Biographies des artistes

rédigées au Créa/Nantes

Charlotte Brouard-Tartarin (CB-T), Ariane Charriau (AC),

Sophie Chauveau (SC), Claire Chopot (CC), Séverine Meers (SM)

Orchestres et direction

Concerto Budapest

Orchestre en résidence à l’Académie Franz Liszt, l’Orchestre Symphonique Hongrois est devenu en 2009 le Budapest. Sous l’égide du compositeur György Kurtág, c’est le violoniste Andras Keller qui en est nommé directeur artistique et chef principal en 2007, année du centenaire de l’orchestre. Plusieurs chefs renommés, tels Sir James Galway, , Roberto Abbado, Zoltán Kocsis ou Heinz Holliger sont invités à le diriger, tandis que des solistes de renommés internationale, comme Vadim Repin, , Khatia Buniatishvili, Isabelle Faust, , Giles Apap, Anna Vinnitskaya, Juliane Banse, Elisso Virsaladze, Alexei Lubimov, ou Boris Berezovsky se produisent à ses côtés. Comptant parmi les orchestres hongrois les plus respectés, Concerto Budapest joue dans le monde entier, aussi bien en Europe, aux États-Unis et en Asie, où il a fait ses débuts en 2012 à l’occasion du concert du Nouvel An donné à l’Opéra de Guangzhou en Chine. Lors de la saison 2015, il se produira en Autriche, en Allemagne, en France, en Italie et en Égypte.

CB-T

Andras Keller direction

Menant aujourd’hui une carrière de soliste, concertmaster et chambriste de niveau international, András Keller débute ses études de violon à l’Académie Franz Liszt de Budapest, où il rencontre György Kurtág, avec qui une intense collaboration, aboutissant à une longue série de créations, débute en 1978. Bénéficiant également des conseils de Sándor Végh et Ferenc Rados, il fonde en 1987 le Quatuor Keller et a depuis donné des concerts et masterclasses à travers le monde. Endossant le double rôle de soliste et de chambriste, il apparaît sur quelques-unes des scènes les plus prestigieuses d’Europe et lors de festivals tels Édimbourg, Lucerne, Aldeburgh, Schleswig Holstein ou encore les BBC Proms. En dehors de ces frontières, il se produit au Carnegie Hall et au Lincoln Center de New York, au Washington Library of Congress et dans plusieurs villes japonaises. Durant sa carrière, il a partagé l’affiche avec des artistes renommés tels que M. Rostropovitch, N. Gutman, G. Kremer, S. Kovacevic ou T. Mørk. Récompensés par de nombreux prix, András Keller a été directeur artistique du festival Arcus Temporum de Pannonhalma (Hongrie) de 2004 à 2010. Il est depuis 2007 directeur artistique et chef principal du Concerto Budapest et se trouve à la tête du département de musique de chambre de l’Académie Franz Liszt depuis 2012.

CB-T

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Concerto Koln

Créé à Cologne en 1985, Concerto Köln compte aujourd’hui parmi les orchestres les plus renommés dans la pratique d’exécution historique. Séduisant le public et la critique par ses interprétations extraordinairement vivantes, il est l’invité régulier de salles prestigieuses de par le monde. Spécialisé dans la redécouverte de musiciens restés méconnus, il a contribué à la renaissance notamment de compositeurs tels Joseph Martin Kraus, Evaristo Felice dall’Abaco ou Henri- Joseph Rigel. Partenaire du spécialiste des chaînes haute-fidélité MBL, l’ensemble a enregistré sous différents labels une soixantaine de disques qui ont reçu de nombreux prix - Echo Klassik, Grammy Award, MIDEM Classical Award, “Choc” du Monde de la Musique, Diapason d´Or... Concerto Köln a collaboré avec de grands chefs d’orchestre - Kent Nagano, René Jacobs, Laurence Equilbey, Emmanuelle Haïm... -, et s’est adjoint le concours de nombreux artistes parmi lesquels Cecilia Bartoli, Philippe Jaroussky, Christoph Prégardien ou Andreas Staier ; il s’est aussi produit avec les choeurs Accentus, Arsys Bourgogne et RIAS-Kammerchor. Créateur en 2005 d’un Centre de Musique ancienne basé à Cologne, devenue par là-même capitale allemande de la musique ancienne, l’ensemble récemment nommé ambassadeur culturel de l’Union européenne est soutenu par de nombreux sponsors parmi lesquels le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, la ville de Cologne, le groupe TÜV Rheinland, l’Association des Paysages de Rhénanie (Landschaftsverband Rheinland), le groupe Bauwens et la Fondation Rheinenergie pour la culture.

SC

Les Ombres

Co-dirigé par Sylvain Sartre et Margaux Blanchard, l’ensemble Les Ombres se distingue dans le paysage baroque actuel. Ensemble à géométrie variable, il se produit suivant les projets et au gré des rencontres en musique de chambre - trio ou quatuor - autour de Bach, Couperin ou Telemann, ou dans le cadre de créations scéniques plus importantes en orchestre de chambre, aux côtés de solistes chanteurs, comédiens ou danseurs, autour d’opéras méconnus. Désireux de toucher un large auditoire, il choisit de développer l’aspect scénique de ses concerts, s’attachant à créer des spectacles à l’atmosphère unique, jeux de scène, lumières et projections vidéos réunis étant entièrement mis au service de la musique. Pour autant, le travail des Ombres s'inscrit sans conteste dans la lignée musicale des pionniers du baroque : fidèle à la pratique instrumentale dite “historiquement informée”, l’ensemble lie étroitement ses interprétations aux travaux de recherche musicologique. Formé à la Schola Cantorum Basiliensis par Marc Hantaï, Paolo Pandolfo, Jesper Christensen et Andrea Marcon, il s’intéresse au rayonnement de la musique française à travers l'Europe et s’attache à redécouvrir les chefs-d’œuvre oubliés des XVIIe et XVIIIe siècles, auxquels il donne un second souffle sans jamais en trahir l'écriture. Composé d’artistes parmi les plus talentueux de sa génération - Isabelle Druet, Mélodie Ruvio, Chantal Santon, Jean- François Lombard... -, l’ensemble s’est produit sur de prestigieuses scènes d’opéra - Montpellier, Saint-Étienne, Lyon - et dans de grands festivals tels Ambronay, Freunde Alter Musik Basel, York, Utrecht ou Tokyo. Ses disques parus chez Ambronay Éditions et depuis 2014, chez Mirare (distribution Harmonia Mundi) ont été largement salués par la critique - “ffff” de Télérama, “Choc” de Classica, Quobuzissime, Coup de cœur du jardin des critiques de France Musique, Supersonic de Pizzicato.

SC

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Orchestre d’Auvergne

À la fois orchestre de région et orchestre de chambre présent dans de nombreux festivals en Europe et dans le monde, l'Orchestre d'Auvergne développe une importante activité artistique depuis sa fondation en 1981. Constitué de 21 musiciens recrutés au niveau international, l’ensemble doit son unité et sa cohésion exemplaires aux directions musicales de Jean-Jacques Kantorow, Arie van Beek et Roberto Forés Veses, jeune chef espagnol nommé en 2012 directeur musical et artistique de l’orchestre. La grande stabilité de l’effectif de l’orchestre lui a permis d'enrichir son répertoire, qui s'étend à ce jour de la musique baroque à la musique contemporaine. Jouant sous la conduite de chefs prestigieux, d’Emmanuel Krivine à Fabio Biondi, et invitant de grands interprètes parmi lesquels Augustin Dumay, Barbara Hendricks, Nemanja Radulovic, il est régulièrement invité en tournée dans les salles et les festivals les plus renommés. Parallèlement à ces concerts prestigieux, l’orchestre est aussi très présent dans sa région, dans les grandes saisons régionales et en concert dans les plus belles églises romanes. La saison 2014-2015 s’annonce de même riche en rencontres musicales, avec notamment des concerts à La Folle Journée de Nantes et du Japon ainsi que des collaborations avec Andreï Korobeinikov, Kenneth Weiss, Alain Carré, Isabelle Faust, Adam Laloum, David Krakauer, le Trio Chausson, John Nelson ou encore Christoph Poppen. L'éloquence, la précision des interprétations et l'inspiration artistique de l'Orchestre d'Auvergne ont séduit de grands labels et ont permis à ce jour la gravure de plus de 30 enregistrements. Un disque avec le trompettiste Romain Leleu, consacré à Matalon, Beffa et Jolivet, paraîtra au début de l’année 2015.

SC

Ricercar Consort

En 1985, le Ricercar Consort effectue sa première tournée de concerts avec L’Offrande musicale de J. S. Bach. L’ensemble acquiert alors une réputation internationale, notamment dans le domaine des cantates et de la musique instrumentale du baroque allemand. Il donne de nombreux concerts aux côtés notamment d’Henri Ledroit, Max van Egmond et James Bowman, et enregistre une cinquantaine de disques parmi lesquels l’œuvre intégrale de compositeurs méconnus tels que Nicolas Bruhns ou Matthias Weckmann. Aujourd’hui dirigé par Philippe Pierlot, l’ensemble alterne les productions de grande envergure, principalement dans le domaine de la musique sacrée - les Passions et cantates de Bach et Haendel, le Stabat Mater de Pergolèse... -, et la musique de chambre dont une grande part autour de l’ensemble de violes. Applaudi en 2006 à La Folle Journée avec l’opéra Didon et Enée de Henry Purcell et, aux côtés de la soprano Céline Scheen, avec l’Exultate Jubilate de Mozart, il a donné cette même année, à l’Opéra de Versailles, une soirée entièrement consacrée à Marin Marais. Soutenu par la Communauté française de Belgique, l’ensemble se produit dans de prestigieux festivals tels Boston, Edimbourg, Utrecht régulièrement. Son enregistrement du Magnificat de Bach a été récompensé à l’automne 2009 du prestigieux Prix de l’Académie Charles Cros, et deux ans plus tard sa version de la Passion selon saint Jean, donné en concert au Collège des Bernardins, a été acclamée par la presse internationale. En 2015, l’ensemble se produira aux côtés de Carlos Mena dans un programme-phare autour de la Trauer-Ode de Bach cependant qu’un vaste projet, “Jérusalem”, avec solistes et chœurs verra le jour en 2016, en partenariat avec le Bozar de Bruxelles.

SC

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Philippe Pierlot viole de gambe et direction

Philippe Pierlot est né à Liège. Après avoir étudié la guitare et le luth en autodidacte, il se tourne vers la viole de gambe, qu’il étudie auprès de Wieland Kuijken. Partageant son activité entre la viole de gambe et la direction, il se consacre à la musique de chambre et au répertoire d’oratorio et d’opéra. Il a à ce jour adapté et restauré les opéras Il Ritorno d’Ulisse de Monteverdi - présenté entre autres au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, au Lincoln Center de New York et à La Fenice de Venise - et Sémélé de Marin Marais, ainsi que la Passion selon Saint Marc de Bach. Collaborant, en 2011 et 2013, avec des artistes issus du Conservatoire de Pékin dans le cadre d’une rencontre entre instruments baroques européens et traditionnels chinois, il a suscité des créations contemporaines pour les deux types d’instruments. Philippe Pierlot a fondé il y a une dizaine d’années, avec Rainer Zipperling et François Fernandez, le label discographique Flora, qui permet aux artistes de produire en finançant eux-mêmes leurs enregistrements. Il a par ailleurs enregistré avec son ensemble, le Ricercar Consort, plusieurs disques pour le label français Mirare, dont les plus récents sont consacrés à la musique pour viole de Couperin, aux Cantates de Bach et à L’Offrande musicale. Directeur du festival Bach en Vallée mosane, professeur aux conservatoires de Bruxelles et de La Haye, Philippe Pierlot a créé dans la ville de Spa en Belgique, un séminaire autour de la viole de gambe qui se déroulera à partir de l’automne 2015.

