ÉVALUATION DE L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL

Ligne de transport de 400 kV de la sous-station de Belém do Huambo à la sous-station de

RESUME ANALYTIQUE 1 INTRODUCTION

L’Angola est un pays béni, doté de ressources naturelles abondantes en général, et dans le secteur de l’énergie et le sous-secteur de l’électricité, en particulier. Le système électrique a été développé au fil du temps, la principale source en étant l’hydroélectricité, qui est appelée à le rester à l’avenir, complétée par le gaz, l’énergie éolienne et solaire. À l’heure actuelle, les principales productions totalisent 4,3 GW, dont 55 % d’origine hydroélectrique.

Un des objectifs du Plan national de développement de l’Angola est de porter le taux d’accès à l’électricité de 36 % en 2017 à 50 % en 2022. D’autre part, la Stratégie nationale pour le changement climatique (2018- 2030) préconise la transition vers une économie à faible émission de carbone et vise à électrifier 60 % de la population rurale d’ici à 2025, et à accroître l’accès à une énergie à faible émission de carbone dans les zones rurales.

Le bassin du fleuve Cuanza (dans la région nord) est reconnu comme une région prometteuse pour le développement de projets de production hydroélectrique pour soutenir la croissance de l’Angola, avec un potentiel permettant d’atteindre un total de 7000 MW de capacité installée. Deux centrales hydroélectriques sont déjà exploitées sur le fleuve Cuanza : Cambambe (960 MW) et Capanda (520 MW), et deux autres sont en construction : Lauca (2067 MW) et Caculo Cabaça (2051 MW), Lauca produisant déjà un peu d’électricité. Avec tous les projets en portefeuille, la capacité installée totale devrait atteindre 5,4 GW d’ici à 2022. Il est crucial d’avoir un réseau de transport d’énergie reliant l’ensemble du pays, afin que cette énergie puisse contribuer à son développement.

À l’heure actuelle, le système électrique angolais comprend quatre réseaux de transport isolés : les systèmes du Nord, du Centre, du Sud et de l’Est, et divers systèmes hors réseau. La société nationale de transport d’électricité, RNT (Rede Nacional de Transportes), met en œuvre un plan directeur à long terme pour le système national de transport. Un des principaux objectifs de ce plan est de mettre en place un réseau dorsal de 400 kV qui permettra de raccorder efficacement au réseau toutes les grandes centrales de nouvelle génération, afin d’assurer une évacuation optimisée de l’énergie produite et de connecter les quatre systèmes définis du pays, contribuant ainsi à la réalisation de ses objectifs d’électrification.

Dans le cadre du réseau dorsal, les systèmes du Nord et du Centre ont été raccordés récemment, par le biais d’une ligne de 400 kV allant de Laca à Huambo, qui comprenait la construction d’une sous-station de 400/220 kV à Huambo.

Le présent projet vise à poursuivre la mise en œuvre du réseau dorsal, en raccordant le système central au système du Sud, par une ligne de 400 kV d’environ 350 km, allant de la sous-station de Huambo

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jusqu’à Lubango. Il comprendra également l’installation d’une nouvelle cellule de lignes de 400 kV à la sous- station de Huambo et la construction d’une nouvelle sous-station de 400/220 kV à Lubango.

Le projet est situé dans les provinces de Huambo (municipalités de Huambo et Caála) et Huila (municipalités de , , et Lubango).

Figure 1 — Emplacement du projet

En 2015, une évaluation de l’impact environnemental et social (EIES) de la ligne de transport de 400 kV de Huambo à Lubango a été réalisée par EDP (Electricidade de Portugal), avec les sociétés de conseil en environnement Sistambi Engenharia e Ambiente, Lda et EDETA, Desenvolvimento, Estudos e Tecnologias Ambientais, Lda (enregistrées au ministère de l’Environnement, en tant que consultants en environnement). Le processus d’élaboration du projet a ensuite été interrompu, par manque de financement pour sa mise en œuvre.

En 2019, quatre ans après l’achèvement de la présente EIES, il est devenu nécessaire de préparer un additif à celle-ci. L’additif vise à mettre à jour l’information sur le cadre juridique et institutionnel, les conditions environnementales et sociales et de petits changements apportés au projet, ainsi qu’à adapter l’étude aux prescriptions environnementales et sociales du Système de sauvegardes intégré de la Banque africaine de développement. L’additif a été établi par la société angolaise de conseil en environnement Holisticos Lda, enregistrée au ministère de l’Environnement (MINAMB).

Le présent résumé a été réalisé sur la base de l’EIES de 2015 et de son additif de 2019. 2 DESCRIPTION DU PROJET

Dans le cadre de l’EIES, les contraintes environnementales et sociales ont été recensées, ce qui a permis de définir l’itinéraire de la ligne en évitant les zones sensibles et, ainsi, d’en atténuer les impacts négatifs aux plans environnemental et social. Les principaux déterminants étaient les aspects écologiques, l’utilisation actuelle des terres, la planification de l’utilisation des terres, les aspects socioéconomiques, ainsi que les contraintes biophysiques et urbanistiques. Le corridor du tracé défini est de 800 m de large, ce qui permettra d’y apporter des ajustements pendant la phase de conception technique détaillée. Par conséquent, à ce stade-ci, 2

le tracé n’est pas encore défini et ne peut être considéré comme définitif.

Au stade suivant du projet, après définition du tracé, une zone de sécurité (emprise) sera établie le long de la ligne, à 22,5 mètres de part et d’autre. Cette zone sera utilisée pour la pose des câbles et la circulation des véhicules pendant les travaux de construction, et pour les travaux d’entretien, pendant l’exploitation. Conformément à la loi foncière, il sera établi une servitude de 30 mètres de chaque côté de la ligne, où aucun droit foncier ne pourra être obtenu.

Au total, il sera érigé quelque 870 pylônes, distants d’environ 400 m les uns des autres. Chaque pylône aura quatre fondations en ciment, occupant en permanence une superficie de 7 m x 7 m, ce qui nécessitera un espace temporaire d’environ 25 m x 25 pendant les travaux de construction. Dans la mesure du possible, les accès existants seront utilisés pour accéder aux sites des tours, mais il pourrait s’avérer nécessaire d’en ouvrir de nouveaux pendant la phase de construction.

D’après la spécification technique de la RNT, il devra y avoir une distance verticale minimale de 8 mètres de la ligne aux bâtiments ou aux arbres. Au cours de la conception technique détaillée, l’équipe d’ingénierie, en collaboration avec les spécialistes sociaux et environnementaux, s’attachera à trouver des solutions pour prévenir la perte de structures et d’arbres. Les arbres situés à l’intérieur de la zone de sécurité devront être abattus ou émondés, conformément aux spécifications techniques détaillées de la RNT visant à réduire au minimum la superficie à défricher et à permettre que les travaux soient effectués en toute sécurité.

La nouvelle sous-station de Lubango de 400/220/60 kV sera construite à environ 68 km au nord-est de la ville, près de la route N280 menant à la ville de Lubango, loin, toutefois, des zones urbaines ou périurbaines. Cette sous-station aura une superficie d’environ 62 000 m2, et comportera un bâtiment de contrôle et des équipements externes, comme des transformateurs. Elle sera clôturée, et l’accès y sera limité aux personnes autorisées.

Trois sites possibles pour la sous-station de Lubango avaient été envisagés dans un rayon de 5 km. Le site identifié dans l’EIES de 2015 a été rejeté parce que, entretemps, il a été attribué par le gouvernement provincial pour l’aménagement du futur pôle industriel de Lubango. Deux autres sites ont été analysés vers le sud de la route : un premier situé dans une zone plus plate que le site initial, et sans maisons, bien que proche d’une école et d’une église ; un second, situé dans une zone de brousse (déjà modifiée), qui est celui qui a été choisi, en raison de ses impacts sociaux négatifs moindres.

Un certain nombre d’infrastructures de construction auxiliaires seront nécessaires, notamment des installations d’hébergement d’ouvriers et des sites d’entreposage temporaire d’équipements et des matériaux. Compte tenu de la longueur de la ligne, il est prévu d’établir plus d’un camp de construction, sans compter des camps supplémentaires pour la construction de la sous-station de Lubango et l’installation d’une nouvelle cellule de lignes dans la sous-station Huambo. Le nombre de ces camps dépendra du nombre d’entrepreneurs, qui seront chargés de proposer son emplacement, qui sera soumis à l’approbation de la RNT et des autorités locales.

D’autres zones de travail comprendront des fosses d’emprunt pour l’extraction des agrégats et des matériaux inertes pour la construction. Ces sites ne sont pas encore identifiés, étant donné qu’ils seront choisis par l’entrepreneur, avec l’approbation de la RNT et des autorités locales, et qu’ils seront soumis au processus d’agrément environnemental requis.

