Rapport annuel TI-IM 2016

RAPPORT ANNUEL 2016

Rapport annuel TI-IM 2016

Transparency International – Initiative (TI-IM) est une association de droit malgache créée en 2000 qui œuvre à la promotion des principes de transparence, de redevabilité et d’intégrité auprès de l’ensemble des acteurs de la société à Madagascar.

TI-IM est une section autonome de la coalition Transparency International (TI), la principale organisation mondiale issue de la société civile spécialisée dans la lutte contre la corruption.

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SOMMAIRE

Les faits marquants de 2016 4

Le programme foncier « Land and 5 corruption in Africa »

Le programme Gouvernance 8 locale

14 Le programme Finances publiques

Le programme Ressources Naturelles 20

23 Autres activités de TI-IM en 2016

La vie de l’association 26 Rapport annuel TI-IM 2016

LES FAITS MARQUANTS DE 2016

L’année 2016 a été marquée pour Transparency International-Initiative Madagascar par une forte augmentation de ses activités. L’association a reçu le soutien de nouveaux partenaires techniques et financiers ce qui lui a permis de développer des projets supplémentaires axés autour de quatre programmes d’action :

La transparence dans la gestion des ressources naturelles La transparence dans le secteur foncier La bonne gouvernance locale La transparence des finances publiques

Au cours de 2016 la section malgache a mis en œuvre sept projets majeurs et a développé ses activités de plaidoyer sur le plan national et dans trois régions d’intervention : Atsimo Andrefana, Boeny et DIANA. L’augmentation des activités s’est également traduite par une hausse des effectifs de l’équipe exécutive qui est passée de 5 employé/es en décembre 2015 à 14 personnes en décembre 2016. Durant cette même période 5 membres supplémentaires ont rejoint l’association portant leur nombre à 13 ; et le statut de sympathisants a été créé pour répondre à une demande grandissante d’appui bénévole aux activités de l’association. En 2016 Transparency International-Initiative Madagascar s’est doté de nouvelles procédures avec l’adoption par le conseil d’administration d’un règlement intérieur, un code d’éthique et une politique de conflit d’intérêts. Les membres ont également créé la fonction de déontologue et élu Mme Yveline Rakotondramboa à cette responsabilité. Lors de l’Assemblée Générale du 28 septembre 2016 Maitre Alex Rafamatanantsoa et M. Solofo Rakotoseheno ont été reconduits pour un deuxième mandat respectivement en tant que président et trésorier de l’association et M. Herizo Rabary et M. Sata Johary Ramamonjisoa ont été élus conseillers à l’unanimité. Les membres ont également approuvé la nouvelles stratégie 2020 « Ensemble contre la corruption » et décidé du changement de statut d’association à une organisation non- gouvernementale (ONG). L’année 2016 a été marquée par la forte augmentation de la visibilité de l’organisation tant sur le plan national qu’international grâce à l’organisation de plusieurs évènements : conférences thématiques, ateliers de formation, concours, soirée caritative, présentation de l’Indice de Perception de la Corruption, etc… La création d’un site internet et le développement des réseaux sociaux (Facebook, Twitter et YouTube) ainsi que la publication de nouveaux rapports ont contribué à cette visibilité. Sur le plan national la section a renforcé ses liens avec la société civile malagasy avec des projets communs ainsi que le travail en synergie avec certaines institutions de contrôle de l’Etat telles que le BIANCO, le SAMIFIN et le Conseil Supérieur de l’Intégrité (CSI). Le 9 décembre, Journée Internationale de Lutte contre la Corruption, a marqué le point d’orgue de cette concertation avec une organisation commune des festivités. Enfin l’année se sera achevée avec le départ du directeur exécutif, M. Frédéric Lesné, chaleureusement remercié pour son travail dévoué au développement de l’association. Son successeur, M. Claude Fanohiza prendra ses fonctions le 2 janvier 2017.

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Programme Foncier

Land and Corruption in Africa ou LCA

Partenaire Technique et Financier: le Secretariat de Transparency International

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Land and Corruption in Africa ou LCA

Jugé le secteur le plus entaché de corruption, le foncier est au centre de débat surtout dans toute l’Afrique, raison par laquelle Le Secrétariat de Transparency International continue à intensifier les actions de lutte contre la corruption à travers le projet Land and Corruption in Africa - LCA (Foncier et corruption en Afrique) en collaboration avec plusieurs sections nationales du continent, dont Madagascar depuis octobre 2015.

Le projet, financé par la coopération allemande (BMZ), a débuté durant la première moitié de l’année 2015 et doit se poursuivre jusqu’en 2019. Ce projet prévoit d’identifier les principaux problèmes de corruption associés au foncier dans les pays participants, ceci dans le but de proposer des solutions concrètes en mesure de répondre aux failles identifiées dans le système de gouvernance foncière de ces pays.

Durant l’année 2016, les actions ont été axées sur la meilleure connaissance du contexte de l’accès de la femme au foncier par le biais d’une enquête menée dans les trois Régions ( Atsimo Andrefana, Diana et Boeny ) mais aussi le renforcement des connaissances des élus locaux sur la législation foncière a été jugée importante. La section malgache de Transparency a déclenché également une action de transparence sur la gouvernance foncière par le biais du recensement parcellaire.

 Enquêtes-ménages :

L’enquête-ménage a été réalisée dans les trois régions durant la période du 14 au 24 juin 2016 par le cabinet COEF Ressources. Trois équipes différentes composées chacune d’un manager et de cinq enquêteurs ont été déployées dans les régions. Une approche genre a été adoptée dans la démarche en intégrant des femmes dans chaque équipe et en assurant l’alternance homme et femme sur les sujets enquêtés. Un total de 800 ménages a été enquêté, réparti comme suit :

Région DIANA Région Boeny Région Atsimo Andrefana

Commune rurale 100 Commune rurale 100 Commune 100 d’Antanamitarana de Belobaka rurale Miary

Commune rurale 100 Commune rurale 100 Commune 100 de de Betsako rurale Betsinjaka

Commune rurale 100 Commune rurale 100 - d’ de Boanamary

Photo 1 : groupe de femmes enquêtées sur l’accès au foncier à Belobaka

Les résultats de l’enquête confirment que l’accès de la femme au foncier est très restrictif à cause d’un droit coutumier tenace mais aussi l’ignorance des femmes ne les accorde pas assez marge de manœuvre. 6

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 Formation initiale sur la législation foncière

Les cibles de cette formation ont été les nouveaux Maires et les Présidents des conseils communaux des trois régions du projet. Ces sessions abordaient les thèmes suivants : Thème n°1 : Historique de la gestion foncière à Madagascar Thème n°2 : Statut des terres à Madagascar Thème n°3 : Procédure de certification foncière Thème n°4 : Rôle des communes en matière de gestion foncière en tant que service décentralisé Thème n°5 : Rôle et attributions des services fonciers déconcentrés Vu les compétences attribuées par les lois portant sur la gestion décentralisée foncière aux Communes, la tenue de ces formations a été capitale pour renforcer les capacités de nouveaux élus.

