Feuille N° 6 MENZEL BOURGUIBA
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REPUBLIQUE TUNISIENNE MINISTERE DES AFFAIRES LOCALES OBSERVATOIRE DU LITTORAL ET DE L'ENVIRONNEMENT CARTE GEOMORPHOLOGIQUE ET MORPHODYNAMIQUE Feuille N° 6 MENZEL BOURGUIBA Tunis 2018 SOMMAIRE INTRODUCTION ............................................................................................. 2 I- LE CADRE MORPHOSTRUCTURAL ...................................................... 2 II- DES HERITAGES QUATERNAIRES VARIES...................................... 4 III- MORPHOLOGIE ET MORPHODYNAMIQUE ACTUELLES ......... 7 1- Sur les versants et dans les vallées ............................................................ 7 2- Sur le rivage ................................................................................................. 8 Références bibliographiques ........................................................................... 10 Liste des Figures Figure 1:Le Jbel Ichkeul bien marqué dans le paysage malgré des altitudes modestes. Une place qu’il doit à sa position au contact de terres très basses et du plan d’eau du lac du même nom (photo, A. Oueslati, 2016). ................................................................................. 2 Figure 2:Oued Tinja : un émissaire assurant l’échange d’eau entre les lacs Bizerte et Ichkeul (photo, A. Oueslati, 2016). ....................................................................................... 4 Figure 3:Dépôts marins pléistocènes sur la berge nord du Lac Ichkeul et sur la berge de Oued Tinja (photo, A. Oueslati, 2016). ................................................................................. 6 Figure 4:Extension des affleurements du Quaternaire marin autour du système lacustre de Bizerte et limite probable de la mer Rejiche (Mathlouthi, 1988) ......................................... 7 Figure 5:Ruines romaines en cours d’érosion et partiellement submergées ; berge sud du Lac de Bizerte (photo, A. Oueslati, 2016). ............................................................................ 9 Figure 6:Effets de l’érosion hydrique sur les petites falaises de la berge sud du Lac de Bizerte (photo, A. Oueslati, 2017). ....................................................................................... 9 1 INTRODUCTION Le terrain couvert par la feuille de Menzel Bourguiba montre une morphologie variée avec notamment une alternance de topographies de jbels et de plaines. Mais c’est sans doute son système lacustre qui lui confère son originalité. Ceci apparait tant à travers les héritages quaternaires qu’à travers la dynamique actuelle des rivages de ces plans d’eau. I- LE CADRE MORPHOSTRUCTURAL Les reliefs dominants sont de la famille des petits jbels dont les altitudes dépassent rarement 400m. Ils sont pourtant bien marqués dans le paysage surtout lorsqu’ils sont entourés par des terrains très bas comme c’est le cas des jbels qui bordent du côté méridional le lac de Bizerte et surtout le cas de Jbel Ichkeul. Malgré des altitudes plutôt modestes, le point culminant n’étant que de 508m, ce jbel constitue l’un des reliefs les plus apparents dans le paysage. Ceci, il le doit à ses versants pentus certes, mais aussi au fait qu’il se dresse au milieu de terrains très bas et au bord du vaste plan d’eau du Lac Ichkeul (fig. 1). Figure 1:Le Jbel Ichkeul bien marqué dans le paysage malgré des altitudes modestes. Une place qu’il doit à sa position au contact de terres très basses et du plan d’eau du lac du même nom (photo, A. Oueslati, 2016). 2 Sur le plan structural, il s’agit, aussi bien dans la partie septentrionale que dans les marges méridionales, de reliefs monoclinaux à ossature géologique dominée par une alternance de grès et argiles néogènes localement couverts par des conglomérats et argiles villafranchiens. Le Jbel Ichkeul est une structure anticlinale et se distingue par son matériel calcaire. Le reste du terrain est occupé par une topographie de collines molles et surtout par des plaines basses et à pentes très faibles. Dans les espaces les plus proches de Jbel Ichkeul, les altitudes sont fréquemment inférieures à 5m. Un tel cadre topographique a favorisé, dans les plaines, une grande extension des terres humides du type sebkhas, chotts et marécages d’eaux douces. Le réseau hydrographique local est, par contre, peu important par la longueur de ses artères. Mais il est relativement dense surtout dans les jbels où l’écoulement se fait souvent dans des vallées profondes. Sur les versants de Jbel Ichkeul, ces dernières, creusées dans des formations calcaires, se distinguent, en plus, par leur caractère étroit et leur topographie accidentée et difficile. Le terrain constitue aussi le niveau de base de cours d’eau importants qui prennent source dans des reliefs situés en dehors de la carte. C’est notamment le cas des oueds Sejnane, El Melah et Ettine qui débouchent dans le Lac Ichkeul. Précisons aussi que cette région abrite un système hydrologique des plus originaux représenté par Oued Tinja (fig. 2). Cet émissaire assure l’échange d’eau entre les deux lacs de Bizerte et de l’Ichkeul. Ce qui explique les variations saisonnières de la salinité de ce dernier et influence la dynamique environnementale. 