Agriculture à La Chapelle d’Armentières Magazine municipal - N° 114 - Octobre 2013

L’Agriculture à La Chapelle d’Armentières

« Une ville à la campagne », c’est l’expression qui Avec 8200 habitants aujourd’hui et une superficie d’un revient le plus souvent et assez spontanément à l’es- peu plus de 1000 hectares, La Chapelle d’Armentières prit quand on veut définir l’image de notre commune ! offre, en effet, le paysage d’une petite ville avec un gros Et c’est parfaitement justifié ! noyau déjà bien urbanisé et plusieurs autres quartiers plus ou moins importants en dehors de ce noyau cen- 1 tral, séparés par de vastes étendues agricoles qui se confondent dans cette urbanisation en expansion pro- gressive mais encore inachevée. (photo 1)

Si nous connaissons bien notre petite ville dans ses acti- vités et son fonctionnement urbain, écoles, commerces, associations avec leurs activités et leurs évènements, églises, équipements sportifs, etc...nous connaissons beaucoup moins bien ce “monde agricole” qui nous entoure et fait partie de notre environnement quotidien.

Qu’y-a-t-il derrière ces champs et ces fermes? Quelle est leur importance économique? Quel regard portent nos concitoyens des champs sur notre ville et quelles sont leurs préoccupations ? C’est un peu à toutes ces questions que cet article tente de répondre, sans avoir l’ambition de dresser un inventaire exhaustif du secteur  2 agricole chapellois. 

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mais au niveau du siège des exploitations agricoles ; correspondent bien aux exploitations dont le siège est or, comme très souvent, le domaine d’une exploitation effectivement situé sur le territoire de notre commune. agricole s’étend sur 2 voire plusieurs communes, si on (photos 2 et 3) totalise la SAU (Surface Agricole Utile) des exploitations Toutes ces exploitations sont assez bien réparties sur d’une commune, on n’obtient pas forcément la superficie le territoire, du quartier de l’Armée au hameau de Wez- exacte cultivée de cette commune. Et c’est notamment le Macquart, en passant par la rue Omer ollivier, la rue cas pour la Chapelle d’Armentières dont les exploitations Vigneron et l’avenue Kennedy. sont souvent réparties sur Bois-Grenier, Ennetières ou Erquinghem s/. Quels types d’exploitations ? Cela étant, par différents recoupements, on peut cepen- Pour la DRAAF, les exploitations de notre commune dant affirmer que la SAU totale de La Chapelle d’Armen- appartiennent à la catégorie « moyennes et grandes tières se situe aux environs de 550 hectares. Dans ces cultures ». conditions, l’espace consacré à l’agriculture représente La taille des exploitations en SAU va de 25 hectares pour encore 55% du terrritoire de notre commune. « Encore la plus petite, à 150 hectares pour la plus grande, en pré- » ou « seulement » diraient certains, si l’on considère cisant bien pour cette dernière qu’elle est organisée en que cette part atteignait au moins 80% voici 20 ans ! La GAEC (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun) Chapelle d’Armentières s’urbanise, c’est un fait ! de 4 agriculteurs. (photo 4) Combien d’exploitations agricoles ? 5 De 35 décomptées au recensement agricole de 1988, ce nombre est descendu à 14 au recensement de 2010 et elles ne sont plus que 10 aujourd’hui ! Ces données

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Seules 3 exploitations pratiquent encore l’élevage, avec chacune une spécialité : - un élevage laitier, avec 50 vaches laitières, chez M. Chombart. 37 Agriculture à La Chapelle d’Armentières Magazine municipal - N° 114 - Octobre 2013

