier de retenir le périmètre d’aménagement foncier suivant :

- THENELLES 458 ha 82 a 54 ca représentant 65.6 % du territoire communal - NEUVILETTE 11 ha 77 a 29 ca représentant 1,8 % du territoire communal - REGNY 93 ha 67 a 71 ca représentant 7,9 % du territoire communal - SISSY 41 ha 06 a 53 ca représentant 2,65 % du territoire communal

Le périmètre des opérations représente une surface totale de 605 ha 32 a 07 ca.

La carte ci-dessous montre le périmètre à aménager.

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2) Contenu du projet

Le projet, est constitué : - du nouveau parcellaire, intégrant le déplacement d’un chemin rural et les travaux de remise en culture, - des autres travaux issus des mesures décidées pour éviter, réduire ou compenser les effets négatifs du projet de nouveau parcellaire sur l’environnement ou la santé humaine.

Concernant le nouveau parcellaire, il est principalement caractérisé par les points suivants :

- Sur le plan quantitatif :

→ Le total des contenances cadastrales, chemins ruraux inclus, est de 612 ha 78 a 07.

La superficie réelle mesurée est de 612 ha 65 a 65.

→ On dénombre 120 comptes de propriété :  71 comptes à un seul propriétaire  49 comptes ont plus de 1 propriétaires (communauté, nu-propriété / usufruitiers ou indivision)  48 comptes mono parcellaire en apport

Avant Après Nombre de parcelles 472 231 Superficie moyenne des parcelles 1ha29a80 2ha62a04 Nombre moyen de parcelles par compte de 3.9 1.83 propriété Nombre moyen de parcelles par exploitant 13.58 6.41 Voies de desserte en mètres linéaires

 Routes Départementales 9560 9560

 Voies communales 190 190

 Chemins ruraux 15250 14500

 Chemins d’AFR 0 600

Globalement, nous pouvons noter que le nombre de parcelles et que le nombre moyen de parcelles par exploitant ont été divisés par 2. Conséquemment, la surface moyenne d’une parcelle a été doublée. Le linéaire de voirie n’a pratiquement pas été modifié.

Etude d’impact – THENELLES - 02 14 / 138

→ Ventilation des comptes de propriété et exploitations selon la surface en apport :

de 0 à 1 de 1à 2 de 5 à 10 de 10 à de 2 à 5 ha >20 ha ha ha ha 20 ha Comptes 42 23 20 15 13 7 superficie 16ha94 34ha63 70ha06 107ha53 163ha73 216ha40 Exploitants 2 2 7 10 8 9 Superficie 87a63 2ha85 22ha84 78ha09 110ha90 396ha19

→ Ventilation des comptes de propriété et exploitants selon le nombre de parcelles attribuées :

Nb de parc. attribuées 1 2 3 ou 4 5 à 9 10 à 19 >19 Nb de comptes 68 31 16 3 1 1 Nb d’exploitants (nb 20 9 5 4 1 0 ilot)

- Sur le plan qualitatif :

Le projet de nouveau parcellaire et le projet de travaux connexes respectent à la fois les objectifs agricoles et les enjeux environnementaux. La réduction du nombre de parcelles, l’amélioration de leur forme et le rapprochement des parcelles vis-à-vis des sièges d’exploitation vont nettement faciliter le travail des agriculteurs. Ceci est d’autant plus vrai que la situation était très instable depuis plus de 20 ans, à l’issue de la prise de possession anticipée et avant l’annulation d’un premier projet. Nous considérons que le travail de la Commission et du géomètre a permis de définir un projet hautement compatible avec les exigences environnementales. En effet, les secteurs où les incidences d’un agrandissement parcellaire pourraient être dommageables sont très limités et, d’une façon générale, un effort important a été fourni par les agriculteurs, à la fois pour respecter les prescriptions du préfet mais également pour adopter la plupart des recommandations que nous avons formulées. Des mesures d’amélioration de la situation concernent à la fois les aspects hydrauliques que les aspects paysagers et écologiques ; les secteurs sensibles au ruissellement et ceux pauvres en biodiversité seront enrichis grâce à la mise en place de l’ensemble de ces propositions.

Etude d’impact – THENELLES - 02 15 / 138 Le programme de travaux connexes est composé de s travaux que nous pouvons rassembler de la façon suivante : - 4 travaux d’intérêt hydraulique pur : 3 fossés pour un linéaire de 350 m et un bassin de rétention de 345 m3 sur une parcelle enherbée de 1158 m2 - 3 fascines pour un total de 150 m - 24 bandes boisées de 2 m de large sur 5810 m de long - 1 bosquet de 430 m2 - 62 arbres d’alignement à planter en vallée de l’Oise - la remise en état de culture d’un chemin sur 560 m, le chemin dit des Gros Grés

En dehors de cette suppression ce chemin, qui trouve compensation, l’opération ne remet en cause aucun élément qui structure le paysage : aucune destruction, aucun retournement. Annexé à la présente étude, et désigné « Programme de travaux connexes », un document présente l’ensemble des travaux sous forme de tableaux, avec les caractéristiques et les coûts.

III. Mise à jour de l’analyse de l’état initial

L’étude reprend et met à jour en 2017, l’analyse de l’état initial effectuée dans l’étude d’aménagement de 2013. Cette analyse est conduite en passant en revue les items figurant au 2° de l’article R122-5 du Code de l’environnement.

A. Présentation générale

1) Géographie - Situation administrative et démographique

a) Géographie

La commune de Thenelles fait partie de l’arrondissement de Saint-Quentin, plus précisément du canton de . Elle s’appuie sur la jonction entre deux petites régions naturelles ; le Saint- Quentinois, à l’Ouest et la vallée de l’Oise, de direction Nord-Est/Sud-Ouest : les paysages y sont contrastés, entre le plateau agricole où domine la grande culture, la vallée avec ses prairies humides et, en toile de fond, l’industrie sucrière, toujours très présente.

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(Extrait de la carte Michelin)

THENELLES

Superficie (Ha) 699 Altitude Mini 68 Altitude Maxi 122 Densités (Hab/Km2) 84

Le territoire de Thenelles occupe une surface de 699 ha ; il est dominé par un paysage complètement façonné par l’exploitation agricole, encadré par la vallée de l’Oise à l’Est et celle d’un de ses affluents, le Royart Coulant, à l’Ouest, affluent qui traverse REGNY et dont la confluence se situe à l’aval de SISSY, au Sud. Ce secteur d’étude est quadrillé par un réseau de voies de déplacement assez dense, dont les routes départementales N° 1029, 12, 13, 54 et 589.

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La carte suivante, extraite du site Géoportail.fr, montre l’occupation du sol. Elle met en évidence la dominance agricole (îlots de culture de la récolte 2010) du secteur d’études. Selon l’inventaire « CORINE Land Cover », l’occupation du sol se répartit entre 60% de terres cultivées et 40% de forêts et milieux semi-naturels. Ces pourcentages n’ont pas évolués entre 2006 et 2012. Il n’y a pas d’informations plus récentes.

- en jaune, les céréales - en marron, les oléo-proétagineux - en gris vert, les cultures industrielles

- en vert vif, le maïs - en vert pâle, les prairies

Etude d’impact – THENELLES - 02 18 / 138 Les communes limitrophes sont : - Neuvillette au Nord, - Origny Sainte Benoite au Nord/Est, - Ribemont au Sud Est, - Sissy au Sud Ouest, - Regny à l’Ouest

La carte ci-dessous montre l’ensemble du périmètre à aménager sur Thenelles et ses extensions sur les communes limitrophes.

Etude d’impact – THENELLES - 02 19 / 138 b) Situation démographique

La commune de THENELLES comptait 554 habitants, au dernier recensement de 2014. Le tableau et le graphique suivants montrent l’évolution de la population depuis 1793. C’est dans les années 1870 qu’elle atteint son apogée avec près de 1200 résidents. Après la seconde guerre et jusqu’en 1975 la population s’établissait autour de 800 personnes. Depuis les années 2000 la tendance est à la stabilité entre 550 et 600 habitants.

Évolution de la population de THENELLES

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 732 342 778 833 1004 1055 1090 1125 1087

1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896

1100 1165 1180 1194 1193 1131 1148 1051 1056

1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954

1016 971 822 900 1028 897 916 792 817

1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2014

831 868 787 675 623 570 586 561 554 De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale. (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu’en 19993 puis Insee à partir de 20044.)

Histogramme de l’évolution démographique

Etude d’impact – THENELLES - 02 20 / 138 c) Toponymie

L’analyse des noms de lieux-dits est souvent riche d’enseignements. Sur THENELLES, ces noms sont évocateurs de :  La topographie : La Plaine du Gué, Les Gobervals, La Fosse Lorgnoise, La Fosse Tayon, Le trou Clouy, Les Pendants, Le Bac  La nature des sols : Le Gros Grès, Gressière, La Fontaine Dieu, Le Marais, Derrière l’étang  L’occupation des sols : - Les champs cultivés : Les longues Rayes, Les Linières, Le Champ de l’Oison, Le Champ de Carreau, Champ Royard, Champ Bourrique - Les prairies : Pré de l’Hotel Dieu, les Prés, la Franche Pature, La Pature Communale, Pré de l’Oison, la Prairie de Villers le Vert, Le Clos, Le Rond Pré - Autres : Derrière les Vignes, Derrière les Haies, Les Jardins, Garenne Neuve, Garenne à Mouche, Garenne à Ronce, Le Bois Noir  Des activités anciennes du village : Moulin Brulé, Le Vieux Moulin et la Briqueterie  Des éléments de paysage : L’Arbrisseau, la Croisette, La Désolation, La Fauvette

Nous proposons que ces toponymes soient conservés dans le futur plan cadastral. Ils font partie intégrante du patrimoine culturel des communes et sont aussi les garants de la mémoire des lieux, même si leur origine et leur signification ont pu disparaître. Ils sont généralement emprunts de poésie, élément en voie de disparition dans notre société.

2) Qualité de vie

a) L’air

La pollution de proximité qui concerne la santé directe de l’homme est définie par des réglementations européennes ou de l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.), qui servent de valeurs de référence. Recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé :

Moyenne à ne pas dépasser Moyenne à ne pas dépasser Moyenne à ne pas dépasser Polluants sur 1 heure sur 1 journée sur 1 année

SO2 350g/m3 125g/m3 50g/m3

NO2 200g/m3 150µg/m3 40g/m3

PS - 55µg/ m3 40/ m3

O3 * 65*g/m3m3- -

SO2 : dioxyde de soufre, provenant des chauffages au fuel et au charbon et de certains procédés industriels. NO2 : dioxyde d’azote. Il provient surtout des gaz d’échappement des véhicules automobiles (à essence), de certaines industries et également des installations de combustion au fuel ou au charbon.

Etude d’impact – THENELLES - 02 21 / 138 PS : poussières en suspension : particules respirables et pouvant atteindre les poumons, d’origines très diverses : automobiles (diesels), industries, chauffages. O3 : ozone, se formant sous l’action du rayonnement solaire à partir des polluants issus principalement de la circulation automobile. g/m3 : microgramme, c’est-à-dire millionième de gramme, par mètre cube d’air. C’est l’unité de mesure des concentrations des polluants dans l’air. ATMO Picardie assure au niveau régional le suivi de la qualité de l’air. L’indice ATMO est un indicateur journalier de la qualité de l’air pour les agglomérations de plus de 100 000 habitants*. Il est calculé à partir des résultats des stations “urbaines” et “périurbaines” représentatives des zones dites “de pollution homogène”. Il ne concerne donc ni les zones industrielles, ni les zones rurales.4 polluants sont pris en compte : particules fines (de taille <10 micromètres) dioxyde de soufre optionnel sur appréciation de l’association AASQA dioxyde d’azote ozone. Les concentrations de chacun de ces polluants sont classées sur une échelle de 1 très bon à 10 très mauvais. Le plus élevé de ces 4 sous-indices donne l’indice ATMO de la journée. Le palier 10 correspond généralement aux niveaux d’alerte fixés par les réglementations françaises et européennes, le palier 8 au seuil de recommandation et d’information. Nous reproduisons un extrait du rapport de l’ATMO PICARDIE, présentant les résultats obtenus à (secteur le plus proche pour lequel nous avons recueilli des données), en 2014.

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Nous présentons un graphique issu du Bilan territorial 2015 du site de l’ATMO Picardie montrant l’évolution des concentrations de l’air en polluants relevées au niveau de l’agglomération de Saint-Quentin.

Même si ces stations ne permettent pas de qualifier exactement la qualité de l’air au droit de la zone d’étude, elles peuvent néanmoins nous renseigner sur la qualité moyenne de l’air dans la région. Sachant que les stations sont en zone urbaine, on peut supposer que les pollutions sur la zone d’étude y sont nettement plus faibles.

La zone d'étude est soumise aux pollutions atmosphériques issues

du trafic routier et des rejets des cheminées.

b) Le bruit

Les bruits sont ceux des activités courantes d’un village : véhicules et outils à moteur, animaux d’élevage et de compagnie, faune sauvage, vent…

La zone d'étude est soumise à des bruits communs, liés essentiellement au trafic routier et aux activités classiques d’un village.

c) Conclusion sur la qualité de vie

Le secteur d’études est caractérisé par une qualité de vie élevée qui participe à l’attractivité du village et des hameaux. Cette commune rurale ne présente aucune installation artisanale, agricole ou industrielle pouvant être à l’origine de pollutions. Les installations de TEREOS sont suffisamment éloignées et situées en aval des vents dominants pour générer une pollution sur le village de Thenelles. On ne constate aucune émission particulière dans l’air, aucune nuisance sonore particulière, pas d’odeur suspecte ni émission lumineuse. De la même façon, aucun élément susceptible de dégrader l’hygiène, la santé, la sécurité et la salubrité publique n’est à mentionner.

Etude d’impact – THENELLES - 02 23 / 138 B. Aménagement du territoire, économie et urbanisme

1) Equipements et services

La commune de Thenelles est alimentée en eau potable par les puits de Ribemont, gérés par le Syndicat intercommunal des eaux de Ribemont ; l’arrêté préfectoral du 18/03/2013 a signé l’abandon du captage sur le terroir de Thenelles et son rebouchage définitif. Il n’y a pas de réseau collectif d’assainissement mais uniquement des procédés individuels dont le suivi est géré par la Communauté de communes du Val de l’Oise. Les ordures ménagères et la déchetterie relèvent également de cette structure.

Voirie

Les différentes voies traversant le secteur d’études se répartissent de la façon suivante :

- ROUTES DEPARTEMENTALES

1°) la RD n° 1029 traverse d’Est en Ouest le territoire dans sa partie Nord ; elle supporte un trafic important soit 8090 véhicules jour dont 15 % de poids lourds. En bon état d’entretien, rectiligne, elle dessert de part et d’autres des zones agricoles. Un aménagement de sécurité avec acquisitions foncières est en cours de réalisation au carrefour formé avec la RD n° 13. Vu sa rectitude, la vitesse des véhicules qui l’empruntent est importante et constitue un danger pour la sortie des engins agricoles. La plupart de ces convois agricoles utilisent des chemins d’exploitation parallèles pour leur sortie.

2°) la RD n° 13 traverse le territoire dans ses parties Sud et Ouest le territoire. En bon état d’entretien cette route est néanmoins étroite. Elle dessert sur toute sa longueur uniquement des zones agricoles. Elle supporte un trafic de 480 véhicules jour dont 4 % de poids lourds.

3°) la RD n° 589 traverse le centre de la Commune de THENELLES. Elle rejoint au Nord la RD n° 1029 et se dirige au le Sud vers SISSY. En bon état d’entretien, relativement large, elle ne dessert dans sa partie Sud, après le bourg, que des zones agricoles. Elle supporte un trafic de 800 véhicules jour, dont 3 % de poids lourds.

- VOIES COMMUNALES

La Voie Communale n° 6 de THENELLES à SISSY part du Centre de THENELLES pour rejoindre vers le Sud la RD n° 13. Rectiligne, en bon état, elle ne dessert que des zones agricoles.

- CHEMINS RURAUX

Le reste du territoire est traversé par une dizaine de chemins ruraux. Ces chemins en bon état d’entretien ne supportent qu’un trafic d’engins agricoles et le passage des camions de sucreries.

Etude d’impact – THENELLES - 02 24 / 138 Plan de prévention des risques

Thenelles et Neuvillette sont concernées par un Plan de Prévention des Risques industriel du fait de la présence des installations TEREOS

Les communes de Sissy, Neuvillette et Thenelles sont concernées par le PPR inondations « Vallée de l’Oise Médiane entre Neuvillette et », approuvé le 31 décembre 2002 - révisé le 21 décembre 2007.

Etude d’impact – THENELLES - 02 25 / 138

Enfin, Thenelles, Regny et Neuvillette sont concernées par la présence d’Installations Classées.

Etude d’impact – THENELLES - 02 26 / 138 2) Habitat, Patrimoine et Urbanisme

L’habitat est assez représentatif des villages de la moyenne vallée de l’Oise, au bâti bien regroupé, s’étirant le long de la rivière. L’habitat est assez caractéristique de la reconstruction après la première guerre mondiale, le plus souvent en briques pour les bâtiments les plus anciens. La couverture traditionnelle est l’ardoise mais on rencontre également des tuiles mécaniques.

Localement, certaines granges sont partiellement bardées de bois et rappellent celles de la voisine Thiérache.

Les façades sont généralement orientées sur la rue principale mais on peut aussi trouver quelques exemples d’entrées perpendiculaires.

Etude d’impact – THENELLES - 02 27 / 138 La sortie Nord du village montre des maisons ouvrières, en liaison avec la proximité de la sucrerie TEREOS.

La commune de Thenelles est dotée d’un Plan Local d’Urbanisme daté de mai 2009. Les zones constructibles sont concentrées dans le centre bourg et la seule extension possible est située entre les rues du 150ème RI et Croisée (zone 1AU). Cette zone était incluse dans le périmètre du précédent aménagement foncier mais exclue dans le présent périmètre à l’issue d’un débat avec les propriétaires et exploitants concernés. Au Nord-Est, en limite de territoire avec ORIGNY SAINTE BENOÎTE une zone à risque industriel SEVEZO est répertoriée du fait de la présence de l’usine TEREOS. Cette zone ne s’étend pas sur le parcellaire agricole. Aucun site remarquable n’est répertorié au P.L.U. La majeure partie du territoire est donc classée en zone A, zone agricole, et toute la Vallée de l’Oise à l’Ouest et Sud-Ouest en zone N, zone naturelle. Nous n’avons pas eu connaissance de projets communaux (lotissement, ZAC, équipement sportif, salle polyvalente, …) susceptibles d’avoir un impact sur le foncier non bâti. Il n’y a pas de servitudes d’utilité publique affectant l’utilisation du sol résultant des mesures de protection des monuments et sites classés ou remarquables.

3) Activité économique et touristique - Chemins

Les activités de commerce et d’artisanat ne sont pas significatives. Au Nord-Est du territoire, en bordure de la RD n° 1029 et à cheval sur le territoire d’Origny Sainte Benoîte est installée l’Usine TEREOS. Cette usine desservie par la RD n° 1029 et la RD n° 589 n’a pas d’incidence sur les problèmes d’aménagement foncier notamment en ce qui concerne la circulation des poids lourds. Chemins Piétonniers : La commune est traversée du Nord au Sud et d’Est en Ouest par deux cheminements retenus pour l’inscription au PDIPR ; ces tracés utilisent des voies réservées au trafic agricole.

Etude d’impact – THENELLES - 02 28 / 138 La commune de THENELLES n’a pas pris de délibération d’inscription de chemins au Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de Randonnée. Néanmoins certains chemins ont été pressentis pour cette inscription. Il est vrai que ces voies sont des opportunités pour découvrir les paysages du terroir. La commune est par ailleurs traversée par un circuit de randonnées « les étangs », défini dans un topoguide. Source : http://www.randonner.fr/ Le projet doit maintenir ces parcours et tout Carte des itinéraires proposés au itinéraire interrompu doit PDIPR de l’Aisne trouver compensation. En cas de modification du réseau de chemins sur Thenelles, il conviendra d’obtenir les autorisations du Conseil Municipal et du Conseil Départemental, sur un itinéraire de substitution. Mais rien n’est envisagé dans ce sens ! Il n’y a pas, à notre connaissance de projets privés (lotissement, implantation d’entreprise, parc éolien, centrale solaire, …) susceptibles d’avoir un impact sur le foncier.

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Carte du circuit de randonnée dit des Etangs

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C. Foncier et Agriculture

1) La propriété foncière

Le périmètre couvre une surface de 605 ha 32 a 07 ca.

 On dénombre en 2017 à l’intérieur du périmètre d’aménagement foncier 120 comptes de propriété :

o 48 comptes (38 %) possèdent une seule parcelle d’une surface moyenne de 1ha19a80 ; o Chaque compte possèdent en moyenne 3.7 parcelles d’une surface moyenne de 1ha29a80 ;

La propriété est morcelée 291 parcelles (61.7%) sur 472 font moins de 1 ha.

Les propriétaires institutionnels ont été inventoriés : - Etat : 13a40 - Département : néant - Commune de Thenelles : 8 ha 46a 66 - Commune de Thenelles (CCAS) : 9 ha 10a 24 - Commune de Sissy : 1 ha 46 a 95 - Commune de Regny : néant - Commune de Neuvillette : néant

2) Les exploitations agricoles

Les parcelles agricoles constituent 588 ha 49 a 21 du périmètre (96%), les 4 % restants sont des propriétés non exploitées ou des bois. On dénombre 36 exploitants agricoles, qui exploitent 412 parcelles cadastrales, réparties en 249 îlots d’exploitation, pour une surface moyenne de 2ha 36a 34 par îlot.

L’activité agricole est surtout représentée par les productions de céréales et de betteraves sucrières. La superficie moyenne des exploitations concernées par le projet est de 111 ha avec une surface variant de 11 ha à 280 ha. Dans la situation initiale, le nombre de lots varie de 1 à 19. Plusieurs éleveurs (vaches laitières, vaches à viande) permettent la valorisation des prairies, notamment dans la vallée de l’Oise. La desserte agricole est correcte et la plupart des chemins ruraux sont empierrés.

3) Situation forestière

Au sein du périmètre d’aménagement foncier, la surface boisée est de XX ha. Il s’agit essentiellement de bois privés : taillis sous futaie, taillis, peupleraies. La plupart de ces formations boisées ont été exclues de l’aménagement. Quand elles sont incluses dans le périmètre, elles resteront en l’état à l’issue du projet.

