REPUBLIQUE D’

(2010 – 2015)

Diagnostic participatif et les Axes stratégiques de Développement

Avec l’appui financier du programme de lutte contre la pauvreté et du Développement Local Accompagnement Technique : Anel SAINVIL, Ingénieur-Agronome ; Economiste

SOMMAIRE Page AVANT PROPOS 4 Liste des sigles et abréviations 6 Liste des tableaux 7 Liste des graphes 8 Liste des photos 8 Liste des annexes 8 Fiche signalétique de Lascahobas 9

PARTIE I : MISE EN CONTEXTE 10 1. Introduction 11 1.1 Contexte 11 1.2 Justification 12 1.3 Objectifs 12

PARTIE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE 13 2. Méthodologie 14 2.1 La phase préparatoire 14 2.2 La phase d’exécution 17 2.3 Limites et contraintes 21

PARTIE III : ETAT DES LIEUX 22 3. Présentation de la commune de Lascahobas 23 3.1 Localisation géographique et superficie 23 3.2 Histoire de la zone 23 3.3 Démographie 26 3.4 Caractéristiques biophysiques 27 3.4.1 Zonage agro écologique 27 3.4.2 Géologie 28 3.4.3 Pédologie 28 3.4.4 Climat 29 3.4.5 Réseau hydrographique 32 3.4.6 Végétation 33

4. Les secteurs d’activités 35 4.1 Agriculture 35 4.2 Elevage 47 4.3 Commerce, crédit et autres activités génératrices de revenu 51 4.4 Pêche, artisanat et petits métiers 52 4.5 Tourisme 54

2 4.6 Autres sources de revenu 54

5. Cadre institutionnel et organisationnel 56 5.1 Directions ou services déconcentrés de l’État 56 5.2 Les institutions et/ou projets de l’Etat 58 5.3 Organisations Non Gouvernementales et Internationales 59 5.4 Organisations confessionnelles 61 5.5 Organisations de Base 61

6. Gouvernance locale 65 6.1 Habitat et structures d’accueil 69 6.2 Les infrastructures de base 70 6.3 Santé et hygiène publique 76 6.4 Education 80 6.5 Environnement 83 6.6 Sports et loisirs 85 6.7 Atouts et Contraintes au développement du urbain 85

PARTIE IV : LE PLAN DE DEVELOPPEMENT COMMUNAL 94 7. Plan de développement de la commune de Lascahobas 95 7.1 95 Les objectifs 7.2 Effets attendus du PDC 96 7.3 Axes stratégiques de développement 97 7.4 Projets ou besoins prioritaires 102 7.5 106 Conditions de mise en œuvre 7.6 Suivi et évaluation 107 7.7 Viabilité du PDC 107

ANNEXES : Les photos de quelques structures de la ville de Lascahobas 109

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AVANT PROPOS

L‟objectif de ce présent travail était de produire un cadre stratégique d‟intervention participatif reflétant les aspirations des différents acteurs locaux notamment les membres des collectivités territoriales de la commune de Lascahobas. Le Plan de développement communal élaboré dans le présent document est l‟outil auquel les élus locaux aussi bien que les autres organismes de développement intervenant dans la zone, doivent se référer pour l‟identification des orientations, de la vision stratégique et des axes priorisés par la population locale pour un développement durable.

Afin de promouvoir la décentralisation à travers la valorisation des compétences locales, le FAES a fortement encouragé le recrutement de cadres locaux (un Professionnel Social et seize (16) Animateurs et Animatrices Sociaux évoluant dans la région de Bas Plateau Central) qui ont accompagné la communauté de Lascahobas dans la réalisation d‟un diagnostic participatif concerté de la situation de la commune.

Le présent document est élaboré dans le cadre du programme GODE, financé par le FAES avec le support de la Banque Allemande de Développement (KFW). Il est composé de quatre parties et des annexes. Il est présenté de la façon suivante :  La première partie du document relate une mise en contexte du présent document.  La deuxième partie décrit la méthodologie adoptée pour la réalisation de du travail.

4  La troisième partie présente un état des lieux général de la commune en incluant les atouts et les contraintes identifiés par la population vis-à-vis du développement local.  La quatrième partie expose le Plan de Développement Communal proprement dit de Lascahobas. Lequel présente les principaux axes d‟intervention, les projets retenus et les projets prioritaires identifiés par la population, ainsi que le dispositif de mise en œuvre, de suivi et d‟évaluation de ce Plan.  Enfin, viennent les annexes qui complètent les informations nécessaires à une meilleure compréhension du PDC.

Ce document reste ouvert et peut être enrichi avec l‟apport de tous les acteurs selon le contexte d‟opérationnalisation.

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

AS : Animateur Social

ASEC : Assemblée Section Communale

CASEC : Conseil d‟Administration Section Communale

CDC : Conseil de Développement Communal

CDSC : Conseil de Développement de la Section Communale

CEP : Certificat Etude Primaire

DSNCRP : Document de Stratégie Nationale pour la Croissance et la

Réduction de la Pauvreté.

FAES : Fonds d‟Assistance Economique et Social

FIDA : Fonds Internationale de Développement Agricole

GODE : Gouvernance et Développement

IHSI : Institut Haïtien de Statistique et d‟Informatique

KFW : Banque de Développement Allemande

MARP : Méthode Accélérée de Recherche Participative

MST : Maladies Sexuellement Transmissibles

OI : Organisation Internationale

6 OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PDL : Plan de Développement Local

PDSC : Plan de Développement Section Communale

PS : Professionnel Social

RGPH : Recensement Général de la Population et de l‟Habitat

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LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Tableau des évènements historiques Tableau 2 : Répartition de la population Tableau 3 : Données pluviométriques du Bas Plateau Central Tableau 4 : Répartition des précipitations en mm sur l‟année 2001 à Lascahobas Tableau 5 : Données climatiques de Lascahobas Tableau 6 : Les espèces végétales les plus remarquées dans la commune Tableau 7 : Outils identifiés sur les exploitations et leurs utilisations Tableau 8 : Principales cultures et types d‟associations Tableau 9 : Calendrier agricole et les principales cultures Tableau 10 : Calendrier de récolte des fruits dans la section Tableau 11 : Calendrier des maladies des animaux Tableau 12 : Contraintes et atouts identifiés pour les différents élevages Tableau 13 : Informations sur les principaux marchés de la commune Tableau 14 : Bureaux déconcentrés ou Services publics Tableau 15 : Informations sur le système judiciaire Tableau 16 : Institutions et/ou Projets de l‟Etat Tableau 17 : Organisations non gouvernementales et internationales Tableau 18 : OCB du centre urbain Tableau 19 : Etat des routes Tableau 20 : Caractéristiques des principaux axes du réseau routier Tableau 21 : Situation de la radio télédiffusion Tableau 22 : Institutions de santé enregistrées dans la commune Tableau 23 : Atouts et contraintes du centre urbain par secteur Tableau 24 : Atouts et contraintes de la commune par secteur

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LISTE DES GRAPHES

Graphe 1 : Appréciation de la pluviométrie à Lascahobas Graphe 2 : Diagramme de venn sur la relation entre les ONG et les OCB

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Le système d‟irrigation par gravité localisé à Pouly

Photo 2 : Un jardin cultivé en association

Photo 3 : Vue d‟un jardin cultivé dans les lagons/plaines irrigués

Photo 4 : Marché de Grand Cassave et Marché de Casse

Photo 5 : Route de Richard et Route de Pareidon

Photo 6 : Hôpital Zanmi Lasante de Lacolline

Photo 7 : Bassins versants érodés à Lahoye

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Photo du marché communal Annexe 2 : Photo de la Pierre coloniale Annexe 3 : Photo de la DGI de Lascahobas Annexe 4 : Photo de la Mairie de Lascahobas Annexe 5 : Photo du Commissariat de Police de Lascahobas Annexe 6 : Photo de l‟édifice de COOPECLAS de Lascahobas Annexe 7 : Photo d‟une station essences à Lascahobas

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FICHE SIGNALETIQUE DE LASCAHOBAS

Statut de la commune Commune frontalière Située dans le département du centre plus précisément Position dans le Bas Plateau, elle est limitée au nord, par ; au , par et ; à l‟est, par la République Dominicaine, Belladère et Savanette et à l‟, par Mirebalais, Boucan Carré et Thomonde.

Date de fondation Lascahobas fut fondée en 1760 et élevée au rang de commune en 1814

Superficie 241.7 kilomètres carrés km2

Population totale Quarante huit mille six cent soixante cinq (48 665) habitants

Taux d‟urbanisation 13,35% (données 2005)

Habitants Lascahobassien, Lascahobassienne

Densité 192 habitants/km2

Fête patronale Saint Gabriel, est célébrée chaque 24 mars

Nombre de sections trois (3)

Composition du conseil Trois (3) membres dont deux (2) hommes et une (1) femme élus au suffrage universel pour une durée de quatre (4) ans.

Principales activités économiques L‟agriculture, l‟élevage, le commerce, la pêche, l‟artisanat et les petits métiers

Zones agro écologiques mornes et collines semi humides/sèches, plaines sèches/ irriguées

Sites touristiques Pierre Coloniale (non loin du centre ville), Rivière Lapeing beach (près du centre ville à Verdun), Rivière Nan kafe (à Pouly), La grotte Rémy.

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PARTIE I : MISE EN CONTEXTE

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1. INTRODUCTION

 Contexte

Depuis quelques décennies, il existe en Haïti – notamment dans les milieux ruraux - un nombre impressionnant d‟acteurs internationaux et nationaux intervenant sur le terrain, mais peu d‟outils de vision éclairant leurs modes et durée d‟intervention et les domaines sous-sectoriels d‟allocation de leurs fonds sur l‟ensemble du territoire. Cette situation a comme conséquence notoire le gaspillage de forte somme d‟argent sans véritablement apporter de solution durable à la situation de misère et de pauvreté des communautés vulnérables. Dans le souci de parvenir à une harmonisation des interventions de l‟Etat haïtien et celles de ses partenaires internationaux en faveur d‟une amélioration effective des conditions de vie, d‟autres voies ont été explorées par divers acteurs.

Ainsi, en 1970 on a découvert une nouvelle approche de développement à savoir, le développement local, qui représente avant tout une méthode de travail, une dynamique qui se fonde en priorité sur les capacités endogènes de production d‟une communauté. Il reconnaît l‟importance de la valorisation des richesses locales, de la diversification des activités et de l‟innovation dans les pratiques. Les membres de la communauté locale sont au cœur de cette dynamique car ils connaissent parfaitement bien ses atouts et ses contraintes d‟où ils sont mieux placés pour déterminer les besoins prioritaires de leur communauté et mettre en place un projet collectif leur permettant de répondre concrètement à leurs besoins. D‟autre part, on parle de plus en plus de la décentralisation comme l‟un des moyens favorables à ce type de développement d‟ailleurs reconnu par la loi mère du pays, en l‟occurrence la constitution haïtienne de 1987. Elle postule en effet que les divisions territoriales doivent être autonomes dans leurs actions

12 pourvu qu‟elles ne soient pas contraire à la politiques gouvernementale dans le domaine du développement. C‟est dans cette perspective que le Fonds d‟Assistance Economique et Social (FAES), une institution de l‟état Haïtien, créé en 1990, entend promouvoir la bonne gouvernance, la responsabilité des autorités locales, la réduction des inégalités entre hommes et femmes en termes d‟accès aux ressources, aux progrès techniques, aux facteurs de production à travers le programme Gouvernance et Développement (GODE) financé par la banque Allemande de Développement (KFW).

 Justification

Le présent travail constitue une étape importante vers le développement harmonieux de la commune de Lascahobas, il est l‟outil auquel les élus locaux aussi bien que les autres organismes de développement intervenant dans la zone, doivent se référer pour l‟identification des orientations, de la vision stratégique et des axes priorisés par la population locale pour un développement durable.

 Objectifs

Doter la commune de Lascahobas, d‟un outil et/ou d‟un cadre stratégique d‟intervention participatif reflétant les aspirations des différents acteurs locaux notamment les membres des collectivités territoriales.

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PARTIE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE

14 2- METHODOLOGIE

La démarche méthodologique qui a été adoptée dans le présent travail comporte deux grandes phases : Une phase préparatoire et une phase d‟exécution proprement dite.

2.1 La phase préparatoire L‟ensemble du travail de diagnostic a été réalisé en s‟appuyant sur certains outils de la Méthode Accélérée de Recherches Participatives (MARP). Pour mettre en œuvre ce diagnostic, nous avons commencé par élaborer un ensemble d‟instruments de collecte d‟informations (surtout de type qualitatif) pertinentes pour notre travail. Les outils de participation active qui ont été utilisés sont les suivants :

 Le profil historique

Cet outil a permis de repérer dans le temps tous les événements qui ont marqué positivement ou négativement la vie des habitants de la commune tant sur le plan social, politique, économique et environnemental.

 Carte de la zone

Cet outil a été utilisé pour voir le niveau de connaissance de la population sur leur milieu de vie. Il a permis d‟apprécier les centres d‟intérêt de la population, les institutions les plus importantes, se faire une idée des atouts. Il a également contribué à renforcer la confiance en soi des participants qui ne pensaient pas pouvoir dresser un schéma aussi exact de leur milieu.

 Diagramme de Venn

Cet outil a été utilisé pour identifier les différentes organisations intervenant au niveau de la section à partir des regroupements d‟habitation, en déterminant le

15 niveau d‟intégration et l‟importance des relations entre elles et aussi leurs réalisations au niveau de la section.

 Calendrier saisonnier

Il décrit les activités de la population de Lascahobas pendant l‟année : activités agricoles et para agricoles, activités économiques, périodes de dépenses et de revenus etc.

 Calendrier agricole

Il a permis de collecter beaucoup d‟informations sur les travaux agricoles, les cultures et la répartition des travaux au cours de l‟année.

 Calendrier des revenus et des dépenses

Il a permis de se renseigner sur les principales sources de revenus et les différents postes de dépenses des ménages au cours de l‟année.

 Interview semi structurés

Des entretiens avec des personnes ressources (anciens membres des collectivités territoriales, Pasteurs, Ougans, planteurs, commerçants, membres d‟Organisation de Base et Artisans, etc) afin d‟avoir des informations sur des points importants comme la question de la gouvernance locale tout en vérifiant certaines informations collectées lors des ateliers.

 Matériels utilisés

Différents matériels ont été utilisés, il s‟agit de :

-Marqueurs, plume, crayons

-Flip chart, Bristols, pads, rames de papier

16 -Appareil photo numérique

-Trépied

-Cartes topographiques, thématiques et de divisions administratives

- Craies

2.2- La phase préparatoire

Au cours de cette phase, les activités suivantes ont été réalisées:

 Rencontres de sensibilisation et de travail avec les secteurs clés

La première démarche a été de prendre contact avec les leaders communautaires, les autorités locales, les dirigeants des organisations de base, l‟équipe du bureau régional du FAES et les responsables des institutions intervenant dans la zone. Ces réunions visaient de favoriser l‟intégration communautaire pour les activités futures ; c‟est-à-dire enclencher la sensibilisation/mobilisation des différentes forces vives de la communauté pour la tenue des ateliers. Elles ont permis aussi de finaliser le calendrier des activités sur le terrain afin d‟avoir une meilleure coordination des activités, une implication réelle et active de la population ainsi qu‟une utilisation optimale des ressources disponibles. A noter que des rencontres de sensibilisation et des séances de travail en atelier ont été organisées séparément pour les autorités locales et les populations afin d‟identifier et de valider de façon participative les regroupements des habitations.

A cette phase, une copie du protocole signé entre le FAES et le Conseil municipal a été transmise aux CASEC, ASEC, représentants locaux des ministères sectoriels etc.

17  Recrutement et répartition des Animateurs Sociaux

Avec la collaboration du Conseil Municipal de Lascahobas, une équipe composée d‟un (1) professionnel social et de seize (16) animateurs sociaux a été préalablement sélectionnée pour participer à des séances de formation théoriques et pratiques sur la MARP (Méthode Accélérée de Recherche Participative) en vue de faciliter le travail de terrain. Tenant compte de l‟étendue des sections communales, chaque section communale a été divisée en quatre regroupements d‟habitations afin que les différentes habitations puissent prendre part au diagnostic. Ainsi, les animateurs sociaux ont été divisés en groupe de quatre par section puis subdivisés en sous groupes de deux pour l‟animation conjointe des regroupements d‟habitations. Enfin, les quatre derniers AS ont été retenus pour le Diagnostic du Centre Urbain.

 Rencontre de coordination des ateliers.

En vue de faciliter une bonne coordination des activités de collecte et le respect du calendrier établi, plusieurs rencontres formelles et informelles ont été organisées avec les AS et différents membres des collectivités territoriales avant et pendant la durée du travail. Ainsi nous sommes arrivés à réaliser les ateliers de diagnostic participatif et leur mise en commun dans les délais prévus au niveau des sections communales.

2.2- Phase d’exécution

Deux principales activités ont marqué cette seconde phase : Le travail documentaire et le travail de terrain.

18  Le travail documentaire

Ce travail a consisté à prendre connaissance de la littérature disponible sur la commune de Lascahobas - y inclus son histoire, ses ressources, sa population, ses problèmes sociaux, économiques etc. Pour cela, nous avons fait un :

 Inventaire et analyse de la documentation disponible. Un inventaire des documents (diagnostics, études, monographies, rapports) récents a été fait. La priorité a été accordée aux informations en provenance des institutions qui ont eu à intervenir au niveau de la commune ou/et de la section concernée. Un accent particulier a été mis sur les documents portants sur la démographie, les ressources naturelles, le climat, les cultures dominantes et autres thématiques pertinentes pour le présent travail. En priorité, nous avons consulté les types de documents suivants:

a) les Plan de Développement Communautaire déjà élaborés par certaines communautés, b) les documents cartographiques et photographiques, c) les documents officiels (IHSI, UTSIG, Ministère de la planification…), d) les documents de politique et de réglementation élaborés par les institutions et organisations.

