OPERA EN TROIS ACTES 2r0OVUÉTl,Ue ^ CA

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Crédit local de France pour une plus large diffusion de l'art lyrique en France SOMMAIRE

Alliance Opéras a décidé d'apporter son concours Distribution 3 à la production de Madame l'Archiduc Argument 4 de Réflexion pour une mise en scène 6 avec les villes de De la direction d'acteurs Saint-Etienne, Marseille, Nancy et Tours. à la chorégraphie 8 Propos du chef d'orchestre 9 De telles initiatives permettent à un plus large public l'accès Analyse par Jean-Luc Perrot à un spectacle de qualité et favorisent le rayonnement Jacques Offenbach 10 de l'art lyrique. Madame l'Archiduc : faire rire et divertir 12

Décidés à mettre en œuvre tous les moyens en leur pouvoir Autour du compositeur 14 pour la diffusion du patrimoine lyrique Les interprètes 16

le Crédit Local de France, Air Inter, France 3, au sein d'Alliance Opéras

contribuent à faire vivre la décentralisation par leur soutien aux villes chaque fois que quatre théâtres ou plus s'accordent sur une coproduction. me ïArchiduc

Opéra-bouffe en 3 actes DISTRIBUTION : de Jacques OFFENBACH Direction musicale : Bruno POINDEFERT Livret d'Albert M1LLAUD Mise en scène et costumes : Frédéric PINEAU Direction d'acteurs et chorégraphie : Bernard PISANI Jeudi 1", vendredi 2, Décors : Alexandre HEYRAUD Lumières : Jean-François VACHER-A VELIN E samedi 3 avril à 20 h 30, dimanche 4 avril 1993 à 15 h Marietta : Gaëlle MECHALY Grand Théâtre de la M.C.C. L'Archiduc Ernest : Maurice SIEYES Giletti : Eric VIGNAU „ Coproduction nouvelle Fortunato : Bernard PISANI du Centre de Création Lyrique, Musicale Le Comte de Castelardo : Hervé HENNEQUIN et Chorégraphique de Saint-Etienne La Comtesse de Castelardo : Mireille DEGUY et de l'Opéra de Marseille. L'Hôte : Alain TERRAT Avec le concours Le Duc de Pontefiascone : Yves COUDRAY de l'Association "Alliance Opéras". Le Comte de Bonaventura : Claude ROBITAILLE Bonardo : Eric PEREZ Le Marquis de Frangipano : Oscar MANCINO Ricardo : Richard LAHADY Beppino, un ministre : Christophe ROSSETI Le premier dragon, un ministre : Eric CHOR1ER Giacometta : Claire MUTHUON Ministres : Dominique ROSSIGNOL et Pascal WINTZNER Un curé, un garçonnet noir, des figurants... Nouvel Orchestre de Saint-Etienne Directeur musical : Patrick FOURNILLIER Chœurs Lyriques de Saint-Etienne Chef des chœurs, chef de chant : Pierre CALMEL Maîtrise du Centre de Création Lyrique, Musicale et Chorégraphique de Saint-Etienne Direction : Dany MALESCOURT Régisseur général, régisseur des chœurs : Gérard PLAIDEAU Répétiteur/régisseur : Serge DEBIEVRE Assistant de régie chargé des chœurs et de la figuration, assistant à la mise en scène et à la chorégraphie : Madeleine PLAIDEAU Décors réalisés dans les Ateliers de la M.C.C. de Saint-Etienne. Costumes réalisés en collaboration avec l'Atelier de couture de l'Opéra de Marseille. •

Editions Musicopy.

La soirée du Ie' avril, dont le bénéfice sera reversé à l'Association Aides Loire Haute-Loire pour la lutte contre le sida est parrainée par la Ville de Saint-Etienne, la Maison de la Culture et de la Communication de Saint-Etienne, le Rotary Club et le Lions Club. ARGUMENT

I

Le duché de Parme, en 1830. On y conspire ferme, les ministres d'aujourd'hui pouvant devenir les conspirateurs de demain et vice-versa. La politique n'empêche pas Giletti et Marietta, un gar- çon et une servante d'auberge de se marier. Le comte de Castelardo, qui conspire contre l'Archiduc, passe avec sa jeune femme à l'auberge. Lorsque celle-ci est cer- née par le petit capitaine Fortunato et ses dragons, Giletti et Marietta acceptent pour 10 000 écus de se faire passer pour le comte et la comtesse de Castelardo. Ils sont arrêtés et consignés à demeure au château M

ACTE II

Giletti et Marietta rencontrent les conspirateurs, qui expliquent à Giletti qu'il doit éliminer l'Archiduc, mais ils essaient de fuir à l'arrivée de ce dernier. L'Archiduc Ernest, qui se vante d'être le plus original des archiducs, après avoir d'abord condamné les conjurés, est séduit par la beauté de Marietta. Il abdique en faveur de celle-ci, qui nomme nouveaux ministres les conspirateurs, ce qui ne lais- se aux ministres en place que la possibilité de devenir conspirateurs à leur tour •

ACTE III

Fortunato a fort à faire pour exécuter les ordres de la nouvelle souveraine, qui veut empêcher l'entreprenant Ernest de pénétrer la nuit dans sa chambre. Lors d'une tentative manquée, l'archiduc ne sauve sa tête qu'en révélant son identité à Fortunato, qui le laisse s'échapper et fait à son tour la cour à la pseudo-comtesse. Heureusement Giletti surgit ; il avait été envoyé comme ambassadeur à Naples avec comme lettre - cachetée ! - de créance, le texte suivant : "Retenez cet andouille le plus longtemps possible". L'Archiduc, qui a décidé de conspirer contre Marietta, a rencontré à l'auberge une ravissante jeune femme - la vraie comtesse. 11 reprend la couronne, donne 10 000 écus à Marietta et Giletti (qui achèteront l'auberge) et envoie le comte à Naples avec la même lettre de créance, recachetée. H Anna Judie, Marietta dans Madame l'Archiduc (création). RÉFLEXION POUR UNE MISE EN SCÈNE

éduisant mais délicat de porter à la scène un ouvrage lyrique, fut-il d'Offenbach, resté à tort depuis des années au fond des tiroirs d'un édi- Steur. Séduisant car dès la première écoute de la partition pour piano de Madame l'Archiduc, on reste sous le charme de pages musicales en tous points délicieuses. Délicat car après avoir remanié le livret, avec la pré- cieuse complicité de Bernard Pisani, j'ai voulu propo- ser aux spectateurs une vision personnelle de cet opéra-bouffe mais sans aucune interprétation singulière afin qu'ils puissent découvrir avec le plus grand plaisir cette "nouvelle" œuvre. Suite étourdissante d'images colorées et lumineuses, tour à tour charmantes, bondissantes et poétiques, la mise en scène, oubliant un temps tout alibi intellectuel et tous effets ordinaires de transposition, repose essen- tiellement sur le jeu de : ses acteurs amusés, ses décors d'Italie fantoche, ses costumes historico-loufoques et ses truculentes chorégraphies. ... L'ensemble nous plonge ici dans l'univers d'un des- sin animé ... Un grand dessin animé lyrique B

