PREFECTURE DE LA REGION CENTRE

ET DU

Orléans, le 8 septembre 2009

AVIS de l’AUTORITE ENVIRONNEMENTALE Demande d’autorisation d’exploiter – Installations classées pour la protection de l’environnement Société ICT Communes de PANNES et VILLEMANDEUR

I. PRESENTATION DU PROJET______2 A. Nature et volume des activités ______2 B. Description de l’établissement et historique administratif ______4 C. Présentation du projet______5 II. IDENTIFICATION ET HIERARCHISATION DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ______6 III. ANALYSE DES EFFETS DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT ______7 A. Etude d’impact ______7 1. Analyse de l’état initial du site et de son environnement ______7 2. Analyse des effets directs et indirects, temporaires et permanents de l’installation sur l’environnement et la santé ______8 3. Analyse des conditions de remise en état du site ______9 B. Etude des dangers______9 C. Résumés non techniques de l’étude d’impact et de l’étude des dangers ______10 IV. MESURES PRISES PAR LE PETIONNAIRE POUR PRÉSERVER L’ENVIRONNEMENT DU SITE _____ 10 V. JUSTIFICATION DU PROJET – PRISE EN COMPTE DE L’ENVIRONNEMENT______11 VI. CONCLUSION______12

 181, rue de Bourgogne 45042 ORLEANS CEDEX -  standard : 0 821 80 30 45 - Télécopie : 02.38.81.41.03

Site internet : www.loiret.pref.gouv.fr

Par lettre en date du 24 août 2009, M. RAMUSAT en sa qualité de chef de projet pour la société CF INGENIERIE et titulaire d’une délégation de pouvoir du 6 juillet 2009 certifiée par M. BACCELLI, Président de la société ICT – INDUSTRIE CARTARI TRONCHETTI France dont le siège social est situé :

CIT Tour Maine Montparnasse – 3, rue de l’Arrivée à PARIS (15 ème ) sollicite l’autorisation d’exploiter un nouvel établissement de fabrication de papier à usage domestique (papier toilette, mouchoir, essuie-tout, serviette) sur la zone :

« ARBORIA 2 » à PANNES et VILLEMANDEUR parcelles n° YL 16 à 18, 20 à 27, 49pp, 61pp, 62pp, 63pp et ZK 14 et 15.

A cet effet, un dossier, auquel ont été annexées notamment une étude d’impact et une étude de dangers, a été déposé le 24 août 2009 et reconnu formellement recevable par le service d’inspection le 25 août 2009.

I. PRESENTATION DU PROJET A. Nature et volume des activités

Les installations projetées relèvent du régime de l’autorisation prévue à l’article L 512-1 du Code de l’environnement, au titre des rubriques listées dans le tableau ci-dessous.

Rubrique Libellé de la rubrique (activité) Classement Volume autorisé

1530-1 Bois, papier, carton ou matériaux combustibles analogues (dépôts de) A 569 840 m³ La quantité stockée étant supérieure à 20 000 m 3 1715-1 Substances radioactives (prép aration, fabrication, transformation, conditionnement, dépôt, entreposage 22,2 10 4 ou stockage de) sous forme de sources radioactives, A scellées ou non scellées, La valeur de Q est égale ou supérieure à 10 e4 2260-2a Broyage, concassage, criblage, déchi quetage, ensachage, pulvérisation, trituration, granulation, 630 kW tamisage, blutage, mélange, épluchage et décortication des substances végétales et de tous produits organiques naturels , y compris la fabrication d'aliments composés pour animaux, mais A à l'exclu sion des activités visées par les rubriques 2220, 2221, 2225, 2226. La puissance installée de l'ensemble des machines fixes concourant au fonctionnement de l'installation étant supérieure à 500 kW 2440 Fabrication de papier, carton A 400 t/j

2445-1 Transformation du papier, carton La capacité de production étant supérieure à 20 t/j A 400 t/j