SC

Sinfonia Varsovia

Sinfonia Varsovia a fêté en 2014 ses 30 ans d’existence. C’est en avril 1984 en effet que est invité par l’Orchestre de Chambre Polonais en tant que soliste et chef d’orchestre. Afin de satisfaire aux exigences du répertoire, il élargit l’effectif de la formation, qui rencontre l’accueil enthousiaste du public et de la critique. L’orchestre prend dès lors le nom de Sinfonia Varsovia. Invité des plus importants festivals et salles de concert dans le monde entier, il interprète un répertoire extrêmement vaste qui lui vaut d’être dirigé par les plus grands chefs - , Emmanuel Krivine, Paul McCreesh, Michel Plasson, ... - et d’accompagner d’éminents solistes tels Martha Argerich, Teresa Berganza, Placido Domingo, Anne-Sophie Mutter, Maxim Vengerov et bien d’autres. Accordant une attention particulière aux Folles Journées et aux projets initiés par René Martin, Sinfonia Varsovia a été en juin 2010, année du bicentenaire de la naissance de Chopin, co-organisateur avec le CRÉA et son directeur René Martin de La Folle Journée à Varsovie, reconduite depuis chaque année. Enregistrant sous plusieurs labels, il possède à ce jour une discographie riche de plus de 200 titres, dont beaucoup ont reçu des récompenses prestigieuses. Soutenu par la Fondation Sinfonia Varsovia, créée en 2000 par Franciszek Wybranczyk, l’orchestre est actuellement dirigé par Krysztof Penderecki.

SC

Renegades Steel Band

Originaire de Trinidad, île située au large du Venezuela, le Renegades Steel Band s’est forgé en 30 ans une belle réputation, en devenant l’ensemble le plus célèbre et talentueux non seulement de Trinidad, mais aussi d’outre-Atlantique. L’ensemble rassemble une vingtaine de musiciens, martelant, à la façon de virtuoses, près d’une soixantaine de bidons d’acier de 200 litres d’où jaillissent d’incroyables pépites sonores. Installés derrière leurs “pans”, ils forment une véritable philharmonie tropicale et vibrante, capable de transcender les genres. Chaque fût est travaillé pour être capable de rendre le son de 28 notes différentes et d’imiter un instrument particulier. En fermant les yeux, on peut donc sans difficulté entendre un orchestre symphonique : tel bidon imite le son d’un orgue Hammond, plus loin, semble s’élever la mélodie d’une guitare, ailleurs on entend une section de cuivres, des nappes de synthé ou encore un solo de saxophone… Invité par René Martin à transcrire, en 2008 à l’occasion de La Folle Journée Schubert, quelques-uns des plus beaux morceaux du compositeur, l’ensemble s’est lancé le même défi l’année suivante avec des oeuvres de Bach, et en 2010 avec des pièces de Chopin. À chaque fois le résultat dépassa toute espérance, et ce fut pour le public une véritable découverte que d’entendre ces œuvres classiques revisitées par les “pans” ; car c’est bien l’un des atouts majeurs de l’ensemble que de pouvoir naviguer ainsi avec la plus grande facilité d’un répertoire à l’autre - du reggae à la samba, de la salsa au calypso, et du french cancan à la ballade soul ou à la musique classique.

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chœurs et direction

Apollo5 ensemble vocal L’ensemble britannique Apollo5, loué pour son engagement scénique, interprète un répertoire allant d’arrangements de pièces classiques à la musique pop, en passant par le jazz rétro et les chants de Noël. Se produisant en Europe mais aussi régulièrement en Angleterre, notamment à Londres sur des scènes comme St Martin-in-the-Fields ou le Royal Albert Hall, l’ensemble réalise sa première tournée aux États-Unis lors de la saison 2014-2015. Très engagé dans la fondation Voces Cantabiles Music, créée par Voces8 et basée au Gresham Centre en plein cœur de la City londonienne, le groupe participe à ce programme d’éducation par la musique qui touche chaque année 20000 personnes à travers le monde. Ensemble en résidence auprès de Surrey Arts, Apollo5 travaille régulièrement avec des enfants et des adultes handicapés et intervient dans les Red Balloon Learner Centres, dont la mission est la réinsertion scolaire et professionnelle de jeunes en décrochage. Le groupe, qui a commencé en 2014 la publication de ses arrangements musicaux aux Éditions Peters, organise de nombreux ateliers, des masterclasses et une série de concerts pour enfants au Gresham Centre, ainsi que des projets et des résidences. Sponsorisé par Vivien of Holloway, Apollo5 reçoit le soutien de la Fondation Concordia.

CB-T

Dunedin Consort Tirant son nom du château d’Edimbourg (Din Eidyn), l’ensemble Dunedin Consort rayonne, comme le célèbre monument, sur la capitale écossaise et bien au-delà. Placé sous la direction de John Butt, il s’est forgé au fil des années une solide réputation dans le domaine de la musique baroque et classique, remportant en 2007, avec son enregistrement de la version originale du Messie de Haendel, le Gramophone Award du Meilleur album de musique baroque, et en 2008 le Midem Baroque Award. Plus récemment, en 2014, l’ensemble a reçu le Gramophone Award du meilleur enregistrement de musique vocale avec le Requiem de Mozart, réinterprété d’après la nouvelle édition de David Blake, spécialiste de Mozart - version que Dunedin Consort a présenté en concert au Michaelkirche de Vienne. Dunedin Consort s’est illustré dans de nombreux festivals en Écosse - notamment au Festival d’Edimbourg - et en Irlande, mais aussi au Canada, en Israël et dans de nombreux pays européens. Régulièrement diffusé sur les radios, BBC Scotland notamment, il entretient une relation privilégiée avec le label Linn Records. Il a enregistré ces dernières années nombre de grandes oeuvres du répertoire : en 2008 la Passion selon Saint Matthieu de Bach et l’opéra de Haendel Acis et Galatée, qui a reçu d’excellente critiques et un Gramophone Award, en 2010 la Messe en si mineur de Bach, largement saluée également, en 2012 l’oratorio Esther de Haendel, et en 2013, la Passion selon Saint Jean de Bach (élu “Enregistrement du Mois” par Gramophone) et les Brandebourgeois, nominés pour un Gramophone Award en 2014.

SC John Butt direction Titulaire de la chaire de musique de l’Université de Glasgow depuis 2001 et directeur musical de l’ensemble Dunedin Consort depuis 2003, John Butt est diplômé de l’Université de Cambridge. Après avoir été titulaire de l’orgue du King’s College, il poursuit ses recherches sur Bach et obtient son doctorat en 1987. Par la suite maître de conférences à l’Université d’Aberdeen et membre du Magdalene College de Cambridge, il rejoint l’Université de Berkeley en 1989 en tant que professeur de musique et organiste. À l’automne 1997, il retrouve Cambridge pour y devenir maître de conférence et membre du King’s College. Rédacteur en chef de plusieurs ouvrages spécialisés, ses livres sont publiés aux Presses Universitaires de Cambridge. Chef invité de formations renommées telles l’ of the Age of Enlightenment, l’Irish Baroque Orchestra, le Philharmonia Baroque Orchestra, l’Académie Royale de Musique ou encore l’Orchestre de Chambre et le Chœur du Conservatoire Royal d’Écosse, il est aussi un organiste et claveciniste reconnu qui se produit à travers le monde et dont les enregistrements sont parus chez Harmonia Mundi. Récompensé par de nombreux prix pour sa contribution à la musicologie, John Butt a notamment reçu la Médaille Dent en 2003. Il a été fait Officier de l'Ordre de l'Empire britannique en 2013. CB-T

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Ensemble Vocal Lausanne Fondé en 1961 par Michel Corboz, l’Ensemble Vocal Lausanne (EVL) est composé d’un noyau de professionnels que rejoignent, en fonction de l’œuvre interprétée, des choristes de haut niveau et de jeunes chanteurs en formation. L’ensemble aborde un répertoire très large, allant des débuts du baroque jusqu’au XXe siècle. Sa direction artistique, assurée à la suite de Michel Corboz par Guillaume Tourniaire durant deux ans, devrait être confiée courant 2015 à Daniel Reuss, secondé par Nicolas Farine. Régulièrement invité à l’étranger, notamment en Europe et au Japon, il est également invité de l’Orchestre de Chambre de Lausanne et de l’Orchestre de la Suisse romande et collabore également avec le Sinfonietta de Lausanne, les Cornets noirs, le Sinfonia Varsovia ou le Quatuor Sine Nomine. L’Ensemble Vocal de Lausanne travaille aussi avec son propre orchestre, l’Ensemble Instrumental de Lausanne, qui joue suivant le répertoire choisi sur instruments anciens ou modernes. Invité des festivals d’Ambronay, de Fontevraud ou de La Chaise-Dieu, il se produit régulièrement aussi à La Folle Journée - à Nantes et en région Pays de Loire, mais aussi à Bilbao, Tokyo et Varsovie. L’imposante discographie de l’EVL - une centaine de disques chez Erato, Cascavelle, Aria Music, Avex ou Mirare - lui confère une réputation mondiale. Citons parmi une trentaine d’enregistrements primés, les Requiem de Mozart et de Fauré ou encore le Requiem de Gounod. Après Le Miroir de Jésus d’André Caplet, paru début 2013, son prochain opus, Schola Aeterna, sortira en mars 2015. SC Daniel Reuss direction Daniel Reuss commence ses études de direction chorale auprès de Barend Schuurman au conservatoire de Rotterdam. En 1990, il succède à Jan Boeke à la tête de l’ensemble Cappella Amsterdam, dont il devient aussi le directeur artistique. Parallèlement, il dirige entre 2003 et 2006 le RIAS Kammerchor de , avec lequel il enregistre plusieurs disques récompensés par la presse spécialisée européenne, consacrés notamment à Noces de Stravinsky, au Vin herbé de Frank Martin ou encore à Salomon de Haendel. Entre 2008 et 2013, il est également directeur du Chœur de chambre philarmonique estonien. La collaboration de l’ensemble avec la Cappella Amsterdam donne naissance, entre autres, à l’enregistrement du Golgotha de Frank Martin chez Harmonia Mundi nominé pour un Grammy en 2011. Travaillant régulièrement avec les plus éminents ensembles et orchestres d’Europe, tels l'Akademie für Alte Musik Berlin, musikFabrik, Vocal Consort Berlin, l'Orchestre Philharmonique de Rotterdam, l’Orchestra of the Eighteenth Century ou le Collegium Vocale Gent, il débute en 2015 une collaboration avec l’Ensemble Vocal Lausanne. C’est sur l'invitation de qu’il s’est aussi rendu, durant l’été 2006, à l’académie du Festival de Lucerne, en Suisse, en tant que professeur et chef de chœur. À l’aise dans un répertoire allant du XIIIème siècle à nos jours, Daniel Reuss a gravé des enregistrements internationalement reconnus de pièces de Brahms, Janacek, Poulenc, Ligeti ou encore Sofia Gubaidulina. CB-T La Venexiana Désigné par la presse comme le “nouvel Orphée du madrigal italien”, l’ensemble La Venexiana fondé par Claudio Cavina s’impose aujourd’hui comme le meilleur interprète au monde de ce répertoire. Tirant son nom d’une célèbre comédie de l’époque de la Renaissance restée anonyme mais non moins considérée comme un chef-d’œuvre de l’art théâtral italien, l’ensemble a élaboré au fil des ans un style d’interprétation original, en ajoutant à la rhétorique et à la perfection dans la déclamation du texte, un goût authentiquement méditerranéen. Invité de très nombreuses scènes et festivals de par le monde - Musikverein de Vienne, Concertgebouw d’Amsterdam, festivals de Montpellier, Uzès, Schwetzingen, Bruges, Singel d’Anvers... -, il a présenté dans de nombreuses villes les opéras de Monteverdi - Orfeo en 2007, Le Couronnement de Poppée en 2009, Le Retour d’Ulysse en 2011 -, et Artemisia de Cavalli, monté en 2010 pour la première fois depuis trois siècles. Son répertoire consacre également les oratorios de Scarlatti, les cantates de Bach, et la musique vocale de Haendel et Vivaldi. Couronnée de prix, l’abondante discographie de La Venexiana - en contrat exclusif, depuis 1998, avec le label espagnol Glossa - comprend des madrigaux de Luzzaschi, D’India, Luca Marenzio, Gesualdo, l’intégrale des madrigaux de Monteverdi - événement discographique de l’année 2008 - ainsi que ses trois grands opéras. Cette dernière saison, l’ensemble s’est produit au Festival de Ravenne dans Il Combattimento di Tancredi e Clorinda, à Dortmung dans l’Orfeo, et en tournée au Japon avec Le Couronnement de Poppée. SC