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stocké soit à la coopérative locale « La Flandre », soit en Belgique, en vue de l’exportation. Il faut noter aussi que sur notre commune, certaines parcelles sont réservées à la production de semences avec, dans ce cas, un transit par la société chapelloise « Semences de » située rue Léon Beauchamp (ex Ringot). (photos moisson) • Le maïs : destiné à la nourriture animale, il est récolté soit vert, avec la tige complète, pour « l’ensilage » , une méthode de conservation du fourrage, soit sec, avec seu- lement l’épi, pour le grain utilisé soit dans l’alimentation animale aussi, soit dans l’industrie agro-alimentaire. - un élevage bovin pour la viande, l’élevage Fremaut- (photos ensilage du maïs) Delannoy, qui totalise 300 bovins (vaches, veaux, génisses, • La pomme de terre : elle est désormais cultivée en taureaux, taurillons) dont 80 vaches « allaitantes » (c’est- grande partie pour l’industrie de transformation, Mc Cain à-dire que le lait de ces vaches sert uniquement à l’ali- notamment, avec laquelle les agriculteurs travaillent sur mentation des veaux). contrats. (photos arrachage des pommes de terre) - une « maternité » de porcelets, avec 100 truies, chez • La betterave à sucre : arrachée à partir de la mi-sep- M. Wattelle. tembre jusqu’en décembre, elle apparaît dans notre Il faut mentionner aussi une exploitation qui fabrique paysage sous la forme de gros amoncellements blancs encore le « beurre de ferme » et le vend au détail, mais au bord des champs jusqu’à son transport vers les dont la production est réalisée hors de la commune. sucreries de Lillers ou d’Escaudoeuvres. (arrachage des (photo 5) betteraves) • La pomme : 8 variétés aux noms très « british » sauf On trouve essentiellement trois cultures sur notre com- une sont produites dans le verger de M. Messean : disco- mune : le blé, les pommes de terre et le maïs, avec une very, elstar, ingrid, boskoop, jonagold, onagored, idared part prédominante pour le blé qui représente souvent et « pirouette » ! On ne s’imagine pas toutes ces fantai- 50% des surfaces cultivées, voire plus. Mais on y trouve sies sémantiques quand on croque une pomme ! Mais aussi des betteraves à sucre, des féverolles, de l’orge, nous devenons des consommateurs déconnectés de la du colza et des légumes de « plein champ » comme les nature en exigeant toujours plus des pommes bien cali- haricots verts, les oignons, les courgettes ou les choux brées et bien esthétiques avec une jolie robe ! Les autres de Bruxelles, ainsi que de l’herbe pour l’élevage, bien sûr. sont condamnées au pressoir ! (photos 6 à 8) Enfin, plus original, on y trouve aussi un verger de pommes dans le secteur de « l’Armée », rue des Acquets. 2) Concernant l’élevage Toutes ces cultures ou élevages requièrent un savoir- faire particulier. Mais d’une manière générale, chaque • Les vaches laitières : nourries en prairies ou en sta- exploitation organise son emblavement annuel à partir bulation chez M. Chombart, selon les saisons, elles font d’une culture dominante, céréales ou pommes de terre, l’objet de contrôles sanitaires et vétérinaires très stricts et répartit les autres cultures en fonction des impératifs de la part des organismes de l’Etat en charge de la PAC agronomiques de l’assolement qui consiste à établir une (Politique Agricole Commune). Le lait approvisionne une rotation ou succession de cultures sur une même par- laiterie belge et il est donc exporté ! À noter que les celle au fil du temps. bâtiments d’élevage ont dû être mis aux normes, ce qui a représenté un gros investissement et une lourde charge Quelques caractéristiques particulières pour l’exploitant, malgré la subvention d’accompagne- ment ; ces normes ont notamment pour effet de suppri- mer tout rejet d’effluent d’élevage dans le réseau public 1) Concernant les cultures des eaux pluviales, grâce à la construction de plan- • Le blé : dans les exploitations d’élevage, il est sou- chers béton dans les étables et raccordés par conduites vent utilisé pour la nourriture des animaux, sinon il est étanches à des cuves à vidanger. 38 Magazine municipal - N° 114 - Octobre 2013 Agriculture à La Chapelle d’Armentières

Scènes de moisson

Arrachage de pommes de terre

• Les porcelets : ils sont élevés chez M. Wattelle jusqu’à « Au panier vert » à ; cette coopérative 25kg et partent ensuite à l’engraissement à l’extérieur, regroupe 28 agriculteurs. Le ¼ de la production porcine faute de place suffisante à La Chapelle d’Armentières, est écoulé via cette coopérative, où M. Wattelle est tenu tout en restant sous le contrôle du GAEC dont M. Wattelle d’investir également beaucoup de temps (environ 4 fait partie ; 2000 porcelets sont produits chaque année. matinées/semaine). (photos 9-10) M. Wattelle pratique la vente directe via la coopérative 39 Agriculture à La Chapelle d’Armentières Magazine municipal - N° 114 - Octobre 2013