 Renforcement des partenariats avec des ONG et autres parties prenantes

La convention de partenariat avec le mouvement ROHY a été signée en septembre 2016. Le mouvement ROHY regroupe une centaine d’organisations multisectorielles de la société civile malgache à travers le pays et comprend une commission Gouvernance et une sous-commission Lutte contre la corruption. Cette convention s’inscrit notamment dans le cadre d’un projet nommé AIKA mis en place par cette sous-commission.

 Lancement de la démarche pilote de recensement parcellaire

Cette activité d’appui a pour objectif d’établir la situation foncière de la commune à travers l’identification de chaque parcelle et leur statut respectif. Le résultat de cette intervention sera utilisé pour orienter les actions de plaidoyer. Compte tenu de l’envergure de ce type d’activités, une démarche pilote a été mise en place dans une des communes partenaires du projet, celle de Belobaka. Les critères de choix ont été l’accessibilité de la localité et le dynamisme de l’équipe communale. Une mission a été organisée en août 2016 pour présenter et négocier les détails de la démarche aux responsables locaux. Une convention de partenariat de trois mois a, par la suite, été signée entre TI-IM et la Commune et portant sur le recensement parcellaire de deux fokontany, à savoir Belobaka et Amparemahitsy. Les activités sur terrain ont été lancées le 24 septembre et une deuxième phase consistant en la numérisation des données a été menée en novembre avec l’accompagnement d’un sigiste. Cette expérimentation permettra d’ajuster la note méthodologique initiale et de dresser un planning d’activités plus précises en 2017 (étapes méthodologiques, acteurs à impliquer, durée, coûts, etc.). Près de 130 parcelles ont été recensées durant cette phase expérimentale.

Photo 2 : Les agents recenseurs effectuant le recensement parcellaire à Belobaka convoquant les propriétaires et les voisins, une démarche transparente

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Programme Gouvernance Locale

Fonds Canadien d'Initiatives Locales

Quel est le budget de ma Commune ?

Promotion de la Gouvernance communale

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Fonds canadien d'initiatives locales

Pour deux années consécutives, le Fonds Canadien d’Initiatives Locales finance les activités de Transparency International Initiative Madagascar. Pour l’année 2016, FCIL concourt à l’amélioration de la gestion budgétaire communale, de la redevabilité et des services rendus aux citoyens grâce à une gestion transparente et inclusive dans trois communes de la région Atsimo Andrefana à Madagascar (Sakaraha, Miary et Betsinjaky ). L’objectif de ce projet est d’améliorer la bonne gouvernance dans ces trois communes de la par la mise en place d’outils de redevabilité, de participation citoyenne et de transparence budgétaire. Ces mesures faciliteront un dialogue inclusif entre la société civile, les acteurs économiques et les autorités communales, ce qui contribuera à l’amélioration des conditions de vie des citoyens via une augmentation des recettes fiscales de ces communes. Le projet a été mis en œuvre pour une durée de six (6) mois allant de mois de septembre 2016 jusqu’à février 2017.

Une évaluation des acquis et des besoins en matière de participation citoyenne, redevabilité et de services aux citoyens et aux acteurs économiques a été menée dans chaque commune d’intervention : Trois sessions d’évaluation des besoins et des acquis en bonne gouvernance ont été effectuées dans les trois communes concernées par le projet : Sakaraha, Betsinjake et Miary. 45 (quarante-cinq) personnes issues de chaque équipe communale, de la société civile et des opérateurs économiques locaux ont été interrogées pour l’identification des points à améliorer en bonne gouvernance. Parmi ces personnes interrogées, 25 sont des femmes. Cette démarche constitue déjà un facteur d’incitation à la participation citoyenne dans la gestion des affaires communales. L’identification des organisations de la société civile (OSC) basées dans les trois communes a été effectuée. Des organisations de la société civile (OSC) actives dans le domaine de la bonne gouvernance ainsi que des principaux acteurs économiques ont été identifiés pendant la session d’évaluation des besoins en gouvernance. Beaucoup reste à faire en matière de l’organisation de la société civile, bon nombre d’associations locales ne sont pas encore formalisées. En général, d’après les résultats de l’évaluation, la société civile locale assure timidement l’exercice de ses missions en tant qu’acteur actif dans la vie de la commune, notamment son rôle de contrepouvoir et de force de proposition faute de faible compétence de ses membres. Et bon nombre de la population ne connait pas vraiment le rôle de la société civile. Le PROSC ou Plateforme Régional de l’Organisation de la Société Civile a assuré le parrainage des OSC naissantes dans les Communes, ceci s’est concrétisé par l’organisation de formation en faveur des membres locaux.

Photo 3 : Les femmes membres de l’OSC à Betsinjaky audacieuses pour la cause de la transparence de la gestion communale - Trois sessions de formation en « Gestion communale inclusive » ont été réalisées. 120 acteurs locaux issus de l’équipe communale et de la société civile ont bénéficié directement ces séries de renforcement de compétences. A noter que les modules de formations tournent autour de la bonne gouvernance, du fonctionnement de la commune, de la vie associative, de l’organisation de la société civile, de la gestion transparente du budget communal et la collaboration possible entre Commune et l’organisation de la société civile. Deux plateformes communales de l’organisation de la société civile ont vu le jour et une OSC district a été restructurée. 9

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Photo 4 : Rebona, Soliste « Tsapiky » (rythme musical local) de renom, a été un messager efficace et mobilisateur sur le thème de bonne gouvernance communale

Traduction message « C’est mon plein droit de connaître la gestion budgétaire de ma Commune »

Plusieurs tuyaux ont été empruntés pour prêcher la transparence de gestion communale : - Les sketchs interactifs : Sketches de théâtre interactif présentant de manière comique des situations burlesques auxquelles le manque de transparence et le manque de participation citoyenne peuvent mener

- Émissions radiophoniques en direct sur le thème de la bonne gouvernance communale avec une personne ressource et des questions/réponses des citoyens