On estime que les travaux de construction dureront environ 30 mois et emploieront un total d’environ 400 ouvriers, dont 60 % seront locaux. Le nombre de campements dépendra du nombre d’entrepreneurs participants, lequel n’est pas encore connu. 3 CADRE INSTITUTIONNEL ET JURIDIQUE

3.1 Cadre institutionnel

Le ministère de l’Environnement (Ministério do Ambiente - MINAMB) est chargé de la définition et de la coordination des stratégies et des politiques environnementales du pays, de la promotion de la conservation des ressources naturelles, de la sensibilisation sur l’environnement et de l’agrément environnemental d’activités de nature à avoir des impacts environnementaux et sociaux négatifs. Le ministère comprend des directions 3

et des institutions nationales.

L’EIES relève de la responsabilité de la Direction nationale de la prévention et de l’environnement (Direcço Nacional de Prevenço e Avaliaçao de Impactes Ambientais —DNPAIA), qui se compose de deux départements, à savoir : le Département de l’évaluation d’impacts et de l’agrément (Departamento de Avaliaçao de Impactes e Licenciamento) et le Département de la prévention d’impacts et de l’audit (Departamento de Prevenço de Impactes e Auditorias). La DNPAIA est chargée de l’examen des rapports d’EIES et de la consultation du public à la fin du processus d’évaluation de l’impact environnemental (EIE) (si cela est jugé nécessaire). La décision sur l’agrément environnemental est fondée sur le rapport d’examen de l’EIES établi par la DNPAIA. Un comité d’examen est mis sur pied pour chaque EIE ; il est composé de représentants du ministère chargé de l’octroi de l’agrément à l’activité concernée, d’autres directions de la MINAMB, du Cabinet provincial de l’environnement et d’autres institutions compétentes pour l’activité en question. Il convient de souligner que l’agrément environnemental des activités dans tout le pays est centralisé dans la DNPAIA, ce qui représente un énorme défi, étant donné l’insuffisance de ses effectifs et de leur formation (principalement sur les questions sociales) et le manque d’articulation avec d’autres ministères chargés des questions sociales. Par conséquent, il sera nécessaire de soutenir le renforcement des capacités, principalement pour les aspects sociaux.

L’Institut national de gestion de l’environnement (Instituto Nacional de Gesto Ambiental - INGA) est chargé de la mise en œuvre et du suivi des politiques environnementales, en plus de l’intégration des politiques environnementales dans les politiques sectorielles, de l’établissement de rapports sur l’état de l’environnement ; de la prévention et de la lutte contre la pollution, de la mise en place et de l’entretien des systèmes de gestion de l’environnement, de la réglementation des risques environnementaux, de la planification et de la gestion des urgences. Au sein de l’INGA, l’Unité de surveillance de l’environnement est chargée de la surveillance environnementale, qui comprend notamment le suivi de la mise en œuvre des mesures d’atténuation définies dans l’agrément environnemental.

L’audit environnemental relève de la responsabilité de la DNPAIA, à travers le Département de la prévention d’impacts et de l’audit, ce qui entraîne un certain chevauchement d’attributions avec l’INGA.

Les gouvernements provinciaux sont chargés de surveiller la mise en œuvre des programmes d’investissement économique et public et de promouvoir des mesures de protection de l’environnement. Les activités relatives aux questions environnementales relèvent du Cabinet provincial chargé de l’environnement, de la gestion des déchets et des services communautaires. Les cabinets provinciaux participent généralement au processus d’EIES, bien qu’ils souffrent généralement d’un manque de formation en la matière. Le gouvernement provincial est épaulé par un Conseil provincial pour la concertation sociale (Conselho Provincial de Auscultaço e Concertaçao Social), composé de vice-gouverneurs, de directeurs provinciaux, d’administrateurs municipaux, de représentants des autorités traditionnelles, des syndicats, des entreprises publiques et privées, des agriculteurs, des églises et des ONG.

Au niveau municipal, l’administration municipale est généralement chargée de la promotion du développement économique et social de la municipalité, de la qualité de vie des citoyens, des services et des infrastructures publics de base. Il est à noter que l’Administration municipale est également épaulée par un Conseil municipal pour la concertation sociale (Conselho Municipal de Auscultaçao e Concertaçao Social), qui est chargé d’appuyer l’administration municipale dans la prise de décisions à caractère politique, économique et sociale. Ce conseil se réunit semestriellement et peut être convoqué pour des réunions extraordinaires.

Le ministère de l’Énergie et de l’Eau (Ministério para Energia e 'guas - MINEA) est chargé de promouvoir l’utilisation rationnelle et durable des ressources hydrauliques et énergétiques, de promouvoir la politique nationale d’électrification, et d’octroyer l’agrément aux services et installations électriques et d’en assurer l’inspection. Il est également chargé de suivre et de participer aux analyses des questions environnementales liées au secteur de l’énergie électrique. Cependant, il ne comporte pas de département spécifique en charge des questions environnementales.

Trois entreprises sont placées sous la tutelle du Minea : le Réseau national de transport d’électricité (Rede Nacional de Transporte de Energia – RNT), la Société publique de production d’électricité (Empresa Pública de Produção de Electricidade – PRODEL) et la Société nationale de distribution d’électricité (Empresa Nacional de Distribuição de Electricidade - ENDE). 4

La RNT est chargée de l’élaboration, de la réalisation, de l’exploitation et de l’entretien du réseau de transport d’électricité. La structure organisationnelle de la RNT comprend des départements chargés de la planification du réseau électrique, de l’ingénierie et de la gestion de projets, de l’opérateur du marché, de l’opérateur de réseaux, de la gestion des réseaux de transport (y compris quatre régions d’exploitation - Luanda, Nord, Centre et Sud). Au niveau central, la RNT a un Département chargé de la qualité, de la sécurité, de santé et de l’environnement (Departamento de Qualidade, Segurança, Sade e Ambiente - QSSA), composé de 4 personnes (une seule possédant une expérience environnementale), et vise à avoir, à court terme, des représentants dans toutes les régions d’exploitation.

Une Cellule d’exécution du projet (CEP) pour le projet de ligne de transport de 400 kV de Huambo à Lubango sera créée au sein de la RNT afin d’assurer une bonne gestion du projet, y compris aux plans environnemental et social. La CEP sera soutenue par une équipe d’assistance technique pour la mise en œuvre et le renforcement des capacités de la CEP, en faveur de laquelle Power Africa, avec l’appui de la Banque, travaille à l’identification du soutien nécessaire.

3.2 Cadre juridique

La Constitution de 2010 de la République d’Angola stipule clairement la nécessité de préserver, de protéger et de conserver l’environnement, dans l’optique du développement durable (articles 21o et 39o).

La loi-cadre environnementale (loi no 5/98, 19 juin) est le pilier de la législation environnementale du pays. Elle définit l’obligation générale de protéger l’environnement et l’utilisation durable des ressources naturelles, ainsi que de contribuer à la qualité de vie. Elle consacre les principes de participation, de prévention et de responsabilisation (art 4o). Elle définit l’agrément environnemental fondé sur l’évaluation de l’impact environnemental (art. 17 o) et les audits environnementaux (art. 18 o). Les décrets pertinents ultérieurs définissent les processus d’octroi d’agrément environnemental et d’évaluation de l’impact environnemental, en plus d’autres aspects pertinents.

L’octroi de l’agrément environnemental est régi par le décret no 59/07, qui établit deux types d’agrément environnemental : pour l’installation et pour l’exploitation. L’octroi de l’agrément pour l’installation dépend du résultat de la révision de l’EIE, tandis que l’octroi de l’agrément pour l’exploitation dépend de l’issue de la vérification de la conformité aux recommandations et aux mesures énoncées dans l’EIE. Dans les deux cas, une taxe d’agrément doit être acquittée. L’EIE doit être effectuée par des consultants en environnement (entités nationales) inscrits au MINAMB.

Le processus d’EIE est régi par le décret no 51/04, qui établit les procédures d’EIE, telles que la liste des activités nécessitant l’EIE et le contenu minimum de l’EIE. Il est à noter que la sélection n’inclut pas les catégories ayant des niveaux d’exigences différents en matière d’EIE. Les lignes de transport d’électricité de plus de 230 kV sont incluses dans la liste des activités nécessitant l’EIE (annexe 3.j). Le processus n’inclut pas une phase de délimitation de la portée. Cependant, il comporte des termes de référence (TdR) généraux pour l’EIE (décret exécutif no 92/12) et un ensemble de TdR pour des activités spécifiques (non compris les lignes de transport). La Spécification technique ET-E-120-Ed.A de MINEA traite du contenu des rapports d’EIE pour les lignes de transport à haute et très haute tension.

