Archives Du Château De Saint-Fargeau (Xive-Xixe Siècles)
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Archives du château de Saint-Fargeau (XIVe-XIXe siècles) Inventaire analytique de la sous-série 90AP (90AP/1-90AP/225) établi par Yvonne Lanhers (1981), revu et complété pour l’édition électronique par Alexis Douchin (2018). Deuxième édition électronique Archives nationales (France) Pierrefitte-sur-Seine 2018 1 https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_001870 Cet instrument de recherche a été encodé en 2012 par l’entreprise Numen dans le cadre du chantier de dématérialisation des instruments de recherche des Archives nationales sur la base d’une DTD conforme à la DTD EAD (encoded archival description) et créée par le service de dématérialisation des instruments de recherche des Archives nationales. Il a été complété en 2018 par l’ajout de l’analyse de l’article 90AP/225. 2 Archives nationales (France) Préface Notre époque est volontiers portée vers une recherche de l’histoire totale, autrement dit vers une compréhension du passé appréhendé sous les différents aspects qu’a pu avoir, pour les hommes aux fonctions les plus diverses, la réalité vécue dans la complexité du temps qui passe. Analyse des structures autant que récit du déroulement, compréhension des mutations sur le long terme autant qu’appréhension d’un quotidien à l’échelle des individus et des familles, tout cela relève d’une documentation historique dont les grandes séries, quantifiables ou non, procurent le moyen en laissant à l’historien le soin des relations et des comparaisons. Un chartrier comme celui de Saint-Fargeau donne à l’étude du passé l’échelle des destinées humaines. Résultat archivistique de l’activité d’un groupe d’hommes au sein d’une cellule bien définie de la société politique et de la vie économique, de telles archives unissent, avec la même unité de mesure, les phénomènes dont la diversité a formé le présent des hommes avant d’être leur histoire. Tout y est, depuis l’exploitation des terres jusqu’à l’administration de la justice, depuis la structure des familles jusqu’aux carrières individuelles. Dans un même cadre géographique, voici les générations qui se succèdent. Les talents aussi, depuis celui des administrateurs jusqu’à celui des écrivains. De tels fonds d’archives sont irremplaçables. Il est heureux que notre temps prenne de plus en plus vivement conscience de la vie que recèlent ces documents. Un fonds d’archives, ce n’est ni le décor d’une bibliothèque ni le trésor que l’on cache au fond des coffres. Traiter un chartrier comme on traite un meuble, c’est oublier que le meuble est fait pour assister la vie quotidienne et que le chartrier est fait pour assister la mémoire des siècles. Les documents que nous ont transmis nos prédécesseurs ne retrouvent leur vie que par le travail de ceux qui les mettent en œuvre. Mises à la disposition des historiens par des mesures aussi sages que celle qui nous vaut de parcourir aujourd’hui le chartrier de Saint-Fargeau, les archives jouent et joueront leur rôle dans la connaissance que nous aurons de nous-mêmes à travers notre passé. La sauvegarde des archives privées, ce n’est donc pas seulement le maintien en leur état matériel de ces documents qui, par le témoignage dont ils sont chargés, concourent à notre patrimoine historique commun. C’est aussi en faire le matériau d’une œuvre vivante. C’est dire combien nous saurons gré à Mlle Yvonne Lanhers d’avoir livré aux chercheurs cet indispensable instrument de travail qu’est un inventaire. Grâce à elle, le chartrier de Saint-Fargeau entre dans l’arsenal de l’historien. Il y demeurera, vivant, tant que les hommes s’interrogeront sur ce qu’ils sont. Jean FAVIER, directeur général des Archives de France. 3 Archives nationales (France) INTRODUCTION Référence 90AP/1-90AP/225, 4MI/1 et 4MI/9 Niveau de description fonds Intitulé Archives du château de Saint-Fargeau (XIVe-XIXe siècles) Date(s) extrême(s) XIVe-XIXe siècle Nom du producteur • Le Peletier (famille) • Bourbon, Suzanne de (1473-1531 ; comtesse de Roussillon) Importance matérielle et support 223 cartons (90AP/1-90AP/225) et 2 bobines de microfilm (4MI/1 et 4MI/9) ; 31 mètres linéaires. Localisation physique Pierrefitte-sur-Seine Conditions d'accès Communication libre, selon les modalités en vigueur aux Archives nationales. Conditions d'utilisation Reproduction soumise à l’autorisation des ayants-droit. DESCRIPTION Présentation du contenu Le chartrier couvre sept siècles, du XIIIe au XXe, avec des alternatives d’abondance et de pénurie documentaires, qu’il s’agisse de papiers personnels ou domaniaux. À titre d’exemple, la Grande Mademoiselle n’a pas laissé à Saint-Fargeau d’archives personnelles, mais nous sommes assez bien renseignés sur la gestion de la seigneurie par son conseil. Certains types de documents retiennent l’attention. 