Coulours, Yonne. Essai De Monographie Communale
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COULOURS De cet ouvrage, déposé à la Bibliothèque Nationale en 1942, il a été tiré Vingt-cinq exemplaires sur Vergé de Hollande Van Gelder7 numérotés 4e 1 à 25, Cent vingt-cinq exemplaires sur Vélin des Papeteries Navarre, numérotés de 26 à 150. 119 HENRI BRISBOIS COULOURS (YONNE) Essai de Monographie communale - Ouvrage couronné par la Société Académique de l'Aube (Prix Doé 1 940) « C'est un pays de vieille civilisation, où la charrue retourne des outils de silex taillé, où l' avenir parait assuré, parce que le passé autorise cette confiance ». (P. Fromont, Le Pays d'Othe, p. 214) Préface de M. Louis M OR IN TROYES J,-L. PATON, Imprimeur 1942 A mes chers Cousins, H enri, Jeanne, Raymond et Marguerite. H. B. PRÉFACE Ce m'est une tâche agréable et facile de présenter à ses lecteurs, qui l'espèrent depuis longtemps et l'attendent avec impatience, ce livre à l'élaboration duquel j'ai assisté et dont je puis dire qu'il contient, ras- semblé dans un ordre parfait, de qu'il était possible de trouver sur le passé et le présent de la localité qu'il intéresse, en utilisant toutes les sources mises par les différents dépôts publics à la disposition des travailleurs et les communications locales les plus diverses affluant à la table de travail de l'historien du pays. Historien : le mot n'est pas trop gros. M. Brisbois a su rattacher dans ce volume, par des allusions suffisamment étendues, l'histoire de Coulours à celle de la France ; il a montré les répercussions au village des événe- ments qui agitaient le royaume : il servira utilement les chercheurs à venir. Les Coulouriers, eux, y trouveront des raisons de plus d'aimer leur pays natal, de s'y plaire et, espérons-le, de lui demeurer attachés par d'autres liens que ceux de la terre : dans ces pages bourrées de noms et de faits tout personnels, pleines d'images familières, ils reconnaîtront leurs ancêtres, ils les verront vivre de la vie qui était la leur aux différents stades de la longue période étudiée ; ils verront qu'eux aussi n'ont pas été épargnés par les calamités de toutes sortes ; que la guerre, la famine, les sinistres les ont atteints plus rudement encore que nous-mêmes, parce que l'Etat n'était pas alors assez homogène pour que le jeu de la solidarité sociale, le secours de l'entr'aide, les possibilités de répartition des denrées fussent organisés comme ils le sont de nos jours. D'autre part, ils y apprendront à ne pas médire du passé ; il était ce qu'il pouvait être en un temps où la société humaine cherchait son perfectionnement — en se trompant parfois — mais tout de même, petit à petit, acquérait plus de stabilité, de confort et de sécurité. Et, dans la vie quotidienne, leur esprit sera amusé, intéressé; attendri par les souvenirs qui leur sont révélés sur les maisons, les voies, les sites du pays, qu'ils parcourront désormais comme on feuillette un album de portraits de famille : avec amour et reconnaissance, dont une bonne part. rejaillira légitimement sur leur excellent annaliste. Louis MORIN: AVANT-PROPOS Ce modeste ouvrage n'a d'autres prétentions que celle de faire connaître à mes amis, les habitants de Coulours, la vie de leur village depuis ses origines et les faits historiques que leurs aïeux ont vécus. Deux chroniqueurs locaux s'étaient déjà penchés sur le passé de cette commune. M. Vulfran Bourgeois, curé de la paroisse de 1878 à 1917, après avoir fouillé à fond les archives communales et compulsé un grand nombre de pièces originales conservées aux Archives nationales et départementales, avait réuni une documentation qu'il se proposait de condenser en un volume relatant, mieux que celui-ci ne saurait le faire, l'histoire de la localité dans laquelle s'écoula la plus grande partie de son existence. Pour des raisons que nous voulons ignorer, l'abbé Bourgeois ne put réaliser son projet ; seule, une minime partie du résultat de ses recherches fut publiée dans les seize bulletins paroissiaux qu'il fit paraître de 1892 à 1904, tout le reste disparut après son décès. M. Louis Marnot, instituteur à Coulours de 1875 à 1895, exerça ensuite à Villiers-Bonneux (Yonne). C'est là qu'il rédigea une petite monographie basée sur les registres conservés dans les archives communales. Ce manuscrit de 184 pages, agrémenté de vues photographiques de Coulours et des environs, appartient aujourd'hui à M. Nazaire Lajon, de Villeneuve-l'Archevêque, qui, avec une extrême obligeance, a bien voulu nous le communiquer. Nous devons rendre un cordial hommage à l'amabilité de MM. André Josserand, maire de Coulours, et Henri Millet, adjoint, lesquels, avec la plus parfaite bonne grâce, ont mis à notre