Frédéric PINEAU Maquette costume F. Pineau. Un Conspirateur. Maquette costume F. Pineau. L'Archiduc Ernest, acte 11. orter trois chapeaux dans un même spectacle est une "aventure" délicate qui, ici, devient une exaltation de chaque instant. Et je m'inquiétais pourtant... PComment assurer la direction d'acteurs sans trop déborder sur la mise en scène ? La réponse me fut donnée dès ma première séance de travail avec Frédé- ric Pineau. Une même approche nous unissait quant au style et à l'esprit que nous souhaitions donner à la réalisation de cet ouvrage. Une belle complicité était née, confirmant ainsi notre collaboration. Diriger de jeunes artistes à l'instinct déjà assuré, les voir progresser et s'affirmer au fur et à mesure des répétitions, douter (souvent) et se passionner (sans cesse) est un perpétuel émerveillement. Une belle leçon d'humilité aussi lorsque, parfois, la fraîcheur prend le pas sur le "métier"... En ce qui concerne la partie chorégraphique, je me suis amusé avec les lignes, les courbes et les formes géométriques, favorisant ainsi le dessin sans toutefois négliger le percutant ni la tonicité de cet ouvrage très injustement oublié et qui n'a d'autre message que le rêve et le divertissement •

Bernard PISANI PROPOS DU CHEF D'ORCHESTRE

l y a plus de cinquante ans que l'opéra-bouffe M adame l'Archi- duc n'a pas été donné sur scène, malgré les grands succès obte- nus auparavant. Sans vouloir attacher systématiquement une Itrès grande valeur aux "fonds de tiroirs" exhumés, je trouve très intéressant de pouvoir aborder une œuvre avec un œil et une oreille "vierges", qui n'ont pas été influencés par des interprétations antérieures. Ni les chanteurs, ni le public, ni moi-même n'avons de références auditives, et l'on est bien aise ainsi de ne pas s'encom- brer de "traditions" parfois bien lourdes à assumer, voire à subir. J'ai donc choisi d'aborder cette partition sans a priori et même sans recherche personnelle préliminaire, afin de construire une interpré- tation sur un travail en équipe, l'ouvrage s'élaborant peu à peu au cours des répétitions. Cette démarche est très exceptionnelle lorsque l'on sait le temps de préparation très important que nous demande naturellement un ouvrage lyrique avant même la premiè- re répétition. Mais je dirais qu'elle a été conditionnée également par un autre facteur : l'absence de matériel d'orchestre ! Comme pour beaucoup d'ouvrages de ce type, il n'a jamais existé de telle partition : le chef se contente d'avoir un piano-chant où, comme parfois pour Mada- me l'Archiduc, aucun détail d'orchestration n'est indiqué. C'est une véritable découverte lors des premières répétitions d'orchestre. Il faut alors s'adapter et l'interprétation cohérente ne peut alors se dessiner que progressivement et in situ. Ceci demande une grande flexibilité de la part du chef et des inter- prètes qui doivent peu à peu moduler leurs tempi et leur vision générale de l'ouvrage, au gré des secrets de la partition un à un dévoilés. Comme pour Feydeau, certaines situations peuvent paraître désuètes et tout à fait anachroniques. Au premier degré, les ressorts drama- tiques et musicaux restent toujours les mêmes, mais ils doivent être considérés en quelque sorte comme des passages obligés qui donnent en définitive à ce type d'ouvrages leurs lettres de noblesse en leur permettant d'atteindre un véritable classicisme. Ce classicisme permet d'ailleurs de transcender la banalité admise de certaines situations musicales et dramatiques, le tout devant rester ici au service de l'amuse- ment, de la distraction et du bon goût B Bruno POINDEFERT

ì JACQUES OFFENBACH (1819-1880)