Etude d’impact – THENELLES - 02 31 / 138 D. Environnement : Milieux physiques

1) Topographie, Géologie et Géomorphologie

Nous présentons dans cette partie l’essentiel des données recueillies dans l’étude d’environnement réalisée par nos soins en 2013-2014, et mises à jour en 2017. Le secteur d’étude correspond à une zone de transition entre deux grandes régions naturelles : la plaine du Vermandois à l’Ouest et la vallée de l’Oise à l’Est. Il présente un relief assez mouvementé qui dessine des unités aux caractéristiques très différentes. La partie cultivée accuse des pentes modestes mais, localement, les plus marquées peuvent influer sur les processus de ruissellement et d’érosion des sols. a) Les grandes unités du relief La carte du relief du secteur d’étude est présentée page suivante. On distingue : - Le plateau Le point culminant du secteur se trouve à 122 m, au lieu-dit « le Mont », au Sud Ouest du bâti de Thenelles. - Les bordures de plateau A l’Ouest, le plateau descend très progressivement vers la petite vallée du Royart Coulant ; il n’y a pas de rupture marquée dans la pente. Au contraire, le versant exposé à l’Est se présente nettement sous la forme d’une falaise de 30 m de haut, transition abrupte avec la vallée de l’Oise, tout proche. - Les vallées Deux vallées encadrent le secteur d’études et présentent des directions parallèles : Nord Est / Sud Ouest. La vallée du Royart Coulant, à l’Ouest et la vallée de l’Oise, à l’Est qui accueille le point le plus bas de la zone étudiée, à 68 m d’altitude. b) Les pentes Il existe une réelle dissymétrie entre le versant de rive gauche de la vallée du Royart coulant, à l’Ouest (assez régulier, avec un pente moyenne comprise entre 5 et 10 %) et celui de rive droite de la Vallée de l’Oise à l’Est. C’est ici que se rencontrent les pentes les plus marquées, supérieures à 20 et même à 25 %. Le plateau est caractérisé par un vallonnement doux ; localement, comme au Bois de Monnanteuil, la pente se renforce.

Etude d’impact – THENELLES - 02 32 / 138

Etude d’impact – THENELLES - 02 33 / 138 c) Géologie- Géomorphologie Nous présentons ci-contre la carte géologique simplifiée du secteur étudié établie à partir d’un extrait du Visualiseur Infoterre – BRGM.

Etude d’impact – THENELLES - 02 34 / 138 La physionomie actuelle du secteur d’études trouve son origine dans une mer de hauts fonds, il y a quelques 130 millions d’années, au Secondaire. Les assises géologiques fondamentales de la zone d’étude sont constituées par une craie blanche et sans silex. Sur ces assises calcaires, reposent des limons plus ou moins profonds. Ces matériaux, largement exploités ont contribué largement au développement de l’économie locale : directement (cimenterie, amendements calcaires) ou indirectement (conditions favorables à l’agriculture, réserve en eau…). Qu’il s’agisse de la craie ou des limons de couverture, ces substrats profonds sont les facteurs favorables à l’activité de production agricole car ils permettent une alimentation satisfaisante, régulée des plantes, en eaux et en éléments fertilisants.

2) Pédologie

L’approche pédologique du secteur d’étude repose essentiellement sur la consultation des données de la Carte des Sols de l’Aisne (extrait page suivante de la carte de Saint-Quentin 3-4 publiée à l’échelle du 1/25000ème) ainsi que les données numériques fournies par la Chambre d’Agriculture de l’Aisne. Les informations relatives aux sols cultivés de surface ont été validées par les observations de terrain.

a) Approche globale

On distingue sur le secteur d’études différents types de sol selon leur position géographique :

- Les sols de faîtes : limons profonds Ils correspondent pour la plupart à des sols de limon moyen profond (supérieur à 1,2m). Selon l’érosion qu’ils ont déjà subi, les limons de surface se sont plus ou moins appauvris et reposent par conséquent sur des matériaux plus ou moins argileux. Il s’agit de la série des sols bruns à sols bruns lessivés. Ces sols sont généralement sains et, quand ils sont bien cultivés, possèdent un excellent potentiel de rendement.

- Les sols de versants Sur les versants, on rencontre selon la proximité de la craie sous- jacente : . des limons crayeux ; il s’agit soit de limon moyen largement enrichi en craie par solifluxion, soit de limon argileux sur les versants les plus pentus. L’argile provenant de la décarbonatation de la craie est alors bien structurée. Ces sols permettent des résultats techniques intéressants mais leur potentialité inférieure aux sols de limons exige généralement des intrants supplémentaires. . des sols crayeux ; ils correspondent aux rendzines et sols bruns calcaires. On les trouve sur les versants les plus convexes. La craie est soit affleurante soit située à moins de 50cm de profondeur. La charge en fragment de craie dans l’horizon labouré est toujours importante (supérieure à 10%). La capacité de ces sols pour l’eau est faible mais les plantes s’enracinent assez facilement dans cette craie fissurée. La potentialité de ces sols est limitée : la faible minéralisation de la matière organique nécessite le recours à l’emploi d’engrais de façon plus élevée que pour les autres types de sol.

Etude d’impact – THENELLES - 02 35 / 138 - Sols des dépressions et des vallées

. Les sols colluviaux sont repérés dans le creux des vallons secs. Ils sont constitués de successions de dépôts de matériaux arrachés aux versants. Les unités de sols ont souvent la forme de spatule allongée où commence le colluvionnement. Il s’agit en général des sols profonds, limoneux, à bons potentiels mais du fait de leur formation, ils présentent une structure en feuillet, très sensible à la dégradation. . Les sols alluviaux sont constitués de limons argileux ou d’argiles limoneuses recouvrant des couches plus argileuses (argile lourde). Ces formations masquent généralement les alluvions siliceuses grossières déjà citées. Ces sols sont humides et facilement inondables. Leur temps de ressuyage est long (souvent supérieur à 1 mois). Leur vocation est celle de la prairie permanente.

Extrait de la Carte des sols de l’Aisne Saint-Quentin3-4.

Etude d’impact – THENELLES - 02 36 / 138 b) Quelques thématiques

L’informatisation de la Carte des sols de l’Aisne nous autorise une approche plus fine et surtout plus lisible des différentes unités de sols. Signification de la légende : A argile, AL argile limoneuse, ALO argile lourde, AS argile sableuse, LA limon argileux, LAS limon argilo-sableux, LC limon calcaire, LM limon moyen, LMc limon moyen calcaire, LMS limon moyen sableux, LSA limon sablo-argileux, S sable, SA sable argileux, C craie, D sables et graviers alluviaux b1) Les textures de surface

La carte des textures de surface (0-20 cm) laisse apparaître une large dominance des sols limoneux à argileux.

Il s’agit en grande partie de sols à texture de limon moyen (LM, vert clair), dont la teneur en argile est comprise entre 7.5 % et 17.5 %. Ces limons très appauvris en argile, sont dits « lessivés » ; ils présentent une nette tendance à la battance (Cf. plus loin). Les sols à texture de limon argileux (LA, vert plus soutenu), à teneur en argile comprise entre 17.5% et 30% sont également bien représentés en surface. Ceux à texture d’argile limoneuse (AL, vert foncé entre 30 et 45 % d’argile) se rencontre exclusivement dans la vallée de l’Oise. Les sols présentant d’autres textures de surface sont localisés en dehors du périmètre d’étude.

Etude d’impact – THENELLES - 02 37 / 138 b2) Les textures sous-jacentes

La carte des textures sous-jacentes (20-40cm) montre une nouvelle répartition entre les textures de limon moyen et de limon argileux. De plus, elle met en évidence l’apparition d’autres textures. Cet horizon fait apparaître une diversité plus importante de textures. Les aspects argileux et/ou calcaire des terrains sont ici révélés par les textures : argileux (LA), argile sableuse (AS) en vallée de l’Oise et de limon moyen calcaire (LMc) sur Neuvillette.

Etude d’impact – THENELLES - 02 38 / 138 b3) Le substrat

La carte ci-dessous montre que la craie (C) est le support principal du secteur d’étude. Localement, elle fait place à des poches de sables et graviers, bien identifiées (D) dans la vallée de l’Oise. Quand le substrat ne figure pas sur la carte, cela signifie qu’il apparaît sur le terrain à plus de 1.2 m de profondeur ; dans ce cas, les couches profondes présentent une succession de textures à dominante de limon-argileux.

Etude d’impact – THENELLES - 02 39 / 138 c) Les conséquences pour la conservation du milieu

Sur THENELLES et REGNY, les sols de limon présentent le niveau de risque le plus élevé vis à vis du milieu. La nature de ces sols (teneur en argile souvent inférieure à 20%) et leur position géographique les rendent particulièrement sensibles à une dégradation de leur structure.

Notre analyse du secteur d’études, confortée par plusieurs témoignages permet le dessin d’une carte de sensibilité aux différentes manifestations de l’érosion.

Parmi les secteurs sensibles, nous avons distingué :

1. les zones dans lesquelles la battance et le ruissellement diffus ont de fortes probabilités d’être observés. La battance correspond à une prise en masse des sols avec pour effet leur imperméabilisation. Cette battance est le fait d’une instabilité des agrégats de terre, d’un manque de cohésion des particules entre elles. Le ruissellement diffus est la conséquence immédiate de la battance et s’observe très en amont, sur des faibles pentes, dès que la surface du sol devient imperméable. Ce type de ruissellement peut apparaître sous de faibles précipitations. 2. les zones aptes à produire un ruissellement concentré avec arrachement. Il est localisé dans des chemins d’eau artificiels (passages de roues, train de semoir) ou naturels (points bas de talwegs). La gamme des incisions depuis l’amont jusque l’aval (griffes, rigoles) est représentée notamment sur REGNY, au Nord du Moulin Brûlé. Des dépôts de terre se concentrent dans des zones d’accumulation et sont responsables des dégâts aux cultures, aux voiries et aux habitations (atterrissements). Un autre secteur en amont de THENELLES a déjà fait l’objet d’une concentration d’eau (micro talweg), avec percement d’un talus puis ruissellement sur la voirie. Ces deux points sont notés H sur la carte ci-après.

Les sols de la zone d’étude sont relativement homogènes. Ils reposent sur la craie, présente à plus ou moins grande profondeur.

On distinguera deux grands types : - Les sols de plateaux et de versants limités par les deux vallées : Ce sont des sols limoneux à argilo-limoneux. Ils sont souvent profonds, sans contrainte d’enracinement, peu hydromorphes et relativement battants. - les sols de vallées Ils sont argileux, profonds, avec une bonne réserve en eau mais ils présentent une hydromorphie nettement marquée.

Etude d’impact – THENELLES - 02 40 / 138

Remarque. Notons que les aménagements qui ont été réalisés dans le cadre du premier projet d’aménagement foncier ajourné semblent avoir joué leur rôle puisque des désordres observés avant ces mises en place, ne nous ont pas été signalés de nouveau dans les secteurs concernés (Vallée au Cessier…). Néanmoins, ces secteurs restent sensibles du fait de leur position topographique et de la nature des sols.

Exemple photo ci-contre de l’installation d’une bande boisée en amont d’un fossé bordant la route et coupant la Vallée au Cessier.

H : Désordre constaté

H Du fait de la nature limoneuse des principaux sols, de la

topographie et de la présence de cultures annuelles, le secteur d’étude reste globalement assez sensible aux problèmes d’érosion, en particulier là où il n’y a pas eu de mesures pour en limiter les effets. H

Etude d’impact – THENELLES - 02 41 / 138 3) Climatologie

La principale caractéristique du climat de cette région est la modération, à la fois sur les températures et sur les précipitations. Les saisons intermédiaires (printemps et automne) sont les périodes les plus longues, l’hiver et l’été ne constituent en réalité que des épisodes limités, plus contrastés. La région Picardie bénéficie d’un climat tempéré océanique : les amplitudes thermiques saisonnières sont faibles (atténuation des extrêmes thermiques) et les précipitations ne sont négligeables en aucune saison. La situation du secteur d’études par rapport aux moyennes latitudes, la proximité de la façade maritime, la modestie des reliefs et leur orientation nuancent l’impact des masses d’air, qu’elles viennent de l’Ouest (douceur et humidité), du Nord Est (froid) ou du Sud Ouest (chaleur et sécheresse). Afin de caractériser le climat de la zone d’étude, nous nous appuierons sur les données recueillies sur le poste météorologique de SAINT-QUENTIN, le plus représentatif à partir des statistiques inter annuelles de 1981 à 2010 (site http://www.meteofrance.com/). .

a) Précipitations

Valeurs mensuelles en mm Mois 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 mm 57.2 48.0 57.7 48.1 61.6 60.6 60.6 67.9 52.5 64.4 58.4 65.6

Il tombe en moyenne 706 mm de pluie par an. La répartition des pluies, mois par mois est caractéristique de l’influence océanique ; il pleut chaque mois au moins 48 mm. Les pluies sont fréquentes en toute saison et régulières au niveau de leur répartition et de leur quantité, comme le montre le graphique ci-dessus. Elles présentent cependant les valeurs les plus élevées en Août, Octobre et Décembre. Le nombre moyen de jours de précipitations (> à 1 mm) atteint 123 jours/an. Quel que soit le mois de l’année, on peut compter au minimum sur 9 jours de pluie. De même chaque mois, on dénombre au moins un jour avec une forte précipitation (de plus de 10 mm). Le nombre de jours de brouillard est important : 65 par an, notamment entre octobre (6.9) et janvier (6.8), avec un pic en novembre (8.5). En moyenne, sur la période considérée, il neige au moins 16 jours par an, le mois le plus neigeux étant celui de février (4.8 jours).

Etude d’impact – THENELLES - 02 42 / 138 Les épisodes de grêles sont assez rares : moins de 3 jours par an, le mis d’avril étant le plus concerné (0.8 jours). Enfin les orages sont assez fréquents (15 jours par an) et c’est principalement de Mai à Août), qu’on les recense. Ceci explique les pointes de pluviométrie dans cette période. Ces séquences orageuses contribuent largement en Mai et Juin à « fermer » les terres limoneuses fraîchement semées (battance) ou à les inciser (érosion).

b) Températures

Valeurs mensuelles en degré Mois 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Tmoy 3,0 3,6 6,8 9,2 13,0 15,6 17,9 17,9 14,8 11,1 6,4 3,6 TMax 5.5 6.6 10.6 14 17.9 20.7 23.4 23.4 19.6 14.9 9.3 5.9 Record 14.9 19.2 23.1 27.8 30.3 36.6 35.9 37.9 31.8 27.8 19.6 16.8 TMin 0.6 0.6 3.0 4.5 8.2 10.6 12.5 12.4 10.1 7.3 3.6 1.3 Record -20.0 -18.6 -11.5 -7.8 -2.1 0.0 3.5 3.2 -1.0 -4.8 -9.6 -14.6

La température moyenne annuelle est de 10,3°C.

Etude d’impact – THENELLES - 02 43 / 138 Juillet et Août sont les mois les plus chauds (17.9°C) et Janvier le mois régulièrement le plus froid (3°C en moyenne). La courbe d’évolution des températures tout au long de l’année a la forme d’une cloche dont le centre est décalé vers l’automne, plus chaud que le printemps. Entre Octobre et Mai, il y a en moyenne 56.7 jours de gelées dont 8.7 jours de fortes gelées (- 5°C) en Novembre et Mars. A l’extrême, moins de 2 jours en Juillet et en Août dépassent les 30°C.

c) Vent (1981-2007)

Les vents dominants sont de secteurs Ouest / Sud-Ouest et dans une moindre mesure nord- est. Les mois les plus ventés sont les mois de décembre à mars, avec des rafales (> 58 km/h) principalement en janvier : plus de 8 jours. La rafale maximale de vent relevée a atteint 133.2 km/h, le 26 Février 1990.

d) Ensoleillement

Les heures d’ensoleillement se répartissent dans l’année, de la façon suivante : Mois 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 H 68 75 128 175 199 203 208 207 162 117 67 51

La durée moyenne mensuelle d’ensoleillement varie de 51 heures (décembre) à 208 heures (juillet) pour un total annuel de 1660 heures.

e) Phénomènes micro-climatiques

Des phénomènes micro-climatiques peuvent être pris en considération mais Ils sont difficilement quantifiables. Ils pourraient concerner des phénomènes d’ombre portée dus à l’élévation de bâtiments, de boisements sur une surface relativement plane. En raison de la topographie du site où deux vallées se dessinent, on peut envisager l’influence de plusieurs phénomènes sur le micro-climat. Les coteaux des vallons présentent en fonction de l’exposition, des conditions microclimatiques parfois bien tranchées : réchauffement plus rapide et plus important sur les versants exposés à l’Est et au Sud. Ces variations locales sont également à remarquer sur les talus et dans les chemins creux. Ils conditionnent en particulier la flore et la faune.

Le climat de cette région se caractérise par une pluviométrie

annuelle d’environ 700 mm, des températures moyennes de

10,3°C et des vents de secteur Sud Ouest. On retiendra qu’entre mai et août, les risques d’orage sont les plus importants

Etude d’impact – THENELLES - 02 44 / 138 4) Fonctionnement hydraulique des bassins topographiques – Érosion des sols

a) Hydrographie

La zone d’étude se développe sur le bassin hydrologique de l’Oise. Toutes les eaux collectées et concentrées par les différents bassins versants, s’écoulent vers l’Oise. L’Oise prend sa source dans les Ardennes belges à une altitude de 310 m et, jusqu’à son confluent avec la Seine, parcourt 173 km. Dans sa section picarde, c’est à dire grossièrement à l’aval de et jusqu’à La Fère, elle s’écoule avec une orientation Nord-Est / Sud-Ouest. A ce niveau, la vallée est large, à fond plat. La rivière reste soumise à l’influence de son bassin amont et présente donc des crues abondantes et des étiages prononcés. La commune de THENELLES est située sur le cours supérieur de l’Oise, en amont du confluent avec la Serre. A ce niveau, la vallée est large d’environ 1,1 Km. Elle s’élargit plus à l’aval. Elle est coupée en 2 dans le sens longitudinal par le canal de la Sambre à l’Oise. Ouvert en 1839, il relie les deux rivières entre Landrecies et La Fère. Ce fut longtemps la route du charbon entre la Belgique et Paris.

A

A1

A2

C

B

Etude d’impact – THENELLES - 02 45 / 138 A l’Ouest de ce canal, un bras de l’Oise (A) serpente près du bâti de THENELLES ; il est issu du « canal du Moulin » initié depuis l’Oise, en amont entre NOYALLES et HAUTEVILLE. Au niveau du terrain de foot-ball, ce ruisseau se divise en deux ; une branche (A1) s’écarte vers l’Ouest et traverse le Clos de Villers-Levert. L’autre (A2) se rapproche du canal, dessine quelques méandres et vient former un fossé latéral. A l’Est du canal, on observe également un fossé latéral (B) puis la rivière l’Oise (C) qui présente une largeur et un débit importants; elle serpente le long des bassins de décantation de la sucrerie. Le lit majeur a subi en 1968, 1979 et 1984 des modifications entraînées par l’implantation en remblai de ces bassins. Notons également la présence du Royart Coulant qui prend naissance au lieu-dit la Fontaine Dieu. Simple fossé au débit temporaire, à sa source, il relie différents plans d’eau, notamment en traversant la commune de REGNY et son cours devient permanent. Il conflue avec le bras de l’Oise situé à l’Ouest du canal, un peu à l’aval de SISSY, après un parcours d’environ 6.5 km.

Royart coulant

Etude d’impact – THENELLES - 02 46 / 138 b) Plan de prévention des risques d’inondations

Dans les zones urbanisées, la prévention du risque inondation passe essentiellement par une meilleure maîtrise de l’urbanisation. Pour limiter les conséquences des risques dans les secteurs urbanisés, le Préfet dispose d’un outil réglementaire créé par l’article L 562-1 du Code de l’environnement, le Plan de Prévention des Risques Naturels qui se décline en Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI) lorsqu’il vise à prévenir et limiter les conséquences de fortes crues. Le PPRI a pour objectif de réduire les risques en fixant les règles relatives à l’occupation des sols et à la construction des futurs biens. Il peut également fixer des prescriptions ou des recommandations applicables aux biens existants. Le PPRI crée des servitudes d’utilité publique intégrées dans le plan local Source : Extrait de la Carte des PPR approuvés en d’urbanisme auquel toute demande de Janvier 2009 Service de la Prévention des Risques construction doit être conforme. (DTT) En effet dans ces zones, le PPR peut prescrire ou recommander des dispositions constructives, telles que la mise en place de systèmes d’étanchéité sur les ouvertures (batardeaux) ou des dispositions concernant l’usage du sol, telles que l’amarrage des citernes ou le stockage des flottants. Le PPR interdit la construction dans les zones les plus exposées ou qui présentent un intérêt pour le laminage des crues. Il réglemente la construction dans les zones modérément inondables, en fixant par exemple une cote de plancher à respecter au-dessus du niveau de la crue de projet (cote de mise hors d’eau).

Dans le secteur d’études, le PPR inondations de l’Oise Médiane entre Vendeuil et Neuvillette a été approuvé le 31 décembre 2002 et révisé le 21 décembre 2007.

Par ailleurs, tout le lit majeur de l’Oise subit lui aussi ces inondations ; l’eau peut stagner longtemps dans les pâtures et, de ce fait, celles-ci ne peuvent pas être retournées pour une mise en culture.

Etude d’impact – THENELLES - 02 47 / 138 c) Qualité des eaux superficielles Faute de données plus récentes, nous reproduisons ici la série de cartes issues des données de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie ; celles-ci indiquent, sur la période 2003-2005, les qualités des eaux superficielles par rapport à différents facteurs. Le secteur concerné par le projet d’aménagement foncier est situé sur les cartes, au dessous du code R178A. L’Indice Biologique Global Normalisé ou IBGN permet d’évaluer la qualité hydrobiologique d’un site aquatique, par l’intermédiaire de la composition des peuplements d’invertébrés benthiques vivant sur divers habitats (couple support/vitesse), dans les cours d’eau, permettant la visibilité et l’accessibilité des différents supports à prospecter, en évitant les zones des sources, les cours inférieurs des grands cours d’eau et les milieux atypiques (canaux et estuaires). L’IBGN est sensible aux variations de la composition physico-chimique de l’eau et plus particulièrement aux fluctuations de la pollution organique et chimique, mais aussi de la nature des substrats (travaux en rivière ou recalibrage) et des évènements climatiques (orages, crues subites). En 2004, la qualité de l’eau, par rapport à cet indice, a été jugée « très bonne ». L’indice biologique diatomées (IBD) est basé sur l’analyse de la flore diatomique (microalgues unicellulaires planctoniques) fixée sur le fond des cours d’eau. Il est calculé en fonction de l’abondance des espèces récoltées et de leur sensibilité à la pollution (matière organique, azote, phosphore). En 2004, la qualité de l’eau, par rapport à cet indice, a été jugée « bonne ».