disposition tout ce qui pouvait faciliter notre tâche. Nos remerciements vont également à la famille Tournelle et plus particulièrement à M. Raymond Tournelle, natif de Coulours, résidant actuellement à Saint-Ouen (Seine), qui nous a apporté sa collaboration bénévole lors de nos recherches aux Archives et à la Bibliothèque nationales. Que toutes les personnes qui nous ont aidé de leurs conseils ou de leurs critiques, ainsi que celles qui nous ont fourni d'utiles renseignements ou des photographies reçoivent ici le témoignage de notre gratitude. Nous terminerons nos remerciements par M. Louis Morin, archiviste honoraire de la Ville de Troyes, qui, après avoir été pour nous un conseiller aussi sympathique que savant, a bien voulu présenter ce livre aux lecteurs. Qu'il en soit chaleureu- sement remercié. Enfin, pouvons-nous risquer le souhait que les habitants de Coulours prennent autant d'intérêt à la lecture de cet essai que nous avons eu de plaisir à l'écrire ? H. B. Coulours et Sainte-Savine (Aube). 1941 COULOURS CHAPITRE 1 TOPOGRAPHIE En consultant la carte physique de la France, on remarque vers le sud du bassin parisien, entre la Seine et l'Yonne, une région nettement distincte des contrées environnantes. C'iest le plateau d'Othe, vaste quadrilatère couvrant une superficie de 1.727 kil.2 58 et couronné au sud par les restes de l'antique Otha Sylva, forêt qui a donné son nom au pays qu'elle recouvrait entièrement. autrefois. Ce plateau est entaillé par de nombreux vallons, naissant sur les hauteurs boisées et venant rejoindre la riante vallée de la Vanne qui, au nord, sépare le plateau d'Othe de la Champagne crayeuse. Le voyageur allant de Troyes à Sens par la route nationale n° 60 qui longe cette vallée, n'aperçoit, au sud, qu'une suite de collines abruptes bordant le plateau et semblant vouloir en interdire l'accès. Mais si, arrivé à Vulaines, au lieu d'entrer directement dans le département de l'Yonne, on prend à gauche, la route de Nogent- sur-Seine à Saint-Florentin, on pénètre alors au cœur de ce pays d'un caractère particulier, dont les sites pittoresques mériteraient d'être .mieux connus. Traversant d'abord le vieux bourg de Rigny- le-Ferron (la ville aux trois châteaux), on passe ensuite devant Gerbeaux, ancien fief des commandeurs de Coulours, et, quittant le département de l'Aube, on arrive à Cérilly, village encaissé au fond de la vallée de S'évy ; là se trouve le Bîme, une des sources impor- tantes qui, par un aqueduc de 157 kilomètres, alimentent en partie la ville de Paris. Mlais les regards seront surtout attirés par un curieux manoir, célèbre pour avoir vu naître l'éminent cardinal de Bérulle, président 'du conseil du roi 'Louis XIII. En prenant à droite, le chemin qui traverse le village et passe devant le Bîme et le château, on trouve bientôt urne petite source : c'est Fontaine- Jardin, là commence Coulours. Après une montée de 2.500 mètres, on atteint le centre du village. Le Sol Le territoire de Coulours, situé au nord-est du département de l'Yonne, a une configuration vaguement piriforme qui rappelle celle du département lui-même. La longueur du finage, en direction nord-ouest-sud-est, atteint 6.500 mètres ; du nord-est au sud-ouest, sa plus grande largeur est de 4.100 mètres. Son périmètre est de . 19.100 mètres et sa superficie de 1.739 hectares, soit environ la 100 partie du pays d'Othe et la 427 partie du département de l'Yonne. Il est borné du côté nord, par le territoire de Flacy, sur une longueur de 500 mètres, et par celui de Rigny-le-Ferron (Aube), sur 1.900 mètres ; à l'est, par les finages de Cérilly, sur 3.700 mètres, de Fournaudin, sur 2.600 mètres, et d'Arces, sur 3.700 mètres ; au sud, par la commune de Vaudeurs sur 3.500 mètres, et à l'ouest par celle des Sièges, sur 5.200 mètres. Comme toute la zone nord du plateau d'Othe, le territoire de Coulours présente un aspect très varié : au sud se trouvent des plateaux légèrement onduleux, la partie centrale présente une succession de larges coteaux séparés par de petites vallées ; celles-ci se transforment bientôt en ravins sinueux s'approfondissant de plus en plus à mesure qu'ils approchent des limites nord et est du finage. Des croupes mamelonnée:s de plus ou moins grande étendue séparent ces ravins généralement boisés. La plus importante dépression du sol, la haute vallée du rû de la Fontaine-Jardin, s'étend du sud-est au nord-est, séparant le finage en deux parties à peu près égales ; elle atteint la limite de Cérilly à l'altitude de 172 mètres, c'est le point le plus bas du territoire qui au sud se relève sensiblement pour atteindre 245 mètres d'altitude près de la Croix-Saint-Jean et 250 mètres sur la route de Cerisiers, là la limite des Sièges.