ous prétexte que sa musique est légère et riante, qu'il a plus cherché à divertir qu'à émouvoir, Offenbach reste injuste- ment méconnu et bien peu nombreuses sont les études Ssérieuses menées à son sujet. Il est plus valorisant pour le musicologue de se pencher sur un organum de Pérotin, les dernières sonates de Beethoven, ou Répons de Boulez que de consacrer une quelconque attention à ces bouffonneries bourgeoises d'un Second Empire décadent. Le mode tragique, ou intellectuel, acquiert rapi- dement ses lettres de noblesse, mais le rire, surtout quand il s'appuie sur les ficelles connues du quiproquo, du travestissement, du mari trompé, - bref, tout ce qui fait les recettes d'un théâtre que l'on nomme théâtre du boulevard - porte peu à l'analyse introspective. Pour un compositeur comme Offenbach, qui plus est se trouve cou- pable d'avoir gagné de l'argent avec ce que d'aucuns appellent trop vite des balivernes, une petite biographie sommaire doit suffire, et le mépris d'une caste de musicologues, ou leur condescendance trop vite acquise, occulte la véritable personnalité d'un compositeur fécond et inventif ( 1 ). Il n'est pas né Jakob Eberst à Offenbach-sur-le-Main en 1821, mais Jakob Offenbach, à Cologne, le 20 juin 1819 (2). Très vite, l'enfant est attiré par la musique et son père, chantre à la synagogue, lui donne quelques rudiments de violon. Ses prédispositions s'affirment et amènent ses parents à envisager des études plus sérieuses. Tro- quant son prénom de Jakob contre celui de Jacques, nous le retrou- vons au en 1833 dans la classe de Vaslin (violoncelle). Trop peu discipliné pour suivre l'enseignement rigou- reux qui était dispensé dans la noble institution encore placée sous l'autorité de Chérubini, il quitte le Conservatoire l'année suivante, non sans avoir réalisé d'énormes progrès instrumentaux qui lui valent d'être admis au sein de l'orchestre de l'Opéra-Comique : de la fosse, il découvre ainsi les oeuvres d'Adam, Aubert, Halévy et Ambroise Thomas. Dès 1839, il mène une double carrière de compositeur et de violon- celliste virtuose. Ne lit-on pas dans L'Artiste de 1843 : "Il sera le Liszt du violoncelle, ou bien, mieux, il l'est déjà "? Des tournées de concert l'amènent à fréquenter les "grands" de l'époque ; à Londres, il rencontre Mendelssohn et le violoniste Joachim ; à L'obscur fils de chanteur de synagogue s'était transfor- Cologne, il côtoie Franz Liszt ; les salles de Ham- mé en un personnage riche et célèbre. Jalousé parfois. bourg, de Dusseldorf, l'applaudissent, mais il revient à A Etretat, Offenbach s'était fait construire avec les Paris : succès mondain, concerts de salon (3) ; pour- bénéfices de ses spectacles une immense villa qu'il tant, c'est la scène qui l'attire. Par l'entremise d'un avait baptisée "Orphée". Chacune des pièces portait ami, Arsène Houssaye, Offenbach devient directeur le titre d'une opérette, jusqu'à la chambre même, qui musical de la Comédie Française. Peu à peu, à côté de prenait pour nom "La Grande Duchesse". Lorsque réussites musicales, soit en tant qu'interprète, soit en cette maison brûla en 1861, Offenbach, jamais avare tant que compositeur, il commence le début d'une d'un bon mot, se fit apporter un fauteuil dans le jar- carrière "administrative" qui va faire de lui un déci- din, et, regardant l'incendie qui consumait son bien, deur et un organisateur hors pair (4). déclara : "le spectacle me coûte assez cher, je veux en Or, quand un certain Florimond Rongé, plus connu profiter". Sous cet aspect frivole et léger dans lequel il sous le pseudonyme d'Hervé, offre à Offenbach, en excellait, Offenbach cultivait également un art plus 1855, la scène du théâtre des Folies Nouvelles pour y soutenu, qui lui valut d'entrer dès 1860 à l'Opéra avec faire représenter sa première véritable opérette, un ballet (Papillons) et plusieurs fois à l'Opéra- Oyayaye ou la Reine des Iles, (une fantaisie abracada- Comique ( , Robinson Crusoe •.. ). brante), Hervé, que l'on doit en fait considérer La guerre de 1870 met fin à une période de grandes comme le créateur de ces pièces bouffonnes qui œuvres et de grands succès. Quoique naturalisé fran- allaient faire la délectation du Second Empire, ne se çais depuis 1860 (mais affublé d'un incroyable accent doute pas qu'il fait là la courte échelle à un rival dan- dont il ne se départira jamais), Offenbach est attaqué gereux. Offenbach, qui voit large, s'achète alors son pour ses origines allemandes (et peut-être juives). Il propre théâtre, les "Bouffes-Parisiens", et fait coïnci- quitte Paris avec sa femme et ses enfants pour n'y der, en fin stratège, les premières représentations des revenir qu'un an plus tard. Lorsqu'il reprend la com- Deux Aveugles avec la première Exposition Universel- position en 1872, la réflexion a fait son chemin. le, laquelle draine à Paris un public considérable : la Meilhac et Halévy, les librettistes complices, tra- salle ne désemplit pas, son nom est sur toutes les vaillent pour d'autres, sur qui les regards se tournent lèvres. désormais : Lecocq, Bizet. On chipote sa réussite, on Cette consécration du public aurait pu n'être qu'un met en doute son talent. A-t-il jamais réussi à feu de paille sans lendemains, mais Offenbach sut l'Opéra ? Les commentateurs, et ce, post mortem, l'exploiter habilement : d'abord, en donnant à ce jusqu'à la victoire de 14/18, appuient volontiers le public, pendant près de quinze ans, des spectacles trait : Offenbach était le chantre du Second Empire, drôles et renouvelés (Orphée aux Enfers, La Belle Hélè- certes, il faut l'admettre ; mais le Second Empire ne, La Vie Parisienne, La Grande Duchesse de Gérol- mort, Offenbach ne doit-il pas s'éteindre avec lui ? stein, La Périchole, , ...). Ensuite, en Pourtant, les chiffres sont là : La Fille du Tambour- décentralisant ses spectacles, envoyant sa troupe Major (1879) a fait plus de représentations qu'Orphée répandre sa musique à travers la France entière aux Enfers ; Madame l'Archiduc (1874) deux fois plus (Lyon, Marseille...) mais aussi à l'étranger (Berlin, que Geneviève de Brabant (1859). Devenu directeur Londres), il sut fidéliser autour de son nom un public. du Théâtre de la Gaieté-Lyrique (1872), il est en Cette façon de ridiculiser par le rire les puissants de proie à des crises de goutte, et ses mélodies prennent ce monde (rois, militaires), de déformer l'Antiquité parfois un tour angoissé. Ses rivaux affirment que, lui et d'abîmer les conventions avec esprit, plut au si prolixe auparavant, s'essouffle. Autrefois on l'imi- peuple, aux bourgeois, aux gaudins des boulevards et tait. Maintenant, il s'imite lui-même. Une tournée Offenbach devint la coqueluche d'une haute société aux Etats-Unis (1876), à Philadelphie, les triomphes qui, dans un Second Empire prospère, ne cherchait de (1878) et La Fille du Tambour- qu'à s'amuser. Major (1879) apportent un peu de baume au cœur du vieux musicien. Mais une partition, une dernière, On trouve aussi quelques effets (sorte d'allitération) d'un genre nouveau, occupe sans relâche sa table de lorsque, par exemple, il s'agit d'imiter la guimbarde et travail : celle des Contes d'Hoffmann. Offenbach ne