N°76 - Juin 2013

La revue économique des Antilles-Guyane

Bilan économique 2012 en Guyane LaLa Guyane Guyane plie plie mais mais ne ne rompt rompt pas pas La revue économique des Antilles-Guyane N° 76 Le bilan économique 2012 en Guyane

Synthèse régionale Spatial 2 La Guyane plie mais ne rompt pas 16 2012 : une base spatiale à plein régime

Actualités Transport aérien 3 2012 en quelques dates 18 Baisse du trafic aéroportuaire en 2012

Contexte national et international Automobile 4 Ralentissement de l’activité 20 Recul du marché de l’automobile mondiale en 2012

Commerce extérieur Tourisme 6 Les échanges extérieurs restent 21 L’hôtellerie homologuée guyanaise dynamiques en 2012 accueille plus de visiteurs

Épargne-crédit Emploi-chômage 8 Une activité financière encore 23 Le chômage en progression malgré la hausse soutenue en 2012 de l’emploi salarié 25 L’augmentation des demandeurs Prix de détail d’emploi s’accélère 10 Lente progression des prix Solidarité Création d’entreprises 12 La défiscalisation dope la création 27 Des allocations versées à 58 % d’entreprises en Guyane de la population guyanaise

Logement Démographie 14 Les autorisations de construire 29 La Guyane poursuit sa transition repartent à la hausse démographique

N° 76 - Guyane - Juin 2013 © INSEE 2013 Édito

’édition 2012 de l’année économique et sociale Guyane (AES) a fait l’objet d’une refonte nationale Lpour devenir Bilan économique de la région Guyane. Il vient ainsi compléter les bilans économi- ques régionaux et nationaux publiés selon un calendrier favorisant les comparaisons entre régions. Le bilan économique s’ordonne autour de six thèmes communs à toutes les régions : emploi, chômage, démographie d’entreprise, logement, transport et tourisme auxquels ont été ajoutés en Guyane les chapitres du commerce extérieur, de l’épargne, du prix de détail, du spatial, du transport aérien, des minima sociaux et de la démographie. Resserrée sur l’économie, la revue ne comprend plus d’articles sur l’enseignement, la formation ou encore la santé.

Je remercie tous les contributeurs des organismes extérieurs et les agents de l’Insee ayant contribué au succès de l’année économique et sociale et ceux ayant œuvré à cette nouvelle réalisation : - Corinne RAMON, Lucie LEBRUN, de la Caisse d’Allocations Familiales Guyane (CAF), - Léna BERTON, Rémy-Louis BUDOC de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la région Guyane (CCIG), - Bertrand PANHUYS, Jean-Philippe ZÉBUS, Pierre ZAMMIT du Centre National des Études Spatiales, - Stelly FERNAND du pôle Emploi de Guyane, - Rémy CHARRIER, de la Direction de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DEAL) de Guyane, - Nadia ALIBAY, Fabrice DUFRESNE, Simon VALLET de l’Institut d’Emission des Départements d’Outre-mer (Iedom) Guyane.

Je vous souhaite à tous une bonne lecture et vous invite à consulter l’édition 2012 et celle de l’année précédente sur www.insee.fr/guyane

Vous pouvez aussi consulter l’édition Guadeloupe sur www.insee.fr/guadeloupe et l’édition Martini- que sur www.insee.fr/martinique.

N’Ouara YAHOU-DAUVIER

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Synthèse La Guyane plie mais ne rompt pas

En 2012, l’économie ’emploi dans l’industrie, la spatial et la construction. L’acti- guyanaise montre les Lconstruction et le commerce vité spatiale s’est intensifiée avec progresse ce qui fait figure d’ex- 10 lancements réussis (7 Ariane premiers signes d’un ception parmi les Départements 5, 2 Soyouz et 1 Vega). Moteur ralentissement. Plusieurs Français d’Amérique. Cette aug- de longue date de la croissance, facteurs concourent à ce mentation est moins significative l’activité spatiale devrait encore que les années précédentes comp- maintenir l’économie régionale constat : la baisse des in- te tenu d’une forte baisse d’activité par des effets directs, indirects et vestissements des entre- en fin d’année comme dans toutes induits. La construction poursuit prises, le ralentissement les autres régions. Le nombre de aussi son rythme soutenu avec demandeurs d’emploi a augmenté 2 670 autorisations de logements. de la consommation des de 12 % en un an pour atteindre Plus des deux tiers de ces autori- ménages, un chômage les 21 300. Parmi ceux-ci, un tiers sations sont des logements collec- stable, une demande sont des demandeurs d’emploi tifs. La part des logements sociaux d’emploi en augmenta- de longue durée. Dans le même repart à la hausse (+30 %) grâce à temps, les entreprises guyanaises une politique du logement volon- tion. Cependant l’écono- semblent retarder ou annuler leurs tariste. Les nouvelles constructions mie guyanaise continue embauches. La baisse des offres sont concentrées à et autour de d’afficher des signes d’emploi collectées (- 3 %) par Cayenne qui reste le premier bas- Pôle emploi - après deux ans d’aug- sin d’emplois de la région. Enfin, positifs de croissance mentation - explique en partie une la création d’entreprises est l’une pour son développement croissance de l’emploi moins forte. des plus dynamiques des régions futur : progression de En écho à cette situation, le nombre françaises (+ 1,5 %). La grande d’allocataires du RSA augmentent majorité est sans salarié, traduc- l’emploi et des créations de 1 500 (+ 9 %). Parmi les bénéfi- tion d’un marché du travail tendu d’entreprises, activité ciaires, un sur six l’est depuis plus où l’on crée son entreprise pour spatiale intensifiée, sec- de 10 ans. Fin 2012, un habitant avoir un emploi. L’engouement teur de la construction sur quatre vit dans un foyer alloca- pour le statut d’auto-entrepreneur taire du RSA contre moins d’un sur s’essouffle, passant de 50 % des dynamique et poursuite dix en France métropolitaine. créations d’entreprises en 2011 à des échanges extérieurs. Face à une situation économique 45 % en 2012. moins favorable, la consommation La Guyane semble moins touchée des ménages semble stagner malgré par le ralentissement économique une inflation contenue (+ 1,5%). national. De nombreuses pistes de Pour la première fois depuis 2005, développement s’offrent à elle : le les ventes de véhicules neufs bais- projet de « Guyane base avancée » sent pour atteindre leur niveau le 2014-2016, le déploiement de la plus bas. De façon concomitante, télésanté, de la télédétection et des les entreprises guyanaises inves- nouvelles technologies dans les tissement moins, notamment dans communes de l’intérieur, le sou- l’achat de nouveaux matériels. Les tien à l’innovation et à la création crédits d’investissement reculent ou encore l’installation de la filière (- 2,5 %) et les importations de biens pétrolière. d’équipement diminuent de 27 %. Deux secteurs soutiennent néan- Benoit HURPEAU moins l’activité économique : le N’ouara YAHOU-DAUVIER

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Actualités

2012 en quelques dates

1er janvier : Mise en place du Schéma départe- 2 août : a réussi le lancement de deux mental d’orientation minière (Sdom). satellites de télécommunications : et 21 janvier : L’aéroport de Guyane « Rochambeau » Hylas 2. change de nom et devient Cayenne-Félix-Eboué. 09 août : Inauguration de la statue d’un Chaman 21 janvier : Un constat morose de la filière pê- au carrefour Califourchon, symbole d’unité entre che en Guyane. Des négociations du Programme les six nations amérindiennes, suivie de deux jour- Opérationnel Amazonien 2014-2020 pour le dé- nées représentatives des peuples autochtones. veloppement de la pêche. 28 août : Le gouvernement bloque les prix des carburants. 02 février : Approbation de la charte du Parc ama- zonien de Guyane par le Conseil d’administration. 09 septembre : Air Caraïbes effectue son dernier 13 février : Premier lancement de la nouvelle fu- vol entre Cayenne et les Antilles. sée Vega par l’Agence spatiale européenne. 28 septembre : Ariane 5 met sur orbite deux satel- 25 février : Lancement réussi de la fusée PSLV20 lites de télécommunications : GSAT-10 et ASTRA ème avec des satellites exploitant les fréquences ra- 2F. Il s’agit pour le lanceur européen du 51 suc- dioamateurs. cès consécutif depuis 2003. 07 mars : Annonce de la fermeture de la rhumerie 11 octobre : Vers un encadrement des prix dans Saint-Maurice en juillet 2012. les DOM-TOM. Le projet de loi sur la régulation économique outre-mer est adopté. 23 mars : Ariane 5 emporte l’ATV-3 « Edoardo Amaldi ». 26 octobre : Lancement du dispositif des emplois d’avenir. Ce dispositif devrait représenter, d’ici fin 14 mai : L’enquête annuelle sur les besoins en 2013, près de 650 emplois, dont 130 dans le sec- main-d’œuvre fait ressortir plus de 5 000 inten- teur marchand. tions d’embauche. 5 novembre : Sécurité routière : Installation de 10 15 mai : Nouveau succès d’Ariane-5 ; à son bord nouveaux radars sur le territoire. deux passagers. Ariane 5 met sous orbite la JCSAT- 10 novembre : Lancement Ariane 5 ECA VA210 ; 13 et la VinaSat-2. deux satellites à son bord : StarOne C3 et W6A. 13 juin : La ministre de l’écologie, développement 20 novembre : L’eau Dilo, produite par l’unique durable et de l’énergie suspend le permis de fora- usine d’eau en Guyane à Montsinéry-Tonnegran- ges exploratoires d’hydrocarbures. de, fait son apparition dans les commerces. 05 juillet : Lancement Ariance 5 ECA VA207 - A 1er décembre : Fin du gel des prix du carburant. son bord deux satellites : MSG-3 et EchoStar XVII. 02 décembre : La fusée russe Soyouz (ST-A) a mis 05 juillet : Un arrêté ministériel officialise l’instal- en orbite le 2e satellite du système d’ob- lation d’un quatrième opérateur de logement so- servation de la Terre développé par le CNES. cial en Guyane. 06 décembre : Dans le cadre de la loi Lurel, des 18 juillet : Lancement d’un second forage d’ex- négociations sont entreprises sur 86 produits de ploitation pétrolière au large de la Guyane. Un pemière nécessité pour en déterminer les prix. gisement de 300 millions de barils est attendu. 14 décembre : Opérations de construction de lo- 25 Juillet : Le ministre des Outre-mer annonce gements pour la future ZAC Hibiscus, à Cayenne une loi contre la vie chère. et nouvelle sortie de désenclavement de la zone 31 juillet : Le litre de sans plomb augmente de 2 Collery. centimes. De 1,73euros, il passe à 1,75euros. 19 décembre : Ariane 5 place sur orbite de trans- Le gaz-oil passe de 1,56 à 1,58 euros. fert géostationnaire deux satellites de télécommu- Le prix de la bouteille de gaz diminue, de 37 cen- nications Skynet-5D et Mexsat Bicentenario. times, il passe à 22,59 centimes. 1er août : L’encadrement des loyers entre en vigueur. Émilie CHARLES-EUPHROSINE

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Contexte national et international Ralentissement de l’activité mondiale en 2012