 Le travail de terrain

Ce travail fut principalement marqué par deux étapes : Une étape de planification et une étape de diagnostic sur le terrain avec l‟application de divers outils de la MARP, dans le cadre d‟ateliers participatifs. Lors de la réalisation du travail de terrain, les activités suivantes furent réalisées:

19  Ateliers de diagnostic participatif Ces ateliers ont été réalisés à partir des guides d‟entretien spécifiques (qui ne sont pas des questionnaires, mais plutôt des aide mémoires) élaborés pour collecter des informations plutôt qualitatives, mais également certaines données quantitatives. Au cours des ateliers/focus groups, les animateurs ont d‟abord cherché à amener les participants à identifier les grands ensembles qui caractérisent la section (zonage agro écologique) ainsi que les différentes formes de mise en valeur du milieu. Dès lors, les participants ont pu aider à caractériser les infrastructures de base sociales et productives, les institutions et organisations évoluant dans la zone ainsi que l‟environnement socio-économique en lien avec la production, c‟est-à-dire l‟amont et l‟aval de la production : les systèmes d‟approvisionnement en intrants, la commercialisation de la production, la situation foncière, le financement des activités économiques etc.

Dans un deuxième temps, les participants ont été amenés à mettre l‟accent sur les contraintes majeures ou facteurs de blocage qui limitent le développement de la section.

Ces ateliers furent tenus avec les différents groupes sociaux (producteurs, commerçants, femmes, jeunes, catégories défavorisées, autorités locales, organisations locales, représentants ministérielles et institutionnelles etc.).

 Evaluation des ateliers du diagnostic participatif

Une rencontre entre les Elus locaux, Animateurs Sociaux et Professionnel Social a été organisée en vue de corriger certaines erreurs, de déterminer les forces et faiblesses dans la perspective d‟une meilleure planification des ateliers de mises en commun.

20  Ateliers de mise en commun

Les informations collectées dans chaque regroupement d‟habitation sont d‟abord traitées pour les présenter dans l‟atelier de la mise en commun des sections communales par des acteurs élus pour cette mission par les membres des regroupements d‟habitations. Ces informations ont été présentées à l‟ensemble de la communauté en vue de les mettre en commun pour toute la section, sous la supervision du Professionnel Social.

Durant trois jours, trois séances de travail ont facilité la restitution et la mise en commun des informations collectées sur l‟ensemble de la section. Ainsi la population a priorisé les besoins de la section tout en identifiant les solutions qui doivent être apportées à long et à court terme. Pour ce travail, les outils de participation active suivants ont été utilisés :

o Priorisation des besoins

Il s‟agit d‟un exercice au cours duquel les participants aux ateliers ont procédé à une classification graduelle de leurs besoins en partant du plus urgent c‟est-à- dire ceux à résoudre dans l‟immédiat, et d‟autres moins urgents qui peuvent être réalisés à moyen et long terme. Cet exercice a suscité de vives discussions entres les différents acteurs ou participants aux ateliers.

o Arbre à Problèmes et tableau des solutions

Il permet d‟analyser l‟ensemble des problèmes pour identifier les causes et les effets sur la communauté afin de parvenir à de meilleures solutions.

 Synthèse et rédaction du document final

Sur la base d‟un plan de rédaction conçu à cette fin, les données collectées ont facilité l‟élaboration du document final. Ainsi, les remarques pertinentes

21 effectuées par les représentants des regroupements ont servi à enrichir le rapport de diagnostic.

2.3- Limites et contraintes Diagnostiquer objectivement les besoins et potentialités de la commune de Lascahobas de manière à propulser son développement durable via la production d‟un document de référence pour tous les acteurs intervenant sur le terrain n‟est pas une tâche aisée dans la mesure où il existe des contraintes liées à la réalité locale. Les animateurs et animatrices sociaux recrutés dans le cadre de ce travail ont tous suivi une longue séance de formation sur les techniques de la MARP et donné le meilleur d‟eux-mêmes dans l‟accomplissement de leur mission.

Les données présentées dans le présent document n‟ont pas la prétention de couvrir tous les aspects des différentes questions abordées. Loin s‟en faut, la majeure partie du diagnostic a certes été réalisée dans les délais impartis, mais il demeure que certaines informations à la fois importantes et pertinentes n‟ont pas pu être collectées pour diverses raisons – souvent indépendantes de la volonté ou du savoir-faire des animateurs (trices).

Néanmoins, grâce à ces données rapportées sur les potentialités et besoins de la commune de Lascahobas, il nous sera désormais possible d‟identifier les priorités et les principaux leviers capables d‟enclencher l‟essor socio économique de cette région combien originale d‟Haïti.

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PARTIE III : ETAT DES LIEUX

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3- PRESENTATION DE LA COMMUNE DE LASCAHOBAS

3.1. Localisation géographique et superficie La commune de Lascahobas est située dans le département du centre plus précisément dans le Bas Plateau. D‟une superficie1 de 241.7 km2 elle est le chef- lieu de l‟arrondissement du même nom, la commune de Lascahobas est limitée au nord, par la commune de Thomonde ; au sud, par les communes de Savanette et de Mirebalais ; à l‟est, par la République Dominicaine, par les communes de Belladère et de Savanette et à l‟ouest, par les commune de Mirebalais, Boucan Carré et de Thomonde. La commune de Lascahobas est subdivisée en trois (3) sections communales dont deux sections intérieures (Juampas et Petit-fond) une extérieure (Lahoye). Son relief est dominé par les plateaux. La commune de Lascahobas jouit d‟un climat normal.

3.2- Histoire de la zone

Anciennement appelée « Les Acajous », Lascahobas fut fondée en 1760 et élevée au rang de commune en 1814. La commune de Lascahobas qui relevait, à l‟époque, de la république Dominicaine, reçut ce nom à cause des acajous qui abondaient la région. Ce nom en effet qui se traduit en espagnol par « Cahobas » est à l‟origine du nom actuel de la commune. Les habitants de la commune s‟appellent lascahobasssiens, lascahobassiennes. La fête patronale de la commune, Saint Gabriel, est célébrée chaque 24 mars. L‟histoire de la commune fut marquée par un événement particulier au cours de l‟année 1808. Le général Henry Christophe s‟empara de la commune de Lascahobas ainsi que d‟autres communes telles que , Saint Raphaël et

1 IHSI, Bureau de l’IV recensement général de la population et de l’habitat – Division de cartographie, mai 2005.

24 Saint Michel de l‟Attalaye. Les haïtiens gardèrent le contrôle de cette circonscription pendant 53 ans. Cependant en 1862, le cabinet de Madrid réclama du Gouvernement Haïtien la restitution de Lascahobas et des autres communes. Haïti obtint gain de cause en vertu du droit acquis de prescription, une sorte de jouissance non interrompue depuis plus d‟un demi-siècle1. La commune de Lascahobas est aussi connue pour sa participation à quelques événements politiques. En janvier 1896, elle prit part à l‟insurrection générale des cacos contre Salnave ; elle se souleva contre le président Boisrond Canal en 1879 et pendant l‟occupation américaine, la commune apporta une aide active au Général Charlemagne Péralte.

1. Tableau des évènements historiques Date Evènements Impacts 1760 Les espagnols débarquaient dans la Le peuplement de la zone zone et lui attribua le nom de commençait Lascahobas parce qu‟il y avait beaucoup d‟Acajous. 1776 Les français débarquaient à Caillimite Guerre continuelle durant Duval (actuel La Colline). Après leur cette époque. arrivée, ils livrèrent des batailles avec les espagnols 1777 La France et l‟Espagne ont signé un La paix régna entre les Traité de Paix titré « Traité deux puissances. d’Arrengues » pour cesser la guerre entre les deux puissances colonisatrices. Ils ont mis leur limite dans le morne Gros Roche à l‟entrée de la ville de Lascahobas. Actuellement, la pierre coloniale située dans les montagnes de Gros Roches est un témoignage de ce traité. 1796 aussi débarquaient dans la Lascahobas n‟est plus zone et ils ont chassé les espagnols occupée par les Espagnols pour les faire réfugier de l‟autre coté de la rivière Cachiman (Actuellement République Dominicaine) 1812 Le gouvernement de Pétion fait un Achèvement de l‟Eglise

25 don de $1000 pour achever la Catholique de l‟époque construction de l‟ancienne église catholique de Lascahobas. 10 Juillet Les Dominicain, un an après leur La population était 1845 indépendance, ont reconquis le contente territoire de Lascahobas et ont refait la pierre coloniale la nouvelle limite, cette fois-ci entre la République Dominicaine et Haïti. Quelques jours après, sous les ordres du Général Nobert Gateau, l‟armée haïtienne a chassé les Dominicains et a reprit le control du territoire de Lascahobas. 1925 Construction d‟un pont sur le fleuve La route reliant Hinche – sous le gouvernement de Port-au-Prince était passé Louis Borno. par Lascahobas 1950 Construction du système hydro- 1. Destruction du électrique de Péligre sous le pont reliant La gouvernement de Paul E. Magloire section Juampas et la section La Hoye. 2. Immersion des terres cultivables 3. Famine dans la zone de Lascahobas

1961 Un prêtre Français, Mr Jacques Bloc a La population était entrepris les travaux de reconstruction contente de l‟église Catholique de la ville de Lascahobas avec l‟appui inconditionnelle de la communauté. Durant cette même année, le même prêtre a entrepris les travaux de construction de la première école secondaire de Lascahobas. Octobre Ouverture de l‟Ecole Saint Gabriel de Beaucoup d‟écoliers, après 1974 Lascahobas, la première école leurs études primaires secondaire de Lascahobas jusqu‟au restent dans la ville de Brevet. Lascahobas pour continuer leurs études secondaires jusqu‟au brevet 25 Mars Inauguration de l‟Eglise Catholique de Les pèlerins catholiques 1975 Lascahobas en présence du étaient contents

26 Monseigneur François Wolf Ligondé 4 décembre Inauguration officielle de la première 1977 Ecole secondaire de Lascahobas. « Ecole Saint Gabriel dirigée par les filles de Marie » 24 Mars Inauguration du premier réseau Le trajet pour aller 1979 d‟adduction d‟eau potable de la ville prendre de l‟eau était de Lascahobas et les premières gouttes réduit et la population d‟eau étaient dans les robinets était contente 1983 Electrification de la ville de Toute la ville était en Lascahobas. Durant cette même année, liesse on a inauguré le centre social de la ville. Septembre Inauguration du Lycée de Lascahobas Plus d‟enfants 1999 avaient l‟accès à l‟éducation. 28 Commencement du mouvement La population était Novembre insurrectionnel contre le président traumatisée 2002 Jean Bertrand Aristide 3 décembre Inauguration du local de la 2007 COOPECLAS 21 janvier Inauguration de l‟Hôpital Zanmi L‟accès aux soins de santé 2008 Lasante de La Colline devient moins difficile pour la population de Lascahobas.

3.3- Démographie En 2005, la population de la commune de Lascahobas était estimée à 48 665 habitants. L‟effectif des femmes (24 515) était supérieur à celui des hommes (24 150). Ce qui traduisait en un rapport de masculinité égal à 98 hommes pour 100 femmes. Seulement 13,35% de la population de la commune résidait en milieu

2 urbain. Pour une superficie de 252.58 km , la densité était évaluée à 192

2 habitants/km . Entre 1982-2003, période intercensitaire, la population de la commune de Lascahobas a connu un taux moyen d‟accroissement annuel de 1,5%. La répartition de la population de la commune par grand groupe d‟âges présente la structure suivante : 42,1% de la population ont moins de 15 ans; 53,0% sont âgées entre 15-64 ans et 4,9%, de 65 ans et plus.

27 L‟espérance de vie d‟un habitant de Lascahobas est comparable à celle de la moyenne nationale soit légèrement inférieure à 54 ans.

Les détails relatifs à la situation démographique de la commune sont présentés dans le tableau suivant.

Taleau 2 : Répartition de la population NOM/MILIEU Superficie Nombre de Nombre de Population Population de KM² bâtiment ménages totale 18 ans et plus Densité Commune de 252.58 11461 10379 48665 24997 192.67 Lascahobas Ville de 0.85 1412 1342 6497 3435 7643.5 Lascahobas Zone rurale 251.73 10049 9037 42168 21562 167.49

Petit Fond 69.72 3286 2817 12624 6469 181 Juampas 81.11 3876 3545 16603 8663 204.69 Lahoye 100.9 2887 2675 12941 6430 128.25 Source pour populations : IHSI – Résultats définitifs du 4ème RGPH – 2003

3.4- Caractéristiques biophysiques

3.4.1- Zonage agro écologique Les grandes zones agro écologiques sont déterminées à partir de trois critères: l‟altitude, la pente et le type de culture et/ou végétation. Ce dernier critère est considéré comme l‟expression de la pluviométrie d‟une région. Ainsi, la commune de Laschobas connaît quatre grandes zones agro écologiques.

 Une zone de mornes et collines semi humides comprenant également les piémonts (Dos Bois Rouge, Platanal, Gros Moulin et morne Michel). Ces surfaces accusent une altitude de 400 à 1200 mètres avec des pentes raides à modérées (50- 20%) et une pluviométrie comprise entre 800 et 1200 mm. Les cultures dominantes sont le café, l‟igname et le haricot.

 Une zone de mornes et collines sèches présentant des données d‟altitude de 300-400 m et de pluviométrie de 400-800 mm (Lahoye). La végétation se

28 trouve modifiée par ses limitations en eau pour laisser place à des plantes xérophytiques (bayahonde). Les systèmes de cultures adoptées ne sont que des formes de gestion de l‟eau dans lesquelles interviennent par exemple, le mais a la saison pluvieuse et le petit-mil durant la période sèche.

 Une zone de plaines sèches présentant des données altimétriques allant de 0 à 200 mètres et de pentes< 5% (Petit Fond).Ces régions présentent une végétation identique aux mornes et collines sèches. Les cultures principales annuelles pratiquées sont le maïs, le petit-mil, l‟arachide et le manioc.

 Une zone de plaines irriguées (Pouly) présentant des données altimétriques inférieures à 200 mètres et de pentes faibles. Ces plaines ont une végétation naturelle composée d‟arbres forestiers (campêche, chêne etc.) et fruitiers (manguier, avocatier, citrus etc.) Les principales cultures annuelles dominantes sont la canne à sucre, la banane et le haricot.

3.4.2- Géologie

Sa partie supérieur est faite de conglomérats et de sables mous à stratification entrecroisée, sa partie moyenne de conglomérat, de sable et argile sableuse avec du lignite, et sa partie inferieure de conglomérats durs, de sable, de marnes et d‟horizon corallifères. L‟ère de cette formation s‟étend du miocène inferieur au supérieur.

3.4.3- Pédologie

Selon le rapport intitulé « les sols» du projet de mise en valeur du plateau central le sol de la section à une texture argileuse ou argilo-limoneuse. Ce sont des sols de bonne qualité agronomique si on les compare à la moyenne nationale. Ils devraient bien se prêter à une fertilisation artificielle, ce qui est un cas peu

29 courant en zones tropicales. Ces sols sont très hétérogènes et souvent érodés. Leur épaisseur est très irrégulière et les affleurements rochers sont fréquents.

3.4.4- Climat Les données caractérisant le climat et le relief sont les mêmes que celles de la région du Bas plateau centrale, car le climat est fortement dépendant du relief. La distribution des précipitations est influencée par le régime des vents dominants en provenant du secteur Nord-Est et par la présence des secteurs importants. Les versants exposés aux vents (Nord) et les sommets des massifs montagneux sont les plus arrosés, tandis que les versants sous le vent (Sud) et les dépressions (vallées, bassins) représentent les zones les plus sèches. (FAO, 1997)

 Pluviométrie moyenne mensuelle La pluviométrie moyenne annuelle est de 1400 mm (BAC de Lascahobas) avec deux saisons bien distinctes caractérisées par une irrégularité interannuelle et spatiale assez marquée. Une saison de pluies centrée sur l‟été, d‟Avril à Octobre et une saison sèche coïncidant avec l‟hiver, de Novembre à Mars. On observe une légère récession des pluies au milieu de la saison pluvieuse en Juillet-Août et un maximum de pluies en Avril-Juin, Septembre-Octobre. On dispose de relevé pluviométrique pour quatre (4) stations : Mirebalais (120 m d‟altitude), Lascahobas (210 m), Belladère (370 m) et Baptiste (1080 m). Ces relevés ont été exploités successivement par le Service Météorologique National (SMN) en 1966, puis par le bureau LGL en 1977 (annuaire météorologique et inventaire des ressources hydrauliques – ACDI) et enfin par la SCET en 1980 (projet de mise en valeur du Plateau Central). Suivant l‟interprétation des relevés faite par LGL et la SCET, la pluviométrie moyenne annuelle serait de 1378 mm à Belladère, 1913 mm à Lascahobas, 2172 mm à Mirebalais et 2360 mm à Baptiste. Bien que les pluies sont abondantes au niveau du Bas Plateau Central, et surtout dans la région de Mirebalais et de

30 Baptiste, des analyses statistiques des relevés de Mirebalais Menées par la SCET en 1980 ont montré que les pluies sont très variables d‟une année à l‟autre et que le risque de mois secs en saison pluvieuse ne sont pas négligeables. Ces conclusions sont à fortiori valables pour les régions de Lascahobas et de Belladère :  La pluie annuelle maximale (4985 mm) enregistrée à Mirebalais est plus de 8 fois supérieurs à la pluie annuelle minimale (589 mm) ;  L‟analyse des séquences pluviométriques, a eu l‟égard à l‟évapotranspiration maximale, montre qu‟un an sur dix la culture de débit de saison des pluies peut être compromise ;  Les cultures de saisons sèches ne sont envisageables qu‟avec irrigation quelle que soit l‟année ;  L‟irrigation se justifie donc non seulement pour permettre des cultures durant les cinq mois secs d‟hiver mais aussi pour garantir un apport d‟appoint de la récolte de saison des pluies. (FAO, 1997)

Tableau 3 : Données pluviométriques du Bas Plateau Central Zone (Année 2000) en mm (Année 2001) en mm Lascahobas 2533 2488 Mirebalais 1868 2316 Saut d‟eau 2291 1896

31 Tableau 4 : Répartition des précipitations en mm sur l’année 2001 à Lascahobas Sources J F M A M J J A S O N D DDA 2001 60 75 139 342 176 161 246 373 652 219 69 21 LGL 1977 29.9 44.5 84.2 175.4 338.8 239.9 176.2 216.1 217.7 248.9 102.3 38.9 SMN 1966 29.7 35.4 88.3 203.2 402.6 228.8 185.7 243.4 235.7 244.3 93.1 42.9

Graphe 1 : Appréciation de la pluviométrie à Lascahobas

700 600 500 Données DDA 2001 400 300 Données LGL (1977) 200 100 Données SMN (1966) 0 JFMAMJJASOND

Température, évapotranspiration et insolation. Les températures moyennes annuelles des stations de Mirebalais, Lascahobas et Belladère varient entre 24 et 25oC, les mois les plus froids étant en Décembre- Janvier (22-23o C) et les plus chauds de Juin à Septembre (26-27oC). La température à Baptiste est plus froide du fait de l‟altitude : température moyenne annuelle de 19.4oC avec des minima Décembre-Janvier de 17-18oC et des maxima de Juin à Septembre voisins de 21oC. L‟évapotranspiration potentielle moyenne annuelle calculée par la formule de Hargreaves varie entre 1410 mm à Baptiste et 2018 mm à Mirebalais. Les minima ont lieu entre Novembre et Janvier, et les maxima en Juillet-Août.