2910-A-1 Combustion Lorsque l'installation consomme exclusivement, 60,6 MW seuls ou en mélange, du gaz naturel, des gaz de pétrole liquéfiés, du fioul dom estique, du charbon, des fiouls lourds ou la biomasse, à l'exclusion des installations visées par d'autres rubriques de la A nomenclature pour lesquelles la combustion participe à la fusion, la cuisson ou au traitement, en mélange avec les gaz de combustion, des matières entrantes, si la puissance thermique maximale de l'installation est supérieure ou égale à 20 MW

Page 2 sur 12 2920-2a Réfrigération ou compression (installations de) Climatisation : 600 kW fonctionnant à des pressions effectives supérieures à Compression : 1 500 kW 10 5 Pa, A dans tous les autres cas que comprimant ou utilisant 2100 kW des fluides inflammables ou toxiques, la puissance absorbée étant supérieure à 500 kW 2921-1-a Refroidissement par dispersion d’eau dans un flux d’air (installations de) : 3 400 kW Lorsque l’installation n’est pas du type « circuit A primaire fermé » et la puissance thermique évacuée maximale étant supérieure ou égale à 2 000 kW 1414-3 Gaz inflammables liquéfiés (installation de remplissage ou de distribution de) installations de remplissage de réservoirs alimentant DC des moteurs ou autres appareils d'utilisation comportant des organes de sécurité (jauges et soupapes) 1432-2b Liquides inflammables (stockage en réservoirs Volume équivalent : manufacturés de) stockage de liquides inflammables visés à la rubrique DC 26 m³ 1430 représentant une capacité équivalente totale supérieure à 10 m 3 mais inférieure ou égale à 100 m 3 1434-1b Liquides inflammables (installation de remplissage Débit maximum ou de distribution) équivalent : installations de chargement de véhicules citernes, de remplissage de récipients mobiles ou des réservoirs 4 m³/h DC des véhicules à moteur, le débit maximum équivalent de l'installation, pour les liquides inflammables de la catégorie de référence (coefficient 1) éta nt supérieur ou égal à 1 m 3/h, mais inférieur à 20 m 3/h 2450-2b Imprimeries ou ateliers de reproduction Quantité max de graphique sur tout support tel que métal, papier, produits consommée carton, matières plastiques, textiles etc. utilisant une pour flexographie : forme imprimante Héliogravure, flexographie et opérations connexes 160 kg/j D aux procédés d'impression quels qu'ils soient comme la fabrication de complexes par contrecollage ou le vernissage si la quantité totale de produits consommée pour revêtir le support est supérieu re à 50 kg/j mais inférieure ou égale à 200 kg/j 2564-2 Nettoyage, dégraissage, décapage de surfaces Volume des cuves de (métaux, matières plastiques, etc.) par des procédés traitement : utilisant des liquides organohalog énés ou des solvants organiques (1) DC 400 L Le volume des cuves de traitement étant supérieur à 200 litres, mais inférieur ou égal à 1500 litres

2640-2b Colorants et pigments organiques, minéraux et naturels (fabrication industrielle, emploi de) : 230 kg/j D Emploi. La quantité de matière utilisée étant supérieure ou égale à 200 kg/j, mais inférieure à 2 t/j 2925 Accumulateurs (ateliers de charge d'). La puissance maximale de courant continu utilisable D 90 kW pour cette opération est supérieure à 50 kW.

A (Autorisation) ou D (Déclaration) ou DC (D+contrôle périodique)

Volume autorisé : éléments caractérisant la consistance, le rythme de fonctionnement, le volume des installations ou les capacités maximales autorisées

Pour mémoire, les activités suivantes, qui seraient classables au titre de la loi sur l’eau si elles étaient exercées seules seront, en application des articles L.214-1 et L.214-7 du code de l’environnement,

Page 3 sur 12 réglementées par les prescriptions relatives aux installations classées pour la protection de l’environnement dont elles dépendent :