En 2012, le Produit Inté- La crise épargne les pays émergents rieur Brut mondial a pro- Croissance du PIB en 2011 et 2012, projections pour 2013 et 2014 gressé dans l’ensemble des En % régions à un rythme moin- dre qu’en 2011, en lien avec la poursuite des tensions autour de la soutenabilité des dettes souveraines des pays développés et les ten- sions aux moyen orient. n 2012, l’activité n’a progressé Eque de 3,2 %. Cette croissance modérée est à relier : - à une moindre contribution de la consommation privée, en lien avec des incertitudes sur le marché du tra- vail et à des questionnements sur la soutenabilité des dettes souveraines, 1 Costa Rica, Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Panama - à une consommation publique 2 Antigua-et-Barbuda, Bahamas, Barbade, Belize, Dominique, Grenade, Guyana, Haïti, Jamaïque, en forte décélération, dans le cadre République dominicaine, Saint Kitts-et-Nevis, Sainte Lucie, Saint-Vincent et les Grenadines, Suri- des consolidations budgétaires, name et Trinidad-et-Tobago Sources : FMI, World Economic Outlook, avril 2012 sauf (*) Insee, comptes nationaux, base 2005. - à une contribution des stocks quasi nulle après leur reconstitu- Au Japon, l’activité du pays a ac- rage de l’investissement. De plus, tion l’année précédente, face à une céléré (+ 2,0 % après – 0,6 %). La les mesures budgétaires pèsent prévision de demande stabilisée. détention très majoritaire de titres toujours sur le revenu des ménages, Aux États-Unis en 2012, la croissan- d’état japonais par leur concitoyen déjà fortement affectés par la dé- ce a été légèrement plus dynamique rend acceptable le niveau de dette gradation du marché du travail et la qu’en 2011 (2,2 % après 1,8 %). publique. En 2012 comme en 2011, hausse des prix. Les conditions plus favorables sur le prix du pétrole est resté élevé, Dans les pays les plus endettés, les marchés financiers ont favorisé avec des répercussions visibles sur les agents anticipent toujours une l’investissement des entreprises. les prix des produits alimentaires, hausse de la fiscalité, entrainant La consommation des ménages a en particulier sur les produits frais. l’attentisme. également soutenu l’activité grâce Les situations des différents mem- à une hausse du pouvoir d’achat Dans la zone Euro, coup bres restent hétérogènes, mais avec l’amélioration du marché du l’activité diminue dans la plupart travail et le retournement du mar- d’arrêt pour la reprise des pays membres. L’Allemagne ché immobilier contribuant à amé- En 2012, l’activité dans la zone conserve une dynamique de crois- liorer le bilan des ménages. euro a reculé (– 0,6 %) sur fond sance (+ 0,9 %), toutefois ralentie En Chine et en Inde, la croissance de consolidation budgétaire et de par rapport à l’année précédente a fortement décéléré en 2012 (res- poursuites des crise de dettes sou- (+ 3,1 % en 2011). pectivement 7,8 % et 4,0 % après veraines. La Banque Centrale Euro- La demande intérieure contribue 9,3 % et 7,7 %). En Inde, les prix à péenne a continué de mettre en négativement à l’activité en Espa- la consommation, qui ont augmen- œuvre des opérations dans l’objec- gne (– 1,4 %) et en Italie (– 2,4 %). té de plus de 9 % en un an, mena- tif d’apaiser les tensions financières. Au Portugal et en Grèce, la situation cent toujours d’éroder les progrès Cependant cette détente n’a pas reste toujours très préoccupante enregistrés. A contrario, en Chine permis de desserrer les conditions (baisse respective de – 3,2 % et la hausse des prix s’est stabilisée. de crédit nécessaires au redémar- – 6,4 % du produit intérieur brut).

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Contexte national et international

Les prix du pétrole reste élevé L’activité reste soutenue Évolution du prix moyen du baril de Brent, pétrole brut léger (Royaume en Amérique Latine et Uni), moyen (Dubai) et lourd (/Texas) (calcul à pondération égale) En $ / baril dans les Caraïbes En 2012, en Amérique Latine et dans la Caraïbe, l’activité progresse moins (3,0 % après 4,6 % en 2011) et l’in- flation est restée très élevée (+ 6,0 %) diminuant d’autant les gains de pou- voir d’achat des ménages. Au Brésil, l’activité progresse moins en 2012 (+ 0,9 %), touchée par la situation internationale et les cou- Source : Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement pes budgétaires, au détriment de (unctadstat.unctad.org) l’investissement public. Cependant, En 2012, l’inflation est restée assez (+ 4,2 % après + 6,8 %, plus faible la politique monétaire a permis de modérée en Europe et n’a que très hausse depuis 1993). Les autres contenir l’inflation (+ 5,4 %) proté- légèrement ralenti (+ 2,5% après postes stagnent ou reculent, avec geant les gains de pouvoir d’achat. + 2,7%). une baisse marquée des achats Au Suriname, la croissance reste d’automobiles (– 7,0 % après soutenue (+ 4,5 %) grâce à des + 0,6 %). Les dépenses en énergie- exportations de pétrole et d’or re- Croissance nulle eau-déchets (notamment le gaz présentant environ la moitié du en France en 2012 et l’électricité pour le chauffage) PIB et près de 90 % des exporta- rebondissent en 2012 (+ 5,2 %), tions. L’augmentation des prix à la En 2012, après avoir crû de 2,0 % après avoir chuté en 2011 du fait consommation a été moindre que en 2011, la croissance économique de températures (– 9,1 %). l’année précédente (+ 5,0 % après française a été nulle. Le commerce extérieur a soutenu la + 18,0 %), permettant de conserver Cette stagnation de l’activité éco- croissance en France en 2012 (contri- en partie les bénéfices de l’augmen- nomique en France est à relier bution + 1,0 point). Malgré la décé- tation de la production nationale, aux déstockages des entreprises lération du commerce mondial, les cependant la pauvreté touche tou- (contribution de – 0,9 point à la exportations ont progressé (+ 2,4 % jours la moitié de la population. croissance), ainsi qu’à la diminu- après + 5,4 %). En lien avec l’atonie Dans les petites Antilles (îles de tion de leur investissement (baisse de la demande intérieure dont le l’Organisation des états de la Ca- de 2,1 % pour les ENF (Entreprises contenu en import est important, les raïbe orientale) l’activité est restée Non Financières), contribution de importations ont diminué (– 1,1 %), très morose, soutenue uniquement – 0,2 % à la croissance). contribuant ainsi positivement à la par les dépenses publiques, alors Dans cette conjoncture dégradée, la croissance (+ 0,3 %). que la dette publique poursuit sa consommation des ménages n’a pas L’inflation en France en 2012 est dégradation. soutenu l’économie en 2012. En effet, restée modérée (+ 2,0 %), essentiel- En Haïti, la croissance a moins pro- leurs dépenses ont diminué (– 0,4 %, lement imputable à la hausse des gressé en 2012 (+ 2,8 %), les per- contribution de – 0,2 point de PIB), prix des produits alimentaires frais. sonnes les plus vulnérables restent une première depuis 1993. Elle est restée inférieure à celle des toujours confrontées à des condi- Parmi les dépenses de biens ma- autres pays de la zone euro (2,5 % tions de vie très précaires. nufacturés, celles en biens d’équi- en moyenne), mais proche de celle pement, généralement les plus relevée aux des États-Unis (2,1 %) dynamiques, ralentissent en 2012 et en Allemagne (2,0 %). Fabien BREUILH

Pour en savoir plus - World Economic Outlook (WEO), “Hopes, Realities, Risks», avril 2013, http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2013/01/pdf/text.pdf - Regional Economic Outlook, Western Hemisphere, “Rebuilding Strength and Flexibility”, april 2013, http://www.imf.org/external/pubs/ft/reo/2012/whd/eng/pdf/wreo0412.pdf - Note de conjoncture, «Éclaircie mondiale, l’Europe encore dans l’ombre», mars 2013, http://www.insee.fr/fr/indicateurs/analys_conj/archives/mars2013_ve.pdf - Les comptes de la nation en 2012, «Le PIB stagne, le pouvoir d’achat recule», Insee Première n°1447, mai 2013, http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1447

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Commerce extérieur

Les échanges extérieurs restent dynamiques en 2012

En 2012, les échanges Les importations satisfaire les besoins d’une popu- extérieurs de la Guyane se lation qui augmente, en moyenne, progressent mais à un de 3,5 % par an depuis 1999. montrent toujours dyna- rythme moins élevé Les importations du secteur des mique. Toutefois, un léger qu’en 2011 transports affichent une légère fléchissement des importa- hausse (+ 1,5 %). Par ailleurs, en raison de son ca- tions se devine cette an- our la troisième année consé- Pcutive, les importations guya- ractère exceptionnel, l’importation née. Le déficit commercial naises affichent une hausse de de la plate forme de forage pour de la Guyane s’élève à 1,19 8 % et atteignent les 1,4 milliards un montant de près d’un milliard milliards d’euros, soit une d’euros. Toutefois, la progression d’euros n’ a pas été intégrée dans est deux fois moins importante le tableau des échanges extérieu- hausse de 4 %. La forte qu’en 2011. Cela s’explique en res. progression des exporta- partie par le recul de l’activité tions conjuguée à la faible économique plus particulièrement Forte progression en fin d’année. Ce repli se traduit des exportations hausse des importations notamment par une baisse (– 9 %) permet de limiter cette des importations des biens d’équi- En 2012, le montant des exporta- hausse et de réduire la dé- pement (équipements mécaniques, tions guyanaises atteint 225,9 mil- pendance de la Guyane vis matériel électrique, électronique et lions d’euros, soit une progression informatique et matériels de trans- de 35 % par rapport à 2011. À à vis de l’extérieur. La part port). Les entreprises renouvellent l’exception des secteurs de l’agri- des importations en pro- les équipements existants mais in- culture et des denrées alimen- venance de l’Union euro- vestissent moins dans de nouveaux taires, tous les secteurs d’exporta- équipements. Les importations des tions profitent de cette dynamique. péenne double en 2012. produits de l’industrie alimentaire Les exportations de biens d’équi- progressent de plus de 7 %, afin de pement ont également beaucoup

L’union européenne : un partenaire qui s’affirme Part de la zone partenaire dans les échanges de biens et solde commercial de la Guyane en 2012 En % et millions d’euros