- Pour susciter la sensibilité des acteurs communaux, des acteurs de la société civile et des citoyens à une gouvernance communale transparente, redevable et inclusive, des émissions radiophoniques ont été organisées. Pour chaque commune 19 émissions ont été diffusées et rediffusées dans trois stations radiophoniques locales. A noter que l’émission a été conduite par une personne ressource locale. Des spots (393 spots diffusés) sur la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption ont été diffusés chaque jour pour renforcer la sensibilisation sur la gestion transparente du budget communal. - Treize panneaux d’affichage ont été distribués dans les trois Communes pour appliquer la transparence des tarifs en vigueur dans la délivrance des actes communaux - Trente-huit livres sur l’organisation civile « Izany ka fiarahamonimpirenena », les lois sur la décentralisation « Ireo lalàna mikasika nyfitsinjaram-pahefana » et guide du maire ont été distribués auprès de l’équipe communale (Exécutif et conseil communal) et de l’organisation de la société civile. - L’équipe communale a effectué des discours ou « Kabary » pour expliquer le budget communal et pour récolter les besoins de la population auprès des fokontany. - Deux cent quatre-vingt-dix affiches et cinquante-sept bâches A2 ont été diffusées dans les trois communes cibles.

Ce projet contribuait largement à l’amélioration du niveau de débat concernant la transparence budgétaire, la bonne gouvernance, la corruption et le principe de redevabilité pendant les différentes réunions au sein de la commune mais également à l’évolution de la connaissance des acteurs communaux et de l’OSC de leur véritable mission dans leurs tâches quotidiennes.

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QUEL EST LE BUDGET DE MA COMMUNE ?

Ce projet est financé par le Fonds PISCCA (Projets innovants des sociétés civiles et coalitions d’acteurs) de l’Ambassade de France à Madagascar, si ce volet est conçu pour financer des projets d’acteurs locaux visant à lutter contre la pauvreté et à renforcer l’accès aux droits fondamentaux des populations vulnérables, le projet Quel est le budget de ma Commune compte promouvoir une gestion budgétaire transparente et inclusive aux niveaux national et local, et de conférer aux communes ciblées des retombées économiques et d’améliorer les conditions de vie des citoyens. L’intervention du projet se déroule dans les 16 Communes volontaires de deux Régions de Boeny et Diana, pour Boeny ( Belobaka , Ambalakida, Boanamary, Mahajamba, Marovoay, Manaratsandry, Katsepy, Andranolava, ) et pour Diana, (, , Mantaly, , Ankarabe, Anaborano Ifasy, , ) pour une durée de vingt-quatre (24) mois allant de mois de d’août 2016 jusqu’à août 2018. Le projet a été démarré avec le concours de presse (écrite, vidéo et audio) sur un article ou publication concernant la transparence budgétaire communale. Cette animation a été coïncidée avec la journée internationale du droit d’accès à l’information du 28 septembre. Le concours a donné place aux jeunes et femmes journalistes qui faisaient partie des critères de participation.

Photo 5 : affichage concours de presse

L’enquête sur la transparence budgétaire (ITP) et encore l’étude PETS (Public Expenditure Tracking Survey) seront les activités principales pour analyser le budget des Communes et le circuit de la subvention étatique en faveur de ces collectivités. La mise en œuvre de ces activités exige une collaboration avec l’expertise des membres de l’organisation de la société civile MSIS TATAO et CCOC.

Dans la perspective, le projet compte mobiliser également 30 journalistes (H/F) (10 de médias nationaux, 10 de la région de DIANA, 10 de la région de Boeny) et impliquer 10 OSC régionales (5 par région). Les expériences antérieures et en cours de Transparency Madagascar en matière de la gouvernance communale constituent un bon tremplin pour mieux connecter encore les acteurs locaux pour la pérennité de ces actions.

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Promotion de la Gouvernance Communale

A l’initiative de l’Association TRANSPARENCY INTERNATIONAL-INITIATIVE MADAGASCAR et en partenariat avec le ProDéCID de la GIZ, le projet intitulé « « Promotion de la Gouvernance Communale dans la Région Diana » mis en œuvre dans les 5 communes pilotes, a démarré à partir de mi-juin 2016 pour une durée de six mois. Le projet vise à contribuer à l’amélioration de l’IGL (indice de gouvernance locale) en vue d’une gestion des ressources communales plus participative, transparente et une meilleure qualité des services rendus aux citoyens par les communes grâce à une gestion plus transparente et à une société civile renforcée.

La réalisation d’un guide sur la « gouvernance locale » axé sur des recommandations simples à mettre en place par les communes était le fruit de l’état des lieux de bonnes pratiques (qui prend en compte les pratiques pertinentes expérimentées par de nombreuses communes appuyées par des projets et programmes). Le guide reste un outil palpable pour améliorer la transparence, le partage des informations et les services aux citoyens dans ces Communes. Le Ministère en charge des Communes doit s’approprier de cet outil pour avoir un impact répandu dans les collectivités décentralisées.

Le projet devait encore réaliser des enquêtes sur l’évaluation des acquis et des besoins des responsables communaux en matière de transparence et de services aux citoyens et sur le niveau d’implication des organisations de la société civile à la gestion communale au niveau des 5 communes pilotes. Ces évaluations débouchaient sur la réalisation des 5 séances de formation pour viser le renforcement des capacités des responsables communaux dans l’amélioration des indices de gouvernance locale (IGL) et des index de gestion financière (IGF) ; et cinq (5) autres formations visant le renforcement de la participation de la société civile dans l’amélioration de la gestion budgétaire communale (participative et transparente) et les services rendus aux citoyens ; l’importance de l’implication et la participation de la société civile en tant que représentante et porte-parole des citoyens à l’élaboration du budget et au suivi de sa réalisation ; le rappel du rôle de « veille citoyenne, contre-pouvoir et de lanceur d’alerte » de la société civile.

Les approches étaient diversifiées pour faire passer le message : - d’abord par la présentation des sketchs interactifs de sensibilisation sur les enjeux de la gouvernance locale, joués par les comédiens du groupe ZOLOBE qui ont présenté des scènes de mauvaise gouvernance menant à des situations anarchiques où les dirigeants et les citoyens s’accusent mutuellement et une autre séquence mettant en exergue certains aspects des bonnes pratiques en matière de gouvernance transparente et inclusive que les acteurs locaux devront appliquer.