Rub. Libellé de la rubrique (activité) Clt

1.1.1.0 Sondage, forage, y compris les essais de pompage, création de puits ou d’ouvrage souterrain, non destiné à un usage domestique, exécuté en vue de la recherche ou de la surveillance d’eaux souterraines ou en vue D d’effectuer un prélèvement temporaire ou permanent dans les eaux souterraines, y compris dans les nappes d’accompagnement de cours d’eau 1.3.1.0 – 1 A l’exception des prélèvements faisant l’objet d’une convention avec l’attributaire du débit affecté prévu par l’article L. 214-9 du code de l’environnement, ouvrages, installations, travaux permettant un prélèvement total d’eau dans une zone où des mesu res A permanentes de répartition quantitative instituées, notamment au titre de l’article L. 211-2 du code de l’environnement, ont prévu l’abaissement des seuils : Capacité supérieure ou égale à 8 m3/h (A) 2.1.1.0 – 1 Dispositifs d’assainissement non coll ectif devant traiter une charge brute de pollution organique au sens de l’article R. 2224-6 du code A général des collectivités territoriales : Supérieure à 600 kg de DBO5 2.1.5.0 – 1 Rejet d’eaux pluviales dans les eaux douces superficielles ou sur le sol ou dans le sous-sol, la surface totale du projet, augmentée de la surface correspondant à la partie du bassin naturel dont les A écoulements sont interceptés par le projet, étant supérieure ou égale à 20 ha (A)

B. Description de l’établissement et historique administratif

Le projet porte sur une demande d’autorisation d’exploiter une usine de fabrication de papier « Tissue » localisée sur la zone d’activité ARBORIA 2, sur les communes de Pannes et Villemandeur (45) et sera réalisé par ICT France S.A.S., une société détenue à 100% par Industrie Cartarie S.p.A. qui est également l’actionnaire du groupe ICT.

ICT a été créée en 1978 à Lucca en Italie par la famille Tronchetti qui en est, encore, aujourd’hui, l’actionnaire principal. Son activité est la production et la vente de produits en papier « Tissue » destinés au consommateur, comme le papier toilette, l’essuie-tout, les mouchoirs et serviettes de table.

Page 4 sur 12 Les activités industrielles de fabrication de papier « Tissue » ICT sont réparties sur 6 sites en Europe : - 4 en Toscane, en Italie, avec 465 employés, dont 3 dans la province de Lucca et 1 à Monzone dans la province de Massa - 1 en Pologne (ICT Poland), avec 324 employés - 1 en Espagne (ICT Iberia), avec 168 employés

Le groupe ICT a décidé de réaliser une usine de fabrication de papier « Tissue », dans le Loiret pour assurer une meilleure couverture du marché de la moitié Nord de la France jusqu’au Benelux, incluant la région parisienne.

Les produits finis produits sur le site seront : - Papier toilette, - Mouchoirs, - Essuie tout, - Serviettes.

Le projet envisagé en deux phases aboutira à une production de 146 000 t /an. L’unité fonctionnera durant 365 jours par an et emploiera à terme environ 287 personnes qui travailleront :

- en journée pour le personnel administratif (de 7h30 à 18h00), de maintenance et de réception / expédition des produits, soit 87 personnes,

- en postes variables de 2 x 8h, 3 x 8h et 5 x 8h pour le reste du personnel d’exploitation, soit 200 personnes.

C. Présentation du projet

Le procédé de fabrication appliqué sur le site est décrit sur le diagramme suivant :

Page 5 sur 12 II. IDENTIFICATION ET HIERARCHISATION DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX

Les enjeux environnementaux du territoire susceptibles d’être impactés par le projet et l’importance des enjeux vis à vis du projet sont hiérarchisés ci-dessous par l’autorité environnementale :

- Eaux superficielles et souterraines Les enjeux principaux de ce type d’installations concernent la consommation d’eau nécessaire à la fabrication du papier et les volumes et qualité des rejets liquides. Ces différents points sont étudiés de manière détaillée dans le dossier de demande.

- Paysage La création d’une usine dans un contexte rural peut être estimée comme un projet impactant le paysage.

- Air, énergies, changement climatique Les installations fonctionnent à l’électricité et la production de vapeur et d’air chaud permettant de sécher le papier est assurée par des chaudières au gaz naturel. Les meilleures techniques disponibles au niveau européen sont prises en compte par le projet.

- Sol, déchets Les déchets du site constitués des chutes et loupés de fabrication sont recyclés, quand cela est possible, en interne dans le processus de fabrication. Les autres déchets suivent des filières adaptées définies dans le dossier.