L’acquisition de terres et la réinstallation sont régies par le droit foncier (loi no 9/04) et le Règlement sur la réinstallation (décret no 117/16). Le droit foncier (article 12) établit que, dans les cas d’acquisitions de terres pour cause d’utilité publique, l’État doit verser une indemnisation appropriée aux propriétaires fonciers qui ont des droits d’usage sur les terres concernées. La loi reconnaît les droits fonciers coutumiers, qui constituent le principal régime foncier dans les zones rurales, bien que la reconnaissance formelle soit conditionnée à l’obtention d’un Titre de reconnaissance de droits fonciers. Le Règlement sur la réinstallation est axé sur le déplacement de personnes touchées par des processus de requalification de terrains urbains. Il définit les droits attachés aux critères d’admissibilité des personnes touchées, les responsabilités et les procédures de réinstallation. Il n’existe pas de règlement spécifique pour le Plan d’action pour la réinstallation.

En outre, il existe un certain nombre de règlements pertinents sur l’hygiène, la santé et la sécurité, tels que :

• Règlement sur la gestion des déchets solides (Décret présidentiel no 190/12), qui exige la 5

préparation de plans de gestion des déchets par toutes les entités publiques ou privées qui produisent des déchets.

• Règlement sur la responsabilité en cas de dommages environnementaux (Décret présidentiel no 194/11), sur la base du principe pollueur-payeur, définit la procédure de réparation et de paiement en cas d’atteintes à l’environnement.

• Règlement sur la qualité de l’eau (Décret présidentiel no 261/11), fixe des normes pour la qualité des eaux de surface et pour les rejets d’effluents.

• Loi sur le patrimoine culturel (loi 14/05), définit le patrimoine culturel matériel et immatériel et la nécessité de sa protection par les autorités et la loi.

En outre, il existe un certain nombre de règlements pertinents sur l’hygiène, la santé et la sécurité, tels que :

• Règlements généraux pour la sécurité et les services d’hygiène au travail dans les entreprises (décret exécutif no 6/96), qui énoncent des principes pour la promotion de la sécurité, de l’hygiène et de la santé au travail dans les entreprises, les établissements industriels et les coopératives.

• Règlement général sur la signalisation de sécurité et de santé au travail (décret exécutif no 128/04) définit les exigences minimales pour le placement et l’utilisation de la signalisation de sécurité et de santé au travail, applicables aux entreprises publiques, d’économie mixte et privée, et aux coopératives.

• Régime juridique d’accidents du travail et de maladies professionnelles (décret no 53/05), approuve le régime juridique des accidents du travail et des maladies professionnelles, définis en tant qu’événements soudains qui se produisent dans l’exercice de l’activité professionnelle au service de l’entreprise ou de l’institution, et qui causent des blessures ou des lésions corporelles au travailleur, entraînant une incapacité partielle ou totale, temporaire ou permanente pour le travail, ou même le décès.

• La loi générale sur le travail (no 7/15) stipule que les employeurs sont chargés d’assurer la qualité de l’environnement de travail, notamment en adoptant des « mesures appropriées en matière de sécurité et d’hygiène au travail ».

Des dispositions législatives spécifiques sur les normes de sécurité pour les lignes de transport et les sous-stations font partie du Règlement sur la sécurité des sous-stations (décret no 42895 du 31 mars 1960) et du Règlement sur l’octroi d’agrément pour la production, le transport et la distribution d’électricité (décret 41/04). Ces textes sont complétés par plusieurs spécifications techniques de la RNT.

3.3 Sauvegardes opérationnelles de la Banque africaine de développement

Le projet devra se conformer aux exigences des sauvegardes opérationnelles de la BAD, déclenchées pour les raisons suivantes :

Sauvegarde opérationnelle 1 : Évaluation environnementale et sociale : Déclenchée parce que les activités du projet sont de nature à générer des impacts environnementaux et sociaux importants sur les récepteurs identifiés dans la zone d’influence du projet. Conformément au Système de sauvegardes intégré (SSI), le projet a été validé comme étant de catégorie 1.

Sauvegarde opérationnelle 2 : Réinstallation involontaire, acquisition de terres, déplacement et indemnisation : Déclenchée parce que le projet entraînera le déplacement physique de personnes affectées, ainsi que la perte de biens dont elles tirent leurs moyens de subsistance.

Sauvegarde opérationnelle 3 : Biodiversité, ressources renouvelables et services écosystémiques : Déclenchée parce que le projet pourrait avoir un impact sur la biodiversité (défrichement de terres et de 6

végétation), y compris des superficies boisées.

Sauvegarde opérationnelle 4 : Prévention et lutte contre la pollution, matières dangereuses : Déclenchée parce que les activités du projet pendant les phases de préparation, de construction et d’exploitation sont sources de pollution et de nuisances diverses.

Sauvegarde opérationnelle 5 : Conditions, santé et sécurité au travail : Déclenchée en raison du fait que la phase de construction nécessitera le recrutement d’un grand nombre d’ouvriers et comportera aussi des risques potentiels pour la santé et la sécurité des travailleurs et des membres de la communauté d’accueil. 4 DESCRIPTION DU SITE DU PROJET

4.1 Environnement physique

Le projet est situé dans les provinces de Huambo et Huila, dans le plateau central de l’Angola et les Hautes Terres de Huila, vers le sud. De Huambo à Lubango, le corridor emprunté par la ligne traverse un paysage essentiellement plat, parsemé de quelques inselbergs, comme la Serra Lumbadi, dans la municipalité de Caála. Le paysage devient progressivement vallonné, traversant des vallées plates. Ce n’est que dans les 100 derniers km qu’on trouve des collines isolées (comme la montagne Ngola) et une chaîne montagneuse qui bordent le corridor de la ligne au Nord-Ouest, parallèle à la côte.

Le plateau central est caractérisé par des altitudes supérieures à 1500 mètres, ce qui lui vaut un climat subtropical, avec des températures plus basses et des précipitations plus abondantes, comparé à d’autres régions du pays. Le climat comprend deux saisons : la saison des pluies et la saison sèche, avec des températures plus chaudes pendant la saison des pluies. Dans la partie nord du corridor, la saison des pluies est plus longue, allant d’octobre à avril avec une température moyenne variant de 19 à 21oC et une pluviométrie moyenne de 600 à 1200 mm, selon l’altitude. Les précipitations les plus fortes se produisent habituellement en novembre ou en décembre. La saison sèche (cacimbo) va de mai à septembre, et se caractérise par une forte amplitude thermique quotidienne et une humidité relative plus faible. Vers le sud, l’altitude diminue, ce qui entraîne une saison des pluies plus courte (décembre à mars). Des épisodes secs se produisent occasionnellement en cas de faible pluviométrie sur de longues périodes, ce qui affecte le rendement agricole. Les recherches sur le changement climatique indiquent une tendance à une augmentation générale de la température minimale et maximale en Angola (jusqu’à 4,9 oC d’ici à la fin du siècle), à une diminution générale des précipitations (environ -2 % jusqu’en 2100), principalement dans la région du sud, et à une augmentation de la gravité des sécheresses, dans le sud du pays.

Les ferralsols prédominent dans la zone du projet, provenant de la domination des granits et des formations de gneiss granitiques ainsi que de la morphologie du plateau, et ne sont essentiellement interrompus que dans les vallées. Les sols alluviaux trouvés le long des cours d’eau sont plus productifs en raison de leur teneur plus élevée en matière organique et en humidité. Les ferralsols sont mal structurés, ce qui se traduit par une faible capacité de rétention d’eau, ainsi que de faibles teneurs en nutriments minéraux et en matières organiques. En dépit de ces limitations, ces sols peuvent être utilisés dans l’agriculture avec un rendement acceptable, moyennant l’application de mesures appropriées de gestion des sols pour augmenter la teneur en matières organiques et minérales. Il est à noter ces sols se prêtent à la plantation d’essences forestières exotiques, principalement le pinus et l’eucalyptus, qui s’épanouissent davantage en altitude. Sans couverture végétale, les ferrasols sont sujets à l’érosion de surface, principalement dans les pentes, où les fortes pluies provoquent souvent l’érosion, surtout dans les municipalités de Caluquembe et de Cacula.