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Claudio Cavina direction Claudio Cavina est sans conteste l’un des grands noms de la scène actuelle dans le domaine de la musique ancienne. Considéré comme l’un des meilleurs contre-ténors italiens de sa génération, il s’est formé au chant avec Candice Smith, avant de se spécialiser à la Schola Cantorum Basiliensis auprès de René Jacobs et Kurt Widmer. Il s’est depuis produit avec des ensembles vocaux parmi les plus réputés - Concerto italiano, Europa galante, Le Parlement de Musique, La Colombina... - et a enregistré plus de 90 disques, dont l’album De Vita Fugacitate (Glossa), accueilli avec enthousiasme par la presse spécialisée. C’est en 1996 qu’il fonde La Venexiana, ensemble avec lequel il s’est produit dans le monde entier, et dont les enregistrements ont été abondamment récompensés - Prix Cecilia, Gramophone Award, Prix Amadeus... Ses enregistrements de l’intégrale des madrigaux de Monteverdi et de la trilogie des opéras, tout comme celui d’Artemisia de Cavalli en 2011 le consacrent aujourd’hui comme le meilleur spécialiste de ce répertoire. SC Voces8 Lauréat de nombreux prix internationaux, Voces8 est l’un des principaux jeunes ensembles vocaux britanniques. Proposant un répertoire s’étendant des polyphonies anciennes jusqu’au jazz en passant par les arrangements de musiques populaires, il captive son public par son chant raffiné développant de multiples sonorités. Accueilli par les plus grandes salles - Wigmore Hall de Londres, Tokyo Opera City, Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg ou encore Cité de la Musique à Paris -, le groupe s’est produit lors d’une tournée en Europe au cours de la saison 2013-2014 mais aussi aux États-Unis, à Dubaï et en Asie, sous oublier sa présence à La Folle Journée de Nantes, à laquelle les chanteurs participent très régulièrement. L’ensemble a rejoint depuis peu le label Decca avec lequel il a sorti un premier album baptisé “Eventide” et classé numéro 1 des ventes en Grande-Bretagne pendant deux semaines. La discographie de Voces8 comporte également de nombreux enregistrements avec Sigmum Classics, dont le dernier, “A Purcell Collection” avec l’ensemble Les Inventions, est paru en avril 2014. Lauréat des catégories “Meilleur Album Classique” et “Meilleur Single Classique” des CARA Awards en 2013, l’ensemble est par ailleurs ambassadeur des Éditions Peters, avec lesquelles il publie ses arrangements et ses programmes éducatifs. Le groupe participe également activement aux activités de Voces Cantabiles Music, à travers des ateliers innovants mis en place dans des écoles du Royaume-Uni mais aussi de France et d’Allemagne. Désireux d’inspirer la créativité à travers la musique, il anime aussi des master classes avec des personnes de tout âge, et collabore avec plusieurs organisations internationales. Voces8 a reçu le soutien du Arts Council England, des Musicians Benevolent Fund et de la Worshipful Company of Musicians. Le groupe est par ailleurs sponsorisé par T. M. Lewin. jazz et musique électronique

Richard Galliano accordéon Né en 1950 à Cannes, Richard Galliano est le fils d’un professeur d’accordéon d’origine italienne. Il commence l’instrument à l’âge de quatre ans et se forme parallèlement au Conservatoire de Nice, où il étudie l’harmonie, le contrepoint et le trombone. En 1973, il se rend à Paris et entame plusieurs collaborations avec des figures de la variété française comme Claude Nougaro, Barbara ou Serge Reggiani. Après s’être produit aux côtés de jazzmen renommés parmi lesquels Chet Baker, Toots Thielemans ou Ron Carter, il revient en 1991, sur les conseils d’Astor Piazzolla, au répertoire traditionnel et contribue à défaire l'accordéon de son image vieillotte. Son disque New Musette lui vaut d’ailleurs de recevoir le prix Django Reinhardt de l'Académie du Jazz en 1993. Par la suite, ne quittant plus son instrument Victoria, il s’épanouit pleinement dans le jazz et traverse l’Atlantique en 1996 pour enregistrer New York Tango, disque récompensé par une Victoire de la musique. Désormais internationalement reconnu, il continue à explorer un large éventail de musiques et se produit aussi bien en solo qu’au sein de diverses formations, du duo au big-band, avec des musiciens comme Daniel Humair, , Gonzalo Rubalcaba, Wynton Marsalis, Biréli Lagrène, Michel Portal, Anouar Brahem ou encore Gary Burton. Soucieux de transmettre sa riche expérience, Richard Galliano est l’auteur, avec son père Lucien, d’une méthode d’accordéon saluée en 2009 par le prix Sacem du Meilleur ouvrage pédagogique. CB-T

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Murcof musique électronique est le nom de scène du musicien électro mexicain Fernando Corona. Son univers sonore est un mélange de culture et sons électro, combinés à des sources plus classiques ; inspirée tout à la fois de la musique classique du XXe siècle et de sa passion pour les pionniers de l’électro - Jean-Michel Jarre et Tangerine Dream -, sa musique puise également dans les expérimentations sonores menées avec son groupe d’avant-garde Elohim, qui marque en quelque sorte sa période “pré-Murcof”. Compositeur moderne utilisant la technologie, Murcof s’attache à créer une musique qui interpelle l’esprit et le cœur ; évoquant, à l’instar de compositeurs tels Arvo Pärt, Henryk Gorecki ou Giya Kancheli, les grands thèmes de la vie, de la mort et de l’éternité, il se distingue dans son écriture par son sens des détails, ses tempos ondoyants et son sens de la spatialisation. Quatre albums sont parus à ce jour, qui ont été acclamés par la critique, notamment “Martes”, album très novateur paru en 2002 et qui apparaît dorénavant comme un classique de la composition électronique minimale. Invité à se produire dans le monde entier, dans des lieux de référence tels le Greenwich Planetarium (en collaboration avec le Royal Astronomer), le Festival de Montreux (avec Talvin Singh et Erik Truffaz) ou le Festival Sonar de Barcelone, Murcof s’est notamment illustré en 2008, en tournée avec sa pièce “Oceano”, réalisée en collaboration avec des musiciens classiques et le sculpteur-lumière Flicker, puis en 2012 avec “Wixarika”, inspirée de la culture des indiens Huichols et réalisée en collaboration avec Erik Truffaz, Edgar Amor et Dominique Mahut. Au nombre de ses dernières créations, un projet avec la pianiste Vanessa Wagner, basé sur la musique de compositeurs contemporains, combinée à l’inspiration électro. Présenté dans de grandes salles telles l’Arsenal de Metz ou la Gaîté Lyrique à Paris, ce projet a été repris lors de la saison 2013-2014, notamment au C3 Festival d’Essen, aux Bouffes du Nord à Paris, à la Folle Journée de Nantes et au Lille Festival. SC

Ensembles de musique de chambre

Quatuor Prazak quatuor à cordes Pavel Hula violon Vlastimil Holek violon Josef Kluson alto Michal Kanka violoncelle Le Quatuor Prazák s’est constitué durant les études au Conservatoire de Prague de ses différents membres. Vainqueur en 1978 du Concours International d’Évian, il décroche l’année suivante le Prix du Festival du Printemps de Prague. Ses membres décident alors de se consacrer totalement à une carrière de quartetistes : travaillant auprès d’Antonín Kohout, violoncelliste du Quatuor Smetana, à l’Académie de Prague, ils se perfectionnent également auprès du Quatuor Vlach, et auprès de Walter Levine, leader du Quatuor LaSalle, à l’Université de Cincinnati. Ils suivent alors les traces des ensembles désireux de se familiariser avec le répertoire moderne, particulièrement celui de la 2nde École de Vienne. Les Prazák se sont imposés depuis dans tout le répertoire d’Europe Centrale, aussi bien dans les œuvres de Schoenberg, Berg, Zemlinsky et Webern, qu’ils programment lors de leurs tournées en Europe (en particulier en Allemagne), conjointement aux quatuors de Haydn, Mozart, Beethoven et Schubert, que dans les œuvres des compositeurs de Bohême-Moravie (Dvorák, Smetana, Suk, Novák, Janácek, Martinu, Schulhoff…) et dans celles du répertoire contemporain, qu’ils analysent à la lumière de leur expérience du répertoire international, de Haydn à Webern. Sous contrat d’exclusivité avec le label Praga Digitals, ils se sont définitivement hissés, à l’instar de leurs aînés américains (Juilliard et LaSalle) et européens (Alban Berg), au premier rang des ensembles internationaux, grâce notamment aux intégrales réalisées des quatuors de Schoenberg, Berg, Beethoven, et Brahms, qui les a fait reconnaître comme un des ensembles les plus homogènes de la scène actuelle, et dont l’interprétation virtuose et engagée a fait l’unanimité auprès de la critique spécialisée. Un problème de santé a récemment conduit au remplacement de Václav Remeš, l’un des membres fondateurs, par Pavel Hůla, professeur de violon et de musique de chambre à l’Académie de Musique de Prague. SC

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Quatuor Zaïde quatuor à cordes Charlotte Juillard violon Leslie Boulin-Raulet violon Sarah Chenaf alto Juliette Salmona violoncelle Formé en 2009, le Quatuor Zaïde a d’ores et déjà remporté une impressionnante série de prix : 3ème Prix du Concours international de quatuor à cordes de Banff (Canada), 1er Prix du Concours international de Musique de Pékin, 1er Prix du Concours international Joseph Haydn à Vienne... Invité de salles prestigieuses - Musikverein de Vienne, Wigmore Hall de Londres, Cité de la Musique à Paris, Auditorium de la Cité interdite de Pékin, Jordan Hall de Boston, Beijing Concert Hall... -, il a été sélectionné pour la saison 2015-2016 comme ECHO Rising Stars, prestigieuse distinction qui le fait reconnaître comme le meilleur quatuor de sa génération. Dans un répertoire incluant tous les styles et portant un intérêt certain à la musique contemporaine, le quatuor s’est notamment produit aux côtés des violoncellistes Julian Steckel et Jérôme Pernoo, et des pianistes Alexandre Tharaud, Bertrand Chamayou, David Kadouch et Jonas Vitaud. Très régulièrement suivi et conseillé, depuis sa constitution, par Hatto Beyerle, altiste fondateur du Quatuor Alban Berg, il a enregistré au printemps 2014 un disque Janacek-Martinu pour le nouveau label digital NoMad Music, qui a reçu d’excellentes critiques. Soutenu par le Mécénat Musical Société Générale, son principal mécène, le Quatuor Zaïde est lauréat 2010 du programme “Génération Spedidam”, ensemble lauréat 2010 du Festival d’Aix-en-Provence et 1er Prix 2011 du Concours de la FNAPEC. Charlotte Juillard joue depuis janvier 2011 un violon de Joseph Gagliano de 1796 prêté par Mécénat Musical Société Générale, et Juliette Salmonja, depuis février 2014, un violoncelle de Claude-Augustin Miremont prêté par l’association des amis du violoncelle. SC

