65 : Maisons, Fermes
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Département :65 00078 Aire d'étude : Vielle Aure Dénomination : maisons, fermes Coordonnées: Lambert3 XC = 0417075 XE = 0440475 YN = 0067300 YS = 0043550 Dossier de inventaire topographique établi en 1994 par Corbel Pierre_Yves (c) copyright Inventaire générai, 1994 HISTORIQUE maisons, fermes 17e siècle, 18e siècle, 1ge siècle, 20e siècle. DESCRIPTION RECENSEMENT: étudié: 22 repéré: 149 bâti: 1109 MATERIAUX Gros oeuvre: schiste, granite, calcaire, moellon, moellon sans chaîne en pierre de taille, enduit, enduit partiel Couverture : ardoise 85, VIELLE ÂURE MAISONS-FERMES 3. OBSERVATIONS GENERALES INTRODUCTION Le canton de Vielle-Aure est situé dans le département des Hautes-Pyrénées, à 160 km de Toulouse. Il occupe la moitié sud de la vallée d'Aure qui s'étend de Lannemezan à la frontière espagnole. La vallée d'Aure, façonnée par les glaciers 1, forme un large couloir orienté Nord Sud. Le canton de Vielle-Aure peut être qualifié de montagnard puisque son territoire s'élève à une altitude variant entre 760 m et 3000m. Mais la vallée elie-même, protégée des vents d'Ouest par les massifs du Néouvielle et de l'Arbizon, bénéficie d'un climat particulièrement doux et sec. D. Faucher la compare à un "fragment d'Aquitaine transporté au coeur des Pyrénées". Ces conditions climatiques ont favorisé l'occupation humaine, plus dense en Aure que dans d'autres vallées des Pyrénées. Le canton de Vielle-Aure compte 14 communes, correspondant en fait à 17 villages ou hameaux. 1 FAUCHER, D. La vallée d'Aure; les traits généraux de l'activité humaine 2 Conditions de l'enquête L'étude du canton de Vielle-Aure s'insère dans un programme d'inventaire concernant 3 vallées du département des Hautes-Pyrénées: Louron, Aure et Campan. Le canton de Bordères Louron, couvrant la valiée du Louron, a fait l'objet d'une enquête menée en 2 fois, entre 1991 et 1995. L'étude du canton de Vieile-Aure a commencé en juin 1993 et s'est achevée en 1996. Le patrimoine architectural de ce canton présente encore de nombreux témoignages intacts de la vie rurale au XVIIIe et XIXe siècles, mais leur étude devient délicate en raison de la disparition des activités agro pastorales traditionnelles. Déjà bien des fermes ont été transformées en résidences secondaires. D'autres sont inhabitées, et donc inaccessibles. Malgré ces difficultés, l'énquête a permis de mettre en évidence les principaux caractères de cette architecture rurale, grâce à l'analyse minutieuse de quelques exemplaires représentatifs, dont la ferme Sarailhet à Vignec, datée de 1790. L'information du repérage a été limitée à une annotation du plan cadastral. Il n'a pas été rédigé de fiche d'analyse des édifices repérés. Documentation La bibliographie sur l'architecture de la vallée d'Aure est assez succinte La récente étude du C.A.U.E. (Conseil d'architecture, urbanisme et environnement) des Hautes-Pyrénées sur l'art de bâtir en vallée d'Aure (publiée en 1995) s'intéresse plutôt à l'insertion des villages dans le paysage qu'aux bâtiments eux-mêmes 2, Force est donc de se tourner vers des ouvrages concernant des territoires voisins, permettant d'ailleurs de fructueuses comparaisons. Ainsi l'Înventaire topographique du Vic-Bilh fournit des informations pour une aire géographiquement et culturellement proche (nord de Pau), notamment en ce qui concerne le droit d'aînesse et les coutumes successorales 3. Précieuse également, l'enquête ethnologique sur les Baronnies permet 2 Conseil d'Architecture. Urbanisme et Environnement des Hautes-Pyrénées. L'Art de bâtir en vallée d'Aure 3 Ministère de la Culture, Inventaire Général d'Aquitaine, Vic-Bilh, Morlaas, Montanérès : Inventaire topographique 3 4 de comprendre i'importance de la maison dans la société pyrénéenne traditionnelle . L'ouvrage de Claude Rivais sur l'architecture rurale du Midi toulousain et pyrénéen, constitué à partir des dossiers du Musée des Arts et Traditions Populaires, ne concerne que les Pyrénées ariégeoises et garonnnaises 5 . Le chapitre V de cet ouvrage contient des dossiers sur des fermes des vallées de Luchon, d'Oueil et de Larboust. Dossiers très utiles, dans la mesure où les points de ressemblance avec la vallée d'Aure sont nombreux. Il s'agit bien d'une même aire culturelle, s'étendant sur les vallées d'Aure, du Larboust, d'Oueil, de Luchon et jusqu'au val d'Aran. Toutes ces vallées étaient comprises dans l'ancien évêché du Comminges, et les modes de vie, liés à une économie agro pastorale de moyenne et haute-montagne, y étaient semblables. On peut parler d'une physionomie commune, d'une unité architecturale de ces vallées, unité que l'on ne ressent déjà plus en vallée de Campan. 