Le stockage des produits liquides susceptibles de provoquer une pollution est réalisé sur des aires en rétention adaptée.

- Trafic routier Une estimation de l’impact sur le nombre de véhicules supplémentaires liés au projet sur les voies de circulation voisines (A77 et N60) est réalisée dans le dossier.

- Bruit, vibration L’activité, l’emplacement à proximité d’une autoroute et les choix techniques sur le site induisent un impact limité sur ces thématiques.

- Odeurs La présence d’une station d’épuration sur le site permet de maîtriser les odeurs.

- Patrimoine architectural, historique, faune, flore, émissions lumineuses Cette usine s’installe sur une zone prévue pour un usage industriel ou commercial.

- Zones naturelles L’emprise du projet d’ICT France n’est concernée par aucune zone naturelle classée ou protégée et n’est pas située dans le périmètre du Plan de Prévention des Risques d’Inondation Loing Aval.

- Santé L’évaluation des risques sanitaires n’indique aucun dépassement des objectifs de qualité de l’air pour les habitations les plus proches.

- Risques technologiques Le dossier comprend une évaluation des effets en cas d’incendie survenant sur l’établissement. L’étude de dangers conclut qu’il n’y a pas d’effet sortant des limites de l’établissement.

Conclusion de l’autorité environnementale sur l’identification des enjeux environnementaux : Les enjeux environnementaux ont été correctement identifiés dans le dossier de demande d’autorisation remis par le pétitionnaire. Les enjeux environnementaux principaux, susceptibles d’être impactés par le projet sont : - les eaux superficielles et souterraines, - les rejets atmosphériques, - le paysage.

Page 6 sur 12 III. ANALYSE DES EFFETS DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT A. Etude d’impact

1. Analyse de l’état initial du site et de son environnement

a) Nappes souterraines

Dans le secteur de Pannes, deux formations géologiques sont susceptibles de constituer des réservoirs souterrains :

- Le calcaire du Gâtinais, appartenant à la formation des Calcaires de Beauce, contient une nappe d'eau souterraine (nappe de Beauce). Le site étudié se situe en limite d'extension de cette nappe.

- Le réservoir de la craie est présent dans toute la région. Il s’agit d’un aquifère hétérogène dans lequel les recherches d’eau restent aléatoires car dépendantes de la porosité ouverte de la craie (un captage peut être très productif s’il est implanté sur une fissure qui draine l’eau de la nappe ou sur un karst ; il peut être très peu productif si la masse crayeuse n’est pas fissurée ni karstifiée).

Le projet prévoit d'exploiter la ressource en eau souterraine par le biais de forages captant la nappe de la craie sénonienne.

b) Eaux de surface

Affluent rive gauche de la Seine, le Loing prend sa source dans le département de l'Yonne et parcourt environ 140 kilomètres avant de se jeter dans la Seine. Son bassin versant couvre 4 200 km². Le réseau hydrographique du Loing, assez dense sur la partie haute du Bassin, avec présence de nombreux étangs dus aux argiles de la Puisaye, est beaucoup moins ramifié sur la partie basse. Un important système karstique s’y est développé en rive droite, provoquant les pertes et résurgences que l’on peut observer sur le cours du Lunain et de l’Ouanne. Son parcours au sein du département du Loiret représente une cinquantaine de kilomètres et s’inscrit dans un réseau hydrographique complexe au cours duquel le Loing rencontre son principal affluent, l’Ouanne, à Conflans-sur-Loing.

L'agglomération montargoise située immédiatement à l'aval de cette confluence, est également le point de convergence d'un ensemble de cours d'eau de moyenne importance : le , le Vernisson, le et la Bezonde et des canaux qui empruntent les vallées : canal de et canal latéral du Loing dans la vallée du Loing, canal d'Orléans dans la vallée de la Bezonde.

Le site du projet se situe à l’ouest de l’agglomération montargoise, à la confluence du Loing, de la Bezonde et du Solin.