Signum Saxophone Quartet quatuor de saxophones Bla Kemperle saxophone soprano Erik Nestler saxophone alto Alan Luzar saxophone ténor David Brand saxophone baryton Fondé en 2006, le quatuor de saxophones Signum est basé à Cologne. Formé par Erik Nestler et David Brand, tous deux allemands, associés à Blaž Kemperle et Alan Lužar, originaires de Slovénie, le quatuor a suivi l’enseignement de Daniel Gauthier, Lars Mlekusch et Arno Bornkamp. Recevant les conseils du chef d’orchestre Gabor Takács-Nagy ou encore des quatuors Ébène et Artemis, le jeune ensemble a remporté des prix lors des concours internationaux de Lugano et de Berlin. Il se produit depuis lors sur les plus prestigieuses scènes d’Europe et a fait ses débuts au Carnegie Hall de New York en 2013. Nommé “Rising Stars 2014-2015” par l’European Concert Hall Organisation, le quatuor jouera notamment au cours de l’année 2015 au Barbican Center de Londres, au Konzerthaus de Vienne, au Concertgebouw d’Amsterdam, au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles ou encore à Rome, Bern, Belgrade et Saint Pétersbourg. Depuis la saison 2013- 2014, Signum collabore avec Folkert Uhde autour d’un projet sur L’Art de la Fugue de Bach ; les quatre musiciens ont aussi joué la pièce de Bob Mintzer Rhythm of the Americas aux côtés d’un orchestre et ils se produisent avec le musicien canadien Chilly Gonzales. Après un premier disque paru chez Ars et consacré à Grieg, Ravel, Bartók et Chostakovitch, le quatuor sortira un second enregistrement au début de l’année 2015. Parallèlement à ses activités de concert, Signum est engagé dans de nombreux programmes éducatifs, parmi lesquels “Rhapsody in School” du pianiste Lars Vogt. CB-T

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Chant

Hans Jorg Mammel ténor Originaire de Stuttgart, Hans Jörg Mammel débute sa formation musicale du chœur de garçons de sa ville natale avant d’étudier le droit économique à Freiburg, puis d’intégrer les classes de chant de Werner Hollweg et Ingeborg Most à la Musikhochschule. Il se perfectionne également lors de masterclasses données par Barbara Schlick, Elisabeth Schwarzkopf et James Wagner, et parfait son interprétation de la musique ancienne avec Reinhard Goebel. Invité à chanter dans d’importants festivals - Utrecht, Schleswig-Holstein, Potsdam, Vézelay, Bruges et Vienne -, il collabore avec de grands chefs d’orchestre comme Thomas Hengelbrock, Sigiswald Kuijken, Hans Zender, Philippe Herreweghe et Masaaki Suzuki. Il a chanté avec beaucoup de succès le rôle d’Orfeo dans l’opéra éponyme de Monteverdi en Belgique et en Islande et s’est également illustré au Staatsoper Unter den Linden de Berlin. Grand interprète de lieder, Hans Jörg Mammel manifeste un intérêt particulier pour les compositeurs de la seconde école de lieder de Berlin et participe à la diffusion d’œuvres méconnues de compositeurs tels Carl Friedrich Zelter, Johann Friedrich Reichardt, Johann Peter Schulz ou Robert Franz. Son album de La Belle Meunière de Schubert, dans une version pour ténor et guitare, a également été un succès. Le chanteur est membre de l’ensemble Cantus Cölln, dirigé par Konrad Junghänel. AC

Carlos Mena contre-ténor Né à Vitoria-Gasteiz (Espagne) en 1971, Carlos Mena étudie à la Schola Cantorum de Bâle où il est élève de R. Levitt et R. Jacobs. Se produisant désormais sur des scènes prestigieuses comme le Konzerthaus de Vienne, la Philharmonie de Berlin, le Théâtre des Champs-Élysées, le Kennedy Center de Washington, l’Opera City Hall de Tokyo ou encore le Concert Hall de Melbourne, il chante sous la direction de chefs renommés tels M. Minkowsky, F. Biondi, O. Dantone ou A. Marcon. Il a également interprété de nombreux rôles dans des opéras aussi divers que Rinaldo et Il Trionfo de Haendel, Orfeo de Monteverdi, Europera V de Cage, Midsummer Night's Dream de Britten ou encore Ascanio in Alba de Mozart. Ses disques, parus sous les labels Mirare et Harmonia Mundi, ont été salués par la critique. Carlos Mena se produit également dans le répertoire de lied, de Liszt à Benjamin. Il a fondé en 2009 la “Capilla Santa Maria”, ensemble à la pointe de l’interprétation historique, dont il est le directeur. CB-T

Céline Scheen soprano Formée par Vera Rosza à la Guildhall School of Music and Drama de Londres, la soprano Céline Scheen est aujourd’hui l’invitée des plus grandes scènes. Collaborant avec des chefs éminents parmi lesquels Louis Langrée, René Jacobs, Jordi Savall, Philippe Herreweghe, Andrea Marcon ou encore Jean Tubery, elle a interprété nombre de rôles d’opéra - dans Don Giovanni et La Flûte enchantée de Mozart, Platée de Rameau, Orfeo de Monteverdi, Alceste de Gluck... - et a également enregistré la musique du film Le Roi danse avec Musica Antiqua Köln et Reinhard Goebel. Au disque, ses enregistrements les plus récents sont consacrés à Bellérophon de Lully avec les Talens lyriques et Christophe Rousset, aux Cantates profanes italiennes de J. S. Bach avec Leonardo Garcia Alarcon, et aux Vêpres de Monteverdi avec le Ricercar Consort et Philippe Pierlot. Céline Scheen est attendue cette saison dans la Passion selon Saint Mathieu de J. S. Bach, et se produira notamment avec Les Ambassadeurs et Alexis Kossenko, la Holland Baroque Society et l’Arpeggiata de Christina Pluhar. SC

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Mattias Vieweg basse

Originaire de Thuringe, en Allemagne, Matthias Vieweg commence le à l’âge de 5 ans, puis poursuit sa formation musicale à Wernigerode - où il devient membre du Chœur des Jeunes de la Radio et obtient son baccalauréat - avant de l’approfondir à la Hochschule für Musik Hanns Eisler de Berlin, où il se forme notamment au chant, au piano et à l’accompagnement de lied. Guidé, entre autres, par des maîtres de la voix comme H. Hotter et D. Fischer-Dieskau, il sort victorieux de plusieurs compétitions d’envergure telles que le Concours de la Société Richard Strauss de Munich en 1997 et surtout le Concours Bach de Leipzig en 1998. Depuis, on retrouve ce baryton sur la scène de grandes salles de concert et festivals internationaux, sous la direction de Barenboïm, Nagano, Sawallisch, Jacobs ou Rilling, et aux côtés d’ensembles tels que la Staatskapelle de Berlin, l’Orchestre de la Radio de Cologne, l’Akademie für Alte Musik ou le Collegium Vocale Gent. Matthias Vieweg est régulièrement sollicité pour des enregistrements discographiques.

AC

Musique traditionnelle

Yann-Fanch Kemener chant Venu au chant breton par les berceuses maternelles, Yann-Fañch Kemener fait depuis quelques années l’unanimité dans le monde de la musique et du chant. Dès les années 1970, avec quelques passionnés ou érudits, il collecte auprès des anciens, véritables passeurs d’une culture menacée de disparition et d’oubli, un vaste répertoire de chants et de contes. S’initiant parallèlement aux techniques vocales des chanteurs de fest-noz, il parcourt la Bretagne à la faveur de la renaissance des musiques “trad. et folk”, et réalise ses premiers enregistrements discographiques : des comptines pour enfants, du kan ha diskan (chant à deux voix), des gwerzioù (récits épiques), des sonioù (chants de circonstance)..., soit une dizaine de titres depuis 1975. En duo avec Dider Squiban, pianiste classique et jazz, il enchaîne les succès, notamment avec les albums Enez Eusa (Diapason d’or 1996) et Ile-exil (“ffff” de Télérama) et, pour toujours chanter mieux le terroir, les îles et les légendes bretonnes, participe au disque “L’héritage des Celtes”, qui remporte le grand prix de l’Eurovision. À partir de 2000, une autre collaboration fructueuse, cette fois avec Aldo Ripoche, violoncelliste, lui permet d’associer, à travers la création de spectacles originaux, une voix bretonne à un instrument du répertoire classique, et d’enregistrer un nouvel album : An Dorn - La Main, qui a obtenu un “Choc” du Monde de la Musique et le Grand Prix de l’Académie Charles Cros. SC

Aldo Ripoche violoncelle baroque Médaille d’Or du Conservatoire de Région de Caen, où il est l’élève en violoncelle de son père Jacques Ripoche, Aldo Ripoche intègre à 14 ans le CNSMD de Paris dans les classes de Bernard Michelin et Jacques Parenin. Récompensé de deux Premiers Prix en violoncelle et musique de chambre, il se perfectionne auprès de Roland Pidoux, Mark Drobinsky et Christophe Coin. Lauréat du Concours des jeunes talents de l’Ouest, finaliste du Concours des jeunes solistes de TF1, Premier prix du Forum international des jeunes interprètes, il se produit dans les principaux pays d’Europe. Passionné de musique française, il a notamment donné en première audition, en 1992, le concerto pour violoncelle et orchestre Épiphanie de Caplet à Moscou. Membre fondateur de l’Académie Paul Le Flem en 1997, il en est aujourd’hui le directeur musical. Professeur au Conservatoire de Saint-Malo, il est membre de l’ensemble baroque Stradivaria et s’est produit avec cette formation à La Folle Journée de Nantes ainsi qu’aux festivals du Périgord noir et de La Chaise-Dieu. Curieux de toutes les rencontres artistiques, il a collaboré à des productions cinématographiques, chorégraphiques et théâtrales ; il a ainsi tout naturellement trouvé sa place auprès du chanteur Yann-Fañch Kemener, avec lequel il revisite depuis les années 2000 le répertoire traditionnel breton. SC

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Antonio Zambujo chant

António Zambujo chante le fado avec une voix d’ange. Miroitante de nuances ambrées, une voix à la beauté singulière et hospitalière, qui réunit en elle le masculin et le féminin. António Zambujo est épris de fado. Il sait ce qu’il lui doit en émotions et vertiges. Il sait aussi l’enfermement d’un amour fusionnel. Aussi se ménage-t-il des espaces en vol libre, s’autorisant le plaisir de la digression.

Né à Beja, dans la région de l’Alentejo, au sud du Portugal, il avait 24 ans quand Amalia Rodrigues est décédée, en 1999. Il raconte avoir pleuré ce jour là, écoutant en boucle un disque de la diva. Il y a un fado avant Amalia et un autre après Amalia. Elle a tout bouleversé. Lui a donné à lui le goût de chanter ce scintillant vague à l’âme. Jusqu’alors, il s’était surtout intéressé aux chants traditionnels de l’Alentejo, transmis par sa grand-mère, et à la clarinette, apprise au conservatoire régional de Beja. Comme tout interprète de fado, Zambujo reprend parfois certains des titres immortalisés par la chanteuse. L’hommage semble quasi inévitable. Au début de sa carrière, il a participé à un spectacle musical dans lequel il tenait le rôle du premier mari d’Amalia.

