Notes d'histoires locales

UN PEU D'HISTOIRE…

Situé dans cette grande zone de passage que constitue le plateau calcaire de la Calestienne, le territoire de a du être occupé dès les temps préhistoriques. J. Gronnier en 1890, rapporte au Paléolithique des silex taillés trouvés dans le limon, sur la hauteur entre l'Helpe et la route de Chimay, ainsi que sur les monts de Wallers. M.E. Chevalier (1883) signale d'assez nombreux vestiges des époques gauloise et romaine, dont un puits au bois des Auvenelles et deux stèles funéraires au château des Mottes, site quelque peu mythique, où l'on aurait "trouvé fréquemment des monnaies romaines et gauloises, des pierres gravées, des bijoux en or, des objets en verre, etc..".

A l'époque des derniers rois mérovingiens, entre 670 et 687, Saint Landelin fonde un monastère dans une ancienne "villa" au cœur de la Fagne (Cella Faniae). Le site du monastère prendra le nom de Moustier et en 1125, l'évêque de sépare ce domaine de la Fagne de Wallers en 2 entités, Moustier-Baives et Wallers. Les biens de l'église Saint Hiltrude de Wallers seront accordés aux Prémontrés de Saint Feuillien du Rœux. Ces droits sur la dîme, le four et le moulin, sont reconnus en 1189 par les Avesnes, seigneurs de la région et leur premier vassal sur Wallers, Wido en 1235.

Les Morchipont puis les Aguilera auront un temps un fief sur Wallers mais au 16ème siècle les Blois-Treslong, descendants des seigneurs d'Avesnes, contrôleront les forges, tenues par les Despret et les Polchet.

Sous les Merode, successeurs des Blois, Wallers est intégré au marquisat de Trélon (1626).

Terre de Hainaut, Wallers sera ravagé ou affecté par le passage des forces françaises dans la région en 1339, 1478, 1552, 1554, 1637, 1638 et 1651.

En 1678, le traité de Nimègue accorde le marquisat de Trélon à la mais la frontière avec Macon ne s'établit qu'en 1697 (traité de Ryswick).

Texte de Cité et Paysages : A la fin du 16ème siècle …

Insérer si possible le recensement de Chevalier :

Vers 1880, l'on compte à Wallers une scierie, un chantier et une carrière de marbre, 6 carrières de pierre, 1 moulin à eau, 2 ateliers de sabotiers, 1 four à chaux et 2 forges de maréchal. L'on y cultive diverses céréales, de la chicorée et un peu de houblon. LES MAIRES DE L’AN 11 A AUJOURD’HUI

An 11-an13PAUL Théophile Léopold(+1838) 1ere République – Directoire - Consulat

1809-1813BACHELART Albert(+1813) 1er Empire

1813-1819PAUL Théophile Léopold(+1838) 1er Empire - Restauration 1819-1835BACHELART Simon(+1835) Restauration – Monarchie de Juillet

1836-1838MAILLY Benjamin(démission) Monarchie de Juillet

1838-1841PAUL Théophile(+1841) Monarchie de Juillet

1843-1847MICHEL François(+1847) Monarchie de Juillet – 2e République

1848-1851PECHEUX Nicolas 2e République

1851-1864BASSELART Charles 2e République

1864-1871PAUL Clovis 2e-3e République

1871-1876DENIS Joseph 3e République

1876-1888PAUL Clovis 3e République

1888-1893COUPEZ Anicet 3e République

1893-1899BAUDRY Jules 3e République

1899-1908VAINGRE Alfred 3e République

1908-1918JOUNIAUX Albert(+1918) 3e République

1919-1920FACON Robert (faisant fonction) 3e République

1920-1941JOUNIAUX Maurice 3e République

1941- 1953SAUTIER Omer 3e-4e République

1953- 1977BOSSAUT Jules 4e-5e République

1977-1997CHEVAL Maxime 5e République

1997-2000BARBET Daniel 5e République

2001-2019NAVARRE Bernard 5e République

James HARDY 23/12/2006

ORIGINE DE WALLERS TRELON

Beaucoup de personnes tendent à croire que notre village a été créé entre 675 et 700, date à laquelle fut construit le monastère. Cependant, il faut remonter beaucoup plus loin dans le temps, c’est à dire à l’apparition de l’homme néolithique de 2.000 avant Jésus-Christ. Ces hommes s’installèrent dans les clairières, les défrichèrent et les cultivèrent. Preuve est bien que ces hommes habitèrent Wallers et ses environs puisque des silex ont été retrouvés autour de Trélon, datant de l’époque néolithique.

Les signes de vie suivants ont été repérés à l’âge du fer ou période pré-romaine, avec deux monnaies gauloises (ou nerviennes) en bronze retrouvées sur la colline des Mottes.

Des débris de tuiles et des monnaies à l’effigie des empereurs Domitien (de 81 à 96 av. JC) et Auguste (63 av. JC) montrent la présence romaine dans la région de Trélon.

En l’an 302, sous Maximilien, les chrétiens entreprennent une terrible persécution dans notre région. Selon le doyen Letellier, historien de Chimay, le pays fut décimé qu’on dut faire venir des païens tellement pour cultiver la terre.

L’empereur Constantin a rétabli le christianisme.

En l’an 360, des pillards français et saxons saccagèrent et ses environs. Ce fut le prélude de la guerre de Valentinien contre les Français. C’est à ce moment, que furent bâtis de nombreux forts le long des ruisseaux et sur des monticules.

Pouvons-nous alors attribuer à cette date, la construction de la forteresse appelée « château de la Motte ». De celui-ci, il ne reste plus que des traces de fondation visibles par temps sec.

Quelques pierres ont servi à la construction du soubassement d’une étable, une autre était déposée sous le marronier situé devant la forge de Monsieur Mahieu, et deux autres portant des inscriptions (D_M LATINIANI et PROBI TIBERT) ont été enlevées par la société archéologique de au début du siècle.

Jacques de Guyse atteste également de l’existence de cette forteresse.

La question reste cependant posée : La forteresse « château des Mottes » date-t’elle de 350 ou serait-elle plus ancienne.

En 406, les Nandales, les Alains et les Suèves, peuples féroces et barbares, s’introduisent en Thiérache et en chassent les habitants.

Les villages sont détruits et la forêt reprend le terrain perdu.

Pendant le règne des rois francs (de 450 à 990) et certainement sous le règne de Charlemagne, une partie du domaine de Wallers (le bois de St-Hilaire) a été offerte à une abbaye de Poitiers, consacrée à St-Hilaire qui fut évêque de Poitiers. L’église de notre village étant dédiée à St- Hilaire, nous pouvons faire le rapprochement et dire que Wallers existait à cette époque.

LA VIE DES DRUIDES

Que connaissez-vous du druide, à part Panoramix des bandes dessinées Astérix et Obélix ? Vous avez l’image de la robe blanche, de la tête couronnées de feuilles de chêne. Sachez que le druide coupait le gui à l’aide de sa serpe d’or, qu’il le laissait tomber sur une tunique tendue par les mains des plus vaillants guerriers.

Cependant, saviez-vous que les druides n’étaient pas aussi pacifiques qu’on le disait? Ceux-ci présidaient des cérémonies « horrifiantes » lorsque les guerriers, la hache levée sur les dolmens, prenaient le sentier de la guerre contre les Romains.

Les Druides immolaient aussi la vierge douce au Dieu des Calamités ou le prisonnier au Dieu de la Guerre.

Ils régnaient ainsi avec une autorité totale sur les âmes des Gaulois, ils étaient les prêtres du paganisme, dont l’origine est restée un mystère.

On leur prête une connaissance de l’astronomie, de la médecine et des arts : mais ils refusaient de les communiquer.

Les Druides portaient un culte spécial aux fontaines écartées (comme celle de Bourges).

L’immortalité de l’âme et la justice céleste étaient leurs principales croyances alors que leurs Dieux étaient païens.

Lors de la conquête romaine, ils furent pourchassés et exterminés.

Au cours de la Christianisation, les menhirs de Solre le Château furent transportés en Fagne, entassés les uns sur les autres, et, selon la légende, Saint-Martin les escalada pour prêcher la doctrine à nos ancêtres.

On ne put pourtant pas déraciner complètement ces croyances populaires attachées à ces pierres sacrées qui gardaient leur mysticisme.

En 743, un concil fut tenu pour condamner la superstition que le peuple vouait encore à ces pierres sacrées, aux fontaines et sources et à certains arbres.

Pendant les siècles qui suivirent, les sorcières seraient venues à minuit, danser le « sabat de Satan » et proliférer de sinistres serments de haine.

La croyance en ces hideuses saturnales eu crédit jusqu’au XVIIIème siècle et de nombreux procès de sorcellerie, suivis de condamnation au bûcher, en furent l’épilogue.

LE MONASTERE

Au cours des VIIème et VIIIème siècle, les progrès du christianisme font sortir peu à peu le pays de la barbarie franque.