L’Angola est drainé par dix grands bassins fluviaux, dont la plupart partent du Plateau central. La zone du projet est située dans un de ces bassins, celui du fleuve Cunene qui s’écoule du plateau central vers le sud, jusqu’en Namibie, tournant vers l’ouest en direction de l’océan Atlantique, où il forme la frontière entre l’Angola et la Namibie. Le tracé de la ligne traverse plusieurs affluents du fleuve Cunene, 19 d’entre eux étant permanents et 54, saisonniers. Aucune donnée sur la qualité de l’eau n’a été trouvée ; cependant, l’inexistence de sources de polluants importantes donne à penser que la qualité de l’eau devrait être bonne, sauf à proximité des foyers de dégradation de l’eau, comme les ruissellements et les établissements humains. Les aquifères du Plateau central se trouvent généralement à une profondeur de 10 à 30 mètres et constituent la

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principale source d’eau potable, bien que dans les zones rurales, des puits et des cours d’eau peu profonds soient aussi généralement utilisés. L’eau superficielle est également utilisée à des fins domestiques, en plus de l’irrigation et de l’abreuvage du bétail, ce qui soulève des préoccupations quant à une éventuelle contamination.

La qualité de l’air et les niveaux de bruit, à l’heure actuelle, sont typiques des zones rurales, sans sources de pollution pertinentes. Les principales sources de polluants atmosphériques sont l’agriculture sur brûlis, la production de charbon de bois, les émissions des groupes électrogènes publics et privés et les véhicules automobiles.

En effet, la majeure partie du corridor (environ 60 %) est occupée par de petites parcelles agricoles, où est menée une agriculture pluviale avec des pratiques traditionnelles non durables, telles que l’agriculture sur brûlis. Certaines des petites parcelles agricoles sont d’environ 1 ha et sont utilisées pour l’agriculture de subsistance ; mais il existe d’autres superficies de plus de 1 ha qui sont de petites exploitations agricoles. Les zones agricoles sont parfois entrecoupées de petites parcelles éparses de brousse et de végétation en régénération. Les plus grandes parcelles boisées sont traversées par le tracé de la ligne dans les environs de Ngola, le long de la pente du mont Bumba et dans les environs de Cacula, ce qui correspond au total à environ 20 % du corridor de la ligne. Dans la municipalité de Caála (Commune de Cuima), la ligne traverse des plantations de pinus sur environ 2,5 km.

4.2 Environnement biologique

La zone du projet se situe dans le domaine boisé de miombo, qui s’étend sur une grande partie de l’Afrique australe. Deux principaux sous-groupes de végétation s’y produisent : le miombo nain, de 2 à 5 mètres de hauteur, dans les zones d’altitude plus élevée, et le miombo de taille moyenne à élevée, de 7 à 15 mètres de hauteur, qui se développe en zones submontagnardes, les deux variétés nécessitant généralement des sols ferrallitiques ou paraferrallitiques (Barbosa, 2009). La composition floristique du miombo est légèrement variable, tandis que sa structure est assez variable, en fonction du relief et des conditions édapho-climatiques. Les principales espèces sont Brachystegia spiciformis, Brachystegia tamarindoides, Brachystegia floribunda, Julbernardia paniculata, Faurea rochetiana, Protea sp., Syzygium guineense, Cussonia angolensis, Ochna sp., Parinari curatelifolia. La forêt ouverte s’intercale avec des plaines de savane, de brousse et de prairies. Il est à noter que dans les municipalités de Cuima et Catata, on trouve de vieilles plantations de pinus et d’eucalyptus, qui se sont considérablement réduites au fil des ans, mais aussi de petites superficies de plantations nouvelles.

Le long du corridor de la ligne, la végétation est très différente, voire dégradée, en particulier dans la partie nord (province de Huambo). De vastes zones sont dépourvues de forêts ou de brousse, en raison d’une forte pression anthropique (agriculture, bétail, exploitation forestière, collecte de bois de chauffe et production de charbon de bois), tandis que la couverture herbeuse est fortement dégradée par le surpâturage. Des parcelles éparses de brousse et de végétation en voie de régénération peuvent être observées, principalement dans des zones éloignées du tracé de la ligne et des établissements humains. De Caluquembe vers le sud, on trouve des parcelles boisées, principalement dans des montagnes éparpillées, comme la montagne N’gola, où la forêt est pratiquement à l’état naturel, avec très peu d’interférences humaines. À mesure qu’on s’approche de la ville de Lubango, la végétation redevient plus variée. Il y a une tendance à une dégradation continue due à la forte pression exercée par la production de charbon, et à des pratiques agricoles non durables.

Au cours des études sur le terrain, certaines espèces considérées comme invasives en Angola ont été identifiées et enregistrées, dont Tithonia diversifolia et Opuntia ficus-indica se détachent clairement. Les changements dans les conditions environnementales le long du tracé peuvent créer des conditions favorables à la dissémination massive et rapide de ces plantes et d’autres, supplantant ainsi la végétation naturelle et modifiant la composition et la structure de la végétation indigène.

L’étude de référence sur la faune s’est basée sur des données secondaires disponibles, complétées par des travaux sur le terrain effectués entre le 9 et le 12 juin 2019, mais sans application de méthodologies d’échantillonnage systématique. Une approche prudente amène à prendre en considération une liste exhaustive de la faune qui pourrait se développer dans les provinces de Huambo et Lubango, même si l’on considère que certains des habitats ne pourraient plus se produire dans la zone du projet en raison de la pression anthropique.

Compte tenu de ces facteurs, 612 espèces d’avifaune sont susceptibles d’être trouvées dans la région, dont 30 8

dans un certain état de conservation, mais seulement avec une probabilité moyenne ou faible que ce soit le cas. Parmi les oiseaux répertoriés comme ayant une présence possible, il y a 3 espèces endémiques dont la probabilité de présence a été jugée au moins moyenne, à savoir le coliou à dos marron endémique (Colius castanotus), le chat cavernicole angolais (Xenocopsychus ansorgei) et l’astrild angolais (Coccopygia bocagei). En plus de ceux-là, il y a 4 oiseaux dont la conservation est préoccupante et dont la probabilité de présence dans la zone d’étude est au moins, d’emblée, raisonnable, comme le serpentaire (Sagittaire serpentarius), le bateleur des savanes (Terathopius ecaudatus), l’aigle martial (Polemaetus bellicosus) et l’outarde de Denham (Neotis denhami). Le bateleur des savanes et l’aigle martial ont tous deux des ailes de grande envergure, allant de 180 à 260 cm. Une recherche spécifique récente sur un petit oiseau de proie migrateur, le faucon à pattes rouges (Falco vespertinus), a découvert que cet oiseau, qui se reproduit en Europe, peut être trouvé en Afrique australe pendant l’hiver européen, la province de Huambo étant sa principale zone de concentration, principalement le nord-est et le centre de la province, au nord de la zone du projet.

122 espèces de mammifères ont été identifiées comme potentiellement présentes dans les deux provinces, dont 22 dans un certain état de conservation par l’UICN (1 félin, 1 loutre, 2 antilope waterbuck, 1 hippopotame, 4 chauves-souris, 1 pangolin, 1 primate, 9 rongeurs et 2 musaraignes). Pour la plupart de ces espèces, la présence dans la zone du projet est peu probable. Les seules exceptions sont les 5 espèces suivantes : l’épomophore angolais (Epomophorus angolensis), le pangolin de Temminck (Smutsis temmincki), le rat typique de Thomas (Aethomys thomasi), le rat angolais Vlei (Otomys anchietae) et le monard (Dendromus leucostomus), une espèce d’anges de mer en danger mais endémique. Cependant, une fois de plus, le manque de connaissances sur l’état et la présence réels de mammifères dans la zone du projet est à souligner, ce qui est particulièrement le cas pour les taxons les plus cryptiques, tels que les chauves-souris (Order Chiroptera) et les rongeurs (ordre des rodentiens). Il est possible que certaines des espèces énumérées ici ne se retrouvent pas dans le corridor de la ligne et puissent même être remplacées par d’autres espèces non répertoriées.

Compte tenu du niveau de perturbation de l’habitat, les principales zones sensibles sont les îlots de boisements de miombo ayant survécu à la déforestation, en particulier de Caconda à Cacula, où le miombo est relativement bien préservé. En outre, toutes les zones proches des cours d’eau (permanents ou pérennes) méritent une attention particulière, car elles sont un habitat important pour la faune aviaire. Une zone importante, bien que déjà très perturbée en raison de l’activité humaine, est la Zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO) de Caconda, traitée ci-dessous. Les versants des montagnes de la région de Catata, ainsi que les vallées de Caluquembe et de Catata, qui subissent une pression extrême en raison de l’agriculture de subsistance, sont une autre zone classée comme sensible, en particulier en raison de l’érosion potentielle.

Dans la zone d’influence du projet, il n’y a pas d’aires de conservation officiellement déclarées ni de zones proposées par le ministère de l’Environnement pour l’octroi du statut de sites Ramsar ou pour la conservation. La seule exception est le parc national de Bicuari à environ 100 km vers le sud de Lubango et la proposition de création d’une nouvelle zone de conservation (Morro do Moco), à environ 60 km vers le nord de Huambo. Il convient de noter la présence de 3 ZICO1 importantes dans la région : la ZICO 019 de Morro do Moco (à environ 60 km au nord-ouest de Huambo), la ZICO 023 de Tundavala (40 km au sud-ouest de la ville de Lubango) et la ZICO 002 de Caconda, qui est située au milieu du corridor de la ligne.