Amalia Rodrigues est une source inépuisable d’émotion pour lui. Il en est d’autres, tout aussi jaillissantes. Il y a le fado et puis... des chemins très inspirants ailleurs. La morna cap-verdienne ou le père de la bossa nova, Vinicius de Moraes (le plus grand poète de la langue portugaise) lui sont également nécessaires et le nourrissent.

L’élégant chanteur au sourire enjôleur sort aujourd’hui son cinquième album, nommé paresseusement Quinto (Cinquième). Quand d’autres se creusent la tête pour trouver un titre fort et qui fait sens, lui ne s’est pas tracassé pour celui-là. Il s’en amuse. Enregistrés pour la plupart au Centre des Arts de Sines, lieu de naissance d’un aventurier célèbre (Vasco De Gama), mais sans public, les titres sont tous inédits, mis à part “Rua dos meus ciúmes”, écrit et composé par Nelson de Barros et Frederico Valério. Les auteurs en sont des amis d’aujourd’hui, portugais ou brésiliens (Marcio Faraco, Rodrigo Maranhão). Il n’a pas eu envie d’aller trop chercher dans le passé, préférant, confie-t-il, une écriture contemporaine, en résonance avec l’époque dans laquelle il vit, sa réalité. Des plumes qui le plus souvent cisèlent des mots de désir et d’amour, doux comme une caresse, dans la voix et les murmures du chanteur.

Solistes

Paul Lay piano Grand Prix du disque de Jazz de l’Académie Charles Cros 2014 pour son opus en quartet Mikado, Paul Lay se forme au Conservatoire de Toulouse avant de poursuivre son cursus au sein du département Jazz et Musiques improvisées du CNSMD de Paris. Élève d’Hervé Sellin, François Théberge, Glenn Farris et Dré Pallemaerts, il se perfectionne en outre auprès de Riccardo del Fra, Joey Baron, Marc Johnson, Archie Shepp, Michel Portal, Marc Ducret et Louis Sclavis. Lauréat de prestigieux concours internationaux - Moscou, Martial Solal, Montreux -, ainsi que de la Fondation Meyer et du Mécénat Musical Société Générale, il remporte aussi, à l’instar de ses glorieux prédécesseurs (Bojan Z, Baptiste Trotignon), le Prix du Soliste au Concours National de Jazz de La Défense. En récital solo et avec ses différentes formations, en trio et quartet, il est l’invité de salles et de festivals parmi les plus renommés, tant en France qu’à l’étranger - Duc des Lombards, Jazz à la Villette, Musique à l’Empéri, North Sea Jazz Festival de Rotterdam, festivals d'Annecy, de Biarritz, de Cologne, de La Roque d’Anthéroon... - et se produit en tournée en Russie et en Amérique centrale. Collaborant avec de nombreuses formations - Géraldine Laurent Quartet, Riccardo del Fra Quintet, Ensemble Aum... -, il a accompagné Barbara Hendricks dans un programme de spirituals et gospels à l’occasion de la première journée internationale du Jazz à l’Unesco. Après la création au Théâtre de la Criée à Marseille d’Alcazar Memories - hommage au music-hall marseillais avec Isabel Sorling au chant et Simon Tailleu à la contrebasse -, Paul Lay retourne sur cette même scène en janvier 2014, cette fois en récital solo à l’occasion d’une soirée hommage à Michel Petrucciani, et en co-plateau avec Baptiste Trotignon et Aldo Romano. Il se produit également au Théâtre de Neuilly avec un projet pluridisciplinaire intitulé “Une Nuit Américaine”. Paul Lay enregistre en exclusivité chez Laborie Jazz depuis 2010, année de la parution de son premier disque, Unveiling, aux côtés de Simon Tailleu et Elie Duris et qui a soulevé l’enthousiasme du public comme de la presse.

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François Salque violoncelle Éminent représentant de la prestigieuse école française de violoncelle, François Salque est loué de toutes parts pour sa technique phénoménale, son éclectisme et son extraordinaire profondeur musicale. Ce diplômé de l’Université de Yale et du CNSMD de Paris s’est à ce jour produit dans plus de quarante pays et avec des formations de haut rang telles l'Orchestre de la Radio de Munich, l'Orchestre de la Suisse Romande, la Camerata de Saint-Pétersbourg ou l’Ensemble Orchestral de Paris. Son engagement en faveur de la musique de notre temps lui a valu de nombreuses dédicaces, notamment de Thierry Escaich, Nicolas Bacri, Krystof Maratka ou Karol Beffa. Il est également à l'origine de plusieurs créations, mêlant inspirations contemporaines et musiques traditionnelles. Ses disques en soliste et en musique de chambre en compagnie de Paul Meyer, Emmanuel Pahud, Eric Le Sage ou Alexandre Tharaud ont été largement acclamés par la presse, tout comme les sept disques réalisés avec le Quatuor Ysaÿe, dont il a été le violoncelliste durant cinq ans. Partenaire de l’accordéoniste Vincent Peirani, il a également enregistré un album avec ce dernier : “Est”, chez Zig-Zag Territoires, qui a reçu d’excellentes critiques. Très jeune, François Salque est primé dans les plus grands concours internationaux (Genève, Tchaïkovsky, ARD-Munich, Rostropovitch, Rose...). “La sensibilité et la noblesse de son jeu” alliées à “un charisme et une virtuosité exceptionnelle” (Pierre Boulez) lui ont permis de remporter pas moins de 10 premiers prix et autant de prix spéciaux, et d’obtenir les plus hautes distinctions jamais attribuées à un violoncelliste français. Il compte parmi ses maîtres Janos Starker, Paul Tortelier, Philippe Muller et Michel Strauss. François Salque enseigne actuellement la musique de chambre au CNSMD de Paris. SC Vincent Peirani accordéon Après des études classiques d’accordéon et de clarinette, Vincent Peirani s’oriente vers le jazz et les musiques improvisées. Intégrant le département Jazz du CNSMD de Paris, il est la révélation du concours de jazz de la Défense en 2003, et se produit aux côtés d’éminents musiciens de jazz au nombre desquels Marcel Azzolla, Vincent Courtois, Yaron Herman, Émile Parisien, Dominique Pifarély, Michel Portal ou Daniel Zimmerman. Présent dans le domaine de la chanson, aux côtés de Roberto Alagna notamment, et dans celui de la World musique, il collabore en outre avec des musiciens classiques tels le violoniste Laurent Korcia ou le violoncelliste François Salque. Parallèlement à ces activités, Vincent Peirani monte lui-même des projets : un solo intitulé “L'ébruiteur”, et des duos avec Vincent Lê Quang (avec lequel il enregistre le disque “Gunung Sebatu”, paru en février 2009 chez Zig Zag Territoires) ou François Salque, son partenaire pour l’album “EST” (paru en février 2011 chez Zig Zag Territoires). Vincent Peirani s’est aussi produit au sein d’un quintet rock électrique aux côtés d’Émile Parisien, Yoan Serra, Tony Paeleman et Julien Herné, avec lesquels il a gravé l’album “Living Being”, et avec un quintet pop-world co-dirigé avec la chanteuse franco-indonésienne Serena Fisseau, dont est sorti l’album “Séjalan”. SC Abdel Rahman El Bacha piano Né à Beyrouth dans une famille de musiciens, Abdel Rahman El Bacha étudie le piano avec Zvart Sarkissian. À 10 ans, il donne son premier concert avec orchestre et Claudio Arrau lui prédit une grande carrière. Admis au CNSMD de Paris dans la classe de Pierre Sancan, il est récompensé de quatre Premiers prix (piano, musique de chambre, harmonie et contrepoint) et remporte à 19 ans le prestigieux Concours Reine Elisabeth de Belgique, qui lui ouvre les portes d’une brillante carrière internationale. Du Mozarteum de Salzbourg au Théâtre des Champs-Élysées à Paris, du Concertgebouw d’Amsterdam à la Herkulessaal de Munich, il joue sous la direction de grands chefs avec les meilleures formations - Philharmonique de Berlin, Orchestre National de France, NHK Tokyo, Orchestre de la Suisse Romande… Abdel Rahman El Bacha a reçu en 1983, des mains de Mme Prokofiev, le Grand Prix de l’Académie Charles Cros pour un disque des premières oeuvres de Prokofiev, paru chez Forlane. Il a gravé depuis pour ce même label de nombreuses oeuvres de Bach, Schubert, Schumann, Ravel et Rachmaninov ; de Chopin il a enregistré également l’intégrale de l’oeuvre pour piano seul, ainsi que les oeuvres pour piano et orchestre. En 2011, une première collaboration avec le label Mirare s’est soldée par l’enregistrement d’un disque Prokofiev et s’est poursuivie avec la parution, en septembre 2013, de l’intégrale des 32 Sonates pour piano de Beethoven - enregistrement pour lequel il a reçu la meilleure distinction du magazine belge Crescendo. Possédant la double nationalité franco-libanaise, Abdel Rahman El Bacha est également compositeur. Nommé en 1998 Chevalier des Arts et des Lettres, il a également reçu du Président de la République libanaise la Médaille de l’Ordre du mérite, plus haute décoration de son pays natal. SC

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Anne Queffelec piano

Internationalement reconnue comme l’une des plus remarquables pianistes de sa génération, Anne Queffélec exerce un rayonnement exceptionnel sur la vie musicale. Fille et sœur d’écrivains, elle-même passionnée de littérature, c’est vers la musique qu’elle se tourne dès son plus jeune âge. Ses études au Conservatoire de Paris achevées, elle reçoit à Vienne l’enseignement de Paul Badura-Skoda, de Jörg Demus et surtout d’Alfred Brendel. Les succès remportés dans les concours internationaux de Munich et de Leeds ne tardent pas à faire d’elle une soliste renommée, invitée à travers le monde. Plébiscitée en Europe, au Japon, à Hong-Kong, au Canada, aux États-Unis, elle est l’invitée des plus grandes formations orchestrales et joue sous la direction de chefs prestigieux tels Boulez, Gardiner, Jordan, Conlon, Langrée, Foster ou Janowski. Invitée des “Proms” de Londres, des festivals de Bath, Haendel-Festspiele Göttingen, Cheltenham, La Chaise-Dieu et La Grange de Meslay, elle a donné à La Roque d’Anthéron l’intégrale des Sonates de Mozart en six concerts diffusés en direct sur France Musique - confirmant par là même son affinité passionnée avec l’univers mozartien. Cultivant un répertoire éclectique, Anne Queffélec a réalisé plus d’une trentaine d’enregistrements dédiés à Scarlatti, Bach, Haendel, Mozart, Beethoven, Schubert, Mendelssohn, Chopin, Liszt, Debussy, Fauré et Satie ; elle a également gravé les intégrales de l’œuvre pour piano seul de Ravel et de Dutilleux. Ses derniers disques consacrent Bach, Chopin, Haydn, et la musique française avec deux disques : “Satie et Cie”, élu “Diapason d’Or de l’Année 2013”, et un coffret Ravel, Debussy, Fauré récompensé lui, d’un “Diapason d’Or” en 2014. Un nouvel album, dédié celui-ci à Scarlatti, paraîtra en 2015 chez Mirare, qui sera le disque officiel de la Folle Journée consacrée aux “Passions”.