Source : Douanes, calculs Insee

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Commerce extérieur

progressé. Cependant, il s’agit de moitié du tonnage de crevettes de la moitié des achats effectués essentiellement de matériel lié au expédiées. Les destinations de ces dans cette zone. Ces échanges spatial et de la réexpédition de exportations sont principalement concernent essentiellement des conteneurs vides. la France métropolitaine, la Marti- produits chimiques et des véhicules automobiles. Il est à noter, l’émer- Les exportations d’or continuent nique et la Guadeloupe. gence des Pays-Bas qui fournissent de s’intensifier en 2012. 1,7 tonne près de 9 % des importations, es- d’or a été exportée et avec un cours L’Union européenne sentiellement dans le secteur de de l’once d’or qui s’est renchéri de grignote petit à petit l’industrie agroalimentaire. 6,4 %, la valeur des exportations atteint 65 millions d’euros. 90 % des parts de marché Les importations des produits pé- troliers proviennent essentielle- de la production est destinée à la Le niveau des importations prove- ment de Trinidad-et-Tobago, des France métropolitaine et 10 % à la nant de l’Union européenne est Antilles néerlandaises et de la Suisse. Ces données ne prennent double de celui de 2011. Toute- Martinique. pas en compte l’orpaillage clan- fois, si la France métropolitaine destin qui affecte sérieusement confirme de nouveau sa place de Concernant les importations de la filière puisqu’il concernerait 10 leader, elle perd des parts de mar- l’industrie textile, la Chine est de tonnes de minerai chaque année. ché en 2012. La France métropo- plus en plus présente dans le sec- teur de l’industrie textile. Les im- Les exportations de denrées ali- litaine gagne des parts de marché portations provenant de la Chine mentaires, boissons et produits à sur les produits alimentaires (+ 10 augmentent et atteignent 15 % des base de tabac enregistrent, à nou- points) et sur les produits de biens importations textiles de la Guyane veau, un recul de 14,7 %, essen- d’équipement (5,4 points), mais en 2012. tiellement lié à la baisse des pro- elle en perd notamment dans le duits agroalimentaires. Après avoir secteur de l’industrie automobile progressé de 30 % en 2011, les ex- (– 7 points). portations du secteur primaire flé- Les importations venant des autres chissent en 2012. L’accroissement pays de l’Union européenne aug- des quantités de poissons expédiés mentent en 2012. L’Allemagne, n’a pas pu compenser la baisse partenaire important, procure plus Christiane MILLET

Les échanges extérieurs de la Guyane continuent leur progression Montants et évolutions des importations et des exportations par secteur d’activité en Guyane en 2012

En % et millions d’euros

En % et millions d’euros

Source : Douanes, calculs Insee

L’espace Caraïbe comprend toutes les îles de la Caraïbe, ainsi que les pays d’Amérique Centrale et du sud qui possèdent une ouverture maritime sur la Caraïbe. Les échanges avec Porto-Rico sont confondus avec ceux des États-Unis faute de données les isolant. On y distingue un groupe de pays signataires de l’accord de libre échange de Cotonou (pays ACP de la Caraïbe) et ceux qui n’en font pas partie (« Pays non-ACP de la Caraïbe »), dans la mesure où ils ne bénéficient pas du même régime douanier dans leurs relations avec l’Union européenne et donc avec les départements français d’outre-mer. L’activité de l’industrie spatiale (lanceurs et satellites) de la Guyane n’est pas retracée dans les statistiques du commerce extérieur de la Guyane en raison de sa spécificité.

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Épargne-crédit

Une activité financière encore soutenue en 2012

En dépit d’une situation dit) qui progressent de 7,5 % sur ment. L’habitat, dont le financement conjoncturelle interna- un an permettant de compenser concentre 57 % de l’encours sain une diminution de l’intervention (contre 52 % en 2011), demeure le tionale en berne et d’une des ECNIL dont les encours sains premier segment de financement de économie guyanaise en se contractent significativement l’économie guyanaise. demi-teinte, l’activité des (– 5,2 %) en 2012. Par ailleurs, le Les crédits d’investissement reculent taux de créances douteuses bru- établissements de crédit en revanche de 2,5 % en 2012, pour tes totales des établissements de atteindre 811,8 M€ d’encours. La part s’est avérée dynamique crédit locaux s’établit à 4,2 %, en des crédits d’investissement dans le en 2012. L’activité de légère amélioration par rapport à total de l’encours sain régresse aussi financement, structurelle- 2011 (4,4 %). de 3 points en 2012 (32 %). ment liée à la croissance A l’inverse, après déjà un rebond …destiné principalement significatif en 2011, les crédits d’ex- des besoins en infrastruc- ploitations qui représentent 4 % de tures et en logements, aux entreprises l’encours sain à décembre 2012 enregistre à nouveau une et aux ménages … (contre 3 % en 2011), continuent leur progression (+ 7,9 % sur un an, progression significative. Avec une part de 51,2 % de l’en- soit + 18,9 M€). L’activité de collecte cours de crédit sain, les entreprises d’épargne affiche une demeurent les premiers bénéficiai- res du financement bancaire. Leur Une collecte d’épargne nette augmentation sur encours de crédit progresse de en hausse et impactée 2012 qui s’analyse tou- 5,4 %. L’encours octroyé aux mé- par une opération tefois à la lumière d’une nages, qui représente 31,9 % de l’encours sain à fin 2012, affiche exceptionnelle opération exceptionnelle également une progression encore À fin 2012, le total des actifs finan- survenue au troisième plus importante, de 8,5 % (après ciers détenus par l’ensemble des déjà 8 % en 2011). A l’inverse, le trimestre de l’année. établissements de crédit progresse financement aux collectivités lo- de 13,4 % et atteint 1 631,9 M€. cales dont les encours représen- Cette croissance est fortement im- tent 15,3 % de l’encours sain se Un financement pactée par une importante opéra- contractent de 2 % sur un an. de l’économie tion d’achat d’actions intervenue en cours d’année se traduisant par une toujours bien orienté… …et porté par l’immobi- hausse exceptionnelle des place- algré un indicateur du cli- lier et la construction ments à long terme (+ 166,8 M€). La Mmat des affaires (ICA) en neutralisation de cette opération ra- dessous de sa moyenne de longue Le dynamisme de l’activité de cré- mène le taux de croissance annuelle période, l’activité de financement dit en 2012 est principalement de l’épargne à 3,4 % sur l’année. de l’économie de la Guyane reste concentré sur l’octroi de crédits à La répartition des actifs financiers en progression de 5,5 % à fin dé- l’habitat en faveur des entreprises et par agent économique évolue par cembre 2012 portant l’encours des ménages. Les crédits à l’habitat rapport à 2011 principalement au ni- sain à 2 495 M€. Cette évolution présentent une croissance annuelle veau des entreprises dont les encours favorable résulte de la croissance soutenue (+ 10,3 % sur un an, soit progressent nettement (+ 38,9 % sur soutenue des encours des ECIL + 132,6 M€) et profitent d’une forte un an) du fait de la forte hausse du (représentant 85 % de l’ensem- demande de financements de pro- volume d’actions détenues liée à ble des établissements de cré- jets immobiliers dans le départe- l’opération exceptionnelle précitée.

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Épargne-crédit

Évolution des encours de crédits sains en Guyane te une densité bancaire plus de deux Variations en glissement annuel à fin décembre fois inférieure à celle des autres DFA (1 guichet permanent pour 2 602 par type d’établissements habitants à la Martinique, 1 pour En % 2 586 habitants en Guadeloupe), la situation s’améliore cependant avec un ratio d’un guichet pour 5 569 ha- bitants (après 1 guichet pour 5 853 habitants en 2011). Le parc d’automates bancaires pro- gresse avec 19 nouvelles implanta- tions, permettant un meilleur accès aux installations avec un nombre d’habitants par DAB/GAB passant en dessous de la barre des 2 000 * ECNIL : Etablissements de crédit non implantés localement habitants par distributeur en 2012. * ECIL : Etablissements de crédit implantés localement Le nombre de cartes bancaires en par nature de crédit circulation a sensiblement aug- En % menté en 2012 (+ 17,4 % contre + 1,3 % en 2011), notamment par l’ouverture de comptes ordinaires équipés d’une carte de retrait pour des bénéficiaires de minima sociaux ayant déjà un compte d’épargne sur lequel sont désormais versées ces aides. Le taux d’équipement at- teint ainsi le seuil symbolique d’une carte bancaire par habitant dans le département. La couverture des services bancai- res de base, bien qu’encore très en Source : IEDOM retrait par rapport à la métropole et aux autres DFA, tend donc à s’amé- Dans un contexte de diminution de Une couverture des liorer en Guyane. la propension à consommer, conju- services bancaires gué à des conditions avantageuses sur certains supports de placements, qui s’améliore l’épargne des ménages se renforce (+ 4,4 % en 2012) pour atteindre À fin décembre 2012, la Guyane ALIBAY Nadia ; 993,5 M€. Les ménages demeurent compte 43 guichets bancaires per- DUFRESNE Fabrice ; les principaux détenteurs d’actifs fi- manents, soit trois unités de plus par VALLET Simon nanciers du département (61 %). rapport à 2011. Si la Guyane présen- Iedom

Définitions Encours de crédit brut : total des crédits restant dus Encours de crédit sain : encours de crédit brut – créances douteuses Créances douteuses : encours de crédits pour lequel il existe un risque avéré de non-remboursement

ECIL et ECNIL Depuis l’évolution en juin 2010 des obligations réglementaires déclaratives des établissements de crédit, les critères de classification des établissements de crédit dans les statistiques monétaires de l’Iedom ont été révi- sés. Est considéré comme Établissement de Crédit Installé Localement (ECIL) tout établissement disposant d’une représentation locale effective, à savoir au moins un agent permanent localement. Par différence, les Établissements de Crédit Non Installés Localement (ECNIL) sont ceux intervenant sans représentation locale.

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Prix de détail

Lente progression des prix

En 2012, l’indice des prix La hausse des prix de l’alimenta- L’énergie toujours à la consommation des tion débutée en 2010, se poursuit motrice de l’inflation en 2012 avec une augmentation ménages progresse de de 2,6 %. Cette progression s’ex- La hausse des prix de l’énergie est 1,5 % en Guyane. Cette plique en grande partie (80 %) de 5,3 % soit trois fois moins qu’en hausse traduit l’augmen- par le renchérissement des prix de 2011. Cette dernière explique 27 % l’alimentation hors produits frais tation des prix de l’ali- de l’inflation alors qu’elle ne repré- (+ 2,6 %). Elle est plus marquée sente que 6,7 % des dépenses des mentation, des services pour les boissons non alcoolisées, ménages. En 2012, la baisse du prix et de l’énergie. Après une les sucreries et confiseries ainsi que du gaz se poursuit mais elle de- tendance inflationniste les huiles et graisses. Les prix des meure insuffisante pour compenser produits frais, en particulier ceux la hausse des prix des carburants, en 2011, un ralentis- des légumes frais, augmentent combinée à l’augmentation des prix sement est constaté en également (+ 2,4 %). L’alimenta- de l’électricité qui est de 2,8 %. 2012. A titre de compa- tion constitue 40 % de la hausse Les prix des produits manufactu- globale des prix alors qu’elle re- raison, l’augmentation rés sont stables en 2012. Les prix présente 23 % des dépenses des de « l’habillement et chaussures » des prix est de 2 % en ménages. D’une façon générale, diminuent, de même que ceux des France métropolitaine, la variation des prix des produits produits de santé. Ces baisses sont alimentaires est supérieure à la 1,7 % en Guadeloupe et intégralement compensées par la hausse d’ensemble. hausse des prix des « autres pro- 1,5 % en Martinique. Les prix du tabac, quasi-stables duits manufacturés ». en 2012, n’ont eu aucun effet sur l’inflation.