Les abbayes de (640), (660) et Maroilles (760) voient le jour.

A Wallers, un monastère se construit. Deux versions sont actuellement avancées pour expliquer les circonstances de la naissance de cet édifice :

1) Mr Piérart, directeur d’école à rapporte : « St-Landelin était né au village de Vaux, en Artois, d’une famille puissante issue de la race des rois francs et avait été élevé par St-Aubert, évêque de Cambrai. Le disciple fut infidèle aux leçons reçues du précepteur. L’âge des passions arrivant, il ne sut pas y résister et tomba dans le plus grand des écarts. A la fin, il devint voleur de grand chemin et remplit d’épouvante et de brigandage tout le pays soumis à la juridiction du pieux évêque, notamment les bois du fisc royal de Lestinnes. La légende raconte qu’un jour, un de ses compagnons de rapine étant venu à mourir dans une rencontre armée, il vit en songe son âme torturée par les plus affreux tourments et qu’alors, plein de frayeur et de repentir, il courut se jeter aux pieds de St-Aubert, lui promettant d’effacer à l’avenir toutes ses fautes à force de pénitences et d’ouvres pies. Il tint parole et les austérités de sa vie le mirent alors en si grande réputation que le roi Dagobert lui légua les terres de Wallers, de Baives et des lieux environnants pour y construire un monastère.

L’acte de donation est daté du 6 des calendes de mai 640 à Cambrai. »

2) Le Commandant Michaux dans son étude - La fagne de Trélon - propose une version moins corollaire de la légende :

« Il semble bien que l’abbaye (ou monastère) de Wallers fut fondée sur la fin du VIIIème siècle (657 ?) non pas par St-Landelin mais par St-Ursman, né à (arrondissement d ‘Avesnes). D’après la tradition, le roi d’Austrasie, Dagobert 1er, aurait doté l’abbaye de Wallers de vastes terres situées dans la fagne et nommées Wallare (Wallers) et Bavia (Baives). Mais l’intervention du roi Dagobert appartient au domaine de la légende.

Dagobert est mort en 638 et, comme dit précédemment, l’abbaye de Wallers a dû être fondée sur la fin du VIIème siècle.

L’abbaye de Wallers vit ses propriétés augmentées grâce à St Dodon (ou Dodo) filleul de St- Ursmar, gros propriétaire terrien de la région. C’est lui qui fut certainement le premier abbé de Wallers. Il abandonna tous ses biens à l’abbaye et se retira dans une solitude complète à Moustier où il fit construire une cellule qui fut le principe même du prieuré actuel. Il mourut le 1er octobre 750 et la légende raconte que les populations environnantes le vénéraient déjà comme un saint.

La polyptique, ou état des biens de l’abbaye de Lobbes, établie en 868-869 mentionne :

« IL FAGNIA CELLA MONASTERIS » (Traduisez « Moustier en Fagne »), ce qui laissait supposer que St-Dodon avait fait une donation, avant sa mort, à l’abbaye de Lobbes.

Documents du Xème siècle se référant aux années 634-640 :

« DIPL DAGOBERI: PRO SANSTO LANDELINO 634-640.

MA PROPRIETE EN FAGNE, APPELEE WALLERS, MON DOMAINE DE BAIVES, L’EAU (LA RIVIERE QUI PREND SA SOURCE A LA LISIERE DU BOIS D’IMBRECHIES) L’EAU ELLE-MÊME ET SON PARCOURS, COMME ELLE COURT A TRAVERS LE TERRITOIRE LUI-MÊME, COMMENÇANT A UN ENDROIT APPELE RAAILHIS D’OU ELLE DESCEND DANS UNE RIVIERE APPELEE L’HELPE (L’HELPE MAJEURE), UNE FORET TOUTE ENTIERE APPELEE ETIMUNDI. A PARTIR DE CETTE MÊME EAU TOUTE LA FORET QUI EST APPELE BROLIUM ET FANIA. » En 844, à la demande d’Héribert, abbé de Lobbes, le monastère fut consacré par l’Evêque Thierry.

36 ans plus tard, les Normands dévastèrent tout le pays de Chimay et détruisirent les bâtiments du monastère. Grâce à Leutbergt, un laïc fervent serveur du saint tutélaire, il fut reconstruit. Mais sur la fin du Xème siècle, il fut à nouveau dévasté et cette fois complètement par les Hongrois.

INVASION DES HONGROIS

Conrad, Duc de Lorraine, pour se venger de Rainier III, Comte de Hainaut, persuada les Hongrois de dévaster le pays entre la Meuse et l’Escaut. Cette contrée, leur dira-t’il, est entièrement fertile, les campagnes y sont couvertes de belles moissons, les troupeaux y sont féconds et sans nombre ... Les Hongrois se comportèrent en vrais barbares, tout fut saccagé (953).

En 974, les enfants de Rainier III, voulant reconquérir la possession du Hainaut, aidés par la Cour de France, tentèrent d’entrer dans cette province par la frontière qui borde la Thiérache. Ils furent arrêtés aux environs de Wallers par Garniers et Renaud, gouverneurs du Hainaut.

SAINT DODON APÔTRE DE LA FAGNE

Ses parents conçurent de grands desseins pour l’enfant Dodon. Lorsqu’il eut atteint l’âge de six ans, ils partirent visiter le pieux abbé Ursmer, pour le prier de le baptiser et de l’instruire dans son école. L’enfant fut immergé dans la cuve baptismale de Lobbes suivant la coutume primitive et reçut le grand sacrement purificateur. Le jeune Dodon en ressortit radieux de pureté angélique. Il se signala bientôt par son application à l’étude. Très jeune, il fut admis à la cléricature.

Quand il perdit ses parents, il fit don des biens familiaux à l’Eglise de St-Pierre de Lobbes. Le domaine de l’abbaye de Lobbes comprenait, avec cette donation, plusieurs villages : Wallers, Moustiers, Baives, Wilhies, et des bois importants, ceux de Bailièvre, de Ste-Monégonde, de la Fagne, de Trélon, de Railhies, de Beaumont, situés dans cette région pittoresque arrosée par l’Helpe et ses petits affluents : le Clair Voyon, le Voyon Fangeux, le Rieu du Bruille, le Rieu du Roc.

Dodon aménagea l’abbaye de Wallers, suivant les règles architecturales rationnelles méconnues depuis l’invasion franque. Rien ne fut négligé pour rendre attrayant et fécond l’apostolat chrétien qu’il voulait exercer dans ces régions de la Fagne. Il désirait faire concourir les beaux-arts avec les splendeurs de la liturgie sacrée. De nombreux auditeurs arrivaient de partout écouter sa parole, solliciter ses conseils et recueillir les fruits précieux d’une charité sans bornes.

Cependant, Dodon avait un penchant prédestiné pour la solitude, il désirait s’écarter d’un monde où les aspirations matérielles venaient trop souvent frapper la sérénité de son âme. Il sentait le besoin de retremper son âme en elle-même.

Après avoir confié la direction de son abbaye à un de ses moines sur lequel il fondait les plus grandes espérances et s’être dépouillé de tous les honneurs, il partit s’installer dans une hutte rudimentaire, à une lieue de son abbaye (à Moustier), dans le coin le plus sauvage de la Fagne pour y mener une vie purement contemplative.

Dodon vêtu du cilice, s’adonnait à la prière, mortifiait sa chair et se livrait à de longs exercices de jeûne et de privation.

Il vivait ainsi avec une sobriété étonnante du produit de ses récoltes sauvages et du lait de ses chèvres qui vivaient en liberté à ses côtés. D’un lopin de terre, il récoltait un seigle noir qu’il broyait entre deux pierres, lui procurait une grossière farine dont il faisait des miches qui cuisaient sous la cendre.

Le miel des abeilles sauvages, l’apport de quelques fruits aigrelets ou huileux et de quelques plantes comestibles qu’il recueillait en saison dans les bois, étaient les seuls aliments employés pour sa subsistance.

Les foules qui continuaient à venir de loin à l’abbaye de Wallers, retournaient désappointées de ne plus trouver Dodon, pour recevoir ses précieux avis, ses conseils pondérés et le réconfort moral attendu. On finit par apprendre le lieu de refuge caché de l’abbé devenu anachiviète, le pénitent mortifié de la Fagne sauvage.

Bientôt des perdus, des boiteux, des aveugles, des malades mentaux clamant leur détresse se firent amener avec mille peines à travers les fondrières et les fourrés des bois pour approcher de l’auguste reclus volontaire. Il leur adressa des paroles bienveillantes, les engagea à reprendre le chemin de l’honneur, à garder intangiblement les principes chrétiens.

