La Capture Du Grand-Morin Par La Marne
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Document généré le 24 sept. 2021 03:10 Géographie physique et Quaternaire La capture du Grand-Morin par la Marne (Bassin parisien, France) : âge et mécanisme The Piracy of the Grand-Morin River by the Marne River (Paris Basin, France): Chronology and Mechanism Jean-François Pastre et Chantal Leroyer Volume 51, numéro 3, 1997 Résumé de l'article Des sondages, réalisés dans la vallée aval abandonnée du Grand-Morin, à URI : https://id.erudit.org/iderudit/033133ar l'ouest d'EsbIy, permettent de dater son abandon du Tardiglaciaire (Dryas DOI : https://doi.org/10.7202/033133ar ancien probable). La capture qui en est la cause est attribuée à un chenal de la Marne qui divaguait sur un lit exhaussé par les alluvions pléniglaciaires et Aller au sommaire du numéro tardiglaciaires. Elle a toutefois été préparée par un travail des deux rivières, dont les méandres s'étaient progressivement rapprochés durant le Pleistocene moyen. Éditeur(s) Les Presses de l'Université de Montréal ISSN 0705-7199 (imprimé) 1492-143X (numérique) Découvrir la revue Citer cette note Pastre, J.-F. & Leroyer, C. (1997). La capture du Grand-Morin par la Marne (Bassin parisien, France) : âge et mécanisme. Géographie physique et Quaternaire, 51(3), 347–350. https://doi.org/10.7202/033133ar Tous droits réservés © Les Presses de l'Université de Montréal, 1997 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Géographie physique et Quaternaire. 1997, vol. 51, n° 3, p. 347-350, 4 fig. Note LA CAPTURE DU GRAND-MORIN PAR LA MARNE (BASSIN PARISIEN, FRANCE) : ÂGE ET MÉCANISME Jean-François PASTRE* et Chantai LEROYER, respectivement, Laboratoire de Géographie physique, URA 141 CNRS et Université de Paris I11 place Aristide Briand, 92195 Meudon Cedex, France et Centre national de Préhistoire, UMR 9933, 38 rue du 26ème, RJ. 24000 Périgueux, France. RÉSUMÉ Des sondages, réalisés dans la vallée aval abandonnée ABSTRACT The piracy of the Grand-Morin river by the Marne river du Grand-Morin, à l'ouest d'EsbIy, permettent de dater son abandon (Paris Basin. France): Chronology and mechanism. Drillings were du Tardiglaciaire (Dryas ancien probable). La capture qui en est la undertaken in the fossil lower valley of the Grand-Morin river near cause est attribuée à un chenal de la Marne qui divaguait sur un lit Esbly. They date its piracy by the Marne river from the Late Glacial exhaussé par les alluvions pléniglaciaires et tardiglaciaires. Elle a (Early Dryas probably). This capture is related to a braided channel toutefois été préparée par un travail des deux rivières, dont les méan flowing on the raised bed of Pleniglacial and Late Glacial alluvium. dres s'étaient progressivement rapprochés durant le Pleistocene However, this piracy was prepared by the migration of the meanders moyen. of the two rivers during the Middle Pleistocene. INTRODUCTION témoigne en particulier d'un alluvionnement attribuable au Grand-Morin avant son encaissement dans sa paléovallée et À l'est de Paris (fig. 1), la basse vallée de la Marne s'ins sa capture finale par la Marne. crit à la limite des surfaces structurales étagées de la Brie (calcaire et meulière de Brie, Stampien inférieur, altitude L'examen d'une carte topographique détaillée permet de moyenne 120 m) et de la Plaine-de-France (mamo-calcaire localiser rapidement ce tronçon de vallée abandonné du de Saint-Ouen, Bartonien moyen, altitude moyenne 95 m). Grand-Morin, qui constitue un paléoméandre long d'une hui taine de kilomètres en contrebas de la butte d'EsbIy (fig. 2). La Marne, qui décrit dans cette partie aval une importante Cette portion de vallée, occupée par les marais de Lesches série de méandres, conflue avec la Seine à Charenton, après et le canal de Chalifert, atteste de la capture du Grand-Morin un parcours de 525 km. Le Grand-Morin, qui représente son par la Marne à Condé-Sainte-Libiaire près d'EsbIy. Si cette dernier grand affluent, la rejoint à Condé-Sainte-Libiaire, en capture constitue un exemple connu (Davis, 1895 ; Pomerol tre Meaux et Lagny, après avoir drainé la partie centrale de et Feugueur, 1968), son mécanisme n'a pas été détaillé et la Brie (fig. 1 et 2). Dans le même secteur, la Beuvronne cons sa chronologie reste incertaine. La réalisation de sondages titue un affluent d'importance secondaire, qui draine la partie dans les marais de Lesches, à l'occasion de l'opération ar centrale de la Plaine-de-France (fig. 1 et 2). chéologique TGV-Interconnexion, fournit des éléments d'in Ce secteur comporte une couverture limoneuse assez terprétation inédits qui seront développés dans cet article. dégradée, intégrant des lœss saaliens et weichséliens (Lautridou, 