Luciano VALONY Les services, Définitions un poids lourd de la consommation L’indice des prix à la consomma- tion (IPC) : instrument de mesure de l’inflation, il permet d’estimer En 2012, la hausse des prix des la variation moyenne des prix des services est de 1,2 %, elle expli- produits consommés par les mé- que un tiers de l’inflation. Cette nages entre deux périodes. C’est évolution résulte de l’augmenta- une mesure synthétique de l’évo- tion des prix des «autres services» lution des prix des produits, à qua- et des «loyers et services ratta- lité constante. Il est publié chaque chés». Ce sont les évolutions des mois au Journal Officiel. La varia- prix de l’hôtellerie, de la restaura- tion moyenne annuelle: variation tion, des services à la personnes entre la moyenne de l’année n et auxquelles s’ajoutent celles des celle de l’année n-1. Elle diffère de loyers, de l’entretien du logement l’évolution en glissement qui me- et des assurances habitations qui sure l’évolution des prix entre le expliquent ces augmentations. À début et la fin de la période sans l’inverse, les prix des services de tenir compte des évolutions enre- santé sont en baisse de 0,4 %. gistrées durant l’année.

0 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Prix de détail

L’énergie, principal moteur de l’inflation Indice des prix à la consommation de Guyane

En indice base 100 en 1998 En indice et %

(1) Les services rattachés représentent les produits et les services pour la réparation et l’entretien du logement, l’adduction d’eau, l’enlève- ment des ordures et les services d’assainissement. (2) Les autres services regroupent : les soins personnels, les effets personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…

Source : Insee, indice des prix à la consommation

Ralentissement des prix en 0 Évolution des prix entre 1999 et 2012 dans les DFA et en France métropolitaine

En indice, base 100 en 1998

Source : Insee, indice des prix à la consommation

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Créations d’entreprise

La défiscalisation dope la créa- tion d’entreprises en Guyane

En 2012, contrairement à Les sociétés par action Au total, les créations hors auto- la France métropolitaine, entreprises augmentent de 26 %, simplifiée en plein essor alors qu’en France métropolitaine les créations d’entreprises elles diminuent de 6 %. En 2012, sont en hausse en Guyane : 63 % des créations sont des entre- vec 2 220 entreprises nou- preneurs individuels. Parmi ces en- 2 220 entreprises ont été velles en Guyane en 2012, le A treprises, 595 sont des artisans et nombre total de créations d’entre- créées, soit 15 % de plus représentent 43 % des entreprises prises dans les secteurs marchands qu’en 2011. Les demandes individuelles. non agricoles augmente de 15 %, d’immatriculations hors par rapport à 2011. C’est la plus Après une légère diminution en auto-entrepreneurs pro- forte progression constatée sur le 2011 (+ 5 % ), les auto-entreprises gressent de 26 % alors que territoire français, alors que dans la progressent de 4 % et retrouvent quasi-totalité des régions, le nom- leur niveau de 2010, soit 1 000 dans l’hexagone elles dimi- bre de nouvelles entreprises évo- entreprises. Elles représentent, nuent de 6 %. En Guyane, lue peu : entre + 2,5 % et + 3,5 %. 45 % des nouvelles entreprises 45 % des créateurs sont des En Guyane, cette forte hausse s’ex- guyanaises, contre 56 % en France métropolitaine. auto-entrepreneurs. Dans plique surtout par un accroisse- ment des créations de sociétés par les activités de location et action simplifié (SAS). Les règles Léger recul des location bail, les entreprises de fonctionnements de la SAS sont créations d’entreprises ont été créées à des fins de beaucoup moins contraignantes que celles de la société anonyme dans le commerce défiscalisation. En 2012, (SA). Comme les autres entrepri- C’est dans le secteur des activités leur nombre a été multiplié ses, elles peuvent bénéficier de ré- de services administratifs et de par dix. 97 % des entrepri- duction d’impôts dans le cadre de soutien que le nombre de créations la loi « Girardin Société ». Au nom- augmente le plus rapidement. El- ses ont démarré leur acti- bre de 435, les SAS sont trois fois vité sans salarié. les sont 2,5 fois plus nombreuses plus nombreuses qu’en 2011. qu’en 2011. Cette forte hausse concerne principalement les créa- La création d’entreprises progresse tions d’entreprises hors auto-en- Évolution des créations d’entreprises en Guyane en 2012 trepreneurs, en particulier les SAS pour les activités de location et de En nombre location-bail. Dans ce secteur, les entreprises ont été essentiellement créées à des fins de défiscalisation par des sociétés d’investissement dans le cadre de la loi de pro- grammation pour l’outre-mer. Le champ d’application concerne un vaste éventail de biens corporels tels que les automobiles, les ordi- nateurs, les biens de consomma- tion et les machines et le matériel d’usage industriel. En 2012, en Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles Guyane, 96 % des sociétés de ce Source : Insee, REE (Répertoire des entreprises et des établissements) secteur sont des SAS.

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Créations d’entreprise

Forte hausse des créations d’entreprises dans les activités Définition de services administratifs et de soutien Principaux secteurs de créations d’entreprise en Guyane Auto-entrepreneur : Le régime de l’«auto-entrepreneur» s’applique depuis le 1er janvier En nombre 2009 aux personnes physiques qui créent ou possèdent déjà une entreprise individuelle pour exercer une activité commerciale, artisanale ou libérale (hormis certaines acti- vités exclues), à titre principal ou complémentaire, et dont l’entreprise individuelle remplit les conditions du régime fiscal de la micro-entreprise et qui opte pour exercer en franchise Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles de TVA. Source : Insee, REE (Répertoire des entreprises et des établissements)

En 2012, les secteurs du com- majoritaires avec 53 %. En 2012, merce et des activités de services les 73 entreprises créées avec sala- administratifs et de soutien aux riés emploient en moyenne 3,7 sa- entreprises sont les deux premiers lariés. Le commerce rassemble Champ gisements de créations d’entre- 34 % des 277 nouveaux emplois Dans l’industrie, les entreprises prises. Avec respectivement 430 salariés. Douze entreprises de sans salarié relevant du secteur et 428 créations, ils représentent dix salariés et plus ont été créées, de la production d’électri- chacun 19 % du renouvellement contre quinze l’année passée. cité ont été exclues du champ des entreprises guyanaises. Alors car elles n’ont pas d’activité que dans le commerce, 58 % de Un créateur sur quatre industrielle. La création de ces ces nouvelles unités sont sous le entreprises répond à une logi- régime de l’auto-entrepreneur, el- a moins de 30 ans que de commercialisation de la les ne sont que 18 % dans les ac- production électrique générée En 2012, 23 % des créateurs sont tivités de services administratifs et par des installations photovol- âgés de moins de 30 ans. Propor- de soutien aux entreprises. taïques. tionnellement, ils sont plus nom- Dans les secteurs de l’enseigne- breux dans le commerce (27 %) et ment et des arts et des spectacles la construction (16 %). Dans cha- et autres activités récréatives, les cun de ces secteurs, ils représen- créateurs continuent de privilé- tent respectivement, 20 % et 13 % gier le statut d’auto-entrepreneur des créateurs du secteur. (respectivement 88 % et 77 % des créations dans ces secteurs). 58 % des créateurs sont des La loi Girardin Société : hommes. Dans le secteur de la La loi Girardin Société permet construction, les disparités selon le de déduire du résultat de sa La quasi-totalité des créa- sexe sont les plus marquées : 18 % société l’intégralité de son in- tions n’ont pas de salarié des créateurs exerce une activité vestissement immobilier dans dans la construction, contre à pei- les DOM-TOM exclusivement. La majorité des entreprises créées ne 1 % des créatrices. Le commer- La loi Girardin IS concerne (97 %) sont des unités sans salarié. ce regroupe 15 % des créateurs et toutes les entreprises soumi- Elles ne génèrent qu’un seul em- 19 % des créatrices. ses à l’impôt sur les sociétés, ploi, celui de l’entrepreneur. Parmi sans limite sur la taille ou le les créations sans salarié, les entre- montant du résultat net avant prises hors auto-entrepreneurs sont Philippe MOUTY impôt.

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Logement

Les autorisations de construire repartent à la hausse

En 2012, le nombre de e nombre de logements auto- La part des logements logements autorisés en Lrisés atteint 2 670 unités en 2012. Les autorisations augmen- sociaux se redresse Guyane s’élève à 2 670, tent de 28 % par rapport à 2011 En 2012, la part des logements so- en hausse par rapport à (2 090 logements autorisés) mais ciaux autorisés repart à la hausse 2011, mais à un niveau restent 22 % moins élevé qu’en à 30,4 %. En 2011, cette part est 2010 (3 420). L’année 2010 est fortement en retrait (11,8 %) par inférieure à celui de une année exceptionnelle avec rapport à 2009 (42,6 %) et 2010 2010. La part des loge- de nombreux programmes de lo- (38,5 %). Les années 2009 et 2010 ments sociaux se redresse gements sociaux et de logements sont exceptionnelles avec le lan- et atteint 30 % contre en défiscalisation. Entre 2001 et cement d’importantes opérations 2005, la moyenne du nombre de de logements sociaux, notamment seulement 11 % en 2011. logements autorisés ne dépassait à Macouria. Or, la construction Comme les années pré- pas les 1 500. de logements sociaux nécessite cédentes, on constate un En 2012, seulement 760 logements de gros aménagements urbains individuels sont autorisés, un peu préparatoires. Elle a de ce fait un déséquilibre géographi- plus qu’en 2011 (550) mais nette- caractère cyclique. Ainsi, 2011 que : l’Ile-de-Cayenne ment moins qu’en 2010 (1 370) . est surtout une année de mise en concentre plus des trois Pour rappel, entre 2001 et 2005, chantier de logements sociaux une moyenne de 800 logements avec assez peu de logements so- quarts des autorisations individuels ont été autorisés. ciaux autorisés. A l’inverse, 2012 de logements. Pour les logements collectifs, le est une année de reprise avec de nombre d’autorisations en 2012 nouveaux programmes et 810 lo- revient presque à son niveau gements autorisés. Depuis 2009, de 2010 avec 1 910 logements, les 3 200 logements sociaux auto- contre 1 550 en 2011. Au début risés sont le fruit d’une politique des années 2000, seuls 630 loge- volontariste de l’État avec d’impor- ments collectifs étaient en moyen- tants financements pour le loge- ne autorisés chaque année. ment social avec la mise en place de la ligne budgétaire unique et En 0, la part des logements sociaux dans les autorisations de l’aménagement préparatoire avec logements remonte le front d’aménagement foncier Part des logements sociaux et nombre de logements autorisés urbain. en Guyane En % Les autorisations de loge- ments se concentrent de plus en plus autour de Cayenne

En 2012, la localisation des auto- risations de logements par bassin d’habitat fait apparaître une très Source: SITADEL forte concentration dans l’Ile-de-

