Commune de Thégra Notes d'enjeux en vue de l'élaboration du PLU Paysage Contexte géographique

La commune de Thégra est située à mi-chemin entre et les vallées de la Dordogne et de la Cère sur les terrains argileux du jurassique moyen qui bordent la marge est du causse central et prennent localement le nom de Limargue. Ces terrains meubles sont façonnés par de petits bassins versants dont l'exutoire se situe au sud de la commune. Le bassin versant dessiné par le ruisseau de Thégra et ses affluents (ruisseau de Nougayrol, ruisseau de Trigoussou.) occupent le centre de la commune et se jettent dans l'Alzou à Lavergne. A l'ouest, le chevelu du ruisseau de la Bourine rejoint l'Alzou aux portes de Gramat.

Au nord est, l'effet conjugué de l'érosion et de la tectonique a généré une plateforme en dégageant les terrains du domérien. Il en résulte une plaine large dans laquelle prend place entre autres le village voisin de . Elle est bordée au sud par plus de 50m de formations meubles couronnées d'une corniche calcaire boisée. Ce versant présente une topographie très accidentée et constitue une forme paysagère à la fois remarquable et unique dans le département. Les entités paysagères en présence 1 – le Limargue : successions d'ondulations, creux et croupes dessinés par les multiples ruisseaux qui jalonnent le territoire de Thégra. 1a - Les reliefs sont occupés par les noiseraies, des champs de céréales ou des boisements de châtaigniers. Ils s'agit de points dominants de la commune (350 à 400m) qui permettent des vues lointaines au sud (causse de Gramat) et vers l'est (contreforts ségaliens).

1b - Les inflexions sont occupées par les prairies et pâtures à bovins, elles portent une végétation hygrophile symbolisée par le peuplier colonisé de gui. Le secteur se caractérise également par une importante desserte viaire ainsi que par un maillage bocager encore bien lisible.

Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine du – Philippe GISCLARD, ABF- Christine GLAISE, ITPE – novembre 2009 2 – La plaine de Padirac : large plaine dominée au sud par 50m de terrains argileux. C'est le domaine de l'élevage ovin montrant une alternance entre les cultures céréalières et les pâtures. La présence d'un bocage « mureté » laisse deviner la proximité du causse. Le bâti montre d'ailleurs un caractère plus caussenard tant par les matériaux utilisés et par les formes.

Patrimoine paysager Les terrains du Limargue forment toujours des paysages atypiques qui contrastent fortement avec le causse tout proche : omni-présence des eaux de surface, topographie mouvementée, caractère verdoyant, végétation silicicole. Ils offrent de plus des sols relativement fertiles qui permettent une grande diversité de cultures. Au-delà des atouts que se partagent les communes du Limargue, les paysages de Thégra sont remarquables pour : - le paysage contrasté des reliefs du domérien (argiles) sur la plaine de Padirac - le bocage toujours prégnant pour son intérêt paysager, écologique et pour le caractère intimiste qu'il confère aux paysages de Thégra - les fonds de vallées humides - les arbres emblématiques des milieux acides et humides : pommiers, peupliers, châtaigniers.

Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine du Lot – Philippe GISCLARD, ABF- Christine GLAISE, ITPE – novembre 2009 Sites et formes urbaines Urbanisation du territoire communal Le mode d'urbanisation diffère selon qu'on se situe dans le Limargue ou dans la plaine de Padirac. Côté Limargue, les noyaux d'habitat sont nombreux : soit ils ont colonisé les croupes en balcon sur les vallons (Pech d'Alan, Miquial, Montbillet, Prouziers, Goudounet, Trémoulet...) soit ils se positionnent sur un point haut du plateau juste au dessus du départ d'une combe (Gaule, le Pech) de Thégra et le hameau de Falguières sont les seules implantations en fond de vallée. L'habitat de la plaine de Padirac est plus diffus, il prend la forme d'un corps de ferme isolé (Mas del prat) et de deux hameaux : Bouleyrac, Ventoulou.

