NOTICE 1

La population étrangère en dans l’entre-deux guerres (1921-1936) ; 12068 9717 3908 2280 791 Limite d'arrondissement [5,4 - 6,7] [3,4 - 5,4[ [2,2 - 3,4[ [1,0-2,2[ fectif par arrondissement : En % de la population, par arrondissement : Ef Discrétisation commune sur les données de 1921, 1931, 1936, 1962, 1975, et 1999 WISSEMBOURG STRASBOURG-VILLE HAGUENAU 1936 ERSTEIN STRASBOURG -CAMPAGNE SÉLESTAT SAVERNE GUEBWILLER MOLSHEIM RIBEAUVILLÉ THANN Sources : Compte-rendu des travaux de la Chambre commerce Mulhouse / Haut-Rhin Archives départementales du Bas-Rhin, 159AL734 (chiffres rec ensement) / Bas-Rhin 1 738 19135 1 6706 2830 912 [7,9 - 10,8] [5,4 - 7,9] [3,4 - 5,4[ [2,2 - 3,4[ [1,1-2,2[ Limite d'arrondissement fectif par arrondissement : En % de la population, par arrondissement : Discrétisation commune sur les données de 1921, 1931, 1936, 1962, 1975, et 1999 Ef WISSEMBOURG STRASBOURG-VILLE HAGUENAU 1931 ERSTEIN STRASBOURG -CAMPAGNE SÉLESTAT MULHOUSE SAVERNE GUEBWILLER COLMAR MOLSHEIM ALTKIRCH RIBEAUVILLÉ 20 km THANN N Sources : Statistique générale de la . Office statistique d'Alsace et Lorraine. (BUSIM, 3454). 0 La population étrangère en Alsace 1921, 1931 et 1936 16279 12867 2164 1268 595 (classe vide) [7,9 - 9,8] [5,4 - 7,9] [3,4 - 5,4[ [2,2 - 3,4[ [0,9-2,2[ Limite d'arrondissement fectif par arrondissement : En % de la population, par arrondissement : Discrétisation commune sur les données de 1921, 1931, 1936, 1962, 1975, et 1999 Ef STRASBOURG-VILLE WISSEMBOURG HAGUENAU 1921 ERSTEIN STRASBOURG -CAMPAGNE SÉLESTAT MULHOUSE SAVERNE GUEBWILLER COLMAR MOLSHEIM ALTKIRCH RIBEAUVILLÉ THANN Sources : Statistique générale de la France. Office statistique d'Alsace et Lorraine. (BUSIM, 3454). Atlas historique d'Alsace, CRESAT, Université de Haute-Alsace Auteur : Y. Frey, 2007 Frey, Y. : Auteur Droux P. J. AHA, : Infographie

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Les cartes sont construites à partir des données des recensements de population. Elles visent à montrer la répartition de la population étrangère en Alsace par arrondissements, ce qui permet d'arriver à une rela- tive précision. Les classes des légendes sont communes à toutes les cartes. Elles permettent donc à la fois de comparer la répartition à des dates différentes ainsi que de suivre et de mesurer l'évolution