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Logement

Les communes de l’Ile-de-Cayenne et Macouria concentrent La baisse du secteur privé dans les les autorisations de logements autorisations de locaux est surtout Autorisations de logements selon la Commune en Guyane le fait des bureaux dont les surfa- ces autorisées sont divisées par En nombre trois passant 19 280 m² en 2011 à 6 610 m² en 2012. Les bureaux ont été le principal moteur de la construction de locaux entre 2008 et 2011 avec près de 70 000 m² autorisés en cinq ans. Les surfaces de commerces sont elles divisées par deux entre 2011 et 2012. A l’inverse, les surfaces d’entrepôts autorisées augmentent entre 2011 et 2012 pour atteindre 16 480 m² et devenir le principal type de lo- Source: SITADEL caux autorisés en 2012. En ce qui concerne les services pu- Cayenne et à Macouria qui re- et, dans une moindre mesure, Ma- blics, les autorisations de locaux groupent 82 % des autorisations. couria. Ces investissements sont reprennent en 2012 essentielle- Depuis 2010, l’écart de ces com- souvent liés à la défiscalisation. ment grâce aux locaux d’enseigne- munes avec le reste de la région La reprise des autorisations de loge- ment. Avec 11 840 m² autorisés, est très important puisqu’elles pè- ments sociaux concerne Cayenne ce secteur retrouve un niveau plus sent chaque année au moins 80 % et Remire-Montjoly avec environ conforme aux besoins de la région des autorisations de la région. 250 logements sociaux autorisés après une année 2011 particuliè- Ainsi, en-dehors de ces quatre chacune. En revanche Macouria rement en retrait avec seulement communes, les autorisations de lo- qui concentre 870 logements so- 2 900 m². gements dans le reste de la Guyane ciaux autorisés en 2010 (51 % du semble en-deçà des besoins. Après total régional de l’année) rentre une année 2009 où 253 logements dans le rang avec seulement 42 lo- sont autorisés, la production décli- gement sociaux autorisés en 2011 ne à Kourou avec respectivement et 2012. Plus que la mise en place Rémy CHARRIER 94 logements entre 2010 et 2012. de nouveaux programmes, la com- Direction de l’environnement, de De même, si des programmes tota- mune est actuellement le théâtre l’aménagement et du logement lisant 156 logements sociaux tirent d’importants chantiers à Soula et de Guyane les autorisations de logements en Sainte Agathe. 2012 à Saint-Laurent-du-Maroni, le niveau des autorisations, no- tamment dans le privé, est très fai- Les autorisations de lo- ble pour une commune de plus de caux sont en baisse 30 000 habitants. En 2012, la surface autorisée de Depuis 2010, 370 logements sont locaux atteint 64 030 m² contre Le système SITADEL de suivi de autorisés dans les communes du 71 770 m² en 2011 et 76 940 la construction neuve permet Maroni en amont de Saint-Laurent. en 2010. Entre 2001 et 2005, la de connaître les autorisations de Ce sont pour la plupart des loge- moyenne des surfaces de locaux construire des logements et des ments sociaux. autorisés était de 85 800 m². bâtiments non résidentiels. Il est Ce déséquilibre s’explique par En 2012, les autorisations de lo- géré par le MEDDE et alimenté par les DEAL, qui collectent les le dynamisme de la construction caux sont surtout le fait du secteur données issues de tous les services privée de logements collectifs, il privé : 66 %. C’est moins qu’en instructeurs de permis de construire s’agit essentiellement de T2 ou de 2011 (74 %) mais plus qu’entre (communes, DEAL, DDT). T3, ou de logements individuels 2001 et 2005 où le secteur privé Bien entendu, ne sont pas en lotissement situés principale- n’assurait que 60 % des autorisa- comptabilisées les constructions ment à Cayenne, Remire-Montjoly tions de locaux. illicites dépourvues d’autorisations.

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Spatial

2012 : une base spatiale à plein régime

Le Centre Spatial Guya- Vega. L’Europe spatiale dispose dé- géographique aux États membres de nais (CSG) a joué pleine- sormais de trois systèmes de lance- l’ESA qui financent les deux tiers des ment opérationnels. coûts fixes du « Maintien en Condi- ment son rôle en 2012 Ces lancements ont permis la mise tions Opérationnelles » du CSG, et en garantissant l’accès sur orbite de 18 charges utiles dont également de veiller à la cohésion à l’espace de l’Europe l’ATV-3 « Edoardo Amaldi »1. sociale nécessaire à la pérennité des emplois et compétences. et un niveau de perfor- Après un changement de Directeur mance maîtrisée : succès Les évolutions de la base en juillet 2012 et le renouvelle- d’Ariane 5 et Soyouz, Le Centre National d’Études Spatia- ment de son équipe managériale, les (CNES) réaffirme ses ambitions le CNES poursuit sa mission en se vol inaugural du lanceur en 2012 pour la Base spatiale : préparant à répondre aux défis de Vega, lancement d’ATV-3, disponibilité, cadence soutenue, l’Europe notamment les premières poursuite de la prépara- recherche permanente d’optimisa- réflexions pour accueillir le futur tion d’ATV-4. tion accompagnée d’une moderni- lanceur Ariane 6. sation des équipements, d’une maî- trise des coûts de fonctionnement 2012 : de l’Espace Les réussites et d’une garantie de sécurité élevée opérationnelles vis-à-vis des biens et des personnes pour la Guyane (formation régulière des équipes, La filière spatiale continue à exer- Dix lancements ont été réussis en plan de maintenance, mesures de cer un rôle moteur sur l’ensemble 2012 (sept en 2011 et six en 2010) l’impact de l’activité spatiale sur de l’économie guyanaise3, en étant pour 18 satellites, illustrant à la fois l’environnement : surveillance de la à la fois un acteur de l’innovation la performance du lanceur Ariane faune et de la flore, de l’évolution technologique, de la politique in- 5 avec 51 succès consécutifs de- du littoral du CSG, suivi de la qua- dustrielle et du développement puis 2003, la fiabilité du lanceur lité des eaux des rivières, etc). L’ob- économique et social. russe Soyouz avec deux succès jectif du CNES est de garantir au supplémentaires depuis la Guyane sein de la base un haut niveau de Le véhicule cargo européen et le premier vol du lanceur italien performance, un retour industriel Automated Transfer Vehicle, c’est le véhicule cargo européen destiné à ap- provisionner la station spatiale inter- nationale en eau, équipements divers et carburant. Le 3e cargo européen de ravitaillement de l’ISS a terminé sa mis- sion après 6 mois passés dans l’espace et une rentrée contrôlée dans l’atmos- phère grâce aux moyens du centre de contrôle du CNES à Toulouse. Depuis septembre 2011, la campagne ATV-4 Al- bert Einstein2, a officiellement démarré à Kourou : 40 conteneurs, 340 tonnes de frêt, huit mois de campagne. Avec ses 20 tonnes au décollage, l’ATV est la plus grosse charge utile lancée par Ariane 5. Nota : VA : Vol Ariane ; VS : Vol Soyouz ; VV : Vol Vega

(¹) Lancement réalisé le 23 mars 2012 avec un arrimage à l’ISS, une dizaine de jours plus tard. (²) Lancement prévu en juin 2013. (³) L’activité du CSG contribue à la richesse régionale avec 15 à 20 % du PIB, à l’emploi avec 1 659 emplois, soit autant qu’en 2000, directs et permanents, qualifiés (30 % d’ingénieurs et cadres) et locaux (74 %), à la fiscalité au bénéfice des collectivités locales avec 15 % de la taxe professionnelle et 35 à 40% de l’octroi de mer.

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Spatial

En effet, au-delà de son activité Le projet « Guyane Base télé-épidémiologie avec l’Institut génératrice d’emplois et de perfor- Pasteur, expérimentation en cours mance technique, le CNES est forte- Avancée » de la télé-échographie avec le cen- ment engagé aux côtés de l’Etat, de Le CNES, membre du Groupement tre de Maripasoula et télé-dialyse la Région et des collectivités locales d’Intérêt Public (GIP) du projet avec l’hôpital de Saint-Laurent du avec une enveloppe financière de GBA, poursuit son engagement Maroni. L’avenir est à l’élargisse- 39,5 M€ sur la période 2007-2013. auprès des différents partenaires ment de ces nouvelles applications, Le CNES a ainsi contribué, à tra- institutionnels pour la construction la Guyane étant devenue une vitri- vers les Programmes Opérationnels ou la réhabilitation d’installations ne nationale dans le domaine de la (PO) européens, à la création ou au sportives de proximité en prévision médecine à distance ; maintien de plus de 2000 emplois de la Coupe du monde de football - la télédétection, qui va bénéficier pérennes cumulés sur 2007-20124, 2014 et des Jeux Olympiques 2016 de la réception des satellites Pléia- et de financer des projets divers ré- organisés au Brésil. des (optique haute résolution) et partis sur l’ensemble du territoire Au total, ce sont 3,6 M€ qui sont COSMO-SkyMed (radar) qui fourni- comme la construction d’un com- consacrés à ce projet, dans le ca- ront des images de la Guyane et de plexe hôtelier de 134 chambres dre des opérations éligibles au titre l’Amérique du sud en temps réel; (Cayenne), la construction d’une des PO et via la convention CNES/ - les TIC (Technologies de l’Informa- base nautique et de loisirs (Kou- Région Guyane. Après la contribu- tion et de la Communication) avec rou), l’aménagement de berges et tion en 2011 pour la réalisation du une participation à l’élaboration de la construction d’un appontement complexe sportif E. Lama à Rémire- la Stratégie de Cohérence Régional sur pieux (Montsinéry), la construc- Montjoly, du stade de football Bois pour l’Aménagement Numérique tion d’un hébergement touristique Chaudat à Kourou et de la salle des de la Guyane (SCoRAN) et l’Instan- éco-lodge (Sinnamary), la moder- Arts Martiaux à Matoury, le CNES a ce de Concertation d’Aménagement nisation d’équipements pour la fa- assuré en 2012 les financements de Numérique du Territoire (ICANT) brication et le conditionnement de la piscine de Mana, des équipements dans la perspective de désenclave- produits de consommation locaux sportifs de Saint-Laurent du Maroni ment des communes de l’intérieur (Macouria), la réfection de pistes et d’un terrain de football à Apatou. et de développement durable. forestières sur le massif de Paul Is- - etc. nard (Saint-Laurent du Maroni). Des applications Le partenariat entre le CNES et les collectivités territoriales a permis spatiales et une expertise Le CSG, le Musée de subventionner plus de 100 opé- technique au service de l’Espace et les Iles rations à vocation économique, so- ciale, culturelle ou sportive comme de la Guyane du Salut : sites la construction d’un plateau sportif Au-delà de sa mission en tant touristiques attractifs à Iracoubo, la réalisation de travaux qu’entreprise citoyenne et de son En 2012, le CSG a accueilli 39 000 de voiries et d’aménagements de la engagement auprès de ses partenai- personnes, dont 15 600 pour visi- ville de Kourou, les manifestations res, le CNES continue à mettre son ter les installations, 5 300 scolaires culturelles ou sportives dans la plu- savoir-faire, son expertise et sa tech- et 17 100 invités aux lancements. part des communes… ou encore nologie au service de la population Par ailleurs, 18 000 visiteurs ont dé- l’aménagement de la zone Collery- guyanaise et de son territoire : couvert le Musée de l’Espace, dont est, la manifestation « Dégra Lan- - la télésanté, après une décennie environ 7 000 scolaires. nwit »… en collaboration avec la opérationnelle en Guyane, le CNES Région Guyane. Parmi les sites les plus visités de peut faire valoir en partenariat avec Guyane, les Iles du Salut attirent Enfin, le CNES intervient dans la le CHAR de Cayenne, l’amélio- chaque année plus de 50 000 vi- formation et l’éducation notam- ration des conditions d’accès aux siteurs. ment au travers de la convention soins à tous compte tenu de l’éten- CNES/ Rectorat et dans la santé au due du territoire et de l’isolement travers d’une convention avec la de certaines populations : plus de Croix Rouge pour contribuer aux 20 centres de santé équipés de sta- Bertrand PANHUYS équipements du Centre Médico- tion de télémédecine et 8 patho- Jean-Philippe ZEBUS Chirurgical de Kourou logies couvertes, lancement de la CNES - Centre Spatial Guyanais

(4)et plus de 3 500 emplois depuis 2000 grâce au soutien de la Mission Guyane du CNES. (5) essentiellement pour le projet de Surveillance de l’Environnement Amazonien par Satellite (SEAS).