La création de la ZICO de Caconda résulte principalement des enregistrements de la présence d’une grande diversité d’oiseaux dans les bois de miombo (35 des 49 espèces de miombo trouvées en Angola) et de la présence signalée d’oiseaux endémiques tels que Diptrornis bruneus, ou d’autres espèces rares en Angola telles que Tricholaema frontata, Ficedula hypoleuca ou Neocichla gutturalis. Cependant, il convient de noter que l’information sur le potentiel ornithologique de Caconda remonte au 19e siècle. Birdlife International estime que la région a subi une transformation majeure, avec la conversion d’habitats jadis naturels. Ces dernières années, il n’a pas été possible de localiser la plupart des espèces enregistrées précédemment, ce qui soulève également des doutes quant à l’entretien de cette ZICO. Toutefois, des mesures de précaution (telles que l’installation de déviateurs de vols d’oiseaux et la surveillance étroite des oiseaux) doivent être envisagées, et une attention particulière sera nécessaire pendant la mise en œuvre du projet dans la région de Caconda.

1 Créé par le partenariat BirdLife https://www.birdlife.org/worldwide/programme-additional-info/important-bird-and-biodiversity-areas-ibas et http://www.birdsangola.org/ibas.htm 9

4.3 Environnement socioéconomique

Sur le plan administratif, le corridor de la ligne traverse 2 municipalités de la province de Huambo (Huambo et Caála) et 4 de la province de Huila (Caconda, Caluquembe, Cacula et Lubango). Les municipalités sont divisées en communes, qui comprennent plusieurs communautés.

Tableau 1 — Communes traversées par le corridor de la ligne Province Municipalité Commune Huambo Huambo Calima Huambo Caála Caála Catata Cuima Caconda Caconda Uaba Caluquembe Caluquembe Ngola Huila Cacula Viti Vivali Cacula Hoque Lubango Lubango Ethniquement, le corridor traverse des zones habitées par des groupes Ovimbundu et Nhaneca-Humbe, tous deux d’origine bantoue. Le groupe Ovimbundu, présent dans le centre et le sud du pays (provinces de Huambo et Huila nord), est le groupe ethnolinguistique le plus homogène et le plus nombreux du pays, sa langue étant la deuxième langue la plus parlée après le portugais. Les Nhaneca-Humbe sont confinés dans la province de Huila, et tirent leurs moyens de subsistance de l’élevage et de l’agriculture. De petits groupes résiduels de la région de Khoisan vivent dans la province de Huila, principalement dans les municipalités de Matala et (à l’est de la sous-station de Lubango). Ces groupes nomades autochtones, jadis chasseurs-cueilleurs, ont une identité forte et ont encore des moyens de subsistance traditionnels, notamment la collecte de nourriture de brousse, la chasse et la production artisanale. Certains indices donnent à penser que de petits groupes sont périodiquement présents dans les communes de Cacula et Viti-Vivali. En 2016, il y a eu des allégations (faites par l’évêque catholique de Namibe) d’expulsions forcées et de violence à l’égard de ces groupes minoritaires.

La population est à l’heure actuelle principalement concentrée dans des agglomérations, situées, pour la plupart, le long de la route principale, bien que les communes de la province de Huila abritent une population clairsemée (principalement dans la commune de Ngola et dans les communes de la municipalité de Cacula). La sous-station Huambo est située à Belém do Dango, à mi-chemin entre la ville de Huambo et le petit centre urbain de Caála. Huambo et Caála sont reliés par une route (20 km de distance entre les deux), le long de laquelle on trouve des établissements commerciaux, des installations sociales, de vieilles unités industrielles et des zones d’expansion résidentielle. Le corridor traverse cette route, en suivant la ligne de transport existante (Gove - ST Belém do Dango), évitant de s’approcher de Caála. Il suit ensuite la route Huambo - Lubango, avant d’en bifurquer à proximité des principales agglomérations, en déviant de Cuima, Catata, Caconda, Caluquembe, Cacula et Hoque. À part Huambo, on ne trouve pas de zones industrielles le long du corridor.

Avant l’indépendance, Huambo était considéré comme le deuxième plus grand pôle industriel de l’Angola, tandis que la province de Huila était passait pour être le grenier à maïs du pays. 40 ans de guerre ont gravement endommagé la structure économique du pays, en plus d’entraîner l’afflux de réfugiés dans les zones urbaines et les pays voisins. Depuis la signature de l’Accord de paix en 2002, les deux provinces sont engagées dans un processus de reconstruction. À l’heure actuelle, l’une des lignes directrices stratégiques de la province de Huambo est de mettre en valeur le potentiel productif et logistique de la province, d’accroître la capacité de production de l’agriculture et de l’élevage et de stimuler la chaîne de valeur agroindustrielle. Les options stratégiques de la province de Huila comprennent le rétablissement de la position de producteur d’excédents agricoles, la promotion de l’industrie agricole et la réactivation de l’activité minière.

Dans les deux provinces, la majorité de la population est féminine, les femmes représentant 52 % de la population dans les zones urbaines et 53 % dans les zones rurales. Les deux provinces ont une pyramide des âges large à la base, ce qui indique une population jeune. Les chefs de ménage sont majoritairement des 10

hommes (55 % et 62 % dans les provinces de Huambo et de Huila, respectivement). La taille moyenne du ménage est de 4,6 personnes dans la province de Huambo et 4,8 dans celle de Huila (Recensement de 2016).2

Les villes de Huambo et Lubango sont les principales zones urbaines, représentant respectivement 35 % et 31 % des habitants des provinces de Huambo et Huila. Le reste de la population vit dans les zones rurales, à l’exception de ceux qui habitent dans les chefs-lieux des municipalités, constitués de petits centres urbains.

Il existe des preuves évidentes d’inégalité entre les populations urbaines et rurales en ce qui concerne l’accès aux infrastructures et aux équipements sociaux et, par voie de conséquence, la qualité de vie et l’éducation.

D’après le recensement de 2016, seuls 15 % et 16 % des ménages de la province de Huambo et de Huila, respectivement, ont accès à l’électricité du réseau public, ce qui correspond principalement à la population des villes de Huambo et de Lubango. Les informations recueillies sur le terrain ont permis d’établir que le long du corridor de la ligne, en plus de ces villes, seul le siège de la municipalité de Caála est raccordé au réseau électrique national. Les petites villes de Cuima et Catata (province de Huambo) et de Caconda, Cusse, Caluquembe, Ngola et Cacula (province de Hula) ont de petits réseaux électriques alimentés par des groupes électrogènes à diesel, fonctionnant de manière irrégulière ou même inexploitable.

L’accès à l’eau potable est également limité en dehors des grandes villes. Alors que Huambo, Caála et Lubango ont un taux d’approvisionnement en eau supérieur à 70 %, dans la majorité des communes, le taux n’atteint pas 50 %, la situation étant plus critique à Ngola, Chituto et Vite-Vivali, où la couverture est inférieure à 10 %. Dans la plupart des communes, l’eau non potable est recueillie principalement dans des puits peu profonds (cacimba), à l’exception de Ngola, Cacula, Viti Vivali et Hoque, où elle est principalement puisée dans les rivières et les ruisseaux.

Selon le recensement de 2016, la plupart des maisons dans les zones rurales et périurbaines sont construites avec des briques en argile séchées au soleil ou cuites, avec un toit couvert de tôles en zinc et un sol en terre battue. Cependant, dans les communes de la municipalité de Cacula, la majorité des maisons sont faites avec des poteaux et ont des toits de chaume. Dans les zones urbaines, les matériaux de construction sont plus conventionnels, avec un nombre important de maisons construites avec des blocs de ciment et des briques conventionnelles, avec une toiture de fibrociment ou de tuiles.

Dans la province de Huambo, 77 % des ménages ont accès à l’assainissement, mais avec des disparités entre les zones urbaines (91 %) et les zones rurales (65 %). Dans la province de Huila, le taux est plus faible : seulement 26,4 %, dont 68,1 % dans les zones urbaines et 7,1 % dans les zones rurales. L’analyse des informations sur les communes traversées par le corridor de la ligne donne à penser que c’est seulement dans les villes de Huambo et Lubango que la plupart des ménages ont des toilettes à l’intérieur de leur maison (58 % et 50 % dans les communes de Huambo et de Huila, respectivement). Les communes de Calima et Caála, près de la ville de Huambo ont des taux de 31 % et 44 %, tandis que dans les communes restantes, les taux sont compris entre 10 % et 20 %, à l’exception des communes à dominante rurale, telles que Uaba, Cusse, Ngola, Cacula, Vite- Vivali, Chituti et Hoque. C’est seulement dans les communes de Huambo et de Lubango qu’on trouve un taux important de toilettes ou de latrines situées à l’intérieur de la concession. La défécation à l’air libre est une pratique courante, principalement dans les communes rurales, où elle a lieu dans plus de 90 % des ménages des communes d’Uaba, Ngola, Cacula, Vite-Vivali, Chituto et Hoque.