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Photo 6 : présentation des sketchs interactifs sur l’enjeu de la gouvernance

- Réalisation des émissions radiophoniques de sensibilisation afin de susciter l’expression des citoyens sur la bonne gouvernance : partage d’information de la population à travers des émissions radiophoniques sur le thème de la transparence et de la participation citoyenne. Les citoyens seront informés et sensibilisés à travers des émissions radiophoniques d’information et de sensibilisation sur la gouvernance et des émissions directes où ils pourront aussi réagir en direct et donner leur point de vue sur la transparence et la bonne gouvernance (5 émissions de 10 minutes préenregistrées et 2 émissions directes de 30 minutes en demandant la participation des auditeurs)

L’accompagnement des acteurs de la société civile et les responsables communaux dans la mise en pratique des outils acquis lors de la formation sur la transparence et à l’élaboration de petit projet sur l’amélioration de la gouvernance locale est une démarche d’implication et de pérennisation des acquis qui garantit que les actions se prolongeront même sans les appuis techniques et financiers dans la perspective.

La plus-value de ce projet sera l’amélioration de la performance des Communes dans la relance de la fiscalité foncière car les contribuables comprendront mieux la planification budgétaire et y participeront.

Ainsi, des changements ont été marqués, fruits d’une phase d’appropriation : . La population est venue fréquenter le bureau de la mairie et a demandé d’amples informations sur les attributions des dirigeants communaux, ainsi que la forme de participation citoyenne pour aider la commune ; . La présence de la population aux différentes réunions communales et dans les Fokontany est plus importante ; . Une meilleure compréhension de la participation citoyenne dans la gestion des affaires communales, ainsi que la perception de la fiscalité locale ; . Les associations locales ont commencé à jouer leur rôle de veuille citoyenne et de lanceur d’alerte ; . Les dialogues élus/citoyens s’installent et les structures locales de concertation prennent en main leur rôle . Meilleure implication de la population au suivi des activités de la commune.

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Programme Finances Publiques

Promoting Integrity in Public Procurement in Madagascar

Partenaire Technique et Financier: Ambassade du Royaume Uni à Madagascar

Action collective pour la transparence et l'efficacité de la fiscalité des entreprises à Madagascar

Partenaire Technique et financier: SIEMENS

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Promoting Integrity in Public

Procurement in Madagascar

Le Projet “Promoting Integrity in Public Procurement in Madagascar ou PIPP, through Effective Transparency and Accountability Mechanisms” a vu le jour grâce au financement de l’Ambassade du Royaume-Uni qui soutient depuis de nombreuses années les actions de la lutte contre la corruption, et TI-IM croit que ce projet est une forte réponse aux cas de corruption actuellement affectant le système de passation des marchés publics à Madagascar. En novembre 2014, TI-IM a interrogé 436 propriétaires d'entreprises et gestionnaires d'Antananarivo au sujet de leur expérience et leur perception de la corruption, dans le cadre de la corruption corroborée par FCO Projet de services publics d'Antananarivo (CAPS). Sur la base des résultats de cette enquête, TI-IM a identifié une série de dix recommandations visant à réduire l'incidence de la corruption et à améliorer le climat des affaires à Madagascar. La Recommandation n ° 9 du rapport vise spécifiquement à promouvoir l'accès aux informations relatives aux marchés publics. L’objectif de ce projet est de lutter contre la corruption et de rétablir les conditions de concurrence pour les entreprises qui appliquent des marchés publics à Madagascar en augmentant le niveau d'intégrité des acteurs publics et privés grâce à des mécanismes efficaces de transparence et de responsabilisation. Le projet a duré 6 mois allant de juin 2016 au janvier 2017. Le projet visait à promouvoir l'action collective anticorruption par un dialogue constructif entre les autorités publiques, les représentants du secteur privé (associations professionnelles, Chambres de commerce) et la société civile à Madagascar. Le projet a adopté une approche à trois volets. Le premier axe favorisait les conditions d’ une meilleure transparence dans les marchés publics au niveau national et dans les trois régions de Madagascar où TI-IM est actuellement active (Diana, Boeny et Atsimo-Andrefana). La deuxième approche se rapporte à la mise en œuvre par TI-IM et les partenaires du projet de mécanismes visant à augmenter le niveau de responsabilité des acteurs publics et privés impliqués dans les marchés publics. Le troisième concerne des partenariats aux niveaux national et régional avec les sociétés civiles malgaches pour améliorer durablement l'équité et l'intégrité dans les marchés publics à Madagascar

Les réalisations principales du projet sont :

des collectes de données et enquêtes sur terrain des analyses basées sur des indices de corruption et sur des indices de développement diffusion des analyses à travers médias et internet interpellation des organes de contrôles étatique et indépendants plaidoyer au niveau des ministères et instances pour les rectifications de lois

Plusieurs ateliers ont été organisés (avec des OSCs et journalistes venant de la Capitale et des régions). Une méthodologie d'analyse des données sur les marchés publics a été partagée au cours de ces différents ateliers et les marchés publics durant l’organisation du Sommet de la francophonie qui s’est tenu à Madagascar ont été évalués par les participants. Il s’en est résulté que 62% des marchés (hormis les grandes infrastructures et les travaux routiers) étaient à risque de corruption.

Un guide pratique sur les marchés publics a été produit par TI-IM. Ce document, à destination des journalistes et des organisations de la société civile relate, de manière simplifiée le cadre juridique de la passation des marchés publics à Madagascar. 15

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Une réforme majeure du code des marchés publics par l’adoption du nouveau code des marchés publics (Loi n° 2016-055 portant Code des Marchés Publics). Une des principales innovations est la grande place accordée aux organisations de la société civile dans le contrôle des marchés publics à tous les niveaux du processus.

L’idée de la création d’un Observatoire Indépendant des Marchés Publics a été soutenue par une vingtaine d'OSCs par le biais de la signature d’un communiqué rendu public. Ce communiqué a également interpellé sur les différents marchés publics de l’organisation du Sommet de la francophonie. L’évaluation de la pertinence et de la faisabilité d’un Observatoire Indépendant des Marchés Publics à Madagascar a été déclenchée.