Lorsque Dodon sentit que Dieu allait le rappeler à Lui et que la Nature allait avoir raison de son corps affaibli, il fit appeler les moines de Wallers à son chevet. Ceux-ci s’y rendirent processionnellement, portant le Saint Viatique et là, dans le cadre rustique de l’humble hutte, après avoir donné ses derniers conseils aux membres de son ancienne communauté, il rendit son âme au Créateur.

L’annonce de sa mort survenue le 1er octobre 750 fut bientôt connue des populations environnantes qui le vénéraient déjà comme un saint.

Son corps enveloppé de sa robe monacale fut inhumé au milieu de la pauvre chaumière qui fut le témoin muet de toutes ses vertus.

En l’an 892, la vallée de l’Helpe fut pillée et dévastée par les Normands. Par une circonstance providentielle, les reliques de St-Dodon furent sauvées par un laïc honorable de Wallers, nommé Leutberg, qui avait pu au péril de sa vie, récupérer la châsse du grand thaumaturge de la Fagne et il avait su la tenir cachée en lieu sûr.

Après le retour de Leutberg à Wallers, grâce aux aumônes reçues pendant son voyage, le monastère put être reconstruit. Hélas, l’abbaye fut encore détruite, mais ses biens passèrent au prieuré de Moustier que les moines de Lobbes firent peu après édifier dans ce coin rustique de Moustier - en - Fagne. Les reliques du saint vénérable retournèrent à l’endroit même, témoin de sa vie vertueuse et cachée. Ses reliques transférées à Binche en 1409, et y furent brûlées par des impies au XVIIIè siècle.

L’EDIT DE CLÔTURE DES HERITAGES

1770 - 1789

Jusque 1770, les pâturages étaient exploités sans méthode et de plus, ils étaient tous le lieu de passages collectifs. Les habitants de la Commune pouvaient faire paître leur vache (souvent unique) dans les prés non clôturés après l’enlèvement de la première récolte.

C’est le droit de la « vaine pâture ».

Au commencement du XVIème siècle, quelques propriétaires ruraux se hasardèrent de faire enclore certaines prairies plus rapprochées des fermes afin de soigner plus particulièrement et pouvoir enfermer les bestiaux sans gardien. Mais cette innovation ne se fit pas sans résistance des manats à qui elle enlevait une partie de la « vaine pâture ».

Au XVIIIème siècle, la « vaine pâture » tenait une grande place dans la vie rurale du Hainaut où les haies plantées devaient se multiplier à la fin de l’Ancien Régime. Vers 1765, le Gouvernement prit la résolution de supprimer la vaine pâture et d’autoriser les propriétés à clore.

C’était faire le privilège des quelques « laboureurs » ou « cultivateurs » car la majorité des paysans n’était que des manœuvres. Léande-Michel Faussaby, subdélégué à Avesnes de l’Intendant du Hainaut prit la défense des ménagers.

On peut citer l’article 1er de l’ordonnance de 1771 :

« Nous permettons à tous propriétaires, fermiers et autres, nos sujets du Haianut et pays y réunis et de la Flandre Wallonne et maritime de clore les terres, prés et champs et généralement tous les héritages, de quelque nature qu’ils soient, qui leur appartiennent, soit par des fossés, hayes vives ou sèches ou de telle autre manière que ce soit. »

LE BEHOURDI

Les folkloristes ont constaté que chez tous les peuples et dans toutes les circonstances, « faire un feu a été l’expression d’une joie collective » (De nos jours, le clou d’une fête populaire est le feu d’artifice).

C’est à cette pratique que se rattache le « béhourdi » ou béhourdich, feu de joie qu’on allumait dans notre région le premier dimanche de Carême et qu’il ne faut pas confondre avec le feu de la St-Jean. Cette coutume fut abandonnée dans l’Avesnois au XIXème siècle. Comment cela se passait-il ? On arrangeait avec art, sur la place publique, une haute pile de bois, on dressait une pyramide de fagots, de bûches, de planches. Alors, s’avançant aux sons aigres mais toujours gais de violons discords, le plus âgé ou le plus digne, quelquefois un maire, un président, un magistrat jetait le feu au sein de l’édifice, aux acclamations de la foule impatiente (...). La foule se mettait en branle, les mains s’entrelaçaient, on formait des danses rapides, on chantait de joyeuses rondes en tournant autour du bûcher. Tous les villageois prenaient part à la fête. Puis quand le feu s’éteignait, on sautait par-dessus et les jeunes gens, armés de tisons enflammés, se mettaient à parcourir les rues ... Sans doute, cette coutume a-t’elle son origine dans le paganisme, mais il faut croire qu’elle fut christianisée et elle fut une date importante dans le calendrier, car on en fait état dans de nombreux actes. En voici un exemple :

« Nous, Jehan, par la grâce de Dieu, cuens de Haynau ... Donné et scellé l’an mil trois cent et sept, à Mons en Haynau, le jeudy après le béhourdih et mois de mars... »

LES PAYSANS ET LE SERVAGE

Clotaire II, roi de Neustrie, qui venait d’hériter le royaume d’Eustrasie par la mort de Sigebert, offrit à St-Landelin plusieurs belles terres situées à Wallers et Baives et quantités de personnes SERVES pour les cultiver.

Au Moyen-Age, on distinguait plusieurs sortes de serfs dont la condition différait sensiblement :

- le serf proprement dit ou « homme de corps d’origine ». Sorti d’une famille engagée dans les biens du servage depuis les temps les plus reculés, il supportait le poids de la servitude, il payait à son seigneur un cens ou redevance par tête, il ne pouvait épouser que des femmes de sa condition, il était tenu de résider toute sa vie sur les domaines de son maître. Il pouvait également être vendu pour de l’argent, donné ou échangé comme un objet quelconque. Il était d’ailleurs taillable et corvéable à volonté.

- l’hôte était le serf qui jouissait de quelques franchises.

- les gens de mains avaient la liberté de transporter leur foyer là où ils voulaient.

- le serf bourgeois, à qui il était permis d’entrer dans une commune.

- le chevalier serf possédait lui-même des gens de corps mais se trouvait assujetti à tout ou seulement à une partie des charges sociales.

C’est à partir du Xème siècle et jusqu’au XIIIème siècle que les petites agglomérations situées dans les clairières comme Wallers se virent considérablement agrandies par d’importants défrichements. De petites propriétés furent défrichées pour en faire des ermitages.

(Peut-être l’Ermitage de Wallers date-t’il de cette époque ? Cette évolution pourrait être due à la « loi de » datée de 1156 qui fut appliquée par Nicolas d’Avesnes (c’est aussi la construction du château de Trélon, 1150). Cette loi rédigée en coutume, fut étendue à 19 localités de la région Trélon-. Elle abrogeait le système carolingien et modifiait la charte d’Erlebold. Elle fait mettre le domaine rural en valeur par des tenanciers libres. Le seigneur leur distribua des « manses » perpétuels moyennant prestations fixes ou terrages (cens foncier) ou en avoine, en pains, en chapons.

La loi de Prisches octroyait aux ruraux une vraie franchise : liberté individuelle, justice régulière devant le tribunal local du maire (major), délégué du seigneur, mais siégeant avec des manants jurés.

La Loi de Prisches peut être considérée comme l’émancipation de nos classes rurales. EXTRAITS DE REGISTRE D’ETAT CIVIL D’AVANT LA REVOLUTION

1660

Lieutenant Delacroix, mayeur de Wallers

1579

Nicolas Despretz est héritier d’une maison seule, inhabitée à cause de maladie, elle est proche du fort

1er Vandémiaire An VI -> membre à Wallers de l’administration municipale

Hilaire Joseph Despret

Fils de Jean et Marie-Hélène Machelart, baptisé à Wallers le 27 janvier 1717.

Maître es-arts de l’Université de , maître de forges, receveur de la Terre et marquisat de Trélon.

Le 22 juillet 1735, étant déjà pourvu du baccalauréat es-arts, il soutient publiquement des thèses de philosophie dans l’aula maxima du collège, sous la présidence du R.P. Nicolas Nisramont, de la Compagnie de Jésus, docteur es-arts et professeur de philosophie.

Noël Despret, mayeur de Wallers en 1718

1737

- 6 juin est née Marie Anne Baudrÿ

- 9 août est né Pierre Joseph Lemoine

- 20 septembre est né Jean Joseph Paul

- 11 novembre est décédé Jean Joseph Paul

1740

Naissances :

- 29 mai : Michel Joseph Lemoine

- 9 octobre : Pierre Joseph Lemoine

- 15 novembre : Jacques Joseph Paul

1742 « Le dix-neuf de juillet mil sept cent quarante-deux fut née et baptisée Marie Madeleine BOUDRI, fille de Pierre Baudrÿ et d’Anne Joseph Lemoine, sa légitime épouse, les deux de cette paroisse à laquelle fut parrain, Martin Delvaux et marenne, Marie Madeleine Le Blanc. »

Naissances chez :

- Louis Baron, brigadier des emplois des fermes du Roy à Wallers

- Jean de Vignes, garde emploïes dans les fermes du Roy à Wallers en Hainaut

- Jean Joseph Breasse, garde emploïes dans les fermes dû Roy dans la brigade de Wallers

- 7 janvier : mariage de Nicolas Dieudonné d’Arche, fils de Nicolas d’Arche maître de Forges avec Mademoiselle Marie Barbe Joseph Depret, fille de Jean Depret, maître des forges.