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Transport aérien

Baisse du trafic aéropor- tuaire en 2012

En 2012, le trafic passa- Le trafic passagers La desserte Paramaribo-Cayenne- gers en Guyane diminue diminue Belém a repris au mois d’octobre 2012 avec la compagnie Suriname de 1,5 % et les vols com- vec un total de 428 865 pas- Airways pour atteindre un trafic de merciaux de 10 % par Asagers, le trafic de l’aéroport 1 729 passagers fin 2012. Le trafic rapport à l’année pré- Cayenne-Félix Eboué diminue de de la compagnie Air Caraïbes sur cédente. Cette baisse de 1,5 % en 2012. Le nombre de la liaison Cayenne-Belém a généré passagers au départ observe un 6 249 passagers entre janvier et l’activité aéroportuaire recul annuel de 2,5 % et celui à septembre 2012. est principalement due l’arrivée de 1,7 %. Le trafic pas- Le trafic national dans son ensem- à l’arrêt de la desserte sagers diminue pour la première ble (trafic intérieur, à destination fois depuis 2008. des Antilles et de la métropole) Antilles-Guyane par la Ce fléchissement de l’activité est continue de représenter l’essentiel compagnie aérienne Air dû à l’arrêt en septembre 2012, du trafic passagers, soit 95,8 %; Caraïbes. L’année a par par la compagnie Air Caraïbes, le trafic international se situant à ailleurs été marquée par de la desserte entre les Antilles et 4,2 %. la Guyane assurée par l’opérateur la reprise de la desserte aérien depuis février 2004. Les rai- Paramaribo- Cayenne- sons évoquées ont été essentielle- Les vols commerciaux recu- Belém par la Suriname ment un taux de remplissage des lent mais le fret progresse avions et un nombre d’heures de Airways. vols insuffisants et commerciale- Après une évolution positive du ment coûteux. nombre de vols commerciaux en- Sur la ligne transatlantique Cayen- tre 2009 et 2011, les mouvements ne-Paris, le trafic passagers pro- d’avions diminuent de 9,8 % en gresse toutefois de 4,1 % pour 2012 . Ce recul est essentiellement la compagnie Air Caraïbes, mais dû au retrait de la compagnie Air enregistre un recul 3,9 % pour la Caraïbes et à l’annulation de vols compagnie Air France. commerciaux par la compagnie Air France en raison de faibles taux Le trafic intérieur réalisé par Air de remplissage. Enfin, le fret avi- Guyane est en hausse globale de onné de 4 790 tonnes est en haus- 9,1 % sur l’année avec une forte se légère de 1,1 %, et le fret postal, progression du trafic Cayenne- avec 1 273 tonnes, progresse de Grand Santi dont la ligne est opé- 8,8 % en 2012. rationnelle depuis 2011. Le trafic passagers entre Cayenne et Saint- Laurent du Maroni est également en hausse de 5,0 % malgré un ar- rêt momentané de la desserte au Rémy Louis BUDOC 3ème trimestre 2012 en raison de Léna BERTON. travaux de revêtement de la piste Chambre de Commerce et de l’aérodrome. d’Industrie de Région Guyane.

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Transport aérien

Évolution du nombre de passagers (départs / arrivées)

En nombre

source: CCIRG 2012

Évolution du nombre de vols commerciaux

En nombre

source: CCIRG 2012

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Automobile

Recul du marché de l’automobile

En 2012, les ventes de Alors qu’en 2011, les ventes de pour le gazole se confirme cette camionnettes et camions contri- année encore. En effet, la réduc- véhicules neufs ont chuté buaient à la stabilité du marché de tion de l’écart des prix à la pompe de plus de 8 % en Guya- l’automobile, en 2012, elles sont entre le diesel et le supercarburant ne. C’est le plus faible en nette régression (– 10 %). Ce diminue l’attrait pour les véhicules volume de transactions type de véhicule représente 21 % diesels. En 2012, les véhicules die- du marché. sels représentent 58 % du marché enregistrées depuis 2005. Contrairement aux Antilles françai- de l’automobile, soit six points de Cette baisse témoigne ses, les marques françaises main- moins qu’en 2010. de la crise du secteur de tiennent leur part de marché ; elles l’automobile. Toutes les représentent la moitié du marché guyanais. La lente désaffection Nicolas SILVESTRE catégories de véhicules sont concernées par la baisse, en particulier les Les voitures diesels perdent des parts de marché moyennes cylindrées qui Immatriculations des véhicules neufs en Guyane chutent de 28 %. En nombre et %

n 2012, les immatriculations Ede véhicules neufs baissent de 8,4 % par rapport à 2011. Avec 5 485 immatriculations en 2012, les ventes de véhicules neufs atteignent leur plus bas niveau depuis ces cinq dernières années. Ce recul concer- ne essentiellement les voitures par- ticulières et commerciales ( 8 % de moins qu’en 2011) alors qu’elles représentent 85 % du marché. *Hors motocycles, tracteurs, remorques lourdes et semi-remorques Les moyennes cylindrées (7 et Source : Fichier Central des Automobiles 8 CV) et les fortes cylindrées (12 CV et plus) sont les touchées Plus forte baisse pour les cylindrées de  et  CV par cette baisse. Dans la catégorie Les voitures neuves en Guyane des moins de 7 CV, la baisse est plus selon la cylindrée et le type de carburant contenue (– 5 %) mais reste signi- En nombre et % ficative. Il s’agit, en effet, du plus gros volume d’échange : 3 490 vé- hicules en 2012, soit 80 % des im- matriculations de véhicules neufs. Seule la catégorie des 9 à moins de 12 CV, reste relativement stable (– 1,5 %), secteur où se concentre la majorité des gros SUV1 . 1Sport Utility Vehicle Source : Fichier Central des Automobiles

0 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Tourisme

L’hôtellerie homologuée guyanaise accueille plus de visiteurs

Malgré une baisse du trafic ans la tendance des années certaine confiance des profes- aéroportuaire de passagers Dprécédentes, l’hôtellerie ho- sionnels, le cumul de chambres mologuée de Guyane confirme en offertes augmente ainsi de 4,4 %. et une conjoncture peu fa- 2012 une bonne activité. Après un Au premier semestre, la fréquen- vorable, les établissements léger recul en 2011, la clientèle a tation reste inférieure à celles des guyanais bénéficient en augmenté de 9,8 % et les nuitées années précédentes puis l’acti- sont en progression de 2,6 %. Les 2012 d’un regain de fré- vité progresse nettement à partir activités de la filière spatiale et les du mois d’août : les clients sont quentation de la clientèle chantiers en cours ont sans doute plus nombreux, les nuitées men- française. Près de 10 000 contribué à alimenter l’activité suelles dépassent 30 000 et le visiteurs supplémentaires hôtelière, habituellement caracté- taux d’occupation sur la pério- risée par une forte part de clientè- de s’élève à 67 %, la part de la ont été accueillis. le professionnelle. Avec plus d’of- clientèle professionnelle varie de fres et plus de clients, le secteur 80 % à 84 %. affiche de meilleurs résultats. Portée principalement par la pro- En 2012, 61 % des chambres ont gression de la clientèle française, été occupées (62 % en 2011), la fréquentation s’améliore. Avec cette baisse d’un point résulte es- 89 % de la clientèle totale, les sentiellement d’un élargissement arrivées françaises sont en haus- du parc hôtelier. Traduisant une se de 11 % (– 1,4 % en 2011).

Le nombre de nuitées progresse Évolution des nuitées hôtelières dans l’hôtellerie homologuée de Guyane En milliers

Source : Insee, enquête fréquentation hôtelière

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Tourisme

Répartition des entreprises créées dans le tourisme entre 2010 et 2012

En nombre

Source : Insee, enquête fréquentation hôtelière

Répartition du stock d’entreprises du tourisme par secteur au 1er janvier 2012

Source : Insee, enquête fréquentation hôtelière

Malgré un tassement de la durée teurs d’activité liés au tourisme plus de 1 000 entreprises au 1er moyenne de séjour (– 0,1 jour) reculent de 3 %. Ainsi en 2012, janvier 2012. ces visiteurs génèrent 6,3 % de 176 entreprises ont été créées en La restauration et l’hébergement nuitées supplémentaires. Guyane et plus de la moitié des représentent la majorité des en- chefs d’entreprise ont opté pour treprises des activités touristiques Les arrivées de clients étran- le régime de l’auto-entrepreneur. (70 %) gers progressent peu (1,9 %). En La restauration rassemble deux moyenne leurs séjours sont plus tiers des créations et les trois courts qu’en 2011 (– 0,7 jour) et quarts des auto-entrepreneurs. corroborent la baisse du nombre de nuitées (– 11 %). Kourou et En Guyane, le secteur touristique Cayenne concentrent 70 % de la est très dynamique. clientèle étrangère. Depuis 2008, le nombre d’entre- Comparées à 2011, les créa- prises de ce secteur progresse de tions d’entreprises dans les sec- 11 % par an, il rassemble un peu Martine CAMUS

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Emploi-Chômage Le chômage en progression malgré la légère hausse de l’emploi salarié

