Le peuplement du Bas Segura de la protohistoire au Moyen Age (prospections 1989-1990) Sonia Guti´errez, Pierre Moret, Pierre Rouillard, Pierre Silli`eres

To cite this version: Sonia Guti´errez,Pierre Moret, Pierre Rouillard, Pierre Silli`eres.Le peuplement du Bas Segura de la protohistoire au Moyen Age (prospections 1989-1990). Lucentum, 1999, 17-18, p. 25-74.

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LE PEUPLEMENT DU BAS SEGURA DE LA PROTOHISTOIRE AU MOYEN AGE (PROSPECTIONS 1989-1990)

SONIA GUTIÉRREZ LLORET PIERRE MORET PIERRE ROUILLARD PIERRE SILLIÉRES avec la collaboration de JEAN-CLAUDE ECHALLIER

Entre 1989 et 1990, une equipe franco-espagnole entreprit une prospection pour mieux comprendre la dynamique et l'organisation du peuplement dans une región qui fut iongtemps un carrefour privilegié. L'enquéte géomorphologique conduite entre les collines, dunes cótiéres et plaine alluviale (la zone la plus bouleversée depuis la fin du Moyen-Áge) permet d'éclairer la physlonomie antique de la región. Chacun des paysages a son histolre patiemment complétée depuis un siécle. De l'áge du Bronze á l'époque ¡slamique, les grandes tendances sont la concentration du peuplement sur les marges de la vallée du Segura, et le vide de la partie des massifs qui n'est pas orientée vers la vallée; les sites sont plutót occupés de maniere discontinué.

Entre 1989 y 1990 un equipo hispano-franees emprendió una prospección al objeto de estudiar la dinámica y la organización del poblamiento en una región que fue durante mucho tiempo una encrucijada privilegiada. La investigación geomorfológica desarrollada en colinas, dunas costeras y llanuras aluviales (la zona más transformada desde la Edad Media) permite reconstruir la fisonomía antigua de la región. Desde la Edad del Bronce a la época islámica se observa una tendencia a la concentración del poblamiento en las márgenes del valle del río Segura, pareja al despoblamiento de los macizos montañosos que no están orientados hacia la llanura aluvial, al tiempo que los yaclmentos se ocupan de forma discontinua.

Concentres sur moins de 20 km2 autour basse vallée du Segura en 1975-1976, gráce á de l'embouchure du fleuve, les sites de La laquelle les problémes lies á la physionomie Rábita de Guardamar, El Molar, El Oral, La antique de l'embouchure du fleuve - existait-il Escuera, Cabezo Lucero, Cabezo Soler et Ca­ un delta ? la Sierra del Molar formait-elle une bezo Pequeño del Estany témoignent du role íle ou une presqu'íle ? - peuvent étre reexa­ de premier plan que le Bas Segura a joué á mines sur des bases scientifiques solides. deux moments de son histoire : l'áge du Fer et le haut Moyen Age. C'est pour mieux com­ prendre la dynamique et l'organisation du I. LE CADRE GÉOGRAPHIQUE ET SON peuplement dans une región qui fut Iongtemps ÉVOLUTION PENDANT LE QUATERNAIRE un carrefour privilegié entre le monde indigéne, RÉCENT drainé par l'axe fluvial du Segura et de ses affluents, et le commerce maritime mé- L'évolution du peuplement dans le Bas diterranéen, qu'un programme de prospections Segura depuis la protohistoire ne peut étre systématiques y a été réalisé en 1989 et 1990 par une equipe franco-espagnole1. L'objectif premier de cet article est la 1 Réalisées sous la direction de Pierre Rouillard et de María publication de ees prospections, restées José Sánchez, ees prospections ont beneficié du soutien de inédites2. Nous la compléterons par un bilan la Casa de Velázquez, du Ministére des Affaires Etrangéres, des connaissances archéologiques actuelles de la Conselleria de Cultura de la Communauté Valencienne, du Musée de , du Musée d' et de concernant la región, et par la présentation des l'Université d'Alicante. principaux résultats d'une étude géomor­ 2 A l'exception d'un bref resume dans MORET ef al., 1995: phologique menee par J.-C. Echallier dans la 109-113.

25 comprise qu'en rapport avec les modifications drainée car le Segura ne débouche que de l'environnement naturel. L'étude de ees difficilement dans la mer du fait de la sub- modifications, aujourd'hui reconnue comme un sidence de toute la vallée et surtout parce que préalable obligé á toute recherche d'archéologie des prélévements pour l'irrigation sont effec- extensive, est tout particuliérement nécessaire tués, depuis l'époque árabe, au long de son dans une zone de basse vallée oü les facteurs cours á partir de Murcie, voire en amont; son concourant á une modification rapide et souvent asséchement définitif est récent. La surface en radicale du paysage sont plus nombreux est quasiment plañe, entre 4 et 10 m d'altitude. qu'ailleurs. Elle est traversée par de tres nombreux canaux Une importante serie de forages réalisés d'asséchement et d'irrigation, et est entiérement en 1975 et 1976 dans le Bas Segura, afin cultivée (cultures maraíchéres et agrumes d'étudier les formations quaternaires de la principalement). región (ECHALLIER et al., 1978 ; ECHALLIER et LACHAUD, 1980), permet de retracer les -Les dunes. Le cordón dunaire actuel, large d'un étapes qui ont conduit á la formation du kilométre environ, se développe de fagon paysage actuel. Nous exposerons sous forme continué au nord et au sud de l'embouchure. II résumée les résultats de ees recherches, aprés est formé de quatre ou cinq alignements une breve présentation des principales com­ paralléles au littoral et hauts de 20 á 30 m. La posantes géographiques de la zone étudiée3. plupart de ees dunes ont été fixées par des Trois paysages, articules autour du fleuve plantations de pins á partir de la fin du XlXe et de son embouchure, composent aujourd'hui siécle. Dans son état actuel, le cordón dunaire, la región du Bas Segura (fig. 1 et 2). entre Santa Pola et Guardamar, est de formation récente (ALDEGUER, 1989, ES- -Des colimes calcaires limitent au nord et au TÉVEZ et PINA, 1989). Les fouilles de la Rábita sud la plaine inondable du Segura. Au nord, de Guardamar ont montré que des éta- deux reliefs de taille inégale encadrent la vaste blissements antiques et médiévaux, enfouis étendue des terres basses de la rive gauche aujourd'hui sous ce sable mobile, avaient été du fleuve. Prés de l'embouchure, la Sierra del bátis sur un terrain plus ferme et moins Molar, formée de terrains pliocénes, érigée au accidenté, constitué par les bañes de cal- cours du Pleistocéne, forme un vaste plateau carénite de plage et de cordón dunaire culminant á 84 m, aux bordures en pentes tyrrhéniens. douces entamées par quelques vallons. Vers l'intérieur des terres, ¡solees au milieu de la A la limite plio-quaternaire, toute la región plaine, les petites collines de Los Cabezos de semble émergée et se constituent alors d'énor- émergent comme un chapelet d'ílots. mes encroütements calcaires polyphasés dont Au sud, la vega du Segura est dominée par une l'origine est continentale : c'est la formation de serle continué de reliefs mio-pliocénes, Sucina, d'áge pleistocéne ancien (MONTENAT, disséqués en collines qui ont nom, d'ouest en 1973). C'est sans doute á cette période que est : Sierra de Benejúzar (217 m), Lomas de l'érosion, jointe á la forte subsidence de la La Juliana (110 m), Sierra de La Atalaya (127 vallée du paleo-Segura, isole le relief (un pli m), Lomas del Estany et del Pallaret (87,5 m récent) qui constituera la Sierra d'EI Molar, en au Cabezo Soler) et Sierra del Moncayo (105 un point de fixation qui ne participe pas á la m). Cet ensemble se termine en bord de mer subsidence de la basse vallée. par les reliefs plio-quaternaires de Guardamar Au cours du Quaternaire ancien (á l'équi- del Segura (Cerro del Castillo, 64 m). Au nord valent du Calabrien), la ligne de rivage est comme au sud, le couvert vegetal naturel est proche de la situation actuelle (ECHALLIER et une maigre garrigue, substituée dans certains LAURRIAT-RAGE, 1978). Une nouvelle ré- secteurs par des plantations recentes de pins gression suit cet épisode, avec formation de d'Alep. Ce sont des terrains impropres aux nouvelles croütes calcaires. Puis la trans- cultures non mécanisées ; seules les parties gression paléotyrrhénienne (il y a au moins 250 basses des pentes ont été récemment taillées 000 ans) vient de nouveau noyer le pied orien- en terrasses et plantees d'agrumes.

3 - La vega, plaine alluviale du Segura, large de La contribution de Jean-Claude Echallier est complétée, dans les pages qui suivent, par des observations de Christian 3 km environ, est formée de limons et d'allu- Montenat et de Pascal Barrier que nous remercions d'avoir vions recentes ; elle a été longtemps mal bien voulu nous aider á comprendre le terrain du Bas Segura.

26 La Picola

Zone étudié

El Oral • * La Escuera 1

\» La ••fe Se^—^_ Lucero

/ I Los Saladares .'...,.« Émgt i % 5 km

Figure 1: Carte de localisation de la zone étudiée.

Figure 2: Le milieu naturel. Extensión approximative des zones humides au haut Moyen Age d'aprés Gutiérrez 1995 a. En pointillé : lit du fieuve en 1720.

27 . Cóne du Vinalopó ^ / 1 \ \ \ / / 1 \ N Sierra de Santa Pola 76.78 | i \ 75.68 75.72 \ - • 75.67 i s 75.71 • _~_ _ .'_ Laguna _ . • X -_-_-de Santa Pola _" 75.56 75.58 " Albufera Dsanta Pola • • d' 76.70-A 76.79 76.49 • / 7677 v.? „_ • Laguna del Hondo - 0 .____.,_ — — — -*f /6.46 \s • 76.76 • 75.57 • 76.50 1 - _•_ _ _ _ 5 1 7672 76.80 _ - -f 1 _» . ° * 75.17 . "_ 76.61 76.48 . •~1 / 76.4 7

/ 76.43 f 76.60 HPInetn/ 7671 76.72 Sierra del Molar [~J / * D Dolores 76.74 76.70 • 76.63 76.63 • 76.58 / . 76.56 0 76.54 • / D * 76 51 ^-\ Almoradi • • C\J 1 76.52 . A / 76.55 76 5 Lagune 76.68 • • ) / Relief *!°/^-^__^^ - 1 1 s~t ^ D / • Sondage 0 5 km / 1 i / 1 Figure 3: Carte de localisation des sondages géologiques réalisés en 1975-1976 dans le Bas Segura. tal de la Sierra del Molar, et seulement luí 7), les forages ont, en effet, montré une (MONTENAT, 1973 ; ESTÉVEZ et PINA, 1989); altemance de nlveaux saumátres, á faune de ¡I n'y a aucun argument pour diré qu'elle se soit mollusques marins (Cardium eduleen majorlté) avancée á l'intérieur, car aucune plage pa- et de niveaux de marécages non sales, rlches léotyrrhénienne n'a été repérée sur les bordures en restes végétaux et á faune de gastéropodes nord, sud et ouest de la Sierra. Une nouvelle d'eau douce ou tres légérement saumátre (en régression donne encoré des dépóts con- particulier Planorbissp., Melanopsis sp. et Unió tinentaux sans formatlon d'une Importante sp.). Les datatlons C14 que nous avons fait croüte calcalre. Puls elle est sulvie par la effectuer á partir d'un de ces forages4 ont dernlére grande transgression tyrrhénlenne permis de situer dans le temps quelques-uns (env. 100 000 ans). Cette transgression donne des épisodes les plus ¡mportants : sur tout le littoral des nlveaux de plage á Strombus bubonius qui ont été bien dates á La - Vers 2800 av. J.-C, on trouve une lagune Marina, immédiatement au nord de la Sierra salee á faune de Cardium edule qui s'étend d'EI Molar (BERNAT, ECHALLIER et BOUS- jusqu'á l'ouest de la lagune d'EI Hondo. QUET, 1982) ; la ligne de plage et de dune est tout á fait comparable á celle que Ton observe - Vers 2000 av. J.-C, la lagune salee est aujourd'hui. remplacée par un marécage á vase nolre et Uépisode glaciaire du Würm provoque débris végétaux. une nouvelle régression avec formation de dépóts terrrlgénes. Aprés cet épisode, nous ne - Au debut de notre ere, aprés un nouvel possédons que des données provenant des épisode á mames sableuses présentant des forages réalisés dans ce secteur et dans les caracteres détritiques continentaux, on obser­ lagunes de Santa Pola et d'EI Hondo. Ces ve le retour á un marécage á faune de forages attestent l'existence de pénétrations gastéropodes d'eau douce5. marines assez loin dans la basse vallée postérieurement au Würm, pénétrations al- 4 Forage n° 75-58, situé au nord-ouest de la lagune d'EI ternant avec des épisodes régressifs. Hondo. Effectués dans toute la basse vallée du 5 Gif sur Yvette - 7.11.1977, échantillons Echallier 75-58-4, Segura et dans la lagune d'EI Hondo (fig. 3 á 75-58-37 et 75-58-38, réf. GIF-3809, GIF-3810 et GIF-3811.

28 Ces altemances douces et saumátres, qui gression máximum, une éventuelle presqu'íle, dans certains forages sont beaucoup plus reliée au cone de déjection du Vinalopó par un complexes, correspondent vraisemblablement seuil constitué de mames gypseuses et de á des variations du niveau marin et aux dépóts terrigénes continentaux (seuil qui separe positions respectives de ce niveau et de celui aujourd'hui la Albufera d'Elche, á Test, et la de la vallée. La lagune salee denote de toute lagune d'EI Hondo, a l'ouest). Ces divers évidence une pénétration d'eau de mer dans la resultáis ne nous permettent pas de penser que basse vallée par remontée relative du niveau la Vega Baja et l'embouchure du río Segura ont marin, méme si certains effets de salure en formé, tout du moins aux périodes historlque profondeur pouvaient étre düs á d'autres cau­ et protohistorique, un large estuaire. II n'y avait ses (ECHALLIER et LACHAUD, 1980), alors la qu'une succession de zones marécageuses, que les marécages d'eau douce indiquent sans fermée du cóté de la mer par le cordón ambiguíté une balsse du niveau relatif de la tyrrhénien á travers lequel, comme aujourd'hui, mer, un colmatage terrigéne (cllmatique avec le fleuve devait difficilement se frayer un des coulées boueuses consécutives aux passage. Le paysage du Bas Segura á l'áge du précipitations violentes dans une reglón semi- Fer ne devait done pas étre fondamentalement aride et anthroplque) et une dessalure pro- différent de celui que S. GUTIÉRREZ LLORET voquée par le río Segura et le río Vinalopó a mis en évidence pour le haut Moyen Age arrosant la basse vallée. La subsidence impor­ (1995 a) : une vaste zone amphibie, soumise tante et plus ou moins continué de la vallée ne aux brusques crues du fleuve, composée de permet malheureusement pas d'interpréter ces landes á végétation halophile, de marais et de données dlrectement en termes d'altitude de lagunes saumátres (fig. 2). En fonctlon des la mer aux différentes périodes, mais nous épisodes mineurs de régression et de trans­ pouvons cependant en inférer que posté- gression marine qui jalonnent l'holocéne, la rleurement á 2800 av. J.-C. le niveau de la mer proportion de ces diverses composantes dut n'était plus assez haut pour atteindre la lagune varier á plusleurs reprises, mais dans un cadre d'EI Hondo, ni méme la basse vallée du río Se­ globalement homogéne de l'áge du Fer á gura. Le niveau á Cardium le plus elevé, trouvé l'Antiquité tardlve. au nord-ouest de la lagune d'EI Hondo (forage Ces concluslons contredisent plusieurs 75-58, fig. 7), se situé á une soixantaine de restitutions paléo-envlronnementales recentes. centimétres au-dessus du 0 actuel, ce qui Bien que ne reposant sur aucune donnée correspond á la derniére transgression percep­ géologique et géomorphologique precise, l'idée tible un peu plus au nord, dans les lagunes de s'est en effet répandue que la Sierra del Molar la Albufera d'Elche et de Santa Pola (voir avait pu constituer, á l'áge du Fer, une íle au ECHALLIER dans BADIE et al., 1999, p. 70- beau milieu du delta du Segura. Tel est le 71). II s'agit done vraisemblablement du méme paysage qui a été suggéré par S. NORDSTROM épisode transgressif, que, dans cette hy- (1967), puis graphiquement restitué par B.B. pothése, nous pouvons dater de 2800 av. J.-C. SHEFTON (1995, p. 134, fig. 2) - sans doute pour son extensión máximum. d'aprés J.C.FERNÁNDEZ GUTIÉRREZ (1986, Le forage 76-54 (fig. 4) montre que cette p. 30, fig. 16) - et par M. RUIZ-GÁLVEZ (1998, derniére transgression est elle-méme un p. 253, fig. 79). Dans une telle hypothése, les phénoméne polyphasé, avec des épisodes établissements ibériques implantes sur les régressifs internes. Le fait que, dans tout versants sud et sud-est de la Sierra del Molar, l'ensemble El Hondo / Bas Segura, le niveau á en particulier ceux de La Escuera et d'EI Oral, Cardium se trouve généralement á une altitude apparaissent comme des débarcadéres, di- inférieure au 0 actuel est á mettre en relation rectement accessibles au trafic maritime. Les avec la subsidence de toute cette zone et résultats que nous venons d'exposer excluent montre que ce phénoméne s'est poursuivi au cette hypothése de la fagon la plus nette. Selon moins jusqu'á une époque tres récente. les époques, les sites de La Escuera et d'EI Oral Les données provenant des forages ont eu á leur pied des marécages d'eau douce réalisés dans cette zone montrent done sans ou des lagunes saumátres plus ou moins ambiguíté que, depuls 2800 av. J.-C. au moins, étendues; mais dans tous les cas il est exclu la Sierra d'EI Molar n'a pas pu constituer une qu'un bateau de haute mer, quel que füt son íle mais, tout au plus, á cette période de trans­ tonnage, ait pu y aborden

29 LEQENDE WM Terre Vegetóle líÉ'li Sable Sable et Graviers 5„ l?A*g4l Graviers tBSSgj Mames

BJg5| Mames 8 Cardium $p. 76.67 Marnesá gypse

Mames Sableuses a Hélicide

NIV.DEIA MEB

RIO SEGURA NÓRD Figures 4-5: Colonnes stratigraphiques des sondages géologiques réalisés en 1975-1976 dans le Bas Segura.

30 LEGENDE

HIHIlill Terre Vegetóle

I J Sable

\¿i*M Sable et Graviers

)JV*£*?-J Graviers

Iwgiga Marnes Sableuses 76.71 F>l---~-j Marnes

GKIJH Marnes a Cardium Sp.

Marnes á gypse

Marnes Sableuses á Hélicidés

l¿¿áÍí2J Végétaux Carbonisés

Socle Rocheux

Remblais Moderne

NIV. DE LA MER

S6UIL SEGURA El HONDO

LEGENDE

mmUll Terre Végolale

I .] Sable

L"*V'.<3 Sable e IG.a.iers \%'í'-:'\ Grovies

pWÍ] Marnei Sableuses CiO »«« ÜHJ X«nji á Cardium Sp. 1H U.« á gyp

LAOUNE D'EL HONDO

Figures 6-7: Colonnes stratigraphiques des sondages géologiques réalisés en 1975-1976 dans le Bas Segura.