32 Tableau 5 : Données climatiques de Lascahobas Vitesse Radiation MaxTemp MiniTemp Humidité du vent Ensoleillement solaire ETo Mois (deg.C) (deg.C) (%) (Km/j) (Heures) (MJ/m2/j) (mm/j)

Janvier 32.6 14.8 76 78 8.2 17.2 3.4 Février 34.1 15.4 80 95 8.5 19.4 4.1 Mars 34.6 16.6 85 78 9.1 22.2 4.6 Avril 34.6 17.9 92 86 9.3 23.7 5.0 Mai 34.2 18.9 89 78 8.0 21.9 4.7 Juin 34.8 18.8 90 86 8.3 22.2 4.8 Juillet 34.2 18.9 90 60 8.2 22.1 4.7 Août 34.7 19.1 90 95 8.1 21.8 4.8 Septembre 34.0 19.0 89 86 7.7 20.5 4.4 Octobre 32.8 18.6 88 95 7.9 19.1 4.0 Novembre 32.2 16.6 84 104 7.8 17.1 3.5 Décembre 31.8 15.3 80 86 8.1 16.4 3.2 Moyenne 33.7 17.5 86.1 85.6 8.3 20.3 4.3 Source : CropWat

3.4.5- Réseau hydrographique

La commune de Lascahobas a quarante huit (48) points d‟eau parmi lesquels on trouve vingt quatre (24) sources, dix (10) rivières et fleuve dont les plus importantes sont : le fleuve Artibonite, la rivière de Onde verte, la rivière de Lascahobe, Nan kafe, Lapeign, la rivière de Roche Fabre et celle de Flandey.

La commune compte un système d‟irrigation par gravité localisés à Pouly dans la section communale des Juampas où la superficie irriguée est de 150 ha.

33

Photo 1 : Le système d‟irrigation par gravité localisé à Pouly

3.4.6- Végétation

La flore est très diversifiée. On y rencontre une gamme de plantes cultivées et sauvages. Vu ses microclimats, elle s‟apprête a une diversité de culture depuis celles qui sont très exigeantes en eau à celles qui tolèrent des conditions hydriques sévères.

La couverture végétale est dominée par :

 Des espèces forestières comme le neem, le sablier, le bois d‟orme, le chêne, l‟eucalyptus, le palmiste, le campêche ;

 Des espèces fruitières comme le manguier, l‟oranger, le chadequier, le citronnier, l‟ananas ;

 Des associations vivrières où l‟on retrouve des espèces comme, le haricot, la patate, le manioc, le mais, le petit-mil ;

 Des cultures d‟espèces à haute rentabilité économique comme le bananier, l‟arachide, le tabac, haricot ;

34  Des espèces fourragères très utilisées dans l‟alimentation du bétail telles les herbes guinée, éléphant, corde à graine.

La strate arborée fait l‟objet d‟une exploitation outrancière et incontrôlée. La précarité de la situation économique oblige la plupart des agriculteurs à abattre certaines espèces forestières et fruitières pour la production du charbon de bois. Certaines espèces comme le cocotier, les citrus, l‟avocatier, le manguier notamment la variété francisque, constituent des sources de rentrées appréciables. D‟autres comme l‟arbre véritable, l‟arbre à pain, le kénépier rapportent moins.

Tableau 6 : Les espèces végétales les plus remarquées dans la commune

Nom local Nom scientifique Origine Catégorie Observation Acajou Swietenia mahogany Locale Forestière Utilisé comme bois d‟œuvre – très touché par le déboisement Chêne Catalpa longissima Locale „‟ Utilisé comme bois d‟œuvre – très touché par le déboisement Campêche Haematoxylon En voie de disparition campechianum Casse Cassia grandis L. Exotique Forestière Tamarin Tamarindus indica Locale Fruitière Assez bien représenté Noix cajou Anarcadium occidentale „‟ Fruitière Assez représentatif L. Manguier Mangifera indica „‟ „‟ Menacé par le déboisement Avocatier Persea Americana „‟ „‟ Menacé par le déboisement Papaye Carica papaya L. Locale Fruitière Assez bien représenté Cachiman Annona squamosa Locale „‟ - Citrus Citrus sp. Locale Fruitière - Cocotier Cocos nucifera „‟ „‟ Adapté à des zones de basse altitude comme Marmont Herbe guinea Panicum maximum Locale Fourragère Prairie naturelle Herbe madame Michel Themada quadrivalvis Locale Fourragère Prairie naturelle Corde-à-graine Cynodon dactylon Locale Fourragère Prairie naturelle Leucaena Leucaena leucocephala Exotique Forestière Arbre fourrager Herbe corse Locale Fourragère Prairie naturelle

35 Bayahonde Prosopis juliflora Locale Forestière Arbre fourrager Neem Azadirachta indica Exotique Forestière Eucalyptus Eucalyptus sp Exotique Forestière Adapté en conditions hydriques stagnantes (peu approprié pour la commune

4- Les secteurs d’activités économiques

Les principales sources de revenus des habitants de la commune de Lascahobas sont l‟agriculture, l‟élevage, le commerce, la pêche, l‟artisanat et les petits métiers.

4.1-Agriculture L‟agriculture joue un grand rôle dans la vie sociale et économique de la population. Elle est le principal secteur d‟emploie dont elle occupe plus de 80%. Les potentialités de ce secteur sont bien intéressantes et se caractérisent par une abondance de la main-d‟œuvre et la bonne qualité des sols pour les cultures. Néanmoins, des contraintes à la fois techniques et environnementales affaiblissent progressivement la productivité de ce secteur qui ne peut combler les déficits en alimentation de la population. Une analyse de la situation de diverses composantes agricoles est nécessaire pour dégager les causes expliquant la déchéance de ce secteur qui continue d‟être le fondement sur lequel repose l‟économie de la commune.

 Equipements (outillage, transport)

La charrue à traction animale est utilisée notamment dans les zones de plaines où son emploi est en rapide expansion. L‟on a recours aussi aux outils de base: la machette, la houe, la serpette, la pioche. Cependant, ces simples outils manquent dans de nombreuses exploitations agricoles de la commune.

36 Le tableau suivant rapporte les informations relatives au coût des outils couramment utilisés par les agriculteurs.

Tableau 7: Outils identifiés sur les exploitations et leurs utilisations

Outils Prix moyen Utilisations Durée de vie (gourdes) (année)

Houe 290 Nettoyage, sarclage un an à 3 ans pioche 250 – 300 Préparation sol, Un an à 2 ans aménagement route

Serpette 250 Sarclage, semis Un an à 4 ans

Pelle 300 Aménagement route, 1 à 2 ans pépinière

Hache 750 Coupe de bois Un an à 5 ans

Machette 150 Nettoyage, coupe de Un an à 3 ans bois

Charrue 8500 Préparation de sol, 7 ans à 20 ans plantation

Source: atelier de mise en commun d’octobre 2009

En ce qui a trait au transport, les gens utilisent majoritairement le dos des animaux.

 Utilisation des intrants agricoles

Les semences proviennent principalement de l‟exploitation. La qualité de ces semences est généralement mauvaise à cause du mode de conservation et

37 l‟absence de sélection. Elles sont souvent attaquées par des insectes et/ou des champignons et leur taux de germination est faible. Une partie des semences (des tout-venants) sont achetées sur les marchés. Le PICV-II et la FAO ont effectués des efforts de vulgarisation des semences de haricots (Icta lijero, Tamasu lapa…) mais la demande est en constante augmentation.

Les engrais et les pesticides sont très peu utilisés. Les statistiques régionales n‟existent pas. A l‟échelle du pays l‟utilisation d‟engrais chimiques2 serait de 15 kg par ha de terre arable (41 kg pour l‟ensemble de l‟Amérique du Sud) principalement pour les cultures de rente peu développées dans la zone. Le haricot, culture de rente de la zone reçoit peu, sinon pas, d´engrais.

Le maintien de la fertilité des sols est assuré par l‟utilisation des cendres de ménage, la culture de légumineuses (haricot, pois Congo, pois inconnu) et par les animaux domestiques (porcins, caprins et bovins) élevés au piquet dans les parcelles cultivées en dehors des périodes de culture. Ces pratiques ne sont cependant pas généralisées et les parcelles proches des habitations sont mieux fertilisées (rendements plus élevés et plus homogènes) que celles qui sont plus éloignées. L‟utilisation des compostes pour la fertilisation des sols n‟est pas trop fréquenté - faute de savoir faire des paysans en ce qui a trait à la fabrication.

 Systèmes de cultures

Les systèmes de cultures reposent en majeure partie sur la pratique des cultures associées autant dans les plaines que dans les mornes. Les principales associations comprennent de deux à quatre espèces. Les principales espèces cultivées en association sont : le Maïs, le petit mil, le pois Congo, le sésame (roroli), l‟arachide, l‟okra (calalou gombo) et le haricot.

2 Rapport d’étude de pré-évaluation du PICV-II/FIDA. Décembre 1996.

38 Le choix des espèces et variétés à cycle végétatif de durée variée permet d‟étaler, de sécuriser (pluviométrie et attaque des prédateurs) les récoltes et de satisfaire les préférences des familles. Tout au long de l‟année, le nombre d‟espèces présentes sur la parcelle varie entre un à sept. Les compétitions entre plantes sont différentes selon les périodes et si un facteur devient limitant (sécheresse par exemple), son effet ne sera pas le même sur toutes les espèces et variétés.

Photo 2 : Un jardin cultivé en association

Dans le tableau qui suit, nous présentons les modes d‟association les plus courantes.

Tableau 8: Principales cultures et types d’associations

Période de plantation Principales cultures Type d’associations

Avril – Mai Arachide haricot+ Maïs + Arachide

Avril – Août Maïs Petit mil+ haricot+ Maïs

Avril – juillet Pois Congo Pois Congo + Maïs +sorgho+ pois inconnu

Août – septembre Arachide Arachide +sésame (roroli)

39 Avril – Septembre Manioc Manioc+pois inconnu+ Maïs

Source: Interview semi structurée, Octobre 2009

 Cultures pures

Il s‟agit principalement du haricot (Phaseolus vulgaris), de la canne à sucre (Saccharum officinarum), du riz (Oryza sativa) dans les lagons et les plaines irriguées, de la patate (Ipomea batatas) et du tabac (Nicotiana tabacum).

Photo 3 : Vue d‟un jardin cultivé dans les lagons/plaines irrigués

 Pratiques culturales

Pour le labourage des sols, dans les plaines les gens utilisent le système attelage et souvent la pioche. Dans les mornes ils utilisent la houe et certaines fois la pioche également. Dans les zones où le sol a une forte proportion d‟argile les agriculteurs utilisent seulement la pioche pour retourner les mottes avant la saison des pluies. Le système buttage est pratiqué pour la culture des patates et pour la pépinière du tabac.

40 Ces pratiques culturales sont loin d‟être antiérosives car très souvent ils pratiquent le brûlage des terres (Feux de broussaille) et n‟utilisent pas très souvent de structures de conservation sol, soit par des rampes enherbées ou des seuils en pierres sèches.

 Calendrier agricole, cycle cultural et rotation Le calendrier cultural de la section coïncide avec les deux grandes saisons pluvieuses. La principale saison qui s‟étend de fin mars où sont arrivées les premières pluies à la fin de juin, mais depuis l‟année dernière on constate que cette saison arrivait un peu plus tard soit au mi d‟avril. Au cours de cette saison on rencontre les cultures de maïs, de haricot, de pois congo, d‟arachide et les cultures vivrières. A l‟exception de ces dernières, les récoltes ont lieu entre fin juin et début juillet. Le maïs qui a deux saisons culturales, est récolté en juin et en novembre. La réduction de la pluviométrie en juillet annonce la préparation des sols et le début de la seconde saison culturale de maïs. Le manioc qui présente un cycle de maturation plus long ne suit pas le même schéma saisonnier. Cependant, certaines variations sont constatées dans les montagnes humides (Morne Michel, Céressite) où l‟ensemencement du haricot se fait durant les mois de Décembre et de Janvier. Dans les montagnes humides les cultivateurs réalisent une seule récolte de mais et jusqu‟à trois récoltes de haricot

Tableau 9: Calendrier agricole et les principales cultures

Période

Cultures Jan. Fev. Ma. Avr. Mai Juin Juil. Août Sep. Oct. Nov. Dec

Mais

Petit-mil

Tabac

41 Haricot (morne)

Banane

Manioc

Patate

Canne-à-sucre

Pois inconnu giraumon

Pois congo

 Situation de la tenure foncière

Selon les informations collectées dans les ateliers, toutes les terres ne sont pas occupées par leurs propriétaires car il existe des terres métayage, de fermage et aussi les terres du domaine de l‟état, et celles en indivision. Ceci témoigne d‟une certaine instabilité du mode de tenure foncière. En termes de proportion de chacun de ces modes de tenure, les terres en propriété représentent 50% de la zone ; celles en fermage ont un poids de 30% dans la zone et les 20% sont celles en métayage et en indivision. La mise en valeur des terres agricoles est faite par une majorité de petits exploitants dont les superficies moyennes cultivées annuellement dépassent rarement 0.50 ha, même si les superficies totales des exploitations sont légèrement supérieures.

42  Organisation du travail Sur la base des données collectées en atelier, nous pouvons retenir six formes d‟organisation du travail agricole dans la commune de Lascahobas. Ce sont : o La combite : c‟est une forme d‟association de travail qui se fait avec beaucoup d‟animation musicale où les gens viennent avec du tambour, le lambi, etc. Dans ce mode de travail les dépenses du bénéficiaire se résument à la nourriture et au clairin des volontariats durant le temps imparti pour le travail. Le nombre varie de huit (25) à dix (10) personnes. o L’Escouade : c‟est une forme d‟association rémunérée, dirigée par un chef de fil qui a sous sa responsabilité environ une dizaine de travailleurs dont lui-même est aussi un travailleur et il se charge de coordonner les activités. La demi-journée de travail coûte 75 gourdes par personne. o L’Associé : Ce type d‟association est pratiqué par un groupe de cultivateurs qui travaillent en rotation dans leurs champs. Cette forme de collaboration se compose de 10 paysans environ et ne se rémunère pas ; seulement le propriétaire du jardin est responsable de la nourriture certaine fois. o Le Contrat: Ce type d‟association est réalisé sur la base d‟un contrat entre l‟exploitant et le travailleur selon lequel ce dernier aura à travailler une portion de terre pour un montant fixé au préalable. Par exemple à Petit Fond, pour un quart de carreau (1/4 Cx) à préparer, l‟exploitant aura besoin d‟environ 1500 Gourdes pour payer le travailleur. Par contre, si le sol est très pierreux, le contrat peut atteindre trois milles gourdes (3000 gourdes). o Le Vann jounen : Il y a certains gens de la zone qui possèdent peu de terres ou pas du tout, mais avec ses outillages agricoles ils vendent leurs forces de travail aux autres cultivateurs qui en ont

43 besoin. Dans ce cas la journée de travail coûte 75 gourdes environ dépendamment du type de travail qu‟ils auront à faire. o La Main d’œuvre familiale : C‟est une forme particulière d‟organisation de travail puisque l‟essentiel de la main d‟œuvre est composé des membres d‟une famille (père, mère, enfants). Le travail est reparti suivant le sexe et l‟âge et la période de l‟année. Précisons que la demande de main d‟œuvre augmente surtout dans les périodes de préparation des sols et de plantation. Certains des risques encourus dans la zone sont saisonniers tels que les feux de broussaille et la foudre. De même, certaines stratégies mises en œuvre face à ces risques sont saisonnières telle que la migration en République Dominicaine. Ces migrations, bien que temporaires, se font surtout pour de longues périodes (un an environ). Les migrations saisonnières vers ce pays se rencontrent aussi lors de périodes difficiles. La rémunération de la main d‟œuvre est de 3 à 5 fois supérieure en République Dominicaine (emploi dans la construction, fermes de café, canne à sucre, etc).  Filière fruitière Dans la commune de Lascahobas, on trouve certains fruits comme l‟avocat, l‟orange, l‟arbre véritable, la goyave le citron et d‟autres comme la chadèque, la mangue et le corossol.