Plus de la moitié des marchés étudiés dans les deux ateliers présentaient des facteurs de risque de corruptions. On a constaté l’éveil et engagement des journalistes à une plus profonde conviction sur la question des marchés publics. La réforme du Code prête à plusieurs interprétations quant à la garantie de l’effectivité de la suspension momentanée des procédures de passation de marché à risque et le retrait d’un marché à un titulaire dont le mode d’attribution comporte des irrégularités. Les représentants de l’autorité de régulation ont aussi appelé à une plus vive participation des représentants de la société civile dans le suivi et demande de recours

L’observatoire composé d’Organisation de Société Civile agira de manière à équilibrer ces deux rôles distincts de contrôle et de suivi. - - Si l’observatoire ne fait exclusivement que des activités de nature de contrôle, il pourrait empiéter le contrôle déjà existant au niveau du Comité National de Règlementation et fera l’objet de débat politique ; allant jusqu’à sa suppression car sur le plan légal seul l’ARMP est habilité à jouer ce rôle de contrôle des Marchés Publics. - - Si l’Observatoire ne se limite qu’à une fonction de suivi, il ne fera qu’ajouter la liste des organismes déjà existants qui observe la vie publique et finira aussi par s’éteindre faute d’apports concrets et pertinents à l’amélioration de la vie des citoyens. - - Balancer ces deux fonctions permettra à cet observatoire de perdurer à long terme. Participer aux contrôles à priori en terme de collaboration et non de contrôle. Il sera un outil facilitateur à ce niveau.

- Conclusion :

 L’observatoire n’est pas un centre d’études statistiques mais un centre de recherche analysant les causes de corruption dans les marchés publics malgaches et un centre établissant la stratégie spécifique de lutte contre cette corruption pour avoir un effet direct et concret sur l’économie du pays.  L’observatoire sera utile et pourra perdurer à long termes s’il arrive à collaborer avec tous les organismes s’intéressant de près à la lutte contre la corruption (Etat, entreprises privées, bailleurs…) de façon à obtenir des rapports variés, contradictoires, riches en informations.  Ses composants, membres de la société civile ne devront représenter leurs collaborations qu’au nom d’une seule entité pour éviter toute confusion d’idées et mal interprétations.  Les sociétés civiles devront, par rapport à l’instabilité de l’édification de la Loi à Madagascar et de sa réelle effectivité, faire valoir ses droits au nom des citoyens.  Mais malgré que le nouveau projet de Loi prête à plusieurs interprétations, la mention de la place de la société civile dans le Comité d’Ethique ainsi que dans le principe de l’inclusion tripartite des acteurs fondamentaux de l’Etat, favoriseront une liberté d’action quant aux activités de l’observatoire à définir dans les prochains rapports. 16

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Action collective pour la transparence et l'efficacité de la fiscalité des entreprises à Madagascar

Le projet « action collective pour la transparence et l’efficacité de la fiscalité des entreprises à Madagascar » financé par SIEMENS a été le fruit ou la suite logique du rapport CAPS (Corruption dans les Services Publics d’Antananarivo, établi en 2014), qui a émis une série de 10 recommandations dont la recommandation n ° 5 portant spécifiquement sur les risques de corruption liés à la fiscalité à Madagascar. A cet effet, TI-IM a mis en œuvre ce projet qui a comme objectif principal de favoriser, dans une approche d’action collective, le dialogue entre le secteur privé et l’administration, en proposant des solutions concrètes aux problèmes de corruption affectant le système fiscal à Madagascar. Partant d’un constat alarmant issu d’une enquête de perception à travers le rapport CAPS sur les phénomènes d’ « harcèlement fiscal » subi par le secteur privé, TI-IM a engagé une étude plus poussée sur « la transparence des contrôles fiscaux à Madagascar » aboutissant à un rapport d’étude, établi en partenariat avec PricewaterhouseCoopers Conseil S.A, Madagascar. Ce projet de six mois initialement, d’avril en septembre 2016 et puis étendu jusqu’au janvier 2017. a vu la participation active des membres du conseil d’administration de Transparency International – Initiative Madagascar (TI-IM) à savoir Mr Rafamantanatsoa Alex et Mr Rakotoseheno Solofo respectivement Président et trésorier de l’association mais à la fois expert dans le domaine de l’étude. Une partie du projet à savoir la présentation et la rédaction du rapport d’étude sur la transparence des contrôles fiscaux a été confiée au cabinet PricewaterhouseCoopers Conseil S.A, Madagascar, qui a été sollicité en tant qu’expert dans le domaine de la fiscalité en la personne de son expert principal, Mr Ravelomanana Andriamisa. Pour atteindre les objectifs fixés par le projet, TI-IM a entrepris un certain nombre d’activités qui se sont focalisés principalement sur : - La collecte d’informations: une collaboration avec l’administration fiscale a été sollicitée en vue d’obtenir des rapports d’études liés au thème de l’étude, des statistiques mais également et surtout des diverses autorisations en vue de mener les divers enquêtes/entretiens auprès des agents vérificateurs de l’Etat, des responsables au niveau de la Direction Générale des Impôts (DGI) ainsi qu’auprès des contribuables qui ont fait l’objet de contrôles fiscaux. - Les analyses des informations par le biais d’enquêtes auprès de tous les acteurs impliqués dans le cadre de l’étude. Ces enquêtes ont suivi une méthodologie d’enquêtes/entretiens semi-directifs. Au total, 51 personnes et/ou organisations ont été interviewées comprenant ainsi les contribuables vérifiés (opérateurs économiques privés), l’administration fiscale à tous les niveaux (services opérationnels et leur direction), les groupements professionnels, comme le Groupement des Entreprises de Madagascar (GEM), le Syndicat des Industries de Madagascar (SIM), l’ordre des experts comptables (OECFM), les cabinets de conseils fiscaux, la société civile, les autres entités et organismes publics liés directement à la problématique de corruption et à la fiscalité comme entre autre le Service de Renseignement Financier (SAMIFIN), le Bureau Anti- Corruption (BIANCO), le Comité de Sauvegarde pour l’Intégrité (CSI), le Conseil d’Etat la Commission de Recours Fiscales et Administratifs (CFRA). Car de nombreux études, mais également des ateliers/tables rondes ont été déjà menés par les représentants de bailleurs de fonds (Banque Mondiale – Fonds Monétaire Internationale – Union européenne(UE), il a été aussi jugé utile de coordonner l’étude menée par TI-IM en cohérence avec celles déjà existant. 17

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- Une séance de restitution des résultats de la collecte et des analyses lors d’un atelier médiatisé en vue de présenter les résultats des recherches et des analyses mais également de recueillir et valider les recommandations qui ont été formulées par PricewaterhouseCoopers Conseil S.A, Madagascar à l’issue des études qui ont été menée. Cet atelier, qui s’est déroulé au mois d’octobre 2016 sur le thème de : « Ensemble pour promouvoir la transparence dans les contrôles fiscaux des entreprises », a vu la participation de plus de 60 personnes avec la présence de hauts responsables ministériels (du Ministère des Finances et du Budget, et du Ministère de l’Industrie et du développement du Secteur Privé), les présidents du Conseil d’Etat et de la Commission de Recours Fiscales et Administratifs, des grandes figures du secteur privé comme les présidents des groupements d’entreprises et professionnels. .