31 II. LES DONNEES ARCHEOLOGIQUES qui donnent un relief insoupgonné á la phase islamique du peuplement du Bas Segura, puis révélent l'existence d'un vaste établissement A. Un síécle de recherches archéologiques orientalisant sous-jacent oü des fouilles sont dans le Bas Segura engagées depuis 1996 (AZUAR, 1991, AZUAR era/., 1989, AZUAR etal., 1998). A la fin du XlXe siécle, l'inventaire ar- II faut aussi signaler les opérations de chéologique du Bas Segura se résumait á sauvetage et de mise en valeur menees quelques trouvailles ¡solees, au hasard des localement par deux equipes dynamiques, celle mises en culture et des travaux de construction6. du Musée d', active dans la región de La región de l'embouchure du Segura fait alors Rojales (DIZ ARDID era/., 1986), et celle de figure de parent pauvre á cóté d'Elche et de ses l'École-Atelier de , qui environs immédiats, oü se concentre l'activité intervient notamment au Castillo de Guardamar des amateurs d'antiquité et des archéologues (GARCÍA MENÁRGUEZ, 1992-1993), a l'em- (RAMOS FERNÁNDEZ, 1983). Pierre Paris, le barcadére romain de La Mata (GARCÍA ME­ premier, attire l'attention du monde savant sur NÁRGUEZ, 1991) et au Cabezo Pequeño del la región, en réalisant des sondages en 1897 Estany (GARCÍA MENÁRGUEZ 1994). au Cabezo de las Tinajas et, avec Valeriano Nos prospections ne constituent done Aracil, au Cabezo Lucero (PARÍS 1904, p. 22). qu'une modeste contribution á l'étude du Mais il faudra attendre 1928 pour qu'ait lieu la patrimoine archéologique du Bas Segura, et premiére fouille méthodique d'un site ¡benque n'ont pour ambítion que de compléter les du Bas Segura, gráce aux travaux de Senent résultats obtenus gráce aux fouilles, aux Ibáñez et de Lafuente Vidal dans la nécropole prospections thématiques et aux études de d'EI Molar (SENENT IBÁÑEZ, 1930). Trente ans matériel qui les ont précédées ou suivies. Aussi séparent encoré cette fouille des premiers nous a-t-il paru souhaitable de présenter, avant sondages réalisés en 1960 dans le village d'en venir aux résultats de nos recherches, un ibérique de La Escuera (NORDSTROM, 1967). tableau sommaire des connaissances actuelles. Les recherches prennent enfin de l'am- pleur dans les années soixante-dix et quatre- 1. Les sites fouilles vingt, á la suite de la synthése sur la Contestanie proposée par E.A. LLOBREGAT (1972). Pour Treize sites ont fait l'objet de fouilles ou l'áge du fer, le renouveau coincide avec la de sondages archéologiques dans l'aire géo- découverte retentissante d'un peuplement graphique couverte par nos prospections (fig. préibérique fortement marqué par des influences 8): six sur la commune de Guardamar del Se­ phéniciennes et tartessiennes á Los Saladares gura (La Rábita dans les dunes au sud du Se­ 7 de Orihuela (ARTEAGA y SERNA, 1975 et gura, El Rebollo dans les dunes au nord du Se­ 1980), en amont de notre aire d'étude (fig. 1). A gura, le cháteau de Guardamar, Cabezo Pe­ partir de 1980, la fouille programmée de la queño del Estany, le village de Cabezo Luce­ nécropole de Cabezo Lucero est le point de ro, la nécropole de Cabezo Lucero), trois sur la départ d'une nouvelle phase de recherches commune de San Fulgencio (El Molar, El Oral, (ARANEGUI, et al. 1993). Suivent presque La Escuera), trois sur la commune de Rojales immédiatement les fouilles d'EI Oral qui livreront, (Cabezo de las Tinajas, Cabezo de la Cueva pour la premiére fois dans le Sud-Est, le plan de la Tía Maravillas et Cabezo del Molino), un remarquablement régulier d'un village ibérique sur la commune de (El Mejorado). de la phase ancienne (ABAD y SALA, 1993). C'est dans ees mémes annnées que les chercheurs prennent conscience de l'importance du peuplement qui precede et qui suit les 6 Ces bribes d'informations ont été recueillies par A. IBARRA époques ibérique et romaine. Les implantations MANZONI (1879), P. PARÍS (1904), F. ALMARCHE (1918), P. IBARRA RUIZ (1926), F. FIGUERAS PACHECO (1916 perchées de l'áge du bronze tardif sont mises et1957)etA. RAMOS FOLQUES (1953). en évidence (SORIANO, 1984 et 1985), pa- 7 Los Saladares est une petite butte stratégiquement située rallélement á celles du haut Moyen Age dans le premier goulet d'étranglement de la vallée du Segura, (GUTIÉRREZ LLORET, 1988, 1992, 1995 et entre la Sierra de Orihuela au nord et le Cerro de Hurchillo 1996). Enfin, ce sont les fouilles programmées au sud. On en connaít surtout les niveaux d'occupations de La Rábita califale des dunes de Guardamar, próibériques, sur lesquels les fouilleurs ont centró leur attention, mais le site fut oceupé sans solution de continuité extraordinairement conservée dans les sables, du IXeaulVe siécle av.J.-C.

32 i5Aí¿"-r Aires prospectées en 1989 et 19 1 'Los Cabezos . • Sites ¡dentüiés en 1989 et 1990

• Sites fouillés

Sierra de Benejúzar

| R Moret 99

Figure 8: Carte de localisation des sites identifiés. En grisé : aires ayant fait l'objet de prospections systématiques.

Les informations les concernant sont assurée. Le matériel est rare en surface ; un bol résumées dans les fiches qul suivent. L'ordre saliere attique des environs de 400 av. J.-C, sulvl est géographlque : d'est en ouest sur la rlve trouvé en fouille, est conservé dans une gauche, puis d'est en ouest sur la rive droite du collection privée de Guardamar del Segura. Segura. Identification : Etablissement cótier (á vocation commerciale ?) de l'lbérique moyen. Las Dunas de El Rebollo (Guardamar del Se­ Chronologie : centrée sur la charniére Ve / IVe gura) siécle av. J.-C. Le debut et la fin de l'occupation Coordonnées UTM : x = 706,31 á 706,25 ; y = restent á préciser. 4221,65 a 4221,75 ; z = 6á 10. Bibliographie : Mentionné par ABAD y SALA Intervention archéologique : Des fouillés (1993, p. 4, note 1 : "poblado «fantasma» en limitées ont été pratiquées en deux points du las dunas de Guardamar"), ce site n'a fait l'objet gisement par des amateurs locaux. d'aucune publication. Situation : Dépression sablonneuse entre deux lignes de dunes, á 650 m au nord de l'estuaire Nécropole d'EI Molar (San Fulgencio) du Segura et á 700 m á l'ouest du rivage marin Coordonnées UTM : x = 705,6 á 705,85 ; y = (lequel devait étre beaucoup plus proche á l'áge 4221,75 a 4221,85 ; z = 5. du fer). Une partie du site est probablement Interventions archéologiques : Découverte du recouverte par la dune la plus haute, du cóté site et premieres fouillés en 1928-1929, dans de la mer. deux secteurs separes par une centaine de Extensión du gisement: Les vestiges reconnus métres (Lafuente Vidal et Senent Ibáñez). En s'étendent sur un espace de 1,8 ha. 1982, un peu plus á l'ouest, une fouille de Nature des vestiges : Plusieurs concentrations sauvetage met au jour un riche dépót funéraire de matériaux de construction (blocs et moellons (Monraval et López). Le mobilier des fouillés de calcaire), avec quelques trongons de murs de 1928-1929 a été récemment réétudié par visibles en surface, sont séparées les unes des Monraval Sapiña et par Rouillard en ce qui autres par des distances qui peuvent atteindre concerne la vaisselle attique. 100 m. L'unicité du gisement n'est done pas Situation : A 800 m au sud-sud-est du village

33 d'EI Oral8 et á 300 m á l'ouest du gisement d'EI médiane du village. Un de ees ilots, fouillé Rebollo, dans la plaine littorale au pied de la presque entiérement, comportait en son centre Sierra del Molar, moins d'un kilométre au nord une place á ciel ouvert. Les rúes sont spa- de l'embouchure du Segura, de part et d'autre cieuses (4 m de large en moyenne) et se de la route d'Alicante á . coupent á angle droit. En somme, une or- Extensión du gisement: 3 hectares environ ganisation de l'habitat remarquablement (d'aprés Senent Ibáñez). Á Test, il est possible élaborée, inhabituelle en Ibérie pour cette qu'une partie de la nécropole soit enfouie sous époque. l'avancée des dunes. Identification : Village fortifié de l'lbérique Nature des vestiges : Une trentaine de se­ ancien. pulturas á incinération et deux inhumations ont Chronologie : Fin du Vle - milieu du Ve siécle été mises au jour, la plupart bouleversées par av. J.-C. les travaux agricoles. Les mobiliers sont riches Bibliographie : ABAD y SALA, 1993 et 1994 ; en céramique attique (notamment trois coupes SALA, 1996 a. á figures noires) et en armes; á noter aussi quelques bijoux, dont des scarabées de type La Escuera (San Fulgencio) égyptien (en particulier dans une tombe á Coordonnées UTM: x = 704,1 ; y = 4222,2 ; z inhumation). Cette nécropole a également livré = 14. plusieurs fragments de sculptures zoomorphes Intervention archéologique : Déjá signalé par (SENENT, 1930, p. 6). Pedro Ibarra, le site de La Escuera est Identification : Nécropole ibérique, dépendant redécouvert en 1960 á la suite de travaux de probablement de l'habitat voisin d'EI Rebollo terrassement. Des sondages stratigraphiques (voir fiche precedente). sont alors réalisés par S. Nordstrom. En 1984 Chronologie : Du dernier tiers du Vle siécle au et 1985, L. Abad Casal dirige deux campagnes milieu du IVe siécle av. J.-C. de fouilles dans le secteur sud du village. Bibliographie : LAFUENTE VIDAL, 1929; Situation : Versant meridional de la Sierra del SENENT, 1930 ; LLOBREGAT, 1972, p. 88 sq; Molar, au bas des pentes. Le site est dépourvu PADRÓ, 1975 ; MONRAVAL y LÓPEZ, 1984; de défenses naturelles. La mise en terrasses MONRAVAL, 1992 ; ROUILLARD, 1991, du versant masque aujourd'hui la physionomie Inventaire, p. 556-560 ; SALA ,1996 b, p. 19- du gisement antique et le tracé de son enceinte. 20 ; SANTOS, 1999, p. 112. Extensión du gisement: 2 á 3 hectares. Nature des vestiges : Les sondages de El Oral (San Fulgencio) Nordstrom et d'Abad ont mis au jour deux Coordonnées UTM: x = 705,375 ; y = 4222,625; trongons de l'enceinte, au nord et au sud du z = 40. village. La muraille nord est flanquee par un Intervention archéologique : Fouille stratigra- saillant rectangulaire de 6 x 4 m. Au sud, un phique du cinquiéme environ de la surface du parement en gros appareil semble pouvoir étre village (Abad Casal, 1981-1983). rattaché á une tour qui flanquait une porte Situation : Petite éminence aux pentes douces charretiére. Cette porte ouvrait á l'intérieur du qui se détache au sud-est de la Sierra del Mo­ village sur une large rué á orniéres. Des lar. Des carriéres ont bouleversé la topographie structures d'habitat ont été reconnues en deux originelle á la limite ouest du site. points. Dans le «bancal A», des piéces mal Extensión du gisement: 1 hectare environ. délimitées sont adossées á la muraille. Dans Nature des vestiges : Le village était certai- le «bancal B» est apparu un édifice á plan nement fortifié sur tout son périmétre. Sa for­ complexe, avec des sois empierres et plusieurs me est approximativement trapézoídale, bases de colonnés, peut-étre un bátiment présentant son plus petit cóté au nord, oü deux cultuel. tours quadrangulaires flanquaient l'entrée Identification : Grand village fortifié de principale. Les maisons sont rectangulaires ou l'lbérique moyen/récent. trapezoidales. Leurs dimensions sont tres va­ Chronologie: De la fin du Ve siécle au debut du riables. La plupart comportent deux piéces en lle siécle av. J.-C. D'aprés Nordstrom, les enfilade dont la plus vaste, á l'avant, contient fortifications du secteur nord auraient été le foyer; mais on trouve aussi des maisons á élevées entre la fin du IVe et la fin du llle siécle. patio et piéces múltiples. Une partie des maisons sont alignées contre la muraille, les autres se regroupent en ilots dans la partie 8ABADet SALA indiquent 600 m seulement (1993, p. 4).

34 Bibliographie : IBARRA RUIZ, 1926, p. 45; SE- siécle et au debut du Xe siécle, le site est occupé NENT, 1930, p. 69 ; NORDSTROM, 1967; LLO- par un enclos non couvert, destiné á la priére BREGAT, 1972, p. 86-88 ; ABAD, 1986 a; ROUI- collective {musalla). LLARD, 1991, Inventaire, p. 554-556; SALA, 2) La construction du ribat est précisément 1996 a. datée de 944 par une inscription. Abandonné au debut du Xle siécle, il sera peu aprés ruiné El Mejorado (Daya Nueva) par un séisme (probablement en 1048). Coordonnées UTM: x = 697,3 ; y = 4220,65; z Bibliographie : AZUAR, 1991 ; AZUAR et al., = 7. 1989 et 1988-1990. Intervention archéologique : Fouille de sau- vetage (M. Olcina, juin 1992), suite á des La Rábita (alias La Fonteta) : phase pro- travaux de terrassement agricoles. tohistorique Situation : Petite éminence située á la limite Intervention archéologique : Sondages d'éva- de la partie inondable de la vega (mais elle- luation par R. Azuar en 1988 et 1992 ; fouilles méme á l'abri des crues du Segura), au nord programmées á partir de 1996 (R. Azuar, P. de la route de Daya Nueva á . Rouillard etal.; A. González Prats et A. García Extensión du gisement : Impossible á de­ Menárguez). terminen Extensión des vestiges : 15 400 m2. Nature des vestiges: Des blocs architecturaux, Nature des vestiges : L'établissement céno- certains d'entre eux decores avec profusión, ont bitique medieval recouvre en partie un gisement été trouvés en remploi dans deux murs se protohistorique plus vaste. II s'agit d'un site joignant á angle droit, juste en dessous du d'habitat dont la muraille a été repérée dans niveau phréatique qui se trouve en cet endroit deux sondages au sud-ouest et á Test de a la cote 5, 41. l'enceinte ; cette derniére se développe sur un Identification : Monument funéraire ibérique périmétre d'environ 500 m. Depuis 1996, des (pilier-stéle). fouilles sont en cours dans le secteur sud-est Chronologie : IVe-|lle siécle av. J.-C. (date de du site, le long de la muraille, qui est haute de construction du monument, basée sur des plus de 3 m et large de 6 m á la base, et dans critéres stylistiques ; la date du remploi n'a pu la rangée maisons qui s'adossent á son étre déterminée faute de mobilier associé). parement intérieur. Bibliographie : OLCINA, á paraitre10. Identification : Site portuaire et habitat fortifié. Chronologie : Vllle-Vle siécle av. J.-C. Deux La Rábita : phases islamiques (Guardamar del phases principales peuvent étre distinguées: la Segura) premiére, orientalisante, est centrée sur la Coordonnées UTM : x = 706 ; y = 4219, 95 ; z premiére moitié du Vlle siécle ; la seconde, = 20, 5. ibérique ancienne, date du milieu et du Intervention archéologique : Fouille en ex­ troisiéme quart du Vle siécle. tensión par R. Azuar (1984-1992). Bibliographie: AZUAR etal., 1998 ; GONZÁLEZ Situation : Dans le cordón dunaire au nord de PRATS etal., 1997 ; GONZÁLEZ PRATS, 1999. Guardamar, élévation de terrain proche de l'embouchure du Segura. Un débarcadére El Castillo de Guardamar (Guardamar del Se­ existait probablement au pied de la butte. gura) Extensión des vestiges : 2200 m2 (partie Coordonnées UTM : x = 705,5 á 705,6 ; y = fouillée). 4218,65 á 4218,9 ; z = 64. Nature des vestiges : Complexe claustral Interventions archéologiques: Sondages d'éva- comprenant, dans sa partie dégagée, 21 cellules individuelles, disposant chacune d'un

petit mihrab. Au centre, grande mosquee á deux 9 nefs allongées auxquelles sont accolées six Dans ce passage, Senent mentionne un site d'habitat du nom de Els Castellets qui serait situé 500 métres á l'est des piéces annexes. Des traces d'un état antérieur, Cuevas de los Marranos, sur une éminence aplanie en forme plus modeste, ont été détectées dans la partie de fer á cheval. D'aprés ees indications topographiques, il céntrale. ne peut s'agir que de La Escuera (sur les Cuevas de los Marranos, voir infra, p. 38). Identification : Lieu de cuite et de vie mo- 10 nastique (ribaf). Manuel Olcina nous a libéralement donné des informations détaillées, encoré inédites au moment oú ees lignes sont Chronologie: écrites, sur le contexte archéologique du monument d'EI e 1) Dans une premiére phase, á la fin du IX Mejorado. Qu'il en soit vivement remercié.

35 luation en 1981 (Abad Casal) et de 1985 á 1993 Intervention archéologique: Fouilles limitées sur (García Menárguez). un petit secteur d'habitat et sur deux trongons Situation : Butte isolée á sommet tabulaire. de la muraille (García Menárguez, 1989). C'est l'avancée la plus oriéntale, immé- Situation : Sommet de colline á pentes douces diatement avant le cordón dunaire, de la ligne en bordure de la vega. Une carriére moderne a de collines qui borde au sud la vallée du Se­ modifié la topographie de la colline, détruisant gura. une bonne moitié du gisement archéologique. Extensión des vestiges : La construction du On peut néanmoins se faire une idee appro- cháteau, au XIVe siécle, a entraíné un ara- ximative de sa forme et de son extensión sement general de la partie sommitale et une originelle á partir des photographies aériennes destruction presque complete des niveaux verticales américaines de 1954, qui sont d'occupation antérieurs. Les sondages récents antérieures á l'exploitation de la carriére. ont cependant permis de délimiter l'aire de Extensión du gisement: 3 600 m2 environ. dispersión du mobilier ibérique (1,3 ha). Nature des vestiges: L'agglomération, de petite Nature des vestiges : Jusqu'á présent, aucune taille, devait étre entiérement entourée de structure antérieure au Moyen Age n'a pu étre murailles. Le bourrelet périmétral qui, sur la mise au jour. De nombreuses statuettes brüle- photographie de 1954, marque le tracé de parfum en terre cuite, en forme de tete l'enceinte s'épaissit notablement aux angles de féminine, ont été trouvées sur les pentes celle-ci, suggérant ainsi l'existence de plusieurs meridionales de la colline, suggérant la tours (trois ou quatre) qui s'ajouteraient au présence d'un lieu de cuite dans cette partie puissant bastión quadrangulaire qui a été fouillé du site. La céramique ibérique abonde au nord, á l'extrémité méridionale de l'enceinte. Les dans des niveaux interpretes comme des défenses sont complétées par un fossé creusé dépotoirs. Enfin, les traces d'une occupation dans le substrat en travers de l'étranglement préibérique ont été relevées en 1993 á l'angle naturel qui isole la petite butte occupée par le nord-est de rancien quartier de cavalerie. village. Á l'intérieur, trois piéces d'habitation Identification : Au nord, la nature de l'éta- rectangulaires ont été fouillées ; elles semblent blissement ibérique est impossible á déterminer contemporaines de la muraille. avec precisión. Compte tenu des possibilités Identification : Village fortifié préibérique. de controle visuel qu'offre le site, on peut Quelques traces d'une occupation postérieure, penser á un établissement á vocation défensive pendant le Haut-Empire, ont été relevées. ; d'autre part, la découverte d'une gamme Chronologie : 1) VIle - debut du Vle siécles av. variée de vaisselle de stockage et de cuisine, J.-C. ; 2) Ier siécle ap. J.-C. datable du IVe siécle av. J.-C. (GARCÍA Bibliographie: GARCÍA MENÁRGUEZ, 1994 et MENÁRGUEZ, 1992-93), suggére pour cette 1995 ; MORET, 1996, p. 484-485 (sur le tracé période l'existence de structures d'habitat. Au et les dimensions de l'enceinte). sud, on a probablement affaire á un sanctuaire, dont l'apogée se situerait á l'lbérique récent. Cabezo Lucero, village (Guardamar del Segu­ Chronologie : 1) Phase préibérique (au nord) : ra) traces modestes et chronologie incertaine en­ Coordonnées UTM: x = 702,8 ; y = 4218,8 ; z tre le Vlle et le Vle siécle av. J.-C. ; 2) Phase = 20. ibérique : IVe - lle siécles av. J.-C. ; 3) Phase Interventions archéologiques : L'étude ar­ ibéro-romaine (traces diffuses) : jusqu'au IVe chéologique du village de Cabezo Lucero est á siécle ap. J.-C. peine entamée. Aprés un premier «essai de Bibliographie : ALMARCHE, 1918, p. 118 ; fouille», avant 1897, par Valeriano Aracil, FIGUERAS PACHECO, 1957 ; ABAD, 1986 b ; barbier á Orihuela, il faudra attendre 1985 pour ABAD, 1992 ; ROUILLARD, 1991, Inventaire, que des sondages soient entrepris dans le p. 560-561 ; GARCÍA MENÁRGUEZ, 1992-93 secteur de la porte sud, en marge des fouilles et 1995. de la nécropole. Situation : Contrefort septentrional de la Sierra Cabezo Pequeño del Estany (ou. incorrec- del Pallaret, constitué par un banc de gres qui tement, del Estaño) (Guardamar del Segura) s'avance en éperon au-dessus de la plaine Coordonnées UTM: x = 703,75 ; y = 4218,65 ; alluviale. z = 25. Extensión du gisement: 1,5 hectare environ.