Etude d’impact – THENELLES - 02 48 / 138 Nitrates et Pesticides confèrent une qualité jugée « moyenne ».

Matières Organiques, Azote, Phosphore et particules en suspension sont responsables de qualités moyennes à bonnes

Diagnostic : Sur la rivière Oise, la qualité des eaux est dégradée par la présence de teneurs élevées des matières phosphorées et des particules en suspension. La masse d’eau aval de l’Oise (R178A) accepte avec difficulté les rejets en matières organiques et azote. Aucune substance prioritaire de type pesticides, mesurée (diuron, isoproturon, endosulfan sur la R178 A, R177 B, R175) sur cette unité ne déclasse la qualité.

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Remarque : nous n’avons trouvé aucune information relative aux autres bras de l’Oise, canal et fossé latéral ni au Royart Coulant.

d) Ce que dit le SDAGE La zone d’étude est concernée par le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Seine Normandie. Il a été approuvé par l’arrêté du préfet coordonnateur de bassin du 1er décembre 2015 portant approbation du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux du bassin de la Seine et des cours d’eau côtiers normands et arrêtant le programme pluriannuel de mesures (NOR: DEVL1526030A). Il est applicable au 1er janvier 2016. Le SDAGE vise l’atteinte du bon état écologique pour 62% des rivières (contre 39% actuellement) et 28% de bon état chimique pour les eaux souterraines. Pour atteindre ce niveau d’ambition, le SDAGE propose de relever 8 défis majeurs. 1. Diminuer les pollutions ponctuelles des milieux par les polluants classiques ; 2. Diminuer les pollutions diffuses des milieux aquatiques ; 3. Réduire les pollutions des milieux aquatiques par les micropolluants ; 4. Protéger et restaurer la mer et le littoral ; 5. Protéger les captages d’eau pour l’alimentation en eau potable actuelle et future ; 6. Protéger et restaurer les milieux aquatiques et humides ; 7. Gérer la rareté de la ressource en eau ; 8. Limiter et prévenir le risque d’inondation.

Etude d’impact – THENELLES - 02 50 / 138

en s’appuyant sur deux leviers : 1. Acquérir et partager les connaissances ; 2. Développer la gouvernance et l’analyse économique.

« Le territoire de l’unité hydrographique de l’Oise amont est majoritairement rural, avec une prédominance des forêts et prairies sur l’amont de l’unité Hydrographique (masses d’eau de l’Oise, du Gland et du Ton), laissant place à un paysage de cultures sur la moitié aval de l’unité hydrographique. Le retournement de prairies s’intensifie sur cette unité. Le bassin du Ton, à l’amont, est le secteur le plus préservé de ce territoire. Les principaux enjeux pour les rivières de ce territoire sont : • la poursuite des efforts tant sur la fiabilisation des systèmes de collecte (notamment sur Guise) que sur la reconstruction de stations vieillissantes (Origny-Sainte-Benoîte et Moÿ-de- l’Aisne) ; • plusieurs opérations de réhabilitation de l’ANC ; • la diminution des rejets polluants de l’industrie agro-alimentaire et la réduction du rejet de substances dangereuses ; • la réalisation d’un programme d’actions de lutte contre l’érosion sur le bassin du Ton ; • la préservation de la dynamique fluviale naturelle des masses d’eau FRHR174, FRHR176 et FRHR178A (Oise à l’aval de l’unité hydrographique) ainsi que le maintien des prairies alluviales (FRHR175, FRHR174) qui sont des facteurs importants à prendre en compte dans la dynamique du territoire ; • la restauration de la continuité écologique sur l’Oise et les affluents qui ont souvent été très aménagés (l’Oise amont, le Ton, le Gland et nombre de leurs affluents sont classés en liste II) ; • la préservation des frayères à brochets restaurées. Les masses d’eau souterraines FRHG206 et FRHG309 sont très sensibles aux pollutions par les pesticides et les nitrates sur cette unité. La ressource en eau potable est impactée, et les efforts pour protéger les captages situés à l’aval du bassin devront être particulièrement importants. »

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Selon le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du bassin Seine Normandie, l’objectif de qualité à atteindre pour "la rivière Oise" est le « bon état potentiel maximal en 2021».

Cette classe correspond à une eau de bonne qualité c’est-à-dire à une eau possédant les propriétés requises pour la vie et la reproduction des poissons normalement présents dans la zone écologique considérée, ainsi que pour la production d’eau destinée à l’alimentation humaine après traitement simple.

Objectif d’état écologique : Bon état potentiel maximal en 2021 Objectif d’état chimique : Report d’objectif 2027

Nous présentons page suivante la fiche issue du programme de mesures du bassin de la Seine et des cours d’eau côtiers normands (2016-2021) pour l’unité hydrographique dans laquelle se situe le périmètre du projet d’aménagement foncier : VO9 = Oise amont. Sources : http://www.eau-seine- normandie.fr/fileadmin/mediatheque/Dossier_partage/INSTITUTIONNEL/SDAGE_2016_2021/ AESN_PDM2016_WEB_.pdf http://www.eau-seine-normandie.fr/fileadmin/mediatheque/flipbook_sdage/index.html

Etude d’impact – THENELLES - 02 52 / 138

Etude d’impact – THENELLES - 02 53 / 138 e) Approche hydraulique

Les données en matière d’hydraulique sont issues de l’étude d’environnement initiale de 2013- 2014, les éléments de calcul n’ayant pas fondamentalement été modifiés depuis cette époque.

- Analyse générale

Le secteur d’étude est partagé entre deux sous bassins versants principaux ; selon une ligne de partage des eaux Nord/Est – Sud/Ouest, les précipitations s’orientent directement vers la rivière Oise, à l’Est ou le Royart coulant, à l’Ouest. Pour chacun de ces bassins, on définit des sous-unités hydrauliques qui vont concentrer les eaux de ruissellement vers l’aval, dans les zones de réceptions. Ce découpage est très utile pour l’utilisation de modèle dont nous fournissons, en annexe, la méthode de calcul. Après une caractérisation de chacune d’entre elles sur un plan physique et hydraulique, nous estimerons, le volume d’eau à gérer, dans l’hypothèse d’une pluie de fréquence décennale (Cf. Méthode et tableaux de calcul en annexe 1). Il s’agit de données théoriques qui intègrent les caractéristiques (surface totale, longueur du chemin hydraulique, dénivelé, occupation du sol, sensibilité des sols à la battance, pente). L’intérêt de ces évaluations, et notamment du volume à gérer par unité de surface est de pouvoir comparer les sous-unités entre elles. Notons que le périmètre d’études est inscrit dans un ensemble de 10 sous- unités qui débordent souvent largement le cadre strict du périmètre ; nous indiquerons, à chaque fois, la part du périmètre dans sa contribution à la sous- unité. Notre approche n’est pas Royart coulant mise en œuvre à l’Est du canal du fait de la quasi- absence de pente, ne Oise permettant pas de définir les contours d’une sous- unité hydraulique.

Etude d’impact – THENELLES - 02 54 / 138 - Analyse par unité hydraulique

Sous- bassin de l’Oise On distingue deux sous-unités hydrauliques Il s’agit en réalité de portions d’unités car elles sont ici limitées à l’aval par la rivière ou le canal ; elles constituent une partie du versant de rive droite.

- N°1 l’amont du village

C’est ici la partie du secteur d’étude qui inclut le village de THENELLES, avec une zone de culture, en pente et en amont du bâti, et une zone en vallée jusqu’au deux bras de l’Oise. La pente moyenne de 5% cache une réalité Surface totale (ha) 120.9 car les secteurs les plus pentus accusent Longueur du chemin hydraulique (m) 760 des valeurs supérieures à 25% alors que la Dénivelé (m) 40 vallée est quasi plane. Le village installé à pente m. talweg (%) 5.2 mi-pente est actuellement assez bien Surface en terre labourée (ha) 41.0 protégé par une part substantielle de prairie permanente sur le plateau qui s’explique Surface en prairie, bois, friches (ha) 32.9 par la présence d’une ferme d’élevage. Les Surface en bâti (ha) 42.9 voiries axées dans le sens de la pente (au Surface en voirie (ha) 4.1 moins trois directement) contribuent à Volume d’eau à gérer (m3) 3989 concentrer les ruissellements. Surface incluse dans le périmètre (ha) 62.5 A l’exception d’un point de concentration (flèche), cette sous-unité n’est pas particulièrement productrice de ruissellement mais la présence du bâti, à l’aval immédiat, en fait une zone à enjeu important. Des travaux avaient été mis en place pour protéger le village lors de la première opération d’aménagement foncier (plantation de haies, en amont de la principale voie transversale et en travers de l’axe de la pente). En plus de 15 ans, il semble que ces mesures aient été efficaces car aucun désordre n’a été constaté, depuis dans ce secteur. Les inondations observées dans la vallée sont uniquement liées au débordement des différents cours d’eau qui composent l’Oise, avec éventuellement des remontées de la nappe alluviale.

Etude d’impact – THENELLES - 02 55 / 138 - N°2 Les Pendants

La configuration est la même que précédemment, avec une partie située en amont cultivée, une zone de transition aux pentes marquées, soutenue par des talus et un secteur de vallée, très plat. La grande différence vient de l’absence de bâti. Surface totale (ha) 239.5 Longueur du chemin hydraulique (m) 750 Dénivelé (m) 60 pente m. talweg (%) 8 Surface en terre labourée (ha) 116.0 Surface en prairie, bois, friches (ha) 120.2 Surface en bâti (ha) 0 Surface en voirie (ha) 3.2 Volume d’eau à gérer (m3) 2808 Surface incluse dans le périmètre (ha) 150.4

Les sols du coteau sont très calcaires et particulièrement filtrants ; par conséquent, malgré la pente, il n’est pas constaté de dysfonctionnement. Si les éléments structurant le paysage restent en place, il n’y a pas de risque de ruissellement à craindre dans ce secteur. Là encore les risques d’inondation de la vallée sont contingents des cours d’eau de surface et des fluctuations de la nappe alluviale.

Etude d’impact – THENELLES - 02 56 / 138

Sous- bassin du Royart coulant

On distingue huit sous-unités hydrauliques.

- N°3 La Valleyette

On se trouve ici très en amont de la sous-unité puisque seulement 3.6 ha concernent le périmètre de l’aménagement. L’essentiel (87.4 ha soit % plus de 95% Surface totale (ha) 87.4 de la surface) est situé sur la commune Longueur du chemin hydraulique (m) 1935 de SISSY. Le bâti de cette commune Dénivelé (m) 40 appartient en partie à cette sous-unité, pente m. talweg (%) 2 très agricole. Plusieurs voies coupent Surface en terre labourée (ha) 62.4 l’axe du talweg, facile à identifier et Surface en prairie, bois, friches (ha) 11.6 pourraient être utilisées comme appui à Surface en bâti (ha) 11.7 d’éventuels ouvrages de limitation du Surface en voirie (ha) 1.7 ruissellement. Dans l’espace du secteur Volume d’eau à gérer (m3) 3921 d’études, c’est en amont de la RD13, Surface incluse dans le périmètre (ha) 3.6 qu’il sera possible d’intervenir.

Etude d’impact – THENELLES - 02 57 / 138 - N°4 La Vallée au Cessier

Un long talweg (près de 3 km) descend depuis le Mont (122m) vers la vallée du Royart coulant. C’est principalement sur SISSY que l’unité prend toute son importance puisque le secteur d’étude n’est concerné que par 20 % de la sous-unité. Cet axe coupe la RD13 qui a fait l’objet d’une mesure d’hydraulique douce lors de l’opération précédente (haie + fossé). Dans l’espace du projet actuel, il n’y a pas de difficulté rencontrée et donc pas nécessité de proposer de nouveaux aménagements. Surface totale (ha) 226.3 Longueur du chemin hydraulique (m) 2685 Dénivelé (m) 40 pente m. talweg (%) 1.5 Surface en terre labourée (ha) 202.1 Surface en prairie, bois, friches (ha) 19.4 Surface en bâti (ha) 1.6 Surface en voirie (ha) 3.2 Volume d’eau à gérer (m3) 6574 Surface incluse dans le périmètre (ha) 44.8

Etude d’impact – THENELLES - 02 58 / 138 - N°5 Le Moulin Brûlé

Cette sous-unité est localisée essentiellement sur la commune de REGNY mais le talweg principal qui la caractérise prend naissance sur THENELLES. Un second talweg peu marqué s’amorce au niveau du lieu-dit le Moulin Brûlé et toute la pente est fortement productrice de ruissellement. La première maison du village a d’ailleurs été inondée à faveur de pluies intenses. C’est ici que se situe la Surface totale (ha) 83.2 principale difficulté rencontrée, en Longueur du chemin hydraulique (m) 985 matière d’hydraulique, sur ce chantier. Dénivelé (m) 30 L’aval de la sous-unité est le ru du pente m. talweg (%) 3 Royart coulant, qui prend une forme Surface en terre labourée (ha) 76.1 permanente dès le pont de REGNY. Surface en prairie, bois, friches (ha) 4.7 Nous détaillerons dans le traitement des Surface en bâti (ha) 0.4 effets sur le fonctionnement Surface en voirie (ha) 2.0 hydraulique, la sous-unité qui génère Volume d’eau à gérer (m3) 2998 des volumes importants d’eaux de Surface incluse dans le périmètre (ha) 46.4 ruissellement, en amont du village.

Etude d’impact – THENELLES - 02 59 / 138 - N°6 Les Champs Loison

Trois axes initiés sur les hauteurs de THENELLES se rejoignent, un peu en amont du Bois de Monnanteuil pour former un seul talweg. L’espace concerné est surtout agricole et les voiries concentrent en partie les eaux. Le passage de la RD13 est une nouvelle fois marqué par un aménagement d’hydraulique douce mis en place dans le cadre des travaux du premier projet. Il en va de même pour deux petites pointes boisées qui, si elles ne présentent pas un intérêt hydraulique majeur, ont le mérite (outre leur aspect paysager et écologique) de ne pas produire de ruissellement. Dans ce secteur, l’enjeu principal était essentiellement lié à la présence d’un captage d’alimentation en eau potable reconnu d’utilité publique. A plusieurs reprises, la qualité des eaux a été troublée par des apports de particules fines. De ce fait, une Surface totale (ha) 219 procédure est en cours en vue de la Longueur du chemin hydraulique (m) 2385 fermeture de ce captage (arrêt de Dénivelé (m) 45 l’exploitation et comblement) pente m. talweg (%) 1.9 A l’aval, ce sont les marais de REGNY Surface en terre labourée (ha) 193.8 qui sont susceptibles d’accueillir les Surface en prairie, bois, friches (ha) 21.4 éventuels déficits d’infiltration. Surface en bâti (ha) 0 Surface en voirie (ha) 3.8 Volume d’eau à gérer (m3) 6087 Surface incluse dans le périmètre (ha) 215.45

Etude d’impact – THENELLES - 02 60 / 138 - N°7 La Désolation

Les eaux susceptibles de ruissellement se concentrent autour d’un seul axe qui traverse le hameau de la Désolation. Des aménagements récents ont été réalisés au niveau du carrefour. Il n’y a pas de dysfonctionnement hydraulique recensé dans ce secteur ; seul le chemin d’exploitation, au Sud apporte un peu d’eau sur la route. Toute la partie située à l’amont du Surface totale (ha) 95.5 Royart coulant est protégée par une Longueur du chemin hydraulique (m) 1685 zone de prairies et de peupleraie. Dénivelé (m) 50

pente m. talweg (%) 3

Surface en terre labourée (ha) 75.8 Surface en prairie, bois, friches (ha) 16.6 Surface en bâti (ha) 1.7 Surface en voirie (ha) 1.4 Volume d’eau à gérer (m3) 3023 Surface incluse dans le périmètre (ha) 66.4

Etude d’impact – THENELLES - 02 61 / 138 - N°8 La Garenne Neuve

Il s’agit d’une sous-unité bien marquée, de forme allongée, initiée au niveau de la Montagne, à 125 m d’altitude et débouchant sur le secteur de la Fontaine-Dieu, à 75 m. Le talweg central coupe un petit bois, la Garenne Neuve ; cette formation boisée constitue le seul frein aux écoulements. Un chemin latéral se situe entre la ligne de partage des eaux et l’axe de talweg ; en fin de parcours, à l’Est, il est bordé d’un talus. Pas de dysfonctionnement hydraulique constaté dans ce secteur ! Surface totale (ha) 39.9 Longueur du chemin hydraulique (m) 1340 Dénivelé (m) 45 pente m. talweg (%) 3.4 Surface en terre labourée (ha) 38.4 Surface en prairie, bois, friches (ha) 0.6 Surface en bâti (ha) 0 Surface en voirie (ha) 0.9 Volume d’eau à gérer (m3) 1329 Surface incluse dans le périmètre (ha) 39.9

Etude d’impact – THENELLES - 02 62 / 138 - N°9 La Montagne Ouest

Cette sous-unité reprend des caractéristiques assez proches de celles de la précédente. L’espace est ici voué exclusivement à l’agriculture. On note la présence d’un ancien chemin creux, orienté dans le sens de la pente et repris par la végétation, sans rôle hydraulique particulier. Plus à l’aval, ce chemin coupe l’axe du talweg. Les sols sont très crayeux et de ce fait, l’infiltration est satisfaisante, limitant ainsi l’érosion.

Surface totale (ha) 33.5 Longueur du chemin hydraulique (m) 1250 Dénivelé (m) 45 pente m. talweg (%) 3.6 Surface en terre labourée (ha) 33.0 Surface en prairie, bois, friches (ha) 0 Surface en bâti (ha) 0 Surface en voirie (ha) 0.5 Volume d’eau à gérer (m3) 1047 Surface incluse dans le périmètre (ha) 33.5

Etude d’impact – THENELLES - 02 63 / 138 - N°10 La Bigache

Cette vaste sous-unité se situe en grande partie, à l’extérieur du projet d’aménagement foncier, essentiellement sur la commune de NEUVILLETTE. Au sein du périmètre d’étude, seule une Surface totale (ha) 154.6 branche de l’axe principal descend de la Longueur du chemin hydraulique (m) 2380 Montagne, longe un petit bois et rejoint Dénivelé (m) 48 le talweg à une altitude de 95 m. pente m. talweg (%) 2 Là encore, la nature des sols, crayeuse, Surface en terre labourée (ha) 151.6 limite l’apparition de phénomènes de Surface en prairie, bois, friches (ha) 0.16 battance et de ruissellement, par une Surface en bâti (ha) 0 bonne infiltration. Surface en voirie (ha) 2.82 Volume d’eau à gérer (m3) 6762 Surface incluse dans le périmètre (ha) 24.9

La zone d'étude comporte 10 sous-unités hydrauliques. Deux d’entre elles constituent des portions de rive droite de l’Oise ; le versant comporte des pentes importantes, non labourées ou des parcelles cultivées soutenues par des talus. La vallée subit des inondations par débordement des cours d’eau et remontées de nappe. Les autres sous-unités « versent » vers le Royart coulant, avec des pentes plus faibles mais des talwegs souvent long et accentués. C’est à ce niveau qu’il est encore possible de limiter les risques de ruissellement. Globalement, les enjeux par rapport à l’érosion ne sont pas majeurs sur le secteur étudié.

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E. Environnement : Milieux naturels

1. Méthodologie

La rédaction de ce chapitre s’appuie à la fois sur une recherche bibliographique, la connaissance et la définition du projet et sur des observations de terrain, elles-mêmes analysées selon notre expérience de ce type d’études et du type de projet. - Nous avons repris et mis à jour le contexte environnemental à partir l’étude préalable d’aménagement foncier que nous avons réalisé en 2013. - Les discussions que nous avons eues avec le géomètre, le Conseil Départemental et la DDT ont permis de cadrer et de finaliser ce projet. A partir de là, nous avons pu en apprécier sa dimension et définir les éventuelles investigations complémentaires de terrain. - La prospection complémentaire sur site a eu lieu les 8 et 15 mai, 1er juin 2017. Lors de ces journées sur le terrain, nous nous sommes attachés à arpenter, à pied, la majeure partie du territoire, avec une attention toute particulière dans les secteurs susceptibles d’être directement concernés par le projet. Ces sorties nous ont permis : - une relecture des paysages et la définition des grandes unités paysagères - un regard sur les probables évolutions du fonctionnement hydraulique, dans les différents bassins versants - une validation des données recueillies en terme d’habitats et d’espèces végétales et animales potentiellement présentes. De plus, le 10 mai, nous avons réuni sur site les principaux acteurs qualifiés pour la protection de la nature, de façon à partager une vision commune de la situation environnementale. Un autre rendez-vous a eu lieu dans la vallée de l’Oise le 7 juin, pour définir, en concertation avec l’exploitant concerné les enjeux et les moyens à mettre en œuvre pour préserver un milieu particulier (prairie et aubépines), favorable à la Pie Grièche Ecorcheur. Nous avons également rencontré le 7 juillet 2017 les responsables du Syndicat de l’Oise Moyenne et Aval pour connaître leurs intentions de travaux dans le secteur et échanger sur nos propositions.

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2. Sites et Paysages

a) Inventaire du CAUE

Le CAUE est le CONSEIL D’ARCHITECTURE D’URBANISME ET DE L’ENVIRONNEMENT DE L’AISNE. D’après son « Inventaire des Paysages de l’Aisne, Centre et Nord », le secteur d’étude appartient pleinement à la grande unité paysagère que constitue la Vallée de l’Oise moyenne. Le bloc diagramme ci-dessous montre le village type (ce pourrait être THENELLES), positionné, en rive droite de la rivière. De fait, le territoire d’étude correspond à une zone de plateau purement agricole, encadrée par deux vallées verdoyantes. A l’Est, le versant le plus abrupt offre de belles perspectives sur la rive droite de la Vallée de l’Oise, très large à ce niveau, A l’Ouest, la vallée du Royat coulant, bien plus modeste, réserve une ambiance plus intimiste.

b) Entités paysagères

La cartographie et les relevés de terrain permettent de caractériser le paysage du secteur. A partir de ces éléments structurants, nous avons défini 3 unités paysagères : le plateau cultivé, la vallée du Royart Coulant et la Vallée de l’Oise. La carte, page suivante, localise ces différentes unités.