Tableau 10 - Calendrier de récolte des fruits dans la section Fruits J F M A M J J A S O N D Mangue Avocat Quenèpe Orange Corossol Cocotier Chadèque Citron Goyave Véritable Arbre a pin Cachiman

44 Par ailleurs, la production fruitière dans la commune est confrontée à un ensemble de problèmes majeurs qui méritent d‟être adressés :

 La plupart des peuplements de fruitiers sont très vieux, et à l‟intérieur d‟un même peuplement, il existe une relative grande hétérogénéité entre les plants au niveau de l‟âge et du développement. Notons que la vieillesse des plantations est souvent associée à certaines maladies cryptogamiques qui nuisent non seulement aux espèces fruitières concernées mais parfois aussi à beaucoup d‟autres plantes impliquées dans les systèmes agro forestiers ;  Il n‟existe pas véritablement de plantations rigoureuses de fruitiers. Ces derniers sont plutôt éparpillés à travers l‟exploitation agricole. Ils sont aussi associés avec d‟autres cultures (association Bananiers-manguiers- avocatiers-cultures vivrières (maïs-tubercules). Dans ce contexte, il n‟y a pas toujours de soins spécifiques destinés aux arbres fruitiers ;  La production fruitière n‟est pas véritablement organisée et n‟est pas toujours réalisée de manière rationnelle. Les agriculteurs ne sont pas orientés même dans les aspects techniques élémentaires, voire pour des opérations complexes comme la mise en place et la gestion d‟une plantation fruitière ;  Il existe une surproduction saisonnière, donnant lieu à un gaspillage sans égal pendant l‟époque de production ; notamment pour les espèces (avocat, orange, mangue)  La qualité de la production est faible compte tenu de la quasi absence de contrôle phytosanitaire, de la non application rigoureuse (peut être par méconnaissance) des techniques culturales comme la taille de formation, la taille de régénération et le greffage qui pourraient permettre d‟améliorer la production et/ou la qualité des fruits récoltés, de plus, les

45 moyens utilisés pour la collecte des fruits détériorent leur qualité et font augmenter les pertes avant et pendant leur transport ;  Les soins culturaux ne sont pas souvent destinés aux fruitiers mais aux cultures vivrières ou autres cultures associées.  Les opérations post-récoltes (nettoyage, lavage), ne sont presque pas pratiquées, cela affecte de manière sensible la qualité des fruits et a des répercussions néfastes sur leur commercialisation.

A cela, il faut ajouter des raisons plus générales telle l‟absence de services d‟extension, l‟absence de crédit, l‟utilisation d‟outils aratoires inefficaces. Les interventions des organismes d‟appui publics ou privés sont rares, limitées et le plus souvent concentrées dans le domaine de la production. Parallèlement, dans la section ces espèces constituent une source importante dans l‟alimentation des animaux domestiques et permettent une certaine intégration entre l‟agriculture et l‟élevage.

 Problématique du secteur agricole L‟agriculture, en dépit de nombreuses contraintes liées aux reliefs surtout très accidentés, à l‟irrigation principalement, car l‟agriculture pluviale dépendant des aléas climatiques a montré ses limites, à l‟absence d‟encadrement technique et financier continu d‟être le secteur sur lequel repose l‟économie de la section. En dehors des problèmes de disponibilité d‟eau dont souffert certaines localités, l‟absence de crédit agricole, il convient de souligner le manque de semences. En effet les agriculteurs arrivent difficilement à trouver des semences pour les semailles du mais qui est la principale céréale de la zone, les semences de haricot, d‟arachide, du choux et du café sont aussi rares et ces raretés se répercutent aussitôt sur le prix des autres cultures. Par ailleurs, mises à part de quelques timides tentatives d‟introductions de variétés de mais et de haricot par PICV 2 dans la commune, on peut estimer que les paysans utilisent des variétés locales

46 traditionnelles qui ont fait la preuve de leurs adéquation aux conditions pluviométrique de la zone. Il faut dire aussi que ce choix est guidé par les difficultés d‟accès des paysans aux crédit pour l‟achat de semences, d‟engrais et d‟outillages agricoles qui restent toujours rudimentaires (machette, houe, pioche, serpette). A côté de tout cela, il faut dire que ce secteur occupe environ 90% de la population et constitue la principale source de revenu des habitants. Outre les contraintes précitées les potentialités de ce secteur sont bien intéressantes et se caractérisent par la diversification des cultures, la bonne qualité des sols pour les cultures et la zone est favorable à l‟irrigation par pompage soit à peu près de 600 hectares peuvent irriguer par pompage à partir des eaux du fleuve Artibonite. Malgré que cette agriculture vise l‟autosuffisance, une partie des récoltes dont l‟haricot, l‟arachide, la banane et le tabac en particulier sont réservées pour le commerce.  Filière végétale  Développement de l‟arboriculture fruitière ; Les actions à entreprendre à court terme 1. mise en place des pépinières d‟agrumes et de mangues francisque dans les endroits appropriés; 2. encourager le greffage des mangues ; 3. Encourager la production de la canne à sucre, cocotier arachide et des citrus Les actions à entreprendre à moyen terme 1. Recherche de variétés de canne à sucre à haute teneure en sucre plus facile à transformer, résistante au charbon, de variétés de citrus améliorées ; 2. Appuyer l‟acquisition de moulin a moteur pour la transformation de la canne ; 3. Mise en place des centre de transformations des produits alimentaires comme Beurre d‟arachide, crémas, confiture

47 4. faciliter la mise en marché des moulins à canne a sucre ;

4.2- Elevage

L‟élevage est principalement de type familial. On rencontre les caprins, les bovins, les équins, ovins et les volailles. Dans les plaines ce processus est plus avancé avec l‟utilisation de l‟attelage, la fertilisation avec le fumier et l‟utilisation des résidus de récolte pour l‟alimentation des animaux. L‟élevage de caprins est pratiqué par tous les exploitants, mais surtout par les femmes et les groupes les plus démunis comme capital utilisable pendant les périodes de soudure, l‟ouverture des classes ou de dépenses imprévisibles immédiates. Le troupeau dans la plupart des exploitations moyennes se compose d‟un bovin, 2 à 3 chèvres, 1 à 2 équidés et de volailles. Concernant la conduite de l‟élevage, les bovins, caprins, équins et ovins se fait à la corde. Dans ce type de conduite, les animaux sont attachés à un piquet (ou n‟importe quel autre support) et sont déplacés deux à trois fois par jour (dépendant de la disponibilité en ressources fourragères). C‟est un type de conduite qui consomme beaucoup de temps. Pour les porcs, ils sont nourris presque exclusivement avec des résidus de cuisine, des nombreux fruits tels avocat, mangue, goyave, arbre véritable etc. les porcins, on les attache à un endroit près de la résidence du propriétaire. En général, les volailles sont conduites en élevage libre. En générale les animaux sont amenés sur les parcelles exploitées à la fin des récoltes pour valoriser les résidus de culture. Pendant les campagnes agricoles, les animaux (les herbivores en particulier) valorisent les herbes des espaces laissés en jachère ou qui sont réservés à l‟alimentation du bétail.

 La santé des animaux Dans la commune en générale, les ruminants (bovins, caprins, ovins) sont touchés par le charbon et la diarrhée. Pour ce dernier c‟est surtout au début de la

48 période pluvieuse avec la régénération des herbes. Les équins sont surtout frappés par les insectes et le tétanos. En ce qui a trait aux volailles, ils sont surtout atteints par le pian, le torticolis et la diarrhée du New Castle. La périodicité de ces maladies est montrée dans le calendrier suivant.

Tableau 11 : Calendrier des maladies des animaux Espèces/Moi Jan Fév Mar Avr Ma Jui Juil Aou Sept Oct Nov Dec s . . s . i n . t . . . . Bovins C C Caprins D D D D Ovins D D D D Equins T T T T T T t t Volailles N N N N

C: Charbon N: New Castle D: Diarrhée T: Tiques t : Tétanos

Le rôle joué par l‟élevage pour les exploitants agricoles est celui retrouvé traditionnellement dans la grande majorité des exploitations agricoles en Haïti : c’est une forme d’épargne sur place. La pratique du gardiennage n‟a pas une fonction de production au sens économique et financier du terme. Il n‟existe dans la section actuellement aucune initiative (privée) dans le domaine de la production de porcs, de bœufs ou de n‟importe quelle autre espèce animale. Les animaux sont considérés comme une forme d‟épargne sur pieds immobilisée en prévision des grandes dépenses.

Les bœufs sont utilisés à de multiples services (culture attelée, fonctionnement des moulins à canne à sucre, production de lait et de viande). De manière générale, cet élevage est pratiqué par les exploitants moyens et aisés disposant de surfaces suffisantes pour élever du gros bétail en plus de celles occupées par les cultures. Ces animaux représentent une grande immobilisation de capital qui n‟est pas toujours à la portée des plus petits exploitants.

49 L‟essentiel du bétail bovin est écoulé à l‟ouest (Croix-Des-Bouquets) où les éleveurs tirent un meilleur prix. Ils sont amenés soit par camions ou par un circuit dans lequel les bœufs sont amenés à pieds par des « Maroulé ». En revanche, les élevages caprin et ovin sont accessibles à un plus grand nombre d‟agriculteurs du fait des faibles exigences en alimentation, et du coût moyen moins élevé des animaux. Comme pour l‟élevage bovin, ces élevages sont aussi une source de revenus monétaires qui peuvent être mobilisés tout le long de l‟année, en particulier, pour couvrir certaines dépenses courantes (frais de scolarité, dépenses de santé, achat de semences etc.) Ces élevages souffrent beaucoup des problèmes de consanguinité et sont de petites tailles

Tableau 12 : Contraintes et atouts identifiés pour les différents élevages Type Atouts Contraintes d’élevage Bovin Grande immobilisation de capital, source de Pas toujours accessible aux exploitants les plus revenus importante et une forme d‟épargne sur démunis ; pieds immobilisée en prévision des grandes Exigent en espace fourrager ; dépenses ; Problème d‟abreuvement notamment pendant la saison sèche ; Rôle majeur dans la dynamique d‟évolution des Maladie du charbon, problèmes de parasites exploitations agricoles. internes et externes, étranglements à la corde dans les parcelles très pentues ; Inexistence d‟actions préventives contre les maladies car la prophylaxie des bovins coûte cher (achat de vaccins, vermifuges, vitamines Races créoles non améliorées ; Problème de vol (Commun à toutes les espèces) Absence de centres de référence pour un élevage plus intensif (commun à toutes les espèces) Caprin Rusticité, prolificité ; Attaque fréquente par la maladie du charbon ; Accessible à un grand nombre d‟agriculteurs du Races créoles non améliorées (petit format fait notamment des moindres exigences en Problèmes de parasites internes et externes alimentation et du coût moyen moins élevé des Grande sensibilité à la pluie notamment pour les animaux ; plus jeunes ; Source de revenus monétaires mobilisables tout au Absence d‟actions préventives contre les long de l‟année, notamment pour couvrir certaines maladies ; dépenses courantes (frais de scolarité, dépenses de Attaques de chiens errants détruisant les santé, achat de semences etc.) troupeaux; Existence d‟espaces de « rack » adaptés à ce type Gros problèmes de consanguinité limitant le d‟élevage dans beaucoup d‟endroits dans la potentiel de cet élevage ; section. Vols fréquents d‟animaux. Porcin Source non négligeable de revenus monétaires en Caractère saisonnier de la production fruitière

50 particulier aux moments les plus opportuns pour (faible disponibilité en nourriture pendant les les agriculteurs ; périodes de soudure) ; Espèce valorisant les sous produits agricoles et les Gros problème d‟approvisionnement en son de blé déchets de cuisines ; et en concentré (cherté et rareté) ; Race d‟animaux non adaptée aux conditions Abondante production de fruits dans la région. d‟élevage des paysans ; Mauvaises conditions d‟hygiène favorisant le développement de maladies de toutes les sortes ; Absence de soins préventifs (services vétérinaires) Équin Permet de palier partiellement le problème de Exigent en espaces fourragers ; carence dans l‟aménagement des routes vicinales Exigent en temps ; reliant les différentes sections communales; Problème de parasites internes et externes, Permet de transporter les produits agricoles et le tétanos ; commerce. Absence d‟actions préventives ; Blessures sur le garrot, la colonne vertébrale, les hanches et la zone de passage des sangles ; Volailles Commercialisation importante vers Port-au-Prince Ravage causé par la maladie Newcastle et la République Dominicaine ; notamment en fin de saison sèche Satisfait les petits besoins monétaires (notamment Techniques d‟élevage archaïques en période de soudure) ; Peu exigeant en espaces, en alimentation et en travail.

 Filière animale  Encourager la production de volailles Les actions à entreprendre à court terme 1. Amélioration de races ; 2. Appuyer l‟élevage en enclos ; 3. préparation de nourritures ; 4. contrôler le marché.

 Appuyer la filière caprine et Bovine Les actions à entreprendre à moye terme 1. Amélioration des races ; 2. Expansion d‟herbes et d‟arbre fourragers ; 3. Appui à la préparation de foins ; 4. mettre sur place des stations de monte ; 5. Organiser le système de soins sanitaires 6. Faciliter l‟accès au marché

51 4.3- Commerce, Crédit et autres activités génératrices de revenus

Il existe deux institutions qui donnent du crédit aux gens de Lascahobas qui sont la COOPECLAS et le CAFEM. Ce sont des crédits de commercialisation, de consommation, de construction et agricole à un taux qui ne dépasse pas 10% l‟an. Les échanges sont très diversifiés, on exporte vers la République Dominicaine des volailles, caprins, bovins et pois Congo et importe les animaux utilisés pour le transport tels que les ânes, les chevaux et les mulets, du riz « cabecit », les pâtes alimentaires etc. Les volailles sont également exportées en direction de Port au Prince et les marchés communaux comme Lascahobas et Mirebalais, ainsi que le charbon de bois. Les produits de consommation courante et denrées alimentaires telles que le riz, les pâtes, les haricots, l‟huile, le sucre proviennent de la capitale. En raison des coûts élevés du transport, l‟écoulement de certaines productions telles que les mangues ne s‟avère pas toujours rentable engendrant une perte des surplus de production. Les produits des récoltes sont vendus généralement par les femmes sur les marchés des communes, des sections ou des habitations et par des intermédiaires quand les quantités sont plus importantes. Bien que pour certains produits comme la mangue, le quénêpe, l‟avocat et la patate douce, les marchandes viennent les acheter directement au champ.

Les intermédiaires travaillent à deux regroupements: en gros par les “Madan Sara3” qui tiennent une place importante pour le regroupage, le transport et la vente sur les marchés plus importants principalement ceux de Port-au-Prince et en détail par les intermédiaires de second regroupement. Les marges de la commercialisation sont généralement modestes, la différence entre le prix d‟achat et de vente est le plus souvent celle des unités de mesures comme la marmite.

3 Nom donné aux marchandes grossistes

52 Par exemple, les « Madan Sara » achètent les céréales dans des marmites de sept (7) « gode4 » pour les revendre dans d‟autres de six (6) « gode ».

Les principaux problèmes de la commercialisation sont l‟état des routes (voie de pénétration interne surtout), le stockage et la transformation notamment des produits périssables comme les fruits et les légumes.

Au niveau de la commune de Lascahobas, Six (6) principaux marchés sont utilisés dont un à Belladère pour l‟écoulement des produits et l‟approvisionnement des familles en d‟autres produits non disponibles localement. Ainsi, les activités commerciales ont lieu à longueur de l‟année même si elles augmentent aux mois de septembre et de décembre c‟est-à-dire à l‟ouverture des classes et à l‟occasion des fêtes de fin d‟année (voir le calendrier saisonnier). Les détails relatifs au fonctionnement et à la situation des marchés figurent dans le tableau 13 ci-après.

Il importe de souligner que, le marché du centre ville n‟est doté d‟aucune structure d‟assainissement. Les marchands étalent leurs produits partout et à même le sol, à travers les rues car l‟espace qui leur est réservé est insuffisant. Les transactions se font en plein air entre les gens de la zone et ceux venant de l‟extérieur. Le marché dispose d‟un abattoir en piteux état, lequel est utilisé pour l‟entreposage de planches.

4.4-Pêche, artisanat et petits métiers

La pêche qui était tout récemment une activité marginale, commence à prendre de l‟importance. En effet, de plus en plus de gens s‟y intéressent et les produits de la pêche sont utilisés dans la consommation directe que dans le commerce au niveau locale. Le lac de Péligre, empoissonné en 1992 (10.000 alevins) représente actuellement la principale source d‟approvisionnement en poissons de la

4 Unité de mesure valant 1livre utilisée dans le milieu rural

53 commune. L‟artisanat est une activité génératrice de faibles revenus et se fait de manière traditionnelle. Ces artisans fabriquent de la corde, des chaises en paille, des paniers et autres produits de ce genre. On peut signaler également la pratique de petits métiers : maçon, couture, charpente, scieurs de bois, ébéniste etc.

Tableau 13: Informations sur les principaux marchés de la commune

Marchés Localisation Jour Etat

Lascahobas Centre ville Mercredi- Tonnelles construites à samedi l‟initiative des marchandes, abattoirs en mauvais état

Croix Fer Belladère Jeudi tonnelles et sans abattoir

Casse Lahoye Lundi Tonnellesconstruits/ marchands et sans abattoir

Dos Bois Rouge Juampas Mardi Non construit, à ciel ouvert

Grand Cassave Petit Fond Mardi Non construit, à ciel ouvert

Platanal Juampas vendredi Non construit, à ciel ouvert

Source : Ateliers de diagnostic participatif, Octobre 2009

54 Photo 4 : Marché de Grand Cassave Marché de Casse

4.5- Tourisme Ce secteur n‟est pas assez développé au niveau de la commune en raison des contraintes dues aux infrastructures routières et aux réhabilitations des sites touristiques existantes.  Les sites touristiques

La section Juampas a une potentialité pour attirer les touristes puisqu‟elle possède beaucoup de sites touristiques mais la majorité de ces sites ne sont jamais réhabilités. Ces sites sont :  Nan kafe : une rivière qu‟on trouve à Pouly (9km du centre ville et accessible seulement en période de sécheresse) qui, reconnue par son agréable architecture naturelle et la température de l‟eau voisine de 15oC.  Lapeing beach : une rivière très attirante située près du centre ville à Verdun, enchantée pour la qualité de l‟eau belle et froide.  Pierre Coloniale : Une pierre qui, pendant le temps de la colonie, avait marqué la limite de la partie française et celle des espagnoles quand l‟Espagne céda à la France le tiers occidental de l‟île. A cette époque Lascahobas fit partie des Espagnoles. Cette pierre située non loin du centre ville, attire beaucoup de touristes locaux et étrangers. Il existe bien d‟autres sites comme, la grotte Remy qui reste une grotte extraordinaire et les forts du temps de la colonie.