Photo 7 : Allocution de Monsieur le directeur de cabinet du Ministère des Finances et du Budget dev ant l’assistance composés à la f ois des représentants du secteur public, du secteur priv é, des organismes intermédiaires, de la société civ ile, et des partenaires techniques et f inanciers Ces différentes activités ont ainsi permis de : - Favoriser le dialogue suivant une approche collective, par la tenue d’un atelier qui s’inscrit dans une dynamique positive de dialogue public-privé et qui réunissait non seulement les décideurs du secteur public et du secteur privé mais également les organismes intermédiaires comme le BIANCO et le SAMIFIN, la société civile et les partenaires techniques et financiers comme l’Union Européenne, la Banque mondiale ainsi que le Fonds Monétaire Internationale. - Proposer des solutions concrètes aux problèmes de corruption affectant le système fiscal à Madagascar à travers la formulation d’une série de recommandation et des mesures de prévention qui sont destinées à la fois à l’administration fiscale et au secteur privé sur le court terme, sur le moyen terme et sur le long terme incluant des mesures pragmatiques et tenant compte de la réalité contextuelle de l’environnement des affaires à Madagascar. Ces recommandations et mesures de prévention sont : A court terme: Horizon loi de finances 2017 : - La révision des textes régissant la Commission Fiscale de Recours Administratif (CFRA) pour assurer qu’elle pourra jouer pleinement son nouveau rôle tel que défini par la loi de finances rectificatives 2016 - La publication des normes de travail et d’éthique des vérificateurs -Le renforcement du contre-audit sur pièces avant l’émission de la notification définitive (détection de risque de corruption) 18

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- Les autres modifications ou restructurations à faire ou à insérer dans la prochaine loi de finances 2017 La mise en place d’une commission de suivi et d’évaluation des réformes La sensibilisation et la formation permanentes des contribuables La publication de façon anonyme des résultats de contrôles fiscaux des contribuables notoires accusés de faire des fraudes massives A moyen terme: horizon loi de finances rectificatives 2017 : La mise en place d’un système permanent permettant d’avoir une doctrine fiscale servant de référence La publication de l’ensemble de la procédure mettant en exergue les rôles des divers organes de l’administration impliqués dans la résolution des litiges (vérificateurs, CFRA, Contentieux, Conseil d’Etat) par rapport à la rédaction du texte et à l’esprit du texte La révision des dispositions antiéconomiques ou déconnectées de la réalité économique sur le terrain La sensibilisation et la formation des vérificateurs et des magistrats A long terme: horizon loi de finances 2018 : La conversion de la CFRA en pouvoir juridictionnel de première instance avant le Conseil d’Etat La révision des pénalités de manière graduée et fonction de la gravité des fautes dans la prochaine loi de finances 2018 La poursuite de la révision des dispositions antiéconomiques ou déconnectées de la réalité économique sur terrain La révision du système de rémunération des agents actuellement en proportion des amendes redressées Les principales réalisations de ce projet résident dans la promotion du dialogue public-privé suivant une approche collective, traitant de la question de la corruption, à travers la tenue d’un atelier qui a pu réunir de la manière la plus exhaustive possible toutes les parties prenantes aux projets pour trouver des solutions collectives au problème de corruption dans le domaine des contrôles fiscaux. Aussi, afin de permettre la réalisation des objectifs qui ont été fixés, cet atelier a permis de concrétiser et produire un rapport d’étude qui, non seulement illustre les principaux problèmes liés à la corruption affectant le contrôle fiscal, mais surtout suggère un certain nombre de recommandations et mesures de prévention concrètes et réalisables sur le court, moyens et long terme.

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Programme Ressources Naturelles

Renforcement de la gouvernance dans les secteurs des mines artisanales et de l’exploitation forestière

Partenaire technique et financier: Programme PAGE/GIZ Bailleurs: BMZ/DFAT

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Renforcement de la gouvernance dans les secteurs des mines artisanales et de l’exploitation forestière

Ce projet, Renforcement de la gouvernance dans les secteurs des mines artisanales et de l’exploitation forestière, d’une durée initiale de neuf mois (février à novembre 2016) a été financé par le Programme PAGE/GIZ et mis en œuvre dans les trois régions (DIANA, BOENY et ATSIMO ANDREFANA). A l’heure où le trafic illicite des ressources fait parler plus d’un, les interventions de TI-IM sont justifiées pour faire la lumière dans les secteurs mais surtout tirer des leçons et asseoir des recommandations et mener des actions concrètes. L’objectif dans le secteur minier artisanal est de faire une analyse de la corruption dans la chaine de valeur pour le secteur or et saphir. Cela pour établir des recommandations et de mettre en œuvre un des recommandations prioritaires défini par les parties prenantes. Pour le secteur forestier, il s’agit essentiellement de mener des actions de plaidoyer pour l’engagement des décideurs à lutter contre la corruption dans ce secteur. Par ailleurs, il sera prévu d’identifier des relais d’intégrité au niveau régional pour le suivi et la mise en œuvre des recommandations. Les résultats principaux obtenus sont : Elaboration d’un fascicule de base compilant les outils déjà existants et les besoins en information dans le secteur ; Il s’agit de se baser sur les documents pour analyser les informations disponibles et manquantes concernant la corruption dans le secteur minier artisanal à Madagascar, spécialement pour les filières or et saphir ainsi que les exploitations illicites dans les aires protégés tels que : Zombitse Vohibasia, et Ankarana. Création d’un outil d’analyse de la corruption dans le secteur minier artisanal.

A partir de connaissances tirées de l’analyse de la corruption dans la chaine de valeur de l’exploitation forestière, il est envisagé d’appliquer le même système pour le secteur minier artisanal. Il s’agira d’une adaptation de l’outil développé dans le secteur forestier pour le secteur minier artisanal. Ainsi, il serait nécessaire de définir les méthodologies à mettre en œuvre, ainsi que les questionnaires suivant les différentes parties prenantes. Application de l’outil d’analyse pour les chaines de valeur de saphir et or sélectionnées et rédaction et impression d’un rapport des résultats à partir de l’outil d’analyse créé.