Le Loing s’écoule dans un axe sud-nord à environ 4 km à l’est du site. Le canal d'Orléans s'écoule à une centaine de mètres au nord-ouest du site, parallèlement à la Bezonde présente une dizaine de mètres au- delà. La Bezonde rejoint le canal d'Orléans à environ 1,5 km à l'aval du site. La rivière le Solin s'écoule à environ 300 m à l’est du site. La Bezonde et le Solin et leurs affluents prennent naissance en forêt d’Orléans et rejoignent le Loing au nord de à environ 5 km à l'aval du site.

c) Données atmosphériques

En 2007, la qualité de l’air a été évaluée à proximité de Montargis via deux sites de mesures fixes. L’indice ATMO a été qualifié de très bon à bon pendant 272 jours sur Montargis. Les situations les plus dégradées (indices médiocres) ont été rencontrées pendant 38 jours.

Les concentrations moyennes annuelles mesurées, pour les différents polluants surveillés, sont nettement inférieures aux objectifs de qualité de l’air en vigueur. Entre 2 et 3 dépassements ont été observés sur l’agglomération pour la valeur limite journalière de teneurs en PM10.

La présence d’importants axes routiers autour du projet tels que la N60, l’A77 et l’A19 dégradent la qualité de l’air localement par l’émission de gaz d’échappement contenant notamment du CO, des NOx et des particules diesel.

Page 7 sur 12 d) Paysage

Le paysage local est constitué de champs cultivés, petits hameaux et parcelles de bois.

Le projet de la fabrique de papier tissu est situé en bordure droite de l’A77 qui est surélevée d’environ 5 mètres sur tout son passage à proximité de la zone ARBORIA.

Dans les autres directions, le paysage est constitué de champs cultivés, petits hameaux et parcelles de bois sur environ 500 m. Au-delà, on trouve des quartiers résidentiels (Sainte Catherine au nord est, Bourg de Pannes rattaché à Montargis à l’est, etc.) ou la N60 au sud.

2. Analyse des effets directs et indirects, temporaires et permanents de l’installation sur l’environnement et la santé

L’implantation du projet sur des terres cultivées, en extension de zone d’activité, dans un environnement fragmenté par l’urbanisation et les grandes infrastructures routières, limite fortement les impacts sur les milieux naturels.

Le dossier consacre une part importante à l’aspect eau dans la mesure où :

- cette industrie nécessite un prélèvement d’eau de 180 m 3/h en continu (soit environ 4 400 m 3/jour et 1 690 000 m 3/an) prévu dans la nappe de la Craie ;

- le projet induit un rejet de 160 m 3/h (3 840 m 3/jour) envisagé dans le Loing, sur la commune de Chalette- sur-Loing.

D’autre part, la qualité de l’eau de l’aquifère a été analysée et les résultats ainsi enregistrés montrent des concentrations importantes sur les paramètres azotés.

a) Incidence des prélèvements

Un chapitre est dédié à l’impact de ces prélèvements sur les ressources en eau tant de surface que souterraine, dans la mesure où la nappe de la Craie est en relation sur ces affleurements avec les cours d’eau présents à proximité (Bezonde, Solin et Loing).

Une modélisation de l’impact du pompage à 180 m 3/h est présentée. Elle se fonde sur l’analyse des éléments du contexte hydrogéologique et sur les données issues des forages de reconnaissance du site réalisés en juin 2009, période considérée comme représentative d’un étiage sévère de la nappe de la Craie. Cette étude prend en compte le fonctionnement des forages agricoles voisins ainsi que celui des prélèvements destinés à l’alimentation en eau potable (forages de l’agglomération montargoise).

Les résultats obtenus tendent à montrer que l’impact hydraulique est très faible. Une baisse du niveau inférieure à 10 cm pour les forages d’eau potable est attendue. Concernant les cours d’eau, les débits qui seront soustraits sont considérés comme négligeables (5 l/s maximum) pour le Loing et très limités pour la Bezonde et le Solin (de l’ordre du litre par seconde en étiage sévère).

b) Incidence des rejets

Les aspects qualitatifs et quantitatifs des rejets aqueux sont bien développés, compte tenu de la forte sensibilité des milieux en présence.