la vielle ("Zing, zing, zing, zing, zing, zing, la, la" Acte put en achever l'orchestration, mais laissa ce chef- II, scène 9) ou quelques inventions amusantes (créa- d'œuvre pour convaincre ses détracteurs. L'amuseur tion du verbe "polker") : (ou celui que l'on avait voulu réduire ainsi) s'était fait "Courant, riant, chantant, trottant, sautant, valsant, grave. polkant" (II, 10). L'aspect populaire est volontairement appuyé, notam- ment dans la bouche de Marietta, par des tournures MADAME L'ARCHIDUC : grammaticalement répréhensibles : FAIRE RIRE ET DIVERTIR "Où je vais, ¡'n'en savons rien, dame" (I, 3) "Quoi qu'y a ?" (II, 9) Avec Madame l'Archiduc (1874), Offenbach revient à ou un franc-parler fleurant bon la province : un genre et une formule qui avaient fait autrefois son "Je lui ai flanqué une torgnole" (II, 9). succès. Les réactions xénophobes, attisées par la guer- Les rimes ne risquent pas de concurrencer l'Acadé- re de 1870, n'avaient pas épargné le compositeur qui mie, les diminutatifs grotesques pleuvent ("Bibi", s'était trouvé ébranlé par la chute de l'Empire dont il pour "moi-même", 11, 6 ; "Nénest" pour "Ernest", II, caractérisait si bien l'esprit du divertissement. Aussi 9) et l'ensemble du texte pourrait paraître un débau- s'était-il essayé à des genres nouveaux, chage vulgaire de la langue, si les auteurs n'avaient (féerie), Le Voyage dans la Lune (sujet d'anticipation) pas eux-mêmes conscience de leurs facilités et ne pra- qui ne rencontrèrent pas auprès du public le succès tiquaient une sorte d'autodérision : escompté. Madame VArchiduc, opéra-bouffe en trois "Ah ! tant pis, je ris, je pouffe, [...] actes, reprenait les recettes assurées du rire, sur un livret qui accumulait satire des mœurs politiques, Oui, l'Archiduc tourne au vrai bouffe" situations bouffonnes, personnages ridicules, etc... (II, 10). Quoique le livret ne soit signé que du seul nom Tout est faux, tout est prétexte : "L'Archiduc" rime d'Albert Millaud (1844-1892), plus connu pour sa avec "stuc" (II, 10). Les auteurs osent afficher une contribution à Mam'zelle Nitouche, Offenbach insiste autosatisfaction qui annihile toute critique musicale : dans ses lettres sur une collaboration avec Ludovic "Et tous sur ce refrain pimpant Halévy. C'est sans doute ce qui explique la parenté de Et tous sur ce motif fringant Madame l'Archiduc avec les ouvrages bouffe d'avant [...] chantons" 1870. Il est permis de penser que Halévy suggéra per- (II, 111). sonnages et situations rocambolesques, tandis que Car la musique est toujours là pour rehausser le verbe Millaud mettait l'œuvre en forme. Une œuvre rapide- (quoique les scènes parlées soient longues et nom- ment troussée puisqu'Offenbach eut le livret en breuses), au point que, parfois, on est un peu gêné de poche en juin 1874, y travailla tout l'été à Biarritz et tant de grâces, de tant d'élégance, sur des phrases si suffisamment vite pour que la première eut lieu le 31 banales (valse de Marietta, "J'dormais là-haut", III, 3). octobre de la même année. Certes, les effets musicaux contribuent au rire, et la 11 est clair que le compositeur insista auprès de Mil- polka de l'arrestation (III, 3) en est un lumineux laud pour que le texte comportât quelques-unes de ces exemple : l'Archiduc qui, déguisé, a essayé de s'intro- onomatopées qui, par leur incongruité sonore, provo- duire dans la chambre de Marietta, tient à conserver quent immanquablement le rire : son incognito ; mais la nouvelle se répand comme "Je flaire un mic mac une traînée de poudre. La musique est alerte, les Ça me donne un vrai trac réparties fusent, les modulations par demi-ton ascen- Tout mon cœur fait tic-tac" (Acte I, scène 12). dant soulignent la surenchère verbale, et, au terme d'un crescendo digne de Rossini (mais n'est-ce pas ont tous fait justice du prétendu talent de l'amuseur officiel des Tuile- ries", in : G A BILLARD (Paul), La musique en France au XJX' siècle, une satire ?), le paroxysme est atteint sur le mot Tours, 1900. "silence", fortissimo par le tutti choeur et orchestre, Ou encore : "Offenbach offre l'un des exemples les plus prodigieux de surmonté d'un point d'orgue. la faveur qu'un artiste peut obtenir du public, même lorsqu'il ne res- Le sextuor de l'alphabet (II, 4) est également un pecte ni l'art, ni lui-même, ni ce public, et qu'il se borne à flatter les grand sommet de la partition : quelle finesse que ces instincts les plus grossiers de la foule. Ce musicien, chez lequel une certaine adresse de main ne saurait masquer une ignorance profonde notes perlées de soprano, contrepointées par l'énig- de l'art d'écrire, occupe cependant la scène depuis près de vingt-cinq matique message des conspirateurs ! Offenbach ne ans ; il s'est fait jouer sur dix théâtres de Paris, et a joui d'une vogue joue-t-il pas ici au petit Mozart ? que, sans exagération, on pourrait qualifier de scandaleuse.", in : FETIS (François-Joseph), Biographie Universelle des Musiciens, Paris. Pourtant, quelque chose a changé depuis 1870 dans l'écriture musicale d'Offenbach. Moins de citations, (2) Cf. l'acte de naissance de Jacques Offenbach, extrait des registres d'état-civil de la ville de Cologne, 1819, registre II, n°249. Publié moins de virtuosité (pas de vocalises dans Madame par : DECAUX (Alain), Offenbach, roi du Second Empire, Paris, 1966. L'Archiduc, et Marietta ne monte même pas au (3) Offenbach ne brillait pas dans les salons par son esprit ou ses contre-Ut, seulement au Si aigu, III, 3), mais plus de oeuvres : mais le plus souvent, par ses facéties : jouer du piano avec un polkas, et surtout, concession au goût du jour et à la doigt, offrir des caricatures musicales, etc... A l'orchestre de l'Opéra- mode, plus de valses. Comique, il s'était fait remarqué pour ne jouer qu'une note sur deux de la partition, laissant le soin à son voisin violoncelliste de jouer les Des valses brillantes et coquines, presque grivoises notes manquantes. ("Pas ça, pas ça", 111, 6) ou un rien nostalgiques (Duo (4) Souvent, il guidera ses librettistes, choisira ses chanteurs, réglera Fortunato/Marietta, III, 4). la mise en scène, dirigera l'orchestre. Comment, dès lors, ne pas évo- L'ensemble forme de toutes façons un cocktail savou- quer d'autres figures de l'art lyrique, de Lully à Wagner, qui, par leur reux, assorti de caractères burlesques, de travestisse- minutie et leur exigence, imposèrent leur style ? ments, de situations inversées (ministres/conspira- teurs), auquel le compositeur a imprimé quelques grands airs pleins de sa verve rythmique si caractéris- tique qui resteront gravés dans toutes les mémoires ("Un p'tit bonhomme", I, 12 ; "Original", II, 6). Un Archiduc de pacotille certes dans une Italie imaginai- re, des villageois, des ministres, des militaires qui ne sont que des marionnettes, un petit officier bourreau des coeurs tourné en dérision par une jolie Marietta dotée d'un grand bon sens paysan, mais un divertisse- ment alerte, varié, drôle, parfois tendre. Mais aussi une morale : les petites gens sont d'honnêtes gens. Mais aussi une autre morale : l'amour est le seul bien nécessaire sur cette terre. Un divertissement totale- ment réussi •