Sous-activité .4 : Consultations et recherches auprès de l’ITIE, du Ministère des Mines, du Centre des Impôts et de chercheurs pour estimer la perte économique causée par l’exploitation et l’exportation non déclarées de l’or et du saphir. Madagascar est un pays candidat de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). Transparency International – Initiative Madagascar est coordinateur des organisations de la société civile de l’initiative « Publiez ce que vous payez » (Publish What You Pay – PWYP) et participe à l’ITIE Madagascar en tant que membre de la société civile au sein du Groupe multipartite (Multi-Stakeholder Group).

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Elaboration d’un plaidoyer conjoint avec le BIANCO envers les autorités locales, régionales et nationales - Des rencontres individuelles (9) avec les autorités locales (DREEMF, communes, services décentralisés de l’Etat, etc…) et les autorités nationales (Ministères de tutelle) seront organisées pour instaurer une relation de confiance entre les autorités et le projet de TI-IM et jauger de la faisabilité des recommandations. L’identification des relais d’intégrité au niveau des 3 régions a nécessité des rencontres préliminaires auprès des différentes parties prenantes (Avril et Mai 2016). Les entités consultées ont été : les procureurs de la république, les préfets de région, les chefs de région, les responsables au niveau de CIREF, les membres actifs de la société civile, les journalistes locaux et l’équipe de PAGE-GIZ qui ont une bonne connaissance du terrain.

-Des rencontres (3) avec les représentants du BIANCO et les organisations de la société civile identifiées sur le terrain seront organisées afin d’élaborer et de mettre en œuvre un plaidoyer permettant plus de transparence dans le secteur forestier.

-Diffusion du plaidoyer Le document de plaidoyer a été établi avec deux entités qui ont bonne connaissance des dossiers forestiers : BIANCO et AVG. Ceux sont nos principaux alliés dans la mise en œuvre des plaidoyers. Pour l’élaboration de la stratégie, nous avons requis les compétences de notre juriste pour définir les plans stratégiques de mise en œuvre et les ébauches d’engagement pour les différents ministères concernés. Par ailleurs, la mise en œuvre des plaidoyers au niveau régional nécessite des collaborations avec les branches territoriales de BIANCO mais aussi les sociétés civiles locales actives.

Présentation du plaidoyer au niveau des Ministères et administrations concernés. La présentation du plaidoyer au niveau des ministères concernés permettra de diffuser largement les termes des engagements pris par chaque haut responsable étatique. Ces ministères se chargeront de déployer le document au niveau de chaque administration concernée afin que cette dernière puisse prendre les mesures appropriées.

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AUTRES ACTIVITÉS DE TI-IM EN 2016

Présentation de l’Indice de Perception de la Corruption 2016 Le 27 janvier 2016 Transparency International-Initiative Madagascar a présenté l’Indice de Perception de la Corruption 2015 à l’American Center de Tanjombato. Ce classement de Transparency International donne une note et un rang à 176 pays classés en 2015 par rapport à la perception de la corruption dans ce pays. Madagascar pour la troisième année consécutive a obtenu le score de 28/100 points et le rang de 123/176 pays. Le Directeur exécutif dans son interprétation déploré la stagnation du pays dans le classement et a demandé plus d’indépendance et de moyens pour les institutions de lutte contre la corruption comme le Bureau Indépendant de Lutte contre la Corruption (BIANCO). L’évènement a été une réussite avec plus de 120 personnes présentes dont l’Ambassadeur des Etats -Unis à Madagascar et plusieurs représentants diplomatiques et ministériels. La presse a également largement couvert l’évènement aussi bien à la télévision, qu’à la radio ou dans la presse écrite jusqu’à des reportages dans les médias étrangers. Plus d’informations ont été publiées sur le site internet par la conseillère en développement organisationnel: http://transparency.mg/article/presentation -de-l-indice-de-perception-de-la-corruption--ipc--2015-a-l- american-center-d-antananarivo-le-27-janvier-2016

Concours de caricatures « Ensemble contre la corruption » 2016 En amont de la présentation de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) TI -IM a lancé un concours de caricatures sur le thème « Ensemble contre la corruption ». Les prix et les trophées ont été remis après la présentation de l’IPC à l’American Center de Tanjombato. C e concours de dessins de caricatures a vu la participation de 19 personnes dont 5 femmes et 14 hommes qui ont présenté 26 dessins en provenance de 4 régions de Madagascar. Onze dessins de neuf personnes différentes ont été sélectionnés et exposés à l’American Center pendant 10 jours du 27 janvier au 5 février 2016. Quatre prix ont été distribués dont deux troisièmes prix ex-aequo. Le jury était composé de M. Stephen C. Anderson, Deputy Chief of Mission de l’Ambassade des Etats-Unis à Madagascar, M. Herizo Andrianasolo dit “Ramafa”, caricaturiste professionnel et Mme Séverine Diallo, Conseillère en développement organisationnel à TI -IM. Depuis le 13 janvier 2016 date du lancement du concours et jusqu’au 31 janvier 2016, la page Facebook de TI-IM a compté une augmentation de 20% des mentions « J’aime ». La publication sur le concours a été partagée 155 fois et a atteint 33 805 personnes. Cet évènement a été une grande réussite pour la visibilité de l’association. CONFERENCE "EXTRATERRITORIALITE DES LOIS EN MATIERE DE CORRUPTION: QUELLES CONSEQUENCES POUR LES ENTREPRISES INTERNATIONALES OPERANT A MADAGASCAR?"

Le 24 février 2016 le Directeur de Transparency International-Initiative Madagascar a donné une conférence à la Chambre de Commerce et d’Industrie Fran ce-Madagascar (CCIFM) sur « L’extraterritorialité des lois en matière de corruption : quelles conséquences pour les entreprises interna tionales opérant à Madagascar ?». Les membres du CCIFM ont pu assister à cette conférence ; TI-IM a pu montrer sa capacité à animer des conférences thématiques et ainsi augmenter sa présence comme leader de la lutte contre la corruption à Madagascar.