Etude d’impact – THENELLES - 02 66 / 138 Périmètre d’étude

Vallée du Royart coulant

Plateau cultivé

Vallée de l’Oise

Etude d’impact – THENELLES - 02 67 / 138 1. Le plateau cultivé

La majorité du territoire est occupé par une unité paysagère caractéristique du Nord de la dont le nom anglais d’ « openfield » a supplanté la traduction française de « champs ouverts ». qui se succèdent, sans clôtures et sans haies. On est frappé par l’uniformité des parcelles traditionnellement en lanières qui aujourd’hui sont plus souvent en damier. C’est un paysage au relief ondulé où les longs versants incurvés Champs ouverts vallonnés au Nord du secteur d’étude se recoupent à peine en dômes surbaissés. Cet espace est coupé par plusieurs voies, qu’il s’agisse de l’axe rectiligne de la RD1029 ou de chemins d’exploitation rayonnant depuis le haut du village. Au Nord Est, ce plateau est dominé par l’imposante « Montagne » qui offre désormais un énorme cratère suite aux activités de l’ancienne cimenterie. A l’Ouest mais surtout à l’Est, ce sont les deux vallées qui limitent l’expansion de cette unité par les masses herbeuses et boisées de texture naturelle. C’est un espace agricole végétal assez uniforme et ouvert dont seule la couleur varie au fil des saisons et des assolements. Pour mieux apprécier cette étendue, il y a deux possibilités, du haut de la RD1029 pour la parcourir d’un seul regard ou l’immersion en son cœur en suivant les chemins agricoles qui la desservent. Cette seconde approche est souvent plus riche car elle révèle davantage de diversité.

La Garenne Neuve et le silo de betteraves : la sucrerie d’Origny n’est pas loin !

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Au détour d’un chemin, une stèle à la mémoire d’aviateurs tombés au combat

En limite avec la vallée de l’Oise, un talus épais

marque une rupture de pente.

Comme un coussin flottant sur une mer végétale : un joli bosquet !

Etude d’impact – THENELLES - 02 69 / 138 2. La vallée du Royart Coulant

On aperçoit cette unité paysagère depuis la route départementale N°13. La vallée apparaît sans transition avec l’espace cultivé. Ici tout est verdure : les prairies, les bosquets humides et les peupleraies. En s’enfonçant dans ces milieux, les surprises sont au rendez-vous : ils peuvent être franchement inaccessibles, envahis par de hautes végétations, plutôt hostiles, mais ils peuvent aussi cacher des aires de loisirs, propriétés privées bien entretenus.

A la Fontaine-Dieu, un bosquet et une peupleraie habillent le fond de vallon

A l’aval de la peupleraie, une nature domestiquée !

Etude d’impact – THENELLES - 02 70 / 138 3. La vallée de l’Oise

On distinguera d’une part le versant de la rive droite et d’autre part la vallée proprement dite. a. Le versant de rive droite de l’Oise Il s’agit d’un coteau calcaire aux pentes supérieures à 25 %, qui interdisent la mise en labour. Cet espace de transition entre le plateau cultivé et la large vallée de l’Oise prend des allures de falaise au Sud du village. Il est occupé par des prairies permanentes accompagnées de petits boisements et, plus près du village, de buissons et broussailles.

Trop de pente pour une mise en culture ! Les buissons et les arbres ont tendance à refermer le milieu, ce qui crée une ambiance très secrète.

Ici ou là, on trouve encore quelques belles échappées qui permettent d’admirer une grande partie de la vallée de l’Oise

Etude d’impact – THENELLES - 02 71 / 138 b. La vallée de l’Oise

La rivière ici est reine ; elle a pris ses aises en creusant un lit très ample. Elle s’est dédoublée en plusieurs bras et l’homme l’a entaillée d’un canal rectiligne. C’est depuis les hauteurs du « Mont » de THENELLES qu’on peut contempler à loisir, ce large ruban verdoyant ; une vue plus rapprochée permet d’en distinguer les multiples facettes.

Sucrerie d’Origny Peupleraie Prairies permanentes

Dans le périmètre d’études, la vallée de l’Oise, c’est avant tout un lieu de production d’herbe, à travers les prairies qu’elles soient fauchées ou pâturées.

Labour sur le plateau Village de Thenelles

Paysage paisible, serein de ces près humides, ponctués de plantations, de buissons d’aubépine épars et de saules centenaires.

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Les peupleraies font partie intégrante du paysage de la vallée. Localement, elles apportent un peu d’ordre dans un environnement parfois chaotique.

La promenade, la pêche (dans l’étang communal, ou dans les cours d’eau) et la chasse

(notamment à la hutte) sont des activités très prisées.

Le plateau cultivé est le paysage prédominant du secteur d’étude. Par ses vastes parcelles, ses « champs ouverts », il s’oppose à la vallée de l’Oise qui s’impose à l’Est et constitue un milieu plus fermé. A l’Ouest, c’est la petite vallée du Royart coulant qui marque la différence, avec ses boisements spontanés ou plantés et ses marais difficiles d’accès. De nombreux éléments au sein du périmètre d’étude participent à la beauté des paysages et méritent d’être maintenus.

Etude d’impact – THENELLES - 02 73 / 138 3. Faune, flore et habitats naturels

La diversité des éléments structurant le paysage est à la base de la variété des espèces animales et végétales rencontrées. En effet, ces mêmes éléments (nature des sols, exposition, topographie, climat, main de l’homme...) sont responsables des différents espaces de vie offerts aux êtres vivants. Chacun adopte ensuite tel ou tel type de milieu, correspondant à ses besoins, pour en faire son « habitat ».

L’ensemble des données qui a permis cette analyse provient d’observations réalisées par le bureau d’études EMERGENCE, sur le terrain en 2013 complétées par les sorties de 2017, (Cf. ANNEXE 2 : Méthodologie utilisée pour les observations naturalistes), de discussions avec des agriculteurs, des habitants des secteurs étudiés, et de recherches bibliographiques.

a) Les espaces labourés

Sur le plateau de la zone d’étude, l’agriculture transforme peu à peu son environnement en un paysage de type « openfield ». Pour répondre aux besoins des consommateurs, les agriculteurs orientent principalement leurs productions vers des cultures de céréales (blé ; maïs), de plantes sarclées (betteraves) et, dans une moindre mesure, de protéagineux (pois). La mise en œuvre de ces cultures, l’évolution du machinisme agricole et des techniques culturales ont engendré une augmentation de la superficie moyenne du parcellaire et ainsi diminué considérablement les effets de lisière. De ce fait, les champs labourés n’offrent que peu de possibilité aux espèces végétales et animales de s’y alimenter et s’y reproduire. Par rapport à la situation initiale (2013) de ce type d’habitat, nous n’avons observé aucune modification principale.

a1) La flore

D’une façon générale, la plaine constitue par excellence un milieu très artificiel. Ce phénomène accentué par l’utilisation de produits phytosanitaires diminue considérablement la diversité des espèces végétales. Nos observations ont porté sur l’ensemble des terres cultivées ; en parcourant le terroir à pied, nous avons pu lister des espèces suivantes toutes banales. Dans la plupart des cas, seuls les chemins possédant des acôtements enherbés, quelques buissons ou quelques talus représentent les « refuges » les plus riches.

a2) La faune

L’avifaune En excluant les espèces typiquement inféodées au milieu de plaine comme la Perdrix grise (Perdix perdix L.), l’alouette des champs (Alauda arvensis L.), le Bruant proyer (Emberiza calandra L.), ou encore le Traquet motteux (Oenanthe oenanthe L.), on se rend compte que les autres espèces sont essentiellement euryèces. En d’autres termes, les autres espèces observées sur les terres cultivées ou sur les friches sont aussi capables de vivre et de se développer sur d’autres habitats comme par exemple à proximité du bâti.

La Fédération des Chasseurs de l’Aisne nous a fourni l’évolution du nombre de couples de Perdrix (densité aux 100 ha), selon les années.

Etude d’impact – THENELLES - 02 74 / 138 2008 2009 2010 2011 2012 2014 2016 THENELLES 50 27 0 26 32 0 17 DEPARTEMENT 39 19 17 20 26 9 12

Les résultats montrent que l’indice de THENELLES se situe généralement au-dessus de celui du département de l’Aisne, avec deux années 2010 et 2014 catastrophiques pour la Perdrix.

Les mammifères Le Lièvre (Lepus capensis) est présent en milieu de plaine. Sa population connaît des fluctuations comme le montre le tableau issu des données de la Fédération des Chasseurs de l’Aisne. Ce tableau montre l’évolution du nombre d’individus, au kilomètre éclairé (deux nuits consécutives à la sortie de l’hiver) selon les années. 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2014 2016 THENELLES 3.8 4.5 6.3 3.3 4.5 4.5 1.6 4.3 DEPARTEMENT 5.0 4.8 4.3 4.2 4.3 4.3 3.9 4.6

Les résultats montrent que l’indice de THENELLES se situe désormais, légèrement en dessous de celui du département de l’Aisne. Parmi les micro-mammifères, on rencontre classiquement sur cet habitat, le Campagnol des champs (Microtus arvalis).

b) Les Bois et Bosquets

Les espaces boisés sont des lieux de vie pour de nombreuses espèces ; elles s’y réfugient, s’y nourrissent et s’y reproduisent. Bois et bosquets sont des sources essentielles de protection et de nourriture ; ils jouent un rôle d’autant plus importants qu’ils sont dispersés au sein du parcellaire cultivé. Ils se présentent comme des relais, indispensables aux déplacements et permettent ainsi la colonisation de nouveaux territoires et le brassage génétique, fort utile au maintien et au développement de la biodiversité. Dans ce type d’habitat, la situation initiale n’a que peu évoluée ; nous avons mis à jour les données en provenance de la Fédération des Chasseurs de l’Aisne. Nous avions distingué les formations suivantes : 1. Taillis–sous-futaie sur zone de plateau et de versant. (ex. la Garenne Neuve) 2. Taillis sur substrats humides (ex. Bois de la Fontaine Dieu)

Pour la faune, la population de chevreuil a assez nettement progressé et a permis un prélèvement supplémentaire par rapport aux années 2012/2013 de 34 individus sur l’unité de gestion de Villers-le-Sec dont dépend le secteur d’étude. Pour une attribution de 131 sujets en 2015-2016, le tableau de chasse a été de 95, soit, 73 %, légèrement dessous de la moyenne départementale qui est de 76% (8112 /10627). La dispersion des bosquets est un facteur très favorable pour la faune locale qui les utilise comme relais pour coloniser l’espace. Dans le tableau page suivante, nous avons rassemblé les informations relatives aux espèces que nous avons croisées ou qui sont susceptibles de nicher dans les différents boisements. Toutes ces données pourront utilement être prises en compte, dans la mesure du possible, pour définir la période la plus favorable à la réalisation de travaux sur ces espaces (coupe, défrichement), de façon à minimiser les incidences sur la vie de ces espèces.

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ESPECES PERIODES DE TEMPS MAXIMUM EPOQUE DU DERNIER NIDIFICATION DE COUVAISON ENVOL DES JEUNES Merle noir Fin Mars à Août 15 jours Septembre Fauvette des jardins Mai/début Juin 14 jours Fin Juin Bergeronnette grise Avril à Juillet 14 jours Début Août Pie bavarde Avril à Mai 18 jours Début Juillet Pinson des arbres Fin Avril à début 14 jours Fin juillet Mai puis Juin/ Juillet Pouillot véloce Fin Avril à début 14 jours Fin juillet Mai puis Juin/ Juillet Geai des chênes Mi Avril à début 18 jours Mi Juin Mai Grive draine Fin Mars à Juillet 15 jours Début Août Coucou gris Avril à début Juillet 13 jours Mi Août Pigeon ramier Mi Mars à Mi 17 jours Octobre Septembre Pics Fin Avril / Mai 19 jours Mi Juin Tourterelle turque Mi Mars à Mi 15 jours Fin Septembre Septembre Buse variable Fin Mars/Avril 30 jours Juin Corbeau freux Fin Mars 18 jours Fin Mai Corneille noire Avril 21 jours Fin Juin Loriot jaune Mi mai à début juin 17 jours Mi Juillet Mésange Fin Avril/Mai et Juin 15 jours Début Juillet charbonnière Mésange huppée Mi Avril à Mi Mai et 15 jours Début Juillet Juin Sitelle torchepot Avril/Mai 15 jours Mi Juin SOURCES : Les Oiseaux de France par JC CHANTELAT - Editions SOLAR

Etude d’impact – THENELLES - 02 76 / 138 c) Les formations linéaires boisées : haies libres, talus, ripisylve, alignements

Le secteur d’étude présente quelques beaux linéaires boisés. Il s’agit des talus le long des voies qui partent du village et conduisent au plateau ou des formations qui accompagnent les prairies de la vallée. On note également les boisements discontinus le long de la route départementale N°13. La longueur totale de ce type de formations représente un linéaire de 12700 m. Les formations linéaires boisées abritent un cortège de plantes herbacées dont les fleurs et les graines approvisionnent en nourriture un nombre d’importants d’hôtes et d’auxiliaires de l’agriculture (insectes, oiseaux, mollusques et batraciens). Certains talus le long des voies qui partent du village et conduisent au plateau présentent également des formations boisées qui les soulignent et les accompagnent. Le long du cours d’eau, la ripisylve est surtout composée de Frêne élevé (Fraxinus excelsior), d’Aulne glutineux (Alnus glutinosa Gaertn.), de Saule blanc (Salix alba), de Saule Marsault (Salix caprea), d’Erable sycomore (Acer pseudoplatanus L.), de Tremble (Populus tremula L.) et de Peuplier noir (Populus nigra L.). On rencontre également des arbustes comme l’Aubépine épineuse (Crataegus oxyacantha L.) le Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea L.), le Sureau noir (Sambucus nigra L.) et le Fusain d’Europe (Evonymus europaeus L.). Lors de notre seconde prospection, nous n’avons pas identifié d’espèces rares ni d’espèces différentes des espèces rencontrées en 2013 et sur le reste du territoire d’études. C’est pourquoi le projet doit prévoir que toutes les suppressions d’éléments de paysage ou de milieu naturel qui s’avèrent nécessaires soient compensées par des aménagements de même nature et dans un secteur proche. D’une façon générale, il sera important de sauvegarder tous ces éléments permettant le mouvement des populations, notamment celles de Chevreuils. Dans le cas contraire, la coupure de certains axes de déplacement, isolant ainsi quelques massifs forestiers pourrait provoquer sur ces populations une augmentation de la compétition intra-spécifique, une augmentation des dégâts causés aux cultures agricoles et sylvicoles, une baisse du poids moyen des individus et à plus long terme des problèmes de pathologie.

d) Les prairies permanentes et les milieux humides

Même si elles ont nettement régressé depuis les années 1960, quelques prairies permanentes sont encore présentes sur le secteur d’étude : on distingue des parcelles en herbe sur le plateau autour de l’exploitation Bleuse, au Nord du bâti. Il s’agit surtout de prairies pâturées parfois soumises à une fauche printanière ou estivale préalable. Les prairies de la vallée de l’Oise présentent un caractère semi-bocager du fait de la présence de nombreuses formations boisées périphériques qui enrichissent considérablement la diversité du milieu. L’habitat complexe des prairies humides est composé d’éléments beaucoup plus attrayants que la plaine. Même si peu d’oiseaux utilisent la prairie comme site de nidification, elle offre une quantité de nourriture très variée tant pour les oiseaux de proie (trouvant des populations de micro mammifères parfois très abondantes) que pour les granivores et les insectivores. En effet, les prairies, les bandes boisées et de vieux arbres souvent creux (essentiellement des saules) offrent des conditions favorables au développement des oiseaux.

Etude d’impact – THENELLES - 02 77 / 138 Par rapport à la prospection de 2013, nous avons identifié clairement, la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), dans un environnement qui lui est particulièrement favorable : prairie humide parsemée de buissons d’aubépines.

Clichés pris le 7 juin 2017 d’un mâle de Pie-grièche écorcheur et de son milieu de prédilection, en vallée de l’Oise : semi-ouvert et buissons bas. Les jours fastes, quand les proies (insectes, petis vertébrés) abondent, cette espèce a l’habitude de se constituer des réserves. Pour ce faire, elle empale sur une épine ligneuse ou un fil barbelé les proies non consommées en vue des jours d’intempéries où la nourriture se fait rare.

e) Les zones humides

Les zones humides étaient considérées autrefois comme des milieux insalubres, sans valeur et présentant peu d’intérêt. A présent, ces zones humides sont reconnues comme des milieux irremplaçables : elles jouent un rôle primordial pour la gestion de la ressource en eau et des milieux aquatiques. Elles permettent l’amélioration de la qualité de l’eau par rétention, absorption des substances qui ruissellent, dégradation d’une partie de ces polluant par les animaux ou végétaux présents. De plus, les zones humides sont des milieux de vie qui assurent la conservation et la protection de la biodiversité. Dans l’étude initiale, nous avons défini et délimité 6 types de zones humides sur le secteur d’études, conformément à l’arrêté du 24 juin 2008 en application des articles L. 214-7-1 et R. 211-108 du code de l’environnement : bois humide, marais, prairie humide, ripisylve, peupleraie, plan d’eau. L’identification de ces zones a été réalisée à partir des critères « sols « et « végétation ». La lecture de la carte des sols de l’Aisne a permis de relever tous les sols hydromorphes, premiers responsables du classement ; il s’agit des luvisols et fluviosols

Etude d’impact – THENELLES - 02 78 / 138 typiques-rédoxisols. De plus, l’examen de la végétation, composée de nombreuses plantes hygrophiles a confirmé ce classement. Ces zones humides sont cartographiées sur la carte des types d’habitats, pages suivantes. Nous avons veillé à ce que ces secteurs sensibles subissent le minimum d’incidences directes ou indirectes à l’issue du projet d’aménagement foncier.

N° Localisation Nature Surface (ha) ou linéaire (m) S1 La Fontaine-Dieu Bosquet en zone humide 1.30 La Fontaine-Dieu Peupleraie 1.04 S16 Vallée de l’Oise Boisement spontané en zone humide 0.16 S17 Vallée de l’Oise Boisement spontané en zone humide 0.09 S18 Vallée de l’Oise Boisement spontané en zone humide 0.24 S19 Vallée de l’Oise Boisement spontané en zone humide 0.09 L33 Vallée de l’Oise Ripisylve 723 L36 Vallée de l’Oise Ripisylve 61 L37 Vallée de l’Oise Ripisylve 182 Vallée de l’Oise Peupleraie 3.22 Vallée de l’Oise Peupleraie 0.47 Vallée de l’Oise Prairies humides 77.19

Les cartes suivantes localisent ces zones humides : secteur de la Fontaine-Dieu et secteur de la vallée de l’Oise (uniquement au sein du périmètre d’aménagement foncier).

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4. Continuités écologiques

Un réseau écologique est « un maillage d’espaces ou de milieux nécessaires au fonctionnement des habitats et de leur diversité ainsi qu’aux cycles de vie des diverses espèces de faune et de flore sauvages et cela, afin de garantir leurs capacités de libre évolution ». Il est constitué d’un ensemble de continuités écologiques. Elles correspondent à l’ensemble des réservoirs de biodiversité et des corridors écologiques s’appliquant plus particulièrement aux milieux terrestres mais aussi humides, ainsi que les cours d’eau et canaux. Un réservoir de biodiversité est un espace où la biodiversité est riche et bien représentée et où les conditions indispensables à son maintien et à son fonctionnement sont réunies. Un corridor écologique est une voie de déplacement empruntée par la faune et la flore, qui relie les réservoirs de biodiversité. Les corridors écologiques sont ici représentés de plusieurs façons : - surfaciques : lisières forestières et agricoles - linéaires : haies, talus, bords de chemins - en pas japonais : bois, bosquets

Un des enjeux du projet est de maintenir, voire d’améliorer les conditions de vie des espèces présentes qui constituent la biodiversité existante. Pour l’ensemble des espèces recensées, la réalisation de cet objectif dans le cadre du projet d’aménagement foncier implique de : - préserver les réservoirs écologiques - favoriser les alternances de milieux ouverts et zones boisées (bosquets, haies, forêts) - préserver et diversifier les corridors écologiques, voire planter de nouveaux linéaires - privilégier les essences locales, en utilisant des plantes indigènes et vivaces, en conservant la flore et la faune autochtone existantes.

Dans ce projet d’aménagement foncier, les réservoirs de biodiversité correspondent essentiellement aux deux vallées qui bordent le territoire d’études ; leur intérêt écologique est d’ailleurs reconnu (ZNIEFF). Ces espaces constituent l’ossature de la Trame Verte et Bleue dans ce secteur. Les corridors écologiques sont ici représentés de plusieurs façons : - surfaciques : lisières forestières et agricoles

- linéaires : haies, talus, bords de chemins

- en pas japonais : bois, bosquets

Le site de la DREAL Picardie mentionne différents corridors potentiels cartographiés page suivante. Leur fonctionnalité est à repréciser. Le seul type de corridor est dit alluvial et suit la vallée de l’Oise ; on note également sur Neuvillette, un corridor de type « intra ou inter pelouse calcaire ». Il n’y a pas de passage grande faune identifié sur la commune.

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Corridor intra ou inter pelouse calcaire

Corridor alluvial

Source DREAL des Hauts de France

5. Conclusion

La valeur écologique de certaines parties du secteur d’étude est reconnue puisque qu’elles sont classées en Z.N.I.E.F.F (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique). - ZNIEFF DE TYPE 1 / N° régional : 02THI116 ENSEMBLE DE PELOUSES DE LA VALLEE DE L’OISE EN AMONT DE RIBEMONT ET PELOUSE DE Est concernée, la FALAISE DE THENELLES (pas de cartographie disponible auprès de la DREAL Picardie) - ZNIEFF DE TYPE 2 / N° régional : 02NOY201 VALLÉE DE L’OISE DE À THOUROTTE Nous reproduisons en annexe 2 : - le contenu du résumé des fiches réalisées par la DREAL Picardie

- les tableaux des espèces animales listées sur THENELLES, tableaux issus du site : http://obs.picardie-nature.org

Le projet d’aménagement foncier n’est pas directement concerné par un site Natura 2000.

Etude d’impact – THENELLES - 02 82 / 138 Néanmoins, nous vérifierons ci-après que les modifications apportées par l’AFAF n’ont pas d’incidence sur les habitats des espèces des sites Natura 2000 de proximité. Citons : - 1. la zone spéciale de conservation (ZSC, directive « habitat » 2200383) « prairies alluviales de l’Oise de La Fère à Sempigny »,

- 2. la zone de protection spéciale (ZPS, directives « oiseaux ») « moyenne vallée de l’Oise »

- 3. La zone de protection spéciale (ZPS, directives « oiseaux ») « marais d’Isle à Saint- Quentin.

3 Thenelles

.

1

. 2 .