4.6-Autres sources de revenu

Ventes des produits non agricoles, des propres productions animales, agricoles et de charbon. L‟importance relative de la vente des produits alimentaires,

55 cosmétique, textile, etc., augmente avec le degré de richesse. A l‟opposé, la contribution relative de la vente de charbon est inversement proportionnelle au degré de richesse. Autrement dit, les pauvres, en valeur absolue, tirent beaucoup moins de l‟activité du charbon de bois car, ils n‟ont pas d‟arbres en possession sur les parcelles travaillées. La vente de main d‟œuvre représente la source de revenu la plus importante des ménages „pauvres‟ suivie par la vente de charbon. L‟élevage (de volailles principalement) est pratiqué presque exclusivement pour la vente et constitue leur troisième source de revenu. Ce groupe ne dispose pas des moyens nécessaires pour faire du commerce. Cette activité est pratiquée par les deux autres catégories. Elle constitue la seconde source de revenus des ménages „mieux lotis‟ grâce au commerce du gros bétail en particulier. L‟enseignement constitue une autre activité génératrice de revenus à côté des fonds provenant des familles à l‟étranger, en particulier à la République Dominicaine. Les gaguères et la vente de main d‟œuvre agricole constituent aussi pour bon nombre de personnes une source de revenus.

 Filière économique non agricole  Encourager le développement du tourisme Les actions à entreprendre à court terme 1. Aménager et structurer les sites, Lapeing beach, Nan kafe, Pierre Coloniale et la grotte Remy; 2. valoriser ces sites et améliorer le réseau routier;  Encourager le développement de l‟artisanat Les actions à entreprendre à moyen terme 1. formation des artisans ; 2. mise en place des ateliers d‟art ; 3. ouverture de marchés surtout à l‟aide des sites réhabilités.

56 5- Cadre institutionnel et organisationnel

Divers organismes interviennent au niveau de la commune. Il s‟agit : des bureaux déconcentrés de ministères sectoriels, des projets de l‟état, des organisations non gouvernementales, internationales, confessionnelles et communautaires de base.

5.1- Directions ou services déconcentrés de l’État Outre le Conseil Municipal et les Conseils d‟Administration des trois sections communales (CASEC), il existe plusieurs bureaux déconcentrés basés au centre ville. La commune de Lascahobas est considérée comme étant le carrefour reliant différentes communes du département du centre. Elle abrite quelques services déconcentrés de l‟administration publique. Ces directions agissent sous la tutelle de l‟administration centrale des ministères basés à Port-au-Prince.

Le tableau suivant illustre les différentes institutions publiques rencontrées dans la commune de Lascahobas.

Tableau 14 : Bureaux déconcentrés ou Services publics

Direction ou service Sigle Ministère de tutelle Attributions principales

Tribunal de Paix de TPL Justice et Sécurité 1- Attribution de simple police : Lascahobas publique Juge les contraventions

2- Attribution pénale : officier de police judiciaire, auxiliaire du Commissaire de Gouvernement près le tribunal civil

3- Attribution conciliatoire (il concilie les parties)

4- Attribution extra judiciaire : Le tribunal effectue des constats, délivre des actes de notoriété, préside les conseils de familles etc.

57 Electricité d‟Etat EDH Travaux Publiques Production et commercialisation de d‟Haïti Transport et l‟énergie électrique dans la Communication commune

Agence locale de la DGI Economie et Finances 1-Enregistrement des actes Direction Générale judiciaires et extra judiciaires des Impôts (patentes, impôt locatif, impôt sur le revenu etc.)

2- Perception de taxes Service National SNEP Travaux Publics -Assurer la desserte de la région en d‟Eau Potable Transport et eau potable communication District Scolaire de MENJS/ Education Nationale -Organiser, contrôler la qualité de Lascahobas DSL l‟enseignement et enregistrement des écoles Commissariat de la PNH MJSP/Police Nationale Assurer la protection des vies et des police Nationale d‟Haïti biens Vice-Délégation - Intérieur et Représenter le Pouvoir Exécutif collectivités auprès des ministères sectoriels territoriales déconcentrés. Bureau Agricole BAC Agriculture, Représenter le Ministère au niveau Communale Ressources Naturelles local et accompagner et Développement techniquement les agriculteurs et Rural éleveurs. Mairie - Intérieur et Cf. Situation de la gouvernance, collectivités territoriales

Outre la présentation des bureaux et/ou services déconcentrés disponibles dans la commune de Lascahobas, nous jugeons fondamentale de synthétiser à travers un autre tableau, la situation et/ou les contraintes auxquelles certaines entités relevant du système judiciaire se trouvent confrontées.

Tableau 15: Informations sur le système judiciaire Institution Personnel Besoin et/ou Contraintes 1-Tribunal de paix - - Personnel incomplet - Système non informatisé. 2- Commissariat de la Le nombre exact de policier - Besoin en effectif police Nationale d‟Haïti n‟a pas été fourni pour des - Besoin de 6 véhicules dont 4 mesures de sécurité motocyclettes (Honda 250) et 2 pick up (actuellement le commissariat

58 n‟a qu‟un véhicule) - Frais de carburant - Matériels de bureau (ordinateur et autres) - Réparation et agrandissement du commissariat. - Logement pour les policiers Source : Enquête de l‟auteur auprès des responsables, avril 2009

5.2 Institutions et/ou Projets de l’Etat

En terme de Projet, on peut citer : CECI / PRODEP financé à partir d‟un don de la Banque Mondiale au gouvernement haïtien, le PICV-II financé à partir d‟un prêt de contre partie de l‟Etat haïtien au FIDA et le GODE financé par la banque allemande de développement (KFW) via le FAES.

Les détails relatifs aux secteurs d‟intervention touchés par ces institutions ou encore leurs réalisations sont fournis dans le tableau suivant.

Tableau 16: Institutions et/ou Projets de l’Etat

Institution et sigle Nom du projet Domaines Bailleurs de fonds d’intervention

Centre Canadien Projet national Agriculture Banque Mondiale d‟Etude et de de (don) Coopération Développement Internationale agricole et (CECI) Participatif (PRODEP)

Ministère de Projet Agriculture, micro Fonds Internationale l‟Agriculture, des d‟Intensification crédit, élevage, de Développement Ressources des Cultures construction de Agricole (FIDA) Naturelles et du Vivrières, Phase citernes Développement 2 (PICV-II) communautaires, Rural (MARNDR) conservation de sols

- Correction de Ravines Fonds de l‟Etat

Fonds d‟Assistance - Construction d‟écoles, _ Economique et conservation de sols,

59 Social (FAES) santé.

Gouvernance et -Renforcement de l‟hôtel Banque Allemande Développement de ville en matériels et de Développement (GODE) equipements de bureaux, (KFW)

Appui à l‟élaboration de PDC et de PDSC

Source : Ateliers de diagnostic participatif, Novembre 2009

5.3- Organisations non gouvernementales et internationales

Suivant les informations collectées dans le cadre des ateliers, plusieurs ONG et OI ont intervenu au niveau de la commune. Ces interventions se sont effectuées sous la forme de projets touchant des domaines divers, en particulier, l‟agriculture, le micro crédit, l‟éducation, la santé communautaire, les droits humains. La majorité de ces institutions n‟ont pas de bureau au niveau de la commune. Elles sont basées surtout dans la région métropolitaine et interviennent davantage dans les sections communales. Certaines interventions datent de plusieurs années et parmi elles on compte des ONG qui ont laissé la zone, comme ADRA, PADF; des Projets et ONG qui ont des interventions ponctuelles ou temporelles dans la section telles : PICV 2, CECI/PRODEP, FAES, Zanmi Lasante, COSADH, World Vision. Les détails relatifs aux secteurs d‟intervention touchés par ces institutions ou encore leurs réalisations sont fournis dans le tableau suivant.

Tableau 17 : Organisations non gouvernementales et internationales

Nom de l’Institution Domaine d’intervention

National Démocrate Education civique Institute : NDI

Réseau National pour la Droits humains Défense des Droits Humains : RNDDH

60 Fondation Panaméricaine conservation de sol et reboisement, construction du système de Développement (PADF) d‟irrigation de Gascogne, greffage de mangues francisques

CARITAS Crédit, captage de source, distribution de nourritures après le séisme du 12 janvier 2010.

Centre Canadien d‟Etude Transformation de céréales, eau potable, infrastructures et de Coopération internationale (CECI)

Organisation Construction d‟école, distribution d‟outils agricoles, latrines Internationale Pour la publiques Migration (OIM)

IDEJEN Formation socio-professionnelle des jeunes en dehors du milieu scolaire

Fondasyon Kole Zepol : Micro crédit /commerce FONKOZE

World Vision Agriculture, santé, Education

Mise en place de programmes :

- Urgence : Distribution de quit d‟hygiène et de cuisine aux femmes,

- Sécurité alimentaire : Vieillards (62 ans et plus), orphelins et handicapés ;

: support nutritionnel pour enfants malnutris de 6 à 59 mois, femmes enceintes et allaitantes.

Zanmi la santé Soins de santé

Zanmi agricole Ferme agricole, encadrement d‟agriculteurs

Compassion -Education

CONCERN -Santé scolaire, construction d‟écoles, cantine scolaire

MPP : Mouvman Peyizan Formation des OB, distribution de semences Papaye

OXFAM Q distributions d‟outils, Volailles et encadrement des OB

Mission des Nations Unies Aménagement route, Réhabilitation système adduction d‟eau pour la Stabilisation en potable de Marileo

61 Haïti : MINUSTHA

CRS Construction d‟école, cantine scolaire

Organisation pour Distribution semences et stockage de grains l‟Alimentation et l‟Agriculture : FAO

COSADH Agriculture, élevage et conservation de sols

Source : Ateliers de diagnostic participatif, Octobre 2009

5.4- Organisations confessionnelles Sur le plan confessionnel, l‟on aurait tendance à considérer le vaudou et le protestantisme comme étant les deux religions dominantes de la commune de Lascahobas.

En effet, si l‟on se réfère au nombre de temples propres à chacune des trois religions, sur un total deux cent soixante-seize (276) répertoriés, 98 sont des péristyles vaudous, 158 des églises protestantes et seulement vingt (20) églises catholiques.

Cependant, tenant compte de la forte dominance du syncrétisme religieux en Haïti, la majorité des pratiquants du vaudou se réclament aussi du catholicisme. Ainsi, le nombre des temples protestants à défaut de traduire une prédominance de la religion protestante par rapport à celle catholique, confirme la tendance de plus en plus grande de la population haïtienne à se tourner vers celle-ci.

Il convient de signaler aussi que la quasi totalité des églises protestantes de la commune est utilisée aussi bien pour les cérémonies religieuses que pour l‟hébergement de salles de classes.

5.5- Organisations de base Le tissus organisationnel de la commune de Lascahobas est assez dense et a un objectif commun qui est le développement de la commune. Deux centaines

62 d‟Organisations Communautaires de Bases (OCB) ont été recensées, La majorité d‟entre elles n‟existe que de nom avec seulement un comité de gestion, elles ont créé dans le but de gérer des projets financés par des ONG travaillants dans la zone. D‟autres possèdent une structure, avec un comité, beaucoup de membres, ont l‟habitude de travailler avec les ONG dans l‟exécution de certains projets, la Transformation des produits alimentaires, conservation de sol, l‟agriculture, l‟élevage, l‟entretient des routes, l‟éducation, le micro crédit et d‟autres infrastructures de la zone. Ces organisations développent des partenariats seulement avec des ONG qui interviennent dans la région et pas entre elles. Ce qui peut être interprété comme un refus de tolérance et d‟unité entre les citoyens de la zone.

Elles reçoivent des appuis financiers et techniques des organisations et/ou institutions externes mais, limités car les associations font face à de nombreuses limitations telles : le taux élevé d‟analphabétisme des membres, pénurie en termes de ressources financières, matérielles et logistiques, inexistence de programme clairement établi et faible capacité organisationnelle pour la bonne gestion des projets.

Toutefois, il convient de souligner qu‟au niveau de la commune de Lascahobas, plus de 60 % des OB sont reconnues par la mairie bien que seulement 10% environ soient enregistrées au Ministère des Affaires Sociales. Un élément explicatif de cet état de fait est le nombre relativement élevé d‟institutions et/ou de projets à intervenir au niveau de la commune. Lesquelles exigent, au moins, le permis de fonctionnement de la Mairie comme un préalable au financement de microprojet.

Tableau 18: OCB du centre urbain Nom de l’organisation Sigle Réalisations Source de financement Union des Paysans Sacco UPSB 2 Conservations CECI, PICV

63 Bodruin de sols, Elevage II, cabris, élevage COSADH, de porcs, production d‟haricots Centre de Promotion Sociale CEPSODEC Distribution Bureau et de Développement d‟outils et Agricole Communautaire semences Communal Organisation pour OACL l‟Avancement de la Commune de Lascahobas Mouvement pour le Véritable MOVDEL Elvage cabris PICV II Développement de Lascahobas Foyer Culturel de Lascahobas FCL Formation Local (peinture, danse, art floral…) Mouvement des Jeunes MJPL Construction CECI Progressistes de Lascahobas centre cybernétique et distribution de semences Organisation de Réflexions et ORECODEL Distribution OXFAM, de Coopération pour le d‟outils et de World Développement de semences, Vision Lascahobas distribution d‟aides humanitaires APV Association Socio Culturelle ASCEL Formation en Educationnelle de sport Lascahobas Groupe Volontaire d‟Action GVAC Assainissement Aide et Civique Action AFCBL Elvage Cabris CECE / PICV II / COSADH Organisation pour la GVAC Construction Sauvegarde de Watercheid d‟un pont sur La Source

64 Graphe 2 : Diagramme de venn sur la relation entre les ONG et les OCB

PAM World Vision

Zanmi Lasante Aide et Action

UPSB

CEPSODEC OACL

FCL GVAC COSADH

MOVDEL

ODEL ASCEL OSWA

CRS

COMALAS MJPL

AFCBL ODEL

PICV II INOPL ASRAL APV CECI

CARIT AS

KAFE M

GARR

65 6- Gouvernance locale

Analyser la situation de la gouvernance revient à questionner notamment l‟administration des collectivités territoriales, c‟est-à-dire, le conseil municipal à l‟échelle de la commune et le Conseil d‟Administration de la Section Communale (CASEC) au niveau de la section.

En effet, suivant la constitution de 19875, les Collectivités Territoriales sont des Institutions Politico Administratives Territoriales Décentralisées. Ce sont des espaces géographiques décentralisés autonomes, d‟essence participative dans l‟État Unitaire Décentralisé d‟Haïti. Elles constituent le cadre de mobilisation et de participation de leur population en vue de promouvoir le progrès social, économique et culturel, par une gestion rationnelle des biens et services. Elles concourent à l‟exécution des politiques d‟aménagement du territoire et à la gestion de l‟Etat.

Toute Collectivité Territoriale est caractérisée par: une dénomination, une population, une superficie bien délimitée du territoire nationale, un Conseil, une Assemblée élue , des ressources propres (soit octroyées par le pouvoir central, soit générées par une fiscalité appropriée), des vocations et des compétences spécifiques définies par la loi, la capacité d‟exercer des recours par devant le tribunal compétent contre les interventions jugées arbitraires des autorités de l‟Administration Centrale ou Déconcentrée, d‟autres Collectivités ou de tiers.

La Constitution attribue explicitement la personnalité morale au Département et implicitement à la Commune en lui conférant l‟autonomie administrative et financière (cf. Art. 200 et 250). Concernant la section communale, tout en étant muette sur son autonomie et sa personnalité morale, elle la classe parmi les Collectivités Territoriales. Cependant, dans le présent document nous nous

5 Les articles 61 à 87.4 traitent de la question des collectivités territoriales.

66 attarderons davantage sur la commune, les questions relatives aux sections communales ayant été largement traitées dans les PDSC.

Ainsi, suivant les prescrits constitutionnels, la Collectivité Territoriale Communale est une entité administrative et financière autonome qui a la vocation de contribuer à la production de la richesse nationale en mettant en place et en développant les structures garantissant l‟équité économique, la paix sociale, les libertés fondamentales et le respect des Droits Humains. En ce sens, elle promeut et appuie les initiatives économiques locales et communales, assure l‟offre des services sociaux visant la satisfaction des besoins de clientèles particulières ou marginales.

La Collectivité Territoriale Communale intègre et représente les intérêts des collectivités territoriales de section communale qui la constituent. Elle coordonne, évalue la prestation de services collectifs, participe à l‟organisation et à l‟amélioration du cadre et des conditions de vie de la population.

Politiquement6, ses compétences consistent à : - Envoyer un Représentant à l‟Assemblée Départementale (Art. 80) ; - Elaborer, planifier et coordonner le Plan Communal de Développement et le budget y afférent ; - Elaborer le projet d‟Aménagement du Territoire de la Commune. - Préparer et défendre le budget de la Collectivité Territoriale ; - Participer à l‟élaboration des lois sur la fiscalité de la Collectivité Territoriale Communale ; - Faire rapport au Conseil Départemental sur les dépenses effectuées au cours de l‟année fiscale ; - Participer à l‟élaboration de la politique éducative communale ;

6 CRESFED/GRIEAL, Programme cadre de formation des acteurs des collectivités territoriales de base, Direction des Collectivités Territoriales du MICT, mars 2008.

67 - Participer à la nomination des juges au tribunal de paix (Art. 175) ; - Suppléer à la vacance au sein du Conseil d‟Administration de la Section Communale, en cas de dissolution et saisir le Conseil Electoral Permanent (CEP) de celle-ci pour l‟organisation de nouvelles élections pour le CASEC. Dans les faits, les informations recueillies auprès de la municipalité de la commune sous étude permettent de décrire la situation suivante.

Sur le plan physique, l‟hôtel de ville de la commune de Lascahobas vient d‟être réhabilité par l‟Union Européenne et le Ministère de l‟Intérieure et la Collectivité territoriale respectivement à hauteur de 80% et 20%.