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Maïs en herbe en mai Maïs en herbe en juin

Récolte et ensilage du maïs

Ces porcelets sont obtenus avec 100 truies (la norme dir les locaux de son élevage d’une superficie supplé- moyenne en France, c’est 180 à 200) qui font l’objet d’un mentaire de 25%, sans aucune compensation financière, suivi très attentif et d’une alimentation « pilotée » par ce qui s’est forcément répercuté sur son prix de revient, ordinateur : chaque truie, en effet, porte une puce élec- d’où un nouvel équilibre économique à trouver. tronique et lorsqu’elle se dirige vers la mangeoire, elle est automatiquement reconnue et reçoit « sa » ration • Les bovins pour la viande : avec 2 races, la moitié alimentaire qui peut varier suivant son état de santé et en charolaise et l’autre moitié en « blanc bleue »(cette de gestation. (photo 11) Lorsqu’elle est sur le point de seconde race est plus récente et provient de croisements mettre bas, l’ordinateur commande l’ouverture d’une région Pas de Calais / Belgique). Les veaux nés à grille qui permet de la diriger vers la «maternité por- la ferme sont nourris au lait de leur mère pendant 3 à 4 cine». À noter aussi que pour respecter les normes PAC mois, puis sont mis à l’engraissement soit en pâturages et en particulier la norme récente « bien être » pour les et en stabulation selon la saison et la météo. (photos 12 animaux d’élevage, par exemple, M. Wattelle a dû agran- à 15) La période des vélages dure 8 mois, d’octobre à 40 Magazine municipal - N° 114 - Octobre 2013 Agriculture à La Chapelle d’Armentières

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mai. Les bovins mâle sont vendus à 2,5/3 ans et 5 ans maxi pour les femelles.Tous ces bovins « à viande » sont destinés aux boucheries artisanales (dont celles de notre commune) ; 4 bovins sont livrés aux abattoirs régionaux chaque semaine. (photos 16) 16 L’exploitation respecte scrupuleusement un cahier des charges de référencement qui constitue en quelque sorte une charte de bonne pratique d’élevage.

De nombreux contrôles sont pratiqués : • à la ferme : pour le respect de la charte (2 fois par an) et qui portent sur l’état de propreté des bâtiments, la surface de vie réservée aux bêtes et les interventions 41 Agriculture à La Chapelle d’Armentières Magazine municipal - N° 114 - Octobre 2013

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vétérinaires, en particulier, qui font l’objet d’un enregis- trement systématique. (photos 17) • à la ferme encore : par les services vétérinaires de l’Etat et de façon inopinée, afin de vérifier la confor- mité aux règles d’hygiène et sanitaires de la « PAC » de l’Union Européenne. (photo 18) • à l’abattoir, enfin : pour vérifier, entre autres, la pro- preté de l’animal (qui fait l’objet d’une note , et donc, le 19 cas échéant, d’un malus pouvant aller jusqu’au refus de Exemple d’un rapport d’analyse de sol l’animal!) Tout cela fait dire à M. Fremaut que « les animaux sont plus contrôlés que les gens ! » - l’analyse de sol des différentes parcelles homogènes de l’exploitation, avec diagnostic et préconisations sur 4 années (photo 19) Les questions liées à l’environnement - l’analyse des reliquats d’azote minéral pour chaque parcelle également (photo 20) Ces analyses permettent ensuite d’adapter de manière 1) L’utilisation des engrais très précise la quantité d’amendements et d’engrais suf- fisante pour (QSP) les besoins de la culture prévue sur la • Tous les agriculteurs sont engagés dans une démarche parcelle concernée. dite « d’agriculture raisonnée », c’est-à-dire la moins Ces apports de fertilisants font, en outre, également consommatrice possible en produits « intrants », cela l’objet de contrôles continus des services de l’Etat dans dans un souci d’optimisation aussi bien agronomique le cadre de la PAC. qu’environnemental et écononomique. Cela se concré- • En faisant des apports plus importants de fumier et tise par des pratiques rigoureuses, avec par exemple de compost, certains agriculteurs arrivent également pour M. Bocquet : 42 Magazine municipal - N° 114 - Octobre 2013 Agriculture à La Chapelle d’Armentières