Source DREAL des Hauts de France

Le maintien de la diversité rencontrée est, par conséquent, un objectif essentiel, contingent d’une volonté politique. Les conséquences des déséquilibres induits se font sentir très directement dans un périmètre immédiat mais également, à plus ou moins long terme et de façon plus insidieuse, dans les milieux situés à l’aval (dégradation de la qualité des eaux, envasement...). Gageons que le projet d’aménagement foncier de THENELLES permettra au minimum de sauvegarder cette diversité ou mieux, contribuera à l’enrichir.

Nous avons pu observer, sur le secteur d’étude, une diversité relativement importante d'espèces animales et végétales. L'approche par type d'habitat montre que, même si ces espèces ne sont pas toutes rares, elles participent cependant à l'équilibre du milieu naturel. Les milieux de plus grande sensibilité sont constitués par les vallées humides de l’Oise et du Royart coulant.

Etude d’impact – THENELLES - 02 83 / 138

F. Interrelations entre espaces et incidences Natura 2000

Parmi les principaux usagers des territoires ruraux concernés, outre les agriculteurs, nous citerons les chasseurs et les randonneurs. Ces acteurs sont des utilisateurs à la fois d’espace agricole, d’espace forestier et d’espace naturel. La prise en compte du partage en bonne intelligence de ces espaces semble être acquise par la commune. Signalons la volonté de maintenir, voire d’améliorer les itinéraires de promenade actuels. Enfin, si l’analyse de l’état initial ne laisse pas présager d’un risque important d’incidence négative sur les sites Natura 2000, il convient cependant d’analyser ces incidences. Cet examen fera l’objet d’un paragraphe spécifique au chapitre IV.

G. Conservation des éléments structurant du paysage et de la biodiversité

Les grands éléments structurant le paysage et générant de la biodiversité (talus, linéaires boisés, bosquets, bois) ont été inventoriés lors des prospections de terrain successives. Leur intérêt paysager, écologique et hydraulique a été mis en évidence et approuvé par la Commission Communale d’Aménagement Foncier Agricole et Forestier. De ce fait, ces éléments demeurent intouchables dans le cadre du projet. Une seule modification concerne le chemin rural N°4 dit des Gros Grés ; il s’agit d’un ancien chemin partiellement creux non accessible à pied, colonisé par une végétation banale constituée essentiellement d’espèces rudérales (sureau, ortie). Sans nier l’intérêt de ce milieu, notamment pour les insectes, passereaux et petit gibier, nous avons considéré que l’aménagement qui sera fait pour compenser ce cheminement présentera un intérêt largement supérieur d’ici une dizaine d’année : chemin piétonnier, bordé de séquences au boisement choisi, en alternance à gauche et à droite.

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H. Conclusion : les enjeux spécifiques du territoire

La présence de l’agriculture, sur le plateau comme en vallée, est une richesse pour la commune de THENELLES ; elle permet un cadre de vie paisible et reposant qui est apprécié par les habitants. Ce qui marque aujourd’hui l’identité du terroir de la zone d’étude doit donc être au minimum préservé, au mieux, renforcé. L’activité agricole doit pouvoir bénéficier de moyens modernes de production. Les agriculteurs étant les premiers « gestionnaires » de l’espace rural, les premiers à l’entretenir, il est nécessaire de prendre en compte leurs contraintes afin qu’ils puissent continuer à exercer. Mais si la rationalisation du parcellaire et sa compatibilité avec les pratiques agricoles d’aujourd’hui restent un des objectifs d’un aménagement, la plus grande vigilance s’impose afin de respecter, au mieux, les équilibres naturels. Il est donc important que cet aménagement foncier prenne en compte les milieux naturels remarquables et sensibles de la zone d’étude. Le respect du patrimoine naturel et paysager apparaît donc comme le second enjeu essentiel sur la zone d’étude.

1) Améliorer les conditions d’exploitation des propriétés rurales.

L’analyse des données liées au foncier (parcellaire, dessertes, îlots existants, travaux, coûts…) a amené à définir un projet de périmètre des opérations. Ce périmètre définit une zone dans laquelle le regroupement des parcelles, la modification de leur forme et le rapprochement des sièges d’exploitation vont faciliter le travail des agriculteurs exploitants. Les enjeux sont économiques : le projet, en améliorant les conditions de culture, doit favoriser le maintien d’une agriculture performante et son développement.

2) Protéger les sols, les biens et les cours d’eau

De par la nature de ses sols, sa position géographique et topographique, le secteur d’études est potentiellement sensible au ruissellement et aux phénomènes d’érosion. Aussi, le projet d’aménagement foncier se doit d’être particulièrement vigilant pour prévenir une augmentation de ce type de dégâts. Le projet ne doit en aucun cas aggraver la situation existante mais il doit au contraire, anticiper les effets du futur parcellaire. La réflexion conduite avec les principaux acteurs permet d’intégrer de nouvelles mesures techniques d’accompagnement dans des zones qui le nécessitent. Le décret d’application N°95-88 du 27 janvier 1995, de la loi sur l’eau et de la loi sur la protection et la mise en valeur du paysage insiste sur la nécessité de mettre en évidence les effets de l’aménagement foncier sur la qualité, le régime, le niveau et le mode d’écoulement des eaux et, par conséquent, l’incidence sur la vie aquatique. Les enjeux se déclinent de la façon suivante :

a) Maintenir la terre en place, dans les espaces cultivés Lutter contre les départs de terre favorise la conservation du potentiel agronomique des parcelles et de ce fait, le maintien d’un outil de travail performant. Cela permet également d’éviter des coulées de boues et leur accumulation aux points bas du terroir. Même si ce phénomène est observé de façon épisodique, il faut veiller à ce que la nouvelle redistribution parcellaire ne l’accentue pas.

Etude d’impact – THENELLES - 02 85 / 138 b) Protéger le milieu récepteur La rivière Oise et le Royart coulant sont directement concernés par le projet ; ils constituent le « milieu récepteur » des eaux de ruissellement des différentes sous-unités hydrauliques qui « versent » sur ces cours d’eau. Si les mesures d’accompagnement du projet sont adoptées, aucun effet direct négatif de l’aménagement foncier ne pourra se faire sentir sur le terroir des communes situées immédiatement en aval.

3) Maintenir la biodiversité

L’analyse de la flore, de la faune et des habitats, dans le cadre du premier volet de l’étude, reprise dans cette étude, a montré une diversité relativement importante du milieu, même si les espèces ne sont pas toutes rares. Les milieux de plus grande sensibilité sont constitués par la vallée de l’Oise et celle du Royart coulant. Ce sont eux qu’il convient de préserver en priorité car ils constituent les réservoirs les plus importants d’espèces mais ils sont aussi, les plus vulnérables. Par ailleurs, si la « vie sauvage » sur le plateau cultivé a pratiquement disparu pour laisser la place à des espaces de culture très ouverts, il est temps de recréer des refuges pour de nombreux auxiliaires de l’agriculture. Là encore les enjeux peuvent se décliner ainsi :

a) Favoriser la diversité des milieux et des espèces L’augmentation de la taille des parcelles entraîne des risques d’appauvrissement du milieu, du fait d’une diminution du nombre d’espèces animales ou végétales qui l’habitent. Celles-ci ne trouvent plus leur place dans un espace trop vaste. Des relais sont nécessaires pour permettre aux animaux sauvages de se cacher, de s’alimenter. Des stations permanentes sont utiles aux plantes pour y prospérer. Il s’agit de maintenir ou de créer des boisements ou toute autre « réserve » pour garantir une certaine diversité et établir de véritables « corridors biologiques » entre les unités les plus riches, les parties labourées constituant, de ce point de vue, des ruptures inhospitalières. On voit ici tout l’intérêt de replanter des haies pour renforcer ces continuités.

b) Protéger le milieu récepteur La protection du cours d’eau est également un enjeu du point de vue du maintien et du développement de la biodiversité. En effet, les dépôts de sédiments, constitués essentiellement de limon arraché au sol et transporté parfois sur de longues distances, obstruent les cavités des fonds des cours d’eau. Dans celles-ci vivent quantités de mollusques et de larves d’insectes, servant de nourriture aux poissons. Cette vase qui s’accumule dans le lit des rivières, porte gravement atteinte à la vie aquatique et ceci d’autant plus, qu’elle est souvent riche en phosphates, nitrates et pesticides, Tous les obstacles au ruissellement (talus, haies, fossés...), perpendiculaires à la plus grande pente, limitent l’intensité des crues d’une part et l’arrivée de particules fines et de polluants à la rivière. De plus, en facilitant l’infiltration de l’eau dans le sol, ils contribuent à la recharge des nappes et au soutien du débit des cours d’eau pendant l’été. Les propositions, en particulier celles en matière d’hydraulique, ont précisément pour but la protection du milieu récepteur que constituent les vallées humides et en ce sens, elles sont conformes aux principes édictés par la loi sur l’eau N° 92-3 du 3 Janvier 1992, notamment les articles 2 et 10.

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4) Améliorer les paysages

La qualité du paysage de THENELLES, riche des éléments structurants de la vallée de l’Oise, de la vallée du Royart coulant et du plateau cultivé émaillé de talus, bois et bosquets, confère à la commune une identité et un attrait qu’il y a lieu de préserver. Les enjeux paysagers s’associent aux enjeux de développement rural comme au souci d’amélioration du cadre de vie des habitants. En matière de paysage, les enjeux sont doubles :

a) Préserver la physionomie du terroir

L’espace agricole est la résultante d’une politique économique de production. Petit à petit, les cultures, moins contraignantes et à priori plus rentables que la production laitière, ont gagné du terrain dans la région. Les exigences des céréales et des plantes sarclées les positionnent classiquement sur les terrains aux potentiels agronomiques les plus élevés : limons, sains, peu de pente et d’obstacle, donc essentiellement sur les points hauts. Ainsi, rapidement, un paysage d’openfield s’est créé sur le plateau. Les vallées humides et leurs versants, marqués par des pentes importantes imposant parfois de fortes contraintes agronomiques, ont gardé leur vocation herbagère. L’ensemble de ce patrimoine paysager mérite d’être respecté.

b) Renforcer le cadre de vie et l’identité locale

Le renforcement de la qualité paysagère doit permettre la satisfaction des habitants qui apprécient leur cadre de vie et donc leur maintien au village. Au-delà, cette qualité de vie peut constituer un attrait majeur et permettre un développement communal, grâce, par exemple, aux activités de loisir. Sur le plan agricole, les productions dites « de terroir » et leur vente directe, comme les activités d’accueil (chambres d’hôtes, fermes auberges, gîtes rural…) pourraient prendre un essor, se diversifier et mieux s’organiser.

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IV. Analyse des effets du projet sur l’environnement

Dans ce chapitre, après une approche globale thématique, nous analysons, en détail, chacun des points du projet parcellaire et du programme de travaux connexes (TC), puis nous vérifierons sa compatibilité avec l’esprit des prescriptions préfectorales de l’arrêté du 11 Décembre 2015. D’une façon générale, l’impact d’un aménagement foncier s’apprécie au travers du projet de nouveau parcellaire (taille des îlots, sens de culture, voirie) d’une part et du projet de travaux connexes d’autre part. Nous avons choisi de présenter notre analyse selon les types d’impact principaux, en précisant pour chacun d’eux, les différentes origines possibles et les moyens de les atténuer ou de les supprimer.

A. Effets sur le fonctionnement hydraulique du territoire

D’une façon générale, plusieurs facteurs consécutifs à l’aménagement foncier créent des risques supplémentaires de dysfonctionnement hydraulique, avec pour conséquence une accentuation de l’érosion des sols : - les arrachages de haies et arasements de talus, - l’allongement des parcelles et le travail du sol dans le sens de la plus grande pente, - l’imperméabilisation de surface (constructions, voiries).

Dans ces conditions, on pourrait s’attendre aux effets suivants : - une augmentation des volumes d’eau de ruissellement (moins d’infiltration), - des crues plus rapides des fossés, des ruisseaux, des rivières en aval. - une érosion plus marquée avec arrachement et transport de terre, - des atterrissements aux points bas, plus volumineux et plus nombreux.

Le diagnostic initial réalisé sur le secteur d’études conclut à une sensibilité relativement faible aux phénomènes de ruissellement et d’érosion. Néanmoins, l’examen du projet d’aménagement foncier montre que le nouveau parcellaire et certains travaux peuvent avoir des incidences sur le cheminement des écoulements.

1) Incidences possibles

a) Le parcellaire L’analyse du parcellaire montre une diminution du nombre de parcelles et, conjointement, une augmentation moyenne de la taille des parcelles cadastrales. Les comptes mono-parcellaires sont également en augmentation importante. Ces différents résultats correspondent bien à l’objectif premier de cet aménagement foncier.

Etude d’impact – THENELLES - 02 88 / 138 Le tableau ci-dessous apporte les éléments chiffrés. Situation initiale Situation finale Nombre de parcelles Surface moyenne d’une parcelle (ha) Nombre de comptes monoparcellaires Pourcentage de comptes monoparcellaires (%)

Nous avons repéré deux secteurs dans lesquels le parcellaire a le plus évolué : à gauche, avant l’aménagement, à droite, après l’aménagement. Compte tenu des pentes, des axes de talweg ( ) et de la nature des sols, et pour limiter une probable incidence négative de l’agrandissement parcellaire (risque supplémentaire de ruissellement), nous proposons au paragraphe suivant, de mettre en place des mesures compensatoires correspondant à des freins aux écoulements.

La Briqueterie

Les Gobervals

Etude d’impact – THENELLES - 02 89 / 138 b) Les travaux de voirie D’une façon générale, la suppression d’un chemin parallèle aux de niveau peut accélérer le ruissellement car ce chemin et ses rives constituent une coupure à la pente et de ce fait « forcent » l’infiltration. A contrario, s’il s’agit d’un chemin situé dans le sens de la pente, les eaux de ruissellement se concentrent dans cet axe et la vitesse d’écoulement est accélérée par cette concentration. La suppression d’un tel chemin et sa remise en culture vont mettre fin à cette concentration et de ce fait limiter les écoulements. L’infiltration des eaux sera favorisée par un travail du sol perpendiculaire à la pente et donc un parcellaire autorisant ce sens de culture.

Dans le projet de THENELLES, le chemin rural N°4, dit des Gros Grés est concerné (REC1) ; ce chemin, d’orientation globale Nord Sud, coupe en biais un axe de talweg provenant de la Montagne. En ce sens, il constitue un frein aux écoulements potentiels produits par ce grand fonds. Dans le projet, la remise en culture de ce chemin est compensée par la création d’un nouveau cheminement, piétonnier et accompagné d’une haie. Sa situation, en amont du précédent, sera plus favorable à la rétention d’eaux de ruissellement éventuelles. Plusieurs conditions sont préalables à la réussite de cette intervention. - Avant tout nivellement, un travail de sol profond doit être entrepris pour le décompactage de l’assise de l’ancien chemin, même s’il est herbeux et non fréquenté depuis des années. Il convient de redonner de la porosité à ce fond pour permettre une infiltration en profondeur. - Ce chemin est bordé partiellement d’un talus dont la hauteur est localement proche de 2 m. Ce talus est le siège d’une végétation spontanée d’arbres et de buissons variés. En aucun cas on utilisera ces végétaux pour combler des différences de niveau. Si les conditions décrites sont bien respectées, nous considérons que cette opération relative à la voirie sera sans incidence négative sur un plan hydraulique.

La partie du chemin, au Champ Royart dont la remise en état de culture est prévue au programme des travaux connexes (REC2) est localisée dans un secteur plat, sans incidence. L’objectif de l’aménagement est ici d’améliorer la sécurité à l’accès de la RD10209.

Etude d’impact – THENELLES - 02 90 / 138 c) Les travaux de fossés Les travaux touchant les fossés ne sont pas directement liés au projet ; ils n’en sont pas la conséquence. Néanmoins, ils permettent de résoudre des dysfonctionnements déjà avérés : ce sont des améliorations apportées par le programme de travaux et de ce fait, ils ne présentent que des impacts positifs. Le programme de travaux prévoit la création de 3 fossés.

d) La création d’un bassin de rétention

Tout comme les travaux de création de fossés, l’idée de mettre en place un bassin de rétention sur la commune de REGNY n’est pas née du projet d’aménagement foncier. Les dysfonctionnements hydrauliques constatés dans un petit sous-bassin versant sont connus de longue date. Il s’agit d’une surface uniquement cultivée, de moins d’une quinzaine d’hectares qui, en cas de fortes précipitations est capable de produire des ruissellements importants, avec inondation de la première maison du village et déversement, à l’aval dans le Royart Coulant. La Commission Communale d’Aménagement Foncier Agricole et Forestier a donc jugé utile de profiter de l’opération pour prévoir un dispositif de nettoyage et de limitation des eaux de ruissellement.

2) Compensation et aménagements complémentaires

Dans les secteurs décrits précédemment, nous considérons que le projet d’aménagement foncier présente des risques supplémentaires de ruissellement liés à la réorganisation du parcellaire. De ce fait, nous sommes amenés à proposer plusieurs mesures dont l’objectif est de réduire au maximum ces risques, par la constitution de freins au ruissellement.

a) Fascines

 Fonction Dans deux cas, nous proposons la mise en place de fascines de saules. Cette technique est issue du génie végétal visant à la protection des berges de cours d’eau. Il s’agit de constituer un frein aux écoulements ; celui-ci reste transparent à l’eau mais impose (en réduisant la vitesse, une décantation des limons en amont. La fascine est un filtre que l’on positionne généralement à l’amont immédiat d’autres aménagements ou infrastuctures (fossé, bassin, voirie…) de façon à éviter les dépôts et leur comblement. A la différence de la haie, la fascine présente une efficacité immédiate dans la rétention mais sa durée de vie est moindre (de l’ordre d’une dizaine d’ann ées). Fascine en travers de l’axe d’un talweg, à l’amont d’un fossé (Carville-la-Folletière -76)

Etude d’impact – THENELLES - 02 91 / 138 b) Bandes boisées

 Fonction La bande boisée exerce sur le milieu trois effets principaux : - sur les masses d’air, un effet de brise-vent, auquel s’ajoute un effet d’abri du soleil, - sur la faune sauvage, un effet d’équilibre entre les espèces - sur les eaux, un effet de régulateur et d’assainissement. Il en résulte généralement une amélioration du rendement des productions agricoles, qu’elles soient végétales ou animales et, à terme, la conservation des sols et de leur fertilité. La réunion de ces trois sortes d’effet se traduit aussi par un climat et un cadre favorables à l’habitat de l’homme et à sa détente. Dans ce projet, la bande boisée est proposée à la fois pour ralentir l’écoulement des eaux superficielles mais aussi pour son rôle majeur sur le développement de la biodiversité. D’une façon générale, avec un enjeu hydraulique, la bande boisée est installée en perpendiculaire de la plus grande pente. Au passage du fond de talweg, on procède à un rehaussement du niveau du sol (bourrelet de terre de 30 cm à 1m) avant d’implanter la haie. Ainsi, elle constitue un premier obstacle au ruissellement ; elle force l’infiltration à l’amont. La bande boisée va limiter les risques de crues des ruisseaux et rivières, en retenant, en période pluvieuse, la plus grande partie des eaux tombées qui s’écoulent lentement par la suite, assurant un débit régulier des cours d’eau. Les bandes boisées sont donc indispensables pour tamponner les débits et réduire les crues qui se produisent régulièrement à la faveur de longs épisodes pluvieux en période hivernale. De plus, la végétation de la haie assèche les sols trop humides, en consommant au printemps des masses d’eau considérables. Ce « pompage végétal » sera très utile au réchauffement des sols, lorsque le drainage est difficile.

Bande boisée coupant un fond de talweg ( 02)

c) Bassin de rétention  Fonction L’aménagement proposé est constitué d’un système de filtration des eaux avec une fascine doublée d’une haie, en amont d’un ouvrage de rétention. Ce bassin vise d’une part à accueillir temporairement des eaux de ruissellement qui n’auraient pas pu être infiltrées et filtrées en amont et à les restituer progressivement au milieu naturel. Cette restitution se fait par infiltration plus éventuellement évaporation en été. Compte tenu de la nature limono-argileuse du sous- sol, il sera ici nécessaire de compléter le dispositif par un trop-plein quand l’ouvrage est rempli, rejetant dans le milieu naturel.

Etude d’impact – THENELLES - 02 92 / 138 Cet ouvrage aura principalement un rôle de tampon des débits mais il permet également une épuration des eaux qu’il collecte par décantation ; ceci nécessitera une surveillance et un entretien régulier pour que l’ouvrage présente, en permanence sa capacité maximale.

Bassin de rétention (Houdain 62)

3. Les mesures localisées

a) Liées directement au projet

 La Briqueterie

N° Parcelle Surface (m2) Linéaire (m) Propriété 1.14 ZE16 430 - AFAFAF 1.15 ZE16 - 30 AFAFAF

1.14. Création d’une zone boisée en limite de parcelle à exploiter de préférence en prairie. Cette formation boisée participera à freiner les ruissellements et à forcer l’infiltration au pied de la haie, limitant les arrivées d’eau à l’aval, au niveau de la fascine et du talus. Elle sera mise en place comme un linéaire que l’on déroulera en bandes parallèles successives, opposées à la plus grande pente. Surface = 430 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. 1.15. Installation d’une fascine en amont du talus de façon à maintenir d’éventuels limons dans la parcelle agricole en amont. La mise en herbe de cette parcelle diminuera considérablement les risques de départ de limon. Longueur = 30 m, largeur = 1 m dans l’emprise de la parcelle ZD16. Intérêt hydraulique.

Etude d’impact – THENELLES - 02 93 / 138

 Les Gobervals

N° Parcelle Surface (m2) Linéaire (m) Propriété 4.2 ZH08 144 70 AFAFAF

4.2. Création d’une deuxième bande boisée le long du chemin de façon à augmenter la biodiversité sur le plateau et à créer une liaison transversale entre les corridors inter vallées. Cette formation boisée permettra également la pérennité du fossé existant et son assainissement. Largeur = 2 m, longueur = 70 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique.

b) Non liées directement au projet

 Le Moulin Brûlé

Nous détaillons ici le dispositif proposé sur ce secteur sensible à l’érosion car ce type de travaux relève du Code de l’Environnement en application du titre Ier du livre II (Eaux et milieux aquatiques).

- Les caractéristiques du sous-bassin versant 5a

L’unité hydraulique 5a est localisée ci-contre et les données sont présentées dans le tableau page suivante.