Tirée par la fonction publi- emplois dans la fonction publique (42 %). C’est l’un des plus faibles que et l’industrie, l’emploi avec une contribution à la crois- taux d’emploi de France, avec un sance de l’emploi salarié de + 1,2 écart de 20 points de la moyenne na- salarié guyanais continue %. L’industrie, puis le commerce et tionale. Ce taux d’emploi progresse de progresser en 2012 mais enfin la construction ont également bien moins vite que le nombre d’en- à un rythme moins soutenu soutenu l’emploi (respectivement trants sur le marché du travail (+ 4 % des contributions à cette hausse de par an). Il ne permet pas de réduire que les années précédentes. + 0,4 %, + 0,3 % et + 0,2 %). durablement le chômage. En écho à ce ralentisse- Le secteur des activités profession- Paradoxalement, la progression de ment, le chômage gagne un nelles spécialisées, scientifiques et l’emploi profite peu aux jeunes. L’in- point de plus et s’établit de techniques est le plus touché par sertion sur le marché du travail des la dégradation de la conjoncture. jeunes (15-24 ans) reste difficile. 22,3 %. Les jeunes sont les L’emploi y recule de 4 % en une an- Pour près de 1 000 jeunes entrant sur premiers touchés par cette née, pesant ainsi de – 0,4 point sur le marché du travail, seuls une cen- progression du chômage. Un l’emploi salarié. Dans une moindre taine trouvent un emploi. mesure, en lien avec son poids dans jeune actif sur deux est au l’économie, l’agriculture qui enre- Légère progression chômage. Les femmes peu gistre un important fléchissement ne du chômage pèse sur la croissance de l’emploi diplômées sont contraintes En 2012, le chômage ne connaît pas que de – 0,2 %. de choisir le temps partiel. d’embellie et augmente de 1,3 point L’augmentation de l’emploi guya- sur un an, atteignant 22,3 %. On dé- nais se répercute à des niveaux dif- nombre 16 756 chômeurs, soit prés Emploi salarié en légère férents sur les non salariés (+ 480) de 1 800 personnes de plus qu’en hausse : l’exception parmi et sur les salariés (+ 1 699). Celle- 2011 à être sans emploi, à être dis- ci concerne davantage les emplois les départements français ponible dans les 15 jours et à avoir temporaires (+ 1 194) et dans une fait des recherches effectives d’em- d’Amérique moindre mesure les emplois stables ploi dans le mois précédent. : 350 emplois. L’emploi salarié guyanais affi- Le marché du travail est particuliè- che une légère hausse en 2012 L’emploi ne profite pas rement défavorable aux moins de (+ 1,3 %), demeurant ainsi l’excep- aux jeunes 25 ans. Un jeune actif sur deux est tion parmi les départements français au chômage (51,5 %). Les jeunes d’Amérique. Le principal moteur de Deux personnes sur cinq en âge hommes continuent de subir l’en- cet accroissement est la hausse des de travailler occupe un emploi volée du chômage (+ 8,0 points),

Évolution des effectifs et de la masse salariale par secteur en Guyane

En %

Source : Insee, base Epure  N° 76 - Guyane - Juin 2013 Emploi-Chômage

tandis que le taux de chômage chez tent 17,6 % de la population active. Les emplois à temps partiel guya- les jeunes femmes recule légère- Les personnes de 25 à 49 ans et les nais ont la particularité de concerner ment (– 0,9 point). Les Guyanai- femmes sont les plus exposées au 52 % de personnes sans diplôme. ses sont plus souvent au chômage chômage de longue durée. que les hommes, respectivement Stabilité du halo 26,1 % et 18,7 %. Seul les actifs de Davantage de femmes à du chômage la tranche d’âge des 50-64 ans sont épargnés par cette hausse du chô- temps partiel 13 800 personnes souhaitent tra- vailler mais sont considérées com- mage, où il est en baisse principa- L’activité en Guyane s’exerce à me inactives et non-chômeurs au lement chez les 55-64 ans, (recul de 80,3 % à temps complet contre sens du BIT parce qu’elles ne sont 2 points). 19,7 % à temps partiel. Le temps pas disponibles dans les deux semai- La majorité des chômeurs guya- partiel évolue de 2,1 points par rap- nes et / ou elles ne recherchent pas nais sont peu diplômés (34,4 %). port à 2011. Les femmes sont no- d’emploi. Elles constituent le halo Les diplômés de l’enseignement tamment deux fois plus nombreuses autour du chômage et représentent supérieur ne représentent que que les hommes à travailler à temps 11 % de la population de 15 à 64 3,4 % des chômeurs. Parmi les jeu- partiel. ans en âge de travailler. nes de moins de 30 ans au chômage, Le temps partiel progresse chez les Le diplôme demeure un passeport 57,2 % sont peu diplômés et 25 à 49 ans particulièrement pour pour l’emploi : 68 % des personnes 8,7 % sont détenteurs d’un diplôme les femmes de cette tranche d’âge du halo du chômage sont peu ou du supérieur. Les personnes au chô- où 1 628 de plus travaillent à temps pas diplômées, contre 3 % sont dé- mage depuis plus d’un an représen- partiel. tenteurs d’un diplôme de niveau bac Chômeurs de 15 à 64 ans au sens du BIT + 2 ou de l’enseignement supérieur. La majorité des guyanais dans le halo ne recherche pas d’emploi. Parmi ceux disponibles, on trouve d’une part les « découragés » : ils pensent qu’il n’y a pas d’emploi dans leur domaine de compétence ou que leur âge ( trop jeune ou trop vieux), est un frein dans leur recherche d’emploi. D’autre part, les « empêchés » sug- gèrent que les difficultés personnel- les, familiales et les ennuis de santé les freinent. Certains, malgré leur disponibilité, ne recherchent aucun emploi car ils sont en attente de ré- sultats de concours, d’entretien ou de formation.

Champ : Guyane côtière , population des ménages, personnes de 15 ans Joëlle NACITAS à 64 ans (âge au 31 décembre) Source : Insee, enquête Emploi DOM Guy MYSTILLE

Définitions : Le BIT, le bureau international du travail est le secrétariat permanent de l’Organisation internationale du Travail. Les concepts d’emploi, chômage et activités y sont développés pour plus de 150 pays adhérents. Le taux d’activité est le rapport entre le nombre d’actifs (actifs occupés et chômeurs) et l’ensemble de la population correspondante Le « halo » autour du chômage : ce sont des personnes qui souhaitent travailler mais sont «classées» comme inactives : - soit parce qu’elles ne sont pas disponibles pour travailler dans les deux semaines ; - soit parce qu’elles n’effectuent pas de démarche de recherche d’emploi. Taux du « halo » autour du chômage des 15-64 ans est le rapport du nombre d’individus dans le « halo » de 15 à 64 ans sur le nombre total d’individus de la même classe d’âge Actif : personne ayant un emploi et chômeurs au sens du bit  N° 76 - Guyane - Juin 2013 Emploi-Chômage L’augmentation des deman- deurs d’emploi s’accélère

L’année 2012 est mar- n décembre 2012, le nombre Doublement du nombre quée par une accélération Ede demandeurs d’emploi de catégorie A, B, C inscrits sur les de seniors en 5 ans du nombre de deman- listes de Pôle emploi s’élève à Les seniors (50 ans et plus) sont 21 300, soit une hausse de 12,1 %, deurs d’emploi pour la ceux qui pâtissent le plus de la for- ce qui représente 2 000 DEFM* région Guyane. Faisant te augmentation du nombre d’ins- supplémentaires. écho à une situation crits sur les listes avec une pro- nationale de plus en plus Le nombre de demandeurs d’em- gression de 18,6 % (+ 600). Cette ploi de catégorie A, B, C s’est pro- catégorie a doublé en l’espace de dégradée, le marché de gressivement accentué au cours 5 ans passant de 1 800 à 3 700 l’emploi guyanais n’a pas de l’année pour atteindre un pic demandeurs d’emploi. Ce résultat pu maintenir le ralentis- au dernier trimestre 2012. En ef- s’explique par un contexte défa- fet, ce trimestre concentre à lui vorable associé à l’allongement sement amorcé en 2011. seul la moitié de l’augmentation progressif de l’âge de dispense de Au contraire, le nombre des DEFM. L’augmentation a été recherche d’emploi. de demandeurs d’emploi plus conséquente qu’en 2011 et Les jeunes demandeurs d’emploi 2010 où la progression du nom- s’est accru de manière (moins de 25 ans) inscrits sur les bre de DEFM atteignait respecti- listes, ont augmenté de façon significative générant tout vement 3,3 % et 10,6 % à cette considérable en 2012 (+ 17,6 %) au long de l’année des même période. après un recul en 2011 (– 0,9 %). pics historiques. Les offres Sur 5 ans, le nombre de DEFM Leur nombre s’établit à 3 440 en collectées par Pôle em- de catégorie A, B, C s’est accru décembre 2012. de 59,7 %, ce qui représente 10 Les demandeurs d’emploi âgés de ploi se contractant après points de plus que l’évolution 25 à 49 ans connaissent une pro- deux années de hausses France entière (+ 49,8 %) et 6 gression certes importante (9,3 %) successives, finissent d’as- points de plus par rapport à l’évo- mais moins soutenue que les autres sombrir la situation du lution DOM (52,6 %). tranches d’âge. marché de l’emploi. Évolution des demandeurs d’emploi en fin de mois (données CVS)

En nombre

Source : Pôle emploi/Dieccte

*DEFM : Demandeur d’emploi fin de mois

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Emploi-Chômage

En 2012, la hausse du nombre de Le nombre de demandeurs d’em- Depuis l’année 2008, les entrées demandeurs d’emploi de catégo- ploi ayant exercé un emploi de fa- sont toujours supérieures aux rie. A,B,C est plus accentuée pour çon occasionnelle (catégories B et sorties. les femmes (13,4 %) que pour les C) a progressé plus fortement que Les offres d’emploi collectées par hommes (10,1 %) augmentant la catégorie A (+ 20 %) pour s’éta- Pôle emploi s’élèvent à 6 300 fin l’écart entre le nombre de deman- blir à 1 950 en décembre 2012. décembre 2012 et enregistrent deurs d’emploi masculin et féminin une baisse de 3,4 %, mettant un de catégorie A,B,C (4 600 DEFM Baisse du nombre d’ins- terme à deux années de hausses femmes de plus que d’hommes). criptions et de sorties sur successives (16,2 % en 2011 et La demande d’emploi de longue 16 % en 2010). les listes de Pôle emploi durée s’est accélérée en 2012 Parallèlement, 4 700 offres ont avec une progression de 11,9 % En 2012, le nombre de demandeurs été satisfaites en 2012, soit une pour s’établir à 7 200 DEFM, ce d’emploi qui se sont inscrits sur les baisse de 5 %. qui représente un tiers des deman- listes de Pôle emploi a reculé de Le nombre de personne bénéfi- deurs d’emploi tenus de faire une 4,5 %. Au total ce sont 34 900 ins- ciant d’une allocation versée par recherche d’emploi. criptions qui ont été enregistrées Pôle emploi s’élève à 8 265 en Le nombre de DEFM n’ayant exer- soit 1 500 de moins qu’en 2011. décembre 2012. Ce chiffre est en cé aucune activité (catégorie A) fin Le nombre de DEFM qui sont sor- hausse de 14 % par rapport à l’an- décembre 2012 s’établit à 19 360. tis des listes s’élèvent à 32 650. Ce née précédente. L’évolution est du même ordre que nombre est également en net recul pour la cat. A,B,C, avec une aug- par rapport à 2011 avec un repli mentation de 11,3 % par rapport de 8,7 %. La cessation d’inscrip- à 2011. Cette catégorie représente tion pour défaut d’actualisation 90 % de la demande d’emploi en représente plus de la moitié des Stelly FERNAND recherche active. sorties de liste. Pôle Emploi

Évolution des entrées et des sorties des listes de Pôle emploi (données brutes)

En nombre

Source : Pôle emploi/Dieccte Catégories de demandeurs d’emploi Les demandeurs d’emploi sont des personnes qui sont inscrites à Pôle emploi. Les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi sont regroupés en différentes catégories : - catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi ; - catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e.de 78 heures ou moins au cours du mois) ; - catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e.de plus de 78 heures au cours du mois) ; - catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie…), sans emploi ; - catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exem- ple : bénéficiaires de contrats aidés).