36 Nature des vestiges : L'éperon était barré au pendant les fouilles de 1980-1985. Les rites sud par un large fossé creusé dans le gres funéraires sont variés : incinérations in situ, tendré du substrat, bien visible sur les photos dépositions au sol, dépositions en urne, édicules aériennes verticales, á 25 m au sud de tumulaires. Les tombes les plus anciennes sont l'enceinte, au niveau d'un étranglement de situées au sud. Sept bases quadrangulaires l'éperon qui est ici deux fois moins large qu'au supportaient originellement des sculptures centre du village. La porte sud était flanquee á anthropomorphes (la «Dame de Cabezo Luce­ l'ouest par une tour rectangulaire qui a été ro») et zoomorphes (surtout des taureaux) dont partiellement dégagée en 1985. de nombreux fragments ont été retrouvés brises L'exploration des structures d'habitat se et disperses. La date de la destruction de ees resume, d'aprés Pierre Paris, á «deux pro­ sculptures paraít remonter au debut du IVe fundes tranchées en croix» percées au milieu siécle. Les dépóts d'offrandes associés a la du site par Valeriano Aracil et á de nombreuses plupart des tombes masculines ont livré une fouilles clandestines qui ont vidé des piéces grande variété de vases attiques. entiéres, mettant á nu des murs rectilignes qui Identification : Nécropole ibérique. se joignent á angle droit. L'érosion a eu un effet Chronologie : Ve et IVe siécles av. J.-C. néfaste sur la conservation du gisement ; les Bibliographie : Les fouilles de 1980-1985 ont niveaux en place sont de faible épaisseur. fait l'objet d'une publication exhaustive Depuis Pierre Paris, les visiteurs du site ont (ARANEGUI era/., 1993, avec la bibliographie surtout été frappés par l'abondance des tessons antérieure); voir aussi ROUILLARD era/., 1990 d'amphores ibériques. Ce fait, lié á la quantité et ARANEGUI, 1992. Pour les fouilles de 1986- exceptionnelle des vases d'importation attiques 1988, voir LLOBREGAT y JODIN, 1990 et Ca­ recueillis dans la nécropole voisine, ne laisse bezo Lucero 1992. guére de doutes sur la fonction essentiellement commerciale et redistributrice de l'établisse- Cabezo de las Tinajas (Rojales) ment de Cabezo Lucero. Coordonnées UTM: x = 701, 25 ; y = 4218, 75 Identification : Village fortifié ibérique. ; z = 15á 18. Chronologie : Ve et IVe siécles av. J.-C. Interventions archéologiques : Fouille d'une Bibliographie : PARÍS, 1904, p. 22. Pour les tombe par Pierre Paris en 1897 ; fouille de recherches recentes, en l'absence d'un compte sauvetage en 1990 (P. Beviá, Musée de rendu détaillé, on trouvera quelques infor- Rojales). mationsdansJODINeía/., 1981, LLOBREGAT, Situation : Petite butte isolée á l'avant des 1986, ARANEGUI et al., 1986 et ROUILLARD collines, un kilométre et demi á Test de Rojales, et al., 1990. Sur les fortifications: MORET, au bord de la vega. 1996, p. 484. Nature des vestiges : Nombreuses tombes taillées dans la roche sur les pentes nord et Cabezo Lucero, nécropole (Guardamar del est, étroites, orientées au sud-est. Certaines de Segura) ees tombes étaient encoré inviolées au debut Coordonnées UTM : x = 702,8 ; y = 4218,65 ; du siécle ; le squelette y était étendu en position z = 26,5. latérale, et n'était apparemment accompagné Interventions archéologiques: La nécropole fut d'aucun mobilier funéraire11. Des structures découverte pendant la guerre civile. 1225 m2 d'habitat ont également été reconnues : murs de la partie sud de la nécropole ont été fouilles de moellons et silos excaves dans le substrat. de 1980 á 1985 par une equipe franco- Le site a été défiguré par le creusement de espagnole (Aranegui, Jodin, Llobregat, Roui- tranchées pendant la guerre civile. llard et Uroz). Les fouilles se sont pousuivies Identification : Habitat et cimetiére islamique. de 1986 á 1988 dans la partie nord (Llobregat Chronologie : Milieu Xe - fin Xle siécle ap. J.-C. et Uroz). Situation : Á 160 m au sud du village. Extensión du gisement : 4200 m2 pour l'en- 11 «Ce sont des fosses longues et étroites, OLÍ le mort était semble de la nécropole (120 m N-S, 35 m E- étendu sur le cóté. On ne trouva aucun objet avec le cadavre» (PARÍS, 1904, p. 22, n. 2). C'est en se rendant á Cabezo W). Lucero, probablement guidé par Valeriano Aracil, que Pierre Nature des vestiges : Une centaine de sépul- Paris fut informé de l'existence de ce site. II s'avouera tures á incinération ont été mises au jour incapable de dater ees «fort curieux» tombeaux rupestres.

37 Bibliographie : PARÍS, 1904, p. 22, n. 2 ; 2. Les prospections anciennes GARCÍA MENÁRGUEZ, 1989 ; GUTIÉRREZ LLORET, 1996, p. 355 sq. Voir aussi infra, site A ees sites fouilles et relativement bien 19. connus s'ajoute un petit nombre de sites Cabezo de la Cueva de la Tía Maravillas mentionnés en passant dans des publications (Rojales) anciennes : Coordonnées UTM: x=700,90; y=4218,55;z=28. Intervention archéologique : Deux sondages Las Cuevas de los Marranos. Ce toponyme d'évaluation (de 4x4 m chacun) réalisés en fallacieux ne designe pas des «grottes», mais 1986 sous la direction de E. Diz Ardid (Musée des carriéres de pierre meuliére de la Sierra d'Orihuela). del Molar12. Leur antiquité n'est pas certaine ; Sítuation : Colline avancée en bordure du Se­ á bien y regarder, les auteurs du debut du siécle gura, un kilométre á l'est de Rojales. ne se référent aux «trésors» qu'elles étaient Nature des vestiges: Quelques traces de murs censées receler que sur la foi de racontars sur le sommet et le versant nord ; tessons épars locaux. Elles étaient situées sur le contrefort en surface. Les sondages n'ont livré qu'un seul meridional du massif d'EI Molar, entre les sites niveau en place, appartenant au Bas Moyen d'EI Oral et de La Escuera (á un kilométre á Age. l'ouest de la nécropole d'EI Molar, d'aprés Identification : Petit habitat. Senent Ibáñez). Leur souvenir est conservé Chronologie: dans le lieu-dit Cueva de Cochinos de la récente 1) Époque islamique : milieu Xe - debut Xle carte topographique au 25.000e (Guardamar del siécle ap. J.-C; Segura, 914-11). II n'en reste plus rien au- 2) Bas Moyen Age : occupation du Xllle au XVIe jourd'hui, tout ce secteur ayant été bouleversé, siécle. dans les quinze derniéres années, par des Bibliographie: DIZ ARDID etal., 1986 b et 1990; travaux á grande échelle d'extraction de ierres GARCÍA MENÁRGUEZ, 1989; GUTIÉRREZ pour l'industrie du ciment. LLORET, 1996, p. 354. Voir aussi infra, site 20. Bibliographie: IBARRA MANZONI, 1879, p. 27; JIMÉNEZ DE CISNEROS, 1909 ; FIGUERAS Cabezo del Molino (Rojales) PACHECO, 1916, p. 111 ; SENENT, 1930, p. Coordonnées UTM: x = 700, 4-6 ; y = 4218, 2- 6; RAMOS FOLQUES 1953, p. 347. 3 ; z = 30-32. Interventions archéologiques : Fouilles clan- Fenollar. Lieu-dit de la Sierra del Molar, oü Ton destines ; fouille de sauvetage en 1990 aurait trouvé des tessons de céramique «italo- (P. Beviá, Musée de Rojales). grecque et ibérique». Ces indications sont Situation : Sommet et versant nord-ouest d'une beaucoup trop vagues pour permettre une colline avancée de la Sierra de La Bernarda, á localisation precise, et a plus forte raison une 300 m á l'est de Rojales. caractérisation du gisement. Le toponyme Nature des vestiges : Les fouilles ont livré des n'apparait pas sur les cartes topographiques. débris architecturaux (y compris deux frag- Certes, on le trouve sur la carte schématique ments de colonne en gres grossiérement de Ramos Folques, mais ce document n'est pas taillés), mais pas de structures d'habitat. fiable : pour ne donner qu'un exemple, la Nombreux dépotoirs. Une inhumation collective nécropole d'EI Molar y est placee plusieurs (trois individus) a été mise au jour dans une kilométres á l'ouest du village d'EI Oral. fosse creusée dans le gres du substrat. Fenollar risque done de rester un site fantóme. Identification : Nécropole de rite préislamique, Bibliographie : IBARRA RUIZ, 1926, p. 43 ; indatable, et installations industrielles (?) RAMOS FOLQUES, 1953, p. 349 (carte p. 326, d'époque émirale. fig. 2) ; LLOBREGAT, 1972, p. 114. Chronologie: 1) IVe" Ve siécles ap. J.-C. (traces résiduelles, Finca de Domingo Sánchez. Propriété située en remploi) ; sur la commune d'Elche, prés de la limite de la 2) Deuxiéme moitié du Vllle siécle et tout le IXe commune de San Fulgencio, sur le rebord ouest siécle ap. J.-C. de la Sierra del Molar. D'aprés Ibarra, on y aurait Bibliographie : GUTIÉRREZ LLORET 1988 a, recueilli de la céramique «ibérique et punique». p. 96-106 ; GARCÍA MENÁRGUEZ 1989 ; GU­ TIÉRREZ LLORET 1996, p. 358-360. Voir aussi 12 Et non des mines d'or, comme le croyait naívement infra, sites 21 et 22. IBARRA MANZONI (1879, p. 27).

38 La Casa de los Sánchez existe toujours prospections, tres limitées au demeurant, sont (coordonnées UTM : x = 702,05 ; y = 4224,25 ; restées infructueuses. z = 28). Nos prospections dans les environs ont Enfin, Sonia Gutiérrez Lloret a ré- été infructueuses, et les gens du Neu n'ont pas cemment consacré plusieurs articles, ainsi souvenir de découvertes archéologiques. qu'une partie de sa thése doctórale, á l'étude Bibliographie: IBARRA RUIZ, 1926, p. 43 ; RA­ du peuplement islamique ancien du Bas Segu­ MOS FOLQUES, 1953, p. 352 ; LLOBREGAT, ra14. Nous avons beneficié de son précieux 1972, p. 114. concours pour l'étude du matériel céramique datant de cette époque et pour l'analyse des 3. Les prospections recentes informations recueillies concernant le haut Moyen Age. Depuis le debut des années 80, plusieurs archéologues ont mené dans le Bas Segura des B. Les prospections de 1989-1990 enquétes axées sur une phase culturelle spécifique : R. Soriano Sánchez pour l'áge du Deux campagnes de prospection ont eu bronze, A. García Menárguez pour l'áge du Fer lieu, la premiére du Ier au 15 Mai 1989, la et S. Gutiérrez pour le haut Moyen Age. seconde du 23 septembre au 6 octobre 1990. Six sites du Bronze tardif sont répertoriés, María José Sánchez, Lorenzo Abad, Mauro dans les limites de notre aire de prospection, Hernández Pérez, Enrique Llobregat, Rafael par Rafaela Soriano Sánchez : Los Cabezos, á Azuar, Sonia Gutiérrez, Feliciana Sala, Purifi­ Albatera ; Cabezo de las Particiones, Cabezo cación Soto, Pierre Rouillard, Pierre Silliéres del Muladar et Monte del Calvario, dans les et Pierre Moret, ainsi que de nombreux environs de Rojales ; Cabezo del Mojón et Ca­ étudiants de l'Université d'Alicante, ont partici­ bezo del Rosario, sur les contreforts nord de la pé aux travaux sur le terrain. Sierra de Benejúzar, á la limite du Término Municipal d'Almoradí (SORIANO, 1985, p. 113- 1. Objectifs et méthodes 116 et 124). Tous ees sites sont des éta- blissements de hauteur. Les trouvailles se Notre recherche sur l'évolution du peu­ limitent á quelques silex taillés, de rares plement de la región de la protohistoire a la fin fragments de poterie et des fragments de metal du Moyen Age avait deux objectifs. D'une part, informes plus rares encoré (voir SIMÓN tenter de compléter la carte de répartition de GARCÍA, 1998, p. 47) ; aucune structure n'a l'implantation humaine á l'époque ibérique et été repérée. Dans deux cas seulement (Cabe­ au Moyen Age, périodes pour lesquelles les zo de las Fuentes 4, infra site n° 11, et Cabezo connaissances étaient les plus nombreuses. de las Particiones, infra site n° 17), des tessons D'autre part, essayer de combler deux grosses de l'áge du bronze étaient encoré visibles en lacunes : celle de l'Áge du Bronze, tres mal surface lors de notre passage. C'est diré connu dans la región, et surtout celle de l'évanescence de ees sites perches oü l'érosion l'époque romaine, car aucun établissement his- a presque partout lavé les sois jusqu'au substrat pano-romain n'avait été mentionné jusqu'alors calcaire. dans cette zone. En outre, les établissements Antonio García Menárguez sígnale, dans connus se situant tous sur les premieres pentes un article traitant de la présence ibérique á au-dessus de la vega, il importait d'étendre les Guardamar, quatre sites mineurs du Bas Se­ investigations sur tous les types de reliéis et gura, reconnus lors de ses recherches per- de sois, afin de mieux comprendre l'or- sonnelles (GARCÍA MENÁRGUEZ, 1992-93, p. ganisation du territolre et les systémes de mise 84 et fig. 1). L'un est facilement identifiable á en valeur du pays aux diverses époques. notre site 14 (infra): il s'agit de l'habitat ibérique Quant á la méthode, la prospection ¡solé de Las Cañadas. Deux autres, qui ne font systématique au sol est assurément la forme l'objet d'aucune description, ne sont pas assez de recherche la mieux appropriée pour précisément localisés pour que nous puissions l'établissement d'une bonne carte archéo- les mettre en rapport avec l'un ou l'autre des sites que nous avons repérés dans les mémes secteurs («Los Cabezos de Albatera» : site 7 13 GARCÍA MENÁRGUEZ cite un fragment d'amphore ou 13 ; «El Cigarro» : site 5 ou 6, voir infra). Le ibérique comme provenant de ce site, dont la localisation n'est 13 dernier, «Cabezo Gordo», prés de Benejúzar , pas précisée (1992-93, p. 84). appartient á un groupe de collines oü nos 14 Voir ci-dessus, p. 32.

39 logique15. Elle est d'autant plus nécessaire que 2. Inventaire des sites découverts le relief est plus accidenté et la couverture végétale plus importante. II fallut cependant Site 1 : Casa del Porvenir (San Fulgencio) rapidement l'adapter á notre domaine géo- Coordonnées UTM: x = 705,5; y = 4222,1; z=8. graphique. En effet, dans les collines plantees Date de prospection : mai 1989. de pins ou incultes, il était difficile de respecter Situation : Sur le bas du versant sud-est de la les alignements entre prospecteurs et de Sierra del Molar, entre l'habitat d'EI Oral et la conserver les espacements. En outre, les sois nécropole d'EI Molar, á 500 m d'EI Oral et á naturels ont souvent été détruits par les 200 m de la nécropole ; les tessons de terrassements réalisés pour des plantations céramique n'apparaissent que sur deux rebords d'agrumes, tres étendues sur les parties de terrasses de culture ; le reste de l'éta- inférieures des collines, par une immense blissement antique semble détruit. 2 carriére au sud de la Sierra del Molar et par de Extensión des vestiges : I00 m . tres nombreuses constructions de résidences Nature des vestiges : Céramique en surface. de vacances (en particulier au sommet de la Mobilier : Amphores ibériques (fragments in­ Sierra del Molar). Dans ees zones, seuls les formes), bol ibérique non peint (fig. 9, 1). rebords des terrasses ou des lambeaux de Identification : impossible. terrains peuvent étre examines. Enfin, des Chronologie: Époque ibérique. amendements par apport de terres ont souvent Bibliographie: Inédit. été réalisés dans la vega. Site 2 : La Escuera 2 (San Fulgencio) Ces conditions particuliéres ont fortement Coordonnées UTM: x = 703,6 ; y = 4222,3 ; z géné nos recherches sur le terrain et font que = 5á8. cette prospection ne peut étre qualifiée de Date de prospection : mai 1989. systématique. Toutefois, nous nous sommes Situation : Premieres pentes au-dessus de la efforcés d'examiner les zones d'enquéte avec plaine alluviale ; á 300 m á l'ouest du village le plus de soin possible. L'unité de prospection de La Escuera (voir supra, p. 34). n'était plus toujours le champ mais souvent la Extensión des vestiges : 2500 m2. colline, ou une portion de colline, et les repéres Nature des vestiges : Pas de structures visi­ de prospection des accidents de relief, des bles ; céramique assez nombreuse. ravins notamment. Enfin, des enquétes auprés Mobilier: Céramique ibérique peinte, campa- des agriculteurs ont toujours accompagné les nienne B (fragment informe), sigillée hispanique prospections et elles les ont souvent com- tardive (fragment informe), sigillée claire D plétées et précisées. estampée (fig. 9, 2-5). Un petit bronze (illisible) Pour chaqué type de paysage (voir plus du Bas-Empire. haut), des prospections ont été réalisées sur Identification: Nécropole ibérique (?) dépendant des surfaces plus ou moins vastes, selon qu'ils du village de La Escuera, puis habitat rural his- ont été plus ou moins alteres et transformes á pano-romain. l'époque moderne (fig. 8). Chronologie : 1) IVe - lle siécle av.J.-C. ; 2) IVe - Ve siécles ap. J.-C. — Dans les collines : 980 ha (Sierra del Molar Bibliographie: Inédit. : 400 ha ; Sierras de La Atalaya, del Pallaret et del Moncayo : 400 ha ; Lomas de La Juliana : Site 3 : La Escuera 3 (San Fulgencio) 80 ha ; Sierra de Benejúzar: 100 ha). Coordonnées UTM: x = 703,6 ; y = 4222,35 ; z — Dans la vega : 150 ha (sud et est de la Sie­ = 10. rra del Molar : 50 ha ; vega du Segura : 100 Date de prospection..: mai 1989. ha). Situation: Premieres pentes dominant la plaine — Dans les dunes : 50 ha (au nord du Segura : alluviale, au-dessus du site précédent. 30 ha ; au sud du Segura : 20 ha). Extensión des vestiges : Quelques métres carrés. Cet échantillon est sans doute inégal. Nature des vestiges : Une ou, peut-étre, deux Toutefois il a apporté un certain nombre de tombes ibériques. découvertes d'un grand intérét et a permis de 15 compléter, sinon de renouveler, notre connai- Pour un exposé détaillé de la méthode, on pourra se reportera FERDIÉRE etZADORA-RIO 1986 et á POTTER ssance du peuplement de cette región aux 1979. 16 époques antique et médiévale . 16 Le matériel est déposé au Musée de Santa Pola.

40 Mobilier: Plusieurs fragments de falcata et de Date de prospection : mai 1989. soliferreum, non recueillis. Situation : Á cent métres á l'ouest du site 2, sur Identification: Nécropole ibérique. II s'agit sans le premier contrefort de la colline et au pied de doute de l'extrémité occldentale de la nécropole ce relief partiellement détruit par l'amé- de La Escuera, qui fut reconnue ¡I y a une nagement de terrasses agricoles. dizaine d'années lors de l'aménagement de Extensión des vestiges : 300 m2. terrasses destinées á la plantation de citronniers Nature des vestiges : Pas de structures visi­ (information órale d'un agriculteur). bles. Chronologie : IVe - llle siécle av. J.-C. Mobilier : Céramique campanienne (fragment Bibliographie: Inédit. informe), céramique ibérique, amphores ¡be­ nques (fig. 9, 6-12). Site 4 : Los Tintoreros (San Fulgencio) Identification : Habitat ? Coordonnées UTM: x = 703,5 ; y = 4222,25 ; z Chronologie : IVe - lle siécle av. J.-C. = 5á7. Bibliographie : Inédit.

Figure 9: Matérie! céramique: 1: Site 1; 2-5: Site 2; 6-12: Site 4.

41 Site 5 : El Cigarro (San Fulgencio) Extensión des vestiges : 500 m2. Coordonnées UTM : x = 702,8 á 703,1 ; y = Nature des vestiges : Pas de structures visi­ 4222,2 á 4222,4 ; z = 5 á 10. bles ; restes céramiques peu nombreux. Date de prospection : mai 1989. Mobilier : Céramique Ibérique non peinte et Situation : Á l'extrémité nord de la plaine peinte (fig. 10, 17-19). alluviale et sur les premieres pentes de la Sie­ Identification : Impossible étant donné les rra del Molar, de part et d'autre du vieux chemin destructions occasionnées par la construction qui longe le canal moderne {azarbe del de la route et par les carriéres. On peut May ayo). seulement supposer que l'établissement Extensión des vestiges : 5 ha (300 m d'est en Ibérique s'étendait au point de contact entre la ouest, 200 m du nord au sud). Selon les vega et la colline, au bas des pentes. renseignements oraux, ¡I est probable que les Chronologie : IVe - llle siécle av. J.-C. vestiges découverts au sud du vieux chemin, Bibliographie : Inédit. C'est peut-étre á ce site dans la vega, aient été transportes la avec les (ou au site 12, voir infra) que se refere GARCÍA remblais provenant des champs sitúes au nord. MENÁRGUEZ lorsqu'il mentlonne un fragment Nature des vestiges : Nombreux moellons et d'amphore ibérique provenant de «Los Cabezos blocs de plerre déplacés ; céramique ahondante de Albatera» (1992-93, p. 84). en surface. Mobilier : Céramique attique á vernis noir du Site 8 : Cabezo de las Fuentes 1 (Granja de IVe siécle av. J.-C, céramique ibérique peinte, Rocamora) amphores ibériques, amphore romaine Dr. II Coordonnées UTM: x = 688 87 ; y = 4226 25 ; 11, terre sigillée claire D (fig. 10, 1-12). z = 59. Identification : Habitat. Date de prospection : septembre 1990. Chronologie: 1) IVe siécle av. J.-C.; 2) Ier siécle Situation : Au milieu du groupe de collines, sur ap. J.-C. ; 3) IVe siécle ap. J.-C. un sommet secondaire tres arrondl et sur son Bibliographie : Inédit. II pourrait s'agir du site versant occidental. reporté sur la carte de GARCÍA MENÁRGUEZ Extensión des vestiges : 1,5 ha. sous le méme nom de «El Cigarro» (1992-93, Nature des vestiges : Prés du sommet, un p. 71, fig. 1, sans commentaire dans le texte alignement affleurant de petits moellons tres de Partióle). grossiers. Restes céramiques tres épars, plus nombreux immédiatement á l'ouest du sommet. Site 6 : Los Társilos (San Fulgencio) Mobilier: Céramique ¡slamique (fig. 11, 1-6): Coordonnées UTM : x = 702, 4 ; y = 4222, 55 ; marmites non tournées, céramique peinte z = 12. tournée, jarres tournées, jarre á bec verseur, Date de prospection : mai 1989. un fragment de vitrifiée monochrome («mela­ Situation : Au nord de la ferme de Los Társilos, do») ; un fragment de tuile á rebord. sur le dernier rebord rocheux de la Sierra del Identification : Habitat. Molar. Chronologie : Milieu Vllle - fin IXe siécles ap. Extensión des vestiges : 2500 m2. J.-C. Nature des vestiges : Céramique en surface. Bibliographie : GUTIÉRREZ LLORET, 1995 b, Mobilier : Céramique ibérique ; amphores p. 53-64 et 1996, p. 354-355. ibériques (fig. 10, 13-16). Identification : Habitat. Site 9 : Cabezo de las Fuentes 2 (Albatera) Chronologie : Ve - llle siécle av. J.-C. Coordonnées UTM: x = 688 75 ; y = 4226 5 ; z Bibliographie : Inédit. = 35 á 54. Date de prospection : septembre 1990. Site 7 : Cerro del Molino (Albatera) Situation : Contrefort Nord-Ouest de la colline, Coordonnées UTM : x = 689,5 ; y = 4226,4 ; z formant une créte rocheuse étroite et dénudée. = 15. Extensión des vestiges : 7000 m2. Date de prospection : septembre 1990. Nature des vestiges: Quelques traces d'habitat Situation : Au pied d'une colline détruite á 75 sur la créte, réduites á des alignements de % par deux carriéres, entre la route de San Isi­ moellons pauvrement appareillés. La céra­ dro de Albatera á Dolores et le versant ouest mique, tres clairsemée, est répandue sur la de la colline ; á noter l'existence, au pied du créte et sur les versants. Á noter l'importance versant opposé, d'une source au débit abon- de l'érosion (presque pas de sol conservé). dant. Mobilier: Céramique islamique (fig. 11, 1-6).