Le taux moyen d’alphabétisation dans les provinces de Huambo et de Huila est respectivement de 60 % et 51 %, avec des disparités entre les zones urbaines et rurales et selon le sexe. Dans les zones urbaines, le taux d’alphabétisation atteint environ 80 % de la population âgée de 15 ans ou plus, alors que dans les zones rurales, il est de seulement 44 % dans la province de Huambo et 36 % dans celle de Huila. En moyenne, 77 % et 64 % des hommes savent lire et écrire dans les provinces de Huambo et de Huila respectivement, comparativement à seulement 45 % et 40 % des femmes. Une proportion plus grande d’hommes que de femmes a terminé l’enseignement primaire. La différence n’est pas grande dans les centres urbains de Huambo, Lubango et Caluquembe, mais elle est du simple au double dans les communes rurales de Cuima,

2 Publié en 2016, basé sur des données collectées en 2014 11

Catata, Uaba et Cusse.

Selon le recensement de 2016, dans les deux provinces, la majorité des ménages exercent une certaine activité agricole (60 % dans la province de Huambo et 67,9 % dans celle de Hula). Dans la province de Huila, la municipalité de Cacula a la plus grande proportion (90 %) de ménages ayant des activités agricoles, tandis que la municipalité de Lubango a la plus faible (36 %).

Les céréales (principalement le maïs) sont largement cultivées par les ménages des communes de Caconda, Caluquembe et Cacula. Dans les communes entourant les zones urbaines de Huambo, Caála et Lubango, l’horticulture revêt une importance analogue à celle de la culture de céréales, complétée par la plantation d’arbres fruitiers. Habituellement, chaque ménage a des terres dans les zones basses (vallées fluviales), les zones d’altitude moyenne (semi-arides) et les zones plus élevées, qui sont utilisées de façon saisonnière. Dans la province de Huila, le bétail est très important pour le ménage, car il est utilisé pour l’agriculture, en plus d’être une source importante de revenu.

Toutes les municipalités comptent en moyenne 3 % de personnes handicapées, principalement à cause de la guerre, puisque 20 à 40 % des handicaps sont dus à cette dernière ou à des accidents provoqués par des mines, les taux les plus élevés étant enregistrés dans les municipalités de Huambo et de Caála. Selon le recensement de 2016, les orphelins représentent un pourcentage très élevé dans la province de Huambo (12 %), comparé à celle de Huila (9,5 %). Au niveau des municipalités, Lubango, dans la province de Huila, a un pourcentage moyen d’orphelins de 11,4 %, tandis que Huambo a une moyenne de 12,5 %. Il s’agit là de groupes vulnérables dont il faudra tenir compte comme il se doit. 5 IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX POTENTIELS ET MESURES D’ATTENUATION

Une évaluation détaillée de tous les impacts potentiels associés aux activités liées au projet a été effectuée. Plusieurs impacts potentiels ont été décelés et évalués pour les phases de construction, d’exploitation et de démobilisation. Des mesures d’atténuation ont été formulées en vue de réduire au minimum les impacts négatifs et les risques sur le sol, les ressources en eau et la qualité de l’eau, la qualité de l’air, l’écologie, l’environnement sain, les vibrations et les rayonnements, le paysage, le patrimoine culturel et la socioéconomie.

Les principaux et plus importants impacts du projet sont présentés dans ce résumé de l’EIES.

5.1 Résumé des impacts négatifs du projet et des mesures d’atténuation

Les principaux impacts négatifs du projet sont principalement associés au défrichement et à l’aménagement de l’emprise. Comme le tracé final n’est pas encore défini, des incertitudes persistent quant à l’ampleur et à l’importance des impacts. De toute évidence, il y a encore place à l’évitement/atténuation des impacts lors de l’optimisation du tracé. Dans cette phase, une évaluation plus précise des impacts résiduels sera réalisée. Dans le cadre du Plan d’action pour la réinstallation, il sera procédé à un recensement détaillé des personnes affectées par le projet.

Les impacts négatifs prévus du projet ayant une importance résiduelle moyenne ou supérieure comprennent notamment :

Tableau 2 — Résumé des principaux impacts négatifs du projet et des mesures d’atténuation

Principaux impacts négatifs du projet Mesures d’atténuation

Perte directe, dégradation et fragmentation des habitats et de - Lors de l’optimisation du tracé de la ligne de transport, éviter la végétation (principalement des habitats forestiers) causées autant que possible les zones boisées de miombo par le défrichement de la végétation dans l’emprise - Les campements et autres aires auxiliaires ne devront pas être aménagés dans les zones boisées

- L’aménagement de nouvelles routes d’accès devra se faire en

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évitant d’abattre des arbres

- Les zones à défricher devront être préalablement marquées afin d’éviter le défrichement de zones inutiles

- Après la construction, les zones dégradées devront être restaurées et de nouveaux arbres plantés dans des zones définies par la RNT et le Cabinet provincial de l’environnement.

Perte directe de structures (environ 150), de terres agricoles, - Lors de l’optimisation du tracé de la ligne, éviter autant que de cultures et d’arbres fruitiers, causée par l’établissement de possible les structures existantes (en particulier les maisons), l’emprise les arbres fruitiers et les zones agricoles

- Avant le démarrage des activités, mettre en place un programme de lutte contre l’empiètement, en articulation avec les autorités locales, afin d’éviter la construction de nouveaux logements dans la zone du projet

- Élaborer et mettre en œuvre un Plan d’action pour la réinstallation (PAR) complet, conforme à la législation angolaise et aux meilleures pratiques internationales, afin de compenser convenablement les pertes dues à la construction de la ligne

Augmentation de la mortalité des oiseaux (en particulier des - Mettre en œuvre un programme de surveillance des oiseaux oiseaux ayant des ailes de grande envergure), par collision pendant la phase de conception technique détaillée, afin de avec les lignes de transport et les pylônes s ou par définir des emplacements pour installer des déviateurs de vols électrocution d’oiseaux (le long des lignes) et des dispositifs anti- atterrissage (sur les pylônes)

- Mettre en œuvre un programme de surveillance des oiseaux pendant l’exploitation (3 ans) et, au besoin, installer des déviateurs de vols d’oiseaux dans d’autres zones

5.2 Résumé des impacts positifs et des mesures de renforcement

En ce qui concerne les impacts positifs, deux impacts importants ont été décelés, concernant, l’un et l’autre, l’environnement socioéconomique, et qui peuvent se résumer comme suit :

Tableau 3 — Résumé des principaux impacts positifs du projet et mesures de renforcement Principaux impacts négatifs du projet Mesures de renforcement

Contribution à la réalisation des objectifs d’électrification - Développement de petits projets solaires pour gérer de l’Angola et, par conséquent, des impacts indirects tels les attentes en matière d’électrification, compte tenu que l’amélioration du développement économique, de la du décalage entre la réalisation de la ligne de transport qualité de vie, et la transition vers une économie à faible et le réseau de distribution émission de carbone

Le transfert de savoir-faire et de compétences aux - Recruter prioritairement des travailleurs locaux travailleurs locaux non qualifiés qui seront employés par originaires de toutes les communes traversées le projet sera à la longue bénéfique pour leurs familles, et pour la main-d’œuvre locale en général. - Développer et rendre publique la procédure de recrutement pour l’embauche de travailleurs locaux

- Élaboration d’un plan de formation pour les travailleurs, visant à contribuer à la mise à niveau des compétences des travailleurs locaux non qualifiés et semi-qualifiés

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5.3 Impacts cumulatifs

Le principal impact cumulatif sera l’augmentation de la pression sur les habitats naturels, notamment sur les parcelles de forêt de miombo existantes, et l’augmentation du risque d’érosion le long des flancs des principales vallées, et ce, vers le sud de Caluquembe, dans les deux cas. 6 PROCESSUS DE CONSULTATION

Le processus de consultation a consisté en six réunions tenues dans chaque municipalité du corridor du projet, comme indiqué dans le tableau ci-dessous.