- 5 février : mort de Jacques Joseph Paul, enterré dans l’église.

- 3 juillet : mort de Marie Thérèse Lemoine.

1743

- 11 septembre : née Marie Catherine Joseph Lemoine, fille de François Lemoine et d’Anne Bajué.

- 26 mars : mort d’André Ronflette, meunier à Wallers.

- 27 mars : mort de Marie Catherine, femme d’Antoine Lignies, greffier de Saint-Foillan pour leur Seignoirie à Wallers.

- 20 avril : mort de Jean Baptiste Prévost, valet des chevaux, engagé dans la milice de la France pour les villages de Wallers et Willies

- 2 octobre : mort de Jeanne Buisset

1745

- 30 octobre : est né Philippe Joseph Jouniaux

- 27 novembre : est née Marie Barbe Lemoine

- 10 janvier : mort de Marie Thérèse Jouniau

- 4 février : mort de Marie Jeanne Buisset

1746

- 26 juin : est né A. Baptiste Martin Joseph Wallers, fils de J. Wallers

1748 « Le vingt et un de janvier mil sept cent quarante-huit est morte Anne Paul, fille amarier de Martin Paul, laboureur, âgée de septante-cinq ans, de cette paroisse administrée de tous les sacrements, inhumée le vingt-deux dans le cimetière des moines

Becquet Curé »

« Le quatre d’aoust mil sept cent quarante-huit est mort Antoine Lignies, greffier de la Seignoirie de Joillan à Wallers, âgé de soixante-huit ans de cette paroisse, administré de tous les sacrements, inhumé le cinq dans l’église avec la messe d’enterrement

Marie Thérèse Lignies

Becquet Curé

Marie Joseph Lignies »

1749

Est née Marie Isabelle Lemoine

Est née Marie Catherine Jouniaux

Est décédé Jean Paul

1751

« Le quinze de janvier mil sept cent conquante et un fut né et baptisé Hilaire Joseph Alexis Lemoine, fils de Jean Baptiste Lemoine et d’ (?) Buisset, sa légitime épouse de cette paroisse auquel fut parrain, Hilaire Joseph Julien et Marianne Carlier de cette paroisse, qui ont icÿ signez le père absent C Becquet Curé »

« Le quatorze de mars mil sept cent cinquante et un fut nez et baptisez Jean Joseph Breaces, fils de Jean Joseph Breaces, garde employez pour les fermes du Roy à Wallers, et de Anne Marie Mencqez, sa légitime épouse, les deux de la paroisse de Vaux auquel fut parrain Jean Joseph Zedon et marraine Marie Célestine Revelart les deux de cette paroisse »

« Le dix-neuf d’août mil sept cent cinquante et un fut nez et baptisez Philippe Joseph Jouniaux et de Marie Magdeleine Jullien, son épouse légitime les deux de cette paroisse auquel fut parrain Jacques Joseph Revelar et Marie Joseph Paul de cette paroisse qui ont icÿ signez le père absent C Becquet Curé »

1752

Est né Jean Philippe Jouniaux

1753

Est née Marie Pélagie Lemoine

1754 Est né Stanislas Jouniaux

Vivaient :

- Pierre Joseph Paullet, sous brigadier dans La Brigade des Cinq grosses fermes du Roy établies à Wallers.

- Jean Devignes, garde employez dans les 5 grosses fermes du Roy établies à Wallers.

1755

Est né M.C. Jouniaux

Vivaient :

- François Josseph Bossaut

- Jacques Tournû, garde employez dans les 5 grosses fermes du Roy de Résidence à Wallers

- François Boulnoy, garde employez dans les 5 grosses fermes du Roy de Résidence à Wallers

Sous-brigade établie à Wallers pour défendre les intérêts de ces fermes.

1756

Madame Magdelon Brillet, née Le Blanc était cabaretière

Mariage de Martin Boudry et Catherine Brillet

Mort de Pierre Joseph Lemoine

1757

Est née Marie Magdelaine Jouniaux

Est né Henri Joseph Boudry

1759

- 5 février : mariage de François Joseph Bossaut et de Jeanne Françoise Etienne

- 4 mars : mort de Simon Paul

- 31 juillet : mort de Martin Boudry, tisserand

- 24 décembre : est née Marie Joseph Bossaut, fille de François

François Bossaut et Fils, brasseurs

Philippe Jouniaux était garde forestier François Revelard, maréchal-ferrand

1761

Est née Christine Joseph Bossaut, fille de François

Mort de Simon Joseph Machelard, maître de forges, marchand et bourgeois de la paroisse

François Brillet était cordonnier

Hilaire Lachambre, tailleur de pierres

1762

Est né Théophile Paul

Est né Jean Baptiste Jouniaux

1763

Mort de Philippe Jouniaux, garde forestier

Mort de Michel Brochain, facteur de la forge de Messieurs les Religieux de l’abbaye de Liessies

Est né et décédé François Joseph Bossaut, fils de François Bossaut, brasseur

Mort de Joseph Paul, marchand fermier

1764

Est née et décédée Rosalie Bossaut

Mort de Pierre Boudry

1765

Vivait Monsieur Noël Joseph Dépret, Licencier Avocat en Parlement, maître des forges et fendrïs (fonderie), Monsieur Simon Joseph Machelard, maître des forges et fendrïs

1766

Naissances :

- Alexandre Jouniaux

- Marie Apolinne Bossaut fille de François, brasseur

- Catherine Lemoÿne fille de Michel Lemoÿne, manoeuvre - Est né et décédé Noël Joseph Dépret fils de Noël Depret, avocat

1767

Mort de Jacques Joseph Revelard, maréchal ferant

Est née Marie Thérèse Lemoÿne, fille de Michel Lemoÿne

1768

Mort de Jean Joseph Jullien, berger

Mort de François d’Awant, cordonnier

Jean Baptiste Lemoÿne était charon

Mariage de Jean Docquier, manoeuvre et Marguerite Jouniaux, domestique

Est né Pierre Joseph Lemoÿne, fils de Jean Baptiste Lemoÿne

Est né Joachim Bossaut, fils de François

1769

Décès de :

- Henry Boudrÿ

- Joseph Lemoÿne

- Marie Jeanne Lemoÿne

- Marie Anne Jouniaux

Naissances de :

- Angelinne Lemoÿne, fille de Michel Lemoÿne, manoeuvre

- François Joseph Jouniaux, fils de Jacques Jouniaux, marbrier

François Verrie était « maréchal ferant »

François Brillet, cordonnier

1770

Grégoire Delattre, facteur des Forges

Hilaire Lachambre était tailleur de pierres Paul Bussin tailleur d’habits, passager dans la commune

François Joseph Delvaut était marchand épicier

François Revelart était marchand cabarretier

Mort de Jean Baptiste Lemoÿne, voiturrier

Mort de Jeanne Thérèse Dépret, enterrée dans l’église

1772 « Le onze de maÿ mil sept Cent Septante deux est mort Jean Massot en célibat, jmbécile, agé de cinquante hyut ans, fils légitime de Jean Massot, Invalide dans les troupes du Roy et de Margueritte Labot, son épouse légitime. »

Pierre Navaux était meunier

Mort d’Ursulle Buisset

1773

Mort de Jean Baptiste Jouniaux

Est né Jean Baptiste Lemoÿne,fils de Michel Lemoÿne

1774

Mort de François Bossaut, brasseur

Mort de Marie Joseph Buisset

Est né Jean Baptiste Lemoÿne

Est né Henri Boudrÿ, fils de Pierre Boudrÿ, tisserand

Est né Jean Baptiste Docquier, fils de Pierre Docquier, domestique

Pierre de L’oge était tailleur d’habits

1775

Est né et décédé Nicolas Joseph Lemoÿne

1776

Mariage de Louis Augustin Dumées, rentier, fils de Monsieur Antoine François Demées, Avocat en Parlement, Lieutenant Baillif de la Terre et Papeterie de la ville d’Avesnes avec Mademoiselle Marie Jeanne Dépret, fille de Noël Depret, Avocat en Parlement, maître des forges et fourneaux.