( 1 ) Nous donnons quelques exemples de ces critiques acerbes dont Offenbach était l'objet. "Nous parlons à regret dans ce livre, où nous avons eu à inscrire tant de noms purs et sacrés par le prestige de l'art et des luttes soutenues pour l'idéal, d'un genre qui a exercé tant de ravages dans les moeurs, empoisonné le goût public et avili tant de compositeurs [...] Offenbach a été le héros des beaux jours de l'Empi- re ; où sont maintenant les admirateurs d'Offenbach ? La province la plus arriérée ne sourit plus de ses parodies délirantes [...] les musiciens OFFENBACH CHEZ LUI

Tel est le paradoxe : l'amuseur, l'ordonnateur de la joie de vivre du Second Empire, ne se trouve véritablement heureux que dans son douillet appartement de la rue Laffitte, au milieu des siens. Certes, il s'est parfois laissé aller à de "coupables faiblesses". En 1868, à Cologne, il confiera à un ami, en un curieux jargon franco-alle- mand : - Ich habe nur Zwei - nein, drei Passionen, le cigare, la femme, und dann noch un peu le jeu ! L'un de ses confidents a rapporté : "Offenbach a beaucoup , aimé et encore davantage été aimé par les femmes les plus belles". Mais ces penchants éphémères du compositeur pour des silhouettes féminines n'eurent aucune influence sur sa vie et sur son oeuvre. Dans toute la vie d'Offenbach, il n'y eut réellement qu'une seule femme : la sienne. Elle s'appelait Herminie. Elle était espagnole. Elle l'ado- rait. 11 l'aimait de tout son cœur. Elle lui avait donné cinq beaux enfants ; il en était fou. La joie de sa jour- née, c'était le dîner pris en commun, à quoi il n'aurait manqué pour rien au monde. Dès le matin, 11, rue Laffitte, l'appartement du quatriè- me étage regorgeait. Sans arrêt, retentissait la sonnet- te. Herminie accueillait chacun avec le même doux sourire et casait les visiteurs, selon leur rang, dans le vestibule, le salon ou la salle à manger. Une règle d'or : ne jamais éconduire personne. Offenbach était au travail. Mais en même temps qu'il composait une mélodie ou orchestrait une ouverture, il recevait tous ceux qu'Herminie avait triés. Pour tous, l'accueil plaisant, le croassement de cœur : - Ach ! Fous voilà ! Il écoutait les requêtes, les suppliques, les doléances, les reproches. Il répondait - et continuait à écrire. Vingt ans plus tard, Halévy, considérant un manuscrit de son vieux collaborateur notera : "Je ne puis regarder cette partition de La Belle Hélène sans revoir Offenbach en train d'orchestrer devant le petit bureau de son cabinet rue Laffitte. Il écrivait, écrivait, écrivait - avec quelle rapidité ! - puis de temps en temps, pour chercher une harmonie, plaquait, de la main gauche, quelques accords sur le piano, pendant que la main droite courait toujours sur le papier. Ses enfants allaient et venaient autour de lui, criant, jouant, riant et chantant. Des amis, des collaborateurs arrivaient... Avec une entière liberté d'esprit, Offenbach, causait, bavardait, plaisantait... et la main droit allait tou- jours, toujours, toujours..." Parfois l'entourage s'apercevait du bruit incroyable qui régnait autour du compositeur. Chacun respec- tueusement, faisait silence, soudain. Alors Offenbach levait son nez busqué, agitait sa "longue figure de chèvre désolée", secouait la couronne de ses cheveux gris qui "tombaient en boucles indomptées sur ses épaules amaigries" et s'écriait : - Alors, quoi, che ne peux plus travailler si tout le monde se tait ! L'Avant-Scène Opéra n°66 (extraits) par Alain DECAUX de l'Académie Française \ E rES

ALEXANDRE HEYRAUD Décorateur. Né à Saint-Etienne en 1961, il fait toutes ses études à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts de sa ville natale, où il BRUNO POINDEFERT obtient en 1985 son diplôme Natio- Chef d'orchestre. nal Supérieur d'Expression Plastique. Bruno POINDEFERT est né à Paris Dès 1984, il crée son premier décor de en 1958. Il effectue ses études musi- théâtre pour Fando et lis de F. Arrabal cales au Conservatoire National de dans une mise en scène d'Alain Ter- Musique de Paris où il obtient sept rat pour la Compagnie Point Virgule. premiers prix, notamment dans les D'autres suivront : La Ménagerie de classes d'analyse, contrepoint, fugue Verre (T. Williams, mise en scène et direction d'orchestre. Pianiste et d'Alain Terrât) en 1987, Abdu Rimb trompettiste (élève de Roger Delmotte), (Serge Rivron) en janvier 1991. Par il mène parallèlement des études ailleurs, il réalise à la M.C.C. de Saint-Etienne, la mise en espace de scientifiques, puis musicologiques à National, les orchestres d'Ile de Fran- l'exposition Saint-Etienne - Barcelo- l'Université Paris IV Sorbonne où il ce, Toulouse, Lille, Lyon, Montpel- ne (1986), du colloque sur l'Imaginai- obtient une licence et une maîtrise de lier, Avignon, Cannes, Angers, musicologie. A ce titre il signe de Nancy, Clermont-Ferrand, Besançon re Numérique (avril 1987) et de nombreux articles dans des revues et Pasdeloup. Unique lauréat en 1987 Niveau 2, concert de musique spécialisées, en particulier dans du concours d'orchestre assistant contemporaine (1988). Parallèle- l'Avant-Scène Opéra. Reçu en cycle organisé par la Direction de la ment, Jean-Louis Pichon lui confie les de perfectionnement au Conservatoi- Musique (Ministère de la Culture), il décors de productions lyriques : Thérè- re National Supérieur de Musique de occupe de 1987 à 1989 le poste de se (Massenet) à Saint-Etienne, Karls- Paris dans la classe de Jean-Sébastien Directeur musical stagiaire des ruhe et Lodz en 1989, Faust (Gou- Béreau, Bruno POINDEFERT dirige orchestres régionaux. Il participe aux nod) en 1990 et Macbeth la saison de 1985 à 1987 de nombreux productions lyriques de la Salle dernière. En mai prochain, Alexandre concerts avec les différents orchestres Favart, donne une trentaine de HEYRAUD assurera la conception de cette école et assiste Gianfranco concerts par an avec les orchestres des décors de II Pirata de Bellini, mis Rivoli et Serge Baudo. Il travaille nationaux et régionaux français. En en scène par Jean-Louis Pichon à la également durant ces deux années février dernier, Bruno POINDEFERT M.C.C. de Saint-Etienne H sous la direction successive de grands a donné un concert à la tête de chefs prestigieux tels que L. Bern- l'Ensemble Orchestral de Paris, Salle stein, F. Ferrara, C. Bruck et F. Leit- Gaveau. Il est l'assistant de Patrick Fourmilier, Directeur musical de la ner au Mozarteum de Salzbourg. En Maison de la Culture et de la Com- 1986, Bruno POIINDEFERT est lau- munication de Saint-Etienne. En réat au concours international de mars dernier, Bruno Poindefert a diri- jeunes chefs d'orchestre de Besançon. gé Vol de nuit de Luigi Dallapiccola et Depuis il dirige la plupart des Erzsebet de Charles Chaynes • orchestres français : l'Orchestre