42 < 12

* 14 13

15 16

19 £ \\h18 O 5 10cm I—i—i—i i I i i i i l

Figúrelo: Matériel céramique: 1-12: Site 5; 13-16: Site 6; 17-18: Site 7.

43 Figure 11: Matériel céramique: 1-6: Sites 8, 9, 10; 7-11: Site 11.

Identification: Habitat. Bibliographie: voir site 8. Chronologie : Milieu Vllle - fin IXe siécles ap. J.-C. Site 11 : Cabezo de las Fuentes 4 ou Cabezo Bibliographie : voir site 8. Pardo (Albatera) Coordonnées UTM: x = 689 ; y = 4226,3 ; z = Site 10 : Cabezo de las Fuentes 3 (Granja de 70. Rocamora Date de prospection : septembre 1990. Coordonnées UTM: x = 688,75 ; y = 4226 ; z = Situation : Sommet principal de la colline, de 65. forme arrondie, avec un léger replat du cóté Date de prospection : septembre 1990. Est. Situation : Extrémité Sud-Ouest de la colline. Extensión des vestiges : 4000 m2. Une grande partie du site a été détrulte par une Nature des vestiges : Des fouilles clandestines carriére moderne. de grande ampleur, comme en témoigne Extensión des vestiges : env. 1 ha. ramoncellement des debíais sur le versant Est, Nature des vestiges : Pas de structures visi­ ont bouleversé le site et mis au jour plusieurs bles; restes céramiques concentres sur le replat murs. Ces derniers, conserves sur une ou deux qui precede immédiatement le sommet. assises, sont rectilignes et soigneusement Mobilier: Céramique islamique (fig. 11, 1-6). appareillés, sans trace de mortier. La céramique Identification : Habitat. visible provient essentiellement du rebut de ces Chronologie : Milieu Vllle - fin IXe siécles ap. fouilles clandestines. J.-C. Mobilier:

44 — Céramique de l'áge du bronze á cuisson l'établissement fortif¡é orientalisant sous-jacent réductrice (fig. 11, 7-11). á la Rábita (voir supra, p. 35). — Céramique islamique : un tres petit nombre Chronologie: Vlle - Vle siécles av. J.-C. de tessons analogues á ceux des sites 8 á 10 Bibliographie: Inédit. (cf. fig. 11, 1-6). Identification : Habitat. Tels qu'ils apparaissent, Site 14 : Las Cañadas (Guardamar del Segura) les murs découverts peuvent aussi bien étre Coordonnées UTM: x = 704,85 ; y = 4217,90 ; attribués á la fin de l'áge du bronze qu'á z = 40. l'époque médiévale. Date de prospection: mal 1989. Chronologie : 1) Bronze moyen tardif / Bronze Situation: Sur le versant sud-ouest de la colline final ; 2) Milleu Vllle - fin IXe siécles ap. J.-C. de Las Rabosas, au bas des pentes ; le site est Bibliographie : SURIANO, 1985, p. 115-116 un petit promontoire rocheux au-dessus d'un (pour l'áge du bronze), sous le nom imprécis vallon cultivé. de «Los Cabezos» ; pour le Moyen Age : voir Extensión des vestiges: 20 m2. site 8. Nature des vestiges: Céramique en surface, pas de constructions visibles. Site 12 : Cerro de Admajaleta (Granja de Mobilier: Céramique ibérique peinte et non Rocamora) peinte (fig. 12, 13-15). Coordonnées UTM : x = 688,6 ; y = 4225,9 ; z Identification : Habitat rural isolé. = 35. Chronologie: IVe - llle siécles av. J.-C. Date de prospection: septembre 1990. Bibliographie: GARCÍA MENÁRGUEZ, 1992- Situation: Petite colline isolée.á l'ouest de Los 93, p. 74-75. Cabezos, culminant á 43 m. Le site archéo- logique proprement dit est situé sur un replat Site 15 : La Inquisición Grande (Rojales) de la créte oriéntale, á ml-hauteur. Coordonnées UTM: x = 701, 95; y = 4218, 8 ; Extensión des vestiges: 2000 m2. z = 25. Nature des vestiges: Une fouille clandestine Date de prospection: mai 1989. apparemment tres ponctuelle a remué en deux Situation : Sur la premiére butte entre la vega ou trois polnts la fine couche de terre en place; et le Cabezo Soler. au bord de l'un de ees trous étaient éparpillés Extensión des vestiges: 400 m2. des tessons abandonnés par les foullleurs. Nature des vestiges : Bátiment carré de 5 m de Quelques rares tessons de surface apparaissent cóté environ en pisé lié a la chaux. au bas de la pente. On observe un alignement Mobilier: Néant. de pierres á une dizaine de métres de la fouille. Identification : Construction dépendant pro- Mobilier. Céramique ibérlque peinte ; céramique bablement de l'agglomération médiévale du ¡benque gris-noir de cuisine tournée ; amphores Cabezo Soler (site 16). ibériques (fig. 12, 1-12). Chronologie: Époque islamique. Identification: Habitat. Bibliographie: Inédit. Chronologie: Ve - llle siécles av. J.-C. Bibliographie: Inédit. Site 16 : Cabezo Soler (Rojales) Coordonnées UTM: x = 701, 95 ; y = 4218, 50 ; Site 13 : Dunas de Guardamar (Guardamar del z = 50 á 87. Segura) Date de prospection: mai 1989. Coordonnées UTM: x = 706,3 ; y = 4219,8 ; z = Situation: Colline isolée aux pentes raides, en 10. retrait par rapport á la vega, dominant un vaste Date de prospection: mai 1989. terroir. Situation: Dépression dans les dunes, á 300 m Extensión des vestiges: Sur tout le sommet de á Test de la Rábita, en un endrolt oü le la colline, entre la cote 50 m et le sommet (si­ soubassement rocheux (des gres pliocénes) tué á 87 m), sauf dans le quart sud-ouest qui affleure entre deux alignements dunaires. ne semble pas avoir été oceupé. Extensión des vestiges: 1000 m2. Nature des vestige: Restes de murs de Nature des vestiges: Tessons épars en surface; nombreuses maisons ; forteresse au sommet quelques moellons semblent alignés. en tabiya. L'occupation semble plus dense sur Mobilier: Un fragment d'anse d'amphore la pente est. orlentalisante (forme non reconnaissable). Mobilier. Quelques fragments de terre sigillée Identification : Impossible. Lien probable avec claire D. Céramique islamique (fig. 13, 1-14) :

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11 ^

> 12 10cm l__i i i i I i iiii

Figure 12: Matériel céramique: 1-12: Site 12; 13-15: Site 14.

46 10cm

Figure 13. Matériel céramique: 1-14: Site 16 marmites et couvercles non tournés ; céramique Guardamar, en liaison avec la Rábita récemment peinte ; lampe ; ataifores en céramique vitrifiée découverte. vert-manganése et melado ; fragments de Chronologie: Deuxiéme quart du Xe - premiare godets de noria {arcaduz). moitié du Xle siécle ap. J.-C, avec les traces Identification: Habitat fortifié, sur une position- d'une occupation aux Ve-Vlesiécles ap. J.-C. clé qui permet le controle d'une grande partie dibliographi: BARCELÓ, 1985 ; GARCÍA de la Vega Baja. GARCÍA MENÁRGUEZ, MENÁRGUEZ, 1989 ; GUTIÉRREZ LLORET, (1989) a proposé d'y reconnaTtre la cité 1996, p. 362 sq. d'Almodovar, mentionnée par al-'Udri au XI9 siécle. II paraít cependant plus raisonnable de Site 17 : Cabezo de las Particiones (Rojales) situer Almodovar á proximité de l'embouchure Coordonnées UTM: x = 701, 70; y = 4218, 80 ; du Segura, quelque part dans les dunes de z = 27.

47 Date de prospection : mai 1989. tué á moins de cent métres du site homonyme Situation : Petite éminence située en premiére fouillé en 1986 (voir supra, p. 38). ligne des collines, au-dessus du lit du Segura. Extensión des vestiges : 100 m2. Extensión des vestiges : 200 m2. Nature des vestiges : Quelques tessons sont Nature des vestiges : Céramique en surface. visibles dans la coupe formée par un rebord de Mobilier : Céramique non tournée (fragments terrasse. informes). Les tessons publiés par R. Soriano Mobilier : Céramique islamique (formes non sont datables du Bronze Récent. J.L. Simón déterminables). sígnale un fragment de scorie de fonte et un Identification : Petit habitat ? fragment de bronze informe. Chronologie : Milieu Xe - debut Xle siécle ap. Identification : Petit habitat ? J.-C. Chronologie: Phases finales de l'Age du Bronze. Bibliographie : DIZ, et al. 1986 b ; GARCÍA Bibliographie : SORIANO, 1985, p. 113-114 ; MENÁRGUEZ ,1989 ; GUTIÉRREZ LLORET, SIMÓN, 1998, p. 47. 1996, p. 354.

Site 18 : Cabezo del Canales (Rojales) Site 21 : Cabezo del Molino 1 (Rojales) Coordonnées UTM: x = 701, 50; y = 4218, 75 ; Coordonnées UTM: x = 700, 6 ; y = 4218, 25 ; z = 29. z = 25. Date de prospection : mai 1989. Date de prospection : mai 1989. Situation : Butte avancée au bas des collines, Situation : Colline avancée de la Sierra de La á proximité de la vega. Bernarda. Au bas des pentes, sur le versant Extensión des vestiges : 200 m2. nord-ouest de la colline et au-dessus de la route Nature des vestiges : Céramique en surface. de Rojales á Guardamar, du cóté de la plaine. Mobilier: Fragments de bord de marmite non Extensión des vestiges : 100 m2. tournée (fig. 14, 1). Nature des vestiges : Tessons de céramique Identification : Petit habitat (?) d'époque en surface. Le terrain est rocheux, tres érodé, islamique. sans aucune trace de constructions. Chronologie : IXe siécle ap. J.-C. Mobilier : Un fragment de sigillée claire D, Bibliographie : GARCÍA MENÁRGUEZ, 1989 ; Hayes 61 B (fig. 14, 6) et un fragment d'africai- GUTIÉRREZ 1996, p. 357 sq. ne de cuisine (Hayes 196). Céramique islami­ que : Fragments de godets de noria (arcaduz). Site 19 : Cabezo de las Tinajas (Rojales) Identification : Voir fiche suivante. Coordonnées UTM: x = 701, 25 ; y = 4218, 75; Chronologie : 1) IVe siécle et premiére moitié z = 15 á 18. du Ve siécle ap. J.-C. ; 2) Deuxiéme moitié du Date de prospection : mai 1989. Vllle siécle et tout le IXe siécle ap. J.-C. Situation : Petite butte en avant de la ligne des Bibliographie : Voir fiche suivante. collines, au bord du Segura, un kilométre et demi á Test de Rojales. Site 22 : Cabezo del Molino 2 (Rojales) Extensión des vestiges : 1500 m2. Coordonnées UTM: x = 700, 45 ; y = 4218, 20; Nature des vestiges : Nombreuses tombes z = 32. taillées dans la roche (voir supra, p.37). Date de prospection : mai 1989. Mobilier: Marmite non tournée á vernis interne Situation : 200 m á l'ouest du site 21, sur la vitrifié vert ; ataifor ; pichet peint á l'oxyde de méme pente, au-dessus de la route de Rojales fer (fig. 14, 2-4). á Guardamar. Identification : Habitat et cimetiére islamique. Extensión des vestiges : 300 m2. Chronologie : Milieu Xe - fin Xle siécle ap. J.-C. Nature des vestiges : Plusieurs structures Bibliographie : Voir supra, p. 38. constituées de petites pierres alignées ou vaguement disposées en ovale ; d'autres Site 20 : Cabezo de la Cueva de la Tía Maravi­ structures du méme genre sont formées par des llas 2 (Rojales) tuiles á rebord ou des fragments ú'opus Coordonnées UTM: x = 700,90 ; y = 4218,45 ; signinum remployés. Selon un agriculteur z = 20. voisin, c'est le creusement de tranchées au Date de prospection : mai 1989. cours de la guerre civile qui aurait mis au jour Situation : Sur le versant ouest d'une colline ees structures. bordant la vega, au-dessus d'un petit vallon Mobilier: perpendiculaire au lit du Segura. Gisement si­ — Fragment d'épaule d'amphore ibérique avec

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4 X

Figure 14: Matériel céramique: 1: Site 18; 2-4: Site 19; 5-9: Sites 21-22.

49 graffite incisé aprés cuisson (fig. 14, 5). J. de Extensión des vestiges : Impossible á évaluer. Hoz, que nous remercions pour son expertise, Nature des vestiges : pas de structures appa­ en fait le commentaire suivant: rentes ; tessons rares et tres disperses. " II peut s'agir d'une marque sans valeur Mobilier : Un fragment d'africaine de cuisine, d'écriture, ou d'un ko en écriture ibérique forme Hayes 197 ; céramique islamique levantine (type ko 2, MLH III, 1, 246) inscrit dans commune á gros dégraissant. un cadre rhomboídal. Le graphisme est Identification : impossible. extraordinairement régulier et il pourrait s'agir Chronologie : lle siécle ap. J.-C. et époque du travail d'un expert habitué á ce genre de islamique (non précisable). travail. " Bibliographie: Inédit. — Un fragment de sigillée gallo-romaine en remploi dans Yopus signinum ; quelques Site 25 : La Julianita 2 (Almoradí) fragments de sigillée claire D (formes in­ Coordonnées UTM: x = 695,9 ; y = 4217,2 ; z determinables). = 20 á 50. — Céramique islamique (fig. 14, 7-9): marmites Date de prospection : septembre 1990. non tournées ; pot á cuire tourné ; nombreux Situation : Premieres pentes au-dessus du Se­ restes de godets de noria (arcaduz) ; jarrres gura. Terrain défoncé pour l'extraction des tournées ; lampe á bec court. terres (argües et graviers jusqu'á 30 m Identification : Le fragment ibérique reste un d'altitude, gres au-dessus). unicum sur ce site. Le matériel d'époque Extensión des vestiges : Impossible á évaluer. romaine impériale (opus signinum et tegulae) Nature des vestiges : Pas de structures visi­ n'apparaít qu'en remploi. Au haut Moyen Age, bles ; tessons rares et tres disperses. les sites 21 et 22 appartiennent au méme Mobilier : Deux fragments de sigillée claire D gisement archéologique dont la fonction, peut- (forme indéfinissable). Céramique islamique : étre industrielle, n'apparaít pas clairement (voir marmite non tournée ; jarres tournées ; un supra, p. 38). fragment á vernis vitrifié «melado». Chronologie: 1) Epoque ibérique ; 2) IVe siécle Identification : impossible. ap. J.-C. ; 3) Deuxiéme moitié du Vllle siécle Chronologie : IVe siécle ap. J.-C. et époque et tout le IXe siécle ap. J.-C. islamique (IXe - Xe siécle ap. J.-C). Bibliographie : GUTIÉRREZ LLORET, 1996, p. Bibliographie: Inédit. 358-360, et supra p. 38.

Site 23 : Benijófar Este (Benijófar) III. ANALYSE HISTORIQUE Coordonnées UTM: x = 699; y = 4217,45; z=50. Date de prospection : septembre 1990. Avant d'examiner période par période Situation : Petite colline au sud-est du village l'évolution de l'occupation humaine dans le Bas de Benijófar ; terrain en partie défoncé pour Segura, il convient de rappeler que les l'extraction des terres et le creusement de conditions de l'enquéte - caractére non chemins. exhaustif de nos prospection, bouleversements Extensión des vestiges : Impossible á évaluer. récents du paysage - limitent considérablement Nature des vestiges : Pas de structures les possibilités d'analyse. Le tableau que nous apparentes ; tessons peu nombreux. proposons présente done de nombreuses Mobilier : Céramique commune á gros dé- ¡acunes. graissant (fragments informes). Ce sont les basses terres de la vega qui Identification : Impossible. ont connu, depuis la fin du Moyen Age, les Chronologie : Époque islamique (non pré- transformations les plus profondes. En effet, les cisable). alluvions modernes ont exhaussé les sois en Bibliographie : Inédit. gommant les irrégularités du terrain naturel. Deux découvertes archéologiques illustrent Site 24 : La Julianita 1 (Almoradí) cette modification radicale du paysage. Le Coordonnées UTM: x = 696,5 ; y = 4216,9 ; z monument funéraire d'EI Mejorado, á Daya = 30. Nueva, gisait á 5,40 m d'altitude, 1,60 m en- Date de prospection : septembre 1990. dessous du sol actuel (voir supra, p. 35). Or, le Situation : Rive droite du Segura, sur les site d'EI Mejorado se situé dans un secteur premieres pentes. Terrain en partie bouleversé relativement elevé et non inondable de la vega. par le creusement d'un grand réservoir. Plus en aval, des restes hispano-romains et

50 médiévaux ont été sígnales lors de travaux secteur de Los Cabezos. La spécificité de ees d'aménagement sous trois métres de sédiments implantations du Bronze récent apparaít avec modernes (GEA 1995, p. 70, n. 11). forcé á Los Cabezos : á la différence des II était done normal que, dans ce secteur, établissements ibériques et médiévaux qui se nos recherches en surface solent restées répartissent sur le bas des pentes ou sur des ¡nfructueuses, quelle que soit l'époque con- sommets secondaires, l'agglomération du cernée. C'est ainsi tout un pan du peuplement Bronze est perchée sur la cime la plus élevée du Bas Segura qui nous échappe, nous privant (site 17). Pour autant qu'on puisse en juger - d'une visión globale des stratégies d'occupatlon rappelons qu'aucun élément de construction n'a du terrltoire. Au Moyen Age, des Índices tires été repéré sur cette demi-douzaine de gi- des textes et de la toponymie permettent de sements -, ce sont des sites d'habitat de pallier en partie cette grave lacune ; pour dimensions tres modestes. l'Antiquité, nous en serons réduits aux hy- Derniére caractéristique discernable : le pothéses. peuplement de l'áge du Bronze semble éviter Malgré ees obstacles, quelques grandes le littoral. Le site le plus proche de la mer (Ca­ tendances se dégagent sur la longue durée. II bezo de las Particiones, n° 17) en est distant apparaít clairement que le peuplement des de 5 km. Cette information doit certes étre collines, á toutes les époques, s'est concentré interprétée avec beaucoup de prudence, mais sur les marges de la vallée, concrétement sur tout porte á croire que nous avons affaire á des les pentes qui la bordent au nord et au sud. communautés paysannes vouées á l'ex- Inversement, nous avons pu vérifier que la ploitation des ressources de la vega, sans partie des massifs qui n'est pas orientée vers attirance particuliére pour les potentialités de la vallée est restée pratiquement deserte. C'est la zone littorale. ce que montrent nos prospections sur les versants ouest, nord et est de la Sierrra del 2. L'occupation de l'áge du Fer Molar, sur les versants est et sud du Moncayo et dans la Sierra de Benejúzar. Les zones La relative abondance de la docu- humides de la basse vallée (fig. 2) ont agi mentation relative á l'áge du Fer permet comme un véritable aimant sur le peuplement d'étudier séparément trois périodes : l'époque ancien. L'image platonicienne des grenouilles orientalisante préibérique (VIIo slécle et autour de la mare pourrait parfaitement premiére moitlé du Vle siécle), Nbérique ancien s'appliquer au Bas Segura. Rien d'étonnant á (deuxiéme moitié du Vle siécle et premiére cela, si Ton tient compte, comme l'a oppor- moitié du Ve siécle) et Nbérique moyen/récent tunément rappelé S. GUTIÉRREZ LLORET (de la fin du Ve siécle au debut du lle siécle). (1995a), des nombreuses ressources de cet En termes généraux, le peuplement de écosystéme : peche, chasse, cueillette des l'áge du Fer se concentre dans la moitié est de mollusques, récolte des jones et des roseaux, Taire étudiée, c'est-á-dire de part et d'autre des récolte du sel, élevage sur prés sales, et dans dix derniers kilométres du cours du Segura. Le les secteurs les moins saumátres, culture des contraste est vif par rapport a l'áge du Bronze. cereales sur des sédiments alluviaux tres Cette nouvelle orientation peut s'expliquer par fértiles. deux facteurs. D'une part, le littoral est devenu attractif á partir du moment - situable vers la 1. L'occupation de l'áge du Bronze (fig. 15) fin du Vllle siécle - oü l'embouchure du Segura devient Tune des étapes majeures des trafics Concernant les premieres phases de la méditerranéens dans le sud-est de la péninsule. protohistoire, nos prospections n'ont pas D'autre part, les communautés de l'áge du Fer apporté de données nouvelles permettant de ont pu étre attirées par les ressources vivriéres compléter ou d'affiner le tableau dressé naguére de l'écosystéme mi-lagunaire, mi-marécageux par R. SORIANO (1984, 1985) ; nous nous qui régne entre la Sierra del Molar et les collines limiterons done á quelques observations d'EI Pallaret. genérales. Cela ne signifie pas, bien évidemment, L'ocupation de l'áge du Bronze paraít que le secteur de la vallée qui va de Rojales á globalement moins dense que celle des épo­ Orthuela füt vide d'implantations ibériques, loin ques postérieures. Elle se concentre dans trois de la. La découverte du monument sculpté de secteurs de collines, au sud autour de Rojales Pino Hermoso (ALMAGRO y RUBIO 1980) et de Benejúzar-Almoradí, au nord dans le suppose l'existence d'une agglomération d'une

51 ---; y'Bé.f)$júzaf,

Figure 15: Sites du Bronze récent.