1CARACTERES HISTORIQUES L'évolution démographique du canton se caractérise par deux phénomènes successifs une dépopulation constante entre 1860 et 1975; une croissance nette depuis 1975, mais qui s'accompagne de grandes disparités géographiques, d'un secteur du canton à un autre. Le maximum démographique a été atteint entre 1830 et 1860, avec environ 3850-3900 habitants pour l'ensemble du canton. La dépopulation s'est amorcée dans les années 1870, avec un mouvement d'émigration des jeunes vers les villes (Paris, Bordeaux... ), ou même vers l'étranger. Ainsi, en 1887, l'instituteur de Bourisp note qu'une "partie de la jeunesse, ne trouvant pas dans l'endroit même de suffisants moyens d'existence émigre vers les villes de l'intérieur ou vers l'Amérique (Nlle-Orléans, Buenos-Ayres)" 6. Manifestement la pression démographique était trop forte et la terre ne pouvait 4 Les Baronnies des Pyrénées, 2 tomes, sous la direction de 1. Chiva et J. Goy 5 RIVALS Claude. L'architecture rurale française: Midi toulousain et pyrénéen 6 A.D. Htes-Pyrénées :T 382/383, n°88 plus nourrir les hommes. Le recensement de 1975 enregistre l'étiage démographique du canton avec 1920 hab., soit la moitié de la population des années 1850. Depuis 1975, un phénomène inverse est apparu. On constate en effet un accroissement de la population. Mais ce nouveau dynamisme est marqué par des déséquilibres. La plupart des petits villages de montagne continuent de perdre leur population, se transformant en lieux de résidence secondaire. C'est le cas de Grailhen - 106 hab. en 1826, 8 en 1990 - ou d'Estensan - 215 hab. en 1861, 32 en 1990. En réalité, seules quelques communes bénéficient du flux migratoire récent, notamment la commune de Saint-Lary-Soulan dont la croissance exceptionnelle s'explique par la présence d'une station de ski et par le développement de nombreuses autres activités touristiques, telles que parapente, randonnée, descente de rivière en radeau. La société agro-pastorale traditionnelle Le tourisme a pris une place importante dans la vie économique locale depuis une vingtaine d'années seulement. Auparavant le canton vivait de l'agriculture, plus particulièrement de l'élevage - vaches, et moutons. La vie était rythmée par le mouvement des troupeaux qui partaient en haute montagne, sur les estives, au mois de mai pour redescendre vers les villages en octobre. L'économie traditionnelle reposait en grande partie sur l'existence de ces vastes pâturages de montagne, propriétés collectives jalousement préservées par les communautés villageoises, qui en réglementaient l'accès et l'usage. Tout un réseau de granges reliait les villages aux pâturages, depuis la simple grange isolée à mi-pente sur son pré, jusqu'au véritable hameau d'estive, faisant en quelque sorte fonction de « village d'été» pour les troupeaux et leurs bergers. De tels villages de granges existent au-dessus de Vielle-Aure (Grascouéou) et de Camparan (granges du Val). Outre les vaches et les moutons, on élevait aussi les juments pour produire des mulets à destination de l'Espagne 7. L'instituteur de Sailhan note en 1887 que les fermiers de son village élèvent des mules car « elles 7 DOLERIS. Le mulet dans la région des Pyrénées 5 demandent moins de soins et on les vend plus jeunes que les chevaux et les pouliches, et puis elles sont l'objet d'un commerce important avec l'Espagne)~ . Tous ces animaux étaient vendus dans les foires de la vallée, dont la plus importante se tenait à Guchan, au mois de septembre, période où les troupeaux descendaient des estives. Par ailleurs, les paysans cultivaient le blé, le seigle, le sarrasin, 9 le ma'ls, et les pommes de terre . Celles-ci constituaient au XIXe siècle une des bases de l'alimentation, et étaient produites dans tous les villages du canton. Les monographies communales rédigées par les instituteurs en 1887 sont concordantes sur ce point. A Tramezaïgues « la culture du seigle est celle qui prédomine. Vient ensuite celle de la pomme de terre, qui est, sans contredit, aux yeux des gens du pays, la meilleure sauvegarde contre la faim» 10. A Grailhen « la principale culture est la pomme de terre qui est employée pour la nourriture de l'homme et des animaux... »11. A Soulan « les pommes de terre, qui sont considérées comme les meilleures de la vallée d'Aure, donnent généralement un rendement abondant» 12. Témoignage du rôle central de la pomme de terre dans l'alimentation, la « trappe» qui équipait bien des logis de la vallée, sorte de silo creusé à même le sol, sous le plancher, et tapissé de dalles de schiste. On y conservait les pommes de terre au frais et à l'abri de la lumière. Quelques sondages dans les archives ont permis de cerner les diverses catégories socio-professionnelles du canton aux XVIIIe et XIXe siècles. Il apparaît que mis à part quelques tisserands (moitié tisserands, moitié ouvriers agricoles) et un petit groupe de professions libérales (avocat, médecin, négociant), les deux principales catégories étaient d'une part les laboureurs, de l'autre les ouvriers agricoles et artisans.