FREDERIC PINEAU ) et dans le théâtre (L'Œuvre au 1" Festival Massenet. En janvier der- Metteur en scène et costumier. noir de Marguerite Yourcenar, mise nier, à Saint-Etienne, il a signé la Ponctuée par une dizaine d'exposi- en scène par Jean-Marie Grenier, mise en scène, les décors et les cos- tions, la première préfacée par Erté, avec Jeanne Moreau, pour le Festival tumes de la comédie musicale La la dernière par Eve Ruggieri, la car- de Carpentras en 1991). C'est toute- Poule Noire de Manuel Rosenthal. rière de Frédéric PINEAU reste fois pour les scènes lyriques qu'il tra- Pour octobre 1993, Frédéric presque exclusivement tournée vers vaille le plus souvent : L'Enlèvement PINEAU dessinera les décors et les la création de décors, de costumes et au Sérail de Mozart et Lo Speziale de costumes du show Winds of the Gods, d'affiches. Les éditions Art-Moderne Haydn, mis en scène par Elisabeth mis en scène par Peter Jackson pour consacrent d'ailleurs à ses maquettes Navratil à l'Opéra Royal de Ver- le Luxor Hôtel à Las Vegas. Pour la une édition d'affiches et de cartes sailles en 1987 et au Théâtre de la saison prochaine, il imaginera entre postales. Il effectue des incursions Porte Saint-Martin à Paris, Parsifal de autres les décors et les costumes de dans le music-hall (The best little Wagner, à l'Opéra de Montpellier en Turandot de , mis Fanny et Violence mis en scène par 1989 et Cléopâtre de Massenet, mise en scène par Jean-Louis Pichon à la Peter Jackson pour Broadway en en scène par Guy Coutance pour le M.C.C. de Saint-Etienne H BERNARD PISANI l'Opéra de Lyon, dans une mise en Directeur d'acteurs, chorégraphe, scène de Louis Erlo et Alain Maratrat Fortunato. (enregistrement discographique Ex-danseur de l'Opéra de Paris, Pathé-Marconi/EMI, direction : John comédien, chanteur et metteur en Eliott Gardiner). Avant d'avoir inter- scène, Bernard PISANI interprète de prété Frick le Bottier dans La Vie nombreux succès de Jean Anouilh Parisienne à l'Opéra-Comique, Ber- sous la direction de l'auteur. Il incar- nard PISAN1 a mis en scène au GAELLE MECHA LY ne Bonaparte dans La Révolution Théâtre Mouffetard Quelques jours Soprano. Française de Boublil et Schòenberg au avant Pâques, de Michaël Wilcox Gaëlle MECHALY a suivi ses études Théâtre Mogador puis après quelques avec dans les rôles titres Hélène Duc musicales au Conservatoire National "aventures" de café-théâtre, il écrit, et Robert Manuel. Il crée à la M.C.C. de Région de Marseille. Elle suit aussi joue et met en scène un one-man de Saint-Etienne un récital Toute la des cours d'art lyrique et d'art drama- show délirant. Il monte Britannicus au musique en avant-première et le pré- tique. En 1992, elle est finaliste au nouveau Théâtre Mouffetard et joue sente par la suite à l'Opéra-Comique. concours international de piano de la Néron. A l'occasion d'un concert Ce récital fait actuellement l'objet Ville de Hyères et reçoit deux donné à Radio-France, Les Brigands d'une tournée internationale. En médailles d'or à l'unanimité, en d'Offenbach, Georges-François 1992, il a interprété à la M.C.C. de chant et en piano, au Grand Prix de Hirsch lui offre le rôle de Don Pedro Saint-Etienne le rôle de Don Pedro la Ville de Marseille. Depuis 1988, de Hinoyosa dans La Périchole mise de Hinoyosa dans La Périchole elle participe à plusieurs spectacles en scène par Jérôme Savary au d'Offenbach, et mis en scène et cho- lyriques dans la région Provence Théâtre des Champs-Elysées. Antoi- régraphié Irma la Douce, comédie Alpes Côte d'Azur : La Fille du Tam- ne Bourseiller l'engage et le dirige à musicale de Marguerite Monnot. Ber- bour Major, Les Femmes Savantes. l'Opéra de Nancy et Jean-Luc Boutté nard PISANI est Chevalier de Gaëlle MECHALY collabore aussi à récital de mélodies, au foyer de le met en scène dans La Vie Parisienne l'Ordre des Arts et des Lettres • plusieurs concerts : les jeunes espoirs l'Opéra de Marseille (récital dans le au Théâtre de Paris, Théâtre qu'il du lyrique (Virgin), les espoirs du cadre des concerts du Conservatoire) retrouve pour , lyrique français (FR3), les jeunes et interprété le rôle de Papagena dans sous la houlette de Jean-Michel chanteurs français (Association La Flûte Enchantée de Mozart. Gaëlle Ribes. Ce dernier lui confie la réalisa- Mario Del Monaco). Elle donne une MECHALY a interprété de nom- breux rôles du répertoire mozartien et tion de sa mise en scène à l'Opéra succession de récitals dans le cadre a opéré différentes incursions dans les Royal de Wallonie, à l'Opéra de d'associations privées. Dernièrement, oeuvres de Rossini et Puccini I Nancy et au Festival International Gaëlle MECHALY a participé à un Offenbach de Carpentras. Les plus grandes scènes lyriques de France et d'Europe accueillent Bernard PISA- NI : l'Opéra des Flandres (Anvers), l'Opéra de Lausanne et le Grand Théâtre de Genève où il retrouve son rôle fétiche d'Antonio Le Caissier dans Les Brigands. Une nouvelle pro- duction des Brigands est présentée par