1777 Est né Nicolas Docquier

1779

Est née Adélaïde Jouniaux, fille de Jacques, garde-forestier

Jean Joseph Baudrÿ était tisserand

1780

Mort d’Anne Joseph Lemoine

Mort de Marie Anne Dorvilers

Henry Stoclet était menuisier

Est né Nicolas Joseph Jouniaux

1781

Est né Jacques Augustin Jouniaux

Mariage de Jean Joseph Necaille et Marie Jullien

1803

Général Despret né à Anor le ______

Nommé par Napoléon

Président de l’administration

Municipale du Canton de Trélon (lettre du 1er Consul en date du 15 Fructidor - An XI)

(1er septembre 1803)

LA REVOLUTION FRANÇAISE

En 1792, la France déclara la guerre à l’Autriche à qui nous appartenions à l’époque. Des détachements de l’armée de La Fayette parcouraient le pays, prélevant de grandes quantités d’avoine et réquisitionnant des voituriers pour la transporter à Charleville et Sedan.

La retraite de Dumouriez, repoussé par les Autrichiens en 1793 fut marquée de luttes sanglantes à la frontière de la Thiérache. Les populations de la Fagne s’étaient réfugiées dans les bois.

Après la victoire de Fleurus en 1794, notre région connut une année de régime tyrannique.

La Révolution s’empara de la Maison Curiale de Wallers et la vendit au sieur Jouniaux. Au « Chauffour », des terres de plusieurs hectares (5-6) appartenant à l’abbaye furent offertes à monsieur Joseph Caignet de Momignies, en échange de 2 de ses boeufs. Il refusa de les acheter de peur de compromettre sa conscience d’honnête citoyen et le salut de son âme.

Manuscrit de réquisition visible à la Mairie de Wallers :

« Nous, Administrateurs du District d’Avesnes, mandons et ordonnons à la Municipalité de Wallers, de commander sur le champ deux voitures attelées de quatre chevaux qui se rendront de suite, une à Moustier, l’autre audit Wallers pour y charger des foins et avoines et le conduire à Avesnes où on leur indiquera l’endroit du déchargement, en cas de non-exécution des présentes, d’être traité comme suspects et mis en arrestation jusqu’à la paix, mandons de plus à ladite société, de préposer des personnes pour conduire les chevaux des voitures, qui se refuseraient d’obéir aux ordres qu’elle leur transmettra et ce à leur dépens.

En séance publique, le 1er germinal, 2ème année Républicaine

Signé Wallerand - Manouvrier »

Extraits de mémoire municipal de réquisition :

« Le trois novembre 1789, j’aÿ commandé Eton Mercier avec un chariot et deux chevaux pour aller de Trélon à Mariembourg mener un soldat convalessant par ordre du Roy et du subdélégué. »

« Le 2 septembre 1796 ont été commandés deux chariots pour conduire les équipages du régiment Dragon de Trélon à Rocroy. »

L’ECOLE ET LA MAIRIE

L’article 14 de l’ordonnance de la loi du 24 février 1816, qui prescrit que toute commune sera tenue de pourvoir à ce que tous les enfants des indigens reçoivent l’Instruction gratuitement, a été observé à Wallers.

La liste de ces enfants de pauvres devait être dressée au cours d’une séance du Conseil Municipal et adressée au Comité d’Instruction primaire du Canton. En 1845, il y avait 8 garçons et 9 filles inscrits à l’école.

La Maison d’Ecole, « située sur la place publique adjacemment au cimetière » a été jugée en trop mauvais état et détruite volontairement vers 1840 (elle avait déjà été réparée en 1829 à cause d’un orage terrible). Ses matériaux de démolition ont été vendus et une maison appartenant à monsieur Naveau Amand Joseph, construite en pierres et briques, consistant en quatre places au rez de chaussée et quatre à l’étage, une cour, un jardin, un bûcher et située au centre du village tenant avec le jardin au levant au vendeur, au midi à la rue de Baives, au couchant à Augustin Boulnois et au au dit vendeur a été acquise par la Commune en 1841.

Ce bâtiment fut à nouveau démoli en 1887 pour faire place à l’établissement que l’on connaît actuellement.

Les travaux ont dû être longs car le paiement des premières factures a été effectué en 1817 et un devis complémentaire a été fourni en 1893. Le montant total s’élevait à 24 281, 83 francs.

ORIGINE DES TRIEUX

Le lieudit Les Trieux doit dater du XVIIIè siècle car dans un mémoire de 1776, adressé au Prince Duc de Croÿ, lieutenant général des armées du Roÿ, il est dit que « les Trieux ou Tries, sont des espèces de landes et de marais couverts de buissons, d’épines ou de ronces, de bruyères, de genêts ou de bousins. Ils produisent à la vérité, quelques mauvaises herbes, mais cette herbe est presque toujours dévorée par les bestiaux affamés qu’on y jette avant même qu’elle n’ait poussé. »

Les Trieux de Wallers appartenaient à la paroisse et faisaient partie d’une catégorie de terrains appelés terres sauvages (ou trieux) qu’on cultivait en général pendant 3 années et qu’on laissait reposer pendant douze ou quinze ans.

Souvent l’assolement était le suivant :

- première année : navets

- deuxième année : petite avoine

- troisième année : petite avoine

Après la troisième année, le terrain était laissé sans culture.

La plus grande partie de ces terrains a été vendue par la commune en 1937.

Voici un extrait de la délibération en décidant :

« Considérant que l’espace de terrain en gazon « Les Trieux » situé à Wallers est devenu vague jusqu’ici et que la Commune n’en retire aucun profit.

Que cependant elle a besoin emploi de tous ses moyens au moment où elle veut acheter une maison de cure.

Est d’avis que cet espace de terrain, y compris la pâture y tenant occupée par le sieur Dawant soit aliénée au profit de la caisse communale ... »

DROITS D’USAGE DANS LA FAGNE DE TRELON

La forêt de Trélon, plus connue sous le nom de Fagne de Trélon, d’une étendue de 2350 ha 73 a 04 ca, est entrée dans la maison de Mérode par le mariage de Louise de Blois avec Louis de Mérode (1589).

Les habitants des communes de Trélon, Baives, Wallers, Moustier, Eppe-Sauvage, Ohain et Willies qui formaient l’ancien Marquisat de Trélon exercent divers droits d’usage dans cette forêt. Ces droits étaient consignés dans la charte particulière du Canton depuis longtemps disparue. Il faut remonter à l’époque romaine pour trouver la création de ces droits d’usage.

Louis de Blois, seigneur de Trélon, pour réprimer les abus, dut rédiger un réglement. Bien qu’à peu près illisible (il est déposé à la mairie de Trélon), on peut remarquer les « Loix » (amendes) que « fourferont » (paieront) ceux qui seront trouvés en « meffait » (contravention).

Vers 1616 ou 1617, des différends s’étant élevés entre les seigneurs de Trélon et les habitants de la Fagne, le Conseil souverain du Hainaut séant à Mons, rendit le 25 avril 1624 et le 21 février 1634, deux arrêtés contradictoires entre les seigneurs de Trélon et les habitants d’Eppe-Sauvage.

« Avoir droit et privilège de faire champier leurs bêtes à cornes et chevalines es-bois de Trélon sur les tailles éagées de sept ans et au-dessus ».

Plus tard, un arrêt rendu le 23 avril 1738, par le Parlement de Douai entre les habitants de Baives, Wallers, Moustier en Fagne et Willies appelant des sentences rendues par le baillage de Trélon le 1er avril 1737, d’une part et Monsieur le Comte de Mérode, d’autre part : « Maintient et garde le droit de lever les ramilles, ce qu’ils ne pourront néammoins faire, y est-il dit, à chaque corde de bois que 24 heures après qu’elle sera faite. »

En 1767, il fut ordonné :

« Qu’à la diligence et aux frais du Seigneur de Trélon, il serait fabriqué deux anneaux de fer, l’un pour les bois durs dont le diamètre serait de onze lignes du pouce de France, et l’autre pour les bois tendres dont le siamètre serait de treize lignes du dit pouce. Lesquels anneaux seraient déposés au greffe de la Terre et Seigneurie de Trélon ; qu’il en serait pareillement fabriqué en nombre suffisant pour être distribués à chacun des mayeurs de Baives, Wallers, Moustier et Willies, comme aussi aux gardes contrôleurs et ouvriers de la Fagne de Trélon, faisant défense aux dits ouvriers de laisser pour ramette aucune plantes, branches et morceaux dont le gros bout ne saurait entrer es-dits anneaux, savoir en celui de onze lignes pour les bois durs et en celui de treize lignes pour les bois tendres, à peine de trois florins d’amende à chaque contravention, ordonnant en outre que les manants, habitants et communautés des dits- lieux seront tenus d’enlever et retirer les ramettes de la dite Fagne de Trélon en un mois, après les leignes taillées et cordées, péril qui faute de ce faire, et le dit temps passé les dites ramettes demeureront au profit du Seigneur.

Les droits d’usage subsisteront donc toujours intégralement et sont reconnus par les articles 83 et 120 du Code Forestier qui interdisent aux usagers de vendre ou échanger les bois qui leur sont délivrés et de les employer à autre destination pour laquelle le droit d’usage a été accordé.