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Biographies des compositeurs

Jean-Sébastien Bach (1685-1750) Né à Eisenach, en Thuringe, la même année que Haendel et D. Scarlatti, Jean-Sébastien n’est qu’un maillon dans une très longue chaîne de musiciens. Son père, puis son frère aîné ont guidé ses premiers pas dans une appropriation méthodique de tout le domaine musical de son temps. Profondément enraciné dans son Allemagne natale et nourri par sa foi luthérienne, mais aidé par une aussi intelligente qu’insatiable curiosité, il assimile et fond dans le creuset de son génie créateur l’héritage des contrapuntistes du Nord de l’Allemagne (Boehm, Reinken, Buxtehude) comme le lyrisme effusif et dramatique des Italiens (Frescobaldi, Vivaldi), et le sens de la forme et du rythme chers aux Français (Grigny, Couperin). Les étapes variées de sa carrière d’organiste et de maître de chapelle, même si elles ne lui ont pas toujours apporté les satisfactions personnelles qu’il en attendait - Lünebourg (1700), Arnstadt (1703), Mühlhausen (1707), (1708), Coethen (1717), et enfin Leipzig (1723) - lui ont permis d’accumuler les chefs-d’œuvre dans tous les genres et modes d’expression (à l’exception de l’opéra) : musique d’église (chorals, motets, cantates, Passions, messes), musique pour orgue (toccatas, fugues), musique pour clavier ou pour instruments solistes : violon, violoncelle, flûte (inventions, préludes et fugues, suites, partitas), musique pour orchestre (suites, concertos). D’une certaine manière, il résume et domine l’histoire de la musique occidentale, celle dont il est le génial héritier, et celle qui le suit, car à bon nombre de ses successeurs, il n’a cessé de servir de référence. SC Ludwig Van Beethoven (1770-1827) Beethoven occupe une place à part dans l'histoire de la musique comme dans le cœur de tous les mélomanes. S'il le doit en partie aux circonstances qui ont entouré sa vie (la Révolution française et ses conséquences, l'avènement du romantisme), il le doit d'abord et surtout à la force avec laquelle il sut affronter un destin exceptionnel et à un génie qui lui permit de renouveler en profondeur le langage musical. Né à Bonn, c'est pourtant à Vienne, la ville illustrée par Haydn et Mozart, que Beethoven se fixe en 1792 pour y entamer une brillante carrière de pianiste et de compositeur. Mais assez vite il est rejoint par le plus cruel des destins pour un musicien : il est frappé d'une surdité qui dès 1802 se révèle incurable. Plongé d'abord dans le désespoir - il songe même au suicide -, il parvient à dépasser sa souffrance - l'“héroïsme” beethovénien -, voyant dans la création musicale le moyen de parler au cœur de tous les hommes et de continuer à délivrer le message dont il se sent porteur. Ainsi dès 1802, Beethoven redouble d'activité créatrice. Sur le plan musical et formel, son œuvre, riche du magnifique héritage de ses prédécesseurs, repousse désormais toujours plus loin les limites de chaque genre, jusqu'à bouleverser les schémas établis, en particulier dans le domaine symphonique, dans l'œuvre pour piano, qui “contient” déjà tout le XXe siècle, et peut-être plus encore dans le domaine du quatuor à cordes, dont il révolutionne proprement l'écriture. Et, dans le même temps, cette musique délivre toujours à tous les hommes un message consolateur et fraternel ; n'est-ce pas Beethoven lui-même qui définissait ainsi la finalité de sa musique : “Partie du cœur, qu'elle aille au cœur” ?

SC Alban Berg (1885-1935)

Issu d’une famille de la bourgeoisie viennoise, Berg se passionne de bonne heure pour la poésie et la musique. Devenu en 1904 l’élève et très vite, l’ami d’Arnold Schoenberg, de dix ans son aîné, il va partager la double ambition de son maître de recueillir le meilleur de l’héritage allemand - de Bach à Brahms, Wagner et Mahler - et de renouveler dans le même temps un langage musical parvenu selon lui à épuisement. Ce qui aboutit, chez Schoenberg, à une évolution nécessaire de l’atonalisme au dodécaphonisme (utilisation des douze sons de la gamme) et à la musique sérielle, qui sera la marque de “l’école de Vienne” au début du XXe siècle, et chez Berg à un souci évident, dont témoignent toutes ses œuvres - les trois Pièces pour orchestre opus 6 (1914), l’opéra Wozzeck, son chef-d’œuvre (1924), le Concerto de chambre (1925), la Suite lyrique pour quatuor à cordes (1926), l’opéra Lulu (1929) et le Concerto pour violon “À la mémoire d’un Ange” (1935), pour ne citer que les plus marquantes - de concilier l’invention formelle et le pouvoir hautement expressif du discours musical. Berg meurt prématurément d’une septicémie le 24 décembre 1935.

SC

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Hector Berlioz (1803-1869)

Le génie du compositeur Hector Berlioz, figure fondamentale du romantisme français, n’est reconnu que bien tardivement. Considéré à son époque comme excentrique aux effets de musique “babyloniens”, il déconcertait ses contemporains qui l’adulaient ou le détestaient. Nourrie d’une fascination pour Beethoven, Glück, Shakespeare et Hugo, sa musique est profondément innovante, aussi bien par le développement de longues mélodies, que par l’amplification du rythme et des timbres de l’orchestration, dont il avait le secret. En 1830, il est lauréat du Prix de Rome, et donne en concert pour la première fois son immense chef-d’œuvre : la Symphonie fantastique. Son opéra Benvenuto Cellini sera malheureusement mal reçu par la suite. Il se concentrera alors sur la musique symphonique, concertante, et chorale (Harold en Italie, Roméo et Juliette, Grande Messe Solennelle, La Damnation de Faust, Te Deum). Pour vivre, il écrira aussi des articles de critique musicale. Il récidivera cependant dans l’écriture d’opéra, comme les gigantesques Troyens puis l’ultime Béatrice et Bénédict, qu’il ne verra jamais représentés de son vivant. Berlioz a dû prendre beaucoup sur lui, sa vie fut un combat proprement romantique, entre exaltation et tragédie. Sa conception musicale ne séduisait pas spécialement le public de l’époque, mais ses congénères et amis comme Liszt, Mendelssohn, Wagner l’admiraient.

Alexandre Borodine(1833-1887)

Fils illégitime d’un prince géorgien, Borodine reçoit une excellente éducation : il apprend plusieurs langues, étudie la flûte et commence à composer dès l’âge de 14 ans. Ses parents le destinent pourtant à la médecine ; il intègre l’Académie de médecine de Saint-Pétersbourg en 1850 et devient finalement professeur de chimie. Malgré ses occupations scientifiques, Borodine se consacre avec talent à la composition même s’il aborde la musique “en amateur”. Sa rencontre avec Balakirev à Saint-Pétersbourg est déterminante et c’est avec lui qu’il adopte le style qu’on lui connaît aujourd’hui. Il s’imprègne des tendances et idées nouvelles de l’époque et adhère au Groupe des Cinq (également constitué de Rimski-Korsakov, Cui, Glinka et Moussorgski) en 1862. Liszt, qu’il a rencontré à Weimar, contribue à le faire connaître en Europe. Son œuvre principale, Le Prince Igor, reste inachevée et est complétée par Rimski-Korsakov et Glazounov. Borodine s’inspire du folklore russe, ainsi que des harmonies orientales, mais sa musique concilie les sources populaires nationales et les formes de la tradition européenne, italienne notamment. Son sens du rythme et de la couleur orchestrale, un certain exotisme ainsi qu’un indéniable souffle épique, donnent à sa musique un cachet tout particulier.

AC

Johannes Brahms(1833-1897)

Natif d’Allemagne du Nord, Brahms ne reniera jamais ses appartenances nordiques ; mais son installation définitive en 1863 à Vienne - qu’en vieux garçon casanier il ne quittera plus, hormis quelques voyages proches en Bohême, Hongrie, Suisse et Italie - lui permettra d’assimiler le meilleur d’une tradition qui s’est toujours abreuvée à de multiples sources : héritier de Bach, de Mozart et de Beethoven comme tous les musiciens de sa génération, Brahms recueille aussi l’héritage de ses prédécesseurs immédiats que sont Schubert, Mendelssohn, et surtout Schumann qui, sentant sa fin proche, l’investit en 1853 - Brahms a tout juste 20 ans - comme son fils spirituel. Fort de tels patronages, Brahms édifie méthodiquement au fil des ans une œuvre très importante qui embrasse tous les genres (à l’exception de l’opéra) : concertos et , musique vocale pour voix seule et pour chœur, œuvres pour piano seul et de musique de chambre - peut-être le meilleur de l’œuvre de Brahms qui se révèle dans ce domaine plus que dans tout autre le musicien de la confidence intime et de la convivialité heureuse.

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Frédéric Chopin (1810-1849)

La vie de Frédéric Chopin est une de celles qui a suscité le plus de légendes. Qui ne connaît l’image dénaturée du musicien à la fois passionné et mièvre, tumultueux et efféminé ? Sa liaison avec George Sand, son allure chétive, sa lutte contre la phtisie et sa mort en pleine jeunesse contribuent à donner cette image de lui. Pourtant, ses réticences envers ses contemporains romantiques, son goût pour la musique de Haendel (son idéal musical), le fait que Bach et Mozart sont pour lui des modèles de perfection et l’abandon de sa carrière de virtuose mettent en évidence l’ambiguïté de son tempérament.

Si au départ, il s’efforce de se conformer à l’idéal classique, très vite apparaît le souci évident de retrouver les souches populaires de la musique polonaise, mélange de nostalgie et de rêve, à laquelle il donnera une expressivité extrême. L’invasion de la Pologne par la Russie provoquera chez Chopin un désespoir patriotique qui génèrera une interrogation poignante sur lui-même. La souffrance de vivre loin de son pays le conduit à identifier ses propres souffrances à celles de la nation polonaise opprimée. Chopin, dont la démarche compositionnelle est si personnelle, adulé et adopté par toute l’élite cultivée, a confié son imagination créatrice presque exclusivement au piano, faisant de cet instrument le mode d’expression musicale par excellence, plus que tout autre musicien romantique. “Chapeaux bas, Messieurs, un génie” pour reprendre le cri d’admiration de Schumann.

Antonin Dvorak (1841-1904)

Dvorák est le représentant le plus connu de l’école musicale tchèque, même si Smetana - son aîné de dix-sept ans - reste incontestablement le fondateur de cette école en Bohême-Moravie. Comme tous les musiciens de son pays, il a été profondément influencé par la tradition germanique ; Dvorák a été un fervent admirateur de son presque contemporain Brahms, et n’a jamais remis en question les grandes formes inaugurées par les classiques de Vienne, Beethoven en particulier. Mais en même temps il s’est fait, d’instinct, comme ses compatriotes musiciens, le chantre passionné du réveil national qui a marqué nombre de pays, d’Europe centrale particulièrement, dans la seconde partie du XIXe siècle. Né dans une famille de paysans des environs de Prague, Dvorák a d’abord fait de la musique en campagnard, pour l’église et le bal, avant d’acquérir une formation musicale plus complète, et de devenir un musicien fêté dans toute l’Europe, et même aux États-Unis où il se rend en 1892, invité à venir diriger le Conservatoire National de New York - et d’où il écrira deux de ses meilleures œuvres : le Concerto pour violoncelle et la célèbre Symphonie “Du Nouveau Monde”. Cette double filiation explique le caractère particulier de sa musique : quels que soient les genres pratiqués - musique pour piano, mélodies, musique de chambre, symphonies, grandes fresques religieuses, opéra… -, toujours s’y mêlent et s’y confortent mutuellement un sens exigeant de la forme et un lyrisme puissant qui sourd directement de la terre de Bohême et de l’âme slave. Aussi sa mort en 1904 fut-elle l’occasion d’un véritable deuil national.