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Site d'habitat r^ • Site d'habitat Site indéíini O Nécropole

S'^-'J V—' -\ \ / f ; -" Sierra del Molar - • ; ,

| P. Moret 99

Figure 16: Sites du premier age du Fer (fin Vllle-debut Vle). Figure 17: Sites de l'lbérique ancien (milieu Vle- milieu Ve).

52 certaine importance dans les environs de de La Rábita-La Fonteta, nous ne sommes pas Benéjuzar; par ailleurs, les deux petlts éta- encoré en mesure d'identifier avec precisión les blissements ¡bérlques de Los Cabezos (sites 7 populations impliquées dans ce processus. et 12) prouvent que le nord de la vega était L'occupation du Castillo de Guardamar également exploité. Mais l'absence de tout á cette époque n'est attestée que par un petit vestlge dans les autres secteurs prospectes lot de matériel céramique, trouvé hors contexte montre bien que cette occupation ne présentait et chronologiquement peu explicite (GARCÍA pas la méme densité qu'entre Rojales et la mer. MENÁRGUEZ ,1992-93 et 1995). C'est done sans le moindre élément de preuve qu'on a 2.1. L'époque orientalisante préibérique (fig. 16) identifié ce site comme «un sanctuaire consacré probablement á Astarté» (GONZÁLEZ PRATS, La Rábita (alias La Fonteta) et le Cabe­ 1999, p. 9). Cette attribution ne repose que sur zo Pequeño del Estany sont actuellement les un raisonnement régressif des plus frágiles (un seuls sites bien connus pour cette période ; au sanctuaire est effectivement atieste sur la Castillo de Guardamar, le matériel con- colline du Castillo, mais á une date beaucoup temporain est tres peu abondant et d'in- plus tardive : llle ou lle siécle av. J.-C.) et sur le terprétation difficile. La concentration n° 13, á postulat selon lequel l'organisation du territoire 300 m de La Fonteta, est directement liée á de La Fonteta reproduirait, dans tous les l'occupation de ce dernier site et ne peut done domaines (économique, défensif, religieux), pas étre considérée comme un gisement á part. celui des grandes colonies phéniciennes La Rábita-La Fonteta est l'établissement d'Occident. majeur de la période. Immédiatement au sud Un peu plus á l'ouest, á moins de 3 km de l'embouchure du Segura, le site se trouve de La Fonteta, un deuxiéme site d'habitat, sur une langue de terre ferme bordee á Test puissamment fortifié, existait au Vlle siécle au par la mer et á l'ouest par le dernier méandre Cabezo Pequeño del Estany. Bien qu'une e du Segura. Au V11 siécle, les limites de carriére ait gravement alteré sa topographie, l'établissement sont imprécises, mais il on peut estimer sa superficie entre 0,3 et 0,4 ha; 17 dépassait probablement les deux hectares . La il s'agissait done d'un village de taille tres nature du mobilier mis au jour lors des fouilles modeste, quatre á cinq fois plus petit que La de 1996-1999 indique qu'il s'agissait d'un Rábita-La Fonteta dans sa phase du Vle siécle. comptoir impliqué dans le commerce phénicien. Au terme de ce bref tour d'horizon, on Un port - sans doute un simple débarcadére - retiendra surtout deux caractéristiques du existait certainement á l'ouest ou au nord-ouest peuplement orientalisant de la basse vallée : du site, sur la rive droite du fleuve, á l'abri de sa concentration dans un tout petit secteur, au la houle d'est qui rend l'accostage difficile dans sud de l'embouchure, et le faible nombre de ce secteur de la cote. Sous reserve des sites oceupés. Un lien étroit semble d'ailleurs résultats que pourrait amener la poursuite des exister entre La Rábita-La Fonteta et le Cabe­ fouilles, on peut se représenter l'emplacement zo Pequeño : leurs fortifications sont du méme et l'aménagement tres simple d'un tel port type, leur architecture domestique est similaire d'aprés celui du Bas Moyen Age, voisin du et le faciés céramique du Cabezo Pequeño Castillo, ou d'aprés le «varadero de lanchas» reproduit, avec moins de variété, celui de La moderne, plus proche de La Fonteta, qui a été Rábita-La Fonteta. décrit par GARCÍA MENÁRGUEZ (1992-93, p. Deux hypothéses ont été formulées pour 78). rendre compte de la proximité de ces deux Dans la premiére moitié du Vle siécle sites. Pour son fouilleur, le Cabezo Pequeño (AZUAR et al., 1998, phase IV), des chan- del Estany est une «réplica indígena por el con­ gements importants interviennent dans l'ur- trol del curso fluvial», aprés la fondation du banisme de La Fonteta. La taille de l'éta­ comptoir phénicien de Guardamar (GARCÍA blissement semble se réduire, une puissante MENÁRGUEZ, 1994, p. 280). Au contraire, fortification est construite sur les ruines des selon GONZÁLEZ PRATS, (1999, p. 6), «la ar­ maisons du Vlle siécle et l'orientation de la ticulación del territorio colonial en el Bajo Se­ voirie est modifiée. Ces transformations gura se realizó siguiendo un esquema que profondes nous mettent en présence, dans un contexte orientalisant, de Pélaboration pro- 17 Les six hectares proposés par GONZÁLEZ PRATS pour gressive de la culture ibérique. Faute de le Vlle siécle (1999, p. 9) ne se justifient par aucune donnée connaítre les pratiques funéraires des habitants concrete.

53 vertebraba la ciudad portuaria de la desembo­ les autres sites fouillés du Bas Segura, sauf cadura con la fortificación del Cabezo Peque­ peut-étre au Cabezo Pequeño del Estany s'il ño del Estaño, que podría haber resguardado s'avérait que l'occupation de ce site s'est el posible gran puerto de la Rinconada». Dans prolongée jusqu'á la deuxiéme moitié du Vle les deux hypothéses, le Cabezo Pequeño est siécle. II est done impossible d'insérer le dernier place en limite de territoire (cote indigéne pour village fortifié de La Fonteta dans un quel- García Menárguez, cóté phénicien pour conque schéma d'occupation du territoire. Tout González Prats), avec une fonction quasi ce que l'on peut diré á l'heure actuelle, c'est militaire de défense et de surveillance. que La Fonteta est habitée entre 550 et 525 Sans prétendre trancher le débat, on par une communauté indigéne qui présente en remarquera que le Cabezo Pequeño est en germe les principaux caracteres de la culture relation visuelle directe avec La Rábita-La ibérique. Fonteta et avec le Castillo de Guardamar, alors La seconde phase de l'lbérique ancien, qu'en direction de l'ouest le champ de visión celle qui couvre la fin du Vle siécle et la est tres réduit, le site se trouvant quelque dix premiére moitié du Ve siécle, est un peu mieux métres en contrebas du sommet des collines connue. Aprés l'abandon de La Fonteta, deux de La Rinconada. Le site était done tres mal nouveaux villages fortifiés sont fondés au choisi si l'objectif était la mise en place d'un tournant du Vle et du Ve siécle : El Oral et Ca­ réseau de défense. bezo Lucero. L'habitat d'EI Oral, site á phase Mais faut-il nécessairement postuler pour unique, nous est bien connu gráce aux fouille le Cabezo Pequeño une vocation défensive ou de PUniversité d'Alicante ; en revanche, la militaire ? L'existence d'une fortification ne doit phase ancienne de Cabezo Lucero n'est pergue pas nous induire en erreur; il est normal, dans qu'á travers les tombes les plus anciennes de le sud-est de l'Espagne, qu'un village du la nécropole, dont le matériel date du premier premier age du Fer soit doté d'une enceinte. quart du Ve siécle (ROUILLARD in ARANEGUI D'autres éléments doivent étre pris en con­ etal., 1993, p. 87-89). La comparaison ne peut sideraron. Le vallon de La Rinconada, situé done étre qu'indirecte. Les similitudes (super­ immédiatement á Test du Cabezo Pequeño, ficie entre 1 et 1,5 ha, présence de fortifications forme une dépression mal drainée, pro- avec une entrée flanquee par des tours bablement marécageuse dans l'Antiquité, qui quadrangulaires) ne doivent pas oceulter des présentait un potentiel agricole remarquable á différences importantes : implantation plus en condition d'étre irriguée18, comme l'ont souligné hauteur pour El Oral, plus éloignée de la vega A. GARCÍA MENÁRGUEZ (1992-93, p. 74) et et plus proche de la mer; oceupation beaucoup S. GUTIÉRREZ LLORET (1995 a, p. 73 et 85). plus breve aussi, n'excédant pas le demi-siécle, De tels milieux sont rares dans le Bas Segura alors que Cabezo Lucero vivra jusque vers 330/ et il est probable que c'est pour des motifs 325. agricoles que le village du Cabezo Pequeño a En tout cas, ees deux fondations sem- été construit á proximité de ce vallon. Quelle blent sanctionner la división de la partie que füt l'origine de ses habitants, le Cabezo termínale de la vega du Segura entre un secteur Pequeño était done économiquement com- nord, controlé depuis la Sierra del Molar (avec plémentaire de La Fonteta qui ne disposait pas El Oral, puis La Escuera et El Cigarro), et un dans ses environs de bonnes terres de culture. secteur sud controlé depuis Cabezo Lucero. Qu'en est-il, dans cette période, du 2.2. L'lbérique ancien (fig. 17) secteur de l'embouchure?. Rive sud, l'abandon du site de La Rábita-La Fonteta est définitif. Quatre sites seulement ont livré des Les fouillés laissen't l'impression d'un abandon Índices sürs d'une oceupation aux phases sans destruction violente ; peut-étre faut-il initiales de la culture ibérique, et encoré ne l'attribuer á l'envasement du port ou aux sont-ils pas tous contemporains : La Rábita-La divagations du Segura, dont le dernier méandre Fonteta, El Oral, El Molar et Cabezo Lucero. se serait éloigné du site (on comparera, á titre A La Rábita-La Fonteta, la phase d'occu- indicatif, sur la carte de la fig. 2, la différence pation du troisiéme quart du Vle siécle est de tracé entre le lit de 1720 et le lit de 1950). caractérisée par une nouvelle organisation de l'habitat á l'intérieur de l'enceinte construite un demi-siécle plus tót (AZUAR et al., 1998). On 18 On voit mal en revanche comment y situer le «grand port» ne connait pas de niveaux contemporains sur qu'imagine GONZÁLEZ PRATS (1999, p. 6).

54 Rive nord, les données sont encoré II resterait alors á expliquer l'existence lacunaires mais laissent entrevoir une situation simultanee de deux sites d'habitat separes par complexe. A premiére vue, nous sommes en un kilométre seulement, l'un á El Oral, l'autre présence d'un village (El Oral) et de sa á El Rebollo. Nous en savons trop peu sur la nécropole (El Molar). Mais les périodes chronologie et l'organisation interne de ce d'occupation ne concordent que partiellement. dernier gisement pour nous livrer á des En effet, les tombes les plus anciennes de la spéculations prématurées. On remarquera nécropole d'EI Molar datent du dernier tiers du simplement que le schéma binaire associant un Vle siécle, chronologie qui semble légérement port á vocation commerciale et un éta- antérieure á celle de la fondation d'EI Oral ; de blissement oceupant une position plus süre á plus, la nécropole poursuit son existence quelques kilométres á l'intérieur des terres - jusqu'au milieu du IVe siécle, alors qu'EI Oral pouvant occasionnellement servir de refuge aux est abandonné des le milieu du Ve siécle. II habitants du site portuaire - est une constante paraít done difficile de rattacher la nécropole du peuplement littoral de cette región á l'áge d'EI Molar á l'habitat d'EI Oral, d'autant que les du Fer. On peut citer, pour une période deux sites sont separes par une assez grande antérieure, le couple Fonteta / Castillo (si tant distance (800 m environ) et un fort dénivelé19. est que ce dernier est effectivement oceupé au e On est des lors en droit de se demander Vll siécle), et pour une phase un peu plus si les tombes d'EI Molar ne doivent pas étre récente le couple Santa Pola / Elche. mises en rapport avec un autre site d'habitat, celui d'EI Rebollo, récemment découvert au 2.3. L'lbérique moyen et récent (fig. 18) milieu des dunes á 300 m á Test de la nécropole, á la méme altitude que cette La prospection a confirmé l'importance derniére (voir supra, p. 33). Certes, le seul et la densité du peuplement de l'lbérique matériel d'importation provenant d'EI Rebollo moyen/récent dans le secteur final de la vallée qui soit connu á l'heure actuelle est attique et du Segura. Les gisements, au nombre de date des environs de 400. Mais ce matériel est quinze, se répartissent dans quatre catégories : villages (Cabezo Lucero, El Cigarro, La issu de fouilles clandestines et nous ignorons e tout de la stratigraphie de ce site. La proximité Escuera, El Rebollo et peut-étre aussi, au IV de la nécropole invite done á formuler l'hy- siécle, le Castillo de Guardamar), établisse- pothése de la fondation du débarcadére d'EI ments ruraux secondaires (El Porvenir, Los Rebollo peu de temps aprés l'abandon de celui Tintoreros, Los Társilos, Cerro del Molino, Ce­ de La Rábita-La Fonteta, dans une position rro de Admajaleta, Las Cañadas, Cabezo del similaire et presque symétrique au nord de Molino 2), nécropoles (Cabezo Lucero, La l'embouchure. Un argument supplémentaire, á Escuera, El Molar) et sanctuaire (Castillo de l'appui de cette hypothése, est constitué par Guardamar). l'existence d'au moins une tombe á inhumation La distinction entre l'lbérique moyen (jusque vers 325) et l'lbérique récent (centré de type punique á El Molar (SALA 1996 b, p. e e 19-20), ce qui inclinerait á rattacher cette sur le lll siécle et la premiére moitié du ll nécropole á un port du littoral plutót qu'á un siécle) n'est pas possible pour tous ees sites. village ibérique de l'immédiat hinterland dont Des données chronologiques precises ne sont la population devait étre plus homogéne. disponibles que pour Cabezo Lucero et El Mo­ lar (nécropole), deux sites abandonnés avant Cette hypothése d'un déplacement du site la fin du IVe siécle, pour La Escuera, fondee á portuaire de la rive droite á la rive gauche, de la fin du Ve siécle et abandonnée au lle siécle. La Rábita-La Fonteta á El Rebollo, reste bien Au Castillo de Guardamar, au-delá de quelques entendu á confirmer, mais elle a au moins traces d'habitat au IVe siécle, on ne peut dater l'intérét d'expliquer la continuité des arrivages que les terres cuites votives, et encoré avec d'articles grecs et orientaux dans le Bas Segu­ quelque marge d'erreur, du llle ou du lle siécle ra et dans le Bas Vinalopó á la fin du Vle siécle e av. J.-C. Sur les autres sites, non fouilles, les et dans la premiére moitié du V siécle, alors données sont beaucoup plus évasives ; méme que le port de La Picola n'existait pas encoré á lorsque des tessons de céramique importée (de Santa Pola, et alors que le village d'EI Oral, báti en hauteur et nettement en retrait par 19 rapport au littoral, ne pouvait á l'évidence pas Peut-étre la nécropole d'EI Oral se situait-elle á l'ouest du vlll.áge, dans un secteur aujourd'hui profondément bouleversé jouer le role de port ou de débarcadére. par des carriéres.

55 I'attique á El Cigarro, de la campanienne á Los Castillo de Guardamar, il ne s'agit jamáis d'une Tintoreros) fournissent une date, la durée butte escarpée isolée de tous les cotes. d'occupation du gisement reste floue. — Les fortifications sont presentes sur les sites Nous avons done opté pour une pre­ fouillés et sont souvent importantes (tours et sentaron globale, quitte á signaler chaqué fois fossé). que c'est possible les Índices qui suggérent des — Chaqué village est visible depuis tous les changements dans le schéma d'occupation du autres villages connus. territoire entre les deux phases considérées. Ces caractéristiques, qui n'ont rien d'exceptionnel puisqu'on les retrouve surtoute Les villages la facade méditerranéenne á l'époque ibérique, prouvent que le choix du site était guidé par Trois gros villages sont connus au nord une double préoecupation : profiter d'une du Segura : El Cigarro (site 5) et La Escuera position facile á detendré, mais en méme temps sur les marges meridionales de la Sierra del s'installer le plus prés possible des terres culti­ Molar, El Rebollo entre la Sierra et la mer. Au vables de la vallée du Segura. sud, l'existence d'un habitat d'une certaine Une évolution est sensible entre le Ve et importance est probable au sommet de la le llle siécle. Les établissements les plus colline du Castillo de Guardamar, au vu de la anciens sont mieux défendus naturellement et céramique recueillie dans les niveaux du IVe leur entrée principale est située du cóté opposé siécle (GARCÍA MENÁRGUEZ 1992-93, p. 83). á la vallée. Les villages plus récents, La Le choix des sites d'habitat obéit vi- Escuera et El Cigarro, sont plus grands, sitúes siblement á des exigences precises : plus bas sur les pentes, sans défenses — Etablissement sur les pentes inférieures du naturelles ; á La Escuera, la porte donne sur la massif, en bordure de la vega du Segura. Le vallée. La préoecupation défensive semble souci d'un accés facile et rapide au terroir done aller en diminuant, alors méme que la agricole est évident. densité de la population s'accroit. Cette densité — Position dominante avec des pentes pro- est notamment illustrée par la coexistence, au noncées sur deux cotes au moins ; sauf au IVe siécle au moins, de deux villages aussi

Figure 18: Sites de l'lbérique moyen et récent (fin Ve-debut lle).

56 ¡mportants que La Escuera (trois hectares) et El des regles particulares : au méme niveau (El Cigarro (plusieurs hectares20), tous deux sitúes Molar, La Escuera) ou au-dessus du village sur la bordure méridionale de la Sierra del Mo­ (Cabezo Lucero), du cóté de la plalne ou sur lar, á un kilométre l'un de l'autre. les hauteurs. Toutes ces nécropoles possé- daient une parure monumentale, et toutes ont Les petits établissements ruraux été ornees, á un moment ou á un autre, par des sculptures en plerre. L'ensemble le mieux Plusieurs concentrations de matériel en connu est celui de Cabezo Lucero, avec ses surface, découvertes au cours de nos pros- bases de piliers et ses sculptures tant zoo- pections, correspondent á des établissements morphes qu'anthropomorphes. Mais on peut d'un rang inférieur, encoré difficiles á ca- aussi citer le Non de La Escuera, érigé á l'origine ractérlser en l'absence de sondages ou de sur un pllier (CHAPA ,1985, p. 47-48), et les fouilles. pillers-stéles á sculptures de taureau et de lion Les concentrations 1, 4, 6, 7, 12, 14 et d'EI Molar (CHAPA, 1985, p. 48-50). 22, d'extension réduite (quelques centaines de Deux autres monuments sculptés ont été métres carrés), avec un matériel peu abondant trouvés dans les basses terres de la vallée. oü l'amphore ¡bérique est cependant toujours C'est d'abord, á l'extrémité ouest de notre aire présente, peuvent étre interpretes comme de d'étude, le monument turriforme á bas-relief de petits habitats ruraux. Dans le cas de la bordure Pino Hermoso, découvert en 1965 prés de sud de la Sierra del Molar (sites 1, 4 et 6) et du Benejúzar, en plelne vega du Segura, á 40 Cerro del Molino (site 7), on ne peut pas exclure métres du lit actuel du fleuve, lors de labours une autre interprétation : les restes observes profonds (ALMAGRO y RUBIO, 1980 ; CHA­ sur un petit espace ne seraient que les demiers PA, 1985, p. 51). II a été daté du llle slécle sur vestiges d'un site beaucoup plus vaste, détruit des critéres purement stylistiques, mais il par les travaux agricoles modernes (en pourrait tout aussi bien dater du lle siécle. Plus partlculier par la mise en terrasse des versants). á l'est, en bordure de la zone marécageuse, le Recevable en théorie, cette objection ne semble pilier-stéle richement decoré d'EI Mejorado (volr pas devoir étre retenue. On constate en effet supra, p. 35) pourrait étre contemporain ou qu'il existe déjá, au sud de la Sierra del Molar, guére plus anclen. Ces deux monuments trois grands sites d'habitat á l'lbérlque moyen/ appartenaient sans aucun doute á des né­ récent (El Rebollo, La Escuera, El Cigarro) ; cropoles. Leur emplacement, loin de tous les en ajouter trois autres impliquerait une densité sites d'habitat aujourd'hui connus, incite á de peuplement hautement improbable. penser que des villages d'une assez grande Le mieux conservé de ees établissements importance existaient en plelne vega, dans les secondaires est celul du Cerro de Admajaleta secteurs privilegies par la tectonlque de la (site 12). Eparpillés sur 2000 m2, les rares vallée, en d'autres termes dans les secteurs qui tessons visibles en surface et les quelques étalent les plus abrités des inondations. pierres affleurantes laissent entrevoir un Quant aux sanctuaires, nous ne connai- hameau ou une simple ferme, blottie sur un ssons pour l'heure que celui du Castillo de replat á flanc de colline. Guardamar, et encoré n'a-t-ll llvré que des res­ Ces petits habitats devaient étre beau­ tes mobiliers : nous ignorons tout de son coup plus nombreux que ne le laissent paraítre emplacement exact sur la colline et de son nos prospections. Dans les colimes, l'érosion a architecture. D'autre part, seules de nouvelles pu en balayer plus d'un ; mais il devait aussi fouilles pourraient nous éclairer sur la nature en exister un peu partout dans les secteurs réelle (temple ?) du bátiment á colonnes du emerges de la vega, sur des sites comparables Bancal B de La Escuera. á celul d'EI Mejorado (oü le monument ¡bérique Le paysage ibérique du Bas Segura oceupait une petite élévatlon de terre ferme á apparaít en somme comme un paysage la limite de la zone inondable). fortement anthropisé, jalonné de repéres verticaux : tours de fortificaron signalant les Le domaine du sacre: nécropoles et sanefuaires

Les trois nécropoles connues sont situées 20 á proximlté des villages (La Escuera : 100 m, La superficie de 5 hectares, reconnue en 1989, inclut des zones d'épandage de terres déplacées. Mais l'aire nucléaire Cabezo Lucero : 150 m, El Molar/ El Rebollo : du village, attestée par des matériaux de construction 300 m). La choix du site ne semble pas obéir á (moellons), dépasse sans doute les 2 hectares.