Formes urbaines héritées Bourg de Thégra Le site du Thégra est une zone de convergence de cours d'eau : en effet le ruisseau de Thégra reçoit un affluent tous les 500m à hauteur du village. Thégra occupe un pied de coteau exposé sud, les constructions se tiennent en dehors du fond de vallée. Le réseau viaire montre une forme particulière : il détoure le château (ancienne fortification ?) et jouxte un vaste espace public plus ou moins cruciforme traversé par la route départementale qui suit la pente du coteau. La route détermine au sud-est 4 à 5 îlots plantés de grands bâtiments isolés les uns des autres mais confrontant la rue. Ces unités sont d'ailleurs caractérisées par une architecture de clôtures et portails. Au nord ouest, on observe des unités bâties mitoyennes, posées sur un parcellaire plus exigu, qui frontalisent l'espace public. Les développements récents du village se sont greffés au nord du bourg sur les pentes d'exposition sud : Pech d'Alan, Miqual, St Jean. Il semblent que les quartiers au nord-ouest de la route départementale concentrent les services et le trafic, tandis que le sud-est a conservé son calme et son caractère patrimonial. Le cimetière marque fortement l'entrée nord du village et constitue un motif urbain important. L'entrée sud ne bébéficie pas d'une telle mise en scène et mériterait un valorisation. La forme du bourg doit être mise en relation avec l'histoire du village dont l'étude PLU ne peut fair e abstraction.

Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine du Lot – Philippe GISCLARD, ABF- Christine GLAISE, ITPE – novembre 2009 Gaule La hameau est logé dans le départ d'une combe en limite nord de la commune non loin de l'accès à Thégra,de l'accès à la plaine de Padirac et de l' accès à Miers. Il s'organise autour d'une voie publique qui boucle en reliant divers corps de ferme. Sur site, le chemin qui a présidé à la forme du village n'est plus lisible.

Trémoulet Village implanté au sommet d'un coteau au dessus du ruisseau de Il est séparé de Pezals, le hameau le plus proche par une petite combe. Les constructions des deux hameaux se structurent également autour d'une voirie bouclante qu'elles confrontent directement par leur pignons ou leurs façades..

Patrimoine urbain repéré • cimetière de Thégra en tant que motif urbain identitaire • forme urbaine du village de Thégra et son réseau viaire • organisation des villages et hameaux sur un réseau viaire bouclant • architecture de clôture et portail dans le village

Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine du Lot – Philippe GISCLARD, ABF- Christine GLAISE, ITPE – novembre 2009 Architecture Typologie d'habitat traditionnel A Thégra, le bâti traditionnel peut montrer, selon les villages, un caractère tantôt caussenard, tantôt limarguais Maison à simple épaisseur et rez-de-chaussée Volume d'habitation en rez-de- chaussée avec grange-étable attenante. L'emprise au sol est un rectangle très allongé. Le bâti comporte une toiture à 2 eaux et forte pente (>100%), parfois pourvue d'une demi- croupe en pignon.La toiture peut Ventoulou Bourg de thégra comporter des lucarnes dans l'alignement des ouvertures de la façade. L'implantation est en limite du domaine public.

Maison à un niveau et à simple épaisseur Type de volume un peu moins répandu qu'ailleurs. Mêmes caractéristique que la maison à rez-de-chaussée avec un niveau.

Trémoulet Gaule

Maison à double épaisseur et à un étage typologie correspondant plutôt aux maisons du bourg de Thégra. Sur un volume aux proportions plus proches du cube, toiture à forte pente et à 4 eaux, mansardée ou non, pouvant être dotée de lucarnes.

Patrimoine architectural repéré • édifices publics de Thégra : école, mairie, ancienne école congrégationnelle • pigeonnier en surplomb de la route de Padirac (RD 14) • nombreuses croix sur tout le territoire communal

Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine du Lot – Philippe GISCLARD, ABF- Christine GLAISE, ITPE – novembre 2009 Les enjeux Enjeux de développement du territoire

1 – Le patrimoine paysager est remarquable par sa variété, interessant par son échelle. Il constitue l'atout numéro un de la commune. Son devenir est intimement lié à celui de l'activité agricole encore très vivace sur la commune. L'enjeu de conservation du paysage repose entièrement sur la pérennité des exploitations et le maintien d'une diversité des productions agricoles.