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Carlo Gesualdo (1560-1613)

Gesualdo appartient à une famille noble du royaume des deux Siciles ; il est aussi le neveu de l’archevêque de Naples. Immergé tôt dans un contexte artistique, il devient un excellent luthiste. Grand seigneur au caractère passionnel, cet être “hors du commun” témoigne d’une sensibilité puissante, voire excessive, et dans son œuvre et dans sa vie personnelle, (il ira jusqu’à tuer sa femme adultère et son amant). Gesualdo s’enrichit de voyages en Italie et glane les idées nouvelles qui circulent. Il reste pourtant unique dans son style qui n’a ni antécédents ni postérité. Ce “baroque”, comme on l’entend dans les arts plastiques (contrasté, énigmatique, excédent, mouvant) est le maître incontesté d’un style madrigalesque mélangeant des harmonies musicales uniques, une imagination poétique assimilée, et une technique remarquable, qui offre à son univers musical une grande liberté.

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Georg Friedrich Haendel (1685-1759)

Né à Halle en Saxe prussienne (la même année que Bach et D. Scarlatti), Haendel manifeste d’emblée un fort caractère en arrachant très tôt à un père réticent le droit de commencer sa formation musicale avec l’organiste Zachow. Conquérant, volontaire, il a un parcours aventureux qui le mène d’abord à Hambourg (1703), puis en Italie (à partir de 1706), où il rencontre Corelli, et où il acquiert une maîtrise peu commune dans l’art de composer pour la voix, ce qui lui vaut de grands succès, à Rome dans le registre de la musique sacrée, et surtout à Venise avec son premier opéra, Agrippina (1709). Après un court séjour à Hanovre, il part en 1710 pour l’Angleterre, bien décidé à faire la conquête d’un pays où il saura à la fois s’adapter à la tradition locale (il reprend habilement à son compte les musiques festives, odes de célébration ou divertissements de cour, où avant lui s’était illustré Purcell), et imposer sa manière, notamment l’opéra à l’italienne dont il s’est fait une spécialité, suivant un parcours qui va de Rinaldo (1711) à Deidamia (1741), en passant par Jules César (1724), Orlando (1733) et Alcina (1735). Après un passage difficile, marqué par des revers financiers et de graves ennuis de santé (1737), il rebondit en se libérant des contraintes de la scène, avec de somptueux oratorios - Israël en Egypte, Saül, Le Messie (1742), Judas Maccabaeus, Jephta. La postérité ne cessera jamais de le reconnaître parmi les plus grands. CC

Joseph Haydn (1732-1809)

Né aux confins de l’Autriche et de la Hongrie, Joseph Haydn apprend la musique auprès d’un parent, Mathias Franck. En 1761, il entre au service du prince Paul II Esterházy, au château d’Eisenstadt ; il restera au service de cette famille jusqu’à sa mort. Il suivra Nicolas “le Magnifique”, successeur de Paul II en 1762, dans le palais Esterháza où la cour passe les étés (revenant à Vienne l’hiver). Il dispose de tout un orchestre talentueux ; ce Versailles de la Hongrie accueille fêtes et représentations dans le grand esprit du Siècle des Lumières. “Je pouvais faire des expériences, de sorte que sans l’avoir voulu, je devins original.” Sans qu’il s’en aperçoive, Haydn acquiert dans l’Europe entière une grande renommée. Réalisant que les éditeurs exploitaient sa musique, il prend vers 1780 la situation en main et compose alors pour des commandes privées et des éditeurs. En 1790, le successeur de Nicolas, Anton, licencie l’orchestre. C’est pour Haydn l’occasion d’effectuer ses premiers voyages ; il a 58 ans. Deux séjours londoniens, à l’invitation de Johann Peter Salomon (1791-92 et 1794-95), achèvent d'en faire le musicien le plus admiré de son temps ; il livre ses douze dernières symphonies. À son retour, Nicolas II décide de reconstituer la chapelle ; Haydn a pour seule obligation de composer une messe par an, et laisse alors des quatuors, ses plus grandes messes et des oratorios. Affaibli, il cesse de composer en 1804, et ne quitte plus Vienne jusqu’à sa mort. SM

Leos Janacek (1854-1928)

Bien qu’il se soit essayé très jeune à la composition, encouragé par Pavel Krizkovski (son chef de chœur) et Antonín Dvorák, Janácek eut beaucoup de mal se faire reconnaître par les milieux musicaux pragois ; ses origines modestes et provinciales (il est né en Moravie, dans une famille d’instituteurs), son nationalisme militant, et une étroite réputation de pédagogue et de théoricien dans lequel on l’enferma longtemps furent probablement la cause de cette mise à l’écart. Puis brusquement, en 1916, le triomphe de son opéra Jenufa sur la scène du Théâtre national de Prague (qui l’avait dédaigné en 1903) ouvre pour lui une période d’intense activité créatrice, confortée par une amitié amoureuse qui illumine les dix dernières années de sa vie, et par une réputation grandissante dans son pays et à l’étranger : l’écrivain Max Brod se fait son propagandiste (comme il le faisait dans le même temps pour Franz Kafka), et il est élu en 1927 membre de l’Académie des Beaux-Arts de Prusse aux côtés de Paul Hindemith et d’Arnold Schoenberg. C’est le temps des chefs-d’œuvre au lyrisme irrésistible (la Sinfonietta, le Capriccio pour piano et instruments à vent, les deux quatuors, la Messe glagolitique, et les ultimes opéras : L’Affaire Makropoulos, La Petite Renarde rusée, De la Maison des morts), dans lesquels Janácek a su admirablement à la fois exploiter les trouvailles mélodiques et rythmiques issues d’une intense réflexion sur la musique populaire et le langage parlé, et transmettre la générosité de son panthéisme, comme son indéfectible amour de la nature et de la vie. SC

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Franz Liszt (1811-1886) Après une enfance passée dans une atmosphère musicale où il s’imprègne des œuvres de Mozart, Haydn et Beethoven, Franz Liszt est déjà célèbre à quinze ans comme virtuose du piano et n’aura jamais de rival, ce qui lui vaudra d’être admiré par ses contemporains presque exclusivement comme interprète. Grand voyageur, il remporte d’immenses succès dans toute l’Europe. Il innove certains aspects du concert : c’est le premier pianiste à donner des récitals pour piano seul, à jouer de mémoire. Le compositeur, lui, est d’une grande ouverture d’esprit : il accorde une attention extrême aux musiques populaires, aux compositeurs du passé et aux musiques de ses contemporains. Les musiques populaires sont une nouvelle source d’enrichissement de son univers sonore, elles sont intégrées à sa propre démarche créatrice. S’il compose d’abord exclusivement pour le piano, il se tourne ensuite vers l’orchestre. Puis, c’est l’entrée en religion : les grandes partitions marqueront le terme de sa carrière de compositeur. Pour Liszt, la musique est une : profane ou sacrée, elle est toujours l’expression d’une inspiration intérieure. Paradoxalement, Liszt est le musicien le plus admiré de ses contemporains et le plus solitaire du XIXe siècle, partagé entre son désir de solitude, d’isolement méditatif et l’adulation qu’il suscite. Liszt aura contribué à l’évolution de la musique de son époque par ses apports personnels sur le plan de la composition et de la technique pianistique et restera un des plus grands compositeurs du XIXe siècle, d’une ouverture d’esprit et d’une générosité extrêmes. CC Gustav Mahler (1860-1911) Né à Kaliste en Bohême, Mahler appartient à cette génération de novateurs - celle de Claude Debussy, de Richard Strauss, de Leos Janácek - qui, ne reniant rien de la tradition dont ils sont nourris, vont cependant renouveler le langage musical, ses formes et ses sources d’inspiration au tournant des XIXe et XXe siècles. Juif, appartenant de plus à la minorité allemande en Bohême, Mahler se sentira toute sa vie, sinon un déraciné, du moins un dépaysé : un trait qui l’apparente à Schubert et au thème romantique du voyage, auquel se rattache le fameux recueil des Lieder eines fahrenden Gesellen (“Chants du Compagnon Errant”). On retrouve ainsi dans son œuvre - constituée pour l’essentiel de lieder, et de neuf symphonies dont la composition s’échelonne entre 1885 et 1911 - à la fois l’inspiration populaire tour à tour naïve, sarcastique, féérique et tragique, et la nostalgie d’un ailleurs qui ne cesse de l’habiter. Sa carrière est un peu à l’image de ce voyage perpétuel vers d’autres rives : sorti du Conservatoire de Vienne en 1880, Mahler entame une longue carrière de chef d’orchestre à la tête des opéras de Prague, Leipzig, Budapest, Hambourg, et enfin Vienne où il acquiert la réputation d’un chef aussi exigeant qu’efficace, jusqu’à ce qu’une cabale à relents d’antisémitisme ne le contraigne, en 1907, à s’exiler aux États-Unis. Nommé directeur de la Philharmonie de New York, il regagne précipitamment Vienne au printemps 1911, rattrapé par la maladie, et meurt le 18 mai, laissant à son fidèle disciple Bruno Walter le soin de révéler au public viennois les deux oeuvres testamentaires que constituent Le Chant de la Terre et la Neuvième Symphonie. SC Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) Les dons exceptionnels de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), développés par son père Leopold (lui-même musicien), le mènent dès l’âge de six ans sur les routes ; il fait l’objet de tous les émerveillements et rencontre des compositeurs comme Johann Schobert et Jean-Chrétien Bach. Mozart doit néanmoins affronter les difficultés à se faire une place ; à Salzbourg, sa ville natale, il est Konzertmeister, mais la petite ville et les contraintes imposées au musicien de cour sont pour lui bien trop étroites. Ses voyages dans l’espoir de décrocher une situation n’aboutissent pas. Il les met cependant à profit pour étudier auprès des grands maîtres (notamment le Padre Martini qui lui enseigne le contrepoint) et honorer des commandes. À Salzbourg, Mozart pose sa démission, en 1777, afin d’effectuer un voyage à Paris qui lui a été refusé. La rupture définitive n'a cependant lieu qu’en 1781 ; Mozart a conscience de son génie, il s’installe à Vienne et épouse Constance Weber. Leur situation financière n'est pas brillante et les postes continuent à se refuser. Il collabore avec le librettiste Lorenzo Da Ponte (Les Noces de Figaro, Don Giovanni et Cosi fan tutte), et son entrée dans la loge maçonnique sera en toile de fond de La Flûte enchantée. La situation financière des Mozart se dégrade inexorablement et Wolfgang tombe gravement malade. Il consacre ses dernières forces à plusieurs commandes, La Flûte enchantée, La Clémence de Titus, le Concerto pour clarinette et le Requiem, laissé inachevé.