Etude d’impact – THENELLES - 02 94 / 138

THENELLES SOUS UNITE 5a Hydraulique surface totale ha 13,6 chemin hydraulique m 700 dénivelé m 25 pente m. talweg % 3,57

Occupation du sol (ha) terres labourées 13,60 prairies, bois, friches 0,00 habitat peu dense 0,00 habitat dense 0,00 voirie 0,00 Temps de concentration Kirplich mn 11,2 Ventura mn 14,9 Passini mn 18,4 Tc choisi mn 14,8

Ip (F10) mm/h 59,9 Coefficient de ruissellement % de plantes sarclées % 30,0 % sols très battants sur pente < 2 % 0,0 2-5 % 0,0 > 5 % 0,0 % sols battants sur pente < 2 % 0,0 2-5 % 100,0 > 5 % 0,0 % sols peu battants sur pente < 2 % 0,0 2-5 % 0,0 > 5 % 0,0 coef de ruis. m. sur TL % 11,4 coef de ruis. m. sur BV % 11,4 F 10 Qp l/s 258 Vol = Qp * Tc m3 230 vol = 3/2 * Qp * Tc m3 345 m3/ha 25

Etude d’impact – THENELLES - 02 95 / 138 - Le constat

Ces clichés ont été pris lors de l’orage du 14/07/2010. (Pour info, à la station météorologique de , il est tombé 20 mm en une heure). Ils montrent que, malgré une bonne couverture du sol par les betteraves sucrières, le ruissellement et l’érosion sont importants à l’aval de la parcelle.

A plusieurs reprises, la première maison du village a été inondée au cours des 20 dernières années. Ces témoignages indiquent que le secteur est sensible de longue date et que les dysfonctionnements et les dégâts subis ne sont pas le fait de l’aménagement foncier.

- La proposition

Le secteur faisant partie du périmètre d’aménagement, il a été proposé de créer une zone de tamponnement des eaux à l’aval de la parcelle. Le dispositif envisagé va d’une part ralentir la vitesse des eaux de ruissellement, permettre leur filtration puis décantation avant le rejet dans le milieu naturel. Le positionnement de l’ouvrage dans le sous- bassin versant du Moulin Brûlé est lié aux possibilités offertes par le terrain (configuration topographique, occupation, voirie…). Il n’était pas envisageable pour des questions d’organisation du parcellaire et de facilité à exploiter, de proposer des freins hydrauliques plus en amont ; aucune solution réaliste n’est apparue. Par ailleurs, nous avons étudié la possibilité d’étendre le périmètre plus à l’ouest, en supprimant le chemin actuel. Il aurait alors été nécessaire de réaliser un chemin dans la pente pour satisfaire à l’obligation de desservir toutes les parcelles ; ceci aurait favoriser une augmentation des eaux à gérer à l’aval. Cette hypothèse a été abandonnée. Les calculs hydrauliques effectués sur la sous-unité 5a montrent que le volume de rétention à prévoir en cas de pluie de fréquence décennale est de 345 m3. La parcelle cadastrale proposée pour cet aménagement présente une superficie de 1158 m2 capable d’une part d’accueillir ce volume, et d’autre part de mettre en place deux fascines et deux haies en amont ainsi qu’une surface en herbe autour du bassin.

Etude d’impact – THENELLES - 02 96 / 138

N° Parcelle Surface (m2) Linéaire (m) Propriété 5.4a ZS09 - 60 AFAFAF 5.4b ZS09 - 375 AFAFAF 5.4c ZS09 - 60 AFAFAF 5.4d ZS09 - 130 AFAFAF 5.5a ZS09 1158 - AFAFAF 5.5b ZS09 - - AFAFAF

5.4a. Installation d’une fascine en protection du bassin à créer. Elle sera située en amont du bassin de façon à maintenir d’éventuels limons dans la parcelle agricole et perpendiculaire au fond du talweg. Largeur = 1 m, longueur = 60 m. Intérêt hydraulique. 5.4b. Création d’une bande boisée en travers de la pente, comme seconde protection à la future zone de rétention. A terme cette haie prendra le relais de la fascine. Largeur = 2 m, longueur = 375 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. 5.4c. Installation d’une fascine en protection du bassin à créer. Elle sera située en amont du bassin et à l’aval de la plateforme à betteraves (à décaler éventuellement vers le Sud) de façon retenir d’éventuels limons dans la parcelle occupée par la plateforme. Largeur = 1 m, longueur = 60 m. Intérêt hydraulique. 5.4d. Création d’une bande boisée, comme seconde protection à la future zone de rétention. Largeur = 2 m, longueur = 130 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. 5.5a. Aménagement d’une zone de rétention par décaissement (en moyenne sur un mètre) de façon à tamponner les eaux de ruissellement susceptibles de se concentrer lors d’une pluie de fréquence décennale. Volume calculé : 345 m3. La surface d’emprise est de 1158 m2, totalement enherbée. 5.5b. La zone de rétention créée sera équipée d’une buse coudée recalibrée (diamètre 400), traversant le chemin actuel, permettant la décantation et l’infiltration des eaux recueillies et l’évacuation du trop-plein éventuel vers le Royart coulant, via le dispositif existant. Dans ce cas précis, les aménagements destinés à gérer les eaux de ruissellement sur ce sous- bassin versant relèvent de la rubrique suivante : 2.1.5.0. Rejet d’eaux pluviales dans les eaux douces superficielles ou sur le sol ou dans le sous-sol, la surface du projet, augmentée de la surface correspondant à la partie du bassin naturel dont les écoulements sont interceptés par le projet, étant : - Supérieure ou égale à 20 ha : Autorisation - Supérieure à 1 ha mais inférieure à 20 ha : Déclaration. Le bassin sera creusé et donc il n’y aura pas de digue ; la profondeur du bord aval de l’ouvrage sera de l’ordre de 1 m et le volume du bassin sera de 375 m3. De ce fait, l’aménagement ne sera pas classé au titre de la rubrique « barrage » et donc pas concerné par la rubrique 3.2.5.0. Par ailleurs, aucun aménagement n’est prévu dans ou à proximité d’un cours d’eau, ni dans le lit majeur.

Etude d’impact – THENELLES - 02 97 / 138

Dans le cadre de ce projet, la présente étude d’impact vaut document d’incidence ; elle contient les éléments exigés par l’article R.214-6 du Code de l’Environnement. Les plans et photos, ci-dessous, localisent et illustrent le dispositif.

Etude d’impact – THENELLES - 02 98 / 138  Le Champ Bourrique

N° Parcelle Surface (m2) Linéaire (m) Propriété 6.3B ZH12 - 50 AFAFAF

6.3B. Création d’un fossé le long du chemin d’exploitation dans l’espace disponible au pied du talus pour absorber des eaux occasionnelles de ruissellement du chemin. Largeur = 2 m, longueur = 50 m.

 La Désolation

N° Parcelle Surface (m2) Linéaire (m) Propriété 7.3 ZE1 572 190 AFAFAF 7.5 ZE39 332 110 AFAFAF

7.3. Création d’un fossé le long de la RD, de façon à limiter les apports d’eau et de terre venant de la plaine et du chemin d’exploitation sur la chaussée. Largeur = 2 m, longueur = 190 m. Intérêt hydraulique.

7.5. Création d’un fossé le long de la RD, de façon à limiter les apports d’eau et de terre venant de la plaine et du chemin d’exploitation sur la chaussée. Largeur = 2 m, longueur = 110 m. Intérêt hydraulique.

Etude d’impact – THENELLES - 02 99 / 138 B. Effets sur les plans écologique et paysager

1. Incidences possibles

Sur les plans écologique et paysager, des modifications des terroirs peuvent entraîner des conséquences négatives avec : - un appauvrissement de la valeur patrimoniale des milieux : moins d’habitats, des habitats moins diversifiés, un recul voire une disparition d’espèces intéressantes, - une banalisation des paysages - une disparition des itinéraires pittoresques de promenades et randonnées

Dans le projet d’aménagement foncier, le nouveau parcellaire ne va pas modifier sensiblement la valeur écologique et paysagère du territoire concerné. Nous développons ci-dessous notre argumentaire. L’agrandissement de la taille moyenne des parcelles cadastrales et des îlots va diminuer « l’effet lisière » entre les cultures mais cet effet est le plus intéressant entre cultures et prairies et surtout entre cultures et bois. Or, nous notons que les bois et les prairies ne sont pas concernés par le projet. De plus, à la faveur d’échanges et du fait de la prise de possession anticipée à l’issue du premier projet arrêté, le parcellaire cultivé dès à présent est déjà plus large que le parcellaire cadastral d’origine ; il est assez comparable (en terme de surface moyenne uniquement) à ce que sera le parcellaire cultivé futur. Nous avons envisagé de limiter l’effet de la diminution des lisières liée à l’agrandissement du parcellaire par la mise en place de bandes boisées. Ces plantations à vocation écologique vont venir, de par leur constitution végétale, enrichir les paysages mais ils joueront, dans la plupart des cas, un rôle hydraulique non négligeable.

2. Mesures localisées en faveur de la biodiversité et des paysages

Il s’agit essentiellement de plantations de haies dont les fonctions on été décrites au chapitre précédent. L’idée prédominante est « d’habiller » le plateau de façon à permettre des continuités écologiques entre les deux vallées, celle de l’Oise et celle du Royart coulant. Selon le rôle que l’on souhaitera donner à la bande boisée (paysagère, environnementale, bois de chauffage, bois d’œuvre…), plusieurs types sont possibles. Dans tous les cas, il importe de diversifier le choix des végétaux plantés, en adéquation avec les caractéristiques de sol ; une haie pluri-spécifique résistera mieux aux éventuelles attaques de maladies.

Par ailleurs, en vallée de l’Oise, les efforts porteront sur la plantation d’arbres isolés, à éduquer en têtards, de façon à anticiper la disparition des sujets anciens et à favoriser le développement d’espèces déjà présentes (Pie-grièche écorcheur) mais aussi l’installation de nouvelles espèces.

Ces éléments de décor apporteront une dimension supplémentaire au paysage et seront une reconnaissance du soin apporté au projet d’aménagement foncier, au profit de la commune et de tous ses habitants.

Etude d’impact – THENELLES - 02 100 / 138  La Croix de Villers-Le-Vert

N° Parcelle Surface (m2) Linéaire (m) Propriété 2.18 ZI35 360 180 AFAFAF

2.18. Création d’une bande boisée sur le bord Est et dans l’emprise du chemin de façon à freiner les écoulements au passage du fond de talweg. De plus, cette formation participera à la constitution d’une trame verte entre les deux vallées. Largeur =2 m, longueur = 180 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique.

 La Vallée de l’Oise

N° Parcelle Surface (m2) Linéaire (m) Propriété 2.19a ZK41 480 240 AFAFAF 2.19b ZK54 260 130 Didier LESUR 2.19c ZK54 100 50 Didier LESUR

2.19. Création de linéaires boisés en vallée de l’Oise. On privilégiera sur ces linéaires la plantation de Saules blancs ou pourpres éduqués pour en faire des têtards, à l’exception de la berge de l’Oise (haie bocagère classique). Intérêt paysager et écologique. Ces bandes seront implantées :

Etude d’impact – THENELLES - 02 101 / 138 2.19a. le long du chemin de l’AFAF, entre la peupleraie au Nord et la formation boisée existante au Sud. Largeur = 2 m, longueur = 240 m, soit 40 baliveaux. 2.19b. le long d’une future limite entre prairies, dans le parcellaire de M Lesur Didier, en y intégrant les buissons d’Aubépine existants. Largeur = 2 m, longueur 130 m, soit 22 baliveaux. 2.19c. le long de la partie de berge de l’Oise la plus linéaire, en vue de la prévention de l’érosion, on installera une haie basse, à base d’érable champêtre. Largeur = 2 m, longueur 50 m.

 La Plaine du Gué

N° Parcelle Surface (m2) Linéaire (m) Propriété 3.1 ZI1 1430 185 AFAFAF

3.1. Création d’une bande boisée en haut de talus de la RD13 de façon à freiner les écoulements au passage du fond de talweg. De plus, cette formation participera à la constitution d’une trame verte entre les deux vallées. Largeur = 2 m, longueur = 185 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique.

Etude d’impact – THENELLES - 02 102 / 138  Les Régions

N° Parcelle Surface (m2) Linéaire (m) Propriété 4.1 ZI9 480 240 AFAFAF 4.3 ZI1 1430 265 AFAFAF 4.4 ZI1 1430 265 AFAFAF 4.6 ZT13 400 200 AFAFAF

4.1. Création d’une première bande boisée le long du chemin de façon à augmenter la biodiversité sur le plateau et à créer une liaison transversale entre les corridors inter vallées. Largeur = 2 m, longueur = 240 m. Intérêt paysager et écologique.

4.3. Création d’une première bande boisée en haut de talus de la RD13 de façon à participer à la constitution d’une trame verte entre les deux vallées. Largeur = 2 m, longueur = 265 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique.

4.4. Création d’une seconde bande boisée en haut de talus de la RD13 de façon à participer à la constitution d’une trame verte entre les deux vallées. Largeur = 2 m, longueur = 265 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique.

4.6. Création d’une bande boisée en pied de talus de la RD13 de façon à participer à la constitution d’une trame verte entre les deux vallées. Réception et infiltration des eaux de voirie. Largeur = 2 m, longueur = 200 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique.

Etude d’impact – THENELLES - 02 103 / 138  La Chevée de Ribemont

N° Parcelle Surface (m2) Linéaire (m) Propriété 5.2 ZR6 220 110 AFAFAF

5.2. Création d’une bande boisée en complément de boisement existant, en renforçant le passage du fond de talweg. Largeur = 2 m, longueur = 110 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique.

Etude d’impact – THENELLES - 02 104 / 138  Le Moulin Brûlé

N° Parcelle Surface (m2) Linéaire (m) Propriété 5.3 ZS10 960 480 AFAFAF

5.3. Création d’une bande boisée dans l’emprise du talus de la route conduisant à REGNY. Cette formation participera à la constitution d’une trame verte entre les deux vallées. Largeur = 2 m, longueur = 480 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique.

 Le Bois Monnanteuil

N° Parcelle Surface (m2) Linéaire (m) Propriété 6.2 ZH19 660 330 AFAFAF

6.2. Création d’une bande boisée entre les parcelles exploitées par Messieurs DESAILLY et LESUR jusqu’au Bois de Monnanteuil. Cette formation participera à la constitution d’une trame verte entre les deux vallées. Largeur = 2 m, longueur = 330 m. Intérêt paysager et écologique.

Etude d’impact – THENELLES - 02 105 / 138

 Le Bois Monnanteuil

N° Parcelle Surface (m2) Linéaire (m) Propriété 6.3T1 ZE8 360 180 AFAFAF 6.3T2 ZE12 520 260 AFAFAF

6.3T1. Création d’une bande boisée à l’Ouest du chemin de la Vallée de Monnanteuil, avec retour vers le Nord au niveau du carrefour de façon à limiter les écoulements dans le fond du talweg et augmenter la biodiversité sur le plateau. Largeur = 2 m, longueur = 180 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique.

6.3T2. Création d’une bande boisée à l’Est du chemin de la Vallée de Monnanteuil, avec retour vers le Nord au niveau du carrefour de façon à limiter les écoulements dans le fond du talweg et augmenter la biodiversité sur le plateau. Largeur = 2 m, longueur = 260 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique.

 Les Champs Loison

N° Parcelle Surface (m2) Linéaire (m) Propriété 6.10 ZR18 640 320 AFAFAF 6.11 ZR16 470 235 AFAFAF

6.10. Création d’une bande boisée le long du chemin conduisant à la vallée du Royart coulant. Cette formation participera à la constitution d’une trame verte entre les deux vallées. Largeur = 2 m, longueur = 320 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique.

6.11. Création d’une bande boisée en amont des

Etude d’impact – THENELLES - 02 106 / 138 prairies situées dans la vallée du Royart coulant. Il s’agit de créer une zone tampon, de transition entre les terres labourées et les herbages, à l’aval. . Largeur = 2 m, longueur = 235 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique.

 La désolation

N° Parcelle Surface (m2) Linéaire (m) Propriété 7.1 ZD28 1460 730 AFAFAF

7.1. Création d’une bande boisée entre les parcellaire des exploitations Dessailly et Israël pour limiter d’éventuels ruissellements et pour apporter de la diversité d’habitat et de paysage. Largeur = 2 m, longueur = 730 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique.

N° Parcelle Surface (m2) Linéaire (m) Propriété 7.2 ZE1 - 190 AFAFAF 7.4 ZE39 - 110 AFAFAF

7.2. Création d’une bande boisée en amont d’un fossé à créer, de façon à préserver ce fossé et à limiter les apports de terre dans ce fossé. Largeur = 2 m, longueur = 190 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique.

7.4. Création d’une bande boisée en amont d’un fossé à créer, de façon à préserver ce fossé et à limiter les apports de terre dans ce fossé. Largeur = 2 m, longueur = 110 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique.

Etude d’impact – THENELLES - 02 107 / 138  Beyron

N° Parcelle Surface (m2) Linéaire (m) Propriété 8.5 ZM1 160 40 AFAFAF 9.4 ZM1 160 40 AFAFAF

8.5. Création d’une bande boisée le long de la route pour limiter d’éventuels ruissellements et pour apporter de la diversité d’habitat et de paysage. Largeur = 2 m, longueur = 40 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. 9.4. Création d’une bande boisée le long du chemin pour limiter d’éventuels ruissellements et pour apporter de la diversité d’habitat et de paysage. Largeur = 2 m, longueur = 40 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique.

 Beyron N° Parcelle Surface (m2) Linéaire (m) Propriété 9.2 ZD11 110 55 AFAFAF Chemin de 260 Commune de

Thenelles Thenelles Chemin de 260 Commune de

Neuvillette Neuvillette 9.3 ZD2, ZM3 500 250 AFAFAF

9.2. Déplacement de la partie Nord du chemin d’environ 40 m à l’est pour maintenir un itinéraire ; ce chemin est inscrit au PDIPR. L’emprise initiale sera intégralement reportée et permettra à la fois un chemin piétonnier et la plantation latérale d’une bande boisée. La plantation sera alternée par tronçon de 100 m, tantôt côté Thenelles, tantôt côté Neuvillette, de façon à réduire la vitesse de véhicules à moteur non agricoles et de permettre l’accès direct à l’exploitant de la première parcelle sur Neuvillette. Largeur = 2m, longueur = 575 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. 9.3. Création d’une bande boisée en limite de futur parcellaire d’exploitation, en compensation de la suppression du chemin en cavée pour limiter d’éventuels ruissellements et pour apporter de la diversité d’habitat et de paysage. Largeur = 2 m, longueur = 250 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique.

Etude d’impact – THENELLES - 02 108 / 138

C. Evaluation des incidences Natura 2000

Natura 2000 est un réseau de sites naturels visant à préserver les espèces et les habitats menacés et/ou remarquables sur le territoire européen, et ce dans un cadre global de développement durable. Natura 2000 cherche donc à concilier activités humaines et protection des milieux naturels afin de répondre aux enjeux environnementaux planétaires et locaux. La constitution du réseau Natura 2000 est fondée sur deux directives :  la directive 92/43 du conseil du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvage, dite directive « Habitats, faune, flore », qui impose la délimitation de zones spéciales de conservation (ZSC) des habitats naturels représentatifs d’écosystèmes spécifiques à chaque région biogéographique  la directive du conseil du 2 avril 1979 concernant la conservation des oiseaux sauvages, dite directive « Oiseaux », qui impose la délimitation de Zones de Protection Spéciales (ZPS) destinées à la nidification d’oiseaux sauvages menacés d’extinction.

Ces classements conduisent à l’élaboration de documents de gestion pour chacun de sites, appelés documents d’objectifs (DOCOB), puis à la mise en œuvre d’actions pour la protection des espèces et la conservation de leurs habitats. La voie contractuelle privilégiée par la France permet aux acteurs locaux de prendre conscience des enjeux environnementaux, de participer à l’élaboration des objectifs de conservation des zones désignées, en cohérence avec les politiques d’aménagement et les activités économiques, sportives ou récréatives, par le biais, si besoin, de contrats Natura 2000 (par exemple, débroussaillage des roselières avec exportation des produits de coupe). Le projet d’aménagement foncier se situe très en dehors des sites Natura 2000 : - 1. la zone spéciale de conservation (ZSC, directive « habitat » 2200383) « prairies alluviales de l’Oise de La Fère à Sempigny »,

- 2. la zone de protection spéciale (ZPS, directives « oiseaux ») « moyenne vallée de l’Oise »

- 3. La zone de protection spéciale (ZPS, directives « oiseaux ») « marais d’Isle à Saint- Quentin.

Le périmètre des opérations comprend des terres agricoles essentiellement labourées avec quelques prairies (sur versant calcaire et vallées) et quelques bosquets. Les études écologiques réalisées lors de l’analyse de l’état initial n’ont révélé que des espèces végétales ou animales banales. Néanmoins, on ne peut pas exclure qu’il existe des liens entre les deux zones Natura2000 et le périmètre de l’aménagement foncier. Ces espaces ne sont pas « étanches » ; ceci est surtout vrai pour les espèces animales qui sont amenées à se déplacer. Même si elles emprunteront plus volontiers les corridors biologiques que constituent les petites vallées et les bois, il n’est pas improbable qu’elles traversent également la plaine agricole, qu’elles s’y réfugient , qu’elles y chassent, éventuellement qu’elles s’y reproduisent même temporairement. De ce fait, des modifications de l’espace agricole peuvent générer des incidences sur les équilibres biologiques actuels.

Etude d’impact – THENELLES - 02 109 / 138 Selon l’article R414-23 du Code de l’Environnement, modifié par Décret n°2010-365 du 9 avril 2010 – art. 1, l’évaluation des incidences « est proportionnée à l’importance du document ou de l’opération et aux enjeux de conservation des habitats et des espèces en présence ». Les types d’incidences du projet d’aménagement foncier sur les sites Natura2000 proches ne sont pas différents de ceux relevés sur l’environnement d’une façon plus générale, dans le cadre de l’étude d’impact. Du fait de l’éloignement de ces sites, ces effets seront atténués.

1. Incidences sur le fonctionnement hydraulique.

Le projet n’aura pas d’effet sur la ressource en eau, le milieu aquatique, l’écoulement, le niveau et la qualité des eaux y compris de ruissellement compte tenu des variations saisonnières et climatiques et plus globalement sur les écosystèmes aquatiques, les sites et les zones humides. Les modifications du parcellaire ne sont pas de nature à changer le fonctionnement hydraulique, ni à augmenter la concentration des ruissellements. De plus, avec les mesures que nous proposons, nous estimons que le projet non seulement n’aggravera pas la situation en matière d’hydraulique mais permettra de corriger des désordres existants préalables.