L’étude précise que les eaux pluviales sont rejetées in fine dans la Bezonde par l’intermédiaire d’une canalisation gérée par la ZAC ARBORIA ; les eaux industrielles, traitées in situ, sont rejetées dans une autre canalisation gérée de même par la ZAC avec déversement dans le Loing.

Selon l’étude, l’aspect quantitatif de l’ensemble des rejets ne présente aucun impact significatif sur les cours d’eau récepteurs. Un bassin tampon limitera les débits de fuite à la valeur de 5 L/s/ha, respectant ainsi la convention de rejet avec ARBORIA pour le volet pluvial.

De manière pertinente, le dossier présente la qualité des rejets des eaux industrielles traitées sous forme des tableaux comparatifs incluant les rejets prévisionnels de l’usine et les concentrations du milieu au droit du point de rejet pour le débit de référence et le débit quinquennal sec (pages 58 à 67 de l’étude d’impact). L’étude d’impact fait ainsi apparaître qu’en période d’étiage, sur le paramètre azote Kjeldahl, il y a

Page 8 sur 12 déclassement de « très bon état » en « bon état » du Loing en aval du point de rejet. En outre, la simulation présentée indique également que tout mode de fonctionnement dégradé (périodes de pointes) à l’étiage, entraînera un déclassement similaire pour tous les paramètres liés aux matières organiques oxydables (DCO, DBO5 et azote Kjeldahl).

c) Incidence des rejets atmosphériques

Les émissions atmosphériques canalisées sont dus principalement aux exutoires des machines à papier (hottes de séchage, installations de dépoussiérage, pompes à vide, tours aéroréfrigérantes, exutoires), aux 2 chaudières au gaz naturel et aux gaz d'échappement ponctuels du groupe électrogène de secours).

Les rejets atmosphériques des chaudières respecteront les niveaux d’émissions définis par les meilleures techniques disponibles.

Dès le démarrage du site, une campagne de mesures sera réalisée en sortie de la cheminée des chaudières afin de vérifier le respect de ces différents niveaux d’émissions. Dans le cas contraire, l’exploitant s’engage dans le dossier déposé à mettre en œuvre les moyens nécessaires pour le respect de ces valeurs limites.

La surveillance des rejets sera assurée par la mise en place de mesures en continu des concentrations en O2, NOx et CO en sortie de cheminée.

Les émissions de gaz d’échappement des camions sur le site ont été estimées en considérant un trafic de 65 328 camions /an en phase 2, une distance parcourue sur site de 1 km et une vitesse limitée à 20 km/h. Les émissions de CO, NOx et particules estimées sont très limitées.

d) Incidence sur le paysage

Le projet présente des vues en plan et en perspective des bâtiments projetés ainsi que la description des teintes envisagées.

3. Analyse des conditions de remise en état du site

En cas de mise à l’arrêt définitif, l’exploitant notifiera au Préfet la date de cet arrêt 3 mois avant celui-ci. Cette notification présentera les opérations prévues dans ce cadre.

Outre la mise en sécurité du site, ces opérations comprendront notamment : - l’évacuation ou l’élimination de tous les produits présents sur le site ainsi que les déchets qui seront évacués en fonction de leurs caractéristiques par des filières régulièrement autorisées ; - les interdictions ou limitations d’accès au site ; - la suppression des risques d’incendie et d’explosion ; - la surveillance des effets de l’installation sur son environnement.

Ainsi que : - le nettoyage des installations ; - le démontage des équipements non réutilisables ; - la démolition des bâtiments non réutilisables.

Les déchets résultants seront évacués en fonction de leurs caractéristiques par des filières régulièrement autorisées. Le site sera laissé dans un état tel qu’il ne s’y manifeste aucun danger ou inconvénient pour l’environnement.

L’usage potentiel futur retenu pour ce site correspond à une activité économique.

B. Etude des dangers

L’analyse des dangers est en relation avec l'importance des risques engendrés par l'installation, compte tenu de son environnement et de la vulnérabilité des intérêts mentionnés aux articles L. 211-1 et L. 511-1 du Code de l’Environnement.