57 agglomérations, piliers-stéles et monuments d'une rive á l'autre, et, pour finir, l'influence turriformes signalant les nécropoles. Mieux que croissante de la cité d'Elche au second age du nulle part ailleurs dans le monde ibérique, on Fer. voit ainsi s'affirmer, par le moyen de l'ar- A partir du debut de l'époque orien- chitecture et de la grande sculpture, l'emprise talisante et durant tout l'áge du Fer, le Bas Se­ d'une communauté humaine sur son en- gura constitue un terrain privilegié pour analyser vironnement naturel. l'écho des échanges méditerranéens, puisqu'ici se succédent ou s'entrecroisent, á partir de la Les voies de communication fin du Vllle siécle, les routes commerciales phéniciennes et grecques. Toutes nos sources, Le réseau des chemins de l'áge du Fer littéraires et archéologiques, coíncident sur le n'est pas mieux connu dans le Bas Segura que fait que le sud-est de la Péninsule a été dans le reste de Taire ibérique. Le fleuve était partenaire á la fois des Phéniciens et des Grecs, sans aucun doute la principale voie de méme si les modalités d'installation n'ont rien communication de la región ; mais il existait á voir avec le systéme de \'apoikia. certainement aussi des chemins transversaux, A l'aube du processus, nous avons vu que de direction genérale nord-sud, qui reliaient les les habitats de l'áge du Bronze tardif et final se principaux foyers de peuplement du nord de la situent en hauteur et á bonne distance de la vallée (Crevillente/Penya Negra, Elche) aux mer, qu'il s'agisse des sites de Los Cabezos ou agglomérations du Bas Segura et, plus loin vers des collines autour de Rojales et de Benejúzar- le sud, á la región de Carthagéne. Almoradl, sans parler, bien sur, de Peña Negra Senent Ibáñez avait remarqué, lors des dans la Sierra de Crevillente. Rapidement, á fouilles d'EI Molar, que le site de la nécropole partir de 700 environ, peut-étre un peu plus tót, était traversé par une voie ancienne qui suivait se mettent en place, á différentes échelles, des á peu prés le tracé de la route moderne d'Elche relations méditerranéennes qui trouvent un á Carthagéne, á cent métres de cette derniére, point d'ancrage dans la región du Bas Segura. et dont la haute antiquité lui paraissait prouvée Comme dans d'autres régions hispaniques ou par «la profunda huella de las carriladas» ; il y dans le Languedoc, les communautés indigénes voyait méme un chemin protohistorique se déplacent alors vers le littoral, et sont (SENENT, 1930, p. 5). En l'absence d'éléments désormais immédiatement presentes et tou- d'appréciation tant soit peu précis (on ne trouve jours parties preñantes dans les échanges. aucune photo ni aucun dessin dans la pu­ Les premieres relations á longue distance blicaron), il est impossible de se prononcer sur ont le monde phénicien comme point de départ, l'áge de ees vestiges. Certes, Tattribution de celui de l'Orient peut-étre, celui de l'Andalousie cette voie á l'époque ibérique n'est pas tres probablement; l'écho s'en retrouve á La impossible ; d'une part parce qu'il était courant Rábita-La Fonteta (Vlle-Vle siécles). La que les nécropoles soient établles le long des stabilisation et la régularisation des relations chemins d'accés aux villages, et d'autre part avec les Grecs sont plus tardives et les parce que des voies á orniéres sont aujourd'hui témoignages restent rares avant le milieu du connues aux abords de plusieurs agglo­ Ve siécle. Les relations á longue distance sont mérations ibériques, notamment á Meca, á La aussi attestées dans leur prolongement vers Bastida et á Sant Miquel de Liria (cf. BONET, l'intérieur, en direction de la haute Andalousie 1995, p. 345), mais aussi, dans notre aire par le Segura, comme l'atteste la présence d'étude, á La Escuera. Néanmoins, les orniéres d'objets phéniciens archaíques á Los Saladares mentionnées par Senent peuvent tout aussi bien (Vlle-Vle siécles) ou grecs archaíques á Los étre medievales ou méme modernes. Saladares et surtbut á La Luz (Vle siécle). Dernier niveau d'échanges, celui de Timmédiat 2.4. Conclusions sur l'áge du Fer environnement de l'embouchure oü l'on reconnaít un lacis de relations durant tout l'áge Quatre faits, qui interférent entre eux, du Fer, que ce soit á El Rebollo, á El Oral ou á nous semblent devoir étre retenus pour Cabezo Lucero, ou plus au nord entre Santa caractériser l'histoire du Bas Segura á l'áge du Pola et La Alcudia. Fer : une rapide intégratlon aux circuits Désormais, indigénes et étrangers - ees d'échange méditerranéens, la densification du derniers en petit nombre - se croisent, se peuplement á partir du Ve siécle, la discontinuité mélent parfois dans des sites cótiers (La Rábita- des implantations, liée á des déplacements La Fonteta, El Rebollo/nécropole d'EI Molar, La

58 Picola plus au nord), et participent aux échanges indubitable d'une nouvelle stratégie d'ex- avec les établissements sitúes á quelques ploitation des ressources de la vallée, plus axée kilométres á l'intérieur des terres (Cabezo Pe­ sur l'agriculture, á un moment oü l'escale queño del Estany, puis El Oral et Cabezo Luce­ maritime s'est déplacée vers le nord, á Santa ro). Sans entrer ici dans le détail, les signes de Pola. ees échanges sont nombreux. Des nomines La troisiéme caractéristique du peu­ circulent en s'installant pour des temps plus ou plement orientalisant et ibérique du Bas Segu­ moins longs au point de laisser leur marque dans ra, c'est la discontinuité des oceupations. A la l'architecture (au Vlle siécle a La Rábita-La différence de ce qu'on observe par exemple á Fonteta, dans le dernler tiers du Ve siécle á La Elche, aucun site ne traverse tout l'áge du Fer. Picola), ou de se faire enterrer sur place, comme Les sites qui font montre de la plus grande ce fut le cas de Phéniciens ou de Puniques au longévité (La Rábita-La Fonteta, Cabezo Lu­ Vle siécle á El Molar. Des matériaux, des cero, La Escuera) atteignent á peine les deux techniques nouvelles et des modeles artistiques siécles (fig. 19). L'histoire du Bas Segura á l'áge sont introduits et assimilés par des artisans du du Fer apparaít done comme une histoire cru (comme le montre, entre autres exemples, chaotique, entrecoupée d'abandons et de l'architecture d'EI Oral). déplacements de population. On peut voir Des réseaux se mettent en place21, á plusieurs causes á cette instabilité, á commen- partir du littoral : entre La Rábita-La Fonteta et cer par les perturbations du milieu naturel. Bien le Cabezo Pequeño del Estany, puis entre El des scénarios sont imaginables : asséchement Rebollo, El Oral et Cabezo Lucero ; á partir de de zones lacustres exploitées par les po- la fin du Ve siécle c'est le couple La Picola / La pulations environnantes, ou au contraire Alcudia de Elche qui prendra le reíais. Ces élévation intempestive du niveau des eaux, réseaux, dont la logique perdure au fil de quatre sans oublier les caprices d'un fleuve prompt á siécles, sont le vecteur d'une identité culturelle changer de lit et á divaguer entre la Sierra del origínale. II faudra approfondir ce schéma oü Molar et les collines meridionales, entraínant á l'on retrouve tout á la fois l'embouchure d'un sa suite les populations riveraines. fleuve, une frontiére (entendue comme zone On note aussi une tendance sensible á de contact)22 oü se cótoient des indigénes et un déplacement du peuplement de la rive sud une communauté de marchands phéniciens to­ vers la rive nord du Segura. Au triangle lerante á l'époque archaíque á l'égard du orientalisant Fonteta - Castillo - Estany, tout marchand grec - qui lui-méme, plus tard, á entier circonscrit sur la rive sud, succéde au Ve l'époque classique, saura s'entendre avec le siécle une phase d'équilibre apparent, avec un pouvoir ¡licitan -, et un emporion, le moyen noyau d'habitat au sud (Cabezo Lucero, auquel privilegié de ces rencontres. La reunión de ces on ajoutera le Castillo de Guardamar á partir trois éléments fait de cette región une des plus du debut du IVe siécle) et un second au nord créatrices et des plus initiatrices de la (complexe El Oral - El Rebollo). Ensuite, á partir Péninsule, dans des domaines aussi variés que de la fin du I Ve siécle, on ne connaít plus aucun l'écriture, l'architecture, la sculpture ou la site d'habitat rive sud (á l'exception possible peinture sur céramique. du Castillo de Guardamar), tandis que l'occu- Deuxiéme point á souligner: on consta­ te une densification croissante du peuplement tout au long de l'áge du Fer. Le Bas Segura 21 semble étre au debut de l'áge du Fer une región On comprendra bien qu'en parlant de réseaux, nous nous écartons des modeles territoriaux elabores á partir des tres peu peuplée, oü seule la fonction de reíais polygones de Thiessen, une méthode qui, dans cette región commercial de l'établissement de La Rábita- au moins, ne semble pas donner des résultats probants, La Fonteta a pu cristalliser un petit noyau de comme le montrent les schémas divergents de DOMÍNGUEZ peuplement autour de l'embouchure du fleuve. (1984, p. 145)etdeGRAUy MORATALLA (1998, p. 121). D'autre part, l'hypothése avancée par SANTOS (1999) de Le Bas Segura n'est alors qu'une étape sur la l'émergence d'une société «gentillce» dans le Bas Segura, á route orientalisante du Sud-Est, entre, d'un pactir des données funéralres de Cabezo Lucero et d'EI Molar, cote, Ibiza et l'Andalousie, et de l'autre les sites nous parait prématurée. de l'intérieur des terres : Penya Negra, Los 22 Tel était le sujet du XXXII Convegno internazionale distudi Saladares ou Verdolay. Cette situation va se sulla Magna Grecia «Confine e frontiera nella Grecita modifier tres progressivement, pour laisser pla­ d'Occidente» (Tárente, 1997) ; nous rejoignons aussi e certaines conclusions de Peter BROWN sur la place de la ce á partir du IV siécle á une dense oceupation frontiére comme «terrain intermédiaire» social et culturel de la vallée et des collines qui la bordent, signe (L'essordu Christianisme occidental, Paris, 1997, p. 29).

59 19. Tableau chronologique des sites de l'áge du Fer. pation de la Sierra del Molar reste tres dense, si En ce qui concerne le territoire direc- méme elle n'augmente pas. tement controlé par Elche, on ne peut parler Les causes naturelles ne suffisent sans d'une véritable main-mise politique sur le Bas doute pas pour expliquer cette instabilité et ees Segura qu'á partir du lle siécle, á un moment, déplacements. Des facteurs politiques et précisément, oü les agglomérations du Bas économiques entrent certainement en jeu. De Segura entrent en décadence ou sont aban- ce point de vue, il faut nécessairement teñir données (voir infra). La situation est beaucoup compte de la proximité de la cité d'Elche, moins nette entre le Ve et le llle siécle23. Le indiscutable capitale régionale á l'époque seul fait concret qu'on puisse verserau dossier ibérique. Bien qu'il soit impossible de mesurer d'une influence croissante d'Elche a partir du l'importance réelle de ce site avant le Ve siécle, Ve siécle, c'est le déplacement graduel du cen- faute de fouilles en extensión dans les niveaux tre de gravité du peuplement vers le nord du les plus profonds de La Alcudia, il n'est pas fleuve dont nous venons de parler. Sans doute douteux que cette ville en devenir dut exercer Elche exergait-elle sur le Bas Segura, des cette une forte influence économique sur le Bas Se- époque, une attraction économique doublée gura pendant toute la durée de l'áge du Fer. d'une influence culturelle (sensible notamment Certes, les fouilles recentes de La Picola ont dans la sculpture de Cabezo Lucero), mais il montré que le port ibérique d'Elche, aux Ve et reste impossible d'évaluer avec precisión IVe siécles, se trouvait á Santa Pola (BADIE et l'ampleur et la nature de son emprise politique. al., 1999). Mais la mise en place de cet axe commercial qui evite le Bas Segura, en passant 3. L'occupation hispano-romaine (fig. 20) au nord de la Sierra del Molar, n'exclut pas l'existence d'un autre courant d'échanges en- Les Índices d'une oceupation de la vallée tre Elche et les établissements du Bas Segura. sont infiniment plus rares aprés qu'avant la II est méme probable qu'au Vle siécle et dans conquéte romaine. L'époque républicaine (lle et la premiére moitié du Ve siécle, avant la Ier siécles av. J.-C.) est particuliérement pauvre fondation de La Picola, ce fut l'établissement portuaire de La Rábita-La Fonteta, puis celui 23 Le bilan dressé ar T de El Rebollo (á vol d'oiseau, guére plus éloigné P - TORTOSA et J.A. SANTOS (1995- de La Alcudia OIIP 9anta Pnla^ nui alimpntprpnt 1996) montre bien que pour la période Préromaine les liens ae La Alcudia que banta roía) qui anmenterent d,E|che et du Bas Segura ne peuvent se mesurer qu.en le commerce á destination de La Alcudia et des termes d'aire culturelle, á partir de la diffusion de certains autres sites indigénes de l'intérieur. thémes ¡conographiques. en vestiges, ce qui contraste fortement avec la les plus meridionales de sa centuriation. Une densité d'habitat des IVe et llle siécles. Les seuls mise en valeur a sürement eu lieu, mais elle sites ayant livré des traces d'une occupation est occultée, dans la basse vallée, par républicaine sont le Castillo de Guardamar d'épaisses couches d'alluvions postérieures. (fragments de campanienne dans le sondage L'occupation de l'Antiquité tardive A 1 b : ABAD, 1992, p. 227), le petit établisse- (attribuable tres majoritairement aux IVe et Ve ment rural de Los Tintoreros (site 4 : un frag- siécles ap. J.-C.) est un peu mieux documentée. ment de campanienne) et La Escuera dans la On en trouve des traces, toujours clairsemées, phase qui precede son abandon définitif dans sur la bordure sud de la Sierra del Molar (site la premiére moitié du lle siécle (SALA, 1996, p. 2), au Castillo de Guardamar, et sur les collines 216). Tout porte á croire que de nombreux sites qui dominent la rive droite du fleuve : Cabezo d'habitat sont abandonnés au lendemain de la Soler (site 16), Cabezo del Molino (sites 21 et conquéte, tres probablement au profit de La 22), La Julianita (sites 24 et 25). Alcudia de Elche qui connait alors une phase La voie romaine ú'llici á Carthago Nova de grande prospérité. franchissait le Segura quelque part dans notre Pour le Haut-Empire, les témoignages se aire de prospection. Aucun vestige n'en a été réduisent á un fragment d'amphore Dressel 7/ retrouvé. Au bas du versant ouest de la Sierra 11 recueilli sur le site 5 (El Cigarro) et un del Molar, nous avons prospecté sur une fragment de sigillée gallo-romaine trouvé en centaine d'hectares les terres qui bordent le remploi dans un mur medieval du Cabezo del «camino viejo de Elche a Torrevieja», qui Molino 2 (site 22). A quoi il faut ajouter, sur la pouvait avoir suivi le tracé de l'ancienne voie rive opposée, le niveau d'occupation du Ier romaine. Les résultats ont été négatifs ; il siécle apr. J.-C. reconnu au Cabezo Pequeño semble á peu prés assuré qu'il n'a existe aucun del Estany et du matériel hors contexte du Cas­ établissement antique d'importance sur les tillo de Guardamar. Une telle pauvreté étonne, pentes traversées par ce vieux chemin. Plus alors que nous nous trouvons sur le territoire au sud, le lieu précis du franchissement du de la colonie d'llici, a faible distance des traces fleuve reste inconnu (SILLIÉRES, 1990, p. 370);

O Traces d'occupation aux ler / lie s. apr. J.-C. • Traces d'occupation aux IVe / Ve s. apr. J.-C.

Sierra del Molar

Figure 20: Sites de l'époque romaine.

61 on a proposé Rojales (voir notamment SENENT, marmitas con mamelones de la forma Gutiérrez 1930, p. 5), mais sans arguments pleinement M4.124 las grandes tinajas M10 y las tapaderas convaincants. M30; entre las producciones a torno los jarros con pico vertedor de la forma T18.1 y la cerámi­ 4. L'occupation médiévale (fig. 21) ca pintada con filetes paralelos de óxido de hie­ rro, a más de un fragmento con vedrío monocro­ La restitución del espacio físico, demo­ mo «melado» (Figs. 11). gráfico y económico del Bajo Segura en el A juzgar por la extensión de sus vestigios Medievo ha sido abordada en diversos traba­ se trató de un habitat de cierta magnitud, ocu­ jos a partir de diversos indicios materiales y pado entre mediados del siglo VIII y un momen­ documentales (GUTIÉRREZ LLORET, 1988, to indeterminado del IX, ya que faltan las pro­ 1992 y 1995 a; AZUAR, 1991; AZUAR Y ducciones típicas de la décima centuria. Recien­ GUTIÉRREZ LLORET, 1999). La prospección temente hemos propuesto identificar este asen­ sistemática que nos ocupa ha permitido mati­ tamiento emiral, situado a unos 12 km. de zar y completar la secuencia de poblamiento Orihuela, con la alquería de Tall al-Jattáb, una altomedieval, definiendo interesantes estrate­ de las dos cedidas por el noble visigodo gias de ocupación y explotación del territorio. Teodomiro alyu/id/'(militar egipcio) cAbd al-Yabbár 4.1.- Caracterización geográfica del po­ como dote por el matrimonio con su hija. La al­ blamiento quería tomó su nombre —«Tell o colina de Jaftáb»— del de Jatfáb b. cAbd al-Yabbár, hijo En lo que al período altomedieval se refie­ del yundí que se estableció en Tudmír (región re, la prospección ha documentado un importante del sureste de al-Andalus), y epónimo de una conjunto poblacional, fechable entre los siglos importante y rica familia murciana: los Banü VIH y XI, que constituye, hoy por hoy, un referen­ Jattáb. La propuesta de identificación parte de te fundamental para estudiar las fases formativas los datos que aporta la descripción del geógrafo del Sarq al-Andalus (oriente de la Península Ibé­ al-°Udrí en el siglo XI: uno de naturaleza geográ­ rica). La distribución de ese poblamiento afecta fica, la distancia de ocho millas (unos 11.360 m) principalmente a tres zonas del Bajo Segura: 1) a Orihuela, y otro topográfico, derivado del el grupo de cabezos situados entre los términos topónimo «Tell» que sugiere un montículo como municipales de Albatera y ; el que nos ocupa; ambos argumentos concuer- 2) el relieve ondulado que orla por la margen de­ dan con la evidencia arqueológica de un asen­ recha del río Segura y 3) el cordón dunar de su tamiento emiral en el Cabezo de las Fuentes. desembocadura. Seguramente a este lugar se refiere Mosén Bellot cuando habla de las ruinas de Castroalto, si­ Los Cabezos de Albatera tuadas en una «serreta» cercana a , se­ ñalando también la fragilidad de los sistemas En este caso los vestigios medievales se de drenaje de los campos de cultivo que, al encuentran en el mayor de los cerros, conoci­ ser abandonados, permiten la recuperación del do como el Cabezo de las Fuentes. Se trata de marjal25. una colina aislada en mitad de la llanura aluvial del Segura de sólo 86 m. de altura máxima sobre el nivel del mar. Las cerámicas islámicas asociadas a diversos indicios de habitat (lí­ 24 neas de muros, tejas, etc.) se extienden de for­ Las producciones cerámicas se clasifican según la tipología establecida por Sonia Gutiérrez Lloret para el terri­ ma discontinua por las partes altas y las lade­ torio de Tudmír (GUTIÉRREZ LLORET, 1996 a). Estos ma­ ras del montículo, habiéndose detectado cua­ teriales se complementan con los procedentes de pros­ tro concentraciones principales (sitios 8, 9, 10 pecciones anteriores, depositados en el Museo Comarcal y 11), cuya extensión sumada supera las tres de Orihuela, que han sido estudiadas en Gutiérrez Lloret, 1995 b, 60-1, figs. 2 y 3. hectáreas y media. El cerro también estuvo 25 BELLOT (1956, II, 188) señala que Catral debió poblarse habitado en el Bronce Tardío-Final pero los cuando «...se despobló Castroalto, que hay opinión que es­ vestigios de esa época se concentran exclusi­ taba en la serreta que le está cerca, cuyas ruinas, aunque vamente en el punto 11, la zona más elevada, muy deshechas están por toda la circunferencia, pues aún mientras que la cerámica islámica aparece con en nuestros tiempos había troncos de árboles plantados, y lo confirman cuatro grandes azarbes que salen.de él, que abundancia en todas las concentraciones. En­ sise limpiaran quedara seco»; cfr. GUTIÉRREZ LLORET, tre la cerámica modelada a mano destacan las 1995 b, 59-62).