Le 12 mai 1867, la famille de Mérode fit des propositions de rachat de ces droits d’usage. Ces offres s’élevaient pour l’ensemble des sept communes à la somme de 121.578,20 francs.

L’entente ne put s’établir.

Bois vif ou mort recueilli par les usagers des communes dans la Fagne de Trélon :

Date Nombre de fagots (stères)

1855 36.570 1856 45.750

1857 60.090

1858 67.470

1859 101.790

1860 90.030

1861 69.210

1862 79.950

1863 62.880

1864 48.750

------662.490

Bois vif recueilli en 1866

A Wallers -> nombre d’habitants : 462

Nombre de fagots recueillis : 5.318

-> nombre de feux : 92

Bois sec recueilli : 44.187 stères

LA FEODALITE

Les seigneurs de Baives l’étaient aussi de Wallers.

1279 : lettre privée adressée par Jean de Bèvre, écolier à Paris, à son frère Gérard de Bèvre, seigneur de Wallers et à sa soeur, demoiselle de Wallers, par laquelle il leur fait connaître qu’il a donné à Henri, son frère, pour tout le temps qu’il vivra, et encore pour un terme de deux ans après sa mort, le revenu de plusieurs livrées de terre qu’il avait à Wallers. Il les prie de vouloir confirmer et approuver cette donation, d’en délivrer leurs lettres scellées et d’ajouter foi, à cet égard à Madame de Rumigny, sa soeur, ou à Madame de Hustel, ainsi qu’à Maître Jean, son maître, qu’il leur envoie pour cette affaire.

1280: donation de Jean, novice de l’ordre des frères prêcheurs de Tournay, fils de feu Thierry de Bèvre, chevalier, à son frère Henri de Bèvre, clerc, de toute la part qui leur appartient dans les alleux de son frère à Wallers et autres lieux.

1308: lettres par lesquelles Jean de Buvani, Sire d’Herstal, fait connaître que son oncle, Messire de Bèvre, l’a établi Manbourg de sa terre de Bèvre, pour la gouverner d’après son plaisir. Comme il existe un procès entre sa cousine, la duchesse de Touraine, et son oncle sus- mentionné, au sujet de la terre de Bèvre, il déclare qu’il a promis de la soutenir jusqu’à la fin, et de payer les dettes de son oncle jusqu’à concurrence de 400 livres, bonne monnaie en bourse, moyennant quoi le Sire de Bèvre doit le mettre à sa première réquisition, en possession de sa terre de Wallers.

Il est bien entendu par ces lettres que les frais du procès, les dettes et la pension ne doivent être acquittés que sur les revenus de la Terre de Bèvre. Si, par suite de la mort de son oncle, cette terre lui échéait à titre d’héritage, il sera obligé de payer tous les ans, 600 livres monnaie courante des Flandres.

1311: promesse par serment de Jean, seigneur de Bèvre, jadis évêque de Podenza, à Guy de Flandre que s’il se mariait avec Marguerite, fille aînée du Duc de Lorraine, sa nièce, il lui cèderait tous les droits qui lui appartenaient sur les terres de Bèvre et Wallers.

Au XIVè siècle, Thierry de Morchipont, était feudataire de la fairie d’Avesnes à Wallers.

LA VIE DANS LES BOIS DE LA FAGNE

La vie, comme le dit le Commandant Michaux, a toujours été très intense dans les massifs forestiers de la Fagne de Chimay. De nombreuses espèces y évoluaient : sangliers, chevreuils, cerfs, lapins, renards, martres, fouines, hermines, belettes, auxquels il faut ajouter jusqu’au milieu du XIXè siècle, le terrible loup, le chat et très rarement, le lynx.

Le loup prélevait régulièrement sa dîme sur les troupeaux gardés par d’énormes chiens appelés « berdjos ». Parfois, un adulte ou un enfant était déchiré par les crocs puissants de ce chien affamé. L’homme vivait aussi de et dans la forêt. De nombreux ouvriers y travaillaient : bûcherons, fraudeurs, clapteurs, et divers autres. Les voituriers y enlevaient les arbres abattus. Certains y passaient la nuit dans des baraques qu’ils se construisaient. Parfois, plus rarement, dans une clairière, on pouvait trouver une hutte habitée ou un ermitage.

Des chemins de vidange, des sentiers la sillonnaient dans tous les sens. A l’époque des grandes chasses, dont étaient si friands, les seigneurs, la forêt était le centre d’une agitation tumultueuse.

La forêt était aussi la source où s’approvisionnaient certaines industries locales : forges pour le charbon de bois, scieries, fabricants de tonneaux.

Outre les arbres de hautes futaies, qui étaient vendus et emportés, et le taillis qui servait en ordre principal à faire le charbon de bois et qui était acheté par les maîtres de forge, la forêt fournissait encore :

- le bois d’affouage, pour le chauffage des habitants des villages,

- le bois de maisonnage, pour la construction des charpentes de maison. Chaque habitant avait droit à un chêne pour la construction de son habitation,

- Les pauvres gens y faisaient leur provision de bois mort pour l’hiver,

- la forêt était aussi d’un appoint considérable pour l’entretien du bétail : - le chiampage, pour chevaux et boeufs

- le pesnage, le droit de mettre les porcs à la glandée

- coupe de l’herbe sauvage pour la nourriture du bétail

- ramassage des feuilles mortes pour la litière

- dans certains cas, après la coupe de la futaie et du taillis, on y ensemençait certaines céréales

- cueillette des fruits : cerises, prunes, pommes et poires sauvages, nèfles, châtaignes, fraises, framboises, myrtilles.

La forêt était aussi un refuge à l’approche des pillards et des soldats souvent. Les riverains abusaient des droits d’usage et il a fallu l’application du Code Forestier de Napoléon pour que les bois de la Fagne soient efficacement protégés des dépradations.

- Population de Wallers au cours des siècles

- Evolution du nom "Wallers"

- Activités disparues

- Industrie du fer à Wallers

- Fourneau et Forge

- Salaire des Forgerons

- Salaire des Charretiers

- La Fagne

- La Pêche

- Recept pour prendre truittes avec des hansins

- Lettre du Maire de Wallers en 1827

- Les misères de la guerre du XVII ème siècle

- Extrait du budget de 1839 de la fabrique de l'église de Wallers en Fagne

POPULATION DE WALLERS AU COURS DES SIECLES

-1365: 24 feux (108 habitants)

-1406: 13 feux (diminution due à la peste) -1424: 13 feux (59 habitants)

-1444: 7 feux (31 habitants)

Ravages causés par les écorcheurs

-1469: 26 feux (118 habitants)

-1530: 14 feux (63 habitants, dont 3 pauvres)

-1540: 32 feux 144 habitants, dont :

*10 feux de cultivateurs, 2 veuves, 1 femme chef de famille, 2 maisons avec 2 cheminées

*familles aisées : 8 feux, 1 veuve

*familles modestes : 14 feux, 1 veuve, 1 femme chef de ménage

-1773: 123 individus

-An IV: 390 individus

-1846: 509

-1858: 514

-1860: 514

-1870: 438

-1880: 419

-1890: 436

-1900: 415

-1910: 394

-1911: 371

-1921: 316

-1930: 336

En 1926, il y avait :

22 ouvriers (industrie et commerce)

2 employés (industrie et commerce) 11 salariés agricoles

17 fonctionnaires retraités

11 patrons (industrie et commerce)

0 patron cultivateur

25 herbagers

0 profession libérale

1 divers

107 sans profession

EVOLUTION DU NOM « WALLERS »

Dans les actes latins :

WASLERUM, WASLERUS

VIIe siècle : WALLARE,

WALHIERS,

WALLIERS

IXe siècle : WASLOI,

WASLER

XIe siècle : WIIASLERS,

VALERS

XIIe siècle : WALERS

XIIIe siècle : WASLERS

XIVe siècle : WARLERS,

WASLERS en FAIGNE

XIXe siècle : WALLERS TRELON

ACTIVITES DISPARUES

- culture de diverses céréales, de chicorée, de houblon - une scierie

- un chantier et une carrière de marbre

- six carrières de pierre

- un moulin à eau

- deux ateliers de sabotin

- un four à chaux

- un fourneau

- deux forges de maréchal

- deux brasseries

INDUSTRIE DU FER A WALLERS

L’industrie n’a jamais été bien florissante à Wallers à cause des voies de communication et de la mauvaise qualité du minerai. Dans une note de l’abbé J. Peter, on y voit que les pluies rendaient les chemins de la Fagne tellement impraticables qu’une voiture attelée de huit chevaux ne pouvait, en un pour entier « avec deux mille livres pesant seulement », faire un trajet de deux lieues. La Fagne était « une ruine pour les charretiers de la terre de Chimay et pour le commerce de la forgerie ».

Le fer de la région de Trélon était « trop âcre et pas assez nerveux » pour servir aux ouvrages de fatigues. On l’utilisait souvent pour la serrurerie et la fabrication des clous.