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Solidarité

Des allocations versées à 58 % de la population guyanaise

Fin 2012, 43 000 per- a famille reste le cœur de mé- du Conseil général, soit une pro- sonnes perçoivent des Ltier de la Caisse d’Allocations gression du nombre de bénéficiai- Familiales de Guyane (CAF). En ef- res de 9 % sur un an. allocations en Guyane. Si fet, 33 540 allocataires ont des en- Le RSA est destiné à garantir : l’on ajoute les conjoints fants et 35 % en ont trois ou plus. - un revenu minimum aux per- et les personnes à charge, Cependant, 59 % des familles re- sonnes sans ressources, dans le les aides versées bénéfi- levant de la CAF sont monoparen- cadre d’un parcours d’insertion tales, mais seules 28 % perçoivent impliquant différents partenaires, cient à près de 140 000 le RSA à ce titre. sous la responsabilité du Conseil personnes.Par ailleurs, le En 2012, en moyenne, chaque général ; c’est le RSA « socle », qui nombre de bénéficiaires allocataire a perçu une aide men- concerne 16 893 bénéficiaires, du Revenu de Solidarité suelle de 655 €. pour un montant moyen de 463 €. Active (RSA) progresse de Pour 47 % des bénéficiaires, ces - un complément de revenu aux aides constituent l’unique source travailleurs modestes, avec le RSA 9 % sur un an. de revenus. Au-delà, 57 % sont « activité », qui est servi à 1 657 dits « dépendants » : les aides de foyers (+ 30 % sur l’année), pour la CAF représentent la moitié au un montant moyen de 202 €. moins de leur ressource. Par ailleurs, 699 allocataires per- Les prestations versées aux alloca- çoivent un mix des deux volets ci- taires couvrent trois grands domai- dessus : le RSA « socle et activité ». nes de la vie quotidienne. Parmi les bénéficiaires de RSA au Dans le domaine de la famille, 31 décembre 2012, 37 % perçoi- 7 allocataires sur 10 perçoivent vent cette prestation depuis moins une aide pour compenser les char- de deux ans. ges liées à l’éducation ou à la garde 13 % sont dans ce type ce dispo- des enfants. Dans le domaine du sitif depuis plus de 10 ans, et bé- logement, 3 allocataires sur 10 bé- néficiaient auparavant du Revenu néficient d’aides pour diminuer la minimum d’insertion (RMI) ou de part du loyer dans le budget. Enfin, l’Allocation parent isolé (Api). les prestations liées à la solidarité (pour garantir un revenu minimal aux plus démunis) concernent la moitié des allocataires.

Des bénéficiaires du RSA plus nombreux 19 249 personnes perçoivent le Corinne RAMON revenu de solidarité active (RSA) Caisse d’Allocations Familiales versé par la CAF pour le compte de la Guyane

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Solidarité

Nombre de bénéficiaires et montants versés selon les prestations

En nombre et euro

- : données non diffusable pour cause de secret statistique Source : caisse d’allocations familiales de la Guyane - Fichier allocataires 2012-

Note méthodologique :

- Pour ouvrir droit aux prestations de la CAF il faut résider de manière permanente et légale sur le territoire français et pour le RSA, depuis au moins 5 ans. - Dans les DOM, la CAF ne sert l’ensemble des prestations légales qu’aux personnes relevant du régime général ou agricole, quelle que soit leur situation familiale. - Les fonctionnaires de l’état (actifs ou retraités) ainsi que les agents titulaires des collectivités locales et territoriales en activité n’entrent dans son champ de compétence que pour ce qui concerne l’aide au logement familiale, la prime de déménagement et la Paje (Prestation d’ac- cueil du jeune enfant). - Les agents de la fonction publique hospitalière en activité ainsi que les familles relevant des régimes spéciaux relèvent de la CAF uniquement pour la Paje.

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Démographie La Guyane poursuit sa transition démographique

Au 1er janvier 2012, et 0,5 en 2012. Contrairement à la L’âge moyen des mères à l’accou- 239 500 personnes vi- Martinique et à la Guadeloupe qui chement est de 28,2 ans, soit deux connaissent un vieillissement de ans de moins qu’en France métro- vent en Guyane. La crois- leur population, la Guyane reste un politaine. sance démographique département très jeune. demeure importante et largement supérieure au Maintien de la forte fé- Une mortalité en baisse niveau national. La na- condité mais une mortalité infan- talité reste soutenue et la mortalité continue de Le nombre de naissances domici- tile toujours élevée liées en 2012 est estimé à 6 422, diminuer. Le nombre de Le taux de mortalité continue de soit 163 bébés de plus que l’année mariages célébrés est en baisser, signe que la Guyane pour- précédente. La hausse du nombre suit sa transition démographique. hausse contrairement au de naissances qui s’opère depuis nombre de pacs conclus. plus de dix ans résulte d’une forte Avec 3 décès pour 1 000 habitants, fécondité, notamment aux jeunes la Guyane est la région française âges et de la hausse du nombre ayant le plus faible taux de morta- de femmes en âge de procréer (el- lité. Le nombre de décès domici- Au 1er janvier 2012, la population les étaient 44 000 en 1999, elles liés en 2012 est estimé à 812, soit de la Guyane est estimée à 239 450 sont 64 000 en 2012). L’indicateur 98 de plus qu’en 2011. habitants, soit 5 320 personnes de conjoncturel de fécondité (ICF) se Le taux de mortalité reste encore plus qu’au 1er janvier 2011. Depuis maintient à 3,4 enfants par femme très élevé avec 10,1 décès d’enfants 1999, le taux de croissance annuel ce qui fait de la Guyane la région de moins de un an pour 1 000 nais- moyen est de 3,5 %. La croissance française la plus dynamique sur le sances vivantes. Le niveau national démographique de la Guyane de- plan de la fécondité. Depuis le pic est presque trois fois inférieur (3,4 meure près de six fois plus élevée atteint en 2005 avec 4,4 enfants par décès d’enfants de moins de un an que le niveau national (+ 0,6 %). Le femme, l’ICF baisse. pour 1 000 naissances vivantes). solde naturel est le premier moteur de cette croissance ; il contribue Le taux de mortalité continue de baisser pour les trois quarts à l’augmenta- Les indicateurs démographiques tion de la population ; le quart res- En nombre et % tant est dû au solde migratoire.

Une population toujours jeune En vingt ans, la structure de la po- pulation n’a pas évolué. Au 1er jan- vier 2012, 44 % des habitants ont moins de 20 ans, 52 % ont entre 20 et 64 ans et seulement 4 % de la population a plus de 65 ans. L’âge médian est de 23 ans, contre 39,4 ans en France métropolitaine. L’in- dice de vieillissement est très faible (0,1) et stable depuis 1992. Il a dou- blé en Martinique et Guadeloupe pour atteindre respectivement 0,6 Source : Insee, estimations de population, statistiques d’état civil

 N° 76 - Guyane - Juin 2013 Démographie

L’espérance de vie pro- 82,8 ans. Pour les hommes com- achevé sa transition démographi- me pour les femmes, l’espérance que contrairement à la Guadeloupe gresse chez les hommes et de vie en Guyane est environ deux et à la Martinique. Elle en est com- stagne chez les femmes ans inférieure au niveau national. me ses pays voisins, le Surinam et le Brésil, à sa phase de transition. L’espérance de vie des hommes a Une transition démogra- augmenté de + 0,8 ans par rapport à l’année précédente. Un garçon phique inachevée 634 mariages célébrés né en 2010 à une espérance de vie Les taux de mortalité en Guyane dans les 22 communes à la naissance de 76,2 ans. L’espé- continuent de diminuer et le niveau rance de vie des femmes est quant de natalité commence à baisser de Guyane contre 109 à elle restée stable, une fille née tout en restant à un niveau élevé, pacs conclus en 2010 a une espérance de vie de signe que la Guyane n’a pas encore En 2011, 634 mariages ont été cé- lébrés en Guyane soit 143 de plus La Guyane poursuit sa transition démographique qu’en 2010. Cette progression de Pyramide des âges de la Guyane et de le France métropolitaine 9 % est à contre courant de la Mar- au 1er janvier 2012 tinique et de Guadeloupe qui ont vu En % leur nombre de mariages diminuer. En revanche le pacs séduit moins ; en- viron deux fois moins de pacs ont été conclus en 2011 par rapport à 2010 : 109 contre 240. Le nombre de disso- lution de pacs baisse également pas- sant de 74 en 2010 à 49 en 2011. Le nombre de divorces prononcés a quant à lui augmenté, et atteint 221 en 2011, soit 27 de plus qu’en 2010. Le nombre de dissolution de PACS a par contre nettement reculé (49 dis- solutions en 2011, 74 en 2010).

Source: Insee, estimations de population Barbara GRAGNIC

Définitions

Espérance de vie à la naissance : durée de vie moyenne d’une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l’année considérée. Indicateur conjoncturel de fécondité : somme des taux de fécondité par âge observés à une année don- née. Cet indicateur donne le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie si les taux de fécon- dité observés l’année considérée à chaque âge restaient inchangés. Indice de vieillissement : rapport de la population des 60 ans et plus à celle des moins de 20 ans. Un indice autour de 100 indique que les 60 ans ou plus et les moins de 20 ans sont présents dans à peu près les mêmes proportions sur le territoire.Plus l’indice est faible, plus le rapport est favorable aux jeunes, plus il est élevé, plus il est favorable aux personnes âgées. Solde naturel ou excédent naturel : différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès au cours d’une période. Solde migratoire : différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de l’année. Taux de natalité : rapport du nombre de naissances vivantes sur une période à la population totale moyenne sur la même période Taux de mortalité : rapport entre le nombre de décès sur une période à la population totale moyenne sur la même période. Taux de mortalité infantile : rapport du nombre d’enfants décédés à moins d’un an à l’ensemble des en- fants nés vivants.

0 N° 76 - Guyane - Juin 2013 RÉDACTION

Directeur de la publication : Georges-Marie GRENIER

COMITÉ DE RÉDACTION

Rédactrice en chef : Béatrice CÉLESTE

Chef de projet : Benoît HURPEAU

Membres : Ali BENHADDOUCHE, Fabien BREUILH, Émilie CHARLES-EUPHROSINE, Cynthia DUCHEL, Marcelle JEANNE-ROSE, Jean-Éric PLACE, Nicolas PRUD’HOMME, Sylvia URGEN, N’Ouara YAHOU-DAUVIER

MAQUETTE INSEE

Nadia LUCE Typhenn RÉCULARD Patrick LAPIERRE DE MÉLINVILLE N°76 - Juin 2013 Bilan économique 2012 en Guyane La Guyane plie mais ne rompt pas En 2012, l'économie guyanaise montre les premiers signes d'un ralentissement. Plusieurs facteurs concourent à ce cons- tat : la baisse des investissements des entreprises, le ralentis- sement de la consommation des ménages, un chômage stable, une demande d'emploi en augmentation. Cependant l'économie guyanaise continue d'afficher des signes positifs de croissance pour son développement futur : progression de l'emploi et des créations d'entreprises, activité spatiale inten- sifiée, secteur de la construction dynamique et poursuite des échanges extérieurs.

La revue économique des Antilles-Guyane

ISSN: 0987-4216

9 782110 631626