62 • Sites ¡dentifiés en 1989 et 1990 • Sites fouillés ou sondes

Sierra del Molar

Cabezo de las Tinajas Cabezo de la Tía Maravillas \

^D19 18,16 22*5l " Cabez™ o Soler

El Moncayo La Atalaya

Sierra de Benejúzat

Figure 21: Sites de l'époque médiévale.

evaluables (fragmentos cerámicos muy rodados, Los relieves de la margen derecha del Bajo escasos y dispersos), que no pueden ser aso­ Segura ciados a ningún resto constructivo. No conviene olvidar, además, que estas cerámicas proceden La segunda concentración y la más im­ de las pendientes creadas artificialmente en te­ portante en cuanto a número de yacimientos, rrenos parcialmente desfondados para extraer es la que se sitúa sobre los relieves suaves tierras y hacer depósitos, con lo que el grado de que delimitan el valle fluvial del Segura en su alteración de la topografía original de los even­ margen derecha, especialmente entre tuales asentamientos debe ser muy elevado. Los y Guardamar, siempre en cotas comprendidas escasos fragmentos cerámicos reconocibles co­ entre 20 y 30 m. A partir de Orihuela la llanura rresponden a producciones tardorromanas (afri­ aluvial se ensancha por el norte, entrando en cana de cocina y térra sigillata africana del tipo contacto con el cono del río Vinalopó, mientras D) o ya islámicas (marmitas modeladas, cerá­ que el Segura modifica su trazado para dirigir­ mica común de factura tosca, jarras a torno y se al mar bordeando las estribaciones de estos algún fragmento vidriado monocromo), sin que macizos montañosos meridionales. En el sea posible para estas últimas una precisión piedemonte de estas sierras, junto al río Se­ cronológica superior a la genérica de siglos gura, se han localizado once puntos con restos IX-X. arqueológicos que se concentran preferente­ No obstante, el interés de estos hallaz­ mente en dos zonas diferenciadas: el conjunto gos indirectos alcanza una dimensión distinta de las Lomas de la Juliana (sitios 24 y 25) y la si se ponen en relación con la alquería de Al- importante concentración detectada en las ?azlra, mencionada por al-cUdrí en el siglo XI y estribaciones de las sierras de la Atalaya y del presente en el Repartimiento de Orihuela del Estaño, en los términos municipales de siglo XIII bajo la forma de Algezira. Esta alque­ Benijófar y Rojales (sitios 15 a 23). ría, hoy desconocida, debió estar situada en En rigor, el primer conjunto no puede ser una zona indeterminada entre las actuales po­ definido como un área de habitat, ya que úni­ blaciones de Algorfa y Benijófar, según las des­ camente ha aportado vestigios difícilmente cripciones del Repartimiento (AZUAR y

63 GUTIÉRREZ, 1999, 205; GUTIÉRREZ LLORET, exhumado en el Tolmo de Minateda en 1995; en 1995 a). El topónimo geográfico que la designa tal caso, lo hallado correspondería a la cámara tiene el sentido de porción de tierra que emerge de combustión con un pilar y al praefurnium del o se anega según fluctúe el nivel del agua, a mismo, mientras que los abundantes materiales más de los significados usuales de «isla» o formarían el testar. Sin embargo, la estructura «península» (GROOM, 1983, 129). Parece ló­ carece de señales de combustión y no se han gico suponer que esta alquería tomó su nom­ observado piezas defectuosas entre las cerámi­ bre de las zonas bajas inundables —o ciénagas cas. laterales— colindantes al río, de las que aún se Entre el material tardorromano destacan aprecian diversos vestigios en el valle aluvial del algunos fragmentos de Terra sigillata africana Segura26; de hecho, una de estas áreas se si­ D, procedentes de la concentración 22, junto tuaba precisamente en la margen izquierda del con una Hayes 61 B (Fig. 14,6) y una tapadera río, entre las actuales poblaciones de Las He­ «Ostia II» de la concentración 21; estos mate­ redades y , frente a las riales se relacionan también con un fragmento Lomas de La Juliana (GUTIÉRREZ LLORET, de cerámica Narbonense (tipo Rigoir 6), varios 1996 b, 15,fig. 1). de lucernas en Terra sigillata y una moneda de Por contra, el segundo conjunto está for­ la segunda mitad del siglo IV, reutilizada como mado por una alta concentración de asen­ colgante en un enterramiento, procedentes to­ tamientos —nueve en total— de diversa natu­ dos de la excavación de 1990, a más de algu­ raleza, precisa cronología y magnitud eva- nos materiales constructivos descontex- luable, que se corresponde mayoritariamente tualizados, como fragmentos de opera signina con áreas de habitación. Todos ellos ocupan y tegulae. El conjunto islámico está formado las suaves elevaciones que flanquean el por cerámicas modeladas, entre las que abun­ meandrizante cauce del río, conocidas en la dan las formas Gutiérrez M4.1 y M3.3, y cerá­ zona como «cabezos», y se suceden ininte­ micas a torno, tales como ollas T6.3, T6.4 y rrumpidamente desde Benijófar hasta el límite T6.5, jarros T18, T19.2 y T20.1, jarras T11.1.1, con Guardamar. Excepción hecha del sitio 23 candiles de piquera corta T33.2.2 y arcaduces (Benijófar Este), algo más alejado e imposible T32.1, una de las piezas más abundantes. A de fechar o definir, el resto de los asen­ esto hay que añadir que el vidriado se reduce tamientos oscilan en extensión y cronología. a dos únicos fragmentos: uno de ataifor mela­ El primero que se encuentra siguiendo do con restos de manganeso, hallado en la el río en dirección al mar es el Cabezo del Mo­ concentración 21, y otro de un recipiente ce­ lino, yacimiento que comprende dos concen­ rrado, también melado, procedente de la exca­ traciones de 300 y 100 m2 respectivamente (si­ vación. La homogeneidad de los materiales tios 22 y 21), en las que aparecen algunos ma­ permite fecharlos entre mediados del siglo VIII teriales tardorromanos, al parecer residuales, y mediados del IX. Estos materiales proceden y un conjunto abundante y homogéneo de ce­ de una zona industrial y funeraria, que se utili­ rámica islámica. Este asentamiento ya era co­ zó también como área de vertidos, en la peri­ nocido con anterioridad a la prospección que feria de un poblado de época emiral, posible­ nos ocupa, al haber sido parcialmente ex­ mente una alquería. poliado27, mientras que en 1990 fue objeto de una excavación de urgencia que permite eva­ 28 luar mejor su naturaleza . La excavación, rea­ 26 lizada en las inmediaciones del lugar expoliado Según restitución efectuada por V. Rosselló Verger a par­ tir de la fotointerpretación del vuelo de 1957 (1989, 275, fig. (en el área de la concentración 22), mostró una 18). Véase GUTIÉRREZ LLORET, 1995 a, 70-1 y 1995 b, gran complejidad estratigráfica pese a su es­ 57-8. casa potencia. Aparecieron bolsadas de mate­ 27 Los materiales de ese expolio fueron recuperados y depo­ rial arqueológico (cerámicas fundamentalmen­ sitados en el Museo Arqueológico de Rojales, donde pudie­ te) y material constructivo, rellenando huecos ron ser estudiados y publicados (GUTIÉRREZ LLORET, 1988,96yss.) de la roca, pero ninguna estructura de habita­ 28 Algunos datos de esas excavaciones, que en su conjunto ción. Por contra, al sur del sector excavado permanecen inéditas, fueron publicados por la autora, junto apareció un enterramiento con tres inhu­ con un plano cedido por gentileza de la excavadora Pilar Beviá maciones sucesivas de rito preislámico y una Llorca (GUTIÉRREZ LLORET, 1996 a, 358-59; fig. 132). De estructura industrial tallada en la roca, que dicha intervención proceden el fragmento vidriado n 13 de la fig. 85 (p. 193); las piezas 2 y 3 de la fig. 110 (p. 282) y las tipológicamente podría relacionarse con un hor­ cerámicas 3 a 11 de la fig. 133 (p. 359) de la misma publica­ no de cerámica de doble cámara, similar al ción.

64 El Cabezo de la Cueva de La Tía Mara­ modeladas (Fig. 13), los candiles de piquera lar­ villas (sitio 20) se sitúa al otro lado de un pe­ ga y algunos fragmentos de arcaduz T32.1 (Fig. queño valle perpendicular al río, dominando 13), las jarras T11.1 y los ataifores T27.4 pinta­ desde una colina de las estribaciones de La dos en óxido de hierro. Por fin, a diferencia de lo Bernarda de apenas 28 m, la vega y los mean­ que ocurre en el resto de los yacimientos, las dros del río. La prospección localizó una con­ producciones vidriadas están bien representadas, centración de material de unos 100 m2 de ex­ incluso las policromas; aparecen sobre todo tensión, muy próxima al lugar excavado en ataifores con decoración de verde y manganeso 1986. El material hallado era islámico, aunque sobre melado (Fig.13, 11-14). Estos materiales resultó imposible precisar su cronología; no permiten datar la ocupación islámica entre el se­ obstante, la inmediatez con el yacimiento ya gundo cuarto del siglo X y la primera mitad del conocido sugiere una cronología similar, es siglo XI, aunque no puede descartarse definitiva­ decir, de mediados del siglo X a mediados del mente la posibilidad de una ocupación emiral no XI. La misma cronología parece tener el Cabe­ constatada en la actualidad. zo de las Tinajas (sitio 19), un pequeño cerro Resulta difícil definir la naturaleza de este aislado de 18'5 m. de altura situado junto a un asentamiento, que se aleja por su morfología meandro del río; es uno de los mejores ejem­ del resto de los documentados en el Bajo Se­ plos de alquería califal que se documentan en gura. La eminencia de su emplazamiento y sus el Bajo Segura ya que incluye el área de resi­ murallas inducen a considerarlo un poblado dencia y el cementerio, formado en este caso fortificado o incluso un husün. Esta singularidad por sepulturas talladas en la roca. De él proce­ ha llevado a algunos autores como A. García den marmitas de la forma Gutiérrez M4.3.2 vi­ Menárguez (1989,155-7) a proponer su identifi­ driadas internamente, alcadafes T27.2 y jarras cación con la población islámica de Almodóvar T11; el vidriado es frecuente, tanto el mono­ —abandonada tras la conquista cristiana en be­ cromo, como el manganeso sobre melado, el neficio de Guardamar— frente a las hipótesis verde y manganeso y la cuerda seca parcial, generalizadas que la sitúan en las dunas próxi­ lo que no remite a un horizonte del siglo XI mas a la desembocadura del río (BARCELÓ, avanzado. 1985; AZUAR et alii, 1989). El topónimo al- El Cabezo del Canales (sitio 18) corres­ Mudawwires mencionado en el siglo XI por al- ponde a la misma morfología que venimos co­ °Udñ como referente geográfico y más tarde por mentando, aunque los fragmentos significati­ al-ldrT si; sin embargo, en el Cabezo Soler fal­ vos son escasos (un borde de marmita tan precisamente las producciones que sugie­ Gutiérrez M4.2); sin embargo, la cronología po­ ran la perduración del asentamiento entre el si­ dría precisarse con el hallazgo de una botella glo XI y la conquista cristiana del XIII. Así pues, de la forma T14.2 y un jarro T18.1, deposita­ mientras no aparezcan dichas producciones la dos en el Museo de Guardamar y fechables a mítica Almodóvar deberá continuar buscándose mediados del siglo IX. bajo las arenas, en las inmediaciones de la Por último, el yacimiento más significa­ Rábita. tivo de esta zona es, sin duda, el Cabezo Soler (sitio 16) con el que se relacionan otros hallaz­ La desembocadura del río gos puntuales como la estructura del sitio 15. Ocupa la parte alta de un cerro cónico de 87 La tercera zona del Bajo Segura donde m. de altitud, que domina toda el Bajo Segura. ' se documentan vestigios islámicos, correspon­ Se trata de un lugar habitado desde la prehis­ de precisamente a su desembocadura. Sobre toria pero especialmente en época tardorro- el cordón litoral dunar se han hallado los res­ mana e islámica. Entre la cerámica romana tos de un único e importante yacimiento islá­ destacan algunos fragmentos de Terra Sigillata mico, la Rábita de Guardamar, que se supone africana (formas Hayes 87 A y 91 B o C) y pro­ situado en las inmediaciones del asentamien­ ducciones toscas locales, que indican su ocu­ to de al-Mudawwir antes citado. Se trata de un pación entre mediados del siglo V y el VI. El complejo religioso excavado en extensión por material islámico es muy abundante y corres­ R. Azuar y del que existe abundante biblio­ ponde a la fase más importante del asentamien­ grafía (AZUAR etalii, 1989; 1990; 1991). En to, a la que se asocian los restos de viviendas la historia del complejo se constatan dos fa­ visibles y el recinto defensivo de tapial; desta­ ses principales: la primera corresponde a la can las marmitas (especialmente formas erección de un espacio de oración abierto Gutiérrez M5.1 y M.5.2) y las tapaderas M30.1.2 (musallá) a finales del siglo IX, alrededor del

65 cual surgen los primeros oratorios aislados; la muchos de ellos de materiales tardorromanos segunda se inicia con la monumentalización del residuales, permite suponer un origen preislá- conjunto (construcción de la mezquita mayor mico para este tipo de asentamiento. sobre la antigua musallá y de los principales La mayoría de los asentamientos parecen oratorios frente a ella), fechada en el segundo estar habitados en el siglo IX pero no existen cuarto del siglo X por la epigrafía29. Durante la evidencias de su continuidad en el siglo X. Fue­ segunda mitad de dicho siglo el complejo va cre­ ra del ámbito prospectado han sido localizados ciendo hasta alcanzar su forma y extensión de­ también otros asentamientos de similar crono­ finitiva. Por fin, se abandona de forma repentina logía y morfología en el entorno de Los Saladares en el primer cuarto del siglo XI, en relación con de Orihuela. Es el caso del Cabezo de Pinoher- los conflictos de finales del Califato, para des­ moso y los Cabecicos Verdes, situados sobre pués sufrir los efectos de un importante movi­ pequeñas elevaciones que bordean la zona miento sísmico y comenzar a sepultarse bajo la pantanosa, con materiales muy semejantes a arena. los aquí estudiados (GUTIÉRREZ LLORET, 1996 Las producciones cerámicas de ambas a, 354). fases son bien conocidas y han sido publica­ das en diversos trabajos (GUTIÉRREZ LLO- 2.- El horizonte califal abarca el siglo X y se ex­ RET, 1988; AZUAR et alii, 1989). Su estudio tiende a las primeras décadas del XI. El yaci­ fue decisivo a la hora de establecer las prime­ ras seriaciones cronotlpológlcas de la cerámi­ miento emblemático es sin duda el de la Rábita ca emiral y califal en el sureste de al-Andalus, de Guardamar, cuyo nivel inferior (correspondiente dando lugar a propuestas de clasificación más a la etapa fundacional de la primera fase del com­ amplias y precisas, que ahora nos permiten plejo a fines del siglo IX) constituye el referente establecer la cronología de las producciones material que permite reconocer el cambio de un halladas en estas prospecciones; empresa vana horizonte al otro. En este nivel inferior - nivel II- e imposible hace apenas una década (GU­ aparecen las típicas marmitas modeladas con TIÉRREZ LLORET, 1996 a). decoración peinada (forma Gutiérrez M4.2.1) -au­ téntico fósil director que remite a un contexto de 4.2.- Caracterización cronológica finales del IX y primer cuarto del X, ausente en del poblamiento los asentamientos analizados anteriormente-, a más de tapaderas (M30.1.2), tinajas con cordo­ De los datos expuestos se deduce que el nes (M10.2), las primeras formas abiertas (M27.1 Bajo Segura fue un área densamente ocupada y M27.4) y un útil novedoso: el tannOru horno de en la Alta Edad Media, sobre todo entre los si­ pan de tradición semita (M9.1 y M9.2); estas glos VIII y XI, aunque la aparición sistemática formas modeladas coexisten también con jarros de fragmentos tardorromanos en la mayoría de (T20.1 y T20.5) y jarras (T11.1.3) pintados, arca­ los asentamientos parece sugerir su ocupación duces (T32.1 y T32.3) y candiles de largas pi­ o frecuentación preislámica. La ordenación queras, vidriados y sin vidriar (T33.5 y T33.3). cronológica de los asentamientos nos permite Curiosamente este horizonte de tránsito entre establecer dos horizontes temporales: uno finales del siglo IX y la primera mitad del X es el emiral y otro califal. primero que se documenta en la mayoría de las medinas importantes de la región, como ocurre 1.- El horizonte emiral abarca los siglos VIII y en Murcia, Orihuela o Alicante, donde no se re­ IX y se constata con completa seguridad en conocen por el momento las producciones típi­ el Cabezo de las Fuentes (sitios 8-11) y en el Cabezo del Molino (sitios 21 y 22), probable­ camente emiralés. mente en el Cabezo del Canales (sitio 18) y quizás en las inmediaciones de las Lomas de la Juliana (sitios 24 y 25), aunque en este úl­ 29 timo caso resulta imposible asegurar nada por Se conservan dos lápidas fundacionales, una correspon­ diente al oratorio n° III, conocida y publicada desde antiguo la degradación de los restos. Todos se sitúan (AZUAR et alii, 1989, 184), y otra inédita, procedente del en las inmediaciones del río y de las zonas mihráb del oratorio II. La primera data la obra el año 944, pantanosas y pueden interpretarse como al­ mientras que la segunda permite leer una fecha incom­ querías, a tenor de la identificación del Cabe­ pleta pero incluida en un lapso máximo comprendido en­ tre el año 933 y el 940/1 (y no 924 como ¡nicialmente se zo de las Fuentes con la alquería de Tall al- supuso, cfr. GUTIÉRREZ LLORET, 1996 a, 294, n. 122; Jafíáb. Este hecho, unido a la aparición en AZUAR, 1995, 70).

66 El nivel I de la Rábita corresponde al pe­ En trabajos anteriores hemos incidido en ríodo de ocupación comprendido entre su la necesaria restitución geográfica del Bajo monumentalización en el segundo cuarto del si­ Segura en el Medievo y especialmente, para lo glo X y su abandono en el primero del XI, y re­ que ahora nos ocupa, con anterioridad a la pro­ presenta la cultura material del último uso del funda transformación paisajística que debió su­ conjunto. Se caracteriza por una mayor diver­ poner la creación de la huerta de Orihuela a fina­ sidad formal (candiles, jarras, aguamaniles, les del siglo X y sobre todo en el XI33. La inme­ orzas, ataifores, etc.) y decorativa (decoración diatez de esos trabajos nos libera de volver a pintada compleja e introducción del vidriado desarrollar la argumentación allí expuesta, cu­ policromo: verde y manganeso, cuerda seca yas conclusiones nos limitaremos a recapitular parcial, etc.), y supone también la generaliza­ con algunas puntualizaciones. El texto de al-cUdn ción de un nuevo tipo de marmita modelada, la señala con claridad el origen de la huerta de de la serie M5 en todas sus variantes forma­ Orihuela -esto es, el sistema de riego de deri­ les. Este horizonte es el que encontramos bien vación mediante acequias y azarbes- al señalar representado en el Cabezo Soler (sitio 16), el que los habitantes de esta ciudad abrieron «una Cabezo de las Tinajas (sitio 19) y el de la Cue­ acequia que arranca de sus tierras hasta llegar va de la Tía Maravillas (sitio 20) y es el que al paraje denominado al-Qatrullát» (es decir, la nos permite fechar la ocupación detectada en acequia Mayor de Callosa entre Orihuela y la prospección entre la segunda mitad del si­ Catral); de otro lado el texto, pese a su ambi­ glo X y la primera del XI, con independencia güedad, parece sugerir que el riego «concluye al de posibles fases anteriores30. sur de este paraje, en la náhiya llamada de al- Por último, quisiéramos señalar que no Muwalladln, en dirección a la alquería conocida ha documentado la pervivencia o la aparición por al-Yuzaira (Yazlra)», mientras que desde allí de ningún asentamiento con posterioridad al si­ «...el río se dirige hacia el mar, siendo conocido glo XI en las zonas prospectadas. Este dato aquel lugar con el nombre de al-Mudawwir» nos parece de singular importancia, puesto que (MOLINA, 1972,44). contrasta enormemente con la intensa ocupa­ Esta descripción concuerda, en lo que a ción del entorno de Orihuela, hasta Almoradí, la extensión del sistema de acequias se refie­ atestiguada en el Repartimiento; esto indica un re, con la contenida en el Repartimiento, don­ evidente cambio en el patrón de asentamiento de queda claro que el espacio regado en épo­ que había caracterizado el Bajo Segura duran­ ca islámica era un triángulo delimitado al norte te la Alta Edad Media, que debe ponerse en por la acequia de Callosa-Catral, hasta los relación, como luego veremos, con la variación saladares de Albatera y los marjales de Elche; de la estrategia económica de aprovechamiento del entorno.