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Claudio Monteverdi (1567-1643) Claudio Monteverdi a grandi dans un milieu pour le moins aisé ; il est baigné dans une atmosphère musicale sous l’influence directe de son frère compositeur Giulio Cesare. Précoce, il publie à l’âge de 15 ans ses premières œuvres, tout en prenant conscience des limites de la polyphonie traditionnelle et de la nécessaire évolution du langage musical. Dès 1590, il est engagé à la cour du Duc de Mantoue comme violiste, chanteur, compositeur. C’est après avoir entendu et apprécié la création “innovante” Euridice de Peri, que le Duc Vincenzo Gonzala commande à Monteverdi un spectacle musical écrit “de la même manière” : en découle en 1607 le fabuleux Orfeo. À la mort de son protecteur en 1612, Monteverdi quitte Mantoue “célèbre mais pauvre” ; il sera finalement nommé à Saint-Marc de Venise où il se consacre à la musique religieuse. C’est une période de trouble pour Monteverdi qui doit faire face à plusieurs malheurs (épidémies, atteinte directe de l’Inquisition sur son fils, guerre pour la succession du Duché de Mantoue…). Il ne revient à l’opéra que tardivement pour l’ouverture des théâtres vénitiens San Cassiano et San Giovanni e Paulo. Ses dernières œuvres Le Retour d’Ulysse et Le Couronnement de Poppée ouvrent l’ère du bel canto. “Avec lui commence l’histoire de la musique moderne”. CC

Domenico Scarlatti (1685-1757) Formé au clavecin par son père Alessandro (1660-1725), Domenico Scarlatti est dès l’âge de 16 ans nommé organiste et compositeur à la Chapelle royale de Naples où son père est maître de chapelle. En 1705, il part à Venise où il rencontre des musiciens éminents, dont Haendel avec lequel il noue une profonde et durable amitié. Le parcours de Domenico Scarlatti est émaillé de voyages au cours desquels il exerce au service des cours princières et aristocratiques. Après un mariage en Italie, il est nommé, en 1728, maître de la chapelle patriarcale à Lisbonne et enseigne la musique à l’Infante Maria Barbara, fille du Roi João V ; mais la même année, celle-ci épouse le prince espagnol Fernando et s’installe à Madrid. Scarlatti l’y suit ; nommé maître de chapelle auprès de la nouvelle reine, il restera en Espagne jusqu’à la fin de sa vie. Sa longue carrière espagnole, marquée par des difficultés matérielles dues à une passion pour le jeu, semble être consacrée exclusivement à la composition pour le clavecin, exception faite d’un Salve Regina composé dans les dernières années de sa vie. Reflet de sa curiosité insatiable, son œuvre exprime une merveilleuse diversité. CC

Arnold Schoenberg (1874-1951)

Le compositeur autrichien Arnold Schoenberg (ou Schönberg) compte parmi les personnalités musicales les plus importantes et influentes du XXe siècle. Même s’il bénéficie des leçons de son beau-frère Zemlinsky, Schoenberg est avant tout un autodidacte, un libre-penseur, qui ouvre la voie de la modernité. Originaire de Vienne, il y fonde avec ses élèves Alban Berg et Anton Webern la seconde école de Vienne puis se rend à Berlin où il devient un professeur et théoricien de renommée internationale - il forme notamment H. Eisler, E. Wellesz, O. Klemperer, T. Adorno et J. Cage. Au départ profondément marqué par Strauss et Wagner - en atteste la Nuit transfigurée, l’un de ses chefs-d’œuvre -, son style évolue vers l’atonalité et développe le “Sprechgesang” (le “chant parlé”), comme en témoigne son Pierrot lunaire, l’une de ses œuvres majeures. Ces nouveautés bouleversent le monde musical européen qui se scinde en deux groupes : les atonalistes et les anti-atonalistes. Poursuivant ses recherches, il inaugure en 1923 une technique compositionnelle fondée sur la notion de série qui confirme son statut d’avant-gardiste (Suite pour piano, Quatuor à cordes n°3…) et donnera naissance au dodécaphonisme. Compositeur d’origine juive, Schoenberg est contraint de s’installer aux Etats-Unis en 1933 pour fuir le nazisme. Là, vers la fin de sa vie, parallèlement à son activité de pédagogue, il semble revenir à une certaine forme de tonalité (Symphonie de chambre n°2, pièces d’inspiration religieuse).

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Franz Schubert (1797-1828)

Né à Vienne en 1797, douzième enfant d’une modeste mais chaleureuse famille, Schubert intègre à 11 ans le collège municipal. Il se nourrit des imposants modèles du XVIIIe siècle classique, Haydn et Mozart, de Beethoven qui demeurera pour lui l’idéal inaccessible, mais aussi des poètes et penseurs de l’époque, Goethe en tête. Être de contradictions, le solitaire Schubert s’entoure d’un fidèle cercle d’amis musiciens et intellectuels auprès duquel il trouve un inconditionnel soutien face à l’indifférence d’une Vienne alors séduite par le style italien. Le groupe se retrouve lors des fameuses “Schubertiades”, ces soirées amicales dont Schubert est le centre névralgique et au cours desquelles il fait découvrir ses créations. Car la créativité de Schubert est étonnante : il compose durant sa courte vie - 31 ans - plus de 1.000 œuvres. Des opéras, des messes, des symphonies, des sonates, des quatuors et quintettes (inoubliables Quintette D. 667 “La Truite” et Quatuor “La Jeune fille et la mort”), mais aussi des centaines de lieder, genre méconnu auquel il offre de formidables chefs-d’œuvre (le Chant des esprits sur les eaux, les cycles de La Belle Meunière et du Voyage d’hiver). La révolution musicale de Schubert ne réside pas tant dans la forme qu’il imprime à ses œuvres que dans sa façon singulière de les faire “chanter”. Naissent ainsi sous sa plume des pièces marquées par un profond lyrisme, pétries de tendresse et portant en filigrane la trace des blessures du musicien - échecs sentimentaux, absence de reconnaissance du public… Le “Wanderer” succombe en 1828 à une fièvre typhoïde à Vienne, au terme d’un voyage intérieur révélant une œuvre d’une incomparable puissance consolatrice.

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Robert Schumann (1810-1856)

Schumann, sans cesse à la recherche de son unité intérieure, a vécu un véritable déchirement entre deux vocations : être poète ou musicien. Cette étrange conscience du sentiment du double se traduira en musique par la double signature d'Eusebius et Florestan. Mettant son désir d'écrivain au service de la musique, Schumann sera tour à tour compositeur et critique de premier ordre ayant fondé sa propre revue musicale. Le piano est le premier médiateur dans la voie qui le mène à la composition, c'est l'instrument qui lui permet le mieux de réaliser en lui cette unité entre sa double aspiration à la musique et à la poésie. Schumann est un poète qui s'exprime par les sons. Le piano est le lieu du retour en soi-même, du regard intérieur, lieu de la confrontation solitaire avec ses doubles et ses démons. Pourtant, il ne pourra mener la carrière de virtuose qu'il espérait à cause de sa tentative inconsidérée d'accélérer ses progrès au piano en se ligaturant le quatrième doigt qui restera paralysé. Mais il trouvera en Clara une interprète éblouissante qui magnifiera ses œuvres pour piano. À la fin de sa vie, le monde extérieur échappe à Schumann. Après s'être jeté dans le Rhin, il passe ses deux dernières années à l'asile psychiatrique dans un monde d'hallucinations, laissant derrière lui une œuvre irréductible à toute autre et entièrement placée sous le signe du combat. CC

Bedrich Smetana (1824-1884)

Fondateur de l’école musicale tchèque, Smetana exercera une grande influence sur les générations suivantes de compositeurs, Dvorák en tête. Habité par un très fort sentiment d’appartenance à la nation tchèque, et animé d’un désir profond d’affirmer l’identité de son peuple, Smetana devient très tôt un musicien militant, qui n’aura de cesse d’œuvrer pour la cause de la musique tchèque. De retour à Prague après les événements de 1861, il contribue fortement à l’organisation de la vie musicale dans la capitale, donnant naissance, à travers l’orchestre de l’opéra, dont il prend la direction à partir de 1866, à l’école symphonique tchèque. De cette époque datent aussi ses premiers opéras - La Fiancée vendue et Dalibor, puis Libuse et Les Deux veuves -, qui apparaissent très révélateurs de sa capacité à intégrer toutes les facettes de l’âme tchèque. Les dix dernières années de la vie du compositeur, devenu pourtant totalement sourd à partir de 1874, sont d’une étonnante fécondité : opéras, mélodies, chœurs, pièces pour piano se succèdent, cependant que voit le jour le fameux cycle Ma Patrie, hommage fervent à la nature tchèque, assurément l’une des œuvres les plus marquantes de la musique symphonique du XIXe siècle. SC

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Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)

Après des études de droit, Tchaïkovsky décide de se consacrer à la musique et étudie auprès d’Anton Rubinstein, dans une nouvelle école qui deviendra le Conservatoire de Saint-Pétersbourg. Il devient ensuite professeur au Conservatoire de Moscou. En 1876, son grand ami Nicolas Rubinstein le met en contact avec Nadejda von Meck, qui devient son mécène. Tchaïkovsky peut alors composer librement, tout en menant une carrière de chef d’orchestre qui l’amène à voyager en Europe et aux États-Unis. Tchaïkovsky meurt à Saint-Pétersbourg en 1893, en laissant des pages parmi les plus célèbres de toute la musique russe. Le plus romantique des compositeurs russes, le plus européen aussi, il ne cultivait pas une conscience politique et nationale aussi aigüe que le Groupe des Cinq (Balakirev, Borodine, Cui, Moussorgski et Rimski- Korsakov). Pratiquant un total éclectisme musical, s’imprégnant des compositions italiennes, françaises, allemandes, il n’en est pas moins “russe jusqu’à la moëlle” dans sa façon d’exprimer des conflits où dominent tout à la fois le goût de la pureté et du lyrisme, et le culte de l’ennui et de la névrose. Tchaïkovsky s’est illustré dans tous les genres ; ses six symphonies, ses opéras (Eugène Onéguine, La Dame de Pique), sa musique de chambre (trio “À la mémoire d’un grand artiste”, pièces pour quatuor à cordes, pour sextuor à cordes…), ses ballets (Casse-Noisette, Le Lac des Cygnes…), sont des exemples, parmi d’autres, d’œuvres entrées dans le patrimoine universel.

Giuseppe Verdi (1813-1901)

Né près de Parme en 1813 - la même année que Wagner -, Verdi est initié à la musique par l’organiste du village. Autodidacte, il se lance d’emblée dans la composition d’opéras dont le second, Oberto, est représenté à la Scala de Milan. Fortement ébranlé par la perte de sa femme et de ses deux enfants, il cesse un temps de composer avant de se voir passer commande de Nabucco (1842) qui sert, sous l’apparence d’un drame biblique, la cause de l’indépendance nationale italienne et qui restera célèbre grâce notamment au fameux chœur des esclaves hébreux, qui devient l’emblème du mouvement d’unification. Macbeth, dans la même veine, est composé en 1847. Attiré par la suite par des sujets plus réalistes - Rigoletto, Le Trouvère, La Traviata, Un bal masqué - le compositeur est élu député du premier Parlement italien en 1860. Devenu l’époux de la soprano Giuseppina Strepponi, il écrira encore Aïda (1871) puis, après une pause de quinze années, Otello et Falstaff, qui marquent son retour à l’œuvre de Shakespeare et atteignent une force d’expression inégalée. SC

Richard Wagner (1813-1883)

Né à Leipzig, Wagner étudie la littérature et la musique à Dresde, puis à la Thomasschule de Leipzig. Chef d’orchestre à Magdebourg, maître de chapelle à Riga, il est finalement engagé comme chef d’orchestre d’opéra à Dresde, où il étudie la poésie épique allemande, source d’inspiration de toute son œuvre. Condamné à l’exil suite à sa participation à l’insurrection de la ville en 1849, il effectue de longs séjours en Suisse, à Londres et à Paris, jusqu’à son retour en Saxe en 1862. Le Roi Louis II de Bavière l’invite alors à Munich et, devenant son mécène, lui permet de monter son opéra Tristan et Isolde et de faire construire à Bayreuth un théâtre permanent susceptible d’accueillir son fameux cycle du Ring. Son dernier opéra, Parsifal, voit le jour en 1882, un an avant sa mort. Héritier d’une forme d’opéra allemand développé par Mozart, Beethoven et Weber, Wagner n’eut de cesse de réinventer complètement le genre ; ambitionnant de créer un véritable “art total” alliant poésie, drame, musique, chant et décor, il écrivit lui-même ses textes et supervisa ses mises en scène en plus de composer la musique et de diriger orchestre et chanteurs. Sa sensibilité aux voix, qui lui permit d’écrire des rôles longs et complexes, sa maîtrise de l’orchestre, sa science de l’écriture et l’invention du concept du leitmotiv - pivot central de son style de composition - font de lui un acteur essentiel de la transformation de l’opéra au XIXe siècle et plus largement, de l’évolution de la musique du romantisme aux créations du XXe siècle. SC

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