Cette Mairie compte une quarantaine d‟employés et fonctionne à partir d‟un budget de deux cents mille gourdes et 00/100 (200.000) gourdes financés par le Ministère de l‟Intérieur et des Collectivités Territoriales, lequel sert à effectuer le payroll mensuel des personnels du Mairie soit 60% et les 40% au fonctionnement de la commune comme les travaux de réhabilitation.

Par ailleurs, des taxes sur les marchés, les permis de construction, les affiches et les banderoles etc. peuvent être perçues directement par la mairie mais en raison de l‟inexistence d‟un dispositif rigoureux, elles ne sont pas suffisamment collectées. Ce qui entraîne des difficultés budgétaires constantes, empêchant à la Mairie de remplir efficacement sa mission.

A l‟encontre de certaines Mairies (Port-au-Prince, Delmas, Pétion-Ville, Cap Haïtien) celle de Lascahobas n‟a pas de budget d‟investissement mais seulement un budget de fonctionnement.

68 Jusqu‟à récemment, la Mairie ne procédait pas à l‟archivage systématique des dossiers voire la collecte de données statistiques. Ainsi, n‟a-t-elle aucune information des recettes fiscales de la DGI pour les dix (10) dernières années. Cette situation tend à changer et l‟équipe actuelle dispose de certaines informations relatives à certains bordereaux ou encore des taxes perçues par la DGI à l‟échelle de la commune. Au bout du compte, nous résumons les principaux éléments de contraintes signalés par les responsables en ces termes :

 Budget insignifiant face aux responsabilités ;  Incapacité à collecter l‟ensemble des taxes et à entreprendre des projets ;  Absence de plan d‟urbanisation ;  Absence d‟équipements et/ou de matériels relatifs à la propreté et à l‟assainissement de la ville (poubelles géants, camion de collecte des ordures, bourrettes etc.…) ;  Inexistence de points de décharges des ordures ;  Manque de ressources humaines spécialisées ;  Absence de moyens de déplacement ;  Indiscipline de certains employés ;  Absence de programme de formation à l‟intention des employés.

La description que nous venons de faire, démontre à quel point le Conseil Municipal de Lascahobas est loin d‟avoir les moyens de sa politique. Si théoriquement la mission des membres des collectivités territoriales semble claire, le fonctionnement réel des structures institutionnelles décentralisées et déconcentrées, est loin d‟être une réalité dans le paysage administratif. Au regard de sa mission et donc tenant compte de la charge de travail à effectuer, le budget dont elle dispose est tout simplement insignifiant.

69 Sommes toutes, les questionnements demeurent quant à l‟enracinement du processus de décentralisation surtout dans sa phase opérationnelle qui suppose la conjugaison de la mise en œuvre pratique des administrations locales déconcentrées et décentralisées. Entre les prescrits constitutionnels et les bases concrètes fonctionnelles de la décentralisation territoriale, le fossé est grand.

Les problèmes auxquels se trouvent confrontés les collectivités territoriales sont à la fois institutionnels, structurels et humains. De là, la nécessité de prendre au plus vite des dispositions relatives à la préparation de textes réglementaires organisant la fonction publique territoriale, la déconcentration des services publics dans les différents niveaux de collectivités. Des activités d‟informations et de formations destinées tant aux membres des collectivités qu‟à la population locale devraient également être entreprises pour faciliter une meilleure compréhension des attributions, taches et limitations des Collectivités territoriales ainsi que la participation consciente et durable des citoyens au processus de développement local.

6.1- Habitat et structures d’accueil (hôtel et restauration)

En ce qui concerne l‟habitat, les maisons sont généralement recouvertes en tôles ondulées avec un parquet en terre battue dans les sections communale et en béton au centre urbain.

En 2003, 11461 bâtiments ont été dénombrés par l‟IHSI à Lascahobas dont 1412 au centre ville. La structure et la distribution de ces maisons diffèrent suivant les moyens dont dispose les ménages. Cependant, l‟on constate qu‟une majorité se compose de deux pièces avec des murs revêtus de mortier. La valeur locative annuelle au centre ville varie actuellement entre 2500 à 20000 gourdes pour une maison traditionnelle et de 25000 à 50000 gourdes pour une maison semi moderne.

70 D‟autre part, par l‟augmentation démographique et la migration de plus en plus forte de la population rurale vers la zone urbaine (raison scolaire, recherche de mieux être) cause la hausse du prix de fermage des maisons dans la ville.

Concernant les structures d‟accueil, la ville dispose en effet de deux hôtels (Jisleine hôtel et Mon Rêve hôtel) qui ont respectivement une capacité d‟accueille de 20 et 50 personnes et le prix de la nuitée varie de 650 à 1500 gourdes. La ville dispose également de trois (3) restaurants dont la capacité d‟accueil varie entre 6 à 20 personnes et le coût d‟un repas entre 60 à 125 gourdes.

6.2- Infrastructures de base

6.2.1- Routes et transports Un embranchement de la route nationale # 3 à partir de la ville de Mirebalais traverse la ville de Lascahobas pour arriver jusqu‟à la frontière de la République Dominicaine passant par Belladère. Mise à part les différentes rues du Centre ville qui sont en mauvais état, les routes reliant les sections communales avec cette dernière sont impraticables en saisons pluvieuses. Le tableau suivant présente la situation des infrastructures routières du Centre Ville de Lascahobas Tableau 19 : Etat des routes No Tronçon Nombre de KM Etat 1 Rue de l‟Arrondissement 0.8 Mauvais 2 Rue Saint-François 1.2 Mauvais 3 Rue La Source 1.3 Très mal 4 Rue Calvaire 0.5 Adoquiné 5 Avenue Fortuna 0.95 Mauvais 6 Route de Watercheid 0.6 Très mal 7 Rue Aumond 0.7 Mauvais 8 Route de Sacco 2 Très Mauvais 9 Colline de Sacco 0.5 Très Mauvais

71 10 Rue saint André 0.4 Mauvais 11 Rue de l‟Enterrement 0.6 Asphaltée – Détruit 12 Rue Rodolphe Gadere 0.7 Terre battue – mauvais 13 Rue Boyer 0.7 Adoquiné 14 Ruelle des Contributions 0.5 adoquiné – mauvais 15 Rue de l‟Eglise 0.35 Adoquiné 16 Rue Bonne Foi 0.15 Adoquiné 17 Rue Union 0.15 Adoquiné 18 Rue Saint Pierre 0.2 Terre battue – mauvais 19 Centre Ville - Pouly 9 Terre battue – mauvais 20 Centre Ville – Peligre 15 Terre battue – mauvais 21 Centre Ville – Juampas 5 Terre battue – mauvais 22 Centre Ville – Ramier 8 Terre battue – mauvais 23 Rue Toussaint Louverture 0.4 Terre battue – mauvais 24 Rue Nouvelle 0.3 Adoquiné 25 Rue Sténio Vincent 0.9 Adoquiné

Les déplacements sont assurés par les camions, les Pick-up, les motocyclettes et les dos d‟animaux. Tous ces tronçons énumérés ci-dessus méritent d‟une intervention sérieuse à l‟exception de (Centre Ville – Pouly, Centre Ville – Péligre, Centre Ville – Hate Juampas, Centre Ville – Ramier) où la population espère une réhabilitation en terre battue car pendant la saison pluvieuse, les habitants des sections communales éprouvent beaucoup de difficultés à se déplacer, mais pour les autres tronçons qui sont les rues du centre urbain ils doivent être soit adoquinés, asphaltés, ou bétonnés.

Les routes de Pouly, Hate Juampas,Ananas, Casse, Pareidon, Ramier et Peligue passant par Cabestor sont importantes de par leur fréquentation notamment

72 dans l‟écoulement des produits agricoles. Cependant, elles sont actuellement en terre battue, défoncées, cahoteuses, non canalisées, donc difficiles d‟accès même en temps normal.

Tableau 20: Caractéristiques des principaux axes du réseau routier Axes Type Kilométrage Type de Etat de la Moyens de Coûts de revêtement surface transport transport

Lascahobas - Route nationale 82 Kms asphalte Bon état Pick-up 100 gourdes PAP #3 Bus 125 gourdes Camion 75 gourdes Lascahobas - Route 25 Kms Asphaltée Bon état Pick-up 25 gourdes Mirebalais intercommunale Motocyclette 50 – 75 gourdes Lascahobas - Route inter - Terre battue Très - Pick-up 150 gourdes Savanette communale Mauvais Motocyclette 500 gourdes Lascahobas - Route 26 km terre battue Mauvais Pick-up 75 gourdes Belladère communale état Motocyclette 200 gourdes Lascahobas – Route nationale - terre battue Mauvais pick-up 100 gourdes Carisal passant #3 état par Belladère motocyclette 250 gourdes

Outre le mauvais état de certaines routes, les problèmes relevés au niveau de ce secteur sont multiples : - Surcharge des véhicules des transports en commun notamment ceux qui assurent le transport vers Mirebalais et Belladère; - Absence de service de circulation dans les rues car il n‟y a aucune réglementation du transport à moto, alors que ce secteur est en pleine expansion; - Absence de patrouilles policières sur les routes à cause du manque de matériels alors que les bandits opèrent de très souvent principalement sur la route de Belladère.

73

Photo 5 : Route de Richard Route de Pareidon

6.2.2- Téléphonie

Dans la commune on trouve trois compagnies téléphoniques : la Téléco (Société Anonyme Mixte), Voila et la Digicel. Les services de la Téléco se limitent au centre ville et ne fonctionne plus depuis deux ans, les deux compagnies privées de téléphonie mobile à savoir DIGICEL et VOILA couvrent pratiquement toutes les sections communales. Il n‟a pas été possible de recueillir des informations précises sur la TELECO vu l‟absence des responsables.

6.2.3- Radio télédiffusion et cyber café

Dans le domaine de la télédiffusion et de la radiodiffusion, une station de télévision et trois (3) stations de radio ont été répertoriés. Elles assurent une diffusion suivant une programmation variable mais compte tenu de l‟interruption de l‟électricité ces stations ne peuvent pas fonctionner à plein temps.

74 La communication satellitaire existe dans la commune à travers deux (2) cyber café, les grandes institutions financières, les organismes de développement, la Mairie et quelques particuliers. A noter aussi que ce type de communication est également rendu possible grâce à la Digicel via le net portable. Le coût de la minute pour les appels internationaux au cyber café est de deux (2) gourdes et de quarante (40) gourdes en moyenne par heure pour le service de navigation. Le tableau suivant présente la situation de la radio télédiffusion à Lascahobas.

Tableau 21: Situation de la radio télédiffusion Station Fréquence Transmission Durée de la Etendue des ondes programmation Echo Sagesse 106.3 FM Locale/national Variable, en Départementale Chrétienne Stéréo fonction du nombre d‟heure d‟électricité Echo Lahoye FM Stéréo Locale/ national 12 heures/jour Départementale RL Locale/ national Variable, en Communale fonction du nombre d‟heure d‟électricité Claire image Réseau câblé international Variable, en Centre urbain (2 chaînes) fonction du nombre d‟heure d‟électricité RTL Canal 6 International et Variable, en Communale Local fonction du nombre d‟heure d‟électricité Source : interview semi structure, Novembre 2009.

6.2.4- Electricité Le centre ville de Lascahobas est alimenté par le réseau Hydro électrique d‟Onde Verte (Croix Fer, Belladère). La ville a un rationnement alterné avec la ville de Belladère chaque 24 heures cela revient à dire que théoriquement le centre urbain bénéficie de 24h d‟énergie électrique sur tous les 48h. Cependant, durant les 24 heures de rationnement de Lascahobas, il y a toujours de nombreuses interruptions en raison de la faiblesse de l‟usine de production avec une

75 puissance de 730 KW dont elle n‟arrive pas à distribuer plus de 330 KW. Or, Lascahobas elle-même a un besoin d‟un (1) Méga Watt. Selon un personnel de l‟usine cette situation peut se remédier de deux manières : 1. Alimentation de la commune de Lascahobas à partir du central hydro électrique de Peligre qui déjà fait partie du territoire Lascahobassien. 2. Augmentation de la capacité du central Onde verte en additionnant un système thermique ou par une franche réhabilitation du central.

L‟Electricité d‟Etat d‟Haïti dispose d‟un bureau à Lascahobas pour gérer la commercialisation de l‟énergie électrique mais sans aucun personnel et cela ne fonctionne pas. Cette situation rend que les abonnés ne paient pas leurs redevances. On n‟arrive pas à recueillir les informations concernant la quantité d‟abornés vue qu‟il n‟y a pas de personnel au bureau. Mais le bureau régional basé à Mirebalais nous informe sur le prix du kilowatt de consommation. Ainsi, les trente premiers coûtent 4,80 gourdes, les 35 suivants 5,10 gourdes et le reste 5,35 gourdes. Cette logique est définie en vue d‟encourager une meilleure gestion de l‟énergie électrique par les abonnés pourtant cette information ne circule pas du côté des abornés. Selon les personnels du bureau régional qui étaient responsables de la gestion de l‟électricité à Lascahobas, les problèmes relevés au niveau de la ville sont multiples: - prise clandestine de l‟énergie électrique ; - Non alimentation légale de certaines zones avoisinantes du Centre ville : Cite Benoit Batravil, Waterched, Sacco, Verdun, Quimpe, Croix Matyr pourtant les gens ont fait venir de l‟électricité dans ces zones au moyen des prises illégales qui concourt à des déficits pour la compagnie et fragilisent le réseau de distribution ;

76 - Manque de moyens logistiques (compteurs, câbles, pilonnes, transformateurs, véhicules) pour l‟entretien et la gestion du réseau ;

Mis à part les habitations de Los pinos et Bois Pins à Juampas, qui sont électrifiées, aucune autre des trois sections communales n‟a de l‟électricité.

La population de la commune de Lascahobas recourt à l‟utilisation de lampes à kérosène pour l‟éclairage.

6.3- Santé et hygiène publique En dépit du partenariat entre le secteur public et privé durant cette dernière décennie pour améliorer les conditions sanitaires dans la commune de Lascahobas, il reste certain que le niveau d‟accessibilité aux soins de santé reste faible dans la commune.

Un (1) Hôpital et trois (3) centres de santé sont fonctionnels dans la commune en termes d‟infrastructures sanitaires. Le tableau ci-dessous présente la situation sanitaire de la commune.

77

Photo 6 : Hôpital Zanmi Lasante de Lacolline

Tableau 22 : Institutions de santé enregistrées dans la commune

Institution Adresse Type de Personnel Capacité de Capacité services médical consultatio d’hospitalisatio n / jour n Hôpital La Médecine Avec 200 100 Zanmi Colline, générale lits/Médecin Lasante de 2e s /Infirmière, La Colline Juampas auxiliaires , Centre de Juampas consultation 50 ------santé Mount Caroll Centre de Centre vaccination et Avec 60 20 santé de Ville planning lits/Médecin Lascahobas familiale s /Infirmière, Maternité, auxiliaires

78 Gynechologi e Dispensair Casse, 3e Maternité, Avec 60 3 e de Casse section consultation lits/Médecin La Hoye s /Infirmière, auxiliaires

La faiblesse du secteur sanitaire de la commune de Lascahobas est accusée par l‟insuffisance de la capacité d‟accueil des institutions sanitaires de la commune, le manque de personnel médical (Anesthésistes, chirurgiens, dentistes, pédiatres, ….) et du manque d‟équipements de laboratoire d‟opératoire et pharmaceutique.

En outre, il faut souligner que le positionnement des institutions sanitaires par rapport à la majorité de la population vivant dans les sections communales constitue un handicap pour cette couche de fréquenter les centres de santé. Les routes sont presque inaccessibles et les centres sont très éloignés surtout pour les populations de la première section de Petit Fond où il n‟y a pas de centre de santé dont la population doit se rendre au centre ville ou à Lacolline pour les soins sanitaires. Les habitants des localités de Dos Bois Rouge, Platanal, Gros Moulin, Pouly dans la 2e Section de Juampas et Ananas, Palissa, Vieux Cayes confrontent ce genre de difficulté. Cette situation concourt à un taux de mortalité maternelle d‟environ 453.5 pour 100.000 naissances vivantes et un taux de mortalité infantile de 15.2 pour 1000 naissances vivantes. La commune de Lascahobas compte Quatre (4) pharmacies privées. Les institutions sanitaires de la commune disposent chacune d‟une pharmacie et donne gratuitement des médicaments aux personnes consultées.

Il faut noter que la couverture sanitaire de La commune de Lascahobas dépend à plus que 90 % de l‟aide externe. D‟où, la récente crise financière des Etats Unis qui a eu des conséquences sur le fonctionnement des hôpitaux de la commune, ainsi l‟hôpital Zanmi Lasante qui est le plus grand centre hospitalier de la

79 commune a connu en deux temps une réduction de 35 % de son budget de fonctionnement, soit 25 % dans un 1er temps et 10 % au second temps.

6.3 .1 Hygiène publique La population du Centre ville de Lascahobas vit dans de mauvaises conditions hygiéniques. Il n‟y a pas de latrines publiques dans la ville et dans certains quartiers les ménages ne disposent pas de latrines non plus. Les riverains de ces quartiers font leurs besoins dans des endroits non destinés à cela.

En ce qui a trait à la gestion des immondices, c‟est la direction Voirie de la Mairie qui s‟en charge avec le support financier de la COOPECLAS. Cependant, le manque d‟équipements (Brouettes, camions, pèles…) et de personnel constituent un obstacle pour cette dite direction dans les opérations. Il n‟y a pas un espace pour traiter et gérer les déchets. Ces derniers sont entreposés partout dans les rues ou sur les berges de la rivière de Lascahobe ou encore dans d‟autres endroits non destinés à cela.

Au marché communal de Lascahobas, les produits comestibles sont exposés par terre, le marché est très mauvais état. Des bétails circulent dans le marché et mangent certaines fois les produits des marchands.