Le fourneau de Bourges est très ancien. En 1592, il était exploité par Jean Lobet. En 1714, le fourneau était occupé par Guillaume Goulard, maître de Forges, demeurant à Trélon.

En 1738, il est mentionné le chômage avec 2.000 gueuses en magasin.

Extrait d’un essai sur le commerce des fers, mines, forges et fourneaux du « Haynault » :

« Les fourneaux qui consistaient en ceux du Pont de Sains, Trélon, , Féron, Wallers ... n’ont jamais employé d’autres mines que celles du pays ; on les tiroit dans les paroisses voisines et les bois les entouroient de toutes parts ... Chaque fourneau occupait cent personnes et plus, soit pour les voitures de charbon et mines pour toutes les manoeuvres relatives à son usage et à son entretien.

(...) Et comme le gouvernement françois a cessé de veiller à son commerce et qu’il a admis de charger la fonte du pays de Liège de droits suffisants pour mettre une balance juste entre ses commerçants et les Liégeois, tout a dépéri en Haynault, de manière, que depuis 1700 à 1720, les fourneaux de Wallers, Glageon et La Galoperie sont tombés en ruine. Ils ont entraîné dans leur chute, quelques années après, ceux du Pont de Sains, Trélon, Féron, Bourges, en sorte qu’en 1727, toutes les minières ont été comblées et détruites et les fourneaux abandonnées. » Le fourneau de Wallers a été rétabli ou remplacé par une forge et est resté en activité jusqu’en 1825 date à laquelle le sieur Bertrand, propriétaire, fut autorisé à transformer l’usine en scierie de marbre par ordonnance royale du 1er septembre 1825

FOURNEAU ET FORGE

Un fourneau est une masse de pierre de 20 à 24 pieds carrés ... C’est la première et la principale usine de la ferronerie, où l’on fond la mine (le minerai) dont on fait des lingots de 12 à 15 cent livres que l’on nomme gueuses, avec lesquelles on fabrique le fer en barre. On y coule aussi des canons, des bombes, des boulets, des poteries de toute espèce, des chaudières, des tacques de cheminée, des poëles et mille autres ouvrages ...

La forge qui est un bâtiment spacieux, est la dernière usine de la ferronerie. Elle est ordinairement composée de trois roues, dont une pour faire jouer le gros marteau avec lequel on bat le fer et deux pour les affineries dans lesquelles on le chauffe.

SALAIRE DES FORGERONS

Le fourneau de Bourges ayant commencé à souffler le 20 novembre 1727, on doit les journées aux ouvriers depuis et y compris le 19, ce qui fait pour le mois de novembre 1727, 12 journées.

Phles Dineur, fondeur, à 12 patt.

7 fl. 4 p.

Jacques Fays, boncqueur, à 11 patt.

6 fl. 12 p.

Jean Dineur, chargeur, à 10 patt.

6 fl.

Pierre Dépret, remplisseur de respes, à 8

4 fl. 16 p.

Jean Brousmiche, petit chargeur, à 7

4 fl. 14 p.

28 fl. 16 p.

SALAIRE DES CHARRETIERS

Payé à Copée, pour avoir voituré 41 pièces de gueuses du fourneau du Rossignol au terne de Grineaux, à Eppe-Sauvage, pesantes 572 poises 3/4, à 6 pattars et demy la poise :

186 florins 2 patars 3 doubles J’ay payé à Pierre Carlier, pour avoir mené d’Eppe-Sauvage à la forge 65 pièces de gueuses : 137 fl. 3p. 6 d.

J’ay payé à Hylaire Carlier, pour avoir voituré 12 pièces de gueuses d’Eppe à Lodrissart : 25 fl. 15 p.

Payé à Hilaire et Jacques Julien pour avoir voituré 8 pices de gueuses du fourneau du Rossignol à la forge : 63 fl. 6 p.

LA FAGNE

Lorsque les Romains envahirent notre pays, leur pénétration se fit par l’ouest par la chaussée qui va de Reims à . Ils trouvèrent vers l’est et le nord, des forêts impénétrables dont l’essence dominante était le hêtre : « fagus » en latin. Il y eut de nombreux défrichements, il ne resta que la partie, formant un massif forestier qu’on dénomma la « silva fania » : la Fagne. C’est cette étymologie qui est confirmée dans l’acte de donation du roi des Francs (Dagobert) à St-Landelin, en 634, pour fonder l’abbaye de Wallers :

« pramenium meum in Fania Wallare dictum ».

Une autre version est donnée : « Fagne » viendrait du mot latin « fangit, fanga, fangus », sol humide, fangeux, marécageux, couvert de marais et de petites rivières encaissées.

Une autre déduction est encore avancée, « Fagne » viendrait de « fagnum » : mousse.

LA PECHE

En avril 1224, lettre au Sir d’Auteville, par laquelle il abandonne au Seigneur d’Avesnes, la pêcherie du rie de la Fontaine de Bourges, jusqu’à la maison de Guy, Chevalier de Wallers.

« Moi, Amaury, Sire de Auteville, fait savoir à tous que Gauthier, sire d’Avesnes me donna Baives et m’octroya la pêcherie dans ses rivières, et me confirma cela par écrit. J’ai concédé pour toujours au-dit Seigneur d’Avesnes, la pêcherie dans le ruisseau de la Fontaine de Bourges jusqu’à la maison de Monseigneur Guy, chevalier de Wallers. Lequel ri s’étend entre les deux riviers du seigneur d’Avesnes. »

RECEPT POUR PRENDRE TRUITTES AVEC DES HANSINS

Recipe del wascotte ou sperma cety, item de coculus, item du canfre, item de la mummie et du gros lard et mettez le tout ensemble fondre sur le feu et avec ce engraisser les vaires lesquels il faut prendre au champ après la charue et les nourire en un pot avec vieille ausille estampée et les couvrir de mousset.

Recipe pour prendre brochetz.

Prendre du comin estampé et le mettez avec les vaires.

Le plus asseuré pour prendre brochetz. Ce qu’il faut mettre des petits blan poissons au hansins. Le plus assuré remede pour prendre des truittes c’est qu’il faut engraisser les vaires avec de l’huile de gaille. Laquele recept feu son altesse Eonestus prince de Liège at apprin a feu mon père.

Il faut prendre les vaires après la charrue qui ont des teste noirs et plattes queue.

Lexique :

- hansin : hameçon

- recipe : ordonnance médicale

- wascotte : grain de pavot

- sperma cety : blanc de baleine

- mummie : bitume

- ausille : argile

- comin : plante venant d’Egypte (cumin)

- gaille : noix

LETTRE DU MAIRE DE WALLERS EN 1827

Nous Soussigné Jean Lachambre, Jacques Jouniaux, Nicolas Dawant et Alexis Petit, certifions sur notre responsabilité personnelle que les habitants de la commune de Wallers ont toujours fait paître leurs chevaux dans la Faigne de Trélon appartenant à Monsieur le Comte de Mérode, avant la révolution de1789 dans les tailles âgées de sept ans et que l’interruption ne vient que de ce que les bois ayant été séquestrés et régis par le Gouvernement, le Maire de ladite commune avait omis de faire connaître le privilège à la Maîtrise forestière.

Fait à Wallers, le 11 septembre 1827

LES MISERES DE LA GUERRE DU XVIIè SIECLE

Depuis 1634, la désolation était aux provinces de Hainaut. Les communautés avaient peine à subvenir aux frais causés par le logement des troupes qui tenaient garnison dans nos villages pour les garder contre l’invasion française. La guerre ayant été déclarée par la France à l’Espagne le 21 mai 1635, l’armée française commença dans les Pays-Bas, sous les ordres des maréchaux de Chatillon et de Brézé, cette longue suite de guerres ruineuses qui ne prirent fin qu’au bout de 24 ans par le Traité des Pyrénées, du 7 novembre 1659. Les provinces frontières et en particulier de la Fagne ont enduré des maux affreux (famine, épidémies, famine, mortalité sans remède, destruction d’églises, de maisons, de récoltes).

Les paysans, obstinés, rebâtisent sans cesse leur maison et réencemencent leurs champs dévastés par le passage des armées. En plus, ils avaient à assurer le transport du matériel des troupes, de fournir vivres et fourrages aux militaires. EXTRAIT DU BUDGET DE 1839 DE LA FABRIQUE DE L’EGLISE DE WALLERS EN FAIGNE

Recettes:

Loyers, fermages et rentes 36,10

Location des chaises 30,00

Location des bancs 70,00

Droits pour inhumation 10,00

Cires provenant des enterrements 5,00

- Soit un total de 151,10

Dépenses:

Objets de consommation pour les frais de culte 52,50

Entretien du mobilier 30,00

Entretien des bâtiments 50,00

Frais d'administration 15,00

- Soit un total de 147,50

Excédent des recettes sur les dépenses : 3,60 francs

Signé le Maire de Wallers : Paul

Arrêté par Monseigneur l’Evêque de Cambrai

Les communes devaient financer la fabrique que dans certaines conditions précisées dans l’article 92 du décret du 30 décembre 1809 :

1°) de suppléer à l’insuffisance des revenus de la fabrique pour la défense de l’article 37 qui comprennent les frais ordinaires du culte tels que les ornements, vases sacrés, linge, luminaire, pain, vin, encens, paiement des vicaires, sacristains, chantres, organistes, sonneurs, suisses...