Tableau 4 — Réunions de consultation Nbre de Province Municipalité Date Intervenants participants Huambo Caála 10/06/2019 16 Membres de l’Administration municipale de Caála Huambo 10/06/2019 13 Administration municipale de Huambo, chefs traditionnels, Comité des résidents du quartier de Dango, ONG de développement Caconda 11/06/2019 50 Membres du Comité municipal de concertation de Caconda, y compris des représentants de l’administration municipale, de l’administration Huíla communale, des chefs traditionnels, des chefs religieux et des étudiants Caluquembe 11/06/2019 57 Membres du Comité municipal de concertation de Caluquembe, y compris des représentants de l’administration municipale, de l’administration communale, des chefs traditionnels, des partis politiques, des chefs religieux, des étudiants Cacula 12/06/2019 46 Membres du Comité municipal de concertation de Cacula, y compris des représentants de l’administration municipale, de l’administration communale, des chefs traditionnels, des chefs religieux, des étudiants Lubango 12/06/2019 44 Membres du Comité municipal de concertation de Lubango, y compris des représentants de l’administration municipale, de l’administration communale, des dirigeants locaux et traditionnels, des chefs religieux, des associations d’entreprises locales

Dans toutes les réunions, la justification et la description du projet ont été présentées, ainsi que les impacts potentiels et les mesures d’atténuation à prendre en considération.

Les principales questions soulevées par les collectivités touchées portaient sur les attentes en matière d’électrification, l’emploi, l’indemnisation pour les pertes physiques et économiques et la réinstallation, comme le montre le tableau ci-dessous.

Tableau 5 — Principales questions posées lors des réunions de consultation

Question posée Réponse Électrification - Les communautés urbaines et rurales vivant le long du La RNT n’est responsable que de la construction des lignes tracé de la ligne et dans d’autres localités ou de transport. L’ENDE est l’entité chargée de la distribution municipalités de la province de Huila, plus éloignées de d’électricité et du raccordement des habitations. Ce projet la ligne, bénéficieront-elles de l’électricité transportée porte uniquement sur la construction de la ligne de transport, par cette ligne ? qui permettra la réalisation du réseau de distribution. L’ENDE entreprendra des projets de distribution à Huambo et Lubango, une fois la ligne achevée. - Y a-t-il une prévision réelle pour le démarrage du projet La RNT ne connaît pas les plans d’électrification de l’ENDE ?

Emploi et formation - Quelles seront les possibilités d’emploi pour les Selon la loi sur les travaux publics, l’entrepreneur devra habitants ? employer 60 % de main-d’œuvre locale. - Quelles compétences seront-elles requises ? L’entrepreneur annoncera localement les besoins et les compétences requises. Des travailleurs semi-qualifiés et non qualifiés seront nécessaires. - Les travailleurs non qualifiés recevront-ils une Cela dépendra de l’entrepreneur, bien qu’une certaine formation et une qualification professionnelle selon leur formation soit prévue, au moins en matière de santé et de 14

fonction ? Ou seront-ils seulement utilisés pour des sécurité. tâches non qualifiées, telles que le défrichement ? Indemnisation et réinstallation - Les familles dont des maisons et/ou des champs La RNT se conformera aux prescriptions de la BAD en agricoles seront affectés par les activités du projet matière d’indemnisation en cas déplacement involontaire de seront-elles indemnisées correctement ? populations. Un plan d’action pour la réinstallation (PAR) sera établi pour définir toutes les procédures. Un inventaire des pertes de cultures et d’arbres fruitiers sera réalisé avec la participation de la RNT, des autorités locales et des dirigeants locaux. Les cultures et les arbres fruitiers perdus seront payés en tenant compte des valeurs définies par le ministère de l’Agriculture. - Le budget du projet inclut-il des fonds d’indemnisation Le PAR comprendra un budget pour la réinstallation et ? l’indemnisation qui sera à la charge du gouvernement. - Y a-t-il un calendrier pour des réunions avec les Des réunions avec les collectivités susceptibles d’être communautés susceptibles d’être affectées par le projet, affectées seront tenues à brève échéance, dans le cadre de la afin de les sensibiliser et de discuter avec elles de leur préparation du PAR. D’autres réunions auront lieu après la déplacement involontaire et de leur perte de cultures définition du tracé final et pendant la mise en œuvre du plan. éventuels ?

- Alors que l’indemnisation pour des pertes cultures Oui, les paysans et les agriculteurs pourront reprendre leur plantées est prévue, les agriculteurs pourront-ils activité agricole sur les parcelles de la réserve de sécurité. retourner dans leurs anciennes zones de culture après les travaux de construction ? Santé et sécurité - Quels sont les risques pour la sécurité à proximité de la Les lignes incluront des dispositifs appropriés de protection ligne ? contre les impacts de la foudre, qui protégeront également les personnes vivant à proximité. - Quels sont les risques pour la santé des personnes qui Le projet sera conforme aux directives internationales travailleront ou vivront sous la ligne ? concernant les champs électromagnétiques, afin de prévenir des problèmes de santé. Impacts environnementaux Le projet élaborera-t-il un programme de reboisement pour la Les entrepreneurs devront établir et mettre en œuvre des restauration de zones potentiellement dégradées en raison du plans de restauration des zones dégradées. défrichement pour ouvrir des voies d’accès et installer la ligne ?

Il est à noter que les populations vivant à proximité des lignes de transport existantes (municipalités de Huambo et Caála, en particulier dans la commune de Cuima) et ne bénéficiant pas encore de l’électrification sont extrêmement frustrées, et il est fort probable qu’elles ne verront pas le projet d’un bon œil avant d’avoir accès à l’électricité. Les administrations municipales, conjointement avec le gouvernement provincial, étudient actuellement d’autres solutions pour approvisionner ces collectivités en électricité à brève échéance.

Ces attentes et préoccupations ont été incluses dans les impacts potentiels et les mesures d’atténuation de l’EIES. 7 PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE (PGES)

7.1 Introduction au PGES

La gestion environnementale et sociale d’une activité proposée est un outil crucial pour assurer la performance environnementale et sociale de tout projet. Ce PGES contient un ensemble de programmes qui comprennent diverses mesures et actions qui devraient être mises en œuvre pendant la construction et l’exploitation du projet de ligne de transport d’électricité de 400 kV et de la sous-station Lubango.

Le PGES ne traite pas des répercussions économiques et physiques du projet sur la réinstallation, qui sont abordées séparément dans le Plan d’action pour la réinstallation (RAP) qui sera élaboré après que la conception technique détaillée du projet aura été réalisée conformément aux lignes directrices fournies dans le PAR établi conformément à la réglementation angolaise et aux prescriptions de la BAD.

Le PGES restera un document dynamique et sera révisé au besoin afin d’en assurer la pertinence et l’efficacité. Tout changement important sera examiné avec les autorités compétentes de la MINAMB et les bailleurs de 15

fonds.

7.2 Rôles et responsabilités pour la mise en œuvre du PGES

En sa qualité de promoteur du projet, la RNT assumera au dernier chef la responsabilité de la mise en œuvre du PGES, tout en partageant d’autres avec les entrepreneurs et d’autres prestataires de services.

7.2.1 RNT

Pendant la construction, la RNT sera chargée des tâches suivantes :

- Évaluer la performance et les progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures d’atténuation et du plan de suivi du PGES ;

- Assurer l’adaptabilité et la faisabilité des mesures d’atténuation dans le temps et dans l’espace, en obtenant, au besoin, des ressources financières et humaines de la direction de l’entreprise ;

- Diffuser des informations sur le projet et ses impacts environnementaux et sociaux, enregistrer et répondre à toutes les plaintes de la population environnante et des autorités administratives de l’État ;

- Suivre et faciliter les audits environnementaux, internes ou externes, qui pourraient être effectués pendant l’exécution du projet ;

- Établir des rapports d’étape environnementaux et sociaux.

Une Cellule d’exécution du projet (CEP) sera créée au sein de la RNT pour gérer la mise en œuvre de ce projet, y compris toutes les questions environnementales et sociales. La CEP aura un spécialiste du suivi et évaluation au siège, un dans la province de Huambo et deux dans la province de Lubango. Elle sera épaulée par une équipe d’assistance technique fournie par l’USAID/Power Africa.

Pendant l’exploitation, la RNT en tant qu’opérateur et gestionnaire de la ligne de transport et des sous-stations, sera responsable de la mise en œuvre et de la gestion de toutes les mesures d’atténuation proposées pour la phase d’exploitation.

7.2.2 Ingénieur du maître de l’ouvrage

Pendant la phase de préconstruction, l’ingénieur du maître d’ouvrage sera chargé de la préparation des dossiers d’appel d’offres, en veillant à l’inclusion de spécifications et clauses environnementales et sociales recouvrant toutes les mesures d’atténuation environnementale et sociale énumérées dans l’EIES et son additif, y compris le présent PGES.