Les étrangers en Alsace en 1921 Les étrangers en Alsace en 1931 Depuis deux ans, l’Alsace est de nouveau fran- Malgré quelques départs survenus dès le se- çaise, mais les années d’annexion marquent en- cond semestre 1930, le recensement de 1931 est core fortement la composition de la population celui qui permet d’avoir la représentation la plus alsacienne. précise de la répartition des étrangers au moment de leur plus grand nombre pendant l’entre-deux- L’arrondissement de Strasbourg-ville est ce- guerres. En l’espace de dix ans, la situation a évolué lui qui compte le plus grand nombre d’étrangers, sans s’être radicalement transformée. Le premier suivi de celui de Mulhouse. Cependant les raisons changement est quantitatif : au lieu de six arron- en sont différentes. À Strasbourg-ville, ancienne dissements en 1921, il n’y en a plus que quatre à capitale du Reichsland, les Allemand(e)s – non ex- connaître un pourcentage d’étrangers inférieur à pulsés car ayant le plus souvent formé des couples 2,2 %. En effet les arrondissements de Molsheim mixtes avec des Alsacien(ne)s – sont très large- et Ribeauvillé rejoignent ceux de Colmar, Stras- ment majoritaires. À Mulhouse au contraire, moins bourg-campagne et Wissembourg. Il s’agit d’une d’Allemands mais des Suisses et déjà des Italiens, immigration de travail qui ne concerne pas les les Suisses plutôt dans le secteur agricole et do- Allemands. Ces étrangers se concentrent essen- mestique, les Italiens davantage dans l’industrie. tiellement à Molsheim (usine Bugatti) et à Sainte- La situation frontalière rend compte de la présence Marie-aux-Mines (textile). Cependant le change- helvétique, mais pour les Italiens faut-il y voir la ment le plus important est qualitatif : les étrangers permanence d’un courant migratoire remontant viennent en Alsace compléter les bataillons de la au Moyen Âge qui, à partir de l’ouverture du pas- main-d’œuvre industrielle. sage du Saint-Gothard, voyait les Transalpins re- joindre à travers la Suisse, le fossé rhénan ? Désormais le sud du Haut-Rhin fait tâche alors que Strasbourg-ville s’éclaircit du fait de la diminu- Les autres arrondissements, notamment du tion du nombre d’Allemands qui se font naturaliser centre de l’Alsace, comptent peu, voire très peu et/ou qui décèdent. L’industrie textile, mécanique d’étrangers. Les Allemands restent nombreux à et chimique, le tryptique haut-rhinois, ainsi que le Strasbourg-campagne (solidaire de Strasbourg- bassin potassique véritablement mis en exploita- ville), à Wissembourg (implantation traditionnelle) tion à partir de 1921, font appel aux Italiens, aux ainsi qu’à Colmar (seconde ville administrative du Polonais (surtout dans le bassin potassique), aux Reichsland après Strasbourg). Les arrondissements Tchécoslovaques, notamment. Les Suisses revien- industriels du sud (Thann et Guebwiller qui s’ajou- nent également surtout dans le sud du Haut-Rhin tent à celui de Mulhouse) recommencent à faire (arrondissements d’Altkirch et de Mulhouse) occu- appel à une main-d’œuvre immigrée comme du- per principalement des emplois agricoles (vachers rant le XIXe siècle. Ce ne sont plus les Allemands du Sundgau) et domestiques. ou les Autrichiens du Tyrol, devenus indésirables depuis la guerre, mais de nouveaux venus, Italiens principalement.

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Les étrangers en Alsace en 1936 une caractéristique importante de la démogra- phie alsacienne jusqu’à la fin du XXe siècle. La carte s’éclaircit. Partout en Alsace, la décrue est sensible. La crise est passée par là. Les arrondis- • Les arrondissements de Saverne et du centre sements industriels du sud ont vu une grande par- de l’Alsace sont très peu concernés. Régions tie de leur population étrangère devoir quitter de encore rurales, dotées de petites villes qui gré ou de force, leur emploi. À Molsheim, les étran- n’ont pas de grande fonction administrative, gers ont pratiquement disparu du fait des énormes les Allemands s’y étaient peu établis durant difficultés de Bugatti. L’évolution est très sensible l’annexion ; sans industrie importante (sauf pour l’arrondissement de Guebwiller sur lequel se Molsheim), les nouvelles immigrations de trouvent les mines de potasse de Kali-Sainte-Thé- main-d’œuvre ne les concernent pas. Dans rèse qui licencièrent en masse et renvoyèrent leur cet ensemble, l’arrondissement de Hague- main-d’œuvre étrangère dans des proportions net- nau présente une spécificité. Le chef-lieu, ville tement supérieures aux Mines Domaniales (MDPA), moyenne, comportait des Allemands dans sa établies elles sur les arrondissements de Mulhouse population et a connu également l’arrivée de et Thann. travailleurs étrangers. Cependant la partie oc- cidentale de l’arrondissement, forestière et ru- Le Bas-Rhin compte de moins en moins d’étran- rale minore les statistiques. gers et dans des proportions très faibles. L’arrondis- sement de Strasbourg-ville continue, pour les rai- sons indiquées précédemment, à voir diminuer sa population allemande. Évolution de la population étrangère en Alsace 1921-1936 L’immigration étrangère en Alsace durant l’entre-deux-guerres présente quatre caractéris- tiques principales. • Une augmentation quantitative pendant les années vingt (essentiellement de 1924 à 1929), suivie d’un ralentissement et même d’un écroulement dans les années trente, du fait de la crise d’une part et des menaces de guerre qui entraînent le départ volontaire ou pas (arresta- tions, internement qui frappent Allemands et Italiens) des étrangers. • Une diminution continue du nombre des Alle- mands, encore très nombreux au début des an- nées vingt, surtout à Strasbourg, ancienne ca- pitale du Reichsland, et dans l’arrondissement de Wissembourg. Sans nouvelles arrivées, les naturalisations et les décès les font disparaître peu à peu de la population alsacienne. • L’arrivée de nouvelles populations, Italiens, Po- lonais notamment, qui viennent travailler dans les usines et le bassin potassique du Haut-Rhin. Les arrondissements de Mulhouse, Thann et Guebwiller se détachent très nettement. Cette CRDP Alsace présence étrangère dans le sud de l’Alsace reste

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