2°) de fournir au curé ou au desservant un presbytère ou à défaut, un logement ou une indemnité pécuniaire

3°) de fournir aux grosses séparations des édifices consacrés au culte.

LE CLERGE Dans une réclamation adressée au ministère des Finances par le Maire de Wallers au sujet d’un différent avec le sieur Jouniaux en 1808, l’on peut lire :

« Avant la Révolution, la maison curiale (presbytère et dépendance) du village de Wallers, (...) consistait dans une maison d’habitation, brasserie, grange, étable, bûcher, cour, jardin et un petit verger, le tout contenant environ trente verges d’héritage, auxquelles on joignit ensuiteune autre partie du verger contenant septante-cinq verges dont le curé a également joui avant la révolution. Cette maison fut soumissionnée et adjugée le trois pluviose an sept, comme domaine national sous la désignation suivante : la maison curiale de Wallers bâtie en pierres brutes et couvertes en ardoises d’environ cinquante pieds de longueurs quarante-trois pieds de largeur et dix pieds de hauteur avec jardin, cour et petit verger, le tout érigé par vingt-cinq verges d’héritage, tenant d’une rivière au chemin de Macon.

D’autres à Nicolas Dawant, du midi à la rivière et du nord au chemin.

Il ne fait aucun doute que la curiale était installée dans les bâtiments de Monsieur Demars, et la brasserie a fonctionné jusque 1890.

DOUAY, le 25 May 1791

Nous avons reçu, Messieurs la lettre que vous nous avez écrite le treize may pour nous informer de l’obstacle qu’a apporté le St-Meynart Religieux étranger, Curé de Wallers, à l’évacuation de ses meubles du presbytère qu’il occupe. Cette maison appartenant à une abbaye hors de la domination française, vous avez prudemment agi de faire pourvoir provisoirement par la municipalité du lieu au logement du nouveau Curé. L’article 21 du titre 1er de la Loi du 5 novembre dernier excepte des biens déclarés être à la disposition de la nation, ceux qui quoique située en France, appartiennent à des étrangers, et la jouissance paisible doit leur en être continuée. Il serait cependant bien essentiel de s’assurer, Messieurs, si effectivement l’abbaye de St-Feuillon est propriétaire de la maison curiale de Wallers ; en ce cas, on pouvait proposer un échange.

Vous voudrez bien à ce sujet recueillir le plus de renseignements qu’il vous sera possible, et la joindre aux observations que nous attendons de vous.

Les Administrateurs composant le Directoire du Département du Nord.

AVESNES, le 13 mai 1833

Monsieur le Maire, le logement que fournit, la paroisse de Wallers au desservant (curé) est exiguë, malsain et inhabitable. La commune de Baives en offre un spacieux, sain et convenable, que Monsieur le Curé consent à habiter si l’autorité lui permet de transférer sa résidence dans cette dernière commune.

Je vous prie de me donner votre avis ...

Le Sous-Préfet d’Avesnes

Réponse à cette lettre montrant qu’il est question du presbytère actuel.

Le Maire de Wallers à Monsieur le Sous-Préfet d’Avesnes. En réponse à votre lettre du 13 courant par laquelle vous me dites que le logement que fournit la Commune de Wallers au desservant est exigu, malsain et inhabitable (...). J’ai l’honneur d’observer à Monsieur le Sous-Préfet (...) qu’il y a 6 belles pièces au rez-de-chaussée, dont beaucoup sont bien tapissées avec corridor percé sur le jardin dont la contenance est de 7 ares 30 centiares, entouré de murs presque en totalité avec beaucoup d’arbres fruitiers (...) en outre, une belle cave et un grenier avec des fenêtres dans le mur, un bûcher contigu et un four (...) le rez-de-chaussée est élevé de presque un mètre au-dessus du sol (...).

Je me bornerai à vous dire Monsieur que le logement fut bâti pour presbytère il y a environ 24 ans par le prédecesseur du desservant actuel (...)

Sous tous les rapports, s’il est pénible pour moi de parler de ma commune, c’est surtout lorsque j’ai à repousser la calomnie, me renferment sous une réponse sommaire.

(...) et vous priant d’avoir la bonté de nommer une personne de votre confiance pour vous faire un rapport plus détaillé sur les deux localités.

D’en d’autres manuscrits, on y voit que le presbytère dont il est question a été acheté par la commune de Wallers à la Dame Bonniau en 1829 moyennant la somme de 6.500 francs.

AVESNES, le 24 Juin 1834

Monsieur le Maire, j’ai l’honneur de vous communiquer une délibération du Conseil Municipal de Baives en date du 10 mai dernier, par laquelle ce corps demande l’érection de l’église du lieu en chapelle vicariale, moyen qui laisserait à Wallers son desservant (Curé) et séparerait complètement les 2 communes sous le rapport élu spirituel.

Le Sous - Préfet d’Avesnes

WALLERS EN FAGNE, le 17 mai 1840

Monsieur le Maire,

Messieurs les Membres de la fabrique de votre paroisse m’ont prié d’êtr eleur interprète auprès de vous en vous faisant savoir que par votre absence de la séance du dimanche de Quasimodo, vous aviez eu l’air ne pas respecter les convenances ou vouloir les mystifier. Je ne voudrais pas vous supposer capable de cela. Aussi, est-ce avec la plus entière confiance qu eje viens vous prier de me rendre un tout petit service en m’indiquant où je puis aller puiser les 50 francs qui m’ont été promis l’an dernier pour le carrelage d’une chambre de votre presbytère.

Veuillez me permettre de vous offrir à l’avance tous mes sentiments de reconnaissance et d’affection.

MOUSTIER, le 21 septembre 1850

Mon cher frère,

J’ai l’honneur de vous envoyer ci-joint copie de la lettre de Monseigneur l’Evêque de Cambrai envoyée à Monsieur le Curé d’Eppe-Sauvage. Monsieur le Curé,

Dans l’état actuel des choses, je ne vois aucune raison qui puisse empêcher les personnes dont vous parlez à prêter le serment de fidélité à Louis-Philippe 1er, il vous sera facile d’après cela de leur faire connaître le parti qu’elles ont à prendre.

Salut et Bénédiction

Le Curé : Hancart

AVIS

Le Maire de Wallers a l’honneur de donner connaissance à ses administrés que le dimanche 13 juin 1847 à deux heures après-midi, il sera tenu en la salle de la Mairie de Wallers, un procès-verbal d’enquête de commodo et incommodo, sur le projet formé par la fabrique de Wallers de solliciter une ordonnance royale, à l’effet d’être autorisé à contracter un emprunt destiné à payer à l’Etat les frais qui lui sont dus par suite du legs à la dite fabrique par le sieur Delcourte de Wallers.

Wallers, le 5 juin 1847

DEFINITION DE LA FABRIQUE

La fabrique est la définition de tout ce qui appartient à une église paroissiale, les fonds et revenus affectés à l’entretien de l’église, l’argenterie, le luminaire, les ornements ; les fabriciens membrés de la fabrique désignent trois marguilliers pour dresser le budget de la fabrique, préparer les affaires qui doivent être portées au conseil, diriger l’administration de la paroisse.

Par devant les mayeurs et échevins de Wallers de la terre de la Signorie de St Feullin comparer Jean-Baptisten Ducoeur, marchand laboureur demeurant audit Wallers, lequel en conséquence d’acte notariale ... pardevant Maître Uvilel, notaire royale le sous la promesse d’zeelle au rabellez en Dedans au terme de l’ordonnance a vend créé constitué promettant garantie à Guillaume de Porcq Mayeur dudit Wallers en ... Seignorie de Trelez present le acceptance par ferme de remploy pour et au profit des communs pauvres dudit Wallers pour lui jouir dès à présent et à toujours d’une rente de trois vaspeaux mesurez a racle à prendre, ... recevoir chacun an comme nouvelle charge sur son ... chambre estable, grange, courtre joindant le ...

Je continue située au dit Wallers sur un jugement de la dite Seignorie de St-Feuillon tenant aux Zéritiers jean gravene à Zilaire Machelare aux Zaises de Ville dudie Lieu et au chemin du seigneur, de laquelle en rente la première échéance sera au jour de cette ... de l’an dévolu et de l’ d’an a autre audit jouir a toujours ou jusque le rachim qui s’en pourra s'en faire.