7.2.3 EPC

L’EPC sera chargé de mettre en œuvre les mesures d’atténuation définies pour la phase de préconstruction, telles que l’optimisation du tracé de la ligne, de manière à éviter ou atténuer les impacts négatifs, d’ordre environnemental ou social.

Pendant la construction, l’EPC sera chargé de :

- Respecter toutes les prescriptions environnementales et sociales légales, ainsi que toutes les exigences et clauses environnementales et sociales stipulées dans le contrat, et les faire respecter par tous les sous-traitants ;

- Préparer et mettre en œuvre un Plan de gestion environnementale de la construction (PGEC) de l’entrepreneur, fondé sur le PGES et comportant une identification plus détaillée des zones sensibles (comme les zones sujettes à l’érosion, les habitats naturels, les corridors d’oiseaux) 16

nécessitant une attention particulière pendant les activités de construction ;

- Faire régulièrement rapport à l’ingénieur du maître d’ouvrage sur les performances et les progrès dans la mise en œuvre du PGES, en indiquant les problèmes et la voie à suivre.

7.2.4 Ingénieur superviseur

L’ingénieur superviseur sera chargé de :

- Superviser le respect général de ses engagements par l’entrepreneur, y compris le PGES et d’autres prescriptions pertinentes en matière environnementale et sociale ;

- Assurer la liaison entre l’EPC et la RNT ;

- Faire régulièrement rapport sur le respect des mesures du PGES ;

L’ingénieur superviseur aura des spécialistes en matière environnementale et sociale, qui seront chargés de superviser la performance dans ces domaines.

7.2.5 Banque africaine de développement

Les spécialistes de la Banque dans le domaine des sauvegardes environnementales et sociales seront chargés de : i) s’assurer de la réalisation de toutes les études complémentaires relatives à la gestion des risques environnementaux et sociaux; ii) assurer le suivi de la mise en œuvre du PGES pendant la phase de construction et iii) examiner les rapports d’étape périodiques relatifs à la mise en œuvre du PGES.

7.3 Programmes de gestion environnementale et sociale

Le PGES comprend un programme de surveillance des impacts (requis par la législation angolaise) pour les phases de construction et d’exploitation, qui énonce les mesures d’atténuation à mettre en œuvre, son objectif, la surveillance requise, la fréquence de la surveillance et les responsabilités.

Ce programme sera complété par d’autres plans spécifiques qui seront élaborés par l’EPC principal, comprenant les éléments suivants :

- Plan de gestion de la réaction à la pollution et à la prévention (y compris le bruit, la poussière, les effluents) - Plan de gestion des déchets - Plan de gestion des produits chimiques - Plan de préparation et d’intervention en cas d’urgence - Procédure de découverte fortuite - Plan de gestion de l’emploi et de la main-d’œuvre - Plan de gestion de la santé, de la sûreté et de la sécurité communautaires - Plan de gestion de la santé et de la sécurité au travail - Plan de promotion du contenu local et de passation des marchés - Plan de gestion du trafic - Plan de gestion de la biodiversité - Plan de restauration des zones dégradées Tous ces plans devront être rédigés par l’EPC et soumis à l’approbation de la RNT, préalablement au démarrage des activités.

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Un plan spécifique de dialogue avec les parties prenantes et un mécanisme de règlement des doléances ont été élaborés comme outils essentiels de gestion des relations avec les protagonistes et, donc, des risques.

Le Plan de dialogue avec les parties prenantes (PDP) vise à associer les protagonistes pendant toutes les phases du cycle du projet. Il comprend l’identification des groupes de parties prenantes et la définition de l’approche et des méthodes à appliquer pour chaque groupe, et définit les activités de dialogue à mener pendant les phases de préconstruction et de construction.

Tableau 6 — Activités de dialogue avec les parties prenantes Activité Parties prenantes Objet

Phase de préconstruction

Communication de l’EIE et de l’Additif Ministères clés, organismes de Résultats de l’EIE actuelle et de aux autorités nationales et locales réglementation nationaux, organismes l’Additif. Consulter les parties et instituts publics, autorités prenantes sur leurs points de vue sur provinciales, municipales et les principaux impacts et mesures communales. d’atténuation.

Communication de l’EIE et de l’Additif Personnes intéressées et affectées. Fournir des informations sur le projet aux personnes intéressées et affectées à l’ensemble de la collectivité. (élaborer un dépliant d’information sur le Consulter les parties prenantes sur projet et le mécanisme de règlement des leurs points de vue sur les principaux doléances) impacts et mesures d’atténuation. Diffuser le mécanisme de règlement des doléances.

Informations sur les activités de déminage Personnes intéressées et affectées. Informer les parties prenantes sur le et le calendrier processus de déminage, les risques connexes et les mesures d’atténuation prévues par le projet pour gérer les risques sur le plan de la sécurité.

Établissement et gestion du mécanisme de Personnes intéressées et affectées. Enregistrer et gérer les doléances règlement des doléances pendant la phase de préconstruction, y compris les revendications économiques éventuelles.

Phase de construction

Installation du chantier Sobas et membres de la communauté Informer les collectivités touchées de la présence future des chantiers, de l’échéancier des travaux prévus, des risques pour la santé et la sécurité associés à ces travaux, et des mesures d’atténuation prévues pour gérer ces risques.

Information continue sur l’évolution de la Sobas et membres de la communauté Informer les parties prenantes de construction l’avancement et du calendrier des travaux de construction.

Communiquer des retours d’information sur les doléances reçues et le règlement y afférent.

Gestion des doléances Sobas et membres de la communauté Enregistrer et gérer les doléances pendant la construction, y compris les revendications économiques éventuelles.

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Activité Parties prenantes Objet

Démantèlement du chantier Sobas et membres de la communauté Informer les communautés locales de la fin des travaux et des mesures d’assainissement des chantiers.

Informer le personnel local des conditions de cessation de service.

Le PDP comprend un mécanisme de règlement des doléances, conçu pour : a) établir et maintenir la confiance avec toutes les parties prenantes, b) prévenir les conséquences d’une absence de traitement adéquat des doléances, c) aider à cerner et à gérer les préoccupations des parties prenantes et, partant, contribuer à gérer efficacement les risques.

O

Résolution finale O o

N o

n 1 2 Figure 2 : 2

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Le mécanisme de règlement des doléances sera exploité par la CEP de la RNT ; il sera appliqué à la RNT et à tous les entrepreneurs et sous-traitants (y compris pour les questions de main-d’œuvre), bien que les entrepreneurs et les sous-traitants aient leur propre système de résolution des griefs, dont il sera régulièrement rendu compte à la RNT. En cas de besoin, la médiation sera assurée par un comité d’examen des doléances (CED), à mettre sur pied dans chaque municipalité. Le CED comprendra, en tant que membres permanents, l’administrateur municipal, un agent responsable des questions foncières, un agent responsable des affaires sociales et un représentant de la RNT. Le mécanisme comporte sept étapes, qui sont indiquées dans la figure ci- dessous.

La responsabilité globale de la mise en œuvre de ce PDP incombe à la RNT, par l’intermédiaire des responsables des affaires environnementales et sociales au sein de la CEP.

7.4 Budget estimatif pour la mise en œuvre du PGES

Le budget nécessaire à la mise en œuvre du PSE est estimé à 804 000 USD, tel que détaillé dans le tableau 7.

Il est à noter que la précision et la mise en œuvre de la plupart des mesures d’atténuation seront relèveront de la responsabilité de l’EPC, leurs coûts étant intégrés à d’autres coûts d’ingénierie et de construction. Pendant la phase d’exploitation, c’est la RNT qui sera responsable de la mise en œuvre de toutes les mesures d’atténuation. Le tableau comprend les coûts pour les trois premières années d’exploitation.

Tableau 7 — Budget estimatif pour la mise en œuvre du PGES

Programme de communication continue avec les parties prenantes pendant la construction 120 000 $ Construction Campagnes de sensibilisation sur la sécurité et les restrictions en matière d’utilisation des terres au sein de l’emprise de la ligne 60 000 $ Surveillance de la mortalité des oiseaux et des chauves-souris 75 000 $ Surveillance et lutte contre les espèces de flores exotiques invasives 24 000 $ Installation de déviateurs de vols d’oiseaux dans d’autres zones, au besoin 120 000 $ Surveillance de l’érosion et réhabilitation au besoin 150 000 $ Exploitation (3 ans) Élaboration d’un plan d’intervention d’urgence comprenant l’achat de trousses nettoyage en cas de déversement et d’équipement de lutte contre les incendies 150 000 $ Élaboration et mise en œuvre d’un plan de gestion des parties prenantes pour la phase d’exploitation 45 000 $ Campagnes de sensibilisation sur la sécurité et les restrictions en matière d’utilisation des terres au sein de l’emprise de la ligne 60 000 $

Total 804 000 $

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