6.3.2 - Eau potable Le centre ville de Lascahobas est alimenté par Trois (3) systèmes d‟adduction d‟eau potable : La source de la Peingne qui alimente le bas de la ville et les sources Marie Leo et Leo Paul de la localité Poulie pour le haut de la ville. Les trois systèmes comptent en total 846 abonnés. Suivant les informations recueillis d‟un responsable de SNEP, les prises à domicile offertes sont nettement inférieures à la demande en raison de la faible capacité des réservoirs et un

80 manque d‟équipements (pompe hydraulique, ventouse). Ce qui fait que la majorité des ménages de la ville ne dispose pas de prises. Le bas de la ville de Lascahobas a un rationnement quotidien en eau potable. Cependant, certaines zones principalement le haut de la ville ont un rationnement hebdomadaire et dès fois même trimestrielle. L‟eau dite potable n‟est pas vraiment traitée. Car, c‟est mensuellement qu‟on applique un traitement avec de l‟eau de Javel dans le système et le système est endommagé. Comme conséquence, certaines fois, de l‟eau sale avec des bêtes coule dans les robinets.

Le SNEP n‟a pas de bureau dans la ville et il a comme personnel une secrétaire et un plombier. Chaque mois les abonnés doivent payer un frais de service de 88 Gourdes. Cette redevance n‟est pas acquittée régulièrement. Outre l‟insuffisance de personnel et de matériels que confronte l‟organisme responsable de la desserte, d‟autres contraintes sont relevées au niveau de ce secteur : - Gaspillage d‟eau par les abonnés ; - Recettes irrégulières en raison du non acquittement des factures par les abonnés (le taux de recouvrement est estimé à 23%).

6.4- Education

Le système éducatif de la commune de Lascahobas est assez déséquilibré. En effet, sur cent quatre (104) écoles classiques répertoriées au niveau de toute la commune, les informations recueillies auprès du district scolaire de la ville démontrent que seulement soixante-dix-huit (78) sont enregistrées. De cette totalité, 40 se retrouvent au niveau du centre ville.

En termes de niveau, seulement 16 écoles atteignent le secondaire, 13 d‟entre elles se trouvent au centre ville. Autrement dit, pour poursuivre leurs études

81 beaucoup de jeunes sont obligés de migrer vers Lascahobas ou la zone métropolitaine.

Les locaux sont inappropriés, assez souvent logées dans des églises ou des hangars et manquent d‟équipements (bancs, tableaux etc.) nécessaires à leur bon fonctionnement.

En termes d‟accessibilité, les coûts varient entre quatre cents cinquante (450) à huit cents (800) gourdes l‟année pour les écoles privées et cent (100) gourdes dans les écoles nationales au niveau des sections communales. A cela s‟ajoute la diminution des jours de classes par différents événements : période de plantation, de récolte, jours de marché, période de pluie etc. Au niveau du Centre ville, pour les écoles privées, l‟écolage varie entre 100 à 300 gourdes le mois pour le cycle fondamental et 350 à 500 gourdes pour le secondaire.

Tous les établissements scolaires sont mixtes. La tendance à prioriser la scolarisation des garçons au détriment des filles est en nette régression aux dires des participants aux ateliers. Cependant, la déperdition scolaire continue d‟affecter d‟avantage les filles que les garçons. Ce, pour diverses raisons, entre autres, les grossesses précoces.

Enfin, suivant les participants aux ateliers, bon nombre d‟enfants ne vont pas à l‟école en raison des faibles moyens économiques des familles. L‟analphabétisme7 est également un problème qui affecte la population de la commune notamment dans les sections communales où il n‟existe aucun centre d‟alphabétisation.

7 Le pourcentage d’analphabète est égal à 69%suivant une étude réalisée en 2000 par la SEA dans la région du Bas Plateau Central.

82 Seulement trois personnes sont chargées de l‟inspection des écoles de la commune dont deux pour les écoles primaires et l‟autre pour le 3ème cycle fondamental et le secondaire.

Ainsi, d‟une manière générale, seulement 70% des écoles primaires supervisées par les inspecteurs envoient des élèves au CEP chaque année dont le taux de réussite varie entre 20% à 60% pour les écoles rurales et 60% à 100% pour celles du centre ville. Les autres 30% n‟arrivent qu‟en classe de 3e & 4e année fondamentale.

Somme toute, les entretiens réalisés avec les responsables du district scolaire ont permis de relever les éléments de contraintes suivants :  Manque de maîtrise dans l‟enseignement des langues vivantes et non application des curricula du ministère ;  Absence de recyclage pour les enseignants ;  Infrastructures scolaires inadéquats ou placés dans des locaux inappropriés ;  Manque de mobiliers ;  Incapacité de certains parents et négligence d‟autres à doter leurs enfants des fournitures classique nécessaires ;  Salaires dérisoires des enseignants ;  Insuffisance des enseignants (bon nombre d‟écoles fonctionnent à Maître unique) ;  Difficulté de supervision des écoles trop éloignées faute de moyens ;  Manque de ressources spécialisées.

6.4.1- Enseignements techniques et universitaires

Pour le présent moment les enseignements techniques et universitaires n‟existent pas dans la ville de Lascahobas. Quatre ans de cela, il existait une école d‟infirmière, deux écoles informatiques et une école de comptabilité mais on ne

83 trouve pas les responsables pour pouvoir nous expliquer leur dysfonctionnement. Les élèves après leurs études classiques sont obligés de s‟installer à Port-au-Prince ou dans une autre ville pour apprendre une profession. Ce qui est très couteux pour les parents qui étaient déjà économiquement très faibles.

6.5- Environnement

La situation environnementale est caractérisée par le phénomène du déboisement qui évolue à un rythme alarmant et qui déjà atteint des proportions critiques. Ce phénomène est à l‟origine de divers types d‟érosions hydriques relevées notamment en ravine, en griffe, en nappe. Il s‟ensuit que les lits de l‟Artibonite et ses affluents se sont enfoncés et le niveau général des sols est soumis à une érosion qui tend à l‟amener au niveau des rivières. L‟érosion des bassins versants de la section est responsable dans une certaine mesure de la faible performance du centrale hydro électrique de Péligre.

Par ailleurs, on n‟insistera jamais trop sur la diminution des ressources ligneuses de la section qui s‟est déjà traduite par la raréfaction du campêche, de la bayaronde et la diminution des diamètres moyens des billes d‟acajou, sans pour autant être exhaustif sur la surexploitation des ressources ligneuses qui se poursuit encore de nos jours. Il y a lieu de signaler que ce déboisement à outrance affecte également et de manière sensible la le débit et la sédimentation des rivières et aussi le débit de certaines sources qui ont diminué et le tarissement d‟autres.

6.5.1-Exploitation des ressources ligneuses

Il n‟existe pas d‟exploitation forestière dans la région cependant, la coupe des arbres est généralisée pour les besoins de la famille (bois de charpente, fabrication de meubles) mais aussi pour la vente (charbon de bois, bois de

84 boulangerie, bois pour la fabrication de planches). La production de charbon de bois est une des causes principales du déboisement de la zone. Même les têtes de sources sont en cours de déboisement rapide contribuant ainsi à la perturbation du régime des cours d‟eau.

Aux dires des participants aux ateliers, tout paysan est un fabricant potentiel de charbon de bois comme source supplémentaire de revenus. Il n‟existe pas d‟évaluation de la production de charbon de bois dans la zone, laquelle est destinée à l‟approvisionnement du centre urbain et de la Capitale haïtienne.

La culture sur brûlis en mornes est très fréquente lors des préparations des terres de culture. Elle est l‟une des principales cause du déboisement passé et actuel des bassins versants. Seules les zones d‟accès difficile sont encore couvertes de végétation dense.

Photo 7 : Bassins versants érodés à Lahoye

Les méthodes de conservation des sols et de lutte antiérosive des sols sous culture sont peu pratiquées. Les microprojets de conservation de sols ou

85 d‟aménagements parcellaires, entrepris avec l‟appui du PICV-II, ont connu des résultats assez mitigés. Il n‟existe pratiquement aucun site protégé dans toute la commune.

6.6- Sports et loisirs

En termes d‟infrastructures sportives et récréatives la ville de Lascahobas dispose une place publique, un terrain de foot ball en mauvais état, un centre socio culturel pour recréer la population. En outre, il y a une discothèque qui fonctionne occasionnellement. Les cybers cafés contribuent à distraire les habitants en particulier les jeunes du centre ville.

Les principales activités récréatives au niveau des sections communales sont par ordre d‟importance la gaguère, le football, les jeux de carte et de domino.

Les églises sont aussi des lieux de socialisation et de distraction. Certaines fêtes religieuses concernent les catholiques et les protestants qui ont en commun la commémoration de la fête de noël et de pâques. Les Catholiques et les Vodouisants organisent simultanément certaines activités festives telles : les fêtes patronales et la fête des morts.

En général, les écoles organisent des promenades ou d‟autres activités récréatives au cours de l‟année scolaire. Cependant, les périodes les plus marquantes sont : la fête du drapeau (18 mai), la Noël et les fêtes de fin d‟année scolaire.

6.7- Identification des atouts et des contraintes au développement du centre ville

Dans le cadre des ateliers de collecte d‟information relative à la préparation participative du PDC de la commune de Lascahobas, les acteurs locaux ont identifié par secteur les atouts et les contraintes pouvant entraver le

86 développement du centre ville. Nous les synthétisons à travers le tableau suivant.

Tableau 23: Atouts et contraintes du centre urbain par secteur

Santé et hygiene publique

Atouts et/ou potentialités Contraintes et/ou problèmes

- Existence des centres de sante et - Insuffisance et mauvaise qualité de l‟eau potable hôpital ; - Insuffisance d‟infrastructures sanitaires, de materiels et - Intervention de plusieurs ONG dans le de ressources humaines) domaine sanitaire ; -faible capacité d‟acceuil des centres de santé et hopital - Presence de Medecins, Infirmieres, existant ; auxiliaires,dentiste et matrones - Propagation des IST, MST par les personnes déjà - Existence des systèmes d‟adduction infectées, qui recoivent de soins et d‟argent de certaines d‟eau potable dans la ville institution travaillant dans le domaine medical ;

- Mauvaise situation sanitaire du marche communal ;

- Absence d‟espace relatif au rejet des ordures et autres résidus ;

- Absence ou insuffisance de latrines publiques et prives ;

Education

87 Atouts et/ou potentialités Contraintes et/ou problèmes

-Existance de plusieurs ecoles - Absence d‟écoles techniques ; classiques - Insuffisance de ressources humaines qualifiées ; -Disponibilité de terrain pour la construction d‟écoles classiques et, - Faible capacité d‟acceuil des écoles publiques ; techniques ; - Absence d‟un programme scolaire identique dans toutes les écoles ;

- Infrastructures de bases inappropriées ;

- Faible salaire des enseignants ;

- La hausse coût des écoles privées . -Difficulté des élèves à s‟exprimer en français, anglais et espagnole.

-Absence d‟institue de français, anglais et espagnole

Commerce et industrie

Atouts et/ou potentialités Contraintes et/ou problèmes

Diversité des activités génératrices de - Absence du courant Electrique revenus - Etat lamentable des routes agricoles Existence de commerçantes - Absence d‟usine de transformation des produits Espace disponible pour la construction agricoles ; du marché ; - Absence de développement du secteur industriel Proximité par rapport à la République Dominicaine - Insuffisance de crédit pour favoriser les investissements au niveau moyen et macro ;

- Taux d‟intérêt trop élevé des programmes de crédit (banque, coopérative et autrres)

88 - Augmentation progressive du taux de chômage ;

- Envahissement du marché par les produits importés

- Aucune politique de fixation des prix n‟existe.

Infrastructures de base

Atouts et/ou potentialités Contraintes et/ou problèmes

Existence de main d‟œuvre qualifie - Absence du courant electrique dans la construction - Le marché de la commune n‟est pas construit et l‟espace Terrain pour la construction des est trop petite; infrastructures de loisir ; - Absence de gare routière ;

- Mauvais état des rues de la ville; . - Absence de plan d‟urbanisation ;

- Absence de centre sportif et culturel

- Pas de salle de conférence et de jeux communautaire ;

- Pas d‟école de danse et de musique ;

- Non Adoquinage de la majorité des rues de la ville ;

- La ville n‟est pas éclairée ;

Environnement

Atouts et/ou potentialités Contraintes et/ou problèmes -Erosion des sols Existence de main-d‟œuvres -Une bonne partie de la section est déboisée expérimentées dan la pratique de -Sédimentation accélérée des rivières conservation des sols ; - Absence de toilette publique et fontaine ; Disponibilité de terre cultivable, de - les mornes sont généralement déboisées matériaux pour les travaux de conservation (roches, végétaux ) ;

- Couverture végétale moyenne

89

Source : Ateliers de mise en commun, avril 2010

Identification des atouts et des contraintes au développement de la commune

Apres avoir identifié les atouts et les contraintes pour toute la commune, nous les synthétisons à travers le tableau suivant.

Tableau 24 : Atouts et contraintes de la commune par secteur

Santé et hygiène publique

Atouts et/ou potentialités Contraintes et/ou Faiblesses - Manque d‟espace d‟accueil - Terrain disponible pour la construction d‟infrastructures sanitaires ; - Insuffisance de latrines publiques et privees ;

; - Absence de pharmacie communautaire ;

- Existence de sources pour le captage - insuffisance de medecins et manque d‟autres personnels d‟eu potable spécialisés : Anesthésiologiste, Ophtalmologue, Pédiatre ect) infirmières, auxiliaires, dentistes, - Existence de quatre structures sanitaires dont un hopital, trois centres - Insuffisance et mauvaise qualité de l‟eau potable ; de santé à lit; -insuffisance de centre de santé ; - Existence trois systèmes d‟adduction d‟eau potable à Poulie et la Peigne - Propagation des MST ; - Epidémie de malariat, typhoide et cholerat due au fait de - Existence de personnels medicales, la consommation d‟eau de sources contaminées et des Medecins, Infirmieres, Dentistes, rivières ; Matrones, agents de santé; - Mauvaise situation sanitaire des marches communaux ; - Intervention de plusieurs ONGs dans la commune

Education

Atouts et/ou potentialités Contraintes et/ou Faiblesses

Disponibilité de terrain pour la - faiblesse de la supervision Etatique construction de bâtiments scolaires

90 publics ; -Manque d‟infrastructures scolaires public dans commune ; Présence de plusieurs établissements scolaires dans la commune - Manque de bibliothèque

Disponibilté de ressoures humaines -Manque de moyens de fonctionnement des établissements supérieure au niveau de la commune ; scolaires (matériels, équipements);

- manque de cantine scolaire ; - Absence de centre d‟alphabétisation ;

- Pas d‟ecoles secondaires au niveau des sections communales ;

- Ecoliers et enseignants malnutris ;

- Insuffisance d‟enseignants qualifiés dans les écoles

- Absence d‟écoles techniques et supérieures;

-Manque d‟investissement de l‟état dans le secteur éducatif;

- Absence d‟un programme scolaire identique dans toutes les écoles ;

- Infrastructures scolaires inappropriées ;

- Faible salaire des enseignants ;

- Coût exorbitant des écoles privées classiques.

Agriculture et elevage *80 % de la population active travaille dans le secteur agricole ; Contraintes et/ou Faiblesses *Présence de bonnes terres par endroit - Absence de systèmes d‟irrigation par pompage ; *Présence d‟eau (plusieurs sources et rivières) - Irregularité annuelle des pluies ; *Présence de trois boutiques intrants agricole et d‟une pharmacie - Manque de boutiques d‟intrants pour l‟achat d‟outils, de vétérinaire pesticides et de semences de qualités ; *Présence de techniciens agricoles et agents vétérinaires dans la zone - Manque d‟encadrement techniques pour les agriculteurs ; * Existence de grandes savanes pour l‟élevage - Abscence de credit agricole *Relief favorable à l‟élevage Caprins,

91 Bovins, etc - Mauvais rendement des culture

- Insuffisance de soins veterinaires

- Manque de pharmacie veterinaire

- Absence de geniteurs pour l‟amelioration des races locales (bovin, caprin, porcin et volailles).

- intrants agricoles difficiles et chers

Commerce, artisanat et petite industrie

Atouts et/ou potentialités Contraintes et/ou Faiblesses

Diversité des activités génératrices de - Movais etat des routes revenus -Abscence de magasin communautaire Disponibilité de produits agricoles ; -Manque de fonds destiné au crédit commercial ; Existence de commerçantes -Faiblesse de technologie de transformation et de Terrain disponible pour laconstruction conservation. de marchés et de magasins communautaires ; -Pas de centre de formation artisanale

Existence de différents marchés pour -Manque d‟usine de transformation des produits agricoles ; l‟écoulement des produits. - Taux d‟intérêt trop élevé des programmes de crédit (banque, coopérative et autrres) - Augmentation progressive du chômage ;

-Envahissement du marché par des produits importés

-Aucune politique de fixation des prix des produits.

-Absence de marchés construits -Envahissement des rues du centre urbain par les marchands

Infrastructures

Atouts et/ou potentialités Contraintes et/ou Faiblesses

92 Existence de main d‟œuvre pour Non électrification des sections communales et le nombre l‟amenagement d‟infrastructures d‟heure insufisant pour le centre ville soit 4h/jour agricoles , routières et autres ; Insuffisance et mauvais état des troncons routiers existants ; Terrain disponible pour la construction d‟infrastructures de loisir , de sections communales ; complexe administratif et autres ; Abscence d‟infrastructures sportives et culturelles dans les Existence de temples religieux , de sections ; gaguerres pouvant servir d‟espace de rassemblement dans les sections ; Absence de marchés construits

Existence de cooperatives financieres, Insuffisance et mauvais état de certains systèmes maisons de tranfert d‟adduction d‟eau potable ;

Existence d‟une place publique au abscence d‟infrastructures destinés au sport et autres loisirs ; centre ville ; Mauvais etat des cimetières publiques de la ville et celles des sections communales (les morts sont enterrés sur la cour Existence de deux stations d‟essence des ménages à certains endroits) ; ecoulant en moyenne 30000 gallons par mois

Organisations

Atouts et/ou potentialités Contraintes et/ou problèmes

Présence de plusieurs organisations Faible niveau de formation des responsables d‟OB communautaire de base dans la commune; Analphabétisme affectant nombre de membres d‟OB

Présence des femmes dans les Absence de programme d‟activités clairement défini. organisations ;

Environnement

Atouts et/ou potentialités Contraintes et/ou faiblesse

-Existence de main-d‟œuvres - Déboisement entrainant l‟érosion accélérée des sols ; expérimentées dans la pratique des travaux de conservation des sols ; -Exploitation arnachique des ressources ligneuses ;

-Disponibilité de terre cultivable, de -Absence d‟espace relatif au rejet des ordures et autres matériaux pour les travaux de résidus ; conservation (roches, végétaux ) ; -Diminution du débit des sources et des rivières existantes ;

93 -Existence de plusieurs sources et -Manque de pepiniere pour aprovisionnement en arbres rivieres ; forestiers et fruitiers

-Inexistence d‟agents forestiers ;

Enfants affamés, orphelins et/ou abandonnés, se promenant dans la zone

Justice et la sécurité publique

-Présence d‟un commussariat de la -Grande insécurité dûe à l‟insuffisance de policiers police -Manque de materiels et equipements des policiers pour le -Présence d‟un tribunal de paix fonctionnement du commussariat

-Pas de poste de police au niveau des sections communales

Source : Ateliers de mise en commun et de validation, octobre 2009

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PARTIE IV : PLAN DE DEVELOPPEMENT COMMUNAL DE LASCAHOBAS

95 7. PLAN DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE DE LASCAHOBAS

7.1- Les objectifs

Les objectifs du plan de développement communal de Lascahobas visent à faire en sorte que les organisations et les institutions, les différentes composantes de la société civile et de l‟état, soient des agents efficaces d‟un développement local endogène et que leurs initiatives contribuent à l‟amélioration des conditions de vie des populations.

