LA SACRISTIE, vue extérieure Les photos sont de H. LARVOR - 22 CALLAC AVANT-PROPOS

Ceci n'est pas un ouvrage d'érudition. Si l'on voulait y chercher quelque qualité, l'auteur souhaiterait qu'on lui reconnût un peu de simplicité. Telle qu'elle est, cette étude est le fruit de quelques causeries aux enfants pen- dant un certain mois de Marie à Bulat. Qu'on ne s'étonne donc pas de ses lacunes : on ne dit rien des célèbres cloches de Bulat (le bourdon pèse deux tonnes et demi : Kloc'h bras Bulat en Brall !...), rien ou presque de ses fontaines, de ses calvaires, de ses vieux manoirs, etc... Il ne s'agit vraiment que de «Miettes». La description du sanctuaire de N.-D. de Bulat a été publiée par l'abbé Daniel en 1864. L'histoire du pèlerinage est l'objet de l'intéressante monographie de M. le chanoine Le Men, alors curé de Callac et qui devint curé de ; elle parut en 1912. D'autre part, M. Louis Fournier, docteur ès lettres, a fait éditer en 1934 une monographie géographique de la commune. Ces ouvrages sérieux sont actuellement introuvables en librairie. Il y aurait encore beaucoup à dire sur Bulat-Pestivien, sur son passé, son pré- sent, voire son avenir. Espérons que d'autres, plus ambitieux, se laisseront tenter par l'ampleur et la richesse du sujet, et d'abord que ne tarde pas trop la parution du résultat des enquêtes effectuées en 1967 et 1968 par une équipe de jeunes diplô- més des Beaux-Arts pour le compte du Ministère des Affaires Culturelles. Quoi qu'il en soit, voici ces « Miettes d'Histoire et de Légendes »... pour servir Dieu et Notre-Dame. Bulat-Pestivien, le 11 mai 1971 Abbé Le Tirrand, recteur de Bulat I — LES ORIGINES Bulat-Pestivien, à 10 km de Callac, son chef-lieu de canton, à 22 km de Guingamp, a une superficie de 31 km 23 et compte, d'après le recensement de 1975, 658 habitants. Autrefois, la paroisse de Bulat s'appelait Pestivien : ce n'est qu'en 1876 - il y a un peu plusde cent ans - que la commune fut autorisée à changer de nom et à s'appeler Bulat-Pestivien dans les actes publics et officiels.

«Au noyau de la Bretagne», là où viennent se souder les trois chaînes de montagnes (Le Ménez, les Montagnes Noires et les Monts d'Arrée), il est situé au centre de la zone dite «des collines». Avec sa multitude de mamelons arrondis (le point culminant atteint 309 mètres au signal de Kernec'h-Stanke, tandis que le célèbre Ménez-Bré n'a que 302 mètres) ; avec ses vallées, ses étangs, ses cours d'eau poissonneux, collectés par le Guer (ou Léguer) qui va à la Manche, l'Hière, affluent de l'Aulne, qui se jette dans la rade de Brest, et le Blavet qui coule vers l'Océan Atlantique, au centre donc de dispersion des eaux ; avec ses forêts aux arbres plusieurs fois centenaires (le chêne de Tronjoly mesure 15 m. de circonférence), avec ses vieux moulins ruinés et abandonnés, ses anciens manoirs démantelés, ses chapelles, ses fontaines sacrées, ses 11 calvaires, Bulat a de quoi attirer et séduire les touristes. Mais il y a ici de quoi émerveiller l'âme plus encore que les yeux : Bulat ne serait pas Bulat sans le sanctuaire et le pèlerinage en l'honneur de Notre-Dame.

Quel sanctuaire ou quel pèlerinage en chrétienté n'a sa querelle des origines ? Bulat n'échappe pas à ces discussions sans issue où l'on tente de faire le partage entre la légende et l'histoire. Ce qui est certain, c'est qu'au XII siècle, au moment où commence l'histoire de N.-D. de Bulat, il n'y avait rien au bourg actuel : ni église, ni cimetière, ni école, ni sans doute maison d'habitation. C'était un simple plateau, à 270 m. d'altitude, peut-être envahi par les landes. Ce qui comptait, dans la région, c'était l'église St Blaise, fondée par les seigneurs du Bodillio, et surtout le château féodal de Pestivien, forteresse dans les marécages : le nom de Pestivien vient, dit-on, de Penn-Stivien, la tête (ou le bout) des sources ou des étangs. Il était bâti près du village qui porte encore le nom de «Château», au fond d'une énorme cuvette dominée de toutes parts par les sommets où se dressent de sombres et fan- tastiques blocs de granit : Eur c'hastel bras a zo e Kreizig koadou Maël, Ha dour don tro war dro, ha pep korn eun toural (Barzas Breiz) Le baron de Pestivien était très riche : à part les terres possédées par le seigneur de Coatgourden et celui de Bodillio et quelques manoirs épars, il était propriétaire de presque tout ce qui est aujourd'hui Bulat-Pestivien, et possédait en outre des terres à Maël, à , Saint-Servais et . Imprimatur : 6 juin 1971 H. Gloaguen, v. g. Dépôt légal : 2 Trimestre 1977 — Imprimerie ANGER et C — Guingamp

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