3 Figure 2:Oued Tinja : un émissaire assurant l’échange d’eau entre les lacs Bizerte et Ichkeul (photo, A. Oueslati, 2016). II- DES HERITAGES QUATERNAIRES VARIES Le terrain cartographié renferme des héritages quaternaires variés. Mais ce sont les formes et dépôts liés aux variations du niveau des lacs qui ont le plus retenu l’attention même s’ils sont très souvent couverts par des formations continentales ou n’affleurent que sur des superficies réduites ne permettant pas de les faire apparaitre sur une carte à l’échelle 1:50000. Les héritages quaternaires les plus fréquents sont liés à des agents continentaux. Les plus étendus sont d’âge holocène à historiques. Dans les plaines, ils correspondent à des nappes alluviales qui se raccordent latéralement à un modelé de cônes de déjection meubles formés par les oueds à leur sortie des jbels. A l’intérieur des reliefs, ces mêmes formations se raccordent à une basse terrasse peu large mais souvent bien tranchée dans le paysage géomorphologique du fond des vallées. Des formes et dépôts continentaux plus anciens occupent une position plus haute topographiquement, sur les versants ou dans les vallées. 4 Le modelé est, selon les sites, celui de cône de déjection, de terrasse alluviale, de glacis d’érosion ou de dépôts de pentes. De plus, les dépôts se distinguent par leur faciès souvent plus grossier que celui des formations holocènes. Les plus anciens montrent un matériel plus ou moins consolidé et portent à leur surface une croûte calcaire. Quant au côté chronologique, ces héritages dateraient, compte tenu de leur position par rapport à des dépôts lacustres attribués au dernier interglaciaire que nous présenterons dans le paragraphe suivant, du Pléistocène moyen à supérieur. En effet, au bord des lacs, existent des héritages témoignant des variations du niveau de ces plans d’eau en rapport avec celui de la mer au cours du Quaternaire supérieur. On retrouve des dépôts coquilliers avec un faciès de milieu plus à eaux plus dynamiques. Ces dépôts gisent sous les couvertures alluviales ou sous des dépôts de versants mais leur cartographie a permis de montrer qu’ils se situent dans le prolongement de ceux identifiés sur les rivages de Bizerte et rapportés au Tyrrhénien (Mathlouti, 1988). A cette époque, la communication entre la mer et les lacs était bien plus grande que de nos jours. Les terres basses que travers le chenal de Tinja étaient largement sous l’eau (fig.. 3). En fait, en considérant les traces des anciens dépôts marins et les formations alluviales récentes des plaines évoquées plus haut, on comprend que le système lacustre a connu des mutations importantes aussi bien au niveau de son extension et de ses rapports avec la mer qu’au niveau de la configuration de ses rivages. Lors du dernier interglaciaire, il était bien plus étendu et la communication entre les deux lacs et avec la mer était plus importante (fig. 3). Le passage à la situation actuelle s’explique par le niveau marin plus bas d’aujourd’hui mais aussi par les apports des oueds qui ont colmaté une partie des plans d’eau. Cette dernière dynamique a été importante jusqu’aux temps historiques comme en témoignent des vestiges archéologiques antiques couverts par les alluvions. 5 Figure 3:Dépôts marins pléistocènes sur la berge nord du Lac Ichkeul et sur la berge de Oued Tinja (photo, A. Oueslati, 2016). 6 Figure 4:Extension des affleurements du Quaternaire marin autour du système lacustre de Bizerte et limite probable de la mer Rejiche (Mathlouthi, 1988) 1-principaux affleurements marins ; 2-limite probable de la mer Rejiche III- MORPHOLOGIE ET MORPHODYNAMIQUE ACTUELLES 1- Sur les versants et dans les vallées L’évolution qui caractérise le plus les versants et le fond des vallées se fait principalement sous l’effet de l’érosion hydrique et des mouvements de masse. En fonction des caractéristiques de la topographie et de la lithologie c’est la première ou la deuxième de ces dynamiques qui l’emporte. Les effets de l’érosion hydrique sont les plus nombreux dans les formations argileuses ou sableuses néogènes, surtout sur le front des reliefs monoclinaux et les berges des cours d’eau. Quant aux conséquences de la gravité, elles varient également selon les données géologiques et de la topographie. 7 Les corniches gréseuses des reliefs monoclinaux et les ressauts structuraux mis en relief par l’érosion différentielle sont le lieu de mouvements de masse. Les pentes