7.1.1- Objectifs généraux

 Promouvoir la bonne gouvernance.

 Contribuer à améliorer la situation sociale et économique de la population vulnérable de la commune en mettant en œuvre des projets d‟infrastructure réalisés conjointement par la population et les autorités locales.

7.1.2-Objectifs spécifiques

 Permettre à la commune et aux groupes cibles de réaliser des projets sous leur propre responsabilité.

 Augmenter les capacités administratives des structures locales

 Promouvoir l‟application des principes comme :

- La participation des groupes cibles

- L‟égalité des sexes

- La responsabilité des autorités locales

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7.2- Effets attendus du PDC

Sur les plans politique et structurel :

 Une meilleure collaboration entre les secteurs organisés de la société et les pouvoirs publics locaux ;

 L‟État assure une présence plus efficace dans la commune ;  Les élus et le personnel municipal et des sections communales mieux imbus de leurs tâches;

 La continuité et une plus grande lisibilité de l‟action publique ;  Les autorités locales prennent l‟habitude de rendre compte de leur gestion;  L‟utilisation de la planification participative devient un réflexe;  La commune devient un exemple pour ses voisins ;

Au niveau social

 Favoriser un esprit de tolérance entre des groupes de sensibilité politique différente au profit des intérêts collectifs;

 Une plus grande satisfaction des besoins fondamentaux des populations de la commune;

 Des compétences renforcées dans la gestion d‟activités diverses;  Un meilleur cadre de vie dans la commune;  Des populations mobilisées pour le développement de leur localité;  La diminution des conflits dans la commune.

Sur le plan économique

 De nouveaux acteurs économiques (ONG, secteur privé) investissent dans la commune;

 Le fonctionnement des petites et moyennes entreprises est amélioré (viabilité économique et financière);

97  De nouveaux emplois sont créés de manière durable;  De nouvelles entreprises économiques sont créées;  La production agricole et les revenus ont augmenté;

 La situation économique de la commune est améliorée

7.3- Axes stratégiques de développement

Les contraintes et atouts une fois identifiés, les participants aux ateliers ont procédé à l‟identification des axes stratégiques et certaines actions à entreprendre par ordre de priorité dans chaque secteur. Ces actions ont été privilégiées en fonction des impacts qu‟elles peuvent avoir dans la résolution des différentes contraintes qui entravent l‟épanouissement de la population locale. Elles sont formulées sous la forme d‟idées de projet.

Les secteurs concernés sont :

 L‟éducation ;

 L‟agriculture et l‟élevage ;

 La santé et l‟hygiène publique ;

 Les infrastructures de base ;

 L‟environnement ;

 Le commerce, l‟artisanat et la petite industrie

7.3.1- Education

Tel que démontré le diagnostic, la commune de Lascahobas confronte de serieux problèmes dans le secteur éducatif. D‟où les actions suivantes à entreprendre dans ce secteur :

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1. Construction d‟une école technique au centre urbain ;

2. Rendre fonctionnel le lycée de la ville en deux temps par jour

3. Mise en place d‟un programme de cantines scolaires dans toutes les écoles de la commune

4. Construction d‟une école nationale à Gros Moulins, Vieux Cayes, Moreine et augmenter la capacité d‟accueille de celles qui existent en y intégrant du troisième cycle fondamentale.

5. Equiper la bibliothèque municipale de la ville

6. Mise en place de programme de subvention scolaire pour toutes les écoles privées

7. Mise en place d‟un programme de recyclage des enseignants et autres cadres du secteur ;

8. Mise en place d‟un programme de subvention de matériels scolaires

7.3.2- Agriculture et Elevage

L‟agriculture et l‟élevage constituent les principales activités des habitants de la commune. Elles sont confrontées à d‟énormes difficultés telles que le manque d‟encadrement technique, la nécessité d‟améliorer les races locales, l‟absence de système d‟irrigation, l‟absence de crédit agricole.

Les actions à entreprendre dans ce secteur :

99 1. Programme de réhabilitation, de construction de routes agricoles de Casse-Ananas-Savanette Cabrale ; Centre ville-Petit fond, centre ville-Dos bois Rouge et Hate Juampas

2. Mise en place de boutiques d‟intrants agricoles à Casse, Poulie, Moreine ;

3. Mise en place d‟un programme et/ou d‟une banque de crédit agricole au centre ville afin de desservir les trois sections communales ;

4. programme d‟amélioration des races locales de l‟élevage par des géniteurs;

5. Implantation de moulins de transformation : canne et céréales à Cabestor, Gros moulin, Poulie, Bois pin, Lacolline, Ananas, Palissa, Cayes Mithes pour encourager ces productions;

6. Mise en place de programme d‟encadrement technique au profit des planteurs et éleveurs de chaque section communale ;

7. Mise en place de pharmacies vétérinaires dans chaque section communale ;

8. Programme d‟aménagement, d‟extension et de réhabilitation du système d‟irrigation de Poulie;

9. Programme de formation d‟agents vétérinaires et agricoles dans chaque section communale.

7.3.3- Santé et hygiène publique

Dans ce secteur, la commune fait face à de grandes difficultés. La carence et/ou la défaillance de services d‟éducation sanitaire, de contrôle de la qualité de l‟eau

100 de boisson, de latrinisation, de soins de santé contribuent à la décapitalisation des habitants.

Les actions à entreprendre dans ce secteur :

1. Réhabilitation des systèmes d‟adduction d‟eau potable de Poulie et La peigne

2. Construction de trois dispensaires avec lits bien équipés respectivement à Poulie, Gros Moulin et Moreine

3. Mise en place d‟un programme de construction de latrines familiales et publiques dans les grandes habitations des sections communales;

4. Construction d‟une pharmacie communautaire dans chacune des trois sections communales ;

5. Equiper les centres de santé existants et renforcer leur personnel médical ;

6. Construction d‟une pharmacie communautaire au centre urbain;

7.3.4- Infrastructures de base L‟état lamentable des routes secondaires reliant le centre urbain aux différentes sections communales et leurs habitations complique l‟écoulement des produits agricoles et d‟autres sphères d‟activités. En conséquence, un aménagement des différents tronçons contribuera au développement de la communauté.

Les actions à entreprendre dans ce secteur :

1. Rétablissement de l‟électricité au centre ville

2. Construction et réhabilitation de plusieurs tronçons routiers :

 Casse-Ananas-Savanette Cabrale ;

101  Casse- Savane Perdue ;

 Casse- Pilon- Cayes mithes ;

 Fond Pierre- Los Cacaos

 Centre ville – Petit fond- Péligre ;

 Moreine –Roche mulâtre ;

 Lonsi – Bonne Source ;

 Richard- Bissainthe ;

 centre ville - Dos bois Rouge

 Hate Juampas- Los Pinos

 Centre ville-Poulie-Dos bois Rouge

 Poulie-Marileo-Quimpe

3. Electrification de certaines habitations des sections communales notamment Casse, Pareidon, Poulie, Moreine;

4. Construction d‟un marché au niveau du centre urbain et à Casse;

5. Aménagement d‟espaces de loisirs (terrain de jeux, maison de jeunes).

7.3.5- Environnement Une politique de protection environnementale se révèle d‟une importance capitale pour la survie de la commune.

Les actions à entreprendre dans ce secteur :

102 1. Mise en place d‟un programme de formation d‟agents sur la protection de l‟environnement ;

2. Mise en place de projets de reboisement et de conservation de sols à, Palissa, Vieux Cayes, Ananas, Icaque, Savane Perdue, Morne Michel, Serecite, Fraicheur, Dos Bois Rouge, Gros Moulin, Roche Mulâtre, Capable, Cabestor ;

3. Mise en place de pépinières pour la production d‟arbres forestiers et fruitiers dans chaque section communale;

4. Protection des berges de la rivière de Lascahobe Correction de son lit,

7.3.6- Commerce, artisanat et petite industrie

Les actions à entreprendre au niveau de ce secteur combien important à la recapitalisation des ménages sont les suivantes:

1. Mise en place d‟un magasin communautaire au centre urbain ;

2. Mise en place d‟un programme de micro crédit destiné aux artisans et petits commerçants ;

3. Construction du marché du centre urbain et ceux des sections communales.

7.4- Projets ou besoins prioritaires

En fonction de l‟importance ou encore du niveau d‟acuité des différents besoins susmentionnés, les participants aux différents ateliers ont procédé à la priorisation des actions à entreprendre à court terme dans le cadre de la mise en œuvre du PDC. Ils sont donc classés de la manière suivante :

103  Centre Urbain

1. Augmenter la capacité de distribution du central hydro Electrique de La serve pour le rétablissement de l‟électricité dans la ville et des quartiers avoisinants

2. Changement de position entre le marché communale et le terrain de football avec la construction de ces derniers

3. Protection des berges de la rivière de Lascahobe et La source

4. Aménagement de certaines rues comme la rue Roldolphe Gardère, rue La source, rue St François, avenue Fortunat et la rue Calvaire

5. Programme d‟assainissement de Waterched, Cite benoit Batraville.

6. Réhabilitation du système d‟adduction d‟eau potable de Marie Leo et Guayale avec leur prise en charge pour alimenter le haut du bourg en eau.

7. Construction d‟un centre culturelle de loisir à haut du bourg

8. Construction d‟un complexe sportif à la rue Roldolphe Gardère.

 Projets prioritaires de la section Juampas

1- Réhabilitation de certains tronçons routiers de la section comme, Pouly- centre ville, Hate Juampas-centre ville, Los pinos-centre ville, Pouly-Dos Bois Rouge, Sacco-Fraicheur.

2- Mise en place des projets de conservation de sols, correction des rivières et protection des berges respectivement à Dos bois rouge, Quimpe, Gros Moulins, Fraicheur et cerecite.

104 3- Construction d‟un dispensaire avec lit à Gros Moulins

4- Augmentation de la capacité d‟accueille du dispensaire Mount Caroll et des services qu‟elle est offerte

5- Création de deux systèmes d‟irrigation gravitaires à Pouly et Flande respectivement sur la rivière Lascahobe et celle de Flandé.

6- Construction d‟une école nationale à Gros Moulins et augmenter la capacité d‟accueille des écoles nationales de pouly et de Flandé en y intégrant du troisième cycle fondamentale

7- Electrification de Quimpe, Flandé, Pouly.

8- Renforcement de l‟élevage bovin à Lospinos, Bois pin et Platanal

9- Aménagement d‟un terrain de football à quimpe

 Les projets prioritaires de la section Lahoye

1- Réhabilitation de certains tronçons routiers tels que : Casse-Ananas- Savanette Cabrale ; Casse-Savane Perdue, Casse-Pilon, Fond Pierre-Cayes mites-Los cacaos.

2- Electrification de quelques habitations très peuplées comme Casse, Fond Pierre, Pareidon, Savane Perdue ;

3- Intégration d‟un service dentaire dans le dispensaire de Casse.

4- Construction d‟une école nationale à Vieux cayes, agrandir la capacité d‟accueil de l‟école nationale de Casse et Pareidon en y integrant de la 3ème cycle fondamentale.

105 5- Mise en place de système d‟irrigation par pompage à Feliciane et palissa à partir de la rivière Thomonde.

6- Faire venir des géniteurs pouvant améliorer les races locales de l‟élevage de Pareidon, Cayes Mite, Ananas et Vieux cayes (volailles, caprin, porcin, bovin) ;

7- Programme de construction de latrines familiales et captage des sources à Ananas, Pilon, Vieux cayes et Svane Perdue.

8- Clôture du cimetière de Pareidon

9- Mise en place de projets de reboisement et de conservation de sols à Casse, Fond Pierre.

10- Construction du marché de la section à Casse.

 Les projets prioritaires de Petit fond

1- Aménagement de la route principale de la section (centre ville – Cabestor – Peligre)

2- Electrification de Cabestor, Gilbert et Lonsy;

3- Réhabilitation de l‟école nationale de Moreine et intégration du 3ème cycle fondamental dans l‟école nationale Moreine et celle deGrand Cassave

4- Construction d‟un dispensaire à Moreine

5- Mise en place de projets de reboisement et de conservation de sols à Moreine, Roche Mulâtre et Morne Michel.

6- Mise en place de système d‟irrigation par pompage à Gilbert à partir du fleuve Artibonite

106 7- Doter la section de deux centres nutritionnels à Moreine et Gilbert

8- Programme de construction d‟un Cimetière à Moreine

9- Amélioration de la culture du haricot à Morne michel.

10- Appui à l‟élevage bovin, porcin de Loncy et Bonne source

11- Construction du marché de Gilbert

7.5- Conditions de mise en œuvre

Pour être opérationnel, le Plan devra bénéficier de l‟appui des différents acteurs concernés par le Développement Local. Le Conseil Municipal avec l‟appui du Conseil de développement communal (CDC,) organe représentatif de toute la population est la principale structure responsable de l‟exécution et du suivi du plan. Cette structure doit être pérenne et a pour mission fondamentale de favoriser la pleine et entière participation de la population dans le cadre de l‟exécution du programme. Le CDC doit être ouvert et dynamique pour entreprendre des démarches auprès des bailleurs de fonds potentiels afin d‟obtenir le financement des projets inscrits dans le programme. Pour parvenir au développement réel de la commune, le CDC doit amener tous les intervenants de la commune à inscrire leurs actions dans le cadre du programme. Le CDC bénéficiera à court et à moyen terme, à titre d‟accompagnement, des séminaires de formation de différents types de la part du Programme de lutte contre la Pauvreté et du développement Local (PLCPDL) ainsi que de toute autre institution d‟accompagnement évoluant dans ce département.

Enfin, le CDC ainsi que les autres partenaires impliqués, devra disposer surtout de la capacité technique pour mener à bon port les orientations du programme

107 communal. Le CDC aura la responsabilité, outre la formule participative de réalisation, de faire la promotion continue du programme aux fins de s‟assurer d‟une appropriation plus large par les différents acteurs.

7.6 - Suivi et évaluation

Pour garantir la transparence et s‟assurer de la contribution effective des populations, il est nécessaire de renforcer le comité communal de suivi-évaluation du CDC. Ce comité de suivi doit être capable d‟assurer un contrôle populaire et de garantir la mobilisation participative des populations. Le suivi peut s‟organiser à plusieurs niveaux : Un suivi de l‟ensemble des activités du PDC au niveau communal assuré par le comité communal de suivi-évaluation et un autre plus direct au niveau des sections et de la ville par un comité émanant de chaque conseil de développement de section communale (CDSC) y compris celui de la ville. Le Comité Communal de Suivi du PDC ayant une vocation essentiellement orientée vers le développement local implique que le choix de ses membres devra s‟écarter des considérations religieuses et de politiques partisanes.

7.7- Viabilité du PDC

Le succès de la réalisation du plan dépend des facteurs suivants :

 Les politiques de soutien La commune de Lascahobas devrait bénéficier de l‟appui inconditionnel des autorités gouvernementales pour le succès du plan.  Le partenariat avec les ONG et OI L‟harmonisation des interventions, leur complémentarité est nécessaire pour amorcer une véritable dynamique de développement local.

108  La protection de l’environnement et la parité de genre La protection et la gestion des ressources naturelles ainsi que les questions de genre doivent être toujours à l‟esprit lors de la mise en œuvre du plan.  Les techniques appropriées La mise en œuvre du plan doit tenir compte des capacités des ressources humaines impliquées. La définition des méthodes et moyens techniques permettant une meilleure réalisation des activités est nécessaire.  Les risques et flexibilités Le contexte communal évolue et la réalisation de chaque projet du plan est soumise à des risques d‟ordre naturel, politique, financier, social, économique etc. Les acteurs impliques dans sa mise en œuvre doivent en être conscients et être capables de l‟adapter et de l‟orienter à chaque fois.  L’implication des Directions ou Services déconcentrés de l’Etat Ils doivent être les premiers partenaires dans les réalisations des projets et programmes du PDC.  La concertation La complémentarité, l‟harmonisation des actions de développement dépend de la concertation entre tous les intervenants (locaux, nationaux, internationaux, gouvernementaux…). Les Conseils de Développement sont créés à cet effet, il convient de les valoriser.

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ANNEXE : LES PHOTOS DE QUELQUES STRUCTURES DE LA VILLE DE LASCAHOBAS

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Annexe 1 : Photo du marché communal

L

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Annexe 2 : Photo de la Pierre coloniale

112

Annexe 3 : Photo de la DGI de Lascahobas

113

Annexe 4 : Photo de la Mairie de Lascahobas

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Annexe 5 : Photo du Commissariat de Police de Lascahobas

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Annexe 6 : Photo de l‟édifice de COOPECLAS de Lascahobas

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Annexe 7 : Photo d‟une station essences à Lascahobas

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