2. Incidences sur les habitats.

L’enjeu dans les sites Natura 2000 est la destruction des milieux de vie remarquables et par conséquent de la biodiversité. Ces milieux de vie particuliers ne font pas partie de ceux que l’on rencontre dans le périmètre d’aménagement ; il ne pourrait s’agir que d’effets indirects dans la mesure où les espèces voyagent d’un milieu à un autre. Les principaux éléments qui offrent le potentiel biologique le plus important, au sein du périmètre de l’aménagement et qui de ce fait pourrait convenir d’accueil temporaire pour une espèce « rare », ont été maintenus par le projet. Les bois et bosquets, les prairies restent en place ainsi que la plupart des talus. De plus, dans le cadre du programme de travaux, on peut mentionner le projet de plantation d’arbustes qui viendront enrichir la plaine agricole et favoriser localement, la biodiversité. Ces nouvelles plantations constitueront également des abris et des relais pour les espèces inféodées aux sites Natura 2000, soucieuses de passer d’une vallée à une autre, en traversant l’espace agricole.

3. Incidences sur les espèces.

L’enjeu est la raréfaction de certaines espèces par suppression de leurs milieux de vie. Si les milieux sont maintenus, le risque est absent. Si les conditions entourant ces milieux sont modifiées temporairement, les espèces devront s’adapter. Il s’agira alors pour elles de se rassembler sur des espaces plus réduits ou de coloniser d’autres espaces, un peu plus distants. Précisons que le nouveau parcellaire ne sera pas fondamentalement différent de celui qui est exploité depuis 1995 (soit plus de 20 ans), époque de la prise de possession anticipée, avant l’annulation du premier remembrement.

4. Conclusion

Compte tenu de cette analyse : - le projet n’aggravera pas le fonctionnement hydraulique, en amont des sites Natura 2000 ; - les habitats des sites Natura 2000 ne sont pas touchés par le projet ;

Etude d’impact – THENELLES - 02 110 / 138 - les espèces recensées donnant la richesse aux sites Natura 2000 ne seront pas affectées directement par le projet. Certaines, familières du terroir adjacent que constitue le périmètre de l’opération, devront temporairement s’adapter, en attendant de réinvestir un espace lui-même enrichi.

D. Effets indirects

1. Le milieu naturel

La réorganisation du parcellaire et le changement de propriétaire peuvent parfois amener des modifications de certaines des composantes de l’environnement. En effet, tout ou partie d’une haie, d’un bosquet qui se trouve inclus au sein d’une unique parcelle, peut créer une contrainte d’exploitation, non détectable a priori dans le projet. La suppression de cet élément n’apparaît pas dans le programme de travaux ; elle est généralement décidée par l’exploitant concerné. Dans le cas présent, nous n’avons pas identifié de telles situations ; il n’y a pas, en effet d’éléments remarquables, au sein du parcellaire, qui fassent l’objet d’une menace de destruction. Les perturbations sont essentiellement le fait des travaux de voirie et des effets temporaires pourront se faire sentir sur la flore et la faune. - Pour la faune, on peut s’attendre, dans un premier temps, à une légère désorganisation sociale des groupes (cloisonnement des territoires de chasse), mais les espèces rencontrées ici sont capables de réorganiser leur territoire en fonction du nouveau parcellaire. - Pour la flore, l’impact sera limité car il s’agit d’espèces communes, susceptibles de réapparaître à d’autres endroits selon les assolements et les nouvelles lisières. Les jeunes plantations n’ont pas la même capacité d’accueil, de gîte et de couvert que les formations linéaires en place depuis de nombreuses années. Il est généralement admis qu’un nouvel équilibre s’instaure, au minimum, dans les 10 ans qui suivent l’installation. Par ailleurs, en dehors des travaux, les modifications du parcellaire n’auront pas d’impact provisoire (aucune gêne particulière) lors de la prise de possession des terres par les exploitants, car celle-ci sera progressive et ne constitue pas réellement un « chantier ». Les modifications du parcellaire n’induiront donc pas d’effet indirect négatif sur l’environnement ;

2. La consommation énergétique

La nouvelle distribution parcellaire aura une incidence positive sur l’environnement dans la mesure où les regroupements et le rapprochement près des sièges d’exploitation permettront une diminution des déplacements donc des émissions de carbone. Il est difficile de calculer précisément le gain apporté par le projet du point de vue des économies de carbone. Néanmoins, on sait que les gains de temps sont importants ; c’est généralement l’argument développé par les agriculteurs pour initier une opération de remembrement. Ci-dessous, on trouvera un document (2012) qui évalue les surcoûts selon l’éloignement d’une parcelle de blé ou de maïs. Dans le cas de Thenelles, on peut estimer que les économies de temps et d’argent seront de l’ordre de 30 %.

Etude d’impact – THENELLES - 02 111 / 138

Source : Chambre d’agriculture de la Manche - Les échanges parcellaires : Guide pratique à l’usage des agriculteurs, des propriétaires et des collectivités - Mai 2012 Au-delà du rapprochement des îlots de culture des sièges d’exploitation, pour être plus précis, il faudrait également prendre en compte la taille et la forme des parcelles. Plus grandes, plus « géométriques », elles vont autoriser une meilleure application et donc une plus grande valorisation des intrants et un suivi plus facile et plus régulier. Ces conditions favorisent également des économies et également un respect accru de l’environnement.

3. Commodité

Des trajets d’engins agricoles moins fréquents engendrent un plus grand confort à la fois pour les habitants du village (moins de nuisances sonores, olfactives…) mais aussi pour les agriculteurs, premiers concernés.

4. La santé

Les impacts sur la santé publique seront probablement extrêmement limités, les travaux connexes génèreront localement des poussières, mais, à terme, le projet d’aménagement foncier agricole et forestier ne modifiera pas la qualité de l’air ; il n’amène aucun polluant supplémentaire. Par ailleurs, les conditions d’exploitation agricoles seront améliorées (parcellaire plus rationnel et parcours diminués) ; ceci devrait jouer favorablement sur l’état de santé des exploitants (moins de stress, moins de fatigue). Dans le choix des essences à planter, on sera vigilant sur leur pouvoir allergisant. Ainsi, le saule, utilisé pour les fascines, présente un pouvoir allergisant faible.

Etude d’impact – THENELLES - 02 112 / 138 5. L’hygiène, la sécurité, la salubrité publique

Le projet est sans impact sur ces thématiques.

6. L’addition et l’interaction des effets entre eux

De meilleures conditions d’exploitation liées au projet, engendre des travaux moins fatigants, des déplacements optimisés et par conséquent des coûts moindres donc une meilleure rentabilité du travail et on peut l’espérer des revenus supplémentaires d’où des conditions de vie meilleures. Des aménagements qui limitent le ruissellement, l’érosion et qui intègrent les dimensions paysagère et écologique dans le périmètre des opérations sont également de nature à améliorer la qualité de vie, à la fois pour les agriculteurs mais aussi pour le reste de la collectivité.

Le projet de nouveau parcellaire, complété de travaux connexes susceptibles de compenser d’éventuelles conséquences négatives liées à un agrandissement de la taille des parcelles, n’apporte pas de modifications pouvant générer des incidences négatives sur l’environnement.

Etude d’impact – THENELLES - 02 113 / 138

V. Analyse des effets cumulés du projet avec d’autres projets

A notre connaissance, il n’y a pas d’effets cumulés du projet de nouveau parcellaire et du programme de travaux connexes avec d’autres projets.

VI. Raisons pour lesquelles le projet final présenté a été retenu

A. Respect des prescriptions de l’arrêté préfectoral du 11 Décembre 2015

Nous listons ci-dessous toutes les prescriptions figurant dans l’arrêté préfectoral du 11 Décembre ordonnant le remembrement dans la commune de Thenelles. Elles concernent tous les éléments à enjeu environnemental très fort (à maintien nécessaire) et ceux à enjeu environnemental fort (à maintien souhaitable). En application de l’article R121-22 du code rural, toutes seront respectées.

1.1. Bande boisée sur talus n° L29. Longueur = 212 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.2. Bande boisée sur talus n° L28. Longueur = 77 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.3. Bande boisée sur talus n° L1. Longueur = 228 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.4. Bande boisée n° L27. Longueur = 52 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.5. Bande boisée n° L25. Longueur = 179 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.6. Bande boisée n° L26. Longueur = 85 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.7. Bande boisée sur talus n° L1. Longueur = 386 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.8. Bande boisée sur talus n° L4. Longueur = 185 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.9. Bande boisée sur talus n° L5. Longueur = 223 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.10. Bande boisée sur talus n° L6. Longueur = 385 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.11. Bande boisée sur talus n° L7. Longueur = 149 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.12. Bande boisée sur talus n° L9. Longueur = 182 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 1.13. Bande boisée sur talus n° L8. Longueur = 745 m, hauteur = 4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort.

Etude d’impact – THENELLES - 02 114 / 138 2.1. Bosquet n°S9. Surface 3100 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.2. Coteau calcaire des Pendants n°S11. Surface 3100 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.3. Bosquet n°S19. Surface 955 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.4. Alignement d’arbres n° L34. Longueur = 176 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.5. Alignement d’arbres (saules têtards) n° L47. Longueur = 80 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.6. Bosquet n°S16. Surface 1645 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.7. Alignement d’arbres n° L35. Longueur = 80 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.8. Bosquet n°S17. Surface 958 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.9. Ripisylve n° L36. Longueur = 60 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.10. Bosquet n°S18. Surface 2420 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.11. Ripisylve n° L37. Longueur = 182 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.12. Ripisylve n° L31. Longueur = 723 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.13. Talus non boisé n° L16. Longueur = 199 m, hauteur >2 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.14. Bande boisée n° L17, sur les bords du chemin en cavée. Longueur = 170 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.15. Bande boisée sur talus n° L13. Longueur = 411 m, hauteur >4 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.16. Bande boisée n° L46, le long de la route. Longueur = 123 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 2.17. Bosquet n°S21. Surface 4630 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental fort. 4.5. Bande boisée n° L12, le long de la route RD13. Longueur = 202 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 5.1. Bande boisée n° L11, le long de la route RD13. Longueur = 115 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 6.1. Bosquet n°S8. Surface 4570 m2. Intérêt paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 6.3. Bosquet n°S7. Surface 3215 m2. Intérêt paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 6.4. Bois n°S6. Surface 37700 m2. Intérêt paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 6.5. Bosquet n°S4. Surface 3965 m2. Intérêt paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 6.6. Bande boisée n° L10, le long de la route RD13. Longueur = 260 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort.

Etude d’impact – THENELLES - 02 115 / 138 6.7. Bande boisée n° L18, le long de la route RD13. Longueur = 126 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 6.9. Marais de REGNY n°S5. Surface 42210 m2. Notons que ce marais n’est pas inclus dans le périmètre des opérations mais l’AFAF doit gérer son projet en évitant toute incidence négative sur ce marais. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 7.6. Bande boisée n° L19, le long de la route RD13. Longueur = 415 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 8.2. Bosquet n°S3. Surface 6275 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 8.3. Bande boisée sur talus n° L20. Longueur = 62 m, hauteur = 3 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 8.4. Bosquet n°S1. Surface 13070 m2. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental très fort. 9.1. Formations boisées n° L22, 23, 24. Longueur = 345 m. Intérêt hydraulique, paysager et écologique. Enjeu environnemental fort.

L’ensemble de ces prescriptions est reporté sur la Carte des Impacts sur laquelle elles apparaissent en rouge.

Le projet d’aménagement foncier respecte l’ensemble des prescriptions fixées par le préfet dans son arrêté ordonnant du 11 Décembre 2015.

Etude d’impact – THENELLES - 02 116 / 138

B. Les choix effectués au cours de l’élaboration du projet

Tout projet d’aménagement est le résultat de la mise en commun d’idées, de discussions, de propositions et de choix. Celui de Thenelles ne déroge pas à la règle et le projet qui est présenté est le fruit d’échanges nourris entre les différents partenaires Les raisons pour lesquelles il a été retenu sont de 3 ordres : - il répond à l’objectif initial : réduire le nombre de parcelles cadastrales et rapprocher les parcelles des sièges d’exploitation agricole ; - il crée un minimum de désordres sur les plans hydraulique, paysager et écologique ; - il participe pleinement à une économie globale et durable en permettant des réductions d’intrants pour les exploitations agricoles, en limitant les déplacements et donc les consommations de carbone et les rejets polluants. Cette amélioration de l’outil de travail des agriculteurs est aussi un gage de compétitivité et de maintien voire de développement de l’emploi.

Tout au long de la procédure, nous nous sommes efforcés d’appliquer la doctrine dite ERC (Eviter, Réduire, Compenser) ; celle-ci nous a été utile, à plusieurs reprises, pour abandonner ou adopter certaines propositions. Nous détaillons ci-dessous plusieurs exemples significatifs.

1. Le chemin rural N° 4 dit des Gros Grés inscrit au PDIPR.

La discussion a porté sur le maintien ou non de ce chemin étroit et en partie encaissé qui n’est plus utilisé ni par les exploitants agricoles ni par les promeneurs, faute d’entretien. Il est néanmoins inscrit au PDIPR.

Une vue du chemin en Juin 2017

Etude d’impact – THENELLES - 02 117 / 138 Abandonnées, les rives de ce chemin ont rapidement été colonisées par un cortège de plantes rudérales dont des orties et sureaux. Les lapins se sont installés, ils y prospèrent et font des champs adjacents leur principal garde-manger. Les arguments en faveur du maintien : - le coût de la remise en état de culture. - l’intérêt écologique dans un secteur purement agricole. - la nécessité de trouver un itinéraire de substitution pour la promenade.

Les arguments en faveur de la suppression : - la difficulté d’établi parcellaire correct en laissant une bande de 50 m à l’est du chemin - la faible richesse écologique du chemin et ses rives (il a pu à une époque servir de décharge !). - la possibilité de créer, en bordure du périmètre d’aménagement foncier, un nouvel espace.

Après avoir écouté les deux thèses, nous avons appuyé celle de la suppression, notamment en nous projetant dans l’avenir. Quid de l’évolution de cette zone si on la laisse évoluer sans y toucher ? Un appauvrissement de l’habitat et donc des espèces qui le fréquentent du fait de la difficulté à intervenir pour son entretien. En revanche, la compensation proposée sous la forme d’un cheminement exclusivement piétonnier, bordé de haies, faciles à entretenir offrira le gîte et le couvert pour bon nombre d’espèces animales et végétales. De plus la promenade qui n’est pas permise aujourd’hui, sera des plus agréables.

2. Les plantations en vallée de l’Oise

La vallée de l’Oise est certainement le secteur le plus riche sur le plan de la biodiversité et il était important de maintenir voir de développer encore ce milieu particulier. Il était entendu, dès le départ de l’opération que la vallée serait traitée à part, c’est-à-dire qu’il ne pourrait y avoir d’échanges entre des parcelles de prairie en vallée et des parcelles de coteau et de plateau. Ce principe visait à éviter de profondes modifications, pouvant être désastreuses pour le milieu humide. Par ailleurs plusieurs éléments de paysage et d’intérêt écologique avaient retenu notre attention ; nous les avons classés en « maintien nécessaire » et le préfet de l’Aisne, dans son arrêté du 11 Décembre 2015 en a fait des prescriptions. Celles-ci seront toutes respectées. - le domaine de la Pie-Grièche Lors d’une sortie de terrain, le 10 mai 2017 à laquelle nous avions convié les personnes qualifiées pour la nature de la commission, notre attention a été attirée par une prairie présentant la particularité d’accueillir des buissons d’aubépines et très rapidement nous y avons observé une Pie-grièche écorcheur. Cet ensemble méritait donc d’être préservé. Avec M Frimin du Conservatoire des sites naturels de Picardie, nous avons rencontré M Didier Lesur, l’exploitant en place pour envisager, ensemble, une solution de sauvegarde de cet espace. Au sein de son nouveau parcellaire, M Lesur réalisera un découpage et la limite entre

Etude d’impact – THENELLES - 02 118 / 138 les deux futures parcelles s’alignera sur les buissons d’aubépines. De cette façon, ils ne gêneront pas l’exploitation (fenaison) et seront assurés d’une pérennité.

Sortie dans la vallée de l’Oise et discussion autour des buissons d’aubépine - les plantations linéaires Afin de renforcer la qualité des habitats dans la vallée de l’Oise, nous avions dans un premier temps imaginer de proposer des bandes boisées en limite de parcellaires et le long de l’Oise en vue d’en préserver les berges de l’érosion. Sorties de terrain et discussions avec les exploitants concernés et les responsables du Syndicat de rivière de l’Oise moyenne, nous avons reformulé nos propositions notamment pour être en conformité avec le PPRI. Le règlement du PPRI Vallée de l’Oise entre Neuvillette et Vendeuil (31/12/2002) article 3.2 prévoit des « autorisations de plantation sous conditions », rappelées ci-dessous :

De ce fait, toutes les plantations seront orientées dans le sens d’écoulement principal de la rivière pour ne pas constituer de frein en cas d’inondation. Nous avons choisi des alignements de Saules (blancs ou pourpres), le long du chemin et au sein de la parcelle de M Lesur. Notre ambition de préservation de berge se limitera à une portion rectiligne de la rive droite de l’Oise, chez M Lesur. En effet, dans les courbes de la rivière, compte tenu de la vitesse avec laquelle les rives évoluent, aucune plantation ne résisterait sans un enrochement préalable. Or, les enrochements (technique efficace mais coûteuse) sont désormais uniquement réservés aux zones prioritaires (bâti). Quoiqu’il en soit, toutes ces formations participeront pleinement à la constitution de la trame verte au cœur de la vallée ; l’un des objectifs est aussi de remplacer, à terme, les saules, bientôt en voie de disparition du fait de leur grand âge et de laisser aux générations futures, un environnement vivant, de qualité.

Etude d’impact – THENELLES - 02 119 / 138

VII. Compatibilité du projet avec les autres plans, schémas ou programmes

Le projet respecte parfaitement les contenus, recommandations et prescriptions des différents documents réglementaires : PLU, SDAGE ainsi que PPRI.

VIII. Hiérarchisation des mesures prises dans la séquence ERC

A. Eviter les effets négatifs du projet sur l’environnement ou la santé humaine

Dans la grande majorité des situations les plus à risques vis-à-vis des conséquences sur l’environnement (prairies, milieux humides, bois et bosquets), le géomètre s’est efforcé de laisser en place propriétaires et exploitants. De ce fait, nous faisons l’hypothèse que ni l’occupation des sols ni les pratiques culturales ne seront changées et par conséquent, nous évitons des effets négatifs du projet. De même, le projet respecte la plupart des chemins et, de

Etude d’impact – THENELLES - 02 120 / 138 façon plus générale, ne modifie pas fondamentalement les équilibres naturels des terroirs concernés : écologique, hydraulique, humains.

B. Réduire les effets n’ayant pu être évités

Très localement, nous avons estimé que la modification du parcellaire autorisant désormais des parcelles de plus grande taille (ce qui est l’intérêt premier d’un aménagement foncier) pouvait localement engendrer une augmentation du risque de ruissellement. Pour réduire ce type d’effet, le géomètre a proposé un parcellaire orienté dans la plupart des cas, de façon perpendiculaire à l’axe de la plus grande pente. Cette orientation permet un sens de travail du sol et de culture favorable à l’infiltration des eaux de pluie plutôt que leur écoulement accéléré depuis l’amont vers l’aval. Les talus, haies et boisements ont été respectés : ces éléments participent également à l’infiltration des eaux : en s’interdisant leur suppression, on réduit de fait les effets de l’agrandissement parcellaire. Dans le projet, un seul chemin est amené à être supprimé car il n’a plus d’utilité pour les déplacements agricole et sa présence aurait constitué une gêne trop important pour le nouveau parcellaire. Ce chemin partiellement creux sera remblayé avant d’être remis en culture. Sur l’ensemble du chantier il s’agit de la seule opération de démontage coûteuse en énergie que n’avons pas pu éviter.

C. Compenser les effets qui n’ont pu être ni évités, ni suffisamment réduits

En compensation de la suppression du Chemin du Gros Grés, nous avons proposé la création d’un nouveau chemin qui constituera une substitution, de qualité supérieure pour la promenade (le Chemin du Gros Grés est inscrit au PDIPR). Ce nouveau cheminement sera exclusivement piétonnier et bordé de haies, alternativement à l’Est et à l’Ouest pour autoriser facilement les entrées de champ. Le cortège d’espèces végétales qui l’encadrera sera également nettement enrichi par rapport à celui existant. Dans d’autres secteurs, nous avons estimé que le projet parcellaire pouvait avoir des effets négatifs, sans pouvoir les éviter, ni même les réduire. Nous avons alors proposé la mise en place de mesures compensatoires pour limiter les risques de ruissellement ; celles-ci sont développées dans le paragraphe relatif aux impacts du projet ; il s’agit de fascines et de bandes boisées qui doivent limiter les risques de ruissellement éventuels, consécutifs à l’agrandissement du parcellaire.

D. Améliorer l’état initial

La plupart des propositions d’accompagnement du projet d’aménagement foncier sont faites pour améliorer des difficultés rencontrées sur le territoire de THENELLES, même si celles-ci ne sont pas liées directement au projet (recommandations de l’études préalable). Il s’agit d’une part d’améliorer les écoulements et les rétentions d’eau pluviale de ruissellement (fossés, bassin de rétention) ; la CCAF et la commune de REGNY ont estimé que la création du bassin pouvait relever des travaux connexes au projet. D’autre part, la CCAF a adopté la plupart des recommandations issues de l’étude préalable, convaincue de la nécessité d’enrichir la biodiversité sur l’ensemble du périmètre, en particulier en créant de nouveaux linéaires permettant de relier les deux vallées. Un tableau récapitulatif des chantiers proposés est présenté dans le programme de travaux connexes, avec les caractéristiques et les coûts estimatifs de chacun des travaux.