MAURICE SIEYES Naples, au Théâtre Massimo de Baryton. Palerme et à l'Opéra Royal de Liège. Maurice SIEYES fait ses études musi- En 91/92 Maurice SIEYES s'est pro- cales au Conservatoire National duit dans : Le Baron Tzigane de JEAN-FRANÇOIS Sur la grand'route de Tchékhov et La Supérieur de Musique de Paris. Il Strauss au Capitole de Toulouse, La VACHER-AVELINE Princesse Turandot de Carlo Gozzi. En obtient en 1965 ses prix de Chant et Fille du Tambour-Major à Metz, La Eclairagiste. 1984, Jean-François VACHER- d'Art Lyrique. 11 a chanté dans Belle Hélène d'Offenbach à Bordeaux. Jean-François VACHER-AVELINE AVELINE est régisseur du Festival l'ensemble des théâtres français : La Il fut Don Andrès de Ribeira, le débute comme régisseur au festival International de France pour Dia- Belle Hélène et Orphée aux Enfers Vice-Roi dans La Périchole d'Offen- logues des Carmélites de Bernanos. En d'Offenbach à Strasbourg, Manon de bach en janvier 1992, Roberto-les- 1985 il assure la direction technique Massenet, Les Mamelles de Tirésias de Diams/La douceur dans Irma la Douce du Théâtre Tristan-Bernard, puis la Poulenc, La Traviata de Verdi, La de Marguerite Monnot en avril 1992 régie et la création lumière de Grande Duchesse de Gérolstein et Lajoie dans La Poule Noire de A.Q.C.H.E.B. de Victor Hugo au d'Offenbach à Metz ; La Chauve-Sou- Manuel Rosenthal en janvier dernier Festival du Marais, celles de Si on ris de Strauss, La Veuve Joyeuse de à la Maison de la Culture et de la veut aller par là de Charles Charras au Lehar à Lyon. Il s'est également pro- Communication de Saint-Etienne H Théâtre du Lucernaire, La panthère duit à Lille, Nancy, Toulouse, Tours, repentie de Maurice Sarfati au Nou- Avignon et à Monte-Carlo pour la veau Théâtre Mouffetard, et les ren- création de Scaramouche de Georges contres Franco-Chinoises au Théâtre Liferman. Maurice SIEYES a partici- Grévin. En 1988, il travaille avec la pé aux festivals d'Aix en Provence et compagnie de danse contemporaine de Carpentras. Il a chanté au T.M.P. Anne Dreyfus pour la création d'un Châtelet dans La Veuve Joyeuse, à ballet pour enfants Gazon, Rouge l'Opéra-Comique dans Vive Offenba- Hélice, création portant sur 1789 et ch et au Théâtre de Paris dans La Vie Les Messagers (création en mars Parisienne et Le Pont des Soupirs. Il a 1989). Actuellement, Jean-François assuré plusieurs concerts pour Radio- du Café-Théâtre de Trouville en VACHER-AVELINE est régisseur de France au Théâtre des Champs-Ely- 1977. En 1979, il effectue la création la scène à la Comédie-Française. En sées. Maurice SIEYES a interprété à lumière de La voleuse de Londres de janvier dernier, il a assuré les éclai- Saint-Etienne le rôle de Sciarrone Georges Neveu et Oncle Vania de rages de La Poule Noire de Manuel dans La de Puccini. Il a chanté Tchékhov. Pendant quatre années, il Rosenthal à la M.C.C. de Saint- à l'étranger au Grand Théâtre de est régisseur général de la Compagnie Etienne • Genève, au Théâtre San Carlo de Théâtre Alias et crée les lumières de ERIC V1GNAU HERVE HENNEQUIN Matrimonio de Rossini, Sid dans Ténor. Baryton. Albert Herring de Britten. Il est enga- En parallèle à sa formation aux Elève de Robert Massard, puis de gé à partir d'octobre 1988, en troupe Beaux-Arts de Toulouse, Eric Simone Blanc, Hervé HENNEQUIN à l'Opéra de Nice où il a tenu les VIGNAU étudie le chant auprès de entre au C.N.S.M. de Paris dans les rôles du Dieu Mercure dans Les Lucia Gana et au Centre d'Art Poly- classes de Christiane Eda-Pierre et de Troyens, du Comte Robinson dans phonique Midi-Pyrénées. Il se pro- Peter Gottlieb et suit les cours de Mariage secret de Cimarosa, etc... En duit en soliste d'oratorios, notam- scène de Michel Roux. Il débute sur 1990, il se produit dans Cosi fan tutte ment avec l'ensemble "Les Eléments" scène en 1980 au festival d'Avignon. de Mozart, Werther de Massenet, La sous la direction de Joël Suhubiette, L'année suivante, il participe à la Bohème de Puccini, Le Bal masqué de l'Ensemble vocal Alix Bourbon et le production d'Antigone de Georges Verdi et Fidélio de Mozart. En 1990- Aperghis. En 1982, le Théâtre Musi- 91, Hervé HENNEQUIN est invité à cal de Paris l'engage pour le rôle de reprendre le rôle de Don Alfonso Lerida dans La Veuve Joyeuse (mise dans Cosi F an Tutte de Mozart aux en scène d'Alfredo Arias). En 1983, Pays-Bas, en Pologne et aux Etats- il se produit en soliste dans Le Messie Unis. Il a également tenu le rôle de de Haëndel, les Messes brèves de Marco dans Gianni Schicchi de Pucci- Mozart, le Magnificat de Bach, et le berger dans Pelléas et Mélisande à la ni à l'Opéra de Nice. En 1991/92, il Requiem de Fauré. En 1985, il tient le Salle Pleyel et à Moscou sous la tient le rôle du valet dans Lulu rôle du Patron dans Ciboulette de direction de Serge Baudo et Manuel d'Alban Berg au TMP. Dernièrement Reynaldo Hahn à Monaco et Mont- Rosenthal, Ferdinand dans Le Testa- il fut Rivière dans Vol de nuit de Luigi pellier dans une mise en scène de ment de la Tante Caroline d'Albert Dallapiccola à la Maison de la Cultu- Pierre Jourdan. A partir de 1987, il Roussel, Arnaud dans Amadis de re et de la Communication de Saint- aborde l'opéra : il est le médecin et le Massenet, Slook dans La Cambiale di Etienne I