L’étude des dangers caractérise, analyse, évalue les risques liés au projet selon les critères de l’arrêté ministériel du 29 septembre 2005 relatif à l'évaluation et à la prise en compte de la probabilité d'occurrence, de la cinétique, de l'intensité des effets et de la gravité des conséquences des accidents potentiels dans les études de dangers des installations classées soumises à autorisation.

Page 9 sur 12

La matérialisation des effets des phénomènes dangereux maximums et l’estimation de leurs conséquences montrent que les zones de dangers associées à tous les phénomènes dangereux restent confinées à l’intérieur des limites de propriété du projet.

Avec l’absence d’effets générés à l’extérieur du site, tous les phénomènes dangereux susceptibles de se produire présentent un risque acceptable.

C. Résumés non techniques de l’étude d’impact et de l’étude des dangers

Les résumés non techniques de l’étude d’impact et de l’étude des dangers abordent l’ensemble des enjeux identifiés et les exposent de manière claire et lisible pour le grand public.

Conclusion de l’autorité environnementale sur l’analyse des effets du projet sur l’environnement faite par le pétitionnaire : Le contenu de l’étude d’impact et de l’étude des dangers est en relation avec l'importance des risques engendrés par l'installation, compte tenu de son environnement. Les impacts sont identifiés et traités. Il prend en compte les incidences directes, indirectes, permanentes ou temporaires du projet sur l’environnement sur l’ensemble des enjeux environnementaux identifiés.

IV. MESURES PRISES PAR LE PETIONNAIRE POUR PRÉSERVER L’ENVIRONNEMENT DU SITE

a) Mesures de prévention à impacts quantitatifs

Le projet intègre un recyclage des eaux de process : 97 % des eaux sont effectivement recyclés. Le prélèvement en nappe de 4 400 m 3/jour ne représente donc que 3 % des besoins et correspond à un volume optimisé au regard des meilleures techniques disponibles (MTD) de l’industrie papetière. Dans le cas d’une restriction temporaire des prélèvements en période de crise, l’usine procèdera à une réduction équivalente de sa production, comme indiqué page 41 de l’étude d’impact. L’éventualité d’une utilisation des rejets de ces eaux traitées à des fins d’irrigation agricole est mentionnée. Cette hypothèse a été rapidement écartée faute d’expérimentation validée et d’étude technico-économique existante sur la viabilité de ce type de processus. Par ailleurs, les eaux pluviales seront tamponnées dans un bassin dédié, avant rejet dans la Bezonde, pour écrêter les pointes de débit.

b) Mesures de prévention à impacts qualitatifs

Les eaux de voirie seront traitées par un séparateur à hydrocarbures avant rejet. Un bassin de rétention est prévu pour confiner les eaux d’extinction d’incendie, les eaux pluviales de voirie et parking ainsi que les eaux industrielles traitées non conformes ; une vanne d’isolement est installée en aval du bassin avant rejet. Les eaux usées domestiques seront raccordées au réseau ARBORIA ad hoc. Une station d’épuration interne est destinée à traiter les eaux usées industrielles. Un système de surveillance des rejets permet de suivre, dès le démarrage de l’exploitation, la qualité des effluents traités vis à vis des paramètres physico-chimiques de référence et des substances dangereuses au regard des MTD de l’industrie papetière et de la réglementation en vigueur. Le dossier présente l’impact des rejets aqueux dans le milieu naturel. Des périodes critiques dans certaines conditions climatiques sont identifiées. Elles conduisent les autorités chargées de définir les prescriptions techniques applicables à préciser des conditions de fonctionnement adaptées et des critères de rejets.

c) Mesures de prévention concernant les rejets atmosphériques

Les moyens mis en œuvre pour limiter l’impact des rejets atmosphériques du projet sont décrit dans le dossier tels que l’implantation de filtres sur les installations de dépoussiérage, l’entretien préventif périodique des installations de combustion gaz naturel (brûleurs des hottes de séchage, chaudières,…) pour le maintien d’un rendement optimal.