Etude d’impact – THENELLES - 02 121 / 138 E. Modalités de suivi des mesures prises

Le Département de l’AISNE, étant le maître d’ouvrage, assurera, conformément à l’article R.122-5 II 7° du code de l’environnement, le suivi des mesures destinées à éviter, réduire et compenser les effets négatifs notables du projet sur l’environnement ou la santé humaine, ainsi que le suivi de leurs effets. Dans ce cadre, les principales mesures retenues correspondent au maintien des milieux les plus sensibles d’un point de vue environnemental (prairies, milieux humides, bois et bosquets, haie et talus existants), à la plantation d’arbres d’alignement, de haies et à la mise en place de fascines. Le Département de l’AISNE pourra effectuer ce suivi, notamment via les moyens disponibles et les outils législatifs et réglementaires existant, à savoir :  articles L.126-3 à L.126-5 et R.126-33 à R.126-38 du code rural et de la pêche maritime relatifs à la protection des formations linéaires boisées, haies et plantations d’alignement ;  article L.113-1 du code de l’urbanisme relatif aux espaces boisés classés ; dans ce cadre, le Département de l’AISNE pourra demander aux communes concernées la liste des déclarations préalables, prévues à l’article R.421-23 (point g) du code de l’urbanisme, et reçues pour les coupes et abattages d’arbre dans tout espace boisé classé ;  et article 49 du décret n°2006-504 du 3 mai 2006 portant application de l’ordonnance n°2004-632 du 1er juillet 2004 relative aux associations syndicales de propriétaires, cet article permettant la mise en demeure de l’Association Foncière d’Aménagement Foncier Agricole et Forestier (AFAFAF) par le préfet pour l’exécution des travaux interrompus ou laissés sans entretien, lorsque ces faits nuisent gravement à l’intérêt public. A l’occasion de la mise en œuvre des travaux connexes, la commune concernée et l’ AFAFAF transmettront au Département de l’AISNE toute difficulté rencontrée. Le Département de l’AISNE assistera à la réception de ces travaux en présence de l’ AFAFAF et de la commune. Un bilan des effets de ces mesures sera dressé à la réception de ces travaux et à partir des éventuels constats « terrain » transmis par l’ AFAFAF, les communes concernées, ainsi que les particuliers.

IX. Précisions pour les chantiers de travaux connexes

Ce paragraphe est détaillé dans un document à part relatif à l’ensemble du programme des travaux connexes.

X. Présentation des méthodes utilisées pour l’étude

Pour la réalisation de cette étude, notre méthode de travail a été la suivante : - Lecture attentive de tous les documents disponibles sur les différentes thématiques adaptées directement au secteur d’études.

Etude d’impact – THENELLES - 02 122 / 138 - Rencontres avec les administrations, le géomètre en charge de l’opération et les élus de la commune. - Prospection de terrain réalisée les 8 et 15 mai, 1er juin 2017. Celle-ci a permis, outre le repérage physique, de comprendre la topographie, de repréciser l’occupation du sol, les paysages et les milieux naturels. Compte tenu des éléments dont nous disposions et de la connaissance de l’avant-projet, nous avons considéré qu’il n’y avait pas nécessité de réaliser des inventaires naturalistes supplémentaires. - Analyse des données avec notamment l’utilisation d’un modèle pour les calculs hydrauliques (méthodologie développée en annexe 1). Les effets sur l’environnement ont été appréhendés à partir de l’expérience que nous avons de ce type d’aménagement (plus de 24 ans de recul). Nous avons anticipé l’évolution des pratiques agricoles et des milieux naturels soumis à ces nouvelles pratiques (agrandissement parcellaire) compte tenu du contexte topographique et pédologique. Nous avons proportionné les incidences à l’importance du chantier. - Cartographie : mise sur un support cartographique des principales données de terrain, conversion des fichiers du géomètre, édition de cartes thématiques (travail avec le Système d’Information Géographique MAPINFO).

Ces méthodes ont été utilisées car elles ont été largement éprouvées et sont parfaitement adaptées au besoin de ce type d’études, notamment le modèle permettant les calculs hydrauliques, mis en place de façon spécifique sur de petits bassins versants agricoles.

XI. Difficultés techniques ou scientifiques rencontrées pour réaliser l’étude

Nous n’avons pas rencontré de difficulté particulière dans la réalisation de cette étude ; les échanges avec les administrations, élus et le cabinet de géomètre ont toujours été d’une grande qualité, permettant de faire évoluer le projet avec la volonté de le faire aboutir. L’amélioration des conditions d’exploitation agricole et la préservation des équilibres naturels (hydraulique, paysage, écologie) ont toujours été les deux objectifs à atteindre, dans l’intérêt des agriculteurs et de l’ensemble de la collectivité ; nous estimons que les moyens mis à travers ce projet doivent permettre d’atteindre ces buts.

XII. Noms et qualités des intervenants et auteurs de l’étude d’impact

Ce document a été rédigé par Joël DAMAY, docteur-ingénieur en sciences agronomiques, gérant du Bureau d’études Emergence, créé en 1993. Le cabinet de géomètre chargé du projet de nouveau parcellaire est Axis Conseil et le chef de projet sur ce chantier de THENELLES, auteur du plan parcellaire et de l’étude de définition des chantiers est Stéphane LEJEUNE.

Etude d’impact – THENELLES - 02 123 / 138 XIII. Chantiers nécessitant un document ou une étude d’incidences

Dans ce projet, il n’y a pas de travaux, ouvrages ou aménagements soumis aux dispositions du chapitre IV du titre Ier du livre IV (sites Natura 2000), ou à celles des articles L341-10 et L411-2 (4°) du code de l’environnement, ou encore aux articles L341-3 et L342-1 du code forestier. Pour information, à ce jour, aucun schéma régional de cohérence écologique n’est établi à l’échelle de la Picardie. En revanche, la mise en œuvre de l’aménagement dans le secteur du Moulin Brûlé (bassin de rétention) relève de la nomenclature 2.1.5.0 et doit faire l’objet d’une demande de déclaration en application du titre Ier du livre II (Eaux et milieux aquatiques) du Code de l’Environnement.

XIV. Insertion de l’étude et de l’enquête publique dans l’ensemble de la procédure

Conformément au point 5° de l’article R.123-10 du code rural en vigueur au 31 décembre 2005 et applicable, la présente étude d’impact fait partie du dossier relatif au projet de remembrement, soumis à enquête publique conformément à l’article R.123-9 du code suscité. Cette enquête est régie par les dispositions du code de l’environnement : articles L.123-1 à L.123-19 ainsi que R.123-1 et suivants, qui en précisent notamment les modalités d’organisation. La situation actuelle du projet au regard de la procédure de remembrement figure ci-après :

Etude d’impact – THENELLES - 02 124 / 138

Opérations Observations CCAF – Choix du mode d’AF et du périmètre Enquête préalable CCAF – Confirmation mode d’AF et périmètre Avis de la CDAF Avis de la CPCD Arrêté préfectoral ordonnant le remembrement

Classement en sous-commission

↓ Délimitation et lever topographique CCAF – Approbation classement Enquête classement CCAF – Examen réclamations classement ↓ Etude projet en CCAF Position actuelle du projet ↓ CCAF – Approbation projet Transmission au CGEDD

Bornage du dossier (projet et EI)

Enquête projet

CCAF – Examen réclamations projet Notifications décisions CCAF Enquête en CDAF ↓ Examen des réclamations par CDAF Décisions de la CDAF ↓ Remise du dossier ↓ Délivrance récépissé Cadastre ↓ Clôture du remembrement ↓ Liquidation définitive

* CCAF = commission communale d’aménagement foncier / EI = étude d’impact

Etude d’impact – THENELLES - 02 125 / 138

Par ailleurs, en application des articles L122-1et R122-6 (point 3° du II) du code de l’environnement, le dossier présentant le projet approuvé par la CCAF, et comprenant l’étude d’impact, est transmis pour avis à l’autorité administrative de l’Etat compétente en matière d’environnement, à savoir le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD). L’avis de ce dernier est inséré au dossier d’enquête publique. Conformément à l’article R121-29 du code rural en vigueur au 31 décembre 2005 et applicable, au vu des projets de remembrement et de travaux connexes approuvés par la commission communale d’aménagement foncier, ou le cas échéant, par la commission départementale d’aménagement foncier, le préfet du département prend un arrêté par lequel il ordonne le dépôt en mairie du plan et constate la clôture des opérations à la date de ce dépôt.

XV. Sources des illustrations

Chapitre II – B. Description Carte du périmètre définitif à aménager dessinée par le cabinet Lévêque et Ninin (2015)

Chapitre III – A. Présentation générale - 1)a) Géographie Extractions du site Géoportail (2015) Carte du périmètre à aménager dessinée par Emergence Etudes sur support orthophotos (2013). Numérisation des contours du périmètre de l’opération (2016)

Chapitre III – D. Environnement – 1) Topographie, Géologie et Géomorphologie Carte du relief, dessinée par Emergence Etudes en suivant les courbes de niveau Carte géologique extraite à partir du visualiseur Infoterre - BRGM Carte des sols de l’Aisne (Saint-Quentin3-4) Document cartographique imprimé - Chambre d’agriculture de l’Aisne Cartes des sols thématiques Données de base fournies par la Chambre d’agriculture de l’Aisne, traitées et mises en forme par Emergence Etudes. (2015) Sensibilité des sols à l’érosion : Carte dessinée par Emergence Etudes sur support scan25 IGN (2011)

Chapitre III – D. Milieux physiques – 4) Fonctionnement hydraulique Hydrographie : Carte dessinée par Emergence Etudes sur support scan25 IGN (2011) Numérisation des contours du périmètre de l’opération et dessins des axes de fond de talweg à partir des courbes de niveaux (2013) Approche hydraulique : Carte dessinée par Emergence Etudes sur support scan25 IGN (2011) Numérisation des contours du périmètre de l’opération, dessins des axes de fond de talweg et tracé des contours des unités hydrauliques à partir des courbes de niveaux (2013)

Chapitre III – D. Milieux naturels – 2) Sites et paysages Entités paysagères : Carte dessinée par Emergence Etudes sur support Orthophotos aériennes IGN (2011) Numérisation des contours de types d’occupation de sols et du périmètre de l’opération (2013)

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Chapitre IV - Analyse des effets sur le fonctionnement hydraulique Cartes comparées du parcellaire et des axes de ruissellement : Plans avant et après aménagement, fournis par le Cabinet Axis Conseils, géomètre et complété par Emergence Etudes.

Chapitre VI - Raisons pour lesquelles le projet final a été retenu Mesures adoptées par la Commission : Carte dessinée par Emergence Etudes sur support scan25 et Orthophotos Numérisation des données issues des l’étude d’environnement préalable réalisée par Emergence Etudes (2013).

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XVI. Annexes

A. Annexes à la présente étude

 Estimation des débits et des volumes d’eau à gérer  Méthode utilisée pour les observations naturalistes et tableaux des espèces animales listées sur Thenelles par Picardie Nature

B. Documents joints à la présente étude

 Résumé non technique  Mémoire justificatif du géomètre  Plans du géomètre liés au nouveau parcellaire o Plans au 1/2000 et tableau d’assemblage du projet parcellaire o Tableau d’assemblage des chemins ruraux et des chemins d’exploitation (AFAFAF) o Propriétés avant / après remembrement o Exploitations avant / après remembrement  Programme de travaux connexes : Texte et Tableaux  Carte des Impacts

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ANNEXE 1

Calcul estimatif des volumes d’eau de ruissellement

Ces volumes sont dépendants de la pluie d’une part et du support sur lequel tombe cette pluie d’autre part. 1. Intensité maximale de pluie Dans le calcul des débits à gérer et des volumes d’eau de ruissellement, nous avons considéré la valeur d’intensité maximale de pluie, de fréquence décennale (retour de 10 ans). La fréquence est la probabilité de retour, pour une hauteur et une durée données. Ce paramètre permet d’estimer le risque et de dimensionner les ouvrages ; on utilise généralement la fréquence décennale. Dans cette hypothèse, une pluie exceptionnelle, de période de retour supérieure (tous les 50 ans, 100 ans...) dépassera les capacités des ouvrages proposés dans le second document de cette étude. Il s’agit là de données statistiques et de probabilités valables sur de longues périodes : ce n’est pas parce qu’une pluie est de fréquence cinquentennale qu’elle apparaît tous les 50 ans. Deux pluies cinquentennales peuvent se produire deux années de suite mais la probabilité en est heureusement très faible. L’intensité maximale des pluies de fréquence donnée en fonction de leurs durées suit une loi, selon la formule de MONTANA : I = a T - b , I en mm / heure et T en mn. Exemple : les valeurs des coefficients a et b pour la région de Saint-Quentin, utilisées dans le modèle sont de : a = 312 et b = 0.612 Pour quantifier ces paramètres, de nombreuses études sont disponibles pour des pluies de durées comprises entre 1 et 10 jours. En revanche, le nombre de données est beaucoup plus faible pour les pluies de courtes durées, inférieures à la journée. Or, dans le cas des inondations torrentielles, ce sont précisément ces fortes pluies, de durée horaire ou inférieure, qui sont en cause. On considère que cette même intensité se produit pendant la durée du temps de concentration Tc (Cf plus loin). 2. Le ruissellement. 2.1. Origine du ruissellement Dans le cas présent, le ruissellement trouve essentiellement son origine dans le refus à l’infiltration des terres agricoles. Nous intégrons également la contribution de la voirie (chemins et routes goudronnées). 2.2. Coefficient de ruissellement Il exprime la part de l’eau qui ruisselle. Il est généralement admis que ce coefficient est nul sur prairie et de valeur 0.8 sur un chemin d’exploitation et ses bordures. Nous considérons différents niveaux de battance et avons intégré les pentes sur lesquels ils se trouvaient. Coefficients de ruissellement Pente Sols <2% 2 à 5% 5 à 10% Très battant 11 17 27 Moy. battant 6 11 17 Peu battant 2 4.5 8 3. Estimation des volumes d’eaux de ruissellement. 3. 1. Temps de concentration Le temps de concentration correspond à la durée que met « une goutte d’eau » pour parcourir le chemin hydraulique le plus long sur le bassin versant. Il existe de nombreuses méthodes pour estimer cette valeur. En l’absence de références scientifiques absolues pour cette région, nous avons choisi d’estimer Tc, comme étant la moyenne de 3 valeurs obtenues par les 3 formules ci-dessous : KIRPLICH : TcK (mn) = 0.02 L 0.77 p -0.385 L (m) : Longueur du chemin hydraulique

Etude d’impact – THENELLES - 02 129 / 138 p (m/m) : Pente moyenne de ce chemin hydraulique VENTURA : TcV (mn) = 7.62 (A/p) 0.5 A (Km2) : Surface du bassin versant p (m/m) : Pente moyenne du chemin hydraulique PASSINI : TcP (mn) = 6.00 (A/L)0.33/ p 0.5 A (Km2) : Surface du bassin versant L (m) : Longueur du chemin hydraulique p (m/m) : Pente moyenne du chemin hydraulique 3.2 Estimation des débits L’estimation du débit de fréquence décennale sur les petits bassins versants agricoles est peu développée en France. Aussi, nous avons choisi une méthode qui adapte un coefficient de ruissellement à chaque bassin, en fonction de son type de sol, de sa pente et de l’occupation du sol.

Soit Qp10 le débit de pointe de fréquence décennale : Qp10 (l/s) = 2.78 CIA C (%) : Coefficient de ruissellement pour une pluie orageuse de fréquence 10 ans I (mm/h) : Intensité moyenne de l’orage de durée égale au temps de concentration Tc sur le terrain A (ha) : Surface du bassin versant 3. 3 Estimation des volumes ruisselés Sur les petits bassins versants ruraux, les estimations restent délicates. Nous avons choisi d’utiliser des coefficients de ruissellement les mieux adaptés possible aux bassins versants. Il en résulte que ces coefficients sont généralement assez élevés et, par conséquent que les débits et les volumes calculés sont de ce fait élevés eux aussi notamment par rapport à ceux calculés avec la méthode CRUPEDIX. L’hypothèse retenue par plusieurs bureaux d’études travaillant dans ce domaine, est de considérer la méthode des volumes : 3 V10 (m ) = 3/2 Qp10 Tc

Etude d’impact – THENELLES - 02 130 / 138

THENELLES

SOUS UNITE 1 2 3 4 5 Hydraulique surface totale ha 120,9 239,5 87,4 226,3 83,2 chemin hydraulique m 760 750 1935 2685 985 dénivelé m 40 60 40 40 30 pente m. talweg % 5,26 8,00 2,07 1,49 3,05

Occupation du sol (ha) terres labourées 41,00 116,00 62,40 202,10 76,10 prairies, bois, friches 32,90 120,20 11,60 19,40 4,70 habitat peu dense 42,90 0,00 11,70 1,60 0,40 habitat dense 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 voirie 4,10 3,20 3,60 3,20 2,00 Temps de concentration Kirplich mn 10,3 8,7 30,2 44,1 15,5 Ventura mn 36,5 41,7 49,5 93,9 39,8 Passini mn 30,5 31,2 32,0 46,4 32,5 Tc choisi mn 25,8 27,2 37,3 61,5 29,3

Ip (F10) mm/h 42,7 41,3 34,1 25,1 39,5 Coefficient de ruissellement % de plantes sarclées % 10,0 10,0 30,0 30,0 30,0 % sols trés battants sur pente < 2 % 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 2-5 % 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 > 5 % 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 % sols battants sur pente < 2 % 0,0 0,0 0,0 100,0 0,0 2-5 % 0,0 0,0 100,0 0,0 100,0 > 5 % 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 % sols peu battants sur pente < 2 % 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 2-5 % 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 > 5 % 100,0 100,0 0,0 0,0 0,0

coef de ruis. m. sur TL % 6,4 6,4 11,4 7,0 11,4 coef de ruis. m. sur BV % 12,0 4,2 14,1 7,5 12,5 F 10 Qp l/s 1720 1147 1169 1188 1138 Vol = Qp * Tc m3 2659 1872 2614 4383 1999 vol = 3/2 * Qp * Tc m3 3989 2808 3921 6574 2998

m3/ha 33 12 45 29 36

Etude d’impact – THENELLES - 02 131 / 138

THENELLES

SOUS UNITE 6 7 8 9 10 Hydraulique surface totale ha 219,0 95,5 39,9 33,5 154,6 chemin hydraulique m 2385 1685 1340 1250 2380 dénivelé m 45 50 45 45 48 pente m. talweg % 1,89 2,97 3,36 3,60 2,02

Occupation du sol (ha) terres labourées 193,80 75,80 38,40 33,00 151,60 prairies, bois, friches 21,40 16,60 0,60 0,00 0,16 habitat peu dense 0,00 1,70 0,00 0,00 0,00 habitat dense 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 voirie 3,80 1,40 0,90 0,50 2,82 Temps de concentration Kirplich mn 36,8 23,6 18,9 17,4 35,8 Ventura mn 82,1 43,2 26,3 23,2 66,7 Passini mn 42,5 28,8 21,9 20,4 36,6 Tc choisi mn 53,8 31,9 22,3 20,4 46,4

Ip (F10) mm/h 27,2 37,5 46,6 49,3 29,8 Coefficient de ruissellement % de plantes sarclées % 30,0 30,0 30,0 30,0 30,0 % sols trés battants < 2 sur pente % 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 2-5

% 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 > 5

% 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 % sols battants < 2 sur pente % 100,0 0,0 0,0 0,0 0,0 2-5

% 0,0 100,0 100,0 100,0 100,0 > 5

% 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 % sols peu battants < 2 sur pente % 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 2-5

% 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 > 5

% 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

coef de ruis. m. sur TL % 7,0 11,4 11,4 11,4 11,4 coef de ruis. m. sur BV % 7,6 10,6 12,8 12,4 12,6 F 10 Qp l/s 1258 1053 661 571 1620 Vol = Qp * Tc m3 4058 2016 886 698 4508 vol = 3/2 * Qp * Tc m3 6087 3023 1329 1047 6762

m3/ha 28 32 33 31 44

Etude d’impact – THENELLES - 02 132 / 138 ANNEXE 2

Méthode utilisée pour les observations naturalistes

Afin d’appréhender la valeur écologique du site, sur le terrain, nous procédons à des relevés floristiques et faunistiques. Notre étude est réalisée selon deux échelles : 1. Une prospection approfondie sur stations L’emplacement des stations est choisi selon les principaux types d’habitats que nous avons identifiés ; il s’agit de surfaces d’environ 50 m2, représentatives des milieux. Sur chaque station, les relevés sont réalisés de la même manière : 1.1 Une approche discrète L’arrivée sur le point d’observation et d’écoute est toujours une source de perturbation pour les espèces animales présentes. La première attitude à observer en arrivant sur le lieu est de respecter le silence et d’effectuer un minimum de mouvement. Au bout d’un temps certain (en moyenne 10 minutes), les oiseaux, en particulier, s’habituent à notre intrusion, reviennent et reprennent progressivement leurs activités (dont le chant). 1.2 Une écoute et une observation actives C’est à ce moment qu’il est possible d’écouter, de voir (avec ou sans jumelles) et d’identifier les différentes espèces d’oiseaux. On tente également de dénombrer les individus par espèces. Ce travail est effectué pendant environ 10 minutes. Les données sont notées au fur et à mesure de leur détection. 1.3 Une prospection systématique La station est ensuite parcourue à pied et l’on note toutes les observations : - traces animales (plumes, nids, œufs, poils, fécès, grattis, couchettes, terrier, reliefs de repas, pelotes de réjection, empreintes, coulées…) permettant d’identifier l’espèce responsable de ces traces. - Détermination des espèces. La plupart des espèces sont identifiées rapidement, par expérience mais, dans certains cas, nous effectuons une détermination à l’aide de différentes documentations floristiques et faunistiques 2. Une prospection légère entre les stations Le parcours à pied du secteur d’étude, reliant les stations entre elles, permet de compléter les observations stationnelles. Les sens sont toujours aux aguets pour capter le chant d’un oiseaux, d’un insecte, apercevoir un chevreuil, un papillon, découvrir des traces et identifier, au passage, des plantes sauvages. Les stations échantillons et la prospection entre les stations ont pour vocation de donner une approche des espèces susceptibles d’être rencontrées sur une zone d’étude, mais elles ne peuvent pas avoir la prétention de révéler la stricte totalité des espèces présentes. Les inventaires floristiques et faunistiques ont été réalisés aux dates suivantes : 4 novembre 2010, 27 mai 2011, 11 mai 2012, 7 juin 2012, validés par les observations des 8 et 15 mai, 1er juin 2017. Sur Thenelles, nous avons défini 22 stations représentant une image significative de l’ensemble de la zone d’étude (Cf. carte page suivante).

Etude d’impact – THENELLES - 02 133 / 138 O Station d’observation

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O O

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O O O O

O O

O

O O

Etude d’impact – THENELLES - 02 134 / 138 ANNEXE 3 :

Tableaux des espèces animales listées sur Thenelles

Les tableaux ci-dessous réalisés par Picardie Nature illustrent la diversité des espèces animales (168 au total, 10 mammifères, 24 insectes, 125 oiseaux et 3 Crustacées) rencontrées sur le terroir de THENELLES. Ils précisent également, pour chacune des espèces son niveau de rareté et de menace.

Etude d’impact – THENELLES - 02 135 / 138

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