ALAIN TERRAT Chœur Régional Midi Pyrénées sous Comédien. la direction de José Aquino. A la Né à Saint-Etienne, Alain TERRAT scène, Eric VIGNAU interprète a joué en tant que comédien les entre autres, au sein de la troupe auteurs suivants : Molière, Shakes- Opéra Eclaté, Gardefeu dans La Vie peare, Marivaux, Racine, Goldoni, Parisiennet Don Pedro dans La Péri- Gœthe, Hugo, Brecht, Arrabal, choie et Achille dans La Belle Hélène Anouilh, Giraudoux, d'Offenbach. Au festival Goya de MIREILLE DEGUY Sartre, Shaw, Cocteau, Castres en 1991, il chante le rôle de Mezzo-soprano. Montherlant, Ionesco, Pedrillo dans L'Enlèvement au Sérail Mireille DEGUY effectue ses études Feydeau... 11 a tenu les de Mozart sous la direction de Jean- musicales au Conservatoire National rôles principaux dans Claude Bernede. Depuis, Eric de Musique d'Aix en Provence de Tartuffe, Britannicus, et VIGNAU participe à diverses pro- 1979 à 1983. Elle obtient la médaille a été Argan dans Le ductions de l'ensemble Les Arts Flo- d'or de chant et d'opéra-comique en Malade Imaginaire, rissants sous la direction de William 1982 et celle d'art lyrique en 1983. Garcin dans Huis Clos, Christie. Actuellement, il est stagiai- Mireille DEGUY se perfectionne au Béranger 1" dans Le re du "Studio Versailles Opéra" et se Conservatoire de Musique de Lau- Roi se meurt, Arlequin perfectionne auprès d'Isabel Garci- sanne dans la classe de Juliette Bise dans Le jeu de l'Amour de 87 à 88. Elle débute sa carrière à et du Hasard, Masca- l'Opéra Studio de Bienne en Suisse rille dans Les Précieuses dans les rôles de Madame Beurrefon- Ridicules, Pedro dans du dans Les Dames de la Halle, le La Reine morte, Spasme Maître d'hôtel dans Monsieur Chou- dans l'Emberlificoteur, Puck dans Le fleuri d'Offenbach. En 1989, Mireille Songe d'une Nuit d'été, Camille dans DEGUY est admise au concours de La puce à l'oreille sous la direction de l'Ecole d'Art Lyrique de l'Opéra de Jean-Louis Pichon, Daniel Benoin, Paris. En 1990, elle donne un Roger Tandou, Prosper Diss, Sonia concert de mélodies de Sérafin, Adriano Sinivia, Antoine Berlioz à l'Opéra Bastille, Selva... Alain TERRAT a mis en puis tient les rôles de scène pour le théâtre Cœur à deux de Véronique dans Le Doc- Guy Foissy, Fando et Lys de Fernando teur Miracle de Bizet et Arrabal, Madame Marguerite de celui de Rosette dans Roberto Athayde, Monsieur Chasse de Manon de Massenet sous Georges Feydeau, Du vent dans les la direction de Patrick branches de Sassafras de René de Fournillier à l'Opéra- Obaldia, La Lacune d'Eugène Ionesco, Comique. Depuis, Le Songe d'une Nuit d'été de William Mireille DEGUY a inter- Shakespeare, La Ménagerie de Verre de prété Marceline dans Les Tennessee Williams, La Nuit des Rois Noces de Figaro de Mozart de Shakespeare, La Puce à l'oreille de à l'Opéra Bastille, deux Feydeau, Les Femmes Savantes de concerts Couperin au Fes- Molière. Pour l'opéra Le Testament de tival Saint-Bertrand de la Tante Caroline d' Comminges, Le Roi David (1987), Richard Cœur de Lion de Gré- d'Honegger et un concert Darius try (1990), Manon de Massenet Milhaud à l'Opéra Bastille sous la (1991) et Irma la Douce de Margueri- direction de Dominique My • te Monnot (1992) • CLAUDE ROBITAILLE interprété Surin (rôle chanté en Baryton. russe)dans La Dame de Pique de Claude ROBITAILLE effectue ses Tchaïkovski au Stadttheater St-Gal- études musicales à l'Atelier Lyrique len, Danilo dans La Veuve Joyeuse de de l'Université du Québec à Mont- Lehar à l'Opéra d'Avignon et Flores- réal de 1989 à 1991 puis à l'Interna- tan dans Véronique de Messager. I tional Opera Center à Zurich de 1991 à 1992. Il obtient le premier prix au concours des Jeunes Artistes et est semi-finaliste au concours de l'Orchestre Symphonique Mont- Royal en 1991. Claude ROBI- TAILLE débute sa carrière en 1990 dans le rôle de Bob dans The Old Maid and the Thief de Menotti, puis il se produit dans Cosi fan tutte et Don YVES COUDRAY Giovanni de Mozart ; La Belle Hélène Ténor. et La Vie Parisienne d'Offenbach au Il commence à étudier le chant à 17 Québec. A Zurich, on le retrouve ans. En 1983, il entre au C.N.S.M. dans Le Barbier de Séville de Rossini, de Paris, où il est l'élève de Nicole Le Trouvère de Verdi, Albert Herring Broissin, , Jean- de Britten et Carmen de Bizet. Der- Christophe Benoit, Isabelle Aboul- nièrement Claude ROBITAILLE a ker et William Christie. Il obtient un second prix en 1986. Cette forma- tion multiple lui permet d'aborder un répertoire très varié. Dans le domaine lyrique, Yves COUDRAY joue les ERIC PEREZ rôles d'Edoardo dans La Cambiale di Baryton Martin. Matrimonio de Rossini, de Mr Upfold Il effectue ses études au Conservatoi- dans Albert Herring de Britten, re National de Musique de Toulouse, Monostatos dans La Flûte Enchantée puis au Conservatoire de Cergy-Pon- de Mozart, Amoroso dans Le Pont des toise dans la classe de chant d'Irène Soupirs d'Offenbach, Giglio dans Le Jarsky. Il interprète entre autres : Roi Pausóle d'. II Panatellas dans La Périchole, ouvrage participe à de nombreux concerts à pour lequel il effectuera une tournée Paris : Le Magnificat de Jean-Sébas- en France et en Espagne avec Opéra tien Bach, la Messe du Couronnement Eclaté, Mars dans Orphée aux Enfers de Mozart... Il a également à son au Théâtre de Castres, Mathias dans actif quatre créations d'opéra l'Opéra de Quatre Sous, Robinet dans contemporains, dont Le Rouge et le La Vie Parisienne, Figg dans La Veuve Noir de Claude Prey, mis en scène Joyeuse et Dédé dans Dédé de Chris- par Mireille Larroche au Festival tiné au Théâtre de la Digue à Tou- d'Aix-en-Provence I louse H

dilection sont ceux des personnages RICHARD LAHADY de caractère. Ainsi, dans le domaine Baryton. de l'opérette, il collabore plusieurs Richard LAHADY a effectué ses saisons, en Suisse, avec la Compa- études musicales et théâtrales au gnie d'Opérette de Denise Orval Théâtre National de Marseille sous la dans Rêve de Valse, La Veuve direction de Marcel Maréchal, puis à Joyeuse..., puis avec la Compagnie l'E.N.S.A.T.T. où il a suivi des cours des Tréteaux Lyriques dans Les de comédie, de danse et de chant, Mousquetaires au Couvent et enfin études qu'il poursuit à l'Ecole de avec la Compagnie Romande d'Opé- l'Acteur Florent. En 1988, il obtient rette dans La Princesse du Cirque. le premier prix au concours L. Bellan. Dans le domaine de l'opéra, en Suisse Il a interprété : Racine, Labiche, et en Italie, Oscar MANCINO parti- Brecht, Branquier, Vallès, Shakes- cipe à différentes distributions dont peare, Gunther, Copi... A l'Opéra Les Noces de Figaro, L'Elixir d'Amour, Bastille, Richard LAHADY s'est pro- Turandot... En Italie, il donne égale- duit dans Les Troyens de Hector Ber- ment de très nombreux récitals de lioz, Gloria de Antonio Vivaldi, Boris musique de chambre. Ses composi- Godounov de Modeste Moussorgsky, OSCAR MANCINO teurs favoris sont Monteverdi, Belli- Le Barbier de Séville de Gioacchino Baryton. ni, Donizetti, Verdi, Ravel, Fauré, Rossini, Othello de Giuseppe Verdi, Diplômé du Conservatoire de Rovi- Brahms et Schubert. En bon napoli- La Dame de Pique de Piotr 1 Ilitch go, Oscar MANCINO étudie le tain, Oscar MANCINO n'a pu résis- Tchaïkovski, La Flûte Enchantée de chant en Italie, auprès de Mario del ter au chant des sirènes parthéno- Wolfang Amadeus Mozart et tout Monaco, Gianni Raimondi, Christi- péennes. Il interprète ainsi les plus dernièrement dans Madame Butterfly ne et Alain Billard. Dans le registre belles chansons classiques napoli- de Giacomo Puccini où il interprétait du baryton brillant, ses rôles de pré- taines H le rôle de Pinkerton • ''P CENTRE DE CRÉATION LYRIQUE, MUSICALE ET CHORÉGRAPHIQUE. Direction artistique : Jean-Louis PICHON. B.P. 237 - 42013 SAINT-ETIENNE CEDEX 02 Tél. 77.25.35.18

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Photos Cyrille SABAT7ER.