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20 Exemple d’un rapport d’analyse de reliquats d’azote minéral 23 à limiter ainsi l’utilisation d’engrais chimiques (à noter qu’un fournisseur à fabrique du compost à partir des déchets verts récoltés sur la métropole lilloise à ) quasi au m2, de l’épandage n’est pas possible sur le terri- • Enfin, l’apport de ces engrais chimiques qui restent toire de La Chapelle d’Armentières, vu la taille trop petite indispensables pour obtenir des rendements corrects est des parcelles cultivées) cantonné sur le printemps. - la recherche d’efficacité mais sans gaspillage ne serait-ce qu’en raison du coût élevé des produits phyto- 2) L’utilisation des produits phytosanitaires sanitaires - de nombreux contrôles « PAC », avec des pénalités • Les mêmes préoccupations pour une démarche dissuasives sur les primes PAC en cas d’infraction «d’agriculture raisonnée» prévalent pour l’usage le plus - le souci d’application des traitements uniquement en limité possible de ces produits communément appelés bonnes périodes, sans vent notamment «pesticides» par le grand public. - le suivi d’une formation spécifique avec la délivrance Cela se concrétise notamment par : d’un certificat d’agrément dont la présentation est obli- - l’emploi de produits qui sont tous homologués et pour gatoire pour l’achat des produits la plupart des agriculteurs, par un suivi et l’assistance - l’aménagement aux normes requises d’un local conseil d’un « technicien de culture » réservé au stockage des produits phytosanitaires et à - le traitement par un matériel d’épandage performant leurs emballages vides dans l’exploitation (photos 21 à 23) (en précisant que le recours au GPS pour l’optimisation, 43 Agriculture à La Chapelle d’Armentières Magazine municipal - N° 114 - Octobre 2013

L’Agriculture à La Chapelle d’Armentières suite

Les questions liées au foncier agricole

Entre 2006 et 2010, 327000 hectares de terres agricoles ont disparu en France du fait de l’urbanisation essen- Hors des exploitations, l’agriculture à La Chapelle tiellement. Et dans notre seule région, le Nord-Pas de d’Armentières, ce sont aussi 2 sociétés importantes Calais, l’agriculture a perdu 35000 hectares, soit 3,5% pour notre commune et directement liées à ce secteur de sa surface entre 1990 et 2010 ! Notre commune de La économique : Chapelle d’Armentières n’échappe pas à cette tendance - la coopérative « La Flandre » ! On comprend mieux, du coup, la très forte inquiétude - la société « Semences de France » (ex Ringot) de tous nos agriculteurs chapellois qui craignent de voir leur outil de travail gravement bridé et leurs pers- pectives de développement, ou plus simplement de pérennisation, sévèrement contrariées à moyen et long « La Flandre » terme.

Indépendamment de l’équilibre économique de l’ex- poitation directement lié à cet espace foncier, il faut savoir que cet espace est également indispensable au bon fonctionnement « technique » de l’exploitation pour réaliser un assolement des cultures correct (dans le cas des pommes de terre, par exemple, l’idéal serait d’avoir une rotation sur 6 ans alors qu’on en est déjà réduit à 4 au maximum et plus souvent à 3 !). Or, un assolement correct, c’est aussi la garantie d’avoir des cultures plus résistantes et donc moins consommatrices d’engrais et de produits phytosanitaires ! La protection de l’environ- nement dans l’agriculture passe donc aussi par le main- tien d’un espace foncier agricole important.

Une autre obligation ayant une incidence sur le foncier pour les éleveurs est méconnue du grand public : le fumier et les effluents d’élevage doivent faire l’objet d’un plan d’épandage régulièrement contrôlé par les ser- vices de l’Etat. Ce plan impose de disposer de terrains agricoles en superficie suffisante dans le périmètre de Remorque de blé avant l’exploitation concernée, sachant que cet épandage est le déchargement soumis à contraintes, comme le respect de distances d’éloignement suffisantes par rapport aux habitations La coopérative La Flandre est créée en 1933, voici donc ou aux cours d’eau de toutes natures (rivières, becques, 80 ans, pour vendre les blés collectés et stockés par fossés...). La diminution importante de la SAU d’une l’intermédiaire des négociants agissant en tant que exploitation peut donc entraîner la réduction de son prestataires de service pour la coopérative, aucune cheptel, et à l’extrême son interdiction. construction de silo n’était alors envisagée. En 1983, La Flandre absorbe la coopérative Flandre- Enfin, l’urbanisation ne doit pas se traduire par un Lys qui regroupait les silos de Armentières, Bailleul, émiettement trop grand des parcelles à cultiver. Plus Fleurbaix, , et , le silo d’Armen- les parcelles sont petites, en effet, ou d’une géométrie tières étant déplacé sur notre commune en 1986 compliquée, plus le coût de revient de leurs cultures est élevé (plus d’intrants et plus de temps d’intervention humaine et matérielle). 44 Magazine municipal - N° 114 - Octobre 2013 Agriculture à La Chapelle d’Armentières