Page 10 sur 12 En ce qui concerne les tours aéro-réfrigérantes et afin de prévenir le risque légionelles, l’installation, l’entretien et les contrôles des tours seront conformes aux prescriptions réglementaires relatives aux installations de refroidissement par dispersion d’eau dans un flux d’air soumises à autorisation.

L’obligation de respect des meilleures techniques disponibles pour l’industrie papetière, ainsi que pour les installations connexes pour lesquelles celles-ci sont définies, limitent l’impact des rejets.

Le dossier quantifie les rejets et fournit une modélisation de la dispersion atmosphérique des polluants potentiellement émis. Les objectifs de qualité de l’air apparaissent comme respectés pour les 3 substances jugées à risque (poussières, NO2 et SO2). Les concentrations en valeur géographique moyenne ou maximum, notamment au niveau de l’habitation la plus proche du site n’entraînent pas d’impact particulier sur la qualité de l’air.

d) Mesures de prévention concernant l’impact visuel et paysager

Le dossier présente des dispositions d’intégration des bâtiments dans le paysage avec un programme de plantations arborées et arbustives organisé sur les zones non bâties et le long des limites séparatives. Des teintes sombres ont ainsi été retenues pour les bâtiments afin de limiter leur visibilité. Compte tenu du contexte végétal environnant, les plantations arbustives ornementales envisagées auraient pu laisser la place à des essences plus champêtres.

e) Investissements pour compenser les conséquences dommageables sur l’environnement

L'estimation des dépenses liées aux investissements pour compenser les conséquences dommageables sur l’environnement est donnée, par thématique, dans le tableau suivant et représente 8% du budget global du site.

Investissements Coût (en K€ HT) Espace verts 130 Traitements des eaux 2 970 Traitement de l'air 790 Economies d'énergie 2 780 Bruit/ vibrations 650 Sécurité incendie 630 Total Général 7 950

Conclusion de l’autorité environnementale sur les mesures prises par le pétitionnaire pour préserver l’environnement du site : Au vu des impacts réels ou potentiels présentés, l’étude présente de manière détaillée les mesures pour supprimer ou réduire les incidences du projet. Ces mesures sont cohérentes avec l’analyse des enjeux environnementaux et les effets potentiels du projet.

V. JUSTIFICATION DU PROJET – PRISE EN COMPTE DE L’ENVIRONNEMENT

Le projet prend correctement en compte les enjeux environnementaux liés à l’eau, aux milieux aquatiques, à l’air et au paysage.

Les prescriptions techniques de fonctionnement associées à une éventuelle autorisation d’exploiter pourront permettre d’atteindre l’objectif de bon état des masses d’eau en 2015 en application de la directive cadre sur l’eau. L’atteinte de cet objectif suppose en effet la définition d’exigences locales strictes sur la qualité des rejets, en toute circonstance.

L’implantation sur ce site permet une optimisation importante du transport d’alimentation en matières premières et de la distribution des produits finis, enjeux importants de ce type d’activité. Le site est desservi par voie routière du fait de la proximité de l’autoroute A77 et est situé en bordure de la zone industrielle. Cet emplacement permet une couverture du marché de la moitié Nord de la France jusqu’au BENELUX, incluant

Page 11 sur 12 la région parisienne. Actuellement, cette zone géographique est à la limite des zones économiquement accessibles à partir du site de production polonais, et du site de production espagnol.

Conclusion de l’autorité environnementale sur la justification du projet sur l’environnement : Les justifications ont pris en compte les objectifs de protection de l’environnement et en particulier les meilleures technologies européennes disponibles pour ce type d’activités.

VI. CONCLUSION

Au vu de l’analyse menée par le pétitionnaire dans son dossier de demande d’autorisation d’exploiter (étude d’impact et étude de dangers), l’autorité environnementale considère que : - l’examen des effets du projet sur l’environnement (étude d’impact et étude de dangers), - la justification du projet quant à la prise en compte des objectifs de protection de l’environnement, - la définition des mesures de suppression, réduction ou compensation des incidences du projet sur l’environnement, sont représentatifs du projet et en relation avec l'importance des impacts et des risques engendrés par le projet.

Signé : Le Préfet de Région, B. FRAGNEAU

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