2 – la poursuite du développement harmonieux et raisonné du bourg sur le pied de coteau nord : l'intégration des nouveaux quartiers au tissu urbain historique, le respect des perspectives sur le village, la caractère naturel des fonds de combe, une réflexion sur les déplacements et le fonctionnement du village, la prise en compte des exploitations agricoles proches, sont autant de facteurs à prendre en compte pour le développement ultérieur du bourg.

3 – le positionnement de la commune par rapport aux grands sites proches (Padirac, , Vallée de la Dordogne, Gramat...), ses atouts patrimoniaux, son statut de commune support du trafic lié au tourisme, nécessitent un débat sur le rôle de Thégra dans l'économie touristique locale. La mise en valeur des espaces et équipements publics, une démarche d'accueil des touristes dans le village, le besoin de faire découvrir le patrimoine communal sont autant de réponses possibles à l'enjeu touristique.

4 – L'omniprésence de l'eau sur la commune se manifeste sous différentes formes : fontaines, sources, lacs, ruisseaux, ce qui contraste fortement avec le caractère caussenard des communes riveraines. L'eau revêt aussi une importante valeur écologique : raréfaction de la ressource, écosystèmes particuliers générés par sa présence (marais, fonds de vallées humides...), patrimoine induit tels que les ouvrages de franchissement, de captage, les moulins.... C'est aussi un patrimoine menacé par les activités humaines, agricoles ou par la pression foncière. Le projet d'aménagement et de développement durable de Thégra ne peut se concevoir sans la prise en compte de cette ressource d'Intérêt Général.

Sources de documentation www.culture.gouv.fr/documentation/memoire www.patrimoine-lot.com

Dictionnaire des communes du Lot par L combarieu

Le Lot vers 1850 : monographies communales par les collecteurs des contributions directes.

Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine du Lot – Philippe GISCLARD, ABF- Christine GLAISE, ITPE – novembre 2009 Repérage des éléments remarquables

Edifices publics remarquables Le dictionnaire des communes du Lot par L. Combarieu nous apprend que la commune était dotée de 2 écoles à la fin du 19ème siècle : 1 école laïque de garçons ainsi qu'une école congrégationnelle de filles au bourg.

Ecole congrégationnelle ? Ancienne mairie Mairie actuelle

Patrimoine cultuel L'église et sa crypte sont classées monument historique depuis le 9 mars 1923. Le cimetière comporte un tombeau et une croix du 15ème siècle classés depuis 1923.

Eglise St Barthélémy (monument classé) Croix à l'extrémité du Croix à l'entrée nord du bourg de Thégra cimetière

Patrimoine lié à l'eau La commune comptait deux moulins à farine au 19ème siècle positionnés sur le ruisseau de Thégra (non localisés). L'abondance des ruisseaux et des sources sur le territoire communal a généré de nombreux petits ouvrages de captege de l'eau.

Font St Jean Font Grande

Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine du Lot – Philippe GISCLARD, ABF- Christine GLAISE, ITPE – novembre 2009 Château

Château reconstruit au 15ème siècle sur la base d'un édifice plus ancien. Fortement remanié au 18ème siècle. Monument historique inscrit depuis le 29 juin 1960.

Patrimoine archéologique : pas de site archéologiques localisés connus à ce jour sur la commune.

Sources de documentation www.culture.gouv.fr/documentation/memoire www.patrimoine-lot.com

Dictionnaire des communes du Lot par L combarieu

Le Lot vers 1850 : monographies communales par les collecteurs des contributions directes.

Chateaux, manoirs et logis, le Lot – Association Promotion Patrimoine – Editions Patrimoines et medias - 1993

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