Aujourd’hui, La Flandre, dont le siège est à , c’est : • une effectif de 100 personnes • 30 centres répartis de l’agglomération Lilloise jusqu’à Boulogne en passant par Dunkerque et Saint-Omer • 200 000 Tonnes de capacité totale Déchargement de stockage ; la capacité du silo de La Silo de stockage du blé Chapelle d’Armentières est de 10 000 Tonnes • 2500 adhérents ( agriculteurs et éle- veurs ) et Tiers Non associés ( Clubs hippiques, mairies, particuliers … • 75 millions d’euros de Chiffre d’affaire

Dirigée par un conseil d’administration de 16 membres, tous originaires de la profession, cette coopérative assure principalement des prestations de collecte et de stockage pour ses adhérents et c’est près de 54% de son chiffre d’affaire aujourd’hui. Mais La Flandre a diversifié ses prestations au fil du temps et elle développe aussi tement auprès des particuliers toute une gamme de désormais de nombreuses prestations d’approvisionne- produits pour les jardins et c’est l’une des raisons qui ment et de services, dans les produits phytosanitaires, l’ont amenée à construire un nouveau bâtiment en bor- les engrais, l’alimentation animale et les semences. dure de l’avenue Kennedy dans notre commune. La Flandre commercialise également maintenant direc- 45 Agriculture à La Chapelle d’Armentières Magazine municipal - N° 114 - Octobre 2013

L’Agriculture à La Chapelle d’Armentières suite

Profitons en pour faire un peu d’histoire ! En 1920, Kléber RINGOT, né le 3 novembre 1893, succède à son père Jules RINGOT à la tête du commerce de pailles, fourrages et aliments pour chevaux à et il s’installe à La Chapelle d’Armentières en 1921. Il cède l’affaire au bout de 5 ans et monte un bureau de com- merce de semences à . Puis revient à La Chapelle d’Armentières où il installe, rue Léon Beauchamp, une des toutes premières stations françaises de triage de semences sélectionnées.

Dans les années 1935-1939, la société RINGOT est concessionnaire exclusif pour la France de l’Institut Svalöf-créateur suédois de célèbres variétés d’orge, de blé et d’avoine de printemps- et de la société allemande Von Kameke Streckentin, créateur de plants de la pomme de terre « Parmassia » destinée aux féculeries. Avec de tels produits, RINGOT se développe rapidement. Pour plus d’informations sur cette coopérative, consulter Puis, la guerre éclate ! Kléber RINGOT, déjà titulaire de le site « www.laflandre.fr » la Croix de guerre 1914-1918, s’engage dans l’Organi- sation Civile et Militaire (OCM), l’un des grands mouve- ments de la Résistance. Membre du comité clandestin «La Voix du Nord», il est arrêté le 9 septembre 1943, déporté en janvier 1944 et décède au camp d’Oranien- burg le 15 avril 1945, à 51 ans. Sans enfant, c’est son

beau-frère, André Demonchaux, qui reprend les rênes de La société « Semences de France » l’entreprise dont le développement ne s’arrêtera plus et accompagnera toutes les grandes évolutions du secteur Tous les chapellois connaissent «les établissements céréalier en général! RINGOT», situés rue Léon Beauchamp et qui font partie En 1970, RINGOT est repris par l’UNCAC (Union de l’histoire de la commune depuis 1920… Nationale des Coopératives Agricoles Céréalières), et à