1.Les comptes. - Ceux de la seigneurie de Puisaye commencent en 1385 et les derniers comptes domaniaux datent de 1965, avec d’importantes lacunes cependant : entre 1417 et 1459, pendant l’administration du cardinal de Bar et des Montferrat, alors que la seigneurie était engagée à Georges de La Trémoille ; entre 1570 et 1751 (peut-être faut-il y voir le résultat de l’incendie qui ravagea la ville et le château en 1751). L’importance de ces documents n’est plus à prouver. À titre d’exemple, les comptes barrois font revivre l’extraordinaire activité qui régnait autour de Robert et de Yolande et que nous connaissons bien par ailleurs : baillis, sergents, messagers sillonnaient les routes entre Bar, Paris, Saint-Fargeau, Montargis, Sens pour porter des lettres, répondre aux exigences des procédures, au Châtelet, au Parlement, devant le bailli de Sens, pour rencontrer le duc ou la duchesse, signer des contrats, faire des démarches en vue d’achat de forteresses ou de terres, pour transporter de l’argent. Dans un autre ordre, on peut suivre pendant six cents ans le travail des maçons et des charpentiers qui n’ont cessé de construire et de réparer murs et toitures du château. A partir de 1543 et jusqu’en 1574, est conservée une série de comptes de la dépense ordinaire et extraordinaire des seigneurs eux-mêmes : Nicolas d’Anjou et Gabrielle de Mareuil, Renée d’Anjou et François de Bourbon-Mont- 4 Archives nationales (France) pensier. Ils révèlent le menu détail de la vie quotidienne : nourriture, vêtements, voyages, chevaux, maladies, cadeaux sont les principaux postes et chaque journée est vue et signée par l’un ou l’autre seigneur ou le receveur. Les sommes reçues sont comptabilisées au début de chaque mois avec mention de leur origine. Le chartrier de Saint-Fargeau, conserve aussi des comptes particuliers à certaines seigneuries, Perreuse, Toucy, etc., et d’autres étrangers à la Puisaye, qui faisaient partie des archives de terres ayant appartenu momentanément aux seigneurs de Saint-Fargeau, telles Courtenay, Corvol-d’Embernart, Marcy, Dammartin, Sévérac, etc. Ces comptes remontent le plus souvent au XVe siècle. 2.Les procédures. - Il n’y eut pas de seigneur sans procès, mais Nicolas d’Anjou fut renommé pour son caractère procédurier ; les liasses de procédure conservées ici en témoignent et permettraient une étude inédite des familles de Rambures, d’Arpajon, de La Trémoille, de Boulainvilliers, de Polignac, pour ne citer que les principales. Au XVIIe siècle, la Grande Mademoiselle sera en procès avec Marc Poulet, fermier de la seigneurie de Septfonds et collecteur des tailles à Saint-Fargeau, procès qui durera un demi-siècle et dont le dossier est considérable. En outre, le plus ancien registre des assises tenues par le bailli de Puisaye date de 1393 ; trois sont conservés pour le XVe siècle et quelques registres de greffe pour les XVIe et XVIIe siècles. Les dossiers de procédure civile et criminelle sont abondants entre 1491 et 1590. 3.La correspondance. - Tous les seigneurs ont laissé un dossier de correspondance, plus ou moins copieux, mais souvent d’un intérêt historique certain, telle la lettre du comte de Saint-Pol à Antoine de Chabannes du 20 septembre 1472 ou celle de Louis XII à Jean de Chabannes à propos de son mariage avec Jeanne de France. La correspondance reçue par François de Bourbon-Montpensier est remarquable par sa masse : les membres de sa famille, les agents qui administrent ses seigneuries, les procureurs et les avocats qui défendent ses causes, les gens de la cour qui lui envoient les dernières nouvelles, ses vassaux de Mirebeau et des environs, qui lui doivent le service armé, les parlementaires et les officiers du Dauphiné qui le tiennent au courant des événements survenus dans son gouvernement, toutes ces lettres, entre 1576 et 1588, constituent une imposante documentation qui n’a pas été explorée. Bien que moins riche, la correspondance reçue par les Le Peletier et les Anisson est intéressante et apporterait souvent des précisions sur des événements et des décisions politiques des XVIIe et XVIIIe siècles. 4.Les papiers publics. - Michel-Robert Le Peletier des Forts déposa au château qu’il venait d’acquérir des dossiers venant probablement de son aïeul, Louis Le Peletier qui avait été commis de Charles de Beauclerc, ce qui explique la présence de copies et de minutes de lettres de Henri IV, de lettres adressées à Villeroy et de lettres, rapports, mémoires, pamphlets se rapportant au règne de Louis XIII ; il convient de signaler une correspondance entre Michel de Morgues, aumônier de Marie de Médicis, Charles de Beauclerc et Louis Le Peletier et une autre entre Michel Le Tellier et Louis Le Peletier. Parmi les papiers de Michel Le Peletier de Souzy, il convient de remarquer les archives trouvées au château de Heidelberg lors de sa prise en 1693 et remises dès 1694, en partie du moins, par M. Desmarêts, capitaine du régiment de Picardie, à Le Peletier qui était alors directeur des fortifications.