1985; Pastre, inédit). Les formations alluviales LA CAPTURE RÉCENTE DU GRAND-MORIN PAR liées aux différentes rivières y sont relativement développées LA MARNE AU TARDIGLACIAIRE (fig. 2), mais elles sont surtout limitées aux fonds de vallée où elles représentent avant tout le bilan du dernier Glaciaire 1) LE REMPLISSAGE DU MÉANDRE ABANDONNÉ DU et du Postglaciaire (Pastre, ibid. ; Leroyer et al., sous presse). GRAND-MORIN ET SES ENSEIGNEMENTS Le système de nappes alluviales est beaucoup moins déve Le paléoméandre du Grand-Morin isole la Butte d'EsbIy loppé que dans le bassin aval de la Seine (Lécolle, 1989) et du rebord septentrional de la Brie, suivant une boucle qui représente essentiellement les deux derniers cycles climati entaille la série bartonienne à partir d'EsbIy, pour rejoindre la ques (N1 et N2, fig. 2). Seules, quelques terrasses (N3-N5, vallée de la Marne face à Précy (fig. 2). Sa partie aval n'est fig. 2) appartiennent à des cycles antérieurs du Pleistocene actuellement drainée que par un ruisseau temporaire sous- moyen. Dans le secteur de Jablines, leur richesse en meulière dimensionné, le ru du Rapinet, qui évacue surtout les crues de la Marne des marais de Lesches. Sa partie amont, occu Manuscrit reçu le 14 avril 1996 : manuscrit révisé accepté le 5 juin pée en partie par le canal de Chalifert, est drainée par un 1997 ruisseau tout aussi modeste, le ruisseau des Prés (fig. 2). "adresse électronique : [email protected] Son fond pratiquement plat se situe à une altitude similaire 348 J.-F. PASTRE et C. LEROYER Calcaire de Meulière Formations Réseau Paléotracé Saint-Ouen de Brie tertiaires et hydrographique (Bartonien (Stampien quaternaires actuel moyen) intérieur) indifférenciées FIGURE 1. Croquis général de localisation de la région étudiée. Localisation of the studied area. Formations tertiaires et limons quaternaires Nappes alluviales N3-5 • (Pleistocene moyen) Nappe alluviale saalienne FIGURE 2. La vallée de la Marne et ses affluents à l'amont de The Marne valley and its tributaries across Lagny (Seine-et-Marne). Lagny (Seine-et-Marne). LA CAPTURE DU GRAND-MORIN 349 au fond de vallée de la Marne (41 à 43 m), ce qui constitue un indice morphologique pour un âge relativement récent. Zones Chronozones poiumqucs locales Le marais de Lesches a été retenu comme site privilégié I imon argileux gris loncé huniitére hot Al (10) pour établir une reconstitution paléoenvironnementale de PHo- Limon argileux beige locène du secteur, à proximité de la minière néolithique de avec racines técenles au sommet (9b) Jablines (Bostynef a/., 1992). Un transect de huit sondages g Subatlantique à la tarière, traversant la paléovallée, complété par un carot- Limon argileux beige tage, a été réalisé au NO de Lesches (S1, fig. 2) et un son avec taches d'oxydation ferrique (Oa i dage doublé par un carottage (S2, fig. 2) ont été implantés 7 SiIt argileux humitere dans l'axe de la terminaison septentrionale de la paléovallée, gris toncé (81 à l'ouest du château de Montigny. Tourbe dense, lenue. grasse avec racines Subboréal 6 de petite taille abondantes (7c) Le transect amont (S1, fig. 3), montre un bilan sédimen- £J 'ourbeavec nombreux mollusques lluviatiles I/I)) Tourbe tenue, grasse", compressée taire différent des sondages aval (S2, fig. 4), situés à proxi Atlantique 5 avec racines d'hygrophytes | /a! mité de la Marne. Leur succession stratigraphique est 4 SiIt argileux organo-miner;ii conforme à la zonation sédimentaire générale des fonds de Préboréal 3b interpénétré par des racines d'hygrophytes (6i SiIt argileux grisâtre avec débris vallée du secteur (Leroyer et al., sous presse ; Pastre et al., végétaux et passées calcareuses (M 1991 ; sous presse). Les cailloutis de base sont attribuables SiIt sableux avec mouchetures au Pléniglaciaire weichsélien, les sables et les silts médians hiimiteies(4) caractérisent une partie du bilan tardiglaciaire. Les limons Sable tin silteiix grisâtre avec organo-minéraux et les tourbes représentent la majeure par discretes mouchetures humileres (3b; tie de l'Holocène, et les limons supérieurs appartiennent au Subatlantique. Tardiglaciaire Sable tin silteux jaune Le bilan sédimentaire des sondages amont (S1, fig. 3), se devenant gris au sommet (3ai révèle très instructif pour la compréhension de l'évolution de la paléovallée. Si les formations pléniglaciaires (70 à 350 cm) et tardiglaciaires (80 à 280 cm) présentent des enregistre Sable tm |aunâtre avec ments conformes aux épaisseurs moyennes observées lits de silt argileux (2) régionalement pour des rivières de l'importance du Grand- Morin, les sédiments holocènes offrent un bilan anormalement Pléniglaciaire Cailloutis a galets de silex ( 1 j comprimé (70 cm au maximum).