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Dîner solidaire au Café de la Gare – 1ère édition Le 30 juin 2016 Transparency International-Initiative Madagascar a organisé la première édition du dîner solidaire au Café de la Gare. Le Café de la Gare propose aux associations de bénéficier gratuitement de la salle chaque dernier jeudi du mois pour promouvoir la cause de l’associa tion. Le Café de la Gare s’engage à reverser 15% hors taxes du chiffre d’affaire de la soirée. Cette première édition a été une vraie réussite avec la présence de xxx personnes. L’artiste Rajer y, joueur professionnel de Valiha, a animé la soirée. Les invités avaient aussi la possibilité de faire un don supplémentaire à l’association. Transparency International-Initiative Madagascar avait exposé les table aux du concours de caricature «Ensemble contre la corruption» et édité les tableaux sous forme de carte s postales. Les personnes présentes étaient invitées à écrire un mot d’encouragements ou de félicitations à l’attention de Transparency International-Initiative Madagascar. Le trésorier de l’association a prononcé un discours de remerciement et présenté brièvement le fonctionnement de l’association. La soirée a permis de rapporter à l’association une somme pas très importante mais cette action visait à augmenter sa visibilité et de nouer de nouveaux partenariats. Evènement relayé sur le site internet : http://transparency.mg/article/diner-solidaire-jeudi-30-juin-au-cafe-de- la-gare-au-profit-de-transparency-international-initiative-madagascar-----ensemble-contre-la-corruption----- soutenez-la-lutte-contre-la-corruption--

Participation au salon RSE et développement durable Les 13 & 14 Juillet 2016 Transparency International-Initiative Madagascar a participé à la première édition du Salon Responsabilité Sociale des Entreprises et Développement Durable à l’Hôtel Carlton d’Antananarivo. Ce salon avait pour objectif de réunir de s représentants du secteur privé, du secteur public ainsi que de la société civile pour renforcer les synergies d’actions entre ces différentes parties prenantes pour un développement responsable et durable à Madagascar. L’équipe de TI-IM a tenu un stand et a pu assister aux conférences. Cette participation a permis de nouer des liens avec les entreprises engagées socialement et se connaitre l’association au grand public. Considérant la corruption comme un obstacle au développement durable du pays ainsi qu’ à la pérennisation des activités du secteur privé, Transparency International-Initiative Madagascar a incité toutes les parties prenantes et le public à faire de la lutte contre la corruption une priorité. Pour rappel la lutte contre la corruption concerne directement l'objectif 1 "Pas de pauvreté" des Objectifs de Développement Durable (ODD) et l'objectif 16 pour la "Paix, la Justice et des institutions efficaces ». Evènement relayé sur le site internet : http://transparency.mg/article/participation -de-ti-im-au-1er-salon-rse- et-developpement-durable-a-madagascar

Participation à la Xème Conférences des OING de la Francophonie Du 2 au 4 novembre 2016 Transparency International-Initiative Madagascar a pu participer à la Xème Conférence des Organisations Internationales Non Gouvernementales (OING) ouverte aux organisations de la société civile des pays de la Francophonie. La conseillère en développement organisationnel a pu rencontrer de nouvelles personnes issues de la société civile malgache et d’autres pas. Elle a aussi eu une entrevue avec la Secrétaire Générale de la Francophonie ainsi qu’avec plusieurs directeurs départementaux de l’OIF. Cet évènement a précédé la publication par les organisations de la société civile malgache d’un communiqué sur les risques de corruption dans la passation des marchés publics en amont du Sommet de la Francophonie à Madagascar. Le Président de la République, interpellé par ce communiqué, avait répondu via médias interposés. Lien vers le site de la Francophonie : https://www.francophonie.org/CP-10e-conf-OING-OSC-francophones- 47369.html 24

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Conférence débat « Les outils d'évaluation de la traçabilité et de la transparence budgétaire » Le 6 décembre 2016 Transparency International-Initiative Madagascar a organisé dans la salle Chefs Avenue du Café de la Gare une conférence débat sur « Les outils d’évaluation de la traçabilité et de la transparence budgétaire » avec comme invités le Professeur Bernard Gauthier d’HEC Mo ntréal. Il fit une présentation de l’outil de suivi de dépenses publiques « Public Expenditure Tracking Survey » et M. Niaina Harijaona, Directeur exécutif de l'ONG MSIS TATAO qui a présenté l’Indice de Transparence Budgétaire. A cette occasion le Président de Transparency International-Initiative Madagascar a également présenté le bilan de ses activités 2016.

Journée Internationale de Lutte contre la Corruption Pour la Journée Internationale de Lutte contre la Corruption qui a lieu le 9 décembre de chaque année, Transparency International-Initiative Madagascar a coorganisé l’évènement avec les autres acteurs de la lutte contre la corruption à Madagascar. La journée a été célébrée dans le hall et la salle de conférence du Ministère des Affaires Etrangères d ’Anosy. L’évènement était organisé conjointement par le BIANCO, le CSI, le SAMIFIN, les organisations de la société civile et les Ministères de la Justice et celui des Finances et du Budget. L’objectif était de présenter une coalition forte des acteurs de lutte contre la corruption. Transparency International-Initiative Madagascar a tenu un stand et son directeur a participé au débat qui portait sur le financement des partis politiques et des campagnes électorales. Evènement relayé sur le site internet : http://transparency.mg/article/9-decembre--journée-internationale-de- lutte-contre-la-corruption

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LA VIE DE L’ASSOCIATION

Formation de la secrétaire comptable à Berlin La secrétaire comptable a bénéficié d’une formation en février 2016 au siège de Transparency International à Berlin en Allemagne concernant le suivi de la gestion comptable dans le cadre du projet Land and Corruption in Africa. Son travail assidu tout au long de l’année lui a permis d’être promue Responsable Administrative et Financière de l’association à la fin de l’année 2016.

Déménagement L’équipe de TI-IM étant passée de 4 employés en décembre 2015 à 14 personnes fin 2016 et le budget de l’association ayant été multiplié par neuf au cours de l’année, l’association a pu se doter de nouveaux bureaux. Le déménagement s’est effectué en juin 2016 avec la location du rez -de-chaussée de la Villa Huguette, sise Cité Planton à Ampahibe.

Team Building L’équipe de Transaprency International-Initiative Madagascar s’est retrouvée pour une journée de team building à la Ferme d’Ivato le 3 juin 2016. Cette journée s’est déroulée en deux temps avec la matinée consacrée à un jeu de piste en équipe et l’après-midi à une réunion d’équipe.

Participation à l’Assemblée Générale de Transparency International au Panama Le trésorier a représenté Transparency International-Initiative Madagascar à l’Assemblée Générale qui a réuni toutes les sections au Panama. Cette présence a permis de souder et de créer de nouveaux liens avec les autres sections et le secrétariat de Transparency International.

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