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la suite d’autres regroupements, se retrouve intégrée période d’hiver. dans le groupe SIGMA puis INVIVO que nous connais- Enfin, bien qu’elle ne soit pas directement dépendante sons aujourd’hui. Avec, entre temps, la création en 1991 de l’agriculture locale, il faut souligner que la société de la société « Semences de France » détenue à 68% Semences de France a besoin d’un environnement agri- par INVIVO et à 32% par 48 coopératives françaises. Son cole, non seulement pour son image, mais surtout pour siège administratif est situé à La Chapelle d’Armentières. les nombreuses opérations de marketing qu’elle réalise, Leader historique en distribution de semences de avec des « portes ouvertes » et des « démonstrations » céréales à paille et protéagineux, Semences de France, dans les cultures en périphérie du site, opérations abso- 2ème semencier français en chiffre d’affaires, com- lument indispensables à son développement. mercialise également des semences hybrides (maïs, tournesols, colzas, orges…) ainsi que des semences Pour plus d’informations sur cette société, consulter le fourragères, au travers d’équipes sécialisées. site « www.semencesdefrance.com »

- Chiffre d’affaires (CA) : 115 Millions d’€ - 91 salariés au 31 mars 2013 Conclusion - 3 équipes de commercialisation spécialisées (céréales Cette description rapide du monde agricole qui nous à paille / hybrides / fourragères et gazons) entoure dans notre commune, avec la variété de ses - 14 % du CA consacré à la Recherche et au paysages, de son activité économique, ses cultures, Développement dans le secteur des semences. ses élevages, contribuera, c’est mon souhait, à mieux Semences de France s’approvisionne en céréales et le comprendre et, je l’espère, à mieux en percevoir graines dans toute la France. Ces graines arrivent à La toute l’importance pour notre économie locale et notre Chapelle d’Armentières où elles sont nettoyées, triées, environnement. testées et conditionnées, pour expédition à 80% sur Mais derrière ces exploitations et ces entreprises, il y a le marché français. Précisons aussi que Semences de surtout des hommes et des femmes! France est fournisseur de la coopérative «La Flandre» Des hommes et des femmes qui, dans les exploita- dont elle n’est donc pas du tout concurrente. tions, partagent une même passion, celle de la terre et/ou des animaux! Ce sont de vrais chefs d’entreprise Le pic d’activité de l’entreprise a lieu entre le 15 juin : ils ont beaucoup de soucis et de contraintes d’ordre et le 15 septembre, avec l’emploi de nombreux saison- météorologique, administratif et financier, ils travaillent niers. Et un important programme de maintenance des beaucoup, mais ils ont la satisfaction de l’indépendance installations et des outils de production a lieu pendant la (même si elle est relative) et de la liberté d’agir. Mais par dessus tout, ils sont motivés par «un amour du métier» chevillé au corps ! On partage aussi ce même «amour du métier» à «La Flandre» ou chez «Semences de France», sans doute en raison du sentiment plus ou moins conscient de travailler pour une noble cause, celle de nourrir les hommes !

Commune rurale à l’origine et pendant très longtemps, La Chapelle d’Armentières est maintenant devenue une petite ville qui se transforme et s’urbanise, en grignotant peu à peu son espace rural. Les agriculteurs s’en inquiètent pour leur avenir ! Les chapellois doivent en prendre conscience ! L’agriculture est une grande richesse pour la France. Elle est aussi une vraie chance pour la Chapelle d’Armentières !

Ils doivent également prendre conscience que les agri- 47 Agriculture à La Chapelle d’Armentières Magazine municipal - N° 114 - Octobre 2013

L’Agriculture à La Chapelle d’Armentières suite

culteurs «ne font pas n’importe quoi» en matière de traitement des sols avec les engrais, et de traitement des cultures avec les produits phytosanitaires, contrai- rement aux clichés trop souvent répandus dans les médias ! Parmi les nombreuses compétences que requiert aujourd’hui le métier d’agriculteur ou celui d’éleveur, la maîtrise des techniques agronomiques de protection de Semis l’environnement en fait partie. Ils ont, en tous cas, beau- coup plus de respect pour l’environnement que certains de nos concitoyens, encore nombreux, qui jettent sans vergogne leurs déchets, bouteilles, canettes le long des Champ de féveroles champs en bordure de l’autoroute ou dans les fossés qui bordent les champs, voire à l’entrée des champs !

Francis Vangasse Conseiller délégué communication

Blé en herbes

chevaux en prairie à la Vesée

Stockage du blé à La Flandre

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L’Agriculture en images

Paysage de campagne

Arrachage des betteraves

Protection des berges de la rivière des Layes

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