4.3.- Caracterización ambiental y estrategia 30 En este sentido es importante señalar que los límites in­ productiva del Bajo Segura: el paisaje entre los trínsecos de las técnicas de la arqueología extensiva, en este caso la prospección, impiden rechazar de plano un eventual siglos Vil y XI. asentamiento emiral en los yacimientos que datamos como califales por sus materiales de superficie (es decir, una ex­ El Bajo Segura es un espacio privilegiado cavación podría detectar fases más antiguas en su estratifi­ para el estudio del poblamiento emiral y califal, cación). No obstante, tal eventualidad no nos parece proba­ ble por tratarse de yacimientos que han sufrido numerosas no sólo por su profundo conocimiento arqueoló­ alteraciones postdeposicionales (repoblaciones, desfondes gico sino también por la feliz circunstancia de y especialmente excavación de trincheras durante la Guerra haber conservado dos importantes referencias Civil), lo que habría exhumado tales restos de haberlos ha­ bido. En cualquier caso lo que parece evidente es que los documentales inexistentes en otras regiones: la asentamientos que consideramos emirales no fueron ocu­ descripción del geógrafo al-cUdrí31 y el Reparti­ pados en época califal, ya que en superficie únicamente apa­ miento de Orihuela32. La primera recrea el paisa­ recen materiales emirales y, en algún caso, tardorromanos. 31 c je y el poblamiento en el Bajo Segura a princi­ al- Udn: Al-masálik ilá gam\°al-mamálik, editada por Al- AhwánT en 1965, cuya parte dedicada a la Cora de TudmTr pios del siglo XI —es decir, en pleno proceso de fue traducida al castellano por E. Molina López en Cuader­ consolidación de la sociedad islámica en la re­ nos de Historia del Islam, 3, 1972. gión—, mientras que la segunda muestra el ini­ 32 Repartimiento de Orihuela, editado en Murcia en 1988 por cio de su destrucción a manos de los conquis­ J. Torres Fontes. 33 tadores feudales y, por tanto, constituye una Entre otros AZUAR (1991); GUTIÉRREZ LLORET (1992, 1995 a y b, 1996 a y b); AZUAR y GUTIÉRREZ (1999). Cfr. imagen fidedigna de su aspecto en el siglo XIII. GEA (1992-93 y 1995).

67 al sur por la de Alquibla, que discurre muy próxi­ el significativo nombre de «llletas» en un plano ma al cauce del río Segura bordeando los relie­ de la colonización de las Pías Fundaciones de ves de su margen derecha, y al este por los principios del siglo XVIII35, y hoy difíciles de re­ marjales y lagunas de Almoradí, La Daya y conocer por la deposición de sedimentos y la Guardamar, desecadas entre los siglos XVIII y consiguiente elevación de los suelos de culti­ XX (CANALES y VERA, 1985; GIL y CANALES, vo36. El hallazgo de un monumento funerario ibé­ 1987), y que no habían sido cultivadas en época rico, reempleado en una construcción posterior, islámica, según el Repartimiento (TORRES, en la partida de Lo Mejorado, entre ambas Dayas, 1988, 89 y ss.). apoya la restitución ambiental propuesta e inci­ Así pues, el poblamiento islámico tem­ de en la similitud de las pautas que rigen la se­ prano se sitúa en la periferia de lo que será la lección de las áreas de asentamiento en época huerta de Orihuela a partir del siglo XI, y ocu­ prerromana y altomedieval en la región; pautas pa, en contrapartida, los espacios pantanosos que se abandonan respectivamente con la de su tramo inferior, tanto las ciénagas latera­ romanización y con la creación de una gran huer­ les y los saladares que se crean en las zonas ta vinculada a la ciudad de Orihuela, aguas arri­ bajas de difícil avenamiento, como el extenso ba de la zona que ahora nos ocupa. humedal discontinuo, salpicado de lagunas y Esta tendencia a habitar precisamente las espacios palustres más o menos permanentes, zonas húmedas estuvo determinada por la elec­ que se extendía en torno a la sierra del Molar, ción de una estrategia económica diversificada, desde Albatera a Guardamar, siguiendo la tendente a evitar la especialización productiva. isohipsa de los 10 m. Resulta prácticamente Dicha estrategia contempla tanto el aprovecha­ imposible establecer los límites precisos de la miento del ecosistema natural pantanoso (caza, zona húmeda, pues éstas por definición varían pesca, recolección de huevos y de fibras vege­ según la estación, el régimen de precipitacio­ tales, extracción forestal, pastos, etc.) como su nes y el nivel del acuífero; en este sentido con­ transformación agrícola temprana. En las orillas viene tener presente que la extensión de los de las zonas inundadas, muy fértiles por la de­ marjales pudo incluso aumentar como conse­ posición periódica de limos ricos en nutrientes, cuencia del desarrollo de la huerta de Orihuela, se debió practicar una agricultura de vega con ya que el riego por derivación y el sistema de cultivos de cereales y productos hortícolas, que drenaje paralelo conducía los sobrantes hacia pronto se vio reforzada por la introducción de una los humedales naturales, elevando aún más el nueva técnica de irrigación: la cenia o rueda hi­ nivel freático de las zonas bajas. dráulica de tracción animal con cadena de arca­ A finales del siglo XIII el límite máximo duces. de las zonas inundadas bordearía las Dayas, Este aparato de elevación de agua, espe­ para ensancharse en la parte baja del río, con­ cialmente adecuado para la explotación de los formando la albufera de Daya-Guardamar. Esto bordes de las zonas húmedas con un alto nivel no quiere decir que en sucesos de crecida no freático, debió introducirse y generalizarse en se inundara gran parte del llano aluvial del río o que se formasen, fuera de estos límites, char­ cas o lagunas de extensión variable en las zo­ nas deprimidas; de hecho, recientemente he­ 34 De la voz Daya; depresión donde se acumulan las aguas mos sugerido la posibilidad de interpretar en formando lagunas intermitentes, caracterizadas por una ve­ este sentido el topónimo Daya34, atestiguado getación herbácea y arbórea. Las dayas se convierten así en documentalmente en el siglo XIII. En nuestra auténticos «oasis» de gran importancia económica y agríco­ la, donde es frecuente el cultivo de cereales y hortalizas. S. opinión, el topónimo geográfico que designa­ V. IDáyal véase DOZY (1967,16), AGABI (1995, XV, 2246), ría originalmente una de estas depresiones GROOM (1983, 74) y GONZÁLEZ BERNÁLDEZ (1992, 71). lagunares, cuyos restos se detectan todavía El topónimo medieval se ha mantenido en el nombre de dos (ROSSELLÓ VERGER, 1989, 275-7, corte 5), poblaciones actuales: Daya Nueva y Daya Vieja. 35 terminaría por dar «leur nom á l'agglomération Biblioteca del Seminario Diocesano de San Miguel (Orihuela), reproducida en la el volumen 1 de Alquibla. Re­ née au contad des tenes cultivées», como se vista de Investigación del Bajo Segura, (1995). constata en diversas zonas del Magreb (AGABI, 36 M. Gea señala que algunos restos ¡berorromanos y 1995,2248). andalusíes aparecen en el llano aluvial cubiertos por tres De la misma forma, en estos terrenos metros de sedimentación (1995, 70, nota 11), para indicar inundados o inundables debieron existir cotas más adelante que la razón principal argüida por los agricul­ tores para solicitar licencias de instalación de cenias era elevadas, a salvo del anegamiento en condi­ precisamente el crecimiento del suelo de cultivo respecto a ciones normales, como las representadas con los cursos de agua (1995, 97, nota 97).

68 época emiral, ya que los arcaduces --forma ce­ del siglo VIII, aún no se había islamizado religio­ rámica hasta el momento desconocida en los samente. registros romanos- aparecen en la mayoría de A estos datos exclusivamente arqueoló­ los asentamientos estudiados, asociados a ma­ gicos, se pueden añadir otros inequívocos pro­ teriales fechables entre la segunda mitad del cedentes de las fuentes escritas e igualmente siglo VIII y el IX. Así, el estudio arqueológico ilustrativos. Nos hemos referido con anteriori­ del habitat emiral -localizado en la prospección dad al hecho de que Teodomiro entregó dos al­ por situarse precisamente en las zonas no querías del Bajo Segura a un yundícomo dote inundables- ha permitido establecer que las de su hija: la ya citada de Tall al-Jattáb y la de comunidades campesinas del Bajo Segura practi­ Tarsa, de nombre preárabe, situada en las in­ caron una agricultura intensiva de alto rendimien­ mediaciones de Elche. Resulte o no correcta to, basada en el riego con cenias de parcelas re­ nuestra reducción de Tall al-Jattáb al Cabezo ducidas, entre los siglos VIII y X (GUTIÉRREZ de las Fuentes, lo que parece innegable es que LLORET, 1996 c, 43). el termino alquería designa, en este caso, ex­ A diferencia de las alquerías, los cam­ plotaciones agrícolas de origen preislámico pos de cultivo debieron situarse en el llano sobre las que tenía cierto dominio un persona­ aluvial, junto al río o en los bordes de las zo­ je de la aristocracia visigoda. Pero además nas inundadas, aprovechando la renovación sabemos que en una fecha tan avanzada como periódica de nutrientes que garantiza precisa­ el siglo XI, al-cUdrí se refiere a la zona donde mente la inundación, reforzada en este caso termina el riego y comienzan los pantanos del por el riego artificial. Aunque no puede descar­ Bajo Segura, como la reglón los muladíes tarse la posibilidad de localizar estos espacios (náhiya bi-l-Muwalladln), es decir indígenas con­ agrícolas, su hallazgo hoy por hoy depende más versos al Islam; topónimo que podría haberse de una intervención fortuita -una explanación conservado en el Almoradí actual, (GUTIÉRREZ agrícola, por ejemplo- que de una estrategia LLORET, 1995 b, 57; 1996 a, 317). científica basada en las técnicas convenciona­ Sin embargo, en el Bajo Segura también les de la arqueología extensiva, dado el creci­ debieron instalarse en fechas tempranas po­ miento estratigráfico de la Vega, al que antes blaciones ya islamizadas de origen foráneo. Los aludíamos37. textos escritos lo indican con claridad en lo que respecta a los militares del Yund de Egipto, que 4.4.- Caracterización social e histórica se establecieron en Tudmír a mediados del si­ del poblamiento: el proceso de islamización glo VIII, con la connivencia de las élites indí­ del Bajo segura. genas38. Durante el Emirato se instalaron tam­ bién los Banü Sayj, árabes qamales, en la zona La cuestión que ahora se plantea es la de de Elche y sus alrededores (TERES, 1957, 95- determinar el origen social de las poblaciones que 6); este linaje, cuya autoridad se extendía a ocupan el Bajo Segura en la Alta Edad Media. Los principios del siglo X por varios castillos de la datos arqueológicos señalan la presencia de mate­ zona alicantina, protagonizó una revuelta con­ rial tardorromano residual en varios asentamientos, tra el Estado cordobés entre los años 924 y 928 en los castillos de Callosa y Alicante, que fue lo que sugiere su posible origen preislámico o c cuando menos la existencia de población en la sofocada definitivamente por Abd al-Rahmán 111 zona con anterioridad a la llegada de nuevas po­ en su campaña de pacificación previa a la pro­ clamación del Califato39. blaciones islamizadas; al mismo tiempo, las pro­ ducciones islámicas tempranas de la región, al Así pues, durante los tres primeros siglos de dominio islámico en el Bajo Segura nos igual que ocurre en la mayoría del área de Tudmír, revelan relaciones genéticas evidentes con produc­ ciones tardorromanas locales de los siglos VI y Vil, lo que ha servido para identificar los grupos 37 Así ha ocurrido en Guardamar del Segura, donde se ha indígenas tanto en Andalucía occidental como hallado una noria (ss. XIV a XVI) a 2 m de profundidad, al retirar la tierra aluvial para construir una nave (Información, en el Levante (ACIÉN, 1986, GUTIÉRREZ 23-11-2000). LLORET, 1988, 1993, 1995 c y 1996 a); por últi­ 38 Recuérdese el matrimonio de 'Abd al-Yabbár b. Nadir con mo, el enterramiento colectivo del Cabezo del la hija de Teodomiro y el pago por los propios yundies de la Molino, asociado al área industrial y a los verti­ deuda fiscal de Atanagildo, sucesor de Teodomiro en el con­ dos de época emiral, es de rito cristiano (decú­ trol de la región (GUTIÉRREZ LLORET, 1998,147). 39 Hasta el momento, las únicas poblaciones cuya instala­ bito supino), lo que nuevamente sugiere un ción temprana no hemos podido documentar arqueológica o sustrato poblacional que, al menos a mediados textualmente en el Bajo Segura son los grupos bereberes.

69 encontramos con una pauta de asentamiento de­ que no se documenta con anterioridad al siglo finida por la ocupación de las pequeñas alturas, VIII. situadas en las zonas húmedas del curso infe­ La islamización social que denota la pau­ rior del río, que parece remontarse a una época latina homogenelzación de los repertorios anterior a la conquista islámica. Su origen es cerámicos en unas y otras comunidades (con difícil de establecer, aunque en trabajos anterio­ la introducción de nuevas formas y decoracio­ res hemos propuesto relacionarla con una ten­ nes) y la generalización del arcaduz como indi­ dencia a ocupar territorios marginales (montes, cador de la difusión de las cenias en el entorno áreas pantanosas, etc.), que se constata en di­ segureño, se corresponden con la creciente versos lugares del Mediterráneo occidental du­ islamización religiosa y cultural de las pobla­ rante los siglos VI y Vil (GUTIÉRREZ LLORET, ciones del Bajo Segura. En este ambiente debe 1996 a, 315). situarse la erección de una rábita en la desem­ Esta tendencia, como hemos señalado bocadura del río a finales del siglo IX; aunque repetidamente (GUTIÉRREZ LLORET, 1995 a, parece innegable que en su nacimiento primó 1996 b y c), no significa el abandono agrícola el carácter religioso sobre el militar (ACIÉN, de los llanos bien drenados de las partes altas 1995, 21), tampoco conviene olvidar su con­ del valle fluvial del Segura o del cono aluvial trol estratégico de la costa y la desembocadu­ del Vinalopó, ocupados por numerosas explo­ ra del río, por el que penetró una razzia nor­ taciones agrícolas romanas, que en algún caso, manda a mediados del siglo IX, y la posible como el de Canyada Joana, continúan habita­ existencia de una torre o atalaya en la zona das durante los siglos VI y Vil40. De otro lado, más elevada del asentamiento (AZUAR, 1995, tampoco puede descartarse completamente 70-72). En cualquier caso, lo que parece inne­ una ocupación romana de las partes deprimi­ gable es que su erección es ajena a cualquier das del Bajo Segura más intensa de lo que hoy estímulo estatal y responde, más bien, a una sospechamos y que alcanzara igualmente los manifestación espontánea y probablemente no bordes de las zonas húmedas, conveniente­ ortodoxa de islamización, desarrollada en una mente drenadas, ocupando espacios que pu­ zona poblada por muladíes y grupos tribales dieron encharcarse con el abandono de dichos de origen egipcio y árabe, a partir quizá del avenamientos o incluso ser absorbidos defini­ ejemplo de otras poblaciones costeras del su­ tivamente por el marjal, con la recarga artifi­ reste de al-Andalus, en estrecho contacto con cial del acuífero que debieron suponer los re­ el norte de África (GUTIÉRREZ LLORET, 1996 gadíos medievales y modernos de la huerta de a, 296). Orihuela, situados precisamente en las cotas Resulta muy significativo que algunas de superiores del valle. estas alquerías se abandonen precisamente a finales del siglo IX o principios del X, cuando Como señalamos con anterioridad, esta las fuentes nos indican que el Bajo Segura par­ pauta de asentamiento supone la selección, por ticipa activamente en la disidencia generaliza­ parte de las comunidades campesinas que la da que viven los territorios de TudmTr y Valencia escogen, de una estrategia productiva di­ en estas fechas, de la mano en nuestro caso de versificada, que entraña tanto el aprovecha­ la familia de los Banü al-Sayj, señores de Callo­ miento de su entorno natural anfibio como la sa y Alicante. Por contra, la rábita inicia un pro­ explotación agrícola de las zonas bajas, fertili­ ceso de monumentalización y reorganización zadas por las avenidas periódicas y suscepti­ arquitectónica entre los años 933 y 944 —ates­ bles de ser regadas con escasa inversión téc­ tiguado por las inscripciones conmemorativas de nica. En cualquier caso, esta pauta de asenta­ los oratorios costeados por particulares —, que miento se consolida en el horizonte que ante­ sólo puede interpretarse como un intento de re- riormente definimos como emiral y en ella se conducir estas manifestaciones primigenias y inscriben las alquerías habitadas entre los si­ espontáneas de islamización religiosa, en un glos VIII y IX. Desde un punto de vista social, momento en que el Estado califal comienza a el origen de sus habitantes parece ser ma- consolidar su control efectivo sobre estos terri­ yoritariamente indígena -a juzgar por los testi­ torios marginales y alcanza su máxima estabili­ monios documentales y materiales—, aunque 41 dad social (GUTIÉRREZ LLORET, 1996 a, 296) . el contacto con las poblaciones islamizadas instaladas en la región es temprano y se reco­ 40 noce arqueológicamente por la introducción de Datos inéditos de la última campaña, gentileza de J. Trelis. una nueva técnica de riego artificial, la cenia, Sobre la explotación, situada en Crevillente, puede verse TRELIS (1993 y 1994) y TRELIS y MOLINA (1999).

70 Este desarrollo de la rábita en la segunda lado, parece innegable, tanto desde una pers­ mitad del siglo X coincide con el desarrollo de pectiva arqueológica como documental, que nuevos asentamientos en el Bajo Segura, que este abandono coincide con el desarrollo de continúan manteniendo una íntima relación con la ciudad de Orihuela — un lugar de más que su entorno húmedo. El abandono definitivo de dudosa condición urbana durante el Emirato42 ciertas alquerías, como el Cabezo del Molino o — y con el inicio de una intensa ocupación de el propio Cabezo de las Fuentes, quizá pueda su entorno rural. ponerse en relación con los conflictos sociales Muchas ciudades islámicas del sureste de de la primera fitna de finales del siglo IX, al igual al-Andalus experimentaron un importante desa­ que esa misma inestabilidad explique el surgi­ rrollo urbanístico y demográfico a lo largo del miento de un lugar fortificado en el Cabezo So­ siglo XI, convirtiéndose en polos de atracción de ler. Éste es el único caso en el que prima la ciertas poblaciones que, hasta ese momento, situación estratégica sobre la lógica productiva debían haber vivido al margen del hecho urbano, campesina, constatada en el resto de los en un fenómeno similar al que se produjo con asentamientos, y es también el único del que anterioridad en Córdoba o Murcia. A principios sabemos con certeza que poseyó un recinto del siglo XI, según al-cUdrí, Orihuela era ya un defensivo. Sin una intervención arqueológica más importante centro urbano, con capacidad de profunda resulta imposible precisar la fecha exac­ crear un medio rural islamizado y supeditado a ta de la construcción de dicho recinto y, por tan­ ella, regularizando técnica y socialmente su ex­ to, no podemos saber si estamos ante una res­ plotación mediante un sistema de derivación de puesta comunitaria a la inestabilidad social y a las aguas fluviales, que asegura el riego artifi­ rapiñas externas, como la de los normandos, o cial -y por tanto las cosechas- de la llanura bien ante una implantación territorial auspiciada fértil de su entorno. Ese nuevo contexto social y por el Estado cordobés. Lo que sí sabemos es productivo supuso el abandono de los asen­ que, con independencia de su génesis, este pro­ tamientos y de las formas de economía de sub­ bable hisn fue contemporáneo del apogeo de la sistencia que habían caracterizado a las comu­ rábita y del desarrollo de nuevas alquerías situa­ nidades campesinas del Bajo Segura durante das en el borde del valle fluvial. más de tres siglos, al tiempo que las nuevas técnicas de irrigación favorecían el anegamiento Estas nuevas alquerías -el Cabezo de las de los pequeños campos de cultivo trazados en Tinajas y el de la Cueva de la Tía Maravillas- los bordes de las zonas húmedas. desarrollan una estrategia productiva muy simi­ lar a la de los asentamientos plenamente Sin duda, el marjal continuó explotándo­ emirales, ahora abandonados; pero, a diferencia se de diversas formas complementarias (reco­ de éstos, evidencian un contexto social plena­ lección de fibras y especialmente como pastos mente islamizado, patente en la homogeneidad pecuarios), pero su explotación agrícola gene­ de sus registros materiales, en todo similares a ralizada desapareció. De hecho, la Imagen del los del Cabezo Soler, las ciudades del entorno siglo XIII no puede ser más explícita: las últimas (Alicante, Elche, Orihuela, Murcia, etc.) y la pro­ tierras repartidas, las que se tienen por malas, pia rábita, si bien en este caso menos variados por su carácter cenobítico. En todos aparecen ya las producciones vidriadas propias de talle­ res urbanos, al tiempo que se constata la estandarización de soluciones técnicas y deco­ 41 No obstante, sigue sin explicarse el marcado caráracter rativas en los productos regionales. heterodoxo que supone el mantenimiento de los oratorios in­ El ecuador del siglo XI parece marcar dividuales; quizás la construcción de la mezquita de comu­ nidad en el espacio privilegiado del complejo denote este in­ una inflexión evidente en el poblamiento del tento de reconducción. Bajo Segura, que en el caso del abandono de 42 Hasta hace bien poco nada se sabía de la ciudad de la rábita ha sido puesta en relación la gran Orihuela durante el Emirato; desde una perspectiva arqueo­ fitna de finales del Califato (AZUAR, 1995). Con lógica la ciudad comienza a reconocerse como tal en los independencia de las eventuales consecuen­ umbrales del siglo XI, aunque suponíamos que dicho desa­ rrollo debía situar sus raices en la estabilidad social lograda cias de esta convulsión política sobre los con el Califato (GUTIÉRREZ LLORET, 1998, 156-7). El ha­ asentamientos rurales del Bajo Segura, no pa­ llazgo reciente de tres estelas funerarias, fechadas en los rece que sea ésta la única explicación; tam­ años 943, 946 y 994 respectivamente, denota un cementerio poco puede apelarse a la hostilidad de un en­ urbano de relieve, como ha señalado Ma- A. Martínez Nuñez, torno que, hasta ese momento, se había mos­ autora del estudio epigráfico todavía inédito (MARTÍNEZ NÜÑEZ, e.p.), y constituye la primera evidencia arqueológi­ trado acogedor y rico en recursos. De otro ca indiscutible de la importancia urbana de la Orihuela califal.

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